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Netizen Report : La Chine attaque les sociétés internet en prenant le porno comme excuse

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Eduardo Avila, Ellery Roberts Biddle, Lisa Ferguson, Michelle Fong, Hae-in Lim, Sarah Myers et Bojan Perkov
ont collaboré à l’élaboration de ce rapport.

[Sauf mention contraire, les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais.]

Censorship with artificial light rays. Image by Niabot via Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

Censure avec des rayons de lumière artificielle. Image de Niabot, tirée de Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

Le Netizen Report de Global Voices Advocacy présente un résumé des défis à relever, des victoires et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde. L’édition de la semaine dernière s’intéresse en premier lieu à la Chine. Alors que se célébrait la Journée mondiale de la liberté de la presse, le journal d’État People's Daily publiait un éditorial [zh] soulignant les « effets négatifs et les dangers cachés liés à la sécurité » du Web et demandant « s’il n’existe pas d’ordre sur Internet, comment pouvez-vous y disposer d’une liberté ?  ».

Afin de prouver que ce ne sont pas des paroles en l’air, l’organe de supervision de la presse, des publications, de la radio, des films et de la télévision a révoqué certaines licences de publication en ligne de Sina, l’une des plus grandes sociétés Internet chinoises, sous prétexte que l’entreprise offrait des plateformes destinées à la distribution de contenus pornographiques. Certains internautes pensent que Sina n’est pas pris pour cible pour infraction relative à la pornographie, mais à cause de la popularité de Weibo, principale plateforme de microblogging opéré par Sina.

Outre les mesures prises contre Sina, plus de 3 300 blogs, comptes WeChat et forums ont fait l’objet de saisie ou de blocage et plus de 20 sites web dédiés à la littérature ont été « disciplinés » dans le cadre de la campagne. Les sociétés de jeux ressentent aussi la répression : le Southern Metropolis Daily a rapporté que certaines sociétés de jeux ont été notifiées par les autorités que les personnages de jeux ne pourront plus exposer des parties sensibles de leurs corps, ni porter des manches courtes, des shorts ou des bikinis.

Violences : blogueurs et traducteurs toujours détenus en Éthiopie

Un groupe d’organisations de défense de la liberté de la presse et des droits de l’homme a appelé la Commission africaine et les Nations unies à intervenir sur l’affaire des neuf journalistes détenus en Éthiopie à la fin du mois d’avril. La communauté de Global Voices a publié un communiqué réclamant la libération des journalistes, dont quatre collaborent avec le site en tant que traducteurs. Pour participer à la campagne ou signer le communiquer, cliquez ici.

Liberté d’expression : un ministre malaisien déclare que trop de journaux pourraient embrouiller les citoyens

En Malaisie, les populaires sites d’information indépendants FZ Daily et Malaysiakini n’ont pas été autorisés à imprimer de journaux, car le gouvernement prétend qu’ils pratiquent un journalisme « controversé et sensationnaliste » pour attirer des lecteurs. Selon Free Malaysia Today, le ministre Ahmad Zahid Hamidi a déclaré que cette décision visait à protéger le public de toute confusion pouvant être générée par « trop d’informations publiées par toutes sortes de journaux ».

Un agent du Département d’État des États-Unis a promis à six blogueurs vietnamiens que les États-Unis mettraient les libertés numériques à l’ordre du jour lors de la prochaine rencontre bilatérale consacrée aux droits de l’homme. Le Vietnam, un pays socialiste à parti unique, est deuxième, derrière la Chine en nombre de blogueurs détenus par habitant. Le même groupe de blogueurs militants a aussi demandé aux États-Unis de défendre la liberté d’expression dans les négociations en cours relatives aux accords de partenariat transpacifique qui pourraient avoir de graves conséquences pour l’accès à l’information en ligne, entre autres.

Droit à la vie privée : l’EFF lance un nouvel outil

Yahoo a peut-être abandonné Do Not Track [série de paramètres supposés protéger la vie privée en ligne], mais l’Electronic Frontier Foundation a lancé Privacy Badger, un module de navigateur qui analyse les sites visités afin de détecter et de bloquer le traçage réalisé par de tierces parties. Privacy Badger est en phase alpha, mais les internautes compétents dans le domaine sont invités à tester cet outil et rapporter tout bogue sur Github.

Christopher Parsons, du Citizen’s Lab a proposé quelques mesures que les Canadiens peuvent prendre s’ils veulent savoir si leurs entreprises de télécommunications transmettent des informations personnelles concernant leurs clients aux agences gouvernementales.

Internautes et activisme : le Net bolivien avance à la vitesse d’un escargot

À Cochabamba, en Bolivie, des manifestants sont descendus dans la rue le 3 mai, déguisés en escargots [es] pour protester contre la vitesse de connexion à laquelle sont confrontés les internautes dans le pays. Le mouvement Más y Mejor Internet Para Bolivia [es] réclame une baisse des prix, de meilleures connexions et une meilleure couverture de la part des entreprises de télécommunications.

Publications et études

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“Le monde n’accorde pas suffisamment d’attention à la santé des adolescents”

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Le dernier rapport de l'OMS sur la santé des adolescents dans le monde presenté aux États membres lors de l'Assemblée mondiale de la santé en 2014 souligne que:

 Dans le monde, les trois principales causes de décès dans cette tranche d’âges sont les accidents de la route, le VIH/sida et le suicide. On estime qu’à l’échelle planétaire, 1,3 million d’adolescents sont décédés en 2012.

Par ailleurs le rapport ajoute que :

La mortalité est plus élevée chez les adolescents de 15 à 19 ans que chez ceux de 10-14 ans. En ce qui concerne les causes de mortalité, il en existe plusieurs communes aux deux sexes mais la violence est un problème spécifique aux ados mâles et la maternité aux jeunes filles.

Les auteurs recommandent aux pays de mesures pour mieux répondre aux besoins en santé physique et mentale de cette population. Le Dr Flavia Bustreo, Sous-Directeur général de l’OMS en charge de la santé de la famille, de la femme et de l’enfant déclare que:

Le monde n’accorde pas suffisamment d’attention à la santé des adolescents.

 

Vidéos d'époque : l'Asie du Sud-Est dans les archives de la British Pathé

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La British Pathé, une société de production cinématographique ayant produit des films de 1910 à 1970 au Royaume-Uni, a mis en ligne plus de 80 000 clips d'actualité historiques sur son compte YouTube. Ses archives comptent aussi de nombreux films tournés dans la région d'Asie du Sud-Est. Plusieurs de ces films sont des archives de valeur qui peuvent nous éclairer sur le passé récent, voire même le présent, de cette région. Ci-dessous, quelques vidéos intéressantes que nous avons trouvé dans la collection de la British Pathé.

1. Invasion du Laos en 1953. (LIEN DEFECTUEUX)

2. Manille récupérée par les forces alliées en 1945. Après la guerre, Manille a été la deuxième ville la plus touchée au monde, après Varsovie.

3. La Fête de l'Eau en Birmanie (Myanmar) en 1946. Il semblerait que les jets d'eau causent aujourd'hui autant de chahut et d'amusement qu'avant.

4. Les festivités du Jour de l'Indépendance de l'Indonésie en 1945.

5. Manifestation dans les rues de Bangkok en 1940. Comparée aux manifestations d'aujourd'hui, la manifestation filmée dans cette vidéo était pacifique et ordonnée.

6. Une école à Hanoi, au Vietnam en 1973. Notez l'abri anti-aérien à la fin de la vidéo.

7. Le Nouvel An au Vietnam en 1949.

8. Cambodge en 1969.

9. Les élections à Singapour dans les années 1950s. Après 1959, les élections à Singapour ont été dominées par un seul parti, celui fondé par Lee Kuan Yew.

10.Inondations à Manille en 1960. Les inondations sont toujours un problème de taille à Manille aujourd'hui.

11. Kuala Lumpur, Malaisie, dans les années 1950s.

Les notes officielles de Paul Aussaresses, tortionnaire français au Brésil

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Cet article, écrit par Anne Vigna, a d'abord été publié sur le site de Agencia Pública [NdT: partenaire de Global Voices], le 1er avril 2014, pour le 50e anniversaire du coup d'État militaire au Brésil. On peut en trouver les deux premières parties ici, et ici

Sauf indication contraire, tous les liens mènent à des pages en portugais.

 

Aussaresses era considerado um dos oficiais franceses mais capacitados em contra-insurgência.

Aussaresses était considéré comme l'un des officiers français les plus compétents en matière de contre-insurection.

Les attachés militaires français qui l'ont précédé avaient pu exercer librement leur influence dans les hautes sphères du gouvernement brésilien, pour obtenir des informations, mais Paul Aussaresses les a largement dépassés. Selon le chercheur Rodrigo Nabuco de Araujo, auteur d'une thèse sur le sujet, il rédigea, à Brasilia, plus de 200 pages de renseignements pendant ses deux années de service. Il quitta le Brésil en novembre 1975.  

Au niveau international, Aussaresses, qui fut élu président de l'Association des Attachés Militaires au Brésil,  a confirmé qu'avec ses acolytes, ils avaient tenu un rôle central dans les échanges d'informations de l'opération Condor – l’opération menée par les dictatures du cône sud de l'Amérique et dont le but était de surveiller, de pourchasser et d'assassiner les exilés -, même si le terme n'a jamais été clairement mentionné. Dans une note de 1974, il écrit :

O SNI (Serviço Nacional de Informações) mantém um relacionamento estreito e cordial com a Argentina, o Uruguai e o Chile. Do mesmo modo, não descuida de seus intercâmbios com a França, onde os exilados são os mais numerosos. E da Suíça onde os bancos guardam dinheiro da subversão.

Le SNI (Service National d'Informations) entretient une relation étroite et cordiale avec l'Argentine, l'Uruguay et le Chili. De même, il n'oublie pas ses échanges avec la France, où les exilés sont les plus nombreux. Ainsi qu'avec la Suisse où les banques conservent l'argent de la subversion.

Un homme de relations

Dans le Brésil de la fin du gouvernement Médici - quand la majorité des guerrilheiros était déjà sous les verrous, morts ou en exil – Aussaresses note qu'il y a moins d'actions conventionnelles de l'armée, mais que “quelques-unes d'entre elles sont de véritables opérations conduites par la police ou les forces armées”. Même s'il se considère comme un homme bien informé, il ajoute : “Le volume des opérations est difficile à déterminer  parce qu'elles sont placées sous le sceau d'un secret sévèrement gardé”.

Dans une autre note, il fait l'éloge d’Orlando Geisel, ministre de l'Armée et coordinateur du système répressif dans le gouvernement Médici, “un homme issu de la tradition militaire française qui inspire l'École de Guerre brésilienne”, et non sans une pointe d'ironie, il écrit :

no balanço dos excessos e dos desaparecimentos, o II Exército (o comando do DOI-Codi) não tem a consciência tranquila.

dans le bilan des excès et des disparitions, la IIe armée (le commandement du DOI-Codi) n'a pas la conscience tranquille.

Dans le même compte-rendu, Aussaresses fait part d'une conversation avec Orlando Geisel et d'autres généraux, durant laquelle il évoque un sujet qui apparait de façon répétée dans les notes des attachés militaires français depuis 1965 : la perte d'influence des militaires français au profit des Américains.

Orlando Geisel declarou-se em dívida com a escola francesa pela formação política que prepara os estagiários para exercer um papel significativo em seus países.

Orlando Geisel s'est déclaré redevable à l'école française de par la formation politique qui prépare les stagiaires à exercer un rôle significatif dans leurs pays.

Ensuite, Aussaresses prend note de la suggestion du général pour récupérer l'influence perdue:

Ele acha desejável a cooperação entre as Forças Armadas francesas e brasileiras. E diz que a melhor forma de colaboração é através da troca de estagiários de escolas militares [ pedindo, inclusive, que um oficial francês seja enviado à Escola de Estado Maior brasileira em 1974].

Il pense souhaitable la coopération entre les forces armées françaises et brésiliennes. Et il dit que la meilleure collaboration possible passe par l'échange de stagiaires des écoles militaires [allant d'ailleurs jusqu'à demander qu'un officier français soit envoyé à l'école de l'État-Major brésilien en 1974].

À propos de cette coopération, il parle, dans une autre note, des échanges avec la PM (la Police Militaire) brésilienne dont “5 à 6 officiers par an vont suivre des cours en France”, en ajoutant le commentaire suivant : 

esses cursos são muito procurados pelos brasileiros, que descobrem, às vezes surpresos, que se pode obter informações sem usar tortura. Pode ser que um dia a polícia francesa ajude a PM brasileira a ser menos bruta.

ces cours sont très recherchés par les Brésiliens, qui découvrent, parfois étonnés, que l'on peut obtenir des informations sans faire appel à la torture. Il se peut qu'un jour la police française aide la PM brésilienne à être un peu moins brutale.

Une observation qui résonne d'une manière absurdement ironique si l'on se réfere aux propres mémoires d'Aussaresses, non seulement à cause des crimes confessés, commis à  Alger, mais aussi aux cours qu'il a donné aux États-Unis et au Brésil. Il disait avoir été professeur à l’EsNI (École Nationale d'Informations à Brasília), et au CIGS, l'école de guerre  située dans la jungle de Manaus, en Amazonie. À propos de cette dernière, il écrit dans une de ses notes, sans toutefois mentionner son rôle d'instructeur : “la direction de l'école suit le programme de cours de la “guerre révolutionnaire”. Et il ajoute : “les colonels instructeurs de l'école ont suivi les cours de l'ESG de Paris”.

Guerre froide contre les Américains

Trecho de um dos informes de Aussaresses em que recomenda nomes de militares ligados a "escola francesa" para postos de alto escalão.

Extrait d'une des notes d'Aussaresses dans laquelle il recommande des noms de militaires liés à “l'école française” pour des postes à hautes responsabilités.

La lecture de l'ensemble des documents des attachés français laisse une impression supplémentaire :  la bataille diplomatique avec les États-Unis faisait encore plus rage dans le domaine commercial. Des noms de militaires chargés des achats pour les forces armées, ou disposant de suffisamment d'influence pour décider, sont cités à plusieurs reprises et il n'est pas rare qu'Aussaresses mentionne que les militaires brésiliens ne font pas mine de se lasser du pouvoir ni du féroce combat contre les opposants internes, une condition importante du “marché”.

Dans ce contexte, les cours et les conseils des créateurs de la doctrine française ressemblent fort à une monnaie d'échange en vue de future transactions commerciales, comme le laisse entrevoir la note finale d'Aussaresses :

Graças em parte aos serviços militares e comerciais da embaixada, a França se tornou o segundo provedor de armas terrestres ao Brasil, depois dos Estados Unidos.

Grâce aux services rendus, militairement et commercialement parlant, la France est devenue le deuxième fournisseur d'armes terrestres au Brésil, derrière les États-Unis.

Il observe tout de même, par rapport aux avantages compétitifs du rival, que :

Todos os comandantes das grandes unidades militares fizeram algum curso nos Estados Unidos, pelo menos na escola do Canal de Panamá, onde estão de maneira permanente os instrutores brasileiros.

Tous les commandants des grandes unités militaires ont suivi les cours de l'école (ndlr : américaine) du Canal de Panama, où résident, de manière permanente, les instructeurs brésiliens.

Pour sa part, Aussaresses essaie de compenser le désavantage en indiquant des généraux influents sur les décisions commerciales et en les proposant à la légion d'honneur – tel est le cas, par exemple, du général Moacyr Barcellos Potiguara, commandant de la IVè Armée, qui en 1976 est devenu chef de l'État Major des Forces Armées. Parmi les qualités du général Barcellos, Aussaresses rappelle son rôle à la tête de la division du matériel de guerre, à une époque où il défendait le choix du missile français Roland, alors en compétition avec d'autres modèles anglais et américains. 

Se a França conseguir participar da reestruturação das indústrias brasileiras de armas e munições será grandemente pela ajuda dele.

Si la France en vient à participer à la restructuration des industries d'armes et de munitions brésiliennes, ce sera en grande partie grâce à son aide.

Quoiqu'il en soit, et tout comme cela s'était passé avec ses précédentes relations, nouées à l'occasion de ses cours sur la bataille d'Alger aux États-Unis, Aussaresses allait profiter du réseau établi en Amérique du Sud pour devenir marchand d'armes. Après avoir quitté le poste d'attaché militaire au Brésil, il est engagé comme représentant par l'entreprise française Thomson-Brandt en Amérique Latine, retrouvant d'anciens amis officiers au Brésil, au Chili et en Argentine, à des grades toujours plus élevés dans la hiérarchie militaire. Et comme toujours, intéressés par ce que le vieux général avait à offrir.

Compte à rebours avant la fin de Twitter en Russie

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Time may be up for Twitter's independence in Russia? Images mixed by author.

Vers la fin de l’indépendance de Twitter en Russie ? Assemblage des images par l’auteur.

Les liens renvoient vers des pages en russe.

Le directeur adjoint du Roskomnadzor, principale agence de censure en Russie, a affirmé sur le ton de la menace que le gouvernement était en mesure de bloquer intégralement l’accès à Twitter ou Facebook en quelques minutes seulement. Maxim Ksenzov a déclaré au journal Izvestia que Twitter était un « instrument à échelle mondiale pour la diffusion d’informations politiques ». Il a ainsi laissé entendre que le réseau servait les intérêts géopolitiques des États-Unis qui mettent la Russie en danger. À l’heure actuelle, Twitter comptabilise 200 millions d’inscrits dans le monde entier, dont 1 million d’utilisateurs russes. Facebook comptabilise 1,3 milliard d’inscrits à ce jour, dont 21,4 millions d’utilisateurs russes.

Quelques heures après la publication des propos de Ksenzov, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a riposté en écrivant sur Facebook que les fonctionnaires « feraient parfois mieux de mettre leur cerveau en marche » plutôt que d’ « annoncer le blocage de réseaux sociaux à l’occasion d’interviews ». La publication de Medvedev a amassé plus de 5 milliers de « J’aime ». Peu de temps après, le Roskomnadzor est revenu sur une déclaration antérieure et a clarifié la situation en précisant que les propos de Ksenzov n’engageaient que lui et ne représentaient en aucun cas l’avis officiel de l’agence. Plus tard encore, l’attaché de presse de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré à Izvestia que « la persécution des médias de masse ou des réseaux sociaux est inacceptable », mais a de nouveau insisté sur la nécessité que les sites internet étrangers se conforment aux lois russes.

Dmitri Medvedev lashes out at state officials who make announcements about closing whole social networks. May 16, 2014, Facebook.

Dmitri Medvedev riposte aux annonces des fonctionnaires avertissant de la fermeture de tous les réseaux sociaux. 16 mai 2014, Facebook.

À la suite du scandale suscité par l’interview, Vadim Dengin, député à la Douma et président d’un comité de régulation de l’information, a tenté de nuancer les propos de Ksenzov : selon Dengin, il ne s’agirait pas tant d’une menace de fermer Twitter que d’une façon de signaler la nécessité que le site soit représenté légalement en Russie. Actuellement, Twitter n’a ni siège ni employés en Russie, ce qui a pour conséquence de rendre difficile la soumission à l’entreprise de demandes du gouvernement. Dans son interview, Ksenzov a mis l’accent sur ce dernier point en spécifiant que Google était le géant d’internet américain le plus coopératif, suivi par Facebook, qui accepte de se plier aux règles de temps en temps. Twitter, cependant, « refuse catégoriquement de supprimer les informations illégales dans la plupart des cas » s’est-il plaint.

Nikita Likhachev de TJournal a tourné en dérision la critique publique de Ksenzov par Medvedev en soutenant que le Premier ministre n’aura aucun scrupule à aller dans le sens d’une plus grande censure d’internet et qu’il ne faisait que taper sur les doigts du fonctionnaire pour en avoir parlé publiquement lors d’une interview. Selon Likhachev, de nombreux internautes russes ont mal interprété la réponse de Medvedev en la percevant comme une remise en cause du Roskomnadzor.

Se pourrait-il que l’ancien président-blogueur du pays cautionne une Russie privée des réseaux sociaux les plus populaires au monde ? Qu’en disent les leaders de l’industrie au sein de la nation ?

Le site d’actualités technologiques Hopes & Fears a recueilli les propos d’entrepreneurs web russes influents au sujet de la perte d’accès éventuelle à Twitter et Facebook. Des sept intervenants, seul Aleksandr Vinokurov, propriétaire de plusieurs portails d’information anti-Kremlin (dont TV Rain, menacé de fermeture), semble vraiment se soucier du fait que l’internet russe pâtirait de l’absence des réseaux sociaux américains. Selon German Klimenko de LiveInternet, le blocage des services étrangers pourrait être une aubaine pour les sites russes. D’autres représentants de l’industrie affirment que la majorité de leur trafic provient encore de services russes tels que les réseaux sociaux Vkontakte et Odnoklassniki. Denis Kriuchkov de Habrahabr se veut néanmoins confiant et estime que Facebook et Twitter parviendront à trouver un accord avec le gouvernement en consentant à la censure, dans le but de conserver leur accès au marché russe.

La publication de Medvedev sur Facebook, la clarification du Roskomnadzor et la tentative d’apaisement de Peskov ont toutes trois suggéré que la Russie n’est pas prête à couper l’accès à Twitter ou Facebook. Du moins, pas dans l’immédiat. Les réseaux sociaux américains peuvent encore espérer être épargnés pour un petit moment en Russie, mais le Kremlin attend des entreprises web qu’elles établissent des bureaux locaux et instaurent un dialogue avec les censeurs d’État. Dans cette logique, Twitter et Facebook devraient obtempérer s’ils accordent un tant soit peu d’importance à leurs affaires en Russie.

En résumé, le Kremlin fait le pari que l’appât du gain l’emportera sur les principes en ce qui concerne l’internet russe.

Quelques conseils pour devenir un pays développé

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Après un voyage au Canada, le mexicain Alfredo Cortés de Café Financiero réfléchit à l'ensemble des actes et des attitudes qui, dans ce pays, signifie appartenir “au premier monde”, ou monde développé :

Je veux mentionner les choses les plus simples que j'ai observées, les choses que nous pourrions tous accomplir ; et dans leur ensemble, c'est ce qui fait que des pays comme le Canada possèdent un très haut niveau de vie. Tout commence avec le peuple, et si tout commence avec nous, alors pourquoi ne pas commencer à bâtir un pays développé ?

L'extrait de cet article fait parti du second #LunesDeBlogsGV, notre ‘Festival de blogs sud américains' daté du 12 mai 2014.

Le combat d'un Macédonien de 65 ans pour qu'on lui restitue sa propriété

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Un blogueur et militant macédonien a attiré l'attention sur la situation désespérée de Mr. Dushko Brankovikj [mk]. Brankovikj a vu sa propriété être nationalisée deux fois par l’État au cours de ces 65 dernières années, et bien qu'il ait gagné à ce jour toutes les actions menées en justice, les institutions de l’État macédonien ne parviennent pas à appliquer les jugements et à lui restituer sa propriété.

Pourtant cet homme déjà âgé continue de manifester devant la Cour suprême de Skopje et compte porter son affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg.

Le militant macédonien Nikola Pisarev a publié une photographie de cet homme brandissant des pancartes écrites à la main où on peut lire : ” Comment une décision municipale peut-elle avoir plus de valeur qu'un verdict de la Cour suprême ? C'est possible avec cette Cour suprême. Avec de tels jugements, ce n'est pas à l'Union européenne que nous allons atterrir, mais sur Mars ! La Cour suprême devrait être un Correcteur, et non pas une Caricature” :

Dushko Brankovikj protesting in front of Supreme Court in Skopje, Macedonia. Photo by Aleksandar Pisarev, published with permission.

Brankovikj manifestant devant la Cour suprême de Skopje, Macédoine. Photo d'Aleksandar Pisarev, publiée avec sa permission.

Pisarev donne plus d'explications à cette photographie sur son blog :

Индивидуалниот активизам често има за цел решавање на лични проблеми што е легитимно, особено кога повеќе луѓе се засегнати од еден ист проблем (како во случајов нефункционланоста и „неправедната“ правда на судството во Македонија). Затоа овој човек заслужува респект и поддршка од сите нас кои веруваме во моќта на активистичкото граѓанско делување.
Во отсаство на медиуми и во отсаство на институционална правда само протестот ни преостанува!
Човеков не го познавам, го запознав некни, индивидуално протестира пред суд скоро секој ден, ја бара правдата уште од 1973. Како што ми објаснуваше и тоа што ми покажа од материјали човеков е во право. За жал нефункционалната локална самоуправа му го загорчува животот и најгрубо му го крши правото на приватна сопственост.

Респект за чинот чичко.

Le militantisme individuel commence souvent avec pour objectif la résolution de problèmes personnels, ce qui est légitime, et beaucoup d'autres pourraient être concernés par ce même problème (dans ce cas présent, le dysfonctionnement du système judiciaire macédonien se traduisant par une justice “injuste”). Alors, cet homme mérite le respect et le soutien de nous tous, qui croyons en le pouvoir d'une action citoyenne.

Quand il n'y a ni médias et ni justice, la seule chose que l'on puisse faire, c'est de manifester !

Je ne connaissais pas cet homme avant. Je l'ai rencontré il y a seulement quelques jours, il manifestait seul devant la Cour comme presque chaque jour depuis 1973, réclamant justice. D'après son explication et les documents qu'il m'a montrés, il a raison. Malheureusement, le non-fonctionnement du gouvernement local rend sa vie amère et enfreint avec violence son droit à la propriété privée.

Chapeau bas pour ton combat, l'ami !

Le dernier rapport du Département d’État américain sur les droits de l’homme en Macédoine, publié le 28 février 2014, relève les principaux problèmes dont souffre le pays :

“Ingérence politique, inefficacité, favoritisme envers les personnes influentes, lenteur des procédures et corruption caractérisent le système judiciaire.”

A la suite du portrait écrit par Pisarev sur son blog et sur les médias sociaux, plusieurs médias indépendants ont publié des récits sur l'affaire Brankovikj, Ils ont été relayés depuis par d'autres médias sociaux en Macédoine comme à l'étranger, commentant non seulement cette histoire, mais aussi les systèmes de gouvernance et judiciaires macédoniens en général.

GV Face : Libérez les 9 blogueurs éthiopiens du collectif Zone 9

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Neuf blogueurs et journalistes – dont 4 membres de Global Voices – sont actuellement détenus en Ethiopie à cause de leur activité. Qui sont les blogueurs de la Zone 9 ? Que peuvent faire ceux qui les soutiennent pour faciliter leur libération ? Dans cette édition de GV Face, nous discutons de ce sujet important avec le blogueur éthiopien membre de la Zone 9, Endalk, de même que Deji Olukotun, membre de PEN America Freedom to Write, avec Ellery Biddle, éditrice du site Global Voices Advocacy.

 

Plus d'articles sur l'affaire des blogueurs du collectif Zone 9 (traduits en français et de multiples autres langues, veuillez cliquer sur la version française dans la colonne de droite pour y accéder):

Ethiopia: Police Request More Time for Zone 9 Bloggers Investigation, May 14, 2014

Why Blogging is a Threat to the Ethiopian Government May 10, 2014

Advocates Ask African Commission, UN Experts to Intervene in Zone 9 Bloggers Case May 3, 2014

STATEMENT: Global Voices Calls for the Release of Nine Journalists in Ethiopia, May 2, 2014

Netizen Report: Ethiopia Cracks Down on Free Expression, April 30, 2014

Six Members of Blogging Collective Arrested in Ethiopia, April 25, 2014

 


5 jeunes font le tour de monde pour réduire les clivages religieux – L'InterFaith Tour

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De juillet 2013 à juin 2014, cinq jeunes ont décidé de réaliser ensemble le premier tour du monde des actions inter-religieuses nommé l’InterFaith Tour. L'objectif de leur projet est de faire connaître la diversité des projets inter-religieux déjà existants et de réduire ainsi les clivages entre les religions et les sociétés. 

Victor, Josselin, Samuel, Ilan et Ismael sont respectivement athée, agnostique, chrétien, juif et musulman. Ils ont expliqué à Elise Lecamp de Global Voices le détail de leur projet et ce qu'il ont voulu accomplir :

Global Voices GV : Après votre tour du monde, vous avez entamé un tour de France pour partager vos expériences, quel est l'accueil reçu par votre projet en France ? 

 Victor : Notre accueil en France a été très bon. Même meilleur que ce qu’on aurait pu penser. Les gens en France s’intéressent à l’inter-religieux et à la dimension internationale et sociale qu’on lui donne. Beaucoup de personnes viennent nous voir à la fin de nos interventions ou conférences et nous remercient, émus, du travail effectué pendant ce tour du monde et de l’espoir que ça leur donne.

L’impact journalistique est également impressionnant. La rédaction d’un grand quotidien français nous a appelé pour nous expliquer que l’article relatant notre voyage sur leur page Facebook avait été le plus partagé et commenté depuis 2 ans, devant ceux sur Barack Obama ou François Hollande.

 

Les 5 membres de l'InterFaith Tour avec leur permission

Les 5 membres de l'InterFaith Tour avec leur permission

GV: Les longs voyages et la vie en communauté sont souvent l'occasion d'une remise en question ou de changements plus personnels, votre foi a-t-elle évolué pendant ce voyage, si oui dans quelle mesure ? 

 Josselin (agnostique) : Ma foi n’a pas évolué, même si elle a été remise en question, parfois. Ma situation particulière d’agnostique dans le projet a fait souvent croire aux gens que j’étais en recherche d’une religion mais ce n’était pas du tout cela. J’ai été renforcé dans mon agnosticisme, puisque je crois en Dieu, où en tout cas à ce que j’appelle Dieu, sans me reconnaître dans aucune religion, ni pratiques confessionnelles particulières. Après ce voyage je suis d’autant plus convaincu que nous avons tous le même Dieu et que Chrétiens et Musulmans, par exemple, empruntent simplement un chemin différent pour atteindre Dieu.

 Samuel (chrétien) : Ma foi chrétienne est intrinsèquement en mouvement puisque elle est une relation. Elle bouge, se meut, évolue. Un déplacement autour du monde est forcément l’occasion d’un déplacement intérieur. Je n’ai pas trop souffert de remises en questions radicales à l’exception des trois mois en Asie de décembre à février, de Bombay à Jakarta en passant par Tokyo, Pékin et Kuala Lumpur. Cette région du monde est un désert des communautés chrétiennes et il peut s’avérer difficile de ne pas se sentir seul. Ce sont des grands moments de pauvreté qui m’ont permis d’enraciner ma foi dans la bonne terre, celle qui n’a pas besoin d’un contexte favorable pour porter du fruit.

 

Ilan (juif) : Dans la Torah, il est dit VéAhavta IreHa KamoHa (Tu aimeras ton prochain comme toi-même). Ce commandement, base de la vie en société, a guidé mon tour du monde. Constant aller-retour entre l’Entre-soi et l’Autre, qui s’alimente au gré des expériences de vie. A travers la rencontre avec l’Autre, j’ai renforcé mon appartenance au peuple juif, à son histoire singulière et à ses valeurs universelles. Le voyage a fini de me « convertir » à la fraternité sans pour autant oublier, à aucun moment, qui je suis et d’où je viens. Ce postulat – questionnement de soi et approfondissement de son identité – me semble être fondamental quand on se projette dans des rencontres, aussi belles et enrichissantes soient-elles.

 

Ismael (musulman) : Je ne sais pas si on peut parler d’évolution dans ma foi mais une chose est sûre c’est que ce voyage m’a ouvert au monde, bien plus que je le pensais. On a souvent parlé d’inter-religieux pendant ce tour et durant les deux ans de mon adhésion à Coexister et en tant que musulman j’étais toujours ravi de travailler avec des personnes de confessions différentes mais pour ce qui est des personnes de ma communauté, j’entends par là les musulmans d’autres obédiences que les sunnites, je n’étais pas fermé mais très méfiant. Et pendant ce tour j’ai eu l’occasion de voir à quel point la communauté musulmane mondiale était divisée et à quel point il était urgent pour moi de m’impliquer autant dans l’intra-religieux que dans l’inter-religieux mais je garde espoir car je me souviendrais toute ma vie ou après la prière du vendredi dans la grande mosquées de Mascate en Oman j’ai pu sans le savoir au début de la prière, prier avec un ibadite et un chi’ite à mes côtés et donc me conforter dans l’idée que lorsqu’ on veut créer du vivre ensemble on peut toujours trouver des personnes prêtes à nous aider.

 

Victor (athée) : J’ai été renforcé dans mon approche du monde, mais aussi dans la conviction qu’il est nécessaire de dialoguer non pas simplement entre croyants, mais aussi avec les non croyants, humanistes et finalement l’ensemble de la population. En France il y a un tiers de croyants, un tiers de non croyants et un tiers d’agnostiques, dès lors, puisque l’inter-religieux est pour nous un outil de cohésion sociale, il faut dialoguer avec tous. Je suis renforcé dans mon approche du monde au contact de celle des autres. C’est ce que nous appelons l’effet miroir. Par ailleurs nous avons réussi entre nous a trouver la frontière entre affirmation de son identité et réceptivité à l’altérité, ce que nous appelons la Coexistence Active et qui est au cœur du message de l’association COEXISTER. 

 GV : Cinq confessions différentes mais aucune femme dans le groupe, était-ce un choix délibéré ou les circonstances de la genèse du projet ?  

Victor : Il y avait une jeune juive dans l’équipe initiale, Raffaëla, qui a travaillé de longs mois avec nous sur le projet mais l’a malheureusement quitté un mois avant de partir par peur et il faut le dire, avec de la pression familiale.

Ce n’est pas un choix délibéré, nous avons subi le fait de n’être simplement que des hommes dans l’équipe et nous avons essayé du mieux que nous avons pu de palier à cette situation en invitant à cinq reprises des jeunes femmes de notre association française Coexister de confessions différentes (une athée à Berlin, des chrétiennes en Turquie, une bouddhiste en Inde, une musulmane à Singapour et Jakarta).

 

InterFaith Tour au Burkina Faso - avec leur permission

InterFaith Tour au Burkina Faso – avec leur permission

GV : Pendant votre voyage, vous avez eu la possibilité de rencontrer le Pape François, le grand Imam de la mosquée Al-Azhar et depuis votre retour des hauts responsables politiques (Laurent Fabius notamment). Au total plusieurs centaines de personnes, leaders religieux ou acteurs locaux du dialogue inter-religieux, y en a-t-il quelques unes qui vous ont particulièrement touché ?  

Victor : La rencontre avec le Pape est évidemment l’un des moments marquants de ce tour, même pour des athées ou agnostiques. Rencontrer pendant une dizaine de minute l’homme le plus médiatisé du monde, l’autorité ultime d’une des plus grandes religions sur Terre, est forcément impressionnant et même émouvant. Rencontrer ces leaders religieux ou politiques est extrêmement important pour nous évidemment pour savoir notamment ce qu’ils pensent de l’inter-religieux et dans quelle mesure ils sont prêts à s’engager dans cette voie là, mais il faut bien comprendre également que la majorité des personnes ciblées et rencontrées pendant ce voyage étaient de parfaits inconnus qui malgré tout travaillent depuis des années dans la paix et la réconciliation entre les communautés. 

 GV : Quelle région a été la plus marquante dans le cadre du projet et pourquoi ? (Avez-vous une anecdote pour illustrer ?) 

Victor : Des dizaines de régions du monde ont été marquantes pendant ce tour du monde, et ce n’est forcément pas aisé d’en choisir une en particulier mais le Burkina Faso reste l’un des pays les plus marquants selon moi. Alors que ses voisins comme le Nigéria, ou le Mali connaissent de vives tensions communautaires ou ethniques, le Burkina Faso fait exception dans cette zone d’Afrique de l’Ouest en ce qui concerne la cohésion sociale et le vivre ensemble. Chrétiens, musulmans et animistes vivent en parfaite harmonie notamment grâce à une tradition centenaire de « parenté à plaisanterie ». Cette tradition se résument à créer du lien social par le mariage inter-ethnique et donc souvent inter-religieux et en désamorçant les tensions sociales par le rire. Des ethnies qui plaisantent sont des ethnies liées par des mariages. Dans la même famille au Burkina Faso, vous pouvez trouver plusieurs religions qui coexistent et cohabitent sereinement. Plaisanter signifie également institutionnaliser les clichés sur l’autre à l’oral, pour se dire tout ce qu’on pense, et ne pas retrouver des tensions ou des frustrations dans des couches de populations.

 

GV :  Le pape François apporte une vision assez moderne du catholicisme, selon vous, quels sont les leaders religieux des autres régions monothéistes qui proposent une vision moderne ?  

Victor : Le grand imam d’Al-Azhar va également dans ce sens et appelle les musulmans à coexister activement avec les autres religions. Mais des leaders religieux moins connus comme le Grand Rabbin de Pologne ou le Patriarche Maronite du Liban sont acteurs du dialogue et de l’action inter-religieuse.

 

InterFaith Tour en Asie - avec leur permission

InterFaith Tour en Asie – avec leur permission

GV:  Vous êtes partis en juin 2013, vous étiez en Israël/Palestine pendant le ramadan, en Inde pour Noël… Pouvez-vous nous parler de ces différentes célébrations religieuses pendant cette année de culte un peu particulière ?  

Victor : Nous nous sommes adaptés comme nous avons pu à chaque fêtes religieuses particulières. Même pour un non-musulman, être à Jérusalem pendant le ramadan est l’une des expérience les plus marquantes et émouvantes pour moi pendant ce tour du monde. Se réveiller à 3h du matin par l’appel à la prière de plusieurs imams à la fois en regardant la nuit étoilée au dessus de Jérusalem est l’une des plus belles choses que j’ai pu vivre pendant ce tour.

 GV : Quelle est la suite de votre projet ? Un nouveau départ avec une autre équipe est-il prévu ? 

 Victor : Oui, ce n’est qu’un projet pilote, nous espérons créer un mouvement InterFaith Tour avec une nouvelle équipe qui partirait chaque année pour découvrir de nouvelles zones du monde où approfondir le travail dans certains pays où ne nous sommes pas restés assez longtemps.

 

Des déportés de retour en Mauritanie doivent payer un loyer pour vivre sur leurs propres terres

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Une manifestation contre la discrimination en Mauritanie. Source: blog.slateafrique.com

Selon les propos de Maître Schéhérazade Zerouala ,recueillis par Ibou Badiane, lors d'une interview publiée sur le site saheljournal.info à propos de la situation des noirs de retour en Mauritanie après leur exil forcé des années '80, suite aux déportations vers le Sénégal de milliers de noirs: 

Des milliers de familles vivent à l’intérieur de la Mauritanie dans des situations d’extrême détresse tel qu’exposé aujourd’hui par les intervenants. Il s’agit de personnes déportées lesquelles, à la suite de la Décision de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de mai 2000, ont pu, après bien des vicissitudes, revenir en Mauritanie. Ces personnes vivent dans la précarité la plus totale. Toujours privées de leur nationalité, apatrides dans leur propre pays, elles n’ont toujours pas le droit à l’enregistrement des naissances et de tous autres événements de la vie, mariage, décès… Ce qui est une simple formalité dans d’autres pays, relève, ici, du parcours du combattant. Ces déportés n’ont pas accès à ce qui me semble fondamental : l’éducation ni pour eux, ni pour leurs enfants. Ils n’ont pas le droit non plus de participer à la vie publique de leur pays. Ils n’ont pas accès à la propriété, ni à l’emploi. Pire, ils ne peuvent prétendre récupérer les biens dont ils ont été dépossédés. De retour “chez elles”, des familles entières ont dû louer leurs propres logements, s’établir sur leur propres terrains, en qualité de … locataires.
Cette situation est très préoccupante. C’est plus grave que ce que l’on pourrait penser.

Mauritanie : Les blogueurs et net-citoyens ont également leur mot à dire sur les élections

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Avec les élections présidentielles à l'horizon, les Mauritaniens anticipent ce que les prochains jours leur réservent. Un large éventail de l'opposition envisage de bouder [fr] le vote fixé au 21 juin. À cet égard, le Forum national pour la démocratie et l'unité – FNDU (une coalition de 17 partis et groupes d'opposition) a annoncé [en] son refus de prendre part aux élections, dénonçant l'absence de tout accord à ce propos et leur crédibilité. L’Alliance Populaire Progressiste (APP) [fr] est sur la même ligne. Au final, il y a cinq candidats [ar], et ironiquement, tous, sans exception, sont proches du régime.

Les blogueurs et net-citoyens mauritaniens veulent également avoir leur mot à dire sur les élections. Des campagnes  exhortent les électeurs à boycotter le scrutin. #انتخبوا_الحفارou “Votez pour le pelletier” était parmi les hashtags les plus trendy dans la blogosphère mauritanienne. Le Pelletier se réfère, ironiquement, au Président Mohammed Ould Abdel Aziz qui a affirmé dans une interview télévisée qu'il ne possédait qu'une pelle, qu'il utilise pour aider les pauvres gratuitement. L'opposition accuse le chef de l'état sortant d'avoir conclu des affaires louches qui lui ont permis de devenir l'un des hommes les plus riches d'Afrique en pillant les richesses de l'état mauritanien.

تصميم ساخر من ترشح الرئيس الموريتاني


Une caricature de Ahmed Vall Ahmed sur sa page Facebook qui se traduit par “le Pelletier comme président de la Mauritanie en 2014 – notre force réside dans nos fouilles ou  excavations- Avec frère Abdel Aziz, c'est gratuit”

Abbass Braham a écrit à propos de la démocratie réduite au minimum en Mauritanie et sur comment M. Ould Abdel Aziz a réussi à lui ôter toute valeur :

إنه الآن أمرٌ رسمي: نجح الجنرال عزيز وسياقه الاقتصادي-السياسي في مهمته التاريخية. قوّض الحد الأدنى من الديمقراطية عندنا. أليس تقويضاً للديمقراطية إقامة انتخابات رئاسية بلا تنافسية؟ أليس تقويضاً للديمقراطية أن تنتقل زعامة المعارضة من شخصيات تاريخية نضالية إلى ما دون ذلك بالنصف (على الأقل)؟ أليس تقزيماً للديمقراطية تحول النقاش السياسي من نقاش البرامج إلى نقاش الهوية والأشخاص؟ أليس تقزيماً للديمقراطية بزوغ، بل سيادة، القضايا الوهمية في التكفير والتسفيه والحركات “المجتمعية” الخاوية من أي برنامج سياسي.

C'est maintenant officiel: Le Général Aziz et sa cour politico-économique dans sa mission historique. Il a abaissé le niveau de la démocratie dans notre pays au minimum. Organiser des élections sans concurrents, n'est-ce pas saper la démocratie ? N'est-ce pas saper la démocratie que de transférer la direction de l'opposition de personnalités historiques et combatives à des individus qui possèdent à peine la moitié de ces qualités (au maximum)? N'est-ce pas saper la démocratie que de transformer le débat politique sur les programmes en débat sur l'identité et les noms ? N'est-ce pas saper la démocratie que de porter le débat sur des problèmes fictifs, tels que des accusations d'infidélité (incrédulité) ou discrédit, ou les mouvements “sociaux” qui sont vides de tout programme politique ?

El Hadj Brahim a tweeté:

class=”twitter-tweet” lang=”ar”>. #انتخبوا_الحفار اول تصميم شكرا رفيقة @lissnup pic.twitter.com/JgiIgsWeP4 — Elhadj Brahim (@HDBrahim) أبريل 11, 2014

Première idée pour “Votez pour le Pelletier”. Merci camarade @ lissnup

Mohamed Abderrahim se moque de ces jeunes gens qui essaient sous un prétexte quelconque de défendre le régime et de le présenter comme réformiste:

يحاول ذلك الشاب “المثقف” أن يقنع نفسه قبلنا أنه على مسار صحيح، يحاول جاهدا أن يظهر وعيه بمختلف مكونات اللعبة، ينسى أو يتناسى أنه بيدق محدود الحركة وأن البيدق في بداية اللعبة هو الضحية وأن أفضل البيادق هو ذاك الذي تتخلى عنه الرقعة لكي تستعيد قطعة أعلى شأنا، يحاول ذلك الشاب الحلو الجميل أبو عيون جريئة أن يطلع الشمس على الجانب الذي كانت بالأمس القريب تشرق منه ويحاول أيضا أن يرينا فضائل الأعمال في ذلك الرجل الذي كان بالأمس نقيض الأمل وهو اليوم كل الأمل!

Ce jeune intellectuel essaie de se convaincre avant de nous convaincre qu'il est sur la bonne voie. Il fait de son mieux pour paraître aussi bien informé de la plupart des participants à ce jeu. Il oublie ou feint d'oublier qu'il n'est qu'un simple pion au mouvement limité, que ce pion est la victime depuis le début de la partie et que le meilleur des pions est celui qui est abandonné par l'échiquier pour un autre plus précieux. Ce jeune garçon beau, avec des yeux audacieux, tente de faire lever le soleil du même côté qu'il brillait dans un passé récent. Il tente également de nous montrer les vertus des actions de cet homme qui était considéré hier encore, le symbole de l'espoir mais aujourd'hui représente tout sauf cela.

Mohamed El Amin Elvadel, blogue à propos de sa profonde déception provoquée par le Conseil constitutionnel. Il parle aussi de la validation injustifiée de l'un des candidats à la présidentielle et  de la manière dont le Conseil constitutionnel a accepté son dossier falsifié.

لم أكن أنتظر خيرا من المجلس الدستوري بتشكيلته الحالية، ولكني لم أكن أتوقع بأن التزوير والتحايل على تزكيات العمد والمستشارين البلديين سيصل في ظل هذه التشكيلة الحالية للمجلس إلى ما وصل إليه.لم أكن أتوقع أن يصل الأمر إلى هذا الحد رغم أننا قد تعودنا في موريتانيا أن يكون أكثر الناس جرأة على انتهاك الدستور هم أولئك الذين يسهرون على حمايته، ففقهاء القانون الدستوري هم في العادة أول من يصدر بيانات التأييد والمساندة للانقلابات، والمجلس الدستوري هو نفسه الذي كان قد وصف انقلاب السادس من أغسطس بالحركة التصحيحية يوم تنصيب الرئيس الحالي، وسيعترف فيما بعد الرئيس نفسه، وفي لحظة “صفاء”، بأن ما حدث في السادس من أغسطس كان انقلابا عسكريا، وبأنه أي الرئيس  لم يكن رئيسا شرعيا من قبل انتخابات يوليو 2009.

Je ne n'attends pas grand chose du Conseil constitutionnel dans sa composition actuelle (structure), mais je ne m'attentais pas non plus à ce que la supercherie sur les recommandations et les conseillers municipaux atteignent ce niveau dans la composition actuelle du conseil. Je ne m'attendais pas à ce que les choses en arrivent à ce point, bien que nous Mauritaniens sommes habitués à à voir ceux qui violent la constitution de la manière la plus flagrante sont ceux qui devraient la protéger. Les spécialistes de droit constitutionnel sont généralement les premiers à trouver des raisons pour justifier des coups d'Etat. Ce Conseil constitutionnel est le même qui a décrit les évènements du 6 août comme une “action de correction”, le jour de l'investiture du président actuel. Le président lui-même admettra plus tard dans un moment de “lucidité” que ce qui s'est passé le 6 août a été un coup d'état et que lui, à savoir le Président, n'était pas un président légitime avant les élections de juillet 2009.

 Les élections présidentielles en Mauritanie vont avoir lieu après un bras de fer entre le régime et l'opposition. Les élections de cette année auront été précédées par des manifestations de protestation et des revendications populaires sur la scène politique mauritanienne, et après des élections législatives boycottées par la majorité de l'opposition mauritanienne. Le régime est également accusé de falsifier les résultats de ces élections en sa faveur. La présidentielle se tient après une tentative ratée de dialogue initiée par l'opposition avec le régime. Considérant tout cela, l'opposition a appelé ses partisans à descendre dans les rues le 4 juin, pour dire non à ces élections. Pour sa part, le régime affirme que l'opposition a peur du scrutin, d'où ses tentatives de faire dérailler le processus. II prétend également .que le boycott n'a pas une grande importance… .

Un économiste convoqué par le parquet mozambicain après avoir écrit une lettre ouverte au président

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Nuno Castel-Branco. Photo par l’Institut d’Etudes Sociales et Economiques (IESE), duquel Castel-Branco a été directeur.

Nuno Castel-Branco. Photo par l’Institut d’Etudes Sociales et Economiques (IESE), duquel Castel-Branco a été directeur.

Tous les liens renvoient vers des pages en portugais, sauf mention contraire.

En novembre 2013, l’économiste et professeur des universités Nuno Castel-Branco était accusé d’avoir proféré des insultes à l’égard du chef de l’État mozambicain après avoir publié une lettre ouverte, dans laquelle il exprimait son opinion vis-à-vis du gouvernement du président Armando Guebuza. Il aura finalement été entendu par le Bureau du procureur général de la République (PGR) du Mozambique le 26 mai 2014. Le parquet l’avait convoqué une première fois en décembre 2013 mais, prétendant ne pas en avoir été notifié, il n’avait pas comparu (comme l’avait alors rapporté Global Voices en fournissant plus de précisions sur l’affaire).

Dans cette lettre, Castel-Branco critique fermement Armando Guebuza et va même jusqu’à lui suggérer de présenter sa démission pour ses agissements incontrôlables et sa politique perpétuant la pauvreté et poussant le Mozambique au bord du gouffre, entre autres.

Sur la page Facebook du journal Canal Moz, Lissay Zucula écrit un commentaire, en réaction à une publication relatant l’événement, dans lequel il suggère que le parquet ferait mieux de se soucier d’affaires criminelles plus sérieuses plutôt que de contrevenir à la liberté d’expression :

A PGR, é ”marionete” do governo (PR). Isto é uma campanha de intimidação,a ser assim,deviam prender todos Moçambicanos,porque o Povo está do lado do Dr Castelo Branco. Ele não disse nada que não se soubesse,apenas teve a coragem de fazê-lo,dirigido ao causador da desgraça nacional (Tio Patinhas). A procuradoria,devia se preocupar em investigar os casos ”quentes”,que pöem o estado de ”joelhos” perante o crime organizado,e não perturbar pessoas que falam e escrevem o que o Povo sente,mas que não tem oportunidade de exprimir. Moçambique não é e nunca será de quem está ou estará na ponta vermelha,este País,é de todos Moçambicanos,repito;todos…

Le PGR est une marionnette du gouvernement (du président de la République). Tout ceci est une campagne d’intimidation. Tant qu’à faire, ils devraient arrêter tous les Mozambicains, étant donné que le Peuple est du côté du Dr Castelo-Branco. Il a toujours dit tout haut ce qu’il pensait et a seulement eu le courage d’en faire autant en s’adressant cette fois au responsable du malheur national (l’oncle Picsou). Le parquet ferait mieux de se soucier d’enquêter sur des affaires plus « tendues » qui mettent l’État à la merci du crime organisé, et de ne pas entraver les personnes qui disent et écrivent ce que le Peuple ressent mais n’a pas la possibilité d’exprimer. Le Mozambique n’appartient pas et n’appartiendra jamais à celui qui siège ou siègera à la présidence de la République. Ce Pays appartient à tous les Mozambicains, je répète, à tous les Mozambicains…

Par ailleurs, il convient de remarquer qu’en décembre 2013, les journaux Canal de Moçambique et MediaFax, avaient été blâmés pour usage abusif de la liberté de la presse après avoir tous deux publié la lettre.

À la sortie de son audience devant le parquet, Nuno Castel-Branco a déclaré ne pas regretter son combat : en écrivant la publication qu’il a publiée sur Facebook, il avait pour intention de susciter le débat sur des thèmes qu’il qualifie de sérieux pour le pays. « La lutte continue », conclut-il, comme on peut l’entendre dire dans la vidéo ci-dessous :

Une pétition [en anglais] en défense de la liberté d’expression circule sur internet depuis fin 2013, accordant un soutien particulier à l’économiste Nuno Castel-Branco.

“Podemos”, le parti espagnol à vocation citoyenne

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Imagen tomada de la cuenta de Facebook de "Podemos".

Image issue de la page Facebook de “Podemos”.

Le grand événement des élections européennes, en ce qui concerne l'Espagne, est l'entrée victorieuse de “Podemos” (@ahorapodemos) dans le panorama politique, une formation politique créée il y a quatre mois et dirigée par le charismatique Pablo Iglesias, professeur à l'Université Complutense de Madrid. Armé d'un programme électoral qui comprend les principales revendications des différents mouvements sociaux apparus lors de la vague de contestation des politiques austérités, Pablo Iglesias et le parti se positionnent comme la quatrième force politique du pays.

Mítin de Pablo Iglesias, líder de Podemos, en Madrid- Imagen de Diagonal

Meeting de Pablo Iglesias, leader de Podemos, à Madrid Image de Diagonal. Utilisée avec autorisation. 

Les résultats des élections européennes du 25 mai ont dessiné les contours d'une carte politique marquée par l'absentéisme et la montée en puissance des partis nationalistes de droite. Avec des pays comme la France où le Front National sort vainqueur des urnes, les Pays-Bas qui voient le parti anti-musulman prendre de l'importance, ou bien encore le Danemark, la Finlande, l'Italie et la Hongrie, la montée des extrémismes dresse un paysage désolant.

Bien que le Parti Populaire soit en tête des suffrages européens et que le PSOE, groupe social-démocrate, reste le deuxième parti du pays, une crise du bipartisme sans précédent secoue l'Espagne. Les deux partis majoritaires peinent à rassembler la moitié des votes, une première dans l'histoire démocratique espagnole. Un constat particulièrement important en vue des élections générales qui auront lieu l'année prochaine au sein de la péninsule ibérique.

Podemos España

Image de la page Facebook de “Podemos”.

Du cri indigné “sí se puede” à “Podemos”, il n'y a qu'un pas. Le parti représente une maturation des protestations et des nouvelles idées qui agitent les rues espagnoles ces dernières années. Bien que son leader rejette l'héritage du mouvement des indignés, il est presque impossible de fermer les yeux sur le lien étroit unissant la vague anti-crise et le nouveau parti. Les propositions de Podemos rejoignent celles des jeunes: la création d'un salaire maximum ainsi qu'une pension de retraite universelle, un départ à la retraite plus rapide et 35 heures de travail hebdomadaires, une meilleure protection des travailleurs face aux licenciements, etc.

L'objectif de démanteler les politiques d'austérité imposées jusqu'à aujourd'hui par les différents gouvernements au pouvoir, le renforcement et l'augmentation des droits des citoyens en matière de participation politique, d'éducation, de logement, de santé, et la lutte contre la corruption sont les axes récurrents du programme. Les citoyens renversent leur soutien grâce aux urnes, dans la rue et sur Internet.

Le succès du parti, qui a recueilli 11,29% des voix, passe par sa capacité à créer un lien avec la population. Financé grâce à différentes campagnes de crowfunding, “Podemos” est le parti le plus suivi sur les réseaux sociaux. 

Sur Twitter, les internautes ont commenté via le hashtag #Podemos25M cette surprise électorale, bien que certains avaient déjà vu le vent tourner:

#Podemos25M est sous-estimé. Tout comme le 15M. Vous verrez comment le paternalisme régentera tout et vous guidera dans vos choix.

D'autres ont exprimé leurs espoirs lors de cette journée de dimanche électoral:

Je me sens vraiment citoyenne. Aujourd'hui plus que jamais, les choses peuvent changer, aujourd'hui plus que jamais

C'est une belle journée pour voter pour #Podemos25M, qui nous redonne de l'espoir

Quelques internautes ont décrit leur expérience électorale:

Un homme de plus de 70 ans a demandé à voir mon accréditation et m'a dit: bien sûr que nous pouvons…

Aujourd'hui nous allons amener l'indignation jusque dans les urnes, en espérant que ce jour sera celui de la fin du bipartisme

Le soutien électoral et numérique pour “Podemos” a permis au parti d'obtenir cinq sièges au Parlement Européen, un résultat surprenant compte tenu de l'absence de media training des candidats. Dorénavant, citoyens et partis d'opposition regarderont avec attention les premiers pas de Podemos, tant au niveau européen que national. 

Inondations en Bosnie-Herzegovine : une plateforme d'informations pour les secours

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POINT, la conférence internationale sur la responsabilisation politique et les nouvelles technologies qui a lieu à Sarajevo a mis en commun les compétences présentes pour aider les rescapés des inondations qui continuent à ravager trois pays des Balkans, la Bosnie, la Serbie et la Croatie. BosniaFloods.org, le premier outil développé par les participants, est dédié spécifiquement à la Bosnie. La situation dans ce pays est devenue d'autant plus tragique que les autorités gouvernementales ont compromis la coordination des secours.

Les inondations et glissements de terrain en Bosnie affectent directement plus de 1,36 million de personnes, environ 1/4 de la population. Le manque d'informations en anglais empêche les personnes se trouvant à l'étranger et souhaitant aider de pouvoir le faire. Une équipe multilingue s'est réunie pour traduire les bribes d'informations qui circulent actuellement sur le Web. Elle évalue leur crédibilité, car il faut garder à l'esprit qu'en Serbie, et peut-etre ailleurs, des tentatives de gruger les donateurs ont eu lieu, via de faux comptes bancaires. L'argent est certainement la forme d'aide la plus simple à envoyer. Les sinistrés ont également besoin de nourriture, de vêtements et de médicaments qui peuvent être acheminés depuis d'autres pays européens, ainsi que de bénévoles volontaires pouvant coordonner ce type d'initiatives dans leur propre pays.  

Snowden, un an après : Le 5 juin, dire non à la surveillance

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Cartoon by Doaa Eladl/Web We Want via Flickr (CC BY-ND 2.0)

Dessin de Doaa Eladl/Web We Want via Flickr (CC BY-ND 2.0)

Le 5 juin 2013, le journal The Guardian publiait le premier d'une série de documents administratifs communiqués par Edward Snowden. Dans les semaines et mois qui ont suivi, un flux continu d'articles a prouvé ce que beaucoup de défenseurs de la vie privée soupçonnaient depuis belle lurette : les communications numériques du monde sont espionnées sans relâche par les Etats-nations en l'absence quasi-totale de supervision.

Un an a passé, et nous continuons à en apprendre sur les opérations menées à l'échelle planétaire par les Etats-Unis et leurs plus proches alliés aux dépens des libertés fondamentales de milliards d'individus. Nous avons découvert que le gouvernement américain dispose de systèmes secrets pour aspirer les données des sociétés Internet étatsuniennes qui dominent aujourd'hui une grande partie de l'activité en ligne. Tout comme nous savons que son homologue britannique, le GCHQ, a pris des millions de captures d'images de webcam en mettant sur écoutes le pilier de l'Internet.

Le 5 juin 2014 commence une nouvelle année, non seulement pour la connaissance des arcanes de la surveillance de masse, mais aussi pour l'exigence d'un changement de pratiques. Parlez-en à votre famille et vos amis. Dites aux hommes et femmes politiques d'honorer leurs engagements pour la défense de la vie privée. Aidez la communauté du logiciel libre à développer des applications sûres et faciles d'usage accessibles à tous et partout.

Que faire d'autre ? Exemples de ce qui se fait dans le monde pour le premier anniversaire de l'événement Snowden.

Canada : OpenMedia.ca et la Protect Our Privacy Coalition vont intensifier leur campagne pour des dispositions juridiques efficaces de protection contre la surveillance étatique bénéficiant à la totalité des habitants du Canada. OpenMedia.ca soutiendra l'initiative Reset The Net, et poussera à l'utilisation du cryptage comme moyen de lutter contre la surveillance de masse. Ces organismes vont aussi intensifier leurs actions à destination des parlementaires canadiens et du premier ministre Stephen Harper, en insistant pour qu'il assume l'activité de son gouvernement et défende le respect de la confidentialité en ligne.

Colombie : Le mouvement pour les droits numériques Fundación Karisma organisera un atelier réunissant des journalistes et des professionnels de la sécurité en vue de créer une nouvelle génération de chercheurs férus de technologies qui seront capables de protéger leurs sources à l'aide d'une nouvelle génération d'outils journalistiques sécurisés.

Mexique : La société civile réaffirme son combat pour la neutralité du net, le respect de la vie privée et la liberté de parole, en farouche opposition au projet de loi télécommunications du Président Enrique Peña Nieto, qui transformerait l'Internet mexicain en instrument de surveillance et de contrôle. Avec la campagne #DefenderInternet — et le soutien de l'organisation militante française La Quadrature du Net — les militants ont développé un site sur lequel les Mexicains peuvent appeler les législateurs à exiger le placement des droits fondamentaux au coeur de tout nouveau projet de loi.

Pologne : L'anniversaire des premières révélations Snowden coïncide avec la célébration des 25 années de liberté en Pologne et de la chute du communisme. Le Président Obama et de nombreux autres chefs d'Etat seront présents, avec des hommes politiques de pays concernés par le scandale de la surveillance massive de la NSA. La fondation polonaise Panoptykon profitera de leur visite pour souligner l'importance du droit à la liberté de parole et au respect de la vie privée dans un pays qui a renversé un régime d'oppression et qui a éprouvé les dangers d'une surveillance de masse omniprésente. Une semaine après ces anniversaires, Panoptykon fêtera ses cinq ans d'existence par une série d'ateliers sur la vie privée avec au programme le cryptage des e-mails et les bases de la confidentialité et de la sécurité en ligne, culminant avec une “cryptoparty” ["cryptofête"] avec le soutien du hackerspace de Varsovie.

Espagne : A Barcelone, l'Association pour des Communications Progressistes organise Take Back The Net [Reprendre le Net] les 4 et 5 juin. Militants des droits humains et fournisseurs de technologies pourront rassembler leurs forces pour partager les connaissances sur l'impact sur eux de la surveillance, et collaborer pour enseigner les outils dernier cri à ceux qui en ont besoin. Vous pouvez rejoindre Take Back the Net en et hors ligne, ou monter une CryptoParty près de chez vous (comme Snowden l'a fait à Hawaï en 2012).

Ukraine : Du 6 au 8 juin, SHARE Defense transformera la villa de Ianoukovitch à Mejyhirya près de Kiev en plate-forme de partage de savoirs. Les militants se rassembleront pour mettre en commun les expériences et débattre des questions relatives à la liberté de parole, au journalisme d'investigation, à la sécurité numérique et au militantisme, sous forme de conférences, débats ouverts et ateliers. Le 22 février, après la chute du gouvernement Ianoukovitch et la fuite de ce dernier, le complexe de Mejyhirya, sa résidence campagnarde de Kiev, a été ouvert aux contestataires, militants et journalistes. Ainsi ont été découverts plus de 200 dossiers de documents détaillant les activités de l'ex-président. Pendant ces journées, SHARE Defense présentera l'analyse finale de ces archives ainsi qu'un nouveau documentaire sur IanoukovithLeaks.

Royaume-Uni : Le 7 juin, la Coalition Don’t Spy on Us [Ne nous espionnez pas] élargira son combat pour stopper l'espionnage des Britanniques par le GCHQ lors d'un grand événement public dans le centre de Londres. Hébergés par le Guardian, les orateurs seront Cory Doctorow, Alan Rusbridger, Bruce Schneier, Neil Tennant, Shami Chakribarti, Lord Richard Allan, la Baronne Helena Kennedy, Claude Moraes MEP, Ian Brown, Caspar Bowden, Gabrielle Guillemin, et d'autres encore. Vous pouvez vous rejoindre la coalition ici et trouver les coordonnées de l'événement ici.

Etats-Unis : Des mesures techniques y sont prises pour recouvrer la confidentialité avec Reset The Net, une campagne auprès des entreprises pour qu'elles ajoutent sur leurs sites et applis une sécurité à l'épreuve de la curiosité des services de renseignement et pour diffuser à nos amis et voisins des outils de protection de la vie privée résistant à la NSA. Encrypt All The Things d'Access est une autre initiative qui renforcera la pression sur les plates-formes Internet pour verrouiller leurs données contre l'espionnage le 5 juin.

Les membres de la coalition internationale qui anime les Principes nécessaires et proportionnés contre la surveillance incontrôlée (dont beaucoup se trouvent dans les mouvements précités) vont lancer des campagnes, interpeller les législateurs et tenir des événements en temps réel à travers le monde. Simon Davies, un des pionniers du mouvement mondial de défense de la vie privée, exposera la réaction des gouvernements de plusieurs pays aux révélations de Snowden — et comment ils peuvent aller plus loin.  

Dites-nous comment vous combattez la surveillance dans votre pays, le 5 juin ou plus tard. Tweetez à @Advox, postez un message sur notre mur Facebook, ou envoyez-nous un courriel à advocacy@globalvoicesonline.org !


En Chine, la censure ne laisse toujours personne évoquer la place Tiananmen

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The Weiboscope project collected a large number of censored tweets in Sina Weibo, analyzed the censored terms and visualized them into a star-shaped word cloud.

Weiboscope, un logiciel créé par l'Université de Hong Kong, a récupéré une grande partie des tweets censurés par Sina Weibo, a analysé les expressions censurées et en a organisé la visualisation  dans un nuage de mots en forme d'étoile.

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en français]

A l'approche du 25ème anniversaire du massacre de la Place Tiananmen,  la censure du gouvernement chinois est en pleine effervescence pour réduire au silence les discussions et commémorations en ligne de l'un des évènements les plus sanglants de l'histoire moderne de Pékin.

On se souvient de la répression qui a débuté les 3 et 4 juin 1989 comme des “évènements du 4 juin”. Ce jour-là, les troupes armées chinoises et les chars ont attaqué des civils sans armes et inoffensifs qui tentaient de les empêcher de rejoindre la place Tiananmen  de Pékin, où se déroulaient des manifestations populaires depuis le printemps. C'est la mort d'un réformiste libéral, l'ancien Secrétaire Général du parti Communiste Hu Yaobang, qui était à l'origine des manifestations. Il avait été destitué après une lutte de pouvoir avec la ligne dure du parti Communiste sur une réforme libérale.

L'estimation du nombre de morts de ce 4 juin 1989 va d'une centaine à plusieurs milliers. Le gouvernement chinois interdit toute forme de discussion ou de commémoration depuis les évènements.

Comme on pouvait s'y attendre, le terme le plus utilisé et censuré sur le net chinois est “4 juin” (六四), la date du massacre. D'autres termes comme “Hu Yaobang”, “étroit”, “rejeté” et “Mirror Magazine”, tous associés au mémoire de Deng Liqun sur Hu Yuibang ont également été supprimés. Des mots-clés liés à la situation politique de Hong Kong sont aussi bloqués.

Voici quelques-uns des principaux termes que l'on retrouve dans le nuage des termes censurés par Weibo, créé par le Weiboscope de l'Université de Hong Kong, ainsi que quelques exemples de posts supprimés mais récupérés et rendu publics par Free Weibo [chinois].

June 4 (六四)  La plupart des posts censurés qui contiennent l'expression “4 juin” veulent honorer le 25ième anniversaire de l'évènement. Certains mettent l'accent sur l'évènement historique de 1989. Le gouvernement chinois a récemment arrêté plusieurs intellectuels qui assistaient à un séminaire sur le Massacre de Tiananmen. Les informations et les commentaires sur cette arrestation ont eux aussi été supprimés :

HK灭貪魔神:肯定删,我就是發六四貼被禁关注!講大話天理不容含家惨死[怒]

“Hong Kong anti-corruption monster”: Il va certainement être supprimé. Mais je vais tout de même poster un tweet sur le 4 juin et me faire radier de Weibo ! Le ciel interdira de tels mensonges et j'irai en enfer avec les menteurs.

涂锴:孔庆东是因为什么事情被封杀的?六四还是乱邦?好像说法不太一致啊

A Jia: pour quelle raison Kong Qindong a été bloqué ? 4 juin ou Hu Yaobang ? il y a plusieurs versions.

团团转转不过来弯:深夜看到土家野夫也被抓,睡意全无。作为个作家,写过令人看了痛哭的母亲,写过纯真感动的爱情,写过铁肩道义的江湖……就因为在家里开个会讨论下六四,被抓。我操,这世道魔鬼当道,好人难存呀。

“Can't turn around”: J'ai lu que Ye Fu avait été arrêté à minuit, je ne peux pas dormir. En tant qu'écrivain, il a écrit l'histoire de mères au coeur brisé, l'amour et la société des gens ordinaires demandent justice… Il a été arrêté pour avoir organisé un séminaire chez lui sur le 4 juin. Merde. Le diable dirige le monde, les gens corrects ne peuvent survivre.

Tiananmen (天安門: Le mot Tiananmen a aussi été censuré. Cette année cependant, les activistes chinois de l'étranger ont initié un mouvement “retour à Tiananmen” et encouragent les gens soit à prendre des photos accompagnées d'un message politique sur la place, soit d'être sur la place le 4 juin. Tous les posts qui parlent de la signification politique de la place ont été supprimés. En voici deux exemples :

江南闲人2008:如果反右有用,就不会有文革中的四五天安门广场运动,也不会有毛死后的执政党继续执政的合法性危机。

Jiangnan leisure 2008 : si le mouvement contre la droite avait marché, le mouvement du 4 mai de la place Tiananmen pendant la révolution culturelle n'aurait pas vu le jour et le parti au pouvoir n'aurait pas connu de crise de légitimité à la mort de Mao

费明微博:北京,天安门广场,是毛居住的地方。六月请绕行。

Feiming Weibo: Pékin, la place Tiananmen sont le lieu de résidence de Mao. Faites la visite complète en juin.

Hu Yaobang (胡耀邦, Old Residence (故居), Firmly rejected (峻拒), the Mirror Monthly(鏡報月刊)et Hu Jintao (胡錦濤) : tous ces termes ont été supprimés à cause de leur lien avec un mémoire écrit par Deng Liqun sur Hu Yaobang.

L'homme dont la mort a provoqué les manifestations de Tiananmen en 1989

Les libéraux adoraient Hu Yaobang en Chine. Tout au long des années 80, Hu a entrepris une série de réformes économiques et politiques sous la direction de Deng Xiaoping, le maître d'oeuvre de la politique de la porte ouverte en Chine. Une série de manifestations étudiantes ont eu lieu en 1987, pour demander une politique encore plus libérale, et a provoqué des querelles internes dans le parti. Hu a été condamné pour sa politique de “libéralisation bourgeoise” et a dû démissionner de son poste de secrétaire général du parti. Il est mort le 15 avril 1989, ce qui, indirectement, a provoqué la manifestation étudiante de la place Tiananmen.

Le mémoire de Deng Liqun révèle qu'en 1988, après que Hu Yaobang a été obligé à démissionner, Deng a voulu l'encourager à s'opposer à son successeur Zhao Ziyang, mais il a été renvoyé. Cet épisode est la preuve de l'intégrité de Hu Yaobang en tant que dirigeant du pays. Le fait que l'ancien Président chinois Hu Jintao rende visite à Hu Yaobang dans son ancienne résidence par respect envers l'ancien responsable a été interprété par certains [chinois] comme le signe politique des luttes internes féroces qui régnaient au sein du parti sous Xi Jinping.

草民杜楠:什么信号?“胡耀邦”不再是敏感词、满屏纪念胡耀邦的帖子没删除没加密、胡锦涛参观了胡耀邦故居

Grassroots Du Nan: Qu'est-ce que cela veut dire? “Hu Yaobang” n'est plus un terme sensible. L'écran est plein de posts à la mémoire de Hu Yaobang. Pas de fermeture ou de contrôle. Hu Jintao a rendu visite à Hu Yaobang dans son ancienne résidence…

雾霾兰州://@老章的住院护工:【人品】1988年11月,邓力群在长沙求见胡耀邦,想拉耀邦联手扳倒当时的总书记,遭峻拒。

Misty Lanzhou: RT @Nurse from Lao Zhang hospital: En novembre 1988, [Une personne respectable], Deng Liqun a demandé à rencontrer Hu Yuibang à Changsha. Il voulait donner son soutien à Yuibang pour renverser le secrétaire du parti communiste d'alors mais il a été renvoyé avec fracas.

郑克强[…] 警卫秘书李汉平听说了邓的想法,不假思索地说:“好呀!咱们也报个仇嘛!”耀邦听后严肃批评说:“我真没想到,你(李汉平)跟了我这么多年,思想还这么狭隘!”(镜报月刊

Zheng Keqiang […] Le secrétaire de l'agent de sécurité Li Hanping a entendu ce que pensait Deng (liqun) qui a tout de suite dit: “c'est super! on va répondre!” Hu Yuibang l'a critiqué: “après toutes ces années où tu m'as suivi, je ne peux pas croire que tu sois si étroit d'esprit!” (Mirror Magazine)

La censure zoome sur la politique de Hong Kong

Hong Kong(香港et Leung Kwok-Hung ou Long Hair -cheveux longs- (梁國雄): tous ces termes font référence à la politique de Hong Kong et sont sous la haute surveillance de la censure à l'approche de la campagne citoyenne de désobéissance civile Occupy Central. Les noms de nombreuses personnes des groupements démocratiques, comme Leugn Kwok-Hung, membre du Conseil Législatif et démocrate radical, sont devenus des termes sensibles. Sans parler de la censure de certaines personnes et évènements politiques ciblés, beaucoup de discussions politiques sont condamnées à l'oubli. Ceci laisse entendre que le parti communiste chinois est très méfiant du rôle de Hong Kong comme espace de dissidence pour la diaspora. Voici quelques exemples de posts censurés sur Hong Kong:

SCMP_南華早報:#观点#【香港须捍卫言论自由】香港报摊经常售卖各类批评不同政治派别领导人的刊物,许多人不禁会问:为何新闻自由仍是一个值得关注的问题?

SCMP: #opinion# [Hong Kong doit défendre la liberté d'expression] Les kiosques à journaux de Hong Kong vendent toutes sortes de magazines sur la politique et les responsables politiques, ons se demande pourquoi la liberté d'expression reste un problème?

时代迷思:【户籍的差距】在香港生孩子,小孩就是香港户籍了;在美国生孩子,小孩就是美国户籍了;[…]在中国生孩子,小孩子不一定是中国户籍,可能是黑户,生命的合法性来源于政府的“准生证”。

“Time's Myth”: [Toute la différence vient du système d'enregistrement des ménages] Né à Hong Kong un bébé a la nationalité de Hong Kong ; né aux Etats Unis un bébé a la nationalité américaine [...] Né en Chine un bébé n'a pas forcément la nationalité chinoise, il peut être illégal car le statut légal d'existence résulte de l’ “autorisation de naissance” du gouvernement.

海边的金子:香港立法会议员正式访问上海。行程泛民议员仅余三名,目前正考虑是否继续行程。有泛民议员因“六四”衣着遭边检拦截返回香港。梁国雄质疑此次“上海行”的诚意。另有工党两名出席议员也响应启程返港。长毛大哥没能入关,粉丝颇感失落。

Gold at the seaside : Des membres du Conseil Législatif de Hong Kong se sont rendus en visite officielle à Shanghai. Il n'y avait que trois membres du Parti pan-démocratique qui se demandaient s'ils devaient participer à la visite. Un membre des pan-démocrates portait un T-shirt du 4 juin et a été renvoyé à Hong Kong. Leung Kwok-hung s'interrogeait sur le bien-fondé du voyage. Deux membres du Parti Travailliste sont rentrés à Hong Kong. Long Hair n'a pas pu entrer en Chine, ses supporters étaient déçus.

La Chine considère internet comme un champ de bataille idéologique. L'éventail des termes censurés repris sur le nuage de mots en forme d'étoile de Weiboscope – noms liés aux évènements de Tiananmen, à la lutte historique interne au sein du parti, et à la politique actuelle à Hong Kong – montre tout simplement combien le Massacre de 1989 de la Place Tianamen reste un sujet sensible pour le Parti Communiste Chinois, et jusqu'où il peut aller pour être sûr que personne n'en parle.

Traduire des mots intraduisibles par un dessin

Internautes russes, Poutine s'en prend à vos porte-monnaie électroniques

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A Yandex.Money credit card. YouTube screenshot.

Une carte de crédit Yandex, capture d'écran YouTube.

Non contente d'accroître sans relâche la censure de RuNet et les descentes sur les sites web d'opposition, la Russie impose désormais une réglementation draconnienne des moyens de paiement en ligne. La nouvelle législation, qui entrera en vigueur cet été, limite les transferts monétaires anonymes en ligne vers des associations, et les interdit totalement entre individus.

Ce dispositif, ostensiblement un élément d'un ensemble de textes visant à lutter contre le terrorisme [article Global Voices], rappelle inévitablement que la très brillante campagne municipale pour Moscou en 2013 du célèbre opposant Alexeï Navalny a été largement financée par des dons en ligne, dont certains étaient anonymes. On a pu reprocher [article Global Voices, en anglais] à l'époque à la campagne de Navalny son manque de transparence, mais jusqu'à présent les autorités n'avaient entrepris aucune action.

Vendredi 23 mai, les bureaux de Yandex.Money, le système très utilisé de paiements en ligne associé au premier moteur de recherche de Russie, ont été perquisitionnés par le Comité d'Enquête de la Fédération de Russie [russe], apparemment en lien avec des accusations de fraude dans la campagne des élections municipales de 2013 à Moscou. Dans le viseur, le fait que nombre de partisans de Navalny ont donné de fortes sommes à la campagne en tant qu'individus, puis ont demandé à ce que leurs porte-monnaie Yandex.Money soient regarnis par des dons. L'idée était qu'ainsi, la campagne de Navalny n'aurait pas à s'inquiéter de potentiels dons étrangers, tout en se conformant à la lettre de la loi.

Navalny a répliqué aux investigations du Comité d'enquête sur son blog (bloqué par ordre de Roskomnadzor, le régulateur de l'internet russe), affirmant que la procédure de dons était transparente : tous les fonds reçus par les participants au plan et dépassant un million de roubles (la limite légale des dons) étaient transférés au parti politique de Navalny, pour être ensuite utilisés dans la campagne électorale. Navalny écrit aussi que cette nouvelle enquête criminelle se place dans le cadre d'une opération plus vaste pour restreindre le financement participatif des activités politiques et des élections. La capacité à collecter des millions de roubles auprès de milliers de sympathisants, et la perte de contrôle inhérente sur le processus politique, effrayent le Kremlin.

“Il y a de la censure totale dans l'air” : la liberté d'internet se volatilise en Thaïlande

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Coup protest in Bangkok, May 29, 2014. Photo by Prachatai (CC BY-NC-ND 2.0)

Manifestation contre le coup d'état à Bangkok, 29 mai 2014. Photo de Prachatai (CC BY-NC-ND 2.0)

Pour protéger la sécurité de son auteur, ce post est publié anonymement

Quand le Chef de l'armée thaïlandaise, le Général Prayuth Chan-Ocha, a décrété la loi martiale le 20 mai, les journalistes s'en sont tout de suite rendu compte. La loi leur a interdit de publier quoique ce soit de négatif sur les militaires – pas même une tendance à la baisse des marchés financiers. Les militaires ont pris le contrôle total de la situation le 22 mai 2014, et se sont réunis en “Conseil National pour la Paix et l'Ordre” (NCPO).

Après le coup d'état de la semaine dernière, les écrans de télévisions se sont éteints et des chants patriotiques ont été diffusés en boucle sur toutes les chaînes de télévision, au lieu des informations quotidiennes. Pendant quelques jours, seule la chaîne de télévision de l'armée pouvait diffuser les informations – toutes en faveur du coup d'état bien entendu. Sur ordre du Conseil, les médias numériques comme les médias traditionnels ont eu l'interdiction de critiquer l'armée ou de partager des informations qui auraient pu être “contraires à l'harmonie nationale et à l'ordre public”. Les fournisseurs d'accès internet étaient sommés d'en référer au Conseil National pour la Paix et l'Ordre.

La liberté d'expression en Thaïlande est en jeu. Il y a de la censure totale dans l'air. Le simple fait de critiquer le Conseil peut vous amener devant une cour martiale. Quand les médias sont censurés, le manque d'information fait le lit des rumeurs. La panique s'est très rapidement répandue en ligne, grâce à des fonctionnaires qui ont tranquillement informé leurs familles et amis actifs sur le net que les médias sociaux allaient être coupés d'une minute à l'autre. Des rumeurs sur cette éventualité de coupure complète des accès à internet ont circulé mais ce n'est pas encore le cas.

Pourquoi  la liberté d'expression est-elle si essentielle ? Pendant la répression militaire de 2010 contre les manifestations des Chemises Rouges, les chaînes de télévision n'étaient pas autorisées à informer sur la situation. L'armée a utilisé des balles réelles pour chasser les manifestants, avec pour résultat la mort de 98 personnes. Privée d'informations, la moitié de la population soutenait  l'armée qui commettait un massacre dans le centre de Bangkok et pensait que les manifestants méritaient d'être tués. La liberté d'expression est une sauvegarde contre les violations des droits humains. Quand on sait que les médias veillent, il est plus difficile de commettre des actes répréhensibles.

La réglementation mise en place par le Conseil peut détruire le concept même d'un internet libre en Thaïlande. La panique et la peur vont conduire à l'autocensure. Internet n'est pas seulement régulé et contrôlé par l'armée et une cyber-police, mais par nos propres relations et connaissances. La confiance entre amis et familles se perd, et peut en pousser certains à dénoncer d'autres auprès des autorités. La peur généralisée mène à l'autocensure.

Thailand "coup selfie" posted on Twitter by @MarcoTexRanger.

“Selfie du coup d'état” en Thaïlande posté sur Twitter par @MarcoTexRanger.

Dans cette situation, internet est notre dernier recours. Bien que le Conseil assure qu'il s'agit de mesures temporaires, personne ne sait combien de temps le ‘temporaire’ va durer ou s'il faut s'attendre au pire. Les médias diffusent des selfies  partagés par les internautes et des photos de fleurs. Il ne s'agit pas de la réaction des citoyens au coup d'état – mais plutôt de la seule activité autorisée. Silence ne signifie pas consentement. Nous ne voulons pas nous taire, mais qui souhaite être traduit devant une cour martiale ? Personnellement, je m'oppose sans réserves à la prise de pouvoir par les forces armées et à la limitation de la liberté d'expression qui n'existe plus au niveau national. Sans grand espoir, je souhaite faire revivre un internet libre en Thaïlande.

Global Voices veut protéger la sécurité de ses  auteurs contributeurs. C'est pour la sécurité de cette personne que nous ne mentionnons pas son nom. 

Ils sont arabes, noirs, et musulmans et ils votent pour le Front National

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 Les titres des médias français et étrangers ne manquent pas d'adjectifs pour qualifier le succès du Front National, le parti d’extrême droite, dirigé par Marine Le Pen, aux élections européennes. Un sondage effectué par l'IFOP révèle que pour 91 pour cent des électeurs du Front national qui avaient participé aux élections européennes en 2009 l'enjeu déterminant avait été l'immigration.

A travers toute la France, répondant à un appel lancé sur Facebook, des jeunes révoltés par ce succès ont défilé dans les rues pour manifester leur rejet de ce parti qui a basé sa stratégie politique sur la stigmatisation de l'immigration et la déconstruction de l'Union européenne. Beaucoup ressentent ce succès comme une humiliation.

Le blog mediapart.fr résume ainsi les points saillants de son programme:

Parmi les mesures les plus extrémistes, elle veut remettre en cause le droit d’asile, mettre fin à la libre circulation au sein de l’Union européenne, interdire les régularisations des sans-papiers, les expulser «systématiquement» et empêcher «les manifestations de clandestins ou de soutien aux clandestins», rétablir la double peine, supprimer l’aide médicale d’État, réduire la durée des cartes de séjour, revenir sur le droit du sol et réformer le code de la nationalité, faire du «racisme anti-Français comme motivation d’un crime ou d’un délit (…) une circonstance aggravante» qui «alourdira la peine encourue» et subordonner les aides au développement à la limitation des «flux» migratoires, voire à leur arrêt… en ce qui concerne les «pays du Maghreb».Selon un sondage IFOP pour des médias français, 80 à 82 pour cent des électeurs du FN ont justifié leur choix par leurs sentiments à l'égard de l'immigration.

Les explications de ce vote contre-nature sont nombreuses. L'écrivain Mouloud Akkouche s'exprimant sur le blog blogs.rue89.nouvelobs.com, explique ce phénomène par le rejet de celui auquel l'électeur ne voudrait pas ressembler et qui dans la tête de nombreux français est le type classique de l'immigré arabe, noir ou musulman:

Des citoyens issus de l’immigration aussi radicaux que les identitaires. De plus en plus, des Maghrébins ou Africains d’origine affichent leur vote FN. Pourquoi ce vote contre soi ?

Peut-être parce que leur reflet dans le miroir ressemble à celui de quelques lascars pourrissant la vie des quartiers populaires, ou aux profils de certains barbus-intégristes « bouffeurs » de laïcité. Une laïcité à ne jamais brader ! Pas facile de se raser ou se maquiller chaque matin devant un visage aussi négatif, pointé du doigt en permanence.

Comment échapper à cette culpabilité ? Prouver que, malgré la ressemblance physique, ils ne brûlent pas de voitures, ne dealent pas, ne lapident pas des femmes, ne portent pas de ceinture d’explosifs, ne pissent pas dans l’ascenseur… Bref, qu’ils n’emmerdent pas leurs contemporains. Une bagarre quotidienne usant même les plus intelligents.

Dans cet article des amies originaires d'Afrique du nord, dont une voilée, confirment cette vision sur dans un billet repris par le site  egaliteetreconciliation.fr:

Elles ne veulent plus, non plus, d’une immigration qui, selon elles, « profite » des aides sociales, qui applique la formule en trois points : « Les mamans sont les porteuses, la rue éduque, les allocations paient. »

Zoubida, assistante maternelle, gagne 1500 euros par mois. Son loyer s’élève à 505 euros. Elle n’en paie que 200 grâce à l’aide personnalisée au logement. « J’en ai ras-le-bol de voir des étrangers obtenir un logement HLM trois ou quatre ans seulement après leur arrivée en France », s’insurge-t-elle.

Croyant en un danger certains électeurs réagissent pour sauver des valeurs culturelles françaises en danger et pour témoigner de la reconnaissance de ce que ce pays a donné à son père,  Diop a écrit sur seneweb.com:

Quand mon père est arrivé, il a débarqué du Galsen sans un franc en poche. Car il n'y avait pas l'euro à l'époque mais le franc français et il y avait du travail, il a pu faire sa vie, acheter une maison et les prix étaient beaucoup moins cher. Toute la merde actuelle c'est la faute à l'Europe. La France a été dans le top 3 mondial en continue pendant 600 ans avant l'intégration européenne puis l'euro. Aujourd'hui nous sommes 5ème et dans 50 ans d'après les prévision nous serons 8ème seulement. Il faut savoir dire stop quand on le peut encore.

Originaire de pays où l'homophobie peut porter à des peines de mort, le vote pour le Front National se confond avec d'autres motivations pour certains électeurs. Comme pour Ousmane, pour qui c'est le rejet de l'homophobie et de la mondialisation qui l'ont poussé à voter FN, et il le revendique:

La déception devant les résultats du Président François Hollande depuis son élection semble jouer un rôle dans le choix des français issus de l'immigration.  En effet, Alexandre Thomas donne son point de vue sur ce désamour et son corollaire :

Les Français issus de l'immigration ont porté François Hollande au pouvoir afin de se débarrasser de Nicolas Sarkozy. En guise de remerciement et pour solde de tout compte, ils se retrouvent aux prises avec un mauvais clone de l'ancien président de la République au ministère de l'Intérieur, qui les considère comme une menace. Le scénario d'un Manuel Valls, 5% aux primaires socialistes de 2011, à Matignon, pourrait avoir des conséquences politiques graves que ses VRP ne subodorent guère.

Cette analyse a généré un vif débat avec ses lecteurs. NARCISSE pense que:

Quelle que soit l'origine de ce vote dit de sanction, l'important c'est surtout de faire comprendre aux fils d'immigrés que le FN ne veut pas d'eux en France et qu'en votant pour eux ils donnent du pouvoir à ceux qui ont établi leur notoriété sur le rejet des différences.

Pape Diouf est né au Tchad, il a grandi à Dakar, au Sénégal et à Marseille depuis l'age de 18 ans. Il a été le Premier président d'un club de foot de première division, lorsqu'il a été pendant plusieurs années aux commande de l'équipe de sa ville d'adoption, explique pourquoi il comprend le choix des membres de la diaspora africaine, arabe et musulmane lors des élections municipales à Marseille au cours desquelles il était candidat:

Ainsi, lors de mes différentes descentes sur le terrain, j'ai rencontré des gens admirables, qui s'occupent bénévolement des jeunes et des femmes isolées et sans qui la grogne sociale aurait fait exploser tous les couvercles sociaux. Pour eux, la politique politicienne est la cause et l'explication de leur ralliement extrême au FN. Paradoxalement, beaucoup d'électeurs du FN sont d'origine du Maghreb et d'Afrique Noire. Un geste désespéré dans lequel on ne saurait souscrire….
Ma stratégie à moi, pour endiguer l'avancée du Front national, serait d'aider ces personnes en difficultés à sortir du mal logement, à mieux éduquer leurs enfants, à mieux les former aux métiers d'aujourd'hui et de demain, à mettre en place une vraie sécurité sanitaire ou à rendre les transports beaucoup plus accessibles, etc.

Il faudrait reconnaître aussi l'habileté dans les manœuvres politiciennes de Mme Marine Le Pen. Aux dernières élections, deux dames, dont une d'origine arabe, qui avaient été élues sur la liste du FN, en deuxième position dans leur circonscription respective, pour respecter la parité exigée par la loi électorale, ont du démissionner et laisser leur place à des hommes au lendemain de leur élection. Le parti dément leurs explications, mais Mme Le Pen n'est pas nouvelle au double langage, surtout en matière de racisme.

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