Quantcast
Channel: Global Voices en Français
Viewing all 7147 articles
Browse latest View live

Cours ouvert en ligne en espagnol sur la couverture des sujets électoraux

$
0
0

Le Knight Center for Journalism propose un cours en ligne ouvert en espagnol : Comment améliorer l'information sur les élections. Il sera dispensé par la journaliste colombienne María Teresa Ronderos du 8 mars au 19 avril 2013. Elle explique que ce cours s’adresse aux journalistes, mais également « aux blogueurs, aux utilisateurs de Twitter, aux personnes suivant les processus électoraux via Facebook […] ou simplement aux citoyens intéressés à en savoir plus sur leurs élus et sur l’état de la démocratie dans leurs pays ». [lien en anglais]

 


Trinidad & Tobago: Des idées pour le Carnaval

Le Portugal n'oublie pas le rire avant d'aller manifester

$
0
0

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

Au milieu de leur combat contre la politique de rigueur, les Portugais harassés par le crise n'ont pas oublié le rire.

Tout en poursuivant les hommes politiques dans leurs apparitions publiques avec la chanson historique et révolutionnaire Grândola, Vila Morena, au Portugal on s'élève contre les hausses d'impôts draconiennes et les coupes budgétaires de façon créative, non-violente, et amusante.

L'humour est une tactique efficace “quand ceux qui sont concernés par la question ne sont pas consultés”, selon les 10 Tactiques du Collectif de Technologie Tactique. Avec la supervision de l'économie portugaise par la troïka (regroupant la Banque Centrale Européenne, le Fonds Monétaire International et la Commission Européenne), les Portugais exclus du processus décisionnel du pays trouvent une cible sans surprise dans les absurdités du pouvoir politique.

Le plus grand ennemi de l'autorité est le mépris et le plus sûr moyen de la saper est le rire.

– Hannah Arendt

Puis-je avoir votre numéro de contribuable ?

Demander des tickets de caisse sous le nom des ministres fait fureur. Depuis janvier 2013, une nouvelle mesure réglementaire impose des amendes allant jusqu'à 2.000 euros aux consommateurs qui ne demandent pas de ticket de caisse. Une liste de numéros d'identification de contribuables [en portugais] de plusieurs ministres n'a pas tardé à se répandre sur les réseaux sociaux.

"To identify a pimp, use the adequate number." Image by Filipe Roque shared on the Facebook page "Eu já pedi factura em nome de ministros" (I´ve already asked for a receipt under the name of a minister).

Une collection de tickets de caisse scannés  et ‘crowdsourcés’ est en train d'être chargée sur la page Facebook “Eu já pedi factura em nome de ministros” (‘J'ai déjà demandé un ticket de caisse au nom de ministres', avec plus de 2.500 ‘j'aime’ à la publication de ce billet). Cette image, de Filipe Roque, a pour titre, “Pour identifier un parasite, utilisez le numéro adéquat.”

Qu'on l'appelle “vengeance contre l'austérité” ou “détournement” des affaires fiscales des ministres, dans les termes de médias étrangers, il reste que des milliers de factures au nom de ministres [en portugais] inondent les services des impôts et sèment la pagaille dans le traitement des déclarations de revenus des hommes politiques.

Qui tweete ça ?

Pour rire un coup sur Twitter, on peut s'abonner à “Pedro le premier ministre” (@Passos_PM), un avatar fantaisiste du premier ministre Pedro Passos Coelho (aussi sur Facebook). Mais ne soyez pas déçu s'il ne vous suit pas : il n'est abonné qu'à la chancelière allemande Angela Merkel (@Angela_Merkel) et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble (@Wolf_Schauble).

Le 22 février 2013, il a tweeté :

O Sr. Ministro Gaspar deseja saber quem foram os 500 engraçadinhos q compraram 500 calculadoras com factura em nome dele.

M. le Ministre [des Finances] Gaspar veut savoir qui étaient les 500 plaisantins qui ont acheté 500 calculettes avec une facture à son nom.

Quelques jours plus tard, il faisait cette réflexion :

Durante o ajustamento temos vindo a acumular credibilidade. Também acumulámos recessão, falências e desemprego, mas não servem p negociar.

Pendant l[e programme d]‘ajustement, nous avons accumulé de la crédibilité. Nous avons aussi accumulé de la récession, des faillites et du chômage, mais ils ne servent pas dans les négociations.

Ajoutant :

Aos portugueses e às famílias deixo um conselho: não têm pão, comam credibilidade.

Aux Portugais et aux familles, voici mon conseil : si vous n'avez pas de pain, mangez de la crédibilité.

Sur Twitter lui aussi, et son blog, Manuel Parreira (@manuelparreira) a sa manière particulière de tourner en dérision la gauche portugaise avec des arguments d'extrême-droite.

Par exemple, il suggérait, le 6 février 2013 :

Porque não encerrar metade dos hospitais? Ao menos mantínhamos a TAP e a RTP.

Pourquoi ne pas fermer la moitié des hôpitaux ? Au moins on gardera la TAP [la compagnie aérienne publique, en cours de privatisation] et la RTP [la radio-télévision publique, également en voie d'une privatisation contestée comme l'a décrit Global Voices].

Il fait souvent des satires de la société portugaise, comme dans cette série de tweets début février où il se moquait de ses compatriotes pleurnichant sur Twitter et du discours dépassé et indigeste du Parti Communiste, et exposait la bureaucratie inepte au niveau européen. Ainsi, un tweet où il endosse le personnage d’Edite Estrela, députée européenne du Parti Socialiste portugais (PS), dit :

TwitEstrela: Estou numa reunião para estabelecer o regulamento preliminar para a uniformização das cores Pantone dos semáforos europeus.

TwitEStrela: Je suis dans une réunion pour établir le règlement préliminaire pour l'uniformisation des couleurs Pantone des feux de circulation européens.

Subvertir les personnages publics

Le journal The Independent l'a appelé “l'arnaqueur qui a dupé un pays entier“. Artur Baptista da Silva était interviewé en long et en large par la presse portugaise comme un expert de l'économie, avant qu'il s'avère avoir des diplômes fabriqués et une expérience nulle de ce qu'on l'invitait à expliquer.

Diverses pages de médias sociaux ont été consacrées à la satire de l'imposture : un blog Tumblr et une page Facebook appelée Eu trabalhei na ONU com o Artur Baptista da Silva (J'ai travaillé à l'ONU avec Artur Baptista da Silva) [en portugais] avec des visuels retravaillés de “Artur Baptista da Silva, consultant bénévole de l'ONU, à divers endroits” :

"Me, at UN's Christmas party".

“Moi, à la fête de Noël de l'ONU”

Une photo de fin 2012 montre un manifestant en maillot de bain sexy fuschia tenant une pancarte avec l'inscription “J'ai les dossiers des sous-marins !” La déclaration impertinente fait allusion à un accord opaque entre l'actuel ministre des Affaires Etrangères Paulo Portas [en portugais], qui était ministre d'Etat et de la Défense en 2004, et le Consortium allemand de sous-marins (GSC), qui a coûté entre 712 millions et un milliard d'euros de fonds publics, comme indiqué sur Wikipedia :

Le prix de l'acquisition est venu à échéance en 2010 et a été un facteur important de la crise budgétaire qui a éclaté cette année-là et a conduit aux accusations politiques de ce qui serait appelé en portugais le caso dos submarinos (l'affaire des sous-marins).

Lorsque des enquêteurs ont commencé à s'intéresser à l'affaire, qui avait des relents de corruption, Paulo Portas, considéré comme un suspect par le procureur, fit savoir que le dossier d'achat des sous-marins “avait disparu”.

"I have the documents of the submarines!" Photo shared by RiseUP Portugal.

“J'ai les dossiers des sous-marins !” Photo partagée par RiseUP Portugal en août 2012.

Les Portugais comptent descendre dans les rues une fois de plus samedi 2 mars 2013 pour une manifestation organisée par le mouvement Que se Lixe a Troika (Que la troïka se fasse f…) [en portugais], né du succès de la manifestation massive de  septembre 2012.

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

Australie : Sport, dopage, matchs truqués et crime organisé

$
0
0

[Billet d'origine publié le 11 février 2013 - tous les liens sont en anglais]

S'il existe une religion nationale en Australie, c'est bien le sport sous toutes ses formes. Cette passion commune à tous les Australiens est actuellement mise à rude épreuve. Des allégations sur la prise de substances illicites et des matchs truqués, en lien avec le crime organisé, ont provoqué sur Internet une vague d'indignation et une déferlante de clichés. Les saints succomberaient-ils au péché ?

Après les récents scandales qui ont eu lieu à l'étranger, le sport australien a vécu, le 7 février 2013, son « jour le plus sombre ». C'est à cette date que la commission australienne chargée de la lutte contre la criminalité (ACC, Australian Crime Commission) a publié son rapport sur le crime organisé et le dopage dans le sport.

[Attention : multiples clichés !]

Dans leur blog The Conversation, Mike Pottenger et Ciannon Cazaly ont publié un billet cinglant intitulé Not fun and games: organised crime and sport (Ce n'est pas une partie de plaisir : crime organisé et sport) :

Australian Crime Commission report

Rapport de l'Australian Crime Commission

 

Le problème ne se résume pas à quelques joueurs malhonnêtes et sans scrupules. Il y a certes quelques brebis galeuses mais les athlètes de haut niveau sont tous fortement encouragés à prendre des substances améliorant la performance ou l'image corporelle (PIEDs – Performance and Image Enhancing Drugs).

Les deux blogueurs craignent que cela ait de profondes répercussions sur l’application de la loi :

… les réseaux qui introduisent clandestinement des PIEDs dans le pays peuvent également faire le commerce d'autres produits illicites, comme les drogues dures ou les armes.

… [cela] consiste à corrompre des fonctionnaires ou à se servir de ceux qui sont déjà corrompus.

Jon Kudelka, dans sa caricature A Sporting Chance (Une chance de gagner), compare la belle époque où les stars du sport telles que le joueur de cricket Don Bradman étaient de vrais « saints » et la nôtre où c'est la seringue qui est reine.

A Sporting Chance

A Sporting Chance – avec l'aimable autorisation de Jon Kudelka

De nombreux amateurs de sport ont saisi l'utilité de prendre du recul. Jack the Insider, dans son blog, ironise sur le fait que tricher, selon l'expression anglaise, n'est « pas du cricket ». Cette expression traditionnelle évoque les notions d'esprit sportif et de fairplay qui caractérisent le jeu. Il se penche également sur le cas d'un autre héros du cricket, le capitaine anglais Dr W.G. Grace, dont la réputation de tricheur reste intacte depuis plus d'un siècle :

La triche dans le sport remonte aux origines du sport lui-même.

… Les gains dans le sport professionnel se chiffrent en millions. À l'époque de Grace, il s'agissait simplement de battre son adversaire coûte que coûte. Aujourd'hui, les clubs sportifs des différents types de football joués en Australie doivent faire face à des révélations embarrassantes et dommageables selon lesquelles ils auraient participé à des associations de malfaiteurs.

Que les athlètes puissent tricher ne devrait plus étonner aucun supporter sportif.

Le site Internet satirique The Shovel craint que la langue anglaise en pâtisse plus que le passe-temps national. Un club de l'AFL (Australian Football League, grand championnat national de football australien) avait anticipé la publication du rapport de l'ACC et demandé une enquête sur l'utilisation de « suppléments ». The Shovel commente :

À peine apprenait-on que les joueurs d'Essendon avaient probablement été forcés de s'injecter des produits dopants, qu'on a pu également constater des injections de clichés dans leurs interviews.

… Un porte-parole de l'équipe d'Essendon a déclaré que le club prenait ces allégations au sérieux et qu'il collaborerait à toute enquête. « Cette semaine, le club de footy [NT : terme familier pour football australien] va examiner de près les vidéos afin que nous puissions ensuite tourner la page, tirer un trait sur cet incident et aller de l'avant en pratiquant un bon jeu en toute transparence. »

Le football, sous toutes ses formes (Rugby League, Rugby Union, soccer et AFL), s'est retrouvé dans l’œil du cyclone.

Sarah Joseph, avocate des droits de l'homme et passionnée de tweets sportifs, a vu juste :

‏@profsarahj : j'en ai assez d'entendre parler de corruption et de dopage dans le sport australien. Donnez des noms ! ACC, parlez ou taisez-vous ! Sinon, c'est trop injuste de mettre tout le monde dans le même sac.

Le rapport de l'ACC a une portée restreinte car il ne tient compte que de quelques sports en particulier. Kerri Pottharst, médaillée d'or de beach-volley aux Jeux Olympiques, ne veut pas être logée à la même enseigne que les joueurs de footy :

‏@kerripottharst: Par pitié… C'est insensé de dire que c'est le jour le plus sombre pour le sport australien ! Comme si le « sport australien » se résumait au football… http://fb.me/1wW1d7wTE

Plusieurs personnes lui ont manifesté leur soutien en cliquant sur le lien ci-dessus qui mène à la page Facebook de la sportive.

Les amateurs australiens de sport, quant à eux, se rongent les ongles et se demandent si leurs clubs ou joueurs favoris sont mêlés à toutes ces histoires de tricherie. Bek soutient des équipes dans deux variantes de football. Elle est plutôt persuadée que ses équipes favorites ne sont pas coupables :

@BekkieBee: concernant toutes ces rumeurs de dopage dans le sport, je peux affirmer en toute tranquillité que mes 2 équipes, les Parra et les Suns ne sont certainement pas impliquées et probablement pas la NSW #enufsaid

[Note personnelle de l'auteur : mon club d'AFL favori est le St Kilda, « les Saints ». Au cours des années, nous avons développé tout un art de la défaite ou, comme nous aimons le dire ici de façon caricaturale, de « transformer en défaite une victoire annoncée ». Il est impensable qu'une organisation criminelle ait pu corrompre notre équipe pour perdre.]

Paradoxalement, l'AFL a mené des enquêtes sur le tanking [pratique visant à perdre délibérément afin d'être avantagé pour la sélection des joueurs]. ‏Nick Fairlie s’interroge sur des questions d'éthique :

‏@Nickfairlie: Qu'est-ce qui choque le plus un supporter : perdre délibérément ou tricher pour gagner ? #tanking #doping

Le plus étrange dans cette longue histoire est de supposer que les paris sportifs sont de plus en plus mal vus. Le très respecté blogueur Greg Jericho pense sans aucun doute que nous devons contrôler les mouvements d'argent.

@GrogsGamut: « Les paris truqués sont un problème bien plus important que le dopage :  analyste ». Hélas, je crois qu'il a sans doute raison – http://bit.ly/11wiFqC

Mais là, c'est une autre histoire. Dans ce scandale, nous ne traitons qu'une seule accusation à la fois.

Stéphane Hessel: la jeunesse européenne pleure l'un des siens

$
0
0

Décédé dans la nuit du 26 au 27 février 2013 à 95 ans, celui qui a traversé le XXe siècle, laissera plus qu’une trace dans l’Histoire. Stéphane Hessel a ouvert le chemin du XXIe siècle à une jeunesse désorientée à qui il a transmis expérience, force et espoir. Il s'était confié au Monde des Religions en décembre 2010:

Nous ne sommes nous-mêmes que lorsque nous essayons de nous dépasser, lorsque nous ne nous contentons pas de l’acquis.

Stéphane Hessel parlait de la profondeur des choses avec des mots simples. Ces mots qu’il a trouvés pour parler d’optimisme à une génération maltraitée.  L’homme mettait de l’énergie et de la force dans ses propos, dans ses colères, dans son indignation qu’il aurait dû appeler « révolte ».

L'Europe aura marqué sa vie, de sa naissance à Berlin, de son enfance à Paris jusqu'à sa tournée européenne pour présenter et commenter son ouvrage “Indignez-vous”. Stéphane Hessel  avait confié s'être découvert européen dans le camp de concentration de Buchenwald, où il avait été déporté en 1944 pour faits de Résistance:

Cette expérience m’a ouvert politiquement. Nous étions là, solidaires, à partager un douloureux quotidien entre des milliers d’Européens. Il y avait là un brassage, une génération qui a inventé un monde nouveau dans son opposition au nazisme.

Remerciements des internautes sur la page Facebook Par millions rendons hommage à Stéphane Hessel

Devenu diplomate au sein de l'ONU et dans l'aide au développement, il a fait des droits de l'homme un combat quotidien. Mais c'est l'âge de la retraite, en 1983, qui lui a offert ses plus belles luttes. Engagé pour la défense des étrangers sans-papiers en France dans les années 1990, il se fait remarquer aussi pour sa défense du droit à l’auto-détermination des peuples aux côtés des Sahraouis et des Palestiniens. Il avait expliqué sa position à Philosophie Magazine:

J’ai le sentiment d’appartenir à l’histoire des Juifs, d’autant que la Shoah m’a touché de près. Je me suis enthousiasmé pour le sionisme et la création d’Israël. Mais je ne partage pas le repli d’une partie de la communauté juive. Je déteste l’entre-soi communautariste. Depuis 1967, je refuse la politique de colonisation et de territoires occupés par Israël. Gaza est une prison à ciel ouvert.

Ces positions pro-palestiniennes lui valent aujourd’hui des critiques posthumes très sévères de la part des membres du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France).

En 2010 il écrit «Indignez-vous!»,  32 pages pour une «insurrection pacifique» qui vont inspirer des centaines de milliers de militants dans le monde:

Aussi, appelons-nous toujours à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. A ceux et celles qui feront le XXI ème siècle, nous disons avec notre affection : CRÉER, C'EST RÉSISTER. RÉSISTER C'EST CRÉER.

Hessel avait su capter les mutations sociales et idéologiques des jeunes générations et comprendre les opportunités offertes par les nouveaux moyens d’information et de communication. Il y voyait une possibilité pour les militants de consolider leur révolte :

Je constate avec plaisir qu’au cours des dernières décennies se sont multipliés les organisations non gouvernementales, les mouvements sociaux  […] qui sont agissants et performants. Il est évident que pour être efficace aujourd’hui, il faut agir en réseau, profiter de tous les moyens modernes de communication.

Véritable phénomène éditorial, traduit en 34 langues, et vendu à quelque 4,5 millions d’exemplaires dans 35 pays dont la Chine, le manifeste est devenu le symbole de la contestation “globale” à laquelle il a apporté une caution intellectuelle et savante.

C'est ainsi qu'en 2011 et 2012, le terme d'«indignés» a été repris par des manifestants en France, Espagne, Grèce, Italie, Portugal et jusqu’à New York où il a inspiré le mouvement «Occupy Wall Street». Le pamphlet a aussi été contemporain des soulèvements populaires contre les régimes dictatoriaux arabes.

Une vidéo postée sur Youtube le 27 février rend hommage à Stéphane Hessel en reprenant ses appels adressées aux jeunes en français, en anglais et en allemand associées à des images des manifestations à travers l'Europe:

En Espagne, où Stéphane Hessel a été considéré à tord comme le père du mouvement du 15 mai (15-M), son livre a donné un nom, une visibilité mais aussi une légitimité médiatique aux manifestants devenus “los Indignados”. Juan-Luis Sanchez revient sur le lien entre Stéphane Hessel et le mouvement 15-M:

La aportación más importante de Hessel al 15-M fue la de transmitir, con su edad y trayectoria política, un tipo de credibilidad que los grandes medios necesitaban para poder hablar de las movilizaciones en calle sin sentir que daban voz a lo que caricaturizaban como un latido antisistema. [...] Su palabra, “indignación”, fue un regalo: un ejemplo perfecto para la nada y el todo a la vez. Para esa militancia inclusiva que usaba términos que no dejaran a nadie fuera.

La principale contribution de Stéphane Hessel au mouvement du 15-M a été d’avoir transmis, grâce à son âge et sa trajectoire politique, la crédibilité nécessaire aux grands médias pour parler des mobilisations citoyennes sans avoir l’impression de donner la voix à ce qu’ils caricaturaient comme un souffle antisystème. [...] Son mot, « indignation », fut un cadeau : un exemple parfait pour le rien et le tout à la fois, pour ce militantisme inclusif qui utilisait des termes ne laissant personne de côté.

Mais le magazine en ligne allemand diesseits.de titre:

Der 95-jährige Stéphane Hessel war der ideologische Vater der demokratischen Aufstände weltweit. Von Arabellion bis Occupy Wallstreet kamen die Menschen seiner Aufforderung nach Entrüstung und Einmischung nach .

A 95 ans Stéphane Hessel était le père idéologique de la rébellion démocratique à travers le monde. Du Printemps arabe à Occupy WallStreet, les gens ont répondu à son appel vers l’indignation et l’engagement .
Hommage des Indignés à Marseille- Photo anonyme partagée sur facebook Par millions rendons hommage à Stéphane Hessel

Hommage des Indignés à Marseille- Photo anonyme partagée sur facebook Par millions rendons hommage à Stéphane Hessel

 

Sur son blog, ALL JUX écrit :

Stéphane Hessel a réveillé l'esprit critique, le sens humain et la raison. Il a encore su initier le mouvement d'indignation politique qui se répand sur les continents en publiant un tout petit livre par le nombre de ses pages mais d'une puissance sans mesure par la portée de ses propos.

La blogueuse portugaise Helena Araujo sur le blog 2 dedos de conversa écrit :

Indignez-vous! Engagez-vous! – é a consciência do século XX que nos fala, a voz de um homem livre que atravessou o pior e o melhor que o século passado nos legou”.

Indignez-vous! Engagez vous!- c'est la conscience du XXe siècle qui nous parle, la voix d'un homme libre qui a traversé le pire et le meilleur de ce que le siècle passé nous a légué.

 

Rassemblement en mémoire de Stéphane Hessel à Bastille (Paris) le 27/02/2013- Photo de Célia Bonnin pour Par millions rendons hommage à Stéphane Hessel

Rassemblement en mémoire de Stéphane Hessel à Bastille (Paris) le 27/02/2013- Photo de Célia Bonnin pour Par millions rendons hommage à Stéphane Hessel

Sur la page Facebook Par millions rendons hommage à Stéphane Hessel, Rüdiger Bender exprime sa gratitude:

Wir denken voller Dankbarkeit an Stéphane Hessel …dankbar für ein Leben exemplarischer Menschlichkeit und tapferen Engagements für die unantastbare und gleiche Würde aller Menschen … dankbar für seine Fragen und Anstöße und noch mehr für seine Ermutigung für uns und sein Vorschußvertrauen auf uns: dem gilt es nun gerecht zu werden.

Nous devons une pleine reconnaissance à Stéphane Hessel…reconnaissant pour une vie d’humanité exemplaire et des engagements courageux en faveur d’une dignité inviolable et égale de tous les êtres humains…reconnaissant pour ses questions et son impulsion et encore plus pour ses encouragements pour nous et pour sa confiance en nous : à nous désormais de nous montrer à la hauteur.

Sur la page facebook en Hommage à Stéphane Hessel, Sweekitt Carlson s’exclame :

Un résistant est mort, pas la Résistance! 

Une pétition demande son entrée au Panthéon :

Nous souhaitons ardemment que la pédagogie civique et la mémoire collective témoigne de l’importance de l’esprit de résistance. Parce qu’avec Stéphane Hessel, c’est une vie consacrée à l’intérêt général et au service d’une certaine idée de la France qu’il s’agit d’honorer.

Dès l’annonce de son décès, le 27 février, 500 à 700 personnes lui ont rendu hommage à Place de la Bastille à Paris. Une marche populaire sera organisée le 7 mars, jour de ses funérailles.

 

 

[Ce texte a été écrit avec l'aide des contributions de Pauline Ratzé, Paula Goes et Katrin Zinoun].

Cours gratuits en ligne consacrés au journalisme de donnnées

Des enfants illustrent l'impact de la guerre civile au Myanmar

Le SOS des routes d'Ukraine

$
0
0

Les automobilistes ukrainiens sont aussi entichés de caméras embarquées que leurs homologues russes, un “phénomène” qui est depuis peu mondialement connu grâce à la météorite de Tcheliabinsk. Cet hiver, les nids de poule se sont multipliés de façon tellement invraisemblable sur les routes d'Ukraine, comme criblées par des centaines de petits corps célestes, que beaucoup d'automobilistes n'ont pu se retenir de partager en ligne les prises de vue de leurs caméras embarquées.

A la mi-février 2013, l'exaspération publique devant l'état consternant des routes a temporairement volé la vedette dans les médias sociaux à l'étrange et menaçant second procès de l'ex-premier ministre déjà incarcérée Ioulia Tymochenko, et aux deux semaines d’occupation permanente du Parlement par l'opposition [en anglais].

Voici une petite sélection de vidéos documentant le quotidien cahoteux des automobilistes ukrainiens.

  • La route de Jytomyr à Berdytchiv (cette vidéo a été regardée plus de 20.000 times ; son auteur, Youlia Bankova, appelle cette route par dérision une Autobahn, référence aux autoroutes allemandes, impeccables en comparaison ; à un moment, on entend le conducteur souhaiter qu'une route aussi épouvantable mène à la résidence du président Victor Ianoukovytch) :

  • La route de la capitale ukrainienne Kiev à la ville de of Krementchouk (commentaire de l'auteur de la vidéo : “Il reste encore un mois d'hiver, et il n'y a déjà plus de routes !!!”):

  • Une des rues centrales de la ville de Horlivka dans l’oblast de Donetsk (ceci n'est pas une vidéo de caméra embarquée, mais une vue “de l'extérieur” ; son auteur, Oleg Nosov, remarque que la majorité des habitants de la ville sont contraints de prendre quotidiennement cette route, avec leur voiture ou les transports en commun, bus et trolleybus) :

  • La route qui relie Lviv à Ternopil (l'auteur de la vidéo, Roman Symko, a pris comme bande sonore “Highway to Hell (Route pour l'enfer)” d'AC/DC :

  • La route Ternopil-Lviv encore (cette vidéo, de Nazar Kovalyshyn, a été vue 86.685 fois ; la discussion qui suit est animée et multilingue ; on y mentionne des problèmes de routes similaires en Moldavie, Hongrie, Russie et Pologne ; la “République Tchèque pourrait aussi mieux faire” ; quelqu'un jure de “ne plus jamais se plaindre des nids de poule en Suède,” tandis qu'un autre trouve que “la belle affaire. J'aimerais mieux prendre cette route n'importe quel jour plutôt que de rouler queIque part en Inde…” ; un certain nombre de lecteurs félicitent l'auteur d'avoir choisi pour chanson d'ambiance “Die Young” (‘Meurs jeune') de Black Sabbath) :

Nazar Kovalyshyn, l'auteur de cette dernière vidéo, mentionne entre autres que la route Ternopil-Lviv a été réparée pour le championnat d'Europe de football 2012 de l'UEFA, que l'Ukraine a co-organisé avec la Pologne l'été dernier, avec un budget de 6,6 milliards de dollars [en anglais] pour les préparatifs de l'événement. Parmi ceux-ci, une remise en état à large échelle des routes [en anglais] dans les villes hôtes et dans tout le pays. En septembre 2011, le Président Yanoukovych se disait ”confiant que l'infrastructure construite en Ukraine servirait de nombreuses générations.”

Les routes nouvellement réparées n'ont pourtant pas survécu à leur premier hiver, ce qui en dit long sur la qualité de ces coûteuses réparations et confirme que la réputation de l'Ukraine de pays parmi les plus corrompus du monde [en anglais] est méritée.

"Euro 2012: The End." (An anonymous image widely circulated online.)

“Euro 2012: Fin” (Une image anonyme largement diffusée sur Internet)

Pour le Premier Ministre ukrainien Mykola Azarov, les racines du problème routier sont ailleurs. Dans un billet Facebook [en russe] verbeux, il (ou celui qui tient sa page pour lui) a expliqué à ses quelque 24.000 abonnés que l'Ukraine “possède 170.000 km de routes diverses,” dont seulement 2.731 km sont des “routes de première catégorie, c'est-à-dire sur lesquelles il est possible de rouler confortablement.” Selon M. Azarov, “la construction d'1 km de revêtement routier revient en Ukraine à environ 40 millions de hryvnias (4,9 millions de dollars)”, sinon davantage, alors qu'en Pologne “c'est presque le double,” et en Allemagne c'est 2,5 fois le prix ukrainien, soit “100.000 hryvnias” (12,3 millions de dollars) le kilomètre. Le budget ukrainien apporte environ 20 milliards de hryvnias par an (2,5 milliards de dollars) pour les constructions et réparations de routes. “Le calcul est simple,” écrit le Premier Ministre Azarov, “ces 20 milliards [de hryvnias] suffiront pour seulement 500 km.” Sa conclusion :

[...] Il est absolument évident qu'avec les niveaux actuels de financement on peut difficilement s'attendre à un changement radical et très rapide de la situation. [...]

Les lecteurs du Premier Ministre n'ont bien sûr pas tardé à publier leurs ripostes.

Olga Bryga a écrit [en russe] :

En Pologne, on m'a dit que le coût des routes (avec drains, chauffage, hydro-isolation et 20 ans de garantie) est là-bas de 5 millions de hryvnias le km [600.000 dollars] [...]. Et il n'y a qu'une réponse à la question “Pourquoi on nous suce, pressure, essore avec des impôts alors que les routes restent aussi [désespérément mauvaises] ?” – [parce qu'] ils nous volent [l'argent destiné aux routes]. [...]

Sergei Gorbach a écrit [en russe] :

D'où sort le prix de 40 millions de hryvnias le kilomètre ?????????? C'est 5 millions de dollars !!!!???? Quelqu'un du gouvernement peut-il mener un audit et expliquer correctement et en détail dans les média de quoi est composé ce prix ? [...] Le prix d'une autoroute en Allemagne, ça je peux le comprendre. Les matériaux, les salaires, et surtout, le RÉSULTAT, peuvent coûter autant. Mais en Ukraine, où les matériaux ne sont pas importés, où les salaires sont des dizaines de fois inférieurs à ceux d'Allemagne, et ou il n'y a AUCUN RÉSULTAT, une route ne peut pas coûter autant. [...] Croyez-moi, je soutiens depuis longtemps votre parti politique, et vous personnellement. Mais je voudrais vous dire honnêtement qu'à chaque nouvelle élection, je ne sais simplement plus quoi répondre à mes adversaires ! Il n'y a aucuns résultats visibles !

Igor Ignatenko a résumé [en russe] :

Dans notre pays, les tarifs des travaux routiers sont plusieurs fois plus élevés qu'ils ne devraient. En Allemagne, 1 kilomètre coûte en réalité moins qu'en Ukraine. Simplement parce que dans notre pays on sait comment empocher un milliard mais pas comment l'investir. Parce qu'on se fiche des mots utilisés pour vous injurier…

Five road workers are patching a pothole in Kyiv, Ukraine. Photo by Sergii Kharchenko, copyright © Demotix (5/02/13).

Cinq ouvriers rebouchent un nid de poule à Kiev, Ukraine. Photo de Sergii Kharchenko, copyright © Demotix (5/02/13).

Une grande partie du contenu et des discussions d'origine citoyenne, ainsi que des liens vers les médias, peut être trouvée sur le groupe Facebook “Je hais UkrAvtoDor” [en ukrainien et russe], dont les 4.801 membres ont publiquement déclaré leur haine pour le service public chargé de gérer le réseau routier de l'Ukraine. Le journaliste Andreï Tchernikov, créateur du groupe, a publié cette présentation [en russe] sur son blog de l'Ukrainska Pravda le 12 février :

Avant que les routes d'Ukraine ne disparaissent avec la neige, immortalisons leur souvenir.

Prenez des photos, filmez des vidéos et publiez dans le groupe “Je hais UkrAvtoDor” si vous tombez par hasard sur une bonne route.

Les routes, elles meurent.

Gardons-en des souvenirs chaleureux.

Rejoignez-nous.

Il y a eu récemment des tentatives de rassemblements à Kiev pour sonner l'alarme auprès des autorités sur l'état des routes. Plus d'un millier de gens se sont déclarés prêts à se rendre au siège d'UkrAvtoDor le 18 février [en russe] déposer devant l'entrée des pièces de véhicules décrochées par les nids de poule, mais seuls une trentaine d'automobilistes (et beaucoup plus de journalistes) sont venus. Une autre action [en ukrainien], durant laquelle des automobilistes étaient supposés s'arrêter devant le Conseil des Ministres le 20 février pour changer des roues, n'a de même attiré que quelques dizaines de participants. Pour trouver les responsables dans leurs bureaux, les deux manifestations étaient prévues pendant les heures de travail, mais la stratégie a fait long feu car beaucoup de ceux qui voulaient en être travaillaient eux aussi.

UkrAvtoDor avait déjà été la cible des activistes. En août 2012, les membres de l’Alliance Démocratique [en anglais], une organisation de jeunesse ukrainienne, surveillaient les réparations de routes dans les quartiers résidentiels de Kiev, auxquels avaient été alloués des fonds du budget, en bombant les mots “Attrapez le voleur de UkrAvtoDor” à côté des nids de poule [photos ici ; en ukrainien]. Si l'opération de Kiev n'était pas aussi audacieuse et imaginative que celle de Iekaterinbourg en Russie, où les militants “peignaient au pochoir les portraits de dignitaires locaux autour des nids de poule, avec des citations de leurs promesses de régler le problème” (voir cet article de l'auteur GV Vilhelm Konnander), cela a eu un peu d'effet. Halyna Yanchenko a écrit ceci [en ukrainien] sur le groupe “Je hais UkrAvtoDor” :

[...] Les réparations ont eu lieu partout où nous avions dessiné au pochoir notre slogan sur l'asphalte. Là où il n'y avait pas de pochoirs, 30% des réparations [nécessaires] ont été faites. [...]

D'autres initiatives citoyennes sont UkrYama [en ukrainien et russe], inspiré par le projet russe RosYama (voir ce texte sur RuNet Echo [en anglais] de Teplitsa/Serres de technologies sociales), et 4road.net/Public Control [en ukrainien et russe]. Un groupe Facebook de coordination, “La ruine de l'infrastructure de l’Ukraine, ça suffit !” [en ukrainien et russe] vient d'être monté pour chapeauter les initiatives individuelles et collectives visant à empêcher l'effondrement des infrastructures en Ukraine.

Ukraine

Ukraine


Un nouveau jeu en ligne cible les sceptiques du réchauffement climatique

$
0
0

Reality Drop

Reality Drop est un nouveau jeu en ligne qui récompense les internautes qui commentent ou partagent des liens d’articles concernant le réchauffement  climatique. Il a été présenté en Californie par Al Gore, ancien vice-président des États-Unis engagé dans la défense de l’environnement. [liens en anglais]

La Chine, la pollution et les “villages du cancer”

$
0
0

Le principal entrepreneur de l’Internet en Chine Ma Yun a averti qu’aucune somme d’argent ne pouvait protéger les riches des risques de cancer causés par la pollution en Chine. Ses commentaires ont résonné parmi les internautes, dont beaucoup sont déjà inquiets [en anglais] de la contamination de l’air et de l’eau dans le pays et des questions de sécurité alimentaire.

Lors de la 13e réunion annuelle du Forum des entrepreneurs de Yabuli, le fondateur et PDG de la principale entreprise de e-commerce chinoise Alibaba, a mis de côté les opportunités d’affaires pour évoquer dans son discours les problèmes de santé liés à la pollution en Chine. Il a prédit [en chinois] que le cancer toucherait toutes les familles chinoises dans 10 ans.

Il a également souligné que les citoyens devaient être plus respectueux de l'environnement et ne devaient pas uniquement se fier aux autorités :

On Sina Weibo, Global Times shared news about the map of China’s “cancer villages”.

Sur Sina Weibo, le Global Times a partagé une carte des “villages du cancer” en Chine.

有多少人30年以前,有多少人知道我们边上谁谁谁有癌症,那个时候癌症是一个稀有的名词,今天癌症变成了一种常态。肝癌,可能是因为水;肺癌是因为我们的空气;胃癌,是我们的食物。特权阶级有特权的水,这次没有特供的空气了。我担心我们这么辛苦,最后所有挣的钱最后都是医药费。不管你挣多少钱,享受不到沐浴阳光,其实是很大的悲哀。

Il y a trente ans, combien de personnes connaissaient quelqu'un avec un cancer? Le cancer était un mot rare. Maintenant il est devenu une maladie courante. Le cancer du foie peut être lié à [la pollution de] l’eau ; le cancer du poumon a un lien avec notre air ; le cancer de l'estomac a quelque chose à voir avec notre nourriture. La classe privilégiée a de l’eau propre, mais elle ne peut pas commander de l'air pur. Je crains que nous travaillions si dur, pour que finalement tout ce que nous gagnons parte en frais médicaux. Peu importe combien d'argent vous gagnez, si vous ne pouvez pas profiter du soleil, c’est vraiment une tragédie.

Son discours, partagé [en chinois] le lendemain sur le site populaire de microblogging Sina Weibo par Caijing News, a a suscité de nombreuses reactions parmi les internautes, déclenchant plus de 99 136 posts et 16 676 commentaires.

Un utilisateur de weibo ““绿色传承生命” a commenté [chinois] :

不需要十年,目前各地癌症村屡见不鲜、雾霾使北京癌病增长率是同期的67%。污染的灾难比我们估计来得更汹涌澎湃!

Nous n’avons pas besoin de 10 ans, il y a déjà de nombreux “villages du cancer”. Le nuage de pollution a Pékin a fait augmenter le taux de cancer de 67%. La pollution est une catastrophe bien plus importante que ce que nous avions prédit.

Un autre utilisateur “高歌一曲abc” a écrit [chinois] :

这就是我选择去探女的原因。希望每年都有机会换下食品质量、空气清新、阳光的普照,使自己健康点,长寿点。

C’est pour cela que nous avons choisi de rentre visite à notre fille [à l’étranger] chaque année. Nous espérons chaque année avoir l’occasion de manger de la nourriture de qualité pour changer, et de profiter de l’air frais et du soleil, afin d’être un peu en meilleure santé et vivre plus longtemps.

Les commentaires de Monsieur Ma au sujet des problèmes de cancer en Chine ne sont pas exagérés. Sur Sina Weibo, même le Global Times, porte parole du parti communiste, a publié [chinois] le même jour que le discours de Ma Yun une carte terrifiante des “villages du cancer” en Chine.

据京华时报,不久前,环保部印发了《化学品环境风险防控“十二五”规划》,其中明确表示,因受有毒化学品污染,个别地区出现“癌症村”等严重的健康和社会问题。而据媒体人@邓飞 ,这些严重化学污染下所出现的”癌症村”,正在从中东部个别地区,向中西部转移。

D’après le Beijing Times, le Ministre de la Protection de l’Environnement a récemment publié le “12ème Plan Quinquennal  pour la Prévention et le Contrôle des Risques Environnementaux liés aux Produits Chimiques”, qui établit clairement qu’à cause de la pollution chimique, des “villages du cancer” et d’autres sérieux problèmes de santé ont commencé à émerger dans certaines zones. D’après le journaliste Deng Fei ces “villages du cancer” s’étendent du Centre Est au Centre Ouest de la Chine.

Le 23 Février, Youth Times a également partagé [chinois] une carte similaire, détaillant la fréquence importante de certains cancers dans différentes régions de la Chine.

D’après cette carte, les villes de l’Est de la Chine comme Shanghaï comptent de nombreux cancers gastriques, alors que le Sud a une fréquence importante de cancers du foie. De plus, toutes les cinq minutes en Chine, six personnes sont diagnostiquées d’un cancer et cinq personnes en meurent. D’après des informations [en anglais], cette fréquence importante de cancers est due à un style de vie malsain, avec l’environnement comme plus grande menace pour la santé.

Guinée: Une jeunesse sans espoir de lendemains meilleurs

$
0
0

Diallo Thierno Sadou analyse la situation politique en Guinée, où des affrontements entre les forces de l'ordre et des militants de l'opposition ont lieu depuis le 27 février 2013, entrainant la mort de nombreux civils, des violences et des pillages dans la capitale, Conakry, dont le gouverneur, le commandant Sékou Resco Camara, a été inculpé “d’actes de tortures” par la justice guinéenne commis en octobre 2010. Parlant de l'attitude des gouvernants, Diallo dit:

Il faut qu’ils se rendent à l’évidence, leur grand problème c’est avec cette jeunesse désœuvrée, démunie, abandonnée à elle-même, et sans espoir d’un lendemain meilleur. C’est une jeunesse qui n’a rien à perdre et qui est prête à se battre pour réclamer une meilleure gouvernance, une justice indépendante, des élections propres et transparentes et des emplois rémunérateurs.

Iran : les pénuries d'eau provoquent des affrontements entre paysans et forces de sécurité

$
0
0

Un vidéo anonyme sur YouTube montre des fermiers en colère à l'est d’Isfahan, en Iran, mercredi 27 février 2013, au milieu des bus en feu lors de manifestations contre les pénuries d'eau. Des informations crédibles  font état d'affrontements avec les forces de sécurité, mais l'accès à des informations détaillées est limité et les médias officiels restent silencieux.

Une autre vidéo montre que quelques jours auparavant seulement, des fermiers ont fait éclater une canalisation acheminant l'eau de Zayandeh rud à Yazd au cours de leur manifestation pour l'accès à l'eau, vital pour leurs cultures.

Iranglobal rapporte [farsi, fa] que les fermiers protestaient depuis au moins un mois pour attirer l'attention sur leur manque de ressources mais n'ont reçu aucune réponse officielle à leurs demandes.

Angry farmers burn busses in Isfahan

Fermiers en colère brûlant des bus à Isfahan. Capture d'écran d'une vidéo.

Des photos et vidéos de la manifestation des fermiers sur le Zayanderood [fa] sont visibles sur Facebook.

Des bus brûlés

Cinq morts ?

Sasemadehy écrit [fa] que des informations [fa] (non confirmés) parlent de cinq morts et de nombreux blessés lors des affrontements avec les forces de sécurité. Le gouvernement aurait coupé les communications entre Khurasgaran et Isfahan et envoyé des renforts de policiers pour réprimer les paysans.

Canalisation détruite

Les manifestations semblent avoir pris de l'ampleur après le 22 février quand la conduite d'eau a été brisée.

Hong Kong : Contrebande de lait infantile

$
0
0

Sur le blog China Beat, Alia évoque la réaction des internautes chinois face à la nouvelle restriction du gouvernement hongkongais limitant à 1,8 kg par jour la quantité de lait infantile que les touristes peuvent faire passer de l'autre côté de la frontière. Cette mesure vise à mettre un terme à l'écoulement sur le continent chinois de lait infantile provenant de Hong Kong et à éviter une pénurie locale.

Chine : Déplacer la capitale ?

Arabie Saoudite : des femmes en prison suite à une manifestation pacifique

$
0
0

Aujourd'hui, un prince saoudien a déclaré qu'un homme sensé ne peut tolérer de voir des femmes descendre dans la rue pour manifester. Ces propos, tenus par Faisal bin Mishal, vice-gouverneur de la province de Al Qassim, font suite à la vive répression menée contre un sit-in organisé dans la ville de Buraidah en Arabie Saoudite par des femmes qui ont appelé lundi dernier au départ du ministre saoudien de l'intérieur [en anglais]. Des centaines de manifestantes ont été arrêtées tandis que d'autres citoyens sont poursuivis pour avoir soutenu ou aidé ces femmes.
Avant d'être arrêtées, les manifestantes ont enregistré des témoignages vidéo de ce qu'elles appellent « les crimes du ministère de l'Intérieur », racontant en détail ce qu'elles ont vécu lors d'un précédent sit-in. L'utilisateur wa3iclub a diffusé sur son compte les moments les plus marquants de cette vidéo, tous sous-titrés en anglais :

Dans la matinée du 1er mars, lendemain du jour de l'arrestation des manifestantes, plus de 160 hommes, 15 femmes et 6 enfants, pour la plupart des proches des femmes incarcérées, ont manifesté à Buraidah devant le bureau des enquêtes et de l'instruction (Bureau of Investigation and Public Prosecution). Comme rien ne se passait, ils ont décidé d'y passer la nuit. Une vidéo plutôt inhabituelle montre les contestataires en train de chanter la nuit devant le bâtiment officiel: “Prisonniers n'ayez pas peur. Votre dignité est la notre, votre sang est le notre ».” [en arabe]

La vidéo ci-dessous a été téléchargée sur YouTube par Raed Abu Faisal :

Le 2 mars au matin, tous les contestataires furent arrêtés. Amnesty International rapporte [en anglais] que :

Au moins 176 hommes et femmes ont été arrêtés plus tôt dans la matinée, après avoir organisé une manifestation pacifique devant le bureau des enquêtes et de l'instruction à Buraidah, un ville située au nord de la capitale Riyad, dans la province de Al Qassim.

Le 3 mars, plus tôt dans la journée, le vice-gouverneur de Al Qassim, Faisal bin Mishal, rencontrait plusieurs dizaines de personnalités religieuses et notables de la ville pour parler des évènements récents. Marya al-Fahad, la fille d'un des participants de cette réunion, a publié ceci sur son compte Twitter:

الأمير : لا يرضى عاقل أن تخرج للشارع امرأة .. والدي : العاقل لا يدفع المرأة للخروج للشارع لذا ننهي القضية من جذورها . #اعتصام_بريدة

@_muora: Le prince dit : « un homme sensé ne peut tolérer de voir des femmes descendre dans la rue ». Mon père, quant à lui, dit : « Un homme sensé ne pousserait jamais les femmes à descendre dans la rue ». Il faut régler le problème à sa base.”

Plus incroyable encore, un citoyen qui apportait des couvertures aux manifestantes le 26 février a été poursuivi et interrogé par la police secrète. Avant d'être arrêté, il a eu le temps de télécharger une vidéo dans laquelle il explique ce qu'il est en train de vivre [en arabe]:

A ce jour, il est toujours incarcéré. Selon Abdullah al-Saidi, membre de l'Association saoudienne pour les droits civils et politiques :

هارون العقيل اعتقل لتقديمه بطانيات للمعتصمات واليوم سيحال للمحاكمة مع رفض طلبه توكيل محامي !

@abdulllah1406 Haroon al-Aqeel a été arrêté pour avoir apporté des couvertures aux manifestantes, et il passera aujourd'hui devant le tribunal. On lui a refusé le droit d'avoir un avocat.

Il déclare :

سنناضل للحصول على نسخة من صك الحكم الذي سيصدر على هارون العقيل ليوضع في متحف وتنظر إليه الأجيال القادمة

@abdulllah1406 : Nous tacherons par tous les moyens d'obtenir une copie du jugement qui sera prononcé contre Harron al-Aqeel afin de pouvoir l'accrocher dans un musée pour que les générations futures puissent y avoir accès ».


Stades ou augmentation des salaires des profs ? Les priorités mal placées de la Slovaquie

$
0
0

Quand fin 2012 des milliers de professeurs slovaques se sont mis en grève pour demander une augmentation de salaire de 10%, ils n'ont obtenu que 5% – ce que le Ministre de l'Education a justifié en disant que “s'il y avait de l'argent dans les caisses de l'Etat les professeur seraient augmentés de 20%.”

 

Bratislava, Slovakia (Nov. 2012): a teacher is ringing a bell against low pay. Photo by Martina STRMEŇOVÁ, copyright © Demotix (11/26/12).

Bratislava, Slovaquie (Nov. 2012): un professeur fait sonner une cloche contre les bas salaires. Photo de Martina STRMEŇOVÁ, copyright © Demotix (11/26/12).

Quelques mois plus tard, le même ministre – Dušan Čaplovič – a annoncé un programme [sk-slovaque] de 45 millions d'euros (4,5 millions d'euros par an pendant dix ans) pour la construction de stades de football dans tout le pays, pour la Ligue Slovaque de football. Cette somme, qui ne couvre pas les frais de construction du nouveau stade national de football de Bratislava, la capitale, est inférieur à ce qu'aurait représenté l'augmentation des salaires des professeurs en un an. Cependant, les professeurs déplorent non seulement leur très bas niveau de salaire, mais aussi l'insuffisance du budget de l'état dédié à l'éducation en général.

A banner on a school building in Slovakia reads: "The dignity of a teacher = The future of this country." Photo by Igor Svítok, copyright © Demotix (11/22/12).

Un banderole sur une école de Slovaquie où l'on peut lire “La dignité d'un professeur = l'avenir du pays”. Photo de Igor Svítok, copyright © Demotix (11/22/12).

En Slovaquie, certaines personnes pensent que la vraie raison de ces priorités déplacées est due au fait que le parti au pouvoir est financé par les clubs de football et le secteur du bâtiment. Le Ministre de l'Education, cependant, assure que ce projet de construction du stade est une décision stratégique pour aider la jeune génération.

Un article [sk_slovaque] de SME.sk sur le sujet a provoqué des centaines de commentaires de lecteurs. En voici quelques uns.

Kiixxela :

Les salauds, ne les laissez même pas nous parler du sport et de la santé des jeunes, parce que les footballeurs ordinaires n'auront jamais de leur vie accès à ces stades et ces terrains.

Aqua Viva :

Pour qui va-t-on construire ces stades de football ? Pour les hooligans qui viendront là pour se battre et démolir le stade ? Combien va coûter le déploiement policier pour contrôler de tels matchs ?

belnea:

Comment se rendra-t-on au stade ? Les routes sont impraticables. [Cette année les route slovaques sont en très mauvais état.]

mala pistacia:

A quoi vont s'occuper les chômeurs en Slovaquie toute la journée ? Le matin ils iront à pôle emploi, et l'après-midi au football.

Timmy_A :

De plus, c'est ridicule de construire un [nouveau] stade ici quand seulement quelques centaines de personnes fréquentent le vieux stade Locomotive.

ja111 :

Mais les pauvres camarades de la mafia ont acheté [...] des clubs de football et maintenant il n'ont plus un sou [...] alors c'est à l'Etat de payer!

Cule de FCB :

Les écoles s'écroulent sur la tête des étudiants et des professeurs. N'est-il pas nécessaire des les réhabiliter ? Vaut-il mieux donner de l'argent à des clubs de football PRIVES ?

provokater128 :

On va donner de l'argent pour des stades – pour que 20 fois par an, 500 personnes assistent à un match de football. Pendant ce temps l'école s'écroule – et 200 jours par an, 500 enfants sont exposés aux courants d'air dans des salles de classes aux fenêtres cassées – mais cela n'a pas d'importance.

Deju:

En Slovaquie, les fenêtres des classes ont 50 ou 60 ans, il fait donc très froid dans les salles de classes et on gâche beaucoup d'argent en chauffage. Je pense qu'il est nécessaire de définir des priorités. [...]

panza09 :

hm, que penseraient les 45 écoles les plus délabrées de 84 000 € par an…hmmmmm

Chocholko [réponse]:

Ils diraient que “c'est un beau rêve.”

iwko:

Mon amie est professeur, elle a été augmentée de 5%, mais on lui retire tout en prélèvements [sur son salaire de base] et maintenant avec un diplôme universitaire, elle enseigne l'anglais pour la 2ème année et rapporte 400€ [par mois] à la maison, et bien sûr elle travaille de 7h du matin à 2h de l'après-midi, et l'après-midi elle enseigne dans une école de langues [privée] [pour gagner un peu plus].

fff01 :

La photo de beaux athlètes rapporte plus de voix à un politicien que celle d'un professeur heureux.

Uruguay : la connexion internet la plus rapide d’Amérique du Sud

$
0
0

Il n’y a encore pas si longtemps, je n’aurais jamais cru pouvoir annoncer un jour cela, mais nous y voilà. Selon Netindex, l’Uruguay, avec une vitesse moyenne de connexion de 9,53 Mbps, se place premier en Amérique latine et cinquante septième au niveau mondial, devant le Chili (58), le Mexique (71) et le Brésil (75).

Le blog Tan conectados (Como valientes) [es] informe de la nouvelle position de l’Uruguay dans le classement et analyse ce qui se cache derrière cette réussite. Mais, il fait également remarquer que « bien que leader dans la région, et proche des cinquante premiers, nous sommes encore bien loin de la vitesse moyenne mondiale de 13,07 Mbps ».

Kallun : la plateforme de l'argot angolais

$
0
0

 

“Kallun”. Foto partilhada na página do Fundador da Plataforma, Leocarpo Mário.

“Kallun”. Image de la page Facebook de KALLUN. (reproduite avec autorisation).

La Plateforme KALLUN (qui signifie « argot »), créée par Leocarpo Mário, est un projet collaboratif récent dont l’objectif final est de rassembler au sein d’un seul endroit tout l’argot d’origine angolaise. Kallun permet de rechercher de façon interactive des termes et leur signification.

Bangladesh : la religion envenime la politique, les manifestations contre les crimes de guerre se poursuivent

$
0
0

Tous les liens renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire.

The protesting crowd's demand We want capital punishment

La revendication des manifestants : “Nous voulons la peine capitale”. Photo par Arif Hossain Sayeed, utilisée avec sa permission.

Depuis le début du mois de février, des centaines de milliers de Bangladais occupent la place principale de Shahbag, au coeur de Dhaka, réclamant la peine capitale pour des crimes de guerre commis lors de sa guerre d'Indépendance contre le Pakistan en 1971. Mais ce qui avait commencé comme un mouvement populaire pacifique semble se transformer dans le sentiment populaire en un mouvement anti-Islam.

Alors que ce moment était en gestation depuis des décennies, l'explosion actuelle de l'activisme citoyen a un caractère de nouveauté et de jeunesse, empreint d'optimisme. La vitalité et l'importance du mouvement ont surpris et émerveillé. Shimul Bashar [bn], journaliste d'une chaîne privée de télévision, a écrit au sujet des manifestations #Shahbag sur Facebook :

আমি আবার বলছি, শাহবাগের এইসব দিন ইতিহাস হবে। জীবনে এর চেয়ে বড় পাওয়া আমার নেই। মা, আমার চোখে ঘুম আসেনা। আমি শাহবাগের কথা ভাবি। আমার তার মুখ মনে পড়ে।

Je le répète encore, ces jours de Shahbag feront l'Histoire. Je n'ai rien reçu de plus important dans ma vie. Mère, je n'ai plus sommeil. Je pense toujours à Shahbag. Je me souviens des visages.

Un mouvement initié par les blogueurs

Shahbag protest in Dhaka, Bangladesh

Les manifestations de Shahbag à Dhaka, au Bangladesh, le 21e jour. Photo par Zakir Hossain Chowdhury © Copyright Demotix ( 26 février 2013)

Tout a commencé quand les blogueurs et activistes en ligne (dont l'acronyme anglais est désormais BOAN, lien en bangla) ont appelé à occuper la place de Shahbag le 5 février et réclamé la peine capitale contre le secrétaire général adjoint du parti islamiste Jamaat-e-Islami, Abdul Quader Mollah, quelques heures seulement après sa condamnation à l'emprisonnement à perpétuité par le Tribunal Pénal International de Bangladesh (ICT) sur les charges de 344 accusations de meurtres, viols et torture commis en 1971.

Depuis, la demande pour la peine capitale a été étendue à tous les criminels de guerre actuellement jugés et les manifestations se sont propagées dans tout le pays, au nom de la justice pour un nombre estimé de 3 millions de victimes et de 250 000 femmes violées pendant la guerre de l'Indépendance. Les milices locales politiques et islamistes qui s'opposaient à la séparation entre le Bangladesh et le Pakistan ont participé au massacre, en ciblant notamment la communauté hindoue. Et comme Mollah, un certain nombre de criminels de guerre inculpés ont détenu des responsabilités publiques et vécu en toute impunité jusqu'en 2010, lorsque les procédures contre eux ont commencé au Tribunal Pénal.

Une lutte pour l'opinion publique

Islamists protest in Bangladesh over 'Blasphemous Blogs'.

Des islamistes qui manifestent au Bangladesh contre les “blogs blasphématoires”. Photo par Zakir Hossain Chowdhury. Copyright © Demotix (22 février 2013)

La bataille principale pour les détracteurs des manifestations de Shahbag est maintenant celle de l'opinion publique. Dans une société où les tensions inter-religieuses sont toujours brûlantes, cela peut avoir des conséquences dramatiques. Au Bangladesh, 89% de la population est musulmane et nombreux sont ceux qui sont facilement distraits par des accusations d'athéisme.

Les partisans de Jamaat-e-Islami ont distribué des tracts dans tout le pays décrivant les blogueurs à l'origine des manifestations de Shahbag comme coupables de “blasphèmes”, et ont même demandé la “peine de mort contre les blogueurs athées“. Au moins trois journaux de l'opposition ont soutenu ces demandes et publié des incitations à sévir contre les manifestants de Shahbag et certains blogueurs.

Ahmed Rajib Haider, un blogueur qui était à l'avant poste des manifestations de Shahbag, a été assassiné hors de son domicile à Dhaka, le 15 février. Depuis des années, il écrivait sur les criminels de guerre et sur le fondamentalisme islamiste au Bangladesh sous le pseudonyme de Thaba Baba (Captain Claw, Capitaine Griffe) [bn].

Le blogueur Hasib a écrit :

খুন করার জন্য থাবাবাবাকে বেছে নেবার কারণ পরিষ্কার। থাবাবাবা ধর্মবিশ্বাসের নাস্তিক ছিলেন এবং সেটা তিনি উচ্চস্বরে জানানও দিতেন। জামাতের উদ্দেশ্য এখানে এই ধর্মবিশ্বাসকে আশ্রয় করে একটা বিভক্তি টানা। তারা এই বিভক্তি তৈরী করতে সফল।

Il est clair pourquoi Thaba Baba a été ciblé pour être assassiné. Thaba Baba se disait publiquement athée et il le disait même à haute voix. L'objectif principal du Jamaat (parti islamiste) est de diviser en utilisant la religion. Et ils ont réussi.

Le blogueur Nir Shandhani a raconté le chaos qui a suivi le meurtre de Rajib, quand un blog monté de toutes pièces et rempli de blasphèmes a été largement diffusé en l'attribuant au blogueur, alors qu'il avait été créé après sa mort. Les textes du blog avaient été téléchargés, imprimés et distribués pour inciter à la haine contre les blogueurs de Shahbag. Le Jamaat-e-Islami et ses alliés avaient organisé des manifestations dans tout le pays le 22 février contre les “blogueurs athées”, pendant lesquelles quatre personnes sont décédées lors des affrontements avec la police.

Pendant ce temps, le gouvernement du Bangladesh est, sans en faire état, en faveur des manifestations de Shahbag, le Jamaat-e-Islami étant un opposant politique qui souhaite établir la loi islamique.

Alors que les manifestations deviennent de plus en plus importantes, les jeunes voient leur résolution mise à l'épreuve par des demandes et des menaces contradictoires. Et les citoyens du Bangladesh qui connaissent moins bien Internet et qui ne savent pas ce qu'est un blog sont sûrement arrivés à la conclusion aujourd'hui qu'il s'agit d'un mouvement anti-islamique.

Le 28 février, le dirigeant du Jamaat-e-Islami Delwar Hossain Sayed, a été condamné à mort, une décision qui a provoqué la liesse sur la place Shahbag, ainsi que des affrontements sanglants entre islamistes et policiers à Dhaka et dans d'autres villes du pays. Le Jamaat-e-Islami a annoncé qu'ils répondraient pas un blocage général du Bangladesh de 48 heures à compter du dimanche 3 mars.

Cet article a été écrit avec la contribution des auteurs du Global Voices Bangladesh

ISN logoCet article et ses traductions en espagnol, arabe et français ont été commandés par International Security Network (ISN) dans le cadre d'un partenariat visant à donner le point de vue des citoyens sur les relations internationales et la sécurité dans le monde entier. Cet article a d'abord été publié sur le blog de l’ISN, vous pouvez lire d'autres articles ici.

Israël met en service des lignes de bus séparées pour Juifs et Arabes

$
0
0

Israël a mis en service [tous les liens mènent à des sites en anglais] des lignes de bus distinctes pour Juifs et Arabes, voyageant de Cisjordanie à Israël, à partir d'aujourd'hui [4 mars 2013]. Des internautes réagissent à cette information, décrivant Israël comme pratiquant la ségrégation et l'apartheid.

Selon +972, un magazine web sous forme de blog :

Une nouvelle ligne israélienne de bus sera réservée aux Palestiniens. Des responsables affirment qu'il ne s'agit pas de ségrégation, mais la discrimination actuelle à laquelle sont confrontés les travailleurs palestiniens parle d'elle-même.

L'article explique :

Tôt ce matin, des Palestiniens de Cisjordanie possédant des permis de travail à l'intérieur de l'État d'Israël se sont entassés dans des lignes de bus spécialement créées pour “seulement les Palestiniens” — plutôt que d'utiliser les mêmes bus publics que les Israéliens. Le Ministère Israélien des Transports a lancé les nouvelles lignes de bus aujourd'hui, pour les trajets du point de contrôle d'Eyal à Tel Aviv et Kfar Saba et retour au point de contrôle, après que des colons se sont plaints des Palestiniens utilisant les mêmes bus que les Israéliens sur leur chemin vers et en provenance de leur lieu de travail à l'intérieur d'Israël.

Sur Twitter, le blogueur turc Esra Doğramacı commente :

@EsraD : Tout ce que je peux dire est : vous plaisantez, n'est-ce pas ?

Le sud-africain Bilal Randeree répond :

@bilalr : Hmm, pourquoi cela sonne familier ? Hmm… Laissez-moi demander à mes parents, peut-être qu'ils peuvent aider à comprendre…

La yéménite Noon Arabia ajoute :

@NoonArabia : Méprisable !

L'entrepreneur jordanien Fadi Ghandour appelle la mesure :

@fadig : Apartheid

Et le journaliste israélien Joseph Dana trouve la nouvelle mesure incroyable :

@ibnezra : Difficile de croire que nous lisons ce gros titre en 2013 : Israël met en service des lignes de bus ‘seulement pour Palestiniens’

Viewing all 7147 articles
Browse latest View live




Latest Images