Quantcast
Channel: Global Voices en Français
Viewing all 7147 articles
Browse latest View live

Corée du Sud : la dépendance gagne du terrain et transforme la société coréenne

0
0

par Lee Yoo Eun · Traduit par Julien Peltier · Voir le billet en anglais [en]

Depuis qu'un incident révoltant causé par la dépendance à internet a choqué la Corée du Sud, le gouvernement et des associations s'affairent à trouver des solutions. Les blogueurs coréens échangent leurs points de vue sur la difficile lutte contre la montée des dépendances.

La semaine dernière, un couple qui a laissé mourir de faim son nourrisson a été condamné à un an et six mois de prison. Ce couple a commis un homicide par négligence en passant des heures à jouer en ligne à un jeu dont le but était d'élever un enfant virtuel, alors que pendant ce temps, il abandonnait son propre enfant. Les blogueurs et les principaux médias ont exprimé leur dégoût devant cette nouvelle et leur souci quant aux dépendances liées à internet.

Un blogueur influent spécialisé en technologie, sur Computernlife a partagé son histoire de dépendance à Internet, dans l'espoir d'aider ceux qui, parmi ses lecteurs, auraient le même problème. Le blogueur a mis le doigt sur l'énorme stress qu'impose la société coréenne aux individus, et qui l'a conduite aux dépendances, à l'alcoolisme répandu dans la société coréenne, et s'est transformée en une dépendance à internet dans le cas des plus jeunes.

일반 사회에서는 엄청난 스트레스가 존재합니다. 학생에게는 맨날 학교를 가서, 어른과 선생님과 존대를 해야되고, 친구들 사이에서 묻히지 않게 노력해야 하고, 성적을 잘 받아야 합니다. 직장에 다니는 경우에는 상사에게 안 찍히게 조심해야 되고, 압박을 견뎌내야하고, 가족을 걱정해야 하며, 동료들과의 경쟁에서 이겨내야합니다. 이런 것들 말고도 각자의 나이나 상황에 따라 너무나도 견뎌내야할 것들이 많습니다. 하지만 온라인에서는 책임감이 필요없고, 자신이 어떤 직책이나 의무를 가진 것이 아니기 때문에, 마음껏 활동을 할 수가 있습니다.

Dans la vraie société, le stress est énorme. Les étudiants doivent aller à l'école et respecter les adultes et les professeurs et en même temps essayer de garder le même niveau que leurs camarades en ayant des notes décentes. Au travail, les employés se démènent afin de ne pas énerver leurs patrons, doivent survivre  à la pression, s'inquiètent pour leur famille et tentent de gagner la compétition entre collègues. Il y a tellement de choses à endurer, pour chaque tranche d'âge et chaque situation différente. Mais sur Internet, aucune responsabilité ou aucun devoir ne s'impose à vous, vous faites ce que bon vous semble.

술이 인터넷으로 대체된 것 뿐… 사회에서 주는 스트레스 해소의 수단 변화. 한 국은 다른 나라와 달리 상상도 못할 술 문화가 존재합니다. 이미 술 소비량이 다른 나라보다 훨씬 높다는 사실은 알고 계실 것이라 생각됩니다. 결국 사회에서 요구하는 압박이 엄청 심하고, 많은 사람들이 스트레스를 술로 해결 한다는 소리죠. 근데 요즘 세대는 그 술 문화가 인터넷 문화로 변화된 것이 아닌가 생각해 봅니다. 1990년대 인터넷이 보급되기 전 까지만 해도 한국은 부탄가스, 본드 등 청소년들의 약물 남용으로 문제가 심했습니다. 하지만 요즘은 완전히 싹 사라지게 되었습니다. 그 이유는? 인터넷의 등장 시기와 일치한 다는 점에서 판단하시길 바랍니다.

La place que tient l'alcool pour évacuer le stress a été remplacée par internet. Une culture de l'alcool incroyablement extrême existe en Corée. La consommation d'alcool est l'une des plus élevée au monde. Les Coréens se sont libérés de l'énorme stress que leur imposait la société en buvant de l'alcool. Mais quand la jeune génération est arrivée, cette culture de l'alcool s'est transformée en une dépendance à internet. Dans les années 90, quand Internet n'était pas encore au goût du jour, les groupes de jeunes avaient la drogue, l'inhalation de produits chimiques comme du gaz Butane ou encore la colle. Et maintenant, ces groupes se sont évaporés. La raison ? Considérez que l'époque de leur disparition coïncide avec la diffusion d'Internet.

Un blogueur, Ccwwgg,  a copié-collé un article du journal Munhwa qui définit la transformation de la dépendance dans la société coréenne.

사이버, 쇼핑, 주식, 성형,성(性) 등 신종 중독현상이 빠른 속도로 확산되고 있다. 이들 신종 중독은 마약 등 기존의 ‘약물형’ 중독과 달리 실생활에서 쉽게 빠져드는 ‘생활형’ 중독 형태를 띠고 있다. 경쟁과 스트레스에서 벗어나기 위한 과거의 수동적 중독과 달리 즐기기 위해 적극적으로 찾아나서는 능동적 중독 현상을 보이는 것도 주요한 특징중 하나다. 특히 기존의 중독층인 40, 50대만이 아니라 20, 30대는 물론 10 대까지 중독에 빠져들고 있다는…

L'internet, le shopping, la chirurgie plastique et la dépendance au sexe. Ces nouvelles dépendances ont rapidement envahi notre société. Elles sont bien différentes des “dépendances chimiques” conventionnelles, comme la prise de drogues. Ces nouveaux types de dépendances sont facilement accessibles dans notre vie de tous les jours et peuvent être qualifiées de “dépendances quotidiennes”. Dans le cas des dépendances passées, passives,  les gens adhéraient à divers sujets pour s'éloigner du stress et de la compétition. Cependant, avec les nouvelles dépendances, les gens recherchent volontairement le plaisir qu'elles leur procurent. Alors que la majorité des accros étaient âgés entre 40 et 50 ans par le passé, aujourd'hui ils ont entre 20 et 30 ans. Et même les adolescents deviennent aussi accros.

Le pouvoir destructeur de la dépendance à Internet est amplifié par son alliance avec les jeux d'argent. Alors que seulement un pour cent de la population mondiale est classée comme accro aux jeux de hasard, le pourcentage en Corée est lui au-dessus de quatre pour cent. La semaine dernière, le Centre coréen de prévention et de soin contre les problèmes liés aux jeux a dit aux journalistes que les requêtes de conseil psychologique pour les dépendances aux jeux avaient doublé en quelques mois.

Un blogueur, Hoo629, qui est impliqué dans le travail de ce centre, a donné une image dérangeante d'un accro aux jeux en ligne dont la vie a été ruinée.

Client: 35세, K씨…1남 1녀를 구고 있는 가장이며 인터넷 블랙잭 게임에 대하여 문제를 느끼고 전화상담을 요청한 사례이다. 내담자는 2달 동안 하루에 2-3회 정도 게임을 하였으며, 잃은 금액이 8천만원 이라고 하며, 8천 만원은 본인이 가지고 있던 돈과 대출받은 돈이라고 함.

Client: âge 35 ans, connu sous le nom de Monsieur K…, père d'un fils et d'une fille. Il a contacté le centre à propos de sa dépendance au Black Jack en ligne. Il a dit que durant les deux derniers mois, il a parié deux à trois fois par jour et a perdu une somme avoisinant les 80 millions de Won Coréens (66.000 dollars U.S.). Cet argent représentait ses biens et des crédits.

Beaucoup de blogueurs avancent des explications sur pourquoi les Coréens choisissent la dépendance. Un blogueur, Bminl, a commenté que la dépendance remplit le vide crée par le collectivisme et la culture du “sauver la face” en Corée. Comme dans d'autres pays d'Asie, nous sommes dans une société ou les gens ont tendance à accorder trop d'importance aux jugements émis par la famille ou les proches.

글로벌컨설팅기업 타워스 왓슨은 `2010 글로벌 인적자원 보고서(Global Workforce Study)`를 통해 한국 직장인중 `자신의 업무에 완전히 몰입하고 있다`는 응답은 6%에 불과했다. 전세계 수준인 21%에 크게 못 미치는 수준이었으며, 자신의 업무에 몰입하지 않거나(38%), 마지못해 회사에 다니는 직원(10%)은 48%로 전세계 수준인 38%를 넘어섰다…우리 사회는 실은 자기가 원하는 삶을 살 수가 없다. 누가 정해서, 누구의 강요에 의해서, 어쩔 수 없어서, 그래서 살고 선택하고 그 일을 하는 경우가 많다. 어린 시절부터 어디 공부가 좋아서 공부를 했는가? 학교에 갈 때는 그 전공이 좋아서 선택을 했는가? 그냥 외부적인 요인들 (성적이나 부모의 강요나 사회적 명성 등)에 의해서 실은 전공을 선택한 경우가 많다. 직장도 마찬가지다. 그 이후의 삶도 실은 이 눈치보고 저 눈치보고 이 사람 생각하고 저 사람 생각하다가 정작 본인이 무엇을 좋아하고 무엇을 원하고 무엇을 중요한 가치로 생각하는지 자신이 원하는 삶이 무엇인지 모르고 선택하고 살아간다. 그러다 보니 대부분 만족할 수가 없고, 다른 곳에 다른 무엇이 있는 것 같고, 그래서 현재 자기가 하고 있는 것에 눈을 두지 못하고, 자꾸 다른 곳을 기웃거린다… 그래서 모두 재미없게 살고 있는 것이다.

Une firme de consultants internationale, Towers Watsons, a réalisé une étude sur la main-d'œuvre dans le monde en 2010. Cette étude montre que seulement six pour cent des employés coréens ont répondu qu'ils “étaient totalement concentrés sur leur travail”. Ce pourcentage est bien en-dessous de la moyenne qui est de 21 pour cent. Les réponses (négatives) de l'étude furent : “Je ne suis pas concentré sur mon travail” (38 pour cent) et “Je vais travailler car je n'ai pas d'autres options” (10 pour cent). Ces 48 pour cent (de réponses négatives) est plus élevé que la moyenne de 38 pour cent… Dans notre société, les gens ne peuvent pas mener la vie qu'ils voudraient. La vie est souvent choisie et imposée par autrui,  et cela reste comme ca, parce qu'il n'y a pas d'autre alternative. Quand ils étaient jeunes, personne n'étudiait par amour. Si ils ont choisi telle ou telle voie, ce n'est pas parce qu'il l'ont désiré. Il y'a beaucoup de raisons externes (comme leurs notes, la décision des parents et le statut social) qui ont influencé la prise de décision. Et la façon de trouver du travail est similaire. Les gens étudient le regard des autres (quand ils doivent prendre une décision) et prennent en considération les opinions des autres et éventuellement laissent de côté ce qu'ils aiment et veulent vraiment, ce qui est le plus important pour eux, et continuent à vivre  ainsi. C'est pourquoi les gens ne peuvent être satisfaits et cherchent ce qu'il leur manque. Ils ne font pas attention à ce qu'ils sont en train de faire, ils regardent autour d'eux en attendant autre chose…Et (presque) tout le monde finit par avoir une vie ennuyeuse.

Le gouvernement et des ONG travaillent à rechercher des moyens d'aider les dépendants. Mais dans la culture coréenne, où les gens sont tellement immergés dans l'obligation de “sauver la face”, le fait même d'admettre et de partager leurs problèmes n'est pas une démarche facile.


Costa Rica: on fête les 60 ans du droit de vote pour les femmes

Balkans : une loterie régionale contre le nationalisme

0
0

par Abdoulaye Bah

Belgraded parle du projet de réactivation de”la grande loterie régionale” dans l'ex-Yougoslavie et “ne perd pas l'opportunité de souligner combien le nationalisme est une stupidité.” (en anglais).

Géorgie : Conflits gelés, bonheur gelé

0
0

par Onnik Krikorian · Traduit par Suzanne Lehn · Voir le billet en anglais [en]

A tout juste une semaine du deuxième anniversaire de la guerre éclair entre la Russie et la Géorgie pour le territoire séparatiste de l'Ossétie du Sud, Evolutsia tourne son attention vers un autre conflit gelé de la région, l'Abkhazie (en anglais comme tous les liens de ce billet). Leur indépendance à toutes deux reconnue par la Russie à la suite de la guerre de 2008, le blog commente de récentes informations sur de nouvelles violences interethniques tout en ajoutant que l'influence croissante de la Russie dans la république, reconnue par aucun autre pays, n'est pas aussi bienvenue qu'on pourrait le croire.

Si la plupart des Abkhazes, et de façon certaine la classe politique, reconnaissent que l'aide de la Russie a été et reste cruciale pour leur sécession d'avec la Géorgie, il y a aussi un sentiment croissant que le pacte avec le Kremlin a peut-être quelque chose de faustien.

[…]

[…] Avec les Russes qui contrôlent leur budget, leurs frontières, et leurs voies de communications essentielles, il ne manque pas d'y avoir une source considérable de ressentiment chez les Abkhazes moyens sur la véracité de leur supposée ‘indépendance’ et l' impunité avec laquelle les Russies se sont approprié les leviers de commande des affaires économiques et politiques.

Un tel ressentiment, combiné à des différends plus terre-à-terre—comme la répartition financière—est susceptible d'amorcer une conflagration. L'échauffement des esprits et les différends ont pu conduire aux violences, qui pourraient amener à quelque chose de plus grave, si les autorités abkhazes, ou russes n'arrivaient pas à reprendre un meilleur contrôle. […]

Les éruptions de violence devenant courantes, notamment sur la ligne de contact entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan alors que les tentatives de médiation pour une paix durable au Nagorno Karabakh restent vouées à l'échec, il se trouve des analystes pour croire que ces trois conflits régionaux ne sont pas si “gelés” que cela.

Malgré tout, l'appellation continue à être la plus usitée s'agissant de l'Abkhazie, de l'Ossétie du Sud et du Nagorno Karabakh, comme le montre un tweet envoyé du compte du blog géorgien, Dream for our Brotherhood ('Rêve pour notre fraternité'), disant que cela équivaut à un “bonheur gelé.”

“Conflit égale malheur. Conflit gelé, malheur gelé. Résolvons les problèmes et faisons revenir le bonheur !” - Vers la Paix

Le blog  commente également un reportage vidéo [en géorgien, russe et anglais] collationnant diverses opinions de la population sur les deux conflits gelés d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie.

Les opinions sur les façons de régler les conflits territoriaux sont profondément divisées dans la société géorgienne.

Ce billet fait partie de la couverture spéciale par Global Voices du conflit dans le Caucase.

Bangladesh : Le salaire minimum revu à la hausse dans le secteur du textile

0
0

par Rezwan · Traduit par Gael Brassac · Voir le billet en anglais [en]

Ils fabriquent vos T shirts. Image sur Flickr de Niloy sous licence CC BY

Vous êtes vous déjà demandé où étaient fabriqués vos T-shirts et vos pantalons ? Si vous vivez en Amérique du Nord ou en Europe de l’Ouest, il y a de fortes chances que l’un des vêtements que vous portez ait été fabriqué au Bangladesh. Vous ne vous doutez pas que les revenus des exportations du pays proviennent essentiellement (en anglais) des exportations des vêtements de prêt-à-porter (VPP) qui constituent environ 75%  des revenus à l'exportation du Bangladesh.

Mais récemment le secteur du textile a connu des tensions entre travailleurs et employeurs, cristallisées autour du problème des salaires. L’avantage compétitif du Bangladesh se résumait à sa main d’œuvre qualifiée à bas salaire, mais l’inflation galopante a rendu aujourd’hui l'ancien salaire minimum ridicule. Les associations des propriétaires d’usines textile sont pendant longtemps parvenus à bloquer les négociations sur l’augmentation du salaire minimum en soutenant que s’ils augmentaient les salaires, ils ne pourraient plus maintenir leur compétitivité et perdraient des marchés, surtout en cette période de récession mondiale. Leur autre argument est que comme la plupart des ouvriers effectuent des heures supplémentaires, ils gagnent une fois et demie voire deux fois le salaire minimum. Mais cela a par ailleurs augmenté les pratiques malsaines d’exploitation des ouvriers en leur faisant accumuler des heures de travail.

L’industrie textile au Bangladesh emploie environ 3 millions d’ouvriers – dont 80% de femmes - dans environ 5000 usines. Mahfuzur Rahman Manik présente (en bengali) le contexte de ce conflit social :

সর্বশেষ ২০০৬ সালে বর্তমান বেতন কাঠামো নির্ধারণ করা হয়। সর্বনিম্ন বেতন স্কেলের জন্য তখন মজুরি বোর্ডের সুপারিশ ২৩০০ টাকা থাকলেও মালিক পক্ষের চাপাচাপিতে নির্ধারণ করা হয় ১৬৬২ টাকা। বর্তমান মূল্য ও মুদ্রা; দুইয়ের স্ফীতির এই বাজারে একজন শ্রমিকের নিজের পক্ষেই শহরতলীর বস্তিতেও দিনযাপন করা অসম্ভব। তিন বছর পার হলেও সে বেতনের আর পরিবর্তন হয় নাই।

C’est en 2006 qu’a été fixéee la dernière échelle des salaires. Le conseil d’administration des salaires avait alors recommandé de fixer le salaire minimum à 2300 taka (25€) par mois, mais après d’âpres négociations les employeurs l’avaient rabaissé à 1662 taka (18€) par mois. A cause de la dévaluation de la monnaie et de l'inflation, il est devenu difficile pour les ouvriers de vivre avec un tel salaire, même dans les bidonvilles des villes. Pendant trois longues années, aucun changement du salaire minimum n’a eu lieu.

.

Less than a $ a day = not good enough! Image by Flickr user Social Alterations // Visual Lab. CC BY-NC-SA

Moins d'un dollar par jour, c'est l'extreme pauvreté! Image d'un utilisateur de Flickr, Social Alterations // Visual Lab. CC BY-NC-SA

Mohammad Golam Nabi donne ses recommandations (en bengali) en vue de l’augmentation des salaires :

বেতন বৃদ্ধির দাবীতে গার্মেন্টস ফ্যাক্টরিগুলোর উত্তাল হয়ে উঠার বিষয়টি বেশি করে শুরু হয়েছে ২০০৭ সালের শেষ ভাগে। [..]

আমাদের গার্মেন্টস শ্রমিকদের একদিনের বেতন ৫৫ টাকা থেকে শুরু। এই টাকায় খাবে, ঘর ভাড়া দেবে, সাবান কিনবে, গোসল করবে আমরা কি করে আশা করি। [..] প্রজনন স্বাস্থ্যের যত্নবিহীন এই নারীরা যে সন্তান জন্ম দেবে, সেই সন্তান এই দেশের আগামী প্রজন্ম মনে রাখুন।

Les protestations pour l’augmentation des salaires ont commencé dès la fin 2007. […]

Le salaire journalier d’un ouvrier du textile commence à 55 taka (60 cents). Ils devront utiliser ce maigre salaire pour payer leur loyer, leur repas, leur frais sanitaire, etc. […]. Toutes ces femmes n’auront pas d’autres choix que de donner naissance à des enfants dans de mauvaises conditions hygiéniques, alors que ces enfants représentent les générations futures – alors faisons attention !

Sharif Kafi pense que la cause des troubles récents dans l’industrie du textile repose non pas sur le problème des salaires, mais sur l’exploitation des ouvriers par quelques employeurs :

এসব ঘটনা ঘটার মূল কারণ শ্রমিকদের অত্যন্ত কম বেতন দেয়া, গার্মেন্টস মালিক কর্তৃক বেতন বকেয়া রেখে পরে তা শোধ না করা, বকেয়া বেতন ও বকেয়া ওভার টাইম এবং বকেয়া ভাতাদি পরিশোধ না করে হঠাৎ করে ফ্যাক্টরি বন্ধ করে দেয়া এবং ঈদের আগে সময় মত বেতন-বোনাসের টাকা পরিশোধ না করা অথবা না করে ফ্যাক্টরী বন্ধ করে দেয়া। অথচ এক শ্রেনীর গামেন্টস মালিকরা এসব ঘটনাকে বিদেশী চক্রান্ত বলে সবার চোখে ধুলো দেয়ার চেষ্টা করছে।

La cause principale de ces troubles est multiple : les travailleurs sont sous-payés, les défauts de paiements des ouvriers sont légions, on ne verse pas de salaire lorsqu’une usine ferme ni de prime lors des fêtes de l’aïd. De plus, quelques propriétaires d’usines textiles tentent de discréditer les travailleurs en arguant que ces incidents sont d’ordre politique.

Après de longues négociations entre employeurs et travailleurs, le gouvernement a finalement décidé d’augmenter le salaire minimum pour le fixer à 3000 taka (33€), ce qui représente presque le double du salaire minimum actuel. L’échelle des salaires a été révélée le 29 juillet.

Le blogueur, écrivain et entrepreneur Arif Jebtik propose une  FAQ sur les salaires et l’industrie textile en se plaçant du point de vue du gestionnaire d’une entreprise. On trouve quelques extraits de son post sur le site Sachalayatan :

* নতুন বেতন যদি নূন্যতম বেতন ৩০০০ টাকা করা হয়, তাহলে এই সেক্টরে কী সমস্যা দেখা দিতে পারে ? গার্মেন্ট শিল্প কি বন্ধ হয়ে যাবে ?

: নাহ, আদতে তেমন কোনো ক্ষতি হবে না। কারন তখন সব গার্মেন্টই বেতন বাড়াতে বাধ্য হবে, সুতরাং তারা মূল্যও বেশি দাবি করবে। বায়ারদের হাতে এই মুহুর্তে কোনো বিকল্প নেই, তাই তারা বেশি দামেই কাপড় কিনতে বাধ্য হবে। মনে রাখতে হবে আমরা যে কাপড় সেলাই করি, সেটি খুবই বেসিক এবং কম দামের, সুতরাং এই কাপড়ের চাহিদা দুনিয়াতে থাকবেই।

* নতুন বেতন বৃদ্ধিতে গার্মেন্টের লাভ কমে যাবে বলে অনেকেই ধারণা করছেন। গার্মেন্ট শিল্পগুলো কিভাবে চলবে তখন ?

: আসলে বেতন বৃদ্ধি আমাদের জন্য এক ধরনের আশীর্বাদ হিসেবে আসবে বলে আমার ধারণা। এখন গার্মেন্টগুলো বাধ্য হবে নতুন প্রযুক্তির প্রচলন করতে এবং বৈজ্ঞানিক পদ্ধতিতে উৎপাদন ব্যবস্থাপনা করতে। এটি এই শিল্পের জন্য ভালো হবে। প্রোডাকশন ইঞ্জিনিয়ারিং চালু হবে, দক্ষ শ্রমিক ও মিড লেভেল ব্যবস্থাপনা তৈরীর জন্য প্রশিক্ষনের ব্যবস্থা করতে হবে।

* Si le salaire minimum augmente à 3000 taka, à quels problèmes le secteur va-t-il être confronté ? Beaucoup d’usines vont-elles fermées ?

- Non, je ne vois pas les entreprises encourir de grandes pertes. Comme chaque usine de ce secteur va augmenter ses salaires, les prix suivront cette tendance. Les acheteurs n’ont pas une grande marge de manœuvre, ils devront accepter l’augmentation des prix. Vous devez garder à l’idée que les vêtements que nous fabriquons sont par nature très basiques et peu coûteux, donc, la demande mondiale suivra.

* Certains disent que les profits des usines de textile vont baisser et causer des fermetures d’usines. Comment vont-elles survivre avec des coûts de production plus élevés ?

- Je pense que l’augmentation des salaires sera une bénédiction. Les usines devront adopter de nouvelles technologies et de nouvelles méthodes de production scientifiques. Cela sera profitable à l’industrie. Des secteurs comme le génie industriel seront relancés, les ouvriers qualifiés et les cadres auront besoin de participer à des formations.

Chili : des prisonniers mapuches en grève de la faim pour protester contre une loi anti-terroriste

0
0

par · Traduit par Abdoulaye Bah · Voir le billet en anglais [en]

[Les liens sont en anglais ou en espagnol] Le 12 juillet 2010, 14 mapuches, détenus dans les prisons de Concepción, Angol, Temuco et Valdivia, ont commencé une grève de la faim pour dénoncer la manière dont le gouvernement chilien traite les communautés mapuche au sud du Chili. La grève a surtout pour but surtout de mettre fin à l'utilisation de la loi chilienne d'exception contre le terrorisme envers les prisonniers mapuche.

Hier, les prisonniers Carlos Muñoz Huenuman et Eduardo Painemil Peña se sont joints à la grève dans une prison à  Lebu – un total de 31 prisonniers mapuche sont maintenant en grève. Muñoz et Painemil déclarent  dans un communiqué de presse publié sur le blog Pais Mapuche (Mapuche Nation) :

Con esta medida extrema y justa, extendemos la resistencia llevada a cabo por los presos políticos Mapuche en los distintos penales chilenos, que busca denunciar las injusticias cometidas en contra de nuestro pueblo, las que se ven reflejadas en violentos allanamientos, donde sus víctimas son principalmente ancianos y niños; la utilización indiscriminada y arreglada de testigos protegidos incluyendo menores de edad; el excesivo tiempo de las investigaciones encabezadas por el Ministerio Público que sólo perpetúan la prisión preventiva y en definitiva, rechazar los montajes político-judiciales, sustentados por la aplicación de la Ley antiterrorista, que buscan encarcelar a luchadores sociales Mapuche que hacen frente a la guerra de exterminio que nos declaró el Estado chileno.

Par cette action extrême et juste, nous soutenons la résistance des prisonniers politiques mapuche détenus dans différentes prisons chiliennes, qui dénoncent les injustices commises contre notre peuple.[Ces injustices] sont illustrées par les raids violents, durant lesquels les victimes sont principalement des personnes âgées et des enfants ; par le recours excessif à des témoins sous protection [qui] incluent des enfants mineurs; par la durée excessive des enquêtes conduites par le bureau du procureur général, qui prolonge seulement la détention préventive. Enfin, nous demandons le rejet du cadre politico-judiciaire, créé par l'application de la loi contre le terrorisme, qui vise à emprisonner des militants mapuches qui s'opposent à la guerre d'extermination déclarée contre nous par l'état chilien.

Photo prise par Patricio Valenzuela, utilisée sous licence Creative Commons

Les prisonniers mapuches de la prison d'Angol ont publié un communiqué sur le site web Kilapan posant ces exigences :

a) Devolución inmediata del Territorio ancestral Mapuche.

b) Fin a la aplicación de la Ley Antiterrorista, a las justas demandas y movilizaciones sociales del Pueblo Nación Mapuche.

c) NO más montajes Políticos Judicial, bajo la utilización de Testigos Protegidos o sin Rostro.

d) Nulidad al juicio de Lorenzo Alex Curipan Levipan, comunidad Mapuche Rankilko.

e) Desmilitarización de las Comunidades Mapuche.

f) Basta de Persecución Política Judicial del Estado Chileno al Pueblo Nación Mapuche, no mas asesinatos.

g) NO más doble procesamientos de la Justicia Civil y Militar.

h) Libertad a todos los Prisioneros Políticos Mapuche.

i) La inhabilitación del fiscal anti-mapuche miguel Ángel Velazquez por su actitud inconstitucional, en los procesos judiciales, mafioso, torturador y racista.

a) Restitution immédiate des terres ancestrales mapuches.
b) Fin de l'application de la loi contre le terrorisme en réponse aux exigences légitimes et aux manifestations publiques de la Nation mapuche.
c) Plus de cadre politico-judiciaire [basé] sur l'utilisation de témoins protégés ou anonymes.
d) Annulation des procédures contre Lorenzo Alex Curipan Levipan [de la] communauté Rankilko Mapuche.
e) Démilitarisation des communautés mapuches.
f) Plus de poursuites politico-judiciaires de l'état chilien contre le peuple [la Nation] mapuche, plus jamais d'assassinats
g) Plus de doubles jugements dans [les systèmes] juridiques civils et militaires.
h) Liberté pour les prisonniers politiques mapuches.
i) Suspension du juge Miguel Ángel Velazquez, ennemi des mapuches, pour son attitude anticonstitutionnelle dans les procédures judiciaires, un mafieux, tortionnaire et raciste.
Les demandes de tous les prisonniers qui participent à la grève semblent coïncider. Leurs déclarations respectives diffèrent principalement dans le ton, mais toutes dénoncent la loi chilienne contre le terrorisme.

La loi

La loi chilienne contre le terrorisme, un décret de l'ère Pinochet largement utilisé dans les années 70 sous la dictature, autorise le jugement de civils par des tribunaux militaires, ainsi que la présentation de témoins “sous protection” dont les témoignages sont entendus et enregistrés de façon anonyme.

Montserrat Nicolas (@Curvaspoliticas) commente sur Twitter :

chile no tiene por qué seguir con la ley antiterrorista. es aberrante y corresponde a 1 idea POLITICA. chile no es colombia ni EEUU.

Le Chili n'a pas de raison de continuer avec la loi contre le terrorisme. C'est aberrant et ça relève d'une autre idéologie politique. Le Chili n'est ni la Colombie ni les États-Unis.
A propos de cette loi, le blog Mira lo que pasa Chile (Regarde ce qui arrive, Chili) publie l'opinion du co-directeur de l'organisation des droits humains Observatorio Ciudadano :

Esta legislación ha sido aplicada preferentemente y casi exclusivamente a personas vinculas a los movimientos okupas, anarquistas y a personas mapuches […E]s una paradoja que el Gobierno […] valore la liberación de los presos políticos en Cuba […] y no tenga el mismo criterio con quienes claramente pueden ser considerados como presos políticos, en el caso de los mapuches encarcelados por la ley antiterrorista.

Cette loi a été appliquée principalement, presque exclusivement, aux militants proches du mouvement des squatters, aux anarchiste [ainsi qu'aux] mapuches […]. C'est un paradoxe que le gouvernement […] milite pour la libération des prisonniers politiques à Cuba […] et n'applique pas les mêmes critères à ceux qui pourraient être clairement considérés comme des prisonniers politiques, comme les mapuches emprisonnés en vertu de la loi contre le terrorisme.

Le Chili a été critiqué par les organisations internationales pour l'utilisation de cette loi. Dans le rapport “Undue Process,” l'organisation Human Rights Watch a qualifié la situation des mapuches en ces termes :

Outre les problèmes de procédure que présente l'usage de la loi contre le terrorisme (de tels cas sont entendus dans les tribunaux ordinaires), des mapuches sont accusés de violence contre la police et jugés par des tribunaux militaires lors de procès qui ne remplissent pas les conditions premières d'indépendance et d'impartialité. C'est peu surprenant que les mapuches pensent que le nouveau système judiciaire progressiste du Chili, en vigueur depuis 2000 dans les régions les plus touchées par les conflits, confère des avantages à tout le monde sauf à eux.

Plus tôt, en juin 2010,  des activistes mapuches ont fait appel à la Commission des Nations Unies pour les droits de l'homme contre cette loi et contre ce qu'ils considèrent comme une persécution politique menée par l'état contre eux.

Photo sur Flick de antitezo, utilisée sous licence Creative Commons

Des médias sourds et aveugles

Bien que plus de vingt prisonniers mapuches soient maintenant en grève de la faim et malgré le fait qu'ils constituent environ un tiers du nombre total de mapuches incriminés sous la loi anti-terroriste, les médias chiliens n'ont pas donné à l'affaire l'importance qu'elle mérite.

Gonzalo Larenas (@GonzaloLarenas) réfléchit à l'insuffisance de la couverture médiatique :

Esto es noticia y no se comenta, q pasa? 29 mapuche siguen en huelga de hambre en protesta por la Ley Antiterrorista http://bit.ly/cThwzp

C'est une nouvelle et elle n'est pas commentée, qu'est-ce qui arrive? 29 mapuches continuent leur grève de la faim pour protester contre la loi anti-terroriste http://bit.ly/cThwzp.

Jusqu'à présent seules les autorités régionales, plus précisément le gouverneur de la  Province de Cautín, ont commenté la grève en cours. Le gouvernement chilien de Sebastián Piñera n'a pas encore fait de déclarations publiques sur la situation des 31 détenus mapuches.

Des manifestations sont programmées pour le 2 aout 2010 à Concepción, Valdivia et Santiago.

Amérique latine : le concours de blogs de Global Voices (partie 1)

0
0

par Juan Arellano · Traduit par Suzanne Lehn · Voir le billet en anglais [es]

Nous publions ici la première traduction d'une revue de blogs en plusieurs parties, sur un concours de blogs organisé en Amérique latine par Global Voices en espagnol.

Les Colombiennes se préoccupent de défendre leurs droits et d'accroître le nombre de femmes en mesure de se servir d'Internet et des nouveaux médias pour s'exprimer et en tirer les avantages qu'ils offrent, comme les femmes des autres pays. Cela devient une évidence lorsqu'on parcourt les 21 billets soumis au premier carnaval des blogs organisé par Global Voices en espagnol : Carnaval des blogs : Colombie, femmes sur la toile [en espagnol, comme tous les blogs cités].

Qu'est-ce qu'un carnaval de blogs ? C'est un événement virtuel par lequel un hôte, en l'occurrence Global Voices en espagnol, invite d'autres blogs à écrire sur un sujet défini. Le carnaval se voit fixer une durée limitée, et, une fois le temps écoulé, un billet récapitulant les participations est publié.

Jeunes femmes participant à un atelier d'insertion numérique à Medellín, en Colombie.

Commençons notre voyage à travers ces blogs avec Kathy Gámez qui, depuis Santa Marta, publie le blog Lo que no voy a callar (Ce sur quoi je ne me tairai pas), et a présenté le billet Y tu mujer?? como usas el internet?? [es], (Et toi, femme ?? Comment utilises-tu Internet?) où elle donne son opinion personnelle sur les femmes colombiennes et l'Internet. Elle relève quelques avantages et inconvénients de l'usage d'Internet, mais mentionne aussi que désormais “on tient compte des femmes, alors donnons-nous l'occasion de proposer autre chose, quelque chose de mémorable, ceci est une invitation à faire bon usage d'Internet, dans mon réseau, le vôtre, le nôtre..” Elle dit aussi :

… internet en nuestras vidas juega un papel muy importante sobre todo para las mujeres que trabajamos y que no podemos dejar nuestras obligaciones laborales para ejecutar determinada actividad, hoy en dia nuestras vidas se ven resueltas y pueden girar en torno al sin numero de aplicaciones web de diferentes entidades que nos permiten movernos en este mundo virtual sin necesidad de dejar tirado lo que estamos haciendo en nuestro mundo real, podemos pagar nuestras cuentas, enviar cartas, comunicados, actualizar informacion, enviar hojas de vida, asistir a conferencias e incluso vigilar lo que sucede en nuestras casas mientras no estamos presentes. Lastimosamente y por el poco apoyo de las entidades gubernamentales de algunos paises, por escaces de recursos o por la poca formacion o sensibilizacion acerca del adecuado uso que podemos darle a esta herramienta solo algunas tenemos la posibilidad de acceder a este mundo 2.0.

…Internet joue dans nos vies un rôle très important, surtout pour les femmes qui travaillent et ne peuvent lâcher leurs obligations professionnelles pour remplir une activité déterminée, aujourd'hui nos vies sont réglées et peuvent tourner autour des innombrables applications web de différentes entités qui nous permettent de nous mouvoir dans ce monde virtuel sans nécessité de laisser tomber ce que nous faisons dans notre monde réel, car nous pouvons payer nos factures, envoyer des lettres, des mémos, actualiser l'information, envoyer des c.v., assister à des conférences et même garder un oeil sur ce qui se passe à la maison quand nous n'y sommes pas. Malheureusement, du fait du peu de soutien des entités publiques de certains pays, par manque de ressources ou a cause du peu de formation ou de sensibilisation à l'usage adéquat de cet outil, seules quelques-unes d'entre nous avons la possibilité d'accéder à ce monde 2.0.

Sur le blog Opinopongo, Mrs. Colombia, qui vient d'un endroit “proche de la cité du vent” aux Etats-Unis, participe avec le billet Bloggueras con impedimentos [en espagnol] (Blogueuses avec entraves), où elle compare l'Internet colombien à d'autres réalités en d'autres lieux, et au-delà des différences relève qu' “il n'y a aucune raison valable pour les Colombiennes de ne pas contribuer à plus de billets sur la toile.” Elle est cependant consciente de la réalité :

Colombia: un país en el que el treinta y ocho por ciento de la población tiene acceso a internet, el tercer lugar en penetración en América Latina después de Brasil y Argentina. Nada mal para un país que lucha diariamente con problemas mucho más graves que darle acceso a la red a todos sus habitantes. Sin embargo, la mayoría de las mujeres colombianas aún no han logrado adoptar este medio como una forma de expresarse a sí mismas o de luchar por sus derechos y sus ideales. … Colombia es un país, en el cual no sólo es el acceso físico a la red, sino más que todo la sociedad la que regula lo que escribes, cómo escribes y para quien escribes. Especialmente en el caso de las bloggueras, la sociedad es un impedimento real para decir a calzón quitao lo que se piensa de un tema en particular.

La Colombie : un pays où trente-huit pour cent de la population a accès à Internet, le troisième rang en Amérique Latine pour la pénétration, après le Brésil et l'Argentine. Pas mal pour un pays qui se bat quotidiennement avec des problèmes bien plus graves que l'accès au web pour tous ses habitants. Pourtant, la majorité des femmes colombiennes n'ont pas su adopter ce média comme forme d'expression ou de lutte pour leurs idéaux…La Colombie est un pays dans lequel non seulement c'est l'accès physique à la toile, mais surtout toute la société qui règle tout ce que vous écrivez, comment vous l'écrivez et pour qui vous l'écrivez. Surtout dans le cas des blogueuses, la société est une réelle entrave pour dire sans ambages ce qu'on pense d'un sujet particulier.

Les entraves qu'on s'impose à soi-même, voilà, entre autres, ce dont la jeune Lina Marcías parle dans son blog Angelesituango's blog, depuis la petite ville de Ituango. Elle a publié le billet La mujer en la red [en espagnol] (La femme sur le Net) dans lequel elle écrit :

(las) mujeres aceptan y son testigos del avance tecnológico, pero se inhiben a participar de él, poniendo como escusa su edad, diciendo que la internet y otros adelantos son hechos para los jóvenes. Pero “como todos no pensamos igual”, son muchas otras las mujeres que se atreven a hacer parte del desarrollo tecnológico, sin importar su edad, descubren las infinitas posibilidades que la red ofrece: saber de sus viejos amigos, investigar, jugar… otras se proponen cambiar los estereotipos que hay de la mujer, hacer respetar sus derechos, reclamar por sus violaciones, formando en la red una comunidad de apoyo hacia la mujer, causa a la que muchos hombres se le unen.

Les femmes acceptent les avancées technologiques et en sont témoins, mais elles s'empêchent elles-mêmes d'y participer, avançant leur âge comme excuse, disant que l'Internet et les autres technologies sont faites pour les jeunes. Mais “comme nous ne pensons pas tous pareil,” il y a beaucoup d'autres femmes qui osent prendre part au développement technologique, sans égard à leur âge, et découvrent les infinies possibilités qu'offre la toile : avoir des nouvelles de ses anciens amis, rechercher, jouer… d'autres se proposent de changer les stéréotypes sur les femmes, faire respecter leurs droits, réclamer quand ils sont bafoués, former sur le Net une communauté de soutien pour les femmes, une cause rejointe par beaucoup d'hommes.

Et à propos d'hommes, un monsieur de Bogotá, Luis Angel Pérez, par son billet Mujeres conectadas [en espagnol] (Femmes connectées) de son blog El blog de Luis nous donne les noms de diverses femmes en vue dans les domaines du logiciel libre et de la culture libre en Colombie, et pas seulement, il [évoque] aussi leur présence grandissante dans la diversité des opinions exprimées sur les blogs et Twitter. Voici ce qu'il écrit :

Tomo como base lo que al principio fué el FISOL (Festival de Instalación de Software Libre), cuando asistí a este evento por primera vez en 2003 todos eran hombres, en la logística y como instaladores. Hoy la situación es muy distinta. Las mujeres han liderado en los últimos años el capítulo del FLISOL (Festival Latinoamericano de Instalación de Software Libre) en Colombia un evento internacional desde el aspecto organizacional y también en la creación de proyectos y productos relacionados al software libre. Desmintiendo con hechos el mito de que la informática era un campo exclusivo para los hombres nerd.

Je me base sur ce qu'était au départ le FISOL (Festival de l'installation de logiciel libre), quand j'ai assisté pour la première fois à cet événement en 2003, il n'y avait que des hommes, dans la logistique comme dans l'installation. Aujourd'hui, la situation est toute différente. Les femmes ont mené ces dernières années le chapitre du FLISOL (Festival latino-américain de l'installation de logiciel libre) en Colombie, un événement international depuis l'aspect organisationnel autant que la création de projets et produits liés au logiciel libre. Démentant que l'informatique soient un domaine réservé aux accros masculins.

madame web s'en veut la preuve, qui, du blog La lógica de mi papa, depuis Pasto, demande : ¿La Mujer y la Red? [en espagnol] (La femme et la Toile ?) où elle évoque sa récente expérience à Campus Party et fait cette réflexion :

Este año asistieron mas mujeres que en versiones anteriores, pero ¿a que se debe que no haya una igualdad en la asistencia? acaso las conferencias, talleres y concursos que se desarrollan en Corferias durante estos días no son lo suficientemente atractivos para las mujeres?. Seria muy atrevido generalizar y decir que todas las mujeres tienen acceso a un computador, mas aun cuando yo trabajo en un proyecto de Inclusión Digital en la zona rural y se que no es así. Si, Internet te acerca a todo, pero también te aleja de la realidad.

Cette année, davantage de femmes ont assisté que lors des versions précédentes, mais comment se fait-il qu'il n'y ait pas égalité dans l'assistance ? Les conférences, ateliers et cours qui se déroulent à Corferias pendant ces journées ne sont-ils pas suffisamment attractifs pour les femmes ? Ce serait aller trop loin que de généraliser et dire que toutes les femmes ont accès à un ordinateur, d'autant plus que je travaille dans un projet d'insertion numérique en zone rurale et sais que ce n'est pas le cas. Oui, Internet vous rapproche de tout, mais vous aliène aussi de la réalité.


Russie : villes et villages en feu

0
0

par Veronica Khokhlova · Traduit par Claire Ulrich · Voir le billet en anglais [en]

Des centaines de feux de forêts et d'incendies ravagent la Russie centrale ; des milliers de personnes sont en train d'être évacuées  des zones touchées, et on compte hélas beaucoup de victimes (au moins 28, à l'heure de publication) [Les liens sont en russe, ou en anglais].

Dans la vidéo ci-dessous, tournée le 26 juillet dans le village de Ulyishchi, à 5 km de la ville de Kulebaki dans la région de  Nijny Novgorod, une femme demande : “Est ce que c'est vraiment la fin du monde ? Ou est-ce que c'est seulement un incendie ?”

L'organisation des secours et des pompiers n'a pas été adéquate, dans beaucoup de cas, et les habitants ont souvent choisi de se mobiliser eux mêmes pour défendre les villes et villages des environs de leur lieu de vie avec tous les moyens de fortune qu'ils avaient à leur disposition.

Sur la plateforme de blogs Live Journal, vollove décrit et publie des photos d'une de ces expéditions impromptues contre les incendies, désespérée, futile, et dangereuse, qui a eu lieu le 29 juillet dans le village de Verkhnyaya Vereya, près de la ville de Vyksa, également dans la région de  Nijny-Novgorod :

Ai décidé de coopérer avec les gars de Vyksa [ sur forum internet], de participer à la lutte contre les incendies. Ai laissé un message sur le forum, les gens ont répondu. Je suis passé les chercher après le travail, un type et deux jeunes femmes. On s'est arrêté au magasin pour acheter des pelles. On a décidé d'aller à Verkhnyaya Vereya. […] Arrivés. On a marché vers la foret, on a attendu. Beaucoup de gens autour de nous, un camion de pompier, tout le monde avec des bouteilles d'eau et des pelles. Tout le monde en train d'attendre. De la fumée épaisse s'élève derrière la forêt. ça a duré comme ça pendant 20-30 minutes.

[photos]

Puis la fumée est devenue plus noire et plus épaisse . […] Graduellement, tout est devenu vraiment sombre autour de nous, comme durant une éclipse solaire. Des lumières rouges sont apparues au dessus de la foret, comme durant l'aube. Le bruit a grandi et s'approchait. Puis les flammes ont pu être vues au-dessus des arbres de la foret. Le vent s'est levé, il est devenu comme un ouragan. La poussière s'est levée, a été soufflée dans nos yeux, et c'était difficile de voir bien en général. Puis, le feu est arrivé de tous les côtés…d'au-dessus. On aurait dit que les flammes faisaient la hauteur d'un immeuble de dix étages. Et même si on était à cinquante mètres de l'orée de la foret, on pouvait sentir la chaleur de cette flamme […] Toutes ces petites pelles, ces tuyaux d'arrosage et de pompier devant des flammes de vingt mètres de haut sont comme un cure-dent devant un éléphant. Les gens l'ont compris, et ils ont commencé à courir et les pompiers nous criaient, “courrez !” Nous courrons dans la rue vers la voiture  […]. Les filles sont là, mais le gars n'y est pas. Je l'appelle et je lui crie de revenir à la voiture. A travers les hurlements du vent, il crie quelque chose sur le fait d'éteindre les départs de feu du sous-bois. Mais quel feu secondaire, alors qu'il y a tant de branches qui brulent ? En général, on se croirait en enfer tout autour de nous. Les branches […] tombent sur les maisons à cause du feu dément au-dessus.  On comprend qu'on risque de mourir nous aussi si on attend l'autre type et on décide de s'éloigner du village en voiture… Nous partons, on l'appelle encore - il a réussi à sauter à bord d'un bus. Il y avait un bus au village, et il y a eu des appels pour que tout le monde évacue. Quant on est partis, un champ et des barrières autour, à notre gauche, étaient déjà en feu, juste à côté de la route. On a compris que c'était fini pour le village de [Verkhnyaya Vereya]. […]

[photos]

Le compte-rendu de vollove continue avec une autre expérience tout aussi horrifiante dans un autre village, Borkovkav:

[…] Nous courrons vers les voitures. Incroyablement difficile de respirer. J'ai envie de me coucher par terre. Un étourdissent me prend, à cause du manque d'oxygène. Je m'oblige à courir vers la voiture. C'est très bizarre tout autour. On peut rien voir. Une obscurité grise et des vents fous qui vous renversent. Des branches qui brulent et des cendres qui tombent d'en haut […] Il y a plus d'oxygène à l'intérieur de la voiture qu'à l'extérieur, et je réussis à reprendre mon souffle. […]

Dans un autre billet, sur LiveJournal, vollove met en ligne la vidéo faite par une autre personne depuis l'intérieur d'une voiture dans le village de Tamboles, également proche de Vyksa dans la région de Nijny Novgorod. La vidéo a été vue 170 650 fois à l'heure de la publication. Les gens dans la voiture jurent et crient en essayant d'échapper au feu, et vollove commente qu'il a connu une expérience similaire en fuyant Borkovka - et que lui aussi s'est mis à jurer et blasphémer.

Des photos, des vidéos et des compte-rendus des incendies et des villages ravagés font penser à des documents sur le chaos et les destructions d'une guerre. vollove a publié des photos et écrit ceci à propos de sa visite à Tamboles, le village dont il est question dans la vidéo ci-dessus, et à propos d'une rencontre avec un volontaire sur place :

L'homme est un ancien officier de l'armée, il dit qu'il a jamais rien vu de pareil [durant la guerre au Nagorno-Karabakh], uniquement en [Tchetchenie]. Mais il dit qu'il y avait des frappes ciblées là bas, tandis qu'ici…Ils courraient dans tous les sens dans les rues, pour éteindre les départs de feux ici et là […]. […] Le feu passait par dessus les maisons et les rues et frappait un peu au hasard. C'est à dire qu'on a vu une maison en pierres complètement brulée alors qu'à côté, une grange en bois n'avait pas été touchée. Il faisait l'éloge des quelques pompiers qui étaient sur place. Nous a dit comment il appelait l'administration [locale], leur demandant d'amener de quoi manger aux pompiers, et qu'ils l'avaient insulté, en lui disant de se débrouiller tout seul. Il nous a demandé de faire un tour en voiture, pour prendre des photos, et les publier sur le Web. […] Le paysage est complètement surréaliste, comme s'il y avait eu un bombardement là.

Voici comment igorpodgorny explique le manque de réaction coordonnée à la catastrophe :

[…] Ces dernières années, ce sont les autorités [régionales, et plus fédérales] qui sont responsables pour les incendies, et c'est pour cette raison qu'on ne peut plus échanger rapidement des hommes et du matériel [entre régions]  (même si les incendies ne reconnaissent pas les frontières administratives). A cause de ce chaos dans l'organisation et des budgets minuscules, les zones touchées par des incendies continuent à s'étendre. Ces dernières années , l'État a dépensé seulement environ un rouble [quelques centimes d'euro] par an et par hectare de forêt. Dans ce domaine, les États-Unis dépensent cent fois plus : plus de quatre dollars US par an.

Voici une courte vidéo de ce qui reste du village mentionné, Borkovka, publié sur YouTube par bellyiup :

Et voici une vidéo d'une caserne brulée dans le village de Mirnyi, également de bellyiup :

doctor-joy écrit que son patron vient de revenir du village de Kriusha dans la région de  Ryazan, où sa famille vivait, et qu'il lui a raconté le fiasco des pompiers sur place :

[…] Selon des témoins, les pompiers sont arrivés sans eau, ont demandé ou ils pouvaient trouver de l'eau, l'ont prise là bas une fois, puis l'endroit où il y avait de l'eau a été encerclé par le feu, et ensuite tout a brulé comme de la poudre. Il n'y a que quelques bâtiments intacts, le feu les a contournés par la forêt.

doctor-joy a aussi mis en ligne cette vidéo de YouTube (son nom d'utilisateur est Pojarnet) sur une fuite en voiture à travers le village en feu de Kriusha, et commente : “à la télé et sur internet, ils disent que l'incendie a été éteint, mais voilà ce qui s'est passé en réalité !!! Les gens ne sont pas secourus!”

igorkomarov a publié un reportage photo des efforts de tous pour éteindre l'incendie dans les villages de la région de Belgorod. Voici des extraits :

[…] Un point négatif dans cette situation était que le même jour, une colonne de camions modernes de pompiers est partie de [Belgorod, la capitale régionale] pour éteindre les incendies dans la région de Moscou. […]

[…]

Nous nous sommes trouvés à court d'eau et nous nous sommes précipités à la rivière. Mais a ce moment là, une femme du coin a sorti un troupeau de vaches au beau milieu de la route. En général, c'était difficile de ne pas se rendre compte de l'attitude [égoïste] des villageois. Ma maison est au bord, que la maison des voisins brûle, [je me fiche de ce qui arrive aux autres, sauf si c'est moi].

Les forums locaux sur Internet explosent de conversations sur les incendies et d'informations sur comment aider ceux qui ont perdu leur maison et leurs biens. Sur LiveJournal, au moins deux communautés en ligne ont été créées ces derniers jours : pozar_ru et emercommunity.


Une étude sur les mondes virtuels en langue arabe

0
0

par Philippe Menkoue

Cet article de Tal Pavel , d'abord publié en hébreu sur le site israélien Informationweek.co.il a été publié en anglais sur notre site Global Voices Advocacy le 4 janvier 2010

De nos jours, les mondes virtuels sont de plus en plus complexes et interconnectés entre eux. Par conséquent, leur influence sur les problèmes réels va grandissante. Je parle ici de jeux et programmes permettant à leurs utilisateurs, représentés par des avatars de leur choix, de pouvoir créer des éléments en 3D et de leur attribuer virtuellement n’importe quels objets imaginables.

L’un des éléments principaux de cette révolution est Second Life (SL), accessible sur le web depuis 2003, et qui permet ainsi à ses utilisateurs de disposer de droits d’auteurs sur toutes leurs créations virtuelles, qu’ils peuvent vendre contre de l’argent réel. C’est ainsi qu’a pu émerger une certaine économie virtuelle, où de l’argent réel est utilisé pour acheter des produits virtuels, entrainant alors un lien évident et indéniable entre les économies virtuelles et réelles. Il n’y a pas que des particuliers qui s’adonnent à ce jeu. Les compagnies aussi trouvent leur compte ici, en créant centres de recrutement virtuels,  universités et grandes écoles, ambassades et même un bureau pour l’agence de Presse Reuters [1], chargée de couvrir les évènements virtuels qui se déroule dans Second Life. Des réunions et autres entretiens d’embauche ont également lieu en ligne.

Le propos selon lequel le monde virtuel aurait finit par pénétrer le monde réel se justifie notamment par le fait que, depuis lors, le phénomène de SL totalise plus d’un milliard d’heures de connexion à de tels sites, et plus d’un milliard de dollars américain ont déjà été dépensés (par les utilisateurs) dans ce commerce virtuel. Le nombre d’heures de connexion au second trimestre 2009 était de 33%  plus élevé qu’à la même période en 2008. L’économie virtuelle a connu une croissance 94 % cette même année. Les utilisateurs produisent plus de 250 000 nouveaux produits par jour. La superficie totale de la région virtuelle ainsi créée, et le nombre de messages (SMS, tchats, etc.) envoyés, a aussi augmenté avec une croissance à deux chiffres. La durée moyenne de visite est de 100 minutes [2].

Dans le monde arabe

Les mondes virtuels ont atteint les pays arabes aussi, et ceci concerne divers aspects de la vie dans cette région du monde. Le premier parmi eux est Muxlim Pal – “le premier monde virtuel musulman, qui offre un nouveau genre de réseaux sociaux familiaux, propice à votre épanouissement » [3]. Dans ce monde virtuel, les drogues, l’alcool, les déviances sexuels et d’autres crimes sont interdits. Il est dédié à améliorer  “la communication et la compréhension entre l’Est et l’Ouest”, aussi bien qu’à la réconciliation des communautés musulmanes, en particulier celles en Occident. Il est donc dédié indifféremment à une audience musulmane ou  non-musulmane.

Il existe aussi un nombre considérable d’activités diverses dans cette partie de SL, à travers les 36 « îles » arabes érigées telles que « l’île d’Arabie Saoudite » et « l’île du Moyen Orient », déjà visitées par 25 000 utilisateurs. Ces îles abritent des meetings, des événements à caractères socioculturels, et des rendez-vous d'affaires, qui, comme c’est le cas avec d’autres forums, ne pourraient pas avoir lieu dans la réalité dans le monde arabo-musulman [4].

Les activités religieuses ne sont pas en reste (qu’il s’agisse du pèlerinage à la Mecque [5], de faire le tour de mosquées célèbres [6], ou de faire des sermons [7] et participer à des débats religieux [8]), d'organiser des manifestations en rapport avec le conflit israélo-palestinien [9], des collectes de dons pour venir en aide aux habitants de la bande de Gaza [10] et même certaines manifestations d’Iraniens, suite à l’élection présidentielle de juin dernier dans leur pays [11].

D’autres entreprises vont jusqu’à créer une compagnie aérienne arabe virtuelle (la Saudi Arabian airline), une multitude d’activités à caractère culturel [13] et des partenariats économiques, ceci juste dans le but de répandre l’usage des mondes virtuels au Moyen Orient [14]. Il a aussi été avéré que des utilisateurs de nombreux pays arabes avaient visité le Red Light Center, une plateforme pour toutes sortes d’escapades sexuelles [15].

Des difficultés d'accès à Internet

Dans une étude menée il y a deux ans [16], la Turquie et Israël était classés comme les régions leaders en matière d’usage de plateformes virtuelles sur SL, suivies respectivement par l’Egypte, les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite (dans cet ordre précis). Cela a été une surprise que l’Iran ne soit classé que huitième sur les douze pays objets de l’enquête, en dépit du fait qu’il soit une puissance à l’échelle de la région en matière de couverture par le réseau Internet. Cela serait surement du aux strictes restrictions imposées par le gouvernement iranien sur l’usage d’Internet, et notamment par la limitation de la vitesse de connexion. Mais le taux d’utilisation dépend aussi des infrastructures de communication.

Surfer dans un monde virtuel implique certaines exigences. Exemple : pour installer et lancer une application de SL, votre ordinateur devrait comporter certaines paramètres spécifiques (système d’exploitation, graphiques spécifiques…). Cela nécessite également une bonne connexion Internet.

Selon cette étude toujours, seulement 1% des utilisateurs de SL sont originaires du Moyen Orient (environ la moitié des usagers de la région à ce moment), et la moyenne actuelle d’usage (en heures) était également faible. Ceci était dû au faible taux de connexion haut débit au Moyen Orient et en Afrique  soit – 2,55% des connections au moment de l’enquête [17]. Ce faible pourcentage découle du manque d’infrastructures, et dans certains cas, du manque de volonté des gouvernements. Ceci justifie la faible pénétration et le faible taux d’usage des mondes virtuels dans cette région.

Du terrorisme virtuel

Le terrorisme islamique ne semble pas très présent dans les mondes virtuels, mais il est clair qu’il finira par y  trouver sa place, principalement parce qu’il est plus facile ici de communiquer, de faire du prosélytisme, de transférer et même de blanchir de l’argent, et ceci en plusieurs langues. De plus,  les terroristes islamistes ont de plus en plus tendance à se tourner vers les nouvelles technologies. Toutefois, il est clair  que, tant que les infrastructures des TIC n'auront pas été améliorées, les groupes terroristes continueront d’avoir recours aux mondes virtuels dans les pays occidentaux seulement, où le haut débit leur en facilite l’accès. Ces pays devraient par conséquent être plus exposés à ce péril islamique, mais pas au réel terrorisme.

Toujours à propos de terrorisme au sens large, un groupe virtuel dénommé le SL Liberation Army (SLLA) se bat contre « l’hégémonie » de la compagnie qui a conçu le programme, exerçant par d’autres moyens, des attaques terroristes virtuelles (”bombardements” et “tirs”). Il y a aussi certains utilisateurs ( les « affligeurs »), qui essayent, juste pour le plaisir généralement, d’interrompre le travail d’autres utilisateurs. On suppose qu’ils ne font partie d’aucune organisation. Certains  toutefois craignent que, tout comme les terroristes du 11 septembre l’ont fait, avec des simulateurs de vols, des factions de terroristes extrémistes s’exercent dans le monde virtuel pour ensuite passer à l’action dans le monde réel [18].

Les mondes virtuels, sur plusieurs points, fonctionnent sur le modèle du monde réel, et de l’argent réel y est impliqué. Par conséquent, puisque les infrastructures de communication se développent au Moyen Orient, et deviennent donc plus accessibles, l’on devrait s’attendre à ce que des terroristes et autres groupes criminels au Moyen Orient les utilisent de plus en plus, y compris via des attaques virtuelles  orchestrées par des islamistes fondamentalistes.

- http://www.itpics.co.il/ThePeoplePDF/infow-pdf/1350/79.pdf

[1] http://secondlife.reuters.com/

[2] http://www.vg247.com/2009/09/22/second-life-users-log-over-one-billion-hours-spend-over-1-billion-in-game/

[3] http://pal.muxlim.com

[4] http://www.alarabiya.net/articles/2009/04/20/71059.html

[5] http://www.youtube.com/watch?v=u0fugTBGuSk&feature=related

[6] http://secondter.wikispaces.com/Second+Life–+Current+Use-+Mosque+Situational+Report

[7] http://latimesblogs.latimes.com/babylonbeyond/2009/03/saudi-arabia-cl.html

[8] http://www.youtube.com/watch?v=dkaE8U8JQIQ&feature=related

[9] http://www.youtube.com/watch?v=_5OuWqyv8wI, http://www.youtube.com/watch?v=n-n8TEYryP4&feature=related, http://www.youtube.com/watch?v=tQcOlbBW66w, http://www.youtube.com/watch?v=qQAA9c3d1pQ&feature=related

[10] http://www.youtube.com/watch?v=zctOeO2D7jc

[11] http://www.fpif.org/fpiftxt/6388

[12] http://www.saudia-va.aero/indexen.asp

[13] http://www.youtube.com/watch?v=n7FqayH6OLo&feature=related

[14] http://www.virtualworldsnews.com/2008/10/stardoll-partners-with-maktoob-to-enter-arab-market.html

[15] http://www.redlightcenter.com

[16] http://secondter.wikispaces.com/Second+Life–Middle+East+User+Statistics

[17] http://secondter.wikispaces.com/Second+Life–Location+and+User–Middle+East+Broadband+Requirements+Estimate+

[18] http://secondter.wikispaces.com/Second+Life–+Current+Use-+Terror+Attacks+Estimate

Haïti : les femmes victimes de violences sexuelles dans les camps

0
0

par Juliana Rincón Parra · Traduit par Stephanie Camus · Voir le billet en anglais [en]

Conséquence directe du tremblement de terre dévastateur d'Haïti, les femmes et les jeunes filles subissent encore aujourd'hui de nombreuses violences, et certaines d'entre elles, en plus d'avoir été violées, doivent affronter un système judiciaire absent et une prise en charge médicale obsolète.

Tent City in Haiti by Edyta Materka

Tent-City par Edyta Materka sous licence Creative Commons.

Sur le blog Ms. Magazine Blog, Gina Ulysse a écrit le Viol fait partie du quotidien des femmes vivant dans les camps humanitaires haïtiens [tous les liens sont en anglais], article dans lequel elle cite l'Institut pour la Justice et la Démocratie en Haitï (IJDH) ainsi que le rapport sur les viols qui ont lieu dans les camps des sans abri, rédigé par Madre, une source de statistiques terrifiantes sur les agressions sexuelles.

Nombreuses sont les Haïtiennes qui ont perdu leur réseau de soutien ainsi que les pères, frères, maris ou encore petits amis qui auraient pu les protéger. Vivre dans des quartiers surpeuplés met à mal leur intimité, de nombreuses femmes doivent se laver en public et dormir près d'étrangers ou dans des endroits où elles sont vulnérables aux agressions. Après les agressions -  et il s'agit souvent de viol collectif - elles ont d'autres épreuves à traverser : la plupart n'ont pas la possibilité d'être soignées par une femme et le système judiciaire est quasi inexistant, les laissant affronter la corruption policière et les remontrances des autorités, en plus du traumatisme d'avoir été agressées et de savoir que leurs agresseurs courent toujours. Gina Ulysse écrit :

L'accès des femmes à la justice est loin de s'améliorer. Les femmes qui portent plaintes pour un viol - et qui luttent déjà contre la stigmatisation et les conséquences psychologiques de l'agression sexuelle - ne sont souvent pas prises au sérieux ou sont ignorées par la police. Dans certains cas, ces femmes ont du également faire face à la corruption des services de police. Plus grave encore, certains cas n'ont même pas été jugés par le système judiciaire haïtien. Celles qui survivent demeurent vulnérables puisqu'elles continuent de vivre là même où elles ont été agressées et les coupables ne sont pas appréhendés. Certaines femmes témoignent avoir été violées à plusieurs occasions depuis le tremblement de terre.

L'IJDH, en partenariat avec le Health and New Media Advocacy Program, a publié une vidéo il y a quelques mois mettant en scène des témoignages de victimes. Sandy Berkowitz a filmé la séquence, montée par Harriet Hirshorn.

Bien que les femmes se battent pour retrouver une vie normale, il y a de fortes chances que leur situation ne s'améliore pas, les camps provisoires tendant à devenir des camps permanents de résidence. En janvier dernier, CARE USA a demandé au docteur Franck Geneus, coordinateur du programme de santé CARE à Haïti, pourquoi les risques de viols étaient plus élevés dans ces camps, et il a cité les raisons qui font des camps de réfugiés un terrain propice aux agressions : la pénurie d'électricité qui plonge les lieux dans le noir absolu la nuit, la mauvaise organisation et la mixité des sanitaires et toilettes.

Janet Meyers, conseillère spécialisée dans l'aide aux victimes d'agressions sexuelles pour CARE, a également donné son opinion sur ce qui devrait être fait pour rendre les camps plus sûrs pour les femmes qui ont survécu au tremblement de terre, revenant sur de nombreux problèmes déjà cités février dernier.

Je me demande combien de ces problèmes restent non résolus et si, alors que ces camps ont tendance à devenir des lieux de vie permanents, cela ne va pas simplement ouvrir la voie à plus de violence.

Japon : est-ce mal de faire l'ascension du Mont Fuji les mains vides ?

0
0

par Tomomi Sasaki · Traduit par Claire Ulrich · Voir le billet en anglais [en]

“Si un arbre tombe dans une forêt, et que personne n'est là pour l'entendre, a-t-il produit un bruit ?” Le blogueur japonais Zope, en réaction à un incident survenu sur le Mont Fuji, parle de la responsabilité individuelle et de la stigmatisation des comportements individualistes dans son billet “Est-ce mal de faire l'ascension du Mont Fuji les mains vides ?“.

Note: ce billet a  été traduit dans son intégralité avec l'autorisation du blogueur. Tous les liens ont été ajoutés par Tomomi Sasaki pour contextualiser.

Mount Fuji / 富士山(ふじさん)

Photo of Mount Fuji sur Flickr de TANAKA Juuyoh (田中十洋) sous licence Creative Commons

Extrait d'un article publié sur Yomiuri OnlineUn homme a tenté l'ascension du Mont Fuji les mains vides sur une impulsion et a demandé de l'aide“, publié le 3 juillet à 12:07 (note: l'article n'est plus en ligne)

2 juillet 21h45 - Un homme a appelé la police depuis le refuge numéro huit sur le Mont Fuji  [altitude: 3,250 mètres], en disant “Je fais l'ascension du Mont Fuji mais je n'ai pas apporté de lampe-torche. Il fait trop sombre pour voir le chemin et j'ai peur. S'il vous plait, aidez-moi.”.

Six sauveteurs de montagne du secteur de Fujinomiya, dans la préfecture de Shizuoka, ont effectué une sortie 23h30 et rejoint l'homme qui était redescendu entre temps au refuge numéro 6 [altitude: 2,490 mètres] tout seul. L'homme n”était pas blessé. Selon la caserne des sauveteurs, il s'agit d'un employé de salles de jeux de 22 ans, de Nakano Ward, à Tokyo. Il a commencé l'ascension du Mont Fuji depuis le cinquième refuge, sur le sentier Fujinomiya, vers 17h00. Après avoir atteint le neuvième refuge [altitude: 3,460 mètres], il a abandonné et commencé à redescendre avant d'appeler les secours avec son téléphone mobile, quand la nuit est tombée.

L'homme portait une chemise à manches longues, des jeans, et des baskets. Il avait les mains vides. Il n'avait emporté aucune nourriture ou équipement. La saison de l'ascension du Mont Fuji a démarré le 1er juillet mais la température au niveau du refuge numéro six est de deux degrés. L'homme n'avait aucune expérience de la montagne et s'est excusé, disant “J'ai commencé à monter sur un coup de tête”. Les sauveteurs ont déclaré: “Un faux pas et c'était une question de vie ou de mort. Nous souhaiterions que tout le monde vienne sérieusement préparé, même en été.”

Ce graphique permet de visualiser l'altitude de chaque refuge dans l'article “Un guide pour l'ascension du Mont Fuji et pour apprécier la nature” publié par l'Organisation nationale japonaise du tourisme.

Zope explique son point de vue à la lecture de cet article :

Pour un randonneur expérimenté, s'attaquer au Mont Fuji sans équipement est ridicule. Ils peuvent dire, “Ne sous-estimez pas les courses en montagne !”. Mais qu'il s'agisse du Mont Fuji ou du Pôle Sud, je pense que la décision doit fondamentalement être laissée à l'individu.

Je suis sûr qu'il y a plein de gens qui font l'ascension du Mont Fuji les mains dans les poches. On  en parle dans les journaux quand un incident de ce genre se produit mais beaucoup sont certainement redescendus sans problème. Peut-être même qu'ils reviennent en pensant, “Oh, cela a été beaucoup plus facile car je ne portais rien”.

Maintenant, le problème est quand une personne se perd ou manque perdre la vie. Alors, elle appelle les secours, ce qui suppose un coût pour la société en général. Même s'il n'y a pas de demande de secours et qu'ils périssent, on ne peut pas laisser un cadavre là haut dans les montagnes. Dans les deux cas,  la société règle la facture.

Le problème dont il est question ici n'est pas de faire l'ascension du Mont Fuji sans équipement. C'est quelque chose qui tourne autour de “ne pas être capable de prendre les pleines responsabilités de ses actions ” et “provoquer des problèmes pour la société” quand quelque chose arrive.

D'un autre côté, si une personne peut assumer toutes ses responsabilités et ne créer aucun problème, rien ne devrait être interdit, pas même l'entreprise la plus folle.

L'homme qui a appelé les secours a été à dessein décrit  comme “un employé de 22 ans d'une salle de pachinko de Nakano Ward”. La description de ce qu'il portait, avec la précision “Il n'avait emporté aucune nourriture ou équipement” laisse le lecteur avec l'impression que c'est un type insouciant, peut être même inconscient. Mais réfléchissez-y ! Les gens se perdent quand ils se perdent et mourront quand ils mourront…même de puissants dirigeants, même des bureaucrates de première classe, même avec un équipement complet. En fait, on pourrait même dire qu'un randonneur expérimenté est peut-être plus à risque, à cause d'une trop grande confiance en lui-même.

Ce genre d'articles, en fait, est une forme voilée de “communiqué des services publics”. Si d'autres personnes non équipées commencent à tenter l'ascension du Mont Fuji, les risques de problèmes augmentent aussi, et le coût des missions de sauvetage également. Alors, ils nous disent d'être équipés en conséquence pour faire l'ascension du Mont Fuji. C'est comme les cours d'éducation morale en primaire, mais là, c'est tout au long de l'année et en utilisant les médias de masse.

Une interdiction de tenter l'ascension du Mont Fuji sans équipement n'affecte pas vraiment notre liberté. Les conséquences sont plus lourdes quand il s'agit d'imposer l'arrêt de la fabrication de bonbons, d'interdire la vente de médicaments sur Internet, ou d'embaucher des travailleurs intérimaires, ou de licencier. La démarche du gouvernement est d'habitude de promouvoir des restrictions de plus en plus strictes sur ce genre de sujets. De fait, n'importe quelle information avec un angle  “avertissement d'utilité publique” sous-entend que “des désastres arrivent parce qu'il n'y a pas d'interdictions mises en place. Si nous établissons des règles, nous pouvons empêcher ces désastres d'arriver.” Les désavantages, coûts, ou l'injustice qui découlerait de telle ou telle interdiction ne sont pas abordés.

On ne peut pas nier que l'homme a été très imprudent, mais mentionner scrupuleusement qu'il s'agit  “d'un employé de salle de jeux âgé de  22 ans” donne l'impression d'avoir été rédigé très soigneusement, comme un message d'utilité publique. Si l'homme avait été un cadre ou un bureaucrate important, je doute fort que l'information serait arrivée jusqu'aux journaux.

Merci à Ziggy Okugawa pour son aide avec la traduction du japonais.

Palestine : vers une conscription générale ?

0
0

par Ayesha Saldanha · Traduit par Abdoulaye Bah · Voir le billet en anglais [en]

[Lien en arabe et en anglais, sauf mention contraire] La Ministre de l'intérieur du gouvernement du Hamas, Mme Fathi Hammad, a annoncé plus tôt cette semaine qu'elle considérait la possibilité de renforcer l'armée de Gaza,  avec des volontaires au début et à terme avec de nouvelles recrues. Les membres salariés des forces de sécurité s'élèvent à environ 20 000 personnes. A Gaza, les blogueurs ont réagi avec stupéfaction à l'idée d'une conscription.

Palestinian youths

Jeunes palestiniens, photo de Rusty Stewart, sous licence Creative Commons (Licence Attribution-NonCommercial-NoDerivs)

Seeran Nofal écrit:

الخبر الذي شاعَ صيته في الشارع الغزّي والذي يتضمن فرض قانون التجنيد الإختياري ومن ثمَّ الإجباري على المواطنين الغزّيين ،هذا القرار الذي صدر من وزير الداخلية في الحكومة المقالة “فتحي حمّاد” ، إذ أنّ هذا الوزير قد صرّح بأن هذا “التجميد” ، أقصد التجنيد ما هو إلا وسيلة لزيادة الدفاع عن فلسطين ولزيادة قوة “الجيش الفلسطيني” في التصدي للإحتلال.
عندما قرأت الخبر على الوكالات الإخبارية المحلية راودني شعور بالإستغراب من جهة وشعورُ برغبة جامحة بالضحك من جهة أخرى ، فقرار مثل هذا الذي يتحدث عنه وزير الداخلية ليس بالقرار المنطقي ، بنظري هو قرار “رومنطيقي” نابع عن سيطرة الأحلام والمشاعر على متخذ القرار ، فهو يظن أنه دولة مستقلة خالية من المشاكل والحروب ،ولديه إستقلال تام ولديه سلطته الباهرة التي تخوله لفرض قانون لا يصلح لا لزمان ولا لمكان ولا تتوفر فيه الظروف التي تؤدي إلى تطبيقه.
La nouvelle  sur l'introduction du recrutement de soldats volontaires, précédant une conscription obligatoire des citoyens de Gaza s'est répandue rapidement dans les rues de Gaza. La [possibilité d'un tel] décret a été annoncée par la Ministre de l'intérieur du gouvernement de facto, Mme Fathi Hammad. La Ministre a déclaré que cette “consolidation” - je veux dire la conscription - est simplement un moyen d'augmenter les forces de défense de la Palestine et de renforcer la puissance de “l'armée palestinienne” pour tenir l'occupation à distance.
Quand j'ai lu les nouvelles des agences locales d'informations, j'ai éprouvé un sentiment de stupéfaction d'un coté et de l'autre une envie irrésistible de rire. Des décrets comme celui qu'annonce la Ministre de l'intérieur ne sont pas logiques ; à mon avis, c'est une décision “romantique” due au fait que les législateurs ont perdu le contrôle de leurs rêves et leurs émotions ; ils pensent que Gaza est un état indépendant, libéré des problèmes et de la guerre, qu'il a une indépendance totale et une autorité éblouissante qui lui donnent le pouvoir d'imposer des lois inappropriées vu l'époque et le lieu, et qui ne satisfont aucune des conditions pour pouvoir être exécutées.

Elle conclut:

أنا لستُ أتهجم على متخذ القرار ،إنما أحاول أن أكون “منطقية” يسيطر عليّ عقلي وأحاول أن أرمي “رومنطقيتي” أدراج الرياح ، فالتجنيد الإجباري الذي من المتحمل أن يتم تطبيقه سَيُولد تداعيات كثيرة أهمها ترسيخ الإنقسام ، بالإضافة إلى أن الشعب الغزاوي على ما أعتقد لم ولن يتقبل هذا الأمر بصدر رحب إذ يكفيه ما هو فيه من شقاء وغصة عيش.
هذا القرار ذكُرني بالدولة العثمانية حينَ كانت في أوج قوتها وحين كانت لها سيادتها في إتخاذ القرار وحين كانت لها سطلة كاملة على كافة الدول تقريبا فكانت تفرض التجنيد الإجباري ، أونحن أصبحنا “دولة عُثمانية” كي يتم إصدار مثل هذا القرار؟ أونحن نتمتع بقوة وسيادة كافية؟ ألسنا نخضع لمتحلٍ قادرٍ على أن يسحق المجندين كما فعلت في الحرب الماضية؟
Je n'attaque pas le législateur ; je cherche à y voir de la “logique”, et je cherche à laisser le “romantisme” voler de ses propres ailes. La conscription qui sera vraisemblablement introduite aura des répercussions, dont la principale sera la division. En outre, je crois que le peuple de Gaza n'a pas bien accueilli et n'accueillera pas bien cette décision parce qu'ils en ont assez des souffrances et de l'agonie. Ce décret me rappelle les temps où l'empire ottoman était à l'apogée de sa puissance, quand il avait le pouvoir souverain d'émettre des décrets, lorsqu'il dominait presque tous les pays et lorsqu'il avait imposé la conscription. Sommes-nous devenus un empire ottoman pour émettre ce genre de décrets ? Avons-nous un pouvoir absolu et la suprématie ? Ne sommes-nous pas sous une occupation étrangère qui pulvérise les soldats, comme c'est arrivé lors de la dernière guerre ?

Le blogueur Kalam écrit:

أكبر شرف للإنسان أن يثبت في ساحات الوغى وأن يكون ذو دور فاعل وبناء في الدفاع عن وطنه على أن يكون ذلك بوعي وتلائم مع الواقع.
أخيرا صار النا جيش يا جماعة وعنا تجنيد اجباري، وعلشان ما نتفاجأ راح نبدأ بالتجنيد الاختياري، كلام جميل وحلو وتطرب له الآذان ولكن دعونا نفكر في الدواعي والأسباب لذلك:
Le plus grand honneur qu'une personne puisse avoir sur un champ de bataille est de démontrer qu'elle peut jouer un rôle actif et constructif pour la défense de son pays, à condition que cela soit fait de manière consciente et qui corresponde à la réalité.
Au moins, les amis, nous avons une armée et nous avons la conscription militaire. Et pour que nous ne soyons pas surpris, nous allons commencer avec un “recrutement de volontaires”, belles et agréables paroles qui réjouissent nos oreilles. Mais pensons aux causes et aux raisons derrière [l'introduction de la conscription]:

Kalam fait ensuite une liste de questions sur les objectifs de la conscription :

1. هل نحن بحاجة فعلا لأن ندرب كل أفراد الشعب على الأسلحة والقتال؟
2. هل الاجتياحات الاسرائيلية مقطعة بعض هالأيام؟ وهل هناك صواريخ تطلق من الضفة أو غزة؟
3. إن كنا سنوافق على دولة في حدود 67 فلماذا اذن نستعد للحرب ولمن؟
4. ان كنا مأمورين بالإعداد “وأعدوا لهم ما استطعتم من قوة ومن رباط الخيل ترهبون به عدو الله وعدوكم” صدق الله العظيم، فهل هذا المقصود بذلك؟
5. هل ما يقال هو عبارة عن جعجعة اعلامية فقط ونشاط استعراضي؟
6. ما هي الخطة الوطنية التي سيتم على أساسها التدريب؟
7. ألا يكفي الشباب المنخرط في أجهزة السلطة – القديمة والجديدة- أو في التنظيمات الفلسطينية -الكثيرة جدا جدا جدا- لمواجهة العدو وبالتالي نحتاج لتجييش الشعب كله؟
8. هل أصبحنا دولة مستقلة فعلا وأصبح لدينا جيش نظامي؟
9. هل ستقبل اسرائيل بمثل هذه الخطوة؟
1. Avons-nous vraiment besoin de former tous les membres de la société au maniement des armes et pour tuer ?
2. Est-ce que les incursions israéliennes sont intermittentes ces jours-ci ? Est-ce que des roquettes sont lancées depuis la Cisjordanie ou Gaza ?
3. Si nous acceptons la création d'un état dans les frontières de 1967, pourquoi nous préparer pour une guerre et avec qui ?
4. Si nous devons apprendre à nous préparer, et “préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d'effrayer l'ennemi d'Allah et le vôtre” [Sourate Al-Anfal, en français], est-ce cela qu'il faut comprendre ?

5. Est-ce que ce qui a été dit est une sorte de bravade pour la consommation des médias, un effet de manche pour la galerie?
6. Quelle est la stratégie nationale sur laquelle se basera la formation ?
7. Est-ce que tous les jeunes engagés dans les forces de l'Autorité palestinienne (l'ancienne ou la nouvelle) ou dans les très (très, très, très nombreuses) factions palestiniennes qui font face à l'ennemi ne sont pas suffisants ? Avons-nous donc besoin de militariser tout notre peuple ?
8. Sommes-nous devenus un état indépendant pour avoir maintenant une armée régulière ?
9. Israël acceptera-t-il une telle initiative ?

Il continue:

10. ماذا سيحدث لو قصفت اسرئايل عدة مواقع للتدريب هل سنتراجع عن المشروع؟
11. من اين سنوفر المعدات والرصاص اللازم للتدريب ونحن في حصار خانق؟
12. من اين سندفع مكافآت المجندين والحكومة تعاني من ازمة مالية خانقة؟
13. هل سيذهب الشباب للتطوع في “الجيش” حبا في الوطن ودفاعا عنه أم بحثا عن فرصة عمل مرتقبة؟
14. هل تكفي مدة 3-9 شهور لتخرج لنا مجندا قادرا على التعامل مع الأسلحة؟
في المقابل أعتقد أن هذه الخطوة من شأنها أن تساهم في حل مشكلة البطالة فبدلا من “أن يسند الشباب الحيطان” سيجدون مكانا يفرغون فيه مسدساتهم وطاقاتهم.
10. Qu'arrivera-t-il si Israël bombardait les centres de formation ?  Abandonnerions-nous le projet?
11. Comment allons-nous nous procurer l'équipement et les munitions nécessaires pour la formation alors que nous sommes sous un embargo asphyxiant?
12. Comment allons-nous payer les salaires des recrues alors que le gouvernement souffre d'une grave crise financière ?
13. Les jeunes volontaires de l'”armée” s'engageront-ils pour la nation, pour la défendre, ou bien pour la possibilité d'avoir un emploi dans le futur ?
14. Est-ce que trois à neuf mois sont suffisants pour former un soldat capable de manier les armes pour nous ?

D'un autre côté, je pense que cette mesure pourrait contribuer à résoudre le problème du chômage; au lieu d'avoir des jeunes qui “sont debout contre les murs”, ils vont trouver un endroit pour décharger leur énergie et leurs armes.

Kalam conclut par ce rappel :

نحن تحت احتلال …………….. تحت احتلال ……………………… تحت احتلال
Nous sommes sous occupation ……………………… sous occupation ……………………… sous occupation.

Cambodge : Réactions au verdict du procès Douch

0
0

par Sopheap Chak · Traduit par Suzanne Lehn · Voir le billet en anglais [en]

Plus de 30 ans après la chute du régime Khmer Rouge au Cambodge [en anglais], la première condamnation a été prononcée le 26 juillet 2010 par la formation de jugement des Chambres spéciales au sein des tribunaux cambodgiens, plus connue sous le nom de Tribunal Khmer rouge. Elle frappe Kaing Guek Eav alias Douch, un des quatre accusés, avec Nuon Chea alias Frère Numéro Deux, Ieng Sary, Ieng Thirith (alias Première Dame Khmer Rouge) et Khieu Samphan, inculpés de génocide, crime contre l'humanité et autres crimes de guerre.

Douch, le chef de la prison Tuol Sleng [en anglais], a été condamné à 35 ans de prison, réduites cependant à 19 ans du fait qu'il y a déjà passé 16 ans dont cinq ans de détention illégale ordonnée par le tribunal militaire en 1999. Ce verdict a suscité des réactions diverses de la part des institutions et des individus, en particulier de ceux qui ont souffert de l'ère Khmer Rouge. On peut les diviser en trois groupes.

En premier, ceux qui attendaient avec espoir le résultat du procès devant le tribunal Khmer Rouge saluent le verdict en souligant qu'il s'agit d'un moment historique pour le Cambodge et surtout pour les victimes des violations de droits humains. Sovachana Pou, un enseignant bénévole et blogueur qui a assisté aux audiences, a aussitôt écrit un billet où il exprime ses sentiments [en anglais, comme les liens suivants] :

Au sein de la chambre du tribunal, j'ai été avec plus de 500 personnes, pour la plupart des victimes, le témoin direct de la procédure judiciaire hybride. Ce fut une expérience émouvante et un événement historique pour toutes les victimes que d'avoir attendu plus de 30 ans pour trouver une forme de justice.

D'une part, Sophal Ear, un survivant du génocide qui avait fait une conférence remarquable sur TED sur le thème ‘j'ai réchappé des Khmers Rouges, en février 2009 à Long Beach, en Californie, évoque le souvenir de sa mère à l'annonce de la condamnation de Douch :

En cette circonstance capitale, je voudrais faire un retour en arrière en pensant à une victime des Khmers Rouges pour lui donner une voix : feue ma mère, Cam Youk Lim […] Elle n'aura pas vu ce jour, mais qu'importe, pour elle, justice serait inéluctablement faite par la voie bouddhiste. Elle avait décrété depuis longtemps que les Khmers Rouges étaient une peste karmique et qu'ils paieraient le prix de leurs crimes, sinon dans cette vie, du moins dans leur prochaine.

Un autre groupe de réactions réunit les déçus du verdict affirmant que la sentence est trop légère pour un criminel ayant supervisé l'exécution de plus de 14.000 personnes. Dans une lettre intitulée “L'ECCC n'a pas rendu justice au peuple du Cambodge” au rédacteur en chef du Phnom Penh Post, Jeffrey Serey Hola a mis en relief un communiqué de presse du Centre Cambodgien pour les Droits Humains (CCHR). Tanndis que celui-ci salue la réduction de la peine de prison de Douch comme un bon exemple pour les tribunaux du pays dont les pratiques en matière de détention soulèvent de sérieuses inquiétudes, Jeffrey remet en question la ”légèreté” de la peine si l' intention est de rendre justice aux victimes. Cela exigerait au minimum la perpétuité pour Douch puisque la peine de mort n'est pas légale au Cambodge.

Il est compréhensible que beaucoup aient voulu qu'il encoure une condamnation à mort, même si la peine capitale est illégale au Cambodge. La condamnation à seulement 19 ans d'emprisonnement pour Douch est trop clémente pour un meurtre de masse aussi brutal. Douch devrait au moins purger une peine à perpétuité […] Pour ceux qui ont vécu et subi de telles horreurs, comment cette condamnation pourrait-elle jamais être considérée comme justice ? Pour eux, ce n'est qu'une tape sur les doigts. Justice n'a pas été rendue pour le peuple du Cambodge.

Un sentiment partagé par Bernard Krisher, président d'American Assistance for Cambodia et éditeur d'un journal étranger local du titre de Cambodia Daily. Ecrivant depuis Tokyo, il a affirmé que la sentence du tribunal était trop légère et a réclamé la pendaison pour Douch.

En tant que survivant de l'extermination des Juifs par  les nazis dans les années 1930, pendant laquelle une grande partie de ma famille, y compris des frères et soeurs de mon père, ont péri dans les chambres à gaz de Hitler, j'ai suivi le procès des Khmers Rouges pour crimes de guerre et ai été déçu de la sentence relativement clémente reçue par les criminels de guerre allemands et japonais à leurs procès pour crimes de guerre, je trouve que Douch aurait dû être pendu […]

D'autre part, il y a un autre groupe qui n'approuve ni le tribunal Khmer Rouge ni le verdict de Douch. Dans un entretien avec la BBC, deux survivants cambodgiens ont pointé le problème de crédibilité du tribunal soutenu par l'ONU, étant donné qu'il n'a été créé que pour faire bonne impression sur la communauté internationale.

Toutes deux veulent voir condamnés les chefs suprêmes, ils ne se soucient guère du châtiment de comparses comme Douch, qui aurait été lui-même tué s'il n'avait pas suivi les ordres d'en haut.

Il est intéressant de noter que même au sein du gouvernement, les avis ont été partagés sur le verdict. Si le ministre cambodgien de l'information Khieu Kanharith est satisfait, celui des affaires étrangères, Hor Namhong est déçu de sa légèreté pour Douch.

Khieu Kanharith a déclaré dans un entretien à Radio VOA Khmer Service :

«វា​បាន​បង្ហាញ​ថា​ ទីមួយ​គឺការ​ប្តេជ្ញា​ចិត្ត​របស់​រាជ​រដ្ឋាភិបាល​កម្ពុជា ក្នុង​ការ​ស្វែងរក​យុត្តិធម៌​ជូន​ប្រជា​ពលរដ្ឋ​ខ្មែរ ​និង​ទីពីរ​ ​វាបាន​បង្ហាញ​អំពី​កម្រិត​ផ្នែក​វិជ្ជាជីវៈ​របស់​អង្គ​ចៅក្រម​របស់​យើង​ ក្នុងការ​ស្វែងរក​យុត្តិធម៌​ជូន​ប្រជាពល​រដ្ឋខ្មែរ»។

Premièrement, il marque l'engagement du gouvernement dans la quête de la justice pour les Cambodgiens et deuxièmement ceci montre le professionalisme des chambres.

De l'autre côté, Hor Nam Hong,  interviewé par Radio Free Asia, a exprimé son opinion personnelle :

«ដោយសារ​នេះ​ជា​ភារកិច្ច​របស់​តុលាការ​ខ្មែរ​ក្រហម រាជ​រដ្ឋាភិបាល​មិន​មាន​ជំហរ​អី​ទេ។ យោបល់​ផ្ទាល់​របស់​ខ្ញុំ ខ្ញុំ​ឃើញ​ថា វា​មិន​សមរម្យ បើ​ប្រៀបធៀប​ទៅ​នឹង​ប្រជាជន​កម្ពុជា​ស្លាប់​ជិត ៣​លាន​នាក់។ ប្រជាជន​កម្ពុជា​ដែល​គេ​យក​ទៅ​ធ្វើ​ទារុណកម្ម​នៅ​ទួលស្លែង ហើយ​សម្លាប់​នៅ​ជើងឯក​រាប់​សែន​នាក់​នេះ។ កាត់​ទោស​នេះ​ហាក់​ដូច​ជា​ស្រាល មិន​សម​នឹង​ចំនួន​ប្រជាជន​កម្ពុជា​ដែល​បាន​ស្លាប់»

Comme ceci est l'oeuvre du tribunal Khmer Rouge, le gouvernement n'a pas de position (sur la question). Ma position personnelle est que ce n'est pas approprié, surtout en comparaison avec les près de 3 millions de Cambodgiens qui sont morts. Des centaines de milliers de Khmers ont été torturés à Tuol Sleng puis exécutés à Cheung Ek (terrain d'exécution). Cette condamnation paraît un peu légère, sans rapport avec le nombre de personnes mises à mort. traduit par Khmerization.

Haïti : Des élections sans le parti Lavalas ?

0
0

par Janine Mendes-Franco · Traduit par Abdoulaye Bah · Voir le billet en anglais [en]

“Les bailleurs de fonds internationaux ont exprimé leur déception devant l'incapacité de Haïti d'organiser des élections inclusives, mais continuent à les financer”. Le blogueur  Wadner Pierre écrit que “Fanmi Lavalas, généralement considéré comme le parti politique le plus populaire dans le pays”, est en train d'être exclu des prochaines élections de novembre.

Russie : un outil en ligne pour aider les victimes des incendies

0
0

par Gregory Asmolov · Traduit par Claire Ulrich · Voir le billet en anglais [en]

[Ce billet a été d'abord publié sur le blog de Ushahidi. Ushahidi est un outil de cartographie et de suivi de crise en ligne, en logiciel libre, développé au Kenya en 2008 durant une crise politique et qui a depuis été utilisé dans le monde entier pour agréger et visualiser des informations en ligne durant une crise.]

Depuis la semaine dernière, après une vague de chaleur sans précédent, des feux de forêts et incendies continuent à menacer la plus grande partie de l'ouest de la Russie, y compris la région de Moscou. Au moins 40 personnes ont péri, à l'heure de publication, et 77 villes ou villages ont été ravagés, des milliers de personnes sont sans abri et ont tout perdu. Le Président russe Dmitri Medvedev a déclaré l'état d'urgence dans sept régions. Cependant, il semble que les autorités éprouvent des difficultés à coordonner les informations, les opérations et à porter rapidement secours aux victimes.

Les internautes russes, dont les blogueurs de la plateforme de blogs la plus populaire en Russie, LiveJournal, sont très actifs non seulement pour couvrir cette catastrophe, mais aussi pour s'organiser de façon à venir en aide à ceux qui en ont besoin. Une communauté en ligne dédiée, appelée “Pozar_Ru” a été créée pour ceux qui souhaitent aider. Cependant, et contrairement à une crise provoquée par un séisme où les dégâts se produisent en une seule fois, de nouveaux “épicentres” de feux de forêts surgissent presque à chaque heure et concernent un territoire immense. En conséquence, cette situation créé une surcharge d'informations et rend difficile la coordination en ligne de la communauté des bénévoles. Ce qui manquait était une plateforme en ligne qui puissent faciliter la coordination et organiser le flux des informations, et, espérons le, des secours.

Le 31 juillet, j'ai publié sur mon blog un billet intitulé “Les incendies en Russie ont besoin d'Ushahidi”. J'avais écrit sur le rôle qu'à joué l'outil Ushahidi à Haïti et au Chili (après les séismes) et concluait que cette plateforme aurait été encore plus utile pour la situation actuelle en Russie. En quelques heures, le billet a été re-publié par la blogueuse de l'opposition russe Marina Litvinovich et a circulé dans la communauté en ligne Pozar_Ru. Il a soulevé beaucoup d'intérêt pour la plateforme et une discussion en ligne a démarré. Le jour suivant, Alexey Sidorenko, blogueur sur Altz-gamer et responsable du projet RuNet Echo de Global Voices déployait Ushahidi.

Russian-fires.ru

Russian-fires.ru

L'adresse du site hébergeant la plateforme est Russian-fires.ru et le site s'appelle “Russian fire 2010″. Alexey Sidorenko a utilisé la version en russe qui avait été traduite précédemment, durant l'utilisation d'Ushahidi au Kirghizstan. Alexey a également appelé à l'aide des développeurs russes pour développer et adapter la plateforme, via un blog russe connu de technologie Habrahabr. Marina Litvinovich a de son côté lancé un appel aux bénévoles pour rejoindre l'équipe qui gèrera et validera des informations agrégées par la nouvelle version de la plateforme Ushahidi.

L'objectif principal de la plateforme en Russie n'est pas de géolocaliser et de cartographier les incendies, mais avant tout de mettre en relation les citoyens qui ont besoin d'aide et ceux qui souhaitent aider. On peut le voir par la première catégorie de la carte en ligne ( “Les besoins”) dont les sous-catégories sont : besoin d'un abri, besoin de vêtements, besoin de nourriture, besoin d'être évacué, etc.) et par la catégorie-miroir “Je souhaite aider” (sous-catégories : “J'ai des vêtements”; “J'ai un moyen de transport”; “J'ai de la nourriture”; etc.). La carte montre aussi les “centres de secours” et lieux où les personnes qui n'ont plus de maison peuvent passer la nuit.

“Russian Fires 2010″ est le premier déploiement d'Ushahidi en Russie dans cette configuration particulière, et c'est probablement la première fois que les internautes russes se sont tournés vers une plateforme d'agrégation d'informations indépendante. Le projet est en ligne depuis un jour seulement, mais peut déjà compter sur une importante équipe et des dizaines de sources d'informations. Merci de noter qu'il peut y avoir des bugs (un problème d'encodage des polices doit encore être résolu) et d'autres problèmes inhérents aux nouveaux sites, mais l'équipe espère résoudre les problèmes, s'habituer à la plateforme et est ouverte à toute offre d'aide supplémentaire.

Nous ne pouvons pas savoir à l'heure actuelle si cette version d'Ushahidi en Russie sera utile, mais il est déjà clair que la Russie est un pays de choix pour déployer Ushahidi car l'activisme et la solidarité de la communauté des internautes sont très forts. La vitesse à laquelle Ushahidi a été déployé en est une preuve. “Laissez la technologie nous aider à nous aider” est le titre du site “Russian Fires 2010″. Nous espérons que cet appel sera entendu.

Pour toute information, conseil, ou toute proposition d'aide, vous pouvez écrire à   Gregory Asmolov à l'adresse mail gregory [point] asmolov [at] gmail point com ou à  Alexey Sidorenko, sidorenko [point] a [at] gmail [point] com.

Merci, et n'hésitez pas à diffuser cette information et l'adresse du site en Russie.


Qatar : passage aux numéros de téléphone à huit chiffres

0
0

par Shabina Khatri · Traduit par Tara Matthew · Voir le billet en anglais [en]

Fin juillet, le Qatar a ajouté un huitième chiffre à tous les numéros de téléphones fixes et portables dans le pays. Les autorités ont expliqué que cette mesure est nécessaire pour créer de nouveaux de numéros de téléphone dans un pays qui a vu sa population doubler au cours des cinq dernières années.

Hukoomi, le site web du gouvernement de Qatar, explique le changement :

La consigne est de répéter le premier chiffre des numéros de téléphones fixes et portables. Ainsi, si votre ancien numéro commençait par 3, 4, 5, 6 et 7, il suffit de répéter le premier chiffre, par exemple, 33, 44, 55, 66 et 77…

Le changement n’affectera pas les numéros d’urgence au Qatar, y compris le 999 et le 112, et l’indicatif téléphonique du pays restera +974.

Les numéros qui commencent par 1, 2, 8 et 9 ne changeront pas.

Les habitants se sont d'abord inquiétés, pensant que le changement pourrait provoquer le chaos mais la  transition semble s’être passée avec peu de problèmes.

C’est en partie grâce à plusieurs applications de renumérotation pour téléphones portables, qui mettent automatiquement à jour la liste de contacts de l’utilisateur.

Cependant,  les applications ne fonctionnaient pas pour tous.

Sur Twitter, @NazQatar a dit :

Merci d'avoir fichu en l'air mon répertoire, avec ces applications!! Il ne reconnait PAS tous les numéros qui commencent par 00974 #Qatar.

@omerm27 a dit :

Déjà, ça commence à devenir énervant. Seulement deux heures se sont écoulées.

D'autres ont accepté le changement de numéro avec philosophie et humour.

Sur Facebook, Fahad Qureshi a dit :

Comme trop de gens s'installent dans ce pays, les numéros de téléphones se sont épuisés mdr…Donc le premier chiffre de chaque numéro se répète…si jamais vous avez l’intention de m’appeler à l’avenir mdr…mettez votre répertoire à jour.

Sur Twitter, mohamed :

L’avantage de la modification du format des numéros faite par les telecoms au Qatar est que je serai obligé de parler avec moins de gens aujourd’hui. #antisocial.

Bien que le changement se soit déroulé paisiblement, certains s'inquiètent des inconvénients qu’un changement de numéro peut provoquer.

Sur le réseau social populaire Qatar Living, ajmani a dit :

Il est nécessaire de mettre à jour toutes les cartes de visite,  CV, annonces sur sites d'emplois, papier à lettre, autres sites, etc. etc. Je doute que tout le monde ait déjà fait ça ! J’espère qu’il y aura un message enregistré chaque fois qu’on appelle l’ancien numéro, qui leur dira d’ajouter 3 ou 4 ou 5 ou 6… !

En effet, pendant les trois prochains mois, ceux qui composent des numéros à sept chiffres entendront un message enregistré qui les avertira du changement de numérotation.

Les personnes qui se sont absentées du Qatar durant l'été ou pour le Ramadan devront s'acclimater à leur retour à la nouvelle numérotation.

Bornéo : Borneo Colours, le nouveau réseau social de l'île de Bornéo

0
0

par Senor Pablo · Traduit par Yawa Degboe · Voir le billet en anglais [en]

Kellybays, Tuaran, Borneo. Photo de Nancy Peter

Borneo Colours est un site internet qui relie les blogueurs de Brunei, Sabah, Sarawak, Labuan (Malaisie) et Kalimantan (Indonésie), tous situés dans l'île de Bornéo (en français).  C'est une plate-forme régionale qui permet de tisser des liens et de renforcer la compréhension entre voisins [liens en anglais].

A ce jour, Borneo Colours ou BC compte plus de 1 000 membres et près de 200 blogueurs enregistrés.  Ce nombre grandit de jour en jour.  Daniel Doughty, le directeur et créateur du site a partagé avec nous l'histoire de ce site internet.

Cette  idée lui est venue en 2002. Le but était d'encourager les habitants de l'Ile de Bornéo à témoigner de leur intérêt pour le monde et à faciliter leur démarche. Plus tard, il s'est rendu compte de l'immense challenge financier que représente la maintenance du projet appelé “Bornéo”. Finalement en 2007 , Borneo Colors était lancé discrètement mais a hélas été mis de côté car le créateur s'engageait auprès d'une ONG pour initier un projet de conservation maritime. C'est seulement en 2009 que le créateur a relancé le site. En juillet 2009, armé de nouveaux financements et de soutiens, l'équipe de BorneoColours.com a commencé son travail, faire la  promotion touristique de la Communauté des pays de l'Ile de Bornéo ( Sabah, Sarawak, Labuan, Brunei et Kalimantan). BC a créé la communauté en ligne le 25 septembre dernier en béta, mais elle est devenue vraiment opérationnelle fin janvier.

Photo de KCDPhoto

Quels sont vos attentes pour Borneo Colours ?

Être un nouveau média officiel, un portail communautaire soutenu et reconnu par les autorités de l'Ile de Bornéo mais surtout par les habitants eux-même et par la communauté internationale en ligne.  Notre but est de faire de borneocolours.com un site indépendant et transparent pour lever des fonds pour les organisations caritatives locales, pour soutenir le développement d'actions communautaires et pour aider à une prise de conscience des problématiques de l'environnement.

A quoi peut-on s'attendre en étant lecteur/membres de Borneo Colours ?

Le contenu est fourni et partagé premièrement par les membres inscrits, qui sont surnommés les BCbuddy (potes). La communauté fournit du contenu rédactionnel en faisant la promotion d'événements, de rencontres, ou bien ils offrent une démonstration de leurs talents personnels et partagent des articles qui pourraient intéresser d'autres personnes. Il y a également un annuaire “Les Affaires à Bornéo” et un annuaire de blogueurs. Borneo Colours est surtout très fier de l'intégration du contenu de son site avec son outil de réseau social, similaire à Facebook.

Vous avez mis en place un concours de blogs sur Borneo Colours ? Quels est  votre but ?

Les récompenses Blogueurs de Bornéo 2010 ont été initiées pour donner aux blogueurs reconnus et émergents une plate-forme et un réseau pour comprendre, accepter et apprécier les différences de chacun. Le but ultime est de créer un sens de communauté entre les différents pays de l'île de Bornéo.  Avec ce programme, nous espérons pousser les blogueurs de Bornéo à s'améliorer et à améliorer le style et l'originalité de leurs contenus publiés. Au final, qui sont les mieux placés pour promouvoir Bornéo comme destination touristique attirante, si ce n'est les blogueurs eux-mêmes ?

Et dans le futur ?

BorneoColours.com organisera une rencontre “B 2.0″ (pour Bornéo 2.0), ou“ Blogueurs de Bornéo + Dialogue sur les Nouveaux Média”.  Cette rencontre aura lieu à Bornéo 1, Kota Kinabalu, Sabah, à la mi-octobre 2010. La rencontre B2.0 rassemblera  une communauté de blogueurs, de créateurs locaux et de médias internationaux pour leur donner la chance d'apprendre, de se connaître et de s'améliorer.

De nombreux blogueurs de l'île de Bornéo soutiennent BC :

A woman diary écrit :  ” Ça regroupe pratiquement tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Bornéo écrit par les habitants eux-mêmes. J'adore.”

Rungitom, un “BCbuddy” présente Borneo Colours ainsi.

Est-ce que vous êtes un BC Buddy ?  Si ce n'est pas le cas, pourquoi n'allez-vous pas faire un tour sur BorneoColours. C'est un site où vous pouvez trouver des informations sur Bornéo avec en plus un réseau social (les BCbuddies). Le réseau BC Buddies est  un lieu où la communauté en ligne peut se retrouver, comme sur les autres réseaux sociaux.

Choco8Vanilla explique:

Borneo Colours est un site dont le but est de rassembler les gens qui veulent en savoir plus sur Bornéo et également les habitants eux-mêmes, pour mieux connaître leur île tant aimée.  Ils peuvent y trouver les information les plus récentes ou tout simplement s'y faire des amis (N'est-ce pas génial ?). Ce site est tout nouveau mais il y a de plus en plus de gens chaque jour qui rejoignent notre belle communauté. Ne voulez-vous pas y prendre part ? ça ressemble plus ou moins aux réseaux Facebook ou Friendster ou Tagged (peut-être?). Outre le site Internet (devrais-je mentionner ici que c'est un site super), j'ai une information qui devrait  inciter  tous les blogueurs à cliquer sur le bouton ” s'inscrire”…

Pearls Stud Earrings mentionne sur son blog :

Cela fait  5 mois que je suis enregistrée comme Buddy de Borneo Colours. Et qu'est-ce-que j'y ai gagné ???? Pleins d'amis!! ^-^/  et je peux mieux faire la promotion de mon blog .

Geek in White, le seul blogueur de Brunei qualifié pour la phase finale du concours, écrit :

J'espère rapporter le premier prix à Brunei et rendre les blogueurs de Brunei bien visibles sur la carte. Si je gagne, je promets de partager mon prix avec les associations caritatives locales.

Chili : Isabel Allende aura-t-elle le Prix National de Littérature ?

0
0

par Silvia Viñas · Traduit par Suzanne Lehn · Voir le billet en anglais [en]

Isabel Allende, la romancière de La maison aux esprits et de La Isla bajo el mar (Island Beneath the Sea), [en anglais; pas encore traduit en français] entre autres, compte parmi les écrivains sud-américains les plus célèbres et les plus lus. Cette année, elle est candidate au Prix national chilien de Littérature, décerné par le gouvernement [fr], le ministère de l'Education, et le Conseil national de la Culture et des arts, ce qui a suscité le débat parmi les critiques littéraires, les écrivains et les Chiliens ordinaires [ces liens sont en anglais sauf mention contraire].

Isabel Allende est née au Pérou lorsque son père y travaillait comme diplomate ; ce dernier avait pour cousin Salvador Allende, le président renversé par le putsch d'Augusto Pinochet en 1973. Isabel Allende vit à présent en Californie. Comme l'indique le Latin American Herald Tribune [en anglais], “Ses livres ont été traduits dans plus de deux douzaines de langues et se sont vendus à 51 millions d'exemplaires.” Cependant, des critiques, et même des lecteurs, estiment que sa popularité n'est pas un motif suffisant pour lui décerner le prix.

Isabel Allende sur TED 2007, du compte Flickr advencap, sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 2.0 Generic

Elizabeth Subercaseaux [es], une journaliste et écrivaine, pense que Mme Allende mérite le prix, et explique ainsi les arguments de ceux qui le lui contestent :

Dos son los argumentos que suelen esgrimir unos pocos escritores chilenos para negarle el Premio Nacional de Literatura a Isabel Allende: que es una escritora de tono menor y que sus libros son best-seller, insinuando que ella se ha entregado al mercado.

(….)

En Chile a Isabel Allende la hemos tratado mal, hay a su alrededor una envidia que da vergüenza. La primera vez que se presentó para este premio la insultaron, y hace poco salió un pequeño escribidor por ahí diciendo que premiarla sería como premiar a una hamburguesa. Vergüenza para él.

El Premio Nacional de Literatura es un premio que da el Estado, todos nosotros. Y si hay alguien de quien debemos estar orgullosos es de Isabel Allende, una escritora con sobrados méritos literarios que además posee una estatura moral e intelectual que ningún personaje de nuestro país tiene en la actualidad.

Il y a deux arguments utilisés par quelques écrivains chiliens pour refuser le Prix national de littérature à Isabel Allende : qu'elle est un écrivain mineur et que ses livres sont des best-sellers, insinuant qu'elle s'est vendue au marché.

(…)

Au Chili nous n'avons pas bien traité Isabel Allende, et il y a dans son entourage une envie qui inspire la honte. La première fois qu'elle s'est présentée pour ce prix on l'a insultée, et, il y a peu, un écrivaillon est apparu pour dire que la primer serait comme primer un hamburger. Honte à lui.

Le Prix National de Littérature est une récompense décernée par l'Etat, nous tous. Et s'il y a quelqu'un dont nous devrions être fiers, c'est d'Isabel Allende, une auteure aux mérites littéraires largement suffisants et qui possède une stature morale et intellectuelle que n'a aucun personnage actuel de notre pays.

Le blog Alaraco Bocasuelta [es] décortique lui aussi les opinions de ceux qui ne veulent pas voir le prix décerné à Mme Allende :

Que se discuta la calidad de los candidatos a dicho premio es perfectamente lícito, aunque en estricto rigor ha de ser el Jurado, quien dirima el asunto.

Pero lo que llama la atención es la odiosidad que levanta Isabel Allende en ciertos críticos

(….)

Tan manifiesto es el tono insidioso de ciertas opiniones respecto de nuestra escritora, que pareciera que el éxito ajeno - más aún si aquél es internacional -, en Chile, es un pecado imperdonable.

Il est parfaitement licite de discuter de la qualité des candidats au prix, encore qu'en toute rigueur ce soit l'affaire du jury.

Mais ce qui retient l'attention, c'est la haine que suscite Isabel Allende chez certains critiques.

(…)

Le ton insidieux de certaines opinions sur notre écrivaine est si manifeste, qu'on dirait que le succès des autres - encore plus s'il est international - est au Chili un péché impardonnable.

[Note - Les lecteurs ont fait remarquer que le blog ci-dessous apporte un soutien satirique au gouvernement] Les auteurs du blog pro-gouvernemental Los Libros Buenos [es] (Les bons livres), énumèrent les raisons pour lesquelles ils n'aiment pas Mme Allende. Parmi celles-ci, plusieurs sont d'ordre politique et se situent dans le cadre du débat lancé sur la “reconstruction” du Chili après le tremblement de terre de 2010 par le nouveau gouvernement du président de droite Sebastián Piñera. Voici, par exemple, une de ces raisons :

Su carácter “entretenido”. Se habla mucho de que los libros de Isabel Allende son “entretenidos”. Aunque nosotros valoramos la entretención, creemos que el delicado momento nacional requiere seriedad. Seriedad para trabajar por un Chile nuevo. Trabajar por una cultura reluciente y enchapada de futuro. Los libros de Isabel Allende propenden a la evasión del lector, y no a la difusión y el abrazo de valores, que son el tejido más sensible de una sociedad en forma. No queremos más de eso. No necesitamos más de eso. La patria no necesita más de eso

Ses livres sont “divertissants”. On dit beaucoup que les livres d'Isabel Allende sont “divertissants.” Bien que nous appréciions le divertissement, nous croyons que le moment national délicat requiert le sérieux. Le sérieux pour travailler à un Chili nouveau. Travailler pour une culture brillante et plaquée d'avenir. Les livres d'Isabel Allende tendent à l'évasion du lecteur, au lieu de la diffusion et de l'adoption des valeurs, qui sont le tissu le plus délicat d'une société en formation. Nous ne voulons pas plus que cela. Nous n'avons pas besoin de plus que cela. La patrie n'a pas besoin de plus que cela.

Les utilisateurs chiliens de Twitter sont aussi intervenus dans le débat. Leonardo Zuñiga (@Guileo) pense qu'elle mérite le prix, mais Sebastián Salazar (@sebsalazar) n'est pas d'accord :

no estoy ni ahi con Isabel Allende y el premio Nacional de Literatura…ademas es como q a la JK Rowling le entregaran el simil britanico

Peu m'importent Isabel Allende et le prix National de Littérature…mais en plus c'est comme si on donnait l'équivalent britannique à JK Rowling.

Sebastián Gómez (@SebastianGomezA) dit qu'il écrit mieux qu'Isabel Allende, et Alejandro Torres (@alejanbarrett)n'apprécie pas qu'elle se soucie autant du prix. Avec la même préoccupation sur l'insistance apparente de sa candidature, Henry Northcote (@henrynorthcote) se demande :

Cual será la agencia de comunicaciones de Isabel Allende. Su lobby para el premio nacional literatura es muy evidente.

Quelle est l'agence de communication d'Isabel Allende ? Son lobby pour le prix national de littérature est très évident.

Tania Soledad Opazo (@Cosalina) écrit qu'elle est lassée des plaintes d'Isabel Allende de ne jamais obtenir le prix, alors que Monica (@monicasanhueza) demande pourquoi le Chili ne le lui a pas encore accordé :

Por que les cuesta tanto darle el premio nacional de literatura a isabel allende? Nadie es profeta en su tierra.

Pourquoi ça leur coûte autant de donner le prix national de littérature à Isabel Allende ? Nul n'est prophète en son pays.

Pour conclure, le journal citoyen El Obervatodo [es] a publié l'opinion d'Iris Aceitón, une femme qui se présente en ces termes : “Je ne suis pas une artiste, une journaliste ou une universitaire (…) je suis de ces femmes qui lisent beaucoup moins qu'elles ne voudraient. Les livres sont aussi, par leur prix, le privilège de quelques-uns.” Elle évoque l'identification avec ce qu'écrit Isabel Allende, et dit :

Soy la heroína, valiente, luchadora e imperfecta de cada una de tus novelas. Soy esa mujer chilena que te agradece porque has sabido contarle al mundo los desgarros de tu patria. .

Isabel Allende, en el nombre de las mujeres simples de este Chile nuestro, yo te concedo inapelablemente el Premio Nacional de Literatura.

Je suis l'héroïne vaillante, combative et imparfaite de tous vos romans. Je suis cette femme chilienne qui vous est reconnaissante parce que vous avez su raconter au monde les déchirures de votre patrie.

Isabel Allende, au nom des femmes simples de notre Chili, je vous accorde sans appel le Prix National de Littérature.

Chine : Aftershock, un film historique sur un séisme ou une allégorie politique ?

0
0

par Oiwan Lam · Traduit par Laora · Voir le billet en anglais [en]

[liens en chinois, sauf mention contraire] Alors que le séisme qui a dévasté la province du Sichuan en 2008 est devenu un sujet tabou sur les principaux médias chinois, en raison du scandale des écoles mal construites et de l’arrestation de l’enquêteur-citoyen Tan Zhouren, un film sur le séisme de Tangshan a lui été projeté sur les écrans de cinéma en Chine le 22 juillet, six jours avant le 34e anniversaire de la catastrophe naturelle la plus désastreuse qu’aie connu la Chine. Le 28 juillet 1976, à 3h42, un séisme de magnitude 7,8 a frappé la ville de Tangshan, dans la province du Hebei, faisant plus de 242 000 morts et 164 000 blessés graves.

Le film, Aftershock, est une production financée par l’état et dirigée par Feng Xiaogang, réalisateur connu pour ses comédies satyriques. Il a été applaudi comme une épopée et les recettes atteindront les 500 millions de yuan (en anglais), pulvérisant le record du cinéma chinois.

L’histoire est celle d’une mère qui, durant le séisme, doit faire un choix difficile entre sauver son fils ou sa fille. Elle choisit son fils, sa fille réussit à survivre. 32 ans plus tard, lorsque la fille devient mère à son tour, elle se rend finalement compte des difficultés auxquelles sa mère a du faire face, et lui pardonne.

Il est généralement admis que le film est très bien fait, très touchant. Cependant, les nombreuses publicités commerciales conduisent certains à y voir une exploitation des souffrances humaines. Le message [en chinois] du microblogueur Ye san a été largement cité :

唐山大地震这电影总结起来就是:准备哭。你哭了吗?你怎么还没哭?请买剑南春。你怎么能不哭呢?只有你没哭!快哭!请买中国人寿。你快哭!你必须哭!你居然敢不哭!请买宝马。你哭了吗?

En gros, le film sur le séisme de Tangshan c’est : prépare toi à pleurer. Tu n’as pas pleuré ? Comment ça se fait ? Pub : achetez le vin Jian Nanchuan. Comment peux-tu ne pas pleurer ? Tu es le seul à ne pas pleurer ! Pleure ! Achetez Chine Assurances. Pleure, plus vite que ça ! Tu dois pleurer ! Comment oses-tu ne pas pleurer ? Achetez BMW. Ça y est, tu as pleuré ?

Catharsis

Sur le site Tianya, l’auteur 吾非羊 compare [en chinois] l’effet larmoyant du film avec les cérémonies funéraires dans la Chine rurale:

最后,大伙哭累了,精疲力竭了,丧家为表示对来吊唁的亲戚、朋友、宗亲、高邻、和尚、道士、撒纸钱的感谢,便在自家打谷场上摆下数十桌酒席。此时大伙的欢庆可以说达到了高潮,先前因为大哭丧而萎靡的精神与体力也迅速的恢复了。…

我国的这种丧礼习惯很容易将悲伤化为快乐,丧事变为喜庆,死了人变成大喜事儿。最近,冯小刚先生新作《唐山大地震》上映,笔者也有幸观摩了一遍。在黑乎乎的影院里,大伙涕泪声声。…冯导 的影片,在讲的故事,很容易让我想起小时候江苏农村大出丧的那种悲伤化为快乐,丧事变为喜庆,死了人变成大喜事儿的神奇感觉。

A la fin, tout le monde est fatigué de pleurer, à bout de forces, et la famille du défunt, pour exprimer ses remerciements aux proches, amis, voisins, moines etc. venus présenter leurs condoléances, organise un grand banquet. A ce moment là, on peut dire que les réjouissances sont à leur comble, on reprend vite des forces après avoir pleuré toutes les larmes de son corps…

Ces rites funéraires, en Chine, ont tôt fait de transformer le chagrin en joie, les funérailles en réjouissances, une mort devient un événement à fêter. Le film de Feng Xiaogang reflète également cet état d’esprit. Dans l’obscurité de la salle, tout le monde sanglotait. L’histoire que raconte le film de Monsieur Feng m’a naturellement rappelé cette magie du passage de la tristesse à la joie que j’avais pu observer dans mon enfance lors de funérailles dans les villages du Jiangsu…

Chronique historique ou allégorie politique?

Les studios Granite ont cité le commentaire (en anglais) de James Palmer, qui remarque que le film s’éloigne quelque peu de la réalité historique :

En tant qu’historien du séisme de Tangshan, j’ai été un peu déçu, c’était comme aller voir Titanic et voir le bateau couler dans la première demie-heure.

C’est probablement, à travers cette approche non historique, une allégorie politique entre la famille et la nation. Seanpatrick :

唐山大地震,微觀家,宏觀國!~~~馮導進步了, 這部是政治意味相當濃烈的電影,暗藏了對國家未來良好發展的願景

Dans Aftershock, le microcosme est la famille, le macrocosme est l’état ! Le metteur en scène Feng fait des progrès, ce film a une forte portée politique, avec une vision du progrès de la nation.

Plus tôt cette année, Buried, un documentaire sur le séisme de Tangshan, a remporté le prix du festival du film documentaire chinois. Le metteur en scène Wang Libo a déclaré que « la vérité ne peut être enterrée »: ces paroles ont été largement diffusées sur internet et présentées comme un commentaire critique sur le film Aftershock de Feng Xiaogang. Certaines vidéos sont disponibles sur Youtube :

Concours vidéo : Internet pour la paix

0
0

par Juliana Rincón Parra · Traduit par Fabienne Der Hagopian · Voir le billet en anglais [en]

Internet a été nommé pour le prix Nobel de la paix 2010.   Dans le cadre du débat permanent sur la contribution d'internet à notre société, le groupe Condé Nast et Google Irlande se sont associés pour organiser ce concours de vidéos dont le gagnant aura l'opportunité de voyager et de voir sa vidéo diffusée sur MTV Italie.

Les règles du concours sont simples, et pour voir l'intégralité des conditions de participation, cliquez sur le lien :

La durée de la vidéo ne doit pas excéder cinq (5) minutes au total ;
La vidéo, en n'importe quel langue, doit être sous-titrée en anglais ; les sous-tires doivent être lisibles et une traduction fidèle des dialogues ;
La vidéo doit être une représentation créative de la façon dont internet est un outil efficace pour la paix, tel que décrit dans le manifeste Internet pour la paix (manifeste I4P) publié sur la chaine  www.youtube.com/internetforpeace.

La date limite de soumission est le 1er septembre, mais puisque les votes et la popularité des vidéos publiées seront pris en considération pour choisir le gagnant, si vous n'avez pas encore publié votre vidéo, dépêchez-vous !  Vous pouvez aussi visiter la galerie des vidéos déjà soumises et voter pour vos préférées.

Les membres du jury, Gilberto Gil, Yoani Sanchez, Gabriele Salvatores, Ory Okolloh, Ai Wei Wei, Nobuyuki Hayashi (Nobi), Nadine Toukan choisiront la vidéo gagnante en prenant en compte la créativité, l'exécution technique, les votes des visiteurs en ligne, l'originalité et la représentation et l'interprétation du manifeste Internet pour la Paix.

Voici quelques unes des vidéos inscrites au concours :
Un groupe de jeunes Palestiniens et Israéliens qui ont collaboré pendant 3 ans pour chanter et créer cette vidéo sur la paix.

Yuri de Russie a réalisé cette vidéo sur les stéréotypes nationalistes et comment internet peut aider à les combattre et à montrer ce que les gens sont réellement.

Alors, regardez la vidéo du Manifeste d'internet pour la Paix, trouvez l'inspiration pour participer,  publiez votre vidéo et votez pour vos vidéos favorites !

Viewing all 7147 articles
Browse latest View live




Latest Images