Quantcast
Channel: Global Voices en Français
Viewing all 7147 articles
Browse latest View live

Lueur d'espoir pour les homosexuels en Chine


Affaire Président hondurien c. Liberté de la Presse

$
0
0

Loin de nous l'idée d'affirmer que la presse hondurienne est particulièrement fiable ou sans aucun parti pris. Mais Lobo Sosa veut empêcher toute action de la presse qui pourrait mettre son gouvernement dans l'embarras bien qu'il touche là à la fonction même d'un journalisme libre : déranger les puissants.

Sur le Blog Honduras Culture and Politics [en anglais], RNS analyse un projet de loi qui “permettrait au gouvernement d'interdire certains médias et créerait un organe de censure sans précédent.”

Balkans : e-revue sur l'histoire et l'archéologie locales

$
0
0

Aujourd'hui sort le premier numéro [en anglais, comme les liens suivants] de Haemus, revue universitaire en ligne qui s'intéresse à l'histoire et à l'archéologie de la péninsule balkanique, portant une attention particulière à l'interdisciplinarité. La revue répond à la politique d’accès gratuit et publie ses articles sous licence Creative Commons.

La revue est publiée par ‘HAEMUS‘ – Centre pour la recherche et la promotion de la culture de Skopje, en Macédoine. Les éditeurs se félicitent que l'approche sérieuse et rigoureuse et la qualité des contenus de la revue suscitent l'intérêt de la communauté univesitaire, promouvant une collaboration bénéfique et durable entre les chercheurs. (more…)

Atelier de la Surveillance III: Le marché de la cybersécurité en Amérique Latine

$
0
0

(Billet d'origine publié en anglais le 6 février 2013)

Cet article est le troisième d'une série qui présente les défis de la surveillance à l'échelle mondiale analysés lors du Surveillance Camp d'EFF à Rio de Janeiro, au Brésil. Les articles antérieurs sont disponibles ici et ici [en anglais].

Récemment, nous avons décrit comment les entreprises à travers le monde font face aux pressions grandissantes politiques et légales que les gouvernements exercent sur elles afin d'obtenir de l'aide dans leur politique de surveillance d'État et les nombreuses manières dont le secteur privé y joue un rôle croissant. En décembre 2012,

Image d'Alan Clever (CC BY 2.0)

l’Atelier sur la Surveillance d'État et les Droits de l'Homme [en anglais] d'EFF (l'acronyme anglais pour la Fondation de la Frontière Électronique) au Brésil a développé ce débat et centré l'attention sur la privatisation de la sécurité publique, les initiatives de surveillance financées par les États et le manque de la recherche quantifiable sur les marchés de la sécurité en Amérique Latine. Voilà ce que nous avons appris.

 Plusieurs pays, notamment en Amérique Centrale et l'Amérique du Sud ont connu [en anglais] une privatisation des fonctions de sécurité publique. Cela est particulièrement vrai dans les pays [en anglais] qui ont traversé des guerres civiles et des régimes militaires avant de marcher vers la démocratie. Dans ces contextes, les opérations de sécurité de l'État ont été parfois financées par les gouvernements (autant étrangers que nationaux) [en anglais] et déléguées aux entreprises du secteur privé.

 Le chercheur en géopolitique Otto Aragueta, a fait valoir [en anglais] d'une façon convaincante qu'au Guatemala

La transition vers la démocratie a produit une réforme institutionnelle formelle du secteur de la sécurité, ce qui a permis aux anciens militaires de maintenir des mécanismes informels de contrôle par le biais du secteur privé.

 C'est la raison pour laquelle la transition vers la démocratie et la réforme du secteur de la sécurité d'État ont été accompagnées d'une prolifération croissante des entreprises du secteur de la sécurité.

 Lors de l'atelier de la EFF, l'avocate pour les droits de l'homme au Guatemala et auteure de Global Voices, Renata Avila, a fait remarquer que le problème n'était pas seulement la privatisation des services de sécurité, mais aussi le manque de réglementation de ces entreprises privées ou d'application des lois en vigueur :

Les entreprises privées de sécurité n'ont aucune responsabilité dans ce sens. Il n'y a aucun contrôle sur les données invasives qu'elles recueillent : dans n'importe quelle zone résidentielle ou n'importe quel édifice les gardiens privés peuvent demander vos papiers pour les examiner. Ils peuvent photographier votre voiture, essayer d'enregistrer où vous allez, qui vous visitez, et n'importe quelle autre donnée qu'ils peuvent obtenir. Avec un système obligatoire d'identification biométrique, comme celui du Guatemala, combiné aux centaines de caméras vidéo et plus de deux mille entreprises de sécurité privée qui accumulent et partagent des données, le futur de la vie privée pour des activistes et des citoyens en général se voit compromis.

Un autre danger est qu'il y a un certain niveau de soutien populaire, dû au niveau élevé de la criminalité dans plusieurs pays de l'Amérique Centrale. Les citoyens voient les technologies de surveillance comme un moyen de lutter contre la délinquance, leur raisonnement étant ‘ si tu n'as fait rien de mal, alors tu n'a rien à cacher de l'État'. Cependant, aucune recherche ne montre que les hauts niveaux de la surveillance conduisent à une diminution de la délinquance.

 

Cette demande croissante en services de sécurité privée a attiré [en anglais] vers la région des entreprises du secteur munies de nouvelles technologies de la surveillance et elle fait grandir [en anglais] l’industrie de la sécurité [en anglais] en Amérique Latine. Cependant, peu d'études ont été faites pour définir l'impact du marché de la sécurité, avec la façon dont les marchés de la sécurité de différents pays se comparent, la comparaison des quantités des produits vendus aux Etats et aux personnes privées et l'impact sur les libertés civiles. Les participants du Camp de la EFF ont signalé la nécessité de nouvelles enquêtes sur la privatisation de la sécurité publique et l'impact des marchés de la sécurité en Amérique Latine et dans d'autres pays.

Rio de Janeiro: Elisângela est arrivée à temps pour voir sa maison détruite

$
0
0

Cet article d'Andrea Dip, fait partie d'une édition spéciale #CopaPública de l'agence Pública, et a été publié le 26 juin 2012 sous le titre Elisangela est arrivée à temps pour voir sa maison détruite : voir le minidoc.

La vidéo raconte l'histoire d'une “Carioca” qui a vu la maison qu'elle habitait avec sa fille démolie sans préavis et commente la logique des expulsions pour les méga-événements.

Elisangela Olha Destruição. Foto: Agência Pública / Crédito: Henrique Zizo

Elisangela regarde sa maison détruite . Photo: Agência Pública / Crédit : Henrique Zizo

Quand la mairie est arrivée pour démolir la maison de Elisângela sur le morro Pavão-Pavãozinho à Rio de Janeiro, elle n'était pas là. Sa fille a ouvert la porte et s'est entendu dire que l'édifice allait être détruit immédiatement. Prise de panique elle a appelé sa mère par téléphone :

Il y a des hommes de la mairie à la porte : Il disent qu'ils vont détruire notre maison!

Elisângela a couru puis essayé de discuter, d'obtenir du temps pour trouver une autre maison, peine perdue, en quelques heures il n'y avait sur place que des décombres. On était au début de 2011, à ce jour Elisângela n'a toujours pas été indemnisée ni relogée. Sa fille est triste de devoir habiter chez son grand-père et sa mère se bat toujours pour avoir un lieu où habiter.

Le minidoc “ Des séquelles pour nous: L'histoire d’ Elisângela” est le premier d'une série de portraits vidéos réalisés par l'organisation des droits humains Witness en partenariat avec le Comité populaire “Rio Copa e Olympiadas” pour raconter l'histoire des victimes d'expulsions forces à Rio liées directement ou indirectement à la Coupe du monde de 2014 et aux Jeux Olympiques de 2016.  Priscila Neri de Witness nous explique que cette démarche s'oppose à la version  officielle affirmant que tout se fait dans le respect des lois et en dialogue constant avec les communautés concernées.

Elisângela No Pavão Pavãozinho. Foto: Agência Pública / Crédito Henrique Zizo

Elisângela No Pavão Pavãozinho. Photo Agência Pública / Crédit Henrique Zizo

Dans le cas précis d'Elisângela, la justification donnée à l'époque pour le déplacement avait été que la zone concernée, Pavão-Pavãozinho, présentait des risques, mais quelques maisons seulement ont été détruites selon le comité populaire de Rio, personne n'est même encore venu évacuer les débris. Ce morro (colline) est placé entre deux zones centrales de Rio : Ipanema et Copacabana.

Pour le dossier du Comité Populaire pour la Coupe et les jeux Olympiques de Rio, l'argument du risque géotechnique et structurel est un prétexte pour les autorités municipales qui veulent déplacer plus de 300 famillles de ce quartier de Pavão-Pavãozinho :

A ce jour, la mairie n'a produit aucun rapport prouvant ce risque ni entamé des discussions avec les habitants concernés pour étudier les possibilité de travaux de sécurisation.

De plus, selon des informations du  Comité Populaire de Rio, les ingénieurs qui ont établi les dossiers techniques estiment que la réalisation de travaux de soutènement ou de protection des pentes pour éliminer les risques d'éboulement serait moins onéreuse que le relogement des familles.

Voir le  minidoc:

Le blog #CopaPública est un expérience de journalisme citoyen montrant comment la population brésilenne est affectée par les préparatifs de la Coupe de 2014 et comment elle s'organise pour ne pas rester à l'écart.

Au Bangladesh, One Billion Raising contre la violence faite aux femmes

$
0
0

Le poing brandi vers le ciel, des milliers de personnes se sont rassemblées dans tout le Bangladesh 14 février dernier, dans les rues et sur les places publiques, en scandant “Il faut que ça cesse, il faut que ça cesse !”, pour, dans le cadre du mouvement One Billion Rising (Un milliard se lève), appeler à faire cesser la violence à l'égard des femmes.

Le Bangladesh était l'un des 203 pays [en anglais comme les autres liens du billet] du monde entier à avoir organisé des manifestations le jour de la Saint-Valentin. Plus de 13 000 personnes se sont élevées contre la violence à travers l'ensemble des 64 districts que compte cet Etat d'Asie du Sud.

Le mouvement One Billion Rising a véritablement touché la corde sensible au Bangladesh, où ont été recensées par les services de police, entre 2001 et 2012, 174 691 femmes ayant été victimes de violences, parmi lesquelles des agressions liées aux problèmes de dot, des attaques à l'acide, des enlèvements, des viols, des meurtres et du trafic d'êtres humains.

Selon le rapport du développement humain des Nations Unies, le Bangladesh détient les plus mauvais chiffres de la région en termes de viol, ce qui signifie, statistiquement, qu'une femme sur mille y est violée.

One Billion Rising est la campagne la plus importante organisée par l'organisation V-Day et tient son nom du fait qu'au moins un milliard de femmes du monde entier, selon les Nations Unies, subiront des violences physiques ou sexuelles au cours de leur existence.

Voici quelques images prises lors des manifestations au Bangladesh et diffusées sur la page Facebook de One Billion Rising Bangladesh :

Parliamentarians solidarity with One Billion Rising campaign

Des parlementaires expriment leur solidarité avec la campagne de One Billion Rising

Action Aid Bangladesh's protesting violence against women by singing.

L'association humanitaire Action Aid Bangladesh a choisi de protester contre la violence faite aux femmes à travers les paroles d'une chanson.

Garments workers RISING in Gulshan, Dhaka.

Mobilisation des ouvrières textiles du quartier de Gulshan, à Dhaka.

Men and women from small town Sirajgonj RISING.

Hommes et femmes joignent leurs voix dans la petite ville de Sirajgonj.

UN showed their solidarity.

Des représentants des Nations Unies affichent leur solidarité avec le mouvement.

People RISING at Shilpakala Academy, Dhaka.

Participation de l'école Shilpakala de Dhaka.

Bidrohi- an inspiring dance performed by Shadhona at Shilpakala Academy.

La troupe Shadhona interprète une danse intitulée Bidrohi à l'école Shilpakala.

5511_235652139905282_969442277_n

Veillée aux bougies, à la mémoire des femmes victimes de violences pendant la guerre d'indépendance de 1971, organisée sur la place des Générations Shahbag, à Dhaka.

D'autres photos et de nombreux témoignages sont à découvrir sur la page Facebook de One Billion Rising Bangladesh et sur le blog dédié.

Carnaval et Coupe du monde à Belo Horizonte : de bonnes raisons de danser la samba ?

$
0
0

[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages en portugais.]

Article original en portugais de Mateus Coutinho publié le 8 février 2013 pour la couverture spéciale de #CopaPública [consacrée aux enjeux socio-politiques liés à la préparation de la Coupe du monde de football au Brésil en 2014] du média citoyen brésilien Agência Pública.

La préparation de la Coupe du monde de football [en 2014] progresse au rythme de la samba à Belo Horizonte (ville-siège située dans l'État de Minas Gerais). Mais cette allure-là ne semble pas être du goût de la population, qui a déjà choisi sa marche de carnaval ou “marchinha” pour rappeler qui est le véritable vainqueur de ce mondial. Le 28 janvier 2013, la chanson “Imagina na Copa” ["Imagine ce que ça sera pendant la Coupe !"] des compositeurs Daniel Iglesias, Matheus Rocha et Guto Borges a remporté le prix lors du deuxième Concurso de Marchinhas Mestre Jonas [Concours des Marches de carnaval Mestre Jonas], qui s'est tenu dans la ville de Belo Horizonte.

["Imagina na Copa" qu'il faut entendre comme " Imagine ce que ça sera pendant la Coupe du monde !". Très courante au Brésil depuis l'élection du pays comme pays-siège du Mondial de football, cette expression ayant donné son titre à cette chanson marque tantôt ironiquement la surenchère de la fête attendue, tantôt les craintes d'une défaillance des services quotidiens débordés par l'affluence de cet événement international.]

Carnaval à Belo Horizonte. Photo : Agência Pública

Carnaval à Belo Horizonte. Photo : Agência Pública

Créé l'année dernière par l'agence culturel Cria Cultura, le Concurso de Marchinhas Mestre Jonas [Concours des Marches de carnaval Mestre Jonas] a vu le jour afin de réhabiliter les anciens bals carnavalesques, et comprend un concours de déguisements et de danses créées par la population elle-même. La remise de prix a lieu lors d'un bal où sont présentées douze marches de carnaval sélectionnées par le comité du Concours et évaluées par un jury retenant trois finalistes.

Les participants au bal distinguent à leur tour les trois groupes gagnants, qui reçoivent chacun un prix allant d'un montant de 5.000 reaux (soit près de 2.000 euros) pour le premier prix à 3.000 reaux (plus de 1.000 euros) pour le second et 1.000 reaux (moins de 400 euros) pour le troisième. L'année dernière, la danse gagnante fut la “Na coxinha da Madrasta” ["Dans les amuses-gueules de la belle-mère" ; une "coxinha" est un petit beignet salé à base de pomme de terre, farci à la viande ou au poulet, préparé notamment pour des festivités] dont les paroles renvoient à la polémique impliquant le président de la Chambre Municipale, Leo Burguês, et les milliards de reaux dépensés pour l'organisation d'un buffet de sa belle-mère.

Photo: Agência Pública

Photo: Agência Pública

Le thème de cette édition 2013 a été la Coupe du monde. La journaliste Brisa Marques, l'une des organisatrices du concours, raconte :

Le public commença à scander le nom de la marche avant même que le jury ne s'apprête à voter.

Imagina na Copa

Comprenant quelques clins d'oeil aux expulsions conséquentes aux chantiers et aux intérêts locaux pour la Coupe du monde, les paroles [de cette marche de carnaval] sont nées d'une plaisanterie entre amis que Daniel Iglesias, l'un des compositeurs, raconte :

On racontait des blagues quand Matheus a dit qu'il voulait faire une “marchinha” traitant de la Coupe du monde. Je lui ai alors répondu “Imagine pendant la Coupe du monde ! ” [reprenant l'expression consacrée], et nous nous sommes mis à écrire les paroles.

Près de la maison de Daniel et Matheus se trouve un terrain qu'ils avaient l'habitude de fréquenter pour y jouer au football, à la place duquel est prévue la construction d'un hôtel en vue du Mondial. Matheus commente ainsi :

Il est tout de même étrange de penser qu'ils détruisent un petit terrain pour en faire un hôtel, simplement à cause de la Coupe du monde.

Le succès remporté par cette marche de carnaval a surpris les membres du Comitê Local dos Atingidos pela Copa. [antenne locale de Belo Horizonte d'une association nationale veillant à une répartition plus équilibrée des bénéfices de cet événement]. Fidelis Ancântaraun s'en félicite :

Cette victoire a été une très bonne surprise , d'autant plus qu'au lancement de ce Comité [en 2010], on disait de notre démarche qu'elle était un peu exagérée, qu'on en faisait trop, or on voit bien qu'aujourd'hui la population comprend mieux les répercussions de la Coupe du monde.

Ecoutez la chanson #imaginanacopa [Imagine ce que ça va être pendant la Coupe du monde !] de Daniel Iglesias, Matheus Rocha et Guto Borges :

Les paroles peuvent être entendues à double sens :

Derrubaram minha casa | Ils ont rasé ma maison
Por um erro de arbitragem | A cause d'une erreur d'arbitrage
Ai meu deus, essa copa do mundo | Mon Dieu, cette coupe du monde,
É uma puta falta de sacanagem! | C'est vraiment n'importe quoi !

Beagá não sai ganhando | (B.H.) Belo Horizonte n'en sort pas vainqueur
Nem se for pra repescagem | Même s'il arrive au repêchage

Se o filho da babá é dono da bola | Si le fiston à sa nounou est le roi du ballon
Vou levar minha pelada pra Contagem | Mon équipe et moi, on sera de la partie à Contagem (double sens : Contagem est une ville de Minas Gerais, mais désigne aussi le fait de recompter les points)

Se na praça não pode vender pipoca | Si l'on ne peut plus vendre librement de pop-corn
#imaginanacopa | Imagine ce que ça sera pendant la Coupe
Se o Laécio tá fechado com a Coca | [Laécio est un mot-valise composé de "laércio" (paysan de Minas Gerais) et Aécio Neves, Sénateur de cet État] Laercio [le paysans mineiro] a passé un deal avec Coca-Cola
#imaginanacopa | Imagine ce que ça sera pendant la Coupe

Se na Guaicurus só ta dando poliglota |Si Guaicurus [quartier] ne satisfait que des polyglottes
#imaginanacopa | Imagine ce que ça sera pendant la Coupe
Se o burguês pira nas mina de pi… Ôpa! | Si le “burguês” (c'est-à-dire le bourgeois, mais aussi le nom du conseiller municipal Léo Burguês) en perd la tête… opla!
#imaginanacopa | Imagine ce que ça sera pendant la Coupe
Se no rádio essa música não toca | Si cette chanson ne passe pas à la radio
#imaginanacopa | Imagine ce que ça sera pendant la Coupe

Le blog brésilien #CopaPública est une expérience de journalisme citoyen ayant pour vocation de montrer les répercussions des préparatifs de la Coupe du monde 2014 sur la population brésilienne – et comment celle-ci s'organise pour ne pas rester  l'écart.

Un pape noir, qu'en pensent les Africains ?

$
0
0

La surprise passée, le débat sur la succession de Benoit XVI a été immédiatement lancé. Les Africains, en particulier, se fondant sur la croissance, la plus rapide au monde, du contingent des catholiques sur leur continent, ont commencé à avancer les noms de leurs favoris parmi les 18 cardinaux africains qui font partie du Collège cardinalice qui se réunira en conclave pour élire le nouveau pape.

Card. Francis Arinze

Son Eminence, le Cardinal Francis Arinze du Nigeria parmi les favoris avant le Conclave. Photo Padre Mimmo Spatuzzi sur commons.wikimedia.org

Les opinions sont contrastées sur l'origine du futur Pape dans l'opinion des Africains. Eugène Kaly présente son favori, sur le site lecongolais.cd, le Cardinal du Nigeria, Francis Arinze :

Il a été ordonné cardinal par le pape Jean Paul II, lors du Consistoire du 25 mai 1985 avec le titre de cardinal-diacre de San Giovanni Pigna.

Il est ensuite élevé au rang de cardinal-prêtre le 29 janvier 1996, puis cardinal-évêque Velletri-Segni le 25 avril 2005, titre porté par Joseph Ratzinger avant son élection au siège pontifical…. plusieurs observateurs avait prononcé son nom comme successeur possible à Jean-Paul II, ce qui aurait fait de lui le premier pape noir.

Le cardinal allemand Joseph Ratzinger devenu Benoît XVI a pour sa part déclaré avant son élection que “l’élection d’un pape africain serait un signe positif pour toute la chrétienté”.

Amadou Touré sur le blog guineetime.com est d'un tout autre avis, En effet, il pense que :

Le cardinal Robert Sarah (67 ans), ancien archevêque de Conakry en Guinée, est un pasteur dans l'âme, très orthodoxe. Benoît XVI l'a choisi en 2010 pour coordonner toute l'action humanitaire de l'Église.Quant au cardinal Ghanéen, [Peter Turkson, 64 ans] il est aussi un proche de Benoît XVI, qui lui a confié en 2009 le prestigieux conseil pontifical Justice et Paix, ainsi que le poste-clé de rapporteur général du synode africain.

Sur son blog lemessagerdafrique.mondoblog.org, le béninois Boukari Ouédraogo trouve que :

A peine le pape Benoit XVI a-t-il démissionné que de nombreuses personnes en particulier les médias se posent la question sur la couleur de la peau de son successeur. Sans être opposé à ce qu’un pape noir soit élu à ce poste au Vatican, nous pensons que le débat  ne doit pas se poser à ce niveau. Il faut plutôt chercher à savoir quel sera le profil ou les compétences du successeur de Benoit XVI.

 Dans carrapide.com, Arona Gallo Diouf a écrit :

 Une fois retombées l’émotion et la surprise qui ont suivi l’annonce de l’abdication de Benoît XVI, beaucoup de fidèles et d’observateurs de la vie de l’Eglise catholique s’interrogent sur le nom du possible successeur du pape démissionnaire. Les spéculations vont bon train, plusieurs noms sont cités. L’Eglise catholique aura un nouveau pape au plus tard à Pâques, car un conclave sera organisé le mois prochain, entre deux et trois semaines après la démission de Benoît XVI qui prendra effet le 28 février.

Plusieurs fidèles catholiques souhaitent cependant que le nouveau pape soit originaire d’Afrique noire et d’Amérique du sud.

Un lecteur a commenté un article intitulé Succession de Benoit XVI : Et si c’était un africain! publié sur le site sénégalais rewmi.com en ces termes :

Il n'y a pas de “bataille pour la succession du Pape Benoît XVI” démissionnaire. Que le Pape soit africain, européen, asiatique, américain, etc, n'a pas d'importance: qu'il témoigne partout et toujours de la Parole, de la Bonne Nouvelle.

C'est l'Esprit Saint de Dieu qui guidera le choix du nouveau pontife: pas de candidature, pas de campagne électorale ni de programme.

De nombreux lecteurs ont commenté l'article  Vatican : l'heure a-t-elle sonné pour l'élection d'un pape noir ? que le magazine panafricain Jeune Afrique a publié le 13 février. Voici deux exemples de commentaires.

Gabwè-kouamé pense que :

la priorité pour les Africains c'est d'avoir des-Dirigeants(politiques et-réligieux:intègres et-modèles!!; pas d'un-Pape à Tout-prix!!.

Quant à Apa, il pense que :

Le plus important n'est pas que le pape soit africain ou non occidental, mais c'est d'accepter et de mettre en oeuvre le caractere universel du catholicisme en commencant par la responsabilisation effective de nos ”hommes de Dieu”au vatican …. Pape africain ”not now”.

Odilejr a commenté un autre billet intitulé Vatican : le conclave qui élira le successeur de Benoît XVI pourrait débuter avant le 15 mars, de ce même magazine publié le 16 février, et écrit :

Oui pour un pape africain ou sud-américain; ces continents envoient des prêtres en Europe pour compenser le manque de vocations !… .

Dans une interview de Bruno Ben Moubamba, journaliste, opposant politique et militant des droits humains proche de l’église catholique, donnée à infosgabon.com, livre son opinion:

Il ne s’agit pas d’avoir un Pape africain pour la vitrine. Jean Paul II a dit que l’Eglise est experte en humanité et sur quel continent se trouve l’humanité la plus blessée aujourd’hui ? En Afrique : guerres, manque de soins, taux de scolarisation extrêmement bas, absence d’infrastructures significatives, injustices envers les plus fragiles (femmes, enfants, personnes âgées …), faim, conflits de tous genres …etc. L’Eglise catholique peut réussir là où les décideurs ont du mal. C’est l’intérêt des Africains et du monde entier car, encore une fois, le berceau de l’humanité c’est l’Afrique. Il est temps que le monde prenne soin de son berceau et pas seulement en termes de profits, de guerres, de pouvoir ou de culture.

Le blog seneweb.com publie une longue analyse de la situation disant, entre autre, que :

Plusieurs candidats occidentaux proches du pape allemand, théologiens et intellectuels, ont quelques chances, selon les connaisseurs du Saint-Siège, même si le simple fait d'être occidental, européen ou encore plus italien, est un handicap aux yeux de certains cardinaux venus des Eglises du Sud, en plein essor.

Camille Belsœur révèlait sur slateafrique.com le 12 février, soit le lendemain de l'abdication de Benoit XVI, que:

Selon l'agence de presse italienne de jeux et de paris Agipro News, les bookmakers britanniques misent sur un affrontement entre Italie et Afrique, donnés respectivement à 2,75 et 3,00 par l'agence Paddy Power. Un tête-à-tête confirmé par la liste de noms qui circule: le cardinal nigérian Francis Arinze mène le jeu à 2,90. Son point fort? Il est archevêque du diocèse de Velletri-Segni en Italie, proche géographiquement de celle de Rome. Ce qui lui rallierait des voix au sein de la cohorte de cardinaux européens.

Même chose pour le Ghanéen Peter Tukson, dont la cote est également haute parmi les bookmakers (3,25) et qui est à la tête du diocèse de San Liborio, en Italie.

Le Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d'état, qi expédiera les affaires courantes. Il est considéré comme l'homme le plus puissant du Vatican

Le Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d'état, considéré l'homme le plus puissant du Vatican. Photo Blaž Jelen via commons.wikimedia.org

Pendant la période qui va du 28 février à 20 heures à la date de l'élection du nouveau Pape, appelée vacance du siège pétrinien, la constitution “Universi Dominici Gregis” (“Tout le troupeau du Seigneur”) qui réglemente le gouvernement du Saint Siège attribue un rôle important à deux cardinaux que news.va présente :

Deux cardinaux auront un rôle-clé le 28 février à 20h :

- le cardinal camerlingue, en l’occurrence le secrétaire d’état Tarcisio Bertone. Son rôle sera d’expédier les affaires courantes.
- le doyen du sacré collège, le cardinal Angelo Sodano. C’est lui qui sera chargé de présider les congrégations générales préparatoires à l’élection du nouveau pape. Il devra convoquer le conclave à Rome pour élire le nouveau pape et il présidera le conclave.

Le corps électoral, appelé Collège cardinalice, est composé des 117 cardinaux qui ont moins de 80 ans, dont 28 italiens. Le fait que ces deux cardinaux soient italiens ne pourrait-il pas avoir une influence sur le choix du futur Pape?

Le Saint Esprit nous le fera savoir dans quelques semaines… Cependant, selon un un adage romain : “Qui entre pape au conclave, en sort cardinal”. En d'autres termes, le Saint Esprit pourrait jouer encore un tour en éliminant les nombreux favoris au bénéfice d'un autre papabile, auquel personne ne s'attendait.

 


Les Sénégalais critiquent la liberté provisoire accordée à Béthio Thioune

$
0
0

Le marabout Cheikh Béthio Thioune, arrêté au lendemain du meurtre de ses deux disciples à Médinatoul Salam, a bénéficié d’une liberté provisoire quelques jours après son évacuation en France pour des raisons de santé. Cette décision de justice suscite de vives réactions des citoyens sénégalais qui estiment que la justice a baissé les bras dans cette affaire.

Cheikh Béthio Thioune est un disciple du défunt khalife général des mourides, Sérigne Saliou Mbacké rappelé à Dieu le Vendredi 28 décembre 2007. Avec ses milliers de talibés, il est devenu un dignitaire très influent de la confrérie mouride. Ses talibés s'étaient d'ailleurs insurgés à la suite de son arrestation et de son transfert de la maison d'arrêt de Thiès à la prison centrale de Dakar faisant plusieurs dégâts matériels. Il était un allié privilégié du Président Abdoulaye Wade qu'il avait soutenu aux dernières élections. Voici une vidéo de l'auteur de Global Voices Marc-André Boisvert sur une des manifestations organisées par Cheikh Béthio Thioune lors des élections présidentielles de 2012:

Le ministre de la Justice, Aminata Touré, dans un communiqué rendu publique à la suite de cette décision des juges d'accorder la liberté provisoire à Cheikh Béthio Thioune, a tenu à préciser que des mesures de contrôle judiciaire accompagne cette décision. Dans ledit communiqué, la ministre a signalé que Cheikh Béthio Thioune est libre, mais interdit de sortir du territoire sans l'autorisation du juge d'instruction. Ensuite, dès son retour de France où il séjourne présentement pour se faire soigner, il devra remettre son passeport au greffier d'instruction. Enfin, Cheikh Béthio Thioune est interdit d'organiser ou d'assister à des réunions ou rassemblements publics, d'entreprendre des actions ou de faire des déclarations en relation avec la procédure en cours. Il devra aussi aviser le juge d'instruction au cas où il aura changé d'adresse.

 C’est Tall Janneh qui ouvre le débat sur la page de Réhabilitons notre Sénégal (RNS) sur Facebook:

Sacré pays le Sénégal, car un citoyen qui se nomme Béthio Thioune sur lequel pèse 5 chefs d'accusation: “Association de malfaiteurs, détention d’armes sans autorisation, inhumation de cadavres sans autorisation, recel de cadavres et complicité d’homicide” vient de bénéficier d'une liberté provisoire alors que des citoyens avec des faits moins graves se sont vus refuser la liberté provisoire

 

Il précise aussi :

Et cette liberté provisoire fait suite à une “autorisation médicale” d'aller se soigner en France. Alors je me demande s'il n’y avait pas un deal entre la Ministre de la Justice et Béthio  ?

 

Sans doute pour rigoler ou pour soutenir cette libération décriée, Ibrahima Datte affirme que:

c’est le Sénégal qui gagne.

 

Mais la réaction de Tall Janneh ne se fait pas attendre. Il lui demande :

Que gagne le Sénégal dans cette parodie de justice ?

Quand à David El Bachir Diallo, il ajoute:

 Ce qui nous intéresse, c’est la suite.  les Sénégalais ont déjà constaté, dénoncé et renvoyé l’ancien régime, par conséquent, fait-il, quelle est la suite juridique que ce nouveau régime va donner au combat déjà mené par le peuple sénégalais ?  Les sénégalais attendent des actes forts contre l’impunité.

Mais Dame Ndiaye est convaincu que :

c’est un deal. On a tout compris.

Tall Janneh revient à la charge :

En tout cas c’est bien planifié avec un voyage dans l’hexagone pour éviter des rassemblements le temps que les colères s’estompent.

 

Avec une considération qui frise l’ironie, Mohamed Coulibaly entre dans la danse et s’en prend au juge qui a rendu cette décision:

Le juge aurait dû au moins revoir les chefs d’inculpation et enlever le crime d’association de malfaiteurs car il est aberrant d’en être poursuivi et être libre même pour une heure de temps. La république est en train de foutre le camp car notre président n’est pas à la hauteur des charges républicaines, preuve pour laquelle il traîne les pieds depuis un an. Un président doit avoir la rigueur et la vigueur pour ne pas flancher, mais cela n’est pas la règle de ce président qui avait tout planifié pour cette mascarade juridique sur le dossier Béthio.

Tall Janneh renchérit :

 Ne soyons pas surpris si Béthio bénéficie d’une liberté totale car la justice peut être aveugle. Le cas de O.J Simpson en est un exemple patent.

AL Diouf est encore plus virulent:

Foutaises. Rien à attendre de ce régime de fourbes dissimulateurs ! Nous avons déjà beaucoup passé à ces adeptes de l’esbroufe. Mais nous applaudissons des pécadilles  d’effets d’annonce, alors tous les actes posés par la mackysphère allaient à l’encontre du droit et/ou de la morale et surtout de l’intérêt des populations. Il ne nous reste plus qu’à ériger des murs des lamentations partout dans le pays, ça pourrait soulager. 

Il faut rappeler que le marabout Cheikh Béthio Thioune, guide des Thiantacounes,  avait été arrêté et mis sous mandat de dépôt à la suite du meurtre de ses deux disciples Ababacar Diagne et Bara Sow inhumés sans autorisation.

 

#Shahbag, Les manifestants disent adieu au blogueur assassiné

$
0
0
Shahbag crowd praying blogger Rajiv's janaza. Image by Mohammad Asad. Copyright Demotix (16/2/2013)

#Shahbag Les manifestants priant lors du janaza (funérailles) du blogueur Rajib. Image par Mohammad Asad. Copyright Demotix (16/2/2013)

Alors que les manifestants continuent à Shahbag de réclamer la peine de mort pour les criminels de guerre et leurs associés du parti islamiste du Bangladesh, l'un des leurs Ahmed Rajib Haider a été sauvagement assassiné près de chez lui à Dhaka, dans la capitale de Bangladesh, le 15 février 2013.

Le lendemain, des milliers de personnes se sont rassemblées autour de sa dépouille sur la place Shahbag, le lieu des manifestations, pour lui rendre un dernier hommage.

Haider bloguait sous le pseudonyme Thaba Baba (Captain Claw) et était en première ligne des blogueurs et militants en ligne, meneurs des manifestations de Shahbag. Depuis des années, il écrivait sur les criminels de guerre et le fondamentalisme islamiste au Bangladesh.

Ses écrits et son activisme avaient même irrité la branche étudiante du parti islamiste Jamaat-Shibir. Leur blog Sonar Bangladesh (aujourd'hui bloqué pour incitation à la haine) a publié une série de posts teintés de haine contre les organisateurs principaux de #Shahbag. Leur personnalité principale [pdf] était Rajib Haider.

Depuis le 5 février 2013, des centaines de milliers de personnes ont rejoint le mouvement Shahbag pour demander une condamnation plus sévère des criminels de la guerre d'indépendance du Bangladesh en 1971.

Les estimations du nombre de personnes tuées par l'armée pakistanaise varient de 200 000 à 3 millions, et 250 000 femmes environ auraient été violées pendant la guerre d'indépendance de 1971. Les milices locales politiques et religieuses telles que RazakarAl Badr et Al-Shams ont aidé les soldats pakistanais à commettre leurs massacres, notamment en ciblant la communauté hindoue. Leurs membres, dont certains sont affiliés au parti islamiste, vivaient en toute impunité au Bangladesh depuis des décennies. Ils sont enfin jugés. Les manifestants de Shahbag réclament la peine capitale pour leur crimes.

Blogger Rajib Haider. Image courtesy his Facebook Page

Le blogueur Rajib Haider. Image cédée sur sa page Facebook

Lorsque la mort brutale de Haider est arrivée aux informations, les média sociaux se sont enflammés d'indignation. Le blogueur Ranadipam Basu a écrit [en bengali] :

রাজীব হায়দার, ভাই আমার, তোমার স্মৃতির ভার বইতে পারছি না আমি…!

Rajib Haider, mon frère, je ne peux plus supporter le fardeau de ton souvenir … !

Le jour suivant, Russel John un militant du mouvement Shahbag a tweeté :

@Ekushey C'est un nouveau jour, tout le monde est là sauf Thaba Baba que j'avais l'habitude d'appeler Kola Baba. Tu vas beaucoup nous manquer. #Shahbag

Mrittumoy Ishot a commenté un post sur Sachalayatan:

নিজের গায়ে আগুন লাগায় দিতে ইচ্ছে করছে আমার। কোন প্রগতিশীল ব্লগারকে খুন হতে দেখতে পারি না। কিছুতেই না।

J'ai envie de me brûler. Je ne peux pas supporter voir un blogueur progressiste se faire assassiner. En aucune façon.

Sur son blog personnel Hasib a écrit :

খুন করার জন্য থাবাবাবাকে বেছে নেবার কারণ পরিষ্কার। থাবাবাবা ধর্মবিশ্বাসের নাস্তিক ছিলেন এবং সেটা তিনি উচ্চস্বরে জানানও দিতেন। জামাতের উদ্দেশ্য এখানে এই ধর্মবিশ্বাসকে আশ্রয় করে একটা বিভক্তি টানা। তারা এই বিভক্তি তৈরী করতে সফল।

Pourquoi Thaba Baba a été choisi pour être assassiné ne fait pas de doute. Thaba Baba était athée et il le proclamait à haute voix. L'intention du Jamaat (parti islamiste) ici est de créer des divisions en utilisant la religion. Et ils ont réussi.

Le parti politique radical Jamaat-e-Islami du Bangladesh et sa branche étudiante l'Islami-Chattro-Shibir du Bangladesh sont pointés du doigt pour l'assassinat de Rajib. Sushanta a écrit sur Amar Blog:

তবে এ পর্যন্ত যতটুকু তথ্য পেয়েছি এবং জামাত শিবিরের ব্লগ সোনার বাংলায় প্রদত্ত হিট লিস্ট এবং জামায়াত-শিবিরের অতীতের কর্মকান্ড এবং শাহবাগ-ঘটিত তাদের বিভিন্ন বক্তব্যের আলোকে ব্যক্তিগতভাবে আমার মনে কোনো সন্দেহ নেই যে এই হত্যাকান্ডের সম্ভাব্য অপরাধী জামায়াত-শিবির চক্র।

Vu les informations que j'ai recueillies jusqu'ici et à la lumière de la “hitlist” postée sur le blog Sonar Bangla du Jamaat-Shibir, de leurs activités passées et de leurs différents commentaires sur le mouvement de Shahbag, je n'ai plus aucun doute personnellement que les responsables probables de cet assassinat soient le groupe de Jamaat-Shibir.

Thousands of people take part in the namaz-e-janaza of blogger Ahmed Rajib Haidar at Shahbagh intersection in Dhaka. Image by Firoz Ahmed. Copyright Demotix (16/2/2012)

Des milliers de personnes rendent un dernier hommage au blogueur Ahmed Rajib Haidar sur la place Shahbagh à Dhaka. Image par Firoz Ahmed. Copyright Demotix (16/2/2013)

Après la mort de Rajib, beaucoup ont posté un lien sur Facebook qu'ils pensaient être celui de son blog. Il contenait des posts blasphématoires et d'incitation à la haine. Abdullah Al Kafi a analysé le soit-disant blog de Rajib Haider, alias Thaba Baba, sur Quantcast et a dit :

quantcast এ গিয়ে দেখা যায় সাইটটি ফেব্রুয়ারীর ১৫ তারিখ থেকেই দেখা যাচ্ছে এর তা হোল রাজিব হত্যার দিন, অথচ সাইটটির পোস্টগুলো এক বছর আগের, নূরানি চাপা সাইটটার অস্তিত্ব ফেব্রুয়ারীর ১৫ তারিখ এর আগে ছিলই না। রাজিব হত্যার পরপরি সাইটটি রাজিব এর নামে বিকৃত কিছু পোস্ট দিয়ে অনলাইন এ ছড়িয়ে দেয়া হোল, যাতে সাধারণ মানুষ রাজিব এর লিখা পড়তে গেলে এই পোস্ট গুলো পায়।

En se rendant sur Quantcast, on peut voir que le site n'existe que depuis le 15 février, le jour de l'assassinat de Rajib. Cependant les posts datent d'il y a un an, même si le site Nurani Chapa n'existait pas avant le 15 février. Le site a donc été créé après la mort de Rajib et des posts ont été fabriqués à son nom et répandus en ligne, pour que la population trouve ces posts lorsqu'elle cherchera les écrits de Rajib.

Kafi Khan a écrit sur la page Shahbag Cyber War :

নুরানি চাপা সাইটটা থাবা বাবা-এর খোলা না। আপনারা নিচের লিঙ্কটাতে গেলেই সব ডাটা পাবেন। এই সাইটটা গতকালও মডিফাই করা হইছে। তাইলে মরার পর কে মডিফাই করল?? আমি একটা ছবিও দিয়া দিছি!! আজব!!! এইভাবে মানুষকে দোষী বানানো কোন ঈমান এর ভিতর পড়ে??

Le site Nurani Chapa n'a pas été ouvert par Thaba Baba. Si vous suivez le lien ci-dessous, vous obtiendrez toutes les informations. Ce site a été modifié hier. Qui l'a donc modifié après sa mort ?? Je joins même une image !! Incroyable!! Pourquoi rendre coupable une personne d'une telle manière??

Kafi Khan'snalysis - the blog was modified after his death. image courtesy Shahbag Cyber War

L'analyse de Kafi Khan : le blog a été modifié après sa mort. Image de la page Shahbag Cyber War.

Au Bangladesh 89% de la population est musulmane. Il y a donc une tendance évidente à détourner les manifestations #Shahbag par les média sociaux en soulignant l'athéisme de Rajib. Shuvo Roy Chowdhury a écrit sur Amar Blog:

রাজীব ভাইকে নাস্তিক বলে অনেকেই আন্দেলনকে ভিন্ন খাতে প্রবাহিত করতে চায়। তাদের উদ্দেশ্যে বলতে চাই, আপনারা যারা প্রথম থেকে আন্দোলনের সাথে কোন না কোনভাবে সম্পৃক্ত, তারা হয়তো জানবেন এই আন্দোলন কোন ধর্মযুদ্ধ নয়। এটি দেশের কলঙ্ক মোচন করার লড়াই।

Ils veulent détourner le mouvement en disant que Rajib était athée. Je veux leur dire, à tous ceux qui sont impliqués dans le mouvement, qu'il ne s'agit pas d'une guerre religieuse. C'est une lutte pour sauver le pays de l'injustice.

Generation Square- Shahbag a écrit sur Facebook:

আবারো হাতিয়ার হিসেবে ব্যবহার হচ্ছে ধর্ম, পুঁজি করা হয়েছে ধর্মকে। প্রজন্ম চত্বরে বাঙালি এক হয়েছে রাজাকারের ফাঁসির দাবি নিয়ে, কোন ধর্মীয় ইস্যু নিয়ে নয়। প্লিজ ধর্ম এবং ফাঁসির দাবি এই দুইটা ফ্যাক্ট গুলিয়ে এক করে ফেলবেন না।

La religion est de nouveau instrumentalisée par la politique. Les Bangladais se sont réunis sur la place de toutes les générations pour demander la peine de mort contre un Razakar, et non pour une question religieuse. SVP, ne mélangez pas ces deux faits séparés que sont la demande de la peine de mort et la religion.

Rajib n'a pas été tué parce qu'il était athée mais pour son activisme dans le mouvement Shahbad, souligne Shahbagh Movement :

ব্লগার রাজীব হায়দারকে কিন্তু তার ধর্মে বিশ্বাস অথবা অবিশ্বাসের জন্য খুন করা হয়নি। সেরকম হলে তাকে আরো আগেই হত্যার চেষ্টা করা হত! রাজীব হায়দার ছাড়াও আরো অনেকে রয়েছেন যারা ধর্মে বিশ্বাস রাখেন না। তাদেরকেও কিন্তু আক্রমণ করা হয়নি। রাজীব হায়দারকে খুন করা হয়েছে যখন তিনি জামায়ত শিবির যুদ্ধাপরাধীদের বিরুদ্ধে আন্দোলনে নেমেছেন, তখন!

Le blogueur Rajib Haider n'a pas été tué parce qu'il croyait ou ne croyait pas en une religion. Si c'était le cas, ils auraient pu le tuer il y a longtemps ! Comme Rajib Haider, de nombreuses personnes sont athées. Mais celles-ci n'ont pas été agressées. Rajib Haider a participé au mouvement contre les criminels de guerre du Jamaat-Shibir, et c'est là qu'il a été assassiné.

Depuis, la police a arrêté cinq personnes impliquées dans le meurtre de Haider. Treize jours après le début des manifestations le 5 février, Shahbag était occupé par près de 100 000 manifestants réclamant la peine de mort pour les criminels de guerre. Aujourd'hui, ils demandent aussi le jugement rapide du meurtre de leur camarade manifestant Rajib.

Rio de Janeiro: Francisca a tout perdu parce qu'elle est sur le trajet de la future liaison Trans-ouest

$
0
0

Cet article, d'Andrea Dip, fait partie d'une édition spéciale #CopaPública de l'agence Pública, et a été publiée le 1er février 2013 sous le titre Minidoc: Francisca a tout perdu parce qu'elle est sur le trajet de la future liaison Trans-ouest. Tous les liens sont en portugais sauf mention contraire.

La vidéo ci-après montre le moment où, sans avis préalable, les bulldozers et les agents de la mairie de Rio sont arrivés pour démolir les maisons et les commerces de 153 familles qui vivaient dans la communauté Restinga.

Foto: Agência Pública

Photo: Agência Pública

J'ai vu une machine détruire le portail. J'ai essayé d'entrer par devant et un type qui travaillait là avec eux m'en a empêchée. Je me suis tout de suite accrochée à la chaîne, pensant qu'ils viendraient me chercher pour discuter avec moi et les autres habitants. Mais ma soeur et ma fille criaient, me demandant de sortir. Je suis rentrée dans ma maison, j'ai pris un sac de documents et je suis allée chez un de mes frères. Je suis restée en état de choc, sans m'arrêter de pleurer. Pourquoi font-ils ça? Pourquoi prennent-ils le toit de tant de gens dans le besoin?

Il est impossible de visionner la vidéo qui raconte l'histoire de Francisca de Pinho Melo sans avoir la gorge nouée.

Lancé début janvier, le mini documentaire est le deuxième de la série ” des séquelles pour nous” réalisée par l'organisation de défense des droits de l'homme Witness en partenariat avec le Comité Populaire Rio Copa e Olimpíadas. On y voit les agents de la mairie de Rio et les rouleaux compresseurs arriver sans préavis pour détruire les habitations et les commerces de 153 familles de la communauté Restinga dans la zone ouest de Rio de Janeiro. Les expulsions ont eu lieu en 2010 pour céder la place aux travaux d'élargissement de l'Avenida das Américas, dans le quartier de Recreio dos Bandeirantes, nécessaires à la réalisation du système de bus en site propre.

Foto: Agência Pública

Photo: Agência Pública

Jusqu'à présent, les montants des indemnisations reçues par les habitants sont négligeables et les commerçants n'ont reçu aucun dédommagement, malgré le Décret Municipal 20.454 de 2001 qui dispose que, dans le cas d'une expulsion d'un établissement commercial “sera offert un nouveau local commercial, une indemnisation ou l'achat d'un autre bien soumis aux mêmes critères définis pour les bâtiments d'usage résidentiel, prévus dans les projets du Service Municipal pour le Logement [SMH]“.

D'après le documentaire, 8 000 personnes ont déjà perdu leurs maisons à Rio de Janeiro depuis le début des préparatifs pour les grands événements sportifs et le dossier du Comité Populaire Rio da Copa e Olimpíadas établit qu'environ 30 000 personnes subiront des expulsions à cause de la Coupe du Monde et des Jeux Olympiques.

La fin de la menuiserie, le gagne-pain de la famille

Francisca de Pinho Melo em "Minidoc: Francisca perdeu tudo por estar no caminho da Transoeste." Agência Pública

Francisca de Pinho Melo dans “Minidoc: Francisca a tout perdu parce qu'elle est sur le trajet de la future liaison Trans-ouest.” Agência Pública

Dans la vidéo, Francisca raconte qu'elle a perdu la menuiserie dans laquelle elle travaillait avec son mari, sa fille et deux membres de sa famille et qu'il faut désormais repartir de zéro dans un autre quartier, en vendant des repas.

ça faisait environ 6 ou 7 ans que je travaillais dans la menuiserie. Nous avions un bon chiffre d'affaires, qui nous permettait de subvenir à nos besoins. Quand cela est arrivé, on est restés environ 3 mois sans rien gagner, mais on continuait à dépenser. On a dû devenir locataires. Le plus difficile, c'est les enfants, c'est difficile de voir un enfant demander. Mes amis, la famille, les voisins nous ont donné une porte et un comptoir et maintenant je vends des repas, des sandwichs, des boissons fraîches. J'arrive à travailler 18 heures par jour.

 

Francisca, qui, en plus de sa maison, a perdu un travail et une source de revenus, a dit à Copa Pública qu'elle continue à lutter grâce à une aide juridique gratuite afin d'obtenir une indemnisation juste pour la perte de la menuiserie- pour la maison, elle doit accepter la valeur symbolique de 3 800 reais [environ 1 400 euros] offerte par la mairie :

J'ai tout perdu, ma maison, mon travail, la source de revenus de ma famille. Le pire, c'est pour ceux qui habitaient et travaillaient au même endroit et qui n'ont rien reçu.

Regardez la vidéo (en portugais, sous-titres en anglais)

Découvrez l'histoire de Elisângela dans le premier documentaire de la série.

Pour entrer en contact avec la Commission des Habitants Touchés par le Trans-Ouest, écrivez à atingidos@gmail.com

Le blog #CopaPública est une expérience de journalisme citoyen qui montre comment la population brésilienne est affectée par les préparatifs de la Coupe du Monde 2014 – et comment elle s'organise pour ne pas être laissée de côté.

La police torture toujours en Egypte

$
0
0

Sur le blog Egyptian Chronicles, Zeinobia affirme [en anglais] que la police égyptienne continue à torturer. Elle relate l'histoire de Sayman Mehana, qui a été brutalisé, arrêté et selon ses dires agressé sexuellement par des policiers.

Elle rappelle les raisons pour lesquelles les Egyptiens sont descendus dans la rue le 25 janvier 2011 :

Cette révolution a commencé par une manifestation contre les brutalités de la police, comme une revendication de dignité ; les gens ont tendance à oublier, surtout la police et l'actuel gouvernement.

Zeinobia a partagé la vidéo du témoignage de Mehana :

Le contexte et les origines du conflit au Mali

$
0
0

Depuis le début de la crise Malienne il y a maintenant un an, le conflit évolue par à coups dans un contexte historique qui est bien trop souvent simplifié dans les médias. Voici les principaux éléments de contexte et les analyses détaillées pour comprendre cette crise. Pour rappel, ce conflit oppose dans le nord du Mali l'armée régulière Malienne et ses alliés aux rebelles, eux mêmes composés de plusieurs groupes: les mouvements islamistes divers tels qu'AQMI, le MUJAO ou Ansar Dine, et les touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA).

Manifestations des habitants de Tombouctou contre l'êtxremisme sur wikpédia CC-License

Manifestation des habitants de Tombouctou contre l’extrémisme sur wikipédia CC-License-2.0

Alors que d’aucuns pensent que la France est intervenue au Mali pour défendre ses propres intérêts comme nous pouvons lire dans ce billet intitulé Nouvelles de la turbulence :

… il y aurait plus d’uranium au Mali qu’au Niger, et après avoir sécurisé les ressources libyennes (en excluant les émergents), les Français chercheraient à faire de même dans le Sahel. … qu’on ne fait pas de guerre pour des ressources qui ne sont encore que spéculatives, puisqu’on n’en connaît pas la quantité réelle et qu’on n’en voit pas encore la couleur. Arguments assez naïfs mais peut-être corrects pour le cas d’espèce.

Que Wirriyamu leur répond dans son billet Ne pas laisser dire (3) :

Je suis convaincu désormais que certains trouvent totalement anormal le soutien de l’opinion malienne, et au-delà africaine, à cette intervention. Ils mettent cette adhésion le plus souvent sur le dos de la naïveté ou de l’ignorance, c’est selon. Ce qui montre que beaucoup, trop nombreux à mon goût, pensent encore que les Africains n’ont pas leur place sur le chemin de l’histoire qui se fait sans eux, hors d’eux. Bref, ils subissent tout.

 

Essayons de comprendre ce que sont au Mali : les véritables causes de la guerre :

Tout était en place pour que le Mali s’effondre et que le Sahel explose. Affaibli par les politiques d’austérité du FMI, longtemps paralysé par la Françafrique, victime du réchauffement climatique et de multiples sécheresses, le Mali est devenu l’une des pièces centrales du nouveau grand jeu sahélien. Revendication touarègue, djihadistes enrichis par le narcotrafic, déstabilisation libyenne et ambiguïtés algériennes, financements occultes saoudiens, stratégie à court terme des États-Unis et de l’Union européenne… Voici toutes les raisons de la guerre.

Mouhamadou el Hady Ba et Pierre Amath Mbaye dans leur document de travail « La crise malienne et ses leçons pour le Sénégal » écrivent : A l’origine, la question des frontières :

Conscients des risques liés à une fragmentation de la région et suivant leur idéal panafricaniste, Léopold Sédar Senghor, Mamadou Dia, Modibo Keïta et d’autres dirigeants avaient pourtant formé l’idée de reprendre l’ensemble constitué par l’administration coloniale, l’Afrique Occidentale Française, en le portant vers l’indépendance sous la forme d’une fédération. … l’opposition marquée des autorités françaises de l’époque associée à celle de Félix Houphouët Boigny futur Chef de l’Etat ivoirien, réduiront cette fédération à un face à face entre le Soudan français (aujourd’hui Mali)  et le Sénégal, au sein de la Fédération du Mali . Cette tentative échouera sur fond d’options politiques différentes et de compétition pour le pouvoir, avec, en arrière-plan, l’engagement du Mali aux côtés des partisans algériens, lors de leur guerre d’indépendance. Le 20 aout 1960, voit donc s’éteindre avec la dissolution de la Fédération du Mali …

Eros Sana sur bastamag.net poursuit dans son billet Mali : les véritables causes de la guerre :

Nous sommes en 1960, le Mali accède à l’indépendance. Le premier président malien, Modibo Keïta, instituteur et panafricaniste, élu démocratiquement, a à peine le temps d’entamer une profonde réforme agraire avant d’être renversé en 1968 lors d’un coup d’état mené par Moussa Traoré, soutenu par la France. [Les vingt-trois ans de règne seront sanglants]. Moussa Traoré ne se contente pas d’appauvrir et d’affamer son peuple, il mène aussi une forte répression contre la minorité Touareg du Mali. Les Touaregs représentent environ 2 % de la population malienne. Ils sont également présents au Niger, au Burkina-Faso, en Mauritanie, en Libye et en Algérie.

 

Mouhamadou el Hady Ba et Pierre Amath Mbaye rajoutent un autre ingrédient à savoir, l’irruption des groupes salafistes et la criminalisation de l’espace saharo-sahélien :

L’Afrique de l’ouest est ainsi devenue un espace stratégique de négoce des stupéfiants, à la suite du renforcement de la répression aux Etats-Unis et au Canada. Cette situation va amener les narcotrafiquants à se redéployer vers l’Europe en trouvant de nouvelles routes, et à exploiter le potentiel de corruptibilité de l’Administration des Etats de la région pour assurer leur tranquillité. En 2009, la drogue était expédiée de Colombie, du Venezuela et du Brésil, et arrivait par les ports de Guinée Bissau et du Cap-Vert au Nord, et ceux du Ghana au Sud. Les cargaisons étaient ensuite réparties entre le Nigéria, la Guinée, le Sénégal, la Mauritanie, puis, remontaient vers le Maroc et l’Algérie. En novembre de la même année, le monde entier découvrait l’atterrissage clandestin dans le nord du Mali d’un triréacteur Boeing 727 chargé de cocaïne, l’évènement donnant lieu à une affaire popularisée sous le nom d’Air Cocaïne, avec des ramifications en Amérique du sud et en Europe. Un symbole stupéfiant d’insertion de l’Afrique dans l’économie mondialisée, pourrait-on dire avec malice, si la situation n’était à ce point inquiétante.

Sur les financements occultes saoudiens dans une interview de Maurice Freund : « Il est trop tard pour le Mali, il fallait agir il y a 20 ans ! » sur le site Afrik.com ce dernier dit :

Il y a déjà plus de 20 ans, je rencontrais des Pakistanais et des Soudanais financés par les Saoudiens qui prêchaient le wahhabisme sous forme d’organisation humanitaire, en effectuant la construction de puits, de mosquées. Ils comblaient les carences des autorités dans le domaine social. D’où la prolifération des djihadistes. Le développement du wahhabisme dans le nord-Mali a commencé il y a déjà 25 ans.

Abou Djaffar sur son blog précise :

En 1996, pourtant, il ne s’agissait même pas d’un front secondaire, mais simplement de l’arrière-cour de la guerre civile algérienne.

Quant aux conséquences non maîtrisées de la chute de Kadhafi, Eros Sana poursuit :

En plus d’investissements lourds, Kadhafi multiplie les financements à petite échelle : écoles, dispensaires ou routes dans l’ensemble du Mali. Lorsque Kadhafi et son régime disparaissent, ce sont d’un côté de très nombreuses armes et des centaines d’hommes aguerris qui s’exilent dans le Sahel ; et de l’autre, des flux de plusieurs centaines de milliers d’euros qui se tarissent. Pour un pays dont plus de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, c’est une importante manne qui s’envole. Après avoir appuyé militairement le renversement du régime libyen, les puissances de l’Otan auraient dû prévoir ce vide causé par la chute du colonel et le combler. Cela n’a pas été fait.

Autre fait soulevé sur Twitter par @Abdou_diarra avant le coup d’état qui l’a renversé Amadou Toumani Touré (ATT) prévoyait de créer deux nouvelles régions dans le nord Mali.

Sur la rébellion touareg et ses revendications ASKIAMOHAMED écrit :

Elle commence le 17 janvier 2012 soit 2 mois avant le coup de force à Bamako, les rebelles attaquent Menaka, Tessalit et Aguel’hoc avant d’y être chassés par l’armée malienne.
Un véritable jeu de chaises musicales a lieu durant près de un mois dans les villes à la frontière algérienne entre l’armée, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ainsi que le groupe Ansar Dine et leurs alliés d’al Qaida au Maghreb islamique.

Le massacre de militaires maliens par les rebelles et leurs alliés à Aguel’hoc, à l’arme blanche va profondément choquer le peuple malien et mettre à jour les failles de l’armée et l’animosité de cette rébellion.

Début avril le coup d’état consommé le MNLA et leurs alliés islamistes contrôlent les deux tiers du Mali, l’armée malienne désorganisée par le coup ayant déserté.

En effet le coup d’état a désorganisé la chaine de commandement de l’armée et a mis à jour la fragilité de cette dernière et a donc conduit à cette débandade ou « retrait stratégique ».

Le MNLA proclame l’indépendance de cette zone le 6 avril 2012 car elle considère que c’est le berceau de la civilisation touareg, un fait inédit dans l’histoire car aucun peuple nomade ne s’est jamais réclamé d’un territoire avec des frontières bien dessinées.

De plus historiquement sur cette terre il y avait l’empire Songhaï fondé à Koukia au 7ieme siècle, par les Sonrhaïs, et les Berbères et dirigés par le chef  Za el-Ayamen, qui fuyaient devant l’invasion arabe.

Ce métissage entre Sonrhaïs et Berbères donnera la dynastie des Dia. Puis vint la dynastie de Sonni ali ber et des Askia avec Gao pur capitale, avant de sombrer au 16ieme siecle sous l’invasion marocaine. Il y a également eu l’empire peul du Macina et l’empire toucouleur au 19ieme siècle. De plus de nombreuses tribus, Bozos (pécheurs) et dogons peuplaient cette zone.

Donc il n’y a aucune légitimité historique à cette demande.

C’est dans ce contexte que la France intervient avec l’opération Serval.

 

La guerre au Mali et les crises nord africaines: un business rentable pour les multinationales de la sécurité

$
0
0

Ramzy Baroud a écrit sur Pambazuka à propos de la guerre au Mali:

La firme britannique de sécurité G4S va engranger d’énormes profits grâce aux crises au Mali, en Libye et en Algérie. Reconnue comme l’entreprise de sécurité la plus importante au monde, le groupe s’était dévalorisé lors des Jeux Olympiques de Londres l’an dernier, en raison de son incapacité à satisfaire aux conditions d’un contrat gouvernemental. Mais avec l’instabilité croissante en Afrique du nord et de l’ouest, on s’attend à un prompt rétablissement de la firme.

Niger: Comment s'orientent les nomades dans le Sahara?

$
0
0

Adouma Alghoubas, parlant de la vie des nomades du désert nigérien, a écrit sur son blog aliss.mondoblog.org:

… les caravaniers ne disposent pas des moyens technologiques pour se repérer, mais ils ont des connaissances astronomiques qu’ils ont héritées de leurs ancêtres. Ils s’orientent à travers les étoiles, à l’aller,  au début de la nuit c’est la constellation des Pléiades (chat ehad  les « filles de la nuit » en tamajeq) puis Orion ( amanar « le guide » en tamajeq) qui donnent l’Est ; au retour c’est  Vénus (tezzug wulli la traite des chèvres  en tamajeq) qui indique l’Ouest


Barbade : élections nationales

La Bulgarie n'a plus de gouvernement, les manifestations continuent

$
0
0

Dimanche 24 février 2013, les Bulgares ont manifesté par dizaines de milliers contre la corruption, les services publics trop chers et la pauvreté. La ville côtière de Varna a été mérité le titre de capitale de la contestation : plus de 40.000 personnes s'y sont rassemblées dimanche. A Plovdiv, elles étaient 15.000. S'il est difficile de déterminer le nombre exact des manifestants du 24 février, les sources du côté des militants indiquent qu'il y en a eu plus de 200.000 à l'échelle du pays.

A Sofia, les slogans étaient : “Mettons le feu aux monopoles !” ; “Balkans, réveillez-vous ! Pour une vraie démocratie !” ; “Assez d'illusions, action civique chaque jour !” ; “Nous, Bulgares, Turcs, Roms, Arméniens -nous sommes tous citoyens de #Bulgarie ! Nous devons résister à la manipulation politique !”

The Feb. 24 protest in Sofia. Photo by Ruslan Trad.

Manifestation du 24 février à Sofia. Photo Ruslan Trad.

Voici une vidéo de la manifestation à Sofia, filmée par l'auteur de ce billet :

La manifestation à Sofia a coïncidé avec l'intronisation de Neofit, le Patriarche nouvellement élu [en anglais] de l'Eglise orthodoxe bulgare ; la ville était paralysée, aucun transport en commun ne fonctionnait, à part le métro. A peine officiellement intronisé, le Patriarche Neofit a fait le voeu de prier pour la paix et l'unité du peuple bulgare. Ce geste de soutien aux manifestants a été apprécié par ces derniers, tandis que le Président Rosen Pleveliev, qui s'adressait à la foule à Sofia, a été hué.

Les manifestants ont invité les partis politiques à ne pas manipuler ou infiltrer les manifestations. Au rassemblement de Veliko Tarnovo, ils ont même expulsé des élus [en bulgare, vidéo]. Stanislava Stefanova a écrit [en bulgare] :

Ils ne comprennent donc pas qu'il n'y a pas de place pour eux à la manifestation populaire ???? Ça n'est pas assez clair qu'on ne veut pas d'eux ???

Dans la foulée de la démission surprise [en anglais] du gouvernement de Boïko Borisov le 20 février, qui faisait suite à une manifestation précédente tournée à la violence [en anglais], les meneurs du mouvement contestataire ont tenu une réunion dans la ville de Sliven et se sont accordés sur une liste de revendications : non à la dissolution du Parlement ; le Président doit désigner un gouvernement de techniciens et non un cabinet pour expédier les affaires courantes ; rédiger un projet de loi de participation civile assurant un quota de 50% de civils dans toutes les institutions ; redonner 51% des actions du secteur énergétique à l'Etat ; liquider la Holding Bulgare de l'Energie, BEH, qui assèche le secteur énergétique ; convoquer la Grande Assemblée Générale en instaurant une procédure de rappel des députés.

Lada Dimitrova a écrit [en bulgare], dans un commentaire de l'exposition de photos de la manifestation du 24 février sur la page “Saprotiva” (“Résistance”) :

Ça ne m'intéresse pas [de savoir] qui sera le chef, l'important pour moi est de vivre dans la dignité !

Bolivie : Morales candidat à un second ou un troisième mandat ?

$
0
0

[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages en espagnol.]

L'actuel parti au pouvoir en Bolivie, le MAS [en français. Movimiento al Socialismo, "Mouvement vers le socialisme"]  a annoncé que le président Evo Morales visait sa réélection lors du prochain scrutin présidentiel prévu en décembre 2014. Morales, ancien producteur de coca devenu syndicaliste et leader de gauche, rencontre un soutien significatif en Bolivie, surtout parmi les Indiens et les populations rurales.

Mais l'annonce d'une future candidature a suscité un débat quant à savoir si, d'une part, l'actuel mandat du président Morales est son premier ou son second et si d'autre part la constitution du pays, qui a tout juste quatre ans, l'autorise ou non à se représenter.

Après des années d'instabilité politique en Bolivie, Evo Morales en a été président en 2005 avec 54% des voix. Son premier mandat a commencé en janvier 2006 mais le conflit politique s'est prolongé, surtout entre les régions orientales du pays et le gouvernement de gauche de Morales qui a adopté une nouvelle constitution [le conflit politique est lié à une revendication autonomiste de ces régions, économiquement mieux dotées].

Evo Morales, image de la campagne présidentielle. Photo de vocesbolivianas on Flickr, sous Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Evo Morales, image de la campagne présidentielle. Photo de vocesbolivianas on Flickr, sous Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

A la suite d'un accord politique en 2008 auquel sont parvenus le parti au pouvoir et l'opposition, la révision de la constitution a été soumise et ratifiée par référendum en janvier 2009. Le mandat du président a été écourté et de nouvelles élections [présidentielles] ont eu lieu en décembre 2009. Evo Morales remporta une seconde élection consécutive avec 64% des voix.

La constitution bolivienne de 2009 déclare que

Art.168. La durée du mandat de la Présidente ou du Président et de la Vice-Présidente ou du Vice-Président de l'État est de cinq ans, et elles ou ils ne peuvent être réélues ou réélus consécutivement qu'une seule fois.

Un peu plus loin, cette même constitution précise que :

Les mandats exercés avant la mise en vigueur de la présente Constitution seront pris en compte pour calculer la durée d'exercice de nouvelles périodes de fonction.

Les soutiens d'Evo Morales à une troisième candidature , tels que le sénateur Rene Martinez, estiment que l'éventuelle réélection de l'actuel président est constitutionnelle et légitime.

Le sénateur Martinez explique sur son compte Twitter :

@ReneMartinez_: la disposition transitoire de l'article de la CPE [paragraphe II de l'article 168 de la Constitución Política del Estado, la Constitution bolivienne] ne concerne que les élections de 2009, et n'a pas d'application a posteriori.

Sur cette question, certains soulignent en revanche que le mandat actuel du président Morales est bien son second mandat et qu'une troisième candidature serait inconstitutionnelle.

Reprenant cet argument, le militant politique Julio Aliaga (@JulioAliagaL) a publié sur Twitter la photo d'un timbre officiel émis par le gouvernement bolivien célébrant le second mandat du président Morales.

"Second mandat. Président constitutionnel de l'État plurinational de Bolivie" Image diffusée sur Twitter par l'utilisateur @JulioAliagaL

“Second mandat. Président constitutionnel de l'État plurinational de Bolivie” Image diffusée sur Twitter par l'utilisateur @JulioAliagaL

La Cour constitutionnelle plurinationale de Bolivie [équivalent du Conseil constitutionnel] examine actuellement la question de constitutionnalité d'une troisième candidature.

Comme l’explique le blogueur Mario Duran, d'El Alto, les soutiens de Morales ont toutefois une autre alternative si la Cour déclare celle-ci inconstitutionnelle, empêchant Morales de se présenter à nouveau:

Afin de rendre le président Morales éligible à une nouvelle réélection, il faudrait un référendum pour approuver toute modification de la Constitution. Or Morales peut se prévaloir d'un soutien de plus de 50% des votants, ses partisans devraient par conséquent opter pour un référendum.

Tandis que l'appareil électoral bolivien devrait être de nouveau mis à l'épreuve d'ici quelques mois, les calculs électoraux vont pour l'instant bon train en Bolivie.

Evacuer les enfants de Fukushima

$
0
0
Children evacuated from the town Futaba, enjoying a magic show in front of the Saitama Super Arena. Saitama, Japan. 27/03/2011. Image from Demotix

Des enfants évacués de la ville de Futuba assistent à un spectacle de magie en face de Saitama Super Arena. Saitama, Japan. Photo de Miyoko Fukushima.
copyright © Demotix (27/03/2011).

La crainte d'une exposition de leurs enfants à des radiations mortelles, a poussé un groupe de parents, avocats et résidents à exiger de l’État une évacuation officielle de la région de Fukushima au Japon. Ensemble, ils sont connus comme le Fukushima Collective Evacuation Trial Team [japonais,ja] et prévoient une manifestation le 23 février 2013 à Shinjuku, dans la capitale Tokyo.

Le groupe a mené un combat perdu d’avance devant les tribunaux depuis 2011, lorsqu’une centrale nucléaire a relâché assez de déchets radioactifs dans leur région pour être déclarée plus grande catastrophe nucléaire jamais connue.

Quatorze étudiants de la ville de Koriyama à Fukushima ont déposé une plainte contre le gouvernement local en Juin 2011, exigeant que la ville cesse l'enseignement obligatoire dans les zones fortement exposées aux radiations et finance une évacuation collective afin de relancer l'éducation dans des zones plus sures. L'affaire a été classée par le tribunal du district de Koriyama le 16 Décembre 2011. Un procès en appel se déroule actuellement à huit clos à la Haute Cour de Sendai.

Kōriyama1, Fukushima

La ville de Koriyama dans la préfecture de Fukushima. Image captured from wikipedia

Des messages de soutien à la manifestation [ja, en] ont été envoyé du Japon et du monde entier :

松尾憙澄(東京都:自営)
戦時中に全東京、全大都市で行えた「疎開」が、なぜいま出来ない?
あの当時より文科(部)省は子どものいのちを粗末に考えているのか?
人も社会も、進化し改善される叡知への信頼無しには、未来への希望は持てない。
政治も司法もそれが存在理由でしょう?。
それが後退を後押しするなどあってはならない。

松尾憙澄(Tokyo, Travailleur indépendant)
Si l'on repense aux périodes de guerre, le gouvernement était en mesure de gérer des évacuations de masse, et d’ordonner aux résidents de quitter les grandes villes telles que Tokyo pour des zones rurales. Pourquoi ne peuvent-ils gérer l'évacuation maintenant ? Le ministère de l'Éducation dévalorise-t-il la vie des enfants d'aujourd'hui ? Nous ne pouvons pas espérer un avenir meilleur si nous ne pouvons pas faire confiance à la sagesse qui rend notre société meilleure. C'est pourquoi les systèmes politiques et judiciaires existent, n’est-ce pas ? Rien ne devrait les encourager à se contenter de moins.

Guillaume Gellenoncourt (France, sans emploi)

Aucun des mots que je peux dire sont assez forts pour exprimer ce que je ressens… Je vous présente mes excuses pour les dégâts du MOX que mon pays a vendu au votre. Votre gouvernement vous a tous abandonné. Restez forts tant que possible, restez unis et peut être….

Jean VOGUET (France, compositeur)

Vous devez prendre soin de vos enfants !

高橋陽一 (滋賀県:弁護士)
福島の子どもの健康被害が心配です。
子どもの健康被害という大切な問題であるのに,報道がほとんどされていないことにも憤りを感じます。

高橋陽一(Shiga Japon, avocat)

Je suis inquiet pour la santé des enfants à Fukushima. J’ai du ressentiment à l’égard des médias pour leur couverture minimaliste, alors que la santé des enfants est un sujet très important.

庄田政江(大阪府:通訳案内士)
父は原爆が落とされてすぐに広島に救援活動に行き被爆し311前に肺がんで亡くなりました。私は被爆2世、父の代わりとして福島周辺の方達への定期健診と国の補償を要求します。国際的ビジネスを続けるためにIAEAや国や電力会社は被害の矮小化を計ろうとしています。
「核と人間は共存できない」ことを知らせるためデモに賛同したいと思います。

庄田政江(Osaka, interprète)
Mon père s’est rendu à Hiroshima pour aider la population juste après la bombe atomique. Il a été exposé à des radiations et est décédé d'un cancer du poumon avant le tremblement de terre du 11 mars 2011. En tant que son fils, je demande une surveillance médicale périodique des résidents et des riverains de Fukushima et je demande que notre nation les indemnise, au nom de mon père. L’AIEA [Agence Internationale de l’Énergie Atomique], les autres nations et les grandes entreprises de l'industrie électrique projettent de minimiser les dommages [de la catastrophe nucléaire] pour continuer leur “commerce international”.

Je voudrais soutenir cette manifestation pour que les gens sachent que “le nucléaire et l'homme ne peuvent pas vivre ensemble”.

Le quotidien des enfants de Fukushima est à peine abordé dans les médias traditionnels. Le 13 février 2013, l’association à but non lucratif Our Plan-TV a rapporté [ja] que trois enfants de moins de 18 ans sur 38 114, avaient été diagnostiqués d'un cancer de la thyroïde. Sept autres enfants présentent en présentent des signes, à confirmer, selon [ja, pdf] une enquête officielle réalisée par la préfecture de Fukushima.

Lors d’une conférence de presse, le Professeur Shinichi Suzuki de l’université de Médecine de Fukushima a dit que ces cas n’étaient pas liés à l’accident nucléaire, car l’augmentation des diagnostics de cancers de la thyroïde à Tchernobyl, en Ukraine, avait été constatée 4 à 5 ans après l’accident nucléaire. L’accident nucléaire de Tchernobyl en 1986 était considéré comme le pire accident nucléaire jusqu’à celui de Fukushima en 2011.

Avec peu d'aide du gouvernement, Toshio Yanagihara, un avocat du Fukushima Collective Evacuation Trial team [ja], est allé aux Nations Unies. Cette vidéo présente son plaidoyer. Elle a été enregistrée le 30 octobre 2012 à Genève et mise en ligne par le Réseau Mondial pour la Sauvegarde des Enfants des Radiations.

Regardez s'il vous plaît cette carte de la ville de Koriyama, qui est à 60 km des centrales nucléaires. Les chiffres représentent les niveaux de radiation dans l'air et le niveau de contamination au sol mesurés en août l'année dernière. Les points rouges sur la carte indiquent un niveau de radiation équivalent à celui de la zone d'évacuation obligatoire de Tchernobyl. Si vous appliquez les critères d'évacuation utilisés à Tchernobyl, la majeure partie du centre ville tomberait dans la zone d'évacuation obligatoire, où les habitants seraient obligés de quitter les lieux. C'est dans ce niveau de contamination dangereux que les enfants restent et sont scolarisés.

L'avenir politique de l'Équateur après la réélection de Correa

$
0
0

[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages en espagnol.]

Le 17 février 2013, Rafael Correa a été réélu président de l'Équateur avec plus de la moitié des voix, détenant ainsi la charge présidentielle la plus longue, renouvelée mais sans interruption, de l'histoire équatorienne.

Soixante-douze heures après les élections, le Conseil Electoral National a livré les résultats officiels après un rapide dépouillement des voix, selon lequel le parti au pouvoir compterait au moins 96 des 137 députés qui siègeront à la nouvelle Assemblée. Le parti au pouvoir serait donc majoritaire à l'Assemblée, suffisament pour approuver les lois encore en discussion, mais n'aurait pas la majorité absolue.

Dès les résultats officiels connus, les réactions des blogeurs équatoriens ne se sont pas fait attendre.

Sur le blog Realidad Ecuador, dans un billet intitulé “El futuro político del Ecuador“ [l'avenir politique de l'Équateur], Juan Pablo Martínez écrit

L'agenda du gouvernement pour les quatre prochaines années paraît assez clair. Tout d'abord, la dynamique des dernières années se poursuivra aussi bien sur son versant positif, comme avec la responsabilité sociétale des entreprises, que sur son versant négatif tel que les atteintes à la liberté d'expression. Ensuite, la feuille de route de Rafael Correa (que je compte analyser plus en profondeur dans de prochains articles) comprend certains points sur lesquels il y aura beaucoup à redire, tels que la “Révolution de la connaissances et des compétences” et la “Révolution agraire”.

Selon Martínez, plusieurs questions restent en suspens, notamment le prochain rôle de la nouvelle opposition menée par Guillermo Lasso, le candidat ayant reçu le deuxième plus grand nombre de votes à ces élections.

Fuente CNE

Graphique publié par le Conseil Electoral National (CNE)

On peut probablement déduire de ces dernières élections que Guillerme Lasso apparaît comme la principale figure de l'opposition au régime [de Correa]. Contrairement à Gutiérrez, Noboa ou Nebot (qui demeure très peu connu au-delà de la grande ville de Guayaquil), ou celui qui représente Bucaram, Lasso ne semble pas se heurter à un rejet massif ou une résistance parmi les Équatoriens. Apprenant les résultats électoraux, l'ancien banquier [Guillermo Lasso fut président de la Banque de Guayaquil] affirma que “partis de rien, nous sommes pourtant devenus la seconde force politique de l'Équateur“.

Par ailleurs, Martínez estime que Lasso doit faire preuve d'une grande rigueur lorsqu'il s'agira de sélectionner ses compagnons politiques ces prochaines annés :

Lasso devra se maintenir en position de candidat de centre-droit, manifestant son intérêt pour les politiques sociales consacrées à la réduction de la pauvreté, mais devra se montrer prudent en évitant de s'associer avec des groupes dogmatiques de droite qui restent forts en Équateur (c'est-à-dire les libertariens). S'entourer de personnes portant de telles convictions pourrait le conduire à prendre des postures qui se révèleraient non seulement préjudiciables au pays, mais encore impopulaires, contrariant ses aspirations présidentielles (comme prétendre, par exemple, inverser l'accent mis par le gouvernement actuel sur la responsabilité sociétale des entreprises).

De plus, le blogueur Martínez s'interroge sur celui qui prendra la place de Rafael Correa comme candidat [à la tête du parti] Alianza País [en français], un fois accompli le mandat présidentiel de Correa, et au cas où il ne réformerait pas la constitution pour être réélu :

À supposer que Correa tienne parole et ne change pas les lois pour briguer un autre mandat en 2017, Alianza País doit commencer par décider de celui qui sera chargé de la prochaine candidature présidentielle. Correa va-t-il commencer à accorder un meilleur rôle à son successeur, et si oui, à partir de quand ? Ce successeur sera-t-il élu à la faveur d'un processus d'élections primaires au sein du parti ou sera-t-il désigné directement par Correa ? Présenter un successeur solide ne sera pas une tâche facile pour Alianza País, où plane l'ombre d'un leader comme Correa.

La blogueuse Anita Parada Cotrina s'interroge quant à elle sur les candidats élus tous les quatre ans. Dans son billet intitulé “Elecciones Ecuador 2013. Opinión personal” ["Elections équatoriennes de 2013. Opinion personnelle"], Parada rappelle que les citoyens doivent se montrer responsables lorsqu'ils choisissent leurs candidats :

Que l'usage de la politique soit bon ou mauvais, cela relève d'une conséquence et non d'une cause. Quant à la portée sociale de la politique, à laquelle nous appartenons tous et qui nous concernent tous, elle aussi dépend de nous. Lorsque nous sommes responsables en prenant les décisions qui nous incombent, nous oeuvrons pour un système équitable.

Si nous voulons que nos représentants soient bien préparés et justes, nous devons l'être nous-mêmes, nous changerons ainsi notre représentation. Pour m'en expliquer, je prendrai un exemple : si 7 personnes sur 10 sont corrompues, il y a 70% de probabilités que le représentant que l'on choisit soit corrompu. Mais si 4 d'entre eux veulent changer à titre personnel et s'y emploient, il ne reste alors plus que 3 personnes corrompues sur 10 et la probabilité que le prochain gouvernement soit corrompu baisse drastiquement jusqu'à 30%.

En conclusion, Parada insiste sur le fait que pour avoir de meilleurs représentants, chaque Équatorien doit s'efforcer d'être un meilleur citoyen.

Pour celui qui décide de se différencier et d'être le meilleur citoyen possible, les chances d'avoir un meilleur représentant augmentent.

Viewing all 7147 articles
Browse latest View live




Latest Images