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Pourquoi Vladimir Poutine a-t-il libéré Khodorkovski ?

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"Deal or no deal," brought to you by Russian President Vladimir Putin. Images mixed by Kevin Rothrock.

” A prendre ou à laisser ” . Ce que vous apporte le président russe Vladimir Poutine. montage photographique de Kevin Rothrock.

[Article d'origine publié en anglais le 10 janvier - liens en russe sauf mention contraire] 

Andréï Illarionov [fr], ancien conseiller économique de Vladimir Poutine [au temps du démantèlement de Ioukos], est aujourd'hui un associé du think tank libéral Cato Institute de Whashington et un blogueur prolifique. Illarionov a consacré une attention spéciale sur son blog à la libération inattendue de Mikhail Khodorkovski en décembre dernier. Il énumère plusieurs explications possibles à la soudaine décision de Poutine de libérer son plus plus célèbre ennemi politique.

Andrey Illarionov at the World Economic Forum in Russia, 2 October 2003, Moscow, CC 3.0.

Andréï Illarionov au forum économique mondial de Moscou le 2 octobre 2003, CC 3.0.

Un des éléments qui ont poussé Illarionov à se lancer dans une analyse de 3240 mots de la libération anticipée de Khodorkovski a plus être l'entretien de Maria Baronova avec Stanislav Belkovski, que l'on a pu voir sur Slon.ru le 31 décembre 2013. Dans son billet sur LiveJournal, Illarionov attribue à Belkovski la première des sept explications possibles de la grâce de Poutine, ajoutant toutefois que cette affirmation ne devait pas être prise trop au sérieux.

Voici les sept théories :

(1) Poutine aurait fait preuve de clémence, de générosité, d'humanisme, de pitié face a la maladie de la mère de  Khodorkovski.

Illarionov rejette d'emblée l'idée que Poutine puisse faire preuve de clémence. Il insiste sur une phrase écrite dans un billet du 22 décembre 2013 (au sujet de la libération de Khodorkovski), répétant qu'il est peu plausible d'envisager que la grâce de Khodorkovski soit le résultat d'un changement profond dans le cœur de Poutine.

(2) Khodorkovski a reconnu sa culpabilité et se trouve donc libre.

Illarionov estime que Dmitri Peskov, chargé des relations avec la presse de Poutine et Vladimir Pozner, une personnalité du monde de la télévision très critique vis à vis de  Khodorkovski sont ceux qui ont propagé cette théorie. Selon Khodorkovski lui même, sa demande de grâce envoyée à Poutine ne comportait aucune reconnaissance de culpabilité.

(3) la libération de Khodorkovski est un triomphe de la diplomatie allemande.

Illarionov consacre un peu de temps à cette hypothèse. Pour conclure que Poutine a peut-être choisi  les Allemands comme médiateurs de la grâce de Khodorkovski, à la fois comme une faveur à Angela Merkel (qui a eu des problèmes lors des dernières élections) et pour des raisons purement techniques : Hans-Dietrich Genscher [fr] a été la dernière des personnalités qui ont travaillé pour la libération de Khodorkovski. Néanmoins l'argument pour rejeter cette idée que les diplomates allemands puissent être à l'origine  du pardon est que Genscher n'a aucun moyen de pression sur Poutine, alors que d'autres beaucoup plus puissantes figures internationales ont échoué récemment à convaincre le Kremlin de relâcher Khodorkovski.

(4) Poutine a voulu envoyer un signal à son entourage du genre : “On se calme !”

Illarionov appuie cette théorie sur une interview de Khodorkovsky par Evgenia Albats du “The New Times”, où celui-ci déclarait que pour maintenir l'ordre dans ses rangs, Poutine avait le choix entre le libérer ou envoyer en prison pour corruption l'ancien ministre de la défense Anatoli Serdioukov. Illarionov admet qu'emprisonner Serdioukov serait un signal clair à l'adresse de son camp, mais il ne voit pas la même logique dans la libération de Khodorkovski.

(5) Poutine a libéré Khodorkovski pour protéger les jeux Olympiques d'hiver à Sotchi et le Sommet du G8 en Russie en 2014.

Illarionov reconnait qu'il a effectivement adhéré à cette théorie au début, puis il l'a rejetée ensuite car cette libération est arrivée trop tard pour avoir une influence sur le choix de Sotchi et trop tôt pour avoir un impact sur la rencontre du G8 en juin de cette année.

(6) Poutine s'inquiète de réputation de la Russie comme un Etat démocratique.

Une autre théorie rejetée avec une pique contre Belkovski :

Своим якобы демократическим характером помилование Ходорковского смогло потрясти воображение только такой впечатлительной персоны, как С.Белковский, без устали пытающейся мистифицировать публику регулярно повторяемой им мантрой про осуществляемую ныне «перестройку-2». Ни один сколько-нибудь серьезный наблюдатель как внутри страны, так и за рубежом ни на йоту не изменил своего мнения о характере современного российского политического режима.

Avec sa supposée nature démocratique, la grâce de Khodorkovski ne peut influencer qu'une personne aussi impressionnable que Stanislav Belkovski, inlassablement préoccupé de mystifier l'opinion en répétant régulièrement son mantra de l'existence actuelle d'une deuxième perestroïka. Aucun observateur sérieux en Russie ni à l'étranger ne changera d'un iota son opinion sur la nature du régime politique de la Russie contemporaine.

(7) Poutine et  Khodorkovski ont conclu “le marché de la décennie”. 

En définitive, Illarionov propose une septième explication à laquelle il adhère : Poutine a libéré Khodorkovski à condition que celui-ci s'efforce de parvenir à un règlement à la baisse dans le procès [anglais] Ioukos devant la cour d'arbitrage de la Haye (où le gouvernement russe risque une condamnation à payer des dommages qui pourraient dépasser 100 milliards de dollars). Dans le même temps le Kremlin retient en otage Platon Lebedev et Alexeï Pitchougine [ces 2 liens en anglais], anciens compagnons de Khodorkovski au directoire de Ioukos, qui restent en prison en Russie. Illarionov donne comme titre à l'un de ses billets : “De l'Abrek au Kremlin,” critiquant ce penchant supposé de Poutine pour la prise d'otages, il le compare aux Abreks [anglais], des jusqu'au-boutistes qui ont combattu la colonisation russe, dans les montagnes du nord du Caucase au XIXe siècle.

Dans les commentaires de ce billet de blog, des lecteurs remettent en cause la théorie d'Illarionov sur cet “enjeu de la décennie”,  il se demandent comment un Khodorkovski libéré pourrait convaincre les autres partenaires de Ioukos (dont au moins trois ne vivent pas Russie) de réduire leur plainte contre le Kremlin. (Illarionov estime que Poutine pourrait digérer une indemnité de 30 milliards de dollars). Illarionov pense que Lebedev and Pitchougine sont voués à finir leurs jours en prison si Khodorkovski échoue dans sa mission. Illarionov imagine les paroles de Poutine à l'ancien oligarque : “A toi de jouer à présent, c'est ton affaire mon cher !”


Les nouvelles lois anti-démocratiques en Ukraine : une infographie

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Le 16 janvier 2014, le parlement ukrainien a adopté une série de propositions de loi en violant gravement la procédure de vote. Le soir même, le président Ianoukovytch signait et adoptait ces textes.

Voici une infographie réalisée par le mouvement civique TCHESNO [UK, EN] afin de souligner les modifications législatives majeures en date du 17 janvier 2014.

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Préservons les éléments de la veille ville de Dacca

Le Paraguay “meilleur pays pour vivre une véritable expérience latino-américaine”

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Ce pays est certainement le moins visité de toute l'Amérique du sud, la plupart des touristes l'évitent et pensent qu'il n'y a rien à voir, qu'il n'y a aucune montagne pouvant rivaliser avec celles les autres pays, pas de merveilles de la nature…..et pourtant je suis certain que c'est une erreur, il s'agit là du pays le plus typique de tout le continent. Probablement le meilleur pour vivre une véritable expérience latino-américaine. 

Héctor Zavala, “le  voyageur qui rêve sur son vélo”, parle de sa découverte du Paraguay sur son blog Pedaleando Latinoamérica, où il réalise un journal de son voyage au travers du continent.

Héctor termine son journal du  Paraguay par cette invitation :

Le Paraguay est un pays qui n'a pas bonne réputation pour ses voisins proches, et pourtant je n'hésite pas à dire que ce ne sont que préjugés. Alors, ne faites pas attention à ces préjugés, je dis aux voyageurs de visiter, s'ils le peuvent le Paraguay, ils ne le regretteront pas ! 

 Vous pouvez suivre toutes ses aventures sur Facebook.

Catherine Samba-Panza, maire de Bangui, élue présidente transitoire de la Centrafrique

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The Mayor of Bangui, Catherine Semba Penza participates in the clean up of the city via La Nouvelle Centrafrique Infos

La maire de Bangui et maintenant présidente transitoire Catherine Semba-Panza via La Nouvelle Centrafrique Infos

Après que Michel Djotodia s'est retiré de la présidence il y a deux semaines, le parlement de la République Centrafricaine a élu Catherine Samba-Panza, ancienne maire de Bangui, présidente de transition en charge de stabiliser le pays jusqu'aux prochaines élections. Mme Samba-Panza est reconnue pour sa gestion de crise de la ville pendant la fièvre de pillages des rebelles en 2013. C'est la première fois qu'une femme est désignée à la tête du pays.    

Réduire la fracture numérique : téléphones portables et médias sociaux

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Une version de cet article a été publié antérieurement par Index on Censorship

Note: tous les liens de cet articles renvoient vers des pages en anglais, sauf indication contraire.

Les experts de technologie ainsi que les activistes essaient depuis des années de combler le fossé de l'accès à la technologie, utilisant pour cela des produits et des initiatives innovantes, comme l'ordinateur portable à 100 dollars développé par l'organisation Un ordinateur portable pour chaque enfant.

Mais il faut plus qu'un ordinateur pour combler le fossé. Les téléphones portables sont apparus comme étant un outil puissant pour l'engagement social ; la technologie mobile et les applications des médias sociaux jouent un rôle vital pour donner une voix à des groupes exclus. Environ 70 % des utilisateurs de téléphones portables se trouvent dans des pays en voie de développement, particulièrement dans le Sud, d'après l'Union Internationale des Télécommunications, une agence des Nations Unies. La téléphonie mobile est la première technologie de la communication de l'histoire à avoir plus d'utilisateurs dans les pays en développement que dans le monde développé.

Source: http://www.flickr.com/photos/africa-renewal/5755511627/in/photostream/

Photo de Africa Renewal CC BY-NC-SA 2.0

Bien que l'accès à Internet soit important, ce n'est que le point de départ, et c'est alors que la technologie mobile entre en jeu. Contrairement à Internet, l'utilisation des portables n'est pas entravée par des bandes passantes lentes ou des pénuries d'électricité, et ils peuvent être utilisés par ceux ne sachant pas lire ou écrire. De ce fait, les téléphones portables jouent un rôle de plus en plus vital dans la mise en place du militantisme, des campagnes de sensibilisation, et finalement pour donner une voix aux citoyens. Les nouvelles plateformes mobiles sont simples et portables et nécessitent uniquement de simples fonctionnalités de messagerie texte pour être utilisées comme outil pour une multitude d'activités, allant du soutien logistique lors de catastrophes naturelles au suivi de la violence.

En dépit de la façon dont les médias sociaux et traditionnels aiment parler des “nouvelles fractures numériques”, elles ne sont pas nouvelles du tout. D'après ma propre recherche sur le sujet, il apparait que les problèmes principaux se situent au niveau du pouvoir social, et de l'accès à l'information et aux compétences.

Ushahidi – signifiant “témoignage” en swahili – est un bon exemple de cette tendance. Cette entreprise technologique à but non lucratif est spécialisée dans le développement de logiciels libres et gratuits permettant aux utilisateurs de partager, interagir et rendre compte de ce qui se passe dans leur société, disponible pour toutes les personnes disposant d'un téléphone portable. Dans une analyse précédente, Crowdglobe, qui réalise des recherches sur les systèmes de cartographie collaboratifs, a documenté près de 13.300 cartes collaboratives Ushahidi dans plus de 100 pays. Le programme permet aux personnes de réaliser leur propre carte sans avoir à l'installer sur leurs serveurs web.

NT Mojos, un projet entrepris par le gouvernement australien en 2011, a donné une voix aux citoyens ainsi que l'opportunité de devenir créateurs de contenu, en leur permettant de contourner les gardiens traditionnels de l'information tels que les gouvernements, les maisons d'édition, qui contrôlent l'accès aux services, aux débats et à la connaissance.

Un projet similaire en Inde, CGNet Swara, un service d'actualité sur téléphones portables, a lancé un portail pour la tribu Chhattisgarh, dont l'accès aux médias traditionnels est restreint. Les logiciels open-sources surmontent deux barrières – l'alphabétisation et le manque d'accès à Internet – en permettant aux personnes de rapporter des actualités dans leur propre langage pour leur communauté et au delà. Avec le programme, les “journalistes citoyens” appellent un numéro pour enregistrer un fait d'actualité, qui est ensuite vérifié par un journaliste formé à CGNet Swara. Une fois que la nouvelle a été approuvée, tous les auditeurs peuvent l'entendre en appelant le même serveur vocal de message avec leur téléphone portable.

Training Camp. Image courtesy CGNet Swara

Session de formation. Photo offerte par CGNet Swara

Un projet similaire dans le Territoire Nord de l'Australie financé et conduit par le gouvernement australien en 2011 utilise la narration pour combler le fossé entre les populations blanche et aborigène. NT Mojos a permis aus Aborigènes de créer et partager leurs histoires sur leurs téléphones portables. Le projet a en premier lieu enseigné aux participants l'art de la narration avant de poursuivre avec la technologie en elle même. Pour en savoir plus sur ce projet, regardez le documentaire sur la réalisation de NT Mojo:

Dans un autre exemple, Bangladesh’s Citizen’s Voice [bengali] a pour objectif de responsabiliser les individus en leur fournissant une plateforme de commentaires sur les services publics. Les personnes peuvent envoyer des messages écrits, vocaux ou vidéo en bengali ou en anglais au travers de leurs téléphones portables ou d'Internet afin d'exprimer leurs opinions sur les services, comme les soins médicaux, la circulation ou l'approvisionnement en eau et électricité.

How it Works, by Text to Change (CC BY-NC 2.0)

Comment ça marche, par Text to Change (CC BY-NC 2.0)

Maureen Agena, une responsable du programme Text to Change, une initiative basée dans des pays touchés par la pauvreté et les conflits, dit qu'en Ouganda et dans de nombreux pays africains, la technologie mobile est rapidement devenue populaire car elle ne nécessite pas un accès à Internet ou une connaissance de la langue anglaise. Agena reconnait l'importance de cette technologie pour les femmes en particulier, car elle leur offre plus de flexibilité et d'accessibilité qu'elles n'en avaient auparavant – ce qui est important considérant qu'en 2012 l’UNESCO rapportait que parmi les 775 million de personnes analphabètes dans le monde, 64 % sont des femmes. Agena dit:

Dans un pays comme l'Ouganda et dans beaucoup d'autres pays africains, la technologie mobile est rapidement devenue plus économique pour la fourniture d'accès aux télécommunications. Mais les médias sociaux ne le sont pas du fait que leur utilisation et mise en pratique nécessitent Internet, une connaissance de la langue anglaise et des compétences dont la majorité de la population rurale et péri-urbaine qui constitue la plus grande partie de la population ne dispose pas.

Les avantages de la technologie mobile pour aider à réduire la fracture numérique ne se restreignent pas uniquement au monde en développement. Un rapport Pew de 2012 de Kathryn Zickuhr et Aaron Smith intitulé Digital Differences souligne que l'augmentation de l'utilisation d'Internet aux États-Unis signifie que les utilisateurs du mauvais côté du fossé numérique allaient de plus en plus en ligne. Et cela non seulement pour pour trouver de l'information, mais aussi pour créer du contenu. Le rapport déclarait que cela était particulièrement important pour les utilisateurs de portables, notant que “ceux sans formation universitaire et ceux avec des revenus plus faibles ont plus de chances que les autres groupes de déclarer que leur téléphone est leur principale moyen d'accès à Internet”.

A Los Angeles, Mobile Voices [espagnol] – un partenariat académique / communautaire entre l'Ecole de Communication Annenberg et l'Institut d'Éducation Populaire de la Californie du Sud – fournit une plateforme pour les communautés immigrantes et les travailleurs urbains à bas salaire leur permettant de raconter des histoires directement depuis leurs téléphones portables. L'objectif de ce projet est d'encourager les participants à créer leur propre récit, allant à l'encontre de la réputation souvent négative relayée par la presse anti-immigrants.

Même les entreprises commerciales emboîtent le pas. En Janvier 2012, Wikipedia s'est alliée avec la société Orange [français] de France Telecom pour fournir aux clients de téléphonie mobile en Afrique et au Moyen Orient un accès à l'encyclopédie en ligne sans surcoût de données. Wikipedia est le sixième site le plus visité dans le monde. Le mois suivant, Telenor Group, l'opérateur de téléphonie mobile international de Norvège, a offert le même service à ses clients en Asie et en Europe du Sud-Est.

Image from Flickr by Text to Change (CC BY-NC 2.0)

Image de Flickr par Text to Change (CC BY-NC 2.0)

Il est clair que les technologies mobiles sont déjà utilisées pour partager et accéder à l'information, échanger des idées, éduquer et s'impliquer directement. Cette tendance aura encore plus d'impact sur les individus et les communautés si l'open source et méthodes d'échange d'information décentralisées sont soutenus d'une façon plus importante. 

Mais au final, une méthode ne peut satisfaire tout le monde: les obstacles à l'inclusion numérique peuvent différer en fonction des régions et des communautés. 

Pendant ce temps, de nouveaux éditeurs en ligne s'efforcent d'avancer vers des bibliothèques de contenu libre d'accès pour faire tomber ces murs. Les groupes de la société civile utilisent de plus en plus des services open source, logiciels et applications. Autour du monde, les communautés utilisent les médias sociaux et les technologies mobiles pour contourner ces obstacles contre toutes attentes.

Au travers de technologie mobile et innovante, les communautés ont développé des projets et des solutions pour des problèmes locaux. La question est de savoir si les technologies mobiles émergentes et les logiciels innovants des médias sociaux auront assez de force pour aider à dépasser les clivages du “monde réel”. S'assurer que c'est le cas doit être notre priorité. 

Danica Radovanovic est une chercheuse Internet, consultante et conférencière sur les médias sociaux et l'inclusion numérique. Sa recherche académique est enracinée dans ses propres expériences pratiques brisant les murs numériques dans la société d'Europe Centrale. Vous pouvez en savoir plus sur son travail sur son site Internet, et sur Twitter @DanicaR. Vous pouvez également consulter un livre auquel elle a contribué, Addressing the Digital Divide.

Madagascar a enfin un nouveau président, mais l'incertitude demeure

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C'est officiel: Hery Rajaonarimampianina, considéré comme un substitut de l'ancien Président de la Transition de Madagascar Andry Rajoelina, qui a renversé le dernier président démocratiquement élu dans un coup d’État soutenu par l'armée en 2009, a été déclaré par la Cour Électorale Spéciale (CES) de Madagascar vainqueur des élections présidentielles longuement attendues.

La CES a rejeté [anglais] les allégations de fraude électorale et les demandes de redépouillement émanant de l'autre candidat, Jean-Louis Robinson. Les deux hommes se sont affrontés dans un deuxième tour des élections en décembre 2013 lorsque aucun candidat n'a gagné la majorité absolue à l'issue du scrutin initial en octobre. Rajaonarimampianina a recueilli 53,49 % des voix au second tour, tandis que Robinson a obtenu 46,51 %.

Cela signifie-t-il que Madagascar est de nouveau sur le chemin de la démocratie ? La prospérité et la paix sont-elles enfin à l'horizon pour un pays marqué par une instabilité chronique et une descente continue dans la pauvreté ?

Un simple calcul montre que Rajaonarimampianina aurait été élu avec à peine 25 % des électeurs inscrits en utilisant les chiffres exposés dans Madagascar Tribune : 

Inscrits : 7 971 790 
Votants : 4 043 246 
Blancs et nuls : 171 790 
Suffrages exprimés : 3 851 460 
Taux de participation : 50,72 % 
Rajaonarimampianina Rakoatoarimanana Hery Martial : 2 060 124 (53,49 %) 
Robinson Richard Jean Louis : 1 790 336 (46,51 %)

 

Screen shot of Hery Rajaonarimampianina during the presidential debate - Public Domain

Capture d'écran de Hery Rajaonarimampianina lors du débat présidentiel via la chaîne de Télévision Publique Malgache – Domaine public

Mais au-delà de ce point, les prises de pouvoir se sont produites à Madagascar par des manifestations de rue et/ou des coups d’État militaires, cinq fois depuis 1972, le dernier en 2009.

Les élections présidentielles malgaches étaient-elles véritablement libres et équitables? Vont-elles finalement conduire à une période de paix et de prospérité pour le pays ?

Il a fallu quatre ans pour faire les élections et elles ont été saluées par la plupart dans le pays et dans la communauté internationale. Alors qu'il y avait des irrégularités le jour du scrutin, telles qu'elles ont été constatées par les citoyens observateurs des élections Andrimaso et Zahavato, elles n'ont pas été jugées suffisamment importantes pour déclarer la nullité des élections.

Il y a, cependant, certaines préoccupations fondées sur les événements en particulier au cours de la période pré-électorale. Le premier de ces événements étant lorsque le Président renversé Marc Ravalomanana, son épouse Lalao Ravalomanana, l'ancien Président Didier Ratsiraka et le faiseur de coups d’État Andry Rajoelina ont tous été exclus des élections.

Dans ce qui constitue un précédent anglais], Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana ont été empêchés de participer aux élections, sur la base du critère de résidence, alors qu'ils étaient exilés respectivement en France et en Afrique du Sud, et interdits de retourner dans l'île. Cela ne semble pas vraiment être la marque d'une démocratie naissante.

Andry Rajoelina avait déposé sa candidature à la dernière minute, et s'est donc vu interdire de se présenter également. L'ONG Verified Voting a publié les explications suivantes [anglais] : 

La Cour a déclaré que ni Ravalomanana ni Ratsiraka ne répondent aux conditions de résidence physique pour être candidats. Ravalomanana vit en exil en Afrique du Sud, tandis que Ratsiraka n'a pas vécu de façon permanente sur l'île depuis qu'il a fui en France en 2002.

La Cour a indiqué que Rajoelina n'a pas déposé sa candidature pendant le délai légal. Rajoelina a affirmé en janvier qu'il ne serait pas candidat aux élections de cette année, mais a ensuite déposé sa candidature en mai. Il a déclaré qu'il avait décidé de se présenter parce que la candidature de Lalao Ravalomanana est la même chose que d'avoir son époux candidat.

La Communauté de développement de l'Afrique australe, un bloc régional de 15 pays, avait recommandé que ni Ravalomanana ni Rajoelina ne se présentent aux élections, comme un moyen de  résoudre les problèmes politiques de Madagascar. L'île de 20 millions d'habitants connait des troubles politiques depuis que Rajoelina, un ancien DJ, a pris le pouvoir en 2009.

Ravalomanana a convenu en décembre de ne pas se présenter aux élections. Cinq autres candidats ont également été retirés de la liste, a statué la Cour.

Deuxièmement, en novembre, une loi a été adoptée qui autorise Andry Rajoelina à faire campagne pour Hery Rajaonarimampianina, en dépit des obligations qui incombent aux anciens présidents, élus démocratiquement ou non, de rester au-dessus de la mêlée et neutres. Un blogueur sur le blog communautaire malgache Madonline suspectait que Rajoelina a également participé à la sélection de candidats pour les élections législatives qui se sont déroulées parallèlement à la présidentielle :

Il est le candidat virtuel et omnipotent de ces élections malgaches, car son ombre plane à la fois sur la présidentielle et les législatives. Il, c’est évidement Andry Rajoelina qui a revendiqué la paternité du candidat Hery Rajaonarimampianina pour être tête d’affiche au second tour avant d’enfanter 117 candidats à la députation. Non, il ne viole plus la loi puisqu’il l’a changé une énième fois en sa faveur. C’est par un décret pris en conseil des ministres que Andry Rajoelina a décidé qu’il peut s’afficher physiquement et sur les supports de communication des candidats. En tant que premier chef d’institution, il se libère du devoir de neutralité et de réserve préconisé par la Feuille de route

Troisièmement, certains éléments tendent à indiquer que Andry Rajoelina pourrait tenter de s'imposer comme premier ministre à la Vladimir Poutine sous la présidence de Medvedev, laissant entendre qu'une déclaration établissant que Madagascar est de nouveau sur la voie de la démocratie peut être prématurée, comme l'explique Tsimok'i Gasikara :

 Le camp du président de transition non élu Andry Rajoelina, en passe de remporter la présidentielle à Madagascar, a estimé samedi avoir une majorité suffisante pour désigner le prochain Premier ministre, au lendemain des résultats provisoires des législatives.”Selon notre estimation, nous avons 53 députés mais ce chiffre peut remonter jusqu'à 58 après vérification”, a indiqué à l'AFP Jean de Dieu Maharante, le président du groupe de candidats qui se présentaient sous les couleurs de Mapar, acronyme signifiant en français “avec le président Andry Rajoelina”.

 

Screen caption of Hery Rajaonarimampianina and Andry Rajoelina during the presidential campaign via Mandimby Maharo with permission

Capture d'écran de Hery Rajaonarimampianina et de Andry Rajoelina lors de la campagne présidentielle. Via Mandimby Maharo avec son accord

Lors de l'élection, d'autres événements peu orthodoxes se sont produits. Le premier étant l'ajout inexpliqué de 140 000 électeurs à la liste électorale entre le premier et le second tour. Qui sait combien d'électeurs ont été supprimés des urnes et privés de leurs droits électoraux ? 

Un autre fait inexpliqué et préoccupant est l'origine obscure des fonds électoraux. L'argent coulait à flot de tous les côtés durant la campagne. Les lois électorales ne sont pas mises en place pour réglementer la campagne de financement. A titre de comparaison, il convient de noter que plus de 90 % de la population malgache vit avec moins de deux dollars US par jour. Cependant, selon les rapports, Rajaonarimampianina a dépensé 43 millions de dollars US :

Enfin, grâce à son trésor de guerre de quelque 43 millions de dollars, considéré comme le budget de campagne le plus élevé, le candidat a réussi à installer ses relais à travers l’ensemble de l’île.

Comme tout le monde le sait, un autre candidat malheureux, Camille Vital, a vu ses dons de 350 véhicules 4×4 bloqués au port de Toamasina. A la suite de l'élection, Vital, l'ancien premier ministre de Rajoelina, qui a soutenu Robinson au second tour de scrutin, n'est pas autorisé à quitter Madagascar. Une fois de plus, un autre signe inquiétant que la démocratie n'est peut être pas totalement instaurée à Madagascar, via les actualités de Malango : 

Fin septembre, 350 véhicules 4×4 sont bloqués dans le port de Toamasina (Tamatave) ainsi qu'un cargo contenant plusieurs centaines de milliers de t-shirts à son effigie. Les documents fournis éveillent la méfiance des douanes qui demandent des explications. Selon le candidat, il s'agit d'un « un don non remboursable et sans contrepartie » fait par un « ami » étranger convaincu de son programme fondé sur le rétablissement rapide de la sécurité dans le pays.

Des signes démontrent que le peuple est épuisé par la longue crise. Comme le rapportait All Africa [anglais] :

Le peuple pourrait être également fatigué des conflits politiques interminables. Un indice de cette situation, et de la désillusion du peuple à l'égard de leurs dirigeants actuels, est le faible taux de participation aux élections de décembre, qui était un peu plus de 50%.

Paul-Simon Handy, chef de la Division chargée de la Prévention des conflits et de l'Analyse des risques de l'ISS, indique que le faible taux de participation au second tour rappelle d'autres pays sortant d'une crise où les électeurs sont épuisés par les conflits politiques prolongés.

‘Autant que le peuple veut un gouvernement légitime, ils en ont tout simplement assez des disputes politiques et il voit que les propositions en termes de candidats sont le recyclage de la même élite politique.' 

Dès le lendemain de la proclamation officielle de la victoire de Rajaonarimampianina, Robinson a déjà appelé à des manifestations:

Robinson appelle à une grande manifestation sur la place du Magro demain et revendique la confrontation des résultats.

Tous les yeux sont rivés sur Rajaonarimampianina pour voir si et comment il compte honorer sa promesse électorale de rétablir la stabilité et de travailler ensemble avec le peuple pour sortir Madagascar de la pauvreté. Rajaonarimampianina est-il maître de lui-même, et peut-il être autonome, malgré qu'il soit considéré comme un substitut de Rajoelina? Les Malgaches méritent un gouvernement et un président sachant qu'être élu avec seulement 25 % des électeurs inscrits signifie qu'il doit travailler de manière inclusive avec d'autres camps, réconcilier tous les Malgaches, et s'abstenir du scénario Poutine. 

L'Uruguay parmi les 10 destinations les plus éthiques pour la quatrième année consécutive

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Foto publicada por Brennan Paezold en Flickr, bajo licencia Creative Commons (CC BY-SA 2.0)

Photo publiée par Brennan Paezold sur Flickr, sous une licence Creative Commons (CC BY-SA 2.0)

Note: tous les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais, sauf indication contraire.

D'après la prestigieuse publication Ethical Traveler, l'Uruguay est présent pour la quatrième année consécutive dans la liste des 10 destinations les plus éthiques dans le monde.

Chaque année l'équipe de l'Ethical Traveler, après une recherche approfondie, choisit les dix meilleurs pays à visiter dans les pays émergents, choisissant des destinations avec des cultures et des paysages naturels séduisants. Ces pays doivent également montrer un engagement pour la conservation de leurs ressources naturelles. Ces sélections ont pour objectif de reconnaître les efforts de ces pays et d'encourager les pays voisins à suivre leur exemple.

Le tourisme est devenu l'une des principales industries du monde, mais il peut avoir un impact négatif sur les communautés et les écosystèmes des pays d'accueil, de ce fait l’Agence Mondiale du Tourisme a créé un Code Global d'Éthique pour le Tourisme, une liste de choses à faire et ne pas faire dans le but de rendre la vie meilleure et protéger la planète au travers d'un tourisme responsable.

De nombreux pays ont accepté ce code au travers de leur voyagistes, réorientant les pratiques de leur industrie touristique afin d'assurer le bien-être des voyageurs, des communautés d'accueil, des professionnels du tourisme et de l'environnement.

L'Uruguay est un des pays qui a canalisé son tourisme dans cette direction et qui en gagné la reconnaissance pour la quatrième année consécutive. Cela l'a placé dans le top 10 des destinations dans le monde en 201120122013 et 2014.

Cette distinction est considérée comme une récompense pour les efforts déployés par les acteurs de l'industrie touristique uruguayenne qui ont signé l'engagement à respecter le code d'éthique de l'Organisation Mondiale du Tourisme, comme mentionné dans le portail Viaje a Uruguay [espagnol].

Au même moment, la nouvelle a été reçue et publiée dans un court article sur le site du Ministère du Tourisme et des Sports [espagnol].

Les autres pays choisis pour 2014 sont les Bahamas, la Barbade, le Cap Vert, le Chili, la Dominique, la Lituanie, Maurice et Palaos.


Un Centre de documentation sur l'Holocauste des Tsiganes par les nazis va ouvrir en Hongrie

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Sinti and Roma people about to be deported by the Nazis, taken in the German town of Asperg, May 22, 1940; photograph courtesy of German Federal Archives, used under Creative Commons 3.0 license.

Des Sinti et des Roms, raflés dans la ville allemande d'Asperg, vont être déportés par les nazis, 2 mai 1940. Photo reproduite avec l'autorisation des Archives Fédérales allemandes, licence Creative Commons 3.0.

Un Centre de l'Holocauste des Tsiganes va ouvrir à Pecs, une ville du sud de la Hongrie, d'ici la fin 2014. Ce centre de documentation est une co-réalisation de la municipalité de Pecs et de la minorité Rom de Hongrie, et il collaborera avec l'Université de Pecs pour enseigner aux étudiants cette partie souvent oubliée de l'histoire européenne du XXème siècle.

L'Holocauste des Tsiganes, aussi appelé Porajmos en romani, était une tentative par l'Allemagne nazie d'exterminer le peuple romani d'Europe. Entre 1933 et 1945 environ, les Roms de nombreux pays d'Europe ont été persécutés, emprisonnés, dépouillés de leur nationalité, souvent déportés vers d'autres pays occupés par les nazis ou collaborateurs, où beaucoup ont été mis à mort. Les chiffres ont été généralement minimisés par les collaborateurs des nazis, mais le nombre estimé des Roms tués pendant cette période en Europe est compris entre 220.000 et 1,5 million.

L'Allemagne de l'Ouest a reconnu l'Holocauste en 1982, mais la reconnaissance formelle et le souvenir du génocide se sont généralement avérés difficiles à pratiquer du fait du manque de mémoire collective enregistrée et de documentation du Porajmos parmi les Roms, conséquence autant de leurs traditions orales que de l'illettrisme, renforcés par une pauvreté et discrimination endémiques à notre époque. L'ouverture de ce Centre à Pecs est donc essentielle pour commémorer ce chapitre tragique de l'histoire romanie et européenne.

Meena, un personnage de BD qui change l'attitude envers les filles en Asie du Sud

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Screenshot from the cover of Meena Comic Book. Courtesy Unicef

Copie de la couverture d'une BD de Meena. Image fournie par UNICEF

[Liens en anglais et bengali] Il y a encore deux décennies, la condition de nombreuses femmes dans les pays d'Asie du sud était très mauvaise. De nombreuses filles des zones rurales n'étaient pas autorisées à étudier. Les filles étaient inévitablement mariées dès qu'elle grandissaient, alors à quoi bon leur servait-il d'étudier ? Les garçons obtenaient les meilleurs morceaux pendant les repas, et les filles, les restes. Mais cette mentalité discriminatoire a considérablement changé, en partie grâce à un personnage de bande dessinée

Le personnage fictif de Meena apparaît dans l'émission télévisée pour enfants du même nom en Asie du sud. Promues par l’UNICEF, Meena et son émission télé sont très populaires dans la région. L'UNICEF a développé le projet Meena Communication Initiative (MCI) comme un projet de communication large visant à changer la perception et les comportements qui freinent la survie, la protection et le développement des filles en Asie du Sud. 

Le Bangladesh était le premier pays à découvrir Meena lorsque le film où elle lutte pour aller à l'école a été diffusé à la télévision nationale du Bangladesh (BTV) en 1993. Parmi les personnages secondaires des histoires, on trouve Raju, le frère de Meena et Mithu son perroquet apprivoisé. 

Meet Meena. Image courtesy Wikimedia

Voici Meena. Image de Wikimedia

D'après un ancien rapport de l’UNICEF :

Depuis ses débuts, il y a 14 ans, elle a montré à des millions de femmes et de filles ce qu'il est possible de faire. Ses messages vont de la lutte contre le harcèlement au combat contre les stigmates du HIV/SIDA, en passant par le droit des filles à faire du sport. Les histoires de Meena sont très divertissantes et drôles, mais elles reflètent également les réalités de la vie des filles en Asie du Sud. 

Meena a diffusé des messages pour mettre fin aux mariages d'enfants et à la pratique de la dot, promouvoir l'utilisation de toilettes propres, envoyer les filles à l'école, prôner l'égalité entre les garçons et les filles et le droit à l'éducation pour les employés domestiques. Ses émissions mettent en évidence les possibles contributions que les filles peuvent fournir à la société si on leur donne une égalité de chances. 

Comment un message diffusé par une petite fille de bande dessinée peut-être assez puissant pour participer au changement radical d'une société ? Naznin Rahman, mère de famille, répond au Daily Prothom Alo [bengali] :

আমার মা জোহরা বেগম তাঁর দুই ছেলের বিয়েতে যৌতুক নিয়েছেন। তখনো টিভিতে মীনা দেখাতে শুরু করেনি। তারপর যেই তিনি মীনা দেখতে শুরু করলেন, তাঁর চরিত্রে মেয়েদের প্রতি আলাদাভাবে একটা সহানুভূতি কাজ করতে লাগল। তারপর যখন তাঁর ছোট ছেলের বিয়ে দিলেন, তখনই আমরা বুঝতে পারলাম তিনি মীনার দ্বারা কতটা প্রভাবিত। আম্মা আমার ছোট ভাইয়ের বিয়েতে যৌতুক নেননি।

Ma mère, Zohra Begum, a demandé une dot pour ses deux fils aînés. A cette époque, Meena n'existait pas. Depuis qu'elle a commencé à la regarder, elle a développé une compassion particulière pour les filles. Lorsque son plus jeune fils s'est marié, on a compris à quel point elle avait été touchée par Meena. Elle n'a pas demandé de dot pour mon petit frère. 

Shuvo Ankur a écrit sur la page BDNews24.com à propos des changements positifs que Meena avait provoqués : 

প্রচার হবার পর থেকেই মীনা পেয়ে যায় দারুন জনপ্রিয়তা। এবং এর ফলে আসতে থাকে বেশ কিছু পরিবর্তন। আগে গ্রামাঞ্চলে মেয়ে শিশুদেরকে স্কুলে যেতে না দিয়ে বাড়ির কাজ করানো হতো। মীনা কার্টুন প্রচার হবার পর থেকে আস্তে আস্তে ঘটতে থাকে পরিবর্তন। কারণ মীনা কার্টুনেও দেখানো হয়েছে যে তাকে স্কুলে যেতে দেয়া হতো না। কিন্তু কিছু ঘটনার পরে তাকে স্কুলে যেতে দেয়া হয়। এবং মীনা বিভিন্ন বুদ্ধিমত্তার পরিচয় রাখতে থাকে। সে লেখাপড়া শিখে তার বাবাকে ঠকে যাবার হাত থেকে রক্ষা করে। আবার বাড়ির গরু চুরি ঠেকায়। এমনি সব কাজের জন্য মীনা হয়ে যায় সবার জনপ্রিয় এবং সার্কভুক্ত দেশগুলোতে মেয়ে শিশুদেরকে অবহেলাও কমে যেতে থাকে।

Meena fut populaire dès le départ. Les changements étaient visibles de suite. Auparavant, dans les zones rurales les écolières abandonnaient l'école et finissaient par travailler comme domestiques. Mais la situation a changé après le début des diffusions. A l'écran, Meena n'était pas autorisée à aller à l'école au départ. Mais elle a changé son destin et a obtenu la permission d'aller à l'école. Son esprit et son intelligence lui ont permis d'apprendre à compter et avoir les connaissances essentielles pour éviter à son père de se faire abuser. Elle a sauvé leurs vaches d'un voleur. Son intelligence est devenue populaire et la négligence pour les filles dans les pays d'Asie du Sud a doucement commencé à disparaître. 

Sohanur Rahman [bengali] a écrit dans Kishorebarta que ce dessin animé est extrêmement instructif :

[...] মীনার কাছ থেকে আমরা অনেক কিছুই শিখেছি। সেই ৯০ দশক থেকে আজকের দিন প্রযন্ত প্রায় ১৭ বছর ধরে মীনা আমাদের সমাজের প্রতিটি মানুষের মনের মনিকোঠায় একটি উজ্জ্বল চরিত্র হিসেবে স্থান দখল করে নিয়েছে।

Nous avons beaucoup appris de Meena. Depuis les années 90 jusqu'à aujourd'hui, Meena est devenue une star et un personnage central dans notre société. 

Meena est aussi diffusé à la radio. Farzana Islam Tithi, 24 ans, qui double la voix de Meena dit au Daily Star :

Tout le monde aime Meena depuis son enfance et tout le monde, quel que soit son âge, a regardé l'émission avec avidité. Il se pourrait que l'accent de Meena a frappé mon esprit et je crois que ce sentiment m'aide dans mon travail de doublage. 

Bengalithings déclare sur Tweeter que Meena a un rôle modèle :

Pour parler franchement, Meena du dessin animé était l'un des modèles de mon enfance. 

Le compte Twitter de UNICEF Bangladesh (@UNICEFBD) a rappelé que :

Le personnage de Meena continue d'influencer les vies des enfants et dissipe les stéréotypes sociaux négatifs… 

Chaque année, le 24 octobre, la fête de Meena (“Meena Day“) a lieu pour promouvoir la conscience sociale de la nécessité d'une scolarisation obligatoire, d'éviter les abandons et s'assurer d'une éducation correcte. 

D'après les rapports [bengali], Meena est aussi devenue populaire en dehors de la région d'Asie du Sud. L'émission est doublée en plus de 30 langues telles que l'arabe, le birman et le chinois. Vous pouvez télécharger gratuitement les BD de Meena ici.

Les inquiétantes perspectives du marché du travail au Burkina Faso

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L'AFDB a publié son rapport sur le Burkina Faso, qui fait ressortir une inquiétante projection du marché du travail pour les dix prochaines années : 

Sept burkinabè sur dix ont moins de 30 ans. Le nombre de jeunes (15-24 ans), primo demandeurs d’emplois, doublera entre 2010 et 2030, passant de trois à six millions ce qui va créer une tension sur le marché du travail. Les opportunités de travail se limitent à celles qui ont une faible productivité ou qui génèrent peu de revenus : environ 80 % des travailleurs dépendent de la production agricole ; seuls 5 % des travailleurs sont salariés dans le secteur formel (public ou privé). 

GDP sectorial distribution in Burkina faso in 2011 via AFDB Report - Public Domain

La répartition du PIB par secteur d'activité au Burkina faso en 2011. Source : rapport de l'AFDB – Domaine Public

L'état de droit renversé à Nauru : que fait l'Australie ?Rule of Law Overturned in Nauru

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Sydney Asylum Seeker Protest

Un manifestant au rassemblement de la Coalition d'Action pour les Réfugiés. Sur sa pancarte : ‘Fermez Manus et Nauru – Non aux goulags offshore de détention’. Photo Richard Milnes © Demotix (22 November 2013)

[Liens en anglais] La République de Nauru, un confetti de l'océan Pacifique, vient de voir imploser sa démocratie avec le renvoi du Magistrat Résident, opportunément appelé Peter Law [Pierre Loi], l'exil du Juge en chef Geoffrey Eames et la démission de l'avocat-général Steven Bliim en signe de protestation. Tous trois sont Australiens.

Nauru est au centre de la controverse politique sur l'usage que fait le gouvernement australien de ce pays comme d'un centre offshore de traitement des demandeurs d'asile arrivés par bateaux. Le centre de détention compte actuellement 900 pensionnaires. M. Law était sur le point d’auditionner l'accusation contre les dizaines de demandeurs d'asile qui se seraient mutinés en juillet 2013.

Le gouvernement australien a été lent à réagir, et certains sur twitter l'ont accusé de complicité, citant Ben Saul, professeur de droit international à l'Université de Sydney, dans la section ‘Comment is free’ du Guardian Australia :

“Les traces de doigts sales de l'Australie se trouvent partour dans le système judiciaire de Nauru et les agissements australiens y ont érodé la culture de la légalité” 

Les juristes universitaires se sont activés en ligne. Kevin Boreham a blogué sur The Conversation : l'Australie a des obligations envers les demandeurs d'asile que nous avons transférés à Nauru et nous avons un intérêt juridique au maintien de l'état de droit à Nauru.

L'avocat et défenseur des droits humains Julian Burnside est aussi allé sur le web, pour critiquer les gouvernements récents qui ont prôné la Solution du Pacifique [fr], une ‘politique d'acheminement des demandeurs d'asile sur des pays insulaires de l'Océan Pacifique, plutôt que de les laisser débarquer sur le continent australien’ :

…les deux gouvernements – à Nauru et en Australie – ont un intérêt à une faillite de l'état de droit à Nauru.

L'Australie est le trésorier de Nauru, qui fera à peu près tout ce que nous lui ordonnerons, car nous sommes sa principale source de revenu. C'est très commode pour l'Australie. Howard l'a reconnu ; Gillard et Rudd l'ont reconnu ; Abbott le reconnaît.

Nombreux sont sur twitter ceux qui ont appelé le gouvernement australien et la ministre des Affaires étrangères Julie Bishop à prendre des mesures vigoureuses, comme les boycotts imposés à Fidji en pareille circonstance :

Le gouvernement australien devrait demander à ce que Nauru soit suspendu à présent  du Commonwealth. [Mme] Bishop ? 

Où sont les protestations et sanctions officielles comme pour Fidji, au renvoi anticonstitutionnel du Juge en Chef de Nauru ?

Le système judiciaire de Nauru est appremment financé au travers du programme d'aide de la Nouvelle-Zélande :

Lundi, RNZI a interviewé le Ministre des Affaires étrangères néo-zélandais Murray McCully sur la crise judiciaire de Nauru.

Pendant ce temps, Human Rights Watch a critiqué dans son rapport annuel le traitement par l'Australie des demandeurs d'asile, pour ses

…mesures pernicieuses conçues pour dissuader les demandeurs d'asile au prix de leurs droits, avec le traitement offshore obligatoire des demandeurs d'asile arrivés par mer, le “filtrage resserré” ou les expulsions accélérées après des entretiens sommaires, et le retrait de l'assistance juridique publique aux demandeurs d'asile.

Rebondissement dans l'affaire :

La nouvelle loi controversée sur les expulsions de Nauru pourrait aussi s'appliquer aux demandeurs d'asile envoyés par l'Australie

Sur sa page Facebook, ‘représentant des députés indépendants à Nauru’, le Nauruan Eko Dogin met en garde :

Le fait que le gouvernement néo-zélandais envisage cette mesure [cesser le financement] montre bien qu'ils condamnent les actes du gouvernement Waqa/Adeang et ne continueront pas à soutenir un abus de pouvoir et mépris aussi flagrants de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l'état de droit.

Nauru ne peut tout simplement pas se permettre de mettre en jeu le soutien de ses voisins et amis. Si notre économie est plus forte qu'il y a 10 ans, elle reste terriblement fragile, et à la même vitesse que ce gouvernement a détruit notre justice, il peut aussi ruiner notre économie en un éclair.

Le gouvernement nauruan a émis une série d'accusations contre Peter Law, qui l'a menacé d'un procès.

@NObservers, un ‘observateur politique indépendant à Nauru’, a tweeté :

Ça va être l'enfer sur Nauru.

Pour connaître la suite, suivez le mot-dièse #Nauru. Sur cette île de seulement 10.000 habitants nationaux et à peine 21 kilomètres carrés, il n'y a pas grand chose d'autre dans l'actualité.

Sydney Asylum Seeker Protest

A protester at the Refugee Action Coalition rally holds a sign reading: ‘Close Manus and Nauru – No offshore detention gulags’. Photo by Richard Milnes © Demotix (22 November 2013)

Democracy in the tiny pacific island Republic of Nauru has been imploding with the sacking of its Resident Magistrate, aptly named Peter Law, the exiling of Chief Justice Geoffrey Eames and the resignation of solicitor-general Steven Bliim in protest. All three are Australians.

Nauru has been the focus of political controversy over the Australian government’s use of the country as an offshore processing centre for asylum seekers who arrive by boat. Currently the detention centre has approximately 900 detainees. Mr. Law was due to hear charges against dozens of asylum seekers who allegedly rioted in July 2013.

The Australian government has been slow to react with some on twitter accusing it of complicity, citing Ben Saul, professor of international law at the University of Sydney, in Guardian Australia’s ‘Comment is free’:

Legal academics have been busy online. Kevin Boreham blogged at The Conversation: Australia owes obligations to the asylum seekers we have transferred to Nauru and we have a legal interest in the maintenance of the rule of law in Nauru.

Barrister and human rights advocate Julian Burnside also took to the web, criticising several recent governments who have supported the Pacific Solution, the ‘policy of transporting asylum seekers to detention centres on island nations in the Pacific Ocean, rather than allowing them to land on the Australian mainland’:

…both governments – in Nauru and Australia – have an interest in seeing the rule of law fail in Nauru.

Australia is Nauru's paymaster. It will do pretty much anything we tell it to, because we are its main source of income. That is very convenient for Australia. Howard recognised this; Gillard and Rudd recognised it; Abbott recognises it.

Many on twitter have been calling on the Australian government and Foreign Minister Julie Bishop to take strong action such as boycotts imposed on Fiji in similar circumstances:

The Nauru legal system is apparently funded through New Zealand’s aid program:

Meanwhile, in its annual report Human Rights Watch has criticised Australia’s treatment of asylum seekers for its:

…pernicious policies designed to deter asylum seekers at the expense of their rights, including mandatory offshore processing of asylum seekers arriving by boat, “enhanced screening” or fast-tracked deportations after cursory interviews, and withdrawing government-provided legal assistance to asylum seekers.

There is a new twist to this unfolding story:

On its Facebook page, ‘representing independant Members of Parliament in Nauru’, Nauru Eko Dogin warns:

The fact that the New Zealand Government is considering this action [terminating funding] is a significant statement that they condemn the actions of the Waqa/Adeang government and will not continue to support such blatant abuse of power and disregard for democracy, good governance and the rule of law.

Nauru simply cannot afford to risk the support of our neighbours and friends. Whilst our economy is stronger than it was 10 years ago, it remains incredibly fragile and just as quickly as this Government have destroyed our Judiciary, they can also ruin our economy in a flash.

The Nauruan government has made a range of accusations against Peter Law who has threatened to sue.

@NObservers, an ‘independent political observer in Nauru’ tweeted:

For further developments, please follow the twitter hashtag #Nauru. On this island with only 10,000 locals and an area of just 21 square kilometres (8.1 sq miles), not much else is making news.

Les projets hydro-électriques de Panama “promettent le développement mais créent la catastrophe

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Bien que les promoteurs et les gouvernements insistent sur le fait que l'économie locale tirera bénéfice de ce projet, la réalité sur le terrain à Panama fait craindre le contraire : les communautés indigènes locales s'enfoncent encore plus dans la pauvreté, le dommage infligé à l'environnement est irréparable. Un témoin proche du projet  Chan 75 affirme : “ Le gouvernement et la compagnie AES (une multinationale de l'énergie basée aux Etats-Unis) ont promis le développement mais ont créé, au contraire, une catastrophe”.

Jennifer Kennedy a écrit pour Intercontinental Cry ( lien en anglais) un article sur les conséquences pour les communautés indigènes du Panama des projets de barrages hydro-électriques. Elle conclu ainsi :

Le coût humain et environnemental de la construction de grands barrages est indéniable. Les communautés indigènes continueront à défendre leurs moyens d'existence, leur environnement et leurs ressources en s'opposant farouchement aux projets de construction de grands barrages.

Qui vit vraiment dans les logements construits après le séisme en Haïti ?

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Ceci est une version revue et abrégée d’un rapport original publié par Haiti Grassroots Watch le 8 janvier 2014 et repris sur Global Voices dans le cadre d’un accord de partenariat.

Quatre ans après le séisme du 12 janvier 2010, des questionnements hantent les quatre principaux projets de logements des administrations René Préval et Michel Martelly dans le cadre du processus de reconstruction d’Haïti. Qui occupe ces logements ? Qui contrôle les projets ? Les résidents peuvent-ils payer les loyers ou les prêts ? Sont-ils tous de véritables victimes du tremblement de terre ?

Selon certaines estimations, la catastrophe a tué plus de 200 000 personnes et fait 1,3 million de sans-abri. Mais ces nouveaux projets logent des personnes qui ne sont pas nécessairement des victimes, alors que 200 000 d’entre elles vivent encore dans des camps ou dans trois nouveaux grands bidonvilles appelés Canaan, Onaville et Jérusalem.

Habitations vides du Village Lumane Casimir. Photo de HGW/Marc Schindler Saint-Val

Habitations vides du Village Lumane Casimir. Photo de HGW/Marc Schindler Saint-Val

Une enquête menée par Haiti Grassroots Watch, qui a effectué plus d’une vingtaine d’interviews et plusieurs visites de terrain, a révélé que, même si des familles ont obtenu un logement, nombre d’entre elles (probablement la majorité) ne sont pas nécessairement des victimes du séisme. D’autres sont confrontées à la quasi-inexistence de services de base et à des actes incessants de vandalisme, des vols et du gaspillage.

Des maisons trop chères

Le 21 juillet 2011, le Président Martelly, l’ex-Président des États-Unis Bill Clinton et le Premier ministre de l’époque Jean-Max Bellerive ont inauguré l’Expo Habitat : une exposition d’environ 60 prototypes de maison à Zoranje.

Constituant l’un des premiers projets approuvés par la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti [anglais], l’Expo a coûté plus de 2 millions de dollars américains en termes de financement public pour la reconstruction. Les entreprises étrangères et haïtiennes de construction et d'architecture ont dépensé au moins 2 millions de dollars supplémentaires. L’idée était qu'elles parviennent à choisir parmi les modèles avant de s’engager dans la reconstruction.

L’Expo est considérée par tous comme un échec. Peu de gens l’ont visitée et très peu ont choisi un des modèles pour reconstruire, ces modèles étant pour beaucoup trop chers au regard des critères haïtiens [anglais].

Selon David Odnell, directeur de la division logement à l’Unité de Construction de Logements et de Bâtiments Publics (UCLBP), une des trois agences gouvernementales impliquées dans la question du logement :

Nous avons vu des solutions très atypiques. Certaines d’entre elles ne correspondaient pas à notre manière de vivre. En tant qu’Haïtiens, nous ne voyons pas la question des logements de cette manière. C’était des trucs importés.

Aujourd’hui, au milieu des herbes folles et des chèvres, les maisons abîmées à la peinture écaillée abritent plusieurs dizaines de squatteurs. Une jeune fille enceinte, dont les parents sont, d’après elle, « les locataires », déclare que :

Toutes les maisons ont de nouveaux propriétaires. Ils les ont accaparées. 

A woman cooking in front of a model house on the Expo site.  Photo: HGW/Marc Schindler Saint-Val

Une femme cuisinant devant l’une des maisons modèles du site de l’Expo Habitat. Photo de HGW/Marc Schindler Saint-Val

À quelques pas se trouve la jeune femme se disant « propriétaire » du logis de la fille. Elle tient un bébé dans ses bras. Toutes deux souhaitent garder l’anonymat, mais la jeune femme partage volontiers son histoire :

Je n’ai suivi aucune procédure pour l’avoir. J’étais là, c’est mon frère qui assurait la sécurité de la maison… Personne n’est venu nous demander de payer ou ne nous a dit quoi que ce soit. De toute façon, à qui irait-on payer ?

Selon au moins quatre résidents et un consultant dans un projet de l’État, les squatteurs sont tous des personnes qui vivaient déjà à Zoranje. De nombreuses maisons sont aujourd’hui en location.

Dans une interview datant de novembre 2013, Odnell a reconnu :

Oui, c’est possible, et vous savez pourquoi. Parce qu’il y a un vide… parce qu’il y a une absence de l’État. Mais [ce projet] n’est pas du « gaspillage ». Il s’agit plutôt d’une mauvaise planification, parce qu’on pourrait récupérer les maisons à l’avenir.

L’homologue d’Odnell à l’agence gouvernementale Fonds d’assistance économique et sociale (FAES), Patrick Anglade, est du même avis :

En dehors de la semaine d’inauguration, l’Expo est tombée à l’eau. Personne ne va là-bas parce que personne ne gère vraiment le projet. Les entrepreneurs partent et ne font pas la promotion de leurs logements. C’est un problème qu’on peut résoudre, mais il faut savoir comment s’y prendre. 

Le règne des squatteurs

Tout près de l’Expo se trouve un nouveau projet : 128 appartements construits pour un montant de 4,9 millions de dollars américains (selon les chiffres) par le gouvernement vénézuélien durant la présidence d’Hugo Chavez. On les appelle généralement « Kay Chavez yo », ou en français, « Les maisons de Chavez ».

Parasismiques, comportant chacun deux chambres à coucher, une salle de bain, un salon, une salle à manger et une cuisine et peints de couleurs vives, la plupart de ces appartements sont occupés par des personnes qui ont simplement défoncé la porte avant de s’y installer. Sur les 128 appartements, seulement 42 ont des habitants « légaux », invités par l’ambassade du Venezuela. Vides pendant 15 mois, certains ont été vandalisés. De nombreux équipements et objets, dont des toilettes, des éviers et des pompes à eau ont été emportés.

Les habitants font déjà des modifications : ils changent les portes, ajoutent des fenêtres, des barrières et érigent des clôtures. 

One of "The Chavez Houses". Photo: HGW/Marc Schindler Saint-Val

L’une des « maisons de Chavez ». Photo de HGW/Marc Schindler Saint-Val

Entouré de quelques voisins, Jules Jamlee est assis sur une chaise délabrée en face d’une maison en phase d’agrandissement. Comme ses amis, il est catégorique quant à son droit d’avoir « sa » maison :

Le président sait pertinemment que nous sommes des révolutionnaires. Il peut bien nous menacer, il sait que nous ne serons pas d'accord avec lui.

Les logements ne disposent toujours pas d’eau et les résidents se plaignent que, par conséquent, les toilettes ne fonctionnent pas correctement. De nombreux résidents vont faire leurs besoins à l’extérieur, dans les broussailles.

Quand Haiti Grassroots Watch a visité le lieu en juin 2013, les journalistes ont appris que six résidents sur les dix interrogés avaient déclaré qu’ils allaient chercher de l’eau à l’aide de seaux. Quatre ont déclaré que leurs toilettes ne fonctionnaient pas.

Mauvaise qualité

Connu sous le nom de « 400 % » parce que le président Martelly a promis de construire 400 maisons en 100 jours, le projet voisin de 30 millions de dollars américains et subventionné par la Banque interaméricaine de développement a été inauguré le 27 février 2012. Le projet comportait la construction de trois kilomètres de routes pavées, d’un système d’adduction d’eau, de circuits électriques, de lampadaires et d’une place publique avec un terrain de basket. 

Cependant, seule une partie des bénéficiaires sont de véritables victimes du séisme. Nombreux sont les employés de l’administration publique qui en profitent. Les maisons ont été attribuées au départ avec empressement. Et il y a d’autres complications, parce que ces maisons ne sont pas des cadeaux. Les bénéficiaires doivent payer une hypothèque sur cinq ans.

Les prêts hypothécaires se situent entre 39 et 46 USD par mois. Il est stipulé dans le contrat que « le non-paiement par le locataire-acquéreur de trois mensualités consécutives entraîne l’application d’une pénalité de 5 % du montant de la mensualité impayée » et que le « non-paiement pourrait entraîner l’expulsion ».

Le contrat provoque des grincements de dents. Yves Zéphyr, chômeur et père de deux enfants qui habite la cité depuis novembre 2012, fait remarquer :

Le président ne nous donne pas de maisons. Il nous les vend. Les maisons sont trop chères. Quelle activité peut-on exercer dans un pays où il n’y pas d’emploi ? Comment trouver 1 500 gourdes (39 USD) par mois ?

Le FAES admet qu’il fait face à un défi.

Le taux de récupération n’atteint pas 100 %. Il n’atteint même pas 70 %. Au moins 30 % des personnes sont en retard de paiement. 

Une mini-enquête réalisée par Haiti Grassroots Watch donne une idée de la raison de ces retards de paiement. Sur dix personnes interrogées, cinq affirment être des chômeurs.

Lorsque le projet a été lancé, le gouvernement n’a reçu de financement que pour la préparation du terrain, les maisons et l’électricité, pas pour les autres services nécessaires dans le cadre d’un projet de logements comme l’accès à l’eau et le service d'assainissement, un marché, des écoles, une clinique et un système de transport abordable. Odnell explique :

The unused toilet of one resident, who said the septic system  is not deep enough. Photo: HGW/Marc Schindler Saint-Val

Les toilettes de la maison d’Yves Zéphyr non utilisées, car le système de vidange manque n’est pas assez profond. Photo de HGW/Marc Schindler Saint-Val

 

Nous avons de l’espace pour tous les services nécessaires. Tout ceci était dans le plan de base. Mais malheureusement on n’est pas arrivé à les réaliser. Donc, finalement, ce sont uniquement les logements qu’on a érigé. Nous n'avons pu mettre en place le système de distribution d'eau que récemment, après avoir cherché et trouvé les financements nécessaires.

Si de nombreux résidents sont heureux de leurs nouveaux logements, il y a tout de même eu des problèmes. Des toits fuyaient dès qu’il pleuvait et certains résidents ont déclaré que l’électricité était rare. Certaines des habitations ont été vandalisées avant l’installation des résidents : des toits de tôle et des toilettes avaient disparu. Les fosses septiques de certaines maisons posent également des problèmes.

À la hauteur du défi ?

L’État haïtien reconnaît qu’il fait face à un énorme défi. Quelque 150 000 victimes du séisme vivent encore dans environ 300 camps et 50 000 autres dans trois zones anarchiques appelées Canaan, Onaville et Jérusalem. La moitié des camps n’a pas de services sanitaires et seulement 8 % sont approvisionnés en eau, d’après un rapport de l’UCLBP et du Camp Coordination and Camp Management (CCCM)/Shelter Cluster d’octobre 2013. Les résidents de plus de 100 camps sont en danger imminent d’expulsion. En décembre, 126 familles ont dû quitter les maisonnettes qu’elles avaient construites à Canaan, non loin du Village Lumane Casimir.

Selon le gouvernement, le déficit de logements continuera à s'accroître à mesure que les gens quitteront la campagne et les villes de province pour rejoindre les grandes villes.

Selon la nouvelle Politique du logement et de l’habitat (PNLH) de l’UCLBP, publiée en octobre 2013 :

Haïti devra faire face au défi de construire 500 000 nouveaux logements pour répondre au déficit actuel et aux besoins jusqu’en 2020.

La nouvelle politique reste ambitieuse, mais vague. Le langage du document implique que l’État cherchera à résoudre le déficit en partenariat avec le secteur privé. Cette orientation n’est pas forcément à éviter, mais il semble déjà que l’État ne construira plus de logements sociaux accessibles à la majorité de la population. 

“Conversation à la Cathédrale” de Vargas Llosa, 140 caractères à fois

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Le compte anonyme Twitter caché derrière @EnLaCatedral a décidé de partager le contenu entier du roman “Conversation à la Cathédrale“, du prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, 140 caractères à la fois. Le roman de l'auteur péruvien commence par ces mots republiés par @EnLaCatedral :

DEPUIS L'entrée du [journal] La Crónica, Santiago regarde l'Avenue Tacna, sans amour : des automobiles, des bâtiments irréguliers et décolorés

 


Les habitants de Rio de Janeiro se mobilisent contre l'augmentation du coût de la vie

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[tous les lien mènent vers des sites en portugais]

Les habitants de Rio de Janeiro ont commencé à se mobiliser pour combattre la hausse des prix des hôtels, des loyers, de la nourriture, des vêtements et des loisirs, qui ont fait de la Ville Olympique de 2016, et un des sites de la Coupe du Monde de 2014, une ville hors de prix.

Avec l'humour caractéristique des cariocas, la mobilisation sur les réseaux sociaux montre bien que le coût élevé de la vie dans la ville relève d'une situation qui a perdu le sens des réalités. Le terme “surreal” ["surréaliste"] s'utilise chaque jour davantage pour faire référence à ce qui se passe à Rio de Janeiro. Le Surreal est d'ailleurs le nom proposé, avec humour, par le webdesigner Toinho Castro pour la création d'une nouvelle monnaie exclusive pour la ville, en substitution au Real, la monnaie brésilienne. La proposition a été commentée dans un message publié dans un journal largement diffusé :

“Tem mais a ver com a nossa realidade”, diz, citando um diálogo-que-gostaríamos-de-ouvir: “Quanto é a água, moço?” E a resposta: “Cinco surreais…” [cerca de 2 dólares americanos]

“Cela est plus en rapport avec notre réalité” dit, en citant un dialogue-que-nous-aimerions-entendre: “L'eau est à combien, garçon?” et la réponse: ” Cinq surreais…” [environ 2 dollars américains]

 

 

"Os surreais: a cara da nova moeda que andam falando por aí..." Arte por Patrícia Kalil partilhada no Facebook.

“Les surreais: le visage de la nouvelle monnaie dont tout le monde parle là-bas…” Dessin de Patrícia Kalil partagé sur Facebook.

La page facebook Rio $urreal – NÃO PAGUE  “révèle les prix abusifs pratiqués à Rio et appelle au boycott”. Créée le 17 janvier de cette année, en trois jours, elle est déjà suivie par plus de 95 000 personnes. 

A gente aqui não faz a apologia de “tudo tem que ser barato”. Não, não é isso. Quem quiser comer ostra, beber espumante, jantar em um lugar cujo chef estudou no Cordon Bleu… Bem, tem que arcar com este preço. E, de vez em quando, todo mundo tem direito a tomar espumante, comer uma iguaria, enxugar a boca com guardanapo de pano – se puder pagar por este luxo ocasional. Comer bem dá alegria, dá conforto, é um convite à confraternização.

Bons ingredientes custam caro. Funcionários bem treinados também. Logo, ninguém aqui acha absurdo pagar mais por aquilo que de fato custa mais. É o justo. E você merece fugir do feijão com arroz e do trivial de vez em quando. Não merece?

Duro mesmo é pagar R$ 30 reais por batata frita [cerca de 13 dólares americanos]. Ou R$ 11 por um suco [4,7 dólares americanos]. Ou R$ 8, R$ 9 ou R$ 10 por uma garrafinha de água mineral [entre 3,4 e 4,3 dólares]. Ou R$ 15 pelo aluguel de cadeira e barraca na praia [cerca de 6,4 dólares]. Estes são alguns dos absurdos.

Les gens ici ne font pas l'apologie de “il faut que tout soit bon marché”. Non, ce n'est pas ça. Qui veut manger des huîtres, boire du mousseux, dîner dans un endroit où le chef a étudié au Cordon Bleu….ok, il doit pouvoir se le payer. Et de temps en temps, tout le monde a le droit de prendre du mousseux, manger un mets raffiné, s'essuyer la bouche avec une serviette en tissu – s'il peut se payer ce luxe occasionnel. Bien manger rend joyeux, apporte du bien-être, c'est une invitation à la convivialité. Les bons ingrédients coûtent cher. Les employés bien formés aussi. Donc, personne ne trouve absurde de payer plus pour ce qui, de fait, coûte plus cher. C'est le prix juste. Et chacun mérite de fuir le riz aux haricots et de s'accorder quelque chose de plus intéressant de temps en temps. Non ? Mais c'est vraiment dur de payer R$30 pour des frites [environ 13 dollars américains]. Ou R$11 pour un jus de fruit [4,7 dollars américains]. Ou R$ 8, R$ 9 ou R$ 10 pour une petite bouteille d'eau minérale [entre 3,4 et 4,3 dollars]. Ou R$15 pour la location d'une chaise longue et d'un parasol à la plage [environ 6,4 dollars]. Ce sont quelques unes des absurdités.

Un “cas d'hyper-réalisme” a été rapporté sur la page par une abonnée, Clarissa Biasotto :

Hoje fui à praia do leblon e me deparei com um gringo sul-americano perguntando a um vendedor ambulante se ali era a praia do leblon. O vendedor respondeu que ali era copacabana, ficou enrolando o gringo dizendo que não sabia e no fim disse que aqui no Rio tudo é pago e que, por isso, a informação também era paga.. enfim, o gringo já tava pegando a carteira e perguntando quanto o ambulante queria quando eu tive que gritar pro gringo que era sim a praia do leblon.. o gringo chegou a perguntar se aquilo foi uma pegadinha.. enfim, achei vergonhoso, surreal..

Cardápio de barraca na praia de Ipanema partilhada no Facebook de Marketing na Cozinha

Menu d'un marchand ambulant sur la plage d'Ipanema partagé sur le mur Facebook de Marketing na Cozinha

Aujourd'hui je suis allée à la plage de Leblon et j'ai vu un étranger sud-américain demander à un marchand ambulant si il était bien à la plage de Leblon. Le vendeur a répondu qu'on était à Copacabana. Il a embrouillé l'étranger en disant qu'il ne savait pas et finalement lui a dit qu'à Rio tout se paie et que c'est pour ça qu'il devrait payer pour avoir l'information…enfin, l'étranger était déjà en train de sortir sa carte bleue, et de demander au marchand combien il voulait, quand j'ai dû crier en direction de l'étranger, que si, ici c'était bien Leblon.. l'étranger en est venu à se demander si c'était un gag…enfin, j'ai trouvé ça honteux, surréaliste..

Mais les accusations les plus courantes prennent la forme de photos des menus aux prix abusifs, comme un stroganoff de poulet pour 72 reais (ou 30 dollars américains), un croque-monsieur pour 20 reais et une salade verte pour 43 reais (respectivement, 8,50 et 18,20 dollars américains ; voir la photo à droite).

Les administrateurs de Rio $urreal indiquent que la page a été créée avant tout avec “la prétention de contribuer à la réflexion des consommateurs” : 

Cabe a nós decidirmos quando queremos pagar o preço por determinada coisa – seja ela uma roupa, refeição ou um serviço. Está caro? Não compre. O prato é inviável? Mude de restaurante. Ainda assim não achou o que quer? Chame os amigos para jantar na sua casa. Foi à praia e o aluguel da cadeira tá um horror? Já pensou que ter a sua pode ser um bom custo-benefício? Consumo consciente – esta é nossa meta.

Il nous appartient de décider quand nous souhaitons payer le prix pour une chose déterminée- que ça soit un vêtement, un repas ou un service. C'est cher ? n'achète pas. Le plat est inabordable ? Change de restaurant. Et comme ça tu n'as toujours pas trouvé ce que tu veux ? Appelle tes amis pour dîner à la maison. Tu es allé à la plage et la location du transat est une horreur ? As-tu déjà pensé qu'en acheter un serait un bon investissement ? Consomme de façon responsable- c'est notre objectif.

D'autres initiatives sont également devenues populaires. La page Se Vira no Rio a plus de 14 000 abonnés et révèle les endroits où l'on trouve encore des prix accessibles pour manger et s'amuser.

L'ascension de la bulle immobilière

Dans l’une des publications, la page encourage les abonnés à partager des solutions pour renverser ou empêcher l'inflation du coût du logement. La quasi totalité des 300 commentaires du post rapportent des faits et proposent des solutions, dont la plupart portent sur des ”lois anti-spéculation” ou une intervention de l'Etat ; d'autres en appellent à une transformation du comportement des consommateurs, comme rechercher d'autres quartiers dans la ville ou de laisser tomber les agences immobilières.  

Beaucoup parient également que la bulle du marcher immobilier est prête à éclater. Vinicius Bito Trindade, de l'Université Fédérale de Rio de Janeiro, a commenté :

há quem diga que o que encarece os imóveis aqui é o excesso de crédito para o financiamento… inflaciona o mercado e tal, assim que a política econômica mudar, a tendência é cair e ferrar quem estiver preso a uma prestação irreal…

il y en a qui disent que ce qui renchérit le coût de l'immobilier ici c'est l'excès de crédit…ça crée de l'inflation etc…quand la politique économique changera, la tendance sera à la chute des prix et ceux qui se seront engagés dans des remboursements surréalistes vont se faire avoir…

Une autre initiative qui donne de la visibilité à l'augmentation critique du coût de la vie au Brésil est le site : ”Tem algo errado ou estamos ricos??” ["on est riches ou je me trompe ??"] qui compare les petites annonces des locations et de ventes de biens immobiliers au Brésil et à l'étranger. De cette manière, il expose les prix élevés, au Brésil, pour des biens anciens et mal entretenus, et les compare avec de très beaux biens, dans de bons quartiers en Europe ou dans les pays en développement, dont la valeur est similaire ou inférieure.

Le site montre, par exemple, un appartament de 600m2, à Rio, annoncé à 66 millions de reais (ou presque 30 millions de dollars américains). Avec quelques millions de moins, il serait possible d'acheter la demeure où John Lennon composait les musiques de Sergent Pepper's ou un immeuble entier dans le très huppé Upper West Side à New York. Dans un autre cas, des studios (des appartements où salon et chambre sont dans la même pièce) sont en vente pour plus d'un million de reais (environ 430 000 dollars). Avec les publications du site, on peut remarquer que l'envolée des prix n'est pas réservée à Rio de Janeiro.

Une petite maison dans une résidence privée à Valence-Alicante (Torremendo) [Espagne]. Maison toute neuve, près de la plage, à proximité d'un club de golf, dans une résidence privée avec de nombreux services (solarium etc…), garage pour deux voitures…belle vue…etc etc

 

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(…)

Immeuble neuf, résidence privée proposant de nombreux services, à proximité de la plage, beau etc…combien ?? environ US$88.952 (aux alentours de R$ 200 000- 210 000 reais… ça dépend de ce stupide dollar qui fluctue).

Mais ne sois pas triste mon cher petit Brésilien…tu as un large choix ici dans notre cher Brésil…dans la très chic ville de Lajeado dans le Rio Grande do Sul…dans le quartier Planalto on trouve une jolie maison pour le même prix!! Incroyable non ???

Jette un oeil…

 

casalajeado

C'est une version +root (la rue n'est pas pavée…il n'y a pas de piscine dans la résidence, de club de golf…pas de plage…pas de vue…mais c'est le reflet de notre proximité avec les pays d'Europe, non ?? que peut-on y faire??

Pour la période de la Coupe du Monde, le Gouvernement Fédéral a annoncé des mesures pour contenir le prix des billets d'avion et des hôtels, telle que l’intervention du Procon (organisme de défense des droits du consommateurs) et les contrôles de l'Agence Nationale de l'Aviation, l'ANAC. Ainsi 1 973 nouveaux vols ont été autorisés pour augmenter la concurrence dans le secteur aérien durant les mois de juin et de juillet, lorsque que la Coupe aura lieu.

Opter pour une intervention de l'Etat pour contenir les prix est toujours une décision délicate dans les Etats où le marché est libre. Pour le secteur aérien, qui est régulé et considéré comme stratégique pour les intérêts nationaux, cette politique interventionniste est déjà une réalité dans le Brésil de la Coupe. Mais la maîtrise des prix des biens de consommation est encore un grand défi pour les Brésiliens et pour les secteurs traditionnellement dynamiques. Au moins sur les réseaux sociaux, la mobilisation a commencé.

Les guerriers climatiques du Pacifique : “Nous ne nous noyons pas, nous combattons”

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Pacific islanders rising

“Nous devons puiser dans notre patrimoine et notre force ancestrale pour défendre notre chez-nous.” Photo de Navneet Narayan pour 350.org

Ce billet a été écrit par Fenton Lutunatabua pour 350.org Pacific et est publié sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Depuis de nombreuses années, quand on parle des insulaires du Pacifique, c'est pour les dépeindre en pures victimes, une population lointaine qui ne peut rien faire face aux origines ou aux réalités du changement climatique. Les médias montrent les insulaires du Pacifique comme des victimes impuissantes prêtes à se noyer avec leurs îles ou à devenir des réfugiés.

Dans l'idée de changer cette narration et obtenir plus d'intérêt de la part de leur voisinage, une nouvelle campagne a été lancée par 350.org dans le Pacifique, avec le voeu de faire de 2014 l'année où les Insulaires de l'océan Pacifique se lèveront eux-mêmes face aux menaces du changement climatique pour leurs terres et l'océan.

La Campagne #StandUpForThePacific se propose d'appeler les gens à travers la région à s'engager activement en 2014, par un serment de se tenir debout en faveur des Iles du Pacifique en butte au plus grand péril régional : le changement climatique, et face à l'industrie des combustibles fossiles.

La campagne permettra aux Insulaires du Pacifique de se positionner à l'intérieur d'un narratif unifié de renouveau et de vigueur de leur culture, en Guerriers du Pacifique, prêts à se lever pour protéger leur terre, leur océan, leur identité.

Déjà plus de 600 personnes ont prêté le serment. Nous ne serons plus “les victimes en train de se noyer” mais des “guerriers puissants et pacifiques, puisant dans notre force culturelle” pour affronter l'industrie des combustibles fossiles qui menace notre existence même.

En avançant dans 2014, nous transformerons les promesses en action, en faisant pression sur les entreprises multinationales opérant dans les îles du Pacifique pour qu'elles se détournent des combustibles fossiles. Et si elles ne le font pas, elles trouveront devant elles une action guerrière pacifique.

Voici une série de photos dépeignant les guerriers de Fidji appelant le peuple de la terre et de la mer à devenir des Guerriers du Pacifique, quels que soient leur profession, sexe, âge, localisation ou croyance…

Pacific islanders rising

“Nous sommes prêts à puiser dans nos traditions et cultures et allumer notre esprit guerrier pour défendre nos patries insulaires.” Photo de Navneet Narayan pour 350.org

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“Nous puiserons dans nos vérités culturelles et nous en servirons pour combattre l'industrie des combustibles fossiles” Photo de Navneet Narayan pour 350.org

Pacific islanders rising

“Nous sommes prêts à travailler avec nos frères et soeurs insulaires du Pacifique pour partir au combat contre les gros pollueurs” Photo de Navneet Narayan pour 350.org

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“Nous Insulaires du Pacifiques sommes prêts pour envoyer notre message à l'industrie des combustibles fossiles” Photo de Navneet Narayan pour 350.org

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“Nous savons que nous contribuons le moins au changement climatique et pourtant nous sommes les plus exposés, nous savons aussi ce qu'il y a à faire et comment arriver à ce but final de créer un avenir que nous méritons tous” Photo de Navneet Narayan pour 350.org

« No Job Land », vidéo sur le chômage en Espagne

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La vidéo No Job Land (« Terre sans travail »), consacrée à la situation en Espagne, est largement partagée depuis son lancement à la fin du mois de décembre. Elle est l’œuvre des photojournalistes Gabriel Pecot, Olmo Calvo et Eva Filgueira. Elle reflète la souffrance de trois familles madrilènes durement touchées par le chômage de longue durée et la fin des indemnisations pour ceux qui y avaient droit ainsi que leur résignation et leur engagement dans des mouvements sociaux. Le succès de ce travail se traduit non seulement par une diffusion massive sur le Web, mais aussi par l’accueil fait à la vidéo par la presse étrangère qui l’utilise pour illustrer la manière dont le chômage affecte la population espagnole.

Sotchi 2014 : qui supporte le coût des Jeux Olympiques ?

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A photoshopped logo of the Sochi games with a saw mascot. In Russian, the verb "to saw" carries a meaning of "embezzlement." Anonymous image distributed online.

Un logo “photoshopé” des Jeux de Sotchi avec une scie pour mascotte. En russe, le verbe “scier” peut également signifier “malversation”. Image anonyme diffusée sur Internet.

Tous les liens sont en anglais, sauf indication contraire.

Les accusations de corruption continuent de gangrener les préparatifs des Jeux Olympiques de Sotchi. A seulement deux semaines de la cérémonie d'ouverture, la tension monte. Le stade qui accueillera la cérémonie d'ouverture serait, selon les rumeurs, toujours en chantier, et les journalistes déjà sur place déplorent les ravages de la pluie et des coulées de boue sur les routes. En outre, le Ministre de l'Energie Alexander Novak a confié au président Vladimir Poutine le 9 janvier dernier que le réseau électrique n'était toujours pas opérationnel (bien qu'il ait affirmé que tout serait achevé d'ici le 25 janvier). Pendant ce temps, le président de la Fédération Internationale de Ski a déclaré que le coût exorbitant des Jeux de Sotchi (d'environ 55 milliards de dollars) donnait un “mauvais exemple” aux futures villes organisatrices.

Le Kremlin n'a pas tardé à défendre son projet. Le Vice-Premier Ministre Dmitri Kozak, chargé de la supervision des préparatifs, a affirmé au Comité International Olympique qu’aucune plainte n'avait été recensée concernant les préparatifs. Il a également soutenu que le coût total de Sotchi [russe] était inférieur à celui des dernières Universiades d'été à Kazan, au Tatarstan.

Le Président Poutine a également lancé une opération séduction [russe], répondant aux questions de journalistes britanniques, américains, chinois et russes, lors d'une entrevue de groupe. Au cours de cet entretien, le journaliste américain George Stephanopoulos a abordé les rumeurs de corruption. Poutine a habilement contourné la question, déclarant dans un premier temps que les médias ont délibérément mal interprété la déclaration du président de la FSI, afin de vendre davantage de journaux. Il a aussi fait remarquer qu'aucune preuve de corruption ou de détournement de fonds n'avait été mise à jour :

[...] если у кого-то есть конкретные данные о коррупционных проявлениях в связи с реализацией сочинского олимпийского проекта, мы просим предоставить нам эти объективные данные. Мы будем рады и благодарны и используем эту информацию для того, чтобы наводить порядок в этой сфере.

[...] si quelqu'un possède des preuves concrètes concernant la corruption dans le cadre de la mise en oeuvre du projet olympique de Sotchi, nous demandons à voir ces données objectives. Nous en serons heureux et reconnaissants, et utiliserons cette information afin de rétablir l'ordre dans ce domaine.

L'opposant politique Boris Nemtsov, auteur d’un livre blanc [russe] sur la corruption à Sotchi, et qui a affirmé que plus de la moitié du budget des Jeux Olympiques a été détourné, a rétorqué [russe] :

Надо помнить, что главным инвестором в Олимпиаду стали российские пенсионеры, учителя, врачи и военные. Именно они заплатили за всю эту аферу и фестиваль воровства.

Nous devons rappeler que les principaux investisseurs dans ces Jeux Olympiques sont des Russes, retraités, professeurs, médecins et soldats. Ils ont payé pour toute cette affaire louche et ce festival de vol. 

Russian pensioner -- the "General sponsor of the 2014 Olympics." Anonymous image distributed online.

Une retraitée russe – le “Sponsor Général des Jeux Olympiques 2014″. Image anonyme diffusée sur Internet.

L'opération séduction de Poutine a sans doute été trop faible et trop tardive. Un post sur la page Facebook de Nemtsov s'est propagé [russe] sur le réseau social russe VKontakte. Un sondage impromptu, en bas de la page, demandait: “Qu'espère le Vice-Premier Ministre Kozak ?”. Près de 80 % ont répondu qu'il espérait que les gens soient des idiots sans cervelle.

Des citoyens européens réclament la protection du pluralisme médiatique

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For updates follow @MediaECI on Twitter and 'like' the Facebook page European Initiative for Media Pluralism.

Site Web :MediaInitiative.eu. Pour rester informé, suivez @MediaECI sur Twitter et abonnez-vous à la page Facebook European Initiative for Media Pluralism.

« Les institutions européennes doivent garantir le droit à une information libre, indépendante et pluraliste. » Cette citation, tirée du site Media Initiative, résume l’idée centrale de la campagne paneuropéenne qui demande à la Commission européenne d’élaborer une proposition de directive protégeant la diversité des médias et la liberté de la presse.

Media Initiative a lancé une initiative citoyenne européenne, un outil de démocratie participative « qui autorise des coalitions de la société civile à récolter, en ligne et hors ligne, un million de signatures dans au moins 7 États membres de l’Union européenne pour présenter directement à la Commission européenne une proposition servant de base à une directive européenne, lançant une procédure législative ». La pétition est disponible dans 15 langues et peut être signée en ligne :

Protéger le pluralisme des médias par une harmonisation partielle des règles nationales relatives à la propriété des médias et sa nécessaire transparence, aux conflits d’intérêts avec les instances politiques, à l’indépendance des organes de régulation et de contrôle des médias.

Vous pouvez voir une brève vidéo de présentation de la campagne :

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