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Pérou : Une nouvelle pièce de monnaie de collection

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Kotosh

Temple de Kotosh, image sur Flickr de madiko83 (CC BY 2.0).

La Banque Centrale de Réserve du Pérou a émis, le 22 mai 2013, la treizième pièce de collection faisant partie de la série numismatique “Richesse et fierté du Pérou“. La pièce est gravée d'une image des mains croisées du Temple de Kotosh, situé dans le département de Huánuco.


Iran : Des SMS pour protester contre les coupures d'Internet

Égypte : “Êtes-vous content, Morsi ?”

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L'Égyptien Ahmad Khalil tweete [arabe] :

الكهرباء قطعت من الساعة 9.5 وبالتالى النت قطع ، لعلك سعيد يا ريس مرسى ؟؟ نحن نعيش فى العتمه والقادم اسؤأ

@ahmad_khalil : L'électricité est coupée depuis 9h50 et par conséquent il n'y a pas Internet. Êtes-vous content Président Morsi ? Nous vivons dans l'obscurité et le futur semble pire.

Iran : Le régime exclut deux candidats majeurs de l'élection présidentielle

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Mashae (left),Rafsanjani source: http://isna.ir/

Mashaei (à gauche) et Rafsanjani
source : http://isna.ir/

[en].

Plus controversé : le conservateur Conseil des Gardiens a disqualifié deux illustres candidats, Akbar Hashemi Rafsanjani, ancien président, et Esfandiar Rahim Mashaei, un allié de l'actuel président Mahmoud Ahmadinejad, qui ont chacun osé se démarquer du Leader Suprême, Ali Khamenei. À présent, seul Khamenei peut renverser cette décision.

Rafsanjani a publiquement accusé [en] les autorités iraniennes d'incompétence et d'ignorance après avoir été empêché de se présenter aux élections.

Le blogueur Mola Hasani dit [farsi] :

J'ai été vraiment soulagé quand j'ai entendu que Rafsanjani était disqualifié… C'est drôle, ils ont disqualifié le président du Conseil de discernement d'Iran. Ils [Conseil des Gardiens] sont vraiment stupides et cette stupidité nous rend heureux et pleins d'espoir.

Azarakan dit [farsi] :

Il est possible qu'Ali Khamenei renverse la décision du Conseil des gardiens et laisse Rafsanjani se présenter aux élections présidentielles pour plusieurs raisons, telles que : il veut faire comprendre à Rafsanjani qu'il peut se présenter grâce à sa générosité. Khamenei peut montrer aux victimes oppressées de 2009 qu'il est un dirigeant sage et bon. Le Leader souhaite aussi montrer aux puissances occidentales qu'il est celui qui tient les rènes.

َUn groupe de supporters de Mashaei a publié [fa] une déclaration sur son blog demandant au Leader d'intervenir pour restaurer la candidature de Mashaei.

Le blogueur Imayan écrit [fa] que le Conseil des Gardiens ment, et que le Leader veut imposer son vote sur toute la population.

Belgiran écrit [fa] que les élections à venir ne vont rien changer.

“Le régime est mort, les militaires portent un cadavre sur leurs épaules. Il est temps de l'enterrer, les gens veulent du changement.”

Vietnam, une appli pour trouver une moto-taxi

Brésil : silicone et dettes pour les travestis, en prévision de la Coupe du monde

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Cet article de Andrea Dipp, de l'Agência Pública (partenaire de Global Voices), a été publié a l'origine sous la forme d'un reportage dont le titre était “VOU BOMBAR PARA COBRAR MAIS NA COPA” (“JE VAIS ME FAIRE GONFLER POUR GAGNER PLUS PENDANT LE MONDIAL”) et fait partie d'un dossier spécial, #CopaPública, sur la Coupe du Monde 2014. Une série de trois articles sera publiée sur Global Voices. Voici le premier.

Bien avant que Fortaleza [en portugais, comme tous les liens suivants] ne soit confirmée comme ville hôte de la Coupe du Monde de football 2014, deux travestis, Carla et Luana, [les noms ont été changés] travaillaient déjà dans les environs de l'imposant stade Arena Castelão, la zone de prostitution historique de la ville. Sur les avenues qui entourent le stade et dans certaines rues qui s'enfoncent dans les quartiers pauvres du quartier, elles, leurs collègues et les prostituées, se partagent les trottoirs et les clients venus pour des passes qui coûtent de 5 à 50 réais (de 2 à 20 euros).

En pleine après-midi d'un lundi chaud et sec, typique d'un mois d'avril nordestin, alors que je suivais le travail des bénévoles de l’Associação Barraca da Amizade (Bar de l'Amitié, ONG qui recueille depuis 26 ans des enfants et des adolescents des rues, et qui, depuis 2009, et à la demande des  intéressés, ces gamins et ces gamines, mène aussi un combat contre l'exploitation sexuelle) l'ambiance était plutôt calme. Deux prostituées et trois travestis tentaient de s'abriter sous la maigre ombre offerte par les murs imposants d'une grande entreprise, proche d'un rond-point, fuyant la chaleur. Carla et Luana récupéraient d'une longue nuit pleine de diversions. Sans mère-maquerelle à qui rendre des comptes, ces deux-là peuvent choisir elles-mêmes leurs horaires de travail. Celles qui étaient sur le trottoir étaient abordée par les éducateurs de l'association qui distribuaient des préservatifs et du gel lubrifiant, manière de réduire un peu les risques tout en en profitant pour prendre contact. Paulinha, comme cette assistante est affectueusement connue par les travestis, explique:

Hoje, além das mulheres e adolescentes, trabalhamos com 30 travestis aqui da área, levando insumos, marcando exames nos postos de saúde, oferecendo cursos profissionalizantes e atendendo a algumas demandas delas. Há pouco tempo nós conseguimos, após articulação com orgãos oficiais, a transferência de um médico que fazia piadas homofóbicas com as travestis de um posto de saúde da região. Esses resultados ajudam a fortalecer essa confiança no nosso trabalho.

Aujourd'hui, en plus des femmes et des adolescentes, nous travaillons avec 30 travestis du quartier, nous apportons à boire, nous prenons des rendez-vous en vue d'examens médicaux dans les dispensaires, nous offrons des formations, et nous répondons à certaines de leurs demandes. Il y a quelques temps, nous avons réussi, après entente avec les organismes officiels, à faire muter un médecin qui faisaient des blagues homophobes avec les travestis. Ces résultats aident à renforcer la confiance qu'elles peuvent avoir en notre travail.

Parce qu'elles ont confiance en Paulinha, Carla et Luana nous ont ouvert les portes de leur maison, proche de l'Arena et m'ont reçue pour parler de leurs espoirs et de leurs peurs en relation à cette Coupe du monde, ainsi que d'un phénomène qui s'amplifie à l'approche de ce méga événement dans la ville.

Le voyage du silicone

Carla, 25 ans, qui se prostitue depuis 10 ans dans les environs du Castelão, montre les parties de son corps qu'elle souhaite augmenter et dit :

Eu vou agora em julho para São Paulo botar silicone no peito, 450, 500 ml em cada. Também vou bombar de novo [por mais silicone industrial no corpo]: bunda, quadril, perna e joelho. Aí na Copa eu vou cobrar mais… O silicone industrial dói demais, você fica pra morrer! A mulher injeta e vai fazendo uma massagem para ele espalhar. Mas é a dor da beleza, né?

En juillet je vais aller à São Paulo mettre du silicone aux seins, 450, 500 ml dans chaque. Je vais aussi gonfler encore plus [mettre plus de silicone industriel dans le corps]: les fesses, les hanches, les jambes et les genoux. Et alors, pour le mondial, je vais pouvoir demander plus cher… Le silicone industriel fait super mal, tu crois mourir ! La nana injecte et te masse pour qu'il se répartisse mieux. Mais c'est la douleur de la beauté, non?

Carla affirme qu'elle est arrivée sur le “trottoir” à 15 ans parce qu'elle l'a voulu, comme son amie, Luana, 22 ans, qui dit avoir commencé à faire des passes à 17 ans par choix :

Eu fui uma das primeiras a chegar aqui no Castelão. Hoje a coisa está feia, tem muita postituta fumando pedra e isso queima nosso filme. Ao mesmo tempo que a gente espera que a Copa aumente o movimento, tem medo que a polícia queira limpar a área. Você acha que o prefeito vai querer mostrar isso para os gringos?

J'ai été une des premières à arriver ici au Castelão. Aujourd'hui ça craint, y a plein de prostitués qui fument du crack et ça fout la merde. Même si on espère que la Coupe va apporter du mouvement, on a peur que la police veuille nettoyer la zone. Tu crois vraiment que la maire va vouloir montrer ça aux gringos ?

La déficience visuelle de Luana semble ne pas la déranger dans son travail ou dans ses projets et elle ne la mentionne même pas. Entre un commentaire ou un autre sur la reprise d'une novela qui passe à la télé, elle dit :

Mas a gente é atrevida, se me tirarem daqui vou para ali!…Peitão e bundão chamam a atenção aqui. Em São Paulo não, porque as mariconas sabem que trava que é muito bombada, é mais rodada, preferem as com carinha de menino. Mas aqui no Ceará quem tem peitão é mais procurada.

Mais nous on s'en fout, si on m'enlève d'ici, je vais là-bas !… Des gros seins et des grosses fesses attirent plus l'attention ici. A São Paulo non, parce que les enfoirés de là-bas ils savent bien que les travelos bien gonflées “tournent” plus, ils préfèrent celles avec des belles petites gueules de gamins. Mais ici au Ceará celle qui a des gros seins est plus recherchée.

De olho na Copa, travestis viajam do Ceará para São Paulo em busca do silicone/Juliano Rocha/Agência Pública/Sob licença Creative Commons

En attendant la Coupe du Monde, des travestis vont à São Paulo chercher du silicone/Juliano Rocha/Agência Pública/Sous licence Creative Commons

Luana, qui est déjà allée à São Paulo se faire implanter les prothèses, explique comment l'opération se déroule :

Tem as cafetinas que levam a gente, pagam a passagem e a operação em uma clínica clandestina. Deve sair uns dois mil reais para elas. Aí ela cobram o dobro ou o triplo e mais uma diária de 30 a 50 reais para a gente morar na casa delas, e a gente vai trabalhando para pagar. Trabalha muito, muito mesmo.<

Les maquerellesi nous emmènent, nous paient le voyage et l'opération dans une clinique clandestine, ça doit leur coûter dans les deux milles réais (750 euros). Puis elles nous demandent le double ou le triple en plus d'une nuitée de 30 à 50 réais (12 à 20 euros) pour dormir chez elles, et nous, ben, on bosse pour payer. On bosse beaucoup, vraiment beaucoup.

Carla ajoute :

Eu já fui fazer programa em São Paulo. É bom porque você ganha mais, mas por outro lado você tem que trabalhar de qualquer jeito, mesmo se estiver doente, não importa. Ninguém vai te dar um remédio. Eu já vi umas travestis apanharem de pau de uma cafetina.

Je suis déjà allée faire des passes à São Paulo. C'est bien parce que tu gagnes plus, mais d'un autre côté tu dois bosser de toute façon, même si t'es malade, on s'en fout. Personne ne va te donner de médicaments. J'ai déjà vu des travestis prendre des coups de bâtons d'une maquerelle.

Selon elles, les déplacements entre les deux villes augmentent chaque jour. Luana commente :

Só essa semana, fiquei sabendo de quatro que foram. Mês que vem sei de mais cinco. É muita travesti botando peito.

Rien que cette semaine, j'ai entendu dire qu'il y en avait eu quatre à faire le voyage. Le mois prochain, je sais que cinq autres iront. Y a plein de travestis qui se gonflent les seins.

Elle raconte qu'elle a payé trois milles réais (mille cent cinquante euros) pour ses prothèses de 400 ml parce qu'elle connaissait la maquerelle et qu'elle est restée huit mois à São Paulo pour payer sa dette. Beaucoup d'entre elles ne rentrent même plus parce qu'elles deviennent accro à la cocaïne – qui aide à supporter le travail intense et est plus accessible dans cette ville – et ne parviennent pas à payer leurs dettes. L'une d'entre elles s'est enfuie de la maison où elle était “hébergée” et elle a, au moment où nous parlions, disparue, comme me le confirmera Marcela [une autre travesti] que j'ai connue à São Paulo. Lídia Rodrigues, une autre éducatrice du Bar de l'Amitié, raconte que certaines travestis arrivent à faire 30 à 40 passes par jour à São Paulo et que les éducateurs s'étaient aperçus que cette migration vers la capitale paulista (Sao Paulo) s'intensifiait. Lídia commente :

Não dá para afirmar que é somente por causa da Copa, mas elas sabem que virão muitos turistas e muitos homens para a área. Ao mesmo tempo a gente tem medo de uma higienização massiva. Provavelmente o termômetro disso vai ser a Copa das Confederações

On ne peut pas encore affirmer que c'est en raison de la Coupe du Monde, mais elles savent que beaucoup de touristes vont venir et donc beaucoup d'hommes. En même temps, on a un peu peur d'une “hygiénisation” massive. Le thermomètre pour le savoir sera sûrement la Copa das Confederações (la Coupe des Confédérations)

Croatie et Serbie peu enthousiastes pour l'Union Européenne

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Alors que la Croatie se prépare à entrer officiellement dans l'Union Européenne le 1er juillet de cette année, et que la Serbie attend de se voir enfin attribuer une date pour débuter les négociations d'adésion, la perspective de l'intégration provoque chez les citoyens des deux pays des sentiments contrastés.

De jeunes Croates se réjouissent de pouvoir chercher du travail dans les pays de l'UE et des avantages économiques promis selon certains par l'Union. Sur Twitter, @Tash de Zagreb écrit [anglais]:

@EszterLzr haha je sais, moment mal choisi pour l'UE et ici les gens sont mitigés là-dessus.. moi je veux juste pouvoir aller travailler ailleurs

D'autres, tel Aleksandar Holiga de Zagreb, se réjouissent de pouvoir se rendre plus librement dans d'autres pays de l'UE [anglais] :

Je m'envole pour Londres demain. La dernière fois que j'aurai à remplir ce formulaire et à parler à l'officier d'immigration au guichet des non-UE à l'aéoport.

Pro-EU and anti-EU Croatian citizens are having spontaneous street debates in Zagreb on the eve of the 2012 European Union referendum. Photo by Marin Tomaš, copyright © Demotix (14/01/12).

Les Croates pro et anti-UE discutent spontanément dans la rue à Zagreb à la veille du référendum de 2012 sur l'intégration à l'Union Européenne. Photo Marin Tomaš, copyright © Demotix (14/01/12).

Mais la majorité semble prendre l'entrée dans l'UE avec un grain de sel. Goran Saravanja, un économiste croate qui blogue pour le quotidien Vecernji List, commence et termine ses réflexions en la matière par des conclusions simples et factuelles dans un billet intitulé “Face au changement : la Croatie dans l'UE” [croate] :

Prosječna osoba neće primijetiti veliku razliku u svom svakodnevnom okruženju na dan pristupanja Hrvatske EU. No, važne promjene nastupit će ubrzo. [...] Pristupanje EU samo po sebi neće automatski poboljšati kvalitetu domaćih institucija, kao ni razne politike niti njihovu provedbu. Ukoliko želimo da nam rast bude konstanta, nezaposlenost smanjena, a izvoz povećan, mi sami moramo provoditi reforme i (ne samo) ekonomsku politiku na kvalitetan način.

Une personne ordinaire ne remarquera pas de grande différence dans son environnement quotidien le jour de l'entrée dans l'UE de la Croatie. Des changements importants arriveront pourtant vite. [...] L'entrée dans l'UE par elle-même ne va pas automatiquement améliorer la qualité des institutions intérieures, ni des différents points de vue politiques ou de leur mise en oeuvre. Si nous voulons une croissance constante, une baisse du chômage et l'augmentation des exportations, nous devons réaliser des réformes nous mêmes et (pas seulement) une politique économique en mode qualité.

Tandis que M. Saravanja liste de nombreux avantages et opportunités apportés à la Croatie par sa qualité de membre de l'UE, Zarko Plevnik dans une tribune pour Glas Slavonije [croate] (la Slavonie est une région de Croatie) s'interroge sur la performance des produits croates sur le marché de l'UE car beaucoup sont “sans protection” :

Gledajući i slušajući vijesti iz Hrvatske o tome kako svaki dan pronalazimo neki novi problem vezan uz naš ulazak u Europsku uniju, između ostalog, nameće se pitanje – što smo mi zaštitili od naših proizvoda prije ulaska u EU?

A lire et écouter les informations de Croatie sur les nouveaux problèmes soulevés chaque jour à propos de notre entrée dans l'Union Européenne, entre autres surgit la question suivante : qu'avons-nous protégé [breveté] de nos produits avant l'entrée dans l'UE ?

Un article du même site, “Et voilà l'Union Européenne,” montre la photo d'agriculteurs grecs distribuant des légumes frais à leurs “alliés de classe” [croate], ou plutôt, aux fonctionnaires.

La plupart des utilisateurs croates de médias sociaux paraissent sceptiques sur les avantages à entrer dans l'UE.

L'utilisateur de Twitter @ruzniuzorak écrit [croate] :

smorena sam ko europska unija

Je suis déprimé comme l'Union Européenne

@nxyassa de Croatie commente [croate] :

Glupost nema granice evo naprimjer EUROPSKA UNIJA

La bêtise n'a pas de frontières exemple l'UNION EUROPÉENNE

@cromarko de Zagreb cite un article et ajoute son avis [croate] :

“Najvece priznanje ulaska RH u EU je sastanak s kraljicom”. Priznanje hah, sve sto cu reci je Sjeverna Irska! #freeireland #oneireland

La plus grande reconnaissance de l'accession [de la Croatie] à l'UE est une rencontre avec la reine.” Reconnaissance haha, tout ce que dirai c'est Irlande du Nord ! #freeireland (Irlande libre) #oneireland (une Irlande)

Un scepticisme partagé en Serbie par les usagers des médias sociaux, les blogueurs et de nombreux journalistes. Considérant l'histoire récente de la Serbie et de la Croatie, on pourrait s'étonner de l'absence d'envie présumée de la part de la Serbie envers la Croatie, devenue membre de l'UE, alors que la Serbie reste sur le seuil dans l'attente des négociations d'adhésion. Mais les Serbes paraissent bien plus préoccupés de leur propre sort.

L'utilisateur serbe de Twitter @na_preporciju écrit [serbe] :

Evropska unija nam se pokakila na demokratiju i slobodu,
a naši Slepci ne znaju da povuku vodu.

L'Union Européenne a crotté sur notre démocratie et notre liberté, et nos Aveugles ne savent pas tirer la chasse.

@m2aja répète [serbe] ce que disent beaucoup de Serbes :

Britanc žele da napuste Evropsku uniju, a Srbija bi da ide…

Les Britanniques veulent sortir de l'Union Européenne, et les Serbes veulent y entrer…

Même des twittos comme @luminous_pg du Monénégro, pays qui a entamé les négociations d'adhésion à l'UE il y a un an, ironisent sur les sujets en rapport avec l'UE [serbe] :

Muče vas bolovi u vratu? Imate problema sa zglobovima? Zaboravite na vaše neprilike, uskoro ulazimo u EVROPSKU UNIJU!

Arthrose cervicale ? Problèmes articulaires ? Oubliez tous vos maux, nous allons bientôt entrer dans l'UNION EUROPÉENNE !

@na_preporciju commente [serbe] :

Kad uđe Hrvatska Evropska unija zaključava vrata – od robijašnice.

Quand la Croatie va entrer, l'Union Européenne fermera la porte – du camp de travail.

Certains, comme le blog Beograd Cafe, voient des opportunités économiques positives pour la Serbie dans l'entrée de la Croatie dans l'UE [serbe], en évoquant la récente conférence commerciale “l'ALECE après l'entrée de la Croatie dans l'UE”, où se sont rencontrés tous les représentants des pays de la région pour discuter de l'Accord de Libre-échange centre-européen :

Ulazak Hrvatske u EU doneće Srbiji niz prednosti, kao što su dominantan položaj u CEFTA regionu i povećanje suficita u razmeni sa okolnim zemljama, a očekuje se i više investicija…

L'entrée de la Croatie dans l'UE apportera à la Serbie plusieurs avantages, tels qu'une position dominante dans la région ALECE, et une plus grande suffisance dans le commerce avec les autres pays, tandis qu'on attend aussi plus d'investissements. [...]

Un blog de Bosnie-Herzégovine écrit aussi sur le sujet [bosniaque] dans un billet intitulé “Avec la sortie de l'ALECE, les entreprises croates vont-elles délocaliser en Bosnie-Herzégovine ?”.

D'une façon générale tant en Croatie qu'en Serbie, on semble fataliste sur l'Union Européenne sous tous ses aspects. C'est peut-être le tweet de @Darac42, qui le résume le mieux [croate] :

Da da, bit ce taj EU hard landing za hrvate.. niti ne zasluzujemo bolje..

Oui oui, que l'UE sera un atterrissage brutal pour les Croates.. et nous ne méritons pas mieux..

Les médias libériens boycottent la présidente pendant deux semaines

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[Liens en anglais] Les journalistes indépendants libériens ont mis fin à presque deux semaines sans couverture de l'actualité de la présidente du pays, Mme Ellen Johnson Sirleaf, un black-out médiatique qu'ils avaient placé sur la chef d'Etat pour n'avoir pas condamné les propos de son directeur de la sécurité qualifiant les journalistes de “terroristes”.

La confrontation entre les médias et Mme Sirleaf a débuté lorsque des journalistes libériens ont rejoint d'autres journalistes du monde entier dans la ville portuaire libérienne de Buchanan pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai 2013. Mais les participants furent choqués d'entendre Othello Warric, directeur de l'unité de sécurité présidentielle Service de Protection de l'Exécutif (EPS) annoncer que son unité n'hésiterait pas à poursuivre les journalistes qui “s'immisceraient dans les affaires de la présidence”.

“Faites attention lorsque vous questionnez l'intégrité des Libériens. Faites attention, parce que vous avez votre plume et nous avons nos armes à feu. Et si vous portez atteinte au caractère ou à l'intégrité des Libériens tel que moi-même, nous vous poursuivrons” aurait déclaré M. Warrick lors de cette manifestation.

Après ce vendredi noir, les médias libériens indépendants ont imposé un black-out médiatique sur la présidence qui a été levé suite à l'intervention du parlement.

La menace faite par le chef de la garde présidentielle et le black-out médiatique ont déclenché des débats en ligne vifs, particulièrement sur la page du groupe Facebook Discutons du Libéria [Ndr : Discutons du Liberia est un groupe fermé. Son contenu est utilisé avec sa permission]. Le débat a entre autres tourné autour de la question de la liberté de la presse et de la relation entre l'Etat et les médias privés au Liberia.

Pres.Sirleaf speaking in Margibi,Liberia.Photo courtesy Cyrus Wleh Badio the Press Secretary to Pres.Sirleaf.

La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf à Margibi, Libéria. Photo avec la permission de Cyrus Wleh Badio, porte-parole de Mme la Présidente Sirleaf.

Peter Bemah, un chercheur libérien qui travaille au Sénat libérien, s'est dit indigné par le silence de la présidente sur cette question :

Le silence de la présidence sur cette question est troublant et inquiétant. J'espère que la présidente prendra les mesures disciplinaires nécessaires en la matière.

Tom Winston Monboe explique la position de la présidente sur cette question :

La présidence a une position sur cette question, mon frère. La présidente a déclaré que le black-out médiatique pouvait durer autant que les médias le souhaitaient. Aussi choquante que soit cette déclaration, elle demeure jusqu'à présent la position de la présidente sur le sujet.

Tamba Siaffa défend le directeur de la sécurité M. Warrick en ces termes :

Si la presse au Libéria a le droit et la liberté de rendre compte de toutes sortes d'histoires dont 50% sont des mensonges sans poursuite ou intimidation, pourquoi un citoyen ne pourrait-il pas jouir du même droit et de la même liberté d'exprimer ses sentiments à propos de la presse ? Le syndicat de la presse a poussé le bouchon trop loin. La présidente est la présidente et doit être respectée en tant que Présidente de la République. Elle dispose de collaborateurs qui parle en son nom la plupart du temps. Le ministre de l'Information et le porte-parole de la Présidente parlent en son nom. Ils ont fait des déclarations mais la presse souhaite que la présidente s'exprime à titre personnel d'abord. Ce n'est pas juste.

Media Hit. Photo courtesy of frontpageafricaonline.org

Image aimablement fournie par frontpageafricaonline.

Par solidarité avec leurs collègues et le principe de liberté d'expression, l'Association des journalistes ouest-africains a écrit une lettre officielle à la présidente libérienne résumant les raisons pour lesquelles elle condamne les propos menaçants de M. Warrick :

Ces déclarations sont aussi le signe d'une interférence inquiétante avec la libre circulation de l'information orchestrée par l'Etat, une volonté d'interférer illégalement avec le traitement de l'information et des idées sans recours possible à ou respect pour aucune forme de procédure légale.

Cela voudrait dire par conséquent que votre gouvernement n'a pas l'intention de promouvoir la libre circulation des idées et des opinions divergentes. En tant que figure publique et en qualité de chef d'Etat et de gouvernement, en vertu du droit international, il est normal que vous soyez l'objet d'une plus grande attention et de plus de critiques de la part de la presse que l'ordinaire des autres citoyens et que vous vous soumettiez avec bonne volonté à ce plus haut niveau d'attention et de critique.

Nous souhaitons également porter à votre attention notre soutien inébranlable au syndicat de la presse du Libéria, aux journalistes indépendants et aux partenaires médiatiques au Libéria. WAJA [l'Association des journalistes ouest-africains] se porte solidaire de chacune et de toutes les positions prises par le PUL [Syndicat de la presse libérienne] jusqu'à présent et se réjouit d'avance de la résolution de cette crise.

Phillip Blamo, un prêtre libérien, a lui posté ce qu'il rapporte comme étant les mots de la présidente lorsqu'elle a été interrogée à propos du black-out médiatique :

J'APPRECIE cet abandon sans conséquence, j'espère que cela va continuer encore longtemps.

James Blackie ne pense pas que le black-out médiatique sur la présidente soit la solution :

Est-ce que le back-out sur notre présidente va résoudre les problèmes ? Cherchons d'autres moyens parce que nous, en tant que citoyens ordinaires, avons besoin de savoir ce que la présidente fait quotidiennement pour pouvoir la critiquer ou la féliciter. S'il vous plaît, cherchons un autre genre de punition pour eux.

Afin de répondre à l'argument de Blackie et de souligner la nécessité d'une presse indépendante, Siezie Siefa fait la remarque suivante :

ECOUTER LBS [la radio du service public libérien] SI VOUS ETES EN MANQUE DE NOUVELLES DU CLOWN… MAIS ON NE PEUT PAS FAIRE SEMBLANT DE S'INTERESSER A LA LIBERTE DE LA PRESSE ET ETRE CONDESCENDANT EN MEME TEMPS… LES JOURNALISTES NE SONT PAS DES JOUETS A QUI L'ON PARLE COMME DE LA MERDE. De même LE REGIME DOIT ETRE SANCTIONNE EN NE LEUR ACCORDANT AUCUNE IMPORTANCE. Les psychologues VOUS DIRONT QUE C'EST LA REPONSE APPROPRIEE POUR UN REGIME SANS LEGITIMITE INTERIEURE.


La France et les Roms : les droits humains enfermés dans une définition communautariste

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Le 13 mai dernier, un violent incendie a détruit à Lyon une usine désaffectée squattée par des familles de la communauté rom. Deux femmes et un enfant de 12 ans ont péri dans les flammes. Au lendemain de la tragédie, les rescapés, relogés dans un gymnase ouvert en soirée seulement, étaient contraints de passer la journée dehors, sous la pluie.

Quelques voix se sont indignées à travers les médias sociaux du traitement fait aux Roms. L’article de Médiapart «Les Roms sont comme nous, ils ont besoin de lumière», plusieurs fois repris, peut se lire sur le blog le changement c'est pour quand. Le titre est justifié par l'idée que l'incendie aurait été déclenché par les bougies avec lesquels les victimes avaient dû s'éclairer, faute de courant électrique, coupé peu de temps auparavant par la municipalité lyonnaise.

Phillipe Alain décrit sur son blog de Médiapart, sous le titre “La France construit sa politique anti-roms sur des cadavres” :

Pendant plusieurs heures, les familles sont totalement abandonnées à leur sort. Une femme perd connaissance plusieurs fois. La police municipale, à quelques mètres reste les bras croisés. Il n’y a aucun médecin, aucun psychologue, aucun soutien.

Avant de conclure, virulent :

Mardi soir, la préfecture du Rhône fait savoir que les expulsions vont s’accélérer dans les jours à venir. La chasse aux Roms est ouverte. La campagne des municipales également. Valls prétend que les roms n’ont pas vocation à s’intégrer en France. En les obligeant à vivre comme des chiens errants à la rue ou à brûler vifs dans des squats il est certain d’avoir raison.

Dans son commentaire “Vertige” en appelle à la responsabilité de chacun :

Oui, la maltraitance se fait dans le secret des cachots, des lieux de rétention, de détention quels qu'ils soient. Mais elles sont toujours, pour un temps au moins, comptabilisées, écrites, détaillées. Et nous finissons par savoir au moment même où elles sont infligées. Lorsque nous voulons le savoir. Ici, nous savons.

Roms Choisy l Roi

Roms en attente de solution d'hébergement après l'expulsion, à Choisy-le-Roi, août 2010 Photo Alain Bachellier sur Flickr cc-by-nc-sa 2.0

Des désignations qui stigmatisent

Publié en 2010 lors de la campagne d'expulsion de Roms de la présidence Sarkozy, l'article très fouillé de Grégoire Fleurot dans Slate démontre comment l'administration française flirte avec les limites du droit en voulant définir des populations en tant que communautés sans être taxée de discriminations par rapport à des personnes :

La confusion entre les «gens du voyage» et les Tsiganes vient en partie de cette spécificité française qui interdit à l’administration de qualifier une partie de la population sur des critères ethniques. Au début du XXe siècle, le gouvernement français veut surveiller les Tsiganes qui sont alors victimes des pires préjugés, (…) L’appellation «nomades» est alors officiellement utilisée, et la loi du 16 juillet 1912 leur impose un carnet anthropométrique obligatoire qui contient des informations telles que l'envergure, la longueur et la largeur de la tête, la longueur de l'oreille droite, la longueur des doigts médius et auriculaires gauches, celle de la coudée gauche, celle du pied gauche, la couleur des yeux ou encore la forme du nez.(…) Après (la) persécution (de Vichy), le mot «nomades» est devenu inutilisable, et remplacé par le néologisme «Gens du voyage» avec la loi du 3 janvier 1969, qui remplace également le carnet anthropomorphique par un livret de circulation.

C'est pourtant en voulant définir les droits des individus selon leur appartenance communautaire que l'on court le risque de nier à ces individus leurs droits en tant que tels, comme déjà prouvé par le régime de Vichy.

Journée internationale Roms manifestation Paris

Journée Internationale des Roms : Manifestation contre les expulsions forcées de Roms, Paris 6 avril 2013, par dirtykoala sur flickr cc-by-nc 2,0

Intégration ou expulsion ?

Le fait qu'une partie des Roms ne s'adaptent pas, malgré le temps, à un modèle social dominant en France est au coeur du débat. L'essor, journal indépendant de la gendarmerie française, cite à ce propos :

Dans la droite ligne des propos du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui avait déclaré mi-mars que “les occupants des campements ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays”, le préfet du Rhône a estimé: “les Roms qui veulent être intégrés, il y a des choses à faire; ceux qui ne veulent pas être intégrés, il n'y a rien à faire”. “Ceux qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire français, ceux qui ont une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), on ne fera pas d'effort majeur pour les reloger”, a-t-il ajouté.

Valentine commente sur le site de Al Kanz :

On est en droit de s’interroger sur les raisons qui poussent l’Europe à réclamer des millions – 2 milliards en tout – aux français en particulier et aux citoyens européens en général, censés aider la Bulgarie et la Roumanie à aménager dignement la vie de ces roms, et ensuite à réclamer à la France, comme si ça ne suffisait pas, d’accueillir ces populations – travail, logement.. les français chômeurs de longue durée survivant dans des caravanes apprécieront…

La réponse de Al Kanz est limpide :

Les Roms n’ont pas à être méprisés et considérés comme des sous-hommes, tout comme ils n’ont pas à être privilégiés. S’agissant de la Bulgarie et de la Roumanie, je ne suis ni roumain ni bulgare. Je suis français, je dénonce ce qui se passe en France et que je considère indigne. Mon indignation n’est pas facile, elle est humaine.

« JR » commente, sous un billet du blog Actualités du droit :

Pour revenir plus précisément sur les roms, à vous lire, l'on croirait presque que ce ne sont que des victimes. (…) Je ne développerai pas sur les enfants auxquels on apprend seulement à mendier, sur les vols (ce sont là des vérités incontestables), et même si vous pourrez me rétorquer, sans avoir totalement tort, que ces pratiques résultent en partie des conditions de vie qui leur sont imposées, je répondrai encore une fois qu'il leur incombe aussi de se prendre en main autrement que par la délinquance.

 

“Romaphobie” contre solidarité

La politique de stigmatisation semble déjà si bien installée dans les consciences qu'elle a à présent une dénomination pour elle toute seule, la « romaphobie ». Grégoire Cousin écrivait sur Urbarom en janvier 2013 :

Malgré des rappels à l’ordre très fermes de l’ONU, malgré les nombreuses protestations d’ONG françaises et internationales, tout indique que la politique menée par l’état français à l’égard des Roms est raciste et discriminatoire. Il suffit d’observer le nombre élevé de personnes évacuées de force par les autorités (9 404) par rapport au nombre estimé de Roms étrangers présents sur le territoire français (de 15 à 20 000). De fait, selon le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les droits des migrants, François Crépeau, « l’objectif ultime semble être l’expulsion de France des communautés migrantes Rom ».

Peut-on imaginer que des victimes d'incendie d'un autre « groupe » social pourraient être traitées en France avec autant de légèreté sans déclencher un tollé dans l'opinion publique ? Il semble que le fait que l'on définisse les Roms en tant que « groupe » dans le paysage social plutôt qu'en tant que personnes à part entières justifie ce manque de solidarité. N'est-ce pas justement aux démocraties européennes de prouver qu'elles sont capables de prendre en compte les droits de tout individu, quelle que soit la communauté à laquelle on le rattache ?

‘Découvrir la Somalie', un blog de photos

L’écart entre les sexes s’ẻlargit dans les villes chinoises

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Le China Digital Times a mis en évidence des discussions sur l’écart des sexes en Chine. Bien que le pourcentage total des femmes qui travaillent n’est pas si bas, le taux d’emploi des femmes en âge de travailler dans les zones urbaines est tombẻ à 60,8% en 2010 contre 77,4% vingt ans plus tột, et cela compte-tenu de l’urbanisation.

Un mathématicien péruvien démontre une conjecture de presque 300 ans

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Le mathématicien péruvien Harald Andrés Helfgott a fait la une de la presse lorsqu'on a appris qu'il avait démontré la solution d'un problème de la théorie des nombres vieux de 271 ans.

C'était en 1742 que la théorie du mathématicien prussien Christian Goldbach, connue comme la conjecture de Goldbach, affirma que “tout nombre entier supérieur à 5 peut être écrit comme la somme de trois nombres premiers”.

Cette conjecture, qui est un des problèmes les plus difficiles en mathématiques, a été étudiée par plusieurs spécialistes en théorie des nombres et confirmée par ordinateurs pour tous les nombres pairs inférieurs à 1018. Après avoir travaillé d'arrache-pied sur ce qu'on appelle la conjecture faible de Goldbach, Helfgott a réussi à la démontrer complètement.

Harald Andrés Helfgott, foto compartida en Facebook.

Harald Andrés Helfgott, une image partagée sur Facebook.

Helfgott occupe un poste au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) en France et il a publié deux articles “où il revendique d'avoir amélioré les estimations des arcs majeur et mineur suffisamment pour prouver la conjecture faible de Goldbach sans condition”.

Le blog Cajón de sastre (Caisson de couturier [espagnol]) a répercuté la nouvelle [espagnol] et inclus un lien vers la démonstration complète de Helfgott.

Entre-temps, les usagers de Twitter ont aussi exprimé leur opinion sur le travail de Harald Helfgott, en utilisant les mots clics #Helfgott et #Goldbach.

Alberto Anguiano (@Dr_LAAG) a résumé la nouvelle dans un seul tweet :

@Dr_LAAG: #Goldbach: “Todo número impar mayor que 5 puede expresarse como suma de tres números primos”, conjetura resuelta por un peruano #Helfgott.

@Dr_LAAG: #Goldbach: ” Tout nombre impair supérieur à 5 peut être s'exprimer comme la somme de trois nombres premiers”, une conjecture résolue par un Péruvien #Helfgott.

L'usager de Twitter et physicien V H Satheeshkumar (@VHSatheeshkumar) s'est exprimé dans trois tweets:

@VHSatheeshkumar#Helfgott résout un des problèmes les plus anciens en #mathématiques, la ternaire #Goldbach #conjecture http://arxiv.org/abs/1305.2897 . #numbers

@VHSatheeshkumar: la #Goldbach #conjecture forte: ” Tout #nombre pair supérieur à 2 peut être écrit comme la somme de deux nombres #premiers.”

@VHSatheeshkumar: La ternaire #Goldbach #conjecture: ” Tout nombre impair supérieur à 5 peut être écrit comme la somme de trois nombres premiers.”

Et dmv.mathematik.de (@dmv_mathematik) a demandé :

@dmv_mathematik: du progrès a été fait avec la preuve du #théorème de #Goldbach ? #Helfgott l'affirme, la preuve publiée sur http://arxiv.org/abs/1305.2897 #math #prime #conjecture

La mathématicienne norvégienne Torgunn Karoline Moe (@TorgunnKaroline) a partagé son enthousiasme à propos du travail de Helfgott dans deux tweets :

@TorgunnKaroline: Goldbach-artikkelen ligger her http://arxiv.org/abs/1305.2897 . Les med måte! #helfgott #goldbach #abel

@TorgunnKaroline [norvégien] : L'article de Goldbach peut être lu ici http://arxiv.org/abs/1305.2897. Lisez son travail ! #helfgott #goldbach #abel

@TorgunnKaroline: @alexarje For en fantastisk nyhet!! S2 #goldbach #helfgott

@TorgunnKaroline [no]: @alexarje Pour une nouvelle fantastique !! S2 #goldbach #helfgott

Mexico_Today (@Mexico_Today) a publié un tweet joyeux :

@Mexico_Today: ►PERÚ: ‘INCREÍBLE!! MATEMÁTICO PERUANO RESUELVE CONJETURA DEBIL DE GOLDBACH’ #peru #matemáticas #goldbach

@Mexico_Today [es]: ►PÉROU: ‘INCROYABLE !! UN MATHÉMATICIEN PÉRUVIEN RÉSOUT LA CONJECTURE FAIBLE DE GOLDBACH’ #peru #matemáticas [mathématiques] #goldbach

Mario Daniel (@Desiderantes) a dit avec plus d'ironie :

@Desiderantes: Ok señores, ya probaron la conjetura de #Goldbach, ya se pueden dormir http://arxiv.org/abs/1305.2897

@Desiderantes [espagnol] : Eh bien, Messieurs, la conjecture de #Goldbach a été démontrée, vous pouvez aller dormir maintenant http://arxiv.org/abs/1305.2897

S'agissant du Pérou, une allusion au football était inévitable, et laslo rojas (@amnesico) a écrit :

@amnesico: Confirmado: Harald Helfgott es la Foquita de las matematicas: http://ow.ly/ldsE0  #Goldbach #Math

@amnesico [espagnol] : Confirmé: Harald Helfgott est la Foquita des mathématiques : http://ow.ly/ldsE0  #Goldbach #Math

Jefferson Farfán, connu comme Foquita (petit phoque), est un joueur de foot péruvien qui est actuellement le numéro 4 de l'équipe Schalke 04 de la Bundesliga.

De son côté, Luis Biedma (@LBiedma) a dit simplement :

@LBiedma: Acaban de probar la conjetura debil de #Goldbach!? Que leeeeendoooo!!! #OMG [Oh, Díos mío]

@LBiedma: On vient de prouver la conjecture faible de #Goldbach !? Si bieeen !!! #OMG Oh, mon Dieu.

Enfin, Luis das Cragfeit (@Cragfeit) a joué avec les mots :

@Cragfeit: ¿Entonces #Goldbach decía que si dos primos se casaban, siempre tendrían hijos que se dividieran por la mitad? #Preguntica #PrimeNumbers

@Cragfeit [es]: Alors, #Goldbach disait que si deux cousins se mariaient, ils auraient toujours des enfants qu'on pourrait diviser en deux? #Preguntica [petite question] #PrimeNumbers

Le mot espagnol “primo” signifie à la fois “cousin” et “premier”.

Comme l'a écrit Helfgott sur Facebook [espagnol] :

Me parece que lo importante es – mas alla de donde vivamos o trabajemos – mantener un compromiso con la educacion y la ciencias en el Peru y Sudamerica, y con la matematica local en particular. [...] Quisiera que esto sirva para que el trabajo que muchas generaciones han hecho por la matematica peruana sea apreciado.

Il me semble que ce qui est important, peu importe où nous vivons ou travaillons, c'est de maintenir un engagement dans l'éducation et les sciences au Pérou et en Amérique Latine, et dans les mathématiques locales en particulier… J'aimerais que cela serve à ce que le travail fait par plusieurs générations pour les mathématiques péruviennes soit apprécié.

Tunisie : Une militante de FEMEN devant la justice pour possession d'un spray au poivre

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La militante tunisienne de FEMEN connue sous le pseudonyme d'Amina Tyler, 19 ans, est convoquée devant un tribunal le 30 mai, pour répondre de la possession d'un spray au poivre. Elle avait fait les grand titres locaux et internationaux en mars dernier, lorsqu'elle avait posté sur Facebook des photos d'elle-même, seins nus.

Le 19 mai, Amina se rendait à Kairouan, à 184 km de la capitale Tunis, pour manifester contre l'intention d'Ansar al-Charia [un mouvement islamiste radical réclamant l'application de la loi islamique en Tunisie] d'y tenir son congrès annuel. Le congrès n'a pas eu lieu, car les forces de sécurité ont appliqué l'interdiction du rassemblement par le gouvernement, qui le présentait comme “dangereux pour la sécurité et l'ordre public”. Amina n'en a pas moins mené sa manifestation et graffé le mot FEMEN sur un mur de cimetière près de l'historique Grande Mosquée de Kairouan. Les forces de sécurité sont alors intervenues et ont escorté Amina vers un fourgon de police, quand des habitants du lieu ont crié “Dégage” à son intention.

Au contraire de ce que beaucoup d'organes de médias ont rapporté, ce n'est pas une inculpation d’ “atteinte à la pudeur” que risque Amina. Elle pourrait, en revanche, passer jusqu'à six mois en prison pour la possession non autorisée de spray au poivre. Le portail Nawaat a aussi rapporté que la jeune femme n'a pas été inculpée jusqu'à présent de “profanation de sépulture”, une charge punie de jusqu'à deux ans de prison selon le code pénal tunisien.

La journaliste française basée à Tunis Perrine Massy raconte :

Amina sera jugée le 30 mai pour détention sans autorisation d’une bombe de gaz paralysant. L’objet, selon l’un de ses avocats, Me Souheib Bahri, a été retrouvé dans le sac à dos de la jeune fille, sans que l’on puisse savoir si elle comptait l’utiliser comme une arme ou pour se défendre…

Quant à une éventuelle « profanation de tombeaux », elle est simplement mentionnée dans le procès verbal, mais n’a pas été prise en considération par le procureur général et ne fait (pour l’instant) pas l’objet de poursuites judiciaires.

Enfin, contrairement à ce qu’on a pu lire parfois, nulle part il n’est fait mention ni d’une atteinte à la pudeur ni d’une détention d’arme blanche par Amina.

Nawaat s'est aussi procuré la vidéo d'un entretien avec Amina et de son action de protestation à Kairouan le 19 mai.

Inde : Jugement en faveur des tribus sur le projet de mine de bauxite de Vedanta

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[Tous les liens mènent à des pages en anglais, sauf mention contraire.]

Le 18 avril 2013, la Cour Suprême de l'Inde a statué que c'est aux conseils des villages qu'appartient la décision finale d'autoriser ou non la controversée société britannique Vedanta Resources à extraire la bauxite dans l'État oriental de l'Odisha. Vedanta veut ouvrir une mine sur des terres que la population locale des Dongria Kondh [français] tient pour sacrées.

La controverse sur le projet de mine de bauxite remonte à 2004, et une campagne internationale a été menée contre les intentions de Vedanta. La Cour Suprême a rejeté une demande de la compagnie de lever l'interdiction d'exploiter, et a statué que deux conseils locaux, ou gram sabhas, devaient se prononcer dans les trois mois sur la suite choisie.

Les Dongria Kondh vivent sur les hauteurs des monts Niyamgiri et considèrent les montagnes et forêts comme des déités. La plus haute montagne, qui se trouve dans la zone proposée pour l'extraction, est la demeure de leur dieu le plus révéré, Niyam Raja.

Dongria Kondh woman and child in Chatikona, Rayagada district. Photo by Flickr user Rita Willaert (CC BY-NC 2.0).

Femme et enfant Dongria Kondh à Chatikona, district de Rayagada. Photo sur Flickr de Rita Willaert (CC BY-NC 2.0).

Sur le site d'actualités environnementales Down To Earth, Richard Mahapatra a écrit un article intitulé Mon dieu contre vos  ressources :

Est-ce qu'un conseil de village est qualifié pour traiter de croyances religieuses ? La réponse se trouve dans une récente ordonnance de la Cour Suprême sur l'affaire Vedanta. Les Gram sabhas (conseils de village composés de tous les électeurs d'un village) dans les districts de Rayagada et Kalahandi dans l'Odisha décideront si les activités industrielles de Vedanta violent le droit de culte constitutionnel des communautés tribales. Concrètement, l'ordonnance signifie que les électeurs de quelques villages décideront du destin d'un projet de plusieurs milliards de roupies en se basant sur leurs croyances religieuses. Alors qu'on nous répète souvent que la croyance religieuse est une affaire privée, l'ordonnance de la cour suprême est exceptionnelle car elle fait d'une décision religieuse celle d'une communauté.

Et de poursuivre :

Il y a quelques raisons qui rendent le cas intéressant. Premièrement, c'est un cas parfait où le pouvoir de l'administration d'acquérir des terres dans un intérêt public et avoir des droits sur les richesses minérales est en conflict direct avec les droits religieux des communautés locales. Deuxièmement, la croyance religieuse en question est celle de communautés tribales. Contrairement à de nombreuses religions, les croyances religieuses tribales se manifestent dans des formes de vie tangibles comme la forêt, la terre et l'eau. Dans ce cas, le conflit direct entre croyance religieuse et intérêt public devient intense car les acquisitions d'intérêt public sont les dieux et déesses des membres des tribus. Pour les Dongria Kondhs de l'Odisha, le mont Niyamgiri est le Niyam Raja ou dieu. Troisièmement, les membres des tribus n'ont aucun chef ou entité religieuse suprême pour protéger et interpréter les croyances. Les croyances tribales sont des codes purement fonctionnels destinés à maintenir la fragile équation écologie-économie qui les soutient. C'est là que la décision de la cour de mandater le conseil de village, qui bénéficie de pouvoirs constitutionnels, pour arbitrer sur les droits religieux reconnaît le fait que le droit commun et l'approche religieuse des zones tribales ne fonctionneront pas.

L'environnementaliste Sunita Narain (@sunitanar) a commenté la décision :

@sunitanar : Le jugement de Vedanta est de l'écologie du pauvre. Approfondir la voie de la démocratie pour aller vers une croissance verte. Plus que bienvenu.

Mais le journaliste Prayaag Akbar (@unessentialist) n'a pas apprécié la manière dont la décision a été rapportée :

@unessentialist : Une déité tribale ne décidera pas, Times of India, un gram sabha le fera. Alors arrêtez vos sarcasmes. Horrible article

Inaccurate reporting of Vedanta ruling in Times of India. Image tweeted by @unessentialist.

Compte-rendu inexact de la décision sur Vedanta dans le Times of India. Image tweetée par @unessentialist.

Sur le site de suivi des médias The Hoot, Aritra Bhattacharya a noté :

La plupart des comptes-rendus ont négligé le fait que la cour a, dans un sens, choisi de contourner les questions les plus irritantes concernant les violations des lois environnementales dans l'affaire. La décision de la Cour Suprême, en accordant le ‘droit’ de décider du destin de la mine de bauxite aux gram sabhas, a choisi de mettre de côté toutes les préoccupations écologiques et a fait des droits religieux des tribus des Niyamgiri le pilier central du jugement. [...] Dans les mois à venir, les institutions locales de la région devront traiter la question suivante : est-ce que la déité locale sera perturbée si l'exploitation minière est autorisée dans un rayon de 10 km autour de sa demeure ? Quelle surface et quel genre d'accès seront requis pour préserver mes pratiques et rituels religieux ? À l'évidence, il ne peut pas y avoir de réponses factuelles à de telles questions ;  les réponses seront plutôt basées sur des perceptions.

Il a été avancé que le gouvernement de l'Odisha et Vedanta poussent maintenant les gram sabha à prendre des décision en faveur de l'extraction de bauxite. Le 22 mai, un rassemblement et une réunion publiques des Dongria Kondh ont eu lieu à Munikhol dans le district de Rayagada, après cinq jours de marche. Le journaliste citoyen de CGNet Swara, Litu Minj, a rapporté que les villageois étaient déterminés à ne pas permettre à la compagnie d'exploiter de mine dans les monts Niyamgiri.

La courte vidéo qui suit, chargée sur YouTube par KBKNEWS montre les Dongria Kondh dans les Niyamgiri fêtant la décision de la Cour Suprême :

Guinée: Pays hôte spécial au Salon international du livre de Turin 2013

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La 26ème édition du Salon international du Livre s'est tenue du 16 au 20 mai 2013 à Turin, la capitale du Piémont, en Italie. La Guinée, pays d'Afrique occidentale, dont la langue officielle est le français, a été la seule représentante du continent africain à être invitée en qualité de pays hôte spécial. L'information n'est pas passée inaperçue à Conakry et sur la blogosphère guinéenne  à l'étranger ou internationale.

Maria de Babia donne son avis à propos de la fréquentation du stand guinéen sur le blog guineeconakry.info:

Pour marquer sa participation à ce Salon International du Livre de Turin, les Guinéens ont tablé sur l’organisation de conférences-débats avec les auteurs invités, l’exposition-ventes d’objets d’art  et les rencontres informelles avec les enfants, les jeunes et les personnes âgées. Par exemple, le caricaturiste Oscar Ben Barry  a pu croquer quelques invités en compagnie de petits italiens ; tandis que Tierno Monemebo et Salif Keïta, Justin Morel Junior et Cheick Oumar Kanté débattaient de l’avenir de la littérature guinéenne.

Amadou Tham Camara a écrit sur mobile guineenews.org:

Le stand exotique guinéen, très achalandé, a suscité beaucoup de curiosités. En marge des visites du stand, les auteurs Thierno Monenembo, Cheick Oumar Kanté et le sénégalais Pap Khouma ont animé dans l’après-midi une conférence sur la problématique de la culture orale et de la culture écrite en Afrique occidentale….

A la faveur de la crise économique et de son corollaire de délocalisation, la ville de Turin est en train de remplacer son industrie automobile par une industrie culturelle. A la Guinée, unique pays africain présent à ce salon du livre, de s’en inspirer pour mettre son industrie culturelle à la place de… rien.

Voici une vidéo de la culture guinéenne à l'honneur à Turin, Italie :

zeinabKoumanthio Zeinab Diallo Kazédi, poétesse guinéenne avec sa permission

 

Le site laterzapagina.net présente ainsi la présence de la Guinée à ce Salon et l'espoir qu'elle nourrit de devenir l'année prochaine “Invitée d'honneur”:

La Guinea è ospite speciale del Salone 2013 e presenta la propria candidatura quale Ospite d’onore per il 2014. Il progetto OnGuinea è curato dall’Associazione italo-guineana [Nakiri] in collaborazione con il Ministero della cultura e del patrimonio storico della Guinea, il Ministero degli affari esteri e dei Guineani all’estero e il Ministero del Turismo della Guinea. Numerosi gli incontri con personalità guineane fra cui l’ex ministro dell’informazione e comunicazione Justin Morel Junior, scrittori, giornalisti, antropologi.

Fra i temi affrontati: la cultura orale, le guerre, la cultura come motore di sviluppo per l’Africa. Letture, poesia e musica e sabato 18 alle 21, per il Salone Off, al Jazz Club di via Giolitti 30 concerto dei Ba Cissoko, uno dei gruppi musicali guineani più famosi nel mondo.

La Guinée est l'invitée spéciale du Salon 2013, et elle présente sa candidature pour être l'invitée d'honneur en 2014. Le projet est réalisé par l'association italo-guinéenne en collaboration avec le ministère de la Culture et du patrimoine historique de la Guinée, le ministère des Affaires étrangères et des guinéens de l'étranger et le ministère du Tourisme de la Guinée. De nombreuses rencontres avec des personnalités guinéennes dont l'ancien ministre de l'Information et de la Communication Justin Morel Junior, des écrivains, des journalistes, des anthropologues.
Parmi les sujets abordés: la culture orale, les guerres, la culture comme moteur de développement pour l'Afrique. Des lectures, de la poésie et de la musique, et samedi 18 à 21, pour le Salone Off au Jazz Club à Via Giolitti 30, un concert du groupe Ba Cissoko, un des plus célèbres groupes guinéens dans le monde.

Parmi les autres personnalités venues de la Guinée pour participer au Salon, il y avait la poétesse Koumanthio Zeinab Diallo Kazédi que le site onguinea.org présente ainsi:

Elle est l'héritière d'une tradition poétique peulhe extrêmement riche. Son premier ouvrage est dédié à ses enfants, Dalanda (Lynda), Ousmane (Mawdo), Mamadou (Vieux) et Tiguidanké (Nene). Koumanthio Zeinab Diallo est fondatrice de la section guinéenne du PEN Club International, membre du Comité International des Femmes Ecrivains et de plusieurs autres associations littéraires. Elle a obtenu un premier prix de poésie pular en 1990 et Les rires du silence a reçu le prix du président de la République de Guinée au concours littéraire organisé par la Pan Africaine des Ecrivains en 2005.

Tierno Monénembo, auteur d’une dizaine de romans, y a aussi pris part. Le site fr.starafrica.com le présente:

Stand de la Guinée au Salon du livre de Turin. Photo tirée de la page Facebook On Guinea

Stand de la Guinée au Salon du livre de Turin. Photo tirée de la page Facebook On Guinea

Après l’étape de Casablanca, Monénembo est attendu successivement à Paris et à Genève pour la réception de différents prix remportés par son tout dernier roman « Le terroriste noir ».

Le 15 mai prochain, il est attendu à Turin en Italie, pour animer des conférences, tout en prenant part au Salon International du livre de Turin où seront notamment exposées ses œuvres traduites en Italien.

Monénembo a écrit les Crapauds-brousse (1979), Les Ecailles du Ciel (1986), Un rêve utile (1991), Un attiéké pour Elgass (1993), Pelourinho (1995), Cinéma (1997), L’Ainé des orphelins (2000), Peuls (2004), la Tribu des gonzesses (2006), le Roi de Kahel (2008) et le Terroriste noir (2012).

La préparation de la participation de la Guinée a commencé depuis plusieurs mois. En janvier 2013 Mame Diallo écrivait sur le site boubah.com:

Parlant de la participation de la Guinée au Salon du Livre à Turin (ex-capitale italienne), M. Adramet Barry, président de l’Association Nakiri dira que « la Guinée après sa phase d’essai va bénéficier cette fois-ci en tant qu’invitée spéciale d’un espace plus large de 90 mètres carré ». Pour ce dernier, cet espace qui aura l’occasion d’être visité du 16 au 21 mai 2013 par une moyenne de 360 000 personnes permettra à la Guinée de mettre en valeur son patrimoine culturel.

Dans l’espoir d’être les invités d’honneur en 2014 avec un stand de 300 mètres carré, les représentants guinéens entendent gagner le pari cette année et sollicitent pour ce faire, l’appui financier, technique et moral du gouvernement guinéen et de tout le peuple de Guinée.

Naby Soumah rappelle sur le site galanyi.com que l'invitation avait été confirmée à Conakry à l'occasion de la célébration ‘’des 72 heures du livre’’ organisée chaque année pour marquer la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur:

L’information a été donnée ce matin au cours d’une conférence à la maison de la presse par le Président de l’association ‘’Nakiri’’, Adramet Barry en provenance de l’Italie. Pour cette association composée de guinéens vivant à l’étranger, la Guinée est invitée spéciale cette année en Italie au salon de livre de Turin.

Ainsi, la Guinée va être représentée par le comité des 72 heures libres, qui aura à présenter les œuvres guinéennes sur cette place. Pour l’association, à l’Edition prochaine, la Guinée aura le titre d’invité d’honneur à cette grande Edition. Ensuite, elle pourra être présente au salon international du livre qui se tiendra en Italie en 2014. Une véritable aubaine pour la promotion de la culture guinéenne. 

La capacité de l'association italo-guinéenne Nakiri à organiser cette participation  est la preuve que lorsque les Guinéens oublient les tensions politiques ils peuvent donner au pays un visage plus positif. Au-delà des envois d'argent pour le soutien aux membres des familles restées au pays, la diaspora guinéenne démontre ainsi qu'elle peut aussi participer au rayonnement culturel de la Guinée.

 


Journée mondiale anti-contrefaçon : Le cas des médicaments

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Le 28 mai aura lieu la journée mondiale anti-contrefaçon. L'occasion de s'intéresser aux différents domaines frappés par ce fléau moderne, de l'art à la maroquinerie en passant par les parfums, le textile, les produits d'entretien ou encore les casques audio. Si la contrefaçon entraîne des conséquences délétères en termes de sécurité, d'environnement, de droit social ou encore d'économie dans la plupart des secteurs concernés, il est un domaine dans lequel les fakes commettent des ravages encore plus néfastes : la branche pharmaceutique. Une activité loin d'être marginale, puisque l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 10% des médicaments fabriqués sont des faux.

Nombre d'incidents causés par de faux médicaments, par année. Graphique de PSI (domaine public).

Nombre d'incidents causés par de faux médicaments, par année. Graphique de PSI (domaine public).

Un marché souterrain colossal

La contrefaçon de médicaments touche tous les pays, sans exception, qu'ils soient développés ou moins. Elle atteint parfois des proportions vertigineuses, comme pour le traitement du paludisme, bidon une fois sur deux. En Europe, elle représente 24% des saisies douanières, soit davantage que les cigarettes. En 2010, elle a généré 75 milliards de dollars de bénéfices. Plus que le marché de la drogue. Une situation grave sur le plan de la santé publique, combattue à grand renfort de mesures plus ou moins idoines, plus ou moins efficaces.

 Des mesures souvent efficaces, mais encore insuffisantes

Fer de lance de ce combat en France, le Leem (les entreprises du médicament) s'est doté en 2003 d'un comité anti-contrefaçon. Il assure un lien en continuum entre industriels et autorités publiques (service des douanes, justice…). Vigie plutôt que réelle force de frappe, ce comité n'en demeure pas moins en première ligne dans le processus de modernisation des techniques anti-contrefaçon. Ces innovations sont de tous types : boîtes scellées, code-barres, hologrammes sur les emballages…

Mais la lutte contre la contrefaçon passe aussi par une coopération accrue entre industriels et forces de l'ordre. A ce titre, une trentaine de grands groupes pharmaceutiques travaillent main dans la main avec Interpol pour améliorer la détection des faux. Autant de mesures nécessaires, mais encore insuffisantes à éradiquer un ennemi versatile, bien souvent campé dans le champ du virtuel.

Internet sur le banc des accusés

Ce n'est un secret pour personne, internet est en première ligne des raisons qui font que la contrefaçon de médicaments a explosé. Dans un article du Point, Christian Peugeot, président de l'Unifab, association regroupant les sociétés françaises inscrites dans la lutte contre la contrefaçon, incrimine ces “sites champignons”, vite créés, vite supprimés, qui parviennent à “piéger les consommateurs”.

Encore une fois, la collaboration internationale porte ses fruits. En septembre et octobre dernier, un coup de filet d'envergure mené sur internet, coordonné par Interpol, l'Organisation mondiale des douanes (OMD) ou encore le Forum permanent sur la criminalité pharmaceutique internationale (PFIPC), s'est soldé par une saisie record. En France, ce sont plus de 427 000 médicaments qui ont été interceptés. 236 sites illégaux ont dû passer la clé sous la porte. Beau score. Pourtant, entre deux opérations coup de poing, les médicaments contrefaits se remettent à pulluler sur le net. Leur production ne freinera qu'au prix d'un contrôle systématique par Interpol de ces sites interlopes. Couteux, oui, mais la santé des citoyens a-t-elle vraiment un prix ?

Brésil: Sans perspective, des travestis sont victimes de la traite de personnes

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Ce billet écrit par Andrea Dipp, de l'Agência Pública (dont Global Voices est partenaire), a été publié comme reportage sous le titre original “VOU BOMBAR PARA COBRAR MAIS NA COPA”  “JE VAIS ME FAIRE GONFLER POUR GAGNER PLUS PENDANT LA COUPE DU MONDE” et fait partie intégrante de la couverture spéciale #CopaPública sur la Coupe du Monde 2014. Le texte sera diffusé en trois parties sur Global Voices Online. En voici la seconde partie.

Le premier billet est consultable ici: “Brésil: Silicone et dettes pour les travestis, en prévision de la Coupe du monde”

Lívia Xerez coordinatrice de la cellule de lutte contre le trafic d'êtres humains au Secrétariat général de la justice et de la citoyenneté de l'Etat du Ceará déclare que, malgré les allégations des travestis, qui affirment faire le voyage par choix personnel, la situation peut être effectivement considérée comme de la traite de personnes. En prenant pour référence le protocole de l'ONU contre le Crime organisé transnational, ratifié par le gouvernement en 2004, elle explique :

Por mais que elas não denunciem ou achem que estão indo porque querem, o protocolo de Palermo define o tráfico de pessoas como ‘o recrutamento, o transporte, a transferência, o alojamento ou o acolhimento de pessoas, recorrendo à ameaça ou uso da força ou a outras formas de coação, ao rapto, à fraude, ao engano, ao abuso de autoridade ou à situação de vulnerabilidade ou à entrega ou aceitação de pagamentos ou benefícios para obter o consentimento de uma pessoa que tenha autoridade sobre outra para fins de exploração’. Neste caso, elas seriam as vítimas e os aliciadores os criminosos.

Même si elles ne dénoncent personne ou si elles pensent qu'elles y vont parce qu'elles le souhaitent, le protocole de Palerme définit le trafic de personnes comme ‘le recrutement, le transport, le transfert, le logement ou l'hébergement de personnes, sous la menace ou l'usage de la force ou de quelque autre forme de contrainte, par le rapt, la tromperie, l'abus de pouvoir ou la mise à profit d'une situation de vulnérabilité, ou la remise ou l'acceptation de paiements ou d'avantages dans le but d'obtenir le consentement d'une personne détentrice d'autorité, dans un but d'exploitation’. Dans le cas présent, elles seraient bien les victimes et les responsables, les criminels.

Il y a encore beaucoup de préjugés et de craintes de la part des victimes elles-mêmes, pour dénoncer les responsables. Livia continue :

Elas são ludibriadas com promessas de uma vida nova, por vezes luxuosa, de ganhar mais dinheiro e por isso não conseguimos chegar. Muitas também têm medo, talvez por sermos um aparelho oficial, de que serão criminalizadas, quando na verdade elas são as vítimas. Por isso ainda não conseguimos provas de que isso têm aumentado por conta da Copa, apesar de termos fortes suspeitas.

Elles sont bernées par des promesses de nouvelle vie, des fois même luxueuse, de gagner plus d'argent, et c'est une des raisons qui font qu'on n'arrive pas à les atteindre. Un grand nombre d'entre elles ont peur aussi, peut-être parce que nous représentons un organisme officiel, d'être assimilées à des criminelles, alors qu'en fait, ce sont elles les victimes. C'est aussi pour cela que nous ne sommes encore pas parvenus à rassembler les preuves de l'augmentation du phénomène à cause de la Coupe du Monde, même si nous avons de fortes suspicions.

Un autre facteur a favorisé le trafic : c'est le peu d'alternatives professionnelles qu'ont les travestis, explique Lídia [éducatrice de la Barraca da Amizade, le Bar de l'Amitié]:

Nós temos uma parceria com o programa Vira Vida do SESI, que dá cursos profissionalizantes para elas mas, no fim das contas, quantas empresas contratam travestis? Nós trabalhamos com muitos garotos que nem eram travestis, eram apenas homossexuais, mas foram colocados para fora de casa e apareceu uma cafetina que ofereceu dinheiro caso eles se montassem. Para a juventude não existem políticas públicas em Fortaleza como existem para crianças e adolescentes – que ainda assim são escassas. As travestis têm o discurso da emancipação, como se a prostituição fizesse parte da própria identidade de ser travesti. Mas nem todas estariam ali se tivessem outras opções.

Nous avons un partenariat avec le programme Vira Vida ou Change de Vie du SESI (Service Social de l'Industrie), qui leur propose des formations professionnalisantes, mais, il ne faut pas se leurrer, quelle entreprise embauche des travestis ? Nous travaillons avec un certains nombre de jeunes qui n'étaient même pas travestis, juste homosexuels, ils ont été jetés de leur maison et une maquerelle est apparue pour leur proposer des sous s'ils se faisaient opérer. Il n'existe pas de politique pour la jeunesse à Fortaleza comme il en existe pour les enfants et les adolescents – mais même celles-ci sont insuffisantes. Les travestis tiennent un discours d'émancipation, comme si la prostitution faisaient partie intégrante de l'identité du travesti. Mais toutes n'en seraient pas là si elles avaient d'autres options.

Projeto ViraVida SESI oferece cursos profissionalizantes para criança, adolescentes e travestis/ Vira Vida SESI/Facebook

Le projet Vira Vida (Change de Vie) du SESI, l'un des partenaires de l'Association  Barraca da Amizade (Bar de l'Amitié) qui offre des formations professionnalisantes pour les travestis/ Vira Vida SESI/Facebook

Marcela [le prénom a été changé], 22 ans, entre parfaitement dans le cadre décrit par Lídia. Suite à une formation professionnalisante et plusieurs tentatives de trouver un emploi, elle s'est retrouvée sur le trottoir. Quand nous nous sommes rencontrées dans un centre commercial de São Paulo pour discuter, la cearense (NdT: originaire du Cearà) attirait tous les regards masculins sur son corps magnifique, acheté grâce au système décrit par Carla e Luana. “Je suis venue à São Paulo en avril de l'année dernière. J'ai payé l'opération en trois mois, puis j'en ai mis plus, j'ai payé en un mois, et la prothèse des seins je l'ai payée en 20 jours” se vante le travesti.

Elle travaille de dix heures du matin à neuf heures du soir avec une pause -déjeuner, dans un cinéma porno du centre de la ville :

Chego a tirar oito mil reais por mês mas trabalho muito e não saio nem uso drogas. Todo o meu dinheiro vai para a minha mãe e para o banco porque quero comprar uma casa.

J'arrive à gagner huit milles réais (trois milles euros) par mois mais je bosse beaucoup et je ne sors jamais et je ne touche pas à la drogue. Tout mon argent est pour ma mère et pour la banque parce que je veux m'acheter une maison.

‘Dumbass', la dernière vidéo musicale d'Ai Weiwei

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Prominent Chinese Artist Activist Ai Weiwei has released a music video, Dumbass, which shows his solitary detention back in april 2011 when the Chinese police arrested him for "tax evasion".

Le célèbre artiste et activiste chinois Ai Weiwei a publié le clip vidéo d'une chanson intitulée « Dumbass » (« Abruti »), montrant sa détention solitaire en avril 2011 lorsque les autorités chinoises l'ont arrêté pour évasion fiscale. Chanson d'Ai Weiwei interprétée par Zuoxiao Zuzhou. Réalisation de Christopher Doyle. (Paroles pouvant heurter la sensibilité de certains)

La sociologie russe dans le collimateur de la justice

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La science n'est pas en sécurité en Russie aujourd'hui. C'était, en substance, le message de Lev Gudkov ce matin dans une déclaration publique publiée [russe] sur le site web du Centre Levada, l'une des plus anciennes et plus respectées institutions de recherche russes. L'institut abrite aussi des intellectuels affichant des positions largement critiques du régime de Poutine. Goudkov, qui dirige le Centre, a annoncé que des procureurs de Moscou l'avaient contacté il y a cinq jours, le 15 mai, pour donner un avertissement officiel que son équipe opère en contravention à une loi fédérale récemment forgée qui requiert les ONG actives politiquement recevant des fonds de l'étranger de s'enregistrer auprès de l'administration comme agents de l'étranger.

Goudkov a déposé sur slideshare.net des scans [russe] de l'avertissement officiel du procureur de Moscou, tout comme son propre appel public en défense du Centre Levada. Dans ce dernier texte, Goudkov annonçait que l'application de la loi “agents de l'étranger” au Centre accroît les probabilités que son travail soit interrompu dans un avenir proche. Son communiqyé insiste sur le fait que le financement extérieur ne représente au maximum que 3% des ressources de Levada, et ajoute que le travail de l'organisation scientifique ne se mêle pas de politique.

Russian sociologist Lev Gudkov, 26 January 2008, photo by Andrei Romanenko, CC 3.0.

Le sociologue russe Lev Goudkov, 26 Janvier 2008, photo de Andrei Romanenko, CC 3.0.

Plus particulièrement, l'Etat accuse le Centre Levada d'avoir mené un travail politique entre 2009 et 2012 en échange de dons d'une poignée d'institutions occidentales importantes, dont 150.000 dollars de la Fondation MacArthur, 290.000 de la Fondation Ford, et 337.000 de la Fondation d'aide OSI. (Note aux lecteurs : RuNet Echo est actuellement financé par l'Open Society Institute.) De plus, Levada a exécuté plusieurs études de marché entre 2010 et 2013 pour des organisations étrangères telles que le National Endowment for Democracy (pour 40.000 dollars) et l'Université du Massachusetts (pour 8.000 dollars).

Goudkov conclut tristement :

Следуя логике Предостережения прокуратуры, мы должны были бы прекратить выпуск нашего журнала и закрыть сайт Левада-центра, перестать публиковать, открыто комментировать и анализировать результаты наших опросов в среде специалистов и в публичном пространстве – в СМИ, на семинарах и конференциях, на что согласиться мы не можем.

En suivant la logique de l'avertissement du procureur, nous devrions cesser de publier notre revue et fermer le site du Centre Levada, arrêter de publier, commenter et analyser publiquement les résultats de nos enquêtes à la fois dans la sphère professionnelle et dans l'espace public —dans les média, en séminaires, et dans les conférences. Nous ne pouvons accepter cela.

Sur la page Facebook [russe] du Centre Levada, l'institution a appelé les internautes [russe] à diffuser la déclaration de Goudkov, qui réfute l'accusation selon laquelle le travail sociologique consiste en une activité politique. Lors de la rédaction de cet article, le message du Centre sur Facebook avait attiré 158 “j'aime” et 1.159 “partage.” Plusieurs sociologues importants sont aussi intervenus [russe], critiquant l'amalgame entre étude sociologique et activisme politique. Dans un message [russe] sur Facebook comptant 79 “partage” à lui seul, le sociologue Vladimir Magun faisait allusion à la tradition soviétique de répression contre l'autonomie et l'intégrité de la science :

Какими бы словами и легалистскими аргументами эта постыдная кампания ни прикрывалась, речь идет о войне против современной науки, и ее организаторы и вдохновители должны ясно осознавать, что их имена навсегда войдут в позорный список безграмотных душителей мысли – таких, как Лысенко, Жданов или Трапезников.

Quelques soient les mots et arguments plus ou moins juridiques qui se cachent derrière cette campagne honteuse, c'est un acte de guerre à l'encontre de la science moderne, et ses organisateurs et instigateurs doivent clairement prendre conscience que leurs noms seront à jamais sur la liste ignominieuse des étrangleurs ignorants de la pensée — des hommes comme Lyssenko, Jdanov, ou Trapeznikov.

L'analyste politique et ancien du sérail au Kremlin Gleb Pavlovsky a écrit [russe] sur Facebook pour demander aux responsables des deux autres principaux instituts sociologiques de Russie, FOM et VTsIOM, ce qu'ils pensaient des ennuis judiciaires de Levada. Le directeur du second institut, Valery Fedorov, a répondu [russe] une heure plus tard pour rapporter que VTsIOM avait reçu des avertissements similaires de procureurs d'Etat.

Sur Twitter, les internautes russes  ont fait un concours de bons mots sur l'avertissement des procureurs à Levada. Avec 132 retweets, l'activiste Ilya Iachine semble être en tête, en écrivant :

ВЦИОМ и “Левада” зафиксировали снижение рейтингов Путина и ЕР. Прокуратура зафиксировала снижение шансов ВЦИОМ и “Левады” на существование.

VTsIOM et “Levada” ont établi un déclin dans les cotes de Poutine et de Russie Unie. Les procureurs ont établi un déclin des chances pour VTsIOM et “Levada” de continuer d'exister.

Dans un autre message populaire (qui compte désormais près de 20 retweets), l'opposant Alexander Zalessky a souligné le fait que les principaux concurrents de  Levada, VTsIOM et FOM, sont notoirement proches du Kremlin :

ВЦИОМ сообщает, что после закрытия Левада-центра рейтинги Единой России за неделю выросли на 35%.

VTsIOM rapporte qu'après la fermeture du Centre Levada, la cote de Russie Unie a augmenté de 35% en une semaine.

Tout le monde, cependant, n'a pas rallié la défense de Levada. Le prévisible magazine électronique pro-Kremlin politonline.ru a publié des extraits de la déclaration publique de Goudkov, rajoutant la question [russe] suivante :

Стоп. Директор “Левада-центра” говорит, что иностранные гранты составляют лишь жалкие крохи – от 1.5% до 3% бюджета социологической службы. Но если это такие маленькие средства – почему же “Левада-центр” не готов от них отказаться и работать дальше без статуса “иностранного агента”? Вместо этого Лев Гудков говорит о “закрытии” центра. Вам тоже кажется, что это нелогично или где-то здесь нестыковка?

Arrêtez. Le directeur du Centre Levada dit que les financements extérieurs ne sont que des miettes — entre 1,5% et 3%— du budget de l'institut sociologique. Mais si ces fonds sont si faibles, pourquoi le Centre Levada n'est-il pas prêt à y renoncer et continuer son travail sans le statut d’ “agent de l'étranger” ? Au lieu de quoi, Lev Goudkov parle de “fermeture” du centre. A vous aussi, cela vous semble illogique ou incohérent quelque part ?

Stanislav Apetian, un autre acteur de RuNet, habituellement associé au camp des anti-opposition, a soulevé les mêmes questions sur Twitter, écrivant :

Если в доходах “Левада-центра” иностранные деньги составляют 1,5%, то почему нельзя просто от них отказаться? К чему вопли о закрытии?

Si parmi les revenus du Centre Levada, l'argent provenant de l'étranger ne représente que 1,5%, alors pourquoi ne peut-il pas simplement renoncer à un tel financement ? Quel intérêt de hurler à la fermeture ?

Alors que la plupart des Russes éduqués et avertis d'Internet disent leur dégoût de la répression contre Levada, l'institut devrait faire davantage pour répondre aux objections comme celle d'Apetian. La défense de Levada est-elle d'avoir cessé de recevoir des dons étrangers après 2012, comme son compte Twitter l'indiquait dans un tweet du 20 mai ? Si c'est le cas, pourquoi l'avertissement du procureur mentionne-t-il le financement de l'OSI jusqu'à mi-janvier 2013, et également un contrat d'étude de marché avec des clients étrangers jusqu'en 2013 ?

Le plus important à long terme, cependant, est le probable effet paralysant que les informations d'aujourd'hui auront sur la capacité de Levada à maintenir à la fois clients (et donateurs) et groupes clés de personnes sondées pour ses enquêtes. En effet, dans un entretien [russe] avec Kommersant Radio aujourd'hui, Gudkov a révélé que ses clients comme ses sondés sont déjà de plus en plus réticents à collaborer avec une organisation qui véhicule le bagage politique de Levada.

Les eaux toxiques du militantisme écologique russe

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La protection de l’environnement est devenue un sujet de militantisme public dangereux en Russie, tout du moins en ce qui concerne la pollution industrielle. Ceci est dû au fait que les militants écologistes s’opposent souvent directement à des intérêts commerciaux régionaux, qui réagissent parfois par la force. Exemple parlant : le 9 mai 2013, des inconnus ont attaqué et roué de coups un éco-blogueur de Pervouralsk, une ville industrielle de taille moyenne située à 40 km d'Ekaterinbourg, dans l’Oural. Le blogueur, Stepan Tchernogoubov, affirme qu’il s’agissait de représailles suite à la publicité qu’il donne à un fabricant local de chrome qui déverse des déchets dans la pittoresque rivière Tchousovaïa (voir la photo d’archive ci-dessous).

A cliff on the Chusovaya River. One of the color photographs made in 1912 by Prokudin-Gorsky. Public domain. Wikimedia Commons.

Une falaise surplombant la rivière Tchousovaïa. Une des photographies en couleur prises en 1912 par Prokudin-Gorsky. Domaine public. Wikimedia Commons.

Le 4 mai 2013, Tchernogoubov a été mis sur la piste d'un déversement illégal de déchets donnant à la rivière une couleur rouge sang. Il s’est rendu sur place pour vérifier l’information et prendre des photos. Il a découvert une conduite déversant dans une mare proche une sorte de boue orange chimique. Tchernogoubov raconte [russe] sur son blog de LiveJournal :

Ощущается стойкий химический запах, в носоглотке возникли болезненные ощущения. [...] А источник заполнения этого хим озера, как выяснилось, – сгнившая труба. Возможно её прорвало в праздники, но скорее всего она всегда была такой.

Il y avait une forte odeur de produits chimiques, et celle-ci me faisait mal au nez et à la gorge. [...] Il s’est avéré que la source de ce lac chimique était une canalisation pourrie. Elle a peut-être rompu pendant les jours fériés, mais il est probable qu’elle a toujours été dans cet état.

Des produits chimiques orange se déversant dans une mare près de la Tchousovaïa et provenant d'une rupture de canalisation. Photographie provenant du blog de Tchernogoubov.

L’article de Tchernogoubov a été reproduit [russe] sur le site de la radio Echo Moskvy par l’économiste local Alexander Anikine. L’usine en question, « Chrome Russe 1915 » [russe], n’a pas pris une telle publicité à la légère. Quand Tchernogoubov est retourné sur les lieux le lendemain (accompagné d’un groupe d’écologistes d'Ekaterinbourg) pour faire des prélèvements des substances chimiques, ils ont été accueillis par des agents de sécurité privés qui ont essayé de les empêcher d'approcher l'eau [russe] :

Standoff between environmentalists collecting water and security guards. YouTube screenshot, May 23, 2013.

Confrontation entre les écologistes prélevant des échantillons d'eau et les agents de sécurité. Capture d'écran de Youtube. 23 mai 2013.

Как и предполагали, они стали препятствовать сбору проб воды. [...] Впоследствии при попытке оказать на нас физическое воздействие, чтобы отобрать взятые пробы, люди, позиционирующие себя сотрудниками охраны завода “Русский Хром 1915″ были остановлены моим предупреждением о возможном разливе собранных проб на их руки, лицо и тело.

Comme nous le pressentions, ils ont essayé de nous empêcher de faire des prélèvements. [...] Plus tard, après avoir tenté de nous forcer physiquement à abandonner les échantillons prélevés, ces gens (qui se disaient agents de sécurité de l'usine « Chrome russe 1915 ») ont fini par se raviser quand je les ai avertis que je pourrais renverser les échantillons sur leurs mains, leurs visages et leurs corps.

La police locale a ensuite placé en garde à vue Tchernogoubov et son escorte après que le chef du groupe de sécurité privé eut signalé qu'ils avaient « volé » des échantillons, mais les autorités les ont rapidement tous libérés. Dans le même article [russe], Tchernogoubov prétend que l'un de ses collègues écologistes a été contacté par l'éditeur d'un journal local qui lui a demandé de ne pas soulever la question de la pollution de « Chrome russe », puisque cela risquait de mettre à mal le maire de Pervouralsk, celui-ci ayant apparemment des liens avec l'usine. Voici comment l’usine elle-même décrit [russe] ce qui s’est passé le 5 mai :

[...] неустановленные лица в количестве 5 человек пытались проникнуть на территорию станции нейтрализации промышленных стоков ЗАО «Русский хром 1915». При себе имели бутыли, наполненные неизвестной жидкостью.

[...] des inconnus, au nombre de 5, ont tenté d'accéder au site de la station de neutralisation des eaux usées industrielles de « Chrome russe 1915 ». Ils avaient avec eux des bouteilles remplies d'un liquide inconnu.

Les ennuis de Tchernogoubov ne se sont toutefois pas arrêtés là. Le 9 mai, quelques jours après avoir causé cette agitation et signalé le cas de pollution à la police locale [russe], Tchernogoubov a remarqué lors d'une promenade avec sa femme qu'il était surveillé par quatre hommes. (Étrangement, il a identifié l'un d'entre eux comme étant un employé de la branche locale de « Ville sans drogue, » le groupe d'action antidrogue d’Evgueni Roizman basé à Ekaterinbourg.) Tchernogoubov a approché un de ces hommes, et lui a demandé pourquoi ils le suivaient. Ce qui s'est ensuivi [russe] fait froid dans le dos :

В ответ он нанёс мне удар в лицо, затем появились ещё двое, которые подбежав заломали мне руки. В это время первый, [...] начал наносить целенаправленные удары мне в голову. Когда я вырвался и нанёс ему удар, меня повалили и стали бить ногами те двое, которые держали мне руки. [...] На очередную попытку встать один из нападавших достал пистолет и ударил мне рукоятью в голову. Я временно потерял сознание. [...] По итогу я имею разбитую голову, зашитую двумя швами и выбитые верхние передние зубы.

En guise de réponse, il m'a frappé au visage, puis deux autres sont accourus et m'ont tordu les bras dans le dos. À ce moment-là, le premier homme [...] s'est mis à me frapper directement à la tête. Quand j'ai réussi à me libérer de leur étreinte et à répliquer, les deux hommes qui me retenaient m'ont poussé au sol et ont commencé à me donner des coups de pieds. [...] Quand j'ai tenté de me relever, un des agresseurs a sorti une arme et m'a donné un coup de crosse à la tête. J'ai brièvement perdu conscience. [...] Je me retrouve avec le visage tuméfié, deux points de suture, et les dents de devant cassées.

Chernogubov in the hospital, post assault. YouTube screenshot. May 23, 2013.

Tchernogoubov à l'hôpital, après l'agression. Capture d'écran de Youtube. 23 mai 2013.

Ainsi que l'explique Tchernogoubov, lorsque la police est arrivée sur les lieux, l'un des agresseurs leur a montré un insigne de police et les trois hommes n'ont pas été appréhendés. Tchernogoubov est persuadé qu'il a été agressé pour avoir dénoncé « Chrome russe ». Si c'est bien le cas, la vérité a toutefois déjà été révélée. Le 10 mai, des militants russes de Greenpeace ont prélevé leurs propres échantillons dans la rivière et ont découvert  [russe] que le taux de chrome dans l'eau était presque 100 fois supérieur à la « concentration maximum autorisée ». Bien sûr, ce fait ne garantit pas en lui-même un quelconque résultat. Ce n'est pas la première fois que des responsables évoquent « Chrome russe » en lien avec des questions de pollution [russe], mais l'usine continue de fonctionner et de polluer dans une relative impunité. Peut-être que l'attaque dont Tchernogoubov a été la victime permettra de faire une différence en suscitant une indignation publique, et que par conséquent quelqu'un sera puni. Toutefois, même dans le meilleur des cas, il est difficile de concevoir l'histoire de Tchernogoubov comme autre chose qu'une victoire sans suite pour les blogueurs et militants russes.

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