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Chili : le décret d'interdiction de chauffage au bois enflamme la ville de Temuco

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Entonnant des slogans tels que “Tout le monde ou personne”, “Réveille-toi Temuco!”, “Ministre, j'ai froid”, parmi d'autres, des centaines d'habitants de la côte ouest de la ville de Temuco ont investi les rues pour manifester contre le décret interdisant l'usage du chauffage au bois dans la ville. Le décret a été publié par les autorités nationales et régionales de la santé et de l'environnement.

Durant l'hiver austral, au Chili, le bois est le principal combustible car on en trouve facilement et c'est économique. Cependant, c'est aussi le combustible le pus polluant. Les niveaux de pollution élevés émis dans la ville ont conduit les autorités à restreindre son usage.

Temuco est la capitale de la Province de Cautin et se trouve à 691 km de Santiago, dans la région de Araucania. Cette région est l'une des plus pauvres du pays, d'après l'étude nationale sur la pauvreté de CASEN en 2011 [es]. Temuco se trouve dans la région centrale sud du Chili, une aire avec de fortes amplitudes de conditions météorologiques et de températures qui vont de -5° C (juin) à 36° C (février).

Contaminación en Temuco. Foto de Carlos Riquelme en Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Pollution à Temuco. Photo de Carlos Riquelme sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Le dénommé “séisme noir“[es] une couche de fumée noire qui recouvre Temuco, (le mot “séisme”est  employé pour associer les conséquences désastreuses de la pollution aux conséquences des forts tremblements de terre dans le pays), a pris un tour critique en Juin cette année et suscité différentes réactions de la part des résidents de la ville.

Depuis Temuco, Manuel Lazo (@mlazogutierrez) [es] faisait allusion à la mauvaise qualité de l'air, la décrivant comme un mélange de fumée irrespirable :

en ce moment à #Temuco, il y a 10% de nuage et 90% de pollution.Ll'air est encore irrespirable. pic.twitter.com/di0jJZ9LsM

Constanza Manosalva (@ConiManosalva) [es], utilisait le mot-dièse #TemucoIrrespirable (#TemucoIrrespirable) pour commenter :

Ce graphique dit beaucoup. A #Temuco nous sommes en train d'être empoisonnés. c'est absolument ECOEURANT. #TemucoIrrespirable pic.twitter.com/q44JTt3OJz

Au fil des jours, la situation est devenue encore plus critique. L'alerte environnementale a été déclenchée dans la ville. Luis Diaz Robles (@luisdiazrobles) [es], Directeur de l'Ecole d'ingénierie environnementale de l'Université catholique de Temuco (UCT, son acronyme espagnol, déclarait ce qui suit :

Plus de 2 jours avec #EmergenciaAmbiental (Urgence environnementale) à cause de  PM2.5   à Temuco #TerremotoNegro (Séisme noir)

Un autre, Alberto Lagos (@RNE_20_TEMUCO) [es] décrivait l'effet que la qualité de l'air avait sur la santé de la population :

Les enfants toussent, et en portant des masques, ils suffoquaient. Les plus âgés se sentent mal dans les centres publics de santé du fait de la mauvaise qualité de l'air #NoMásHumo (Arrêtez la fumée)

Sur YouTube clave9cl a partagé cette vidéo illustrant un “cacerolazo” (forme de protestation populaire pendant la dictature chilienne, où les manifestants tapaient pacifiquement sur des pots et des casseroles) contre l'interdiction d'utiliser du bois à Temuco :

Bien que l'interdiction a contribué à améliorer la qualité de l'air, il y a eu une controverse sur la centralisation et les décisions des autorités nationales. Selon les citoyens, ils ont ignoré la réalité locale. C'était le cas de Nestor Contreras F (@Nestorbox) [es], qui suggérait :

Le problème de la centralisation est la volonté politique. Ceux prenant les décisions sont à Santiago et ils pensent que le pays fonctionne de la même manière partout

Sur sa page Facebook, Bernardita Ruffinelli, journaliste et blogueuse, publiait [es] :

… ¿quién prohíbe ese uso sin considerar subvención de otros tipos de combustible en una ciudad donde hay invierno al menos 7 meses al año? se les olvida parece, que es la región más pobre del país, que la leña es la forma más económica de calentar sus hogares; pero les prohibimos comprarla y no les rebajamos los costos prohibitivos de los otros medios. Yo me sigo preguntando muy en serio, quién está tomando las decisiones políticas que atan de manos a los temuquenses?…

Qui interdit l'usage [de bois] sans envisager une subvention pour les autres types de combustibles dans une ville où l'hiver dure au moins 7 mois de l'année ? Ils ont oublié que c'est la région la plus pauvre du pays ; ce bois est le moyen le moins cher de chauffer les maisons, mais l'on interdit son usage sans diminuer les coûts des autres combustibles. Je continue à me demander – très sérieusement – qui prend ces décisions politiques qui lient les mains des résidents de Temuco ?

Cet avis est partagé, en partie, par le mouvement “+deFumée” (#nomashumno) [es]. Bien que le mouvement soit contre l'usage de poêles à bois comme moyens de chauffage, ils suggère l'emploi de sources de chauffage qui polluent le moins. De plus, ils suggèrent une subvention du gouvernement pour l'achat de ces combustibles. Le mouvement No+Humo a lancé une pétition [es] au cours d'un défilé à travers les rues de la ville le 8 juin 2013.

Carolina Aedo, une psychologue travaillant dans le secteur de la santé et partisan du mouvement “No+Humo”, disaient [es] ce qui suit au sujet des interdictions sur son mur Facebook :

Apagar las estufas en forma impositiva no es la respuesta a nuestros problemas de contaminación. No estoy de acuerdo con estas medidas autoritarias impositivas que una vez más quieren tapar el sol con un dedo, sin ni siquiera sentarse a dialogar soluciones que sí pueden ser plausibles Hay muchas otras medidas que tomar.

Eteindre les poêles de manière obligatoire n'est pas une réponse à nos problèmes de pollution. Je ne suis pas d'accord avec ces solutions autoritaires, imposées qui ne résolvent pas le problème, sans même permettre la discussion des solutions qui sont en effet plausibles. Il y a beaucoup d'autres mesures qui doivent être prises.

Bien qu'au cours des dernières semaines les niveaux de pollution dans la ville ont considérablement baissé (dû à l'effet combiné de l'interdiction de l'usage de poêle à bois et une pluie intense et des tempêtes de vent dans la région), il y a un appel citoyen demandant des solutions concrètes de la part des autorités. Les solutions semblent liées à la continuation et la hausse des subventions pour l'achat de bois de chauffage certifié, aussi bien que sur des formes de chauffage innovantes et alternatives et des subventions pour les financer à moyen et long termes.

Aire Sur Chile (@Aire_Sur_Chile) [es], un usager de Twitter dont l'objectif est de fournir des informations concernant les mesures pour réduire la pollution atmosphérique dans le sud du Chili, s'adressait aux autorités pour leur demander des solutions au-delà des réponses immédiates à l'urgence actuelle :

@Aire_Sur_Chile: #Temuco une solution définitive à la pollution de la part des autorités est de la plus haute importance, pas seulement gérer l'urgence.

Alors qu'un débat en ligne s'est déployé au sujet de l'augmentation de la pollution après quelques jours pluvieux, Danterana (@Danterana) [es] disait être favorable aux subventions car trouver une solution est un problème devant être résolu par l'Etat :

…l'Etat est le seul qui doit résoudre le problème. Ils doivent fournir des subventions par charité

Un point de vue similaire était celui partagé par Marcela Farias (@lamarcefarias) [es], qui exprimait son désaccord avec les restrictions qu'elle considérait arbitraires :

Trouvons de réelles solutions : subventions pour les systèmes de chauffage, éduquer, mais ne pas restreindre de manière arbitraire à #Temuco

Sur son compte Twitter officiel, le parti écologiste (@ecologistachile) [es] soulignait les formes alternatives de chauffage qui s'avèrent être plus efficaces :

Les puits d'énergie géothermique au Chili peuvent fournir en énergie 280 mille foyers – l'équivalent [des villes de] Valdivia et Temuco rassemblées #NCRE [énergie renouvelable non conventionnelle]

Le journaliste Mauricio Hoffman (@mauriciohoffman) [es] mettait en avant une solution alternative proposée par le candidat présidentiel et gestionnaire d'affaire Franco Paris :

Depuis Temuco, Franco Parisi parle de l'urgence environnementale et des mesures prises. [Il] propose d'apporter le gaz naturel jusqu'à la région @OasisFMChile

Le délégué Germán Becker (@gbeckera) [es], représentant du 50ème district (incluant Temuco et Padre las Casas), disait -sans fournir de plus amples détails- qu'ils travaillent actuellement sur des formes de chauffage alternatives et moins chères :

Nous travaillons à acquérir d'autres formes de chauffage qui sont similaires au plan calorifique au feu de bois. Bientôt de nouvelles informations !!! #Temuco


Une pétition pour amender la loi vietnamienne restreignant la liberté des médias

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Plus de 60 blogueurs vietnamiens ont signé une déclaration commune [anglais] pour demander au gouvernement vietnamien d'améliorer son bilan et son engagement en matière de droits humains, à l'heure où il pose sa candidature au Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies :

Le gouvernement vietnamien devrait aussi considérer la situation des droits de l'homme dans son propre pays. Les Vietnamiens ont le droit à la liberté d'opinion et d'expression, y compris sur ces sujets.

En tant que défenseurs de la liberté d'expression au Vietnam et victimes de violations des droits humains en raison de notre activisme, nous considérons que la candidature du Vietnam au Conseil des Droits de l'Homme est une plateforme pour un débat constructif sur les droits de l'homme dans notre pays.

Inde : La violence contre les enfants est endémique au Kérala

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Le Kérala, dans le sud-ouest de l'Inde, est sous le choc d'une nouvelle affaire cas de mauvais traitement d'enfant au milieu d'une abondance de cas de maltraitance infantile enregistrés dans l'Etat, avec des victimes torturées physiquement par leurs propres parents.

Shafiq, 5 ans, est en ce moment entre la vie et la mort dans un hôpital du Kerala, avec de graves lésions au cerveau et aux poumons, des membres cassés et des brûlures au premier degré. Les médecins estiment les chances de survie du petit garçon à 25% seulement [en anglais, comme les liens suivants]. Il a été torturé par son père biologique Sheriff et la nouvelle femme de celui-ci, qui ont été arrêtés par la police, informée des maltraitances.

Shafiq est originaire de Kumily, une région agricole dans le district d'Idukki au Kerala. Le journal The Hindu relate que Shafiq n'est pas un cas isolé et les registres de la ChildLine, la seule et très écoutée ligne téléphonique d'assistance et d'urgence gratuite pour enfants en détresse en Inde, disponible 24 heures sur 24, montre que la maltraitance infantile est endémique dans la région et des mauvais traitements régulièrement rapportés au sein des familles.

By Thorsten Vieth from Bangalore, India [CC-BY-SA-2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons

Photo de Thorsten Vieth à Bangalore, Inde [CC-BY-SA-2.0], via Wikimedia Commons

 Dans une affaire précédente, une enfant de 7 ans, Aditi, était torturée et est morte de faim sous la garde de son père biologique et de sa femme au Kerala. Le cas a fait des remous au-delà de l'Etat.

Il y a cinq ans, le cas de Aromal, une enfant enchaînée dans la cour de sa maison et forcée de partager sa nourriture avec un chien, choquait la société par l'étendue de la cruauté dont les parents sont capables à l'égard de leurs propres enfants.

Plusieurs cas d'exploitation sexuelle par des pères eux-mêmes ont choqué l'état du Kerala et l'Inde récemment.

En réponse à une vague de cas de maltraitance et d'abus sexuels contre les enfants, le Ministre d'Etat pour la Protection sociale M.K Muneer, a constitué des “comités de surveillance des enfants” qui sont supposés jouer un rôle plus rigoureux dans l'alerte et le signalement de tels incidents directement auprès des autorités concernées. La première mesure du gouvernement de Kerala a été d'ordonner à les écoles de signaler tout fait de maltraitance en tous lieux ; des mesures de suivi psychologique devaient être alors lancées. Il a été demandé aussi aux hôpitaux d'examiner les enfants si l'on soupçonne qu'ils sont victimes de mauvais traitement et torture.

Beaucoup en Inde ne sont pas conscients des droits des enfants, et beaucoup de parents biologiques semblent croire qu'ils ont un droit de propriété absolu sur leurs enfants. Beaucoup d'Indiens ont été choqués lorsque la Norvège a condamné des parents d'origine indienne pour maltraitance, l'année dernière, pour avoir brûlé et battu leur enfant de sept ans avec une ceinture.

L'Inde est partie-prenante de la Déclaration de l'ONU sur les Droits de l'enfant de 1959 et a signé la Déclaration mondiale sur  la protection et le développement des enfants. L'Inde a aussi adopté une Politique nationale sur les enfants en 1974, qui réaffirme les dispositions constitutionnelles quant aux services adéquats pour les enfants, à la fois avant et après la naissance et durant la période de croissance pour garantir leur entier développement physique, intellectuel et social. Des procédures de suivi appropriées doivent évaluer les progrès dans l'application des lois.

Cependant, dans cette société patriarcale, l'attitude à l'égard des enfants malgré ces platitudes est que les parents sont les uniques propriétaires de leurs enfants biologiques. Bien que les châtiments corporels soient interdits dans les écoles en Inde, une étude de 2009 du Centre de Recherche et de formation épidémiologique de Thiruvananthapuram au Kerala, montre que 50% des parents interrogés dans cet Etat continuent d'employer des châtiments physiques pour éduquer leurs enfants.

Sur les médias sociaux, cependant, les utilisateurs ont commencé à remettre en cause cette attitude.

Rejesh O P posait la question essentielle sur sa page Facebook : le droit de propriété des parents sur leurs enfants, une attitude de beaucoup de parents indiens :

കുട്ടികൾ മാതാപിതാക്കളുടെ സ്വകാര്യ സ്വത്താണോ ? എന്റെ മക്കളെ ഞാൻ തല്ലും കൊല്ലും നീയാരാ ചോദിക്കാൻ ഈ ചോദ്യത്തിന് ഒരു കുഴപ്പമുള്ളതായി സമൂഹത്തിനു ബോധ്യപെടാത്തിടത്തോളം ‘ഷഫീക്’ ആവർത്തിക്കപെടും

Les enfants sont-ils la propriété privée de leurs parents ? Si l'attitude est que je vais tuer ou torturer mes enfants, qui allez-vous appeler, lorsque des enfants comme Shafiq seront torturés.

Sonia Elizabeth Padamadan écrivait sur son compte Google Plus :

തനിക്കു താഴെ ഉള്ളവർ തന്നെ പോലെ തന്നെ ജീവിക്കാൻ അവകാശം ഉള്ളവർ ആണ്. തനിക്കു തോന്നും പോലെ എടുത്തു പെരുമാറാൻ ഉള്ളതല്ല എന്ന് ആണ്, തന്നെ പോലെ തന്നെ എല്ലാ അവകാശങ്ങൾ ഉള്ളവർ ആണെന്ന് നമ്മൾ എന്ന് മനസ്സിലാക്കും ആവോ ?

Quand les gens réaliseront-ils que tout le monde a un droit égal à vivre sa vie, même les enfants élevés par leurs parents ?

L'entrepreneur Boaz Chacko (@boazbchacko) publiait sur Twitter son soutien pour davantage de lois pour empêcher le mauvais traitement d'enfant :

#Kerala. Les législateurs de Kerala doivent prêter attention au maître. Shafeeq, il faut travailler sur la législation pour empêcher le mauvais traitement à enfant.

L'inspecteur général de police à la retraite Ramesh Chandra (@amoli09) appelait à l'arrestation des parents qui maltraitent leurs enfants :

Alors que les meilleurs soins sont souhaités pour le malheureux enfant de 5 ans, les coupables doivent être arrêtés.

Créatrice de la Fondation Go India, une ONG qui promeut le bien-être de la jeunesse urbaine et rurale, Alka Lamba (@alkalambaaicc) posait la question qui est désormais à l'esprit de tout le monde :

Est-ce un père et une mère ? Ils ont agi comme des démons :(“@ndtv: un garçon de 5 ans à Kerala sous respirateur suite à une maltraitance supposée par son père et sa belle-mère.

L'utilisateur Pavan (@pavankajhonka) moquait le taux très élevé d'alphabétisation vanté au Kerala :

“@ndtv: un garçon de 5 ans à Kerala sous respirateur suite à une maltraitance par son père et sa belle-mère http://t.co/7Ir9KwhKo8” Ça c'est de la haute alphabétisation @Baggad

Ces exemples horrifiants d'enfants torturés à mort montre le besoin urgent d'éducation et d'un changement de comportement à l'égard des enfants. Si la violence est employée pour élever les enfants dans une société, qu'est-ce que cela dit de cette société ?

Lettre ouverte pour la libération d'un juriste chinois

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Plus de 400 citoyens chinois ont signé une lettre ouverte le 23 juillet 2013, pour demander aux autorités chinoises de relâcher Xu Zhiyong.  Xu Zhiyong est un avocat réputé défenseur des droits de l'homme qui a été arrêté le 16 juillet [anglais] pour avoir avoir demandé la libération d'activistes ayant fait campagne contre les abus du gouvernement. CHINA MEDIA PROJECT a traduit  la lettre en anglais.

 

La Barbade : homophobie et violences sur mineurs

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Code Red prend l'exemple d'une affaire de violence sur mineur à Barbade pour démontrer que les lois actuelles réprimant la sodomie à La Barbade conduisent à une double injustice. Elles pénalisent les relations sexuelles entre adultes, soutenant ainsi une culture d'homophobie, et apportent une réponse inadéquate au violences sexuelles sur mineurs.

Les Bahamas : Tous égaux en droit sauf…

Qu'est-ce qui importe aux électeurs maliens pour choisir un président ?

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Bruce Whitehouse analyse les cinq questions clés [anglais] dans l’élection présidentielle au Mali (le 28 juillet). Sur les attentes des Maliens sur le scrutin, Whitehouse explique :

Les électeurs sont avant tout préoccupés par le coût élevé de la vie, le chômage, la corruption, le respect de la loi, et ce qui fait la qualité de la vie au quotidien, en particulier l'eau et l'assainissement. La préservation de l'unité nationale et la fin du conflit sont aussi des préoccupations, mais beaucoup plus bas sur la liste des priorités.

 

L'eau potable, un combat quotidien pour les femmes au Kirghizistan

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On peut lire [russe] sur le blog UnitedKyrgyzstan la lutte quotidienne que les femmes et les enfants des campagnes du Kirghizistan doivent mener pour se procurer de l'eau potable :

Faire la queue pour l'eau potable est le travail des femmes et des enfants que l'on voit ensuite, porter sur de mauvais chemins les lourds jerrycans, vers leurs demeures parfois fort éloignées.

 


Allemagne : Surveillance contre principes constitutionnels

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Le débat autour du scandale d'espionnage électronique révélé par Edward Snowden devient de plus en plus violent en Allemagne. Quelques déclarations de membres du gouvernement y ont largement contribué, en particulier celle du ministre de l'Intérieur Friedrich qui présentait la sécurité comme un “super principe constitutionnel” l'emportant sur les autres.

Udo Vetter rappelle dans son Law Blog [liens en allemand] au respect des principes fondamentaux :

A travers le temps les hommes ont souffert de ce que “bon” et méchant” pouvaient être arbitrairement définis – et en général pas par les Bons. Ce serait une erreur irréparable de passer aux désormais responsables leur abandon des valeurs fondamentales dont ils se délectent pourtant dans leurs discours du dimanche.

Julia Dombrowski voit dans l'attitude du gouvernement une menace pour la constitution. Elle écrit ceci sur son blog :

Même lorsque des hommes investis d'un pouvoir de décision font des erreurs, sont égoïstes, obsédés de pouvoir ou simplement des trous du c…, je n'ai jamais cru que la constitution était en question. Même pas, lorsqu'il se passait des choses non conformes à la constitution.

Là, c'est autre chose. Les hommes et femmes politiques au gouvernement, et en premier notre première femme d'Etat et son homme de main le ministre de l'Intérieur nous ont tout de go placé la sécurité au-dessus des autres droits que nous garantit la constitution !

Fukushima : Rien ne vaut son chez-soi

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Pas de temps pour la colère [allemand]’, une revue d'infographies créée par une équipe de reporters média et graphistes suisses, représente Fukushima deux ans après la triple catastrophe du séisme de Tōhoku, du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima Daiichi le 11 mars 2011. Craignant les radiations, certains résidents ont suivi l'évacuation vers d'autres régions du Japon, mais la  visualisation des données [anglais] créée par l'équipe montre que la majorité des personnes qui a fui est en fait restée dans la région de Fukushima :

Nous avons reçu des ensembles de données de la préfecture de Fukushima sur le nombre de réfugiés et leur localisation en 2011 et 2012. Nous pensions que s'agissant d'une catastrophe nucléaire les gens auraient fui la région et souhaité être le plus loin possible. Pourtant, les chiffres de la préfecture de Fukushima analysés par les chercheurs de l'Université de Gunma ont révélé que la réalité était très différente. La majorité de ceux qui ont fui sont en fait demeurés dans la région de Fukushima.

La Chine lance une campagne pour financer la recherche sur le ‘rêve chinois’

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Le “rêve chinois” du Président Xi Jinping, une campagne de propagande réaffirmant que le Parti Communiste est la voie de la prospérité économique et du bien-être, est appuyée par les média officiels [ces deux liens sont en anglais] et le gouvernement depuis que M.Xi l'a mentionné lors de sa prise de pouvoir en novembre 2012.

Désormais cette campagne, une version du”rêve américain”, est devenue un sujet de recherche doté d'un fonds de 200.000 yuans (32.403 dollars) par l'université chinoise Xiamen dans la province de Fujian.

Le 8 juillet 2013, le site de l'université Xiamen annonçait que “le projet de recherche sur l'étude comparative des structures systémiques et des niveaux opérationnels du rêve chinois” avait obtenu un financement de l'Académie des Sciences sociales chinoise et qu'elle serait conduite par le professeur Hong Yongmiao, doyen de l'Ecole de sciences économiques de Xiamen. Le projet est perçu comme un effort visant à offrir un soutien universitaire en signe de confiance dans le système chinois.

The news on the website

L'information concernant le projet de recherche sur le rêve chinois parue sur le site de l'université Xiamen

L'information a suscité des critiques sur le site de microblogging le plus populaire de Chine Sina Weibo. Beaucoup pensent que c'est une gabegie et enjoignaient le gouvernement de revenir à la réalité.

La célébrité médiatique Yang Jinlin écrivait [chinois] avec sarcasme :

佛洛依德精神分析法,足以解梦!

Une psychanalyse freudienne suffit pour décoder le rêve.

Sanzhang Liukuan” [chinois] exhorte les autorités à revenir à la réalité :

中国梦不是拿理论来忽悠屁民,而是要给公民一条活路.

Le rêve chinois ne consiste pas à manier la théorie pour batifoler, mais de donner aux citoyens les moyens de survivre.

Cai Chengping de Sina Caijing critiquait [chinois] l'Académie des Sciences sociales chinoise :

中国科研费投入不少却做不出东西来的原因在此。

La Chine a injecté beaucoup d'argent dans la recherche scientifique, sans beaucoup de résultats importants. Voilà pourquoi.

Le professeur à l'université de Californie “Jiefu” mettait en évidence la clé pour réaliser le rêve chinois :

教授博士生们速速投入中国梦论题,以自己的研究阐释:实现真正美好和可持续的中国梦的唯一正路是宪法赋予公民的权利落实,人权和自由为目标的的民主法治!

J'espère que les professeurs se proposeront, et utiliseront leur théorie de recherche pour démontrer que la seule voie pour réaliser le véritable magnifique et durable rêve chinois, c'est de mettre en oeuvre les droits des citoyens à travers l'état de droit et la constitution et de bâtir une société libre et démocratique.

Irlande : Vous avez le cancer et n'êtes pas mourant ? pas de remboursements

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Le blogueur anonyme irlandais de “Extraits de ma vie” envoie une lettre ouverte au ministre irlandais de la santé qui a décidé de couper les remboursements médicaux des traitements du cancer, “sauf diagnostic de phase terminale.” Survivant du cancer, le blogueur écrit un poignant pamphlet :

Mon “pas si mauvais diagnostic en somme”, m'a mis à genoux d'une façon que vous ne pourriez connaître que si vous-même aviez reçu le même. Mon ”pas si mauvais diagnostic en somme”, m'a volé mes quelques dernières années de fécondité. L'estime de moi-même. Mon amour-propre. Ma santé mentale. Ma joie. Et les a remplacés par une peur qui s'infiltre jusqu'aux os et ne me quittera probablement pas de longtemps.

Porto Rico, pièce maîtresse des Etats-Unis pour espionner les Etats d'Amérique Latine

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Depuis les révélations d'Edward Snowden sur le programme de surveillance électronique du gouvernement américain et sa portée mondiale, l'affaire continue à faire des remous. Le 11 juillet, le Bureau de Journalisme d'Investigation (CPI)de Porto Rico a publié un reportage dans lequel on apprend le rôle de Porto Rico dans l'espionnage de ses voisins latino-américains.‏

Plusieurs médias latino-américains et espagnols avaient déjà révélé l'information.

Le reportage du Bureau de Journalisme d'Investigation (Centro de Periodismo de Investigacion) explique que dans la base navale désormais fermée, située dans le quartier Sabana Seca de la commune de Toa Baja, près de la ville capitale San Juan, l'Agence Nationale de Sécurité Américaine (NSA) et la CIA (Agence centrale de renseignement ) ont mené pendant plusieurs années une opération conjointe qui avait pour but le recueil de données de communications des citoyens des pays d'Amérique Latine. L'information confidentielle que Snowden a révélé le confirme. Selon l'article:

Cette opération à Porto Rico avait comme objectif de coordonner depuis Porto Rico d'autres bureaux basés à Brasilia, Bogotá, Caracas, Mexico et Panama city, à travers un programme nommé Fornsat, avec lequel la NSA et la CIA ont intercepté plusieurs milliards d'appels téléphoniques, de messages électroniques, des SMS et communications privées par internet.

Même si la base de Sabana Seca a été fermée parce que les innovations technologiques l'ont rendue obsolète (aux dires de la Marine américaine), il existe encore des installations dans le quartier Ingenio qui, selon le reportage du CPI, est l'épine dorsale de “Echelon”, un programme dont font partie les nations alliées des Etats-Unis, créé dans les années 60 durant la Guerre froide pour intercepter les informations clés des communications par satellites.

Sur Twitter, le reportage du CPI s'est répandu comme une traînée de poudre. Plus que de la surprise, les usagers ont exprimé le sentiment généralisé que ce qu'ils soupçonnait, que la base longtemps cachée  près des terrains de Toa Baja était encore sous le pouvoir de la Marine américaine, avait été confirmée.

@Nancy_Millan: Celui qui est surpris par cette information ne sait pas dans quel pays il vit.. http://fb.me/6orBuTQWh

‏@ImperioCaliban: Je savais que c'était une question de temps pour que Porto Rico finisse par être impliqué dans l'espionnage dénoncé par Snowden cpipr.org/historias/48-a…

@LeilaMovil: L'équipe d'espionnage des États-Unis est installée ici depuis des années. Cela confirme qu'ils continuent à l'utiliser. #PuertoRico#Snowdenhttp://ow.ly/mTRnF

@Felotrompeta: Alors, certains justifieront et/ ou verront d'un bon œil ces actions……… http://fb.me/RVCz0fvt

@rickyreys: Et on ne croit pas que la NSA ne vérifie pas les centres de données de Porto Rico.

Caricatura Kike Estrada: Desde Puerto Rico se espía mejor.

Caricature de Kike Estrada avec une allusion au slogan de l'Office du Tourisme de Porto Rico: “Porto Rico le fait bien mieux.”

 

Curieusement, étant donné la portée et l'implication de l'information révélée par le CPI, l'affaire n'a pas eu le retentissement espéré dans les médias traditionnels de Porto Rico. Le journaliste Hiram Guadalupe (@hiramgp) dans une colonne publiée le 12 juillet sur le portail de Metro, commente:

 

Cela attire l'attention, cependant le peu d'importance que les médias traditionnels de Porto Rico ont accordé à ce sujet , la réticence qu'ils sont à  divulguer cette enquête contraste avec la portée médiatique qu'il devrait avoir, en occuper les premières pages des journaux papier et électroniques.

Salvador Tió écrivant pour Kaos en la Red, comprends qu'avec ces révélations, on met en évidence l'hypocrisie de la part du gouvernement américain quand il parle de régler le problème du statut politique de Porto Rico:

Ces activités d'espionnage que les services de renseignement des États Unis mènent à Porto Rico constituent une violation grave du droit des peuples de notre Amérique à son autodétermination. De plus, cela constitue la négation même des déclarations de la Maison Blanche, quand ils parlent de commencer “un vrai processus de décolonisation” de [sic] Porto Rico.

On peut lire une page Storify préparée par Al Jazeera sur la présence des programmes d'espionnage à Porto Rico et la réaction des internautes ici

Russie : Un candidat à la mairie d'Iékaterinbourg qui séduit et divise

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C'est probablement l’élection du prochain maire de Moscou [GV, en anglais] qui va accaparer l'attention en Russie et dans le monde, pourtant le 8 septembre 2013 verra aussi élire des maires et gouverneurs ailleurs en Russie. Une des campagnes les plus intéressantes pourrait s'avérer celle de Iékaterinbourg, la quatrième ville du pays. Le climat politique y est différent : les scores du parti au pouvoir Russie Unie sont médiocres (il a terminé deuxième aux élections de 2012 à la Douma, derrière le parti se disant social-démocrate “Russie Juste”), et l'oligarque Mikhaïl Prokhorov a obtenu un résultat honorable à la présidentielle de 2012, avec 18,75% des voix, à comparer à ses 7,98% au niveau national.

Iékaterinbourg est aussi la ville de l'un des personnages politiques indépendants les plus inhabituels de Russie, Evgueny Roizman. Député à la Douma de 2002 à 2008, blogueur anti-corruption, et directeur de la très controversée oeuvre caricature anti-drogue [GV, en anglais] “Cité sans drogues,” M. Roizman a officiellement annoncé sa candidature à la mairie vendredi 19 juillet 2013. Roizman est actuellement cité (sans être impliqué) dans un certain nombre de procédures judiciaires, avec le procès de sa compagne, Aksana Panova [anglais], l'ex-directrice du réseau régional d'information Ura.ru, et une enquête menée par le FSB sur des écoutes illégales de ses lignes téléphoniques [anglais].

Evgeny Roizman in an interview in November 2012, screenshot from YouTube.

Evgueny Roizman au cours d'un entretien en novembre 2012, capture d'écran de YouTube.

Annonçant son entrée dans la course à la mairie sur le portail web Znak.ru [russe] (le nouveau site de Panova), Roizman a d'abord affirmé avoir reçu 12 millions de roubles de Prokhorov, dont il allait représenter le parti “Plateforme civique”, avec la promesse que l'oligarque “donnerait autant qu'il faudrait.” Roizman a ensuite fait marche arrière, déclarant [russe] dans une conférence de presse : “nous n'accepterons ni ne dépenserons le moindre kopeck de son argent,” prétendant désormais que Prokhorov ne lui avait pas demandé [russe] de se présenter. “Je ne suis pas une fillette qu'il faut convaincre. J'y pense depuis plusieurs mois… C'est moi qui ai pris la décision,” a-t-il expliqué.

Sans surprise, les lecteurs de Znak.ru ont salué l'annonce de Roizman avec grand enthousiasme. Un commentateur s'est senti inspiré pour écrire un bref poème à la louange de Roizman, à qui il s'adresse affectueusement par son diminutif “Génia.”

Женя, Женечка, Евгений,
Ты в работе просто гений!
Раз решил – не отступай!
Пять лет городу отдай!

Génia, Génetchka, Evgueny,
Tu es un génie du travail !
Une fois décidé, ne recule pas !
Donne cinq années à la ville !

Sa candidature a aussi excité de nombreux membres de l'opposition. De fait, il est connu au plan national comme une figure de l'opposition jouissant d'une expérience politique et d'une base de pouvoir large et concentrée, ce qui est très rare en Russie. Vladimir Milov, un opposant moscovite, a écrit un billet de blog sur Ekho Moskvy, sous le titre “Ces élections pourraient être révolutionnaires” :

Навальный в Москве, Ройзман в Екатеринбурге – слушайте, а чего вам еще надо-то? Вот они, выборы вашей мечты.

Navalny à Moscou, Roizman à Iékaterinbourg, écoutez, que vous faut-il de plus ? Les voilà, les élections dont vous rêviez.

Tout le monde n'a pas partagé l'enthousiasme de Milov. Roizman rencontre une large méfiance avec ses idées sur les migrants, son passé de délinquant (il a fait deux ans de prison pour vol à main armée au milieu des années 1980), et ses cliniques de désintoxication imitoyables, où les patients seraient menottés à leurs lits. Un habitant de Iékaterinbourg a pointé [russe] les difficultés plus complexes qui pourraient découler d'une élection de Roizman :

В случае избрания Ройзмана, отношение к нему Кувайшева неизбежно будет вызывать конфликты между городом и областью, что явно не на пользу Екатеринбургу.

En cas d'élection de Roizman, la relation qu'a avec lui [le gouverneur de la région de Sverdlovsk, Evgueny] Kouivachev causera inévitablement des conflits entre la ville et la région, ce qui à l'évidence ne sera pas à l'avantage de Iékaterinbourg.

D'autres s'inquiètent de la personnalité de Roizman, ainsi le centre de recherche “Analitik” situé à Iékaterinbourg,” qui a écrit sur son blog de LiveJournal :

Это неловкое чувство, когда неглупые вменяемые люди на полном серьезе считают Ройзмана достойным кандидатом в мэры Екатеринбурга. Иконы, поэзия, борьба с наркотиками, романтика с псевдо-оппозиционными журналистками – это на здоровье, каждый дрочит как он хочет. Но лично мне будет как-то неуютно, если главой моего города станет человек с мутным прошлым (и не менее мутным настоящим), тюремной ходкой в анамнезе и очень запущенными отношениями с областными властями.

C'est un sentiment embarrassant, quand des individus sains d'esprits et pas idiots considèrent très sérieusement Roizman comme un candidat valable à la mairie de Iékaterinbourg. Les icônes [anglais], la poésie, la lutte contre les drogues, le flirt avec les journalistes pseudo-opposants—tant mieux, à chacun son plaisir. Quant à moi je serai quelque peu mal à l'aise si arrive à la tête de ma ville un homme au passé trouble (et au présent non moins trouble), аux antécédents pénitentiaires et aux relations très négligées avec les autorités régionales.

D”autres sont prêts à fermer les yeux sur le passé agité de Roizman. Comme un commentateur l'a souligné [russe] sous l'article d'Analitik :

В нашей стране получить судимость-легко,как насморк.
ИМХО,Ройзман-намного честнее,чем все эти ставленники ПЖиВ.

Dans notre pays, on attrape une condamnation aussi facilement qu'un rhume. A mon humble avis, Roizman est bien plus honnête que toutes ces créatures du parti des escrocs et des voleurs [désignation péjorative courante de Russie Unie].

La popularité de terrain de Roizman et sa réputation d'homme d'action lui a gagné des admirateurs, non seulement chez les libéraux, mais aussi chez les nationalistes, à qui plaisent son attitude implacable sur la toxicomanie et sa volonté de réduire les “gangs ethniques” associés au trafic de drogue. L'activité de Roizman est allée jusqu'à lui valoir le surprenant soutien des néo-nazis de l’ “Initiative socialiste populaire“, dont l'anti-sémitisme affiché n'exclut pas [russe] de vanter les réalisations de Roizman, qui est à demi juif :

Чем он занимался последние годы? Решительной и бескомпромиссной, а зачастую и опасной борьбой с распространением наркотиков. Войной с этническими кланами, живущими наркоторговлей, и с крышующей их властью. В активе Ройзмана – спасенные наркоманы, посаженные наркобарыги, снос цыганских особняков… Поэтому Ройзман – это правильный еврей. Еврей, своими действиями показавший, на чьей он стороне.

Qu'a-t-il fait ces dernières années ? Il a mené une lutte résolue et sans compromis, souvent dangereuse, contre la propagation des drogues. Il a fait la guerre aux clans ethniques qui vivent du trafic de drogues et aux autorités qui les abritent. A son actif, il a sauvé des toxicomanes, fait coffrer des épiciers de la drogue, démoli les villas tziganes… C'est pour cela que Roizman est un bon juif. Un Juif qui a montré par ses actions de quel côté il est.

Roizman est une figure qui divise fortement. Mais sa popularité est authentique et traverse les frontières démographiques, sa fondation caritative anti-drogue jouit d'un réel soutien dans une ville ravagée par l'addiction à l'héroïne, et son mandat de député à la Douma pour la circonscription de Sverdlovsk lui confère une légitimité politique. Alors que les sondages [anglais] donnent pour hautement improbable une victoire de Navalny à la mairie de Moscou, Roizman a de bonnes chances de l'emporter. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, sa candidature va rendre hautement intéressante dans les prochaines semaines l'élection de Iékaterinbourg.

Le MERCOSUR et l'avenir d'Internet en Amérique latine

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MERCOSUR building in Montevideo by Vince Alongi under a Creative Commons Attribution License

Le bâtiment du MERCOSUR  à Montevideo, photo de Vince Alongi. (CC BY 2.0)

Vendredi dernier, les dirigeants de gouvernements latino-américains ont rédigé une déclaration contre la surveillance générale de leurs citoyens par le gouvernement américain au cours d'une réunion d'urgence du MERCOSUR, la principale alliance économique et diplomatique de l'Amérique du Sud. Avant le sommet, un collectif d'activistes, universitaires et ONG d'Amérique latine ont écrit une lettre ouverte [es] au MERCOSUR, invitant les dirigeants à consulter la société civile en élaborant des politiques protectrices en matière de droits de l'homme pour la région. La lettre met en avant une vision collaborative pour la prise de décisions relatives à Internet :

Nous voulons que l'Amérique latine devienne le modèle à la fois des lois et pratiques nous permettant d'exercer pleinement  nos droits humains. Le problème de l'espionnage auquel nous faisons face en ce moment est…une opportunité pour nous. En travaillant ensemble, gouvernements et société civile, nous pouvons élaborer une politique régionale nous permettant de développer pleinement tout le potentiel des nouvelles technologies tout en protégeant nos citoyens.

Les dirigeants de la société civile ont encouragé les gouvernements à adopter des processus de prise de décision participatifs et à permettre aux citoyens de collaborer à une nouvelle approche régionale de l'Internet,  respectant les principes de l'expression, de l'accès, de l'ouverture, du respect de la vie privée  et d'un flux d'information libre.

Dans leur déclaration [es], les dirigeants du MERCOSUR ont critiqué l'interception des communications, la caractérisant d'atteinte aux droits de l'homme,  à la vie privée,au droit à l'information (voir point 8). Ils ont reconnu l'importance des TIC pour le développement et le besoin pressant d'une solide infrastructure dans la région, particulièrement l'accès au haut débit (points 45, 46).

Ils ont aussi encouragé l'utilisation du logiciel libre :

Nous soutenons le développement du logiciel libre, car il nous permet de développer une solution régionale en matière de TIC, aussi, nous mènerons une véritable promotion de la connaissance libre et du libre transfert de technologies, réduisant notre dépendance vis-à-vis des solutions d'entreprises multinationales qui ne daignent pas respecter nos industries émergentes. Nous affirmons notre intérêt dans la promotion du logiciel libre dans tous les programmes nationaux d'inclusion numérique.

La déclaration mettait l'accent sur les principes du logiciel libre pour l'utilisation, l'application, la recherche et le transfert de technologie effectifs et en faisait une priorité du développement de la politique publique régionale pour atteindre ces objectifs.

Si les dirigeants du MERCOSUR sont capables d'agir sur la base de ces objectifs, en travaillant avec les autres pays et la société civile dans la région et en réformant la législation au niveau national pour correspondre aux normes qu'ils ont soutenues la semaine dernière, l'Amérique latine pourrait devenir un exemple important pour les pays du sud, devenir un refuge pour la liberté d'expression, l'innovation et le développement humain.


Allemagne : Intégration ou esclavage ?

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[Liens en allemand] Un article du Gmünder Tagespost décrit ce nouveau projet d'intégration : des réfugiés vont apporter leur contribution en portant les bagages dans une gare en travaux. Les demandeurs d'asile seront payés 1,05 € de l'heure, le salaire maximal légal pour cette catégorie, écrit le journal. Pendant que les politiciens locaux présentent l'initiative comme un projet d'intégration, nombreux sont les internautes à y voir tout autre chose.

Les réactions n'ont pas tardé sur les réseaux sociaux. Fefes Blog explique :

First World Problem: Mit dem Gepäck ist das immer so schwierig am Bahnhof die Treppen hoch und runter, weil man wegen der Baustelle jetzt über diese Brücke muss, um den Bahnsteig zu wechseln.

First World Solution: Man zieht Flüchtlinge heran, die dann für den gesetzlichen Maximallohn von 1,05 € pro Stunde (nein, wirklich!) Koffer schleppen. Ein Euro und fünf Cent.

Problème dans le Premier Monde : Avec les bagages c'est toujours si difficile à la gare de monter et descendre les escaliers, parce qu'avec le chantier il faut maintenant prendre la passerelle pour changer de quai.

Solution dans le Premier Monde : On enrôle les réfugiés, qui pour le salaire maximum légal de 1,05 € l'heure (non, c'est vrai !), vont traîner les valises. Un Euro et cinq cents.

Des Twittos comme Walid Malik, se croient revenus au temps du colonialisme :

Les #Demandeursd'asile valetaille de leurs maîtres blancs de la CDU (cf. les Indes britanniques) : 1,05€ pour porter les bagages à la gare

Mathias Richel signale que cet article n'émane pas d'un magazine satirique :

Oh Django, t'as vu ça, c'est le grand retour des esclaves. A Gmünd. Non, ça ne sort pas non plus du Postillon. #C'estPasUneBlague

Pour suivre l'élection présidentielle au Mali

Femen : nuisance ou salut du mouvement féministe ?

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Que les mouvements féministes européens et français se rallient aux Femen ou pas, le scandale Femen continue. Déclenchant un feu nourri de critiques voire d'insultes dans les médias sociaux, la presse et certaines mouvances politiques, les Femen, avec l'arme simple et radicale de leurs seins nus, semblent constituer une bannière de ralliement pour des femmes en souffrance un peu partout dans le monde. Lorsqu'un homme s'immole par le feu pour protester, il ne vient à personne l'idée de l'accuser de nuire aux mouvements sociaux pour la justice sociale. Les Femen mettent-elles donc les droits des femmes en danger par la radicalité de leurs actions? La fondatrice de l'association Femme et citoyenneté en Tunisie, Karima Brini, affirme, suite à l'action des Femen en soutien à Amina en mai dernier que cette radicalisation peut être nuisible :

Les raisons de leur combat contre l’exploitation des femmes sont respectables. Mais ce qu’elles ont fait ici en Tunisie va nous porter préjudice parce qu’on aura tendance à associer les organisations qui travaillent pour les droits des femmes à leur action.”

Le secret de fabrication des Femen

Il y a sans doute beaucoup de raisons circonstancielles à ce que le mouvement des Femen connaisse un tel succès médiatique aujourd'hui. Avec des comptes Twitter chauffés à blanc en continu (près de 7000 suiveurs sur la page France) et des pages Facebook suralimentées pour tous les pays (près de 40 000 likes pour la page France), ainsi qu'un site internet truffé d'applications interactives, on peut l'affirmer, les Femen savent utiliser les moyens à leur disposition pour faire du bruit. Et elles en font.

Il semble cependant que leur clé du succès réside tout simplement dans leur innovation radicale du mode de protestation : un geste simple, fort, efficace, iconique, pop, universel et ancestral, un énorme coup de pied dans la fourmilière. Ce geste qu’Olivier Ciappa, auteur du nouveau timbre français à l'effigie d'une Marianne inspirée de Inna Shevchenko, affirme avoir voulu reproduire :

Elle incarne le mieux les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité. Le féminisme fait partie intégrante de ces valeurs. Et la Marianne, au temps de la Révolution était seins nus, alors pourquoi ne pas rendre hommage à cette fabuleuse Femen ? “

C'est aussi autour de son geste que la Femen tunisienne Amina est tantôt célébrée tantôt condamnée. Accusée de “gestes immoraux” par la justice tunisienne, c'est ce même geste que Sami Adleeb défend dans son blog:

En aucun cas son geste est impudique ni symptomatique d’un quelconque trouble psychologique. C’est un cri d’indignation et de colère contre la bondieuserie (…). Elle voulait attirer l’attention de l’opinion publique mondiale sur les atteintes au droit des femmes, sur la banalisation du viol et l’impunité dont bénéficient les violeurs en Tunisie post 14 janvier 2011. (…) En recourant à ce mode d’expression politique inédit en Tunisie, Amina n’a pas enfreint les tabous ou un quelconque ordre moral (…), elle n’a justement rien à dissimuler, c’est pourquoi elle revendique en toute dignité et liberté.”

Soutien à Amina à Montréal posté sur la page facebook Femen France, reproduite avec autorisation de Femen France

Soutien à Amina à Montréal posté sur la page facebook Femen France, reproduite avec autorisation de Femen France

La nudité, en particulier des femmes, comme forme de protestation dans l'espace public contre la violence sociétale avait été évoquée par Rue 89 en 2011 par rapport au conflit Chine-Tibet :

En septembre, à Shanghaï, une autre femme âgée de 77 ans, médecin, avait eu recours à un autre mode de protestation : elle avait manifesté, nue et à genoux devant le siège du tribunal local.”

Un message peu clair mais assez “sextrême”

Si le geste des Femen est limpide, le contenu du message qui y est attaché semble poser plus de difficultés de lecture. Après les tweets hasardeux de Inna Shevchenko à propos de l'Islam et du ramadam, celle-ci s'est défendue :

S’agissant des accusations d’islamophobie, Inna Shevchenko les balaie d’un revers de la main, préférant le terme « religiophobe » et insistant sur le fait que les Femen n’ont « pas peur de souligner les aspects liberticides de cette religion ou d’autres religions ».”

Le site des Femen [anglais] a évolué récemment, semble-t-il, pour prendre une tournure encore plus radicale, alliant des symboles hautement connotés comme la croix gammée à des postures guerrières et des discours anti-hommes :

FEMEN – sont les nouvelles Amazones, capables de saper les fondations du monde patriarcal par leur intellect, leur sexe, leur agileté, leur capacité à créer le désordre, la névrose et la panique dans le monde des hommes. “

En Inde, d'autres femmes sont passées des images à une réelle guerre des sexes avec le gang des saris roses:

Elles ont choisi le rose comme emblème de leur combat et peuvent compter dans leurs rangs, plusieurs centaines de militantes et de militants. Elles sont armées de lathi – les bâtons traditionnels – qui servent à battre les hommes qui ont abusé de leurs épouses ou les ont abandonnées, et aussi à “tabasser” les policiers qui ont refusé d’enregistrer des plaintes pour viol.”

Les Femen semblent beaucoup plus mesurées sur l’info du site [anglais]:

Nous unissons des femmes jeunes sur la base des principes de conscience sociale et de militantisme, et de développement intellectuel et culturel. Nous reconnaissons les valeurs européennes de la liberté, de l'égalité et du développement complet des personnes quel que soit leur genre. Nous construisons une image nationale de la féminité, de la maternité et de la beauté basée sur l'expérience des mouvements de femmes Euro-Atlantiques.”

Le mot “national” de la dernière phrase interroge.

Ni pour ni contre, bien au contraire?

Le mouvement des Femen est en pleine construction identitaire, il évolue constamment en fonction des échos qu'il crée. Il attise des haines qui semblent venues d'un autre âge, mais aussi beaucoup d'incompréhensions, de la part des féministes en particulier. On lit par exemple sur le site Egalité et réconcilitation :

« Ce n’est qu’une simulation de féminisme » (…). Femen « nuit à l’image de l’Ukraine autant qu’au vrai mouvement féministe », renchérit Marianna Evsioukova, une responsable à Kiev de l’ONG internationale La Strada, qui défend les droits des femmes. D’autres assimilent les Femen à un projet commercial (…).”

Mais les Femen ont pour elles leur geste, ce geste qui les relie au monde, aux femmes en particulier. Des femmes grecques ont posté la vidéo suivante sur le mur facebook des Femen France en soutien à Amina et suite à la censure momentanée de la page par facebook.

Si les Femen font parler d'elles autant, c'est sans doute parce que, quoi qu'on en dise, la question des droits des femmes est loin d'être réglée, ici comme ailleurs. Ainsi, il semble que la question n'est pas d'être pour ou contre les Femen, mais plutôt de profiter de la lumière faite sur une injustice ancestrale pour repositionner et peut-être faire évoluer les mouvements féministes en général. Selon le site des Femmes pour la paix :

Tout militantisme demande du courage car d’une certaine manière nous nous mettons à nu devant une masse uniforme. Il est plus facile de rester chez soi à regarder le monde évoluer sans nous que d’y participer.”

Le fact checking sur le web francophone

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Un affrontement entre le mari d'une femme portant le niqab et la police à Trappes, banlieue défavorisée de Paris, récemment, a été illustré et commenté par de nombreuses photos et posts de blogs sur le Web. Le blog Les Décodeurs, qui tente de départager le vrai du faux sur le Web francophone, a été prompt à signaler de fausses informations.

Fabrice Florin, le fondateur de NewsTrust et TruthSquad, qui parle français, explique la nécessité du fact checking (vérification de l'information):

On note un nombre croissant de désinformation, particulièrement de ce climat politique  [..] Face au choix croissant de sources d'informations, quand quelqu'un trouve une info qu’il aime ou avec laquelle il est d'accord, il a tendance à s'accrocher à celle-ci. La raison [du besoin d'initiatives de fact checking] est d'encourager les gens à réfléchir à ce qu'ils lisent ou entendent et à partir de là, à s'interroger sur la véracité de l'information.

Voici quelques exemples récents qui ont été examinés en profondeur par les “vérificateurs d'infos”, sur les médias sociaux francophones.

Rixe à Trappes

Le 19 juillet 2013 à Trappes, le mari d'une femme antillaise portant le niqab aurait tenté d'étrangler un officier de police. A la suite de l'arrestation du mari, 200 personnes ont manifesté devant un commissariat et ont commis des actes de vandalisme. Elles ont finalement été repoussées par la police anti émeutes. Les photos publiées sur le Net était légendées comme celles prise durant cette manifestation. Les  Décodeurs ont révélé de nombreuses erreurs :

Quelques personnes, en général connues pour leur activité militante, diffusent sciemment de fausses informations. C'est le cas de cette photo, diffusée par Stéphane Journot, ancien militant UMP, actif durant la campagne de 2012

Ci-dessous, le tweet qui pose problème, et le lien vers la photo :

La photo avait en fait été prise en 2010 à Lyon. Le site Les Décodeurs ajoute que de nombreux tweets similaires ont été diffusés, en connaissance de cause ou non qu'il s'agissait d'une fausse information.

Le fact checking sur le continent africain

Les pays africains sont bien conscients de l'importance de la vérification de l'information. Ushahidi, la plateforme pionnière de crowd-mapping [cartographie et information collaboratives] est née sur le continent africain  Un projet nommé Africa Check se consacre à la vérification des informations sur les dirigeants africains. Voici comment ils décrivent leur mission :

Nous vérifions les déclarations faites par les personnages publics sur le continent africain, à commencer par l'Afrique du Sud en utilisant des méthodes journalistiques et des preuves obtenues par les plus récents outils en ligne, venant des lecteurs, des sources d'informations publiques, d'expert, pour partager les faits de la fiction.

En Afrique francophone, ces méthodes sont particulièrement utilisées pour le suivi d'élections. Certaines, comme au Sénégal, au Burundi, sont bien connues déjà.  Plusieurs pays sont en période électorale, dont le Mali, le Togo et Madagascar. Pen Plus Bytes consacre une plateforme en ligne spécifique au suivi des élections en Afrique, appelée African Elections Project (AEP). Le site de ce projet écrit l'article suivant sur les élections parlementaires au Togo.

Environ 3,3 millions d'électeurs inscrits voteront aujourd'hui dans 7 600 bureaux de vote pour choisir 91 parlementaires sur environ 1 174 candidats du parti au pouvoir ou de ceux de l'opposition. Cette élection a été repoussée pendant huit mois car l'opposition s'inquiétait du manque de transparence et d'équité du scrutin.

Sylvio Combey au Togo a déjà publié des images de fraudes supposées, sur son compte Twitter.

 

Au  Mali, Fasokan blogueur malien lauréat d'une bourse Rising Voices a participé activement à ce type d'activités de suivi durant la campagne de l'élection présidentielle malienne. Il écrit, à propos d'une formation d'observateurs qu'il a suivi :

Pendant cinq jours, plusieurs thèmes ont été abordés : la loi électorale, la charte des partis politiques, les genres journalistiques (compte rendu, portrait, interview…), les règles de déontologie et éthique du journaliste, les contraintes liées à l’exercice de la profession

Training  for Media and Elections in Mali. Photo by Fasokan published with his permission

Une formation Médias et Elections au Mali. Photo Fasokan reproduite avec autorisation

Madagascar attend aussi des élections, et les inquiétudes montent déjà au vu de fausses informations publiées en ligne. Durant des manifestations, récemment, qui réclamaient un calendrier électoral qui ne changerait plus, une photo, dont la légende affirmait que les manifestants étaient nombreux dans les rues à cette occasion, a été relevée par un contributeur de Global Voices à Madagascar, Jentilisa.

Jentilisa a réagi [malgache]:

Fa maninona ho'aho ity sarin'ny tolon'ny 2009 na fony mbola tsy vita ny lapan'ny tanàna hita amin'ny “grue” manakaiky ny hazo avo ireo no miverimberina hanetanana ny tolonareo e? Sahala amin'ny hoe io no tao androany nefa tamin'ny 2009 ity sary ity?

Pourquoi une photo de 2009 refait-elle surface (taguée comme photo des événements récents) ? On peut voir, à la grue à  l'arrière plan, qu'il ne s'agit clairement pas d'une photo récente. Cette grue était à cet endroit en 2009, n'est-ce pas ?

La photo en question, relevée par Jentilisa, est ci-dessous :

Fact checked photo of protests in Madagascar via Jentilisa - Public Domain

photo ancienne de manifestations à Madagascar, présentée comme récente, via Jentilisa – Domaine public

L'expansion mondiale du Web rend très nécessaire un œil critique et que les méthodes et initiatives de fact checking deviennent plus pratiquées, et mieux connues également.

Digital Citizen المواطن الرقمي 1.0 – Le Citoyen Numérique 1.0

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Digital Citizen [anglais] est un bulletin mensuel d'information sur les toutes dernières nouvelles, politiques et recherches portant sur les droits de l'homme et la technologie dans le monde arabe. Nous vous présentons notre première édition.

Jordanie

Début juin, après avoir accueilli le Forum Economique Mondial et la conférence annuelle de l’International Press Institute (Institut International de la Presse), les autorités jordaniennes ont décidé d'interdire les sites d'informations ne disposant pas d'une licence de l'état. Chose que les activistes redoutaient il y a quelque temps. Selon 7iber, un site jordanien, les amendements apportés à loi sur la presse et les publications en septembre 2012 contraignent les sites d'actualités jordaniens de s'enregistrer auprès des autorités ou d'être censurés. Ces modifications stipulent également que publier des articles ”rendaient les sites d'informations responsables des commentaires laissés par les lecteurs”, les empêchant de publier des commentaires jugés ”non pertinents” ou ”non liés” au dit article”. Une décision qui a poussé plusieurs sites à fermer carrément les commentaires.

Comme conséquence de cette interdiction, plus de 300 sites sont désormais bloqués, y compris de nombreuses plateformes jugées non conformes aux normes de cette nouvelle réglementation, comme par exemple Al Jazeera (publié au Qatar) et Penthouse Magazine. Le 1 juillet, 7iber découvre que son site fait partie de cette liste, et déclare sur Facebook :

Si le Département de la Presse et des Publications a décidé que 7iber.com devait obtenir une licence – ce qui va à l'encontre de leurs déclarations publiques sur les blogs – ils étaient supposés nous informer officiellement de cette décision et nous octroyer 90 jours avant de bloquer le site, conformément à leur loi (Article 49, paragraphes A-1, et A-2).

7iber a été bloqué aujourd'hui par l'envoi d'un simple mémo du Département de la Presse et des Publications à la Commission de réglementation des télécommunications qui à son tour a donné ses directives aux fournisseurs d'accès Internet (FAI). Tout cela s'est déroulé sans aucune notification formelle à 7iber, prouvant encore une fois que cette loi n'est qu'un outil du gouvernement pour étouffer arbitrairement la liberté d'expression en ligne.

La Jordan Open Source Association (JOSA) s'est également exprimée contre l'interdiction:

JOSA exhorte le gouvernement à revenir sur sa décision et à réexaminer la loi déjà amendée sur la Presse et les Publications, de même qu'elle implore les décideurs de préserver l'intégrité et l'ouverture inhérente de l'internet, le laissant libre de toutes formes de censure et de surveillance.

 

JOSA a par ailleurs publié une infographie retraçant l'historique de la censure d'internet en Jordanie.

Toujours dans le même contexte, plusieurs groupes jordaniens tentent assidûment de lutter contre ces nouvelles régulations. 7iber a par exemple  publié un guide pour contourner le blocage. Un collectif de la société civile s'est lancé dans l'élaboration de la charte de l'Internet Jordanien Internet Charter, un projet de loi exhaustif, visant à protéger les droits humains en ligne, et inspiré par le Marco Civil au Brésil.

La Commission de réglementation des télécommunications a envoyé une requête formelle aux FAI  s'enquérissant de leur capacité technique à  bloquer Whatsapp l'application de messagerie instantanée sur mobile. Elle s'est ultérieurement rétractée, niant un quelconque plan d'interdire l'usage de Whatsapp.

Toujours au sujet de la Jordanie, le journal britannique the Guardian révèle que le pays est parmi les 5 premiers pays du monde subissant la surveillance du système Informatique de surveillance Boundless Informant, de l'Agence Nationale de Sécurité Américaine [en français].

Tunisie

En juin dernier, la Tunisie a accueilli la Troisième Rencontre de la Freedom Online Coalition, un groupe de gouvernements engagés dans le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales (comme énoncé dans la Déclaration Universelle des droits de l'homme [en français] ) dans le monde numérique.

Photo credit: Jillian C. York

Credit Phoro: Siwar Horchani, CC BY 2.0

La conférence se tenait sous les auspices de l'Agence Tunisienne d'Internet (ATI), qui sous le régime de Ben Ali était le centre de la censure et du contrôle d'internet. L'ATI a donc ouvert ses portes au public et à #404Lab, un hackerspace pour l'innovation. Jillian York parle de cette métamorphose sur PBS MediaShift :

L'ATI, auparavant l'appareil de surveillance et de censure en Tunisie, ambitionne de devenir le Point d’Interconnexion Internet neutre du pays, luttant ainsi contre les nombreuses tentatives durant les années passées de l'imposer en tant que censeur. L'engagement de l'ATI à l'ouverture a été rendu concret lors de la conférence quand ses portes ont étés ouvertes aux hackers pour créer #404Lab, un espace pour l'innovation. Les participants ont étés invités à voir les équipements employés depuis 2007 (et jusqu'à la chute du régime Ben Ali) pour la censure.

La conférence  a eu lieu peu après la révélation que l'Agence de Sécurité Nationale Américaine (NSA) effectuait une surveillance de grande envergure sur les réseaux sociaux tels que Facebook et Google, faisant de la surveillance un sujet de débat animé. Par ailleurs,  une vidéo réalisée par le site  Nawaat.org et diffusée lors de la conférence a permis de diffuser une déclaration présentée lors de la dernière séance plénière de l’événement. La déclaration exhorte les gouvernements adhérant à la Freedom Online Coalition à adopter  les Principes Internationaux sur l'application des droits humains à la surveillance des communications:

L'explosion de contenus en communication numérique et l'information sur la communication ou ”métadonnées en communication”, la diminution du coût du stockage et l'exploitation de large séries de données, ainsi que la fourniture de contenu personnel par le biais de prestataires de services tiers, fait que la surveillance étatique est désormais possible à une échelle sans précédent. Ce large éventail de renseignements brime non seulement la liberté d'expression et d'association mais menace également la confiance en l'internet en tant que plateforme sûre pour les communications personnelles. Il incombe donc aux membres de la FOC de défendre les droits fondamentaux de façon à répondre à cet environnement changeant.

Bien que cette réunion de la FOC ait promu l'image d'une Tunisie aspirant à devenir un leader en matière de défense de la liberté d'expression en ligne, il lui reste beaucoup à faire. Juste quelques semaines avant la conférence, le blogueur Hakim Ghanmi comparaissait devant le tribunal pour avoir critiqué le directeur d'un hôpital militaire dans la ville de Sfax au Sud Est du pays [en français]. Et  deux jours avant le lancement de la conférence, le rappeur Weld15 écopait de deux ans de prison pour une chanson dans laquelle il insultait la police. Après une campagne d'envergure internationale pour sa libération, le rappeur a été enfin relâché le 3 juillet et condamné à 6 mois de prison avec sursis. En Juillet également, Article 19 a publié un rapport sur les restrictions à la liberté en ligne en Tunisie.

Syrie

Telecomix a révélé  que 34 serveurs Blue Coat “dédiés à l'interception des communications et des données circulant sur Internet” opéraient en Syrie depuis le 22 mai 2013. Ce n'est pas la première fois que des serveurs américains sont trouvés dans le pays : en 2011, Citizen Lab également détecté la présence d'appareils Blue Coat en Syrie. Peu après, Computerlinks, la companie intermédiaire qui le commercialise, a  été condamnée pour vente de matériel à la Syrie, en violation des lois américaines. Reporters Sans Frontières a qualifié Blue Coat, une société “ennemie d'internet” [en français] l'appelant à “expliquer la présence de 34 de ses serveurs en Syrie et leur usage par le régime pour tracker ses opposants .”

Photo credit: Niki Korth, CC BY

Crédit Photo: Niki Korth, CC BY

Vers la fin du moi de mai, des activistes du monde entier ont célébré l'anniversaire de Bassel Safadi Khartabil, le second que cet ingénieur en logiciels et fan des programmes libres passe derrière les barreaux. En hommage à Bassel, Index on Censorship a demandé à ses amis de lui adresser des vœux pour l'occasion, des messages d'ailleurs publiés sur leurs propres blogs.

Liban

Au Liban, une campagne populaire pour ‘reprendre le parlement’ (intitulée Take Back Parliament) a été lancée notamment sur la Toile. Les organisateurs se décrivent comme suit:

Nous avons marre de la polarisation qu'exercent les membres des coalitions du 8/14 mars ainsi que que de la déconnexion totale et l'inefficacité totale du Parlement libanais dans nos vies quotidiennes. Nous avons marre du confessionnalisme et de son effet paralysant sur les demandes de justice sociale. Nous sommes jeunes et nous voulons changer le pays. Le truc, c'est que nous sommes comme toi aussi.

 

Les organisateurs ont eu recours au crowdsourcing (collaboration) [en français] pour leur plateforme de même qu'ils ont recouru à Facebook pour la mobilisation.

Irrités par les statistiques selon lesquelles presque 70% des téléphones portables dans le pays y auraient été introduits en contrebande, les responsables libanais ont adopté des mesures [en français] faisant que seuls les appareils dotés d'un code IMEI (un numéro de série unique composé de 15 à 17 chiffres qui permet d’identifier un mobile volé et le bloquer) et enregistrés auprès des douanes peuvent accéder au réseau local.

Au début du mois de juin, le ministre des Télécommunications Nicolas Sehnaoui a initié une campagne en ligne sous le hashtag suivant #FreeTheBandwidth (Libérez le débit ou la bande passante). La campagne vise Abdel Minem Youssef, un responsable à Ogero (organisme chargé de la gestion et de l'opération du réseau de téléphonie fixe et des services internet dans le pays et dont la majorité des actions est détenue par le gouvernement libanais ) qui a occupé plusieurs postes à la fois à Ogero et au Ministère des Télécommunications. Dans  un communiqué de presse, le Ministre Sehnaoui accuse Youssef d'entraver le développement de l'infrastructure internet au pays. A l'appui, des chiffres qui prouvent que le gouvernement libanais perdrait 750 000 dollars américains chaque mois en raison des décisions de Youseff.

La campagne a avivé le débat en ligne parmi les internautes libanais pendant une semaine environ, mais rien de tangible n'en a découlé pour le moment.

Palestine

Début mai, Google a fait un pas vers la reconnaissance de la Palestine en tant qu'état, remplaçant “Territoires Palestiniens” par “Palestine”  [en français] dans tous ses produits . Cette décision a suscité  la colère des responsables israéliens qui ont souligné que cette mesure ,  “repoussait davantage les perspectives de paix [en français] .” Google s'en est toutefois tenu à sa décision initiale.

Screen Shot 2013-07-09 at 10.41.32 PMLa branche palestinienne d’Internet Society (ISOC) s'emploie à établir des Points d'Echange Internet (PIX) dans le pays, hébergé par l'Université Birzeit. Pour le moment 7 sur 11 des FAI en Palestine sont connectés en tant que pairs , alors le Réseau Palestinien National de la Recherche et de l'Enseignement (NREN) connectera les universités à ce service. Le projet a récemment reçu du matériel de la part de Google pour héberger une copie de leur cache global, augmentant la vitesse d'accès aux services délivrés par Google.

Egypte

Fin mai, soit presqu'un mois avant le déclenchement des manifestation résultant en l'éviction du Président Mohammed Morsi, Neelie Kroes Commissaire Européen à l'Agenda Numérique s'est entretenue avec le Ministre des Télécommunications Egyptien Atef Helmy. Les deux responsables se sont notamment penchés sur la gouvernance de l'internet et ont par la suite publié une déclaration commune plaidant pour “l'ouverture, l'inclusion, la responsabilisation, l'efficacité, la cohérence et le respect des lois en vigueur”:

Nous sommes convenus qu'il est d'une première importance de garantir que l'Internet demeure une plateforme ouverte, et de faire face à toutes les tentatives de le fragmenter en des “Intranets” nationaux  et de fonder toutes les discussions et décisions ayant trait  aux “règles du jeu” sur une approche pluripartite assurant l'ouverture, l'inclusion, la responsabilisation et la cohérence et le respect des lois en vigueur.

Dans ce contexte, nous nous sommes entendus que pour garantir une participation et une diversité plus large à ces débats, il est nécessaires de trouver des moyens “intelligents” pour développer la capacité et l'expertise dans ces questions complexes notamment parmi les parties aux ressources limitées.

Le blog égyptien pour les Droits de l'Homme a récemment publié un rapport sur les indicateurs des TIC en Egypte. Le document comprend des données sur l'intersection de l'usage d'Internet avec l'éducation, l'âge et le genre.

L'ONG Association for Freedom of Thought and Expression - Association pour la Liberté de la Pensée et de l'Expression (AFTE) a publié un guide juridique sur la sécurité numérique à l'intention des militants pour les droits de l'homme dans le monde arabe. Le guide met l'accent sur les aspects juridiques de la sécurité numérique et présente des suggestions sur l'usage d'outils relatifs à la sécurité numérique.

A l'instar de ce qui s'est passé en Jordanie, les informations filtrées du  programme ‘Boundless Informant’ de la NSA américaine, révèlent que l'Egypte est également Egypt is parmi les premiers pays soumis à la surveillance de la dite agence américaine  avec 7.6 billion rapports sur le pays prétendument produits par le programme. The Wall Street Journal souligne que les égyptien n'auraient pas été surpris par le programme mais tout simplement “déçus.”

Le 30 juin, simultanément avec les manifestations, a eu lieu le lancement de Mada Mas, une nouvelle publication en ligne. Les créateurs du site, insistent que Mada Masr veut se concentrer sur le journalisme d'investigation et celui basé sur les données. Le 4 juillet, le site a publié un billet cinglant par Sherif Elsayed-Ali sur les efforts de surveillance déployés par NSA dans le monde. Elsayed-Ali écrit:

L'accès à constitue une partie intégrante des droits humains en raison de l'importance de la liberté d'expression, de réunion, d'éducation et d'autres droits humains largement reconnus. Il est à présent clair que l'accès à Internet sans aucune indue ingérence doit être protégé voire être considéré comme un droit juridiquement exécutoire dans le cas où notre vie privée signifie quelque chose dans le XXIème siècle.

Il nous faut un instrument légal qui codifierait nos droits numériques et clarifie les obligations des gouvernements et les responsabilités des fournisseurs de services à l'égard de l'accès à internet. Cela est trop important pour être laissé aux caprices  d'agences non justiciables et de régimes répressifs.

Dans la foulée de la destitution de Morsi, l'armée a suspendu plusieurs médias islamistes, donnant lieu à une déclaration signée par sept organisations de défense des droits humains y compris le Cairo Institute for Human Rights Studies - CIHRS (Institut du Caire pour lesétudes dans le domaine des droits humains), l'Egyptian Initiative for Personal Rights - l'Initiative égyptienne pour les droits de l'individu (EIPR), et le Hisham Mubarak Law Centre - Centre Hisham Moubarak pour le droit. Les organisations pointent que les autorités égyptiennes ”doivent respecter les principes de la liberté des médias tels que stipulés par le droit international”.

Qatar

Le Qatar, qui est généralement est connu pour être le plus tolérant parmi les pays arabes à l'égard de l'expression en ligne a proposé une nouvelle loi sur la cybercriminalité qui entre autres, sanctionnerait quiconque personne qui :

…enfreindrait les principes sociaux ou les valeurs ou alors publierait infos, photos, matériel audiovisuel relatifs au caractère sacro-saint de la vie privée ou familiale des individus même dans le cas ou ces informations sont vraies ou alors violerait d'autres principes par calomnie ou diffamation via Internet ou autres supports similaires.

Jan Keulen du Centre de Doha pour la Liberté des Médias (DCMF) indique que la loi “ soulève des questions sur les raisons pour lesquelles une loi sur la cybercriminalité toucherait à des sujet originellement destinés à être couverts par la loi sur les médias”  et Keulen d'affirmer que la liberté d'expression devrait être protégée.

Koweit

Jusqu'à présent, 2013 a vu l'arrestation d'une dizaine de personnes pour des affaires relatives à l'expression en ligne dans ce pays du Golfe, y compris l'emprisonnement pour un mois de l'éditeur du magazine en ligne al-Aaan ; l'emprisonnement et la déportation du blogueur égyptien Abdullah Aziz al-Baz; et une peine de deux ans en prison pour un militant en ligne inculpé pour des remarques faites sur Twitter. Cette répression   a été vivement condamnée par by Human Rights Watch et par d'autres organisations.

Dernièrement, Huda al-Ajmi, une institutrice de 37 ans Huda al-Ajmi a écopé de 11 ans en prison pour une remarque faite sur Twitter, jugée “insultante à l'égard de l'émir et appelant au renversement du gouvernement.” Il s'agit de la plus longue peine jamais énoncée au Koweït contre un dissident en ligne. Et pourtant le Koweït est signataire du Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques [en français]  qu'il a ratifié en 1996. Le PIRDCP protège le droit à la liberté d'expression y compris  la critique pacifique des responsables.

Bahreïn

En début mai, les défenseurs des droits numériques se sont réjouis et pour cause ; Ali Abdulemam—un blogueur bahrëini, condamné par contumace à 15 ans de prison en 2011—est sorti de sa clandestinité, faisant sa première apparition publique lors de l'Oslo Freedom Forum – Forum D'Oslo sur la Liberté.

Global Voices Advocacy a interviewé Abdulemam qui a dit qu'au Bahreïn :

La situation ne progresse pas… les attaques sur les démonstrations pacifiques persistent. Il n'y a aucune avancée dans le sens des réformes ou de l'octroi des gens leurs droits universels, il n'y a pas de droits universels, il n'y a pas de liberté d'expression, il n'y a pas une presse libre. Donc c'est comme si on vivait il y a deux cents ans.

En juin, il a été rapporté que les autorités auraient exprimé leurs intentions de restreindre l'usage  des services opérant par système vocal sur Internet (VoIP) tels que Skype Viber. La Bahrain Youth Society for Human Rights – Société des Jeunes du Bahreïn pour les Droits Humains (BYSHR) - s'est dit inquiète de cette mesure, soulignant que  “ces mesures contribueront [à] restreindre les droits numériques au Bahrëin et accroîtront le contrôle sur les usagers d'internet.”

Etudiant en secondaire, Ali Al Shofa a été condamné à une année en prison pour avoir supposément proféré sur Twitter des commentaires insultants à l'encontre du Cheikh Hamad Al-Khalifa sur le compte d'infos @alkawarahnews. Accusation que le jeune homme a fortement niée. En mai, enfin, six utilisateurs de Twitter ont été inculpés d’ “abus du droit à la liberté d'expression” et condamnés à un an de prison.

Arabie Saoudite

En début juin,l'application de messagerie cryptée Viber [en français] a été bloqué en Arabie Saoudite à l'issue de menaces de la part du gouvernement de bloquer des clients aux services similaires si jamais ils se refusent de respecter “les lois et conditions réglementaires en vigueur” (ce qui selon le site Wired, is “signifie souvent l'accès aux services de sécurité pour contrôler appels et messages”).

En mai, le In May, le chercheur en matière de sécurité informatique Moxie Marlinspike a dit avoir été contacté par Mobily une des companies de téléphonie mobile dans le Royaume qui lui aurait demandé de collaborer à un projet de surveillance en cours dans le pays. Marlinspike a refusé l'offre et a même publié l'échange de courriels sur son site web.

Le 24 juin, sept citoyens ont été inculpés pour “incitation aux manifestions” et pour “atteinte à l'ordre public” sur Facebook. Ils ont écopé de peines de prisons variant entre 5 et 10 années. Ils avaient été placés en détention préventive pour un an et demi dans la Prison d'Investigation Générale à Damman.

Emirats Arabes Unis 

Les EAU se sont également pris récemment aux utilisateurs de Twitter, condamnant Abdullah al Haddidi à 10 mois de prison  pour “diffusion de fausses informations” sur un procès en cours de militants. Al Haddidi a été accusé de violer l'Article 265 du Code Pénal, qui criminalise essentiellement la propagations de fausses nouvelles en sachant que c'est la police et tribunal qui déterminent quelles informations sont “exactes.”

Dans une autre affaire, Salah Yafie, de nationalité Bahrëinie, aurait soit disant été détenu à l'Aéoroport International de Dubai pour un tweet ”controversé”. Il existe très peu d'informations sur le sort de Yafie. Toutefois, dans un article récent  publié par le quotidien Bahrëini ”Gulf Daily News” les groupes de défenses des droits humains du pays, exhortent le Ministre des Affaires Etrangères du Bahrëin à agir auprès des autorités émiraties pour libérer Yafie.

IraK

L'Iran, qui selon plusieurs rapports envisagerait de se couper et s'isoler de l'Internet mondial, aurait supposément  offert ses services à l'Irak pour les mêmes objectifs. Plus tôt dans l'année, l'Irak a révoqué un projet de loi controversé sur la Cybercriminalité, affichant l'initiative de protéfer certains des droits fondamentaux en ligne.

Le Iraq Network for Social Media (Réseau pour les Médias Sociaux en Irak), dont le rôle a été instrumental dans cette suspension, a organisé l'année dernière , la Première Conférence des Blogeurs Irakiens.

Oman

Selon site Zawya, Oman occuperait la seconde place parmi les pays du CGG pour ce qui est de l'usage des téléphones intelligents (Smartphones). Le même rapport parle d'une augmentation de 2000 pour cent dans l'usage d'internet dans la région.

Le blogeur Diab Al Amiri aurait été détenu in late vers la fin, mais libéré juste deux jours après, en attendant des accusations formelles à son encontre. Aucune autre information n'a depuis été connue sur son affaire.

Maroc

Le Maroc lancera bientôt ses services 4G. Selon des rapports récents, L'Agence Nationale de Règlementation des Télécommunications (ANRT) [en français] lancera un appel d'offres d'ici la fin de l'année. Il faut dire que le taux de pénétration d'internet au Maroc est modeste avec 50 % seulement.

E-Joussour, première web radio communautaire online au Maroc [en français]. Le projet a été lancé en juin. Il se veut comme un outil de défense de la liberté d'expression et émettra ses programmes en Amazigh, Arabe, et Français.

Mauritanie

En Mauritanie, où seulement 3% environ de la population a accès à Internet, une communauté de hackers est entrain d'émerger. Un article sur le quotidien libanais en langue anglaise Daily Star dresse le profil du hacker Mauritania Attacker, qui who “[cible] les sites web partout au monde au nom de l'Islam.”

Un des gagnants de cette édition du concours annuel ”Best of Blogs” organisé par la Deutsche Welle’s  est Mauritanien. Ahmed Ould Jedou, contributeur de Global Voices, s'est vu décerner le prix pour le meilleur blog en arabe par le public. Dans une interview toute récente, Jedou dit : “Bloguer pour moi représente un espace pour une résistance électronique et pour la dissémination de la culture des droits humains. C'est la victoire de l'humanité face à la tyrannie…”.

Soudan

Des recherches récentes ont décelé la présence de dispositifs Blue Coat au Soudan, probablement en violation de l'embargo américain. Les appareils qui peuvent être utilisés pour surveiller les réseaux ont également été trouvés en Iran, en Syrie et dans d'autres pays.

Le blogueur populaire Amir Ahmad Nasr (auparavant connu sous le pseudo ‘Sudanese Thinker -Penseur Soudanais’) a publié sa première oeuvre intitulée ”My Islam: How Fundamentalism Stole My Mind—and Doubt Freed My Soul – Mon Islam: Comment le Fondamentalisme a volé mon esprit et le doute a libéré mon âme”. The Wall Street Journal a par ailleurs récemment consacré un billet à Nasr.

Algérie

Un rapport de Good Governance Africa dresse l'état des lieux de la censure et du militantisme social en Algérie qui bien que le taux de pénétration d'internet soit presque de 15 %,  est rarement signalé par défenseurs des droits numériques.

Yemen

Le Yémen a récemment lancé un service internet par satellite qui connecterait désormais les villages auparavant privés d'internet. L'actuel taux de pénétration d'Internet est d'environ  14.9 pour cent.

Divers 

  • Un nouveau rapport produit par Hivos et intitulé “Internet Governance: The quest for an open Internet in the Middle East and North Africa”  (”La gouvernance d'Internet: la quête d'un internet ouvert au Moyen Orient et en Afrique du Nord” [PDF]) examine l'état des lieux de la gouvernance d'internet dans six pays : l'Egypte, L'Iran, L'Irak, La Jordanie, La  Syrie, et la Tunisie.
  • Un nouveau rapport de l’UNESCO analyse l'usage des TIC dans l'éducation et ce dans cinq pays arabes. L'Egypte, La Jordanie, le Sultanat d'Oman, la Palestine (Cisjordanie uniquement) et le Qatar.
  • La 4ème édition de l’Arab Social Media Forum - Forum Arabe des Médias Sociaux,  s'est tenu à Ramallah en Palestine le 8 juin 2013.

 Digital Citizen vous est présenté par Global Voices Advocacy, Access, EFF, et Social Media Exchange. Le rapport de ce mois a été préparé, révisé et rédigé par Reem Al Masri, Hisham Almiraat, Nadim Kobeissi, Katherine Maher, Mohamad Najem, Mohammed Tarakiyee, et Jillian York avec le soutien rédactionnel d’Ellery Roberts Biddle.


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