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Joyeux Norouz ! Le Tadjikistan fête l'arrivée du printemps

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Les 20 et 21 mars, les habitants du Tadjikistan célèbrent Norouz [en français]. Cette fête très ancienne qui marque le début du printemps est mieux connue sous le nom de “Nouvel an perse”. 

Icekandar souhaite un joyeux Norouz [en russe] à tous les lecteurs de son blog :

Вот и наступил Навруз – самый светлый, самый замечательный праздник! Этот праздник отличается от остальных. Он очень много значит для нашей страны и нашего народа. Навруз – как мост, который соединяет современный Таджикистан с нашими предками и их культурой.

Навруз – праздник весеннего очищения. Очистите свои мысли, друзья, и станьте этой весной хоть немного добрее.

Поздравляю вас с Наврузом!

Voilà Norouz, la plus gaie et la plus belle des fêtes ! Elle n'a rien à voir avec les autres. Cette date signifie énormément pour notre pays et notre peuple. Norouz est comme un pont qui relie le Tadjikistan d'aujourd'hui à nos ancêtres et à leur culture.

Norouz est la fête du renouveau printanier. Dépoussiérez vos idées, mes amis, et devenez ce printemps un petit peu meilleurs.

Joyeux Norouz !

Le portail ozodagon.tj a mis en ligne [en tadjik] quelques vidéos qui montrent comment l'événement est célébré à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan.


Zambie: Le fils du président menace un journaliste, “Nous vous tuerons”

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Le mariage de Sata Kazim, le fils du président zambien Michael Sata. Photo de la page Facebook de Zambia Watchdog

Un journaliste qui devait être jugé dans une affaire qui le lie au site Zambia Watchdog, un média électronique d'enquêtes et d'informations actuellement bloqué en Zambie, a été récemment été battu et menacé de mort. Son agresseur présumé ? Le fils du président zambien Michael Sata.

Kazim Sata est venu récemment sous les projecteurs après son mariage, auquel son père n'avait pas assisté en raison d'un voyage hors du pays. Certains médias ont rapporté que le président s'était rendu à une destination inconnue, tandis que d’autres avaient indiqué qu'il s'était rendu à New Delhi pour des raisons médicales. Quelques semaines plus tard, le président Sata est apparu au Zimbabwe voisin assistant au mariage de la fille du président Robert Mugabe, Bona.

Selon Zambian Watchdog, qui a signalé l'incident, Kazim a accosté le journaliste Thomas Zgambo dans le district de  Kabwata à Lusaka, à environ trois kilomètres du palais présidentiel, lui assénant des coups de poing et des injures. Le site a rapporté:

Le fils du président Michael Sata Kazimu a attaqué ce (mercredi) matin le journaliste Thomas Zgambo sans raison apparente.

Kazim qui se trouvait dans sa Mitsubishi Pajero, immatriculée ALB 9252, conduite par un autre, a repéré Zgambo dans un club social à Kabwata. Il est descendu de son véhicule.

Il est allé droit sur Zgambo et l'a bourré de coups de poing sur les côtes tout en criant “iwe [vous] … [épithète supprimé].

L'incident a choqué les gens qui étaient dans le club de Kabwata où Zgambo s'était arrêté pour rencontrer des amis.

Zgambo aurait dit :

Je vais écrire à son père. Kazim est complètement stupide. Comment peut-il se mettre à traiter les gens comme ça ? Quoi qu'il arrive, son père ne gouvernera que pour un maximum de dix ans, ensuite ça va changer.

Katuba old boys (Katuba vieux garçons), un lecteur qui a commenté l'événement, a rappelé comment l'un des enfants de l'ancien président Frederick Chiluba avait l'habitude de harceler les gens ordinaires. Il a écrit [les commentaires n'ont pas de permalien] : 

Le soi-disant fils du président va seulement embarrasser son père, et il devrait se rappeler la façon dont Castro a été traité après que son père a quitté la présidence. Le gars a été chassé et battu chaque fois qu'il essayait de se déplacer. Il devrait se rappeler que le temps viendra où il n'y aura pas de gardes du corps ni de Pajeros à conduire. C'est triste pour les Africains

Zgambo fait partie des nombreux journalistes qui ont été arrêtés ces derniers mois pour des liens présumés avec le site Zambia Watchdog. Le journaliste indépendant Wilson Pondamali qui a été arrêté en même temps que Zgambo et l'ancien professeur de journalisme Clayson Hamasaka, ont depuis été acquittés.

De quoi parle-t-on quand on parle d’ impérialisme ?

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Dans le conflit en Crimée comme en Centrafrique,  les accusations d’ impérialisme fusent à profusion. Les occidentaux accusent la Russie d'impérialisme en Crimée, les Russes accusent les occidentaux d'impérialisme culturel. De même, de nombreux observateurs africains accusent la France d'impérialisme pour ses interventions au Mali et en Centrafrique. La multiplication de cette terminologie pose la question de la signification véritable du mot. Quand parle-t-on d'impérialisme ? Que met-on derrière ce terme ? Et son utilisation dans ces différents contextes est-elle justifié ?

Un historique de l'impérialisme

La définition du mot impérialisme ne prête pourtant pas vraiment à confusion. Le plus souvent, on parle d’impérialisme (culturel) quand un pays imposerait à d'autres avec des moyens divers et variés une idéologie ou un mode de vie. Sur Global Voices, le mot impérialisme est apparu 200 fois entre 2008 et 2014 et tous les continents ont traité au moins une fois le sujet. Les statistiques de Google Trends liés à l'impérialisme donnent les tableaux suivants :

Les pays cherchant le mot impérialisme le plus souvent

Les pays cherchant le mot impérialisme (en anglais) le plus souvent

 

Les mots associés le plus souvent à ce mot:

tops des mots associés à l'imperialisme sur Google

tops des mots associés à l'imperialisme sur Google

 

Dans le version française du mot, depuis 2007, les tendances affichés par Google sont plus tournées vers l’Europe avec comme titres ayant attiré le plus d'audience sur les questions d'impérialisme ces dernières années: la presse qui dénonce l'impérialisme germanique en 2012, les questions sur la fin de l'impérialisme américain et la lutte contre l'impérialisme en Afrique.
Il apparait aussi que parmi les villes francophones,  ceux sont les habitants de Dakar qui seraient le plus intrigués par la question de l'impérialisme :

Les villes ayant recherché le mot "impérialisme" le plus souvent - via Google Trends

Les villes ayant recherché le mot “impérialisme” le plus souvent – via Google Trends

Au regard de ces informations, Il n'existe donc pas un seul type d'impérialisme mais bien plusieurs versions, menés par différentes puissances. Ces questions continuent de faire parler dans le monde entier mais chaque pays semble accuser une puissance spécifique d'impérialisme sans vraiment définir ce qu'elle entend par ce mot.

L'impérialisme selon les régions

L'actualité est évidemment tournée vers les actions militaires Russes en Crimée. Les médias européens ont beaucoup parlé d'impérialisme russe suite au référendum sur l'autonomie de la Crimée. Quentin Boulanger, co-fondateur de l'association de promotion de la coopération territoriale et des jumelages “Nord-Europe”, alerte sur la nécessité pour la France et l'Europe de sortir du schéma trop simpliste des pro-europeens contre les pro-russes :

La révolution actuelle n’a pas été initiée par des questions de politiques étrangères mais bien par des motifs internes. Il s’agit d’une opposition entre un large spectre de la société et un gouvernement kleptocratique, corrompu et abusif. Ce n’est pas l’est contre l’ouest et Monsieur Ianoukovitch n’est pas coupable d’amitié avec le Kremlin mais bien d’abus de pouvoir.

Boulanger ajoute dans un billet ultérieur, quelques jours avant le référendum :

Aujourd’hui, ce n’est pas une question de pro-européens contre Russie qui agite l’Ukraine mais celle de l’exercice de ce droit par la Crimée. Ainsi, si Moscou viole sans aucun doute le principe de non-ingérence sa présence peut-être interprétée comme l’anticipation d’un référendum au résultat incertain que le gouvernement de Kiev refuserait de reconnaître ou même de voir organiser. Pour le Kremlin, la présence en des poids stratégiques comme les aéroports est donc une sécurité devant permettre à la Crimée d’exercer librement son choix.

D'autres blogueurs au Canada dénoncent même le jugement “deux poids, deux mesures” quand il s'agit de comparer l'impérialisme russe à celui des Etats-Unis.

Les actions de la Russie peuvent être taxées d'impérialisme mais la volonté de la Crimée de privilégier ses relations avec la Russie sont réelles et ne peuvent être négligées.

En Centrafrique, L'intervention militaire française, même si elle a pu ralentir l'escalade du conflit au début de ses opérations, semble s'enliser dans un contexte très compliqué et de plus en plus inquiétant. Jean Batou dans Contretemps explique pourquoi l’intervention militaire française en Afrique comporte de nombreux risques de dérives :

Rien ne serait plus trompeur que d’envisager l’impérialisme français en Afrique au seul prisme de ses « chasses gardées postcoloniales », même s’il est par ailleurs prématuré de pronostiquer l’extinction de la Françafrique. Les autorités hexagonales ont ainsi commandité pas moins de trois volumineux documents sur les perspectives stratégiques de la France en Afrique. Le plus récent des trois annonce clairement la couleur : « L’Etat français doit mettre au cœur de sa politique économique le soutien à la relation d’affaires du secteur privé et assumer pleinement l’existence de ses intérêts sur le continent africain »

L'intervention au Mali avait déjà soulevé de nombreuses questions, comme celle Mireille Fanon-Mendes-France, experte à l'ONU et présidente de la Fondation Frantz Fanon :

Il s’agit de profiter de la déliquescence d’Etats sous domination continue depuis les indépendances pour réintroduire directement une présence militaire camouflée derrière des armées locales dont nul n’ignore l’insigne faiblesse. Dans ce jeu géostratégique, le Mali devient otage d'une volonté des Etats impérialistes et de leurs soutiens.

La Malienne Aminata Traoré abondait dans son sens en rappellant que :

Aujourd’hui la militarisation pour le contrôle des ressources de l’Afrique fait parti de l’agenda. Ce qui se passe aujourd’hui au Mali est l’illustration d’une nouvelle étape de la politique de mainmise sur les ressources du continent, notamment les ressources énergétiques, sans lesquelles la sortie de crise, la croissance et la compétitivité ne sont pas envisageables par l’Occident.

La grille d'analyse de ses observateurs semble oublier un volet important de ses actions “impérialistes”, que ce soit en Crimée, en Centrafrique ou au Mali: la préférence des communautés qui ont bénéficié directement des interventions militaires menées dans ces régions. Il semblerait que l'analyse dépend du prisme choisi par l'observateur. La phrase bien connue de Gerald Seymour “one man's terrorist is another man's freedom fighter” (le terroriste de l'un est le combattant de la liberté d'un autre) pourrait donc désormais avoir son pendant dans la géopolitique actuelle: L'impérialiste de l'un serait bien alors le combattant de la liberté d'un autre.

Les étudiants macédoniens qui demandent de meilleures conditions de vie sont “antipatriotiques”

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A collage by anonymous author spread via Facebook, combining photo of a dorm den with statues from Skopje 2014 project.

Collage d'un auteur anonyme diffusé sur Facebook, associant une photo de la salle commune d'un dortoir avec des statues provenant du projet Skopje 2014, d'une valeur estimée à 500 millions d'euros.

Début mars 2014, des étudiants demandant de meilleures conditions de vie dans les dortoirs de l'université publique ont lancé un blog intitulé “Operacija studentski” [mk, macédonien] (“Opération dortoir”) illustré de photos de conditions de vie déplorables dans les bâtiments. La campagne incitait d'autres à diffuser l'information, et a dès lors suscité beaucoup d'attention à la fois dans le pays et à l'étranger.

Alors que la grande majorité des gens soutiennent les étudiants, la campagne a été critiquée et ils ont été qualifiés d’ “anti-Macédoniens” et d'”antipatriotiques” par des éditorialistes macédoniens.

Les étudiants ont continué à réclamer de meilleures conditions [de vie] dans les dortoirs de l'université et l'Opération dortoir étudiant a récemment publié [mk] sur son blog qu'après à peine 20 jours de diffusion des images et descriptions de l'état de détérioration des dortoirs de l'université publique sur les réseaux sociaux, ils ont obtenu plus d'attention “qu'en parlant aux autorités au cours des 20 dernières années” :

Операција Студентски Дом се роди чекајќи заглавен лифт, додека другиот лежи струполен до него затоа што паднал пред неколку години, се роди во чекањето ред во менза во оној период кога треба да има храна ( не кажувам вкусна, здрава храна, велам оброк едвај топол), иницијативата се роди чекајќи ред за туширање и ред за одење во тоалет ( ти треба некој да чува стража-затоа што нема врата), се роди и кога излезени пред домот чекавме да се изгасне пожарот од дотраената инсталација, се роди кога тропкаме кај комшиите на спрат дали повторно нема интернет, дали има топла вода кај нив, заедно да одиме кај управниците или веќе биле.

L'initiative Opération dortoir étudiant est née suite à l'attente d'un ascenseur bloqué, tandis que le second était en bas de la cage – où il était tombé il y a plusieurs années. L'idée est venue suite à l'attente dans la file du hall d'entrée à l'heure où la nourriture devait se trouver à disposition (ne parlons pas de nourriture savoureuse ou consistante mais seulement un repas chaud), en attendant après les autres pour se laver ou aller aux toilettes (il faut que quelqu'un surveille la porte – parce qu'il n'y a pas de porte), pendant qu'on aurait pu mourir dehors à cause d'un incendie provoqué par une installation électrique vétuste, pendant qu'on demandait aux voisins s'ils avaient Internet ou de l'eau chaude, ou que ce soit pour aller ensemble le déclarer au gestionnaire…

Le magazine étudiant indépendant Izlez (Exit) a publié sur Twitter [mk] que l'accès à Facebook pour les résidents des dortoirs étudiants de “Goce Delchev”, l'un des dortoirs identifié dans les photos fournies par l'Opération dortoir, a été bloqué après la révélation de l'affaire :

Accès à #Facebook bloqué pour les résidents des dortoirs étudiants de “Goce Delchev”  à #Skopje ce soir. Diffusez !

Un jour plus tard, Macedonian Telecom (T-Home), le fournisseur d'accès Internet du dortoir, a écrit sur Twitter [mk] qu'ils n'étaient pas à l'origine du blocage mais que c'était leur client, le ministère macédonien de l'éducation et des sciences [mk] qui utilisait leur logiciel. Le marquage montre que le logiciel a été modifié par le ministère depuis cette révélation.

La réaction la plus vive a pris la forme d'une tribune [mk] sur un site pro-gouvernemental Puls 24 par G. Angeleski, une personne prétendant être un ancien résident du dortoir. Il reconnaissait que l'information concernant les conditions de vie était vraie mais que parler de cela était “antipatriotique” :

Како што во рамките на едно семејство, остануваат проблемите на тоа семејство, така и маките што си ги имаме во државичкава, треба да си останат меѓу нас. Ама проклет да е неартикулираниов сајбер простор на кој ова го пишувам во моментов. Поголема, посилна, поуверлива антимакедонска реклама од оваа не можеше да излезе. “Yes, this is a student dormitory, and yes, there are 1200+ students living in it as we speak”, е ова е насловот на, мислам американскиот портал imgur.com. Кликнете, кликнете на насловот и погледнете, ако случајно до сега на ви се појавило на почетна. Гледате колку сме познати. Е оти преку океанот мајтап си прават со нас, е за тоа душа ме боли. Па и под секоја слика си има опис, опис на место. Оти цел свет ќе знае, е за тоа душа ме боли. И додека живеев во тој дом душа ме болеше, ама сега повеќе ме боли.

Јасно дека многу од вас ве боли за ова, оти вие секако не мислите да останете во државава. Да, многу од вас така мислат, ама кога ќе отидете по тоа Америките да работите и кога ќе му кажете дека сте од Македонија, ќе им биде шубе да се дружат со вас, да не имате некоја болест, оти таква слика сме оставиле. Уживаме во антимакедонските реклами, е за тоа душа ме боли. Јас сум живеел во тој дом, а и многу други кои ги познавам сеуште живеат во него и се луѓе на место, ама сега светот ќе не стави во класата со средноафриканските земји. Епа и вас треба душа да ве боли!

De la même manière que les problèmes d'une famille doivent rester dans la famille, les problèmes de notre pays Etat doivent rester entre nous. Maudit soit ce cyber-espace indifférencié que j'utilise pour écrire ceci ! Cela doit être le plus important et fort, le message anti-macédonien le plus persuasif qui soit.

“Oui, c'est un dortoir étudiant, et oui, il y a plus de 1 200 étudiants qui y vivent au moment où nous parlons” est le titre paru, je crois, sur un portail américain imgur.com. Cliquez, cliquez sur le titre et regardez, si vous ne l'avez pas déjà vu sur la première page [de votre compte Facebook]. Voyez comme nous sommes célèbres. En fait, je me sens blessé parce que ces gens à l'autre bout de la mer se moquent de nous. Ils ajoutent même des descriptions sous chaque photo, de véritables descriptions. Je me sens blessé parce que le monde entier saura désormais. J'étais blessé quand je vivais là-bas mais cela blesse davantage.

Je sais que beaucoup d'entre vous s'en moquent parce que vous voulez quitter le pays. Mais quand vous allez travailler en Amérique et que vous dites que vous venez de Macédoine, les gens ne vont pas sympathiser avec vous. A cause de ces images, ils agiront comme si vous aviez une maladie. Je me sens blessé parce que nous participons aux publicités anti-Macédoine. J'ai vécu dans ce dortoir et je connais beaucoup de gens qui continuent d'y vivre, mais désormais le monde nous classifiera avec les pays en développement en Afrique. Vous devriez aussi vous sentir blessés par rapport à cela !

Au cours d'une discussion sur Twitter au sujet de l'article ci-dessus, l'acteur et professeur Sinolichka Trpkova écrivait [mk] en référence à une récente campagne publicitaire du gouvernement :

Sans commentaire. C'est pire que l'état du dortoir. Gardez vos saletés sous le tapis, Macédoine – Eternellement.

L'Opération dortoir étudiant continue de publier des vidéos filmées dans le dortoir étudiant de “Goce Delchev”, faisant partie de l’université Saints-Cyrille et Méthode de Skopje. Au même moment, des sites plus influents tels que Business Insider aux Etats-Unis et le britannique Independent ont relayé l'information et des photos choquantes, dont certaines sont montrées dans la vidéo suivante.

En novembre 2013, Alternadil, un blogueur en visite venant de Serbie, comparait [serbe] ce dortoir à “un ghetto”. Un étudiant macédonien ripostait par un commentaire suite à sa publication :

Nazalost, studentski dom “Goce Delcev” je jedan od oni malo pristojnijih domova u Skoplje. Treba da vidis kako izgleda studendski “Stiv Naumov” ili neki od srednoskolskih internatima. E to je prava mizerija! Kada ih uporedim, Goce izgleda kao hotel sa bar 3-4 zvezdicama. Jos pateticniji trenutak je to sto je pozeljno da imas neke veze da bi imao mesto u dom ili malo bolju sobu. I to je tako vec godinama… Apsolutna mizerija! Razumem da nam je standard takodje mizeran, al nije do tolko!

Malheureusement, le dortoir “Goce Delchev” est l'un des plus récents à Skopje. Vous devriez voir le dortoir “Stiv Naumov” ou quelques dortoirs pour les étudiants de grandes écoles. Et c'est là que vous verrez la véritable misère ! En comparaison, “Goce” est comme un hôtel trois ou quatre étoiles. Le plus pathétique c'est qu'il faut avoir des relations même pour avoir un lit dans les dortoirs, ou pour déménager dans une chambre légèrement mieux. C'est comme ça durant des années… La misère absolue ! Je sais que notre niveau de vie est misérable aussi, mais pas à ce point !

#FreeBassel : Dans les coulisses de la résistance syrienne

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Bassel "Safadi" Khartabil. Photo de Joi Ito via Flickr (CC BY 2.0)

Bassel “Safadi” Khartabil. Photo de Joi Ito via Flickr (CC BY 2.0)

Ecrit par Monique Doppert

J'ai fait la connaissance de Bassel à la rencontre des blogueurs arabes de 2009 à Beyrouth. La première fois que je l'ai vu en action, il aidait un présentateur à traduire un article technique de l'anglais à l'arabe — dans l'improvisation car on avait sollicité son aide à la dernière minute. Durant une pause café il m'a parlé de son projet d'ouvrir un espace hacker à Damas. Je savais que c'était un type très spécial.

Après sa conférence historique nous nous sommes vus à quelques reprises à Beyrouth et Damas. Et bien entendu j'ai visité son espace hacker, Aikilab.

Personne ne s'attendait à ce que la révolution arabe prenne dès son entame une expansion si rapide. Depuis ses débuts en mars 2011, je suis resté en contact avec Bassel et quelques uns de ses amis d'Aikilab. Je lui ai parlé d'un projet de diffusion de récits que je voulais faire, celui-ci devant se focaliser sur un groupe d'amis de la région. Avec le temps, cette idée initiale se transforma en un récit journalistique centré sur un personnage principal – Bassel. Damas devenant de plus en plus dangereuse à visiter, nous avons maintenu le contact par mail, Skype et à travers ses billets de blog et tweets (qui sont nombreux).

Free Bassel art via @YallaSouriya

Free Bassel art via @YallaSouriya

Bassel est un web-entrepreneur épanoui. Avant son arrestation, il avait travaillé pour des entreprises internationales, gagnant confortablement sa vie, et il passait de bonnes soirées animées avec ses amis du milieu cinématographique et artistique syrien. Lorsqu'un journaliste de la BBC lui a demandé de faire des vidéos sur la révolution syrienne et de les diffuser en cachette en dehors du pays, sa vie changea radicalement. Il dirigea une équipe de volontaires seulement armés de leurs téléphones cellulaires pour filmer la révolution syrienne et diffuser ses nouvelles via les réseaux sociaux. Bassel appréciait secrètement ce travail de résistance. Il se fit des amis à vie et rencontra la femme de ses rêves. Mais le combat se durcit. Les amis fuirent, furent arrêtés ou tués. Durant une longue période, Bassel lui même demeura étonnement indemne. Ses amis commencèrent à se poser des questions: qui le protégeait ? Ensuite, le 15 mars 2012—coîncidant avec le premier anniversaire de la révolution syrienne —la chance de Bassel s'interrompit. Il fut arrêté et torturé. Il est toujours emprisonné à ce jour.

Après son arrestation, mes recherches devinrent plus systématiques. Bassel fit des choses extraordinaires durant la première année de la révolution – je suis certain que l'histoire que je décris, ci-dessus, ne révèle que la pointe de l'iceberg.

Ecrire une histoire en tant qu'acteur externe est difficile, mais cela comporte aussi beaucoup d'avantages. Il est facile de poser des questions idiotes et comme je ne parle pas arabe, je me suis retrouvée à observer et à regarder les expressions de visages, le langage du corps et d'autres détails avec plus d'attention. Bien que l'on manque sans aucun doute certains aspects de l'histoire, analyser une situation de loin aide à mieux la clarifier et à la mettre dans une perspective plus large.

J'ai consulté la famille, les amis et les experts sur les risques encourus à publier l'article. La majorité pensa que l'importance de publier cette histoire dépasse de loin les nombreux risques potentiels. C'est la petite histoire d'un groupe d'amis – jeunes citadins de la classe moyenne – une partie de l'histoire récente de la Syrie. En tous points de vue, leur façon de vivre et leurs rêves ressemblent beaucoup à ceux de leurs cadets citadins, encore que leurs vies changèrent complétement pendant la révolution et la guerre civile consécutive.

Je pense qu'il est important de faire ressortir les premières idées pacifiques de la révolution. J'espère sincèrement que quelque lumière d'espoir de cette époque éclairera la guerre civile actuelle, et survivra à la violence et à la destruction qui ruinent présentement le pays.

Tout ce que je peux faire maintenant c'est espérer que Bassel redevienne très vite un homme libre. Il pourra alors rejoindre son épouse, sa famille et ses amis. Et lire cette histoire sur son smartphone.


Monique Doppert est une chroniqueuse qui défend la liberté d'expression . Chargée de projet chez Hivos, elle vit aux Pays Bas.

Six femmes réduites en esclavage au Sud-Liban

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One of the 6 enslaved women in South Lebanon

Une des 6 femmes réduites en esclavage au Sud-Liban

Le site de Côte d'Ivoire Based-Koaci.com a révélé l'existence a Nabatieh, au Sud-Liban, de six femmes maintenues à l'état d'esclaves. Akissi Kouamé, l'auteur de l'enquête, écrit :

Deux togolaise[s], deux burkinabé[e]s et deux ghanéennes sont séquestrées depuis plus d'une semaine et sont sévèrement battues dans la ville de Nabatieh (sud du Liban) apprend t'on suite aux témoignages de deux d’entre elles ayant réussi à joindre la rédaction ivoirienne de koaci.com

Tout est arrivé après qu'elles aient tenté de fuir leurs lieux d'exploitation après s'être rendues compte d'avoir été trompées par un réseau de recrutement qui œuvre depuis le continent africain en vue de livrer du personnel de maison à moindre cout dans un pays et une culture où les noirs sont encore considérés comme des humains de second rang comme constaté par ailleurs quotidiennement dans les pays d'Afrique où ces derniers sont implantés.

Il poursuit en citant deux des femmes :

“Je veux rentrer chez moi, on m'a amené en trois fois au bureau de la mafia pour être punie corporellement parce que j'ai jugé insupportable de continuer de vivre chez la dame” livre par téléphone ce samedi soir l'une d'entre elle, une togolaise , qui après avoir réussi a joindre koaci.com depuis un mobile se l'est vu retirer par sa “maitresse”. ” On m'a roué de gifles et d'autres punitions corporelles avant de m'amener dans une vielle maison avec d'autres filles également en otage qui ont simplement voulu arrêter, comme moi, de travailler chez leurs maitresses” livrera la togolaise âgée de 24 ans. “On nous a vendues dans ce pays” nous a t'elle indiqué en pleure ajoutant: ” On a des diplômes d'apprentissage et on nous dit que nous allions seulement venir travailler ici, et voila que nous sommes devenues des esclave “.

Avant de raccrocher, elle a pu dire le nom de l'esclavagiste.

A nos interrogations quant au réseau, la victime aura le temps de nous livrer un nom, un certain Safi Kamal qui serait selon elle, le tout puissant patron de la nébuleuse. Il répondrait au numéro suivant 00961 037 64 569. Joint, ce dernier, nous raccrochera rapidement au nez à l'abord du sujet.

Une heure plus tard, c'est la deuxième Togolaise qui appelait :

Une heure après la fin de la conversation avec l'otage, une autre, la seconde togolaise, sans nul doute motivé par sa compatriote koacinaute, tentera à son tour de nous joindre depuis ce numéro 00961 768 944 34. La conversation durera à peine 45 secondes quand, subitement, elle se coupera après avoir entendu des violents cris d'hommes et des “non ne me frappez pas” de la jeune femme sans nul doute surprise par ses geôliers libanais.

Et d'ajouter :

Là encore, impossible nous sera de rentrer en contact avec la seconde victime âgée de 25 ans et originaire de Lomé. Sa dernière phrase qui nous glacera sera : “pardon, faites quelque chose pour me permettre de rejoindre ma famille en Afrique”.

L'information est restée 10 jours sur Koaci, sans qu'aucune chaîne d'information libanaise ne la traite. Mais après la publication d'une traduction sur le blog de l'auteur de ce billet, Dalal Mawad de la Lebanese Broadcasting Corporation (LBC) a sitôt enquêté (arabe).

فما حقيقة هذه المعلومات التي تناقلها موقع إفريقي؟

Quelle est la vérité sur ces affirmations du site web africain ?

Voici en quelques mots ce qu'a révélé l'enquête : appelant le numéro donné par Koaci, Dalal Mawad a fait croire à Safi Kamal qu'elle souhaitait embaucher une bonne. Kamal l'assure que la bonne n'aura droit à aucune pause ou appel téléphonique. A la question de ce qui se passerait si la bonne embêtait sa propriétaire, Kamal rassure l'appelante qu'on pourra “s'en occuper”. Dans l'ignorance que LBC l'avait appelé, il a nié en bloc quand Dalal Mawad est venue à Nabatiyeh l'interviewer. Elle a aussi pu s'entretenir avec une autre femme qui dit avoir été battue deux fois et interdite de rentrer au pays.

Les autorités affirment avoir ouvert une enquête.

Netizen Report : Obstacles à Internet même dans des démocraties avancées

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Un soldat non identifié semble défendre un chat russophone, qui se moque de la situation. Image non attribuée

Un soldat non identifié semble défendre un chat russophone, qui se moque de la situation. Image non attribuée

Ellery Roberts Biddle, Lisa Ferguson, Weiping Li, Hae-in Lim, Bojan Perkov et Sarah Myers ont contribué à l'écriture de ce billet.

[Liens en anglais] Le Netizen Report de Global Voices Advocacy offre un aperçu international des difficulté, victoires et tendances émergentes en matière de droits de l'Internet dans le monde entier. Le rapport de cette semaine commence en Russie, où la pression sur les sites d'information indépendants étaient à son maximum la semaine dernière à cause des tensions rapidement croissantes autour de la Crimée.

En vertu d'un ordre du procureur général, trois nouveaux portails d'informations de l'opposition : Kasparov.ru, Grani.ru, et EJ.ru-ont été bloqués suite à des accusations selon lesquelles ils ont appelé à “une activité illégale et à la participation à des manifestations qui sont menées contre l'ordre établi” . Le site très populaire du blogueur et figure de proue de l'opposition Alexey Navalny, qui est actuellement en résidence surveillée dans le cadre d'une affaire de détournements de fonds publics, a également été bloqué. En outre, la rédactrice en chef de l'important site web d'information Lenta.ru a été licenciée sous la pression du Kremlin. Selon une lettre [russe] publiée sur le site par les employés de Lenta.ru, son licenciement viole les lois russes sur les médias.

Le journaliste russe Alexandre Erenko a également été renvoyé de son travail après avoirrepris un commentaire critique de Facebook invitant M. Poutine à “occuper” la région russe de Vologodsk, où l'infrastructure publique est en mauvais état et de nombreux habitants n'ont pas accès aux soins de santé.

Liberté d'expression : We (don't) Chat ? Comptes de médias sociaux d'écrivains désactivés en Chine

Les comptes de messagerie instantanée publics de plusieurs écrivains populaires sur la plate-forme de médias sociaux chinois WeChat ont été désactivés le 13 mars, dernier jour de la session du Congrès national du peuple. En 2013, la popularité de WeChat a augmenté de façon spectaculaire. Les experts des médias sociaux attribuent cela à la reconnaissance de la plate-forme comme une solution alternative populaire pour ceux qui souhaitent éviter la censure sur des plateformes telles que Sina Weibo. Selon le Centre d'information sur Internet en Chine, 37 % des utilisateurs qui ont quitté Weibo l'année dernière ont commencé à utiliser WeChat, qui est géré par le géant de l'Internet Tencent. Le gouvernement chinois a l'habitude de resserrer son contrôle sur la liberté d'expression dans les moments politiquement sensibles comme les réunions du Congrès National du Peuple.

La semaine dernière, au Venezuela, de nombreux utilisateurs de TunnelBear ont signalé qu'ils ne pouvaient pas accéder au service VPN. Cela se vérifie quelques semaines après que TunnelBear eut rendu l'accès à ses services gratuit pour les utilisateurs vénézuéliens, en [TB1] réponse aux informations selon lesquelles l'accès au web était bloqué depuis le début du mouvement de protestations en cours. Réagissant rapidement, la société canadienne a déjà créé une nouvelle page de téléchargement pour les Vénézuéliens pour contourner le blocage apparent.

Brutalité : Internet a beaucoup d'ennemis

Pour la première fois dans l'histoire du rapport, l'organisation non-gouvernementale Reporters sans frontières a étiqueté trois organismes gouvernementaux dans des pays démocratiques comme Ennemis d'Internet [fr] : l'Agence de sécurité nationale [NSA] des États-Unis, le Siège des communications du gouvernement du Royaume-Uni et le Centre indien pour le développement de la télématique. La liste inclut également les noms des “suspects habituels” tels que la Syrie, l'Iran, la Chine et le Vietnam, ainsi que les nouveaux arrivants Russie, Pakistan et Ethiopie. Jillian York relève que la Turquie, le Maroc et la Jordanie sont curieusement absentes de la liste -les  auteurs de Global Voices ont noté que l'Algérie [en/fr], le Bangladesh [en/fr] et le Venezuela [es/en] ainsi que plusieurs autres pays connus pour la censure en ligne et pour l'oppression des blogueurs ont également été omis.

La militante syrienne et auteure de Global Voices Marcell Shehwaro a été détenue pendant plusieurs heures le 17 mars à Alep, avec un ami et compagnon de lutte Mohammad Khalili. Les deux amis ensemble avec un groupe de militants cherchaient à accrocher sur une place publique des photos de victimes tuées lorsqu'ils ont été arrêtés. Shehwaro a raconté que les autorités l'ont mise en garde à vue pour ne pas avoir porté le voile. Les deux militants ont été libérés dans les heures suivant l'incident.

Le journaliste zambien Thomas Zgambo, qui est confronté actuellement à des accusations possession de matériel de pornographie, qui pourraient avoir été montées de toutes pièces, aurait été battu par Kazim Sata, fils du président zambien Michael Sata. La raison de l‘agression est inconnue, mais le Front patriotique de M. Sata a voulu accuser Zgambo de sédition l'année dernière quand il a été trouvé en possession d'informations sur le président Sata. Zgambo est également confronté à des allégations selon lesquelles il est affilié au site indépendant bloqué Zambian Watchdog, qui est devenu très critique de l'administration Sata.

Vie privée : Pas de Safe Harbor États-Unis

Le Parlement européen a voté en faveur de la proposition de réforme de la loi sur la protection des données de Viviane Reding, Commissaire à la justice, qui suspend les principes de l'accord “Safe Harbor” UE-États-Unis ainsi que le Programme de surveillance du financement du terrorisme. Les nouveaux règlements comprennent des amendes plus élevées pour les violations de la protection des données, des limitations aux droits des citoyens à exiger l'effacement de leurs données personnelles ainsi qu'à l'usage des données des citoyens de l'UE en dehors de l'UE.

Industrie : Encore sous le choc des retombées de l'après-Snowden, Facebook vante les valeurs de la vie privée

Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a publié une déclaration invitant le gouvernement américain à assurer une meilleure confidentialité et sécurité aux utilisateurs d'Internet. Selon Forbes, cette déclaration a été faite très probablement après les révélations de l'existence de programmes de la National Security Agency (NSA) permettant l'espionnage en masse des utilisateurs de Facebook, en particulier en dehors des États-Unis. Selon le site The Intercept, la NSA utilisait également des serveurs de faux Facebook pour infecter les ordinateurs avec des logiciels espions. A voir.

Insécurité d’Internet : les Ukrainiens piratent l'OTAN

Des hackers ukrainiens ont revendiqué la responsabilité d'une attaque contre les sites web de l'OTAN avant le référendum de sécession en Crimée. Les membres du groupe hacktiviste Cyber ​​Berkut entendaient protester contre la prétention des dirigeants occidentaux que le vote était “illégal” en faisant tomber le site principal de l'OTAN et celui de son centre de cyber-défense.

Gouvernance de l'Internet : retenant ses larmes, USG annonce sa décision de renoncer au contrôle de DNS

Le gouvernement américain serait prêt à abandonner le contrôle de l'Internet Domain Name System (DNS) (système de noms de domaine d'Internet), qui est géré par la Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet {fr], une entité américaine à but non lucratif qui coordonnait les activités de l'Internet Assigned Numbers Authority (IANA), le répertoire d'Internet, depuis 1998 en vertu d'un contrat avec le Département du commerce des États-Unis. Le contrat se termine en 2015 et, selon les informations disponibles jusqu'à la semaine dernière, il ne sera pas renouvelé. ICANN devra travailler avec d'autres intervenants au niveau mondial, tels que l'Internet Engineering Task Force (IETF), l'Internet Society (ISOC) et les registres Internet régionaux, pour élaborer des plans de transition. La première réunion internationale pour discuter de ces questions aura lieu à Singapour le 23 mars.

Cyber-activisme : Le Web fête ses 25 ans!

Le World Wide Web, à ne pas confondre avec l'Internet, a eu 25 ans la semaine dernière. Sir Tim Berners-Lee, inventeur du World Wide Web, a rappelé comment son invention a révolutionné la société, depuis qu'il l'a développée en 1989. Global Voices a marqué l'anniversaire du Web avec une vidéo-conférence spéciale GV Face [fr] en direct avec son directeur technique, Jeremy Clarke, et la campagne Web We Want (le Web que nous voulons) avec sa responsable Renata Avila, Josh Levy et Alan Emtage, créateur du premier moteur de recherche sur Internet.

Les militants et alliés se sont réunis à BerlinSan Francisco et dans d'autres villes à travers le monde pour honorer Bassel Khartabil [fr], un développeur Web syrien et dirigeant de Creative Commons qui a été arrêté et emprisonné il y a eu deux ans samedi dernier. L'écrivaine néerlandaise et spécialiste des médias Monique Doppert, qui a récemment consacré un livre à l'histoire de Khartabil, a décrit sa relation avec Bassel dans un billet pour Global Voices Advocacy la semaine dernière.

Publications et études

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Un poème pour les contestataires qui occupent le Congrès à Taïwan

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A protester in #CongressOccupied. Kong Fu Panda, a reporter at UDN.com, has granted Global Voices permission to republish. CC: NC.

Un artiste à #Occupons le Congrès. Photo de Kong Fu Panda, journaliste de zorgloob.com. Reproduit avec permission.

Le mouvement de protestations au parlement de Taïwan, ou Yuan Législatif, contre sa décision de ratifier le controversé accord commercial sur les services trans-détroit avec la Chine continentale, a gagné le soutien du milieu artistique.

Le poète, cinéaste et artiste Hung Hung [chinois] a dédié un poème aux manifestants. Le poème s'appelle « Une chanson pour les manifestants violents – En entendant les médias et les législateurs appeler les étudiants protestataires à #Occupons le Congrès ‘populace’ ». Hung Hung a lu le poème à la foule à l'extérieur du Yuan Législatif et l'a publié sur Facebook. Le poème a été partagé plus de 800 fois :

Hung Hung reading his poem in the public gathering outside legislative yuan in Taipei. Photo from Hung Hung's Facebook

Hung Hung lit son poème à la foule à l'extérieur du Yuan Législatif à Taipei. Photo de la page Facebook de Hung Hung.

我們來了,夏天也來了
我們的腳步,可以溫柔也可以堅定
我們的聲音,可以優美也可以嘶啞
我們的拳頭,可以揮向天空也可以揮向不義
我們的心,可以是血的紅也可以是青草的綠
我們越過圍牆佔領這條街、這個廣場、這個堡壘
當別人把這裡當作提款機、當作傳聲筒、當作逃生梯
我們把這裡當作溫暖的搖籃,當作哺育稻米的農田,當作未來之歌的錄音間
我們歌唱,對,我們歌唱
我們用歌唱佔領一個原該屬於我們的國家,原該保護我們的政府,原該支持我們生存的殿堂
把它從墳墓變成子宮,從垃圾堆變成果園,從地獄變成天堂
甚至我們不奢求天堂,我們垂下眼睛,把這裡當作自己的家
今夜,原不相識的你我,在這裡多元成家
今夜,我們甘願做愛的暴民
就像五二0訴願農民那樣的暴民
就像六四天安門學生那樣的暴民
就像把美麗島當號角的那樣的暴民
就像用野百合、用茉莉花改變世界的那樣的暴民
就像以自焚為武器的鄭南榕那樣的暴民
不過今夜,我們不焚燒自己
我們焚燒這嚴寒的冬夜
讓夏天一夜之間,來到我們眼前!

Nous arrivons, quand l'été arrive
Nos pas peuvent être doux, nos pas peuvent être fermes
Nos voix peuvent être belles, nos voix peuvent être rauques
Nos poings peuvent être levés vers le ciel, nos poings peuvent être levés contre l'injustice
Nos coeurs peuvent être aussi rouges que le sang, nos cœurs peuvent être aussi verts que l'herbe
Quand nous traversons le mur et occupons cette rue, cette place et cette forteresse
Quand d'autres considèrent cet endroit comme un guichet automatique, un mégaphone ou une sortie de secours
Nous considérons cet endroit comme un berceau chaud, un champ de riz et une chambre d'enregistrement pour nos futures chansons
Nous chantons, oui, nous chantons
Nous chantons pour occuper un pays qui est censé nous appartenir
Nous chantons pour occuper un gouvernement qui est censé nous protéger
Nous chantons pour occuper un palais qui est censé soutenir notre vie
Nous le transformons d'une tombe en un utérus, d'un tas d'ordures en un verger, d'un enfer en un paradis
Le paradis pourrait sembler trop luxueux
Nous baissons nos paupières et nous aimerions considérer cet endroit comme une maison pour nous
Ce soir, des inconnus comme vous et moi, nous devenons une famille diversifiée
Ce soir, nous sommes prêts à être des foules violentes pour l'amour
Comme ces agriculteurs qui protestaient le 20 mai *
Comme ces étudiants qui résistaient sur la Place Tiananmen le 4 juin **
Comme ceux qui tenaient Formosa comme leurs cors ***
Comme ces foules violentes qui changeaient le monde avec les sauvages lily† et jasmine††
Comme Cheng Nan-Jung††† qui a employé l'immolation de soi comme une arme
Mais ce soir, nous ne brûlons pas nous-mêmes
Nous éclairons cette nuit d'hiver qui est extrêmement froide
Pour que l'été vienne chez nous à l'aube prochaine

*La Protestation des 520 agriculteurs  a eu lieu en 1988 à Taïwan contre un accord de libre-échange agricole. Elle a abouti à une confrontation violente ; 130 manifestants ont été arrêtés et 96 poursuivis en justice.

** Fait allusion au mouvement étudiant en 1989 à Pékin quiat abouti à une répression violente des manifestants pacifiques.

*** Fait allusion à l'incident de Formosa Magazine en 1979 à Kaohsiung, qui a abouti en poursuites judiciaires à grande échelle contre des forces politiques locales.

†Fait allusion au mouvement étudiant ‘Wild Lily’ (‘Lis Sauvage') en 1990 sur la Place de la Liberté à Taipei. Le mouvement a finalement mis un terme à la loi martiale et au système de parti unique à Taïwan.

††Fait allusion à une série de protestations et de soulèvements, connue comme le Printemps Arabe depuis 2010 jusqu'à aujourd'hui.

†††Cheng Nan-Jung s'est immolé par le feu en avril 1989, exigeant la liberté de parole à Taïwan.

 


Quel avenir pour les médias d'information en Russie ?

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The face of the Russian media. What will it be tomorrow? Images mixed by Kevin Rothrock.

Le visage des médias russes. Quel sera-t-il demain ? Montage photographique de Kevin Rothrock.

La purge politique de Lenta.ru est accomplie, a écrit [russe, comme les liens suivants sauf mention contraire] récemment le premier créateur du site, Anton Nosik, qui affirme que l'équipe éditoriale restante a connu son dernier jour. La prise de contrôle de Lenta [voir l'article de GV, fr] par un rédacteur en chef proche du Kremlin n'est qu'un maillon d'une “chaîne” de tentatives en sous-main de censurer le RuNet.

Ainsi, le 6 mars 2014, Roskomnadzor a interdit une vidéo de YouTube, un “Appel aux armes” aux Ukrainiens, pour raison d'extrémisme. Conséquence, plusieurs FAI russes ont brièvement bloqué tout YouTube, et la vidéo elle-même reste inaccessible aux internautes de Russie. Dans l'actuel climat d'incertitude (surtout avec le conflit en Crimée), les rédactions sont plus attentives que jamais au contenu et aux articles en ligne, une pression qui a déjà conduit plusieurs journalistes à donner leur démission. Et ce n'est peut-être que le début : en plus de la quarantaine de personnes qui quittent Lenta.ru, cinq sont parties du portail d'information RussPlanet, et une rédactrice en chef a démissionné de Bolchoï Gorod. Egor Skovoroda, un ancien de RusPlanet, a écrit :

В общем, да, сегодня написал заявление и уволился из “Русской планеты” (то же самое сделали Паша Никулин, Маша Климова, Митя Ткачев и Юлиана Лизер). Не хочу расписывать всякие подробности, но если коротко, то “Крым расставил все по местам.”

En gros, oui, aujourd'hui j'ai donné mon congé et démissionné de RussPlanet (Pavel Nikouline, Maria Klimova, Mitya Tkatchev et Julian Leeser ont fait de même). Je ne veux pas entrer dans les détails, mais en peu de mots : “La Crimée a tout mis à sa place.”

Pavel Nikouline (cité plus haut) a aussi donné son point de vue sur sa page VKontakte, citant également le rôle de la Crimée dans l'avancée de la censure :

Оказывается, издание чуть не закрыли после моего первого репортажа из Севастополя.

Il s'avère que la publication [RussPlanet] était quasi fermée après mon premier reportage depuis Sébastopol.

Le reportage de Nikouline sur la Crimée était relativement favorable à l'Ukraine, et son auteur accuse la censure éditoriale de lui avoir refusé la possibilité de raconter comment les forces d'auto-défense de Crimée l'ont passé à tabac pendant son travail.

L'ex-rédactrice en chef de Bolchoï Gorod a aussi commenté sa démission du 12 mars :

В устных беседах в течение последнего месяца он [Винокуров] неоднократно настаивал на моём уходе. За это время было произнесено так много аргументов, которые противоречат друг другу, что об истинной причине я могу только догадываться.

Dans des conversations au long du mois dernier, [le propriétaire Alexandre Vinokourov] a insisté à plusieurs reprises pour que je m'en aille. Durant ce temps, tellement d'arguments se contredisant les uns les autres ont été énoncés qu'il me reste à deviner la véritable raison.

Maintenant que Moscou a formellement annexé la Crimée, après un plébiscite controversé, il est probable, sinon presque certain, que les journalistes russes vont connaître des difficultés encore plus grandes. La profession est maintenant prise en étau, et beaucoup de ses représentants les plus talentueux pourraient se trouver prochainement forcés à partir ou perdre courage. Si cela continue ainsi très longtemps, la face des médias russes pourrait bientôt être irrévocablement changée. Probablement l'est-elle déjà.

Le clip “Happy” montre l'autre face de Rio de Janeiro

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Inspiré par le ”bonheur contagieux mondial” déclenché par le clip viral  “Happy“, de Pharrell Williams, comme dans des centaines de clips de danse dans le monde entier, Jeitinho Carioca, un groupe brésilien de réalisateurs de vidéos, a réalisé une version locale pour Rio de Janeiro avec un ton satirique.

En plus de montrer des gens heureux en train de danser, le clip met également en avant les actualités de la ville beaucoup moins réjouissantes, comme le coût élevé de la vie, les problèmes de racisme, les vols et la violence, ainsi que les travaux pour la Coupe du monde et les Jeux olympiques.

Regardez  ”We Are Rio“:

Global Voices a également écrit des billets sur les clips “Happy” au Moyen Orient et en Afrique du Nord, à Hong Kong et la poursuite du bonheur en Afrique.

Brésil : “Je suis mort à Maré”, documentaire sur le quotidien de la favela confrontée à la violence policière

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Comunidade da Maré, Rio de Janeiro. Imagem da Agência Pública para o documentário "Morri na Maré" sob licença  Creative Commons BY-ND.

Communauté de Maré, à Rio de Janeiro. Photo de l'Agência Pública pour le documentaire “Je suis mort à la Maré” sous licence Creative Commons BY-ND.

Tous les liens mènent à des pages en portugais.

Ça s'est passé dans la nuit du 24 juin 2013. Le monde suivait la vague de manifestations qui avait commencé au début du mois et se répandait dans tous le Brésil.  Cette nuit-là, à Rio de Janeiro, après l'arrastão (NdT: souvent traduit comme “razzia urbaine”, il s'agit d'une technique de vol où, plusieurs dizaines de personnes, en général des jeunes des favelas, en bande ou pas, se lancent dans une course effrénée au cours de laquelle ils arrachent tout ce qui dépasse, portefeuille, téléphone etc. sur des plages ou dans des centres commerciaux) organisé, dans le quartier de Bonsucesso, à la suite d'une manifestation, des agents du Bataillon des Operations Speciales (BOPE) de la police militaire ont investi l'ensemble des favelas de Maré. Les policiers ont soutenu qu'ils avaient pénétré dans la communauté à la poursuite des voleurs, mais vers 19 heures, des grenades lacrymogènes ont commencé à être lancées sur les habitants. L'une d'entre elles a atteint l'immeuble de l’Observatoire des Favelas, une institution qui fait circuler l'information à l'intérieur de la communauté. Personne ne savait exactement ce qui était en train de se passer, la confusion régnait et la fusillade a continué jusqu'au bout de la nuit. Résultat de l'opération le jour suivant: 13 morts. La favela s'est réveillée au matin, occupée par le BOPE, la Troupe de Choc et la Force Nationale. 

L'épisode a donné lieu à des protestations contre la violence soutenue par l'Etat et a mis un coup de projecteur sur la vie telle qu'elle est vécue à la Maré. Voilà le point de départ du mini-documentaire  “Morri na Maré”, ou “Je suis mort à Maré”, lancé par l’Agência Pública le 11 mars 2014. Le travail de Marie Naudascher et Patrick Vanier, deux journalistes français qui vivent à Rio, a pu être réalisé grâce à une campagne de financement collectif qui a compté jusqu'à 808 collaborateurs. Dans ce documentaire, les conséquences de la guerre qui oppose la police aux trafiquants sont vues à travers les yeux des plus touchés: les enfants.

Parmi les confidences des habitants, le coordonnateur de l'Observatoire des Favelas, Jailson de Souza, critique la forme que prennent les interventions de la police : 

É uma ação irresponsável que trata a favela como arena de guerra. Não tem nenhum sentido a polícia agir como agiu hoje pela madrugada, hoje pela manhã e está agindo durante o dia. Não tem nenhum sentido a polícia permanecer aqui com essa força bélica e monstruosa.

C'est une intervention irresponsable qui traite la favela comme une arène de guerre. Cela n'a aucun sens de voir la police agir comme elle l'a fait cette nuit, ce matin et continue à le faire aujourd'hui. Cela n'a aucun sens que la police reste ici avec toute cette force belliqueuse et monstrueuse. 

Favela avec UPP, favela sans UPP

L'ensemble des favelas de Maré est l'un des plus grands de Rio de Janeiro. Plus de 130.000 habitants, partagés entre les trois principales factions du narcotrafic – Amigos dos Amigos, Comando Vermelho e Terceiro Comando – et des milices. Elle ne dispose pas d’Unité de Police Pacificatrice (UPP). Le projet du Secrétaire d'Etat à la Sécurité Publique de Rio de Janeiro a été lancé dans le but  “d'instituer des polices communautaires dans les favelas, surtout dans la capitale de l'Etat, pour contrer les gangs”. Si pour les gouvernements (NdT: de l'Etat et fédéral), la présence des UPPs et la pacification des favelas sont les navires amiraux des préparatifs de la coupe du Monde cette année, pour les collectivités et les policiers, une telle pratique ne fait certainement pas l'unanimité.

La semaine dernière, suite à la vague de violence provoquée par l’occupation par des policiers de la favela Vila Kennedy – où sera installée la 38è UPP – certains journaux internationaux ont commencé à cibler les contradictions du plan de pacification. Le journal espagnol El País a publié un article dans lequel il est dit que Rio se trouve maintenant “devant un choix inquiétant”: il lui faut se décider entre maintenir sa politique de sécurité “qui commence à présenter des trous noirs et reprendre la vieille (et dépassée) stratégie de traque et d'anéantissement du narcotrafic armé”. 

Le projet est remis en question par les policiers eux-mêmes. Rien que cette année, 4 agents ont été assassinés dans des zones couvertes par les UPPs. Danillo Ferreira, collaborateur de Global Voices, afirme dans un texte publié sur le blog Abordagem Policial, ou Approche Policière, que “ni les policiers ni les communautés ne parviennent à entrevoir de ligne directrice juste, entre ce que la propagande gouvernementale publie et ce qui est réellement vécu dans la pratique”. Et il rappelle :

Sob a pressão para a realização ordeira da Copa do Mundo e das Olímpiadas é bem possível que o governo do Rio de Janeiro mantenha os esforços de financiamento da política das UPPs, que até 2016 pode servir de medida emergencial de contenção das favelas.

La pression pour une réalisation en bon ordre de la coupe du Monde et des Jeux Olympique monte, et il est bien possible que le gouvernement de l'Etat de Rio de Janeiro s'entête dans ses efforts de financement de la politique des UPPs, qui peut ainsi servir de mesure d'urgence dans le contrôle des favelas jusqu'à 2016.

Réseau de résistance 

Les organisations Réseau de Développement de Maré et Observatoire des Favelas se sont joints à Amnesty International pour rapporter le quotidien fait de violence venant de l'Etat, dans la favela. Le travail réalisé par des journalistes et des photographes professionnels, avec la collaboration des habitants, “a pour objectif de montrer les faits selon le point de vue de ceux qui habitent, vivent et élèvent leurs enfants dans le plus grand ensemble de favelas de Rio de Janeiro”.

Dans l'article “Pourquoi la police est-elle forcément si violente?”, publié dans le cadre du projet, Eliana Sousa Silva, directrice des Réseaux, demande de repenser les formes d'interventions prises par la sécurité publique jusqu'à aujourd'hui :

Nos primeiros 55 dias de 2014, tivemos pelo menos 45 mortos em operações policiais em favelas do Rio de Janeiro, sem contar feridos. São números que propõem a toda sociedade, com urgência, o desafio de refletir e questionar as ações de segurança pública no Rio, especialmente nas favelas.

Como alguém que se constituiu no mundo a partir da Maré, busco compreender as práticas das forças policiais na favela a partir do olhar dos agentes diretamente envolvidos nessa problemática: policiais, integrantes dos grupos criminosos armados e moradores. Meu esforço é pensar caminhos para ampliar o diálogo com as autoridades, que muitas vezes não conseguem envolver no debate a população diretamente atingida pela falta de políticas abrangentes de segurança pública.

Dans les 55 premiers jours de 2014, nous avons compté au moins 45 morts au cours d'opérations de police dans les favelas de Rio de Janeiro, sans parler des blessés. Ce sont des chiffres qui suggèrent de toute urgence à la société le défi de réfléchir et de remettre en question les interventions de la sécurité publique à Rio, et plus spécialement dans les favelas.

Comme personne qui s'est construite à la Maré, je cherche à comprendre les pratiques des forces policières dans la favela au travers du regard des agents directement concernés par cette problématique : des policiers, des membres de groupes criminels armés et des habitants. Je m'efforce de penser à de nouveaux chemins pour développer le dialogue avec les autorités, qui ne parviennent que rarement à inclure  dans le débat la population directement concernée par le manque de politiques de sécurité publique globales.

L'assurance-smog, dernière solution de fortune contre la pollution en Chine

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[Liens en chinois] En Chine, purificateurs d'air et masques semblent une maigre consolation à une population souvent irritée par des flambées périodiques de pollution de l'air. C'est maintenant la société d'assurance publique Ping An qui aide des gens à combattre l'air toxique. La société promet d'indemniser les assuré(e)s lorsque l'indice de pollution de l'air dépasse des niveaux fixés.

smog insurance

Le smog recouvre Pékin en Janvier. Photo Owen.

L'assurance – smog, la première en son genre, cible les visiteurs et habitants de sept villes. Pour certaines des villes désignées, y compris Pékin et Shijiazhuang, le smog est un vrai fléau depuis des années.

Le projet prévoit que des assuré(e)s à Pékin peuvent recevoir jusqu'à 1500 yuans (environ 240 dollars américains) d'indemnisation, s'ils doivent être hospitalisés en raison du smog. À Pékin, lorsque l'Indice de Qualité d'Air (IQA) dépasse 300 pendant cinq jours d'affilée – un niveau considéré comme dangereux – les assuré(e)s peuvent recevoir 300 yuans (environ 48 dollars américains). L'IQA mesure la quantité de polluants tels que des particules fines et le dioxyde de soufre. 

Des examens des poumons ou oto-rhino-laryngologiques gratuits sont aussi offerts lorsque l'IQA se tient au-dessus de 300 pendant sept jours d'affilée. La société a aussi fièrement déclaré sur son site Web que si l'IQA sort du graphique, les assuré(e)s peuvent gagner des voyages gratuits à Hainan, une île tropicale, souvent surnommée le Hawaï de la Chine, pour « nettoyer leurs poumons ». 

L'annonce de la police d'assurance est venue des semaines après que les autorités chinoises avaient admis que seulement trois villes en Chine respectaient les normes de qualité d'air nationales.

L'ampleur de la pollution de l'air a été mise à nu, cette année, dans le discours inaugural du premier ministre Li Keqiang au Congrès National du Peuple, le Parlement chinois. Dans ce discours, le premier ministre a déclaré la guerre à la pollution de l'air. 

La plupart des Chinois ont accueilli avec scepticisme cette idée d'assurance. 

Bingren Kemilu l'a mise en doute sur le site populaire de microblogging Sina Weibo : 

冰人_可米陸 : 但愿不是什么噱头

J'espère que ce n'est pas pas un bidule.

 Shen Pinglunyuan a écrit :

如何诊断是雾霾引起的?这将肯定有争议,想得到保险理赔, 谈何容易。

Comment pouvons-nous déterminer quelles sont [les maladies] causées par le smog ? Il y aura beaucoup de contestations, il ne sera pas facile d'obtenir des indemnisations.

“Une version des années 70 Xu Wenqiang n'était pas du tout convaincu de l'idée :

70版许文强:博眼球而已,完全可以找空气好的线路

C'est juste quelque chose pour attirer l'attention, les [touristes] peuvent trouver des itinéraires avec du bon air. 

“Nuli Caishi Wangdao 1997″ a écrit : 

努力才是王道1997:如果真的有这个保险并且不是特别贵的话,是会考虑一下的,这毕竟可以为我们的健康买下一份保障 

 Si, en effet, une assurance pareille existe et elle ne coûte pas cher, ça pourra m'intéresser. Après tout, nous pouvons acheter une assurance pour notre santé.

«Forever_RickyQ» a soutenu que :

这种东西只是保险公司营销的噱头罢了,难道真的买个雾霾险就可以高枕无忧了吗?这种东西治标不治本,关键还是在于雾霾的治理,就像雾霾天中小学生放假一样,这只是在当前形势下衍生出的一种形式主义。只有政府多把精力投入在雾霾的治理上才能让环境变得更好

 C'est juste un truc de la compagnie d'assurance. Pouvons nous vraiment éviter les ennuis, si nous achetons une assurance-smog ? Cela guérit les symptômes mais pas la cause première. La clé est la maîtrise du smog en soi. C'est pour la forme que les étudiants sont mis en vacances pendant les journées de smog. C'est seulement quand le gouvernement consacrera plus d'énergie à la gestion de la pollution que nous pourrons vraiment améliorer l'environnement.

Le manifeste de la contestation taïwanaise traduit à l'attention du monde

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Against Black-box Cross-Strait Trade Agreement. Protest icon from CSSTAtranslategroup.

Contre l”accord commercial dans une boîte noire. Source image : groupe Facebook CSSTAtranslategroup.

Les contestataires de Taïwan sont entrés dans l'histoire le 18 mars en occupant [anglais] le siège du Yan Législatif (le Parlement taïwanais) en signe de protestation contre l'Accord inter-détroit sur le commerce des services, (CSSTA). Le parti au pouvoir a approuvé cet accord controversé sans l'avoir examiné clause par clause, comme il l'avait promis. 

Le soutien aux manifestants [anglais] a afflué de mouvements variés. Les manifestants ont reçu le soutien de divers groupes.  Des centaines de traducteurs s'organisent sur le groupe Facebook  #CSSTAtranslategroup pour traduire des récits de l'affaire. Le groupe décrit ainsi ses objectifs :

1. Objectif à court terme : distribuer le communiqué de presse, qui a été traduit en plusieurs langues, à des médias internationaux et des services gouvernementaux ;

2. Objectif à moyen terme : surveiller de près la prochaine manoeuvre des gouvernements chinois et taïwanais et traduire les informations à venir en anglais et en d'autres langues.

Les articles traduits seront publiés sur le blog ‘Taïwan, pas à vendre’. Le texte intégral du communiqué de presse est maintenant disponible en chinois, anglais et allemand. Il y a aussi une version danoise en résumé.

Pour attirer l'attention du monde sur la protestation, l'activiste étudiant Yeh Marion Tyng a traduit le message suivant en 31 langues différentes sur son profil Facebook :

Des citoyens de Taïwan occupent maintenant le Yuan(l'Assemblée législative), pour s'opposer à l'approbation injuste de l'accord sur l'échange des services avec la Chine continentale. Les policiers se rassemblent à l'extérieur du bâtiment et se préparent à disperser les manifestants.

Ce moment est crucial pour l'avenir de Taïwan et pour sa démocratie, nous avons besoin de l'attention du monde. S'il vous plaît, partagez l'information avec tous ceux que vous connaissez et traduisez-la en d'autres langues. (SVP, postez la traduction dans le commentaire de ce post, je vais l'ajouter). Dieu bénisse Taïwan.

Son post a reçu plus de 9 000 ‘likes’ et il a été partagé plus de 15 000 fois.

Erdogan veut ‘éradiquer’ Twitter en Turquie

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La Turquie a coupé Twitter, ainsi que le service DNS public de Google [explication en français ici], destiné à contourner le blocage. L'initiative du gouvernement turc pour censurer les voix dissidentes semble avoir été contre-productive, puisque les tweets affluent de plus belle de Turquie.

L'interdiction de Twitter, qui affecterait quelque 10 millions d'usagers en Turquie, a fait suite à la publication de documents qui exposeraient la corruption dans le premier cercle du Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan.

La presse indique que M. Erdogan a promis d’ “éradiquer Twitter” ajoutant qu'il ne se souciait pas de ce que disait la communauté internationale.

Juan Cole trouve ”maladroite” la tentative d'Erdogan de bloquer le service de micro-blog :

La tentative maladroite d'Erdogan de censure internet a immédiatement été un échec total. La jeunesse turque n(ignore rien de l'usage de Tor et des VPN de contournement, et la twittersphère a été reconstituée à une telle vitesse qu'elle a sans doute donné le vertige à Erdogan.

Erik Meyersson ajoute :

Les twittos de Turquie ont découvert le projet Tor l'an dernier, pas étonnant que les gens continuent à tweeter malgré le blocage de Twitter en Turquie.

La chercheuse turque Zeynep Tufekci est tout sourire que les utilisateurs turcs de Twitter continuent à faire entendre leurs voix malgré l'interdiction :

:-) “malgré” = “à cause de” RT @mashable : Ouah, 1,2 million de tweets envoyés en Turquie, malgré l'interdiction

Elle va plus loin :

Un blocage de DNS, suivi par un blocage incomplet d'IPS, ensuite quoi encore. La Turquie avance dans la compétence high-tech. Prochaine étape, les grand-mères sur Tor.

En Turquie, Engin Onder décrit comment les utilisateurs de turcs de Twitter se passent le mot pour contourner le blocage :

Twitter bloqué en Turquie ce soir. Les mecs peignent les numéros de dns google sur les affiches du parti au pouvoir.

Les pénuries d'eau en Malaisie sont des catastrophes d'origine naturelle et humaine

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Des pénuries d'eau ont été signalées en Malaisie à Selangor, Johor, Negri Sembilan et à Kedah. Le Sin Chew Daily décrit la cause du problème :

 [...] La sécheresse et les pénuries d'eau sur la péninsule sont des catastrophes d'origine à la fois humaine et naturelle. Il est incontestable que le gouvernement et la population en partagent la responsabilité.

Le développement poursuivi à l'excès tout en ignorant la protection de l'environnement a mené à de telles catastrophes d'origine humaine et a dévoilé les faiblesses d'un mauvais système de gestion des ressources. Une gestion appropriée permettrait de réduire les inondations et d'éviter les pénuries d'eau. 


Le supposé “Plan d'annexion de l'Ukraine” de Poutine publié sur Internet

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Putin "eyes" Ukraine? Images mixed by author.

Poutine “lorgne” l'Ukraine ? Montage photographique de l'auteur.

Katya Gortchinskaya, rédactrice en chef adjointe du journal KyivPost, a publié sur Facebook des photographies (voir ci-dessous) d'une note que les journalistes appellent le “plan d'annexion de l'Ukraine” de Poutine. Le document fuité n'est pas daté—et bien entendu, rien ne permet d'en identifier la source ni même le destinataire—mais le texte laisse deviner qu'il a été rédigé vers la fin de décembre 2013. Intitulé “De la crise en Ukraine,” le document esquisse un plan en six points pour déployer les troupes russes dans toute “l'Ukraine russe” (y compris la capitale du pays, Kiev) afin de mettre fin aux “fascistes-bandérovistes et autres éléments extrémistes.” Le plan prévoyait que le (maintenant ex-) Président Victor Ianoukovitch demande l'intervention de la Russie en guise de prétexte juridique pour les forces de maintien de la paix russes. En mars 2014, l'ambassadeur de la Russie à l'ONU a révélé que Ianoukovitch avait finalement lancé cet appel à Moscou. Mais à ce moment, il avait déjà été renversé.

Quelques extraits du document posté par Mme Gortchinskaya.

[...] только полное вхождение территорий российских областей Украины, а именно Крыма, Луганской, Донецкой, Запорожской, Днепропетровской, Черниговской, Сумской, Харьковской, Киевской, Херсонской, Николаевской, Одесской областей в РФ может гарантировать мир, безопасность и процветание их населению, а также надежную защиту интересов России.

[...] seule l'entrée complète des territoires des régions russes de l'Ukraine, c'est-à-dire de la Crimée, Lougansk, Donetsk, Zaporoje, Dniepropetrovsk, Tchernigov, Soumi, Kharkov, Kiev, Kherson, Nikolaev et Odessa, dans la Fédération de Russie peut garantir la paix, la sécurité et la prospérité de leur population, ainsi que la protection fiable des intérêts russes.

Обеспечить реализацию этой задачи можно лишь установив контроль над матерью городов русских, столицей Украины, городом- героем Киевом. Анализ событий 1994 (предательство Л.Кучмы), 2004 (т.н. Оранжевая революция) и 2013 (бунт молодчиков в г.Киеве, свидетельствует, что надежные гарантии такого контроля можно получить только путем использования Вооруженных сил , правоохранительных органов и спецслужб РФ.

Assurer la réalisation de cette tâche ne se peut qu'en établissant le contrôle sur la mère des villes de Russie, la capitale de l'Ukraine, la ville-héros Kiev. L'analyse des événements de 1994 (la trahison de Léonid Koutchma), 2004 (la soi-disant révolution Orange), et 2013 (les émeutes de voyous à Kiev) atteste que des garanties sûres d'un tel contrôle ne peuvent être obtenues qu'au moyen du déploiement de forces armées, des organes de maintien de l'ordre et des services de renseignements de la Fédération de Russie.

Необходимо обеспечить нейтрализацию наиболее видных представителей бандеровской оппозиции; весь мир, в том числе и Киев, должны увидеть истинное лицо украинского фашизма. Для этого следует обеспечить сбор и документирование фактов зверств и бесчинств молодчиков и партии “Свобода”, а также экстремистской группы “Правый сектор”.

Il est nécessaire d'effectuer la neutralisation des représentants les plus en vue de l'opposition bandériste ; le monde entier, y compris Kiev, doit voir le véritable visage du fascisme ukrainien. Pour cela, il convient d'effectuer la collecte et la documentation des excès et atrocités commises par les émeutiers et le parti Svoboda, ainsi que par le mouvement extrémiste Secteur de Droite.

Page 1 of Putin's so-called "plan" to annex Eastern Ukraine.

Page 1 du “plan” de Poutine pour annexer l'Ukraine orientale.

Page 2.

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Page 3.

Page 3.

A l'approche des élections en Turquie, Erdogan s'enfonce dans le déni

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Protest in Istanbul, June 2013. Photo by Eser Karadag via Flickr (CC BY-SA 2.0)

Manifestation à Istanbul, juin 2013. Photo de Eser Karadag sur Flickr (CC BY-SA 2.0)

[Sauf indication contraire les liens dirigent vers des pages en anglais.]

Berkin Elvan est mort après 269 jours de coma. C'est une bombe lacrymogène tirée par la police anti-émeute turque qui l'a tué. Il avait 15 ans, un enfant. Mais pour le Premier Ministre Erdogan, ce garçon était un terroriste. Le traiter de terroriste est facile, c'est une façon d'éviter des condoléances ou des excuses pour un crime commis par la police, sur son ordre. Peut-être que dans le “monde parallèle ” d'Eerdogan, Berkin Elvan était un terroriste. Mais pour les autres c'était un enfant. Pour sa famille, ses amis, et les centaines de milliers de Turcs qui ont manifesté calmement le jour de l'enterrement du jeune Berkin il restera l'enfant parti acheter du pain et non un terroriste.

Le parc

Quand le Premier Ministre a ordonné la démolition d'un parc du centre d'Istanbul, il y a un peu moins d'un an, il ne savait pas ce qui allait se passer. Quand des manifestations d'ampleur nationale ont eu lieu, il les a traitées de complot (orchestré par un “groupe d'intérêts”) visant à le renverser et à discréditer le parti au pouvoir. Il en a rapidement rejeté la responsabilité sur des facteurs “extérieurs” et traité les manifestants de tous les noms. Tout le monde, partout, en portait la responsabilité sauf le Premier Ministre lui-même. Sa réaction, et sa rhétorique de division, ont stigmatisé le pays.

Erdogan n'a pas vu dans les manifestations contre le parc Gezi autre chose qu'une poignée de gens en colère contre la suppression de quelques arbres. Il n'a pas compris la signification profonde de ces manifestations – une accumulation de reproches contre son gouvernement. Tous ceux qui sont descendus dans la rue l'été dernier n'étaient que des hooligans, de la racaille, ou des casseurs, qui voulaient détruire ce que son gouvernement avait construit au cours des 11 dernières années.

Plus de 8000 personnes ont été blessées, 5300 arrêtées et 11 tuées l'été dernier. L'usage excessif de la force par la police anti-émeutes turque, la fumée pénétrante des lacrymogènes (et les bombes elles-mêmes), et les impacts douloureux des balles en caoutchouc, se sont traduits pour 14 personnes par la perte de leurs yeux.

L'hiver arrive

L'un des slogans les plus populaires utilisé pendant les manifestations de l'été était “Tayyip, l'hiver arrive” pour citer la série TV populaire “the Game of Thrones”. Parmi ceux qui avaient lancé le slogan, peu se doutaient que l'hiver arrivait vraiment et devait poser de sérieux problèmes au gouvernement en place. Depuis décembre 2013,  le Parti de la Justice et du Développement au pouvoir est embourbé dans un scandale de corruption. Les fils de trois chefs de cabinets ministériels, un magnat du bâtiment et un maire du parti AKP, impliqués dans des affaires, ont été arrêtés à Istanbul et à Ankara. Plusieurs conversations téléphoniques, dont des conversations entre le Premier Ministre et son fils [turc] — concernant un retrait d'un milliard de dollars déposés en espèces dans la maison familiale — ont été révélées et largement diffusées (le premier Ministre et son fils prétendent que ce sont de faux enregistrements et qu'il s'agit d'une nouvelle tentative du “monde parallèle” pour discréditer l'honnête parti AKP). D'autres enregistrements ont été révélés dont un appel d'Erdogan à une chaîne d'information locale HaberTurk  pour lui demander de censurer un leader de l'opposition et un reportage critique sur la réforme du système de santé — le journaliste et le rédacteur en chef de ce reportage ont rapidement été licenciés. Selon Erdogan ceci est normal- “nous devons dire [aux médias] ce qu'ils doivent faire,” dit-il lors d'une conférence de presse.

Tear gas shells in Turkey, May 2013. Photo by Birhanb via Wikimedia Commons (CC BY 3.0)

Grenades de gaz en Turquie, Mai 2013. Photo de Birhanb sur Wikimedia Commons (CC BY 3.0)

Dans une autre conversation téléphonique, le Premier Ministre demande à son Ministre de la Justice de s'occuper d'un procès contre Aydin Dogan, directeur de médias, pour évasion fiscale. Le Ministre lui répond qu'il n'allait pas lui être possible d'intervenir sur le jugement, étant donné les références du juge qui présidait le tribunal qui est de la communauté Alevi (minorité religieuse de Turquie souvent en désaccord avec le parti au pouvoir). Reconnaissant l'existence de cette conversation téléphonique, Erdogan a dit que sa demande était naturelle. “Tout pour le pays et la nation,” a-t-il ajouté.

Après ces affirmations, il n'est pas surprenant de constater une nouvelle mesure pour réprimer la liberté d'expression de la part d'Erdogan, qui a fermé Twitter le 20 mars. “Nous allons le supprimer” s'est écrié Erdogan lors d'une réunion électorale à Bursa. Douze heures plus tard, aux environs de minuit, les internautes n'avaient plus accès à Twitter. Le gouvernement a tenu ses récentes promesses de bloquer l'accès aux principaux médias sociaux en cas de nécessité. Alors qu'il est assez facile de faire pression sur ceux qui l'entourent comme les ministres ou les directeurs de chaînes d'information par un simple coup de téléphone, traiter avec des plateformes internationales telles que Twitter n'est pas si simple. Ainsi pour éradiquer cette “menace pour la société”, surnom donné aux réseaux sociaux par Erdogan pendant les manifestations de l'été, il aura fallu quatre décisions de justice pour obliger tous les fournisseurs d'accès internet, dont l'opérateur GSM, à appliquer l'interdiction. En fermant Twitter, Eerdogan a ajouté qu'il n'attachait aucune importance à ce que pouvait penser la communauté internationale.

Et Erdogan ne s'est pas excusé quand Berkin Elvan, le jeune de 15 ans, est mort. Le jour de l'enterrement, la police est à nouveau intervenue violemment contre les manifestants. Dans 15 villes des manifestants se sont soulevés contre la police. Le Premier Ministre a choisi de se taire le jour de l'enterrement alors que le Président Gul et d'autres responsables politiques ont tout de suite exprimé leur sympathie à la famille Elvan. L'ancien Ministre des Affaires Européennes, Egemen Bagis, a traité les manifestants de “nécrophiles” dans un tweet rapidement effacé après sa parution.

Erdogan n'a rompu son silence sur le décès du jeune homme que lors d'une réunion électorale à Gaziantep, où le Premier Ministre l'a traité de terroriste au lieu d'exprimer ses condoléances.  Il a aussi fait huer la mère du garçon, Gulsum Elvan,  par la foule quand elle a dit “L'assassin de mon fils est le premier ministre!” Avoir avec soi un lance-pierre et des “billes” est considéré comme porter une arme et signifie que Berkin appartenait à un groupe terroriste.

Le groupe Taksim Solidarity — organisateur des manifestations du Parc Gezi — cherche à obtenir justice pour la mort d'Elvan et a lancé une campagne de financement en ligne pour payer une pleine page nécrologique dans le New York Times.

Les droits fondamentaux en jeu

Il y a plus de journalistes en prison en Turquie qu'en Chine. Avec les manifestations de l'année passée, l'arrestation de manifestants a battu tous les records du pays. Les deux lois contestées récemment votées au Parlement — sur le Conseil Supérieur des Juges et des Procureurs et sur la réglementation d'Internet — sont la preuve du tour de vis du gouvernement sur les activités judiciaires et sur internet. Et la préoccupation est grandissante sur le contrôle d'internet et l'impact potentiel que cela aurait sur la liberté d'expression en Turquie, déjà très fragilisée.

Quand Berkin Elvan est sorti de chez ses parents le 13 juin, il ne se battait pas pour la liberté d'expression. Mais neuf mois plus tard, quand il a perdu la vie, le gens qui accompagnaient sa famille dans son deuil, et qui défilaient dans la rue et étaient confrontés la résistance de la police, combattaient pour leur droit à se réunir et à s'exprimer. Des élections nationales vont avoir lieu en Turquie le 30 mars. D'une certaine manière, pendant qu'il laisse les personnes en deuil suffoquer sous les gaz lacrymogènes et qu'il reste insensible à leurs revendications, Tayyip Erdogan en appelle à des élections démocratiques dans un Etat démocratique. Cependant la Turquie est loin d'être la terre promise d'une démocratie libérale.

Triste nouvelle : Confirmation du crash dans l'Océan indien du vol MH370

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Image from Facebook page of Malaysia Airlines

Malaysia Airlines partage la tristesse des familles et amis des victimes de l'accident du vol MH370. Nous offrons humblement nos sincères pensées, prières et condoléances à tous ceux qui souffrent de cette tragédie. Page Facebook de Malaysia Airlines.

Le Premier ministre de Malaisie, Najib Razak, a annoncé lundi soir que l'avion disparu du vol MH370 s'était écrasé dans l'océan Indien sur la base de la dernière analyse des données obtenues par satellite :

… Sa dernière position était au milieu de l'Océan indien, à l'ouest de Perth.

C'est un endroit isolé, loin de tout site d'atterrissage possible. C'est, donc avec une profonde tristesse et regret que je dois vous informer que, selon ces nouvelles données, le vol MH370 s'est terminé dans l'océan Indien sud.

L'avion du vol MH370 a disparu le 8 mars lors de son vol de Kuala Lumpur à Pékin. Il n'y a toujours pas d'informations concluantes quant à la raison pour laquelle l'avion a perdu le contact, mais les autorités ont déclaré que son radar a été délibérément éteint. Il y avait 239 passagers et membres d'équipage à bord du vol MH370. Pendant deux semaines, le monde attendait [fr] anxieusement les mises à jour sur la recherche de l'avion disparu.

La compagnie Malaysia Airlines a publié ce message quelque temps avant que le premier ministre fasse son annonce :

La compagnie Malaysia Airlines regrette profondément que nous devions supposer que le vol MH370 a fini dans l'océan Indien sud.

Au nom de tout le personnel de la compagnie Malaysia Airlines ainsi que de tous les Malaisiens, nos prières vont en ce moment énormément douloureux à tous les proches des 226 passagers et à nos 13 amis et collègues.

Nous savons qu'il n'y a pas de mots que nous ou quelqu'un d'autre pourrait dire qui puissent soulager votre douleur. Nous allons continuer à vous fournir assistance et soutien, comme nous l'avons fait depuis la disparition du vol MH370 dans les premières heures du 8 mars, lors du trajet de Kuala Lumpur à Pékin.

Les internautes du monde entier utilisent les mots-dièse # PrayforMH370 et # RIPMH370 pour envoyer leurs condoléances aux familles des passagers et membres de l'équipage du MH370 :

En moment très difficile, nous espérons que les familles vont rester fortes et tenir malgré tous les obstacles.Que leurs âmes soient bénies

Ce n'est pas un fait incontestable jusqu'à ce que des preuves tangibles soient trouvées. Il pourrait y avoir des survivants. Je vais prier pour leur survie et quoiqu'il arrive.

Même s'ils disent qu'il a fini dans la mer, une part de moi espère encore qu'ils le retrouveront d'une façon ou d'une autre

Des familles de passagers du MH370 en voie d'acheminement de Pékin en Australie

*La vignette utilisée est tirée de la page Facebook du Premier ministre Najib Razak

Japon : Des langues menacées toujours sous-estimées

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Map of Ryukyuan languages by Fija Byron (English translation in blue was added by Keiko Tanaka)

Carte des langues de Ryukyu, dans les îles d'extrême-sud du Japon. Image de (C) Fija Byron, utilisée avec autorisation (La traduction anglais, en bleu, a été ajoutée par Keiko Tanaka)

En 2009, huit langues [français] parlées sur l'archipel japonais ont été répertoriées parmi les langues en danger par l’Atlas UNESCOdont l’aïnou, l’amami, le hachijō, le kunigami, le miyako, l’okinawaîen, le yaeyama et le yonaguni. Cet article examine le cas de l'okinawaïen, l'une des langues les plus menacées dans le sud de l'île d'Okinawa, dans la région de Ryukyu. Nous avons rencontré Fija Byron, maître de conférences et avocat de l'uchinaguchi”, une langue okinawaïenne. 

[Liens en anglais sauf mention contraire] Le Japon est souvent considéré comme une île petite et “homogène” : sa diversité linguistique est généralement sous-représentée ou inconnue à l'étranger comme au Japon. De nombreux Japonais connaissent l'existence des différents dialectes de leur pays, mais ignorent tout de leur apparition.

Le site de l’Agence Japonaise pour les Affaires Culturelles [japonais] a listé les huit langues menacées et reconnues par l'UNESCO, mais en y apportant une différence de taille : elle ajoute entre parenthèses “dialecte” à côté de “langue”, à l'exception de l'aïnou, la langue du peuple indigène du nord de l'archipel nippon [Hokkaïdo]. Le gouvernement les a finalement reconnus comme un peuple à part entière en 2008.

Fija Byron holding sanshin, Okinawan instrument (image used with permmisison)

Fija Byron tenant un sanshin, un instrument okinawaïen. Image utilisée avec autorisation.

Ainsi au Japon, ces langues en danger sont considérées comme des dialectes. La langue devrait unir un Etat-nation, tandis que le dialecte serait rustique, typique des régions rurales. Dans un pays où le mythe d’une nation avec un seul peuple est répandu, les gens se sentent souvent obligés de se conformer aux normes sociales plutôt que de défendre la diversité. Sans le savoir, les minorités sont exclues tant de la langue que de la façon dont les gens s'apprécient.   

Fija Byron, né d'un père américain et d'une mère okinawaïenne, se décrit comme un Américain Uchinanchu (américano-okinawaïen). De par son apparence, les gens lui demandent sans cesse s'il est étranger ou s'il parle anglais.

Né et élevé à Okinawa, il enseigne l'uchinaguchi (okinawaïen) [français], l'une des langues menacées dans la moitié sud de son île natale. Dans un entretien accordé à Global Voices, il explique que l'attitude culturelle envers les langues blesse les langues minoritaires du pays.

方言でなまっているからおかしい、教養がないというふうに考える傾向が、自分の文化や言語について自信をもつ障壁となってしまっているのです。

L'idée que ces langues soient considérées comme des dialectes au Japon et qu'elles seraient impures, factices et rustiques met dans l'ombre ceux qui parlent leur propre langue. Elle les dépouille de leur culture et de leur langue initiales.

 Même les linguistes ne s'accordent pas sur la façon de différencier la langue du dialecte [français]. Une évaluation qu'ils appellent “l'intelligibilité mutuelle”. 

C'est ainsi que Byron se présente lui-même en okinawaïen [uchinaguchi]. Si vous pensez que l'okinawaïen doit être considéré comme un dialecte, dites-vous d'abord qu'étant de langue maternelle japonaise, je ne comprends pas un mot de ce qu'il dit :

Selon Byron, les gens de 80 ans et plus peuvent parfaitement parler l'okinawaïen, mais les jeunes générations d'Okinawaïens ne disposent pas d'un environnement propice pour le pratiquer. En réalité, il n'a jamais grandi en parlant cette langue. Il l'a apprise auprès de Kochu Makishi, un acteur de théâtre okinawaïen. Byron explique que le théâtre okinawaïen (沖縄芝居:Okinawa shibai), un art folklorique pratiqué dans la langue okinawaïenne, a émergé à la fin des années 1880, issu du royaume de Ryukyu, où les représentations comme celles de Kumi Odiri étaient présentées aux diplomates chinois pour les divertir :

沖縄芝居は王府のあった首里の言葉と那覇語がまざった言葉で演じられる。これが一般的にうちなーぐちと呼ばれているもの。芝居の中には様々な登場人物―侍から百姓まで―が出てくるので表現が豊富。

Le jeu théâtral okinawaïen est réalisé à partir de la langue de Shuri – capitale du royaume de Ryukyu – et la langue de Naha, où vivent les gens du peuple : cette dernière est l'uchinaguchi [okinawaïen]. Une variété de rôles, tels que les paysans et les samouraïs, permet une diversité d'expression dans le théâtre okinawaïen.

Le royaume de Ryukyu fut annexé par le Japon en 1879. Par la suite, le Japon a introduit le japonais standardisé dans le programme des écoles élémentaires d'Okinawa, en 1897, entraînant la disparition progressive de la langue okinawaïenne des lieux publics. Un effacement particulièrement tangible dans les expressions honorifiques, parties intégrantes des discours visant à démontrer son respect :

わたしのうちなーぐち講座に78歳の方が来るのです。78歳といったら、わたしの親の世代。教えることがあるのかと思うかもしれませんが、きちんとした敬語がわからないから習いたいということで来ているのです。なぜかというと、日本語小学校の設立で沖縄の独自の文化や言語を教えなくなり、同化政策が進んで行った世代だからです。当時、公的な場で沖縄語を使うことがよくないという風潮で、きちんとした表現などは日本語で話すようになっていきました。

Il y a un étudiant d'Okinawa âgé de 78 ans, soit l'âge de mes parents. Il est venu dans ma classe car il souhaite apprendre des expressions honorifiques appropriées. En raison de la politique d'assimilation et de l'éducation scolaire qu'ils ont reçue, ils ne savent pas s'exprimer en public en okinawaïen. Ils devaient s'exprimer en japonais “standardisé”.

Le japonais homogénéisé est régulièrement considéré comme étant le cœur du japonais, sa version la plus sophistiquée. Tous les autres dialectes aux accents “provinciaux” sont, à l'inverse, plutôt estimés comme inférieurs au japonais, voire primaires. La normalisation joue un rôle important dans l'établissement d'un protocole, quelque chose de favorable à la collaboration. D'un autre côté, se conformer à une norme conduit parfois à un manque d'autonomie.

Fija écrit dans un journal [japonais] que si une langue meurt, c'est son monde tout entier qui disparaît avec :

日本の少数言語である「アイヌ語」や「琉球諸語」が危機だというのは、この世から消滅するかもしれないということなのである。「アイヌ」も「琉球」も地球の一地域であり、その文化の根源である「言語」は日本にとって、また、人類にとっても「宝」なのである。その「宝」が今まさにこの世から失われようとしている。

Le fait est que si ces langues minoritaires, comme celles d'Ainu et de Ryukyu, sont en danger, cela signifie également qu'elles sont en voie d'extinction. Les régions d'Ainu et de Ryukyu font parties intégrantes de la Terre, et leurs langues sont les fondements de leurs cultures : elles sont précieuses pour le Japon ainsi que pour l'humanité. De telles choses inestimables sont pourtant sur le point de disparaître de la surface du globe.

Fija Byron teaching at university in Okinawa. Photo used with permission

Fija Byron enseignant à l'université à Okinawa. Photo utilisée avec autorisation

Il n'est pas optimiste, mais cette sombre réalité ne l'empêche pas de demeurer enthousiaste quant à l'okinawaïen. Dans une demande d'interview envoyée par e-mail, il a répondu qu'il serait heureux de faire quelque chose pour l'uchinaguchi. Il apparaît ainsi activement dans les médias et maintient son site à jour :

5年間、うちなーぐちで放送する番組をやっていました。今は新聞にも執筆していますが、[その言語での]放送局や新聞社があるわけではありません。

数年前、インターネット放送の番組に出演したところ、ブラジルやハワイ、アメリカからたくさんアクセスがあり、むしろ海外で反響が多くて驚きました。

J'ai fait des émissions de radio en okinawaïen pendant cinq ans et j'ai collaboré avec des journaux locaux, mais ce n'est pas comme si des stations et des journaux publiaient ou diffusaient des contenus en okinawaïen.

Il y a quelques années, j'ai tenu une émission sur Internet afin d'enseigner l'okinawaïen. Étonnamment, j'ai obtenu davantage de réponses de l'étranger, comme au Brésil, Hawaii, les Etats-Unis, qui suivaient l'émission.

Fija Byron enseigne l'uchinaguchi à l'université d'Okinawa ainsi que dans différents centres communautaires. Vous pouvez le suivre sur son site http://fijabyron.com/

Le blogueur égyptien Alaa Abd El Fattah libéré sous caution

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Le célèbre blogueur égyptien Alaa Abd El Fattah a été libéré sous caution en attendant son procès, le 23 mars, après 115 jours de prison pour avoir prétendument enfreint une nouvelle loi anti-manifestation. Pendant tout ce temps, Abd El Fattah avait été en prison sans accès à un procès.

Cette vidéo, publiée par Mahmoud Salmani montre Abdel Fattah accueilli par sa famille et ses amis lorsqu'il a quitté le poste de police :

Et Galal Amr a partagé cette photo montrant Abdel Fattah embrassant son épouse Manal Hassan :

Alaa Abdel Fattah libéré

Dans son premier tweet après sa libération, Abdel Fattah a promis “de continuer” [arabe] :

“Nous allons continuer..”

Nadine Marroushi a traduit le tweet:

meilleure traduction “nous avons peint l'air au doko. vrai qu'on s'est fait avoir après, mais nous allons continuer” ?

Doko c'est le spray de peinture en dialecte égyptien.

Outre Abd El Fattah, Ahmed Abdel Rahman a également été libéré aujourd'hui. Abdel Rahman, qui passait près d'une manifestation avait été arrêté avec Abd El Fattah, alors qu'il aidait des jeunes femmes victimes de harcèlement par la police.

Sur Twitter, la joie a explosé. Ahdaf Souief, la tante d'Abdel Fattah, s'est écriée :

Twitter explose de joie pour la libération de @alaa. Mon ordinateur portable a besoin d'une pause.

Mona Seif, la sœur d'Abdel Fattah, a célébré la libération de son frère en disant :

Alaa et Ahmed sont dans la rue .. C'est la plus grande joie du monde

Malgré l'ordonnance de libération, la famille de Abdel Fattah a dû l'attendre pendant des heures devant le poste de police. Seif décrit l'épreuve :

Nous avons attendu devant la station de police et ne comprenions pas la raison de ce retard. Des journalistes nous appellent pour nous dire que leurs sources leur disent qu'ils seront libérés demain

Et elle a ajouté :

Les cautions ont été versées et nous avons accompli les formalités avec le ministère public ainsi qu'avec le poste de police et Ahmed Abdelrahman a quitté la voiture de police et il est entré dans le poste de police depuis longtemps. Pourquoi ce retard et pourquoi est-il toujours bloqué à chaque étape ?

L'affaire a été ajournée au 6 avril.

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