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Japon : Une vidéo d'animation continue à émouvoir Internet

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Une courte vidéo d'animation créée par le populaire comédien japonais Tekken [tous les liens mènent à des sites en anglais, sauf mention contraire], plus connu pour ses plaisanteries et son maquillage noir et blanc que pour sa production d'émouvantes animations en volume, fait toujours parler d'elle sur le Web un an après être devenue virale.

“Furiko” (Pendule) est un flipbook de trois minutes qui relate l'histoire émouvante des relations d'un couple japonais, de leurs amours de collège à leur derniers moments ensemble. Ce film fut présenté sur “One Frame”, un programme TV nocturne au Japon, le 17 mars 2012, et atteignit quelque 1,5 million de visionnages pendant ses quatre premiers jours sur YouTube.

Avant de devenir un conteur plein de coeur, l'humoriste Tekken était célèbre pour accompagner ses numéros comiques de ses propres dessins. La vidéo “Furiko”, qui a ramené Tekken sous les projecteurs, consiste en 1 038 pages d'illustrations dessinées de sa main.

Tekken a choisi le morceau symphonique “Exogenesis” du groupe britannique Muse pour accompagner son animation “Furiko”. Plusieurs mois plus tard, la vidéo YouTube a attiré l'attention du groupe et ils ont décidé d'utiliser le court-métrage pour le clip vidéo officiel de la chanson, rendu public le 30 octobre 2012.

La nouvelle a ravivé la popularité de la vidéo au Japon, qui a cette fois atteint non seulement les fans de Muse mais aussi une plus large audience de personnes qui n'avaient pas eu connaissance de l'animation mise en ligne sept mois plus tôt.

Des utilisateurs du service de partage de signets Hatena, voyant “Furiko” comme un exemple, ont été émerveillés par la simplicité d'une collaboration entre pays de nos jours :

@guldeen 世界中での芸術活動が、いとも容易くコラボできるというのが、21世紀という時代の面白さだなぁ。

Pouvoir collaborer si facilement à des activités artistiques à travers le monde, c'est la grandeur du 21e siècle.

@habuakihiro へ〜!! インターネット時代ってのはほんと凄いな。

Ouah. L'ère d'Internet est vraiment stupéfiante.

@Coboler 鉄拳云々より、MUSEがこういうことにフットワークが軽いことに驚いた。

L'histoire mise en vedette de Tekken mise à part, je suis plutôt surpris de la vitesse à laquelle Muse a répondu à ce genre de chose.

La frénésie entourant la vidéo a été si forte que même des internautes moins au fait d'Internet l'ont vue. Le blogueur Hiro, qui le premier a entendu parler de l'animation grâce au clip vidéo de Muse, a écrit [en japonais] le 5 novembre 2012 :

神州の泉よりはちょいと年下だが、齢(よわい)50を過ぎている知人から一通のメールが来た。そこには、「これ知ってるかな?お笑いの人が書いたアニメらしいが、感動をよぶとえらく話題になっているよ。世界配信されるそうだ。高橋は涙を流さずに観られるかな?」と書いてあり、下のリンクが貼ってあった。何の酔狂だろうと思って、取りあえずそのアニメを見てみた。[...] ある程度、年を重ねた人間ならば、誰でもこのアニメが醸し出しているものに、それぞれの過ぎ去りし時間から思い当たるのものがあるだろう。人が生きるということの実存的な悲しさを実感させられるが、何かしら、こころがしんみりと温かくなる。ご覧になることを、そっとおすすめしたい。

J'ai reçu un email de la part d'un ami qui a plus de 50 ans, soit un peu plus jeune que moi. Il m'a écrit “As-tu vu ça ? Cette vidéo d'animation est faite par un comédien. Les gens en parlent ces jours-ci. J'ai appris que ça se diffuse à travers le monde. Je te parie que tu auras du mal à regarder sans lâcher une larme.” et attaché le lien. Je me suis demandé ce que ce pouvait bien être, mais y ai quand même jeté un coup d’œil. [...] Si vous avez quelque peu vécu et vieilli, vous ressentirez quelque chose en regardant cette animation. J'ai bien été obligé de réaliser la tristesse existentielle de choses que vivent les gens mais en même temps, je ressens quelque chose de doux et de chaud au fond du coeur. Je voudrais modestement vous recommander de regarder.

C'est précisément l'émotion déchirante de la vidéo qui l'a rendue si populaire, a écrit Sheniz Raif sur le site d'actualités en ligne Buzz Patrol après que Muse a mis en ligne son clip vidéo :

Furiko a reçu une certaine attention sur Internet, pas seulement pour ses talents de dessinateur (1 038 pages dessinées à la main, ce n'est pas rien) mais aussi grâce à ses puissantes qualités d'émotion.

Sur son blog, Mugiho a décrit [en japonais] comment “Furiko” l'a émue lors de sa diffusion originale à la TV :

昨日の夜ふと目が覚めてそれから寝付けなくて何気なくつけたテレビ番組も何もわからないまま見ていたんですが何やら芸人さんがアニメを書くという企画のようでしたそこで見たアニメに感動して涙が止まらず朝、目が腫れてました

Je n'arrivais pas à dormir la nuit dernière et j'ai involontairement allumé la TV et regardé un programme sans savoir de quoi il s'agissait. Il présentait un concours de dessins animés de comédiens ou quelque chose du genre mais j'ai été émue aux larmes par l'animation. Mes yeux étaient tout gonflés ce matin.

Le blogueur Gen a écrit [japonais] le 16 avril 2012 que, bien que l'animation soit courte, elle est chargée d'une forte énergie émotive :

ストーリーだけ見るとはっきりいってそのへんの病気絡めたお涙頂戴ものですね。ただ、時間がとても短い文、無駄な演出がないしテンポがとてもいいのです。[...] 正直言うと、ここまで短く感動を詰め込んだアニメ作品を自分は今までみたことありません。なのでガツンとやられました。

Franchement, l'histoire elle-même est à tirer des larmes, de la maladie d'un être cher. Néanmoins, parce qu'elle est très courte, le rythme est excellent sans superflu. [...] Pour être honnête, je n'ai jamais vu un tel court-métrage d'animation si étroitement chargé d'une telle authenticité de sentiment. J'en suis tout retourné.

“Furiko” n'était pas la première animation de Tekken diffusée à la TV. Il a réalisé le court-métrage d'animation intitulé “Tsunagaru” (Connecter) après les tremblements et tsunami du Tohoku du 11 mars 2011.

Le blogueur Droy a décrit “Tsunagaru” sur son blog [ja] :

「ツナガル」には老若男女を問わず、色々な職業の人がたくさん出てきてみんなで手を繋いで大きく繋がって行きます。震災後に、「自分の仕事、自分の生活を取り戻して多くの人が手を取り合ってみんなで新しい日本を作り上げていこう」という願いをこめて作られたそうです。2分15秒のパラパラマンガに詰まった思いはみんなの思いですね。

Indépendamment de l'âge et du sexe, des personnes de toutes professions apparaissent dans “Tsunagaru”. Tout le monde donne la main, élargissant de plus en plus le cercle. J'ai appris que ça avait été fait après le séisme avec l'espoir que nous “nous joignions les mains pour reprendre notre vie et notre travail et commencer à construire un nouveau Japon.” Ce flipbook capte l'espoir de tous [de reconstruire le Japon] en deux minutes et 15 secondes.

L'image utilisée dans cet article est d’Oscar* sur Flickr, utilisée sous licence Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 2.0 Generic.
Cet article a été relu par Keiko Tanaka et révisé par L. Finch.

Taïwan : Non au nucléaire, passez au solaire

Venezuela: Hugo Chávez est mort

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Dans l'après-midi du 5 mars, le vice-président Nicolás Maduro a annoncé le décès du Président du Vénézuela, Hugo Chávez Frías.

Chávez était atteint depuis 2010 d'un cancer pour lequel il avait été soigné à Cuba au moins à quatre reprises. Après avoir remporté la victoire aux élections du 7 octobre 2012, élections qui le reconduisaient dans ses fonctions jusqu'en 2019, il avait annoncé en décembre qu'il devait retourner à Cuba pour subir une nouvelle intervention. Plus de 80 jours plus tard, au cours desquels il n'a pas refait d'apparition devant les caméras, son état de santé a empiré suite à des complications respiratoires alors même que la maladie d'origine progressait.

Sur Twitter, les utilisateurs ont immédiatement réagi à l'annonce de Maduro.

@marujatarre écrit ainsi :

@marujatarre: Muere el hombre y comienza la leyenda, eso es inevitable.

 L'homme meurt, la légende naît, c'est inévitable.

Hugo Chávez Frías

Hugo Chávez, photo de Bernardo Londoy sous licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Mardi (@mardicienta) a montré sa reconnaissance envers Chávez:

@mardicienta: No me alcanzará la vida para agradecerte lo que hiciste por nosotros, mi comanche. Tu siembra florece eternament en esta Revolución de amor!

Ma vie entière ne suffirait pas pour te remercier de ce que tu as fait pour nous, mon commandant. Ce que tu as semé vivra pour toujours dans cette Révolution d'amour !

@LaDivinaDiva a déclaré:

@LaDivinaDiva: y ojala todos entendamos q son timepos de bajarle 2 a confrotaciones innecesarias y tratemos de resolver en paz y armonia las diferencias

Pourvu que cela nous fasse comprendre qu'il est temps d'en finir avec les confrontations inutiles et que l'on cherche à résoudre les différents dans la paix et l'harmonie.

Hugo Chávez a gouverné le Venezuela de 1999 à 2013. Vainqueur de 4 élections présidentielles, il est à l'origine d'une nouvelle constitution. Sa façon de gouverner lui a valu une célébrité mondiale pour son idéologie anti-impérialiste relativement critique envers les États-Unis, bien qu'il soit toujours resté un des fournisseurs de pétrole de la puissance américaine.

Il a également proposé plusieurs projets d'intégration régionale en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Au Vénézuela, il a consacré une part importante des politiques publiques intérieures aux classes les plus défavorisées du pays, investissant dans des programmes sociaux la rente pétrolière générée grâce aux prix élevés des hydrocarbures pendant ses années au pouvoir.

Impossible de parler du Vénézuela sans invoquer la polarisation de la politique [ESP] qui a, pendant toutes ces années, divisé les Vénézuéliens entre pro- et anti-Chavez. Cette situation rendait difficile la compréhension de la plupart des évènements car on disposait chaque fois de deux points de vue diamétralement opposés. La disparition du Président est cependant un moment de deuil national.

Syrie : “Derrière l'objectif d'un jeune de Homs”, des photos d'une ville assiégée

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Quand les manifestations ont commencé en Syrie, en mars 2011, un groupe d'amis qui vivent à Homs, tous âgés de moins de 25 ans, ont photographié ces manifestations sans précédent dans leur ville. Peu de temps après, ils photographiaient les destructions des rues et quartiers de la ville entraînées par la répression du régime. Derrière l'objectif de leur appareil-photo, ils souhaitent montrer au monde comment était Homs, et ce qu'elle est devenue, à travers des photos de moments historiques du soulèvement de la “ville de la révolution”. Ils reçoivent aussi des requêtes quotidiennes de personnes qui ont du fuir la ville et qui veulent savoir si leur maison a été détruite ou non.

Ils soulignent qu'ils ne sont qu'un groupe d'amateurs, sans formation professionnelle de photographe, mais leur travail est excellent. Ils ont nommé leur groupe ‘”Derrière l’objectif d'un jeune de Homs”:

Photo by the “Lens of a Young Homsi”, taken from their Facebook page

Photo “Lens of a Young Homsi”, tirée de leur page Facebook

Cette vidéo présente un aperçu de leur travail et explique  pourquoi le projet Lens of a Young Homsi apporte quelque chose à ceux qui ont du fuir leur foyer à Homs :

“Sacs de sable,  barricades, soldats armés jusqu'aux dents, balles, guérites de contrôle qui isolent un quartier d'un autre…” Voici le scénario que ces jeunes de Homs voient se dérouler derrière leur objectif.

Vous pouvez suivre leur travail sur Facebook et Twitter.

Le nouveau budget de l'Inde courtise les femmes

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[Les liens renvoient vers des pages en anglais] Le ministre des Finances indien a voulu s'attirer les bonnes grâces des femmes dans son discours budgétaire pour l'exercice 2013-2014. Les programmes centrés sur les femmes, appelés dans le pays le “budget de genre,” se sont vu allouer 971 milliards de roupies (13,6 milliards d'euros), une hausse vigoureuse de 10% par rapport à l'an dernier.

P. Chidambaram, le ministre, a également annoncé 10 milliards de roupies (140 millions d'euros) de dotation à un Fonds Nirbhaya pour la sécurité des femmes. Le fonds porte le nom de cette jeune femme de 23 ans de Delhi, victime d'un viol collectif, dont l'agression brutale en décembre 2012 avait répandu la fureur dans toute l'Inde. Les médias indiens l'ont appelée la “Sans Peur” ou Nirbhaya et sa mort de la suite de ses blessures avait suscité des veillées et des manifestations féministes dans le monde entier.

Le budget affecte 10 milliards de roupies à la création de la première banque publique en Inde entièrement réservée aux femmes, qui prêtera à des entreprises gérées par des femmes, emploiera en majorité des femmes et soutiendra l'emploi féminin.

En outre, 2,5 milliards de roupies (35 millions d'euros) seront utilisés pour mettre fin à la discrimination par le genre et aider les catégories vulnérables comme les célibataires et les veuves.

P. Chidambaram, India's Finance Minister, with his deputy minister before heading to Parliament to table the budget of 2013-2014. Image by Ranjan Basu. Copyright Demotix (28/2/2013)

P. Chidambaram, le Ministre des Finances de l'Inde se rend, avec son Ministre adjoint, au Parlement pour présenter le budget 2013-2014. Photo Ranjan Basu. Copyright Demotix (28/2/2013)

Le gouvernement veut aussi inciter les jeunes à participer aux programmes de formation professionnelle. Certains voient dans le nouveau budget un appât ciblant les jeunes électeurs et les femmes dans la perspective des élections de l'an prochain, d'autant que 70% des électeurs indiens ont moins de 35 ans. Dans un billet sur le site web financier Livemint, le journaliste Anil Padmanabhan donne son opinion :

Tout aussi impressionnante est la prépondérance politique du budget. Chidambaram a esquivé la chance de paver de dépenses dans ce budget sa voie vers la nouvelle élection générale, comme il l'avait fait en 2009 avec les 600 à 700 millions de roupies de renonciations aux remboursements de prêts agricoles. Pourtant, il a réussi à séduire les électorats traditionnels du parti du Congrès : pauvres, minorités, castes et tribus répertoriées, en laissant intactes les dépenses les concernant, et a aussi plu aux électorats émergeants du parti comme les jeunes et les femmes.

Néanmoins, certains médias féminins et citoyens ne se satisfont pas des nouvelles annonces budgétaires. Ils affirment que les moyens alloués sont inadéquats et que les mesures se réduisent à des gestes creux. All India Women’s Progressive Association (AIPWA, Association progressiste des femmes de l'Inde) a cinglé dans un billet de blog :

En réalité, le gouvernement devrait montrer qu'il prend la responsabilité de la sécurité de toutes les femmes, en fournissant à chacune des survivantes de viol ou d'attaque à l'acide, réinsertion et soins médicaux aux frais de l'Etat. Le Fonds Nirbhaya à 10 milliards de roupies, un simple fonds de dotation plutôt qu'une allocation du Budget, est jusqu'à présent loin d'être adéquat pour couvrir les frais médicaux et de réinsertion des survivantes de la violence de genre.

L'AIPWA défend que la protection des droits des femmes est une obligation permanente du pouvoir. Le budget devrait donc inclure plus de crédits pour permettre aux juges et tribunaux d'accélérer les procès, et aux dispensaires de villages de prendre en charge les besoins médicaux des femmes.

India's 82nd Union budget in parliament enhances the outlays for Scheduled Caste Welfare, farm credit, women development, health, and urban development sectors. Image of an Indian businesswomen by Tumpa Mandal. Copyright Demotix (28/2/2013)

Une vendeuse de légumes, par Tumpa Mandal. Copyright Demotix (28/2/2013)

A cause de la fréquence de la corruption et des escroqueries dans la politique et l'administration en Inde, d'autres citoyens s'inquiètent de l'utilisation appropriée des fonds plutôt que d'être perdus dans un nouveau scandale retentissant. Dans les jours qui ont suivi l'annonce budgétaire, les doutes se sont fait jour sur Twitter :

@auravsha (Aakanksha) : fonds #nirbhaya ?? j'espère que ça ne deviendra pas la farce #nirbhaya…on attend toujours la justice .. au lieu d'avoir des fonds idiots sous un nom bidon

@atulabhas (Atul Singh): le #IndianGovt. (gouvernement indien) crée le fonds #Nirbhaya en lieu et place d'ordre public. Ils vont réinsérer les Survivantes de Viols mais pas faire cesser les viols !

@jagthesav (Savitar Jagtiani): Les questions plus importantes : comment les fonds seront-ils dépensés ? Par qui ? Pour qui ? Qui va surveiller la fraude & comment l'allocation sera mesurée ? #nirbhaya

La banque toute féminine doit ouvrir ses portes en novembre 2013. Reste à savoir si les autres promesses du gouvernement se matérialiseront.

Le billet d'origine en anglais a été révisé par Molly Allison-Baker.

L'avenir politique du Vénézuela : Maduro ou Capriles ?

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[Liens en français ou en espagnol] Avec la mort du Président Hugo Chávez, l'avenir du Vénézuela apparaît bien incertain.

Tout semble indiquer la survivance d'un chavisme sans Chávez, dont les bases ont été jetées le 9 décembre dernier. Lors de sa dernière apparition publique, le Président a donné des instructions en vue de la continuation de son projet politique qui reposait jusque-là sur sa seule personne.

Bien que la Constitution indique la marche à suivre suite à la disparition du Président Chávez, les différentes interprétations qui en sont faites suscitent des divergences au sein des principales forces politiques du pays.

L'ex-président et actuel député de l'Assemblée Nationale, Fernando Soto Rojas [ESP], a affirmé que c'est à Diosdado Cabello, président de l'Assemblée, de prendre la tête de l'Exécutif. Cependant, le Ministre des Affaire Etrangères Elías Jaua a déclaré [ESP] que le Vice-Président Nicolas Maduro allait assurer la présidence intérimaire. Il devrait également représenter le Parti Socialiste Unifié du Vénézuela (PSUV) lors des prochaines élections présidentielles.

Nicolás Maduro, foto del usuario de Flickr chavezcandanga bajo licencia Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Nicolás Maduro, photo de l'utilisateur de Flickr chavezcandanga, sous licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Face à ces contradictions, Suhelis Tejero (@suhelis) soulignait sur Twitter que seul Soto Rojas respectait la Constitution vénézuelienne.

@Suhelis: Parece que el único que sabe leer la Constitución de Venezuela en el oficialismo es Soto Rojas.

On a l'impression que Soto Rojas est le seul officiel qui sache lire la Constitution du Vénézuela.

L'intérim de la présidence du pays donnera à Maduro, comme ce fut le cas pour Chávez, la possibilité de disposer de toutes les ressources de l'État lors de la campagne présidentielle à venir.

Luis Carlos Díaz (@luiscarlos) estime également que si cette décision a été prise c'est parce qu'elle facilite l'accès aux ressources nécessaires.

@luiscarlos: El Gobierno es pragmático: mantener a Maduro en el poder le permitirá hacer otra campaña electoral abusiva.

Le Gouvernement est pragmatique : maintenir Maduro au pouvoir, c'est lui donner les moyens pour une autre campagne électorale abusive.

Du côté de l'opposition, la Coalition pour l'unité démocratique (MUD [ESP]) a publié un communiqué [ESP], présentant ses condoléances à la famille du Président Chávez et à ses partisans. Beaucoup ont interprété ce geste comme le positionnement d’Henrique Capriles Radonski, qui avait obtenu 45% des voix aux élections du 7 octobre 2012, en tant qu'adversaire de Maduro lors des prochaines élections, car c'est lui qui a lu le communiqué.

José Miguel (@JoseMiguelIRDS) estime que l'actuel Gouverneur de l'État de Miranda affrontera Madura pour la présidence du Vénézuela.

Capriles Radonski, foto del usuario de Flickr César Gonzáles, bajo licencia Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Capriles Radonski, photo de l'utilisateur de Flickr César Gonzáles, sous licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

@JoseMiguelIRDS: Hoy quedo claro que Capriles es el candidato

Il est clair aujourd'hui que Capriles est le candidat [du MUD].

La stratégie de chacun des candidats pour la campagne à venir est apparue clairement dans leurs interventions respectives : Capriles va continuer à avoir recours à un discours conciliateur tout en essayant de se montrer comme le candidat en faveur du progrès du pays. Il appellera à l'unité nationale et à la fin des divisions entre Vénézueliens.

Quant à Maduro, il a montré lors de son allocution, quelques heures avant d'annoncer le décès du Président, qu'il utilisera la figure de Chávez et la dévotion de ses partisans pour assurer la cohésion au sein des forces chavistes. Il a aussi clarifié qu'il continuera à défendre les valeurs portées par Chávez : l'anti-impérialisme, la lutte contre la droite, la défense de l'indépendance de la patrie, etc.

Pour Maria Gabriela Méndez (@MaGaMendez), la mort de Chávez annonce l'apparition d'un nouveau culte.

@MaGaMendez: Muere un hombre, nace una religión.

Un homme meurt, une religion naît.

Même s'il est trop tôt pour parler des possibles vainqueurs, au vu des récents échecs électoraux de l'opposition, les pronostics vont dans le sens d'une possible victoire du candidat officiel.

D'autres, tels qu'Armando Daniel Armas (@ArmandoArmas), considèrent que l'avenir du Vénézuela n'est pas entre les mains de ses dirigeants mais de son peuple.

@ArmandoArmas: El destino d la patria no está amarrado a una persona, sino a la capacidad q tengamos todos los ciudadanos d querer y trabajar x #Venezuela

Le destin de la patrie ne dépend pas d'une seule personne mais de notre capacité à nous, tous les citoyens, d'aimer et de travailler pour le #Venezuela.

Les scénarios sont nombreux et les différentes possibilités commencent tout juste à être envisagées mais ils sont débattus sur le Net depuis longtemps. Luis Carlos Díaz (@LuisCarlos) et Naky Soto (@Naky), qui ont mis en placent un Google Hangout depuis les élections d'octobre 2012, discutent et analysent ce que pourrait être le destin politique du Vénézuela maintenant qu'Hugo Chávez est mort [ESP].

[Vidéo] N’aies pas peur d’Internet : Wikipédia, droits d’auteur et liberté d’expression en ligne

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Note : cet article a été publié sur Derechos Digitales, en espagnol

Il n’est pas exagéré de dire que Wikipédia a révolutionné la manière de créer et d’accéder à l’information, en proposant un modèle durable et collaboratif de travaux intellectuels et de compréhension de phénomènes tels que la propriété intellectuelle. Cette plateforme a modifié la façon dont nous nous connections au savoir tout en compromettant les modèles fermés d’accès aux connaissances traditionnels.

Dans une récente interview pour la campagne #NotemasaInternet [N’aies pas peur d’Internet] consacrée aux droits d’auteur en ligne, Osmar Valdebenito, président de la branche argentine de Wikimédia [FR],la fondation qui coordonne l’infrastructure de Wikipédia dans le monde entier, explique le fonctionnement de l’encyclopédie en ligne. Il explique également que la liberté d’expression en ligne est essentielle pour son développement et que les initiatives visant à renforcer les droits d’auteur sur le Web (tels que les lois américaines SOPA, PIPA, etc.) menacent l’existence des sites de Wikipédia, tels que nous les connaissons aujourd’hui.


Routes de Slovaquie : “Adopter un nid de poule et le regarder grandir”

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Cette année, l'état des routes de Slovaquie est déplorable. Probablement pire, en moyenne, que l'an dernier.

Le 28 février, le journal SME a écrit [en slovaque] que le département de Košice, dans l'est de la Slovaquie, compte à lui seul plus de 37.000 mètres carrés de nids de poule, alors que l'hiver n'est même pas fini. Zoltán Bartos, le directeur de l'Administration locale des routes, a indiqué que lorsque ses services n'étaient pas en mesure de réparer les nids de poule [rapidement], ils devaient les signaler par des panneaux routiers d'avertissement. Il y a peu, des automobilistes se sont mis à détruire ces panneaux pour éviter les amendes pour excès de vitesse ou obtenir des indemnisations de leurs assureurs pour les dommages à leurs véhicules. C'est pourquoi les cantonniers ont commencé à prendre en photos les panneaux d'avertissement fraîchement mis en place.

Voici quelques commentaires de lecteurs de SME.sk.

roman.com :

Je me demande ce que coûte cet enregistrement des nids de poule.

ienko :

et si les ouvriers routiers achetaient un unique panneau et le photographiaient à 25 endroits différents ?

Jirkohu :

Réparez correctement et pour de bon les nids de poule et ce nouveau phénomène disparaîtra.

Ján Divno :

En Suisse, où il y a les mêmes conditions météo, sinon pires – chaleur, hiver, eau, neige – on ne trouve pas le moindre rapiéçage sur la route ! Je ne sais pas comment ils font, mais il n'y a pas de nids de poule !

leomir :

Je roule sur les nids de poule, et tout d'un coup : une route !

Dans une autre discussion [en slovaque], des usagers ont calculé qu'en Slovaquie 85.000 € de péages et taxes automobiles et routiers sont collectés annuellement par kilomètre.

Voici une vidéo de caméra embarquée d'une route nationale près de Domaša en Slovaquie de l'est :

On trouve aisément de nombreux autres exemples en recherchant “výtlky 2013″ (“nids de poule 2013″) sur images.google.sk.

Une blague populaire chez les internautes slovaques en ce moment :

Un Anglais demande à un Slovaque : “Vous conduisez de quel côté de la route chez vous ? A gauche ou à droite ?
Le Slovaque répond : “‘Autour des trous, mon vieux !”

L'image ci-dessous provient de Diery.sk [en slovaque], une carte participative des nids de poule qui se limitait initialement à la capitale slovaque, Bratislava, mais qui dès la fin de cette semaine donnera des informations fournies par les usagers du reste du pays :

How to recognize a drunk driver, in Austria and Slovakia. (Image by Diery.sk, used with permission.)

Comment reconnaître un conducteur ivre – en Autriche et en Slovaquie ? (Image de Diery.sk, utilisée avec permission.)

Un projet de documentation des nids de poule [en slovaque] lancé par le journal Nový čas [New Time], a recyclé cette expression virale en titre :

Adoptez un nid de poule et regardez le grandir…

Le récemment créé RSS Daily, un quotidien parodique inspiré par une des gaffes du Président slovaque (relatée dans cet article de GV [en anglais), cite [en slovaque] un représentant imaginaire de l'Union des Garagistes Slovaques qui pense que les réparations de nids de poule effectuées dans certaines villes sont irresponsables et dissuadent les automobilistes de procéder à temps aux révisions de leurs voitures :

Souvent une simple roue arrachée révèle un défaut beaucoup plus sérieux à la voiture.

Si dans la vie la réalité dépasse souvent la fiction, il en est de même pour les informations, factuelles et inventées. L'an dernier, le musicien Milan Capák a perdu patience avec les trous dans les trottoirs de sa ville de Rožňava dans l'Est de la Slovaquie et a commencé à les reboucher lui-même et à ses frais, enchaînant ensuite avec les nids de poule sur la chaussée. La télévision allemande ARD a réalisé un reportage [vidéo ; en allemand] sur l'initiative altruiste de Capák. Par la suite, pourtant, la municipalité lui a envoyé une lettre [en slovaque], le mettant en demeure de cesser son ouvrage, parce qu'il n'utilisait pas la bonne technique et faisait des réparations sur un terrain ne lui appartenant pas.


Le cinéma africain à l'honneur au festival du cinéma à Ouagadougou

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Boukari Ouédraogo a écrit sur son blog lemessagerdafrique.mondoblog.org à propos de la 23ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) du 23 février au 2 mars 2013:

Ce que j’ai pu constater, c’est que les réalisateurs africains sont de vrais messagers, de vrais éducateurs, des historiens, des conteurs etc. Ils nous parlent. Et les messages sont forts

Être gros, en parler, en Corée du Sud

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On a souvent rapporté l’obsession des Sud-Coréens pour l’image du corps, parfois avec une compréhension superficielle de la culture coréenne. DurkeeinKorea, utilisateur de Youtube, partage sur cette vidéo son expérience en Corée où les gens “sont très ouverts quand ils parlent des  poids des autres” et où il arrive fréquemment d’appeler quelqu’un “gros” en public sans y entendre malice.

La Chine considère que l’information sur la pollution est un secret d’Etat

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Le ministère chinois de la Protection de l’environnement a refusé la demande d’un avocat chinois des détails d'une étude nationale sur la protection du sol, qualifiant l’information de secret d’Etat. Actuellement, le public et les médias mettent de la pression pour que le ministère se ravise. Les spécialistes de la Chine à Chinafile tiennent un débat : combien de temps la Chine pourra-t-elle garder l’information sur la pollution comme un secret d’Etat ?

Affrontements meurtriers entre la police et les agriculteurs au Myanmar

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[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages web en anglais.]

Pacerunning a partagé une courte vidéo montrant une femme attaquée par la police lors d’affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants à Maupin, au Myanmar. Nous pouvons y voir un agent bousculant une femme et il semble qu‘un autre, retenu par des collègues, essaye de l’attaquer.

Les affrontements [MY] entre environ 500 paysans et 200 agents de police ont éclaté le 26 février 2013 à Maupin dans la province de Irrawaddy, au Myanmar. Un agent a été tué et 45 personnes ont été blessées. La situation a dégénéré [MY] lorsque la police a voulu disperser les manifestants qui ont refusé d’évacuer une terre saisie par le gouvernement militaires. L’un des agriculteurs explique [MY] :

Nous sommes si pauvres que si nous ne faisons rien, nous ne pourrons pas manger. Nous ne pouvons donc pas faire marche arrière.

Les affrontements ont été maîtrisés le lendemain. Le site web du gouvernement indiquait que l’état d’urgence avait été déclaré dans la région. Plus tard, le ministère de l’Intérieur annonçait le retour à la stabilité.

Selon The Irrawaddy, les manifestations liées aux terres ont augmenté au cours des deux dernières années :

Des revendications territoriales ont lieu dans plusieurs parties du pays depuis que l’ancien régime militaire a passé le pouvoir au gouvernement civil il y a deux ans. Les problèmes de propriété foncière sont un fléau pour beaucoup d’agriculteurs, car selon la législation actuelle, très rares sont les paysans qui sont propriétaires des terres qu’ils cultivent, même si leur famille les utilisent depuis plusieurs générations.

Aye Nai remarque aussi que le nombre d’expropriations et les manifestations qu’elles génèrent ont augmenté dans les campagnes :

Avec les réformes politiques actuelles, le Myanmar se prépare à recevoir des investissements importants, les expropriations se sont multipliées. Selon les experts, les infrastructures juridiques bancales du pays permettent que les déplacements forcés et les expropriations se poursuivent.

Toutefois, en l’absence du pouvoir militaire les paysans se risquent plus à manifester contre les projets de développement qui menacent de les expulser des terres qu’ils travaillent.

“Global Voices en catalan peut permettre d'expliquer ce qu'est la Catalogne”

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violeta

Violeta Camarasa, rédactrice en chef de Global Voices Català.

Cet article a été initialement publié [en catalan] par le journal en ligne indépendant Vilaweb. Nous le republions avec sa permission. 

Entretien avec Violeta Camarasa, rédactrice en chef de la version catalane de Global Voices Online (Twitter). Même si Global Voices a publié son premier article en catalan en 2010, il a fallu un an avant que le projet  prenne vraiment de l'ampleur. Aujourd'hui Global Voices Català publie régulièrement, avec les mêmes droits et responsabilités que les autres éditions de Global Voices. Le mercredi 27 février, l'université Pompeu Fabra de Barcelone  a accueilli une table ronde réunissant Saül Gordillo , Sílvia CoboCristina Vaquer (Twitter) de la plate-forme collaborative People's Witness, ainsi que Violeta Camarasa, rédactrice en chef de Global Voices Català.

 

Al Jazeera et le Washington Post à l'écoute de GV en catalan

Global Voices Català a prouvé au cours des derniers mois que ce site a la capacité d'expliquer au monde ce qu'est Catalogne, palliant ainsi au désintérêt historique des médias traditionnels pour cette région. Par exemple :

 

1) Al Jazeera a évoqué sa couverture de la politique catalane dans une vidéo de son émission The Stream après la manifestation qui a rassemblé un million de personnes le 11 septembre dernier dans le contexte du clivage grandissant entre la Catalogne et le gouvernement espagnol. Dans la vidéo, la présentatrice de The Stream remercie Global Voices Català d'avoir attiré l'attention de l'équipe sur la question avec un article publié [ca] quelques jours auparavant et également grâce à Twitter (voir à 11’33 et 28’19 de la vidéo).

 

2) Dans un article de blog sur l'affaire Cafè amb Llet, le Washington Post a cité des articles de Global Voices. L'article a plus tard été amendé à la demande de Violetta Camarasa.

 

Quelle est la finalité de Global Voices Català ?

Global Voices Català est une pièce du puzzle international que constitue Global Voices Online. Nous fonctionnons comme un réseau, et au sein de ce réseau plurilingue, chaque édition a une mission double. Tout d'abord, traduire vers sa langue (dans notre cas le catalan) pour permettre à ses lecteurs d'accéder dans sa langue à toutes les idées et polémiques qui sont au cœur des débats en ligne à travers le monde. Il est aussi de notre devoir d'expliquer au monde quels sont les sujets de débats sur le web catalan.

Vous parlez souvent du concept de débats en ligne…

C'est vrai, et ils sont complexes. Ces débats peuvent tourner autour de questions  directement évoquées en ligne ; il peut également s'agir de conversations en ligne à propos de l'actualité, ayant lieu hors ligne. Ainsi, nous pouvons offrir au monde une vision unique de ce qui se passe en Catalogne, en complément de ce qui est habituellement présenté par les médias traditionnels.

Est-ce que Global Voices peut donc permettre d'expliquer au monde partiellement ce qu’est le mouvement sécessionniste catalan ?

Bien sûr ! Il suffit de se dire que l'année dernière, la vision que le monde avait de la Catalogne était celle transmise exclusivement par les médias basés à ou extrêmement influencés par Madrid. Global Voices offre un regard neuf et direct sur ce qui se passe en Catalogne actuellement. Et nous pouvons également rendre compte de bien plus que la question de la souveraineté : par exemple, le spectacle alarmant des expulsions dues à la crise économique, la corruption, et bien d'autres questions pertinentes pour la société catalane contemporaine. Une question n'en écarte pas une autre et elles sont toutes liées à l'idée que nous nous faisons du pays dans lequel nous voulons vivre.

Donc, que trouverons-nous en ligne sur Global Voices Català ?

Nous publions souvent des analyses qui vont au-delà des lignes éditoriales conventionnelles. Nous travaillons de manière approfondie pour produire un volume important de contenu, peut-être plus important que ce que quiconque peut consommer. Nous écrivons beaucoup sur la société catalane pour que les articles puissent être traduits dans les langues des autres éditions, et nous traduisons ce que les autres éditions de Global Voices ont produit, ce qui signifie que l'on a des articles variés provenant du monde entier. Il est important de mettre en place des filtres rigoureux afin que les lecteurs puissent trouver des articles sur les langues, les régions, et les pays qui les intéressent.

Est-ce que la création de la version catalane a été un travail éprouvant ?

Eh bien, Global Voices a été fondé en 2005 et était initialement (et exclusivement) une publication anglophone qui traitait des sujets provenant des pays en développement. L'espace linguistique de Global Voices s'est ensuite étendu à l'espagnol et au français, et couvre aujourd'hui trente langues. L'édition catalane a été créée en 2010, mais il lui a fallu un moment avant qu'elle ne prenne de l'ampleur. En 2011, nous commencions à publier régulièrement, mais c'est seulement en 2012 que Global Voices Català s’est mis à produire assez de contenus pour sortir de sa phase « béta » et être considérée comme une version à part entière de Global Voices.

S'impliquer avec Global Voices est aussi une manière de se connecter avec le monde…

En effet. L'ensemble des contenus que nous produisons pour les lecteurs catalans sur des débats mondiaux est extrêmement précieux. En outre, nous (c'est-à-dire l'équipe GV) sommes présents dans ce contenu. Traditionnellement, les actualités internationales sont diffusées par les grands médias et dans une moindre mesure par voie diplomatique. Global Voices est l'un des réseaux qui permettent de contrer cela. À cela s'ajoute le fait que Global Voices permet aux lecteurs d'échanger avec les journalistes et les rédacteurs de blogs qui produisent le contenu. La communication se fait de manière directe.

Et comment travaille l'équipe catalane ?

À l'heure actuelle, nous sommes une vingtaine de bénévoles, mais nous avons reçu plus de candidatures qu'à l'accoutumée au cours des dernières semaines. Nous espérons que la présentation faite à l'université Pompeu Fabra nous permettra de nous développer encore plus. Nous effectuons le travail double que j'ai mentionné plus tôt. Nous traduisons des articles provenant d'autres éditions, en ajoutant souvent un peu de contexte pour nos lecteurs, et nous rendons compte des débats qui définissent la blogosphère catalane. Il est important de souligner que nous ne parlons pas des blogs et des tweets des politiciens, des journalistes et des célébrités. En fait, c'est plutôt le contraire. Nous voulons donner de la visibilité aux personnes qui ne se trouvent pas sous les projecteurs des médias traditionnels. D'ailleurs nous recherchons des bénévoles ayant une formation “journalistique”, mais cela ne signifie pas qu'il faut être journaliste professionnel pour collaborer.

Un blog pour désamorcer les préjugés entre le Maghreb et les pays du Golfe

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“Si la géographie n'est que la séparation la plus évidente entre la péninsule arabique et les pays du Maghreb, les idées fausses biaisées sur les uns et les autres ont laissé place à des malentendus et des stéréotypes qui ont imprégné jusqu'à l'élaboration des politiques gouvernementales.” C'est par cette déclaration que le nouveau blog Bil3afya se présente à ses lecteurs.

Le blog a été créé par deux blogueuses. Il s'agit de Samia Errazzouki (@charquaouia), qui est une écrivaine américano-marocaine, dont les recherches portent sur ​​l'économie politique du Maroc et les réformes. Elle est également co-éditrice de la page de Jadaliyya sur le Maghreb et membre de l'équipe éditoriale du site Mamfakinch. L'autre fondatrice est Mona Kareem (@monakareem), une apatride du Koweït. Elle est la fondatrice de Bidouns, droits des apatrides, et elle écrit pour la version anglaise de Alakhbar en anglais et Global Voices Online, entre autres.

Le but de ce blog est d'aborder les stéréotypes communs entre les deux régions, et d'entamer une conversation qui recherche les points communs tout en offrant à chacun sa propre lecture de ces différences.

Sur Twitter, les internautes se félicitent du projet. Aux Emirats Arabes Unis, Al Marri nationale Saqer écrit :

@saqeram: les publications sur les relations entre le Maghreb et les pays du Golfe par @monakareem & @charquaouia sur le blog @bil3afya sont intéressantes. Consultez les : http://bil3afya.blogspot.com/

Et Elizabeth Tsurkov, en Israël, ajoute :

@Elizrael : Nouveau blog intéressant visant à améliorer la conversation entre le Maghreb et les pays du Golf http://bit.ly/NKH1TD par @MonaKareem & @charquaouia

Bien que le blog soit encore à l'état embryonnaire, les articles publiés à ce jour abordent des sujets allant de la politique aux séries TV, en passant par les perceptions culturelles mutuelles entre les deux régions.

En discutant de l'un des stéréotypes des personnes de la péninsule arabique, y compris de son pays d'origine, le Koweït, Mona a écrit dans un article :

Lorsque je me suis rendue au Caire, étant quelqu'un qui vient du Golfe, le stéréotype était  « j'ai un puits de pétrole dans ma cour » et donc, je devais les aider à leur trouver un emploi ou les noyer dans les pourboires. Aux États-Unis, beaucoup d'Arabes que j'ai rencontrés, y compris ceux du Maghreb, me considéraient comme la fille riche et gâtée de l'embouchure du Golfe, qui n'avait pas de soucis pour étudier mais uniquement le souci de profiter de son temps.

Elle a ensuite écrit sur les conditions de vie auxquelles des personnes apatrides (les bidoun) font face au Koweït. Puis elle s'est intéressée aux pays voisins comme l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats Arabes Unis, Oman et le Qatar :

Pour un pays aussi riche que l'Arabie Saoudite, avec toutes ces décisions de versements continus d'argent ci et là, personne ne peut imaginer comment vivent des milliers de Saoudiens pauvres. La question de la pauvreté en Arabie Saoudite est très grave et elle affecte un grand nombre de Saoudiens, pas seulement les travailleurs immigrés ou les apatrides.

Controversial Kuwaiti cartoon depicting a Moroccan man

Bu-Qutada: Une caricature controversée du Koweït représentant un Marocain

 

Il y a quelques années, un dessin animé, appelé Bu Qutada wa Bu Nabee, représentait le Maroc comme corrompu et ses femmes comme des putains avides, qui tentaient de piéger les hommes koweïtiens en les épousant. Dans l'un des articles de Bil3fya, Mona Kareeem écrit sur ​​cette série et sur les stéréotypes qu'ont les hommes du Golfe sur ​​le Maroc, présenté comme le lieu où on peut s'adonner aux drogues et réaliser ses fantasmes sexuels.

Elle a ensuite écrit au sujet d'incidents similaires dans les pays voisins du Golfe :

Ces stéréotypes ont été mélangés à de l'humour, justement, durant les dernières années, les stéréotypes au Koweït concernaient les jeunes hommes qui fantasmaient sur une visite au Maroc. La controverse a fait que des hackers marocains ont piraté quelques sites koweïtiens, et par conséquent, le gouvernement koweïtien a présenté des excuses pour un acte commis par un établissement de média privé. Je crois que c'était là le pic de l'affrontement Maghreb-Golfe.

Quelque chose de semblable s'est produit récemment sur Twitter, sur une plus petite échelle, lorsque certains Saoudiens ont commencé à parler à travers un hashtag #Maroc des Marocains et du sexe, ce qui a insulté les Marocains.

Fondamentalement, la culture tribale du Golfe leur fait croire qu'ils sont les plus protecteurs de leurs femmes (de l'honneur) et qu'au contraire, les Marocains ne le sont pas, du moment que la prostitution existe au Maroc. L'idée de l'honneur et de la morale pour la mentalité typique du Golfe peut être mieux comprise par la “garde” de la liberté des femmes, surtout en apparence.

 

Dans un autre article, tout en évoquant les liens croissants entre la monarchie du Maroc et celles de la Péninsule arabique, Samia s'exprime sur le renforcement de ces monarchies, avec pour intérêt commun de rester au pouvoir à tout prix.

La politique étrangère du Maroc envers l'Iran est supposée être affectés par ces liens, finalement, il y avait aussi des liens économiques, visibles de façon claire à travers l'accord de libre échange que le Maroc a signé avec les Emirats arabes unis (EAU), et la proposition du Maroc de devenir membre du Conseil de coopération du Golfe, mais cette inclusion dans le CCG n'a jamais été expliquée, ni publiquement mentionnée non plus après la déclaration initiale :

En dépit de la distance séparant le Maroc du Golfe, la politique étrangère du Maroc est fortement influencée par ses liens avec les monarchies du Golfe et sa décision de s'insérer dans la géopolitique du Golfe, même si cette décision lui coûterait l'arrêt de coopération avec d'autres pays. Cela était particulièrement évident en mai 2011, lorsque le Maroc a été proposé à l'adhésion au Conseil de coopération du Golfe (CCG)

 

Jusqu'à présent, cinq posts ont été publiés dans le blog, mais nous attendons avec impatience de nouvelles publications, et peut-être plus de contributeurs de ces deux régions ou d'autres pays arabes également.

La première porte-parole du Parlement chinois séduit les médias mais laisse les internautes sceptiques

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Pour la première fois de son histoire, le gouvernement chinois a une porte-parole.

Pendant que le monde entier a les yeux rivés sur le discours d'adieu du Premier Ministre chinois Wen Jiabao devant le Congrès National du Peuple le 5 mars 2013, les médias de la Chine continentale sont tombés sous le charme de la nouvelle porte-parole du parlement, Fu Ying, qui a fait ses débuts, le même jour, avec une conférence de presse.

Fu Ying, ministre des Affaires étrangères et ancienne ambassadrice au Royaume-Uni, est la première femme à occuper cette fonction. Les médias continentaux ont été impressionnés par son élégance et son abord facile, et surtout par sa position ferme à l'égard du Japon et ses réponses précises aux questions difficiles.

Mais les internautes qui lisent entre les lignes soupçonnent Fu de divulguer les mêmes informations, tout en ayant cassé les traditionnelles frontières de genre attribuées à la fonction.

“Fu Ying, la ‘dame de fer’ de la diplomatie, donne du style”, écrit le China Daily :

NPC's new spokeswoman Fu Ying chaired the news conference on March 5, 2013. (A screenshot from youku)

La nouvelle porte-parole du Congrès National du Peuple Fu Ying en conférence de presse le 5 mars 2013.  (capture d'écran sur youku)

Fu n'était pas sûre que les journalistes comprennent le terme [gestion d'un budget équilibré], elle le leur a expliqué. Elle a également autorisé un vieil ami de CNN à lui poser une question, mais en plaisantant elle lui a demandé de lui en poser “une gentille”. Elle n'a pas évité de parler des problèmes. Interrogée sur la pollution atmosphérique en Chine, Fu a répondu que chaque matin elle ouvre ses rideaux pour voir s'il y a un nuage de pollution.

Le magazine financier Caijing fait [zh-chinois] son éloge :

比较傅莹和前几任发言人的风格,会发现傅莹多了亲切柔和,少了严肃说教;多了推心置腹,少了针锋相对;多了答问的话,少了精粹精炼。 很难绝对说谁好谁不好,傅莹开创了柔性外交的“傅莹模式”,她到人大再弄出一个发言人的柔性风格,也未尝不是有益的探索。如果多几个傅莹,多以心香之诚将心比心,多纪其实存其真,只会有助于中国和西方打交道。

Comparée aux précédents porte-parole, on trouve Fu Ying beaucoup plus aimable et douce, moins sérieuse et moins moralisatrice ; plus sincère, moins du tac au tac ; elle répond plus facilement aux questions, elle est moins doctrinale. C'est difficile de dire si c'est bien ou si ce n'est pas bien, mais Fu Ying a su créer son style de diplomatie –”la manière Fu Ying”, c'est utile et cela vaut le coup de l'analyser. Franchement, si nous avions un peu plus de Fu Ying, cela aiderait bien la Chine à communiquer avec l'ouest.

Le site de mocroblogging Sina Weibo, très populaire en Chine, a été inondé de commentaires favorables à Fu. Un utilisateur “Zheng Hongshen” écrit [zh]:

郑洪升: 人大发言人傅莹,首次亮相便赢得中外媒体喝彩。为什么?其实原因很简单,如她的那头银发一样:不假,真诚。她迟到五分钟真诚向大家说明原因;她回答问题有自己的语言灬她面带微笑,而不板着面孔;她表明我们也是有血有肉的人,决非冷血动物。各位发言人,应向傅莹学习。

Les débuts de la porte-parole du Congrès National du Peuple ont été encensés par les médias internationaux et locaux. Pourquoi ? La raison en est simple, tout comme ses cheveux argentés, elle ne faisait pas semblant, elle était sincère. Elle a expliqué pourquoi elle avait cinq minutes de retard; elle répondait aux questions avec ses propres mots, elle avait le sourire et ne montrait pas un visage fermé; elle nous a fait ressentir que nous sommes faits de chair et de sang et que nous ne sommes pas des animaux à sang froid. Les orateurs devraient tirer la leçon de Fu Ying.

Un journaliste expérimenté Zhang Shuhong fait le ommentaire [zh-chinois] suivant :

涨势如鸿 :看傅莹女士作为人大新闻发言人的首秀,我觉得可以打80分。形象很优雅,言谈颇从容。通过大会堂迷路、探亲说反腐、出门备口罩等桥段,把个人感受融入到严肃的话题之中,拉近了与听众的距离。最后亲自指定CNN的老朋友提问,颇有人情味。而对这个问题的回答也成为整场记者会上最精彩的部分。

Après avoir assisté à la première conférence de Mme Fu Ying au Congrès National du Peuple, j'estime pouvoir lui donner 80 points. Elle est très élégante et calme. Elle nous a raconté qu'elle s'était perdue dans le hall, qu'elle avait rendu visite à sa famille, et qu'elle portait un masque à l'extérieur, elle a donné une touche personnelle à des sujets sérieux, ce qui l'a rapprochée de son public. Elle a accordé la dernière question à son vieil ami de CNN, ce qui a révélé son côté impersonnel. La réponse à cette question [sur le système politique en Chine] est devenue le point fort de toute la conférence de presse.

Le commentaire de Fu sur le système politique chinois a déchaîné la critique en ligne, et les internautes analysent la réponse. Fu dit que la Chine a déjà trouvé le chemin d'une réforme politique et que “ce n'est pas juste ni approprié” de dire que la Chine n'ira nulle part si elle ne suit pas le modèle des autres pays. L'écrivain Shilin fait part [zh] de sa déception:

赵士林微博 :怎能指望发言人嘴里讲出有价值的东西?傅莹云政治体制改革是制度的自我完善,这一句话,已经封死了政改的路。所谓政改,看来最多是部委调整调整,做点加减法。导致腐败和集权的一党独大看来碰都不能碰。一千零一次的期望,一千零一次的的失望。

Comment peut-on attendre quelque chose d'une porte-parole ? Fu Ying dit que la réforme du système politique est un système d'auto-amélioration. Cette seule phrase a fermé la voie de la réforme politique. La prétendue réforme politique ne consiste qu'en ajustements gouvernementaux. Tout ce qui touche à la prédominance d'un parti unique qui a mené à la corruption et au totalitarisme semble inamovible. A mille et un espoirs, répondent mille et une déceptions.

Professeur à l'Université de Scinece et de Technologie de Pékin, Zhao Xiao écrit [zh-chinois]:

赵晓 :傅莹说:”很多中国人的意见是希望中国面对挑衅的时候,有更加强硬的姿态”。此乃外交。那对待内政问题:如奶粉品管、污染治理,官员财产申报、新闻自由乃至政治改革等方面,是不是也会如此顺应民意,积极回应呢?还是因为人们对这些问题的意见表达得还不够多呢?

Fu Ying dit : “L'opinion de nombreux Chinois, y compris des médias, c'est qu'ils souhaitent une Chine plus ferme, en particulier face à la provocation.” C'est de la diplomatie. Comment traiter les problèmes internes ? Le contrôle de la qualité du lait, le contrôle de la pollution, les déclarations de propriété, la liberté de la presse, et même la réforme politique… le gouvernement va-t-il suivre l'opinion publique et répondre à sa demande ? Ou n'avons-nous pas assez exprimé nos points de vue sur ces problèmes ?

A propos de la dernière réponse de Fu, le journaliste Yang Hengjun écrit:

我如果是记者,会给傅莹发言人一个机会,也给中国一个机会,我会提一个问题,请她好好介绍一下人大制度。很显然,我们的两会与西方的议会在形式上非常类似,本质上却不同。任何一个国家都应该、能够、也必须把自己的制度说清楚,你得说清楚你那个制度如何运作,是否有效。

Si j'étais reporter je donnerais une chance à Fu Ying, et par la même occasion à la Chine, j'ai une question à lui poser et je lui demande de nous expliquer clairement le fonctionnement du système du congrès du peuple. Apparemment, le fonctionnement en deux sessions ressemble un peu aux parlements de l'Occident, mais a une nature différente. Tout pays doit pouvoir expliquer clairement le fonctionnement de son système, vous devez donc expliquer clairement comment notre système fonctionne et s'il est efficace.


Les coûts de transfert d'argent les plus élevés au monde sont vers l'afrique sub-saharienne

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Babylas Serge de SOUZA a écrit sur son blog:

 

L'afrique subsaharienne est la destination la plus coûteuse du monde en matière de transfert d’argent : les frais moyens de transfert depuis l’étranger ont atteint 12,4 % en 2012. Le coût moyen des envois vers l’ensemble de l’Afrique avoisine 12 %, un taux supérieur à la moyenne mondiale (8,96 %) et près de deux fois plus élevé que le coût des transferts de fonds vers l’Asie du Sud, qui bénéficie des tarifs les plus faibles au monde (6,54 %).

 

 

 

Une artiste haïtienne et son “Soliloque du Chaos”

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[liens en anglais] Sophia Domeville est une peintre américaine d'origine haïtienne qui commence à faire des vagues dans le monde de l'art. L'an dernier, cette tenante de l’impressionnisme abstrait (diplômée du College of New Rochelle) a tenu sa première exposition en solo, “Soliloque du Chaos.” Tout récemment, Sophia Domeville était l'une des trente artistes sélectionnés pour exposer aux côtés de Janet Taylor Pickett “Generation Next à l’Atrium. (L’exposition a fermé ses portes le 8 mars). Outre la peinture, Sophia Domeville effectue aussi du travail non lucratif, notamment un programme de tutorat. Elle parle à Global Voices de sa carrière artistique, de son travail social et de ses projets. 

Global Voices: Qu'est-ce qui vous a fait devenir une artiste ?

Sophia Domeville: J'ai commencé à peindre à 5 ans. Ça a commencé avec mon obsession à dessiner sur TOUS les murs de chez moi. Au jardin d'enfants, on m'a fait découvrir l'aquarelle et je me rappelle la création de ma première oeuvre. Je me rappelle en particulier que je mélangeais les couleurs jusqu'à obtenir la nuance juste de vert pour les feuilles de mon arbre, que j'ajoutais de l'orange au jaune du soleil et une touche de blanc au ciel.

Ce n'est qu'en première année de lycée que je me suis rendu compte que j'adorais ça. Alors que tout les autres élèves dessinaient de la géométrie, j'expérimentais avec des contrastes d'ombres [et] en ajoutant de la profondeur à mes formes. Je n'y faisais pas attention, mais ma professeur d'art plastique l'a remarqué. Elle a proposé que je passe de la section d'Anglais à celle d'Art. C'est drôle, mais au début c'était l'écriture ma passion ; depuis l'école élémentaire, j'écrivais des nouvelles, je reliais moi-même mes livres faits maison avec du ruban et je dessinais une illustration élaborée en guise de couverture. J'ai fait Arts Avancés pendant les 3 années suivantes du lycée.

C'est vraiment devenu ma passion quand je suis entrée en première année à l'Ecole des Arts & Sciences du College of New Rochelle. Loin de mon père, pourvue d'une chambre pour être moi-même sans aucune restriction, conseillée par un des meilleurs départements d'art que je connaisse et ne rien faire d'autre que créer jusqu'aux petit matin, [tout cela] m'a aidée immensément à bâtir mon art. Je me rappelle toujours encore avoir dessiné sur un parchemin de 2 mètres sur 2 dans les salles du dortoir, réalisant dans la fièvre les images qui étaient dans ma tête. Le titre de mon travail était “Peau Noire, Masque Blanc”… à 18 ans j'évoquais le racisme, le sexisme et les masques que notre peuple porte au quotidien pour simplement survivre à l'intérieur de ce monde.

 

 

GV: Quelles ont été vos premières influences en tant qu'artiste ?

SD:  Mes influences ont toujours été dans ma culture haïtienne, sa musique, ma famille et ma vision du monde en tant que jeune femme.

"Re-Connection"

“Re-Connection”

GV: En quoi votre vision artistique a-t-elle évolué ?

SD:  Je dessine, peins et crée depuis que j'ai appris à lire et écrire. Ma vision a évolué à partir de la compréhension de la manière dont le monde autour de nous affecte notre point de vue d'êtres humains, de la recherche de thèmes de la Nature en rapport avec le corps humain, la démolition de l'image sur la place sociale de la femme noire, la première découverte de l'amour, pour utiliser mon art comme un outil contribuant à cultiver le monde qui m'entoure.

GV: Parlez-nous de votre exposition “Soliloque du Chaos.”

SD: Mon Soliloque du Chaos était ma première exposition après 8 années sans création.

Le Soliloque évoque mon vécu à l'âge de 28 ans, quand j'ai finalement décidé de suivre ma passion pour les arts plastiques, me suis découverte moi-même, suis tombée amoureuse pour la première fois, ai perdu mon chez-moi, la crainte de ne pas trouver de stabilité pécuniaire et de compréhension de mes objectifs d'artiste.

GV: Et l'exposition “Generation Next” ?

SD:  Generation Next (Génération Prochaine) est un événement géant tenu par Art in the Atrium, un organisme artistique à but non lucratif bénévole qui expose de l'art africain-américain dans tout le nord du New Jersey. Cette année j'ai été sélectionnée pour faire partie des trente artistes exposant aux côtés de l'artiste en titre, Janet Taylor Pickett pour l'exposition du 21e anniversaire d'Art in the Atrium.

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“Repercussion”

"All Matter"

“All Matter”

 

GV: Quelles sont vos habitudes et techniques de travail ? Quand et comment peignez-vous habituellement ?

SD:  Mes habitudes et techniques de travail ne sont pas du tout routinières. Je peins quand je suis inspirée, émue, amoureuse, curieuse ou en colère. Il n'y a pas de formule ou de structure établies dans mon art parce qu'il est tout à fait naturel et jamais forcé. Depuis l'université, c'est entre minuit et 4 heures du matin que je peins le plus volontiers, une habitude nocturne que je garde depuis des années.

GV: Quels sont vos rapports avec la communauté artistique de la Caraïbe ? Comment la Caraïbe influence-t-elle votre travail ?

SD: Je me relie lentement aux artistes de la communauté caraïbe en me rapprochant de ma culture haïtienne et en voyageant hors de la métropole new-yorkaise. Je me suis aperçue que la Caraïbe [a] une importante influence dans mon travail par l'utilisation des couleurs, des formes et des techniques.

GV: Qu'en est-il des projets non lucratifs dans lesquels vous vous investissez ?

SDHalls That Inspire (HTI) [est] une organisation à but non lucratif qui se sert de l'art comme moyen d'encourager et élever les jeunes. A l'aide d'une approche ‘main à la pâte', ce programme intensif de quatre semaines enseigne le développement du leadership des jeunes, en même temps que les techniques artistiques nécessaires pour embellir les salles de classes et autres installations. En utilisant des messages positifs qui reflètent l'excellence scolaire, la fierté et le refus de l'agression comme points centraux, on peut être en meilleure résonance avec ce qu'ils sont, et avec leurs relations avec leurs collectivités et leurs écoles.

Je suis la vice-présidence actuelle, et je démissionnerai pour faire la transition cet été de nouveau directeur exécutif, pour superviser tous les projets artistiques, travailler avec de nombreuses écoles dans tout le pays et mettre en oeuvre de nouveaux programmes.

Ma passion [à] redonner à la communauté m'a apporté une opportunité de devenir tutrice/artiste enseignante et un des membres fondateurs de herDIVASpot, une association qui promeut la valeur et le développement personnel de jeunes femmes d'âge scolaire.

Pour poursuivre ma relation avec Haïti, je supervise aussi un programme artistique avec Art Day Celebration (Fête du Jour de l'Art), une initiative qui cultive et valorise les enfants pauvres et défavorisés à travers les arts en Haïti, où j'ai eu la possibilité, l'été dernier, d'enseigner à 150 enfants de trois orphelinats le pouvoir de l'art.

GV: Quel effet les nouveaux médias ont-ils eu sur votre carrière d'artiste ainsi que votre travail bénévole ?

SD: L'effet des nouveaux médias a été immense sur les deux. L'ère d'Instagram, Facebook, Twitter, Tumblr, Google+ et le reste peut être irrésistible pour une artiste en devenir qui fait quasiment la totalité de son travail seule. Cela demande donc beaucoup d'assistance d'amis, de programmation et surtout, de réflexion personnelle. J'essaie de ne pas trop me laisser absorber par le monde des médias sociaux mais qui m'a grandement aidée à faire connaître mon travail à un public beaucoup plus large.

GV: Y a-t-il un artiste contemporain dont l'oeuvre vous a fait grande impression ?

SDKara Walker a toujours fait une immense impression sur mon travail, depuis que l'ai découverte à 18 ans. Je suis fascinée par son usage des silhouettes, dessins, jeux d'ombres et sa mise au premier plan des tabous de l'esclavage. Elle garde aussi son actualité et sa fraîcheur depuis des années tout en montrant son oeuvre dans les principaux musées. J'espère faire de même un jour et peut-être Ia rejoindre en comprenant sa conception de la femme artiste.

"Intuition"

“Intuition”

GV: Comment voyez-vous votre avenir ? Dans quelles nouvelles directions voulez-vous emmener votre art ?

SD: Mes projets ? Créer d'une façon ou d'une autre une opportunité de vivre et enseigner en Afrique du Sud ou au Ghana pendant 6 à 12 mois. Je continuerai [à] avancer comme artiste, voyager hors du pays pour montrer mon oeuvre, me mettrai à la photo, à la gravure, vais expérimenter avec des matériaux comme le cuir, le tissu, la corde, et d'autres encore. Je cherche à déconstruire mon utilisation la toile et à repousser les limites de l'idée d'identité féminine avec ma nouvelle exposition, intitulée ‘Le Journal d'une soi-disant Femme'.

Enfin, je vais continuer mon travail de philanthrope, collaborer avec différentes écoles ici et à l'étranger, en présentant à nouveau l'importance de l'art dans les écoles et en transformant chaque collectivité que je rencontrerai.

Toutes les illustrations de ce billet ont été fournies par l'artiste, et utilisées avec autorisation. Vidéo de Francesca Andre, également utilisée avec autorisation.

L'artiste Omar Banuchi trouve sa place sur le Net portoricain (1ère partie)

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Premier article d'une série sur l'art digital du Portoricain Omar Banuchi.

Le 11 février, à deux jours de la Saint-Valentin, une série d”images [en espagnol] aussi colorées qu'étranges a commencé à circuler sur les réseaux sociaux. En fait, il s'agit de différentes cartes postales qui continuent à réapparaître dans mon fil d'information, partagées à maintes reprises par mes relations Facebook. Une d'elles représente un gros plan d'un médium pointant vers le spectateur. Ce qui frappe l'oeil, c'est le rouge foncé de l'ongle verni, et ce même rouge est sur le coeur de la bague visible sur le dessin. Les fonds sont lumineux et vifs ; les lignes, d'une carte à l'autre, suivent le même trait épais.

La postales de Omar Banuchi con el tema de San Valentín se difundieron rápidamente por el internet en Puerto Rico.

Les cartes postales d'Omar Banuchi sur la Saint Valentín se sont répandues rapidement sur Internet à Porto Rico.

Quelques-unes de ces cartes portent un message, comme si c'était un mème bizarre se moquant d'une carte de voeux de la marque Hallmark. Voilà, par exemple, une carte avec

le chat couleur vert néon [es] qui se lèche entre les pattes, avec une bulle qui serait tout à fait à l'aise dans n'importe quelle BD et qui proclame : “Cette Saint-Valentin ne sera pas si nulle après tout…”.

Sur une autre carte, un animal fantastique vert [es] avec  une trompe d'éléphant et les yeux démesurés  -  sur un fond jaune auquel le mot “criard” ne fait pas justice – se promène sous la devise “l'amour animal est ce qu'il est”.

Entre-temps, la page Facebook de l'artiste [es], qui a mis ces cartes en circulation, déclare : “Elles sont un peu vieilles, je le sais. J'ai toujours eu envie d'en faire de nouvelles, mais bon… Utilisez-les sagement. Téléchargez et partagez”.

Bienvenue dans le monde d'Omar Banuchi. La sensibilité, la manière de prendre une distance ironique pour se moquer de l'amour lors de la journée nationale des cartes postales et des chocolats bon marché et au même temps l'hommage au sentiment, continuent d'être la signature de l'artiste. D'ordinaire, ses dessins laissent la même impression légèrement fantasmagorique, comme si l'on pouvait accéder à la vraie image de ses sujets en décortiquant tout simplement cette couche du pop clairement tracé qui ne cesse jamais d'être joueuse. Mais c'est sur la surface que son art oeuvre, soit la surface brillante saturée de couleurs complémentaires, soit la surface de la tablette de la marque Wacom qui lui sert de canevas. Banuchi est un illustrateur numérique et son métier se nourrit des outils apportés par les nouveaux médias. Ce qui est sûr, c'est que sous la plupart de ses oeuvres il y a une photo ou un photomontage, sur lesquels l'artiste a dessiné ou peint.

Grandement influencé par la culture de fan boy des bandes dessinées comme Marvel ou DC, Banuchi s'est inséré pleinement dans la scène indépendante de Puerto Rico, où ses lignes faites de pixels rencontrent un public petit mais croissant. Il s'agit d'une scène où l'artiste produit des bandes dessinées comme “Jours”[es], une série autobiographique qu'il a réalisée ensemble avec Rosaura Rodriguez, sa partenaire créative la plus proche. D'un autre côté, il est devenu l'artiste officiel de “Nous avons perdu le contrôle”[es], le dernier projet musical et multimédias de Eduardo Alegría, un vétéran de la mouvance indépendante à San Juan. Ajouter à cela la partie de son travail qui tend plus vers les beaux arts, où l'artiste maintient sa présence par l'intermédiaire de la Galería Yemayá [es], un espace réunissant plusieurs créateurs portoricains influencés par l'art urbain. Il existe aussi des boutiques alternatives comme Executive Manolo à Santurce, où l'on peut acheter régulièrement ses pin's et cartes. Mais avant tout, son art se partage sur le Net ; ses pages sur Facebook et Tumblr sont le chemin le plus facile pour une première découverte.

Omar Banuchi

Son travail défie les formats et préjugés sur le dessin : Banuchi se sent à l'aise quand il crée des oeuvres qui seront accrochées au mur d'une galerie et aussi quand il imprime des pin's qui se retrouveront sur le sac à dos d'un branché de San Juan. Il n'y a ni papier, ni fusain, ni huile, ni canevas. Au lieu de cela, le dessin se produit avec un jouet en plastique similaire au système utilisé pour la signature digitale lors d'une transaction par carte de crédit. Certains ne voient pas d'art dans cette approche, à quoi Banuchi répond avec plus d'illustrations sur le Net. Le reste, on pourrait dire, c'est un amour digital.

La toile plastique

[Cliquez sur ce lien pour accéder à une vidéo qui montre Omar Banuchi au travail.]

“J'ai commencé à dessiner ainsi en 2008″, m'a informé récemment l'artiste au Café Luna, un petit café à Rio Pedro près du Centre Médical, à l'ombre de l'immeuble Los Robles (Les Chênes) où Banuchi a longtemps vécu. C'est tout récemment qu'il a déménagé de cette copropriété à l'aspect d'immeuble socialiste aux Caraibes où sa mère vit encore, bien qu'il ne soit pas allé très loin. Il vit maintenant au coin de la rue, dans un appartement qui reste tout près du bâtiment où il a grandi.

“Mon ex-fiancée s'est achetée une tablette pour dessiner“, a-t-il continu”, racontant comment sa technique a rencontré la technologie. “Elle (l'ex-fiancée) est partie en voyage et m'a laissé avec la tablette, alors je me suis mis à dessiner avec celle-ci”.

Avant de connaitre Banuchi, j'ai connu son autoportrait. Il arrive assez souvent qu'on se dessine, et je me suis fait  l'impression qu'il s'agissait d'un gars noir à tête rasée. Celui que j'ai rencontré lors de notre rendez-vous était un petit Blanc sans prétentions, de 29 ans, à front haut et aux yeux clairs qui lui donnent un air rêveur.

“En réalité, j'ai un quelque chose de racial quand je me dessine”, m'a-t-il expliqué enfin avec son approche décontractée et sa parole parsemée de phrases en anglais. Banuchi tend à s'exprimer et  bouger à un rythme aussi détendu que ses images, et l'on remarque que les relations de couple sont un thème récurrent. De fait, la racine de son travail actuel, que l'artiste décrit comme une manière de faire un calque digital sur une photo, est apparue à l'époque où il étudiait les Beaux Arts à l'Université de Puerto Rico à Rio Piedras et son but était de devenir photographe. C'est déjà alors qu'il enquêtait sur sa vie sentimentale.

“Tout a vraiment commencé à partir de mon travail de fin d'études dans la classe de photographie numérique”, m'a-t-il dit. “J'ai fait un album numérique autobiographique. Il contenait toutes les histoires des copines que j'ai eues. Le fait est que je dessinais sur les photos avec Photoshop. L'aspect était assez laid, parce que j'utilisais la souris de l'ordinateur, mais le butt était d'obtenir un aspect mi-enfantin. Après, quand on m'a prêté la petite machine, ça a été comme ‘ouah, j'ai plus de contrôle et l'aspect est plus amusant'. J'ai continué comme ça jusqu'à finalement ôter la photo de dessous et seul le dessin est resté”.

Le côté enfantin est resté dans son travail, bien qu'elle se complique du regard – parfois lascif – d'un garçon qui n'a jamais cessé de collectionner les BD de Spiderman. Avec le mélange grotesque de désir et de besoin de capter la quotidienneté du monde  qui nous entoure. Il y a dans ses dessins un peu de l'agitation d'un homme dans la vingtaine, cette période où tout ce qui se passe est perçu comme grand et important. Derrière cela vient un clin d'oeil ironique, la distance que l'artiste impose devant le sujet, pour empêcher sa thématique de tomber dans la banalité ou le cliché.

“Les couleurs et la forme ont attiré mon attention', me dirait plus tard Rosaura Rodríguez [es] en parlant de sa première rencontre avec l'art de Banuchi. “C'est très accessible, n'importe qui peut le comprendre”.

Voir l'artiste au travail, avec un stylet qui sert de fusain sur le papier digital de l'écran, peut être révélateur. Ce qui attire l'attention c'est la façon dont il est complètement absorbé par la photo sur laquelle il dessine. J'ai eu récemment l'opportunité de le voir en action, quand je l'ai visité dans son nouvel appartement. L'endroit a encore l'apparence d'un dortoir, avec des BD qui occupent les étagères et un petit chauffage au gaz encore inutilisé. Une simple plaque chauffante en fait office à la cuisine.

“Sa nature se révèle à travers la photographie”, m'a expliqué plus tard  Beto Torrens, le directeur de la Galería Yemayá [es] où Banuchi expose ses oeuvres. “D'habitude, il commence d'une photo normale prise avec un appareil automatique, ce qui fait que beaucoup s'identifient avec la pièce. C'est la photo que tout le monde prend, mais avec le côté design graphique qui donne à la photo les couleurs et les lignes épaisses”.

Les images ont été publiées avec l'autorisation de l'artiste.

Grève des producteurs de café : la crise du café colombien

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Tous les liens renvoient à des sites en espagnol.

Un collectif de producteurs de café colombiens est en grève depuis le 25 février en raison de la baisse du prix d'achat du café. Ce problème a entraîné l'appauvrissement systématique des producteurs.

Le groupement subit une crise qui dure depuis plus d'un an. Selon un article publié par le journal colombien El Espectador  cette crise est “due au faible prix d'achat du café, à la réévaluation du peso colombien par rapport au dollar, ainsi qu'à la baisse des exportations, à l'augmentation du prix des engrais et des insecticides, et à une faible récolte en raison de fortes pluie et d'une épidémie de rouille [qui touche les grains de café].

Les producteurs de café se plaignent de ce que le gouvernement n'a pas donné toutes les garanties pour les protéger de la situation, et malgré  un accord signé entre le gouvernement et la Fédération Nationale des Producteurs de Café, de nombreux agriculteurs continuent de bloquer les routes du pays, prétextant qu'ils ne se sentent pas bien représentés par la Fédération.

Une quantité de photos ont circulé sur Facebook en soutien à la grève des producteurs de café, comme celle de la page de l’Université Publique de Colombie qui traite les agriculteurs en héros :

Los héroes en Colombia si existen.

“Oui, il y a des héros en Colombie!”. Photo partagée sur Facebook par l'Université Publique de Colombie.

La photo suivante, posté par L'information rebelle fait allusion à la récolte :

"Yo apoyo el paro cafetero"

“Je soutiens la grève des producteurs de café”. Photo partagée sur Facebook par l'Information Rebelle.

Weimar Ospina Muñoz a partagé une photo qui a fait le tour de tous les réseaux sociaux et qui dénonce l'agression des agriculteurs par les forces de police.

Cafetero herido en enfrentamientos con la policía.

Un producteur de café blessé par la police lors d'une confrontation. Photo partagée par Weimar Ospina Muñoz et d'autres abonnés de Facebook.

Weimar dit:

Un país donde la fuerza publica no tiene respeto por nadie. Acaso creen que lo que se sientan a almorzar lo producen la oligarquía o el gobierno???… No … lo producen sus víctimas el campesino que horror.

Un pays où les forces de l'ordre ne respectent personne. Croient-il que ce qu'ils ont dans leur assiette est produit par l'oligarchie ou le gouvernement ???… Non… c'est produit par les paysans, leurs victimes. Quelle horreur.

Comme Facebook, Twitter est devenu une plateforme où l'on s'exprime sur la grève des producteurs de café avec les  mots-clés #Parocafetero [la grève des producteurs de café], #Colombiadicecafeterostienenrazon [la Colombie dit que les producteurs de café ont raison] and #yoapoyoelparocafetero [je soutiens la grève des producteurs de café].

Derly Fraco (@franco_derly) fait référence au processus de paix engagé entre le gouvernement et les guerrilleros des FARC :

@franco_derly: Lastimosamente Tenemos Un Presidente Que Prefiere Hablar Con Asesinos, Que Con Campesinos..! #YoApoyoElParoCafetero

@franco_derly: Malheureusement nous avons un président qui préfère parler à des tueurs plutôt qu'à des paysans…! #YoApoyoElParoCafetero

Teto (@johnceta) est d'accord :

@johnceta: Los terroristas piden indultos y pensiones vitalicias! Nuestros campesinos sólo piden que les paguen lo que trabajan #yoapoyoelparocafetero

@johnceta: Les terroristes demandent le pardon et des pensions à vie ! Nos paysans ne demandent que la rémunération de leur travail  #yoapoyoelparocafetero

De son côté Nury Rivera (@Nury_Rivera) dit:

@Nury_Rivera: Si nosotros mismos no apoyamos las causas de justicia en nuestro país entonces quien

@Nury_Rivera: Si nous ne défendons pas la cause de la justice, qui le fera 

Et Leszly Kálli (@leszlykalli) partage une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, où un paysan nous explique la situation avec beaucoup d'émotion :

@leszlykalli: Inevitable el sabor amargo del café con el sufrimiento de nuestros campesinos caficultores

@leszlykalli: Le café a forcément un goût amer avec la souffrance de nos agriculteurs

 

A l'heure où nous publions ce billet, les producteurs de café ont annoncé qu'ils allaient entreprendre une marche sur la capitale Bogota, mardi 12 mars, si le gouvernement ne leur faisait aucune proposition d'ici là.

Pour les Sud-Coréens, la menace de la Corée du Nord contre l'armistice : demande d'aide alimentaire ?

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(Les liens associés sont en anglais, sauf mention contraire)

La Corée du Nord a menacé d’abroger l'armistice qui a mis fin à la guerre de Corée, faisant monter la tension déjà élevée en Asie de l'Est et laissant les Sud-Coréens confus face à la pression impudente de leur voisin du nord.

L'ultimatum de la Corée du Nord laisse pantois, alors que le pays vient de réaliser le mois dernier son troisième essai nucléaire [français]. Furieuse des sanctions mises en place par les Nations Unies, la Corée du Nord a déclaré le 5 mars 2013 que si les Etats-Unis et la Corée du Sud poursuivaient leurs exercices militaires annuels conjoints, cela conduirait à l'interruption du cessez-le-feu entre les deux Corées et et à la coupure du téléphone direct avec la Corée du Sud.

Bien que la paix dure depuis 60 ans, la Corée du Nord et du Sud sont techniquement en guerre depuis que la guerre de Corée [français] a pris fin par une trêve en 1953.

Les internautes sud-coréens ont rapidement analysé et interprété la menace. En majorité, ils estiment qu'il s'agit là de la manœuvre la plus agressive et la plus osée que la Corée du Nord ait mise en place pour obtenir plus d'aide alimentaire de la part de la Corée du Sud et dissuader les Etats-Unis de prendre des sanctions plus lourdes.

North Korean Soldier at DMZ

Soldat nord-coréen dans la zone démilitarisée (DMZ), domaine public

Initialement, la réaction en ligne de la Corée du Sud était quelque peu chaotique, remplie de tweets trop médiatiques d'organes d'information et de Sud-Coréens qui essaient de se rappeler qu'ils vivent techniquement à deux pas de la guerre [coréen].

@ubbbe: 일부 안보개념이 부족한 분들을 위해서 말씀 드립니다. ” 정전협정 폐지” 는 ” 휴전 상황 종료 ” 입니다. 북한이 이제 막바지로 버티나봐요.

@ubbbe: Je souligne ce fait pour quelques personnes qui n'ont aucune idée sur la question de la sécurité nationale. “Abroger l'armistice” signifie “terminer la trêve de guerre (que nous avions)”. Cela montre aussi que le régime nord-coréen est dans une impasse.

Le chaos s'est intensifié grâce aux communiqués trompeurs des média locaux sur Twitter qui ont conduit certains à croire que la Corée du Nord avait déjà déclaré la guerre [coréen]:

@iron_heel: 언론사 트윗의 속보에 낚이지 말자. 북한이 1953년 정전협정을 철회하겠다고 일제히 [속보] 트윗을 날렸다. 근데 북한이 내세운 전제조건은 쏙 뺏다. 한미 훈련을 실시하면….이라는 전제 조건을 말이다.

@iron_heel: Ne soyez pas induits en erreur par les tweets des média (coréens). Ils ont tweeté “La Corée du Nord a annoncé qu'elle abrogerait l'armistice de 1953″, en faisant omission de la précondition qu'elle a mentionnée. La Corée du Nord a déclaré (et ils le feront) “si nous poursuivons les manoeuvres conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud”.

Cependant, plusieurs utilisateurs de Twitter ont répondu au tweet ci-dessus [coréen] en déclarant que de tels communiqués sont probablement exacts même s'ils ont omis la précondition, car les exercices militaires annuels des Etats Unis avec la Corée du Sud sont rarement annulés sous la seule pression de la Corée du Nord. Une des réponses a été [coréen]:

@v542v:어이없어서 글남깁니다.언론사에서 이런 장난치겠습니까.그것도 찌라시도아니고 모든언론에서기사가 나오는데.[...] 미군이 주둔해있는이상 한미훈련은 계속할수밖에없을겁니다.

@v542v: J'écris ceci parce que (vos propos) sont trop absurdes. Pourquoi les média voudraient-ils induire en erreur d'une telle façon ? Presque tous les organes d'information sont allés dans ce sens, et pas seulement les tabloïds (discrédités). (…) Tant que l'armée américaine est en Corée du Sud, les manoeuvres militaires conjointes des Etats-Unis et la Corée du Sud continueront comme cela a été planifié.

Le fait que la Corée du Nord ait spécifié la date du 11 mars 2013 pour mettre fin à l'armistice a conduit de nombreuses personnes à interpréter la menace comme une stratégie nord-coréenne. Ci-dessous, quelques analyses postés par les internautes sur un fil de question-réponse [coréen] sur un site populaire de partage d'informations, Naver KIN (Knowledge-IN) :

Q (by user ID: shk****) : 방금어떤기사보니까 11일부터 폐지?라고 북한이 선포했다는데. 왜이리날짜를 자세하게알려주지[...] 진짜전쟁할꺼였으면 지금당장하지않았을까요? [...]저 날짜까지 식량좀달라는거아닐까요? A (by user ID: helicomoon): 일종에 남한 정부에게위협주고 미국에 대화하자고 신호를보내는방식입니다. 그 수단이 외교적인 것이 아니고 군사적 위협이란 것입니다 [...] 휴전협정 파기를 갖고 이미 수 십번 공갈친 전력이 있어 새로운 소재는아니지만 현정부와 대화창구가 절실하다는 것입니다

Question (par l'utilisateur: shk****): Il existe des articles de presse disant que la Corée du Nord a souhaité abroger l'armistice à partir du 11 mars. Cela m'a fait penser, pourquoi ont-ils spécifié une date précise ? S'ils pensaient sérieusement à la guerre, ils auraient pu commencer tout de suite. Je suis plus enclin à penser que la Corée du Nord nous dit en fait “Donnez-nous la nourriture avant cette date limite”.
Réponse : (par l'utilisateur: helicomoon) : C'est leur manière de dire qu'ils veulent discuter avec les Etats-Unis, tout en montrant leurs muscles au (nouveau) gouvernement sud-coréen. Ils communiquent dans le style militaire, au lieu de le faire de manière diplomatique. La stratégie de la Corée du Nord n'est pas tout à fait nouvelle et ils nous ont menti tellement de fois avec leur chantage, en disant qu'ils allaient mettre fin à l'armistice. Mais cela signifie aussi qu'ils ont réellement besoin d'un canal pour discuter avec le gouvernement actuel.

Et cet utilisateur de Tweeter a étayé cette affirmation en la reliant à un article publié en 1995 :

@warden_pn사실 이번에 북한에서 한 정전협정 파기 드립은 [링크연결]옛날에도 한번 있었던 일이다. 이번에도 초강수 한번 둔건데 그걸로 북한이 해주는대로 하자면 그건 북한에게 놀아나자는 꼴.

@warden_pn: En réalité, la manœuvre de la Corée du Nord consistant à nous menacer de mettre fin à l'armistice s'est déjà produite auparavant. [lien vers un article de 1995 où la Corée du Nord fait une menace similaire]. C'était juste le degré le plus élevé d'agression et d'audace. Et si nous (répondons à leur menace) en leur donnant tout ce qu'ils veulent, cela reviendrait à jouer exactement leur jeu.

Une majorité d'internautes a interprété de manière similaire le geste de la Corée du Nord, comme un accès de rage pour obtenir de la nourriture pour leur pays en famine. De nombreux usagers du site internet TodayHumor ont souligné [coréen] que la Corée du Nord ne s'est jamais réellement tenue à ses engagements dans l'armistice, au vu de ses nombreuses provocations militaires dans le passé. Et si elle pensait sérieusement à commencer une guerre, elles l'aurait déjà déclarée et lancé des missiles dès le départ.

D'autres utilisateurs de Twitter ont mentionné que les politiciens de la Corée du Sud essaieront de profiter de la peur collective suscitée par ces tensions militaires accrues, comme ils l'ont toujours fait :

@ex_armydoc: 아시는지 모르겠지만, 북한은 매년 한미 합동훈련, 그리고 호국훈련 때마다 비슷한 이야기를 반복하고 있습니다. 물론 이번 ‘정전협정 백지화’는 꽤 크긴 합니다만, 심심하면 ‘서울을 불바다로 만들겠다’고 하는 애들이고, 또 매번 정부는 이를 이용하죠.

@ex_armydoc: Pour certains d'entre vous qui ne le savent pas : la Corée du Nord a appliqué la même stratégie presque tous les ans pendant les exercices militaires conjointe des Etats-Unis et de la Corée du Sud et pendant l'exercice militaire annuel nommé “Sauvegarder la Nation”. Cela ne signifie pas que cette “annulation de l'armistice” est un grand événement. Mais n'oubliez pas que la Corée du Nord a constamment répété qu'elle “réduirait la Corée du Sud en cendres” et notre gouvernement a toujours utilisé cela à son avantage politique.
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