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Russie : La dépendance de la télévision indépendante

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(Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des contenus en russe.)

TV Rain disparaît. A qui la faute ? Montage de Kevin Rothrock.

“TV Dojd disparaît. A qui la faute ?” Montage de Kevin Rothrock.

[Article d'origine publié en anglais le 8 février - les liens renvoient vers des pages en russe]

Ces deux dernières semaines, sept fournisseurs d'accès au câble et à la télévision satellite ont décidé d'arrêter de transmettre TV Dojd ["Pluie" en russe], seule chaîne d'information indépendante russe, réduisant ainsi son audience en Russie de plus de 10 millions de foyers à environ deux millions seulement. Le catalyseur des problèmes de TV Dojd provient d'un sondage mené en janvier par la chaîne concernant le siège de Léningrad, que les patriotes russes auto-proclamés ont interprété comme une offense les visant directement. Les flagrantes mesures de répression contre la chaîne ont suscité des vagues de colère parmi les internautes russophones, et beaucoup d'entre eux ont accusé le Kremlin d'obliger ces fournisseurs de TV par câble à ne plus transmettre TV Dojd.

Alexandre Vinokourov, directeur des investissements de TV Dojd, a déclaré lors d'une conférence de presse le 4 février 2014 que la chaîne était “absolument certaine” que les entreprises se détournant peu à peu de la chaîne l'ont fait “sous pression”. Même s'il s'est refusé à désigner nommément des responsables, Julia Ioffe du [journal] New Republic a signalé [en anglais] que le chef de cabinet de Vladimir Poutine, Alexeï Gromov, ainsi qu'un autre haut responsable, Sergueï Tchemezov, avaient téléphoné à plusieurs reprises aux opérateurs de câble et de satellite, exigeant de ces derniers qu'ils “virent” l'antenne TV Dojd de leur réseau.

Alors que les déclarations de Vinokourov du 4 février réaffirment partiellement l'impression largement partagée selon laquelle la chaîne TV Dojd serait aux prises avec la censure politique, elles semblent aussi avoir accéléré en retour un contrecoup visant la chaîne, conduisant certains blogueurs à mettre en lumière son arrière-plan financier, celui-ci relativisant sans doute l'actuel degré de persécution politique en cours.

Dans ses déclarations, Vinokourov a proposé aux opérateurs de câble et de satellite de transmettre TV Dojd gratuitement en 2014. L'analyste Tatiana Stanovaya, écrivant pour le site politcom.ru, se demande pourquoi Vinokourov tente de résoudre un problème politique avec des solutions “marketing” – publiant un peu plus tôt sur Facebook, Stanovaya en vient même à qualifier Vinokourov de “naïf”. Pour d'autres internautes, le contenu de la conférence de presse vers le “marketing” a également détourné l'attention de “la répression par le régime sanguinaire”, renvoyant vers des questions relevant du marché de la télévision et des difficultés rencontrées par la chaîne TV Dojd dans ce secteur.

D'ailleurs, pourquoi l'offre commerciale de Vinokourov n'arrive-t-elle à terme qu'à la fin de l'année 2014 ? A quoi bon s'engager auprès de TV Dojd si les opérateurs doivent ensuite négocier de nouveaux contrats, payants cette fois-ci, dès 2015 ? Stanislav Apetian, blogueur politique connu sous le nom de Politrash (célèbre pour ses liens avec les élites russes et ses attaques visant le leader de l'opposition Alexeï Navalny) a pointé ce détail, écrivant le lendemain dans LiveJournal et Facebook que les problèmes rencontrés par TV Dojd relèvent davantage de la finance que de la politique.

Prenant appui sur une étude parue dans [le magasine en ligne] Forbes.ru de juin 2013, Apetian a examiné la croissance de la chaîne depuis avril 2010, et souligne que ses problèmes avec les opérateurs de câble et de satellite sont aussi anciens que la chaîne elle-même. La question conflictuelle de savoir qui de la chaîne ou des opérateurs, comme “Tricolor”, devaient payer a déjà existé auparavant. Dès la première année d'existence de la chaîne, presqu'aucun opérateur n'a manifesté d'intérêt pour transmettre le contenu de TV Dojd, sauf lorsque celle-ci a accepté de payer son accès au réseau. Le plus important opérateur de câble de Moscou, Akado, n'a transmis la chaîne qu'une semaine en 2010 puis en a arrêté la diffusion aussitôt. Quelques mois plus tard, l'entreprise satellite NTV+ a accepté de diffuser TV Dojd, mais seulement après que Sindeeva [Natalia Sindeeva, fondatrice et directrice de TV Dojd] sollicite Natalia Timakova, une amie proche se trouvant être l'attachée de presse de Dmitri Medvedev, le président alors en exercice.

Fin 2011 et début 2012, Vinokourov, dont la fortune personnelle finance TV Dojd, a cherché activement d'autres investisseurs suceptibles de partager la charge (et les éventuels bénéfices futurs) pour maintenir la gestion de la chaîne. Il a de tenté de persuader Mikhail Prokhorov et Alisher Ousmanov, deux des hommes les plus riches de Russie, chacun ayant des liens étroits avec le Kremlin. Mais Vinokourov n'est parvenu à un accord avec aucun des deux, expliquant à Forbes.ru que leur offre d'investissement respective dans TV Dojd était décevante. L'échec d'un rapprochement entre la chaîne et un grand groupe tel que Prokhorov ou Ousmanov va alors coûter cher à TV Dojd. Il semblerait que Vinokourov et Sindeeva aient alors “misé sur le mauvais cheval” en plaçant leurs espoirs dans le président Medvedev.

Pour autant, dès le début, la loyauté envers Medvedev n'allait pas de soi. Fin mars 2011, Sindeeva a supprimé le programme le plus célèbre de la chaîne, intitulé “Poète et citoyen“, indiquant que les paroles d'une chanson de l'émission visant Medvedev se montraient trop critiques. Après avoir publié un billet sur Facebook expliquant les raisons de la censure, Sindeeva est même apparue en direct sur TV Dojd pour défendre cette décision.

Le président Medvedev visite le plateau de TV Rain, le 25 avril 2011. Service photo du Kremlin, domaine public.

Le président Medvedev visite les studios de TV Dojd. Medvedev au centre, Natalia Sindeeva à droite. 25 avril 2011. Service photo du Kremlin, domaine public.

TV Dojd est souvent décrite comme le produit du dégel politique qui a eu lieu en Russie sous le seul mandat du président Medveded, entre 2008 et 2012. Alors que l'impression dominante suggère que TV Dojd s'est épanouie spontanément, Apetian précise que la chaîne n'est parvenue à attirer une couverture médiatique sérieuse sur le câble ou le satellite qu'après avril 2011, quand le président Medvedev, moins d'un mois après le scandale des paroles de “Poète et citoyen”, s'est rendu en personne pour visiter les bureaux de la chaîne dans le centre de Moscou. Dans les semaines qui ont suivi la visite de Medvedev, Akado diffusait TV Dojd à nouveau, s'acquittant même de droits à hauteur de 28 dollars “symboliques” par mois. Peu après, jusqu'à treize opérateurs la transmettaient dans tout le pays, s'accommodant soudainement du refus de TV Dojd de leur payer quoi que ce soit.

De nombreux opérateurs de câble et satellite prennent dorénavant leurs distances à l'égard de TV Dojd. Certains profitent de l'occasion pour prendre en marche le train de l'indignation morale, accusant la chaîne pour son faux pas concernant le siège de Léningrad, tandis que d'autres pointent du doigt les activités financières. Les cols blancs dirigeant les câbles et les satellites en Russie ont saisi l'occasion de se débarrasser de TV Dojd. Cette opportunité se présente en raison de l'hostilité grandissante des apparatchiks russes et du déclin de l'influence politique de Medvedev. Mais si quelques fanfaronnades à la Douma et quelques coups de téléphones colériques d'un ancien exportateur d'armes suffisent à faire vaciller un secteur tout entier, n'est-ce pas parce que ce même secteur n'attendait q'une seule chose : se débarrasser de TV Dojd ?

C'est la question posée par Anton Orekh, expert [à la radio] Echo de Moscou, qui dans son billet du 4 février sur son blog, explique que les opérateurs de câble et satellite, en laissant tomber TV Dojd, risquent de tuer deux oiseaux avec une seule pierre, rassurant les conservateurs de l'establishment russe et mettant sur la touche un producteur de contenu gênant dont ils n'ont d'emblée jamais voulu.

Les actuels développements de TV Dojd suggèrent que son succès relatif était davantage dû à une protection politique (aujourd'hui révolue) qu'au sens des affaires. La chaîne a perdu son mécène [Vinokourov] avant d'atteindre l'étape de consolidation de son indépendance. Les hommes politiques et les hommes d'affaires semblent aujourd'hui déterminés à la voir s'évanouir et disparaître. Et cela pourrait bien se produire, et bientôt.


Les services de santé publique de Madrid sous traitent les dons de sang à la Croix Rouge

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Convocatoria de la concentración del 8 de febrero. Imagen de la web de la Mesa en Defensa de la Sanidad Pública de Madrid

Convocation à la manifestation du 8 février. Image du site de la Table ronde en défense de la Santé Publique

Le 1er janvier 2014 est entré en vigueur l'accord signé en décembre 2013 entre le gouvernement autonome de la Communauté de Madrid et la Croix Rouge. Celui-ci établissait le transfert de la collecte des dons de sang dans les unités mobiles, une responsabilité qui appartenait jusque là à un organisme public, le centre de transfusion de la Communauté de Madrid.

La Communauté de Madrid (CM) paiera 9,3 millions d'euros par an pour ce service à la Croix Rouge, c'est à dire, 67 € par poche de sang, pour une collecte estimée à 140 000 poches. Il faut ajouter à ce chiffre le matériel, que la région cédera à la Croix Rouge, d'une valeur estimée à 14 millons d'euros, en plus des véhicules utilisés pour les collectes.

Même si les autorités ont  assuré que cet accord n'entrainerait aucune perte d'emploi dans le Centre de transfusion, comme l'explique le journal Publico,

Trabajadores del CTCM encerrados para «paralizar la privatización del servicio». Foto de la web de la Coordinadora Gregorio Marañón

Les travailleurs occupent le Centre de transfusion de la Communauté urbaine de Madrid pour « paralyser la privatisation du service ». Photographie du site de la Coordination, de Gregorio Marañón

Le 1er mars, la Croix Rouge emportera la moitié des unités mobiles dont dispose le Centre de transfusion, dans les rues comme dans les hôpitaux. Il restera huit unités composées d'un médecin, un ou deux infirmiers, d'un auxiliaire de soin, d'un auxiliaire intérimaire et d’ un chauffeur, en plus d'autres départements qui seront aussi touchés. Au total, 130 travailleurs seront licenciés ou mutés.

De nombreux citoyens voient en cet accord une privatisation du service public, car la santé est un service public universel en Espagne : la cession de compétence à un organisme privé -que ce soit une entreprise ou une ONG – n'a pas de sens si la santé publique peut la prendre en charge. Les travailleurs du Centre de transfusion ont occupé les locaux le 3 février,  et une manifestation a eu lieu le 8 du même mois, soutenue par la Table ronde en défense de la santé publique de Madrid et des principaux syndicats. Cette vidéo de HispanTV sur YouTube expose les revendications des travailleurs affectés:

La Croix Rouge espagnole s'est défendue en publiant une note sur son site,  dans laquelle elle explique les termes de l'accord:

Les tarifs des composants sanguins sont fixés par au bulletin officiel de chaque communauté autonome, avec un double objectif : que le sang ne fasse pas l'objet d'un commerce, et que les frais engagés soient récupérés, pour assurer son autofinancement. (…)

(…) Comme la Croix Rouge ne va pas fractionner et distribuer le sang à d'autres centres sanitaires, une estimation de la compensation des frais a été faite pour cette activité, avec pour résultat un coût de 67 euros par poche de sang.

Mais cette explication n'a pas touché ni convaincu les internautes, qui dans leur majorité se sont indignés de la nouvelle mesure des services de santé madrilènes, indignation compréhensible étant donné  le bilan des autorités madrilènes en matière de santé. Juan+Manuel a raconté son expérience sur le site de la “cadena SER” :

Bonjour….Lors d'une de mes visites au bus de don de sang de la Communauté de Madrid, j'ai demandé à une auxiliaire la différence entre donner à la Croix Rouge ou à la Santé madrilène, et sa réponse a été plus ou moins la suivante : la Croix rouge vend le sang à des hôpitaux privés. Comme le sang ne peut pas se vendre, la transaction se fait avec le prix de la poche, et si le sang ne sert pas, on la vend à des entreprises de cosmétiques. Ses propos m'ont interpellé et depuis, j'ai décidé que je donnerai toujours mon sang aux hôpitaux publics. Après avoir lu cette nouvelle, je ne sais pas vraiment où arrivera le sang. C'est pourquoi je veux aussi en tirer profit et je veux que l'on me paye également, sinon je garderai mon sang pour moi. En bref, si je ne donne pas mon sang à l'hôpital, l'autobus de la Croix Rouge peut toujours attendre.

Sur Twitter, le débat s'est concentré autour de hashtags tels que #PorMiSanidadSangro (“je saigne pour mon sang”) et #DonarEsRegalar  (“Donner c'est donner”). SíSePuede (“oui on peut”) et asambleaHTajo appellent à donner seulement aux centres publics de transfusion :

donnez votre sang toujours dans les centres publics et non à la Croix Rouge, qui le vend. Votre solidarité n'est pas leur profit.

Comment peut-on démonter leur projet de vendre notre sang ? En donnant (notre sang) aux hôpitaux publics

Dans le même sens, la Confédération Pirate a tweeté :

Notre sang est CC BY-NC-SA (Licence Créative Common), nous le donnons, mais nous ne voulons pas que l'on fasse du business avec #DonarEsRegalar Donnez seulement aux hôpitaux publics

La Croix Rouge de Madrid est intervenue avec ce tweet:

La Croix Rouge ne tire aucun bénéfice de la collecte de sang. On couvre les frais, sans faire aucun bénéfice

  Ce à quoi MªEugenia a répondu :

Question bête : vous perdiez de l'argent avec les dons, avant ?

et une autre question bête : si on ne collecte pas 14 000 poches, que fait-on avec le reste des 9,5 millions d'euros ?

Protesta por la privatización de las donaciones ante el Centro de Transfusiones de Madrid. Foto publicada en Twitter por Patusalud HIC

Manifestation contre la privatisation des dons devant le Centre de Transfusion de Madrid. Photographie publiée sur Twitter par Patusalud HIC

Nisio, sur le journal Público, a indiqué pourquoi, selon lui, une ONG ne doit pas se charger d'un service public, en rappelant à cette occasion certaines affaires un peu troubles qui ont éclaboussé la Croix Rouge de Madrid :

Les subventions sont une chose et PAYER une ONG en une autre, bien différente (qui choisit et nomme leur semployés ? Quels salaires se repartissent-ils ?) (…) Si c'est pour assumer une mission une mission publique, que l'administration publique elle-même s'en charge.

(…)

Les informations sur un certain Juan Mauel del Toro Rivero peuvent vous intéresser aussi. Juan Manuel Suárez del Toro, président de cette ONG depuis 1994, est bizarrement mis en examen dans l'affaire Bankia, pour être un de ses conseillers.

 

Afrique au quotidien : La vie quotidienne en photos, à travers l'Afrique

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“Une collection d'images de la vie quotidienne sur tout le continent, mettant l'accent sur le banal et le familier. En tant que journalistes qui avons vécu ou passé beaucoup de temps sur le continent, nous trouvons que l'extrême n'est pas aussi répandu que le quotidien. -Everyday Africa (Afrique au quotidien), extrait de la page de présentation du projet

L’Afrique au quotidien est un projet élaboré en 2012 par les photographes documentaristes Peter DiCampo et Austin Merrill. Fatigués de voir les photos illustrant l'Afrique représenter toujours la famine, la guerre et la souffrance, ils ont lancé un nouveau projet pour présenter le banal, le quotidien – et la diversité – de la vie sur le continent africain.

J'ai parlé à Peter sur Skype des objectifs du projet.

Laura Morris: La page présentant Everyday Africa, l'Afrique de tous les jours, dit ceci : ‘Comment pouvons-nous identifier les extrêmes sans établir d'abord le normal”. Pouvez-vous m'expliquer cette citation ? 

Peter DiCampo: [...] C'est une déclaration qui constate la perspective unidimensionnelle que l'on nous donne de l'Afrique.

Note #1 by Peter DiCampo.

Le premier pas est…
Le premier pas est de voir la dichotomie. L'hôtel de luxe qui surplombe les taudis. Vous pouvez passer d'un camp de réfugiés à un centre commercial en quelques heures. Qu'est-ce qui est normal, qu'est-ce qui est ridicule ? Cela dépend de votre interlocuteur. La deuxième étape sera de faire comprendre qu'il ne s'agit pas du tout d'une dichotomie. Cela dépend aussi de votre interlocuteur. C'est peut-etre aussi tout simplement la vie !

Peter DiCampo: [...] Les images sur l'Afrique ne permettent pas de voir les gens comme des personnes. Elles les présentent comme des personnages d'un drame. Ainsi, certains sont-ils des soldats et d'autres des victimes de la famine, d'autres encore des victimes de conflits, mais à aucun moment il n'y a de zone grise, une reconnaissance du fait qu'il s'agit d'êtres humains à tous les points de vue, tout comme le reste d'entre nous, qui ont des espoirs, des besoins de prendre un petit déjeuner,  des enfants, etc. Elles ne montrent pas que les gens que nous voyons habituellement dans ces situations de conflit, dans ces situations extrêmes, sont beaucoup plus que ce que les images laissent croire.

Il y a plein de citations sur, entre guillemets, des gens ‘normaux” qui ne sont jamais tout simplement photographiés, ou ne nous sont jamais présentés, parce que pour nous, seules les situations extrêmes comptent.

Une jeune fille regarde une messe à l'église de Sirigu, Upper East Region, Ghana le 30 Juin 2013. Photo de Peter DiCampo.

Une femme regarde un service religieux dans une église, à Sirigu, région de l'Est, Ghana, 30 juin 2013. Photo Peter diCampo.

LM:  Parlez-moi un peu de la structure de l'organisation. Comment ça marche ?

L'Afrique au quotidien a été réalisé en grande partie l'année dernière, lorsque nous [Austin Merrill et Peter DiCampo] travaillions grâce à une subvention du Centre Pulitzer en Côte-d'Ivoire sur la réalisation un reportage très classique sur la situation post-conflit, et nous avons commencé le tournage avec nos iPhones. Nous avons eu une conversation sur la façon dont l'Afrique que nous connaissions était rarement l'Afrique qui était montrée. l'Afrique que nous deux, journalistes, nous allions montrer. Donc, l'idée a germé à partir de là.

Nous avons réalisé très rapidement en parlant à vos amis et collègues que ces frustrations étaient partagées par d'autres photographes qui vivent sur le continent, ou qui ont une relation de travail cohérente avec le continent. Alors, ils ont demandé à participer ou nous leur avons demandé s'ils aimeraient commencer à publier pour nous, comme les photographes professionnels qui ont rendu célèbre Instagram au début, de sorte que beaucoup de personnes ont sauté sur cette occasion.

Révision à Kakuka, en Ouganda, à la frontière avec la RDC, le 7 juin 2012. Photo de Peter di Campo

Révision à Kakuka, en Ouganda, à la frontière avec la RDC, le 7 juin 2012. Photo de Peter di Campo

LM:  Ces personnes sont-elles principalement des photographes documentaristes ?

PDC: Oui, absolument. Nous avons une forte contribution de photographes africains à ce point.Nous avons quelques [contributeurs] réguliers et d'autres temporaires. Ils sont tous des photographes documentaristes.

Depuis que j'ai publié une adresse email de Afrique au quotidien sur notre compte Instagram, nous avons reçu plusieurs fois par semaine des messages de personnes qui veulent y contribuer. Parfois, il s'agit d'un photographe professionnel qui vit sur le continent qui veut y participer en tant que contributeur, mais parfois c'est juste un mec qui veut me faire parvenir deux photos qu'il a prises avec son iPhone. Nous essayons maintenant de mettre tout ça en ordre. L'idée est de garder une variété de points de vue sur ce que signifie “Afrique au quotidien”, et de reconnaître que nous parlons d'une variété de pays [et] de photographes, professionnels et non.

Coucher de soleil sur le fleuve Zambèze, juste au-dessus des chutes Victoria, à la frontière entre le Zimbabwe et la Zambie. Mai 2012. Photo par Austin Merrill.

Coucher de soleil sur le fleuve Zambèze, juste au-dessus des chutes Victoria, à la frontière entre le Zimbabwe et la Zambie. Mai 2012. Photo par Austin Merrill.

 

Le projet Afrique au quotidien est en pleine expansion. On crée des programmes éducatifs pour amener des adolescents à les suivre au Centre de documentation du Bronx à New York. Les cours vont encourager ces élèves à comparer les photographies d'actualité sur l'Afrique avec celles du projet Afrique au quotidien, en étudiant le journalisme, la façon de développer des perspectives différentes, et où se trouvent les stéréotypes. Ensuite, les étudiants se rendront dans leurs propres communautés pour les photographier. Le programme sera librement téléchargeable une fois le projet terminé.

Des bateaux de pêche au port de San Pedro, Côte-d'Ivoire. Mars 2012. Photo de Austin Merrill.

Des bateaux de pêche au port de San Pedro, Côte-d'Ivoire. Mars 2012. Photo de Austin Merrill.

Vous pouvez suivre le projet l'Afrique au quotidien sur tumblrinstagram, et twitter @EverydayAfrica.

Argentine : augmentation des progrès ou des problèmes ?

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Imagen del usuario @AdrianBono en Twitter

“N'achetez pas Pantène parce qu'il a augmenté de 40 pour cent. N'achetez pas Elvive parce qu'il a augmenté de façon excessive'. Photo de l'internaute @AdrianBono sur Twitter

Le discours sur la chaîne nationale de la présidente Cristina Fernandez – où elle a annoncé, entre autres, une nouvelle augmentation des personnes touchant une retraite, des pensions et des allocations scolaires – a provoqué des réactions immédiates des internautes sur Twitter, qui ont commencé à utiliser le hashtag #Aumentamos “Nous avons augmenté” pour donner leur propre version de ce qui a “augmenté” dans le pays.  

Depuis le début de l'année 2014, par exemple, un des sujets qui a le plus de répercussions sur la vie des Argentins est l'augmentation des prix. Des denrées alimentaires de base du panier familial jusqu'aux appareils électro-ménagers et aux automobiles, des augmentations substantielles affectent l'économie en général.

L'internaute casarosada a posté le discours présidentiel du 4 février sur YouTube

Cristina Fernández a souligné les augmentations positives durant son mandat : 

Nous avons augmenté les mesures qui ont permis d'augmenter : nous avons augmenté les emplois :  6 millions. Nous avons augmenté les usines, plus de 58 000 usines construites depuis 2003 ; nous avons augmenté le nombre de zones industrielles.

La présidente a poursuivi :

Nous avons augmenté les universités d'état, nous en avons 9 de plus, nous avons augmenté le nombre d'écoles et de salles de classe [...] nous avons augmenté la quantité de bourses et les salaires pour que les chercheurs restent en Argentine ; nous avons augmenté l'investissement ; nous avons augmenté l'investissement en Sciences et Technologie [...] Nous avons augmenté les infrastructures pour l'irrigation, les ponts et chaussées, les travaux qui ont permis de récupérer des milliers d'hectares immergés ; nous avons augmenté le nombre d'Argentins qui ont accès à l'eau potable et au tout à l'égout, nous avons aussi augmenté le nombre de voies pavées.

Et pour conclure :

Nous avons augmenté le nombre de retraités touchant une retraite, qui sont 2,5 millons, des personnes qui n'avaient pas de pension et cela fait de l'Argentine le pays d'Amérique Latine qui a le plus grand nombre de personnes touchant une retraite, 93%. Nous avons augmenté les salaires [...]. Nous avons augmenté l'achat de médicaments [...]. Nous avons augmenté les investissement dans le logement [...]. Nous avons augmenté la couverture sociale de ceux qui n'avaient pas encore un travail déclaré, qui sont dans les limbes du travail dit informel [...].

Elle a également affirmé que son gouvernement a augmenté “la capacité de consommation” et a ajouté : “Moi je ne crois pas qu'il y ait un seul Argentin qui meure de faim”.

Conséquence du discours, “nous avons augmenté”  est rapidement devenu un trending topic local sur Twitter, avec des avis à faveur de la présidente et contre :

#aumentamos Tout ! la corruption, la pauvreté, les haines, les poches des fonctionnaires, le culot, l'insécurité, la connerie, sa richesse

#Aumentamos la pauvreté, les impôts, la corruption, l'ignorance, l'insécurité, le chômage, la violence, etc. Le gouvernement le plus corrompu de l'histoire !!!

#Aumentamos les vols, les prix, les gens qui n'ont rien à manger, les inondations. Pas de souci, Cris[tina Fernandez] dit que l'on ne manque de rien (?)

Mais ceux qui étaient d'accord avec le discours ont aussi manifesté leur soutien :

Mme Cristina On est avec toi, hier aujourd'hui et toujours! #CadenaNacional#Aumentamos La Joie et l'Engagement du peuple! #07Apagóndeconsumo

#Aumentamos Une société qui n'aide pas ses personnes âgées et qui n'aide pas à éduquer ses enfants est une société qui n'a pas de mémoire

#Aumentamos Que puis-je vous dire, ma chère présidente après vous avoir écoutée ? qu'aujourd'hui plus que jamais…: je suis avec vous dans ce projet…!

Sotchi 2014 : sang sur la glace, fureur sur le Net

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Vladimir Putin sees all of your shenanigans.

Vladimir Poutine voit toutes vos machinations. Coproduction Kevin Rostrok / Andreï Tselikov.

Quand les équipes de hockey russe et américaine se rencontrent sur la glace, ça finit toujours par un drame. Le dernier match aux JO de Sotchi, remporté 3 à 2 par les USA, n'a pas fait exception. Pendant que les Américains fêtaient ça, le sentiment d'injustice de certains supporters russes fanatiques grandissait : en fin de match, les Russes ont marqué un troisième but que l'arbitre n'a pas pris en compte, conformément aux règles de la fédération internationale (IIHF) parce que la cage de but américaine avait été légèrement déplacée. Ce qui a sans doute coûté la victoire à l'équipe russe.

"There was a goal! Even we saw it." says a Russian cosmonaut. Anonymous image found online.

Un cosmonaute russe : “Il y a but ! On l'a vu d'ici.” Image anonyme trouvée en ligne.

Le décalage de la cage de but était si léger que la plupart des spectateurs du match ne l'avaient même pas remarqué. La confusion autour des raisons de ce but refusé a dégénéré en colère et en théorie du complot, aidée par la nationalité américaine de l'arbitre. Sur le fil Twitter de la chaîne d'opposition TVRain, on a pu lire cette phrase:

Au fait, l'arbitre qui n'a pas compté le troisième but contre les Américains à cause du gardien de but américain qui a déplacé sa cage intentionnellement, c'est aussi un Américain.

Ce qui est sous-entendu ici, c'est que – même si pour le CIO russe, “l'arbitre n'a pas de nationalité” – l'arbitre américain n'a pas pris en compte le but russe pour favoriser “son” équipe. Un sentiment qui a d'ailleurs rassemblé les Russes de tous bords politiques. La députée pro-Kremlin Maria Kojevnikova a écrit dans un tweet que le gardien des buts américains avait sciemment déplacé sa cage, tandis que le député de l'opposition Dmitri Goudkov, refusant de croire que l'arbitre était américain, qualifiait tout ceci de “vaste délire”. Le site nationaliste Spoutnik & Pogrom a fait remarquer que le jeu reflète ainsi la faiblesse de la Russie sur la scène internationale :d'abord les Russes autorisent les Américains à arbitrer leur jeu, et ensuite ils se plaignent du résultat, au lieu de réfléchir à la situation dans sa globalité.

Certains ont décidé d'exprimer leur mécontentement à Michael McFaul, ambassadeur des Etats-Unis en fin de mandat qui s'était extasié sur Twitter de la sélection américaine. Un tweet de McFaul criant “Victoire !” s'est attiré cette réponse :

@McFaul L'arbitre américain a triché en annulant le point. Une de vos caractéristiques nationales ?

A quoi un McFaul excédé réplique à son tour : “Ça suffit !” Un McFaul clairement sur la défensive, à qui a échappé l'humour de ce tweet parodiant la théorie du complot :

J'ai tout vu ! RT@vdzyubenko Le comité régional de Washington et @McFaul nous ont volé la victoire ! ))

La Russie reste dans la course pour la médaille d'or au hockey, même si sera plus difficile depuis ces tirs au but. Espérons que Vladimir Poutine, fanatique de hockey, ne les prendra pas au tragique – comme l'imaginent certains mèmes:

Putin over-reacts to Russia's hockey loss.

Poutine a excessivement mal pris les tirs au but contre l'équipe russe de hockey.

Un commentateur russe s'excuse pour avoir confondu l'Ouzbékistan et le Tadkjikistan

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Un célèbre commentateur sportif russe a présenté ses excuses pour avoir par erreur appelé [en anglais] Tadjikistan l'équipe nationale de l'Ouzbékistan lors de la retransmission en direct des Jeux olympiques qui se déroulent actuellement. En réponse à des milliers de protestations sur les réseaux sociaux, Dmitri Guberniev a publié ses excuses sur son site:

Chers habitants d'Ouzbékistan !
Je vous présente mes excuses pour l'erreur que j'ai faite en commentant l'ouverture des Jeux olympiques à Sotchi. J'essaierai d'être plus attentif à l'avenir.

En souhaitant bonne chance à vos sportifs !

SmartNomination, un antidote contre Neknomination, le jeu de biture

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Le jeu d'alcoolisation en ligne Neknomination qui vante l'ivresse rapide (binge drinking) des adolescents suscite une large indignation à travers le monde. La Neknomination demande aux participants de se filmer en train d'avaler cul sec une boisson alcoolisée, de télécharger les images sur le web et de nominer d'autres personnes qui devront faire de même. Julien Voinson, un jeune Français de Bordeaux, a décidé de contrer ce concours de boisson par une initiative plus positive, qu'il a appelée SmartNomination. L'idée est de se filmer en train de faire une bonne action puis de nominer un ami pour faire pareil. Créée le 12 février, la page Facebook a déjà recueilli près de 9.000 “j'aime”. Dans la vidéo ci-dessous, Voinson décrit son projet :

Une ville d'Iran parle au monde : “Humains de Shiraz”

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Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en anglais

Qui sont les habitants de Shiraz, en Iran, et à quoi rêvent-ils ? Il y a deux ans ils ont commencé à écrire leur histoire en photos avec Humains de Shiraz sur Facebook, à l'image de Humains de New York maintenant mondialement connu. La page compte plus de 7.300 adeptes. On y trouve des profils et des histoires de vies de tous horizons.

Shiraz [fr] est la capitale de la province de Fars en Iran, réputée pour être la ville des poètes et de la littérature. Deux poètes célèbres, Hafez [fr] et Saadi [fr] y sont nés. La ville est par ailleurs considérée [fr] par de nombreux iraniens comme la ville des jardins.

Real Madrid

“I'm a football player…” “What's your biggest dream as a football player?” “To play in Real Madrid.” Photo by Humans of Shiraz (used with permission)

Photo de Humains de Shiraz (utilisation autorisée)

“Je suis footballeur….”
“Quel est ton rêve le plus fou en tant que footballeur?”
“Jouer pour le Real Madrid.”

Devenir mannequin

Photo by Humans of Shiraz (used with permission)

Photo de Humains de Shiraz (utilisation autorisée)

“Quelles études fais-tu?”
“Ingénierie électronique.”
“Qu'est-ce que tu aimes le plus?”
“J'aime le mannequinat et je voulais devenir mannequin…”
“Quels sont les obstacles pour que tu deviennes mannequin ?”
“Que mon entourage l'accepte et considère positivement le problème.”

Heavy Metal

Photo by Humans of Shiraz (used with permission)

Photo de Humains de Shiraz (utilisation autorisée)

“Je suis musicien d'heavy metal, et je joue de la guitare électrique… “

Commerce de chaussures

Photo by Humans of Shiraz (used with permission)

Photo de Humains de Shiraz (utilisation autorisée)


Pourquoi dire “Je t'aime” est difficile en chinois ?

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Privilégiant une approche historique et sociologique, Roseann Lake du site ChinaFile explore les raisons pour lesquelles les Chinois ont du mal à dire “Je t'aime” dans leur propre langue. L'article se prolonge par la présentation d'une expérience scientifique menée en Chine sur le cerveau, son rapport à l'amour et aux relations amoureuses.

Un Centrafricain de parents musulman et chrétien : “Tous les coupables de nettoyage ethnique doivent être traduits en justice”

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Ce que pense Moussa Tanko–Tchaibou du nettoyage ethnique en cours dans son pays, la République Centrafricaine, et de ce qu'il faudrait faire pour l'arrêter :

Je suis centrafricain de confession musulmane avec cette particularité illustrative de la cohésion sociale, celle d’avoir un père de confession musulmane et une mère d’origine chrétienne [..]  Alors que la maison commune est en train de bruler qu’apportent-ils comme contribution afin de mettre fin à cette situation? Rien à part se préparer pour les prochaines échéances électorales, à attiser à distance cette haine contre une certaine catégorie de population [..]  il faudrait que les choses avancent vite, car ne pas traduire les coupables de ces crimes horribles devant la cour pénale internationale laisse la porte ouverte à d’autres massacres.

Hayes Brown explique l'importance de mieux comprendre les atrocités mutuelles dans la région et examine la pertinence du mot génocide employé dans les média [anglais]. Peter Bouckaert de Human Rights Watch affirme que faute d'une action rapide, le pays va se vider de sa population musulmane

Venezuela : Les Vénézuéliens de l'étranger apportent leur soutien aux manifestations

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(Tous les liens mènent vers des contenus en espagnol.)

Des milliers de Vénézuéliens menant leur vie hors de leur pays d'origine ont organisé des rassemblements pour témoigner de leur soutien aux manifestations dans les rue de ce pays sud-américain. Les images de ces réunions ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux.

Sur Facebook, la page SOS Venezuela recueille un grand nombre de photos, publiées aussi avec les tags #iamyourvoicevenezuela, #SOSVenezuela et #PrayForVenezuela, que l'on retrouve aussi bien sur Twitter que sur Instagram.

Mon cousin @guidorinconc m'a envoyé cette photo de Vénézuéliens et d'étrangers qui manifestent aujourd'hui à Malte.

A l'étranger, certains Vénézuéliens profitent du mouvement de protestation pour remettre des rapports documentés aux organismes internationaux ou aux parlements des pays dans lesquels ils vivent. C'est le cas d'un groupe de citoyens manifestant à La Haye. 

Vénézuéliens de La Haye, en Hollande. Nous présentons un rapport au parlement. Nous dénonçons les violations commises contre les droits humains au Venezuela.

Gaby Silva a publié une vidéo sur Instagram montrant le rassemblement d'un groupe de Vénézuéliens à Madrid. On peut voir dans cette vidéo que les citoyens réclament la justice, la paix et le dialogue.

Le journal TalCual [Tel Quel] a diffusé une photo de manifestants à Times Square, dans la ville de New York.

MANIFESTATIONS A NEW YORK. Des centaines de Vénézuéliens manifestent à Times Square.

Il y eu même des rassemblements en Australie :

Les Vénézuéliens de Sydney apportent leur solidarité aux défilés des étudiants.

Pendant ce temps-là, au Venezuela, le leader de l'opposition Leopoldo López s'est livré à la justice et le président Nicolás Maduro a affirmé que López devra répondre aux accusations de sédition et de non respect de la Constitution.

Le nouveau gouvernement libanais ne convainc pas

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[Liens en anglais] Quand la classe politique libanaise a annoncé son nouveau gouvernement, les internautes libanais ont réagi avec indifférence, ricanements et scepticisme.

Le blogueur de NOW Lebanon Anthony ElGossain a écrit un article satirique sous le titre “Chers concitoyens : Meilleurs voeux du nouveau gouvernement du Liban“, une lettre imaginaire écrite par les politiciens.

A ce stade, en outre, nous ne sommes pas prêts à reconnaître, promouvoir ou protéger les communautés de conscience : si vous deviez décider de vous identifier à la vision du monde, au moeurs sociales aux préférences économiques ou aux convictions politiques d'autres citoyens, nous vous invitons à explorer l'émigration, le désillusionnement, l'apathie, ou l'extrémisme.

La tête [du duo libanais d'électro-pop] Slutterhouse Rabih Salloum a posé la question qui semble être sur toutes les lèvres :

Screenshot from Facebook

Capture d'écran de Facebook

Y a-t-il de nouveaux noms dans le nouveau gouvernement, ou ils ont juste échangé leurs fauteuils ?

Gino Raidy de Gino's Blog dit son sentiment :

Quel affreux cabinet pleins d'incompétents aux mauvais postes…

Cerise sur le gâteau, la photo officielle du nouveau gouvernement s'est ensuite avérée photoshoppée [NdT : un ministre arrivé en retard pour la pose a été rajouté à la place d'un figurant] :

Picture from Facebook

Photo sur Facebook

La photo officielle du nouveau cabinet libanais photoshoppée

Ce dernier incident est une polémique à lui seul. Pour beaucoup, il suffisait à montrer qu'avoir un nouveau gouvernement ne ferait guère de différence. S'exprimant sur Al-Arabiya, le blogueur Karl Sharro de KarlRemarks a expliqué :

Photoshopper les ministres est la métaphore d'un gouvernement dépourvu de programme ou mandat politiques clairs et représentant le plus petit dénominateur commun, qui a été assemblé de façon artificielle uniquement comme une forme de placebo politique.

Sans compter que le nouveau ministre des Télécommunications, Boutros Harb, ne semble pas savoir se servir de Twitter :

@NicolaSahnaoui va nous manquer au Ministère, LOL

Pour calmer le jeu et apporter une analyse réelle de ce que représente le nouveau gouvernement, la blogueuse d’Eye on the East Marina Chamma a écrit un article appelé “Chaleureuse bienvenue au nouveau cabinet libanais” :

Quand il s'agit des affaires du pays, les Libanais ne doivent plus accorder le bénéfice du doute aux hommes politiques, très peu en sont dignes. Mais le moins que puissent faire ces gens, c'est d'écouter. Comme reflet de l'humeur du pays, oscillant en majorité entre l'optimisme très modéré et l'extrême désespoir sarcastique, voici quelques questions bienvenues et vérités qui s'imposent aux nouveaux-venus. Voilà à quoi tout cela se résume en réalité pour les gens, sans classement particulier :

Le billet apostrophe ensuite avec une certaine ironie chacun des membres de l'équipe sur ce qui l'attend dans sa nouvelle fonction.

Twittez dans votre langue maternelle le 21 février

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language-mattersAu cours des deux dernières années, nous avons vu une explosion du nombre de communautés, partout dans le monde, qui bloguent, tweetent et partagent des messages sur les médias sociaux dans leur langue maternelle. Nous avons présenté plusieurs de ces initiatives sur Rising Voices comme un moyen de mettre en évidence des activités exemplaires utilisant les médias citoyens pour revitaliser leurs langues.

Au vu de cette diversité accrue dans les contenus en ligne, il est plus probable que de plus en plus de gens puissent voir leur culture et leur langue utilisées dans des conversations en ligne et sur des plateformes numériques qu'ils utilisent déjà sur une base régulière. Avec plus d'utilisateurs qui se connectent avec d'autres dans leur langue maternelle, cette participation peut également jouer un rôle majeur dans la formation de la prochaine génération de locuteurs de langues autochtones ou en voie de disparition.

Le 21 février marque la Journée internationale de la langue maternelle (JILM), offrant une occasion idéale pour reconnaître et encourager ceux qui utilisent les médias numériques en ligne pour revitaliser leur langue maternelle.

Joignez-vous à Rising Voices et à nos amis de Living Tongues Institute (Institut des langues vivantes) Endangered Languages Project (Projet des langues en danger) et Indigenous Tweets (Tweets autochtones) pour commémorer la JILM grâce à une campagne par Twitter pour signaler ceux qui tweetent déjà et encourager plus de gens à tweeter dans leur langue maternelle.

Voici comment vous pouvez participer :

1.) Le vendredi 21 février, tweetez dans votre langue maternelle pour expliquer pourquoi il est important d'utiliser votre langue maternelle dans les médias citoyens.

2.) Vous pouvez également suivre vos tweets avec la traduction de sorte que plus de gens qui vous suivent puissent lire vos messages.

3) Important : Ajouter les hashtags suivants à votre tweet :

  • # Imld14 (Journée internationale de la langue maternelle 2014)
  • # (Le nom de la langue dans laquelle vous écrivez), par exemple #cherokee #bambara #xhosa

4). Suivez le hashtag # imld14 pour voir les messages de partout dans le monde et retweetez pour aider à amplifier les messages. Vous pouvez également suivre le hashtag de votre langue pour communiquer avec d'autres que vous pourriez ne pas connaître déjà.

5.) Assistez quelqu'un d'autre à se lancer sur Twitter en l'aidant à s'inscrire ici afin qu'il puisse commencer à tweeter.

Nous présenterons plusieurs de ces tweets tout au long de la journée sur @risingvoices. Joignez-vous à nous !

Indignation pour les immigrés morts à Ceuta : “Aucun être humain n'est illégal”

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Imagen de Fotomovimiento tomada en la protesta de Barcelona

Photo de Fotomovimiento prise durant la manifestation de Barcelone.

[Article d'origine publié le 13 février 2014 - liens en espagnol] Un groupe de 200 personnes a tenté d'entrer du Maroc en Espagne en contournant à la nage la barrière autour du port de Ceuta, territoire espagnol situé au Maroc : 14 migrants d'origine subsaharienne y ont péri noyés. L'action de la Guardia Civil a été dénoncée par les immigrés et différentes organisations de la société civile, qui soutiennent qu'elle ne leur a pas porté secours, ni prévenu les secours maritimes pour aider les personnes en détresse en mer. Ils dénoncent aussi l'usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes contre les immigrés pour essayer de les empêcher de traverser la frontière.

L'Institut Armée Espagnole a démenti les accusations et a créé la confusion en offrant chaque jour différentes versions de ce qui s'est passé ce jeudi 6 février.

Mapa de la zona fronteriza  entre Marruecos y España- Wikipedia

Carte de la zone frontière entre le Maroc et l'Espagne – Wikipedia

Une semaine plus tard, des manifestations ont eu lieu dans 15 villes espagnoles pour dénoncer la mort des immigrés. Dans la manifestation de Madrid, les slogans les plus entendus ont été : “Ils ne se sont pas noyés, on les a assassinés”, “Natifs ou étrangers, la même classe ouvrière”, “Aucun être humain n'est illégal” ou “Où sont les pro-vie ?”, ce dernier slogan faisant  référence à ceux qui soutiennent la réforme très controversée de la loi anti-avortement que prépare le gouvernement conservateur espagnol. 

Dibujo de @Cuardernista de la concentración en Madrid

Dessin de @Cuardernista 

Le ministre de l'Intérieur espagnol Jorge Fernandez Díaz a finalement admis l'usage de matériel répressif par les forces de sécurité, même s'il a prétexté “son caractère dissuasif“, pour éviter que les immigrants traversent la frontière. Pendant que le ministre comparaissait devant le Congrès des Députés et affrontait les accusations et questions des groupes politiques de l'opposition, le réseau social Twitter devenait le siège de l'indignation des internautes avec le Trending topic #muertesCeuta (morts à Ceuta) :

On dirait que les frontières sont beaucoup plus larges pour faire de la prospection pétrolière que pour sauver des vies

Le ministre reconnait qu'on a utilisé des balles de caoutchouc mais par sur les personnes…. qui visaient-ils alors ? Les mouettes ?

Il y a des choses que l'on ne devrait jamais permettre.

Tirer dans l'eau près des gens désespérés qui ne savent pas nager, ce n'est pas dissuader “pour des raisons humanitaires”, c'est autre chose

Beaucoup d'éléments restent à éclaircir : 

Autor Dani Gago - DISO Press

Auteur Dani Gago – DISO Press

Quel est le protocole existant pour faire face à l'entrée des immigrants ? La Garde Civile a-t-elle respecté la légalité à Ceuta ? Des immigrés ont-ils été ramenés sur le territoire marocain ? Certains des immigrés qui ont réussi à pénétrer sur le territoire espagnol ont-ils été déportés au Maroc, alors que c'est illégal ? 

Une internaute résume en quelques mots la nécessité de définir les responsabilités : 

Pourquoi le ministre doit-il éclaircir les zones d'ombre autour de #muertesCeuta?  Par dessus tout, pour eux :http://t.co/TzhPH6zS9M

Venezuela : Accès bloqué aux photos sur Twitter pendant les manifestations

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(Sauf mention contraire, les liens mènent vers des contenus en espagnol.)
Le 14 février, après deux jours d‘intenses manifestations dans tout le pays, les internautes vénézueliens ont signalé une série de problèmes relatifs à l'accès à certains sites internet. Plusieurs sites étaient bloqués et les utilisateurs de Twitter n'avaient accès ni aux images [en anglais] ni aux vidéos du réseau social, dont l'importance a été vitale pour la communication entre les manifestants. Gabriel Bastidas, un journaliste vénézuelien, a dit sur Twitter :

22h08, Les protocoles d'accès aux médias [images, vidéos] sur Twitter auraient été bloqués au Vénézuela. Les utilisateurs signalent qu'ils ne peuvent voir les photos.

Le journaliste Jesús Torrivilla a écrit :

Mon client web de Twitter est bloqué. J'utilise ABA. Mais j'espère y accéder avec TOR.

La journaliste Laura Solórzano a signalé :

Le problème avec les photos sur Twitter vient d'un blocage des protocoles #media de Twitter. ça vient du gouvernement.

Le problème [d'accès aux] images sur Twitter ne se présente que pour ceux utilisant la connection CANTV. [avec les fournisseurs d'accès] Inter et Satelital, ça marche.

Certains utilisateurs, retraçant les routes [traceroute] du serveur d'images de Twitter, ont signalé que la connection était interrompue par CANTV, le fournisseur d'accès appartenant à l'Etat qui possède un quasi monopole sur les autres opérateurs de télécommunication du pays. Loris Santamaria, consultant en services d'infrastructure de réseau, a publié sur Twitter : 

[Fran Monroy Moret :] Il est FAUX de dire que les problèmes d'accès aux images sur Twitter ne concernent que CANTV. D'autres FAI d'Amérique centrale, du Venezuela et de Mexico rencontrent des problèmes.
[Loris Santamaria : ] Eh bien, j'ai la preuve que celui qui nous bloque est bien CANTV

Toute la journée [du 14 février], certains utilisateurs se sont plaints de ne pas pouvoir accéder à d'autres sites. La blogueuse et activiste vénézuélienne Naky Soto a indiqué qu'elle rencontrait des problèmes pour accéder à la page du journal El Nacional et a pris une capture d'écran : 

Beaucoup de visiteurs de El National rencontrent cette erreur quand ils visitent le site.

Le 11 février, William Castillo, président de la Commission Nationale de Télécommunication du Venezuela (CONATEL), a déclaré que la couverture médiatique des manifestations pourrait rentrer en violation avec la Loi de Responsabilité sociale sur la radio, la télévision et les médias digitaux. Pendant plusieurs années, le gouvernement du Venezuela a déjà restreint l'accès à plusieurs sites web pour différentes raisons, et en novembre dernier, il a déployé une vague de blocage, quand le président Maduro a annoncé des mesures contre les sites web qui fournissent la valeur officielle des devises étrangères. Le samedi 8 février, Castillo a indiqué que le gouvernement avait bloqué jusqu'à 384 sites pour cette même raison :

La CONATEL a réussi à obtenir des fournisseurs d'accès internet au Venezuela qu'ils bloquent 348 URL de sites qui [selon elle] désinforment avec un taux de change du dollar illégal.

Le vendredi suivant, les utilisateurs ont continué à remonter des problèmes d'accès à d'autres sites tels que Pastebin.com, Facebook et encore Twitter. Dans l'après-midi du vendredi, CANTV a oublié un communiqué dans lequel il nie catégoriquement son implication dans le blocage des images sur Twitter.


Des Jeux à l'enfer : la twittosphère russe délaisse Sotchi pour revenir à l'Ukraine

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A woman in Kiev reacts to the sight of two dead bodies (protesters killed in the violence). 18 February 2014. Screenshot from YouTube.

A Kiev, une jeune femme face aux corps de deux manifestants tués lors des affrontements. 18 février 2014. Capture d'écran d'une vidéo YouTube.

Avant que commencent les Jeux olympiques de Sotchi, il y a à peine deux semaines, l'auteur de cet article, Kevin Rothrock a dit [en anglais] dans “US News & World Report” que les événements en Ukraine pouvaient détourner l'attention des internautes russes des JO. Hier, après une relative accalmie, la violence est revenue dans les rues de Kiev – d'où une volte-face radicale sur les réseaux sociaux russes. De fait, les images qui nous arrivent d'Ukraine évoquent des scènes de guerre civile.

Alors que l'embrasement de Kiev fait la une des journaux à l'échelle internationale, une analyse comparée de Twitter montre des utilisateurs russophones plus concernés que le reste du monde par les derniers événements. En 24 heures, les Jeux olympiques étaient supplantés dans l'intérêt des twitteurs russes. Ce qui nous ramène à la situation du 25 janvier, une semaine avant l'ouverture des JO, quand la twittosphère russe parlait davantage de Kiev que de Sotchi.

Même chose pour le Twitter anglophone sur la dernière période d'un mois, mais l'intérêt pour Sotchi continue à primer. Même aujourd'hui, à l'heure où Kiev est en flammes, les tweets en anglais parlant de la capitale ukrainienne représentent à peine plus de la moitié des 200.000 et quelques tweets consacrés aux Jeux d'hiver.

Même s'il est normal que l'insurrection à Kiev attire les regards des internautes, il faut noter que la ville hôte des JO a, elle, perdu son audience locale, qui s'en est détournée au profit d'événements extérieurs.

Tweets en russe (évolution du taux de clic sur une photo):

Russian-language tweets about “maidan” or “kiev” (orange) versus tweets about “sochi” or the “olympics” (blue).

Tweets en russe ayant pour sujet #Maïdan ou #Kiev (en orange)  vs tweets ayant pour sujet #Sotchi” ou les #JO (en bleu).

Tweets en anglais (évolution du taux de clic sur une photo):

English-language tweets about “maidan” or “kiev” or “euromaidan” or "kyiv" (orange) versus tweets about “sochi” or the “olympics” (blue).

Tweets en anglais comprenant les mots #Maidan, #Kiev, #Euromaidan ou #Kyiv (en orange) vs tweets contenant #Sochi ou #olympics (en bleu).

“C'est maintenant que les hommes de bonne volonté doivent se lever” en République Centrafricaine

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Andrew Harding rapporte sur Africa Review l'action courageuse d'une congrégation dans la ville déshéritée de Boali, en République Centrafricaine et notamment du Père Xavier Fagba. L'église paroissiale St Pierre a abrité des musulmans cherchant refuge devant le nettoyage ethnique perpétré par les bandes anti-balakas :    

“C'est maintenant que les hommes de bonne volonté doivent se lever et montrer la force et la qualité de leur foi,” a dit le Père Fagba, [..] ”Quand j'ai fait cela, personne dans la communauté ne m'a compris. On m'a agressé et menacé.” Les musulmans – environ 650 au total – sont arrivés à l'église les 16 et 17 janvier. ”Les musulmans ont découvert dans notre église que le Dieu que nous adorons est le même que leur Dieu,” a dit le Père Fagba.

Sur twitter, le mot-dièse #CARKindness [RCABonté] rapporte les actes locaux de bonté au milieu de l'innommable vague de violence qui empoisonne le pays. Autre exemple de bonté [Liens en anglais] :

Le mari de Khadija a été tué dans la crise de la RCA. A présent elle prépare la nourriture distribuée par le PAM pour des centaines d'enfants dans un camp de Bangui

5 blogs consacrés à la musique indépendante en Chine

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(Sauf mention contraire, les liens pointent vers des contenus en anglais.)

Malgré la sévère censure qui sévit en Chine, des musiciens chinois émergents travaillent en dehors des médias sous contrôle du gouvernement et s'emploient à faire entendre une voix indépendante sur la scène musicale chinoise.

Voici les cinq principaux blogs musicaux pour vous permettre de comprendre un peu mieux cette scène musicale indépendante.

China Music Radar

Conduit par la société de promotion Split Works [en chinois], située à Pékin et à Shangai, le blog China Music Radar est consacré à la scène musicale chinoise et à ses tendances, des musiciens indépendants aux artistes bien connus. Il s'agit aussi d'une ressource fournissant les dernières informations sur l'industrie musicale chinoise. Fin 2013, Radar écrivait : 

En 2013, les concerts (par leur nombre s'entend, et non dans les salles) étaient pleins à craquer, que ce soit dans les stades des grandes villes ou dans le plus petit bar de quartier (petit mais spacieux). D'anciens et de nouveaux festivals se sont tenus dans tout le pays, tandis que de nouveaux services de diffusion en direct (“streaming”) de [grands groupes de médias présents sur internet] Baidu, Tencent et Xiami [en chinois] (racheté par le groupe Alibaba) sont apparus comme des alternatives viables pour les auditeurs.

Pangbianr

Signifiant littéralement “à l'écart”, Pangbianr est une plateforme bilingue [en chinois et en anglais] explorant les procédés pour faire de la musique en Chine, et se donnant pour mission de promouvoir la musique indépendante chinoise et de créer des liens entre musiciens et artistes, qu'ils soient chinois ou d'ailleurs. Le blog présente la musique émergente à Pékin et dans d'autres régions de Chine via la diffusion de titres, de vidéos, de chroniques musicales et d'entretiens avec des musiciens chinois indépendants.

Logo du blog musical Pangbianr, significant "à l'écart", "à part"

Logo du blog musical Pangbianr, significant “à l'écart”, “à part”

A la différence des autres blogs, Pangbianr organise aussi des événements musicaux, des scénarios et des discussions dans plusieurs salles de concert et des galeries d'art autour de Pékin. Ils travaillent aussi avec les musiciens pour diffuser leurs CD, DVD et livres.

Beijingdaze

Beijingdaze représente une autre source importante sur la musique indépendante en Chine, comprenant des chroniques régulières de CD et de concerts. Le blogueur a pris soin de traduire certaines paroles du chinois en anglais,  l'un des services les plus appréciés de ce blog.

MOGO [en chinois]

MOGO est une plateforme de vidéos en ligne consacrée aux jeunes musiciens et artistes chinois émergents. Elle propose des entretiens avec des musiciens indépendants et des artistes.

Wu Jie [en chinois]

Créé en mars 2009, Wu Jie est un réseau musical complet consacré à la musique de Chine et d'ailleurs.

Ayant pour mission de promouvoir aussi bien “les voix souvent méconnues et moins connues que celles des artistes célèbres“, le site partage des informations musicales, des critiques de CD, des vidéos, des podcasts et des entretiens avec des musiciens indépendants. Il se révèle aussi une source précieuse d'informations pour la jeunesse chinoise désireuse d'en savoir davantage sur les musiciens et la musique occidentale. 

PHOTOS : Vue vertigineuse depuis le sommet de la Tour Shanghai

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Vadim Makhorov et Vitaly Raskalov ont créé une onde de choc sur Internet le 12 février 2014 en postant une vidéo d'eux-mêmes escaladant la Tour Shanghai. La Tour Shanghai, haute de 632 mètres, une fois terminée, sera le second plus haut bâtiment du monde après la tour Burj Khalifa à Dubai.

That's Shanghai a interviewé les deux russe à propos de leur expérience d'escalade. 

Regardez ces incroyables photos que les deux ont prises depuis le sommet de la Tour Shanghai, et quelques autres instantanés de Shanghai. Toutes les photos sont extraites de On the Roofs, site de Vadim Makhorov et Vitaly Raskalov, et republiées avec leur aimable permission.

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Adaptation aux changements climatiques extrêmes au Mali et à Madagascar

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Forest in the Kayes Region in Mali CC-NC-2.0

Forêt dans la région de Kayes au Mali CC-NC-2.0

Le  Mali et Madagascar ont fait face à de nombreuses difficultés similaires au cours des cinq dernières années. Des bouleversements politiques ponctués par des coups d’États qui ont vu le renversement de leurs présidents élus avant la fin de leur mandat. En conséquence, les économies des deux pays ont fortement plongées en termes de PIB. Aujourd'hui, Madagascar et Mali s'efforcent tous deux de reconstruire leurs systèmes politiques démembrés avec des branches exécutives nouvellement élues.

Un défi moins connu auquel les deux pays sont confrontés est leur lutte contre le changement climatique extrême. Les pays fragiles sont souvent plus vulnérables aux conditions climatiques extrêmes, mais cet adage ne pouvait pas être plus évident que dans l'évolution récente de l'écosystème à Madagascar et au Mali.

Un impact indéniable

Au Mali, la forêt cède lentement la place au désert du Sahara dans le nord. La région de Kayes est symptomatique de l'avancée apparemment inévitable du désert dans une région qui accueillait autrefois une forêt flottante et abrite à présent des vastes étendues de sable et de roches.

Adrien de Chaisemartin et ses collègues du bureau de Johannesburg de McKinsey parlaient de l’impact du changement climatique dans la région malienne [anglais]:

Le Mali est un pays presque entièrement sec, sujet à des sècheresses fréquentes. La hausse des températures et la baisse des précipitations sont révélateurs d'une modification des zones climatiques puisque le désert se déplace vers le sud et des terres productives. Dans ces régions, les paysans dépendants de l'agriculture et de l'élevage sont déjà confrontés à des périodes difficiles de sècheresse et ont peu d'options pour les surmonter. Beaucoup partent pour les villes, d'autres pour le sud moins aride du pays.

Kayes region  in Mali at the border with Senegal via wikipedia CC-BY-2.0

La région de Kayes au Mali à la frontière avec le Sénégal via wikipédia CC-BY-2.0

Voici comment ils évaluent la situation actuelle et la perte économique potentielle pour le pays [anglais] :

Le déplacement des zones climatiques – l'effet combiné de la hausse des températures moyennes et de la baisse des précipitations moyennes – a déjà poussé les zones agroécologiques du pays vers le sud au cours des 50 dernières années, avec une pluviométrie moyenne en baisse d'environ 200 millimètres et des températures moyennes en hausse de 0,5°C au cours de la même période. [..] Le scénario pessimiste de changement élevé pourrait entraîner des pertes d'environ 300 millions de dollars par an (environ 15 pour cent de la valeur de l'agriculture et de l'élevage) ; le scénario optimiste, des pertes de 120 millions de dollars par an (6 pour cent)

A Madagascar, l'impact du changement climatique a été encore plus dramatique. Après deux cyclones consécutifs (Giovanna en 2012 et Haruna en 2013) qui ont touché l'île et ont déplacé au moins 100 000 personnes, la région du sud a été assaillie par une invasion de criquets. La façon dont ces événements sont liés est expliquée par Emmanuel Perrin sur maxisciences :

Le cyclone Haruna a touché l’île de Madagascar. Or, son passage a créé les conditions d'humidité favorables à la prolifération de criquets migrateurs. Les autorités n’ont pas réagi à temps et, aujourd’hui, leur population atteint 500 milliards d’individus, estime une récente mission de comptage.

 

Locust invasion in down town Fianaratsoa, Madagascar

Invasion de criquets dans le centre-ville de Fianaratsoa, Madagascar

Le Programme alimentaire mondial indique que 60 pour cent de la production de riz seront affectés par l'invasion de criquets. L'impact direct du cyclone Haruna a également été considérablement ressenti par les agriculteurs du sud puisque 6 351 hectares de leurs champs ont été inondés. Des images brutes des inondations peuvent être vues dans cette vidéo d'un utilisateur YouTube, ongbelavenir:

Comment s'adapter

Alors, que peut faire la population locale pour résister à l'assaut du climat sur leur mode de vie ? Voici quelques idées de Michael Kleine et de ses collègues scientifiques ou chercheurs à partir des solutions de l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO): 

De nouveaux modes de gouvernance devraient favoriser les intervenants efficaces et la participation communautaire, les prises de décisions transparentes et responsables, et le partage équitable des avantages. Et des stratégies d'adaptation des forêts au changement climatique doivent être coordonnées avec celles des autres secteurs et intégrées dans les programmes et stratégies de développement national et régional.

Sur le terrain, les nouvelles stratégies sont dépendantes du contexte local et du type d'activités dans la région. Par exemple, on peut contrer la baisse du rendement des récoltes avec les mesures suivantes : augmenter la diversification des cultures et planter des variétés à maturation précoce telles que la variété de riz NERICA. 

Le Dr. Balgis Osman Elasha a souligné l'importance de comprendre le contexte local et d'obtenir l'appui des dirigeants communautaires [anglais] pour mettre en œuvre les nouvelles mesures :

La même politique pourrait donner des résultats contrastés, pour des secteurs différents ou des activités différentes dans le même secteur, par exemple, supprimer les subventions sur les intrants de l'agriculture a eu un effet positif sur le secteur pluvial traditionnel (en utilisant un minimum de moyens), et des effets négatifs sur l'agriculture irriguée mécanisée (en utilisant des intrants intensifs) [..] Les dirigeants communautaires sont des acteurs clés dans le processus politique, ils possèdent énormément de connaissances autochtones concernant l'utilisation rationnelle et la conservation des ressources naturelles. Par ailleurs, les règles coutumières et les ordres qu'ils donnent sont considérés comme sacrés par leur communauté locale. 

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