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Brésil: Lancement d'un nouveau parti mené par Marina Silva

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Le mouvement mené depuis deux ans par l'ex-ministre de l'environnement Marina Silva, a été porté sur les fonds baptismaux à Brasilia le 16 février, sous le nom de Réseau de la Durabilité.

Quelques 1700 personnes, parmi lesquelles des militants, des fondateurs, et des idéologues, étaient présentes au lancement de ce Réseau qui souhaite être rapidement reconnu comme un véritable parti politique – même si l'idée est justement de ne pas être un parti politique conventionnel. Basé sur l'utilisation d'internet comme outil fondamental d'action politique et centré sur la question de la durabilité, l'objectif du Réseau est de rassembler, avant septembre 2013, les 500 000 signatures nécessaires à sa reconnaissance en tant que parti.

Brasília - A ex-senadora Marina Silva fala no lançamento de seu novo partido. Foto José Cruz/Agencia Brasil (CC BY 3.0)

Brasília – L'ex-sénatrice au lancement de son nouveau parti. Photo de José Cruz/Agencia Brasil (CC BY 3.0)

Ce mouvement s'est formé sur internet, dans la continuité de la campagne présidentielle de Marina Silva sur les réseaux sociaux en 2010. Aux élections qui ont suivi, elle a obtenu presque 20 millions de voix, sous la bannière du Parti des Verts (PV), ce qui lui a assuré la troisième place et a entraîné un second tour auquel le Parti des Travailleurs (PT) ne s'attendait pas, pensant remporter ce scrutin haut la main dès le premier tour, avec la victoire de Dilma Roussef.

La candidature de Marina Silva à la présidence de la République aux élections de 2014 dépend donc de la capacité de ce Réseau à exister en tant que nouveau parti avant octobre 2013, ce qui dépend non seulement des signatures recueillies, mais aussi de la publication de statuts [en portugais, comme les liens suivants] et de leur approbation par la justice électorale. Le Manifeste Politique qui tient sur cinq pages a été divulgué à l'occasion du lancement du Réseau de la Durabilité, et il est l’œuvre des idéologues et fondateurs, Heloísa Helena, João Paulo Capobianco et Walter Feldman.

Captura de ecrã do website http://brasilemrede.com.br/

Capture d'écran du site web BrasilEmRede.com.br

“Ni majorité, ni opposition”

Sur Internet, les commentaires qui ont fait suite à la nouvelle, dans leur ensemble peu favorables à l'initiative, critiquent le fait que le mouvement de Marina Silva se déclare “ni dans la majorité ni dans l'opposition”. Ce commentaire de Carlos Afonso Quintela da Silva est emblématique de cette position:

[A Rede de Sustentabilidade] Irá “pescar” aqui e ali afiliados nas outras legendas. Certamente os insatisfeitos. Ou seja mais uma legenda para reunir os oportunistas e deserdados pelos seus ex-correligionários. Vai ser a cara de tantos outros já existentes.

[Le Réseau de la Durabilité] Va partir “à la pêche” aux voix de militants d'autres partis. Certainement des insatisfaits. C'est donc un parti de plus qui réunira les opportunistes et ceux qui ne sont plus en odeur de sainteté dans leur propre parti. Copie conforme d'autres partis existants.

On peut cependant percevoir, que suite à l'émission Roda Viva du 18 février, dans laquelle Marina Silva a saisi l'opportunité d'éclaircir un certain nombre de points concernant le mouvement, et en particulier, celui de n'être “ni majorité, ni opposition”, les commentaires sur internet sont devenus plus équilibrés.

Roberto de Santana Conceição se fait l'écho de l'opinion d'une bonne partie des téléspectateurs qui ont vu l'interview et ont été impressionnés :

[...] Marina parabéns pela entrevista, já estava decepcionado de ser Brasileiro, de ser gente, acredite, sei do poder das palavras tão usadas pelos grandes líderes políticos e religiosos, mas senti que poso [sic] voltar a votar, espero não me decepcionar.

Mas não se esqueça, vivemos num Pais que a corrupção viro [sic] tradição e a batalha será árdua.

Marina, félicitations pour l'interview, las d'être Brésilien, d'être une personne, croyez-le, je connais le pouvoir des mots tellement rabâchés par les grands leaders politiques et religieux,  j'ai senti que je pouvais recommencer à voter, j'espère ne pas être déçu.

Mais ne l'oubliez pas, nous vivons dans un pays où la corruption est devenue une tradition et la bataille sera dure.

Adoptant un point de vue opposé à celui de la fondation du parti de Marina Silva, Amaro Doce fait part de l'observation suivante sur le Blog des Amis du Président Lula:

Nada decepciona mais nesse partido da Marina Silva do que a negação da luta política dos mais fracos e da pregação ao conformismo submisso aos mais fortes.

Rien ne déçoit davantage, dans ce parti de Marina Silva, que la négation de la lutte politique des plus faibles et le culte du conformisme soumis aux plus puissants.

Il fait ensuite mention du soutien déclaré par Maria Alice Setúbal, héritière et actionnaire de [la banque] Itaú et de Guilherme Leal (candidat à la vice-présidence sous la bannière de Marina en 2010 et propriétaire président de Natura) au mouvement Réseau de la Durabilité:

É a “utopia sonhática” do Itaú, da Globo, do bilionário neoliberal dono da Natura. É a sustentabilidade reacionária e conservadora. Os bilionários mandam, eles são os “sábios” conselheiros, orientadores e ideólogos de um hipotético governo, cuja REDE Marina se encarregaria de manter conectados os brasileiros, obedientes à ordem dominadora moldada por eles. Todos conformados, igual aos dominados no filme Matrix. Semelhante aos primeiros 502 anos da história do Brasil.

C'est “l'utopie chimérique” de l'Itaú, de Globo, du milliardaire néolibéral propriétaire de Natura. C'est la durabilité réactionnaire et conservatrice. Les milliardaires dirigent, ils sont les “sages” conseillers, guides et idéologues d'un gouvernement hypothétique, dont le RÉSEAU Marina aurait la charge de relayer le discours auprès des Brésiliens, obéissants à l'ordre dominateur par eux créé. Tous conformes, tels les dominés du film Matrix. Semblable aux 502 premières années de l'histoire du Brésil.

Suivant le même raisonnement, de renoncement à la lutte politique et aux idéaux socialistes, le commentaire de Sonia Maria de Gouveia en devient significatif :

O escritor Homero temia as imperfeições da palavra escrita, devemos, então, ter em mente o quão problemáticos são os textos escritos quando analisamos as ideias da ex-senadora e evangélica, de um lado ela tem um forte pé da nas ideais socialistas e favor dos pobres, de outro precisa cativar os jovens e pessoas sem ideologia comuns em nossa época, logo repudia sua formação socialista [em] prol do projeto pessoal de poder. A derrocada do socialismo apenas causou sofrimento ao mundo, no qual vemos a teoria da prosperidade obliterar qualquer preocupação social mais profunda.

Homère redoutait les imperfections de la parole écrite, nous devons, quant à nous, garder en tête combien peuvent être problématiques les textes écrits lorsque l'on analyse les idées de l'ex-sénatrice évangélique, d'un côté elle a un pied dans les idéaux socialistes, en faveur des pauvres, de l'autre elle a besoin d'attirer les jeunes et les personnes sans idéologies, communes à notre époque, alors elle sert son projet personnel d'accession au pouvoir, au détriment de sa formation socialiste. La chute du socialisme n'a apporté que de la souffrance à ce monde, dans lequel on peut voir la théorie de la prospérité prendre le pas sur toutes préoccupations sociales plus profondes.

Dans ces circonstances, Reinaldo Azevedo sur son blog édité par la revue Veja commente:

Neste [16 de fevereiro de 2013], [Marina Silva] reuniu os “marineiros” para dar largada à criação da legenda que não é nem oposição nem situação, mas “posição”; que não é nem pragmático nem utópico, mas “sonhático”… Estava no melhor da sua forma, e isso quer dizer, então, que ninguém entendeu quase nada do que ela disse, mas todos acharam genial

Aujourd'hui [le 16 février 2013], [Marina Silva] a réuni les “mariniers” pour lancer la création du parti qui n'est ni dans l'opposition ni dans la majorité, mais dans la “position”; qui n'est ni pragmatique ni utopique, mais “chimérique”… Elle était au meilleur de sa forme, et cela veut donc dire que personne n'a rien compris à ce qu'elle a dit, mais tout le monde l'a trouvée géniale

Parmi les phrases qui émaillaient le discours de Marina lors du lancement du Réseau, le blogueur relève la suivante:

  Estamos vivendo uma crise civilizatória e não temos o repertório necessário para enfrentá-la.

Nous sommes en train de vivre une crise de civilisation et nous ne disposons pas du répertoire nécessaire pour l'affronter.

Pour, ensuite, formuler une critique de son “caractère évidemment réactionnaire”:

Quando alguém diz que “vivemos uma crise e não temos repertório”, afirma, de modo oblíquo, que, nas crises passadas, o tal repertório existia. O que parece “progressista” no discurso de Marina é, no fim das contas, regressista. Ela tem saudade de um passado que nunca houve.

Lorsque quelqu'un dit que “nous traversons une crise et que nous ne disposons pas du répertoire”, il affirme, de manière détournée, que, lors des crises passées, le dit répertoire existait. Ce qui semble “progressiste” dans le discours de Marina, est en fin de compte, régressiste. Elle a la nostalgie d'un passé qui n'a jamais existé.

Registro Partido Rede, Cartório Venâncio 2000, Brasília DF. Foto de Luiz Alves no Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Enregistrement du Parti Réseau,  Étude de notaire Venâncio 2000, Brasília DF. Photo de Luiz Alves sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

D'un autre côté, adoptant une posture plus favorable à la constitution d'un nouveau parti, le blogueur Paulinho affirme:

[A]o contrario de muita gente, que acha um exagero 30 partidos políticos no Brasil, creio que deveria ter pelo menos o triplo, uma vez que nosso país hoje, passa de 200 milhões de habitantes, sendo que 80% deles, são eleitores, portanto não acredito que 30 partidos políticos, representam suficientemente todas as correntes de pensamento no país.

A l'inverse de beaucoup de gens qui trouvent exagéré le nombre de 30 partis politiques au Brésil, je crois qu'il devrait y en avoir le triple, puisque notre pays, aujourd'hui, dépasse les 200 millions d'habitants, dont 80 % sont électeurs, je ne crois donc pas que 30 partis politiques puissent représenter correctement tous les courants de pensées.

Il importe alors de rester attentifs à la suite des informations concernant la possible consolidation de ce Réseau en Parti – même si l'intention est de ne pas perdre ses caractéristiques de réseau. Y-a-t-il une chance pour que cela devienne un jalon dans la progression de la politique partisane brésilienne ?


La Constitution hongroise “n'est pas un jouet”

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Selon une publication [hongrois] sur la page Facebook “La Constitution n'est pas un jouet,”  une centaine de manifestants ont occupé le siège du parti au pouvoir en Hongrie ; un groupe pro-gouvernement est également entré en scène. Les protestataires ont clamé leur opposition au nouvel amendement prévu à la Constitution hongroise, adoptée en 2011 après l'obtention par le parti Fidesz des deux tiers des votes en 2010, et qui est depuis au centre des débats à l'intérieur et à l'extérieur du pays. La dernière en date des critiques de cet amendement par le professeur de Princeton, Kim Lane Scheppele a été publiée ici [en anglais].

Au Cambodge, la première femme élue au parlement est aussi une pionnière des réseaux sociaux

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[Tous les liens sont en anglais]. Dans la foulée de la journée internationale de la femme, nous vous invitons à découvrir Mu Sochua, la première femme à jamais avoir été élue au parlement cambodgien, et une des rares personnalités politiques au Cambodge à utiliser activement les médias sociaux.

Sochua souhaiterait faire des questions de la femme une priorité dans l'élaboration des lois et est connue pour son opposition au gouvernement du premier ministre Hun Sen.

Elle est d'ailleurs actuellement sous la menace de poursuites judiciaires menées par le gouvernement pour ses déclarations faites en 2009 dans lesquelles elle explique qu'elle portera plainte contre le premier ministre pour avoir ouvertement tenu des propos désobligeants et menaçants contre elle lors d'un discours prononcé au cours d'une visite dans la province de Kamptot, dans le sud ouest du Cambodge. Toujours est-il que la cour a rejeté la plainte de Sochua alors qu'elle acceptait celle qu'avait déposée son adversaire. Elle pourrait encourir une peine de prison si la Cour suprême décidait de maintenir sa condamnation pour diffamation à l'égard du premier ministre.

Mu Sochua à la rencontre de femmes lors d'une réunion dans une zone provinciale du Cambodge. Photographie provenant de la page Facebook de Sochua Mu.

Mu Sochua à la rencontre de femmes lors d'une réunion dans une zone provinciale du Cambodge. Photographie provenant de la page Facebook de Sochua Mu.

Malgré cette affaire, elle continue de vouloir atteindre ses objectifs politiques et le nombre croissant de « citoyens du net » ainsi que la montée des médias sociaux, qui, selon elle, permettent d'apporter de nouvelles idées et des points de vue différents en politique, la rendent optimiste. C'est au cours d'une interview faite par mail que Sochua nous fait part de sa vision de la politique et des médias sociaux.

1. Pour quelles raisons êtes-vous entrée en politique ?

Après avoir entendu madame Hilary Clinton quand elle était encore première dame parler des « droits de la femme au même titre que les droits de l'homme » et du pouvoir dont les femmes ont besoin pour mettre en place de véritables changements et avoir un statut plus important ; les femmes doivent prendre le pouvoir et se politiser. C'était lors de la 4ème conférence des femmes. Quand je suis rentrée de Beijing, je me suis vue proposer une place de conseillère auprès du premier ministre. J'ai alors rejoint un parti politique et suis toujours restée politiquement active depuis.

2. Quand avez-vous commencé à tenir un blog ? Comment gérez-vous votre emploi du temps ?

Voilà deux ans maintenant que j'ai une page Facebook et mon propre blog. Twitter est venu plus tard. Je consacre en moyenne deux heures quotidiennes aux réseaux sociaux, presque chaque jour de la semaine dans la mesure où je considère qu'il est important de communiquer directement avec ses fans et ses amis. Je trouve que c'est également une façon responsable de communiquer, puisque selon moi, la politique est une question personnelle. Généralement, je fais des recherches sur les problèmes que je mentionne. J'utilise même parfois mes propres photographies.

3. Vous êtes la seule personnalité politique à tenir un blog au Cambodge. Qu'est ce qui vous a poussé à le faire ?

Cela vient de mon intérêt pour les moyens de communication, la lecture, l'écriture et l'envie d'apprendre et de m'informer. Et, bien évidemment, de mon envie de gagner des voix électorales, et de promouvoir et soutenir mon parti politique.

4. L'utilisation des médias sociaux se développe au Cambodge. Dans quelle mesure contribuent-ils à votre travail dans le monde politique ?

Le public concerné est jeune, ce qui est très important ; les jeunes peuvent apporter une vision nouvelle de la politique et du développement. J'ai de bon retour et de nombreuses réponses de la part de la jeunesse, et particulièrement de la jeunesse locale. C'est très gratifiant et très encourageant. Je pense qu'il s'agit là d'un procédé démocratique, ouvert, loin de toute peur ou tentatives d'intimidation. Mais je reçois également des messages haineux, parfois très violents, avec de fausses accusations ; ceci étant dit, toute personnalité publique doit s'attendre à ce genre de choses.

5. Comment les médias sociaux peuvent-ils influencer le monde de la politique au Cambodge ?

Le phénomène devient de plus en plus important chaque jour. J'espère trouver de plus en plus d'amies et fans féminins. Je suis une femme politique connue, et le fait que des amis ou des fans communiquent avec moi est un signe que la politique change. Les médias sociaux apportent de nouvelles idées, des nouveaux points de vue, comme sur la question du développement. Plus d'idées, plus d'opinions, plus de différence apporte de la diversité et nous poussera à être plus tolérant. Quoi de mieux pour le Cambodge ?

6. Où vous voyez-vous dans cinq ans?

Toujours dans la politique et j'espère plus sage encore.

Le projet Portugal Contemporain établit des liens avec São Tomé-et-Principe

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Foto partilhada no álbum "Portugal Contemporâneo Com São Tomé e Príncipe" da página de Facebook da Pantalassa (usada com Permissão).

Photo partagée sur l'album photo “Portugal Contemporain avec Sao Tomé-et-Principe”  de la page Facebook de Pantalassa (sous licence).

Jusqu'au 1er mars 2013, la Pantalassa une association culturelle dediée à la lusophonie, a organisé un programme multidisciplinaire de résidence artistique dans les “îles merveilleuses” de São Tomé-et-Principe, conjointement avec l'organisation communautaire CACAU. Le partage mutuel d’expériences et affections a été présenté dans un album photo qui a été  mis à jour quotidiennement, tout au long du projet. [tous les liens en portugais]

 

Hommage zimbabwéen au Président Hugo Chavez

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Le blogueur zimbabwéen Takura Zhangazha rend hommage à l'ancien Président vénézuélien Hugo Chavez: “Dans le deuil du Président Chavez au Zimbabwe et en Afrique, il est essentiel que nous nous le rappelions pour son leadership moral exemplaire de niveau mondial et sa politique au service de son peuple.”

Droit à l'oubli : L'Espagne et Google devant la Cour Européenne de Justice

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Un professeur à l'amende pour avoir uriné en public quand il était adolescent. Un fonctionnaire que ses informations en ligne  transforment en cible pour ETA [l'organisation terrorise basque]. Un homme d'affaires dont les biens ont été saisis à cause d'une dette de sécurité sociale. Railleries d'étudiants, risque d'attentat, rejet bancaire. Des individus qui ont fait tout ce qu'ils ont pu pour prendre un nouveau départ, doivent pourtant traîner pendant des années les conséquences de leur apparition dans le Bulletin Officiel de l'Etat après leur condamnation.

Tribunal de Justicia de la Unión Europea en Luxemburgo. Foto de la web del Parlamento Europeo, utilizada con permiso.

La Cour européenne de Justice à Luxembourg. Source photo : site internet du Parlement européen, avec autorisationn.

Il y a plus d'un an, l'Agence de Protection des Données espagnole (AEPD en espagnol) a exigé de Google qu'il élimine de ses résultats de recherche les informations personnelles pour se conformer à une loi espagnole visant à protéger la vie privée et les données personnelles [pdf]. Google a contesté l'injonction de l'AEPD devant l'Audience Nationale espagnole (AN). Mais dans un but de conformité aux normes générales de protection de la vie privée, l'AN a déféré à la Cour Européenne de Justice (CEJ), à Luxembourg, en février 2011, différentes demandes d'interprétation de cette norme européenne. Le 26 février, l'affaire est passée devant la CEJ, qui émettra un avis non contraignant le 25 juin prochain.

L'affaire, qui coïncide avec le débat en cours au Parlement Européen sur un projet de directive qui adapterait la législation à l'ère numérique et donnerait une existence juridique au droit à l'oubli pour les citoyens de l'Union Européenne, remet au premier plan la question de la liberté d'expression et le droit à la vie privée et au contrôle de l'information personnelle. Comme le note Sevach [en espagnol] dans son blog Contencioso.es [en espagnol] :

Google crece y crece como una inmensa bola de datos que mezcla información valiosa como penosa y se ha convertido en la ventana que, más allá de la legítima pesquisa para formarse, investigar o divertirse, permite regodearse en la intimidad de personas accediendo a anécdotas, incidentes de su pasado, que ya no tienen interés o que fueron desmentidos o privados de efecto.

Google continue à croître comme un immense paquet de renseignements qui mêle l'information précieuse et pitoyable et s'est transformé en fenêtre qui, au-delà de la requête légitime pour se former, enquêter ou se divertir, permet de se délecter de l'intimité d'autrui en accédant à des anecdotes, des incidents de son passé qui sont sans intérêt ou ont été démentis ou sans conséquence.

Ruth Benito résume les éléments de ce processus sur son blog Con la venia, señorías [en espagnol] :

Los boletines oficiales en papel, (…), no tenían la repercusión que actualmente tiene un boletín oficial electrónico. Lo que se publicaba en un boletín oficial en papel o en un periódico en papel, dejaba pronto de ser fácilmente accesible. (…) Ahora lo que se publica en un boletín electrónico o en un periódico digital queda de forma permanente e indefinida en Internet, a nuestra disposición en breves segundos cómodamente desde el sofá de nuestra casa. Internet se ha convertido así en una extensión de nuestra memoria.

Les bulletins officiels en version papier n'ont pas les mêmes répercussions qu'un bulletin officiel électronique. Ce qui a été publié sur un bulletin officiel ou un journal papier cesse vite d'être facilement accessible. (…) Mais maintenant ce qui se publie dans un bulletin ou un journal électronique demeure de façon permanente et indéfinie sur internet, à notre disposition en quelques secondes et confortablement depuis notre canapé. Internet s'est transformé en une extension de notre mémoire.

Dans l'article Qu'est-ce que le droit à l'oubli ? [en espagnol] sur Quo.es, Iñaki de la Torre Calvo explique la position de Google :

Google, por su lado, dice (muy resumidamente) que ellos simplemente se limitan a mostrar al usuario dónde encontrar información sobre la persona requerida, pero que no son responsables de los datos que haya colgados en esa web; y que si quieren que esos detalles personales desaparezcan, que se lo digan al propietario/editor de esa página para que los “descuelgue”.

[Google] repone que omitir los resultados de cualquier cosa sin discriminación es una lesión al derecho a la información de cada ciudadano. El problema quizá no es tanto que el robot encuentre esa web con una sentencia o una foto desagradable, sino en qué puesto coloca ese resultado.

Google, pour sa part, dit (de façon très résumée) qu'ils se limitent simplement à montrer à l'usager où il peut trouver l'information sur la personne recherchée, mais qu’ils ne sont pas responsables des données qui peuvent être trouvées sur ce site ; et que si les individus veulent que ces détails personnels disparaissent, qu'ils le disent au propriétaire/rédacteur de cette page pour se faire “décrocher”.

[Google] répond qu'omettre les résultats de quoi que ce soit sans discrimination est une atteinte au droit à l'information de chaque citoyen. Le problème n'est pas tant que le robot trouve ce site avec une phrase ou une photo déplaisante, mais l'ordre dans lequel il classe ce résultat.

Eurobaromètre sur Vie privée et Internet. Image du site web du Parlement Européen, utilisée avec permission.

Eurobaromètre sur Vie privée et Internet. Image du site web du Parlement Européen, utilisée avec permission.

Les internautes sont divisés sur la question. Zadig note dans un article d'El País [en espagnol] :

El que tenga más que ocultar seguro que resulta más interesado en la regulación de Internet que el otro que tenga una vida, vamos, más transparente. Así que mejor que se sepa todo, porque de mentiras ya estamos por las narices, y ocultar la Verdad es alabar a la Mentira.

Celui qui a plus à cacher sera évidemment plus intéressé à la régulation d'Internet que celui qui a une vie, disons, plus transparente. Mieux vaut tout savoir car on en a ras le bol des mensonges. Occulter la vérité c'est faire l'éloge du mensonge.

Tandis que CeciliaHadadBeltramo et José Luis Calzada tweetent :

@CeciliaHadad: es importante el derecho al olvido para los usuarios porque las personas se reciclan y tendrían que poder hacerlo en la red.

Le droit à l'oubli est important parce que les gens se recyclent et ils devraient pouvoir le faire sur le net aussi.

‏@jlcalzada: En esto del “derechoalolvido” Google hace lo que le sale de los algoritmos

Dans ce “droit à l'oubli” Google fait ce qui lui ressemble de ses algorithmes.

Rafael Díaz Arias dit dans son article sur periodismoglobal.com [en espagnol] :

Y es que -parece obvio recordarlo- ningún derecho es absoluto. Todos están interrelacionados y todos tienen que estar al servicio de los otros, pero en caso de conflicto tiene que predominar el que sea más esencial e irrenunciable para la dignidad personal.

(…) En Europa se da más peso a los derechos de la personalidad que en Estados Unidos, pero también allí la jurisprudencia (constitucional) del Tribunal Supremo considera la privacidad como un derecho irrenunciable.

Le fait est – ça paraît évident à dire- qu'aucun droit n'est absolu. Tous sont liés et tous doivent être au service les uns des autres, mais en cas de conflit devra prédominer celui qui sera le plus essentiel et inaliénable pour la dignité personnelle.

(…) En Europe on donne plus de poids aux droits de l'individu qu'aux Etats-Unis, mais là-bas aussi la jurisprudence (constitutionnelle) de la Cour Suprême considère la vie privée comme un droit inaliénable.

Peter Fleischer, le Conseiller international de Google à la vie privée, défend la liberté d'expression sur son blog :

Peter Fleischer hablando en Euroforum. Foto de su blog «Privacy...?»

Peter Fleischer parle à Euroforum. Photo de son blog “Privacy…?”

De plus en plus, la vie privée est utilisée pour justifier la censure. Dans un sens, la vie privée repose sur le maintien de certaines choses privées, autrement dit, cachées, restreintes, ou supprimées. (…) La vie privée est le nouveau noir dans les modes de la censure. Il fut un temps où les gens invoquaient la calomnie ou la diffamation pour justifier la censure sur ce qui entachait leur réputation. Mais invoquer la calomnie ou la diffamation suppose que ce qui est dit est faux. La vie privée est beaucoup plus élastique, car les revendications sur la vie privée peuvent être faites sur des paroles vraies.

La décision définitive de la CEJ, qui liera les 27 Etats membres de l'UE, sera rendue dans les neuf à douze mois qui viennent. D'autres pays de l'UE, comme l'Autriche, la Grèce, l'Italie et la Pologne sont aussi engagés dans des procédures analogues.

Carte participative des licenciements dans les médias en Grèce

Sur Global Voices, la moitié des auteurs sont des femmes


Les Argentins analysent l'héritage politique d'Hugo Chavez

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Article d'origine publié en espagnol le 7 mars – Tous les liens mènent à des pages en anglais sauf mention contraire

Dès l'annonce du décès [anglais] du président vénézuelien Hugo Chavez, la présidente argentine Cristina Fernandez de Kirchner a décrété trois jours de deuil national dans le pays, alors que les blogueurs argentins analysent la gestion politique du leader vénézuélien.

Gerardo Fernández du blog Tirando al Medio (Visons le centre) analyse dans son billet “Chávez, la democracia y el sentido de las palabras” (Chavez, la démocratie et le poids des mots), les forces politiques du siècle passé et les bases d'une nouvelle ère politique.

Pendant presque tout le XXe siècle, les  droites du continent se sont servi des forces armées pour renverser des gouvernements démocratiquement élus parce que, selon elles, ils s'étaient écartés du “droit chemin”. En conséquence les coups d'Etat militaires étaient perpétrés dans le but “bien intentionné” de générer les conditions d'une démocratie meilleure.

Le problème est que ce mécanisme a été très efficace pour interrompre constamment le processus démocratique en Amérique latine. Jusqu'à ce que le nouveau siècle voie l'implosion du néolibéralisme et ses conséquences sont apparues à la vue de tous. Alors l'arrivée d'Hugo Chavez a été un tournant définitif pour commencer à créer les bases d'une nouvelle ère politique.

Dans le même ordre d'idées, Marcelo Fernandez du blog Des nouvelles du Sud, fait “Un rappel dont nous devrions prendre conscience.

Cristina Fernández de Kircher con Hugo Chávez, 1 de diciembre 2011. Imagen compartida por el usuario de Flickr chavezcandanga bajo licencia Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Christina Fernández de Kirchner avec Hugo Chávez, le premier décembre 2011. Image partagée par l'utilisateur de Flickr chavezcandanga sous licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Hugo Chávez Frías est passé à l'histoire comme le leader latino-américain qui a repris les drapeaux délaissés après les assauts furibonds lancés par le néolibéralisme contre notre continent. Déjà depuis 1992 mais surtout depuis 1998 en tant que président, Hugo Chavez a commencé à réhabiliter les notions de grande patrie, de socialisme, d'intégration latino-américaine, d'Etat fort, de redistribution des richesses, et caetera.

De son côté, le blogueur “Polémiques de Saint Telmo” (San Telmo est le plus vieux quartier du centre de Buenos Aires) écrit un poème intitulé : ”El Perón Tropical” (Le Perón tropical) dans lequel il rappelle la phrase qui s'inscrivit sous forme de graffitis dès que fut connu la nouvelle du passage à l'immortalité de Eva Duarte de Perón: ”¡Viva el cáncer!

Las élites descorchan caros espumantes
Los sobrios mercados estallan en clímax
Se excitan los poderosos en sus sueños húmedos de poder
En mansiones del Doral preparan, embriagados,
La pintura de brea con la que reescribirán
Por enésima vez su lacónico “Viva el Cancer”
Les élites affichent des visages écumants,
Les plus sobres marchés éclatent en paroxysmes,
Les puissants s'agitent en rêves de pouvoir,
Dans les demeures du Doral on prépare dans l'ivresse
La peinture au goudron pour réécrire
Pour la énième fois le laconique: ” Viva el cancer

En réalité tous les blogueurs argentins ne considèrent pas la politique économique du gouvernement d'Hugo Chavez comme un legs politique positif. Esteban Tabasco écrit sur le blog Argentina Abierta :

Que personne ne s'y trompe : Chavez n'a pas éradiqué la pauvreté du Venezuela, il a éradiqué la richesse. Un pays ne peut se vanter d'éliminer la faim qu'en donnant à chacun un véritable travail, et non en distribuant de sacs de nourriture comme l'a fait Chavez. 

D'autres Argentins comme le footballeur Diego Armando Maradona(@DiegoAMaradona) ont utilisé les réseaux sociaux pour lancer un ” hasta siempre” (Adieu) au président vénézuélien.

@DiegoAMaradona: Adieu commandante @chavezcandanga, tu vas nous manquer éternellement #ChavezVive

Image de Cristina Fernández de Kirchner et Hugo Chávez par Bernardo Londoy, sous licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Chili : Les défis de l'apprentissage d'une langue étrangère

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Sur son blog Bearshapedsphere, Eileen parle de l'apprentissage des langues et de comment les locuteurs natifs peuvent parfois être insultants ou “diminuent la valeur d'une bonne performance en minimisant les efforts fournis dans [l'apprentissage de leur langue]“.

Cela fait presque neuf ans que je vis [au Chili]. Et en effet, je parle bien l’[espagnol] (même si j'ai, et je garderai toujours, un accent). Mais pensez à ces personnes qui sont ici depuis un moment et qui (de leur propre aveu) ne parlent pas super bien ? On leur fait remarquer qu'ils ne font pas assez d'efforts. Mais moi, si je parle bien, c'est parce que soi-disant je “vis ici depuis longtemps”.

Journée mondiale 2013 contre la cyber-censure

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Le 12 mars est la journée mondiale contre la cyber-censure. L’organisation non gouvernementale internationale Reporters sans frontières a créé la première journée mondiale contre la cyber-censure en 2008, appelant les activistes, les différents mouvements et organisations du monde entier à participer en rappelant à leur membres l’importance de la libre expression sur Internet.

Image by RSF, published with permission for reuse.

Image de RSF, avec autorisation de publication

Internet et les réseaux sociaux ont été les outils importants des manifestations, des campagnes et de la diffusion de l’information, ainsi que les porte-drapeaux des droits de l'homme et des valeurs démocratiques. L’objectif de cette journée est de défendre les droits de l'Homme sur Internet, de promouvoir l’accès à Internet pour tous et de dénoncer les ennemis d’un Internet libre et ouvert – notamment les gouvernements qui deviennent de plus en plus stricts sur l’usage d’Internet que font leurs citoyens.

Reporters sans frontières a marqué cette journée en publiant son rapport annuel “les Ennemis d’Internet” à 12:01 heure de Paris. Cette année, le rapport s’intéresse à la surveillance sur Internet et détaille non seulement les actions des gouvernements menant une politique répressive sur les activités en ligne, mais examine aussi le rôle des entreprises dans ce secteur.

L’Association pour la liberté de pensée et d’expression, en Egypte, a posté la vidéo suivante [en arabe], appelant les activistes et les bloggeurs à publier, tweeter et à diffuser l’information sur cette journée :

D’autres groupes participent activement à cette journée. Merci de poster vos commentaires ici ou d’envoyer vos tweets à @Advox pour informer la communauté de comment vous avez marqué la Journée mondiale contre la cyber-censure.

Russie : Comment Twitter peut mettre fin à votre campagne électorale

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Récemment, un juge de Krasnodar a interdit [russe, ru] à un politicien de briguer un poste de conseiller municipal, après avoir estimé que ses tracts électoraux enfreignaient les droits d'auteur de trois célèbres réseaux sociaux en ligne : Twitter, Facebook, et Vkontakte. Quelle est la nature exacte du délit commis par cet homme ? Il a fait publier dans un journal une annonce publicitaire en noir et blanc sur laquelle apparaissaient les logos des trois sites web, et indiquait que les électeurs pouvaient obtenir en ligne plus d'informations sur sa campagne. (Il a également été reconnu coupable d’avoir appâté les électeurs avec des promesses implicites d'aide juridique gratuite.)

Le “coupable”, un certain Gennady Ufimtsev, est membre du parti de l'opposition Russie juste, et il se trouve dans la même situation qu’Anatoly Ovechko, un membre du Parti communiste également en lice pour un siège au conseil municipal et dont la candidature a elle aussi été invalidée par le juge Viacheslav Riadnev du tribunal Leninskii Raion [ru] à Krasnodar. (Ovechko aurait enfreint les lois sur le financement électoral en dépassant de mille dollars [ru], somme “exorbitante”, le plafond autorisé. )

Picture of Ufimtsev's controversial campaign ad. Screen capture from YouTube. 4 March 2013.

L'annonce publicitaire controversée d'Ufimtsev. Capture d'écran de Youtube. 4 mars 2013.

Même si cela semble difficile à croire, l'annonce publiée par Ufimtsev pourrait bel et bien enfreindre les consignes strictes de Twitter quant à sa politique d'affichage de la marque. Twitter met à disposition son nom de marque officiel en quatre combinaisons de couleurs différentes (il s'agit aujourd'hui du troisième logo officiel de l'entreprise, adopté en juin 2012, sur lequel figure uniquement la silhouette minimaliste d'un oiseau stylisé). Dans ses tracts de campagne, Ufimtsev a utilisé le logo provenant du deuxième logo de la marque, ce qui est techniquement interdit par les consignes actuelles de Twitter.

C’est au juge Riadnev qu’Ufimtsev doit adresser ses remerciements pour sa condamnation et son éviction de la campagne électorale municipale. Toutefois, il souhaiterait sans doute également témoigner sa reconnaissance envers le candidat Rinat Galliamov, son rival et membre du nouveau parti Villes de Russie (organe proche du gouvernement, probablement destiné [ru] à saboter la solidarité du vote de l'opposition). Galliamov est l'homme qui a porté l'affaire devant les tribunaux. Et la “liste de ses ennemis” ne s'arrête pas là ! Dans un article posté le 6 mars [ru] sur la plate-forme LiveJournal, Ufimtsev a mentionné en particulier Maxim Burlachko, un candidat du parti Russie unie briguant la mairie, qui se trouve être le fils du président de la commission électorale du district de Krasnodarskii.

Si le juge Riadnev cherchait en effet à débarrasser le conseil électoral de Krasdonar des candidats gênants de l'opposition, il semble s'y être pris un jour trop tôt. En effet, les jugements prononcés à l'encontre d’Ufimtsev et d’Ovechko ne prendront effet que le 11 mars, c'est-à-dire un jour après l'élection municipale [ru]. (Il semblerait que les conspirateurs aient oublié de tenir du compte du fait que le 8 mars était férié en raison de la Journée internationale de la femme.) En d'autres termes, les deux candidats sont actuellement en mesure de participer à l'élection ce weekend. Toutefois, si l'un d'entre eux venait à remporter un siège, les résultats de l'élection seraient annulés dès que la décision de Riadnev prendrait effet le lundi.

Loin de se décourager, les personnels de justice de Krasnodar accélèrent la procédure d'appel (même s'il faut encore qu’Ufimtsev et qu’Ovechko en fassent la requête) en renvoyant les verdicts d'origine à une juridiction supérieure afin qu'elle les examine demain, samedi 9 mars. Cela permettra à un autre juge de faire appliquer la décision de Riadnev et d'empêcher les deux candidats de participer au scrutin final.

En lien avec cette affaire, le portail en ligne The Caucasian Knot s’est entretenu [ru] avec le représentant local de l'association GOLOS et le militant Mikhail Veligodskii, qui a souligné qu'il est tout à fait naturel de la part de politiciens en compétition de faire tout leur possible afin d'affaiblir, voire d'écarter, leurs concurrents. Il a suggéré qu'en Russie, les vrais défis sont les “lois électorales strictes et les problèmes d'indépendance des juges”. Avant d‘entrer dans l'isoloir dimanche, les électeurs de Krasnodar vont devoir se demander qui parmi les candidats restants proposent des solutions à ces questions ainsi qu'à d'autres problèmes auxquels fait face la région.

La pollution de l'air à Pékin, satires et censure

Hong Kong : en bikini pour encourager les Chinoises à allaiter

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Three bikini girls advocated for breast feeding at the Hong Kong-Shenzhen border on March 8. Screen capture from Beijing Cream's uploaded video.

Trois ‘bikini girls” en faveur de l'allaitement maternel se sont postées sur la frontière Hong Kong-Shenzhen le 8 mars 2013. Capture d'écran d'une vidéo téléchargée sur le site   Beijing Cream. [Cette mini-manifestation fait suite aux problèmes causés par l'achat en masse de lait infantile en poudre par les Chinoises à Hong Kong]

Vidéo : la manifestation du 10 mars à Athènes réprimée

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Une tentative apparemment pacifique de reproduire les grandes manifestations anti austérité des “indignés de 2011“[anglais] au soir du 10 mars dernier, sur la place Syntagma  à Athènes, a été réprimée par des gaz lacrymogènes et des brutalités policières, comme on peut le voir sur cette vidéo d'une arrestation, mise en ligne sur le site du quotidien Eleftherotypia :

La police anti-émeutes s'en serait pris particulièrement aux journalistes ; on peut le voir dans cette vidéo téléchargée par News247. Des photos de Nikolas Georgiou sur Demotix montrent également des manifestants aveuglés par des gaz lacrymogènes.


Un journaliste de télévision agressé aux Maldives

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Ibrahim ‘Aswad’ Waheed, rédacteur en chef de Raaje TV, une chaîne indépendante de télévision, a été agressé par des inconnus récemment dans la capitale des Maldives, Malé. Les journalistes maldiviens  se sont joints aux manifestations demandant la liberté de la presse et la protection des journalistes . On peut en voir des photos sur Bug's blog.

Sénégal: des enfants de rue périssent dans un incendie à Dakar

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Au moins neuf enfants sont morts dans un incendie le dimanche 4 mars au soir dans le quartier de la Médina à Dakar. Aux moins sept d'entre eux étaient des talibés (élèves d’une école coranique).

Plusieurs responsables politiques ont déjà réagi sur ce drame. Cette tragédie met en exergue les conditions de vie parfois très dures de ces enfants qu'on appelle talibés.

Sur son blog Hady Ba nous explique ce qu’est un talibé :

Traditionnellement au Sénégal, les parents confiaient leurs enfants à des érudits pour qu’ils leur apprennent d’abord à mémoriser le Coran puis, au fur et à mesure qu’ils grandissent, les sciences religieuses. Durant les premières années de cet apprentissage, ces enfants ne sont pas nourris par le marabout auquel ils sont confiés mais par la communauté toute entière. Chacun de ces enfants a une écuelle et, trois fois par jour, ces élèves qui sont appelés talibés (oui, c’est la même racine arabe que taliban J) font le tour des maisons de la ville ou du village et reçoivent des poignées de nourritures qu’ils recueillent dans ces écuelles et mangent …  Cette éducation était faite pour former des hommes stoïques se contentant de ce qu’ils ont, résistant à la faim et indifférents aux plaisirs de ce bas monde. Elle s’inscrivait dans une certaine vision du monde et dans un réseau social tel que toute la communauté se sentait responsable des enfants errants.

 

Mais depuis plusieurs décennies, des dérives apparaissent comme l’explique La détresse des enfants talibés :

Les talibés survivent dans des daaras (écoles coraniques), souvent des habitations de fortune, inachevées, sans eau ni électricité, où les enfants, en surnombre, privés d'hygiène et de soins, s'entassent pour dormir, généralement à même le sol ou parfois sur des nattes, les uns collés aux autres. Beaucoup de daaras fleurissent ainsi, avec à leur tête des marabouts recherchant plus des profits personnels que le bien-être des talibés, devenus pour eux une source de revenus. Ils sont à la merci de leur «maître» qui a tous les droits sur eux. Le sévices corporels violents sont courant durant l'enseignement religieux. Au Sénégal, à peu près n’importe quel musulman peut se dire marabout, et il n’existe aucune loi régissant les daaras, contrairement aux établissements scolaires. Les marabouts sont vénérés et jouissent d’un véritable pouvoir sur la population.

 

En réponse à cette tragédie le gouvernement a décidé d’interdire la mendicité :

Selon Abdoul Mbaye [le premier ministre] cette « mendicité organisée et cette exploitation des enfants en leur faisant vivre des conditions terribles et des risques doivent cesser ». À l’en croire, « c’est parce que les ressortissants sénégalais ne sont pas dupes que certains marabouts vont aller [chercher des enfants] jusque dans les pays limitrophes en Gambie, en Guinée Bissau et au Mali. Le Président de la République a donné des instructions fermes : de telles pratiques doivent cesser. Les marabouts véreux seront chassés et punis… »

Mais comme le souligne la chroniqueuse Dom Bochel Guégan ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement sénégalais prend de telles dispositions.  Elle aimerait croire à l'interdiction de la mendicité des enfants, mais… :

Il est tentant pour certains parents, tentant ou seule issue possible, de confier leur enfant en espérant qu'ainsi, il aura de quoi manger…

Sans compter tous les gamins venus de l'étranger, de Guinée ou d'ailleurs et qu'il faudra rendre à leurs familles, si on les trouve…

En 2010 déjà, Abdoulaye Wade, alors président de la République avait lui aussi annoncé la fin de la mendicité de ces mêmes talibés, poussé par la pression internationale des bailleurs de fond qui avaient posé ce préalable à toute autre aide financière.

La promesse n'aura pas tenu longtemps. Durant quoi ? deux, trois semaines nous avons effectivement constaté la disparition de ces gamins des rues, avant qu'ils ne reviennent, tous, et que les choses reprennent comme avant.

Ces difficultés ne sont pas les seules auxquelles le gouvernement doit faire face car comme le soulignent Hady Ba et Dom Bochel Guégan la riposte des religieux n’a pas tardée. Ils citent deux billets :

Les maitres coraniques de Touba ; Darou Moukhty, Diourbel: « Aucun daara ne sera fermé ! »

« Aucun daara ne sera fermé… Nous refusons le diktat de l’Etat… L’Etat est dans une logique de règlements de comptes… Le talibé est un petit mendiant et l’Etat un grand mendiant … Nous sommes prêts à regrouper 6.666 daaras pour des prières destructrices … ».

Le collectif départemental des serignes daaras de Rufisque a lui tenu une conférence de presse et menace d’un combat mystique le Président de la République.

Certaines voix proposent que l’Etat insère dans le cursus scolaire général l’enseignement religieux ; tel le député Serigne Mansour Sy Djamil qui estime que la responsabilité dans l’affaire de l’incendie de la Médina revient à l’Etat qu’il accuse d’avoir abandonné l’école coranique dans la misère au profit de l’éducation républicaine [laïque].

Photo de Dom Bochel Guégan. Avec autorisation.

Photo d'un enfant de rue au Sénégal envoyé par Dom Bochel Guégan. (Avec son autorisation)

Sur Facebook une internaute réagit  :

Ce matin [12 mars]  encore j'ai croisé des enfants, nus pieds, vêtus d'un simple tee-shirt trop grand, l'interdiction n'est bien évidemment pas respectée. Le premier ministre a dit hier que les lois étaient déjà existantes (vrai) et qu'il suffisait de les appliquer. Yako, fokon, espérons.

 

Les immolations par le feu continuent en Tunisie

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Le 12 mars, Adel Khadri, un vendeur de rue de cigarettes âgé de 27 ans s'est immolé par le feu dans l'avenue principale de Tunis, l'avenue Habib Bourguiba. Selon des témoins, Adel Khadri aurait crié : “C'est un jeune homme qui vend des cigarettes à cause du chômage” avant de s'immoler. Adel Khadri est décédé tôt au matin du 13 mars à l’hôpital pour les grands brûlés de Ben Arous.

Le blog collectif Nawaat anonce [fr]:

Le jeune vendeur à la sauvette qui, désespéré par ses conditions de vie, s’était immolé, est décédé mercredi à l’aube, dernière illustration en date des tensions sociales en Tunisie auxquelles le nouveau gouvernement devra faire face une fois investi. “Il est mort aujourd’hui à 5 h 30 du matin des suites de ses graves brûlures“, a dit Imed Touibi, le directeur du Centre des grands brûlés de Ben Arous (banlieue de Tunis) où le jeune homme de 27 ans, Adel Khadri, était hospitalisé.

L'auteur du blog Massir Destin, citant la radio privée Mosaïque FM, écrit à propos [fr] du nombre d'immolations par le feu en Tunisie :

Oh mon Dieu!!!
Le nombre d'immolations par le feu en Tunisie:
2 en 2010
91 en 2011
63 en 2012
11 en 2013
Source Mosaïque fm. Mais on n'a pas précisé le nombre de décès.

Emergency services arrive  at Habib Bourguiba Avenue to transfer Khadri to hospital. Image via Alqarra TV facebook page

Les secours arrivent sur l'avenue  Habib Bourguiba pour transporter Adel Khadri à l'hopital. Photo de la page Facebook de Alqarra TV

Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, un vendeur de fruits ambulant de Sidi Bouzid s'était immolé par le feu suite à la confiscation par la police de ses moyens de subsistance. Son acte désespéré avait provoqué des manifestations pour la justice sociale et la démocratie à Sidi Bouzid, puis dans tout le pays, obligeant le président Ben Ali à s'enfuir en Arabie Saoudite 18 jours plus tard. Vingt-quatre mois après la chute de Ben Ali, la Tunisie connait cependant toujours des problèmes socio-économiques profonds, intensifiés par la crise politique encore aggravée depuis l’assassinat d'un leader de l'opposition, Chokri Belaid, le 6 février 2013.  L'augmentation des prix, un taux de chômage de 16.7% et les inégalités entre régions rendent la vie de tous les Tunisiens, mais surtout des plus démunis, difficile. Adel Khadri ne rencontraient pas seulement des difficultés financières. Selon son frère [fr], il souffrait de problèmes gastriques qu'il ne pouvait soigner par manque d'argent.

Benoît Delmas, un journaliste vivant à Tunis, écrit [fr] :

Adel Khadri est-il mort pour rien ? La question semble indécente mais elle est suscitée par le silence politique qui a entouré l’annonce de cette immolation. Laquelle renvoie inévitablement au point de départ de la révolution tunisienne lorsque Mohamed Bouazizi, un vendeur à la sauvette de fruits et légumes, s’aspergea d’essence et s’immola à Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010. Avant et après Bouazizi, d’autres cas similaires furent notés. La mort, au petit matin, d’Adel Khadri devrait interpeller toute la société tunisienne. Un pays qui n’offre aucun espoir à sa jeunesse est un pays qui s’étiole, s’effondre. Il ne s’agit pas d’exiger des remèdes miracles mais de demander à la classe politique, majorité ET opposition, de bien vouloir travailler pour le bien commun, l’intérêt national, le peuple. Les chicaneries politiciennes qui polluent toutes les vieilles démocraties ne sont pas d’une urgence absolue pour un pays qui vit librement depuis seulement deux ans et deux mois.

Jorge Bergoglio, le nouveau pape, est argentin

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Le cardinal jésuite argentin Jorge Mario Bergoglio [fr] est le nouveau pape de l'Eglise catholique. A compter d'aujourd'hui, 13  mars 2013, Bergoglio sera connu dans le monde sous le nom de Pape François.

Les réactions sur Internet ont été immédiates en Amérique latine à l'annonce du nom du nouveau pape : pour la première fois, un Argentin, et un latino-américain, dirigera l'Eglise catholique.

De Buenos Aires, Rodrigo Hernán Torres (@RodrigoH_Torre) [es] a tweeté :

@RodrigoH_Torre:#Bergoglio es nuestro nuevo Papa FELICITACIONES! Y todo el exito en este nuevo desafio y camino que comienza, es un momento historico

@RodrigoH_Torre:#Bergoglio est notre nouveau pape, FÉLICITATIONS ! Et je lui souhaite le succès dans ce nouveau défi et ce chemin qui commence, c'est un moment historique.

Jorge Bergoglio, image from Wikimedia Commons

Jorge Bergoglio, image from Wikimedia Commons

Plusieurs utilisateurs de Twitter ont lié la nouvelle au football, comme Aaron Zamost (@zamosta), qui fait référence à la “main de Dieu“[fr] de Diego Armando Maradona :

@zamosta; le pape François n'est que le deuxième Argentin le plus célèbre à bénéficier de la main de Dieu http://bit.ly/KpI47u

Même le présentateur de télévision Piers Morgan (@piersmorgan) a fait un commentaire depuis les Etats-Unis sur le football argentin.

@piersmorgan: L'Argentine a maintenant le catholique n°1 et le footballeur n°1 de la planète #Bergoglio #Messi

Plus sérieusement, Caren Kalafatich (@CarenKalafatich) [es] a tweeté :

@CarenKalafatich: Somos argentinos, y es nuestra esencia: Festejamos un “Papa” pq es “argentino” y no hablamos de #Bergoglio como hombre y su conservadurismo

@CarenKalafatich: Nous somme Argentins et ceci est notre essence : nous célébrons un “Pape” parce qu'ils est “Argentin” et nous ne parlons pas de #Bergoglio l'homme, et de son conservatisme.

Plusieurs utilisateurs de Twitter font référence à une présumée implication du nouveau pape dans la  dictature argentine (1976-1983), comme Guillermo Prein (@GuillermoPrein) [es] :

@GuillermoPrein: El Cadernal #Bergoglio elegido Papa a pesar de su no explicada participación en ella última dictadura y del cerco a pederastas como Grassi

@GuillermoPrein: Le cardinal #Bergoglio élu pape en dépit de sa participation inexpliquée à la dernière dictature et de la barrière autour de pédophiles tels que Grassi

Nous publierons très vite d'autres réactions et analyses d'Argentine et d'Amérique latine.

Sensibiliser aux mariages d'enfants en Inde

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(Tous les liens mènent vers des pages en anglais)

La plupart des mariages d'enfants ont lieu en Asie du Sud et dans les régions rurales d'Afrique sub-saharienne. Dans les zones rurales indiennes, 47% des filles sont mariées avant l'âge de 18 ans (selon le rapport UNFPA, pdf). L'état indien du Bihar présente le nombre le plus élevé de mariages d'enfants, culminant à 69%.

Urmila Chanam partage l'histoire d'un enfant marié en Inde :

C'est la tradition dans cette partie de l'Inde. Les enfants sont mariés alors qu'ils devraient toujours être en train de s'amuser avec leurs jouets. Les garçons et les filles entrent dans la vie matrimoniale sans même savoir ce que le mariage signifie. Leur enfance et tout type d'aspiration qu'ils pouvaient avoir pour leur vie sont éteints par cette tradition très ancienne. Personne ne la remet en question, car c'est devenu une norme. (…)

Bien que la loi indienne ait rendu illégal le mariage d'enfants, on le retrouve toujours de manière très générale dans les zones rurales de Madhya Pradesh, Uttar Pradesh, Rajasthan, Chhattisgar, Bihar et Andhra Pradesh. Bien que d'autres pays du Tiers Monde pratiquent aussi le mariage d'enfants, l'Inde à lui seul regroupe le tiers des enfants mariés.

Girls dressed as young bride and groom for an awareness campaign against child bride. Agartala, India. Image by Reporter#24728. /Copyright Demotix (7/3/2012)

Des filles déguisées en jeunes mariés : visuel d'une campagne de sensibilisation contre le mariage d'enfants. Agartala, Inde. Photo Reporter#24728. Copyright Demotix (7/3/2012)

Il y a aussi des raisons religieuses pour les mariages précoces. La Haute Cour de l'état indien de Karnataka a récemment statué dans une affaire de mariage d'enfant que la loi pour la prohibition des mariages d'enfants de 2006 (PCMA) prime sur les dispositions de la loi musulmane sur la vie privée, où le mariage d'une fille est autorisé dès lors qu'elle a atteint la puberté.

Selon la loi PCMA, le mariage est interdit pour les filles avant 18 ans et pour les garçons avant 21 ans. Les filles et les garçons pauvres des zones rurales, qui ont reçu peu ou pas d'éducation et qui sont limités par des normes sociales et des valeurs traditionnelles, sont les plus susceptibles de se marier précocement en dépit de la loi. Mais ce n'est pas toujours le cas. L'état de Maharashtra présente l'un des nombres les plus élevés de mariages d'enfants. Une vidéo (de Video Volunteers) sur le site Youth Ki Awaaz rappelle :

Cinquante-deux personnes, des femmes mariées à Maharashtra, ont admis avoir consommé leur mariage avant l'âge de 18 ans. C'est ce qui a été révélé par le rapport du gouvernement suite à son Enquête sur les ménages et les installations au niveau du District (DLHS-3). Cela arrive dans l'état soit-disant “progressiste” de Maharashtra, où la famille contrôle la vie et les décisions de maternités d'une fille.

Mais la situation change. Rohini Pawar, correspondant à IndiaUnheard (Video Volunteers) Community, interviewe deux filles qui ont récemment vu leur amie être mariée. Toutes les deux sont soulagées de ne pas être à sa place :

Douze femmes, qui ont toutes été mariées lorsqu'elles étaient des enfants, ont participé à cette vidéo en témoignant contre les mariages d'enfants. Cette vidéo et ce projet étaient le lancement du programme de Video Volunteers, les Community Vidéos (vidéos de la communauté) :

La vidéo ci-dessus a été projetée dans de nombreux villages sur des grands écrans.

Les mariages d'enfants en Inde font partie d'une construction sociale plus large et ne sont pas communément reconnus comme un problème. Neha, un blogueur de New Delhi, écrit :

Bien que les Nations Unies aient travaillé main dans la main avec le gouvernement indien pour sensibiliser, renforcer les lois et investir dans l'éducation des filles, beaucoup de nos dirigeants considèrent toujours que le mariage d'enfants est une solution pour protéger les filles contre des atrocités sexuelles, comme le viol.

Selon l’UNFPA, si le niveau actuel de mariages d'enfants se maintient dans le monde, 39 000 filles trop jeunes seront mariées tous les jours.

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