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Une équipe de foot brésilienne lance une campagne contre le racisme

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[Tous les liens mènent à des pages en portugais, sauf mention contraire]

Dans une vidéo présentée le 12 août  l'équipe de foot Grêmio of Porto Alegre a rassemblé certains des joueurs les plus célèbres de son équipe, blancs et noirs, pour parler du racisme. L'initiative est née avec le soutien de la FIFA, qui a décidé en mai de cette année, à l'unanimité, de rendre plus sévères les sanctions contre le racisme dans le foot. 

Les campagnes pour sensibiliser contre le racisme sur les terrains de foot se sont intensifiées en Europe ces dernières années mais le sujet est rarement abordé à l'intérieur des stades au Brésil.

Dans la vidéo, Zé Roberto, le milieu de terrain de l'équipe tricolore, ancien joueur de l'équipe nationale du Brésil, dit qu'il n'a jamais été victime de racisme sur le terrain, mais qu'avant de devenir célèbre, il a été écarté d'un interview en raison de la couloir de sa peu; Le milieu de terrain défensif Matheus Biteco se souvient d'un incident, durant son enfance : un garde de sécurité d'un supermarché l'avait taclé, son père et son frère Guilherme, qui joue dans la même équipe.

La campagne de l'équipe a fait le tour des médias sociaux brésiliens sous le mot-clic #azulpretoebranco (bleu, blanc et noir, qui sont les couleurs de l'équipe).


Photo : Rassemblement Pro-Morsi au Caire

En Thaïlande, “liker” sur Facebook peut vous mener en prison

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La semaine dernière en Thaïlande, les utilisateurs de téléphones mobiles ont exprimé haut et fort leur opposition aux projets du gouvernement de surveiller les conversations échangées sur LINE, une application de messagerie très utilisée. Le Premier Ministre Thaïlandais, Yingluck Shinawatr, a répondu en assurant à ses électeurs que les libertés individuelles seraient respectées et en promettant de suivre soigneusement la proposition de contrôle soumise par Division de la Suppression de la Criminalité Technologique (TCSD).

Pour dissiper l'idée que son gouvernement tente de restreindre la liberté en ligne, Yingluck devrait demander au Général en Chef de la Police Pisit Pao-in, responsable de la Division de la Suppression de la Criminalité Technologique, de s'abstenir de menacer les utilisateurs d'internet.

Lors d'une interview avec les journalistes de The Nation, un quotidien thaïlandais, Pisit a averti les utilisateurs de Facebook qu'ils pourraient être arrêtés s'ils ‘aimaient’ un article qui menaçait la sécurité nationale :

[Vous pourriez être arrêté] si vous ‘aimez’ un message estimé contraire à la sécurité nationale. Si vous cliquez sur ‘j'aime', c'est que vous acceptez le message, ce qui veut dire que vous le cautionnez. En faisant cela vous participez à donner plus de crédibilité au message et ainsi votre responsabilité est engagée.

Je ne vous interdit pas de cliquer sur ‘j'aime'. Mais si vous ‘aimez’ ce genre de message vous serez arrêté.

Il a ensuite ajouté que ‘partager’ des articles subversifs était aussi un crime :

Si vous partagez pour soutenir le message original, ce n'est pas bien. Mais si vous faites un commentaire contre le message, c'est correct.

Il a répondu que ce n'est “que pour le maintien de la paix sociale” que ses services ont convoqué quatre utilisateurs de Facebook pour avoir publié des messages qui informaient sur des menaces de coup d'état.

Pisit a oublié de précisé que les rumeurs de coup d'état ont été sans doute déclenchées par la présence inhabituelle de chars militaires à Bangkok, la capitale du pays. De plus, des discussions houleuses sont en cours au Parlement sur la proposition d'une Loi d'amnistie qui divise le pays depuis maintenant plusieurs mois. Etant donné le contexte et le fait que les coups d'état se sont succédé dans l'histoire récente du pays, les discussions en ligne sur l'éventualité d'un coup d'état ne sont pas surprenantes.

Certaines autorités ont averti les utilisateurs d'internet de ne pas soutenir des déclarations qui menacent la sécurité nationale, mais la définition du gouvernement de ce que sont la rébellion, la subversion et la sécurité nationale est vague et contestable. On peut trouver de nombreux commentaires absolument pas menaçants ou des plaisanteries qui pourraient être interprétés comme tels. Dans une autre interview, Pisit avoue que ses services surveillent déjà les activités des internautes à l'aide de logiciels “qui identifient les mots qui menacent la sécurité nationale, comme coup d'état, monarchie, lèse majesté, drogues, contrefaçon et prostitution”.

C'est un aveu exceptionnel de la part du gouvernement. Il est aussi étonnant que la prostitution soit considérée comme une menace pour la sécurité nationale. L'intention cachée de Pisit est peut-être d'éviter que les Thaïlandais ne discutent ouvertement de problèmes politiques qui pourraient ternir l'image et la popularité des responsables politiques.

Pisit devrait écouter les conseils de Mme Surangkana, la responsable du ministère de l'Information qui a rédigé le projet de loi sur la criminalité informatique, et qui dit que la loi ne donne pas tous les pouvoirs aux autorités pour surveiller l'activité des internautes thaïlandais.

L'influence de l'afrique francophone sur la langue française

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Le site d’infos Afrik.com fait un article sur la manière dont l’argot africain inspire la langue française et nous apprend que le verlan n’est plus la langue préférée des rappeurs :

Certes depuis longtemps certains mots comme « salam alaykum, hamdu’llah… » étaient compris par tout le monde, bien qu’ils ne fassent pas partie de la langue française, de nos jours on assiste à une nouvelle vague de mots d’origines africaines (noir et Maghreb) entre autres, qui passent crème (qui s’adaptent) à la langue parlée par beaucoup de jeunes, qu’ils soient originaires d’Afrique ou d’Europe … Aussi étonnant que cela puisse paraître, cet « enrichissement » trouve sa source dans le « bzèze » (sein) des mères. Car la plupart intègrent des mots parlés dans la langue maternelle des parents.

Les Ivoiriens quant à eux se sont forgés un argot appelé Nouchi. Sur son blog Behem dans son billet Top 10 des expressions Nouchi les plus usuelles écrit :

Né dans les années 80, c’est un langage familier particulier qui se base sur la langue française en intégrant la multiplicité de langues vernaculaires disponibles dans notre pays. Les jeunes abidjanais mal scolarisés ne maitrisant pas bien le français ont dû coder une langue qui intégrait leurs différents patois. Cette langue était collée à l’image des délinquants. Son étymologie pourrait bien l’expliquer.  « Nou », en Malinké, ethnie du Nord de la Côte d’Ivoire signifie « le nez », tandis que « chi » veut dire poil. Cela donne en un mot, « poil de nez » donc « moustache » pour désigner le voyou de qui tout le monde a peur. Aujourd’hui encore un Nouchi signifie à Abidjan, un voyou.

Longtemps restée l’apanage des enfants de la rue, la langue Nouchi a réussi à étendre son influence, à telle enseigne qu’aujourd’hui elle est parlée par toutes les franges de la population. Le Président de la République lui-même ne faisant pas exception. Elle a également su s’exporter grâce au Zouglou, musique ivoirienne par excellence, et ainsi gagner le monde entier.

Quand la télévision publique italienne essaie de concilier télé réalité et action humanitaire

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La Rai 1 – chaîne de télévision phare du service audiovisuel public national et la chaîne la plus regardée d’Italie – a en projet une émission d’aide humanitaire sous forme de télé-réalité. Le premier épisode devrait être diffusé le 4 décembre prochain.

« The Mission » qui est présentée comme une expérience sociale ou un documentaire de fiction mettra en scène pendant deux semaines huit célébrités – au service de l’ONG italienne Intersos – dans des camps de réfugiés au Soudan du Sud, en RDC et au Mali. Tout ceci sous la supervision du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Sur le blog African Voices Carlo Cattaneo dans “Mission” by RAI1. A time bomb? explique :

The goal of RAI would be to propose, through this social experiment, as a means of advertising the cause of the most excluded and the engagement of humanitarian workers in order to create greater awareness in the audience. From the rumors collected production will not be focused on the suffering and desperation of refugees but rather on the positive and concrete commitment of humanitarian workers on the stories of refugees and the reasons for fleeing from their native countries. Each episode of The Mission will be introduced by an accurate explanation of the social, historical, political and cultural development of each country visited in order to offer the public with adequate information and to avoid the spectacularization of refugees. Laura Lucci, head of UNHCR Italy ensures that they are focusing on a program of information. The presence of UNHCR will ensure that they are only collected the stories of refugees volunteers standing up supervisor of the right of privacy and personal freedom of each individual. The increase of awareness and private story telling by refugees will help, according intentions of the promoters, to make public opinion more open and sensible on issues such as illegal immigration and the reasons that lead to the desperate search of a better life through the Mediterranean.

L'objectif de la RAI serait de promouvoir, à travers cette expérience sociale, la cause des damnés de la terre et l'engagement des travailleurs humanitaires afin de susciter une prise de conscience plus importante du public. D'après ce que l’on sait la production ne se focalisera pas uniquement sur la souffrance et le désespoir des réfugiés, mais plutôt sur l'engagement positif et concret des travailleurs humanitaires,  sur l’histoire des réfugiés et les raisons pour lesquelles ils ont fui leur pays d'origine. En introduction de chaque épisode, il y aura une explication précise de l'évolution sociale, historique, politique et culturelle du pays dans lequel se déroule l’émission afin de donner au public une information adéquate et  éviter ainsi de donner les réfugiés en spectacle. Laura Lucci, chef du HCR en Italie assure qu'ils se concentrent sur un programme d’information. La présence du HCR doit assurer que ne seront filmés que des réfugiés qui le désirent et que le droit à la vie privée et la liberté personnelle de chaque individu seront respectés. Selon les promoteurs, la sensibilisation accrue et les histoires intimes des réfugiés permettront une meilleure tolérance et compréhension des questions liées à l'immigration illégale et aux raisons qui conduisent à rechercher désespérément une vie meilleure de l’autre côté de la Méditerranée.

Carlo Cattaneo produit également une autorisation officielle de la RDC pour le tournage de ce programme :

ministry-of-culture_authorization-for-filming_09-07-20132

 

Beaucoup d'Italiens – humanitaires ou pas – critiquent déjà le programme plusieurs mois avant sa diffusion. Le débat fait rage sur le Web. Une pétition en ligne demande que ce programme ne soit pas diffusé. Signée par plus de 91 000 personnes, elle soutient que l’émission donne en pâture la vie des réfugiés et banalise les conséquences de conflits.

Le site Afriqinfos écrit que le monde des Reality shows est sur le point de passer un nouveau cap, celui de la télé-réalité dans un camp de réfugiés en Afrique. Un projet extrêmement controversé … :

Change.org et Activism.org ont lancé chacun une pétition visant à annuler la mise en place de The Mission : « ça vous dirait de voir votre mère, qui a survécu à des violences inimaginables, être tournée en ridicule comme comparse d’un reality show ? » argumente la première organisation.

Outre les critiques récurrentes – notamment sur les cachets des artistes – que l’on lit, entend chaque fois que des célébrités ou des émissions populaires s’emparent d’une cause humanitaire, d’une catastrophe ou un conflit un des arguments contre est que les célébrités choisies sont des célébrités de seconde catégorie, sans légitimité ou sur le retour.

Ainsi zaccunu09 écrit sous l’article Sfiga Africa: ci mancava Al Bano [Pauvre Afrique: Il ne manquait plus qu’Al Bano] du magazine l'Espresso :

Che bella idea questa di Leone,figlio dell'ex Presidente della Repubblica,ed è superfluo dire perché oggi si trova a quel posto !, forte di un'autorità che non sappiamo bene da dove venga ,ha organizzato questa ridicola messinscena con personaggi che hanno un seguito da ridere se non fosse per la Rai che continua a farli apparire sulla scena televisiva,il più delle volte a sproposito. Albano, ci basta la presunzione e l'atteggiamento malandrino;il rampollo ruspante di casa Savoia,che non si sa a che titolo calca la scena Rai e con quali meriti se non una eredità che più scalcinata ed inquietante non poteva essere; Barale, ma esiste veramente? ,Cocuzza per più cocuzza non poteva essere,forse ho dimenticato qualcuno ma sicuramente sarà all'altezza degli altri. VIVA LA RAI ………

Quelle bonne idée de Leone – fils de l'ancien Président de la République [Giovanni Leone] – et c'est inutile de demander, comment il se trouve aujourd'hui à ce poste [directeur de Rai 1] ! Fort d'une autorité qui lui vient d’on ne sait où, il a organisé cette mascarade ridicule avec des personnages qui n’existeraient plus si la RAI n’entretenait pas leur vie médiatique en s'évertuant à les exhiber le plus souvent de manière inappropriée. Nous en avons assez de la complaisance et de l'espièglerie d’Al Bano ; quant au descendant direct de la Maison de Savoie, dont nous ne savons ni à quel titre ni à quel mérite il foule la scène de la Rai si ce n’est un héritage qui ne pourrait être plus minable et dérangeant. Barale, mais existe-t-elle vraiment ? Cocuzza [le nom d'un personnage de la RAI synonyme d’écervelé] plus cocuzza c’est impossible, j'ai peut-être oublié quelqu'un, mais sans doute est-il à la hauteur des autres. VIVE LA RAI ………

Sur Articolotre.com, on peut lire ce qu’Al Bano dit de ces critiques :

Io difendo questo programma, e non capisco davvero cosa ci vediate di male: ce l'avete con me? Non capisco perché si parli di reality quando si tratta di realtà. Non sarebbe stato uno spettacolo, ma un'indagine, un'occasione per accendere i riflettori sulla gente che soffre. A me piaceva proprio l'idea di andare in un luogo in cui le persone sono abbandonate. Io voglio accendere qual faro, far vedere cosa succede. Continuano a morire dappertutto, ma se non proviamo ad accendere le luci che succederà?

Je défends ce programme, et je ne comprends pas vraiment ce que vous y voyez de négatif : vous avez quelque chose contre moi? Je ne comprends pas pourquoi on parle de télé-réalité alors qu’il s'agit de la réalité. Ce ne sera pas un spectacle, mais une enquête, l'occasion de braquer les projecteurs sur des gens qui souffrent. A moi, l'idée me plaisait vraiment d'aller à un  endroit où les gens sont abandonnés. Je veux allumer ce phare, pour voir ce qui se passe. On continue à mourir partout, mais si nous ne cherchons pas à y braquer les projecteurs que se passera-t-il ?

Alors que pour le Stop Kony, les commentaires d’Africains étaient très majoritairement négatifs cette fois-ci ils sembleraient plus nuancés notamment sur Facebook :

Aragone Diger : Sortir les réfugiés de l'ombre, c'est aussi montrer les tares de la guerre et ainsi conscientiser les populations de pays impliqués dans les guerres surtout en Afrique.

Renaud-Désiré Essoh Lath Moi j'aime ça montre que dans la vie y'a pas que Kardashians et y'a des problèmes plus sérieux !!

Suite aux rumeurs de suppression la RAI a publié un démenti officiel. Grâce à cette polémique la « Mission » bénéficie d’une opération publicitaire hors pair.

Abdoulaye Bah et Antonella Sinopoli ont contribué à cet article

En Chine, la chasse aux constructions illégales sur les toits est ouverte sur le Web

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Les internautes chinois sont de plus en plus nombreux à télécharger sur les réseaux sociaux des photos de constructions illégales sur les toits des immeubles dans tout le pays, pour forcer les autorités à les démolir et à faire respecter la loi.

L'une des premières constructions à attirer l'attention a été une villa construite sur un toit de Pékin, transformé en un verdoyant sommet de montagne. La villa sur le toit de Pékin a été construite voici cinq ans par un médecin chinois, le Docteur Chang Biqing. La villa n'a jamais obtenu de permis de construire de la mairie et a provoqué de graves infiltrations chez les autres résidents de l'immeuble.

Et pourtant, les services de la mairie n'ont jamais ordonné sa démolition, jusqu'à ce que l'affaire soit médiatisée par un journal chinois et reprise sur les médias sociaux . Ci-dessous, une vidéo de l'incroyable villa :

Juncaixinchi (俊采興馳) sur Tianya, un forum en ligne populaire en Chine,, souligne [chinois,zh] l'inégalité des citoyens devant les règlements municipaux :

百姓的权益得不到维护已经有5年之久,而此霸道的空中楼阁也已经霸道的存在于京城空中5年之久,这样的情况,应该没有人不知道,实际上,辖区城管的违章建筑拆除通知已经下达了5年,却未能清除。城管执法被人病垢已久的直接、简单、粗暴,在此时却显得如此的宽容和耐心 […]

ça fait cinq ans que les résidents de l'immeuble ont déposé plainte à la mairie, mais ce toit bizarre a continué à exister à Pékin, depuis cinq ans. ce n'est pas un secret. En fait, l'ordre de démolition a été publié par la ville il y a cinq ans, mais il n'a jamais été exécuté. La brutalité et la rapidité avec laquelle les autorités municipales [sanctionnent les vendeurs de rue] est unanimement critiquée, mais dans ce cas, elles sont extrêmement patientes et tolérantes […]

Il poursuit en explicant comment les médias, et la participation des internautes, ont fait changer les choses :

[...]只是半路杀出个“程咬金”,把这件事报道了出来,放到了网上,引发围观。
第三方的介入,打破了原来二者的平衡和默契,释放和扩大原来被压制的小区业主利益诉求的能量,面对这种突如其来的冲击力,作为管理方的政府和业主方的张必清都在急切的寻找“再平衡”,因而,我们看到,5年都未能拆除的违章建筑以迅雷不及掩耳之势开始拆除了

[…] C'est alors que des tierces parties sont entrées sur la scène. L'histoire a fait l'objet d'un article et a été lue en ligne, où elle a attiré l'attention de tous.
L'intervention de tierces personnes a cassé le pacte entre le propriétaire de la villa et les autorités, déchaîné la colère d'autres habitants qui ont eu affaire à des sanctions. Devant un tel tollé, le gouvernement, et le propriétaire de la villa, Chang Biqing, ont du trouver une solution. C'est pour cette raison qu'ils ont aussitôt commencé à démolir la villa sans permis de construire.

L'affaire de Pékin a servi d'exemple à d'autres. De plus en plus de résidents d'immeubles affectés par une construction illégale sur leur toit ont publié des photos et des vidéos sur les médias sociaux.

L'indignation générale en ligne a provoqué une réprobation contre les propriétaires de ces structures. Par exemple, à Heng Yang, le promoteur de 25 villas construites sur le toit d'une galerie commerciale de meubles, a finalement cédé et démoli les villas le 21 août. Quand l'affaire a été révélée pour la première fois au début du mois d’août par le Morning Herald de Xiaoxian [zh], le promoteur avait refusé d'agir, en prétendant que les villas étaient des dortoirs pour les employés de la galerie commerciale.

Screen capture from Zhuzhengnan's video on the Suzhou rooftop villa.

Capture d’écran d'une vidéo de Zhuzhengnan sur des villas construites sur un toit à Suzhou.

Ces deux dernières semaines, les internautes ont révélé d'autres cas. @shoujipaike sur Sina Weibo a posté une vidéo tournée avec un téléphone portable par Zhuzhengnan d'une villa construite sur un toit à Suzhou :

【苏州楼顶园林式别墅被举报6年 传业主是官员】近日网民爆料称,苏州市区某大厦楼顶有疑似违章的园林式建筑,影响楼内业主生活,但市民6年来举报多次无果,堪称“苏州最牛违建”。有居民透露,“空中花园”的业主“是个当官的,权力很大”。实拍视频由网友@朱征南 提供http://t.cn/zQu6Wk2

Récemment, des internautes ont signalé que la villa sur le toit d'un immeuble à Suzhou causait des problèmes aux résidents.  Ils se sont plaint auprès des autorités pendant six ans, mais rien n'a été fait. C'est la plus étrange des constructions illégales à Suzhou. Selon certains résidents, le propriétaire est un fonctionnaire haut placé du gouvernement

@”Sister Anber” (@Anber姐姐蔚) a déniché un autre cas à  Xian :

【西安现违章加盖“空中仿古庭院” 官方展开调查】8月21日消息,北京的“最牛违建”正在拆除,西安市一小区内的高层楼顶又被曝出加盖了“空中仿古庭院”。21日,西安市规划局莲湖分局介入调查,并责令该业主立即停止违法建设行为。

Nouvelles du 21 août. A Pékin, des constructions très bizarres et illégales ont été détruites, et à Xian City, c'est un “patio chinois de style historique” qu'on a découvert sur le toit d'une tour. La division Lianhu du bureau de planification de Xian a lancé une enquête. Le propriétaire a reçu une mise en demeure.

Photo uploaded by Changweibao

Photo téléchargée par Changweibao

Un dernier cas, révélé par @changweibo qui a envoyé la photo à des journaux de  Shenzhen. Il s'agit d'un temple :

#深圳也有最牛屋顶违建#报料开始:南山区华侨城沙河街道的美加广场(益田假日广场后面,世界之窗对面)E栋屋顶有违建,从外观看非常明显,呈庙宇状。据说加建的2103号房户主在市里有背景,一直无法查处,媒体也不敢报道。很好奇这位牛户主是什么人,求转发人肉之。@晶报 @南方都市报 @深圳微博发布厅

#Shenzhen a aussi des constructions illégales totalement folles. Ici commence la dénonciation : l'appartement E de la place Meijia à Huaqiao dans le district de Nanshan (derrière le centre commercial Yitian holiday et en face du parc d'attraction World's Window) a une construction illégale sur son toit. On dirait de toute évidence un temple. On dit que le propriétaire a de l'entre gens et que les services d'inspection n'ose pas trop y toucher, et les médias non plus. Je me demande qui est le propriétaire, s'il vous plait, essayez de trouver. @Jingpao @Nanfang Metro Daily @Shenzhen Centre de presse de Weibo.

Photo téléchargée par  Changweibao: http://weibo.com/2932237812/A4YwRce4A?mod=weibotime

http://weibo.com/3279260215/A5TKhc2OA

PHOTO : Madagascar vue de l'espace

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L'astronaute italien Luca Parmitano , actuellement dans la station spatiale internationale, télécharge dans un album Flickr, “Volare mission” [anglais], ses photos de la terre vue de l'espace, assorties de commentaires souvent émerveillés. Parmi celles-ci, deux photos de Madagascar : une rivière qui, de cette altitude, n'est plus qu'une “incroyable toile de couleurs” et un segment de la côte malgache qui “semble fondre dans l'océan”.

Rivière à Madagascar, vue de l'espace

Rivière à Madagascar, vue de l'espace. Photo Mission Volare sur Flickr, sous licence CC-By

L'affaire Chelsea Manning interroge transparence, sécurité, journalisme et sexualité

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Chelsea Manning, précédemment Bradley Manning,* est ce soldat de l'armée des Etats-Unis qui a divulgué plus de 700.000 documents classifiés mettant au jour les violations américaines des conventions de Genève, les tueries sans raison de civils commises par les militaires US en Irak et Afghanistan, et des centaines de télégrammes diplomatiques américains. Ce qui lui a valu une condamnation à 35 ans de prison, la plus longue peine jamais infligée à un auteur de fuites d'informations classifiées, et plus lourde que pour la plupart des terroristes reconnus tels. A noter que l'accusation réclamait une peine de 60 années, sans avoir pour autant pu démontrer que les informations que Manning a fait fuiter ont eu des conséquences nuisibles ; aucun agent de l'armée ou des renseignements américains n'a perdu la vie de ce fait. L'inculpation qui lui aurait fait encourir la peine de mort, “complicité avec l'ennemi,” a été rejetée par le juge présidant le procès. Manning a admis que ses actions étaient contraires à la loi et a plaidé coupable pour toutes les charges, sauf la complicité avec l'ennemi. Dans sa lettre [anglais, comme les liens suivants] de demande de grâce résidentielle elle écrit :

Je reconnais que mes actions ont violé la loi ; je regrette si elles ont blessé quiconque ou nui aux Etats-Unis. Il n'a jamais été dans mes intentions de blesser qui que ce soit. Je voulais seulement être utile. Quand j'ai décidé de révéler des informations, c'était par amour pour mon pays et sens du devoir envers autrui. Si vous refusez mon recours en grâce, je purgerai ma peine avec la conscience qu'il faut parfois payer le prix fort pour vivre dans une société libre. Je paierai volontiers le prix si cela signifie que nous pouvons avoir un pays véritablement conçu dans la liberté et dévoué à l'idée que tous les femmes et hommes sont créés égaux.

Si l'affaire Chelsea Manning est si importante, ce n'est pas seulement par le volume sans précédent d'informations qu'elle a révélées sur les méfaits du gouvernement [américain], mais aussi par les implications pour les journalistes, blogueurs, lanceurs d'alerte, auteurs de fuites et citoyens en général, de son traitement par le système judiciaire. Il s'agit là du degré le plus élevé d'incrimination depuis la répression par l'administration Obama des auteurs de fuites. Certes, celle-ci a inculpé plus d'auteurs de fuites qu'aucune autre pour révélation au public d'informations classifiées. Josh Stearns (@jcstearns), écrivant sur Boing Boing, voit dans l'affaire la manifestation la plus récente d'une tendance troublante à la restriction de la liberté d'information :

Il faut placer le verdict Manning dans le contexte d'une crise croissante de la liberté de la presse qui nous concerne tous. Comme l'a écrit Dan Gillmor dans le Guardian, “l'opinion doit prendre conscience de la menace pour ses libertés que représente la répression des fuites par Obama, et par extension, pour le journalisme et la liberté d'expression elle-même.” Nous vivons une époque où n'importe qui peut accomplir un acte de journalisme. Celui qui crée une page Facebook pour parler de l'ouragan frappant sa collectivité ; celui qui rapporte avec son smartphone comment des policiers tuent un adolescent désarmé sur un quai de gare ; celui qui blogue en temps réel un procès du début à la fin. Chacun d'eux contribue au journalisme de façons qu'il faut protéger et apprécier. [...] Si nous devons nous réjouir que ce tribunal militaire n'ait pas qualifié de trahison les actes de Manning, cette affaire n'en fait pas moins partie d'un débat beaucoup plus large, et dont l'opinion a été largement exclue. Voilà qui doit changer.

Trevor Timm (@trevortimm), dans un billet pour la Fondation pour la Liberté de la Presse, s'inquiète aussi du zèle mis par l'administration Obama à poursuivre les auteurs de fuites. Il explique comment la Loi sur l'espionnage en vertu de laquelle est inculpé Manning vise à assimiler les auteurs de fuites à des traîtres :

La Loi sur l'espionnage, un code draconien rédigé en 1917 pour châtier les opposants pacifistes à la première guerre mondiale, a hélas été utilisée ces dernières années pour faire des auteurs de fuites et les lanceurs d'alerte, des espions et des traîtres. Le juge a facilité cette distorsion dans le procès Manning en statuant dès le départ que la défense n'était pas autorisée à produire de preuves de l'unique intention de Manning d'informer l'opinion américaine, ou qu'aucune des informations n'avait concrètement nui à la sécurité nationale.

Malgré la version officielle de l'administration Obama marquant Chelsea Manning de traîtrise, la solidarité lui est acquise de partout, comme le prouvent les propos sur le web en ce moment. Les soutiens de Chelsea Manning s'unissent pour sensibiliser à l'importance et la nécessité de ses révélations. Une pétition commune d’Amnesty International et du Réseau de solidarité avec Bradley Manning demandant au Président Obama d'accorder sa clémence à Manning fait en ce moment le tour de l'Internet. De nombreux soutiens se sont aussi fait jour sur Twitter :

Le fait que Bradley Manning ait fait fuiter la vérité gratuitement montre bien que ce n'est pas un traître/prêt à tout pour faire parler de lui

Manning a contribué à faire naître un nouveau mouvement de droits civils. Elle mérite le Nobel de la Paix d'Obama plus que le président lui-même.

J'ai participé cette semaine à tellement de belles discussions sur Bradley/Chelsea Manning. Un héros américain, rien de moins.

Dans cette vidéo, The Young Turks [Les Jeunes Turcs] analysent la lettre de Chelsea Manning demandant la grâce présidentielle. Les quatre hommes disent leur respect et la haute considération où ils la tiennent :

Le journaliste Norman Solomon (@normansolomon) exprime une profonde admiration pour les actes et l'intégrité de Chelsea Manning dans une lettre ouverte au président Obama, publiée par le magazine électronique indépendant Nation of Change :

Imaginez. Après plus de trois ans en prison, à subir des mauvais traitements systématiques puis l'épreuve d'un long procès militaire suivi par le prononcé d'une condamnation à 35 ans de prison, Bradley Manning a refait surface, sa ferme voix humaniste non seulement intacte, mais même plus forte que jamais !

Identité transsexuelle

Imgage of Chelsea Manning with a wig shared extensively on the web. Taken from Wikipedia

Photo de Chelsea Manning en perruque largement diffusée sur le web. Source : Wikipedia.

le 21 août, Manning a publiquement annoncé sa véritable identité de femme transsexuelle, en disant vouloir désormais être appelée Chelsea Manning et exprimant son désir de suivre dès que possible une thérapie hormonale. Les militants trans ont loué sa décision de faire son coming-out, pour la visibilité et légitimité donnée à la lutte des transsexuels pour les droits des LGBTT. Ceci crée toute une série de nouvelles questions pour Manning, qui sera incarcérée dans une prison pour hommes alors que l'armée américaine a déjà refusé de lui accorder d'autres soins que ceux d'un psychiatre. L'Union des Libertés civiles américaines a publié une déclaration affirmant que le refus de thérapie hormonale pour Manning soulève de préoccupants soucis constitutionnels :

Les déclarations publiques de cadres militaires selon lesquelles l'armée n'assure pas de thérapie hormonale pour traiter les troubles de l'identité sexuelle soulève des inquiétudes constitutionnelles graves. Les troubles de l'identité sexuelle sont un syndrome médical grave dans lequel l'identité de genre d'une personne ne correspond pas à son sexe assigné à la naissance, et la thérapie hormonale fait partie du protocole admis pour le traitement de cette maladie. En l'absence du traitement nécessaire, les troubles de l'identité sexuelle peuvent provoquer une détresse psychologique sévère, allant jusqu'à l'anxiété et au suicide. Quand l'autorité a des individus sous sa garde, elle doit leur fournir les soins médicaux nécessaires.

Nul doute que les événements de ces derniers jours auront des répercussions durables et étendues pour les futurs lanceurs d'alerte et le journalisme en général, sans oublier la communauté transgenre. Cela va-t-il aboutir à une société plus ouverte avec davantage de transparence et de responsabilité pour les gouvernants, ou au contraire plus secrète sans reconnaissance des droits des citoyens à l'information ? Les paris sont ouverts. *Dans ce billet, nous utilisons le féminin pour parler de Manning, selon sa demande expresse et publique.


Guatemala : la Journée internationale des peuples indigènes

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Dans le cadre de la Journée internationale des peuples indigènes, des Amérindiens ont manifesté dans tout le Guatemala pour le respect de leurs droits.

Cultural Survival témoigne [lien en anglais, comme le suivant] de cette protestation pacifique du matin du 9 août 2013.

Dans leur ensemble, les manifestants se sont exprimés, comme le dit la représentante des indigènes Paulina Culum, “contre l'injustice, les inégalités et la corruption”. Les communautés indigènes du Guatemala sont opprimées depuis 50 ans et cela n'est toujours pas fini…

Parmi les propositions et exigences diverses qui ont émergé pendant les manifestations, on trouve le projet de Loi 4087 sur les radios communautaires, qui propose leur légalisation dans le pays.

 

Des prisonniers politiques russes qui n'intéressent personne

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·Sergey Udaltsov, un responsable de l'opposition de gauche, est actuellement assigné à résidence en attente de l'instruction de son procès pour avoir organisé les émeutes du 6 mai 2012 place Bolotnaya (communément appelées l'affaire de la Place Bolotnaya). Il résume ainsi la situation : “loin des yeux loin du cœur”. Il lui est interdit d'être en relation avec quiconque sauf sa famille et ses avocats, mais depuis son arrestation il s'est battu pour conserver une place dans le mouvement d'opposition. Sergey Udaltsov n'est pas le seul dans cette situation désespérée – douze hommes et femmes sont actuellement en cours de jugement pour leur implication dans les émeutes (la plupart sont restés en détention provisoire toute l'année dernière) et semblent eux aussi complètement oubliés. Dans un interview récemment publié [russe,ru] dans Novaya Gazet, Udaltsov explique pourquoi les gens semblent se désintéresser de leur situation:

Да, сейчас все увлечены осенними выборами, да — «болотное дело» тянется очень долго, разбито на несколько частей, что не способствует поддержанию острого интереса общества и средств массовой информации.

Actuellement tout le monde est préoccupé par les élections de cet automne, [...] l’ “affaire Bolotnaya” n'en finit pas, elle est dispersée sur plusieurs éléments, ce qui ne favorise pas l'intérêt soutenu du public et des médias.

Udaltsov appelle les responsables de la contestation à lutter contre ce malaise, à “se rendre activement aux audiences, à mener une importante campagne d'information” et “à préparer de nouvelles manifestations et marches de solidarité”.

Maria Baronova l'une des accusées de l'affaire [voir l'article de Global Voices], s'est fait l'écho de ces propos. Baronova, qui contrairement aux autres accusés a été libérée sous caution, a essayé d'attirer l'attention des blogueurs, des médias sociaux et des journalistes, mais elle estime [ru] que ses efforts sont vains:

[...] люди добавляют, что конечно же интерес к Болотному делу появится, ну, когда будет приговор. Ну и тогда, дескать, “Болотная” что-то с этим сделает. Например, напишет классные колонки [...]

[...]les gens [disent] que bien sûr on va s'intéresser à l'affaire Bolotnaya, mais quand on connaîtra le verdict. Il disent aussi que “Bolotnaya” provoquera des réactions. Par exemples, il y aura des gros titres et des éditoriaux [...]

Maria Baronova asking people to come support the Bolotnaya prisoners.

Maria Baronova demande aux gens de venir soutenir les prisonniers de Bolotnaya. Saisie d'écran YouTube.

Le découragement de Maria Boronova était à son comble vendredi dernier quand elle a croisé Egor Prosvirnin, un célèbre troll russe d'internet dans un bar de Moscou. Ils assistaient tous les deux à une fête improvisée par Stanislav Yakovlev de DemVybor  (la liste des invités [ru], de l'ultra-nationaliste Prosvirnin aux journalistes libéraux Ivan Davydov et Elena Kostyuchenko, n'a servi qu'à souligner l'étroitesse d'esprit et le sectarisme de la “tusovka”  (intraduisible: groupe de personnes qui partagent les mêmes intérêts)  moscovite politique, malgré ses divisions affichées à l'extérieur).

 

Egor Prosvirnin at a nationalist rally. YouTube screenshot.

Egor Prosvirnin lors d'un rassemblement nationaliste. Capture d'écran du YouTube.

Il semblerait que Baronova ait demandé à Prosvirnin, qui dirige une publication populaire nationaliste sur internet Sputnik & Pogrom [ru], pourquoi il n'avait pas couvert son procès. La réponse de Prosvirnin a été soit d'une franche brutalité soit celle d'un troll cynique (à vous d'apprécier) – il s'en fiche et tout le monde s'en fiche. Baronova a twitté des citations de leur conversation et en a fait ensuite un billet sur Facebook [ru]. Prosvirnin a passé sa soirée à lui affirmer que les scènes de court de justice ne passent pas sur les médias sociaux, et que cela ne deviendra pas un sujet de conversation à moins qu'Alexey Navalny n'en fasse un thème de sa campagne de maire (Navalny lui-même est passible de prison dans une affaire politique):

Si tu écris sur les prisonniers de Bolotnaya, dit Egor Prosvirnin, tu auras 15 ‘j'aime’ sur Facebook. Autant se battre contre des moulins à vent. Pas la peine d'écrire sur le sujet.

Je n'écrirai pas sur les prisonniers de Bolotnaya parce que tout le monde s'en fout (c) Egor Prosvirnin

Tu écris sur un combat perdu d'avance, parce que si Navalny devient président demain, les gens oublieront l'affaire Bolotnaya encore plus rapidement (c) Hérisson [le surnom de Prosvirnin sur le forum populaire Lepra]

L'histoire des prisonniers de Bolotnaya n'aura de sens que si Navaly commence à en parler. Avant, c'est inutile. (c) Prosvirnin

Si j'étais Baronova, j'irais au QG de Navalny et je retirerais mon haut jusqu'à ce qu'il écrive sur les prisonniers (c) Prosvirnin

Baronova a fini par le laisser en disant :

Sur le sujet, notre direct fumeux et terminé. Je n'ai rien entendu de mieux sur l'affaire Bolotnaya ces dernières années. C'est ce qu'ont pensé beaucoup de gens, mais maintenant c'est dit.

Ce qui est triste c'est que Baronova, qui bien naturellement traite le sujet de son procès personnellement, se bat pour une cause perdue. Si le public russe versatile oublie l'affaire mémorable des Pussy Riot un mois après le verdict, quelles peuvent être les chances des accusés qui n'ont pas dansé dans une cathédrale avec des masques de couleur ?

Iran : la mère d'un blogueur emprisonné entame une grève de la faim

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حسين رونغاي ماليكي وأمه زليخة

Hossein Ronaghi Maleki et sa mère Zoleica, tout deux actuellement en grève de la faim.
Photo extraite de la page Facebook consacrée à la campagne de soutien au blogueur.


Zoleica Moussavi est une mère désemparée. Elle est la mère du blogueur iranien emprisonné, Hossein Ronaghi Maleki, qui a entamé une grève de la faim depuis environ 2 semaines. Le mardi 20 août 2013, Madame Moussavi a engagé, à son tour, une grève de la faim pour faire entendre sa voix.

Hossein Ronaghi Maleki est condamné à une peine de 15 ans de prison. Une campagne de soutien au blogueur a été lancé sur le réseau social Facebook.

Sur la page de la campagne, on lit en premier lieu : ” La vie de Hossein est en danger, c'est aujourd'hui que nous devons le soutenir pour ne pas parler de lui comme un héros à son enterrement.”

Un post récent sur Facebook nous a informé que la mère de Hossein a entamé une grève de la faim “puisque les autorités ne prêtent aucune attention à celle de son fils et à sa situation.”

Le même message encourage les militants à rompre le silence sur cette situation.

Beaucoup s'inquiètent de la détérioration de son état de santé, Hossein a déjà rencontré des problèmes rénaux et à la bouche et souffrait beaucoup. Il avait écrit une lettre pour dénoncer les tortures que lui ont infligé des agents du ministère des Renseignements pour le forcer à avouer auprès du procureur, mais cette lettre a été confisquée.

Non à la vengeance

Libéré pour une brève période avant de retourner en prison, Hossein avait mis en ligne une vidéo où il déclarait :

Si nous voulons changer la situation de notre pays, nous devons aller à l'extrême… nous devons avancer main dans la main sans aucune représailles. Nous devons construire avec rationalité et bonté car l'Iran doit être libéré de toute discrimination. Chacun de nous peut avoir une influence sur l'Iran, nous sommes tous responsables.

 

 

 

Brésil : le film “Ciné Holliúdy”, déjà un phénomène

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La comédie Cine Holliúdy, mise en scène par Halder Gomes, a créé la surprise en remplissant les salles de cinéma le jour de sa sortie dans l'état du Ceará, durant le week-end du 11 et 12 août. Plus de 23 000 spectateurs se sont pressés aux projections. Dès à présent, la moyenne de 2 293 spectateurs par séance, conquis par le film, est la meilleure de tout le Brésil. Tout récemment, l'équipe a fêté le score de 100 000 spectateurs.

Présenté comme “le premier film national tourné en cearês”, l'histoire est scandée par des dialogues imprégnés de mots bien souvent uniquement connus des habitants du Ceará, un état du Nordeste du Brésil. Afin de faciliter la compréhension du public non-cearense, le film est sous-titré en portugais.

Sur Twitter, des utilisateurs partagent leurs impressions sur le film et commentent les longues queues devant les guichets avant de parvenir à le voir.

Wikipedia en guarani

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Au cours de cette année, Wikipedia en espagnol a atteint le million d'articles et a publié un guide utilisateur de base en guarani. L'idée consiste à réactiver la communauté de langue guarani sur cette grande plateforme. L'édition guarani ne compte à l'heure actuelle que 20 articles.

[...]

Les personnes souhaitant contribuer à ce projet, sont invitées à télécharger le guide wikipedia in Guaraní et à rejoindre la communauté Vikipetã !

Maricarmen Sequera écrit sur Wikipedia en guarani sur le blog Hallucina [espagnol].

VIDÉO : “Les sirènes de Timor-Leste”

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"The making of WAWATA TOPU #35 -  Walking the sea." Photo by Nuno Da Silva.

“Le making of de WAWATA TOPU #35 -
“Marcher dans la mer” Photo Nuno Da Silva.

Un film sur quatre générations de pêcheuses qui se battent pour gagner leur subsistance dans le village côtier de Adara, dans les petites îles de Ataúro, à Timor-Leste, devrait bientôt sortir. Mais il est d'ores et déjà possible d'en avoir un aperçu sur la page Facebook Wawata topu (Les plongeuses) :

Leur vie quotidienne, leurs pratiques économiques et leurs besoins vitaux, de même que les discours contradictoires et les barrières sociales dont elles souffrent, apparaissent dans ce portrait ethnographique qui souligne leur contribution essentielle à la communauté des pécheurs en général. Leur danse sous-marine prend place dans un contexte de changement social rapide, où la généralisation de l'éducation scolaire, l'enracinement des valeurs morales occidentales et des formes de travail plus attirantes, sans rapport avec la mer, remettent en cause les stratégies économique des ménages mises en place par les générations les plus anciennes, durant les années 50.

La bande annonce de Wawata Topu, par David Palazón et Enrique Alonso :

Sur la page Facebook, plusieurs photos et vidéos du making of, dont la projection des rushes dans le village d'Adara le 1 juin 2013.

Les innovations autour des élections présidentielles 2013 au Mali

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Le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 dirigé par le Capitaine Amadou Haya Sanogo dernièrement nommé au grade de Général des armées, contre le Général Amadou Toumani Touré, démocratiquement élu, a plongé le Mali dans une profonde crise socio-politique et militaire.

Les grandes villes au Nord du pays ont été occupées par les djihadistes et un groupe rebelle, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), un groupe réclamant l’indépendance du Nord du Mali., vite rejoint par d’autres mouvements encore plus fondamentalistes. Cette occupation a poussé plusieurs milliers de maliens et maliennes à se refugier dans les pays voisins comme le Burkina-Faso, la Mauritanie, le Sénégal et le Niger ou à se déplacer dans les villes libres dans la partie sud du pays.  Ainsi, un gouvernement de transition a été mis en place dirigé par Dioncounda Traoré. Malgré les difficultés de faire voter tous les maliens, en particulier les réfugiés et les déplacés, il a été possible d’organiser des élections dont le 1er et le 2ème tours ont été tenus respectivement le 28 juillet et le 11 août 2013. L’ancien Premier ministre, Ibrahim Boubacar Kéita a été élu avec 77,61% des voix dans des élections considérées comme crédibles et sans violences. Son challenger au 2ème tour M. Soumaila Cissé, a reconnu sa victoire avant meme la proclamation officielle des résultats.

un homme vote pour le second tour des élections présidentielles maliennes à Tombouctou via UNHCR avec leur permission

un homme vote pour le second tour des élections présidentielles maliennes à Tombouctou via UNHCR avec leur permission

Le pari n’était pas gagné à l’avance à cause des menaces des djihadistes, la dispersion de la population et les difficultés de transport. Il y avait aussi le nœud de l’occupation militaire de la ville de Kidal par le groupe rebelle du MNLA qui refusait de reconnaître l’autorité du gouvernement central du Mali. D’importants efforts politiques, diplomatiques et militaires ont été fournis par le gouvernement de la transition, les organisations de la société civile nationales et la communauté internationale ont permis de résoudre l’essentiel des problèmes pour la tenue de ces élections.

Avec le soutien du groupe francophone de Global Voices, un projet d'aide au suivi des élections a été mis en place. Ce projet avait pour but de former des hommes de médias et des internautes volontaires maliens à Bamako et dans les Régions du Mali, à l’utilisation des réseaux sociaux afin qu’ils puissent partager les informations tout au long du processus électoral depuis leurs localités à travers leurs smartphones sur un groupe Facebook (Info Elections 2013 au mali) et un compte twitter (@malivote) crées pour l’occasion en quelques deux semaine de la tenue des élections pour faciliter de suivre les élections en ligne. Le projet consistait également à organiser une séance de démonstration sur le rôle et les atouts de l’Internet, dans le processus électoral, devant les chefs des structures étatiques et privées comme le Ministères en charge de l’organisation des élections, la CENI, le Ministère des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, le Ministère de la communication, les sociétés de la téléphonie mobile(Orange Mali et Malitel), les chef de la MINUSMA. Le projet visait aussi à faire des démonstrations d’Afripédia qui permet de faire la recherche sur wikipédia sans avoir une connexion  Internet.

Boukary Konate dans la chambre technique du pole d'observation citoyenne électorale via facebook

Boukary Konate dans la chambre technique du pole d'observation citoyenne électorale via facebook

Les informations recueillies ont été centralisées sur le Groupe Facebook créé pour l’occasion. Ce groupe a pu recueillir plus de 1100 fans en peu de jours avant le déroulement des élections.

Participation à deux formations sur le même thème “Médias et élections au Mali”

Quelques semaines avant le lancement du projet,  nous avons participé à des séances de formation sur le Thèmes de “Médias et Elections au Mali”.  Ces séances de formation ont été organisées respectivement par La Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux, IFES et ses partenaires le 6 juillet 2013 et le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, en collaboration avec Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP) sur le même thème  du lundi 14 au vendredi 19 juillet 2013. Il s’agissait à travers ces formations de donner plus d’informations aux hommes de médias sur le processus électoral afin qu’ils puissent mieux informer les populations sur les contours du système électoral au Mali. Les sujets abordés ont été, entre autres, la loi électorale, la charte des partis politiques, les genres journalistiques (compte rendu, portrait, interview…), les règles de déontologie et éthique du journaliste, les contraintes liées à l’exercice de la profession. Le respect des règles qui régissent la profession des journalistes entre autres le respect de la vie privée, l’humilité.

Au cours de ces formations de nombreux participants ont posé des questions sur les réseaux sociaux et ce qu’est un blog et un blogueur. Il a été vite évident que le mali doit continuer à relever le défi de la méconnaissance de ce nouveau monde virtuel, même si la plupart des candidats sont sur twitter et Facebook.

Pole d’Observation Citoyenne Electorale : Monitoring de réseaux sociaux

“Dans le cadre de la mise en œuvre de son Programme intitulé “Appui au processus  Démocratique par l’observation citoyenne de la pré-électorale et des élections Présidentielles et législatives de  2013 (1er et 2ème Tours) au Mali”, le Réseau ONG d’Appui au Processus Electoral au Mali (Réseau APEM), en collaboration avec la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et l’ensemble des structures du Conseil National de la Société Civile et avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, a initié et mis en œuvre le Pôle d’observation citoyenne électorale (POCE). » A l’occasion du premier et deuxième tour de ces élections, le POCE  a fait une observation citoyenne dudit scrutin à travers plusieurs système : le Réseau APEM a déployé 2.100 Observatrices et Observateurs nationaux sur l’ensemble du territoire national en stratégie fixe et mobile et 78 Superviseuses/Superviseurs pour renseigner la plateforme Malivote (www.malivote.com) sur le déroulement du scrutin du 28 juillet 2013 dans près de 1583 bureaux de vote. Le monitoring des réseaux sociaux était un des volets dont nous étions responsables pour produire des rapports quotidiens pendants les deux tours des élections.


Allocution du président élu Ibrahim Boubacar KEITA dit IBK

 L’investiture du nouveau Président du Mali, Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA dit IBK est prévu le 04 septembre 2013. Comme suite du projet groupe Facebook, un livetweet de cet événement est en train d’être organisé pour faire vivre cette investiture à distance.


Les nouvelles lois mexicaines sur la transparence : un retour en arrière au nom de la sécurité nationale ?

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[Tous les liens mènent vers des pages web en espagnol]

Les élus mexicains ont adopté des réformes constitutionnelles qui affecteront grandement l'accès du public aux informations détenues par le gouvernement. La réforme affectera également l'autonomie de l'organisme national qui supervise ce droit, l'IFAI [en] (l'Institut Fédéral pour l'Accès aux Informations Publiques). Bien que la réforme donne en réalité davantage de pouvoirs exécutifs à l'IFAI, le gouvernement sera désormais en mesure de passer outre pour des raisons de sécurité nationale.

Plusieurs organisations civiles ont décrit ces réformes comme un retour en arrière pour le pays en terme de transparence.

Au Mexique, l'accès aux informations publiques est considéré comme un droit fondamental, garanti par l'IFAI depuis décembre 2002. Ainsi, tout personne (sans qu'elle n'ait besoin de prouver sa nationalité) peut accéder, gratuitement, à tout document détenu par un organisme gouvernemental qui suscite son intérêt.

Comisionados IFAI

Les membres de la commission IFAI en pleine séance. Photo de l'auteur du blog

La réforme adoptée par les officiels le 23 août 2013 était très attendue et largement discutée par les organisations spécialisées sur le sujet. Le grand public, dans une moindre mesure, s'est également joint au débat.

Avant le vote qui a eu lieu à la Chambre des Députés, Fundar a publié une déclaration dans laquelle les organisations México Infórmate (Mexique, informez-vous) et le Colectivo por la Transparencia (Collectif pour la Transparence) ont exprimé leurs inquiétudes quant à cette décision. Selon eux, la réforme “limite le droit à l'accès à l'information”, ajoutant que cela :

representa un revés a la máxima protección del derecho de acceso a la información y una contradicción del compromiso del Estado Mexicano con el cumplimiento de sus obligaciones internacionales en materia de derechos humanos

représente un renversement complet de la protection du droit du public à l'accès à l'information, et une contradiction de l'accord du Mexique avec les obligations internationales relatives aux droits de l'Homme

Il s'agit, en fait, d'un des aspects de la réforme qui inquiète le plus ces organisations. Selon la déclaration communiquée par Fundar :

Se aprobó un dictamen que propone que algunos titulares de entidades públicas — el Consejero Jurídico, el Procurador General de la República, el Presidente de la Comisión Nacional de Derechos Humanos y el Presidente del Banco de México –, puedan impugnar las resoluciones del órgano garante del derecho de acceso a la información, bajo supuestos que consideramos demasiado amplios y generales: literalmente, “la seguridad, la estabilidad económica y la protección de derechos humanos”. Esto significa que, en la práctica, el acceso a la información para el ciudadano perderá su calidad de expedito, además de que se judicializa un derecho humano y se contradice el reconocimiento expreso de la especialización y autonomía del órgano garante para dirimir las controversias que se susciten en esta materia.

Une décision a été adoptée proposant que les chefs des organismes publics, incluant le Conseiller Juridique, le Procureur Général, le Président de la Commission Nationale pour les Droits de l'Homme et le Président de la Banque du Mexique, puissent remettre en question les résolutions prises par l'organisation qui supervise le droit à l'accès à l'information. Ils pourront le faire à chaque fois qu'ils le jugent comme une menace à “la sécurité, la stabilité économique et la protection des droits de l'Homme”. Nous, cependant, considérons cela comme trop vaste et trop général. Dans la pratique, cela signifie que la capacité pour le public à accéder à l'information sera obstruée, que cela deviendra un processus légal plutôt qu'un droit humain, et que cela sera en contradiction avec la précédente reconnaissance de l'IFAI comme une organisation spécialisée et autonome.

De la même façon, l'organisation Article 19 a exprimé son désir pour l'IFAI de demeurer hors des limites des autorités :

#NiunpasoAtras inattaquable sans exceptions #TransparenciaYA #Articulo19

Néanmoins, la réforme constitutionnelle adoptée par les représentants donne aux responsables gouvernementaux le pouvoir de contester les décisions de l'IFAI.

Sur ce sujet, Javier Peralta a écrit sur Twitter (@jjperaltamoreno):

La réforme sur la transparence adoptée (#Transparencia). Le Conseiller Juridique de @PresidenciaMX sera capable de bloquer les appels de la Cour Suprême ! #Retroceso

Issa Luna Pla (@ilunapla), une experte du sujet, a expliqué qu'une telle mesure est comparable à laisser le gouvernement cacher des informations “par décret” ou par des moyens unilatéraux:

Donner le pouvoir d'appel au Conseiller Juridique de @PresidenciaMX contre #IFAI est comme permettre de cacher des informations par décret

Sue Blano (@lamayorblanco) a contesté la déclaration selon laquelle la limitation de la transparence concernait la sécurité :

Accéder à l'information est un problème de sécurité nationale ? Bien sûr ! Depuis quand les politiciens composent la nation entière ? #Ifai #miedo

Avec l'incertitude du public, intensifié par les interprétations ambiguës des médias traditionnels mexicains, les utilisateurs de Twitter ont exprimé leur confusion. Maria Martínez (@mromtz) a écrit :

A moins d'avoir mal compris les gros titres, ils bâillonnent l’#IFAI

Néanmoins, les législateurs ont saisi l'opportunité pour crier victoire, avec Blanca Jímenez C (@BlancaJC) exaltant le travail de son groupe parlementaire:

#GPPAN nous défendons la Réforme de l'Education (#ReformaEducativa) et les lois sur la Transparence (#Transparencia). Pour un avenir meilleur pour votre famille

Dans la même veine, le député Manlio F. Beltrones (@MFBeltrones) a déclaré que :

Guidé par un maximum de publicité, les préoccupations de la société et la modernisation institutionnelle, nous avons renforcé la transparence.

Le droit à l'accès à l'information au Mexique et l'organisation qui supervise ce droit sont généralement cités comme des exemples à suivre dans les autres pays d'Amérique Centrale et du Sud. Face aux modifications et aux ajouts qui pourraient survenir durant le processus législatif, les Mexicains et la communauté internationale devront attendre avant de connaître le véritable effet de cette réforme constitutionnelle, incluant les détails les plus fins de chaque loi qui en sera issue.

Mais une chose est certaine : le débat continuera de se développer au cours des prochaines semaines.

Porto Rico : Un moment crucial pour le statut de l’île

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Pour la première fois, un membre du congrès des États-Unis a officiellement décrit les relations politiques entre son pays et Porto Rico comme une” relation qui dégradait l'image des Etats-Unies dans le monde”.

C'est ce que déclare Ron Wyden [lien en anglais comme les suivants], sénateur démocrate de l'État de l'Oregon, qui préside le comité pour l'énergie et  les ressources naturelles du Sénat des États-Unis.

Ce comité a juridiction sur tous les sujets qui concernent le territoire des États-Unis, entre autres Porto Rico. Lors d'une audience officielle de celui-ci le 1° août dernier, ce sénateur a fait une déclaration qui peut être écoutée sur la vidéo ci-dessous à la 25ème minute.

Après 115 ans, il est temps que Porto Rico décide de son avenir politique. La question de savoir si Porto Rico doit devenir un état des États-Unis ou une nation souveraine ou d'autres options possibles, domine les débats politiques dans cette île actuellement.

Porto Rico affronte un énorme défi économique et social. Le revenu per capita est tombé à environ la moitié de celui du plus pauvre des états de l'Union et le taux de criminalité, en hausse sensible, y est  bien plus élevé que dans celle-ci. L'absence de décision sur le statut de Porto Rico ne fait pas que détourner les esprits de ces problèmes, il les aggrave [...] il est nécessaire que Porto Rico devienne soit une nation pleinement souveraine, soit un état à part entière de l'Union. Le maintien de la situation actuelle dégrade l'image de notre pays dans le monde.

Cette audience du comité présidé par le sénateur Wyden été motivée par les résultats du référendum réalisé dans l'île le 6 novembre 2012.

Emblemas de alternativas de estatus político.

Pictogramme représentant les différents choix de statuts politique utilisés sur les bulletins du référendum de 6 novembre 2012. L'étoile avec le numéro 51 est la transformation de Porto Rico en 51eme état des États-Unis. Le  pitirre, un oiseau de l'île est la libre association, l'image de l'archipel est la nation indépendante

Les conclusions de ce référendum vont contre le maintien du statut politique actuel d'Etat libre associé (ELA) avec 53.97% des votes en faveur d'un changement. Mais quand on en arrive à la question de la formule que souhaiteraient les électeurs, les réponses ne sont pas évidentes. Une analyse rapide montre que des trois options : annexion, indépendance ou libre association, c'est l'annexion qui l'emporte avec 61.16% des votes face à  33.34%  pour la libre association et 5.49% pour l'indépendance. Néanmoins, si on tient compte dans ces résultats des 498604 bulletins blancs déposés dans les urnes en signe de protestation contre la forme prise par cette consultation populaire, les résultats sont bien différents. Le choix de l'annexion descend fortement à 44.4% des votants, la libre association à 24.2% et l'indépendance à 4%. Pour avoir une idée de ce que représente les votants blancs, il suffit de savoir que la libre association a été plébiscitée par 454,768 personnes. Quoi qu'il en soit le maintien de l'État librement associé dans sa forme actuelle a été exclu du scrutin.

Finalement, le président Obama n'a même pas envoyé de représentant de son administration à l'audience du Sénat. Pire encore, parmi les 22 sénateurs qui composent ce comité seulement 3 étaient présents à cette audience. Il semble bien que la réponse de l'administration Obama ait été celle à laquelle on pouvait s'attendre depuis le début, venant du gouvernement des Etats-Unis. Comme l'écrit Charles R. Venator Santiago, pour Latino Decisions [en anglais] : on peut estimer sans crainte de se tromper que le président Obama a délibérément choisi d'ignorer les résultats du référendum de novembre.

Le souhait du président Obama d'un référendum fédéral sur Porto Rico veut clairement dire qu'il ne reconnaît pas le résultat du référendum de 2012 dans ce pays. Cette position est en accord avec ses déclarations antérieures annonçant qu'il ne soutiendrait qu'un résultat reflétant  l'accord d'une majorité substantielle de votants ( apparemment au moins une majorité des deux tiers).

Il y aurait aussi l'option d'une consultation proposée par le Commissaire résident de Porto Rico (représentant de Porto Rico sans droit de vote devant le congrès des États-Unis), Pedro Pierluisi, du Nouveau Parti Progressiste. Il s'agirait d'offrir aux habitants de cette île la possibilité de voter oui ou non pour l'annexion pleine et entière, ou la  proposition de fonder une assemblée constitutionnelle d'État, émanant de certains membres du Parti Populaire Démocratique et du Parti Indépendantiste. Aucune de ces deux propositions n'a jusqu'à maintenant le soutien du gouvernement des États-Unis.

Emilio Pantojas García, dans un article pour la revue 80 degrés, estime que le Congrès américain ne prendra aucune décision sur le statut de Porto Rico, comme à chaque fois qu'un référendum est organisé sur l'île :

Il est tout à fait improbable que le congrès approuve l'une ou  l'autre de ces mesures. Les propositions déposées ou les initiatives présidentielles ont toujours été encadrées par les relations inter-américaines et leurs changements éventuels, pourquoi cela serait-il différent aujourd'hui.

.Qui peut penser que la majorité républicaine à la Chambre va étudier et approuver un projet d'annexion ?  Les républicains s'opposent traditionnellement à la transformation de Porto Rico en un état, premièrement parce que l'île  est culturellement une nation latino-américaine dont la langue est l'espagnol (moins de 10 % des résidents de l'île sont bilingues), deuxièmement, l'île est un bastion démocrate, ce qui ajouterait deux sénateurs et cinq ou six membres du Congrès pour ce parti. Il faut ajouter à cela d'autres motifs comme le fait que le gouvernement de Porto Rico est au bord de la banqueroute fiscale, que son économie est dans une  phase de récession et que le chômage provoque une immigration massive des travailleurs les plus qualifiés.

. Porto Rico deviendrait pour la fédération un état mendiant, une charge pour le gouvernement fédéral qui n'est pas actuellement au meilleur de sa forme.

A la lumière de l'Histoire, on peut dire que les initiatives de changement de statut ne mèneront à rien (sic) mais ceux qui ne connaissent pas l'Histoire sont condamnés à la répéter.

Xavier “Xavi” Luis Burgos, affirme dans la revue en ligne Gozamos, à l'occasion de l'anniversaire du référendum, que si les États-Unis étaient fidèles à leur rhétorique de démocratie, la réponse devrait être oui :

 La question n'est pas de savoir si les Portoricains ont voté pour un rattachement à l'Union et si les États-Unis le permettront. Nous devons au contraire nous poser la question suivante : n'est-il pas de la responsabilité de États-Unis de défendre leur rhétorique de démocratie ? Ce pays ne doit-il pas être attentif au problèmes qu'il crée quand il mène à la démocratie des pays comme l'Irak ou l'Afghanistan ? Le processus démocratique consiste à permettre à une population de faire des choix de société au travers de la discussion, du débat, du consensus. Rien de tout cela n'a jamais été possible à  Porto Rico. On a jamais considéré les Portoricains comme des êtres humains à part entière capables d'une véritable autodétermination. Et pourtant pour que les États-Unis essayent d'atteindre leurs objectifs démocratiques, ils doivent prêter allégeance à l'impérialisme, en bons camarades tournés vers la réconciliation….

On peut retrouver la vidéo complète de l'audience ici (elle commence aux environs de 22 minutes).

Photo de couverture extraite d'une vidéo.

Espagne : Accrochage linguistique autour du Catalan dans un festival de musique

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Trois jeunes gens ont signalé avoir été victimes de “discrimination et de violence physique” pour avoir parlé en catalan au festival de musique Arenal Sound dans la région de Valence, à l'est de l'Espagne. Comme en Catalogne, l'espagnol et le catalan sont les deux langues officielles à Valence.

Le quatrième festival Arenal Sound a eu lieu du 4 au 7 août 2013 à Borriana, dans le sud de la province de Castelló. Au cours de la première nuit, Laura, une jeune femme de Castelló, s'est vu refuser le droit d'entrer dans l'arène pour s'être adressé en catalan à un agent de sécurité affecté à l'entrée. D'après les explications de Laura au journal en ligne Vilaweb [catalan], l'agent de sécurité a exigé d'elle et ses amis qu'ils s'expriment en espagnol, ne parlant pas d'autres langues. Lorsque l'agent a fouillé Laura, il a constaté qu'elle était en possession d'un spray d'auto-défense. Il a utilisé cet argument pour lui refuser l'entrée et en informa la Guardia Civil, la gendarmerie espagnol.

La Guardia Civil a suggérée à la jeune femme de parler en espagnol si elle voulait entrer, mais ses amis et elle ont préféré quitter le festival plutôt que de se laisser déposséder du droit de parler leur langue. Ils ont alors exigé d'être remboursés, ce qui leur a été refusé, car, d'après les agents, le directeur du festival n'était pas informé. Laura et ses amis ont porté leurs bracelets du festival pour protester contre cet incident, occasionné, non pas par un malentendu d'ordre linguistique, mais plutôt par un affront envers leur langue.

Arenal Sound

Photo des festivaliers de Arenal Sound, extraite de la page Facebook [es] du festival.

Dimanche soir, deux autres jeunes informés de la mésaventure de Laura, ont demandé aux vigiles s'ils parlaient catalan. Le même agent impliqué dans l'incident s'est confronté à eux.

D'après les faits rapportés [ca] par l'un des jeunes hommes, Christian, au journal en ligne Vilaweb [ca], l'ami de Christian a accusé l'agent d'être un “fasciste” et la situation s'est aggravée. Ils ont été entourés par cinq vigiles et l'un deux a poussé Christian au sol et lui a administré des coups de pied. Le rapport [ca] de l'hôpital, communiqué par le jeune homme à Vilaweb, fournit une preuve de l'agression.

 

Les organisateurs du festival n'ont présenté aucune excuse. Quelques commentaires négatifs ont été postés sur leur page Facebook [ca], mais jusqu'à présent, les seuls réponses obtenues sont la répétition des déclarations [ca] du directeur David Sanchéz: “Le personnel de sécurité vient d'une compagnie de Jaén, ils ne comprennent donc pas le catalan”.

Il a également insisté sur le fait que le festival n'est discriminatoire envers personne “en raison de la langue ou l'origine” et qu'il avait dialogué avec la compagnie de sécurité pour éviter que cela se reproduise à l'avenir. Toutefois, beaucoup de personnes ont douté de cette affirmation du fait que  Francisco José López Perea, un neo-Nazi bien connu [ca], soit le fondateur de Opcón Security, la compagnie responsable de la sécurité du festival.

Le valencien est un dialecte catalan parlé dans la communauté valencienne, une communauté autonome en Espagne, située au sud de la Catalogne et à l'ouest des îles Baléares. Ces trois régions autonomes partagent une histoire qui repose sur une langue et une culture commune. Le catalan est l'une des quatre langues officielles en Espagne; chacune correspond à une région, et la communauté valencienne autonome [en] lui confère le statut de “langue maternelle” dans la région.

Néanmoins, des siècles de marginalisation et de conversion linguistique ont engendré une situation où la protection de la langue est encore plus absente que dans la région voisine, la Catalogne, soumettant ceux qui parlent le valencien à des atteintes à leurs droits. Des soutiens inattendus se sont manifestés contre tout type de comportement discriminatoire, comme ce fut le cas auparavant pour des cas de “racisme anti-catalan“. Ainsi, le chanteur du groupe Xàtiva, Feliu Ventura (@feliuventura) [ca] a tweeté :

Cela doit cesser. Cet apartheid est un acte terroriste contre la vision du monde de Valence. http://t.co/pTuMa5zpKD — Feliu Ventura (@feliuventura) 6 août 2013

Le comédien et présentateur de télévision Eugeni Alemany (@EugeniAlemany)[ca] a mis en doute la qualité de la démocratie d'un pays qui doit encore faire face à des situations comme celles qui se sont produites au festival Arenal Sound :

Cela en dit long sur les fondements d'un pays quand 99% des agents de sécurité soutiennent l'extrême droite. Violent, intolérant, les agents de sécurité? Traitez avec eux! Eugeni Alemany (@EugeniAlemany) 4 août 2013

Le musicien et journaliste Miquel Ramos (@Miquel_R) [ca] a défendu le droit de parler catalan :

Non aux attaques fascistes envers ceux qui parlent le valencien. Stop à l'impunité, #stopvalencianofobia — MiquelRamos (@Miquel_R) 7 août 2013

Dans la même veine, le philologue Bàrbera M. (@barberamaria) a tweeté :

#stopvalencianofòbia Nous ne nous lasserons pas de répéter que parler le catalan n'est pas un crime. Pourquoi cela dérange à ce point que nous ayons notre propre langue? — Bàrbera M. (@barberamaria) 6 août 2013

Par ailleurs, un appel à tweeter massivement  [ca] sur les réseaux sociaux le 10 août, à travers les mots-clic #stopvalencianofòbia et @arenalsound, a été lancé pour sensibiliser sur la discrimination linguistique et obliger les organisateurs du festival à présenter des excuses. Vous pouvez lire, ici, certains des tweets les plus marquants du “mass tweet” organisé samedi soir, comme celui de la journaliste Amàlia Garrigós (@AmaliaGarrigos) [ca]:

Notre langue ne restera en vie que si nous l'aimons. Et nous ne pouvons lui témoigner notre amour qu'en la parlant. #StopValencianofòbia @arenalsound — Amàlia Garrigós (@AmaliaGarrigos) 10 août 2013

Ou le tweet de Miquel Gironés (@miquelgirones)[ca], membre du plus grand groupe de musique international et valencien, Obrint Pas, qui a également été victime d'une agression des gardes de sécurité [ca] pour avoir parlé en catalan:

Je souhaite qu' @ArenalSound ne renouvelle plus de contrat avec cette agence de sécurité. S'il vous plaît, présentez des excuses.

PHOTO : A propos de la dignité, en Syrie

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Cette brève fait partie de notre couverture spéciale sur la révolution en Syrie 2011-2013

Sur sa page personnelle Facebook, un peintre de l'opposition syrienne de la région du Horan a exprimé son mépris envers le silence des pays arabes suite à ce que les rebelles décrivent comme des bombardements à l'arme chimique sur Al Ghouta, dans la banlieue de Damas. Il a partagé un dessin qui représente un homme donnant une brochure sur les consignes de protection contre les armes chimiques à une enfant syrienne. L'enfant répond à l'homme en lui donnant une brochure expliquant comment vivre dignement.

 

 

Source: page Facebook d'un peintre rebel du Horan

PHOTOS : La carte de l'art mural à Buenos Aires et ailleurs

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Le graffiti, qui a peut être commencé comme une mode ou un hobby, est désormais un art exposé sur les murs des villes du monde entier.

En Argentine, Alejandro Güerri, Fernando Aíta et Tomy Lucadamo nous invitent à regarder, partager et construire avec leur blog  Escritosenlacalle [espagnol, comme tous les liens] (Ecrit dans la rue) :

Mirar la ciudad con otros ojos, pensar y charlar sobre lo que nos dicen las paredes.
Compartir fotos de graffiti, ubicarlos en un mapa, trazar relaciones.
Recorrer el paisaje urbano prestando atención a lo que las personas
escriben y pintan en los espacios comunes.
Construir un archivo visual, lingüístico, de tipografías, de las ideas y
sentimientos que se expresan en la calle.

Voir la ville à travers différents yeux, penser et parler à travers ce que les murs nous disent.
Partager des photos de graffiti, les placer sur une carte, tracer des liens entre elles.
Explorer la ville en prêtant attention à ce que les gens écrivent et peignent en commun.
Construire des archives visuelles et linguistiques, avec des polices de caractères, des idées et des sentiments exprimés dans la rue.

Le projet GraFiTi permet aux artistes – et à tous les citoyens – d'envoyer des photos de graffiti et de les cartographier [espagnol] pour voir où le graffiti se trouve.

Ce projet a commencé par rassembler les graffiti de Buenos Aires, mais déormais vous pouvez aussi voir des photos d'art urbain d'autres villes argentines, comme  Neuquén, Córdoba ou Rosario.  Vous pouvez même trouver des photos de graffiti de villes d’autres pays, comme  Santiago (Chili), Santa Cruz (Bolivie), et Montevideo (Uruguay).

Alejandra Inzunza a commenté ce projet sur  Yoroboku [es] :

En 2010, tres colegas argentinos (Alejandro Güerri, Fernando Aíta y Tomy Lucadamo) montaron una página web para registrar todos los grafitis interesantes que había en las paredes. Empezaron por fotografiarlos y publicarlos en Escritosenlacalle para construir un archivo visual y lingüístico de tipografías, ideas y sentimientos expresados en la calle.

Desde entonces, el proyecto no para de crecer. Los lectores envían por mail escritos que se encuentran en los muros y dejan su dirección exacta para construir un mapa digital del grafiti y la poesía que se esconde en él.

En 2010, trois collègues argentins (Alejandro Güerri, Fernando Aíta et Tomy Lucadamo) ont lancé un site pour rassembler tous les graffiti muraux intéressants [de la ville]. Ils ont commencé par photographier les graffiti et à les poster sur Escritosenlacalle pour constituer des archives visuelles et linguistiques de polices de caractères, d'idée et de sentiments exprimés dans la rue.

Si Depuis, le projet n'a pas cessé de grandir. Des lecteur envoient des photos de messages écrits sur les murs par email, avec l'adresse exacte, pour élaborer une carte numérique des graffiti et de la poésie qu'ils contiennent.

Le blog [es] classe les photos par catégories.

Dans la catégorie “Delirios” [es] (delirium)nous pouvons trouver ceci :

imagen de Alejandro Guerri, fotografiada en el barrio de Chacarita, Buenos Aires

Chacarita, Buenos Aires, Argentine. Photo envoyée par Alejandro Guerri.

Voici un graffiti sous la catégorie “Preguntas” [es] (questions) :

Graffit en Venezuela 2000, San Cristóbal, Buenos Aires Imagen de Fernando Aita

“Pourquoi ?” Graffiti à Venezuela 2000, San Cristóbal, Buenos Aires, Argentine.
Photo envoyée par Fernando Aita

Comme on peut s'y attendre d'un blog argentin, une catégorie est dédiée au  football [es] :

Graffiti en Av. Belgrano 1550, Avellaneda, Buenos Aires Imagen de Fernando Aita

Graffiti dans l’ Av. Belgrano 1550, Avellaneda, Buenos Aires, Argentine.
Photo envoyée par Fernando Aita

Balvanera 300, Vieja Terminal, Ciudad de Salta, Salta, Argentina

Balvanera 300, Vieux Terminal, Salta, Argentine. Photo envoyée par un anonyme

L projet a reçu le soutien de plusieurs institutions, comme la Bourse nationale pour les projets collectifs du Fonds national pour les arts d'Argentine, et la “Bourse pour les créateurs en lettres et pensées” du Fond métropolitain pour la culture, l'art et les sciences de la ville de Buenos Aires.

Av. Montes de Oca 6, Barracas Mandado por: GRaFiTi

Av. Montes de Oca 6, Barracas, Buenos Aires, Argentine. Photo partagée par GRaFiTi

Dorrego 1800, Colegiales, Ciudad Autonoma de Buenos Aires, Buenos Aires, Argentina Mandado por: Leandro Giovinazzi

Dorrego 1800, Colegiales, Buenos Aires, Argentine Photo envoyée par Leandro Giovinazzi

Sargento Cabral 300, Rosario, Santa Fe Mandado por: GRaFiTi

Sargento Cabral 300, Rosario, Santa Fe, Argentine.
Photo partagée par GRaFiTi

Vous pouvez envoyer vos photos de graffiti en cliquant sur ‘Mandar graffiti‘ [es] .

Vous pouvez également suivre le projet sur la page Facebook [es] Twitter [es], et Flickr [es].

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