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Népal: Manifestations autour d'une statue de Bouddha

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Kakre Bihar, near Surkhet. Image from Flickr by The Great Himalaya Trail. CC NY-ND 2.0

Kakre Bihar, près de Surkhet. Image sur Flickr de The Great Himalaya Trail. CC NY-ND 2.0

Les liens associés renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire.

Les manifestations ont de nouveau ébranlé la vallée de Katmandou au Népal le 29 août 2013, réclamant l'installation d'une stature de Bouddha de 5,20m de haut [népalais] à Kakrebihar, un temple hindou-bouddhiste près de la ville de Birendranagar.

Cette fois, les protestations étaient pacifiques. Le mois dernier, à leur début, 17 personnes dont quatre policiers avaient été blessées dans des affrontements au sujet de la statue. La colère suscitée par l'enlèvement de la statue en a fait une affaire nationale, mais paraissait retombée depuis.

Les manifestations ont commencé à l'inauguration pour peu de temps de cette statue le 11 mai 2013, à l'occasion de Bouddha Purnima, l'anniversaire de Bouddha. Elle avait été érigée sous un arbre au temple de Kakrebihar avec un tissu recouvrant son visage, enlevé après les rituels religieux et les bénédictions. Soudain, des représentants du gouvernement local sont arrivés et ont interrompu la cérémonie, déclarant que la statue n'était pas conforme à la politique sylvicole. Après une échauffourée, les notables ont enlevé la statue avec l'aide de la police et l'ont emportée au commissariat du district où elle a été mise au rebut dans un coin. Les photos de l'incident sont disponibles sur le blog népalais Mysansar [népalais].

Pragya Ghimirey a mis en ligne une vidéo sur YouTube où l'on voit la situation déraper alors que les habitants locaux chassent les policiers et tentent d'installer la statue :

L'administration du district, en concertation avec le Département d'Archéologie, avait de prime abord autorisé le Monastère Bouddhiste et le Comité de Conservation à installer la statue de Bouddha le 24 février 2008, selon le blog Mysansar [népalais].

Les protestations sont devenues tellement importantes que la Vallée de Surkhet avait été fermée pour une période indéterminée par le groupe protestataire. Le mouvement a pris un tournant décisif lorsque les Bouddhistes ont monté une manifestation devant Singha Durbar, la tête administrative du pays, le 30 juillet 2013. La circulation dans la vallée de Katmandou avait dû être interrompue pendant les manifestations.

Le gouvernement a appelé les manifestants à un dialogue, mais les discussions ont fini sans aucun accord. Cependant, les manifestants ont poursuivi leurs revendications, comme le rappellent les portails en ligne Setopati [ne] and Hamrakura [ne]. Quelques bouddhistes ont commencé une grève de la faim illimitée, réclamant qu'une statue du Maître Bouddha soit installé à Kakrebihar, dans le district de Surkhet.

Dans le même temps, un groupe se présentant comme un comité réunissant différentes ethnies et religions a publié une annonce dans la presse le 31 juillet 2013 et organisé une manifestation pour le soir du vendredi suivant pour faire pression sur les manifestants de ne pas installer la statue de Bouddha à Kakrebihar. Le groupe a organisé une grève le 3 août 2013, déclarant que pour garder une harmonie intacte entre les communautés, la demande d'installation de la statue de Bouddha devrait être retirée. Ils ont aussi déposé une pétition en justice.

Site historique bouddhiste 

Situé dans le sud de la municipalité de Birendranagar, dans le district de Surkhet, au centre-ouest du Népal, Kakrebihar tient son nom, selon les locaux, de sa forme en graine de concombre, appelée “kakro” en langue népalaise, et du mot ‘vihara’ signifiant monastère bouddhiste en sanskrit ou en pali.

Autrefois florissant centre religieux, la région est aujourd'hui dans une situation désastreuse avec des sculptures anciennes inestimables éparses et en ruines. Les structures qui restent debout sont ornées de messages d'amoureux et de graffitis ineptes en dépit d'un gardien qui fait signer aux visiteurs un registre à l'entrée du site principal.

Dans une note de recherche (PDF), Dilli Raj Sharma a écrit :

Le site historique de Kakrebihar offre une collection merveilleuse d'art monumental similaire dans toute la région, ce qui confirme la grande avancée de la tradition bouddhiste Mahayana. Cette dernière a pu être influencée par la partie occidentale de l'Inde, particulièrement le Gujarat, durant la période médiévale. Le savoir Mahayana a pu se fondre dans l'idéologie hindoue et la populariser comme une harmonie sociale de la région.

Ne choisissez pas la guerre au nom de Bouddha”

Cet incident a frappé les plateformes de média sociaux et les murs des utilisateurs de Facebook et de Twitter ont été submergés par les discussions sur l'incident de Kakrebihar.

Milan Bagale (@Sabdachitra) a tweeté:

Statue de Bouddha de Kakrebihar : Bouddha a préféré une meilleure paix à la paix. Ne choisissez pas la guerre au nom de Bouddha. Longue vie à Bouddha. La guerre doit être vaincue.

L'ancien ambassadeur népalais au Japon, le Dr. Bishnu Hari Nepal (@drbishnuhnepal) a écrit :

#Nepal-#Eye-ai eu de longs débats avec les experts/ la conclusion de #KakreBihar- est que-#GoN (le gouvernement népalais) est hésitant en raison de l'infiltration de Tibétains comme moines http://t.co/HGi6YslRBy

Le photographe népalais Surendra Lawoti (@SurendraLawoti), basé à Toronto, a rapporté :

Démonstration de force des Bouddhistes à Katmandou pour installer une laïcité viable au Népal. Fin de l'hégémonie hindoue.

Bouddha, la lumière de l'Asie, a prêché la paix toute sa vie. Que ses disciples ne choisissent pas la guerre plutôt que la paix.


Chine: Une nouvelle politique des visas pour les étrangers

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Le nombre d'étrangers entrant ou sortant de Chine l'année dernière a atteint 54 millions. Pour faire face à cette situation, le gouvernement chinois a mis en place trois nouveaux types de visas pour les étrangers. Cam MacMurchy, de Nanfang.com, a compilé (lien en anglais) une liste complète des différentes catégories de visas.

L'Amérique latine sous l'oeil de Big Brother

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Security officer in Sao Paolo, Brazil. Photo by C. Alberto. (CC BY-NC-SA 2.0)

Agent de sécurité à Sao Paulo, Brésil. Photo de C. Alberto. (CC BY-NC-SA 2.0)

[Billet d'origine publié le 20 août 2013]

Alors que les programmes de surveillance de l'Agence Nationale de Sécurité [anglais] (NSA) des Etats-Unis font l'objet de nouvelles révélations, des gouvernements et des citoyens se sont élevés [anglais] contre cette violation de la vie privée des internautes.

La réaction des pays d'Amérique Latine a été particulièrement vigoureuse, et s'est durcie après que des fuites [anglais] montrant que la NSA avait visé les “secrets commerciaux” [portugais] de ses partenaires latino-américains et avait intercepté de multiples réseaux de télécommunication au Brésil [portugais]. Dans une déclaration lors du Sommet du Mercosur 2013, l'organisation de coopération a fustigé le comportement du gouvernement des Etats-Unis : “[nous] rejetons catégoriquement l'interception des télécommunications et les activités d'espionnage dans nos pays, car elles constituent une violation des droits de la personne, du droit à la vie privée et du droit à l'information de nos citoyens…”

S'appuyant sur cette déclaration, les défenseurs de la société civile en Amérique Latine ont répliqué par une lettre ouverte [espagnol] aux pays du MERCOSUR et à leurs partenaires, leur rappelant leurs propres engagements auprès de leurs citoyens, et appelant à élaborer des politiques de collaboration dans la région.

Queremos unir nuestra voz a este esfuerzo para que la región de América Latina sea un ejemplo de un modelo de regulación que respete y permita un mejor ejercicio de los derechos humanos. La problemática de espionaje que enfrentamos es también una oportunidad para que juntos, la sociedad civil y los estados diseñemos una política regional que nos permita a la vez, desarrollar al máximo el potencial de las nuevas tecnologías y proteger a las personas.

Nous souhaitons nous associer à cet effort pour que la région Amérique Latine puisse proposer un modèle de régulation respectant et améliorant l'exercice des droits humains. La problématique d'espionnage à laquelle nous sommes confrontés nous offre également l'opportunité d'élaborer ensemble, société civile et Etats, une politique régionale à même de développer au maximum le potentiel des nouvelles technologies tout en protégeant les personnes.

En effet, si les regards se tournent aujourd'hui vers les Etats-Unis et leurs activités de surveillance, les citoyens de toute l'Amérique Latine sont exposés aux abus potentiels de leurs propres gouvernements. Les programmes en vigueur en Colombie, au Mexique et au Panama n'en sont que quelques exemples.

La Colombie, cible majeure [anglais] présumée de l'espionnage américain tant comme partenaire économique qu'en raison des problèmes de sécurité liés à la drogue, a accru ses efforts de surveillance électronique ces dernières années.  En 2012, le gouvernement fédéral a publié un décret imposant aux opérateurs de télécommunications de créer des trappes au sein de leurs systèmes [anglais] afin de faciliter l'espionnage des Colombiens par les services de sécurité. Ce décret demande en outre aux fournisseurs d'accès internet de collecter les données en ligne sur la localisation de tous leurs clients et de les stocker pendant cinq ans en vue de faciliter les enquêtes policières.

En 2009 on a appris que le gouvernement colombien avait pendant des années surveillé illégalement [espagnol] des organisations de défense des droits humains, des journalistes célèbres, des politiques, des juges du Tribunal Suprême, des membres du clergé et d'autres citoyens. Les services de renseignement colombiens (Département administratif de Sécurité ou DAS), qui dépendent directement du président, ont espionné ces personnes mais aussi leur famille [anglais], “photographiant les enfants, localisant leurs écoles et mettant sur écoute téléphoniques parents, frères et enfants”. Les abus se sont poursuivis même après que la révélation du programme : il a été prouvé par la suite que les fonctionnaires qui enquêtaient sur le DAS faisaient toujours l'objet d'une étroite surveillance.

Plus récemment, le gouvernement colombien a développé un programme baptisé PUMA (Plataforma Única de Monitoreo y Análisis, Plateforme Unique de Surveillance et d'Analyse). Cousin de PRISM, ce nouveau programme dont le lancement est prévu pour 2014 assisterait les services de sécurité dans le contrôle d'une large gamme de communications, dont les réseaux sociaux et les communications en ligne. A travers le programme PUMA le gouvernement colombien prétend suivre 20000 types de supports de télécommunications grâce à 700 serveurs qui analyseront les données collectées.

Au Mexique, le gouvernement fédéral a approuvé en 2012 à la quasi unanimité une loi donnant à la police l'accès [anglais], sans décision judiciaire, aux données de localisation en temps réel d'un usager. Cette loi permet à la police de pister presque n'importe quel utilisateur de téléphone mobile dans le pays. En juin 2013 on a découvert que le gouvernement aurait utilisé un logiciel malveillant connu sous le nom de FinFisher [espagnol], capable [anglais] de capter l'écran, les mouvements sur le clavier, la caméra et le micro des ordinateurs infectés par ce virus. L'escalade de violence liée à la guerre contre la drogue ces sept dernières années a motivé la plupart de ces programmes. Mais nombreux sont ceux qui pensent que le législateur n'a pas su préserver l'équilibre entre la légitime et urgente nécessité de protéger les citoyens et le droit fondamental à la vie privée ainsi que le respect de la légalité.

En 2010, la diffusion de câbles diplomatiques a révélé que Panama collaborait avec les Etats-Unis pour mettre en place un système d'écoute téléphonique connu sous le nom de “Matador” [anglais]. Depuis, le centre de recherche Citizen Lab de l'Université de Toronto a fait savoir que FinFisher avait aussi été repéré au Panama, même si l'on ignore encore à quel degré il a été utilisé.

Au moins quatre pays latino-américains [anglais] ont reçu une aide significative des Etats-Unis pour mettre en place leurs programmes de surveillance, les trois mentionnés plus haut, ainsi que le Paraguay.

Ces activités et ces exemples latino-américains de surveillance gouvernementale des citoyens ne rendent pas moins alarmant le vaste réseau mondial de pistage de la NSA, cependant ils montrent que les citoyens d'Amérique Latine doivent être conscients tant de la surveillance opérée par des gouvernements étrangers que par le leur.

Hong Kong : Personnes en cage pour faire réfléchir les passants

Iran : Les voeux du ministre des Affaires Etrangères pour le Nouvel An juif

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Le ministre iranien des Affaires Etrangères Mohammad Javad Zarif a tweeté un message de nouvel an aux juifs du monde : Heureux Rosh Hashanah, et échangé avec Christine Pelosi, fille de Nancy Pelosi, la chef de la minorité démocrate à la Chambre des Représentants des Etats-Unis.

@sfpelosi: Merci. La nouvelle année serait encore meilleure si vous vous mettiez fin à la négation de l'Holocauste, Monsieur. “@JZarif: Heureux Rosh Hashanah”

@sfpelosi L'Iran ne l'a jamais nié. L'homme qui était perçu comme le niant n'est plus là désormais. Heureuse Nouvelle Année.

Chaîne humaine pour l’indépendance en Catalogne

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L’association Col·lectiu Emma (@CollectiuEmma) a publié sur son blog un billet, en 10 langues, pour expliquer la situation politique actuelle en Catalogne [anglais] et appeler les médias du monde entier à être attentifs à l’événement organisé à l’occasion de la fête nationale catalane, le 11 septembre, par les citoyens réclamant l’indépendance.

Afin de montrer que l’indépendance bénéficie d’un soutien populaire croissant et d’inciter le gouvernement régional à mettre sur pied un référendum, l’association Catalan National Assembly [anglais] a proposé de déployer une chaîne humaine, la Vía Catalana [anglais] (#CatalanWay, #viacatalana) le long des 400 kilomètres de côte que compte la Catalogne. Dans le reste du monde, 105 autres chaînes humaines [anglais] de soutien au projet ont été organisées ou vont l’être sous peu.

Brésil : Le théâtre Oficina refuse la “mise en caisse”

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Une réunion publique a été organisée au Teatro Oficina (@teatroficina), à São Paulo, pour débattre d'un projet immobilier autour du théâtre. Selon les mots de José Celso Martinez Correa, Président de l'Association Teatro Oficina Uzyna Uzon :

[...] Ce projet de construction de tours, c'est la “mise en caisse” d'une oeuvre d'art de l'architecte Lina Bardi, il anéantira 50 années de création artistique au sein d'un des plus prolifiques collectifs théâtraux du monde depuis le vingtième siècle jusqu'en 2013.

Projets immobiliers contre culture, un nouvel affrontement parmi tout ceux qui ne touchent pas seulement  São Paulo, mais également bien d'autres métropoles du Brésil.

L'Indonésie à nouveau enfumée

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Brouillard à Sumatra. Photo de @jgblogs.

[Liens en anglais] En août dernier, près de 500 feux de forêt ont été enregistrés dans l'île de Sumatra. Ils ont causé une fumée très épaisse gagnant Riau en Indonésie et quelques parties de la Malaisie. Les incendies proviennent des exploitations de palmiers à huile, des concessions forestières et des plantations de bois pour la fabrication de pâte à papier. Plusieurs écoles ont été fermées à Riau lors de l'arrivée du brouillard toxique la semaine dernière.

La pollution provoquée par la fumée est un problème récurrent dans la région, causée principalement par les feux de forêt en Indonésie. En juin dernier, la brume a recouvert Singapour et plusieurs parties de la Malaisie.

Forest fire hotspots in Riau, Indonesia. Image from Eyes on the Forest.

Zones des feux de forêt à Riau, Indonésie. Les zones de couleur jaune représentent les plantations d'huile de palme. Image de Eyes on the Forest.

Sur Twitter, les Indonésiens font part de leur inquiétude quant au retour du brouillard à Sumatra.

Si le Président de l'Indonésie se pose des questions, veuillez dire aux propriétaires d'huile de palme Msian de Sumatra de créer plus d'incendies pour que SBY puisse voir le brouillard de ses propres yeux.

SBY est le Président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono.

les terrains ont brûlé pendant 2 jours à #Medan, laissant en 8 heures une couche de poussière noire sur ma motocyclette #health [santé] #environment [environnement] #Indonesia [Indonésie]

Penang, Malaisie, le brouillard a affecté de nombreux habitants. Heureusement, le brouillard était déjà parti le week-end dernier.

J'ai arrêté de courir à cause du brouillard ):

Enfin fini  le brouillard. Youpi. Je peux enfin voir le lever du soleil. Matin suria [NdT : radio malaisienne].


Chine : “Grande famine” ? Non, “morts nutritionnelles”

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[Sauf mention contraire, tous les liens renvoient vers des pages en chinois]

Les utilisateurs du site populaire de microblogging chinois Sina Weibo accusent un professeur chinois de volontairement sous-estimer, à hauteur de dizaines de millions, le nombre de personnes qui ont péri lors de la Grande famine connue par le pays au milieu du siècle dernier, et ce dans l’intérêt du Parti communiste chinois (PCC).

L’expression la plus recherchée sur Weibo le 6 septembre 2013 était « mort nutritionnelle » (营养性死亡). Cette expression apparaît dans un article de forum écrit par Sun Jingxian, un professeur de l’Université normale de Jiangsu, qui prétend que les 30 millions de morts qu’il y aurait eu pendant la Grande famine en Chine [fr] (1958-1961) ne sont qu’une rumeur. À la place, le professeur a estimé à environ 2,5 millions le nombre de « morts nutritionnelles » au cours de ces « trois années difficiles ».

Comme le terme de « carence » ne figure pas dans l’expression « mort nutritionnelle », on peut interpréter celle-ci comme faisant référence soit à des manques, soit à des excès alimentaires. Une telle ambivalence a suscité la colère de nombreux internautes qui pensent que Sun cherche à couvrir l’erreur historique commise par le Parti communiste chinois.

Historical photo of the rural collectives during the Great Leap Forward. Children are lining up for food. Source: Sina Weibo.

Photographie d'époque de collectivités rurales pendant le Grand Bond en avant. Les enfants font la queue pour obtenir de la nourriture. Source : Sina Weibo.

La plupart des Chinois pensent que la Grande famine est imputable au Grand Bond en avant [fr] (1958-1961), une campagne politique qui a contraint les agriculteurs à se regrouper en collectivités et à abandonner l’agriculture privée. En examinant les données du recensement national de 1960-1964, une équipe de chercheurs a découvert que la population totale chinoise a connu une réduction nette de 26,44 millions de personnes sur une période de quatre ans. Le total des pertes s’établit à pas moins de 10 millions de personnes au cours de la seule année 1959-1960. Le nombre de décès ayant eu lieu lors de la Grande famine est estimé à 30 millions.

Sun a passé trois ans à examiner les données du recensement et soutient que la précédente estimation était le résultat d’une erreur de recensement due à une migration rurale-urbaine. Sa propre estimation des « morts nutritionnelles » s’élève à environ 2,5 millions.

Toutefois, dans la mesure où le PCC s’est récemment engagé à renforcer son contrôle idéologique, et puisque cette campagne a notamment pour but de combattre ces « rumeurs », l’accusation de Sun selon laquelle les conclusions de la précédente recherche sont infondées a une très forte implication politique.

Beaucoup l’accusent d’utiliser l’expression « mort nutritionnelle » comme un euphémisme, dans le but de couvrir les erreurs du PCC. « La librairie BHLi » (@BHLi循证书馆) a essayé de trouver un terme équivalent en anglais et a découvert que celui-ci avait un sens opposé :

老外貌似”nutritional death”通常是指”肥死” We have long known that the hot dog is a nutritional death trap full of fat, sodium and other preservatives.

Cela ressemble à l’expression anglaise, mais celle-ci signifie « trop manger » — Nous savons depuis longtemps que le hot dog est un piège nutritionnel mortel (nutritional death trap) plein de graisse, de sodium et de conservateurs.

« Nid de chouette » (@猫头鹰的巢穴) s'est amusé de l'aspect trompeur de l'expression chinoise :

我明白,是吃的太多撑死的

J'ai compris. Ils sont morts d'avoir trop mangé !

Certains pensent que ce choix linguistique a été fait volontairement pour dissimuler l'ampleur cette catastrophe d'origine humaine. Par exemple, « Brise ensoleillée » (@旭日和风) a déclaré avec colère :

把推行恶政导致的大量国民被饿死的惨剧,称为“营养性死亡”,这孙教授创造性发明的这个词汇,将自己牢牢地钉在耻辱柱上。缺乏人性、冷血的知识分子,比一般意思的犯罪分子跟恶劣。

En utilisant l'expression inventée de « mort nutritionnelle » pour faire référence à des morts d'origine humaine, le professeur Sun se cloue lui-même au pilori de la honte. Les intellectuels inhumains et insensibles sont pires que les criminels ordinaires.

« Qui connaît le bonheur de Yu » (@安知渝之乐) a également trouvé le terme odieux :

营养性死亡——能再无耻点吗?!那三年饿死多少人!一心就想掩盖掩饰修改历史,怎么不说文革是全国人民大联欢呢?

Mort nutritionnelle — n'y a-t-il rien de plus honteux ? Combien de personnes sont mortes au cours de ces trois années ? Le but est d’occulter ce qui s’est vraiment passé. Pourquoi ne dites-vous pas que la révolution culturelle est un parti national ?

La raison pour laquelle cette expression cause une telle indignation parmi les internautes est que les euphémismes jouent un rôle important dans la politique de leur pays. « Qinghua Qinpang » (@清华秦鹏) a établi une liste des euphémismes chinois :

中国式词语:饿死不叫饿死叫“营养性死亡”,叛逃不叫叛逃叫“休假式治疗”,衰退不叫衰退叫“负增长”,失业不叫失业加“待业”,不懂不叫不懂叫“有益探索”,仆人不叫仆人叫“领导”,罪犯不叫罪犯叫“极左”……

Expressions typiquement chinoises : on peut parler de « mort nutritionnelle » quand une personne meurt de faim, de « séjour pour raisons médicales » pour désigner la tentative de fuite d'un traître [référence à la fuite de Wang Lijun [anglais]], de « croissance négative » pour faire référence à la récession. On dit « attendre un emploi » pour parler du chômage, on appelle un serviteur un « dirigeant » et un criminel « un gauchiste radical »…

Chen Yani a suggéré un meilleur euphémisme :

不如叫“永远的睡着了”

Pourquoi ne pas parler de « sommeil éternel »

@afa2011 a fait une autre suggestion :

还不如说”阎王爷收去的”都比这个词好!

« L'appel du diable » est mieux que [mort nutritionnelle] !

« Mange des peaux de raisin » (@吃葡萄皮不吐葡萄葡葡萄) a fait remarquer que la publication de documents historiques permettra de dissiper les doutes :

官方此前一直对该事讳莫如深,什么谣不谣还不是一句话,开放档案不然难堵悠悠众口。

Les autorités sont restées silencieuses sur cette période de l'histoire. Ouvrez tous les documents et faites ainsi taire les rumeurs.

« En comprend vraiment beaucoup » (@当真一把抓) fait une suggestion similaire :

真不知道现在的教授在避什么讳,饿死就是饿死,说什么“营养性死亡”,研究了三年,就研究了这么个创造性的词汇出来,你说死亡人数在250万以下,那具体人数是多少,请精确到个位,并且公布每个“营养性死亡”的人名。而且有的说法是三千万,也同样请公布非正常死亡人员的名单。

Je ne comprends pas ce que le professeur cherche à dissimuler. Mort de faim veut dire mort de faim, pourquoi remplacer cela par « mort nutritionnelle » ? Trois années de recherche et le résultat en est la création d’une expression. Vous dites que le nombre de morts est inférieur à 2,5 millions, donc combien exactement ? Soyez précis s'il vous plaît. Et donnez-nous les noms. Certains évoquent 30 millions de morts, donc s'il vous plaît rendez leurs noms publics.

Comme beaucoup de Chinois qui ont perdu des membres de leur famille pendant la Grande famine, « Meteor 74 » veut que la vérité soit révélée :

教授真TM会整词,到底饿死了多少人我不知道,只知道很多亲戚死于“营养性死亡”,包括我的外公、外婆、爷爷、奶奶,还有一个舅舅——我父母那时都还是小孩,前不久我妈还在回忆挖观音土吃的悲惨生活——当然,死的都是农民

Le professeur est si doué pour créer de nouveaux mots. Je ne sais pas combien de personnes sont mortes, mais il y a eu beaucoup de « morts nutritionnelles » parmi mes proches. Mes quatre grands-parents et mon oncle. Mes parents étaient encore des enfants, mais ma mère se rappelle encore parfois le jour où elle a dû avaler de la terre pour se remplir l'estomac. La plupart des morts étaient des paysans.

Le “canard espion”égyptien a fini à la casserole

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A White Stork - similar to Menes. Photograph from the Wikimedia Commons, used under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic license.

Une cigogne, congénère de Menes. Photo Wikimedia Commons, utilisée sous licences Creative Commons Attribution 2.0 Generic.

La cigogne prise pour un canard et arrêtée en Egypte sous le soupçon d'espionnage a fini dans les assiettes d'une famille égyptienne.

Le 31 août, on apprenait que l'Egypte avait intercepté un canard espion porteur d'un gadget suspect fixé aux plumes. Le canard s'est ensuite avéré être une cigogne, à qui on a donné le nom de Menes, et dont le dispositif de repérage était à but scientifique.

Le 4 septembre, Mostafa Hussein annonça  :

La Cigogne accusée à tort est libre.

Mais la joie fut de courte durée.

La blogueuse égyptienne Zeinobia fait savoir :

I do not know if it is fate or what, but it seems that the story of Menes in the land of the Nile is extremely sad story.
After it was accused of espionage and spent a day in Egyptian detention , he was released in to a protectorate to fly free only to meet its end !! He was hunted down and eaten by an Egyptian Nubian family in the south !!!

Je ne sais pas si c'est le destin ou quoi, mais l'histoire de Menes au pays du Nil semble d'une tristesse absolue.
Après avoir été accusé d'espionnage et avoir passé une journée dans une prison égyptienne, il a été relâché dans une réserve, mais son vol vers liberté l'a conduit à la mort !! Il a été abattu et mangé par une famille nubienne d'Egypte dans le sud !!

Sur Facebook, la Société de protection de la Nature d'Egypt a expliqué :

Triste nouvelle : Menes la cigogne blanche a été tuée.
Après avoir été relâché en toute sécurité dans la zone protégée de Salugah & Ghazal, Menes s'est envolé vers une île du Nil à proximité, où il a été capturé et tué pour être mangé par les villageois du lieu.

Et d'expliquer :

Les cigognes font partie de l'alimentation nubienne depuis des millénaires, le fait de manger des cigognes n'est donc pas en soi une pratique isolée. Cependant, le succès éphémère de la remise en liberté de Menes n'a pas suffi à lui garantir la vie sauve jusqu'à sa sortie d'Egypte.

Le problème est plus vaste, et plus complexe :

L'Egypte connaît depuis longtemps des problèmes de chasse incontrôlée. Pour autant, il importe de toujours trouver un équilibre entre les besoins des communautés locales et ceux de la nature et de la réflexion sur la biodiversité.

Le billet conclut :

Toute la région a encore beaucoup de chemin à faire, et surtout dans le domaine de la sensibilisation sur la chasse et les oiseaux migrateurs.

Les défis et contradictions du Sud Asiatique

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Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en anglais.

Les pays de l'Asie du Sud sont peut-être florissants économiquement, mais, selon les experts du récent Sommet Economique de l'Asie du Sud (SAES), il n'en demeure pas moins que la région doit unir ses efforts pour vaincre la pauvreté, les inégalités entre les sexes et les changements climatiques.

Le SAES s'est réuni à l'initiative du principal groupe de réflexion de la société civile d'Asie du Sud. L'événement s'est déroulé cette année au Sri Lanka du 2 au 4 septembre 2013 et a été accueilli par le plus important groupe de réflexion en économie politique de l'île, l'Institut d'Etudes Politiques du Sri Lanka (IPS). Depuis 2008, le SAES est accueilli chaque année par un pays différent de l'Asie du Sud.

Les sujets discutés cette année au SAES concernent l'exploitation du capital humain, la gestion de l'eau, la sécurité alimentaire et le changement climatique, ainsi que la recherche d'une meilleure coopération régionale. 120 spécialistes renommés de l'économie sociale se sont réunis à Colombo pour ce sommet, qui avait pour thème “Vers une Asie du Sud plus forte, plus dynamique et plus ouverte”, où ils ont débattu et échangé pendant trois jours.

Il faut souligner que l'événement a été très suivi par les participants et les adeptes des réseaux sociaux qui ont longuement échangé sur les thèmes de la conférence. Le blog de la conférence a été activement alimenté ainsi que Facebook, Flickr et Twitter. L'événement a été retransmis en direct sur le web.

Tahmina Shafique, un jeune délégué blogueur du Bangladesh, donne son avis sur la portée du sommet et sur les enjeux pour les pays qui y participent:

Le sommet a réuni pour un même événement une quantité d'intervenants en provenance de huit pays de l'Association Sud-Asiatique pour la Coopération Régionale (SAARC). Les intervenants sont des représentants de groupes de réflexion, d'universités, d'instituts politiques et d'organismes internationaux. Le fait marquant du sommet est peut-être la participation d'un groupe de jeunes dirigeants qui interviendront sur l'analyse et la diffusion de débats majeurs. C'est certainement une avancée contre les traditionnels débats à huis clos de la société civile et une ouverture pour l'engagement de jeunes dirigeants sur ces initiatives de coopération.

Le sommet est des plus pertinents avec la nécessité urgente de synergies accrues entre les pays de l'Asie du Sud. Une région qui prospère et se développe dans un contexte de richesses culturelles, de traditions, d'activités économiques et surtout de forte croissance, doit relever de nombreux défis. Des sujets tels que la pauvreté, la parité des sexes, la sécurité alimentaire, le changement climatique et bien d'autres, sont des domaines qu'il y a lieu de traiter stratégiquement et durablement.

Photographs from South Asian countries compiled by Easa Samih. CC BY (Click on the image for info on photographers)

Photos des pays de l'Asie du Sud réunies par Easa Samih. CC BY (Cliquer sur l'image pour plus d'informations sur les photographes et leurs photos)

Abdul Halik Azeez, un jeune délégué blogueur du Sri Lanka, lance le débat sur le changement du climat à Colombo et ses conséquences sur la région:

Les moussons imprévisibles, outre le fait bénin qu'elles encombrent les cols blancs de parapluies, dévastent le secteur agricole, font monter le niveau de la mer et menacent certaines îles, la fonte des glaces dans l'Himalaya menace le débit des cours d'eau et quand Colombo peut se réjouir d'un peu de fraîcheur, d'autres parties de la région doivent faire face à des canicules et fortes chaleurs. En outre, la montée du niveau de la mer pourrait transformer le front de mer de Galle Face en pataugeoire. Tous ces changements touchent des millions de vies et menacent les efforts de développement actuels de la région.

Dans son blog Aarya Nijat, un jeune délégué afghan, précise que la politique change la donne :

Atiq Rahimi, l'auteur franco-afghan de “Pierre de Patience” écrit : “…en Iran comme en Afghanistan (et peut-être en Asie du Sud) les mots bravent la tyrannie… le problème existentiel n'est pas “être ou ne pas être..” mais dire ou ne pas dire… Ainsi tout acte devient politique. Même le silence. Même les mensonges… Le problème est en nous parce que nos coeurs sont fermés… Devons-nous encore douter de la dimension politique de la littérature? Je dis NON, parce que la littérature est une lutte contre tous les systèmes politiques. C'est le pouvoir des mots contre les mots du pouvoir.”

Dans un article qu'il publie le dernier jour du sommet,  Nijat pose la question “Débattons-nous des vrais problèmes ?” :

A votre avis le secteur public et le secteur privé poursuivent-ils les mêmes objectifs et ont-ils les mêmes intérêts ? Qu'ont-ils en commun à partager en termes d'objectifs et sur quelles bases peuvent-ils construire un éventuel partenariat? Pourquoi n'abordons-nous pas ce sujet?

Nandish Kenia, une jeune déléguée indienne, se demande si le secteur privé peut apporter un changement :

L'un des arguments qui subsiste est de savoir ce qu'il y a de mal à faire du commerce quand le paysan est bien indemnisé par un industriel pour son petit lopin de terre ? Peut-on lui reprocher de se détourner de la révolution verte ?

Trisha Rana, jeune déléguée du Népal, pense que l’Association Sud-Asiatique pour la Coopération Régionale (SAARC, fr), organisation des pays de l'Asie du Sud créée en 1985 pour la promotion du progrès économique et social, du développement culturel, de l'amitié et de la coopération de la région Sud-Asiatique, n'a pas réussi à s'imposer aux pays de l'Asie du Sud :

Comment les pays de l'Asie du Sud peuvent-ils avancer ensemble quand nous n'avons pas réussi à unir nos moyens humains et financiers?

Le débat est aussi sur Twitter.

L'économiste pakistanais Nadeem Haque (@nadeemhaque) écrit :

Sécurité alimentaire : qualité, prix abordables, meilleure distribution. Pas possible sans la croissance qui elle-même n'est pas possible sans réforme de la gouvernance.

Ce que nous voulons : pas de pauvreté, de la nourriture, pas de catastrophes, l'éducation gratuite, les soins gratuits, de l'eau garantie, l'assainissement maintenant, mais pas de croissance pas de réformes

Un haut responsable de Google, Ann Lavin, s'est exprimé lors de l'événement. Abdul Halik Azeez (@HalikAzeez) du Sri Lanka en parle :

Internet participe à 1.9% du produit intérieur brut et génère 3.2 emplois par emploi perdu dans les marchés émergents – Ann Lavin

Image de la vignette avec l'autorisation de la page Facebook de l'Institut d'Etudes Politiques du Sri Lanka

Jeux Olympiques 2020 : des espoirs d'améliorations pour Tokyo

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A poster advertisement in Shibuya, Tokyo. Image by  Danny Choo on flickr under Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 2.0 Generic

Une affiche publicitaire à Shibuya, Tokyo. Image de Danny Choo sur Flickr, licence Creative Commons.

Le 7 septembre 2013, Tokyo a obtenu l'organisation des Jeux Olympiques d'été de 2020 après que les membres du Comité International Olympique ont voté pour choisir la ville hôte entre les finalistes Tokyo, Madrid et Istanbul.

Alors que Tokyo célèbre sa victoire, les leaders d'opinion ont partagé sur Twitter leurs espoirs pour l'amélioration de la ville.

Nobuyuki Sato, un directeur de communication et auteur d'une douzaine de livres, suivi par plus de 70.000 followers, a insisté sur le bon côté d'accueillir des Jeux Olympiques et Paralympiques :

Avoir une échéance et un objectif commun unira et renforcera les Japonais. Je crois qu'accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques à Tokyo accélérera le rétablissement de la région de Tohoku, touchée par la catastrophe, et des problèmes proches de chez nous se résoudront. Dans le même temps, malgré des mots négatifs et beaucoup de sujets d'inquiétude, la décision a été prise. Travaillons ensemble pour faire de notre mieux.

Une analyse sociale montre que les conversations en ligne sur les Jeux Olympiques ont soudainement explosé chez les Japonais, tandis que les conversations sur les Jeux Paralympiques ont également augmenté, mais dans une moindre mesure.

green orange

Les points bleus représentant les tweets japonais qui incluent le mot “Olympiques” ont rapidement augmenté le 7 septembre. Les points verts représentant le mot “Paralympiques” et les oranges représentant les mots “sans obstacles” (conception universelle) en japonais. Analyse sociale de TOPSY.com

Bien qu'ils soient moins nombreux, les gens ont exprimé leurs espoirs pour que Tokyo soit plus accessible.

Online conversations that seek a more accessible, universally designed city increase as Tokyo awarded 2020 Olympics host.

Un graphique de tweets qui incluent le mot “バリアフリー” un mot japonais qui signifie “sans obstacles” (conception universelle), du 9 août au 8 septembre. Les conversations en ligne qui cherchent une ville plus accessible, conçue de manière universelle, ont augmenté alors que Tokyo obtenait l'organisation des Jeux Olympiques de 2020.

conception universelle

La traductrice de littérature allemande et avocate de la paix Kayoko Ikeda, qui réside à Tokyo, a listé ses souhaits:

J'espère vraiment que dans sept ans : que chaque coin de Tokyo mette en oeuvre un design universel (pas d'obstacles, accessible à tous) ; connexion WiFi omniprésente, et que les poteaux télégraphiques disparaissent ; que le marché de Tsukiji (le plus grand marché de poissons en gros et de fruits de mer au monde) soit rempli de sourires des touristes étrangers du monde entier ; que les discours de haine disparaissent ; que les régions touchées par le tsunami se rétablissent ; que l'accident de la centrale nucléaire soit traité ; et que nous passerons à l'énergie renouvelable.

Le traducteur et concepteur de jeux Shin Okada a également exprimé son souhait d'une plus grande accessibilité pour la société vieillissante.

En organisant les Jeux Olympiques et Paralympiques, j'espère que le ville et les transports publics amélioreront l'accessibilité de leurs équipements, grâce à la conception universelle. Ma mère aura dans les 80 ans en 2020, alors j'espère vraiment que les équipements seront entièrement accessibles pour les plus âgés qui se déplaceront avec difficulté.

L'excentrique chef du Philharmonique de Belgrade est le nouveau ministre serbe de la culture

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Le pianiste et chef d'orchestre Ivan Tasovac n'a pas sa langue dans sa poche, et s'il défraie cette fois la chronique en Serbie, ce n'est pas à cause de sa tignasse argentée, ses propos acérés ou ses choix audacieux, mais parce qu'il vient de se voir confier le ministère de la Culture.

Le Premier Ministre serbe Ivica Dačić a finalisé le 29 août 2013 le remaniement de son gouvernement, au bout de deux mois de négociations avec son partenaire de coalition et vice-premier ministre Aleksandar Vučić. Le cabinet de 18 membres comptera 11 nouveaux ministres et plusieurs technocrates indépendants. Parmi les choix les plus étonnants, il y a M. Tasovac comme Ministre de la Culture. Cette personnalité aux idées bien arrêtées a accepté la nomination et est entré en fonctions le 2 septembre.

Ivan Tasovac at a press conference for the premiere of the film "Age of Stupid", 2009; photo courtesy of Media Center Belgrade www.mc.rs, used with permission.

Ivan Tasovac à une conférence de presse de 2009 pour la sortie du film “L'Age de la stupidité”. Photo publiée avec la permission du Media Center Belgrade.

Ivan Tasovac est le chef de l'Orchestre Philharmonique de Belgrade depuis mars 2001. Sous sa baguette, celui-ci figure parmi les institutions culturelles les plus respectées, pas seulement en Serbie mais aussi dans le reste du monde. Il est très populaire sur Twitter avec pas moins de 40.000 abonnés, et force l'admiration dans la culture populaire serbe pour son esprit de répartie et son rayonnement personnel. Tasovac est devenu très populaire ces dernières années auprès des internautes serbes avec son intrépidité, son esprit acéré et aussi parce qu'il est de ceux qui sortent des sentiers battus, enfreignent les règles et apportent le changement nécessaire à l'ordre établi.

Le nouveau ministre de la culture a fait parler de lui dans le passé récent par sa méthode inusitée et unique pour promouvoir le Philharmonique : il a introduit la musique pop dans le répertoire et a joué du classique et du jazz dans les rues de Belgrade. La vidéo ci-après montre un bref concert impromptu donné par des musiciens de l'Orchestre Philharmonique dans une rue du centre de Belgrade parsemée de cafés et de bars. C'était en fait dans le cadre d'une campagne de guérilla marketing sous le slogan polémique “Merci de ne pas être venus”, en référence aux auditoires en baisse des concerts du Philharmonique les années précédentes. L'opération a été très remarquée dans tout le pays, et la nouvelle saison du Philharmonique s'est déroulée à guichets fermés :

Cette forme un peu agressive de publicité avait provoqué à l'époque quelques critiques virulentes. Tasovac enregistra une déclaration vidéo pour répondre à ces réactions, et la diffusa sur YouTube, ce qui lui valut plusieurs ovations sur les réseaux sociaux :

Sa nomination a déclenché des réactions diverses. Les uns pensent que Tasovac contribuera puissamment au développement de la culture en Serbie, les autres sont sceptiques. Le célèbre acteur serbe Branislav Trifunović, partant du fait que Tasovac est encensé par les hommes politiques mêmes qu'il critique d'habitude, a twitté :

Si Tasovac survit jusqu'au bout alors je peux jurer que tous ces gens qui le louangent à présent se mettront bientôt à l'insulter parce qu'il ne sera pas gentil !

Dès la nomination rendue publique, les médias en ligne et les utilisateurs de médias sociaux se sont mis à ressortir les tweets du nouveau ministre où il critiquait, souvent avec humour, l'actuel gouvernement et beaucoup de ses membres particuliers. Igor Lazarević, un consultant en management de Belgrade, a twitté une des compilations à succès :

Ainsi twittait Tasovac : http://t.co/0Uke5g3wLy

D'autres, comme @Schatzglue sur Twitter, ont posé la question :

Comment Tasovac va-t-il continuer à cracher sur le pouvoir établi sur Twitter s'il en est lui-même un élément ?

Dans le même sens, l'utilisateur de Twitter Nikola de la région serbe de Bačka écrit :

Sitôt Tasovac devenu ministre de la culture, il a donné sa baguette de chef à Vucicu [le premier vice-premier ministre].

A côté de son talent et de son excellence musicale, Tasovac est célèbre pour sa coiffure en pétard, et ses nombreux fans ont toujours aimé son refus de discipliner sa chevelure pour rentrer dans la norme. Beaucoup sont partis de ce trait particulier pour commenter son accession au nouveau gouvernement :

http://t.co/0wpPxAsZaf Tasovac n'aura pas la même coiffure dans 33 jours – soit ses cheveux se dresseront encore plus haut, soit il les aura tous perdus !! pic.twitter.com/ZTkk3YMk6u

Je suis tombé par hasard sur la plus grosse condition posée par Tasovac à Dacic [le Premier Ministre] pour devenir ministre de la culture. pic.twitter.com/eBIMdqi1K7

Ils sont mignons :) TASOMANIJA : Voilà à quoi ressemblerait le gouvernement si Tasovac était premier ministre ! – Telegraf.rs http://t.co/4NIcqr9OiV via @telegrafrs

Si une large majorité sur Twitter paraît satisfaite de ce choix, beaucoup sont tout de même surpris ou incrédules. Jasmina Adamović est sceptique :

Ecouté les infos… Tasovac dirigeait et les autres jouaient. Maintenant il va jouer et d'autres dirigeront. Certes la vie est étrange.

C'est peut-être ce tweet de @DonDragonson qui résume le mieux le sentiment dominant :

Le ministre Tasovac. Hé, j'aurai tout vu. Amen.

Brésil : Le débat sur le renfort de médecins cubains teinté de racisme ?

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Enfermeiro prepara injeção anti-ofídica. Existem muitas dificuldades na prestação de cuidados de saúde a comunidades locais da Amazônia no Brasil. Durante o salvamento de um residente do Rio Negro mordido por uma serpente (Surucucurana), levou oito horas a chegar ao hospital mais próximo em Novo Airo. Foto: Marcio Isensee e Sá copyright Demotix (11/04/2013)

Novo Airo, Brésil (11/03/2013): un infirmier préparant un sérum anti-venin. Les services de santé rencontrent d'énormes difficultés pour dispenser les soins auprès des communautés de la région amazonienne. Lors d'une opération de secours à un résident de la région, mordu par un serpent (Surucucurana), l'évacuation par le Rio Negro jusqu'à l'hôpital le plus proche, ne dura pas moins de 8 heures. Photo: Marcio Isensee et Sá copyright Demotix

[liens en portugais] Les premiers 400 médecins cubains, participants au programme “Mais Médicos” (Plus, dans le sens de “davantage”, de Médecins) du gouvernement fédéral brésilien, sont arrivés dans le pays. Parmi tout le bagage nécéssaire à un séjour de trois ans dans des régions du Brésil en manque d'assistance médicale, ils ont aussi apporté avec eux le débat autour des problèmes du système de santé publique brésilien. 

L'arrivée de médecins étrangers dans le réseau de santé publique du Brésil provoquait déjà la controverse et divisait des opinions sur le Net, bien souvent marquées du sceau de l'intolérance et du racisme.

1957, a estudante Elizabeth Eckford chegando para o seu primeiro dia de aula numa escola sem separação racial em Little Rock, Estados Unidos. 2013, médico cubano sendo vaiado por médicos brasileiros, Fortaleza. Imagem partilhada mais de 39 mil vezes no Facebook.

L'arrivée d'une élève à son premier jour de cours dans une école sans séparation raciale (1957) et l'arrivée d'un médecin cubain à Fortaleza, dans le cadre du programme “Plus de Médecins” (2013). Photo partagée plus de 39 000 fois sur Facebook.

Toujours est-il que la question est apparue sous un autre jour après la manifestation d'un groupe de médecins de Fortaleza, Ceará, à la sortie d'une cérémonie d'accueil organisée pour l'arrivée des médecins cubains le 26 aout dernier. La réception organisée par le groupe de manifestants, émaillée de huées et de slogans hostiles aux nouveaux arrivants, a été filmée et la vidéo est devenue virale sur l'internet brésilien.

Une photo de la manifestation qui montre un médecin cubain noir, hué par des médecins (à droite), a envahi toutes les Unes des journaux ainsi que la timeline brésilienne (#MaisMédicos), devenant ainsi la photo officielle illustrant la discussion. En pleine semaine de célébration des 50 ans de la Marche de Washington, l'image a aussi servi de relecture historique, comme elle a contribué à centraliser le débat autour du racisme.

Au cours d'une interview, le docteur José Maria Pontes, président du Syndicat des Médecins du Ceará (SimeC), a nié le fait que les attaques aient été lancées contre les médecins cubains et que les quolibets entendus, tels que “esclaves”, aient été une manifestation raciste. Selon lui, les protestations avaient pour cible le représentant du Ministère de la Santé.

La ministre des politiques de promotion de l'égalité raciale, Luiza Bairros, a regretté la réception faite aux médecins cubains, tout en constatant que “le racisme existe encore et la place que les noirs occupent, au sein de la société brésilienne, est encore une fois remise en question”.

#Mais Médicos: le mot-clic contesté

Ilustração do médico e desenhista Solon Maia no seu blog, Meus Nervos (CC BY-NC-ND 3.0)

Illustration du médecin et dessinateur Solon Maia sur son blog, Meus Nervos (CC BY-NC-ND 3.0)

Selon des données officielles, 80% de la population brésilienne dépend actuellement du système public de santé, le SUS (Système Unique de Santé, l'Hôpital Public). La réalité montre cependant, que, malgré l’augmentation du nombre de médecins formés dans le pays, au cours de ces dernières années, les régions nord et nordeste, plus spécialement dans les villes reculées de l'intérieur des terres, souffrent du manque de professionnels (de santé).

C'est ainsi qu'a surgit l'idée de Mais Médicos, un programme créé par le gouvernement fédéral pour  “stabiliser des médecins brésiliens et étrangers dans le réseau public de santé”.

Lors de la première étape, les places au sein du programme étaient accordées en priorité aux médecins brésiliens. Autrement dit, pas question de prendre les emplois des Brésiliens: les étrangers ne pourraient prétendre qu'aux postes situés dans les 700 municipalités qui n'avait pas trouvé preneur dans les rang des médecins brésiliens. Les Cubains cependant, font partie d'un accord différencié entre Cuba et le Ministère de la Santé du Brésil, sous l'égide de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

L'île communiste est considérée par l'OMS comme “le pays le plus développé du monde” dans le secteur de la santé, avec des indices de mortalité infantile inférieurs à ceux de pays comme les Etats-Unis et le Canada, grâce à la pratique de la médecine préventive. Le pays de Fidel est mieux classé, comme le montre l'article publié par Vinicius Galeazzi sur le site Sul 21:

No Brasil, há 1,8 médicos para cada 1.000 habitantes. Na Argentina, 3,2. O programa Mais Médicos visa elevar nosso índice para 2,5 médicos para mil habitantes: um incremento de mais de 170.000 médicos, quando nossas escolas de medicina formam cerca de 18.000 médicos por ano. Nesse contexto, não é aceitável que a corporação dos médicos brasileiros não concorde que se chame médicos de outros países para os postos carentes, onde eles não querem ir. Alegam que não há infraestrutura e, sem ela, os médicos não podem trabalhar, mas não lhes importa, parece, que pessoas adoeçam durante essa espera de infraestrutura.

Au Brésil, on recense 1,8 médecins pour 1.000 habitants. En Argentine, 3,2. L'objectif du programme Mais Médicos est d'élever ce numéro à 2,5 médecins pour mille habitants : une augmentation de plus de 170.000 médecins, quand dans le même temps, nos écoles de médecine ne forment que 18.000 médecins par an. Dans ce contexte, il n'est pas acceptable que la corporation des médecins brésiliens ne soit pas favorable au fait de faire appel à des médecins d'autres pays pour occuper les postes laissés vacants, c'est-à-dire, ceux où eux-mêmes ne veulent pas aller. Ils soutiennent qu'il n'y a pas d'infrastructures et que sans elle, les médecins ne peuvent pas travailler, mais ils se moquent semble-t-il, de savoir que des gens tombent malades pendant cette attente d'infrastructures.

La dispense d'examen alimente la polémique

L'accord conclu par le gouvernement brésilien visant à réglementer le travail des Cubains dans le pays, leur interdisant, par exemple, de changer de ville ou d'exercer la médecine dans un autre but que celui pour lequel on a fait appel à eux, les dispense de l'examen de revalidation de leur diplôme médical sur le territoire national, qui porte le nom de Revalida. Une partie des Brésiliens soutient que “faire appel à un médecin étranger sans valider son diplôme ce n'est plus de l'importation, c'est de la contrebande”.

84% des professionnels de santé cubains, ou formés à Cuba, qui vont travailler au Brésil ont plus de 16 ans d'expérience reconnue, précise le R7, (NdT: un portail d'informations). Ces dernières années, les premières places de l'examen Revalida ont toujours été occupées par des élèves d'écoles de médecine du Venezuela ou de Cuba.

Deux associations de médecins, l'Association Médicale Brésilienne (AMB) et le Conseil Fédéral de Médecine (CFM), ont initié des actions en justice pour essayer de suspendre le programme, en soutenant que l'embauche sans la revalidation du diplôme était illégale. Mais elles ont été rejetées. Dans l'Etat du Minas Gerais, le président du Conseil Régional de Médecine est même allé jusqu'à menacer de prison tout médecin travaillant sans la fameuse validation. Le ministre de la santé,  Alexandre Padilha, s'est exprimé sur son compte Twitter :

Ne pas porter secours ni donner de soins, ne peut être admis du point de vue de la déontologie médicale. Je ne peux pas croire que les médecins du MG suivront une telle recommandation

Une profession divisée : ce que disent les médecins

Le débat a donc divisé le corps médical brésilien. De nombreux médecins opposés à la venue de collègues étrangers en ont profité pour attirer l'attention sur les problèmes qu'ils rencontrent, principalement le manque d'infrastructures et la mauvaise rémunération. Le docteur Rodrigo Fontoura, qui travaille depuis sept ans dans le Système Unique de Santé (SUS) a livré le fond de sa pensée sur Facebook :

Não me aborreça depois de uma dia de plantão no SUS quando vou para casa triste e frustrado pensando que não fiz o meu melhor para alguns pacientes, porque não tive recursos básicos.
Não me faça ter pena da sua ignorância sobre o real motivo das vaias aos cubanos, portugueses, espanhóis ou brasileiros do Mais Médicos.
Essas vaias não são para os seres humanos que ali estão, e sim para o que eles representam.
Eles são a representação do descaso com a saúde, com todos os profissionais (médicos, enfermeiros, téc. Enfermagem, etc) que diariamente lidam com a mazela da sociedade, sem recursos.

Ne m'énervez pas quand, après une journée de garde au SUS je rentre à la maison triste et frustré pensant que je n'ai pas donné le meilleur de moi-même pour des patients parce que je n'en avais pas les moyens techniques de base.
Ne me faites pas l'affront de votre ignorance quant au réel motif des huées contre les Cubains, Portugais, Espagnols ou Brésiliens du programme Plus de Médecins.
Ces huées ne sont pas destinées aux être humains qui sont là, mais plutôt à ce qu'ils représentent.
Ils sont la vivante représentation du peu de cas que l'on fait de la santé, de tous les professionnels (médecins, infirmiers et infirmières, techniciens, etc.) qui sont quotidiennement confrontés aux maux de la société, sans aucun moyen.

De l'autre côté, se trouvent les médecins réceptifs à l'idée. David Oliveira de Souza, membre de l'organisation Médecins Sans Frontières, a publié une lettre ouverte aux étrangers sur son blog et dans le journal Folha de São Paulo, dans laquelle il souligne qu'une grande partie des problèmes de santé de la population brésilienne peuvent être résolus lors d'une simple consultation et il déclare :

A sua chegada responde a um imperativo humanitário que não pode esperar. Em Sergipe, por exemplo, o menor Estado do Brasil, é fácil se deslocar da capital para o interior. Ainda assim, há centenas de postos de trabalho ociosos, mesmo em unidades de saúde equipadas e em boas condições.

Votre arrivée répond à un impératif humanitaire qui ne peut pas attendre. Dans le Sergipe, par exemple, le plus petit Etat du Brésil, il est facile de se déplacer de la capitale vers l'intérieur. Mais même comme ça, il existe des centaines de poste de travail vacants, même dans les centres de santé équipés et bénéficiant de bonnes conditions.

Outre l'aide à la solution des problèmes de la santé au Brésil, on peut aussi espérer que cette initiative serve à changer le profil de la médecine brésilienne, en accroissant les opportunités et en ouvrant l'éventail de ceux qui ont accès à l'exercice de la profession. Comme ce fut le cas de l'étudiante en médecine Cintia Santos Cunha, originaire d'un quartier pauvre, qui a émigré à Cuba pour devenir médecin :

Entre polémiques et débats à venir, une certitude a été exprimée par l'analyste politique Bob Fernandes, dans une vidéo partagée plus de 20.000 fois sur les réseaux sociaux :

Milhões que moram nestas cidades (sem médicos) não querem saber se o médico é baiano, sueco ou cubano. Querem médicos. E medicina. Sabem que um médico é melhor do que nem um médico. A boa medicina será cobrada, e muito, nesse caminho. O resto é o jeito de cada um enxergar a vida.

Les millions de personnes qui habitent dans ces villes (en manque de médecins) ne veulent pas savoir si le docteur est bahianais, suédois ou cubain. Ils veulent des docteurs. Et de la médecine. Ils savent qu'un docteur, c'est mieux que pas de docteur du tout. Des compétences en médecine seront exigées, et de bonnes, dans cette aventure. Le reste appartient à la manière dont chacun voit la vie.

La Chine, le nouvel eldorado des tours opérateurs

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club-med-chineLes chiffres de la saison touristique française ne sont pas clairs. La ministre du Tourisme Sylvia Pinel est prudente tandis que le bilan du cabinet Protourisme, qui fait référence dans les études touristiques, est maussade. Côté Chine en revanche, les prédictions sont limpides, le marché est prometteur. Les tours opérateurs décident d’y accélérer leur développement, à commencer par le Club Med.

Le marché touristique chinois est très convoité et pour cause. Le tourisme est un concept relativement neuf en Chine, puisqu’il est apparu à la fin des années 1990, quand les Chinois se sont vus accorder 2 jours de repos par semaine, puis neuf jours fériés par an. Puis ce fut un éveil brutal au tourisme. Aujourd’hui, les dépenses chinoises à l'étranger a crû de 40 % de 2011 à 2012.

La Chine, un marché colossal pour les tours opérateurs

Nous avons d'ailleurs tendance à penser automatiquement tourisme chinois à l’étranger. Les chiffres sont effectivement significatifs. Selon le Business Insider, le nombre de voyages à l’étranger est passé de 10 millions en l’en 2000 à 83 millions en 2012. Mais avant même de s’envoler pour des contrées étrangères, les Chinois s’intéressent à leur pays. Le tourisme intérieur chinois dépasse largement le tourisme international en Chine. Ils sont 300 millions chinois à visiter la Chine contre 15 millions de touristes internationaux et génèrent 110 milliards de dollars contre 30 milliards pour le tourisme intérieur.

Touristes chinois par Marc Ben Fatma - license CC-BY-NC-2.0

Touristes chinois par Marc Ben Fatma – license CC-BY-NC-2.0

Une opportunité de développement colossale pour les tours opérateurs, qui sont nombreux à s’être implantés sur le marché chinois. Havas Voyages Vacances, Mandarin Voyages, Nouvelles Frontières, pour ne citer qu’elles, font partie de la centaine d’agences venues proposer des circuits dans l’Empire du Milieu.

Le Club Med veut en faire son deuxième marché

Le Club Méditerranée s’est distingué récemment en faisant partager les vues ambitieuses qu’il avait sur la Chine. Le Groupe a bien l’intention d’y gagner des parts de marché, d’autant que le marché européen, et plus particulièrement français, connaît une sévère dégradation. L’objectif est de conquérir 200 000 clients fin 2015 avec 5 villages et hôtels-resorts ouverts dès 2013. La Chine deviendra ainsi le deuxième marché du Club Med.

Les investissements nécessaires à la construction de ses villages prestigieux, notamment celui prévu sur les îles tropicales d’Hainan dans le sud du pays où les Chinois les plus riches se retrouvent, promettent d’être colossaux. Afin de s’affranchir des contraintes actionnariales de court terme, dégager immédiatement des liquidités et pouvoir librement accélérer la stratégie internationale, les deux principaux actionnaires, AXA PE et Fosun ont lancé une OPA amicale sur le Club afin d’obtenir 50,1 % du capital et des droits de vote.

Dans un entretien donné au Figaro, Guo Guangchang, président de Fosun ne cache pas les objectifs de l’OPA, alors que le Club se trouve à un tournant de son développement :

Cela fait trois ans que Fosun est actionnaire du Club Med. L’offre, que nous présentons avec Axa PE et le management, a deux objectifs. Le premier est de donner au Club un actionnariat stable pendant une période minimum de cinq ans. Le second est de l’accompagner dans son développement sur le marché asiatique, et tout particulièrement en Chine.

Pour le moment, l’OPA reste suspendue à la décision de la Cour d’appel concernant les recours déposés par des actionnaires minoritaires. Elle devrait être rendue fin septembre. Les recours contestent la validation de l’OPA par l’Autorité des marchés financiers (AMF), s’appuyant sur des motifs qui restent troubles.


“Assad peut bien continuer à tuer les Syriens”

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Syrian protesters carry banners calling for international action against the Assad regime in Kafranbel, Idlib, in northern Syria. Image by Majid Almustafa. Copyright Demotix August 30, 2013

Manifestants syriens appelant à une action internationale contre le régime Assad à Kafranbel, Idlib, Nord de la Syrie. Photo Majid Almustafa. Copyright Demotix 30 août 2013

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices Survivre en Syrie.

[Liens en anglais sauf mention contraire] La Syrie vient d'annoncer qu'elle était prête à placer son stock d'armes chimiques sous contrôle international, avant de le détruire, selon une nouvelle proposition esquissée par la Russie. Pour les révolutionnaires c'est un subterfuge qui donnera au président syrien Bachar Al Assad du temps pour continuer à tuer avec tous les autres armements à sa disposition.

Le plan vise à prévenir une frappe américaine contre la Syrie, accusée d'utiliser des armes chimiques contre son peuple. Selon les chiffres de l'ONU, au moins 100.000 personnes ont été tuées et plus de 2 millions forcées de fuir le pays, depuis le début des manifestations anti-Assad en mars 2011.

Le militant syrien Shakeeb Al-Jabri s'exclame :

Ce qui a été décidé aujourd'hui revient en clair à ce que vous puissiez tuer quelqu'un et échapper au châtiment en remettant l'arme à feu après usage.

Le militant mauritanien Naser Weddady commente :

Le ministre des affaires étrangères du régime favorable à la proposition de mettre les armes chimiques sous supervision internationale = le monde content que la machine de guerre d'Assad continue à tuer

BSyria ajoute :

Les 7 millions de Syriens déplacés n'ont pas fui de chez eux à cause des armes chimiques.

Ghazal, lui, dit que contenir l'utilisation par Assad de son arsenal chimique signifie que toutes les autres armes sont acceptables [arabe] :

Et maintenant qu'ils ont accepté de contrôler les armes chimiques, cela veut dire qu'il va revenir à l'armée de l'air, l'artillerie et les canons. Combien de gens meurent n'est pas un problème. Ils condamneront. Le plus important c'est que les armes chimiques ne soient pas utilisées.

Dans une série de tweets, le chef du bureau Moyen-Orient de la BBC Richard Colebourn estime que la Russie et la Syrie ont probablement coordonné leur action.

La télévision d'Etat syrienne donne un reportage explicite sur la proposition de la Russie à propos des armes chimiques – intéressant

La synchronisation des déclarations de la Russie et de la Syrie, et l'intéressante couverture par la télévision d'Etat syrienne laisse entendre que tout ça a été finement coordonné

Il ajoute :

La proposition de la Russie est-elle une porte de sortie pour Obama ? Est-ce un moyen pour la Syrie de ligoter l'ONU et le monde dans un enchevêtrement bureaucratique prolongé d'inspections/surveillance des armes chimiques ?

La mesure pose aussi de nombreuses questions. Zeina Khodr, correspondante d'Al Jazeera English, tweete :

Les Syriens demandent maintenant si la menace d'intervention militaire des Etats-Unis voulait seulement assurer que le stock d'armes chimiques ne tombe pas en de “mauvaises mains” (Al Qaïda et le Hezbollah)

Tandis que pour le blogueur syrien Anas Maarawi :

D'où sont-ils venus à remettre les armes chimiques ? Le régime est prêt à remettre mère, père et soeur contre son maintien au pouvoir

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices Survivre en Syrie.

Journalisme, militantisme et passion : les média citoyens brésiliens

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“Les médias citoyens se font avec passion et éliminent l'arrogance des journalistes”, a déclaré Débora Medeiros, coéditrice de Global Voices en portugais, en faisant allusion à la circulation de l'information sur internet lors d'un entretien [pt] pour la revue en ligne brésilienne ‘Impressão Digital 126′ ( impression numérique)  (#ID126) [pt].

Plusieurs approches du thème journalisme et militantisme numérique [pt] sont présentes dans un article écrit par Paula Morais sur ce même blog. Une étude a été réalisée par la section Journalisme numérique de l'université de Bahia, basée sur le programme des études. Ce travail de Paula Morais comporte des témoignages de journalistes brésiliens bénévoles issus de ” Média Ninja” : une association de journalistes professionnels de Bahia ( SINJORBA ou syndicat des journalistes professionnels de l'Etat de Bahia). Cet article fort intéressant aborde différents thèmes comme la qualité du contenu produit par certaines équipes ou agences de presse, l'accès à l'information et les risques émergeants pour les médias à diffusion de masse.

Manifestations contre les résultats des élections cambodgiennes

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Thousands joined a protest against voting irregularities in Cambodia. Photo by Kimlong Meng, Copyright @Demotix (9/7/2013

Des milliers de personnes ont manifesté contre les irrégularités des élections au Cambodge. Photo de Kimlong Meng, Copyright @Demotix (9/7/2013)

[Liens en anglais] Plus de dix-mille personnes ont participé à un rassemblement organisé par le Parti de Sauvetage National du Cambodge (CNRP) contre les présumées manipulations des résultats électoraux par le Parti du Peuple Cambodgien (CPP) au pouvoir.

Le parti au pouvoir a gagné les élections avec une faible avance et obtenu 68 sièges contre 55 à l'opposition. C'est le plus mauvais score électoral depuis 1998 obtenu par le CCP, au pouvoir ces trente dernières années.

Casey Nelson nous fait partager ses observations sur la manifestation pacifique du 7 septembre dernier :

L'événement était très bien organisé. Bouteilles d'eau, pain, bandeaux siglés, auto-collants et fleurs de lotus étaient à la disposition des manifestants. Un poste de secours était installé et du personnel médical patrouillait autour du parc. Les organisateurs ont participé à l'orientation et au contrôle de la foule. Les sentiers et les sorties étaient fléchés dans tout le parc.

Au moins, de ce que l'on pouvait voir de la manifestation, la présence de la police était réduite et surtout occupée à la circulation.

Plus d'une douzaine d’ “Observateurs des Droits Humains”, certains identifiables par leurs chemises bleues, appartenant à première vue aux Nations Unies, à la Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme et d'autres ONG se déplaçaient dans la foule. J'ai aussi remarqué 4 ou 5 étrangers dans la foule, qui participaient à la manifestation.

Les participants arboraient des fleurs de lotus et des drapeaux et affichaient 5 ou 6 types de slogans similaires, la plupart en khmer et en anglais, dont :”Ma voix, ma vie”; “Ma voix, mon pays”; “Où est ma voix?”; “La justice, c'est la paix” et “Il faut une commission indépendante pour la transparence”.

Rally in Phnom Penh's freedom park. Photo by @RupertBAbbott

Rassemblement au Parc de la Liberté de Phnom Penh. Photo de @RupertBAbbott

OU Ritthy assistait lui aussi au rassemblement au parc de la liberté de Phnom Penh:

Je viens de quitter le Parc de la Liberté. Il y a environ 20.000 manifestants – leur nombre ne diminue pas mais n'augmente pas beaucoup, si l'on compare avec les précédentes manifestations.

Le Parc de la Liberté n'est PAS complètement plein mais il y a beaucoup d'autres personnes, debout ou assises, dans un parc voisin, peut-être pour éviter d'être trop serrées dans le Parc de la Liberté ou bien ce ne sont PAS des manifestants mais simplement des observateurs.

C'est vraiment une manifestation pacifique et non-violente. Les gens sont polis, calmes et responsables.

L'opposition demande la création d'une commission indépendante pour valider les résultats des élections législatives du 28 juillet :

En tant que participants à la manifestation non-violente d'aujourd'hui nous avons pour objectif de rendre justice à notre électorat et demandons la création d'une commission indépendante auquel participera l'ONU pour résoudre les différends liés aux irrégularités des élections du 28 juillet 2013. Cette commission devra examiner de manière impartiale les allégations de fraude dans le respect de la volonté profonde du peuple khmer.

Nous adhérons aux principes de non-violence dans nos activités, nos mots et nos émotions ; aucun Khmer n'est notre ennemi ; nous voulons la justice et une réconciliation nationale durable.

Sur Khmer Bird, Thomas Mclean a interviewé Bun Bunnat, membre de l'opposition :

Nous souhaitons que ces manifestations servent d'exemple au prochaines générations, pour que le Cambodge veut une société libre et une communauté démocratique. Nous voulons que la communauté internationale s'intéresse aux violations des droits de l'homme au Cambodge. Nous sommes Khmers et voulons faire entendre notre voix.

Quelques réactions sur Twitter:

Le parti est favorable aux médias internationaux. La plupart des pancartes sont bilingues et on a demandé aux manifestants d'accueillir favorablement les photographes.

Personnellement je doute que la manifestation de demain change quoi que ce soit. 3 heures de méditation pacifique pour réclamer le changement, cela me semble naïf.

 

Un rassemblement politique qui se termine sans histoires à Phnom Penh #Cambodia ce week-end. Cependant d'autres rassemblements sont prévus le week-end prochain.

Malgré la manifestation, les instances électorales du Cambodge ont annoncé les résultats officiels des élections et confirmé la victoire du parti en place. L'opposition a rejeté les résultats et appelé à de nouveaux rassemblements la semaine prochaine. Elle projette également de boycotter l'ouverture de la session parlementaire.

Sam Sotha croit que le Pouvoir du Peuple devrait marquer des points aux élections plutôt que faire des rassemblements :

Les Cambodgiens n'ont pas besoin d'un “printemps cambodgien”. Le Cambodge n'a pas besoin que le “Pouvoir du Peuple” se manifeste dans la rue, mais le Cambodge a plutôt besoin que le “Povoir du Peuple” s'exprime dans les urnes.

Cependant, plusieurs groupes de défense des droits humains font pression sur les dirigeants des deux principaux partis politiques pour qu'ils organisent un sommet en vue de régler la contestation des élections :

Un sommet réunissant les responsables des deux partis politiques pour trouver une solution pacifique qui réponde au désir du peuple établira un modèle historique exemplaire pour la prochaine génération au Cambodge.

Mexique : Un village zapotèque lance son propre réseau téléphonique cellulaire

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[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des âges en espagnol] Dans les montagnes au sud du Mexique, un nouveau paradigme de communication prend forme : des réseaux téléphoniques cellulaires indépendants pensés pour les communautés indigènes et rurales qu'ignorent les grandes compagnies de télécommunication. Le projet Dizha Kieru [anglais], soutenu par Rising Voices, a récemment fait les gros titres de nombreux journaux mexicains (Noticias del Istmo, Sin Embargo, Milenio, et La Nación) et de la presse internationale (AFP) [en] avec une opération innovante qui a amené dans le village zapotèque [fr] de Villa Talea de Castro un réseau de téléphonie cellulaire autonome et administré par la communauté.

Rising Voices soutient cette initiative de journalisme citoyen qui prévoit d'utiliser ce réseau pour envoyer et recevoir des nouvelles des habitants via SMS.

rhizomatica

Photo publiée avec l'aimable autorisation de Rhizomatica

Quand Telcel, le géant mexicain des télécommunications, a refusé de travailler pour les communautés de moins de 5000 habitants, le petit village indigène de Villa Talea de Castro a pris l'initiative en mettant en place un réseau de téléphonie cellulaire indépendant avec l'aide de l'ONG Rhizomatica [anglais], basée à Philadelphie. Certains commentateurs ont qualifié ce réseau de “victoire de la société civile contre un monopole historique”.

Les réactions des habitants sur le lancement du réseau :

Le problème au Mexique et dans d'autres pays, selon la page web de Rhizomatica, c'est que

…Actualmente, sólo compañías  muy grandes y poderosas tienen acceso al espectro móvil y las concesiones para proveer el servicio. Pero el modelo de negocios y la tecnología que estas compañías proveedoras tradicionales usan han demostrado ser ineficaces para resolver el problema de conexión de gran parte del mundo. Queremos romper este oligopolio y permitirle a las comunidades convertirse en proveedores de servicio también.

…Actuellement, seules les très grosses compagnies ont accès au spectre des fréquences mobiles et aux concessions de fourniture du service. Mais le modèle commercial et technologique de ces compagnies traditionnelles ont démontré leur inefficacité dans la connexion de vastes parties du monde. Nous voulons casser cet oligopole et permettre aux communautés de devenir elles aussi des prestataires.

Les progrès des technologies open source ont permis à des communautés et à des individus de fournir une desserte cellulaire fiable (carrier-grade). Le réseau, baptisé Red Celular de Talea (RCT), utilise un réseau radio (en fréquence libre) de 900Mhz, avec un logiciel libre pour acheminer les appels et un fournisseur d'accès VoIP (voix par protocole Internet) pour les appels vers les Etats-Unis. La technologie, fournie par Range Networks [anglais], en Californie, a été approuvée avec un permis test de deux ans par la Commission Fédérale des Télécommunications du Mexique (Cofetel). Les 600 abonnés actuels paient 15 pesos, environ 1,2 USD, par mois. Les membres de la communauté se sont mis d'accord [anglais] pour limiter les appels à cinq minutes afin de ne pas saturer les lignes.

Dans un communiqué de presse Rhizomatica et des organisations communautaires expliquent que

La iniciativa buscó identificar las condiciones técnicas, económicas y jurídicas para que las comunidades indígenas que no cuentan con telefonía celular, pudieran hacerlo… así la comunidad opera una red privada interna conectada al servicio de internet que proporciona un concesionario o comercializadora de servicios y a través de éste, un concesionario de voz sobre protocolo de internet VoIP, da el servicio de telefonía al exterior.

L'initiative a pour but de définir les conditions techniques, économiques et juridiques dans lesquelles les communautés indigènes n'ayant pas accès à la téléphonie cellulaire peuvent l'obtenir… de cette manière la communauté peut activer un réseau interne privé connecté à un service internet, à partir duquel elle peut alors fournir un service de distribution ou de commercialisation, devenant ainsi un distributeur VoIP qui ouvre le service téléphonique vers l'international.

Rhizomatica, qui travaille actuellement au Mexique et au Nigeria, a pour but de faciliter le développement des communautés en améliorant leur connectivité, remplissant les vides laissés par les grandes compagnies de télécommunications. Son objectif est “d'améliorer l'accès aux télécommunications de plus de 2 milliards de personnes ne disposant pas d'une couverture abordable et des 700 millions qui n'en ont aucune”.

Villa Talea de Castro n'était qu'un des quelque 50.000 villages indigènes mexicains dépourvus de desserte cellulaire. La communauté ambitionne d'élargir le projet, en reliant d'autres villages pour former des réseaux téléphoniques cellulaires indépendants et régionaux dans les zones ruales de l'Etat d'Oaxaca.

Pour en savoir plus sur Rhizomatica, suivez-les sur Twitter ou sur leur blog [anglais].

Manifestations pro-Assad et/ou anti-guerre ?

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A pro-Assad protest in Washington DC. In addition to waving the Syrian flag, an Israeli flag is seen among the crowd. Photograph shared by Eiad Charbaji on his public Facebook page

Une manifestation pro-Assad à Washington DC. Parmi les drapeaux syriens agités par l'assistance on remarque un drapeau israélien.  Photo partagée par Eiad Charbaji sur sa page publique Facebook

Des manifestations anti-guerre dénoncent les projets de frappes américaines en Syrie. Les internautes en ont retracé certaines, auxquelles assistaient des partisans du Président syrien Bachar Al Assad, et se demandent si les manifestants pro-Assad peuvent être anti-guerre, sachant que la guerre qu'Assad mène contre les Syriens a débuté en mars en même temps que les manifestations contre son régime, en mars 2011.

M. Scott Mahaskey partage une photo de manifestants anti-guerre – et pro-Assad – qui portent des T-shirts Bachar Al Assad devant la Maison Blanche :

Le Forum des Syriens-Américains devant la Maison Blanche manifeste contre l'éventualité d'une frappe américaine sur la Syrie.

Le Syrien Nader partage une autre photo d'une manifestation pro-Assad, également à Washington DC :

Photo depuis Washington DC. Sans commentaires.

Sur cette photo, parmi les drapeaux syriens un manifestant agite un drapeau israélien.

Plus près du pays, une manifestation pro-Assad a été organisée place Tahrir, au Caire, épicentre de la révolution égyptienne.

Tom Dale raconte:

Une manifestation peu fournie, il faut l'admettre, mais néanmoins navrante place #Tahrir où les gens scandent “Dieu, Bachar, Sissi et Syrie”

Ahmed Aggour partage la même vidéo que ci-dessus avec ses commentaires:

Comme je l'avais dit ce n'était qu'une question de temps pour que les slogans pro-Assad arrivent place #Tahrir

L'activiste syrienne Yasmine Jandali avance que les pro-Assad ne peuvent être en même temps anti-guerre, puisqu'Assad a entrepris une guerre contre son propre peuple. Elle twitte:

Vous qui êtes contre la guerre, si vous voyez une photo de ce type à notre manifestation, dites-vous bien que c'est un groupe pro-Assad, pro armes chimiques, anti liberté.

Farah, une Syrienne qui vit dans les Emirats Arabes Unis, a une formule très explicite :

Pro-Assad et anti-guerre sont deux choses incompatibles.

Et Shiyam Galyon fait une comparaison choc :

Voir des gens de gauche/anti-guerre/pacifistes avec des pro-Assad, c'est comme voir des féministes et des violeurs côte à côte pour défendre les problèmes des femmes.

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