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Une solution politique pour la Syrie

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Elias Muhanna, sur le blog  blog libanais Qifa Nabki, partage l'opinion de certains de ses lecteurs sur une solution politique possible en Syrie dans cet article [en anglais] :

Alors que l'administration Obama débat sans trêve sur la colline du Capitole (avec l'aide d'une légion de lobbyistes de l'AIPAC [le comité des affaires publiques Etats-Unis-Israël]) dans l'espoir d'obtenir l'approbation du Congrès pour ce qui promet d'être l'engagement militaire le plus décevant de l'histoire mondiale, qui prendrait la peine de rechercher des solutions politiques ?

Cliquez sur le lien ci-dessus pour des alternatives à une frappe.


Les Catalans à travers le monde font la chaîne pour l'indépendance

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Les Catalans à travers le monde ont préparé leur fête nationale, le 11 septembre 2013, avec des chaînes humaines pour réclamer leur indépendance d'avec l'Espagne.

Cette journée devait culminer avec la Via Catalana (Catalan Way [anglais]), une chaîne humaine longeant la côte de la Catalogne (la région du Nord-Est de l'Espagne), qui se voulait la plus longue chaîne humaine [anglais] jamais réalisée dans l'Union Européenne. Cette chaîne, organisée par l'association civique Assemblée Nationale Catalane (ACN, lien en anglais), pour matérialiser le soutien populaire croissant à l'option de l'indépendance et pousser le gouvernement régional à entamer la procédure de négociations avec le pouvoir espagnol.

Screenshot of the website collecting all posts and pictures that will be shared on social media during the human chain celebrated in Catalonia.

Capture d'écran du site web rassemblant tous les textes et images partagés sur les médias sociaux pendant la chaîne humaine célébrée en Catalogne.

On peut retrouver les 400.000 personnes qui ont publié commentaires, photos et vidéos sur la Via Catalana sur ce site web et par les mots-clics #11s2013 et #viacatalana.

Le 11 septembre 2012, les Catalans [anglais} avaient convergé par centaines de milliers dans les rues de Barcelone pour le plus vaste rassemblement indépendantiste de l'histoire de la province, déjà organisé par l'ACN. A sa suite, la coalition de centre droit Convergència i Unió (CiU) en fonctions avait décidé de tenir des élections [anglais] régionales anticipées, le 25 novembre 2012. Le taux de participation avait frôlé les 70%, au plus haut depuis 30 ans, et les quatre partis politiques promettant de tenir un référendum d'auto-détermination (CiU-ERC-ICV-CUP) obtinrent plus du double de sièges que ceux qui défendaient le statu quo (PSC-PP-C). Et surtout, chacun des deux partis jusque là majoritaires en Catalogne, CiU de centre droit au pouvoir et le socialiste PSC, subirent de lourds revers.

Afin de témoigner leur soutien et encourager la participation, les communautés catalanes du monde entier ont organisé des chaînes humaines dans différentes villes. Ci-après, un florilège de photos et vidéos.

Donnez-vous la main.

Avec plus de 50 personnes, la chaîne de Prague a été un succès !

Oh, là là! C'est trop jolie! 300 se sont donnés la main au coeur même de la France

Les Catalans à New York chantent leur hymne et réclament l'indépendance d'avec l'Espagne

Vidéo (non diffusée) de la chaîne humaine de hier à la Grande Muraille de Chine

Eduard : “Les Catalans à travers le monde sont devenus fous.” Iluc: “En effet. Des dizaines d'indépendantistes à la Grande Muraille de Chine.”

— Berta (@bertags) August 25, 2013

Chaîne à Buenos Aires ! # viacatalanamon Plus de 250 personnes sur la Place du Congrès ! Super

Je suis très fière !! Via Catalana à Bangkok !!

Chaîne pour l'indépendance à Helsinki

FEMEN Belgique quitte le mouvement international

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“Nous annonçons la fermeture de la branche Femen Belgique. Nous avons pris cette décision à l'unanimité suite à des différends sur l'organisation interne du mouvement international Femen. Nous ne regrettons rien, nous avons mené toutes nos actions sincèrement. Il n'est pas question pour nous d'arrêter le combat, nous le mènerons autrement. Vive la Révolution ! ”

Femen_creative_common_license_Sergey_Kukota_Moscow_2012

Manifestation de Femen à Moscou par Sergey Kukota sur FlickR CC-license-BY-2.0

Tel est le message laissé par le groupe Femen belge sur sa page Facebook le 9 septembre en anglais et français, puis le 10 en flamand. Les raisons de ces “différends” semblent pour le moment encore mystérieux. Quel sera le prochain épisode dans la quête par les Femen d'une voix unifiée sur la planète ?

Les Australiens choqués par l'usage caché de leurs données numériques personnelles

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Image from Nathan O'Nions Flickr Creative Commons Attribution 2.0 Generic

Image par Nathan O'Nions sur Flickr
Licence Creative Commons Attribution 2.0 Generic

Un reportage d'actualité, In Google We Trust [NdT 'Nous nous confions à Google', analogie avec la devise américaine In God We Trust, 'nous nous confions à Dieu'], a mis la twittosphère australienne en émoi. L'épisode diffusé le 9 septembre 2013 du programme d'investigation Four Corners de la télévision ABC enquêtait sur la collecte et l'utilisation des données numériques individuelles. L'étendue des intrusions dans la vie privée, l'absence de sécurité en ligne, l'usage commercial d'informations personnelles comme les habitudes d'achat, jusqu'à l'enregistrement et conservation par la police d'immatriculations de voitures, ont surpris de nombreux téléspectateurs.

Les révélations ont inquiété beaucoup de twittos :

Le reportage de 4corners me flanque des frissons ! Houla.

@4corners m'a mis le cerveau en bouillie ce soir. Avant, Westfield ne me faisait pas peur, maintenant si. Je veux revenir aux stylos et au papier.

Il semble que trois centres commerciaux Westfield aient déjà un pistage de smartphones prêt à l'emploi, analogue à RetailNext, l'outil d'analyse en magasins utilisé aux Etats-Unis.

Ce #4corners est époustouflant. Cette histoire de RetailNext en particulier. Analyses en magasin. Diagrammes de chaleur et reconnaissance faciale des consommateurs par les caméras de surveillance.

Merci #4corners me voilà super parano à présent !

Simon Johnson est du nombre de ceux qui ne voient rien de neuf dans cette enquête :

Je regarde #4corners – aucune de ces questions, cf. espionnage U.S., applis utilisées par les gamins, ou le pistage des voitures par la police n'est neuve. Il faut une émission complémentaire avec des détails

Il y a aussi eu beaucoup de réactions humoristiques :

J'ai le plaisir de vérifier GRATUITEMENT ce soir la sécurité de chacun des téléspectateurs de@4corners. Tweetez-moi simplement vos codes de banque en ligne

#4corners Ma maman vient de réaliser à quel point elle est indétectable. Elle n'a ni téléphone, ni voiture, adresse mail, carte de crédit  ou compte de réseaux sociaux !

Juste pour information, les sites pornos que j'ai visités faisaient partie d'un projet de doctorat sur “Sexualité numérique et cyberdystopie” #honnête #4corners

Il y avait aussi les inévitables inquiétudes politiques :

Zappez pour #4corners d'ABC et voyez pourquoi on aurait dû envoyer le parti Wikileaks et le parti pirate d'Australie au Sénat. Big Brother nous regarde…

“Impossible pour un gouvernement de collecter un tel volume de données en restant incorruptible… et une fois obtenues, on leur trouve un usage “… #4corners

Les inquiétudes que Big Brother puise secrètement dans la masse de nos métadonnées ne peuvent que s'accroître en même temps que la prise de conscience par l'opinion. Mais tout le monde n'en est pas si marri :

Je veux bien que les entreprises utilisent mes données si ce n'est pas malveillant. Ça faciliterait énormément un tas de choses, comme le shopping.

(L'image est de l'utilisateur de Flickr Nathan O'Nions – Licence Creative Commmons Attribution 2.0 Generic)

En Chine, être retwitté 500 fois peut vous valoir 3 ans de prison

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Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en anglais.

La Chine a intensifié la répression contre les rumeurs en ligne en créant [zh-chinois] un cadre judiciaire permettant de poursuivre les coupables. Les internautes qui partageront de fausses informations, diffamatoires ou portant atteinte à l'intérêt national, seront passibles d'une peine de trois ans de prison si leurs posts sont vus 5.000 fois ou transférés 500 fois, selon une interprétation judiciaire publiée le 9 septembre 2013.

La nouvelle directive, publiée par la Cour Suprême du Peuple, définit les critères qui permettent de poursuivre et condamner les coupables. Font partie de ces critères : être responsable d'un incident populaire, troubler l'ordre public, inciter à la haine ethnique et religieuse, porter atteinte à l'image de l'Etat.

Selon le Xinhua news, Shen Yang, professeur à l'Université de Wuhan spécialisé dans les affaires de microblogging, a accueilli favorablement cette interprétation judiciaire en arguant qu'elle aiderait à nettoyer le Net.

Au cours des derniers mois, la Chine a arrêté un certain nombre de suspects. Cette évolution est la conséquence de la nouvelle politique du contrôle en ligne du Président Xi Jinping. En juillet 2013, le chanteur Wu Hongfei a été arrêté sous prétexte d'avoir menacé sur Sina Weibo de bombarder un bâtiment officiel. Liu Hu, un journaliste chinois, a lui aussi été arrêté par la police de Pékin au mois d'août pour avoir créé et diffusé des rumeurs en ligne.

Etant donné la facilité d'utilisation des médias sociaux, il va falloir être très attentif à ce que l'on met en ligne, car quiconque aura une dent contre quelqu'un pourra envoyer un message ciblé qui dépassera les limites admises. De nombreux internautes ont exprimé leur colère envers la nouvelle politique.

CCTV reported that people will face defamation charges if the online rumors they create are viewed by at least 5,000 Internet users or retweeted 500 times.

La chaîne chinoise CCTV a fait savoir que toute personne  ayant créé des rumeurs en ligne vues par au moins 5000 internautes ou retwittées 500 fois ou plus pourra être accusée de diffamation

Dunan Guandian“ [zh-chinois] écrit:

一个人的同一个行为,他是不是个罪犯,决定权掌握在其他网民手中,别人不转他就是良民,别人转多了他就是个罪犯。

Savoir si quelqu'un est coupable d'un crime est entre les mains des autres internautes. S'ils ne le retwittent pas c'est un bon citoyen, s'ils le retwittent il est coupable.

Shen biji“ [zh-chinois] plaisante:

本人刚注册了500个小号,谁要惹我,就找他敏感贴,往死里转

Je viens de créer 500 comptes, et si quelqu'un m'ennuie, je me vengerai en transférant ses tweets sensibles.

La nouvelle politique a aussi provoqué des inquiétudes sur la liberté d'expression en Chine.

Yangfan qu yuanhang” [zh-chinois] écrit:

从“谣言转发500条入刑”事件中看不到新政府有什么要改革的苗头,只要看要对民众禁言的冲动;

Je ne vois dans cette mesure ne donne aucun signe de réforme de la part du gouvernement, mais plutôt un mouvement vers le contrôle de la liberté de parole des citoyens.

EyeOfShaka” [zh-chinois] écrit:

一个不允许负面的ZF本身必然是专制,“谣言”转发500就可入刑,简直是滑稽加无耻,这无疑是告诉所有的百姓“你们必须保证说的是真理,要么我就可以给你转500,然后拿谣言的大帽子压死你”,潜在的意思就是都老实点,不然我就治你。

Une politique qui n'autorise aucune contradiction n'est que tyrannie. “Des rumeurs” transférées 500 fois peuvent vous valoir la prison, c'est tout simplement ridicule. Cela revient à dire “Soyez sûr que ce que vous dites est la vérité, sinon je peux transférer votre message 500 fois et vous écraser sous prétexte de propagation de rumeurs.” Sous-entendu, si vous ne vous tenez pas bien je vais vous punir.

Le Professeur Chen Wanying de l'Université de Hong Kong fait le commentaire suivant [zh-chinois]:

法律也是需要的,要营造一种气氛,一方面打击谣言,但是也要给民众有讲话的空间,大家来探索,不然你不利于创新,不利于国家的发展。

Il est nécessaire d'avoir une loi pour lutter contre les rumeurs, mais il faut aussi créer un espace où les gens puissent s'exprimer et explorer, sinon cette mesure ne sera pas propice à l'innovation et au développement national.

Cuba se pare de jaune

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Cartel tomado del blog El Microwave.

Image tirée du blog El Microwave.

Le blogueur Rafael González décrit en espagnol comment La Havane s’est vêtue de jaune, ce 12 septembre 2013, pour réclamer la libération de Los Cinco [espagnol], cinq Cubains arrêtés il y a 15 ans pour s’être infiltrés dans des groupes terroristes à Miami. Quatre d’entre eux sont toujours détenus aux États-Unis.

Si hier n’avait pas été l’anniversaire de mon meilleur ami, peut-être que je ne m'en serais pas rendu compte, mais aujourd’hui il était impossible d’échapper à cette déferlante jaune. La Havane s’est transormée en une fourmilière jaune, comme si un pot de peinture géant s’était renversé sur toute ma ville. Partout, sur les grilles, les toits, les habits, les poteaux électriques, les antennes des voitures, il y a un peu de jaune. Du jaune dans les endroits logiques et les plus impensables, du jaune dedans et dehors. Un beau jaune, même pour quelqu’un comme moi qui n’aime habituellement pas cette couleur. Un jaune qui respire l’espoir, le retour, l’hallucination collective. Voilà ce que je souhaitais pour Cuba, une journée comme celle-ci. Je ne voulais ni galas, ni marches, ni rassemblements. Je souhaitais une explosion de détails jaunes, petits, uniques, personnels. Voilà, comme je l’ai déjà dit ailleurs, ce qui nous mène sur une voie permettant de faire des Cinco quelque chose de plus qu’un chiffre, de les convertir en un symbole de don de soi, désintéressé, et d’amour.

Crowdsourcing pour un dictionnaire en ligne du patois jamaïcain

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On ne se représente pas la Jamaïque comme une société bilingue, mais les blogueurs locaux, eux, nous assurent qu'elle l'est [anglais]. L'anglais et le patois ou patwa, comme on l'écrit souvent, sont largement parlés, mais le créole jamaïcain transmis principalement par la tradition orale, est beaucoup moins respecté. Ni ses locuteurs, même si le patois est la première et, dans certains cas, la seule langue de nombreux Jamaïcains.

Mais un changement est en cours. L’Unité de langue jamaïcaine à l'université des Indes occidentales lutte pour que l'élimination de la discrimination fondée sur la langue soit incluse dans la Charte des droits du pays ; le projet Bible en patois, malgré ses détracteurs, force les gens à reconsidérer la façon dont ils se perçoivent eux-mêmes et voient les autres à travers le langage. Et maintenant, le photographe et développeur de bases de données Varun Baker (qui est aussi le fils de la blogueuse Annie Paul) a lancé un site Web, Patwa.org, afin d'utiliser la technologie pour aider à susciter un sentiment d'identité et de fierté dans la langue autochtone de la Jamaïque …

Global Voices: Qu'est-ce qui vous a motivé à réaliser ce projet ?

Varun Baker: La motivation initiale de ce projet était de construire le premier dictionnaire audio en ligne pour le Patois – la langue jamaïcaine. Je voulais créer les meilleurs outils pour enregistrer et partager la langue jamaïcaine, et également pour renforcer l'identité culturelle dans les Caraïbes par le développement du dialogue autour de la manière dont nous reconnaissons le Patois en Jamaïque. Il est intéressant de voir si la technologie peut aider à créer des artefacts tangibles du patrimoine culturel immatériel de la langue jamaïcaine.

GV: Pouvez-vous décrire le processus utilisé et les étapes de sa réalisation (ou au moins sa mise en ligne) ?

VB: Un week-end il y a deux ans de cela, j'ai construit le premier prototype du dictionnaire audio en ligne en utilisant un système libre de gestion de contenus appelé  Drupal. Après avoir obtenu une liste de mots, il me fallait des enregistrements audio qui correspondent à chaque mot afin que les gens puissent entendre comment ils sont utilisés dans une phrase. Le studio Grafton Music Studios, ici, à Kingston, a aimablement accepté de me laisser utiliser ses installations pour enregistrer l'audio pour le projet. Le technicien de son et ami personnel Wipa Demus a également accepté de m'aider dans ce projet et, ensemble, nous avons essayé d'obtenir des extraits audio pour 600 mots en lisant les mots à Demus et en lui demandant de “rapper en freestyle”une phrase utilisant chaque mot. Je me suis retrouvé avec environ 450  fichiers mp3 utilisables ensuite je les ai tous téléchargés sur le site.

Récemment, j'ai voulu faciliter la participation des gens au projet en ajoutant des mots qui pourraient ne pas être encore dans le dictionnaire. Avec tant de personnes sur Facebook, j'ai décidé de construire une application Facebook qui permette aux gens d'ajouter des mots au dictionnaire directement en ligne grâce à un simple formulaire web.

Varun Baker, creator of patwa.org

Varun Baker, créateur de patwa.org. Photo courtoisie de Varun Baker.

GV: Quelle technologie utilisez-vous ?

VB: J'ai utilisé Drupal pour le site et le logiciel d'édition audio open source appelé Audacity pour éditer les fichiers audio.

GV: Existe-t-il des projets similaires à votre connaissance ?

VB: Eh bien en termes d'ajout audio à des dictionnaires en ligne, dictionary.com a des fichiers audio associés à ses mots. Pour contribuer à l'identité caribéenne, je pense que wiwords.com est un super projet. J'aime la façon dont ils utilisent des images ajoutées au contenu du dictionnaire. Aujourd'hui un grand nombre de médias papier se déplacent en ligne et Internet offre de nouvelles façons passionnantes de mixage de contenus qui étaient traditionnellement limitées à l'usage du papier.

Aussi, pour donner un peu plus de contexte, dans la décennie précédant l'indépendance de la Jamaïque d'avec la Grande-Bretagne en 1962, le linguiste jamaïcain Frederick Cassidy fut le premier à utiliser un appareil d'enregistrement audio pour documenter de manière fiable l'utilisation de la langue jamaïcaine. Il fut rédacteur en chef du Dictionnaire de l'American Regional English (DARE).

GV: Combien de temps a-t-il fallu pour rassembler un échantillons audio assez grand pour tout mettre en ligne ?

VB: Nous avons enregistré tout en une seule nuit, c'était une très très longue séance et j'ai beaucoup de respect pour les techniciens d'enregistrement qui, comme moi, n'ont pas de problème à travailler toute la nuit jusqu'au lendemain matin. Modifier l'audio en petits clips a pris un certain temps,en y passant quelques heures par jour, j'ai fini en une semaine. Cela fait, il fallait juste quelques heures pour leur importation sur la plate-forme en ligne.

GV: Pourquoi avez-vous choisi Wippa Demus pour la voix des échantillons ?

VB: C'est un ami et j'ai toujours pensé qu'il a la voix d'un personnage. Si j'étais un dessinateur, j'aurais certainement fait une version dessin animé de Demus.

GV: Quelle est la quantité de trafic le site a reçu à ce jour, et combien de soumissions ?

VB: Le site reçoit actuellement environ 1500 visites par mois. Il n'y avait eu aucune soumission jusqu'à la mise en service de l'application Facebook en mars. Environ 10 soumissions documentées provenant des lecteurs ont été ajoutées au dictionnaire jusqu'à présent, j'ai l'impression que c'est encore trop tôt.

GV: Quels sont vos plans futurs pour Patwa.org ?

VB: Eh bien, cela a toujours été un projet de week-end pour moi. Je voudrais passer plus de temps là-dessus, améliorer le référencement, et continuer à construire des outils liés au Patwa. Le site est un travail constamment en cours donc j'espère avoir une version améliorée bientôt. Ce serait cool d'ajouter également la possibilité pour les autres d'enregistrer leurs propres clips audio en Patwa et de les partager à travers le site web. Je tiens également à améliorer la qualité du contenu par la consultation d'un lexicographe pour construire un dictionnaire amélioré.

Le Chili, 40 ans après

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Solentiname, donne depuis le Costa Rica sur son blog Anchas Alamedas une réflexion approfondie à  l'occasion du quarantième anniversaire du coup d'état au Chili.

Aujourd'hui ça fait quarante ans. On commémore aujourd'hui pas seulement l'anniversaire d'un coup d'état, mais aussi la mort d'un rêve fusillé, des milliers de prisonniers disparus, des milliers de familles exilées. Personne ne sait exactement, quarante ans après, combien ils étaient. Quarante ans après, si on prononce encore le nom de Salvator Allende, la colère monte, des larmes de douleur et de colère [...]

Je ne peux pas, même si je le voulais, juger ces juges et ces avocats. Je regarde autour de moi et je me demande, de tout ceux que je connais, qui aurait risqué sa vie, celle de sa femme, de ses enfants pour tenter de sauver celle d'un prisonnier disparu [...]

J'ai connu un homme qui s'enorgueillit de n'avoir jamais trahi un ami. Il avait 23 ans en 1973 lorsqu'il faisait la queue sous une couverture dans ce stade où il savait qu'on allait le torturer, il se répétait intérieurement que tout ce qui comptait c'était de ne pas trahir la cause [...] Maintenant quand on me parle de quelqu'un qui a accepté de parler, je baisse les yeux et me dis que je ne pourrais pas l'accuser moi non plus, car il y a des situations limites, et la seule chose que je puisse faire pour ce compagnon, c'est l'embrasser, lui dire que cela ne compte plus, le laisser pleurer un moment pour qu'il cesse de se haïr [...]


Un garde-frontière indien est acquitté du meurtre d'une jeune Bangladaise

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Au Bengale occidental, un tribunal spécial a jugé [anglais] qu'un garde-frontière indien n'était pas coupable de la mort par balle d'une jeune Bangladaise à la frontière entre l'Inde et le Bangladesh. Cette décision a provoqué une vague de colère au Bangladesh.

Le 6 septembre 2013, la cour a acquitté Amiya Ghosh, agent des forces de sécurité des frontières, des charges de meurtre qui pesaient sur lui. Ghosh était accusé d'avoir tiré sur Felani Khatun, d'origine bangladaise, le 7 janvier 2011 alors qu'elle tentait de traverser, en compagnie de son père, une barrière de fils barbelés à Anantapur, un point de passage de la frontière à Phulbari, un upazila (subdivision administrative) de Kurigram, pour revenir au Bangladesh [anglais]. Mortellement blessée, Khatun est restée suspendue aux fils barbelés, hurlant pendant quatre heures, jusqu'à ce qu'elle finisse par y mourir. Personne n'est venu l'aider.

De nombreuses photographies de son corps emmêlé dans les barbelés ont été publiées au moment du drame. L'acquittement de Ghosh le 6 septembre dernier n'a fait qu'empirer les relations déjà très tendues entre l'Inde et le Bangladesh.

Des étudiants forment une chaîne humaine devant la haute commission indienne dans le quartier de Gulshan à Dhaka pour protester contre le verdict rendu lors du procès pour le meurtre de Felani en Inde. Image par Indrajit Ghosh. Copyright Demotix (9/9/2013)

Des étudiants forment une chaîne humaine devant la haute commission indienne dans le quartier de Gulshan à Dacca pour protester contre le verdict rendu lors du procès pour le meurtre de Felani en Inde. Image par Indrajit Ghosh. Copyright Demotix (9/9/2013)

Le décision de la cour a déclenché de nombreuses réactions de colère [anglais] au Bangladesh, particulièrement sur les réseaux sociaux.

Sur Fabebook, Asfaque Nipun a qualifié cette cour spéciale de farce :

Le verdict est tombé ; “Personne n'a tué Felani!” Quelle mauvaise plaisanterie !

Farjana Jannat (@farjana_neela) a écrit sur Twitter qu'un tel verdict signifiait la mort de la justice :

Personne n'a tué #Felani ni suspendu son corps, tout ça s'est produit tout seul. R.I.P #Justice

Sur son compte Twitter, Subal Sarkar ( @burningNlearnin) explique qu'un tel verdict donnera lieu à de nouvelles tueries par les forces de sécurité aux frontières :

RT@bewahid: Le verdict pour le meurtre de Felani nous dit une chose : que ces meurtres brutaux vont se poursuivre.

Le Bangladesh a 3715 km de frontières communes avec l'Inde. Chaque année, nombreux sont ceux qui essuient les tirs des gardes-frontières indiens, parfois même pour avoir simplement longé la frontière. Selon un reportage de la BBC [bengali], 38 Bangladais ont été tués en 2012 par les forces de sécurité.

Sur Facebook, Shantanu Banik explique pourquoi ces personnes risquent leur vie :

Le Bangladesh est un tout petit pays qui côtoie la puissante Inde. L'immigration illégale et la traversée des frontières n'ont donc rien d'anodin. Chaque jour, des gens ordinaires prennent des risques extraordinaires dans l'espoir de trouver une vie meilleure de l'autre côté de la frontière.
C'est un délit mais un délit mineur. Personne ne mérite d'être confronté à cette politique de tir à vue pratiquée par les forces indiennes de sécurité de frontières. [...]

Des étudiants forment une chaîne humaine dena nt la haute commission indienne pour protester contre le verdict rendu sur le meurtre de Felani en Inde.

Des étudiants forment une chaîne humaine devant la haute commission indienne pour protester contre le verdict rendu sur le meurtre de Felani en Inde. Image par Indrajit Ghosh. Copyright Demotix (9/9/2013)

Le Bangladesh est un marché important pour les produits et les médias indiens. De nombreux internautes ont appelé au boycott des produits indiens. L'écrivain et blogueur Akter Ahmed s'est adressé aux bangladais sur Facebook :

এই রায়ের বিরুদ্ধে আপনার ক্ষুদ্ধ প্রতিক্রিয়া এবং অনুভূতিকে সম্মান জানিয়ে বলছি- সম্ভব হলে টিভিটা একটু বন্ধ করেন, ‘কৌন বনেগা ক্রোড়পতি'র অমিতাভ বচ্চনের দরাজ গলার সামনে আপনার কথাগুলো বেশ অস্পষ্ট এবং বেমানান লাগছে!

En accord avec vos réactions et sentiments de colère, je vous le demande, s'il vous plaît, éteignez votre téléviseur. La voix d'Amitabh Bachchan's (un acteur indien qui présente la version indienne de “Qui veut gagner des millions ?”] à la télévision étouffe la vôtre.

Mais sur son compte Facebook, Muquit Muhammad n'adhère pas à cette idée :

ফেলানী হত্যার রায়ের সাথে ভারতীয় টিভি অনুষ্ঠান পছন্দ করার সম্পর্ক কি? ঐদেশের টিভি অনুষ্ঠান পছন্দ করি বলে আমার দেশের মানুষকে তাদের মেরে ফেলা যেমন জাস্টিফাইড না, তেমনি এই কুবিচারের প্রতিবাদে ঐদেশের টিভি অনুষ্ঠান বর্জনও কোনো যৌক্তিক প্রতিবাদ না|

En quoi le procès Felani est-il lié à un programme télé indien ? Au même titre qu'il n'est pas justifié de nous tuer parce que nous apprécions leurs programmes audiovisuels, il n'est pas logique de boycotter leur émissions sous prétexte qu'un mauvais verdict a été rendu.

Un événement Facebook a été créé pour organiser un sit-in devant la haute commission indienne au Bangladesh. La haute commission a demandé [anglais] à ce que l'on attende l'issue finale de ce procès. Selon un porte-parole, “une autorité compétente pourrait revenir sur le verdict”. Mais la cour spéciale ne permet pas à la famille de la victime de faire appel.

Une fenêtre sur la “vraie Inde”, avec les photographes de communauté

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Avant de venir à Ranchi en 2012 pour le premier atelier, je n'avais jamais tenu un appareil photo dans ma vie. Ma main tremblait, et je n'étais vraiment pas sûre d'y arriver.

Deena Ganwer, de Chhattisgarh (citée sur le blog de l'atelier[en anglais, comme tous les liens]), faisait partie d'une récente série d'ateliers-photo organisés par Video Volunteers en partenariat avec la Fondation Magnum.

Video Volunteers, basé à Goa en Inde, se propose de former et encourager des producteurs de médias de terrain à formuler leurs propres articles sur leurs collectivités. Video Volunteers aide les gens à défendre des préoccupations qui sinon n'atteindraient jamais les média. La Fondation Magnum se consacre à la production et distribution de projets documentaires approfondis ; c'est le bras caritatif de la fameuse coopérative de photographie Magnum Photos créée par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson en 1947.

Usha Patel photographs milk cooperatives run by women in Uttar Pradesh.

Usha Patel photographie des coopératives laitières gérées par des femmes en Uttar Pradesh.

Les ateliers de “Récits par la photographie” (“Storytelling through Photography”) se composaient d'un groupe sélectionné de 20 correspondants de communautés, dont chacun avait préalablement participé à des formations avec Video Volunteers, et qui produisent régulièrement des vidéos sur leurs collectivités. Ce réseau de reporters communautaires est un programme de Video Volunteers appelé IndiaUnheard ['Inde méconnue'], qui forme des correspondants communautaires à explorer des informations dont on ne parle pas – et par suite injecte ce contenu de source communautaire dans les actualités nationales et internationales, que ce soit par les chaînes de télévision généralistes ou les sites de réseaux sociaux.

Citons le site web des Video Volunteers :

Ces Correspondants de Communauté représentent les aspects les plus marginalisés de l'Inde, avec les Dalits et les populations tribales, ainsi que les minorités religieuses, linguistiques et sexuelles… A travers IndiaUnheard, Video Volunteers propose au public mondial une fenêtre ouverte sur l'Inde réelle. Chaque jour, des articles en vidéo traitant de questions-clés comme les castes, les conflits, l'identité et l'éducation sont rassemblés de tout le pays.

Sunita Kasera photographs a family in Gadiyanwal who lives out of a cart.

Sunita Kasera photographie une famille de la tribu Gadiyanwal qui vit à l'extérieur d'un chariot.

S'appuyant sur les participants au projet IndiaUnheard, les ateliers étaient animés par des formateurs de Magnum, les photographes Olivia Arthur et Sohrab Hura.

Ce sont avant tout des femmes qui y ont participé, dit Kayonaaz Kalyanwala, Coordinateur de programme à Video Volunteers :

Nous voulions en priorité des candidatures féminines et avons sélectionné celles qui nous paraissaient avoir le plus de potentiel pour se mettre à la photo et aussi celles pour qui ce serait une incitation à faire plus de vidéos… Nos CCs [Correspondants de communauté] sont douées en militantisme mais parfois moins en [compétences] visuelles, et nous savions que la photographie serait un excellent moyen pour elles de perfectionner leur regard.

Chaque participante est sortie de ces ateliers avec la création d'une mini-série documentant sa communauté. Les reportages-photos traitent de toutes sortes de sujets : alcoolisme, superstitions locales, handicap, problèmes d'environnement.

Babita Maurya photographs local schools.

Babita Maurya photographie les écoles locales.

Les correspondants de communauté en formation on travaillé sur des sujets de leur collectivité, documenté des histoires et vies locales. Certains reporters en herbe ont choisi leur sujet chez de simples connaissances, tandis que d'autres s'intéressaient à des proches, permettant un aperçu intime de leur vie quotidienne. Une photographe, Saroj Paraste, a choisi pour sujet une fillette handicapée, qu'elle a approchée en séjournant une semaine dans sa famille, gagnant sa confiance avant même de sortir son appareil photo. Saroj explique sur le site internet de Video Volunteers : ”Comme la fillette n'était au départ pas chaude pour être photographiée, j'ai passé beaucoup de temps à la mettre à l'aise. Elle a fini par m'aimer beaucoup et était contente de prendre part au projet.”

Xavier Hamsay photographs a blind girl in his community.

Xavier Hamsay photographie une fillette aveugle dans sa communauté.

Kayonaaz fait remarquer que les ateliers sont une manière de faire découvrir aux correspondants un nouveau médium pour raconter leurs histoires. Equipés de simple appareils photo, ils/elles ont l'obligation d'envoyer un jeu de photographies à Video Volunteers tous les quelques mois. Comme elle l'a dit dans un entretien par courrier électronique,

Nous voulons nous assurer qu'une fois formées, elles continuent à utiliser la photographie comme un outil. En même temps, VV s'efforce de faire connaître leur travail par des expositions et d'autres plates-formes de médias.

D'autres photos sont visibles sur le blog du projet, et Video Volunteers présentera le travail des Correspondants de Communauté lors du Festival de Photo de Delhi en octobre 2013.

Nirmala Ekka photographs waste collectors' daily lives.

Nirmala Ekka photographie la vie quotidienne des ramasseurs d'ordures.

Toutes les photographies sont utilisées avec la permission de la Fondation Magnum.

S'embrasser dans la rue en Egypte

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Une photographie qui circule sur Facebook de deux jeunes Egyptiens échangeant un baiser dans la rue a soulevé à la fois indignation et admiration. Partagée par Ahmed ElGohary, un commentateur lui a objecté ‘le manque de virilité’ supposé par cette publication. D'autres en ont loué la beauté et le symbole révolutionnaire.

Two young lovers kiss on the street in Egypt, shared by Ahmed ElGohary  https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151429894938231&set=a.10151035748418231.432064.669983230&type=1&theater

Deux amoureux s'embrassent dans la rue en Egypte, image partagée par Ahmed ElGohary http://tinyurl.com/l3rozz9

Les marques publiques d'affection sont mal vues en Egypte, car les lois sur l'attentat à la pudeur sont susceptibles de s'appliquer contre ceux qui s'y livreraient, tout comme à la consommation d'alcool dans la rue.

Avec la photo, ElGohary a partagé les paroles de la chanson “Dans la rue” de Youssra El Hawary. El Hawary est une chanteuse indépendante qui monte, et ses créations sont des succès sur youtube. Voici ces paroles :

Certains s'injurient, s'entre-tuent dans la rue,
Certains dorment à même le sol dans la rue,
Certains vendent leur honneur dans la rue,
Mais le vrai scandale c'est un jour d'oublier et de s'embrasser dans la rue !

Portugal, Brésil : Du comique à la politique, il n'y a qu'un pas

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Homens da Luta on Optimus Alive music festival, 2011. Photo by José Goulão on Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Homens da Luta au festival musical Optimus Alive, 2011. Photo de José Goulão sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Le célèbre groupe musical parodique Homens da Luta (Des Hommes de Lutte) du Portugal a transformé sa page Facebook, qui compte plus d'un demi-million d'abonnés, en fer de lance en ligne de campagne électorale pour les municipales de cette année.

Le groupe a acquis une belle notoriété par ses performances d'improvisation humoristique et de spectacle musical de rue lors des manifestations anti-austérité qui ont eu lieu dans le pays depuis le début de 2011, avant de recevoir une consécration en participant au concours de l'Eurovision de 2011. Ils se produisent en parodiant les mélodies révolutionnaires tout en faisant la satire de personnages historiques et en invoquant le mot “lutte” à tout bout de champ.

Et voilà qu'un des deux frères à la tête du groupe, Nuno Duarte ”Jel”, un surnom qui évoque le “gel capillaire”, est candidat à la mairie de Cascais, une des communes les plus riches du Portugal, située en bord de mer à 30 kilomètres à l'ouest de la capitale Lisbonne.

Tandis que le groupe musical mobilisait et amusait les masses au Portugal, pour certains critiques, tel João Silva Jordão, la “fausse résistance” de Homens da Luta [portugais] est un symbole de “la décomposition de la classe politique” et un des facteurs qui a aidé “les Portugais à demeurer dans une apathie vertigineuse” :

Um desses factores é precisamente a tendência para ridicularizar todos os que tentam ativamente questionar o sistema, e sobretudo, os que mostram raiva e verdadeira indignação contra um sistema político, financeiro e económico que é estruturalmente desenhado para manter a população subjugada e confusa. E o exponente maior desta tendência são, em Portugal, os ‘Homens da Luta’.

Un de ces facteurs est précisément la tendance à ridiculiser tous ceux qui tentent activement de questionner le système, et surtout, ceux qui montrent de la colère et une vraie indignation contre un système politique, économique et financier structurellement construit pour maintenir la population dans l'abattement et la confusion. Et le représentant principal de cette tendance, au Portugal, c'est les ‘Des Hommes de Lutte'.

Démocratie parodiée

In the Mexican city of Xalapa, a cat candidate, Candigato (Candicat), didn't make it to the mayor's seat last June, but he gathered more than 160 thousands likes on his Facebook page.

Dans la ville mexicaine de Xalapa, un chat candidat, El Candigato Morris, n'est pas arrivé au fauteuil de maire en juin dernier, mais a rassemblé plus de 160.000 j'aime sur sa page Facebook.

Si la mode des personnages excentriques candidats à une élection n'est pas neuve, leur succès peut être accéléré par les médias sociaux.

Prenez par exemple l'humoriste italien Beppe Grillo et son parti politique créé en 2009, le Mouvement cinq étoiles, qui a raflé 25,55% des voix à la Chambre des Députés aux législatives de 2013. Ou Jón Gnarr, un acteur comique populaire en Islande avec plus de 72.000 abonnés sur Facebook, élu maire de la capitale Reykjavík en 2010. L'amusante vidéo de la  campagne du parti qu'il a fondé, Le Meilleur Parti, est devenu viral sur YouTube.

Au Brésil, plus de 50 amuseurs publics ont été candidats aux élections municipales de 2012. Un phénomène dans le sillage de l'élection du populaire clown-musicien Tiririca à un siège au Congrès “avec plus de voix que tout autre candidat aux élections [de 2010],” a rapporté [anglais] la BBC. Son nom est parvenu en tête de tendance [portugais] mondiale sur Twitter, et la vidéo de sa campagne sur YouTube a été visionnée plus de 6,8 millions de fois. Il a utilisé Twitter (@tiririca2222, avec 209.414 “suiveurs” aujourd'hui) et Facebook (quelque 61.000), pour propager ses slogans politiques, comme :

O que é que faz um Deputado Federal? Na realidade eu não sei. Mas vote em mim que eu te conto. Vote no Tiririca, pior do que tá não fica.

Que fait un député fédéral ? En réalité je n'en sais rien. Mais votez pour moi et je vous le dirai ! Votez Tiririca, ça ne peut pas être pire.

Un ingrédient commun à ces candidats particulièrement comiques est leur immense succès sur les médias sociaux, avant même de devenir des acteurs politiques ordinaires. De fait, leur popularité en ligne semble souvent attrayante aux partis politiques, qui vont les inviter à se présenter avec eux aux élections, comme pour les Homens da Luta et l'invitation du Parti Travailliste Portugais (PTP en portugais).

Un billet sur le site web Plox décrit le phénomène [portugais] au Brésil, soulignant l'affiliation de Tiririca au Parti Républicain :

pois um bom candidato é um “puxador” que além de se eleger poderá render mais cadeiras legislativas para a legenda e, assim, ajudar a eleger colegas do partido. O Partido Republicano (PR), de Tiririca, é uma das siglas mais incentivadoras do humor na política.

car un bon candidat est un “pousseur” qui en plus d'être élu pourra obtenir plus de sièges législatifs pour la légende et, ainsi, aider à élire des collègues du parti. Le Parti Républicain (PR), de Tiririca, est l'un des sigles les plus porteurs de l'humour en politique.

Société du spectacle 2.0

D'après des observateurs du Brésil cités [anglais] par la BBC, la montée en popularité de ce genre de vedettes électorales pourrait refléter la désillusion inspirée par les politiciens classiques. Le fait est que les processus politiques actuels sont désormais alimentés par les campagnes passionnées qui se déroulent sur les nouvelles agoras du monde hyper-connecté d'aujourd'hui : les médias sociaux.

Le sujet a été examiné lors d'un séminaire organisé par la Faculté Cásper Líbero à São Paulo sur “Communication et politique dans la société du spectacle” (en référence au livre de Guy Debord La Société du Spectacle (1967), une critique des citoyens simples spectateurs passifs “drogués aux images spectaculaires”).

Au séminaire de 2012, Campagnes électorales et processus politiques dans la société du spectacle [portugais], le chercheur Synésio Cônsolo Filho, a avancé [portugais] que :

nas redes sociais virtuais a comunicação assume um caráter imagético, marcado pelo entretenimento e dispersão de ideias

dans les réseaux sociaux virtuels la communication assure un rôle imagétique, marqué par l'amusement et la dispersion des idées

Le blogueur Marcelo Ariel de Santos dans l'Etat de São Paulo a également établi un lien entre la spectacularisation du processus électoral et le résultat des élections dans sa région :

Nenhum dos candidatos discutiu a fundo o ‘mito da governabilidade', modos de neutralizar o tráfico de influência e o clientelismo, de superar a ‘política de eventos’ e o pior, cada um dos candidatos se apresentou como um evento em si mesmo.

Aucun des candidats n'a discuté en profondeur du ‘mythe de la gouvernabilité', des moyens de neutraliser le trafic d'influence et le clientélisme, de dépasser la ‘politique de l'événement’ et, pire encore, chacun des candidats s'est présenté comme un événement en lui-même.

Pourtant, au Portugal Homens da Luta, ou Cascais na Linha (Cascais dans la ligne ou en ordre, un jeu de mots), comme leur page Facebook s'est renommée pour suivre le mot d'ordre de la candidature indépendante, se sont assagis et font de leur mieux pour convaincre les électeurs sans sacrifier la bonne humeur. Les entrées sur leur mur Facebook leur valent souvent des centaines de commentaires. Ils créent de courtes vidéos présentant leurs idées pour la ville, ou se mêlent humour et propositions concrètes qu'ils promettent de réaliser s'ils remportent l'élection.

Le scrutin aura lieu le 29 septembre 2013 au Portugal. Quelque 1.500 candidats sont dans la course pour 308 communes.

Bhoutan : Réactions au projet de loi sur le droit à l'information

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En prélude aux discussions pendant la session parlementaire à venir, le premier ministre bhoutanais a sollicité des commentaires sur le projet de loi « Droit à l’information ». Dans une longue lettre adressée au Premier Ministre, le blogueur Yeshey Dorji a fait savoir que le Bhoutan n’est pas prêt pour la promulgation de ladite loi.

L'élection présidentielle des Maldives se jouera au second tour

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88% des 240 000 électeurs des Maldives ont voté samedi 7 septembre 2013 dans l’espoir d’élire leur président et par la même occasion de mettre un terme à la longue crise politique qu’ils traversent. Puisque Mohamed Nasheed, le premier président élu des Maldives renversé il y a 20 mois par un coup d’état n’a pas pu obtenir la majorité, un second tour aura lieu avant la fin de ce mois. Voici est une photo Instagram postée par l’utilisateur nrachey :

Hong Kong : Une pétition appelle à bannir le commerce de l'ivoire

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Two girls, Lucy Lan Skrine, aged 11, and Christina Seigrist, aged 8, who both live and go to school in Hong Kong, launched a petition at AVAAZ,org demanding the Hong Kong Government to destroy its entire stockpile of confiscated ivory, as a symbolic gesture to highlight the plight of tens of thousands of elephants that are being killed to supply the ivory trade.

Deux fillettes, Lucy Lan Skrine, 11 ans, et Christina Seigrist, 8 ans, qui toutes les deux vivent et vont à l'école à Hong Kong, ont lancé une pétition sur AVAAZ.org demandant au Gouvernement de Hong Kong de détruire tout son stock d'ivoire confisqué, comme geste symbolique pour mettre en lumière les dizaines de milliers d'éléphants tués pour fournir le commerce de l'ivoire.

Tom Grundy donne plus de renseignements [anglais] à propos de la loi locale hongkongaise sur le commerce illégal de l'ivoire.


Déraillement de “La Bestia” et réforme de l'immigration aux Etats-Unis

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Migrants on "la Bestia". Photo by Peter Haden on Flickr (CC BY 2.0)

Migrants à bord de “la Bestia”. Photo par Peter Haden sur Flickr (CC BY 2.0)

Ce poste fait partie de notre série sur L'Amérique Latine : Voyages de Migrants en collaboration avec le Congrès nord-américain sur l'Amérique Latine (NACLA).

Le 25 août 2013, un train de marchandises a déraillé dans le sud du Mexique, faisant 11 morts parmi des migrants d'Amérique centrale qui voyageaient sur le toit des wagons de marchandises. On estime qu'au moins 250 Centre-américains voyageaient à bord du train avant son déraillement au cours duquel 18 autres migrants ont été blessés.

Tous les ans, des milliers de personnes en provenance d'Amérique centrale voyagent à bord des trains de marchandises mexicains en direction du Nord dans l'espoir d'atteindre la frontière des États-Unis à la recherche de travail et d'une meilleure vie. Les migrants voyagent souvent à bord des trains afin d'échapper aux agents de l'immigration mexicains qui fouillent les bus aux postes de contrôle à la recherche de ressortissants Centre-Américains pour les expulser.

Connu parmi les migrants sous le nom de “la bestia” (la bête), le train mexicain offre aux Centre-Américains une alternative pour atteindre les États-Unis, mais c'est une route semée d'embûches. Des gangs et fonctionnaires mexicains corrompus maraudent les lignes de trains et extorquent ou kidnappent les migrants, ceux-ci sont souvent capturés et forcés à travailler pour des gangs de crime organisé.

Alors que les déraillements de la bestia sont fréquents, pour bon nombre de migrants qui passent à travers le Mexique, la plus grande difficulté vient des gangs qui profitent de leur situation précaire. La plupart des migrants d'Amérique centrale, dont la vaste majorité viennent du Honduras, le pays qui à l'heure actuelle connaît le plus fort taux de meurtres au monde, ont souvent fait l'expérience de la violence induite par les gangs avant même de quitter leur pays d'origine.

Au cours de cette dernière année, j'ai eu l'opportunité de faire du bénévolat dans un petit refuge pour migrants à Mexico. En mars dernier, nous avons accueilli au refuge une femme hondurienne, Juana Morelos, qui voyageait à bord de la bestia avec son fils de sept ans. Juana a quitté le Honduras lorsque un gang local qui extorquait de l'argent au petit magasin dont elle était la propriétaire, à commencé à proférer des menaces de mort contre sa famille lorsqu'elle n'avait plus les moyens de les payer. Craignant pour sa vie, Juana a fui le Honduras avec son fils et a commencé à passer d'un train de marchandises mexicain à l'autre, en direction du nord, vers la frontière des États-Unis.

Juana et son fils ont passé plusieurs mois à Mexico, pendant lesquels je leur ai donné un cours d'anglais de base intensif, avant qu'elle ne reprenne avec son fils, son dangereux périple vers le Texas. Lorsque Juana est finalement arrivée à la frontière des États-Unis, nous avons reçu des nouvelles au refuge qu'elle avait essayé de traverser avec un coyote [un passeur] et a été expulsée. Je m'inquiétais pour la sécurité de Juana, mais lorsque j'ai appris qu'elle était parvenue à la frontière, où le risque d'enlèvement est souvent accru, j'étais encore plus terrifié.

Juana a atteint la frontière deux mois après que les sénateurs [étatsuniens] du “Gang des 8” eurent publié leur projet de réforme complète de la loi sur l'immigration, qui est passé devant le Sénat américain en juin dernier, et inclut une augmentation de 3 500 agents chargés des patrouilles à la frontière et 4,5 milliards de dollars pour mettre en place des nouveaux systèmes de surveillance, des drones aériens et la construction de clôtures supplémentaires le long de la frontière des États-Unis et du Mexique. Au lieu d'aborder les raisons qui poussent Juana et les centaines de migrants qui étaient à bord du train mexicain qui a déraillé la semaine dernière, à migrer vers le nord, aux États-Unis, le projet de réforme de la loi sur l'immigration oppose une porte fermée dans leur tentative de fuir une violence largement causée par la consommation de drogues illégales en Amérique.

La présente réforme de la loi sur l'immigration ressemble beaucoup à l'Immigration Reform and Control Act (IRCA) de 1986 [loi sur la réforme et le contrôle de l'immigration], qui a régularisé près de trois millions de migrants sans papiers aux États-Unis et a quintuplé le nombre d'agents chargés des patrouilles à la frontière pour atteindre près de 22 000. Aujourd'hui, on estime que 11 millions de personnes vivent clandestinement aux États-Unis, ce qui montre que l'IRCA a peu fait pour résoudre les problèmes qui ont initialement forcé ces personnes à migrer.

Cette année, alors que je visitais une petite ville du Querétaro, un Etat du centre du Mexique, j'ai rencontré un homme de 81 ans, Jose Ramírez, qui a obtenu la nationalité américaine grâce à l'IRCA. Lorsqu'il était jeune, Ramírez passait la moitié de l'année à travailler dans des fermes aux États Unis et rentrait chez lui le reste du temps pour voir sa femme et ses enfants. Lorsque traverser la frontière est devenu trop cher et dangereux, Ramírez ne pouvait plus retourner légalement aussi souvent au Mexique et il a donc déménagé toute sa famille en Floride. L'augmentation de la sécurité aux frontières au cours du dernier demi-siècle, qui était censé faire en sorte que les gens comme Ramírez restent hors des États-Unis, est devenu sa motivation à relocaliser sa famille en Floride.

S'il est vrai que de nombreux ressortissants du Mexique et d'Amérique centrale entrent aux États-Unis sans autorisation et s'y installent de manière permanente, ce n'est pas nécessairement ce qu'ils veulent faire. Comme la plupart des hommes et femmes des petites villes américaines, les travailleurs migrants viennent souvent de zones rurales où les habitants accordent de la valeur à leur maison et à la famille. Si vous proposiez à la plupart des résidents de l'Amérique rurale un travail payé jusqu'à sept fois leur revenu actuel mais qui demande d'emménager dans un pays étranger avec une autre langue, et de risquer leur vie en traversant un désert à pied pour y parvenir, la plupart choisiront de rester chez eux. Cependant, pour les personnes comme Juana Morelos, le manque d'opportunités économiques et la violence causée par le commerce de la drogue ne leur laissent souvent pas d'autre choix.

L'augmentation de la sécurité le long de notre frontière sud [celle des Etats-Unis] empêchera bon nombre de futurs migrants d'entrer sur le territoire mais non pas d'essayer. Au cours de la dernière année, mes recherches sur la migration au Mexique m'ont amené à rencontrer beaucoup de Mexicains qui avaient travaillé plusieurs décennies aux États-Unis avec des faux papiers, juste pour mettre de côté de quoi s'acheter un terrain et commencer leur propre affaire dans leur pays d'origine. Et si au lieu d'investir des milliards de dollars dans les drones et les clôtures, nous utilisions une partie de cet argent pour créer des prêts en partenariat avec le gouvernement mexicain afin que ces futurs entrepreneurs puissent créer leur affaire et employer leurs voisins ?

Une réforme de la loi sur l'immigration réellement complète devrait aussi inclure un plan pour réduire la violence en Amérique centrale, qui force beaucoup d'habitants de la région à migrer. Le Honduras et El Salvador détiennent couramment les plus hauts taux de meurtres au monde. Cette violence est principalement due aux cartels qui ont commencé à utiliser l'Amérique centrale pour faire passer clandestinement les drogues aux États-Unis.

Les photos montrant les migrants à côté du train renversé sur le site du déraillement de la la bestia la semaine dernière constituent un sujet facile pour les médias qui cherchent à susciter une réaction forte chez leur lecteurs ou téléspectateurs. Mais l'accident de train représente juste un incident d'une longue chaîne de violence et de dangers croissants qui poursuit les migrants d'Amérique centrale jusqu'à la frontière des États-Unis. C'est un problème que beaucoup de politiciens américains veulent résoudre en militarisant la frontière sud ; cependant, tout comme lorsque l'IRCA est devenu loi il y a 25 ans, les vrais problèmes à résoudre demeurent loin de la frontière des États-Unis.

Plusieurs jours après son expulsion, Juana a retenté de traverser la frontière américaine avec son fils. Au refuge à Mexico, un membre de la famille de Juana m'a dit qu'elle avait réussi cette fois à atteindre Houston en toute sécurité.

Alors que la Chambre se prépare à voter sur la réforme de l'immigration d'ici la fin de l'année, des milliers de nouveaux migrants comme Juana et son fils continuent d'entrer aux États-Unis par l'intermédiaire de passeurs. Si le projet de réforme de la loi sur l'immigration actuel est adopté par la Chambre, il offrira la citoyenneté seulement aux émigrés sans papiers qui sont entrés aux États-Unis en 2011 ou avant. Sans changement à l'avenir dans la manière dont notre nation aborde l'immigration, le déraillement de la bestia continuera d'être un petit incident au sein d'une tragédie bien plus vaste, et Juana et son fils feront partie de la prochaine génération d'immigrants sans papiers contraints de vivre dans notre ombre.

Certains noms dans cet article ont été changés afin de protéger l'identité des personnes concernées.

Levi Bridges est journaliste et boursier Fulbright basé à Mexico. Il écrit à l'adresse : www.bridgesandborders.com et tweete sur @levi_bridges.

Une communauté agricole exemplaire au Mozambique

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Un exemple positif (lien en anglais) d'agriculture, épargne et alphabétisation communautaires au Mozambique a été mis en évidence dans le blog de l'ONG Justiçà ambiental (justice écologique) à la suite d'une visite fin juillet à la communauté de Nacoma à environ 83 km au nord de Nampula. Cette ONG a relevé les bonnes pratiques de cette association agricole orientée vers une agriculture communautaire et une amélioration des récoltes par une meilleure adaptation aux sols pauvres. Le collectif, composé en majorité de femmes, “augmente son revenu permettant d'améliorer leur vie et celui de leurs familles”.

Nous avons été impressionnés par l'organisation, la méthodologie et la capacité d'un collectif si petit et pourtant si efficace dans la gestion de ses intérêts. Un bon exemple d'autonomie économique qui a étonné tous ceux qui étaient présents. Mais pour nous, c'est plus que cela, c'est une fois de plus la preuve des ressources du peuple de Mozambique, des femmes de Mozambique, leur ingéniosité, leur courage et leur obstination à dépasser leurs difficultés et s'assurer un avenir meilleur. Pour nous, une vraie leçon de vie.

L'ONG fait part également, à la fin de ce billet, de ses préoccupations concernant l'avenir de ces expériences de bonnes pratiques, évoquant le controversé plan de développement économique ProSavana (rapporté par Global Voices) et les projet d'accaparement de terres par les pouvoirs du Japon, Brésil et Mozambique.

Répression des dissidents en Chine: arrestation du milliardaire et activiste Wang Gongquan

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Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en anglais.

La police de Pékin a arrêté et mis en détention l'homme d'affaire milliardaire Wang Gongquan le 13 septembre 2013, soupçonné d'inciter à des “rassemblements de masses en vue de troubler l'ordre social”. C'est une nouvelle avancée de la répression qui vise les leaders d'opinion, les intellectuels et les activistes en ligne et hors ligne.

Wang Gongquan [chinois] a été autrefois responsable de la propagande du Parti Communiste Chinois pour la province de Jilin. En 1988, il a quitté cette fonction pour aller faire du commerce dans la province de Hanan, au sud. Arrêté et emprisonné pendant un an lors de la répression du 4 juin Place Tiananmen [fr], il a ensuite repris les affaires en 1993 et est devenu vice-président de la société Vantone, une entreprise de promotion immobilière. Il est entré dans l'industrie du capital-risque en 2005 et est devenu milliardaire grâce à des investissements heureux au début de l'année 2000.

Wang Gongquan is a legendary figure in China because of his wealth and choice. He was made a cover story of Nanfang People magazine in 2011 because of his story story.

Wang Gongquan est une figure légendaire en Chine à cause de sa richesse et de ses choix. Il a fait la couverture du Nanfang People magazine en 2011.

Contrairement aux autres hommes d'affaires, Wang a toujours été actif au sein de la société civile. En 2005, il a rejoint l'Open Constitution Initiative de Xu Zhiyong [fr], plus connue sous le nom de Gongmen (organisation non-gouvernementale d'avocats et d'universitaires chinois), et a commencé à militer pour les droits des citoyens et le développement de la société civile en Chine, par l'édition de pétitions et de publications en ligne. En 2010, Wang Gongquan et un certain nombre de défenseurs des droits de l'homme ont publié un manifeste, du nom de “engagement citoyen”, qui pose les principes et paramètres pour un engagement social et politique des citoyens tel que défini et garanti par la constitution. Cette action est le lancement officiel du Mouvement des Nouveaux Citoyens.

En juillet 2013, Xu Zhiyong a été arrêté et emprisonné pour incitation à des “rassemblements de masses susceptibles de troubler l'ordre public”, à cause de ce nouveau mouvement. Wang faisait partie des activistes à l'origine d'une pétition pour demander la libération de Xu qui a recueilli plusieurs milliers de signatures.

Actuellement Wang a été arrêté à son tour et une campagne de signatures en faveur de sa libération a été lancée par ses amis. Une lettre commune a été signée par plus de 200 intellectuels [chinois] le 14 septembre 2013:

王功权先生是新公民运动的坚定支持者,但他支持新公民运动的全部初衷,无非是通过和平、合法之途,来争取宪法规定的公民权利,通过争取公民权利的进程带动公民社会的成长,最终推动中国的和平转型,让我们的社会更多人性,更多自由与公义,更多爱与温暖。
这是王功权先生的价值观所注定的。他是一个真诚的佛教徒,一个彻底的人道主义者与和平主义者。柔软,善良,悲悯与责任,是他与生俱来的气质。他对这个世界、对所有人充满了善意。

Wang Gongquan est un défenseur du mouvement des nouveaux citoyens. Son intention est de faire valoir le droit des citoyens dans un environnement pacifique et légitime, tel que défini par la Constitution. En défendant les droits des citoyens la société civile se développera et permettra à la Chine une transformation pacifique. L'objectif est de construire une société humaine basée sur la liberté et la justice, l'amour et l'honneur.

Ses actions sont soutenues par sa foi. Il est bouddhiste, humaniste et pacifique. Il est doux, gentil, compatissant et responsable. Il est ouvert au monde et à ceux qui le peuplent.

放了王功权,给善一条出路,给自由与公义一条出路,给和平转型一条出路。同胞们,覆巢之下无完卵,不要听任我们国家在与现代文明背道而驰的野蛮深渊中无限沉沦。用实际行动保卫公民社会,那其实是保卫我们每个人自己。

Libérez Wang Gongquan, faites place à la compassion, la liberté, la justice et une transformation pacifique. Chers camarades, quand le nid est renversé, les oeufs sont cassés. Ne laissez pas le pays se développer contre la civilisation et sombrer dans l'abîme de la barbarie. Nous devons défendre la société civile et agir pour la protection de tous, y compris la nôtre.

De nombreux micro-blogueurs se sont exprimés en faveur de Wang. Bien que Sina Weibo, site populaire de micro-blogging, ait signalé son nom à la censure en tant que terme “sensible” le 15 septembre 2013, on trouve encore de nombreux messages de soutien. “Le bulletin d'enquêtes du sud du week-end” (@南周深度) fait l'éloge du choix fait par Wang [chinois]:

一个放弃几十亿资产的人,为弱者发声。宁愿当一个堂堂正正的普通公民,而不愿意当一个拥有百亿资产的奴才,带着微笑走进监狱。。这是他自己的选择,自由的选择。。虽然身体在监狱里,但心是自由的。。。。当更多的人选择做公民的时候,当更多的人选择坐牢也不当奴才的时候,,,中国改变了。。。祝福。

C'est quelqu'un qui a abandonné son empire commercial de milliardaire pour défendre les minorités. Il a choisi d'être un citoyen ordinaire mais droit plutôt qu'esclave de ses milliards. Il est parti en prison avec le sourire. C'est son choix, le choix de la liberté. Bien qu'il soit physiquement en prison, son esprit est libre… Comme plus en plus de gens choisissent de devenir des citoyens, de plus en plus de gens choisissent la prison pour ne pas être des valets. La Chine va changer. Merci.

“Frère du couteau du poète” a fait suivre [chinois] le profil de Wang sur son microblog:

诗人王功权,公民企业家。投资培育了360、汉庭、民生银行、俏江南等企业。可安享无尽荣华富贵,午饭却只是一个卤肉套餐。他站在弱者一边,他为弱者流泪,他为弱者呐喊,他为弱者奔走,他戴着风雪帽,和访民一起敲打“黑监狱”的大铁门,高喊着“开门放人”。他做了这么多,请我们做一点点,为他呐喊。

Wang Gongguan est un poète, un citoyen et un entrepreneur. Il a créé 360 [une entreprise de software], Hanting [un complexe hôtelier], la Banque Minsheng, South Beauty [un restaurant]. Il aurait pu vivre dans le luxe. Mais il déjeunait de viande hachée et de riz. Il est du côté des plus faibles, pleure avec eux, parle en leur nom et s'occupe d'eux. Une fois par une froide nuit d'hiver, il est allé visiter une prison clandestine [prison illégale où sont détenus sans procès les signataires de pétitions], il a secoué les grilles avec les autres pétitionaires et appelé les gardiens pour faire libérer les personnes détenues illégalement. Il a tant fait, s'il vous plaît faites quelque chose pour le défendre.

L'avocat des droits de l'homme Tengbiao défend  Wang sur Twitter:

Parmi les milliardaires chinois, une petite poignée seulement n'est pas corrompue. Je connais Wang depuis de nombreuses années et j'ai travaillé avec lui. Je crois en lui. Non seulement il est honnête, mais il est aussi très actif pour la défense des droits des citoyens. Il se bat pour les mêmes droits à l'éducation pour les étudiants des zones rurales et des zones urbaines, il se préoccupe des affaires juridiques injustes, il défend l'état de droit. Ce sont des choix courageux.

Guatemala : Pour une enquête sur le massacre de Nacahuil

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[Liens en espagnol sauf mention contraire] San José Nacahuil, petit hameau proche de Ciudad de Guatemala, habité en majorité par des Maya – Kaqchikel [fr], a récemment fait les titres de la presse internationale [anglais] quand des hommes armés ont tué 11 personnes et blessé 28 autres le 7 septembre 2013.

Selon les médias, des officiers corrompus ou des gangs sont les principaux suspects dans ces meurtres commis dans deux cantines et dans les rues avoisinantes, bien qu'il n'y ait eu aucune arrestation. Les autorités ont confirmé qu'elles soupçonnent des gangs d'y être impliqués.

Mais les communautés indigènes contestent cette hypothèse et réclament une enquête, comme l'affirme un communiqué de presse [anglais, espagnol] de la communauté kaqchikel de San José Nacahuil et d'autres organisations :

Nous portons à la connaissance de la communauté nationale et internationale le massacre commis le 7 septembre 2013 à 23h contre la communauté Kaqchikel de San José Nacahuil de la commune de San Pedro Ayampuc.

San José Nacahuil est une communauté du peuple indigène Kaqchikel. Elle possède ses propres autorités communautaires et la présence policière y est inutile. C'est le seul village et la plus importante communauté maya de San Pedro Ayampuc. Nacahuil a plusieurs fois défendu son territoire contre des pressions extérieures, empêchant ainsi la compagnie de distribution d'électricité TRECCSA de le traverser, et participe au mouvement actuel d'opposition à une compagnie minière à La Puya.

Le communiqué poursuit :

Nous rejetons fermement les déclarations du ministre de l'Intérieur incriminant les gangs car c'est totalement faux. Il est prématuré de faire des déclarations avant de lancer une enquête.

Nous appelons les communautés, les organisations nationales et internationales à la solidarité avec le peuple Kaqchikel face à ces actes sanglants qui ont endeuillé l'ensemble de la communauté.

Les journaux communautaires de San José Nacahuil ont rapporté que des leaders locaux avaient dénoncé l'augmentation des forces de police depuis le 31 août 2013 déjà, et que ces alertes avaient été ignorées par les autorités des droits de l'Homme. Des correspondants locaux ont également indiqué que la police avait relevé l'identité des personnes présentes dans les cantines une heure seulement avant le massacre, ce qui a ensuite été confirmé par le ministère de l'Intérieur.

Sur Twitter @chapinesxGuate écrit :

Les versions officielles doivent être mises en question tant qu'elles ne seront pas prouvées.

Deux jours après les meurtres, la reporter Claudia Palma a partagé cette photo :

Le cortège des villageois de San José Nacahuil vers le cimetière

Alors que l'enquête n'a pas encore été ouverte et qu'aucun suspect n'a été arrêté, la communauté attend des réponses et la peur se répand.

Mais pour les habitants de la région, la violence n'est pas une découverte ; le conflit lié à l'exploitation minière s'est intensifié, et la pression est passée à des intimidations croissantes et des violences physiques. Dans la lutte de la communauté pour préserver son territoire de l'activité minière et de la militarisation, l'incrimination des gangs et des trafiquants de drogue constitue une nouvelle menace pour les activistes ruraux et indigènes, car elle pourrait servir à justifier des actes de répression.

FrontLine Defenders [en] rapporte deux cas récents :

Aux premières heures de la matinée du 10 juillet 2013, des coups de feu ont été entendus à l'extérieur de la maison de madame Telma Yolanda Oquelí Veliz del Cid, leader du Frente Norte del Área Metropolitana (FRENAM), mouvement de défense formé par des membres de la communauté contre l'expansion des activités minières à San José del Golfo et San Pedro Ayampuc, dans le département de Guatemala. L'incident s'est produit peu de temps après l'assassinat du défenseur des droits humains monsieur Santos Fidel Ajau Suret alors qu'il revenait d'une manifestation pacifique contre un projet minier dans le village de La Puya.

Sur la résistance de la communauté [anglais] contre l'activité minière, Rights Action écrit :

Depuis mars 2012, des membres de la communauté guatémaltèque des municipalités de San José del Golfo et San Pedro Ayampuc réclament l'annulation de l'autorisation d'exploiter de l'entreprise américaine Kappes Cassidy and Associates (KCA’s) dans la région de la montagne Tambor (à l'origine possédée et exploitée par la compagnie minière canadienne Radius Gold Inc). Sur les 16 derniers mois, les personnes qui ont participé aux barrages routiers de la communauté ont subi une répression systématique et parfois violente, organisée par la compagnie minière, des membres de la communauté qui y sont favorables et les autorités.

International Peace Brigades a publié [PDF] un rapport sur la résistance pacifique à La Puya, communauté qui a réussi à résister à la militarisation et au contrôle policier de son village en en créant sa propre force de police [anglais].

Les organisations indigènes ont présenté une pétition [anglais] à la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH) dans laquelle ils soutiennent que le gouvernement guatémaltèque appuie et protège ouvertement le secteur minier en approuvant des lois qui favorisent injustement l'industrie.

Rights Action a exprimé sa préoccupation [anglais] face au fait que la violence et la répression pour défendre les intérêts des compagnies minières deviennent le modèle politique dans la région :

Ces dernières années, rien qu'au Honduras, au Guatemala et au Salvador, il y a eu de multiples assassinats, de nombreuses attaques à main armée, des viols collectifs et d'autres actes de répression contre les citoyens locaux, tous en lien avec les compagnies minières canadiennes ou américaines: Hudbay Minerals, Goldcorp Inc, Pacific Rim, Tahoe Resources, Radius Gold, KCA Associates,

Il est certain que cette répression et cette violence vont se poursuivre, jusqu'à ce que les citoyens américains fassent suffisamment pression sur nos gouvernements, médias, entreprises et investisseurs pour commencer à les rendre moralement et légalement responsables de ces atteintes et violations.

Le Code du travail suscite le débat sur ​​la sexualité et le racisme à Cuba

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[Tous les liens mènent à des sites web en langue espagnole.]

Le projet de Code cubain du travail est en cours de discussion aussi bien sur les lieux de travail que dans les espaces numériques basés sur l'île. La proposition de loi, approuvée par l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire en décembre 2012, a été lancée le 10 juillet, pour être débattue dans chaque lieu de travail du pays.

blogpaquitoDepuis la publication du projet du code dans les médias officiels cubains, le document a également attiré l'attention de divers blogueurs résidant sur l'île. Le journaliste Francisco Rodríguez a formulé deux observations sur projet susmentionné dans son blog PaquitoeldeCuba.

Dans le premier, Rodríguez, en plus de faire des propositions concrètes sur les modifications à la formulation de la loi, invite également les communautés de la diversité sexuelle à participer au débat :

El reconocimiento del derecho al trabajo con independencia de la orientación sexual o la identidad de género de las personas podría incluirse en una nueva ley, si todos los trabajadores y las trabajadoras que somos homosexuales, bisexuales o trans proponemos en nuestras secciones sindicales una adición al anteproyecto de Código de Trabajo que actualmente se discute en Cuba mediante consulta popular.

La reconnaissance du droit à l'emploi indépendamment de l'orientation sexuelle de la personne ou de l'identité de genre pourrait être incluse dans une nouvelle loi, si nous, tous les travailleurs, qui sommes homosexuels, bisexuels ou transsexuels proposions un ajout au projet de Code du travail dans nos sections syndicales, ce qui est actuellement examiné par la voie du référendum.

La principale préoccupation de Cruz, exposée dans son second billet, concerne la nécessité d'une volonté politique dans les discussions des décideurs du pays, de sorte que ces suggestions et d'autres sur l'inclusion des homosexuels, transsexuels, etc soient prises en compte dans cette loi.

Los expertos que redactaron la propuesta de ley no solo obviaron cualquier mención explícita a la discriminación por orientación sexual e identidad de género en el entorno laboral, sino que tampoco pusieron en blanco y negro el derecho al trabajo para las personas discapacitadas y seropositivas, aunque en este último caso sí se mantiene una protección salarial cuando asistan a las consultas médicas programadas.

Non seulement les experts qui ont rédigé la proposition de loi évitent toute mention explicite concernant la discrimination basée sur l'orientation sexuelle et le genre dans le milieu de travail, mais ils n'ont pas non plus établi explicitement le droit à l'emploi pour les handicapés et les séropositifs, même si dans ce dernier cas, il y a effectivement une protection salariale pour les consultations médicales qui sont prévues.

Entre-temps, le 10 août le docteur Alberto Roque a publié une lettre ouverte au président de l'Assemblée nationale, Esteban Lazo, sur son blog, dans laquelle il met en évidence “la preuve des actes discriminatoires qui persistent dans l'environnement du travail de notre pays.”

blogroqueEn outre, dans la missive, Roque révèle que des concepts discriminatoires sont utilisés dans le texte, certains d'entre eux dépassés par les sciences sociales, comme celui de race, tout en exigeant l'inclusion du harcèlement en milieu du travail dans le projet de loi en cours d'examen :

Considero necesario incluir en el Anteproyecto un artículo específico que defina el acoso moral en el trabajo, su identificación, así como hacer mención a las obligaciones de la administración y del Sindicato de crear espacios y ambientes seguros para los trabajadores víctimas de mobbing.

Je considère qu'il est nécessaire d'inclure un article spécifique dans le projet qui définisse le harcèlement psychologique au travail, son identification, et qui mentionne les obligations de l'administration et du syndicat pour créer des espaces et une ambiance sûrs pour les travailleurs qui ont été victimes de mobbing.

Le nouveau Code du travail a également provoqué une analyse sur la façon dont il contredit d'autres lois nationales déjà existantes, en particulier la Constitution de la République. Dans le billet Solavaya con este código, Rogelio Manuel Díaz Moreno, membre de l'Observatorio Crítico [Observatoire critique], avance que “le projet viole la laïcité et crée une discrimination entre les religions, étant donné qu'une d'elles bénéficie de deux jours de congé et les autres, d'aucune “.

Plus récemment, l'avocat Deyni Abreu, fondateur du projet Alianza Unidad raciale [Alliance Unité raciale], a publié ses remarques sur le Code du travail à travers le web, dont certaines sont plus générales tandis que d'autres sont spécifiquement liées au racisme et à la discrimination à Cuba. En ce qui concerne ce dernier point, elle pense :

Un inconveniente puntual en los centros de trabajo se observa en la inexistencia de herramientas legales que protejan al trabajador, si el empleador lo humilla o comete maltrato, irrespeto, desde su jerarquía, proveyéndose de acepciones racistas o si otro trabajador origina un conflicto desde el imperativo del color de piel.

On observe un inconvénient ponctuel dans les lieux de travail avec l'absence d'outils juridiques qui protègent le travailleur si un employeur l'humiliait, le maltraitait ou lui manquait de respect, profitant de sa position hiérarchique, en utilisant des termes racistes, ou si un autre travailleur provoquait un conflit découlant de la couleur de la peau.

Abreu considère insuffisantes les dispositions du Code pénal cubain concernant la discrimination raciale, et recommande que le présent projet de loi insiste fortement sur ce sujet. De même, elle estime que toutes les formes possibles de discrimination doivent être spécifiées.

La période de discussion du projet de code du travail se termine le 15 octobre; un débat a été organisé conjointement par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale avec le Syndicat des travailleurs de Cuba, la seule organisation de ce type existant dans le pays.

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