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Florian Ngimbis : “La langue est le ciment qui lie les gens »

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Florian Ngimbis recevant le prix du jeune ecrivain francopone 2008 - photo avec la permission de l'auteur

Florian Ngimbis recevant le prix du jeune écrivain francophone en 2008 – photo avec la permission de l'auteur

Bien que méconnue, la blogosphère camerounaise est source d'informations cruciales durant cette période mouvementée au Cameroun. Dibussi Tande a échangé avec Florian Ngimbis, président du collectif des blogueurs camerounais (CBC) et lauréat en 2012 du Meilleur Blog Francophone lors des Best of the Blogs Awards (the BOBs) pour un état des lieux de la blogosphère locale et notamment, le bilinguisme au Cameroun.

GV: Pour commencer, dressez nous un autoportrait de votre blog Kamer kongossa :

 Florian Ngimbis (FN): Kamer kongossa est un blog que j’ai ouvert en 2008. Il s’agit de textes courts, écrits de façon imagée et humoristique qui tout en me mettant en scène dans des histoires plus ou moins hilarantes, jette un regard critique sur la société dans laquelle je vis.

  «Kamer kongossa» demeure l’un des blogs les plus populaires de l’espace francophone africain aujourd’hui. Quel est le secret de votre succès ?

 FN: Si succès il y a, je dirais qu’il est dû au fait que je n’invente rien. La plupart de mes histoires mettent en scène des gens, des situations que la majorité des camerounais ont vécu. Je fais juste un effort d’écriture pour rendre le tout concis et digeste, une grosse pincée d’humour et ça passe.

 

Florian_Ngimbis - - - photo avec la permission de l'auteur

Florian_Ngimbis – - – photo avec la permission de l'auteur

Selon RFI, vous êtes un blogueur qui « dépeint au vitriol mais avec humour le Cameroun » et selon Deutsche Welle vous écrivez des « chroniques acerbes » qui dénoncent le régime en place au Cameroun. Florian Ngimbis se considère-t-il comme un blogueur engagé ?

 FN: Le niveau d’injustice a atteint un seuil critique dans ce pays, ne pas s’engager est impensable. Le degré de « vitriol » que je mets dans mes textes équivaut au degré d’amour que j’éprouve pour le Cameroun et à la rage que j’ai de le voir spolié par une bande de vautours, si la haine des vautours est synonyme d’engagement, alors oui, je suis engagé et mes textes sont autant de cailloux que je jette à la tête de ces maudits oiseaux.

 Quels sont les origines et objectifs du tout nouveau collectif des blogueurs Camerounais (CBC) dont vous êtes le président ?

FN: Le CBC est un groupement de blogueurs qui décident de se mettre ensemble pour promouvoir l’activité du blogging à l’échelle nationale. Nous nous rencontrons fréquemment pour discuter des problèmes liés à la pratique du blogging et à l’environnement numérique au Cameroun.

Certains pensent que créer une association des blogueurs va à l'encontre de l’esprit même du blogging et du journalisme citoyen qui se veulent libres, informelles, et dénués de toute institutionnalisation ou hiérarchisation…

 FN: Je le pense aussi et j’ai toujours exprimé ce point de vue lors de mes prises de parole. Mais la tendance au rassemblement était majoritaire. Ainsi, un à un les blogueurs des pays francophones ont basculé dans la mutualisation au sein d’associations. Je suis contre, mais je comprends que cette tendance soit liée au contexte. Au Cameroun en particulier, bloguer c’est une course de fond dans laquelle on est seul. Difficile de s’automotiver. Entre les coupures de courant, Internet au débit capricieux et toutes les difficultés de l’existence, le blogueur camerounais peine à exister et très souvent abandonne. En intégrant une association, il découvre qu’il n’est pas seul, bénéficie des conseils des autres, des formations que nous dispensons et surtout fait évoluer son contenu en se frottant aux autres. Beaucoup de blogueurs sont des porteurs de projets et leurs blogs ne sont que le prolongement de ces derniers. Nous mettons nos énergies en commun pour faire avancer ces projets. Et puis le combat est aussi ailleurs, c’est mener une vraie action de lobbying pour faire baisser les prix et augmenter le niveau de qualité de la fourniture Internet dans notre pays. Pour cela des actions concertées s’imposent et ne trouvent leur sens que dans ce genre d’entité. Chaque blogueur est libre de son ton, de ses propos, de ses choix, le CBC est une association, pas un gouvernement.

 Le CBC est composé majoritairement des blogueurs francophones résidant au Cameroun. Songez-vous à réunir les deux autres composantes incontournables de la blogosphère camerounaise – c’est-à-dire les blogueurs anglophones et les blogueurs vivant à l’étranger (anglophone et francophone) – sous la bannière du CBC ?

 FN: La  langue n'est ni un facteur d'acceptation ou d'exclusion. Même si vous bloguez en Bassa’a, pourvu que vous soyez un blogueur camerounais, vous ferez parti de la communauté. Même si vous résidez en Cochinchine, c’est votre “camerounéité” qui nous intéresse. Le souci est que le CBC comme toutes les autres composantes de la prétendue Nation qu’est le Cameroun est en butte au cloisonnement de la société camerounaise. Le bilinguisme est d’essence coloniale et on nous l’a cédé en héritage lors des pseudo indépendances. Le bilinguisme au Cameroun ne consiste pas à parler deux langues, mais à avoir une société dans laquelle on parle soit l’une soit l’autre langue. Or la langue est le ciment qui lie les gens et peut se transformer en barrière lorsqu’il est mal conceptualisé. Du coup on a les anglophones d’un côté et les francophones de l’autre et il est hallucinant de voir à quelle point les deux groupes linguistiques sont étrangers l’un à l’autre et ne se mêlent presque jamais dans la réalisation de projets. Néanmoins nous nous battons ardemment pour changer cela et nous avons des blogueurs anglophones. Une grande action de lobbying est en cours en ce moment auprès de la diaspora et le profilage de la blogosphère CBC sera effectif d’ici quelques mois.

 Le CBC ambitionne-t-il de devenir un acteur sur la scène politique national et de jouer le rôle de sentinelle face au pouvoir en place ? Sinon, pourquoi pas ?

 Nous ne sommes pas un acteur politique, ni un parti. Certains d’entre nous bloguent sur les cheveux ou la cuisine !!! Mais effectivement certains blogueurs sont en passe de devenir de vrais leaders d’opinion ! Nous allons dans le sens du renforcement de leurs capacités. Nous aidons les activistes à monter leurs campagnes. Nous permettons aux blogueurs « menacés » d’avoir des cours de sécurité sur Internet. Nous n’obligeons pas les blogueurs à penser d’une certaine manière, mais si un blogueur lance une campagne pour protester contre l’accès restreint à l’eau courante à Yaoundé, en exposant sa campagne au CBC il est certain de pouvoir convaincre d’autres blogueurs de le suivre. Nous ne sommes pas un mouvement de pensée, mais nous favorisons l’émergence de leaders d’opinion, chacun dans son domaine.

 Quel est le profil type du blogueur camerounais ?

 Jeune, entre 20 et 35 ans en moyenne, financièrement instable, grande gueule, cultivé.

 Faites nous un état des lieux de la blogosphère camerounais.

Il y a trop peu de blogueurs en ce moment. Et encore moins qui sont vraiment influents dans leurs domaines. Trop de blogs généralistes, peu de blogs spécialisés.

 Beaucoup pensent que la blogosphère camerounais tarde à décoller parce qu’elle est repliée sur elle-même…

 C’est un avis que je respecte, mais que je ne partage pas. Et ça dépend de ce qu’on appelle décoller. Notre pays est l’un de ceux qui pratiquent les coûts de connexion les plus chers en Afrique, pour un service pourri. Internet est encore classifié comme objet de luxe ou utilitaire. Bloguer au Cameroun est un luxe que peu peuvent se permettre.

 Qu'est-ce qui explique le fait que plusieurs blogueurs camerounais vivant au Cameroun sont célébrés sur la scène international alors qu’ils sont peu connus au Cameroun ?

 Ma réponse se trouve dans mon propos précédent. Avec un taux de pénétration de moins de 5% comment voulez-vous être connu ? La notion de « blog » elle-même n’est pas encore passée dans les habitudes, Facebook ou les sites de rencontre sont plus ancrés dans l’imaginaire collectif. Mais tout ça va changer, et je suis fier de voir autant de blogueurs camerounais faire avancer le mouvement.

 Vos billets de blog sont souvent repris par des journaux camerounais. Peut-on en déduire qu’il y a une collaboration étroite entre les journalistes et les blogueurs au Cameroun ?

 Collaboration ? Non, il y a même de la rivalité, les journalistes étant dans l’état d’esprit que nous venons leur arracher le pain de la bouche, ce qui est faux. Chaque blogueur est particulier et son travail a la couleur qu’il lui donne. Je ne fais pas de l’information, ni de l’actualité, je fais des chroniques, avec un traitement décalé. Certains responsables de journaux m’ouvrent leurs colonnes parce que mes textes je les soigne, et j’ai un lectorat de plus en plus croissant qui est le gage de la qualité de mes textes. Que veut un directeur de publication si ce n’est faire lire son journal, alors, pourquoi cracher sur du contenu potentiellement vendable sans que cela n’empiète sur la ligne éditoriale. Les plus « open minded » me passent un coup de fil et en fonction de la qualité du journal je décide de collaborer ou non.

 Que-ce que votre boule de cristal vous dit sur l’avenir de la blogosphère camerounais ?

 Nous sommes l’avenir, et cet avenir nous l’écrivons au présent, maintenant.


Bangladesh : des étudiants arrêtés pour propos “blasphématoires” sur Facebook

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Après avoir été attaqués et battus par la foule, deux  adolescents ont été arrêtés pour avoir prétendument publié des “commentaires désobligeants contre l'Islam et le prophète Mohammed’ sur leurs comptes Facebook, selon le quotidien en anglais du Bangladesh Dhaka Tribune.  

Leurs camarades affirment [bangla, bn] qu'une organisation étudiante islamiste a distribué des tracts de propagande mensongers et rassemblé une foule contre les deux blogueurs ce qui a conduit à leur arrestation. Les grands médias se sont largement abstenus de publier cette histoire.

Leurs amis disent [bn] que Kazi Rahman Mahbubur Raihan (Rahi) et Ullash Das, deux élèves du secondaire au collège de Chittagong, sont allés à l'école le 30 mars pour retirer des cartes d'admission à leur prochain examen pour l'accès à l'enseignement supérieur. C'est alors qu'ils ont été attaqués par un groupe de militants de l'Islami Chhatra Shibir, une organisation étudiante alignée sur le plus grand parti islamiste du pays. Ils ont été traînés dans la rue où ils ont été battus.

La police est intervenue pour les sauver, mais plus tard, elle a arrêté les deux adolescents blogueurs. Ils ont été envoyés en prison le lendemain, sans caution, en vertu de l'article 57 de la Loi sur la technologie de l'information et des communications [fr], qui criminalise la publication d'informations fausses, obscènes ou diffamatoires par voie électronique.” 

L'avocat de la défense, Me Abu Bakar Siddique Azim, dit que Raihan écrit sur ​​la plate-forme de blogs en bangla Istishon Blog sous le pseudonyme de “Ghurnayoman Electron” (Electron libre). Das utilise Facebook seulement comme plate-forme. Il a également dit: “Pour ce que nous ayons vu, aucun d'entre eux n'a procédé à des publications qui aillent à l'encontre de la croyance religieuse de qui que ce soit.”

 Le controversé article 57 et d'autres modifications à la Loi sur les TIC ont été adoptés par décret présidentiel au Bangladesh en septembre 2013, malgré les nombreuses critiques des experts juridiques et la menace qu'il représente pour les droits humains. La loi permet  aux policiers également d’arrêter un suspect sans aucun mandat préalable et de le détenir, sans caution, pour une période de temps indéfinie. 

Une banderole demandant la libération de Rahi sur le blog Istishon 

L'événement a suscité beaucoup de controverses parmi les blogueurs dans le pays. Midnight Train  a décrit ​​les circonstances qui ont conduit à leur arrestation sur le blog Istishon:

রাহীর ব্লগ এবং ফেসবুক ঘেঁটে আমি এমন কোন লেখা দেখলাম না যেটা ধর্মের বিরুদ্ধে কটূক্তি বলে মনে হতে পারে। বরং ইন্টারেস্টিংলি তার লেখার মূল বিষয় ছিল জামাত-শিবির। [..]

গতকাল সকালে রাহী তার বন্ধুদের সাথে কলেজে যায় এইচএসসি পরীক্ষার এডমিট কার্ড আনার জন্য। সেখানে আগে থেকেই ওৎ পেতে থাকা শিবিরের ক্যাডার বাহিনী তাকে এবং তার বন্ধু উচ্ছ্বাসকে ধরে পার্শ্ববর্তী পাহাড়ের উপর নিয়ে অমানবিকভাবে পিটায়। পিটানোর এক পর্যায়ে পুলিশ এসে তাদের উদ্ধার করে থানায় নিয়ে যায়। থানায় আগে থেকেই তার নামে প্রায় ৩০ পৃষ্ঠার মতো নথিপত্র জমা দেওয়া ছিল, যেখানে মূলত রাহীর জামাত-শিবিরের পেইজ বাঁশেরকেল্লায় করা কমেন্ট এবং অনলাইনে জঙ্গি হিসেবে পরিচিত ফারাবীর বিভিন্ন লেখায় করা কমেন্টের স্ক্রিন শটের প্রিন্ট কপি ছিল। এরপর ৫৭ ধারায় তার নামে মামলা করা হয়েছে।

উচ্ছ্বাস সম্পর্কে খবর নিয়ে জানা গেছে সে শুধুমাত্র জামাত-শিবির নিয়েই লেখালেখি করত। ধর্ম নিয়ে সে কখনই কিছু লিখেনি এবং পুলিশও তার বিরুদ্ধে ৫৭ ধারায় মামলা দেওয়ার মতো কিছু খুঁজে পায়নি। অথচ তাকেও ৫৭ ধারায় মামলা দিয়ে চালান দেওয়া হয়েছে।

J'ai analysé les écrits de Rahi sur le blog et Facebook. Je n'ai rien trouvé qui puisse être considéré péjoratif à l'égard de l'islam. Mais il est intéressant de noter qu'il écrit régulièrement contre le parti Bangladesh Jamaat-e-Islami [le plus grand parti politique islamiste dans le pays] et de son aile étudiante Islami Chhatra Shibir.

Hier matin Rahi allé à l'université pour retirer la carte d'admission pour le prochain examen HSC. A un moment, son ami Ullas et lui ont été attaqués par des militants armés de l'organisation Islami Chhatra Shibir et ils ont été battus sans pitié. 

La police est intervenue pour les sauver en les emmenant au poste de police pour interrogatoire. Il y avait déjà une plainte écrite d'une trentaine de pages déposée contre eux au poste de police. Les principales accusations incluaient des captures d'écran de commentaires par Rahi sur la page Facebook de la Jamaat-Shibir Basherkella et des commentaires de Farabi sur la page Facebook d'un extrémiste islamique militant en ligne. Leur cas a été ensuite traité sous l'article 57 de la Loi sur les TIC.

L'autre garçon (Ullas) écrit aussi beaucoup contre la Jamaat-Shibir. Il n'a rien écrit contre la religion et la police n'a rien trouvé contre lui. Mais il a également été arrêté sous l'article 57.

Sur  Istishon, Sumit Chowdhury écrit que les assaillants ont distribué des tracts de propagande contre les blogueurs:

প্রায় ৫ থেকে ৬ পাতার একটি প্রচারপত্র তারা বানায়। যেখানে প্রথম মন্তব্যটি যেকোন মানুষকে ভড়কে দিতে যথেষ্টই নয় বরং তার চাইতেও বেশি। [..]

প্রথমে টেক মসজিদের ভেতরে নিয়ে মারধোর করতে করতে তাদের মূল রাস্তায় নামিয়ে আনলে, সেখানে পূর্ব-পরিকল্পনা মাফিক অপেক্ষারত আরো কিছু বেজন্মা জারজের বাচ্চারাও তাতে অংশ নেয়। এদিকে আগে থেকেই ছেপে রাখা প্রচারপত্রগুলো জনসাধারণের মাঝে বিলি করতে থাকে বেজন্মারা। স্বভাবতই “ধর্মানুভুতি”(!)তে চরম আঘাত পায় কড়া মাপের আস্তিকীয়রা।

Ils ont rédigé et distribué un tract de 5-6 pages. Le premier commentaire sur ce tract était suffisant pour choquer toute personne, et même pire [..]

Ils ont d'abord été amenés à la Mosquée Tek et ont été battus sans pitié et plus tard, ils ont été traînés dans la rue. Certains fidèles ont rejoint la foule dans la rue. Ils ont continué à distribuer le tract à la foule. Evidemment, les “sentiments religieux” des personnes ont été blessés.

Il poursuit :

এই ব্যাপারটি এখনো কেনো মিডিয়াকে জানানো হয়নি এমন প্রশ্নে ঐ থানার একজন কর্মকর্তা বলেন সাম্প্রদায়িকতা উস্কে যেতে পারে এমন ধারণায় তারা ব্যাপারটি প্রকাশ্যে আনতে চায়নি।

J'ai demandé à la police pourquoi ces nouvelles n'ont pas été rapportées dans les médias grand public; un agent a répondu que la police était prudente pour éviter que des émeutes religieuses n'éclatent sur cette question.

D'après Chowdhury, les victimes ne recevaient aucune aide: 

পুলিশের কাছে তদবির করা মাত্রই পুলিশ ঐ প্রচারপত্রটি দেখিয়ে দিচ্ছেন! ফলে ব্যাপক অসহায় হয়ে পড়েছে রাহি এবং উল্লাস। সবচেয়ে আশ্চর্যান্বিত হয়েছি উল্লাসের পরিবার থেকে নিয়োগকৃত উকিলের ব্যবহারে! ঐ উকিল স্পষ্টই জানিয়ে দিয়েছে সে আর এই মামলা নিয়ে লড়বে না। কেননা তারা তার ধর্মের বিরুদ্ধে কথা বলেছে। সে তার ধর্মের উর্দ্ধে গিয়ে কিছু করবে না।

La police montre le tract chaque fois que quelqu'un essaie de parler en faveur des blogueurs arrêtés. Donc Rahi et son ami sont sans assistance. J'ai été assez surpris par l'avocat désigné par la famille de Ullas. Il a déclaré qu'il ne travaillerait plus sur ce cas parce qu'ils ont attaqué sa religion. Il n'irait pas contre sa religion. 

Sabyasachi a demandé :

তার বয়স আঠারো হয়নি তবে কেন তাদের জেলে পাঠানো হল? আর এখন সত্যি সত্যি মনে হচ্ছে ৫৭ ধারাটা আমাদের জন্য বুমেরাং হয়ে দাঁড়িয়েছে।

Ils n'ont pas 18 ans, alors pourquoi ont-ils été envoyés en prison? Maintenant, nous constatons que l'article 57 est devenu une arme contre nous.

M R Khan a commenté:

আমি মনে করি জেল হেফাজতে পাঠানোর চেয়ে শিশু/কিশোর সংশোধনাগারে পাঠানোই মনে হয় ঠিক হতো।এটা মনে হচ্ছে শত্রুতা বশত করা হয়েছে। ধর্ম নিয়ে বেশি বাড়াবাড়ি মনে হয় এদেশ থেকে মুছবে না।

Je pense que plutôt que de les envoyer en prison, ils auraient pu être envoyés dans des centres de correction pour mineurs. Cela semble être un cas d'hostilité entre personnes qui se connaissent. Il me semble que l'excès de religion est un problème récurrent dans ce pays.

Shehab a téléchargé une copie de la plainte à la police et du dossier du tribunal donnant des détails sur l'affaire, selon la version de la police, sur le blog Sachalayatan. Les plaintes comprennent plusieurs détails alléguant que les deux blogueurs ont publié des contenus blasphématoires en ligne.

Russie : où en sont les dons pour sauver TV Dojd ?

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Images remixed by author.

Illustration Andreï Tselikov.

TV Dojd, la seule télévision entièrement indépendante de Russie, continue à lutter pour sa survie avec l'aide de ses téléspectateurs. Le téléthon d'une semaine [lire l'article Global Voices, en français] qui a débuté fin mars a permis de collecter des fonds suffisants pour continuer à émettre pendant un peu plus de 53 jours [russe, ru].

TV Dojd est née en avril 2010 sous la forme d'une chaîne de télé en ligne, et un an plus tard elle atteignait le million de téléspectateurs mensuels. Pendant l'élection présidentielle de 2012, elle en a attiré de nouveaux en étant la seule à accorder du temps d'antenne à des leaders de l'opposition. Avant de se faire récemment lâcher par 90 % des câblo-opérateurs de Russie, son audience atteignait 17,5 millions de foyers. Ce nombre a chuté par la suite à 2,5 millions.

Environ 70% des revenus de TV Dojd provenant de la pub, la situation nécessitait un changement de modèle économique. La direction a décidé de demander aux téléspectateurs des frais d'abonnement et des dons – méthode de renflouement utilisée par certaines télés et radios occidentales, comme le réseau National Public Broadcasting américain.

Les fonds ont été apportés par les internautes russes, à la fois en Russie et à l'étranger. Michael McFaul, l'ex-ambassadeur américain en Russie, a tweeté :

Suivez le téléthon lancé par TVDojd qui a lieu ce ce moment. TVDojd fait du journalisme indépendant et de qualité comme la Russie et le monde en ont besoin.

Le poète russe Andreï Lojkine demande [ru] sur un site d'autoédition pour écrivains (Proza.ru):

не лучше ли слышать, хоть иногда, альтернативное мнение? Если мнение будет только у государства, то с чем его сравнить будет можно?

N'est-il pas mieux d'entendre, ne serait-ce que de temps en temps, une opinion alternative ? Si l'on n'entend que celle de l'Etat, quels points de comparaison aura-t-on ?

Selon le propriétaire de TV Dojd  [ru], Alexandre Vinokourov, la chaîne a besoin dans l'immédiat de 20,6 millions de roubles (un demi-million de dollars) par mois pour survivre. Ce chiffre représente la moitié du budget initialement prévu pour 2014. En comparaison, la télé d'Etat Russia Today a dépensé 933 millions de roubles (26 millions de dollars) par mois en 2013. Vinokourov a déclaré que la chaîne réduisait ses coûts le plus possible – le directeur général ne touche actuellement que 14 000 roubles (400 dollars) par mois.

De nombreux soutiens à TVDojd viennent aussi d'Ukrainiens, qui la considèrent comme l'un des rares médias russes qui leur soit favorable. Selon le site Alexa, 68,2% du public de TV Dojd sur le Web vient de Russie et 11% d'Ukraine. Quoi qu'il en soit, l'audience ukrainienne est en hausse. Entre le 16 et le 29 mars, TV Dojd est passée de la 174e à la 132e place en Ukraine. La popularité du site Web est en hausse en Russie aussi, où il passe de la 101e place à la 76e.

Même si dans l'immédiat TV Dojd a des fonds suffisants pour émettre pendant deux mois supplémentaires et que son audience Internet augmente, personne ne pourra la protéger si le mastodonte de la censure russe s'en prend à elle. Comme le montrent les récents blocages de sites d'opposition [lire l'article Global Voices, en français], le Kremlin peut se permettre de bloquer n'importe quel site Internet, en toute impunité.

Habal-Habal : La moto à 10 places des Philippines

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This Habal-Habal has extensions consisting of wooden planks across the seat of the motorcycle. Photo by Sherbien Dacalanio, Copyright @Demotix (9/8/2012)

Ce Habal-Habal a des rallonges faites de planches de bois de part et d'autre du siège de la motocyclette. Photo Sherbien Dacalanio, Copyright @Demotix (9/8/2012)

Combien de personnes peut-on mettre sur une motocyclette ? Dans certaines parties des Philippines, un deux-roues peut transporter 10 passagers avec leur bagage. Ce mode de transport très spécial est appelé Habal-Habal ou Skylab.

Le habal-habal est un moyen de transport en vogue dans de nombreuses parties de Mindanao, une île du sud des Philippines. Il est particulièrement utilisé dans les villages à l'écart reliés par des routes étroites et peu praticables. Les agriculteurs ont aussi besoin du habal-habal pour transporter leurs produits au marché.

Skyscanner fait l'éloge du habal-habal :

Dans Metro Manila, c'est un tableau quotidien que de voir 1 ou 2 personnes enfourcher une motocyclette. Pas du tout dans les rues de Mindanao et de certaines parties de Visayas.

Le habal-habal est une motocyclette à deux roues avec un haut degré d'improvisation, habituellement chevauchée au-delà de sa capacité de passagers. Utilisée comme transport en commun notamment dans les zones aux routes étroites, et au terrain plus escarpé et peu praticable, il peut charger jusqu'à 6 passagers, au moins. Oui, on a pu dire qu'un habal-habal pouvait transporter plus de 10 personnes, avec des bagages allant des légumes aux provisions sans oublier les bestiaux comme les poulets.

TravelingMorion est époustouflé par les talents de conduite et d'équilibre du pilote de habal-habal :

D'un grand secours pour les habitants permanents des zones montagneuses où la plupart des routes ne sont pas accessibles aux 4X4. Caractéristique intéressante de ce mode de transport, la capacité/habileté du conducteur à équilibrer en tenant compte du poids des passagers sur les côtés, devant, plus 3 à 4 personnes supplémentaires à l'arrière.

Afin d'emmener davantage de passagers, la motocyclette est équipée de planches de bois, une des raisons pour lesquelles beaucoup l'appellent Skylab :

Habal-Habal est maintenant utilisé indifféremment avec le mot “Iskaylab,” que l'on pense emprunté au satellite américain endommagé appelé “Skylab” qui a plongé sur terre depuis l'espace en 1979. Une autre version opposée évoque une contraction de l'expression “sakay na, lab!” qui signifie littéralement “monte, chérie !” A mon avis, le terme a très probablement été emprunté à la première [origine] plutôt qu'à la seconde, à cause de la rallonge en planches de bois placée sur le siège arrière à travers le corps principal de la moto, et qui sert de siège additionnel pour placer plus de passagers et qui ressemble donc de près au Skylab et à ses ailes saillantes de satelite.

Doctrine a vu une fois une ambulance habal-habal et se dit déçu par le gouvernement :

Cela me met en colère de voir autant de ces ambulances dans Metro Manila utilisées pour des déplacements privés alors que les collectivités qui ont cruellement besoin de véhicules d'urgence sont réduites à improviser avec le habal-habal pour amener les gens à l'hôpital.

C’est honteux que notre gouvernement puisse dépenser en quantité ou intégrer le secteur privé dans les grands projets alors que des centaines voire des milliers de communes restent sous-équipées pour les besoins fondamentaux, dont l'accès aux écoles, hôpitaux et lieux de travail.

ralentir… skylab.

un moyen de transport dans la région de Visayan

Il y a des habal-habal bâchés :

A bord d'un “Skylab” à Agusan del Sur ! Un véhicule motorisé à deux roues qui peut transporter 10 personnes ! #VOYAGE

Une Honda TMX155 transformée en “habal-habal”. Elle peut transporter 8 personnes y compris le conducteur :) super excitant !

Malgré sa popularité, le habal-habal est en réalité un mode de transport en commun illégal, même si un député de Mindanao a récemment proposé de légaliser l'usage du habal-habal.

Avertissement : Bawal ang Habal-Habal C'est illégal et dangereux

 

A Habal-Habal in Cabadbaran City. Photo by Sherbien Dacalanio, Copyright @Demotix (9/8/2012)

Un habal-habal à Cabadbaran. Photo de Sherbien Dacalanio, Copyright @Demotix (9/8/2012)

Russie : un top-20 des médias déloyaux envers le gouvernement

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Russian disloyalty by the numbers. Images mixed by author.

La ‘déloyauté’ russe pointée du doigt. Illustration réalisée par l'auteur.

Un site pro-Kremlin dit avoir mené une étude quantitative pour classer les médias russes en fonction de leur ‘déloyauté'. Sans divulguer sa méthodologie complète ni fournir aucune donnée chiffrée, Politonline.ru a publié, le 31 mars 2014, la liste du top-20 des sources d'information les plus “négatives” de la Toile russe. L'enquête semble complexe, isolant des mots clés dans les contenus produits par les médias puis réalisant une analyse lexicale et sémantique afin de déterminer “une couleur émotionnelle et un ton”.

L'étude considère des mots tels que “Anschluss” “annexion” et “hommes verts” (allusion transparente aux milices armées en Crimée, très fortement suspectées d'être des soldats russes) comme révélateurs d'une attitude négative évidente envers la Russie, de même que des expressions comme “unification” “soutien pour la Crimée” et “gens polis” (euphémisme approbateur, désignant les milices de Crimée) sont des marqueurs d'opinions positives. Politonline.ru a aussi étudié les phrases autour des mots comme “Maidan” et “Secteur de droite” pour déterminer quels textes montrent des sentiments positifs ou négatifs.

En tête de cette liste des “médias marqués par la négativité envers la Russie”, on trouve l'Echo de Moscou, suivi par TV Dojd, “Novaïa Gazeta”, etc. Bizarrement, Politonline.ru met en lien tous les médias pointés du doigt par cette étude, et même les deux publications que le gouvernement russe a mises officiellement sur liste noire en mars 2013.

Le top-20 des médias déloyaux établi par Politonline.ru.

On pourra aussi noter que le site nationaliste Spoutnik & Pogrome n'apparaît pas sur cette liste, en raison d'un soutien bruyant à l'absorption de la Crimée par la Russie. Selon Politonline.ru, S & P aurait dû prendre la 7e place de ce top-20, jusqu'à l'annonce par la Crimée de son référendum séparatiste le 16 mars. Après cette date charnière, le site — qui a approuvé la souveraineté de la Russie sur la Crimée – a été écarté de la liste, ce qui montre bien comment est pondérée la mesure des sentiments “négatifs” et “positifs” envers la Russie.

Politonline.ru est notoirement critique envers l'opposition libérale russe, et attaque régulièrement le leader de l'opposition Alexeï Navalny, entre autres. L'orientation éditoriale du site est ouvertement patriote et résolument anti-occidentale. Il n'est pas surprenant que des intellectuels soutenant le régime comme Alexandre Douguine et Sergueï Markov aient attiré l'attention sur l'étude “top-20″, en la partageant sur Facebook. Douguine a recommandé d'en utiliser les conclusions comme une liste noire, suggérant que le rang de “négativité” corresponde à l'ordre de fermeture de tous ces sites par le gouvernement. Markov, de son côté, a exprimé des doutes sur la méthodologie de Politonline.ru, faisant remarquer que le portail d'information ej.ru (au 14e rang) devrait se trouver plus haut dans la liste.

Comme nous le rapportons depuis des mois, sur le web russe, la fièvre patriotique russe a atteint un pic au coeur de la tourmente ukrainienne, accélérant la répression des discours, manifestations et organes de presse, en cours depuis mi-2012. La tentative de Politonline.ru pour quantifier la déloyauté des médias peut faire sourire par sa référence ostensible aux sciences sociales, mais toute envie de rire disparaîtra bien vite quand les censeurs russes interdiront le prochain sur la liste.

PHOTOS : Ornithologie dans les Philippines du Sud

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Pied Triller. Photo by Arnold Alamon.

Echenilleur térat. Photo d'Arnold Alamon.

Il y a plus de 600 espèces d'oiseaux dans les sept mille îles des Philippines, ce qui signifie d'innombrables possibilités pour observer la beauté gracieuse de ces créatures volantes. De plus, des milliers d'oiseaux migrateurs peuvent être observés dans les îles puisque le pays est situé sur la route de migration Asie-Pacifique. Malheureusement, les habitats des oiseaux sont menacés par les projets agressifs de développement et la destruction rapide de l'environnement naturel. 

Ces dernières années, l'observation des oiseaux est devenue plus qu'une activité de loisir organisée par des amateurs et des scientifiques à travers le pays. Les ornithologues ont également activement défendu la protection des sanctuaires pour oiseaux et fait la promotion de la richesse ornithologique du pays.  

Il y a quelques semaines, le Wild Bird Club des Philippines a organisé avec succès un festival des oiseaux dans la ville de Zamboanga, située dans l'île méridionnale de Mindanao. Zamboanga a peut-être la réputation d'être une ville dangereuse (elle s'est particulièrement illustrée dans la presse l'année dernière quand des rebelles armés ont attaqué plusieurs villages et enlevé des centaines de civils) mais c'est également le repaire de centaines d'espèces d'oiseaux, notamment des oiseaux migrateurs tels que l'hirondelle rustique du Pacifique. 

Un des organisateurs du festival, maiabird, écrit à propos de certaines espèces rares d'oiseaux à Zamboanga :

J'ai aussi eu un “Lifer” (NDLT : lorsqu'on observe une espèce pour la première fois de sa vie) alors que je guidais un groupe ! J'ai vu ma première aigrette sacrée ! Malheureusement, elle n'est pas sortie mais s'est envolé vers la mangrove pour se cacher. Mais j'ai pu voir l'oiseau en entier alors qu'il glissait hors de mon champ de vision. 

Donc j'ai identifié trois oiseaux en quatre heures à Pasonanca. J'ai aussi pu entendre un Ninox spilocephala et un Otus everetti lorsque j'ai participé à un voyage ornithologique quelques jours auparavant, dans cette région également. Le parc naturel de Pasonanca est un endroit tellement merveilleux pour observer les oiseaux. Le lieu et la vie ornithologique sont incroyables (et les chemins sont faciles). J'ai vraiment adoré le temps que j'ai passé ici. Nous reviendrons et y passerons plus de temps pour mieux découvrir la forêt. En plus, je suis tombé deux fois sur une Couturière oeillarde ! 

Elle était également ravie de voir un nid de Grandes aigrettes, une découverte exceptionnelle dans le pays :

Bien sûr, nous avons été automatiquement attirés par la concentration de nids de Grandes aigrettes, qui font des étangs un site de nidification remarquable. Le fait que de Grandes aigrettes nidifient là est un sujet très intéressant à mieux étudier.

Great Egrets in a school fishpond in Zamboanga. Photo by Angela Colmenares-Sabino

Grandes Aigrettes dans un étang de Zamboanga. Photo d'Angela Colmenares-Sabino

Angela, une des représentantes, a partagé une vidéo sur Facebook d'un Serpentaire des Philippines qu'elle a vu à l'Intake Watershed de Zamboanga.

D'autre part, le professeur d'université Arnold Alamon a publié des photos d'oiseaux à Gitagum, également sur l'île de Mindanao. La ville de Gitagum est proche de Laguindingan, le site d'un nouvel aéroport international. Ci-dessous quelques photos de la page Facebook d'Arnold : 

Olived-Backed Sunbird. Photo by Arnold Alamon

Souimanga à dos vert. Photo d'Arnold Alamon

Robin Magpie. Photo by Arnold Alamon

Robin Magpie. Photo d'Arnold Alamon

Yellow Vented Bulbul. Photo by Arnold Alamon

Bulbul Goiavier. Photo d'Arnold Alamon

Coppersmith Barbet. Photo by Arnold Alamon

Barbu à plastron rouge. Photo d'Arnold Alamon

Pied Fantail.  Photo by Arnold Alamon

Pie Rhidipure. Photo d'Arnold Alamon

Cinq blogueurs en ourdou à connaitre au Pakistan

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Les Pakistanais comme moi écrivent leurs blogs et leurs tweets en anglais parce qu'ils sont à l'aise avec cette langue.

Les écoles privées pakistanaises, dont beaucoup ont pris la relève d'institutions britanniques coloniales (ou du moins, prétendent en hériter) ont une préférence pour l'anglais. Il nous a fallu apprendre l'ourdou par nous-mêmes. Écrire nos blogs en anglais nous permet aussi de communiquer avec un public international et de partager des vues qui s'opposent à l'image d'un “Pakistan” unique tel que projeté par les grands média internationaux.

Des dizaines de milliers de Pakistanais discutent pourtant sur Internet en ourdou, notre autre langue nationale. Ces blogueurs sont les plus populaires à l'intérieur du pays. Malheureusement, les blogs pakistanais en anglais dominent les résultats des moteurs de recherches à cause de l'indexation de Google et de la difficulté de composer et de coder l’alphabet nastaliq ourdou.

Les blogs anglais vous donneront une bonne perspective du Pakistan : après tout, c'est l'une de nos langues officielles. Mais il y manquera le charme, la profondeur linguistique et l'humour qui existent dans les blogs et les média sociaux en ourdou.

Au Pakistan, l'anglais est parlé dans les antichambres du pouvoir et dans les tribunaux : c'est la langue des riches ou de ceux qui le deviennent. Mais l'ourdou, l'autre langue officielle du pays, est parlé comme une seconde langue et comprise par la plupart des Pakistanais.

Les blogs ourdous à connaître

Malgré les nombreuses difficultés techniques auxquelles il font face, les blogs en ourdou sont bien vivants. Ces cinq blogs en ourdou, ainsi que les gens formidables qui sont derrière, devraient vous donner une idée de la variété et de la profondeur de la blogosphère en ourdou actuelle. (J'ai inclus des captures d'écran de ces blogs -avec les traductions bien entendu- afin d'éviter la distortion de l'écriture ourdou)

1. Omar Bangash | Sila-e-Omar

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Omar Bangash, photo du blog d'Omar utilisée avec autorisation 

Les billets les plus populaires sur le superbe blog de Bangash Sila-e-Omar sont des nouvelles, appelées afsanay en ourdou. Le récit de fiction a une longue tradition en ourdou, et Bangash captive ses lecteurs par une imagerie jeune et saisissante, une excellent maîtrise de la prose et des caractères. L'ourdou écrit peut être très formel mais les afsanay de Bangash capturent le franc-parler et la crudité du langage familier.

Voici un exemple tiré d'un afsana récent [ur]:

Traduction : Seul un petit nombre de gens connaissait le vrai nom de Shabana. Tout le monde la connaissait par son nom de scène, Shab Chaudhry. Elle était toujours trop habillée, avec des accessoires plaqués or, dans des vêtements de soie ajustés, un sourire au visage. À un moment, elle remettait gracieusement une mèche de cheveux échappée à sa place, à un autre, elle jouait avec ses bracelets dorés tout en écoutant attentivement le metteur en scène. À chaque fois qu'elle écoutait le metteur en scène, elle se transformait. Personne ne pouvait savoir ce qui se passait vraiment dans sa tête.

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Capture d'écran de Sila-e-Omar

 

 

 

2. Shoaib Safdar | بے طقی باتیں بے طقے کام

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Utilisée avec autorisation. Illustration du blog de Shoaib.

Sur بے طقی باتیں بے طقے کام (Propos futiles et travail sans intérêt) [ourdou, ur] Shoaib Safdar blogue sur les problèmes relatifs à la culture, la religion et la situation au Pakistan. Il écrit aussi des billets sur le monde virtuel, satiriques, et centrés sur la spiritualité.

L’extrait [ur] qui suit est une conversation entre deux amis. L'un invite l'autre en voyage à Thar. Ce voyage est sensé être pour moitié un voyage touristique, et pour moitié apporter de l'aide aux victimes d'une récente sécheresse::

Traduction: “Tu devrais avoir honte. Des gens sont en train de mourir là-bas et toi, tu y vas pour y passer du bon temps.”

- Désolé de t'avoir demandé, mec. Excuse-moi, s'il te plaît.

“Tu ne vaux pas mieux que les gens qui y sont allés pour un banquet.”

- Vas-y, offre ton aide. Mais arrête de jouer à Geo TV et ARY News, parce que je te connais, tu vas juste regarder passivement leur reportage ce soir avec le volume à fond.

 

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Capture d'écran du blog de Shoaib Safdar.

3. Duffer D | Dufferistan

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Avatar de Duffer D. Utilisé avec autorisation.

Celui-ci est le blog ourdou le plus drôle que j'ai jamais lu. Dufferistan est hilarant, où que vous cliquiez. Depuis les billets sur les média sociaux, ses singeries au Pakistan, jusqu'aux sujets politiques plus sérieux, Duffer D se moque de tout et dans un ourdou exemplaire. Duffer D utilise un pseudonyme, son vrai nom n'est pas connu sur internet.

Duffer D écrit alors que la vaisselle s'empile dans son évier dans un billet intitulé Sale Garçon [ur]:

Traduction : Le simple fait de penser à laver la vaisselle me rend nerveux. Quand je mange, je me force à laisser quelques bouchées dans mon assiette et je la mets au réfrigérateur. Je justifie mon acte en me disant que c'est un péché de gaspiller la nourriture. Si deux ou trois de ma collection de quatre assiettes ont besoin d'être nettoyées, je deviens tellement tendu que mon état mental est instable pendant les trois jours suivants au moins. Dans mes rêves, je commence à voir le Scotch Brite (l'éponge) et le Vim (le liquide vaisselle) sous forme de sorcières, et c'est comme les horreurs de la tombe.

 

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 Capture d'écran de Dufferistan.

4. Fahd Kekar | Cricnama

Fahad Kehar

Fahd d'après son blog. Utilisé avec autorisation.

Dans un pays passionné de cricket, Fahad a créé Cricnama, le forum en ligne le plus complet sur le cricket en ourdou. Le blog propose des commentaires sportifs locaux et internationaux ainsi que l'actualité de ce grand sport. Il existe aussi une version anglaise du site. Contrairement aux autres blogueurs mentionnés dans ce billet, qui utilisent le style naskh, Fahad reste fidèle au script ourdou nastaliq.

Voici un exemple (ourdou] tiré d'un billet récent à propos de la Coupe du Monde de Cricket T20 : “Le century impétueux de Hails aide l'Angleterre à couler le Sri Lanka”:

Traduction : Alors que les fans de cricket attendaient Gayle Storm dans la Coupe du Monde T20, c'est “Hails Storm” qui a surgi de nulle part et a anéanti le Sri Lanka. Avec l'aide de Hails et de Morgan, l'Angleterre a battu le record avec un total de 190, dans lequel Hails a marqué un century. Cette victoire de l'Angleterre est une réponse à toutes les critiques qui la déclaraient l'équipe la faible du tournoi. Après leur terrible prestation en lancement et la perte de deux guichets à zéro, l'Angleterre a arraché cette victoire imprévue.

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Capture d'écran de Cricnama

 

 

5. M Bilal M | M Bilal M

M Bilal M

M Bilal M

Ce site est une mine pour quiconque se met à bloguer en ourdou. M Bilal M fournit des liens vers des logiciels qui vous permettent de transformer votre clavier en clavier ourdou, propose des tutoriels sur Facebook en ourdou et offre un choix de ressources qui vous permettent de publier en ourdou en quelque heures. L'auteur a aussi une plume acérée quant aux affaires courantes du Pakistan.

Voici un exemple [ur]tiré d'un billet récent intitulé “Google le roi d'Internet” :

Traduction: Google est célèbre pour les recherches sur Internet. Sa capacité à chercher n'importe quoi provoque beaucoup de plaisanteries sur ce pouvoir même de recherche, comme par exemple celle du père qui tente de chercher son fils disparu sur Google, puisque Google peut tout trouver. Mais plaisanteries à part, Google a vraiment fait plusieurs choses uniques. Par exemple, leur siège social “Googolplex” est plus une cour de récréation qu'un lieu de travail. Google est vraiment le roi d'Internet, et Internet paraîtrait incomplet sans Google. Pourtant, le trône de Google est maintenant en danger, parce qu'il espionne pour le compte du gouvernement américain.

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Capture d'écran du blog de MBilalM.

 

Bonus : Huit faits intéressants sur l'ourdou

Une présentation des blogueurs en ourdou sans une introduction à cette langue serait incomplète :

1. L'ourdou est parlé et compris par la plupart des Pakistanais, et est la seconde langue dominante du pays. D'après les chiffres, les langues régionales pendjabi, pashto, sindhi, seraiki et baloutche dominent comme premières langues au Pakistan.

2. Quand le Pakistan s'est séparé de l'Inde en 1947, il fut décidé que l'ourdou serait la langue officielle qui unirait toutes les différentes ethnies musulmanes dans le nouveau pays, bien qu'à cette époque, il n'ait été parlé que par 10 millions de personnes.

3. L'ourdou emprunte beaucoup au sanskrit, au persan, à l'arabe et au turc.

4. L'ourdou et le hindi de tous les jours sont mutuellement intelligibles mais les alphabets sont complètement différents. Certains linguistes les considèrent comme une unique langue.

5. L'origine de l'ourdou est contestée par les linguistes. Une version populaire, que certains appellent un mythe, est que l'ourdou (qui signifie camp militaire en turc) a été créé en tant que “langue du camp” par des soldats de l'armée moghole qui parlaient arabe, persan, turc et hindi afin qu'ils puissent communiquer entre eux.

6. L'ourdou s'écrit de droite à gauche. Son alphabet est une modification de l’alphabet persan, qui est lui-même dérivé de l’alphabet arabe. Les 38 lettres de l'alphabet ourdou sont normalement écrites au moyen du script nastaliq, d'une calligraphie courbe. L'arabe est plus commun dans le style naskh.

7. Le nastaliq est notoirement difficile à composer. Le dernier journal au monde écrit à la main est en ourdou.

8. Le nastaliq est aussi difficile à coder. C'est pourquoi le naskh est rapidement en train d'évincer le nastaliq du web. Les sites en ourdou les plus crédibles – BBC-Urdu, Dawn.com Urdu, Geo.tv Urdu, Urdu Voice of AmericaAlarabiya Urdu – utilisent le naskh plutôt que le nastaliq. C'est aussi vrai pour les média sociaux – Facebook, Twitter, et la plupart des blogs -, qui tous utilisent le naskh.

 

Faisal Kapadia est l'éditeur de Global Voices en ourdu et un auteur de l'équipe de Global Voices en Asie du Sud. Il est également consultant en stratégie sur les médias sociaux et est un auteur publié. Il est vit à Karachi, au Pakistan et tweete sur @faisalkapadia.
Sahar Habib Ghazi et Rai Azlan ont contribué à ce billet.

L'Afghanistan fait un doigt d'honneur aux talibans

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[Les liens renvoient vers des pages en anglais, sauf mention contraire] Plus de sept millions d'Afghans ont voté aux élections présidentielle et des conseils provinciaux ce samedi, bravant les menaces de violences des talibans. Les hauts-responsables ont confirmé une participation sans précédent, avec au moins 58 % des électeurs inscrits qui sont allés voter, nettement plus que les 38,8 % du scrutin présidentiel de 2009. Ashraf Ghani, un des trois favoris de la course, s'est dit en tête.

Les longues files d'attente aux bureaux de vote ont démontré la détermination collective en faveur d'un avenir pacifique et démocratique pour le pays. Les hommes politiques afghans ont qualifié la forte participation de “gifle au visage des ennemis de l'Afghanistan.” Des hommes et femmes ont choisi pour doigt à encrer leur majeur, message sans équivoque à l'adresse des talibans rétifs. Experts internationaux, journalistes et personnalités politiques, tous ont félicité les Afghans de cette large participation et présenté leurs voeux d'une passation démocratique du pouvoir.

Soutiens du monde entier 

Le président américain Barrack Obama a publié une déclaration félicitant les Afghans pour le succès de l'élection qu'il a appelée un moment “historique”. Les membres du Conseil de Sécurité de l'ONU ont aussi salué les élections tout en soulignant l'importance des institutions électorales afghanes. Jan Kubis, le représentant spécial de l'ONU pour l'Afghanistan, a déclaré :

Aujourd'hui était une bonne journée pour l'avenir d'un Afghanistan stable et unifié. Les Afghans ordinaires sont sortis voter en nombres  remarquables, au défi des attentats et menaces des talibans. Souvent en longues files d'attente et dans le mauvais temps, les électeurs ont patienté pour exercer leur droit fondamental de voter. Ils ont choisi de déterminer la direction future de leur pays par des moyens politiques et résolument rejeté les ennemis de la paix et de la démocratie.

De son côté, le Premier Ministre britannique exhortait les Afghans à participer à ce moment historique. Son tweet disait [en pachto] : 

Demain est jour d'élections en Afghanistan. J'encourage tous les Afghans, hommes et femmes, à prendre part à cette transition historique.

Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures. Du fait d'une large participation et du mauvais temps, la Commission Electorale a rallongé les opérations d'une heure pour permettre à tous les votants de glisser leur bulletin, ce que beaucoup ont fait même au-delà de cette durée. Seuls 211 bureaux de vote sur 6.423 sont restés fermés. En 2009, c'étaient plus de 440 bureaux de vote qui n'avaient pas ouvert à cause de l'insécurité et des craintes de fraude électorale. 

Plusieurs raisons ont été invoquées pour la meilleure participation, dont une conscience politique publique plus grande qu'aux scrutins précédents et un choix de candidats plus ouvert. Les gens ont aussi voté pour protéger les acquis de la dernière décennie, notamment les droits des femmes et les opportunités pour les jeunes, et la poursuite de la modernisation du pays. Un habitant de Kaboul, interrogé par le Guardian, expliquait ainsi le taux élevé de participation [farsi] :

Nous voulons que le résultat de l'élection aboutisse dès le premier tour. Notre peuple, notre gouvernement et notre économie sont très faibles. S'il y a un deuxième tour des élections, ce sera un problème pour nos forces de sécurité.

Hélas, comme Global Voices l'expliquait le 5 avril, ce voeu a peu de chance de se réaliser

Quoi qu'il en soit, un tweet de Bashardost reflète le message que les Afghans ont adressé aux talibans avec leurs bulletins de vote : 

Les Afghans votent avec fierté et enthousiasme aux élections afghanes, et ils envoient un message clair aux talibans.

Le vice-ministre afghan des Affaires Etrangères Ershad Ahmadi a tweeté avec optimisme que le vote a rendu caduque l'idéologie talibane : 

Notre vote d'aujourd'hui signifie la fin des talibans et de leur narratif creux. Aujourd'hui nous avons vacciné pour toujours notre gouvernement démocratique. Bravo ANSF [Forces nationales de sécurité afghanes] & IEC [Commission électorale]

Le dispositif sécuritaire pour le jour du vote

La sécurité a été resserrée dans tout le pays pour garantir des élections sans encombre. Aucun attentat dans la capitale, mais des incidents rapportés dans d'autres provinces, qui ont fait 20 morts et 43 blessés. En comparaison, l'élection de 2009 est restée dans les mémoires comme “l'une des journées les plus violentes observées en Afghanistan” depuis 2001 par Human Rights Watch. Selon l'OTAN, plus de 400 attentats étaient survenus pendant ce scrutin. 

Cette année des points de contrôle policiers ont été mis en place et chaque homme, femme et enfant étaient fouillés avant de pénétrer dans les bureaux de vote. Sediq Sediqqi, un porte-parole du Ministère de l'Intérieur afghan, a tweeté :

Kaboul en sécurité est le résultat de l'excellent travail des Forces de sécurité afghanes, et notamment de la police afghane ; et les Afghans sont en train maintenant de procéder avec confiance au vote.

Faisant l'éloge des forces nationales de sécurité pour une journée électorale sûre, Saad Mohseni, président du plus grand groupe de médias d'Afghanistan, a tweeté : 

Les vrais vainqueurs hier étaient les Forces nationales de sécurité afghanes.. Merci à l'Armée Nationale Afghane 

Et Ajmal Stanikzai a renchéri : 

Contrairement à la croyance générale les Forces nationales de sécurité afghanes sont arrivées avec succès à garantir la sécurité pour les élections afghanes de 2014.

Le tweet d'Abdul Hai a relevé la nette différence entre les élections afghanes de 2014 et celles de 2013 dans le Pakistan voisin :

Différence entre les élections pakistanaises et afghanes. Aux élections de 2013 au Pakistan les balles ont défait les bulletins [de vote], dans les élections afghanes d'aujourd'hui ce sont les bulletins qui ont défait les balles. 

Réclamations électorales

La pénétration d'Internet a beau être faible dans le pays, des Afghans de partout ont tweeté les problèmes électoraux et les incidents frauduleux au moment où ils les rencontraient, un élément neuf dans un scrutin afghan. Un thème souvent repris était le manque de bulletins de vote. Du personnel électoral et des électeurs ont rapporté que des gens ont été renvoyés en grand nombre des bureaux de vote après des heures d'attente.

Selon Daud Qarizadah :  

Les bureaux de vote dans certaines zones sont à court de bulletins de vote à cause de la forte participation aux élections afghanes : électeurs

 Certains y ont vu une combine : 

Spoke to a friend in Kabul. Sites ran out of ballot papers in city's West. Angry voters r chanting “No to fraud elections”. #AfghanElections — Bashardost بشردوست (@Quettagee) April 5, 2014

Parlé à un ami à Kaboul. Des sites ont été à court de bulletins de vote dans la partie ouest de la ville. Des électeurs en colère scandent “Non à des élections truquées”.

Résultats provisoires

Le décompte des votes a commencé et le résultat préliminaire de l'élection présidentielle sera annoncé dans le courant du mois. Si aucun candidat n'obtient plus de 50 % des voix, un second tour opposera en mai les deux qui feront la course en tête. Les résultats des élections aux conseils provinciaux seront également annoncés en mai, selon le calendrier de la Commission Electorale Indépendante. 

Les Afghans attendent avec anxiété la moindre indication sur le résultat des élections. Nafees Takar a tweeté : 

Aucun résultat officiel (ni même officieux) des élections afghanes jusqu'à présent. Ce qu'on entend sont des estimations ou des résultats partiels de quelques bureaux de vote.

Impatient de connaître les résultats, Saad Mohseni, le magnat des médias, a interrogé la Commission Electorale Indépendante (CEI), sans recevoir de réponse certaine :

Après consultation de la CEI il est virtuellement impossible à quiconque de jauger les résultats de ce scrutin (en ce moment) – ce n'est que spéculation

Ce qui n'a pas empêché le candidat à la présidence Ashraf Ghani [fr] de publier une déclaration très nuancée affirmant que lui et son co-équipier étaient en tête. D'après ses chiffres, il est suivi par Abdullah Abdullah [fr], avec le collaborateur du président sortant Karzaï Zalmay Rassoul troisième. Aucun des deux autres n'a fait de déclaration.

Les premiers résultats partiels nous montrent en tête.

Dans certaines zones c'est Abdullah Abdullah qui semble mener. Selon Ahmad Shjua, auteur du blog Afghanistan Analysis, M. Abdullah a réussi à recueillir des voix dans les régions peuplées de Hazaras grâce à son vice-président, Haji Mohammad Mohaqeq.

A part quelques endroits comme Daikundi, d'où est originaire Danish, Mohaqeq semble avoir raflé le vote hazara pour Abdullah. Sarabi [candidat à la présidence] 2e loin derrière. 2/n 

Margherita Stancati, une journaliste du Wall Street Journal à Kaboul, a tweeté le résultat de Kaboul-ouest, aussi à population fortement hazara. 

Les résultats affichés à l'extérieur de plusieurs bureaux de vote à Kaboul ouest montrent Abdullah nettement en tête, suivi par Rassoul et Ghani troisième.

Les électeurs afghans ont rempli leur devoir de citoyen dans un environnement de vote maintenu relativement paisible par des forces de sécurité dont on craignait qu'elles n'en seraient pas capables. Les Afghans sont maintenant à mi-chemin de leur première transition démocratique, et il reviendra à la Commission Electorale Indépendante de garantir un comptage des voix transparent et impartial dans l'attente d'un probable second tour.


Une histoire d’amour née à Kibera

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Découvrez en photos la belle histoire d’amour entre Sam de Kibera, un bidonville du centre de Nairobi (Kenya) et Alissa originaire du Minnesota (États-Unis) :

C’est l’histoire d’amour de l’année !!! Alissa est du Minnesota alors que Sam est né et a grandi à Kibera. Alors, comment se sont-ils rencontrés ?

Alissa est venue au Kenya où elle travaillait depuis plusieurs mois avec la population de Kibera. En rentrant à la maison en matatu (petit bus), elle avait pris l’habitude d’observer Sam, un talentueux jeune homme qui tenait une boutique de bijoux africains au bord de la route. Un jour, alors que Sam mange une banane devant sa boutique, il pose les yeux sur cette belle femme blanche assise sur le côté droit du matatu. Fasciné, il décide de lui acheter une banane avec les derniers sous qu’il a en poche. Il se dirige vers le véhicule pour la lui offrir, mais manque de chance, alors qu’il s’approche de la fenêtre du bus, celui-ci démarre. Sam court après le matatu, mais la fille de ses rêves est déjà loin.

Hommage à Irène Fernandez, activiste malaisienne

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[Sauf mention contraire les liens font référence à des pages en anglais]

La communauté des défenseurs des droits de l'homme pleure la disparition de la légendaire activiste malaisienne Irène Fernandez. Irène est décédée d'un arrêt cardiaque le 31 mars 2014.  Irène était la fondatrice de Tenaganita, un groupe qui lutte pour la protection des migrants et des réfugiés. C'était une activiste expérimentée qui a, sans cesse et vaillamment, revendiqué des droits pour les femmes, les ouvriers et les autres laissés pour compte de la société. Elle avait reçu le prix Right Livelihood en 2005, un prix Nobel alternatif. Irène fut arrêtée en 1996 et accusée d'avoir “publié des fausses informations dans une intention malveillante” en lien avec son travail exposant les abus dans les centres de détention pour migrants. Son procès qui a duré 13 ans est devenu le plus long de l'histoire de la Malaisie. Le groupe de défense des droits de l'homme Aliran a reconnu le courage d'Irène qui fut persécuté sans relâche par le gouvernement :

La cause des droits de l'homme a perdu un fervent combattant qui s'est tenu courageusement pour défendre l'équité et dénoncer le traitement des ouvriers immigrés qui sont souvent exploités et maltraités par des employeurs et des agences sans scrupule. Elle était dévouée et déterminée à défendre sa cause pour le bien-être des opprimés. Comme tout défenseur des droits de l'homme, souvent, n'importe où, elle fut persécutée par le gouvernement qui ne tolère aucune attitude de défiance de quiconque recherche la justice. 

Steve Oh décrit Irène comme la “Jeanne d'Arc” malaisienne des migrants maltraités :

Les tyrans politiques ont rendu la vie injustement difficile à cette intrépide, irrépressible et humble ”Jeanne d'Arc” malaisienne des migrants maltraités et des réfugiés opprimés dans son pays. Il est difficile de parler d'Irène sans évoquer l'environnement hostile, dans lequel les autorités sont réticentes à être observées et tenues responsables de leurs actions. Elle a surmonté les difficultés, elle a souffert face aux autorités dominatrices qui l'ont harcelée. Alors que je vous écris, je me rappelle de la force de cette incroyable femme dont le stoïcisme était gravé dans la souffrance d'une femme sainte, souffrant non pas pour ses avantages personnels mais pour aider les faibles dans leur triste sort. 

Le leader de l'opposition Anwar Ibrahim a aussi rendu hommage à Irène :

…la championne des faibles, des pauvres et des laissés pour compte, une combattante au caractère bien trempé face à la persécution et au harcèlement constant des autorités. C'est également,un perte personnelle puisqu'elle était une amie proche et ma collègue depuis l'époque du Conseil de la Jeunesse Malaisienne. 

Klang MP Charles Santiago résume ainsi l'héritage d'Irène:

Aucune des persécutions ni rien du harcèlement auxquels elle a fait face n'a éteint son esprit combatif. En fait, elle a mené les guerres qui ont sincèrement inspiré la jeune génération. Son engagement pour les droits de l'hommes et la justice est légendaire. Nous avons tous pour but de laisser une trace à la fin de notre voyage sur terre. Irène laisse derrière elle un héritage qui se poursuivra non seulement dans la  lutte pour les droits des opprimés et des laissés pour compte, mais qui également continuera à inspirer les autres à être courageux face à l'adversité et à servir les combats auxquels nous croyons. 

Irene était l'amie et la partenaire de nombreux groupes de défense des droits de l'homme en Asie. L'un d'eux, le Center for Women's Resources, est basé aux Philippines :

Le Center for Women’s Resources est l'un de ceux qui pleurent la mort d'Irene Fernandez. Nous rendons hommage à une femme exceptionnelle qui nous a toujours soutenu dans nos combats et nos luttes. C'était une citoyenne du monde, une activiste au-delà des frontières, une vraie internationaliste.

Sur Facebook, Victor Sang Khambil se souvient d'Irène comme d'une combattante pour le peuple Chin en Malaisie : 

Tout ce que je peux dire, c'est que cette disparition met un terme à une vie mais pas à une relation. Irène Fernandez n'est pas uniquement dans le livre d'histoire de la Malaisie comme une grande défenseuse des droits de l'homme mais vivra également pour toujours au sein du peuple Chin. Au revoir mon amie, voici mes derniers mots pour toi, “vous ne mourrez jamais parce que vous êtes le symbole vivant du courage d'une femme.”

La coalition des paysans d'Asie mentionne la défense de la réforme agraire par Irène : 

La disparition soudaine d'Irène nous a choqués et nous attriste profondément. Cependant, notre chère Irène continuera à nous inspirer. Nous appelons les gens qui furent inspirés par son travail sincère à exprimer leur sympathie dans un travail rigoureux pour les personnes opprimées. Nous poursuivrons sa lutte pour une authentique réforme agraire et l'autonomie alimentaire. 

Il y a quelques années, les Etats-Unis déclaraient qu'Irène était l'une des grandes activistes dans le monde qui ont combattu pour mettre un terme à l'esclavage moderne. L'ambassadeur Joseph Y. Yun a exprimé sa tristesse suite à la disparition d'Irène : 

Les Malaisiens et les gens du monde entier avaient un grand respect pour son long combat pour les pauvres et les marginaux. Il y a quelques années auparavant, le département d'Etat américain a reconnu Irène comme l'une des dix leaders en matière d'activisme dans le monde pour sa lutte contre l'esclavage moderne. Le gouvernement des Etats-Unis ne pouvait pas trouver de meilleure personne à honorer. Nous avons tous été touchés par sa conviction et sa contribution à la promotion du respect des droits de l'homme en Malaisie. Sa passion, son dévouement mais par dessus tout son amitié, nous manquent.

Le Mozambique veut criminaliser les SMS, mails et publications ‘insultantes’ sur internet

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Cidadão-repórter, Jornal @Verdade . Foto de Sourcefabric no Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Le journaliste citoyen et l'utilisation des SMS, mails et réseaux sociaux dans la salle de rédaction du journal @Verdade. Photo par Sourcefabric sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Cet article, publié par le journal @Verdade le 2 avril 2014, a été à l'origine écrit par Alfredo Manjate (@AlMero05) en portugais et traduit en anglais par Francisco Chuquela (@chuquela).

Le gouvernement mozambicain veut faire adopter un projet de loi qui criminaliserait les texto, emails et autres types de publications en ligne considérés comme “insultants” ou qui “compromettent la sécurité de l’État”. 

Approuvé par le Conseil des ministres [pt] (le pouvoir exécutif de Mozambique, composé du président de la république, du premier ministre et de tous les autres ministres) du 1er avril 2014, le projet de loi sera soumis au Parlement. Le ministre des Sciences et de la Technologie, Louis Pelembe, a expliqué que les sanctions sévères proposées dans le projet de loi garantiraient la protection des consommateurs et renforceraient la confiance dans les transactions électroniques comme moyens de communication et de prestation de services.

Free wifi area at Eduardo Mondlane University, Maputo (June 2013). Photo by Sara Moreira

Espace WiFi gratuit à l'Université Eduardo Mondlane, à Maputo en juin 2013. Photo par Sara Moreira

Outre la disposition sur le contenu ‘insultant', la loi couvrirait aussi l'accès frauduleux à l'internet, à des bases de données et à des transactions financières.

Concernant le cas spécifique des messages texte par mobile, Pelembe a souligné que “dans un passé très récent” ils ont “créé beaucoup de troubles dans notre pays”.

Il faisait référence à ce qui est désormais connu sous le nom des “Émeutes du pain” – des protestations contre l'augmentation des prix du pain, de l'eau et de l'électricité qui ont été organisées par l'intermédiaire de SMS à Maputo en septembre 2010. A la suite de ces protestations, le gouvernement a promulgué un arrêté ministériel obligeant les utilisateurs de cartes de téléphone mobile prépayées [pt] à enregistrer leurs cartes et les renseignements les identifiant auprès des deux opérateurs de téléphonie mobile présents dans le pays à l'époque, entre autres restrictions imposées aux services de messagerie texte.

La loi permettrait de répondre au besoin de créer un cadre juridique pour réglementer et discipliner ce genre d'activités, selon Pelembe. 

S'il est approuvé par le Parlement, ce serait le premier en son genre au Mozambique.

Preuve d'une surveillance de l’État

Au début de 2014, la police judiciaire du pays a contacté le président de la ligue locale des droits de l'homme, Alice Mabota, pour savoir si elle était l'auteur d'un appel à protester qui circulait par message texte. Voici ce qu'il dit:

Família moçambicana, acordem!!! Guebuza não nos quer ver vivos. Melhor acabarmos com ele do que ele connosco. Apelamos à manifestação imediata para a retirada dele do poder antes que seja tarde. Colabora com a ideia passando a mensagem para os outros. A sms é da Dr. Alice Mabota.

Famille mozambicaine, réveillez-vous!!! Le [Président] Guebuza ne veut pas nous voir en vie. Nous ferions mieux d'en finir avec lui avant qu'il ne le fasse avec nous. Nous appelons à une protestation immédiate pour qu'il quitte le pouvoir avant qu'il ne soit trop tard. Collaborez à cette initiative en transmettant ce message à d'autres. Ce SMS est du Dr. Alice Mabota.

Lorsqu'Alice Mabota a quitté le poste de police, elle a déclaré aux journalistes :

só foram perguntar se a mensagem é da minha autoria e eu disse que não era. Eu forneci-lhes os meus três números de telefone para eles investigarem e ver se a mensagem foi enviada a partir de um deles.

Ils ont seulement demandé si j'étais l'auteur du message et j'ai dit que non. Je leur ai donné mes trois numéros de téléphone pour qu'ils puissent mener leur enquête et voir si le message a été envoyé à partir de l'un d'eux.

Un rapport détaillé sur les droits de l'homme au Mozambique récemment publié par le Département d’État des États-Unis indique que le gouvernement mozambicain a procédé à des écoutes téléphoniques de membres de partis politiques et d'activistes des droits de l'homme sans mandat.

Controverse et indignation en Espagne autour de la présence du Président Teodoro Obiang

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Protestas contra Obiang

Les protestations contre la présence du Président Obiang à l'enterrement de M. Suárez. Photo de Juan Moreno Romero sur Twitter

Le président de la Guinée équatoriale, M. Teodoro Obiang [fr], est une fois de plus au centre d'une controverse en Espagne. Cette fois pour avoir été invité dans le pays au cours de la même semaine des funérailles nationales de l'ancien Premier ministre Adolfo Suárez [fr] et pour avoir donné plusieurs conférences à l'Institut Cervantes [fr] et un établissement partenaire, l’Université nationale d'enseignement à distance (UNED), à Bruxelles.

Quelques mois à peine  après la controverse de novembre de l'année dernière, quand l'équipe nationale espagnole de football avait décidé de jouer un match amical contre l'équipe nationale de Guinée équatoriale. Le gouvernement guinéen à l'origine du match avait célébré ce match pratiquement comme une victoire pour sa diplomatie. Ángel Engonga Obama avait écrit ce qui suit sur ​​le site Web du Bureau d'information et de presse  de la Guinée équatoriale [fr]: 

Guinea Ecuatorial, un pequeño gran país en vías de desarrollo, próspero, pujante y seguro, será reconocido en todo el globo. (…) ¿El resultado? ¡Guinea ya ha ganado este partido! ¡¡Y por goleada!!

La Guinée équatoriale, un petit grand pays en voie de développement, prospère, vigoureux et sûr, sera reconnu dans le monde entier.  (…) Le résultat ? La Guinée a déjà gagné le match ! Et en faisant un carton !! 

Contrairement à ce ton triomphaliste, dans une lettre [es] à la Fédération espagnole de football (RFEF), l'Association pour les droits de l'homme avait demandé la “suspension immédiate de l'organisation du match” pour ne pas légitimer “un régime dictatorial corrompu et meurtrier” qui ” pratique la torture et la détention arbitraire (…) et impose une répression sévère sur l'ensemble de ses citoyens, des organisations de la société civile et des partis politiques qui ne lui sont pas alliés. “

L'opposition équato-guinéenne, les partis politiques et les citoyens de tout bord sont aussi en désaccord avec la décision de la RFEF. Le physicien et blogueur Principia marsupia a tweeté:

L'équipe nationale va jouer gratuitement en Guinée équatoriale. Pourquoi ? Pour faire plaisir à un dictateur avec du pétrole.

D'autres utilisateurs de Twitter ont critiqué l'attitude [es] des joueurs et des entraîneurs de l'équipe nationale, qui ne veulent pas se positionner contre le régime, mais ont refusé de se faire photographier avec le dictateur Obiang:

La princesse ne savait pas que son mari a volé, et les joueurs de l'équipe nationale ne savent pas qu'à deux portes du stade, des gens sont torturés en Guinée

Comme si ce scandale ne suffisait pas, cette semaine, M. Obiang est devenu presque omniprésent dans la presse espagnole et les médias sociaux pour avoir été le seul chef d'état à assister aux funérailles solennelles de l'ancien Président Adolfo Suárez, et pour avoir été invité à plusieurs événements dans les délégations de l'Institut Cervantes et de l'Université nationale d'éducation à distance (UNED) à Bruxelles.

Il y a quelques semaines, il a été révélé que M. Obiang avait profité de son séjour à Bruxelles pour assister au sommet UE-Afrique et qu'il avait prévu de donner deux conférences à l'Institut Cervantes et à l'UNED sur “L'espagnol en Afrique”, la Guinée équatoriale étant le seul pays africain hispanophone. En outre, M. Obiang lui-même a étudié le droit à l'UNED.

Ces invitations ont indigné les organisations des droits de l'homme une fois de plus, ainsi que les partis politiques et les citoyens qui ont inondé les réseaux sociaux de commentaires et de protestations. Juan Ramón Martínez Aranzadi, Professeur d'anthropologie sociale et culturelle à l'UNED, a écrit une lettre ouverte au chancelier de l'UNED [es] pour demander que l'invitation de M. Obiang soit révoquée:

Obiang se ha convertido en uno de los hombres más ricos del mundo al apropiarse personalmente de la inmensa riqueza “nacional” derivada de la explotación del petróleo, el país que domina y la población a la que somete ofrecen en todas las estadísticas internacionales los más altos índices de corrupción y los más bajos índices de educación, sanidad y nivel de vida de la población (…) no se debe pagar cualquier precio por [mantener la UNED en Guinea]: no se debe, por ejemplo, contribuir al maquillaje democrático y la legitimación internacional de un dictador corrupto

M. Obiang est devenu l'une des personnes les plus riches du monde en s'appropriant personnellement la grande richesse “nationale” provenant de l'exploitation du pétrole. Le pays qu'il domine et la population qu'il opprime détiennent dans toutes les statistiques internationales les plus hauts niveaux de corruption et les plus bas niveaux d'éducation, de santé et de niveau de vie de la population (…) Aucun prix ne doit être payé pour [maintenir l'UNED en Guinée] : aucune contribution ne doit être faite, par exemple, pour un maquillage démocratique et la légitimation internationale d'un dictateur corrompu.

Des pétitions ont également commencé à circuler pour demander la suspension des conférences [es], et l'une d'elle a réuni plus de 42.000 signatures. Le blogger RGAlmazán a écrit :

Así, de forma desvergonzada pero ingenua piensan que tratando bien a este asesino –así lo reconocen desde Amnistía Internacional o Human Rights Watch— pueden conseguir contratos comerciales. En busca de petróleo, madera y pesca nuestro rey y nuestros gobiernos (éste y anteriores) pierden el culo ante este sátrapa sin importarles nada los derechos humanos.

De cette façon, sans vergogne, mais naïvement, les gens pensent que par le traitement plein d'égards de ce meurtrier – comme il est considéré par Amnesty International ou Human Rights Watch –  ils peuvent obtenir des contrats commerciaux. A la recherche de pétrole, de bois et de licences de pêche, notre roi et nos gouvernements (passés et présents) perdent la tête face à ce despote, sans égard pour les droits humains.

Luspagnolu a laissé le commentaire suivant sur menéame [es]:

A ver si se ha autoinvitado y no les consta. Vale, acabo de leer que la visita se produce por “petición del propio mandatario”: surrealista. Pero, vamos, alguien con dos dedos de frente le podía haber dicho no.

On va voir s'il s'est auto-invité sans les mettre au courant. Bon, je viens de lire que la visite intervient à la “demande du président lui-même” : surréaliste. Mais allez, quelqu'un avec un demi-cerveau aurait pu lui dire non.

La conférence de M. Obiang à l'Institut Cervantes. Photode CULTURAL BLOG  sur Twitter

La conférence de M. Obiang à l'Institut Cervantes. Photode CULTURAL BLOG sur Twitter

Sur Twitter, le député de Union, Progrès et Démocratie (UPyD), Toni Canto, et le journaliste Antonio Naranjo ont partagé leurs opinions sur les questions que M. Obiang a présenté lors de la conférence:

À l'institut Cervantes et à l'UNED, M. Obiang pourra expliquer le sens de ces mots : dictateur, prisonnier politique, meurtres, vols, tortures #honte

L'institut Cervantes invite M. Obiang pour donner des conférences :  Gastronomie et cannibalisme - Répression Créative - Egalité en Guinée : nous torturons tout le monde.

Pendant ce temps, le dictateur a jeté de l'huile sur le feu quand, à la fin de son discours à l'IC, il a déclaré avoir été surpris [es] par “l'attitude de certaines personnes nostalgiques qui rejettent cette réunion pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le développement de la langue espagnole en Guinée équatoriale”. En outre, il n'a eu aucun scrupule immédiatement après à mettre le roi d'Espagne dans une position plutôt compromettante:

Quisiera agradecer a Su Majestad el Rey (de España), porque yo sé (que) ha influido para que yo también pueda participar en este encuentro cultural.

Je tiens à remercier Son Altesse Royale le Roi (d'Espagne), parce que je sais (que) il a eu une influence dans ma participation à cet événement culturel.

La famille royale a immédiatement nié toute implication du monarque [es], ce qui a provoqué ce tweet de Yefri Bomon :

Comme se présente la situation, c'est clair pour moi que M. Obiang dit la vérité et la Maison des Bourbon ment ! 

Obiang et son épouse lors des funérailles de l'ancien président Suárez. Photo de Información sensible sur Twitter

Obiang et son épouse lors des funérailles de l'ancien président Suárez. Photo de Información sensible sur Twitter

La présence de M. Obiang aux funérailles solennelles de M. Adolfo Suárez a fourni le prétexte pour annuler sa conférence à l'UNED. Sa présence à l'enterrement a provoqué une nouvelle avalanche de critiques, aggravé par le fait que les réseaux de télévision n'ont pas diffusé le salut du dictateur au roi et au Président du conseil Rajoy [es], ce qui a été considéré comme un acte de censure. Eloy Paterna Gila a résumé les sentiments de nombreux espagnols avec ce tweet, pour mettre fin à une semaine d'absurdités et de contradictions :

Le dictateur Obiang a été montré à l'institut Cervantes et caché pour les funérailles. Quelle honte et quel spectacle nous donnons au monde.

Roms : la France, la République Tchèque et la Grèce sous les critiques

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A l'occasion de la Journée Internationale des Roms, qui a lieu chaque année le 8 avril, Amnesty International, dans un communiqué intitulé “Face à une spirale de violences, les Roms d’Europe réclament justice et protection”, critique particulièrement la France, la République Tchèque et la Grèce :
Les gouvernements, dans toute l’Europe, manquent à leur devoir envers les Roms de multiples façons. Les discriminations, les expulsions forcées et l'accès à une éducation de moindre qualité sont la norme dans de nombreux pays.
 

Une page Facebook est consacrée à l’Exposition Dignité Strasbourg qui montre en photos les liens entre dignité, droits humains et pauvreté.

L’industrie de la prise d'otages s’installe au Cameroun

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Le blog Matango Club revient sur l‘enlèvement de deux prêtres italiens et une religieuse canadienne dans l'extrême nord du Cameroun dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 avril 2014 :

 Pour l’histoire, les kidnappings de ce genre ne datent pas d’aujourd’hui. Rappelons que  dernièrement, le rapt du prêtre français Georges Vandenbeusch, 42 ans, a fait beaucoup de bruit. Il avait été kidnappé un 14 novembre 2013 dans son monastère, la paroisse de Nguetchewe, près de Koza, dans le nord du pays, à 700 kilomètres de la capitale Yaoundé, une zone considérée comme très dangereuse. Avant lui, le 19 février 2013, la famille Moulin-Fournier avait elle aussi été enlevée. Ces deux derniers kidnapping avaient connu un tapage médiatique international à tel point que les soupçons qui pesaient sur le groupe islamique Boko Haram ont fini par être confirmés par le chef Abubakar Shekau, leader du groupuscule depuis 2009.

Tout juste après la libération de la famille Moulin-Fournier, la presse camerounaise et beaucoup d’opinion diverses soupçonnaient le gouvernement camerounais d’avoir donné une rançon au groupe islamique Boko Haram pour la libération des Blancs français. Ces soupçons se sont encore renforcés lorsque la même France a encore eu maille à partir avec le kidnapping du prêtre Georges qui a été libéré quelque semaines après. Ces séries de rapts et de libérations à n’en plus finir font penser que c’est devenu un marché tant du côté du Nigeria que du  Cameroun.

PHOTOS : Pique-niquer sous les cerisiers en fleurs au Japon

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Les cerisiers refleurissent. Contempler la fleur délicate est un prétexte saisonnier au Japon pour se retrouver entre amis, familles et collègues et savourer un pique-nique et des bières sous la splendeur des sakura en fleurs.

Promenade virtuelle de hanami [花見], l'activité de “regarder les fleurs”, grâce à cette série de photos (sous licence Creative Commons) :

Walking underneath the full bloom of sakura can feel like walking through a floral tunnel. Photo taken April 5, 2014 by Flickr user coniferconifer. CC BY 2.0

Se promener sous les sakura en fleurs, c'est comme traverser un tunnel floral. Photo prise le 5 avril 2014 par l'utilisateur de Flickr coniferconifer. CC BY 2.0

Cherry blossoms at Chidorigafuchi park near Kudanshita station in Tokyo. Photo by Manish Prabhune. The complete photo essay with travel directions can be found at website&nbsp;<a title="http://en.japantravel.com/photos/chidorigafuchi-cherry-blossoms-tokyo" href="http://en.japantravel.com/photos/chidorigafuchi-cherry-blossoms-tokyo" target="_blank">JapanTravel</a>.&nbsp;CC Attribution license

Cerisiers en fleurs au parc Chidorigafuchi près de la gare de Kudanshita à Tokyo. Photo de Manish Prabhune. Le portfolio photographique complet avec conseils pour s'y rendre se trouve sur le site web JapanTravel. Licence CC Attribution

People eat underneath the cherry blossoms. Photo taken in Yawata, Kyoto on April 1, 2014 by Flickr user <a title="http://www.japanexperterna.se/" href="http://www.japanexperterna.se/" target="_blank">Japanexperterna</a>. CC BY-SA 2.0

Des gens mangent sous les cerisiers en fleurs. Photo prise à Yawata, Kyoto le 1er avril 2014 par l'utilisateur de Flickr Japanexperterna. CC BY-SA 2.0

A cherry petal accidentally fell into a drink. Photo taken April 5, 2014 by Shogo Nozaki. CC BY-NC 2.0

Un pétale de cerise est tombé par hasard dans une boisson. Photo prise le 5 avril 2014 par Shogo Nozaki. CC BY-NC 2.0

People lay out a tarp at Akashi Castle park. Photo taken April 3, 2014 by Flickr user Manuel Cansaya Jauregi. CC BY-SA 2.0

Des gens étendent une bâche au parc du château d'Akashi. Photo prise le 3 avril 2014 par l'utilisateur de Flickr Manuel Cansaya Jauregi. CC BY-SA 2.0

People sleep on a tarp. It's common to see people napping under the cherry blossoms after so much drinking. Photo taken April 3, 2014 by Flickr user James Hadfield. CC BY-NC-SA 2.0

Des gens dorment sur une bâche. On voit souvent des gens faire la sieste sous les cerisiers en fleurs après bu plus que de raison. Photo prise le 3 avril 2014 par l'utilisateur de Flickr James Hadfield. CC BY-NC-SA 2.0

A dog enjoys the outdoors. Taking your puppy to a park where cherry blossoms are in bloom will make for great photo ops. Photo taken April 6, 2014 at National Show Memorial Park by Flickr user luckyno3. CC BY-NC 2.0

Un chien goûte les joies du plein-air. Emmener son chiot dans un parc où les cerisiers sont en fleurs permet de superbes prises de vues. Photo prise le 6 avril 2014 au National Show Memorial Park par l'utilisateur de Flickr luckyno3. CC BY-NC 2.0

Flickr user y.ganden spotted a Japanese Bush Warbler in the blooming sakura trees. CC BY-NC 2.0

L'utilisateur de Flickr y.ganden a surpris un bouscarle du Japon dans un sakura en fleur. CC BY-NC 2.0

Strong winds and spring showers down cherry blossom petals. Photo taken by Flickr user coniferconifer. CC BY 2.0

Rafales de vents et averses printanières font tomber les pétales de fleurs de cerisiers. Photo prise par l'utilisateur de Flickr coniferconifer. CC BY 2.0

Falling petal is also beatiful. Photo by flickr user y.ganden.(CC BY-NC 2.0)

Un chemin jonché de pétales de fleurs de cerisiers. Photo de l'utilisateur de flickr y.ganden. CC BY-NC 2.0


Après 80 ans d'attente, le Niger inaugure sa première gare

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Le 7 avril, le Niger a inauguré dans la capitale Niamey sa première gare ferroviaire. Les autorités avaient prévu la construction de cette gare il y a 80 ans, mais le projet n'avait jamais vu le jour. Ce premier pas devrait précéder la construction de voies ferrées entre le Niger, le Benin, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. A Niamey, sur Twitter, Tanoussou a posté une photo de la gare : 

 

Première grève générale au Paraguay depuis 20 ans

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“26/03 Grève Générale” indique une affiche sur les réseaux sociaux. Agriculteurs, étudiants et salariés rejettent la politique de Cartes. Crédit photo : page Facebook “Festival por la Huelga General”.

Le 26 mars 2014 a marqué un jour historique pour le Paraguay. Le pays a vécu sa première grève générale depuis 20 ans. Unis par la même cause, salariés, agriculteurs, syndicats d'enseignants et étudiants ont imposé à Horacio Cartes sa première mise à l'épreuve en tant que président seulement huit mois après sa prise de fonction.

La récente approbation de la loi sur le partenariat public/privé, les violences subies par les agriculteurs, et l'augmentation du prix des tickets des bus publics sont quelques unes des raisons qui ont poussé les citoyens à descendre dans la rue afin d'exprimer leurs revendications. Bien qu'il ait tenté d'empêcher la grève imminente en augmentant de 10 % les revenus les plus bas, Cartes n'a pas réussi à contenir le mécontentement grandissant de la population. Certains le voient comme un néolibéral fervent qui, avec la politique qu'il mène, ne fera que causer davantage de tort aux plus défavorisés.

Les revendications sont diverses, mais elles convergent toutes vers des problématiques de justice et de protection sociale. Les salariés réclament un contrôle sur les prix des produits alimentaires de base, une augmentation de 25 % des revenus les plus bas, et le respect des droits syndicaux. Les agriculteurs, quant à eux, exigaient la tant attendue réforme agraire et la fin de la répression qu'ils subissent au quotidien du fait de leur opposition au modèle de monoculture dans la production. Depuis le début de l'ère ‘démocratique', 130 personnes ont été tuées suite à des conflits concernant des terres en zones rurales. Les agriculteurs exigaient également la libération immédiate de cinq d'entre eux menant une grève de la faim. Malgré l'absence de solides preuves de leur culpabilité, les agriculteurs en grève de la faim sont accusés d'avoir participé au meurtre de onze fermiers et de six policiers durant une procédure d'expulsion de terrain en 2012 à Curuguaty.

Les enseignants, les lycéens et les étudiants se sont également ralliés au mouvement. Les premiers se mobilisaient pour une éducation gratuite et de qualité. Les autres réclamaient une meilleure supervision et distribution des ressources allouées à l'éducation, une réduction du prix des tickets de bus et la suppression des frais d'inscription universitaire.

Les Paraguayens ont utilisé le hashtag #26M pour tweeter au sujet de la grève.

Au même moment, les artistes ont exprimé leur solidarité avec les grévistes en organisant un festival musical et en envoyant des messages de soutien :

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“Nous chantons car nous croyons en la population” indique une phrase tirée des messages de soutien rassemblés par les artistes, en faveur de la grève générale. Crédit photo : Page Facebook “Festival por la Huelga General”

Le président Cartes et ses alliés proches ont exprimé leur désapprobation, indiquant que la grève nuirait à l'image du Paraguay sur la scène internationale au moment où il a le plus besoin d'investissements étrangers directs. En outre, ils ont affirmé que la grève générale avait été “politisée”, faisant allusion au rôle qu'y jouent des partis de l'opposition tels que Frente Guasu.

Leurs considérations ont, cependant, été très largement désavouées par la population. Les allégations du ministre de l'Intérieur selon lesquelles il existe des plans pour déstabiliser le gouvernement se sont révélées sans fondement jusqu'à présent. Sa preuve la plus irréfutable (l'enregistrement de la conversation en ligne d'inconnus discutant de la façon de provoquer le chaos durant la grève, et même de reconstituer un sanglant “Marzo Paraguayo” [mois de mars ensanglanté au Paraguay]) a été abandonnée lorsque les personnes impliquées dans la conversation se sont manifestées afin d'expliquer que l'enregistrement avait été préparé et ensuite édité.

Dans son article hebdomadaire pour le journal Ultima Hora [es], le journaliste Luis Bareiro résumait son opinion concernant la réaction du gouvernement au sujet de la grève :

No sé si es su esencia de patrón, pero hasta ahora lo único que mostró Cartes con relación a la huelga es irritación y una notable torpeza”

“Je ne sais pas si cela tient à sa nature de patron, mais jusque là Cartes n'a fait que manifester agacement et une certaine maladresse au sujet de la grève.”

Les organisations de la société civile affirmaient que s'il y a bien une personne qui fait honte au Paraguay sur la scène internationale, c'est Monsieur Cartes lui-même. Au cours du même weekend, les quotidiens brésilien Gazeta do Povo [pt] et colombien El Tiempo [es] avaient publié une série de rapports d'enquête qui mettent en cause la responsabilité du Président dans le trafic de cigarettes à grande échelle présent dans toute l'Amérique Latine. Selon les rapports, ce trafic profite aux organisations criminelles et même à la guérilla des FARC à des fins de blanchiment d'argent.

(…) Ce qui est clair pour le moment, c'est que le Président se trouve entre l'enclume et le marteau aussi bien dans son pays qu'au niveau international, et il devra reconsidérer sa stratégie s'il souhaite un environnement stable pour le reste de sa présidence.

 

A la Havane, un livre, sans rien en échange

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Suelta masiva de libros en La Habana (Foto: Fernando Medina)

Don massif de livres à la Havane (Photo Fernando Medina)

Des dizaines de personnes se sont rassemblées dans un parc de la Havane, la capitale cubaine, dimanche dernier pour participer à un don massif de livres. L'initiative, mené par le blogueur [es] et auteur de Global Voices Rafael González [es], consistait à [es] laisser des livres quelque part dans le parc avec une inscription sur la première page disant: “Ce livre appartient à celui qui le trouve et, en échange, il l'offrira à son tour après l'avoir lu pour que d'autres puissent en profiter.”

L'initiative initiale, lancée sur Facebook [es], a été reprise par Rafael González, qui a contacté les créateurs. Lu Di Piertro a commenté : 

La idea no es nuestra, ya existe desde hace un tiempo y no sé exactamente quién la empezó. Un amigo, Rodri, que está también de organizador de este evento pensó en armar una suelta masiva y me propuso que hiciéramos este evento y gratamente fue muy aceptado. Nos parece bueno (el evento) por muchas razones (…): lo importante de leer, lo hermoso de dar, lo emocionante de soltar y la incertidumbre de no saber y confiar; fomentar la solidaridad y el espíritu del compartir social y culturalmente, abrir el corazón y atravesar fronteras. 

Cette idée n'est pas la nôtre, elle existe déjà depuis un certain temps et je ne sais pas qui l'a précisément lancée. Un ami, Rodri, qui est aussi un organisateur de cet événement, a pensé à mettre en place un don massif et m'a proposé que nous fassions cet événement et il a été très positivement reçu. (L'événement) nous semble bon pour plusieurs raisons (…): l'importance de la lecture, la beauté du don, l’enthousiasme de diffuser, et la surprise, de ne pas savoir et ne pas y croire ; la promotion de la solidarité et l'esprit de partage social et culturel, l'ouverture de votre cœur et le franchissement des frontières.  

Entre-temps, un autre organisateur, Rodri Bristot, a ajouté:

En lo personal, lo que me impulsa a organizar este evento de Suelta Masiva, tiene que ver con una idea un poco romántica: creo que hay cosas en la vida que debieran ser gratis, como la educación y la lectura; los libros no debieran ser solo para quienes pueden pagarlos, si no que deberían ser más accesibles, que la gente los encuentre en los espacios públicos sin tener que resignar algo (dinero o trabajo) para adquirirlos.

Personnellement, ce qui m'a poussé à organiser cet événement de “Don massif”, est lié à une idée qui est un peu romantique : je crois qu'il y a des choses dans la vie qui devraient être gratuites, comme l'éducation et la lecture ; les livres ne devraient pas être uniquement réservés à ceux qui ont les moyens de les payer, ils devraient être plus accessibles, les gens devraient les trouver dans les espaces publics sans avoir à sacrifier quelque chose (argent ou travail) pour les acquérir.

Varios marcadores fueron compartidos en la cita (Foto: Fernando Medina)

Plusieurs marque-pages ont été distribués durant l'événement (Photo Fernando Medina)

Dans la matinée du dimanche 6 avril, Rafael González, avec un groupe d'environ 50 jeunes, adultes et enfants, ont fait don de leurs livres dans le parc de H y 21, situé à El Vedado, à la Havane. Les visiteurs se sont mis à regarder derrière les bancs du parc, ont fouillé le parterre central, entre les racines des arbres, et ont même approché ceux qui arrivaient dans le parc pour recevoir directement les livres. 

L'écrivain cubain Dazra Novak a décrit son expérience [es] sur son blog [es]: 

He soltado cuatro libros hoy -con el mes, el año y la ciudad anotados en la primera página-, espero que los beneficiados la pasen tan bien como yo al leer dos de esos títulos, tan bien como la pasé al escribir los otros dos. No sé por qué sospecho que en algún momento volverán a mí para que yo pueda enrumbarlos de nuevo. Ahora que lo pienso, hoy –mañana, siempre- todos deberían hacer lo mismo.

J'ai donné quatre livres aujourd'hui – avec le mois, l'année, et les villes listées sur la première page -, j'espère que les bénéficiaires ont autant de plaisir que moi j'en ai eu en lisant deux de ces livres, et en écrivant les deux autres. Je ne sais pas pourquoi je pense qu'à un moment donné les livres vont revenir vers moi, afin que je puisse les refaire circuler. Maintenant que j'y pense, aujourd'hui – demain, toujours – tout le monde devrait faire de même.  

*Photo de couverture par Fernando Medina.

Shanghai, nouvelle destination préférée des jeunes diplômés chinois

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Young people in Shanghai in 2013. Photo by Flickr user Richard Schneider. CC BY-NC 2.0

Des jeunes à Shanghai en 2013. Photo de Richard Schneider sur Flickr. CC BY-NC 2.0

[Tous les liens sont en mandarin, sauf mention contraire]

Alors que la saison de remises de diplômes approche à grand pas, environ 7,2 millions de futurs diplômés chinois devront en découdre pour décrocher un emploi.

Mais où ? Une récente étude atteste que Shanghai est devenue la ville la plus attractive pour les diplômés chinois en quête d'un emploi, toujours plus nombreux à postuler auprès des entreprises chinoises. 

Le top 100 chinois des employeurs préférés – une enquête réalisée par la compagnie Universum – nous apprend [anglais] que Pékin, Shanghai et Guangzhou sont les trois villes plébiscitées par les diplômés. Un trio communément désigné par les Chinois comme le ”Beishangguang”, les poumons économiques de la Chine.

L'enquête, publié le 3 avril 2014 après avoir interrogé 51 000 étudiants universitaires à travers la Chine, a également argué que de nombreuses entreprises chinoises ont augmenté leur nombre d'embauches, et deviennent de plus en plus populaires auprès des futurs diplômés.

La majorité des entreprises dominant ce classement sont par ailleurs chinoises, comme le géant des télécommunications Huawei ou le deuxième plus grand producteur chinois d'huile, Sinopec. 

Bien que cette étude ne fournisse pas les raisons de la popularité de Shanghai, de nombreux médias chinois ont évoqué différentes explications. Ainsi, China National Radio affirme :

以前大学生首先选择北京是看中北京的首都的地位,看中这里的发展机遇;现在很多人放弃北京是因为这里的生活成本实在是太高了,很难落户也是其中的一个障碍。相比而言,上海是一个非常开放的城市,这几年上海开始引进人才政策,实行居住证制度,不论国籍、不论文凭、不论职称、不论身份,只要你是真才实学,无论是境内还是境外的人来上海都会有很好的创业和发展的渠道。也就是说只要有能力,就会有发展的空间,甚至在企业中还可以做到很高的地位,这就是非常吸引大学生的一个原因。 

Par le passé, de nombreux diplômés universitaires ont choisi Pékin après avoir évalué son statut de capitale et les opportunités de développement qu'elle offre. Dorénavant, beaucoup quittent Pékin à cause de son niveau de vie trop élevé et de la difficulté à obtenir le Huji [français]. A titre de comparaison, Shanghai est une ville très ouverte. Elle a mis en place des politiques incitatives pour les permis de résidence et attire les talents. Indépendamment de votre éducation, de votre nationalité ou de vos titres, tant que vous avez du talent, vous pouvez faire des affaires. Tant que vous serez compétent, vous profiterez d'une marge de progression et gravirez les échelons au sein de votre société. Voilà pourquoi la ville attire autant d'étudiants. 

Un journal de Pékin a publié trois portraits de jeunes professionnels qui ont choisi de quitter Pékin pour de bon. Intitulé “Quitter Pékin pour travailler ailleurs possède de nombreux avantages, la capitale n'est plus la première option pour l'emploi”, l'article met en relief les plaintes des personnes interrogées quant à l'aggravation de la pollution à Pékin, et le népotisme touchant le marché du travail.

Les médias chinois se sont emparés de l'étude Universum et publient force articles, avec des titres tels que “Shanghai, première ville plébiscitée par les diplômés”. Elle génère également de nombreuses discussions sur le réseau social de microblogging chinois Sina Weibo. 

A l'instar de plusieurs utilisateurs de Weibo, un rédacteur de Shanghai, sceptique, écrit:

前段时间么说毕业生逃离北上广,现在又说“上海取代北京成为毕业生工作的最‘理想’城市”。各种机构各种数据互相在抽脸么? 

Il y a quelques temps, les diplômés abandonnaient Pékin, Shanghai et Guangdong; maintenant, ils disent que Shanghai a remplacé Pékin, devenant le lieu idéal pour travailler. Est-ce ainsi que les instituts d'études se battent entre eux ?

Un utilisateur de Weibo de Shanghai se lamente ainsi:

嫌地铁不够挤?物价不够高 

Le métro de Shanghai n'est pas assez bondé ? Les prix ne sont pas trop élevés ?

Chuhui, résident de Shanghai, écrit:

 欢迎来到这个老人跌倒没人敢扶,钱包被偷满街人都不会告知你,收入水平高,生活成本更高的城市。在这里你会颠覆自己的人生观、价值观。只有真正灵敏、不怕吃苦的人,才能经受住魔都的考验。

Bienvenue dans la ville dans laquelle personne n'ose aider une personne âgée en train de tomber, où personne ne vous dira que votre portefeuille a été volé, où les revenus sont élevés, et le coût de la vie encore plus. Ici, votre vision de la vie et vos valeurs seront déformées. Seuls ceux qui n'ont pas peur de la violence passeront l'épreuve du feu à Shanghai.

Pourquoi le Président de Madagascar n'a pas encore nommé un nouveau Premier Ministre

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Le nouveau président de Madagascar Hery Rajaonarimampianina a été élu le 20 décembre 2013. Quelques mois plus tard, il n'a pas encore nommé un premier ministre pour son nouveau gouvernement. De nombreux observateurs se demandent ce qui prend autant de temps. Le blogueur malgache Michael Rakotoarison a un regard différent sur la situation ; il soutient que le fait que le président prenne son temps n'est peut-être pas une si mauvaise chose : 

J’étais dans l’attitude ambiante de celui qui doute, moi qui de base n’ai jamais soutenu le Président [..]. De source sûre, le président missionne à l’étranger une poignée d’hommes discrets chargés de débusquer des compétences. Le pari est donc de dégager la politique, pour ne se soucier que de l’économie. 

 

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