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Russie: Les ONG régionales sous inspection du procureur

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Dans la ville de Voronej, à 500 km au sud de Moscou, des militants associatifs ont rapporté sur le blog de l'association DemVybor [russe] que les ONG locales font actuellement l'objet d'une inspection de la part du bureau du procureur régional. Les quatre organisations visées sont des membres actifs de la Maison des Droits de l'Homme de Voronej [russe] : le Mouvement des Jeunes pour les Droits de l'Homme, le Groupe Interrégional pour les Droits de l'Homme, le Fonds ECOSOCIS et le Centre pour le Développement des Initiatives Publiques. Article20.org [russe], un réseau qui recueille des informations et actualités sur les droits humains a publié une copie en PDF du document [russe] de la demande d'informations adressée à ECOSOCIS. Le document indique :

Прокуратурой области по заданию Генеральной прокуратуры Российской Федерации проводится проверка исполнения законодательства о некоммерческих организациях и противодействии экстремистской деятельности.

Le bureau du procureur régional, sur demande du Procureur Général de la Fédération de Russie, conduit actuellement, conformément à la législation, un contrôle des organisations non commerciales et de l'activité d'opposition extrémiste.

Intestazione della lettera del procuratore di Voronezh. 7 aprile 2013.

En-tête de la lettre du procureur de Voronej. 7 avril 2013.”

Les informations demandées sont essentiellement de type financier et administratif, y compris, bien entendu, sur les fonds reçus d'organisations étrangères. La nouvelle législation a été élaborée ostensiblement à fins de rendre ces financements étrangers plus transparents. Certains disent, cependant, qu'elle vise à stopper l'apport de financement étranger à toutes les ONG russes.

Plus intéressant, le procureur formule une demande d'informations spécifiques quant aux activités publiques des organisations, une demande à première vue générique qui semble se référer à la section anti extrémiste de la loi, mais qui ressemble aux directives à un bénéficiaire qui subit un examen de sa performance par celui qui le subventionne :

15) информацию об организованных и произведенных организацией массовых публичных мероприятиях (митинги, демонстрации, шествия, пикетирования, собрания), а также о массовых мероприятиях, в которых организацией принято участие. Дайте краткий анализ массовых мероприятий, цели и результаты их проведения.

15) Informations concernant des événements publics de masse (meeting, manifestations, marches, grèves, rassemblements) organisés et dirigés par l'organisation, y compris les événements de masse auxquels l'organisation a pris part. Fournir une brève analyse desdits événements, objectifs et résultats de leur déroulement.

Le bureau du procureur de Voronej souhaite peut-être simplement offrir aux ONG la possibilité de contrôler leur conformité avec l'objet fixé dans leurs statuts, et sans doute les ONG en question, après avoir soumis tous les documents demandés, auront une meilleure idée de leur efficience. A condition qu'elles ne soient pas fermées avant.


Les groupes de sécurité alimentaire américains veulent un veto contre la “loi de protection de Monsanto”

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Monsanto seed crop

Cultures issues de semences Monsanto. Photo by Paulito B on Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

[Les liens renvoient vers des pages en anglais]. La loi controversée et dite “de protection de Monsanto” a été approuvée par le Congrès américain le 14 Mars 2013. Elle est censée protéger les semences génétiquement modifiées de poursuites judiciaires quels que soient les effets sur la santé des consommateurs.

L’amendement appelé “Farmer Assurance Provision” (Clause d'Assurance des Agriculteurs), est un passager clandestin glissé dans la loi budgétaire HR 933. Il ne serait en vigueur que pour six mois, jusqu’à ce que la loi dans laquelle il s'inscrit expire le 30 septembre prochain, mais il inquiète les militants.

Le projet de loi a été accusé d'être approuvé à l'insu de la plupart des sénateurs. La personne responsable de son adoption, la Sénatrice Barbara Mikulski du Maryland, est actuellement la Presidente de la Commission Budgétaire du Sénat. Des militants de “Food Democracy Now” et du “Center for Food Safety” la mettent directement en cause pour son rôle dans l’approbation de cette loi sans la consultation préalable des comités agricoles ou judiciaires.

Le Directeur exécutif du Centre pour la Sécurité Alimentaire, Andrew Kimbrell, a publié cette déclaration:

“Avec cet accord caché réalisé en coulisses, la Sénatrice Mikulski tourne le dos aux consommateurs, ainsi qu’à la protection de l'environnement et des agriculteurs, à la faveur des intérêts commerciaux des sociétés de biotechnologie comme Monsanto.”

Des excuses ont été publiées plus tard sur son site officiel:

La Sénatrice Mikulski comprend la colère contre cette disposition. Elle n'a pas rédigé ce projet de loi et ne le soutient pas non plus. En tant que Présidente de la Commission Budgétaire, la première responsabilité de la Sénatrice Mikulski était d'empêcher un blocage du gouvernement. Cela signifie qu'elle a du faire des compromis sur plusieurs de ses propres priorités pour obtenir un projet de loi pouvant être approuvé par le Sénat et la Chambre des Représentants. Elle va continuer à se battre pour un processus budgétaire régulier et dans les délais ainsi que pour d’autres priorités importantes, y compris la sécurité alimentaire. “

Comme rapporté par le Washington Times, cette loi a été principalement considérée comme une victoire pour les sociétés comme Cargill, Monsanto, Syngenta Corp et autres affiliés aux Comités d’Action Politique qui ont donné plus de 7,5 millions de dollars aux membres du Congrès depuis 2009 et $372 000 aux membres du Sénat et du Comité d’Appropriation.

Les militants pour la sécurité alimentaire et les citoyens engagés sont révoltés. Plus de 250 000 personnes ont signé une pétition à l’attention du Président Barack Obama contre cette loi la semaine dernière, dont le texte est :

“Je vous demande de toute urgence d’opposer votre veto à l’article HR 933. Je suis scandalisé par le fait que la “clause d’assurance pour les agriculteurs”, section 735, actuellement incluse dans le texte HR 933, n’ait pas été retirée de la loi de reconduction budgétaire votée par le Congrès.”

“Food Democracy Now” a publié un communiqué officiel condamnant le texte.

“Le dénommé ”passager clandestin biotech” a été inclus dans la loi budgétaire approuvée par la Maison Blanche, prévenant le blocage du gouvernement fédéral le 27 mars, à l’expiration de l’accord de financement en vigueur. La clause a été insérée dans le texte de loi de manière anonyme et confère explicitement au Ministère de l’Agriculture l’autorité de supplanter une décision de justice visant à interrompre la culture d’une espèce génétiquement modifiée.

Si les décideurs de Washington peuvent trahir le public à l’abris des regards, il est temps que les Américains obtiennent le droit à la transparence sur ce qu’ils mangent et utilisent pour nourrir leur familles chaque jour.

Les agriculteurs de “Food Democracy Now” ont organisé un rassemblement devant la Maison Blanche.

Aide au Laos contre les bombes à fragmentation

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Bryan Thao Worra, un écrivain américain d'origine laotienne, nous fait part de ses impressions sur son récent voyage au Laos, où il a constaté l'impact des bombes à fragmentation dans les zones rurales. Le Laos a été l'un des pays les plus lourdement bombardés lors de la guerre du Vietnam et des milliers de bombes non encore explosées restent aujourd'hui une menace.

 

Thailande: Victimes de la répression contre les manifestations de 2010

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Prachatai, un portail internet indépendant, publie le nom de 21 civils et 5 soldats morts au cours de la répression militaire contre la manifestation anti-gouvernementale il y a trois ans. Les responsables de la précédente administration sont toujours en procès pour leur rôle dans la violente répression.

Italie : Laura Boldrini, une Pasionaria au Parlement

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La dernière élection a projeté sur la scène politique italienne des personnalités qui auparavant étaient actives dans d'autres secteurs de la société. Parmi elles : Laura Boldrini [En italien comme tous les liens de ce bllet], élue sur la liste du parti Sinistra Ecologia Liberta (SEL, gauche, écologie, liberté) et élue Présidente de la chambre des députés par 327 voix sur 345 exprimées.

Da sinistra a destra: Laura Boldrini, Giorgio Napolitano e Pietro Grasso. Foto di Jaqen su wikimedia.org

De gauche à droite: Laura Boldrini, Giorgio Napolitano et Pietro Grasso. Photo de Jaqen sur wikimedia.org

Elle écrit sur le blog Popoli in Fuga du quotidien la Repubblica et The Huffington Post Italia – elle a reçu plusieurs prix et distinctions pour son engagement social, y compris celui de chevalier de l’Ordre du mérite de la République Italienne, la plus haute distinction civile de ce pays. Les témoignages en sa faveur sont nombreux sur le Net : le site fanpage.it décrit en ces termes son expérience dans le domaine de la coopération internationale en zone de conflit:

Qui est-elle ? Il s'agit sans aucun doute d'un nom nouveau dans le monde politique. Elle a été élue dans la liste du SEL (Gauche, écologie et liberté) et avant d'être candidate, elle a été longtemps porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Avant cela elle avait travaillé pour la FAO au niveau de la logistique audio et vidéo. Elle a accompli de nombreuses missions dans des zones de crise : en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Angola, au Rwanda, en Irak, en Iran et au Soudan. Il s'agit sans aucun doute d'une personnalité d'une valeur inestimable…

L'impegno della Presidente della Camera dei deputati non si limita a stare seduta dietro ad una scrivania. Photo di a-a.akamaihd.net, pubblicata sulla pagina Facebook di Laura Boldrini

Le rôle de la présidente de la chambre des députés ne se limite pas à rester assise derrière un bureau.  Photo de a-a.akamaihd.net, publiée sur la page Facebook de Laura Boldrini

Dans un billet publié par Patrizio Gonnella sur linkontro.info on explique le rôle de Laura Boldrini aux côtés de la société civile au niveau national.

J'ai connu Laura Boldrini. Elle a été  aux côtés de toutes les ONG en leur temps opposées à une pensée commune faite d'intolérance et de xénophobie. Beaucoup d'entre nous ont partagé avec elle l'expérience de la campagne: “Je n'ai pas peur“!

C'était l'époque où l'actuel président de la région lombarde, alors ministre de l'intérieur, Roberto Maroni, voulait mettre en fiche tous les Roms, enfants compris. Ce n'était pas il y a un siècle mais il y a seulement quatre ans. À cette époque la droite a inséré dans notre arsenal juridique le crime honteux de clandestinité.

L'On. Laura Boldrini in una classe per bambini somali che vivono in un campo profughi in Kenya

Laura Boldrini dans une  classe d'enfants somaliens qui vivent dans un camp de réfugiés au Kenya. Photo extraite de sa page Facebook

Son discours inaugural a été apprécié au point de faire oublier les frontières idéologiques dans l'hémicycle. Le blog polisblog.it signale que Pietro Ingrao, Président de la Chambre de 1976 à 1979, a écrit à la nouvelle présidente définissant son discours inaugural comme un “message d'espérance”:

Je partage le sens profond de tes paroles, la référence aux valeurs fondatrices de la république nées de l'antifascisme, la défense des droits du citoyen, l'engagement en faveur des exclus. L'Italie fait face à de grands défis qui exigent la passion, la moralité, l'intelligence de personnes comme toi.

Le blog huffingtonpost.it offre quelques extraits de passages dans lesquels Laura Boldrini développe sa vision de ce que doit représenter le Parlement pour chaque citoyen… et les réactions de l'assemblée :

“La politique doit redevenir un espoir, un service, une passion”, proclame une voix qui reste ferme malgré l'émotion. Elle emporte l'adhésion de ceux qui ne l'ont pas élue, comme les 109 députés du Parti 5 étoiles, au début partagés puis ensuite debout pour l'applaudir….

Boldrini plaît, c'est évident.

Le site byoblu.com a repris ses propos sur le rôle de l'Italie dans l'intégration européenne et de l'Europe au niveau mondial.

L'Italie fait partie du noyau des pays fondateurs de l'Europe, nous devons tout mettre en oeuvre pour aider les citoyens italiens à affronter un grand défi : que l'Europe redevienne un grand rêve, un carrefour de peuples et de cultures, une référence solide pour les droits des personnes, un lieu de liberté, de création et de paix.

En peu de jours, sa page Facebook, où Laura Boldrini parle de ses activités personnelles, est passée de moins de 25 000 amis à presque 60 000. Chaque nouvel ajout provoque de nombreux commentaires. Les manifestations de sympathie de satisfaction sont nombreuses :

Giovanni Guariento fait un pronostic sur sa nouvelle charge : “même si je ne partage pas une politique trop accueillante et permissive surtout en ce qui concerne les étrangers en situation irrégulière, elle donne, il me semble, l'impression d'une personne ayant à coeur le bon fonctionnement des institutions. Bon travail !

Marco Zaniboni : Elle me plaît beaucoup, c'est une femme, elle saura faire face, elle s'est engagée dans le social comme peu d'autres peuvent le prétendre; son prédécesseur était un peu comme tous les autres, il faisait son travail…

Quelques uns pourtant ont trouvé le discours trop mielleux :

Gianluca Poddighe Chère Boldrini, bien que le Pape ait fait aussi un discours mielleux et dégoulinant de bonté, quel est votre projet ? Faire venir en Italie et en Europe tous les malheureux du monde et leur donner de l'argent en taxant le peu d'Européens qui travaillent encore? Honte à vous, pensez vous aux retraités italiens qui en sont réduit à fouiller dans les poubelles ou à nos diplômés, réfugiés véritables en terres étrangères….!

Les rares commentaires négatifs comme celui-ci ont entraîné des répliques pleines de dérision et de colère parmi les presque 60.000 “amis” sur la page, ainsi par exemple :

Santa Carla Papa : Chère Boldrini , une attaque de ce genre est l'équivalent d'un applaudissement ! Je sais, avec certitude que vous saurez l'affronter….nous allons dans la bonne direction ! 

Chaque fois qu'elle réalise un acte officiel, Boldrini en fait le compte rendu en ligne : Après sa rencontre avec la journaliste Lilli Gruber sur la Chaine télévisée privée La7, on a compté pas moins de 4000 manifestations de satisfaction avec de nombreux commentaires de ce genre :
Claudio Federici : je lui souhaite de tout coeur, pour elle et pour nous tous (de réussir). J'ai suivi l'interview de Lili Gruber….Celà m'a redonné l'envie de m'installer devant un écran de télé où l'on parle de politique. Le problème c'est que dès que je l'ai fait je me suis retrouvé plongé dans des dialogues de sourds.

Du fait  des nombreux scandales qui ont concerné presque tous les partis et la facilité avec laquelle les hommes politiques sont souvent accusés de dépenser indûment l'argent public, le thème du gaspillage des ressources est devenu très sensible. Mme Boldrini n'a pas déçu ceux qui maintenant attendent des actes concrets de sa part : le 2 avril, sur sa page Facebook, elle s'exprime à ce sujet :

Depuis la date de ma prise de fonction à la chambre des députés, les coupes budgétaires ont été de 500 000 € par jour. Les économies déjà décidées se monte à huit millions et demi d'euros.

Pour montrer que les paroles de son discours d'intronisation n'étaient pas seulement de circonstance, la Présidente a réalisé plusieurs gestes forts. En voici quelques exemples qu'elle a mis elle même sur sa page Facebook :

Ma présence lors du repas de Pâques à la table du Padre Guido de la paroisse St Come et St Damien à Ancone, n'est pas un événement extraordinaire, elle est dans la ligne de mon expérience. La qualité des personnes ne se mesure pas à leurs revenus mais selon les valeurs que nous protégeons en cette période de crise où apparaissent de nouveaux pauvres. La tâche des institutions est d'être proche des personnes nécessiteuses.

Après qu'elle eut téléphoné à Patrizia Moretti, la mère de Federico Aldrovandi, mort à 18 ans en 2005 pendant un contrôle de police, ses amis ont exprimé leur satisfaction pour ce geste de solidarité après un épisode tragique. A la suite de la condamnation en 2009, à trois ans et demi de prison des quatre responsables, quelques policiers adhérents à la Coordination pour l'indépendance syndicale des forces de police (Coisp) ont organisé un sit-in de solidarité en faveur des quatre condamnés sous les fenêtres de la Mairie de Ferrare où la mère de la victime travaille comme employée communale.

Cette initiative rapportée le 27 mars a recueilli près de 8.700 soutiens et 4.309 commentaires :

J'ai téléphoné à Patrizia Moretti pour lui apporter un soutien affectif. Je lui ai dit combien je trouve intolérable qu'outre la douleur incommensurable de la perte d'un fils elle doive subir une manifestation ignorant la politesse et la pitié.

Après son élection, la maison d'édition Rizzoli a publié son dernier livre sous le titre: “Il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas“. Cette même maison avait déjà publié son premier livre intitulé “Tous de retour“, en 2010. Une partie des droits d'auteurs pour cette oeuvre sont allés à des ONG qui s'occupent de personnes en situations particulièrement difficiles. On peut voir ici une présentation de son premier livre.

Espagne : Campagne “Déplace ton argent” en faveur de la banque éthique

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Ce billet fait partie de notre dossier sur l’Europe en crise.

Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en espagnol.

En Espagne, plusieurs organisations se sont réunies pour lancer une campagne dénommée “Déplace ton argent!“. Cette initiative vise à convaincre les citoyens de quitter les banques traditionnelles, en grande partie responsables de la crise économique actuelle, pour rejoindre des institutions financières émergentes, les “banques éthiques”.

Les récentes conditions du plan de sauvetage imposé à Chypre par la troïka ont ébranlé la confiance des épargnants dans toute l'Europe. Les institutions qui sont tombées d'accord pour sauver Chypre [anglais] ont posé comme condition que les pertes des banques chypriotes soient partiellement couvertes par une taxe sur les plus gros épargnants, pouvant aller jusqu'à 60% sur les comptes excédant 100 000 €.

Cette mesure va à l'encontre des procédures précédentes qui, jusqu'à présent, avaient protégé les dépôts des titulaires de comptes européens. Cette décision a été très critiquée dans les milieux économiques pour le risque important qu'elle présente pour d'autres pays tels que l'Espagne et l'Italie. L'instabilité financière et les craintes des épargnants se sont fait ressentir sur les marchés quand le hollandais Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, a confirmé dans un entretien que le modèle de plan de sauvetage de Chypre pourrait être utilisé pour d'autres pays, et que Bruxelles travaillait depuis des mois sur la création d'une nouvelle réglementation européenne pour traiter ces types d'interventions.

Queues for Cypriot banks after the new taxes were announced. Photo from unitedexplanations.org website under license agreement CC BY-NC-ND 3.0

Files d'attente devant les banques chypriotes après l'annonce de la taxation. Photo du site unitedexplanations.org sous license CC BY-NC-ND 3.0

Pendant des années Chypre s'est comporté comme un paradis fiscal au sein de l'Union Européenne, où se cachent et se blanchissent les fortunes russes, ce qui gonfle artificiellement un secteur bancaire atteignant huit fois le PIB du pays. Les nouvelles mesures prises par la troïka visent ces comptes défiscalisés, mais ont semé la panique parmi les épargnants européens, principalement ceux dont les comptes se trouvent dans des banques concernées par ces mesures.

Sur fond de ce scénario, la campagne ‘Déplace ton argent’ lance le défi :

Ahora más que nunca tenemos la oportunidad de replantearnos donde ponemos nuestro dinero, si en la banca capitalista que con sus prácticas especulativas y sus políticas abusivas ha hundido la economía de millones de personas o bien en otro tipo de banca, una banca ética y cooperativa que apuesta por la economía productiva, por la economía social y de las personas.

Maintenant plus que jamais nous avons l'occasion de décider où déposer notre argent. On peut choisir une banque capitaliste avec ses pratiques spéculatives et ses politiques abusives qui ont aggravé la situation économique pour des millions de personnes ; ou un autre type de banque, une banque éthique et coopérative qui s'appuie sur la productivité économique au profit de l'économie sociale et des personnes.

The "Move your money!" logo. Taken from its <a href="http://remuevetudinero.net">homepage</a>.

Le logo de ‘Déplace ton argent'. Copie de la page d'accueil du site.

Le site explique le fonctionnement des banques éthiques :

Los proyectos de Banca ética se basan  en una gestión totalmente transparente, en fomentar una economía real, para fomentar beneficios medioambientales y generar servicios priorizando el comercio justo y la ayuda social entre otros. Los gestores de dicha banca analizan siguiendo rigurosos criterios sus carteras de inversión y solo conceden créditos bancarios a empresas o particulares que cumplan estos rigurosos criterios de sostenibilidad, beneficio social y medioambiental.

Une banque éthique est basée sur une gestion totalement transparente, elle encourage une économie réelle et des services respectueux de l'environnement en donnant, entre autres choses, la priorité au développement durable, au commerce équitable et à l'aide sociale. Les gestionnaires des banques éthiques analysent leurs portefeuilles d'investissements selon des critères rigoureux et n'accordent de crédits qu'aux entreprises ou particuliers répondant à ces critères de durabilité, d'économie sociale et environnementaux.

Le même site poursuit en expliquant les différences entre ce type de banque et une banque traditionnelle :

(…) se da la paradoja, que nos manifestemos contra las guerras, nos alarmemos con el hambre en el tercer mundo, critiquemos los gobiernos dictatoriales en los países en vías de desarrollo, pero en cambio, seamos a la vez, los patrocinadores de esta situación. (…)

Nunca nos hemos preguntado, ni hemos preguntado a nuestro director de oficina, que hacen con nuestro dinero, la pregunta es, ¿cuánto me vas a dar?

(…) estamos colaborando con nuestro dinero en un 30% con el hambre en el mundo, con un 35% en la especulación con la deuda de países como Irlanda, España, Grecia, Italia o Portugal, con un 15% en guerras, y con un 20% en fomentar la diferencia entre ricos y pobres en los países emergentes.

(…) tel est le paradoxe : nous manifestons contre la guerre, nous luttons contre la faim dans les pays du tiers-monde, nous critiquons les dictatures dans les pays en voie de développement, mais en même temps nous cautionnons ce qui se passe (…)

Nous ne nous sommes jamais demandé, et nous n'avons jamais demandé à notre directeur de banque, ce qu'ils font de notre argent. La question es t: combien allez-vous me donner?

(…) nous participons à la faim dans le monde pour 30% de notre argent, à la spéculation avec la dette de pays comme l'Irlande, l'Espagne, la Grèce, l'Italie et le Portugal pour 35% de notre argent, aux guerres pour 15%, et à développer l'écart entre les riches et les pauvres des pays émergents pour 20%.

Pour connaître les projets d'investissement de la banque dont vous êtes client, le site infobancaetica fournit des liens vers des sites qui informent sur les investissements des grandes banques traditionnelles espagnoles parmi lesquels on trouve des industries d'armement, des projets à fort impact environnemental ou une spéculation sur l'alimentation.

La campagne ‘Déplace ton argent’ donne le nom des établissements où l'on peut déposer ses économies après les avoir retirées des banques traditionnelles. On peut citer Coop57, Fiare ou Oikocredit. Triodos Bank [anglais] est la plus importante banque éthique d'Espagne mais n'a pas rejoint la campagne. Son sous-directeur, Joan Antoni Melé, lors d'un entretien avec laopinióncoruña.es [espagnol] en juin 2011, expliquait :

Table listing the differences between ethical and traditional banking. Taken from from the blog "Don't tell my mother I work in a bag."

Tableau des différences entre banque éthique et traditionnelle. Source :  blog “Ne dites pas à ma mère que je travaille dans un sac”

¿Con una banca ética hubiésemos padecido la crisis que padecemos?

No. Radicalmente no. El problema de la economía es que es una economía de casino, una economía puramente especulativa. Más del 95% del dinero que se mueve cada día en el mundo, detrás no hay nada, no se produce nada, es pura especulación. Esto es lo más grave.

Avec une banque éthique aurions-nous autant souffert de la crise que nous connaissons ?

Non certainement pas. Le problème c'est que l'économie ressemble à un casino où tout n'est que spéculation. Pour plus de 95% de l'argent qui circule dans le monde chaque jour il n'y a rien derrière, aucune production, ce n'est que pure spéculation. C'est cela le plus grave.

¿Nada ha cambiado?

La burbuja volverá a explotar porque la banca en general, pese a que ha habido que ayudarla con dinero público, sigue haciendo lo mismo: se sigue invirtiendo el dinero de la gente en productos estructurados especulativos.

(…)

Yo no quiero que un mercado decida por mí. Quiero ejercer mi libertad y me he dado cuenta de que lo puedo hacer: yo uso mi dinero de forma consciente y responsable. ¿Desde cuándo un mercado financiero, un Fondo Monetario Internacional, un Banco Central Europeo pueden controlar nuestras vidas? Esto es lo que está pasando hoy, pero es porque lo permitimos.

Rien n'a changé ?

La bulle va finir par exploser parce que les banques en général, bien qu'aidées par l'argent public, continuent de faire la même chose : elles n'ont pas cessé d'investir l'argent des gens sur des fonds spéculatifs. (…)

Je ne veux pas que le marché décide à ma place. Je veux exercer mes droits et je me suis rendu compte que je peux le faire : j'utilise mon argent de manière consciente et responsable. Depuis quand un marché financier, un Fonds Monétaire International, une Banque Centrale Européenne peuvent-ils contrôler nos vies ? C'est ce qui se passe aujourd'hui parce que nous les laissons faire.

Pero, ¿qué se puede hacer?

Creo que es el momento de la sociedad civil. Si quieres saber la fuerza que tiene tu dinero, vas al banco y dices que quieres sacarlo todo, ya verás como sale el director disparado. Ahí está la fuerza. No culpemos a los mercados. Es nuestra debilidad la que permite que pase esto.

Mais que peut-on faire ?

A mon avis, c'est à la société civile de jouer. Si tu veux connaître le pouvoir que représente ton argent, va à la banque et dis que tu veux tout retirer, et tu vas voir le directeur arriver comme une flèche. Il est là le pouvoir de ton argent. Les marchés ne sont pas coupables. C'est notre faiblesse qui a permis que tout ceci arrive.

Pérou : Le message d'un leader indigène Achuar

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"La sociedad está sufriendo día a día por el impacto ambiental. Toda la presencia de las industrias extractivas tienen una historia negativa."

“Chaque jour, à travers le monde, la société souffre des impacts environnementaux et sociaux des industries extractives. L'histoire des industries extractives est pleine de récits négatifs…”

Amazon Watch a  téléchargé une vidéo [en espagnol, sous-titrée en anglais] comportant le message du leader indigène péruvien de la communauté Achuar, Peas Peas Auyi. Dans le message, Peas Peas Auyi remercie les alliés canadiens pour leur solidarité dans la lutte des Achuar contre l'extraction minière en Amazonie péruvienne.
(more…)

Courir 1 000 miles pour les enfants victimes de traite en Europe

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Run For Love 1000

Ce mois-ci, Rob Martineau, Tom Stancliffe, et Guy Hacking courent 1 000 miles d'Odessa à Dubrovnik, via l'Ukraine, la Moldavie, la Roumanie, la Bulgarie, la Macédoine, le Kosovo, le Monténégro et la Croatie, dans le cadre de la campagne 'Run For Love 1000′ (Course pour l'Amour 1000), dont le but est de récolter des fonds pour Love146, un organisme de bienfaisance britannique qui “offre des soins et de l'espoir aux enfants victimes de traite, et pour sensibiliser à l'ampleur du trafic des êtres humains à travers l'Europe.” Suivez leur course sur le site web RFL1000, sur Facebook, et sur Twitter ; soutenez les coureurs en faisant un don ici (215 dons ont été faits à ce jour, avec quelque £12 500 récoltés).


Chine : Les internautes réagissent aux attentats de Boston

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L'efficacité et rapidité du gouvernement américain suite aux explosions du marathon de Boston poussent les internautes chinois à s'interroger sur les capacités de leur propre gouvernement à gérer une telle situation. Offbeat China a traduit certains des commentaires, la plupart portant sur le manque de transparence des médias chinois.

Quel est le secret de la popularité de WeChat en Chine ?

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WeChat est une application mobile de communication orale et écrite, développée par la compagnie chinoise Tencent. Forte de plus de 300 millions d'utilisateurs, c'est l'application la plus populaire du pays. Tricia Wang de Bytes of China explique la popularité du service en parlant de sa propre expérience.

Les médias chinois dénoncent la torture dans les camps de travail

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@Lens Magazine a écrit sur son compte Weibo qu'à Masanjia, le camp de rééducation des femmes par le travail de la région du Liaoning, les prisonnières doivent subir des procédés de torture presque tous les jours. Parmi ces méthodes, l'exploitation par le travail, l'isolement carcéral, les chocs électriques, la “longue pendaison”, le “banc du tigre” et le “lit mortel”.

Jing Gao du site Ministry of Tofu reprend [anglais] plusieurs articles locaux sur les méthodes de tortures utilisées dans des camps de rééducation par le travail.

Le président de la Guinée-Bissau mis en cause dans une affaire de trafic “armes contre cocaïne”

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Le Président par intérim de la Guinée-Bissau repousse des allégations qu'il aurait joué un rôle [anglais] dans un accord avorté “armes contre drogues” impliquant la livraison d'armes à de supposés rebelles colombiens des FARC en échange de cocaïne.

Les chefs d'accusation [anglais] établis par les Etats-Unis contre sept hommes, y compris l'ancien chef d'état-major de la marine nationale bissau-guinéenne, incluent leur témoignage faisant état du Président Manuel Serifo Nhamadjo. Les hommes ont été arrêtés au large des côtes du Cap Vert la semaine dernière.

D'après les documents, ces hommes, désormais inculpés, auraient dit aux agents infiltrés de la police américaine anti-narcotiques (qui se faisaient passer pour pour des rebelles des FARC) qu'ils étaient en contact avec le président à propos d'un échange de cocaïne et d'armes. La déposition qui mentionne M. Nhamadjo se trouve en page 7 [anglais] du document de mise en examen [pdf] :

CC-1 (inculpé) a donné son accord à une proposition d'envoyer en Guinée-Bissau de la cocaïne des FARC pour distribution ultérieure aux Etats-Unis et de faire parvenir des armes aux FARC, y compris des missiles sol-air. CC-1 a également affirmé qu'il allait discuter du projet avec le Président de la Guinée-Bissau. CC-1 a déclaré : “Je parlerai avec le Président de la République après-demain”.

Et à la page 10 du même document, les discussions concernant la commande d'armes :

CS-1 (agent infiltré) a procuré à CC-5 (inculpé) une liste d'armes demandées par les FARC qui comprenait, entre autres, des missiles sol-air, des fusils d'assault AK-47 et des pistolets automatiques. Mane (inculpé) a annoncé que lui et CC-5 (inculpé) allaient parler de la commande d'armes des FARC avec le Président et le Premier Ministre de Guinée-Bissau.

Le gouvernement aurait attendu en échange de ses services un pourcentage sur les 4 000 kg de cocaïne :

Au cours de l'entretien, CC-2 et CC-4 (inculpés) se sont dits d'accord pour faciliter la réception des 4 000 kg de cocaïne en Guinée-Bissau en provenance des FARC, dont 500 kg seraient ensuite envoyés à des clients aux Etats-Unis et au Canada.

Le président s'est insurgé contre ces allégations, qualifiées de “criminelles” [portugais].

L'instabilité politique et militaire est une constante de la vie en Guinée-Bissau, un pays où aucun président démocratiquement élu n'a atteint la fin de son mandat depuis l'indépendance de la colonisation portugaise acquise en 1974. Le dernier coup d'Etat, le 12 avril 2012], quelques jours après le second tour des élections présidentielles, a amené M. Nhamadjo à présider la transition suite à un accord entre le commandement militaire et les leaders politiques, religieux et de la société civile.

La journaliste Helena Ferro de Gouveia décrit sur son blog [portugais] ce que signifieraient ces allégations pour la Guinée-Bissau si elles étaient avérées :

indictment-GB-US

L'inculpation étatsunienne

A confirmar-se o envolvimento do presidente de transição num esquema de tráfico de cocaína e armas, milímetros separam o país do abismo.

Si l'implication du Président par intérim dans une affaire de traffic de cocaïne et d'armes se confirme, seuls quelques millimètres séparent le pays de l'abysse.

Même avant le coup d'Etat, les connexions entre certaines élites, des militaires en vue et des trafiquants de drogue étaient déjà un secret de polichinelle en Guinée-Bissau. Durant la dernière décennie, le pays est devenu un des principaux points de transit pour le trafic de cocaïne en provenance d'Amérique du Sud vers l'Europe.

Avant la nouvelle de l'implication présumée du président dans cette affaire de traffic de drogue et d'armes, José Ramos-Horta, Prix Nobel de la Paix et ancien Président du Timor Leste, qui dirige le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau depuis février 2013, avait déclaré [anglais] que “la Guinée-Bissau fait face à une menace existentielle, en tant qu'Etat, en tant que nation” et espérait que les élites politiques et militaires “feraient leur examen de conscience, leur introspection” à l'occasion de l'anniversaire du coup d'Etat.

A l'approche de l'anniversaire du coup d'Etat fin mars, il décrivait sur son blog [portugais] le rôle de la Guinée-Bissau dans le trafic de drogue mondial :

A Guine-Bissau nao produz droga e o consumo e baixo. Ha sim grupos que funcionam como correio e pelo trabalho recebem umas migalhas e já ficam muito contentes. Individuos de outras nacionalidades – Colombianos, Bolivianos, Peruanos, Libaneses, Marroquinos e Nigerians – os profissionais do negocio. Face a eles, o Bissau-Guineense e um amador que se contenta com migalhas mas que fica com a fama!

La Guinée-Bissau ne produit pas de drogues et la consommation y est faible. Il y a néanmoins des groupes qui travaillent comme passeurs et reçoivent pour leur travail quelques miettes du gâteau et s'en portent très bien. Les individus d'autres nationalités – les Colombiens, Boliviens, Péruviens, Libanais, Marocains et Nigérians – sont les professionnels dans cette entreprise. Comparés à eux, les Bissau-Guinéens sont des amateurs qui se satisfont des miettes mais récoltent toute la gloire !

Les propos de Mr. Ramos-Horta sont confirmés par le blog autobiographique tenu en amateur par l'amiral Bubo Na Tchuto [portugais], baron de la drogue supposé. Ancien chef d'état major de la marine, M. Na Tchuto est désormais sous les verrous à New York. Il avait été libéré de prison en Guinée-Bissau sur les ordres du chef d'état major des armées bissau-guinéen en juin 2012, après quelques mois en détention suite aux accusations qui en faisaient un instigateur du coup d'Etat manqué de décembre 2011 [anglais].

En mars dernier, Guilherme Dias du blog Lusomonitor [portugais] résumait les découvertes d'un reporter du Spiegel enquêtant sur le trafic de drogue dans les îles Bijagos aux côtés d'un magistrat aux services sous-financés :

As drogas chegam em carregamentos de 600 ou 1.200 quilos e são armazenadas em três depósitos, de onde são enviadas para a Europa. Dois países europeus têm satélites apontados à região e os investigadores internacionais sabem que um destes depósitos está numa zona militar. “Eu até sei que um voo vai aterrar esta semana no sul”, afirma Biague, sem dinheiro para qualquer operação de apreensão. Com um custo estimado de 115 euros, o repórter decidiu financiar. No final, foi um fracasso.

La drogue arrive en livraison de 600 à 1 200 kg et est stockée dans trois entrepôts, depuis lesquels elle est envoyée vers l'Europe. Deux pays européens ont des satellites pointés sur la région et les enquêteurs internationaux sont au courant que l'un d'entre eux est situé dans une zone militaire. “Je sais même qu'il y a un arrivage par avion programmé pour cette semaine” dit M. Biague [Directeur de la police d'investigation en Guinée-Bissau], sans moyens pour faire une saisie. Pour un coût de 115 €, le reporter décidait donc de financer l'opération. Ce fut au final un échec.

Satellite image of Guinea-Bissau in January 2003. The Islands are known as Bijagos Archipelago. Image in the public domain.

Image satellite de la Guinée-Bissau en janvier 2003. On voit les îles de l'Archipel des Bijagos. Image du domaine public.

Au même moment, un autre article de la presse généraliste, cette fois du quotidien portugais Público [portugais] met en lumière les efforts héroïques de deux femmes, Lucinda Barbosa Ahucarié et Carmelita Dias, pour faire respecter la loi en Guinée-Bissau. Mme Barbosa Ahucarié, ancienne directrice de la police d'investigation du pays, a déclaré à Público que Bubo Tchuto l'avait menacée, l'accusant de fournir des informations aux enquêteurs américains.

L'article en question semble être passé inaperçu, ne bénéficiant que de peu d'attention de la part des médias sociaux et de la blogosphère malgré sa reprise dans la presse brésilienne et au-delà.

Ecrit en collaboration avec Janet Gunter.

Russie: La censure donne partiellement raison à Wikipédia

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Roskomnadzor (service fédéral de contôle des communication), la censure internet russe, est revenue sur sa décision d'interdire l'entrée Wikipédia portant sur ” Fumer le Cannabis”. Cette décision [russe] a été publiée sur son site web le 10 avril 2013 après un examen de cet article par des éditeurs bénévoles de wikipédia. A noter qu'il reste apparemment au moins neuf articles de Wikipédia sur la liste noire de cet organisme.

Ressources pédagogiques en ligne pour les élèves malaisiens

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Edunation est une initiative pédagogique bénévole à but non-lucratif ; sa mission est d’offrir à tous les élèves malaisiens du primaire et du secondaire une ressource pédagogique complète en ligne. Edunation a déjà créé et mis en ligne des vidéos éducatives en maths, science, économie, langue et autres matières du programme scolaire malaisien.

Remédier au poids de la dette malaisienne

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L’économiste Nurhisham Hussein analyse le fardeau de la dette malaisienne. En ce qui concerne la dette publique, il propose de rationaliser les subventions publiques afin de réduire le déficit. L’auteur met en garde contre la hausse de la dette des ménages à faible revenu. Il remarque que celle-ci est de plus en plus fournie par le secteur non bancaire.


Ouvrir la boîte noire de la gouvernance : des données pour la lutte contre la pauvreté

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Les blogueurs de Global Voices ont été invités à couvrir en direct par leurs billets de blog le Forum Mondial de l'OCDE sur le Développement, qui s'est tenu à Paris, du 4 au 5 avril 2013. A la veille de cette rencontre, notre équipe a publié des billets sur des thématiques liées au développement, qui alimenteront les sujets des discussions en ligne débattus sur leur site Web (#OECDgfd)

(Billet d'origine publié en anglais le 5 avril 2013 – liens en anglais)

Les progrès soutenus enregistrés dans l'utilisation d'Internet et des téléphones mobiles constituent une chance afin de permettre à un nombre plus important de citoyens de s'impliquer sur la question de la gouvernance. La technologie peut contribuer à améliorer la participation des citoyens dans la prise de décisions et donner un nouvel élan à la participation à la vie publique. La transparence et la responsabilité deviennent ainsi un champ d'exploration caractérisé par sa diversité et son dynamisme dans le monde entier.

L'ouverture des données produites par les administrations publiques constitue un élément visant à lutter efficacement contre la pauvreté. Des volumes incroyables de données sont produits quotidiennement par un large éventail d'acteurs : gouvernements, médias, opérateurs mobiles, sans oublier les citoyens eux-mêmes. Malgré l'énorme potentiel que représente, dans l'intérêt public, l'utilisation des données en relation avec une société ou un gouvernement, ces données sont rarement diffusées et partagées afin de les mettre à la disposition du public. Par ailleurs, il peut être difficile d'accéder à des statistiques fiables, qui restent parfois détenues exclusivement par les responsables gouvernementaux ou d'organisations.

Les avantages tirés de la participation des citoyens sont nombreux, extrêmement divers et pertinents pour tous les acteurs, comme le souligne Striking Poverty, une initiative de la Banque mondiale :

Pour les laissés pour compte de la société, les mécanismes participatifs peuvent fournir des canaux permettant de dessiner des solutions et de rappeler la responsabilité des gouvernements en ce qui concerne les politiques et les services assurés. Pour les organisations, les gouvernements et les bailleurs de fonds, l'implication des communautés est profitable dans la mesure où les citoyens ont un rôle central dans le soutien, l'adoption, la promotion ainsi que, finalement le partage de l'appropriation et de la réussite des programmes.

Les données ouvertes ont-elles leur place dans les pays en développement ?

Les actions en faveur des données ouvertes – que ce soit dans les pays riches ou dans les pays pauvres – se heurtent souvent à un manque de compétences techniques et politiques préjudiciable à la participation active des citoyens. On observe souvent un décalage entre les objectifs des partisans des données ouvertes et la compréhension qu'en ont les citoyens. Malgré cela, un très large éventail d'approches créatives visant à collecter et à exploiter de manière sensée les données ayant trait à la vie publique montrent bien qu'il s'agit de la manière la plus simple de favoriser la mobilisation des citoyens.

L'initiative du Kenya en faveur des données ouvertes (Kenya Open Data Initiative, ou KODI), qui est le premier projet national de données ouvertes de l'Afrique sub-saharienne, a été lancée en 2011. Les ensembles de données publiés (dont le nombre est supérieur à 400) fournissent des données dans les domaines sociaux aussi divers que l'éducation ou l'assainissement. Le Kenya est de fait le premier pays en développement disposant d'un portail de données ouvertes. Dans l'ensemble de l'Afrique, le Maroc a été le premier pays à lancer une plateforme de données ouvertes. La Tunisie a suivi, avec le lancement, en 2011, du projet Open Data Tunisia.

Données gouvernementales ouvertes

Données gouvernementales ouvertes, par Justin Grimes sur flickr (CC BY-SA 2.0)

La Banque africaine de développement (BAD) a bien compris le potentiel des données ouvertes pour les pays en développement et le nombre croissant d'actions nationales, en lançant le portail Open Data for Africa, qui constitue un volet de l'initiative des autoroutes de l'information en Afrique. Il regroupe les plateformes de données ouvertes des 20 pays africains ci-après :

Algérie, Cameroun, Cap-Vert, République Démocratique du Congo, Éthiopie, Malawi, Maroc, Mozambique, Namibie, Nigeria, Ghana, Rwanda, République du Congo, Sénégal, Afrique du Sud, Sud-Soudan, Tanzanie, Tunisie, Zambie et Zimbabwe.

Malgré de nombreux défis, les succès se multiplient et montrent que la clé dans l'utilisation de la technologie pour les efforts de transparence et de responsabilité constitue à utiliser une approche collaborative et à s'assurer que les outils sont conviviaux et offrent des résultats rapides.

Un rapport réalisé dans le cadre de l'initiative ‘Technology for Transparency’ de Global Voices présentant des initiatives de citoyens en faveur de la transparence et de la responsabilité dans le monde entier a fait le constat suivant :

Les outils de visualisation des données et de navigation constituent un élément clé dans plus de la moitié des projets que nous avons documentés, au même titre que les différentes formes de collecte de données par les citoyens. Près d'un tiers des projets utilisent à des degrés divers des téléphones portables, généralement en permettant aux citoyens de publier ou de recevoir des informations par messages texte (SMS).

Ces observations illustrent le fait que les initiatives citoyennes ne se bornent pas à collecter des données mais qu'elles s'emploient à leur donner du sens pour la communauté plus large. Les projets constituent une chance remarquable pour les données bien gérées et les statistiques associées diffusées par le biais de programmes de données gouvernementaux. L'étape suivante pour les gouvernements dans les pays en développement portera sur les solutions à apporter à la question de la qualité et de la disponibilité des données, ainsi que sur les compétences techniques et statistiques des équipes et des institutions.

L'ouverture de la gouvernance

Le partenariat en faveur d'une gouvernance ouverte (Open Government Partnership, OGP) a été lancé en septembre 2011 alors que les gouvernements du Brésil, d'Indonésie, du Mexique, de la Norvège, des Philippines, d'Afrique du Sud, du Royaume-Uni, des États-Unis d'Amérique s'exprimaient en faveur d'une gouvernance plus transparente en signant la Déclaration sur l'ouverture gouvernementale :

Le Partenariat pour un gouvernement transparent est un effort global visant à améliorer les gouvernements. Nous souhaitons tous des gouvernements plus transparents, efficaces et responsables — dotés d'institutions qui renforcent le pouvoir des citoyens et soient à l'écoute de leurs aspirations. Une tâche qui est tout sauf facile.

Ceci implique un engagement politique. Ceci implique une expertise technique. Ceci implique un effort et un investissement soutenus. Ceci implique une collaboration entre les gouvernements et la société civile.

Peu après, la Banque mondiale a reconnu l'importance des principes fondateurs du Partenariat et a déclaré qu'elle apportait son soutien à l'initiative “en facilitant les échanges de connaissances contribuant à développer les capacités des pays membres de l'OGP afin d'élaborer et de mettre en place leurs plans en vue de devenir plus ouverts et réceptifs.”

L'OGP compte 50 membres à ce jour. Même si plusieurs pays africains ont présenté leurs plans d'actions et que trois d'entre eux — l'Afrique du Sud, la Tanzanie et le Kenya — ont déjà transmis leurs engagements, l'Afrique reste parmi les régions les moins impliquées.

La dernière rencontre OGP africaine indique que les progrès accomplis sont lents, le Ghana et le Liberia développant leurs ‘Plans d'action’ respectifs afin de présenter leur candidature au partenariat Open Government Partnership.

De nouvelles approches à la veille de nouveaux défis

La technologie est-elle la panacée pour les pays en développement ? En aucun cas. Malgré cela, elle ouvre la voie à des réponses ouvertes, pertinentes socialement et politiquement. Malgré l’impact limité de l'initiative KODI pour les Kenyans, et le nombre extrêmement réduit de pays africains disposés à rejoindre l'OGP, ces dynamiques sont irréversibles. La simple existence des actions dont il vient d'être question constitue une étape solide qui va dans le bon sens.

Portugal : Une arrestation lors d'une action de protestation contre la Troïka

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Action de protestation de Que se Lixe a Troika! et agression policière par le Ministério da Verdade sur Youtube

Actions de protestation de Que se Lixe a Troika! et agression de la police. Vidéo du Ministério da Verdade sur Youtube

Une flashmob [en portugais] organisée par Que se Lixe a Troika! (Qu'elle aille se faire mettre, la Troïka !) devant l'hôtel Ritz de Lisbonne le 16 avril 2013 s'est terminée par l'arrestation d'une femme de 49 ans. L'action de protestation contre la visite au Portugal de représentants du FMI, de la BCE et de la Commission européenne a été filmée en vidéo par la plateforme militante Ministério da Verdade (Ministère de la Vérité).

(more…)

“Mort ou vif” : Comment le premier ministre slovaque esquive les convocations de la justice

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Robert Fico a exercé les fonctions de Premier Ministre de la Slovaquie d'abord de 2006 à 2010, puis a passé deux ans dans l'opposition, avant de retrouver son poste en avril 2012. En 2011, dans l'intervalle entre ses deux mandats, M. Fico – qui n'ignorait pas “la totalité des conséquences jurifiques” – déclara [en slovaque] que son successeur (qui allait être aussi, par la suite, son prédécesseur), la Premier Ministre Iveta Radičová, était “incompétente, menteuse et suspectée d'avoir trempé dans la corruption.”

Mme Radičová a assigné M. Fico en justice, exigeant des excuses, mais il ignore le procès [slovaque] depuis déjà un an, et la police elle-même est incapable de trouver l'adresse du Premier Ministre pour lui délivrer les convocations du tribunal.

D'après le registre de la population, M. Fico n'a pas d'existence officielle (probablement pour raisons de sécurité). La juge Michaela Králová a pris langue avec le siège de la police de quartier pour faire remettre le courrier à la dernière adresse connue de M. Fico. La police a découvert que si la plaque sur la porte indique toujours “Fico,” l'appartement du Premier Ministre a été vendu et le nouveau propriétaire (qui se trouve être le neveu de M. Fico) a prétendu ne pas connaître l'adresse actuelle de celui-ci. (Quelques mois auparavant, M. Fico avait pourtant annoncé publiquement [slovaque] qu'il avait déménagé dans une résidence de luxe, le Bonaparte, située près du Château de Bratislava.) La police a alors envoyé un avis par courrier au Secrétariat du Gouvernement, qui en a refusé la réception.

Robert Fico during the 2010 parliamentary elections. Photo by Tomas to-mas Halasz, copyright © Demotix (12/06/10).

Robert Fico lors des élections parlementaires de 2010. Photo Tomas to-mas Halasz, copyright © Demotix (12/06/10).

Mme Radičová, revenue d'Oxford pour le procès, a qualifié la situation de “mascarade.”

Le porte-parole de M. Fico a fait savoir que les affirmations selon lesquelles “il n'était pas possible de remettre quelque chose à l'une des personnes les plus publiques de Slovaquie” étaient “ridicules.”

Le Premier Ministre a fait récemment une apparition dans un programme télévisé mélodramatique en prime time. Gabor Grendel, ancien journaliste et ex-porte-parole du Ministère de l'Intérieur, a écrit [slovaque] :

Quand il s'agit d'un programme télé montrant de poignantes histoires humaines, délivrer une invitation à Robert Fico ne pose absolument aucun problème. Mais si c'est le tribunal qui le cherche pour s'expliquer sur ses propos, pour lesquels il est poursuivi par Iveta Radičová, soudain il n'y a personne au secrétariat du gouvernement pour prendre sa convocation.

Peter Jankovič, de l'association civique “Stop Alibismus” [slovaque], s'adresse ironiquement [slovaque] à M. Fico :

[...] suite aux derniers événements, je vous prie de bien vouloir relever dès que possible le Ministre de l'Intérieur Robert Kaliňák de son poste. [...] Les fonctionnaires de son ressort sont incapables de délivrer même un courrier ordinaire du tribunal et pas même au citoyen le plus connu de l'Etat, qui de plus ne se cache même pas. [...]

Ján Macek a écrit [slovaque] :

Si les flics sont sains d'esprit, je me demande s'il est normal que la Slovaquie ait pour premier ministre quelqu'un dont ils ne peuvent trouver l'adresse.

Tomáš Bosák a écrit [slovaque] :

Je voudrais rappeler au magistrat du tribunal de district à Pezinok que Fico est au gouvernement et a assez de temps pour participer à un programme télévisé. De même, il aurait pu trouver le temps d'accepter la [convocation du tribunal] et finalement venir à l'audience avec l'ex-Premier Ministre Radičová. Mais le Premier Ministre a toujours eu tendance à se comporter comme un enfant privé de ses jouets.

Ci-après, quelques commentaires sous cet article de SME [slovaque] consacré à l'affaire.

Najsocialnejsi.Financny.Zralok.z.J&T.Fico a écrit :

La semaine dernière [Fico] criait qu'il n'y avait pas d'état de droit en Slovaquie. A présent je ne sais pas s'il se plaignait ou s'il se félicitait de son oeuvre.

Hlava81 :

C'est du mépris pour la justice. Quelle sorte de pays est-ce, où le Premier Ministre ignore les lois. [...] Comment veulent-ils que les citoyens respectent les lois ?

Dana Bobeková :

Quelle différence y a-t-il entre le Premier Ministre et un membre de la Mafia ? Aucune. Aucun des deux ne veut recevoir de courrier. :)

Le lecteur a boľševizmus musí byť zničený!!! a fait allusion [slovaque] à la passion de M. Fico pour les objets de luxe, ainsi qu'à l'enregistrement de son discours secret de 2002, rendu public avant l'élection de 2010, dans lequel “une voix ressemblant à celle de Fico” disait qu'il avait gagné des millions “avec sa tête” (voir ici l'article de GV) :

Voici mon conseil : Annoncez que des montres Rolex seront distribuées gratuitement dans les locaux du tribunal. [...] Il viendra – avec sa tête.

Kasi a écrit :

[...] Il faut peut-être lui donner [la convocation du tribunal] à la conférence de presse en direct.

logikanepusti :

[...] Et si on le faisait rechercher par Interpol ?

appleVSsamsung a commenté le parcours universitaire de M. Fico :

Vous croyez qu'un docteur en droit et titulaire de PhD a ces diplômes juste pour le plaisir ? Il a dû travailler dur pour apprendre à truander le système :D

mirsa a écrit :

Et qui dirait maintenant que nous sommes tous égaux devant la loi ? Le Premier Ministre, un avocat, n'y croit pas, et se comporte en conséquence.

vskiper :

[C'est] super de vivre dans un pays où la police n'arrive pas à trouver le Premier Ministre ;))

Chytrak :

On devrait mettre des affiches “Recherché, mort ou vif” [...].

Venezuela : Le résultat de la présidentielle montre l'érosion du chavisme

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Tous les liens renvoient vers des pages en espagnol, sauf mention contraire.

Les résultats [anglais] de l'élection présidentielle du dimanche 14 avril 2013 ont illustré le début du reflux pour le chavisme.

A peine deux mois ont suffi au président par intérim et maintenant président élu, Nicolás Maduro Moros, pour perdre 685.794 voix par rapport aux nombres obtenus par feu [fr] le Président Chávez le 7 octobre 2012 (7-O), tandis que le candidat d'opposition Capriles Radonsky réussissait à engranger 679.099 voix de plus que le 7-O.

Des chiffres signifiant que malgré son avance héritée de 11 points, M. Maduro l'a emporté de moins de 2 points.

Le premier bulletin publié par le Conseil Electoral National (CNE, selon l'acronyme espagnol) a déclaré Nicolás Maduro vainqueur avec un total de 7.505.338 voix, représentant 50,66% des suffrages. De son côté, Henrique Capriles Radonski a obtenu 7.270.403 voix, soit 49,07% –une différence d'à peine 1,59%, ou 234.935 votants, un résultat que n'avaient su prévoir les sondages.

Sur Twitter, Jogreg Henridonsky (@Jogreg) a préféré l'image pour rendre compte des résultats.

@Jogreg: Una manera de ver lo que pasó ayer… pic.twitter.com/7wqiAvIx8C

@Jogreg: Une manière de voir ce qui s'est passé hier… pic.twitter.com/7wqiAvIx8C

Imagen compartida por @Jogreg

Image partagée par @Jogreg

Pendant ce temps, la coalition de la Table de l'Unité Démocratique (MUD, selon l'acronyme en espagnol) obtenait 7.270.403 voix, contre 6.127.522 à la coalition du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV). Ces chiffres ont fait perdre au PSUV, pour la première fois, sa position de parti en tête des votes. Aux élections du 7 octobre, la coalition MUD n'avait pas participé en tant que telle, chaque parti avait soutenu Capriles séparément. Cette fois, l'opposition ne pouvait voter que pour la coalition MUD, qui a ainsi récolté plus de voix que le PSUV.

Cette mince différence d'à peine deux points en pourcentage et l'énorme quantité de plaintes diverses quant aux irrégularités (quelque 3.200 incidents) au long des opérations ont amené le gouverneur de l'Etat de Miranda, Henrique Capriles Radonsky, à ne pas reconnaître les résultats à moins d'un audit et d'un recomptage manuel des voix. La même requête a été émise par Vicente Díaz, un des cinq directeurs du CNE, après la publication du premier bulletin. Dans la soirée du dimanche, Nicolás Maduro acceptait l'audit.

Devant la polémique, débats et réflexions n'ont pas tardé à animer réseaux sociaux et blogs.

Jorge Media Azcarate a écrit un billet de blog intitulé “Félicitations au nouveau président de la démocratie populaire du Venezuela“, où il dit son désaccord avec le refus des résultats par Capriles. Pour Jorge, Capriles n'aurait pas dû se présenter s'il ne faisait pas confiance au système.

Quisiera especialmente denunciar el no-reconocimiento del perdedor Capriles frente a los resultados de la convocatoria. No sólo me parece miserable presentarse a unos comicios para luego no someterse a sus resultados (..si tienes desconfianzas no te presentes sinvergüenza!. Y si te presentas, acepta las reglas del juego), sino que incluso me parece un grave INSULTO a los 140 observadores internacionales que estaban supervisando la legalidad de la convocatoria. ..Qué pasa, ¿que ahora estos observadores son unos incompetentes que no ha hecho bien su trabajo??. ¿Antes sí valían, pero ahora no?

Je voudrais particulièrement dénoncer la non-reconnaissance par le perdant Capriles des résultats de la consultation. Non seulement il me semble misérable de se présenter à une élection pour ne pas se soumettre ensuite à ses résultats (…si tu n'as pas confiance, ne te présente pas, crapule ! Et si tu te présentes, accepte les règles du jeu), mais cela me paraît aussi une grave INSULTE aux 140 observateurs internationaux qui supervisaient la légalité de la consultation… Qu'y a-t-il ? Ces observateurs sont maintenant des incompétents qui n'ont pas bien fait leur travail ?? Ils étaient valables avant, et plus maintenant ?

11 de abril en el centro de Caracas durante el cierre de campaña de Nicolás Maduro. Foto de Luis Carlos Díaz bajo licencia Creative Commons  (CC BY-NC 2.0)

11 avril, fin de la campagne de Nicolás Maduro. Photo Luis Carlos Díaz, sous licence Creative Commons (CC BY-NC 2.0).

De son côté, sur son blog, Sofia Kariakin estime qu'avec ce nouveau président le Venezuela sera en panne de stratégies et d'objectifs, ce qui aggravera la situation du pays. Elle a fait part de ses réflexions dans son billet “Pause pour la résignation“.

Pues respiro profundo por los míos, que siguen creyendo que en algún momento Venezuela tendrá la oportunidad de salir de este abismo en el que se encuentra, antes con un tipo que realmente era un Líder. Ahora entiendo a los más desfavorecidos que decían, cuando murió, que se sentían como huérfanos porque es lo que serán… ahora no hay una estrategias, no hay un fin… ahora es un rollo sin fondo, ni sentido, ahora si se hundirá el país, y ustedes me dirán: ¿más?, pues si… lamentablemente si se acepta esta burla serán el completo destrozo y deterior de Venezuela.

Eh bien, je respire profondément pour les miens, qui continuent à croire qu'à un moment donné le Venezuela aura la possibilité de sortir de cet abîme où il se trouve, auparavant avec un type qui était vraiment un Leader. Je comprends maintenant les moins chanceux qui disaient, quand il [Chávez] est mort, qu'ils se sentaient orphelins car c'est ce qu'ils allaient être… à présent il n'y a pas de stratégies, pas de fins… à présent c'est un baratin sans fond ni sens, à présent le pays va couler, et vous me direz : encore plus ? Eh oui… malheureusement si on accepte cette farce ce sera la destruction et la perte complètes pour le Venezuela.

Des milliers de réclamations ont été postées sur les réseaux sociaux. Dans de nombreux cas, les internautes ont fait écho à des épisodes erronés, qui une fois apparus en ligne se sont propagés comme une traînée de poudre.

La découverte de cartons remplis de votes et de bulletins dans la rue dans l'Etat de Barinas, n'a fait qu'échauffer davantage les électeurs.

Foto difunfida ampliamente en las redes sociales

Image largement diffusée sur les médias sociaux

Pour couronner le tout, la proclamation de Nicolás Maduro président par le CNE, sans recours à un audit, a accru le mécontentement [anglais] à l'intérieur de l'opposition. Willy Mckey (@willymckey) a affirmé sur Twitter que cette précipitation était suspecte.

@willymckey: Ese apuro en la proclamación los pone en evidencia. #AuditoriaYA

@willymckey: Cet embarras dans la proclamation [de Maduro président] les met en évidence. #AuditoriaYA [audit MAINTENANT]

Tandis que Oliver Reina (@oliv22) dit sur Twitter que jusqu'à preuve du contraire par l'audit, il n'y a pas de raisons de ne pas soutenir Nicolás Maduro.

@oliv22: Apoyar a Maduro no es ilegítimo: hay un boletín oficial del CNE. Si la auditoría dice otra cosa quedaría sin efecto. Sino, no. Así de fácil.

@oliv22: Soutenir Maduro n'est pas illégitime : il y a un bulletin officiel du CNE. Si l'audit dit autre chose, le bulletin sera nul. Et sinon, non. C'est aussi simple que ça.

Cette marge très courte dans les résultats a déclenché dans le pays une crise politique qui pourrait se traduire en violences [De fait, il a été annoncé mardi que des manifestations la veille se sont soldées par la mort de sept personnes, des dizaines de blessés et une centaine d'arrestations].

Le magazine SIC, sur son blog, explique ce qui se dessine dans ces deux moitiés très différentes du pays.

No va a resultar fácil al Presidente asumir que una gran parte de los ciudadanos no quieren despertar de ese sueño libertario o de esa pesadilla. No va a resultar fácil gobernar cuando una parte considerable de la ciudadanía no quiere que le hablen del país concreto sino de la historia que se esculpe en bronce y mármol como señuelo vano de eternidad y otra, bastante considerable, solo sueña con que se acabe lo que considera nefasto y se pueda volver al estado anterior idealizado.

Il ne sera pas facile pour le Président d'assumer qu'une grande partie des citoyens ne veulent pas se réveiller de ce rêve libertaire ou de ce cauchemar. Il ne sera pas facile de gouverner quand une part considérable de la citoyenneté ne veut pas entendre parler du pays concret, mais de l'histoire sculptée dans le bronze et le marbre comme un vain leurre d'éternité, et que l'autre [part] tout aussi considérable, a pour seul rêve que prenne fin ce qu'ils estiment néfaste et de revenir à un état antérieur idéalisé.

Laura Vidal a contribué à l'écriture de ce billet

Les riverains déplacés par une centrale électrique brésilienne ont du mal à gagner leur vie

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Cet article, écrit par Ana Aranha, à l’origine intitulé Vidas em Trânsito (“Vies en Transit”) et fait partie du reportage spécial #AmazôniaPública de l’agence brésilienne de journalisme d’investigation Pública. Ce reportage témoigne de l’impact des méga-chantiers en Amazonie le long du fleuve Madeira dans l’Etat de Rondônia au Brésil. L’article sera publié sur Global Voices Online sous forme de cinq billets.

(liens en anglais ou portugais) Dans ce premier article de la série, l’Agência Pública décrit le chaos social qui s’est emparé d’un village de pêcheurs de la région du fleuve Madeira, causé par le projet de construction du Barrage de Jirau.  À 15 kilomètres de Jaci Parana et de ses rues poussiéreuses, le long de la route nationale, le village de Mutum Parana établit un fort contraste avec celui-ci.

La seule ressemblance avec Jaci est le groupe d'hommes [des ouvriers] en uniforme à l’arrêt de bus en fin de journée [revenant du chantier]. Mais dans le nouveau Mutum Parana toutes les rues sont goudronnées. Il y a des trottoirs et de grands ronds-points avec du gazon planté au milieu. Tout est planifié et symétrique. Il y a une zone commerciale et une zone résidentielle avec 1 600 maisons reparties en blocs. Dans chaque bloc, les maisons sont identiques et il en va de même pour les pelouses qui les séparent.

Deserted street at Nova Mutum Parana, a village built by Jirau power plant, which contrasts with Jaci's demographic explosion.  Photo: Marcelo Min

Une rue déserte de Nova Mutum Parana,un village construit par la centrale électrique de Jirau, en contraste avec l'explosion démographique que connaît Jaci. Photo : Marcelo Min

 

Le nouveau Mutum Parana a été planifié et construit par Energia Sustentável (Energie Durable) pour loger les techniciens et cadres de Jirau. Ces employés amènent leurs familles dans le nouvel Etat brésilien où ils travaillent. Au lieu de la musique folk et des ventres nus, des femmes enceintes et des enfants en bas âge apparaissent aux portes de leurs maisons pendant que les hommes se dirigent vers l’arrêt de bus.

La majeure partie du village est occupée par les employés de la centrale. A l’entrée du village se trouve une zone réservée aux 150 familles du vieux Mutum Parana, un village de riverains détruit afin d’inonder la zone pour la centrale électrique. Ce village comptait environ 400 familles dont la majorité ont accepté le dédommagement offert.

Le Nouveau Mutum est au coeur des publicités sur la responsabilité sociale d’Energia Sustentavel. Les panneaux publicitaires sur le développement durable sont éparpillés à travers le village et côtoient des images montrant des riverains et des employés toujours accompagnés du sceau de l’entreprise.

Mais après s’être promené quelques minutes à travers le village sans voir personne, la question devient inévitable : Où sont les habitants ?

“Les maisons sont très jolies, mais de quoi peut-on vivre?”, demande Rovaldo Herculino Batista, un riverain qui a vendu la maison offerte par la centrale faute de pouvoir trouver du travail à Nova Mutum :

Não adianta fazer a cidade maravilhosa, a Nova Jerusalém, se você tira a pessoa do seu lugar, onde tem seu trabalho e vida. Como vamos ganhar dinheiro?

« Ça ne sert à rien de construire une ville magnifique, une nouvelle Jérusalem, si vous retirez les gens de l’endroit où ils vivent et travaillent. Comment allons-nous gagner de l’argent ? »
Batista não se adaptou à vila construída pela usina e voltou para a beira do rio Foto: Marcelo Min

Batista n'a pas pu s'adapter au village construit pare la centrale et est retourné vivre au bord du fleuve. Photo: Marcelo Min

Dans le Vieux Mutum – c’est ainsi que les riverains font référence à leur ancien village – ils vivaient de pêche, de la mine ou d’autres types de travail. Batista était mineur et il avait un dépôt de ferraille où il démantelait les dragueurs abandonnés pour en vendre les pièces. Sa femme vendait des fruits et légumes à travers le village à l’aide d’une charrette a bras. La famille ne connaissait pas de problèmes d’argent.

Après avoir été déplacés, ils ont acquis une petite épicerie, mais les voisins n’avaient plus le revenu nécessaire pour acheter [au magasin]. Le dépôt de ferraille n’était plus là ainsi que l’accès à la pêche. Batista a intensifié ses déplacements à la zone minière ; cependant, avec six enfants et trois petits-enfants, il devenait difficile de payer les factures de la nouvelle maison. Hormis les prix plus élevés au marché local, la facture électrique était exorbitante. Dans les trois mois avant qu’il n’abandonne sa « Nouvelle Jérusalem », Batista a reçu des factures [d'électricité] d’un montant de 629, 671 et 547 reais brésiliens (239, 255 et 207 euros).

C’est paradoxal. La population touchée de plus près par la construction de l’une des plus grandes centrales électriques du pays est amenée à payer les tarifs les plus élevés pour son électricité. A quoi s'ajoutent 19 reais (environ 7 euros) par mois pour l’éclairage public.

Le Projet Amazônia Pública se compose de trois équipes de journalistes de l’Agência Pública de Reportagem e Jornalismo Investigativo qui se sont rendues entre juillet et octobre 2012 dans trois zones de l’Amazonie dont font partie les centrales hydroélectriques le long du fleuve Madeira dans l’état de Rondônia. Tous les articles ont pour but d’explorer la complexité des investissements locaux actuels en Amazonie, y compris les négociations et articulations politiques et d’entendre tous les agents concernés – gouvernements, entreprises et la société civile – afin de définir le contexte dans lequel ces projets ont été développés. La perspective clé de ces articles, ainsi que de toute la production de Pública, est l’intérêt public : l’impact des actions politiques et économiques sur la vie de la population.

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