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Un annuaire de l'enseignement aux Philippines

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Le leader étudiant philippin Cleve Arguelles a élaboré [en anglais] une liste complète des comptes de médias sociaux liés à l'éducation aux Philippines. Le répertoire comporte les plus grandes universités du pays, les comités et les publications d’étudiants, les comptes des organismes gouvernementaux et ceux des responsables de l'enseignement.


Grèce : Le désespoir des sans-papiers en rétention

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Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

[Les liens sans mention de langue sont en anglais] Des histoires de désespoir ont émergé sur Twitter, lorsque des personnalités politiques, des journalistes et des militants anti-racistes ont visité un centre de rétention à l'intérieur du commissariat de police de Drapetsona dans la ville du Pirée, où une centaine de migrants clandestins sont entassés dans l'obscurité et dans des conditions indignes.

Un des détenus a dit n'avoir pas vu le soleil depuis des mois ; un autre a tenté de se suicider.

L'auteur de ce billet faisait partie du groupe qui a visité le centre de rétention proche d'Athènes le 6 avril 2013, et décrit ici les conditions de vie des migrants à travers ses tweets, en présentant des témoignages d'autres visiteurs du centre, #GreekGuantanamo, comme il est appelé sur Twitter.

Manifestation contre les conditions inhumaines de rétention des migrants à Drapetsona. Photo de l'auteur

Plus de 60.000 migrants ont été retenus dans les commissariats de police depuis que des rafles baptisées “Xenios Zeus” (par dérision, le nom du dieu grec de l'hospitalité) ont démarré en août 2012. 4.000 seulement ont été formellement arrêtés.

Depuis les années 1990, la Grèce est devenue un point apprécié d'entrée et de transit dans l'UE, pour des centaines de milliers d'immigrants clandestins d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient.

Les mouvements fascistes, anti-immigration, dont le parti néo-nazi “Aube Dorée”, élèvent de plus en plus la voix dans un pays à l'économie affaiblie et au chômage élevé. Selon certains chiffres, les immigrants clandestins représentent aujourd'hui 10% de la population grecque.

Pour la deuxième fois en deux mois, une délégation a visité ce même commissariat de police pour enregistrer les conditions de vie imposées aux migrants sans-papiers qui n'arrivent pas à satisfaire aux exigences réglementaires grecques de ressources.

Le déclic pour la plupart des visiteurs de la délégation a été la lettre circonstanciée [grec] de George Karystinos, un membre du Front Antifasciste du Pirée, qui avait fait partie de la première délégation à visiter ce commissariat et y avait constaté les conditions de détention. Ce qu'il décrivait était épouvantable : une centaine de détenus dans un espace de 70 mètres carrés, dont certains depuis plus de 9 mois.

Des migrants faisaient la grève de la faim depuis la tentative de suicide d'un des leurs, un Palestinien de 28 ans, à cause des conditions qui y régnaient, et à leurs dires ils étaient battus par les policiers pour les faire renoncer.

Lors de la première visite, un des détenus a voulu s'auto-mutiler devant la commission d'enquête, afin de montrer son désespoir. George Karystinos écrit [grec] :

Le commandant de police a annoncé que le détenu qui s'était blessé, de même que le Palestinien qui avait tenté de se suicider, allaient être remis en liberté. Quel message est-ce là ? Vous devrez faire une tentative de suicide pour être relâché, et si vous avez de la chance, vous survivrez dans un hôpital.

Recent photo from the Drapetsona precinct detention. No windows, no outdoors. Photo posted by @eleniamorgos on Twitter

Photo récente du local de rétention de Drapetsona. Ni fenêtres, ni extérieur. Photo publiée par @eleniamorgos sur Twitter

Notre visite a coïncidé avec une manifestation devant le centre. Les utilisateurs de Twitter présents à la manifestation ont rapporté la présence massive de policiers à l'extérieur du commissariat [grec] :

@Cyberela: Εχουν κλείσει τα ρολά του ΑΤ. 3 σειρές απο ματ. #greekGuantanamo

@Cyberela: Les volets du commissariat sont fermés. 3 rangées des forces spéciales de police. #greekGuantanamo

J'étais aussi à l'extérieur du commissariat, sur le point d'y pénétrer en tant que membre de la commission, et tentais de rapporter les événements sur son compte Twitter @WonderMaS:

@WonderMaS: A l'extérieur du commissariat de police de Drapetsona avec le Front Antifasciste du Pirée, Amnesty International, et deux députés, Dritsas et Lafazanis qui viennent juste d'en sortir.

Après que le député Dritsas, du parti Syriza, eut négocié avec le commandant du centre le nombre de personnes admises à l'intérieur, nous sommes entrés et j'ai tweeté :

@WonderMaS: Viens juste de sortir du commissariat de police à Drapetsona, Pirée. Les immigrants y vivent comme des animaux, mangent deux fois par jour, premier repas à 16h #rbnews

@WonderMaS: Un immigrant m'a dit ne pas avoir vu le soleil depuis des mois #rbnews

Un membre du Front Antifasciste du Pirée a tweeté [grec] :

@eleniamorgos: Δεν σταματάει η κράτησή τους όταν περάσει ο νόμιμος χρονος, λόγω γραφειοκρατίας του αλλοδαπών

@eleniamorgos: Leur rétention ne prend pas fin même lorsque la durée assignée a expiré, à cause de la bureaucratie (du ministère de) l'Immigration.

@eleniamorgos: 2. Δεν παρέχεται ιατρική περίθαλψη όταν νοσούν ή κάνουν απεργία πείνας

@eleniamorgos: Ils ne reçoivent pas de soins médicaux quand ils sont malades ou font la grève de la faim

Le patron du centre a aussi tenu à faire savoir qu'ils faisaient de leur mieux pour améliorer les conditions de rétention, avec peu ou pas de moyens du Ministère. Teseris nous a dit qu'il doit apporter des médicaments de chez lui pour pallier les déficiences du servicce.

@WonderMaS: Le commandant du commissariat, Teseris, dit que ce n'est pas un endroit approprié pour détenir les gens pendant des mois, seulement pour 2-3 jours #rbnews

Certains des détenus m'ont dit qu'il n'y a pas de véritables installations sanitaires, et parfois ils n'ont pas de savon. D'autres, que les officiers de police ne sont pas tous polis avec eux, même s'ils ne les frappent pas. La plupart n'ont pas d'avocats ni de contacts extérieurs, et ceux qui bénéficient d'une aide juridique ont dit qu'il n'y avait aucune avancée dans leur situation.

Ils paraissaient en majorité désespérés, et me regardaient comme si j'étais leur seul espoir.

En jetant un coup d'oeil dans leurs cellules, j'ai remarqué de la lessive suspendue à des cordes à linge. Malgré tout leur inconfort, ils s'efforcent tout de même de garder leur prison en ordre, un fait qui rappelait que ces personnes viennent de foyers et familles qui leur ont appris à être civilisées et à chérir la dignité. Pour certains c'est peut-être leur quête de dignité qui les a amenés à ces conditions de vie.

La psychologue qui les suit a insisté sur la perte d'espoir vécue par ces détenus :

Abatzidi Dionusia, psychologue au service de police de Drapetsona, a dit que ces personnes sont désespérées

Certains des détenus ont dit aux délégués qu'il n'y avait pas de violence physique ; cette fois, du moins, comme l'a souligné un militant [grec] :

@Cyberela: Το ότι δεν διαπιστώθηκαν ξυλοδαρμοί στους κρατούμενους στη σημερινή επίσκεψη δεν σημαίνει ότι ξαχάσαμε τους προηγούμενους. #greekGuantanamo

@Cyberela: Le fait qu'il n'y ait pas de signes de coups administrés aux prisonniers antérieurement à la visite d'aujourd'hui ne veut pas dire que nous avons oublié les autres #greekGuantanamo

Un des détenus nous a aussi dit que depuis la première manifestation et visite de l'extérieur, des choses ont bougé, “ils ont réparé nos lumières, les lampes avaient été éteintes pendant des jours”. D'autres visiteurs ont confirmé :

@Cyberela: Δριτσας: οι κινητοποιήσεις έχουν βοηθήσει την κατάσταση των συνθηκών. Οι χώροι αυτοί είναι για κράτηση το πολυ 48ωρου #greekGuantanamo

@Cyberela: [Le député de Syriza] Dritsas : la mobilisation a aidé. Ces installations sont prévues pour une rétention de 48 heures au maximum #greekGuantanamo

Quelques jours après la visite, M. Dritsas a annoncé [grec] une enquête parlementaire, exigeant du Ministre de la Protection du Citoyen l'annulation du programme “Xenios Zeus” de rafles de migrants, qui a pour conséquence évidente des violations en série des droits humains.

Le photographe Stefanos Koufopoulos a publié sur le blog Dromografos un portfolio sur la manifestation de Drapetsona. L'auteur pour Global Voices Asteris Masouras a relu le présent article et collecté des informations sur Storify.

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

Les attentes des Malaisiens à l'approche des élections

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A l'approche des 13èmes élections nationales [en anglais], de nombreux Malaisiens se sont tournés vers Internet pour suivre l'actualité et obtenir des informations, mais aussi pour mettre en ligne leurs réflexions sur les prochaines élections. Malaysiakini, un important portail d'information en ligne, a renoncé provisoirement à faire payer pour l'accès à ses contenus, au moins jusqu'à la fin des élections.

La majorité des Malaisiens qui s'expriment sur le Net semblent en faveur de l'alliance de l'opposition, le Pakatan Rakyat (PR), qui se présente contre la coalition du Barisan Nasional (BN), le parti qui est au pouvoir depuis l'indépendance de la Malaisie, en 1957.

JoyBlee est certain que le pays a besoin d'un changement de gouvernement :

Un salaire médiocre ne permet pas de faire face à nos dépenses quotidiennes tandis que les prix même des produits de base augmentent chaque mois. On ne peut pas économiser pour l'avenir. Donc il faut vraiment changer ces dirigeants qui ne pensent qu'à s'en mettre plein les poches au lieu de s'intéresser à la vie du peuple.

On a besoin de changement ! ON DOIT CHANGER ! C'est tout!

A poster reminding Malaysian citizens to vote. Photo from Flickr page of  niezam sandakan

Un poster rappelant aux citoyens malaisiens d'aller voter. Photo issue de la page Flickr de niezam sandakan

Ce sentiment est partagé par Crankster :

Les Malaisiens en ont assez. Ces cinq dernières années, le taux de criminalité a énormément augmenté. Pareil pour la dette publique. Pendant ce temps, la qualité de vie a constamment décliné.

Tant que les choses allaient bien, les gens ont fermé les yeux sur la corruption, les pratiques racistes, le favoritisme et le népotisme. Mais le rythme de vie s'est accéléré (partout dans le monde, pas seulement en Malaisie) et les gens ne sont tout simplement plus prêts à accepter les anciennes pratiques.

Shankaran Nambiar a exprimé son opinion sur l’East Asia Forum. Il pense que les élections pourraient avoir un impact sur l'économie :

Idéologiquement, la coalition d'opposition est similaire au parti au pouvoir, le Barisan Nasional (BN), car les deux coalitions soutiennent des politiques économiques pro-marché. Le BN comme l'opposition acceptent la valeur des investissements directs étrangers, le rôle des multinationales et l'importance du commerce.

Tandis que l'UMNO doit s'occuper de son électorat, des politiques protectionnistes doivent être discutées si l'accord de partenariat trans-pacifique et l'accord de libre échange entre la Malaisie et l'UE sont signés. Le gouvernement n'a plus la même marge de manoeuvre pour accorder des traitements de faveur stimulant la croissance des entreprises bumiputera [habitants autochtones de Malaisie, ndlt]

L'opposition se comportera-t-elle comme le BN si elle accède au pouvoir? Peut-être pas. La transparence est l'un des sujets phare de l'opposition. L'autre est l'élimination du gaspillage et des fuites du système. L'opposition parle aussi d'améliorer les conditions économiques dans leur ensemble, plutôt que de se concentrer sur le bien-être économique de certains groupes ethniques comme les bumiputera.

Nuraina A Samad a appelé ce scrutin “les élections des médias sociaux” :

Le Premier ministre a dit que les médias sociaux ont la capacité de faire entendre davantage de points de vue sur un sujet, y compris dans le débat politique.

Il a prédit que cela se vérifierait dans les mois à venir, tandis que les gens se tournent vers les médias sociaux pour discuter des sujets relatifs aux élections nationales.

Alors…Que de chemin parcouru depuis 2008, quand les blogs et les blogueurs étaient méprisés, craints, etc par les leaders de l'époque. Il en devenaient même paranoïaques.

Bakri Musa rappelle à ses lecteurs qu'il leur faudra prendre une décision réfléchie :

La première et la seule question que les électeurs doivent se poser avant de mettre leur bulletin dans l'urne lors de ces prochaines élections, c'est de savoir si le gouvernement Barisan mérite un autre mandat. Toutes les autres questions, comme la capacité des autres partis à prendre le relais, ne sont pas pertinentes et sont, par ailleurs, hypothétiques.

Passons en revue ces trois domaines critiques: l'économie, l'éducation et le niveau de corruption. La politique économique du Barisan est passable. Elle est exemplaire seulement en comparaison de celle du Zimbabwe. Je vous l'accorde, selon les indicateurs, la Malaisie se porte mieux que l'Amérique et l'Europe de l'ouest (et même mieux que Singapour), mais rappelons que ces pays sont déjà bien au chaud dans les hautes sphères. Nous sommes toujours en pleine ascension. Il nous faut une croissance plus rapide. Nous devrions nous comparer à la Chine ou à Panama. Même le Ghana et le Laos nous ont surpassés l'an dernier.

Anil Netto livre des observations intéressantes relevées lors de conversations avec des Malaisiens :

C'est incroyable ce que l'on apprend en parlant aux gens au marché à Penang.

Voici ce que j'ai appris ce matin:

Les étudiants sont craintifs à l'idée d'exprimer des opinions critiques sur la coalition gouvernementale ou favorables aux partis de l'opposition par peur des représailles. On ne peut pas être trop prudent ; on ne sait jamais qui va vous dénoncer.

A part des spams enjoignant les gens à voter BN, quelques personnes ont reçu des SMS d'anniversaire, apparemment de la part d'un candidat du BN de la région (à Penang sur le continent et à Sabah). J'ai vu un message d'anniversaire où figuraient le nom complet du destinataire, son âge, le nom de l'expéditeur, censément le candidat BN de Penang, et la circonscription de rattachement.

Ces réactions témoignent des préoccupations principales des Malaisiens que sont l'économie, l'augmentation du coût de la vie ainsi que la transparence du gouvernement. Il semble que beaucoup aient aussi hâte de connaître les résultats.

Le vade-mecum des élections malaisiennes de 2013

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Art Harun donne un guide des 13e élections générales de la Malaisie qui répertorie et explique certains mots clés [anglais] qui définissent la politique malaisienne. Par exemple, la lettre A se réfère à Anwar Ibrahim, le chef de l'opposition, tandis que la lettre N désigne Najib Razak, le Premier ministre sortant.

Indonésie: Les réseaux sociaux se mobilisent pour les réfugiés de Rokatenda

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L'impact de l’éruption volcanique de Rokatenda sur l'ile de Flores dans la province des Petites Îles de la Sonde orientale de l'Indonésie est encore ressenti par quelque 3.000 réfugiés du district de Sikka.

L'éruption du volcan Rokatenda en février dernier qui a provoqué une catastrophe naturelle, fait encore hésiter les habitants, qui ont peur de retourner dans leurs maisons.

Rokatenda artwork by Rara W (@jamduapagi)

Graphisme Rokatenda par @jamduapagi, utilisé avec permission

Par un message envoyé à Global Voices, le Père Hilde Tanga, du diocèse de Maumere a déclaré que les habitants proches du mont Rokatenda vivent toujours dans des abris de fortune sur l'Île de Palu'e. Bien que l'activité volcanique ait baissé, des rejets de cendres et de petites éruptions suivies de tremblements de terre se produisent encore.

Une fois de plus plusieurs réseaux en ligne indonésiens se sont coordonnés pour s'assurer de l'efficacité de l'assistance humanitaire en provenance de tous les coins de l'archipel.

Les communautés de blogueurs et utilisateurs de médias sociaux ont activement et constamment publié des informations sur l'éruption via Twitter et Facebook. Sur Twitter, ils utilisé les mots-clilcs #Rokatenda et #KupangBagarak. Certains d'entre eux ont également diffusé des nouvelles via la messagerie de Blackberry.

Flobamora, les membres de la communauté de blogueurs des petites Îles de la Sonde orientales, ont consacré leur temps et leur énergie à rendre compte des nouveaux développements sur le terrain ainsi qu'à transporter des approvisionnements urgents absolument nécessaires pour les réfugiés. On peut lire les dernières mises à jour sur Rokatenda sur le fil des messages sur Twitter ou sur leur page Facebook.

Christian Dicky Senda décrit dans sa contribution sur le blog Naked Timur (Timur nu) l'action des utilisateurs des médias sociaux après la catastrophe:

Bencana yang memicu terjadinya gelombang pengungsi ke kota Maumere dan Kec. Maurole di Kabupaten Ende ini memang harus membutuhkan perhatian kita, ketika pemerintah daerah sendiri terkesan abai dalam hal tanggap darurat, maka kelahiran gerakan baru di media sosial seperti Twitter, Blog dan Facebook saya rasa adalah sebuah keniscayaan baru yang baik. Ini terkait nyawa ribuan orang, tak bisa juga kita berlama-lama atau berdiam diri saja.

[...]

Siapa sangka bahwa dari status Facebook, Twitter, BBM atau menulis kisahnya secara lengkap di blog, orang-orang secara sukarela menyodorkan bantuannya. Di beberapa kota seperti Ambon, Kupang, Soe dan khususnya Ende sebagai kota dengan member Komunitas Blogger NTT terbanyak kemudian mencetuskan aksi-aksi solidaritasnya.

La situation des réfugiés dans la ville de Maumere et le sous-district de Maurole à Ende requiert notre attention, (quand) l’administration publique semble ignorer l'urgence humanitaire, je pense que les nouveaux réseaux de médias sociaux tels que Twitter, les blogs et Facebook sont d’une grande importance. Des milliers de vies sont en jeu, nous ne pouvons pas nous en désintéresser ou rester inactifs.

[...]

Qui savait que selon les statuts de Facebook, Twitter, BBM (Messagerie BlackBerry) en écrivant des articles sur les blogs, les gens sont encouragés à faire du bénévolat ou à offrir leur aide ? Dans des villes comme Ambon, Kupang, Soe et surtout Ende où vivent la plupart des membres de la communauté de Flobamora, des actions de solidarité ont commencé.

Sur leur blog, les membres de la communauté Flobamora font savoir que des dizaines de résidents ont quitté leurs villages depuis novembre 2012, bien avant la grande éruption du 3 février 2013.

Gunung Rokatenda terletak di sebuah pulau kecil bernama Pulau Palu’e. Pulau ini masuk dalam wilayah administratif Kabupaten Sikka tapi letaknya justru di depan pantai di wilayah Maurole, Kabupaten Ende.

[...]

Ada sekitar 11.000 penduduk di sana dan pengungsi yang tercatat baru 2.000 jiwa saja.

Kenapa ada penduduk yang memilih tidak meninggalkan Palu’e? Karena terikat perasaan dan tradisi.

Le mont Rokatenda est situé dans une petite île du nom de Palu'e. L'île est répertoriée comme faisant partie du district de Sikka, alors que son emplacement précis est en face de la plage de la zone de Maurole dans le district de Ende.

[...]

Il y a 11.000 habitants qui y vivent et seulement 2.000 personnes sont recensées comme déplacées. Pourquoi de nombreux habitants choisissent-ils de rester à Palu'e? Parce qu'ils sont attachés à l'endroit et liés à leurs traditions.

La malnutrition, les infections respiratoires, le paludisme et les diarrhées hantent ceux qui vivent dans les refuges d'urgence. Face aux difficultés à accéder à l'aide humanitaire de l'administration publique, quelques réfugiés ont organisé une action de protestation en janvier dernier. La manifestation ne s'est pas bien terminée car elle a conduit à l'arrestation de certains participants.

Les grands médias ont rapporté que les réfugiés sont confrontés à des problèmes de logistique en raison de la préparation des élections locales et la disponibilité limitée d‘eau propre et de denrées alimentaires.

Les informations sur la logistique et le don pour les réfugiés sont disponibles en utilisant les mots-clics Twitter #Geser #Rokatenda, #1mugberas et #Kupangbagarak.

Violée ? Réponse de la police indienne : Prenez l'argent et taisez-vous !

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(Liens en anglais) La police de Delhi, la capitale de l'Inde, a offert au père d'une fillette de 5 ans survivante d'un enlèvement et viol, 38 dollars (28 euros) pour prix de son silence sur l'agression, suscitant la fureur dans un pays aux prises avec la multiplication des affaires de viols.

Une fillette de 5 ans a été brutalement violée dans le quartier de Delhi, Gandhi Nagar, pendant près de 4 jours, d'après les voisins. La fillette a été portée disparue le 14 avril et l'incident a été révélé le 19 avril 2013.

D'après les journaux en langue régionale, les membres de la famille et les voisins ont cherché la fillette disparue par leurs propres moyens pendant une journée, et accessoirement aussi le voisin accusé, qui prétendait aider aux recherches. Comme aucune piste n'avait été trouvée pendant cette journée, ils ont déclaré la disparition de la fillette à la police locale le 15 avril 2013.

Au bout de presque 4 jours, alors que les recherches étaient en cours, le père de la fillette a entendu une voix d'une pièce située en-dessous. C'est ainsi que, la police a été appelée pour casser le cadenas. La fillette a été trouvée dans un état critique et l'accusé avait pris la fuite.

Delhi lawyers protest for justice for the 23 year old student who was gang raped in New Delhi. Image by Louis Dowse. Copyright Demotix (3/1/2013)

Des avocats de Delhi manifestent pour que justice soit faite pour la jeune femme de 23 ans victime d'un viol collectif à New Delhi. Photo de Louis Dowse. Copyright Demotix (3/1/2013)

Les détails du viol, comme dans l'affaire du viol collectif de Delhi en Décembre 2012 (voir l'article Global Voices) sont terrifiants. L’enquête médicale a confirmé que la fillette avait été agressée sexuellement – une bouteille en plastique d'huile et une bougie ont été trouvées dans son ventre.

Cependant, les ennuis de la famille de la petite fille ne se sont pas arrêtés là – elle a dû faire à l'indifférence de la police et des autorités.

Des récits laissent entendre qu'on a voulu dissuader le père de porter plainte, et qu'on lui a proposé 2000 Roupies (soit 28€) pour garder le silence.

La gravité des faits et la réponse de la police et des autorités en ont enragé beaucoup.

Shuddhabrata Sengupta à Kafila a exprimé sa fureur :

Le chef la police de Delhi ne devrait-il pas être contraint à démissionner, pour son échec abyssal concernant le sexisme et pour l'échec à remédier pour les citoyens qui est maintenant clairement endémique dans les méthodes de travail de la police de Delhi ?
Pouvons-nous accepter sans broncher cette routine quotidienne d'insultes ? Combien de temps cela peut-il continuer ?

Vishal Dadlani (@V1SH4L) un musicien indien a tweeté le 19 avril :

@V1SH4L: Que diable l'Inde est-elle en train de devenir ? La police propose maintenant des pots-de-vin aux parents dont les filles sont violées !? Ces policiers doivent être pendus !

Pritish Nandy (‏@PritishNandy), un journaliste indien, a commenté les pratiques bien connues de corruption de la police indienne en rappelant ceci :

@PritishNandy: Rappelons nous des célèbres mots de Mulla : Il n'y a pas de criminels en Inde comparables aux crimes des forces de police indienne.

Dans un autre tweet, il rappelle l'attitude laxiste de l'administration indienne :

@PritishNandy: Mamta Sharma, présidente de la commission nationale pour les femmes dit qu'elle n'ira voir la fillette que demain puisque qu'aujourd'hui est un jour férié.

Un twitter de New-dehli (@cyclingsultan) qui se décrit lui-même comme un “hippie musulman, sapiosexuel cycliste et sybarite” a présenté un aspect bien plus choquant de cette histoire :

@cyclingsultan: La police de Delhi a dit aux proches de la victime du viol : “Ils nous ont dit que nous devrions être heureux que la fillette ait été trouvée et prier pour sa guérison”.

Rituparna Chatterjee (@MasalaBai), une éditrice dans les loisirs, a exprimé sa consternation face à une telle attitude :

@MasalaBai: A qui s'adresser quand la police dit “soyez reconnaissant qu'elle (l'enfant violée) ait été trouvée vivante ?” Quel est votre recours en tant que citoyen impuissant ?

Comme si cela ne suffisait pas, la fillette a été soignée dans un hôpital municipal mal équipé et n'a été transférée dans un meilleur établissement que sous la pression publique et les manifestations. La fillette âgée de 5 ans est selon certaines sources dans un état critique.

Les femmes ont réagi fortement à la nature répugnante des blessures physiques infligées à la fillette.

R sheikh Bawazir (@Lucifer_sam666), une architecte, enseignante et photographe a écrit :

@Lucifer_sam666: Tuez ce salopard, quel genre de pervers voudrait introduire une bouteille de 200 ml dans une enfant de 5 ans, je suis au-delà des larmes.

Au même moment, Arunoday Mukharji (@ArunodayM) [hindi], une journaliste indienne, partageait quelques chiffres sur l'augmentation du taux de viol en Inde :

@ArunodayM: Delhi 2011: 572 cas de viol. 2012: les cas de viol ont augmenté à 706 et les cas d'agression à 727. Je  redoute la fin 2013 #Delhirape

Accessoirement, suite à l'affaire du viol collectif, le gouvernement indien a amendé la loi existante sur le viol, pour la durcir.

A ce propos, le twitteur indien Kapil (@kapsology) a écrit :

@kapsology: Anti-rape law ka achaar daal lo jab police hi aisi hai toh

@kapsology: A quoi sert une loi contre le viol si le comportement de la police n'est pas digne de confiance.

La vague de consternation continue à déferler sur les médias sociaux depuis que l'incident a été dévoilé au grand jour.

Chronique du chômage en Grèce

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Le journaliste et auteur Christoforos Kasdaglis a lancé le Journal d'un chômeur [grec], un projet qui a pour but de compiler des témoignages [grec] et des données [grec] sur le chômage en Grèce, poussé à des niveaux record chaque année par la crise de la dette et les mesures d'austérité. 27% des Grecs étaient sans emploi en janvier dernier, un pourcentage qui a triplé depuis le début de la crise en 2009, tandis que le chômage des jeunes atteint 60%. Plus de 120 000 Grecs auraient quitté le pays (estimation) depuis le début de la crise.

(more…)

Une voiture explose devant l'ambassade de France en Lybie


Russie : La bière et Twitter ne font pas bon ménage

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Le train est un moyen bon marché et fiable de se déplacer en Russie, surtout quand on connaît l'état des routes de pays. La Russie est immense et un voyage entre deux villes peut prendre des heures (voire des jours). Voilà pourquoi il n'est pas rare que les passagers passent le temps en buvant un verre ou deux – et parfois plus. À en croire un rapport de police [russe  ru], c'est exactement ce qui s'est passé dans un train de nuit en Saratov et Moscou le 11 avril 2013, quand des officiers ont arrêté Svetlana Lokotkova, une journaliste du magazine indépendant The New Times, après avoir été alertés “qu'un passager en état d'ébriété avancé troublait le calme du wagon”. Svetlana Lokotkova, une observatrice électorale qui se rendait à Saratov pour témoigner dans le cadre d'une enquête sur l'élection régionale d'octobre 2012, n'a pas tardé à réagir en contactant un correspondant [ru] du journal Ekho Movskvy et en déclarant qu'elle avait elle-même contacté la police pour se plaindre du comportement menaçant d'un passager, mais qu'elle avait été interpellée.

за руки-ноги схватили, в полицейский участок буквально бросили. Когда пыталась пройти, буквально прищемляли руку дверью, у меня все руки в синяках, обзывались, оскорбляли.

Ils m'ont attrapée par les bras et les jambes et m'ont jetée dans le commissariat. Quand j'ai essayé de sortir, ils ont coincé mon bras dans la porte ; il est couvert de bleus. Ils m'ont insultée.

Lakotkova a ensuite posté des photos sur sa page Facebook [ru] et sur Twitter [ru] pour montrer les blessures qu'elle affirme avoir reçues entre les mains de la police.

Certains se sont empressés de la défendre. Sur Twitter, tsarfree a écrit :

#Локоткова стала жертвой провокации. Она должна была свидетельствовать в суде по выборам в Саратовской обл.

#Lokotkova est une nouvelle victime de la provocation politique. Elle devait témoigner au tribunal à propos des élections régionales de Saratov.

Malgré ses affirmations, la crédibilité de Lokotkova a été remise en question par la diffusion sur la chaîne de télévision NTV (pro Poutine) d'une vidéo amateur [ru] de Lokotkova filmée dans le commissariat.

Celle-ci semble ne pas tenir sur ses jambes, elle est agitée et a du mal à articuler. Dans son reportage, NTV montre aussi deux tweets [ru] postés par Lokotkova juste avant l'incident.

Саратовцы нравятся все больше и больше. Опять потрясяющее гостеприимство (предс ТИК Иноземцеву не считаем), опять в поезде угощают #саратов

J'aime de plus en plus les habitants de Saratov. Je profite à nouveau de leur incroyable hospitalité (exception faite de Inozemtzev, le chef de la commission électorale) et des verres qu’[ils] m'offrent. #saratov

лечусь от дичайшей простуды в поезде #саратов-мск, 2й вагон. народными методами. саратовцы супер))))

Je me remets d'un énorme rhume dans le train #saratov-moscou, 2ème wagon. Avec les remèdes habituels. J'adore les habitants de Saratov :)

Le présentateur de NTV n'a pas caché son scepticisme en prononçant durant le bulletin d'information les mots “incroyable hospitalité”, “verres qu’[ils] m'offrent” et “remèdes habituels”, suggérant – ce qui semble assez plausible – que Lokotkova, contrairement a ce qu'elle a affirmé, avait bien bu dans le train. Un utilisateur de LiveJournal, Fish12a, semble du même avis :

Хорошо, что наша полиция научилась снимать своих клиентов на видео.
Дабы вранье неполживых журналистов было видно сразу же.
Уж лучше бы она молчала. Потому что видео появилось на тв в ответ на обвинения журналистки в “провокациях” и “зверстве полиции”.

C'est une bonne chose que la police filme les inculpés pour que certains journalistes malhonnêtes ne puissent plus nous mentir. Elle aurait dû se taire parce que cette vidéo n'a été diffusée que pour répondre à ses accusations de “provocation” et de “violence policière”.

Svetlana Lokotkova a tenté de se faire passer pour une victime de la répression policière et d'une provocation politique, mais semble avoir échoué à cause des outils qui sont en général l'apanage des opposants au régime : les smartphone et Twitter.

Svetlana Lokotkova risquait 15 jours de détention préventive pour “déliquance mineure” , ce qui a compromis sa participation à l'audience de Saratov à temps pour témoigner le 16 avril.

Espagne : Les “escraches”, des manifestations ciblées contre les saisies immobilières et contre l’avortement

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La réforme de la loi sur les prêts immobiliers fait toujours débat au sein du parlement espagnol après la proposition de la Plataforma de Afectados por la Hipoteca [Plateforme des Personnes Touchées par les Prêts Immobiliers, ou PAH], nommée l’Initiative Législative Populaire  (ILP) [es] en défense de ceux dont les maisons ont été saisies.

La PAH s’est fait entendre récemment par des escraches [manifestations publiques ciblées] passives mais envahissantes dans les banques, au siège du Parti Populaire (PP), parti au gouvernement, et devant les résidences privées des membres du PP. Celui-ci dispose actuellement de la majorité absolue au Parlement ce qui en fait, dans un sens, le seul parti à détenir les pouvoirs législatifs en ce moment.

La PAH Madrid explique [es] :

(Se) informará a los Diputados de los partidos que pretenden rebajar sustancialmente el contenido de la ILP sobre la situación de los hipotecados. (…) se irá a informar a los Diputados presencialmente, por ejemplo en actos públicos. Puesto que muchos no conocen de primera mano el sufrimiento de la población, es necesario ir a llevar la realidad de los afectados allá donde estén los Diputados.

Ceci va apprendre aux politiciens qui essayent de réduire substantiellement les dispositions de l’ILP en ce qui concerne les prêts immobiliers. (…) Nous allons personnellement informer nos politiciens, une façon de le faire est par des manifestations publiques. Le problème, c’est que la plupart des politiciens ne connaissent pas directement la souffrance de la population, nous devons donc amener la réalité devant eux.

De telles manifestations ne sont pas bienvenues auprès de leurs cibles, les politiciens qui estiment que leur vie privée n’est pas respectée et que leur intimité est envahie. Maria Dolores de Cospedal, Secrétaire Générale du Parti Populaire, surnomme les 13 derniers jours d’escraches “du pur nazisme”:

[Cospedal] considera que las polémicas protestas domiciliarias (…) reflejan “un espíritu totalitario y sectario” y un intento de “tratar de violentar el voto” y las reglas de la representatividad democrática. Así, en su opinión, “por muy loable y defendible” que sea la causa de las víctimas de desahucios, “pierde todo el sentido” con estos “acosos”.

[Cospedal] pense que les manifestations polémiques à domicile en Espagne (…) reflètent « un esprit totalitaire et sectaire » qui vise à « violer le droit de vote » et les normes de la démocratie représentative. Selon elle, aussi « louable et justifiée » que soit la cause des victimes de saisies, elle « perd sa crédibilité » devant un tel « harcèlement. »

Les membres du PP ont demandé aux forces de l’ordre d’exiger que les manifestants respectent un périmètre de 300 mètres autour de leur réidence, d’identifier les manifestants et dans certains cas de stopper complètement les “escraches”. Cependant, certains juges et policiers refusent d’intervenir.

D’après Joaquim Bosh, membre des Juges pour la Démocratie [es] :

A PAH escrache protest in Zaragoza. Photo from the blog <a href="http://elventano.blogspot.be/">El ventano</a>

Une “escrache” organisée par la PAH a Zaragoza. Photo tirée du blog El ventano

[las medidas] represivas y policiales no son la solución para resolver el conflicto (…) cualquier protesta que tenga un carácter pacífico no tiene por qué constituir delito. (…) mientras no haya un riesgo concreto, debe prevalecer el derecho de la libertad de expresión de los manifestantes.

Les mesures répressives et impliquant les forces de l’ordre ne résoudront pas ce problème (…), une manifestation passive ne constitue pas un crime. (…) tant qu’il n y a pas de véritable risque, nous devons préserver la liberté d’expression des manifestants.

Cependant, lors de récentes “escraches”,  une importante présence des forces de l’ordre s’est fait sentir afin d’assurer que les manifestants se tiennent à distance de leurs cibles désignées. Dans certains cas, cette présence a résulté dans l’arrestation de manifestants. Certains membres du PP, dont Sigfrid Soria, membre du conseil, ont déclarés qu’ils ne pouvaient pas prendre la peine de s’inquiéter des manifestations. Le message suivant, tweeté par Soria récemment, a été dénoncé par ses collègues du PP et a résulté dans le retrait de ses responsabilités d’organisation au sein du parti :

SigfridSoria: Eso sí, como un perroflauta me acose por la calle, me intimide o agreda, la ostia que se lleva ni se la va a creer

Si ces fumeurs de pétards m’accostent dans la rue pour m’intimider ou être agressif envers moi, ils ne vont pas croire la réponse qu’ils vont avoir.

Pendant ce temps, l'adjointe au  Secrétaire Général Du Parti Socialiste des Travailleurs (PSOE), Elena Valenciano, critique la force avec laquelle les membres du PP tentent d’étouffer les « escraches ». Elle remarque que les cliniques qui pratiquent des avortements légaux ont ont été l’objet de ces manifestations depuis des années et que le gouvernement n’a jamais arrêté ou limité la liberté d’expression de ces groupes. Pour appuyer son argument, Elena Valenciano a téléchargé une photo de l’une de ces manifestations sur sa  page Facebook .

A photo of protesters blocking the entrance to an abortion clinic posted on Facebook by Elena Valenciano

Photo de manifestants bloquant l’entrée d'une clinique  qui pratique des avortements postée sur Facebook par Elena Valenciano.

En fait, ce type de manifestations se produit depuis que l’Espagne a adopté sa Loi sur l’avortement en 1985. Des groupes comme Pro-Life [Pro-vie], Right to Live [Droit de Vivre], Youth for a Cause [Jeunesse pour une Cause] et Make You Listen organisent des manifestations devant les cliniques où se pratiquent des avortements le premier vendredi de chaque mois et tous les 28 décembre (Fête des Saints  Innocents). Ces groupes assurent que ces manifestations sont passives, mais le contraire s’est produit a de nombreuses reprises ces dernières années.

En décembre 2007, la Fédération du Planning Familial (FPFE) a commencé à récolter des signatures pour une pétition :

(…) para apoyar a Victoria Virtudes, Vito, trabajadora de la Clínica CB Medical de Madrid por las agresiones físicas, verbales y las amenazas constantes a las que está siendo sometida por parte de grupos de extrema derecha, así como el acoso al que están siendo sometidas las clínicas autorizadas de Interrupción Voluntaria del Embarazo (IVE).

(…) pour soutenir l’employée de la clinique CB Medical Victoria Virtudes. Virtudes a été victime de violence physique et verbale et de menaces constantes par des groups d’extrême droite manifestant contre la pratique d’interruptions volontaires de grossesses (IVG) autorisées par la loi.

En 2009, Santiago Barambio, Président de l’Association de cliniques accréditées pour l’IVG (ACAI), a déclaré :

Todavía no nos han matado, pero un hombre prendió fuego en mi clínica hace 10 años y aún no se le ha juzgado.

Ils n’ont pas encore tué l’un d’entre nous, mais quelqu’un a mis le feu à la clinique il y a dix ans et il n’y a pas encore eu de procès.

Ces dernières années, les cliniques les plus contestées sont les cliniques Isadora et Dátor situées à Madrid. Empar Pineda, féministe et porte-parole de l’ACAI, a commenté sur ce sujet sur le site pensamientocritico.org :

Empar Pineda next to a defaced wall of the clinic where a stone was thrown through the window

Empar Pineda devant un mur défiguré de la clinique dont quelqu'un a lance une pierre a travers la fenêtre.

(…) grupos ultras y nazis, que en un plazo de dos meses destrozaron en dos ocasiones los ventanales a pedradas, no repararon en que podía haber alguien dentro barriendo las consultas, por ejemplo.

(…) no es fácil entrar tranquilamente a trabajar después de haber visto las pintadas que embadurnan las paredes del edificio, tales como “Hitler asesinó menos inocentes que vosotros”. “Aquí se asesina, ¡impidámoslo (…) Ni tampoco reponerse con facilidad del impacto emocional que sienten las recepcionistas cuando por teléfono les dicen “¡Sois asesinas de niños!”, o cuando les preguntan “¿Dónde guardáis la trituradora?”

En deux mois, des groupes d’extrême droite et sympathisant néo-nazis ont lancé des pierres à travers la fenêtre de la façade de la clinique à deux reprises sans penser qu’ils pouvaient gravement blesser quelqu’un a l’intérieur.

(…) il n y a rien de facile ou de serein lorsque l’on se rend sur son lieu de travail pour y lire sur les portes des graffitis comme : « Hitler a assassiné moins d’innocents que vous tous » ou « Meurtres commis ici » (…) Vous ne pouvez pas non-plus imaginer le préjudice émotionnel subi par les réceptionnistes lorsqu’on leur dit par téléphone : « Tueur d’enfants ! » ou encore « Où cachez-vous le hachoir à bébés ? »

Le 28 décembre 2012, Luisa Torres, directrice de la communication pour la clinique Dátor, s’est adressée à des manifestants aux portes de la clinique et a déclaré :

No es tan fácil para las mujeres, que al acudir a sus citas se encuentran con un grupo de personas dispuestas a inmiscuirse en su vida privada. Al ver este despliegue algunas se dan la vuelta, otras llegan a la esquina y llaman por teléfono o anulan sus citas.

Ce n’est pas une chose facile pour une femme, surtout lorsqu’elle se trouve confrontée à un groupe aussi volatile qui n’hésite pas à envahir sa vie privée lorsqu’elle vient à la clinique. Un tel rassemblement pousse quelqu’un à tourner les talons et courir dans l’autre direction. D’autres tournent le coin de la rue et annulent leur rendez-vous.

Bien que le porte-parole du groupe “Right to Life” maintienne que le groupe se tient à distance des “escraches”, il se peut que les lieux qui bénéficieront le plus des efforts du PP pour interdire ou au moins réguler les “escraches” seront les cliniques d’avortements.

Rwanda: La quête de justice d'une ONG contre les génocidaires

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Cette année aussi le 7 avril, comme chaque année depuis 1994, le gouvernement, les Rwandais vivant au pays et nombreux parmi ceux de la diaspora ainsi que leurs amis à travers le monde commémorent le début du génocide. De nombreuses commémorations sont organisées dans plusieurs pays, souvent étalées sur une longue période. Au cours des 19 ans qui ont suivi le génocide, la chasse aux auteurs de crimes contre l'humanité n'a jamais cessé. Se sont constituées au Rwanda et de par le monde des associations de survivants, de leurs familles, de leurs amis et de tous ceux qui luttent pour que les auteurs de telles tragédies ne restent pas impunis.

En France, le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR) est, parmi d'autres, une de ces associations qui luttent contre l'impunité. Son Président Alain Gauthier a accepté de répondre à quelques questions.

Global Voices (GV): Quelles sont les raisons qui ont porté des Français comme vous à créer le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR) et quels en sont les membres ?

Alain Gauthier (A. G.): L'idée de créer le CPCR nous est venue, à mon épouse et à moi-même, en 2001, à la fin du premier procès organisé en Belgique. Nous avions participé à une grande partie de ce procès parce qu'il concernait des génocidaires de la région de Butare, au Rwanda, ville d'où mon épouse était originaire. Une des victimes concernée était un ami. D'autre part, mon beau-frère faisait partie du petit groupe qui avait tout fait pour que ce procès ait lieu, le Collectif des Parties Civiles, à Bruxelles. Enfin, nous étions nous aussi famille de victimes, mon épouse, Dafroza, ayant perdu une grande partie de sa famille au Rwanda en 1994. Autant de raisons qui ont fait qu'au printemps 2001, nous décidons, de retour en France, de créer avec des amis le CPCR, le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda. A l'origine, les membres fondateurs étaient essentiellement des Rwandais qui vivaient en France. Ce premier groupe s'est peu à peu délité mais des amis ou des Français intéressés par le Rwanda, et interpellés par la présence de présumés génocidaires en France, nous ont rejoints. On compte aujourd'hui entre 150 et 200 membres.

Mémorial: Le repos éternel pour des victimes de la follie humaine. Photo: abkodo2

Mémorial: Le repos éternel pour des victimes de la follie humaine. Photo: abkodo2

GV: Entretenez-vous des relations avec des organisations similaires au Rwanda et ailleurs ?

A. G : Nous avons gardé des liens avec nos amis de Belgique, même si le Collectif des Parties Civiles qui avait inspiré notre engagement à Bruxelles n'est plus vraiment actif. En France, nous avons rejoint des associations qui avaient déposé des plaintes avant que le CPCR n'existe, mais des plaintes que j'appellerais “dormantes”: c'est-à-dire que les juges en charge des dossiers n'étaient pas très actifs ou que les plaintes n'étaient pas très riches en preuves ou témoignages. Ces associations sont “Survie”, “FIDH” ou encore la “Communauté Rwandaise de France”. La “LICRA” nous a rejoints en se portant partie civile dans un grand nombre de dossiers.

Au Rwanda, nous avons des liens avec la CNLG, Commission Nationale de Lutte contre le génocide. Mais nous travaillons surtout avec des individus, plus qu'avec des associations. En réalité, à ma connaissance, il existe très peu d'associations de par le monde qui ressembleraient à la nôtre.

G. V. Quelles sont les activités réalisées jusqu’à présent ?

Mémorial aux victimes du génocide. Photo: abkodo2

Mémorial aux victimes du génocide. Photo: abkodo2

A. G : Si dans un premier temps notre travail a consisté à “nourrir” les plaintes existantes, il y en avait 6, très vite nous avons été alertés par la présence en France de nombreux présumés génocidaires et notre travail s'est concentré sur la recherche de témoignages au Rwanda. Chaque fois que nous le pouvons, nous nous rendons au Rwanda, recueillons le témoignage de victimes ou de tueurs et préparons des dossiers que nous traduisons et remettons à nos avocats qui sont chargés de rédiger les plaintes qu'ils déposent alors. Depuis 12 ans, nous avons pu ainsi déposer 19 nouvelles plaintes qui, actuellement, sont toutes entre les mains des juges d'instruction du nouveau “pôle crimes contre l'humanité” récemment créé au TGI de Paris. Ce recueil des témoignages est l'essentiel de notre travail.

GV: Sur le blog du CPCR, le collectif indique s’être porté partie civile (seul ou avec d’autres organisations non gouvernementales) dans différentes villes françaises. Pourriez-vous nous en préciser le nombre et les résultats?

A. G: Actuellement, il existe environ 25 plaintes sur le bureau des juges français, les 19 dernières ayant été initiées par le CPCR. Aucun procès n'a encore eu lieu mais tout récemment, les juges ont décidé de traduire devant une Cour d'assises le premier Rwandais accusé de génocide. Il s'agit d'un ancien capitaine de l'armée rwandaise, Pascal SIMBIKANGWA, actuellement incarcéré à la prison de Fresnes. Il avait été arrêté à Mayotte voici trois ou quatre ans puis déféré à Paris. Ce devrait être le premier procès organisé en France. Ce sera donc un procès historique.

Recherchés pour génocide. Source: commons.wikimedia.org

Recherchés pour génocide. Source: commons wikimedia.org

Deux autres présumés génocidaires sont également en prison et pourraient bien être les prochains à rendre des compte à la justice. Il s'agit d'Octavien NGENZI, lui aussi arrêté à Mayotte où nous l'avions localisé et Tito BARAHIRA, récemment arrêté à Toulouse où nous l'avions aussi débusqué.

G. V: Pourtant dans d’autres pays, il y a déjà eu des procès de personnes accusées d’avoir participé au génocide?

A. G: D'autres pays, comme la Belgique, la Suisse, le Canada, l'Allemagne ou des pays scandinaves ont organisé des procès. En France, pendant longtemps, il y aura eu des freins politiques. Le génocide a été perpétré à l'époque de la cohabitation et ni gauche ni droite n'avait envie de voir l'organisation de procès. Le rôle de l'Etat français dans ce génocide n'est toujours pas très clair.

G. V: Pouvez-vous donner plus de détails sur ce point? 

A. G: Le gouvernement français de 1994 et le chef d'état François Mitterrand, ont soutenu le président HABYARIMANA avant le génocide, ont volé au secours du président rwandais dès 1990, ils ont soutenu ensuite le gouvernement génocidaire après la mort du président HABYARIMANA, et permis aux génocidaires de se réfugier au Zaïre à la fin du génocide, lors de l'opération Turquoise. Autant de raisons qui font que personne, en France, ne souhaitait voir la tenue d'un procès qui risquait d'ouvrir la boîte de Pandore. Un procès ne manquera pas d'évoquer le rôle de l'Etat français.

De plus, la justice française n'a pas mis tous les moyens pour que les présumés génocidaires soient jugés. Il aura fallu attendre la création du “pôle crimes contre l'humanité” au TGI (Tribunal de grande instance) de Paris pour voir la justice française passer à la vitesse supérieure. Les trois juges nommés à temps plein, les gendarmes enquêteurs se redent assez souvent au Rwanda en commissions rogatoires. Il était temps… Il faut dire que le génocide des Tutsi, la poursuite des génocidaires ne sont pas des thèmes qui passionnent nos concitoyens.

G. V: Comment les supposés auteurs sont-ils traqués ?

Mémorial: Le repos éternel pour des victimes de la follie humaine. Photo: abkodo2

Mémorial: Le repos éternel pour les victimes de la folie humaine. Photo: abkodo2

A. G: Nous sommes pratiquement les seuls à traquer les génocidaires présents sur le sol français. Si le CPCR ou les autres associations n'avaient pas déposé des plaintes, aucun présumé génocidaire ne serait à ce jour poursuivi en justice. Le Parquet ne s'est jamais de lui-même décidé à poursuivre les présumés génocidaires. Comme me le disait récemment un diplomate, “les juges préfèrent poursuivre les délinquants qui pourrissent la vie des quartiers plutôt que des génocidaires qui vivent en toute tranquillité, sans déranger personne”. Ces propos sont choquants mais c'est ainsi.

Les présumés génocidaires se sont refait une virginité en France, s'engagent dans des associations caritatives, sont de bons voisins, de bons pères de familles, de bons maris, de bons médecins… Difficile d'évaluer les complicités, de les prouver surtout. L’Église de France protège étonnamment certains d'entre eux. Des présumés génocidaires sont d'anciens militaires du Rwanda. Comment sont-ils arrivés en France? Avec quelles complicités? Peut-être les futurs procès permettront-ils d'y voir un peu plus clair?

G. V: En ce qui concerne la réconciliation, à part les Gacaca qu’est-ce qui a été fait et quels sont les obstacles ?

La réconciliation est une question difficile. Les Gacaca ont probablement permis de savoir ce qui s'est vraiment passé sur les collines ou dans les villes. Elles ont été l'occasion de demandes de pardon. Mais pour moi, le pardon est une affaire personnelle. Si un tueur me demande pardon, je peux lui pardonner. Mais je peux aussi refuser. Au nom de quoi, au nom de qui puis-je accorder ce pardon? La victime n'est plus. Puis-je pardonner en son nom? Maintenant, on peut comprendre aussi que la réconciliation soit devenue un enjeu national.

Les Rwandais sont condamnés à vivre ensemble, surtout sur les collines. C'est à chacun de voir quel pas il peut faire vers l'autre. Si la demande de pardon est une tactique pour pouvoir ne pas vivre au ban de la société, si le repentir n'est pas sincère (et comment le savoir?), la réconciliation n'aura pas lieu. Et pourtant, pour se reconstruire, pour vivre en paix, mais pas une paix de surface, la réconciliation véritable est indispensable. Mais il faudra plusieurs générations pour y arriver.

Le traumatisme est profond chez les victimes. mais il est profond aussi chez les tueurs. Comment continuer à vivre quand on a commis de tels crimes? Comment continuer à vivre quand on a été victimes de tels crimes (massacres, viols, humiliations…) ?

Israël : Yityish Aynaw, la première Miss Israël d'origine africaine

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Sophie Hua a repris sur 27avril.com les paroles de Yityish Aynaw, une israélienne d’origine éthiopienne, et ancien officier de l’armée israélienne élue Miss Israël 2013 et qui à ce titre représentera l'état hébreu à la prochaine édition de Miss Monde 2013, à Jakarta, en Indonésie, le 28 Septembre:

Il est important qu’un membre de la communauté éthiopienne remporte la compétition pour la première fois. Il y a beaucoup de différentes communautés et de couleurs en Israël, et il est important de le montrer au monde entier.

Un hongkongais arrêté pour… un graffiti insultant le Président chinois

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Les internautes de Hong Kong sont indignés par l'arrestation abusive d'un homme de 46 ans, pour avoir écrit “Va te faire voir, Xi Jinping” (習近平去死) dans la cage d'escaliers d'un bâtiment résidentiel du quartier de Ma On Shan à Hong Kong. Xi Jinping est le président chinois.

D’après un bulletin d’information local [chinois, zh], le poste de police du quartier, situé à Sha Tin, a envoyé des officiers de police de la brigade régionale des affaires criminelles pour enquêter sur le graffiti. Celle-ci s'occupe d'habitude d'affaires plus sérieuses. Le graffiti en question est apparu à trois reprises dans le même bâtiment entre le 7 et le 17 avril 2013. Les officiers de police ont surveillé la “scène du crime” pendant une nuit et à 8 heures du matin, le 18 avril 2013, ils ont arrêté un homme tenant un stylo bic à la main.

Graffiti by Tsang Tsou Choi. Photo by Flickr User: William_Lau CC: BY-NC.

Graffiti par Tsang Tsou Choi. Photo de William Lau (CC: BY-NC)

Beaucoup d'habitants de Hong Kong pensent que cette affaire est une sorte de traque politique destinée à intimider les citoyens. D'habitude, la police hongkongaise enquête rarement sur des affaires mineures comme les graffitis. Kay Lam, un utilisateur de Facebook, a rappelé [zh] le cas de Tsang Tsou Choi, un homme qui se surnommait le “Roi de Kowloon” et était connu pour avoir écrit des graffitis calligraphiques tels que : “A Bas la Reine d'Angleterre!” tout au long de sa vie. Tsang n'a jamais été arrêté.

Après l'arrestation par la police, beaucoup de Hongkongais ont exprimé leur colère de voir la liberté s’éroder à Hong Kong dans la section des commentaires du post de Kay Lam :

Nelson Ho 曾灶才如果在生,重唔畀人告謀反?

Green-man Lam 香港公安不如話塗鴉行為系煽動顛覆國家政權呀!

Simon Man Ho Wong放個屁都會被告恐怖襲擊!

Nelson Ho: Si Tsang Tsou Choi était encore en vie, ne serait-il pas poursuivi pour subversion ?

Green-man Lam: La police de Hong Kong pourrait aussi bien prétendre que le graffiti incite à la subversion du pouvoir de l’État.

Simon Man Ho Wong : Péter deviendrait  un attentat terroriste, ici !

Sur HKGolden, l'un des forums en ligne les plus populaires de Hong Kong, certains net-citoyens ont souligné [zh] la nature sélective de l'action de la police et ont proposé de signaler aux forces de l'ordre chaque graffiti découvert sur toute propriété publique ou privée. Par exemple, Ha Ding Kei (下頂機) a dit [zh] (le 19 avril à 15:58 ) :

由而家開始, 一發現任何牆壁, 燈柱等等之類有任何塗鴉, 後加文字(包括原子筆), 即刻報警, 要求重案組徹查。
公廁好多字
做個好巿民, 人人有責,
有人報警, 警察一定要開file嫁。

A partir de maintenant, lorsque on découvre un graffiti ou quelque chose d’écrit sur un mur, lampadaire, etc., on devrait le signaler à la police et exiger que les brigades chargées des affaires criminelles poursuivent l’enquête.
Être de bons citoyens et faire notre devoir.
La police doit ouvrir un dossier lorsqu'on leur signale quelque chose.

D'autres lecteurs de HKGolden ont commenté cette affaire en répétant l'expression : “Va te Faire Voir, Xi Jinping” et ont défié la police de les arrêter. “Mourir de Rire” (笑能死人的) a publié (le 19 avril à 16:59) un gif animé de “Va te Faire Voir, Xi Jinping” sur le forum :

The curse, "Go to hell Xi Jinping", keeps reappearing in the gif file. By HKGolden user "Laugh till I die".

L'insulte, “Va te faire voir, Xi Jinping” joue en boucle. Par l’utilisateur de HKGolden “Mourir de Rire”.

Christina Walter a aussi écrit le nom de Xi Jinping sur “Death Note“, un manga Japonais où l'on tue quelqu'un en écrivant son nom dans un livre magique. Elle a partagé cela sur Facebook et a invité la brigade criminelle à l’arrêter :

Christina Walter wrote Xi Jinping's name in "Death Note".

Christina Walter a écrit le nom de Xi Jinping sur “Death Note”.

“Macau Over”(馬交完鳥) a commenté sur HK Golden (le 20 avril à 12:19) [zh] avec ironie :

原本冇人乜留意既幾隻字,相信好快全香港四周圍都係,香港政府可能就係想借呢次“小事大行動”將“習近平去死”呢幾隻字攪到周圍都係

Quelque mots que personne n'aurait remarqué sont maintenant diffusés à travers tout Hong Kong. Ou peut être que c’était l'intention même du gouvernement hongkongais –  grossir une affaire mineure afin de propager le message : “Va te Faire Voir, Xi Jinping”

Les royaumes d'Asie du sud-est

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Il y a quatre monarchies en Asie du sud-est :  Brunei, Thaïlande, Cambodge et Malaisie. Dans son numéro de mars 2013, le Kyoto Review of Southeast Asia publie un dossier sur l'Histoire et les perspectives d'avenir de ces monarchies. A Brunei, la monarchie absolue a réussi à consolider son pouvoir grâce à de généreux programmes sociaux.

La femme de Liu Xiaobo : “Dites à tout le monde que je ne suis pas libre”

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La femme de Liu Xiaobo, le lauréat chinois du prix Nobel de la Paix, est apparue en public pour la première fois le 23 avril, après des années d'assignation à résidence. En route pour assister au procès de son frère accusé de fraude immobilière, elle a crié au public : “Dites à tout le monde que je ne suis pas libre”. Shanghaiist développe l'information.

 


Saint-Domingue : De jeunes haïtiens-dominicains revendiquent leur droit à une identité juridique

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Environ 50 jeunes de Saint-Domingue, garçons et filles d'ascendance haïtienne, organisés dans le Movimiento Reconoci.do [espagnol, es], ont défilé de la cathédrale San Pedro de Macoris au Palais national à Santo Domingo pour demander la restitution de leurs papiers, et, donc, de leur nationalité dominicaine, qui leur ont été enlevés arbitrairement par la décision administrative R12 par la Commission électorale centrale (JCE) en 2007.

Les manifestants ont dénoncé les abus et les incohérences de la JCE, qui veut envoyer entre 19 000 et 22 000 dossiers au ministère de l’Immigration (DGM), et les transfere par décision unilatérale de l'état civil au registre de l’immigration sans aucune enquête.

Dans l'article “Un État qui se fait mal [es], publié sur son blog, la militante Gloria Amézquit a dit :

La indocumentación de la población dominicana de ascendencia haitiana, cristaliza varias de las fallas del Estado Dominicano en materia de derecho a un nombre y a una nacionalidad.

Le fait que la population dominicaine d'origine haïtienne ne soit pas enregistrée symbolise différents problèmes qu'a la République dominicaine en matière de droit à un nom et à une nationalité.

De nombreux partisans se sont réunis sous le hashtag #LevantaTuVoz [es] (# haussetavoix) sur Twitter en maintenant une couverture constante des événements à travers le compte officiel @Reconoci_do .

La marche a commencé à 8 heures de San Pedro de Macoris, après avoir été bénie par le Père Luis Antonio,

Dominican youth of Haitian ancestry protesting for their rights. Used with permission.

Jeunes dominicains d'ascendance haïtienne manifestant pour leurs droits. Utilisé avec permission.   

curé de la cathédrale de l’apôtre Saint Paul, d'où ils sont partis en direction de Santo Domingo et le vendredi 12 avril, au Palais national, les jeunes concernés ont exigé  du président Danilo Medina, une déclaration puisq'il a été le premier candidat à la présidence à promettre lors de la campagne électorale avant son élection que le problème des dominicains d’ascendance haïtienne serait dans son programme.

La jeunesse a lancé un appel aux mouvements sociaux, aux églises, aux syndicats, aux artistes, aux politiciens, aux athlètes et à la société en général à se joindre à la marche:

Le respect de nos droits est une garantie que les droits de chacun seront respectés. La JCE doit nous rendre nos papiers, ont déclaré les organisateurs.

Tout au long du parcours, la marche a été surveillée par des agents de police et une ambulance.

Viceminister of the Presidency Henry Molina receives the documents. Used with permission.

Le vice-ministre de la Présidence Henry Molina reçoit les revendications. Photo utilisé avec permission.

Vidéos : la violence et la sécurité des journalistes au Mexique

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Tous les liens, sauf mention contraire, renvoient vers des pages en espagnol.

Le thème de la violence au Mexique n’a rien perdu de son actualité. En 2011, Global Voices en espagnol avait organisé un Festival de blogs auquel les blogueurs mexicains ont été nombreux à participer (voir les billets traduits en français 1234 et 5). Au cours des années 2011 et 2012, nous nous sommes également inquiétés de la situation d’utilisateurs de Twitter faisant l’objet d’enquête ou arrêtés pour le contenu de leurs publications, de la possibilité d’engager des poursuites contre des citoyens qui demandent plus de transparence, de l’approbation de la loi sur la surveillance [en français], de la possibilité d’une « loi de géolocalisation » [en français], ainsi que des informations concernant des assassinats et le choix de certains activistes de disparaître de la circulation, entre autres.

C’est dans cette même perspective que l’organisation Artículo 19, filiale mexicaine de l'association Article 19, a été invitée en 2011 à republier son article Mexique : des internautes en danger de mort. Nous renouvelons ce partenariat avec Article 19, en commençant avec la publication de ce post paru à l’origine sur son site et qui s’inscrit parfaitement dans le cadre des articles et informations que Global Voices Advocacy, la branche de Global Voices dédiée à la liberté d'expression, souhaite diffuser.

Juan Arellano, éditeur de Global Voices en espagnol

 

Mexico, le 19 décembre 2012.- Participant au débat et à la réflexion autour de l’importance de la sécurité des journalistes dans leur couverture de l’information pour ainsi fortifier sa libre circulation ARTICLE 19 vous propose cinq vidéos thématiques sur la sécurité des journalistes, la couverture de la violence, la responsabilité de l’État mexicain et les conséquences psychologiques résultant de la couverture de la violence pour les journalistes. Dans celles-ci, des journalistes de différentes régions du Mexique s’expriment sur l’impact de l’information, ou de l’absence d’information, dans une société démocratique comme la société mexicaine. Ainsi, ils analysent les risques qu’ils doivent affronter et les protocoles de sécurité qu’ils mettent en œuvre pour pouvoir exercer leur droit à la liberté d’expression et le droit de la société à être informée.


Agressions contre des journalistes au Mexique et responsabilité de l'État


Sécurité et mesures de Précaution


Autocensure


Effets psychologiques


Le Journalisme et la violence 

La Chine refuse l'aide du Japon après le tremblement de terre

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Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en anglais

Le gouvernement chinois a refusé l'aide que lui a proposée le Japon après le tremblement de terre qui a secoué le sud-ouest de la province de Sichuan et qui a fait  au moins 193 morts et plus de 12 000 blessés [zh-chinois].

Le tremblement de terre, d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter selon l'administration chinoise, s'est produit le matin du 20 avril 2013 dans une région montagneuse proche de Ya'an, ville d'1,5 millions d'habitants renommée pour ses pandas et son industrie du thé.

Très vite après la secousse, le Premier Ministre japonais Shinzo Abe a présenté ses condoléances et offert son aide aux dirigeants chinois, et précisé que le Japon était “disposé à apporter une aide totale”.

La réponse du Ministre chinois des Affaires Etrangères, dans son bulletin d'information quotidien du 21 avril, exprime les remerciements de son gouvernement pour ce geste, mais précise qu'ils n'ont pas besoin d'aide de l'étranger, les routes étant très encombrées et les autorités chinoises étant compétentes pour gérer les secours:

Image by Flickr user @Shiqi Shen(CC BY-SA 2.0).

Le tremblement de terre de Ya'an fait 193 morts. Photo de @Shiqi Shen(CC BY-SA 2.0) sur  Flickr

 4月20日,中国四川芦山发生地震后,国际社会迅速向中国政府和人民表示慰问和支持,一些国家提出愿意提供各种形式的援助。中国政府和人民对此表示衷心感谢。中国政府正全力开展救灾工作。目前中方搜救和医疗力量有保障,救灾物资充足,同时考虑到灾区交通和通讯条件不便,暂不需要外国救援队、医疗队和救灾物资。如有需要,我们将适时向有关国家提出。中国红十字会总会已发布了接受国际资金援助的联络方式。

Suite au tremblement de terre du 20 avril à Lushan dans la province de Sichuan, la communauté internationale a présenté ses condoléances et proposé son aide. Certains pays ont exprimé leur désir d'apporter une aide dans tous les domaines, ce dont le gouvernement les remercie. Le gouvernement chinois a pris en charge la totalité des secours. Actuellement nous avons suffisamment de médecins et de personnel médical, et suffisamment de vivres, et étant données les difficultés de télécommunications et de circulation sur les zones touchées par le séisme, nous n'avons pas besoin de l'aide d'équipes de secours étrangères, ni d'équipes médicales, ni d'approvisionnement de secours. Au cas où le besoin s'en ferait ressentir, nous ferons appel aux pays concernés. La Croix Rouge Chinoise a décliné la proposition d'aide financière de l'étranger.

Au même moment cependant, les médias d'état chinois annoncent l'arrivée imminente de 200 sauveteurs russes.

La proposition d'aide du Japon arrive à une période instable pour les relations entre la Chine et le Japon, puisque les deux pays continuent de se disputer des îles à l'est de la mer de Chine.

Le refus par le Ministre de l'aide du Japon a provoqué des discussions houleuses sur les médias sociaux chinois, certains oubliant la récente dispute territoriale et les ressentiments historiques des deux pays.

“Kuaile Songxiang” de Pékin écrit[zh-chinois] que la Chine devrait apprendre du Japon sur la prévention des catastrophes, et commente sur Sina Weibo, un site très fréquenté de microblogging :

不但应该接受日本援助,还应引入日本先进的防灾减灾培川,当然最根本的是学习日本那让人眼红的防震建筑和先进的报警系统.

Non seulement nous devrions accepter l'aide du Japon, mais nous aurions aussi fondamentalement besoin de nous former aux méthodes du Japon sur la prévention et le traitement des catastrophes.

“name no longer meaningful”, un utilisateur de Weibo, partage ce sentiment et se plaint [zh-chinois]:

 狭隘的民族主意,打肿脸充胖子,接受日本援助很丢脸吗?

C'est du nationalisme étroit, on a les yeux plus grands que le ventre, est-ce vraiment si humiliant d'accepter l'aide du Japon ?

“Yanger Dini” du nord-ouest de la ville de Xi'an, cependant, prend la défense du gouvernement et propose son analyse [zh-chinois]:

有很多政治因素在里面,中国很多重工和核设施在四川附近,这个时候闭关自守也是出于国防的考虑.

Il y a beaucoup d'implications politiques, des industries lourdes et des usines nucléaires sont près du Sichuan et si nous choisissons de ne pas faire appel à l'extérieur c'est pour des raisons de défense nationale.

“Pushan Pushan De Yanjing” de Nanchang, capitale provinciale à l'est de la province du Jiangxi, ironise [zh-chinois]:

日本是中国凝聚民心彰扬民族主义的反面宣传的对象,若让其来中国做好事,会直接提升其在中国百姓心中的正面形象,对以后的反面宣传不利,所以。。。

Le Japon fait l'objet d'une propagande négative utilisée pour inciter au nationalisme, et si nous les laissons faire de bonnes choses pour la Chine, cela améliorera leur image positive aux yeux du peuple chinois, ce qui sera mauvais pour la propagande, donc…

“Yihao Caomin” semble consterné [zh-chinois] par la comparaison entre les deux nations, et il cite le scandale de la Croix Rouge Chinoise et les articles des médias sur la photo des dirigeants mangeant des nouilles instantanées pour améliorer leur image:

日本每年有感地震1000多次,全球10%的地震均在日本。可是日本地震却很少大规模死人。为啥?1.房屋抗震,绝无豆腐渣。2.救援及时专业,不会派没经验的军队上,更不会拒绝外国援助。3.领导吃泡面小米粥不会拍照宣传。4.人家的红十字会不养郭美美。5.人家能上推特,且不删帖。6.……欢迎补充

Le Japon a une grande expérience des tremblements de terre : plus de 1 000 -10% des tremblements de terre dans le monde touchent le Japon.  Mais les tremblements de terre au Japon causent peu de dégâts. Pourquoi? 1. L'habitat résiste aux séismes, il n'y a pas de constructions de mauvaise qualité. 2. L'organisation des secours est professionnelle et rapide, pas d'intervention de l'armée inexpérimentée, pas de refus de l'aide étrangère. 3. Pas de photos de responsables en train de manger des nouilles instantanées et du porridge pour améliorer leur image. 4. La Croix Rouge (au Japon) n'a pas Guo Meimei. 5. On peut avoir accès à Twitter sans que les posts soient supprimés. 6. ….et vous pouvez compléter la liste.

Des centaines de personnes sous les décombres d'une usine de vêtements au Bangladesh

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Un immeuble de neuf étages occupé majoritairement par des fabricants de vêtements s'est écroulé à Savar, dans la banlieue de Dhaka la capitale, et a fait 142 morts et près de 1000 blessés. Ceci remet sur le devant de la scène les conditions de sécurité de l'industrie manufacturière du Bangladesh.

On estime à un millier le nombre de personnes encore prisonnières des décombres.

Six manufactures de vêtements étaient en activité du 3ème au 8ème étage du bâtiment de Savar et au moins 5000 personnes se trouvaient dans le bâtiment surpeuplé quand il s'est écroulé dans la matinée du 24 avril 2013.

Cette catastrophe intervient cinq mois après l'incendie d'une usine de vêtements surpeuplée, Tazreen Fashions, qui avait fait plus de 100 morts, en majorité des femmes.

Depuis ce drame, on a commencé à s'intéresser de plus prêt à la sécurité des ouvriers et aux systèmes de secours inappropriés de cette industrie. Les ouvriers de l'industrie du vêtement ont également commencé à protester contre leurs bas salaires.

Le Bangladesh est le deuxième producteur de vêtements de prêt à porter  après la Chine. Des marques internationales telles que Walmart, H&M, Sears, GAP, Tommy Hilfiger et de nombreuses autres marques bien connues font fabriquer leurs vêtements au Bangladesh. Ces vêtements portent l'étiquette “Fabriqué au Bangladesh”, ce qui fait la fierté du pays. Arafatul Islam, blogueur et journaliste, en mesure le prix :

পোশাক কারখানায় আগুন লেগে পুড়ে মরে শ্রমিক, পোশাক কারখানার ভবন ধসে চাপা পড়ে মরে শ্রমিক… লাশের মিছিল এভাবেই বেড়ে চলে। আগে ‘মেইড ইন বাংলাদেশ’ দেখলে আগ্রহ ভরে কিনতাম। এখন কেমন যেন সেই লেখার মধ্যে রক্তের দাগ দেখতে পাই, মৃত্যুর আর্তনাদ শুনি।

Des ouvriers meurent dans des incendies d'usines, des ouvriers meurent sous des immeubles qui s'écroulent… la liste des morts s'allonge. J'étais fier d'acheter des vêtements “Fabriqué au Bangladesh”. Maintenant je vois du sang sur ces étiquettes et j'entends pleurer les morts.

the scene after a nine-storey building collapsed in Savar

Le site près l'effondrement d'un immeuble de 9 étages à Savar, dans la banlieue de Dhaka. Photo de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (24/4/2013)

Sur les réseaux sociaux, les internautes expriment leur indignation devant les catastrophes à répétition qui touchent les usines de fabrication de vêtements. La plupart des ouvriers de ce secteur sont des femmes. Le blogueur Vashkar Abedin écrit sur Facebook :

আহা বোন!
সুঁচ-সুতো দিয়ে কেবল নিজেদের মৃত্যু বুনে যাচ্ছো…

Ah mes sœurs !

Vous qui ne cousez que votre mort.. .

Joydeep Dey Shaplu ne retient pas sa colère sur Facebook :

এতো লাশের ভিড়ে কেউ জীবিত থাকতে পারে না। আমি আপনি সব শালা লাশ… নইলে এতো লাশ পড়তো না এ দেশে…

Il ne doit pas y avoir de survivants au milieu de tous ces cadavres. Nous sommes des zombies… pour permettre autant de morts…

Une fêlure dans le bâtiment avait été remarquée la veille. Les ateliers ont immédiatement fermés. [bn-bengali]. Mais le propriétaire de l'immeuble n'a pas voulu considérer l'éventualité d'un effondrement imminent et a rouvert l'immeuble au public et forcé les ouvriers à retourner au travail. Sumeema Yasmin Sumi n'accepte pas une telle inconscience de la part de la direction :

এতোগুলো মানুষকে মৃত্যুর দিকে ঠেলে দেয়া হলো! এরকম দায়িত্বহীনতা কোনোভাবেই মেনে নিতে পারছি না।

Tant de personnes envoyées vers la mort. Je ne peux pas accepter un tel manque de sens de la responsabilité de la part de la direction.

Lucky Akter, l'un des principaux activistes des manifestations du mouvement #Shahbaga écrit un post intitulé “Ne pleurez pas, mais manifestez” sur Somehwhereinblog :

দাসপ্রথা নাকি বিলোপ হয়েছে বহু আগে কিন্তু আমরা তো দেখি দাস প্রথা নতুন ভাবে ফিরে এসেছে খুব ভয়ালভাবে, তা না হলে মৃত্যু নিশ্চিত-জেনেও শ্রমিকদেরকে পিটিয়ে পিটিয়ে কেন মৃত্যুকূপে পাঠানো হল? কেন মিথ্যা বেতনের আশ্বাস দিয়ে শ্রমিকদেরকে কারখানায় আনা হল?

L'esclavage est aboli depuis longtemps. Mais nous le voyons réapparaître sous une autre forme. Sachant qu'il y avait un risque mortel, comment ces travailleurs ont-ils été forcés à entrer dans la zone à risque ? Leur a-t-on promis une prime pour retourner travailler ?

The rescue work  has been difficult

L'armée et des bénévoles travaillent ensemble pour tirer les victimes des décombres.Photo de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (24/4/2013)

La plus grande part des bénéfices à l'exportation du Bangladesh proviennent de l'industrie textile du prêt à porter. Tamanna Sultana écrit sur Facebook :

আমি লজ্জিত! একটা দেশের অর্থনীতির মূল চালিকাশক্তি যারা, তারা শয়ে শয়ে মরে গেলেও তেমন কিছু যায় আসে না। এই ঘটনা বার বার ঘটতে থাকে। বড় বড় ব্যক্তিগুলো সুখে শান্তিতে বসবাস করতে পারলেই হলো…

Quelle honte ! Ceux qui sont la colonne vertébrale de l'économie du pays meurent par milliers, et personne ne s'en inquiète. La situation se répète sans fin. On a l'impression que l'on ne se préoccupe que du bien-être des riches et des puissants.

Les propriétaires des usines ou les responsables sont rarement poursuivis pour des erreurs qui mènent à d'énormes catastrophes. Apurbo Shohag exprime sa colère sur Facebook :

এই দেশে মৃত্যু কোনো ব্যাপার না। এই দেশে সবচে’ সস্তা জিনিস হলো মানুষের প্রাণ! শুধু আজকে সাভারেই নয়, এর আগেও যখন গার্মেন্টস কারখানাগুলোতে অসংখ্য প্রাণ শেষ হয়েছে বা ভবন ধসে মানুষ মরেছে আমরা তখন শুধুই শুনে গেছি মালিকদের শাস্তি হবে। শাস্তি হয় কি না সেটা আর জানা হয় না। তবে একের পর এক সাভারের মতো ঘটনা ঘটছেই। দীর্ঘ থেকে দীর্ঘ হয় লাশের লাইন।

Dans ce pays, il est facile de mourir. Car ce qui coûte le moins cher c'est la vie humaine. Sans parler de la catastrophe d'aujourd'hui à Savar, dans toutes les catastrophes qui ont touché des usines, on a entendu dire que les responsables – dont les propriétaires – , seraient assignés en justice. Mais ils ne sont jamais punis. Et les catastrophes ne cessent de se répéter. Les corps s'empilent, de plus en plus nombreux.

ধ্বংসস্কুপের ভেতরে চাপা পড়ে আছে এখনও অনেকে। ছবি ফিরোজ আহমেদের। সর্বস্বত্ব ডেমোটিক্স (২৪/৪/২০১৩)

De nombreuses personnes se trouvent encore sous les décombres de béton. Photo de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (24/4/2013)

Le Gouvernement a déclaré un jour de deuil national [bn-bengali] suite à ces pertes tragiques. Il y a eu des appels sur Facebook pour une collecte de sang, et de nombreuses personnes se sont précipitées pour donner leur sang, à Savar et ailleurs.

Blood donation in Shahbag Square for the injured people of Savar building collapse. Image courtesy Shahbag Movement Facebook page

Collecte de sang sur la place Shahbag pour les blessés de l'immeuble de Savar. Photo reproduite avec l'autorisation, tirée de la page Facebook Shahbag Movement

Des appels ont été envoyées sur Twitter :

@ShahbagInfo: on a besoin de sang rhésus négatif à #Shahbag ; 700 poches de sang (#blood) ont été collectées, 500 ont été envoyées à la Faculté de Médecine de Dhaka et à la Faculté de Médecine d'Enam. #Savar

Pour contribuer aux opérations de sauvetage, vous pouvez contacter sur Facebook le site des secouristes bénévoles. D'autres photos de la catastrophe se trouvent sur le blog de Bishkhoy.

Brésil : Des usines et des hommes sur le Rio Madeira

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Le reportage Vies en transit, de Ana Aranha, sur l'impact des grands chantiers du Rio Madeira en Amazonie dans l'état de Rondônia au Brésil, fait partie d'un dossier spécial, #AmazôniaPública, de Publica, Agence Publique de journalisme, et sera publié sur Global Voices sous forme d'une série de cinq articles.

  

Dans le premier reportage de cette série, nous avons découvert combien un village de pêcheurs nommés Jaci Paraná a été touché par le chantier de l'usine hydroélectrique de Jirau sur le Rio Madeira dans l'état de Rondônia au sud de l'Amazonie brésilienne. Le chaos social qui a frappé le village est directement lié à l'explosion démographique provoquée dans la région par les travaux.

En effet, pour réaliser un ouvrage des dimension de cette centrale (investissement estimé à 15 milliards de Reais soit 5,68 milliards d'euros, financé à 60% par GDF Suez), l'entrepreneur est obligé d'investir dans des infrastructures locales pour les ouvriers. On a donc construit pour faire face a une demande croissante, des écoles, des centres de santé, des postes de police, qui ont été appelés des “actions de compensation sociale”.

Comme sur le site de Jirau, l’usine hydroélectrique de Santo Antônio, en construction sur le même rio Madeira, a des obligations similaires. La différence, c'est que Santo Antônio a attiré plus de monde directement vers Porto Velho, capitale de l'état, située à 9 km en amont.

A Jaci, le résultat de la construction du barrage de Santo Antonio a été le déplacement des riverains qui habitaient dans des zones inondables. Pour répondre à cela, l'entreprise a fait construire des maisons ailleurs ou donné des indemnisations. Pour pouvoir absorber l'augmentation démographique provoquée par la proximité du chantier de Jirau à 120 km en amont de Porto-Velho, Jaci Paraná aurait dû recevoir au moins 20 millions de Reais de la part de Energie durable du Brésil, entreprise gérant le chantier de Jirau. Avec cet argent, on devait construire des écoles, un dispensaire, un poste de police environnementale, un système de captage, de traitement et de distribution d'eau potable et goudronner les rues.

Famílias de pescadores de Jaci vivem sem infraestrutura entre os trilhos da antiga estrada de ferro Madeira-Mamoré Foto: Marcelo Min

Des familles de pêcheurs de Jaci vivent sans commodités entre les rails de l'antique voie ferrée Madeira-Mamoré. Photo: Marcelo Min

Ces installations devaient être prêtes avant l'arrivée des milliers de travailleurs. Mais alors que ceux-ci font des heures supplémentaires pour accélérer la construction de la centrale, qui devait entrer en fonctionnement au début de 2013, les “actions de compensations sociales” ont du mal à sortir de l'état de projets. Tout ce que l'entreprise a pu offrir à Jaci a été, outre le financement de  campagnes temporaires pour la prévention du paludisme et l'exploitation sexuelle des enfants, sont 4 km de rues asphaltées, des gouttières et du matériel pour deux écoles.

Pour Angela Fortes, conseillère tutellaire de Porto Velho, la commune reponsable de la gestion de Jaci-Parana, ces réalisations sont loin de répondre aux demandes induites.

Quand on a annoncé la construction des usines, on a promis de nouvelles écoles, des hôpitaux  on a créé des attentes dans la population. Depuis que les usines sont là, on a des écoles avec des salles équipées et…des centaines d'enfants à inscrire. Entre 2007 et 2008, les demandes de nouvelles inscriptions sont passées de 1500 à 4000. Angela estime qu'à Jaci et dans les autres villages de la région il y a bien une centaine d'enfants non inscrits. Une partie du retard dans le versement de cet argent est le fait de l'état de Rondônia et de la mairie de Porto-Velho. Selon les accords signés avec l'entreprise, ces autorités publiques doivent définir et programmer les investissements publics nécessaires. La mairie de Porto Velho a géré 65 millions de Reais de Santo Antônio et  91 millions de Reais de Jirau. Entre les mains du Gouverneur de l'état sont passés 75 millions de Reais de Santo Antônio et  67 millions de Reais de Jirau.

Pourtant, l'actuelle municipalité de Porto Velho ne donne pas la priorité à satisfaire la demande créée par l'ouvrage. “J'ai toujours été contre la construction de nouvelles écoles à Jaci. Ils l'ont toujours demandé et je n'ai jamais accepté” : Ainsi s'exprime Pedro Beber, secrétaire de la mairie et chef du Secrétariat extraordinaire pour les programmes spéciaux.

Les travailleurs sont maintenant partis et nous, nous retrouverions-nous avec un “éléphant blanc”.

 

Pedro Beber estime que la meilleure attitude pour la ville de Jaci est d'attendre que passe le tumulte et de privilégier des structures destinées aux personnes qui resteront en place après la fin du chantier. Il minimise le problème de ces élèves qui n'auraient pas été inscrits en 2011.

“En un ou deux ans tout va s'arranger”

 

L'Institut brésilien pour l'environnement et les ressources naturelles renouvelables (Ibama) est l'organe fédéral responsable de la gestion globale de ces actions. En principe, si les projets d'investissements financés par l'entreprise n'ont pas été réalisés, cette entité a le pouvoir d'accorder les autorisations nécessaires pour une nouvelle tranche de travaux. En pratique, pourtant, ces autorisations sont accordées même quand les techniciens rencontrent de graves problèmes, principalement pour des interventions concernant la population locale.

Il en fut ainsi lors de la construction de l'unité de soins d'urgence (UPA), qui devait être construite pour répondre à la demande locale à Jaci. C'était une des constructions les plus attendues par population qui ne pouvait compter pour 15 000 habitants que sur un dispensaire. En accord avec la mairie, le travail devait être réalisé avec le financement de Jirau. En novembre 2011, pendant une visite d'inspection des “actions de compensation sociales” de Santo Antonio, les techniciens de IBAMA ont constaté que le chantier était à l'arrêt. Le constat été transmis à Brasilia dans un rapport qui demandait la constatation d'une infraction contre l'entreprise Energie durable du Brésil.

Presque un an après, en octobre 2012, l'entreprise a obtenu l'autorisation de mettre en route ses turbines. Le chantier de l'unité de soins d'urgence a redémarré mais on ne prévoit pas encore de date pour sa livraison.

Le projet Amazônia Pública a mobilisé trois équipes de reporters de Publica, Agence publique de reportage et de journalisme d'investigation, qui ont travaillé sur trois régions amazoniennes entre juillet et octobre 2012. Tous ces reportages ont pour but de chercher à comprendre la complexité des grands projets actuellement en cours en Amazonie, des multiples négociations et articulations politiques, d'entendre les différents acteurs (gouvernement, entreprises, société civile) pour analyser le contexte dans lequel ils se développent. La ligne générale de ces reportages s'oriente toujours, comme le travail de l'Agence, vers l’intérêt public. Il s'agit de décrire l'impact des négociations politiques et économiques sur la vie de la population.
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