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VIDÉO : la mosquée historique Khalid ibn al-Walid de Homs bombardée en Syrie

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L'association Protéger les sites archéologiques syriens a publié des photos sur sa page Facebook[en, ar] et des vidéos sur YouTube, du moment ou la mosquée Khalid ibn al-Walid (7ème siècle) a été bombardée à Homs, en Syrie.

Homs – Résultats du bombardement de la mosquée Khalid ibn al-Walid#حمص – أثار القصف الذي تعرض له مسجد الصحابي خالد بن الوليد”

La vidéo, pendant 5 minutes, montre l'intérieur de la mosquée,où certaines parties de la bâtisse brûlent, et une séquence de  8 minutes a  filmé sa destruction depuis l'extérieur :

The video is dated July 9, 2013.


Les E-chrétiens espagnols en croisade contre un ambassadeur américain gay

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On connaît depuis le 15 juin le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Espagne a été annoncé : James Costos. Diplômé de sciences politiques, il a trois traits marquants : c'est un haut dirigeant de la société de production de télévision HBO, un ardent défenseur des animaux – il est membre de l’organisation HSUS, qui lutte contre la cruauté envers les animaux – et il est ouvertement gay.

Il est aussi un adversaire acharné du piratage, un opposant déclaré à la tauromachie [fr] et un éminent militant de la cause LGBT [fr].

Selon le journal en ligne 20 minutos [espagnol], au cours de la campagne présidentielle de Barack Obama, M. Costos et son conjoint le décorateur prestigieux Michael Smith :

James Costos (à gauche), ambassadeur américain en Espagne, et son épouse, Michael Smith. Photo du blog Anotaciones de Pensamiento y Crítica.

James Costos (à gauche), ambassadeur américain en Espagne, et son conjoint, Michael Smith. Photo du blog Anotaciones de Pensamiento y Crítica.

(…) recaudaron más de 3,5 millones de dólares para la campaña de Obama entre 2011 y 2012, cuando prestaron el lujoso ático que poseen en Manhattan (Nueva York) y la gigantesca mansión que comparten en Los Ángeles (California) para varios actos de recaudación de fondos.

ont recueilli plus de 3,5 millions de dollars pour la campagne d'Obama entre 2011 et 2012, quand ils ont prêté le luxueux penthouse qu'ils possèdent à Manhattan (New York) et le grand manoir qu'ils partagent à Los Angeles (Californie) pour plusieurs événements de collecte de fonds.

Sa nomination est vue par certains comme une récompense pour la contribution fournie pendant la campagne présidentielle, et pour d'autres elle est due à la pression du lobby hollywoodien, qui voit avec inquiétude les chiffres – très discutés – de la piraterie [es] en Espagne.

Ce qui semble clair, c'est qu'on a confié à M. Costos un pays où être homosexuel ne devrait pas être un grave problème. En fait, la communauté gay est bien intégrée en Espagne, et selon un rapport de l'organisation Pew Research, 88% de la population considère cela comme un fait devant être accepté par la société. Le mariage homosexuel est légal depuis 2005 [fr], l'Espagne étant le troisième pays à l'approuver, après les Pays-Bas et la Belgique.

Cependant, même si la nomination de M. Costos a été annoncée sans fanfare sur la scène politique espagnole, il y a une organisation qui y absolument opposée : les E-chrétiens, un site ultra-catholique d'origine catalane, a été particulièrement critique à l'égard du gouvernement américain pour l'envoi de M. Costos en Espagne, allant jusqu'à lancer une pétition [es] pour demander au ministre espagnol des Affaires étrangères, M. José García-Margallo, “de ne pas donner la bénédiction” au nouvel ambassadeur américain en Espagne “, c'est-à-dire de rejeter la nomination de M. Costos. Selon le texte proposé aux signatures :

El Sr. Costos y su pareja son promotores del homosexualismo político en aquel país [EE.UU.] y ha sido nombrado por esta razón. Su presencia significa la voluntad de intromisión en la política interior española para promover el homosexualismo político, un hecho inaceptable desde el punto de vista de la neutralidad formal que debe poseer toda representación diplomática.

M. Costos et son conjoint sont des promoteurs de l'homosexualité politique dans leur pays [Etats-Unis] et il a été nommé pour cette raison. Sa présence signifie une volonté d'ingérence dans la vie politique espagnole afin de promouvoir l'homosexualité politique, un fait inacceptable du point de vue de la neutralité formelle que toute représentation diplomatique doit observer.

E-chrétiens est un site web fondé en 2001 par  Josep Miró i Ardèvol [es], membre du parti Convergencia i Unió [fr], ancien conseiller pour l'agriculture du gouvernement autonome catalan, et ancien conseiller municipal de Barcelone. Selon le journal El Plural [es],

Josep Miró y Ardèvol, president of E-Christians. Photo from the blog «El Trastevere»

Josep Miró y Ardèvol, Président d'E-Christians. Photo du blog El Trastevere.

[E-Cristians] defiende los valores de la Iglesia y se opone al matrimonio homosexual o al aborto. Defiende que la crisis actual está causada por la pérdida de los valores cristianos y de la aceptación por la sociedad de la homosexualidad y la interrupción del embarazo.

[E-chrétiens] défend les valeurs de l'église et il est opposé au mariage homosexuel et à l'avortement. Il soutient que la crise actuelle est causée par la perte des valeurs chrétiennes et l'acceptation par la société de l'homosexualité et de l'interruption de grossesse.

Carlos Gil Fernández [es] écrit ce commentaire sous l'article :

Nunca pensé que en mi vida iba a decir esto: me empieza a caer bien el Embajador de los EE.UU. Quién me ha visto y quién me ve, todo por culpa de los fachas ultracatólicos.

De ma vie, je n'avais jamais pensé que j'allais dire cela : je commence à aimer l'ambassadeur des Etats-Unis. Qui m'a connu et qui me voit maintenant, tout ceci par la faute de ces fachos de catholiques-ultras.

Rafael90 [es] a écrit sur le site web menéame:

Ultracatólicos en puestos de gran poder político–>¡Bien!
Homosexuales en puestos menos importantes (embajador)–>¡Abominación suprema!

Les catholiques ultras à des postes de grand pouvoir politique–>Super !
Les homosexuels à des postes moins importants (ambassadeur)–>Suprême Abomination !

Sur Internet, la majorité des commentaires est hostile aux prétentions des E-chrétiens. Sur Twitter, certains utilisateurs ont succinctement exprimé leur colère et leur clair rejet de cette initiative et de ses promoteurs : “Peut-on être plus idiot ?” (marian/@marianMasoto54 [es]); “Marre des catholiques radicaux” (Sergio – 3ªRepública/@sergiofdezp [es]); ”La bêtise est incurable”  (AGP/@agonzalezpac [es]); ”Les tarés complets attaquent !!” (Moisés Prieto/@MoissPrieto [es]); ”Bien, bien, bien, voilà du respect”  (Ernesto S. Pombo/@espombo [es]).

D'autres utilisateurs de Twitter comme Carlos Saenz Eíriz [es] et jm renye [catalan] ont été plus explicites :

@cseiriz: elplural.com/… DE QUÉ VAN ESTOS Srs ? PÓNGALOS YA EN SU SITIO Y QUE HAGAN PROSELITISMO EN SUS IGLESIAS….SI LES DEJAN.

@cseiriz: elplural.com/… DE QUOI SE MELENT CES MESSIEURS ? REMETTEZ-LES SIMPLEMENT A LEUR PLACE ET QU'ILS AILLENT FAIRE DU PROSELYTISME DANS LEURS EGLISES ….SI ON LES LAISSE.

@JmRenye: Que es dediquin a netejar la merda que tenen a casa seva i deixin als demes en pau.

@JmRenye [ca]:  Qu'ils s'occupent de nettoyer la merde chez eux et foutent la paix aux autres.

Indonésie: une évasion massive

Le potentiel de peur dans la Russie de l'après Navalny

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A la veille de sa condamnation à cinq ans de colonie pénitentiaire, Alexey Navalny a blogué sur le poisson-boule. L'opposition aurait tort de se voir comme un banc de petits poissons poursuivis par un gros (le Kremlin), a-t-il écrit sur son blog. Ce n'est qu'un tour du prédateur pour cacher sa faiblesse.

Нынешняя власть – это не здоровая рыбина, это скорее рыба-шар или латиноамериканская жаба, которая при виде опасности раздувает себя с помощью телевидения, показывающего врущих проституток-телеведущих или чудиков из СК в синих мундирах, лопочущих, что они всех посадят. Ну кого они там могут посадить? Ну 20 человек, ну 50. Ну 100, если сильно постараются. Вот и весь страшенный потенциал.

Le pouvoir actuel n'est pas un poisson dominant, il ressemble plutôt à un banc de poissons ou à un crapaud d'Amérique du Sud qui se gonfle en situation de danger, à l'aide de la télévision qui montre des présentatrices-prostituées menteuses ou des timbrés du Comité d'Enquête en uniformes bleus babillant qu'ils vont mettre tout le monde en prison. Qui peuvent-ils donc mettre en prison ? Vingt personnes, cinquante. Cent au mieux, s'ils font de gros efforts. Voilà tout leur potentiel de peur.

Alexey Navalny, screenshot from YouTube.

Alexeï Navalny, capture d'écran de YouTube.

Navalny a envoyé des clins d'oeil et des tweets pendant toute la monotone lecture des 100 pages du verdict, qu'il avait totalement anticipé [anglais}, et la seule faille de sa bravade est apparue lorsqu'il a étreint [anglais} sa femme, Ioulia, avant d'être emmené vers la sortie par les huissiers. Il a essentiellement utilisé les trois heures de l'audience à nourrir son fil Twitter de ses habituelles saillies féroces et jubilatoires.

Il publie un gros plan de Vladimir Poutine hilare, et plaisante :

Такое впечатление, что только мы с ним вдвоем слушаем приговор без ненужной грусти

J'ai l'impression que lui et moi sommes les seuls à écouter le verdict sans tristesse inutile.

Et une fois prononcée la durée de peine de cinq ans (ainsi qu'une condamnation à quatre années pour son co-inculpé Piotr Ofitserov), Navalny a utilisé son dernier tweet pour distribuer ses ultimes recommandations à ses partisans :

Ладно. Вы тут не скучайте без меня. А главное - не бездельничайте, жаба сама себя с нефтяной трубы не скинет.

Bien. Ne vous ennuyez pas sans moi. Et surtout, ne restez pas les bras croisés. Le crapaud ne sortira pas de lui-même de l'oléoduc.

Suite à l'intervention [anglais] inhabituelle du Bureau du Procureur général, Navalny a été remis en liberté moins de 24 heures après avoir été arrêté, jusqu'à ce que sa condamnation devienne juridiquement définitive au courant de l'été. Il y a même une chance qu'il décide de poursuivre sa candidature vouée à l'échec à la mairie de Moscou, un scénario qui ne manque pas d'attraits pour le pouvoir : elle donnerait plus de légitimité à la victoire quasi certaine du maire sortant Sergueï Sobianine.

Le verdict a fait descendre dans la rue plusieurs milliers de protestataires, représentant au moins une petite tranche de l’armée en ligne de Navalny. Serrés sur les trottoirs proches du Kremlin et de la place du Manège (le lieu prévu du rassemblement, fermé juste avant sous prétexte de travaux), ils ont scandé “Navalny est notre maire” et “Navalny, nous sommes avec toi.”

La manifestation n'ayant pas été autorisée par la municipalité de Moscou, les participants risquaient arrestation et amende. Malgré cela, ils ont été nombreux à rester plus de quatre heures sous l'oeil attentif des forces de sécurité, qui en ont certes embarqué par bus pleins mais n'ont pas voulu, en majorité, envenimer la situation.

Pour certains habitués de l'internet russe, cette participation massive était une indication que même avec Navalny derrière les barreaux, le mouvement poursuivra sur sa lancée. Un blogueur de Iekaterinbourg, Dmitri Kolezev, a exulté sur Twitter :

Получается, болотное дело не сработало, никто не испугался

Ça veut dire que l'affaire Bolotnaïa n'a pas marché, personne n'a eu peur.

Un autre blogueur, le designer Artemy Lebedev, a donné voix à l'espoir communément partagé que même en prison, Navalny restera à la barre de l'opposition russe, même si c'est temporairement dans un rôle différent, plus symbolique :

Теперь из жж-юзера, который дает ссылки на государственные сайты и зарегистрированные СМИ, мы получим на ближайшие годы героя, который переплюнет Ходорковского, Магницкого и Пусек. Феерическая тупость власти.

A présent, au lieu de l'utilisateur de LiveJournal, qui met des liens vers les sites gouvernementaux et les sites d'information enregistrés, nous aurons dans les prochaines années un héros, qui surpassera Khodorkovski, Magnitsky et les Pussy Riot. Une féerique bévue du pouvoir.

Navalny a lui même assuré à maintes reprises que le mouvement qu'il a contribué à lancer a suffisamment mûri pour devenir autonome en son absence. Il l'a encore dit dans un billet de blog du mercredi 17 juillet 2013 :

[...] понятно что делать, понятно как делать, понятно на что делать. Главное набраться смелости, отбросить лень и делать. Никакого особого руководства и не нужно, на самом деле.

[...] on sait quoi faire, comment et avec quels moyens. Le plus important est de rassembler le courage, se débarrasser de la paresse et de faire. Pas besoin d'autres directives.

Pourtant, ironiquement, le rassemblement du 18 juillet a montré que l'armée de Navalny aurait besoin de plus d'accompagnement dans son action. L'assistance venue jeudi le soutenir se comptait par milliers et bouillait de colère et de frustration, mais était sans direction et, indubitablement ce soir-là, sans meneur. Manquaient les proches compagnons de Navalny qui l'avaient accompagné à Kirov. Absent, aussi, de la rue et de Twitter, Sergueï Oudaltsov, autre figure de l'opposition qui faisait jadis campagne aux côtés de Navalny, mais a depuis été mis aux arrêts domiciliaires et est lui-même candidat à la mairie de Moscou.

Parmi les présents, le sentiment prédominant en ligne était une sombre résolution mêlée de confusion.

Le photographe et populaire blogueur moscovite Ilia Varlamov a noté que si les manifestants étaient bien pourvus en tracts et auto-collants pro-Navalny (dont beaucoup ont fini sur les murs et portes de la Douma russe) ils étaient moins prêts s'agissant d'un plan d'action :

У людей очень много символики за Навального, хорошо подготовились. Но по-моему, люди не знают что делать.

Les gens ont un tas de matériel pro-Navalany, ils se sont bien préparés. Mais il me semble qu'ils ne savent pas quoi faire.

L'activiste, blogueur et photographe Mitya Aleshkovsky, se demandait :

Я не понимаю что мы тут делаем. кто всем руководит?

Je ne comprends pas ce que nous faisons ici. Qui dirige tout ça ?

Et, illustrant l'inquiétante propension de l'opposition aux chamailleries, le blogueur et journaliste Ilia Azar n'a pu s'empêcher d’ironiser sur sa consoeur activiste et femme d'affaires Alena Popova, parfois considérée comme insuffisamment engagée pour la cause :

Пришел лидер протеста – Алена Попова. Наконец-то люди не одни

La meneuse de la manifestation est venue, Alena Popova. Enfin les gens ne sont pas seuls.

Lorsque le rassemblement s'est dispersé, les avis ont continué à diverger sur son succès.

Kirill Gontcharov, un activiste et blogueur de 21 ans, à la tête des jeunes du parti Iabloko, a twitté avec enthousiasme :

Это лучшее, в чем я участвовал в своей жизни. 100 метров от Кремля, атмосфера солидарности и свободы. Свободу Навальному!

C'est la meilleure [manifestation] à laquelle j'aie participé dans ma vie. A 100 mètres du Kremlin, une atmosphère de solidarité et de liberté. Liberté pour Navalny !

Tandis que quasi simultanément, Ilia Azar grommelait :

Откровенно говоря для акции по поводу посадки лидера оппозиции на пять лет в колонию это полный провал

A parler franchement, pour une action contre les cinq années de camp du leader de l'opposition, c'est un échec total.

Des deux points de vue, la perspective serait bien meilleure avec Navalny de ce côté des barreaux, et pas seulement pour un bref sursis avant une longue réclusion de cinq années.

Japon: Des mots étranges venus d'ailleurs

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Un Japonais de 71 ans a déposé une plainte contre la NHK (organisme public japonais de télédiffusion) pour épuisement mental consécutif à un usage excessif de mots étrangers. Il est littéralement perdu dans les dédales de la traduction dans son propre pays.

Image of katakana by flickr user mroach. (CC BY SA.2.0)

Exemple de katakana par l'utillisateur de  flickr mroach.(CC BY SA.2.0)

Le vieux monsieur est irrité de l'usage par les chaînes de télévision de mots d'emprunt phonétiquement identiques mais transcrits en caractères japonais katakana. Cela ne donne pour lui qu'une suite de lettres sans aucune signification contextuelle par rapport à son japonais maternel.

Exemples de ces mots d'emprunt traduits phonétiquement :”preview” (en anglais “aperçu”, avant première”), est écrit “プレビュー” (prononcé purebyu en mélangeant les règles de prononciation propres à l'anglais et les sons des katakana), “draft” (en anglais “brouillon”) est écrit “ドラフト” (prononcé dorafuto). Ce qui n'a aucun sens pour le vieil homme est l'utilisation courante de mots comme “care” (soin) et “risk” (risque) dans les émissions publiques alors qu'ils ont un équivalent en japonais, il y voit une violation de son droit à l'information et de son aspiration à une vie heureuse.

Cette utilisation de mot étrangers ne crée pas seulement un problème pour les personnes âgées mais également pour le grand public. Le bureau des affaires culturelles japonaises constate [japonais] que l'augmentation de l'usage de mots étrangers altère la beauté du japonais traditionnel, et entrave la communication entre les générations.

Une enquête demandée en 2007 par le gouvernement japonais montre que la compréhension de la transcription en katakana de mots comme: ”empowerment” (habilitation, responsabilisation) et “literacy” (alphabétisation) ne dépassait pas 10 % [ja] mais aussi que la compréhension globale des mots d'emprunt augmentait

Face à cette utilisation considérable de mots étrangers dans le langage quotidien, Kentaro Takahashi a publié en septembre 2012 un lexique [ja] visant à expliquer ce que voulaient dire en japonais courant, les transcriptions en katakana  les plus couramment utilisées.

image of katakana

Katakana pour transcrire les mots étrangers. Image de WordRidden sur Flick (CC BY 2.0)

Toshinao Sasaki, un journaliste indépendant réputé, a écrit un livre portant sur la “Curation de contenu dans les média sociaux” (pour le mot curation, voir ici), et s'est trouvé devant un dilemme au moment d'utiliser le katakana pour décrire précisément cette activité [ja] :

@sasakitoshinao キュレーションとかも美しい日本語にはできなかったので、カタカナのままだった。変に大和言葉にすると、たとえば「ホホエミスト」とかなんか気持ち悪い感じになっちゃったりするし。ことばは本当難しい。

Je ne pouvais pas trouver de traduction correcte pour “curation” en japonais, alors j'ai laissé le mot tel quel. Le langage est un art difficile. Traduire des concepts étrangers en japonais traditionnel a quelquefois des résultats surprenants.

Un anthropologue, Ichiro Numazaki, donne son avis à propos des mots étrangers sur Twitter :

@Ichy_Numa サッカーを蹴球と言えと言う人が今時いるか? サポーターじゃなくて応援団か? ワールドカップは分かりにくいから世界杯と言うべきか? カタカナ語批判は、実はカタカナが嫌なんじゃなくて、そのカタカナ語の示す新しい概念が嫌いなんだよ。それをカタカナのせいにしてるだけ。

Qui dirait encore “kemari ”[vieux mot japonais pour" taper dans un ballon"] pour parler du football aujourd'hui ? Est-il mieux d'arrêter de dire “supporters” [en katakana] et de parler de ces personnes comme des “応援団” [mot traditionel au sens de "camarades qui acclament] ? Je ne le pense pas. Ceux qui critiquent les mots étrangers en katakana sont contre l'utilisation d'un nouveau mot qui décrit de nouveaux concepts. Ils ne haïssent pas le katakana lui-même.

Il y eut une une époque où les mots étrangers introduits au Japon étaient entièrement traduits et se voyaient attribuer des Kanji existants (sinogrammes empruntés au mandarin ancien par la langue japonaise) et des mots en hiragana (un des deux syllabaires japonais avec le katakana) pour concorder avec leur signification réelle. Des mots comme “freedom” (liberté) et “democracy” qui ont été importés à la fin du XIXe siècle, ont été traduits en japonais en utilisant les Kanji et sont devenus ”自由“[ja] and “民主主義” [ja]. Bien que ces mots fussent à l'époque entièrement nouveaux, ils ont pris sens pour les Japonais parce que chaque kanji a sa signification propre et que le fait d'en placer plusieurs ensemble permet de construire un mot au sens très précis.

Kiyoe Kawazu, un poète, ressent l'usage de mots étrangers en katakana comme une régression pour le monde des mots où il vit :

@kiyoekawazu カタカナ表記された外来語、漢語による概念語を、未消化なまま発語されつづけていることによって生まれる、「自明性」は怖い。明治初期にはまだ意味にもとづく漢語表現が工夫されたが、現在ではただカタカナで流していく。そしてぼんやりと生まれる「自明」的な意味が、世の中を鈍く支配していく。

Je suis effrayé par le fait que le même “signifié” puisse être exprimé par un mot étranger d'emprunt écrit à l'aide du katakana ou par des kanji. Pendant la période Meiji (1868-1912) on avait l'habitude de le traduire en utilisant des kanji, mais maintenant on le transcrit en katakana sans aucune traduction. Pour la population sa signification demeure vague et imprécise, donnant un sens ambigu aux choses les plus évidentes.

Ichiro Numazaki se penche sur l'aspect positif des mots d'emprunt :

@Ichy_Numa セクハラやDVは、カタカナ語やアルファベットだけど、世間に注目されたし、意味が連想しにくいからこそ、新しい概念の記号として有効だったぞ。

Ces mots ont mis l'accent sur des idées étrangères : “sexual harrassment” (harcèlement sexuel ) ou DV (pour domestic violence). Ils ont attiré l'attention du public parce que le katakana est efficace pour véhiculer de nouvelles idées. On doit bien appréhender cela pour comprendre l'usage du katakana.

L'utilisateur de Twitter @sumiyoshi_49 trouve que les mots étrangers pénalisent les non-spécialistes pour des problèmes du quotidien.

@sumiyoshi_49 みんなネタにしているけど、「ノーマライゼーション」とか「ヘイトスピーチ」とかいう、普通の英語苦手日本人にはイメージのつかみにくいカタカナ語を使い続けることで、どれだけ一般の素人をこういう問題に対する興味・関心から遠ざけているのかについて、もう少し真面目に考えたほうがいいと思う。

Je pense que l'on devrait faire plus attention avant d'utiliser des mots comme “normalization” et “hate speech”( discours d'incitation à la haine) transcrits de façon uniquement phonétique à l'aide du katakana, ils isolent le “Japonais ordinaire” qui n'est plus intéressé par ce que ces mots représentent. Qui n'est pas bon en anglais sera incapable de comprendre les idées qu'ils représentent.

Takashi Ohta et Sahar Habib Ghazi ont contribué à ce billet.

Les privilèges des anciens Présidents de Madagascar

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Le journaliste malgache Rianasoa a posté une photo d'un document qui stipule ce à quoi ont droit les anciens présidents de la République de Madagascar. Ces privilèges comprennent les services de cinq domestiques et de deux chauffeurs, et une allocation de 6 000 000 d'Ariary (plus de 2000 euros par mois):

Les slogans anti-américains unissent pro et anti-Morsi

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Le journaliste égyptien Hani Shukrallah note sur Twitter:

C'est intéressant, l'unique slogan commun entre Tahrir et Rabaa où les Frères Musulmans sont rassemblés est celui contre les Etats-Unis – Un triomphe de la politique américaine !

La place Tahrir, au centre du Caire, est l'épicentre de la Révolution égyptienne. Le 30 juin dernier, les Égyptiens s'y sont rassemblés de nouveau, demandant la démission du Président Mohammed Morsi, affilié aux Frères Musulmans. Le 3 juillet, le règne de Morsi a été écourté (il n'est resté qu'un an au pouvoir). L'Egypte est à présent gouvernée par un gouvernement intérimaire. Depuis lors, les partisans de Morsi ont entamé un sit-in à Rabaa, mais également au Caire, pour protester contre sa destitution.

Des repas scolaires contaminés coûtent la vie à des écoliers en Inde

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Vingt-deux enfants âgés de quatre à douze ans à l'école primaire publique de l'état indien du Bihar sont morts après avoir mangé des repas de la mi-journée contaminés le 16 juillet 2013.

Beaucoup d'autres dans un village rural pauvre, Chapra, ont été hospitalisés dans un état grave. On croit que les aliments ont été empoisonnés aux pesticides.

La tragédie est la plus grave intoxication mortelle survenue à ce jour dans les écoles.Le Dans une autre survenue dans le district de Madhubani de l'état de Bihar, 15 élèves sont tombés malades après avoir mangé le repas de midi. A Gaya-Bihar, un élève est mort après avoir mangé le repas de la cantine. Et dans un autre cas encore à Dhule dans le district de Maharashtra, 31 enfants ont été hospitalisés après avoir pris leurs repas de midi.

A student a government funded Hindi school in Mumbai, India (Photo: Chirag Sutar)

Élève d'une école publique Hindi, près de Mumbai en Inde, 2011. Photo de l'auteur.

La tradition des repas du midi à l'école, qui a commencé dans les années 1960, est l'une des plus anciennes de l'Inde et visait à encourager les parents marginalisés à envoyer leurs enfants à l'école. Outre l'éducation, un repas est offert à tous les élèves comme incitation pour l'inscription. Cependant, depuis le début de ce système, des détournements des aliments destinés aux enfants sont  régulièrement dénoncés. Un reportage de 2006 avait constaté que les élèves de l'école primaire de Darjeeling avaient été privés de leurs repas pendant 18 mois.

La question a, comme on pouvait le prévoir, pris une tournure politique. Le parti au pouvoir a affirmé que l'opposition s'est livrée à une conspiration visant à le discréditer. Le mari de la directrice de l'école est présenté comme une personnalité politique responsable de la fourniture de denrées alimentaires à l'école.

La négligence de la part du gouvernement a provoqué la colère de nombreux internautes sur les réseaux sociaux.

En Inde Vikram Singh (@cynicalvs) a écrit :

@cynicalvs : Comment des enfants peuvent mourir d'un repas de midi ? C'est de la nourriture. Quelqu'un doit être jugé pour meurtre. #chappra

Dès que les journalistes ont commencé à arriver dans les hôpitaux pour faire des reportages sur la situation, d'autres mauvaises pratiques dans la gestion ont été constatées. Les images vidéo retransmises ont montré des enfants survivants, entassés les uns à côté des autres sur un bureau pendant qu'ils recevaient une perfusion. 

Milind Khandekar, le rédacteur en chef de ABP News (@milindkhandekar), a observé :

@milindkhandekar : Photos de Chappra ont montré des parents ventilant les enfants  admis à l'hôpital avec du papier. Est-ce le modèle de développement de Bihar ?

Cet incident, a immédiatement incité les utilisateurs des médias sociaux à discuter de la négligence et de l'arrogance des politiciens indiens.

Abhijit Majumder, un journaliste de Delhi (@abhijitmajumder), a tweeté :

@abhijitmajumder : Nos politiciens ne discriminent pas. Scandale 2G et NREGA  pour les plus aisés, repas du midi pour les plus pauvres, tout est volé avec une égale délectation. #Chhapra

Students of a Hindi school in Mumbai eat on ground with seating arrangement or provision of plates.

Des élèves d'une école publique Hindi près de Mumbai mangent asis sur le sol, sans chaises ou assiettes. Un autre élève tend sa boite d'aluminium et se plaint de la qualité de la nourriture, 2011. Photo de l'auteur

Majumder, faisait référence à de récentes escroqueries, connues sous le nom de  2 G et NREGA, s'élevant à des milliards de dollars qui ont créé une profonde méfiance envers le fonctionnement de l'administration indienne.

Un autre journaliste basé à Delhi, Raghavendra Verma (@r_verma), a fait un commentaire sur la manière dont les enseignants gèrent les écoles publiques :

@r_verma : Les professeurs servent les repas scolaires de la mi-journée aux enfants comme s'ils leur rendaient un grand service personnel. #Chhapra

Fazal Abbas (@fazlabas), un utilisateur de Twitter basé à Mumbai, a rappelé :

@fazlabas : Chapra est telle que notre premier président, Rajendra Prasad l'a laissée il y a un demi siècle. Des enfants meurent pour leur éducation.

Kiran Bedi (@thekiranbedi), un ancien officier de police de Delhi célèbre pour ses activités philanthropiques et la croisade anticorruption en Inde, a tweeté :

@thekiranbedi : Les repas de la mi-journée, sur place sont scandaleux et anti-hygiéniques. Les enseignants aussi gaspillent leur temps à cuisiner! Pourquoi ne pas servir des fruits et des noix ?

Le récit de Kiran Bedi corrobore les photos ci-dessus. Ce n'est pas seulement dans l'état du Bihar, mais dans toutes les écoles publiques, à travers toute l'Inde, qu'on pourrait découvrir de pires histoires de négligence et de mauvaise gestion à raconter. Dans ce cas-ci le gouvernement indien a annoncé rapidement le versement d'une compensation de 2 lakhs (environ 3.367 dollars US) à chaque famille de victime.

La cause exacte de la contamination des aliments est à l'étude, en bref, elle va suivre une longue procédure bureaucratique. Les coupables rendront-ils compte un jour ?


Une journaliste égyptienne attaquée par des manifestants Pro-Morsi

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Le vendredi 19 juillet 2013, Menna Alaa, blogeuse égyptienne et vidéojournaliste au quotidien Al Masry Al Youm [arabe] a été attaquée par des partisans du président évincé Mohammed Morsi. Elle fait raconte sa mésaventure sur le blog Egyptian Chronicles (Chroniques Egyptiennes) [anglais] :

Une gifle au visage, des bleus sur le corps, et une caméra volée ne m'empêcheront pas de faire mon travail. Je rends compte de ce que je vois et je continuerai à le faire même si cela va me coûter la vie. C'est la vérité qui me fera persévérer à faire ce que j'aime.

Colère des internautes contre Irancell

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De nombreux blogeurs et des sites d'infos signalent [farsi] qu'Irancell, l'opérateur de téléphonie mobile numéro 2 d'Iran aurait, dans le cadre d'un concours de sms, insulté le calife Omar. En réaction, les internautes ont donc lancé une campagne contre Irancell exhortant l'opérateur à s'excuser auprès des Sunnites.

Le Chili mobilisé par une révolte des étudiants

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Ce billet écrit par  est le premier d'une série sur la révolte des étudiants chiliens. Le billet original a été publié sur le blog Periodismo Ciudadano (Journalisme citoyen) (Les liens renvoient vers des pages en espagnol) 

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Une caméra et la résistance (vidéo). Les étudiants chiliens paralysent le fonctionnement scolaire dans le pays pour réclamer la transformation de la loi générale de l'éducation (LGE), la modification de la loi organique et surtout la gratuité de l'enseignement supérieur. Le Chili, pays pionnier en matière de journalisme citoyen en Amérique latine avec Atina Chile, se mobilise pour diffuser sur Internet tous les mouvements sociaux qui surgissent sur le problème de l'éducation. Periodismo Ciudadano a pu rencontrer un des créateurs de ces pages : Pablo Loyola de Chile Movilizado.

22 collèges électoraux ont fonctionné pendant les élections primaires du 30 juin. Les ateliers mis en place par Michelle Bachelet n'ont pas porté de fruits, les étudiants ne veulent plus y  être présents car ceux-ci  ne ferait que laminer le mouvement ”, ffirme Pablo Loyola. Twitter et Facebook sont inondés de commentaires d'étudiants en colère dénonçant l'impossibilité de se payer une éducation publique. Le président Piñera a promis le paiement d'une prime pour la réussite scolaire. Pablo Loyola, qui a été également président du centre des étudiants en géographie de l'université catholique pontificale de Valparaíso en 2007 et 2008, assure que “Piñera discute sur un tas de ressources et bonifications diverses qui restent marginales”, ce qui fait que la réforme annoncée par le président ne risque pas d'apaiser les esprits dans le monde étudiant .

Internet s'est transformé ces derniers jours en un essaim de commentaires et notes des protagonistes de cette révolte. Des étudiants, et des membres de la communauté professorale et des centres culturels n'hésitent pas à partager leurs sentiments sur le Web. Mais cet outil s'est converti une nouvelle fois en chambre des requêtes. Les dernières images publiées sur YouTube illustrent l'attitude agressive des carabiniers et des forces de sécurité.

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Chile Movilizado informe sur ces excès et sur l'actualité des centres scolaires occupés ou en grève, ainsi que les futures actions du mouvement. “Chile Movilizado” est un outil de géolocalisation qui permet de diffuser l'information de manière simple et instantanée. Il est constitué de “tous les groupes et mouvements sociaux qui se mobilisent actuellement”.

Ses administrateurs se chargent de filtrer l'information au travers de mots-clés come #movimientoestudiantil, #toma ou #movilización, et de la vérifier en partant des annonces publiées sur Internet  et des listes de la CONFECH (confédération des étudiants du Chili) pour informer sur le lycées et universités impliquées dans le mouvement. Pablo Loyola souligne l'importance de compléter les informations avec “un autre type de format” en se référant à  des supports audiovisuels comme la photographie, mais rappelle aussi qu'avant tout, l'information doit être exacte.

Soupçons de dopage pour des champions d'athlétisme jamaïcains

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[Les liens renvoient vers des pages en anglais] Les fans d’athlétisme des Caraïbes ont été stupéfaits d'apprendre que plusieurs coureurs jamaïcains, dont Asafa Powell, ancien recordman du monde, et sa collègue, l'ancienne championne olympique Sherine Simpson, avaient été déclarés positifs à des substances interdites. A cause de ces résultats, aucun des coureurs ne pourra participer aux prochains Championnats du Monde, qui se tiendront à Moscou. (Les deux athlètes ont publié un communiqué, affirmant leur déception quant aux résultats des analyses et demandant le soutien du public).

Paul Doyle, agent de Powell et de Simpson, attribue la responsabilité de ces résultats à l’entraîneur Christopher Xuereb. Xuereb, qui a travaillé pour le controversé docteur Anthony Galea, estime que les coureurs cherchent un bouc émissaire. Mais de nombreux cybercitoyens  se sont demandé pourquoi les athlètes ont commencé à travailler avec ce nouvel entraîneur. Ce thème est devenu un sujet brûlant sur la page Facebook d’Air Jamaica.

Sharon Nelson de s'interroger pourquoi on n'a pas été plus attentif :

Vraiment ?? Personne n’a jamais pensé à enquêter sur lui ?? Du temps de nos grands-mères, on aurait vérifié avant de lui donner le travail !!

Kermani Kome est lui aussi soupçonneux :

Qui a engagé ce gars-là ? On aurait dû vérifier son profil avant d’engager ce bonhomme. Qu’est-ce qu’on a bien pu penser quand on a engagé ce type-là, il a été viré il y a 3 ans et nous, on l’engage pour des athlètes, il y a quelque chose de louche.

De nombreux commentateurs ont vu là une conspiration visant à déstabiliser les athlètes jamaïcains à cause de leur domination sur les pistes. Maureen Miles, par exemple, ne croit pas qu’Asafa Powell aurait soudainement commencé à se doper, à cette période sa carrière.

C'est un coup monté. Ils nous détestent et vont tout faire pour traîner nos athlètes dans la boue. J'suis [sic] tellement en colère. Regardez combien de temps ont duré les problèmes pour Asafa, alors qu'il n'a jamais pris de médicament. Nous avons des talents naturels… Ils n'arriveront pas à nous arrêter… Père Eternel, guide notre nation face à ces vampires ici-bas… On aime la Jamaïque. Fière d'être Jamaïcaine.

Sur la page Facebook  du programme  d'affaires publiques “All Angles”, certains commentateurs ont  l'impression que les athlètes ont été piégés, alors que d'autres pensent qu'ils devraient assumer la responsabilité de leurs agissements. Koraine Hard-earz Mcgowan ne pense pas que les athlètes voulaient tricher :

Je pense que les athlètes n'ont pas ingéré les compléments avec l'intention de tricher, mais qu'ils ont simplement suivi les conseils d'une personne jugée professionnelle et une enquête en règle devrait être effectuée, afin de savoir s'ils ont été dupés ou forcés, de quelque sorte que ce soit, par la personne qui leur a donné les médicaments. Dans ce cas, il y aurait infraction pénale.

Terrence Attainable Henry a trouvé le moment des révélations suspect et pense que la vérité va bientôt éclater :

Très fâcheux, en particulier à l'approche des Championnats du Monde. Alors que la présence de substances interdites est prouvée, je crois toujours que les choses ne sont pas si simples et qu'avec le temps, la vérité éclatera et on saura s'il s'agissait d'un cas de sabotage ou d'une ingestion involontaire parce que je sais que nos athlètes ne prendraient jamais délibérément des substances interdites qui n'ont aucun effet chimique positif sur le corps.

Theresa Jones pense elle aussi que la situation est plus complexe qu'elle n'en a l'air :

C'est vraiment une triste situation, mais je crois que la réalité est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Déjà, le moment choisi pour révéler l'affaire (si proche des Championnats du Monde) me laisse perplexe. Les choses ne sont pas si simples ! Ce qui se va se passer, c'est que notre contingent pour la compétition va être encore plus surveillé et les spéculations vont aller bon train ! Je ne crois pas que des athlètes aussi expérimentés soient assez stupides à cette étape de leur carrière, où ils ont beaucoup plus à perdre qu'à gagner ! En particulier Asafa !

Domonique Jones a l'impression que les autorités locales doivent faire plus pour protéger les athlètes jamaïcains :

Cela fait longtemps que l'on entend dire que le dopage est la seule raison qui explique les très bonnes performances de la Jamaïque  et je pense qu'ils ont publié des résultats positifs pour montrer que la Jamaïque fait toujours des contrôles. Je ne sais pas s'ils en ont déjà un, mais il faudrait une sorte de comité composé de personnes qualifiées pour défendre nos coureurs nationaux parce que je suis sûre que la plupart d'entre eux ne prendrait pas volontairement de médicament interdit …

Kaj YsofreshUpsetter Too Cute pense que les athlètes sont trop expérimentés pour utiliser des substances interdites :

 Je pense que les athlètes sont suffisamment matures pour savoir quel type de médicaments ils doivent prendre lorsqu'ils ont une douleur etc.. Il est donc évident qu'il y a eu une confusion dans les résultats ou quelqu'un a délibérément fait quelque chose pour les piéger parce que, comme par hasard, trois de nos athlètes ont été déclarés positifs…

A l'inverse, Marvin Adetumbi Campbell estime que les athlètes n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes :

Les Jamaïcains semblent avoir un problème avec la responsabilité. Nous devons prendre conscience du fait que l'athlétisme est un business et que certaines personnes sont prêtes à tout pour rester au sommet. Est-ce que quelqu'un a menacé Asafa et  Sherone avec un pistolet et les a forcés à avaler les médicaments ? Ce sont des adultes responsables avec plusieurs années d'expériences. Franchement !

Palmx Palmer est d'accord :

Allons, écoutez un peu Dr. Wright… Ces athlètes sont responsables de ce qui entre dans leur corps, c'est aussi simple que cela. N'oubliez pas que le fournisseur n'a rien à voir avec cela, le médicament n'est pas illégal, les athlètes ne doivent simplement pas le prendre… aussi simple que cela… Ils savent tous ce qu'ils font. Si vous prenez un médicament, c'est qu'il y a une raison et si ça vous aide, c'est qu'il y a quelque chose dedans qui n'est pas pour vous… Ils sont tous coupables… à la recherche d'un nouveau record

Encore un journaliste arrêté en Zambie

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Wilson Pondamali, the third journalist to be arrested in government agents' pursuit of people suspected to be linked to the Zambian Watchdog.

Wilson Pondamali. Photo de Zambia Reports.

[Les liens renvoient vers des pages en anglais] Le journaliste zambien Wilson Pondamali a été arrêté le 17 juillet et accusé de possession d'”informations classifiées”. Selon l'AFP, la police a perquisitionné le domicile de Pondamali et trouvé des documents suggérant que le président zambien Michael Sata “n'était pas apte à gouverner.” La police affirme également avoir trouvé des preuves reliant Pondamali au populaire site d'informations citoyennes Zambian Watchdog (chien de garde zambien) .

Wilson Pondamali est le troisième journaliste à être détenu par la police après les arrestations la semaine dernière du spécialiste des médias Clayson Hamasaka et de Thomas Zgambo, un ancien journaliste du Zambia Daily Mail. Zgambo a depuis été accusé de sédition. Hamasaka n'a pas été formellement inculpé, mais il doit se présenter à la police régulièrement.

Le jour de l'arrestation de Pondamali, l'accès au site de Zambian Watchdog semblait être sévèrement restreint pour les utilisateurs où qu'ils soient. Le site a rapporté qu'il avait été bloqué sur tous les réseaux mobiles en Zambie. Il a subi une série de difficultés techniques et des menaces indirectes des représentants du pouvoir au cours des derniers mois.

Des lecteurs hors de la Zambie ne pouvaient pas accéder aux sites Web sur différents navigateurs. Un lecteur, Ku Masangalatoni a commenté:

Safari ne peut pas ouvrir la page, car trop de redirections ont lieu !

Le site de Zambian Watchdog a rapporté :

[...] [Le] gouvernement zambien a bloqué mardi le site de  Zambian Watchdog sur tous les [FAI] locaux, y compris le réseau MTN qui avait auparavant refusé la suppression du site d'informations le plus populaire en Zambie.

 

Ce mois-ci, des utilisateurs ont rapporté que le site semblait bloqué sur tous les fournisseurs de services Internet du pays, sauf MTN. Le site Zambian Watchdog a réagi en déménageant dans un nouveau domaine. Il a été à nouveau déplacé sur http://zwd.cums.in. Les administrateurs du site encouragent les lecteurs à visiter le site de son nouveau domaine, ou sa page Facebook.

Un sympathisant au pseudo blacknigga a écrit :

[...] Mon conseil à ZWD est d'arrêter la migration du site à chaque fois que brique rouge [surnom des services de renseignement, d'après la couleur des briques de leur siège] exerce une pression sur vous. Ca va être coûteux de cette façon et c'est exactement ce que la brique rouge veut que vous fassiez. Vous allez ainsi perdre vos lecteurs.

Je suis en Zambie et je peux encore accéder à ZWD à travers un serveur proxy. La technologie que la brique rouge utilise, inspection approfondie des paquets, dpi, pour bloquer non seulement ZWD mais les autres publications en ligne aussi ont leurs propres limites.

Il est temps que ZWD capitalise sur ces limitations de dpis pour les exploiter à son avantage. Mon conseil à ZWD est d'investir dans l'éducation de ses lecteurs sur la façon d'utiliser des serveurs proxy gratuits. Combien de ces serveurs proxy en ligne gratuits brique rouge va fermer? Il y en a un grand nombre.

[...]

Ne vous fatiguez pas à courir. Lorsqu'il y a de la volonté, on trouve toujours une solution. L'accès gratuit en ligne prévaudra.

En effet, la migration vers un nouveau domaine à chaque fois que le site est bloqué pourrait conduire à un jeu du chat et de la souris sans fin. Le 18 juillet, le site a publié un article, ”Comment accéder à Watchdog Zambia en utilisant des proxies“, faisant la promotion de serveurs proxy anonymes et des outils de navigation tels que le Projet Tor. Il a également recommandé que les lecteurs copient et envoient des articles de Watchdog à leurs amis par e-mail. Reporters sans frontières a réagi à la situation en créant un site miroir pour Watchdog.

Sur Brutal Journal, le blogueur Nyalubinge Ngwende a écrit au sujet des ennuis de Zambian Watchdog avec le gouvernement :

La publication en ligne a été stoïque au point même de traiter le président Sata de dictateur – un choix délibéré des mots pour provoquer le leader zambien qui a choisi de devenir un reclus, apparaissant et se faisant entendre rarement en public sur de nombreuses questions qui touchent la nation et faisant preuve de niveaux élevés d'intolérance à l'égard de l'opposition.

C'est la première fois depuis le retour de la Zambie au multipartisme il y a 22 ans qu'une publication est confrontée de manière incessante au gouvernement au point de fermer complètement et que tous les journalistes soupçonnés d'être associés avec elle sont emprisonnés au hasard.

En effet, Michael Sata a cherché à “normaliser ”les sites d'information en ligne dès ses premiers jours au pouvoir en 2011 quand il a ordonné au procureur général Mumba Malila, à peine nommé de rédiger une loi qui permettant de le faire. De là, aux problèmes persistants de  Watchdog, à l'arrestation de Pondamali, Hamasaka et Zgambo, il semble que le gouvernement zambien devienne de plus en plus intolérant avec les médias indépendants et critiques dans le pays.

La Pologne interdit l'abattage rituel des animaux

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Le magazine en ligne  Commentary et beaucoup d'autres commentent la décision du gouvernement polonais d'interdire l'abattage rituel des animaux sans étourdissement, pour précéder le code des pratiques d'abattages que de nombreux pays européens songent à adopter. Pour le cas de la Pologne, néanmoins, cette décision est très controversée, à la lumière de l'Histoire et de la signification de cette décision pour la communauté juive en Pologne et dans le monde.

(more…)

Comment le Vietnam contrôle la presse

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Asia Sentinel publie un article de Phan Doan Trang sur la situation des journalistes au Vietnam :

Le système de la carte de presse est une méthode sophistiquée de contrôle des journalistes. Pas de carte, pas d'accès. Sans carte de presse, les journalistes n'ont aucune chance de rencontrer des personnes haut placées, d'obtenir des rendez-vous avec l'administration ou de couvrir des conférences de presse officielles.

L'Etat n'a pas besoin de supprimer les journalistes pour contrôler les médias car, de toutes façons, les journalistes vietnamiens détenteurs d'une carte de presse n'ont pas le droit de travailler sur des sujets qui méritent de se faire tuer.


“Purifié” du musée iranien du cinéma pour une visite en Israël

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Iranian film maker, M. Makhmalbaf, at JFF, photo courtesy of JFF official website

Le réalisateur iranien Mohsen Makhmalbaf, au festival du film de Jérusalem, photo avec la permission du site officiel du FFJ

Le cinéaste mondialement connu Mohsen Makhmalbaf a scandalisé de nombreux Iraniens en acceptant l'invitation du Festival de Jérusalem qui se tient ce mois en Israël.

Makhmalbaf, qui est aussi un militant du Mouvement Vert et un ancien révolutionnaire, a divisé les Iraniens : y aller, est-ce un pas vers la guérison “des failles et distances” entre les deux pays, comme il l'a affirmé, ou un mépris absolu des droits humains des Palestinien, comme le disent ses contempteurs ?

Makhmalbaf a présenté au Festival du Film de Jérusalem sa nouvelle oeuvre, Le Jardinier :

La discussion reste encore vive sur les médias sociaux entre Iranians, et a fait fleurir les pétitions signées par les militants, universitaires et journalistes dans la diaspora. Le cybermonde est devenu le champ de bataille des débats sur l'équipée de Makhmalbaf.

Première salve, une lettre ouverte signée par un groupe d’ “universitaires, artistes, journalistes et militants iraniens” a été publiée [farsi] pour déplorer que le réalisateur ait ignoré le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël :

Nous ne pouvons pas, en toute conscience, rester sans réagir devant M. Makhmalbaf et sa décision qui valide inévitablement l'occupation, l'apartheid et le nettoyage ethnique israéliens. Nous demandons non seulement que M. Makhmalbaf respecte le Mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions, mais aussi qu'il soit un messager de libération pour tous, autant Palestiniens et Iraniens.

Puis un autre groupe de militants et d'universitaires a rédigé une lettre [farsi] de soutien à la visite en Israël du réalisateur, où est loué son “acte de courage”, un geste de paix pour “exprimer le message de l'amitié” :

Nous condamnons la politique de guerre, qu'elle soit préconisée par les responsables du régime Islamique ou certains responsables en Israël. Au contraire, nous assumons, appuyons et accueillons la position de Mohsen Makhmalbaf qu'il faut soutenir, non une attaque militaire, mais les “forces démocratiques” de l'Iran. Tout comme Mohsen Makhmalbaf, nous n'avons pas peur de tendre une main amicale aux citoyens d'Israël et croyons que l'art peut être un outil de rapprochement des peuples quelles que soient les différences de races, de langues et de politiques.

La polarisation ne s'est pas limitée aux milieux académiques. Sur les médias sociaux, le thème de la visite du réalisateur en Israël a aussi échauffé les internautes.

Pour Samareh, il y a à prendre et à laisser dans les critiques, et son analyse sur Balatarin, un site iranien de partage de liens, est un brin cynique :

Makhmalbaf a accompli quelque chose en se rendant en Israël et en parlant de paix. Il a montré que la nation iranienne n'est pas le régime iranien, un grand coup au pouvoir religieux. Une raison [de la rudesse des critiques] est une circulaire du ministère du renseignement à tous ses fantassins : “Salissez immédiatement le nom de Makhmalbaf, mais assurez-vous que cela soit fait au nom de la position des ennemis de la République Islamique afin de diviser l'opposition. Si, concomitamment, vous avez à prêter serment à la République Islamique, cela ne pose absolument aucun problème.

Le blogueur iranien Adel exprime son dédain, car il y a pour lui une grande distinction entre ce que font les artistes et la sphère de la politique, et il rejette donc l'acte de Mohsen Makhmalbaf, vain dès le départ :

Avec un peu de réalisme, on verra que le discours politique des artistes n'a souvent aucun effet sur les hommes politiques ; et notamment les hommes politiques israéliens qui n'écoutent jamais leurs homologues américains ! Quelle cause M. Makhmalbaf essaye-t-il donc de servir ? S'il souhaite amener les deux pays plus près de la paix, le résultat réel ne sera autre que de faire sortir un gouvernement raciste de son isolement.

A la suite de ce voyage, le vice-ministre de la culture et de la guidance de la République Islamique, Javad Shamaghdari, a ordonné de “purifier” le musée national iranien du cinéma de tous les objets en rapport avec Makhmalbaf, et un clerc l'a déclaré apostat.

Une certitude avec ce débat passionné : comme avec toute autre controverse dans le contexte iranien, Mohsen Makhmalbaf a fait ressortir une bigarrure de la société iranienne éloignée de ce qu'on voudrait souvent croire.

L'auteur de l'explosion à l'aéroport de Pékin : terroriste ou victime ?

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Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en chinois.

Un homme en fauteuil roulant, mécontent des mauvais traitements que lui a fait subir la police, a fait exploser une bombe artisanale à l'aéroport International de Pékin le 20 juillet 2013, ne blessant que lui-même.

L'homme a été identifié par les médias locaux [anglais] comme étant Ji Xhongxing. Il attribue son handicap aux mauvais traitements que lui avaient fait subir des officiers de police de la ville de Dongguan au sud-est de la Chine, en 2005.

Un journaliste du site d'informations Nandu a interrogé  deux avocats qui ont défendu Ji en 2006 et prouvé que Ji avait été battu avec des barres de fer par sept ou huit policiers à Houde, dans la banlieue de Dongguan, parce qu'il faisait le moto-taxi illégalement. A la suite de ces mauvais traitements sa colonne vertébrale a été irrémédiablement touchée, mais la police locale prétend qu'il s'est blessé en tombant de moto. Malgré la déposition d'un témoin contre la police, en 2008 un tribunal local a rendu son jugement contre Ji et en faveur de la police.

Sina Weibo user @chenshimanhua uploaded an image capturing Ji Zhongxing's despair.

L'utilisateur de Sina Weibo @chenshimanhua a posté une image illustrant le désespoir de Ji Zhongxing.

Ji a dû payer les frais de justice et s'est endetté. Il s'est rendu à Pékin pour déposer une demande de révision de son procès auprès de la Commission centrale politique et juridique du Parti Communiste Chinois.

En 2010, le commissariat de police de la ville de Houde a proposé à Ji la somme de 100.000 yuans (15.000 dollars US) en échange de son engagement par écrit d'annuler sa demande de révision.

Terroriste ou victime ?

La plupart des commentaires exprimés sur les médias sociaux chinois soutiennent Ji, et voient en lui une victime de l'injustice sociale et politique. Depuis 2006, Ji parle de son expérience dans un blog, et Feng Chingyang (@风青杨V) a relu son blog et conclut :

我看了冀先生的博客,才发现起因只是因为摩的载客,结果却被打瘫痪了,全家人背债,到处上访却得不到合理赔偿。最后亲人纷纷早逝,慢慢的他的心也死了!我未必赞同冀先生对此事的处理方式,但如果我们想要这个国家不出现下一个冀先生,就必须关注他的“病根”,他开始是一个正常人,是谁让他变得不正常

J'ai achevé de lire le blog de M. Ji et j'en conclus qu'il a été tabassé à en devenir infirme parce qu'il faisait le moto-taxi illégalement. Sa famille a dû s'endetter et n'a pu obtenir aucune compensation après des années de réclamations. Ses parents sont morts et il a perdu sa raison de vivre avec leur disparition. Je ne suis pas d'accord sur la méthode employée par M. Ji pour résoudre ses problèmes. Cependant, si l'on ne veut pas qu'il y ait d'autres M. Ji dans ce pays, nous devons être attentifs aux causes du problème. Tout au début c'était quelqu'un de normal, qu'est-ce qui en a fait quelqu'un d'anormal ?

Quelques uns, cependant, pensent que la sécurité publique doit être la priorité. Par exemple, un employé des médias Yin Zhe (@凝哲同学) écrit :

中国的舆论场真是奇怪到近乎扭曲。有影响力的意见领袖们,不但不谴责在公共场合实施暴力袭击的人,反而因为暴徒未能伤害到更多的人而赞其为侠肝义胆。媒体不关注公众安全问题,反而开始用孤证为暴徒伸冤叫屈。这个世界究竟怎么了…波士顿爆炸案时候那同仇敌忾的劲儿都上哪儿去了?!

L'opinion publique chinoise est si tordue. Les leaders d'opinion influents ne condamnent pas ceux qui déclenchent une attaque violente en public. De plus, ils font un héros d'un voyou parce qu'il n'a tué personne. Les médias ne prêtent aucune attention à la sécurité publique parce qu'ils recherchent les preuves qui vont transformer un voyou en victime. Qu'arrive-t-il à notre société?… Pourquoi ont-ils réagi si différemment à l'attentat à la bombe de Boston ?

Mais l'intérêt pour la sécurité publique n'a pas eu beaucoup d'audience en ligne parce qu'à l'aéroport, Ji a prévenu ceux qui l'entouraient de s'éloigner avant de déclencher la bombe. Zhao Xiao (@赵晓), professeur à l'Université de Technologie de Pékin, prend la défense de Ji :

冀中星引爆前用了十分钟疏散民众,所以只伤了他自己。多么善良的百姓,这个国家谁敢站出来说:我比他更有义!

Avant de déclencher la bombe Ji Zhongxing a passé 10 minutes à s'assurer que personne ne se trouvait près de lui, et c'est pour cette raison qu'il n'a blessé que lui-même. Il est si naïf. Qui d'autre dans le pays oserait se lever et dire : je suis plus pur que lui?

@Badiucao's political cartoon. Ji: when justice is deprived, I seek my own.

Dessin de @Badiucao. Ji: quand il n'y a plus de justice, je me fais justice.

Un scénariste pour la télévision, @xiangrenli reprend :

冀中星给了我们法治社会大量的机会,但是我们所追求的法治社会没有给冀中星一丁点的机会,大量中国人只喜欢做围观者、做看客,看侩子手杀革命党,最后有人买人血馒头,没人去思考这个问题,冀中星绝不是最后一个。

Notre système juridique s'est servi de Ji Zhongxin, mais la justice ne lui a laissé aucune chance. La plupart des Chinois aiment être spectateurs et regarder le bourreau tuer le révolutionnaire. Il y en même qui achètent des petits pains teintés de sang [symbole d'un roman de Lu Xun, Médecine, où les gens pensent que ce pain guérit les maladies des poumons]. Personne n'a vraiment réfléchi au problème et Ji Zhongxing ne sera pas le dernier [attentat suicide à la bombe].

@yourwisdom partage un point de vue similaire :

用生命换取了一次关注。体制源源不断的产生系统性恶果,分散在多少视线看不到的地方生根发芽?维稳又能压抑多久?

[Ji] a donné un peu de sa vie pour l'intérêt public. Le système politique ne cesse de reproduire le mal et les germes du mal. Pendant combien de temps la stabilité pourra-t-elle rester sous contrôle ?

“South of the sea” (@海之南) pense qu'il faut s'attendre à voir exploser d'autres bombes:

每一个受不公正对待的公民,都是一颗不定时炸弹!不改变单纯维稳思路,积怨太多,就来不及拆除这些炸弹引信了!

Tous les citoyens victimes d'injustices sont des bombes à retardement ! Pour désactiver les bombes, il faut considérer et traiter les réclamations. Le maintien de la stabilité sociale par le contrôle politique et la répression est une voie sans issue.

Arabie saoudite: Les procès publics fermés aux femmes

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Ce billet fait partie du dossier de Global Voices Les réformistes traduits en justice en Arabie saoudite.

Les juges saoudiens continuent d'interdire aux femmes d'assister à des procès publics, même lorsqu'ils concernent des personnes très proches. Hier [18 juillet], la deuxième audience du procès en cours d'Umar Al-Saïd, membre de la principale organisation des droits de l'homme du pays, l'Association saoudienne pour les droits civiques et politiques (ACPRA) [anglais], s'est tenue dans la ville saoudienne de Buraydah. Prévue jeudi dernier, elle a été reportée sans préavis lorsque plusieurs militants s'étaient déplacés pour y assister.

Al-Saïd, âgé de 23 ans, a été arrêté le 28 avril après avoir refusé de subir un interrogatoire sans avocat. Actuellement, sept membres de l'ACPRA sont emprisonnés.

A l'audience d'hier, Al-Saïd a répondu aux accusations et accusé l'interrogateur de maltraitance :

تم التحقيق معي وأنا مقيد, ورفض المحقق فك القيد, وكان القيد موثوق بقوة ويألمني, كما أن المحقق يتلفض علي بعبارات قذرة ويصفني بألفاض نابية منها (أنت ثور، أنت مجرم) وغيرها أترفع عن ذكرها.

J'ai été interrogé en étant menotté. L'interrogateur a refusé de me retirer les menottes et elles étaient très serrées et douloureuses. L'interrogateur a été aussi provocateur, m'appelant avec des noms vulgaires, y compris “vous êtes une brute, vous êtes un criminel” et d'autres que je ne suis pas prêt à répéter.

Des participants à la session d'aujourd'hui par alajmi01

Des participants à l'audience d'aujourd'hui par alajmi01

En outre, Al-Saïd, un étudiant d'université qui était sur le point d'obtenir son diplôme lors de son arrestation, a déclaré que l'interrogateur lui avait fait du chantage :

المحقق أحمد الذكري كان يبتزني بحرماني من حضور الاختبارات, إن لم أقر بما يمليه علي.

L'interrogateur Ahmed al-Thukri me faisait chanter en menaçant de me refuser de passer les examens finaux si je n'avouais pas ce qu'il voulait.

L'épouse et la mère d'Al-Saïd ont tenté de participer à l'audience, mais le juge a refusé. Dans un jugement précédent, un autre juge a déclaré que “les hommes suffisaient bien“, poussant un autre membre de l'ACPRA, Adel al-Khadar, à refuser d'assister au procès, ce qui a conduit à son arrestation.

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices Les réformistes traduits en justice en Arabie saoudite

L'eau, arme dans les différends territoriaux entre Kirghizistan et Kazakhstan

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Pendant la fraternité obligatoire du communisme, la terre et l'eau n'étaient pas causes de friction entre les peuples de l'Asie Centrale soviétique. Mais en deux décennies de souveraineté, les disputes sur la délimitation des frontières nationales et l'accès aux fleuves partagés ont compliqué les relations entre les gouvernements de la région et envenimé les liens entre populations frontalières des républiques nouvellement indépendantes.

La dernière éruption a commencé le 7 juillet 2013, lorsque plus de 200 habitants du district de Kara-Bura, dans la région de Talas au Kirghizistan, ont barré le canal “Ahmed” [russe] en y déversant des rocs, pour empêcher l'eau de pénétrer au Kazakhstan. Selon Vesti.kg [russe], les contestataires ont bloqué le canal pour manifester leur opposition à un accord de démarcation de frontière entre le Kirghizistan et le Kazakhstan entré en vigueur il y a quatre ans. Des négociations pour dégager le canal sont en cours [russe] et les responsables kazakhs enjoignent leurs homologues kirghizes de rétablir l'ordre dans la région.

Le traité [russe] de Délimitation et démarcation de la frontière kazakho-kirghize a été signé par les dirigeants des deux pays le 15 décembre 2001, et ratifié par le parlement kirghize seulement en 2008. Et à présent, cinq ans après, les villageois du côté kirghize sont mécontents. Comme Talaïbek Izatov, un protestataire de Kara-Bura, l'a affirmé [russe] au journal kirghize Fabula :

Нельзя отрицать, что отход земли в Кок-Сае к казахам это вопрос, вызывающий недовольства не только у одних таласцев, но всего кыргызского народа. Священной обязанностью каждого кыргызского гражданина является – беречь нашу землю как зеницу ока, сохранить ее. Если мы не защитим свою землю, и будем сидеть с раскрытым ртом, отдавая свои земли, то как нас простят потомки? Не простят. Поэтому, даже если на другое смотрим равнодушно и безразлично, но никогда нельзя быть равнодушным к земле.

On ne peut nier que la cession du territoire de Kok-Sai aux Kazakhs est une question qui cause le mécontentement, non seulement de ceux de Talas, mais de tous les Kirgnizes. Le devoir sacré de de chaque citoyen kirghize est de conserver et défendre notre terre comme la prunelle de nos yeux. Si nous ne protégeons pas notre terre, et restons bouche cousue en renonçant à notre terre, comment nos descendants nous pardonneront-ils ? Ils ne nous pardonneront pas. C'est pourquoi on peut être indifférent et négligent pour le reste mais jamais pour la terre.

Le Premier Ministre adjoint du Kirghizistan chargé de la Sécurité, Tokon Mamytov, a rencontré le 9 juillet les habitants de la zone pour discuter de la situation. M. Mamytov a expliqué aux journalistes que les gens du cru estiment [russe] que la frontière a été mal délimitée dans leur zone et que de nombreux territoires kirghizes sont tombés illégalement sous contrôle kazakh. M. Mamytov a ensuite expliqué [russe] aux journalistes que les habitants ont changé plusieurs fois de revendications :

image taken from stanradar.com

Le barrage improvisé édifié par les villageois kirghizes dans le district de Kara-Bura district. Source photo : stanradar.com

“Ils ont d'abord exigé la fin du partage de pâturages le long de la frontière. Ensuite ils se sont mis à réclamer la dénonciation du traité… Maintenant qu'on les a informés qu'une dénonciation de l'Accord de 2001 est impossible, ils veulent l'ouverture d'une procédure pénale contre Askar Akaev, le premier Président de la république kirghize et 76 députés de la troisième convocation du parlement [kirghize], qui ont voté pour la ratification du traité avec le Kazakhstan.”

D'un air entendu, M. Mamytov a expliqué aux villageois que des “forces destructices” pourraient manipuler leurs manifestations en vue de déstabiliser l'Etat, une possible allusion à l’agressivité croissante de l'opposition nationaliste [anglais] au Kirghizistan.

M. Mamytov a conclu en expliquant [russe] que la décision des villageois de barrer le canal n'avait pas privé d'eau les seuls Kazakhs. Onze kilomètres du canal courent en territoire kirghize, approvisionnant d'autres villages du district de Kara-Bura en aval du barrage improvisé.

Pendant ce temps, le gouvernement kazakh exhortait les autorités kirghizes à traiter l'affaire sérieusement et à prendre toutes mesures nécessaires pour éviter un possible conflit.

Ces événements ont ouvert de vives discussions entre internautes réagissant aux informations sur les sites d'actualités de part et d'autre.

Annonim a commenté sur le portail kazakh d'information Nur.kz [russe] :

В Киргизии правит толпа!

Au Kirghizistan, ce sont les masses qui gouvernent !

Un autre utilisateur, qui a préféré rester anonyme, lui a répondu [russe] :

Там не толпа правит, а гражданское общество. Если их не устраивает что-то они говорят об этом, и обращают внимание власти на себя, и действуют, и власть все равно вынуждена к ним прислушиваться. Данный поступок конечно неразумный, Казахстан здесь ни причем, договоры заключало их прошлое правительство, но суть не в воде или границах, а в том, что они готовы отстаивать свои интересы раз власть не выполняет свои функции и тянет с решением вопроса.

Là-bas ce ne sont pas les masses qui gouvernent, mais la société civile. Si quelque chose ne leur convient pas, ils en parlent, et obtiennent l'attention du pouvoir, et agissent, et le pouvoir est quand même obligé de leur prêter l'oreille. Ce procédé [couper l'eau] est certes déraisonnable, le Kazakhstan n'y est pour rien, les accords ont été conclus par leur gouvernement précédent, mais ce qui est essentiel, ce n'est ni l'eau ni les frontières, mais qu'ils sont prêts à défendre leurs intérêts là où le pouvoir ne remplit pas son rôle et traîne pour résoudre le problème.

SAM OREZ a constaté [russe]:

вообще даже обидно от “братьев” киргизов нож в спину получить. сто человек портят авторитет миллионов. странно, что их выбранный Президент бездействует.

Il est déjà tout à fait fâcheux de recevoir ce coup de couteau dans le dos des “frères” kirghizes. Cent individus pourrissent la réputation de millions. Bizarre que leur président élu ne fasse rien.

Skazka Almatinskaya a publié une déclaration à l'intention des Kirghizes [russe] :

Да вы даже на той земле, которую имеете, не можете порядок навести. Зачем вам еще ? Честное слово, уже надоели ваши революции . Лучше жить стали ? Нет. Так может надо идти другим путем ? Просто работать не пробовали?

Vous n'arrivez même pas à mettre de l'ordre sur la terre que vous possédez. Pourquoi vous en voulez plus ? Honnêtement, nous en avons assez de vos révolutions. Est-ce que vous vivez mieux depuis ? Non. Alors il faut peut-être prendre une autre voie ? Et si vous essayiez simplement de travailler ?

H2O, un internaute d'origine probablement kirghize, a fait une prédiction intéressante [russe] :

Во всем мире особенно в Китае, Индии в ЦА будет большие проблемы с водой и орошением в ближайшие годы и десятилетия. Возможно будут войны за воду. Например между Египтом и Эфиопией или Турцией и Ираком. Вода это новое супероружие (для тех кто богат на гидроресурсы как Киргизия) и скоро будет дороже чем золото+нефть. Тай что готовьтесь платить. Киргизы же платят за газ, бензин итд.

Le monde entier, et surtout la Chine, l'Inde et l'Asie Centrale, va connaître de gros problèmes d'eau et d'irrigation dans les prochaines années et décennies. Des guerres pour l'eau seront possibles. Par exemple, entre l'Egypte et l'Ethiopie, ou la Turquie et l'Irak. L'eau est la nouvelle super-arme (pour ceux qui sont riches en ressources hydriques comme le Kirghizistan] et vaudra bientôt plus que l'or et le pétrole. Préparez-vous donc à payer. Les Kirghizes paient bien [votre] gaz, essence etc.

Talgat Smagulov, un Kazakh, a écrit [russe] :

Мы им экономическую помощь, а они нам воду перекрывать. Неблагодарные.

Nous leur donnons une aide économique, et ils nous coupent l'eau. Les ingrats.

Anonim, un autre internaute du Kazakhstan, cherche une explication [russe] dans la situation politique du voisin plus pauvre, mais plus démocratique :

“… БЕДНОСТЬ И ДЕМОКРАТИЯ – ВЕЩИ НЕСОВМЕСТИМЫЕ…” ЦИТИРОВАЛ ЧЕРЧИЛЛЯ НАШ ПРЕЗИДЕНТ. ВОТ ЧТО ПРОИСХОДИТ, ОКАЗЫВАЕТСЯ. РЕВОЛЮЦИИ, ПИКЕТЫ, ДЕМОНСТРАЦИИ И ВСЯКИЕ РАЗНЫЕ АКЦИИ. ПОСТОЯННО У НИХ НА ГЛАВНОЙ ПЛОЩАДИ СТОЯТ ЮРТЫ ТАКИХ ПРОТЕСТУЮЩИХ… СЕГОДНЯ НА ОДНУ ТЕМУ, ЗАВТРА НА ДРУГУЮ ТЕМУ ПРОТЕСТУЮТ. ГЛАВНОЕ, НЕ РАБОТАТЬ. СКОРО КР КАК ГОСУДАРСТВО ПЕРЕСТАНЕТ СУЩЕСТВОВАТЬ НАВЕРНОЕ.

“… Pauvreté et démocratie sont incompatibles…” notre Président [Nazarbaev] a cité Churchill. Il se trouve que c'est ce qui arrive. Révolutions, occupations, manifestations et toutes sortes d'actions. Ils ont tout le temps leurs yourtes et manifestants sur la grand'place… Aujourd'hui ils manifestent pour une chose, demain pour une autre. L'important, c'est de ne pas travailler. Le Kirghizistan cessera probablement bientôt d'exister comme Etat.

Note de l'auteur : En général, la frontière du Kirghizistan avec le Kazakhstan est moins problématique que celles avec le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Le mois dernier, RFE/RL a rapporté [anglais] que des gardes de sécurité ouzbeks ont abattu un citoyen kirghize à proximité de la frontière occidentale de cette république avec l'Ouzbékistan. Explication dans l'article : “Les coups de feu le long de la frontière kirghizo-ouzbèque sont fréquents et résultent souvent de vols d'animaux comme les chevaux, les vaches ou les moutons.”

Un réfugié soudanais détenu en Israël pour possession de bicyclette

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Le ministère israélien de l'Intérieur a mis en oeuvre en septembre 2012 une nouvelle réglementation [anglais] autorisant l'arrestation et détention illimitée sans procès des demandeurs d'asile suspectés de délits, même si ces soupçons sont sans fondements et n'ont pas abouti à une condamnation par un tribunal. En juillet 2013, le texte, Procédure pour le traitement des Infiltrés [le terme péjoratif employé par l'Etat d'Israël contre les demandeurs d'asile] impliqués dans une procédure pénale, a été étendu pour s'appliquer aux réfugiés suspectés même d'infractions mineures. Plus de 500 demandeurs d'asile ont été détenus en application de la procédure pénale et envoyés dans les camps d'internement pour réfugiés [anglais} du désert du Négev dans l'attente de la possibilité de les expulser d'Israël.

Le 18 juillet, un comédien demandeur d'asile originaire du Darfour, Babaker (Babi) Ibrahim, a été arrêté par la police israélienne pour ne pas avoir de facture pour sa bicyclette, donc présumée volée. Babi, une figure bien connue de la communauté soudanaise en Israël, fait partie d'une troupe de réfugiés qui a récemment présenté un spectacle satirique sur le mauvais traitement des réfugiés en Israël, One Strong Black (Un Noir Fort). L'arrestation et la détention illimitée sans procès de Babi ont provoqué l'indignation et une campagne en et hors ligne pour sa remise en liberté et celle des autres réfugiés dans la même situation. Le 20 juillet, des dizaines de personnes ont manifesté devant la résidence du Procureur Général Yehuda Weinstein, qui avait donné son aval à ce règlement :

La Hotline pour les travailleurs migrants, une association qui défend les droits des réfugiés, des migrants et des victimes de la traite humaine en Israël, a donné une information sur la situation juridique actuelle de Babi [hébreu] :

לאחר שעתירת הביאס קורפוס שלנו נדחתה על ידי בג”ץ, אתמול הגשנו עתירה בשם באבי… עתירתנו דורשת את שחרורו של באבי וגם תוקפת את הנוהל שמכוחו הוא עצור בטענה שאינו חוקתי…
אנו נמשיך להאבק למען שחרורו של באבי ושל כל הפליטים הכלואים בישראל ללא משפט. לא ייתכן שיתקיימו בישראל שתי מערכות משפט נפרדות: אחת לפליטים ואחרת לכל היתר. לא ייתכן שפליטים ייזרקו למעצר עולם ללא ראיות, ללא משפט הוגן, ללא יכולת להתגונן ומבלי שהמשטרה תצטרך להוכיח שהם אשמים בדבר. לא ייתכן שבמדינה דמוקרטית יתקיים נוהל שמשמעותו הנחה מראש שכל רכוש שנמצא בידיהם של בני אדם בעלי צבע עור מסוים הוא גנוב.

Après le rejet par la Haute Cour de Justice de notre recours d'habeas corpus, nous avons introduit hier un nouveau recours pour Babi… Notre recours demande la remise en liberté de Babi et l'abrogation des règlements en vertu desquels il a été arrêté, au motif que la réglementation est anticonstitutionnelle… Nous allons continuer à lutter pour la libération de Babi et la liberté de tous les réfugiés détenus sans procès en Israël. L'existence de deux systèmes juridiques distincts en Israël : un pour les réfugiés et un pour tout le monde est inacceptable. Il est scandaleux que les réfugiés soient envoyés en prison à vie sans preuve, sans procès équitable, sans la possibilité de se défendre et sans que la police ait à prouver qu'ils sont coupables de quoi que ce soit. Une réglementation fondée sur l'hypothèse que tout bien en possession d'individus d'une certaine couleur de peau ne peut être que volé ne peut pas exister dans un pays démocratique.

Les défenseurs de droits Yonatan Berman et Oded Feller ont écrit sur leur blog Laissez Passer un billet sur l'absurdité d'emprisonner des gens pour possession de biens :

הבלוג פותח בפני קוראיו את פינת הרולטה – נחשו מה יהיה הצעד הבא. ההימור שלנו – מבקשי מקלט שלא יוכלו להציג קבלות המוכיחות כי רכשו את הבגדים שלגופם ייעצרו. כך נבטיח כי כל מבקשי המקלט יסתובבו בעירום. או שאולי, בעצם, כך נבטיח כי כל מבקשי המקלט שיסתובבו לבושים ייעצרו בגין עבירת גניבה, וכל מבקשי המקלט שיסתובבו בעירום ייעצרו בגין התערטלות במקום ציבורי.

[Notre] blog ouvre pour ses lecteurs une section roulette : devinez la prochaine mesure [du gouvernement]. A notre avis : les demandeurs d'asile qui ne pourront pas présenter de facture prouvant qu'ils ont acheté les vêtements sur leur dos seront arrêtés. Nous nous assurerons ainsi que tous les demandeurs d'asile déambuleront nus. Ou peut-être, en fait, que tous les réfugiés habillés seront arrêtés pour vol, et ceux dévêtus, pour exhibitionnisme.

L'éminent blogueur de gauche Yossi Gurvitz a écrit sur son blog Friends of George :

כמעט 160 שנים אחרי דרד סקוט, כמעט 150 שנים אחרי שהתיקון ה-13 שם קץ לעבדות, מאשר וינשטיין בחתימתו שיש קבוצה שלמה של בני אדם – לגמרי במקרה, כמובן, צבע עורם שחור – שהם, אם לא סחורות ממש, פחותים מבני אדם. די בעלילה עליהם (למשל, מצד נוכל בן העם הנבחר שלא רוצה לשלם להם את משכורותיהם) כדי להשליך אותם לבור משפטי שממנו אין כמעט דרך לצאת. לאברהים יש מזל נדיר: הוא דמות מוכרת. יש לו לא מעט חברים. כמאה מהם יצאו במוצ”ש הביל של יולי להפגין למענו מול ביתו של וינשטיין. לרוב הפליטים אין מזל כזה. אין מי שיכיר אותם, אין מי שיגיש בשמם עתירות הביאס קורפוס. הם נאלמים, ונעלמים אל הבור שחפר עבורם וינשטיין. בציבוריות הישראלית, המקבילה של החלטת דרד סקוט של וינשטיין עברה ללא כל רעש; יש בה יותר מדי תואמי יאנסי, ומעטים עדיין מעיזים לומר ש”אתם טועים בנו, לא נעשה זאת.”

Près de 160 ans après [l'arrêt] Dred Scott v. Sandford, près de 150 ans après le 13ème amendement qui a mis fin à l'esclavage [aux USA], Weinstein a approuvé de sa signature qu'une catégorie entière de gens – incidemment, bien sûr, leur peau est noire – soient, sinon une propriété par nature, moins qu'humains. Des affirmations calomnieuses (par exemple, d'un tricheur du Peuple Élu qui ne veut pas leur payer leurs salaires [des réfugiés en ont été menacés par leurs employeurs - note de l'auteur] suffisent à s'en débarrasser dans un trou juridique dont il est pratiquement impossible de sortir. Ibrahim a beaucoup de chance : il est un personnage connu. Il a nombre d'amis. Une centaine d'entre eux sont sortis par un chaud samedi soir manifester pour lui devant chez Weinstein. La plupart des réfugiés n'ont pas autant de chance. Il n'y a personne qui les connaît, personne pour introduire un recours d'habeas corpus pour eux. Ils sont réduits au silence et ont disparu dans le trou que Weinstein a creusé pour eux. L'opinion israélienne n'a pas réagi à la décision de Weinstein qui est comparable à l'arrêt Dred Scott ; il y a trop de jumeaux de William Yancey [un député démocrate sudiste, défenseur éminent de l'esclavage] et peu osent dire “vous vous méprenez sur nous. Nous ne le ferons pas !” [riposte d'un démocrate du Nord à la demande de Yancey que le programme du parti démocrate pour l'élection de 1860 comporte des déclarations esclavagistes]

La page Facebook freeBabi n'a pas tardé à gagner, dès son lancement, des centaines de ”j'aime”. La page demandait aux lecteurs de proposer des photos et vidéos d'eux-mêmes réclamant la remise en liberté de Babi. Beaucoup se sont ainsi pris en photos, y compris des acteurs et musiciens très connus.

La célèbre chanteuse-compositrice Alma Zohar a publié sa photo avec une affiche disant : “Libérez Babi ! Garder des innocents en prison nous coûte très cher à vous et à moi !”
alma

Les producteurs et metteurs en scène de la pièce One Strong Black ont visité Babi à la prison de Giv'on le 23 juillet et l'ont informé de la campagne en cours pour sa remise en liberté. Le transfert de Babi au camp d'internement de Sahaornim était fixé au 24 juillet.

Giv'on

La campagne a eu des échos aussi en Turquie, Tunisie et Grèce. Simge et Vulkan d'Izmir, en Turquie, ont pris cette photo d'eux-mêmes.
Simga

John Brown a créé un mème à partir de l'image du procureur général Weinstein :

"I don't always approve to lock up innocent people for life But when I do, they're always black"

“Je n'approuve pas toujours l'enfermement à perpétuité d'innocents. Mais quand je le fais, ils sont toujours noirs”

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