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D'où le Vietnam tire-t-il son nom ?

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Le Minh kai retrace l'origine du mot Vietnam et avance une explication aux imprécisions de certains récits historiques.

En définitive, le nom Viêt Nam est lié à l'expansion vers le Sud du clan Nguyễn sous la dynastie Lê. Cela signifie que les Nguyễn ont créé et dirigé quelque chose de plus grand qu'An Nam. C'est une reconnaissance de l'expansion impériale.


Les Coréens du Sud exigent des examens médicaux pour les secouristes envoyés à Fukushima

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Les fuites d'eau radioactive de l'usine de Fukushima au Japon s'avérant bien plus alarmantes que ne l'admettent les autorités, les Coréens du Sud demandent à leur gouvernement d'assurer des examens médicaux réguliers et minutieux aux 108 secouristes coréens envoyés à Fukushima immédiatement après la catastrophe. Une pétition en ligne [ko] réclamant un suivi médical de l'équipe de secouristes a déjà reçu sept mille signatures.

Chine : Fuite d'un document mettant en garde contre les “néfastes valeurs occidentales”

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[Sauf mention contraire, les liens mènent vers des pages en anglais.]

Une directive secrète du Parti Communiste Chinois alertant les membres des dangers d'une presse libre, de la démocracie, et d'autres notions occidentales a filtré, à la plus grande inquiétude des internautes craignant que le pouvoir ne serre davantage la vis.

Le document No. 9, c'est son nom, a été émis en avril 2013, mais n'a pas été ouvertement publié, et toute discussion l'examinant de trop près a rapidement été censurée dans les médias sociaux chinois. En août 2013, néanmoins, le document a été divulgué, et il a été publié en totalité par le site basé à Hong Kong Minjing news [zh] le 19 août 2013.

Le document intitulé “De la situation dans la sphère idéologique” appelé Document No. 9 avertit les membres du parti qu'ils risquent de perdre du pouvoir s'ils ne reprennent pas en main les éléments subversifs dans la société chinoise. Le document révèle la position politique conservative du Président Xi Jinping depuis son accession au pouvoir malgré la réforme économique et une répression de la corruption.

Selon le document, les “sept courants subversifs” qui menacent le Parti Communiste sont :

Netizens shared the full version of Document No. 9 On Sina Weibo.

Des internautes ont partagé la version intégrale du Document No. 9 sur Sina Weibo.

1. 宣揚西方憲政民主。企圖否定當代領導,否定中國特色社會主義政治制度。

2. 宣揚“普世價值”,企圖動搖黨執政的思想理論基礎。

3. 宣揚公民社會,企圖瓦解黨執政的社會基礎。

4. 宣揚新自由主義,企圖改變我國基本經濟制度。

5. 宣揚西方新聞觀,挑戰我國黨管媒體原則和新聞出版管理制度。

6. 宣揚歷史虛無主義,企圖否定中國共產黨歷史和新中國歷史。

7. 質疑改革開放,質疑中國特色社會主義的社會主義性質。

1. Promouvoir la démocracie constitutionnelle occidentale. Tenter de défaire l'actuel leadership et dénier le système politique socialiste aux caractéristiques chinoises.

2. Promouvoir la valeur universelle des droits de l'homme. Tenter de secouer la fondation idéologique et théorique du parti.

3. Promouvoir la participation civique. Tenter de désintégrer les bases sociales du parti au pouvoir.

4. Promouvoir le néo-libéralisme. Tenter de changer le système économique de base de la Chine.

5. Promouvoir les notions inspirées par l'Occident d'indépendence des médias. Contester le principe des médias contrôlés par le parti et le système de gestion de la presse et de la publication.

6. Promouvoir le nihilisme historique. Tenter de nier l'histoire du Parti Communiste Chinois et l'histoire de la Nouvelle Chine.

7. Poser des questions sur la Réforme et l'Ouverture, questionner la nature socialiste du socialisme aux caractéristiques chinoises.

Le document comporte aussi les “sept sujets dont il ne faut pas parler” [fr], une politique ordonnant aux professeurs d'université de ne pas enseigner ces sept sujets, qui incluent la liberté de la presse, les erreurs passées du parti communiste et les droits des citoyens.

Après le partage du Document No. 9 sur le site de microblogging chinois le plus populaire, Sina Weibo, de nombreux internautes se sont inquiétés de la reprise en main apparemment croissante du gouvernement. Les autorités de Pékin viennent de mettre en place un site [zh] où les internautes peuvent être alertés des rumeurs en ligne. Cette semaine, la police chinoise a détenu deux internautes qui auraient tenté de diffuser des rumeurs en ligne diffamant les groupes gouvernementaux et une icône culturelle.

Un internaute “Huang Jinbiao” écrit [zh] :

新一轮文革到来,五毛们都活了

Une autre Révolution Culturelle [fr], et le Parti des 50 Cents [note de l'éditeur : des commentateurs d'Internet payés par le parti communiste chinois pour écrire favorablement sur le parti] est à nouveau vivant.

“Wang Yi” déplore [zh] :

什么“9号文件”的内容令人失望。如果最高层都这样绝对,直接视必要改革为颠覆。那为了把这个国家变得更好的一腔热血,是不是也该重新思考。

Le contenu du Document No. 9 est décevant. Si le sommet est si déterminé, et considère une réforme nécessaire comme subversive, alors ça vaut la peine de repenser ma passion pour une Chine meilleure.

Le magnat chinois du secteur immobilier Ren Zhiqiang [zh] a regardé le bon côté des choses :

九号文件将成为引发思想革命大辨论的起点,但绝不是终点。不断爆发出来的以官方为背景的荒谬,有助于让民众认清事实的真相。并选择正确的道路。

Le Document No. 9 deviendra le point de départ d'un grand débat sur la révolution idéologique, et ce n'est en aucun cas la fin. Les constants éclats d'inanités sur le passé des responsables aideront les gens à comprendre la vérité et à choisir le bon chemin.

“Qinting Rensheng” a exprimé [zh] optimisme :

反宪政就是为了维护、巩固专制统治,这当然没有错。但2013年的反宪政浪潮更有它的特殊意义,就是以此为切入点,在意识形态领域掀起一场对自由民主思潮的大扫荡。出于意料的是,虽然有9号文件的动员,却应者寥寥,只有那么几个无行文人投机凑热闹。究竟文化专制主义的百宝囊里还有什么法宝。

L'anti-constitutionnalisme sert à maintenir et consolider le régime autoritaire. La vague montante d'anti-constitutionnalisme en 2013 possède une signification particulière. Elle sert de point de départ à une conversation sur la liberté et la démocracie. Comme prévu, malgré la divulgation du Document No. 9, peu de gens ont montré leur enthousiasme. Quel attrait l'autocracie culturelle a-t-elle encore ?

Béa Diallo : Champion de boxe guinéen et maintenant député belge

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Le sextuple champion intercontinental IBF (International Boxing Federation) des poids moyens Lansana Béa Diallo, plus connu comme Béa Diallo, né au Libéria et d'origine guinéenne, est devenu un homme politique belge.

Béa Diallo, boxeur. Photo extraite de sa page Facebook

Béa Diallo, dernier combat comme boxeur. Photo extraite de sa page Facebook

Elu au Parlement régional bruxellois et au Parlement de la Communauté française, Béa Diallo est échevin de la Jeunesse, de l’Emploi, de la Famille, des Relations Inter-générationnelles et de l’Egalité des chances à Ixelles  une des 19 communes de Bruxelles-Capitale.

Global Voices lui a posé quelques questions.

Global Voices (GV): On vous a connu champion de boxe, vous voilà élu local en Belgique ?  Quel parcours !

Béa Diallo (BD): Oui en effet les guinéens m'ont connu comme boxeur mais surtout comme un homme qui essayait de vendre l'image de la Guinée et aujourd'hui. Je suis non seulement député au parlement belge depuis bientôt 10 ans, mais aussi élu local depuis bientôt 7 ans. Je deviens un homme d'expérience et reconnu par le monde politique ce qui n'était pas acquis.

GV: Souvent, il est difficile d’associer sport de haut niveau et études, vous êtes licencié en sciences économiques.

BD: En effet, sport de haut niveau et études universitaires sont souvent incompatibles, mais comme je le dis souvent avec de la détermination on peut réaliser beaucoup de choses et moi mon rêve c'était de réussir les deux pour pouvoir servir mon pays d'origine un jour. Aider la Guinée à devenir un vrai pays indépendant et surtout faire profiter cette richesse au peuple.

GV: Comment êtes-vous entré en politique ?

BD: j'y suis arrivé vraiment par hasard, je n'avais jamais voulu faire de la politique, mais étant un homme de combat, engagé pour pleins de causes on m'a proposé un jour de soutenir un parti en tant que candidat d'ouverture sans pour autant être en position éligible puisque j'occupais la 69ème place sur la liste. Je me suis retrouvé 5eme sur 25 élus.

GV: Vous avez livré un combat de boxe en Guinée, quel souvenir en gardez-vous ?

BD: Je pense que c'est le plus beau moment de ma carrière sportive. Ce sont des souvenirs inoubliables, boxer devant 60.0000 personnes et plus de 300.000 dans les rues. C'est tout simplement magique.

GV:   Vous aviez tenté d’aider les habitants de Conakry, notamment dans le domaine du transport. Comment et quelles leçons en tirez-vous ?

BD: Vous savez je n'ai aucun regret j'estime qu'il fallait le faire à ce moment la même; si j'ai perdu beaucoup d'argent avec la mauvaise foi de nos hommes politiques qui continuent d'ailleurs à tuer le peuple en vivant dans l'opulence sans aucun projet pour les guinéens.

GV: Avez-vous d’autres ambitions pour votre pays d’origine, la Guinée ?

Béa Diallo en homme politique. Photo extraite de sa page Facebook, oeuvre de Francine Verstraeten

Béa Diallo en homme politique. Photo extraite de sa page Facebook, oeuvre de Francine Verstraeten

BD: La seule ambition que j'ai pour la Guinée est toujours la même aider ce merveilleux pays à se libérer de ses chaînes qui sont imposées par nos propres frères guinéens: les hommes politiques, majorité comme opposition .

GV: Facebook, twitter et un blog ! Faut-il en conclure que Béa Diallo et les médias sociaux, c’est comme Obama qui s’en sert régulièrement, ou bien c’est occasionnel ?

BD: Non, malheusement pas assez, je dois encore optimaliser et surtout professionnaliser l'utilisation de ces réseaux qui sont une vraie force de communication

GV: Il y a de plus en plus de jeunes africains qui cherchent à venir en Europe, malgré les graves risques auxquels ils s’exposent. Que leur conseillez-vous ?

BD:  C'est difficile de donner des conseils à des jeunes qui cherchent à améliorer leurs conditions de vie ainsi que celles de leurs familles avec tout ce que ça comporte comme risque. En même temps, aucune politique n'existe pour encourager ces jeunes à rester dans le pays ou sur le continent.

Mais, en Europe aujourd'hui c'est difficile de trouver du travail et de régulariser sa situation quand on vient d'Afrique alors le combat doit continuer sur le continent avec une nouvelle génération qui prend le pouvoir pour le rendre au peuple.

GV: Auriez-vous un mot pour conclure ?

BD: Ma conclusion, c'est mon rêve! Que les africains viennent en Europe comme les européens vont en Afrique c.-à-d. en vacance et rentrent chez eux parcequ'ils ont du travail et une famille qui les attendent.

GV: Merci d'avoir répondu à nos questions et bon courage pour vos projets.

 

The Worst Tours, pour visiter l'envers du décor à Porto

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[Liens en anglais] Nommée par Lonely Planet au top 10 des destinations touristiques européennes pour 2013, la ville de Porto, dans le nord du Portugal, « est devenue une capitale artistique et dynamique qui, en tant que destination privilégiée, a fait l'objet de nombreux commentaires », selon le guide de voyage. Mais la réalité de cette ville pittoresque ne se limite pas à son site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ses vins goûteux, ses habitants et son climat chaleureux.

Alors que l’économie souffrante du pays bénéficie du flux financier des touristes étrangers,ce que voient ceux-ci ne reflète pas toujours les véritables conditions de vie des habitants qui subissent l’austérité.

Vous voulez regarder au-delà de l'apparence parfaite de Porto, la deuxième plus grande ville du Portugal ? The Worst Tours [« pires circuits »], « une agence de voyages à bas prix » est ce qu'il vous faut :

L’austérité a tué l’économie. Trois architectes sans emploi confrontés à la crise économique brutale refusent de quitter la ville et décident d’ouvrir une agence de circuits pédestres improbables – Porto, le vrai portrait, points positifs et négatifs : Architecture, Histoire, Politique, Urbanisme, Slow Food et Rumeurs.

Nous vous montrerons les ruelles, les bâtiments désaffectés, les places, les rues étroites, les vieux marchés, les « tascas » aux petiscos pimentés à petits prix, leur histoire et nous aurons de belles discussions sur des points de vue très partiaux.

The Worst Tours détourne les déclarations des politiciens portugais avec des phrases comme : “réduisez vos attentes” ou “vivez selon vos moyens”.

The Worst Tours amène les touristes dans des lieux qui évoquent le changement dramatique des conditions de vie des Portugais engendré par la crise économique. Lors d'une interview pour le blog Sustainability Stories, les animateurs ont déclaré que l’itinéraire le plus populaire est celui qui permet d’aller aux « îles » de Porto, une forme d'habitat collectif « apparu avec la révolution Industrielle pour loger la main d’œuvre bon marché arrivée dans la ville ». Ils ajoutent que leur objectif est « [de montrer] une ville qui, bien qu'une ruine, est une belle ruine » :

La crise est très visible : la ville est rongée par l’austérité, c’est abandonné, vide, la pauvreté est présente…et de très intéressants bâtiments et places existent également. Il y a des contrastes ; ce n’est pas une carte postale, même pas une carte illustrée. Nous pensons que le tourisme est un mot discrédité et chosifié. Voyager c’est s'impliquer dans les lieux qu'on visite, aller au-delà des circuits touristiques consensuels, propres et parfaits.

Tract de The Worst Tours

Stanislas Jourdan, auteur pour Global Voices, a visité la ville et a été profondément touché par la paralysie du marché immobilier, le manque d’opportunités pour les gens avec la montée du chômage, et les chiffres de l’émigration (« la ville de Porto a perdu 65 000 habitants depuis les années 90 », dit-il). Après un « worst tour », il a écrit sur son blog « Porto, une ville fantôme » :

 Les premières heures de mon séjour à Porto m’ont laissé une bonne impression de la ville. Du train ou de la fabuleuse terrasse où je suis resté avant de prendre un autre bus pour Lisbonne,  je pouvais admirer la beauté de la ville et ses magnifiques ponts. Mais, il y avait une face cachée de la ville que je n’ai découverte que le lendemain de mon arrivée.

Plus que dans les autres villes du Portugal, Porto devient une ville fantôme. Des dizaines de maisons vides aux fenêtres cassées, ou avec une pancarte « à vendre » apparaissent dans chaque rue. Plusieurs d’entre elles sont à vendre depuis des décennies, et il n'est pas rare de voir des maisons en ruine dans le centre-ville. Selon les chiffres de 2011, 12.7% des maisons de la zone du Grand Porto sont inhabitées. Dans la municipalité de Porto, le chiffre est bien plus élevé : 18.8% .

“Les maisons qui saignent contre la violence de l'Etat”. En juillet 2013, le maire a violemment expulsé des personnes de leurs maisons dans le quartier de Fontainhas à Porto, alors “une personne” a réalisé des graffiti de solidarité sur les maisons abandonnées. Les habitants ont été logés dans des “habitats sociaux” sans vue sur le fleuve Douro. Jetez un coup d’œil sur la page Facebook de The Worst Tours pour plus de photos.

Des personnes de tout âge, militants ou non, venues de différents pays comme l’Australie, la Thaïlande et l’Allemagne voulant simplement connaître la ville sous un différent aspect, ont rejoint The Worst Tours. Ainsi Eva V., qui a écrit sur son blog après un séjour à Porto :

Si vous êtes intéressés par des visites alternatives et aimeriez soutenir ces architectes sans travail, regardez leur site web et réservez un Worst Tour ! Déception garantie. ;-)

Vous pouvez écouter un entretien an anglais avec The Worst Tours sur le portail audio des radios allemandes, ou sur cette carte, élaborée lors d'un atelier-hackathon de Global Voices pour les radiodiffuseurs en allemand désireux de raconter plus d’anecdotes sur des alternatives originales face à la crise économique montante, avec un accent sur les pays du Sud. L’enregistrement audio a été produit au Free Radios Camp et retransmis en direct du bord du lac Constance le 9 mai 2013.

Un temple hidou vieux de 1100 ans découvert au Bangladesh

Secrets pour bien vivre les embouteillages de Dacca

Immigration : Au-delà des chiffres, des hommes

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Ce billet, paru le 26 juillet sur GV en anglais, fait partie de notre série sur l’Amérique latine : voyages de migrants, en collaboration avec le Congrès nord-américain sur l'Amérique latine (NACLA). Plus d'articles et de podcasts à venir.

Voici la première partie de notre entretien avec la journaliste mexicaine Eileen Truax.

La journaliste mexicaine Eileen Truax [espagnol], qui écrit notamment pour la page Voces du Huffington Post, a récemment publié un livre intitulé Dreamers : la lutte d'une génération pour son rêve américain. Migrant Journeys [anglais] l'a rencontrée : elle partage avec nous ses réflexions sur le projet de réforme de l'immigration récemment adopté par le Sénat américain et nous explique pourquoi les “DREAMers” [anglais], qui représentent plus de 65 000 jeunes, arrivés enfants aux États-Unis avec leurs parents immigrés et considérés par l'administration comme des “sans-papiers”, offrent une parfaite illustration de l'apport positif des immigrés aux États-Unis.

Robert Valencia: Parlez-nous de votre livre Dreamers. Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à écrire ce livre ?

Photo courtesy of Editorial Océano

Crédit photo: Editorial Océano

Eileen Truax: Parce que je suis moi-même une immigrée. Je suis née à Mexico et je vis depuis neuf ans à Los Angeles. J'y ai travaillé pour La Opinión, le journal hispanophone le plus lu des États-Unis. Lorsque j'écrivais pour eux sur les questions liées à l'immigration, on m'a raconté des histoires captivantes et émouvantes, certaines à propos de belles réussites, d'autres réellement impressionnantes. C'est ainsi que j'ai commencé à explorer ce thème et notamment la présence des enfants des immigrés, ceux que l'on nomme les DREAMers. À cette époque, ils n'intéressaient pas du tout les médias, mais ils ont toujours existé. J'ai trouvé nécessaire d'écouter plus en détail les histoires spécifiques de ces jeunes, différents en de nombreux points du reste des immigrés. Pour moi, c'est de cette façon que l'on préparera un système d'immigration plus humain. Ils sont américains, sauf qu'il leur manque les papiers qui le montrent.

RV: Souvent, les médias se font l'écho de la rhétorique anti-immigration. Pourquoi cela selon vous ?

ET: Trop longtemps, j'ai pensé que c'était par manque de sensibilité. Mais récemment, j'ai découvert que c'est dû à l'absence de mise en perspective de la question. On a tendance à parler de l'immigration en général, comme d'une donnée générique qui devient brusquement abstraite : 11 millions de personnes. Mais quelle singularité y a-t-il dans ce chiffre ? Quel est son aspect humain ? On ne peut pas donner une âme à une entité abstraite. C'est la raison pour laquelle nous avons le devoir de raconter au moins l'histoire d'un immigré. Il faut oublier ce nombre de 11 millions et parler plutôt de cette personne qui est entrée aux États-Unis sans papiers, sans connaissance de l'anglais. Comment peut-elle survivre au départ si elle ne connaît personne, si elle n'a nulle part où dormir et qu'elle est sans permis de travail ? Si l'on parle d'une famille, comment font les enfants, qui ne parlent pas anglais, pour aller à l'école ? De cette façon, on découvre une série d'histoires et les défis que ces personnes ont dû relever ainsi que leurs efforts pour surmonter de “petits Everests” au quotidien. Donner aux gens les moyens de comprendre le drame personnel que vivent les immigrés, c'est permettre à leur sensibilité de s'exprimer. Ceci afin de ne pas oublier qu'au final ce sont des êtres humains dont on parle, des personnes qui bénéficieront d'une réforme de l'immigration.

RV: Janet Napolitano a démissionné de son poste de Secrétaire à la Sécurité Intérieure. Pendant son mandat, d'importantes mesures en faveur des DREAMers ont été prises, tel que la suspension des expulsions pour deux ans renouvelables grâce à laquelle ils peuvent obtenir un permis de travail. Dans quelle mesure son départ a-t-il un impact sur le mouvement en faveur des immigrés ?

ET: Il y a deux points à prendre en compte. Premièrement, c'est que l'importance de ce changement va dépendre de qui va remplacer Janet Napolitano et de la continuité – ou du changement de cap – qui sera donnée à la politique de cette administration. Cela dépendra aussi des conceptions de la nouvelle équipe. Ma seconde remarque concerne le nombre de reconduites à la frontière : bien que Janet Napolitano se soit fait entendre sur un certain nombre de thèmes, nous avons vu ces dernières années le plus grand nombre de mesures d'éloignement dans l'histoire des États-Unis et l'on ne peut pas dire que 400 000 reconduites par an soit une quantité négligeable. Le gouvernement a pour le moins une attitude ambivalente. Barack Obama a pris position en faveur des DREAMers et du mouvement des immigrés plus généralement mais il est cependant à la tête d'un système qui a orchestré ces renvois massifs. Il faut donc attendre de voir qui va prendre le poste et si cela va amener un changement d'orientation par rapport aux politiques actuelles.

RV: Ann Coulter, figure médiatique du mouvement conservateur américain, a déclaré que donner des papiers à 11 million de personnes mettait en danger l'avenir du parti républicain, impliquant ainsi que ceux qui en bénéficieraient voteraient en faveur des démocrates en signe de gratitude, pour avoir fait passer la loi. Croyez-vous qu'il soit prudent de cataloguer ainsi la communauté Latino alors qu'elle n'est certainement pas faite d'un seul bloc quant à ses préférences politiques ? Qu'en pensez-vous ?

Eileen Truax, photo courtesy of René Miranda

Eileen Truax, photo de René Miranda

ET: On ne peut pas focaliser l'attention sur les partis politiques lorsqu'on parle d'une réforme de l'immigration. Ce qu'il faut comprendre, c'est le besoin d'une réforme de l'immigration qui soit juste, selon une approche prenant en compte les droits humains et la justice pénale, et non la traiter comme un butin partisan ou une victoire capitale pour un parti en particulier. Nous ne pourrons pas être justes sans changer notre approche. Le thème de l'immigration doit avoir comme base le respect des droits humains. Si l'on utilise ces 11 millions de personnes comme une récompense politique, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre pays, dans notre société, et ceux qui font les lois ne remplissent pas leur devoir correctement. La réforme de l'immigration doit avoir comme but de donner une certaine sécurité politique aux 11 millions d'immigrés qui sont déjà là et qui font partie de notre société ; et, en tant que société, nous avons le devoir de protéger tous nos membres. De tels commentaires nous éloignent de l'objectif de la réforme. De plus, c'est une préoccupation prématurée et opportuniste : une fois la loi approuvée, il faudra 13 ans pour qu'une personne concernée puisse acquérir la citoyenneté.

RV: On a vu une certaine opposition à cette réforme au sein de la Chambre des représentants, menée par le républicain John Boehner (Ohio). Peut-on être optimiste alors même qu'il est possible que la réforme soit enterrée  par cet organe ?

ET: Actuellement, rien n'est sûr : même les membres du Congrès ne savent pas exactement ce qui attend la réforme et comment elle va progresser dans les prochains mois. Je pense qu'après les vacances parlementaires d'août on connaîtra plus clairement les positions de chacun, lorsque les législateurs seront retournés dans leurs circonscriptions respectives. J'espère que leurs électeurs sauront leur rappeler d'une part les raisons pour lesquelles ils les représentent au Capitole et d'autre part leur droit à leur dicter la position à adopter sur la question. Je refuse de parler d'optimisme car les perspectives ne sont pas claires.Toutefois, je crois que nous nous trouvons à un tournant et que tout le monde a son rôle à jouer. Malgré les points de cette réforme qui nous déplaisent et ses spécificités, le fait même d'avoir un projet concernant une réforme de l'immigration est une chance à côté de laquelle personne ne peut passer. Les militants et les organisations ont le devoir de se rassembler en un front uni tandis que les journalistes doivent aborder les différentes facettes du sujet pour rappeler aux hommes politiques et à la société qu'il ne s'agit pas seulement de la militarisation de la frontière. N'oublions pas qui sont ceux qui vont en bénéficier et les caractéristiques de ces différents groupes : certaines parties de la loi s'intéressent aux agriculteurs, d'autres aux DREAMers, etc., et il y a le risque d'oublier ces aspects. Il y a beaucoup de points particuliers dans ce projet de plus de 1 000 pages, on ne peut donc pas centrer les débats uniquement sur la sécurité de la frontière.


Iran : “Massacre” de 52 dissidents iraniens non armés en Irak

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Les forces de sécurité irakiennes ont perpétré le “massacre” de 52 dissidents iraniens non armés tôt dimanche dans le camp au nord de Bagdad des Mujahedeen-e-Khalq, ont rapporté des exilés iraniens. Des internautes sur Balatarin, un site populaire de partage de liens, ont publié plusieurs photos, films et notes concernant cette attaque.

 

Chine : Une superstition rurale entraîne des actes horribles sur les nouveau-nés filles

Les menaces de guerre s'alourdissent sur la Syrie

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"The Revolutionaries of Manbij" - Aleppo. Photo by dona bozzi. Copyright Demotix, July 23, 2013.

“Les révolutionnaires de Manbij” à Alep, Syrie. Photo Dona Bozzi. Copyright Demotix, 23 juillet 2013.

Les tambours de guerre se font plus bruyants avec les préparatifs des Etats-Unis de raids aériens “punitifs” sur la Syrie. Et chaque internaute de se prendre désormais pour un expert de ce pays.

Le Palestinien Iyad El-Baghdadi remarque :

Incroyable, non ? comme toutes les consciences s'éveillent soudain aux affreuses souffrances des gens de Syrie

La Syrienne Mohja Khaf se dit opposée à la guerre. Ses arguments :

Mon axe ce sont les femmes et hommes de la révolution syrienne de base. Les frappes américaines n'aideront pas leur lutte légitime pour une Syrie libre, démocratique

Les frappes des USA ne sont pas la panacée qui chassera le Boucher de Syrie et apportera le salut

La frappe américaine n'est pas une réponse miraculeuse à la crise humanitaire syrienne, elle signifie plus de souffrances des civils. #Syrie

Et de préciser :

Que personne ne nie les abominables massacres de civils Syriens par assad, quoi qu'on pense des frappes américaines imminentes #Syrie

Mohja Kahf nous rappelle :

Quelle que soit votre position sur les frappes US [sur la] #Syrie, NE CONTESTEZ PAS que les jeunes Syriens sont descendus dans les rues en une vraie RÉVOLUTION populaire. Bon Dieu.

Amal Hanano, de Syrie aussi, ajoute :

Rappel : des milliers de Syriens ont été tués pour avoir scandé “le peuple veut la chute du régime”.

Le Syrien Maysaloon s'étonne des différences de critères selon les pays :

Saud al Faisal dit que l'utilisation de gaz toxiques par Assad ne peut être tolérée. Bizarrement ils n'ont pas été gênés quand Saddam en a usé #l'hôpital qui se moque de la charité

Et Dima Khatib de mettre les points sur les i [arabe] :

Ce n'est pas parce qu'on ne fait pas confiance aux Américains qu'on soutient le régime Assad. Arrêtez le terrorisme intellectuel et la destruction de l'autre au nom du combat pour la liberté

Michael Hanna pense qu'une guerre contre la Syrie pourrait durer des années :

Si on veut un débat sérieux sur la Syrie, il faut commencer par comprendre que cette guerre, telle qu'elle se présente, durera des années.

Depuis Bahreïn, l'écrivain Ali Al Saeed tweete :

Le message d'Obama aux dictateurs malfaisants dans le monde : ça va bien de massacrer votre peuple tant que vous ne le faites pas avec des armes chimiques. #Syrie #Assad

Dans un tweet précédent, il s'interroge :

En quoi tuer 100.000 et déplacer 2 millions de personnes, ça va, mais en gazer 1.000 exige une frappe militaire ?

A Amman, la capitale jordanienne, Ali Dahmash a vu une manifestation anti-guerre devant l'ambassade des Etats-Unis :

Viens de passer près de l'ambassade US à Amman il y avait quelques centaines de personnes manifestant pacifiquement contre la décision d'Obama de bombarder la Syrie

Le commentateur Marc Lynch ajoute :

Le plus triste dans la marche vers la guerre de l'administration Obama contre la Syrie c'est de les voir propager les mêmes arguments qu'ils ont mis deux ans à asséner effectivement.

Tandis que le commentateur émirati Sultan Al Qassemi demande :

Pourquoi les Etats du Golfe (128 milliards de dollars d'achats d'armes aux USA en 2010) et la Turquie (2ème plus grande armée de l'Otan) sous-traitent-ils leur guerre de Syrie aux Etats-Unis ?

Il n'y a pas de honte à avouer son désarroi, dit Ms. Entropy, depuis l'Egypte :

A la différence de nombreux experts improvisés de la Syrie, ce que je connais de la situation suffit tout juste à comprendre mon ignorance – assez en elle-même pour me briser le coeur.

A São Tomé et Príncipe, une fantastique pharmacopée naturelle

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[Les liens renvoient à des pages en portugais] Selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé, c'est grâce à la médecine traditionnelle que près de 80% de la population des pays en voie de développement accède aux soins de santé primaires. Cet organisme a institué en 2003 la journée du 31 août pour rappeler l'existence de la médecine traditionnelle africaine. A São Tomé et Príncipe le traitement à l'aide de plantes médicinales de maladies variées ou de blessures n'est pas une exception. Le deuxième plus petit pays d'Afrique, après les Seychelles, est considéré comme “l'Eldorado” de nombreux chercheurs internationaux et mondialement reconnu comme un des plus grands “hotspots” africains de la biodiversité comptant au moins 148 espèces de plantes vivant exclusivement en ce lieu.

Compte tenu de cette immense richesse naturelle, on accorde ici une grande importance aux plantes médicinales par rapport aux médicaments industriels, et l'on y étudie leurs utilisations précises.

Roça de S. João, São João de Angolares, São Tomé e Principe. Foto de Maria Cartas no Flickr (CC BY-SA 2.0)

Diversidade na mesa. Roça de S. João, São João de Angolares, São Tomé e Principe. Foto de Maria Cartas no Flickr (CC BY-SA 2.0)

La réalité de l'action thérapeutique des plantes utilisées a déjà été vérifiée par des chercheurs qui ont vécu dans le pays, tel Maria do Céu Madureira, une figure emblématique ces dernières années pour la récolte, l'information et la diffusion (avec les crédits nécessaires), de cette richesse naturelle et intellectuelle présente dans ces îles.

Les faits scientifiques et des formules traditionnelles concernant l'utilisation de multiples plantes ont été publiés dans un livre (pdf) réalisé grâce à la collaboration de chercheurs en pharmacologie et ethnobotanique et intitulé “études ethnopharmacologiques des plantes médicinales de S. Tomé e Príncipe”. Dans un article portant sur les Plantes médicinales et les médecines traditionnelles de S. Tomé e Príncipe” (pdf, 2012), disponibles à la bibliothèque du Centre des études africaines de l'Institut Universitaire de Lisbonne (ISCTE-IUL), Maria do Céu Madureira affirme :

A S. Tomé et Príncipe, un grand nombre de médicaments dérivés des plantes sont utilisés depuis des siècles par la médecine traditionnelle. En réalité, il y a beaucoup d'endroits dans le pays où la présence de la médecine occidentale est pratiquement inexistante… Pour cela la médecine traditionnelle a ici une importance décisive car elle est souvent l'unique possibilité thérapeutique accessible à la population.

Sun Pontes e Maria do Céu Madureira no primeiro TEDx São Tomé, 20/06/2013. (usada com permissão)

Sun Pontes et Maria do Céu Madureira lors du premier   TEDx São Tomé, 20/06/2013. (utilisation avec autorisation)

Ceux qui possèdent des connaissances approfondies en la matière sont les guérisseurs traditionnels, connus localement sous divers noms comme : “tchiladô ventosa” (Poseur de ventouses), “stlijon mato” (Chirurgien de brousse), “patlela” (Sage-femme traditionnelle). Ces personnes souvent presque centenaires (sauf rares exceptions) sont dépositaires de connaissances qui leur ont été transmises oralement par leurs ancêtres. Elles sont aujourd'hui numériquement en voie d'extinction.

Au début du mois d'août, Global Voices a réalisé un reportage sur le projet ”Soya Kutu” (Histoires courtes) incluant des courts-métrages mettant en scène des médecins traditionnels, des enfants et des jeunes. Ces petites vidéos racontent des histoires autour de diverses plantes traditionnelles et leur usage, en valorisant les références culturelles qui leur sont associées.

Un exemple : le Calulu, le plat le plus typique du pays, utilise un mélange d'herbes médicinales aux effets bénéfiques pour le paludisme, les coliques, les lombalgies, les diarrhées, les maux de tête. C'est ce que montre la vidéo: “Depois do Dia do Bocado” ( Note du traducteur: “Le jour d'après un repas”… littéralement “bocado” c'est une bouchée, mais par analogie c'est aussi bien d'autres choses).

Des étudiants en formation de tourisme ont donné leur point de vue sur l'importance de la médecine traditionnelle pour la société locale dans une étude réalisée dans le cadre d'un cours sur l'histoire du patrimoine.

Nous avons constaté que notre pays est riche de traitements pour beaucoup de maladies, pour tous les maux, depuis les herbes les plus insignifiantes jusqu'aux plus grands arbres.

Sum Alberto, Txiladô-Ventosa. Foto de Maria do Céu Madureira no artigo "Plantas Medicinais e Medicina Tradicional de S. Tomé e Príncipe" (usada com permissão)

Sum Alberto, Txiladô-Ventosa. Photo de Maria do Céu Madureira dans l'article “Plantes médicinales et médecine tradicionnelle de S. Tomé et Príncipe” (avec autorisation)

En insistant sur la crainte d'une perte imminente de ce précieux patrimoine ils affirment que la médecine traditionnelle a une place significative dans la société de ce pays parce que :

(…) Elle fait partie des croyances du peuple… Il y a très longtemps que la population apprécie le traitement et les résultats de la médecine traditionnelle. cette croyance nous a été transmise par nos ancêtres devenant ainsi notre tradition :

«quá cú bé mé nu, dona mu cá fé, ele só çá vede, ele só cá buá dá nom» – ce qu'a vu ma mère, ce qu'a fait ma grand mère est pour moi la vérité et le meilleur pour nous.

Selon eux, cette pratique diminue progressivement dans le pays pour des raisons diverses comme le désintérêt des générations nouvelles, la réticence des plus anciens à transmettre des connaissances aux plus jeunes et la diminution de la crédibilité de la médecine traditionnelle face à la médecine scientifique. Ils insistent donc sur la nécessité de préserver ces connaissances pour qu'elles ne disparaissent pas.

Alors que beaucoup de curieux et des spécialistes étrangers persistent à faire des expéditions à São Tomé et Príncipe à la recherche des “médecins traditionnels” pour qu'eux mêmes partagent leurs connaissances, certains critiquent une appropriation des connaissances traditionnelles au service de l'industrie pharmaceutique. Xavier Muñoz, géographe et président de l’Associação Caué-Amigos de S.Tomé e Príncipe qui a son siège à Barcelone, a écrit [anglais] en 2008:

Les différentes espèces de plantes médicinales qu'hébergent les forêts humides d'Afrique donnent jour après jour de nouveaux principes actifs pharmacologiques aux laboratoires des grandes multinationales qui sont immédiatement brevetés et produits à grande échelle au fil des années.

On peut admettre que les coûts de développement de ces produits soient élevés pour ces entreprises mais ceci ne devrait pas  impliquer une appropriation des droits sur des connaissances qui sont le plus souvent issues du savoir traditionnel local.

Il pense que ces connaissances devraient être valorisées et préservées, de même Brigida Rocha Brito, docteur en études africaines, qui appelle [anglais] à une collaboration entre les savoirs :

 Je déclare également que les médecines traditionnelles doivent être préservées ainsi que les connaissances des plus anciens . Je crois que ceci peut devenir un excellent travail de partenariat entre la recherche scientifique et le savoir traditionnel.

Vers une restitution de la base navale de Guantánamo à Cuba ?

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L'ancien représentant des États-Unis à Cuba, Michael Parmly, a suggéré [en] au président Barack Obama de rendre la base militaire de Guantánamo aux autorités de l'île, parmi d'autres recommandations présentées dans un rapport de 26 pages auquel l'agence de presse Reuters a eu accès et qui sera publié prochainement lors du Fletcher Forum of World Affairs [en].

Entrada a la provincia de Guantánamo, Cuba. (Foto: Ángel Baldrich)

Entrée de la province de Guantánamo, Cuba. (Photo: Ángel Baldrich)

Pour Parmly, qui a dirigé le bureau des intérêts des États-Unis à la Havane de 2005 à 2008, la négociation d'un accord avec le président cubain Raúl Castro concernant cette base navale pourrait permettre l'établissement de relations directes avec le gouvernement et les citoyens cubains.

Selon la proposition de Parmly, la plupart des prisonniers détenus à Guantánamo pourraient être transférés dans des prisons situées sur le territoire américain tandis que les cas les plus problématiques demeureraient sur l'île.

Pour cet ex-fonctionnaire, cette base navale est une “anomalie historique”:

Il est certain qu'avec les tensions partisanes actuelles [au Congrès], ce sera un combat difficile, mais selon la thèse de ce document, une action audacieuse, similaire à celle du Canal de Panama, est nécessaire dans le cas de Guantánamo.

“Me & my Shadow” : Protection des données personnelles sur Internet

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Sauf indication contraire, tous les liens renvoient à des sites en anglais.

Internet, les téléphones mobiles et d'autres nouveaux outils technologiques du genre ont pris une part importante de l'existence humaine. Il ont rendu la communication plus facile et intégré les hommes dans une nouvelle sphère sociale. En s'inscrivant sur des sites internet, en répondant à des enquêtes sur les réseaux sociaux et en partageant des photos sur Instagram, nous alimentons indéniablement une grande base de données et développons notre vie virtuelle. Les gens avec qui nous communiquons, les lieux depuis lesquels nous nous connectons, et ce que nous entrons dans les moteurs de recherche sont sans aucun doute des informations confidentielles. Pourtant, nous ne sommes pas les seuls à en disposer.

Il y a beaucoup d'exemples qui montrent que les données des utilisateurs d'internet sont utilisées. L'un des exemples évident est PRISM, un programme du gouvernement des Etats-Unis dont on entend actuellement beaucoup parler aux informations. Ce cas a été porté en justice et c'est ainsi que les entreprises ont commencé à protéger leurs informations de manière plus intensive. Certaines entreprises ont réussi à sécuriser des informations confidentielles, mais beaucoup d'entre elles ont ordre de l'administration de garder le silence, de nombreux utilisateurs ne sont toujours pas protégés.

Beaucoup cherchent de l'aide auprès du Tactical Technology Collective (Collectif pour les technologies tactiques), un projet qui réunit des professionnels de la technologie, des designers, des programmeurs, des juristes et des militants basés en Europe, en Asie et en Afrique qui réfléchissent ensemble sur les problèmes liés aux droits de l'information. Sur le site internet du groupe, on peut non seulement découvrir quelles informations sont utilisées par des tiers, mais également s'armer d'outils défensifs pour la lutte pour les droits numériques.

Les responsables du collectif préviennent que l'encryptage est une épée à double tranchant. D'un côté, il réduit votre “ombre” en assurant un niveau de protection de base. D'un autre, il peut attirer encore plus l'attention, si vous décidez d'être complètement invisible. C'est pourquoi il est important de bien choisir entre les outils et ressources déjà disponibles en grande quantité. Le site internet “ Me & my Shadow ” (Moi & mon Ombre) a regroupé les meilleurs de ces outils.

Capture d'écran du site “Me & my Shadow”

Le site associe chaque application ou programme à une catégorie, décrit brièvement sa fonction et sa spécificité, et donne le lien vers le site du créateur. “Me & my Shadow” présente une liste de navigateurs internet et étonnemment, son premier choix se porte sur Firefox de Mozilla, créé par une organisation à but non lucratif. Firefox donne la possibilité d'encrypter ses données grâce à des extensions téléchargeables gratuitement. Un détail intéressant : Google Chrome n'est pas particulièrement attentionné pour ses utilisateurs et il n'est pas difficile pour un tiers d'avoir accès aux données liées à un compte Google.

D'après “Me & my Shadow”, le meilleur outil de recherche est “Duck Duck Go“, puisque les données des recherches ne seront pas transmises à des tiers, ce qui n'est pas assuré par Bing ou Google. Par ailleurs, “Me & my Shadow” recommande des programmes de chat vidéo, de gestion de courriels, de travail en groupe, etc. Le site comprend également un catalogue complet d'autres outils utiles, le tout sous un design interactif et agréable.

En plus d'un support technnique, les visiteurs peuvent demander à recevoir des mises à jour sur des informations importantes. Il peuvent trouver comment leurs données risquent d'être utilisées, ce qui est écrit dans les contrats d'utilisateurs et lire des extraits de mémos sur la confidentialité de Facebook, Yahoo et Instagram, et beaucoup d'autres choses.

Le jeu “Data Dealer”, que l'on trouve dans la rubrique “Ressources” du site, est particulièrement intéressant. Les joueurs doivent construire leur propre empire d'informations par tous les moyens nécessaires, légaux ou illégaux, en vendant des informations à des compagnies d'assurances ou des groupes ciblés d'intéressés, tout en se protégeant contre les hackers, les activistes et les médias de masse. Même si c'est tiré par les cheveux, ce jeu présente bien le fonctionnement de cet immense et inébranlable système.

Rédigé par Kirll Alekseev. Le texte original  [ru] se trouve sur le site “Теплицы социальных технологий” (“serres des technologies sociales”).

La campagne ‘Dark is beautiful’ contre les préjugés liés à la couleur de peau en Inde

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[Billet d'origine publié le 28 août 2013 - Les liens renvoient vers des pages en anglais]

En Inde, un mouvement promouvant la beauté de toutes les couleurs de peau s'en prend à l’obsession de la peau claire qui règne dans le pays.

Dark is beautiful [Sombre, c'est beau] créé par un groupe de femmes en 2009, a repris son élan en 2013 particulièrement depuis que l'actrice et réalisatrice Nandita Das [fr] est devenue l'ambassadrice de la campagne. Nandita Das, qui a critiqué les préjugés contre la peau sombre au cours des dernières années, promeut activement cette cause à travers des entretiens sur les médias sociaux et avec les principaux médias.

Le désir en Inde d'une peau plus claire est nourri par une perception diffuse qu'une peau mate est repoussante et “inférieure”. Non seulement une peau claire est perçue comme un marqueur de beauté mais aussi comme un élément essentiel de confiance en soi, réussite et bonheur.

Et les marques ont été promptes à exploiter cette ferveur, vendant crèmes, lotions, savons, cosmétiques, et produits d'hygiène personnelle promettant de blanchir la peau. Cette industrie rapporte plus de 400 millions de dollars par an, plus que la vente de Coca-Cola et thé en Inde, d'après le magazine The Atlantic. Une application Facebook promouvant un produit éclaircissant la peau à provoqué des controverses il y a quelques années (voir l'article de Global Voices).

La communauté bengali en Inde en est venue à calibrer précisément la gamme des teints, et peu importe que le reste du monde considère la plupart des Indiens comme ayant une peau mate. Aussi, on peut trouver des mentions comme ‘très clair', ‘clair pâle', ‘doodhe-aalta’ (un terme bengali particulier utilisé pour décrire un teint rosâtre, un rose obtenu quand une goutte de teinture rouge est ajoutée dans le lait), ‘teint couleur blé', ‘teint clair brillant et éclatant', jusqu'à sombre, ‘ujjwal shyambarna’ (encore un terme particulier, faisant référence à la peau mate gris bleutée, généralement vue dans l'iconographie Vishnu/Krishna) jusqu'à ‘koochkooche kaalo’ ou peau de couleur très noire.

Récemment cependant, des appels ont été lancés pour abolir les préjugés liés à la couleur de la peau, pour tendre vers une conception plus inclusive de la beauté, sans liens grossiers avec la confiance en soi et  la réussite. La campagne ‘Dark is beautiful, explique pourquoi un changement est nécessaire :

Dark is beautiful est une campagne de prise de conscience visant à attirer l'attention sur les effets injustes des préjugés liés à la couleur de peau et qui célèbre aussi la beauté et la diversité de toutes les couleurs de peau.
Lancée en 2009 par Women of Worth [Femmes de valeur], la campagne défie le stigmate qui lie valeur et beauté  (en Inde et de par le monde) à la blancheur de peau. Cette croyance, nourrie par des comportements sociétaux et renforcée par les messages des médias, ronge la confiance en elles mêmes d'innombrables personnes, jeunes et plus âgées.

Indian Actor-Director Nandita Das has spoken up against skin colour bias in the Indian society. Image from the Facebook Page of the Dark Is Beautiful Campaign

L'actrice-réalisatrice indienne Nandita Das s'est engagée contre les préjugés liés à la couleur de la peau dans la société indienne. Image de la page Facebook de la campagne

La campagne est activement promue à travers les médias sociaux et a attiré l'attention des principaux médias.

Sur Twitter, leur message était fort et précis :

Dites NON à la stupidité et à la coloration…

Une vidéo a été diffusée le 15 août 2013 appelant les Indiens à “célébrer la fête de l'Indépendance avec 1,2 millions de nuances de beauté”.

Voici la vidéo téléchargée par la campagne “Dark is beautiful” célébrant la diversité des couleur de peau en Inde :

La campagne a produit beaucoup de discussions en ligne. Des tweets montraient certaines des pensées – allant de débats concernant les comportements à l'égard de la blancheur et des produits blanchissant la peau aux espoirs que la campagne puisse améliorer la façon dont les gens voient la beauté et engagent une discussion qui aidera à soulager les atteintes liées à la couleur de peau.

Depuis Kolkata, Sandip Roy (@sandipr), rédacteur culturel au Firstpost.com, écrivait :

66 ans après l'Indépendance l'Inde est toujours avide du Claire et jolie, pas du Sombre et beau. David contre Goliath

L'ingénieur informaticien, consultant en gestion et spécialiste de la santé Parul Batra (@parul_batra) rappelait sur Twitter que les produits éclaircissants sont de juteuses affaires lucratives :

Le marché de la crème blanchissante est de 432 millions de dollars en Inde, plus important que le coca cola et le thé. Abandonnons cette obsession stupide. Soutenez http://t.co/A4fZGZDK8h

Depuis Mumbai, le réalisateur de film Shekhar Kapur (@shekharkapur) accusait aussi les publicités :

Les crèmes blanchissantes répondent-elles seulement à une demande ? Pourquoi leurs publicités essaient-elles ensuite de nous faire sentir mal par rapport à notre couleur de peau ? Elles créent la demande

Depuis Delhi, le journaliste et spécialiste des technologies Madhavan Narayanan (@madversity) publiait le tweet :

Les crèmes bronzantes encourent une juste critique. Les crèmes blanchissantes méritent au mieux de l'humour noir

Cognitive Dissonance (@_HJ86) résidant à Mumbai mettait en évidence l'hypocrisie des publicités de crèmes blanchissantes :

Nous vivons dans un monde où la crème blanchissante est commercialisée de manière agressive et l'on attend des gens qu'ils ne soient pas racistes sur la couleur @madversity

Depuis Trivandrum, Lilly (@lillyvgp) nourrit de grands espoirs :

J'espère sincèrement que la campagne de Nandita Das “Dark is beautiful. Stay unfair campaign” deviendra une grande réussite pour qu'au moins mes petits-enfants ne soient pas confronté au racisme.

Skin color bias is an issue in India. Image by Zippora Madhukar Photography for Dark Is Beautiful Campaign.

Les préjugés liés à la couleur de peau sont un problème en Inde. Image de Zippora Madhukar Photographie. CC BY-NC-ND 3.0

La campagne  tente aussi activement d'interpeller les ambassadeurs et les marques commerciales des produits de blanchissement, les appelant à abandonner les publicités avec l'argument que la peau de couleur claire est une nécessité pour réussir. Une pétition en ligne a été lancée pour appeler l'entreprise de cosmétiques Emami à retirer leur dernier produit commercial pour la crème Fair & Handsome dont l'ambassadeur est la superstar de Bollywood Shahrukh Khan. D'après les responsables de la campagne :

Cette pétition est la dernière initiative de la campagne Dark is beautiful. Depuis 2009, la campagne encourage les femmes et les filles à voir “La beauté au-delà de la couleur”. Désormais, avec cette pétition sur change.org, nous nous adressons aux hommes et aux garçons, qui sont aussi les cibles de la publicité “peau pas blanche”.

Vous pouvez trouver plus de détails concernant la pétition ici. Suivez le blog, le compte Twitter et la page Facebook de la campagne.


“Le calme règne à Damas” : la Syrie vue par les Russes

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A video of a Syrian market shown on Russian news channel NTV on September 3, 2013. The footage was presumably taken by Anhar Kochneva. YouTube screenshot.

Un marché en Syrie, montré par la chaîne russe d'information NTV le 3 septembre 2013. Probablement filmé par Anhar Kochneva. Capture d'écran de YouTube.

En Russie, le soutien au régime de Bachar al-Assad transcende les lignes politiques. La profonde méfiance envers les motivations d'une intervention militaire occidentale, se combinant à une histoire intérieure de mouvements rebelles Islamistes, conduisent même les opposants les plus invétérés du Kremlin à voir le conflit syrien avec les yeux de Vladimir Poutine. Ainsi Maria Baronova, une militante d'opposition actuellement jugée pour sa participation l'an dernier à un rassemblement qui a dégénéré en violences, a tweeté ceci sur les attaques chimiques du 21 août à proximité de Damas :

Messieurs, je l'espère, tout le monde se rend compte que l'histoire d'utilisation d'armes chimiques est une sorte d'obscur montage américain ?

Baronova tenait probablement ses informations du photographe Sergueï Ponomarev, qui se trouvait à Damas pendant les attaques et a tweeté peu après, en contestant les mentions par MSF de victimes de gaz toxiques :

@AltePute @ponny1 J'ai été dans trois hôpitaux, on m'y a dit qu'il n'y avait pas de victimes. si quelqu'un sait avec quels hôpitaux MSF travaille, j'irai voir

Autre Russe tweetant de Damas, la journaliste de la Komsomolskaïa Pravda Nigina Beroeva doute également de l'usage d'armes chimiques :

@madoleroyer nous y étions, si l'attaque était assez forte pour que 1300 personnes périssent, le gaz serait arrivé jusqu'à nous

Beroeva a ensuite cité une source locale :

J'ai parlé à un homme qui habite avec sa famille à côté de la zone de combats. Il dit qu'il n'y a pas eu d'armes chimiques, ils l'auraient ressenti.

A côté des journalistes comme Beroeva et Ponomarev, qui font d'assez courts séjours en Syrie pour leurs reportages, il y a des blogueurs russes qui vivent et bloguent réellement dans le pays. A l'instar de l'opinion russe, ces blogueurs soutiennent le pouvoir d'Assad. La plus en vue est sans doute Anhar Kochneva, une Russo-Palestinienne qui habite Damas. Elle travaillait dans le tourisme avant le début du conflit, mais n'a pas tardé à écrire sur la guerre civile pour un lectorat russe. Elle a gagné une notoriété particulière l'an dernier, lorsqu'elle a été enlevée par des rebelles supposés [russe], passé 152 jours en captivité, avant de réussir à s'échapper par ses propres moyens.

Malgré son expérience plutôt négative du conflit syrien, Anhar Kochneva tient à rassurer [russe] ses lecteurs sur la stabilité du régime :

Ничего плохого не происходит. Люди ходят в кафе и рестораны, шастают по магазинчикам и даже посещают достопримечательности. Давайте, будем показывать ПРАВДУ. А не делать все, чтобы во всем мире сложилось впечатление. что в Сирии камня на камне не осталось!

Il ne se passe rien de mal. Les gens vont dans les cafés et restaurants, font les magasins et même du tourisme local. On doit dire la VÉRITÉ. Et pas faire tout, pour que le monde entier ait l'impression qu'en Syrie il ne reste plus pierre sur pierre !

Le 29 août, lorsque le monde s'attendait à des bombardements imminents contre Assad, elle écrivait [russe] :

Хомс, Хама, Тель-Калях, Месьяф, Беньяс, Джебла, Латакия, Тартус… ВЕЗДЕ ВСЕ ПОД КОНТРОЛЕМ ГОСУДАРСТВА. В Дамаске все тоже спокойно.

Homs, Hama, Tell Kalyah, Masyaf, Banias, Jableh, Lattaquié, Tartous… TOUT EST SOUS CONTRÔLE DU GOUVERNEMENT. A Damas aussi tout est calme.

Beroeva et Ponomarev semblent d'accord sur tout. Beroeva a tweeté peu après les attaques au gaz :

Vous ne le croirez pas, mais le calme règne à Damas. Les gens sont assis dans les cafés, marchent dans les rues, loin de l'hystérie du reste du monde

Ponomarev dit aussi que le pays est pratiquement “inchangé” depuis 2009, tout en plaisantant sur les vertus de la guerre qui font chuter les prix des chambres d'hôtel sur place :

Les hôtels à 300€ la nuit du centre-ville coûtent maintenant  50 à 70$, un dîner à trois avec le vin 20$

Un récit qui sonne familièrement à des oreilles russes : le conflit, dépeint de cette manière, évoque moins une guerre totale que la violence à bas bruit du Daghestan et de l'Ingouchie. Certes il y a des bandits/terroristes/rebelles/djihadistes, mais ils sont loin, isolés géographiquement. Il y a effectivement des morts, mais 90% de la population n'est pas touchée, ou seulement dans ses projets de vacances par une opération militaire près d'une station de villégiature. Cela, les Russes connaissent et compatissent.

Espagne : La police autorisée à utiliser des matraques extensibles

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Tomado de la página web del Sindicato de la Policía de España.

Image tirée de la page web du syndicat de la police espagnole

[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en espagnol.]

La demande [PDF en espagnol], déposée en 2009 par le syndicat de la police, de disposer d’une nouvelle arme de défense vient d’être aprouvée par le Conseil de police espagnol. Elle réclamait d'ajouter à l’équipement des policiers une barre de fer dépliante (matraque).

Sur la page web du syndicat, nous pouvons lire qu’il s’agit d’une « arme mortelle » dont « tous les fonctionnaires de police connaissent les bénéfices ». Des bénéfices largement discutables puisque l’utilisation de la matraque peut entraîner de graves blessures si elle n’est pas contrôlée, raison pour laquelle le communiqué annonce que les agents recevront une formation spécifique au maniement de cette arme.

Selon les affirmations du syndicat, les agents anti-émeutes n’utiliseront pas ce type d’arme, car cette division emploie d’autre techniques de défense spéciale pour ces situations, comme nous pouvons le voir dans la vidéo suivante :

En Espagne, le budget alloué à la vente de matériel anti-émeute a été multiplié par 18 en une année, passant de 173,670 euros en 2012 à 3,26 millions euros en 2013, comme l’indique le détail des achats sur le site web El BOE nuestro de cada día, où sont publiées et analysées les annonces quotidiennes les plus intéressantes du Bulletin officiel de l’État [BOE en espagnol].

Sur les réseaux sociaux, les citoyens expriment leur doutes :

La police va acheter des matraques extensibles pour augmenter la sécurité des agents. De quoi ont-ils peur ? via @publico_es

Voilà comment le gouvernement utilise notre argent, en ajoutant ironiquement que c’est pour une meilleure sécurité des agents. Pour frapper…http://t.co/hH677XVYB6

Les policiers reçoivent des matraques extensibles pour leur sécurité… Et que reçoivent les citoyens pour la leur ? Des policiers ?

 

Colombie : Préparatifs pour un concert de casseroles national

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(Tous les liens de ce billet sont en espagnol)
Un “cacerolazo” national était prévu à 18h (heure colombienne) ce mercredi 4 septembre 2013. Un cacerolazo est une forme de protestation populaire dans laquelle les personnes expriment leurs revendications en tapant dans des casseroles, poëles et autres ustensiles de cuisine dans le but de faire le plus de bruit possible.

Sous le mot-clic #CacerolazoPor, sur Twitter, les internautes expliquent pourquoi ils descendent dans la rue :

Paola Ochoa Rivera invite le mouvement à passer de sa forme virtuelle à une forme physique :

#CacerolazoPor manifester plus dans la rue et moins sur Twitter.

Tefy exprime ses espoirs pour une nation plus équitable :

#CacerolazoPor pour un pays plus juste.

Pendant ce temps, Tatu García invoque la dignité des Colombiens :

#CacerolazoPor la dignité de mon Peuple

Santiago évoque son désaccord avec les actions et les stratégies du gouvernement :

#CacerolazoPor le mauvais gouvernement de Santos et pour son abaissement face à l'empire et aux multinationales.

En outre, Stephanie affirme que la participation au “cacerolazo” est un acte de solidarité avec les paysans colombiens qui sont en grève depuis le 19 août :

#CacerolazoPor #YaEsHora Il est temps de montrer notre solidarité envers les paysans et leurs luttes légitimes, sortir des écrans et entrer dans la réalité VIVE LA GRÈVE AGRAIRE

Pour Camila Andrea, le mouvement appelle à travailler en vue d'un meilleur pays :

#CacerolazoPor avoir un meilleur pays pour tous et pour les générations futures !!

Enfin selon Catalina Gualdron, la manifestation se justifie par la réalité difficile de la vie quotidienne en Colombie :

#CacerolazoPor Un pays plein de mauvais services, dans la santé, l'éducation,l’ agriculture… #YaEsHora Il est temps que ça change !

Cependant, Juan Sebastián pense que tant de personnes utilisent le mot-clic “cacerolazo” uniquement pour que leurs tweets apparaissent en tant que favoris :

#CacerolazoPor En manque de favoris (?).

Et pour finir, le compte de Fuerza Común publie ce message :

#CacerolazoPor les rues, pour les trottoirs. Allons tous à l'encontre des politiques qui ont dépouillé la Colombie.  @PaisComun pic.twitter.com/VPDZuoE3gM

Restez connectés pour plus de billets concernant la grève agraire en Colombie, qui est active depuis déjà 19 jours.

Les causes du déclin économique à Madagascar

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A moins de deux mois de la date prévue des élections, plusieurs questions se posent sur l'avenir de Madagascar. Dans la première partie de l'analyse de la crise malgache, nous avons passé en revue les obstacles politiques à une sortie de crise durable. Dans cette deuxième partie, nous traitons du déclin socio-économique de l'île, les causes (qui ne sont pas forcément celles que l'on croit) et les solutions à envisager.

Le marché de Toliara - via wikimédia CC-NC-BY 3.0

Le marché de Toliara – via wikimédia CC-NC-BY 3.0

Impasse politique, Déclin économique

Dans la première partie, les évènements ont montré que la crise politique et l'abrupt déclin économique de Madagascar sont intrinsèquement liés. Cependant, ces 4 années d'impasse n'expliquent pas à elles seules la pauvreté chronique du pays mais nous examinerons cela plus tard dans cet article. Les conséquences de la crise politique sur la population sont indéniables. Madagascar est maintenant le pays pauvre au monde avec 90% de sa population qui vit avec moins de deux dollars par jour. Cette transition est déjà longue de 4 ans et elle s'éternise au détriment d'une population qui a hâte que le débat passe de “qui va gouverner” à “comment vous aller nous sortir de cette crise”, comme l'atteste cette vidéo :

Les statistiques sont irréfutables : les conséquences de la crise politique sur la population malgache sont tragiques et ont plongé la majeure partie de la population dans une misère sans nom. Le rapport de la banque mondiale détaille les différents secteurs frappés par cette crise:

Le nombre d'enfants non scolarisés a peut-être augmenté de plus de 600.000. La malnutrition aiguë des enfants reste un problème critique. Dans certaines zones, elle a augmenté de plus de 50%. De nombreux centres de soins de santé ont été fermés [..] es recettes fiscales sont en baisse, la fraude fiscale a augmenté, et la capacité à maintenir le niveau des dépenses globales est remise en cause [..] 60% de la récolte de riz est menacée. La crise politique représente un obstacle à la mise en place d'une réponse appropriée.

La crise (et ses responsables) a certes été nocive au pays mais les causes profondes du déclin de l'économie et de la pauvreté du pays ne se trouvent pas dans cet imbroglio. Après tout, la pauvreté chronique du pays date de bien avant 2009.

Les causes  de la crise et solutions à envisager 

Une étude menée par  Mireille Razafindrakoto, François Roubaud et Jean-Michel Wachsberger revient sur environ 50 ans d'histoire économique de Madagascar et tente d'en extirper les raisons d'un malaise économique permanent. L'article intitulé  “L'énigme et le paradoxe” (PDF complet de l'étude ici stipule qu'il n'existe pas de causes uniques identifiables pour expliquer ce déclin mais plutôt que l'instabilité sociale cyclique est dû à une fragmentation des classes et une inertie quant à une évolution vers une société plus inclusive.

Courbe de croissance du PIB de différents pays africains via la présentation publique de l'étude

Courbe de croissance du PIB de différents pays africains via la présentation publique de l'étude

En effet, l'étude met en avant la tendance naturelle à la centralisation et la personnalisation du pouvoir par les différentes instances dirigeantes dans la société malgache. Cette appropriation des pouvoirs combinée avec une isolation croissante des élites par rapport au reste du pays tend à favoriser l'instabilité politique et à “délégitimiser” les institutions. Ainsi l'étude stipule que :

Il résulte de ces éléments une coupure abyssale entre les élites et la population. Dans les grandes villes,
un tout petit groupe de privilégiés bénéficie de conditions de vie qui les rapprochent des citoyens des pays
développés (les “élites globalisées”) alors qu'une immense majorité de la population vit à un niveau de
subsistance et reste enfermée dans des trappes de pauvreté. [..]Les paysans malgaches et bien des travailleurs du secteur informel ne sont en effet véritablement « capturés » ni par le système politique – en dépit de la légitimité (ou du soutien de façade) qu’ils accordent a priori au détenteur du Fanjakana, ni par le système économique.[..] Parmi les pays où les mêmes questions ont été posées, Madagascar est celui où la légitimité des institutions (justice, police, administration fiscale) apparaît la plus faible. Cette situation, particulièrement inquiétante, témoigne de l’ampleur de la détérioration de la confiance dans l’Etat.

Une étude de la chercheuse américaine Charlotte McDonald appuie la notion que la séparation entre l'élite et la majorité de la population ne cesse de croître  L'étude sur le recensement à Madagascar suggère qu'une partie importante la population malgache n’apparaît pas dans les rapports de population. Cette situation ne peut qu’impacter négativement les actions de développement :

un vaste nombre de Malgaches est inconnu par l’Etat et ces gens sont forcément desservis. Ce n’est pas une exagération de dire que sans un recensement régulier, Madagascar ne pourrait jamais atteindre son potentiel

Un exemple symptomatique de cette appropriation par l'élite et du manque de considération de la population se trouve dans la gestion récente des exploitations minières.  Jean-Luc Hariniaina et Serge Zafimahova donnent le contexte du projet  d’exploitation d'ilménite dans la région de Manakara par Mainland mining Ltd:

La société MAINLAND a commis d’énormes irrégularités suite aux manquements constatés quant à l’application des Cahiers de Charges Environnementales (CCE) du projet et certainement à certains dispositifs des lois et textes réglementaires malagasy en matière d’environnement et d’exploitation minière [..] Suite à l’implantation de la société MAINLAND, la population de Manakara a tiré la sonnette d’alarme. Il existe une mobilisation du peuple Antemoro dont les pouvoirs traditionnels ou coutumiers et des entités et personnes de bonne volonté à lutter contre les fraudes à l’endroit des richesses du peuple malagasy et de la région de Vatovavy Fito Vinagny. Cette opposition a été déjà adressée aux dirigeants du régime actuel de transition en forme de résolutions écrites. Cependant, elle n’est pas reçu favorablement par les tenants du pouvoir actuel.

Un mécanisme pour une meilleure prise en compte des intérêts régionaux est donc à mettre en place de manière urgente.

Dans une étude sur le lien entre l'emploi et la pauvreté à Madagascar, Epstein et al. argumentent que l'accès à un emploi stable (hors du secteur informel) est une des clés d'un développement durable [en anglais] :

The study stresses the impacts on employment and incomes of improved access to credit by households, and by infrastructure investments in key sectors that can improve domestic linkages in the Madagascar economy. The study outlines policies that can be undertaken by the government and central banks, including loan guarantees, direct lending, and asset backed reserve requirements that can make financial assets more directly available to small producers and businesses.

L'étude souligne l'impact sur l'emploi et les revenus d'un meilleur accès au crédit pour les familles ainsi que des investissements structurels ciblés vers des secteurs spécifiques pour améliorer le lien entre les classes dans l'économie malgache. L'étude suggère les actions à mener par le gouvernement et la banque centrale qui comportent les conditions à poser pour les prêts, le crédit direct et la consolidation des actifs afin de rendre des ressources financières plus accessibles aux petites entreprises et agriculteurs.

L'étude de Mireille Razafindrakoto et al. met aussi l'emphase sur les liens à consolider entre l'Etat et la base pour les solutions à envisager en conclusion de leurs recherches :

L'usage de la violence par les factions d'élites assurerait la stabilité de leur pouvoir. Un tel schéma permettrait l'instauration progressive d'un ordre social stable, mais signifierait un abandon du processus démocratique. La seconde voie consiste en revanche à consolider les institutions citoyenne et stimuler la formation de corps intermédiaires pour (r)établir le chaînon manquant entre le sommet de l'Etat et la base [..] Cette seconde voie est selon nous possible, évidemment plus désirable, mais aussi plus difficile à emprunter et surtout nécessite du temps. Elle exige l'instauration d'un nouveau contrat social entre les acteurs en présence sur la scène malgache.

 

Thaïlande : Les sans-abri étrangers en augmentation

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A homeless person in Bangkok. Image from Flickr user mikecogh (CC BY-SA 2.0)

Un sans-abri à Bangkok. Image de l'utilisateur Flickr mikecogh (CC BY-SA 2.0)

[liens en anglais] Selon l'organisation caritative Issarachon Foundation, les sans-abri étrangers sont en augmentation en Thaïlande. L'organisation estime qu'il y aurait 200 sans-abri étrangers dans le pays. Natee Saravari de la Issarachon Foundation a observé :

À Pattaya, on les voit trier les ordures en face du McDonald's à la recherche de quelque chose à manger, et traîner en face des restaurants, demandant de l'argent aux clients.

Paul Garrigan, un résident étranger en Thaïlande, a supposé les possibles raisons pour lesquelles certains étrangers finissent sans-abri en Thaïlande :

Comme beaucoup avant moi, j'ai cru à tort que mes problèmes étaient dus à mon environnement et que vivre dans un endroit exotique comme la Thaïlande arrangerait les choses. Mais non. Ma vie vira en chute libre, et je serais quasi certainement mort aujourd'hui sans l'aide de Thaïlandais et du Temple de Thamrkabok en 2006. Je pourrais être l'un des sans-abri étrangers en Thaïlande.
Lorsque nous descendons de l'avion, il peut sembler que les normes ordinaires ne s'appliquent pas ici. Le fait que nous ne comprenons pas les règles de la culture thaïlandaise nous donne la fausse impression qu'il n'y a pas de règles.

Il a exhorté les ambassades étrangères à étendre l'assistance à leurs compatriotes :

Les sans-abri étrangers sont des êtres humains qui luttent pour vivre. Ils devraient être traités avec compassion et se voir offrir de l'aide. Les ambassades et consulats étrangers devraient intervenir pour fournir un logement sûr et de la nourriture à ces personnes jusqu'à ce qu'elles puissent se relever ou être rapatriées dans leur pays d'origine – elles ne devraient certainement pas finir en prison en attendant une expulsion.

Mais le chef de la police touristique de Pattaya, le lieutenant-colonel de police Aroon Promphan, a rapporté que les ambassades étrangères sont souvent réticentes à aider les sans-abri étrangers :

Je dis parfois au personnel d'ambassade que leur ressortissant a un problème mental et n'a plus d'argent. Je leur demande ce qu'ils veulent que nous fassions de lui. La réponse que j'obtiens est : Vous n'avez pas à faire quoi que ce soit. Nous ne sommes pas responsables pour ce genre de personne.”

De nombreux sans-abri étrangers signalés par le groupe caritatif étaient soit abandonnés par leur partenaire thaïlandais soit rencontraient des problèmes de visa et de passeport. Mais Casey Hynes a rappelé aux résidents étrangers qu'ils auraient pu prendre des mesures décisives pour éviter de perdre leurs ressources :

Bien que la détresse des sans-abri étrangers soit regrettable, on se demande pourquoi ils n'ont pas pris en premier lieu les décisions pour atténuer ces circonstances. Il est possible pour les étrangers de s'acheter des appartements en Thaïlande, ou de louer un terrain à long terme, ce qui leur permettrait d'éviter de compter sur une femme ou une petite amie pour les papiers nécessaires. Et alors que les demandes de visa et les renouvellements instantanés peuvent être un tracas, ça l'est bien moins que de laisser à la fois son visa et son passeport expirer, restant avec peu d'options dans leurs pays d'origine et d'adoption.

Le blogueur de Bangkok espérait que les autorités reverraient les lois locales afin de fournir plus de protection aux étrangers :

Il ne fait aucun doute que ces sans-abris étrangers ont été amenés à boire par les circonstances, toutes ayant pu être totalement évitées.

L'article continue en disant que les étrangers reçoivent peu de protection de la part de la loi en Thaïlande et un Professeur d'Université dans le Nord-Est du pays dit que les lois doivent être mises à jour dans le respect de la protection des droits des étrangers.

Heureusement, les pouvoirs à venir seront aussi d'accord.

Le Bangkok Post a rapporté d'intéressants commentaires suscités par ce sujet. Par exemple, juggernaut a mentionné qu'il existe un “apartheid légal contre les épouses étrangères” en Thaïlande :

Les résidents étrangers (pas les touristes/ diplomates/ visiteurs pour affaires) ne sont pas bien protégés. Contrairement à ce qui se fait aux USA, etc, les épouses mariées à des Thaïlandais ont peu de liberté et de droits. Les quelques droits qu'elles ont sont injustement conditionnels ; elles ne peuvent pas ré-entrer en Thaïlande sans tampons dans le passeport préalables et onéreux. Le séjour est illégal si le solde bancaire se situe au-dessous de 40 000 THB par an. La permission doit être demandée chaque année, et est révocable à tout moment sans motif. Ce n'est pas un environnement favorable pour commencer une famille en tant que couple marrié. Il existe un apartheid légal contre les épouses étrangères. Les cartes de résidence permanente sont hautement difficiles à obtenir, onéreuses, conditionnelles et facilement révoquées sans motif. Bonne chance à tous.

Banmebkk a affirmé que le gouvernement thaïlandais a été bienveillant et juste dans les affaires liées aux sans-abri étrangers :

Les Thaïlandais sont en fait plutôt gentils avec ces sans-abri, la police généralement les ignore. Dans la plupart des pays industrialisés, la police aurait arrêté et incarcéré les sans-abri ayant des passeports expirés et entamé la procédure pour les renvoyer chez eux.

onlyasking a noté les diverses situations des sans-abri étrangers :

Voir le problème dans une seule dimension est une erreur. Il y a des gens venus d'Europe qui ont fui en Thaïlande pour survivre et qui n'ont pas de revenus. Vous avez des gens qui sont venus en Thaïlande avec de l'argent et l'ont perdu ou dépensé. Vous avez des gens qui ont très peu de revenus et ne peuvent pas survivre chez eux mais peuvent survivre ici. Vous avez des gens qui restent 15 ans au-delà de la durée de leur visa. Tous sont néanmoins de la responsabilité de leurs pays d'origine, pas de celle de la Thaïlande.

upena pense que le gouvernement thaïlandais n'a aucune obligation d'aider tous les sans-abri étrangers :

Désolée les gars, en tant qu'expat vivant en Thaïlande depuis trois ans, et visitant la Thaïlande et travaillant ici depuis 1973, je n'ai absolument aucune sympathie pour ceux qui ne peuvent pas subvenir à leurs propres besoins. Ils connaissaient les règles avant d'arriver ici et ce n'est pas au gouvernement thaïlandais de les soutenir/aider. Ils doivent contacter leur famille pour obtenir de l'assistance de la part de leur ambassade/consulat.

Chem-Zam a exhorté chacun à ne pas attendre des autorités ou d'un organisme de charité une assistance lorsqu'ils rencontrent un sans-abri étranger :

En tant qu'étranger en Thaïlande, je comprends la difficulté de survivre sans ressources ni parents proches en cas de problèmes financiers. Je pense que n'importe qui peut aider des sans-abri étrangers sans attendre qu'un organisme de charité ou le gouvernement le fasse.

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