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Réparer gratuitement les robinets pour économiser l'eau en Inde

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[Les liens renvoient vers des pages en anglais] Ecrivain et peintre, Aabid Surti a été couronné de prix, mais il se distingue aussi dans un autre domaine : la conservation de l'eau. Depuis sept ans, cet homme de 77 ans passe ses dimanches dans des appartements de Mumbai, où il répare bénévolement les robinets qui fuient.

L'Alternative, un site web basé à Bangalore qui se propose de chroniquer et soutenir le développement social en Inde, mène actuellement une campagne sur la conservation durable de l'eau, sous le nom de Catch Every Drop (#catcheverydrop, attraper chaque goutte). Chez l'Alternative, Kirti nous présente le travail d'Aabid Surti :

Cet homme de 77 ans fête le dimanche comme nul autre : il choisit un immeuble dans le vaste faubourg de Mumbai Mira Road,  son plombier et un volontaire à sa suite, à la recherche de robinets qui fuient pour les rendre étanches. Gratuitement. Sa récompense ? “De grosses économies d'eau. Et parfois, une invitation à déjeuner,” dit-il avec simplicité. L'ONG de Surti, Drop Dead, n'a qu'un seul employé : lui.

Aabid Surti, by Aalif Surti (CC BY-NC 3.0).

Aabid Surti, image de son blog (CC BY-NC 3.0).

Le fils d'Aabid Surti, Aalif Surti (@SuperAalif) a raconté comment tout a commencé :

“J'ai lu une interview de  l'ancien secrétaire général de l'ONU Boutros Boutros Ghali,” se souvient Aabid, “qui disait qu'en 2025 plus de 40 pays allaient connaître une crise de l'eau. Je me suis rappelé mon enfance dans un ghetto à lutter pour chaque seau d'eau. Je savais que la pénurie d'eau est la fin de la vie civilisée.” A la même époque, en 2007, il se trouvait dans la maison d'un ami et a remarqué un robinet qui fuyait. Ça l'a dérangé. Quand il l'a fait remarquer, son ami, comme les autres, a rejeté sans autre forme de procès l'objection : c'était trop cher et malcommode d'appeler un plombier pour un travail aussi minime ; d'ailleurs les plombiers rechignaient à ne remplacer que de vieux joints. Quelques jours plus tard, il est tombé sur une statistique dans le journal : un robinet qui goutte une fois par seconde gaspille mille litres d'eau en un mois. Cela a fait naître une idée. Il emmènerait un plombier faire du porte-à-porte et réparer les robinets gratuitement, une résidence d'appartements chaque week-end.

Evidemment il y avait la question de couvrir les coûts :

Comme artiste créateur, il a gagné plus de de bonne volonté que d'argent, et le premier défi était le financement. “Mais,” dit-il, “si on a une idée noble, la nature se charge du reste.” En l'espace de quelques jours, il a reçu un message que le Hindi Sahitya Sansthan lui avait accordé, de façon inattendue, 1 million de roupies (2.000 dollars) pour sa contribution à la littérature hindie [un prix du gouvernement de l'Uttar Pradesh]. Et un dimanche matin de 2007, l'Année Internationale de l'Eau, il s'est mis en route avec un plombier pour régler le problème chez ses voisins. Il a commencé par simplement remplacer les vieux joints de caoutchouc en forme d'anneau par des neufs, qu'il achetait au marché de gros. Il a appelé son ONG à un seul homme ‘Drop Dead’ et imaginé un slogan : économiser chaque goutte… ou tomber raide mort [NdT : jeu de mot : "drop" = goutte, et aussi tomber ; "drop dead" = tomber raide mort]. Chaque dimanche, l'équipe de Drop Dead, composée d'Aabid lui-même, Riyaaz le plombier et d'une bénévole féminine, Tejal, choisissait des ensembles d'appartements, obtenait les autorisations des sociétés de logement, et se mettaient à l'ouvrage. La veille, Tejal distribuait des tracts expliquant leur mission et collait des affiches dans les ascenseurs et les halls d'immeubles pour sensibiliser à la menace de crise de l'eau. Et le dimanche après-midi, ils s'étaient assurés que plus rien ne gouttait dans les immeubles. Au bout de la première année, ils avaient visité 1533 foyers et réparé quelque 400 robinets. Petit à petit, l'information commençait à se propager.

Non seulement l'opération aide à économiser l'eau, mais elle responsabilise la collectivité :

Alors qu'Aabid sonne à une nouvelle porte un nouveau dimanche à Mira Road, après sept ans de sa mission solitaire, il dit : “Chacun peut lancer un projet de conservation de l'eau dans son quartier. C'est la beauté de ce concept. Il n'a pas besoin de beaucoup de moyens ni même d'un bureau. Et, le plus important, il remet le pouvoir entre nos mains.”

Pappu (@bhanchik) fait l'éloge de l'action d'Abid sur Twitter :

@bhanchik: On s'incline devant M. Aabid Surti pour sa mission solitaire de préserver l'eau dans ces temps éprouvants avec 11 districts frappés par la sécheresse. Réveillez-vous.

Aabid Surti voudrait maintenant que des initiatives similaires soient lancées ailleurs en Inde, pour économiser le plus possible d'eau.


Un magazine de gauche brésilien licencie des travailleurs en grève

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[Tous les liens mènent à des sites en portugais.]

En mars 2013, onze journalistes ont été licenciés par le magazine brésilien alternatif Caros Amigos  pour avoir fait grève contre les mauvaises conditions de travail, devenant les dernières victimes de l'industrie brésilienne de médias en difficulté.

Fondé en avril 1997 par un groupe de journalistes, publicistes, écrivains et intellectuels, Caros Amigos avait onze journalistes et concepteurs ainsi que de nombreux autres collaborateurs. Son directeur, Wagner Nabuco, a déclaré qu'il avait l'intention de réduire de moitié le personnel ainsi que les salaires des travailleurs. En réponse, le 8 mars 2013, les travailleurs ont annoncé sur Facebook qu'ils allaient faire ​​une grève illimitée contre ce qu'ils appellent “l'instabilité au travail”:

Nós, integrantes da equipe de redação da revista Caros Amigos, responsáveis diretos pela publicação da edição mensal, o site Caros Amigos e as edições especiais e encartes da Editora Casa Amarela, denunciamos a crescente precarização das nossas condições de trabalho, seja pela ausência de registro na carteira profissional, o não recolhimento das contribuições FGTS [Fundo de Garantia do Tempo de Serviço] e do INSS [Instituto Nacional da Segurança Social] e, agora, o agravamento da situação pela ameaça concreta de corte da folha salarial em 50%, com a demissão de boa parte da equipe.

Nous, membres de l'équipe de rédaction de la revue Caros Amigos, directement responsables de la publication de l'édition mensuelle, du site Web et des éditions spéciales ainsi que des encarts publiés par Casa Amarela, dénonçons l'instabilité croissante de nos conditions de travail, l'absence d'enregistrement de la carteira profissional [document qui réglemente les recrutements, les licenciements et les salaires], le non-paiement des contributions aux FGTS [Fonds de garantie du temps de service] à l'INSS [Institut national de la sécurité sociale], et maintenant l'aggravation de la situation par la menace très réelle de couper les salaires de 50% et le licenciement de la majorité de l'équipe.

Le personnel de Amigos Caros déclare une grève! Fin instabilité au travail ": Image tirée du profil Facebook de ceux tirés de la revue Caros Amigos. Libre d'utilisation.

“La rédaction de Caros Amigos déclare la grève ! Pour la fin de l'instabilité au travail”: Image de la page Facebook des licenciés du magazine Caros Amigos. Libre de droits.

Depuis le 4 mars 2013, quand ils ont été avertis par Nabuco de son intention de rendre la situation des travailleurs du magazines encore moins stable, ils ont essayé de négocier un moyen pour éviter la grève, sans succès.

Immédiatement après l'annonce de la grève, le Chapa 2 “Un Syndicat pour lutter” – un groupe opposé à la direction actuelle du syndicat des journalistes de São Paulo a reproduit le message des grévistes et a offert sa solidarité.

Le 11 mars, les travailleurs ont été convoqués à une réunion et ont été informés qu'en raison de “l'abus de confiance”, ils avaient été tous licenciés, une violation flagrante du droit constitutionnel de grève dans le pays. Le journaliste André Deak a été parmi les premiers à diffuser l'information sur Facebook, en publiant une lettre du groupe :

(…) lamentamos a decisão da Direção. Consideramos a precarização do trabalho e a atitude unilateral como passos para trás no fortalecimento do projeto editorial da revista, que sempre se colocou como uma publicação independente, de jornalismo crítico e de qualidade, apoiando por diversas vezes, inclusive, a luta de trabalhadores de outras áreas contra a precarização no mercado de trabalho.

(…) nous regrettons la décision de la direction. Nous considérons l'instabilité au travail et l'attitude unilatérale comme des pas en arrière dans le renforcement du projet éditorial de la revue, qui s'est toujours distinguée comme une publication indépendante fière de son journalisme critique et de qualité, notamment en soutenant à de nombreuses reprises les luttes des travailleurs dans d'autres secteurs contre les difficultés du marché du travail.

Le rédacteur en chef du magazine, Wagner Nabuco, a tenté de se justifier dans un article pour le journal Brasil de Fato reproduit par le blog de Vi o Mundo, dans lequel il dit avoir pris la décision à cause d'une crise financière du magazine, sans plus d'explications sur les licenciements prévus ou sur les difficultés :

Ressalto que nessas reuniões mostrei todos os números da editora, sua movimentação financeira e o prejuízo mensal que a revista vem acumulando pois, mesmo com os milhares de leitores, as receitas de publicidade são pequenas (e agora com mais restrições da SECOM/PR [Secretaria de Comunicação da Presidência da República]), todo o mercado de circulação – bancas e assinaturas – está em queda, os custos vem aumentando acima da inflação, e não podemos repassar para o preço de capa. Essa situação atingiu duramente os veículos alternativos e contra hegemônicos, que tiveram que fazer ajustes para continuar suas operações e produzir um jornalismo crítico e independente.

Je dois souligner que, dans ces réunions, j'ai montré tous les chiffres de l'éditeur, ses transactions financières et la perte mensuelle que le magazine a accumulé. Même avec des milliers de lecteurs, les recettes publicitaires sont minuscules (et maintenant avec davantage de restrictions du SECOM / PR [Département de la communication de la Présidence de la République]), tout le marchés des journaux – kiosques et abonnements – sont en baisse, les coûts ont augmenté plus que l'inflation, et nous ne pouvons pas le répercuter sur le prix de couverture. Cette situation a frappé durement aussi bien les publications traditionnelles qu'alternatives, qui ont dû faire des ajustements pour poursuivre leurs activités et produire un journalisme indépendant et critique.

La journaliste Gabriela Moncau, l'une des licenciés par la revue, a déclaré lors d'une interview pour le groupe d'opposition du syndicat:

É triste ver tamanha incoerência em um veículo que cumpre o papel de crítica e contra-hegemonia em um cenário estarrecedor de concentração dos meios de comunicação. Entendemos a importância que a Caros Amigos tem e, claro, por isso muitas vezes nos submetemos a condições que em outros veículos não nos submeteríamos. Mas era o nosso trabalho, não a nossa militância. Até quando patrões de instituições de esquerda utilizarão a “militância” dos que ali trabalham para fechar os olhos às condições precárias a que estes são submetidos?

Il est triste de voir une telle incohérence dans un média qui remplit le rôle de critique et de contre-hégémonie dans un contexte de concentration des médias stupéfiant. Nous comprenons l'importance que Caros Amigos a et bien sûr c'est pourquoi souvent nous nous soumettions à des conditions que dans d'autres circonstances nous n'aurions jamais acceptées. Mais c'était notre travail, pas notre militantisme. Combien de temps les patrons d'institutions de gauche vont utiliser le “militantisme” de ceux qui y travaillent pour ignorer les mauvaises conditions auxquelles ils sont soumis ?

Une crise plus large

Pour le journaliste Rodrigo Vianna du blog Escrevinhador, la situation de Caros Amigos montre “l'instabilité de la situation et le manque de ressources affectant différents sites et publications”:

De maneira crescente, empresas de comunicação (inclusive na “grande imprensa”) precarizam o trabalho do jornalista, que de funcionário passa a ser um “colaborador fixo” ou “prestador de serviços” para que as empresas cortem os gastos com impostos e contribuições trabalhistas. Há anos a situação é denunciada por entidades da categoria, mas com poucas vitórias.

De plus en plus, les entreprises de médias (y compris les “grands médias”) précarisent le travail des journalistes qui de salariés passent à “collaborateurs stables” ou “prestataires de services” afin de pouvoir réduire les impôts et les charges sociales. Pendant des années, la situation a été dénoncée par les associations professionnelles, mais sans succès.

Vianna parle aussi de la fermeture de plusieurs journaux au Brésil ou de la décision d'écrire exclusivement sur des plateformes en ligne face à la crise, et termine en critiquant le gouvernement de la présidente Dilma Rousseff, dont le SECOM destine une grande partie des fonds publicitaires officiels à “quelques heureux élus”":

Age, assim, na contramão das políticas adotadas por democracias ocidentais que destinam parte da verba para “fundos de democratização da mídia”; e parece mais preocupado em não criar “zonas de atrito” com meia dúzia de famílias que, donas de revistas e jornais conservadores, se esbaldam com a verba de publicidade oficial.

Il (SECOM) agit, par conséquent, contre les politiques adoptées par les démocraties occidentales qui destinent une partie des bénéfices à des “fonds pour la démocratisation des médias” et il semble plus soucieux de ne pas créer des “frictions” avec une demi-douzaine de familles qui, propriétaires de magazines et de journaux conservateurs, reçoivent la publicité gouvernementale.

L'Agência Carta Maior, un média alternatif de gauche, estime que la source du problème se trouve dans “l'asphyxie financière, résultant de la décision du gouvernement fédéral de supprimer la publicité des services publics dans des médias alternatifs”.

"Nous sommes en grève": Image tirée du profil Facebook de ceux tirés depuis Amigos Caros. Libre d'utilisation.

Nous sommes en grève”: Image tirée du profil Facebook des licenciés de Caros Amigos. Libre de droits.

Le journaliste Leonardo Sakamoto est du même avis, mais va plus loin et accuse aussi la désunion des journalistes et le manque d'action des syndicats dans la lutte contre l'instabilité. Il fait aussi une sombre prédiction :

Talvez o futuro seja um misto de tudo isso, emprego CLT [com carteira assinada], frilas, empreendedores individuais ou coletivos, pessoas produzindo conteúdo em redes, ONGs, enfim. Mas, hoje, o que me preocupa são os viventes e suas contas a pagar.

O que estou pedindo? Jornalistas do mundo, uni-vos? Que tamancos sejam jogados nas prensas dos jornais? Nem… isso seria muito brega. Ou melhor, kitsch. O que gostaria de lembrar é que as coisas vão mudar cada vez mais rápido. E temos duas opções: encarar isso sozinhos ou juntos, lutando contra a indiferença.

Peut-être que l'avenir sera un mélange de tout cela, l'emploi CLT [avec tous les droits du travail], des pigistes, des journalistes indépendants ou en association, des personnes produisant des contenus dans les réseaux, des ONG. Mais aujourd'hui, ce qui me préoccupe c'est de savoir comment ils vivent et paient leurs factures.

Qu'est-ce que je demande? Journalistes du monde entier, unissez-vous ? Lancer des chaussures sur les presses des journaux ? Non, ce serait trop ringard. Ou kitsch. Ce que je me plais à penser est que les choses changent de plus en plus vite. Et nous avons deux choix: faire face seuls ou ensemble, pour lutter contre l'indifférence.

Le journaliste et dessinateur Gilberto Maringoni nous rappelle sur Facebook que l'éditeur Wagner Nabuco ne devrait pas être diabolisé “comme s'il était entièrement responsable de la situation dramatique du magazine”, tandis que d'autres comme le journaliste Julio Delmanto, sur le blog passapalavra.info appellent à boycotter le magazine.

Les onze travailleurs licenciés sont Alexandre Bazzan, Caio Zinet, Cecilia Luedemann, Débora Prado, Eliane Parmezani, Gabriela Moncau, Gilberto Breyne, Otávio Nagoya, Paula Salati, Ricardo Palamartchuk et Hamilton Octavio de Souza. De Souza a publié un message sur Facebook qui montre de l'espoir et rapporte que le moral est encore bon parmi les licenciés, qui croient avoir fait le bon choix :

Ser demitido por defender condições dignas de trabalho e fazer greve, aos 64 anos de idade, só pode ser a glória.
Ser demitido por ficar ao lado de jovens trabalhadores dispostos ao sacrifício por um mundo mais justo e igualitário, não tem preço.

Être congédié pour avoir défendu les conditions de travail décentes et avoir fait grève, à l'âge de 64 ans, peut être pour la gloire.

Être licencié pour avoir soutenu de jeunes travailleurs voulant se sacrifier pour un monde plus juste et plus égalitaire est inestimable.

Le Népal replonge dans la crise politique

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Les partis politiques népalais ne sont, une fois encore, pas parvenus à élire un premier ministre, mais ont confié les rênes de l'exécutif  au président de la Cour suprême Khil Raj Regmi, nommé le 14 mars 2013 à la tête du Conseil électoral intérimaire du Népal. Shiromani Dhungana [en anglais] écrit sur le blog United We Blog! for a Democratic Nepal à propos de l'inéluctable nouvelle crise politique qui guette le pays.

Que se passe-t-il en République centrafricaine ?

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[Mise à jour: Il semble que le président Bozizé aurait quitté le palais présidentiel.]

Alors que les rebelles de la coalition Séléka annoncent ce samedi leur entrée dans la capitale Bangui, essayons de comprendre pourquoi l’échec des accords de Libreville était prévisible.

Le président François Hollande a refusé de fournir l’aide de l’armée française que sollicitait François Bozizé pour stopper les rebelles de Séléka en décembre dernier et lui répondra que le temps de ce genre d’aide était désormais « terminé »,  ce qui obligea le président Centrafricain à signer les accords de Libreville qui lui impose un premier ministre issu des rangs de l’opposition.

Depuis la signature de cet accord, l’armée tchadienne qui soutient François Bozizé est au Maliune rébellion voudrait reprendre la lutte armée contre Idriss Déby [qui est lui-même parvenu à la tête de son pays par une rébellion].

Il y a quelques jours, le 16 mars, l'opposant Jean-Jacques  Demafouth a été expulsé du Tchad ou il s’était réfugié, vers la Centrafrique.

C’est dans ce contexte que la Séléka a soumis une liste de onze revendications au président Bozizé tout en reprenant plusieurs villes. Elle annonce ce samedi son entrée dans la capitale Bangui.

Le gouvernement français demande une réunion d’urgence à l’ONU.

Rebelles en République centrafricaine via wikipedia CC-BY-2.0

Rebelles en République centrafricaine via wikipedia CC-BY-2.0

Sur son blog Francis Laloupou nous apprend dans Centrafrique, Etat zéro :

Le premier président centrafricain, Barthélémy Boganda, disparu en 1959, quelques mois après son élection … avait dans un élan visionnaire … imaginé une parade aux prévisibles errements de son pays en militant, en vain, pour la création d’un Etat unique d’Afrique centrale comprenant la Centrafrique, le Cameroun, le Congo et le Gabon.

Il déplore notamment une histoire de lutte de pouvoir entre leaders incompétents :

… la Centrafrique aura mis en scène, aux yeux du monde, le spectacle de son inexorable déchéance. Une effarante descente aux abîmes, orchestrée par des régimes aussi indigents que caricaturaux. … Bokassa autoproclamé empereur avec la bienveillance de son compagnon de chasse Valéry Giscard d’Estaing, avant d’être renversé en 1979 par ce dernier … Afin d’éviter toute vacance du pouvoir, l’Elysée avait pris soin d’aménager une place au sieur David Dacko dans l’un des aéronefs transportant vers Bangui les soldats de l’opération « Barracuda ». Déjà, l’histoire bégayait en Centrafrique : Giscard d’Estaing réinstallait au pouvoir, en lieu et place de Bokassa, David Dacko, lui-même ancien chef d’Etat, renversé en 1965 par… Bokassa. Deux ans après, en 1981, David Dacko, qui n’a pas inventé la poudre, sera la victime d’un nouveau putsch portant au pouvoir le général André Kolingba

Il note aussi des élections démocratiques qui ne le sont que de nom :

En 1993, la Centrafrique, à l’instar de nombre de pays africains, opte pour le multipartisme, et Ange-Félix Patassé accède au pouvoir à la faveur d’élections « démocratiques ».

Nous continuons avec le billet BOZIZÉ, DEBY, SASSOU, OBIANG: Des putschistes dans la hantise d'être victimes de putsch :

Le 15 mars 2003, alors que soit ex-compagnon Ange Félix Patassé est en voyage au Niger, M. Bozizé rentre d'exil et s'empare de Bangui sans coup férir.

Précision de taille dans CENTRAFRIQUE : ANNUS HORRIBILIS (PAR JOSEPH AKOUISSONNE) :

François Bozizé s’est emparé du pouvoir en Centrafrique avec l’aide décisive du gouvernement tchadien. Depuis, la République Centrafricaine vit sous la tutelle d’Idriss Déby, Président du Tchad.

Cela fait donc 10 ans que François Bozizé se maintient au pouvoir comme insiste l'auteur du billet Mine de rien, le soudard Bozizé fête ce 15 mars 2013, le 10ème triste anniversaire de son coup d’état :

Il avait prétendu au début que c’était juste pour mettre de l’ordre dans le pays … Entre temps, il a organisé deux mascarades électorales en 2005 puis en 2011 qu’il a prétendu avoir gagnées et se prépare à briguer un troisième mandat après 2016 lorsque la rébellion de Séléka est venue faire vaciller son pouvoir en décembre dernier…

En dix ans de gestion du pays, Bozizé a mis la RCA sens dessus dessous ; la RCA est à feu et à sang. Il n’y a plus d’état, plus d’armée, plus assez à manger, plus de pays quasiment. La misère et la pauvreté sont le lot quotidien des fils du pays. Le territoire est mis en coupe réglée et dépecé par des bandes armées étrangères, ougandaises, soudanaises, tchadiennes, sud-africaines …

La population civile reste toujours la victime principale de ce conflit. Cette vidéo de la croix rouge illustre les problèmes d'insécurité croissants dans le pays:

Macédoine : “Le lundi noir” anime les débats

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"Black Monday": Dec. 24, 2012

“Le lundi noir”, 24 décembre 2012.

Afin de faire toute la lumière sur la journée du 24 décembre 2012, qui a vu des journalistes et députés de l'opposition être expulsés [en anglais] du parlement, l'antenne macédonienne de l'Open Society Institute (@fosim) – fondation créée par le milliardaire américain George Soros – a publié un rapport intitulé Le lundi noir, rassemblant les dépositions de témoins et de participants, ainsi que des analyses livrées par différents experts. Un important débat a été organisé le 20 mars à Skopje, capitale de la Macédoine, pour promouvoir le rapport. En voici des photos ainsi qu'une vidéo [en macédonien].

Distributeur Coca-Cola « En panne » en Australie

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Une campagne nationale contre Coca-Cola a fait suite à la victoire juridique du 4 mars 2013 du groupe contre la législation sur les consignes d’emballages dans le Territoire du Nord en Australie. Robin Tennant-Wood a résumé sur le blog de The Conversation :

Après l’introduction, l’an dernier, d’un projet de législation sur les consignes d’emballages dans le Territoire du Nord, le géant des boissons gazeuses, Coca-Cola Amatil, a annoncé qu’il allait lancer une action en justice contre ce projet.

… À la suite de la décision du tribunal, le groupe activiste de sabotage industriel, Out of Order, a répondu en apposant des affichettes « En panne » sur des distributeurs automatiques de la marque dans tous les chefs lieux de la province.

Out of Order Notice

En panne sur la Gold Coast — Image : Page Facebook du groupe Out of Order

On peut voir sur les comptes Facebook et Twitter du groupe Out of Order qu’ils se situent à Hobart en Tasmanie, à l'autre bout du pays. La page Facebook du groupe explique que celui-ci prend aussi part à deux autres campagnes, à savoir contre les banques ANZ et HSBC en raison de leurs investissements dans le charbon et dans le gaz de charbon.

Une pétition se trouvant sur le site Sum of Us a reçu plus de 110 000 signatures :

Arrêtez de combattre les projets de législation sur les consignes d’emballages et retirez votre plainte contre le Territoire du Nord australien.

110 000, c'est à peu près le nombre d’habitants d’âge adulte dans le Territoire du Nord.

Les membres du groupe Out of Order sont prêts à faire étalage de leur activité possiblement illégale, se comparant avec le groupe cyberactiviste Anonymous :

‏@itsoutoforder : Mais là encore, #outoforder et #anonymous ne font peut-être qu’un, des saboteurs industriels… peut-être faut-il poser la question au #papefrançois

On ne sait pas vraiment comment le souverain pontife peut aider. À l’instar du Saint-Siège, l’Australien Coca-Cola Amatil va avoir un nouveau PDG.

Take3, une initiative qui œuvre au nettoyage des plages a posté un collage de photos sur Facebook :

Out of Order Collage

Collage En panne — Photo : Page Facebook de Take 3

Un groupe similaire existe, nommé Container Savers. Le groupe a même sa propre application iPhone qui sert à prendre des photos de déchets d’emballages :

La consigne est la mesure la plus efficace pour inciter au recyclage et réduire les déchets sauvages. L’industrie des boissons s’oppose à la consigne ; montrons-leur où leurs déchets se retrouvent.

Dès que vous voyez des déchets d’emballages dans la rue, dans un parc ou sur la plage (ou partout où ils ne devraient pas se trouver), prenez-en une photo et téléchargez-la sur la carte de CS.

Pour une raison quelconque, leur site internet a été suspendu, mais leur page Facebook et leur compte Twitter sont toujours actifs. Voici un échantillon de leur travail :

Container Litter

Déchets d'emballages — Photo : Page Facebook de Container Savers

L’action de protestation du groupe Out of Order vise probablement un impact plus symbolique que financier. Karen Marshall a indiqué dans les commentaires de leur album photo intitulé The Out Of Order Coke Challenge [le défi Coca-Cola En Panne] :

J’ai vérifié le cours des actions hier et j’ai été frappé de voir qu’ils n’ont pas chuté, mais qu’ils ont au contraire grimpé depuis le début de cette histoire.

Nigel Arnold a répondu, inquiet pour les victimes innocentes de l’action :

Je pense que ce n’est pas vraiment juste pour les intermédiaires. La plupart des distributeurs appartiennent à des privés.

Un dessinateur humoristique primé nommé First Dog on the Moon alias M. Onthemoon a tweeté :

‏@firstdogonmoon : EST-CE LÉGAL ?!!? RT @itsoutoforder: Je viens d’entendre parler de quelqu’un qui aurait débranché 12 distributeurs #coke pour le défi Coca-Cola #OutofOrder.

Sa bande dessinée est apparue sur le site Crikey.com.au le 5 mars :

Unregulated markets will kill us all!

« Les marchés non reglementés nous tueront tous ! » Avec la permission de First Dog on the Moon/Crikey

Greenpeace Australia Pacific est aussi engagé dans la campagne et a aussi lancé une pétition :

@GreenpeaceAustP : @CocaCola écrase le projet de recyclage à 10 centimes dans le Territoire du Nord. Dites à votre gouvernement que c’est inacceptable http://bit.ly/stoptrashingaus_tw … #cokefail

Pendant ce temps, le gouvernement du Territoire du Nord a fait le nécessaire pour soutenir le projet de législation sur les consignes d’emballages jusqu’à ce que les gouvernements australiens puissent envisager la création de lois pour permettre sa mise en place. Clean Up Australia, l’association organisatrice du Clean Up Australia Day [Journée pour nettoyer l’Australie], en est très heureuse :

@Clean_Up  : Bravo au gouvernement du Territoire du Nord pour avoir assuré le système de consignes pour les 8 semaines à venir et pour avoir payé à tous leurs 10 centimes !#cokefail

Le groupe Coca-Cola Australia a remercié ses détracteurs et a répondu sur sa page Facebook. Il a annoncé le 6 mars :

… la poursuite de notre engagement pour le recyclage, un investissement de 5 millions de dollars avec nos partenaires du secteur, afin que le Territoire Nord puisse augmenter ses taux de recyclage et réduire la présence de déchets sauvages.
Pour plus d’informations — http://bit.ly/13FJWr0

La vision de Nigel Mitchell semble représentative des réactions négatives trouvées dans plus de 600 commentaires déjà postés :

Si l’assemblée du COAG [Conseil des gouvernements australiens] décide de soutenir la mise en place d’un système de consignes à l’échelle nationale, le groupe Coca-Cola soutiendra-t-il donc cette décision, ou maintiendra-t-il ses politiques anti environnement et anti démocratique ?

En fait, il n’y avait aucun commentaire neutre ou de soutien parmi les quelque 100 premiers. Quel est l’avis de la majorité silencieuse ? Nous savons ce qu’ils boivent ; la page australienne de Coca-Cola a plus de 936 000 mentions J'aime.

L’État d’Australie du Sud a promulgué la législation sur les consignes d’emballages en 1975 et a mis en place un système de consigne depuis 1977.

Michel Djotodia, Président auto-proclamé de la République Centrafricaine

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Après la prise du palais présidentiel de Bangui par la rébellion Séléka, son chef Michel Djotodia s'est déclaré nouveau président de la République Centrafricaine :

Je ne souhaite pas une chasse aux sorcières [..] A présent, un couvre-feu est en place à Bangui.

Michel Djotodia on twitter via @saloumpassy

Michel Djotodia sur twitter via @saloumpassy

Pour un meilleur accompagnement des entrepreneurs français en 2013

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L’année 2013 fait la part belle à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Le plan mis en œuvre par la ministre  Fleur Pellerin ne stimulera ces deux piliers de croissance qu’à condition de redonner confiance aux entrepreneurs et de mieux les accompagner dans leur processus de création d’entreprise.
Dans le programme dont elle avait fait part au sénat en juillet 2012, la ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l'Economie numérique, avait déclaré vouloir donner la priorité au soutien des PME, à l’amélioration de l’environnement des entreprises au niveau administratif et fiscal, et à l’encouragement de l’esprit d’entreprise.
Infographie entrepreneurs en France par Eric Ingargiola sur générations entrepreneurs

Infographie entrepreneurs en France par Eric Ingargiola sur générations entrepreneurs

Elle avait également mis l’accent sur le deuxième volet de ce programme, l’innovation. Il était notamment question de mieux ancrer l’innovation dans le territoire, d’agir sur son financement  afin de mieux couvrir la chaîne de l'innovation et de valoriser et diffuser la culture de l'innovation en parallèle de l'esprit d'entreprise.
En 2013, voici venu le temps des aménagements concrets. Mais avant de mettre en place les outils, il était nécessaire d’écouter ce que les entrepreneurs avaient à dire pour des mesures au plus près de leurs besoins. C’est dans ce but qu’ont été lancées les Assises de l’entrepreneuriat.
Frédérique Clavel, nouvelle présidente de l’APCE, qui pilote les groupes de travail de ces Assises déclare qu’ il fallait :
Rétablir un dialogue sans biais entre les entrepreneurs et le gouvernement. Les Assises ont été lancées le 14 janvier par Fleur Pellerin et mandatées par l’ensemble des ministères, sous la tutelle de Jean Marc Ayrault. L’état d’esprit est d’entendre ce que les entrepreneurs ont à dire pour améliorer leurs conditions d’entrepreneur
S’il est encore trop tôt pour avoir une vraie lisibilité sur ces Assises, la présidente s’attend à ce que les différents groupes de travail fassent remonter des propositions de mesures concrètes et faisables. Un optimisme qui vient contrebalancer les conclusions mitigées du dernier rapport de la Cour des comptes qui critique le manque de lisibilité des aides à la création ainsi que les chiffres peu engageants de l'Agence pour la création d'entreprises (APCE). Selon cette agence, la proportion des entrepreneurs bénéficiant d’un accompagnement est encore trop faible aujourd'hui  (39%). 
on parle de la création d’un Passeport Entrepreneur. Au-delà des mots, il serait bon de créer un outil pour guider le créateur, pourquoi pas un tag, un logiciel : peu importe l’outil, du moment qu’il facilite la vie des entrepreneurs !  

(Vidéo de l'entretien de Fréderique Clavel au Salon des entrepreneurs)
Les chefs d'entreprises se sont mobilisés de leurs coté pour stimuler l'innovation.
Sur son blog Générations Entrepreneurs, Eric Ingargiola dresse un état des lieux de l'entreprenariat et la création d'emplois:

95 % des entreprises créées n’ont aucun salarié ; ceci s’explique en partie par la part importante des nouveaux auto-entrepreneurs (56%). Cependant, même hors auto-entreprises, seules 12% des nouvelles entreprises emploient un ou des salariés. Ces entreprises employeurs ont en moyenne 2,9 salariés.

 

Le Réseau Entreprendre, réseau national de chefs d'entreprise, accompagne des porteurs de projets depuis sa création il y a 27 ans. En 2007, ce réseau a fondé le programme InnoTec, qui a permis de financer 115 nouvelles entreprises innovantes. Le cabinet KPMG s'est engagé en 2013 dans le programme dans le cadre de son activité de conseil et d’accompagnement pour les entreprises innovantes.

Il s'agira notamment pour les spécialistes KPMG du réseau « Entreprises technologiques de croissance » d'établir un diagnostic des projets sélectionnés par les 47 associations Réseau Entreprendre. Des événements à destination des entreprises innovantes seront organisés dans plusieurs régions afin d’échanger sur les bonnes pratiques en matière de financement et de développement de projets innovants.
Pour le président du programme InnoTech de Réseau Entreprendre Pierre Violo :
Ce partenariat est un vrai plus pour nos entrepreneurs dans leur parcours au sein de nos associations. Le métier de conseil de KPMG est tout à fait complémentaire à l’œuvre d’accompagnement de Réseau Entreprendre.
Gageons que de ce chantier des Assises de l'entrepreneuriat se dégageront des pistes solides pour améliorer les conditions des entrepreneurs. Les actions conjuguées du gouvernement et des chefs d'entreprises devraient leur permettre de retrouver la confiance perdue.

L'Amérique latine après Chávez : Changement et continuité

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Cet article fait partie de notre dossier sur les Relations internationales et la sécurité.

Hugo Chavez mural in Caracas, Venezuela

Fresque à l'effigie d'Hugo Chavez à Caracas, au Venezuela. Photo de mwausk publiée sur flickr (CC BY 2.0)

En tant que farouche critique des États-Unis et figure emblématique du renouveau de la gauche en Amérique latine, Hugo Chávez Frías a sans aucun doute laissé une empreinte exceptionnelle sur la scène politique internationale contemporaine. Mais qu'adviendra-t-il de son héritage ?

Alors que le Venezuela est en deuil et qu'une nouvelle campagne électorale débute, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur l'avenir des relations politiques en Amérique latine, une région où Chávez jouissait d'un fort leadership.

Antonio J. Vázquez de Passim blog écrit :

Pour ce qui est des relations extérieures, elles ne risquent pas de changer sur le plan régional et transocéanique si Maduro devient président. L'influence exercée sur la région [l'Amérique latine] sera maintenue au même niveau tant qu'il y aura du pétrole et de l'argent. Le Venezuela continuera à exporter des barils [de pétrole] vers Cuba à prix réduit, et maintiendra ses échanges commerciaux à des tarifs préférentiels avec les pays appartenant au même environnement naturel [politique], indépendamment de leur situation géographique.

 

À l'heure actuelle, vingt pays d'Amérique latine et de la zone Caraïbes continuent de bénéficier du programme vénézuélien Petrocaribe [es] qui accorde des subventions en matière d'énergie et des prix préférentiels sur le pétrole. Haïti, pays dévasté sur le plan économique, en fait partie.

Parallèlement à son discours « anti-américain », Chávez a essayé d'encourager les processus d'intégration en Amérique latine. La Communauté d'États latino-américains et caraïbes (CELAC) et l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) sont peut-être les deux meilleurs exemples de la tentative de Chávez d'utiliser des organisations régionales pour contourner le pouvoir et l'influence des États-Unis. La question est maintenant de savoir si Maduro, ou un autre politicien, dirigera la région en conformité avec l'héritage de Chávez, ou de façon plus modérée.

Manu García, un défenseur de ce que l'on appelle le « processus bolivarien » mené par Chávez pendant les 14 dernières années, semble vouloir à la fois continuité et changement :

 

Toutefois, la personnalisation excessive du « processus de changement » est préoccupante. Le processus bolivarien devrait consolider un leadership collectif s'il ne veut pas disparaître dans la lutte pour l'héritage du défunt. Ce processus, et c’est là le défi, doit être réel et véritablement « bolivarien », plutôt qu'une simple façade et une expression du « chavisme ».

D'autres n'y croient guère. Carlos Malamud, un chercheur du Real Instituto Elcano, conclut :

Il est possible qu'un nouveau mythe continental ait émergé après la mort d'Hugo Chávez, comparable peut-être à celui de Che Guevara ou de Simón Bolívar. Ce n'est pas ce qui importe à l'heure actuelle. Ce qui est clair, c'est qu'au-delà de son souvenir, le leadership d’envergure continentale de Chávez n'est pas transférable et qu'il n'y a aujourd'hui personne en Amérique latine ayant le charisme, les ressources, et un programme politique adéquat pour le remplacer.

ISN logo

Cet article et ses traductions vers l'espagnol, l'arabe et le français ont été commandées par l’International Security Network (ISN) dans le cadre d'un partenariat visant à faire entendre les points de vue des citoyens sur les questions de relations internationales et de sécurité. Cet article a initialement été publié sur le blog de l'ISN, cliquez ici pour lire des histoires similaires.

Chine : une microblogueuse en détention suite au scandale des carcasses de porcs

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(Les liens renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire.)

Une poétesse de Shaghaï a été mise en détention pour être interrogée par la police chinoise après son post sur le microblog populaire Sina Weibo qui appelait ses abonnés à se promener en masse le long de la rivière Huangpu et attirer l'attention sur le cours d'eau dans lequel près de 15 000 carcasses de porcs avaient retrouvées récemment, flottant dans la rivière [fr].

Le scandale des carcasses de porcs et la crainte de contamination de l'eau du robinet sont devenus des dossiers brûlants de discussions en ligne depuis la découverte des premières carcasses le 7 mars 2013. Les internautes ont posté des images satiriques pour s'amuser de la situation et certains se sont demandés comment le gouvernement gérait cet incident.

Mais la poétesse au franc-parler Pan Ting a été placée en détention par la police et exclue du site Weibo depuis qu'elle a publié le 14 mars 2013 un appel à ses 50 000 abonnés pour une marche organisée le long de la rivière Huangpu [chinois], alors qu'elle a mentionné que c'était “juste une ballade” sans bannières ni slogans.

Par la suite, la police locale a rapidement perquisitionné son domicile. Pan a été forcée de remettre tous ses appareils de communication et de “boire un thé” [fr] avec la police, terme utilisé pour décrire les interrogatoire au sujet des activités en ligne d'une personne.

Pan Ting wrote on the other Weibo account "Pan Ting's backyard" : The head of the police has come to my home, and my mom is crying."

Pan Ting a écrit sur son autre compte Weibo “Le jardin de Pan Ting”: “La police est arrivée chez moi, ma mère est en train de pleurer.”

Après sa libération, Pan a commenté sur son compte Weibo “Le jardin de Pan Ting” [chinois]] :

诗人潘婷的后花园: 之前被禁言,我还愤愤不平打给新浪客服问刑期,短信给好友求声援。這次,我没有!因为我彻底鄙視了,一个连呼吁家园污染、和你們息息相关的声音,你们也关押!我倒要看看你们能关我多久!茶叔至少还说了一句:理解您的初衷。

Lorsque j'avais été exclue de Weibo auparavant, j'appelais en colère le service client de Sina et leur demandait combien de temps cela allait durer. Je demandais aussi à mes amis de diffuser le message sur Weibo pour qu'ils me soutiennent. Cependant, je ne l'ai pas fait cette fois. Je me sens très déçue. Vous avez éteint une voix sensible à la pollution locale et à vos propres vies. Je verrai combien de temps vous me ferez taire. Mon compagnon de thé m'a dit au moins : je comprends d'où tu viens.

Avant de proposer la ballade, Pan avait eu des ennuis avec les modérateurs de Weibo qui, à de nombreuses reprises, avaient effacé les questions qu'elle avait postées le 14 mars 2013, dirigées contre le gouvernement municipal de Shanghai concernant les carcasses de porcs.

Pan a écrit [chinois]:

今天,我居然被删哭了…第一次。虽然开博两年來被删过无数。但今天实在受不了。为家乡的黄浦江爭取一份干净,有错吗?

Aujourd'hui, j'ai même pleuré lorsque mes posts ont été effacés… C'est la première fois depuis deux ans que j'ai mes posts effacés. Je ne peux pas le supporter. Je veux juste me battre pour une rivière Huangpu propre dans notre ville. Où est le mal ?

De nombreux utilisateurs de Weibo ont exprimé leur soutien à Pan Ting. L'écrivain Zhao Chu a demandé [chinois] qu'il y ait plus de personnes attentives à Pan et à sa situation:

上海的朋友们,特别是律政和媒体朋友,请关注下有位@诗人潘婷 姑娘。谢谢。PS,有关部门:不必对一个年轻人正常的公益关切搞得那么过敏,阳光明媚,天气晴好,个别人最轻微地表达下对切身环境的意见,这是值得大大赞扬的好事情,没必要风声鹤唳,你们毕竟也是喝黄浦江水的。

Amis de Shanghaï, et notamment Amis dans le Droit et dans l'Industrie des Média, gardez un oeil sur @Poet Pan Ting. Pour un certain département : vous n'avez pas besoin d'être aussi susceptible vis à vis d'une jeune fille qui se préoccupe juste de l'environnement. Certaines personnes expriment seulement leur opinion; cela doit être loué. Il n'est pas nécessaire de paniquer au moindre bruit. Après tout, vous aussi vous buvez de l'eau de la rivière Huangpu.

L'écrivain Li Minsheng a demandé [chinois] une explication pour la détention de Pan:

一个文弱的小女子,因死猪问题说了几句良心话,却被禁言、禁私信,被迫上交所有通讯方式,甚至还被“失踪”3 小时!她唯一的请求是:“请你们不要再大清早或半夜按我家门铃,让我妈妈害怕。”办过世博会的大上海,为何容不下一个诗人?潘婷触犯了那条法律,请上海面对全国,作出回应!

Juste parce qu'une jeune femme a dit quelques mots honnêtes sur la question des carcasses de porcs, elle a été mise en détention, exclue et forcée à remettre tous ses appareils de communication. Elle était même “disparue” durant trois heures! Sa seule demande était : “S'il vous plaît ne venez pas sonner à ma porte tôt le matin ou au milieu de la nuit pour effrayer ma mère.” En tant que grande ville ayant accueilli l'Exposition Universelle, pourquoi Shanghaï ne peut-elle tolérer une poète ? Quelle loi Pan Ting a-t-elle violé? Veuillez répondre à la nation entière, Shanghaï !

Xu Qiuhong a fait écho en déclarant [chinois] :

就五万粉,说了些人话,如临大敌立刻封嘴,所谓的新政原来是一场戏罢了!静观落幕

Elle n'avait que 50 000 abonnés, elle a juste dit quelques mots et elle a été immédiatement exclue comme si elle était une grande ennemie. Le soit-disant “nouveau gouvernement” n'est qu'une façade. Hâte de voir la fin de tout ceci.

Alors que de nombreuses personnes expriment leur soutien à Pan Ting, certains ont aussi mis en cause l'absence de voix masculines dans cette affaire. Quelques utilisateurs de Weibo étaient particulièrement déçus par deux personnalités célèbres en ligne, Han Han [fr] et Zhou Libo, qui ont gardé le silence sur ce sujet. Le journaliste sportif “Lanzhou Banzhuan Ershi” [chinois] a critiqué les hommes de Shanghaï :

@诗人潘婷 因为追问死猪事件被禁言,有熊猫上门,我在支持她的同时顺带发问——上海有男人吗?至少在潘婷之前我没有听到过有上海男性因为追问这个事情而惹毛政府…..

La poète Pan Ting a posé des questions sur l'incident des carcasses de porcs et elle a été exclue. Je la soutiens et souhaite demander : “Est-ce qu'il y a de vrais hommes à Shanghaï ?” A ma connaissance il n'y a pas d'homme à Shanghaï qui aurait eu des ennuis avec les autorités en s'interrogeant sur cet incident…

Quelques jours auparavant, le site Seeing Red in China a soulevé la question de savoir pourquoi les habitants de Shanghaï ont gardé leur calme face à la menace de l'eau contaminée. Peut-être que la détention de Pan Ting apporte une partie de la réponse.

Spot sur le préservatif retiré des ondes au Kenya après un tollé religieux

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Un message d'intérêt public faisant la promotion de l'utilisation du préservatif pour aider à combattre la propagation du VIH et d'autres maladies au Kenya a été récemment retiré des ondes après que le spot télévisé a causé un tollé parmi les chefs religieux du pays.

Le spot, qui montre une femme en train de conseiller à son amie, mariée, d'utiliser un préservatif lors de ses relations extra-conjugales, avait été commandité par le ministère de la Santé du Kenya ainsi que des agences d'aide USAid et UKAID.

Le ministre de la santé kényan Peter Cherutich a indiqué à la BBC que le spot avait été créé car jusqu'à 30 % des couples mariés ont des partenaires en dehors de leur mariage. Les Nations Unies estiment que près de 1,6 million de personnes sur les 41,6 millions d'habitants du pays vivent avec le VIH.

Les clergés chrétien et musulman ont condamné le spot estimant qu'il encourageait l'infidélité.

Malgré le retrait du spot à la télévision, il est toujours disponible sur YouTube [swahili] :

L'auteur du blog The Squared Factor a jugé que le spot « visait juste » dans un article intitulé « Sikio la kufa halisikii Condom » [swahili]. Le titre, qui se traduit approximativement par « Le préservatif n'a pas d'effet sur une oreille sourde », joue sur le proverbe swahili « Le médicament n'a pas d'effet sur une oreille sourde » :

Je ne vais pas tourner autour de ce pot. Le pot qui contient la question du mpango wa kando [relations extra-conjugales] Et je jette un regard noir à ceux qui réclament que le récent spot télévisé intitulé weka condom mpangoni [utilisez un préservatif lors de vos relations extra-conjugales] soit retiré des ondes.

Le message de ce spot en particulier a touché la corde sensible de la société : si vous ne pouvez pas vous abstenir ou vous engager avec un seul partenaire, alors utilisez un préservatif si vous tenez à ceux qui vous sont chers. Ici, par tenir à ces personnes, je veux dire éviter de tomber enceinte avant le mariage, de contracter des MST telles que le VIH avec tous les effets secondaires qui en résultent et qui sont difficiles pour la famille et la société en général.

Les Kényans se sont rendus sur Twitter pour discuter du spot télévisé sous le hashtag #CondomMpangoni. Nombreux étaient arguments pour et contre.

« victor-MUFC » (‏@victorbmc) a écrit qu'il n'appréciait pas le spot :

‏@victorbmc: Ce spot est dégoûtant RT @MacOtani : Wow alors maintenant que le spot #CondomMpangoni a été retiré de nos écrans nous sommes en sécurité c'est ça ?!#SwalaNyeti

Mathias Ndeta (‏@MNdeta) a dit aux Kényans opposés au spot d'admettre la vérité :

‏@MNdeta : Pour moi, le spot #CondomMpangoni devrait rester sur les ondes, ceux qui y sont opposés ne sont que des imposteurs, regardons la réalité en face.

« z’ Ghost Buster » (‏@TheMumBi) a mis en garde :

‏@TheMumBi : Nous cachons trop souvent nos têtes dans le sable. Amen au spot #CondomMpangoni …il nous fait parler de choses dont nous évitons de parler.

 

Paul (‏@M45Paul) a affirmé que la décision de retirer le spot des ondes n'a fait que le promouvoir encore plus.

‏@M45Paul : Le fait d'interdire le spot #CondomMpangoni lui apporte plus de temps d'antenne qu'il n'en aurait en temps normal.

« Pastor Wa » (‏@Pastor_Wa) a donné ce conseil :

‏@Pastor_Wa : Et pour tout ceux qui regardent ce spot, votre cœur doit être assez provoqué pour vous faire dire « Je vaux mieux que cela » #CondomMpangoni

« Kizzy K* » (‏@boobykizzy) a demandé :

‏@boobykizzy#condommpangoni => que sont devenues dignité, morale et autres ? doit-on blâmer les médias ? devrait-on s'occuper de cette question ?

Enfin, « AverageKenyan » (‏@AverageKenyan) a noté :

‏@AverageKenyan#Condommpangoni, nous ne sommes pas dans le déni, la matrice africaine, qui est complexe, n'est pas en faveur des déclarations publiques d'infidélité, bien que cette dernière soit une réalité

Des Ethiopiens emprisonnés pour avoir protesté contre l'édification d'un Mémorial au “Boucher de l'Ethiopie”

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43 manifestants ont été arrêtés en Éthiopie pour avoir protesté contre un monument financé par des fonds publics dans un petit village italien, érigé à la mémoire de Rodolfo Graziani, un général italien sous le dictateur fasciste Benito Mussolini et dont les atrocités pendant la guerre lui ont valu le surnom de “boucher de l’Éthiopie”.

Les autorités ont affirmé que les manifestants n'avaient pas eu l'autorisation de manifester et encerclé l'assistance à peine s'était-elle rassemblée devant l'ambassade d'Italie à Addis-Abéba, la capitale du pays le 17 mars 2013. Les manifestants ont été contraints de passer la nuit en prison jusqu'à leur libération le lendemain.

Rodolfo Graziani, le Boucher d'Ethiopie. Image du domaine public

La construction d'un mausolée et d'un parc à la mémoire du Général Graziani dans le village italien de Affile, inaugurés en août 2012, a touché une corde sensible en Éthiopie. Commandant militaire impitoyable, Graziani a dirigé l'invasion italienne de l’Éthiopie en 1935. Au cours de l'année, il avait vaincu les forces éthiopiennes et le pays est devenu une colonie italienne.

Après une tentative d'assassinat en 1937 par deux résistants locaux, Graziani avait ordonné le massacre de milliers d’Ethiopiens.

C'est la première protestation contre le mémorial en Éthiopie. Befeqadu, un blogueur et traducteur de Global Voices en amharique, qui était l'un des manifestants détenus, a publié le récit de son bref séjour dans l'une des prisons insalubres. Il a réfuté les allégations selon lesquelles la police n'était pas informée de la manifestation [amh]:

የተቃውሞ ሰልፍ ለማድረግ የሚያስፈልገው ቅድመ ሁኔታ ለመስተዳድሩ ማሳወቅ ሲሆን፣ መስተዳድሩ ደግሞ በ24 ሰዓት ውስጥ ‹‹አይሆንም›› የሚል ደብዳቤ ካልጻፈ እንደተፈቀደ ይቆጠራል፡፡ ስለዚህ ሰልፍ ማድረጉ ሕጋዊ ስህተት የለበትም፣ ጉዳዩ ባንድ ጀምበር የተወለደ ሳይሆን ጋዜጦች ዜና የሰሩለት፣ ቁጥቦቹ ሬድዮዎች ሳይቀሩ ያወሩለት ጉዳይ ስለሆነ ወንጀል ነው ፍርድ ቤት ሊያቀርቡት አይችሉም/አይገባቸውምም፡፡

L'un des critères pour organiser une manifestation pacifique est d'informer l'administration municipale. Mais si l'administration ne parvient pas à informer les organisateurs du refus d'autoriser la manifestation par lettre dans les 24 heures,  on peut supposer qu'elle autorise la démonstration. Donc, il n'y a pas de faute en maintenant la manifestation pacifique. Après tout, cette manifestation n'était pas inattendue. Elle a été annoncée par certains médias locaux. Ils savent que ce n'est pas un crime passible de poursuites devant un tribunal.

Dans le billet d'un blog largement diffusé, l'avocat Kiflu Hussain a critiqué la réaction des autorités éthiopiennes contre la manifestation:

Pouvez-vous imaginer le gouvernement israélien être indifférent si les Allemands décidaient d'ériger un monument à Adolf Eichmann ? À l'heure actuelle, nous, Ethiopiens, non seulement nous avons des dirigeants “éthiopiens” indifférents. Mais, depuis mai 1991, nous avons un tas de vendus au Palais Menilik [palais, voisin du parlement à Addis-Abeba, construit par l'empereur Ménélik] qui remplissent les ordres de nos pires ennemis, dont certains ont été mis à l'index par l'histoire comme ayant commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Pas plus tard qu'hier, 17 mars 2013, le régime éthiopien a encerclé en face de l'ambassade d'Italie à Addis, des manifestants qui tentaient de protester pacifiquement contre l'érection d'un monument à un criminel fasciste.

Le blogger caricaturiste en exil Abetokichaw a ajouté [amh] :

ጣሊያንን የተቃወሙ ኢትዮጵያውያን በገዛ መንግስታቸው ታሰሩ እኔ የምለው… እንዴት ነመው ነገሩ ጣሊያን ከኢትዮጵያ አልወጣም እንዴ…?

Des patriotes éthiopiens qui dénonçaient des fascistes ont été incarcérés … Je me demande simplement s'il y a des fascistes encore en Éthiopie ?

Cependant, le blogueur Daniel Berahane, considéré pro-gouvernemental, a demandé si la manifestation était authentique et a défendu [anglais] leur incarcération sur sa page Facebook:

#Ethiopian #opposition; des militants ont monté une petite scène aujourd'hui

Je n'ai jamais entendu un mot de leur part pendant plus de 6 mois sur la statue construite à la mémoire du fasciste #war #criminal #Graziani en #Italy (#guerre #criminel #Graziani en #Italie). Il n'y a eu aucune déclaration à la presse ni sur leurs sites Web, depuis septembre.

Aujourd'hui, ils sont sortis de nulle part et ils ont voulu procéder à une démonstration sur le sujet.
Apparemment, ils ne remplissaient pas les exigences légales, ce qui a conduit la police à mettre la situation sous contrôle en arrêtant certains d'entre eux aux fins d'enquête (probablement déjà libérés).

Alors… de quoi s'agissait-il?

1/Ces gars veulent demander à la diaspora une collecte de fonds, ils ont donc besoin de mettre en place un spectacle pour montrer qu'ils existent.

2/Ils sont sous la pression des militants, des journalistes, des diplomates, etc pour ne pas avoir organisé des événements publics, ils ont donc besoin d'un cas pour dire: “voyez, cette dictature ne nous permet même pas de nous opposer à Graziani”.

3/Peut-être ils espèrent pouvoir mobiliser un soutien politique important en faisant de Graziani un problème politique national.
———
Ps-je ne dirais pas qu'organiser une manifestation légale soit chose facile, mais je m'oppose fortement au recours à des tentatives illégales – surtout que personne n'est allé se plaindre au tribunal pour déni d'autorisation légale.

Dans un commentaire hilarant et mordant sur la question, Girma Tadesse a écrit un billet pour The Gulele Post [en anglais] dans lequel il a imaginé le dialogue qui pourrait être échangé entre les différents monuments de personnalités de premier plan, y compris celui de Graziani. D'autres ont inclus l'ancien Premier ministre éthiopien Meles Zenawi [fr] qui était considéré comme un leader visionnaire par son parti et son groupe ethnique, mais condamné comme un dictateur sans pitié par les autres, et Sir Alex Ferguson [fr] le manager actuel (et le plus ancien) du club de football Manchester United:

[Rodolfo Graziani] – Salut tout le monde … désolé d’être en retard, je regardais dehors quelques manifestants dans la rue

[Alex Ferguson] – ciao Grazziani [sic]; comment se fait-il que vous ne semblez pas avoir peur de ces gars-là?

[Graziani] – pourquoi devrais-je avoir peur?

[Ferguson] – vous avez tué leurs concitoyens il y a un certain temps

[Graziani] – Arrêtez, tout d'abord je ne les ai pas tués, j'ai simplement donné l'ordre après avoir reçu un ordre. Deuxièmement, c'est il y a longtemps, 77 ans. Vous, les gars, vous continuez de vivre dans le passé?  Pourquoi ne pas demander à ces deux-là, ils ont exécuté et mis en esclavage leurs propres concitoyens mais ils gardent toujours la tête haute ?

[Ferguson] – qui voulez-vous dire ?

[Meles Zenawi] – RG essaie de pointer du doigt vers moi et MII. Écoutez-moi vieux maître, je n'ai pas tué mes propres concitoyens, je n'ai pas de concitoyens à Gambella et très peu en dehors du Tigré. Je suis sûr que Ménélik n'a ni massacré ni asservi “son peuple” non plus. Donc mettez vos idées en ordre.

Les hackers dans la cité arabe : Hackers, Fab lab et tech au bord du Nil

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Sabine est journaliste, Ophelia photographe et vidéaste : toutes deux ont émergé de la pépinière du site OWNI (l'un des partenaires de Global Voices) et tournent actuellement une web documentaire sur “Les hackers dans la cité arabe” sur la technologie,  les applications, les hack labs et les makers spaces, qui s'inventent au Maghreb et au Moyen Orient actuellement.

Ophelia Noor (à gauche) et Sabine Blanc (à droite)

A l'heure où débute le Forum Social Mondial à Tunis, où elles seront présentes, elles veulent souligner que le “hacking” cette philosophie de geeks plutôt privilégiés en Occident, est de l'autre côté de la Méditerranée un enfant des révolutions, un élan tout nouveau et très utile vers des pratiques collaboratives et des innovations, des lieux ouverts à tous,. Nous publions avec leur accord en trois langues (arabe, français, anglais), leur carnet de route et de rencontres avec les jeunes développeurs du “libre” en Algérie, Egypte, Tunisie, Liban, Irak. Avec, pour débuter cette série, un entretien audio avec Mahmoud El-Safti, qui a ouvert un hacker space à Guizeh, en Egypte.

 Mahmoud El-Safti : un hackerspace à Guizeh

Mahmoud el Safty (Photo Ophélia Noor, reproduite avec son autorisation)

Mahmoud el Safty (Photo Ophélia Noor, reproduite avec son autorisation)

Mahmoud El-Safty a co-fondé le hackerspace de Gizeh et fab lab Egypt, le premier du pays, qui cohabitent dans les mêmes locaux à Gizeh, en banlieue du Caire. Ce jeune ingénieur au rire solide nous a fait part de sa foi dans les hackerspaces/makerspaces. Ci-dessous se trouve le podcast de l'entretien. La traduction en français se trouve après le podcast:

hackers

Avoir des hackerspaces et des makerspaces où les gens peuvent acquérir une expérience pratique, partager des connaissances et mettre en œuvre leurs savoirs théoriques aura un impact fort sur la société et aussi sur le système éducatif et changera l’état d’esprit des personnes. Quand les gens collaborent dans une ambiance fun, se réunissent non pas pour préparer des examens mais pour bosser sur des projets qui les passionnent, qui les intéressent, ils vont bien entendu les faire du mieux qu’ils peuvent. Plus tard, beaucoup des projets sortis de ces lieux seront des produits et des start-up. Il existe de nombreux logiciels et du hardware open source sur le marché qui sont issus des hackerspaces et makerspaces.

Texte et son : Sabine Blanc

Manifestations et loi martiale à Brooklyn suite à l’assassinat de Kimani Gray

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Billet rédigé en collaboration avec Yarisa Colón

Samedi 9 mars, Kimani Gray, jeune afro-américain de 16 ans, a été tué par deux policiers à New York. Cette affaire, considérée par les habitants de l'arrondissement de Brooklyn comme un crime à connotation raciale a donné lieu à deux jours consécutifs de tensions. En réponse aux veillées, qui se sont parfois transformées en affrontements avec les forces de l'ordre, les autorités ont instauré une sorte de loi martiale interdisant l’accès à certaines zones du quartier d’East Flasbush.

Selon The New Yorker [en], aussi bien les policiers impliqués, en civil au moment des faits, Jovaniel Córdova et Mourad Mourad, que la victime  possèdent un casier judiciaire. Kimani Gray auraient déjà été arrêté plusieurs fois, sans avoir été condamné, et la police de New York avait déjà payé 215 000 dollars dans le cadre d'accords juridiques pour des poursuites contre les deux policiers pour fouilles illégales et fausses arrestations. Le Center for Constitutional Rights a intenté une action en justice [en] contre le département de police de New York et la ville pour remettre en question deux pratiques communes parmi les forces de police : le signalement de personnes selon leur apparence (racial profiling) et la détention pour fouille également selon l’apparence (stop and frisk) sans cause probable. 

L’enterrement de Kimani Gray s'est tenu samedi 23 mars à Brooklyn. Mais les réactions sur les réseaux sociaux n’ont pas attendu. La tragédie a été commentée via les mots-clic #BrooklynProtests et #kimanigray. Vous pouvez découvrir les messages laissés par les internautes sur un Tumblr. Une des critiques, partagée par de nombreuses personnes, s’adresse aux médias traditionnels qui ont ignoré cette importante affaire, comme le signale Barb Morrison (@barbmorrison) :

@barbmorrison : Vous ne verrez pas ça sur CNN. http://uscop.org/the-nypd-declares-martial-law-in-brooklyn/ …  #brooklynprotests

Pablo Muñoz (@Alvy_Singer) formule la question suivante :

@Alvy_Singer : http://www.nydailynews.com/7-nypd-bullets-killed-teen-kimani-gray-article-1.1287452#bmb=1 … Un adolescent de 16 ans mort et 4 jours de manifestations. Que se passe-t-il à Brooklyn ?

Fuerza Morena (@FUERZA_MORENA), commente depuis le Mexique :

@FUERZA_MORENA : Et aux “démocratiques” États-Unis, les manifestations contre les violences policières se poursuivent  http://youtu.be/yuz-v5x2I2A

Occupy Wall Street (@OccupyWallStNYC) relève :

@OccupyWallStNYC : Il y a deux types de lois dans ce pays, un pour les riches et un pour le reste d’entre nous. #BrooklynProtest #OWS

Voici des clichés des veillées et des manifestations à Brooklyn, réalisés par le photographe Javier Soriano. (http://www.javiersoriano.com)

Se convoca a una gran marcha en protesta por la muerte de Kimani Gray.

Convocation pour une grande marche, le 24 mars, pour protester contre la mort de Kimani Gray.

Una de muchas vigilias en el barrio de East Flatbush en Brooklyn. Foto de Javier Soriano.

Une des nombreuses veillée du quartier d’East Flatbush à Brooklyn. Photo de Javier Soriano.

Residentes en Brooklyn se han manifestado en las calles, y la policía respondió con la ley marcial. Foto de Javier Soriano.

Les habitants de Brooklyn sont descendus dans les rues et la police a instauré une loi martiale. Photo de Javier Soriano.

Se han registrado vigilias en el barrio de East Flatbush en Brooklyn. Foto de Javier Soriano.

Veillée à East Flatbush, arrondissement de Brooklyn. Photo de Javier Soriano.

Velas en el barrio de East Flatbush en Brooklyn. Foto de Javier Soriano.

Bougies placées dans le quartier d’East Flatbush à Brooklyn. Photo de Javier Soriano.

Despliegue de fuerzas policiacas en Brooklyn. Dos policias no-uniformados son acusados de quitarle la vida a Gray. Foto de Javier Soriano.

Déploiement de forces policières à Brooklyn. Deux policiers en civil sont accusés d’avoir tué Kimani Gray. Photo de Javier Soriano.

Las protestas ante la muerte de Gray comenzaron el pasado sábado 16. Foto de Javier Soriano.

Les manifestations ont débuté le samedi 16 mars. Photo de Javier Soriano.

Chine : Un appartement à Manhattan pour une enfant de 2 ans

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La télévision d'État CCTV a tourné un court reportage sur une mère chinoise qui a acheté un appartement à New York pour sa fille de 2 ans. Situé dans le quartier de Manhattan, cet appartement de 6,5 millions de dollars est un achat en vue des futures études universitaires de l'enfant. Offbeat China a traduit le reportage, qui fait parler de lui dans le contexte de la crise immobilière en Chine. [lien en anglais[

 


Guatemala : Une série d'assassinats fait cinq morts parmi les activistes

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Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en anglais.

Alors que le Guatemala s'efforce de poursuivre devant la justice l'ancien dictateur Efraín Ríos Montt dans un procès exemplaire pour génocide, les violences et les crimes se poursuivent dans le pays et restent impunis. En moins d'un mois, cinq activistes et défenseurs des droits humains, en lutte contre les compagnies minières et pour le droit à la terre et au travail, ont été assassinés dans des zones rurales.

Comunicarte [es] rapporte que Tomas Quej, un jeune responsable indigène de Baja Verapaz, a été retrouvé mort d'une balle dans le cœur le 26 février 2013. Après une longue lutte, Tomas Quej venait de gagner un procès pour la sauvegarde des terres de sa communauté. Il avait sept enfants, dont un nouveau-né.

Peu de temps après l'assassinat de Tomas Quej, Carlos Hernández Medoza, un paysan responsable d'un syndicat indigène, était assassiné le 8 mars en revenant du Honduras. Il était un responsable très connu, particulièrement actif dans de nombreux secteurs de sa communauté et de sa région. Frontline Defenders rapporte :

Carlos Hernández Mendoza était l'un des responsables du Sindicato Nacional de Trabajadores de Salud de Guatemala – SNTSG [Syndicat national des travailleurs de la santé du Guatemala], mais aussi membre du mouvement social révolutionnaire Frente Nacional de Lucha – FNL [Front de Lutte National],  de la Coordinadora de Organizaciones Populares, Indígenas, Iglesia, Sindicales, Campesinas de Oriente – COPIISCO [Coordination des organisations populaires, indigènes, religieuses , syndicales et paysannes d'Orient] et de l’ Asociación Campesina Camoteca [Organisation paysanne Camoteca].

Xinca mourning by Rodrigo Baires Quezada for Plaza Publica, under a Creative Commons Attribution license. http://www.plazapublica.com.gt/content/duelo-xinca

Funérailles à Xinca par Rodrigo Baires Quezada pour Plaza Publica, sous license Creative Commons.

 

Le 13 mars, Tzutuhil, un indigène de 68 ans, responsable de Gerónimo Sol Ajcot a été brutalement assassiné par des hommes masqués alors qu'il se rendait à son travail.

Quatre jours plus tard, Encarnación López Ucelo, responsable du groupe indigène de la minorité Xinca, était assassiné et trois de ses collègues kidnappés, passés à tabac puis relâchés. Le groupe manifestait contre les activités minières de la compagnie canadienne Tahoe Resources et le défunt était également engagé dans des conflits liés aux terres, autre cause possible de cet acte criminel. Comme l'explique un appel pour une action urgente d’Amnesty International, il y a lieu de s'inquiéter pour la sécurité des survivants :

Le 17 mars, quatre responsables Xinca – Encarnación Marcos, Rigoberto Aguilar, Rodolfo López et Roberto González – participaient à une manifestation publique qui se tenait dans le hameau d’El Volcancito, San Rafael Las Flores. Ils étaient là en tant qu'observateurs d'une consultation sur l'industrie minière de la région organisée par la communauté. Après la manifestation, ils ont quitté El Volcancito à 20h30. À 21h15, alors qu'ils arrivaient près de Mataquescuintla, une douzaine d'hommes répartis dans deux camionnettes arrêtèrent leurs véhicules. Les hommes lourdement armés et cagoulés les forcèrent à monter dans les camionnettes. Rigoberto Aguílar et Rodolfo López ont été relâchés chacun leur tour au cours de la nuit. Rigoberto Aguilar raconte qu'il a été tabassé. Au petit matin du 18 mars, Encarnación Marcos a été retrouvé mort. Il avait les mains attachées et son corps avait été jeté dans un trou. L'une des camionnettes est restée près du corps.

Un appel a aussi été lancé sur Causes pour demander que cesse les violences contre les activistes de l'industrie minière au Guatemala.

La dernière victime, comme l'indique Albedrio [es], était la responsable syndicale Santa Alvarado, qui luttait pour les droits des travailleurs du secteur de la santé. Elle a été kidnappée et retrouvée étranglée. Santa Alvadro laisse deux petits enfants et vient allonger la longue liste des femmes assassinées au Guatemala.

Comme l’indique le rapport de la Commission Guatémaltèque pour la Vérité et comme le confirme le procès pour génocide de l'ancien dictateur Rios Montt, la répression des paysans, des responsables syndicaux, des syndicalistes, des femmes et des enfants fait tristement partie intégrante de l’histoire du pays.

En fait, comme le fait remarquer [es] No a la Mina [Non à la mine], la récente répression rappelle les opérations des escadrons de la mort responsables de la mort de milliers de dirigeants indigènes ou syndicaux. Si les conflits sociaux continuent à se régler par les armes dans une totale impunité, l'avenir du Guatemala sera aussi sombre que son passé.

Commémoration du dixième anniversaire de la guerre en Irak

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La semaine dernière, se célébrait le dixième anniversaire de la guerre en Irak, lancée par l'administration de George W. Bush dans le cadre de son combat contre le terrorisme. À cette occasion, de nombreux journalistes et analystes ont fait le point sur les restes de ce conflit ayant officiellement cessé le 18 décembre 2011.

Une dette de plusieurs milliards de dollars, des centaines de milliers de morts, le manque d'éléments prouvant l'utilisation d'armes de destruction massive et une insurrection qui crée aujourd'hui encore de graves problèmes de sécurité en Irak : voilà une situation que beaucoup d'analystes considèrent comme le vestige de la guerre. Certains soutiennent la cause défendue par la Maison-Blanche en 2003 en affirmant que si Saddam Hussein n'avait pas été exécuté, les États-Unis auraient à affronter l'Irak et l'Iran. Cependant, une étude espagnole [es] montre que plus la moitié des Américains considèrent que la guerre en Irak était une erreur, alors que 70 % se montraient en faveur de celle-ci au cours des mois qui ont suivi les attaques lancées sur le sol irakien en 2003.

Quelques blogs, comme Madres Contra la Guerra [es] [Mères contre la guerre] ont entrepris d'évaluer les résultats de la guerre en proposant par exemple un profil clinique des soldats portoricains :

Controversial speech by George W. Bush, declaring the retreat of troops from Iraq. The famous sign "Mission accomplished" was hanging from the aircraft carrier. By then, the war was ongoing. Image taken from a video on YouTube.

Discours controversé de George W. Bush, déclarant le retrait des troupes d’Irak. La célèbre pancarte « Mission accomplie » était accrochée sur le porte-avions, alors que la guerre se poursuivait. Image tirée d’une vidéo sur YouTube.

El costo para la salud física y emocional es terrible: once de cada 100 militares están mutilados, 40% de ellos con el terrible diagnóstico de trauma cerebral severo (traumatic brain injury), condición que no se puede atender en el Hospital de Veteranos por Puerto Rico, pues no tiene una sala de trauma. Familias enteras han tenido que trasladarse a Estados Unidos para alguno de los Hospitales de Veteranos que  pueda atender esa condición.  Alrededor de 40 % de los militares ya han sido diagnosticado con una condición de salud mental, particularmente el trastorno de estrés post traumático.  En Puerto Rico hay 2,000 veteranos sin techo (Censo, 2010).  Muchos de los militares están desempleados, al tratar de volver a la vida de civil.

Le coût pour la santé physique et émotionnelle est terrible : onze militaires sur 100 sont mutilés, 40 pour cent d'entre eux ont été victimes d'un sévère traumatisme cérébral, un état qui ne peut être pris en charge par l'Hôpital des Vétérans de Puerto Rico puisque celui-ci ne possède pas d'unité traumatologique. Des familles entières ont du partir aux États-Unis pour rejoindre des hôpitaux pouvant les traiter. Environ 40 pour cent des soldats ont déjà été diagnostiqués avec un état mental inquiétant, en particulier avec un état de stress post-traumatique. Il y a 2 000 vétérans sans abri à Puerto Rico (d'après les chiffres de 2010) et beaucoup de militaires ne trouvent pas d'emploi lorsqu'ils tentent de retourner à la vie civile.

Le désaccord avec la guerre est exprimé dans certains tweets, aussi bien par des personnalités latino-américaines que des personnes d'autres horizons. Tel est le cas du présentateur de Noticias Univisión Jorge Ramos (@jorgeramosnews), qui écrivait :

@jorgeramosnews: En Irak ya es 20 de marzo, el 10 aniversario de la guerra que se inventó George W.Bush,con miles de muertos y sin armas de destruccion [sic] masiva

@jorgeramosnews : En Irak, c'est déjà le 20 mars, le dixième anniversaire de la guerre inventée par George W. Bush, avec des milliers de morts et sans armes de destruction massive.

Man Castro (@esmudiense) partage une photo des ex-présidents George W. Bush, Tony Blair (Royaume-Uni) et José María Aznar (Espagne) lorsque ces derniers ont uni leurs forces pour envoyer des troupes sur le sol irakien.

@esmudiense: En el aniversario d la guerra de Irak, una foto repugnante, el trío de las Azores y memoria para un millón de muertos pic.twitter.com/Lc0Sf8rM5I

@esmudiense : A l'occasion de l'anniversaire de la guerre en Irak, une photo répugnante, le trio des Açores, et souvenir d'un million de morts pic.twitter.com/Lc0Sf8rM5I

D'autres ont ouvertement exprimé leur répugnance par rapport au Parti Populaire espagnol (PP), qui, avec Aznar a sa tête, a déployé ses propres forces armées en Irak. C'est ainsi que borbonesmamones (@borbonesmamones) l'exprime :

@borbonesmamones: Acaba d terminar el aniversario dl 11M y no soporto ver a esos peperos homenajeando a las víctimas q ellos provocaron tras la guerra d Irak.

@borbonesmamones [es]: On vient de commémorer l'anniversaire de l'attentat du 11 mars 2004 et je ne supporte pas de voir les membres du PP honorer les victimes qu'ils ont eux même provoquées avec la guerre d'Irak.

De même, la guerre en Irak a mis a découvert des violations de droits de l'homme par les forces armées américaines. L'un des cas les plus ignobles est celui de la prison d’Abu Ghraib [es] à Bagdad, où les prisonniers ont subi diverses formes de tortures physiques, psychologiques et sexuelles. Par ailleurs, la question du sort des détenus de Guantánamo [en] est toujours d’actualité : le 4 mars dernier, ceux-ci entamaient une grève de la faim contre les représailles présumées des officiers militaires.

*Photo de couverture extraite de bloodforoil.org, publiée sous licence CC BY-NC-2.5.

Espagne : Littérature et traduction, le projet Asymptote

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Il traduttore inglese Peter Bush. Fotografia di Alba Calle

Le traducteur anglais Peter Bush. Photo d’Alba Calle.

Asymptote [en anglais, comme les autres liens, sauf indication contraire], revue digitale internationale sur la littérature et la traduction, a célébré son deuxième anniversaire par une série d'événements avec la participation de quelques uns des meilleurs écrivains et traducteurs contemporains au niveau international. Parmi les villes sélectionnées se trouvait Barcelone [ES] où le 25 janvier a été organisé une manifestation publique [ES] rassemblant des traducteurs et des auteurs locaux écrivant en espagnol, en catalan ou en anglais pour présenter la première édition 2013 de cette revue. Le projet est né d'un groupe d'hommes d'affaires issus de différents coins du monde qui ont en commun l'amour de la littérature et l'art de la traduction. Dans cette optique, Asymptote met à disposition des lecteurs des extraits choisis d'œuvres originales et leurs traductions. Parfois, ils sont accompagnés d’enregistrements audio du traducteur de façon que les lecteurs puissent découvrir la phonétique du langage.

Il pubblico nell'insolita stanza del progetto. Fotografia di Alba Calle

Le public de la salle Unusual dans l'insolite salle du projet Asymptote . Photographie de Alba Calle

Et ce n'est pas tout, outre les œuvres littéraires, la revue présente aussi une section dédiée aux arts visuels.

Asymptote a été désigné magazine de l'année 2012 par 3:am magazine et par des publications comme The Times Literary Supplement et London Review of Books. Le succès du projet tient pour beaucoup à la longue liste de contributeurs bénévoles incluant des auteurs, des traducteurs, des photographes et des dessinateurs.

L'éditeur de la revue, Yew Leong Lee, s'est entretenu avec un collaborateur de Global Voices sur le projet Asymptote et l'événement organisé à Barcelone.

Après deux ans, quel effet cela vous fait de participer à un projet marqué par une telle réussite ?

 Le fait de voir célébrer notre deuxième anniversaire à New York, à Berlin, à Taipei et à Barcelone est pour nous source de grande satisfaction car nous touchons pour la première fois des lecteurs du monde entier. Bien que nous soyons une publication entièrement numérique, nous avons remarqué les différentes « ambiances » culturelles. Le nouveau défi est de considérer la littérature d'un point de vue mondial et non plus seulement avec l'optique d'une langue particulière.

Asymptote s'est fixé comme objectif d'être un foyer de convergence pour les communautés littéraires qui sont toujours au second plan. Je voudrais remercier mon équipe et aussi les lecteurs, spécialement ceux qui nous ont aidé à faire connaître notre projet et ont apporté une aide financière via une campagne de récolte de fonds sur Indiegogo.

Lo scrittore Adrià Targa con Rafael Mammos e Najat El Hachmi. Fotografia di Joaquim Moreno Càceres

L'écrivain Adrià Targa avec Rafael Mammos et Najat El Hachmi. Photographie de Joaquim Moreno Càcteres.

Étant donné que pendant ces deux années nous avons collaboré avec de nombreux grands écrivains de langue espagnole (originaires non seulement d'Espagne, mais aussi de Cuba, de République dominicaine, du Mexique, etc.), nous avons souhaité organiser un événement pour consolider notre lien avec l'Espagne. Le choix de Barcelone nous a semblé évident parce qu'on y fait beaucoup de traduction, non seulement pour les touristes mais aussi entre le catalan est l'espagnol. Dans le courant de l'année 2013, nous voudrions faire découvrir un plus grand nombre d'écrivains catalans et espagnols à nos lecteurs de langue anglaise.

 

 Comment a été accueillie cette manifestation à Barcelone ?

Avec beaucoup d'intérêt. Il y avait à coup sûr plus de 100 personnes présentes. On a vu se succéder des traducteurs et des écrivains confirmés ainsi que des jeunes, nouveaux-venus dans le monde de la traduction littéraire. Quelques écrivains se sont même penchés sur une ou deux traductions et les ont partagées avec le public. Le tout accompagné de la musique animée d'un groupe de swing qui a contribué à créer une atmosphère détendue. De nombreux invités ont discuté avec les auteurs et nous ont remerciés pour cette initiative car ils n'avaient encore jamais eu l'occasion d'assister à ce type de rencontre.

Compte tenu de l'énorme succès de toutes les rencontres, avez-vous pour projet de réorganiser de tels événements dans un futur proche ?

C'est possible, parce que le public nous a chaleureusement accueilli, non seulement à Barcelone mais dans toutes les villes dans lesquelles nous avons organisé ces rencontres. Cela dépendra des soutiens que nous obtiendrons parce que nous voudrions également changer d'endroit, présenter la littérature mondiale à d'autres communautés locales et vice versa. Les prochains sites sur notre liste sont Londres, Paris et Tokyo. Mais nous serions très contents de réorganiser une rencontre à Barcelone.

Des photographies sont disponibles sur la page Facebook de la revue. Vous pouvez consulter les dernières informations concernant Asymptote sur Twitter et sur Tumblr .

Des bouddhistes radicaux à l’origine de l’abandon de la mention « halal » au Sri Lanka

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Des responsables religieux musulmans confrontés à des manifestations de militants bouddhistes au Sri Lanka ont mis un terme au système généralisé d’étiquetage halal sur les emballages mis en place sur l’île.

Le nouveau mouvement bouddhiste cinghalais Bodu Bala Sena (Force bouddhiste) a organisé de grands rassemblements tout au long du mois de février 2013 pour réclamer l’abolition du système musulman d’étiquetage halal  certifiant si des aliments ou d’autres produits suivent les prescriptions alimentaires de l’Islam.

Les industriels alimentaires du Sri Lanka, en particulier ceux qui exportent vers le Moyen-Orient, ont longtemps utilisé des méthodes halal pour éviter les coûts engendrés par deux lignes de production séparées. Ces produits portaient un certificat halal émis par l’organisation islamique All Ceylon Jamiyyathul Ulama (ACJU).

Mais les protestataires ont avancé qu’il était injuste que les musulmans, qui représentent moins de 10 % de la population sri-lankaise, contraignent une majorité bouddhiste à consommer de la viande préparée selon les lois islamiques.

Halal Logo. Image courtesy Groundviews

Logo “halal”. Image reporduite avec la permission de Ground Views 

Afin d’étouffer les tensions religieuses grandissantes, l'organisation All Ceylon Jamiyyathul Ulama a annoncé le 11 mars 2013 que dans « l’intérêt de la paix » elle arrêterait d’émettre ses certificats dans la région.

Sur Twitter, l’utilisateur « MajlisW1 »  (@majlisW1) a publié la déclaration d'Al Shaikh Rizvi Mufti, président de l’ACJU:

@majlisW1:À l’époque le logo « halal » était incontournable, désormais, en raison de la situation tendue, le logo ne sera pas obligatoire, mais les entreprises pourront choisir de l’apposer sur les emballages ou de l’abandonner – Rizvi Mufti

 Les fonctionnaires de la Chambre de Commerce de Ceylan ont déclaré lors d’un point de presse qu’après s’être entretenus avec les responsables religieux bouddhistes et musulmans, il a été décidé que tous les producteurs sri-lankais devaient retirer immédiatement la mention « halal ».

Le blog d’information dbsjeyaraj.com a rapporté que selon  Bodu Bala Sana, les autorités ont désormais promis de mettre en place des unités spéciales de police pour inspecter les magasins qui vendent encore des produits halal.

Les violences religieuses sont en augmentation au Sri Lanka. Le conflit avec les Tigres tamouls est peut-être terminé, mais l’on signale de plus en plus d’attaques de bouddhistes radicaux envers des musulmans ou des chrétiens.

Sur le site d’information communautaire Lanka Wed, Shenali Waduge explique pourquoi les non-musulmans n’ont pas à accepter les produits halal :

La plupart des restaurants affichent systématiquement des panneaux « certifié halal, sans porc ». Alors que la vache est un animal sacré pour les bouddhistes et les hindous, pourquoi serait-il plus acceptable de manger du bœuf mais pas du porc ? Pourquoi est-ce que les préférences religieuses d’une seule communauté ethnique décident pour le reste de la population quand celle-ci est constituée à 70 % de bouddhistes ?
[...]
Dans tous les cas, il ne devrait pas y avoir de frais à payer pour la certification de la viande halal et aucun non-musulman ne devrait payer un centime ou être contraint de payer avec son argent durement gagné quelque chose qui générera un bénéfice qui ne profite qu’aux musulmans.

Toutefois, le site de journalisme citoyen Ground Views a fait remarquer que les manifestations contre les produits halal ont plus à voir avec la montée des sentiments anti-musulmans des nationalistes bouddhistes cinghalais qu’avec un désir d’équité :

Il y a eu au cours des derniers mois un accroissement des démonstrations de sentiments anti-musulmans virulents de la part de personnes prétendant s’exprimer au nom de tous bouddhistes cinghalais. Des groupes organisés dirigés par des moines bouddhistes ont tenu des réunions publiques, distribué des pamphlets, et fait des déclarations de presse. Des articles publiés dans des journaux cinghalais et anglais traditionnels ont propagé une haine ethnique et religieuse. [...] Les attaques envers les musulmans se sont portées sur tout : les certifications halal sur les produits alimentaires ; le port du hijab, de l’abaya et du niqab chez les femmes ; le port de la barbe chez les hommes ; l’adhan ou appel à la prière depuis les mosquées ; la tradition musulmane de fermer les commerces pour les prières du vendredi ; la prédominance de certaines différences sectaires chez les musulmans ; et le débat en cours sur les méthodes d’abattage des animaux pour la consommation de viande.

Le journaliste citoyen Riza Yehiya a écrit que les bouddhistes radicaux jettent l’opprobre sur la communauté bouddhiste dans son ensemble, et détériorent ainsi les relations avec les musulmans : 

La menace adressée à la communauté musulmane est un défi pour cette nation. Elle ne provient pas de la communauté bouddhiste traditionnelle dont la relation avec les musulmans est éprouvée. Elle provient de groupes bouddhistes extrémistes déterminés qui se comportent comme des mercenaires soutenant les élites politiques défaillantes, et servant consciemment ou inconsciemment des intérêts étrangers plutôt que le but consacré de la protection du bouddhisme.

Le blogueur R.M.B. Senanayake a accusé les nationalistes cinghalais, dont certains moines bouddhistes, de mener une campagne de haine contre les musulmans publiquement et sur les médias sociaux en rapportant les incidents récents sur son site web.

Image courtesy Say No To Halal Facebook Page

Image reproduite avec l'autorisation le page Facebook Say No To Halal

Le blogueur politique Indi Samarajiva a écrit sur son site web Indi.ca « le Parti national uni dans l'opposition, a contribué à la controverse sur la question de l’étiquetage halal, en demandant également sa disparition, ce qui est « en conformité avec les intérêts racistes cinghalais ».

Ainsi que le fait remarquer le journaliste citoyen Hejaaz Hizbullah, il n’existe aucune conspiration musulmane au Sri Lanka cherchant à s’emparer des produits halals. Les entreprises ont pris leurs décisions au sujet du halal :

Ce sont les entreprises, et certainement pas les consommateurs musulmans, qui souhaitent ardemment que le halal soit reconnu.

Il a ajouté :

Ce qui inquiète par contre de nombreux musulmans c’est qu’une minorité puisse faire autant de bruit autour de ce « non-problème » et en fasse un problème national. Il ne s’agit pas d’un « problème », mais d’une campagne de haine et d’un programme servant des buts précis qui prend comme prétexte la question de la « certification halal ». Ils veulent mettre le feu aux poudres et s’en prennent donc à n’importe quoi.

Le blogueur Patta Pal Baru est d’avis que la campagne contre le halal n’était pas nécessaire.

Kasun Adikari encourage les bouddhistes à faire preuve de tolérance envers leurs compatriotes musulmans :

En tant que bouddhistes, nous devons savoir respecter les autres religions et leurs pratiques puisque nous appartenons au groupe religieux qui accepte et estime les enseignements raisonnables de chaque religion. Les bouddhistes peuvent également tolérer les pratiques d’autres religions, leurs traditions culturelles et leurs coutumes, même s’ils ne souhaitent pas nécessairement les imiter.

En Arabie Saoudite, le gouvernement menace de bloquer Skype et WhatsApp

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Les dirigeants de l'Arabie Saoudite, qui faisait partie en 2012 de la liste des ennemis d'internet [en français] (rapport établi par Reporters Sans Frontières), menacent de bloquer l'utilisation de moyens de communication très populaires tels que Skype et WhatsApp (un service d'applications de téléphonie mobile) .

Brian Whitaker, qui participe au blog Al-bab [en anglais], dit des autorités saoudiennes qu'elles :

menacent de bloquer l'utilisation de services comme Skype, WhatsApp et Viber, à moins que les compagnies qui les gèrent n'acceptent la surveillance des messages et appels des utilisateurs.

Sur la chaîne de télévision Al-Arabiya, on a pu apprendre que les membres de la Commission des Technologies de Communication et d'Information (C.T.C.I.) ont donné jusqu'à la fin de la semaine aux compagnies concernées pour donner leur réponse.

Et de préciser :

“Si jamais ces sociétés déclaraient qu'il était impossible de contrôler leurs applications, la commission a affirmé qu'elle envisagerait de prendre des mesures pour en empêcher l'utilisation à travers tout le royaume.”

Dans le journal d'information Arab News, basé à Jeddah, on peut lire que les autorités sont inquiètes parce que les applications utilisent des connections sécurisées :

“Selon deux sources bien informées qui travaillent pour des compagnies locales de télécommunication, la situation a été le sujet de discussion principale entre les dirigeants des compagnies de télécommunication et les membres du C.T.C.I. au cours des trois dernières semaines. Les pourparlers ont finalement débouché sur la demande des membres du C.T.C.I. à pouvoir surveiller les applications qui utilisent des connections cryptées.”

Comme on pouvait s'y attendre, les autorités utilisent le prétexte de la lutte contre le crime et le terrorisme pour justifier leur besoin d'exercer une telle surveillance. Mais, comme l'explique très bien un article du site Ahram Online, les conservateurs du royaume sont inquiets de voir les réseaux sociaux se développer sur internet, réseaux qu'ils ne peuvent pas contrôler et qui “ont largement repoussé les limites imposées à la liberté d'expression”.

Whitaker nous rappelle que:

La question maintenant est de savoir si les compagnies concernées vont céder aux demande du C.T.C.I. Trois ans auparavant, le pays a vécu une situation similaire quand le C.T.C.I. a menacé d'interrompre le service de messagerie de BlackBerry (Blackberry Messenger) si Blackberry ne lui communiquait pas les codes d'accès qui permettaient de lire tous les messages.

Ce problème a finalement été résolu, même si l'on ne sait pas vraiment comment. Le C.T.C.I. a déclaré avoir levé l'interdiction qui pesait sur Research in Motion, la société canadienne qui gère Blackberry, après que la société eut décidé de “suivre” certaines exigences réglementaires. Selon plusieurs enquêtes, la société aurait cédé et accepté d'installer un serveur BlackBerry dans le pays pour permettre aux Saoudiens d'accéder directement aux informations confidentielles des clients.

Sur le site Riyadh Bureau, Ahmed Al Omran écrit [en anglais] que Abdulaziz Al Sheikh, le grand mufti d'Arabie saoudite, a décrit Twitter comme étant un endroit où les jeunes perdaient leur temps et « le lieu de rassemblement de tous les clowns et corrupteurs qui publient des tweets illégitimes et mensongers.”

Al Omran ajoute également que:

Le grand mufti est devenu de plus en plus critique face aux utilsateurs de Twitter ces derniers temps. En janvier 2012, il a déclaré que ce réseau social “était devenue une plate-forme qui permettait aux personnes en manque de popularité d'échanger des accusations et de publier des mensonges” Puis en octobre, il a traité les utilisateurs de Twitter d’ « imbéciles » et les a accusés de manquer de modestie et de foi.

Al Omran a également présenté des statistiques sur les utilisateurs de Twitter en Arabie Saoudite et les a commenté comme suit :

Twitter est devenue une plate-forme incontournable pour les échanges d'idées et les débats politiques dans le pays. Une récente enquête nous apprend que 51% des internautes en Arabie saoudite utilisent activement Twitter, ce qui est un record mondial. Le mois dernier, un officiel saoudien a avoué que la quantité de messages publiés par les utilisateurs à l'intérieur du pays était tellement importante que le gouvernement faisait tout ce qui était en son pouvoir pour contrôler et censurer le site.

Alors que, grâce au développement des réseaux sociaux, les Saoudiens parviennent à faire entendre leur voix sur internet, les autorités saoudiennes font tout ce qu'elles peuvent pour les faire taire.

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