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Mozambique: Un militant des droits humains retire sa candidature de la Commission électorale

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Le manque de transparence et de professionnalisme dans le choix des candidats, plus une tendance à déterminer à l'avance qui va occuper les fonctions au sein de l'institution. Telles sont les raisons invoquées par le militant des droits de l'homme, Benilde Nhalivilo, pour le retrait de sa candidature à un siège dans la Commission électorale nationale du Mozambique [portugais], un organisme chargé de la supervision des élections dans le pays. Informations sur le journal A Verdade [portugais].


Sénégal : Le « Journal Rappé », un journal télévisé hors normes

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Au Sénégal, les téléspectateurs découvrent un journal télévisé d’un nouveau genre, présenté par deux stars locales du rap, Xuman (39 ans) et Keyti (40 ans) qui étaient à la pointe de la contestation contre Abdoulaye Wade il y a un an. Comme tous les JT au Sénégal, le journal rappé a deux versions, une Wolof et sa version en Français. Xuman et Keyti y abordent l’actualité politique, sociale et internationale.

Les deux artistes racontent.

Global Voices : Qui êtes-vous ?

- Mon vrai nom est Cheikh Séne plus connu sous Keyti

- Makhtar Fall AKA Xuman

GV : D'où venez-vous ?

Keyti : Je suis né à Saint-Louis au nord du Sénégal mais j’ai grandi entre Dakar et Thiès.

Xuman: de Dakar

GV : Quel est votre parcours ?

Keyti : J’ai eu le parcours classique de l’enfant sénégalais moyen : élémentaire, lycée puis après le bac 3 ans d’études de langues à l’université Gaston Berger de Saint-Louis que j’ai finalement quittée pour me consacrer entièrement à la musique.

Xuman : J’étais lycéen

GV : Comment en êtes-vous arrivés là ?

Keyti : D’abord, la passion de l’écriture et de la musique puis le rap est arrivé.

Xuman : J'écrivais des poèmes et j’aimais la break dance. La combinaison des deux m’a mené au rap.

GV : Qu’avez-vous fait avant ?

Keyti : J’ai sorti 2 albums (en 1998 et 2001) avec mon ancien groupe le Rapadio avant d’en sortir un en solo en 2003. Puis j’ai fait un autre album avec les Dakar All Stars, un collectif avec 3 autres artistes. J’ai aussi participé à un album (Histoires Extraordinaires des Enfants du Poto-Poto) avec 16 artistes d’Afrique de l’ouest (dont Xuman) pour la promotion des droits de l’enfant en Afrique.

Xuman J’ai participé à 7 albums dont 5 avec mon groupe Pee Froiss.

GV : Que faites-vous en dehors du rap ?

Keyti : Mes autres activités tournent essentiellement autour du rap, de la musique. En 2010 par exemple j’ai réalisé un documentaire de 26mn sur le rap sénégalais nommé 100% hip-hop. Hormis cela je participe à des projets sociaux comme des ateliers d’écriture et de musique assistée par ordinateur dans les prisons de Dakar.

Xuman : je fais de la radio, de la télé et je suis DJ

GV : Pourquoi ce projet ?

Keyti : Moi je le fais pour d’abord m’amuser et prouver que le rap peut aussi transporter de l’humour d’autant plus que j’ai cette image du rappeur sérieux au Sénégal. Il faut aussi dire que je suis un news addict et du coup c’est une façon pour moi de régurgiter toutes les infos que je croise, à ma façon, avec beaucoup de liberté dans le langage et les analyses.

Xuman : Pour donner notre version de l’actualité différente de celle imposée par certains medias.

GV : Qui vous a inspiré ? Comment avez-vous eu l’idée ?

Keyti : Xuman a eu l’idée à la base. Il m’en a parlé, c’était intéressant pour moi et j’ai eu envie de relever le challenge.

Xuman : Le fait d’avoir fait de la radio pendant un temps et aussi de relever le défi de coller à l’actualité et de le faire en musique … l’idée était là depuis un moment, il fallait juste avoir les moyens techniques pour la réaliser.

GV : Combien de temps entre l’idée et la première émission ?

Il y a eu 4 mois avant que nous n’ayons le pilote puis 4 autres mois avant qu’une chaîne télé ne soit intéressée par le projet.

Sur quelle chaîne passez-vous ?

La 2STV (chaîne de télévision privée. chaque vendredi soir après le journal traditionnel puis disponible dès le lendemain sur YouTube).

GV : Comment avez-vous décroché votre première émission ?

C’est notre partenaire Level Studio qui a proposé le pilote au directeur des programmes qui a tout de suite aimé le concept.

GV : Quels problèmes avez-vous rencontrés ?

Avoir l’équipe adéquate pour que l’idée de base soit traduite en images. Il était important pour nous que le produit soit crédible, surtout au niveau de la réalisation graphique et vidéo. Il a donc fallu un peu de temps avant de trouver Level Studio qui a bien voulu nous suivre dans l’aventure.

GV : Quel public visez-vous ?

Keyti : Les plus jeunes en premiers parce que le journal est fait en rap qui est une musique de leur temps mais au-delà tous ceux qui veulent de l’impertinence, une actualité passée en revue sans langue de bois.

Xuman : Et enfin tous ceux qui ne suivent pas l’actualité mais préfèrent écouter de la musique.

GV : Quel but visez-vous ?

Divertir d’abord mais aussi faire sauter plus de barrières et libérer beaucoup plus le discours des artistes au Sénégal quel que soit leur domaine. Qu’on puisse s’affranchir de la politique, des pesanteurs sociales et religieuses petit à petit et dire les choses comme nous les pensons.

GV : Comment ça a été reçu ? Avez-vous eu de l'audience ?

Keyti : Globalement je crois qu’il y a eu un bon accueil. Il reste toujours des choses à parfaire et nous avons bien sûr reçu des critiques par rapport à ces choses-là.

Xuman : Très bien car nous avons un vécu et sommes crédibles. Nous avons pu toucher au delà du milieu hip-hop. (Ce que je confirme, je n’écoute jamais de rap mais je suis restée littéralement scotchée devant ce journal d’ailleurs le nombre de vues  en quelques jours démontrent que je ne suis pas la seule).

GV : Qui vous produit ?

Ce projet est auto-produit de bout en bout. Cependant les premiers numéros ont suscité l’intérêt de certains investisseurs et nous étudions toutes les propositions afin de garder aussi notre liberté de ton sur les prochaines éditions.

Au Venezuela, le meurtrier d'un chef indien court toujours

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Sauf indication contraire les liens dirigent vers des pages en espagnol.

Deux mois après l’assassinat [anglais] au Venezuela de Sabino Romero, le chef des Indiens Yukpa, les activistes et les membres de sa communauté demandent pourquoi le meurtrier n'a toujours pas été retrouvé.

Le dimanche 3 mars 2013, le responsable indigène Sabino Romero a été abattu [anglais] dans l'Etat de Zulia, à l'ouest du Venezuela. Deux hommes en moto se sont approchés de la voiture de Romero et ont tiré, tuant le cacique et blessant sa femme.

Il est mort peu de jours avant le décès de l'ancien Président du Venezuela, Hugo Chavez. Certains ont craint que la mort du président n'ait éclipsé la procédure d'enquête. Foro por la Vida, une des organisation de défense des droits humains les plus en vue du Venezuela, a réclamé une “instruction exhaustive, transparente et rapide” pour trouver le responsable de l'assassinat.

Des sources ont très rapidement soupçonné qu'un tueur à gages avait été recruté. Romero était un chef emblématique dans le conflit qui dure entre les propriétaires terriens, les exploitants de ranchs et les indigènes de Zulia. Il s'était fait le défenseur de la délimitation des terres ancestrales des Yukpa et manifestait contre les projets de mine de charbon dans les montagnes de Perija, à la frontière colombienne.

Yukpa leader Sabino Romero at a 2012 protest. Image by Flickr user lubrio (CC BY 2.0)

Le chef Yukpa Sabino Romerolors d'une manifestation en 2012. Image lubrio sur Flickr(CC BY 2.0)

Près de deux mois après sa mort, aucun suspect n'a été reconnu inculpé de l'assassinat. Les activistes et des groupes de la communauté ont organisé une manifestation le 24 avril 2013 au Centre Culturel du Parc Central de Caracas, afin de relancer les recherches de la justice.

L'événement, appelé “El legado indocampesino: Homenaje al Cacique Sabino en Caracas” (L'héritage indien et paysan : hommage au chef Sabino à Caracas), a réuni des artistes, des musiciens, des écrivains et des activistes pour commémorer la vie de Sabino Romero. Le site d'information alternatif vénézuélien Apporea a publié des photos de l’événement sur son blog. Comme ils le font remarquer, on ne sait toujours pas qui a commandité l'assassinat de Sabino.

Sur son blog [anglais], le Bureau d'Amérique Latine donne une explication possible du le retard de la justice, citant Lusbi Portillo, depuis longtemps allié des Yukpa et coordinateur de l'ONG Société Homme et Nature :

Le CICPC (Service des Investigations Scientifiques, Pénales et Criminelles) poursuit ses investigations sur la mort de Sabino mais la police et les éleveurs des ranchs perturbent le processus. Chaque fois qu'ils arrêtent quelqu'un pour l'interroger, la police et les éleveurs se mettent à manifester, ils barrent les routes et brûlent des pneus. Et chaque fois que quelqu'un est interrogé il y a du raffût.

Le blog VenezuelaAnalysis.com cependant, un blog politique vénézuélien indépendant, rapporte [anglais] qu'un comité de dix-sept Yukpas a rencontré le Ministre des Affaires Etrangères, Elias Jaua, le 25 mars 2013. Juau a promis de payer les Yukpa d'ici à soixante jours afin qu'ils puissent habiter leurs terres.

Trinchera Creativa (@TrincheCreativa) un collectif d'arts graphiques a été le premier à twitter une photo de Sabino Romero avec pour légende: Combien faut-il tuer de chefs pour que la justice vénézuélienne se réveille et condamne les meurtriers?

Associated Press rapporte [anglais] au moins huit assassinats au sein de la tribu Yukpa ces dernières années, en général en raison de conflits sur les droits à la terre. En 2008, José Manuel, le père de Sabino, un Indien Yukpa centenaire a été battu à mort. Certaines sources rapportent actuellement que la fille de Romero craint [anglais] elle aussi pour sa vie en raison de ses activités en faveur de la défense du peuple Yukpa et ajoutent qu'en 2012, son “frère a été assassiné après qu'on lui a arraché les yeux avec du fil de fer. A ce jour personne n'a été puni pour ce crime.”

Les Yukpa se battent depuis des années pour réclamer le droit ancestral à leurs terres actuellement occupées par les éleveurs des ranchs et les  exploitants agricoles. Lusbi Portillo tient depuis longtemps un blog sur Soberania.org où il raconte régulièrement les luttes des Yukpa depuis 2004.

Malgré la propagande officielle du gouvernement en faveur des populations indigènes, peu de choses ont été faites pour délimiter les territoires indigènes. Sur leur blog, Foro por la vida note que seulement 3% du territoire Yukpa a actuellement été délimité.

En 2008 lors d'un épisode de l'émission “Aló President,” l'ex-président Hugo Chavez a fait la déclaration suivante en faveur des Yukpa:

“…Que nadie tenga duda: entre los hacendados y los indios, este gobierno está con los indios, no hay duda de ningún tipo, no hay duda de ningún tipoLos indígenas Yukpa deben ser protegidos por el gobierno, por la Fuerza Armada y por el Estado. … esas tierras estuvieron ocupadas por los indios Yukpa durante mucho tiempo, produciendo ganado, carne y leche, y fueron echados de ahí. Yo no estoy hablando de la conquista de los españoles, estoy hablando de hace treinta años… ahora aquí hay una Revolución: La Fuerza Armada, los cuerpos de inteligencia, el gobierno, todo, apoyando a los indios. Hay una Comisión de Demarcación, Yubirí, que tiene una deuda pendiente, tiene una deuda, debe estar allá, hay que demarcar porque eso está en la Constitución y en la Ley.

“Qu'il n'y ait pas de malentendu : entre les propriétaires terriens et les indiens, le gouvernement est pour les indiens… cela ne fait aucun doute… Les Yukpa doivent être protégés par le gouvernement, par les forces armées et par l'Etat… ces terres ont été occupées par les Yukpa pendant très longtemps, elles leur ont permis de gagner leur vie en produisant de la viande et du lait. Ils ont été chassés de leurs terres. Et je ne parle pas de la conquête espagnole, je parle des trente dernières années… Maintenant nous avons une révolution. Les forces armées, les services de renseignements et le gouvernement soutiennent tous les peuples indigènes… Une commission de délimitation des terres a reçu une feuille de route. Ils vont marquer les délimitations [du territoire] car c'est dans la constitution et c'est la loi.”

On peut voir la déclaration complète sur la vidéo ci-dessous:

Marino Alvarado, le directeur de l'organisation vénézuélienne de défense des droits humains PROVEA, fait remarquer que la lutte des Yukpa dépasse le discours officiel contre les propriétaires terriens et concerne les programmes miniers dans la région:

La lucha de Sabino Romero era contra el modelo de desarrollo extractivista energético. La demarcación estaba paralizada no solo por la “presión de la oligarquía ganadera” –como afirma cierta propaganda oficial-, sino porque en tierras indígenas de todo el país hay recursos ya negociados a futuro.

Le combat que menait Sabino Romero était contre le modèle de développement basé sur l'industrie extractive énergétique. La délimitation [du territoire Yukpa] était paralysée non seulement par la “pression de l'oligarchie des propriétaires terriens” -comme l'affirme une certaine propagande officielle- mais aussi parce que sur les territoires indigènes de tout le pays il y a des ressources déjà vendues.

Selon le Groupe de Travail International sur les Affaires Indigènes (IWGIA), le Venezuela [anglais] compte environ 27 millions d'Indiens répartis en 40 groupes différents. La constitution de 1999 reconnaît explicitement la nature multi-ethnique du pays et comporte des clauses qui encouragent la participation des populations indigènes à tous les niveaux de la politique. Le Venezuela a par ailleurs ratifié plusieurs mesures internationales en faveur des droits des indigènes dont  la Convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail [français] et  la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Indigènes [français].

La législation nationale compte la  loi organique sur la délimitation et les garanties pour l'habitat et les terres des peuples indigènes et la loi organique sur les peuples et les communautés indigènes (LOPCI).

Cependant, les relations entre le gouvernement et les peuples indigènes restent paternalistes, ignorantes des besoins locaux et des structures de prise de décisions. Le manque de progrès en faveur des droits des indigènes -et tout particulièrement la délimitation des territoires indigènes- a provoqué la mobilisation de groupes contre le gouvernement. Les Yukpa attendent de voir si justice va leur être faite pour l'assassinat des leurs et la confiscation de leurs terres ancestrales.

Vidéo : Une blogeuse espagnole s'attaque au préjugé anti-catalan

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Une vidéo sur YouTube d'une blogueuse andalouse critiquant les attitudes xénophobes en Espagne à l'encontre de la Catalogne est devenue virale.

La blogueuse Mel Domínguez (@focusings) a posté la vidéo [espagnol] sur sa chaine You Tube le 8 Avril 2013 en réponse à l'anti-catalanisme qu'elle a connu en Espagne. Jusqu'à présent, elle a récolté plus de deux millions de vues et plus de 35 000 commentaires.

Cette vidéo arrive à un moment où les tensions entre l'Espagne et la communauté autonome de Catalogne sont fortes. Avec la crise économique qui fait rage dans la péninsule ibérique, le mouvement indépendantiste de Catalogne a gagné en popularité [anglais], ce qui tend les relations entre la région et le reste du pays.

Mel Domínguez, 23 ans et originaire de Huelva, vit à Barcelone depuis deux ans. Dans sa vidéo, intitulée « ¡A mí me hablas en español ! » ou « Parlez-moi en espagnol ! », elle a déconstruit ce qu'elle appelle des « faux mythes » à propos des Catalans :

 

Elle commence par affirmer :

Estoy en contra de los españoles que odian a los catalanes por inercia, pero también estoy en contra de los catalanes que odian a los españoles con la misma intensidad.

Je suis contre les Espagnols qui ont un mépris irrationnel envers les Catalans, tout comme je suis contre les Catalans qui haïssent les Espagnols avec la même intensité.

Elle a affirmé que dans son Andalousie natale, elle a été « élevée pour haïr » les Catalans et la Catalogne, et les considérer comme un symbole de tous les maux d'Espagne. Mel Domínguez explique que depuis qu'elle a emménagé à Barcelone, elle en est venue à croire que le désir d'un autre peuple d'avoir son indépendance est parfaitement valide :

¿Es que están ofendiendo a alguien por pensar que su tierra merece un estado propio? Mientras no sean radicales que van insultando a España, su pensamiento independiente me parece totalmente respetable. [...] Cuando crecí y empecé a conocer esta tierra, me di cuenta de que es una tontería odiar por odiar.

En désirant un État pour leur terres, est-ce qu'ils offensent quelqu'un ? Tant qu'ils ne s'agit pas des radicaux qui crachent leur haine de l'Espagne, leur croyance en leur propre souveraineté me semble tout à fait respectable… Lorsque j'ai grandi et que j'ai commencé à comprendre cette région, j'ai réalisé à quel point il est absurde de haïr juste pour haïr.

Mel Domínguez a aussi cherché à rétablir les faits concernant les « faux mythes » comme l'idée reçue selon laquelle ceux qui parlent espagnol sont marginalisés et victimes de discrimination ou encore que le Catalan est un dialecte espagnol :

Un dialecto es el andaluz, el canario, el murciano. El catalán se rige por sus propias reglas ortográficas, sus propias conjugaciones verbales, su propia escritura.

L’andalou, le canarien ou le murcien sont des dialectes. Le catalan est gouverné par sa propre orthographe, ses propres conjugaisons verbales et sa propre littérature.

Mel Domínguez a aussi expliqué que lorsqu'elle était jeune et voulait regarder l'émission TV en Catalan « Crackòvia »  [ctalana] cela a mené à des disputes avec son père qui disait : « Je préférerais regarder la télévision anglaise plutôt que quelque chose en catalan » — une attitude que Domínguez qualifie de radicale : haïr « juste parce que », d'après ses propres mots. Elle conclut :

Sé que no voy a cambiar el mundo grabando este vídeo, pero me he desahogado.

Je ne vais pas changer le monde en enregistrant cette vidéo, mais j'avais besoin d'évacuer.

Réaction immédiate

Melle Domínguez s'attendait à générer des réaction négatives et positives, mais elle ne s'attendait pas à une telle amplification. Depuis qu'elle a chargé sa vidéo, elle a reçu un flux constant de soutiens. Par exemple, l'illustrateur catalan Joan Pasqual [catalan] (joanpasqualart) lui a écrit sur YouTube :

Chica, et felicito per la teva inteligència, simpatía i sentit de l'humor. M'has fet pasar una bona estona. Si hi haguès a Espanya molta gent que pensès com tu tot aniría millor. Moltes gràcies guapetona!!!!

Mademoiselle, merci pour votre intelligence, votre sympathie et votre sens de l'humour. Grace à vous j'ai passé un bon moment aujourd'hui. S'il y avait plus de gens en Espagne qui pensaient comme vous, les choses iraient beaucoup mieux. Merci beaucoup jeune fille !!!!

Sergi Atienza [catalan], un avocat (@SergiAtienza_) a tweeté :

@SergiAtienza_: Una mica d'aire demòcrata i respecte des d'Espanya. Viva la madre que te parió, y gracias! @focusings http://dlvr.it/3D9Z87 @catalanofobia

@SergiAtienza_: Un petit vent respectueux et démocratique nous souffle Espagne. Vive la mère qui t'a faite, et merci ! @focusings http://dlvr.it/3D9Z87 @catalanofobia

Néanmoins, bien qu'elle ait clarifié son opposition à toute forme de radicalisme, Domínguez n'a pas pu échapper aux critiques — et dans certains cas, aux insultes personnelles — de la part de ceux qui ne partagent pas son point de vue. Il faut toutefois noter que ses détracteurs constituent une minorité de ceux qui ont répondu à sa vidéo.

Víctor García Glez (@uvejeje) a écrit sur Twitter :

@uvejeje: Su vídeo sobre la “catalanofobia” me parece una de las chorradas más imbéciles y victimistas que vi en años. Enhorabuena.

@uvejeje: J'ai trouvé que votre vidéo sur la « catalanophobie » est l'une des âneries les plus stupides et victimistes que j'ai vue depuis des années. Félicitations.

Certains internautes, comme l'utilisateur de Twitter Santiago Sánchez (@murcianista77) sont allés jusqu'à questionner son authenticité nationale :

@murcianista77: si eres andaluza no eres neutral, gilipollas.una buena andaluza es antiindependentista.

@murcianista77 : Si tu es andalouse, tu n'est pas neutre, idiote. Une bonne Andalouse est anti-indépendantiste.

Au delà de la blogosphère, plusieurs médias, dont El País [espagnol] et la chaine de télévision 8 TV [catalan], ont évoqué la vidéo de Domínguez. La Vanguardia [espagnol] l'a même embauchée pour pouvoir offrir ses vidéos en scoop à ses lecteurs.

Combattre l'anti-catalanisme

Cette vidéo coïncide avec une initiative plus large en Catalogne visant à combattre les manifestations d'anti-catalanisme. Au delà des démonstrations de leur fierté nationale et culturelle, comme la traditionnelle Fête de la Diada et les réactions contrastées à la traduction de l'interface de Twitter l'été dernier par les Catalans, les activistes tentent activement de repousser une vague montante d'anti-catalanisme qui sévit dans les sphères publiques et privées en Espagne.

En plus de la vidéo de Domínguez, un autre cas remarquable est le site Web Apuntem.cat [catalan], qui a connu un succès considérable par la récolte et le partage de tweets et de blogs racistes afin de dénoncer l'activité anti-catalane en ligne.

Bangladesh : Tragédie de Savar et récits d'héroïsme ordinaire

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(billet d'origine publié le 1er mai 2013) Tous les liens renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire.

Le 24 avril, un immeuble de neuf étages s'est effondré à Savar, dans la banlieue de Dacca, la capitale du Bangladesh, où des milliers d'employés ont été piégés ou écrasés (voir l’article de Global Voices (fr)). Des opérations de secours longues et difficiles ont suivi et plus de 2834 employés avaient été sauvés des décombres le 2 mai. Le nombre de décès s'élevait à 397 morts le mercredi 1e mai 2013 (NdT: une semaine plus tard, il dépasse les 900) et des milliers de blessés avaient été hospitalisés. Les autorités ont déclaré que 149 personnes manquaient toujours lors de la plus grande tragédie industrielle qu'ait connu le pays.

Plus d'un millier de sauveteurs provenant de l'armée, mais aussi des pompiers et des policiers, a été déployé. La décision des autorités de rejeter les propositions d'aide internationale des autres pays pour des secours avec des moyens modernes et des experts a été critiquée. Cependant, elles se disent confiantes de pouvoir gérer rapidement la crise par elles-mêmes.

Volunteers inside the collapsed building trying to rescue trapped workers. Image by Rehman Asad. Copyright Demotix (24/4/2013)

Des volontaires essayant de sauver des employés piégés à l'intérieur du bâtiment effondré.Photo Rehman Asad. Copyright Demotix (24/4/2013)

Un élan extraordinaire est apparu dans cette situation. Les personnes ordinaires se sont portées volontaires pour sauver les victimes à côté des professionnels. Lorsque les sauveteurs des forces armées n'osent pas, ces personnes-là ont été plus courageuses encore. Cet article s'intéresse à quelques-unes des histoires de ces individus courageux.

Certains étaient des étudiants, certains des vendeurs de rue, certains des maçons, d'autres des journaliers ou des femmes au foyer. C'étaient des personnes ordinaires. Elles n'ont jamais eu d'entraînement, n'ont jamais participé à un exercice, elles ont encore moins été équipées avec des outils de premiers secours. Mais elles ont pris des dispositions courageuses – elles sont entrées à l'intérieur des décombres pour en sortir des milliers de blessés et des centaines d'ouvriers du textile décédés.

Le blogueur Arif R Hossain s'est impliqué dans les efforts de sauvetage dès le début. Il a vu la participation de chacun de très près. Il a écrit sur facebook au sujet d'une simple femme au foyer, qui a participé aux efforts de sauvetage avec un ustensile de cuisine immédiatement après l'effondrement.

সর্বপ্রথম এগিয়ে এসেছিলেন লিটনের মা, খুন্তি নিয়ে…এমনভাবে দৌড়ে এসেছিলো যে পারলে তিনি তার হাতের খুন্তিটা দিয়েই সব ধসে পড়া ছাদগুলোকে আল্গি দিবে। কালকে ওখানে আমি দাঁড়িয়ে হঠাত্ শুনলাম, দমকলের এক কর্মীকে বলতে, “কেউ একটা ডাইলের চামচ দেন আমাকে… নিচে একজনকে দেখা যাচ্ছে… ওকে পানি খাওয়াতে হবে।”

La mère de Liton est arrivée la toute première, avec un khunti (une spatule de métal utilisée en cuisine pour retourner des aliments frits)… elle a accouru comme si elle allait déblayer tous les décombres avec son khunti. Hier, je me tenais à proximité d'elle lorsque je l'ai entendue dire à un pompier “Est-ce que quelqu'un peut me fournir une louche à daal (soupe de lentilles)?… On peut voir quelqu'un en dessous… Il faut lui faire boire de l'eau.”

A female worker is being pulled out by civilian volunteers and  members of armed forces. Image by Rehman Asad. Copyright Demotix (26/4/2013)

Une ouvrière est soulevée par des volontaires civils et des membres de forces armées. Photo Rehman Asad. Copyright Demotix (26/4/2013)

De nombreuses personnes sont venues de tout le pays pour se porter volontaires aux opérations de sauvetage. Le blogueur Arif Jebtik a partagé sur Facebook un récit personnel concernant deux personnes qui ont fait du stop avec lui jusqu'à Savar :

দুইজনের হাতে বড় দুই ঝোলা। এতরাতে এসব দেখে সন্দেহ হলো গাড়িতে বসা একজনের। সে সোজাসাপ্টা লোক। সোজা বলে বসলো, ‘ঝোলা দেখান, দেখি ঝোলাতে কী ঝনাত্ ঝনাত শব্দ করে। মাঝরাতে গাড়িতে তুলবো আর গলা কাইটা ফালায়া যাবেন, তা হবে না।’ ঝোলা পরীক্ষা করে দেখা গেল সেখানে ছেনি-বাটাল আরো কী কী দেশি যন্ত্রপাতি!
জানা গেল এরা পেশায় রাজমিস্ত্রি, তবে মূল কাজ পুরোনো ভবন ভেঙ্গে বিক্রি করা দলে শ্রম দেয়া। কাজ করছিলেন ভৈরবে, কিন্তু সাভারের খবর পেয়ে মন মানেনি, নিজেদের কাজ শেষ করে রওনা দিতে অনেক রাতই হয়েছিল, অন্যরুটের বাস ধরে আপাতত গাজীপুরের এই জংশনে নেমে পড়েছেন। সাভারের জন্য কোনো গণপরিবহনের অপেক্ষা করছেন। সাভারের এই কারখানাগুলোতে তাদের কেউ কাজ করে না, কিন্তু তারা এসেছেন বিবেকের দায়ে।
এদের মধ্যে প্রৌঢ়জন দাঁতমুখ শক্ত করে বললেন, ‘২১ বছর বিল্ডিং ভাঙ্গার কাম করি। এই বিপদে আমি না থাকলে কে থাকব কন?’

Tous les deux avaient de gros sacs dans les bras. L'un des passagers de la voiture est devenu méfiant en voyant ceci tard dans la nuit. C'est une personne franche. Il a donc demandé franchement “Montrez-nous ce que vous avez dans le sac. Il y a des bruits métalliques qui proviennent de vos sacs. On ne veut pas prendre d'inconnus dans notre voiture en plein milieu de la nuit qui nous égorgeraient.” En examinant leurs sacs, ils y ont trouvé différents outils de maçonnerie.

On a alors appris qu'ils étaient des maçons de briques, spécialisés dans la destruction de bâtiments et de vente de débris. Ils travaillent tous les deux à Bhairab, mais après avoir reçu la nouvelle de Savar, ils n'ont pas su patienter et à la fin de leur travail, le temps de se préparer et de se mettre en route, il était déjà tard dans la nuit. Ils ont pris un bus jusqu'à Gazipur avant d'arriver là. Depuis, ils attendaient de trouver un moyen de transport jusqu'à Savar. Ils n'avaient aucun parent employé dans les fabriques effondrées mais ils sont arrivés uniquement par sympathie.

Le plus âgé d'entre eux dit fermement, “Je démolis des bâtiments depuis 21 ans. Si je ne suis pas présent dans cette tragédie, qui le sera?”

The crumbled roof of the factory. Many workers trapped in pockets inside. Image by Firoz Ahmed. Copyright Demotix (26/4/2013)

Les toits effondrés du bâtiment de neuf étages. De nombreux employés sont piégés à l'intérieur. Photo Firoz Ahmed. Copyright Demotix (26/4/2013)

Mohapurush Shoeb a partagé sur Facebook la photo d'un sauveteur nommé Babu. A lui seul, il a sauvé 30 personnes des décombres. Risquant sa vie, il est entré dans les gravats du bâtiment. Il a partagé son expérience :

ইটের স্তুপ সরিয়ে ৮ তলা থেকে একেবারে ৬ তলা পর্যন্ত নেমে আসি। সঙ্গে আরো দুজন ছিল। সেখানে ৫০ থেকে ৬০ জনের লাশ দেখতে পেলাম। লাশের স্তুপের মধ্যে থেকেই একজন হাত ধরে বললো, আমাকে বাঁচান। টেনে তাকে বাইরে বের করে নিয়ে আসি।

J'ai déplacé les gravats de briques et ainsi, je suis descendu du 8e étage au 6e. J'y ai aperçu 50 à 60 corps. Au milieu des cadavres, une personne a attrapé mon bras et m'a dit “Sauvez-moi”. Je l'ai tirée et sortie des décombres.

Babu est tombé malade au bout de quelques heures de travail. Après une pause, il est reparti rejoindre l'équipe de sauveteurs.

Le Centre Hospitalier Universitaire Enam à Savar a créé un exemple unique de soins médicaux (gratuits) pour autant de blessés admis immédiatement après l'effondrement. Maruf Raihan Khan, un étudiant de 3e année du centre hospitalier universitaire, était alors présent et a partagé son expérience sur la page Facebook ‘Doctors Cafe’ :

[...] অ্যাম্বুলেন্স করে এতো মানুষ আসছে কেন? কয়েকজনকে জিজ্ঞেস করতেই জানা গেল। কি অবস্থা একেকজন রোগীর! তাকানো যায় না! চোখে জল টলমল করা শুরু করলো।
এক অ্যাম্বুলেন্স থেকে রোগী নামাতে না নামাতেই চলে আসে আরেকটা। যারা উপস্থিত সকলে যেন দিশেহারা। এতো ট্রলি, এতো হুইল চেয়ার আন-নেয়ার লোক কোথায়? কর্মচারীদের সাথে হাত লাগালো এখানেও ছাত্ররা, আশেপাশের মানুষরাও।

[...] Pourquoi y a-t-il autant de personnes qui arrivent en ambulance ? ai-je demandé à plusieurs personnes et j'ai appris la nouvelle. Dans quel état étaient les blessés ! On pouvait à peine les regarder que les yeux devenaient tout de suite humides.

Avant même qu'un blessé descende d'une ambulance, un autre arrivait. Toutes les personnes présentes étaient désespérées. Où trouver autant de lits et de fauteuils roulants pour toutes les personnes ? Les internes sont venus prêter main forte au personnel hospitalier, ainsi que des personnes ordinaires.

Il a écrit à propos des dons de sang de la part de la population :

তখন রক্ত দরকার, প্রচুর, প্রচুর। একটা টেবিল আর টুল নিয়ে বাইরে বসা হয়েছে। যারা রক্ত দেবে তাদের তালিকা করা হচ্ছে। লিখে কূল পাচ্ছি না। পাশে থাকা আরো দুই লোক আমার সাথে লিখতে থাকলেন। শত শত মানুষ রক্ত দিতে চলে এসেছেন, শুধু সাভার থেকে নয়; বহু দূর-দূরান্ত থেকে। কার আগে কে রক্ত দেবেন, এই নিয়ে প্রতিযোগিতা।

Nous avions besoin de sang. De beaucoup, beaucoup de sang. On s'est installé à l'extérieur avec un tabouret et une table. On a préparé la liste des donneurs de sang. Je n'arrivais pas à me calmer en écrivant. Deux personnes se trouvaient avec moi pour préparer la liste des donneurs. Des centaines de personnes sont arrivées donner leur sang, et pas seulement de Savar mais aussi de régions très éloignées. Les gens rivalisaient pour donner leur sang en premier.

Every day there  new missing people information being added to this wall.

Tous les jours, de nouvelles informations sur des personnes disparues sont ajoutées à ce mur. Photo Shuvra Kanti Das. Copyright Demotix (30/4/2013)

De nombreuses personnes ont donné leur sang à Shahbag Gonojagoron Moncho. D'autres contributions étaient faites sous forme d'eau, d'eau saline et de médicaments pour les victimes blessées. Un pauvre homme a amené une seule bouteille d'eau, un paquet de biscuits et un sachet d'eau saline, mais au moins il se devait d'agir pour les blessés. Certains ont même proposé des appels gratuits aux personnes qui cherchaient des disparus.

Parvez Alam a écrit sur Facebook sur cette incroyable réaction de la population civile :

রাষ্ট্র যেমনি হউক আমাদের সমাজ পিছিয়ে নাই। এর প্রমাণ গতকালই হয়েছে যখন জনতা নিজ উদ্যোগে লাইন দিয়ে রক্ত দিয়েছে, ঝুঁকি নিয়ে উদ্ধার কাজে নেমে পড়েছে, নিজেরাই যে কয়জনকে সম্ভব বাঁচিয়েছে।

Peu importe comment se fait la gestion publique, notre peuple n'est pas resté en arrière. Pour preuve lorsque la population a elle-même pris l'initiative de faire la queue pour donner son sang, prendre des risques dans les opérations de sauvetage et avoir ainsi sauvé de nombreuses vies.

La police perquisitionne les bureaux de Navalny à Kirov

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La police de Kirov a perquisitionné [russe] hier le bureau local d'Alexeï Navalny, installé pour coordonner la communication de l'avocat-blogueur dans la ville où il subit en ce moment un procès pour détournement d'un demi-million de dollars. L'affaire attire l'attention internationale, comme la dernière en date d'une longue série de procédures judiciaires politisées en Russie, après les procès de Mikhaïl Khodorkovski et de trois membres des Pussy Riot, pour les plus connues. (more…)

Silence des médias chinois sur la contestation d'une usine chimique

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Des habitants de Kunming, une ville du sud-ouest de la Chine, sont descendus dans la rue ce 4 mai pour manifester contre la possible production d'un agent chimique toxique dans une usine des environs.

D'après les sources officielles, la China National Petroleum Corporation prévoit de construire une usine chimique dans la ville voisine d'Anning, afin de produire 500 000 tonnes de paraxylène (PX), un composant utilisé dans la fabrication de tissu. Près de 3000 personnes [chinois] se sont réunies dans le centre-ville de Kunming pour protester contre les dangers encourus si un déversement accidentel de PX [anglais] venait à se produire.

Les médias officiels chinois n'ont fait aucune allusion à cette manifestation, et depuis le 4 mai les censeurs du web suppriment systématiquement toutes les informations et photos relatives à l'événement sur la plateforme de microblogging Weibo. De nombreux utilisateurs de ce site ont depuis adopté comme photo de profil une image barrée de “Kunming PX” en signe de solidarité.

Kunming est renommée pour sa végétation abondante grâce au climat de printemps éternel qui y règne. C'est une des rares villes chinoises où l'on peut régulièrement profiter d'un ciel bleu dégagé.

Des manifestations similaires ont déjà eu lieu dans d'autres villes chinoises ces dernières années. En 2007, plusieurs milliers de personnes avaient exprimé leur opposition à la construction d'une usine de PX à Xiamen [chinois], dans l'est du pays. Depuis 2011, deux grosses manifestations ont également eu lieu à Dalian et Ningbo [anglais] pour protester contre des projets de même teneur.

Protesters wore symbolic masks and brandished posters warning against the dangers of a paraxylene (PX) spill.(From Sina Weibo)

Les manifestants portaient des masques symboliques et brandissaient des pancartes qui mettaient en avant les dangers d'un déversement accidentel de paraxylène (PX) (via Sina Weibo)

“Boluocun Yihao”, un utilisateur de Weibo et habitant de Kunming, a appelé [chinois]  à une plus grande mobilisation sur internet :

媒体被控制,手机信号被切断,保卫人民生命安全的警察却没有保卫,"XX石化炼油厂,滚出昆明!"我们不要牛奶河,我们不要PM2.5,我们不要PX。希望大家可以接力转载,转发。保护我们的母亲昆明。

Contrôle des médias, interruption du signal de téléphonie mobile, la police censée protéger le peuple et qui n'a protégé personne, “Raffinerie pétrochimique XX, quittez Kunming!” . Nous ne voulons pas d'une autre rivière de lait [une rivière polluée près de Kunming est devenue blanchâtre], nous ne voulons pas de PM2.5 [des particules en suspension très polluantes], nous ne voulons pas de PX. Repostez ce message. Protégez notre mère à tous, Kunming.

Un autre utilisateur de Weibo a critiqué [chinois] la censure mise en place par les médias :

那么大一个中国,只有《北京晚报》一家如实报道了昆明昨天发生的事。而且还不是亲自采访的,是引用网易的。据说中新社的采访了昨天的事,但是最后没能发表。新华社,央视更是能躲则躲…..中国已经没有媒体能为百姓说话了,同意的速转.

 Dans un pays aussi grand, seul le “Beijing Evening News” a relayé de manière réaliste ce qui s'est passé hier à Kunming. Et qui plus est, ce n'était même pas un article original, mais tout droit repris de NetEase. Apparemment, le China News Service a effectué une interview hier, mais finalement elle n'a pas pu être publiée.  Quant à l'agence Xinhua et CCTV, ils se cachent du mieux qu'ils le peuvent… Il n'y a pas de média en Chine qui puisse porter la voix du peuple. Repostez ce message si vous êtes d'accord.

Un musicien de Kunming, “Yinyue Xiaosun” a fait part du même sentiment [chinois] :

Sign reads: "Beatiful Kunming! We need to survive! We want to be healthy! PX—out of Kuming !"

Sur la bannière on peut lire: “Notre belle Kunming! Nous voulons survivre! Nous voulons être en bonne santé! PX hors de Kunming! ” (via Sina Weibo)

各位昆明的媒体朋友,我理解你们的工作,就像我们理解今天的警察哥哥,警察叔叔,警察姐姐一样。但是,你们都生活在昆明,都爱自己家乡,都希望自己的孩子呼吸新鲜的空气,不是吗??不是吗?不是吗?

Mes amis les journalistes de Kunming, je comprends votre travail, tout comme nous comprenons l'attitude de la police aujourd'hui. Mais vous habitez vous aussi à Kunming, vous aimez tous votre ville, vous voulez tous un air pur pour vos enfants, pas vrai ?? Pas vrai ? Pas vrai ?

“Kong Batian”, un autre utilisateur Weibo, s'est remémoré [chinois] l'Exposition Universelle d'Horticulture [anglais] organisée à Kunming en 1999 :

14年前的今天,在“人与自然,和谐发展——共同迈向21世纪”的口号下,昆明人满怀激动与自豪迎来了中国第一个世博会!而14年后的今天,云南人竟然要为了自己的生存环境走上街头进行抗争!这真是对昆明人民莫大的讽刺!

Il y a 14 ans, sous le thème de “l'homme et la nature, un développement en harmonie pour entrer dans le 21ème siècle”, le peuple de Kunming avait accueilli avec fierté et enthousiasme la première Exposition Universelle en Chine ! 14 ans plus tard, les habitants du Yunnan ont dû descendre dans la rue pour défendre l'environnement ! Quelle ironie pour nous à Kunming !

Enfin, de nombreux Weibonautes ont cité [chinois] un poème écrit par le célèbre journaliste Bai Yansong :

Sign reads " Uncle and aunt, we need clean air!"

Une pancarte où est écrit: “Oncles et tantes, nous avons besoin d'air pur!” (via Sina Weibo)

用不了多久,这座城市将慢慢退出人们的视线,沦为历史的鸡肋,美丽的传说将永远成为传说,没有人会对此负责,应该对此负责的人早已离开了这个城市,甚至这个国家,他们的子女早已远居海外,留下的只是一个破烂污染的废城,一方癌症的区域,一群朴实、愚昧的人民, 这个城市叫作昆明。

Bientôt, la ville s'éloignera peu à peu de notre champ de vue et sera effacée de l'histoire. La belle légende ne sera plus rien d'autre qu'une légende. Personne ne sera tenu responsable, car ceux qui auraient dû l'être auront déjà quitté la ville, et même le pays, depuis longtemps. Leurs enfants aussi auront immigré, laissant derrière eux une ville polluée et en lambeaux, rongée par le cancer, et peuplée d'innocents… cette ville, on l'appelle Kunming.

Le Pakistan tait ses divisions politiques autour d'Imran Khan blessé

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Le populaire joueur de cricket Imran Khan, qui s'est tourné vers la politique et dont la promesse de campagne d'un “Nouveau Pakistan” a drainé à ses rassemblements de vastes audiences de jeunes et d'électeurs urbains dans la perspective des élections législatives, s'est fracturé trois vertèbres [anglais] et une côte dans sa chute de 5 mètres d'un chariot élevateur [anglais] juste avantde prononcer un discours.

Imran Khan,qui assistait à un rassemblement à Lahore, a été conduit d'urgence au Shaukat Khanum Memorial Hospital. Au bout de quelques heures; il a repris conscience et a réussi à faire une déclaration politique énergique [anglais] aux journalistes à son chevet.

A quelques jours à peine des élections pakistanaises âprement disputées du 11 mai 2013, le dramatique accident de Khan survient dans la dernière ligne droite de la campagne. Il est à la tête du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la Justice), un parti nouveau venu qui pourrait être un concurrent sérieux [anglais] pour la représentation populaire aux élections à venir.

Le plus intéressant est que l'incident pourrait colmater quelque peu les violents clivages politiques dans le pays, avec des rivaux politiques, détracteurs et opposants qui mettent de côté leurs divergences pour souhaiter à Khan un bon rétablissement.

the incident

La chute d'Imran Khan du monte-charge.
Avec l'aimable autorisation de la page Facebook officielle du PTI

La nouvelle s'est instantanément substituée à tous les autres grands titres sur les chaînes de télévision, et les médias sociaux n'ont pas tardé à la relayer activement. Des gens de toutes appartenances politiques, depuis ses fidèles rivaux, Nawaz Sharif et Shahbaz Sharif, jusqu'aux célébrités internationales comme Brian Lara, se sont exprimés pour souhaiter à Imran Khan un prompt rétablissement.

Le joueur de cricket caribéen Brian Lara (@BrianLara) a twitté [anglais] de son compte le 8 mai 2013 :

@BrianLara: Imran Khan blessé à un rassemblement, tombé du podium… Hors de danger Dieu merci !! Remets-toi vite grand homme. Continue à lutter pour ce à quoi tu crois.

Shahbaz Sharif, à la tête la Ligue Musulmane du Pakistan Nawaz (PML-N) a écrit sur sa page Facebook [anglais]:

Je viens de visiter Imran Khan à l'hôpital et lui ai transmis les meilleurs souhaits de Mian Nawaz Sharif… Alhumdulillah il va bien et se remet mashaaAllah… Prières pour lui et sa famille !!!

Maryam Nawaz Sharif (@MaryamNSharif), la fille du chef du PML-N Nawaz Sharif, s'est aussi faite l'écho de sentiments semblables [anglais] :

@MaryamNSharif: Appris la triste nouvelle en pleine campagne. Nos prières et souhaits pour la rapide et totale guérison d'Imran Khan Sahib.

Imran Khan has been injured after a fall at a political rally in Lahore. The aftermath of his accident attracted strong sympathy from around the world with hundreds of people gathering outside the Shaukat Khanum Hospital where he was being treated. Image by Saad Sarfraz Sheikh. Copyright Demotix (8/5/2013)

Des centaines de personnes se sont rassemblées devant l'hôpital Shaukat Khanum où est soigné Imran Khan. Photo Saad Sarfraz Sheikh. Copyright Demotix (8/5/2013)

Tahirul-Qadri (@TahirulQadri), qui il y a peu menait une foule d'ampleur pour manifester contre le gouvernement sortant du Parti du Peuple pakistanais (PPP), a déclaré [anglais] :

@TahirulQadri: Ma sincère sympathie va au président du PTI Imran Khan pour qu'il se remette de sa blessure. Je prie pour son retour à la santé.

Rehman Malik (@SenRehmanMalik), ancien ministre de l'Intérieur du goouvernement sortant du PPP, a twitté [anglais]:

@SenRehmanMalik: Je prie pour une guérison précoce d'Imran Khan. Qu'Allah le bénisse d'une guérison rapide.

Au Pendjab, le parti de Khan s'empoigne sans merci avec la Ligue Musulmane du Pakistan (PML-N). Malgré cela, le président de la PML-N, Nawaz Sharif, a exprimé sa tristesse de l'incident et décidé d'interrompre une journée la campagne électorale de son parti, en signe de solidarité avec Khan.

Beaucoup ont fait un pas de plus en affirmant qu'Imran Khan en tombant a uni une nation divisée. L'incident, a écrit Hammad Siddiqui (@hammads), laisse aussi penser que les hommes politiques du Pakistan ont mûri [anglais] :

@hammads: Altaf Bhai a été le premier à annuler son allocution et a prié pour Imran Khan – Suivi par NS (Nawaz Sharif) ceci dénote une maturité politique #GetwellSoonIK (Remettez-vous vite Imran Khan)

L'incident a aussi déclenché sympathie et soutien massifs au parti politique de Khan, beaucoup conjecturant qu'il pourrait renverser les perspectives en sa faveur. Hassan Belal Zaidi (@mightyobvious_), un consultant médias, a produit un article intitulé “Chute en grâce” pour Pak Votes [anglais]. Dans son billet, Zaidi écrit :

La vérité est qu'Imran pourrait bien l'emporter cette fois. Je peux renifler à un mile de distance une victoire pour la Batte de Cricket. Peut-être pas une victoire massive, peut-être pas une déroute, mais pour un parti débutant, ce sera à coup sûr une victoire. J'espère juste que ce (excusez le jeu de mot) coup sur la tête sera le signal d'alarme dont beaucoup ont besoin dans notre pays. Je ne soutiens pas le Pakistan Tehreek-e-Insaaf, ni ne voterai pour lui. Mais je souhaite vraiment la meilleure chance à ce parti et à son chef.

Si on a beaucoup critiqué les tendances droitières d'Imran Khan, sa chute malheureuse a souligné une fois de plus que Khan a remué politiquement le pays, et surtout la jeunesse. Tous comptes faits, une telle mobilisation est un changement bienvenu dans une démocratie qui éclôt.


Bulgarie : Après le scandale des écoutes, des élections sous le signe de la désillusion

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Les Bulgares seront placés devant des choix difficiles lors des élections législatives du 12 mai 2013.

Le scrutin était initialement prévu en juillet, mais la date a changé après la démission le 20 février du Premier Ministre bulgare Boïko Borissov, à la suite des manifestations d'ampleur nationale [anglais] contre le prix élevé de l'électricité, le bas niveau de vie et les scandales de corruption. Le 13 mars, le Président Rossen Plevneliev nommait un gouvernement par intérim, en charge jusqu'aux élections.

Le Parlement bulgare compte 240 sièges, il en faut donc 121 à un parti pour former une majorité. Après une série de scandales et de manifestations, la question du vainqueur potentiel divise la société bulgare. Les principales forces politiques en concurrence dans les urnes sont [.pdf] : le parti précédemment au pouvoir Citoyens pour le Développement européen de la Bulgarie (GERB); le parti socialiste, actuellement la principale force d'opposition ; le Mouvement des droits et des libertés, qui représente la minorité turque de Bulgarie ; les Démocrates pour une Bulgarie forte, menés par l'ex-Premier Ministre Ivan Kostov ; le Mouvement Bulgarie pour les Citoyens [anglais], de l'ex-Commissaire européenne (2007-2009) et ex-Ministre des Affaires Etrangères (2002-2006) Meglena Kuneva ; et le parti d'extrême-droite Attaque.

"Bulgarian Roulette," featuring logos of the parties running in the upcoming election. Image by Vladimir Doychinov, used with permission.

La roulette bulgare, avec les logos des partis concourant à la prochaine élection. Image de Vladimir Doïchinov, utilisée avec sa permission.

Ivan Bakalov, rédacteur-en-chef de E-vestnik.bg, un média alternatif en ligne bulgare, explique [bulgare] dans un éditorial :

Qui va remporter l'élection ? Pour le moment, la réponse est : personne. Une étude de l'institut de sociologie BBSS Gallup International (7-12 mars) a montré que le GERB et le Parti Socialiste Bulgare sont presque à égalité des voix.

Elections 2013. Image by Vladimir Doychinov, used with permission.

Elections 2013. Image de Vladimir Doïchinov, utilisée avec sa permission.

Une lectrice nommée Georgieva a exprimé son humeur dans ce commentaire [bulgare] :

Pour la première fois j'éprouve un dégoût complet pour les partis politiques de toutes sortes. Je ne veux aucun visage familier, ni de gauche ni de droite, d'aucun des points du spectre politique. [...]

On trouve des commentaires similaires sur Facebook. L'utilisatrice Radosveta Dimova, par exemple, écrit [bulgare] :

[...] Ceux qui espèrent la venue d'un sauveur et ne sont pas autonomes, ceux qui veulent quelqu'un d'autre pour les “remettre en état”, ne sont ni de droite, ni de gauche, ni du centre. Ils ne savent pas ce qu'ils veulent, ils ne veulent pas apprendre comment y arriver et ne veulent pas travailler comme ils devraient ni voter pour qui il faudrait. Ceux-là ne s'intéressent pas aux valeurs démocratiques, ils ne les reconnaissent pas, et n'ont pas vécu dans une société avec cette sorte de valeurs. [...]

Un certain nombre de scandales politiques accompagnant la campagne électorale n'ont fait qu'obscurcir davantage l'humeur des électeurs bulgares.

Fin avril, les médias de Bulgarie ont reçu un compte-rendu anonyme [transcription en anglais], sténographié, d'une réunion entre l'ex-Premier Ministre Boïko Borissov, l'ex-Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Miroslav Naïdenov et le Procureur de Sofia Nikolaï Kokinov. La lettre, expédiée de l'adresse boykonaydenov@gmail.ru, commence ainsi :

Si vous croyez que l'ex-Ministre de l'Intérieur, Tsvetan Tsvetanov a cessé de vous espionner après le 20 février 2013, vous vous trompez. Mais je suis presque certain que vous le savez. Parce que je suis un de ceux qui vous espionnent. Je suis un agent du SDOTO (Direction Spécialisée “Opérations techniques opérationnelles”) ; j'y travaille toujours, et fais ce que les chefs m'ordonnent de faire. Par ce courriel je vous informe de la dernière affaire d'écoutes illégale à laquelle j'ai participé. [...]

L'expéditeur développe le sujet de la conversation écoutée :

[...] Début avril, mes collègues et moi avons écouté une conversation entre Borissov, l'ex-Ministre de l'Agriculture Naïdenov, et le Procureur de la ville de Sofia Kokinov, sur les moyens d'abandonner les accusations de corruption contre Naïdenov et un certain nombre d'autres choses importantes pour le pays. On nous a dit que nous étions en “mission d'entraînement” sur ordre de Tsvetanov, malgré le fait que Petia Parvanova était déjà Ministre de l'Intérieur par intérim. Pourquoi avons-nous accepté d'être impliqués ? Un seul mot pour l'expliquer : la PEUR !

Après tout ce à quoi je me consacre au bureau, honnêtement, je suis écoeuré et fatigué. J'ai consulté des avocats et ils m'ont appris ce que dit la loi de cette conversation que nous avons enregistrée : ceux qui étaient enregistrés et ceux qui enregistraient ont commis un délit. C'est clair en ce qui nous concerne : nous avons fouiné illégalement, peu importe qui : que ce soit l'ex-Premier Ministre ou un serveur du café d'à côté. Mais de ce que m'ont dit les avocats, je pense que ce qui est plus important, ce sont les délits commis par Borissov, Naïdenov et Kokinov tout en bavardant. Tous trois sont complices dans l'infraction, selon le code pénal, puisqu'ils ont conspiré pour nuire aux procédures pénales afin d'éviter à quelqu'un les poursuites et la condamnation. Cela vaut 1 à 6 ans derrière les barreaux. Je reste un peu perplexe quant à un autre crime – dévoiler des secrets d'Etat. A-t-il été commis par Kokinov seul, ou en sont-ils coupables tous les trois ? C'est punissable de 2 à 6 ans de prison. [...]

Les révélations sont survenues au lendemain du serment par l'ancien Ministre de l'Intérieur de n'avoir pas mené d'écoutes téléphoniques. Conséquence du scandale, le Procureur Kokinov a démissionné, et quelques jours plus tard, des procédures pénales ont été ouvertes contre quatre hauts-fonctionnaires du Ministère de l'Intérieur.

Entre temps, un récent sondage mené par la sociologue Mira Radeva indique [bulgare] que le parti précédemment au pouvoir pourrait obtenir la majorité des voix. La publication alternative Offnews.bg a accusé [bulgare] Mme Radeva de partialité en faveur du gouvernement.

Sur E-vestnik.bg, Ivan Bakalov fait ces pronostics [bulgare] dans un autre éditorial :

[...] Il semble que le parti de Borissov commence à tomber dans l'isolement. Quelle est l'alternative ? Beaucoup de gens ne veulent pas voter pour ce parti, mais ne trouvent pas d'alternative qui vaille. Quelles sont les possibilités ?

[...]

Quels sont les arguments contre le Parti Socialiste ? [Ils] promettent de construire la centrale nucléaire de Béléné, un investissement risqué pour un Etat en situation financière difficile. Et elle est un risque du point de vue écologique aussi. [...]

Bakalov souligne que le Parti Socialiste a aussi “promis de lever l'interdiction de fumer en Bulgarie”, du “populisme” selon lui. Quant au Mouvement pour les Citoyens, Bakalov en écrit :

[...] Ceci est un autre parti qui a une chance d'entrer au prochain Parlement (outre le parti socialiste, le Développement européen de la Bulgarie (GERB), le Mouvement des droits et des libertés et “Ataka”). C'est le parti le plus attaqué par les médias contrôlés par le GERB. [...]

Bulgaria's ex-PM Boyko Borisov sitting on top of a citizen, luring him to vote. Image by Vladimir Doychinov, used with permission.

L'ex-Premier Ministre bulgare Boïko Borissov assis sur les épaules d'un citoyen l'appâte pour voter. Image de Vladimir Doychinov, utilisée avec sa permission.

Le journaliste bulgare Ivo Indjev écrit [bulgare] sur son blog, dans un billet repris par nombre d'organes de médias alternatifs :

[...] Une de nos particularités nationales dominantes est à l'évidence qu'ici la cloche sonne vraiment deux fois pour les sourds avant qu'ils ouvrent les yeux. C'est une explication de la tendance marquée du GERB de l'emporter dans les sondages, bien qu'en toute logique démocratique, ils devraient perdre de façon catastrophique [...].

[...]

Borissov sait ce qui lui attire les gens, et il leur dit : “Plus on utilise de dispositifs d'écoutes, plus on est forts.” En d'autres termes, il plaît à tous ceux qui ne se soucient pas de procédures démocratiques pour s'unir sous sa direction comme le “prolétariat” contre la démocratie. Si quelqu'un est aussi franc, comment ne pas croire aux affirmations complotistes que le GERB a organisé lui-même le scandale des écoutes ? [...]

Le lecteur PETQ a répondu [bulgare] à Indjev :

M. Indjev, plus l'élection approche, plus les partisans du GERB se mobilisent. C'est visible même dans votre blog. Dernièrement, les premiers commentaires sous presque tous vos articles étaient écrits par des gens qui soutiennent le GERB. Je suis sûr que ce ne sont pas vos lecteurs habituels et qu'il y a des milliers de sites plus idoines où les fans de Borissov peuvent écrire. Pourtant nul doute qu'un tas d'argent est dépensé pour manipuler l'opinion publique sur l'Internet. Et nul doute qu'ils s'attendent à ce que les lecteurs de votre blog disent : “Eh bien, même ici les gens ont changé d'avis et on dirait que la plupart vont voter pour le GERB.”

L'embargo de l'UE sur le commerce des produits du phoque lèse les Inuits

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(Billet d'origine publié le 30 avril 2013 ; liens en anglais sauf mention contraire)

La Cour de Justice de l'Union européenne à Luxembourg a maintenu son interdiction du commerce des produits du phoque en dépit d'une plainte présentée par les Inuits du Canada et plusieurs législateurs canadiens qui soutiennent qu'elle restreint la capacité des autochtones de gagner leur vie.

La décision de la Cour du 25 avril 2013 est intervenue après que les Inuits Tapirii Kanatami et 20 autres groupes de défense des droits des Inuits et de droits de chasse aux phoques eurent lancé une pétition pour l'annulation de l'interdiction de la chasse, en soulignant son importance pour les habitants de l'Arctique comme source de viande et de revenu, déjà critique à la lumière du coût plus élevé de la vie dans le Grand Nord.

L'interdiction, adoptée en 2009, concerne la vente de la viande, des peaux et huiles de phoque. Bien qu'elle comporte une exemption pour les chasseurs indigènes, les critiques font valoir que celle-ci a manqué son but parce que le prix des peaux de phoque sur le marché a chuté [fr] depuis cette restriction.

Leona Aglukkaq (@leonaaglukkaq), députée du Parti conservateur au Parlement du Canada et ministre régional pour le Nord du Canada, Inuk elle-même, a vertement critiqué la décision de la cour :

@leonaaglukkaq: “L'interdiction des produits dérivés du phoque adoptée par l'UE est une décision politique qui n'a aucun fondement réel ou scientifique #sustainablehunt-http://t.co/ejMOAYIU9E”

Les législateurs canadiens vont contester [fr] cette interdiction devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), soutenant qu'elle “équivaut à une restriction illicite du commerce.” La Norvège a également déclaré qu'elle la contesterait.

La chasse au phoque est une des chasses les plus stigmatisées dans le monde, avec des adversaires évoquant les images brutales de bébés phoques matraqués. Des organisations comme US Humane Society, PETA et le Fonds International pour le bien-être des animaux ont lancé des campagnes contre cette industrie canadienne.

L'UE a cité les préoccupations que les méthodes de la chasse au phoque causaient souffrances et détresse aux animaux. Les dirigeants européens, qui appliquent l'interdiction depuis 2009, qualifient la chasse aux phoques “de cruelle, inhumaine et inacceptable.”

Impact de l'interdiction sur les communautés autochtones

 

peau phoque vêtement

Une Inuit du Nunavut prépare une peau de phoque pour faire un vêtement. Photo Rachael Petersen

Cependant, l'interdiction de la chasse au phoque porte un coup terrible aux communautés inuit, qui utilisent toutes les parties de l'animal pour leur nourriture et leurs vêtements.

Alan Emery, biologiste de la marine canadienne, a commenté les initiatives contre les phoques sur son blog il y a plus d'un an :

Alors que les intentions des militants anti-chasse aux phoques sont louables, au moins dans le cas des Inuits, la stratégie systématique de saper le marché des peaux de phoque a eu un impact profondément négatif sur les Inuit qui n'ont pas vraiment la possibilité de s'orienter vers une deuxième source de revenus. Cela s'est traduit par une augmentation de la perte de revenu et de l'insécurité alimentaire pour les populations inuit. … Les Inuits ont été traités d'une manière très négative: la plupart des familles inuit ont été contraintes par décret du gouvernement de renoncer à leur mode de vie semi-nomade pour vivre dans des établissements fournis par le gouvernement. Ces logements sont de mauvaise qualité et il y a relativement peu de possibilités de gagner leur vie dans leurs villages “modernes” ainsi la plupart des familles inuit ont un niveau de vie en dessous des normes canadiennes.

Le gouvernement du territoire du Nunavut, l’extrême nord du Canada, a procédé à une analyse des effets de l'embargo de l'UE sur les Inuit. L'étude peut être téléchargée dans son intégralité ici [iu, en]. Le rapport souligne :

La chasse au phoque a été la pierre angulaire de la culture inuit, de la nutrition et de la survie dans l'Arctique depuis des millénaires. Depuis l'introduction de l'économie monétaire dans l'Arctique canadien, la chasse au phoque a également été un facteur important dans le bien-être socio-économique des Inuit. La chasse au phoque au Nunavut a lieu toute l'année et constitue une partie importante de la vie quotidienne dans toutes les communautés du littoral.

chasse au phoque

Chasse au phoque près d'Igloolik, Nunavut. Photo Rachael Petersen

Le Bureau européen pour la conservation et le développement a mené une étude sur l'impact de l'interdiction par l'UE de la chasse au phoque sur les Inuit du Groenland, concluant également que :

l'interdiction de l'UE est en train de détruire le marché des peaux de phoque et de saper le mode traditionnel de vie de milliers d'autochtones qui dépendent des ressources marines pour leur subsistance.

Madeline Redfern (@ madinuk), ancienne maire de la capitale du Nunavut, Iqaluit, et présidente de Ajungi Arctic Consulting, un groupe d'experts en politiques publiques de l'Arctique, s'est fait l'écho de ces sentiments dans une série de tweets, le 25 avril 2013 suite à la décision de l'UE :

@madinuk: Les droits des animaux menacent des minorités vulnérables, généralement les indigènes [utilisent] sous-produits animaux / économies – plus facile que les produits traditionnels.

@madinuk: Précédent dangereux. Législateurs UE accepté agenda droits des animaux basé sur des préjugés culturels ~ qui / quelle minorité [sera la] prochaine victime ?!

@madinuk: L'interdiction UE n'est pas seulement mauvaise pour les Inuit ; elle est mauvaise pour tous les producteurs / utilisateurs d'animaux parce que basé sur la “morale” et non la science/soutenabilité

 

Les médias sociaux et les droits de chasse aux phoques

Les médias sociaux ont été un outil puissant pour mettre en lumière la réalité des pratiques traditionnelles de chasse dans le Nord. Maatalii Okalik (@ maatalii), président du Centre pour les enfants inuits d'Ottawa, a tweeté une photo de jeunes Inuits du Nunavut faisant la promotion de la chasse au phoque sur la colline du Parlement à Ottawa le 24 avril 2013 :

manifestation Inuit

Des Inuits du Nunavut manifestent pour la chasse au phoque sur la colline du Parlement. Photo sur Twitter de Maatalii Okalik.

Une page Facebook “Nunavut Hunting Stories of the Day” (Histoires de chasse du jour au Nunavut), ouverte par un Inuk de 36 ans du Nunavut, compte désormais près de 37.000 membres à travers le Nord canadien ainsi qu'en Alaska et au Groenland. Des membres des communautés autochtones publient des photos et des vidéos – à la fois actuelles et historiques – partageant des histoires de voyages dans les terres du Nord. L'espoir est de faire prendre conscience des droits à la chasse des autochtones pour informer les jeunes qui n'ont plus la chance d'aller à la chasse comment leurs aînés et leurs ancêtres ont vécu.

Un groupe local appelé “No Seal No Deal” (Pas de phoque, pas d'accord) a été formé récemment pour défendre les droits des autochtones à la chasse au phoque. Selon leur site, le groupe a été fondé “par un groupe d'Inuits prenant part à un mouvement populaire pour sensibiliser la communauté internationale au sujet des Inuits à la chasse aux phoques, le marché de la peau de phoque et comment les Inuits sont touchés par l'interdiction du commerce international des produits du phoque.”

Le groupe a lancé une pétition pour demander au Canada de refuser l'octroi du statut d'observateur à l'UE au Conseil de l'Arctique [fr] un forum intergouvernemental qui aborde les questions arctiques. Le Conseil de l'Arctique a pour membres le Canada, le Danemark, la Finlande, l'Islande, la Norvège, la Fédération de Russie, la Suède et les États-Unis. Les membres du mouvement soutiennent que la Déclaration de Nuuk de 2011 du Conseil de l'Arctique, exige que les candidats à un statut d'observateurs “fassent preuve de respect pour les peuples autochtones de l'Arctique.” Ils estiment que l'UE devrait se voir refuser l'entrée en raison des effets négatifs de l'interdiction de la chasse aux phoques sur les communautés autochtones du Nord.

Le groupe “No Seal No Deal” devait soumettre sa pétition au Parlement canadien avant le 1er mai 2013. On peut voir plus d'informations sur le mouvement sur ​​leur page Facebook.

Pakistan: Élections historiques sous la surveillance des médias sociaux

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[Les liens renvoient vers des pages en anglais, sauf mention contraire] Alors que le Pakistan va connaître sa première transition démocratique du pouvoir par des élections historiques [fr], les médias sociaux donnent aux Pakistanais la possibilité d'y jouer un rôle plus actif.

Les élections au Pakistan sont une affaire périlleuse. Le mandat de cinq ans des membres démocratiquement élus de la coalition dirigée par le Parti du peuple pakistanais [fr] doit prendre fin avec les élections du 11 mai 2013. Presque chaque fois que des élections ont eu lieu dans le passé, les partis ont lancé des accusations de fraude et de manipulation, provoquant la violence.

Mais contrairement au passé, quand le Pakistanais moyen devait se contenter des informations des médias traditionnels pour obtenir des nouvelles de première main afin de se former une opinion, les médias sociaux ont changé la donne. Une proportion croissante de la population plus informée utilise Facebook et Twitter.

Deux nouvelles plates-formes en ligne au Pakistan tentent d'utiliser les médias sociaux pour surveiller les prochaines élections en [dénonçant] les irrégularités et la violence, ainsi que pour informer le public sur le processus électoral.

Voter Stats. Info graph courtesy Pak Votes

Statistiques électorales. Infographie courtoisie de Pak Votes

Pak Votes

mapPak Votes (anglais, ourdou) est une plate-forme de suivi de l'élection par des journalistes citoyens. Il s'agit d'une initiative visant à mettre en valeur la voix des citoyens ordinaires à travers les médias citoyens pour raconter autrement la compétition électorale de 2013.

En utilisant les outils des médias sociaux, la plate-forme favorise la transparence par la participation des citoyens et tente de fournir des informations à jour et fiables. L'objectif est d'augmenter la participation de la population au système démocratique.

Ce portail novateur de journalisme citoyen vise à aider les gens ordinaires à exprimer leur opinion sur les élections qui viennent, dénoncer des violations du code de conduite avant, pendant et après le scrutin, et rapporter toute violence ou manipulation.

Le projet a formé 40 observateurs sur le terrain dans les zones les plus reculées et les plus exposées à la violence à travers le Pakistan. Ces observateurs sur le terrain font état de problèmes électoraux en temps réel, sur la plate-forme, à partir de régions éloignées, qui sont généralement ignorées par les médias traditionnels. Les incidents sont signalés ici.

A shopkeeper vows to vote for PTI

Un commerçant promet de voter pour le PTI. Cette image a été envoyée à PakVotes pour la campagne iVote par @ SoofiaSays

Par exemple, un journaliste citoyen de Quetta, au Baloutchistan, formé par PakVotes déclare :

La plupart des femmes n'ont même pas leurs cartes d'identité sur elles. Soit parce qu'elles n'ont jamais eu une carte d'identité soit que leurs maris ou pères les ont. Cela les exclut du processus électoral et leur fait ainsi perdre le droit d'exprimer leur choix

Outre la surveillance, la plateforme rassemble des blogs, des articles d'opinion et d'analyse de citoyens sur le site Web de PakVotes. @wordoflaw  a écrit dans un billet ‘Wattan Ya Kaffan’.

Plutôt tragique, il y a deux élections en cours au Pakistan. L'une est une élection qui se concentre sur la rhétorique et “New Pakistan” (Nouveau Pakistan). L'autre, l'élection à laquelle participe l'ANP, est que, pour qu'il y ait un “Nouveau Pakistan”, l'Etat du Pakistan doit continuer à exister. Et c'est ce Pakistan-là qui est attaqué.

    Le caricaturiste Sabir Nazar dessine pour PakVotes. Nouveau Pakistan contre l'ancien Pakistan.

Le caricaturiste Sabir Nazar dessine pour PakVotes. Nouveau Pakistan contre Ancien Pakistan.

Le projet peut être suivi sur Facebook et sur Twitter (@pakvotes). (Si vous êtes au Pakistan et que vous étiez témoins de violence sous toutes ses formes, signalez-le à  PakVotes en envoyant un SMS au 0334-40-2222-4, en envoyant un courriel à report@pakvotesmap.pk, ou tout simplement un tweet à @PakVotes.
Plate-forme Pak Voter

Pak-Voter Logo for Web

Cette plate-forme permet aux citoyens pakistanais de se renseigner sur les élections et le processus électoral via les médias sociaux afin de les inciter à aller voter. Pak Voter fournit des informations et des liens pour un choix électoral bien médité, tout en offrant de l'information de manière neutre et apolitique.

Ce processus ne commence ni ne finit avec les élections – c'est un effort continu et qui nécessite un engagement constant et à long terme pour les Pakistanais non seulement pour voter, mais aussi pour rester vigilants après les élections et maintenir les vainqueurs responsables durant leur mandat.

 Les intervenants à la première séance d'information de vote de l'électeur Pak Voter, le 7 mai 2013. Photo de Faisal Kapadia.

Les intervenants à la première séance d'information de Pak Voter, le 7 mai 2013. Photo de Faisal Kapadia.

L'auteur pour Global Voices Sidra Rizvi a expliqué sur son blog pourquoi il est important de voter:

Exercer notre vote est quelque chose que nous devons tous faire. Si nous ne votons pas, les gens qui ne devraient pas être au pouvoir vont gagner. Leurs militants iront voter pour eux. Et sans que nous ayons voté pour aucun d'eux, ils vont encore contrôler le pouvoir. N'est-ce pas ce que nous essayons de changer? Ne devrions-nous pas aller voter alors, si ce n'est pour élire quelqu'un, au moins pour contribuer à ne pas élire quelqu'un qui n'est pas capable?

 

@pakvoter-a organisé un chat sur Twitter qui a été le sujet de discussion numéro au Pakistan sous le hashtag # letsvote (Votons) le 8 mai 2013:

@FarriRizvi (Farheen Rizvi): les routes et les banques sont les oeuvres d'un Gouvernement élu. Le gouvmt élu devra assurer la sécurité des investissements intérieurs / extérieurs @ pakvoter

@RJ_kulsoom (Umme Kulsoom): Connaissez pas votre bureau de vote? Vérifiez ici aujourd'hui http://www.norbalm.com/pakistan-elections-urdu/ … et # letsvote (votons) le 11 mai. # pakvoter @ pakvoter

@PakVoter (Pak Voter): Il est irréaliste de ne pas participer au processus électoral et ensuite s'asseoir et critiquer. Vous devez aller voter! # letsvote (votons)

@hiranazam: Votez. Même si vous pensez que votre vote ne compte pas. Même si vous sentez qu'il est gaspillé. Même si vous pensez que les élections sont truquées. Allez. Voter. #LetsVote

On peut trouver la campagne sur Facebook et Twitter (@pakvoter).

Ce billet a été co-écrit avec Qurratulain Zaman

Surveillance collaborative en ligne une élection impartiale en Bulgarie

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Le gouvernement de Boïko Borissov est tombé le 20 février 2013 après un mois de contestation continue, et le 12 mai, les citoyens bulgares éliront un nouveau parlement (article GV sur le sujet ici).

Il y a cependant des incertitudes quant à l'impartialité du scrutin à venir. Pour aider à surveiller les violations du processus électoral, des activistes bulgares ont créé plusieurs outils en ligne.

  • Аз Гласувам ["Je Vote"; bulgare] a été créé par l’Institut pour le Développement de l'Environnement Public (IPED [anglais]), une organisation non lucrative soutenant le changement politique et social en Bulgarie. L'IPED travaille à accroître la participation citoyenne dans le gouvernement bulgare, en limitant l'influence de la mafia en politique, en garantissant un processus électoral équitable, et en combattant la corruption et l'abus de pouvoir. Le but de la plate-forme est de promouvoir les droits des électeurs en Bulgarie, répondre aux questions les plus courantes au sujet de l'élection à venir, rapporter les violations du processus électoral et agréger les flux d'informations publiées dans les média.

 

az glasuvam

 

  • За честни избори (“Pour des élections équitables”; bulgare] est une plateforme dressant une carte collaborative en temps réel basée sur Ushahidi [anglais], qui aidera à rassembler les faits rapportés de violations (textes et photos soumis via Facebook, Twitter et courriel).

 

Screen shot 2013-05-08 at 1.48.50 AM

 

 

Screen shot 2013-05-08 at 1.48.27 AM

 

Sur Twitter, les internautes peuvent rapporter les violations et poster des mises à jour en utilisant ces mots-dièses : #bgizbori2013, #izbori2013, et #izbori (izbori signifie ‘élections’ en bulgare).

Panama : la crise énergétique entraîne la fermeture des écoles

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Le Panama fait face à une crise énergétique qui pourrait paralyser tout le pays. Cette crise est en partie due au retard du début de la saison des pluies.

Voici le début d'un article de Prensa Latina [es, espagnol] sur cette sécheresse :

Con un régimen pluvial privilegiado por su condición de istmo favorecido por los dos principales océanos del planeta, en Panamá históricamente llueve nueve meses del año y sus caudalosos ríos y abundantes lagos siempre están saturados.

Sin embargo, el cambio climático se está sintiendo en las cuencas de toda su geografía y pocas escapan a una escasez de lluvias pronunciada, mientras ecologistas y ambientalistas como Raisa Bansfield alertan que a ese fenómeno contribuye la acción del hombre.

Constitué d’isthmes et bordé par les deux principaux océans de la planète, le Panama bénéficie d’un régime pluvial privilégié ; historiquement, il y pleut neuf mois de l'année et ses grandes rivières et multiples lacs sont toujours pleins.

Cependant, le changement climatique se fait sentir dans tous les bassins versants du pays et peu échappent à un manque de pluie prolongé. De plus, les écologistes et environnementalistes, comme Raisa Bansfield, mettent en garde contre le comportement humain qui aggrave le phénomène.

Le gouvernement tente d'éviter les coupures de courant programmées qui pourraient causer des pertes allant jusqu'à 3,7 millions de dollars par heure, comme rapporte Prensa Latina [es] :

La Cámara de Comercio alertó que el sector podría perder 3,7 millones de dólares por cada hora de apagón si se llega a tomar esa medida como resultado de una baja en la generación eléctrica motivada por el descenso del nivel de las aguas en ríos y represas que abastecen a las hidroeléctricas.

La Chambre du Commerce a averti que le secteur pourrait perdre 3,7 millions de dollars pour chaque heure de coupure de courant si cette mesure est prise en conséquence de la baisse de production d'électricité due à la chute des niveaux d'eau des rivières et barrages qui approvisionnent les centrales hydroélectriques.

La sécheresse a affecté les principales centrales hydroélectriques du pays, ce qui a poussé les autorités à prendre des mesures drastiques comme d'éteindre les panneaux lumineux, de permettre à deux bateaux de traverser le canal en même temps ou encore de fermer les supermarchés à 22h00 ainsi que d'autres mesures.

Toutefois, la mesure qui a engendré le plus grand nombre de réactions est la fermeture des écoles publiques et privées pendant trois jours.

Meme que se ha compartido ampliamente en redes sociales.

Image largement partagée par le biais des réseaux sociaux.
“OK! Nous devons trouver des idées pour combattre cette crise énergétique !!!
- Fermons les écoles…
- … et les universités…
- … ou les galeries marchandes qui consomment beaucoup plus.”

Ivana Tejada (@IvanaTejada) [es], par exemple, pense que les autorités ont été incapables de prévenir cette crise et réagissent maintenant trop tard :

@IvanaTejada Incapaces de prevenir las cosas, esperan que el país esté en crisis para tomar medidas drásticas. A ellos les dimos el poder.

@IvanaTejada [es] : Incapables de prévenir les choses, ils attendent que le pays soit en crise pour prendre des mesures aussi drastiques. Voilà à qui nous avons donné le pouvoir.

Jorge Yau (@mopx) [es] pense que suspendre les classes c'est aller trop loin. Il affirme qu'il est possible d'étudier sans utiliser autant d'appareils électroniques :

@mopx: En mis tiempos lo único eléctrico en el salón era el abanico de techo, que usan los chiquillos ahora? iPad, Laptop, WIFI, silla masajeadora?

@mopx [es] : A mon époque, le seul appareil électrique dans la salle de classe était le ventilateur de plafond. Qu'est ce que les élèves utilisent aujourd'hui ? Des iPads, des ordinateurs portables, le WIFI, des chaises massantes ?

D'après Mery (@megirom) [es] le fait de suspendre les classes pour économiser l'énergie ne fait pas de sens puisque les élèves vont consommer de l'électricité à la maison.

@megirom: Claro, porque los estudiantes van a estar en sus casas leyendo bajo la luz de la guaricha. [*En Panamá se le llama guaricha a una fuente rustica de luz artificial, por lo genera un mechón con querosén.]

@megirom [es] : C'est certainement parce qu'à la maison, les étudiants vont lire à la lumière d'une guaricha [*au Panama, une guaricha est une source de lumière artificielle rustique, habituellement, une mèche et du kérosène].

Oliver (OliverCh17) [es] est d'accord et pense qu'un simple calcul montre que la suspension des classes va entraîner une consommation accrue d'énergie :

@OliverCh17: Matemática simple, 30 niños juntos en un aula de clases o 30 casas con niños consumiendo + energía. . . GENIOS!!!

@OliverCh17 [es] : Simple calcul : 30 enfants ensemble dans une salle de classe ou 30 maisons avec des enfants consommant plus d'énergie… COUP DE GENIE !!!

Selon Tito Herrera (@TitoHerrera) [es] la mesure va permettre au gouvernement d'économiser non seulement l'énergie mais aussi les explications :

@TitoHerrera: Ahorro de Energía según el gobierno: “Cerrando las escuelas también cerramos los cerebros, esto representa un ahorro en dar explicaciones”

@TitoHerrera [es] : L'économie d'énergie selon le gouvernement : « En fermant les écoles nous allons aussi fermer les esprits, ce qui veut dire, économiser les explications ».

Ce qui est certain, c'est que les mesures vont se multiplier et des coupures de courant ont été annoncées s'il ne pleut pas suffisamment dans les prochains jours. D'après La Prensa [es] :

Los cortes programados de energía se aplicarían durante los próximos días si no hay agua de lluvia para los embalses de las hidroeléctricas de Fortuna en Chiriquí y Bayano en Panamá.

Les coupures de courant programmées seront appliquées dans les prochains jours si les centrales hydroélectriques de Fortuna à Chiriquí et de Bayano à Panaman ne reçoivent pas d'eau de pluie.

Le matin du jeudi 9 mai 2013, des averses dans plusieurs parties du pays ont donné espoir aux Panaméens que la crise trouvera une solution naturelle sans qu'il y ait besoin de prendre des mesure plus extrêmes. TVN [es] explique :

Este jueves amaneció lloviendo en Arraiján y otras comunidades de Panamá Oeste, así como en Chilibre, Panamá Norte y la comarca Guna Yala, lo que llenó de esperanza a los panameños de que entre de lleno la estación lluviosa y se recuperen los embalses de las hidroeléctricas Fortuna y Bayano.

Jeudi, le jour a commencé par des averses à Arraiján et dans d'autres communes de l'ouest du Panama, ainsi qu'à Chilibre, dans le Nord du Panama et dans la région de Guna Yala, donnant espoir aux Panaméens que la saison des pluies serait sur le point de débuter et que les réservoirs des centrales hydroélectriques de Fortuna et de Bayano pourraient retrouver leur niveau habituel.

Egypte : Plateforme d'initiatives urbaines au Caire

Guinée : 3ème édition des jeux paralympiques à Mamou

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Au terme de la 3ème édition des jeux paralympiques organisée par le Centre Konkouré de Guinée-Solidarité Provence à Mamou, une des principales villes de la Guinée, Boubacar Sanso Barry, lui-même handicapé moteur et blogueur, rapporte sur GuineeConakry.info, les propos de Mamadou Aliou Bah, un des participants, élève en 3ème année Mécanique:

Généralement, devant un enfant handicapé, les parents concluent très vite à son incapacité absolue ». Or, poursuit-il, « au cours de ces jeux, nous avons démontré au public que nous sommes bien capables de quelque chose ». Prenant exemple sur lui-même, il affirme avec un brin de fierté et comme pour prendre une revanche : « Avec l’appui du Centre Konkouré, je suis aujourd’hui capable de dépiécer [démonter pièce par pièce] une moto, de la réparer et de remettre toutes les pièces à leur place initiale »


Brésil : Les Amérindiens résistent au “développement” impulsé par l'Etat

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La politique du gouvernement de Dilma Roussef vis-à-vis des autochtones a été l'objet d'innombrables critiques (En portugais comme tous les liens de ce billet) de la part des militants et des spécialistes. Au nom du “développement” entendu comme construction de routes, exploitation minière, usines hydro- électriques et exploitation des ressources naturelles, les tribus indiennes ont perdu tout droit sur les terres qu'elles habitaient depuis des milliers d'années.

Des universitaires comme  Idelber Avelar considèrent que le gouvernement Roussef a été le plus rétrograde dans ses relations avec les Indiens depuis au moins la fin de la dictature militaire (1964-1985), période pendant laquelle  des centaines d'entre eux étaient torturés ou tués au nom de l'État. On pense aux Indiens de la tribu Waimiri-Atroari qui passèrent de 3000 à 1000 personnes de 1972 à 1975, exterminés pour s'être trouvés sur le chemin du progrès et du “miracle économique

Dans l'histoire récente du Brésil, la construction de l’usine hydroélectrique de Belo Monte est peut-être l'exemple le plus emblématique de la violence contre les Indiens dans ce pays. Le 2 mai 2013, les peuples du Rio Xingu (fr), principal fleuve touché par cette réalisation ont envahi le chantier. Parmi eux près de 200 indigènes représentant diverses ethnies, ont proclamé un manifeste dénonçant le climat de violence qui leur était imposé. 

Vous pointez des armes sur nos têtes. Vous installez des camions chargés de soldats sur nos territoires. Vous faites disparaître le poisson. Vous volez les ossements de nos ancêtres enterrés sur nos terres…

Vous faites cela parce que vous avez peur de nous entendre, d'entendre que nous ne voulons pas les barrages, d'entendre surtout pourquoi nous ne voulons pas les barrages.

Canteiro de Belo Monte ocupado em 6 de maio de 2013. Foto de Paygomuyatpu Munduruku, sob licença CC by-sa 2.0

L'occupation du chantier de  Belo Monte, le 6 mai 2013.  Photo de Paygomuyatpu Munduruku, sous licence CC by-sa 2.0

Les Indiens qui occupaient Belo Monte (jusqu'à la nuit du 9 mai) ont reçu l'aide de près de 3000 travailleurs du chantier (sur 6000)  lesquels révélèrent des menaces et firent grève pour dénoncer des conditions de travail et de logement précaires et même des rapts, représaillles et assassinats.

Ruy Sposati, un journaliste, dénonce la violence locale contre la presse et fait un critique de cette entreprise industrielle.

Ce n'est pas une banalité. C'est, dans une démocratie,  l'expulsion de journalistes par l'appareil policier de l'État hors du site de la  construction la plus chère de l'histoire du Brésil… une construction réalisée avec de l'argent public, responsable de grandes répercussions humaines et environnementales, source d'innombrables violations de la loi et cette fin de semaine de l'incroyable nouveauté d'une expulsion des journalistes par des forces de police en pleine démocratie. Il faut savoir que le coût de Belo Monte initialement prévu à 4,5 milliards de Reais en est aujourd'hui à presque 30 milliards (12 milliards d'Euros)

Indígenas invadem canteiro de Belo Monte. Foto de Ruy Sposati, usada com permissão.

Les Indiens envahissent le chantier de Belo Monte. Photo de Ruy Sposati, avec autorisation.

A  Rio de Janeiro, le lieu dédié aux Indigènes Aldeia Maracanã a été récupéré pour devenir lieu de réunion des fans pendant la coupe du monde de 2014 et, à l'avenir Musée Olympique, une décision très critiquée par les Indiens et les militants. Le 26 avril 2013, on a vu des manifestations publiques d’opposition à la confiscation du centre Aldeia Maracanã.

patrickgranja, un utilisateur de Youtube a publié une video témoignant des violences policières contre les manifestants :

Dans le Mato Grosso du Sud, des Indiens Guarani-Kaiowá continuent une lutte pour leur survie malgré le massacre qu'ils subissent du fait des intérêts des éleveurs de bétail, cultivateurs de canne à sucre ou de soja de la région. Ils sont menacées de perdre leurs terres déjà très démembrées à cause de l'influence du lobby des banques rurales au Congrès.

Indígenas despejados da Aldeia Maracanã sob as ordes da presidente Dilma Rousseff, do governador do Rio Sérgio Cabral e do bilionário Eike BAtista, futuro dono do espaço. Cartum de Carlos Latuff, uso livre.

La présidente Dilma Rousseff contemplant les Indiens expulsés par la force du centre Aldeia Maracana  par le gouverneur de l'État de Rio de Janeiro,  Sérgio Cabral, et par le maire de la ville, Eduardo Paes, sous le regard de la mascotte de la Coupe 2014 et du milliardaire Eike Batista, dirigeant de l'entreprise qui a remporté l'appel d'offre pour la gestion privée du Maracanã. Dessin de Carlos Latuff, usage libre

Les Indiens se sont révoltés également contre l’espionnage du mouvement  Xingu Vivo pratiqué par l'agence brésilienne de renseignement (ABIN) et contre l’invasion (fr) des terres des Mundurukus, au Pará, par la Force Nationale et l'Armée, dans le cadre d'une étude sur la faisabilité de la construction d'autres usines hydroélectriques sur le Rio Tapajós, unique grand fleuve de la région encore sans barrages. Craignant de voir leurs terres noyées sous l'eau et leur mode de vie  disparaître, les Mundurukus ont cherché le dialogue, mais ont été  fortement dissuadés par la présence policière. Ils continuent à résister.

Assembleia Munduruku em Jacareacanga. Foto de Ruy Sposati, usada com permissão.

Assemblée Munduruku à Jacareacanga. Photo de Ruy Sposati, avec autorisation.

Le peuple Munduruku dénonce également l'absence des représentants du gouvernement brésilien à la réunion du 25 avril 2013 pendant laquelle les forces de police ont été utilisées comme instrument d'intimidation. C'est ce que raconte le journaliste Ruy Sposati lors d'une entrevue avec Cândido Waro, président de l'association Pusuru, entité représentative des Indiens (texte publié sur le site du Conseil Indigène Missionnaire, le CMI)

Les Indiens disent que pendant trois jours, Jacareacanga a été assiégée. “Les autorités ont fait venir là-bas plus de 200 policiers. Les gens de la ville ont vu arriver au moins cinq camions hélicoptère, fourgons et voitures. Même chose à Itaituba [l'endroit où a commencé l'opération Tapajós]”, explique [Cândido Waro].“

Ils voulaient qu'un groupe de représentants des Indiens sortent du village pour aller les rencontrer dans la ville pleine de policiers. Lors d'une assemblée populaire nous avons refusé cela, demandant seulement à recevoir le gouverneur sur nos terres et sans la présence policière”

“le gouverneur a dit qu'il avait peur d'être attaqué, les villageois dirent qu'ils veilleraient personnellement à la sécurité de tous les officiels. Mais ceux ci déclarèrent qu'il ne rentreraient dans le village qu'en compagnie des forces nationales de la police fédérale selon les recommendation de Gilbero Cavalho du secrétariat général à la présidence de la république !”

L'information selon laquelle des représentants du gouvernement brésilien rencontraient les Indiens a été diffusée sur le site officiel du secrétariat général de la présidence et relatée par les Munduruku dans une lettre ouverte.

Nous exigeons que le gouvernement cesse de tenter de nous diviser et manipuler, de faire pression individuellement sur nos leaders, nos caciques ou les habitants des villages. Nous rappelons que ceux qui représentent officiellement notre peuple sont les coordonnateurs des associations Munkuru appelés Pusuru e Pahyhy.

Nous exigeons également que nos droits constitutionnels soient garantis et non pas utilisés comme monnaie d'échange. Nous continuons à proclamer notre opposition aux barrages, nous voulons des fleuves libres, et nous continuerons à lutter pour cela.

En avril 2013, il y a un mois, des centaines d'Indiens ont investi le Congrès National à Brasilia cherchant à exposer leur revendications, et protestant tout spécialement contre le projet d'amendement constitutionel numéro 215 (PEC 215) transférant le pouvoir de délimitation des terres indigènes de l'exécutif au législatif.

Recrudescence des meurtres de femmes au Mexique

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Billet d'origine publié le 26 avril 2013
[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages en espagnol]

Violeta, une étudiante âgée de 18 ans, a été retrouvée morte sur une route poussiéreuse de l'Etat du Chiapas portant des signes de violences sur le corps. Pendant ce temps, dans l'état du Guanajuato, le corps d'une autre femme appelée Olga a été retrouvé partiellement enterré et couvert de chaux. Elle semblait avoir été étranglée.

Ces deux femmes, découvertes en avril 2013, ne sont que les deux dernières victimes d'une augmentation dramatique des violences faites aux femmes dans de nombreuses régions du Mexique.

D'après Martha Figueroa, du collectif de femmes de San Cristóbal de las Casas, les féminicides sont en augmentation cette année ; jusqu'à présent en 2013, 26 femmes ont été victimes de mort violente au Chiapas, et parmi celles-ci, 20 sont considérées comme des féminicides. En 2012, la même organisation avait enregistré 85 féminicides au Chiapas. Ce mois-ci, le procureur général de Guanajuato, Carlos Zamarripa, a rapporté 24 féminicides “ces dernières semaines” dans cet Etat. Pendant qu'au nord dans l'Etat du Chihuahua –- un Etat connu pour les affaires épouvantables de féminicides survenus à Ciudad Juarez — 73 femmes ont été assassinées en une année, de mars 2012 à mars 2013.

Les mères de ces victimes ainsi que des activistes pour le droit des femmes descendent dans la rue et demandent justice pour les féminicides impunis, risquant leurs propres vies en agissant ainsi. A Ciudad Juárez 6 défenseurs des droits de la personne ont été forcés de quitter la ville ce mois pour protéger leurs vies.

La raison ? Ils exigent de connaître pourquoi leurs filles ont été tuées. Anaiz Zamora Márquez, du site d'information mexicain CIMAC, a raconté pour ses lecteurs une récente manifestation contre l'impunité entourant les meurtres des femmes de Ciudad Juarez qui n'ont pas été facilement oubliés.

"No more femicides." Photo by Flickr lunita lu, under Creative Commons license (CC BY-NC 2.0)

“Stop aux féminicides.” Photo par Flickr lunita lu, sous license Creative Commons (CC BY-NC 2.0)

Hace un mes en DF el dolor de las madres y familiares de jóvenes desaparecidas en Ciudad Juárez se extendió por esta capital, y en una protesta de más de cuatro horas el silencio de 20 años de impunidad y autoridades incompetentes se transformó en reclamo de justicia.

Il y a un mois, dans la ville de Mexico, la douleur des mères et des familles des jeunes femmes disparues à Ciudad Juarez a balayé la capitale, et lors de la manifestation qui a duré plus de quatre heures, le silence de 20 ans d'impunité et d'incompétence des autorités s'est transformé en revendication de justice.

Anaiz décrit la réponse des autorités face à la manifestation :

La tarde caía y al grito de “¡Vivas se las llevaron, vivas las queremos!” las madres y sus acompañantes se encaminaron sobre Paseo de la Reforma rumbo a la representación del gobierno de Chihuahua.

Al llegar, al igual que hacen las autoridades chihuahuenses, las oficinas –custodiadas por policías de la Secretaría de Seguridad Pública del DF– mantuvieron cerradas sus puertas y ventanas.

Ante el silencio, las madres leyeron un pronunciamiento con una sola exigencia: justicia.

Le soir tombait et les femmes criaient : “Ils les ont prises vivantes, nous voulons qu'elles reviennent en vie !” Les mères et ceux qui les accompagnaient ont cheminé jusqu'au Paseo de la Reforma [célèbre avenue à Mexico] vers la représentation du gouvernement du Chihuahua.

A l'arrivée, comme l'avaient fait les autorités du Chihuahua, les bureaux — gardés par des policiers du Ministère de la sécurité publique de Mexico — ont gardé leurs portes et fenêtres fermées.

Malgré le silence, les mères ont lu leur déclaration avec pour seule exigence : la justice.

Ana Leticia Hernández Julián, du site internet Sin Embargo, a nommé la corruption comme le pire ennemi de la justice quand il s'agit de résoudre ces affaires de violences envers les femmes au Mexique :

La impunidad, además, es el principal motor que promueve estos asesinatos, pues en la mayoría de los casos no se lleva a los culpables ante la justicia, reconocen organizaciones defensoras de los derechos de la mujer y el propio Estado mexicano.

L'impunité est la force qui favorise ces meurtres, puisque dans la plupart de ces affaires les auteurs ne sont pas confrontés à la justice, comme le signalent les ONG pour le droit des femmes et l'Etat mexicain lui-même.

Finalement, Ivonne de la Cruz Dominguez du blog Matices de Mujer, a comparé le silence des autorités face aux meurtres de femmes aux profonds cris de désespoir des citoyens :

En 100 días de gobierno no se ha utilizado esa palabra en ninguno de sus discursos. Incluso, si se teclea en el buscador de la página web de la Presidencia de la República la palabra “feminicidios” te arroja “0 resultados” (lo que no ocurre con homicidios, o secuestros, por ejemplo.)

Mientras, las mujeres que luchan por exigir justicia tras el asesinato de sus hijas en Chihuahua, Guerrero, Edomex, Tlaxcala, Michoacán, Oaxaca, Chiapas, Sinaloa o Sonora, se han levantado nuevamente. Frases como “Ni una más”, “Vivas se las llevaron, vivas las queremos”, “No más violencia contra las mujeres”, se apoderan de las calles de diversas ciudades del país, en forma de gritos o palabras escritas.

Durant les 100 premiers jours, le gouvernement n'a utilisé ce mot [féminicides] dans aucun discours. Même si vous cherchez sur le site de la Présidence de la République le mot “féminicide” vous aurez “ 0 résultats” (ce qui n'est pas le cas avec homicide ou kidnapping, par exemple.)

En attendant, les femmes qui se battent pour la recherche de la justice après le meurtre de leurs filles au Chihuaha, au Guerrero, dans l'Eat de Mexico, au Tlaxcala, au Michoacán, dans l'Oaxaca, au Chiapas, au Sinaloa, et au Sonora, se sont de nouveau dressées. Des phrases comme “Pas une de plus”, “Ils les ont prises vivantes, on veut les retrouver vivantes”, “Stop à la violence contre les femmes”, se relaient dans les rues de différentes villes, criées ou écrites.

L'ex-dictateur du Guatemala Efraín Ríos Montt reconnu coupable de génocide et de crimes contre l'humanité

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Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en anglais.

L'ancien dictateur du Guatemala Efraín Ríos Montt a été reconnu coupable de génocide et de crimes contre l'humanité. Après s'être battu pendant de longues années devant les cours de justice les indigènes Ixil Maya du Guatemala ont obtenu justice.

Le verdict a été twitté en direct et a rapidement inondé les réseaux [es-espagnol].

Tandis que Ríos Montt était déclaré coupable et condamné à 80 années de prison, l'ancien Directeur du Renseignement José Mauricio Rodriguez Sanchez était innocenté.

Rios Montt a dirigé le Guatemala de mars 1982 à août 1983 pendant la guerre civile qui a déchiré le pays durant 36 ans. Comme l'explique Xeni Jardin  sur le site BoingBoing: “L'ancien général de 86 ans et ancien chef de l'Etat a été accusé de crime pour la campagne contre l'insurrection qu'il a menée en 1982-83 et qui a fait 1.771 morts parmi les Maya Ixil.”

Rios Montt Genocide Trial Day 26

Rios Montt le 26ème jour de son procès pour génocide. Photo de James Rodriguez sur MiMundo.org, avec son autorisation.

Cette guerre a fait d'énormes dégâts chez les indigènes du Guatemala ; ils ont perdu terres, maisons, animaux, récoltes et ont dû se réfugier dans les montagnes. Après la guerre le pays leur a offert peu de compensations.

Aujourd'hui, les communautés Ixil font partie des plus pauvres du pays, avec près de 77% qui vivent dans la pauvreté [es]. Au Guatemala, où 40% de la population est indienne, 8 Indiens sur 10 sont pauvres. De plus, le racisme affecte leur éducation et leurs possibilités d’emploi.

Malgré leur pauvreté, les survivants ne demandaient pas de dédommagements -ils demandaient justice, comme l'explique au tribunal Benjamín Jerónimo, l'un des plaignants du génocide, dans les conclusions d'un procès très complexe qu'Amnesty International résume en dix points:

Un génocide a été commis, des crimes contre l'humanité ont été perpétrés, et aujourd'hui 100 témoins sont venus dire la vérité et demander justice publiquement pour tout ce que nous avons supporté… Nous ne cherchons pas à nous venger, nous recherchons une paix réelle faite de justice, de respect, d'égalité, de dignité, voilà pourquoi nous sommes là.

Il faut plus de dix heures pour aller de la région d'Ixil à Guatemala City, où se tient le procès, par les transports publics. Malgré leurs modestes revenus et l'éloignement, les membres de la communauté Ixil étaient tous les jours présents au tribunal, comme le montrent les photos de James Rodriguez de MiMundo.org et le compte-rendu de Xeni Jardin sur le site Boing Boing. Xeni a twitté le résultat du procès en direct de la salle d'audience.

Picture by James Rodríguez, Mimundo.org used with permission.

Photo de James Rodríguez, Mimundo.org avec son autorisation.

Une vidéo détaillant les preuves qui ont mené à l'inculpation a été diffusée cette semaine par PBS (Réseau de TV public à but non lucratif américain), ce qui a provoqué un débat sur l'implication du Président Reagan. L'article des Archives de la Sécurité Nationale “La bataille finale: la campagne de Rios Montt contre l'insurrection : des documents américains et guatémaltèques décrivent la stratégie de la terre brûlée” ajoute:

La stratégie de la terre brûlée de Ríos Montt est prouvée par une série de documents enregistrés par l'armée du Guatemala en juillet et août 1982, concernant l'opération Sofia – une suite de nettoyages anti-insurrectionnels dans toute la région d'Ixil visant à exterminer les combattants de l'EGP (Armée de libération nationale) et à supprimer leur “base de soutien” (la population Maya Ixil). Les documents sur l'opération Sofia ont été remis en 2009 aux Archives de la Sécurité Nationale qui à son tour les a transmis aux procureurs pour preuves du génocide.

Le procès a été un exemple de transparence de la justice, avec la mise à disposition d'une traduction aux populations Ixil pendant toute la durée du procès, un accès sans restrictions pour la presse et une forte interaction dans les médias sociaux.

Parallèlement aux débats qui avaient lieu au tribunal, une discussion en ligne a été ouverte, échange d'idées et de faits.

Les internautes utilisaient les mots-clic #riosmontt, #genocidegt et #sihubogenocidio (“oui, il y a eu génocide”), et il y avait des livestreams ici (audio), ici (audio) et ici.

Il y avait aussi des internautes qui niaient le génocide et qui utilisaient le mot-clic #nohubogenocidio (“il n'y a pas eu de génocide”) pour échanger leurs points de vue.

Pendant toute la durée du procès des citoyens du monde entier ont montré leur soutien à la justice en partageant la photo de leur soutien.

Des volontaires internationaux de NISGUA (Réseau Solidaire avec les Peuples du Guatemala), des Brigades Internationales pour la Paix, du Collectif Guatemala et d'autres ONG ont travaillé et aidé les familles des survivants pendant le procès. Ils ont aussi traduit les contenus en anglais et en français pour qu'ils puissent être diffusés dans le monde.

Après trente ans, ce verdict, qui fait date et matérialise l'esprit de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et entérine la notion de crimes contre l'humanité, est une garantie pour chaque être humain en créant un précédent pour tous les conflits en cours dans le monde. C'est une lueur d'espoir pour des villages entiers étiquetés “ennemis” en Syrie, pour la souffrance des Rohingya au Myanmar, et pour toutes les guerres à venir.

Par ailleurs, il marque également un nouveau départ pour un Guatemala uni, qui prend en compte et apprend des valeurs et différences de 24 ethnies, et qui commence avec les leçons de courage, de patience et de lutte non-violente pour la justice enseignées par les Ixil. Comme le dit le journal en ligne du Salvador El Faro, le peuple Ixil a déjà remporté une victoire [es].

Photo via @xeni: "Juana Sanchez Toma, Ixil rape victim whom we interviewed for @newshour. 'I dreamed of justice. And now here it is.'"

Photo par @xeni: “Juana Sanchez Toma, victime Ixil de viol que nous avons interrogée pour @newshour. ‘Je rêvais de justice. Et c'est arrivé.'”

Interview du journaliste tchadien Makaila Nguebla, expulsé du Sénégal vers la Guinée

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Les autorités sénégalaises ont expulsé le journaliste Makaila Nguebla vers la Guinée le 8 mai 2013.

TeamObservers écrit sur France24 :

Un de nos Observateurs, Makaila Nguebla, opposant tchadien en exil à Dakar, a été expulsé dans la nuit du 7 au 8 mai par les autorités sénégalaises.
Fervent opposant au président tchadien Idriss Déby, Makaila était réfugié à Dakar depuis 2005. Malgré de multiples demandes, jamais le statut de réfugié ne lui a été donné par les autorités.

Dans la vidéo ci-dessous Makaila NGuebla raconte qu’il avait choisi le Sénégal après avoir été arrêté en Tunisie (où il venait de terminer ses études). Grâce à la pression internationale les autorités tunisiennes de l’époque n’avaient pas pu l’expulser vers le Tchad en 2005.

Au téléphone, de Conakry, il raconte :

Mes ennuis ont commencé le lendemain du départ du ministre de la Justice tchadien Jean-Bernard Padaré au Sénégal où il était venu rencontrer les autorités en vue du procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré. Jean-Bernard Padaré a rencontré le ministre de la justice et chef de l’état sénégalais seul sans la présence d’aucun autre officiel tchadien. Il a quitté Dakar le dimanche 5 mai. Le lundi 6 mai, la Division de la surveillance du territoire sénégalaise (DST) me convoque pour le mardi 7 mai à 15H. Je me rends à la convocation en présence d’Amnesty International Sénégal à qui il est demandé de quitter les lieux. Je reste donc seul avec eux.

Ils me mettent dans un avion pour Conakry dans la nuit du mardi au mercredi. Une « maman » me voyant pleurer durant le vol me prend sous son aile : elle m’aide à passer les formalités de police une fois à Conakry – les autorités sénégalaises n’avaient pas informé leurs homologues guinéens. Je suis actuellement logé chez cette dame dans les mêmes conditions que les Guinéens : coupures d’électricité le soir et connexion internet avec une clé qui marche à peine [ndlr: Global Voices a dû interrompre l’entrevue par Skype, la connexon étant trop mauvaise. Elle a été reprise par téléphone.].

Global Voices : Comment expliquez-vous que le Sénégal, qui n’a jamais expulsé d’opposants politiques, cède ainsi à ce qui semble être des pressions des autorités tchadiennes ?

Makaila NGuebla : Le conflit au Mali a donné une nouvelle autorité à Idriss Deby, notamment parce que l’armée tchadienne est la seule à connaître parfaitement le terrain et la seule des armées africaines à être en mesure de soutenir effectivement l’armée française. De plus, grâce à l’argent du pétrole tchadien, Idriss Deby a pu contribuer au financement de la campagne de Macky Sall au Sénégal. Dans les négociations sur le dossier Hissène Habré, il est demandé que l’on me livre aux autorités tchadiennes. J’ai été arrêté en Tunisie en 2005 je ne dois qu’à la pression internationale de ne pas avoir été expulsé vers le Tchad.

Global Voices : Vous sentez-vous en sécurité en Guinée ?

Makaila NGuebla : Non. J’ai rencontré le Ministre des droits de l’homme de la Guinée qui m’a dit qu’il ne peut pas garantir ma sécurité dans le contexte actuel de son pays. Depuis plusieurs années, la Guinée traverse une période difficile. Les élections législatives n’ont pu se tenir après les dernières élections présidentielles. Et il y a depuis plusieurs semaines des manifestations de l’opposition.

Global Voices : Vous m’avez dit plus haut que vous logiez chez cette dame qui vous a pris sous son aile depuis l’avion. Mais où en est votre situation administrative auprès des autorités guinéennes ?

Makaila NGuebla : Ce matin [samedi 11 mai], accompagné de membres du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne et du HCR, j’ai pu introduire une première demande de statut de réfugié.

La blogosphère sénégalaise quant à elle s'est mobilisée notamment sur Twitter sous le mot-clic #FreeMakaila et exige son retour au Sénégal.

Cheikh Fall, de Sunu2012 explique:  « Non seulement ceci constitue une atteinte aux droits de Makaila Nguebla qui n’a aucune attache en Guinée et s’est construit sa vie au Sénégal depuis 8 ans, mais ceci est une atteinte à la liberté d’expression de tous les Sénégalais : si les autorités commencent à livrer des opposants aux régimes dictatoriaux, elles n’hésiteront pas à s’en prendre à leurs propres opposants sur n’importe quel prétexte. »

Mise à jour 12 mai 2013, 14h :

Le gouvernement sénégalais vient de réagir ce dimanche matin par la voix de son porte-parole. Les réponses des twittos africains n’ont pas tardé.

Cheikh Fall @cypher007 remarque :

@cypher007: « Situation irrégulière, Présence tolérée sous conditions … » Depuis quand un statut pareil existe au #Sénégal?

@wirr2011 en 9 tweets quant à lui dit que le gouvernement sénégalais a volontairement maintenu Makaïla Nguebla dans l’irrégularité pendant huit ans pour pouvoir exercer des pressions sur lui.

Yacouba Ouédraogo @Bambyam répond à un tweet de @wirr2011 :

@Bambyan: Quand on a offert le gîte à Habré et à mains ensanglantées, on peut continuer à “tolérer” un parleur.

Plusieurs twittos font également remarquer que le porte-parole du gouvernement occupe ironiquement le poste de ministre de la bonne gouvernance et que cet ancien journaliste qui avait été maltraité sous l’ancien président Wade en est réduit « à défendre des pratiques honteuses ».

Promesses de justice sociale pour les sans-terres en Inde

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Le long travail effectué par Ekta Parishad (« forum de l’unité » en hindi), dans les zones rurales les plus pauvres de l'Inde, vient d'être reconnu lors d'une réunion du 15 avril 2013 avec Jairam Ramesh, Ministre pour le Développement rural [anglais], validant un accord antérieur avec le gouvernement, en faveur des sans-terre et des plus pauvres en général. L'organisation applique le principe gandhien d’action non-violente pour aider le peuple à mieux contrôler les ressources qui lui permettent de subsister : la terre, l’eau et la forêt.

En Inde, les populations les plus pauvres, dalits et adivasis, en particulier les femmes, sont non seulement les oubliées mais aussi les premières victimes de la croissance effrénée de ces dernières années, qui s'est orchestrée principalement autour de l'industrialisation. Le congrès national des femmes dalits et advasis, en février 2013, est cité dans un billet de blog récent [anglais] de Sujatha Surepally et dénonce aussi cette triste réalité :

Dans la salle résonne la voix furieuse de Dayamani Barla, militante adivasi de longue date originaire du Jharkhand. Elle essaie de réunir les gens contre l”industrie minière dans les Jharkhand, où environ 108 compagnies minières sont à la veille de détruire la vie adivasi au nom des mines, d'abord ils viennent pour le charbon, ensuite pour l'électricité, cela continue, nous sommes repoussés de plus en plus loin. Comment vivre sans notre terre? Un discours spectaculaire pendant une heure, un silence de mort ensuite, tout le monde compatit à ses peines et à sa souffrance. Finalement, qu'essaie-t-elle de transmettre? Humko Jeene Do! Laissez nous vivre notre propre vie ! Si c'est cela que vous appelez développement, nous ne voulons pas en entendre parler !

Marches pour la Justice

Basée sur le transfert d'importantes ressources naturelles aux investisseurs industriels, indiens et étrangers, cette croissance a égratigné au passage les engagements en matière environnementale [anglais]. Les populations locales, dont environ 70% habitent encore aujourd'hui en zone rurale et sont dépendantes des ressources naturelles pour leur survie, ont été souvent déplacées par des accaparements de terres faits sans aucune compensation.

Se basant sur les 60 millions de personnes déplacées sans compensation entre 1947 et 2004, et sur les 25 millions d'hectares de terres réquisitionnés, les militants d'Ekta Parishad ont organisé en 2007 Janadesh – le ‘verdict du peuple', une marche de 25.000 personnes de Gwâlior à Delhi, pendant un mois, afin d'exiger des droits pour les sans-terre. Ces vidéos (en français) décrivent Janadesh et le soutien indien et international :

Ces demandes ont été entendues, et ont donné naissance à des lois telles que le « Forest Rights Act ». Subrat Kumar Sahu commente dans un article en ligne [anglais] d'avril 2010, à propos de la loi :

La loi dit: “Pour la première fois dans l'histoire des forêts indiennes, l'Etat admet formellement que, pendant longtemps, les droits des habitants des forêts ont été niés, et la nouvelle loi concernant les forêts ne vise pas seulement à réparer cette ‘injustice historique’ mais veut aussi donner aux communautés qui habitent les forêts un ‘rôle essentiel dans la future gestion de la forêt'.” [...] même si les militants pour les droits forestiers ont tout de suite manifesté un certain cynisme par rapport aux intentions étatiques. Beaucoup d'entre eux ont appelé cette loi un ‘tigre de papier', comme tant d'autres lois indiennes.

Malgré ces lois très progressistes, peu de réalisations ont été effectives depuis. Cela a poussé Ekta Parishad et plus de 2000 autres organisations à susciter en octobre 2012 Jan Satyagraha, Marche pour la Justice, à nouveau de Gwâlior à Delhi, qui a rassemblé dès le premier jour 50 000 personnes.

La vidéo ci-dessous, sous-titrée en français, “Agir ou mourir”, résume l'alternative pour ces populations :

Selon le blog Rexistance Inde :

Difficile de dénombrer les marcheurs, mais il faut compter presque cinq heures pour voir défiler l'ensemble du cortège. (…) Nous traversons (…) quelques villages où les gens accueillent la Marche avec des colliers et des jets de pétales de fleurs jaunes et orange.

Satyagraha

La marche Jan Satyagraha passe au dessus de la rivière Chambal, 6 octobre 2012, crédit Goran Basic / Ekta Parishad

Un accord signé en 2012, des promesses à faire tenir

Les demandes de 2007, surtout concentrées sur les paysans sans-terre, étaient cette fois élargies, incluant les sans-abri, la mise en application effective de lois de lutte contre la pauvreté, les moyens techniques de cette mise en application, et enfin un calendrier précis pour la réalisation de ces promesses. C'est la somme de ces demandes qui a été signée dans l’accord en 10 points entre les marcheurs et le gouvernement indien le 11 octobre 2012, et validée par la nouvelle rencontre entre les autorités et les marcheurs d'avril 2013.

Le blog Rexistance Inde témoigne, dans un billet du 31 décembre 2012 :

Le gouvernement fédéral s'engage à plancher sur une politique de réformes agraires et à faire pression auprès des gouvernements locaux – l'allocation de terres étant leur prérogative – pour permettre aux populations marginalisées de rester sur leurs terres, ou d'en obtenir de nouvelles pour y travailler. Et pour y vivre ! Car l'une des clauses centrales, et nouvelles, de l'engagement consiste à inclure le droit au logement pour chaque famille pauvre et sans terre. [...] Mais Ekta Parishad n'est pas naïf. Au contraire, fort de l'expérience de la Janadesh en 2007 dont le peu de promesses obtenues n'avait pas vraiment été tenues, le mouvement reste vigilant, à tel point qu'il lance dans la foulée de la signature de l'accord un appel à soutien international pour signifier au gouvernement que les “invisibles” ne le lâcheront pas d'une semelle, et que l'œil de la conscience citoyenne veille, partout dans le monde.

Les initiatives de soutien au niveau indien, européen et international se sont aussi multipliées ces derniers mois pour s'assurer du respect de l'accord signé par le gouvernement indien, comme cette lettre commune envoyée au Ministre Jairam Ramesh [anglais], le félicitant pour ses actions depuis ce début d'année en faveur des plus démunis, mais l'encourageant aussi à ne pas s'arrêter en si bon chemin.

Espoir et circonspection

L'accord initié entre Ekta Parishad et le gouvernement indien pourrait bien être la promesse d'un nouveau paradigme de développement et de distribution des richesses naturelles, en Inde et peut-être au-delà. Mais à l'aube d'élections générales en Inde, l'heure est à la mobilisation et à l'espérance autant qu'à la circonspection.

V. Rajagopal, Président de Ekta Parishad, a affirmé que le mouvement comptait clairement faire entendre sa voix lors de la campagne électorale qui commence actuellement en Inde, dans un article en ligne de Firstpost India du 12 avril 2013 [anglais] :

2014 est une année d'élections et tous les partis politiques sont en train d'ébaucher leurs manifestes. Nos efforts sont dirigés vers une place proéminente pour une réforme agraire et foncière dans leurs manifestes. C'est en pensant à ces élections que nous avons mis au point le slogan suivant: Aage zameen peeche vote, nahi zameen toh nahi vote (d'abord des terres, ensuite des votes, pas de terres pas de votes).

 

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