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Chili : Un ebook sur l'activisme numérique

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Le site Web chilien “El Quinto Poder” [le cinquième pouvoir"] a publié l'ebook “Activismo digital en Chile. Repertorios de contención e iniciativas ciudadanas” (PDF) [Activisme numérique au Chili. Répertoires d'actions collectives et initiatives citoyennes], dans le cadre de son projet “Medios sociales e incidencia ciudadana: ¿hacia una nueva legitimidad política?” [Médias sociaux et incidence citoyenne : vers une nouvelle légitimité politique ?]. Le propos de cet essai, au-delà de l'analyse des différentes initiatives d'activisme existantes, est de considérer “les dimensions symboliques des formes de discours qui interviennent dans les interactions entre les activistes et leurs publics”.


Naissance de la première association saoudienne contre les exécutions “dissuasives”

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Après la décision [fr] du  mois dernier d'un tribunal saoudien de dissoudre l’Association Saoudienne pour les Droits Civils et Politiques (ASDCP) et de confisquer ses biens (inexistants), un groupe de militants a annoncé hier la création d’une nouvelle association indépendante appelée l’Union pour les droits de l'Homme. Parmi ses objectifs déclarés, l'association souhaite mettre fin aux “exécutions dissuasives”, un sujet rarement abordé dans le royaume saoudien.

Les co-fondateurs de l’association sont quatre militants, dont l'un, Mohammad al-Abudllah Otibi, a été détenu pendant trois ans à partir de janvier 2009, pour avoir tenté d'organiser une manifestation pacifique en signe de solidarité avec les habitants de Gaza.

Plusieurs analystes politiques ont fait remarquer que, parce qu’ACDCP avait pris des positions politiques – comme par exemple  exiger une monarchie constitutionnelle -, elle était devenue une cible vulnérable à la répression des autorités. Il semble que l'Union pour les droits de l'homme envisage de prendre une direction différente, en évitant les revendications politiques. Le document fondateur [ar] précise :

وليس لهذه الجمعية غايات سياسية أو حزبية أو دينية، لذلك فإن جمعية الاتحاد لحقوق الإنسان تقف مع حقوق الإنسان الأساسية دون تفرقة في الدين او العرق او العنصر أو ذكراً أو انثى.

L'association n'a aucun objectif politique, sectaire ou religieux. L'Union pour les droits de l'Homme milite pour les droits fondamentaux de l'homme sans discrimination de religion, de race ou de sexe.

Selon Amnesty International, l'Arabie saoudite décapite environ deux personnes par semaine depuis le début de l'année 2013. En septembre 2012, les réglementations concernant les exécutions ont été assouplies [ar] ; l’exigence de consensus a été annulée  ;  actuellement, on peut condamner à la peine de mort par un vote à la majorité qualifiée. La plupart des exécutions en Arabie saoudite sont « dissuasives » et beaucoup d'entre elles sont liées à des infractions aux lois sur la consommation ou le trafic de drogue et au vol qualifié. Cependant, « les exécutions dissuasives » ne sont pas les seules exécutions en vigueur en Arabie saoudite. L'autre catégorie d’exécutions comprend les « exécutions punitives », qui sont appliquées pour les meurtres.

Argentine : Des inondations à Buenos Aires provoquent la mort de 35 personnes

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Les fortes pluies qui ont frappé la province de Buenos Aires ont provoqué la mort d'au moins 35 personnes [es] et des milliers de sinistrés.

Le blog EA2CPG relate le phénomène climatique qui a frappé l'Argentine le 2 avril dernier, qui coïncidait avec un jour férié, la Journée des anciens combattants et morts au front de la Guerre des Malouines :

La ciudad de Buenos Aires tiene unos tres millones de habitantes. Más de un 10% de la población ha sido afectada directamente por las últimas lluvias, las más dañinas de los últimos 107 años, de acuerdo con las autoridades. La Reina del Plata se pareció en la madrugada del martes a Venecia y necesitará muchos días para retomar la normalidad.

La ville de Buenos Aires a une population de trois millions d'habitants. Plus de 10% de la population a été directement touché par ces récentes pluies, les plus désastreuses des 107 dernières années d'après les autorités. Mardi, aux premières heures de la matinée, La Reina del Plata ressemblait à Venise et il faudra de nombreux jours pour rendre à la ville son état normal.

Popckorn [es], un blog de Buenos Aires sur la culture mobile, a publié des photographies urbaines de certains quartiers affectés par les fortes pluies. Pendant ce temps, les utilisateurs de YouTube partageaient une vidéo sur les inondations.

https://www.youtube.com/watch?v=yu6BfQQFPnI

Dans son article “#Temporal:Relatos de la Catástrofe” (“Intempéries : récits de la Catastrophe”), la revue Anfibia a également publié, avec des photos des innondations, des témoignages de sinistrés publiés sur Facebook, comme celui du musicien Gabo Ferro :

La colección de discos de Gardel de mi viejo flotando entre los míos y los de mis amigos. La casa levantada sobre una correntada. Entre la somnolencia de la madrugada, el asombro y la impotencia. Sacar el agua y tragar saliva. Seis horas sacando agua. En su casa, mi vieja eligiendo entre sus cosas guardadas durante 79 años que tirar y que secar para salvar. Una vecina triste como un fantasma pues el agua le arrebató una foto; lo único que le quedaba de su hijo.

La collection de disques de Gardel de mon père flottait entre les miens et ceux de mes amis. La maison se soulevait avec le courant. La somnolence des premières heures de la matinée mêlée à la stupéfaction et à l'impuissance. Écoper l'eau et serrer les dents. Six heures à écoper. Dans sa maison, ma mère choisissant parmi ce qu'elle a conservé pendant 79 ans ce qu'il faut retirer de l'eau et faire sécher pour les sauver. Une voisine malheureuse comme les pierres car l'eau lui a arraché une photo : la seule qui lui restait de son fils.

Il ne s'agit pas des premières inondations subies par la province de Buenos Aires. Les dommages récurrents causés par les intempéries ont poussé les blogueurs argentins à débattre pour chercher la raison du désastre : le manque d'investissement en infrastructures, l'essor de l'immobilier ou le changement climatique.

La page Facebook Cátedra Libre del Agua [es] analyse les changements subis par Buenos Aires depuis sa fondation :

Pero por qué se inunda Buenos Aires? Desde su fundación, la ciudad fue creciendo y extendiéndose hacia el conurbano bonaerense. A medida que este crecimiento se encontraba con arroyos que desembocan al Río de la Plata se los entubaba, se rellenaba su cauce y a lotear que se acaba el mundo. La renta urbana es una tentación difícil de evitar. Durante un tiempo estos entubamientos soportaban bien la lluvia, pero a medida que se siguió construyendo la superficie natural absorbente disminuyó y el volumen de agua que comenzó a pasar por allí aumentó. A esto hay que sumarle la desaparición de los pulmones de manzana y su sustitución por cemento, además de la poca pendiente que tenían los arroyos que fueron entubados. Finalmente, están los rellenos sanitarios en la costa del Río de la Plata para ganar superficie con fines inmobiliario que aumentan el largo de los entubamientos hasta llegar al desagüe naturales.

Mais pourquoi Buenos Aires est-elle régulièrement inondée ? Depuis sa fondation, la ville n'a cessé de grandir et de s'étendre jusqu'à former l’agglomération de Buenos Aires. Au fur et à mesure de l'expansion et de la rencontre avec des cours d'eau se jetant dans le Río de la Plata, on les a canalisés, son lit s'est rempli et l'on pouvait déjà parier sur un avenir incertain. La rente urbaine est une tentation difficile à éviter. Pendant un certain temps, ces canalisations ont bien supporté la pluie, mais tandis que les constructions ont continué, la surface absorbante naturelle a diminué et le volume d'eau passant dans ces canalisations a augmenté. Il faut ajouter à cela la disparition des espaces verts au profit du ciment, en plus de la faible pente des cours d'eaux canalisés. Enfin, il y a aussi les décharges installées sur les rives du Río de la Plata pour gagner de la superficie à des fins immobilières qui augmentent la longueur des canalisations pour arriver à leurs déversoirs naturels.

L'explication continue :

Si después de todo esto Buenos Aires no se inunda, es porque hay sequía. Además, el agua tiene memoria, siempre buscará ir por los mismos lugares que supo ir antaño. Una parte irá por los entubamientos y, el resto, por la superficie. Y así se producirá la inundación, una y otra vez.

Si après tout cela Buenos Aires n'est pas tout le temps inondé, c'est parce qu'il y a la sécheresse. De plus, l'eau a une mémoire, elle cherche toujours à emprunter les chemins qu'elle connaissait avant. Une partie passe par les canalisations et le reste, par la surface. C'est ainsi que se produit, de temps à autres, une inondation

imagen de @gstreger

Image partagée par Gustavo Streger (@gstreger) sur Twitter.

Pendant ce temps, le gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner et la municipalité de Buenos Aires cherchent également des coupables. L'agence de presse nationale Telam [es] publie les déclarations [es] du ministre de la Planification fédérale, Julio De Vido :

El ministro de Planificación Federal, Julio De Vido, aseguró que “otra vez la falta de gestión” del gobierno de Mauricio Macri “nos lleva a lamentar víctimas fatales y deja a 450 mil vecinos sin luz” en la Ciudad.

Le ministre de la Planification fédérale, Julio De Vido assure qu’ “encore une fois, le manque de prévoyance” du gouvernement de Mauricio Macri “a coûté des vies et laisse 450 000 personnes sans lumière” à Buenos Aires.

D'un autre côté, Comunas 24.com [es] rapporte que le maire de Buenos Aires, Mauricio Macri, a déclaré [es] :

“Los vecinos de Belgrano me dijeron que en algunos sectores algunas obras parciales que hicimos contribuyeron a mitigar un poco el problema, pero ha habido muchísimo daño y, obviamente, lo que falta es esta obra final en el arroyo Vega, que todavía no hemos podido iniciar por la falta del aval nacional para tomar el crédito” [...] “Yo pienso que la Presidenta debe haber visto lo que pasó ayer y todo lo que sufrió la gente de esa zona, en sus domicilios y en los comercios. Espero que baje una orden que nos habilite para tomar este tipo de crédito”. Macri recordó que hace más de cuatro años que la Ciudad solicita esos avales y aclaró que el crédito, “lo va a pagar la Ciudad integramente.”

“Les résidents de Belgrano m'ont dit que dans certains secteurs, le travail partiel que nous avons entrepris a contribué à atténuer le problème, mais il y a eu beaucoup de dégâts et évidemment, ce qui manque est ce dernier tronçon du canal Vega, que nous ne pouvons toujours pas commencer car nous attendons l'aval national pour obtenir des crédits” [...]“.Je pense que la Présidente doit avoir vu ce qui s'est passé hier et tout ce que subissent les gens de cette zone, aussi bien à leur domicile que dans les commerces. J'espère qu'elle va signer un mandat nous autorisant à prendre ce type de crédit”. Monsieur Macri a rappelé que cela fait plus de quatre ans que la municipalité attend ce feu vert et a assuré que “c'est la municipalité qui va financer intégralement” l'emprunt.

Laura Yabrun (@LambreLau [es]) écrit :

@lambrelau: Para no quedar fuera de las circunstancias, CFK [Cristina Fernández de Kirchner] y Macri se lavaron bien las manos #inundaciones #dondeestaCFK #Macri

@lambrelau: CFK [Cristina Fernández de Kirchner] et Macri se sont bien lavés les mains de la situation #inundaciones (inondations) #dondeestaCFK (oùestCFK) #Macri

Le site de journalisme citoyen Letra Compartida [es] et le portail d'informations Infobae [es] partagent plus de photos et d'informations agrégées sur Storify.

Photo vignette de l'utilisateur de Twitter @JoseIniesta.

28 000 rivières rayées de la carte de Chine

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Une chanson traditionnelle chinoise très connue parle des “belles vagues d'une large rivière, où le vent répand sur les rives la bonne odeur des rizière”.

Mais il se peut que ces rivières idylliques de Chine appartiennent bientôt au passé. Alors que le mécontentement est général dans le pays sur ce qui concerne la pollution de nombreuses voies navigables, un recensement national récent semble indiquer que 28 000 rivières précédemment enregistrées dans la base de données du gouvernement ont soudain disparu.

L'étude, publiée le 26 mars 2013, est la première réalisée dans le pays et a pris trois ans, de 2010 à 2012, pour aboutir. Selon le recensement, on compte dans le pays 22 909 rivières qui couvrent une surface de 100 km² ou plus, un contraste saisissant avec les 50 000 rivières répertoriées dans les années 1990.

Screen capture of CCTV's report on a dried river in Guizhou.

Capture d'écran d'un reportage de CCTV sur une rivière asséchée à Guizhou.

Ce recensement des eaux arrive quelques semaines seulement après l'installation du nouveau gouvernement chinois, qui s'est engagé à lutter contre la dégradation de l'environnement dans le pays. Une telle diminution en a surpris plus d'un, dont Ma Jun, un éminent environnementaliste chinois. Dans un entretien accordé au Times britannique, il attribue la disparition de ces rivières à la sur-exploitation des ressources fluviales.

Ma ajoute que les grands projets hydroélectriques tels que celui du Barrage des Trois Gorges peuvent avoir joué un rôle.

Cependant, le gouvernement impute cette diminution aux méthodes de recherche différentes et aux changement climatique. Jiao Yong, ministre chinois délégué aux ressources en eau, indique que les anciennes données qui faisaient état de 50 000 rivières étaient fausses, car à cette époque les cartographes utilisaient des méthodes traditionnelles pour localiser les rivières. Il a déclaré [zh-chinois] sur China Central Television, une télévision d'état :

过去都是90年代,我们专家依靠过去的老地图,老资料来进行统计计算的,而这次我们是运用国家1/5万(比例)的最新的地图,再加上遥感影像这些设备,一条河一条河提取出来的,所以它的准确度应该是更高。

Dans les années 1990, nos experts travaillaient sur de vieilles cartes et avec du matériel ancien. Aujourd'hui nous utilisons de toutes nouvelles cartes normalisées au 1/50000ème, et nous sommes équipés en détection d'image spatiale. On évalue les rivière une par une et le degré de précision est beaucoup plus élevé.

La plupart des internautes n'ont pas été convaincus par l'explication officielle. Yami Laoliu [zh-chinois], de Pékin, écrit sur Sina Weibo, le site de microblogging bien connu :

雅米老刘:惊闻目前我国已有2800条河流从地图上消失。是天灾?是人祸?应该二者兼有,且人祸为主,事例很多,不胜枚举。剩下的河流和地下水水质令人堪忧……能源和粮食已经高度依赖进口,难道我们的子孙饮水也要进口?

Je suis surpris d'apprendre que 28 000 rivières ont disparu de la carte. S'agit-il d'une catastrophe naturelle ? ou d'une erreur humaine ? Je crois qu'il y a un peu des deux, mais qu'il s'agit plus vraisemblablement d'une erreur humaine. On trouve beaucoup d'exemples qui en témoignent. Les eaux qui restent et les eaux souterraines sont préoccupantes… On dépend déjà beaucoup des importations pour notre alimentation et notre énergie, cela signifie-t-il que les prochaines générations devront importer leur eau potable ?

Wang Xuming, anciennement porte-parole du Ministère de l'Education, donne  [zh-chinois] de sages conseils au Président chinois Xi Jinping sur Weibo :

#给习总提建议#有 消息说中国流域面积100平方公里以上河流30年来少了2•7万条。口袋里的钱愈来愈多,身边的水却愈来愈少。2013年中国环保投入将比去年增加 18•8%是经济增幅两倍多。建议各地立即减缓发展速度,切实把环保作为第一大事抓,否则不予重用。真的把富有中国变成美丽中国!

Suggestions au chef Xi : Il a été dit que le nombre de rivières d'une surface de plus de 100 km² avait diminué de 27 000 au cours des 30 dernières années. Nous avons rempli nos poches d'argent, alors que le niveau de l'eau autour de nous ne fait que baisser. Les investissements de la Chine pour la protection de l'environnement ont augmenté de 18.8 %, soit deux fois le taux de croissance du pays (le produit intérieur brut de la Chine est de 8%). Je suggère (au gouvernement) de ralentir immédiatement le développement économique à tous les niveaux, et de faire de la protection de l'environnement la première des priorités, sinon les fonctionnaires ne seront pas respectés. Faire d'une Chine riche une Chine belle.

Pan Wenda, en provenance de la ville de Shenyang dans la province de Liaonong au nord-est du pays, a lancé un appel [zh-chinois] pour demander à tous de laisser un commentaire sur l'état des rivières là où ils vivent :

#逝去的家乡河流#在我国,不到20年,已有2万7千多条河流消失!这是一个很可怕的数字和现象,因为,水是生命之源,没有了水,一切生命都将消失!为了减少和避免河流的人为消失,为了子孙的健康延续,让我们为此呼吁,以引起有关方面重视。请大家在本条下面留言,说明你家乡河流的现状。

Les rivières de notre pays disparaissent, on en compte 27 000 de moins en 20 ans, une diminution et un phénomène terrible, l'eau est source de vie, sans eau la vie meurt ! Pour réduire et éviter la disparition des rivières due à l'activité humaine, pour assurer la santé de nos enfants, faisons prendre conscience du problème aux responsables et appelons à leur vigilance. Que chacun laisse ses commentaires ci-dessous pour rendre compte de l'état des rivières de notre pays.

Même le quotidien d'état le Global Times laisse échapper un soupir [zh-chinois] cette fois, dans l'éditorial en chinois sur sa page Weibo :

据说中国每年消失上万条河流,想起去云南曾看到整片树被砍伐,山若斑秃;在西双版纳,山上原生树全被换成 橡胶树,同质化对树林生态伤害很大。发展一旦启动,其狰狞的一面也渐显露,它还会不断自我加速。但谁又能指责人们改善生活的努力呢?十亿计只想发展没有信仰缺少敬畏的人,是一股多么可怕的力量!

On dit que des dizaines de milliers de rivières disparaissent chaque année en Chine. Cela rappelle les forêts du Yunan rasées l'année dernière, des montagnes nues : à Xishuangbanna, les arbres traditionnels de la montagne ont été remplacés par des hévéas. L'homogénéisation est dommageable pour l'écologie des forêts. Le développement est en marche, son mauvais aspect va petit à petit se révéler, et cela va aller en s'accélérant. Mais qui peut reprocher aux hommes leurs efforts pour une meilleure qualité de vie ? (Si) dix millions de personnes obsédées par le développement ne croient pas en la nature et en ont peur, quelle horrible force ce serait !

Bangladesh : Global Voices condamne la détention de blogueurs

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La communauté Global Voices, composée de blogueurs, écrivains et activistes de plus de 100 pays, souhaite exprimer ses préoccupations au sujet de l'état actuel de la liberté d'expression en ligne au Bangladesh.

Lundi 1er avril, la Division des Enquêtes de la Police Nationale a maintenu en détention trois blogueurs à Dacca : Rasel Parvez, Mashiur Rahman Biplob et Subrata Adhikari Shuvo. Mercredi, la police a retenu Asif Mohiuddin, un autre blogueur et le Ministre de l'intérieur a révélé que sept autres blogueurs seraient arrêtés dans les jours à venir. Ces hommes ont été accusés de déshonorer l'islam et le prophète Mahomet sur leurs blogs. Quelques jours avant ces détentions, divers groupes fondamentalistes avaient lancé des menaces contre les blogueurs et des utilisateurs de Facebook ayant fait des remarques désobligeantes sur l'islam et le prophète Mahomet ; plusieurs blogs ont été fermés par les autorités pour des raisons similaires. Le 31 mars, des représentants des dignitaires musulmans conservateurs ont soumis [anglais, en] une liste de 84 blogueurs à une commission formée par le Ministre de l'intérieur, accusant les blogueurs d'athéisme et d'écriture contre l'islam.

The three three anti-Islamic bloggers stand with computers and police in the capital. Image by Rehman Asad. Copyright Demotix (2/4/2013)

Les trois blogueurs avec leurs ordinateurs et la police à Dacca. Image de Rehman Asad. Copyright Demotix (02/04/2013)

Global Voices souhaite condamner ces actes et rappelle au gouvernement du Bangladesh ses engagements en faveur de l'expression libre en ligne :
L'Article 39 (1, 2) du Chapitre-3 de la constitution [PDF, en] du Bangladesh garantit la “liberté d'opinion et de conscience, et d'expression”, à l'exception de “restrictions raisonnables imposées par la loi”. Le Bangladesh est une démocratie parlementaire non-religieuse ; si une personne déclare être athée, elle a les mêmes droits que tout autre citoyen.

En 2000, le Bangladesh a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, réaffirmant ainsi son engagement en faveur de l'expression libre selon l'Article 19 du Pacte, qui garantit à tous les peuples le droit de “ne pas être inquiété pour ses opinions” et le droit à la liberté d'expression. Il souligne que ce droit devrait inclure “la liberté de rechercher, de recevoir et de diffuser des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières…”.

Nous pensons que l'équilibre est fragile entre satire, critique, et insulte à la religion. Les blogueurs détenus devraient se voir garantir une assistance juridique pour défendre leur position.
Notre communauté considère que les droits à la liberté d'expression des blogueurs détenus sont injustement violés. De plus, comme il est reconnu que la liberté d'expression ne peut pas être assurée si des individus ne se sentent pas libres de s'exprimer sans peur de représailles, nous nous inquiétons du fait que les droits de ceux qui ont été inscrits sur la liste noire soient aussi menacés, alors qu'ils ont certainement peur de représailles pour leurs idées en ce moment.

Global Voices est vivement préoccupé par ces menaces croissantes au Bangladesh. Nous appelons à la libération immédiate des blogueurs détenus et exhortons les acteurs gouvernementaux à tenir leurs engagements envers la loi nationale et la doctrine internationale sur les droits humains.

Bangladesh : Manifestations contre l'arrestation de blogueurs accusés de ‘blasphème’

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Ce billet fait partie de notre dossier spécial Bangladesh, manifestations place #Shahbag

Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en anglais.

La “Detective Branch” (le service des enquêtes, une unité spéciale de la police du Bangladesh) maintient actuellement en détention quatre blogueurs accusés d'avoir publié des écrits injurieux pour l'Islam et le prophète Mahomet et susceptibles de “blesser les croyances religieuses”. Dans la soirée du lundi 1er avril 2013, Rasel Parvez, Mashiur Rahman Biplob et Subrata Adhikari Shuvo ont été arrêtés et mis le lendemain en détention préventive pour sept jours. Le 3 avril 2013,  Asif Mohiuddin, un blogueur récompensé par un prix, a été arrêté par l'unité spéciale (Detective Branch) et mis en détention préventive pour trois jours. Leurs ordinateurs portables, leurs téléphones mobiles et divers appareils leur ont été confisqués. MK Alamgir, le Ministre de l'Intérieur, a fait savoir que la chasse était ouverte pour arrêter sept autres blogueurs. Les blogueurs arrêtés étaient associés aux mouvements en cours place Shahbag [fr], qui demandent la peine maximum pour les crimes de guerre commis lors de la guerre de libération du Bangladesh et condamnent les politiques religieuses.

AmarBlog.com, une plateforme de blogs très fréquentée, a également été bloquée au Bangladesh. La plateforme a refusé de donner des informations à la Commission de Régulation des Télécommunications du Bangladesh sur certains blogueurs accusés d'insulter l'islam.

Coupure de plateformes de blogs et de blogs individuels en signe de soutien aux blogueurs arrêtés.

De nombreuses plateformes de blogs très populaires au Bangladesh ainsi que des blogs individuels ont fermé leurs sites web pour protester contre les arrestations de blogueurs.

Les 84 blogueurs accusés 

Différents partis religieux et des islamistes ont accusé les blogueurs et les activistes en ligne de publier sur leurs blogs et sur leurs pages Facebook des mots insultants pour l'Islam et le prophète Mahomet. Au plus fort des manifestations de la place #Shahbag ils se sont mis à qualifier les blogueurs d'athées [fr]. Ils prétendent que des blogueurs athées islamophobes sont à l'origine du soulèvement de la place #Shahbag (car la plupart des criminels de guerre actuellement jugés font partie d'un parti Islamique). Ils ont rapidement lancé une campagne contre les blogueurs pour demander leur arrestation. Cédant sous leur pression le gouvernement a mis en place une commission le 13 mars pour identifier les blogueurs athées et prendre des mesures contre eux. Le 31 mars la commission a rencontré des intellectuels du parti Islamiste et des religieux qui lui ont remis une liste de '84 blogueurs’ accusés d'athéisme et de prosélytisme et demandent que des mesures soient prises contre eux. Les blogueurs arrêtés sont sur cette liste. Par ailleurs, un parti radical Islamiste, le ‘Hefazot-e-Islam Bangladesh', mène campagne pour entreprendre une marche sur Dacca, la capitale du Bangladesh, le 6 avril 2013.

Il y a peu, Asif Mohiuddin a été victime d'une agression mortelle par les forces fondamentalistes. Ahmed Rajib Haider, un blogueur lié aux manifestations de la place Shahbag, a été sauvagement assassiné [fr]. Suite à ce coup porté par le pouvoir aux blogueurs, les internautes expriment leur indignation. D'innombrables chaînes humaines se sont formées et des conférences de presse se sont tenues dans différentes régions du Bangladesh pour s'élever contre la détention des blogueurs.

Dans Somewherein Monu Awal écrit :

ব্লগারদের তথা মুক্তচিন্তার কর্মীদের উপর চলছিল হামলা, মামলা, সর্বশেষ যুক্ত হলো গ্রেফতার। মৌলবাদীদের শারীরিক আক্রমণের পাশাপাশি এখন শুরু হয়েছে রাষ্ট্র এবং সরকারের আক্রমণ। [...] ব্লগার এবং অনলাইন লেখকদের বাকরুদ্ধ করে ফেলার চক্রান্ত শুরু হয়েছে।

Jusqu'à présent, les blogueurs et les libre-penseurs étaient agressés et poursuivis, la dernière charge contre eux est l'arrestation. Les agressions des fondamentalistes reçoivent le renfort des mesures répressives gouvernementales. [...] C'est une conspiration pour museler les écrivains en ligne.

La manière de présenter les blogueurs arrêtés aux médias est aussi contestée. Ali Mahmed (lauréat des BOBS – meilleur blog bengali, 2010) écrit sur Facebook :

আমি যখন খবরটা শুনি, বিশ্বাস করতে পারিনি। কিন্তু যখন ছবিটা দেখলাম তখন আমার সমস্ত ভুবন এলোমেলো হয়ে গেল। তিনজন ব্লগারকে যেভাবে দাঁড় করিয়ে ছবি তোলা হয়েছে, মনে হচ্ছে এরা একেকজন খুনি, ধর্ষক।

Quand j'en ai entendu parler je ne pouvais d'abord pas y croire. Mais quand j'ai vu la photo, le monde s'est écroulé sous mes yeux. La manière dont ces trois blogueurs sont alignés face à la police et photographiés, on dirait des criminels, des violeurs.

The three alleged anti-Islamic bloggers stand with computers and police in the capital. Image by Rehman Asad. Copyright Demotix (2/4/2013)

Les trois blogueurs accusés d'anti-islamisme et leurs ordinateurs, encadrés par la police dans la capitale. Image de Rehman Asad. Copyright Demotix (2/4/2013)

L'un des nominés des BOBS 2013, Nijhoom Majumder commente la manière dont sont pris en photo les blogueurs avec leurs ordinateurs portables et leurs PC :

[...] একজন ব্লগার হিসেবে আমি সিম্পলী লজ্জায় মাথা নিচু করে ফেলেছি এই ছবি দেখে।

En tant que blogueur, je suis mort de honte après avoir vu cette photo.

Himu, un blogueur de la diaspora s'inquiète pour la sécurité des blogueurs qui ont été montrés par les médias:

যে তিনজন ব্লগারকে আটক করেছেন, তাদের মুক্তি চাই না। তাদের আপনারা আটকে রাখুন। কারণ আপনারা তাদের নামধামছবি সব প্রকাশ করে দিয়েছেন। মুক্ত বাংলাদেশে এখন তাদের পিছু নেবে আততায়ীরা, যারা আপনাদের কল্যাণই এদের চিনে নিয়েছে।

Je ne souhaite pas que ces blogueurs détenus soient relâchés. Gardez-les en prison s'il vous plaît. Vous avez révélé leurs identités et leurs photos et ils vont être poursuivis par les assassins fondamentalistes qui les ont trouvés grâce à vous.

Il ne faut pas oublier que les groupes fondamentalistes ont assassiné [fr] un blogueur ‘non-croyant', Ahmed Rajib Haider, en face de chez lui. Ils ont agressé d'autres blogueurs, dont Asif Mohiuddin.

Le gouvernement a soutenu dès le début les manifestations de la place #Shahbag qui demandaient la peine maximale pour les criminels de guerre. Le blogueur Sajal ne comprend donc pas pourquoi le gouvernement arrête les blogueurs qui s'associent aux mouvement de la place #Shahbag :

যেটা বুঝা দুস্কর, মুক্তিযুদ্ধের নেতৃত্ব দেয়া দল আওয়ামী লীগ কেন এই মুক্তিযুদ্ধের চেতনাবিরোধী ধর্মীয় মৌলবাদীদের সাথে তাল মিলিয়ে নাস্তিক/মুক্তমনা ব্লগারদের উপর এই দমন নিপীড়ন শুরু করেছে!

On comprend difficilement pourquoi la Ligue Awami, le parti qui a conduit la guerre de libération, a initié l'oppression contre les blogueurs athées/libre-penseurs dans la ligne des forces anti-libération – les groupes fondamentalistes.

Le bloguer Tutul croit qu'ils ont été arrêtés à cause de leurs activités au sein du mouvement de la place #Shahbag.

সবসময় তাদের উপস্থিতি ছিল শাহবাগে… সেটাই কি কাল হলো তাদের জন্য? এইসব মিথ্যাচার করে কি ব্লগারদের থামানো যাবে? আমরা কি থেমে যাবো? লেজ ঘুটিয়ে ঘরে বসে থাকবো?

Ils étaient tout le temps place #Shahbag.. est-ce cela leur crime ? Est-ce que les blogueurs doivent s'arrêter devant tous ces mensonges? Doit-on arrêter nos activités? Rester chez nous à ne rien faire?

Politique électorale

En janvier 2014 auront lieu les élections parlementaires au Bangladesh. Beaucoup pensent que l'attitude de la Ligue Awami actuellement au pouvoir est une stratégie pour s'allier les partis islamistes. Ainsi l'arrestation des blogueurs pour avoir ‘blessé les sentiments religieux’ a pour objet d'apaiser les islamistes et d'obtenir leurs voix. Mais Himu ne pense pas qu'ils vont obtenir les voix des islamistes.

ভোটের জন্য? মোল্লাদের ভোট আপনারা পাবেন না। তাদের জুতা জিহ্বা দিয়ে চেটে সাফ করলেও পাবেন না। বরং যারা জামাতশিবিরের রাজনীতির মোকাবেলা করার জন্য আপনাদের ভোট দিয়ে ক্ষমতায় এনেছে, তাদের ভোট হারানো শুরু করবেন।

Pour des voix ? Vous n'aurez pas les voix des islamistes. Vous ne les aurez pas même si vous leur léchez les bottes. Au contraire vous perdrez les voix de vos sympathisants qui ont voté pour vous la dernière fois pour s'attaquer à la politique religieuse.

Beaucoup pensent que si la demande en 13 points d'Hefazot Bangladesh aboutit d'une manière ou d'une autre, le Bangladesh deviendra un pays fondamentaliste. Sur le blog Unmochon, Abidul Islam écrit que l'arrestation des blogueurs a eu lieu après que le gouvernement et les islamistes sont parvenus à un accord :

[...] আরেকটি হলো হেফাজতে ইসলামের সাথে এক প্রকার সমঝোতায় উপনীত হয়ে নিজেদের পরম ‘ইসলামবন্ধু’ রাজনৈতিক দল হিসেবে প্রমাণ করে আগামী নির্বাচনী বৈতরণী পার হওয়া।

Une autre manière de surmonter l'obstacle des prochaines élections est de se poser en parti politique ami de l'Islam, grâce à un accord entre Hefazot et le gouvernement.

Le 3 avril, le ministre d'Etat responsable des affaires juridiques a annoncé qu'un amendement à la loi en vigueur a pris effet et prévoit que quiconque insulte la religion sera passible de la peine maximale – la peine capitale, ce qui a irrité de nombreux progressistes. Actuellement la peine est de deux ans maximum et/ou 10 millions de Takas d'amende.

Photo de la vignette avec l'autorisation de la page Facebook communautaire Muzzle Me Not.
Ce billet fait partie de notre dossier spécial Bangladesh, manifestations place #Shahbag

VIDÉO : En Guinée-Bissau la radio communautaire est au service du peuple, pas de la politique

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La radio communautaire en Guinée-Bissau fait bien plus qu'occuper les ondes avec de la musique, comme le révèle un récent documentaire.

S'il on en croit “La voix de la population”, documentaire de 26 minutes filmé en 2012 et sorti en février 2013, des vies ont été sauvées lors d'épisodes de choléra, l'exploitation forestière combattue et les discriminations sexistes repoussées grâce à des stations de radio.

Le documentaire néerlandais, réalisé par le cinéaste polonais Andrzej Kowalski et scénarisé par Lucia van den Bergh, vise à présenter “le chemin parcouru par les radios communautaires en Guinée Bissau, les difficultés rencontrées au cours de leur développement, leur appropriation par les communautés et les principes qu'elles prônent”.

Le documentaire est disponible en entier sur YouTube en françaisanglais et portugais.

Un certain nombre de représentants emblématiques des quelques 30 stations de radio réparties à travers tout le pays – même dans les régions les plus isolées – sont interviewés dans le film. D'après le documentaire, ces stations représentent aujourd'hui le média le plus populaire en Guinée-Bissau, et c'est en partie dû au coup de fouet que leur a donné Carlos Schwarz, directeur de l'organisation non-gouvernementale Acção para o Desenvolvimento [portugais] (Action pour le Développement).

Screenshot do documentário

Capture d'écran du documentaire “La voix de la population”

Dans le film, Schwarz déclare que les radios communautaires sont un “fait accompli, ce sont une force populaire” :

Estas rádios têm o apoio, têm as costas, vivem nas costas da população. E isso faz com que o poder tenha muitas dúvidas, muitas reservas em contestar ou querer silenciar estas rádios. E sobretudo porque estas rádios têm-se comportado com uma dignidade, com um profissionalismo, com um rigor político que ninguém pode dizer que estão ao serviço de partidos ou de interesses económicos. Mas de facto representam exclusivamente as preocupações das populações locais.

E isso é a grande força destas rádios e faz com que o governo muitas vezes – não as apoiando – também não as combata. A independência em relação aos interesses políticos e económicos é a pedra de toque das nossas rádios comunitárias. No dia em que elas abdicarem deste princípio, estão a condenar-se a si próprias e estão em vias de desaparecer.

Ces radios ont le soutien, l'approbation de la population. Et cela fait sérieusement hésiter le gouvernement à s'opposer à ces radios ou à les faire taire. De plus, ces radios se comportent avec la plus grande dignité, le plus grand professionalisme et la plus grande rigueur politique afin que personne ne puisse dire qu'elles servent des partis [politiques] ou des intérêts économiques. En réalité les radios sont les seules représentantes des préoccupations de la population locale.

C'est la plus grande force de ces radios et c'est pour cette raison – bien qu'elles n'aient pas le soutien du gouvernement – que ce dernier ne les attaquera pas. L'indépendance vis à vis des intérêts politiques et économiques particuliers est la pierre angulaire de nos radios communautaires. Le jour où elles renonceront à ce principe elles signeront leur arrêt de mort.

“La voix de la population” montre également le rôle important des radios communautaires dans la promotion de la culture et le renforcement de la démocratie et de la citoyenneté. Mais les animateurs radio vont plus loin, rendant compte de ou travaillant sur les problèmes sociaux, environnementaux ou de santé publique.

Ce fut le cas de la pionnière Rádio Voz Quelelé [portugais] (Radio Voix de Quelelé) qui durant l'année de ses débuts en 1994 initia la population “dans les langues des ethnies résidant dans le quartier [de Quelelé]” aux mesures préventives lors d'un épisode de choléra. “Le quartier fut celui le moins affecté par la maladie à Bissau, avec seulement six cas confirmés”, explique le blog de la radio :

O maior sucesso da rádio Voz de Quelele foi sem dúvida o combate à cólera, uma actividade que se baseou em duas vertentes: a) Organização da população para limpeza do bairro, remoção do lixo desinfecção do poços, evacuação dos doentes para o hospital (a AD teve um veículo sempre à disposição), desinfecção em casa dos doentes, visitas diárias dos membros do comité dos moradores a cada residência a fim de detectar casos de cólera; b) Sensibilização da população para uma maior higiene doméstica, para um maior e reforçado acompanhamento das crianças, para a explicação da origem e formas de propagação da doença.

Le plus grand succès de La voix de Quelelé fut indubitablement la lutte contre le choléra, une activité tournant autour de deux composantes : a) l'organisation de la population pour nettoyer le quartier, le retrait des déchets, la désinfection des puits, l'évacuation des patients vers l'hôpital (Action pour le Développement avait un véhicule disponible en permanence), la désinfection des malades à domicile, les visites quotidiennes aux résidents par des membres du comité pour détecter les cas de choléra et b) attirer l'attention du public sur la nécessité d'une meilleure hygiène domestique, d'une supervision accrue et améliorée des enfants et expliquer les origines de la maladie et les manières dont elle se propage.

“C'est plus dur pour les filles”, dit Elisa Gomes de La voix de Quelelé dans le documentaire, se référant au travail domestique et familial qui empêche les femmes bissau-guinéennes de s'impliquer davantage dans la radio communautaire. Néanmoins les radios communautaires font des efforts pour encourager la participation féminine, à l'image de la création d'un groupe de femmes animatrices de radio au sein du Réseau National des Radios Communautaires (Rede Nacional das Rádios Comunitárias, RENARC).

Dans l'article “Radios communautaires : un outil pour la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale en Guinée-Bissau” [portugais] (pdf, 2010), Adão Nhaga, ancien animateur de radio et coordinateur de plusieurs émissions à travers le pays, appelle les femmes à “s'impliquer activement dans le fonctionnement interne des radios communautaires” :

As mulheres têm que utilizar as Rádios Comunitárias enquanto processos populares, educativos, livres, participativos, interactivos, mostrando a diversidade e a riqueza dos diferentes movimentos associativos de mulheres, das diversas opções e práticas de desenvolvimento, das culturas próprias das mulheres de cada etnia enquanto elementos fundamentais da cidadania guineense e não da superioridade ou inferioridade de alguma delas em relação às outras. Daí que o desafio seja o de promover o acesso das mulheres à palavra para democratizar a sociedade.

Les femmes doivent user des radios communautaires comme de méthodes populaires, éducatives, gratuites, participatives et interactives, montrant la diversité et la richesse des différents mouvements associatifs de femmes, la diversité des options et des pratiques de développement, les cultures spécifiques aux femmes de différentes ethnies comme éléments fondamentaux de la citoyenneté bissau-guinéenne, et non la supériorité ou l'infériorité de certaines par rapport aux autres. C'est pourquoi le défi est de promouvoir l'accès des femmes à la parole afin de démocratiser la société.

D'après un article publié par AngolaPress, la scénariste du documentaire Lucia van den Bergh a affirmé que depuis qu'un coup d'Etat militaire en avril 2012 a conduit à l'arrestation du Président du pays et des candidats à la présidentielle, “l'auto-censure” dans les programmes des radios communautaires s'est accrue :

“Mas não os fez desistir e eles continuam a divulgar o que está a acontecer”, realça, contando que “a população local, que quase não tem nada, apoia com algumas pilhas”.

“Mais cela ne les a pas fait abandonner et elles continuent de faire passer le message sur ce qu'il se passe”, insiste-t-elle, ajoutant que “la population, qui ne possède presque rien, apporte son aide avec des batteries”.

Néanmoins, le documentaire met en lumière que “la Guinée-Bissau ne se résume pas à des coups d'Etat”, affirme le réalisateur Andrzej Kowalski, “c'est aussi un peuple et des bonnes idées”.

Sri Lanka : Pourquoi le Bodu Bala Sena est-il populaire ?


Podcast : Pourquoi les médias d'Etat chinois attaquent-ils Apple ?

Chine : le silence de la télévision d'état sur la grippe aviaire

Nouvelle campagne contre l'exploitation des travailleurs migrants au Liban

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(Les liens renvoient vers des pages en anglais ou arabe)

Sept ONG viennent de lancer, en collaboration avec le Ministère des Affaires Sociales, la campagne “Fi Chi Ghalat” (Il y a quelque chose qui ne va pas) pour dénoncer le système libanais controversé de Kafala (parrainage).

Un système ultra-simple : tous les ‘travailleurs non qualifiés’ (les employées de maison) doivent avoir dans le pays un parrain responsable de leur statut légal et de visa. Ce parrain est d'habitude aussi l'employeur. Ce système qui, selon Mme Simel Esim, haut-fonctionnaire de l'Organisation Internationale du Travail, “crée une totale vulnérabilité et ouvre en grand la porte à l'exploitation” avec sa dimension de dépendance absolue, a fait un grand nombre de victimes au cours des années.

De fait, Nadim Houry, chercheur en chef sur le Liban pour Human Rights Watch (HRW), a indiqué :

Les deux principales causes de décès pour les migrants sont le suicide [et] la mort dans les tentatives d'échapper aux employeurs.

La situation reste sombre au Liban. Selon les chiffres réunis par AltCity et Migrant Workers Task Force, 99% des travailleuses migrantes  n'ont aucune liberté de mouvement ; 65% travaillent plus de 11 heures par jour ; 52% se font appeler de façon péjorative, par exemple  ”Hmara” (âne) ; 34% n'ont pas de temps libre ; 31% ne sont pas autorisées à sortir de la maison ; 14% subissent des mauvais traitements ; et 7%, des violences sexuelles.

Cette campagne s'ajoute à la ligne d'assistance téléphonique permanente de la  KAFA [Assez de la Violence et de l'Exploitation] pour toutes les employées migrantes victimes d'abus physiques et sexuels (76090910), la campagne du Mouvement Anti-Racisme contre le racisme sur les plages libanaises et à la dénonciation constante des cas d'abus par le blog ‘Ethiopian Suicides‘.

Qu'est-ce qu'il leur faut de plus ? Migrant-Rights.org (‘Droits des Migrants') répond :

Ces organisations réclament le remplacement du système de parrainage par un cadre garantissant :

le droit d'être payé en temps voulu
le droit de quitter son emploi
Le droit de conserver son passeport et ses possessions
Le droit à un système qui protège son bien-être, son humanité et le droit du travail
Le droit à un nombre fixé d'heures de repos, y compris un jour de congé hors de la maison

La campagne vise autant la population que les autorités [arabe] :

لازم يتغير القانون وعقلية العالم وهيدا ببلش من الشخص وبعدين الحكومة. لازم نغير نظام الكفالة!

La loi et la mentalité doivent changer, ce qui commence d'abord par l'individu puis l'autorité, nous devons réformer le système du Kafala !

Et comme nous le rappelle une travailleuse migrante népalaise sur la page Facebook de la campagne, il faut que cela change.

On ne me donnait même pas assez à manger, parfois je n'avais que du pain et du thé. Un jour j'ai demandé mon salaire entier et dit à madame de ne pas m'envoyer travailler dans les maisons de ses amies et parentes, et j'ai dit que si elle ne me donnait pas mon salaire je ne travaillerais pas du tout. Aussitôt dit, j'ai été immédiatement battue. Elle m'a même frappée avec des chaussures. Ma main droite était cassée et j'avais des bleus sur tout le corps. Je n'ai été amenée à l'hôpital que 10 jours après. Mais Madame m'a dit que si un médecin ou quelqu'un d'autre me demandait ce qui m'était arrivé, je ne devais pas leur dire que j'étais battue. Elle m'a dit de répondre que c'était arrivé parce que je suis tombée pendant mon travail

Amrita du Népal

Togo: Une victoire pour la liberté des médias, mais les affrontements se poursuivent

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Cet article a été écrit par Madeleine Bair, responsable de la chaîne droits de l'homme de l'association WITNESS.

(Billet d'origine publié le 29 mars 2013)

Les vidéos citoyennes des manifestations de février et mars au Togo, toutes en français, ont été compilées et publiées sur des comptes YouTube et Twitter. Une sélection complète de ces vidéos se trouve sur le Human Rights Channel (canal des droits de l'homme) sur YouTube.

Les journalistes du Togo, un pays d'Afrique de l'Ouest, se réjouissent de la décision de la Cour constitutionnelle rejetant une récente loi limitant la liberté des médias. La loi aurait donné à l’agence de régulation des médias du pays le pouvoir de punir les journalistes, censurer et fermer des organes de presse sans ordonnance du tribunal.

Les journalistes togolais ont réagi à la loi adoptée en février avec un black-out des médias et des sit-in devant le palais présidentiel en mars. Une vidéo réalisée par des journalistes citoyens et un groupe de défense des militants a enregistré les manifestations ainsi que la réaction des autorités. Elles révèlent un usage excessif de la force, entraînant une suffocation par gaz lacrymogènes et des blessures causées par des balles en caoutchouc.



A l'approche des élections, la répression contre la presse et les personnalités de l'opposition n'est que la continuation d'une habitude des dirigeants togolais, qui ont toujours tenté de contrecarrer le processus démocratique et de s'accrocher au pouvoir.

Pendant cinq décennies, ce petit pays a été gouverné par un seul parti, le Rassemblement du Peuple Togolais (RTP). Dans les années 1990, le Togo a adopté des réformes démocratiques, y compris des élections multi-partites. Mais il n'a pas encore réussi à mettre en oeuvre ces réformes, chaque élection a été marquée par des conflits politiques, la violence et la répression des partis de l'opposition.

Cette année aussi, on ne s'en tire pas autrement. Pour les élections prévues pour la fin de mars, 27 membres de la coalition de l'opposition, y compris le président de l’Alliance nationale pour le changement, ont été arrêtés sur des accusations liées aux incendies dans la capitale, Lomé. Les manifestations contre ces arrestations ont également été réprimées avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Les élections ont depuis été reportées.

Malgré la décision de la cour, annulant les plus récentes restrictions sur la presse, les journalistes font face à d'autres obstacles au Togo. L'association Freedom House décrit la presse togolaise comme “non libre”, non pas en raison de restrictions légales, mais à cause des intimidations et de l'impunité pour les attaques contre la presse. La censure officielle ou de facto rend le journalisme en ligne encore plus important. Comme le journaliste Noel Tadégnon le fait remarquer, les journalistes vont probablement se tourner vers le Web pour contourner la censure du gouvernement alors que ces conflits se poursuivent.

Pour voir plus de vidéos participatives sur la répression de la liberté de la presse et de l'opposition au Togo, visitez la liste de lecture vidéo sur le canal droits de l'homme. Les vidéos de Human Rights Channel (canal droits de l'homme) sont le produit d'une collaboration entre l'association Witness et Storyful, hébergée sur YouTube.

Le Kirghizistan va-t-il interdire aux filles de quitter le pays ?

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Une députée du parlement kirghize a proposé un nouveau projet de décret visant à interdire aux filles de moins de 23 ans de quitter le pays sans le consentement de leurs parents. Yrgal Kadyralieva appelle le décret qu’elle essaie de faire passer « Sapargul », d'après une jeune femme migrante qui a subi une attaque « patriotique » scandaleuse en Russie, attaque déclenchée par ses compatriotes masculins ; une tendance analysée par Global Voices en juin dernier.

Mais le décret qui vise à empêcher les jeunes femmes kirghizes travaillant à l'étranger de devenir « esclaves sexuelles » a fait l'objet de vives critiques. Les groupes de défense des droits de l’homme accusent le décret de limiter la liberté de circulation, garantie par la constitution.

L'Initiative des féministes de Bichkek décrit dans cette image détournée le décret de la députée Kadyralieva (à droite) comme paternaliste et gênant. Texte : ‘Hé, où tu vas ?’

« Sauvons les filles d'un avenir incertain »

Le 4 mars, le site web de nouvelles locales, kloop.kg, a publié [en russe, ru] un entretien avec la députée, au sujet de cette initiative législative. L'interview s'est avérée être parmi les matériaux les plus lus sur la plateforme d'information le mois dernier, suscitant des vidéo-débats [en russe] citoyens sur le sujet. L'une des raisons pour lesquelles l'interview est devenue si populaire est le dialogue très franc entre Kadyralieva et Zarema Sultanbekova, une jeune journaliste qui fait partie du groupe d’âge que le décret controversé vise à protéger. A plusieurs reprises, durant l’interview, la passion de Kadyralieva semblait bouillonner [en russe] hors de contrôle :

Я горю! Мне стыдно за этих девушек.

Зарема, мы хотим или нет — мы рожаем нацию! Богатырей или депутатов! Мужчины не рожают!

Je brûle [de colère]! Je suis gênée pour ces filles.

Zarema, nous donnons naissance à la nation – que nous le voulions ou non! [Nous] donnons naissance à des héros et à des députés ! Les hommes ne donnent pas naissance !

Kydyralieva a également révélé combien il avait été difficile, en tant que jeune femme, de rédiger cette initiative législative. La législatrice n'a que huit ans de plus que les filles auxquelles on pourrait interdire de quitter le pays selon le décret. Elle travaille dans un parlement dominé par les hommes où les aksakals (anciens) lui disent, sans cesse, de « se taire » et les chefs du parti l'accusent de ne chercher qu’à se mettre avant par cette initiative.

Une lectrice de Kloop, Aizhan Rakhmanova, a salué [ru] le courage  de Kadyralieva, qui aborde les réalités de la vie des jeunes migrantes en Russie : 

я полностью согласна с ней,потому что сама живу за границей и вижу что твориться с девушками.Она женщина мужественная,и спасает девушек от непонятного будущего.

Je suis tout à fait d'accord avec [Kadyralieva], je vis à l'étranger et je vois ce qui se passe avec ces filles. Elle est une femme courageuse qui sauver les filles d'un avenir incertain.

Pourtant, certains lecteurs qui soutiennent cette initiative législative semblent utiliser les mêmes arguments virulents, motivés par l'honneur et nationalistes que les patriotes qui ont brutalement attaqué Sapargul utilisaient pour justifier leurs agressions contre les jeunes femmes kirghizes, soupçonnées de se livrer à la prostitution dans les villes russesUlanbek, par exemple, a écrit [ru] :

Абсолютно Правильный Законопроект надо принять!!!Прочитал некоторые высказывания «Дермократов,АДВОКАТОВ» которым кажется что нарушаются гендерные права женщин,и хочу предложить задать себе вопрос «ТЫ согласен чтобы твою дочь,сестренку [воспринимали] как проститутку???»!!!!

«ДЕВУШКИ» у которых «НАРУШАЮТСЯ» права,извините что выражаюсь грубо в праздник,»ТЫ можешь заниматься проституцией сколько Тебе угодно и за сколько Тебе угодно бери хоть по рублю с клиента» НО ТОЛЬКО ПРИМИ ГРАЖДАНСТВО ДРУГОЙ СТРАНЫ НЕ ПОРОЧЬ МОЮ СТРАНУ КЫРГЫЗСТАН!!!

C’est un projet de loi tout à fait correct qui devrait être adopté ! J'ai lu certains des commentaires des « défenseurs de la démocratie » qui pensent que les droits [des femmes] seraient violés [si la loi était adoptée] et je voudrais leur demander: « Que diriez-vous si votre fille ou votre sœur était traitée comme une prostituée ? »

Les filles, dont les droits sont « violés », excusez-moi de parler franchement [pendant la Journée internationale de la femme :] Vous pouvez pratiquer la prostitution, autant que vous le désirez et vous pouvez faire payer vos clients autant que vous le souhaitez – MAIS DEMANDEZ LA CITOYENNETÉ D'UN AUTRE PAYS ET N’APPORTEZ PAS LA HONTE SUR MON PAYS, LE KIRGHIZISTAN !

« Ce n’est pas de l'inégalité entre les sexes ? »

Elena a fait remarquer [ru] que les lois qui s'appliquent aux femmes devraient s'appliquer aux hommes aussi :

 Это что гендерное неравенство? Пусть тогда и парней до 23 лет не пускают… Пусть лучше дома работают, порядок наводят, заводы строят, дороги… Замуж девушек берут. А то не справедливо получается.

Ce n’est pas de l'inégalité entre les sexes ? Alors interdisez aux garçons de moins de 23 ans de quitter le pays. Qu’ils travaillent à la maison, qu’ils fassent le travail, qu’ils construisent des usines et des routes. Qu’ils se marient. Sinon, ce n'est pas juste. 

L'une des contributions les plus marquantes à ce débat est celle d'un avocat, Sadanbekov, qui a laissé entendre [ru] que dans un pays aussi corrompu que le Kirghizistan une telle initiative imposerait un fardeau financier supplémentaire sous la forme de pots de vin aux filles qui souhaiteraient quitter le pays :

А вы не усматриваете здесь нарушение прав человека (девушки)? Под этим соусом погранцы начнут злоупотреблять служебным положением и вымогать деньги со всех девушек. Каждый имеет право на свободу передвижений, на свободу выбора места жительства и выезда. А может быть самой Ыргал Кадыралиевой запретить выезжать за границу? Зачем нам такие парламентарии, которые палки в колеса вставляют и инициируют бестолковые законы? Разогнать надобно такой Жогорку Кенеш! Система парламентаризма в Кыргызстане не оправдала себя.

Ne voyez-vous pas cela comme une violation des droits de la personne (pour les filles) ? Les gardes-frontières utiliseront le [décret] pour extorquer de l'argent à toutes les filles. Toute personne a droit à la liberté de circulation, la liberté de choisir son lieu de résidence et la liberté de quitter son pays. Nous devrions, peut-être, interdire à Kadyralieva Yrgal de voyager à l'étranger ? Pourquoi avons-nous besoin de ce genre de députés qui initient des lois tellement insensées? Un tel [parlement] devrait être dissous ! Le système parlementaire du Kirghizstan n'a pas répondu aux attentes des citoyens.

Le débat citoyen sur le même sujet, qui a opposé Yuri Puinov (argumentant contre le décret) à Beks Okenov (plaidant pour) a déclenché une discussion intense sur Twitter en utilisant le mot-dièse #kloopdebates. Selon un sondage, Puinov a été déclaré vainqueur avec une faible marge.

Au cours du débat Anisa Atalova (@ AnisaAtalova) a twitté [ru] :

@AnisaAtalova: А что если девушки не хотят защиты? Кто-то будет спрашивать? #kloopdebates

@AnisaAtalova: Et si les filles ne veulent pas être protégées? Demandera-t-on leur avis? #kloopdebates

Janygul Janibekovna (@janygul) a demandé [ru] :

@janygul: Безопасность важнее свободы? #kloopdebates

@janygul: @ janygul: La sécurité est-elle plus importante que la liberté ? #kloopdebates

Azat Ruziev (@Azat25) a noté [ru] sur les pré-supposés du décret :

@Azat25: Девушки, получается не полноценные граждане… законопроект готовит их стать проститутками #kloopdebates

@Azat25 Les filles, à ce qu'il semble, ne sont pas considérées comme de vrais citoyens jouissant de tous leurs droits … ce projet de loi les transforme en prostituées #kloopdebates

Comme le rappelait l'article de juin de Global Voices sur les attaques patriotiques contre les travailleuses migrantes, 30 à 40% des migrants kirghizes travaillant en Russie sont des femmes. Beaucoup de ces femmes sont jeunes, célibataires et arrivent seules.

La commission des affaires étrangères du parlement a appuyé la proposition. On ne sait pas, pour le moment, quand le vote sur le projet de loi aura lieu.

Ce billet fait partie du projet des stagiaires d'Asie Centrale de GV à l'Université Américaine d'Asie Centrale à Bishkek, au Kirghizistan.

Twitter transforme les Mexicains en “correspondants de guerre”

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Publier une enquête, un reportage ou des informations sur le trafic de drogue au Mexique peut être fatal. Les journalistes, comme les citoyens, sont menacés et même assassinés pour avoir mentionné les violences qui ravagent le pays. Malgré ce danger, beaucoup de Mexicains utilisent les médias sociaux pour informer leurs concitoyens des fusillades, menaces, meurtres et arrestations, comblant ainsi la pénurie d'informations que les médias traditionnels mexicains ont créée en abandonnant ce sujet.

Sara Plaza Écija a résumé les conclusions d'une nouvelle étude sur le rôle des citoyens journalistes en tant que “nouveaux correspondants de guerre” au Mexique sur le site Periodismo Ciudadano [espagnol] (Journalisme citoyen). Nous reproduisons ici un article de Sara, sous licence Creative Commons Attribution 3.0 (CC BY 3.0).

Imagen base | Power_Surf bajo licencia Creative Commons (CC-BY-3.0), via Wikimedia Commons

Image base | Power_Surf sous licence Creative Commons (CC-BY-3.0), via Wikimedia Commons

Une étude américaine destinée à analyser l'innovation numérique a relevé que les utilisateurs de Twitter au Mexique sont devenus des sources d'information fiables sur des sujets liés au trafic de drogue dans ce pays, se substituant ainsi aux médias traditionnels.

Selon l'étude “Les nouveaux correspondants de guerre : la montée en puissance de la gestion de l'information sur la guerre urbaine par les médias sociaux” les utilisateurs de Twitter de villes telles que Reynosa, Monterey, Veracruz ou Saltillo ont pris en main le rôle d'information de la population sur les arrestations, les fusillades et les affrontements causés par le trafic de drogue, prenant ainsi les caractéristiques et le rôle de médias et d'organes de communication traditionnels, pendant que les grands médias continuent à perdre en crédibilité.

L'étude, supervisée par Microsoft Research, étudie les formes d'échanges d'informations entre personnes vivant dans les villes les plus affectées par la guerre contre la drogue au Mexique. Elle décrit la fréquence à laquelle les habitants utilisent les médias sociaux pour s'alerter mutuellement sur des faits de violence dans leur quartier. L'étude décrit également les nouveaux rôles, celui des “curateurs” des médias sociaux ou des citoyens devenus “correspondants de guerre”, en termes de diffusion de l'information. “Il s'agit d'un groupe de personnes que nous appelons les “curateurs”, qui ont beaucoup d'abonnés sur les médias sociaux, ce qui signifie qu'ils ont gagné la confiance de leur communauté”, dit Andrés Monroy-Hernández, l'un des auteurs de l'étude.

L'étude est consacrée aux quatre villes les plus affectées par la violence liée au trafic de  drogue : Reynosa, Monterey, Veracruz et Saltillo. Les chercheurs ont défini des points communs entre les tweets, les hashtag et les utilisateurs qui partagent ces informations. La majorité des tweets est liée à un lieu, à l'une des villes et au mot “coups de feu”. Les tweets sont devenus des “annonces de service public”, avertissant les citoyens de rester au large de certains quartiers. Les “curateurs” se définissent par le grand nombre de tweets publiés et de followers. Ils sont les acteurs qui trouvent et partagent l'information.  “L'étude montre que 61% des Mexicains utilisent les médias sociaux, mais seulement 20% sont sur Twitter. Environ 4.2 % de la population qui est en ligne au Mexique a écrit sur Twitter au sujet de la lutte contre la drogue ou du trafic de drogue” a ajouté Andres Monroy- Hernández.

La violence a augmenté au Mexique, conséquence de la “guerre contre la drogue”, et les médias en sont devenus l'une des cibles, ce qui a obligé certains des médias mexicains a être prudent avant de couvrir ces sujets. Par conséquent, les “curateurs” sont devenus des sources nécessaires d'informations. Les auteurs de l'étude ont tenté d'interviewer certains de ces nouveaux “correspondants de guerre”  mais nombre d'entre eux sont restés dans l'anonymat, pour éviter les risques que courent les journalistes traditionnels.

Nouvelle forme de grippe aviaire en Chine, six morts

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Une souche de grippe aviaire inconnue jusqu'alors chez les humains a déjà infecté 21 personnes [anglais] en Chine, dont six sont mortes [anglais], ce qui a mis les autorités sanitaires en état d'alerte renforcée et provoque chez un grand nombre de Chinois la peur d'une épidémie.

Le premier décès annoncé comme associé au virus H7N9 est celui d'un homme de 87 ans, mort le 4 mars 2013 dans le pôle commercial de Shanghaï, une métropole de quelque 20 millions d'habitants. D'autres cas n'ont pas tardé à être diagnostiqués dans les provinces voisines du Zhejiang, de l'Anhui et du Jiangsu, soulevant l'hypothèse que les 15.000 carcasses de porcs découvertes dans un fleuve de Shanghaï le mois dernier auraient pu contribuer à l'éruption de la maladie.

Les responsables chinois rejettent [chinois] pour le moment toute corrélation. Une enquête officielle est en cours pour identifier l'origine du virus et établir avec exactitude comment les humains l'ont contracté.

A Shanghaï, les autorités ont ordonné, le 5 mars, l’abattage [anglais] de plus de 20.000 sur un marché alimentaire local, où le virus H7N9 avait été détecté la veille dans des prélèvements sur des pigeons. La ville a également suspendu le commerce de volailles vivantes pour prévenir la diffusion du virus.

Deux jours plus tard à Nanjing, le chef-lieu du Jiangsu où six cas humains de H7N9 ont été détectés, les autorités ont agi de même en fermant tous les marchés de volailles vivantes de la ville.

Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, est en effervescence, s'interrogeant sur l'origine du virus, critiquant la couverture de la flambée par les médias continentaux, et comparant l'apparition du H7N9 à l'épidémie de SARS dix ans plus tôt. Le sujet a généré quelque quatre millions de commentaires jusqu'à présent et a figuré parmi les 3 sujets en tête de tendance le 7 avril. 

Yiyi Chuang Jianghu du Henan s'interroge, sur le service de microblogging, au sujet de la relation entre les cochons morts et le virus :Screen shot from Shanghai's Dragon TV: Health officers draw blood from a pigeon

好想知道死猪与H7N9有无关系。。

Je voudrais vraiment savoir si les cochons morts avaient un rapport avec le H7N9…

Shanghaï top headlines (‘Les Unes de Shanghaï), un compte Weibo consacré aux informations sur le H7N9, demande :

#H7N9#@施力勤: 江苏南通一例,在救护车上已死亡(@任伟NICKY),H7N9重灾区同时也是发现大量死猪区域,没有联系吗?

#H7N9# @ShiLiqin: Il y a eu une fois un cas à Nantong dans le Jiangsu, [le patient] est mort dans l'ambulance (@RenweiNICKY), les zones les plus atteintes par le H7N9 sont celles où on a trouvé des cochons morts en masse, n'y a-t-il aucune corrélation ?

La découverte de cas humains de H7N9 a réveillé les souvenirs de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003, apparu en Chine et initialement dissimulé avant de se développer en crise sanitaire mondiale qui a fait 800 morts au niveau planétaire.

Les médias traditionnels chinois ont réagi cette fois à la grippe aviaire avec relativement plus de transparence et de franchise qu'ils ne l'avaient fait au SARS. Les journaux ont publié des articles citant le nombre de cas et appelé à éviter la volaille vivante.

Avec une exception notable, celle du média d'Etat CCTV. Son journal télévisé de 19 heures de grande écoute Xinwen Lianbo du 5 avril n'a fait aucune mention de la grippe aviaire H7N9, un silence critiqué en ligne.

Le célèbre écrivain chinois Li Chengpeng a fait part sur Weibo de ses sentiments mitigés quant à la couverture médiatique :

禽流感各国都有,时时也爆发,全球医界也没神药。可别人信息透明,这里却总辟谣+捂盖子。说实话这次透明度超过 10年前非典,但仍不够,因面对重大疫情,你除了解决疫情本身还要缓解惶惶民心。这才是常态治国。呼吁去亚马逊看雨林的央视今晚多报道疫情。别老伸话筒 问:你幸福吗。我只好答:我幸……存。

La grippe aviaire existe dans tous les pays, de temps à autre, et la sphère médicale n'a toujours pas de traitement efficace. Mais dans les autres pays l'information est transparente alors qu'ici ce que nous faisons, c'est démentir les rumeurs et étouffer les choses. Pour être franc, la transparence dans l'information a dépassé celle d'il y a dix ans, mais cela reste insuffisant, face à une épidémie majeure, il faut calmer une opinion nerveuse en plus de résoudre l'épidémie elle-même. C'est cela qu'un pays doit faire. je jure que CCTV devrait traiter de l'épidémie au lieu d'émissions sur la forêt amazonienne. Ne brandissez pas votre micro en demandant, “Etes-vous heureux ?” Tout ce que je peux répondre c'est : “J'ai …. survécu.”

Guan Qingyou commente les points communs entre SRAS et H7N9 :

经历过SARS,因而我们对H7N9充 满恐惧。十年轮回,经济都处于新周期的起点。目前尚不知H7N9是否会广泛传播,故很难量化经济影响。首先冲击心理。节前港股暴跌即与此有关;其次影响消 费。人们会减少外出就餐、出行、旅游,消费本已羸弱,此次雪上加霜。再次影响工业。中间会有时滞,也要视H7N9传播程度。 

Nous avons très peur du H7N9 parce que nous sommes passés par le SRAS [il y a dix ans]. Dix ans après, l'économie chinoise a pris un nouveau départ. On ignore encore si le H7N9 prendra de l'ampleur, on peut donc difficilement quantifier son impact sur l'économie. L'impact sera d'abord psychologique. La plongée de la Bourse de Hong Kong avant le jour férié était de cet ordre. Ensuite, la consommation sera touchée. Les gens réduiront les sorties au restaurant et les voyages, la consommation est déjà très faible, [la grippe aviaire] fera empirer les choses. Puis la production industrielle sera touchée. Il pourrait y avoir des mises à pied, tout dépendra de l'intensité de la propagation du H7N9.


Bhoutan : après l'indice de bonheur, le 100% bio

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Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en anglais.

Le Royaume himalayen du Bhoutan, bien connu pour son indice de “Bonheur National Brut“, qui remplace le Produit Intérieur Brut, s'est donné pour objectif d'être le premier pays au monde à avoir une agriculture 100% biologique.

Jessica Carter, une professionnelle australienne des médias et du développement international, partage cette information sur son blog “Chaussures rouges et pavés”:

Le petit royaume d'1,2 millions d'habitants a annoncé qu'il deviendrait le premier pays au monde 100% bio en interdisant la vente d'engrais et pesticides chimiques.

Ce n'est pas la première fois que l'attitude du Bhoutan soulève l'étonnement, et c'est sans doute parce que ce n'est pas la première fois qu'ils vont à l'encontre de la tendance générale.

Pour expliquer cette décision, le ministre de l'agriculture et des forêts, lui-même agriculteur, aurait simplement dit :

“Nous aimons que les plantes et les insectes soient heureux”

Agriculture in Bhutan contributes to 35.9% of GDP of the nation. Image from Flickr by Michael Foley. CC BY-NC-ND

L'agriculture du Bhoutan représente 35,9% du PIB du pays. Photo de Michael Foley sur  Flickr . CC BY-NC-ND

Aarthi Parthasarathy (@aarthipartha) un activiste indien écrit sur Twitter :

@aarthipartha (Aarthi Parthasarathy): Que faut-il faire pour émigrer au Bhoutan? Le Bhoutan s'apprête à creuser le sillon du premier pays au monde 100% bio http://gu.com/p/3dkfv/tw

Le site bhoutanais d'information BBS a annoncé que le royaume bouddhiste est en train de mettre en place un label bio bhoutanais (BOCS) pour garantir “des légumes 100% biologiques”. BBS a interrogé un consultant des Services bhoutanais de réglementation de l'agriculture et de l'alimentation qui explique la procédure d'obtention du label :

“Nous avons développé un questionnaire simple pour les agriculteurs, qu'ils peuvent compléter en Dzongkha (dialecte tibétain parlé au Bhoutan) … Les fermiers doivent indiquer les activités de la ferme, la provenance de leurs graines et de leurs engrais, le type de pesticides biologiques utilisés. Chaque sorte de culture est détaillée… et contrôlée par des inspecteurs des Services bhoutanais de réglementation de l'agriculture et de l'alimentation, formés à cet effet, qui visitent les exploitations”, dit le Dr A Thimmaiah, consultant des Services bhoutanais de réglementation de l'agriculture et de l'alimentation.

BHT (@BHTFLASHNEWS) fait part de la décision sur Twitter :

@BHTFLASHNEWS (BHT Flashnews): Information : un label bio bhoutanias (BOCS) est mis en place pour garantir des légumes 100% biologiques.

Mais comme le fait remarquer sur son blog “Go Far Bhutan” (en avant le Bhoutan) un journaliste de l'université technologique Nanyang à Singapour, il y a de gros obstacles à surmonter :

Beaucoup d'agriculteurs bhoutanais vivent dans des villages reculés, et d'autres pensent que leurs récoltes ne poussent pas bien sans pesticides et sans engrais. Le pays ne fournit que 60% de ses besoins, tous produits confondus, biologiques ou non.

This weed grows wild in Bhutan . Image by Flickr user Hockadilly. CC BY-NC

La mauvaise herbe pousse bien au Bhoutan et sert à nourrir les cochons. Photo de Hockadilly sur Flickr. CC BY-NC

Par ailleurs, il faut souligner que, selon le site d'information “The Bhutanese”, Pema Gyamtsho, Ministre bhoutanais de l'Agriculture et des Forêts, nie toute information officielle après l'intervention du chef de l'opposition Tshering Tobgay qui aurait déclaré :

“Je suis inquiet car c'est un engagement national qui peut avoir un impact énorme sur la vie des agriculteurs dont les revenus dépendent totalement des activités agricoles”

Plus loin il reconnaît que prévoir de supprimer les produits chimiques est une bonne idée, mais que sur le terrain, pour les mêmes raisons que ci-dessus, la mise en oeuvre est une autre histoire.

“Sans parler de récoltes rentables financièrement, certains agriculteurs produisent à peine de quoi subvenir à leurs besoins.”

Il faut aussi reconnaître que d'autres ont déjà essayé le 100% biologique ailleurs dans le monde. Effectivement, TreeHugger indique que l'Etat indien de Sikkim a déjà accompli un tiers du chemin pour parvenir à une agriculture 100% biologique en 2015.

Le ministre de l'agriculture de l'Etat de Sikkim a été cité dans le “Telegraph” de Calcutta où il explique le processus:

La certification biologique est un processus sur 3 ans. Trois agences sont accréditées par l'ADEPA (Services de développement des exportations de produits alimentaires et agricoles transformés) et ont accordé des certificats C1 à 12 456 agriculteurs enregistrés qui se partagent 18 453 hectares sur quatre districts du pays. La ferme obtient le certificat C-1 la première année, puis le certificat C-2 la deuxième année et enfin le C-3 la troisième année. Le certificat C-3 signifie que toutes les récoltes produites sur un lot déterminé sont biologiques.

Ceci étant, l'idée même d'un Bhoutan 100% bio a été accueillie favorablement par les internautes à travers le monde.

Une administratrice scolaire, Judith Renaud (@JudithRenaud) écrit sur Twitter:

@JudithRenaud (Judith Renaud): Le Bhoutan veut montrer au monde entier que nous sommes capables de défendre notre terre, notre alimentation et nous-mêmes contre ceux qui veulent nous empoisonner. http://bit.ly/YroO4m

Sur Facebook les membres du Réseau Citizens Action font part de leur enthousiasme.

La vidéo réalisée par ‘Go Far Bhutan’ témoigne de la réaction des Bhoutanais.

Les étudiants du Nord-Est de l'Inde refusent l'obligation d'apprendre le hindi

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(Les liens renvoient vers des pages en anglais)

L'Inde possède une longue histoire en matière de politique linguistique. Selon The Economist, on dénombre 438 langues en Inde. Toutefois, seulement 22 langues sont reconnues officiellement par la Constitution.
Un mouvement de contestation est né lorsque l’université de New Delhi a récemment rendu obligatoire l’étude du hindi ou d’une autre langue indienne moderne inscrite dans l’Annexe VIII de la Constitution (assamais, bengali, bodo, dogri, gujarati, kannada, kashmiri, konkani, maithili, malayalam et manipuri). L'obligation d'apprendre le hindi ou toute autre langue indienne moderne serait lourde pour les étudiants qui ne parlent aucune de ces langues.
Rezaul Hasan Laskar @Rezhasan, journaliste indien vivant à Islamabad, déclare sur Twitter :

@Rezhasan (Rezaul Hasan Laskar): @rakeshmani Il n'y a aucune raison pour que les gens du Nord de l'Inde nous imposent le hindi que nous ne parlons pas@MrSamratX

Students protest the imposition of Hindi and Modern Indian Languages, Image courtesy NEFIS Delhi Facebook Page

Des étudiants manifestent contre l'utilisation obligatoire de l'hindi et des langues indiennes modernes, photo avec l'autorisation de la page Facebook de NEFIS Delhi

Le North-East Forum for International Solidarity (NEFIS, forum du Nord-Est pour la solidarité internationale) a organisé un rassemblement d’environ 200 personnes pour manifester contre l’obligation pour les étudiants du Nord-Est d’apprendre le hindi ou une langue indienne moderne. Les sites internet Manipur news et Sanhati racontent :

Aucune personne de la direction n’est venue nous rencontrer malgré nos appels répétés à la discussion. Nous avons été repoussés sans ménagement hors des locaux par la sécurité et des injures sexistes ont été proférées à l’encontre des étudiantes.

Chinglen Khumukcham, organisateur du NEFIS, a déclaré au Business Standard que l’université était mal équipée pour l’enseignement des langues indiennes modernes et que le choix se reporterait donc automatiquement sur le hindi :

Il y aurait des problèmes même pour les communautés parlant les langues indiennes modernes comme le manipuri, l'assamais etc parce que l'infrastructure et les ressources de la faculté pour ces langues sont trop petites pour pouvoir couvrir la totalité de l'université.

L’Asian Centre for Human Rights (ACHR, centre asiatique des droits de l'homme) aurait déposé une plainte auprès de la Commission nationale des droits de l’homme pour dénoncer l’introduction du hindi comme matière obligatoire à l’université de New Delhi.

Le NEFIS a envoyé une lettre au vice-chancelier de l’université de New Delhi dans laquelle il déclare qu’il est injuste d’imposer le hindi ou les langues indiennes modernes aux étudiants du Nord-Est qui ne connaissant pas la plupart de ces langues. Des manifestations à ce sujet ont eu lieu les 22 et 25 mars 2013. Khumukcham ajoute :

Depuis longtemps, les besoins des étudiants du Nord-Est sont largement ignorés. Nous avons constaté que, dans le cadre des politiques universitaires, les intérêts des étudiants du Nord-Est ont toujours été négligés. C’est pour cette raison qu’à travers ce nouveau cas de partialité, nous voulons surmonter les clivages communautaires et organiser un mouvement de contestation uni pour défendre nos intérêts communs.

North Eastern States Of India. Image courtesy NEFIS Delhi Facebook page

Les Etats du nord-est de l’Inde. Image issue de la page Facebook NEFIS New Delhi

Un blog tamoul commente :

Cela fait plaisir de voir les jeunes du Nord-Est s’exprimer activement contre l’imposition du hindi… Espérons que ces jeunes issus de diverses communautés linguistiques pourront s’associer avec pour objectif commun de modifier la Constitution pour qu’aucune langue ne soit la seule langue officielle de l’Union et que toutes les langues inscrites dans l’Annexe VIII soient des langues officielles de l’Union, de condamner la lenteur avec laquelle la liste de l’Annexe VIII est modifiée et faire en sorte qu’elle soit mise à jour régulièrement.

Selon les pages Facebook Time for Change India (le temps du changement pour l'Inde) et Stop Discriminating People From the North-East India (mettre fin à la discrimination des habitants du Nord-Est de l'Inde), les étudiants ont prévu d’autres manifestations pour le 10 avril 2013.

Doutes sur la grève de la faim d'un blogueur iranien

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Mehdi Khazali source:doostaranedrkhazali.blogspot.com

Mehdi Khazali, source: doostaranedrkhazali.blogspot.com

La semaine dernière, 350 blogueurs, membres de la société civile et militants politiques iraniens ont co-signé une lettre pour faire part de la situation de Mehdi Khazali [en anglais], éditeur, physicien et blogueur, qui se trouve dans un état de santé très inquiétant après avoir entamé une grève de la faim il y a plus de 90 jours.

Pourtant, si certains blogueurs affirment que la vie de Mehdi Khazali est en danger, d'autres doutent de la réalité de cette grève de la faim.

Khazali est le fils de l'ayatollah Abolqassem Khazali, un important religieux conservateur et ancien membre du “Conseil des Guardiens”. Il a été arrêté en même temps que d'autres membres d'un groupement d'écrivains appelé Saraye Ghalam. 

Le blogueur Freedomseeker explique [farsi] ces rumeurs :

… l'une des nombreuses raisons pour lesquelles les gens ne croient pas en la grève de la faim de Khazali, c'est qu'on a annoncé il y a plus d'un an qu'il avait commencé une grève de la faim 67 jours auparavant. Peu après avoir été libéré par l'ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême de la République islamique d'Iran, Khazali a repris ses randonnées hebdomadaires et exhorté la peuple iranien à voter lors des élections parlementaires. Sur les photos de ses excursions sportives publiées dans la presse, il ne montre aucun signe d'une longue grève de la faim et semble en pleine forme… En raison de ses anciens liens avec le régime, certains ont pensé que le gouvernement cherchait à créer une fausse opposition.

Cette opinion n'est pas partagée par tout le monde. Une pétition en ligne exige la libération immédiate et sans conditions de Mehdi Khazali :

Mehdi Khazali reprend sa grève de la faim. Mehdi Khazali, un physicien et blogueur iranien emprisonné, vient d'entamer sa sixième grève de la faim dans la prison d'Evin. Mehdi Khazali a été arrêté en novembre 2012 après le raid des forces de sécurité iraniennes lors d'une réunion d'écrivains. Kaleme témoigne que Khazali avait interrompu sa grève de la faim précédente après avoir obtenu des garanties de la part des autorités carcérales, mais leur manquement à ces promesses et le “traitement illégal des prisonniers par les enquêteurs et les autorités judiciaires” dont il est régulièrement victime ont poussé Khazali à entamer une nouvelle grève de la faim.

Irane Azad écrit [farsi] que ceux qui se moquent de Mehdi Khazali et de ses grèves de la faim seraient les premiers à lui donner le titre de martyr s'il mourait demain. Ce sont les mêmes personnes qui ont boycotté l'élection présidentielle de 2009, mais ont soutenu le Mouvement vert quand la vague de protestation a vu le jour.

Le blogueur 666Sabz met en garde [farsi], “Réveillez-vous ! Un homme est en train de mourir en prison.”

Relative indulgence d'un tribunal tunisien pour des artistes graffeurs

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Un tribunal de Gabès, dans le sud-est de la Tunisie, a infligé aujourd'hui [10 avril 2013] une amende de 100 dinars [50 euros] aux graffeurs Oussama Bouagila et Chahine Berriche, pour avoir “écrit, sans autorisation, sur des biens publics”. En revanche, le tribunal a rejeté les charges graves de “contravention à l'état d'urgence” et “publication de fausses nouvelles de nature à troubler l'ordre public”.

Photo Via Zwewla Facebook Page

Photo Via Page Facebook de Zwewla

En novembre dernier, Bouagila et Berriche avaient été surpris par la police à dessiner un graffiti disant “le peuple veut des droits pour les pauvres.” Les deux jeunes gens font partie du groupe d'art de la rue Zwewla [arabe] ["les pauvres" en dialecte tunisien], connus pour leurs graffiti en soutien aux démunis et aux pauvres.

Caricature by Nidhal Ghariani

(#Libérez Zwewla .. enfin libres Eh non ! une amende de 100 dinars) Caricature de Nidhal Ghariani

Dans un communiqué, le comité de soutien à Zwewla a décrit le verdict comme une “victoire symbolique pour la liberté d'expression” :

Le Comité de soutien #FreeZwewla est fier de cette victoire symbolique et annonce des initiatives et actions qui auront lieu prochainement afin de réunir l’argent demandé et de régler cette amende.

Afrique : L'accès à Internet depuis les zones rurales ou reculées

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Ange Olivier V. dans un billet publié sur techmissus.com constate que :

Avec le développement de l’internet et des connexions sans fil, il n’est cependant pas encore possible d’avoir des débits très haut, dans l’ordre des 100 Mbps,  dans toutes les zones d’Afrique. Les offres d’internet par satellite viennent combler ce vide laissé par les offres classiques filaires et sans fil et permettent aujourd’hui un accès à internet depuis les zones rurales et les zones les plus reculées.

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