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Brésil : Marcela attend le Mondial pour gagner de quoi partir en Europe

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Ce billet écrit par Andrea Dipp, de l'Agência Pública (dont Global Voices est partenaire), a été publié comme reportage sur les travestis de Fortaleza, sous le titre original “VOU BOMBAR PARA COBRAR MAIS NA COPA”  (“JE VAIS ME FAIRE GONFLER POUR GAGNER PLUS PENDANT LA COUPE DU MONDE” ) et fait partie du dossier spécial #CopaPública sur la Coupe du Monde 2014. Le texte sera diffusé en trois parties sur Global Voices. En voici la troisième et dernière partie.

La deuxième est consultable ici: Brésil : Sans perspective, des travestis sont victimes de la traite de personnes

Marcela dit qu'elle a découvert son homosexualité à l'âge de 13 ans et que pendant un certain temps elle l'avait cachée à sa mère et à ses quatre soeurs :

Eu sentia muito medo de como elas e a sociedade iriam reagir. Mas não tinha outro jeito, era quem eu era. Então contei e elas até que aceitaram bem.

j'avais très peur de leur réaction et de celle de la société. Mais il n'y avait pas d'autre choix, c'est ce que j'étais. Alors j'ai tout dit et elles l'ont même assez bien accepté.

Quant au processus de travestissement, il fut plus difficile :

Minha mãe ameaçou me botar para fora de casa, dizia que eu nunca iria arrumar emprego, não aceitou.

Ma mère m'a menacé de me mettre dehors, elle disait que je ne trouverais jamais d'emploi, elle n'a pas accepté.

Elle raconte ses débuts dans la prostitution à l'âge de 17 ans, mais aussi qu'elle aurait plutôt préféré travailler. Après avoir décroché une bourse d'études grâce au programme Vira Vida (Change de Vie) elle a tenu pendant un an, étudiant le matin et allant à l'école l'après-midi. Elle se rappelle :

Eu sempre gostei de fazer cursos, estudar, queria trabalhar com carteira assinada, nunca quis fazer programa.

J'ai toujours aimé aller à l'école, étudier, je voulais travailler légalement, j'ai jamais voulu faire des passes.

Marcela dit qu'elle avait réussi à trouver un emploi dans une entreprise de lingerie, mais qu'elle a été jetée dehors quatre mois après, lorsqu'elle est tombée malade:

“…e o patrão não aceitou os atestados médicos”.

“…et le patron n'a pas accepté les attestations médicales”.

A partir de là, elle a dû accepter de travailler pour la moitié du salaire des autres employés d'une entreprise mais à un certain moment cela ne suffisait plus pour se nourrir avec le peu qu'elle gagnait et elle n'a pas trouvé d'autre emploi: :

Todas as portas se fecharam para mim. Não tive outra opção a não ser ir para a rua. Se eu pudesse, escolheria outra vida. Como não posso, me concentro e trabalho muito para poder juntar algum dinheiro para um dia abrir um negócio. Vou ficar velha e ninguém mais vai me querer.

Toutes les portes se sont refermées sur mon nez. Je n'avais pas d'autres options que celle de faire le trottoir. Si j'avais pu, j'aurais choisi une autre vie. Comme je n'ai pas pu, je me concentre et je travaille beaucoup pour économiser et un jour peut-être, avoir ma propre affaire. Je vais vieillir et personne ne voudra plus de moi.

Coquette, maquillée et bien vêtue, Marcela déclare payer 30 réais (12 euros) de loyer quotidien à la maquerelle, propriétaire de la maison où elle vit, et encore la même somme au cinéma (NdT: où elle travaille), auquel la maquerelle est associée. Elle souhaite quitter cette maison et louer une chambre avec trois collègues de Fortaleza pour pouvoir recevoir les clients pendant le Mondial.

Eu tenho anúncios em sites e também quero ir para a rua na época da Copa. São Paulo estará cheia de gringos e mesmo brasileiros de outros estados, quero aproveitar.

J'ai passé des annonces sur des sites et je veux aussi aller dans la rue pendant la Coupe du Monde. São Paulo va être remplie de gringos et même de brésiliens d'autres états, je veux en profiter.

Pour gagner plus, Marcela assume le fait d'avoir déjà eu des relations sans préservatifs et elle se contredit:

Tem gente que paga o dobro e até o triplo do valor para transar sem camisinha, aí eu acabo fazendo. Estou com medo de fazer o exame [de HIV], mas sei que a saúde vem em primeiro lugar.

Il y a des mecs qui paient le double ou même le triple du prix pour baiser sans capote, alors je finis par accepter. J'ai peur de faire l'examen [de HIV], mais je sais que la santé passe en premier.

Aprés la Coupe du Monde, Marcela voudrait aller en Europe, pour gagner sa vie en euros.

Arena Castelão em Fortaleza/ Imagem:Castelao Stadium/Wikimedia Foundation/Uso livre

L'Arena Castelão à Fortaleza sera l'un des stades de la Coupe du Monde 2014 Photo: Castelao Stadium/Wikimedia Foundation – Utilisation libre

Já falei com uma pessoa que leva travestis para lá. Ela cobra 10 mil reais para passar a gente.

J'en ai déjà parlé avec quelqu'un qui emmène des travestis là-bas. Elle demande 10 milles réais (3800 euros) pour nous faire passer.

Je lui demande si elle a peur.

Que nada, é a mesma coisa daqui, só que ganhando em euro.

Tu parles, c'est la même chose qu'ici, sauf qu'on gagne en euros

Revenir à Fortaleza, ce n'est que pour les vacances, comme ça a été le cas il y a quelques mois :

Nossa, me senti uma celebridade lá, me senti como a presidente Dilma! Todo mundo vinha falar comigo, ver como eu mudei, até as pessoas que falavam mal de mim viram que eu conquistei.

Mon dieu, je me suis sentie comme une célébrité là-bas, je me suis sentie comme la présidente Dilma (NdT: la présidente du Brésil) ! Tout le monde venait me parler, pour voir comme j'avais changé, même ceux qui parlaient mal de moi ont vu que j'avais réussi.

Avec l'argent amassé pendant la Coupe du Monde, plus celui qu'elle veut gagner en Europe, Marcela souhaite tirer profit de son succès pour, ça c'est sûr, rentrer au Ceará et lancer son affaire. Un salon de beauté ou un magasin de vêtements, parce qu'elle adore la mode. Jetant un œil à sa montre, elle me dit au revoir. C'est l'heure de retourner au cinéma.


Pourquoi les dauphins de l'aquarium de Hong-Kong se blessent-ils ?

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[Liens en anglais, sauf mention contraire] Des images, enregistrées par le site d'informations citoyen inmediahk.net, montrant des dauphins du Parc Océanique de Hong Kong qui semblent se faire du mal en se projetant contre les murs de leur bassin ont provoqué une vague de réactions négatives à l'encontre de ce centre dédié aux mammifères marins.

Pendant une visite de deux heures du parc (celui-ci possède un centre d'élevage et de recherche en plus du parc d'attraction de mammifères marins) des journalistes de inmediahk.net ont été témoins [vidéo] de plusieurs comportements anormaux des dauphins, dont l'un d'entre eux se projetait contre le mur du bassin avec force, faisant grand bruit.

Le Parc Océanique a insisté sur le fait que ce comportement est une habitude « unique » et que « le comportement décrit n'a provoqué aucune blessure ou mort. »


(Vidéo : des journalistes de inmediahk.net ont été témoins de plusieurs comportements anormaux des dauphins.)

Cependant, par la suite, dans une interview avec les journalistes de inmediahk.net, Samuel Hung, président de l'organisation non-gouvernementale de conservation des dauphins de Hong Kong, a expliqué [chinois, zh] que le comportement anormal était lié à l'environnement artificiel restreint du centre d'élevage :

 

Dolphin Slamming itself against the wall of the pool. Image from inmediahk.net. Non-commercial use.

Dauphin se projetant contre le mur de son bassin. Image  de inmediahk.net. Utilisation non-commerciale.

雖然我們無法知道海豚想法,但這次海豚撞牆是十分罕見,至少我是第一次見。困養動物的行為很難理解,天性扭曲導致有異常行為,很難判斷海豚是否自殘。怎樣明確判斷為自殘行為,就好像沖繩海洋水簇館,海豚在表演途中跳出水池,這罷演行為正是自殘或自殺的表現。

Bien que nous ne savons pas ce qui passe par la tête du dauphin, un tel comportement est très rare. En fait, c'est la première fois que je vois une telle chose se produire. Il est très difficile de comprendre le comportement d'un animal en captivité. Habituellement, ils développent un comportement anormal lorsque leur nature est altérée [par un environnement artificiel]. Il est encore trop tôt pour affirmer qu'il a agi pour se causer du tort et se tuer. Ce qui s'est produit [vidéo] au Musée Marin d'Okinawa était un acte suicidaire. Le dauphin a sauté hors du bassin pendant le spectacle. Cet acte suicidaire était une sorte de « grève. »

En effet, les « conditions de travail » des dauphins sont très inquiétantes. Les journalistes ont observés pendant le programme spécial annuel du parc : « Le Mois des Animaux – En Haute Définition » [zh] :

劇場的四條海豚,長期處於高噪音環境下,劇場表演前為了娛賓,公園會派出樂隊作半小時的表演,另外14條海豚在研究中心也受到濾水器噪音長期折磨。海豚靠聽力覓食,發出聲響後可捕捉100米以內食物,聽覺頻率為1-150kHz 而人類聽覺頻率為 0.02-17kHz ,而最高可聽到40-100kHz。就算是一個普通人也抵受不了,何況是一條聽覺靈敏的海豚!

Les quatre dauphins du Théâtre Océanique travaillent dans un environnement très bruyant : habituellement un groupe live joue sur scène pour divertir les touristes avant l'entrée en scène des dauphins. Pour ce qui est des 14 dauphins du centre de recherche, ils sont aussi tourmentés jour et nuit par le système de filtration de l'eau. Dans la mer, les dauphins se servent de leur ouïe pour attraper des poissons dans un rayon de 100 mètres. Leur fréquence auditive est de 1-150kHz., alors que la fréquence auditive humaine est de 0,02-17kHz et la fréquence la plus élevée qui est audible pour l'homme est de 40-100kHz. Un son qu'un homme trouverait gênant représenterait ainsi une torture pour l'ouïe sensible des dauphins !

海洋劇場的狹窄水池住上4條海豚,其中3條在出場前,還在不斷複習表演動作,另一條海豚則在半米深的水池進行「豚聚一刻」節目,在訓練員的指示下,做出不同動作去娛樂遊客,同時訓練員使力按壓海豚頭部同身軀,避免海豚一旦掙扎弄傷遊客之餘,亦方便遊客接踵上前拍照留念。海洋劇場表演每日公演四次,每場大約30分鐘,由於近年入場旅客増多,難以估計海豚除應付劇場表演所帶來的工作壓力外,還得要承受多少場「豚聚一刻」及「親親海豚」等特備節目的心理折磨。

Il y avait en tout quatre dauphins dans le minuscule bassin du Théâtre Océanique, trois d'entre eux répétaient sans répit l’enchaînement des numéros avant le spectacle et le dernier était forcé de rester dans un bassin d'une profondeur d'un demi-mètre d'eau pour le programme destiné aux touristes « Rencontre avec un dauphin » Sous les ordres de son dresseur, le dauphin devait adopter différentes postures pour amuser les touristes. Pendant que les touristes faisant la queue pour prendre une photo avec le dauphin, le dresseur devait maintenir la tête et le corps de l'animal pour éviter qu'il ne se débatte et blesse les touristes. Le Théâtre Océanique tient quatre représentations par jour ; chacune dure environ 30 minutes. Comme ce dernières années le nombre de visiteurs du parc n'a cessé de croître en plus des pressions engendrées par les spectacles, il est difficile d'évaluer la souffrance psychologique créé par les programmes spéciaux destinés aux touristes comme « Rencontre avec un Dauphin » et « Embrassez le Dauphin. »

Le Parc Océanique était initialement un projet lancé par le gouvernement en 1977 et financé par le Jockey Club de Hong Kong pour « aider à comprendre et participer à la conservation de la faune. » Le parc a cessé d'être une filiale du Jockey Club de Hong Kong en 1987 pour devenir une entité indépendante : le Ocean Park Corporation, dont le conseil est nommé par le gouvernement.

Le parc de loisirs gère aussi des observatoires, des laboratoires, un département pour l'éducation et un fonds pour les dauphins et les baleines. En 2001, le premier dauphin du monde né par insémination artificielle a vu le jour à Hong Kong. Cependant, la mortalité des delphineaux passe généralement inaperçue dû à l'absence d'un mécanisme de suivi public [zh] :

打從2012年出現夭折或出世不久後死亡的海豚數目究竟有多少, 園方從沒設立公眾監察機制,亦沒對外公佈資料,因此海豚死亡數字一直成疑。再者園方從無公佈一些「敏感」資料,如雌雄海豚比例、海豚年齡、親疏關係、每年的死亡數字、海豚來源、繁殖記錄等等,巿民一概沒有知情權,一所聲稱開放的研究中心卻欠缺透明的監察機制,罔論擔當真正教育公眾的角色,試問一間漠視生命基本權利的機構,談何保育?又談何教育?

Depuis 2012, combien de delphineaux sont morts dans le parc ? Il n'y a ni mécanisme de suivi ni de rapport public. Le nombre reste un un mystère. De plus, le parc n'a communiqué aucune information « sensible » comme la proportion de dauphins mâles et femelles, leurs âges, relations, origines, preuves de décès et de reproduction. En tant que centre de recherche publique, comment peuvent-ils tenir le rôle d'un éducateur sans aucune transparence ? Comment peuvent-ils éduquer le public à la conservation s'ils ne respectent pas la vie ?

Sur les réseaux sociaux, les internautes ont exprimé leur préoccupation pour les animaux du centre. Doris Woo, élève du secondaire, a commenté sur Facebook :

將心比己 如果將你成日困喺屋企個浴缸到 應該唔會再想生存落去
海洋公園其實一早已經變左做商業用地

Imaginez juste qu'on vous emprisonne dans votre baignoire, vous n'auriez pas envie de vivre. Le Parc Océanique est maintenant géré commercialement.

Lam Chet Yan, un étudiant universitaire local, a fait remarquer :

海豚的聽覺非常敏銳,光是濾水器的聲音就足以讓他們壓力大到死亡,更別說表演時觀眾的喧囂聲早已讓他們崩潰。別再去觀賞動物表演,雖然海豚都笑瞇瞇的,但其實每一隻都壓力大到胃潰瘍在吃藥,也不要再去動物園,看著被囚禁的動物到底能學到什麼?還是單純因為人的「娛樂」就足以剝削動物到如此地步?

Les dauphins ont une ouïe très sensible. Le bruit du système de filtration de l'eau a déjà créé une trop forte pression pour eux. Le bruit des touristes pendant le spectacle va les rendre fous. Ne regardez pas le spectacle. Même si on dirait qu'ils sourient, leur stress est immersif. N'allez pas au zoo. Que pouvez-vous apprendre des animaux en captivité de toute façon ? Ou bien, pensez-vous que nous pouvons exploiter les animaux ainsi, juste pour notre amusement ?

Un pétition sur Change.org demandant au Parc Océanique de mettre un terme progressivement à la détention de cétacés en captivité a récolté 809 signatures à la date du 28 mai 2013 :

S'il vous plait, ajoutez ma voix à ceux qui s'opposent à l'exposition de dauphins au Parc Océanique. Des bassins en bétons ne peuvent pas reproduire l'étendue de l'océan et ne peuvent pas non plus répondre aux besoins physiques et psychologiques de ces animaux intelligents et sociables.

Les spectateurs des parcs de loisirs marins voient des animaux en captivité qui ont perdu leur comportement instinctif dans un environnement fait pour le gain financier. Les dauphins sont faits pour vivre dans l'océan où ils nagent habituellement 160 km par jour. Nager autour d'un basin 500 fois pour couvrir à peine 80 km c'est une punition cruelle. […]

Peut importe à quel point vos installations sont à la pointe de la technique, elles ne peuvent simplement pas reproduire l'habitat naturel. Les dauphins sauvages vivent jusqu'à 50 ans ; ceux en captivité survivent rarement à  leur adolescence. Le Service National de la Pèche Marine déclare que plus de la moitié des dauphins capturés meurent en moins de deux ans. Les survivants vivent en moyenne 5,8 années en captivité. Les dauphins socialement liés deviennent fous lorsque ils tentent de communiquer à travers les ondes sonores rebondissantes qui créent des réverbérations « boomerang » et rebondissent littéralement sur eux. Beaucoup d'aquariums stockent du Pepto-Bismol pour traiter leurs ulcères dus au stress. Les basins chlorés peuvent rendre les dauphins aveugles et provoquer des troubles cutanés. Beaucoup succombent à des pneumonies, ulcères ou autres maladies dues au stress.

S'il vous plait, pensez à investir les fonds pour ce projet vers des efforts de conservation locaux ou d'autres alternatives éducatives comme la diffusion en temps réel de vidéos montrant les efforts de réhabilitation dans un « théâtre aquarium », sur l'Internet ou dans les salles de classes.

Les mammifères marins captifs sont de tristes caricatures de ce qu'ils sont vraiment. Je vous prie de ne plus faire subir des souffrances physiques et psychologiques à des animaux dans le seul but d'amuser le public.

Le caricaturiste brésilien Carlos Latuff s'insurge contre les expulsions en vue de la Coupe du Monde

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Cet entretien, par Marcela Genaro, intitulé “O banco imobiliário da Cabralândia” [pt], fait partie du dossier spécial de l'agence brésilienne Pública, #CopaPública, et a d'abord été publié le 22 mars 2013, le jour de l’expulsion du village indigène de Maracanã à Rio de Janeiro.

Le dessinateur Carlos Latuff n'est pas optimiste quant à la transformation que la ville de Rio de Janeiro subit pour accueillir la Coupe du Monde de 2014 et les Jeux Olympiques de 2016 :

Vai ajudar exatamente quem? Certamente o Eike Batista, a Coca-Cola, as grandes corporações que estão por trás disso. Mas o Zé Povinho, certamente não.

Qui cela va-t-il aider au juste ? Sûrement Eike Batista, Coca-Cola, les grosses entreprises qui sont derrière cela, mais Monsieur tout le monde, certainement pas.

Ce Carioca de 44 ans, connu pour la défense des causes humanitaires avec ses dessins aux traits simples et à l'humour sombre, a accordé un entretien à Pública dans lequel il analysait les préparatifs en cours à Rio, qu'il surnomme “l'ex-ville Merveilleuse”, pour le gigantesque événement :

É uma ofensiva da especulação imobiliária. Ela agora pode avançar porque existe esse respaldo, que se trata de uma “coisa justa”, que vai promover a cidade lá fora. Acho que não foi à toa que a prefeitura lançou o jogo que é o Rio de Janeiro como banco imobiliário. Aquilo ali foi o melhor de todos os indicativos. Se a gente está falando de banco imobiliário não se trata dos interesses do cidadão que pega ônibus, que pega barca, pega trem. A gente está falando dos interesses dos players.

C'est une offensive de la spéculation immobilière. Elle peut avancer maintenant parce qu'il y a ce soutien, que c'est une “cause juste”, qui va promouvoir la ville au niveau international. A mon avis ce n'est pas une coïncidence que les autorités de la ville présentent ce jeu de Monopoly version Rio de Janeiro. C'était l'un des plus gros indices. En parlant de Monopoly, on ne parle pas des intérêts des citoyens qui prennent le bus, le bateau, le train. On parle des intérêts des “joueurs”.

Le jeu de Monopoly de la ville olympique, créé par le fabriquant Estrela, fait apparaître les projets récents de construction de la ville. La ville a acquis 20 000 exemplaires du jeu, pour un coût de 1 million de reais brésiliens (environ 365 euros) pour le distribuer dans les écoles publiques. Le bureau du procureur recherche s'il y a des irrégularités dans l'achat du jeu, qui pourrait promouvoir le gouvernement sous couvert d'outil pédagogique.

Latuff a aussi évoqué les expulsions forcées de communautés entières causées par les préparatifs de la Coupe du Monde et les comparait à l'idée du renouveau urbain promu par l'ingénieur Francisco Pereira Passos, maire de Rio entre 1902 et 1906. Sa réforme était mieux connue sous le nom de “l'hygiénisation” de Rio de Janeiro :

De fato o Rio de Janeiro não é um tabuleiro e nem um brinquedo. Tem sido tratado como tal, mas as pessoas que moram em favelas, nos quilombolas, nas áreas indígenas sabem que isso não é brincadeira. Remoção não é brincadeira, muito longe disso.

Véritablement, Rio de Janeiro n'est pas un plateau ni un jeu. Elle a été traitée comme cela, mais les gens qui vivent dans les taudis, dans les ‘quilombos’ (les communautés Afro-Brésiliennes descendant d'esclaves ), dans les zones indigènes savent que ce n'est pas un jeu. Le déplacement n'est pas un jeu, loin de là.

Mascote da Copa 2014 por Carlos Latuff para a Agência Pública

Mascotte de la Coupe du Monde 2014 par Carlos Latuff pour Agência Pública. Eike [Batista] est un homme d'affaires brésilien et l'un des 10 plus riches au monde.

L'opposition du caricaturiste à la politiques des grands événements lui a même valu un “tour en voiture de police” jusqu'au commissariat, quand il a été convoqué pour témoigner après avoir réalisé un dessin critiquant les Jeux Pan-américains de 2007 :

Tinha feito um desenho que era o mascote do Pan, Cauê, segurando um fuzil, dando um tiro para o alto com uma M16, uma favela ao fundo e um caveirão. Sob a alegação de que eu estava usando um desenho que era protegido por direitos autorais, fui chamado para prestar um depoimento numa delegacia. A polícia foi até a minha casa com uma intimação.

J'ai fait un dessin qui était la mascotte des Jeux, Cauê, tenant un fusil, tirant en l'air avec un M16, un taudis et un blindé de la police en arrière-plan. Au motif que j'utilisais un dessin sous droit d'auteur, j'ai été convoqué comme témoin au commissariat. La police s'est rendue à mon domicile avec une assignation à comparaître.

Latuff n'était pas intimidé. Dans le dessin réalisé pour l'agence Pública à la fin de l'entretien, le protagoniste est de nouveau la mascotte, cette fois celle de la Coupe du Monde.

Regardez la vidéo de l'entretien avec le caricaturiste, qui continue à insister pour que les Brésiliens prennent conscience de l'autre face de ces événements gigantesques:

Eu espero que haja um despertar de consciência, que a ficha caia e que as pessoas não comprem esse gato por lebre.

J'espère qu'il y aura une prise de conscience, que cela touchera le pays et que les gens ne prendront pas des vessies pour des lanternes.

Les institutions responsables de la gestion des fonds pour la Coupe du Monde 2014 et les Jeux Olympiques 2016 doivent prendre la responsabilité de leurs actes, et s'il y a quelque chose à faire, c'est de les faire apparaître clairement et durablement ainsi que les responsables.

Le témoignage de Carlos Latuff est particulièrement important parce qu'il touche un aspect social névralgique, même si les objectifs divergent entre courants de la société, du moins les opinions individuelles sont tranchées et enregistrées.

Latuff, dont les dessins ont illustré de nombreux articles de Global Voices Online, peut être suivi sur Twitter (@CarlosLatuff), Facebook, et son blog (le tout en portugais).

Le blog #CopaPública [portugais] est une initiative de journalisme citoyen qui relate comment la population brésilienne est affectée par – et se mobilise contre – les préparatifs pour la Coupe du Monde 2014.

Bangladesh : Projet de centrale thermique près des mangroves protégées des Sundarbans

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[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages en anglais] Le projet de construction d'une centrale électrique au charbon jouxtant les Sundarbans [fr], la plus grande mangrove du monde, située à cheval entre le Bangladesh et l’Inde, provoque la colère des activistes bangladais qui craignent des effets destructeurs sur ce site classé au patrimoine mondial.

La construction projetée de la centrale, d’une puissance de 1320 mégawatts, dans le secteur de Rampal, district du Sud Bagerhat, a été initiée lors d'un accord bilatéral entre l'Inde et le Bangladesh pendant la visite en Inde en 2011 du premier ministre du Bangladesh, et ceci avant qu'une étude d'impact ait pu été menée le ministère bangladais de l’Environnement.

Le 20 avril 2013, la Commission du développement de l'équipement énergétique du Bangladesh a officialisé l’accord par la signature de trois contrats avec l'Entreprise Nationale d'Electricité Thermique de l'Inde. L’achèvement du chantier, estimé à 1,6 milliard de dollars US, est prévu pour 2018.

Lorsque le gouvernement a enfin publié l’évaluation de l’impact sur l’environnement de la central électrique (PDF téléchargeable ici), les écologistes l’ont rejetée lors d'une réunion consultative organisée le 12 avril par l'entreprise nationale d'électricité, arguant qu'elle négligeait la  plupart des aspects environnementaux les plus importants des Sundarbans, l'écologie, la flore et la faune, ainsi qu’une population locale nombreuse.

De plus, le rapport affirme (page 208) que le site proposé avait fait partie des Sundarbans, mais que les habitants l’avait ensuite quitté.

L’infrastructure énergétique du Bangladesh est connue pour sa faible capacité, son inefficacité et sa mauvaise gestion.  40% seulement de la population a accès à l’électricité, avec une disponibilité de 136 kWh par personne et par an. Il y a donc une énorme pression sur le gouvernement de pourvoir aux besoins grandissants en électricité.

Sur son site web, Le Comité National pour la protection des ressources de pétrole, de gaz, d’énergie et des ports recommande vivement aux citoyens de l’Inde et du Bangladesh de concentrer leurs efforts afin d’empêcher cette construction.

Environnementalistes, travailleurs sociaux et citoyens tenant des banderoles forment une chaîne humaine à Dacca pour exiger la sauvegarde des Sundarbans, la dernière plus grande mangrove du monde. Photo Firoz Ahmed. Copyright Demotix (21/3/2013)

Dans un message posté sur Facebook, Abdullah Al Imran [bengali] remarque qu’en s’associant à cette centrale électrique, l’Inde viole ses propres lois destinées à la protection de la faune et la flore :

১৩২০ মেগাওয়াট ক্ষমতার একটা বিদ্যুতকেন্দ্র গড়ে উঠবে বাগেরহাটের রামপালে যা কিনা সুন্দরবন থেকে মাত্র ১৪ কিলোমিটার দূরে। ভারতের ওয়াইল্ড লাইফ প্রটেকশন এ্যাক্ট ১৯৭২ অনুযায়ী বাঘ-হাতি সংরক্ষণ অঞ্চল,জাতীয় উদ্যান এবং জীব বৈচিত্র্যের জন্য গুরূত্বপূর্ণ বনাঞ্চলের১৫ কিলোমিটার ব্যাসার্ধের মধ্যে কোন বিদ্যুৎকেন্দ্র তৈরী করা যায় না।

 

Une centrale de 1320MW serait construite à Rampal en Bagerhat, à seulement 14 km des Sunderbans. Selon la Loi indienne sur la Protection de la Faune et la Flore de 1972, aucune centrale ne devrait être implantée dans un périmètre de 15 km de la forêt, qui est une réserve naturelle et sanctuaire pour les tigres, éléphants et autres animaux.

Sur Facebook, le journaliste Kallol Mustafa [bengali] résume l’impact sur l’environnement de la centrale selon le rapport :

বিদ্যুৎ কেন্দ্র নির্মাণের মালামাল ও যন্ত্রপাতি সুন্দরবনের ভেতর দিয়ে নদী পথে পরিবহন করা হবে। এর ফলে বাড়তি নৌযান চলাচল, তেল নি:সরণ, শব্দদূষণ, আলো, বর্জ্য নি:সরণ ইত্যাদি পরিবেশ আইন অনুসারে নিয়ন্ত্রণ না করা গেলে সুন্দরবনের ইকো সিস্টেম বিশেষ করে রয়েল বেঙ্গল টাইগার, হরিণ, ডলফিন, ম্যানগ্রোভ বন ইত্যাদির উপর ক্ষতিকর প্রভাব ফেলবে বলে ইআইএ রিপোর্টে আশংকা করা হয়েছে।

 

Les matériaux de construction et l’équipement pour la centrale devraient être transportés par voie fluviale. Le rapport EIA indique que l’augmentation du trafic de bateaux à moteur, le déversement d’huile, la nuisance sonore et la pollution de l’air auraient un effet néfaste sur les tigres du Bengale, les cerfs, les dauphins, la forêt et d’autres écosystèmes.

L’ingénieur Shahadat Hossain [bengali] a écrit sur le blog des Ingénieurs des Ressources en Eau :

প্রস্তাবিত রামপাল কয়লা বিদ্যুৎ কেন্দ্রের ইআইএ রিপোর্টের এই সংক্ষিপ্ত পর্যালোচনা থেকে স্পষ্ট যে, [..] সুন্দরবনের পাশে ১৩২০ মেগাওয়াটের এই কয়লা বিদ্যুৎ কেন্দ্রকে জায়েজ করার সর্বোচ্চ চেষ্টা করা স্বত্ত্বেও, এরপরও খোদ ইআইএ রিপোর্টে বিদ্যুৎ কেন্দ্র নির্মাণ, পরিচালানা ও কয়লা পরিবহনের ফলে সুন্দরবনের উপর সম্ভাব্য ক্ষতিকর প্রভাব সম্পর্কে এমন সব তথ্য বেরিয়ে এসেছে যা প্রস্তাবিত কয়লা বিদ্যুৎ প্রকল্পকে পরিবেশগত বিবেচনায় অগ্রহণযোগ্য বিবেচনা করার জন্য যথেষ্ট।

L’analyse du rapport de l’EIA concernant le projet de centrale électrique au charbon démontre que la construction, le fonctionnement, et le transport du charbon nécessaire à la production de 1320 MW auraient un effet négatif sur la mangrove des Sunderbans dans les années à venir ; le projet devrait être abandonné pour des raison de protection de l'environnement.

Des pêcheurs se préparent au travail au coucher du soleil, près du Centre de reproduction de Karamjal, dans l'est des Sundarbans. Photo Firoz Ahmed, copyright Demotix (26/11/2012)

Sur le blog communautaire Ishtishon, Mahbub Shumon conteste la pertinence d’endommager les Sunderbans, qui protègent le Bangladesh des catastrophes naturelles :

প্রথমত – ঝড় ঝাপটা প্রাকৃতিক দুর্যোগ থেকে থেকে বুক পেতে বাংলাদেশ রক্ষাকারী এই বনের মধ্যে বা কাছা কাছি ক্ষতিকর দূরত্বে এমন কোন প্রকল্প করা উচিৎ কিনা যা জীব – বইচিত্রের আধার এবং প্রাকৃতিক ভারসাম্য রক্ষাকারী, সর্বোপরি দুর্যোগ থেকে রক্ষাকারী এই প্রাকৃতিক দেয়াল ধ্বংস করে দিবে? সচেতন মানুষ মাত্রেই একমত হবেন নাবোধক উত্তরে। এমন বিদ্যুৎ আমাদের দরকার নাই যে বিদ্যুতের জন্য আমাদের দেশটাই ধ্বংস হয়ে যাবে।
দ্বিতীয় জরুরী প্রশ্ন হল- অন্য কোথাও বিদ্যুৎ প্রকল্প করা হলেও আমরা কি কয়লা ভিত্তিক বিদ্যুৎ প্রকল্পের ক্ষতি সামাল দিতে পারব?

Tout d’abord, ces forêts protègent le Bangladesh des catastrophes naturelles. Alors pourquoi mettre un tel projet à proximité de cette forêt, menaçant sa flore et sa faune ? Toute personne sensée refuserait. Nous n’avons pas besoin d’un pouvoir qui détruit l’écosystème de mon pays.
Deuxièmement, même si la centrale est déplacée, serons-nous en mesure de limiter les effets négatifs de la combustion du charbon ?

Le blogueur Banglar Hassan [bengali] rappelle à ses lecteurs qu’un projet similaire a été rejeté rejeté en Odisha, en Inde, faute de garanties écologiques.

Faisal Caser [bengali] demande :

যে বিবেচনায় এনটিপিসি নিজের দেশে বিদ্যুৎ কেন্দ্র নির্মাণ করতে পারেনি সেই একই বিবেচনায় বাংলাদেশে কী তাদের প্রকল্প বাতিল হতে পারে না?

La raison pour laquelle la NTPC n’a pas pu construire une centrale dans son propre pays ne constitue-t-elle pas une raison valable pour annuler un projet similaire au Bangladesh ?

Facebook event to save Sunderbans. Image courtesy Omi Hasan.

Evénement Facebook pour sauver les Sundarbans. Image avec l'autorisation d'Omi Hasan.

Des événements Facebook ont été crées afin de sensibiliser et informer sur le projet de centrale. Les dates des manifestations hors-ligne seront connues prochainement.

Les projets indépendants de solidarité écologique fleurissent à Porto Rico

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[Les liens mènent à des pages en espagnol, sauf mention contraire.]

La solidarité écologique se renforce chaque jour à Porto Rico, grâce aux personnes qui s'investissent à fond pour développer des projets indépendants. Voici quelques exemples qui confirment une fois encore que l'objectif de préserver la nature, de cultiver des produits non toxiques et de plaider en faveur de la durabilité n'est pas un rêve impossible.

L’Organización Boricuá de Agricultura Eco-orgánica (Organisation Portoricaine d'Agriculture Éco-Biologique) rassemble un groupe diversifié d'agriculteurs et de particuliers désireux d'apprendre comment cultiver des produits de manière durable. Ils organisent des équipes d'action, des échanges de semences, et ont récemment constitué la première certification portoricaine pour des cultures écologiques. Leur page web distribue des livres et vidéos (interviews) gratuits qui documentent le vrai travail des agriculteurs portoricains. Voici une vidéo postée par Bartus Allen, dans laquelle vous pouvez écouter Edgardo Alvarado, un membre fondateur de Boricúa :

Desde mi huerto (En Provenance De Mon Verger) est une impressionnante initiative familiale. Un couple d'agriculteurs écolos, Raúl et Ivonne, se sont consacrés à enseigner des moyens efficaces de créer des vergers familiaux biologiques. Dans leur ferme, située près de Bosque Carite, ils plantent “toutes sortes de légumes, plantes médicinales, herbes aromatiques et fruits pour leur usage, la vente et leur consommation”. Sur leur page web, vous pouvez trouver des informations utiles sur les semences biologiques, les soins à apporter aux vergers et même des listes de terres à vendre.

Logo Coop Madre Tierra
La Cooperativa Orgánica Madre Tierra (Coopérative Biologique ‘Terre Mère') organise des marchés en plein air les premier et troisième dimanches de chaque mois dans le parc Roosevelt de Hato Rey, à Porto Rico. Ces marchés rassemblent des agriculteurs, des boulangers, des masseuses, des éducateurs, et des amoureux de la nourriture biologique et naturelle, parmi d'autres, pour partager leur connaissances et ressources. Le chercheur Carmelo Ruiz dit que cette institution, créée par une équipe de bénévoles, est l'une des plus solides du mouvement.

En plus de publier des livres et articles de valeur sur la sécurité alimentaire dans les Caraïbes et en Amérique Latine, Carmelo Ruiz entretient depuis 2004 un blog intitulé Proyecto Bioseguridad de Puerto Rico (Projet de Biosécurité de Porto Rico) [es], où il a compilé d'abondantes informations sur l'impact nocif des aliments génétiquement modifiés. Il annonce aussi des actualités encourageantes sur l'adoption de lois qui exigent la labellisation de ces types de produits [anglais, en], et les succès d'organisations travaillant pour un meilleur accès à de la nourriture saine.

La Chiwihna est le premier magasin de commerce équitable, situé à Río Piedras, Porto Rico. Le couple fondateur, Joel et Karla, dit qu'il est difficile d'exprimer tout ce que leur lieu de rencontre a à offrir. Pour ceux qui envisagent une visite à cette oasis urbaine, nous les prévenons qu'ils proposent de délicieux produits et repas biologiques locaux et internationaux, préparés par des chefs participants, et qu'ils organisent un nombre infini d'activités culturelles.

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Photo de Josué Guarionex

La Chef Verónica Rodríguez Ojeda partage sa passion pour la nourriture, l'art et le militantisme à travers ses cours de cuisine privés et en groupe, des ateliers communautaires et des articles. La diplômée de l'Institut Gourmet Naturel pour la Santé et les Arts Culinaires a co-fondé ASIQUESI, un petit restaurant naturel, et Slow Food Calalú à Porto Rico. Son expérience de chef-adjoint à l'Institut Omega, où elle a découvert “la plus grande et la meilleure cuisine végétarienne des États-Unis”, a été une étape formatrice de son parcours. De retour dans l'île, elle va proposer des idées neuves et excitantes.

El Departamento de la Comida (Le Département de l'Alimentation) est un éco-business engagé à distribuer des aliments biologiques issus de semences artisanales. Il propose aussi des services pour les marchés, fêtes et manifestations tels que la Marche Mondiale Contre Monsanto qui a eu lieu le 25 mai. Pour en savoir plus sur l'histoire extraordinaire de Tara Rodríguez Besosa, qui a créé ce projet avec Olga Casellas, regardez la vidéo de Tedex San Juan [en]: “La Nourriture Est Mon Réseau Social”.

Foto publicada en la página de Facebook.

Photo publiée sur la page Facebook.

Le Centro para la Recuperación de Artículos para su Uso, Reuso y Reciclaje (ReusArte) (Centre de Récupération d'Objets Pour leur Utilisation, Réutilisation et Recyclage) est un projet dirigé par Wanda I. Rodríguez qui a pour but de soutenir un développement durable. Presque chaque week-end, Wanda ouvre les portes de sa maison pour organiser des brocantes, discussions et ateliers ; et des gens venant de toute l'île s'y rassemblent pour explorer les différentes façons de réutiliser ou transformer vêtements, plastique et autres objets de valeur. Cet espace commun, avec vue sur les montages de Guayama, alimente la vitalité des artisans, historiens, poètes et amis qui viennent partager leurs passions.

La Casa-Tienda Tierra de Luna (Le Magasin de “Terre de Lune”) se concentre sur la guérison et la paix ; et il donne la prioritié aux produits fabriqués par des artisans locaux et internationaux “qui partagent leurs culture, tradition, amour et respect pour notre Terre Mère”. Ils utilisent aussi l'espace, à Caguas, pour organiser des ateliers sur l'écologie, la spiritualité et la santé. Lors du dernier événement, les participants ont discuté du symbolisme du tissage, de la sagesse féminine et du cycle menstruel.

Dans ses ateliers et livres, l'ethnobotaniste empirique et éducatrice Maria Benedetti partage ses vastes connaissances sur les plantes médicinales et la tradition curative portoricaine. ¡Hasta los baños te curan!, Sembrando y sanando en Puerto Rico: Tradiciones y visiones para un futuro verde et Bendiciones botánicas para Boriquén sont trois de ses précieuses publications. Cliquez ici pour écouter un entretien avec elle du programme radiophonique ”Piedra, Papel y Tijera” (Pierre, Papier, Ciseaux) transmis par la station de radio de l'Université de Porto Rico.

Et pour finir, Mi Puerto Rico Verde (Mon Porto Rico Vert), édité par José E. Maldonado, “fait la promotion du savoir et de la participation de la communauté à travers des outils interactifs de média social”. C'est un excellent site pour se tenir informé des contributions de ces initiatives et des autres importantes initiatives sur l'île.

La carte des coupures de courant au Cambodge

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Tous les liens dirigent vers des sites en anglais.

Urban Voice, un site interactif de Phnom-Penh, a établi une carte de toutes les coupures d'électricité, devenues très fréquentes dans la ville et ailleurs au Cambodge. Au cours des deux derniers mois, Urban Voice a identifié 110 coupures de courant, dont certaines d'une durée de dix heures.

Le 22 mai dernier, une coupure d'électricité dans le sud du Vietnam a plongé Phnom Penh dans l'obscurité. Le Vietnam fournit au Cambodge 40% de son énergie électrique. Cette panne d'électricité générale a fait des étincelles en ligne et provoqué des discussions sur la situation de l'énergie électrique dans le pays. Les citoyens demandent des explications sur les pannes récurrentes des derniers mois.

Bien que le courant soit revenu vers 20h00, les habitants de Phnom Penh restent très mécontents. Cette panne générale fait suite à un mois de coupures importantes dans toute la ville, et a provoqué d'importants coûts socio-économiques faute d'information préalable.

Blackout mapping in Cambodia. Image from Urban Voice

La carte des coupures de courant à Phnom Penh, Cambodge. Image de Urban Voice

My Sovann, de urban Voice, a présenté la carte à Electricité du Cambodge, le fournisseur d'énergie du pays :

Le problème en jeu actuellement ne vient pas du fait des coupures de courant, mais du fait qu'elles ne sont pas annoncées. Ne pas savoir quand, où et combien de temps le courant va être coupé, impose des coûts socio-économiques aux entreprises, aux organisations et aux individus. Ceux-ci pourraient être facilement évités si les habitants de Phnom Penh étaient prévenus des coupures de courant pour avoir ainsi la possibilité de trouver des alternatives.

Urban Voice fait pression sur la compagnie pour qu'elle publie les horaires des coupures de courant :

Voici notre message à Electricité du Cambodge (EDC) : Publiez les coupures de courant, ou donnez une meilleure explication sur la prétendue “impossibilité” de publier des horaires.

Image from Urban Voice

Image de Urban Voice

Voici quelques unes des réactions sur Twitter aux coupures de courant au Cambodge:

@Marie-jeanne La plus longue coupure d'électricité de ma vie au Cambodge. Je suis assise sur la terrasse du toit de la maison où il y a un (léger) souffle d'air, et j'écoute les geckos “geckoter” et les criquets chanter.

@C_Panhavion et il pleut, pourvu que cela continue et rafraichisse la terre. Il a fait tellement chaud depuis les coupures d'électricité.

@Sokly543 Plus d'électricité. Je ne peux plus rien faire.

Des journalistes ukrainiens face aux hooligans et à l'indifférence de la police

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Après plusieurs jours de manifestation organisées par des journalistes, les autorités ukrainiennes ont sanctionné 15 officiers de police visibles sur des photos et des vidéos,  coupables de ne pas être intervenus, alors qu’un groupe d’hommes attaquait des journalistes lors d’un rassemblement organisé à Kiev, la capitale, le 18 mai, photos et vidéos à l’appui. Un des hommes supposément impliqués dans les attaques a été arrêté et est accusé de hooliganisme, mais a été rapidement libéré sous caution.

L’indifférence manifeste dont a fait preuve la police vis-à-vis de la sécurité des journalistes, conjuguée à la réticence initiale du gouvernement à enquêter sur ces violences ont mis en lumière la dure réalité à laquelle sont de plus en plus souvent confrontés les journalistes ukrainiens.

Les journalistes – la reporter TV Olha Snitsarchuk [ukrainien,uk] et son mari, le photographe Vlad Sodel [uk] - ont ainsi été attaqués après des manifestations politiques, organisées respectivement en faveur du parti au pouvoir et de son opposition, alors qu’ils filmaient un combat entre des partisans du parti d’extrême-droite VO Svoboda et un groupe de jeunes gens en survêtement. Une autre journaliste, basée à Odessa, Valeriya Ivashkina [ru], a filmé la scène et a été également attaquée ; Cc-dessous, une de ses vidéos montrant le début de l’altercation :

 

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a brièvement rendu compte [en] des événements dans un communiqué publié le 20 mai :

Plusieurs agresseurs ont attaqué deux reporters qui suivaient une manifestation de l’opposition devant le bureau du Ministre de l’Intérieur ukrainien, à Kiev, samedi, au vu de policiers, qui ne sont pas intervenu d’après des rapports de presse locaux [ru] internationaux [en]. [...]

[...]

Les agresseurs ont poussé et jeté des coups de pied à Vladislav Sodel, photographe pour le quotidien moscovite Kommersant, et sa femme, Olga Snitsarchuk, reporter pour la chaîne de télévision Channel Five, basée à Kiev. Sodel a rapporté avoir appelé à l’aide les forces de polices présentes sur place à plusieurs reprises, sans que celles-ci ne réagissent, selon [ru] Ukrainska Pravda. [...]

Les agresseurs ont affronté les manifestants de l’opposition avant d’attaquer Snitsarchuk et Sodel, rapporte [ru] le site d’actualité indépendant Ukrainska Pravda. Des photos et des vidéos prises sur place montrent que plus d’une demi-dizaine de policiers étaient présents. [...]

 

Sodel a réussi à prendre quelques photos alors qu’il se faisait agresser:

A screenshot of Vlad Sodel's Facebook photo report on the attack.

Une capture d'écran du reportage photo du profil Facebook de Vlad Sodel sur l'agression.

Le 18 mai était un jour chargé à Kiev. Des milliers de personnes s’étaient retrouvées dans le cadre de la manifestation « Debout l’Ukraine! (photos), organisée par l’opposition, et pour le défilé du Parti des régions au pouvoir contre le soi-disant « fascisme » – alors qu’il s’agit plutôt en réalité d’un événement visant à contrer l’opposition (photovidéo; ru, uk). On célébrait également la Journée de l'Europe ; un flashmob pour les droits des LGBT ( photos – ici and ici); et également la neuvième marche annuelle  pour la liberté, dont les participants réclamaient une réforme de la politique en matière de  drogues. (vidéo; uk).

Quelques heures seulement après les attaques dont ont été victimes les journalistes, des cybercitoyens ukrainiens dénichaient déjà des photos de profil VKontakte des agresseurs les plus reconnaissables –le jeune homme en survêtement Adidas noir, qui apparaît au premier plan dans les photos de Sodel et dans cette vidéo d’Ivashkina  :

 

Des cybercitoyens ont identifié l’homme comme étant Vadym Tisuhko, surnommé « Rumyn » (littéralement, « un Roumain »), habitant de Bila Tsekva, dans la banlieue de Kiev, âgé de 20 ans. Un temps jeune athlète prometteur spécialisé dans divers arts martiaux, Titushko utilise désormais ses talents de combattant pour gagner sa vie en tant qu’agent de sécurité lors de manifestations politiques. Comme l’a écrit [uk] Tetyana Danylenko sur Facebook, de tels exemples de travail au noir semblent devenir monnaie courante chez les jeunes gens sportifs issus des petites villes d’Ukraine

Dans les clubs de sports de combat de Bila Tservka, ce que des gens comme [Titushko] font est simplement considéré comme du business. Pour des gamins qui s’entraînent là-bas, ce « business » n’est pas seulement perçu comme une fatalité, mais plutôt, dans une certaine mesure, comme un rêve. [...]

Dans une déclaration postée [russe] sur Youtube le 20 mai, c’est-à-dire deux jours après son élévation au rang de célébrité douteuse, il affirmait que ses amis et lui avaient été engagés pour protéger la manifestation de l’opposition du 18 mai :

 

Iurii Panin et d’autres journalistes ont toutefois rassemblé et publié des photos et des vidéos suggérant que Titushko et ses amis travaillaient à l’événement du Parti des régions ce jour-là :

 

La police a tout d’abord refusé de rechercher Titushkko, ce qui a poussé des dizaines de journalistes (tout comme certaines personnalités politiques) à manifester le 20 mai devant le Ministère de l’Intérieur à Kiev (photos), pour protester contre l’inaction de la police.

Titushko a été emprisonné et mis en examen pour hooliganisme le 21 mai (photos), avant d’être libéré  le 22 grâce au paiement d’une caution de 2,800 $ [soit 22,940 hryvnias; uk]. Lors de son témoignage devant le tribunal, il a a affirmé [ru] n’avoir attaqué personne avec ses amis, mais avoir agi en état de légitime défense, les journalistes les ayant provoqués avec des « mots déplacés ».

Ukrainian journalists protest in front of the Cabinet of Ministers in Kyiv. Photo by ukrafoto ukrainian news, copyright © Demotix (23/05/13).

Des journalistes ukrainiens manifestent devant le Cabinet des Ministres à Kiev. Photo de ukrafoto ukrainian news, copyright © Demotix (23/05/13).

Bien qu’il semble que l’enquête policière soit finalement en cours, les journalistes poursuivent leurs manifestations.

Le 22 mai, au cours d’une réunion gouvernementale au Cabinet des Ministres, des journalistes ont tourné le dos au Premier Ministre Mykola Azarov pour lui montrer les posters attachés sur leurs chemises : « Aujourd’hui la journaliste ! Demain, votre femme, votre sœur, votre fille ! Faites quelque chose ! » Azarov a réagi en demandant le retrait de leur accréditation. Le 23 mai cependant, un autre groupe de journalistes a organisé une action devant le Cabinet des Ministres pour soutenir ses collègues – ce qui a dû inciter Azarov à revenir sur sa décision.

Le 27 mai, un groupe de journalistes, accompagné d’activistes du mouvement Stop Censorship! [uk](Stop à la censure !) a augmenté la pression sur les épaules des autorités en plantant une tente devant le Ministère de l’Intérieur, malgré la résistance [uk] opposée par les forces de police. Ils ont qualifié cette tente de « centre d’information temporaire » et ont passé trois jours et deux nuits, montant la garde à tour de rôle. Le 29 mai, ils ont résumé les résultats [uk] résumé les résultats de l’enquête en cours en l’agression de Snitsarchuk et de Sodel dix jours plus tôt, et ont volontairement démonté la tente.

Le 30 mai, une représentante du Ministère de l’Intérieur a annnoncé [uk] qu’une action disciplinaire était en cours contre 15 officiers de police, coupables de « ne pas avoir agi de façon résolue » lors des confrontations du 18 mai.

La question de la sécurité des journalistes a toujours été importante en Ukraine. Sur Facebook, Kostiantyn Stogniy a signalé [ru] que, bien que plus de six mois se soient écoulés depuis l’agression de la journaliste TV Anna Petrenko début septembre 2012, les coupables n’ont toujours pas été jugés. Et le 25 mai, alors que l’indignation publique suite aux agressions du 18 mai était à son paroxysme, deux journalistes ont été agressés à leur tour : l’un, Andriy Kachor, à Brovary [uk], près de Kiev et l’autre, Vyacheslav Konovalov, à Kiev [ru]. Ces cas, cependant, n’ont pas reçu autant d’attention que les agressions de Snitsarchuk et de Sodel.

Le blogueur LEvko de Foreign Notes a traduit l’explication [ru] avancée par le journaliste ukrainien Mustapha Nayyem concernant les agressions contre les journalistes et le combat des journalistes contre la violence dans une perspective plus large :

[...] Le sentiment d’impuissance et d’humiliation que ressentent mes collègues (journalistes) chaque jour, chaque minute, est également ressenti par des millions d’Ukrainiens. Non pas parce qu’ils sont agressés et insultés. Mais parce la malveillance, la grossièreté et l’animalité gagnent chaque jour en importance, avec l’assentiment des autorités actuelles. Tout ceci ne se passe pas seulement publiquement, mais avec ostentation, toujours avec un sourire masqué, par l’action d’un parti qui cultive la permissivité basée sur le droit du plus fort.

Si cela ne change pas, il y aura une guerre. Mais pas entre des slogans,  des partis ou des langues. Mais pour le droit fondamental des hommes à la dignité. [...]

Une première sur YouTube pour les rebelles thaïlandais

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Sauf indication contraire les liens dirigent sur des sites en anglais.

Dans les régions frontalières du sud de la Thaïlande, où règne une insurrection meurtrière depuis neuf ans, menée par différents groupes de rebelles, les violences commises restent anonymes, sans qu'aucun groupe n'en revendique la responsabilité, n'exprime de revendications, ou mette un visage sur le conflit.

Telle était la situation jusqu'à maintenant.

Peu de temps avant que le gouvernement thaïlandais n'entame des négociations de paix avec le Barisan Revolusi Nasional Patani (BRN – Front National Révolutionnaire), l'un des groupes d'insurrection musulmans qui opèrent dans le Sud Profond, surnom donné à la région, Ustaz Hassan Taib et Abdulkarim Khalib ont mis en ligne une video [ms] exceptionnelle sur YouTube le 26 avril 2013 pour présenter leur groupe. Le BRN cherche à faire reconnaître sa lutte pour la liberté et la justice pour les habitants de la région historique de Patani.

Le Sud Profond de la Thaïlande, qui couvre trois provinces et demi et compte une population d'environ deux millions de personnes, est le siège de l'un des plus violents conflits au monde. Depuis 2004, plus de 5300 personnes ont été tuées – soit environ 2000 morts de plus que pour le conflit afghan. Pour le seul mois d’avril  2013, 45 personnes ont été tuées et 75 blessées au cours de 298 incidents.

Thai Rangers patrolling in Pattani, south of Thailand. Photo by Jack Kurtz, Copyright @Demotix (9/29/2009)

Patrouilleurs thaïlandais à Pattani, sud de la Thaïlande. Photo de Jack Kurtz, Copyright @Demotix (9/29/2009)

Les provinces frontalières du sud de la Thaïlande ravagées par les conflits -Pattani, Narathiwat, Yala et une partie de Songkla- sont en majorité musulmanes. Une partie de la population parle Bahasa Melayu Patani, un dialecte que peu de thaïlandais comprennent. Ils forment un groupe minoritaire à part, dont l'identité, la culture, la religion et les traditions sont différentes de la majorité des thaïlandais bouddhistes.

Dans cette région très militarisée du Sud Profond, il y a plusieurs groupes d'insurgés qui s'en prennent fréquemment à la fois à l'armée et aux civils. Les revendications de ces insurgés, restent vagues, excepté le fait de vouloir une plus grande autonomie vis à vis de Bangkok. Le manque d'information sur ces insurrections les rend suspectes:

Le 24 mai, une deuxième video [ms] a été mise en ligne sur YouTube, pour exposer leurs exigences en cinq points. Noor s'exprime en Bahasa Melayu Patani et dit clairement que le BRN est un mouvement de “libération” et n'est pas un mouvement séparatiste. Le groupe demande que les négociations de paix avec le gouvernement thaïlandais puissent avoir lieu en présence d'un observateur tel que l'Organisation de la Coopération Islamique (OIC), et bénéficient de la médiation du gouvernement Malaisien.

Avant ces interventions, seuls les membres exilés de l'Organisation Unie de Libération Patani (PULO), en Europe ou au Moyen-Orient, ont fait connaitre leurs exigences au gouvernement. Le PULO, créé en 1968, cherche à se repositionner comme un groupe capable de négocier avec le gouvernement.

Etant donné le nombre de groupes et de factions qui agissent dans les provinces du sud, il semble que le BRN souhaite montrer qu'ils sont “la seule” organisation à pouvoir négocier avec le gouvernement thaïlandais, contrairement au PULO ou tout autre groupement. Par ailleurs, le BRN indique clairement qu'il ne fait pas confiance au gouvernement Thaïlandais et la médiation de la Malaisie lors des négociations de paix.

Les malaisiens, de leur côté, s'attendent à une poussée d'attaques sanglantes en raison du désaccord d'autres groupes de militants avec les négociations de paix et se préparent à un regain de violence dans la région frontalière.

L'armée thaïlandaise a fait une avancée et parle de construire “une clôture frontalière” en tant que nouvel outil de surveillance qui limiterait les mouvements des groupes militants. Jusqu'à présent, toutes les mesures visant à calmer l'insurrection dans le Sud Profond ont échoué, tels la déclaration de l'état d'urgence et le déploiement de 60 000 militaires.

Les clips vidéo ont provoqué la colère sur la blogossphère thaïlandaise. Warakorn Boonyakorn rappelle aux insurgés que la religion doit répandre des messages de paix:

Aucune religion n'apprend à tuer autrui. Et quiconque continue sur cette voie “abjecte”… ne peut se réclamer d'une religion… Ce n'est pas la religion le problème, ce sont les personnes.

MK47 s'interroge sur le bien fondé de négocier avec les rebelles:

Vous savez parfaitemet que ce sont eux qui sont à l'origine de la mort de centaines de thaïlandais ? Pourquoi négocier avec eux ?

David Kim explique pourquoi les rebelles se battent pour leur libération:

Nous ne voulons pas faire partie de la Thaïlande. Nous ne sommes pas thaïlandais. Notre sang ne sera jamais du sang thaïlandais..; et nous insistons pour dire que nous ne souhaitons pas nous séparer [de la Thaïlande], mais nous nous libérons…

Les musulmans du nord insistent  auprès du gouvernement pour arrêter les négociations avec les terroristes:

Ne négociez pas avec les terroristes.

 

La violence ne s'est pas atténuée depuis les récentes négociations de paix et le Groupe de Crise Internationale a averti que les groupes d'insurgés se renforcent ouvertement. Il semblerait que la Thaïlande doive s'attendre à affronter l'orage et peut-être à d'autres clips sur YouTube.


“Les Américains malhonnêtes”: une rubrique dans la presse chinoise pour critiquer les États-Unis

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Les liens mentionnés dans l'article sont en anglais, sauf indication contraire.

Le Quotidien du Peuple, leader de la presse officielle chinoise, s'est récemment attaqué aux États-Unis dans une nouvelle rubrique$ intitulée “Les Américains malhonnêtes“. Il s'agit de la dernière campagne médiatique dirigée contre les entreprises américaines.

La rubrique, publiée à la fois en chinois et en anglais, a été depuis renommée “Ces Américains dont vous n'avez jamais entendu parler”, le quotidien cherchant sans doute à atténuer la maladresse de la formulation d'origine. La série, écrite par des correspondants du journal à New York, comporte six articles à ce jour. Les journalistes y dénoncent des pratiques allant de la culture du gain dans les entreprises, au dédain porté aux clients par certaines compagnies. En version anglaise, le titre original a été conservé.

Une note en tête d'article indique que cette colonne vise à promouvoir “une meilleure compréhension de l'Amérique et de son peuple”:

A screenshot of People's Daily's column: The Dishonest Americans

Une capture d'écran du Quotidien du Peuple: “Les Américains malhonnêtes”

Note du rédacteur: La plupart des Chinois pensent que les Américains sont honnêtes, dignes de confiance et vertueux. Mais après avoir vécu aux États-Unis pendant quelque temps, vous découvrirez peut-être que cette description est trompeuse. Notre sujet d'aujourd'hui, “Les Américains malhonnêtes”, ne vise pas tous les Américains. Nous voulons simplement parler d'incidents dont nous avons été témoins et d'Américains que nous avons rencontrés, afin de livrer un portrait plus objectif des États-Unis et de leurs habitants.

 

La branche du Quotidien du Peuple aux États-Unis avait lancé la rubrique en mars, mais c'est seulement récemment que plusieurs sites d'information [chinois] ont attiré l'attention du public sur la série en repostant l'article le plus récent. Celui-ci décrit la querelle d'un passager chinois avec des employés de l'aéroport de New York, et le refus de United Airlines de le rembourser après qu'on lui a interdit l'accès à son vol pour la Chine. La compagnie aérienne a déjà été sévèrement critiquée à plusieurs reprises, les voyageurs lui reprochant un service de mauvaise qualité et de fréquentes annulations de vols.

United Airlines a publié une lettre d'excuses que le passager ne trouve “pas sincère”, selon l'article.

La plupart de la population chinoise voit l'Amérique de façon positive. Les films hollywoodiens et les produits de haute technologie en provenance des États-Unis sont très appréciés dans l'Empire du Milieu.

Selon un sondage réalisé en 2012 par GALLUP, une société-conseil basée aux USA, les Chinois forment le plus gros groupe d'immigrants souhaitant s'installer aux États-Unis. Il est donc probable que la Chine cherche à atténuer l'influence américaine en lançant régulièrement des campagnes médiatiques qui s'attaquent aux firmes de ce pays.

En mars, les médias d'État chinois avaient accusé Apple de discrimination envers ses clients chinois. Tim Cook, le PDG de la marque, avait dû s'excuser publiquement à l'issue d'une semaine de guerre médiatique envers le géant de la technologie.

Ces campagnes ont souvent suscité des réactions négatives sur la toile, et la colonne du Quotidien du Peuple n'a pas fait exception.

Lei Yi, un historien chinois de renom, a fait remarquer sur le site de microblogging Weibo [chinois] :

三十年前,我们被教育说美国人民生活在水深火热之中,但美国人民是好的,等待我们去解放。三十年后,我们教育说,美国人“无德无信”

Il y a trente ans, on nous enseignait que les Américains vivaient dans la misère la plus noire, mais qu'ils avaient bon fond et attendaient qu'on les libère. A présent, on nous enseigne que les Américains sont malhonnêtes.

Ding Laifeng, anciennement secrétaire de rédaction dans un magazine, a quant à lui partagé ces remarques ironiques [chinois]:

 【人民网专栏:无德无信美国人】至于你信不信,我反正信了。美帝官员普遍贪污,将老婆子女送到其他国家享受美好 生活,自己在国内包二奶嫖幼女,这还不是无德吗?!美帝政府口口声声为人民服务,但苛捐杂税盘剥人民,自己吃特供小灶却让百姓吃地沟油毒大米,这还不是无 信吗?!怒赞人民网么么哒!

(A propos de la rubrique du Quotidien du Peuple: “Les Américains malhonnêtes”) Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi en tout cas j'y crois. La corruption est très répandue parmi les officiels américains, ils envoient leurs enfants passer du bon temps à l'étranger, et quant à eux ils ont des maîtresses et violent des jeunes filles. Vous ne trouvez pas ça malhonnête ? Le gouvernement des États-Unis soutient fermement qu'il sert le peuple, mais il ne fait qu'imposer des taxes et ruiner les particuliers. Il a des réserves personnelles de nourriture et laisse le citoyen ordinaire consommer du riz empoisonné et de l'huile récupérée dans les égouts. Vous ne trouvez pas ça indigne de confiance? Je dis “hourra” pour le Quotidien du Peuple !

Xie Ming, un Weibonaute de Shanghai, a fait référence [chinois] aux nombreux officiels hauts placés qui envoient leurs enfants à l'étranger :

孙立平老师说得在理:别讲什么宏大理论,你们把自己的孩子向什么地方送,就把自己的人民朝什么方向带,就可以了。

Le professeur Sun Liping a raison : arrêtez les grandes théories, car l'endroit où vous envoyez vos enfants, c'est aussi la direction dans laquelle vous guidez le peuple, et voilà tout.

Lei Xiaomao, un agronome habitant actuellement aux États-Unis, a ajouté [chinois]:

从懂事开始在中国和美国学习,工作和生活各24年,位觉得无德无信的在那个国家都存在,只是程度的问题。客观地讲,国内无德无信的人大大的超过美国人,尤其是干部和商人,官商勾结,狼狈为奸,几乎到了无官不贪的地步,大官大贪,小官小贪。十年前我企图海归近2年, 可以写一部百万字的上当受骗记

J'ai vécu et étudié à la fois en Chine et aux États-Unis, et ai passé 24 ans de ma vie dans chacun de ces pays. Je commence maintenant à comprendre comment le monde fonctionne. Il y a des gens malhonnêtes et indignes de confiance partout où l'on va- c'est seulement une question de degré. Objectivement, ces personnes sont bien plus nombreuses en Chine qu'aux États-Unis.  Les officiels et hommes d'affaires notamment, sont tous de mèche au point que pratiquement tous les officiels sont véreux. Les officiels importants sont coupables de corruption à très haut niveau, et ceux qui sont plus bas dans la hiérarchie commettent des petits larcins. Il y a dix ans j'ai eu pour projet de retourner en Chine pendant un moment. Je pourrais écrire un article de 10 000 mots sur les arnaques et supercheries dont j'ai été victime pendant ces deux années de retour dans mon pays.

Et pour finir, Changchun Qiche s'est lamenté [chinois]:

美国人无德无信是个例,所以需要挖掘。中国人特别是官员,无德无信是常例,有德有信才稀奇,才需要报道。

Les Américains malhonnêtes et indignes de confiance sont des cas isolés, cela mérite donc qu'on s'y intéresse. Par contre, les Chinois malhonnêtes et indignes de confiance, particulièrement les officiels, sont la norme. Ce sont les personnes honnêtes et dignes de confiance qui sont rares, et c'est cela qui mérite d'être rapporté.

Manifestation de travailleurs journaliers à Zouérat, en Mauritanie

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Photo of the clashes, uploaded by Abo Bakr Ahmado on his Facebook

Photo des affrontements, téléchargée par Abo Bakr Ahmadosur son profil Facebook

Le mardi 28 mai 2013 au matin, des milliers de journaliers ont débuté une manifestation [arabe] à Zouérat, la capitale du Tiris Zemmour, situé au Nord de la Mauritanie, pour exiger de vrais contrats et des droits, tout comme la fin du monopole des hommes d'affaires sur la Compagnie des mines arabes (ARMICO). Les travailleurs se sont d'abord dirigés vers les locaux administratifs du gouvernorat, avant que des unités anti-émeutes ne mettent fin à la manifestation. Les travailleurs ont répliqué en occupant le bâtiment du gouvernement, les locaux d'une des entreprises concernées, tout comme les locaux de la radio nationale. L’armée [arabe] est intervenue pour prendre le contrôle de la situation et mettre fin au mouvement des travailleurs.

L'activiste Magdy Ahmed a publié un tweet sur la fuite du gouverneur du Tiris Zemmour après la manifestation [arabe]:

@mejdmr :والي ولاية زويرات الجنرال ول باهية و الوالي المساعد وشرطة المدينة يفرون أمام غضب عمال الجرنالية الذين اقتحمو مبني الولاية والإذاعة الجهوية

@mejdmr: Le gouverneur, Ould Bahia, le vice-gouverneur et la police ont fui après avoir été confrontés à la colère des travailleurs journaliers, alors qu'ils occupaient le gouvernorat et les locaux de la radio de l'Etat.

Madascar a-t-elle encore un président ?

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Patrick Rajoelina avance que [fr], selon la loi malgache, si le Président de la transition Andry Rajoelina souhaite toujours être candidat à la prochaine élection présidentielle à Madagascar, il ne peut plus être le président, d'après la feuille de route signée par tous les partis politiques malgaches en 2011. Le Premier ministre actuel Beriziky affirmait le 30/05 [fr] qu'Andry Rajoelina n'était plus autorisé à participer aux réunions du gouvernement, étant donné qu'il devrait déjà avoir démissionné.

La tradition démocratique du Sénégal mise à mal

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L’Etat sénégalais est réputé pour sa défense de la liberté d’expression et des droits humains. Mais en 3 semaines cette réputation a été sérieusement mise à mal avec les expulsions de Makaila Nguebla, journaliste tchadien et Kukoi Samba Sanyang, célèbre opposant gambien.

Les Sénégalais pensaient qu’après l’intermède Abdoulaye Wade ils pourraient enfin renouer avec la démocratie que leur léguée leur poète président Léopold Sédar Senghor.

Mamadou Oumar NDIAYE revient sur cette tradition démocratique dans un billet intitulé Sénégal, tes excellentes traditions foutent le camp !

Le Sénégal n’a ni or (ou alors très peu, dans la région de Kédougou), ni diamants, encore moins du pétrole, du gaz ou de l’uranium … De plus, la pluviométrie n’y est pas abondante et la plupart de nos paysans ne travaillent que trois mois dans l’année … Malgré tout, notre pays tient une place honorable dans le concert des nations africaines. Et, à franchement parler, il a un niveau de développement que beaucoup de pays incroyablement gâtés par la nature nous envient. Cela est dû, bien sûr, à la qualité des ressources humaines du Sénégal produites par un système éducatif de qualité mis en place par le premier président de la République, le poète, agrégé de grammaire et académicien Léopold Sédar Senghor. Un système public d’éducation dont l’actuel Président est un pur produit, soit dit en passant. … Ce niveau de développement enviable, notre pays le doit aussi à sa stabilité politique légendaire qui a fait que, depuis l’indépendance en 1960, il n’a jamais connu de coup d’Etat militaire. En Afrique, notre pays est l’un des rares à avoir toujours été gouverné par un pouvoir civil. Et au moment où partout ailleurs, les pouvoirs militaires étaient la règle, le Sénégal a constitué une joyeuse exception, un îlot de démocratie dans un océan de dictatures … Bref, de quelque côté qu’on le prenne, le Sénégal a toujours fait figure d’exception en Afrique.

Mais tout ceci commence à se fissurer.

D’abord le 17 avril dernier, Kukoi Samba Sanyang, dissident politique, gambien  — chef de la rébellion de 1981 contre le régime de Dawda Kaïraba Diawara — était expulsé vers le Mali un pays en guerre.

Puis le 8 mai, c’était au tour du journaliste tchadien Makaila Nguebla — qui tient un blog très critique envers le régime de son pays — de l’être vers la Guinée (pays qui a toujours été en proie à des tensions).

Alors même que le président Wade auquel — beaucoup était reproché — avait toujours respecté cette tradition de pays d’accueil.

Comme me le dit le Makaila « Je retiens une chose, sous Abdoulaye Wade, jamais, je n'ai été interpellé une seule fois par la police », le gouvernement de Wade se « contentait » de ne pas régulariser la situation des réfugiés.

Face à ces dérives la société civile inquiète, s’organise. Une coalition « Droit d’Asile et Liberté d’Expression » (DALE) — qui exige le retour de Makaila Nguebla — a été créée.

Boly BAH écrit dans Voie déviante d’une démocratie :

Une dérive à stopper. Qui est le prochain sur la liste ? En moins de deux mois, le Sénégal a chassé deux opposants africains de Dakar. … « C’est une concession grave à des régimes anti-démocratiques » … Cette expulsion d’un défenseur des droits humains et leader d’opinion vers la Guinée, un pays « non sûr » et en proie à des tensions politiques, laisse apparaître un deal entre les autorités politiques sénégalaises et tchadiennes, en vue d’extrader Makaila Nguebla au Tchad où sa vie est menacée ».
« Le combat sera mené jusqu’au retour de Makaila et de Kukoi Samba Sanyang. …

Les pays n’ont pas d’ami mais des intérêts. En procédant aux expulsions de Kukoi Samba Sanyang, le Sénégal défend peut-être les relations de bon voisinage avec la Gambie. Et fait un clin d’œil à Yaya Jammeh, président gambien au cœur du règlement du conflit de la Casamance. La Gambie avait même facilité la libération des otages sénégalais, il y a quelques mois. C’est peut-être compréhensible de lui renvoyer la monnaie en expulsant son opposant-rebelle, Kukoi Samba Sanyang. Avec le Tchad, certes, il n’y a pas cette grande amitié, mais la nouvelle posture africaine de Idrisss Deby Itno vaut peut-être cette largesse.

Deby a le vent en poupe et avec sa forte colonie militaire dans le désert malien, le président tchadien est en pleine puissance sous-régionale. Le Tchad contribue aussi au financement du procès d’Habré. Maintenant, si le jugement d’Habré participe au renforcement de l’indépendance judiciaire africaine, l’expulsion de Makaïla reste plutôt suspecte. Le blogueur était un combattant de la démocratie. Un relais entre son peuple et l’extérieur. Il était la voix des sans voix tchadiennes, il informait des dérives de Deby parce que bénéficiant de cette liberté d’expression qui fait défaut à ses confrères restés au pays.

Profitant de ce tumulte, alors que le Sénégal — a aboli la peine de mort en 2004 et que la dernière exécution capitale date de 1967 — un député de la majorité présidentielle veut déposer une proposition de loi en faveur de son rétablissement.

Le mouvement de Youssou N’Dour, actuel ministre de la culture et du tourisme, Fekke Maci Bolle rappelle sur sa page Facebook :

Celui ou celle qui affirme que l'on vit confortablement dans le couloir de la mort n'y a de toute évidence jamais mis les pieds … On voit rarement une personne riche ou aisée monter à la potence … La peine de mort est la négation absolue des droits humains. Il s’agit d'un meurtre commis par l'État, avec préméditation et de sang-froid. Ce châtiment cruel, inhumain et dégradant est infligé au nom de la justice.
Cette peine viole le droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Amnesty International s'oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quels que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur ou la méthode utilisée par l'État pour l'exécuter.

 

Lire aussi :

Me Dioma Ndiaye répond au gouvernement sur l’expulsion de Nguébla : « nous constatons que le droit d’asile a changé au Sénégal »

L'expulsion d'un blogueur tchadien de Dakar inquiète

Situation des droits de l’homme au Sénégal : Amnesty international présente un rapport accablant

Seydou Gueye sur l'affaire Nguebla: «Il ne résulte du dossier de Makaïla aucune preuve de menace sur sa personne susceptible de justifier le bénéfice de statut de réfugié»

Ce que les Guinéens doivent savoir sur le blogueur Makaila Nguebla

« Sédar Spécial » à Idriss Déby, le Nouveau Seigneur du Sahel?

Idriss Deby ordonne le délit d’opinion au Sénégal

Peine de mort au Sénégal : Un projet de loi bientôt sur la table du président de l’Assemblée Nationale 

Turquie : “Un arbre meurt, une nation se lève”

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La situation à Istanbul a dégénéré en violences lorsque la police a réprimé quelques dizaines d'opposants pacifistes, vendredi 31 mai, en sit-in depuis quelques jours contre l'arrachage des arbres et un projet urbain menaçant l'un des rares espaces verts d'Istanbul : le parc Gezi. La brutalité de la police - gaz lacrymogènes, canons à eau, coups de poing et de bâtons – pour les  expulser du parc a provoqué une véritable révolte populaire quand les images de manifestants tentant de se protéger des gaz lacrymogènes – dont des enfants et des personnes âgées - se sont répandues sur les réseaux sociaux.

Samedi matin 1er juin, des milliers de personnes ont alors convergé vers la place Taksim toute proche du parc pour manifester leur soutien. On signalait aussi de grands rassemblements semblables dans d'autres villes turques, comme la capitale Ankara, et Izmir s'est jointe au mouvement. Ce qui avait commencé comme un sit-in pacifique, pour que le parc ne devienne pas un centre commercial, est devenu une manifestation de grande ampleur, qui demande la démission du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, comme Zeynep Dagli l'écrivait :

Ce qui a commencé avec des citoyens s'opposant à la construction d'un centre commercial dans l'un des rares parcs qui nous restent, est devenu une puissante expression contre un gouvernement qui est incapable d'écouter ses citoyens. Erdogan a dit :  ”J'ai décidé, et c'est comme ça” et cela a fait monter la pression qui couvait en chacun. La police a arrosé pendant des heures, non stop, ses propres citoyens de gaz lacrymogènes, alors qu'en retour ils offraient de la nourriture aux policiers qui n'avaient pas dormi. Ce qui est encore plus frappant est que cette nouvelle génération, que l'on dit apolitique, ont uni leur voix, leurs forces : sunnites, chiites, arméniens, gauchistes, nationalistes, juifs, sont tous unis contre un gouvernement qui est devenu sourd. La jeunesse parle d'une seule voix, car ils ne se sont jamais vraiment considérés comme différents les uns des autres.

Alors que le nombre de manifestants grossissait autour du parc Gezi et sur la place Taksim à côté, des appels à la presse internationale ont été lancés, par les réseaux sociaux, car les médias turcs étaient réduits au silence. Zeynep Dagli continue :

Nous n'avons AUCUNE couverture, localement. Facebook et Twitter sont nos seules sources d'informations. Et même eux sont bloqués par des brouilleurs autour du parc. Les médias locaux sont réduits au silence par le gouvernement.
Ils ont coupé la diffusion de CNN, AlJazeera, BBC sur le câble numérique.

Une coupure de grande ampleur, soutenue par l'Etat, avait été évoquée quelques jours seulement auparavant par Emma Sinclair-Webb de Human Rights Watch (HRW) :

 L'un des problèmes fondamentaux de droits humains en Turquie est en fait l'intolérance à la liberté d'expression. Les politiciens font régulièrement des procès en diffamation à des journalistes. Les rédacteurs en chef et les éditeurs répugnent pour la plupart à autoriser des critiques envers le gouvernement, par crainte de nuire aux intérêts privés de leurs patrons.

Juan Cole partage une opinion semblable :

La tradition politique turque n'a jamais été particulièrement tolérante envers la dissidence et malheureusement, l'AKP (le parti au pouvoir en Turquie) poursuit une tradition de répression des opinions politiques qu'il n'aime pas. Reporters sans frontières classe le pays à la 154ème place dans son rapport sur la liberté de la presse, 76 journalistes sont en prison, et “au moins 61 de ceux qui sont détenus le sont directement en raison de leur travail.” Les observateurs sont stupéfaits de découvrir que les journaux du samedi matin en Turquie [étaient] à peu près muets sur les manifestations. Les rédacteurs en chef ont visiblement été priés de garder le silence sur ces événements.

“Seulement” pour des arbres ? 

Le gouvernement Erdogan est relativement populaire, mais son projet de rénovation urbaine est devenu un sujet majeur de discorde. Un très récent exemple est le lancement du chantier, le 29 mai 2013, par le Premier ministre Erdogan lui-même, d'un troisième pont sur le détroit du Bosphore. Ce pont entraînera la disparition d'entre 350 000 et 2 millions d'arbres (différentes sources avancent différents chiffres). Durant la cérémonie, Erdogan a mentionné l'occupation du parc Gezi par ces mots : “Cela n'a pas d'importance, ce que vous (les manifestants) faites. Nous avons pris une décision…Nous nous y tiendrons.” Ce qui a été perçu par beaucoup comme un aveu de népotisme, comme la privatisation – au nom de la ‘rénovation’ – du parc Gezi est orchestrée par le gendre de Erdogan.

Cette image qui a été beaucoup partagée sur les réseaux sociaux résume donc le sentiment partagé par la plupart des manifestants :

Taksim

Image largement partagée sur les réseaux sociaux, qui commence par : “Il ne s'agit pas d'un parc', et finit par ‘Il s'agit de démocratie'.

“Taksim est partout, la Résistance est partout.”

La situation est très confuse depuis le matin du samedi 1er juin. Les brutalités de la police n'ont pas empêché les personnes de tous horizons sociaux et politiques de continuer à se rassembler sur la place Taksim et ailleurs, à Istanbul et en Turquie :

@myriamonde: les manifestants sont d'une diversité hallucinante maintenant. ça va des ultra nationalistes turcs aux Kurdes, des gens totalement apolitiques, des fans de foot…Fun !

@stevenacook: Ce n'est pas seulement IST [Istanbul]. On appelle à manifester à Adana, Izmir, Ankara, Eskisehir, Anatalya, Izmit, Bursa, Fethiye, Samsun, Yozgat, etc #Turkey

@TCilterkaan28: La solidarité de la nation turque, des informations turques, des docteurs de Taksim, existe aussi pour les jardins publics  ?  #occupyturkey pic.twitter.com/8AEAeb078o

@sciencewitch: Les gens notent leur groupe sanguin sur leur bras en cas d'urgence #occupygezi #direngeziparkı pic.twitter.com/5CEocyrhUI (via @beyinbilir )

A widely circulated image shows the actor playing Suleyman the Magnificent taking to the streets on June 1, 2013.

Une image très diffusée représente l'acteur interprétant Soliman le Magnifique descendant dans la rue, le 1er juin  2013.

Peu avant midi, le premier ministre Erdogan s'est adressé à la nationen déclarant que “la Turquie est une démocratie parlementaire qui fonctionne bien”,  traitant les troubles de “provocations graves” et condamnant fermement les manifestations comme “anti-democratiques”:

@MahirZeynalov: Erdogan: toutes les tentatives, à l'exception des élections, sont anti-démocratiques, illégitimes. #occupyturkey

@MahirZeynalov:  Erdogan: ceux qui ont des problèmes avec le gouvernement, ils peuvent le faire savoir par les urnes. #occupyturkey

Ce discours a provoqué colère et ironie en ligne :

@YesimKitchen: @MahirZeynalov aucun LOL pour ça ???

@ianbrealey: @MahirZeynalov Oh là la. Il n'a rien compris, pas vrai ? Pour une transition pacifique dans une démocratie, il devrait ajouter l'opposition dans la politique.

@fhenriques: @MahirZeynalov Donc, il croit dans une dictature de la majorité et non dans une démocratie qui représente chacun.

@MaliciaRogue: La conception de la démocratie du premier ministre turc est un peu comme les Jeux Olympiques : une élection sur un jour, organisée tous les quatre ans.  #occupygezi #Taksim

Des rumeurs selon lesquelles l'agent orange - une arme chimique utilisée durant la guerre du Vietnam – aurait été utilisé, ont circulé durant cette journée, et ont été démenties par la suite. De plus, des informations non vérifiées faisaient état de la coupure, ou de la  coupure imminente, d'Internet et des réseaux GSM dans le pays. Différentes sources ont confirmé que la connexion 3G sur la place Taksim était défaillante, mais en raison de l'engorgement et non d'un black-out ciblé demandé par l'Etat. Des activistes du mouvement Telecomix ont également démenti qu'Internet ait été bloqué. La solidarité s'organise, en dépit des ruptures de communication :

@Bcdmir: #occupygezi J'ai vu des médecins, des étudiants en médecine, les pharmaciens qui partageaient leur mobile pour aider les blessés

@sciencewitch: Les taxis transportent les clients jusqu'à la place Taksim sans les faire payer. Les pharmarcies donnent gratuitement des masques. Ce qui se passe, c'est le gouvernement contre son propre peuple.  #occupygezi

Suivre les hashtags  #occupygezi, #Taksim, #OccupyTaksim, #OccupyTurkey, #Turkey sur Twitter. Le blog Tumblr #OccupyGezi  est régulièrement mis à jour avec des photos, et Indymedia Turquie a mis en place une plateforme collaborative et multilingue de suivi des événements. Une pétition a été lancée sur Avaaz appelant Erdogan à donner l'ordre de faire cesser les brutalités de la police.

Mali: Un centre de formation à Ségou s'appuie sur internet

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Dans un billet traitant de la formation d'une quinzaine d’élèves de Doni Blon, un centre de préparation aux métiers du tourisme et de l’hôtellerie à Ségou, fasokan.com a écrit:

Cette formation a suscité chez les apprenants, le gout de devenir blogueurs, parler des traditions et de la culture de Ségou et environnant, faire connaitre à tous ceux qui veulent davantage découvrir Ségou, les lieux touristiques cette Région et d’informer leurs futurs lecteurs sur la vie quotidienne des populations de Ségou.

Burundi: Mme Lydia Nsekera élue au Comité exécutif de la FIFA

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A propos de l'élection de Mme Lydia Nsekera, présidente de la Fédération burundaise de football, au Comité exécutif de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), Kivumbi a écrit sur le blog Isangi:

Suite à l’élection historique organisée cette semaine lors du Congrès de la FIFA à l’île Maurice, la FIFA se prépare à intégrer trois femmes au sein du Comité Exécutif de la FIFA. Lydia Nsekera a réuni le plus grand nombre de suffrages (95 votes) dans la première élection d’une candidate féminine, et est élue pour quatre ans. Moya Dodd (70 votes) et Sonia Bien-Aimé (38 votes) intègrent également l’organe exécutif au titre de membres cooptés, pour une année….. Première femme à avoir été cooptée l’année dernière lors du 62ème Congrès, Lydia Nsekera a expliqué qu’elle “encouragera les femmes à croire en leur faculté à diriger, je les pousserai à laisser leurs filles jouer au football car c’est l’école de la vie, et je soutiendrai les femmes au sein des associations membres.”

 

 

 


García et Toledo, deux anciens Présidents péruviens en difficulté

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[Sauf mention contraire, les liens renvoient à des pages en espagnol]

Entre accusations et enquêtes, les dernières semaines ont été chargées pour les ex-Présidents péruviens Alan García et Alejandro Toledo. Bien qu'ils aient l'un et l'autre toujours été dans l'actualité d'une manière ou d'une autre, cette fois-ci, ils ont fait les gros titres non sans raison.

Mi-avril dernier, une accusation est apparue qu'une personne inculpée de trafic de drogue est devenu membre de la Commission des grâces présidentielles sous le mandat de Garcia, durant lequel 5 478 grâces présidentielles ont été accordées (dont les grâces ordinaires, grâces pour raisons humanitaires et commutation de peine). Certaines de ces grâces ont été accordées à des personnes reconnues coupables de crimes tels que le trafic illicite de drogue et blanchiment d'argent aggravé. Parmi les graciés, quelque 800 ont récidivé.

Ensuite, la commission du Congrès enquêtant sur les irrégularités pendant le mandat d'Alan García a été informée de plaintes de détenus qui voulaient accéder à ces services. D'anciens ministres de l'APRA, le parti politique d'Alan García, ont nié une quelconque participation à ces actes illicites. L'ancien président a fait une déclaration devant le médiateur disant que la commission violait ses droits en utilisant l'information sans lui révéler au préalable les détails des sujets qui seraient traités. En outre, il a déclaré que le gouvernement Humala suivait le modèle de Chavez et “cherchait à détruire ses adversaires.”

Alan Garcia, photo from TV Culture on Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Alan Garcia, photo de TV Culture sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

L'ancien président García a comparu à plusieurs reprises devant la commission du congrès pour répondre d'irrégularités supposées dans “Eau pour Tous,” un programme créé pour apporter de l'eau potable et des égouts aux populations qui en étaient dépourvues. Et également, pour répondre des irrégularités détectées dans processus d'acquisition du “Système intégré des activités commerciales” du “Système d'épuration et Eau potable” de Lima (Sedapal), ainsi que les grâces précédemment mentionnées.

Cette commission, après avoir approuvé à l'unanimité un rapport qui a trouvé les irrégularités administratives alléguées dans un cas concernant Sedapal, a aussi donné son accord à la majorité pour recommander une mise en accusation constitutionnelle contre l'ancien président Alan García pour suspicions d'irrégularités dans le programme “Eau pour Tous”, dont l'adoption des décrets d'urgence exemptant le programme des études de faisabilité et dossiers techniques requis.

Peu après le Ministère public approuvait aussi la levée du secret fiscal de l'ancien président, dans l'enquête sur l'achat d'une maison évaluée à 830 millions de dollars à Miraflores, un quartier de Lima.

Sur le blog La Otra Mirada [L'Autre Vue], Yorka Gamarra explique le contexte dans lequel intervient la commission d'enquête et commente les autres investigations, notamment les irrégularités dans les projets de rénovation d'écoles emblématiques (de grandes écoles publiques auréolées de prestige du fait de leur longue existence) :

Uno de los casos más relevantes por sus implicancias sociales es el referido a los Colegios Emblemáticos. [...] lo que ha encontrado la Megacomisión es que el informe que sustenta el Decreto de Urgencia mencionado [el que crea la figura de Colegios Emblemáticos], se habría mandado a hacer después de su aprobación. Es decir, se sustenta en un documento que en el momento de su aprobación, no existía.

L'un des cas les plus notables étant donné ses implications sociales est celui des écoles emblématiques. [...] la commission a découvert que le rapport à l'appui du Décret d'Urgence mentionné [celui qui a créé la catégorie des Ecoles Emblématiques], aurait été ordonné après son approbation. Autrement dit, il repose sur un document qui, au moment de son approbation, n'existait pas.

D'autre part, le blog Ideeleradio [Ideal Radio] a interrogé Fernando Valencio, directeur du journal Diario 16, contre lequel l'ancien président García a intenté une action en justice pour diffamation. Dans l'entretien, Valencia disait :

¿Por qué es que creo que Alan García está interesado en querellarnos? Porque creo que definitivamente les preocupa el tema de la megacomisión. Y como conté en una de mis primeras columnas, comentando esta querella, coincidentemente a inicios de los primeros resultados de la megacomisión recibimos una oferta, una jugosa inversión publicitaria, y se nos solicitaba que en las portadas no incluyéramos este tipo de temas. Obviamente, nosotros nos negamos y, bueno, ya estamos viendo las consecuencias

Pourquoi je crois que Alan García veut nous combattre ? Parce que j'ai la certitude qu'il s'inquiète du sujet de la commission d'enquête. Et comme je l'ai dit dans l'une de mes premières tribunes traitant de cette querelle, coïncidant avec le début des premiers résultats de la commission, nous avons reçu une offre, un juteux investissement publicitaire, que l'on nous demandait de ne pas inclure dans les premières pages. Evidemment, nous avons refusé, eh bien, nous en voyons déjà les conséquences.

Mais le cas de l'ancien président García est passé au second plan lors de la découverte de l'achat d'un bureau et trois places de parking pour la belle-mère de l'ancien président Alejandro Toledo, Eva Fernenburg, valant plus de 882 000 dollars US. Il faut noter que Toledo est déjà touché par une affaire similaire avec l'achat d'une maison dans le quartier huppé de Casuarinas, valant 3,7 millions de dollars, encore pour sa belle-mère, comme le révèle une enquête sur l'achat d'une maison de plage à Punta Sal (Tumbes).

Alejandro Toledo, foto de Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

Alejandro Toledo, photo de Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

La Commission fiscale du Congrès a immédiatement approuvé la requête de pleins pouvoirs spéciaux pour enquêter sur l'ancien président. Le bureau officiel contre le blanchiment d'argent a requis que le Procureur public bloque l'achat immobilier réalisé par la belle-mère d'Alejandro Toledo. Plus récemment, le bureau officiel anti-corruption a annoncé qu'il allait demander au procureur de lancer une enquête préliminaire contre l'ancien Président.

Dans le blog Política Shit [Merde poitique] Oscar P. rassemble certaines des réactions de sympathisants et membres du parti politique de Toledo, ajoutant :

Quien en este país puede darse los lujos así como se los da la suegra de Alejando Toledo ? ojo que su suegra ya va acumulando casi 4 millones de dolares en propiedades y claro antes de eso Toledo se quedo mudo y un dia antes de conmemorarse una fecha mas de ese trágico incidente como el Holocausto soltó la noticia y se escudo en que su suegra fue una victima y por lo tanto tiene plata guardada.

Qui dans le pays peut offrir le luxe que Alejandro Toledo a donné à sa belle-mère ? Regardez, sa belle-mère a déjà accumulé presque 4 millions de dollars en propriétés et c'est clair qu'avant que Toledo garde le silence et un jour avant de se commémorer une date de plus de cet incident tragique comme l'Holocauste a lâché la nouvelle et s'est abrité  derrière le fait que sa belle-mère était une victime et a donc de l'argent caché.

Edu, dans le blog Coyuntura Peruana [Conjoncture péruvienne], prend la défense de l'ancien Président Toledo et écrit :

Esta claro que todo tipo de investigaciones no esta demás, sin embargo me parece una exageración ( no el acto de investigar sino el gesto o el trato de la noticia) lo que hacen algunos periodistas sobre la compra que hizo la mama de la ex-primera Dama Eliane Karp. [...] O acaso no saben los periodistas que critican este acto(me refiero a la compra) que tanto la ex-primera Dama como el Presidente Toledo no han trabajado toda su vida para tener el dinero que pudieran haber reunido, fruto de su esfuerzo de toda su vida.

C'est sûr que tout type d'enquête n'est pas inutile, cependant ça me paraît être une exagération (non le fait d'enquêter mais l'attitude et le traitement de l'actualité) ce que ces journalistes rapportent concernent l'achat que Dama Eliane Karp, la maman de l'ancien président, a fait. [...] Ou les journalistes qui critiquent cet acte (je parle de l'achat) ne savent peut-être pas que tant l'ancienne Première Dame que le Président Toledo n'ont pas travaillé toute leur vie pour avoir l'argent qu'ils auraient pu rassembler, le fruit de son effort sa vie durant.

Pour sa part, l'ancien Président Alejandro Toledo a déclaré que c'était une tentative pour l'affaiblir politiquement, et bien qu'il ait dit ne pas savoir au juste qui en est l'instigateur, il a cité le fujimorisme. Et son ancien ministre, Juan Sheput accuse le gouvernement d'être responsable de la fuite de documents d'enquête sur les achats immobiliers.

Jorge Muguerza Sotomayor, dans le blog Gestypro pensait de manière similaire mais regardait dans une autre direction :

Quién quiere acorralar a Toledo. ¿Nadine o García? A quién le conviene dejar de aparecer en los medios. Nadine está interesada en la elección y Toledo no es contrincante de polendas, además es aliado del gobierno. Toledo ya cavo su propia tumba electoral. AGP quiere desviar la atención sobre sus actos de gobierno relacionados con la corrupción? Ustedes saquen la cuenta. A quién le interesa más, esta cortina de humo.

Qui veut abattre Toledo ? Nadine ou García ? Qui va le convaincre de ne plus apparaître dans les médias ? Nadine est intéressée par l'élection et Toledo n'est pas un opposant simulé, mais un allié du gouvernement. Toledo a déjà creusé sa propre tombe électorale. L'AGP veut détourner l'attention de ses propres actes de gouvernement liés à la corruption ? On remet le compteur à zéro. Ce qui intéresse plus c'est ce rideau de fumée.

Alejandro Toledo est arrivé à Lima jeudi dernier 23 mai, et a fixé un rendez-vous avec la Commission fiscale du Congrès pour lundi 27 mai à 10h. Le sujet va continuer à faire les gros titres.

L'histoire d'un jeune transfuge nord-coréen

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Les inquiétudes sur la protection insuffisante  accordée aux réfugiés nord-coréens ont grandi  depuis que neuf jeunes  Nord-coréens ont été forcés de retourner en Corée du Nord après avoir été interceptés au Laos. Le blog Dreamer a partagé l'histoire d'un jeune exilé nord-coréen, qui explique en détails quelle sorte de vie il a fui.

Cambodge : l'envoyé de l'ONU pris à parti

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Des étudiants de l'Université Mekong au Cambodge ont manifesté après la conférence du représentant des droits de l'homme de l'ONU, Surya Subedi, sur la législation de l'investissement à l'étranger. Les contestataires ont accusé l'envoyé de l'ONU de déformer la situation des droits de l'homme au Cambodge, qu'ils prétendent être mieux, comparée à d'autres pays. L'envoyé de l'ONU, comme les groupes de défense des droits de l'homme, constataient l’augmentation des abus au Cambodge, particulièrement en matière de droit à la terre.

Serbie : une mobilisation sociale au lycée

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Comme preuve de la prise de conscience et d'une meilleure compréhension des difficultés économiques que les jeunes rencontrent aujourd'hui, les élèves d'une classe de terminale d'un lycée de la ville de Pirot [fr] dans le sud de la Serbie ont pris une décision très responsable et humaine.

En Octobre 2012, les élèves de la 4e année de l'école secondaire Pirot (Pirotska Gimnazija) ont calculé qu'ils auraient à dépenser environ 500 euros en moyenne pour acheter des robes, costumes et tout ce qui va avec pour leur bal de fin d'étude. Ils ont décidé que c'était beaucoup trop à dépenser pour une nuit qui ne signifierait pas beaucoup pour eux dans l'avenir. Ensemble, et avec le soutien de leurs enseignants, de leurs parents et d'autres personnes, ils ont décidé de porter des T-shirts noirs simplement (pour les garçons) et blancs (pour les filles) à leur bal et de donner l'argent qu'ils auraient dépensé à trois enfants handicapés de leur communauté.

Les élèves de la terminale du lycée de Pirot lycée devant leur école le jour de la remise des diplômes. Photo courtoisie de "Tvojih pet minuta sjaja - Nečiji ceo život" (Tes cinq minutes de de générosité - pour toute une vie"

Les élèves de la terminale du lycée de Pirot lycée devant leur école le jour de la remise des diplômes. Photo courtoisie de “Tvojih pet minuta sjaja – Nečiji ceo život” (Tes cinq minutes de gloire – toute la vie pour quelqu'un d'autre)

Ils ont baptisé leur initiative Tes cinq minutes de gloire – Toute la vie de quelqu'un et décidé de faire une collecte de fonds pour Predrag Potić, de 12 ans, atteint de paralysie cérébrale, Mateja Lazarević d'un an, qui a subi sept opération chirurgicales jusqu'ici, et à Čeda Tošić, de cinq ans qui souffre également d'une infirmité motrice cérébrale qui, après une intervention récente, a commencé à marcher.

Ces diplômés exemplaires expliquent [sr] sur leur page Facebook [sr]:

Није нам било лако, нарочито када су одмицали дани и схватали озбиљност овакве организације. Настала је, истовремено, као жеља да се помогне некоме и бунт против кича који је захватио наше друштво. Новац је сакупљан уплатама ученика и запослених у Гимназији, захваљујући донаторима[...] као и неких добрих људи, и сакупили смо 310 000 динара.

Ce n'était pas facile, d'autant plus que les jours passaient et nous réalisions la gravité de ce type d'organisation. Dans le même temps, il y avait un désir d'aider quelqu'un, et une rébellion contre le kitch qui a marqué notre société. L'argent a été collecté grâce à des dons des étudiants et des employés du lycée de [Pirot], grâce aux donateurs [...] ainsi que quelques autres personnes généreuses, nous avons recueilli 310.000 dinars [environ. 2.800 Euros].

Les médias et réseaux sociaux en ligne, bien sûr, débordent [sr] d'admiration, de respect et de louanges pour les élèves extraordinaire de la classe terminale du Lycée de Pirot. Comme Mondo le rapporte sur le portail web [sr], les diplômés ont organisé une petite cérémonie à leur école secondaire, vendredi, pour remettre les fonds recueillis aux trois garçons, Pedja, Matej, et Čeda, après quoi ils ont fièrement marché main dans la main deux à deux, dans la rue principale de la ville dans leurs T-shirts noirs et blancs, qu'ils avaient promis de porter à leur bal. Un donateur les a aidés à avoir des T-shirt produits spécialement pour cette occasion, avec “Tes cinq minutes de gloire – la vie entière de quelqu'un” imprimé dessus.

Applaudis par beaucoup de personnes en Serbie et dans d'autres pays, les élèves restent humbles et entendent poursuivre leurs efforts humanitaires. Dans le même courrier du 2 Juin sur leur page Facebook, ils disent:

Нажалост нисмо успели да сакупимо планирану суму од 500 000 динара, али смо успели да измамимо сузе Матеиним родитељима, свима присутнима у свечаној сали Гимназије, па и нама самима… А касније смо се ипак сви смејали. :)

Пробајте и ви, измамите неком осмех, не боли. Не сматрамо себе неким великим људима, хуманитарцима, пуно је таквих који то заиста и заслужују. Ово је далеко одјекнуло(то нам није био циљ, нити смо се надали томе), али ће се заборавити генерација 1994 пиротских матураната. Верујемо да ће нас се некад сећати, уз осмех, само Матеа, Чеда и Пеђа, остало нам није ни битно.

Malheureusement, nous n'avons pas pu réunir la somme prévue de 500 000 dinars, mais nous avons réussi à mettre les larmes aux yeux des parents de Matteja, à toutes les personnes présentes à l'Event Hall de l'école secondaire, et à nos propres yeux … Et plus tard, nous avons tous fini par en rire. :)

Vous devriez essayer cela aussi, apporter un sourire à quelqu'un, ça ne fait pas mal. Nous ne nous considérons pas des gens formidables, des travailleurs humanitaires; il y a de nombreuses autres personnes qui méritent vraiment [d'être qualifiées] comme telles. L'écho est arrivé loin (ce n'était pas notre objectif, nous ne pouvions l'espérer), mais la promotion de 1994 du lycée de Pirot sera oubliée. Nous croyons que seuls Matteja, Čeda et Pedja, se rappèleront de nous parfois, avec un sourire, on ne se soucie pas des autres.

Matija avec sa mère lors de la cérémonie à l'école secondaire Pirot. Photo gracieuseté de "Vos cinq minutes de brillance - toute une vie"

Matija avec sa mère lors de la cérémonie à l'école secondaire de Pirot. Photo courtoisie de “Tes cinq minutes de gloire – toute une vie pour quelqu'un d'autre”

Les étudiants qui croient qu'ils “seront oubliés” invitent également les lycéens  d'autres villes serbes à se joindre à leur cause et à suivre leurs traces. Ils sont déjà devenus un exemple sur Internet en Serbie et le mot se répand rapidement dans les pays voisins aussi. L'utilisateur Leteći Medvjedić a créé une affiche sur le site serbe Vukajlija [sr] qui est massivement partagée sur Facebook et Twitter. L'affiche montre une photo des élèves de la classe de terminale du lycée de Pirot marchant dans la rue principale – avec cette légende:

 

Oni su položili – ispit zrelosti

Ils ont réussi – le test de maturité

D'autres photos et billets sont disponibles sur leur page Facebook et compte Twitter.

VIDÉO : Le petit Brésilien qui ne veut pas manger de viande

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[Tous les liens mènent vers des pages en portugais.]

Sur YouTube, une vidéo d'un enfant de trois ans, Luiz Antonio, qui explique à sa mère pourquoi il ne veut pas pas manger des gnocchi au poulpe pour son déjeuner est devenue virale dans le monde entier.

Le petit Brésilien soutient qu'il ne veut pas manger de viande parce que « quand on mange des animaux, ils meurent », qu'il aime voir les animaux « debout, heureux » et explique qu'on doit « s'occuper d'eux, pas les manger. »

La vidéo d'origine en portugais, téléchargée sur YouTube le 15 mai 2013, a atteint presque 1 500 000 vues en seulement deux semaines. La version anglaise a été postée le 29 mai et a été vue plus de 900 000 fois en seulement trois jours.

Dans un pays où seul un très faible pourcentage de la population a opté pour une alimentation végétarienne, la vidéo virale a suscité un débat animé autour du végétarisme sur YouTube et Facebook. Carlos Augusto Andrade explique pourquoi :

O vídeo viralizou ontem no Facebook, daqueles que todo tipo de gente compartilha: sua mãe, sua tia, seus amigos descolados, os contatos da época do colégio… E apesar de alguns grupos no Facebook e no Youtube terem usado o vídeo para discutir o vegetarianismo, a gente entende que ele viralizou pelo que é, mesmo: um vídeo fofo de uma criança sendo curiosamente eloquente pra sua idade e refletindo sobre algo que nem todos nós nos damos ao trabalho de parar pra refletir.

Cette vidéo est devenue virale sur Facebook hier [le 29 mai 29 2013], elle figure parmi celles que vous partagez avec beaucoup de gens : votre mère, votre tante, vos amis cool, des contacts de l'époque où vous étiez à l'école… Bien que certains groupes sur Facebook et YouTube ont utilisé cette vidéo pour discuter du végétarisme, nous savons qu'elle est devenue virale pour ce qu'elle est : une vidéo mignonne d'un enfant qui fait preuve d'une éloquence curieuse pour son âge et qui réfléchit sur un sujet auquel certains d'entre nous ne prennent pas la peine de nous arrêter et d'y réfléchir.

Flavio Giusti, le chef en première ligne de VegetariRANGO – une émission de YouTube sur la « Cuisine Végétarienne sans tracas » – a publié un hommage au « petit garçon qui a touché tous le internautes » sur sa page Facebook. Cette bannière seule a été partagée plus de 1 145 fois :

Frase de Luiz Antonio menino vegetariano

La philosophie de Luiz Antonio: “Quand on mange des animaux, ils meurent. Je n'aime pas ça, j'aime quand ils sont debout, heureux. On doit s'occuper d'eux, pas les manger.”

Inspirés par la simplicité de l'argument de l'enfant, certains ont décidé d'adopter un mode de vie sans viande. C'est ce qu'ont décidé de faire une bonne partie des amis de la blogueuse Viviane Zandonadi avec qui elle a partagé la vidéo. Critique gastronomique, elle se demande ce qu'elle dira lorsque sa fille commencera à poser les mêmes questions :

Fico apreensiva. Quando chegar a minha vez, se a Cata questionar a lógica da cadeia alimentar, não faço ideia do que vou dizer. O Luiz Antonio derrubou meus argumentos.

J'appréhende le moment. Lorsque mon tour viendra, si Cata questionne la logique de la chaine alimentaire, je ne sais pas du tout ce que je vais lui dire. Luiz Antonio a balayé mes arguments.

A la fin de la vidéo, la mère de Luiz Antonio, émue jusqu'aux larmes, demande à son fils de seulement manger le riz et les pommes de terres. En écrivant pour le blog Acerto de Contas, Guilherme Carvalho, espère que d'autres parents commenceront à respecter la sensibilité de leurs enfants et arrêteront de faire appel à des mensonges ou à des arguments simplistes pour forcer leur enfants à changer d'avis :

Portanto, em pleno 2013, já é tempo de parar de enganar nossas crianças e abafar seu sentimento de compaixão quando demonstram inclinação para não comer animais. Respeitemos, e valorizemos, essa postura altruísta e compassiva. Ter um filho vegetariano não é um problema, e hoje há ampla literatura científica garantindo os potenciais benefícios desta opção à saúde. O vídeo de Luiz Antonio tem deixado muita gente emocionada — e esperançosa.

Ainsi, en 2013, il est temps que nous arrêtions de duper nos enfants et de réprimer leurs sentiments de compassion lorsqu'ils ne montrent aucune envie de manger des animaux. Respectons et accordons de la valeur à cette position altruiste et compatissante. Avoir un enfant végétarien n'est pas un problème et aujourd'hui il y a beaucoup de documentation qui explique les potentiels bienfaits pour la santé que cette option présente. La vidéo de Luiz Antonio a ému beaucoup de gens.

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