Quantcast
Channel: Global Voices en Français
Viewing all 7147 articles
Browse latest View live

Zayd Saidov est-il un héros ? Des avis divisés sur le magnat tadjik emprisonné

0
0

Un tribunal du Tadjikistan a récemment condamné un ancien ministre et leader émergent de l'opposition à 26 ans de prison sur la base d'accusations perçues comme étant fondées sur des considérations politiques. Depuis son arrestation en mai 2013, Zayd Saidov est devenu un symbole de la résistance à la répression de l'Etat pour de nombreux activistes, journalistes et intellectuels du pays.
Cependant, les usagers des médias sociaux divergent sur l'emprisonnement de Saidov : les uns le condamnent, les autres s'en réjouissent. Pour certains citoyens du net, l'ex-magnat n'est pas un héros. Le blogueur Kharsavor Kharsavorovich demande [russe] :

Quelqu'un pourrait m'expliquer comment au juste Zayd Saidov est devenu notre Khodorkovsky local [oligarche russe devenu un héros pour de nombreux Russes après son emprisonnement en 2003] ? Pourquoi le soutiennent-ils tous ? Il n'est pas le premier (ni le dernier) à être condamné pour des raisons politiques. Alors, pourquoi sont-ils si nombreux à le défendre ? 

Mais Rustam Gulov suggère [russe] que Saidov est déjà devenu un héros pour beaucoup de Tadjiks :

Quoiqu'on dise sur Zayd Saidov, personne ne le voit réellement comme un criminel. Au contraire, pour une grande partie des gens, il est désormais une victime de l'appareil d'Etat, une victime politique… 

Sa réputation grandit ; les gens ont pour lui de la compassion, le respectent, apprennent de lui, écrivent des articles sur lui…

[Dans quelque temps], les gens commenceront à l'imiter!


Traditions de Noël en janvier chez les chrétiens d'orient

0
0

Tous les chrétiens ne fêtent pas Noël le même jour. Ceux d'Europe orientale, d'Afrique du Nord et de quelques autres pays attendent début janvier. Selon le calendrier grégorien, une des nombreuses méthodes inventées pour mesurer le temps, et calendrier mondialement utilisé aujourd'hui, le Christ est né dans la nuit du 24 au 25 décembre il y a un peu plus de 2.000 ans. Selon le calendrier julien, encore en usage dans de nombreuses institutions religieuses dans le monde, ces dates correspondent aux 6 et 7 janvier.

Parmi ceux qui fêtent Noël à ces dates en janvier, on trouve la plupart des chrétiens orthodoxes et coptes, de l'Europe Orientale à l'Egypte et l'Ethiopie. Nous avons fait appel à l'équipe merveilleusement diverse des plus de 700 auteurs de Global Voices pour qu'ils et elles nous décrivent leurs traditions locales orthodoxes et coptes de Noël préférées et avons constaté que notre planète reste festive bien après que le monde occidental a remisé les souliers et dépouillé les sapins de leurs décorations.

Markos Lemma explique depuis l'Ethiopie qu'une partie de hockey est au centre des célébrations de Noël dans son pays :

Noël tombe le 29 décembre du calendrier éthiopien (le 7 janvier selon le calendrier grégorien). Ledet (Noël), est célébré sérieusement par une messe qui dure toute la nuit après un jeûne de 43 jours appelé Tsome Gahad (l'Avent), et une procession spectaculaire, qui débute à 6h du matin et dure jusqqu'à 9h. Après la messe, on rentre chez soi rompre le jeûne avec de la viande de poulet, d'agneau ou de boeuf accompagnée d'injera et des boissons traditionnelles (tella ou tej). C'est la tradition que les jeunes hommes jouent une partie d'une sorte de hockey appelé genna en ce jour, et à présent Noël en est venu à être aussi connu sous ce nom.

En Serbie, c'est très différent, mais les fidèles de l'Orthodoxie en Serbie, au Monténégro et en Bosnie-Herzégovine fêtent la veillée de Noël le 6 janvier, le dernier jour du même jeûne de 40 jours observé en Ethiopie, et rompent leur carême le jour de Noël, le 7 janvier, avec un banquet familial similaire où abondent viandes de toute sorte et plats spéciaux de Noël. Si les traditions varient d'une région à l'autre de ces pays, l'auteur de ce billet en présente une que la très grande majorité des familles orthodoxes maintient vivante dans cette partie des Balkans :

Le jour de Noël, le 7 janvier selon le calendrier julien, les foyers serbes orthodoxes accueillent un jeune homme ou jeune garçon, appelé un Položajnik, dans la maison de bon matin. Le garçon est d'habitude un cousin plus jeune, un petit-fils ou un voisin, et il doit être le premier à franchir le seuil ce jour-là. Il apporte une couronne ou un faisceau de branches de chêne bien sèches, de foin et autres, appelé un badnjak [anglais], qu'il utilise pour allumer le feu. En ville, où il n'y a généralement pas de cheminée, c'est le poêle qui sert à allumer le badnjak. Tandis que les étincelles volent autour des feuilles et branches sèches, il psalmodie “Autant d'étincelles, autant de santé ; autant d'étincelles, autant de richesse ; autant d'étincelles, autant d'amour ; autant d'étincelles, autant de chance…”, sans ordre particulier. Les différents villages ou familles ont leurs propres versions de cette ritournelle. Le položajnik représente la santé, la prospérité et toutes les bonnes choses. Il apporte chance, santé et amour dans la maisonnée. Il reçoit alors un cadeau de la famille et participe à son petit-déjeuner de Noël.

L'expatrié blogueur David Bailey, mieux connu comme “An Englishman in the Balkans”, a publié cette vidéo montrant la rupture traditionnelle du pain de Noël, ou Česnica, le jour de Noël dans un foyer orthodoxe en Bosnie. La Česnica prend toutefois des formes différentes à travers la région. Dans la Voïvodine serbe, par exemple, elle est très sucrée, plus proche du baklava que du pain.

La salutation traditionnelle de Noël en Serbie, en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro est “Christ est né !”, à quoi on répond comme il se doit par “En vérité il est né”. Cela tombe bien, le Liban, un pays assez éloigné de l'Europe orientale, a adopté la même salutation de Noël. Thalia Rahme explique :

Au Liban … c'est de plus en plus à la mode de dire la phrase ci-dessus, en réaction à la sécularisation de Noël

Si elle est d'usage pour Pâques – Christ est ressuscité, vraiment Il est ressuscité – à présent nous le disons aussi à Noël – Christ est né, vraiment Il est né.

Le particularisme du Liban se manifeste en matière de calendriers et de célébrations de Noël, avec une pléthore de confessions religieuses et de traditions qui n'appartiennent qu'à lui. Thalia a réussi à démêler pour nous un peu de l'écheveau du Noël libanais :

Les orthodoxes libanais célèbrent Noël avec les catholiques maronites le 24 décembre.

Seuls les orthodoxes arméniens le font le 6 janvier, et comme c'est l'Epiphanie pour nous maronites [la fête du baptême de Jésus], c'est comme une double célébration et un jour férié officiel au Liban pour ne léser aucune communauté.

Nous avons une petite communauté copte et orthodoxe et [une] éthiopienne qui fêtent le 7 janvier.

Par contre, les orthodoxes arméniens ont décidé de fêter leurs Pâques le même jour que nous maronites, mais pas les autres communautés orthodoxes [...] mais cette année Pâques tombe le même jour pour les catholiques et les orthodoxes

Dès qu'on a parlé d'Epiphanie, de nombreux autres Européens de l'Est sont entrés dans le jeu avec leurs récits de cette fête chrétienne souvent négligée mais pas si mineure. Auteur à Global Voices pour la Bulgarie, Rayna St. décrit :

Pour les Français, le 6 janvier, c'est l'Epiphanie et on mange la Galette des Rois (et c'est délicieux).

Pour les Bulgares, le 6 janvier est aussi l'Epiphanie, encore appelée Yordanovden, la fête de tous les Yordan/ka, Daniel/a, Bogomil/a, Bojidar/a. Cette fête s'appelle aussi Bogoyavlenie (l'apparition de Dieu) et on la dit être le jour où Jésus-Christ a été baptisé dans le fleuve Jourdain. Quand il est sorti des eaux, les cieux se sont ouverts et une voix s'est fait entendre, disant “Tu es mon Fils bien-aimé, tout mon amour est sur Toi” ou quelque chose d'approchant.

Le sommet de ce moment est aujourd'hui le rituel qui accompagne la journée : le prêtre lance une croix à la rivière et les jeunes hommes se jettent à l'eau pour la rapporter. Vous vous en doutez, c'est sportif, car les températures en Bulgarie ne sont pas celles du Jourdain… :) Alors, quand un gars attrape la croix, on croit qu'il sera béni, chanceux et qu'il aura une santé de fer dans la nouvelle année. Le prêtre fait aussi la tournée des maisons, et, dans ma région du moins, emplit les pièces de fumée de tamyan (un mélange particulier de cires) pour chasser les mauvais esprits. Bogoyavlenie est en fait le dernier des Mauvais Jours et seuls des plats sans viandes sont servis au dîner.

Curieusement, s'il n'y a pas de date unique de Noël pour tous les chrétiens d'Europe orientale, ils ont en commun de nager dans l'eau glacée pour reprêcher des croix à l'Epiphanie. La tradition dont parle Rayna existe aussi en Russie, en Serbie, au Monténégro et dans d'autres pays de la région. En revanche, le jour où on fête l'Epiphanie en brisant la glace de janvier n'est pas la même, et ceux qui suivent le calendrier julien “retardent” là encore de 13 jours.

Mais revenons au Noël oriental. Occupée à suivre le mouvement de contestation Euromaïdan 2013 de l'Ukraine, qui s'est poursuivi au long des vacances de Noël et dans la nouvelle année 2014, Tetyana Bohdanova a distrait quelques instants de ces événements préoccupants pour nous apprendre comment les fidèles orthodoxes fêtent traditionnellement Noël [anglais] dans ce pays quand ils ne sont pas dans les rues à tenir par centaines de milliers des rassemblements contre le gouvernement :

En Ukraine la plupart des gens fêtent Noël le 7 janvier selon le calendrier julien. La veille de Noël, le 6 janvier, nous nous retrouvons pour un dîner traditionnel consistant en 12 plats sans viande honorant les 12 apôtres. Le dîner ne peut commencer qu'après l'apparition au ciel de la première étoile, qui indique que le Christ est né.

Une autre tradition de Noël est le Vertep, qui comprenait à l'origine un théâtre de marionnettes représentant des scènes de la Nativité. Une version contemporaine est un groupe de personnes jouant l'histoire de la naissance du Christ. Dans le Vertep il y a aussi communément des personnages du folklore et des chants de Noël. Cet année le Vertep ukrainien a été influencé par la tourmente politique dans le pays. Parmi les acteurs costumés on peut reconnaître, aux côtés des personnages bibliques et folkloriques, les politiciens contemporains, qui ne figurent pas forcément au nombre des bons !

Tetyana Lokot, aussi d'Ukraine, a rebondi sur ce que disait Tetyana Bohdanova des chants de Noël et a ajouté un témoignage de cette tradition villageoise :

Une [tradition] c'est de chanter Noël – parcourir les rues en chantant des cantiques et en apportant la Bonne Nouvelle, en échange de quoi les chanteurs reçoivent des bonbons et de la menue monnaie. Il est typique pour les chanteurs de revêtir pour l'occasion les costumes nationaux et d'aller par groupes, et les mélodies et paroles des chants de Noël se transmettent à travers les générations. Un des plus populaires, et sûrement mon préféré, c'est Schedryk (en anglais, le chant des cloches), une vieille chanson ukrainienne. [La vidéo] est une version récente de 2011 par Oleh Skrypka, un musicien ukrainien. Le film d'animation qui l'illustre annonce curieusement l'esprit d'Euromaïdan 2013 et 2014, tout en nous rappelant que nous sommes tous au fond de nous des enfants :)

Si les coptes forment la plus nombreuse communauté chrétienne d'Egypte, ils sont une part encore plus large de la communauté éthiopienne. Befekadu Hailu d'Ethiopie nous rappelle que beaucoup d'entre nous ne sont peut-être pas dans la même année et encore moins à la même date :

Vous le savez peut-être, notre calendrier [éthiopien] est également différent et nous n'avons donc pas commencé une nouvelle année avec la plupart d'entre vous. Nous avons commencé 2006 en septembre et ceci est le 2006ème anniversaire de Jésus. nous fêtons Noël demain [le 7 janvier] et c'est un jour férié. Les chrétiens orthodoxes termineront aussi demain leurs 40 jours de carême. Ce sera donc aussi un jour où on mangera beaucoup de produits carnés. On passe la journée à la maison et comme d'habitude la cérémonie du café, la nourriture de fête et les réunions de famille caractériseront la journée.

C'est là que nous terminons notre rapide voyage à travers ce qui est pour certains un Noël attardé, là où nous l'avons commencé : en Afrique, avec un chant de Noël traditionnel interprété par une chorale éthiopienne. Puissent vos Noëls avoir connu la même plénitude, chaleur et préparation que les leurs, quels que soient les lieux et moments où avez voulu les fêter. Entre-temps, certains d'entre nous se sont apprêtés pour le réveillon orthodoxe, aujourd'hui 13 janvier. Fêtez-le avec nous !

Le nouveau président par intérim peut-il restaurer la stabilité en Centrafrique ?

0
0

Suite à la démission de Michel Djotodia de son poste de président intérimaire de la République centrafricaine, Alexandre-Ferdinand Nguendet a été choisi nouveau président du Conseil National de Transition.

Alexandre Ferdinand Nguendet, new CAR President via wikipedia CC-License-BY

Alexandre Ferdinand Nguendet, nouveau président de la Centrafrique via wikipedia CC-License-BY

 Philippe Hugon exprime son opinion sur les mesures nécessaires pour un retour à la stabilité en Centrafrique :

Il est très important qu’il y ait une conférence nationale qui regroupe les différentes forces, tels que les partis politiques, les entités religieuses et les représentants de ce qu’on appelle la société civile, pour permettre une réconciliation durable. Celle-ci me semble d’ailleurs tout à fait possible étant donné que traditionnellement il n’y a pas de conflits majeurs dans le domaine ethnique ou religieux en Centrafrique [..]Je pense qu’il faut donner là du temps au temps et que ces changements ne peuvent se faire immédiatement.

L'assassinat d'une ancienne Miss Venezuela relance le débat sur l'insécurité

0
0
El hermano de Monica Spear al frente de la procesión que lleva el ataúd de la joven actriz fallecida. 10 de enero, 2014. Foto por Carlos Becerra, Copyright Demotix

Le frère de Mónica Spear mène le cortège en portant le cercueil de la jeune actrice. 10 janvier 2014. Photo de Carlos Becerra, Copyright Demotix

[Liens en espagnol] Que s'est-il passé pour que dans un pays qui compte 24 763 morts violentes en l'espace d'un an, le thème de l'insécurité se soit invité dans les discussions publiques, tant chez les citoyens qu'au plus haut niveau de l'Etat ?

Il semble qu'une telle violence, qui augmente d'année en année, doive affecter une figure publique pour que ce sujet tabou (cela fait dix ans que les sources officielles n'ont pas donné de chiffres concernant les assassinats) soit mentionné par le président Nicolás Maduro sur la chaîne nationale et les médias officiels, qui n'ont pas couvert le sujet depuis des années.

L'actrice Mónica Spear, son ex-mari, Thomas Berry, et leur fille de 5 ans Maya Berry, ont été attaqués par des malfaiteurs armés alors qu'ils attendaient les secours après que leur voiture eut heurté un objet placé par les criminels sur une autoroute, forçant les conducteurs à s'arrêter. Mónica Spear et son ex-mari ont été tués tandis que leur fille a été blessée par balle.

La nouvelle, qui s'est répandue le matin suivant, a immédiatement occupé les conversations sur les réseaux sociaux et dans les différents médias vénézuéliens et étrangers. La raison de ce crime, plus que le crime lui-même, intensifie la peur des Vénézuéliens de faire partie des statistiques.

José Urriola, dans son billet “Rojo sobre negro“, publié sur le blog Rostros de Viento, expose sa vision de l'impact de ce fait divers :

Muchos venezolanos dentro y fuera de las fronteras. Nos quedamos en shock. Mudos. Indignados. Presos de pánico, dolor y frustración. Tan descolocados que no había (no hay) palabras para expresarlo. El asesinato de la actriz, modelo y ex Miss Venezuela, Mónica Spear, junto con su marido y en presencia de su pequeña hija de 5 años -quien resultara herida en una pierna cuando unos maleantes abalearon  el auto donde se habían quedados accidentados- fue como una bomba de realidad, asco y miedo que nos estalló en la cara. No significa que esta muerte pese más que las otras 25 mil que anualmente cobra el hampa en Venezuela, no se trata de que importe más porque se trate esta vez  de una figura pública querida dentro y fuera del país, sino que encaramos una muerte especialmente significativa, un símbolo más del horror impronunciable al que estamos sometidos nosotros y los nuestros en una sociedad descompuesta.

De nombreux Vénézuéliens à l'intérieur et hors de nos frontières sont sous le choc. Muets. Indignés. Pris de panique, de douleur et de frustration. Tellement désarçonnés qu'il n'avaient (n'ont pas) de mots pour exprimer leur ressentiment. L'assassinat de l'actrice, mannequin et ancienne Miss Venezuela, Mónica Spear, et de son mari, en présence de leur petite fille de 5 ans – touchée à la jambe par des malfaiteurs qui tiraient sur la voiture accidentée – a été comme un retour à une réalité ignominieuse et effrayante qui nous explose au visage. Cela ne signifie pas que cette mort pèse plus que les 25 000 autres que compte chaque année le Venezuela, peu importe qu'elle concerne une figure publique appréciée ici et à l'étranger, mais nous sommes confrontés à une mort très significative, un symbole d'une horreur indescriptible à laquelle nous-mêmes et les nôtres sommes soumis dans cette société décomposée.

Pendant ce temps, plusieurs blogueurs et utilisateurs de Facebook ont rapporté leurs expériences personnelles et celles de leurs communautés pour montrer que la délinquance est présente partout dans le pays.

Víctor Hugo Majano partage une observation sur Facebook concernant l'assassinat de l'actrice, en corrélation avec ce qui se passe dans sa communauté:

El hecho es que no se trata de una situación aislada: en todo el país funcionan y crecen grupos delictivos con poder de fuego y suficiente locura para matar a la primera. Y además legitimados artística, cultural y socialmente. Basta con ver la cantidad de carajitos y carajitas que se toman fotos exhibiendo armas con el rostro descubierto. 

Esta mezcla de acceso a enormes recursos financieros, dirección especializada por policías corrompidos, drogas sin límite y arrojo juvenil ha conformado una maquinaria gigantesca de muerte y destrucción en todo el país. Sin duda es el momento para hacerle frente.

Le fait est que ce n'est pas un cas isolé : des groupes délictueux opèrent et se développent dans tout le pays, avec une puissance de feu et assez de folie pour tuer pour un oui ou pour un non. Justifiant, en outre, l'aspect artistique, culturel et social de leur action. Il suffit de voir la quantité de carajitos et carajitas (termes offensants désignant les jeunes) qui se prennent en photos, exhibant leurs armes, à visage découvert.

Ce mélange d'accès à d'énormes ressources financières, de direction spécialisée dans les policiers corrompus, de drogues illimitées et d'intrépidité juvénile a constitué une machinerie gigantesque de mort et de destruction dans tout le pays. Le moment est venu d'affronter ce problème.

Monica Spear era embajadora de Asodeco (Asociación para el Desarrollo de Educación Especial Complementaria), una Asociación Civil sin fines de lucro que trabaja con jóvenes y adultos con discapacidad. Jóvenes de Asodeco hablan en el funeral de Mónica Spear.

Mónica Spear était l'ambassadrice d'Asodeco (L'Association pour le Développement de l'Education Spéciale Complémentaire), une association à but non-lucratif qui travaille avec des enfants et adultes handicapés. Les jeunes d'Asodeco se sont exprimés lors des funérailles de Mónica Spear. 10 janvier 2014. Photo de Carlos Becerra, Copyright Demotix

Aussitôt après l'assassinat de l’actrice vénézuélienne, des rassemblements se sont formés pour exiger des différentes autorités publiques des actions visant à freiner la délinquance. La polarisation au Venezuela étant forte, les artistes qui soutiennent le gouvernement ont demandé à ne pas politiser ce fait divers depuis le Palais de Miraflores (le siège du pouvoir exécutif).

Bien que pour la plupart des gens, le gouvernement est responsable de l'absence de contrôle de la violence, pour d'autres le problème est partagé par la diffusion de contenus et d'images violentes dans les médias. C'est ainsi ce que relate Jorge Acosta dans son texte “Perdón por lo que les voy a decir (Pardon pour ce que je vais leur dire) le cas Mónica Spears)”.

Aquí les va la primera razón para que me crucifiquen, la que a nadie le gusta oír, la que a nadie le agrada, y es que esa televisión que a usted y a sus hijos tanto le gusta, esa pantalla plana de no sé cuantas pulgadas que obtuvo y que pagó bien caro, es culpable en buena medida de la violencia que vive no solo Venezuela, sino el resto de las sociedades del mundo entero, con muy pocas excepciones, las cuales respondieron a este problema sin tanto vericueto. Duras legislaciones son las que han logrado reducir a su mínima expresión este flagelo. ¿Estamos preparados para ellas? ¿Estamos preparados para una pena de muerte con el poder judicial que aún tenemos? 

Les aseguro que todos, en el fondo, estamos conscientes del papel perturbador y nocivo que tienen la gran mayoría de las series, telenovelas, películas, etc sobre nuestra sociedad, niños sobretodo. Es un hecho científicamente comprobado. ¿Y entonces?

Voici la première raison qui me crucifie, celle dont personne ne veut entendre parler, celle qui ne plaît à personne, cette télévision que vous et vos enfants aimez tant regarder, cet écran plat de je ne sais combien de pouces que vous avez payé si cher, est en grande partie coupable de la violence qui règne non seulement au Venezuela, mais aussi dans le reste des sociétés du monde entier, avec très peu d'exceptions, qui répondent à ce problème sans détour. Des législations sévères pourront parvenir à réduire ce fléau à sa plus simple expression. Sommes-nous prêts pour ça ? Sommes-nous prêts pour une peine de mort avec ce pouvoir judiciaire que nous possédons encore ?

Je vous assure que tous, au fond, sommes conscients du rôle perturbateur et nocif qu'ont la grande majorité des séries, téléfilms, films etc. sur notre société, en particulier sur les enfants. C'est un fait scientifiquement prouvé. Et maintenant ?

Crime résolu

Les coupables ont été interpellés en moins de deux jours, un chiffre record si l'on considère que le taux d'impunité du pays est supérieur à 90%. Une action qui répond aux directives des forces de sécurité chargées d'enquêter sur les homicides dans le pays, transférées exceptionnellement sur le lieu du drame, à Caracas.

Le ministre de l'Intérieur, de la Justice et de la Paix a survolé la zone en hélicoptère et a causé l'indignation sur les réseaux sociaux, les internautes affirmant que le reste des homicides ne sont pas traités avec la même importance.

Luis Carlos Díaz (@LuisCarlos) en témoigne à plusieurs reprises sur son compte Twitter :

Maintenant, vous devez élaborer des stratégies pour que vos morts ne passent pas inaperçus aux yeux des autorités.

Luis Carlos écrit également sur Facebook:

Es un insulto para el pueblo, sobre todo el más pobre, ver cómo el poder le da celeridad a un caso por su impacto mediático. Encienden la tele y ven un despertar ficticio al tema de la violencia, pero no por su familiar. Mañana pasará y tampoco habrá justicia ni reparo en su humilde caso.

C'est une insulte pour le peuple, en particulier pour les plus pauvres, de voir comment le pouvoir accélère la résolution d'une affaire à cause de son impact médiatique. Allumez la télévision et vous verrez réveil fictif sur le thème de la violence, mais pas pour votre famille. Le lendemain, la justice n'aura toujours pas résolu votre modeste cas.

Pour sa part, Víctor Amaya (@victoramaya) assure à travers un tweet que l'impunité est due au manque de volonté de l'organisme chargé d'enquêter sur les homicides :  

Aujourd'hui le Cicpc a démontré que lorsqu'un assassinat n'est pas résolu, c'est simplement parce qu'il ne s'en donne pas les moyens. En deux jours ils ont capturé toute la bande

Mónica Spear et Thomas Berry ont été enterrés le 10 janvier à Caracas. De nombreux fans de l'ancienne miss et actrice sont allés lui rendre un dernier adieu au cimetière.

Corée du Sud : vengeance politique contre une lanceuse d'alerte ?

0
0

Kwon Eun-hee, une femme ex-inspecteur en chef du poste de police de Séoul Suseo, a révélé l'été dernier que son équipe avait fait l'objet de pressions et d'ordres “déraisonnables” de la part de sa hiérarchie visant à réduire la portée d'une enquête sur le ascandale de manipulation électorale par une officine d'espionnage. Bien que les internautes aient fait l'éloge de Kwon, sa témérité lui coûte cher : les médias locaux notent [coréen] qu'aucune promotion ne sera accordée à Kwon pourtant en position certaine d'en obtenir étant donné sa qualification et ses états de service, ajoutant que si l'affaire devait se répéter, elle serait contrainte à renoncer à son poste dans les quatre ans. Beaucoup suspectent une décision politique, y compris le célèbre journaliste Mongu qui a présenté cette décision comme “effrayante vengeance” [coréen], joignant une vidéo des révélations de Kwon.

PHOTOS : Des villages détruits par l'exploitation de mines de quartz au Myanmar

Des scientifiques australiens réalisent le dragon en 3D rêvé par une fillette

0
0
3D Dragon

Dragon 3D- avec la permission de la page Facebook de CSIRO

Un dragon 3D en titane et une fillette de 7 ans sont les ingrédients de la meilleure histoire positive de l'année 2014 qui commence. La Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation d'Australie (CSIRO) annonce avec fierté sur son blog:

Cette semaine nous avons parlé d'une lettre que nous avions reçue de Sophie, une fillette de 7 ans. Un dragon, c'est tout ce qu'elle voulait.

“Nous ne sommes jamais aventurés dans notre travail dans des histoires mythiques de dragons cracheurs de feu. Désolés pour cela, l'Australie” avons-nous répondu.

Sophie's lettre très polie

lettre très polie de Sophie – avec la permission du Blog d'informations CSIRO “Gentil savant, je m'appelle Sophie, j'ai 7 ans Mon papa m'a parlé des savants du CSIRO. Est-ce que ce serait possible si vous pouviez me faire un dragon. J'aimerais bien si vous pouviez mais sinon ça ne fait rien. Je l'appellerais “Edentée” si c'est une fille et “Stuart” si c'est un garçon.” 

Et de poursuivre :

…Nous ne pouvions rester sans rien faire. Finalement, nous avons promis à Sophie de nous en occuper.

Ainsi ce matin à 9:32 a.m. (heure australienne), un dragon est né.

Vous pouvez le voir en cours de réalisation sur une imprimante 3D :

La réaction sur twitter du site d'information sur les technologies Gizmodo Australie était typique et a été retweetée plusieurs fois :

Le CSIRO a réalisé avec une imprimante 3D un dragon en titane pour une petite fille de 7 ans – parce qu'ils le pouvaient

KMB clairement apprécié une information agréable :

une pause de soulagement dans une journée de nouvelles pourries :  Sophie a demandé. Nous avons fait un dragon.  

Pareil pour Rachael McDiarmid :

Moi J'ADORE tout simplement le CSIRO. Ils sont légendaires ! Et superbe publicité. Accélérer notre programme R&D Dragon

Damon Meredith a perçu les implications de ce coup de comm’ pour une institution publique :

Moi, comme contribuable, je serais en faveur de plus de recherche sur le dragon.

Hugh Jørgensen a été explicite sur les coupes budgétaires :

Et pourquoi nous coupons les fonds à ces gars ? Sophie l'a demandé, et nous avons dit que nous allons nous en occuper. Nous avons fait un dragon.

Une note aigre est venue de John Derry:

Je m'en fous complètement de Sophie ou de son dragon.

Mais Penny Timms apprécie la fin heureuse :

Qui dit que les nouvelles ne parlent que de catastrophes et de destruction ? Une jolie fin. Le CSIRO fabrique pour une petite fille un dragon

C'est une fille alors son nom est ‘Edentée’ comme l'a requis Sophie Lester.

Sophie's dragon

le dragon de Sophie – avec la permission de la page facebook du CSIRO

Alors qu'elle attendait la livraison de son dragon, la maman exprima la joie de sa fille :

Mme Lester dit que Sophie était folle de joie de la réponse de CSIRO et disait à tout le monde que le souffle du dragon pouvait être un nouveau combustible.

”Tous ses amis disent qu'ils veulent devenir des scientifiques et Sophie dit qu'elle veut maintenant travailler au CSIRO. Elle dit que les scientifiques australiens peuvent tout faire,” raconte-t-elle .

Des manuels gratuits pour 37 millions d'élèves au Bangladesh

0
0
A Student rises up a textbook during the "Textbook Festival Day" program organized by Education Ministry at capital's Government Laboratory School. Image by Firoz Ahmed. Copyright Demotix (2/1/2014)

Une élève brandit un manuel lors du « Festival du livre scolaire » organisé par le ministère de l'Education dans l'Ecole Expérimentale Publique de la capitale. Photo de Firoz Ahmed. Droits d'auteur Demotix (2/1/2014)

[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des sites en bengali]

Plus de 37 millions d’écoliers au Bangladesh ont reçu près de 300 millions de livres scolaires gratuits de la part du gouvernement dans le cadre du « Festival du livre scolaire » le 2 janvier 2014, ce qui établit par la même occasion un nouveau record de distribution gratuite de livres scolaires [anglais], selon le ministre de l’Education Nurul Islam Nahid.

L’un des objectifs du festival annuel du livre scolaire, qui se tient depuis 2011, est de combattre l’illettrisme dans le pays. Selon l’UNESCO [anglais], environ 80 % des jeunes savent lire et écrire au Bangladesh.

Au cours des dernières années, le pays a accompli d’immenses progrès dans le secteur de l’éducation. Le Bangladesh a atteint un taux d’inscription des enfants avoisinant les 100 % en primaire, une parité filles-garçons et la gratuité des manuels scolaires pour tous. En 1991, le taux d’inscription n’était que de 61 %. En 2011, il avait atteint les 98,2 % et est passé à 99,47 % en 2012. Le taux d’inscription des filles dans les écoles primaires est passé de 32 % à 51 % et de 18 % à 54 % du nombre d’élèves total dans l’enseignement secondaire supérieur.

Au cours de l’année scolaire 2014, le nombre total de manuels distribués s’est élevé à 299 675 938 et a concerné 37 336 672 élèves d’écoles primaires, Ebtedayee, d'établissements du secondaire supérieur, Dakhil, et de formation professionnelle. Les nouveaux manuels sont également téléchargeables gratuitement ou consultables en ligne depuis le site e-book du gouvernement et depuis le site du National Curriculum and Textbook Board (NCTB), conseil en charge des programmes et des manuels.

Sur le site Articles on Education of Bangladesh, le blogueur et éducateur Masum Billah met en avant un autre avantage des livres scolaires gratuits :

La distribution de manuels pour tous les élèves de primaire s’avère être un facteur contribuant à limiter l’abandon scolaire.

Différents médias ont publié des photos des mines réjouies des élèves au moment où ils ont reçu leurs manuels. 

La productrice de films Rowshan Ara Nipa évoque sur Facebook ses propres souvenirs d’écolière, quand il fallait attendre plusieurs mois avant de recevoir un nouveau livre pour l’année scolaire :

গত ৫ বছর ধরে জানুয়ারীর ১ তাং এলেই সব বিদ্যালয় গুলিতে এক অসাধারন আনন্দ উৎসব আমাকে সুখকর এক ঈর্ষায় ফেলে দেয় , আহ্হারে আমি যদি ওদের বয়সী হতাম তবে তো আমিও আজ এই আনন্দের ভাগীধার হতাম! তবে আনন্দ যে একেবারে হয়না তা ঠিক নয়, বছরের শুরুর এই দিনে এক সাথে এত কচি কাচার হাসি মুখ এর চেয়ে বড় কোন শুভেচ্ছা আর আছে কি?

খুব মনে আছে এই তো ৫ বছর আগেই কোন ছাত্র-ছাত্রী নতুন বই কবে পাবে তার কোন ঠিক ঠাক সময় ছিলনা, বছরের ৩ মাস পেরিয়ে গেলেও নতন বই এর দেখা পাওয়া বড় সৌভাগ্য বলে গন্য হোত অথবা ২/১ টা নতুন বই আর পুরোনো বই মিলে একটা সেট বানানোর প্রান পন চেষ্টা করা হোত । আমার মা- বাবা দুজনেই প্রাথমিক বিদ্যালয়ের শিক্ষক ছিলেন। নতুন বই তো দুরের কথা ফেব্রুয়ারী-মার্চ পর্যন্ত কোন বই ছাত্রদের হাতে নাই এ নিয়ে দুশ্চিন্তার অন্ত ছিলনা…

La date du 1er janvier est synonyme de joie, ce qui me rend envieuse, mais heureuse. Si j’avais leur âge, je participerais aux festivités. Mais c’est fantastique de voir les visages heureux de ces enfants.

Je me rappelle qu’il y a peine cinq ans, rien ne garantissait que les élèves allaient recevoir leurs livres. Obtenir un ou deux livres de la liste au bout de trois mois relevait de la chance. Mes deux parents étaient instituteurs. Ils s’inquiétaient beaucoup de savoir comment ils allaient pouvoir avancer dans le programme sans livres à partir de février ou mars.

Sandipan Basu s’amuse de la situation :

এখনকার পোলাপাইনগুলা অভাগা। আমাদের কালে আমরা বই না পাওয়ার অজুহাতে পুরা জানুয়ারি স্কুলে যাইতাম না। আর পোলাপাইনে এখন বছরের প্রথমদিনই বই পাইয়া যায়। ক্যামনে কি !!

De nos jours, les élèves n’ont pas de chance. Nous pouvions manquer l’école pendant tout le mois de janvier, car nous n’avions pas les nouveaux manuels. Aujourd’hui, ils ont leurs nouveaux livres en début d’année. Comment est-ce possible ?

Students rise up textbooks during the "Textbook Festival Day" program organized by Education Ministry at capital's Government Laboratory School. Image by Firoz Ahmed. Copyright Demotix (2/1/2014)

Élèves célébrant le « Festival du livre scolaire » dans l'Ecole Expérimentale Publique la capitale. Photo de Firoz Ahmed. Droits d'auteur Demotix (2/1/2014)

Le Bangladesh fait des progrès malgré les difficultés. La distribution de livres le lendemain de la rentrée en est l’exemple. Le blogueur Arif Jebtik écrit :

যাঁরা ভাবে বাংলাদেশ এগুচ্ছে না, তাঁরা আমাদের বাংলাদেশ দেখেনি। আমি জানি এই দেশ কীভাবে কতটুকু আগাচ্ছে। [..]

আজ বই হাতে পাওয়া প্রিয় প্রজন্ম, তোমরা সুখে থাকো। তোমাদের যখন পিছু ফিরে দেখার সুযোগ হবে, সেই বয়েসে তোমরা যে বাংলাদেশে দাঁড়িয়ে থাকবে, সেই সুন্দর বাংলাদেশের কথা ভেবে আমি মাঝে মাঝেই তোমাদের ঈর্ষা করি…

Ceux qui pensent que le Bangladesh ne progresse pas ne connaissent pas le Bangladesh. Je sais à quel point ce pays va de l’avant [...]

S’il vous plaît, réjouissez-vous que la nouvelle génération reçoive les nouveaux manuels à temps. Quand plus tard vous penserez à ce moment, comme moi, vous aurez connu ce qu’est le Bangladesh moderne, et cela me rend très jaloux.

La violence politique fait partie intégrante de la vie de nombreuses personnes au Bangladesh, enfants y compris. Le défenseur de la liberté et militant Akku Chowdhury écrit :

Voici le Bangladesh dont nous rêvons…. Des enfants heureux d’avoir de nouveaux livres et avides de savoir….pas des enfants qui manipulent de la poudre et apprennent à faire des barbecues humains….nous voulons une nation démocratique, sans violence et pacifique, qui va de l’avant dans l’esprit de la guerre de libération…nous voulons des leaders prêts à passer aux actes…des leaders prêts à donner l’exemple….nous voulons des politiciens qui voient le pouvoir comme un service public et non pas comme un moyen de s’enrichir….joi manush (vive l'humanité)


Un professeur chinois perd son pari sur la réforme et marche à quatre pattes

0
0

En 2013, le professeur Fan Zhongxin avait parié publiquement que le gouvernement chinois allait s'attaquer au problème de la corruption chez les hauts fonctionnaires en les obligeant à annoncer publiquement leur revenu et leur patrimoine d'ici la fin de l'année. Le châtiment serait pour lui de ramper comme un chien sur un demi mile (800m). Maintenant qu'il a perdu son pari, il a accompli sa promesse et a mis sur son micro-blog sa photo à quatre pattes. Plus d'info sur Tea Leaf Nation.

Une histoire de la traduction de la bible en langue malaise

0
0

L'article de Robert Hunt sur l’histoire de la traduction de la bible en Malais pourrait fournir plus de contexte sur la polémique actuelle en Malaisie, où des centaines de bibles ont été récemment confisquées car contenant le mot ‘Allah’ en référence à Dieu. En Malaisie, la loi interdit aux non-musulmans d'utiliser le mot ‘Allah’ dans leurs publications religieuses pour ne pas embrouiller le public.

PHOTOS : 25 000 personnes déplacées suite à l'éruption du volcan Sinabung en Indonésie

0
0
Mount Sinabung erupted when a cloud of dust and heat to form an image of human skull. Photo by Abdullah Arief Siregar, Copyright @Demotix (1/9/2014)

Lors de l'éruption du volcan Sinabung, une nuée ardente forme l'image d'un crâne humain. Photo de Abdullah Arief Siregar, Copyright @Demotix (1/9/2014)

[Liens en anglais] En Indonésie, le volcan Sinabung, au Nord de l'île de Sumatra, a connu plus de 200 éruptions au cours de l'année écoulée et a déjà causé l’évacuation de plus de 25 000 villageois. Ce volcan était au repos depuis le XVIe siècle.

Volcano Discovery rapporte l'évolution de l’activité volcanique du Sinabung :

Le dôme de lave, qui croît rapidement, est une masse instable de lave modérément visqueuse, ce qui provoque régulièrement son effondrement partiel et des avalanches de cendres et de blocs rocheux à haute température (coulées pyroclastiques ou nuées ardentes) qui parcourent jusqu'à 4,5 km. Selon les dernières estimations, le nombre de réfugiés en provenance du périmètre interdit (de 5 à 7 km autour du volcan) atteindrait les 25 000 personnes.

L'Indonésie, située sur la ceinture de feu du Pacifique, possède plus de 100 volcans actifs. Mais selon Carl, le Sinabung ne devrait connaître qu'une éruption d'importance moyenne :

Une chose est sûre : le système magmatique du Sinabung ne contient pas suffisamment de magma pour qu'une super-éruption se produise.

Comme on sait très peu de choses sur ce volcan, il serait intéressant d'examiner les volcans des alentours pour avoir une idée de ce qu'il a dans le ventre. A quelques kilomètres de là, les deux volcans Sibayak et Pinto pourraient nous fournir des indices intéressants.

Les autorités ont procédé à des évacuations et ont promis aux habitants affectés qu'une aide serait rapidement apportée aux personnes relogées dans des abris temporaires. Mais, en plus d'avoir provoqué le déplacement des villageois, l'éruption du Sinabung a eu un impact négatif important sur l'agriculture locale.

Utami Irawati témoigne de sa solidarité avec les personnes touchées par l'éruption :

Mes pensées et prières vont à ceux qui vivent à côté du Sinabung. Soyez forts, et je prie pour que les choses aillent mieux au plus vite :”(

Sur la photo ci-dessous, publiée sur Demotix, on peut voir le volcan Sinabung en train de cracher des cendres et de la lave.

Mount Sinabung ejected lava and hot clouds over Berastepu and Bakerah villages. Photo by by Abdullah Arief Siregar, Copyright @Demotix (1/5/2014)

Le Sinabung, expulsant de la lave et une nuée ardente au-dessus des villages de Berastepu et Bakerah. Photo d'Abdullah Arief Siregar, Copyright @Demotix (1/5/2014)

Farmers harvest tomatoes covered in a thick layer of ash from the eruption of Mt. Sinabung. Photo by Ahmad Ridwan Nasution, Copyright @Demotix (1/6/2014)

Des paysans récoltent des tomates sous une épaisse couche de cendres due à l'éruption du volcan Sinabung. Photo d'Ahmad Ridwan Nasution, Copyright @Demotix (1/6/2014)

The eruption of Mount Sinabung on November 24, 2013 ejected ash in the air with a height of about 10,000km. Photo by Abdullah Arief Siregar, Copyright @Demotix (11/24/2013)

Le 24 novembre 2013, l'éruption du Sinabung a expulsé des cendres dans l'atmosphère à près de 10 000 m de haut. Photo d'Abdullah Arief Siregar, Copyright @Demotix (11/24/2013)

Une année en Asie

Un pastebin pour le contenu en arabe sur internet

0
0

“L'arabe est la septième langue la plus parlée par les usagers d'internet mais seulement 3 % du contenu numérique du web est en arabe”, estiment les experts. L'une des utilisations les plus courantes du web est le partage de texte, par pastebin ou par d'autres services similaires. Pourtant, ceux-ci ne prennent pas correctement en charge les textes en arabe. Nota, développée par l'égyptien Mostafa Hussein (@moftasa), vise à réduire cette lacune : 

Nota a pour seul objectif d'aider les gens à partager rapidement et simplement tout le contenu en arabe qu'ils souhaitent. Le texte est présenté de manière claire, sans distraction, élégante,  et il est facilement accessible. Il n'est pas nécessaire de créer un compte et de s'enregistrer. De plus, Nota restera sans publicité, gratuit et libre. 

Le code source de Nota est sur GitHub.

Une féministe chinoise parcourt 2000 km à pied pour protester contre les abus sexuels

0
0

Voyager seul et à pied est un concept encore peu connu des Chinois. Certaines femmes se laisseraient bien tenter par l'aventure, mais elles redoutent les agressions sexuelles. C'est pour cette raison que la militante féministe Xiao Meili a imaginé un projet intitulé La Marche Féministe de Meili [ou "Belle Marche Féministe", puisque le prénom Meili signifie "beauté" en chinois]. Elle décrit cette marche comme une “manifestation contre les abus sexuels, pour promouvoir la liberté des femmes”.

Xiao, qui a tenu le rôle principal dans la version chinoise des “Monologues du Vagin”, a décidé de marcher de Pékin à Guangzhou dans le Sud de la Chine. Elle parcourt cette distance d'environ 2000 kilomètres afin de s'élever contre le harcèlement sexuel et les attouchements faits aux enfants. Depuis 4 mois qu'elle est sur la route, elle a fait circuler des pétitions, organisé des représentations et informé les gouvernements locaux des problèmes qui lui tiennent à coeur. Elle partage cette expérience sur son blog à travers des photos, des articles et des dessins.

Veteran feminist activist Xiao Meili(screenshot from youku)

Xiao Meili, militante féministe aguerrie (capture d'écran depuis youku)

Née en 1989 dans la province du Sichuan, Xiao a monté de nombreux projets pour l'égalité des sexes et la liberté des femmes. Pour la Saint-Valentin 2012, elle a revêtu avec deux autres militantes une robe de mariée ensanglantée- une manière de protester contre la violence conjugale. Elle a également occupé des toilettes pour hommes en réaction à l'inéquité des toilettes publiques chinoises, appelant le gouvernement à construire plus de sanitaires féminins (selon un rapport du Time Magazine, les hommes passent en moyenne 30 secondes aux toilettes, contre 90 secondes pour les femmes). En août 2013, elle s'est rasé la tête pour s'opposer aux discriminations faites aux étudiantes lors des inscriptions à l'université.

Xiao gagne actuellement sa vie en enseignant le dessin et en commercialisant des articles vintage sur Taobao, un site de vente en ligne. Elle appelle aux dons sur sa page Taobao pour financer son projet, encourage les femmes des villes qu'elle traverse à la rejoindre dans sa marche ou à l'héberger sur leur canapé.

Pour voir Xiao à l'oeuvre, regardez la vidéo ci-dessous [en chinois]:

5 films francophones africains qui ont marqué leurs temps

0
0

Le festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) est le plus grand festival de cinéma en Afrique et a lieu tous les deux ans à Ouagadougou, Burkina Faso. Il se déroule habituellement en Mars de chaque année. Le festival a été créé en 1969 et a récompensé une pléthore de films dont l'impact retentit encore aujourd'hui.

Voici cinq des plus célèbres films africains francophones (récompensés ou pas) qui ont marqué toute une génération de téléspectateurs :

Bal Poussière (Côte d'Ivoire)

Poster du film BAL POUSSIERE - Domaine public

Poster du film BAL POUSSIERE – Domaine public

Bal Poussière est un film ivoirien de 1988 réalisé par Henri Duparc. Il a généré 300 000 entrées en France et est une satire de la polygamie qui raconte l'histoire Alcaly dit « Demi-dieu » qui malgré le fait qu'il ait déja cinq épouses s'amourache de la jeune Binta, revenue d'Abidjan. Voici un extrait du film:
[Embed]http://www.youtube.com/watch?v=sM9CNJhO1O8 [/embed]
Gapont explique pourquoi ce film l'a marqué :

Un petit bijou de fraîcheur et de spontanéité. Ce film a la candeur du cinéma de Renoir ou de Pagnol. Petit budget pourtant, acteur souvent amateurs, tourné en super 16mm et pourtant la magie est là, on se laisse porter par ces personnages incroyables. Du vrai cinéma.

Va, Vis et Deviens (Ethiopie)

Poster du film Va, Vis et Deviens - Public Domain

Poster du film Va, Vis et Deviens – Public Domain

Va, vis et deviens est un film franco-israélien de Radu Mihaileanu sorti en 2005. Dans un camp de réfugiés éthiopiens au Sudan, une mère, chrétienne, pousse son fils Shlomo à se faire passer pour Juif afin de survivre et d'être inclus dans l’opération Moïse qui transporte de nombreux Juifs d'Éthiopie en Israël. Déclaré orphelin, Shlomo est adopté par une famille française sépharade vivant à Tel-Aviv. Il grandit avec la peur que l'on découvre son double-secret. Voici la bande annonce :

Janos451 a aimé l'intensité dramatique du film [en]:

What makes the film extraordinary – what creates all the crying in the audience – is its honest and effective portrayal of the young refugee's isolation and loneliness, made worse by his belief that his escape is at the cost of his mother's life

Ce qui rend le film extraordinaire – ce qui a fait pleurer le public – est le portrait honnête et efficace de l'isolement et de la solitude de ce jeune réfugié qui est aggravé par la conviction que son salut est au prix de la vie de sa mère.

Ce film repose sur l'histoire des Falashas (juifs Ethiopiens) qui, immigrés en Israël, éprouvent beaucoup de difficultés à se faire accepter malgré leurs efforts. Ce film est rattrapé par l'actualité du moment où de nombreux immigrés africains manifestent pour obtenir leurs droits en Israel. 

 Un Homme qui Crie (Tchad) 

Un homme qui crie, initialement intitulé “Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse” est un film du réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun sorti le 29 septembre 2010. Il a remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes 2010. Le titre original  le titre est tiré d’une phrase du Cahier d’un retour au pays natal du poète martiniquais Aimé Césaire. C'est l'histoire d'Adam, cinquante-cinq ans, un ancien champion de natation, qui est maître nageur dans un hôtel à N'Djamena. Quand l'hôtel est repris par des investisseurs chinois, il est contraint d'abandonner son emploi à son fils Abdel.


Le blog Words of Katarina  explique pourquoi le film l'a marqué :

A Screaming Man talks about loss of self, not as a consequence of happenings beyond our control, but of the choices we make when life throws us off guard [..] It is in fact up to ourselves to decide what kind of person we want to be and how to express and live up to the decision once it has been made.

Un homme qui crie est un film sur la perte du soi, non pas à cause d'événements hors de notre contrôle, mais des choix que nous faisons quand la vie nous prend par surprise [..] Le film dit qu'il ne tient qu’ à nous de décider quel type de personne nous voulons être,  comment exprimer et vivre pleinement en fonction des choix que l'on a fait.

Indigènes (Algérie/Maroc) 

Indigènes est un film algérien/marocain réalisé par Rachid Bouchareb, sorti en 2006.

Le film raconte la découverte de la deuxième guerre mondiale et de l'Europe par trois tirailleurs algériens et un goumier marocain : Abdelkader, Saïd, Mesaoud et Yassir. La guerre leur apporte la désillusion face aux discriminations mais aussi l'émergence d'une conscience politique et l'espoir.

Sarah Elkaïm explique l’importance historique du film :

Personne ne s’était encore attaché à relater le sort de dizaines de milliers d’Africains, du Maghreb et au-delà du Sahara, qui, au sein de l’armée française, ont participé à la libération du pays qu’ils n’ont jamais, pour la plupart, cessé de considérer comme leur patrie. [..] c’est ce qui fait la force et l’émotion du film : les personnages sont construits, et pas prétextes. Ils sont humains : parfois lâches, peureux, ils sont avant tout des hommes venus libérer leur pays du joug nazi.

Tabataba (Madagascar) 

Tabataba (rumeurs en malgache mais aussi le nom de code donné aux évennements de l'insurrection de 1947 à Madagascar) est un film de Raymond Rajaonarivelo sorti en 1988. Ce film raconte la lutte d'un village malgache pour obtenir l'independance face à la colonisation française. Pour les villageois, la rébellion va prendre différentes formes, il y a ceux qui croient au pouvoir démocratique et ceux qui croient au pouvoir des armes.

Le réalisateur Raymond Rajaonarivelo décrit comment il a écrit le scénario du film :

Tout le monde me racontait une histoire, jamais la même. Cela a donné lieu à une rumeur, Tabataba, qui me paraissait refléter ce que j’avais entendu là-bas. Ce sont toutes ces mémoires qui m’ont servi à écrire le scénario

Valérie Andrianjafitrimo, qui a rapporté ces propos ajoute que :

Car ce qui est crucial, dans ce jeu de balance auquel on assiste entre déni et commémoration, entre interprétation française renouvelée et pluralité des perceptions malgaches, ce n’est pas la vérité de l’historiographie, dont on voit bien qu’elle ne résoudra rien des ombres de la mémoire ni de la dimension symbolique de l’événement. C’est peut-être la voix alternative de la rumeur, ce « tabataba », ce bruit sourd, permanent, varié et variable, tantôt ténu, tantôt éclatant, tantôt victimaire, tantôt héroïque, qui est importante.


30 emplois déjà trouvés en Grèce grâce à un mot-clé sur Twitter

0
0
Graffiti in Greek reads, "I don't hope anything, I am not afraid of anything, I am unemployed."

Le tag en grec dit “Je n'espère rien, je n'ai peur de rien, je suis chômeur,” paraphrase d'une célèbre citation d'un auteur grec. Photo de SpirosK sur Flickr. CC BY-NC-ND 2.0

A l'heure où le chômage atteint le taux sidérant de 27 % en Grèce, un mot-clé sur Twitter a aidé une trentaine de personnes du pays à trouver du travail.

#aggeliesergasias (offresd'emploi) a été créé par l'utilisateur @dimitrischrid début octobre pour aider les utilisateurs de médias sociaux à partager les informations sur les opportunités d'emplois en Grèce et à l'étranger. Le 11 décembre, ce mot-clé est resté 11 heures en tête de tendance sur le Twitter grec, grâce à son utilisation par les twittos et les portails d'emploi à forte fréquentation.

Vous saviez que #aggeliesergasias était tête de tendance pendant 11 heures mercredi 11 en Grèce ?

Il est devenu un symbole de solidarité sur Internet contre le problème croissant du chômage dans le pays. Plusieurs organes de médias grecs ont parlé de cette idée, qu'ils ont trouvée simple, intelligente et efficace. Le blog Keep Talking Greece, qui veut faire connaître les histoires de “vrais” Grecs souffrant de la crise, a écrit :

En quelques jours, c'était le déchaînement : les utilisateurs de Twitter se sont mis à poster les offres d'emploi qu'ils connaissaient ou dont ils avaient entendu parler, pendant que les chercheurs d'emploi commençaient à poster leurs demandes. ReTweets et Favoris ont vite ajouté au  succès de ce moyen moderne de rendre visible par les médias sociaux un poste proposé à Athènes ou à Xanthi, à Londres ou Préveza, en Crète ou à Genève. 

Son créateur @dimitrischrid a expliqué au site d'information Protagon l'effet qu'a déjà eu lemot-clé : 

Μέχρι τώρα, που είναι ακόμα πολύ νωρίς και πολλοί δεν γνωρίζουν προς το παρόν αυτόν τον τρόπο εύρεσης εργασίας, μου έχουν στείλει περίπου 30 άτομα μήνυμα που μου είπαν ότι προσλήφθηκαν και θέλησαν να με ευχαριστήσουν για το καλό που τους έκανα. [...] Ο καθένας από εμάς μπορεί να φτιάξει ένα hashtag, δεν υπάρχει τρόπος να πληρωθείς ποτέ την επιτυχία του, αλλά η ηθική ανταμοιβή που παίρνω καθημερινά, αξίζει όλα τα λεφτά του κόσμου».

Jusqu'à présent, mais c'est encore très tôt et beaucoup ne connaissent pas cette façon de chercher du travail, une trentaine de personnes m'ont envoyé des messages pour me dire qu'elles ont été embauchées et voulaient m'en remercier. [...] Chacun de nous peut faire un mot-clé, il n'y a pas à être payé pour son succès, la récompense morale que je reçois chaque jour vaut tout l'or du monde.

L'opération a été aussi étendue à Facebook.

Le problème de la crédibilité des médias à Hong Kong

0
0

[Sauf indication contraire les liens dirigent vers des pages en anglais.]

En début de mois, le centre de recherche d'une université locale a publié les conclusions d'une étude sur la crédibilité des médias. Les résultats de l'étude font état d'une diminution générale de la crédibilité ressentie à l'égard des médias à Hong Kong depuis le lancement de l'étude en 1997. Il en résulte une interrogation sur la perception du concept de crédibilité par le public eu égard à la liberté de la presse qui se détériore à Hong Kong et à la culture “prosommateur” de l'ère des nouveaux médias.

Cet article écrit par Ah Oi a été publié en Chinois le 3 janvier 2014. La version en anglais a été traduite et éditée par Ronald Yick et reprise par Global Voices dans le cadre d'un accord de partenariat.

As press freedom continues to deteriorate in Hong Kong, pro-democracy lawmakers put forward a motion debate on the protection of information, press and speech freedom in June last year. Photo from inmediahk.net.

Alors que la liberté de la presse ne cesse de se détériorer à Hong Kong, des législateurs en faveur de la démocratie ont proposé une motion sur la protection de l'information, et la liberté de la presse et de parole en juin 2013. Photo de inmediahk.net.

Le Centre d'Etude de la Communication et de l'Opinion Publique de l'université chinoise de Hong Kong a mené une étude téléphonique depuis 1997 auprès d'interlocuteurs auxquels on a demandé de noter la crédibilité des médias. Les derniers résultats de l'étude ont été annoncés en janvier 2014. Les médias qui arrivent en tête sont qualifiés de neutres et “harmonisés” [en d'autres termes auto-censurés], avec le South China Morning Post en tête de toute la presse écrite, et le Hong Kong Economic Times en tête de la presse écrite chinoise. Ming Pao, qui a été en première place pour la presse écrite chinoise pendant plus de dix ans, s'est fait dépasser et est en deuxième position. Le journal a même retiré le slogan de son en-tête “le journal chinois le plus crédible”.

Parallèlement, l'Apple Daily, l'un des journaux les plus populaires de Hong Kong, qui ne cache pas ses penchants pro-démocratie, est tombé à la 17ème place sur la liste de crédibilité, suivi par deux journaux pro-Pékin.

Les résultats ont choqué les milieux des média du fait que les journaux les plus “harmonisés” arrivent en tête sur l'étude de crédibilité. Certains ont critiqué la méthodologie employée pour l'étude, d'autres ont critiqué le public pour sa mauvaise appréciation.

La méthode de recherche aurait pu, de fait, être mieux définie. Pour l'étude, on a demandé aux participants de noter les journaux selon leur ressenti, ce qui peut se traduire par leur ordre de préférence, et qui n'a rien à voir avec la crédibilité du journal. Dans une société qui parle chinois, les habitants ne lisent pas régulièrement des journaux en anglais. Il est ainsi facile pour un journal écrit en anglais d'obtenir une note moyenne de la part d'interlocuteurs qui n'ont pas forcément lu le journal. En réalité, le South China Morning Post a été accusé de tourner au rouge pour avoir licencié ou mis sur la touche d'éminents journalistes expérimentés depuis la prise de fonction du nouveau rédacteur en chef en 2011. De son côté, le Hong Kong Economic Times est considéré comme un journal chinois pro-gouvernemental et pro-Pékin.

Même si la méthodologie employée pour cette étude a des défauts, elle a été menée pendant plus de 10 ans. La chute brutale de “ressenti public” demande aussi une explication.

En comparaison avec 2010, l'étude démontre une baisse générale de le crédibilité des médias. On peut attribuer cette baisse à une auto-censure croissante, elle-même due à la forte pression exercée par le secteur des affaires et le gouvernement. Ces ressentis publics sont conformes à l’Index Mondial de la Liberté de la Presse, où Hong Kong passe de 34ème en 2011 à 54ème en 2012, et encore plus bas à 58ème en 2013.

La crédibilité a besoin d'être redéfinie

Alors que la presse traditionnelle est sujette à des pressions politiques, la montée des nouveaux médias a aussi transformé les relations entre les organismes de presse et les lecteurs. De plus en plus de monde s'informe en ligne, chacun recherche les informations qui l'intéressent selon ses préférences, sans parler du partage d'informations entre pairs. Les médias traditionnels évoluent lentement vers un modèle distributif, et les lecteurs passifs deviennent des producteurs de contenus actifs. Les lecteurs peuvent fournir de l'information eux-mêmes ou devenir des commentateurs au sein de leurs cercles de médias sociaux. Ce ne sont pas des lecteurs passifs mais des prosommateurs, ou comme il a été dit des “moi-média”.

Face à cette nouvelle culture de consommation de l'information, le terme de crédibilité demande à être redéfini. En réponse aux résultats publiés, Shum Yee-lan, Président de l'Association des Journalistes de Hong Kong, suggère que les sociétés de médias ne devraient pas “faire du sensationnel ou prendre parti, mais révéler les choses dans l'intérêt de la société”. Une telle déclaration assimile la crédibilité à l'objectivité. Cependant, même dans la pratique journalistique traditionnelle, la crédibilité doit être fondée sur une information sur des problèmes d'intérêt public, bien souvent en mettant en cause le gouvernement ou les intérêts privés. Dans l'environnement des nouveaux médias, les gens recherchent une conversation ou des échanges de points de vue. La notion de crédibilité s'appuie sur un commentaire basé sur des faits et qui exprime un point de vue.

Les nouveaux médias ont aussi leurs enjeux, en particulier quand les organes de presse sur internet deviennent directement dépendants du nombre de clics, ce qui a été critiqué et qualifié de journalisme de résultat. L'année dernière à Hong Kong, Apple Daily avait prévu de lier les résultats de son site internet à des primes pour ses employés [chinois]. Ce projet a fait l'objet de sévères critiques de la part de l'industrie des médias et le journal a dû l'abandonner. Sa version mobile cependant fait la promotion des articles les plus populaires plutôt que des articles d'intérêt public. L'inconvénient avec cette politique, c'est que les rédacteurs en chef et les journalistes vont favoriser les contenus internet viraux pour attirer les annonceurs publicitaires au détriment de la crédibilité de l'information.

L'émergence de plateformes d'analyse des dépêches

Récemment un certain nombre d'initiatives de la part des médias en ligne visent un nouveau public à Hong Kong qui recherche une information en temps réel mais une analyse en profondeur. Par exemple, The House News, qui s'inspire du modèle de curation des informations du Huffington News, ou le Post 852, qui donne des commentaires de praticiens des entreprises. Les deux organes de presse se positionnent en tant que plateformes d'analyse des informations de dernière heure. Effectivement, The House News se positionne à la 10ème place sur 21 dans l'étude sur la crédibilité des médias, au milieu de la liste. Ce résultat, dans une certaine mesure, montre que le modèle d'analyse des informations de dernière heure a son intérêt.

Par ailleurs, il faut rappeler que le commentaire critique et en profondeur, ou l'analyse des informations de dernière minute (“breaking views”), doit s'appuyer sur des informations de dernière heure et sur l'investigation. Sans un réel travail journalistique, les commentaires ne peuvent être fondés. Dans le monde entier, des institutions expérimentent les nouvelles technologies pour le journalisme, comme le journalisme de données, des outils de visualisation de données grâce au multimédia. D'autres mettent en avant le journalisme de solutions, qui “recherche et donne des réponses crédibles aux problèmes sociaux”.

Les résultats surprenants de l'étude sur la crédibilité devraient servir de signal d'alarme pour ceux qui se sentent concernés par le développement du journalisme à Hong Kong et l'expérimentation de nouvelles pratiques journalistiques.

Hong Kong : Voir le kitsch dans l'art

0
0
Evan Fowler looked into the art history and explained the term "Kitsch" at the House News.

Evan Fowler a étudié l'histoire de l'art et expliqué le terme “kitsch” sur le site hongkongais House News.

Le kitsch nous propose une imagination, des sentiments et des émotions que nous pouvons souhaiter avoir mais ne sont pas au centre de notre expérience réelle d'individu. Il est repris à travers des modèles et des stéréotypes, auxquels nous pouvons tout au mieux aspirer ou aimer croire mais qui néanmoins ne nous disent rien sur nous-mêmes.

Chine et Hong Kong : le vent de la mère patrie tourné en dérision

0
0

Un cyber-citoyen a mis en ligne un poème tiré d’un manuel scolaire de primaire qui fait l’éloge du « vent soufflant de la Chine à Hong Kong » comme étant une bénédiction. Très rapidement, ce que l’on a ainsi nommé lavage de cerveau poétique, s'est transformé en objet de dérision. Détails donnés par le Dictionnaire du cantonais hongkongais politiquement incorrect.

Photos du troisième jour de l'opération “Paralysie de Bangkok”

0
0

Le blogueur Stickman Bangkok a mis en ligne [en anglais] et commenté, mercredi 15 janvier, des photos de rassemblements et de foule prises lors du troisième jour de l'opération “Paralysie de Bangkok”.

Oubliez ce que j'ai dit concernant des chiffres en baisse. Mercredi soir a vu défiler au moins autant de manifestants que le premier jour.

Voici le genre de scènes auxquelles vous pouvez vous attendre à peu près n'importe quand et n'importe où dans le centre-ville de Bangkok. Dans un précédent point fait aujourd'hui, Asoke semblait ainsi très calme, même en fin d'après-midi. Or, en tout début de soirée, c'était le chaos. Comme je l'ai dit, la situation est fluctuante.

Les manifestants veulent faire pression sur l'actuel premier ministre pour qu'elle démissionne et revendiquent la mise en place d'un “Conseil du peuple”.

Viewing all 7147 articles
Browse latest View live




Latest Images