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Entretien
 avec 
le
 réalisateur 
du
 clip 
”Calle
 13″, tourné
 en
 Palestine

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Le 
blog
 Diseñado 
en
 Puerto 
Rico
 a 
interviewé 

[es] le
 réalisateur
 Kacho
 López
 Mari.
 Parmi
 de
 nombreuses
 vidéos
 musicales,
 Kacho López
 Mari
 a
 réalisé
 le
 dernier
 clip
 du
 duo
 hip‐hop
 portoricain
 Calle
 13,
 Multi Viral
,
 tourné
 en
 Palestine.
 Les
 paroles
 sont
 le
 fruit
 d’une
 collaboration avec
 le
 fondateur
 de
 WikiLeaks,
 Julian
 Assange.

 


Le point de vue des expatriés français sur la rhétorique de l'anti-immigration

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Total of french citizens abroad as compiled by the Foreign Affairs Ministry - Public Domain

Total des citoyens français à l'étranger par continent, tel que compilé par le Ministère des Affaires Étrangères – Domaine Public

Le débat sur l'immigration divise de plus en plus l'opinion publique en France ces dernières années. La montée de l'extrême-droite, tel le Front National, lors des récentes élections a catalysé une rhétorique anti-immigration qui semble gagner les partis conservateurs plus modérés. Les histoires les plus notoires comprennent l'affaire du “pain au chocolat“, dans laquelle le chef de l'opposition JF Copé a déclaré avoir été bouleversé en apprenant que des enfants dans certains quartiers se faisaient harceler par des gamins musulmans pour avoir mangé des pains au chocolat pendant le Ramadan.

La pression pour une politique d'immigration plus restrictive qui limiterait le nombre de candidats sans qualification à migrer vers la France a trouvé des échos au sein de l'actuel gouvernement progressiste. En effet, un livre publié par le philosophe Alain Finkelkraut intitulé “L'idendité malheureuse” tente de justifier l'application de régulations plus strictes en terme d'immigration afin de protéger l’identité française :

Les autochtones ont perdu le statut de référent culturel qui était le leur dans les périodes précédentes de l’immigration. Ils ne sont plus prescripteurs. Quand ils voient se multiplier les conversions à l’islam, ils se demandent où ils habitent. Ils n’ont pas bougé, mais tout a changé autour d’eux. […] Plus l’immigration augmente et plus le territoire se fragmente.

Frédéric Martel, directeur de l'IRIS, un institut de recherche sur les relations internationales, explique pourquoi le discours de Finkelkraut est malavisé : 

 Il y a, c’est certain, une forte anxiété dans la France d’aujourd’hui. Mais pourquoi caricaturer tous les «étrangers» comme s’ils ne voulaient ni s’intégrer ni accepter le passé de la France? Que sait-il des Français de deuxième et troisième génération? De leur langue, de leur culture? De l’énergie créatrice des quartiers? [...] L’identité française, pourtant, n’est pas malheureuse. Elle bouge, elle change, elle se cherche, elle fait des allers-retours avec son passé. Et tous ceux qui pensent qu’exalter «l’identité nationale» permettrait de sortir des difficultés sociales et économiques que nous traversons se trompent.

Le contrepoint naturel à cette polique de l'anti-immigration est le fait qu'il y a une augmentation du nombre de citoyens français qui ont choisi de vivre à l'étranger. Christian Lemaître du groupe de réflexion Français-Étranger fait remarquer que le nombre total de citoyens français vivant en dehors de la France est plutôt important et serait supérieur au chiffre officiel donné par le Ministère des Affaires Étrangères : 

En dix ans, la population française établie hors des frontières se serait accrue de 40 % soit une augmentation de 3 à 4 % par an et un total de plus de 2 millions de Français installés à l'étranger. Estimation seulement car l'inscription au registre mondial n'est pas obligatoire. Le think tank francais-etranger.org pense que ce chiffre serait beaucoup plus proche de 3 milions. Pourquoi sont-ils partis ? 65 % des expatriés affirment rechercher une nouvelle expérience professionnelle et près du tiers, une augmentation de revenus. Le désir de découvrir un nouveau pays est évoqué devant les motivations professionnelles ou linguistiques.

En fait, le point de vue sur l'immigration diffère lorsqu'il est celui de citoyens français expatriés. 

En effet, malgré la croyance populaire selon laquelle les citoyens français vivant à l'étranger seraient majoritairement conservateurs, leurs votes se tournent de plus en plus vers la gauche depuis une décennie.  explique :

Depuis 1981, elle a gagné plus de vingt points chez les Français de l'étranger, et l'écart avec son score national y était de moins d'un point en 2007 (46,01% contre 46,94%)  

Joëlle Garriaud-Maylam, un analyste, ajoute :

C’est un public qui est plutôt au centre-droit qu’à droite et pas du tout à l’extrême-droite, plutôt droite humaniste que Droite populaire, et l’écart avec la gauche est de moins en moins important

En outre, l'expérience de vivre à l'étranger semble donner à de nombeux citoyens français une perspective différente. Etoile66, à Toronto, opine :

Ma France pourrait regarder vers ces pays où les habitants parlent plusieurs langues sans aucun problème et circulent à l'aise dans le monde, alors qu'elle a dressé ses habitants à avoir peur de ce qu'ils appellent la “mondialisation”. La peur ressentie par bon nombre de mes compatriotes devant “l'étranger” en général et la “mondialisation” en particulier, ne serait plus s'ils avaient confiance en eux. Celui qui a confiance n'a pas peur de l'autre ni de l'étranger, ni du monde, bien au contraire, il échange dans le respect mutuel. 

Jehane Noujaim, la réalisatrice de “La Place”, filme la révolution égyptienne

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Filmmaker Jehane Noujaim, director of "The Square". Image courtesy WITNESS

La réalisatrice Jehane Noujaim, metteur en scène de “La Place”. Photo avec l'autorisation de WITNESS

Cet article de Matisse Bustos-Hawkes pour WITNESS, publié sur le blog de WITNESS le 31 janvier 2014, est repris ici en partenariat.

Par Matisse Bustos Hawkes, Directrice de la Communication/WITNESS

La Place (The Square), un documentaire de Jehane Noujaim sélectionné aux Oscars, suit les activistes en action lors de la révolution égyptienne qui a renversé Moubarak et vu la montée et la chute de Mohamed Morsi.

Dans un entretien avec WITNESS, Noujaim explique comment elle a construit le documentaire à partir de 1.600 rushes, le rôle des vidéo citoyennes pour monter le film et comment la production collaborative a permis sa réalisation.

Q: Comment est né le projet ? Quand avez-vous su que vous aviez assez de matière pour monter un documentaire sur la révolution égyptienne ?

Jehane Noujaim: J'ai grandi à dix minutes de la place Tahir, et ma famille habite toujours le Caire. Je me suis rendue sur la place avec l'idée de faire un film, mais je n'étais pas sûre de mon scénario. Pendant les premières semaines toute l'équipe se retrouvait sur la place, on s'est mis à chercher des personnages à suivre et nous avons commencé à filmer. Si je n'avais pas été réalisatrice, j'aurais été là de toute façon. Je me retrouve souvent à filmer des gens et des situations par lesquelles je suis attirée. Cela fait partie du processus. Les rushes n'aboutissent pas nécessairement à un film. Cette fois cela a été le cas.

Quand on a eu fini de filmer, on s'est retrouvés avec 1.600 heures de matériel exploitable. On a monté un film en 2012 pour le présenter au festival du film de Sundance un an plus tard, où nous avons été récompensés par le prix du public. Mais l'histoire n'était pas finie. La situation sur le terrain avait à nouveau changé et nos personnages étaient de nouveau au coeur de l'action au Caire. Nous avons compris que nous devions continuer l'histoire. Que nous devions retourner place Tahir pour continuer le film. Il en est sorti un film plus profond, et une histoire plus complexe.

Q: Comment avez-vous trouvé chacun des personnages que vous mettez en scène dans le film ? Y en a-t-il d'autres que vous avez suivis mais que vous n'avez pas retenus ?

JN: La magie de la place Tahir c'est la diversité des gens qu'elle attire de toutes parts, et il a été facile de trouver une série de personnages très divers auxquels un large public peut s'identifier. On a commencé avec six personnages dans le film; Ahmed, Khalid et Magdy se sont révélés être les plus significatifs. Leurs histoires formaient une palette de personnages tout à fait compréhensibles, cohérente et ne nous éloignaient pas de ce qui se passait place Tahir. Ce sont également des personnages dont je suis tombée amoureuse – Khalid pour son éloquence passionnée, Magdy pour ses convictions et son ouverture d'esprit et Ahmed pour sa bonne humeur, son charisme et son magnétisme.

Un personnage n'a pas eu sa place dans le film, c'est Bouthayna Kamel, la première que j'aie contactée quand la grogne a commencé à se faire entendre en 2011. Elle était sur mon documentaire pour la BBC, Egypte: On Vous Regarde, sur un groupe de femmes égyptiennes qui se battaient pour un changement politique bien avant le début de la révolution. Bouthayna était présentatrice mais a quitté son poste car elle ne voulait plus raconter des mensonges pour le compte du gouvernement. Elle a décidé de se présenter à la présidence, la première femme à le faire en Egypte. On l'a suivie pendant toute sa campagne, mais malheureusement nous avons dû ne pas en tenir compte car elle utilisait le tournage à des fins personnelles, alors que nous voulions que le film ne déborde pas de l'espace public de la place elle-même et montre comment elle pouvait être utilisée comme outil politique.

Q: Quelles mesures ou précautions sécuritaires avez-vous dû prendre quand vous tourniez pour préserver ceux qui se trouvaient devant et derrière la caméra ?

JN: En premier lieu, nous avons tous utilisé des appareils photos Canon numériques, pour avoir l'air de prendre des photos. Sinon, nos caméras nous auraient été confisquées par la police. L'un des personnages du film, Pierre, habitait un appartement situé à quelques minutes de la place Tahir. Ce lieu est devenu notre issue de secours, l'endroit où nous pouvions nous réfugier en cas de besoin. Nous avons aussi loué un bureau à quelques minutes de la place on nous pouvions rapidement nous rendre pour charger les rushes et discuter des prises de vues.

Mais en réalité nous ne suivions pas une méthode bien définie. Au début, nous nous sommes retrouvés au milieu du gué et aucun de nous ne s'y attendait ou n'y était préparé. Finalement des mesures de sécurité et de survie se sont mises en place. On s'efforçait en permanence de ne pas se perdre de vue les uns les autres. Comme le dit Ahmed dans le film, “Nous nous aimions tous sans vraiment nous connaître”.

Il était primordial que l'équipe soit égyptienne – que ce soient des manifestants et qu'ils aient choisi d'être là – parce que l'on ne savait pas où allait nous entraîner cette histoire. Ce que vous voyez n'est pas le film d'une personne, mais le résultat d'une coopération entre les acteurs de ce qui se passait, des gens profondément concernés par l'avenir de leur pays.

Video still of Ahmed Hassan in The Square.

Photo de Ahmed Hassan dans La Place.

Q: Quelles leçons essentielles a tiré l'équipe sur l'intérêt et les défis posés par la vidéo citoyenne ?

JN: Ce film n'aurait pas vu le jour sans la vidéo citoyenne.

Par exemple, un mois après la destitution de Moubarak, alors que l'Egypte souffrait encore d'une gueule de bois post révolutionnaire, Ramy Essam, le chanteur de la révolution, a été arrêté et torturé par l'armée au Musée Egyptien. Il a été électrocuté, battu et pendu par les cheveux. Il est resté alité plusieurs semaines pour se remettre de ses blessures. A ce moment-là personne ne voulait croire que les militaires puissent torturer quelqu'un. Les militaires étaient toujours majoritairement considérés comme des héros de la révolution et il n'y avait aucune couverture médiatique locale ou internationale sur certaines choses qui se passaient sur le terrain. Avec du recul, cela préfigurait ce qui allait se passer.

Aïda El Kashef avait un appareil photo et elle a fait une vidéo pour rendre compte des conséquences de la torture sur l'état de Ramy et pour lever le doute sur ce qui s'était passé. C'est alors que Mosireen – un média activiste collectif créé par Khalid et Aïda – s'est mis en place, avec pour objectif de placer des caméras dans des lieux où l'on est pas censé en trouver. Mosireen a établi son siège en centre-ville et ils ont commencé à former les gens sur la manière de filmer une vidéo et de la publier et d'en télécharger des extraits. Certains de leurs extraits ont été inclus dans le film.

En fait, près du quart du film, dont certaines des séquences les plus incroyables prises à partir des premières lignes de manifestants, où l'on a vraiment l'impression de se faire tirer dessus, a été filmé par Ahmed, le personnage principal du film. Il se trouve qu'Ahmed a fait des études de journalisme, mais comme beaucoup de jeunes Egyptiens, il a exercé tous les boulots qu'il trouvait pour survivre. Il n'avait pas de réelle formation en cinéma. Notre directeur de la photographie, Muhammed Hamdy, a montré à Ahmed comment se servir de l'appareil photo, et tout en travaillant pour le film, il a utilisé l'appareil comme une arme pour se battre et montrer les abus contre les droits humains et l'oppression qu'il a vus.

A de nombreuses reprises quand il était en première ligne, Ahmed était le seul à avoir un appareil. Les autres manifestants l'entouraient pour s'assurer qu'il était protégé. Ils lui disaient “Enregistre Ahmed ! enregistre” parce que c'était très important pour eux qu'il y ait un témoignage, que l'on puisse prouver tout ce qui se passait. Autrement personne n'aurait parlé de leurs histoires. Voilà comment cela se passait.

Certaines séquences du film ont été utilisées comme preuves en justice, et beaucoup ont été téléchargées sur YouTube pour montrer au monde ce qui se passait en Egypte après que les médias ont arrêté de couvrir les évènements. Ces séquences ont été utilisées dans les reportages des principaux organises de presse.

Q: Les arts visuels et la musique sont une force de la période révolutionnaire. Tout au long du film, vous montrez les travaux du peintre muraliste Akbo Bakr et on entend souvent le chanteur Ramy Essam. Bien que certaines oeuvres comme les peintures murales de Akbo Bakr aient pour vocation d'être temporaires et d'être remplacées, avez-vous pensé à créer des archives de l'activité culturelle et artistique qui s'est développée parallèlement aux manifestations ?

On ne dira jamais assez la place de l'art dans la révolution égyptienne. C'est la raison de ce fil rouge essentiel dans le film, car les artistes étaient au premier plan des changements qui sont survenus en Egypte. Dès le début, la culture et la liberté d'expression étaient au coeur du mouvement. Je pense que la Révolution Culturelle – l'explosion de l'art, de la peinture, de l'écriture et de la poésie – est encore quelque chose qui inspire les Egyptiens. Il y a aujourd'hui tant d'initiatives et d'espaces collectifs où les gens peuvent s'exprimer, raconter la révolution, s'approprier leur pays. Nous-mêmes nous avons fait un film ou raconté des événements vécus par nos personnages. Ce que l'on voit dans le film final et les 1500 heures de séquences qui ne sont pas dans le film c'est, j'imagine, une sorte d'archive.

Q: Bien que vous n'ayez pas pu officiellement projeter le film en Egypte, les principaux personnages ont-ils pu le voir ? Quels ont été les réactions des Egyptiens de la diaspora qui ont pu voir le film ?

Les principaux personnages ont tous vu le film et, bien entendu, ils suivent tout ce que l'on en dit sur les réseaux sociaux. Il ne faut pas oublier que pour eux la révolution n'est pas finie. Ils sont encore en plein dedans. En fait l'Egypte a célébré le troisième anniversaire du soulèvement du 25 janvier et l'ambiance était très tendue.

De même pour les Egyptiens de la diaspora, comme on pouvait s'y attendre ils ont abordé le film avec une certaine appréhension. C'est compréhensible étant donné la situation changeante et de plus en plus instable en Egypte. Nous ne savions franchement pas à quoi nous attendre de leur part. Maintenant que nous avons assisté à de nombreuses projections en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne, nous avons vu des Egyptiens réagir différemment hors du spectre de la société égyptienne.

Notez que c'est vraiment une période sombre et divisée pour les Egyptiens – pas uniquement pour ceux qui sont dans le pays mais également pour la diaspora. Les Egyptiens sont déchirés par ce qui se passe dans leur pays. Certains ont dit que l'Egypte était entrée dans une guerre civile. Quand ils voient le film, cependant, et particulièrement la relation entre Ahmed et Magdy, membre des Frères Musulmans, ils ont une approche complètement différente. Leur histoire illustre la communauté de la lutte humaine en Egypte, malgré les profondes divisions politiques. Même si Ahmed et Magdy ont des vues politiques différentes, la bienveillance et l'amour, la loyauté et l'amitié qu'ils ont l'un pour l'autre à la fin du film a redonné à beaucoup d'Egyptiens qui ont vu le film l'espoir que l'Egypte puisse encore être unie.

Q: Quel message pensez-vous que La Place transmettra à un public international sur la période post révolutionnaire en Egypte ?

JN: La Place n'est pas le film fondateur sur la révolution égyptienne. Je ne pense pas que quelqu'un puisse s'en réclamer. Ce n'est pas du journalisme, et le film ne prétend pas raconter toute l'histoire de la révolution. Et ce n'est certainement pas une description “partiale”, “naïve” ou “dangereuse” de la politique en Egypte comme certains ont bien voulu le dire.

C'est un documentaire-vérité sur le voyage d'une poignée de personnages sur la place Tahir ; sur leurs différents parcours de vies mais sur le profond désir qu'ils ont en commun de ne pas faire de compromis sur leurs principes. Au final il parle de la grandeur qui sort du chaos. Ma responsabilité en tant que metteur en scène a été de rester fidèle à ces personnages et d'amener le public au plus profond de leurs histoires. Finalement, ce n'est pas un film sur la révolution égyptienne. C'est un film sur des Egyptiens qui vivent pendant la révolution.

Comme le dit Ahmed dans le film, “on ne peut raconter que nos histoires, on ne peut écrire que nos histoires. C'est notre tour de rapporter nos récits, pour montrer la capacité de nos citoyens à raconter leurs propres histoires.” Ce film est le résultat direct de ce phénomène.

Bande-annonce officielle

La Place est maintenant en streaming sur Netflix. Rejoignez Matisse et WITNESS sur Twitter @matissebh et @witnessorg.

Les mille-et-un soucis de Sotchi

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One of the rings fails to open during the Olympic opening ceremony -- a minor setback in an otherwise masterful performance. YouTube screenshot.

Un des anneaux ne s'ouvre pas, pendant la cérémonie d'ouverture des J.O., un incident mineur pendant un spectacle par ailleurs magistral. Capture d'écran YouTube.

Les journalistes ont commencé à fondre sur Sotchi la semaine dernière, et tweets et photos de chantiers inachevés ont aussitôt fait les titres à l'Ouest comme en Russie. Les journalistes se sont plaints de tout, depuis l'eau rouillée jusqu'aux poignées de porte défectueuses. Un compte Twitter appelé @SochiProblems est apparu, moquant le soi-disant désastre des Jeux Olympiques d'hiver russes.

Ainsi, un reporter de CNN s'est plaint qu'une seule des chambres réservée pour son équipe était disponible, et a posté une photo de lui-même dans sa chambre d'hôtel avec une tringle de rideau tombée :

Voici l'unique chambre d'hôtel que @Sotchi2014 nous a donnée jusqu'à présent. La pagaille.

Cette publicité négative a déplu à beaucoup de Russes. Un blogueur a supposé [russe] que le reporter a pu faire le dégât lui-même pour monter un sujet d'article :

[...] гражданин, скорее всего, сам отломал держатель карниза, и теперь всем демонстрирует моральное убожество режима резидента Путина.

[...] ce monsieur a sans doute cassé lui-même la tringle, et démontre maintenant à tous la médiocrité morale de la présidence Poutine.

Entre-temps, un sondage du Centre Levada [anglais] publié mercredi a établi que 53 % des Russes approuvaient la tenue des J.O. à Sotchi. En revanche, 38 % de ceux qui ont répondu pensaient également que la corruption était le moteur principal des Jeux. L'Internet russe semble corroborer ces deux sentiments. L’illustre écrivain Boris Akounine [russe]) pense que les gens devraient avant tout soutenir les athlètes, et ignorer les problèmes.

Kirill Shulika de DemVybor a écrit [russe] sur son compte Facebook à propos de l'importance de parler et critiquer. Sinon, dit-il :

Проблема-то тут как раз в том, что все разговоры о заговорах и желании навредить в проведении Олимпиады опасны тем, что и дальше все будет то же самое. Я имею в виду гигантские затраты и при этом ржавую воду, отсутствие душа или наличие граждан России, которым в нарушении всего отказано в посещении соревнований, несмотря на купленные билеты.

Le problème est justement que tout ce discours sur les conspirations et le désir de nuire à la tenue des Jeux Olympiques est dangereux parce qu'après tout restera pareil. Je fais allusion aux dépenses gigantesques, et avec cela l'eau rouillée, l'absence de douches, ou l'existence de citoyens de Russie à qui, en violation de tout, on a refusé l'accès aux compétitions, malgré leur achat de billets.

Le blogueur et lieutenant d'Alexeï Navalny, Leonid Volkov, a aussi trouvé [russe] hors de propos le refus de la critique :

Ничего обидного нет ни в @SochiProblems, ничего страшного нет в том, что какие-то вещи не доделаны, и какие-то косяки случаются. Страшна и позорна, невероятно постыдна только неадекватная реакция на иронию – поиск “врагов” и “заговоров”, истории про “журналистов, которые специально отрывают дверные ручки.”

Il n'y a rien d'offensant dans @SochiProblems, il n'y a pas de mal à ce que certaines choses ne soient pas achevées, et qu'il y ait quelques loupés. Ce qui est mauvais et honteux, c'est la réaction invraisemblablement ignominieuse et simplement inappropriée à l'ironie – la recherche d’ “ennemis” et de “conspirations”, les histoires de “journalistes qui arrachent délibérément les poignées de portes.” 

Il n'en regardera pas moins les Jeux, a dit Volkov.

Sur quels rythmes résonnent les rues en Espagne ?

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el sonido de las calles

“Le son des rues”

Sur quels rythmes résonnent les rues ? Cette interrogation introduit “Le son des rues” [espagnol, comme tous les liens], un reportage qui relate le travail et la philosophie de vie de cinq musiciens de rue — Manuel Marcos, El Terraza de Jeréz, Pedro Queque Romero, Little Boy Kike, dont deux chanteurs, et un groupe, Los Milchakas, qui travaille en plein air.

Produit par BuenaWille, un espace qui promeut des projets culturels, le reportage a été réalisé en mai 2013 sous une licence Creative Commons. A vocation non lucrative, son but est de promouvoir la musique de la rue et porter les témoignages de ces musiciens auprès du public. 

“Je joue par amour de la musique et par nécessité”, dit Abdul Yabbar, chanteur et guitariste dans les rues de Grenade, qui après avoir perdu son emploi n'a pas vu d'autre perspective que d'utiliser son talent pour “s'en sortir”. Les protagonistes du film vivent et offrent leur art dans le sud de l'Espagne, où le temps est clément et les gens plus réceptifs, selon eux. La plupart d'entre eux citent les aspects les plus positifs de leur travail mais ils parlent aussi des difficultés inhérentes à ce mode de vie, telles que l'indifférence des passants, une faible tolérance de la part des autorités, l'insécurité économique et même des plaintes des voisins qui vont parfois jusqu'à leur jeter des objets et de la nourriture dessus parce qu'ils les jugent gênants, c'est ce qui est arrivé à Abdul. 

Voici le reportage entier : 

Il y a aussi ceux qui apprécient les musiciens qui tentent d'égayer les rues. Un utilisateur de YouTube a publié une vidéo d'un groupe dénommé Milchakas, que l'on voit dans le reportage, comptabilisant plus de 7.000 visites. Le commentaire suivant fait dans la description : 

Ce merveilleux groupe à Grenade, en Espagne, apporte tant de gaieté et de bonheur à ce flux continu de touristes et résidents locaux qui les croisent sur le chemin de l'Alhambra ou peut-être, Sacromonte. Leur musique est un mélange d'espagnol, reggae et quelques autres genres.

Ces artistes sont unis par leur talent et l'amour de la musique, mais la plupart rêvent de se mettre en valeur, en gagnant de la visibilité et de pouvoir de jouer dans des bars. Les rues ne sont pas si faciles et y travailler semble de plus en plus difficile. C'est ainsi, par exemple, dans la capitale espagnole où le conseil municipal de Madrid a restreint leur travail. Quiconque veut jouer dans les rues de la capitale doit être auditionné pour obtenir une licence qui l'autorise à travailler dans le centre. Les activités artistiques de rue qui ont réussi le test continuent de faire face à une série de restrictions quant aux horaires, la distancce entre les musiciens, la largeur des rues où ils sont autorisés à jouer et le niveau de pollution auditive, entre autres. 

Ces nouvelles mesures ont suscité des critiques, au-delà des artistes. En particulier, une vidéo dans laquelle deux musiciens critiquent les restrictions du conseil municipal. Tant les médias que les réseaux sociaux se sont saisis de la vidéo humoristique et critique qui a déjà reçu plus de 350.000 vues sur YouTube :

Voici une bribe de chanson mettant en vedette un groupe se dénommant lui-même Potato Omelette Band [Groupe de l'Omelette à la Pomme de terre] : 

Ay mi Madrid, pobre ciudad mía, que quitan artistas para poner policías, tú que eras toda alegría, ahora gris color ceniza, no hay mejor jurado que el de la gorra, a veces no hay nada, a veces te forras …pobre músico que no se ha vendido, esta ciudad no es para artistas.

Oh cher Madrid, ma pauvre ville qui ôte les artistes pour les remplacer par des policiers, toi qui était plein de joie tu as désormais la couleur de la cendre grise, il n'y a pas de meilleur jury que celui de la capitale, parfois il n'y a rien, parfois c'est une réussite… pauvre musicien qui ne s'est pas vendu, cette ville n'est pas pour les artistes. 

Brésil : La TV Globo fait son coming out

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Cena do beijo entre Felix e Niko.

La scène du baiser entre Felix et Niko lors du dernier épisode de la telenovela  ”L'amour de la vie”

[Sauf mention contraire, les liens renvoient à des pages en portugais] Dans la soirée du vendredi 31 janvier 2014, des millions de Brésiliens sont restés à la maison pour regarder la fin de la telenovela “L'amour de la vie”, de la chaîne Rede Globo. Même ceux qui n'ont pas pour habitude de suivre les novelas (NdT: Si, si, il y en a !!) ont fini par se laisser prendre et attendre, rongés par la curiosité, le dernier numéro. La raison ? le très attendu premier baiser homosexuel de la télédramaturgie brésilienne. 

Suite à une grande campagne sur les réseaux sociaux visant à imposer à l'auteur de la novela, Walcyr Carrasco, un baiser fougueux du couple homosexuel formé par Félix (Mateus Solano) et Niko (Thiago Fragoso), tout s'est finalement terminé selon les désirs des activistes, des sympathisants et de la population en général qui n'attendait que ça. 

On pouvait sentir la tension [anglais] dans les rues et sur les réseaux sociaux, et malgré les scènes surréalistes, l'incroyable intrigue et les chambardements abrupts du scénario, le pays tout entier n'attendait qu'une seule et unique scène. Sans aucun doute, cette scène ne changera rien à la réalité d'un pays ouvertement homophobe, celui où l'on tue le plus de LGBT (NdT: Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transsexuels) au monde, mais c'est un pas en avant dans la lutte, une petite victoire qui fait suite à l'énorme pression subit par le mouvement LGBT et les sympathisants. Un pas nécessaire pour nous faire sortir de notre zone de confort et affronter la réalité, montrer au monde que les gays sont bien là, mais pas seulement, que ce sont des gens normaux, qui aiment comme n'importe qui et ont les mêmes droits. 

Tout baiser est un acte politique et comme le souligne le professeur Tulio Vianna :

Estou feliz por meus amigos e amigas LGBTs, mas estou feliz sobretudo por nós heterossexuais que nos tornamos um pouquinho menos opressores, com a violência simbólica que exercemos a todo dia para obrigar a todos a terem a mesma orientação sexual que a nossa. Este é um avanço não só para os LGBTs, mas para a laicidade e para toda a democracia.

Je suis heureux pour tous mes amis (et amies) LGBT, mais je suis surtout heureux pour nous, hétérosexuels qui sommes devenus un peu moins oppresseurs, avec cette violence symbolique que nous exerçons quotidiennement pour obliger tout le monde à avoir la même orientation sexuelle que nous. C'est un pas en avant non seulement pour les LGBT, mais aussi pour la laïcité et pour toute la démocratie.

L'un des instigateurs de la campagne  #BeijaFelix (NdT: #EmbrasseFelix), le député fédéral et unique gay déclaré de tout le parlement brésilien, Jean Wyllys, commente :

Foi um passo adiante e positivo na representação dos modos de vida homossexuais e da homoafetividade. Tem um efeito pedagógico para as próximas gerações e obriga as atuais a ao menos repensarem seus preconceitos. Foi um acréscimo de autoestima na vida dos gays e lésbicas, na medida quem valorizou nossa forma de amar e nossos arranjos familiares

Ce fut un pas en avant positif dans la représentation des modes de vies homosexuels et de l'homo-affectivité. Il y aura un effet pédagogique indéniable pour les générations futures et cela force dès à présent les générations actuelles à au moins revenir sur leurs préjugés. Ce fut une augmentation de l'estime de soi des gays et des lesbiennes, dans la mesure où cela a valorisé notre manière d'aimer ainsi que nos arrangements familiaux.

L'activiste argentin, Bruno Bimbi, établit au Brésil partage sur son blog le sens de ce baiser pour le public brésilien :

Es difícil entender el peso simbólico de ese beso sin ser brasileño. Inclusive para quien, como el autor de esta columna, vive hace varios años en Río de Janeiro y nunca antes se había sentido tan extranjero, en el sentido más alienígena de la palabra, tratando de comprender la polémica y todas las emociones, presiones, miedos y esperanzas que corrían atrás del final feliz que finalmente ocurrió hace unas horas. La novela de las nueve de la TV Globo es un poderoso productor de sentidos y formador de subjetividades que, cada noche, reúne a viejos y jóvenes, hombres y mujeres, negros y blancos, héteros y gays de todas las clases sociales. Es la compañía de millones de hogares durante la cena. Es de lo que hablarán mañana el portero de mi edificio, mis profesoras del doctorado, mis compañeros de trabajo y militancia, la vecina de al lado y el mozo del bar de la esquina [...] En sus cuentas de Twitter, aún sin palabras, mientras tantos festejaban, los pastores del odio se llamaron a silencio.

Il est difficile de comprendre le poids symbolique de ce baiser sans être brésilien. Même pour ceux qui, comme l'auteur des ces colonnes, vivent à Rio de Janeiro depuis des années et ne s'étaient jamais sentis aussi étrangers, dans le sens le plus extraterrestre du mot, essayant de comprendre la controverse et toutes les émotions, les pressions, les peurs et les espoirs qui se cachaient derrière la fin heureuse qui est finalement arrivée il y a quelques heures. La novela de 21 heures de la TV Globo est une puissante productrice de sens et une grande formatrice de subjectivité qui réunit chaque soir des jeunes et des vieux, des hommes et des femmes, des noirs et des blancs, des gays et des hétéros de toutes classes sociales. Elle tient compagnie à des millions de foyers pendant le dîner. Elle est le sujet de conversation de demain du gardien de mon immeuble, mais aussi celui de mon professeur de doctorat, de mes collègues de travail, et de militantisme, celui de la voisine, du barman du coin [ ...] Sur leur compte twitter, sans arguments, tandis que beaucoup célébraient (NdT: la victoire sur les préjugés), les pasteurs de la haine sont restés silencieux 

Les baisers d'autrefois étaient plus discrets 

Ce ne fut pourtant pas le premier baiser homosexuel de la TV brésilienne, même s'il fut sans aucun doute le plus important, vu le rôle social des séries de la Rede Globo et le fait que cette chaîne ait la meilleure audience du pays, et de très loin. Non, le premier baiser homosexuel de la TV brésilienne, selon l'économiste Renata Lins, sur Facebook, a eu lieu dans la mini-série “Mãe de Santo”, de la défunte TV Manchete, en 1990, il y a de cela 24 ans, entre un blanc et un noir.

Le 12 mai 2011, le public a pu voir ce que beaucoup considèrent comme le premier baiser lesbien de la TV brésilienne, sur la SBT, dans la novela “Amour et révolution”, de Tiago Santiago. Au cours de cette novela, Marcela (Luciana Vendramini) et Marina (Giselle Tigre) se sont embrassées passionnément, mais parce qu'il s'agissait d'une chaîne à l'audience plus confidentielle et de tradition plus récente, en matière de novelas, la scène eut moins de retentissement à l'époque. 

Cena de beijo na novela "Amor e Revolução"

Scène de baiser dans la novela “Amour et Révolution”

En 2010, à nouveau, le PSOL – Parti Socialisme et Liberté – a divulgué pendant la campagne électorale un baiser gay très commenté à l'époque. 

Buut !

“Les supporters du baiser gay de la novela étaient bien plus nombreux que pour n'importe quelle équipe de foot”, souligne le professeur Eduardo Sterzi. Beaucoup d'internautes ont commenté les démonstrations de liesse qui ont traversé tout le pays, des gens criant de joie à leur fenêtre comme si leur équipe avait marqué un but. 

Des railleries telles que “Chupa Feliciano” (NdT: Suce Feliciano), en référence au député fédéral évangélique et notoirement homophobe, Marco Feliciano, sur lequel Global Voices avait déjà écrit un billet en mars 2013 lorsqu'il avait été élu président de la commission aux droits de l'homme et aux minorités à la chambre des députés, fleurissaient aux quatre coins de la toile. Sur Twitter, on ne compte plus les réactions, toujours dans la bonne humeur, au baiser homosexuel mais aussi  en signe de rejet de Marco Feliciano.

Tuíte do ator Thiago Fragoso agradecendo aos fãs

“Très heureux! merci pour les messages, merci pour tout…” Twit de l'acteur Thiago Fragoso remerciant les fans

L'universitaire Fabio Malini, a averti les politiciens, sur Facebook, des dangers qu'ils courent à s'ériger contre les droits des minorités et a rappelé les revendications des manifestations massives qui ont pris possession du pays en juin 2013, et dont les répercussions sont encore bien visibles : 

Há várias interpretações possíveis para o que ocorre na sociedade brasileira. Mas eu queria salientar que a afirmação dos direitos das minorias foi amplamente reivindicada nos protestos de junho. Foi algo radical nas ruas. E a Globo se viu pressionada por um lado pelo fãs do casal da novela; e, por outro, pelo imaginário do “O Povo Não é Bobo” recuperado pelos “vândalos” de junho. Não havia outra solução para a emissora, senão Liberar. Que o fato vire um recado político das urnas em 2014: no lugar de ceder à base religiosa conservadora, as forças políticas de esquerda (se elas ainda existirem) afirmem todos os direitos possíveis das minorias. Do contrário, virarão ainda mais reféns de uma minoria política que só anda para atrás.

Il y a beaucoup d'interprétations possibles pour ce qui se passe dans la société brésilienne. Je voulais juste souligner que l'affirmation des droits des minorités avait été amplement revendiquée lors des manifestations de juin. Il y avait quelque chose de radical dans les rues. Et la Globo a subi des pressions d'une part, des fans du couple de la novela et d'autre part, de l'imaginaire des “vandales” des manifestations de juin qui chantaient “Le peuple n'est pas con”. Il n'y avait pas d'autre solution pour la chaîne, que celle de s'ouvrir un peu. Que l'événement se transforme en rendez-vous politique dans les urnes en 2014 : au lieu de céder à des courants religieux conservateurs, que les forces politiques de gauche (si elles existent encore) soutiennent tous les droits possibles des minorités. Dans le cas contraire, ils deviendront encore plus otages d'une minorité politique qui ne cesse de se tourner vers le passé.

Le journaliste Leonardo Sakamoto a célébré le baiser, mais il a rappelé que la “Globo avait des millions de défauts, mais qu'elle n'était pas idiote”, et “qu'elle avait ainsi créé de toutes pièces, un buzz historique pour faire oublier sa propre répugnance à aborder le thème”. 

Autrement dit, le baiser “aurait pu arriver dans n'importe lequel des chapitres du mois dernier”, mais la Globo a préféré engendrer une attente, attirer l'attention du public et même mesurer la popularité qu'obtiendrait un baiser homosexuel auprès du public au moment même ou la chaîne tente un rapprochement avec le public évangélique conservateur et face aux positions conservatrices du gouvernement fédéral, dont la plus grande représentante, la présidente Dilma Rousseff, avait déjà déclaré au cours des années précédentes qu'elle ne ferait aucune “propagande sur l'option sexuelle” lorsqu'elle avait été interrogée sur la politique pro-LGBT de son gouvernement ainsi que sur  l'annulation récente du programme de lutte contre l'homophobie à l'école. 

Imagem do instagram de @ane_molina com a notificação de que sua foto foi deletada por infringir regras da rede social

Photo sur l'instagram de @ane_molina avec une notification déclarant que la photo avait été supprimée parce qu'elle enfreignait les règles du réseau social (nudité et pornographie) 

D'autres, comme le diplomate Hugo Lorenzetti Netto, ont aussi critiqué le temps qu'il avait fallu attendre pour voir ce fameux baiser, ou ont attiré l'attention sur un fait important: Il reste encore beaucoup à obtenir. Un baiser homosexuel à la télé n'est pas une fin en soit, mais juste une petite victoire. 

L'acteur Mateus Solano, interprète de Félix, parle du baiser en interview :

É um pequeno passo na dramaturgia, mas um grande passo na sociedade

C'est un petit pas pour la dramaturgie, mais un grand pas pour la société

Pourtant, certains activistes et journalistes ne se sont pas joints aux manifestations de joies. Felipe chagas, sur sa page facebook, fait ce commentaire :

A realidade, gente, é que nós estamos aqui, e o que vimos ontem nas telinhas (sic) foi apenas uma realidade retratada de forma mais que atrasada a partir do ponto de vista da burguesia (com seu núcleo familiar patriarcal, heterossexual e com prole) sobre a nossa existência. É tão vergonhoso as LGBTs se arrastarem por várias novelas para conseguirem um único beijo gay no principal canal de televisão no “horário nobre”, que me sinto revoltado. Sinto-me revoltado porque é humilhante saber que depois de tantos anos, com uma audiência exorbitante causado pelo principal personagem dessa obra ficcional (que é um ex-vilão gay que virou mocinho), que o tão esperado beijo foi um selinho que durou 4 segundos (ou menos que isso), na penúltima cena da novela depois das 23h duma sexta-feira. Patético, apenas.

La réalité, messieurs-dames, c'est que nous en sommes là, et ce que nous venons de voir hier soir sur le petit écran (sic) n'est guère que la réalité dépeinte de manière plus que périmée, et sous le point de vue qu'a la bourgeoise (avec son noyau familial patriarcal, hétérosexuel et sa progéniture) de notre existence. C'est tellement honteux que les LGBT, dont la présence dans un grand nombre de novelas depuis des années soient obligés d'attendre tout ce temps pour se voir autoriser un unique baiser sur la principale chaîne de télévision en “prime time” que je me sens révolté. Je me sens révolté parce qu'il est humiliant de savoir qu'après toutes ces années à rassembler une audience exorbitante grâce au personnage principal de cette oeuvre de fiction (un “ex-méchant”, homosexuel, qui est devenu le gendre idéal), et que ce baiser si attendu n'ait duré que le temps d'une scène de 4 secondes (ou même moins que ça), lors de l'avant-dernière scène de la novela, après 23h, un vendredi soir. Juste pathétique.

Fernando Pardal ajoute que la Globo aurait mis en scène  ”un couple gay qui se comporte exactement comme un couple hétérosexuel bourgeois” pour “faire en sorte que  ce mouvement historique d'acceptation de sexualité différente [...] se passe de la manière la plus “tranquille” possible (pour la bourgeoisie  et la famille).

E quem comemora acriticamente este beijo como um “progresso” da Globo está ajudando nesta falsificação.

Et celui ou celle qui célèbre plus ni moins, ce baiser comme un “progrès” de la Globo apporte de l'eau au moulin de la falsification.

Il y a aussi eu de la place pour encourager l'homophobie sur les réseaux sociaux comme certains utilisateurs ne s'en sont pas privés, tel que Natanael Martins (@D_Natanael) qui considère que “l'apologie de l'homosexualité” à la Rede Globo fut “une claque dans la figure des chrétiens”, ou Coxa® (@Marcio1914) qui dit que “les gens applaudissent deux GAYS qui s'embrassent, bientôt être Pédé va devenir une obligation, je veux mourir avant”.

Série de tuítes coletados pelo ativista Celso Dossi.

Série de tweets collectés par l'activiste Celso Dossi, de l'auto-proclammée : “Psychologie Chrétienne”, Marisa Lobo (@marisa_lobo), alliée du député Marco Feliciano

PSICOLOGIACRISTA
5- Les activistes gays de la #Globo le savent bien. On ne naît pas gay. La culture et les médias peuvent avoir une influence. Elle (La Globo) a choisi de militer pour la cause #de manière obligatoire.

PSICOLOGIACRISTA
4- Tant que la #Globo pense qu'elle peut se foutre de son public parce qu'il accepte toujours tout, elle va continuer à nous faire avaler ce qu'elle veut.

PSICOLOGIACRISTA
3- Nous avons un moyen de protester en ignorant le baiser gay, personne n'est obligé de regarder, alors changer de chaîne.

PSICOLOGIACRISTA
2- La Globo ne cessera ses “provocations” que si vous ne regardez pas. Elle sait grâce aux chiffres de l'Audimat, que les évangéliques critiquent mais jettent quand même un coup d'oeil.

PSICOLOGIACRISTA
1- On ne peut pas empêcher ce baiser gay à la télévision, juridiquement ça n'est pas un crime mais plutôt un tabou. Mais vous pouvez bien sûr protester. En ne regardant pas. 

Avec humour, l'activiste Karla Joyce a répondu aux homophobes :

Ninguém morreu. Não doeu. Ninguém virou gay. Nenhuma autoridade não veio em pronunciamento à nação falar que agora haverá uma cartilha gay ou que entramos no regime da “”"Ditadura Gay”"”. Ninguém foi obrigado a consumar um casamento homoafeitvo. Não foi um “agora vão se comer no meio da rua”. Os cavaleiros do apocalipse não chegaram. A meteorologia não indica que esteja chovendo enxofre ou meteoros no Brasil.

Personne n'est mort. Personne n'est devenu gay. Aucune autorité n'est venue annoncer officiellement au pays qu'à partir d'aujourd'hui il y aurait un manuel de mode d'emploi (NdT: sic, de l'homosexualité) ou que l'on entrait en régime de “”"Dictature Gay”"”. Personne n'a été obligé de consommer un mariage homo-affectif. Tout ne s'est pas transformé en : “à partir de maintenant on baise à tous les coins de rues”. Les chevaliers de l'apocalypse ne se sont pas montrés. La météo n'annonce aucune pluie de soufre ou de météorites sur le Brésil.

L'activiste Jarid Arraes, sur sa page facebook, a écrit ému :

Um amigo viu meu último post, falando da importância política do beijo na novela, e ligou chorando, muito feliz, dizendo que graças a cena final entre Félix e o Pai, o seu próprio pai bateu na porta do quarto dele as 4 da manhã.O pai, que chorava de soluçar, pediu perdão ao filho por toda discriminação e palavras de ódio. Disse que a partir daquele dia ele se arrependia e o aceitava. E que podia inclusive levar o namorado para almoçar no domingo com a família inteira.Só quem já passou por isso sabe…

Un ami a vu mon dernier post, qui parlait de l'importance politique du baiser de la novela, et m'a appelé en pleurant, super-heureux, disant que grâce à la scène finale entre Félix et le Pai, son propre père était venu taper à la porte de sa chambre à quatre heures du matin. Le père, qui pleurait en hoquetant, a demandé pardon à son fils pour toutes les discriminations et les mots hostiles. Il a dit qu'à partir d'aujourd'hui il regrettait et l'acceptait (tel qu'il était). Et qu'il pouvait même inviter son copain à déjeuner le dimanche avec toute la famille. Seuls ceux qui ont déjà vécu ça peuvent comprendre…

Pour finir, le blogueur spécialiste en Tv, Gustavo Baena, reflète le sentiment de beaucoup de gens :

Imagine o que significou o gesto dos personagens de Solano e Thiago para que milhares de jovens homossexuais possam elevar sua autoestima e conquistar espaço para o diálogo, a aceitação e o respeito dentro das próprias famílias, inclusive.

Imaginez ce que le geste des personnages de Solano et Thiago a signifié pour que de jeunes homosexuels puissent améliorer leur estime de soi et conquérir un espace de dialogue et de respect, y compris dans leur propre famille.

Ce billet a été écrit avec la collaboration Marcela Canavarro et Luis Henrique.

Les droits de diffusion des Jeux de Sotchi laissent les téléspectateurs des Caraïbes sur leur faim

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[Liens en anglais] Six équipes caribéennes sont en compétition au cours de ces Jeux olympiques d'hiver à Sotchi, en Russie : Bermudes, îles Caïmans, Dominique, Jamaïque, îles Vierges britanniques et les îles Vierges américaines. Evidemment, les passionnés de sport de toute la région veulent regarder – mais il y a un problème. SportsMax, une chaîne de télévision privée réservée aux abonnés, a remporté les droits exclusifs des Jeux 2014 de Sotchi pour les Caraïbes. “Inside The Games” [Au coeur des Jeux] relatait les détails :

L'accord, passé entre le Comité international olympique (CIO) et International Media Content Ltd (IMC), la maison mère de SportsMax, s'applique  à 21 pays et territoires allant d'Anguilla à Trinité-et-Tobago.

Il repose sur les droits de diffusion exclusifs en anglais sur toutes les plateformes médiatiques, avec une couverture en direct offerte à la fois sur SportsMax et SportsMax2 pour la durée des Jeux se déroulant à Sotchi.

Columbus Communications, propriétaire du réseau câblé Flow qui diffuse dans plusieurs territoires caribéens, s'en est remis aux médias sociaux de ses points de vente pour informer sur le problème :

Fans de [la chaîne] “Flow”, nous vous informons que SportsMax détient les droits exclusifs de diffusion des Jeux olympiques d'hiver 2014 dans les Caraïbes pour la période du 7 au 23 février 2014. La programmation des JO sera principalement diffusée sur Sportsmax 1 avec certains contenus sur Sportsmax 2. Par conséquent, nous sommes légalement obligés d'interrompre la couverture des Jeux sur toutes les chaînes inclues [dans le bouquet des chaînes offertes aux abonnés] mais non limitées à NBC et CBC qui transmettront des parties des Jeux de Sotchi. Au cours des périodes [de diffusion] interrompues, les chaînes concernées établiront une note d'information à nos abonnés les avisant de l'obligation d'interruption [de programme] et indiquant de suivre SportsMax. 

Nous comprenons le désagrément que pose ce problème, nous sommes conscients et  reconnaissons que le blocage de contenu est perturbant pour nos téléspectateurs, cependant nous DEVONS nous y soumettre. Lorsque les droits de diffusion pour transmettre un programme sont engagés (sic), nous sommes obligés de bloquer ce programme (quand cela est requis) autant par obligation légale que réglementaire (TATT). Ne pas s'y soumettre conduirait à des poursuites judiciaires contre Columbus Communications Trinidad Limited. Cet accord n'est pas spécifique à Trinidad, tous les fournisseurs de services télévisuels du monde ont pour obligation de se conformer à des dispositions similaires selon le réseau auquel les droits du pays concerné est soumis. 

Des Jamaïcains furieux ont publié des messages sur la page Facebook de Flow Jamaica à propos du fait qu'ils doivent payer pour regarder leur équipe défiler lors de la cérémonie d'ouverture et pendant les compétitions. Diego Armando Thomas disait à ce sujet :

Donc parce que je n'ai pas la chaîne #SportsMax sur [le bouquet] #Flow je n'ai pas le droit de regarder les #Olympics [JO] ? C'est ENORME. Vous bloquez les chaînes pour lesquelles je paie ? N'importe quoi !!!

Un autre téléspectateur, David Valentine, enjoignait les Jamaïcains à passer à l'action en écrivant à la Commission de diffusion Jamaïcaine :

C'est une situation intolérable : abuser des gens qui n'ont pas le choix. Ces fichus Jeux ne doivent pas être pris en otages, en obligeant les gens à payer pour quelques chaînes uniquement basées sur abonnements. Vous imaginez si Showtime [chaîne de TV payante américaine] avait les droits exclusifs des Jeux ?  Il y a quelque chose qui ne va pas dans cette f… histoire mon vieux. Ils sont vraiment corrompus. ECRIVEZ TOUS A LA COMMISSION DE DIFFUSION !!

D'autres ont exprimé leur écœurement sur Twitter :

J'aurais pu regarder les JO d'hiver, mais Flow a choisi d'accorder tous les droits à SportsMax qui ne les diffuse même pas en direct #SMH [NdT : argot Internet, "je secoue la tête"

Un téléspectateur qui s'est abonné au service SportsMax était mécontent de la couverture de la cérémonie d'ouverture :

J'essaie de regarder cette fichue cérémonie d'ouverture des Jeux d'hiver et ces connards sur #SportsMax discutent ! Vous allez la fermer, merde !!! Dégagez de mon écran !!!

Le câble concurrent Lime s'est attiré des téléspectateurs dans certains des pays où il diffuse, avec une période d'essai gratuite à SportsMax pour la durée des Jeux :

Testez Sportsmax gratuitement pendant la durée des Jeux d'hiver sur LIME TV

La question des droits de diffusion pour les chaînes de télévisions locales contre celles des entreprises du câble a été discutée dans ce message :

Les programmes de télévision produisent des revenus publicitaires pour les diffuseurs comme TV6 et CNC3. Pendant que les abonnés paient les fournisseurs de câble pour des chaînes privées, il faut remarquer que les programmes qui occupent les grilles de ces chaînes sont régies par des contrats indépendants.

SportsMax est native de la région, c'est un service de vidéo à la demande, et certains internautes se sont plaints de l'échec des diffuseurs gratuits à obtenir les droits [de diffusion] des jeux. Yvon Tripper s'exprimait dans un article du Bermuda Royal Gazette :

Le CIO accorde simplement des droits au plus grand enchérisseur. Rien ne peut empêcher un diffuseur des Bermudes de demander au CIO d'accorder les droits aux Bermudes uniquement, et ensuite n'utiliser que les réseaux de diffusion américains et canadiens. Si personne dans les Bermudes ne paie pour les droits de diffusion pour les droits de couverture [des athlètes] de l'île aux Jeux, alors ce n'est pas la peine de se plaindre quand quelqu'un d'autre le fait. Le CIO doit être heureux d'exclure les Bermudes de la région des Caraïbes si cela signifie qu'ils gagnent plus d'argent — eh oui, tout est affaire d'argent.

Comme Trinidad-et-Tobago ne prend pas part aux Jeux, aucun diffuseur hertzien n'en a acheté les droits, obligeant les téléspectateurs intéressés à souscrire auprès de SportsMax pour suivre en direct. Des abonnés au câble agacés se sont épanchés sur Twitter :

.@SportsMax_Carib a acheté les droits. RT @DayVan_TeaMal : Pourquoi les Jeux de Sotchi sont bloqués sur @Flowtt ?

@Flowtt bien, alors offrez Sportsmax gratuitement pendant ce temps

Les Jeux de Sochi durent jusqu'au 23 février 2014.

Des photos de cochons censurées en Malaisie

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On sait qu'il est interdit aux musulmans de manger du porc mais peuvent-ils regarder des cochons ? 

Un imprimeur de Malaisie pense qu'il est aussi haram pour les musulmans de voir des photos de cochon et a donc également décidé de noircir les groins sur deux photos publiées dans l'édition internationale du New York Times du 22 janvier 2014.

Les photos illustraient un article intitulé “La demande s'accentue pour les porcs élevés en plein air”. 

The controversial 'blacked out' photo that appeared on the Malaysian edition of the New York Times. Photo from website of The Malaysian Insider

La photo “noircie” controversée apparue dans l'édition malaisienne du New York Times. Photo du site internet du Malaysian Insider

Le représentant de la société d'impression KHL Printing Co a déclaré que c'était une pratique courante de couvrir des images “interdites” telle que la nudité, le tabac et les armes à feu dans une nation à majorité musulmane. Mais le gouvernement malaisien a nié l'existence d'une loi interdisant de publier des photos de cochons. Le New York Times n'est pas non plus au courant de la décision de noircir les photos. 

Les Malaisiens ont réagi avec humour mais beaucoup étaient aussi consternés. Anak1malaysia s'inquiète que dans le futur des enfants ne soient pas capables de savoir à quoi ressemble un cochon : 

Je peux présager que dans un futur pas si lointain, les gens voudront savoir à quoi ressemble un cochon. Ce serait dangereux si nos jeunes enfants musulmans se retrouvaient à caresser un petit porcelet parce qu'il ou elle n'en avait jamais vu auparavant dans les manuels scolaires. 

Shawn Tan pense à l'impact négatif de l'auto-censure :

C'est une culture d'auto-censure parce que personne ne veut avoir de problèmes. Principalement les commerces, ils veulent éviter les ennuis. Jouer la sécurité. 

Mediha a rappelé à la société d'impression que ce n'est pas haram de regarder des cochons : 

Ce n'est pas haram de regarder des cochons. C'est seulement haram de les manger et on doit se purifier si on les touche. Quel con ! 

On deviendrait pas un peu trop sensible ? Et après ça ? Le mot cochon ? 

Ce n'est pas la première fois qu'une image était noircie dans un journal. Kilgore a rappelé comment un article sur ‘des manifestations de baisers‘ au Chili avait subi le même caviardage : 

Previously, the New York Times did a story on Chilean students’ ‘kissing protest'. These same people censored the picture by painstakingly pasting black boxes over thousands of students’ mouths as they simultaneously kissed.

Malaysian public saved again. Taxpayers’ money well-spent.

Précédemment, le New York Times avait publié un article sur une manifestation d'étudiants chiliens qui s'embrassaient. Les mêmes personnes ont censuré l'image en collant laborieusement des carrés noirs sur des milliers de bouches d'étudiants en train de s'embrasser en même temps. Le public malaisien est encore une fois sauvé. L'argent du contribuable est dépensé intelligemment. 


Le coin des jeunes de la bibliothèque publique de Zavidovići

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En Bosnie-Herzégovine, de nombreux élèves font la navette chaque jour en bus à partir des villages pour aller à l'école en ville. Pour ces jeunes élèves, cela signifie souvent de longues heures d'attente pour les autobus, à ne rien faire.

Les responsables de la Bibliothèque publique de Zavidovići [en anglais, comme les liens suivants sauf mention contraire], située juste à côté d'une station de bus, se ont rendus compte que les élèves attendant leur bus passaient leur temps de manière improductive tous les jours après l'école.

L'oeuvre primée lors de la compétition de photos. Photo de Eldar Muhic.

L'oeuvre primée lors de la compétition de photos. Photo de Eldar Muhic, reprise de la page Facebook de la bibliothèque

Cette prise de conscience a conduit à la création d'un espace dans la bibliothèque locale dédié à ces enfants. Pour attirer les jeunes et leur enseigner de nouvelles compétences, les responsables de la bibliothèque ont ouvert un centre multimédia avec une programmation créative, ouvert avant et après l'école avec accès à des ordinateurs, à Internet et à des formations pour acquérir des connaissances technologiques – soutenus par l‘ONG EIFL. Ils ont également organisé des événements, comme un concours de photos, pour encourager la participation des élèves et promouvoir le projet.

Les bibliothécaires appellent le Coin des jeunes un “deuxième salon” pour de nombreux enfants. Il attire un large éventail d'élèves, y compris de jeunes réfugiés en provenance de Syrie, qui passent du temps avec les élèves locaux en apprennent le bosniaque. Grâce à la bibliothèque, ces élèves peuvent socialiser plus facilement.

Le Coin des jeunes  - photo reproduite avec la  permission de la biblothèque publique de Zavidovići

Le Coin des jeunes – photo reproduite avec la permission de la biblothèque publique de Zavidovići

 

 

 

 

 

Depuis le début de ce Coin des jeunes, le nombre de visiteurs à la bibliothèque est passé en un an de 50 par semaine à 252.

Voici une courte vidéo expliquant la situation locale et les réponses des élèves à la création de ce coin des jeunes:

Suivez la bibliothèque sur sa page Facebook.

Netizen Report : Un groupe terroriste impose des coupures d'internet en Somalie, et autres actualités du Net

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Telco ad on a van in Kampala, Uganda. Photo by futureatlas.com via Flickr (CC BY 2.0)

Publicité pour Telco sur un van à Kampala, Ouganda. Photo de futureatlas.com via Flickr (CC BY 2.0)

Cet article, publié en anglais le 29 janvier, a été écrit de manière collaborative par Hae-in Lim, Lisa Ferguson, Ellery Roberts Biddle, Mohamed El Gohary et Sarah Myers. Liens en anglais.

Le Netizen Report de Global Voices Advocacy propose un aperçu international des problèmes, victoires et tendances émergentes en matière des droits d'Internet dans le monde. L'article de cette semaine commence en Somalie, où les deux pincipaux FAI – Hormuud Telecom et Nationlink – ont cédé aux exigences d'Al Chabab et bloqué l'accès à Internet en Somalie centrale et méridionale. Les représentants de la société, qui ont essayé en vain de négocier avec le groupe terroriste, pensent que la menace a été initiée par les hauts rangs de l'organisation. Dans une déclaration à la radio, le mouvement rebelle a mis en garde que toute institution ou individu qui violerait l'interdiction serait considéré comme traitant avec l'ennemi et devrait répondre de ses actes face à la Charia”. Les spécialistes suspectent que les leaders d'Al Chabab imposent l'interdiction par crainte qu'internet aide les autorités et les autres acteurs dans leur traque de leurs déplacements et activités. Bien qu'à peine 1 % des Somaliens utilisent Internet, la 3G mobile est de plus en plus populaire dans les zones urbaines. 

Liberté d'expression : Watchdogs et ‘Wolf’ font face à la censure au Kenya

Une nouvelle loi sur les médias au Kenya pourrait faire encourir aux blogueurs et journalistes indépendants des amendes vertigineuses pour des infractions sur une série de dispositions plus ou moins vagues. Les blogueurs locaux avertis que la définition élargie de ceux qui pourraient être considérés comme “journalistes” — elle pourrait s'appliquer à des blogueurs, des journalistes citoyens et même des utilisateurs de réseaux sociaux — va geler l'information indépendante à travers le pays. La loi autorise des juges désignés par le gouvernement à infliger des amendes allant jusqu'à 2 millions de KSH (23 310 dollars US) pour des structures de média et jusqu'à 500 000 KSH (5 827 dollars US) pour des individus. 

Deux individus vendant des copies piratées du film à succès “Le Loup de Wall street” ont été arrêtés la semaine dernière non pas pour piratage mais à cause du film lui-même, qui a été interdit par le Bureau de Classification des films du Kenya. Une vague de commentaires critiquant l'interdiction a depuis disparu de la page facebook de ce bureau. 

“Index on Censorship” (Index sur la censure) rapporte que les nouveaux filtres sur la pornographie mis en place par le Royaume-Uni montrent les failles classiques des systèmes de filtre étendu en bloquant des sites parlant “des problèmes LGBTI, d'éducation sexuelle et même de violence domestique ou de viols” mais filtrant moins la pornographie. David [Cameron], copie à revoir ! 

La plus grande panne généralisée d'Internet de l'histoire de la Chine a probablement été provoquée par le célèbre “Grand pare-feu” du pays. Les entreprises qui suivent l'Internet soupçonnent les censeurs chinois d'avoir, par erreur, redirigé la totalité du trafic internet du pays vers des serveurs appartenant à une société appelée Sophidea, localisée semble-t-il aux Etats-Unis. Selon certaines sources, les serveurs de la société ont explosé sous la charge pendant approximativement huit heures. Greatfire.org propose une analyse technique des événements, mettant en avant les possibles explications de l'erreur. 

Violences : Les fonctionnaires ukrainiens intimident les manifestants d'Euromaidan par SMS 

La semaine dernière, le gouvernement ukrainien a ciblé les manifestants Euromaidan avec un déluge de SMS : “Cher abonné, vous êtes enregistré comme participant à un trouble public”. Bien qu'une nouvelle loi pénalise la participation à des manifestations violentes, les messages ont eu peu d'effet quant à la limitation des violentes altercations avec la police anti-émeute. Trois opérateurs téléphoniques ukrainiens ont nié une quelconque implication déclarant que le gouvernement aurait pu avoir piraté les données des manifestants grâce à des antennes relais à proximité. 

Un tribunal koweitien a condamné l'utilisateur de Twitter Abdullah Fairouz Abdullah Abd al-Kareem à cinq années de prison après avoir été déclaré coupable d'insulte à l'Emir sur le réseau social. La loi locale interdit tout message qui “désapprouve les droits et l'autorité de l'Emir ou le met en défaut.” Al-Kareem fera bientôt appel devant une cour supérieure. 

Le professeur d'économie ouïgour Ilham Tohti, fondateur du site Uyghur Online et un défenseur de l'autonomie pour la région  de la minorité ethnique en Chine a été arrêté la semaine dernière, pour avoir prétendument promu un programme séparatiste, alors qu'en réalité il ne défend pas cette position. Malgré une pétition en ligne signée par plus de 1 000 intellectuels chinois et un appel du Département d'Etat américain, Tohti reste en détention. Sa famille est assignée à résidence et sept de ses étudiants ont été interrogés par les autorités locales. 

Surveillance : Espionner l'Inde avec NETRA 

Le gouvernement indien intensifie encore une fois sa capacité à arrêter et espionner les communications en ligne des citoyens. Plus tôt ce mois-ci, des officiels ont annoncé le lancement du système d'espionnage NETRA créé pour surveiller des mots-clés sur toutes les formes majeures de communications en ligne — e-mail, plates-formes de réseaux sociaux, VoIP, chat et forums en ligne — en temps réel. Il n'y aura aucune supervision juridique des activités de NETRA et les fournisseurs d'accès à Internet se seront pas impliqués et n'auront aucune connaissance de l'espionnage du gouvernement via NETRA.

Une nouvelle loi exige que les cyber-citoyens chinois utilisent leurs vrais noms lorsqu'ils chargent des vidéos sur les sites internet chinois. Le gouvernement indique que cette mesure a pour but “d’interdire du contenu vulgaire, des formes d'art basique, à violence exagérée ou sexuel… exerçant un effet négatif sur la société.”

Gouvernance d'Internet : Se battre pour “.gov” (en chinois)

Les défis que lance l'Internet à la souveraineté nationale étaient mis en avant cette semaine suite à la bataille entre la Chine et Taïwan pour le contrôle du domaine de haut niveau (TLD) .政府  (les caractères chinois signifiant .gouv). Le gouvernement chinois s'est plaint auprès de la Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet, après qu'une société affiliée au gouvernement taïwanais eut déposé un dossier pour le TLD, justifiant que la société, Net-Chinese, « n'est pas investie de l'autorité ou du mandat pour approuver des réclamations de statut de gouvernement au nom de tous les gouvernements. »

Insécurité sur Internet : Les hackers pro-gouvernementaux du Vietnam en pleine expédition de hameçonnage mondial

L'enthousiasme du gouvernement vietnamien pour la censure est bien connu mais les pirates informatiques pro-gouvernementaux du pays visent même les personnes non-vietnamiennes avec des campagnes de phishing (hameçonnage) malveillantes. Selon l'Electronic Frontier Foundation, les cibles récentes incluent un blogueur basé aux Etats-Unis qui gère un site web dissident populaire, un journaliste britannique basé à Hanoï, un professeur de maths et activiste vietnamien basé en France et un activiste américain. Bien qu'il manque des capacités avancées de la censure de la Chine, le régime autoritaire du Vietnam a admis employer 900 personnes « pour contrer les critiques en ligne. »

Activisme des cyber-citoyens: “Libérez notre ami,” scandent les blogueurs.

Blogueurs, activistes, journalistes et artistes du monde arabe se sont rassemblés la semaine dernière à Amma en Jordanie pour la 4ème rencontre des blogueurs arabes, organisé par Global Voices et 7iber. Après quatre jours de formation, de collaboration, de discussion et de débat le groupe a lancé un appel à la libération des défenseurs des droits Alaa Abd El Fattah en Egypte et Bassel Safadi en Syrie, ainsi que pour Razan Zeitouneh

Bonnes nouvelles

Guyana Crime Reports, un nouveau site innovant rapportant des crimes en Guyane, combine la géolocalisation GIS et la détection de crime crowdsourcée, ainsi qu'une vérification détaillée des signalements par une équipe motivée. 

Publications et études

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Pour mieux vivre en France, mangez des champignons

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“Inspirer, relier, soutenir, ceux qui souhaitent participer à une transformation écologique et humaine de la société”, telle est la devise du mouvement Colibris, lancé en 2008, qui, avec ses 56 746 j'aime sur sa page facebook, est l'un des leaders du mouvement de retour à la terre, agitant les esprits d'une France tétanisée par la crise économique qui a démarré la même année. La gastronomie française suit le même mouvement de repli sur le “local”, anti-crise et néo-rural, parfaitement décrit dans la bande-dessinée du même nom, et c'est donc tout naturellement que le champignon, symbole du terroir et de la nature par excellence, y trouve une place maîtresse.

Avec plus de 708 000 résultats répertoriés dans le moteur de recherche “google search blog” pour le mot “champignons”, il est évident que cette curieuse espèce sait passionner les amateurs, et ce depuis longtemps. Cristau de Hauguerne n'a pas attendu les effets de mode pour s'exprimer avec lyrisme à propos de sa quête mycophile :

Dès que la neige eut fondu, que la pluie cessa et que le soleil put enfin réchauffer les pentes, les cèpes d'été en surprirent plus d'un dans la hêtraie-sapinière. Quelques sujets en prélude fin juin, mais, loin de faiblir, sans l'ombre d'un orage, l'activité mycélienne s'intensifia graduellement dans le courant du mois de juillet, aestivalis entrainant même pinophilus dans sa fureur de vivre. Après deux années d'indigence, au faîte de l'été, de par leur abondance ces cèpes conférèrent finalement aux sous-bois de hêtres l'allure de la grande pousse automnale.

Comestible? Pas sûr! licence creative commons Pavlinajane sur Flickr

Comestible? Pas sûr! licence creative commons Pavlinajane sur Flickr

Toutefois s'il est vrai que le champignon a ses amateurs depuis longtemps, il prend aujourd'hui une valeur plus fondamentale auprès du grand public : comme le vin ou les fruits et les légumes de saison, il s'inscrit dans les assiettes et les mentalités comme une valeur refuge, identifiée “mieux vivre” et de proximité immédiate.

Le “it-champignon”, source vitale

Le magazine We Demain l'affirme dans son nouvel opus à paraître le 13 février : les champignons, ce sont de “nouveaux élixirs de vie”.

Shiitake (Lentinula edodes) licence creative commons Kozumel sur Flickr

Shiitake (Lentinula edodes) photo Kozumel sur Flickr CC BY-ND 2.0

Parfois la mode se contredit elle-même, car elle galvanise d'une part le circuit court de production locale et d'autre part sublime l'exotique promesse du champignon d'ailleurs. Ce sont à présent les champignons asiatiques, tels que les shiitake ou les enoki, qui ornent les rayons des épiceries auprès des banals champignons de Paris. Le shiitake remporte tous les suffrages, anti-âge, anti-cancer, source de 3 vitamines B… Réseau Biloba donne un bon exemple des innombrables vertus prêtées à ce champignon :

Le shiitake est riche en fibres alimentaires; substances qui ne sont pas digérées par l’organisme. La majorité des fibres du shiitake sont sous forme insoluble, fibres qui contribuent particulièrement à maintenir une bonne  fonction intestinale. De plus, une alimentation riche en fibres peut participer à la prévention des maladies cardiovasculaires et du cancer du côlon, ainsi qu’au contrôle du diabète de type 2 et de l’appétit.

Tendance, arnaque ou découverte fantastique ? Le blog Absolutely Green fait un article intéressant:

A l’origine, on suppose que ce sont les Chinois qui ont découvert ce champignon, il y a plus de 6 000 ans. (…) Et pourtant, ce sont les Japonais (…) qui le diffusèrent à travers l’Asie, à partir du 11ème siècle. Plus qu’un aliment, le shiitake était envisagé comme une sorte de végétal miracle, augmentant la longévité, améliorant vigueur sexuelle et endurance physique. Encore de nos jours, cette réputation lui colle à la peau et fait débat. 

En comparaison, les Occidentaux se sont initiés tardivement à cette culture : il a fallu attendre les années 1970, alors que les Etats-Unis décrétaient un embargo sur les champignons vivants en provenance d’Asie, pour que des producteurs s’y attèlent. Et, encore de nos jours, les Européens restent frileux : quelques initiatives en Hollande et en France se comptent sur les doigts de la main.

Il faut aussi savoir que le shiitake n'est pas à la portée de toutes les bourses, comme le démontre l'analyse détaillée et comparative effectuée par Virginie sur le même blog. Cependant, pour qui a déjà eu la chance de le goûter, le shiitake est très savoureux, en particulier cuisiné frais, en lamelles, tout simplement poêlé avec un filet d'huile d'olive, du sel et du poivre.

Et pour résoudre les contradictions politiques, aucun problème : l'on peut aisément faire pousser des shiitake sur le territoire français.

De l'art de cueillir et d'accommoder les champignons

Lorsque l'on mange, c'est avant de tout de goût qu'il s'agit. Le goût sollicite tous les sens du gourmets, la vue, l'odorat, le toucher : manger est une expérience sensorielle. Loin du rêve innovant d'élixir de vie promis par les champignons asiatiques, c'est de proximité et de traditions qu'il s'agit, à portée de main, à portée de nez, dans la balade du cueilleur.

Cèpe de Bordeaux

Boletus edulis – Cèpe de Bordeaux. Photo caitphil sur Flickr – CC BY-NC-ND 2.0

La recherche des girolles, des morilles et des cèpes de Bordeaux, parmi tant d'autres espèces, fait partie du même mouvement de retour aux sources, à l'essentiel, que la course aux bienfaits du shiitake. On profite de la cueillette pour faire le plein d'humus et de nature, en plus des précieux trophées. Proche de la terre, l'on communie avec la forêt et l'on se sustente, puis cela ne coûte rien, ou presque. Attention toutefois aux cueilleurs du dimanche, car il convient d'être bien documenté pour éviter de fâcheux désagréments, parfois mortels, selon le site du Ministère de la Santé 546 cas d'intoxications auraient été répertoriés en France en 2013. Attention aussi aux lieux de cueillettes, car celle-ci est parfois règlementée, et que par ailleurs les champignons concentrent de façon étonnante les pollutions environnantes, le cas échéant.

Ainsi récolté, le champignon sauvage devient le mets d'honneur d'un table de convives, néo-ruraux ou citadins, et se cuisine sous des formes variées, des plus simples aux plus alambiquées. Anne, dans son blog Papilles et pupilles, décline le cèpe de Bordeaux au plus près de son essence :

C’est le roi des champignons locaux, à côté de lui nul n’est à la hauteur. (…) Les coins à champignon comptent parmi les secrets les mieux gardés que l’on ne partage que sur son lit de mort.

L'atelier des chefs propose, quant à lui, tout un tas de recettes pour les champignon sauvages. Entre la crème de morilles et champignons blancs et la galette de pied de cochon à l'échalote et à la truffe noire, il y en a pour tous les goûts, végétariens et omnivores, avec cours filmés à l'appui.

Une recette simple de cèpes crus par un chef étoilé :

Alors même au milieu de l'hiver, une seule question taraude le mycophile Cristau de Hauguerne :

Alors que nous sommes rendus au milieu d'un hiver méconnaissable, se dessine en sous-sol la future saison des champignons, qui ne connaît pas de trêve, et, quoi que cela s'avère fort difficile et hasardeux, nous sommes déjà nombreux à nous demander quelle sera la teneur du millésime 2014.

Nombreux sont les Français à s'interroger sur ce que leur réserve le millésime 2014, avec une inquiétude grandissante sur l'avenir sociétal et économique. Et, à choisir, le champignon est loin d'être la pire des valeurs “refuge” de repli identitaire qui pullulent aujourd'hui.

La cuisine africaine pour fins gourmets, en cinq chaînes YouTube

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Dans le cadre de la célébration du mois de février comme le mois de la bonne chère, sur Global Voices Online, jetez un oeil à ces cinq délicieuses chaines vidéo sur YouTube sur la façon de cuire les aliments en Afrique.

1. Nigerian Food Channel (Chaine de la cuisine nigériane) :

Des recettes nigérianes de soupe, d'en-cas et bien plus encore. Les recettes de cuisine nigériane gagnent de plus en plus une reconnaissance mondiale et je suis fier d'être en mesure d'utiliser cette plate-forme pour partager de savoureuses recettes nigérianes en suivant des étapes faciles.

La vidéo ci-dessous montre comment préparer la spécialité nigériane Efo Elegusi, une soupe faite avec des graines de melon et de différentes sortes de viande :

2. Afro Food TV:

Abonnez-vous maintenant et regardez comment la chef et animatrice, Yeti Ezeanii, vous emmène faire un voyage épicurien de spécialités africaines. Vous découvrirez des recettes populaires de différents pays et régions d'Afrique et vous apprendrez comment préparer de la bonne cuisine africaine.

La vidéo ci-dessous montre comment préparez un pilaf :

Le pilaf, un plat de riz de l'Afrique orientale est un excellent exemple de l'influence de l'Inde sur la cuisine africaine. Le plat national de la Tanzanie.

3. Kadi Recipes :

Je cuisine et mange des aliments africains [un jeu de mots intraduisible]

Sur ma chaîne, vous trouverez de simples et délicieuses recettes africaines faciles à suivre. Vous y trouverez la cuisine de presque tous les pays africains. Alors rejoignez-moi sur ma chaîne pour en savoir plus sur la cuisine africaine

La vidéo ci-dessous montre comment préparer la soupe d'arachide au poisson fumé :

4. Taste of Tanzania (Saveurs de Tanzanie) :

Cette chaîne vous apporte des recettes saines et simples de la Tanzanie et de temps en temps d'autres pays d'Afrique de l'Est. Les recettes tanzaniennes sont les mêmes que les recettes swahili. Ici, vous apprendrez la cuisine swahili et je vais aussi ajouter plus d'informations sur chaque recette. Vos commentaires et vos questions seront prises très au sérieux.

La vidéo ci-dessous enseigne aux téléspectateurs comment faire du chapati, un plat simple :

5. African Food Recipes (Recettes de cuisine d'Afrique) :

Mon but est de vous faire découvrir la cuisine africaine et espagnole d'une manière délicieuse et saine —

Apprenez avec la vidéo ci-dessous à faire des beignets de banane, un casse-croûte populaire en Afrique :

* Source de l'image: la page Facebook de la chaine Nigerian Food Channel. Image utilisée avec permission.

Retranché 26 heures au sommet d'un arbre : le combat d'un chef indigène de 64 Ans

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Urutau resisted for 26 hours at the top of a tree in protest against the removal of the occupation of Aldeia Maracanã. Photo: Facebook/ Mídia NINJA

Urutau retranché au sommet d'un arbre durant 26 heures en signe de protestation contre l'expulsion des occupants du site Aldeia Maracanã. Photo : Facebook/Mídia NINJA

[Sauf indication contraire, tous les liens renvoient à des pages en portugais. La version originale de cet article en portugais a été publiée le 19 Décembre 2013.]

À Rio de Janeiro le matin du 16 décembre, une brigade anti-émeute de la police militaire brésilienne pénètre soudain dans un bâtiment de l'ancien Musée de l’Indien Aldeia Maracanã. Tandis que les commandos délogent de force les occupants activistes, José Urutau Guajajara, chef de la tribu Guajajara, réussit à prendre la fuite. Âgé de 64 ans, Urutau – qui signifie hibou en dialecte Tupi – grimpe au sommet d'un arbre en signe de protestation contre la répression. Il y restera 26 heures.

Ce n'est que le 17 décembre 2013, en fin de matinée, que les pompiers descendent Urutau de l'arbre et l’emmènent en ambulance. Si en raison de son diabète A, la police lui donnait un accès contrôlé à l’eau pour s'hydrater, le collectif média activiste « MIDIA NINJA » a révélé que dans le même temps, les forces de l’ordre contraient toute tentative d’approvisionner Urutau en nourriture. En effet, les sympathisants des activistes, et témoins de la résistance du chef indigène, essayaient de contourner l’embargo en lui lançant des vivres. Selon les sources du groupe de média indépendent ZUMBI, Urutau fut ensuite emmené directement au commissariat.

L’homme indigène demanda à voir le mandat judiciaire à l’origine de son expulsion. Apparemment, l'arrêté d'éviction présenté par la police était périmé et donc non valide. C’est ce qu’a révélé « OLHAR INDEPENDENTE » (Independent Look), un groupe de médias indépendant. Un article publié dans le journal EXTRA confirma cette anomalie, en révélant la déclaration d’un officier de police anonyme, à savoir que les mandats n’auraient pas dû déclencher les expulsions car l’action était « illégale ».

L’Aldeia résiste et persiste

Depuis le 14 décembre, début de l'occupation, la mobilisation autour de cet événement et le combat de Urutau étaient suivis sur Facebook et sur Twitter, grâce au mot-dièse #AldeiaResiste (Aldeia résiste). Des mouvements internationaux tels que l'organisation espagnole Take the Square [anglais] et Occupy Wall Street [anglais], avaient aussi exprimé leur soutien aux Brésiliens.

Le terrain de 14000 mètres carrés que constitue Aldeia Maracanã, ou Village Maracanã, avait été légué au Service de Protection des Indiens en 1910. De 1953 à 1977, les bâtiments servaient de siège au Musée de l'Indien, mais depuis son transfert, les locaux restaient abandonnés. En 2006, des Indiens de 20 ethnies différentes revinrent occuper le site. 

Indians in one of the buildings of the complex. On the wall, it reads "Do you want to kill a people? Then, rob them of their culture.". Photo: Facebook/Aldeia Maracanã

Les Indienss dans un bâtiment du complexe. Sur les murs on peut lire, ” Si vous voulez tuer un pauvre, dépouillez-le de sa culture.” Photo: Facebook/Aldeia Maracanã

En août 2012, le gouvernement et la ville de Rio de Janeiro annoncèrent que la zone serait démolie pour faire place nette au chantier de la Coupe du monde 2014. En effet, le site jouxte le stade Mário Filho Stadium, plus connu sous le nom de Maracanã, qui désigne aussi le quartier des anciens musée et stade. Une pétition pour la reconnaissance de la propriété indigène du village fut lancée sur Avaaz, elle expliquait:

Neste local, indígenas de várias etnias vêm difundindo sua cultura há seis anos e em escolas particulares e públicas,exercendo direito garantido pela lei. Defendemos a criação de um centro de referência da cultura indígena.

Comme la loi les y autorise, les indigènes de diverses ethnies ont exercé leurs droits et diffusé six ans durant leur culture dans cet endroit ainsi que dans les écoles privées et publiques. Défendons la création d’un centre de référence de la culture indigène.

À cette époque des représentants indiens qui luttaient pour leur village avaient d'ailleurs témoigné dans une vidéo :

Le site fut occupé 4 fois en 2013, dont la première en mars [anglais]. En août, date de la dernière occupation, Eduardo Paes [1] signa un décret, reconnaissant d'une part, la présence de la communauté villageoise Macaranã, et accordant d'autre part, une une protection définitive au bâtiment principal - excluant de fait toute démolition au profit de constructions pour la Coupe du monde. Fin septembre, « le juge de la 7ème Cour du Trésor Public Fédéral signa un mandat contre la démolition » qui statuait qu'en l'absence de déclaration officielle du gouvernement, la zone serait donnée aux occupants, c'est-à-dire les Indiens.

Mais Demian Castro, le représentant du Comité Populaire pour la Coupe du monde et les Jeux olympiques, déclara à la presse brésilienne que le processus de privatisation du complexe Maracanã devait être annulé et que selon lui, en dépit du décret et du mandat du juge en faveur de la communauté, il n’y avait aucune garantie sur le devenir de la zone. Le consortium qui remporta l’appel d’offres pour réhabiliter et gérer le stade pour les trois prochaines décennies, était le Maracana S.A., regroupant les sociétés Odebrecht, IMX and AEG. Son nouveau plan soumis au gouverneur de Rio pour la restructuration de la zone est toujours à l’étude. 

À nouveau dans l'impasse, les activistes n'eurent d'autre solution que de retourner occuper le site le samedi 14 décembre 2013. Après une première tentative d’expulsion le dimanche,150 policiers de la brigade anti-émeute encerclèrent la zone le lundi matin puis menèrent de force l'éviction ordonnée par le gouvernement. Parmi les 30 personnes qui étaient dans le bâtiment, 25 furent arrêtées, mais relâchées depuis.

Le soir du mardi 17 décembre, après avoir reçu l’interdiction de retourner dans le village, Urutau et les autres représentants du groupe chassés du bâtiment, furent rejoints par des étudiants pour occuper le rectorat de l’université de Rio de Janeiro (UERJ). Ils exigèrent la tenue d’une table ronde pour débattre du projet du Musée de l’Indien.

Enfin le 6 janvier 2014, le gouvernement de Rio publia un communiqué, annonçant la modification du contrat de la société Macarena S.A., pour exclure les bâtiments du musée de l’Indien de toute démolition.

[1] Eduardo Paes est le maire de Rio

Les bus publics de retour dans la capitale du Cambodge

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Promotional poster of the Phnom Penh bus trial.

Affiche de communication sur la mise en service test du bus à Phnom Penh.

Les habitants de Phnom Penh, au Cambodge, ont un mois pour emprunter les bus publics et prendre part à une expérimentation pour réduire les embouteillages dans la capitale par la remise en service des bus publics.

Phnom Penh compte un million de deux-roues (moto-taxis ou moto de transport) et 300.000 voitures mais cette métropole en expansion ne possède étonnement pas de système de transports publics.

Le gouverneur de Phnom Penh espère que ce test d'une durée d'un mois, qui se terminera le 4 mars, aidera à convaincre les Cambodgiens d'utiliser les bus publics :

…l'objectif de ce projet pilote est de réduire les accidents de la circulation et les embouteillages, autant que de changer les habitudes des Cambodgiens qui utilisent leurs voitures personnelles plutôt que les bus publics.

Les bus publics ont été mis en service une première fois en 2001 mais le programme n'a duré que deux mois à cause du manque de fonds publics et du faible intérêt des usagers. Hormis la conduite de motos-taxis, les résidents de Phnom Penh utilisent aussi les populaires tuktuks.

Abigail Gilbert voit plusieurs avantages à l'utilisation du bus :

La dernière tentative de bus public, il y a plus de dix ans, n'était pas populaire, puisque les habitants préféraient un service à domicile composé de divers deux-roues. Ce nouveau test de bus urbain, en partie financé par l'Agence de coopération internationale japonaise, constatera si les comportements ont changé. Il y a des avantages avérés pour les touristes de la ville, dont l'air-conditionné, empêcher le vol à l'arraché, un prix fixe et un itinéraire clairement identifié.

Le résident et blogueur de Phnom Penh Tharum Bun est ravi de l'arrivée des bus :

Nous avons beaucoup parlé de la circulation, trop de deux-roues et voitures, et aucun transport public. Mis en circulation tôt ce mois de février, le bus roulera sur le boulevard Monivong. C'est une chance pour beaucoup d'entre nous, qui souhaitons reprendre le bus.

Mais Tharum a appris que certains conducteurs de motos-taxis s'inquiètent des conséquences de la mise en service des bus sur leurs moyens de subsistance :

Le conducteur du moto-taxi m'a dit qu'il s'inquiétait au sujet de ce transport en commun parce qu'il n'a qu'une seule source de revenus.

Ce test impliquera 10 bus circulant chaque jour de 5h30 à 20h30.

De nombreux résidents de Phnom Penh étaient enthousiastes au sujet du bus à l'essai et ont rapidement publié des photos des bus publics sur Twitter :

Vitou attend le bus. C'est la première fois de sa vie.

Premier jour d'un mois de test du bus public à #phnompenh #Cambodge Vue depuis mon bureau à Monivong

L'un des arrêts du nouveau bus public de #PhnomPenh. Ouais, le bus public arrive dans la ville. ENFIN.

La capitale du #Cambodge Phnom Penh se dote d'un réseau de bus publics

Un service de bus urbain est enfin arrivé à Phnom Penh #Cambodia mais sera-t-il utilisé ?

*Vignette provenant de @KhiriCambodia

Le 11 février, les internautes disent non à la surveillance de masse

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Cartoon by Doaa Eladl via Flickr, Web We Want (CC BY-SA 2.0)

Dessin de Doaa Eladl sur Flickr, Web We Want (CC BY-SA 2.0)

Au Nigeria une nouvelle législation pour combattre la cybercriminalité peut aussi museler les critiques. En Argentine ils engrangent des données sur l'ADN, l'iris et la façon de marcher. Les activistes tunisiens craignent que l'Agence Technique des Télécommunications qui vient d'être créée annonce une nouvelle ère pour la surveillance de masse.

Aucun doute : la surveillance de masse par les Etats est un problème mondial.

Le 11 février, des individus, des organismes de la société civile, et des milliers de sites internet vont ensemble dénoncer la surveillance de masse. Tout le monde, partout, peut participer – que ce soit dans la rue comme sur le net.

Les programmes de surveillance de masse violent notre vie privée et portent atteinte à nos droits à la liberté d'expression et d'association. Ils vont à l'encontre de la liberté et de l'ouverture de l'Internet mondial, et sont contraires aux valeurs démocratiques. Les documents révélés par Edward Snowden en juin dernier ont exposé l'existence de dizaines de programmes de collecte de renseignements à grande échelle et ont été une onde de choc dans le monde entier. Mais en même temps que les fuites de Snowden ont mis en lumière quelques-unes des plus flagrantes violations de la vie privée par le gouvernement américain, elles ont insufflé une nouvelle énergie pour débattre sur la surveillance et les violations de la vie privée partout dans le monde, comme mentionné ci-dessus.

Vous voulez vous engager ? voici comment participer :

REJOIGNEZ L'ACTION

Dans tous les pays du monde des groupes montent des manifestations, organisent des “hackathons”, lancent des campagnes en ligne. Trouvez ce qui se passe près de chez vous:

ArgentineAustralie • Autriche • Brésil • Canada • ColombieAllemagne • France

Inde • MexiquePays-BasPérou • Pologne • Србија • ประเทศไทย • Ouganda

Royaume Uni Etats-Unis

Vous ne trouvez pas votre pays? Trouvez du matériel sur nos sites partenaires pour alimenter votre propre campagne ! Lisez sur notre page surveillance les articles publiés par Global Voices sur la surveillance dans le monde.

MONTREZ VOTRE SOUTIEN

Montrez que vous êtes solidaire avec la campagne du 11 février ! Affichez un bandeau sur votre site. Partagez le message – ou un dessin humoristique sympathique (comme ceux que vous pouvez trouver ci-dessous) – sur les réseaux sociaux.

The Day We Fight Back banner, by Alec Perkins via Wikimedia Commons, (CC BY-4.0)

Bandeau La Journée de la Riposte, par Alec Perkins via Wikimedia Commons, (CC BY-4.0)

Screen shot 2014-02-09 at 10.05.22 PM

Cartoon by Xpectro & Web We Want via Flickr (CC BY-SA 2.0)

Dessin de Xpectro sur Flickr, Web We Want (CC BY-SA 2.0)

Cartoon by Doaa Eladl & Web We Want via Flickr (CC BY-SA 2.0)

Dessin de Doaa Eladl & Web We Want via Flickr (CC BY-SA 2.0)

DITES “OUI” AUX PRINCIPES GLOBAUX SUR LA SURVEILLANCE DES COMMUNICATIONS

Signez les Treize Principes sur la Surveillance Internationale des Communications, rédigés par des spécialistes des droits humains du monde entier. Ces principes forment la colonne vertébrale des efforts fournis par la société civile globale pour protéger les droits à la vie privée des internautes: une série de recommandations claires qui rappellent aux gouvernements l'obligation de respecter les droits humains en termes de surveillance.

Lisez et signez ces principes dans les langues suivantes:

Русский • Español • Hrvatski • Македонски • Shqip • Polski • Čeština • Svenska • Nederlands

Français • हिन्दी •  العربية • Italiano • Ελληνικά • Română • Slovenčina • Eesti • Slovenščina • Dansk

Magyar • Suomi • Deutsch • فارسی • Български • Latviešu • Lietuvių • Português • Quechua

繁體中文 • Tiếng Việt • 한국어 • Українська • ภาษาไทย • اردو

Montrez votre soutien à ces principes grâce à un bandeau ou un badge.


“L'asado” uruguayen, bien plus qu'une grillade

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Photo publiée par Jorge Alonzo sur Flickr, sous licence Creative Commons (CC BY-SA 2.0)

[Liens en espagnol] Lorsque nous pensons à la gastronomie de l'Uruguay, il y a un plat emblématique qui nous vient toujours à l'esprit : la grillade. Mais plus qu'un plat traditionnel, la grillade fait partie intégrante de l'identité nationale.

Ce plat est l'icône par excellence des coutumes uruguayenne et argentine, un catalyseur social, l'une des traditions les plus fortement ancrées. Personne ou presque ne prépare une grillade pour soi-même. Ce symbole d'amitié amène les gens à se rencontrer, à rapprocher tous ceux qui, pour diverses raisons, sont éloignés. 

Sur Vimeo,  partage une brève vidéo présentant la traditionnelle grillade uruguayenne :

Mais la grillade est également source de rivalité entre les deux rives du Río de la Plata. Argentins comme Uruguayens se vantent de préparer la meilleure grillade du monde dans un débat aussi varié qu'il y a de palais dans le monde.

Le journal El País explique ainsi :

Les Argentins affirment préparer la meilleure grillade ; dans le même temps, ils reconnaissent que nous avons la meilleure viande possible (excepté “le bife de chorizo”, spécialité argentine par définition), nous nous “battons” pour réaliser la meilleure recette de chimichurri, nous rions des Mexicains qui cuisinent à la flamme et nous décrions les porteños (les habitants de villes portuaires) qui cuisinent au charbon.

Lorsque nous évoquons la grillade, nous ne voulons pas nécessairement un simple morceau de viande cuit, mais aussi tout l'attirail qui l'accompagne. Soit toutes les différentes variétés de viandes et de légumes, afin qu'omnivores comme végétariens ne soient pas exclus. Le feu, qui nous réunit et nous protège, tient également un rôle central, comme c'est le cas depuis le début de l'humanité.

En l'absence de gril, de nombreux foyers ont remplacé leur asado braisé quotidien par la cuisson au four. Les amoureux de la grillade considèrent ce mode de préparation comme une option de second choix, bien qu'elle s'intègre plus facilement au quotidien des familles uruguayennes. Si vous souhaitez simplifier votre préparation, le chef réputé Sergio Puglia propose sur son site web une grillade à la sauce créole faite au micro-ondes.

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Photo publiée par Bruno Maestrini sur Flickr, sous licence Creative Commons (CC BY-SA 2.0)

Le rôle de l'asador (celui qui prépare les grillades) est au cœur de cet événement social, transformé tantôt en artisan, tantôt en maître de cérémonie. L'asador tient la baguette de chef d'orchestre, battant la mesure et indiquant quand et comment déguster son oeuvre. La maîtrise de l'asador se juge à la qualité de sa grillade ; si elle rencontre du succès, éloges et ovations accompagnent son triomphe. Mais en cas d'erreur, elle sera l'objet de moqueries et de réprimandes, au point de devoir en préparer une autre, plus conforme aux attentes de ses consommateurs.

Le traditionnel asado du midi dégusté sur des chantiers constitue un autre moment emblématique. Il s'agit d'un rituel pour les ouvriers, qui se rejoignent pour déjeuner ensemble, reprendre des forces et renforcer les liens fraternels qui facilitent le travail et la vie en communauté pendant les journées de travail.

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Photo publiée par Nae sur Flickr, sous licence Creative Commons (CC BY-SA 2.0)

En plus des traditions et de l'amitié, un bon asado est toujours accompagné d'un voile de mystère. Chaque asador détient ses secrets de préparation, ce qui procure un goût unique et irremplaçable à chaque grillade. Même si le secret venait à être éventé, chaque asado représente bien plus qu'un simple plat : un moment magique à partager.

En Uruguay, mais surtout à Montevideo, la majorité des restaurants gastronomiques possèdent leurs grillades spécifiques, ou en proposent en option sur leur carte.

Le journal El Observador a visité l'un de ces restaurants afin de vous révéler les secrets d'un bon asado uruguayen : 

La fin du dialogue national va-t-elle apporter la paix au Yémen ?

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[Liens en anglais sauf mention contraire] La Conférence nationale du dialogue (NDC) du Yémen arrive à son terme, après s'être prolongée quatre mois de plus que les six prévus. Alors que beaucoup ont félicité le Yémen de cette percée, les Yéménites sont dans l'expectative quant à savoir s'il y aura un vrai changement politique et la fin des violences sur le terrain.

La NDC, qui a achevé ses rencontres le 21 janvier, a commencé le 18 mars 2013 et a été composée de manière à être un processus intégré répondant à une multitude de défis auxquels le Yémen est confronté. La coalition de 565 membres, représentant divers groupes politiques, a achevé 10 mois d'échanges, délibérations et négociations, présentant un éventail de recommandations portant sur divers enjeux, conflits politiques et griefs socio-économiques.

Le dialogue est un élément de l'accord du Conseil de Coopération du Golfe, qui garantissait à l'ancien président Ali Abdullah Saleh l'immunité [fr] en échange du transfert du pouvoir à son vice-président Abdu Rabu Mansour Hadi.

Les observateurs internationaux se sont réjouis pour le Yémen.

L'ambassadeur turc au Yémen, Fazli Corman, présent à la cérémonie de clôture, a publié sur un tweet :

L'ambiance est conviviale dans l'auditoire pour la cérémonie de clôture de la Conférence du dialogue national du Yémen

Nervana Mahmoud, un blogueur et commentateur égyptien, écrivait sur Twitter :

Félicitations ! Le Yémen a fait mieux que les autres RT @AlArabiya_Eng: le Yémen scelle la fin de l'épineux dialogue national

Kenneth Roth, l'administrateur de Human Rights Watch, a aussi écrit sur Twitter :

Dans une région aux espoirs brisés, le Yémen reste une histoire assez positive au moment où le dialogue national s'achève. La prochaine étape est la Constitution.

Le Secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, William Hague, a félicité le Yémen dans son tweet :

Félicitation au Yémen pour la cérémonie de clôture de la Conférence du dialogue national. Sa mise en oeuvre est désormais cruciale. Beaucoup de travail à venir

Pourtant les Yéménites n'étaient pas autant enthousiastes de la fin de la Conférence du dialogue national.

Safa Mubgar, co-fondateur du Groupe Independent Yemen installé à Londres, a écrit sur Twitter :

#Yémen (Dialogue National etc) – l'audace de l'espoir !

Le blogueur Alaa Isam, qui est préoccupé par la violence constante, remarquait :

Triste de l'argent dépensé pour le dialogue national au Yémen, La fin de la #NDCY a répandu l'odeur de la poudre à travers le pays ! #Yémen du Sud

Adam Baron, un journaliste établi au Yémen, ajoutait :

“Le dialogue national du Yémen se termine dans la violence, aucune élection n'est programmée” : mon billet plaçant cette date dans son contexte pour @McClatchyDC.

Baron pointe à bon droit dans son article :

…la conférence visait à fournir un forum collégial pour traiter les griefs de mouvements allant des rebelles houthistes, qui ont été la cible d'une série d'attaques violentes par le gouvernement, aux séparatistes du sud jusqu'aux jeunes mécontents, tout en entreprenant des réformes constitutionnelles et administratives de grande envergure… A l'inverse, c'est devenu un exemple des nombreux conflits du Yémen. Prévu au départ pour durer six mois, son travail a été l'objet de désaccords répétés qui ont conduit à prolonger la conférence. Cependant, la violence a en grande partie continué dans le pays, mettant en évidence la persistance des divergences politiques.

Danya Greenfield, directrice du Centre Rafik Hariri pour le Moyen-Orient, regrette également que tout ne se termine pas bien. Elle écrit dans Atlantic Council :

Malheureusement, l'achèvement du Dialogue en lui-même ne résoudra pas ces conflits, n'améliorera pas les conditions économiques ni n'atténuera la malnutrition. Ce sont les réalités quotidiennes qui empoisonnent la vie de beaucoup de Yéménites, qui s'inquiètent du manque de sécurité et de satisfaction des besoins les plus élémentaires de leurs familles. Ils ne voient pas encore les avantages de la transition politique ou une amélioration de leur qualité de vie… Désormais la pression est sur les responsables du Yémen qui doivent placer les intérêts du pays au premier plan, se saisir de ces intérêts et satisfaire les sollicitations de ceux qui ont avec courage mis leur vie au service du changement il y a trois ans.

Après dix mois mouvementés au Yémen, les Yéménites sont dans l'ensemble ravis que la NDC soit enfin terminée. Comment et quand ses résolutions seront mises en oeuvre est la question, alors que beaucoup de Yéménites attendent cela avec espoir, pas uniquement pour gérer la transition politique mais pour améliorer en profondeur leur vie.

Fusillade dans une école de Moscou : témoignages directs et légendes photo erronées

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PioneerBarrels

La tragédie s'est déroulée lundi 3 février dans une école moscovite : un élève au profil de premier de la classe est arrivé avec deux fusils de chasse et a abattu son professeur de géographie, blessant au passage deux policiers qui tentaient de le neutraliser – l'un d'eux est décédé depuis. Comme souvent à notre époque moderne, plusieurs témoins des événements les ont relatés sur Internet.

Une fillette qui fréquente cette école a raconté ce qui s'est passé dans un billet [russe] publié sur le réseau social VKontaktié [équivalent de Facebook] :

Сегодня в моей школе было вооруженное нападение, у[с]троенное одним из учеников 10 класса. Убит учитель географии – Кирилов Андрей Николаевич (светлая память !!) [...] У Андрея Николаевича 5-ти летний сын. Мне бы безумно хотелось, что бы эта ПАДЛА оказался на месте сына учителя. Имя террориста – Гордеев Сергей. Предположительная причина – 4 в четверти по географии. Парень шел на золотую медаль. Теперь парень пойдет в тюрьму.

Aujourd'hui dans mon école il y a eu une attaque à main armée, menée par un des élèves de terminale. Le professeur de géographie – Andreï Nikolaiévitch Kirilov – a été tué (paix à son âme !!), [...]  il avait un petit garçon de 5 ans. Comme je voudrais que ce SALAUD vive ça à sa place ! Nom du terroriste : Sergueï Gordéiév. Mobile supposé : un 4 en géographie [les élèves russes sont notés sur 5]. Le mec était promis à une médaille d'or [qui récompense les meilleurs éléments]. Aujourd'hui, le même mec va faire de la prison.

Une autre fillette, apparemment élève de l'école voisine a posté sur Instagram un selfie (supprimé depuis) d'élèves grimaçant devant l'objectif avec le commentaire : “F…ck”. Plus tard dans la journée a été  mis en ligne [russe] le récit d'un des camarades de classe du tireur, qui a pris pour pseudo sur Facebook le nom de l'ex-gourou du Kremlin Gleb Pavlovski. Il donne anonymement des détails sanglants sur le meurtre :

Вдруг кто-то стучиться в дверь.[...] Появляется лицо Гордеева. [...] Андрей Николаевич не успел ничего сказать, как Серёга стрельнул ему в лицо. Андрей Николаевич сделал пару оборотов, сбил у художника с парты вещи и упал на пол, хлестая кровью. [...] Серёга говорит:”А теперь вопрос на оценку, почему он ещё не сдох? Я же его убил” Потом говорит:”всем два балла” и стреляет ещё пару раз в Андрея Николаевича.

Soudain, on frappe à la porte.[...] Le visage de Gordéiév apparaît. Andreï Nikolaiévitch [Kirilov] n'a pas eu le temps de dire ouf que déjà Sergueï l'a fusillé en pleine tête. Andreï Nikolaiévitch a fait deux tours sur lui-même, heurtant le bureau, et s'est écroulé au sol dans une mare de sang. [...] Sergueï : “Et maintenant une question à 10 points : pourquoi il n'est pas encore crevé ? Pourtant je viens de le tuer”. Il ajoute : “Ça arrive à tout le monde d'avoir une mauvaise note” et tire encore plusieurs coups de feu sur Andreï Nikolaiévitch.

Selon cet élève, Gordéiev prend la classe en otage et commence à raconter sa vie et sa foi en Dieu. Quand il a eu sa mère au téléphone, il lui a dit qu'il était “psychopathe” et qu'il voulait mourir. Puis arrive le père de Gordéiev qui réussit, après pourparlers, à désarmer son fils et à libérer les élèves.

Le député trublion Vitali Milonov en mème : “Le tireur était un premier de la classe en terminale – Interdisons la terminale et les premiers de la classe.” Image anonyme trouvée sur Internet.

Ainsi qu'on l'a appris par la suite, le père de Gordéiev est officier des services de sécurité russes [le FSB], ce qui a fait bondir les internautes de l'opposition. Alexeï Navalny écrit [russe], que ceci explique sans doute que le policier de service n'ait pas exigé de voir son permis de détention d'armes ni vérifié qu'il gardait celles-ci en lien sûr. D’autres blogueurs appellent [russe] le tireur “fils de FSBiste” ou encore “fils de tchékiste”, et font mine [russe] de se demander si le parlement va désormais interdire  la possession d'armes personnelles aux employés des services de sécurité. Parallèlement, la majorité des internautes se demandent [russe] pourquoi personne ne parle de la négligence de son père concernant ses armes ni de ses liens avec les organes du FSB. Sultan Suleimanov, du Tjournal [un agrégateur de tweets], ose ce tweet [russe] sarcastique :

Ouf, on a de la chance que l'élève soit un fils d'agent du FSB. Sinon on n'aurait pas su pourquoi le détester: il n'est ni émigré, ni de droite, ni gay.

Le hasard d'une identification erronée a pour un temps dirigé toute la vindicte sur un autre Sergueï Gordéiev. Le journaliste, blogueur et troll notoire Maxime Kolonenko (alias “Parker”) a trouvé sur VKontaktié une photo  de Sergueï Gordéev et l'a postée sur Facebook et Twitter en la qualifiant de “préliminaire”. D'autres utilisateurs de Twitter et des principaux médias russes ont repris le cliché sans vérifications et s'en sont servi pour illustrer leurs articles (enfreignant vraisemblablement la loi, car le visage visible sur cette photo est celui d'un mineur). Ensuite, le Sergueï Gordéiev en question a mis en ligne une photo de lui tenant un journal avec le visage de l'élève meurtrier à la une, prouvant ainsi qu'il ne s'agissait pas de lui. Avec ces mots [russe] :

Ребят, вы извините дурачки 1) Я Сергей Гордеев это правда!!!!!! 2)Я не стрелял не кого (просто ошиблись, тоесть ТВ врет) 3)Если это был я я бы сейчас не фотался с газеткой!!!(Кстати сегодня был в “Комсомолькой правде” Там все при**ели когда меня увидели…….)

Les mecs, vous m'excuserez, mais vous êtes cons 1) Je suis bien Sergueï Gordéiev !!!!!! 2) Je n'ai tiré sur personne (c'est une erreur, comme quoi la télé ment) 3) Si c'était moi je ne me serais pas pris en photo avec ce journal !!! (D'ailleurs je suis passé à la “Kosnomolskaïa Pravda” aujourd'hui. Ils étaient morts de trouille quand ils m'ont vu…)

Kononenko s'est excusé pour son erreur, soulignant tout de même que ce n'était pas lui qui avait repris cette photo dans les médias.

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“Ce sont les jeux vidéo qui m'ont rendu violent” dit Staline. Image vidéo trouvée sur Internet.

Pendant ce temps, les députés de la Douma, à qui il fallait un coupable, ont accusé [russe] les armes à feu, les films violents, les jeux vidéo et l'influence américaine.  A quoi le blogueur et journaliste Ivan Davydov a répondu ceci:

Les députés pensent petit. Pour empêcher les armes dans les écoles, ce ne sont pas les armes qu'il faut interdire, mais les écoles.

Italie : Terre des Feux, “antichambre de l'Enfer”

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[Sauf mention contraire, les liens mènent à des pages en italien.]

L'année 2014 a commencé avec les mêmes préoccupations environnementales sur une partie du territoire italien connue sous l'appellation de “Terre des Feux” [français, fr]. Sur cette terre, qui se trouve entre Naples et Caserte, l’Écomafia a déversé pendant des années des déchets toxiques.

Depuis les années 80 un lien d'intérêt entre la Camorra, les industriels, la classe politique napolitaine et campanienne, empoisonne cette partie de l'Italie, qui est parmi les plus belles du pays. Le blogueur Enzo Ciaccio, écrit sur lettera43.it :

I territori colpiti dai veleni di camorra sono quelli tra le province di Napoli e Caserta. L’area è compresa tra i comuni di Qualiano, Giugliano in Campania, Orta di Atella, Caivano, Acerra, Nola, Marcianise, Succivo, Frattaminore, Frattamaggiore, Aversa, Mondragone, Castevolturno, Villa Literno, Pozzuoli, Bacoli, Marano, Cicciano, Palma Campania, Melito di Napoli. A Napoli, il quartiere Pianura.

A firmare il Patto per la Terra dei fuochi, l’11 luglio 2013, sono stati ben 57 comuni tra Napoli e Caserta. Ma la verità è che nessuno sa quanti e dove siano i rifiuti tossici sepolti nel corso degli anni nell’area. L’Arpac, l’agenzia campana per l’ambiente, ha contato più di 2 mila siti inquinati.

Les territoires frappés par les poisons de la Camorra sont ceux qui se trouvent entre les provinces de Naples et de Caserte. La zone est comprise entre les communes de Qualiano, Giugliano en Campanie, Orta di Atella, Caivano, Acerra, Nola, Marcianise, Succivo, Frattaminore, Frattamaggiore, Aversa, Mondragone, Castevolturno, Villa Literno, Pozzuoli, Bacoli, Marano, Cicciano, Palma Campania, Melito di Napoli. À Naples, le quartier Pianura. 

Le 11 juillet 2013, 57 communes entre Naples et Caserte ont signé le Pacte pour la Terre des feux. Mais la vérité est que personne ne sait combien et où sont les déchets toxiques ensevelis au cours de ces années dans la zone. L’Arpac, l’agence de la Campanie pour l’environnement, a compté plus de 2.000 sites pollués.

Enrico Ferdinandi cite les déclarations faites en 1997 par le repenti Carmine Schiavone devant la commission parlementaire sur les Écomafias, dont les confessions ont fait s'écrouler le clan des Casalesi.

Avevamo creato un sistema di tipo militare, con ragazzi incensurati muniti di regolare porto d’armi che giravano in macchina. Avevamo divise e palette dei carabinieri, della finanza e della polizia. Ognuno aveva un suo reparto prestabilito». I rifiuti, raccontò il pentito, venivano scaricati di notte e le pale meccaniche vi spargevano sopra del terreno. Ma talvolta la spazzatura finiva anche a 20 o a 30 metri di profondità.

Nei verbali si può apprendere che alcuni rifiuti radioattivi, per la precisione fanghi nucleari provenienti dalla Germania: «dovrebbero trovarsi in un terreno sul quale ci sono le bufale e su cui non cresce più erba».

Nous avions créé un système de type militaire, avec des gars sans casier judiciaire munis d'un port d’armes en règle qui tournaient en voiture. Nous avions des uniformes et des disques de signalisation de gendarmes, [de la garde] des finances et de la police. Chacun avait un secteur préétabli ». Les déchets, raconta le repenti, étaient chargés de nuit et les pelles mécaniques répandaient de la terre par dessus. Mais parfois les détritus finissaient à 20 ou 30 mètres de profondeur. 

Dans les minutes du procès on apprend que des déchets radioactifs, plus précisément des boues nucléaires provenant d'Allemagne, « devraient se retrouver sur un terrain sur lequel paissent les bufflonnes et sur lequel ne pousse plus d'herbe ».

Les conséquences sur la santé humaine, surtout, sont lourdes. Le site laretenonperdona.it indique les pathologies dont souffrent les populations :

In questi territori sono stati riscontrati picchi di patologie quali tumori allo stomaco, al rene, al fegato, alla trachea, ai bronchi, ai polmoni, alla pleura e alla vescica nonché malformazioni e difetti congeniti. 

Sur ces territoires ont été relevés des pics de pathologies telles que des tumeurs à l'estomac, au rein, au foie, à la trachée, aux bronches, aux poumons, à la plèvre et à la vessie ainsi que des malformations et autres affections congénitales. 

Citant Gaetano Rivezzi, président de la section italienne de l’International Society of Doctors for the Environment (ISDE) [anglais, en] pour la Campanie, le site liberainformazione.org publie :

 … in alcuni distretti c’è stato un aumento del 300% di queste malattie in pochissimi anni. L’esempio più eclatante è il distretto di Frattamaggiore, 5 comuni con un bacino di 100 mila abitanti: qui i medici hanno registrato 136 casi nel 2008 diventati 420 nel 2012. Poi ci sono i numeri del distretto di Casalnuovo – precisa – qui i codici 048, cioè le persone con un tumore, passano da 384 a 622 in 5 anni. 

Carte de la “terre des feux” du site “laretenonperdona.it”

… dans certaines circonscriptions on a enregistré une augmentation de 300 % de ces maladies en seulement quelques années. L’exemple le plus éclatant est la circonscription de Frattamaggiore, 5 communes avec un bassin de 100.000 habitants : là les médecins ont enregistré 136 cas en 2008, passés à 420 en 2012. Puis il y a les chiffres du district de Casalnuovo où le code 048, c'est-à-dire les personnes avec une tumeur, passent de 384 à 622 en 5 ans.  

Annalisa Tancredi sur ambientequotidiano.it, analyse les conséquences de cette pollution qui souille la surface des terres, les eaux souterraines, les plantes, les rivières, la mer et l'air : 

Il risultato è che questi campi agricoli, nonostante i divieti, sono ancora oggi coltivati dai contadini che producono verdure ed ortaggi di ogni genere – come pomodori, zucchine, cavoli, broccoli e altra frutta -, e li rivendono nei mercati ad aziende multinazionali per la produzione di passate di pomodori e minestroni surgelati che vengono rivendute non solo in tutta Italia, ma anche in Europa e all’estero….

Sempre nella zona della Terra dei Fuochi, ad essere contaminati non sono solo i terreni e le falde acquifere, ma anche gli allevamenti che mangiano e bevono i prodotti di questa terra. Un ex allevatore ha denunciato la morte di 2.700 su 3.000 capi di bestiame a causa di malattie, deperimento e malformazioni alla nascita: ha raccontato di veri e propri mostri delle malformazioni genetiche come agnelli con due teste o con la coda sullo stomaco.

Le résultat est que ces champs agricoles, malgré les interdictions, sont encore aujourd'hui cultivés par des paysans qui produisent des légumes et des produits frais de tout type – comme des tomates, courgettes, choux, broccoli et autres fruits  -, et les vendent sur les marchés à des entreprises multinationales pour la production de coulis de tomates et de potages surgelés qui sont vendus non seulement dans toute l'Italie, mais aussi en Europe et à l’étranger….

Toujours dans la zone de la Terre des Feux, il n'y a pas que les terrains et les nappes acquifères à être contaminés, mais aussi les animaux d'élevages qui mangent et boivent les produits de cette terre. Un ancien éleveur a dénoncé la mort de 2 700 têtes de bétail sur 3 000 à cause de maladies, affaiblissement et malformations à la naissance : il a raconté avoir vu de vrais monstres atteints de malformations génétiques comme des agneaux à deux têtes ou avec la queue sur le ventre.

Face à cette situation, les populations des zones infestées ont diverses préoccupations. Dans un post, Giuliana Caso interprète la colère des populations et se demande :

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Image de l'enquête TV des Iene, mais s'ils n'expliquent pas clairement les faits, on risque de réduire la Campanie à la Terre des Feux. Source : blog de movimentopaceambasciatori

Perché tutto quello che ha saputo produrre l’ex ministro della sanità Renato Balduzzi è stato un miserabile progetto di studio? Che accidenti c’è ancora da studiare? Le pecore deformi di Alessandro Cannavacciuolo non sono abbastanza? Le decine di bambini morti non sono abbastanza? Le centinaia di casi di tumore non sono abbastanza? I contadini criminali e ignoranti che hanno irrorato i campi con il mix letale di concime e veleni del nord non sono abbastanza? Che accidenti ancora serve perché si dichiari lo stato emergenza?

Pourquoi tout ce qu'a su produire l’ex-ministre de la santé Renato Balduzzi a été un misérable projet d'étude ? Quels accidents reste-t-il à étudier ? Les brebis déformées d'Alessandro Cannavacciuolo ne sont pas suffisantes ? Les dizaines d'enfants morts ne sont pas suffisants ? Les centaines de cas de tumeur ne sont pas suffisantes ? Les paysans criminels et ignorants qui ont pulvérisé sur les champs le mélange létal d'engrais et de poisons du nord, n'est-ce pas suffisant ? Quels accidents sont encore nécessaires pour déclarer l'état d'urgence ?

Tandis que letteradonna.it signale que :

L’emergenza ambientale nella Terra dei Fuochi ha provocato un effetto psicosi nella vendita dei prodotti tipici, dalla mozzarella di Bufala Dop all’ortofrutta, crollate nell’ultimo mese del 35-40%. Lo dice la Cia-Confederazione italiana agricoltori, sottolineando che nonostante le rassicurazioni di istituzioni e associazioni di categoria, i consumatori continuano a identificare la Campania con quella limitata porzione di territorio regionale devastato da roghi e veleni.

L‘effetto-fuga dai prodotti campani può diventare pericoloso per l’economia e l’occupazione, visto che si tratta della terza regione in Italia per produzione agricola con oltre 136 mila aziende e 65 mila addetti.

L’urgence environnementale dans la Terre des Feux a provoqué un effet de psychose sur la vente des produits typiques, de la mozzarella de bufflonne AOP aux fruits et légumes, qui a chuté au cours du dernier mois de 35-40 %. C'est ce que dit la CIA-Confédération Italienne des Agriculteurs, soulignant que malgré les tentatives des institutions et associations du secteur pour rassurer les consommateurs, ces derniers continuent à identifier la Campanie avec cette portion du territoire régional dévastée par des brasiers et des poisons. 

L‘effet-fuite des produits campaniens peut devenir dangereux pour l’économie et l’emploi, vu qu'il s'agit de la troisième région d'Italie pour la production agricole avec plus de 136.000 exploitations et 65.000 employés.

Suite à une lettre du cardinal Crescenzio Sepe et des évêques des diocèses de la Terre des Feux, le chef de l'État, Giorgio Napolitano, a invité le gouvernement à affronter cette urgence de manière décisive. De sa missive le site lettera43.it cite : 

“IL GRIDO DELLE MADRI”. Nella sua lettera, Napolitano ha ricordato “il grido accorato delle madri dei bambini colpiti da gravi patologie tumorali ricondotte al criminale inquinamento dei vostri territori della Campania”, rinnovando “la mia intima partecipazione al loro dolore, confidando che non abbandonino la fiducia nell'impegno delle istituzioni, reso più coeso e credibile anche grazie alla partecipazione attiva della rete di comitati e singoli cittadini che non si contentano di denunciare i crimini subiti, ma sostengono con le loro iniziative, le operazioni di monitoraggio e di bonifica dei siti”. 

“LE CRI DES MÈRES”. Dans sa lettre, Napolitano a rappelé “le cri affligé des mères des enfants atteints de graves pathologies tumorales dues à la pollution criminelle de vos territoires de la Campanie”, renouvelant “[son] intime participation à leur douleur, confiant qu'elles n'abandonnent pas la confiance dans l'engagement des institutions, rendu plus cohérent et crédible grâce aussi à la participation active du réseau des comités et simples citoyens qui ne se contentent pas de dénoncer les crimes subis, mais soutiennent avec leurs initiatives les opérations de surveillance et d'assainissement des sites.”

cecigian

“Imagine il y a une époque où c'était toute la Campanie” – Dessin sur les brasiers de la terre des feux de Cecigian

Par décision directe du Premier ministre Enrico Letta, début janvier 2014, l'armée doit être envoyée en Campanie “pour contrer les écomafias”. Toutefois, selon les réactions rapportées par les médias, de nombreux citadins mettent en doute l'utilité de l'armée dans ces zones. Voici quelques commentaires laissés par des lecteurs de corrieredelmezzogiorno.corriere.it :

gengiscano14 GENNAIO 2014 | 18.49

“Manderemo l'esercito per contrastare le ecomafie”. Cosa vuol dire, che i militari se vedono sversamenti abusivi di sostanze nel terreno possono sparare? Che se vedono gente appiccare fuochi all'immondizia possono arrestarli? Se non è questo , lasciamoli in caserma. Risparmiamo soldi. 

gengiscano14 JANVIER 2014 | 18:49

“Nous enverrons l'armée pour contrer les écomafias”. Ceci veut-il dire que si les militaires voient des déversements abusifs de substances sur le terrain ils peuvent tirer ? Que s'ils voient des gens déclencher des feux sur les détritus ils peuvent les arrêter ? Si ce n'est pas le cas, laissons-les dans leurs casernes. Économisons de l'argent.

Lettore_519922815 GENNAIO 2014 | 13.25

mossa solo demagogica. Meglio impiegare questi soldi per carabinieri e polizia e corpo forestale che hanno compiti investigativi. A che servono ora i soldati? Servivano venti anni fa quando gli sversamenti erano in atto, ora bisogna bonificare ed impedire roghi, cosa che può avvenire con indagini per capire chi ha interesse e chi è l'autore dei roghi tossici.

Lettore_519922815 JANVIER 2014 | 13:25

coup seulement démagogique. Mieux vaut utiliser cet argent pour les gendarmes et la police et le corps forestier qui ont des compétences d'investigation. À quoi servent les soldats maintenant ? Ils servaient il y a vingt ans quand les déversements avaient lieu, aujourd'hui on a besoin d'assainir et d'empêcher les brasiers, chose qui peut se faire grâce à des enquêtes pour comprendre qui y a intérêt et qui est l'auteur des brasiers toxiques.

Un article sur ilfattoquotidiano.it, dans lequel le journaliste  décrit comment les oiseaux migratoires aussi, après leurs longs voyages en provenance des autres continents, s'empoisonnent en buvant les eaux toxiques d'environ un millier d'étangs de cette zone avant de poursuivre leur vol, a été repris par de nombreux blogs et suscité divers commentaires de la part des lecteurs.

Une boîte à outils d'info-activisme pour des campagnes de défense des droits des femmes

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Tacticaal Tech's Info-activism Toolkit on Women's Rights Campaigning

La boîte à outils de Tactical Tech pour les campagnes de droits des femmes : Retenir l'attention – Raconter une histoire – Inspirer l'action

Les campagnes de droits des femmes : boîte à outil d'info-activisme par Tactical Technology Collective est un nouveau guide pour les activistes, les défenseurs, les ONG et les organisations locales des droits des femmes qui souhaitent utiliser des outils et pratiques technologiques dans leurs actions. Il a été développé de manière collaborative avec des organisations de défense du Népal, du Bangladesh, d'Inde, du Kenya et d'Egypte. 

Cette boîte à outils à été mise au point à partir d'une version remise à neuf d'un kit créé deux ans auparavant : Message in a Box et Mobiles in a Box. Le site internet sera bientôt disponible en arabe, swahili, bengali et hindi.

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