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Réforme des retraites au Kazakhstan: le ministre congédié sous la pression des internautes

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Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en anglais.

Au Kazakhstan, une réaction via Facebook, sur la tentative du gouvernement d'imposer une réforme des retraites sans discussions préalables, a donné une rare occasion de se faire entendre aux personnes proches de l'âge de la retraite. Le Ministre des Affaires sociales est tombé après une bévue lors d'une apparition en public où il a été tourné en ridicule, alors que l'homme fort du Kazakhstan, le président Noursoultan Nazarbayev, a depuis signé plusieurs amendements à la loi.

La loi sur les retraites décriée devrait mettre en place des changements significatifs : elle ferait passer l'âge de départ des femmes de 58 à 63 ans, rendrait obligatoires les cotisations au régime de retraite public actuellement volontaires, augmenterait le rôle de l'Etat dans la gestion des fonds de pensions privés. La loi a rencontré une farouche opposition de la part du public, en particulier la proposition de retarder l'âge de départ à la retraite des femmes, sachant que l'espérance de vie au Kazakhstan n'est que de 67 ans. Les inégalités sociales et économiques croissantes au Kazakhstan sont en toile de fond des discussions passionnées sur la loi.

L'un des principaux porte-parole de la réforme des retraites, Serik Abdenov [russe], ex-Ministre du Travail et de la protection sociale, est devenu la caricature de l'incompétence de l'administration dès que le projet de loi est devenu public. Le 26 avril dernier, il s'est fait bombarder d'oeufs lors d'une conférence de presse sur la réforme du système de retraite. Plus tard, en s'adressant à un groupe de travailleurs concernés à Temirtau [français], on lui a demandé pourquoi les femmes devraient travailler cinq ans de plus. Abdenov a répondu [russe] “Vous devez travailler et travailler, parce que, mes chers concitoyens, parce que, parce que”. La vidéo est devenue virale et le terme “патамушта-патамушта” – “parce que-parce que”, déformé pour l'effet comique, est devenu un mème, avec des femmes qui postent leur photo où on les voit tenir une pancarte où il est écrit “je dois travailler jusqu'à 63 ans parce que parce que”.

 

Une femme tient une pancarte où l'on peut lire “Je dois travailler jusqu'à 63 ans parce que-parce que… Largement partégé. A l'origine publié sur la page Facebook du groupe public “патамушта-патамушта”.

“Parce que, parce qu'ils font ce qu'ils veulent”

Le sentiment général partagé par les internautes est que les réformes sont faites par des responsables suffisants qui ne prennent même pas la peine d'en expliquer l'objectif.

Assel Khodzhi a posté [russe] sur la page Facebook du groupe public “Parce que-parce que”:

Патамушта у нас всё через патамушто, творят, что хотят, а на народ наплевать!

Parce que tout est fait uniquement parce qu‘ils font ce qu'ils veulent et crachent sur les gens !

D'autres internautes vont plus loin, en accusant les responsables indifférents de faire mauvais usage des fonds publics. WoOTTw commente [russe] la vidéo d'une émission de la chaîne de télévision Channel 7 téléchargée sur YouTube :

денег мало им видать,всю страну разворовали и продали,теперь деньги где брать? только у народа забирать последнее [...] правительство ВОРы и ему по барабану на народ,тоесть на нас всех

Apparemment ils manquent d'argent, après avoir volé tout le pays, où pourraient-ils trouver encore de l'argent ? Prendre ce qui reste encore aux gens [...] le gouvernement ce sont des VOLEURS qui compte les gens pour rien, nous tous.

Un autre commentateur иван иванов est sûr [russe] que Noursoultan Nazarbayev [français], le Président du Kazakhstan, s'approprie l'argent public :

[...] На самом деле законопроект антинародный, преступный. Так и хочется спросить нашего дорогого (в прямом смысле) Леонида Ильича Назарбаева : зачем такой злой, зачем как собака. Он сейчас собрал со всего мира, любителей пожрать и потанцевать на халяву (за деньги народа Казахстана) [...]

[..] Cette loi, en fait, est contre le peuple, criminelle. On voudrait demander à notre cher (au sens propre) Président Nazarbayev : pourquoi est-il si méchant, si chien? Il a maintenant fait venir de partout dans le monde ceux qui aiment faire la fête et manger gratuitement (tout cela aux frais du peuple du Kazakhstan) [...]

L'aspect le plus impopulaire de la loi est de loin la proposition de retarder l'âge de départ à la retraite des femmes de 58 à 63 ans. Gauhar Suleimenova [russe] en parlant elle aussi du clip de Channel 7, condamne [russe] la loi:

Не у всех женщин легкая работа, есть,которые убирают помещения, есть, которые бегают по всему городу разносят квитанции, есть,которые стоят целыми днями на базаре, потому что нужно прокормить своих детей,им прикажете тоже заниматься всем этим и в совсем зрелом возрасте?Задумайся,Серик Абденов, если в голове хоть капелька мозгов у тебя есть.Задумайтесь и те,которые приказали ему говорить такие глупости.Женщин нужно беречь,мы – матери,а это уже огромная заслуга,чтобы к нам относились с уважением!

Toutes les femmes n'ont pas un travail facile, il y a celles qui font le ménage, celles qui parcourent la ville en tous sens pour remmetre les reçus et les factures, celles qui restent debout toute la journée sur le marché, parce qu'elles doivent nourrir leur famille – vous allez leur demander de continuer à faire la même chose quand elles seront d'âge plus mûr ? Pensez-y, Serik Abdenov, s'il vous reste un peu de cervelle. Pensez-y aussi, vous qui lui ont conseillé de dire toutes ces bêtises. Nous devrions prendre soin des femmes, elles sont nos mères, et ce fait même est un immense mérite qui emporte le respect !

Patamu

Sur la caricature de gauche, un jeune garçon demande à l'ex-Ministre Serik Abdenov pourquoi sa grand-mère doit travailler jusqu'à 63 ans. Il lui répond: “parce que, mon garçon, parce que”. A droite, la nouvelle loi est susceptioble d'augmenter la fragilité des personnes âgées du Kazakhstan (images partagées sur la page Facebook du groupe public “Патамушта. Патамушта”-”Parce que-parce que”)

 

Serik Abdenov, à cause de sa bévue “parce que-parce que”, est vite devenu la risée des internautes et fait l'objet de blagues.

@_script a twitté [russe] :

а можно некоторые пункты трудового договора в РК заменить на #патамуштапатамушта?

Peut-on remplacer une partie du code du travail du Kazakhstan par #parce que-parce que ?

Et @GoogleRoma lui répond [russe] :

@_script Нет, нельзя. А знаешь почему? #патамуштапатамушта

Non. Et tu sais pourquoi? #parce que-parce que

@Miyatov reprend les paroles d'une chanson soviétique bien connue pour tourner en dérision [russe] la bévue du ministre :

#патамуштапатамушта мы пилоты, небо наш, небо наш родимый дом. Первым делом, первым делом на работу. А пенсия? А пенсия – потом!)))

#parce que-parce que nous sommes les pilotes et le ciel est notre maison. Le travail avant tout, avant tout. Et  nos retraites? Et nos retraites – après! )))

La bataille est terminée mais la guerre continue

Le fait que Serik Abdenov ait été démis de ses fonctions [russe] sur ordre du Président Noursultan Nazarbayev le 10 juin peut être considéré comme une victoire de l'humour sur Internet, et même de méthodes plus vieillotes d'expression du mécontentement comme le lancer d'oeufs. Le même jour, Nazarbayev critiquait sévèrement [russe] le gouvernement et la gestion “maladroite” de la Banque Nationale pour traiter d'une loi “socialement importante”.

Précédemment, la loi avait été approuvée par le parlement et transmise au président. Cependant, devant la colère publique grandissante, Nazarbayev a renvoyé [russe] la loi devant le parlement avec un amendement [russe] qui propose une augmentation progressive de l'âge de départ à la retraite qui commencerait en janvier 2018, et non pas en janvier 2014 comme l'avait proposé le parlement. La chambre basse du parlement du Kazakhstan a déjà approuvé [russe] l'amendement du Président, et on s'attend à ce que la chambre haute fasse de même.


Les manifestations autour du stade Maracanã à Rio de Janeiro

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Des manifestations contre le réajustement des tarifs des transports et le gaspillage abusif d'argent public investi pour la Coupe du Monde 2014 ont été brutalement dispersées par la Police Militaire à coup de gaz lacrymogène aux alentours du stade Maracanã à Rio de Janeiro. Les manifestants ont du se réfugier en catastrophe dans le parc municipal de la Quinta da Boa Vista, comme le montre cette vidéo. Le témoignage d'un reporter sportif qui couvrait le match entre le Mexique et l'Italie, dimanche 17 juin à la radio, a été amplement diffusé et partagé sous le mot-clé #ProtestosRJ (#ManifsRJ)

Vidéo : A São Paulo, la violence policière hors de contrôle

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Mise à jour : ce post a été publié le 17 juin en portugais sur Global Voices Brésil, de très importantes manifestations se déroulent depuis au Brésil.

La cinquième manifestation contre l'augmentation du tarif dans les transports publics de 3,00 à 3,20 Reais (1,037 à 1,106 Euro) à São Paulo s'est déroulée lundi (le 17 juin). La quatrième qui avait eu lieu jeudi dernier (le 13 juin), avait rassemblé quelques 20 000 personnes des balles en caoutchouc, des grenades à blanc et des gaz lacrymogènes par la police.

Le syndicat des journalistes de São Paulo a divulgué une liste encore incomplète contenant les noms de 3 journalistes détenus et de 14 maltraités par la police. Parmi ceux-ci le reporter photographe Sérgio Silva, de l'agence Futura Press, qui court toujours le risque de perdre la vue à un œil et Giuliana Vallone de Folha de São Paulo qui a eu une hémorragie à un œil à cause d'un mauvais coup reçu. Giuliana raconte ce qui s'est passé sur Facebook:

Sur ce qui s'est passé: j'étais déjà sortie de la zone d'affrontements la plus chaude – dans le quartier de Consolação, où j'avais déjà été menacée par un policier parce que je filmais les actes de violences. Quand j'ai été touchée. J'étais dans la rue Augusta en compagnie de quelques manifestants. J'ai essayé d'aider une femme complètement perdue au milieu du chaos et je l'ai amenée dans un parking couvert. Les hommes du Bataillon de choc (NdT: rendu célèbre par un film il y a quelques années) étaient revenus aux camions qui les transportaient. J'ai été voir s'ils étaient bien partis quand ils sont à nouveau descendus. Je n'ai vu aucune manifestation de violence autour de moi, et ne me suis manifestée d'aucune manière contre les policiers, je portais la carte d'identification de la Folha (NdT: son journal, l'un des plus connus du pays) et je ne filmais même pas la scène. J'ai vu le policier nous regarder moi et mon collègue Leandro Machado et tirer. J'ai pris une balle dans la figure. Le médecin a dit que c'était probablement mes lunettes qui m'avait sauvé l’œil.

Polícia atira contra manifestantes em São Paulo. Foto de Raphael Tsavkko Garcia, sob licença CC

La police tirant sur les manifestants à São Paulo/ Photo: Raphael Tsavkko Garcia/Creative Commons 2.0

Des personnes qui filmaient les violences de la police depuis le septième étage d'un immeuble ont été atteintes par des grenades lancées par la police elle-même comme le montre la vidéo partagée par la chaîne olhetodos sur Youtube :

Même après la manifestation, des personnes ont été brutalisées par des policiers juste parce qu'elles étaient assises dans un bar. L'utilisateur de Youtube Denis Giacobelis a posté une vidéo où l'on peut voir un groupe de manifestants chargés par la Police Militaire juste pour avoir lancé le slogan “Sem Violência” (“Sans Violence”) en chœur sur l'avenue Paulista (NdT: les “Champs-élysés” de Sao Paulo):

 

Etat et police contre les manifestants
Balas usadas pela polícia/Movimento Passe Livre

Les balles utilisées par la Police Militaire contre les manifestants à São Paulo /Rafael Ribeiro/Facebook

Le journaliste Rafael Bueno attire l'attention sur le fait que le type de munitions utilisées par la Police Militaire ne seraient pas approprié, sur sa page Facebook:

Une preuve de plus contre la comédie provoquée par la PM hier (NdT: jeudi dernie): les balles utilisées par la corporation pour réprimer la manifestation et intimider la presse. Sur la photo, deux exemples de munitions non mortelles mais anti émeute, de celles que le Ministère de la Sécurité Publique de São Paulo achète pour la PM. Celle de gauche est l'anti-émeute, conseillée pour les troubles à courte distance. Soit jusqu'à 5 mètres, idéal pour ce qui se passait alors puisqu'elles ne servent qu'à faire du bruit et elles n'ont qu'un indice de mortalité très bas…. Pourtant, la corporation a utilisé celle de droite, pour les tirs à longue distance. A moins de 50 mètres, elles disposent de la même énergie qu'une munition de 22 long rifle. Sur aucune des photos divulguées ou publiées les policiers ne se trouvent à moins de 50 mètres des manifestants, en visant de manière évidente les parties  vitales du corps justement. Dans de telles conditions, l'impact (tête, poitrine et trachée) peut tuer.

 

La vidéo ci-dessous publiée par la chaîne Senhor VeTudo sur Youtube montre un policier en train de casser une vitre de sa propre voiture de police pour accuser plus tard les manifestants de vandalisme :

Le journaliste Luiz Carlos Azenha en arrive même à comparer l'action de la police d'aujourd'hui avec celle du temps de la dictature militaire (1964-1985):

L'Etat ne peut pas torturer, faire preuve de violence et de barbarisme comme il l'a fait au temps de la dictature militaire.

Les jeunes peuvent agir de manière irresponsable. L'Etat, avec le monopole de la violence, non.

Malheureusement, hier (le 13 juin) nous avons pu voir l'Etat agir comme des jeunes irresponsables, lançant des grenades, maltraitant les journalistes et agissant de manière barbares avec les passants.

 

Tandis que le gouverneur de São Paulo, Geraldo Alckmin se contentait de défendre les actions violentes de la Police Militaire, le maire de la ville, Fernando Haddad, a soutenu fermement la police initialement avant de reculer et d'affirmer qu'il allait négocier avec les manifestants. Le professeur Gilberto Maringoni a critiqué la position du maire, en affirmant que celui-ci allait maintenir l'augmentation. l'ex-ministre des Droits de l'Homme, Paulo Vannuchi a comparé la violence contre les manifestants dans les rues de São Paulo à de la “torture”.

Beaucoup plus que 0,20 centimes
Um casal se abraça perto de uma das várias barricadas de lixo pegando fogo espalhadas pelo entorno da Avenida Paulista. Foto de Raphael Tsavkko Garcia, sob licença CC

Un couple s'embrasse à côté d'une des barricades en flammes de l'Avenue Paulista/ Photo: Raphael Tsavkko Garcia/ Creative Commons 2.0

Les manifestations organisées par le Mouvement Passe Livre (mouvement pour la gratuité des transports) ont non seulement pour objectif d'empêcher cette augmentation de 20 centimes mais aussi de discuter d'un nouveau projet pour la ville qui considère le droit d'aller et venir, la question de la mobilité urbaine et les alternatives à ce que l'on appelle encore le transport public.

La journaliste Mariana Vedder parle du sujet sur son blog :

L'Etat qui grignote petit à petit toute les libertés conquises de haute lutte, lavées dans le sang de tant de gens. Ce n'est pas 20 centimes, c'est votre liberté qui est en jeu. Luttez pour elle !

 

Le journaliste Eduardo Roberto a écrit dans la revue Vice à propos du désir de politique de la jeunesse paulistanan (NdT: de Sao Paulo capitale):

Ce qui est en jeu, en vérité, c'est la propre configuration sociale de cette São Paulo qui émerge des limbes d'une politique créé par des gestions apathiques et qui n'ont fait que si peu pour comprendre comment la ville se sentait. Ce à quoi ces manifestations aspirent, c'est à beaucoup plus qu'à l'annulation de ce réajustement du tarif des bus, ou à la gratuité des transports. La jeunesse veut goûter, avec le fer et le feu, à sa propre existence dans la São Paulo du futur.

Le Brésil, un nouveau grand des armes non létales

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Ce billet écrit par Bruno Fonseca et Natalia Viana, de Agência Pública, a été publié à l'origine sous le titre “Bomba brasileira na pele turca” (des grenades brésiliennes contre des Turcs) , il fait partie d'une enquête spéciale sur le lobby et l'industrie des armes au Brésil  #IndústriaBrasileiraDeArmas. Ce reportage fera l'objet de trois articles publiés sur Global Voices online. 

L'utilisation des armes dites non létales est remise en question par la justice brésilienne alors que la fédération des fabricants APEX continue à en promouvoir l'exportation vers des pays comme la Turquie ou les Emirats Arabes. En novembre dernier, le procureur général aux droits des citoyens du Brésil a ouvert un enquête sur les conséquences pour la santé de l'usage de ces armes dans le pays. Cette démarche a été provoqué par l'ONG Tortura Nunca Mais (Plus jamais la torture), de São Paulo. Un groupe de travail composé de représentants du ministère de la Justice, de la Défense, de la Santé, de la Direction des droits de l'homme auprès de la Présidence de la République, ainsi que de des Polices Fédérales, des Polices Nationales, et  municipales a été mis en place pour réaliser un projet de loi sur ce sujet. Il n'existe en effet aucune norme nationale pour encadrer les interventions et garantir un usage adéquat de telles armes.

Ce groupe de travail devra également réaliser une étude comparative sur les formations spécifiques destinées aux policiers et sur les conséquences pour la santé des personnes exposées, tout spécialement lors de l'utilisation d'armes administrant des chocs électriques et des composants chimiques.

Wilson Furtado, de Tortura Nunca Mais-SP, commente :

Nos forces de police utilisent ce type d'arme dite non létale de manière systématique… la police au lieu d'arrêter une personne est toujours prête à tirer, atteignant principalement les jeunes qui manifestent.

Ministério do Desenvolvimento, Indústria e Comércio Exterior se nega a divulgar dados de empresas brasileiras que exportam armas/Agência Pública/Usado sob licença Creative Commons

Les ministères du développement, de l'industrie, du commerce extérieur refusent de communiquer l'activité des entreprises brésiliennes qui exportent des armes/Agence publique / sous licence Creative Commons

Le groupe de travail demande, outre une infomation complète des citoyens, une législation qui encadre et régule ce type d'armement, qui définisse les types d'armements autorisés et les normes à suivre pour les acheter et qui contrôle leur usage.

Les armes fabriquées par Condor sont largement utilisées par le Gouvernement Fédéral et par les polices de tout le pays. Les programmes fédéraux prévoient par exemple l'achat de telles armes pour les Unités de police de Pacification (UPP) à Rio de Janeiro et pour les forces spéciales de la police de 12 Etats engagées dans le programme. Ceci inclut les pistolets du type “tasers” et les sprays au poivre. Leur usage est envisagé lors des grands événements du type Coupe des Confédérations ou coupe du monde 2014 : à cet effet le Brésil a déjà prévu un budget de 49 millions de Reais pour Condor (17 millions €).

Le gaz lacrymogène exporté en Turquie a été aussi acheté par le gouvernement fédéral en vue de son utilisation éventuelle pendant la Coupe du monde 2014 et pendant les Jeux olympiques.

En avril 2012, le Portail de la transparence révélait que le gouvernement fédéral avait acheté pour 1,5 millions de Reais (500 000 €) d'armes non létales chez Condor pour une intervention de l'armée pour faire respecter la loi et l'ordre dans un quartier nord de Rio de Janeiro les complexos do Alemão e da Penha. Il s'agissait entre autre de 1 125 grenades explosives (GL307), 500 grenades multi-impact au poivre (GM 102) et 500 grenades fumigènes, 29 500 cartouches à balles en caoutchouc et  700 grenades lacrymogènes aux mouvements aléatoires (GL -310), les mêmes qui ont été utilisées pour réprimer les manifestations en Turquie.

Gás lacrimogêneo exportado para a Turquia também foi comprado pelo Governo Federal para utilização durante a Copa do Mundo 2014 e as Olimpíadas/Agência Pública/Usado sob licença Creative Commons

Le gaz lacrymogène exporté en Turquie a été acheté par le gouvernement fédéral pour être éventuellement utilisé pendant la Coupe du Monde 2014 et les jeux Olympiques/Agence  Publique/sous licence Creative Commons

En juin c'est le gouvernement local de l'Etat de Rio de Janeiro qui a fait une commande à Condor pour sécuriser le Sommet Rio+20 : Un achat de 900 sprays au poivre, de 1300 grenades lacrymogènes triples, 870 grenades explosives et 5000 cartouches calibre 12 avec projectiles en caoutchouc.

Pour la Coupe : la bagatelle de 50 millions de Reais

Le gouvernement fédéral a conclu un contrat de 49,5 millions de Reais pour l'achat de milliers d'armes non létales à l'entreprise Condor, dans le but d'une utilisation éventuelle par la Police de toutes les ville concernées par la Coupe des Confédérations de 2013 et la Coupe du Monde de 2014.

Ce contrat signé le 26 novembre 2012 avec Condor S.A sera effectif jusqu'au 31 décembre 2014, et prévoit la fourniture de divers types d'armements dont 2200 kits non létaux à courte distance contenant des sprays poivre et de mousse de poivre, des grenades lacrymogènes avec des puces de traçabilité, des grenades assourdissantes à usage interne et externe et des grenades explosives “son et lumière”….Ajoutez à cela : 449 kits non létaux courte distance de balles en caoutchouc et cartouches à impact expansif ( les balles gonflent au contact de la peau évitant la perforation).

 

On peut trouver ici l'intégralité du contrat.

Prix européen pour l'aide aux victimes de la crise de crédit hypothécaire espagnole

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[Les liens renvoient à des pages en langue espagnole sauf indication contraire.]

Le Parlement européen a annoncé les gagnants du Prix du citoyen européen de cette année. L'une des récompenses est revenue à la Plateforme des victimes du crédit hypothécaire (PAH en espagnol), une organisation populaire consacrée au soulagement de la souffrance des gens en Espagne qui ont été touchés par la crise des subprimes et expulsés de leurs domicile. D'après le site [français] du Parlement européen, cette récompense est donnée aux

personas u organizaciones excepcionales que luchen por los valores europeos, promuevan la integración entre ciudadanos y los Estados miembros o faciliten la cooperación transnacional en el seno de la Unión, y a los que día a día tratan de promover los valores de la Carta de Derechos Fundamentales de la UE.

individus et organisations d'exception qui luttent pour les valeurs européennes, promeuvent l'intégration entre les citoyens et les Etats membres ou facilitent la coopération transnationale au sein de l'UE, et à ceux qui au jour s'efforcent de promouvoir les valeurs de la charte des droits fondamentaux de l'UE.

Recogida de firmas para la ILP en Berriozar (Navarra). Imagen de la web de la PAH en Navarra

Recueil de signatures pour la pétition ILP à Berriozar (Navarre). Photo du réseau PAH à Navarre

L'un des engagements les plus importants de PAH était l'initiative législative populaire (ILP en espagnol), une pétition qui vise à modifier la loi actuelle sur le crédit immobilier pour autoriser les propriétaires à transférer le titre de leur résidence à leur établissement bancaire et de cette façon régler leur dette, même au cas où la propriété vaut moins que le prêt. D'après les sondages, elle a le soutien de près de 90% des Espagnols. Bien que la pétition ait déjà obtenu 1,5 million de signatures et ait été prise en considération par le Parlement, PAH a décidé de la retirer quand il a découvert que le gouvernement avait l'intention d'approuver une loi qui suscité le commentaire suivant du porte-parole de PAH Ada Colau :

nos parece inaceptable que el Gobierno pretenda utilizar su mayoría para aprobar una ley que nada tiene que ver con nuestra propuesta. No queremos que lo haga en nuestro nombre. Nosotros la seguiremos defendiendo a través de nuestras campañas de desobediencia, sin renunciar a seguir presionando al Gobierno

il nous paraît inacceptable que le gouvernement prétende utiliser sa majorité pour faire voter une loi qui n'a rien à voir avec notre proposition. Nous ne voulons pas qu'ils fassent cela en notre nom. Nous continuerons à la défendre à travers notre campagne de désobéissance civile, sans relâcher la pression sur le gouvernement.

PAH a nourri des campagnes controversées comme les escraches [[français] un genre de démonstrations publiques ciblées] contre des personnalités politiques afin de recueillir leur soutien à la pétition, ce qui a eu pour effet auprès de la direction du Parti Populaire de qualifier les activistes de PAH de “Nazis” et les accuser de soutenir les groupes pro-ETA.

Críticas de internautas a las reacciones del PP. Imagen subida a Twitter por el usuario munozporque

Critique par des internautes de la réaction du PP. Image téléchargée sur Twitter par l'utilisateur Rafael Muñoz

Les politiciens du Parti Populaire (PP) au pouvoir ont réagi furieusement à la remise au prix, annoncée le 6 juin 2013. L'eurodéputé espagnol Carlos Iturgaiz déclarait :

hoy ha sido Ada Colau, mañana nos pueden traer a Arnaldo Otegi y con el voto de la izquierda salir adelante y dar un premio a Otegi.

Aujourd'hui c'était Ada Colau, demain ils peuvent nous amener Arnaldo Otegi et avec le vote de gauche aller plus loin et obtenir un prix pour Otegi.

[Arnaldo Otegi [français] est le dirigeant historique de Herri Batasuna, la branche politique de l'ETA].

Plusieurs internautes ont critiqué le commentaire de l'eurodéputé. Cavendish et Tony S.A.G. ont répondu sur Twitter :

@lowcost12: -Quién ha dicho que después de Colau vendrá Otegui? -Iturgáiz -No, me refiero a si lo ha dicho alguien con cerebro

@lowcost12: – Qui a dit qu'après Colau ce serait Otegi ? – Iturgáiz – Non, Je me demande si celui qui l'a dit a un cerveau

@Tony_SaGPP”hoy ha sido Ada Colau,mañana nos pueden traer a Arnaldo Otegui” hoy es el PP, mañana nos pueden traer la vuelta del Generalisimo.

@Tony_SaG: PP “aujourd'hui c'était Ada Colau, demain ils peuvent nous amener Arnaldo Otegi” aujourd'hui c'est le PP, demain ils pourraient faire revenir le Généralissime [Franco].

Bosco Martín Algarra, sur son blog treinta y muchos dit :

Ningún político en su sano juicio, salvo Iturgáiz y algunos compañeros de su partido se atreve a comparar a la PAH con ETA y a Ada Colau con Otegi. Resulta tan desproporcionado que hasta muchos simpatizantes del PP evitan criticar en público a la PAH para no ser identificados con opiniones tan absurdas como las de Iturgáiz. Y lo peor de todo: es Iturgáiz, precisamente alguien que ha padecido el acoso etarra como él, quien utilice de manera tan irresponsable argumentos tan superficiales.

Aucun politicien de bonne foi, sauf Iturgáiz et quelques-uns de ses amis du parti n'oserait comparer le PAH à l'ETA et Ada Colau à Otegi. C'est une réaction si disproportionnée que beaucoup de sympathisants du PP évitent de critiquer publiquement le PAH afin de ne pas être identifiés avec des opinions aussi absurdes que celles de Iturgáiz. Et le pire est que quelqu'un comme Iturgáiz, qui avait souffert d'une agression par l'ETA, utilise de tels arguments superficiels de manière si irresponsable.

Les eurodéputés du Parti Populaire ont indiqué qu'ils allaient demander que le prix soit annulé bien que le Parti populaire européen, auquel ils appartiennent, ait soutenu la récompense du PAH. Le socialiste

Captura de pantalla de Le Monde. Tuit de Carmela Ríos
Capture d'écran du quotidien français Le Monde. Tweet de Carmela Ríos

Enrique Barón, ancien président du Parlement européen et seul Espagnol du jury, commentait dans un entretien avec Eldiario.es:

Se aprobó todo por unanimidad y en el caso del premio a la PAH no hubo ningún tipo de debate. Los populares europeos estaban de acuerdo.

Tout a été approuvé à l'unanimité, et dans le cas du prix du PAH il n'y a eu aucun débat d'aucune sorte. Le Parti populaire européen était d'accord.

Pendant ce temps Rafael Hernando, un député PP, postait un tweet :

@Rafa_Hernando Baron PSOE hace trampas para quitarle el Premio del Parlamento Europeo a una discapacitada medallista olímpica y darselo a Colau vaya jeta!

@Rafa_Hernando Baron du PSOE ferme les yeux pour l'annulation du prix du Parlement européen à une médaillée paralympique et ne manque pas de toupet de le donner à Colau !

Hernando fait référence à Teresa Perales [anglais], une nageuse paralympique espagnole qui a obtenu 22 médailles —autant que Michael Phelps— également nominée. Le jury a justifié sa décision arguant que

Los deportistas no reúnen los requisitos de este galardón porque ya tienen su propio reconocimiento en su actividad.

Les athlètes ne correspondent pas aux critères puisqu'ils ont déjà reçu une reconnaissance pour leurs efforts.

La porte-parole des sports du PP, Miriam Blasco, donne son opinion :

Se quiere castigar al Gobierno pero se le da una patada al deporte paralímpico

Ils veulent punir le gouvernement mais c'est le sport paralympique qui prend le coup

Ce à quoi l'internaute JAVI répondait :

Ya está el PP en pleno en el papel de víctima (el que más les gusta despues del de embusteros) y manipulando a los minusválidos para intentar crear en la opinión pública la sensación de injusticia. Se puede caer más bajo?

Le PP joue déjà le rôle de la victime (son deuxième préféré après le mensonge) et manipule les handicapés afin d'encourager un sentiment d'injustice publique. Peut-on tomber plus bas ?

Le Ministre espagnol aux Affaires extérieures, José Manuel García Margallo, a dit qu'il considère une “erreur de la part du Parlement” d'offrir le prix à PAH alléguant que “cela a encouragé les escraches.”

Imagen de la PAH de Sant Boi en Facebook

Image sur Facebook de la page web de PAH dans la commune de Sant Boi

Bien que le parti de gouvernement mette les escraches organisés par PAH au centre de sa campagne en faveur de l'ILP, son programme est surtout celui d'un groupe d'intérêt essayant de défendre un droit constitutionnel au logement et de soulager le drame de la saisie et de l'expulsion —qui pour l'année 2012 seulement a laissé plus de 30.000 familles sans domicile (chiffre de Colegio de Registradores)— en offrant une aide légale et un soutien psychologique aux victimes de la crise du logement. Même la Banque centrale européenne, dans un rapport publié le 26 mai recommandait au gouvernement espagnol :

«debería adoptarse un conjunto de medidas más amplio que aborde las causas subyacentes de las dificultades relacionadas con las hipotecas y que trate de evitar, en la medida de lo posible, las ejecuciones hipotecarias»

une série de mesures plus larges devraient être adoptées pour viser les causes sous-jacentes des difficultés liées aux hypothèques qui essaient, autant que possible, d'éviter les saisies.”

Photos : 26 raisons d’aimer le Bangladesh

Comment les dirigeants de l'Asie du sud-est utilisent-ils Twitter ?

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Le Président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono ou SBY a rejoint le monde de Twitter le 13 avril dernier mais il est déjà le plus populaire dirigeant d'Asie du sud-est, du moins en termes d'abonnés Twitter. Au moment de la rédaction de ce billet, il a 2,4 millions d'abonnés. Pendant ce temps, le Premier Ministre malaisien Najib Razak, qui est un utilisateur actif de Twitter depuis 2008, continue d'être la personnalité la plus populaire de son pays sur Twitter avec 1,6 million d'abonnés. Le Président philippin Noynoy Aquino est aussi un utilisateur important de Twitter avec 1,5 million d'abonnés.

L'Indonénien @SBYudhoyono a rejoint le monde de Twitter en publiant ces 140 caractères :

@SBYudhoyono: Halo Indonesia. Saya bergabung ke dunia twitter untuk ikut berbagi sapa, pandangan dan inspirasi. Salam kenal. *SBY*

@SBYudhoyono: Bonjour, peuple d'Indonésie. Je viens de rejoindre Twitter pour échanger des salutations, opinions et inspirations. Ravi de faire votre connaissance.

sbyIl a aussi posté dans un tweet le principaux points de son discours à l'Université technologique de Nanyang à Singapour au sujet des objectifs et priorités de son administration.

@SBYudhoyono: 15. Nous n'avons pas seulement réformé, nous avons transformé – “reformasi” à “transformasi”.

@SBYudhoyono: 16. Aujourd'hui nous sommes une économie de mille milliards de dollars, la plus grande économie et classe moyenne de l'Asie du sud-est ; 6,3% de croissance, la deuxième après la China.

Il a aussi donné un conseil aux pays du Printemps arabe :

@SBYudhoyono: 31. Les musulmans d'Indonésie sont à l'aise avec les démocratie et la modernité. Cela pourrait bien offrir des leçons précieuses aux pays du Printemps arabe.

Enricko Lukman est ravi de l'arrivée de SBY dans le monde de Twitter :

C'est génial de voir à quel point la technologie est de plus en plus utilisée par des personnalités importantes. Cela leur permet de mieux interagir avec les personnes et même émettre des informations et messages importants en temps réel. J'espère que cela peut établir la tendance pour les futurs dirigeants indonésiens à faire de même – à écouter et parler avec les citoyens en ligne.

SBY n'est pas le premier politicien indonésien qui a ouvert un compte Twitter, ce qui a incité Akhlis à demander quel est l'objectif de SBY :

Je ne sais pas quoi dire mais ce n'est pas du tout dans son tempérament.

Donc ce qui m'interroge c'est : Pourquoi maintenant ? N'est-il pas désormais trop tard pour s'engager activement dans les médias sociaux ? Même si c'est pour raison, il est trop distancé. Plusieurs politiciens ont commencé cela longtemps avant 2013.

En effet, les politiciens indonésiens ne peuvent ignorer les outils des médias sociaux puisqu'un grand nombre d'Indonésiens obtiennent leurs informations à partir d'internet. En fait, l'Indonésie fait partie des plus grosses parts de marchés de Facebook et Twitter de par le monde. Wayne Palmer explique davantage :

En utilisant les médias sociaux pour jauger l'opinion publique est certainement le début de quelque chose d'assez nouveau en Indonésie. Les politiciens eux-même ont été prompts à reconnaître sa capacité de diffusion de l'information et former l'opinion publique.

La facilité avec laquelle le public peut ouvertement exprimer son opinion à travers les médias sociaux complique les choses pour l'élite politique d'Indonésie, beaucoup d'entre eux, parmi d'autres choses, ont une réputation    for the way in which   ils supportent les plaintes publiques – se classant de sur la défensive à l'irritabilité totale. Néanmoins, avec toutes ses opportunités et pièges, le média social a remodelé le terrain de jeu dans la vie politique indonésienne pour ceux avec leurs vues fixées sur le pouvoir.

Mais malgré ce large suivi, SBY doit apprendre à interagir avec ses électeurs sur Twitter. D'après des experts en médias sociaux, SBY répond rarement à ses abonnés Twitter.

najibSi SBY voulait quelques tuyaux sur la façon d'utiliser efficacement Twitter en politique, il peut probablement apprendre du Malaisien @NajibRazak. Comme SBY, les premiers tweets de Najib étaient limités aux déclarations publiques de son cabinet mais en 2011 il a commencé à échanger avec ses abonnés. Il a même utilisé Twitter pour inviter ses abonnés à regarder une émission en direct de son équipe de football préférée. Il a organisé plusieurs rencontres de la même manière. Et quand le chanteur coréen Psy du célèbre ‘Gangnam Style’ s'est produit en Malaisie, il a explicité sur Twitter qu'aucun fonds gouvernemental n'a été utilisé dans l'évènement public.

@NajibRazak: Pour rappel, le concert de Psy n'a pas du tout engagé d'argent public. Le public n'a pas été rémunéré non plus pour le regarder.

Najib a décrit les élections générales du mois dernier comme la ‘première élection des médias sociaux’ de Malaisie, ce qui est probablement sa façon de reconnaître le rôle crucial de l'internet dans la formation des opinions des électeurs. Le parti de Najib a encore gagné malgré les allégations de fraudes électorales. Les récents tweets de Najib comptaient ceux-ci :

@NajibRazak: Je viens d'entendre que Nelson Mandela est à l'hôpital en Afrique du Sud. Je suis sûr que tous les Malaisiens se joindront à moi en lui souhaitant un prompt rétablissement.

@NajibRazak: Les autorités vont enquêter sur le tragique incident sur le pont Penang. Soyons attentifs aux efforts des secours et prions pour les victimes et leurs familles.

@NajibRazak: Le développement conjoint est la clé pour résoudre les oppositions sur la mer du sud de la Chine. Partager la prospérité plutôt que laisser cela nous diviser est préférable à l'alternative.

@NajibRazak: Si vous avez des avis ou propositions pour le budget 2014, envoyez-y par courriel au Ministre des finances. Le but est d'impliquer les Malaisiens pour aider à créer une #MeilleureNation

@NajibRazak: Dans un esprit d'unité, j'ai annoncé au cours du week-end qu'un comité parlementaire bi-partisan aura un droit de regard sur la Commission électorale

Najib est clairement l'utilisateur malaisien en tête de Twitter mais il est rapporté que plus de la moitié de ses abonnés utilisent de faux comptes Twitter.

pnoyComme Najib, le Philippin @noynoyaquino a utilisé au maximum les outils des médias sociaux pour réussir aux élections. La présence en ligne d'Aquino à l'élection présidentielle de 2010 a stimulé ses chances de réussite. Après l'élection, Aquino a maintenu le niveau élevé de son profil de média social. Aujourd'hui il a plusieurs comptes Twitter et Facebook gérés par trois membres du Cabinet. Il y avait un exemple lorsque Aquino a répondu directement à une critique sur Facebook ce qui a montré à quel point l'équipe du Président utilise efficacement les réseaux de médias sociaux pour améliorer l'image du gouvernement.

Mais tous les dirigeants d'Asie du sud-est n'ont pas eu la même réussite en utilisant Twitter pour entrer en contact avec leurs électeurs. La Première Ministre de Thaïlande Yingluck Shinawatra ou @PouYingluck a été obligée de supprimer son compte Twitter en 2011 après qu'il a été piraté. Le pirate était capable de publier ces messages :

Vous ne pouvez même pas protéger votre compte Twitter. Comment pouvez-vous protéger le pays ? Pensez à ça mes frères et soeurs.

Est-il temps pour notre pays de changer pour le meilleur et non projeter une image pour aider les affaires, proches et intérêts investis ?

Surtout, Twitter et les autres outils des médias sociaux ont été très utiles aux dirigeants d'Asie du sud-est qui avaient besoin de communiquer directement avec leurs citoyens. Les médias sociaux peuvent améliorer leur image comme des dirigeants à l'aise avec la technologie qui pourraient se montrer attrayants pour la population plus jeune.

L'augmentation de l'internet mobile dans la région et le monde signifie aussi que plus de gens seraient capables d'interagir avec les gouvernements et leurs dirigeants à travers les combinés et tablettes. Cela devrait même inspirer les politiciens traditionnels ou plus âgés de ‘parler’ à leurs électeurs et délivrer leur message par des moyens virtuels.

Iran : Cher Président, réglez le problème d'Internet !


L'Iran se qualifie pour la Coupe du Monde 2014

Bloquée aux Etats-Unis, la loi SOPA réapparaît en Russie

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Controversée en Amérique, la loi Stop Online Piracy Act est de retour et en passe d'être adoptée dans quelques semaines. Cependant, SOPA, ce ne sera pas aux États-Unis, où une large coalition de sociétés Internet, d'organisations des droits de l'homme et de citoyens intéressés ont eu raison de la législation grâce à une campagne de protestation massive en janvier 2012. Une loi qui crée pareillement des sanctions sévères en cas de violation des droits d'auteur en ligne est sur le point de voir le jour en Russie, sous le nom de “Projet de loi № 292521-6 [russe, comme tous les liens sauf mention contraire] : Amendements aux lois de la Fédération de Russie sur la protection des droits de propriété intellectuelle sur l'information-réseaux de télécommunications. “Les médias, on le comprend, l'ont simplement baptisée ” la SOPA russe “.

La chambre basse du parlement russe, la Douma, a approuvé un premier projet de loi le 14 Juin 2013, par 257 voix contre 3 (plus une abstention). Cette initiative du législateur intervient malgré l'opposition unanime de la part des sociétés d'Internet de la Russie, qui se sont précipitées cette semaine pour publier des rapports détaillés sur les dommages potentiellement catastrophiques de la législation sur la RuNet.

Ecrous et boulons du SOPA russe 

Cette image a été créée par Kevin Rothrock utilisant le portrait officiel de Vladimir Poutine du service présidentiel de presse et d'information, 2006 CC 3.0.

Cette image a été créée par Kevin Rothrock utilisant le portrait officiel de Vladimir Poutine du service présidentiel de presse et d'information, 2006 CC 3.0.

En effet, le clone russe de la SOPA contient un certain nombre de clauses inquiétantes. Les modalités du droit d'aviser les fournisseurs de services Internet de violations de droits d'auteur, par exemple, sont ridiculement insuffisantes. Les détenteurs de droits n'ont pas besoin de fournir aux FAI l'emplacement précis de l'infraction (même pas une adresse URL), forçant les entreprises d'Internet à assurer une surveillance constante des possibles abus des matériaux (potentiellement) protégés par copyright.

La loi modifie également les conditions de la responsabilité limitée, exposant les FAI et autres intermédiaires de l'Internet à la responsabilité juridique dans des situations où ils n'exercent aucun contrôle sur le contenu en question. Le moteur de recherche Yandex avertit :

[…] позволяет прийти к абсурдному выводу о том, что, получив уведомление правообладателя о потенциальном нарушении, имеющем место при передаче материала, провайдер, осуществляющий передачу, будет обязан каким-то образом прекратить такую передачу в отношении конкретного материала, что технически невозможно.

[La loi] nous pousse à tirer la conclusion absurde qu'informé par le titulaire du droit d'une violation potentielle survenant dans la transmission de documents, le FAI, qui assure la transmission, serait tenu en quelque sorte à arrêter le chargement d'une partie spécifique du matériel ce qui est techniquement impossible.

L’Association russe des communications électroniques (RAEC), qui a participé au groupe de travail du ministère de la Culture sur la législation anti-piratage, a également critiqué le fait que la loi ne prévoie pas une utilisation légale possible de matériel protégé par copyright. En outre, selon les observations de la RAEC, la loi crée des circonstances où les FAI doivent prendre des mesures provisoires avant que les détenteurs de droits d'auteur déposent une plainte formelle auprès des tribunaux. De nombreux opposants à la SOPA russe citent cet aspect de la loi comme un exemple de censure extrajudiciaire. En réalité, les dispositions de la loi sont plus complexes.

Selon cette loi, le tribunal municipal de Moscou servirait de première instance dans toutes les affaires civiles portant sur la violation du droit d'auteur en ligne. Les détenteurs de droits présenteraient une plainte de premier degré à la cour contre une utilisation abusive en ligne, en y joignant (1) la preuve qu'ils détiennent les droits en question, et (2) la preuve que quelqu'un d'autre s'en sert. (Le tribunal est censé ne prendre aucune mesure à défaut de ces pièces.) Le tribunal fixe un délai, n'excédant pas quinze jours, au plaignant pour présenter une une plainte officielle, qui déclenchera réellement l'action en justice.

Dans les deux semaines entre le premier appel et la possibilité de déposer une plainte, toutefois, la loi donne le pouvoir au tribunal de Moscou de contraindre les FAI à prendre des “mesures provisoires” pour supprimer le contenu en question, au risque de voir leur adresse IP complètement bloquée, s'ils ne se conforment pas aux dispositions de la loi dans les trois jours qui suivent. Si le demandeur omet de déposer une plainte après quinze jours, le tribunal rejette l'affaire et lève l'ordonnance de référé.

Le RAEC affirme qu'il n'y a rien dans la loi qui empêche les ayants-droit de faire appel devant le tribunal de Moscou toutes les deux semaines, sans jamais déposer une plainte formelle. En d'autres termes, des plaignants déterminés pourraient maintenir indéfiniment en vigueur ce qui est censé être des mesures provisoires, en utilisant la loi comme une porte tournante. Le RAEC explique dans son rapport :

Правообладатель имеет возможность не подавать иск, а каждые 15 дней обращаться за применением новых предварительных обеспечительных мер, и никакой ответственности за подобную практику не установлено.

Le titulaire du droit d'auteur a la possibilité de ne pas poursuivre, mais tous les quinze jours [il peut] faire appel pour l'application de nouvelles mesures provisoires, et [la loi] n'établit aucune responsabilité pour un tel comportement.

Cependant, il y a une disposition dans la loi qui permet aux FAI de les poursuivre pour pertes subies lors de l'exécution des mesures provisoires, si le demandeur omet de déposer une plainte formelle dans le délai de quinze jours, ou si un tribunal d'arbitrage rejette plus tard la demande du détenteur du copyright . Selon la loi actuelle :

Организация или гражданин, права и (или) законные интересы которых нарушены обеспечением имущественных интересов до предъявления иска, вправе требовать по своему выбору от заявителя возмещения убытков […], если заявителем в установленный судом срок не было подано исковое заявление по требованию […], или если вступившим в законную силу судебным актом арбитражного суда в иске отказано.

L'organisation ou le citoyen, dont les droits et (ou) les intérêts légitimes sont violés pour assurer les intérêts de propriété [du demandeur] avant le dépôt d'une plainte, a le droit d'exiger l'indemnisation de son choix pour les pertes subies [...], si le demandeur n'a pas déposé une plainte dans le délai requis [...], ou si une décision de justice prononcée par un tribunal d'arbitrage a rejeté la demande de [du plaignant].

Enfin, le RAEC se plaint que la loi crée un chevauchement juridique avec les lois existant en matière d'arbitrage, et génère un goulot d'étranglement incommode et inefficace en obligeant toutes les parties, indépendamment de leur localisation, à traiter avec un tribunal de Moscou.

Les intervenants proposent des modifications

La nouvelle loi anti-piratage prévoit également le blocage des adresses IP entières, en cas de non-respect des mesures provisoires ordonnées par les tribunaux. La décision de mettre sur une liste noire toutes les adresses de l'IP est surprenante, étant donné le consensus croissant sur le fait que cette méthode est plus susceptible de porter atteinte à des sites légitimes que de punir les usurpateurs des droits d'auteurs en ligne, qui peuvent facilement contourner une liste noire des IP en changeant les hôtes, en adoptant des adresses IP dynamiques, ainsi de suite. Alors que les fournisseurs de services Internet et les experts de l'industrie de ce secteur ont longtemps critiqué le blocage des IP (avec l'obligation aux termes d'une loi russe depuis l'an dernier de mettre sur une liste noire des contenus en ligne dangereux pour les enfants), même Roskomnadzor-l'organisme gouvernemental responsable de l'administration qui établit la liste noire-a récemment reconnu l'inefficacité du blocage des IP dans un billet paru sur son nouveau site Web public “WeCanTrust.net.”

La commission de la culture de la Douma a également proposé une série d'amendements controversés qui pourraient apparaître dans la prochaine mouture de la loi. Les suggestions de la commission comprennent une extension de l'applicabilité de la loi aux moteurs de recherche, la création d'une nouvelle liste noire pour tous les sites Web contenant du matériel illégal, et l'application de la loi non seulement aux contenus audiovisuels, mais aussi aux “livres, articles, photographies et d'autres productions soumises aux droits d'auteur. “

Le 13 juin 2013, Yandex a envoyé à la Douma sa liste officielle de commentaires et de suggestions pour la révision de la loi anti-piratage, le projet de loi s'acheminant vers la commission pour plus d'amendements avant une  seconde et troisième lectures devant le parlement, ce qui pourrait avoir lieu dès la semaine suivante. Dans un billet qui a également vivement critiqué la nouvelle loi, la directrice de Google en Russie pour les relations avec le gouvernement, Marina Jounitch, a annoncé que Google partageait les recommandations de la Douma d'éliminer les aspects les plus radicaux du projet de loi.

Google comme Yandex réclame des modifications qui rendraient la loi SOPA russe plus proche de la Digital Millennium Copyright Act (DMCA) [fr], une autre loi américaine, adoptée en 1998 par un vote unanime au Sénat des États-Unis et promulguée par le président Bill Clinton. Contrairement à la loi de lutte contre la piraterie que les législateurs russes se préparent à adopter maintenant, la DMCA exempte les fournisseurs de services Internet et d'autres intermédiaires de toute responsabilité en vertu d'un régime dans lequel les titulaires de droits d'auteur notifient directement aux FAI des allégations d'infraction, sans l'application d'une censure automatique ou d'inclusion dans des listes noires publiques.

Fawzia Koofi sera-t-elle la première femme à la tête de l'Afghanistan?

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Les liens de cet article sont en anglais, sauf indication contraire.

La course à la présidence a commencé en Afghanistan. En automne dernier, la Commission électorale indépendante afghane (IEC) a fixé la date des prochaines élections présidentielles au 5 avril 2014. Les électeurs ont pu commencer à s'enregistrer fin mai, et ils seront autorisés à le faire jusqu'à deux semaines avant l'échéance du scutin. Même si la liste des candidats n'est pas encore définitive, des noms circulent déjà et certains suscitent d'intenses discussions.

Ces élections ont une importance particulière puisqu'elles mettront un terme au mandat d'Hamid Karzaï après dix ans à la tête du pays. Durant cette période, le président a fait face à des accusations de corruption et de connivence avec les trafiquants d'héroïne, et a été critiqué à plusieurs reprises sur son incapacité à faire avancer les négociations avec les talibans, qui continuent [archive GV] de s'en prendre aux civils et aux membres du gouvernement. L'état d'insécurité du pays est l'un des défis cruciaux auxquels le nouveau président devra s'attaquer, et ce sans l'aide des forces internationales qui étaient postées en Afghanistan depuis 2001.

Trois candidats attirent particulièrement l'attention des médias nationaux et internationaux : Fawzia Koofi, députée  du Parlement afghan et militante pour les droits des femmes ; Qayyum Karzaï, le frère aîné de l'actuel président, et Abdullah Abdullah, chirurgien ophtalmologue et ancien ministre des Affaires étrangères. Ce dernier était le principal opposant de Karzaï aux élections de 2009. Il est certain que le nombre de candidats va augmenter au fur et à mesure que l'échéance des élections approche.

Fawzia Koofi a déjà entamé sa campagne électorale sur son site officiel, sa page Facebook et son compte Twitter. Les médias occidentaux se sont empressés de relater sa candidature à la présidentielle et ont tous fait l'éloge de son livre publié récemment, “The Favorite Daughter: One Woman's Fight to Lead Afghanistan into the Future” (“La fille préférée : le combat d'une femme pour entraîner l'Afghanistan vers le futur”).

En février, lors de son passage à l'émission télévisée The Daily Show, Koofi s'est confiée à Jon Stewart et a évoqué les obstacles qu'elle a dû surmonter au cours de sa carrière. Elle a également parlé de sa candidature et a dit vouloir représenter l'espoir des Afghans face à un futur incertain:

C'est un choix, je pourrais décider de m'installer en Europe ou aux États-Unis et vivre dans le luxe comme beaucoup d'autres, ou alors de rester dans mon pays et essayer de contribuer au changement, à mon échelle. Et j'ai choisi la seconde option, même si ce n'est pas toujours facile.

L'émission a été très suivie aux États-Unis, et une utilisatrice de Twitter a même remarqué qu'elle n'avait jamais vu le très bavard présentateur Jon Stewart aussi silencieux. Mais les partisans de Koofi ont peur que l'Afghanistan ne soit pas encore prêt pour une femme présidente : Koofi a déjà été victime de plusieurs tentatives d'assassinat de la part des talibans, et même si elle n'est pas la première candidate féminine à la présidentielle, aucune des autres femmes qui s'étaient présentées ne sont arrivées dans le top cinq des résultats.

La fraude électorale est également un facteur important à prendre en compte. En effet, Abdullah Abdullah s'était retiré de la course à la présidentielle en 2009, accusant le camp opposé de truquer les résultats. Pour beaucoup d'Afghans, la candidature d'un membre de la famille Karzaï est de mauvais augure.

Picture of Fawzia Koofi shared via girlsglobe.org.

Photo de Fawzia Koofi sur DangerDan22.wordpress.com, utilisée avec permission

Mais Koofi a plusieurs avantages sur les précédentes femmes candidates- elle a une histoire particulière, de l'expérience en politique et a déjà défendu de nombreuses causes. Elle concentre sa campagne sur les droits des femmes et la lutte contre la corruption, deux sujets cruciaux qui pourraient l'aider à gagner les votes des femmes et des citoyens à revenus modestes.  Khorasan (@KhorasanCharity) a remarqué sur Twitter :

Elle pourrait bien être la première femme présidente d'Afghanistan, si elle réussit à rester en vie jusqu'en avril 2014. C'est Fawzia Koofi.

 Greg Mortenson, auteur du controversé “Three Cups of Tea”, s'est demandé :

Fawzia Koofi, députée afghane, se présente à la présidentielle de 2014 : l'Afghanistan battra-t-il les USA dans la course à la première dirigeante féminine?

Mais Shuja Rabbani (@ShujaRabbani) a noté l'importance pour Koofi de travailler sur d'autres aspects de sa campagne si elle veut que sa candidature soit prise au sérieux :

Les politiciennes #afghanes doivent trouver d'autres moyens de gagner le soutien du peuple : http://www.guardian.co.uk/world/2012/feb/17/fawzia-koofi-targets-afghan-presidency … les #droitsdesfemmes ne peuvent pas vendre éternellement.

Photo of Fawzia Koofi, which reads, "we will build this nation together, if you stay with me. Taken from her Facebook page.

Une photo de Fazia Koofi avec la légende, “Nous construirons cette nation ensemble, si vous restez à mes côtés” ,de sa page Facebook.

L'image ci-dessus fait partie de la campagne en ligne de Koofi. De nombreux internautes ont exprimé leur soutien à la candidate dans les commentaires associés à l'image.

Abdul Haq AD a écrit [farsi] :

خوب خواهد بود که از طرح های که به خاطر آبادی وطن خوددارید یک کمی ابراز میدا شتید، همچنان راه های برون رفت از مشکلات کنونی. موفق باشید

Bonne chance à vous. Ce serait bien d'entendre vos idées sur la reconstruction du pays et sur les solutions à apporter aux problèmes d'actualité en Afghanistan.

Tous les commentaires ne sont pas favorables . Abdulrahim Mukhlis s'est lamenté [farsi] :
آبادي اين سرزمين كه زن ها بماند، مردها بايدازاين سرزمين خارج شوند

Si les femmes deviennent responsables de la reconstruction du pays, les hommes devraient partir.

Puis il a posté un deuxième commentaire [farsi] :
من به اين نظرم كه تا زماني دريك جامعه مردها رشدنكنند زن ها نمي توانند كاري را انجام دهند

Je pense que les femmes ne peuvent rien faire dans une société tant que les hommes ne se sont pas encore développés et améliorés.

Puis pour justifier ses précédent commentaires, il a cité le Coran [farsi] :
پيامبراسلام مي فرمايند: سرنوشت ملتي كه بدست زن ها افتيد آن ملت بايد انتظارقيامت ره بكشند

Le Prophète a dit : si la destinée d'une nation est entre les mains des femmes, cette nation court à la destruction et au désastre.

Abdullah Abdullah, qui avait perdu contre Hamid Karzaï en 2009, n'a pas encore officiellement déclaré sa candidature. Selon certaines agences de presse, l'homme politique n'est pas certain que le jeu en vaille la chandelle.

Abdullah Abdullah a déclaré en avril que malgré les contraintes constitutionnelles qui empêchent Hamid Karzaï de se présenter une nouvelle fois, la famille Karzaï ne se retirera pas du pouvoir si facilement. Il semble que le Dr Abdullah ait vu juste : même si l'actuel président ne sera pas lui-même dans la course au pouvoir, son jeune frère Mahmoud a désigné Qayyum Karzai, l'aîné de la fratrie, comme candidat potentiel lors d'une interview exclusive accordée au Pajhwak Afghan News l'année dernière :

Le peuple vote pour les familles et les individus qui n'ont rien à se reprocher et qui n'ont pas eu de rôle dans les crimes de guerre. Les gens ont foi en Qayyum Jan, et j'ai moi-même de très bonnes relations avec les citoyens. Leur regard est tourné vers nous et ils veulent que l'un d'entre nous se présente aux élections.

Les Afghans ont réagi de façon négative à la candidature de Qayum Karzaï, accusanr les Karzaï de pratiquer une politique de clan. Le 13 mai,  Mohammad Jawad (@MohammadJawad4) a posté ce tweet sarcastique :

Nous avons beaucoup apprécié le mandat de son frère, c'est pourquoi nous allons maintenant voter pour lui. Le frère de Karzaï à la présidence !

Ce à quoi Sajid Arghandaiwal (@SajidArghandaiw) a répondu:

S'il devient président, il va ruiner le pays!

 Mais Mohammad Jawad a fait part de cette certitude:

Malheureusement, l'opinion publique choisira l'esprit de clan plutôt que le talent.

 

Cet article fait partie du projet de Stagiaires GV d'Asie Centrale mené à l'Université Américaine d'Asie Centrale de Bishkek, Kirghizstan.

Mexique : « Morris le chat candidat anti-rats » au poste de maire

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[Les liens renvoient vers des pages en espagnol] Dans l'Etat de Veracuz, une campagne de soutien est apparue pour un chat nommé Morris qui aspire au poste de maire de Xalapa avec le slogan « halte aux rats. »

Morris « le chat candidat » a son profil Facebook avec déjà plus de 107 000 « j'aime ». Sur son profil, il affiche des photos, des slogans de campagne et des marques de soutien de la part du public. En outre, le profil explique : 

El candigato Morris se postula para que votes por él este 7 de Julio. Ante la cantidad de ratas que acechan esos puestos solo un gato podrá poner orden. El candigato no promete nada más que los demás candidatos: Descansar y retozar.

Morris le chat candidat se présente pour que vous puissiez voter pour lui le 7 juillet prochain. Au vu des rats qui convoitent ce poste, seul un chat pourra mettre de l'ordre. Le chat candidat ne promet rien de plus que les autres candidats : de se reposer et de batifoler.

Différentes entités du Mexique se trouvent immergées dans les processus électoraux locaux ; les élections auront lieu le dimanche 7 juillet 2013. A Veracruz, dans l'ouest du Mexique, de nouveaux maires seront élus dans chacune des 212 municipalités de la région.

Le portail Veracruzanos.info décrit le projet ainsi :

Ante la apatía de la sociedad xalapeña para emitir su voto y el hartazgo en el que se encuentran por los mismos discursos-promesas de los candidatos y partidos políticos en cada proceso electoral, surgió el “Candigato Morris”, una propuesta creativa, divertida y contestaría [sic] de Sergio, un ciudadano que postula de forma ficticia a un minino adoptado para la alcaldía de la capital del Estado.

Sergio –pidió omitir su nombre completo- quien es dueño del gato y uno de los creadores de este insurrecto proyecto, se dijo sorprendido por la respuesta que ha tenido por parte de los usuarios de la red social de Facebook.

En raison de l'apathie des habitants de Xalapa de voter et du ras-le-bol d'entendre les candidats et partis politiques répéter les mêmes discours et promesses lors de chaque opération électorale, « Morris le chat candidat » est apparu : c'est une proposition créative et amusante qui répondait [sic] à Sergio, un citoyen qui a fictivement nommé un chat adopté au poste de maire de la capitale de l'Etat.

Sergio – qui a demandé que son nom entier ne soit pas divulgué – est le propriétaire du chat et l'un des instigateurs de ce projet rebelle. Il a déclaré être surpris de la réaction des utilisateurs du réseau social Facebook.

Foto compartida en el perfil de Facebook El Candigato Morris

Photo tirée du profil Facebook de Morris le chat candidate

Enrique Legorreta a commenté pour le blog revoluciontrespuntocero (révolutiontroispointzero) :

De manera satírica, el gato Morris transmite a la oligarquía política –no sólo de Veracruz, sino de todo el país– el mensaje de repudio de una sociedad cansada de unos partidos que no se diferencian entre sí y presentan como candidatos a personajes interesados únicamente en enriquecerse mediante el poder.

Si Morris obtuviera más votos que alguno de los candidatos registrados, el golpe simbólico a la clase política resultaría demoledor: dejaría claro que la gente está tan harta de los políticos que prefiere usar su voto de manera lúdica en vez de tratar de elegir al “menos malo”.

D'une manière satirique Morris le chat fait passer un message de rejet à l'oligarchie politique – pas seulement à Veracruz, mais à travers tout le pays – d'une société lassée des partis qui ne se différencient pas entre eux et choisissent des candidats qui veulent uniquement utiliser leur pouvoir pour s'enrichir.

Si Morris obtient plus de votes que tous les candidats inscrits, cela portera un coup accablant symbolique à la classe politique, montrant clairement que le peuple en a tellement marre de la politique qu'il préfère utiliser son vote de façon ludique plutôt que d'essayer d'élire « le moins pire » [des candidats].

Victor Hernández a noté, pour le Blog de Izquierda (Blog de Gauche), que l'idée de nominer un non-humain pour un poste lors d'une élection populaire, bien que drôle, n'est pas innovante. De plus, il a souligné que de voter pour Morris pourrait aider un parti politique spécifique :

La idea en sí no es nueva, hay que decirlo. Michael Moore hizo lo mismo en 2000 postulando como candidato a diputado de Nueva Jersey a una planta ficus.

Irónicamente, Ficus fue candidato en el condado de Morris, Nueva Jersey.

Pero bueno, OK; como chistorete está muy bien lo del candigato. ¿Pero como estrategia política? Es una tonelada de ayuda… para el PRI [Partido Revolucionario Institucional].

Y es que cada dos o tres años sale la misma cantaleta: “los políticos son una mierda, ya estamos hartos, mejor hay que anular para mandar un mensaje”.

Ah, porque votar por Morris (o por Cantinflas, o por Pedro Infante, o por Superbarrio, o por cualquier otra opción mamerta [falaz]) legalmente se contabiliza como “otro” o como “nulo.”

Y a los políticos les importa muy poco, ya que en una elección gana quien tiene más votos. ¿Quién tiene más votos si hay mucho anulismo [sic]? El partido que tiene la mayor cantidad de voto duro. ¿Quién tiene la mayor cantidad de voto duro en Veracruz? El PRI.

Il faut admettre que l'idée en elle-même n'est pas nouvelle. Michael Moore a fait la même chose en l'an 2000 en présentant un Ficus au poste de représentant du New Jersey.

Ironiquement, le Ficus était le candidat dans le comté de Morris, New Jersey.

Mais, bon OK ; comme grosse blague, un chat candidat c'est très bon. Mais comme stratégie politique ? Cela rend un très gros service… au PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel).

Et tous les deux ou trois ans, c'est la même histoire : « la politique c'est de la merde, on en a ras le bol, il vaut mieux émettre des votes nuls pour faire passer un message. »

Parce que lorsqu'on vote pour Morris (ou Cantinflas, ou Bébé Pedro, ou Superquartier, ou pour toute autre fausse option), ce vote est enregistré légalement comme « autre » ou « nul. »

Et cela importe peu aux politiciens puisque c'est la personne avec le plus de votes qui gagne les élections. Qui obtient plus de votes s'il y a beaucoup de votes nuls ? C'est le parti qui a la plus grande base électorale. Qui a la plus grande base électorale à Veracruz ? Le PRI.

Victor conclut :

Así que todos los indignados que le quieran “mandar un mensaje” a los políticos se van a llevar un chasco si le ponen “Morris” a la boleta, ya que el único mensaje que van a entender los políticos del PRI, que son los que están en el poder, es “qué güeyes [estúpidos]; si hubieran votado por uno de oposición, me hubieran ganado.”

Donc, tous les électeurs mécontents qui veulent « faire passer un message » aux politiciens vont être déçus s'ils inscrivent « Morris » sur leur bulletin, car le seul message que les politiciens du PRI, ceux qui sont au pouvoir, vont comprendre c'est « qu'ils sont bêtes ; s'ils avaient voté pour quelqu'un de l'opposition, ils auraient pu me battre. »

Le portail sinembargo.mx (cependant.mx) a rapporté les réactions provoquées par la « candidature » de Morris au sein de l'autorité électorale locale :

Promo de campaña, compartido en la página oficial elcandigato.com

Affiche de campagne partagée sur la page officielle elcandigato.com

La presidenta del Instituto Electoral Veracruzano (IEV), Carolina Viveros García, pidió a los ciudadanos “no echar a perder su sufragio” votando por el Candigato Morris el próximo 7 de junio, ya que, explicó, sus votos serán nulos.

[…]

“Queremos, pedimos la participación para que voten por los ciudadanos registrados en las boletas electorales; eso es lo importante –enfatizó–, lo demás son expresiones que se dan en las redes y mis respetos, pero hay que votar por los candidatos registrados, por favor”, insistió la funcionaria del IEV.

La présidente de l'Institut électoral de Veracruz (IEV), Carolina Viveros García, a demandé aux citoyens de « ne pas gaspiller leur voix » en votant pour Morris le chat candidat le 7 juillet prochain car, a-t-elle expliqué, leur vote sera nul.

[…]

« Nous voulons, nous demandons leur participation pour qu'ils votent pour les personnes inscrites sur les bulletins de vote ; c'est important, a-t-elle insisté, le reste sont des opinions exprimées en ligne et je les respecte, mais il faut voter pour les candidats inscrits, je vous en prie.

L'utilisateur de Twitter Tora Toncha (@toratoncha) s'est exprimé ainsi au sujet de Morris :

@toratoncha Bastante ingeniosa la campaÑa del candigato Morris (a manera d protesta) pro considero 1 tonteria poner su nombre en la boleta electoral -_-

@toratoncha La campagne de Morris le chat candidat est très ingénieuse (une façon de protester) mais je pense que ce serait un bêtise de mettre son nom sur le bulletin de vote  -_-

Gustavo Pelaez (@gjpelaez) a invité ses abonnés à voter pour Morris :

@gjpelaez #Xalapa #vota por el #Candigato #Morris escribe su nombre en el cuadro en blanco al votar, que ningun humano alcance el minimo de votos!!!!! [sic]

@gjpelaez #Xalapa #vota por el (votez pour le) #Candigato #ChatCandidat #Morris inscrivez son nom dans la case blanche pour qu'aucun humain n'obtienne le nombre minimum de votes !!!!! [sic]

L'utilisateur Jorge Cervantes (@jorcervan) a déclaré qu'il allait soutenir Morris :

@jorcervan Yo en Xalapa voy con Morris, Morris para Presidente Municipal 2014-2017.

@jorcervan A Xalapa je vais voter pour Morris, Morris Président Municipal 2014-2017.

La « candidature » de Morris a généré des réactions diverses dans l'opinion publique mexicaine ; certains ont exprimé leur méfiance, pensant qu'il s'agit d'un coup publicitaire ou d'une campagne pour rendre service à l'un des partis ou candidats inscrits. Néanmoins, la seule chose évidente pour l'instant, c'est que la popularité du félin ne cesse de croître.

La Chine réfute les accusations d'espionnage contre Edward Snowden

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Edward Snowden, le lanceur d'alerte qui a divulgué le programme massif d'espionnage d'Internet du gouvernement américain, s'est à nouveau tourné vers le Guardian, cette fois pour une session en ligne de questions-réponses, peu après que la Chine fut sortie de son silence pour affirmer qu'il n'était pas un espion à sa solde.

Le Ministère chinois des Affaires étrangères était resté bouche cousue toute la semaine sur la saga Snowden. Sa réaction tardive, à la formulation encore très prudente, est intervenue sur fond de frénésie médiatique accrue autour ce que beaucoup considèrent comme la plus grosse affaire de fuites de renseignement dans toute l'histoire des Etats-Unis.

La porte-parole du Ministère, Hua Chunying, a nié que Snowden ait espionné pour la Chine, des allégations qu'elle a qualifiées de “totale absurdité”. Elle a aussi invité les USA à répondre aux préoccupations de la communauté internationale quant aux programmes de surveillance et à apporter une “explication nécessaire”.

Daily News Briefing at Chinese Foreign Ministry( Pic by Owen)

Point de presse quotidien au Ministère chinois des Affaires étrangères. Photo Owen.

Dans sa session de questions-réponses de 90 minutes avec le quotidien britannique The Guardian le 17 juin 2013, l'ex-employé de la CIA, 29 ans, a maintenu son attitude volontariste : “Tout ce que je peux dire aujourd'hui est que le gouvernement américain ne pourra pas étouffer cela en m'emprisonnant ou en m'assassinant. La vérité arrive, et ne pourra pas être stoppée.” On pense que Snowden a assuré la discussion en ligne dans un endroit non précisé de Hong Kong, où il s'est actuellement réfugié.

Le débat acharné vie privée contre sécurité initié par les révélations explosives de Snowden est susceptible de se métamorphoser en dilemme diplomatique pour Pékin. La nouvelle direction chinoise navigue précautionneusement dans les eaux traîtresses des relations sino-américaines, et la gestion de l'affaire Snowden est devenue une partie à forts enjeux.

Des hommes politiques étatsuniens ont plaidé pour l'extradition de Snowden afin qu'il soit remis à la justice. Mais la moitié des habitants de Hong Kong estiment que Snowden ne doit pas être extradé, selon un sondage du Sunday Morning Post.

Si la réaction du gouvernment a été prudente, l'affaire a mis l'internet chinois en ébullition.

Zui Mowen habite actuellement les Etats-Unis. Sur le site chinois très fréquenté de microblogging Sina Weibo, elle tempête contre les informations selon elles partiales des médias américains :

 美国大部分媒体报道Snowden事件,几乎完全不提及Prism计划及其具体内容,多半以“泄漏国家重要文件”的方式报道。少数提及了泄露的是国家关于安全监控方面的计划……

La plupart des articles de médias des USA sur Snowden n'ont fait pratiquement aucune mention des programmes Prism et de leur contenu, ils ont relaté [l'incident] dans la catégorie “révélation de secrets d'Etat”. On compte sur les doigts de la main ceux qui ont indiqué que les révélations sont en rapport avec des programmes de surveillance de sécurité de l'Etat.

La télévision nationale chinoise CCTV a publié la réaction officielle sur son compte Weibo :

CCTV NEWS【斯诺登:我不是中国间谍】斯诺登昨日接受全球网友提问时,明确表示他不是中国间谍。他强调自己只与媒体合作,没有接触过中国政府。中国外交部发言人华春莹当日表示,说斯诺登可能与中方有合作,是中国的“间谍”,这完全是无稽之谈。美方应该给国际社会一个必要的解释

CCTV NEWS【Snowden :  je ne suis pas un espion pour la Chine】Répondant aux questions posées par des internautes du monde entier, Snowden a dit ne pas espionner pour la Chine. Il a souligné qu'il ne coopère qu'avec les média, et n'a pas pris contact avec le gouvernement chinois. L'idée que Snowden “espionne” pour la Chine et pourrait coopérer avec le gouvernement chinois est dénuée de tout fondement et sans objet, a déclaré le même jour la porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying, qui a ajouté que les Etats-Unis devaient une explication à la communauté internationale.

L'ancien directeur deGoogle pour la Chine Kaifu Lee souhaite une approche non partisane pour examiner l'affaire Snowden :

最近发了几条斯诺登和Prism的微博,批评美国政府,并讨论网络时代人权脆弱,惊见有人对我评论:“李开复打右灯向左拐,意欲如何?难道要走五毛的路?” 左右派的朋友们:我们都有思考能力,何不就事论事呢?无论美国中国,做得好的就赞赏;做得不好的就批评。不明事理站队,只能证明自己没有思考能力。

J'ai écrit quelques messages Weibo sur Snowden et Prism et ai critiqué le gouvernement américain, j'ai aussi poussé un coup de gueule sur l'affaiblissement des droits de la personne à l'ère Internet. La réaction de certains m'a choqué : “Kaifu Lee regarde d'un côté mais rame de l'autre ? Qu'a-t-il l'intention de faire ? Est-ce qu'il essaie de faire la promotion en ligne du parti communiste ?” Amis de gauche comme de droite : nous avons tous la capacité de penser, pourquoi ne jugeons-nous pas selon les faits ? Pour les Etats-Unis comme pour la Chine, nous devons applaudir quand ils font de bonnes choses, et critiquer quand ils font du gâchis. Choisir une faction sans analyser l'ensemble de la situation prouve seulement qu'on manque de la capacité de penser.

Li Mu, un éditorialiste demeurant au Canada, s'est montré agressif :

斯诺登是卖国贼,可能是中国间谍——这是美国前副总统切尼的最新声讨。还以为美国人能骂出什么花样呢,也不过就这德性……

Snowden est un traître, ou pourrait être un espion à la solde de la Chine—Telles sont les dernières accusations braquées sur lui par l'ex-vice président américain Cheney. Je pensais que les USA allaient sortir une nouvelle sorte d'insulte, regardez-vous [dans la glace]…..

Jingying_Dong_Ras de Pékin a écrit :

斯诺登会不会成为下一个阿桑奇,北京和港府需要认真权衡得失利弊。华盛顿引渡斯回国的决心已定,能否促成还要看北京如何去考量这件事的短期和长远影响。目前能够看到的是,北京和香港一直在踢球。有意思的一点,足球场上成为笑柄的北京这次或许有可能在中美外交中真正“亮剑”。

Snowden sera-t-il le prochain Assange ? Pékin et Hong Kong doivent calculer soigneusement. Washington est déterminé à extrader, que cela se concrétise ou pas dépendra de l'évaluation par Pékin des répercussions à court et long terme. Ce qu'on voit pour le moment est que Pékin et Hong Kong se “renvoient la balle”. Et tiens, Pékin vient de perdre un match de football, ce qui témoigne peut-être d'une habileté de la diplomatie entre Chine et Etats-Unis.

Brésil : Rien n'arrête la révolte du vinaigre, pas même la FIFA

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Manifestation à Rio de Janeiro le 17 juin 2013. Photo sur Twitter de Bruno Érnica (@brunoernica)

Tandis que Tahiti entrait dans l'histoire avec un but historique contre le Nigeria à l'intérieur du stade spécialement rénové pour la Coupe des Conféderations de la FIFA, les hélicoptères de la Police Militaire brésilienne lancaient des gaz lacrymogènes [pt, portugais] à Belo Horizonte sur les manifestants qui protestaient contre une augmentation des tarifs du ticket de bus jugée abusive.

Au même moment, pas moins de 60 000 personnes se réunissaient à São Paulo ainsi que dans 10 autres capitales d'Etat brésiliennes [pt] le 17 juin, toutes pour la  cinquième [pt] manifestation désormais connue sous le nom de Mouvement pour un transport gratuit, de refus catégorique de l'augmentation du prix du ticket de bus dans tout le Brésil.
Protests in Curitiba city (State of Paraná). From Busao Curitiba's Facebook Page. June 17, 2013.

Ma,ifestation à Curitiba, (Etat du Paraná). De la page Facebook de Busao Curitiba, 17 Juin 2013.

Le mouvement qui avait commencé à São Paulo, s'est rapidement répandu dans tous le pays et a pris le nom de Révolte du vinaigre, depuis que les manifestants ont commencé à utiliser un tissu imbibé de vinaigre pour se protéger le visage des effets du gaz lacrymogène que la police avait commencé à utiliser pour les disperser le 13 juin.
Depuis l'année dernière, plusieurs manifestations ont eu lieu contre les augmentations du tarif des transports et l'inadéquation du transport public en général dans le pays, mais ces dernières sont plus coordonées et plus persistantes. Avec le début, cette semaine,  de la  Coupe de Confédérations, une compétition organisée un an avant la Coupe du Monde de 2014 au Brésil, les manifestants descendent dans les rues pour montrer leur insatisfaction envers les infrastructures du pays et aussi leur désaccord quant aux sommes extravagantes déjà dépensées en vue de ce méga-événement.
Un défi à la presse grand-public
Les manifestants font un usage intensif des réseaux sociaux pour tenter de changer le discours de la presse grand-public, qui les assimilaient au début à des  ’vandales’ et plus tard à des ‘contestataires‘ [pt]. Dans un texte plein d'esprit, [pt] Lelê Teles, critique la façon dont la ‘vieille presse’ tente d'influencer les comportements.
Une équipe de la plus grande télévision brésilienne, la Globo [pt] a été sifflée par les manifestants à São Paulo et plus tard,  exclue de la manifestation.

Des célébrités ont rejoints le mouvements, le chanteur et compositeur brésilien Leoni a publié cette vidéo sur son site officiel, illustrée par des extraits des manifestations.

Une campagne a aussi été lancée dans laquelle on peut voir des célébrités maquillées d'yeux au beurre noir en hommage à une journaliste [pt] blessée pendant les manifestations, dans le but de gagner le plus large public à sa cause.

Coordination des manifestations 

Les réseaux sociaux ont été largement utilisés pour diffuser les informations sur les rassemblements. Sur Facebook [pt], des gens d'au moins trente villes brésiliennes ont répondu à l'appel. Alexandre Rosas, coordinateur de la société de guérilla marketing Remix Social Ideas [pt] a publié une page contenant des points-clé sur les manifestations du 17. La liste a été partagée par 30.000 utilisateurs depuis la page Facebook d’Anonymous Brasil [pt] et 17.000 fois sur le profil de Rosas lui-même:

TUDO que você precisa saber sobre a manifestação desta segunda-feira no Largo da Batata e tinha preguiça de procurar. Alguém fez essa compilação completíssima, não sei quem foi, mas agradeço. REPASSEM:

1 – Como protestar e ajudar de casa
2 – Como se comportar no protesto
3 – Orientacões Jurídicas
4 – Evento Oficial e contato com a Coordenação
5 – Material e Suporte Técnico
6 – Como lidar com gás lacrimogêneo e bombas
7 – Primeiros Socorros (pré-durante-pós)
8 – Eventos no Brasil.
9 – Eventos no Mundo.
10 – Ajuda internacional

TOUT ce que vous aviez besoin de savoir sur la manifestation de ce lundi (17 juin) au Largo da Batata et que vous aviez la flemme de chercher. Quelqu'un s'est chargé de faire cette compilation ultra-complète pour vous. Je ne sais pas qui c'est, mais je le remercie. Faites suivre :

1 – Comment manifester et aider de chez soi
2 – Comment se comporter pendant la manifestation
3 – Orientation juridiques
4 – Manifestations officielles et contact avec la coordination
5 – Matériel et support technique
6 – Comment se protéger des gaz lacrymogènes et des grenades
7 – Premiers secours (avant-pendant-après)
8 – Manifestations au Brésil
9 – Manifestations dans le monde
10 – Assistance internationnale

Protesto no Rio Revolta do Vinagre

Des manifestants offrent des fleurs à la police pendant une manifestation aux alentours du stade Maracanã pendant le match Italie – Mexique, à Rio, dimanche 16 juin/Photo Vik Birkbeck /avec permission/Facebook

Sur sa page Facebook, le dessinateur humoristiquet Laerte demande aux gens du mode entier de soutenir les manifestations du 18, en signe de solidarité avec le peuple brésilien. La liste des villes qui sont en train de rejoindre le mouvement s'y trouve aussi :

“Baderneiros” de todo mundo organizam para incentivar “baderneiros” Brasileiros.

Nessa segunda-feira, 17 de Junho de 2013, o Brasil vai parar pra arrumar a casa. E nessa terça-feira, 18 de Junho de 2013, o mundo também vai parar com MANIFESTAÇÕES INTERNACIONAIS EM SOLIDARIEDADE ao Brasil…

“Trublions” de tous les pays unissez-vous pour encourager les “trublions” brésiliens.
Ce lundi 17 juin, le Brésil va s'arrêter pour mettre de l'ordre dans la maison. Et le lendemain, le 18, le monde va aussi s'arrêter pour des MANIFESTATIONS DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE au Brésil.

Le mot-clé #passelivre et #MOBajuda ont été les plus utilisés sur Facebook et les autres plateformes de réseaux sociaux pour faire le lien durant les manifestations. En cas d'urgence, l'avocat Igor Santos explique comment les utiliser en paratgeant les commentaires sur la page MobilizadosSP (Mobilisés São Paulo) [pt] :

Galera, estamos montando um grupo que irá monitorar as redes sociais durante o protesto na segunda-feira.
O intuito é ajudar os manifestantes que precisarem de alguma coisa, informações sobre os pontos sem conflito potencial, e rotas livres, socorro aos que estiverem feridos ou que precisarem de um abrigo por qualquer motivo.
A tag será #MOBAjuda é uma tag de EMERGÊNCIA! Portanto, só usem durante a manifestação para este fim!

On est en train de monter un groupe qui va garder un oeil sur tous les réseaux sociaux pendant les manifestations de lundi.
Le but est d'aider les manifestants qui auraient besoin de quoi que ce soit, d'informations sur les points les moins dangereux, les itinéraires dégagés, tout comme de l'aide aux blessés ou n'importe quel autre type de soutien. Le mot-clé sera #MOBAjuda c'est un mot-clé d'URGENCE ! Toutefois, il n'est à utiliser que pendant les manifestations et pour cette seule fin.

Manifestation à Sao Paolo le 17 juin 2013. Photo de la journaliste Maíra Kubík Mano sur Twitter (@mairakubik)

Les Brésiliens ont utilisé des mots-clés variés sur Twitter pendant les manifestations. Celui qui avait servi au début, pimentavsvinagre (NdT: poivre vs. vinaigre, le poivre étant le surnom du gaz lacrymogène au Brésil, et le vinaigre l'enblème des manifestatnts) le 13 juin, a vite été remplacé par d'autres slogans tel que  #AbaixoRedeGloboPovoNaoébobo (A bas la télé Globo le peuple n'est pas idiot)  et #HACKEIAG1 (Hackez le G1- le website de la Globo) manière de critiquer la façon dont cette télévision avait couvert les premiers événements. Plus tard, le mot-clé #VEMPRARUAPVH (tous dans la rue), #ProtestoRJ (Manifs Rio de Janeiro) et #ProtestoSP (Manifs São Paulo) sont devenus les plus en vogue.

L'adolescente JulianaMDV (@JulianaMDV) dit :

@JulianaMDV: O gás que os policiais usavam tava vencido, pq acharam que o povo ia continuar cego, surdo e mudo #AbaixoRedeGloboPovoNaoébobo <ahref=”https://twitter.com/search?q=%23VEMPRARUAPVH&src=hash”>#VEMPRARUAPVH

Les gaz lacrymogènes que la police utilisaient étaient passés de date, parce qu'ils pensaient que la population allait rester aveugle, sourde et muette #HACKEIAG1 #VEMPRARUAPVH #AbaixoRedeGloboPovoNaoébobo

L'utilisatrice de Twitter Lize Pereira (@Lizersp) remarque:

@Lizersp: Essa #redeglobo deixa a copa pra la! Me conte mais sobre o protesto!! #AbaixoRedeGloboPovoNaoéBobo

cette #redeglobo oublie la coupe ! parle-moi plutôt des manifestations!!  #AbaixoRedeGloboPovoNaoéBobo

La page falsifiée du milliardaire brésilien Eike Batista (@EikeBatiiista) dit ironiquement:

@EikeBatiiista: Brasil ja tem um estadio de 1° mundo, agora só falta construir um pais em volta dele #HACKEIAG1 #VEMPRARUAPVH #AbaixoRedeGloboPovoNaoébobo

Le Brésil dispose aujourd'hui d'un stade digne d'un pays développé, il ne reste plus maintenant qu'à construire un pays autour #HACKEIAG1 #VEMPRARUAPVH #AbaixoRedeGloboPovoNaoébobo

“Coupe du Monde de la FIFA = 33 milliards (de reaies), Jeux Olympiques 26 milliards, corruption = 50 milliards, salaire minimum = 678, et vous croyez que c'est pour 20 centimes ?” Manifestant devant le stade Maracanã, Rio le 16 juin 2013. Photo de Vik Birkbeck. Avec permission/Facebook

Dimanche, cependant, le mot-clé qui était en tête des plus utilisés (NdT: les trending topics) était  #todarevolucaocomecacomumafaisca (Toutes les révolutions commencent par une étincelle) et certains l'utilisent encore pour se référer aux manifestations. L'utilisateur de Twitter Galdino Toscano(@galdinotoscano) a publié une photo en ajoutant :

@galdinotoscano: Vem pra rua, porque a rua é a maior arquibancada do Brasil! #TodaRevoluçaoComeçaComUmaFaísca pic.twitter.com/9CTYvifGXS

Sortons dans la rue parce que la rue c'est le meilleur gradin du Brésil ! #TodaRevoluçaoComeçaComUmaFaísca pic.twitter.com/9CTYvifGXS

L'utilisatrice de Twitter Maris Juana (@Ishouldrink) dit :

@Ishouldrink:
Hoje é dia de sair de branco pelas ruas da sua cidade, vamos lutar pelo futuro da nossa nação, juntos. #TodaRevoluçaoComeçaComUmaFaísca

Aujourd'hui c'est un jour à sortir habillé de blanc dans les rues de votre ville, luttons pour le futur de notre nation, ensemble. #TodaRevoluçaoComeçaComUmaFaísca

L'utilisateur de twitter Bruno Érnica (@brunoernica) a publié hier, une photo en disant:

@brunoernica: GENTE, olha esse reflexo na fachada de um prédio na manifestação do Rio, no centro da cidade! #ProtestoRJ pic.twitter.com/ledJTQJZ4P

@brunoernica:HEY, regardez ce reflet sur la façade d'un immeuble à Rio, en plein centre ville ! # ProtestoRJ pic.twitter.com/ledJTQJZ4P

Manifestation à Curitiba (Etat du Paraná). De la page Facebook de Busao Curitiba. 17 juin 2013.

Les racines de la protestation
Sur son blog, le rapporteur spécial des Nations Unies pour le logement, Raquel Rolnik souligne que les transports publics brésiliens sont totalement inopérants parce qu'ils sont dans les mains d'un système d'oligopole avec le consentement du pouvoir municipal local :

É importante lembrar, aliás, que, historicamente, em muitas cidades do país, concessionárias de ônibus têm envolvimento com práticas de cartelização, de desvios de recursos, de controle político de câmaras municipais etc….

Engana-se quem pensa que as pessoas estão nas ruas de São Paulo protestando por causa de 20 centavos. As pessoas estão hoje nas ruas dizendo algo muito parecido com o que a população de Istambul está clamando na Praça Taksim: estão falando do direito à cidade, do direito de se manifestar sobre as decisões relacionadas ao lugar onde vivem.

Il est important de rappeler qu'historiquement, dans beaucoup de villes du pays, les sociétés qui ont obtenu les concessions de transport ont des pratiques ancrées d'ententes, de détournement de fonds, de contrôle politique des équipes municipales etc….

Ceux qui pensent que les gens sont dans la rue pour 20 centimes se trompent lourdement. Les gens sont dans la rue aujourd'hui pour dire la même chose que ceux de la place Taksim à Istambul : ils clament leur droit à la ville, leur droit de s'exprimer par rapport aux décisions prises à l'endroit où ils vivent…

André Araújo partage des pensées similaires sur le blog du journaliste Luis Nassig :

O setor de ônibus municipais é fechado em um pequeno grupo de empresários antiquados e acostumados a um casamento com a baixa política municipal, aliança que vem desde os anos 40.

Se o Movimento Passe Livre quer realmente uma solução melhor para o setor o caminho e acabar com esse conluio viciado entre prefeitos e câmaras com os empresários de ônibus. Isso é o que está por debaixo dos panos, é porisso que o setor não se renova, usa ônibus com carrocerias de caminhão, serviços ruins, explora motoristas e cobradores, tem manutenção péssima…

Le secteur des transports municipaux est complètement bloqué par un petit groupe d'entrepreneurs à l'ancienne mode, habitué au mariage avec la basse politique municipale, alliance qui prospère depuis les années 40.

Si le mouvement Passe Livre (NdT: Gratuité des transports) souhaite réellement une meilleure solution pour ce secteur, il lui faut en finir avec cet accord véreux entre les maires et les équipes municipales d'un côté, et les entreprises de transport, de l'autre. C'est ça, qu'il y a sous le tapis, et c'est pour cela que le secteur ne se renouvelle pas, met en service des bus avec des carrosseries de camions, donc très mauvais, exploite les chauffeurs et les contrôleurs, et ne propose qu'une maintenance très épisodique…

Des manifestations ont aussi eu lieu à Belém, Fortaleza, Maceió, Salvador, Brasília, Belo Horizonte, Vitória, Rio de Janeiro, São Paulo, Curitiba et Porto Alegre.

Ce billet a été écrit en collaboration avec Danielle Martins, Luis Henrique, Debora Baldelli et Juan.

 

Zimbabwe: Le président Mugabe fixe unilatéralement la date des élections

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(Billet d'origine publié le 13 juin 2013 – Liens en anglais)

Ignorant les protestations de ses partenaires de la coalition et les citoyens du Zimbabwe, le Président Robert Mugabe a fixé unilatéralement la date du 31 juillet 2013 comme celle à laquelle le pays organisera des élections.

Le Premier ministre Morgan Tsvangirai, qui participe à un gouvernement de coalition avec le président Robert Mugabe depuis 2009, a dit qu'il n'accepterait pas cette date.

Les partis politiques ont fait pression pour une date ultérieure depuis le mois dernier, lorsque la Cour constitutionnelle a ordonné au Président Robert Mugabe d'organiser des élections avant le 31 juillet suite à une demande présentée par  Jealousy Mawarire, Directeur du Centre pour les élections et la démocratie en Afrique australe (CEDSA). Les cinq principaux partis d'opposition ont immédiatement rejeté le délai fixé par le tribunal en faisant valoir qu'il fallait plus de temps pour réaliser les importantes réformes électorales qui garantiraient une élection libre et équitable.

Le président Robert Mugabe sera le deuxième plus ancien candidat à la présidentielle en Afrique. Photo libérée dans le domaine public par le gouvernement fédéral américain.

Le président Robert Mugabe sera le deuxième plus ancien candidat à une présidentielle en Afrique. Photo dans le domaine public du gouvernement fédéral américain.

Cependant, un militant des droits civils, Nixon Nyikadzino, a déposé une requête auprès de la Cour constitutionnelle pour contraindre le président Robert Mugabe à proclamer une date des élections après avoir satisfait aux exigences constitutionnelles. Il fait valoir qu'il est juridiquement et constitutionnellement impossible d'organiser des élections avant le 31 juillet 2013, sans porter atteinte à ces droits.

Immédiatement après l'annonce, les Zimbabwéens ont commencé à exprimer leurs réactions surTwitter.

Conor Walsh (@ConorMWalsh) a souligné que c'était Mugabe qui “avait ordonné au tribunal d'ordonner” :

@ConorMWalsh: @Mavhure @DrMupakati Gushungo [Gushungo est le totem du président Mugabe] va appliquer l'ordre de la Cour, car les observateurs aguerris savent que c'est le Gushungo qui l'a ordonné à la Cour d'ordre.

Busie Bhebhe (@BusieBhebhe) a écrit:

@BusieBhebhe: @hoperuswa @zenzele J'espère qu'il va inventer une machine à voter qui ne puisse pas être manipulée comme il sera hors de la politique

Nqaba Matshazi (@nqabamatshazi) se demande:

@nqabamatshazi: La fixation de la date des élections par le Président Mugabe est-elle un acte de politique de la corde raide ou un risque calculé?

NewsDay Editor Consta Chimakure (@cchimakure) relève que M. Mugabe a contourné le parlement :

@cchimakure: Mugabe utilise les pouvoirs présidentiels pour modifier la loi électorale et choisir la date des élections en contournant le parlement

Crisis Coalition (@crisiscoalition) explique le fondement juridique de l'annonce :

@crisiscoalition: M. Mugabe a utilisé les pouvoirs provisoires présidentiels pour choisir une date, pouvoirs présidentiels (mesures temporaires amendement de la loi électorale) Règle 13

mandlenkosi mpofu (@mdutshwa) a demandé :

@mdutshwa: @nqabamatshazi @NcubeNjabulo est-ce un bluff ou bien est-il sérieux ? on ne peut pas dire si c'est de l'arrogance ou de la confiance

Stanley Kwenda (@stanleykwenda) a rapporté :

@stanleykwenda: PM (Le Premier Ministre Morgan) Tsvangirai va en justice pour réviser la décision de M. Mugabe et demander du soutien au Zimbabwéens

En conclusion, Marko Phiri, écrivant sur le blog Kubatana, demande “Démocratie, quelle démocratie?” :

Une chose est certaine à propos de cette dernière déclaration, c'est qu'elle enracine des attitudes apathiques devant les élections comme certains le disent si Mugabe peut unilatéralement décider de la date des élections, malgré une déclaration antérieure de M. Tsvangirai selon laquelle il détenait les clés des élections, pour l'empêcher (Mugabe) de se déclarer lui-même vainqueur aux élections, ou comme il le fit en 2008 refuser d'accepter sa défaite.

Pourtant, cela devrait être une motivation suffisante pour les Zimbabwéens qui ont répondu à l'appel pour s'inscrire et également vérifier l'enregistrement des électeurs pour exercer leur droit de vote au maximum et montrer aux partisans du pouvoir qui commande, ou encore pour tenter de donner un coup de pied au Zanu PF ce qui serait en pure perte.
Regardez qui rit maintenant. La démocratie, quelle démocratie?


ABRE LATAM: une anti-conférence sur le libre accès aux données et la transparence

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Fernando Briano de Picando Código rappelle [espagnol] qu'aura bientôt lieu l'anti-conférence ABRE LATAM, organisée par D.A.T.A. et Ciudadano Inteligente, les 24 et 25 juin prochains à Montevideo, en Uruguay. L'événement compte “réunir des représentants des différents secteurs de la société civile latino-américaine qui travaillent sur le libre accès aux données autour de thèmes tels que la transparence, la participation citoyenne et l'élargissement des libertés civiles”. Retrouvez ABRE LATAM sur Twitter et Facebook.

Les programmes de surveillance des USA concernent les droits de tous

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[Les liens renvoient vers des pages en anglais]

Les révélations de la semaine dernière concernant les programmes de suveillance des communications téléphoniques et internet de l’Agence nationale de sécurité (NSA) [fr] des États-Unis, ont envoyé une onde de choc dans ce pays, dans les médias occidentaux mais aussi un peu partout dans le monde. Alors qu'aux USA, de nombreux législateurs soucieux de respect de la vie privée et les défenseurs des droits numériques sur Internet se sont servis de la nouvelle comme d'une opportunité pour exiger une plus grande protection de la vie privée en ligne des seuls citoyens des Etats-Unis, les utilisateurs d'Internet dans le reste du monde s'interrogent sur la protection de leurs propres données sauf à fermer leur compte Google, récupérer leur profil Facebook et disparaître dans la nature.

Les documents exfiltrés par l'employé de Booze Allen, sous-traitant de la NSA, Edward Snowden ont confirmé que des compagnies téléphoniques comme Verizon et AT&T transmettaient à la NSA des données concernant les appels de leurs clients à l'aide d'un système couvert par le secret et l'absence de responsabilité. On y apprend que la NSA applique un critère imprécis pour le statut d'étranger conditionnant la possiblité de soumettre à surveillance les communications d'une personne dans le cadre de la Loi de surveillance des renseignements étrangers (FISA) [fr] et l’article 215 du PATRIOT Act [fr] des USA— Des utilisateurs qui parlent avec des personnes d'autres pays pour n'importe quelle raison allant de la planification d'attaques terroristes à la simple demande de nouvelles de leur famille, peuvent être l'objet d'une surveillance.

Image by the Electronic Frontier Foundation. (CC BY-2.0)

Source image : Electronic Frontier Foundation. (CC BY-2.0)

Les documents révélaient aussi les détails d'un programme de surveillance d'Internet dénommé PRISM, qui permet à la NSA et au Bureau Fédéral d'Investigation (FBI) [fr] d'obtenir de vastes quantités de données sur les utilisateurs et les communication de la part des principales sociétés d'Internet telles Google, Facebook et Microsoft. Si de nombreux aspects de ce programme restent obscurs, la nouvelle a abasourdi les défenseurs internationaux des droits numériques. Les mouvements de défense du Royaume-Uni ont écrit une lettre ouverte au Premier Ministre David Cameron, condamnant la surveillance par le gouvernement des Etats-Unis de citoyens britanniques et exigeant des sauvegardes vigoureuses pour la vie privée numérique au Royaume-Uni. En même temps, une coalition internationale de défenseurs agit pour que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU convoque une réunion extraordinaire afin de discuter la question et de développer des recommandations pour les Etats membres.

Si certains voient dans ces révélations une opportunité de promouvoir des lois plus solides chez eux, d'autres redoutent que les Etats-Unis, traditionnellement engagés à “donner l'exemple,” aient fixé un nouveau standard mondial, très bas, de protection de la vie privée en ligne.

“Ces fuites révèlent une violation des droits élémentaires de n'importe quel citoyen, peu importe dans quel pays il se trouve”, a dit Wafa Ben Hassine, une défenseure tunisienne des droits de l'homme et membre de l'ACLU, à Global Voices Advocacy : elle rappelle que les Tunisiens sont familiers de cette surveillance généralisée : “le gouvernement tunisien à l'époque de Ben Ali s'est permis d'espionner pendant des décennies les communications Internet de n'importe quel citoyen”. Elle souligne l'intérêt de profiter de ce moment pour que les responsables politiques mettent en place des Lois protégeant les droits du numérique.

Alberto Cerda, avocat des droits de l'homme et directeur du programme international de l'organisation chilienne Droits du numérique [espagnol], signale que dans ce pays le gouvernement a fait “son devoir” dans le domaine de la législation mais que cela n'est même pas un début de solution.

Ceci montre bien qu'une solution locale est insuffisante étant donné que la violation des droits fondamentaux a un caractère mondial. À quoi me sert une protection  au Chili si en réalité c'est le gouvernement des États-Unis qui viole mes droits ?

Cette interrogation est évidemment celle de nombreux internautes. Kasia Szymielewicz directrice de l'organisation pour les droits numériques en Pologne Panoptykon [en polonais] souligne que les actes de la NSA violent la politique de protection des données numérique de l'Union Européenne qui vise à assurer une plus grande protection qu'aux États-Unis contre l'utilisation de données numériques privées concernant des particuliers ou des entreprises. Elle a déclaré à GV Advocacy :

Personne ne s'attendait à ce que la NSA ou le FBI, ait un accès direct aux serveurs des compagnies. Cela veut dire en pratique que toutes les données numériques des citoyens européens peuvent être utilisés abusivement sans protection juridique. Selon les normes européennes et même dans le cadre de l'application de la loi on ne peut absolument pas accepter cette pratique.

Certains voient dans les caractéristiques du programme PRISM un motif de promouvoir le secteur d'activité Internet au niveau national : Anja Kovacs, directrice du projet Internet democracy à Delhi en Inde, affirme que le collectif des FAIs (fournisseurs d'accès Internet) de l'Inde voit dans cette menace la possibilité de faire pression sur les entreprises multinationales pour qu'elles utilisent des serveurs dans le pays. Cette mesure donnerait au gouvernement indien un plus grand pouvoir juridique et de contrôle sur les données des utilisateurs locaux et les efforts du gouvernement américain pour les obtenir.

Mme Kovacs relève également que l'association a eu raison de pointer “la duplicité des entreprises ayant leur siège au États-Unis qui refusent l'accès à leurs informations au gouvernement indien alors qu'elles le permettent au gouvernement américain”. Tout en avertissant que “ce dernier point est parfois formulé en termes très nationalistes en appelant à des solutions qui pourraient bénéficier à l'État indien mais pas nécessairement aux internautes de ce pays”. Beaucoup de militants indiens affirment que les efforts pour mettre en place des serveurs dans ce pays sont principalement animés par les désirs du gouvernement d'un plus grand contrôle sur les communications en ligne.

Wafa Ben Hassine a également affirmé la nécessité de voir plus d'entreprises ayant leur siège hors des États-Unis.

Ce contrôle de la NSA doit être une leçon pour tous les pays. La clé pour assurer la confidentialité et faire respecter les droits numériques en ligne passe par le développement de plates-formes et de serveurs locaux disponibles au niveau mondial. Notre dépendance vis-à-vis de la “grande technologie” nord-américaine est en partie responsable de ce problème.

Les militants spéculent également sur les conséquences des révélations concernant la NSA sur la mise en place de politiques au niveau national sur le thème de la vie privée.

Carlos Afonso, expert en gouvernance d'Internet et directeur du groupe brésilien des droits sur Internet Instituto Nupef [en portugais] évoque la Loi de protection des données au Brésil qui sera présentée au Congrès dans un futur proche. Afonso demande que les débats futurs sur ce thème soient transparents et ouverts à toutes les parties concernées. Ce débat devra comporter des garanties pour que ce droit de protection soit garanti par le pouvoir politique, avec une participation de tous les secteurs de la société civile concernés.

Mme Szymielewicz espère que ces révélations stimuleront un plus grand effort de l'Union Européenne sur la protection des données, et note que l’ “affaire PRISM” a déjà déclenché un “débat sérieux” au sein des institutions européennes. Elle déclare également que cette annonce pourrait avoir l'effet contraire à celui attendu dans de nombreux pays y compris dans sa Pologne natale.

Il y existe un risque que les autorités polonaises et les organismes de sécurité se rapprochent de la NSA et du FBI et demandent même un accès plus complet à toutes nos données dans un but de sécurité publique, abaissant par là-même notre norme de protection juridique.

Alors que continuent à paraître de nouvelles informations autour de cette affaire, les législateurs et les défenseurs des droits numériques doivent prendre en compte les implications mondiales de ces programmes et les volontés de surveillance numérique des gouvernements de tous pays. A l'époque du numérique il n'est pas possible de tracer une ligne de séparation entre les communications des citoyens ou résidants d'un pays et les étrangers. Les gouvernements doivent chercher à développer des politiques qui s'ajustent à cette nouvelle configuration et protègent également  la liberté des usagers.

Solutions pour un journalisme sans frontière

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“Worldcrunch Impact, solutions sans frontière” est une campagne de financement collaborative pour “le premier effort réellement mondial de Journalisme Solutions”. Avec ce projet, Worldcrunch, établi à Paris, espère relater un sujet urgent chaque mois, dispensant “pas uniquement les problèmes, mais de réelles solutions”. Le projet sera financé si au moins 15.000 dollars sont promis d'ici le 3 juillet 2013. A J-13, la campagne Kickstarter affiche 109 participants s'engageant pour 9.325 dollars.

Equateur : Experts et citoyens échangent sur la ‘culture libre’à Quito

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Différents participants et plus de 20 intervenants se sont rencontrés durant deux jours au second Congrès international sur la culture libre à Quito en Equateur, pour parler de la culture libre et ses connexions avec l'éducation et différentes formes d'expression culturelle.

Comme l’explique [espagnol, comme tous les liens de ce billet] une infolettre de l'Unesco, depuis son bureau à Quito, l'idée de l'événement –organisé par Flacso, Unesco, et Radialistas — était de créer “un espace de débat et d'échange d'expériences concernant l'accès universel à la connaissance, la création artistique et culturelle, la gouvernance de la culture, l'usage de la technologie gratuite et ouverte, la production collective, l'accès libre au travail scientifique, l'usage de licences alternatives, de nouveaux modèles d'enseignement, et les bénéfices pour le public”.

Parmi les intervenants se trouvaient : Cristóbal Cobo, de l'Université d'Oxford (Angleterre) [anglais] ; Jorge Gemetto et Mariana Fossatti, de l’Ártica Centro Cultural 2.0 (Centre culturel Ártica 2.0) (Uruguay) ; Jorge David García, du Colectivo Ruido 13 (Mexique) ; Leonardo Foletto, de la Casa de Cultura Digital (Maison de la culture numérique) [portugais] (Brésil) ; Fernando Ariel López, du Red de Bibliotecas Virtuales CLACSO (Réseau des bibliothèques virtuelles CLACSO) (Argentine) ; Valeria Betancourt, de l’APC (Association pour le progrès de la communication) (Equateur) ; Carlos Correa, de Creative Commons (Equateur), et le Colectivo Hacktivistas (Collectif Hacktivistes), entre autres.

Voici la vidéo promotionnelle pour le congrès que Radialistas a partagé sur YouTube :

L'événement a débuté au matin du jeudi 30 mai 2013. Après le discours officiel d'inauguration par les représentants des institutions organisatrices, la première conférence a eu lieu : “Gouvernance publique de la culture à l'ère numérique”, dirigée par Jorge Gemetto et Mariana Fossatti du Centre culturel Ártica 2.0, une organisation uruguayenne oeuvrant à fournir aux acteurs du secteur culturel les outils pour se développer dans le cadre de la nouvelle culture numérique.

Dans un billet sur Ártica, Mariana expliquait sa contribution :

Hablamos de las prácticas culturales en tiempos digitales, de diferentes paradigmas de políticas públicas culturales que entran en tensión y de posibles acciones de gestión pública para garantizar el acceso a la cultura a través de las nuevas tecnologías.

Nous avons parlé des pratiques culturelles à l'âge du numérique, des différents paradigmes des politiques publiques culturelles en tension, et des possibles actions de gouvernance publique pour garantir l'accès à la culture au moyen des nouvelles technologies.

Trois débats parallèles ont ensuite suivi : “Propriété intellectuelle et culture libre”, “Initiatives artistiques et culturelles libres”, et “Culture, création, musique, et audiovisuel avec matériel et logiciel libres”, avec la participation de différents intervenants pour chaque débat. Après la pause de midi, il y a eu trois discussions, aussi simultanées : “Projet artistique libre de droit”, “Art et financement participatif”, et “Nouveaux modèles économiques et capacités et leurs connexions avec la culture libre”.

La premier jour s'est terminé avec la conférence “Création et diffusion culturelle à l'ère des TIC”, tenue par Leonardo Foletto de la Maison de la culture numérique au Brésil. Elle ciblait les projets et ateliers liés au journalisme culturel, la culture numérique, le droit libre, l'activisme numérique, les blogs et le champ numérique. Dans un entretien publié plus tard par le journal équatorien El Comercio, Leonardo déclare :

Hoy, el autor no es más un genio con una gran idea que se queda sentado solito en su cuarto. Internet nos muestra que las ideas surgen a partir de otras ideas. El autor de hoy es más un compilador. Los DJ o los músicos que combinan varias cosas para hacer otras cosas son autores increíbles porque muestran el proceso por el cual atraviesan. Ahora Internet muestra ese proceso de creación.
Aujourd'hui, l'auteur n'est plus un génie avec une grande idée qui s'isole dans sa chambre. L'Internet nous montre que les idées surgissent d'autres idées. L'auteur d'aujourd'hui est plus qu'un compilateur. Les DJs ou musiciens qui combinent diverses choses pour faire d'autres choses sont des auteurs incroyables parce qu'ils montrent le processus par lequel ils sont passés. Désormais l'Internet montre ce processus créatif.

Le programme complet du premier jour se trouve sur la page web de l'événement, et une compilation de tweets peut être lue dans un Storify fait par Francisca de la Torre.

Congreso Cultura Libre

Vendredi 31 mai, le deuxième jour a débuté par deux conférences. La première était “Construire le pays à partir d'un savoir juste et d'accompagnement” dirigée par Augusto Espinosa, le Ministre de l'éducation de l'Equateur. La seconde : “Pourquoi est-ce important que l'éducation soit ouverte ?”, était animée par Cristóbal Cobo, un chercheur associé à l'Institut Internet de l'Université d'Oxford, où il coordonne les études sur l'éducation, l'innovation, l'apprentissage, et l'avenir de l'Internet.

Dans un communiqué sur la page officielle du congrès, Clara Robayo commente en disant que la conférence de Cristóbal Cobo s'est intéressée à trois idées fondamentales : création, distribution et consommation. Clara ajoute :

Afirmó que la creación es una competencia fundamental del siglo 21. Resaltó la importancia de la creación colectiva, así dijo que hay herramientas tecnológicas que nos permiten pasar del individuo a [la] comunidad. [...] Cristobal Cobo terminó su intervención con la frese: “necesitamos menos copyright y más right to copy porque el conocimiento abierto [es el] combustible del siglo XXI. ”

Il a affirmé que la création est une compétence fondamentale du 21ème siècle. Il a insisté sur l'importance de la création collective, disant qu'il y a des outils technologiques qui nous permettent d'agir de l'individu à [la] communauté. [...] Cristobal Cobo a terminé sa contribution avec la phrase : “ce dont nous avons besoin c'est moins de droits d'auteur et plus de droits de copie parce que le savoir ouvert [est le] carburant du 21ème siècle. ”

Cristóbal Cobo a lui-même écrit plus tard sur son blog qu'il avait aimé entendre le Ministre de l'éducation parler de développement humain, recherche scientifique et encouragement à l'innovation, et il ajoutait :

la adopción de estrategias de acceso abierto no son otra cosa que aceleradores de transferencia de conocimiento que generan condiciones más propicias para favorecer innovación entre diferentes sectores productivos. Sin duda que la educación formal y el aprendizaje en general han de jugar un papel clave en esta apuesta.

l'adoption de stratégies de libre accès n'est rien d'autre que des accélérateurs pour le transmission de la connaissance qui crée des conditions plus propices à aider l'innovation parmi différents secteurs de production. Sans aucun doute, l'éducation formelle et l'apprentissage en général doit jouer un rôle clé dans ce pari.

Après ces conférences, il y a eu une session de trois débats simultanés : “Bibliothèques et archives : libre accès”, “Nouveaux modèles d'enseignement”, et “Logiciel libre et éducation”, et trois autres discussions, aussi simultanées : “Libre accès à l'information scientifique”, Mouvement des universités vers le logiciel libre”, et “Eveil à l'éducation avec de nouvelles méthodes d'enseignement”.

L'événement s'est clos par une discussion de groupe, avec Daniel Vázquez de l'ALABS, Antonio Pardo du Collectif Hacktiviste, Carlos Correa de Creative Commons EC qui est aussi un militant de #LoxaEsMás: Hackeando la Democracia (Loja est plus, pirater la démocratie), et Valeria Betancourt de l'Association pour le progrès de la communication (APC). Dans un autre communiqué sur la page officielle du congrès, ils résument chaque participation brièvement.

Valeria Betancourt soulignait l'importance de la culture libre allant de pair avec l'Internet libre :

afirmó que en la actualidad hay un déficit de la participación de la sociedad civil. Ejemplificó que ya hay intentos de criminalización de la libertad de expresión en Internet a través de legislaciones, utilizó como ejemplos el TPP. Ésta puede ser mucha más peligrosa que la SOPA, PIPA y ACTA. Son leyes poco proporcionales. Resaltó la importancia de modelos activos de participación de la ciudadanía.

elle soutenait qu'actuellement il y a un manque de participation de la société civile. Elle montrait qu'il y a des tentatives pour criminaliser la liberté d'expression sur l'Internet à travers la législation. Elle a pris pour exemple le TPP. Il pourrait être encore plus dangereux que SOPA, PIPA et ACTA. Ce ne sont pas des lois très proportionnées. Elle a mis l'accent sur l'importance de modèles actifs de participation citoyenne.

Daniel Vázquez a présenté le contexte de la situation et des initiatives espagnoles comme les Hackmeetings :

Personas que se reúnen para discutir de software, hardware y política. Empiezan a crear “hacklabs”. Todo esto hace que se generen movimientos como el 15m. Ésto ilustró la importancia de las nuevas tecnologías en las decisiones políticas, pues permiten romper los monopolios. Aparecen nuevos actores como ciudadanos que se reúnen puntualmente para ejecutar acciones

Des personnes qui se réunissent pour discuter de logiciel, matériel et politique, commencent à créer des “hacklabs”. Tout cela conduit à la création de mouvements comme le 15-M. Cela a démontré l'importance des nouvelles technologies dans les décisions politiques, puisqu'elles permettent de casser les monopoles. De nouveaux acteurs apparaissent, tels les citoyens qui se retrouvent à l'occasion pour mener des actions

Carlos Correa a évoqué de son initiative Loxa es más (Loja est plus):

[la] iniciativa reunió a un grupo de personas para que participen activamente con actitud proactiva en la construcción de una nueva ciudad. Habló de la importancia de la veeduría ciudadana, pues las autoridades le deben cuentas a la quienes le dieron su voto. Afirmó que la agenda política debe venir de los ciudadanos. Resaltó que el activismo no debe quedarse sólo de las redes sociales, sino salir a las calles.

[l'] initiative a rassemblé un groupe de personnes pour participer activement avec une attitude pro-active à la construction d'une ville nouvelle. Cela traitait de l'importance de la vigilance citoyenne, puisque les autorités doivent des comptes à ceux qui leur ont donné leur vote. Elle affirmait que l'agenda politique devrait émaner des citoyens. Cela soulignait que l'activisme ne devrait pas rester seulement sur les réseaux sociaux, mais qu'il devrait aussi sortir dans les rues.

Antonio Pardo a expliqué que le Collectif Hacktivistes travaille sur les sujets de l'anonymat, neutralité en ligne, et droits numériques :

Pues [las redes sociales] son lugares en donde se comparte contenido que después nos lo roban. Entra información que no sale. Redes libres con Software Libre en cambio promueven todo lo contrario, se envían mensajes entre servidores y no dentro de sólo uno. En el debate resaltó la importancia de protocolos libres y redes libres.

Eh bien [les réseaux sociaux] sont les lieux où du contenu est partagé que l'on nous vole ensuite. L'information entre sans sortir. Les réseaux libres avec logiciel libre, d'autre part, promeuvent exactement le contraire : les messages sont émis entre serveurs, pas uniquement à l'intérieur d'un seul. Au cours du débat, l'importance de protocoles libres et de réseaux libres a été mise en avant.

Le programme complet de la  deuxième édition est disponible sur la page web officielle du congrès. Vous pouvez aussi trouver sur la même page des vidéos sur les conférences de l'événement et quelques entretiens avec les intervenants.

Les commentaires sur Twitter peuvent encore être trouvés avec le mot-dièse #congresocl.

Autres billets sur ce sujet.

Congreso Cultura Libre, Quito, 1ra jornada (2011) [es]
Congreso Cultura Libre, Quito, 2da jornada (2011) [es]

Face à l'échec des politiques d’austérité, quelles solutions pour l’Europe ?

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L’Europe s'enfonce dans une crise profonde et rien ne semble être mis en place pour en sortir. Entre le gouvernement allemand prônant une politique d'austérité dangereuse et des autorités européennes qui n’ont rien d’autre à proposer, il est clair que la crise de 2008 n’est plus seule responsable de la descente aux enfers du vieux continent.

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Les PIB des pays européens chutent radicalement, de 5,3 % pour la Grèce, 3,9 % pour le Portugal, 401 % pour Chypre, 2,3 % pour l’Italie, 2 % pour l’Espagne, ceci sans parler de la récession dans laquelle est entrée la France. L’économie de l’Union européenne a rétréci de 0,7 % durant le premier trimestre de cette année, 1 % si l’on ne considère que la zone euro. Aucun doute n’est possible, l’Europe traverse une crise majeure et pas seulement économique.

Si la seule responsable de tout ceci était la crise économique de 2008, l’Europe ne serait pas une des seules à tant souffrir. Les États-Unis par exemple, berceau de cette crise, ont enregistré un saut de 2,5 % de leur économie tandis que le taux de chômage du pays n’a jamais été aussi bas depuis quatre ans.

L’Europe qui a pendant si longtemps toisé les États-Unis et vanté sa croissance se retrouve aujourd’hui complètement perdue entre des politiques incohérentes et des disputes inter-nations.

Une des raisons principales du malaise européen actuel est l’échec flagrant des autorités politiques européennes dont la logique des propositions paraît plus qu’énigmatique. La suppression des commissions interchange, proposée par Michel Barnier, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, est l’exemple parfait de mesures sans réels intérêts proposées  à la Commission.

Supprimer les commissions interchanges, charges versées par les commerçants aux banques des particuliers lorsqu’un paiement par carte s’effectue, n’aurait comme seul effet que de faire augmenter les frais bancaires des particuliers, dont les banques voudraient récupérer l’argent perdu par cette suppression, et d’augmenter les marges des commerçants, qui ont rarement comme réflexe de baisser leurs prix quand leurs charges diminuent.

L’autre poids de taille qui accélère ostensiblement la chute de l’Europe est la politique d’austérité bornée à laquelle se livrent la plupart des pays de l’Union. Il serait plus sage et plus logique pour l’Europe de s’inspirer du pays qui s’en sort, les États-Unis, et donc de stimuler le marché plutôt que de ne penser qu’à réduire le déficit.

Le taux de chômage des jeunes en Europe de 2005-13 via Les crises, domaine public

Le taux de chômage des jeunes en Europe de 2005-13 via Les Crises – domaine public

Le plus frustrant dans cette affaire est que la plupart des dirigeants européens s’accordent sur ce point, mais aucun n’ose affronter le défendeur de toujours de l’austérité, aussi appelée « Sparkurs », le géant allemand et son intransigeante chancelière, Angela Merkel. Les critiques sont aussi du côté allemand « Il y a eu un raté », reconnaissait la semaine dernière, auprès de l’Agence France presse, Gilles Moëc, l’économiste en chef de la Deutsche Bank.

Ce n’est pourtant pas comme si la méthode Merkel avait fait ses preuves, loin de là. Le Portugal par exemple, ne s’est jamais porté aussi mal que depuis qu’il subit la politique européenne d’austérité. En deux ans, son taux de chômage a augmenté de 5,3 %, son déficit budgétaire de 1,1 %. Sa dette publique est 123 % supérieure à son PIB.

Pour Julio Salazar Moreno, secrétaire général de l’USO, le syndicat des travailleurs espagnols, les pays de l’Union européenne (UE) doivent arrêter avec la politique d’austérité [pt]:

Os países da União Europeia (UE) têm de parar “de uma vez por todas” com a aplicação de medidas recessivas, porque os cidadãos, alerta, estão a viver no limite dos sacrifícios

Les pays de l'Union européenne (UE) doivent cesser “une fois pour toutes” avec l'application des politiques d’austérité  parce que les citoyens, sur le qui-vive, survivent déjà à l'extrême limite des sacrifices possibles.

Le remède de cheval est tout aussi inefficace pour la Grèce, comme le reconnaît Gregor Gyzi, un président du groupe parlementaire (Bundestag) de La Gauche en Allemagne en s'adressant aux lecteurs grecs de news247 [gr]:

οι επιβληθείσες, κυρίως από την γερμανική κυβέρνηση, περικοπές σε μισθούς και συντάξεις, οι απολύσεις και οι ιδιωτικοποιήσεις, όχι μόνο ώθησαν την Ελλάδα σε βαθιά ύφεση και κοινωνικά προβλήματα, αλλά κατέστησαν και αδύνατη την επιστροφή των δανείων στο εγγύς μέλλον

Imposées principalement par le gouvernement allemand, les coupes dans les salaires et les retraites, les licenciements et les privatisations, vont non seulement pousser la Grèce dans une profonde récession et des problèmes sociaux, mais vont rendre également impossible le remboursement des prêts.

Les chiffres d’émigration en Europe sont ainsi loin d’être surprenants. En deux ans, 2,5 % de la population portugaise a quitté le pays. Qui aurait dit il y a une dizaine d’années que la population européenne partirait aujourd’hui massivement travailler dans des pays comme le Brésil ou l’Angola ?

Face à ce constat alarmant, il est encore plus déprimant d’entendre les réponses proposées par certains, comme celle du premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, également ancien dirigeant de l’eurogroupe, qui s’est récemment exprimé sur la crise européenne et a conclut que ce qu’il faudrait à l’Europe, c’est une « calinothérapie », déclaration qui se passe de commentaire.

 

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