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Le financement de la recherche scientifique en question

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L'importance du rôle de la recherche scientifique dans l'économie des pays dans le monde est le plus souvent incontestée. Cependant, cet impact est le plus indirect, soit direct mais avec un impact seulement sur le long terme, grâce aux retombées des découvertes scientifiques. La problématique de la rentabilité de la recherche reste donc entière pour l'économie de nombreux pays sur le court et moyen terme. Le financement de la recherche obéit forcement à des règles différentes, avec des fonds qui proviennent de fonds publics ou privés. Pour la recherche publique, l'Agence Nationale de la Recherche explique en quelques chiffres comment la recherche est financée en France :

Les laboratoires de recherche publics sont en partie financés par les crédits budgétaires des universités, des organismes de recherche publics et des agences de financement, dont l'Agence nationale de la recherche (A.N.R.). Ils bénéficient d'autres dotations provenant des régions françaises, des associations caritatives, de l'industrie et de l'Europe. [..] 7 000 projets financés rassemblant plus de 22 000 équipes de recherche publiques et privées entre 2005-2009 et le montant cumulé des financements 2005-2009 est de 3 milliards d'euros.

Financement de la recherche publique en  France - Domaine public

Financement de la recherche publique en France – Domaine public

Malgré les efforts conséquents du gouvernement pour redynamiser ce secteur, la recherche française souffre de la comparaison avec ses voisins anglo-saxons et affiche un essoufflement patent. David Larousserie pose le postulat suivant dans un article intitulé : “L'efficacité limitée du financement public de la recherche” :  La recherche scientifique en France est compétitive mais rapporte peu :  

Les experts soulignent aussi “les bonnes performances en recherche de la France” mais les jugent “moyennes en termes d'innovation et de retombées économiques”. La France publie beaucoup (6e rang mondial) et dépose bon nombre de brevets (4e rang sur les dépôts en Europe), mais des indicateurs “d'innovation” la placent au 24e rang.

Il ajoute que :

Pour expliquer la réduction des marges de manœuvre en dépit d'une enveloppe globale en croissance, les magistrats rappellent que la cause essentielle est l'augmentation des frais de personnel dans les organismes de recherche. Au CNRS, avec des effectifs de fonctionnaires stables, la subvention publique a augmenté de 293 millions d'euros entre 2006 et 2011

D'autres estiment que d'autres facteurs sont en cause, comme Patrick Fauconnier qui estime que la coordination entre les divers organismes de recherche laisse à désirer :

Quand on veut monter une Unité mixte de recherche (UMR), la structure qui permet de partager des contrats de recherche, par exemple entre une université et le CNRS, beaucoup de temps et d’argent sont gâchés en gestion de problèmes administratifs complexes.

 

Chercheurs de la NASA sur le projet Stardust - Domaine public

Chercheurs de la NASA sur le projet Stardust – Domaine public

 

La recherche en Afrique

Si le recherche connait des difficultés de financement en France, elle en est encore à ses balbutiements dans la plupart des pays africains. Ainsi seule l'Afrique du Sud figure dans le top 30 des pays en termes d'investissement dans la recherche et le développement (R&D). Pire, aucun pays africain francophone ne figure dans le top 70 des pays investissant dans la recherche.  Et pourtant, Julian Siddle explique que le continent africain a tous les atouts pour devenir le prochain grand hub scientifique mondial :

The groundwork is there – knowledge, ingenuity, willingness to learn and adapt, coupled with the rapid expansion of digital technology. All of this is really allowing Africa to play a major part in global scientific collaborations.

Les bases sont déjà là – le savoir-faire, l'ingéniosité, la volonté d'apprendre et de s'adapter,  à cela s'ajoute l'expansion rapide de la technologie numérique. Tout cela devrait permettre à l'Afrique de jouer un rôle majeur dans les collaborations scientifiques internationales.

Calestous Juma, profeseur en développement  international à l'Université de Harvard ajoute que le contexte pour le continent africain est différent : 

The strategic focus for Africa should therefore be on generating research that has immediate local use. It is through such strategies that Africa will be able to make its own unique contributions to the global scientific enterprise

 L'orientation stratégique pour l'Afrique devrait donc être sur de produire de la recherche qui aura une utilisation locale immédiate. C'est grâce à ces axes stratégiques de ce type que l'Afrique sera en mesure d'apporter ses propres contributions à la recherche scientifique mondiale

Cours de chimie au Kenya sur un.org avec leur permission

Cours de chimie au Kenya sur un.org avec leur permission

Aidons-nous vraiment la recherche ?

 Mais peut-être que malgré les promesses de soutien de nombreux gouvernements, la recherche scientifique est tout simplement en manque de vrais soutien de la part de l'opinion publique, un soutien qui permettrait de mettre la pression sur les politiciens pour aider de manière durable la recherche. C'est ce qu'argumente John Skylar, dans un article qui réagit sur le fait que la page “I fucking love science” (Que j'adore la science) est un phénomène viral sur le web mais que dans la réalité, peu de pays sont près à investir pour de la recherche de qualité : 

The pattern you’re seeing is a steady drop in funding of science by the government over the last 10 or 20 years. [..] You know what budget doesn’t match this trend? U.S. defense spending. [..] If you loved science, you’d vote based on candidates who want to increase funding for it. You’d make it an issue that actually generates media debate, that sees equal time with the wars we fight

La tendance que l'on observe est une baisse constante du financement de la science par le gouvernement au cours des 10 ou 20 dernières années [..] Vous savez quel budget ne suit pas à cette tendance? Les dépenses de l'armée américaine. [..] Si vous aimez la recherche scientifique, vous voteriez pour les candidats qui veulent augmenter le financement de la recherche. Vous feriez en sorte que cette question génère un vrai débat médiatique, que ce débat soit présent sur les ondes autant de fois que toutes les guerres que nous menons.


Maudits provocateurs contre libéraux mollassons : les nationalistes russes et l'intervention en Crimée

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couchwars

“Super provocateurs contre libéraux mollassons” Montage photo de Kevin Rothrock.

[Sauf indication contraire les liens dirigent vers des pages en anglais]

Il y a différentes sortes de nationalistes en Russie. Comme l'indique leur étiquette, ils sont tous préoccupés par la protection des intérêts du peuple russe, qu'ils définissent par diverses expressions: ethnicité, langue, culture, tout ce qu'on voudra. Ils passent tellement de temps à construire une meilleure “collectivité imaginaire,” que l'on pourrait s'attendre à ce que les nationalistes russes parlent d'une seule voix sur la crise ukrainienne. Mais quand il s'agit des troubles actuels en Crimée, le nationalisme donne cependant des points de vue extrêmement différents sur ce que la Russie devrait faire.

On trouve même des désaccords fondamentaux sur la prochaine avancée de la Russie en Crimée parmi les critiques les plus convaincus de Vladimir Poutine. Par exemple, depuis le début de la crise politique à Kiev, Egor Prosvirnine, auteur du blog nationaliste “Sputnik & Pogrom,” a caressé l'idée de réintégrer l'Est de l'Ukraine à la patrie russe.

Aujourd'hui 28 février 2014, alors que les rumeurs d'intervention militaire de la Russie font la une des médias, Prosvirnine confirme le soutien de longue date de Sputnik & Pogrom au rétablissement de la souveraineté russe sur la Crimée. Prosvirnine a publié un éditorial [russe] où il s'oppose aux critiques qui, dit-il, accusent à tort son blog d'être “vendu” au Kremlin. “Contrairement à de nombreuses publications,” se vante-t-il, “nous [Sputnik & Pogrom] nous sommes fiers de ne pas avoir changé de point de vue depuis des décennies.” Prosvirnine poursuit en affirmant que l'unité ethnique russe est un préalable nécessaire pour faire tomber le “régime autoritaire” de Poutine et il explique que la chute de l'URSS a dispersé les Russes de souche en dehors des frontières post-soviétiques de la Russie et a vidé la “nation” des forces vives nécessaires à un “développement prospère, fort et libre”. Cela signifie que les Russes de Crimée (c'est vrai aussi pour la Biélorussie et le Nord du Kazakhstan) doivent être reconquis avant que les Russes ne puissent remettre en question Poutine.

Egor Prosvirnin, interview screenshot, April 29, 2013, YouTube.

Egor Prosvirnine, capture d'écran d'une interview du 29 avril 2013, YouTube.

Bien que Sputnik & Pogrom soit sans conteste un blog anti-Poutine, Prosvirnine garde le meilleur de son fiel pour ses confrères opposés à Poutine, et il traite les démocrates libéraux de dissidents “mollassons” qui font semblant de ne pas comprendre que l'intégration de la Crimée accélèrerait au bout du compte la consolidation de la nation russe (et par là même la chute du régime Poutine).

Au vu du mépris de Prosvirnine à l'égard des libéraux russes, Vladimir Milov -politicien de l'opposition et blogueur actif- n'a qu'un mot sur Twitter:

@KevinRothrock Réponse des libéraux : qu'il aille se faire foutre!

Milov est un ancien ministre de la Fédération Russe chargé de l'énergie, il dirige maintenant le parti politique d'opposition Choix Démocratique. Partisan de ce qu'il appelle le “nationalisme libéral [russe],” il a participé au mouvement “Arrêtez de nourrir le Caucase”, campagne pour la réduction des aides fédérales accordées à la Tchétchénie et sa région, avec sans doute l'objectif pour la Fédération Russe de se débarrasser de toute la région.

Sur la question du Nord Caucase, Milov et Prosvirnin sont d'accord. En réalité, leurs positions sur la Tchétchénie, et la pression qui en découle pour demander un visa d'entrée en Russie obligatoire pour les habitants du Caucase et d'Asie Centrale, sont la base du consensus nationaliste en Russie. Kirill Rodionov [russe], une autre personnalité de Choix Démocratique, a publié des articles qui vont dans ce sens, pour la promotion d'un système de visas et sur la nécessité [russe] de l'ethnicité russe en termes de développement économique et culturel au sens large. Rodionov a même publié [russe] dans Sputnik & Pogrom—huit fois [russe].

Comment se fait-il que l'un des membres du parti de Milov collabore avec un homme que Milov qualifie de “super provocateur” ?

La première chose à remarquer c'est que Milov a déclaré publiquement [russe] qu'il admettait une diversité d'opinions sur la politique ukrainienne en Russie au sein de Choix Démocratique. “Nous n'avons pas créé ce parti pour débattre des problèmes de politique étrangère,” écrit-il dans un article du LiveJournal le 23 février 2014, et il ajoute “notre objectif est de travailler à démocratiser la Russie.”

Vladimir Milov, interview screenshot, October 31, 2011, YouTube.

Vladimir Milov, capture d'écran d'une interview du 31 Octobre 2011, YouTube.

L'apparente ouverture d'esprit de Milov sur ce sujet est étrange, en particulier étant donné sa position sur la crise en Crimée, dont il a fait état dans un article [russe] sur Slon.ru le 24 février. Dans cet article, Milov soutient que les Russes ne doivent pas s'attendre à ce que l'élite ukrainienne -y compris les Ukrainiens de l'est de langue russe- accepte de se “faire piétiner sous la botte dictatoriale de Poutine.” De fait, il dénonce ouvertement la politique étrangère du Kremlin qui “exporte la dictature”. En d'autres termes, Milov rejette la réintégration de l'Ukraine de l'est en partie en raison d'un problème essentiellement de politique intérieure: la démocratie non stabilisée en Russie.

La discussion entre les nationalistes sur l'intervention en Ukraine devient curieusement un débat d'opinions sur la nature de la démocratie en Russie. C'est étrange car les nationalistes de l'opposition russe ont tendance à être d'accord sur la nature du régime Poutine et s'entendent à l'unisson sur la corruption du Kremlin et sa mauvaise volonté à protéger les Russes ethniques. Quand il s'agit d'aider la Crimée, cependant, certains (Prosvirnine) se réjouissent de prendre ce qu'ils peuvent aujourd'hui et démocratiser demain, alors que d'autres (Milov) sont partisans de faire le ménage chez eux d'abord.

Angola : courageuses et dignes, les vendeuses ambulantes des rues de Luamba

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“Elle doit emmener son bébé avec elle lorsqu'elle part vendre ses produits dans les rues de la ville. À Luanda, on les appelle « zungueiras ». Photo « Lady and her baby » de Jose Carlos Costa, publiée avec la permission du photographe.

Dans les rues de Luanda on peut voir des zungueiras humbles et déterminées sillonnant la ville par n'importe quel temps. Certaines portent leur bébé sur le dos en plus du poids de leurs marchandises. Elles vendent des fruits sucrés comme des pommes cannelle, des mangues parfumées ou des avocats mûrs qu'elles persistent à préserver ; parfois du jambon ou des sandwiches au fromage. Chaussures, manuels scolaires ou poisson : elles font leur gagne-pain de tous types de marchandise. Jorge Ramos le confirme sur son blog Jorginho em Angola [en portugais comme tous les blogs cités] où il décrit les zungueiras de la belle péninsule de Mussulo  :

“As zungueiras são as milhares de angolanas que saem às ruas vendendo todo o tipo de mercadorias que carregam na cabeça mesmo. Essas zungueiras do Mussulo atendem a um público específico e oferecem produtos como roupas de praia, batas e peças inteiras de panos multicoloridos, ricamente estampados com figuras africanas e linhas geométricas, bem ao gosto do padrão daqui. Elas caminham o dia todo, sob o sol escaldante. É absolutamente incrível a capacidade das zungueiras em equilibrar sobre a cabeça balaios, sacos, cestos, bacias e sacolas onde transportam as mercadorias que vendem. Desafiando as leis da física, o frágil equilíbrio se impõe perante vários obstáculos que se interpõem ante elas nas ruas e calçadas além dos filhos pequenos, que carregam nas costas, atados por panos que amarram na frente à altura do peito. Milhares de zungueiras percorrem a cidade, o dia todo, de um ponto a outro de Luanda, arriscando-se muitas vezes em meio ao tumultuado trânsito.”

« Les zungueiras sont les milliers de femmes angolaises qui parcourent les rues pour vendre les différents produits qu'elles portent sur la tête. Les zungueiras de Mussulo ont une clientèle spécifique et vendent des maillots de bain, des peignoirs, des coupons de tissus bariolés et imprimés de riches motifs africains, comme les gens aiment ici. Elles marchent à longueur de journée, sous un soleil brûlant. La capacité qu'ont les zungueiras à maintenir en équilibre sur leur tête les paniers, sacs, cageots ou les plats dans lesquels elles transportent leurs articles est absolument incroyable. Elles défient les lois de la physique, leur équilibre fragile maîtrisé malgré la multitude d'obstacles qu'elles peuvent rencontrer sur les routes et les trottoirs, tout en portant de jeunes enfants attachés dans leur dos avec des tissus noués en travers de leurs poitrines. Des milliers de zungueiras traversent la ville d'un bout à l'autre, toute la journée, prenant souvent le risque de vendre leurs produits en pleine circulation. »

“Les femmes qui “zunga” [zunga : vendre en kimbundu [fr] ] survivent grâce à la vente ambulante. C'est une alternative à la faim dans un pays où le travail est rare. Mais en Afrique, même ceci est coloré et esthétique”. Zungueiras, photo de wilsonbentos, publiée avec la permission du photographe.

La circulation infernale qui règne sur Luanda n'est pas le plus grand mal qui afflige ces femmes. Les agents de la police économique qui patrouillent la ville à l’affût des infractions sont connus pour la sévérité avec laquelle ils s'adressent aux colporteurs. Les relations entre la police et les zungueiras sont loin d'être amicales. Beaucoup de vendeuses ambulantes se plaignent de la façon d'agir de ces individus, surtout quand on sait que la majorité leur confisque argent et marchandises, avec pour conséquence l'humiliation et la perte du budget d'une famille entière. Les autorités essaient de mettre fin à la vente ambulante et ont l'intention de construire des marchés adaptés à l'accueil des zungueiras. Si cet objectif est rempli, Luanda sera-t-elle la même ? La ville perdra de ses couleurs ainsi que le plaisir de pouvoir observer le flot de ces combattantes chargées de leurs bagages bigarrés dans lesquels elles portent leur kit de survie quotidien. Le réalisateur Marisol Kadiegi dédie une partie de son blog Angola de Todos Nós aux zungueiras :

“Elas saíram do Uíge, Malange, Benguela, enfim! De todas as províncias de Angola para na capital do país, tentarem uma vida melhor e em busca de sonhos, tentar ver seus filhos “doutores”. Castigadas pela guerra, herdaram da mamã quitandeira a arte de vender, da palavra “zunga” originária do kimbundo, ela se tornou andarilha, andante ou vagante. Essa dita senhora é a nossa zungueira, mulher batalhadora que muito antes do sol, se levanta para tratar da vida e conseguir alimento para o seu sustento. Assim como uma leoa, caça comida para seus filhos enquanto o “rei” leão descansa. A nossa vendedora que de porta em porta e nas ruas da cidade sai oferecendo o seu produto, fazendo do lamento um grito. Na maioria das vezes, levando o filho caçula nas costas, dá um kilape (crédito) às freguesas habituais e carrega no rosto um sorriso na esperança de um dia ver-se totalmente liberta da sua condição.

Vítima de violência da polícia e muitas vezes por parte dos próprios companheiros, a mulher zungueira é exemplo de dignidade.”

« Elles arrivent de partout en Angola : Uíge, Malange ou Benguela. Elles viennent de toutes les provinces à la capitale pour y chercher une vie meilleure, en suivant leurs rêves, dans l'espoir de voir leurs enfants devenir “docteurs”. Punies par la guerre, elles ont hérité l'art de la vente de leurs mères épicières. Elles sont devenues randonneuses, marcheuses et vagabondes. Ces femmes sont nos zungueiras, les combattantes qui affrontent le jour bien avant l'aube pour partir en quête de revenus. Comme les lionnes, elles chassent pour nourrir leurs enfants pendant que le “roi” lion sommeille. Nos vendeuses de rue, qui vont de porte en porte dans toute la ville pour vendre leurs marchandises, transforment la complainte en cri. Le plus souvent, elles portent leur cadet sur le dos, font crédit à leurs clients réguliers et gardent le sourire dans l'espoir d'être un jour complètement libres de cette condition.

Victimes de violence policière et souvent conjugale, les femmes zungueira sont un exemple de dignité. »

« Femmes au travail », photo de Jose Carlos Costa, publiée avec la permission du photographe.

Courage et dignité sont les mots justes pour décrire ces femmes. Du fait de la pauvreté et un accès difficile à l'éducation, les femmes angolaises se voient souvent forcées à mener une vie ambulante. Jorge Ramos nous décrit un peu le quotidien des zungueiras :

“Quando cansam, param e se sentam nas calçadas onde amamentam seus bebés e tiram alguma fruta dos seus alforjes para se alimentarem. Às vezes é numa esquina movimentada, mas já vi uma zungueira em pleno centro da cidade parar num calçadão, baixar seu balaio de peixe salgado e ressequido e dar meio abacate para o filho pequeno que se lambuzava, bem na porta de uma moderna agência de um banco europeu, num belo contraste cultural. Idiossincrasias da globalização, que não comporta vertentes antropológicas nem aspectos humanistas em sua inexorável marcha, por isso nessa minha breve leitura contento-me em apenas analisar o episódio sob o prisma da plasticidade da cena e seu significado. Com as elevadas taxas de desemprego e o escasso acesso a uma formação escolar ou profissional ser zungueira é a actividade que mais absorve jovens angolanas pobres, geralmente mães solteiras, algumas recém saídas da adolescência.”

« Quand elles sont fatiguées elles s'arrêtent et s'assoient sur le trottoir, c'est là qu'elles nourrissent leurs bébés et mangent quelques fruits de leur panier. Au coin d'une rue encombrée, juste devant la porte d'une banque européenne, j'ai déjà pu voir une zungueira s'arrêter pour tirer de sa corbeille de poisson séché une moitié d'avocat pour que son fils la dévore ; un beau contraste culturel. Ce sont là les idiosyncrasies de la mondialisation. Une mondialisation qui ne s'embarrasse ni de détails d'anthropologie, ni d'humanisme dans son inexorable progression, c'est pourquoi dans ma courte lecture de ce scénario et de son sens, je me contente d'analyser les faits sous un prisme plastique. Face à un fort taux de chômage et aux conditions d'accès difficiles à la scolarisation ou aux formations professionnelles, devenir zungueira est le choix le plus fréquent des jeunes démunies, souvent mères célibataires, qui parfois viennent juste de sortir de l'adolescence. »

Les photos ci-dessus ont été prises par Marcelo Frota et sont publiées ici avec la permission du photographe. Vous les trouverez sur son photostream Flickr  et son album Angola sur Picasa.

La surveillance numérique en Angola et autres pays africains “peu importants”

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Une récente étude du Citizen Lab de l'Université de Toronto retrace l'utilisation de logiciels de surveillance développés par la société italienne Hacking Team et utilisés en Ethiopie, au Maroc, au Nigeria, au Soudan et en Somalie. L'année dernière, des logiciels malveillants d'une entreprise germano-anglaise ont été détectés en Afrique du Sud et le Nigeria. Ces résultats ont suscité un nouvel intérêt autour de la question en Afrique sub-saharienne.

La détection de logiciels malveillants et d'autres technologies “bon marché” de surveillance – des produits standards au prix relativement abordables fabriqués par des entreprises privées – dans les plus grands pays d'Afrique semble revêtir un grand intérêt pour les chercheurs. Mais qu'en est-il des pays qui, d'un point de vue occidental, sont considérés comme “moins importants”, soit pour leur population soit pour leur situation géopolitique?

L’Angola est un cas intéressant: Ce pays, riche en pétrole, a une population relativement faible et un puissant parti au gouvernement avec un président au pouvoir depuis 34 ans. Les journalistes d'investigation, les jeunes manifestants et les mobilisations sociales – principalement autour de questions comme le logement et la corruption politique – semblent contrarier le régime, mais l'impact le plus important de ces activités est difficile à évaluer.

En décembre dernier, le chercheur en sécurité digitale Jacob Appelbaum a parlé au Chaos Communication Congress du journaliste d'investigation angolais Rafael Marques et de son ordinateur portable. Marques, un célèbre journaliste, connu pour ses enquêtes sur les abus de pouvoir au plus haut niveau, avait approché Appelbaum en lui présentant une requête hélas trop commune: “Il semble y avoir quelque chose d'anormal avec mon ordinateur portable, il fonctionne trop lentement”. Appelbaum a trouvé ce qu'il décrit comme le “plus pâle outil d’hameçonnage” qu'il ait jamais vu, un logiciel espion qui prenait subrepticement des captures d'écran des activités de Marques et tentait de les envoyer à un autre ordinateur.

Dans la vidéo ci-dessous, Appelbaum montre comment Marques, bien qu'utilisant le logiciel TOR pour protéger son ordinateur, celui-ci avait été compromis par une forme très rudimentaire de logiciels espions:

Marques, qui dirige le site indépendant Maka Angola a été arrêté et battu quelques mois après la découverte que son ordinateur portable avait été compromis. Il risque actuellement des poursuites judiciaires en Angola et au Portugal pour ses recherches dont la découverte d'un système international de blanchiment d'argent pour les diamants extraits dans la région instable de Lunda en Angola.

Appelbaum pense que même les régimes les moins férus de technologie peuvent trouver de nouvelles façons d'exercer une surveillance en utilisant des produits et techniques de surveillance numérique simples. Pourtant, il y a peu de débat public sur la sécurité des données, la surveillance et la législation en Angola.

Une explication pour cela peut être que dans le monde réel, la surveillance physique et l'infiltration – avec certains agents de renseignement formés dans l'ex-bloc soviétique – est si omniprésente que les militants et les journalistes ne ressentent pas une nécessité particulière de protection de leurs activités en ligne.

Marques suit maintenant activement la question de la surveillance digitale en Angola. En octobre, il a dénoncé une proposition de loi qui offrirait à l'état d'amples pouvoirs pour la perquisition sans mandat et interdirait certaines formes de communication en ligne. Ces dispositions, a t-il noté, ont été ajoutées à un projet de loi sur la gouvernance d'Internet de 2010 publié peu de temps après les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte.

Bien que ces formes de surveillance soient relativement nouvelles, les menaces à la liberté de presse ne le sont pas en Angola. Les journaux et organes de presse locaux indépendants ont été criminalisés ou ont vu leur possibilité à se développer réduite par les exigences de licences onéreuses, apparemment à caractère politique. Marques lui-même vit et travaille souvent dans d'autres pays. Il est actuellement confronté à un procès en diffamation [pt] au Portugal, sur plainte déposée par des membres du régime angolais

Tout comme en Ethiopie, de nombreux militants et professionnels angolais des médias indépendants sont étroitement liés à sa diaspora. Un journaliste éthiopien résidant à Washington, DC, a récemment déposé une action légale contre le gouvernement éthiopien pour surveillance par des logiciels malveillants de ses ordinateurs. Cette évolution, à tout le moins, devrait contribuer à sensibiliser les exilés et les militants éthiopiens. La plainte, qui a été déposée aux États-Unis, reposera sur des recherches approfondies et le suivi des programmes malveillants.

Pour des personnes comme Marques, dans différents pays du monde entier, le cas éthiopien peut suggérer une manière internationale intéressante pour inverser le déséquilibre des forces – une façon de riposter contre les menaces pour ouvrir une enquête et s'exprimer. Ce qui reste à voir dans les pays “moins importants” comme l'Angola est de savoir si les activistes de la société civile, les chercheurs et les avocats peuvent trouver les ressources pour se mobiliser à l'international pour identifier et dénoncer le danger croissant de la surveillance numérique.

L'homosexualité déclarée officiellement hors la loi en Ouganda

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Les militants John Bosco, (menottes) et Bisi Alimi (signe) en uniformes de prisonniers pour protester à Londres contre la législation anti-gay en Ouganda le 10 décembre 2012. Photo du Journaliste # 20299. Droits d'auteur Demotix.

Les militants John Bosco, (menottes) et Bisi Alimi (signe) en uniformes de prisonniers pour protester à Londres contre la législation anti-gay en Ouganda le 10 décembre 2012. Photo du Journaliste # 20299. Droits d'auteur Demotix.

Le Président de l'Ouganda, M. Yoweri Museveni, a signé un projet de loi anti-homosexualité controversé le 24 Janvier 2014 qui fait de l'homosexualité un crime passible de prison à perpétuité dans certains cas.

Le parlement ougandais avait massivement adopté le projet de loi le 20 décembre 2013. Il prévoit également des peines de prison pour toute personne qui ne dénonce pas les homosexuels aux autorités et punit l'utilisation de comptes Facebook et Twitter pour les droits des homosexuels, avec un maximum de sept ans de prison.

Le président américain Barack Obama et d'autres dirigeants du monde entier ont mis en garde le président Museveni que cette loi était une violation des droits de l'homme.

Les militants LGBT ougandais affirment que la loi rend l'Ouganda l'un des pires endroits pour les gays au monde. Des internautes ont ont utilisé les médias sociaux pour en discuter, certains pour l'appuyer tandis que d'autres étaient farouchement contre.

Le dirigeant du groupe d'organisations Sexual Minorities Uganda (Minorités sexuel en Ouganda) et militant pour les droits des gays Frank Mugisha a tweeté:

Mes comptes twitter & facebook sont illégaux, une amende de cinq mille points de devise ou l'emprisonnement pour un min. de 5 ans et un maximum de 7 ans ou les deux

Love1Another (Aimer1Autre) a écrit: 

Amérique, tu peux maintenant fondre sur l'Ouganda et faire ce que tu veux, le projet de loi est maintenant entré en vigueur

Wadda Mutebi réagit contre les adversaires de la loi:

Promoteurs de l'homosexualité, allez en enfer. Vous pouvez parler de vos faux droits en vous amusant avec Satan.

 Jenny Hedstrom a simplement écrit:

Déprimant. Le Président Museveni de l'Ouganda a signé aujourd'hui loi anti gay

John Paul Torach a relevé que le gouvernement et l'opposition étaient sur la même longueur d'ondes dans cette affaire :

Encore plus grave que la signature de Sevos de l'#antigaybill, c'est le silence des politiciens de l'opposition … quand ils sont tous d'accord .. vous savez que vous avez perdu.

Eriche Blanc Walker pense que les chefs religieux n'ont pas réussi à inculquer une morale au peuple :

Lorsque l'état commence à réglementer des questions de moralité en utilisant la loi, les institutions religieuses ont échoué

“I am an African” (Je suis africain) fait valoir qu'on ne devrait pas imposer aux autres sa conception de la sexualité:

Je ne peux pas comprendre le soutien à la loi# # Ouganda antigaybill! Vous ne pouvez pas imposer vos idées de la sexualité aux autres. Personne ne dit que vous devez être gay!

Stuart Grobbelaar dit en plaisantant que l'Ouganda devrait adopter des lois qui interdisent le divorce et réserver le mariage strictement aux vierges:

Hé # Ouganda, bien fait sur ​​la loi # antigaybill. Dites-moi, quand pouvons-nous nous attendre à voir des lois #anti Divorce, anti MarryANonVirgin et contre le bacon ?

Les Ougandais s'interrogent maintenant des relations de leur pays avec les'autres, principalement de l'Occident, qui estiment que la loi viole les droits humains fondamentaux.

Le Kiev de l'après-Ianoukovitch vu par un blogueur kirghize

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Kyiv's Maidan. Portrait of Ukraine's former prime minister Yulia Tymoshenko, released from jail after the ousting of Yanukovich. Image by Bektour Iskender, used with permission.

Sur le Maïdan de Kiev, le portrait de l'ancienne Première ministre d'Ukraine Ioulia Timochenko, libérée de prison après la chute de Ianoukovitch. Photo Bektour Iskender, reproduction autorisée.

Le blogueur kirghize Bektour Iskender se trouvait à Kiev, capitale de l'Ukraine, où après des mois de manifestations le président Viktor Ianoukovitch venait d'être destitué [anglais]. Iskender a réalisé un reportage photos détaillé sur “les premiers jours de l'après-Ianoukovitch” à Kiev.

Dans une série de trois posts intitulée “Voyage à Kiev”, Iskender reprend quelques questions que beaucoup se posent et leur apporte des réponses. Dans la première partie de son reportage à Kiev, il écrit:

Je suis à Kiev jusqu'à vendredi et je vais essayer, en premier lieu, d'enregistrer ces premiers moments où sont établies de nouvelles règles du jeu. Je voudrais aussi essayer de comprendre pourquoi la situation dans ce pays s'est à ce point tendue en seulement deux ou trois jours.
Pourquoi Ianoukovitch s'est-il si longtemps opposé au mouvement Euromaïdan pour ensuite s'évaporer et prendre la fuite ?

Ses posts incluent des dizaines de photos de la vie quotidienne et des occupations des manifestants et habitants de Kiev lors de ce moment charnière. Dans le deuxième post de son blog, rédigé pendant son séjour, Iskender décrit en détails la vie de tous les jours dans le Kiev tel qu'il est actuellement :

Au deuxième jour à Kiev, on est déjà habitué à Maïdan, aux barricades, aux groupes d'autodéfense civils. Sans doute parce qu'ils ne gênent en rien la vie quotidienne de la ville.

A Kiev, la police officielle n'est presque plus là. C'est-à-dire que dans les rues je n'ai vu ni agents de police, ni agents de circulation, ni aucun des représentants de la loi. On aurait dit que tous les criminels et maraudeurs allaient sortir de l'ombre pour mener leurs affaires louches.

Mais non. Dans ce Kiev-là je me sens plus en sécurité que dans la plupart des villes où j'ai mis les pieds, disons, cette année.

Les automobilistes eux-mêmes roulent sans enfreindre le code de la route. S'arrêtent au rouge. Laissent traverser les piétons dans les clous.

Où dans le monde y a-t-il ville plus surréaliste que le Kiev de ces jours-ci ?

La 3e partie de son “Voyage à Kiev” est exclusivement consacrée à ceux qu'Iskender et beaucoup d'autres décrivent comme “les véritables héros d'Euromaïdan” – les médecins et le personnel infirmier qui ont uni leurs efforts et souvent mis en jeu leur propre sécurité pour la vie des manifestants de Maïdan. Dans ce post, une série de photos montre les hôpitaux de fortune installés dans la ville et la joie sur les visages de ces médecins et infirmiers qui auront, tous ces derniers mois et semaines, consacré leurs forces à sauver des vies, et dont certains sont venus de Moldavie, d'Iran ou d'ailleurs.

Iskender, qui faisait ce voyage par ses propres moyens, ne pouvait pas rester plus de quelques jours, mais il promet de revenir vite à Kiev pour continuer à raconter la vie des Ukrainiens après le mouvement Euromaïdan.

Un tiers des grossesses ne sont pas désirées au Burkina Faso

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Des chercheurs en sciences sociales de l'Institut Supérieur des sciences de la population à Ouagadougou, au Burkina Faso, a publié un rapport intitulé “Grossesse non désirée et avortement provoqué au Burkina: causes et conséquences”. Le rapport met en évidence quelques statistiques importantes : 

  •  Un tiers de toutes les grossesses ne sont pas intentionnelles, et un tiers de ces grossesses non intentionnelles se terminent par un avortement.
  •  La taille de la famille désirée est en moyenne de 6 enfants dans les zones rurales, contre 3 à Ouagadougou. 
  • Entre la moitié et les deux tiers de l’ensemble des femmes qui avortent sollicitent des praticiens traditionnels sans compétence particulière

Connecter l'Ouganda : un projet de bibliothèques rurales pour les agriculteurs

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La majorité de la population de l'Ouganda vit et travaille dans des zones rurales, par conséquent, ils ne lisent pas et ne savent pas écrire. En quoi une connexion à Internet serait utile à ces agriculteurs et comment pourraient-ils en tirer profit?

A training session in Kenya. Published with permission from the Maendeleo Foundation.

Formation au Kenya. Publiée avec l'autorisation de la fondation Mandeleo

Le projet “Connecter l'Ouganda” travaille en collaboration avec les bibliothèques locales pour initier les agriculteurs aux informations agricoles disponibles en ligne. Ils ont installé des bases solaires pour alimenter des tablettes Android permettant ainsi de se connecter à internet dans les endroits les plus isolés. ils assurent également des formations en informatique et l'accès à l'information au profit des bibliothécaires et des citoyens.

Comme 95% des agriculteurs sont analphabètes (selon la Fondation Maendeleo), les bibliothécaires jouent également un rôle important dans la lecture et la traduction vers les langues locales.

  

Published with permission from the Maendeleo Foundation.

Publiée avec l'autorisation de la fondation Mandeleo

 Il est très difficile et coûteux pour les agents de gouvernement travaillant dans le domaine de l'orientation d'atteindre les collectivités éloignées.

Le projet “Connect Ouganda” comble cette lacune dans l'enseignement agricole en aidant les agriculteurs à apprendre sur de nouvelles possibilités pour leurs fermes, d'ailleurs quelques uns ont commencé de nouvelles cultures comme les Sesbania, Calliandra, et Leuceana.

Grâce aux informations sur les prix du marché et les méthodes de culture, les agriculteurs seront mieux placés pour prendre des décisions éclairées sur les cultures, les pratiques et les marchés à adopter pour une rentabilité accrue.

Le projet opère dans cinq région de l'Ouganda à savoir: Buikwe, Arua, Namutumba, Kasese and Alebtong et est piloté par la fondation Mandeleo. 

La fondation dont le nom signifie “Progrès” en Sawahili, s'est engagée à construire un réseau d'Ougandais reliés par Internet.

Le projet Ouganda a été soutenu par EIFL, une ONG qui vise à permettre l'accès au savoir dans les pays en voie de développement en collaboration avec les bibliothèques locales.

Vous pouvez suivre les travaux du projet Connect Ouganda sur la page Facebook de la Fondation Maendeleo


Concours Web We Want : les dessinateurs de BD luttent avec leur créativité

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Anti-surveillance comic by Francisco "Fankiniano" Cardozo via Flickr (CC BY 4.0)

BD anti-surveillance de Francisco “Fankiniano” Cardozo via Flickr (CC BY 4.0)

L'article a été publié à l'origine sur le blog World Wide Web Foundation Il y a un mois, le concours Web We Want a proposé aux artistes du monde de produire des bandes dessinées sur le sujet de la surveillance par la NSA en soutien à la Journée internationale #TheDayWeFightBack. Nous avons reçu plus de 70 propositions du monde entier et aujourd'hui, en tant que jury de l'équipe The Web We Want nous annonçons les gagnants. Toutes les propositions sont visibles sur notre compte Flickr ici.  En première place et recevant un prix de 1000 dollars US, c'est Francisco Javier “Frankiano” Cardozo Baudry. Il a tout juste 17 ans, un vrai digital native (natif du numérique) d'Asunción au Paraguay. Sa participattion “Do Not Fear, I care about you” [N'ayez pas peur, je me soucie de vous] (ci-dessous) montre comment la surveillance s'insinue dans chacun des moments de la vie quotidienne des jeunes d'aujourd'hui. Le PDF de sa BD de plusieurs pages est téléchargeable ici. Nous lui avons demandé de mettre à disposition une version modifiable pour que les activistes du monde entier puissent facilement traduire, adapter et utiliser son superbe travail. 

Anti-surveillance cartoon by Carlos Latuff via Flickr (CC BY 4.0)

Anti-surveillance cartoon by Carlos Latuff via Flickr (CC BY 4.0)

En deuxième place, c'est Carlos Latuff du Brésil, qui a fournit une oeuvre (à droite) représentant un unique dirigeant gérant les communications du monde entier. La troisième place est attribuée au dessinateur américain Jimmy Margulies, dont le travail met en évidence les écoutes téléphoniques des dirigeants étrangers.  Une vidéo (ci-dessous) proposée par le groupe de défense des droits Red PaTodos en Colombie mérite une mention honorifique et nous les encourageons à la charger sur des plate-formes collaboratives telles que DotSub, en intégrant son script, pour que d'autres puisse la traduire et y insérer des sous-titres. Elle explique très habilement les menaces et les défis de la vie privée en ligne.  Les BD produites par les activistes et les dessinateurs issus de différents pays et différents contextes montre un schéma commun : elles reconnaissent l'invasion de leur sphère privée, leurs vies privées, et leurs activités quotidiennes par ceux au pouvoir. Les agences de renseignement sont dépeintes comme des forces maléfiques par de nombreux auteurs et le président américain Obama est le personnage principal dans plusieurs propositions. L'ordinateur n'est pas montré comme l'unique méthode de surveillance – il y eu aussi des dessins consacrés à la surveillance téléphonique et aux caméras de surveillance, aux parents espionnant leurs enfants, à l'espionnage militaire des utilisateurs, à la surveillance physique et également au rôle des sociétés privées qui utilisent les bases de données et les habitudes des consommateurs comme business modèle. L'une des BD explique dans des termes simples ce que la NSA est en train de faire, tandis que d'autres montrent comment nous interagissons et observons à l'aide de nos outils Toutes les BD sont sous licence Creative Commons Attribution Share Alike 4.0, une licence qui permet à tous les activistes, journalistes, enseignants et créatifs du monde entier de les utiliser, les adapter, les modifier et les mélanger tout en gardant le contenu libre.  Le site Web We Want défend et lutte pour la protection des informations personnelles des utilisateurs et pour le droit à des communications privée. Attendez-vous à des nouvelles très bientôt !   Renata Avila dirige la campagne “the Web We Want”.

Décoder les hochements de tête des Indiens en moins de 2 minutes

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(Les liens mènent vers des contenus en anglais.)

 


Beaucoup ne savent trop quoi penser lorsqu'un Indien hoche la tête ni comment l'interpréter et faire la même chose pour communiquer. Cela explique sans doute le succès viral de cette vidéo humoristique qui propose de déchiffrer la signification des différents hochement de tête des Indiens. Cette vidéo d'1mn44 intitulée “Indian headshakes, what do they mean?” ["Les dodelinements indiens, que veulent-ils dire ?"] a été vue plus d'1,2 million de fois depuis sa publication sur Youtube le 16 février 2014. Elle a engendré des réactions intéressantes sur différentes plateformes de réseau social tels que Reddit et Twitter :

J'ai toujours aimé le hochement de tête indien – mais je l'aime encore plus maintenant. C'est vraiment bien trouvé.

Paul Mathtex, auteur et réalisateur de la vidéo a déclaré à la BBC : “Si nous avions su que cette vidéo allait atteindre un telle audience, nous l'aurions filmée un peu mieux.

Photos : Un message pour le monde du Arab Bloggers Meeting 2014

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Les photos ont été prises par Amer Sweidan durant la réunion des blogueurs arabes 2014 à Amman, en Jordanie. Ci-dessous, Amer décrit le processus de collaboration du projet.

Quelques artistes participant à la réunion des blogueurs arabes ont organisé une petite séance de travail, dont le but était de proposer un projet artistique collaboratif à présenter lors de la dernière journée. C'est alors que l'idée de la série de photos est venue à la lumière.

Egalité et justice

Egalité et justice

L'idée de ce projet était de mettre nos voix ensemble, exprimant divers messages de changement et montrer que nous sommes une communauté en dépit de nos différences.
 
La révolution est une affaire personnelle

“La révolution est personnelle.”

J'ai demandé à chaque participant d'écrire un message qui reflète sa lutte ou ses espoirs en tant que journaliste, blogueur ou militant. Plus tard, Ahmed Asery a écrit le tout en style calligraphique.
 
"C'est nous qui défions les gouvernements, et non le contraire"

“C'est nous qui défions les gouvernements, et non le contraire”

Le plus grand défi de la séance photo était de transmettre le message de chacun, de manière à ce qu'il se reflète sur son visage, pour que les portraits soient intéressants et expressifs. J'ai dû demander à chaque participant d'exprimer son message, d'y penser un moment. De cette façon, les messages et les pensées se manifesteraient visiblement.
 
Arrêtez de tuer et de prendre de mire les journalistes

‘Arrêtez de tuer et de prendre pour cible les journalistes’

Tenant compte du peu de temps que j'avais pour réaliser le projet, du manque d'équipements et d'espace, je suis satisfait des résultats. Je suis reconnaissant du travail d'équipe fourni par les participants, de l'aide de 7iber pendant le tournage et de Ahmed Asery pour la calligraphie, et de l'enthousiasme des participants.
 
 
Amer Sweidan AB14 series
 
 Visitez le site Web de Amer pour voir la série complète de photos. Elles sont toutes sous copyright. Nous les avons reproduites ici avec la permission de Amer.

La présence des femmes portoricaines sur le net : genre, créativité, égalité

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In 2013, the Movimiento Amplio de Mujeres (Women's Broad Movement) painted a mural with the intention of creating awareness of gender-based violence. In 2010, the municipal government of San Juan, then under the administration of Jorge Santini, ordered the work to be stopped and imposed fines on some of the women. With the recent change in administration, the municipal government has accepted that the prohibition was unconstitutional, thereby permitting the completion of the mural. Image taken from the blog Movimiento Amplio de Mujeres.

En 2013, le Movimiento Amplio de Mujeres (le Mouvement général des femmes) a réalisé une peinture murale avec l'intention de sensibiliser à la violence fondée sur le genre. En 2010, la Municipalité de San Juan, à l'époque sous l'administration du maire Jorge Santini, a ordonné l'arrêt des travaux et a infligé des amendes à quelques unes des femmes. Depuis les récents changements dans l'administration, le gouvernement municipal a accepté le fait que la prohibition est inconstitutionnelle, ce qui a permis à la peinture murale de reprendre son cours. Image tirée du blog Movimiento Amplio de Mujeres.

Tous les liens renvoient à des pages en langue espagnole, sauf mention contraire.

Bien des gens, aujourd’hui, ne comprennent toujours pas pourquoi il est nécessaire de parler des femmes dans l'Histoire. En bref, ce n'est qu'en étudiant, en reconnaissant et en valorisant les expériences des femmes ainsi que leurs contributions à la société dans toute leur diversité, que nous pouvons réellement parler de l’histoire de l’Humanité. C’est pourquoi ce billet va présenter quelques espaces en ligne que des femmes portoricaines ont créés pour exprimer des idées, apporter de la créativité, échanger des informations ou pour fournir des ressources pour éduquer sur les enjeux spécifiques aux femmes et sur l’égalité.

Culture et histoire

L’histoire des femmes à Porto Rico est longue et complexe, de sorte qu’il est impossible de s’y attarder ici. Il suffit de dire qu’elle est remplie de conquêtes durement réalisées qui continuent d’être contestées dans une société encore patriarcale comme celle du Porto Rico. La vidéo qui suit présente l’avis de différentes femmes sur la violence basée sur le genre, les droits du travail et la santé dans un contexte électoral. 

Pour en savoir plus, il est possible de visiter la compilation d'articles en ligne sur les femmes, que l'on trouve dans le journal des sciences humaines Homines, publié par la Universidad Interamericana de Puerto Rico, qui contient d'excellents articles sur les femmes à Porto Rico. L'universitaire et journaliste féministe Norma Valle Ferrer a également publié une brève histoire des femmes au Porto Rico “Las mujeres en Puerto Rico” qui offre une pléiade d’informations. 

Les femmes portoricaines ont légué un riche héritage dans plusieurs domaines, mais nous allons nous allons parler des arts, et plus particulièrement de littérature. De la poétesse Julia de Burgos (dont le 100è anniversaire est célébré cette année) à des auteures contemporaines tel que Mayra Santos-Febres et Yolanda Arroyo Pizarro, en passant par des auteurs de la diaspora comme Maria Teresa Hernández, mieux connue sous son pseudonyme Mariposa [en], les femmes ont grandement contribué aux lettres qui ont été étudiées, surtout depuis l’avènement du mouvement féministe. 

Afin d’encourager plus de femmes à trouver leur voix en tant qu’auteures, le blog Ovarios de Acero (Ovaires d'acier) a été créé pour offrir à ces femmes un espace consacré à la publication de leurs poèmes, nouvelles et essais dans un environnement offrant sécurité et soutien. Leur activité est également visible sur leur page Facebook. La section A propos du blog stipule:

Es un espacio que no juzga o requiere que seas una escritora profesional, solo debes ser mujer y tener el genuino deseo de crear y compartir. El concepto del blog, mayormente recoge una sola voz, pero Ovarios de Acero propone recoger todas las voces posibles. De esta forma creamos una antología de lecturas maravillosas y una diversidad sin límites.

Cet espace ne porte pas de jugement ni ne requiert que tu sois une auteure professionnelle, simplement que tu sois une femme avec un réel désir de créativité et de partage. Le concept du blog représente principalement une seule voix, mais Ovarios de Acero propose de rassembler autant de voix que possible. Ainsi nous créerons une anthologie de lectures magnifiques et d’une diversité sans limites.

Donner une voix aux femmes

Le blog Mujeres en Puerto Rico (Femmes au Porto Rico), créé par VeronicaRT (@MujeresenPR), offre des nouvelles, des commentaires ainsi que des liens vers d’autres contenus dans le web qui sensibilisent au concept du féminisme et autonomisent les femmes. Il a également une chaîne Youtube dont le contenu vient compléter les publications du blog. Dans le même esprit, le blog Poder, Cuerpo y Género (Pouvoir, corps et genre) par Nahomi Galindo offre aussi des nouvelles, des commentaires et du contenu de l’ensemble du web. Le blog de la coalition féministe Movimiento Amplio de Mujeres constitue aussi une importante ressource en ligne. 

Un important effort qui a largement contribué à l’autonomisation des femmes a été fourni par Proyecto Matria, qui cherche à aider des femmes rescapées de la violence basée sur le genre, ou devant subvenir à leur famille avec très peu de revenus, à devenir des personnes financièrement indépendantes et autosuffisantes. L’association non lucrative gère une série de services au Porto Rico dont, entre autres, des services psychosociaux, l’assistance dans le lancement de micro entreprises ainsi qu’une aide pour rendre l’éducation plus accessible. Son approche innovatrice transcende les notions encore présentes, qui présentent les femmes comme des victimes passives à qui l’on offre la charité, et cherche à aider les femmes à devenir non seulement des entrepreneuses prospères, mais aussi des être humains accomplis.

Mettre fin à la violence basée sur le genre

Malheureusement,  la violence basée sur le genre coûte à bon nombre de femmes leur bien être émotionnel et psychique et, chaque année, leur vie. C’est la raison pour laquelle Ada M. Alvarez Conde a décidé de lancer une organisation dont le but serait d’éduquer des adolescents ainsi que les jeunes adultes, femmes et hommes, sur la violence dans les fréquentations amoureuses, un sujet rarement abordé au Porto Rico. La Fundación Alto al Silencio (Fondation Stop au silence) organise des groupes de discussions dans des écoles dans tout le pays, afin de sensibiliser les jeunes et collecter des ressources sur tous les réseaux pour alimenter son site, son blog, ainsi que sa page Facebook qui non seulement fournissent des informations sur les signes précurseurs d’une relation malsaine et sur où trouver de l’aide, mais également des statistiques, des nouvelles, ainsi que des programmes de formations adressés aux personnes qui souhaitent s’impliquer. Álvarez Condes nous dévoile comment la fondation est née :

Comenzó la inauguración de la fundación con un entrenamiento a más de 150 personas en la Convención Anual de la Coalición Nacional en Contra de la Violencia Doméstica, en donde hay personas de los 50 estados que trabajan con víctimas y están encargados de los refugios a mujeres entre otros programas comunitarios. Alto al Silencio es la primera organización dedicada a tratar el tema de la violencia en el noviazgo (señales, relaciones saludables, autoestima, organización comunitaria)  en español y para la comunidad latina como enfoque principal.

La fondation a démarré avec plus de 150 personnes qui ont suivi une formation lors de la Convention annuelle de la coalition nationale contre la violence domestique, qui rassemble des personnes venues des 50 états [des États-Unis d’Amérique] et qui, parmi d’autres programmes communautaires, travaillent auprès des victimes et s’occupent des abris. Alto al Silencio est la première organisation à se charger de la violence dans les fréquentations amoureuses (signes, relations saines, l’estime de soi, organisation communautaire) en espagnol avec, comme première cible, la communauté latino. 

One of the talks offered by Fundación Alto al Silencio in Cabo Rojo, Puerto Rico, to 200 students. Image taken from Fundación Alto al Silencio's Facebook page.

Une des conférences offerte à 200 étudiants par la Fundacion Alto al Silencio au Cabo Rojo, Porto Rico. Image prise de la page Facebook.

Quelques mots de fin sur le féminisme

Bien que les femmes du Porto Rico partagent une histoire commune riche et fascinante, nourrie de contributions et de victoires dans leur lutte pour forger une société plus équitable, beaucoup reste encore à faire. Il incombe aux d’hommes et aux garçons de prendre leurs responsabilités et de réaliser leur rôle essentiel dans ces efforts et de ressentir que, eux aussi, peuvent prendre part au mouvement féministe. Car, en fin de compte, le féminisme n’a pas pour seul but de libérer les femmes, mais aussi de sensibiliser au rôle des hommes dans la lutte contre le patriarcat et le sexisme. Dans un de ses billets de son blog intitulé Brujas y Rebeldes (Sorcières et rebelles), la militante pour les droits de l’homme, Amarilis Pagan, dit:

Cuando las mujeres que trabajamos por derechos humanos hablamos del machismo, lo hacemos con plena conciencia de qué implica el término y quiénes son los que mueven la rueda de la violencia.  Reconocemos, inclusive, cómo el machismo también oprime a los hombres al castrar su capacidad de sentir emociones, de amar libremente, de elegir qué hacer con su vida sin ser estigmatizados por renunciar a los privilegios que su sexo les otorga al nacer. También reconocemos las implicaciones económicas del pensamiento machista y cómo esa rueda de violencia tritura a hombres y mujeres que viven en pobreza, en desigualdad racial y de orientación e identidad sexual.  Por eso seguimos apostando a la educación, al activismo, pero muy en especial al amor que nos sostiene en tiempos de pérdida o cuando se recrudece la violencia institucional y social hacia nuestros grupos más vulnerables.

 

Lorsque nous les femmes, qui travaillons pour les droits de l'homme, parlons du machisme, nous sommes entièrement conscientes de ce que ce terme implique et de qui sont ceux qui font tourner la roue de la violence. Nous reconnaissons, en fait, que le machisme oppresse aussi les hommes en les castrant de leur capacité à éprouver des émotions, à aimer librement, à choisir leur vie sans être stigmatisés pour avoir délaissé les privilèges qu'ils ont acquis à leur naissance grâce à leur sexe. Nous reconnaissons également les implications économiques de la pensée masculine machiste, et comment cette roue de la violence détruit les hommes et les femmes vivants dans la pauvreté et dans une inégalité de l’identité raciale et sexuelle. C’est pour cela que nous mettons tout notre espoir dans l’éducation, l’activisme, mais plus particulièrement dans l’amour qui nous porte aux heures difficiles et quand la violence institutionnelle et sociale éclate envers nos groupes les plus vulnérables. 

Ukrainiens et Russes sur les réseaux sociaux : ‘S'il y a une guerre, chacun perdra !’

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30,000 rally against Russian troops introduction to Ukraine on Independence Square in Kiev, March 2, 2014. Photo by Danil Prikhodko, copyright © Demotix, March 2, 2014.

30.000 personnes se sont rassemblées le 2 mars 2014 sur la Place de l'Indépendance à Kiev contre l'entrée des troupes russes en Ukraine. Photo Danil Prikhodko, copyright © Demotix.

Près d'une semaine après sa destitution, l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch est réapparu en Russie, pendant que les forces armées russes envahissaient la Crimée, la région autonome d'Ukraine localisée sur une péninsule de la Mer Noire.

Les troupes russes ont d'abord refusé de s'identifier. La Russie a ensuite reconnu sa présence militaire. Samedi 1er mars, le Conseil de la Fédération de Russie a officiellement avalisé la décision du Président russe Vladimir Poutine de déployer des troupes en Ukraine, une déclaration de guerre de facto contre son voisin. Le gouvernement de Poutine a utilisé pour prétexte la défense de la vie des Russes de souche en Ukraine, prétendument en danger immédiat. Toutes les informations de Russes malmenés en Crimée ont pourtant été infirmées [russe] par la suite par les défenseurs des droits humains.

Les réactions des utilisateurs ukrainiens et russes des médias sociaux ne se sont pas fait attendre.

Sur Facebook, le Russe Yevgueni Youriev a mis en garde [russe] ses compatriotes qu'une guerre avec l'Ukraine ferait perdre à la Russie sa réputation au niveau mondial :

Пройдет совсем немного времени, и большинство поймет, что Путин безумен. Но проблема в другом. Его просто не станет, и все. Куда потом встроить человечеству миллионы людей, которые поддержали безумие. И смерти чужих детей, и смерти своих детей. Никогда уже у России не будет прежнего места в мире. И детям нашим. Все, о чем так красиво и благородно недавно вспоминали, ничего этого больше никогда не будет. Ни медалей Олимпиады, ни Пушкина, ни Толстого, ни балов, ни супрематистов. Ни загадочной и красивой русской души. Ни победы в Великой Войне с фашистами. Все это станет скотство и ложь. По красной площади 9 Мая уже никогда не пройдут победители.
Россия не проживет долго за новым железным занавесом, это понятно. И вот когда он рассыплется снова, мир будет смотреть молча на нас. Всегда. Это будет вечный позор.

Il se passera très peu de temps avant que la majorité comprenne que Poutine est fou. Mais le problème est ailleurs. Lui ne durera pas, et ça sera fini. Mais qu'adviendra-t-il des millions de gens qui auront soutenu [sa] folie. Et la mort des enfants des autres, et la mort de nos enfants. La Russie n'aura plus jamais sa place d'avant dans le monde. Ni nos enfants. Tous nos souvenirs récents beaux et nobles, tout cela disparaîtra à jamais. Plus de médailles olympiques, plus de Pouchkine, de Tolstoï, de bals, de suprématistes. Finie la belle et mystérieuse âme russe. Plus de victoire dans la Grande Guerre contre les fascistes. Tout cela deviendra saleté et mensonge. Les vainqueurs ne défileront plus sur la Place Rouge le 9 mai. La Russie ne survivvra pas longtermps derrière le nouveau rideau de fer, c'est sûr. Et quand il [ce rideau] tombera à nouveau, le monde nous regardera en silence. Pour toujours. Cela sera [notre] honte éternelle.

Faisant revivre la tradition des Orthodoxes orientaux du Dimanche du Pardon [anglais], l'activiste de Moscou Roman Udot a déposé une petite icône de la Mère de Dieu [anglais] devant l'ambassade d'Ukraine à Moscou et a écrit [russe] :

Я никогда не просил прощения у целой страны. Вкусной, веселой, бесшабашной страны. Близкой и уютной. Я не знаю правильного ритуала. Есть ли он? И хотя мои отношения с концепцией бога неоднозначны, я все-таки решил использовать этот древний символ нашего родства, общности культуры и истории.

Оставлю у ограды украинского посольства. Попрошу прощения. И пусть потом суеверные полицейские – а все бандиты суеверны – ломают голову как это выбросить.

Боже, храни Украину.

Je n'ai jamais demandé pardon au pays entier. Un pays délicieux, joyeux, imprudent. Proche et confortable. Je ne connais pas le rituel exact. Y en a-t-il un ? Et bien que ma relation avec le concept de dieu soit ambivalente, j'ai malgré tout résolu d'utiliser ce symbole antique de notre parenté, de notre culture et de notre histoire partagées.

Je laisserai [l'icône] à la clôture de l'ambassade d'Ukraine. Et demanderai pardon. Que les policiers superstitieux – tous les bandits sont superstitieux – se cassent la tête pour s'en débarrasser.

Dieu, protège l'Ukraine.

Inutile de dire que beaucoup d'Ukrainiens ont été stupéfaits de la décision du gouvernement russe d'envoyer les troupes en Ukraine.

Un utilisateur de Facebook à Kharkiv, Yevguen Bessonov, a écrit [russe] :

Мы не убили ни одного россиянина, не взяли ни пяди их земли, не ввели войска на их территорию, не захватили их ресурсы. Мы просто на неделю стали свободной страной. И этого хватило, чтобы Россия объявила нам войну ЕДИНОГЛАСНЫМ решением СФ и при тотальной поддержке населения!!! За что они нас так ненавидят? За свободу? За инакомыслие? За что мы удостоены такой лютой и всенародной ненависти, что война оправдана в глазах россиян? 1 марта 2014 года – …..?

Nous n'avons pas tué un seul Russe, n'avons pas pris un pouce de leur terre, n'avons pas envoyé de troupes sur leur territoire, ne nous sommes pas emparés de leurs ressources. Nous sommes justes devenus un pays indépendant pour une semaine [depuis le renversement du Président Ianoukovitch soutenu par les Russes [anglais]]. Et cela a suffi à la Russie pour nous déclarer la guerre par une résolution UNANIME du Conseil de la Fédération et avec le soutien total de la population !!! Pourquoi nous haïssent-ils tant ? Pour notre liberté ? Pour notre non-conformisme ? Pourquoi sommes-nous dignes d'une haine si féroce et nationale qu'elle justifie la guerre aux yeux des Russes ? 1er mars 2014 – …?

Entre-temps, les médias russes justifiaient l'envoi de troupes en Ukraine [anglais] par la nécessité de défendre les Russes de souche et les russophones dans le pays. De nombreux Ukrainiens russophones ont souligné l'absence de motifs à une telle “défense” et ont même adressé une péition à Poutine [anglais] pour qu'il stoppe l'intervention militaire en Ukraine.

Un Russe habitant Kiev, Mitya Gerasimov, a publié [russe] ceci sur sa page Facebook :

Я гражданин РФ, русский еврей, пять лет живу в Украине. У меня ни разу не возникло здесь проблем ни с моим русским языком, ни с моей еврейской музыкой. Ни во Львове, ни в Киеве, ни на Майдане. Никаких «фашистов-бендеровцев», нацистов и антисемитов я не видал в глаза, это миф. Путин при широкой поддержке населения России ввел войска в Украину, и это никакая не защита от экстремистов. Это война против мирной независимой страны. Позор России. Беда.

Je suis citoyen de la Fédération de Russie, juif russe, je vis en Ukraine depuis cinq ans. Je n'ai jamais eu le moindre problème ni avec ma langue russe ni avec ma musique juive. Ni à Lviv, ni à Kiev, ni sur Maïdan. Je n'ai vu de mes yeux aucun “fasciste-bandériste“, nazi ou antisémite, c'est un mythe. Poutine, avec le large soutien de la population de la Russie, a envoyé des troupes en Ukraine, et ce n'est pas une protection contre les extrémistes. C'est une guerre contre un pays indépendant. Une infamie pour la Russie.

La critique d'art Ekaterina Stukalova a publié [russe, ukrainien] ceci sur Facebook :

Устройте мне встречу с Путиным, Обамой, Баррозу. Даже не встречу, нет, перекрестный допрос. Я могу рассказать им, как ущемляются мои русскоязычные права в Украине. Я – на три четверти этническая русская, на одну четверть этническая армянка, получившая советский паспорт в 16 лет и украинский в 19. Училась в русской школе, украинский язык в ней преподавался, но настолько спустя рукава, что я его так и не имела возможности нормально выучить. Поступила в Киевский Государственный Художественный Институт в 1990, на втором курсе всех преподавателей лихорадило, что в связи с независимостью их заставят преподавать на украинском, а как они будут это делать, если все книжки на русском? Так никто и не заставил за 20+ лет, более того, студенты-первокурсники с Западной Украины, вынужденные пользоваться русско-украинским словарем в библиотеке при чтении литературы, к третьему курсу переходили на русский. Аналогичная ситуация была везде, где я потом работала.

Мои дети говорят по-русски, старшая учит украинский в школе, но на переменках дети общаются между собой по-русски. Ні, зачекайте. Десь з грудня 2013 вони намагаються і на перервах спілкуватися українською. І я це підтримую. Але дуже хотілося б краще опанувати українську, щоб не робити помилок і знати, як виправляти помилки в зошитах моїх дітей. Може, є якісь курси, де в Україні дорослим російськомовним можна вивчити українську? Ні, не чула. Мене це дуже непокоїть, панове Путін, Обама, Баррозу. Мої україномовні права вочевидь порушені.

Organisez-moi une rencontre avec Poutine, Obama, [le président de la Commission Européenne José Manuel] Barroso. Non, même pas une rencontre, une audition contradictoire. Je peux leur raconter comment sont bafoués mes droits linguistiques russes en Ukraine. Je suis d'origine aux trois quarts russe et un quart arménienne, j'ai reçu le passeport soviétique à 16 ans et ukrainien à 19. J'ai étudié à l'école russe, la langue ukrainienne était enseignée, mais tellement par-dessous la jambe que je n'ai pas eu la possibilité de l'apprendre correctement. En 1990 je suis entrée à l'Institut d'Art d'Etat de Kiev, en deuxième année la fièvre a travaillé tous les professeurs qu'avec l'indépendance ils seraient forcés de faire cours en ukrainien, et comment y arriver si tous les livres sont en russe ? Mais personne ne les y a forcés en + de 20 ans, qui plus est, les étudiants de première année d'Ukraine occidentale [parlant majoritairement l'ukrainien] devaient utiliser un dictionnaire russe-ukrainien à la bibliothèque pour lire les manuels et passaient au russe en troisième année. Même situation partout où j'ai travaillé ensuite.

Mes enfants parlent russe, mon aînée apprend l'ukrainien à l'école mais pendant les récréations les enfants parlent entre eux en russe. [NdT : La suite de la citation est en ukrainien] Non, minute. Depuis décembre 2013 ils ont commencé à essayer de parler ukrainien pendant les récréations aussi. Et je suis pour. Et [j']aurais aimé mieux savoir l'ukrainien pour ne pas faire de fautes et pouvoir corriger les fautes dans les devoirs de mes enfants. Il y a peut-être des cours d'ukrainien pour les adultes russophones. Mais je n'en connais pas. Ça m'inquiète beaucoup, Messieurs Poutine, Obama, et Barroso. Mes droits à parler ukrainien sont réellement enfreints.

Un Ukrainien de Crimée vivant à Kiev, Vitaliy Dyshlovy, a écrit [russe] :

Я родился и вырос в Крыму. Так как живу в Киеве, последние несколько дней провожу консультации на тему “Что думают крымчане?”. За всех не скажу, но мои родственники по своему окружению судят так: все хотят спокойной жизни и никакой защиты им ни от кого не нужно. В целом впечатление – пассивность: ни позицию Украины, ни присоединение к России активно поддерживать не собираются. Конечно, конфликта не хочет никто. Действия же России невозможно объяснить никак – от войны проиграют все. На голову эти действия не налазят никому – ни мне, ни родителям, ни знакомым в Крыму. Желающим жить в России и махающим триколором в некоторых городах неделимой Украины предлагаю решать вопрос индивидуально – переезжать в Россию и наслаждаться. Слава Украине!

Je suis né et ai grandi en Crimée. Comme j'habite Kiev, depuis quelques jours je donne une consultation sur le thème “Que pensent les Criméens ?”. Je ne peux pas parler pour eux tous, mais mes proches et leur entourage jugent ainsi : tous veulent une vie calme et n'ont besoin de la protection de personne. L'impression générale est la passivité : ils ne veulent soutenir activement ni la position de l'Ukraine ni l'union avec la Russie. Evidemment personne ne veut du conflit. Aucun n'arrive à expliquer les actes de la Russie – s'il y a la guerre tout le monde perdra. Ces actes sont incompréhensibles à tous – moi, mes parents et connaissances en Crimée. A ceux qui souhaitent vivre en Russie et agitent le drapeau tricolore [russe] dans quelques villes de l'Ukraine indivisible, je leur propose d'agir individuellement – en déménageant en Russie et qu'ils s'en donnent à coeur joie. Vive l'Ukraine !

Un Russe de Tcherkassy, Dmitri Zorin, a lancé un appel [russe] aux deux pays :

Я живу в Украине 14 лет.
Я убежал сюда из России.
Я объехал всю Украину с востока до запада и с севера до юга.
Я официально заявляю, что за время моего пребывания Я ни разу не встретил ни малейшего неуважения ко мне.
[...]
Я безмерно благодарен Украине за то, что Я и моя семья – Граждане Украины.
Украинцы! Что бы ни случилось, Я с ВАМИ!!
Я не побегу.
Я бился в беспомощности с 2009 года. Я не верил в Майдан. Я верил в украинцев.
Борьба за свободу сплотила нас. Я благодарен ВАМ за это!
Я знаю, что МЫ УЖЕ СВОБОДНЫ!
Даже, когда понимаем беспомощность нашей армии перед захватчиком.
[...]
Россияне!
Я знаю, что вы не объявляли войну Украине.
Я знаю, что большинство из вас не обдурить инфой из ящика. И нет смысла говорить, что есть правда. Вы её и сами берете из ленты.
Я официально заявляю, что никого из своих друзей не считаю врагом.
Я знаю, что вам не легко. Вы чувствуете себя достаточно сыто и разрозненно, чтобы предпринимать резкие движения. Я понимаю это.
Я официально заявляю, что если вам вдруг понадобится уйти в Украину, Я приму вас. Я буду помогать вам. Я не назову за это цены и никогда не предъявлю.
Я знаю, что жить в страхе долго не получится. Одно кончается. Или жизнь или страх.
Я официально заявляю, что когда у вас исчезнет страх, Я подскажу и помогу морально. Когда бы это ни произошло.

Je vis en Ukraine depuis 14 ans.
Je me suis sauvé de Russie ici.
J'ai parcouru toute l'Ukraine d'est en ouest et du nord au sud. Je déclare officiellement que je n'ai jamais rencontré le plus petit manque de respect.
[...]
Je serai éternellement reconnaissant à l'Ukraine que ma famille et moi sommes citoyens ukrainiens.
Ukrainiens ! Quoi qu'il arrive je suis avec VOUS !!
Je ne fuirai pas.
Je me sens impuissant depuis 2009. Je n'avais pas foi en [Euro]Maïdan. J'avais foi dans les Ukrainiens.
Le combat pour la liberté nous a unis. De cela, je VOUS remercie !
Je sais que NOUS SOMMES DÉJÀ LIBRES !
Même quand nous comprenons la faiblesse de notre armée devant l'agresseur.
[...]
Russes !
Je sais que vous n'avez pas déclaré la guerre à l'Ukraine.
Je sais que la majorité d'entre vous ne se laisse pas duper par les infos de la télé. Et aucune raison de vous dire ce qui est la vérité. Vous la trouvez vous-même.
Je déclare officiellement que je ne considère aucun de mes amis comme un ennemi.
Je sais que ce n'est pas facile pour vous. Vous vous sentez trop rassasiés et isolés pour entreprendre des actions brusques. Je comprends cela.
Je déclare officiellement que si vous avez besoin soudain de venir en Ukraine je vous accueillerai. Je vous aiderai. Je n'y mettrai pas un prix et n'en réclamerai jamais.
Je sais que vivre dans la peur ne va pas longtemps. Quelque chose cède. Ou la vie, ou la peur.
Je déclare officiellement que lorsque votre peur diparaîtra, je vous conseillerai et vous aiderai moralement. A tout moment.

Le 2 mars, des citoyens des deux pays [anglais] ont tenu des manifestations contre l'intervention militaire russe en Ukraine.

Le Premier Ministre russe Dmitri Medvedev choisit Facebook pour s'exprimer sur l'Ukraine

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"Dmitry Anatolyevich, are you sleeping again? Dmitry Anatolyevich?" Anonymous image found online.

“Dmitri Anatolievitch, vous dormez de nouveau ? Dmitri Anatolievitch ?” Image anonyme trouvée en ligne.

Le Premier Ministre Dmitri Medvedev, qui était resté aussi muet que son patron le Président Poutine au sujet de l'Ukraine et de son intégrité territoriale, a choisi un canal inattendu pour s'exprimer enfin. Il, ou probablement un de ses assistants, s'est fendu d'une entrée [russe] sur son compte Facebook, qui a déjà recueilli plus de 5.000 commentaires, 6.000 “j'aime” et 3.000 partages. Il y faisait plusieurs constatations, dont voici la plus étrange :

Да, авторитет президента Януковича практически ничтожен, но это не отменяет того факта, что по Конституции Украины он – легитимный глава государства.

Oui, l'autorité du président Ianoukovitch est pratiquement nulle, mais ceci ne change rien au fait que de par la constitution ukrainienne il est le chef de l'Etat légitime.

Il continuait en suggérant que le Parlement ukrainien mette Ianoukovitch en accusation si telle est sa volonté. Cette description (exacte) de l'autorité de Ianoukovitch a amené certains utilisateurs de Twitter à extrapoler sur la stature vacillante de Medvedev lui-même.

Arnold Schwarzenegger and Dmitry Medvedev with swapped heads. Anonymous image found online.

Arnold Schwarzenegger et Dmitri Medvedev ont échangé leurs têtes. “Jumeaux” inversés. Image anonyme trouvée en ligne.

Un tweet repris plus de 150 fois a plaisanté :

Pendant la durée de la guerre on a ramené Dmitri Medvedev chez sa grand-mère

Un autre blogueur a tweeté :

Medvedev a trouvé quelqu'un d'encore plus pitoyable que lui et qui continuera à essayer de sautiller sur le cadavre politique.  

D'autres ont relevé qu'un président à l'autorité nulle est un “oxymore [russe].”

"Don't worry Vic[tor], we've got this." Anonymous image found online.

“Ne t'inquiète pas Vitek, on a trouvé ça.” Image anonyme trouvée en ligne.

Et Medvedev de conclure son texte sur Facebook en appelant l'Ukraine un “parent pauvre” : 

России нужна сильная и стабильная Украина. Предсказуемый и экономически состоятельный партнер. А не бедный родственник, вечно стоящий с протянутой рукой.

La Russie a besoin d'une Ukraine stable et forte. D'un partenaire prévisible et économiquement sain. Pas d'un parent pauvre, qui tend éternellement la main.

Le ton des commentaires à la note est d'abord positif (“Oui, je suis d'accord” et “Bien dit”), mais vire rapidement à la critique de l'attitude russe en Ukraine et de l'intervention ostensible en Crimée. Il reste à Medvedev, ou son équipe de presse, à leur répondre.

Bangladesh : Manifestations contre un film évoquant la guerre d'indépendance

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(Sauf mentions contraires, les liens renvoient vers des contenus en anglais.)

Gunday“, nouveau film sorti des studios de cinéma indiens Bollywood, a soulevé l'indignation chez certains au Bangladesh en raison de sa description de la guerre d'indépendance du Bangladesh en 1971. 

La première scène du film montre la guerre indo-pakistanaise de 1971 et passe sous silence les événements de cette même année ayant conduit à la création [de l'Etat] du Bangladesh. Ce passage ne met en relief que les treize derniers jours survenus à la toute fin de la guerre indo-pakistanaise et oublie l'élément essentiel qu'est la longue guerre de libération du Bangladesh [en français] contre le Pakistan, au cours de laquelle, selon les estimations, trois millions de personnes sont mortes.

C'est sur les réseaux que les Bangladeshis ont exprimé leur colère et ont exigé que la société de production derrière le film, Yash Raj, présente ses excuses.

Mais les manifestations ne se sont pas seulement déroulées sur internet. Plusieurs groupes de jeunes ont rejoint des manifestatations de rue à Dhaka, capitale du Bangladesh. Le gouvernemet bangladais a aussi exprimé officiellement sa condamnation [du film].

Affiche du film "Gunday". Image de Wikipedia.

Affiche du film “Gunday”. Image de Wikipedia.

Sur Twitter, Abdullah Al Nadim a écrit :

[1971] représente notre guerre de libération et pas seulement la guerre de l'Inde contre le Pakistan, qui n'était qu'un épisode de notre guerre de libération.

Quant à Worldfriend4u, il remet en cause les connaissances historiques du réalisateur du film :

Votre nation tout entière devrait avoir honte, tyran ignorant. Vous ne connaissez rien à l'Histoire.

Saima Selim a twitté : 

Bandes d'idiots, si vous n'arrivez pas à faire des recherches élémentaires [en histoire], n'essayez pas d'être supposément représentatifs.

Zarin Tasnim Maliha exprime son objection :

Quel grossier mensonge ! Bollywood a recréé à sa façon l'histoire de 1971.

Sur Facebook, Sedative Hypnotics prend appui sur des documents pour démontrer l'historicité des faits de la guerre de libération du Bangladesh de 1971 dont le film a mal rendu compte :

৯০ হাজার পাকিস্তানী আর্মি ভারতীয় বাহিনীর কাছে আত্মসমর্পণ করে নি। করেছে বাংলাদেশ-ভারত যৌথবাহিনীর কাছে। এই কপি টা ভারতের প্রতিটা ঘরে ঘরে পৌছায় দেবার দাবি জানাই। প্রথমে ‘গুন্ডে’ মুভির পরিচালকের বাসায়।

90 000 soldats pakistanais prisonniers n'ont pas capitulé devant l'armée indienne. Ils se sont rendus aux forces interarmées indo-bangladaises. Je demande qu'une copie de ce document de faits hitoriques parviennent dans toutes les maisons indiennes. Ces documents devraient être adressés en priorité au réalisateur de “Gunday”.

Mrityunjay Devrat, réalisateur du film “Children of War” [Les enfants de la guerre] d'après la guerre de libération du Bangaldesh, a fait part de son mécontentement à l'égard du film “Gunday” dans un entretien avec Bollywood Hungama, remettant en cause la façon dont la guerre est mise en scène :

If I am allowed to be honest, then I'd have to say that the makers of Gunday have been factually incorrect. I think it is hugely irresponsible and derogatory to use a sensitive subject such as the Bangladesh war for purely commercial purposes.

S'il m'est permis d'être tout à fait honnête, je dois dire que les [données utilisées par les] cinéastes de Gunday sont factuellement inexactes. Je trouve qu'il est hautement irresponsable et très désobligeant de traiter d'un sujet aussi sensible que la guerre du Bangladesh à des fins purement commerciales.

La société de production Yash Raj a présenté ses excuses sur son blog pour “tout manque de respect ou d'offense” que le film a pu causer chez les Bangladais.


Le Forum des femmes francophones s'ouvre à Kinshasa

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The Banner for the 2014 forum for francophone women in Kinshasa, DRC

La bannière du Forum  2014 forum des femmes francophones – Domaine public 

Le  Forum 2014 des femmes francophones s'ouvre aujourd'hui à Kinshasa, en RDC. Il s'agit de la deuxième édition, qui fait suite à la première du genre à Paris en 2013. Le premier était consacré à a diminution de la violence dans les zones de guerre. L'objectif du Forum 2014 forum sera le rôle des femmes dans le développement. Trois ateliers se tiendront : femmes et éducations, femmes et pouvoir, femmes et paix. Un groupe spécial couvrira le problème de l'éducation des filles jusqu'à leurs 16 ans. 

Brésil : 27 chansons dénonçant la violence policière

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(Tous les liens mènent vers des contenus en portugais.)

Le journaliste et activiste Carlos Carlos a publié sur son blog Bola e Arte [Ballon et Art] une liste des plus importantes “chansons brésiliennes qui dénoncent la [violence policière]“. Il s'en explique :

Agora tá na moda na internet fazer listas, né… e no meio de tanta lista inútil, o Blog Bola e Arte separou uma seleção de músicas (brasileiras) de todos os gêneros (raps, sambas, rocks, reggaes, funks etc…) com denúncias diretas em relação às arbitrariedades das corporações policiais. Com tantas denúncias contundentes, será que é tudo mentira??? Ou uma realidade efetiva, principalmente das periferias do Brasil inteiro (e do mundo)???

Dedico essa lista às mães do Movimento Mães de Maio [que surgiu após a morte de cerca de 500 jovens numa ação da polícia no estado de São Paulo em maio de 2006], que passaram (e ainda passam) na pele todas essas injustiças covardes e nojentas! Tamo junto até o final, contra os ratos cinzas!!!

Dresser des listes est à la mode sur internet, n'est-ce pas ? Alors pour toutes ces listes inutiles, le blog Bola e Arte a retenu une sélection de chansons (brésiliennes) appartenant à plusieurs genres (rap, samba, rock, reggae, funk, etc.) dénonçant directement l'arbitraire des forces de police. Toutes ces critiques pénétrantes et nombreuses ne sont-elles que mensonge ou correspondent-elles à une réalité effective, surtout dans les banlieues du Brésil tout entier (sinon du monde) ?

Je dédie cette liste aux mères du mouvement Mães de Maio ["Mères de mai", mouvement constitué après la mort de près de 500 jeunes à la suite d'une action de la police dans l'Etat de São Paulo en mai 2006], qui ont subi (et subissent encore) dans leur chair toutes ces injustices aussi lâches qu'infâmes ! Tous ensemble jusqu'au bout contre les rats gris ! [les agents de la police anti-émeute de São Paulo revêtent un casque noir ou blanc et un uniforme bleu-gris]

Cette liste apparaît au moment même où le débat sur les violences policières, notamment celles contre les manifestations populaires qui ont saisi le pays depuis juin 2013, redevient d'actualité.

“Quem policia a polícia?” ["Qui police la police ?"] du groupe “Zumbi Somos Nós” est l'une des 27 chansons composant la liste élaborée de façon collaborative. 

Dans la section consacrée aux commentaires du blog Bola e Arte, d'autres chansons peuvent être suggérées. 

Une chronologie des violations du droit international par les troupes russes en Ukraine

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Le blog très lu Maidan Translations a reproduit une note sur Facebook de Dmitri Tymchuk, Directeur du Centre ukrainien d'études politico-militaires, qui décrit plusieurs violations alléguées du droit international et “actes irréguliers” depuis la fin février 2014. Tymchuk ouvre cette rétrospective avec ces faits :

Par exemple, le 28 février à 8h45, le vol d'une dizaine d'hélicoptères militaires a été suivi par le poste technique d'observation situé sur le cap de Takil en provenance de la Fédération de Russie vers l'Ukraine.

Trois hélicoptères (deux KA-27 et un Mi-8) ont atterri sur l'aéroport de Katcha et ont passé les formalités frontalières et douanières conformément à une demande préliminaire. Le reste des hélicoptères s'est posé à proximité de l'aéroport ; ici, aucune réponse n'a été reçue à l'appel du chef de la division des frontières nationales concernant la nécessité de passer les formalités régulières pour ces hélicoptères, arrivés sans demande préliminaire en violation de l'accord correspondant.
Le chef de la division des frontières nationales du Service des Gardes-Frontières d'Ukraine a établi un procès-verbal de violation de la frontière ukrainienne par les hélicoptères précités.

La Chine accuse des “terroristes du Xinjiang” de l'attentat de Kunming

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Les autorités chinoises ont accusé les activistes de la région occidentale du Xinjiang des meurtres commis dans une station de chemin de fer de la ville de Kunming, au sud-ouest de la Chine. L’attentat [en] du 1er mars 2014, a fait 29 morts et plus de 130 blessés selon l'agence Xinhua.

L'attentat coïncide avec l'arrivée des députés de toutes les régions du pays à Pékin pour la deuxième session du 12e Congrès national du peuple, la réunion annuelle du parlement, qui s'ouvre le 5 mars.

Le autorités locales de Kunming disent que les “preuves recueillies sur les lieux du crime ont montré que l'attentat terroriste de la gare de Kunming a été mené par les forces séparatistes du Xinjiang.” L'agence d'information publique Xinjiang décrit l'incident comme “un attentat terroriste organisé, prémédité et violent”. 

The Kunming attack has left 29 dead. (photo from Sina Weibo)

29 morts a Kunming. (Photo Sina Weibo)

Ce n'est pas la première fois que les médias d'état et les autorités locales attribuent des incidents violents à des activités terroristes des Xinjiang. Cette définition officielle a transformé des actes criminels individuels aléatoires en responsabilité collective d'une minorité ethnique et a abouti à l'étiquetage de tous ses membres comme des suspects de terrorisme [en]. En octobre 2013, les autorités chinoises ont qualifié un musulman  ouïgour qui avait fait exploser sa voiture  sur la place Tiananmen [en] d'acte terroriste mortel. Après l'explosion de Tiananmen, la Chine a renforcé la sécurité dans le Xinjiang.

Sur Sina Weibo le massacre de Kunming est devenu [zh] le sujet le plus discuté du 2 mars 2014. Certains témoins ont décrit les détails de ce qui s'est passé, bien que de nombreux messages aient été rapidement supprimés.

La qualification de “terroristes du Xinjiang” utilisée par le gouvernement a déclenché un nouveau cycle de haine irrationnelle envers la population du Xinjiang parmi les internautes ; certains intellectuels ont mis en garde,  de ne pas étiqueter tous les habitants du Xinjiang comme terroristes.

Le journaliste Li Chengpeng a écrit [zh]:

无论是谁,无论出于何种目的,无论什么种族,选择火车站这种人流密集场所,目标对准无辜的平民,这等邪恶,这种不择手段制造影响,其心必诛,必下地狱

Peu importe qui, pour quelle raison, ou de quelque race il soit, a choisi un endroit bondé comme une gare, et des innocents comme cibles – ils sont mauvais et ils devraient aller en enfer.

Un internaute originaire du Xinjiang, “vicki” a écrit:

从昨晚开始在各种网络媒体都看到昆明事件,为此感到非常难过,但是做为新疆人不得不声讨个别媒体同胞,恐怖分子是被世界所排斥的,不能够代表新疆一个地域!请大家别把屎盆子扣在自己同胞头上!新疆为昆明死难者默哀!

Depuis la nuit dernière, nous pouvons voir l'attentat de Kunming sur différents réseau et  médias, je me sens très triste, mais comme originaire de Xinjiang, je dois dire quelque chose. Les terroristes sont rejetés par tout le monde, ils ne peuvent pas être représentatifs de l'ensemble de la région du Xinjiang! S'il vous plaît ne mettrez pas cette étiquette sur vos compatriotes! Un moment de silence pour les victimes du Kunming à Xinjiang!

Le spécialiste des médias ”Du Zijian“ [zh] a écrit:

我不支持新闻媒体在报道中添加的“新疆”两个字。恐怖分子就是恐怖分子,是全人类的人渣;跟民族和地域都毫无关联。这个标签不对,这样的标签是一种地域撕裂甚至是民族撕裂。我反对!

Je ne supporte pas le mot “Xinjiang” dans les reportages. Les terroristes sont des terroristes, la crasse de l'humanité, ils ne devraient pas être liés à une nation ou une région. Cette qualification n'est pas juste, une telle étiquette divise toute la nation. Je m'y oppose!

 ”Jiazhuang zap niuyue” écrit:[zh]: 

请不要把对恐怖分子的愤怒,扭曲成对一个民族的恐惧和隔膜,那正是他们想要的效果。请不要把对暴力的还击,扭曲成对一个民族的歧视和敌意,那正是他们想要的效果。

S'il vous plaît ne transformez pas votre indignation contre les terroristes en peur et ségrégation de toute une nation. C'est ce qu'ils veulent. 

Le blog alternatif Qiwenlv a commenté:

面对恐怖袭击,我们不应将此迁怒于新疆人或维吾尔族,而应该去审视造成这一切悲剧背后的根源。没有人希望看到无辜民众被恐怖分子屠杀,但是抛开事情的原因而仅仅追究结果,是找不到出路的。

Devant ces attaques terroristes, nous ne devrions pas évacuer la colère sur les habitants du Xinjiang ou les ouïghours, mais plutôt examiner la cause derrière cette tragédie. Personne ne veut voir des innocents massacrés par des terroristes, mais mettre de côté les raisons dans la recherche d'un résultat n'est pas un moyen de s'en sortir.

Espace WoeLab au Togo : “Démocratiser la technologie”

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WoeLab est un espace de co-travail pour “la démocratie de la technologie ”[en], conçu pour donner accès à des ordinateurs et à du matériel aux jeunes, et à réaliser des idées novatrices. Fondé en 2012 par le Togolais Sénamé Koffi Agbodjinou, le laboratoire est passée de 6 à 15 membres en un an depuis son lancement. Il est le premier fablab du Togo.

Pour “démocratiser la technologie”, WoeLab a créé une imprimante 3D à partir de matériel électronique récupéré dans les décharges : une imprimante écologique à tous points de vue.

Le site PA-Lunion fait écho à cette réussite dans un billet de septembre 2013, citant un membre de WoeLab, Edem Alomatsi:

Le Woelab est un espace ouvert, un lieu d’incubation technologique, ça rassemble les jeunes passionnés [...]

Jerry c’est un ordinateur. D’abord le nom Jerry vient du mot anglais Jerrycan qui veut dire récipient ou bidon. C’est un ordinateur que nous montons en bidon comme vous le voyez, principalement avec des objets informatiques recyclés, des disques durs, des cartes mères déjà utilisées ou qui sont usagers quelque part et que les gens veulent jeter.

W. Afate, créateur de l'imprimante 3D faite à partir de e-déchets, a expliqué comment [en] il l'a créée:

Nous avons juste apporté et rassemblé en les connectant tous les éléments pour les faire fonctionner [...] Nous avons utilisé notre imagination à partir de ces matériaux et il suffit de regarder de vieux ordinateurs … et voir si c'est possible.

W. Afate, créateur de l'imprimante 3D. Image courtoisie de Woelab.

W. Afate, créateur de l'imprimante 3D. Image courtoisie de Woelab.

Rising Voices s'est entretenu avec Amadou Ndong par e-mail, un volontaire international de la Francophonie à L’Africaine d’Architecture, et affecté partiellement sur les projets de WoeLab.

Le WoeLab a conçu une imprimante 3D à partir de matériels électroniques récupérés dans les décharges d’ordures, c’est une imprimante écologique [...]

Je travaille actuellement avec des étudiants en licence de géographie à l’université de Lomé sur un projet qu’ils veulent faire : la cartographie sur OpenStreetMap et la réalisation d’un petit guide de l’université pour les étrangers et les nouveaux bacheliers, l’affichage de cartes imprimées en grand format un peu partout dans l’université.

Comme le groupe a beaucoup d'activités, mais manque de visibilité à l'extérieur, ils collaborent avec le corps national des pompiers du Togo pour collaborer avec eux autour du projet OpenStreetMap. Nous avons demandé à Amadou de nous en parler.

Rising Voices: Quelles ont été vos actions pour les étudiants pour les impliquer dans OpenStreetMap?

J’ai fait du volontariat sur OpenStreetMap [avant...] Je suis rentré en contact avec des étudiants en geographie et les ai proposé de leur faire une formation sur OpenStreetMap, comme je le faisais au sein du WoeLab. 

Mais je pense l’utilisation des GPS et des cartes que nous imprimons pour collecter des données sur le terrain les a beaucoup intéressé : ils apprennent tout cela mais en théorie seulement, ils n’ont pas souvent la chance de faire la pratique et donc le projet OpenStreetMap leur permettait cela [...] 

J’ai formé des etudiants en Licence sur OSM et sur Qgis jusqu’à ce qu’ils puissent réaliser leur propres cartes en utilisant les données de OpenStreetMap. 

WoeLab partage des mises à jour et leurs nouvelles sur sa page Facebook.
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