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L'Inde met fin à son service de télégramme vieux de 160 ans

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(Tous les liens mènent à des pages en anglais)

La compagnie publique indienne de télécommunications Bharat Sanchar Nigam Limited (BSNL) a annoncé qu'elle cessait son service de télégramme vieux de 160 ans.

Malgré l'envoi quotidien de milliers de télégrammes, le service de télégraphe de BSNL enregistrait d'énormes pertes. L'année dernière les frais des télégrammes ont été révisés à la baisse afin de répondre aux baisses de revenus, mais cela n'a pas suffi.

Le service, qui est le dernier service de télégraphe à large échelle opérant dans le monde, s'arrêtera le 15 juillet 2013.

L'histoire du télégramme dans le pays remonte à 1850 lorsque le premier message télégraphique fut transmis entre Calcutta (maintenant Kolkata) et Diamond Harbour, une distance de quelque 50 km.

Le blogueur et journaliste Shivam VJ décrit l'état de quasi-mort du service :

À leur apogée en 1985, 60 millions de télégrammes étaient envoyés et reçus par an en Inde depuis 45 000 bureaux. Aujourd'hui, seuls 75 bureaux existent encore, même s'il y en a dans chacun des 671 districts d'Inde à travers des franchises. Et une activité qui jadis employait 12 500 personnes, n'en compte plus aujourd'hui que 998.

Indian Telegraph receipt dated somewhere around 1900-1904. Image from public domain via Wikimedia Commons.

Reçus de télégraphe indien datant de 1900-1904. Image du domaine public via Wikimedia Commons.

Il y a cinq ans, le blogueur et journaliste Sidin Vadukut avait prédit sur Live Mint le sombre avenir de cette activité. Comme les nouvelles technologies ont rendu les télégrammes redondants, le service court à une mort certaine.

De nombreuses personnes dans les médias sociaux se remémorent la riche histoire du télégramme.

Asha Perinchery se souvient de ces jours glorieux sur son blog :

Même pour mon mariage en 1983, je me rappelle n'avoir reçu que des télégrammes pour les vœux de la part de mes proches qui ne pouvaient pas assister à la cérémonie.

Michael sur Mobile Marketing Watch a affirmé que les SMS et les téléphones portables ont officiellement tué le télégramme. Plus de 900 000 Indiens utilisent désormais leur propre téléphone portable et 120 millions de personnes, Internet.

La compagnie de média MXM India écrit :

Les avancées technologiques ont vu la disparition des divers services commençant par T. D'abord le téléphone (non automatique) longue distance. Le télex et télétype, et maintenant le télégraphe.

D'autres réactions sont apparues sur Twitter. @TeeKay_Inc écrit :

@TeeKay_Inc : Fin d'une ère. Stop. L'Inde jette le télégramme au rebut. Stop.

Le journaliste de l'Hindustan Times Madhavan Narayan (@madversity) compare le coût des télégrammes et des smartphones :

@madversity : Dans les années 1960/70, cela coûtait 10 roupies pour un télégramme de deux mots du nord au sud de l'Inde. Maintenant, nous passons des appels vidéo presque gratuitement.

Le spécialiste de technologies ManasRM (@ManasRM) fait l'éloge du service :

@ManasRM : In memoriam du service de télégrammes de la Poste indienne – un porteur de bonnes ou mauvaises nouvelles dans mes années d'études.

Le statut des services de télégramme autour du monde est disponible ici.


Des équipements brésiliens pour mater les manifestants en Turquie

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Ce billet écrit par Bruno Fonseca et Natalia Viana, de Agência Pública, a été publié à l'origine sous le titre “Bomba brasileira na pele turca” (des grenades brésiliennes contre des Turcs), il fait partie d'une enquête spéciale sur le lobby et l'industrie des armes au Brésil #IndústriaBrasileiraDeArmas. Ce reportage fera l'objet de trois articles publiés sur Global Voices. Voici le dernier article de la série.

Voir les billets précédents : Des genades brésiliennes contre des Turcs et Le Brésil, un nouveau grand des armes non létales

Si l'on en croit son service de presse, Condor est la seule entreprise brésilienne qui vende des armes au gouvernement turc. Outre les projectiles à longue portée et la grenade “danseuse”, Condor propose des sprays de gaz lacrymogènes et poivrés, des bombes fumigènes, des balles en caoutchouc et des pistolets électriques incapacitants connus sous le nom de “tasers”. En 2011, elle avait confirmé des ventes d'armements pour des pays arabes tout en niant des ventes directes vers le Barheïn. On trouve parmi ses clients le gouvernement des Emirats Arabes Unis qui a envoyé ses troupes en appui à celui Bahreïn.

En avril cette année, Condor a signé un contrat d'une valeur de plus de 12 millions de dollars avec le gouvernement des Emirats pour la fourniture de 600 000 unités de munitions non létales. L'accord a été rendu public pendant l'exposition internationale défense et sécurité ( LAAD) à Rio de Janeiro en avril.

Moins d'un mois avant le début des troubles en Turquie, le gouvernement brésilien a organisé une rencontre d'entreprises nationales d'armement avec des acheteurs étrangers à Istanbul. Pendant l'exposition internationale sur la défense IDEF 2013, du 7 au 10 mai, l'agence brésilienne de promotion des exportations et des investissements (Apex Brasil) et l'association brésilienne des industries du matériel de défense et de sécurité (Abimde), dont le vice-président  Carlos Frederico Queiroz de Aguiar, est le président de Condor, ont occupé un stand de prestige dans le pavillon du Brésil.

Dans la zone réservée à Condor, on pouvait voir différents projectiles métalliques, des grenades et des boites de sprays colorés identiques à ceux qui seront utilisés, deux semaines après dans les rues de ce même pays. Sous le nom de l'entreprise en lettres rouges ont été exposées également les grenades “danseuses” et diverses “options de défense” (selon le jargon de cette industrie) comme 13 types de munitions incapacitantes de 40/46mm pour les lanceurs.

Estande da empresa Condor em pavilhão brasileiro na Turquia em maio de 2013. Alguns dos itens expostos são os mesmos que seriam utilizados contra a população em menos de mês depois/Agência Pública/Sob licença Creative Commons

Le stand de Condor dans le pavillon brésilien en Turquie en mai 2013. Des armes exposées ici seront employées contre la population moins d'un mois après. /Agence Publique/Sous licence Creative Commons

A une question portant sur des conditions spéciales octroyées en Turquie à Condor et aux autres entreprises brésiliennes, l'Apex n'avait pas donné de réponse au moment de la publication de ce reportage. Selon le journal turc Sozcu, le ministre du commerce Hayati Yazici aurait déclaré que pour les 12 dernières années, le pays aurait importé 628 tonnes de gaz lacrymogène et de spray au poivre provenant du Brésil et des Etats-Unis pour une valeur de 21 millions de dollars US.

En février de cette année, l'Abimde avait déjà participé à une autre foire d'armement, cette fois-ci à Abou Dhabi dans les Émirats Arabes Unis. Condor y avait de nouveau participé au titre d'unique entreprise brésilienne fabriquant des armes non létales.

L'usage des armes non létale remis en question au Brésil

Le Brésil a signé le 3 juin dernier un traité sur le commerce des armes (ATT, en anglais) devant l'organisation des Nations unies (ONU). Selon ce texte qui vise à l'élimination du commerce des armes aux fins de génocide, de terrorisme, ou de crime organisé international, “le commerce des armes conventionnelles à l'exportation devrait être réglé selon des critères rendant les tranferts plus transparents”.

Cette approche est une attitude nouvelle pour un pays qui évite la transparence quand il s'agit de vente d'armes brésiliennes… Le ministre du développement de l'industrie et du commerce extérieur a refusé de donner les nom des entreprises qui exportent des armes (il est vrai que le traité n'a pas de disposition spécifique sur le commerce des armes non létales).

Ministério do Desenvolvimento, Indústria e Comércio Exterior se nega a divulgar dados de empresas brasileiras que exportam armas/Agência Pública/Usado sob licença Creative Commons

Le ministre du développement de l'industrie et du commerce extérieur refuse de diffuser la liste des entreprises brésiliennes qui exportent des armes/Agence publique/ Photo utilisée sous licence Creative Commons

Quelque chose de pourri au royaume des pétitions en ligne russes ?

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[Les liens renvoient vers des pages en russe, sauf mention contraire]

L’initiative soutenue par le gouvernement russe d'augmenter la participation aux décisions publiques à travers une procédure de pétitions en ligne [GV, en anglais], a été accueillie avec méfiance avant même son lancement en avril. Maintenant, près de deux mois plus tard, les blogueurs de l'opposition crient au scandale, affirmant que le processus a déjà été corrompu.

Les utilisateurs anonymes des forums de l’Initiative Publique Russe (RPI) ont d'abord attiré l'attention sur des falsifications présumées, des accusations reprises par le spécialiste de la e-démocratie Leonid Volkov, son ami Alexeï Navalny, et les principaux médias en ligne. Les utilisateurs du forum ont notamment remarqué une bizarrerie dans la manière dont les votes étaient attribués à une initiative publique populaire. Avec 48 000 votes, l'initiative qui prône la fin de la tolérance zéro du taux d'alcool dans le sang vient actuellement en second après celle d'Alexeï Navalny pour l'interdiction d'achat de voitures de luxe par les bureaucrates. Même si le projet occupe cette place depuis le tout début du processus, les blogueurs affirment que cette popularité est, au moins en partie, artificielle.

Volkov and Navalny at a 2011 rally. YouTube screenshot. May 29, 2013.

Volkov et Navalny au rassemblement de 2011. Capture d'écran de YouTube. 29 mai 2013.

La question atout d'abord était formulée sur les forums de RPI. Un utilisateur invité a écrit le 26 mai 2013 :

Между прочим, на сайте roi.f1p.net видно накрутку голосов по инициативе с отменой нулевого промилле (по моему предположению). Там видны очень четкие ступеньки, чередующиеся с ровными участками. [...] Ступеньки идут достаточно периодично, чтобы средняя скорость добавления голосов за час была без резких скачков.

Par ailleurs, sur le site roi.f1p.net on peut voir la falsification de l'initiative visant à abroger le taux d'alcool zéro (d'après moi) [note: "d'après moi" a été ajouté par l'administrateur du forum]. On peut clairement distinguer des hausses nettes suivies par des phases plus calmes. [...] Les hausses sont assez périodiques, de sorte que la vitesse moyenne de vote par heure n'explose pas.

Le site en question, roi.f1p.net, est est une tentative publique pour surveiller le processus de vote RPI, et assurer le suivi des principales initiatives en enregistrant les données de vote toutes les 10 minutes. Il permet aux utilisateurs de suivre ces données grâce à des graphiques dont ils peuvent déterminer le degré de détails, et en effet, si l'on regarde de près une période de 24 heures pour l'initiative anti zéro alcoolémie, la courbe présente parfois des motifs étranges :

A look at what the anti-BAC vote accrual looked like on May 4, 2013.

Vue des votes pour l'initiative zéro alcoolémie. 4 mai 2013. Sur roi.f1p.net

Les “escaliers” clairement visibles ci-dessus ne sont pas présents dans le graphique de vote pour le projet anti-voitures de luxe de Navalny, pour la même période :

May 4, 2013 votes for luxury car ban petition.

4 mai 2013 votes pour la pétition contre les voitures de luxe. Sur roi.f1p.net

D'où proviennent ces hausses mystérieuses? Elles perdent tout leur mystère quand les données sont analysées dans des graphiques par 10 minutes. Ce qui est précisément ce que Svetlana S. (probablement le même utilisateur invité que le premier à attirer l'attention sur le problème dans les forums RPI) a fait en envoyant ses résultats à Leonid Volkov, qui a publié un article sur son blog à ce propos le 28 mai :

Capture d'écran d'un graphique du 4 mai publié par Volkov sur son blog. Les barres bleues représentent les votes pour le projet de Navalny, les barres rouges sont des votes pour l'initiative zéro alcolémie. L'abscisse représente une périodicité de 10 minutes.

Ce tableau montre clairement que les fortes hausses dans le graphique de roi.f1p.net sont associées à un nombre relativement important de votes “supplémentaires” pour la mesure sur le taux d'alcool dans le sang, tous concomittants, presque une fois par heure. (Ce qui est moins clair en revanche, c'est la raison pour laquelle Volkov a oublié de mentionner l'axe permettant de déterminer le nombre de votes que les barres représentent. Les données disponibles ici, corroborent ceci et les autres graphiques publiés par Volkov. Le 26 mai, le pic de vote le plus haut était de 26 votes. De manière générale, lorsque des votes sont ajoutés, leur nombre est de 20. On observe la même chose pour une période de deux semaines correspondant aux “vacances de mai” en Russie, dont la période qui va du 1er au 9 mai, jour de la victoire. La dernière semaine de mai, les fortes hausses ont disparu du projet zéro alcoolémie, même si les données continuent à montrer une variation plus importante que pour les données du projet anti voitures de luxe.)

Il semble évident que quelque chose de louche se trame avec les votes du projet sur le taux d'alcool dans le sang. La véritable question est pourquoi. Tant Volkov que Navalny  sont généralement d'accord avec les dénonciations sur les forums RPI, où l'un des utilisateurs écrit :

Вероятно, хотят побыстрее продвинуть эту инициативу, т.к. вопрос по отмене уже решен и можно безболезненно показать, как они учитывают мнение народа (по моему предположению). А заодно уязвить Навального, который хочет, чтобы именно его инициатива первая набрала 100000 (по моему предположению).

Ils veulent probablement pousser cette initiative, puisque la question de l'abrogation est déjà réglée et ils peuvent montrer qu'ils sont à l'écoute du peuple (à mon avis). Et en même temps atteindre Navalny, qui voudrait que son initiative soit la première à récolter 100000 votes (à mon avis).

Volkov est d'avis que falsification qui a eu lieu après que le président Poutine eut signalé sa volonté d'aborder la question dans sa prestation du 25 avril 2013. Volkov a également déclaré que la pétition zéro alcoolémie rattrapait  la pétition des voitures de luxe, en termes de pourcentage, faisant paraître l'initiative de Navalny comme en danger d'être dépassée. Volkov et Navalny ont tous deux utilisé ce fait comme un moyen de susciter plus d'intérêt pour l'initiative de Navalny.

Malheureusement, ces arguments sont faux. Tout d'abord, s'il y a une tentative de gonfler le nombre de votes pour la pétition zéro alcoolémie, elle semble poursuivre l'objectif de faire correspondre le taux de croissance de l'initiative sur les voitures de luxe, plutôt que de ses effectifs globaux. En fait, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, la relation entre les deux semble être assez constante dès avant le 25 avril, avec un écart d'environ 15000 voix  (le point sur ​​le rétrécissement de l'écart de Volkov est donc trompeur. Dans ce cas, le plus petit pourcentage d'un écart de 15.000 voix est de 15%) d'une part, la relation est presque trop constante – les deux courbes se succèdent avec une précision déconcertante, même compte tenu du fait que certaines personnes qui votent pour la pétition de Navalny votent aussi pour d'autres pétitions – mais d'autre part, il n'existe aucune preuve d'une tentative de battre Navalny à plate couture :

Graph of initiatives to ban luxury cars (orange) and repeal BAC laws (blue). From  roi.f1p.net.

Graphique des votes pour l'initiative visant à interdire les voitures de luxe (orange) et celle demandant l'arrêt de la loi zéro alcolémie (bleu) qui suivent la même tendance. Source: roi.f1p.net.

En réponse à un commentaire sur Twitter, Volkov a déclaré que les auteurs tentaient «peut-être» de garder la marge étroite en vue d'une hausse de dernière minute.

L'autre problème avec l'argument de Volkov est également lié aux données. Il se trouve que l'initiative visant à abroger les lois sur le taux d'alcool autorisé n'est pas le seul qui présente les mêmes courbes de progression étranges, comme nous l'avons vu ci-dessus. En effet, sur les neuf premières initiatives que le site roi.f1p.net ne mentionne pas, toutes (comme celle de Navalny) ont le même problème. Ces initiatives comprennent des causes bien disparates comme enterrer Lénine:

bury lenin

4 mai, projet visant à enterrer Lénine

et l'interdiction d'utiliser des gyrophares pour tous les véhicules sauf ceux des services d'urgence :

May 4 data for initiative to ban bureaucrats from using sirens on their cars.

4 mai, initiatives visant à interdire aux fonctionnaires d'utiliser leur gyrophare

En supposant que les données de roi.f1p.net soient correctes, le fait que toutes les grandes initiatives (à l'exception de celle de Navalny) partagent cette caractéristique rend moins probable le fait que les falsifications aient été effectuées en raison de l'accord tacite de Vladimir Poutine sur l'abrogation du degré zéro d'alcool dans le sang. Bien sûr, on pourrait dire que les autres initiatives sont simplement là pour faire entrer l'initiative de l'abrogation du zéro alcoolémie dans la tendance générale. Ce raisonnement est probablement plus proche de la vérité – le scénario le plus probable est que Initiative Publique Russe (un sous-traitant du gouvernement), face à un manque relatif d'intérêt pour son projet, ait tenté de truquer ses propres statistiques afin de s'attribuer plus de succès. L'initiative de Navalny leur fournit une ligne de base qu'ils peuvent utiliser pour simuler la croissance organique pour d'autres initiatives, et c'est ce qu'ils ont fait. La question qui demeure : pourquoi avec autant de nonchalance ?

Le nouveau gouvernement bulgare bousculé par les manifestations

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(Billet d'origine publié le 19 juin 2013)

La désignation d'un député controversé du parti de la minorité musulmane turque à la tête de l'Agence de Sécurité de Bulgarie a déclenché une énorme vague de manifestations dans tout le pays contre un gouvernement en place depuis seulement deux semaines.

Plus de 10.000 personnes se sont rassemblées dans la capitale Sofia le 14 juin 2013 lorsque Delian Peevski, un magnat des média et membre du Mouvement pour les droits et des libertés (MDL), impliqué dans plusieurs scandales de corruption ces dernières années, a été confirmé à ce poste-clé après un vote en un quart d'heure et sans débat à l'Assemblée nationale.

La manifestation géante a été organisée en quelques heures à l'aide des réseaux sociaux et, malgré une pluie diluvienne, des milliers de personnes se sont massées [anglais] devant les bureaux du gouvernement. La province a aussi connu des manifestations. Et depuis, elles n'ont pas discontinué.

Thousands gather to protests in the streets of Sofia. (Photo used with permission)

Des milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues de Sofia pour manifester. Photo du site web Saprotiva (Résistance). Avec permission.

Après le premier jour de ces manifestations inattendues, Peevski a annoncé être prêt à renoncer au poste [NdT : sa démission est intervenue le 16 juin].

Ce qui n'a pas empêché les manifestations de prendre encore plus d'ampleur les jours suivants. Le 16 juin, 15.000 personnes ont participé à un rassemblement contre le gouvernement du Parti socialiste bulgare et de son allié le MDL de la minorité turque, qui avait précédemment appuyé la nomination de Peevski.

Les manifestants mettent la pression sur le nouveau gouvernement, dont l'arrivée au pouvoir ne date que des élections du 12 mai 2013, qui ont suivi la démission du Premier Ministre bulgare Boïko Borissov en février. La chute de son cabinet résultait de la contestation généralisée contre les prix élevés de l'électricité, le faible niveau de vie et les multiples scandales de corruption. Ce mouvement encore frais, sans précédent en son temps, semble déjà éclipsé par l'immensité, encore plus grande, des manifestations actuelles.

Le blogueur et journaliste bulgare (et auteur pour GV) Ruslan Trad a confié [bulgare] sur Facebook ses observations sur les manifestants de cette nouvelle série :

Не мога да отрека едно много важно нещо за сегашните протести – профилът на недоволните е различен. Видях много мои любими хора, приятели, познати, някои от които никога не са протестирали. Представете си колко мотивация им дава правителството, за да излязат на улицата?

Je ne peux pas nier une caractéristique très importante des manifestations d'aujourd'hui : le profil des mécontents a changé. J'ai vu beaucoup de mes amis, de mes connaissances, dont certains n'avaient jamais manifesté. Imaginez quelle motivation leur a donné le gouvernement, pour qu'ils sortent dans les rues ?

La journaliste Louboslava Rousseva a donné son explication [bulgare] des événements et du passé de Peevski, marqué par une litanie de scandales et de polémiques :

Да се коментира този чудовищен цинизъм изглежда трудна задача, така че ще пробвам да загрея с някои факти от възходящата кариера на „силната ръка“.

„Капитал“ припомня, че най-големият скандал, в който е замесено името му към онзи момент, е свързан с приватизацията на столичната зала „Универсиада“ и спортния комплекс „Тотошанс“ в Златни пясъци.

Историята е следната:
Майката на Пеевски – Ирена Кръстева, е шеф на Българския спортен тотализатор. Покрай нея, синът се сближава със спортния министър Васил Иванов-Лучано. Така имотите се оказват апортирани от държавната фирма „Олимпика“ ЕАД в смесено дружество, в което участва частна фирма, свързвана със самия Лучано.

C'est un exercice difficile que de commenter ce monstrueux cynisme, je commencerai donc par un tour de chauffe avec quelques faits de la carrière de “Gros Bras”.

L'hebdomadaire bulgare Capital nous rappelle le plus gros scandale auquel Peevski a attaché son nom, celui de la privatisation de la salle Universiada à Sofia et un complexe sportif dans la station balnéaire des Sables d'Or.

L'histoire est la suivante :
La mère de Peevski est Irena Krasteva, la chef du Totalisateur sportif bulgare [la loterie nationale de Bulgarie]. Avec elle, Peevski est devenu un proche du Ministre des sports d'alors, Vasil Ivanov-Loutchano. Et voilà comment ces biens immobiliers se sont retrouvés séparés d'une entreprise d'Etat en faveur d'un partenariat public-privé, auquel participe une entreprise privée, avec le nom de Loutchano.

Ces dernières années, les scandales de corruption tels celui décrit plus haut par Rousseva sont devenus banals pour les Bulgares. Entre autres affaires du même genre, Delyan Peevski a été renvoyé en 2007 de son poste d'alors de vice-ministre de la gestion des catastrophes après une querelle de corruption. Comme l'avait alors rapporté Sofia Echo, Peevski avait été rétabli à son poste de juge d'instruction à Sofia par décision du Conseil supérieur de la magistrature le 14 novembre 2007. De quoi compendre les virulentes réactions des internautes à la nomination de Peevski à la direction de l'Agence de Sécurité Nationale.

A protester in Sofia carries a sign saying: "The lack of evolution in you leads to a revolution in us!" (Photo used with permission)

Sur la pancarte : “L'absence d'évolution chez vous mène à la révolution chez nous !” Photo de Ivaylo Nenov. Avec permission.

Une autre journaliste bulgare, Svetlana Georgieva, a déploré la nomination [bulgare] de Peevski dans un éditorial du quotidien Sega :

Най-тежките ни кошмари се сбъднаха. България вече не е демократична парламентарна република. След избора на Делян Пеевски за председател на Държавната агенция “Национална сигурност” (ДАНС), след най-вонящата сделка на века, България е с олигархично държавно устройство.

Un de nos pires cauchemars est devenu réalité. La Bulgarie n'est plus une république parlementaire démocratique. Après la nomination de Delyan Peevski comme chef de l'Agence de Sécurité Nationale de Bulgarie, après l'accord le plus répugnant du siècle, la Bulgarie est une structure oligarchique.

Christo Komartnitski, un des plus célèbres caricaturistes bulgares, a écrit [bulgare] sur Facebook:

Добре де, като се замислих, каква новина е, че мафията си има държава?

Eh oui, quand on y pense, ça c'est une nouvelle : la mafia a son pays.

Ivan Bakalov, rédacteur en chef de E-vestnik.bg, un organe alternatif de presse en ligne, a commenté [bulgare] dans un éditorial sur la classe dirigeante :

Те напълно изпариха впечатлението, че има нещо експертно в този кабинет. Дори някои министри заради избора на Пеевски станаха смешни и търпят негативи, че участват в този кабинет.
Умряха надеждите, че България има що-годе разумно правителство, което ще спасява страната след управлението на ГЕРБ.

Ils [les hommes politiques au pouvoir] ont totalement détruit l'impression qu'il y a la moindre compétence dans ce cabinet. Et même des ministres se sont ridiculisés avec la nomination de Peevski et souffrent du négatif auquel il participent dans ce gouvernement particulier.
L'espoir que la Bulgarie ait un gouvernement relativement sensé, qui sauve le pays après la direction par le GERB [le parti précédemment au pouvoir], est mort.

Et Bakalov d'ajouter :

Орешарски и БСП имаха звезден миг, който изпуснаха – можеха да се опънат на натиска на ДПС за Пеевски, с цената на отказ от правителство, нови избори наесен и т н. И щяха да оберат овациите и да получат подкрепа от избиратели извън своята периферия… Сега правителството е под въпрос. Не може да се предвиди кога ще има избори.

Le Premier Ministre Plamen Orecharski et le Parti socialiste bulgare ont eu leur moment de célébrité, et l'ont perdu : ils auraient pu résister aux pressions du MDL pour le choix de Peevski, au prix de leur démission et de nouvelles élections à l'automne. Et ils auraient pu être acclamés pour cela et en retirer un soutien d'électeurs hors de leur périmètre. A présent l'existence du gouvernement est mise en doute. Et impossible de prédire quand il y aura les élections.

De même que le gouvernement précédent avait démissionné et avait lancé des élections anticipées après des manifestations, la présente équipe, ou plutôt une partie de la majorité, le parti socialiste, semble faire l'objet d'une attente similaire. Certains, comme Bakalov déjà cité, sont révoltés que le parti socialiste semble céder à la pression du MDL, son partenaire de coalition, pour sauver le nouveau gouvernement. Les manifestations et le mécontentement massif contre le pouvoir ne sont pas près de cesser en Bulgarie.

Le #30 juin en Egypte contre le pouvoir des Frères musulmans ?

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Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur la révolution en Egypte.

Les Egyptiens se sont remis à planifier des manifestations pour “faire tomber le régime”, cette fois le 30 juin. La date, diffusée sur les médias sociaux sous le mot-dièse #June30, est celle du premier anniversaire au pouvoir pour le Président Mohamed Morsi, le candidat des Frères Musulmans, élu après les manifestations de masse commencées le 25 juin 2011 pour aboutir au renversement de Hosni Moubarak.

De l'avis de nombreux Egyptiens, cette année de gouvernement Morsi a ajouté aux plaies de l'Egypte. La complète détérioration sous tous les aspects du pays entretient la colère montante, toile de fond des manifestations du #30Juin, prévues dans tout le pays. La principale revendication : “à bas le président et le pouvoir des Frères Musulmans.”

Malgré les appels forts et l'aspect rassembleur de la cause, le paysage est obscurci par un égal sentiment d'inconfort et d'incertitude.

Une des questions la plus partagée et la plus importante à être soulevée est : avons-nous un plan ? M.J.Y la pose sans ambages [anglais] :

@sotsoy: Alors quel est le plan pour #june30 ? L'opposition a-t-elle quelque chose en place si elle réussit ? #tamarod

En réponse à cette même question, Ziad M a dit [arabe] :

@ZiadM: يعنى فى الفتره اللى فاتت مفيش ولا حزب سياسى نجح انه يقدم كيان قادر انه يقدم حلول بديله لمشاكل اداره البلد !! كله كلام عايم

Pendant la période passée pas un seul parti politique ne s'est montré capable de proposer une alternative pour diriger le pays, ils ne font que parler.

La blogueuse Zeinab Samir est convaincue que participer et encourager la rue à dire non est un devoir. Elle a écrit dans son billet de blog [arabe] :

إنت نازل عشان البنزين أو العيش أو الكهربا أو النيل أو قناة السويس أو الديون أو الجنود اللي بتتخطف أو العيال اللي بتموت في حوادث أتوبيسات أو عشان نازل تقول لأ للإسلاميين اللي صدموك

Vous allez manifester à cause du manque de combustible, d'électricité, du litige pour le Nil, du canal de Suez, de nos dettes, de nos soldats enlevés dans le Sinaï, et de ceux qui meurent chaque jour dans des accidents de bus, ou est-ce pour dire non aux islamistes

D'autres évoquent la grosse participation des “feloul” ou partisans de l'ancien régime, que l'on dit favorables au retour du pouvoir militaire. Une perspectives qui n'est pas non plus la bienvenue pour les masses restées dans les rues pendant un an et demi pour mettre fin au gouvernement de l'armée, confirme le poète égyptien Amin Haddad [arabe] :

@AminFHaddad: نطالب بانتهاء حكم الإخوان لا بانتهاء الإخوان ونطالب بأهداف الثورة لا بعودة حكم مبارك والعسكر.

Notre revendication est la fin du pouvoir des Frères Musulmans et la réalisation des objectifs de la révolution et non le retour de Moubarak ou du Conseil Supérieur des forces Armées (SCAF).

Wael Eskandar a une vision positive [anglais] :

@weskandar: Les feloul sont fidèles à leurs hommes d'affaires et les islamistes sont fidèles à leurs chefs mais la plupart des révolutionnaires sont fidèles à leurs valeurs.

Perplexité et hésitation ont cependant disparu ; révolutionnaire ou feloul, décidé ou indécis, ils ont changé leur position peu après un discours provocateur du Président égyptien en solidarité avec la Syrie. Fathy Saad, qui hésitait sur sa participation, a écrit :

@fathysaad: شكرًا #مرسي فقد كنت متردد في النزول يوم ٣٠ يونيو ولكن بعد سماعي لخطابك الغبي حسمت امري وسوف انزل بإذن الله

Merci Morsi, je ne savais pas si j'allais descendre dans la rue ou non le 30 juin, mais après ce discours stupide, j'ai pris ma décision, et je participerai.

A dix jours du #June30, la plupart des gouvernorats ont déjà commencé les manifestations quotidiennes, et la vague de colère semble plus proche que prévu.

Pour plus de réactions sur Twitter, suivez le mot-dièse #June30.

Contestataires russes et turcs, même combat ?

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Pendant qu'Istanbul était secoué par les manifestations contre le Premier Ministre Recep Tayyip Erdoğan, l'Internet russe observait et discutait activement des événements. La Turquie est une destination de vacances populaire chez les Russes, attirés par les plages, la proximité, les prix modiques et un accord d'entrée sans visa avec la Russie. Rien que l'année dernière, près de 3 millions de Russes se sont rendus dans ce pays. Si une partie de l'intérêt pour l'actualité turque peut donc être attribuée à des soucis de réservations de voyages non remboursables, la Russie elle-même n'a pas été à court en deux ans de ses propres manifestations de rues, et beaucoup de Russes n'ont pas tardé à tracer des parallèles, que ce soit entre les mouvements de contestation ou les dirigeants.

Dès le départ, les sympathies russes sont allées en majorité aux protestataires, un phénomène que l'écrivain polémique et chef du mouvement d'opposition Autre Russie, Edouard Limonov, a attribué [russe] au caractère national russe :

Мы, российские граждане, всегда надеемся, что восставшие против своих правительств победят, всегда инстинктивно встаём на их сторону. Объясняется этот феномен крайне просто. Поскольку мы ненавидим своё правительство и всё руководство нашей страны, и хотим, чтобы оно оставило нас, как можно быстрее; мы солидаризируемся инстинктивно с любой борьбой против правительств.

Nous autres citoyens russes, espérons toujours que ceux qui se révoltent contre leurs gouvernements vaincront, et nous nous sommes d'instinct debout à leur côté. Ce phénomène a une explication très simple. Autant nous haïssons notre gouvernement et tous ceux qui dirigent notre pays, et voulons qu'ils nous quittent, aussi vite que possible, autant nous nous solidarisons instinctivement avec n'importe quel combat contre les gouvernements.

"Unrest in Istanbul", June 11, 2013, Photo by  Eser Karadağ CC2.0

“Désordres à Istanbul”, 11 juin 2013, Photo Eser Karadağ CC2.0

Mais Limonov a poursuivi en expliquant que dans le cas de la Turquie la sympathie n'était pas un simple réflexe. Relevant que l'écologie était la cause centrale de l'éruption à Taksim, il a écrit que “les Turcs se sont montrés très semblables à nous, comme Tchirikova et sa forêt de Khimki [anglais].”

Limonov n'était pas seul, et les Russes ont été nombreux à exprimer sur Twitter et LiveJournal leur soutien aux contestataires. Arkadi Babtchenko, un journaliste russe qui bloguait sur place au sujet des manifestations d'Istanbul, a fustigé [russe] la réaction d'Erdoğan (il a ensuite été interpelé, rossé [russe] et expulsé de Turquie [anglais].)

По поводу переговорщиков (вчера одиннадцать человек ездили к Эрдогану на переговоры, насколько я понял, ни о чем не договорились, но это не точно) – не то, чтобы разброд и шатание, но разговоры уже начались. Очень грамотный ход со стороны Эрдогана. Разделяй и властвуй. Умно. У Путина учится.

Quant aux négociateurs (hier [12 juin 2013] onze personnes sont allées chez Erdoğan pour des négociations, à ce que j'ai compris ils ne sont arrivés à aucun accord, mais ce n'est pas clair) — ce n'est pas qu'elles aient causé dissension et flottement, mais on a commencé à se parler. Un coup de maître de la part d'Erdoğan. Diviser pour régner. Intelligent. Il apprend de Poutine.

Les comparaisons d'Erdoğan avec Poutine se sont multipliées, notamment sur Twitter. Real_Estate_Mos [russe] a twitté :

Эрдоган – это такой турецкий Путин..

Erdoğan est le Poutine russe..

Jouant sur le penchant des deux dirigeants à se présenter comme des serviteurs publics, sergeiolevskii [russe] a twitté :

Эрдоган: “я слуга народа”.
Путин: “я как раб на галерах”.
Чего же так сложно избавиться от этих слуг и рабов?

Erdoğan : “Je suis un serviteur du peuple”
Poutine : “Je suis un esclave aux galères”
Pourquoi est-ce si compliqué de se débarrasser de ces serviteurs et esclaves ?

Les Russes pro-Poutine ont été réticents à exprimer leur soutien à Erdoğan, sous le gouvernement duquel les relations russo-turques ont viré à l'aigre, notamment au sujet de la Syrie. Nikolaï Starikov, un Poutiniste pur et dur, écrivain et théoricien du complot, n'en a pas moins déclaré [russe] que les manifestations avaient été attisées par les Américains afin de semer le désordre en Turquie et contraindre le gouvernement à aider les combattants rebelles syriens, ce que celui-ci, prétend Starikov, voulait éviter :

Не хочет – нужно заставить. И вот «турецкая весна» на улицах. Погромы, драки с полицией, попытки штурма офисов правящей партии. И все из-за планов сноса одного парка, как говорят нам СМИ? Полная чушь. Цель беспорядков – заставить Турцию активно вписаться в сирийский конфликт и помочь исламистам.

[La Turquie] ne veut pas [être impliquée], il faut la forcer. Et voilà “le printemps turc” dans les rues. Pogroms, heurts avec la police, tentatives de prise d'assaut de bureaux du parti au pouvoir. Et tout cela pour cause de destruction d'un simple parc, comme disent les médias ? Sottises absolues. Le but des désordres est de forcer la Turquie à s'enrôler dans le conflit syrien et aider les islamistes.

Par le passé, Starikov allait répétant que le Département d'Etat américain est derrière l'opposition russe, moyen d'activement  affaiblir le pays.

Sur Twitter, aliciamillor [russe] a démontré en une série de tweets [russe] que la proposition d'Erdoğan de soumettre à référendum la question du parc le rendait supérieur à certains hommes politiques occidentaux :

Браво! Эрдоган предложил провести референдум. Того же самого требовали фр-зы по поводу гей браков. Олланд отказал в груб форме,собаками и газом. Вывод – Эрдоган больше демократ чем Олланд.

Bravo ! Erdoğan a proposé d'organiser un référendum. Les Français ont exigé la même chose pour le mariage gay. Hollande a refusé grossièrement, avec des chiens et des gaz. Résultat, Erdoğan est plus démocrate que Hollande.

Le groupe russophone qui a majoritairement soutenu Erdoğan est celui des citoyens des républiques d'Asie Centrale, dont la plupart sont des populations turques, apparentées ethniquement et linguistiquement aux Turcs d'Anatolie. Un utilisateur [russe, ouzbek] d'Ouzbékistan (dont le président avait riposté à la contestation populaire de 2005 en massacrant [anglais] des centaines de compatriotes) a applaudi Erdoğan [russe] pour sa relative retenue :

Эрдоган поступил правильно , предупредил , не отреагировали , и теперь выгнал всех нахрен !!! и вообще можно было без предупреждении

Erdoğan a a agi correctement, il a averti [les manifestants], ils n'ont pas réagi, et maintenant il les a envoyés au diable !!! et de toute façon il pouvait le faire sans préavis

Une autre utilisatrice, Eva_Alli [russe, kirghize] du Kirghizistan, dont le pays a lui aussi souffert d'instabilité politique, a également fait l'éloge [russe] de la fermeté d'Erdoğan.

Эрдоган красавчик. нам бы такого. знает, что делает, имеет свою точку зрения и ни перед кем не пасует. лев в мужском роде. одним словом.

Erdoğan est sympa. Si seulement on en avait un pareil. Il sait ce qu'il fait, il a son point de vue et il ne cède pas. Un lion à forme humaine, en un mot.

Leonine Erdogan is anything but cowardly, according to some RuNet users. YouTube screenshot. June 18, 2013.

Le lion Erdogan n'a peur de rien, selon certains internautes russes. Capture d'écran de YouTube. 18 juin 2013.

Chacun de ces groupes d'utilisateurs de RuNet perçoit la Turquie à travers le prisme de ses propres soucis intérieurs : pour les membres de l'opposition, il y a un exemple à suivre, tandis que les soutiens du régime voient dans les troubles une preuve d'ingérence étrangère et d'hypocrisie occidentale. A l'inverse, les citoyens d'Asie Centrale paraissent envier à leurs cousins d'Anatolie un dirigeant plus modéré ou plus résolu que le leur. Si les médias sociaux ont nettement facilité à leurs utilisateurs le suivi et la discussion d'événements à des milliers de kilomètres, leurs préoccupations rappellent que pour beaucoup d'entre eux, la politique reste une affaire locale.

La “saveur orientale” de la photographie ouzbèque

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Alex Ulko explique [anglais] sur NewEurasia.net d'où vient la ”saveur orientale discernable dans les oeuvres de beaucoup d'artistes [ouzbeks]“. Ses commentaires éclairés sur la photographie ouzbèque contemporaine sont illustrés par de superbes images (voir aussi iciici, ici, ici, ici, et ici).

Brésil : les slogans des manifestations deviennent une chanson

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Imagem do vídeo "Brasil em Cartaz"

“Nous sommes sortis de  Facebook”. Image du clip vidéo

“J'ai fermé Facebook/ pour montrer comment être dur/ Il y a tant de choses/ qu'une pancarte ne suffit pas”.  Voici la traduction du portugais du refrain de la chanson “Brasil em Cartaz” (le Brésil en pancartes),une chanson et vidéo musicale collective composée de slogans lus sur les pancartes dans les manifestations de ce mois de juin, au Brésil.   (more…)


Bénin : L’opération Djakpata ne fait pas l’unanimité

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Depuis son lancement par le ministre de sécurité publique et des cultes, l'opération Djakpata a pour objectif de traquer tous les criminels, menant des activités illégales pouvant toucher à la quiétude de la population béninoise. Cependant depuis quelques jours, ce projet est loin de faire l'unanimité au sein de l'opinion publique.

Securité au Bénin par Felix Krohn sur Flickr CC-BY-NC

Securité au Bénin par Felix Krohn sur Flickr CC-BY-NC

Sur son blog, Illassa Benoit relate les propos de Charles TOKO, un opérateur économique du Bénin.

Opération Djakpata. [Djakpata serait] un serpent qui avale des gens. Un Boa ? Hum…très peu au Sud Bénin, sinon inexistant. Un Anaconda ? Ça n’existe pas en Afrique. Une vipère ? Ça n’avale pas un homme. Or, à en croire certaines langues au sud du Bénin, Djakpata est un serpent qui avale des hommes. Ce qui est faux. Donc l’opération en elle-même est fausse au départ. Les développements le confirment.
Au départ, une manipulation. On a sorti des engins qui ne sont pas destinés au Bénin. Au fait, ce sont des engins que le Bénin loue à l’ONU. Mais depuis 2006, le mensonge est considéré par le gouvernement comme une communication par excellence. Alors, on s’y adonne. On nous montre des mini chars, des 4X4 de patrouille, des canons, …. Comme d’habitude, c’est pour mentir.

 

Rappel des événements

Le gouvernement du président BONI YAYI a lancé depuis peu une opération dénommée ‘DJAKPATA'. Gathum Gbaguidi rappelle sur le site Adjinakou le contexte de cette opération de sécurité:

” Djakpata 2013 ” c'est le nom de l'opération lancée lundi dernier par le ministre de l'intérieur, de la sécurité publique et des cultes, Benoît Dègla, sur l'esplanade du stade de l'Amitié de Cotonou. Djakpata, qui est le nom donné à la vipère en langue fon, a été attribué à l'opération qui vise à aller à l'assaut des malfrats de tout acabit dont les jours sont désormais comptés, à moins qu'ils changent de métier. Cette opération conjointe de toutes les forces de sécurité et de défense a mobilisé des milliers d'agents des forces de sécurité et de défense, des véhicules légers de patrouille, des véhicules spécifiques de maintien d'ordre et des blindés légers. Ainsi donc, pendant trois mois, cette grosse artillerie va mener une lutte sans merci contre l'insécurité sous toutes ses formes dans toutes les localités du pays en commençant par Cotonou et ses environs.

 

Sur son Blog, François Django revient sur les objectifs de cette opération:

Sur une patrouille mixte des forces de l'ordres,toute l'armée béninoise se donne la main pour lutter contre l'incivisme et l'insécurité au Bénin. Désormais la nuit appartient à l'armée béninoise. Ne circule plus qui veut mais qui possède des preuves évidentes pour se défendre.

Un processus salué par la population béninoise, car vivre dans la sécurité viens la décharger des gouffres de la misère.

Le souhait est que cette opération dure dans le temps et s'élargisse à toute les autres villes. Et que la paix soit toujours l'ami du Bénin, exemple de démocratie dans la sous région et dans le monde entier.

Voici la vidéo de l’annonce de l'opération par le ministre:

Bénin : Benoît Dègla lance l’opération DJAKPATA par actubenin

Cependant sur les réseaux sociaux, les béninois sont loin d'approuver totalement cette opération.

 

Sur twitter, les internautes ironisent:

@shimkmb: J'ai reve que les policiers de Djakpata m'embarquaient

 

“@Arlus_BDS: @jessebonheur:  ne m'envoi plus jamais d'invitation de path , tu veux Djakpata chez toi ou quoi ?”

 

“@Jules_Roland: “Opération Djakpata” tourne au fiasco ! C'est triste mais c'est à mourir de rire… #Bénin http://t.co/ep72vPhXlV

 

@jcommejasmine: Plus rien ne va ds ce pays… Ca nous parle d'”Opération Djakpata”, mais ca se fait braquer aussi! On est ou la?

@LaTeam_229: Les USA ont Les Experts Manhattan, Les Experts Miami nous #AuBénin on a #DJAKPATA

@EAHOUNOU: Ou on est t-on avec l'Opération #DJAKPATA :Braquage hier vers #Missèbo à #Cotonou en plein jour… Qd la Police pense politique … #le229

 

“@CDjidjoho: #AuBenin quand djakpata te vois la nuit il te frappe d'abord !!! Avant de te demander des explication

Une carte des exploitations pétrolières en Irak

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Iraq's oil infrastructure in a new interactive map by Internews

Les infrastructures pétrolières de l'Irak sur une nouvelle carte interactive réalisée par Internews

Une carte interactive et publique des infrastructures pétrolières de l’Irak, comprenant la localisation des pipelines, les raffineries, les terminaux pétroliers pour les tankers,ainsi que la localisation des puits de pétrole, est disponible pour la toute première fois. La carte a été créée par le projet d'Internews sur l'énergie en Irak, et est disponible ici.

Les universités vénézuéliennes en grève pour plus de moyens financiers

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Plusieurs protestations ont eu lieu dans certaines des plus importantes universités du Venezuela et après diverses discussions, une grève générale a été annoncée.

La revendication centrale est les salaires des professeurs d'université qui, malgré leur formation et expérience, sont parmi les innombrables professionnels qui ne peuvent joindre les deux bouts.

Ce n'est certes pas nouveau. Néanmoins, avec les mouvements erratiques de l'économie vénézuélienne et les heurts entre groupes politiques, le combat de l'université devient de plus en plus compliqué.

Ainsi, avec les controverses qui ont eu lieu au cours des récents mois entre les représentants du gouvernement et les universités publiques, le nouvel épisode d'un long conflit est en train de s'écrire.

La problème des universités est aussi inévitablement nourri par la polarisation politique. Les positions sont fragmentées et diversifiées. L'argument avancé est que les concessions demandées ont beaucoup à voir avec des intérêts politiques cachés, l'efficacité de la grève universitaire est mise en doute, des accusations de sabotage apparaissent et différents types de protestation sont expérimentés.

Daniela Olivero [espagnol] partage une photo depuis sa page Facebook montrant l'une des manières les plus répandues de protestation à l'université : les cours hors des salles de classe.

Fotografía publicada por Daniela Olivero, usada con permiso

Photo de Daniela Olivero, utilisée avec autorisation

De même, la page Facebook de l'Université Centrale du Venezuela [espagnol] partage diverses photos des protestations et débats qui s'y sont tenus :

UCV en asamblea estudiantil sobre el paro indefinido en el Aula Magna. Usada con permiso

Assemblée générale d'étudiants au grand auditorium de l'UCV au sujet du chômage sans fin. Photo partagée par l'Université Centrale du Venezuela sur Facebook.

"From professors to poorfessors" photo shared by Universidad Central de Venezuela on Facebook.

“De professeurs à pauvresseurs” photo partagée par l'Université Centrale du Venezuela sur Facebook.

Soutenant la grève des enseignants, Gustavo Coronel [espagnol] critique sévèrement le gouvernement et intègre la lutte des professeurs d'université dans des dynamiques nationale et internationale :

…a los profesores universitarios venezolanos, cuanto les pagan? Y cuando les pagan? Les pagan hoy, en bolívares constantes, la cuarta parte de lo que les pagaban en 1999 […] Por ello no es sorprendente que los profesores universitarios venezolanos se vayan a la huelga. Es que ese es un paso inevitable. Como debería serlo el de la huelga cívica indefinida por parte de una población que no tiene papel tualé […]

… combien paient-ils les professeurs d'université vénézuéliens ? Et quand ? ils les paient aujourd'hui, en bolívars [monnaie vénézuélienne], un quart de ce qu'ils étaient payés en 1999 [...] Donc il n'est pas surprenant que les professeurs vénézuéliens se mettent en grève. C'est une marche inévitable. Telle une grève civile illimitée pour une population qui n'a pas de papier toilette [...]

Coronel continue :

Promover la gran protesta es golpista? Pedir al país que insurga es atentar contra la nación? O es, precisamente, tratar de evitar que la nación venezolana sea totalmente destruída por esta pandilla de hampones e ineptos enquistada en el poder? A muchos venezolanos esa lógica falsa del régimen los tiene bajo chantaje. La misma oposición organizada se ha visto obligada a actuar con cautela, temiendo ser tildada de golpista.

Promouvoir une forte protestation est putschiste ? Demander au pays de s'insurger c'est attenter à la nation ? Ou est-ce, précisément, essayer d'empêcher la nation vénézuélienne d'être totalement détruite par un gang de voyous et d'incapables enkystés dans le pouvoir ? Cette fausse logique du régime tient de nombreux Vénézuéliens sous un chantage. La même opposition organisée s'est vue forcée d'agir avec précaution, craignant d'être catégorisée de putschiste.

Raquel Aquino interroge Tatiana Lugo, une enseignante retraitée de l'Université Centrale du Venezuela (UCV) et auteur du blog Vainas de Tatiana [espagnol], pour El Pretexto [espagnol]. Dans l'entretien, elles parlent de l'identité de ceux qui constituent une partie de l'université, notamment l'Université Centrale, ainsi que des causes et conséquences de la situation des enseignants et de leur mouvement de protestation.

Los profesores de la UCV son una especie rara: optan por un modo de vida que, por una parte, les da la satisfacción de transmitir conocimientos, les brinda el inmenso honor de ayudar a formar a los profesionales que Venezuela requiere pero por otra les impide tener estabilidad económica. Desgraciadamente, los gobiernos venezolanos a partir de la década de los 80 han decidido, erróneamente, ignorar la importancia de la formación académica [...] los estudiantes carecen de laboratorios modernos, tecnología apropiada, por no hablar de becas y bibliotecas.

Les enseignants de l'UCV sont une espèce rare : ils choisissent un style de vie qui, d'une part, leur donne la satisfaction de transmettre la connaissance et l'immense honneur d'aider à façonner des professionnels dont le Venezuela a besoin, mais d'autre part les empêche d'avoir une stabilité économique. Scandaleusement, depuis les années 1980 le gouvernement vénézuélien a décidé, fautivement, d'ignorer l'importance de la formation universitaire [...] les étudiants manquent de laboratoires modernes, de technologie appropriée, les chercheurs et bibliothèques sont délaissés.

Dans le même billet, elle révélait les coûts de produits de base et les comparait avec le salaire d'enseignant (source : l’Association des Professeurs de l'UCV [espagnol], mai 2013) :

Dans la même perspective sur son blog, ven-educa, Yonathan Ruiz [espagnol] voit la situation des universités et la grève comme une démonstration de la mauvaise volonté des responsables de l'enseignement supérieur et déplore que malgré les opportunités économiques du pays, le secteur éducatif se retrouve à lutter pour son financement :

Que los educadores de las universidades públicas tengan que dejar las aulas para salir a la calle a exigir y defender derechos inherentes a su alta investidura, es un síntoma inequívoco de mezquindad de quienes pudiendo haber evitado esto, no lo hicieron. [...]

Si el país, concretamente el Estado, no trata y no valora suficientemente al talento de los educadores, difícilmente lograremos remontar la enorme cuesta que tenemos con la crisis sociocultural que nos ha traído hasta aquí.

Le fait que les éducateurs des universités publiques doivent quitter leurs salles de classe et descendre dans la rue pour demander et défendre leurs droits inhérents à leur haute tâche est un symptôme sans équivoque de la mesquinerie de ceux qui auraient pu éviter cela mais ne l'ont pas fait. [...]

Si le pays, en pratique l'Etat, ne traite et ne rétribue pas suffisamment le talent des éducateurs, ce sera extrêmement difficile pour nous de surmonter les coûts énormes que nous subissons avec la crise socio-culturelle qui nous a conduits jusque là.

Comme nous l'avons fait remarquer, les positions se diversifient. En diverses secteurs de l'opinion publique vénézuélienne, la grève universitaire est perçue comme un moyen érodé et inefficace. David Da Silva [espagnol], un étudiant en études internationales à l'UCV l'explique et commente la position des syndicats dans le conflit :

En mi opinión, los paros del sector universitario no tienen el mismo peso político y económico que, por poner un ejemplo, un paro de trabajadores en las empresas básicas de Guayana. Esto último conllevaría a una disminución en la producción de aluminio, acero y hierro, lo cual comprometería de manera importante la continuidad de la gran misión Vivienda Venezuela.

En cambio, los paros en la educación superior afectan principalmente a la misma comunidad universitaria.

A mon avis, les grèves dans le secteur universitaire ne peuvent pas avoir le même poids politique et économique qu'une grève de travailleurs dans les industries de base de Guayana, à titre d'exemple. Celle-ci mènerait à une diminution de production d'aluminium, acier, et fer, qui compromettrait significativement la continuité de la grande mission Vivienda Venezuela [français, NdT].

La grève dans l'enseignement supérieur, cependant, affecte principalement la communauté universitaire.

Au regard de la situation des employés administratifs de l'université, il maintient :

Algunos movimientos o grupos estudiantiles que se identifican con la izquierda política, y que por lo tanto mantienen una actitud pro-gobierno, han tratado de llevar la situación que vive el personal universitario al plano político, cuestión que no me parece correcta, ya que se desvirtúa una realidad gremial, sindical, laboral y entran en discusión otros temas que están totalmente fuera de contexto.

Certains mouvements ou groupes d'étudiants qui s'identifient eux-même avec la gauche politique, et pourtant maintiennent une attitude pro-gouvernementale, ont essayé d'élever au plan politique la situation vécue par le personnel universitaire, ce qui ne me semble pas exact, car cela déforme une réalité syndicale et salariale et d'autres sujets qui sont complètement hors contexte.

Dans une vidéo partagée par Isabel Matos, un certain nombre de professeurs de l'Ecole des Langues modernes (de l'Université Centrale du Venezuela) témoignent. Ils expliquent combien ils gagnent, ce qu'ils paient avec leur salaire, les autres activités dont ils ont besoin pour finir le mois, et les conséquences que cela peut avoir sur leur performance dans le cadre des activités universitaires.

Apportant une vision beaucoup plus critique, le Professeur Pablo Aure [espagnol] explique pourquoi est contre la grève universitaire, bien que partageant divers arguments discutés et ayant été pénalisé, il dit, pour son désaccord :

Desaprovechamos la mejor tribuna que son las aulas de clases o los pasillos para conversar con nuestros estudiantes y colegas sobre la situación nacional.

Si piensan que parando la Universidad “le ablandaremos” el corazón a esta gente que deliberadamente tienen como objetivo exterminarnos: se equivocan.

Mi llamado es a la reflexión y pensar en esos miles de estudiantes que tienen su proyecto de vida, también a esos miles de familiares que hacen sacrificios para costear los estudios de sus muchachos.

Nous sommes en train de perdre la meilleure plate-forme que sont les classes de classes ou les couloirs pour avoir des conversations avec nos étudiants et collègues sur la situation nationale.

Si vous pensez qu'arrêter l'université “adoucira” le coeur de ces personnes qui visent délibérément à nous éliminer : vous vous trompez.

Mon appel vise à la réflexion et à penser à ces milliers d'étudiants qui ont leur projet de vie, et aussi à ces milliers de familles qui ont fait des sacrifices pour payer l'éducation de leurs enfants.

Heriberto Gómez explique depuis la ville de Mérida, dans l'ouest, quelques-unes des conséquences de la grève universitaire sur Aporrea [espagnol] :

- Un día de clases que pierde un estudiante, no lo recuperará más nunca en su vida. Será un día perdido para siempre, así le den luego la clase.
- En la ULA [Universidad de Los Andes] por cada día laboral que se pierde por paro, se echan a la basura 4 millones de bolívares fuertes.[…]
- Para los estudiantes que son de afuera de Mérida o de las ciudades donde se localicen sus centros de estudios, un día de paro significa una importante pérdida económica para ellos y sus padres, pues igual deben pagar residencias, comidas y otros gastos de vida, a pesar de no estar en clases.

- Chaque jour de cours qu'un étudiant perd, il ne le récupérera jamais dans sa vie. Ce sera un jour de perdu à jamais, même si le cours leur est enseigné plus tard

- A ULA [Université de Los Andes], pour chaque journée de travail perdue à cause de la grève, 4 millions de bolívars sont gaspillés.

[...]

- Pour les étudiants extérieurs à Mérida ou des villes où se trouvent leurs centres d'études, un jour de grève signifie une importante perte économique pour eux et leurs parents, puisqu'ils doivent aussi payer la chambre, les repas et les autres coûts quotidiens, bien qu'ils ne soient pas en cours.

Parmi la liste des causes, l'auteur pointe aussi les possibles intentions, selon lui, des les meneurs de la grève des enseignants :

Detrás del paro hay otros intereses ocultos, pues está dirigido por profesores con clara identificación político-partidista opositoras al gobierno nacional. Así se cumplan sus reivindicaciones salariales, sus intereses políticos y personales son otros.

Il y a d'autres intérêts cachés derrière la grève, menée qu'elle est par des professeurs avec une étiquette politico-partisane clairement opposée au gouvernement national. Ainsi leurs revendications salariales sont satisfaites, tandis que leurs intérêts politiques et personnels sont différents.

Lors de la publication de ce billet, les universités d'Etat avaient déclaré une grève illimitée.

Cependant, la majorité des communications a lieu de manière publique, dans les médias traditionnels et à travers les médias citoyens.

Les campus universitaires demeurent fermés et les universités, contestataires ou qui font cours s'expriment dans l'espace numérique et dans les rues.

Brésil : la loi pour le “traitement des gays” est approuvée

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Le 18 juin [ndr, au début des manifestations qui se déroulent actuellement au Brésil], la Commission pour les Droits de l'homme de la Chambre des députés a approuvé la proposition de loi permettant aux psychologues de prodiguer des soins pour “convertir” les homosexuels à l'hétérosexualité. Le député Marco Feliciano [pt, comme les autres liens], président de la Commission, a profité du moment chaotique que traverse actuellement le Brésil – du fait de la mobilisation sociale contre l'augmentation des tarifs de transport public – pour valider le projet relatif au “traitement des gays”. On peut déjà trouver des pétitions en ligne contre le décret.

Après l'attentat de Kaboul, les talibans ouvrent un bureau à Doha

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Le 18 juin dernier, un attentat suicide a secoué [en français] un quartier ouest de Kaboul en Afghanistan, causant la mort d'au moins trois personnes et en blessant plus d'une vingtaine. L'explosion a eu lieu peu avant que la force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF) ne transfère officiellement le contrôle de la sécurité dans les régions de l'est et du sud de l'Afghanistan aux forces afghanes de sécurité nationale. Alors que les afghans apprenaient la nouvelle dans les médias, les talibans inauguraient [en français] leurs nouveaux quartiers généraux au Qatar.

La chaîne de télévision Al Jazeera rapporte [en anglais] que la cible de cette attaque était Mohammed Mohaqiq, un membre populaire de la vie religieuse afghane, politicien et haut réprésentant du conseil de la paix. Son convoi se dirigeait vers le parlement au moment de l'attaque. Il n'a pas été blessé par l'explosion mais un des véhicules du convoi a été détruit et au moins quatre de ses gardes ont été blessés.

Peu après l'attentat, Mohaqiq s'est adressé [en farsi] aux habitants de la région pour confirmer qu'il avait bien été victime d'une tentative d'assassinat et qu'il n'était pas censé circuler dans la ville, mais qu'il devait impérativement se rendre au parlement pour d'urgentes raisons officielles. La nouvelle s'est rapidement répandue sur les réseaux sociaux, déclenchant de nombreuses réactions parmi les afghans. Mosharraf Zaidi (@mosharrafzaidi), ancien diplomate pakistanais, a écrit sur son compte Twitter:

Ustaaz Mohaqiq est un des leaders les plus bienveillants que je connaisse. Je prie pour que sa vie soit longue et qu'il reste en bonne santé. Les ennemis de l'Afghanistan ne gagneront jamais.

Le Pakistan a également condamné cette attaque. Le porte-parole du ministre des affaires étrangères (@PakSpokesperson) a publié sur Twitter:

Le Pakistan condamne fermement l'attaque terroriste commise contre le convoi de Haji Mohammad Mohaqiq

Le 18 juin 2013 sera une date importante de l'histoire de l'Afghanistan: ce jour-là, alors que le contrôle de la sécurité du pays passait des forces internationales aux forces nationales, les talibans inauguraient [en anglais] leur nouveau siège à Doha, où des représentants des talibans et du gouvernement quatari se sont adressés à la presse.

Screen shot 2013-06-20 at 12.11.29 AM

Une plaque commémorant l'ouverture du bureau de l'”émirat islamique d'Afghanistan” orne le mur du QG des talibans à Doha. (Photo extraite d'un reportage d'Al Jazeera)

Lina Rozbih-Haidari, présentatrice de l'émission Voice of America sur la chaîne Ashna, a publié la photo d'un représentant taliban à la cérémonie d'inauguration du bureau de Doha sur son compte Facebook, déclenchant les commentaires de plusieurs centaines d'afghans mécontents qui condamnent la légitimation apparente des talibans à travers l'ouverture de ce local. Lila Ali a écrit [farsi]:

چه دنیایی بی انصافی! برای آدمکش ها اینقدر قدر داده می شود

Quel triste monde! Les meurtriers y sont tellement respectés.

Amir Emal s'interroge [farsi]:

افراد که از طالبان پیشتیبانی میکنند یکبار تصاویر از مرگ افغان های بیچاره که در این حملات طالبان ازبین رفتن سر خم کرده و عدالت کنید و ببینید که ایا قتل اولاد وطن و قتل غریب و بیچاره وطن قابل قبول است ؟ ایا قابل انسانیت است ؟ ایا جذ اساسات اسلامی است؟؟ ایا وقتیکه از گروه طالبان پیشتیبانی میکنی ایا از دین خبر داری ؟ ایا به وطن و مردم خود محبت داری ؟ خون در رگهایت جریان دارد ؟ خود را انسان میدانی ؟ اگر جواب منطقی داری خوب پس مهربانی

Ceux qui soutiennent les talibans devraient regarder les images des personnes tuées par les attaques talibanes et alors seulement décider si oui ou non ils acceptent la mort d'enfants innocents et de civils. Est-ce que c'est humain ? Est-ce que cela suit les preceptes islamiques ? Quand vous soutenez les talibans, êtes-vous conscient de la religion que vous embrassez ? Aimez-vous votre pays et son peuple ? Est-ce du sang qui coule dans vos veines ? Vous considérez-vous comme un musulman ? Si vous avez des réponses logiques à ces questions, je vous en prie, éclairez-nous !

Inquiet pour le futur de l'Afghanistan, Abd Bassir ZoMar insiste [farsi]:

 خانم روزبه من از نگرانی که افکارت را مشغول ساخته آگاهم… بعد از ایجاد دفتر آنها بیشتر قدرت سیاسی بدست آوردند و همچنان فرصتی خوبی را برای بدست آوردن کمک مالی از کشور های عربی بدست آوردند… افغانستان حالا دو دولت دارد…(جمهوری اسلامی افغانستان) و (امارات اسلام)… یک نمونه از کذشته !!! بسیار جای تاسف است و باز هم مردم این رهبران مصلحت گراه را نشناختند که خون صدها هزار انسان را ریختانده اند و امروز نیز همه با این کار سکوت اختیار کردند

Ms. Rozbih, je connais vos inquiétudes. En installant ainsi leur nouveau quartier général, les talibans ont gagné plus de puissance politique et la possibilité de trouver de nouveaux financements auprès des nations arabes. L'Afghanistan a maintenant deux gouvernements : la république islamique d'Afghanistan et l'émirat islamique d'Afghanistan… un signe du passé. Il est regrettable que les gens ne reconnaissent pas que les talibans ont versé le sang de centaines d'êtres humains. Aujourd'hui, une fois de plus, tout le monde se tait.

Dans un autre commentaire de protestation, Zakir SakhiZada écrit [farsi]:

اينرا نبايد دفترگفت بلكه باغ وحش گفت قطر دريك اقدام بي سابقه براي خدمت به افغانستان تعدادي از حيوانات وحشي را ازافغانستان جمع نموده ويك باغوحش براي بازديد جهانيان ازين حيوانات كمياب افتتاح نموده

Ce lieu ne devrait pas s'appeler un bureau mais un zoo. Rendant un immense service à l'Afghanistan, le Quatar a ouvert un zoo qui exhibe au monde entier des animaux en voie d'extinction

Cet article fait partie d'un dossier spécial Global Voices Asie Centrale réalisé en collaboration avec l'université américaine de Bichkek au Kirghistan.

Des questions sur la pertinence d'une révision de la constitution au Bénin

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La question de la révision de la constitution du 11 décembre 1990 continue de faire couler beaucoup d’encre au Bénin. En effet, le Président de la république a envoyé un projet de texte à l’Assemblée nationale le 10 juin 2013 alors qu’il a signé le décret le 06 juin dernier soit à la veille de l’installation de la nouvelle mandature de la Cour constitutionnelle. Pour l'opinion publique et plusieurs acteurs politiques, l'objectif de cette révision est clair. Le chef d'état Yayi Boni a d’abord écarté l’élément gênant Robert Dossou du jeu avant de passer à la vitesse supérieure. D'aucun suspecte  Yayi Boni de vouloir rester au pouvoir après 2013. Ce qui à priori est peu probable, puisque dans le texte intégrale du projet de texte à l'assemblée nationale, il est bien précisé que :

Les options fondamentales suivantes énoncées à la Conférence Nationale des forces vives de la Nation de février 1990 et considérées comme socles de notre Constitution seront préservées. Il s’agit de : – l’Etat de droit , – la démocratie libérale; – la forme républicaine de l’Etat; – le multipartisme intégral; – la nature présidentielle du régime; – la limitation du mandat du Président de la République; – l’âge des candidats à l’élection du Président de la République.

 

L'emblème du Bénin via wikipédia CC-BY-3.0

L'emblème du Bénin via wikipédia CC-BY-3.0

De plus, pour rassurer le peuple béninois et garantir une large adhésion, le Président de l'Assemblée Nationale a appelé à organiser une consultation sur le contenu du projet de révision de la Constitution en précisant que:

ce projet de loi portant sur la relecture de la loi fondamentale du Bénin respecte les engagements prises par la nation béninoise à la Conférence des Forces vives de la nation de février 1990, en ce qui concerne le mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une fois, la limite d'âge de 40 ans au moins et 70 ans au plus pour tout candidat à l'élection présidentielle et enfin le type présidentiel du régime politique.   Outre ces acquis démocratiques, souligne le président du Parlement du Bénin, ce projet de loi portant révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, comporte trois principales innovations répondant parfaitement aux préoccupations de la classe politique béninoise, notamment la création et la constitutionnalisation de la Cour des comptes, la constitutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome et enfin l'imprescriptibilité des crimes économiques dans le cadre de la moralisation de la vie publique.

 

Et nous nous rappelons que le Président de la République s'est lui même déjà prononcé sur le sujet plusieurs fois en martelant qu'il ne se représentera pas en 2016.

 

Par ailleurs, ces ministres comptent bien le soutenir puisque l'opération “Touche à Ma Constitution” en référence au slogan “Touche pas à ma constitution” des opposants à la révision, a été lancé le 20 juin dernier par le Ministre Benoit Degla afin d'accompagner les réformes du Chef de l'Etat. Cependant, tout ceci est loin de rassurer l'opinion publique. Sur son Blog, Benoit Illassa accuse le président de vouloir crucifier la démocratie béninoise.

Selon les propos d'Abdourhamane Touré,journaliste, qu'il rapporte,Un autre coup est en préparation afin qu’il se donne les moyens de continuer au-delà de 2016 l’exercice du pouvoir d’Etat. On a vu cela venir. Le premier à l’avoir flairé, c’est Me Robert Dossou, ancien président de la Cour constitutionnelle. Jugé pendant toute sa présidence d’être aux ordres de Yayi Boni, il a refusé de donner carte blanche à une révision opportuniste de la constitution du 11 décembre 1990. Sans doute pour se venger et se mettre en position de force pour aller jusqu’au bout de ses ambitions, le président de la République ne l’a pas reconduit lors de la désignation des membres du gouvernement pour siéger à la 5ème mandature de la Cour constitutionnelle.

 

Le Blogueur invite par ailleurs,le président à ne pas toucher une seule virgule de la constitution. Pour ce dernier, “le danger ne réside pas dans la modification de l’article 42 de notre Constitution, mais dans des retouches habiles qui déboucheront sur une nouvelle république. Et le journaliste n'est pas le seul à désapprouver cette révision, le responsable politique Janvier Yahouedehou aussi dit non, et pour cause:

Le contexte régional ne s’y prête pas. Modifier la Constitution de son pays au cours du deuxième et dernier mandat est la nouvelle trouvaille de certains chefs d’Etat africains pour s’éterniser au pouvoir. La stratégie est simple et reste la même :                • Dans un premier temps, annoncer au peuple son engagement ferme à ne  pas briguer un autre mandat pour endormir les esprits ;        •Dans un deuxième temps, utiliser des arguments comme la modernisation et la création de nouvelles institutions afin d’honorer des obligations vis-à-vis de partenaires financiers, etc. comme prétextes pour modifier la loi  fondamentale avec comme conséquence une nouvelle République, permettant de facto au chef de l’Etat sortant de se repositionner pour d’autres nouveaux mandats. Les exemples font aujourd’hui légion. 3- Le contexte national ne s’y prête pas. Il y a des besoins plus urgents: – En 2006 vous aviez promis aux béninois l’autonomie énergétique, où en sommes-nous 7 ans après au regard des graves situations de délestage ? – En 2006, vous aviez promis aux béninois, de transformer notre pays en un village numérique, où en sommes-nous sachant que le Bénin est classé avant-dernier en termes de qualité de l’internet par socialnetlink ? ….

Pour d'autres opposants comme Charles TOKO, l'ancien président de la cour constitutionnelle , Robert DOSSOU a été éjecté de la Cour car il a décidé : « …ne peuvent faire l’objet de question à soumettre au référendum, les options fondamentales de la Conférence nationale de février 1990 à savoir : ….le mandat présidentiel de 5 ans renouvelable une fois… » et a ainsi mis en déroute le funeste dessin de la mouvance présidentielle. Sur Twitter,non plus,les internautes béninois n'acceptent pas la révision de la constitution et ça discutent toujours, notamment sur twitter:

@lionelchobli: Tout le monde est en Révision au #Benin. Les enfants pour les examens et les papas pour la Constitution !

@EAHOUNOU: BENIN, au fait o se trv auj Mme “Ne touche pas a Ma Constitution” Pense t-elle que TBY. a + de légitimité q MK pour la modifiée #team229

@domingo_inc: Stop! yayi boni pas de revision de constitution au Benin”

@Nangnin: Qu'est-ce j'apprends? Que le PR du Bénin veut changer la constitution pour se maintenir? J'espère que le bon sens l'en découragera #civ2010 ”

@Nangnin: @wirr2011 tu poses la bonne question: est-il opportun, nécessaire de modifier la constitution? #benin @macmady @freeci3

 

Sénégal : La dignité avant le visa pour la France

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J'ai pris la décision de renoncer, malgré l’obtention du visa. [..] Renoncer au nom de tous ces milliers de Sénégalais qui méritent le respect, un respect qu'on leur refuse au sein de ces représentations de la France, en terre sénégalaise, qui plus est.

Ce sont les mots de Bousso Dramé dans sa lettre ouverte au Consulat de France de Dakar,au  Sénégal. Bousso Dramé est sénégalaise, consultante, diplômée de la London school of economics et devait se rendre à Paris suite à l'obtention d'un prix. Le traitement qu'elle a subi alors qu'elle demandait un visa est une expérience familière à de nombreux citoyens africains, comme le prouvent les nombreuses réactions en ligne provoquées par sa lettre ouverte.


Cuba étend l’accès à Internet via de nouveaux centres de connexion

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[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en espagnol.]

Cuba a inauguré 118 salles de navigation dans un effort visant à accroître le nombre de points d’accès à Internet depuis l’île. Le service Nauta peut être utilisé dans tout bureau commercial de l’entreprise nationale de télécommunications (ETECSA) possédant l’une de ces salles.

Cette nouvelle forme de connexion, lancée le 4 juin 2013, a toutefois donné lieu à une polémique.

Tarjeta Nauta para el acceso a Internet. (Foto: Cubadebate)

Carte Nauta d’accès à Internet. (Photo : Cubadebate)

Conformément à la résolution 182/2013 du ministères des finances et des prix, le service coûtera 0,60 peso cubain convertible (CUC) par heure pour la navigation nationale, 1,50 CUC pour la connexion à la messagerie électronique internationale et 4,50 CUC pour l’accès à Internet et à tous ses services.

Ces tarifs sont considérés comme excessifs par certains blogueurs cubains, tel qu’Alejo3399 qui signale :

Tant que l’heure de connexion vaudra près de 5 dollars, l’argent déterminera qui aura accès à Internet et il ne fait aucun doute que quiconque ait les moyens pourra se divertir avec cette nouvelle opportunité.

À ce propos, Alejo3399 ajoute :

Ils allèguent que les tarifs exorbitants du service (fait reconnu dans une autocritique comme si cela changeait quelque chose) sont dus à la faiblesse des infrastructures de télécommunication du pays et il est subtilement suggeré que ses tarifs privilégient la navigation nationale pour éduquer la population à consommer de manière locale.

Toutefois, un article publié par Aurelio Pedro dans Progreso Semanal rappelle :

L’accès Internet pour tous les citoyens était une forte demande de la population. Les responsables de cette opération reconnaissent que les tarifs sont élevés et promettent que ceux-ci baisseront lorsque le contexte économique le permettra.

Les premiers utilisateurs du service partagent leurs impressions sur les réseaux sociaux. C’est le cas de Mayle González :

Mettre en ligne une vidéo de 5 minutes à la Havane, même si tu es un utilisateur de Nauta, peut nécessiter 6 heures de travail…

Selon Siomel Savio Odriozola :

Utiliser Internet une heure par semaine, correspond à un investissement de 18 CUC par mois, soit 75 % du salaire moyen. Definitivamente la bolsa negra se convertirá en un “Hueco negro”. Reste à patienter des mois, voire des années, pour que les prix baissent, comme ça a été lentement le cas avec la téléphonie mobile…

Cuba poursuit sa politique d’accès social à Internet qui favorise les connexions gratuites depuis les centres universitaires, académiques et scientifiques. En mai 2013, le vice-ministre de l’informatique et des communications a déclaré au journal national Granma que « le marché ne régulera pas l’accès aux connaissances ». Aujourd’hui, reste à espérer que les prix baissent peu à peu et qu’il soit possible pour les ménages de s’abonner au service afin de se connecter depuis chez eux.

Vidéo : Luxueux train de vie pour des moines thaïlandais

La beauté du Mont Everest de nuit

Sur l'affaire des visas entre la France et les pays africains, redéfinir les termes de l’échange

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Depuis plusieurs décennies les Africains désirant se rendre en France rencontrent des difficultés pour obtenir des visas, une dérive de la politique d’immigration.

En 2008, le gouvernement français avait demandé à ses consulats en Afrique d’« accorder la plus grande attention à la délivrance des visas » aux Africains « ayant une activité professionnelle à caractère artistique, culturel, universitaire ou de recherche ». Cela ne sembla pas apporter beaucoup de changements et les artistes en 2009 s'organisaient en un comité visas artistes.

Régulièrement des « histoires de visas » défrayent la chronique.

En juillet 2012 les refus d’octroyer le visa à deux personnalités africaines le Burkinabé Halidou Ouédraogo - président d’honneur du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) – et l’universitaire sénégalais Oumar Sankharé faisaient la une des journaux. Puis ce fut au tour de la Black Fashion Week d'être entachée par des problèmes de visas en octobre 2012.

Mais toutes ces histoires n’avaient pas reçu le même accueil que celle de Bousso Dramé.

Depuis jeudi dernier sa lettre ouverte au Consul de France au Sénégal circule sur le net et met la communauté africaine en émoi. Son indignation trouve écho chez les internautes partout dans le monde.

Lauréate du concours d’orthographe 2013 dans le cadre des concours de la francophonie, elle se voit octroyer :

un billet d’avion Dakar-Paris-Dakar et une formation CultureLab en réalisation de film documentaire au Centre Albert Schweitzer.

Mais face au comportement vexant du personnel du Consulat à Dakar, Bousso Dramé se rebelle et refuse d'utiliser son visa vers la France. Pour le symbole, au nom de tous ces Sénégalais qui méritent le respect qu’on leur refuse au sein de cette représentation de la France au Sénégal :

Cependant, durant mes nombreuses interactions avec, d'une part,  certains membres du personnel de l'Institut Français, et, d'autre part, des agents du Consulat de France, j'ai eu à faire face à des attitudes et propos condescendants, insidieux, sournois et vexatoires. Pas une fois, ni deux fois, mais bien plusieurs fois! Ces attitudes, j'ai vraiment essayé de les ignorer mais l'accueil exécrable dont le Consulat de France a fait montre à mon égard (et à celui de la majorité de Sénégalais demandeurs de visas) a été la goutte d'eau de trop, dans un vase, hélas, déjà plein à ras bord. … Renoncer au nom de tous ces milliers de Sénégalais qui méritent le respect, un respect qu'on leur refuse au sein de ces représentations de la France, en terre sénégalaise, qui plus est.

Une chronique (vidéo ci-dessous) sur Africa N°1 est consacrée à sa lette ouverte:

Le Consul de France lui a répondu par la même voie de presse. Sa réponse révèle notamment :

Le consulat traite 32.000 demandes de visas par an, chaque préposée reçoit 35 à 40 personnes par jour.

Sur son blog Hady Ba fait les comptes :

Un visa coûte autour de 30 000 Francs CFA. Cela veut dire que les visas rapportent à l’ambassade de France au Sénégal 32 000×30 000 = 960 000 000 de Francs CFA = 1 476 923, 08 d’euros.

Et nous apprend que cet argent n’est pas remboursé lorsque le Consulat refuse le visa :

que la plupart des demandeurs se voient refuser leur visa de manière arbitraire par un Consulat qui gardera quand même le fric.

Carte des pays nécessitant un visa pour les citoyens français CC-BY.3.0

Carte des pays nécessitant un visa pour les citoyens français sur wikipédia. CC-BY-3.0

Bien que le message de Bousso Dramé ait dépassé les frontières et que plusieurs nationalités se sont identifiées à elle : l’accueil exécrable réservé aux demandeurs de visas dans les consultas français étant un fléau en Afrique, elle a quelques détracteurs qui la trouve hautaine et qui critiquent la signature de sa lettre dans laquelle  met en avant ses diplômes :

Quelque chose me dérange: Bousso Dramé me fait penser à ces gens, habitués aux 1ères classes et qui pour rien au monde ne voudront s’asseoir en classe éco. Elle n’a pas eu besoin de ce concours pour connaitre la France (où les comportements envers les africains dans les préfectures sont encore pire que dans les ambassades)… et il est plus que certain que dans quelques semaines elle fera le tour des plateaux télés français pour expliquer le ras-le-bol de l’Afrique quant aux traitements « inhumains » de la France etc…

Hady Ba conclut son billet :

Mme Dramé contribue à redéfinir les termes de l’échange et c’est une bonne chose. Nos autorités devraient en prendre la graine.

Mais laissons le dernier mot à Jacques Enaudeau [en] :

As far as Senegal is concerned, this is all very good news and confirmation that the Nouveau Type de Sénégalais called forth by Y’En A Marre comes in all shapes and sizes. It is however a pity and an outrage that France has not yet come to terms with such a simple reality.

En ce qui concerne le Sénégal, il s'agit de très bonnes nouvelles et la confirmation que le nouveau type de Sénégalais désiré par Y'en a marre n’est pas fait dans un seul moule. Il est cependant regrettable et scandaleux que la France n’entende pas cette réalité simple.

A partir du 01 juillet 2013, le Sénégal met graduellement en place la réciprocité des visas.

Singapour et la Malaisie suffoquent dans le brouillard des feux de forêts indonésiens

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La qualité de l'air à Singapour et en Malaisie occidentale atteint des niveaux dangereux suite aux feux de forêts qui se propagent chez leur voisin indonésien.

A midi le 21 juin 2013, l'indice de pollution atmosphérique a atteint 401 à Singapour, la valeur maximale de toute l'histoire du pays. Durant les 2 jours suivants, c'était au tour de la Malaisie d'étouffer. Dans la ville côtière de Muar, à 200 km de Singapour, l'indice de pollution atmosphérique a atteint 750 le 23 juin.

La mauvaise qualité de l'air a mené de nombreux Singapouriens sur le chemin des hôpitaux et des pharmacies où il ont fait la queue pour des masques faciaux. junjie.wu tweete :

Haze in Singapore. Photo by umiwurnell, Copyright @Demotix (6/20/2013)

Brouillard à Singapour. Photo par umiwurnell, Copyright @Demotix (6/20/2013)

@bbeautifool Les gens font la queue pour des masques N95, regardez ce que j'ai pour passer mes week-ends recroquevillé. La maison est l'endroit le plus sûr pour…

Alors que Brian, Mr. SGAG, se réjouit finalement d'en avoir eu un le 22 juin, après que la qualité de l'air se soit améliorée !

‏@SGAG_SG Pas de chance Brian. J'ai finalement mis la main sur un masque N95 après 5 heures de queue à la pharmacie. Le brouillard s'éclaircit. #sghaze

Certains ont anticipé les recommandations du gouvernement de rester à la maison. I've got a tummy (j'ai un ventre) a passé le week-end à boire du lait et manger du pain pour se sentir mieux et est resté à l'intérieur à regarder la TV :

…le pire dans tout ça, c'est que nous devons encore nous présenter au travail malgré la dégradation des conditions météorologiques. Pour autant que je suis concerné, je dois toujours me présenter au travail même après l'annonce officielle selon laquelle les employés pouvaient travailler à domicile si leur travail le permet. Donc ironiquement, mon périmètre de travail étant très lié au site, je dois donc retourner au travail aujourd'hui quoi qu'il en soit.

Mais dans tous les cas, je me sens malade après 3 jours de lutte contre le brouillard, mon nez est sec et coule en même temps.

A Malay couple wears a face mask while celebrating their wedding day during haze in Muar, in Malaysia’s southern state of Johor bordering Singapore. Photo by Lens Hitam, Copyright @Demotix (6/22/2013)

Un couple malais porte des masques faciaux alors qu'ils célèbrent leur mariage dans le brouillard à Muar, dans l'état de Johor au  sud de la Malaisie, à la frontière avec Singapour. Photo  Lens Hitam, Copyright @Demotix (6/22/2013)

B.L. Xu avait de profondes pensées patriotiques sur ce que devraient faire les singapouriens pour l'environnement :

Personnellement, je pense que ce que la majorité d'entre nous devrait apprécier, c'est l'air pur et non l'absence de brouillard qu'ils causent. Au lieu de pointer du doigt les autres et d'essayer de résoudre la source du problème, il est plus important de comprendre pleinement et de digérer la morale de cette histoire.

Pendant ce temps, Patrick Low soutient une marche silencieuse :

Nous devons nous opposer en tant que peuple et envoyer un message clair à l'Indonésie disant que nous ne tolérons pas cette intrusion nocive dans notre santé et notre économie.

Puisque le brouillard devient dangereux, montrez vous simplement habillé en noir, portez un masque et amenez de l'eau pendant la courte durée de votre sortie.

Respromask – qui suit ce problème atmosphèrique – rapporte que la Malaisie a déclaré l'état d'urgence dans les états du Muar et du Ledang. Par mesure de précaution, la Malaisie a aussi fermé certaines de ses écoles.

Mais qui est responsable et qui devrait payer ? La chasse au coupable a commencé. Le ministre de l'Environnement de Singapour a appelé l'Indonésie à donner des noms et à distribuer les sanctions. En réponse, le ministre chargé de la coordination des affaires sociales en Indonésie accuse Singapour de se comporter comme un enfant.

Un ministre de Singapour a ensuite espéré que l'Indonésie adopterait un esprit de bon voisinage.

Pendant ce temps, les citoyens indonésiens essayent de faire amende honorable en exprimant leurs inquiétudes au sujet du brouillard.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a déjà fait des excuses officielles à Singapour et la Malaisie pour le brouillard causé par des feux de forêts dans différentes régions d'Indonésie.

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