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La mousson entraine inondations et glissements de terrain au Kerala, en Inde

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[Les liens conduisent à des pages en anglais, sauf mention contraire]

Les fortes précipitations s'abattant sur l'Etat du sud-ouest de l'Inde, le Kerala, et les glissements de terrains consécutifs ont fait au moins 15 morts alors que la région affronte la pire saison de la mousson depuis des décennies.

La pluie, qui a commencé à tomber le 4 août 2013, a entraîné une inondation sans précédent durant trois jours, causant une perte évaluée à 19.53 crore (3.22 millions de dollars US). La mousson a endommagé l'autoroute de l'aéroport international de Kochi, l'obligeant à fermer durant des jours et annuler 126 vols.

Le Kerala affronte l'une de ses pires moussons des dernières années, avec des crues subites et les glissements de terrain représentant une vraie menace. Les inondations et glissements de terrain dans le nord de l'Inde ont tué plus de 1000 personnes au cours de l'été.

La saison de la mousson, qui continue de faire des ravages au Kerala cette année, est habituellement une période importante et bénéfique pour l'Etat. Le Kerala a été désigné une fois par le magazine National Geographic comme une destination à voir parmi ses 50 destinations à visiter, principalement pour ses coins reculés pittoresques et les moussons. La saison de la mousson du Kerala est très prisée depuis quelques temps par les touristes pour son charme particulier, les pluies modifiant les paysages.

Les Keralites ont toujours été bien accueillies. Une abondante littérature, des images et chansons sur la pluie célèbrent la mousson dans cette culture. L'électricité et l'agriculture du Kerala sont fortement dépendantes des pluies de la mousson. On trouve même des groupes Facebook créés par des Keralites dédiés à la pluie.

In South Kerla an unidentified man sitting on a car submerged in flood water

Dans le sud du Kerla un homme est assis sur une voiture submergées par l'eau de la crue. Image de Aji Jayachandran. Copyright Demotix (6/8/2013)

Mais cette année est différente. Débutant en juin, les deux mois de pluies continues ne se sont pas arrêtées. Les barrages se remplissent vite et sont déjà pleins à ras bord et les vannes devraient être ouvertes pour écrêter la crue, ce qui suscite la panique parmi les gens qui ont jusqu'à présent vécu une vie sereine près des rivières et des lacs. L'un des plus grands barrages, le barrage Idukki, a n'a plus que 18 pieds de marge avant que la cote d'alerte soit atteinte et que les vannes ne s'ouvrent.

Le Kerala a reçu 40 pour cent de pluies en excès au cours des deux derniers mois seulement ce qui a  plongé l'Etat dans le désarroi. Le journal The Hindu relate que près de 2 100 personnes ont été déplacées vers 36 camps humanitaire depuis que l'inondation a touché les environs de Thiruvalla taluk. L'agriculture a été durement touchée par les pluies : l'extraction du caoutchouc n'a pas pu être réalisée et des rizières fraîchement plantées ont été  emportées par les inondations.

Les utilisateurs de médias sociaux ont mené une veille sur les inondations et  la mousson en publiant des photos d'habitations, et donnant des infos sur les mesures de sécurité, ainsi que sur les dégâts.

Renuka, qui vit à Alwaye où l'inondation est importante, a publié plusieurs photos d'elle sur son compte Google Plus pour montrer la hauteur atteinte par la rivière Periyar en raison des pluies. Elle vit au bord de la rivière et s'inquiète de ce que quelques semaines de plus de pluie pourrait entraîner.

Women and children watching the rising waterline. Image courtesy: Renuka Arun, used with permission. https://plus.google.com/u/0/113471416255727012804

Des femmes et des enfants regardant la montée du niveau de l'eau. Image provenant de Google+ par Renuka Arun, utilisée avec autorisation.

Sapta Varnangal commentait au sujet de la situation à Muvattupuzha :

J'ai entendu que la maison de ma mère à muvattupuzha près des rives de la rivière est sous l'eau. Cela n'arrive pas durant les moussons ordinaires.

People who live in the opposite shore observing the rising river. Image courtesy: Renuka Arun, used with permission. https://plus.google.com/u/0/113471416255727012804

Personnes vivant sur la rive opposée observant la montée de la rivière. Image provenant de Google+ par Renuka Arun, utilisée avec autorisation.

Idukki a affronté le pire des pluies, et subi des glissements de terrain qui ont fait de nombreuses victimes. Harish Vasudevan écrivait sur son compte Facebook que les glissements de terrain auraient pu être évités, si l'environnement avait été  respecté, au lieu  d'accorder des permis à toutes sortes de bâtiments :

ഇടുക്കിയിലെ രാഷ്ട്രീയ നേതൃത്വമോ സാധാരണ മനുഷ്യരോ സർക്കാരോ ഇതുകൊണ്ടും പഠിക്കാൻ പോകുന്നില്ല. ഇടനാട്ടിൽ നടപ്പാക്കുന്ന ‘വികസനം’ അപ്പടി മലനാട്ടിലും നടപ്പാക്കുന്നതിന്റെ ഫലം തോരാമഴയിൽ മണ്ണിടിച്ചിലായും വരും. മലനാട്ടിൽ മണ്ണ് ഇളക്കുന്നതിനും ഖനനത്തിനും എതിരെ നടപടി വേണമെന്ന് ഗാഡ്ഗിൽ കമ്മിറ്റി റിപ്പോർട്ട് പറഞ്ഞപ്പോൾ ആ റിപ്പോർട്ട് കത്തിച്ച ബിഷപ്പിനും പള്ളിക്കാര്ക്കും, റിപ്പോർട്ട്നെ എതിർത്ത സർക്കാരിനും പ്രതിപക്ഷത്തിനും ഇപ്പോൾ നാട്ടുകാരോട് മറുപടി പറയാനുള്ള ബാധ്യതയുണ്ട്.

Ni le pouvoir politique à Idukkis ni les gens ne vont tirer les leçons des dommages actuels, liés à la pluie. Les projets immobiliers qui conviennent à d'autres types de terre sont réalisés à Idukki ,qui a une consistance de terre différente. Il en résulte des glissements de terrain et des destructions lorsqu'il pleut. Le Comité Gadgil a publié un rapport demandant que l'exploitation de la terre soit arrêtée. Les gens vivant à Idukki, dont les prêtres des églises du lieu et le gouvernement, ont rejeté ce rapport. Mais désormais ils doivent prendre leurs responsabilités devant le public.

Pour Nelson Joseph, un résident de Idukki, les glissements de terrains ne sont pas dus à l'urbanisation :

Nelson Joseph താങ്കൾ പറഞ്ഞു വരുന്നത് ഇടുക്കിയിൽ ഉരുൾ പൊട്ടുന്നത്, അവിടെ നടത്തുന്ന വികസന പ്രവർത്തനങ്ങൾ കൊണ്ട് ആണെന്നാണോ? ഞാൻ ഒരു ഇടുക്കികാരൻ ആണ്. അറിയാൻ മേലഞ്ഞിട്ടു ചോദിക്കുവ എന്ത് മണ്ണാങ്കട്ട വികസനം ആണ് അവിടെ നടത്തിയിട്ടുള്ളത്? ഇപ്പോൾ ഉരുൾ പൊട്ടിയ സ്ഥലങ്ങളിൽ ഒരു തരത്തിലുള്ള, വികസനങ്ങളും ഇല്ല. മൂന്നാറിലേക്കു ഉള്ള ഒരു വഴി മാത്രം ആണ് അവിടെ മനുഷ്യ നിർമ്മിതം ആയുള്ള വല്ല്യ സംഭവം. ഈ വഴികൾ വരുന്നതിനു മുൻപ്, എന്തിന് മനുഷ്യർ അങ്ങോട്ട് കടന്നു ചെല്ലുന്നതിനു മുൻപേ അവിടെ ഉരുൾ പൊട്ടൽ ഉണ്ടായിട്ടുണ്ട്. അത് എന്ത് വികസനത്തിന്റെ പേരില് ആണ്? പരസ്ഥിതി വാദം ഒക്കെ നല്ലത് തന്നെ. പക്ഷെ ഇങ്ങനെ ഒരു ദുരിതം വരുമ്പോൾ വസ്തുതകൾ മനസ്സിലാക്കാതെ, വെറുതെ എല്ലാം വികസനത്തിന്റെ പ്രശ്നം എന്ന് പറയുന്നത് ശരിയായ പ്രശ്നങ്ങൾ ചര്ച്ച ചെയ്യുന്നതിനെ വഴി തിരിച്ചുവിടുന്നതിന് വേണ്ടി ആണോ എന്ന് പോലും സംശയിക്കുന്നു. ഗാഡ്ഗിൽ റിപ്പോർട്ട് പ്രാക്ടിക്കൽ അല്ല.

Qui a dit que c'est à cause du développement qu'Idukki se trouve face à une telle situation ? Je viens d'Idukki et je voudrais savoir quels développements ont été réalisés dans cette région ? Il n'y au eu aucun développement d'infrastructures. Il y a  une simple route allant jusqu'à Munnar où le glissement de terrain s'est produit. Même avant que les gens ne commencent à habiter là-bas, il y a eu des glissements de terrain. La défense de l'environnement et tout, d'accord, mais pas quand une telle catastrophe s'est produite et pas sans des faits avérés ou une investigation sérieuse. Le rapport Gadgil n'est pas factuel.

Prasanth Gulfu, résident d'Alwaye, publie un message sur sa page Facebook avec des numéros d'appels d'urgence si la situation empire :

En cas d'urgence s'il vous plaît, donnez l'alerte, comme nous sommes près de la rivière. Soyons tous au fait de la situation et restons prudents. Appelez 9946732042

Des vidéos sur YouTube montrent les inondations, telle cette vidéo téléchargée par Real High Definition :

Twitter a accueilli une discussion intéressante à propos de la mousson, comme celle-ci.

L'ingénieur Hafiz Rasheed (@hfz_r) blâmait la déforestation et le changement climatique :

L'écrivain, journaliste et enseignante Anna MM Vetticad (@annavetticad) a évoqué ses vacances au Kerala quand durant ces inondations, les gens se déplaçaient en bateau :

Kuttanad, India. 26th June 2013 -- A boat as pictured here is floating on the road submerged in flood water.

Un bateau flottant sur la route submergée par l'eau de la crue à Kuttanad, au Kerala. Photo Aji Jayachandran. Copyright Demotix (26/6/2013)

Mohan Kannan (@mohankan) a donné des nouvelles depuis Muvattupuzha :

Le journaliste Nidheesh MK (@ReporterNid) relatait qu'Aluva a été submergée par les inondations :


Brésil : une loi sur la culture de la canne à sucre menace l'Amazonie

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Le Brésil vient d'ouvrir la porte à la culture de la canne à sucre dans la forêt amazonienne, précisément dans la zone de Cerrado et Pantanal, là où jusqu'à présent cette culture était interdite, ce qui suscite l'inquiétude des experts.

L'objet de la loi 626/2011, [pt, comme tous les liens suivants sauf mention contraire] approuvée par le Sénat Fédéral brésilien le 15 mai dernier, autorise la culture de la canne à sucre dans la zone appelée Amazonie légale, qui inclut les régions mentionnées ci-dessus. [La forêt amazonienne se trouve en grande partie au Brésil et inclut 74% de la dénommée Amazonie légale, créée par le gouvernement en 1966 et qui comprend les Etats Maranhão, Pará, Tocantins, Amapá, Amazonas, Acre, Roraima, Rondoônia et Mato Grosso pour une surface de 4,9 millions de kilomètres carrés, 60% du territoire national N.d.T].

Même si la loi concerne seulement les régions déjà déboisées et 20% des terres en zone rurale, les experts et ONG mettent en garde sur les répercutions futures.


Les frontières de l'Amazonie légale. Carte ide InfoAmazonia.org [en]

La section brésilienne du WWF affirme que ce projet n'apporte ni bénéfices économiques ni environnementaux à la région. Les experts estiment que la monoculture de la canne à sucre créera des déséquilibres dans la biodiversité de l'environnement, mettra en danger la survie des populations indigènes et traditionnelles et impliquera l'exploitation de zones toujours plus vastes de la forêt pour cette culture.

João Humberto Camelini, géographe à l'Université d'Etat de Campinas, analyse la situation dans un entretien avec le site Instituto Humanitas Unisinos:

(…) esta aprovação é um fato lamentável que demonstra o comprometimento com agentes econômicos, sustentado por um discurso totalmente equivocado. É possível alcançar o desenvolvimento de uma região por meio de um planejamento integrado que envolva, entre outros fatores, a instalação de usinas de açúcar e etanol. Porém, a ideia que se propaga erroneamente é que a mera presença de uma usina conduz ao desenvolvimento.

Amazônia, Rio Urubu. Foto de André Deak no Flickr (Creative Commons BY 2.0)

Amazzonia, fleuve Urubu. Photo  André Deak
sur Flickr (Creative Commons BY 2.0)

Quando uma cultura regulamentada como a cana-de-açúcar recebe autorização formal e incentivos para ocupação, isso implica o uso exclusivo de grandes porções de terras no entorno das usinas, dentro de um raio aproximado de 40 a 50 quilômetros, o que leva à rápida e agressiva substituição das atividades existentes, deslocando-as para áreas inalteradas. Isso gera grandes pressões por desmatamentos clandestinos e de difícil fiscalização.

(…) L'approbation de ce projet de loi prouve l'implication d'acteurs économiques soutenus par un discours totalement faux et est honteuse. On peut obtenir le développement d'une région du Brésil au moyen d'une planification bien pensée qui prévoit, entre autre, aussi l'installation de centrales pour la production du sucre et de l'éthanol. Malheureusement, l'idée s'est propagée faisant croire que la seule présence d'une centrale amène la croissance.

Quand une culture réglementée comme celle de la canne à sucre reçoit des autorisations officielles et des encouragements pour la création d'emplois, la conséquence est l'usage exclusif de grandes parcelles de terres autour des centrales, dans un rayon d'environ 40 ou 50 km qui conduit à la substitution rapide et agressive des activités existantes, qui sont déplacées dans d'autres zones intactes. Ce qui entraîne l'augmentation d'une déforestation clandestine et un contrôle fiscal difficile.

Le projet de loi 626/2011 a été approuvé de manière définitive par le Sénat, ce qui veut dire que seule la Commission pour l'Environnement s'est exprimée à son sujet. Il n'a pas été procédé à un vote du Sénat puisque le projet a été envoyé directement à la Chambre et à la Présidence.

Luiz Bento de Science blogs explique pourquoi :

Somente os senadores Rodrigo Rollemberg (PSB-DF) e Ana Rita (PT-ES) votaram contra. Você está espantado com isso? Eu não. Sabe quem é o presidente da comissão de Meio Ambiente do senado? O digníssimo senador Blairo Maggi, um dos líderes da bancada ruralista e um dos maiores produtores de soja do Brasil. E você achando que o nosso maior problema era o Feliciano…

Seuls les sénateurs Rodrigo Rollemberg (PSB-DF) et Ana Rita (PT-ES) ont voté contre. Vous être surpris ? Moi pas du tout. Vous savez qui est le président de la Commission pour l'Environnement au Sénat ? L'illustre monsieur Blairo Maggi, l'un des dirigeants de l'aménagement rural et l'un des grands producteurs de soja du Brésil. Et quelqu'un pense encore que notre plus grand problème est Feliciano… [Le prédicateur anti-gay élu chef de la Commission pour les Droits de l'Homme]

Cana-de-açucar. Foto de Elza Fiuza no Portal Ecodebate

Canne à sucre. Photo de Elza Fiuza, Agência Brasil,
partagée sur le Portail Ecodebat

Le chercheur en sciences forestières Paulo Barreto, de l'Institut Homme et Environnement de l'Amazonie (Imazon) estime qu'il y aura des pressions économiques pour la production d'éthanol à long terme.

O problema é se o etanol se tornar uma comodity global. Aí seria negativo pois criaria demanda para desmatar mais, mesmo que indiretamente.

Le problème se posera si l'éthanol devient un produit demandé partout dans le monde. Ce serait néfaste en ce qu'il créerait une demande importante de déforestation, même indirectement.

Desmatamento na Amazônia. Foto de Bruno Taitson da WWF-Brasil

Déforestation en Amazonie.
Photo de Bruno Taitson de WWF-Brasil

D'après les données publiées par l'agence Reuters, en mai dernier le Brésil a exporté 139,8 millions de litres d'éthanol, 36,6% de plus par rapport aux 102,3 millions de litres exportés en avril. Le chiffre d'affaires de la vente du combustible s'est élevé à 93,9 millions de dollars en mai, avec une augmentation de 30,6% par rapport aux 71,9 millions de dollars enregistrés en avril. Mais il y a eu une baisse du volume et de la valeur financière par rapport à la même période sur l'année précédente.

Sur Twitter, même les experts de l'environnement critiquent la décision du Sénat. Le géographe Gustavo (@Guveronesi) a écrit :

@Guveronesi: Rumo a virarmos um imenso canavial. “Comissão aprova plantio de cana na Amazônia Legal” http://www.oeco.org.br/salada-verde/2

@Guveronesi: Nous allons devenir une gigantesque plantation de canne. La commission a approuvé les plantations de cannes à sucre dans les zones de l'Amazonie légale. http://www.oeco.org.br/salada-verde/2

L'ancienne sénatrice Marina Silva (‏@silva_marina) a commenté :

@silva_marina: Liberação da cana na Amazônia não tem lógica. outro retrocesso ambiental fruto d barganha política. Meu artigo de hj http://migre.me/eAB9S/

@silva_marina: La libéralisation de la culture de la canne à sucre en Amazonie n'est pas logique. Un autre pas en arrière pour l'environnement, du aux intérêts politiques. Mon article d'aujourd'hui: http://migre.me/eAB9S/

L'écrivain @freibetto a souligné :

@freibetto: Plantar cana ou soja na Amazônia é decretar o fim da floresta e o início de futuro deserto do Saara no norte do Brasil.

@freibetto: Planter la canne à sucre ou du soja en Amazonie signifie décréter la fin de la forêt et le début d'un prochain désert du Sahara au Brésil.

Certains cherchent à mobiliser la société par l'intermédiaire de pétitions en ligne contre la déforestation en Amazonie. Créée par Action B. Brasil, la pétition contre la monoculture de la canne à sucre a recueilli plus de 126 000 signatures qui vont s'ajouter à d'autres en faveur de la sauvegarde du patrimoine naturel. La pétition avec le plus de soutiens a pour slogan “Sauver l'Amazonie !” et a déjà recueilli plus de 2,2 millions de signatures.

Chine : L'application WeChat est espionnée

Egypte : Evacuation forcée des sit-ins pro-Morsi, et batailles de chiffres autour des victimes

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Les forces de l'ordre égyptiennes dispersent en ce moment les deux sit-ins du Caire, avec des chiffrages contradictoires des victimes. Les opérations se déroulent en direct à la télévision. Il s'agit des partisans du président destitué Mohamed Morsi, le cadre supérieur des Frères Musulmans dont le mandat a été abrégé au bout d'un an, le 3 juillet, après les manifestations géantes réclamant sa démission et des élections anticipées.

Depuis plusieurs semaines, les partisans de Morsi et de la Confrérie campaient sur les places Rabaa Al Adawiya, à Nasr City, et Al Nahda, près de l'Université du Caire, pour demander le retour à la “légitimité” ou le rétablissement de M. Morsi à sa place de président régulièrement élu de l'Egypte.

Face à la dispersion brutale ce matin des occupations, concrétisant des semaines de menaces, les Egyptiens appellent à l'arrêt de l'effusion de sang. Et s'affrontent aussi, sur Internet, à coup de chiffres.

Eman Hashim tweete :

La police et l'armée continuent à cogner sur le sit-in de #Rabaa, l'#Egypte maudite par deux puissances du mal qui se combattent.

Selon le porte-parole des Frères Musulmans Gehad El-Haddad, plus de 250 personnes ont déjà été tuées et plus de 5.000 sont blessées. Il tweete :

250+ morts confirmés. Les médecins disent que les patients les plus grièvement atteints mourront de leurs blessures par balles. plus de 5.000 blessés. le plus grand massacre depuis le #putsch

A screenshot from Al Jazeera Mubasher showing the action in Egypt unfolding live

Capture d'écran d'Al Jazeera Mubasher montrant en temps réel les opérations en Egypte

Ailleurs, les chiffres sont différents :

Selon Ahmed El Ansary, directeur adjoint des services d'urgence : 50 blessés et 4 morts à #Rabaa et #Nahda #Egypte

Mahmoud Faisal remarque, sarcastique :

Al Jazeera: 150 millions de morts et 2 milliards de blessés à Rabaa seulement et les forces centrales de sécurité reçoivent le renfort des Power Rangers et des Tortues Ninja pour disperser les contestataires de Rabaa

Le blogueur égyptien Mahmoud Salem traduit un sentiment général sur ces informations contradictoires :

Le sit-in de Nahda est évacué, à Rabaa c'est en cours, informations contradictoires sur les morts de part et d'autre. Bataille de narration. Je ne crois personne.

Et l'analyste Arabist d'ajouter :

La confrontation avec les Frères Musulmans à ce stade va exacerber les problèmes pré-existants de l'Egypte : l'anarchie au Sinaï, le fanatisme religieux (notamment en Haute-Egypte)

Il y a des répercussions ailleurs. Mariam Kirollos rapporte que les Coptes, les chrétiens d'Egypte, sont attaqués :

Il semble y avoir en ce moment des attaques contre les Coptes à Delga, Minya.

Restez en ligne pour plus d'informations.

Egypte : des journalistes pris pour cible

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Les journalistes en Egypte sont actuellement dans la ligne de mire de la police, qui préparait la dispersion par la force des manifestants soutenant les Frères musulmans au Caire aujourd'hui, 14 août.

Deux sit-ins des partisans de l'ancien président Morsi, membre de longue date des Frères musulmans, et dont la présidence a été interrompue après un an le 3 juin par des manifestations demandant sa démission et de nouvelles élections, ont été dispersés par la force. Les bilans des morts et blessés de ces dispersions violentes varient selon les sources.

Pendant des semaines, les partisans de Morsi et des Frères musulmans ont campé à Rabaa Al Adawiya, à Nasr City, et sur la place Al Nahda près de l'université du Caire, demandant le retour à la ‘légitimité”, le retour de Morsi en tant que président élu d'Egypte.

Le correspondant de Reuters au Caire, Tom Finn, a tenté de se rendre à Rabaa Al Adawiya pour se rendre compte de la situation. Il a tweeté  :

Je suis en train d'être arrêté.

Il a ajouté :

[Suis] avec deux photographes, les militaires leur ont pris leurs appareils et détruisent toutes leurs photos.

Les soldats parlent calmement, ils disent qu'ils font leur travail, qui est de lutter contre les terroristes et de servir leur pays.

Ils nous ont relâchés

Bel Trew, également dans les environs de  Rabaa, a tweeté :

Des hélicoptères tournent au-dessus de nous. On entend des coups de feu venant de toutes les rues adjacentes. J'entends dire qu'on tire sur les journalistes.

Elle s'est retrouvée au centre des événements :

On vient de nous tirer dessus à la chevrotine alors qu'on essayait de parvenir jusqu'au sit-in de Rabaa, accroupie derrière une voiture.

Elle ajoute:

On nous a tiré dessus à la chevrottine et ai été touchée légèrement (je vais bien). J'ai échappé aux dangers des plombs. Eu de la veine.

Abigail Hauslohner du Washington Post s'est retrouvée dans la même situation.

La police tire des grenades lacrymogènes sur les spectateurs et la presse, ils nous tirent dessus à balles réelles. Nous sommes pris au piège.

Elle a également été menacée par un officier de police :

Un officier de police m'a dit plus tôt que je le ‘provoquais’ en écrivant dans mon carnet de notes, et il dit maintenant : “Si je vous vois encore, je vous tire dans les jambes”.

Dans un tweet plus inquiétant, elle a ajouté :

La batterie de mon iPhone est presque vide. L'alliance anti-coup de Mohamed Soltan frm vient de déclarer à Al Jazeera en anglais qu'il a vu le cameraman atteint par une balle alors qu'il branchait la transmission en direct.

Le journaliste du Caire Samer Al Atrush a échappé au pire :

Hum, je m'en vais. Un type vient de recevoir une balle à 10 mètres seulement de moi

Nous poursuivrons la couverture des événements en Egypte.

Chine : les migrants de l'intérieur, post années 90

Concours du meilleur récit multimédia créé sur mobile avec l'application StoryMaker

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Texte initialement publié le 24 juin 2013 sur Free Press Unlimited [en anglais]

StoryMaker est un nouveau projet d'application pour mobiles de Free Press Unlimited. L'application  propose un parcours de type journalistique destiné à créer des informations et récits multimédia (texte, photos, vidéos) sur téléphone mobile. L'application est prête à l'emploi et téléchargeable par tout un chacun.

Afin d'encourager le plus grand nombre de personnes à essayer StoryMaker, nous organisons un concours. Vous pouvez participer sur StoryMaker ou nous envoyer vos suggestions d'amélioration.

Le meilleur récit

Le meilleur récit multimédia créé sur StoryMaker sera récompensé par un prix de 1 000 €. Tous les récits téléchargés sur www.storymaker.cc sont automatiquement inscrits au concours. Pour ce prix, nous recherchons particulièrement à récompenser un récit qui n'aurait pas pu voir le jour sans cet outil.

Meilleure suggestion d'amélioration

L'application StoryMaker vient d'être lancée mais cela ne veut pas dire que tout soit parfait. Bien au contraire, nous avons besoin de nos utilisateurs pour continuer à l'améliorer. N'hésitez pas à nous envoyer vos remarques, idées innovantes ou à relever les erreurs de la version actuelle, etc. Aidez-nous à faire de StoryApp un franc succès ! Un prix de 1 000 € ira la meilleure idée d'amélioration. Ecrivez-nous à l'adresse suivante: support [at] storymaker.cc.

Vous avez jusqu'au 31 décembre 2013 pour participer.

Pour en savoir plus sur la participation de Global Voices à ce projet, rendez-vous sur la page StoryMaker [en anglais]

Iran : Le nouveau Ministre des Affaires étrangères est sur Facebook

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Le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a une page Facebook comptant plus de 10 000 ‘likes’ où il répond aux questions des internautes. Selon ses dires, il tient cette page avec l'aide de ses enfants. Ironiquement, Facebook est sévèrement filtré en Iran mais a été utilisé par tous les candidats à la présidence.


Philippines : Des “Selfies” contre l'augmentation du prix des billets de trains

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Les “Selfies” sont un nouveau mot anglais et fait référence aux auto-portraits que nous faisons de nous-même avec un téléphone mobile pour les poster ensuite sur des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, et Twitter. Ce nouveau mot a une connotation parfois péjorative, synonyme de vanité et de superficialité, bien loin de tout engagement social.

Mais des activistes philippins viennent de détourner ce qui était jusque là un jeu purement narcissique entre les jeunes de la classe moyenne philippine vers une initiative plus constructive : une manifestation virtuelle contre le projet du gouvernement d'augmenter les prix des billets de train dans la région de Manille.

Différents groupes militants encouragent les usagers des trains à poster leurs “selfies” en ligne pour s'opposer à la décision du président Noynoy Aquino d'augmenter les tarifs des transports publics de Manille, le Rail Transit (LRT) et le Metro Rail Transit (MRT).

Cette idée, née pour compléter les manifestations dans la rue par une mobilisation en ligne, est en passe d'être adoptée. Une centaine de Philippins ont déjà posté des photos d'eux mêmes avec des slogans contre la hausse des tarifs, qu'ils partagent avec  le mot-clic #StrikeTheHike (Frappez la hausse) sur Facebook ou sur leur compte Instagram.

A l'heure de publication, 122 “selfies” contre la hausse des tarifs LRT/MRT ont déjà été postés sur la page Facebook #StrikeTheHike. Voici quelques ‘selfies” :

Not as Cool as Me

Rai Teves

Selfie by the MRT Station

No to MRT Fare Hike

Bagong Alyansang Makabayan (Bayan), mouvement politique de gauche, craint que l'augmentation du prix des billets ne soit le prélude à une privatisation totale. Bayan dirige l’opposition aux hausses de tarifs et espère que les manifestations réelles, couplées à ces manifestations en ligne de ‘selfies', feront boule de neige et augmenteront la mobilisation réelle des usagers.

Le Général Mark Louie AquinoBayan, Secrétaire général de Bayan pour la région de Manille, demande au gouvernement d'affecter les fonds gérés par les députés et souvent entachés de scandales (affaire du “pork barrel”, en anglais) à la population et aux services publics, comme le LRT et le MRT, au lieu de faire supporter la hausse par les usagers.

Selon le Département des transports et de la communication, les billets du LRT et MRT vont augmenter de cinq Pesos en 2013 et à nouveau de cinq pesos en  2014 pour compenser les coûts d’exploitation, qui, selon cette administration, sont lourdement subventionnés par le gouvernement.

Une consultation publique sur l'augmentation des billets de train a été organisée par le gouvernement et aura lieu le 22 août. Les opposants pensent qu'il s'agit d'une simple manœuvre pour apaiser la grogne montante. Les manifestations dans la rue et en ligne doivent se poursuivre, disent-il.

Les Serbes se battent pour l'octroi de fonds publics afin de traiter les enfants malades

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Une proposition émanant d’une initiative citoyenne et visant à mobiliser des fonds publics afin de financer les soins médicaux d'enfants et de mineurs serbes souffrant de maladies et de troubles rares ou en phase potentiellement terminale a été rejetée hier par les élus serbes.

À l’occasion d’une table ronde spéciale du Fonds de la République pour l’assurance-santé, les élus serbes ont rejeté cette idée, à la grande déception du public et des internautes serbes.

Dr Dušan Milisavljević, l’un des organisateurs de l’initiative et le président du Comité parlementaire pour la santé de la République de Serbie, était présent à la session le 14 août 2013 pour défendre la cause des enfants souffrant de maladies rares ou en phase potentiellement terminale et celle de leurs parents. Cette initiative citoyenne propose que le gouvernement finance les traitements médicaux suivis hors de Serbie par des citoyens serbes de moins de 18 ans si le traitement dont ces patients ont besoin n’est pas disponible en Serbie. Cela concerne en particulier les transplantations du cœur et d’autres organes vitaux, opérations qui ne sont pas pratiquées en Serbie.

Dr Milisavljević, qui est également professeur titulaire à la faculté de médecine de l’université de Niš, a fait parler de cette cause sur les réseaux sociaux et publics, et mobilise d’autres citoyens en ligne et hors ligne. Dès la fin de la table ronde, il a écrit sur Twitter:

La table ronde de la RFZO [Fonds de la République pour l’assurance-santé] s’est terminée sans qu’une résolution ait été prise quant à l’envoi d’enfants à l’étranger pour des transplantations cardiaques. Rien n’indique que la réglementation va changer. TERRIBLE, AFFREUX

— Dusan Milisavljevic (@DusanORLDusan) 14 août 2013

L’état refuse de changer la loi et de prendre la responsabilité du traitement médical des enfants à l’étranger http://t.co/bYEKmHnF68 reportage de [Radio télévision Serbie] @zozast @natasajutro @NataMij

— Dusan Milisavljevic (@DusanORLDusan) 14 août 2013

Ainsi que l’explique la Radio télévision de Serbie (le réseau de diffusion national public) dans la vidéo ci-dessous, les représentants du gouvernement ont évoqué des divergences entre la proposition et la Constitution serbe comme raison de leur refus de modifier la réglementation existante concernant le traitement médical des enfants. À savoir, la Constitution de la République de Serbie stipule qu’aucun patient ne recevra de traitement préférentiel fondé sur une forme de discrimination, dont celle liée à l’âge. Les Serbes, toutefois, semblent être d’avis que fournir des fonds afin de sauver les jeunes serbes, une population qui s’amenuise lentement mais sûrement avec l’un des taux de natalité les plus bas d’Europe, ne serait pas discriminatoire envers les autres citoyens, mais qu’il s’agirait plutôt d’une décision fondée sur ce qu’on estime être juste pour la nation et son avenir en général.

La « loi de Zoja » [serbe], une initiative apparentée qui a été ainsi appelée par les parents de Zoja, une fillette de six ans décédée récemment et qui a combattu pendant trois ans la maladie de Batten, demande aux représentants politiques de mettre à disposition de tels fonds aux enfants souffrant de maladies rares, qui sont souvent diagnostiquées tardivement en Serbie. « La loi de Zoja », qui est très commentée sur Twitter, demande qu’un délai de six mois soit mis en place une fois les maladies rares et les troubles diagnostiqués chez les enfants, après quoi le gouvernement couvrirait les coûts encourus soit par l’envoi de ces jeunes patients à l’étranger afin qu’un diagnostic précis soit établi, soit par le déplacement de spécialistes étrangers pour le diagnostic et le traitement.

Les deux initiatives reçoivent un vaste soutien, mais il vient pour l’instant principalement d'internautes. Dušan Milosavljević continue de parler de cette question en ligne et le soutien semble s’accentuer :

Quand on parle de traitement médical à l’étranger pour les enfants, ils [le gouvernement] disent que c’est impossible et citent la Constitution, mais qu’en est-il quand il s’agit de négocier pour le Kosovo ? Ce qui est le plus important – pour moi ce sont les ENFANTS !

— Dusan Milisavljevic (@DusanORLDusan) 14 août 2013

Snežana Jović, une nutritionniste serbe,  a écrit sur Twitter :

@Bobana47  C’est dommage que @DusanORLDusan ne soit pas plus soutenu, tout seul il ne peut rien faire face à ce gang… et les médias restent silencieux… comment aider.

— Snezana Jovic (@snneki) 15 août 2013

La version serbe de Global Voices a demandé à Milosavljević de faire une déclaration sur Twitter sur les prochaines étapes dans la lutte pour faire adopter les changements législatifs nécessaires afin d'envoyer à l’étranger ces enfants, qui ont souvent besoin de greffes d’organes que la Serbie ne peut obtenir, afin qu’ils puissent bénéficier des procédures médicales adéquates. Il a répondu lors d’un entretien téléphonique et a fait la liste de quatre mesures à prendre très concrètes, mais bien trop longues pour être résumées dans un tweet. Voici ce qu’il a répondu à Global Voices :

1re mesure – Ce que je répète quotidiennement depuis les six ou sept derniers mois et qui est le pilier de cette initiative, c’est-à-dire un changement de l’actuel Règlement (Pravilnik) de la République de Serbie pour le traitement médical des patients. Cette procédure ne nécessite qu’une session pendant laquelle une seule phrase a besoin d’être ajoutée au Règlement : que l’état financera les coûts des traitements médicaux, en d’autres termes les transplantations, pour les citoyens de Serbie [si l’état ne souhaite pas faire de discrimination et limiter cela aux enfants]. Lors de cette session, le Comité du Fonds de la République pour l’assurance-santé fera ajouter cette seule phrase à la résolution. L’actuel ministre de la Santé devra ensuite signer la résolution et l’envoyer au gouvernement afin qu’elle soit promulguée. Il ne faudrait pas plus de sept jours pour effectuer cette procédure.

2e mesure – Signer des contrats avec plusieurs cliniques chirurgicales à travers l’Europe qui offriraient greffes et traitements à nos enfants. Ce modèle existe et fonctionne bien depuis plus de dix ans avec des cliniques de Padoue et Trieste, où beaucoup de nos enfants ont été traités avec succès au cours de la dernière décennie.

3e mesure – L’éducation et la formation de nos chirurgiens cardiovasculaires dans le domaine de la transplantation, ce qui peut prendre sept à dix ans, tout comme la création de conditions propices en termes d’équipement de nos cliniques cardiovasculaires, en commençant peut-être par une clinique à Belgrade.

4e mesure – Sensibiliser et éduquer les citoyens à l’importance du don d’organes.

Milisavljević  déclare qu’il continuera sa bataille avec les représentants du gouvernement pour faire de ces quatre mesures une réalité en Serbie, et a également fait remarquer sur Twitter que Nevena Petrušić, la Commissaire serbe à la protection de l’égalité, avait déclaré le jour après que la proposition eut été rejetée :

N. P. a souligné qu’il n’est pas normal que des lois qui bannissent la discrimination fondée sur l’âge constituent un obstacle à la modification du Règlement.

La carte des disparus au Mexique

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#PorTodosLosDesaparecidos

#PorTodosLosDesaparecidos

# PorTodosLosDesaparecidos (Pour tous ceux qui ont disparu) est une initiative mexicaine de cartographie collaborative, gérée de façon directe,  sans intermédiaires, qui espère créer un contact direct entre les victimes, les citoyens, les familles et les médias. Le but est de documenter les 27 000 personnes disparues, chiffre donné par la Commission nationale des droits humains (CNDH). Le Secrétaire à l'Intérieur (Sego) a donné le chiffre officiel du nombre de personnes déclarées disparues au Mexique, et contenue dans la base de données des disparus au 27 février de cette année : leur nombre est de 26 121.

Vous pouvez en savoir plus sur cette initiative [espagnol] sur le blog mexicain Sopitas [espagnol].

Bucarest, pas Budapest : Une barre chocolatée explique comment ne pas confondre

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Les capitales de la Roumanie et la Hongrie, Bucarest et Budapest, sont si souvent confondues que ceux qui connaissent mal cette région d'Europe réservent souvent des billets d'avion pour Bucarest, alors qu'ils veulent aller à Budapest, et vice versa. 400 supporters de l'équipe de foot d'Espagne ont par exemple affrété un avion l'an dernier pour se rendre à Budapest et assister aux finales de la Ligue.  Mais les matchs avaient lieu à Bucarest.

Bucharest, Not Budapest; one of the official images of the ROM chocolate advertising campaign.

Bucarest, pas Budapest; l'une des photos officielles de la campagne publicitaire pour le chocolat ROM

Un fabricant roumain de chocolat, ROM, se sert de cette perpétuelle confusion dans la campagne publicitaire d'une barre chocolatée. La vidéo ci-dessous et un podcast de l'émission Le Monde de PRI donnent d'autres trucs  pour aider les voyageurs à distinguer les deux capitales. Sur un blog consacré au voyage et à l'art, on peut trouver toutes les photos de la campagne publicitaire.

PHOTO : Les églises pleurent en Egypte

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La féministe égyptienne Dalia Aziada a publié ce tweet après l'incendie de nombreuses églises coptes en Egypte [fr] Les incendies ont suivi l'évacuation meurtrière  par les militaires égyptiens des pro-Morsi et Frères musulmans de leurs sit-ins au Caire [fr] où ils demandaient le retour du président élu Mohamed Morsi.

La dispersion des sit-ins a entrainé la mort d'au moins 638 prsonnes selon le gouvernement égyptien. Un porte-parole des Frères musulmans a lui dit que 2 000 personnes avaient été tuées pendant le “massacre

Des dizaines d'autres victimes  s'y sont ajouté le 16 aout durant les affrontements entre partisans des Frères musulmans et les forces de sécurité  durant le “Jour de la colère.”

Voir d'autres articles dans notre dossier central en anglais Bloodbath in Egypt.

 

“Com vandalismo”, un documentaire sur les manifestations de la “Révolte du vinaigre” au Brésil

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Ce post fait partie de notre dossier central la Révolte du Vinaigre.

Parmi les manifestants de tout âge qui sont descendus dans les rues de Fortaleza, dans l'état du Ceara au Brésil, au cours des manifestations qui ont secoué le Brésil ces derniers mois, il y avait quatre journalistes qui filmaient, caméra au poing. Le résultat : un documentaire indépendant intitulé “Le vandalisme” et qui porte la signature du Collectif Nigéria.

Les médias traditionnels brésiliens souffrent d'une crise de crédibilité auprès des manifestants, mais les mass medias ont du dernièrement consentir un espace à la “masse de médias” venus de la rue. Les vidéos en direct, les transmissions “en live” de Mídia Ninja, sont devenues la voix officielle des rues, du nord au sud du pays. Néanmoins, ils sont peu nombreux à avoir réussi comme le documentaire ” Com vandalismo” la synthèse des différentes atmosphères durant les manifestations.

Cartaz do documentário Com Vandalismo na página de Facebook do Coletivo Nigéria.

Affiche du documentaire  ” Avec vandalisme” sur la page  Facebook de Collectif Nigéria.

Au travers de photos peu éditées et des longues séquences vidéo, ce film critique le discours habituel des média traditionnels, qui classent les manifestants entre “pacifiques” et “vandales”. Il cherche au contraire à comprendre les causes des événements plus que leurs conséquences. Le ton est donné dès le début avec cette question : ” Quel peut-être la motivation d'une désobéissance civile” ?

En ne se limitant pas seulement à couvrir les événements survenus à Fortaleza en juin et juillet dernier, ce documentaire fait une analyse du climat général des manifestation dans tout le Brésil pendant cette période. Il accompagne l'évolution de ces manifestations qui ont commencé par des protestations contre le retard dans l'attribution de cartes d'étudiants puis se sont transformées ensuite en revendications liées à des questions majeures  concernant l'éducation, la santé publique et la politique. Comme c'est arrivé dans d'autres états, quand le nombre de participants s'est accru, les divisions et les malentendus entre eux ont fait de même.

A la presse et à la police qui accusent les “vandales”, les réalisateurs opposent l'autre versant des choses, résumé par les slogans des manifestants : “ Le vandale, c'est l'État”. Ce film propose un contrepoint pour faire prendre conscience de sujets tels que les expropriations pour faire place aux chantiers préparant la Coupe du monde et la violence de la police militaire, entre autres.

Voici l'opinion sur ce film de Agência Pública, une agence indépendante d'investigation  [en] qui a déjà travaillé avec Collectif Nigéria :

Ce film est un portrait analytique réalisé dans le “feu de l'action” dans lequel le respect de la chronologie des faits, la variété des points de vue et des interviews, la sobriété des journalistes, ont permis de créer une grande fresque des manifestations de Fortaleza, très instructive pour ceux qui cherchent à comprendre qui est et ce que souhaite cette jeunesse qui est descendue dans les rues des capitales brésiliennes.

On peut visionner le documentaire sous-titré ci-dessous :

Un nouveau gouvernement pour le Paraguay.

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[Liens en espagnol]

Horacio Cartes, homme d'affaires et ex-dirigeant du club de football Libertad, a été intronisé président du Paraguay en présence de sept présidents sud-américains et de représentants de diverses autorités internationales, eux-même ex-présidents ou dirigeants du football international.

Le photolog du site d'information Hoy (Aujourd'hui) a publié des clichés de la cérémonie de passation des pouvoirs pris par les blogueurs et photographes Tetsu Espósito et Elton Nuñez.

Horacio Cartes n'avait jamais fait de politique, en fait, il a utilisé pour la première fois son droit de vote aux élections du 21 avril dernier. Ce jour là il a devancé de dix points la seconde force politique du pays constituée d'une alliance entre le Parti libéral et d'autres partis minoritaires. L'association Nationale Républicaine et le Parti Colorado, le parti de Cartes, a obtenu 45,83 % des voix, alors que l'Alliance Paraguay Allègre a obtenu 36,92 %  selon les résultats officiels des tribunaux électoraux.

Foto compartida por la página oficial de Facebook de Horacio Cartes

Photo de la page Facebook de Horacio Cartes

Pour être candidat à la présidence et gagner une élection sans aucune expérience en politique, Cartes a choisi un des deux partis traditionnels comptant le plus de membres (1 989.416 inscrits selon les registres des tribunaux électoraux). Comme il n'était pas membre du Parti Colorado, il a donc dû imposer une modification des statuts du parti qui exigent un minimum de 10 années d'affiliation pour être candidat à la présidentielle, ramenant ce délai à une année seulement .

 ”Je ne demande pas la patience aux jeunes de mon pays, mais une saine rébellion”

Cette phrase extraite du discours d'ouverture du nouveau gouvernement a été la plus reproduite sur Twitter. Un discours tellement éloquent et si parfaitement rédigé que l'on peut mettre en doute le fait qu'il l'ait écrit et laisser penser l'a mémorisé. Horacio Carles n'a jamais fait preuve de grande éloquence pendant sa campagne, montrant au contraire de grandes difficultés à s'exprimer correctement.

Le journaliste  Luis Bareiro (@LuisBareiro) n'en trouve pas moins le discours très bon :

 

Un cabinet dominé par des technocrates

Une autre surprise a été le choix des membres du cabinet ministériel. D'habitude, les présidents “Colorado” (Horatio Cartes est le septième président issu de ce parti depuis la chute de la dictature du général Alfredo Stroessner) nomment  d'autres membres du parti comme membres de leur cabinet. Cartes a choisi en majorité des hommes et des femmes sans passé politique mais fort d'une compétence reconnue dans le secteur privé ou dans leur domaine. Vous trouverez ici la liste complète du nouveau cabinet.

La direction du parti Colorado ne l'a pas bien accepté. On a même entendu durant la prestation de serment des ministres des huées, par exemple durant  celle du nouveau ministre de l'Intérieur Francisco de Vargas.

Nouvelles espérances

Les Paraguayens fondent beaucoup d'espoirs sur ce nouveau gouvernement, on peut s’ en rendre compte sur Facebook et Twitter. On voit beaucoup le mot-clic #UnNuevoRumbo, (un nouvel objectif) proposé par l'équipe de communication du nouveau président sur sa page Facebook et qui reprend un slogan utilisé plusieurs fois lors de sa campagne : #traspasodemandopy.

 

Un groupe de manifestants s'est rassemblé lors de la cérémonie déguisés en Federico Franco et son épouse (Federico Franco a été président pendant neuf mois après la destitution de Fernando Lugo). Des affiches et des pancartes le traitait de responsable d'un coup d'état et de voleur.

Avec cette intronisation se termine l'impasse politique et diplomatique dans laquelle est entrée le Paraguay le 22 juin 2012, par le jugement politique qui a destitué l'ex évêque Fernando Lugo, élu président, et a conduit à la suspension du Paraguay au sein du Mercosur.


Argentine : Facepopular, un nouveau réseau social latino-américain

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Le nouveau réseau social Facepopular [es, comme les liens suivants, sauf indication contraire], créé par six graphistes argentins, compte déjà un millier d'utilisateurs, non seulement en Argentine mais aussi dans d'autres pays latino-américains.

Le site web, lancé le 9 juillet 2013, a résumé ses objectifs dans la section  A propos :

 

El objetivo es generar un canal de comunicación e interacción comunitaria sin las arbitrariedades y modelos de imposición de otras redes sociales diseñadas y operadas fuera de la región Latinoamericana por corporaciones multinacionales..

Es una red latinoamericana, para hispanoparlantes, pensada y concebida bajo nuestros propios parámetros y estándares.

L'objectif est de créer un canal de communication et d'interaction communautaire sans l'arbitraire et les modèles contraignants des autres réseaux sociaux, qui ont été créés et réalisés en-dehors de l'Amérique latine par des firmes multinationales…

C'est un réseau latino-américain, pour les locuteurs espagnols, pensé et conçu pour nos normes et paramètres.

Le nom “Facepopular” n'aurait pas été sélectionné pour copier le célèbre Facebook ; “face” est l'acronyme de “Front alternatif contre l'estabilishment”

Pablo Gutierrez, sur le site de technologie Fayerwayer, juge néanmoins que “être similaires à Facebook est une stratégie de marketing”. A la différence de Facebook, sur Facepopular, on trouve un bouton “Dislike” (n'aime pas), et des “graphismes propres à la culture et à la politique argentine qui peuvent être repérés quand on visite le site”.

Dans le même article, Pablo commente la vidéo utilisée pour promouvoir Facepopular :

En el video de difusión se reproduce la escena de Matrix en la que Morfeo hace que Neo elija entre permanecer en la matriz ficticia creada por sus opresores o liberarse y ver la realidad, pero con un diálogo en que se refieren a Facebook como la venda en los ojos para dominar a la sociedad.

Dans la vidéo se trouve une scène de Matrix, dans laquelle Morfeo demande à Neo de choisir s'il reste dans la dimension fictive de Matrix, créée par ses oppresseurs, ou d'être libéré et voir la réalité, dans le dialogue la référence concerne Facebook – utilisé à la place de Matrix – comme moyen pour dominer la société.

Pablo ajoute :

[Facepopular] pretende unir a “quienes simpaticen con la idea de una Patria Grande, sin un sesgo kirchnerista” (por el partido oficialista [argentino]), aunque tenga todos los condimentos necesarios para quedar encasillada en el segmento de cibermilitantes oficialistas que inundan las redes a diario.

[Facepopular] a pour intention d'unir tous “ceux qui partagent l'idée d'une Grande Patrie, sans préjugé Kirchnerista” (parti officiel [argentin] de la présidente Cristina Kirchner)  même si le rés les éléments nécessaires pour le classer dans le segment des cyber-militants pro-gouvernement qui envahissent les réseaux sociaux quotidiennement.

La page web ClickParlante, fait aussi référence aux contenus idéologiques du nouveau réseau :

 

La red social cuenta con contenidos a favor del gobierno de Cristina Fernández y agrupaciones políticas afines, y habría acumulado unos 400 usuarios. Por ello hay páginas dedicadas a funcionarios, temáticas y consignas kirchneristas.

Ce réseau social est plein de contenus en faveur du gouvernement et du groupe politique de la Présidente Cristina Fernandez Kirchner, et compte [ndr, à l'heure de publication de ce post de blog] 400 utilisateurs. Il y a des pages dédiées aux fonctionnaires, thèmes et slogans du parti au pouvoir de Kirchner.

Le Groupe Néstor Kirchner, à travers son blog,envisage des interactions futures avec d'autres mouvements militants :

estamos interactuando con todas las organizaciones que están con fuerte presencia en la Red, como el caso de RED NACIONAL DE MILITANTES DE TODO EL PAÍS, CIBERS K ADHONOREM, UNIDOS ORGANIZADOS Y CONECTADOS y otros grupos. En el caso del PARTIDO JUSTICIALISTA DIGITAL ARGENTINA, vemos positivo el trabajo en conjunto entre nuestras agrupaciones.

Nous interagissons avec toutes les organisations fortement représentées sur le réseau, comme LE RÉSEAU DES MILITANTS POUR LE PAYS, CYBERS K AD HONOREM, UNIS-ORGANISES-CONNECTES et d'autres. Dans le cas du PARTI JUSTICE NUMÉRIQUE ARGENTIN, nous envisageons de manière positive une collaboration avec eux.

Le nouveau réseau social a été développé avec le logiciel américain  Phpfox [en], acheté en dollars. Le journal Tribuna a relevé ce fait, car les Argentins n'ont pas facilement accès à une monnaie étrangère pour payer biens et services :

Si bien sus creadores aseguran que el portal tiene servidores alojados en la Argentina, el soft es norteamericano, y se paga en dólares.

Même si les créateurs assurent que le portail a ses serveurs en Argentine, le logiciel est nord-américain, et on paie en dollars.

Les internautes ont aussi parlé de ce nouveau réseau social sur Twitter.  Eve Silva (@LaComandanta1) fait de la publicité pour Facepopular au Venezuela, où le nombre d'utilisateurs a déjà dépassé celui des autres pays latino-américains :

Enregistre-toi maintenant, une qualité requise essentielle, être révolutionnaire ! //Facepopular.net et aussi nous suivre sur @facepopularok

Eve Silva (@LaComandanta1) 20 juillet 2013

Tere, de la Havane, à Cuba, (@TsabinaMoreno) écrit :

#Facepopular est une excellente alternative créée par l’#Argentine, pour l'intégration #Latinoamericana et contre l'espionnage yankee #Cuba #Truppa

- Tere (@TsabinaMoreno) 20 juillet 2013

Anonymous Argentine (@Anons_Argentina) met en garde :

VIA @venomcorp: N'ENTREZ PAS SUR #FACEPOPULAR, LE NOUVEAU RÉSEAU SOCIAL DE #DELIA, ILS PEUVENT LOCALISER VOTRE IP  IMMÉDIATEMENT. COPIEZ CE TWEET

Pour entrer dans ce nouveau réseau social, et se faire sa propre opinion, il suffit de s'enregistrer sur le site web.

 

Iran : 200 personnes arrêtées durant un concert de rock

Porto Rico : la question complexe de la peine de mort imposée par les Etats-Unis

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Pendant le 5ème Congrès contre la peine de mort, qui s'est tenu récemment à Madrid, en Espagne, les participants se sont réunis pour discuter du cas de Porto Rico. Au cours de la troisième et dernière partie à laquelle ont participé le site Periodismo Ciudadano (PC) [es, comme tous les liens suivants] et Global Voices en espagnol, Elisa Moreno Gil, de PC, interroge des avocats et activistes porto-ricains pour comprendre la situation actuelle du pays caribéen, par rapport à l'imposition de la peine de mort par la Cour Fédérale. Pour accéder à d'autres articles sur le sujet, cliquez ici ou .

Etant donné son histoire coloniale et ses liens actuels avec les Etats-Unis, son système politique ‘d'Etat libre associé’ au Etats-Unis ne permet pas à Porto Rico le plein exercice du second article de sa Constitution, qui prévoit l'abolition de la peine de mort.

Afin de connaître les idées et opinions sur la situation compliquée de Porto Rico, sur  la peine capitale, lors du 5ème Congrès Mondial Contre la Peine de Mort qui s'est tenu à Madrid, nous avons interrogé quelques intervenants : Carmelo Campos Cruz, Président de la Commission des Droits des victime de Délits formé par l'Ordre des Avocats de Porto Rico, Kevin M. Rivera Medina, Président de la Commission sur la peine de mort de l'Ordre des Avocats de Porto Rico, et Evelyn Román d'Amnesty International.

 

De izquierda a derecha: Carmelo Campos Cruz, Evelyn Román y Kevin Miguel Rivera Medina.

De gauche à droite : Carmelo Campos Cruz, Evelyn Román et Kevin Miguel Rivera Medina.

Dans sa présentation “Porto Rico, la dimension inconnue de la peine de mort”, Carmelo Cruz a dénoncé le fait que les Etats-Unis continuent à promulguer des lois qui ne prennent pas en compte la volonté du peuple porto-ricain. Sur l'île de Porto Rico, la peine capitale peut être appliquée dans certains cas qui tombent sous la juridiction fédérale des Etats-Unis.

Porto Rico n'a pas procédé à une exécution depuis 1927, bien qu'il soit l'un des pays avec un taux de criminalité important, parmi les plus hauts du monde. De récentes fusillades, comme celle survenue au bar La Tómbola, n'ont pas poussé les habitants de Porto Rico à envisager la peine de mort comme une sanction possible devant la Cour Fédérale.

Periodismo Ciudadano (PC) : Ces congrès de grande ampleur internationale sont d'ordinaire organisés dans des pays comme la France ou l'Espagne. Quel effet ont-ils en Amérique latine, et dans ce cas-ci à Porto Rico ?

Carmelo Campos-Cruz (CC): En el caso de América Latina donde se ha abolido (la pena de muerte) en todos los países, excepto Cuba y Guatemala, el impacto que tiene no es tanto, no es un asunto que se hable mucho en la región.  En el caso de Puerto Rico es importante porque nosotros tenemos la aplicación de la pena de muerte no por nuestros tribunales sino por imposición del Gobierno de los Estados Unidos; así que, estar en este tipo de actividades, compartir con compañeros y compañeras de otras organizaciones, conocer sus experiencias, hacer alianzas… es un ingrediente importantísimo para nosotros poder ser efectivos en nuestra lucha en nuestra patria.

Carmelo Campos-Cruz (CC) : Dans le cas de l'Amérique latine, où la peine de mort a été abolie dans tous les pays, à l'exception de Cuba et du Guatemala, l'effet n'est pas très significatif, ce n'est pas un sujet très discuté dans la région. Dans le cas de Porto Rico cela a son importance, parce nous nous avons l'application de la peine de mort non par la volonté de nos tribunaux, mais imposée par le  gouvernement américain. Donc, participer à ces événements, échanger avec les collègues d'autres organisations, connaître leurs expériences et établir un partenariat, ce sont autant d'éléments fondamentaux qui nous donnent la possibilité d'obtenir des résultats dans la lutte que nous menons dans notre pays.

PC :  54% de la population de Porto Rico maintient sa position abolitionniste de la peine de mort. Cependant [comme l'a montré un sondage publié dans le journal El País le 12 avril 2013] au cours des dernières années ce chiffre a diminué de 10%. Pensez-vous que ce soit dû à l'influence américaine  sur l'île ?

CC: Las estadísticas hay que saber cómo tratarlas. La otra encuesta que te estabas refiriendo estaba hecha con una metodología diferente. En esta encuesta no es solamente sí y no, sino que hay “en algunas circunstancias”, “no sé”. Si fueran a calibrarse seguramente serían resultados bastante similares.

Pero vamos a asumir la premisa de la pregunta, de que ha descendido 10 puntos. Es que Puerto Rico se encuentra en un momento donde la criminalidad es muy elevada, es de los países con la tasa de asesinatos más alta, con una tasa de resolución de asesinatos muy baja, un sentido de impunidad muy alto, lo que es una frustración que puede llevar al pueblo a reclamar ese tipo de medidas, que son inefectivas y van contra los derechos humanos, pero que sin una educación efectiva son traídas a la mesa para discusión.

CC : Il faut savoir comment analyser les statistiques. Le sondage auquel vous faites référence a été conduit avec une autre méthodologie. Dans ce sondage les choix possibles n'étaient pas seulement “oui” ou “non”, mais aussi “en aucune circonstance” et “je ne sais pas”. Si les deux sondages avaient été plus clairs, nous aurions obtenus des résultats assez similaires.

Mais admettons le préambule de votre question, qu'il y ait eu une baisse de dix points. Le fait est que Porto Rico traverse actuellement une période de forte criminalité ; c'est un pays qui enregistre un taux d'homicides parmi les plus élevés au monde, un taux de résolution des affaires très bas, et un sentiment d'impunité élevé. Ce qui peut conduire les gens à être favorable à ces mesures, qui sont inefficaces et contre les droits de l'homme, mais sans une éducation efficace, il est normal qu'elles soient prises en considération.

PC : Que signifie pour vous le terme “localement inapplicable” ?

CC: Estás haciendo referencia a un término que se utiliza en el Artículo 9 de la Ley de Relaciones Federales con Puerto Rico, que es la ley del Gobierno de EEUU que rige las relaciones entre puerto Rico y EEUU. Y ese artículo dice que las leyes que no sean “localmente inaplicables” van a aplicar. La realidad es que por las decisiones de los propios tribunales estadounidenses, es el propio Congreso quién decide cuáles leyes son inaplicables y cuáles no. Así que, un ejemplo bastante craso de lo que es la falta de autodeterminación de un pueblo cuanto aún lo que aplique o no lo que aplique está en la potestad de otra parte.

CC : Il s'agit d'un terme utilisé dans l'article 9 de la loi du gouvernement américain, qui établit les relations fédérales avec Porto Rico. Cet article énonce que quelle que soit la loi qui ne soit pas “localement inapplicable”, elle peut être mise en application. En réalité, étant donné que les décisions sont prises dans les même tribunaux américains, c'est le Congrès qui a le devoir de décider quelles lois sont applicables et lesquelles ne le sont pas. Par conséquent nous sommes  face à un exemple manifeste d'autodétermination ratée de la part d'une population, quand l'autre partie a le pouvoir de décider d'appliquer ou de ne pas appliquer les lois.

PC : Une dernière question : selon vous, pourquoi Porto Rico se démarque par le nombre élevé d'habitants favorable à l'abolition de la peine de mort ? Cela dépend de l'éducation ou de la tradition ?

CC: Eso no es algo nuevo. Si analizamos la historia de la imposición de la pena de muerte en Puerto Rico y de actos en contra de esa imposición de la pena de muerte. Desde el siglo XVI se documentaron casos del pueblo, de sacerdotes tratando de arrebatar gente que están a punto de ser ahorcados. A principios del siglo XX de carpinteros que se negaban a construir los cadalsos para el ahorcamiento, de ferreterías que se negaban a vender maderas para hacer cadalsos, de telegrafistas que se negaban a transmitir la información de si se había realizado una ejecución o no.

Yo creo que el hecho de ser una colonia pobre, primero bajo España, segundo bajo Estados Unidos, trae un sentido que se conoce de primera mano: la injusticia de parte del Gobierno, del Estado. Ese es el sentido de lo que tú planteas como justicia es totalmente arbitrario y que se tiene en dos varas, y que si eres pobre o eres negro vas a tener unas probabilidades mayores de ser ejecutado. Y eso se ha vivido en Puerto Rico hasta la última de las ejecuciones: que eran negros, mulatos, analfabetas. Pues yo creo que ese tipo de sensibilidad es la que nos lleva a decir: “no, esta no debe ser la alternativa. Por aquí no va la cosa.” Aun con unas tasas de asesinato bastante significativas. Esa es la reflexión que yo he podido hacer en estos años.

CC : Ce n'est pas une nouveauté. Si nous analysons l'histoire de la peine de mort sur l'île de Porto Rico, et des diverses tentatives pour l'éliminer, nous découvrons que déjà à partir du XVIe siècle, d'après quelques documents, il y a eu des cas de prêtres qui tentaient de sauver des criminels de la pendaison. Au début du XXe siècle, nous voyons des cas de charpentiers qui refusent de construire les structures pour la pendaison, des quincailleries qui ne veulent pas vendre le bois pour les construire, et des télégraphistes qui décident de ne pas transmettre les informations sur les exécutions.

Je crois que le fait que l'île soit une colonie pauvre, qui a enduré d'abord la domination espagnole et puis celle américaine, résulte explicitement de l'injustice subie de la part du gouvernement, de la part de l'Etat. En ce sens, ce qui est juste est totalement arbitraire et se mesure avec des paramètres différents. Si on est pauvre ou noir, on a plus de chance d'être exécuté. C'est ce que Porto Rico a vécu jusqu'à la dernière de ses exécutions, avec des condamnés noirs, mulâtres et analphabètes. C'est pourquoi je crois que cette sensibilité nous pousse à dire : “Non. Cela ne doit pas être une alternative. Ce n'est pas la solution”. Malgré le taux des homicides si élevé, c'est ce que j'ai constaté durant ces années.

Kevin M. Rivera Medina (KR): Hace sobre cien años, grupos que tuvieron mucho que ver con construir y desarrollar la nación portorriqueña estuvieron muy identificados con este derecho a la vida, en contra de la esclavitud también en muchos de ellos, y en contra de la pena de muerte. Ahí tenemos desde masones hasta grupos espiritistas, que desde muchísimo tiempo llevan esta lucha en contra de la pena de muerte. Así que sí, se ha desarrollado desde hace mucho tiempo. Lo otro, como muy bien decía Carmelo, cuando especialmente ya en tiempo recientes, cuando la pena de muerte quiere imponerse por encima de lo que son los deseos puestos en la Constitución de un pueblo, la gente reacciona y lo ve, de alguna manera, casi como un ataque a lo que es la idiosincrasia de un pueblo. Así que en ese sentido hay una importancia para nosotros como pueblo.

Ahora, hay una segunda importancia, y es la importancia de la experiencia portorriqueña para el resto del mundo, y es cómo un pueblo ha tenido que estar luchando contra imposiciones extranjeras sobre las cuales no ha podido decidir, no ha tenido ninguna representación y en ese sentido nosotros seguimos ahí firmes luchando por la vida. Y como aunque recientemente se ha querido seguir imponiendo la pena de muerte en Puerto Rico y, en este caso, por las autoridades federales de Estados Unidos, todavía hay jurados que en los casos más terribles, que más le duelen al pueblo, los casos criminales que realmente nos conmocionan como ciudadanos, nosotros decimos: “no, no, no, esa no puede ser la solución, nosotros no podemos estar matando para decir que matar es malo”.

Kevin M. Rivera Medina (KR) : Il y a plus de 100 ans, les mouvements impliqués dans la construction et le développement de la nation porto-ricaine s'identifiaient pleinement au droit à la vie, ils étaient contre l'esclavage, et beaucoup d'entre eux contre la peine de mort. Parmi ces groupes se trouvaient des franc-maçons et penseurs qui depuis longtemps mettaient en exergue la lutte contre la peine capitale. Donc oui, cela remonte à de nombreuses années. En outre, comme l'a dit Carmelo très clairement, c'est lorsque récemment la peine de mort a essayé de s'imposer contre la volonté du peuple, en apparaissant dans la Constitution, que les gens ont réagi à ce genre d'imposition, et  ils la voient presque comme une attaque contre leur identité. Donc en ce sens, ce fait est de grande importance pour notre identité collective.

Aujourd'hui il y a aussi un autre aspect important, c'est-à-dire celui de l'expérience porto-ricaine comme exemple pour le reste du monde. Un exemple qui montre comment un peuple a du lutter contre les diktats étrangers, sur lesquelles il n'a pas eu la possibilité de s'exprimer. Pour cette raison, nous continuons à combattre pour le droit à la vie. En outre, bien que depuis des années la peine de mort est toujours été imposée à Porto Rico par les autorités fédérales américaines, il y a encore des jurés qui face aux cas les plus terribles, qui infligent les pires douleurs aux citoyens, se lèvent et disent “Non, non, non ! Cela ne peut pas être la solution ! Nous ne pouvons pas tuer nos semblables pour montrer que tuer c'est mal”.

Evelyn Román (ER): Yo creo que es una combinación de la tradición abolicionista que tiene el país y en adición a la constante educación; tanto es verdad por la sociedad civil como por las organizaciones profesionales que trabajan en cuanto a esto, si eso se le suma a la cuestión de que la pena de muerte en Puerto Rico se podría aplicar por un país extranjero o por Estados Unidos, el pueblo va en contra de nuestras propias decisiones.

Evelyn Román (ER) : Moi, je crois qu'il y a un mélange de la tradition abolitionniste du pays et, en parallèle, le processus continu  d'instruction ; ce qui vaut autant pour la société civile que pour les organisations professionnelles actives dans ce domaine. A cela s'ajoute notre préoccupation qu'à Porto Rico puisse s'appliquer la peine de mort voulue par un Etat étranger ou par les Etats-Unis, ce qui nous contraindrait à agir contre notre propre volonté. 

Mexique : la première telenovela en langue Maya

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Les liens pointent vers des pages en anglais, sauf mention contraire.

Rising Voices s'intéresse la plupart du temps aux nouvelles technologies de l'ère numérique comme outils de changement social. Mais qu'en est-il de la capacité des médias traditionnels tels que la télévision, à donner la parole aux communautés autochtones ? Grâce à une nouvelle émission, les Mayas d'Amérique centrale vont pouvoir imprimer leur marque sur l'une des plus grandes réalisations médiatiques d'Amérique latine: les telenovelas [en français].

Avec ce feuilleton télévisé en Maya yucatèque, une équipe mexicaine espère donner un nouveau souffle à cette langue chez les jeunes autochtones, le plus souvent des citadins. Baktún, le premier feuilleton au monde en Maya yucatèque, une langue Maya, a fait sa première [en espagnol] le 20 juin 2013 au Musée national d'anthropologie de Mexico. La nouvelle a été relayée par les médias, dont le New York Times, AOL News, et Fox News Latina. L'équipe espère promouvoir et préserver la culture Maya grâce à ce feuilleton en 21 épisodes qui se penche sur les problèmes actuels d'adaptation et de maintien de la culture.

Tourné dans des villages ruraux de Quintana Roo (dans la péninsule du Yucatàn, au sud du Mexique), ainsi qu'à Cancún et à New York, la telenovela suit le parcours de Jacinto, un jeune homme maya qui doit faire face aux problèmes de l'immigration et de la préservation de ses racines culturelles. Dans la bande-annonce de Baktún (voir ci-dessous), on voit Jacinto quitter sa communauté d'origine et partir à New York où sa manière de penser et son mode de vie vont changer. Plus tard dans la série, il retourne dans son pays d'origine, le Mexique, afin de se réconcilier avec son héritage maya et de le faire revivre. Selon l'équipe de production, cette histoire reflète les préoccupations centrales du “Maya du 21ème siècle”.

Le premier épisode de la série sera diffusé ce mois-ci sur une chaine de télévision gratuite de l'état mexicain de Quintana Roo. Le magazine en ligne Sinembargo révèle [en espagnol] que l'équipe de production compte proposer la diffusion de l'émission à des chaines dans d'autres pays d'Amérique latine, dont la Bolivie et le Pérou, qui se sont dits intéressés par un format similaire pour d'autres langues locales.

Lancée à l'initiative du documentariste mexicain Bruno Cárcamo, la série a ensuite été réalisée par une équipe locale d'acteurs et de producteurs maya, avec le soutien de l'Institut national mexicain d'anthropologie et d'histoire. Le réalisateur avait remarqué que généralement, dans les communautés maya du Mexique,

…la lengua maya duerme de 6 a 8 de la noche, porque a esas horas toda la gente está viendo en televisión su telenovela favorita, donde todos hablan en castellano y nadie habla el maya.

…la langue maya était assoupie entre 18h et 20h parce qu'à cette heure-là, tout le monde est en train de regarder ses séries favorites à la télévision, dans lesquelles tout le monde parle espagnol et personne ne parle maya.

“Il s'agit d'un projet qui vise essentiellement à encourager l'usage de la langue maya, à la rendre utile, de sorte que ni la langue, ni la culture ne soient perdues”, explique Cárcamo sur NowThisNews. Il poursuit: “Une fois qu'une langue est perdue, la culture s'éteint rapidement.” Cárcamo a fait écho à ce sentiment dans une interview donnée à SinEmbargo:

Si se pierde una lengua no sólo se pierden palabras, se pierde un pueblo entero y eso puede suceder con los pueblos mayas de Yucatán.

Quand on perd une langue, on n'en perd pas que les mots ; on perd tout un peuple et cela pourrait arriver aux peuples mayas du Yucatán.

Selon l'Institut national mexicain de statistiques et de géographie (INEGI), la population autochtone de l'état du Yucatán est la deuxième du pays, après celle de l'état d'Oaxaca. Plus de 500 000 personnes parlent Maya [en espagnol] au Yucatán. Bien que “Maya” soit un terme générique utilisé pour désigner les peuples autochtones de la région, la réalité de leurs langues est plus nuancée. Sur le blog MetaFilter, un linguiste précise que la langue parlée dans la série Baktún est le Yucatèque, une forme de Maya parlée dans la péninsule du Yucatán au Mexique.

Baktun

Calendrier Maya, représentation d'un baktun. Domaine public via Wikimedia Commons.

L'utilisation de séries télévisées pour impulser des changements sociétaux n'a rien de nouveau. Ces émissions, qui attirent un grand nombre de téléspectateurs dans de nombreux pays en développement, ont été mises à profit en tant que “divertissement éducatif”. Une étude menée par la Banque interaméricaine de développement (BID) a par exemple confirmé que les séries télévisées au Brésil pouvaient être utilisées pour changer le comportement et l'attitude des téléspectateurs vis-à-vis du SIDA, de la fertilité, et des relations amoureuses – et seraient des outils d'action sociale particulièrement utiles dans les pays où le taux d'illettrisme est élevé ou l'accès à Internet limité. L'influence des séries télévisées dans de nombreux pays a fait l'objet de reportages à la BBC et dans le New York Times.

Outre les chaines de télévision, la diffusion des épisodes se fera sur YouTube. Le réalisateur/producteur est en effet conscient du fait que l'usage des téléphones portables et des réseaux sociaux est plus courant que la télévision dans les communautés maya.

L'accès aux technologies mobiles continue de se développer partout dans le monde, avec une importante concentration de mobiles constatée dans les régions à faible revenu. Selon la Banque mondiale (pdf) [en français], le nombre d'abonnés à un service de téléphonie mobile est passé de moins d'un milliard en l'an 2000 à plus de 6 milliards actuellement, parmi lesquels près de 5 milliards vivent dans des pays en développement. Cela pourrait avoir une influence sur les personnes autochtones. C'est en tout cas ce que souhaite le réalisateur Bruno Cárcamo: “Nous voulions montrer que l'on pouvait encore être fièrement Maya, même dans le monde moderne des médias de masse et de la communication numérique.”

Comme l'a expliqué le réalisateur dans un commentaire sur YouTube, le projet s'articule autour d'un long métrage et d'une mini-série de 20 épisodes. L'équipe de production a annoncé que les épisodes seraient disponibles prochainement sur Internet.

Pour suivre l'évolution du projet, vous pouvez suivre le compte Twitter officiel de Baktún @Baktun211212. Cliquer ici (pdf) pour télécharger une brochure informative sur la série.

Une pétition pour la libération du journaliste tchadien Eric Topona

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Au centième jour de la détention du journaliste Eric Topona à N’Djamena, au Tchad, RSF a lancé le 14 août une pétition pour demander sa libération,  ainsi que celle de son collègue Moussaye Avenir de la Tchiré  et du blogueur Jean Etienne Laokolé.  RSF rappelle les faits et les accusations : “Le  6 mai dernier, ERIC TOPONA, secrétaire général de l'Union des Journalistes Tchadiens (UJT) et ancien journaliste de la Radiodiffusion nationale tchadienne, est arrêté et inculpé “d’atteinte à l'ordre constitutionnel” avant que les charges retenues contre lui soient requalifiées. Il est lui aussi accusé d'avoir “proposé de former un complot n'ayant pas produit d'effet”.” Son procès devrait s'ouvrir aujourd'hui 19 août à N'Djamena.

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