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Poutine dit à des rabbins que Goebbels avait du “talent”

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M. Vladimir Poutine rencontre des responsables religieux juifs le 9 juillet 2014 à Moscou. Service de presse du Kremlin, domaine public.


Vladimir Poutine rencontre des responsables religieux juifs le 9 juillet 2014 à Moscou. Service de presse du Kremlin, domaine public.

[Billet d'origine publié le 14 juillet 2014] Quand on doit être discret ou franc, souvent la franchise est plus polie. Le Président Vladimir Poutine, quant à lui, a préféré la vérité au tact quand il a qualifié Joseph Goebbels, le ministre nazi de la propagande,  d'”homme de talent” lors d'une rencontre avec une délégation internationale de rabbins. Abordant le sujet de la falsification de l'histoire, le président russe a déclaré :

Вы сказали, что нужно быть глупым, чтобы отрицать то, что было. Вы знаете, мне кажется, что нужно быть не просто глупым, нужно быть наглым, чтобы отрицать то, что было. Но, к сожалению, эта наглость так же, как и 70 лет назад, часто достигает своей цели. Ведь Геббельс же говорил: чем невероятнее ложь, тем быстрее в неё поверят. И он добивался своего, он был талантливый человек.

Vous avez dit qu'il faut être stupide pour nier ce qui a été. Vous savez, je pense que l'on doit non seulement être stupide, mais aussi impudent, pour nier ce qui a été. Mais malheureusement, tout comme il y a 70 ans, cette impudence arrive souvent à ses fins. Après tout, Goebbels avait dit: “Plus improbable est le mensonge, plus vite les gens y croiront.” Et ça a fonctionné ; c'était un homme de talent.

Le contexte des propos du Président Poutine était l'introduction d'une loi initiée par la députée à la Douma Irina Yarovaya et adoptée en mai qui a rendu la “justification du nazisme” ou la “réhabilitation du nazisme” passibles de cinq ans de prison ou du paiement d'amendes pouvant atteindre15.000 dollars. La loi criminalise toute négation publique des faits établis par le Tribunal militaire international à la fin de la Seconde guerre mondiale, l'approbation des crimes nazis ou la propagation de mensonges associés aux activités de l'URSS pendant la guerre. Mme Yarovaya avait écrit la loi suite à un sondage de la télévision Dojd qui avait fait scandale : ill était demandé aux téléspectateurs si les Soviétiques auraient dû abandonner Leningrad.

M. Poutine a-t-il enfreint la loi quand il a reconnu “le talent” de Goebbels?

La réalité est que M. Poutine a raison. Goebbels était un type talentueux. Il excellait dans l'utilisation de la propagande pour convaincre des millions d'Allemands d'aimer Hitler et haïr les juifs. Et à vrai dire, il appliqué réellement sa maxime selon laquelle plus le mensonge est énorme, plus les gens allaient y croire. On peut se demander où est le motif de la controverse. Mais les mots positifs de Poutine pour le propagandiste nazi Goebbels a fait néanmoins sensation sur le RuNet.

Poutine ne pouvait pas s'en empêcher. Il a loué Goebbels lors d'une réunion avec des rabbins. ”Goebbels était un homme talentueux qui est toujours arrivé à ses fins.”

Eh bien, pour Poutine, Goebbels est un excellent homme, mais fasciste et banderovets [fr, du nom du chef nationaliste Bandera]- c'est moi et les gens qui pensent comme moi. Alors ça va :)

L'utilisateur de LJ rovego pense que les commentaires du Président Poutine étaient de mauvais goût, et soutient que le dirigeant russe à 61 ans commence à subir l'effet de son âge.

Путин, похоже, стареет. Раньше он очень тщательно подбирал слова. Плохой знак.

Il semble que Poutine vieillit. Avant, il choisissait ses mots soigneusement. C'est mauvais signe.

Tout le monde sur Twitter n'a pas trouvé les remarques de Poutine scandaleuses.

Pourquoi ils se jettent tous sur Poutine ? Oui, Goebbels était un leader et propagandiste talentueux. Les ordures ne peuvent pas avoir du talent?

Certains n'ont pas pu résister à utiliser la déclaration de M. Poutine pour faire un lien entre le personnage nazi et la machine de propagande russe. Comparant Goebbels à Dmitri Kisselev, la voix dominante actuelle des mass médias en Russie, un utilisateur de Twitter avait ceci à dire :

Goebbels avait plus de talent que Kisselev.

 


Les blogueurs éthiopiens du collectif Zone 9 condamnés pour ‘terrorisme’

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Les blogeurs de Zone 9 Zelalem Kibret, Edom Kasaye et Befeqadu Hailu. Photos utilisées avec autorisation.

Trois des blogueurs du collectif Zone 9, Zelalem Kibret, Edom Kasaye et Befeqadu Hailu. Photos utilisées avec autorisation.

Neuf blogueurs et journalistes, dont quatre traducteurs pour Global Voices, viennent d'être condamnés pour terrorisme et d'autres activités apparentées, par la Haute cour du district de Lideta, à Addis Abeba, en Ethiopie. Arrêtés et détenus (français) à Addis Ababa les 25 et 26 avril, ils étaient incarcérés depuis cette date  pour les chefs d'accusation informels de “travailler pour des organisations étrangères se réclamant de la protection des droits humains et … d'avoir reçu de l'argent pour inciter à la violence publique via les médias sociaux.” 

 Les avocats des accusés et les proches n'ont pas été informés au préalable de cette audience de jugement, ce qui n'a pas permis aux accusés d'être assistés d'un avocat lors du prononcé des accusations. 

Le blog Zone9 Trial Tracker, citant des sources proches des accusés, précise qu'il leur a été reproché d'avoir travaillé avec des organisations qualifiées de “terroristes” par le gouvernement éthiopien, d'avoir participé à une formation au chiffrement des emails et d'appartenir à une “organisation clandestine”. 

L'avocat des blogueurs a déclaré à l’AFP que ces accusations étaient dénuées de toute “crédibilité”. Des soutiens dans le monde entier ont exprimé sur Twitter leur indignation concernant les accusations, sous le mot-clé diésé #FreeZone9Bloggers. Yoseph Mulugeta, anciennement représentant de Human Rights Watch en Ethiopie, qui a suivi l'affaire de près, tweete :

19 pages d'accusations fabriquées de toutes pièces sans mentionner Zone9 par son nom. Pas une seule fois. Un nom qui terrifie sans aucun doute les ennemis de la liberté d'expression #FreeZone9Bloggers

Adoptée en 2009 en Ethiopie, une loi controversée contre le terrorisme est malheureusement devenue familière aux journalistes politiques de ce pays. Les journalistes Eskinder Nega et Reeyot Alemu ont été accusés des mêmes chefs et sont incarcérés dans la prison Kalaity d'Addis Ababa depuis 2011. L'accusation aurait basé l’ inculpation des blogueurs sur le fait qu'ils auraient bénéficié d'une formation et d'une aide financière de la part de deux groupes politiques éthiopiens basés en Europe et aux Etats-Unis. Trial Tracker note que ces deux groupes ne sont pas apparentés idéologiquement. 

Selon les informations recueillies, les blogueurs et les journalistes ont été également accusés de s'organiser clandestinement en tant que ‘collectif Zone9′, une accusation curieuse, compte tenu de la nature publique du blog Zone9 et des activités menées par le groupe.

Le groupe doit être jugé le 8 août. Consultez Trial Tracker Blog pour suivre l'actualité de cette affaire et pour savoir comment apporter votre soutien aux membres de Zone9.

Image de la campagne Libérez les blogueurs Zone9. Crééation de Hugh D'Andrade, revue par Hisham Almiraat.

Image de la campagne Libérez les blogueurs Zone9. Création de Hugh D'Andrade, revue par Hisham Almiraat.

Une blogueuse française condamnée pour un trop bon référencement sur Google

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Il est interdit de donner à manger aux auteurs

Fureur de Lire 2009 par Michelle sur Flickr, CC BY-NC-SA 2.0

Les consommateurs-blogueurs irascibles, qui épancheraient désormais leur bile contre un restaurant qui les a déçus devront-ils désormais veiller à choisir pour leur billet un titre passe-partout de façon à être référencés dans les profondeurs invisibles des moteurs de recherche ?

Telle est la mésaventure arrivée à la blogueuse L'Irrégulière, condamnée le 30 juin 2014 en référé par le tribunal de grande instance de Bordeaux à 1.500 euros de provision sur dommages et intérêts et 1.000 euros de frais de procédure, sur plainte d'un restaurant de Cap-Ferret. Ulcérée par l'accueil et le service déficients selon elle, lors d'un repas fin août 2013, elle avait publié sur son blog littéraire, Cultur'elle, une critique au vitriol. Sous le titre “L'endroit à éviter au Cap-Ferret : Il Giardino”, l'article s'était hissé en tête du référencement de Google pour une recherche sur le nom de l'établissement. La restauratrice a vu rouge, et le tribunal lui a donné raison, non pour la critique elle-même, qui selon le jugement, “relève de la liberté d'expression”, mais pour le titre, qui tomberait sous le coup du dénigrement.

La blogueuse, qui n'avait pas pris d'avocat, a d'elle-même retiré son article, ce que le tribunal ne lui demandait pas. Mais on peut en lire le texte sur le blog de tuxicoman ici, ou en cache. Echaudée, elle a décidé de ne pas faire appel.

Un jugement qui surprend

Le jugement – en référé, le tribunal ne se prononce pas sur le fond – en a surpris plus d'un, et d'abord sur le plan juridique. Le célèbre et très lu avocat-blogueur Maître Eolas - 142.000 abonnés sur Twitter – a écrit, retweeté 100 fois :

avant de décrypter, pour le magazine L'Express, l'affaire sous tous ses aspects et conséquences :

Il ne faut pas donner à cette décision une portée plus large qu'elle n'a [...] Le droit de critique existe. Il peut être sanctionné en cas d'abus. La distinction classique est quand il y a intention de nuire ou concurrence déloyale si le dénigrement est fait par un concurrent. Ainsi, si cet article avait été publié par quelqu'un qui tient un autre restaurant de pizza du Cap Ferret, on aurait été dans le cas de la concurrence déloyale puisqu'il y aurait volonté de dénigrer pour faire fuir le client. Or ici, c'est une cliente mécontente qui raconte une expérience malheureuse. On a tout à fait le droit d'expliquer pourquoi on n'est pas satisfaits, en mettant le titre que l'on veut.

 Des blogueurs découvrant l'affaire, évoquent d'abord avec bon sens l'encombrement de la justice, comme Lady Waterloo

Les juges ont donc condamné cette malheureuse blogueuse, pour L'endroit à éviter au Cap Ferret: Il Giardinocela en valait il la peine? Je ne le pense pas. Si les juges commencent à s'occuper des blogs qui dénoncent des apéros servis avec du retard sans cacahuètes et du vin trop froid ou trop chaud, j'ai oublié, la Justice sera complètement paralysée.

ou les malentendus toujours fréquents entre touristes, restaurateurs et internet, comme Le Parisien libéral :

La vérité, c'est que désormais, tout resto, tout hôtel, doit faire avec l'existence du Net. Au lieu de faire une pub monstrueuse pour l'Irrégulière, pourquoi Il Giardino n'a pas crée son propre site web, ou fait le dos rond en attendant que ses clients qui ont aimé le resto s'expriment, comme Berthomeau.

Censure d'Internet et résultats Google

recherche Google

Résultat de recherche Google sur “Il Giardino Cap-Ferret”, le 18 juillet 2014 : affichage toujours présent – capture d'écran par l'auteur

Peut-on invoquer les résultats Google pour attaquer un blogueur ? La restauratrice se justifiait ainsi :

“Peut-être qu'il y a eu des erreurs dans le service, ça arrive parfois en plein mois d'aout, je le reconnais. Mais cet article montait dans les résultats Google et faisait de plus en plus de tort à mon commerce [...]. On peut critiquer mais il y a une façon de le faire, dans le respect, ce qui n'était pas le cas ici. Maintenant la justice s'est prononcé et pour moi l'affaire est close

De fait, l'article, et la controverse suscitée par le jugement, restent en bonne position dans les résultats de recherche sur Google. Tubbydev s'étonne de la cible choisie par le juge et de la méconnaissance du fonctionnement d'un moteur de recherche :

Mais surtout, le vrai scandale à notre humble avis est tout entier dans le bout de phrase de la restauratrice: Mais cet article montait dans les résultats Google ..C'est Google qui montre le résultat, avec et par ses algorithmes mais c'est le contenu initial qui est “puni”. Personne ne demande à Google de corriger .. Et a priori aucune demande n'a été faite à Google. [...]

Google est devenu un Dieu ou tout du moins un des éléments de la nature…Non seulement, il est donc IRRESPONSABLE mais en plus, sa force est telle qu'il attise encore plus la censure et les problèmes contre les malheureux qui y sont bien considérés .. Le monde à l'envers non ?

Dangereuse, l’optimisation pour les moteurs de recherche ? Telle est l’interprétation du blogueur américain Greg Sterling sur computerworld [anglais] :

Le seul crime, ici, était de se classer trop haut dans les résultats de recherche. 

Si efficacitic.fr conseille la prudence dans la critique, Elisabeth Porteneuve, “vétéran de l'Internet” selon son profil Twitter, anticipe un usage du droit à l'oubli :

Si les conséquences de cette affaire pour la liberté d'expression sur Internet restent matière à discussion, le mauvais effet de publicité immédiat pour le restaurant se prolonge, et l'affichage de la controverse est toujours présent sur la page de résultats de Google.

Sur Twitter, le New York Times critiqué pour avoir recentré le traitement des bombardements israéliens sur les enfants de Gaza

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Le New York Times vient d'essuyer une tempête de critiques pour son traitement des quatre enfants de Gaza tués par des obus israéliens alors qu'ils jouaient au football sur la plage.

Le quotidien de référence américain avait modifié le titre de l'article, passé de “4 jeunes garçons tués alors qu'ils jouaient sur une plage de Gaza” à “Des jeunes garçons attirés sur une plage de Gaza et au centre du conflit du Proche-Orient”, perçu comme mensonger par certains. Le titre, comme retracé par NewsDiffs, a changé entre 20h35 et 21h13 le 16 juillet.

Le site web panafricain ‘Africa Is A Countrya réagi en demandant à ses lecteurs de parodier le changement de titre sur Twitter en suivant le mot-clic #NYThistory [L'histoire selon le NYT] :

Screenshot of the status shared by 'Africa Is A Country'

Capture d'écran du statut partagé par ‘Africa Is A Country’ Tweets cités : “Les Noirs attirés sur la voie publique et au centre de fouilles corporelles et palpations”, “Les habitants attirés dans leurs villes de Hiroshima, Nagasaki et au centre d'une explosion nucléaire”, “Les Africains attirés sur la côte, et au centre d'un voyage transatlantique” “

Quelques exemples de cette campagne toujours en cours :

“Jeanne d'Arc attirée sur le bûcher, et au centre d'un grand feu” #L'histoire selon le NYT

“Rosa Parks attirée dans les transports en commun et au centre des tensions raciales américaines”

“Le gouvernement d'Allemagne de l'Est construit un Mur à Berlin, on s'interroge sur le code de la construction applicable”

“Les indigènes attirés vers des blancs barbus sortis de bateaux, au centre de tentatives d'annihilation sans précédent”

“Des poulets attirés dans les fermes, et en Centre de Pratique Nutritionnelle”

“Les Cambodgiens attirés dans les champs du Kampuchea et dans le centre du Pot de Pol”

Au moment où ce billet était rédigé, l'opération israélienne “Bordure Protectrice” entrait dans son 13ème jour et a déjà coûté la vie à plus de 280 Palestiniens dont des femmes et des enfants, et à un Israélien.

L'avion abattu en Ukraine réveille la douleur et les interrogations des familles des disparus chinois du vol MH370

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Ukrainians bring flowers, candles and toys to the entrance of the Dutch Embassy in Kiev on June 17, 2014. Malaysian Airlines airliner MH17 Amsterdam - Kuala Lumpur was shot down earlier in the day. Photo by Oleksandr Ratushniak. Copyright Demotix

Les Ukrainiens déposent fleurs, bougies et jouets à l'entrée de l'ambassade des Pays-Bas à Kiev le 17 juillet 2014. L'avion du vol MH17 de Malaysian Airlines avait été abattu quelques heures avant. Photo Oleksandr Ratushniak. Copyright Demotix

[Liens en anglais et chinois] Le vol de Malaysian Airlines détruit au-dessus de l'Ukraine orientale, sans aucun survivant des 298 personnes à bord, a touché une corde sensible chez les nombreuses familles chinoises dont les proches se trouvaient dans le vol MH370 de Malaysian Airlines, disparu en mars entre la Malaisie et la Chine. 

Le vol MH17 a été abattu jeudi par un missile près de Torez, dans une zone sous contrôle des séparatistes pro-russes, selon l'agence d'information Reuters. Le gouvernement ukrainien et les rebelles s'accusent mutuellement. Le Boeing 777 volait d'Amsterdam vers la capitale de la Malaisie Kuala Lumpur.

Réagissant à l'événement, le porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères Qin Gang a déclaré vendredi : “Nous sommes sous le choc après avoir appris que le vol malaisien MH17 s'est écrasé dans l'est ukrainien. Nous présentons nos profondes condoléances et sincère compassion aux familles des victimes. Nous espérons que la cause sera bientôt identifiée.”

Le ministère a confirmé par la suite qu'un résident de Hong Kong est au nombre des morts. 

Les souvenirs sont encore à vif pour ceux qui ignorent le sort de leurs proches après la disparition des radars de l'avion de ligne MH370 quelques heures après avoir décollé de Kuala Lumpur le 8 mars dernier. L'avion, avec 239 personnes à son bord, n'a toujours pas été retrouvé. Une évaporation qui a déclenché les opérations internationales de recherche et sauvetage probablement les plus vastes de l'histoire de l'aviation. 

Dans l'une et l'autre catastrophe on n'espérait de survivant. 154 Chinois étaient à bord du vol MH370 ; le MH17 transportait une majorité de Néerlandais.

Réagissant à la seconde tragédie aérienne de Malaysian Airlines en quelques mois, le Comité des familles du MH370, une association sur internet formée peu après l'incident par les familles chinoises des passagers, a publié sur son compte Sina Weibo (l'équivalent chinois de Twitter) :

MH17航班的最新进展也牵动着我们MH370的家属们,有得家属一直在看直播,泪流不止,家属微信群里也不停的讨论和祈祷,希望MH17的家属坚强。接连不断的航空事故让我们不得不问,航空安全在哪里?难道以后坐飞机都要变成坐过山车一样提心吊胆了吗?

L'incident récent du MH17 nous a aussi affectés, les familles du MH370. Certains suivent les informations en direct sans s'arrêter de verser des larmes, et nous utilisons Wechat pour discuter de la catastrophe et continuer à prier. Nous espérons que les familles du MH17 puissent rester fortes. Ces accidents d'avion répétés nous font nous demander où est la sécurité aérienne ? Faudra-t-il nous ronger d'inquiétude et passer par des extrêmes émotionnels chaque fois que nous prenons l'avion ?

Vendredi, le Comité des familles a publié un message supplémentaire en anglais : “Pour nous, où se trouvent nos proches reste un mystère. Notre torture et notre peur continuent jour après jour.”

Les internautes chinois ont offert sur les médias sociaux leurs condoléances et commentaires sur la tragédie. 

“LovelySmile Yue” crie sa colère contre Malaysia Airlines : 

#马航客机被击落#MH370还没有给中国人一个交代,又来了MH17。马航,你是要告诉全世界,所有空难都被你包了吗?无奈,逝者安息吧!

Avion de ligne de Malaysian abattu. Les Chinois attendent toujours une réponse sur [le vol] MH370, et maintenant c'est le MH17 qui s'écrase. Malaysian Airlines, vous voulez dire au monde entier que vous allez assumer tous les accidents d'avion de la planète ? Nous sommes sans défense, que les défunts reposent en paix !

D'autres, comme l'ancien porte-parole du Ministère chinois de l'Education Wang Xuming, ont compati avec la compagnie aérienne, qui croule sous les critiques et les difficultés financières : 

马航一客机在乌克兰坠毁,在我们对遇难者表示哀悼和对他们的亲属表示慰问和同情的同时,让我们又想起了那架同样是马航的失联飞机。同一个国家、同一个航空公司短短的时间内发生了同样的空难,命运啊命运,这是怎样的命运!所以,同情马来西亚,同情马航,同情所有因命运而不幸的人们。

Un nouvel avion de ligne s'est écrasé en Ukraine. Tout en présentant nos condoléances aux familles des personnes à son bord, nous pensons aussi à l'autre vol disparu de Malaysian [Airlines]. [Deux] catastrophes aériennes [qui] affectent le transporteur aérien d'un même pays dans un court laps de temps. Le destin, quel coup du destin ! C'est pourquoi j'ai de la sympathie pour la Malaisie et Malaysian Airlines et ceux qui ont malheureusement perdu la vie.

“Nianzihan Magical” de Pékin a écrit

坠落瞬间的惊恐和挣扎,是我们这些坐在电视机前的看客难以体会的。人如蝼蚁,那一刻终于才不分什么头等公务经济舱,共同面对命运的残忍。逝者一路走好 

L'épouvante de se débatre pendant que [l'avion] pique vers le sol, c'est ce que nous comprenons assis devant nos téléviseurs. Les êtres humains sont comme des fourmis, et dans ce moment il n'y a plus de différence entre première classe et classe économique, les passagers doivent affronter la cruauté ensemble. Puissent les défunts reposer en paix.

Meiyutang, qui travaille pour le journal nationaliste Global Times, s'interroge sur le possible impact pour le soutien chinois à la Russie :

几个朋友分析认为,乌东部武装击落飞机的可能性较大,但蓄意可能性较小,误伤可能性较大。若是如此,即便误伤,也必遭严惩;而俄罗斯从此会被更加孤立,中国与俄罗斯开展外交,在国内舆论得到的支持度,也恐怕会大大降低…

Selon des analyses de mes amis, ce sont plus probablement les forces [rebelles] de l'Est qui ont abattu l'avion, mais ce serait plutôt une erreur qu'un acte délibéré. Même si c'est une erreur, [les responsables] seront punis ; la Russie sera plus isolée dans le futur et le discours public de la Chine s'éloignera du soutien à la Russie dans la conduite de la diplomatie du pays.

L'Art Nouveau, fenêtre sur l'âme de Belgrade

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Aleksandar Lambros, un photographe né en Serbie qui vit et travaille actuellement à Monaco, rassemble dans son blog ses images de détails révélateurs sur l'histoire architecturale de Belgrade.

A detail on a building in downtown Belgrade. Photo: Aleksandar Lambros ©.

Détail d'un immeuble du centre de Belgrade. Photo: Aleksandar Lambros© 2014.

Tandis que la ville recèle toujours des bribes d'architecture romaine et ottomane, vestiges de ces deux empires qui ont régné sur elle au cours de l'histoire, la plus grande partie du centre actuel de Belgrade s'est développée au cours du 19ème siècle, sous l'influence toujours très visible du mouvement extrêmement répandu de l'Art Nouveau européen de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème.

Lambros a saisi des détails parmi les plus intéressants des vieux bâtiments de Belgrade dans une série de 18 photographies, qui décrivent un mélange décrépit et unique de culture serbe avec un style architectural européen célèbre. La totalité de la série, avec les autres travaux de Lambros, est à voir sur son blog.

Des artistes explorent à Skopje le ‘Point de Fusion’ de l'art et de la propagande

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Un collectif d'artistes non-lucratif et auto-financé qui s'est donné le nom de Kooperacija (“Coopérative”, mot familier en macédonien pour désigner le bazar dans un petit village) a monté récemment une exposition intitulée “Point de fusion : l'art comme propagande anti-hégémonique” [anglais, macédonien, avec photos] à Skopje.

'Fear makes the world go round' by Ines Efremova. Photo by Kooperacija, used with permission.

‘La peur fait tourner le monde’ par Ines Efremova. Photo Kooperacija, utilisée avec permission.

Comme rapporté [macédonien] par plusieurs revues culturelles [macédonien], dont SEE Cult [serbe] à Belgrade, l'événement présentait des oeuvres d'artistes de renommée mondiale, individuels ou groupes. Citons, entre autres, Vitaly Komar, IRWIN, Santiago Sierra, DETEXT, ainsi que certains des artistes les plus dynamiques de la région, comme Nemanja Cvijanović, Ibro Hasanović, Igor Toševski, Kristina Gorovska & Jure Lavrin, Ines Efremova, Filip Jovanovski, O-P-A.

Le collectif artistique qui a élaboré l'exposition la décrit ainsi sur le site web :

Kooperacija est un projet dont la raison est l'activité hors des cadres institutionnels inertes, proposant ainsi une appoche exceptionnelle de la création et de la vie et de l'expérience de l'art contemporain [...]

[Sa] stratégie à la base est d'occuper les espaces temporairement vacants dispersés à travers le paysage urbain et d'exposer en une chaîne d'événements-blitzkrieg. L'effet désiré est un dialogue constructif sur la remise en question des positions critiques en art et la production d'un environnement favorable au libre échange des idées, expériences et liberté d'expression.

Mister Patch, un jeu vidéo pour rééduquer le strabisme

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Gabriela Galilea, avocate, blogueuse, cyberactiviste, rêveuse, et également membre de Global Voices au Paraguay a été sélectionnée par le programme Techpeaks de l'incubateur italien de start-ups Trento Rise. M. Patch, son jeu en ligne, sera développé :

[un] videojuego para tabletas, smartphones, televisores inteligentes y web (PC), que ejercita los músculos de los ojos encargados de realizar los movimientos. El objetivo es ayudar a las personas que tienen deficiencias en la visión.

(a) un jeu pour les tablettes, les smartphones, les smart TV et les ordinateurs (PC) qui permet de rééduquer les muscles des yeux qui dirigent les mouvements oculaires. Le but est d'aider les personnes qui ont des problèmes de strabisme. 

La sélection de Gabriela a été remarquée sur Twitter :

Vous saviez que c'est une Paraguayenne qui a créé un jeu pour améliorer la vue ? 

Gabriela Galilea représente le Paraguay en Italie avec son jeu vidéo pour la santé ophtalmologique.  

Les démonstrations ont eu lieu à Trente, en Italie, le 18 juillet, où Gabriella a présenté sa création. 


Mission : chasseurs d'événements météorologiques extrêmes au Bangladesh

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Screenshot of the Great Bangladesh Weather Expedition Page

Capture d'écran du site de la Grande Expédition Météorologique du Bangladesh

Le Bangladesh fait partie des pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique en raison de la fréquence des événements météorologiques extrêmes et de la forte densité de population. Les inondations et les cyclones sont souvent meurtriers et provoquent de sérieux dégâts dans tout le pays. Ces conditions climatiques violentes et la montée du niveau de la mer sont déjà une réalité et vont continuer à s'intensifier.

La Grande Expédition Météorologique du Bangladesh a pour mission d'enregistrer ces événements. Cette équipe de chasseurs de tempêtes est composée du météorologiste américain Jonathan D. Finch ; du Dr. Ashraf M. Dewan, un chercheur en post-doctorat au Département de Sciences de la Terre et de l'Environnement et maître de conférences au Département de Géographie de l'université de Nagoya, au Japon ; Scott Olson, photographe pour Getty Images ; et Tim Vasquez, développeur du logiciel de prévisions météorologiques Digital Atmosphere.  

Depuis de nombreuses années, Finch étudie et prédit le temps au Bangladesh et conserve des archives complètes sur son site. La carte ci-dessous a été créée à partir des données de Finch et Dewan :

Selon le site, l'Expédition du Bangladesh opérera comme un « mésonet mobile » – ou un réseau de stations météorologiques – de Dhaka à Fairdpur et Manikganj. Elle effectuera des mesures de température, des relevés de rosée, de vitesse et direction du vent tout en prenant des photographies et des vidéos. L'équipe va aussi produire un documentaire qui portera sur le projet, la culture du Bangladesh et la singularité du climat de ce pays.

Hail storm sweeps through Dhaka city. Image by Mehedi Rahman. Copyright Demotix (24/2/2010)

Après une averse de grêle dans la ville de Dhaka. Photo de Mehedi Rahman. Copyright Demotix (24/2/2010)

Bangladesh is home to the world's deadliest tornado and also the world's heaviest hailstone which was reported to weigh 2.2lbs (that's the weight of 7 baseballs). This same storm killed 92 people from hail alone and the nearby region of India had the world's deadliest hail storm on record with 246 fatalities. The Bangladesh expedition has equipment to measure the diameter and weight of hail on the spot.

Le Bangladesh a connu la tornade la plus mortelle au monde. La taille des grêlons est allée jusqu'à 1 kg (l'équivalent de 7 balles de baseball), un record mondial. Au cours de cette tempête, la grêle seule a causé la mort de 92 personnes et la région voisine, en Inde, a été frappée par la plus mortelle averse de grêle jamais enregistrée avec 246 victimes. L'expédition du Bangladesh possède l'équipement pour mesurer sur place le diamètre et le poids des grêlons.

Dans un des posts du blog de l'équipe, Scott Olson décrit le Bangladesh comme une “beauté anarchique” :

People were living on the street, with a simple cloth tent, while next door may be a BMW dealership. A fire burned out of control for no particular reason and yet underlying it all, there is some structure to this chaos, not a lot but just enough to sustain it. The people are friendly and helpful and are immensely proud that a foreigner would visit their country. One thing to remember is Bangladesh is a young country and it creates feelings in the soul similar to what those people who came to an early America. Imagine that time you showed your friend a favorite track of a record you wanted them to hear, that eager anticipation while they listened to it. The art, uniqueness and warmth are of the Bengali people are of a degree you can find very few places.

 Les gens vivent dans la rue, sous de simples toiles de tentes, alors qu'un concessionnaire BMW peut se trouver à deux pas. Un incendie difficile à maîtriser peut se déclarer sans raison apparente. Pourtant, sous ce chaos se cache une organisation fragile certes, mais suffisante pour y faire face. Les gens sont aimables, serviables et très fiers qu'un étranger visite leur pays. Il ne faut pas oublier que le Bangladesh est un pays jeune. Il engendre des sentiments comparables à ceux qu'on dû ressentir les premiers colons d'Amérique. Rappelez vous du jour où vous avez fait écouter à des amis un morceau de musique, cette attente impatiente alors qu'ils écoutaient. L'art, la singularité et la chaleur des Bangladais ne se trouvent que dans très peu d'endroits.

Vous pouvez suivre la page Facebook du projet.

Informations complémentaires de Rezwan

Netizen Report : La Chine déroute les internautes à coup de censure sporadique

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Google Music, a local Chinese Google product. Photo by keso via Flickr (CC BY 2.0)

Google Music, un produit chinois de Google. Photo partagée via Flickr par keso  (CC BY 2.0)

Renata Avila, Hae-in Lim, Lisa Ferguson, Ellery Roberts Biddle et  Myers West ont contribué à l’élaboration de ce bulletin de veille. 

[Sauf mention contraire, les liens de ce billet redirigent vers des pages en anglais.]

Le Netizen Report de Global Voices Advocacy présente un résumé des défis à relever, des victoires et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

L’édition de cette semaine se tourne tout d’abord vers la Chine où les mesures répressives liées au 25e anniversaire du massacre de la place Tiananmen se poursuivent en ligne. Les autorités donnent l’impression de se moquer des internautes en appliquant une approche inhabituellement incohérente de la censure à travers le pays.

Dans la période précédant l’anniversaire, au début du mois de juin, plusieurs services de Google, dont Google.com, Google Translate et Gmail, ont été bloqués en Chine continentale. La semaine dernière, l’accès à ces services a été rétabli quelques heures, avant d’être bloqué à nouveau.

Une nouvelle étude publiée la semaine passée par Citizen Lab indique que les applications de discussions sur mobile KakaoTalk et LINE, ainsi que OneDrive et Flickr, étaient également inaccessibles dans certaines parties du pays. En outre, Instagram a été supprimé de la plateforme chinoise de distribution d’applications d’Android. Pour le moment, il est encore possible de trouver ce service par le biais de l’App Store iOS d’Apple et des navigateurs.

Liberté d’expression : avocats, geeks et bibliothécaires unis contre la censure en Turquie

En Turquie, les ONG signalent que Turk Telekom, principal fournisseur de services de télécommunications du pays, a fait l’acquisition de matériel pour surveiller les réseaux sociaux et bloquer certains sites. Un groupe d’organisations de la société civile, y compris l’Association des bibliothécaires, l’association des avocats d’Ankara et le Parti pirate local, a publié une déclaration commune en turc désignant cela comme une violation des libertés garanties par la Constitution du pays.

Le 12 juillet, la Syrie a connu sa première coupure totale d’Internet depuis mai 2013. Diverses sources ont signalé qu’Internet ne fonctionnait plus dans tout le pays durant près de deux heures. La région d’Alep et le nord de la Syrie sont restés sans connexion jusqu’à lundi matin, selon Renesys, groupe de contrôle du trafic internet. Des experts estiment que la coupure visait à lutter contre l’organisation islamiste ISIS, qui utilise les réseaux sociaux pour diffuser ses messages.

Violences : 8 à 21 ans de prison pour des utilisateurs de Facebook iraniens

L’agence de presse iranienne rapportait dimanche dernier que huit administrateurs de groupes Facebook avaient été poursuivis et condamnés à des peines allant de 8 à 21 ans de prison pour « conspiration et rassemblement contre la sécurité nationale, activités de propagande contre le système, insultes envers des symboles sacrés, le système judiciaire et des individus spécifiques ». Peu d’informations concernant cette affaire sont disponibles.

Alexander Sodiqov, rédacteur pour Global Voices et doctorant à l’Université de Toronto, est emprisonné depuis plus d’un mois au Tadjikistan. Vous pouvez obtenir plus d’informations sur les faits et sur les efforts déployés pour appeler à sa libération ici.

Droits d'auteur : une fin amère pour les utilisateurs de torrents à Singapour ?

À la fin du mois d’août, Singapour bloquera l’accès des sites de partage de fichiers qui permettent d’échanger du contenu protégé par un droit d’auteur. De nouveaux amendements à la loi sur le droit d’auteur offriront la possibilité aux détenteurs des droits des contenus en question d’obtenir des ordonnances judiciaires demandant aux fournisseurs d’accès Internet (FAI) de bloquer des sites tels que The Pirate Bay et Kickass Torrents. Actuellement, ils peuvent demander aux FAI de supprimer l’accès au contenu leur appartenant, cependant la loi n’oblige pas ces derniers à répondre favorablement à ce type de requête. Cette modification de la politique relative au droit d’auteur est un sérieux coup pour les adeptes du partage de fichiers à Singapour, qui est en tête du trafic en matière de BitTorrent.

Industrie : un politicien philippin estime que les FAI doivent augmenter la vitesse de connexion ou passer à la caisse

Arnel Ty, leader des partis minoritaires à la Chambre des représentants des Philippines, cherche à actualiser la règlementation relative aux télécommunications en augmentant l’amende maximum réclamée aux fournisseurs d’accès Internet qui proposent des vitesses de connexion trop basses, la faisant passer de 200 pesos à 50 millions de pesos (près d’un million de dollars). La nouvelle loi considérerait l’accès internet haut débit comme un « service de base », à l’instar des appels et des SMS. Arnel Ty avait déjà réclamé une résolution demandant l’ouverture d’une enquête sur la détérioration des prestations des entreprises de télécommunications aux Philippines. Avec une vitesse de connexion moyenne de 3,6 Mbit/s, les Philippines possèdent l’Internet le plus lent de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est. En effet, la moyenne pour cette région est de 12,4 Mbit/s.

Google prévoit de modifier sa politique et d’autoriser les internautes à utiliser le nom de leur choix pour ses différents services. Introduite en 2011, cette politique avait donné lieu à de vifs débats concernant l’anonymat et le droit à la vie privée en ligne, des notions à la base des questions relatives aux libertés numériques, qui semblent encore plus d’actualité à l’ère post-Snowden. Dans un texte publié sur ZDnet, Violet Blue, revient rapidement sur l’histoire des nymwars (conflits liés à l’identification des internautes) et partage quelques réflexions sur ce que ce changement signifie pour la relation entre Google et les utilisateurs de ses services.

Activisme en ligne : anniversaires et hackathons pour le Web libre

Dans le cadre de la campagne Web 25 Year of Action, le mouvement The Web We Want a annoncé la mise en place de microbourses récompensant l’organisation d’événements anniversaire ou d’actions où les participants sont invités à imaginer le Web dont ils souhaitent disposer. Parmi les propositions reçues figurent un rassemblement consacré à la cryptographie organisé par le hackerspace mexicain Rancho Electronico, un voyage en bus à travers les Pays-Bas mis en place par le Privacy Cafe ainsi qu’une campagne lancée par la section pakistanaise de la Digital Rights Foundation qui vise à entrer en contact avec les femmes des régions rurales du pays et les sensibiliser à l’utilisation intelligente du Web et à la protection de leur vie privée.

Nouvelles études

 

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Jours d'horreur à Gaza

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Des témoins présents à Gaza décrivent des scènes d'horreur dans le quartier résidentiel de Al-Shejaia, alors que le bilan s'alourdit après des jours et des nuits de pilonnage de la ville assiégée, au treizième jour de l'opération “Defensive Edge” lancée par Israël contre Gaza, en représailles de la mort de trois adolescents israéliens. 

Des activistes et des sources palestiniennes avancent le chiffre de 437 Palestiniens tués (à la date du 20 juillet). Parmi eux, de nombreux enfants et femmes. On compte aussi des milliers de blessés.  Les agences d'informations parlaient ce jour-là de 13 soldats israéliens tués.

Le compte Twitter Palestianism, qui se décrit auprès de ses 13 400 abonnés comme “la menace démographique contre Israël : une civile” écrit :

13ème jour. Confirmés : 437 Palestiniens tués

Les horreurs du 20 juillet dépassent tout ce que les Palestiniens ont vu depuis le début de cette guerre, avec en particulier l'attaque sur le quartier de Al-Shejaia, à Gaza. Le blog Occupied Palestine présente les conséquences de l'attaque dans ce [ATTENTION : IMAGES CHOQUANTES] post de photos. Sur le site Electronic Intifada, Ali Abunimah raconte :

Des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants ont été tués aux première heures de dimanche, quand Israël a pilonné sans discriminations le quartier de Shujaiyja, à l'est de Gaza-ville. 

Environ soixante corps ont déjà été retirés des gravas des maisons et immeubles, et le nombre de blessés s'élève à plus de deux cent, a déclaré aux médias locaux le porte-parole du ministère palestinien de la Santé, le docteur Ashraf al-Qidra.

De Gaza, Mohammed Abu Sadaa a tweeté pour ses 1 400 abonnés sur Twitter :

J'avais tweeté avant que vendredi était le plus sanglant. Aujourd'hui dépasse vendredi, et nous n'en sommes pas encore au bout…Je m'attends à ce qu'encore plus sanglant soit à venir !

Dans une série de tweets, il partage aussi plusieurs photos du massacre de dimanche à Al-Shejaia . En voici certaines :

Palestiainism qualifie les destructions d'”inimaginables”:

Shaja'iya, Gaza Est. Les destructions et pertes sont inimaginables. #Gaza pic.twitter.com/jcohaiFNlX

Elle ajoute :

Aujourd'hui, une femme de 90 ans nous a été amenée. Elle était morte depuis trois jours, les secouristes dans l'impossibilité d'atteindre sa maison.

Mohammed Ziara pleure la perte de sa maison de famille :

Le quarter Al-Shejaia de Gaza, l'endroit auquel appartient ma famille, est devenu ruines à cause du pilonnage incessant d'Israel.  

Lina, une Palestinienne de Gaza qui vit au Qatar, relaie :

Maman m'a dit qu'elle a vu certaines des personnes qui ont fui leur maison à Shejaia, elle dit qu'ils agitaient des drapeaux blancs, comme si Israël faisait attention à ces choses.

Des milliers de Palestiniens ont fui le quartier quand les combats se sont intensifiés, même s'ils n'ont nulle part où aller. Gaza compte 1,8 million d'habitants et est décrite comme  ”la plus grande prison à ciel ouvert du monde.” Le territoire a une frontière avec Israël , et l'Egypte bloque l'autre frontière, à l'autre extrémité.  

Beaucoup d'internautes ont partagé la vidéo suivante du correspondant de Al Jazeera à Gaza, Wael Al Dahdooh, fondant en larmes alors qu'il décrivait l'horreur dont il avait été témoin aussitôt après le massacre de Al-Shejaia :

Sana Saeed a publié ce tweet pour ses 16 200 abonnés sur Twitter :

Voici la justification officielle de l'armée israélienne (IDF) pour avoir bombardé des maisons, des hôpitaux, des mosquées et des écoles pic.twitter.com/jOP7h2KVND

Le tweet comprend une affiche de l'armée israélienne, qui signale où les ‘terroristes’ se cachent à Gaza : 

Elle note :

Les armes de précision d'Israël sont, à ce stade, précises à 80 pour cent pour tuer des civils.

Le journaliste de Tel Aviv Gregg Carlstrom a tweeté ( 24 100 abonnés) :

Les Palestiniens vivant en Israël et en Cisjordanie prévoit une grève générale demain, et des manifestations aussi, au moins du côté israélien.

 Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis  2007, a lancé des roquettes vers Israël depuis Gaza. La plupart des roquettes n'ont causé aucun dégat grave, en partie grâce au système de défense aérienne Iron Dome, financé par les Etats Unis, qui intercepte la plupart des projectiles.

En Inde, un journal local fait par des femmes

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Newspaper readers. Photo credit: Yashas Chandra

Comment parler des femmes dans les zones rurales de l'Inde ? Faire un journal local très accrocheur est une bonne idée pour commencer. 

Khabar Lahariya est un hebdomadaire rural écrit par des femmes et publié dans les langues Awadhi, Bajjika, Bhojuri, et Bundeli des états indiens de l'Uttar Pradesh et du Bihar. Le journal est distribué à 80 000 exemplaires dans 600 villages. 

Il se décrit comme un “lanceur d'alertes local” et une “arme des faibles” en dénonçant les injustices et la  corruption qui affectent les communautés rurales peu couvertes par les médias en temps normal. Lancé en 2002, Khabar Laharia a une version en ligne depuis février 2013. 

Chaque année, la radio allemande Deutsche Welle organise un concours des meilleurs blogs des douze derniers mois. Cette année, Khabar Laharia a remporté le prix Global Media Forum Award. La blogueuse et membre du jury Rohini Lakshane a décrit le journal comme “une brillante illustration de la nécessité pour une démocratie qui fonctionne de donner accès à l'information à tous.”

Pour mieux connaitre leur histoire, nous nous sommes entretenus avec Poorvi Bhargava, la coordinatrice éditoriale de Khabar Laharia.

Rural Indian reading  holding KL newspaper. Photo Credit Yashas Chandra

Un lectrice de Khabar Laharia  avec un exemplaire du journal dans un village. Crédit photo : Yashas Chandra

Rising Voices (RV): Pourquoi avez-vous choisi le nom de Khabar Lahariya, qui signifie “Vagues de news” en anglais?

Poori Bhargava (PB):  La plus grande partie de ce qu'est Khabar Lahariya, même son nom, vient des femmes reporters. En fait, le nom a été trouvé lors d'un exercice collectif, quand les membres fondateurs se sont assis avec le premier groupe de femmes reporters, en 2002. Ce sont les femmes des villages qui voulaient lui donner un nom qui serait familier aux lecteurs, simple, et qui signifierait quelque chose pour eux.  

RV: L'équipe est composée de bénévoles ?

PB: Non, non. Toutes ces femmes sont des employées à plein temps de Khabar Lahariya. Pour beaucoup, c'est devenu une source de revenus qu'elles peuvent utiliser comme bon leur semble, our un revenu supplémentaire qui leur permet d'améliorer leurs conditions de vie, pour elles-mêmes et leur famille.  

RV: Il y a des hommes dans votre équipe ?

PB: Non, il n'y en a pas.

RV: Combien de personnes gèrent ce projet?

PB: Il a commencé comme un espace que les femmes avaient créé pour elles-mêmes, et cela l'est resté. Tout s'est passé dans un contexte où identifier des espaces et une dynamique pour elles-mêmes était très important pour les femmes. Et, oui, il y a 40 femmes, réparties dans deux états, toutes des femmes de la campagne, et pour la plupart issues de communautés marginalisées.

Khabar Lahariya Team : The 40 ladies. Photo Credit: Poorvi Bhargava

The 40 women of the Khabar Lahariya team. Photo credit: Poorvi Bhargava

RV: Certaines des collaboratrices savaient à peine lire et écrire au début, et elles sont maintenant des journalistes professionnelles. Le processus de formation a été difficile ?

PB: [...] Ces femmes avaient des niveaux d'éducation différents. Certaines possédaient des connaissances de base mais n'avaient eu aucune éducation formelle. D'autres ont été inscrites dans des programmes éducatifs. L'expérience a été intéressante, formatrice pour nous tous également, parce que nous avons beaucoup appris d'elles.  [...]

RV: Avez vous adopté un style particulier pour vos lecteurs, qui vivent eux aussi dans des provinces rurales et sont peut-être peu éduqués ? Comment vous adressez-vous à eux ?

PB: Le style de Khabar Lahariya n'est pas difficile, seulement différent. Chacune des six éditions sort dans la langue parlée dans la zone (certains les appellent ‘dialectes', mais nous préférons garder le mot ‘langues'). Certaines de ces langues ne sont plus utilisées à l'écrit actuellement, donc, (la langue imprimée dans le journal) qui est parlée continuellement par les femmes rédactrices est comprise par les minorités linguistiques de la région. Cela permet de préserver des langues qui autrement se seraient éteintes. Comme le niveau de langage est facile, et que le journal a un format différent des journaux  classiques (des polices de caractère plus grande, des définitions pour enrichir le contexte sur des questions complexes), c'est une lecture agréable pour les populations rurales pauvres, qui n'ont peut-être pas fréquenté l'école très longtemps. 

Distributing the newspaper. Photo Credit Khabar Lahariya

Distributing the newspaper. Photo credit: Khabar Lahariya

RV:  Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre décision de publier une version en ligne l'an dernier ? Comment cela a-t-il été rendu possible ?

PB: En 2012, nous avons obtenu une bourse du United Nations Democratic Fund pour deux ans. C'était la période où Khabar Lahariya est passé de trois éditions en langues différentes à six. Publier les contenus de Khabar Lahariya en ligne faisait partie des activités que l'UNDEF finançait. Nous avions très envie aussi d'affirmer notre présence en ligne à une époque où nous voyions beaucoup de gens (surtout les jeunes) accéder à Internet par leur mobile, même dans les villages où nous travaillons. 

Nous voulions aussi que les rédactrices aient la main sur l'édition en ligne, tout autant qu'elles l'ont sur les éditions papier. Nous avons donc commencé une formation avec un groupe de femmes, pour comprendre Internet au delà des emals et de Google [...] Actuellement, nous essayons d'élargir un lectorat pour le site (dans les zones rurales et plus loin). Pour la première fois, ces langues (Bundeli, Awadhi) ont trouvé une place sur Internet, et les traductions en anglais mettent à portée des internautes les zones où nous travaillons, et lleurs problèmes, tout le monde peut les lire.  

Khabar Lahariya. Photo Credit Yashbas Chandra.

Khabar Lahariya. Photo credit: Yashbas Chandra

RV: En quelques mots, que pouvez-vous dire de la technologie et de l'autonomisation des femmes dans le contexte de Khabar Lahariya?

Reading Khabar Laharia. Photo Credit Khabar Laharia.

Reading Khabar Laharia. Photo credit: Khabar Laharia.

PB La technologie est un autre de ces domaines (comme les espaces publics, à beaucoup d'égards) dont l'accès est limité pour les femmes. Si le journalisme est une profession non stéréotypée à enseigner aux femmes, l'accès à la technologie l'est également. 

La technologie est devenue un instrument important pour avoir accès à l'information, qui, à son tour, a un impact direct sur les connaissances et la conscience de ses droits.  La technologie dans les mains des femmes est pour nous directement reliée à leur autonomie.  Même dans le contexte de Khabar Laharia, nous avons vu comment dans les premières années, c'était un challenge d'amener les femmes dans la sphère publique en tant que journalistes, là où les femmes posaient les questions et exigeaient des réponses.  

L'internet aujourd'hui [...] est une autre de ces sphères publiques qui doit être peuplée de voix de femmes.  

C'est ce qu'essaie de faire Khabar Lahariya : mettre l'information à disposition et aider davantage de femmes à y avoir accès. 

Vous pouvez suivre les dernières informations de Khabar Lahariya' en ligne ou rester informés de leur travail par Facebook et Twitter (@KabarLahariya). Toutes les photos sont publiées avec l'accord de Khabar Laharia.

CEAU CINEMA : premier festival de poche à Timisoara

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Anouk Lederle

La cour de Casa Artelor pour le Festival de CEAU -Anouk Lederle

Jeudi 17 juillet s’est ouvert “Ceau Cinema”, un festival de cinéma européen, premier festival de poche à Timisora. Une initiative portée par deux associations dynamiques “Marele ecran” et “Pelicula culturală”. Pendant 4 jours, du 17 au 20 juillet 2014, le public de Timisoara a pu “faire le plein” de cinéma. En effet, la ville souffre littéralement d’une absence d’écran ! Pour une ville de 300 000 habitants, Timisoara ne peut s’offrir que les films  programmés dans le Iulius Mall (centre commercial). C’est bien peu pour une ville qui souhaite proposer sa candidature comme capitale européenne en 2021. Autrefois, il y a avait jusqu’à 30 salles de cinéma à Timisoara. Aujourd’hui, ce ne sont que des carcasses fantômes. Heureusement, Timisoara peut compter sur l’initiative et l’énergie de passionnés pour essayer de faire revivre le cinéma mais pour l’instant seulement avec très peu de moyens. 

Voici une bande annonce de l'initiative :

 Pour ce premier festival, la cour de la Casa Artelor (maison des arts) était bondée jusque dans les coursives avec 200 personnes dans l'audience. Interview avec  Lucian Mircu, co-fondateur de l’association Marele Ecran (Grand écran).

 

Global Voices (GV): Qu’est-ce qui vous a convaincu de proposer un festival de cinéma européen à Timisoara ? Quelles ont été vos motivations ?

Lucian Mircu (LM) :

 À l’origine de l’association, nous sommes deux, moi et mon ami Richard Marius Ilie. Nous avons commencé par écrire des chroniques dans une revue locale “24 FAN” puis nous avons continué avec un blog Marele ecran dédié principalement à des chroniques de film. L’idée de l’association est née en 2008. Nous avions besoin d’un cadre juridique pour ancrer nos projets. Nous avons organisé des avant-premières de courts métrages à l’Université. Depuis 2011, nous participons au festival PLAI. Nous proposons des projections la Casa filmului (la maison du film) dans la dépendance d’une vielle ferme au musée du village. C’est un cinéma “rustique” avec des casques pour éviter les interférences avec les groupes de musique de PLAI. Nous avons la chance d’avoir toujours reçu, dès nos débuts, le soutien de réalisateurs pour la Casa filmului comme Cristian Mungiu.

Anouk Lederle

Audience du festival – Anouk Lederle

“Ceau cinema” est un festival de poche avec de l’argent de poche. C’est une édition pilote, un rendez-vous avec le public de Timisoara. Nous serions très heureux si nous avions nous avions deux soirées bien remplies sur les 4 jours de programmation. Ce serait pour nous un premier succès. Pour l’instant Timisoara souffre d’un déficit de cinéma. Aucune posibilité de voir des films européens et surtout pas au Mall. Il n’y a pas d’espace, pas de moyen pour sensibiliser le public qui ne regarde pas non plus ce type de cinéma à la télévision. L’idée avec “Ceau cinema”, c’est de permettre aux jeunes, au moins jeunes et aux plus âgés, à tous les citoyens de Timisoara d’avoir le droit de regarder un cinéma de qualité. Un festival ouvert, intelligent, pas seulement réservé aux cinéphiles, un festival populaire pour le grand public.

GV : Vous n’êtes pas seuls. Comment travaillez-vous avec l’association Pelicula culturală ? Qui sont-ils? Comment vous répartissez-vous les rôles?
LM: Nous sommes toujours plus forts à plusieurs. Pelicula Culturală https://www.facebook.com/PeliculaCulturala/info est une communauté, née en 2012, animée par des passionés de cinéma. (Vous voyez, il y a de nombreux cinéphiles à Timisoara mais peu d’espace pour voir du cinéma ! )
Nous nous complétons et nous travaillons ensemble depuis 2 ans. “Pelicula Culturală” contribue aussi à promouvoir des bâtiments peu ou pas connus par le grand public (l’observatoire astronomique, une salle de tango…). Chaque projection est l’occasion d’une manifestation spécifique dédiée à une thématique : la danse, l’engagement citoyen et responsable… “Marele ecran” est plus orientée comme une cinémathèque.

Anouk Lederle

Participante au festival – Anouk Lederle

GV: Qui sont vos autres partenaires? Vos soutiens? Vos sponsors ?
LM: Les partenaires culturels de la ville : l’Institut français, le Centre culturel allemand, le Consulat allemand… Nous avons le soutien des partenaires locaux : la direction du département, la direction de la culture (la Casa Artelor qui accueille le festival !), et la contribution de quelques entreprises. Notre festival de poche est fait avec de l’argent de poche cela signifie que nous n’avons pas ou très peu reçu d’argent sonnant et trébuchant. En revanche, nous avons eu des soutiens en nature (boissons), en complémentarité (visibilité)… Seuls les droits d’auteur ont bénéficié d’un apport direct de la part de VITAS RÖMANIA.
Nous avons travaillé avec un budget dérisoire mais avec une belle énergie de la part de tous ceux qui nous ont accompagné : le travail des organisateurs depuis 5 mois, des volontaires tout au long du festival. Un monteur et un graphiste ont mis leur savoir-faire à notre disposition, d’autres sont venus avec des dépliants…Nous avons même eu un contributeur, passionné de cinéma, un homme comme vous et moi, qui a fait une donation car il ne pouvait pas donner de son temps.

GV: Parlez-nous un peu de la programmation : comment avez-vous choisi les films? Y a-t-il un comité de sélection?
Des courts métrages roumains mais pas seulement, des réalisateurs connus C. Mungiu, R.C Porumboiu d’autres moins…

LM: Le comité ? (rires) Il est composé de 2 personnes moi et Félix Petrescu, musicien, et à ses heures : chercheur, observateur, fondu de cinéma. Disons qu’il a eu l’idée des films majeurs comme “Ernest et Célestine”, “Cercuri”, “A fost sau n-a fost?” et moi du reste. Plusieurs films et courts métrages ont été proposés par les réalisateurs eux-mêmes comme Adrian Sitaru, Cristian Mungiu, Igor Cobileanski ou encore Radu Jude (une sélection toute fraîche !) Nous avons commencé la programmation en février, en mai le programme était prêt et nous avons pu l’annoncer en juin. Nous n’avons pas chômé.

Anouk Lederle

Anouk Lederle

GV: “Ceau cinema” ce ne sont pas seulement des projections, c’est aussi un festival avec un éventail de propositions : des ateliers de bande dessinée, des débats avec des réalisateurs, une nuit des dévorateurs de bandes-annonces, des films d’animation, des courts métrages et même une projection dans un village à 50Km de Timisoara Gottlob. Quel public recherchez-vous ?


LM: Nous sommes partis d’un concept orginal avec l’idée que chacun puisse en avoir pour sa poche (sourire). C’est un peu comme si on lançait un défi au public de Timisoara. C’est un festival de poche mais avec toutes les caractéristiques d’un grand festival. Un essai pour voir si le public sera au rendez-vous. Nous ne voulions pas de compromis sur la qualité des projections car le grand public y a droit lui aussi. Notre souhait c’est de proposer un festival, de qualité, pour le grand public et qui ne soit, surtout, pas prétentieux.

GV: Après ce premier festival quelles autres actions envisagez-vous? Si vous aviez 3 voeux à formuler quels seraient-ils ?

LM: Nous souhaitons que ce festival soit l’occasion d’un brassage de la population, qu’il soit l’occasion de rencontres, d’échanges et de partages autour du cinéma et pas seulement. Nous aimerions que ce festival change de formule et entre dans la cour des grands avec un budget décent, une équipe renforcée, un public engagé. Un changement d’échelle qui permette d’offrir une notorité, une visibilité à “Ceau cinema” pour avoir des sponsors et aussi d’autres soutiens de la part des partenaires locaux. Offrir à Timisoara un festival pour étancher sa soif de cinéma et – (propos personnel de l’auteur) permettre à la ville d’avoir une carte supplémentaire pour sa candidature comme capitale culturelle européenne en 2021 !

Mes trois voeux sont :
1/ Équiper Timisoara d’une salle de cinéma digne de ce nom : d’une salle art et essai
2/ Inscrire Timisoara sur la carte des festivals
3/ Convaincre le public de Timisoara d’adhérer à un cinéma de qualité

Nous souhaitons un public nombreux et de multiples éditions à “Ceau cinema”.

 

 

Quatre Kosovars marchent jusqu'à Bruxelles pour demander l'exemption de visas en Europe

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Le 17 juillet dernier, quatre hommes du Kosovo ont achevé une marche de 78 jours, de l'est du Kosovo jusqu'à Bruxelles en Belgique. Le but de leur marche était de demander aux autorités européennes d'accorder au Kosovars de pouvoir se déplacer en Europe sans visas, un privilége dont jouissent d'autres pays de l'ouest des Balkans depuis un certain temps.

Les quatre hommes ont effectué leur périple de façon indépendante, en le finançant eux mêmes, mais disent avoir reçu un soutien, financier et moral, d'autres personnes de cette région alors qu'ils cheminaient vers le siège de l'UE.  Radio Free Europe a écrit sur son site, après l'arrivée des marcheurs à Bruxelles, où ils ont pu rencontrer des officiels :  

Ils se font appeler le groupe des  ”Voyageurs libres ” (“Shtegtarët e lire”), et ont marché sous le slogan “5 millions de pas pour un pas”, dans l'espoir que Bruxelles accordera aux citoyens du Kosovo la possibilité de voyager à travers les pays de l'Union européenne sans visas.

Lourdes Sada, auteur et traductrice à Global Voices, pour le plaisir

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Lourdes in her "bunker." Photo used with permission.

Lourdes dans son “bunker.” Photo utilisée avec permission.

La dynamique du bénévolat, selon le domaine où il s'exerce,  peut être très mouvante, les bénévoles tâtent de voies diverses jusqu'à en trouver une ou deux où ils se trouvent bien et où ils resteront… jusqu'à ce qu'ils sentent des envies de changement et tout repart du début.

Lourdes Sada est arrivée à Global Voices en Espagnol il y a déjà plus de deux ans, et depuis elle a produit plus de 400 articles, comme traductrice ou auteur. Mais ce n'est pas sa seule activité, et nous avons voulu nous en entretenir avec elle.

Global Voices (GV) : Bonjour Lourdes, parle-nous de toi. Où habites-tu ? Que fais-tu ?

Lourdes Sada (LS): Soy española, de Aragón. En España he vivido en Valencia y en Euskadi, pero ya hace 22 años que vivo en Bruselas. Trabajo en casa, por eso tengo bastante tiempo para dedicarlo a lo que más me gusta hacer, voluntariado en línea.

Lourdes Sada (LS) : Je suis Espagnole, d'Aragón. En Espagne, j'ai vécu à Valence et au Pays Basque, mais je suis à Bruxelles depuis 22 ans. Je travaille chez moi, ce qui me laisse assez de temps à consacrer à mon activité préférée, le bénévolat en ligne.

GV : Qu'est-ce qui te plaît dans le bénévolat en ligne ? Quelles ont été tes expériences ?

LS: Empecé a hacer voluntario en línea cuando mis hijos comenzaron a ir a la escuela. Después de varios años ocupada con ellos, me encontré con unas horas libres durante el día que quería dedicar a algo que fuera útil para los demás y al mismo tiempo me enriqueciera. Como antes de instalarme en Bruselas había empezado la carrera de informática, aunque no pude acabarla por el traslado, el mundo de los ordenadores y de Internet no me era ajeno, y el voluntariado en línea me pareció ideal en mi situación, ya que podía aprovechar muy bien el tiempo mientras seguía cuidando de mi familia. Buscando por la red di con una web francesa que buscaba traductores voluntarios y ahí empezó todo.

LS : Je me suis mise au bénévolat en ligne quand mes fils ont commencé à aller à l'école. Après plusieurs années à m'occuper d'eux, je me suis retrouvée avec quelques heures libres dans la journée que j'ai voulu consacrer à quelque chose d'utile aux autres en même temps qu'enrichissant pour moi. Avant de m'installer à Bruxelles j'avais commencé des études d'informatique, mais si je n'ai pu les terminer à cause du déménagement, le monde des ordinateurs et de l'Internet ne m'était pas étranger, et le bénavolat en ligne me paraissait idéal dans ma situation, puisque je pouvais profiter de mon temps tout en prenant soin de ma famille. En cherchant sur le net je suis tombée sur un site français qui cherchait des traducteurs bénévoles et c'est comme ça que tout a commencé.

GV : Comment t'es-tu retrouvée sur Global Voices et qu'est-ce qui t'a fait y rester ?

LS: Encontré GV buscando en Internet proyectos que necesitaran traductores. Al principio dudaba si ofrecerme como voluntaria, pensé que era un entorno muy profesional, y yo no lo soy. Pero los editores de GV decidieron darme una oportunidad y espero no haberles decepcionado. La traducción para GV es un trabajo que me gusta mucho, porque tengo la oportunidad de traducir sobre temas muy variados. A menudo son noticias de países que no suelen aparecer en la prensa tradicional, otras veces son cosas cotidianas que tampoco llegan a las primeras planas de los periódicos. Todo eso me da una visión más amplia del mundo.

LS : J'ai trouvé GV en recherchant sur Internet des projets nécessitant des traducteurs. Au départ j'ai hésité à me présenter, je pensais que c'était un environnement très professionnel, ce que je ne suis pas. Mais les éditeurs de GV m'ont donné ma chance et j'espère ne les avoir avoir déçus. Traduire pour GV est un travail qui me plaît beaucoup, parce qu'il me donne la possibilité de le faire sur une grande variété de sujets. Tantôt ce sont des informations sur des pays habituellement absents de la presse traditionnelle, tantôt ce sont des choses de tous les jours qui n'arrivent pas non plus à la une des journaux. Tout cela élargit ma vision du monde.

GV : Tu écris aussi tes propres articles. Est-ce quelque chose de nouveau pour toi ?

LS: Sí, nunca había escrito antes para ningún medio. A raíz de un incidente en el parlamento español que me indignó, como a muchas otras personas, me ofrecí para empezar a colaborar también escribiendo artículos en GV. Las cosas en España están bastante mal, pero el problema no es solo económico, también es muy doloroso ver la injusticia, la corrupción, la impunidad. Escribiendo artículos sobre todo esto intento que mi indignación se canalice de forma positiva, difundiendo estos hechos para que más gente tenga la información necesaria para tomar las decisiones más convenientes.

LS : Oui ! Je n'avais jamais écrit avant pour aucun média. A la suite d'un incident au parlement espagnol qui m'a indignée, comme beaucoup d'autres personnes, je me suis proposée pour contribuer également en écrivant des articles pour GV. Ça va assez mal en Espagne, mais le problème n'est pas qu'économique, c'est aussi très douloureux de voir l'injustice, la corruption, l'impunité. En écrivant des articles sur tout cela mon intention est de canaliser mon indignation de façon positive, en diffusant les faits pour que plus de gens aient l'information nécessaire pour prendre les décisions les plus adéquates.

GV : As-tu reçu des réactions à tes articles ?

LS: Sobre todo de compañeros de GV, de amigos y familiares que los leen. En general, creo que les gusta mi forma de escribir, y sobre todo aprecian el esfuerzo que hago para que los artículos resulten amenos y entretenidos. Cuando escribo intento ponerme en la piel del lector, creo que así el texto tiene más posibilidades de resultar interesante y agradable de leer. Ya que tienen la deferencia de leerme, lo menos que puedo hacer por ellos es no aburrirle

LS : Surtout de mes camarades de GV, des amis et de la famille qui les lisent. En général, je crois qu'ils aiment ma façon d'écrire, et surtout, qu'ils  apprécient mes efforts pour que les articles soient divertissants et prenants. Quand j'écris, je me mets à la place du lecteur, je crois qu'ainsi le texte aura plus de chances de devenir intéressant et agréable à lire. Si déjà on me fait l'honneur de me lire, je dois au moins ne pas être ennuyeuse.

GV : Quelle a été ta plus grande difficulté comme traductrice ? 

LS: Siempre he trabajado como voluntaria, por lo que en general las personas con las que he colaborado han tenido mucha paciencia y me han enseñado muchísimo. Mi primer webmaster me dio un cursillo rápido de html para que pudiera traducir directamente las páginas web, buscando todos los textos entre las etiquetas. Quizá el mayor apuro lo pasé con mi primer encargo, un “tocho” larguísimo que me enviaron con muy poco tiempo, tuve solo cuatro o cinco días para terminarlo y corregirlo. Casi no dormí, pero disfruté muchísimo. El trabajo más grande lo he hecho para Community Empowerment Collective, con los que he colaborado durante muchos años, como traductora, coordinadora y diseñadora web, y aún colaboro cuando me necesitan. No solo traduje más de 400 páginas al español, sino que también diseñé el nuevo formato de la web y convertí más de 4000 páginas en 30 idiomas distintos al nuevo diseño.

LS : J'ai toujours travaillé comme bénévole, et en général les personnes avec qui j'ai collaboré ont eu beaucoup de patience et m'ont énormément appris. Mon premier webmestre m'a donné une formation rapide de html pour me permettre de traduire rapidement les pages web, en cherchant tous les textes entre les balises. Le plus difficile a peut-être été ma première tâche, un énorme “pavé” qu”on m'a envoyé avec très peu de temps, j'avais seulement quatre ou cinq jours pour le finir et le corriger. Je n'ai presque pas dormi, mais j'ai adoré. Mon plus grand travail a été pour Community Empowerment Collective, avec qui j'ai collaboré pendant de nombreuses années comme traductrice coordinatrice et web designer, et je continue à travailler pour eux quand ils ont besoin de moi. Non seulement j'ai traduit plus de 400 pages en espagnol, j'ai aussi conçu le nouveau format du site et converti plus de 4.000 pages dans le nouveau format en 30 langues différentes.

GV : Que penses-tu de la situation actuelle des traducteurs indépendants dans l'Union européenne ?

LS: Tengo entendido que bastante mal. Nunca ha sido bueno, pero con la crisis, la situación va de mal en peor. Por ejemplo, muchos fabricantes recurren a traductores electrónicos para traducir las instrucciones de sus productos a otros idiomas, aunque resulte un batiburrillo ininteligible. Así, poco a poco se va reduciendo el campo en el que se mueven los freelancers. La mayoría de los traductores que conozco trabajan en las instituciones europeas, quizá sea más aburrido, pero elimina riesgos.

LS : Je peux dire qu'elle est plutôt mauvaise. Elle n'a jamais été bonne, mais avec la crise, c'est de mal en pis. Par exemple, beaucoup de fabricants recourent à des traducteurs électroniques pour traduire en d'autres langues le mode d'emploi de leurs produits, même si le résultat est un fouillis incompréhensible. Ainsi peu à peu se rétrécit le terrain des traducteurs freelance. La majorité des traducteurs que je connais travaillent pour les institutions européennes, c'est peut-être plus ennuyeux, mais ça élimine les risques.

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Lourdes avec l'auteur, Juan Arellano, à Bruxelles. Photo utilisée avec permission.

GV : Que conseillerais-tu à ceux qui se lancent dans le monde de la traduction ?

LS: Algo muy simple: que lean sus traducciones. En mi humilde opinión, hay una regla básica para que una traducción cumpla con su cometido: que no se note que es una traducción. Por otro lado, que tengan paciencia, que por mal que estén las cosas tarde o temprano tendrán que ir a mejor. Además, como han hecho otros profesionales, los traductores deberían plantearse luchar contra el intrusismo y empezar a exigir que se proteja su campo profesional de personas no cualificadas y sobre todo, de máquinas. Si lo logran, todos saldremos ganando.

LS : Une chose très simple : lire leurs traductions. A mon humble avis, il y a une règle de base pour qu'une traduction atteigne son but : on ne doit pas remarquer que c'est une traduction. Par ailleurs, être patient, même si cela va mal, tôt ou tard les choses s'amélioreront. Enfin, comme l'ont fait d'autres professionnels, les traducteurs doivent se décider à lutter contre les intrusions et commencer à exiger la protection de leur domaine professionnel contre les personnes non qualifiées, et par-dessus tout, contre les machines. S'ils y réussissent, nous serons tous gagnants.

GV : Si tu le pouvais, que voudrais-tu changer ou développer dans Global Voices ? 

LS: La verdad es que me gusta tal cual está, y aún más con el nuevo diseño. Yo creo que en este caso lo mejor es aplicar la primera ley de la mecánica: si funciona, no lo toques.

LS : La vérité est que cela me plaît comme c'est, et encore plus avec le nouveau design. Je crois que dans ce cas il faut appliquer la première loi de la mécanique : si ça marche, n'y touchons pas.

GV : Parle-nous d'un trait de ta personnalité qui te définit particulièrement.

LS: Si hay algo que creo que se me da muy bien es moverme por la Red, encontrar cosas en Internet, ya sea información, aplicaciones, programas, objetos en venta… no sé si será por paciencia, por intuición o por simple terquedad, pero rara vez no acabo encontrando lo que necesito. Tanto así, que mis amigos me llaman en broma “yopreguntoaLourdes.com”.

En otro orden de cosas, hace unos años, Phil Bartle, autor del CEC, y John Petroff, administrador del PEOI, con quien también colaboré varios años, me nominaron para el premio “Voluntarios del Año” que concede el servicio de voluntarios en línea de Naciones Unidas. Este premio me dio una gran alegría, no solo porque dejó claro cuánto apreciaban ambos mi trabajo, sino por constatar qué buenos amigos he ido haciendo por el camino.

LS : S'il y a quelque chose que je pense savoir très bien faire, c'est naviguer sur le net, trouver des choses sur l'Internet, que ce soit de l'information, des applis, des programmes, des choses à vendre… je ne sais pas si c'est la patience, l'intuition ou le simple entêtement, mais c'est rare que je ne finisse pas par trouver ce que je cherche. Au point que mes amis me taquinent en m'appelant “jedemandeàLourdes.com.”

Dans un autre ordre de choses, il y a quelques années, Phil Bartle, auteur du CEC, et John Petroff, administrateur du PEOI, avec qui j'ai aussi collaboré plusieurs années, m'ont proposée au prix du “Bénévole de l'année” décerné par le service des volontaires en ligne des Nations Unies. Ce prix m'a donné une grande joie, pas seulement parce qu'ils appréciaient manifestement tous deux mon travail, mais aussi par la constatation qu'en chemin je me suis fait d'excellents amis. 

Retrouvez les traductions et articles de Lourdes ici, et suivez-la sur Twitter @LulesSada.


Les « façonneurs d'opinion » du gouvernement vietnamien ciblent les pages Facebook de militants

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viet tan

La bataille pour Facebook (Source : www.facebook.com/viettan)

Ces dernières semaines, des militants vietnamiens se sont aperçus qu'il leur était impossible de se connecter à leurs comptes Facebook. Leurs pages avaient été bloquées pour violation des conditions d'utilisation du site alors qu'ils n'avaient apparemment enfreint aucun règlement de Facebook.

Selon Angelina Trang Huynh, qui n'a temporairement pas pu accéder à son compte ce mois-ci, la coupable est la cyber-armée du gouvernement vietnamien, connue sous le nom de « façonneurs d'opinions » (dư luận viên). Ces façonneurs d'opinion utilisent le système « Signaler un abus » de Facebook pour  orchestrer un bombardement de dénonciations qui aurait mené Facebook à bloquer les comptes ciblés.

Instructions for reporting Viet Tan's Facebook page

Instructions pour dénoncer la page Facebook du Viet Tan.Le Viet Tan est un parti pro-démocratie avec des membres au Vietnam et du reste du monde.(Source :page Facebook « I love the Vietnamese security police »)

Avec 25 millions d'utilisateurs vietnamiens, Facebook est le réseau social le plus utilisé du pays. Depuis le décollage de la fréquentation de Facebook en 2009, les autorités n'ont pas réussi à restreindre la croissance explosive du nombre de ses utilisateurs ni à limiter son rôle de plateforme d'expression libre.

Les premières tentatives de blocage de Facebook par les autorités ont échoué et n'ont fait qu'encourager les internautes à apprendre à contourner les blocages et à se perfectionner en méthodes de désobéissance civile.

En 2013, Ding Nhat Uy, 30 ans, fut le premier militant arrêté pour ses activités sur Facebook. Il fut reconnu coupable « d'abus des libertés démocratiques » en raison des mises à jour de son statut Facebook, appelant à la libération de son plus jeune frère. Ce dernier avait aussi utilisé les réseaux sociaux pour exprimer son désaccord. L'arrestation de Uy a attiré l'attention générale, sans pour autant modérer l'enthousiasme pour les discussions politiques  sur les réseaux sociaux.

Les autorités vietnamiennes semblent avoir abandonné l'idée de bloquer complètement Facebook. L'économie et l'image du pays dépendent de la capacité des autorités à maintenir un semblant d'Internet libre.

Toutefois, avec les « façonneurs d'opinions », il semble que les autorités espèrent étouffer la liberté d'expression. On reproche à cette cyber-armée de créer un climat d'intimidation et de harcèlement, comme le prouve le raz-de-marée de commentaires malsains et vulgaires qu'elle déverse sur les réseaux sociaux.

En signalant à maintes reprises un compte, elles peut facilement déclencher le blocage d'un profil ou d'une page communautaire Facebook publiant des contenu critiques envers le gouvernement de Hanoi, une méthode semblable à une attaque par déni de service (DDoS).

L'utilisateur de Facebook Trinh Huu Long postait une liste de comptes bloqués récemment. Un véritable carnet d'adresses des figures de la communauté militante vietnamienne sur internet.

La police communiste vietnamienne a récemment développé de nouvelles tactiques pour combattre les pages dissidentes sur Facebook : utiliser l'option « signaler un abus » sur Facebook. La police et les « façonneurs d'opinion » créent des milliers de faux signalements dénonçant simultanément différentes pages Facebook de militants, les accusant de répandre des « contenus inappropriés » et des « discours haineux » sur le site.

 Pour Angelina Trang Huynh, il faut s'attendre à une contre-attaque des internautes :

Hors ligne, les autorités envoient la police utiliser la force sur des militants pacifiques. En ligne, ils utilisent les « façonneurs d'opinion » pour réduire des internautes au silence. Le gouvernement vietnamien pense-t-il vraiment pouvoir agir ainsi en toute impunité ?

Cette jeune footballeuse est plus populaire que Messi dans son lointain village népalais

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Screenshot of the girls football team arriving after winning.

Capture d'écran du retour de l'équipe féminine de football de Sunakali après un tournoi.

Mugu, un des districts les plus pauvres du Népal, est dépourvu de stade de football. Mais il possède une star du foot autant révérée que le célèbre fils de l'Argentine Lionel Messi – et c'est une fille !

Sunakali et son équipe y ont reçu le même accueil à leur retour après avoir remporté le tournoi national féminin de football que si elles avaient gagné la Coupe du Monde au Brésil, raconte Mysansar, un blog népalais populaire.

Les jeunes femmes ont quitté pour la première fois leur district montagnard pour participer au tournoi à Kailali, un voyage de centaines de kilomètres. Elles ont marché deux jours jusqu'à la piste d'atterrissage, puis ont voyagé par avion, rickshaw et char à boeufs pour la première fois de leur vie. Aucune route directe ne relie Kailali et Mugu, et celles qui existent sont en mauvais état.

Au tournoi, l'équipe de Mugu a joué contre les équipes Badikhel du district de Lalitpur, Baliya de Kailali et Patharaiya avant de rencontrer l'équipe Tikapur en finale. Mugu a gagné et Sunakali a été proclamée meilleure attaquante.

L’exploit est impressionnant pour de nombreuses raisons, entre autres parce que les jeunes femmes n'ont découvert ce sport qu'en 2011. A Mugu, l'espérance de vie moyenne est, dit-on, de 47 ans, 49 pour les hommes et 39 pour les femmes. Près des deux tiers des filles de 15 à 19 sont mariées, et l'alphabétisation féminine est de 9 %. 

Lorsque l'équipe victorieuse est rentrée chez elle, elle a été accueillie à la piste d'atterrissage aux cris de “Sunakali, comme Messi !” Des chevaux ont été amenés pour que les jeunes femmes rentrent au village en chevauchant, un rare honneur à Mugu pour les femmes. 

Le journaliste Bhojraj Bhat a préparé un documentaire qui sortira ce mois, racontant le périple des jeunes filles. Une bande-annonce de “Sunakali : des adolescentes sur le sentier de la gloire” sur YouTube donne un aperçu de la vie à Mugu.

Depuis la victoire au tournoi, Sunakali est devenu un nom célèbre dans Mugu, et son histoire a fait le tour des médias sociaux. L'hebdomadaire népalais Saptahik a médiatisé Sunakali après sa notoriété sur Internet. Bhat a tweeté la couverture de la publication :

Sunakali, le #Messi népalais ! La nouvelle la plus top de #Mysansar (75.139) est parue sur @saptahik aujourd'hui

L'utilisateur de Twitter Suraj, qui se dit cinéphile et fan de cricket, a tweeté la photo de Sunkali tenant le trophée aux côtés de sa mère :

Le Messi de Mugu : Sunakali Budha avec sa mère

Le célèbre blogueur népalais Lex Limbu a aussi écrit à son propos sur son blog, lu par les Népalais du monde entier.

Au village de Sunkali dans le district de Mugu, la télévision et Internet sont encore un rêve. Mais Saroj Chapagai, un étudiant en sociologie, n'a pu s'empêcher de se demander, devant toutes les comparaisons de Sunkali à Messi :

Sunakali a-t-elle regardé ou pas le jeu de Messi hier, voilà à quoi je réfléchissais pendant le match.

L'autre grotte de Lourdes…en Argentine

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La grotte de Lourdes en Argentine. Photo : Laura Schneider, diffusion autorisée.

 [Sauf mention contraire, tous les liens de ce billet renvoient vers des pages Web en espagnol]

La grotte de Lourdes est un monument naturel surprenant situé à Puerto Deseado (en français), dans la province de Santa Cruz en Argentine. Le canyon de Las Bandurrias, où se trouve ce sanctuaire grandiose, s'étend de la ville de Tellier à l'estuaire Ría de Deseado. C'est dans ce lieu saint que Laura Schneider a décidé de poser ses valises, elle raconte ses impressions sur son blog :

No tenía conocimiento de la Gruta de Lourdes hasta que viajé a Puerto Deseado, un lugar encerrado entre paredones de roca rodeado del silencio de la naturaleza o quizás del sonido que nos da la soledad y la fe. Miles y miles de personas visitan este lugar, tan alejado pero tan bello como natural. Mas alla de las peregrinaciones que se realizan, es un lindo lugar para recorrer sin necesidad de peregrinar.

Avant de venir à Puerto Deseado, je n'avais jamais entendu parler de la grotte de Lourdes. Dans ce lieu entouré de rochers, le silence de la nature est roi, ou du son que la solitude et la foi nous inspirent. Des milliers de personnes viennent visiter cet endroit, certes isolé, mais d'une beauté naturelle à couper le souffle. Sans pour autant y venir en pèlerinage, ce lieu magnifique vaut le détour.

Vous pouvez suivre les aventures de Laura sur son blog ainsi que sur Twitter.

Cet article fait partir des dixièmes #LunesDeBlogsGV (le Lundi des blogs sur GV) du 7 juillet 2014. 

Le conseil d'administration de la fondation Global Voices accueille Juanita Leon

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Juanita Leon, the newest member of the Global Voices board

Juanita Leon,  nouvelle membre du conseil d'administration de  Global Voices

Nous sommes très heureux de présenter le membre le plus récent du conseil d'administration de la Fondation Global Voices, Juanita León.

Juanita est la fondatrice de Lasillavacia.com, un site d'information sur le pouvoir, en Colombie. Elle est avocate, diplômée de l'école de journalisme de l'Université de Columbia. Elle a également été une chercheuse invitée du centre Nieman à Harvard en 2006. Dans son parcours, le rôle d'éditrice lors du lancement de Flypmedia.com à New York et celui de rédactrice en chef de Semana.com. Elle est l'auteur de Country of Bullets, sur la guerre en Colombie, parmi d'autres ouvrages. Elle a enseigné une forme de journalisme, les  Guerrilla News, à l'école de journalisme de l'université de New York et vit maintenant en Colombie. 

Pour Juanita, “Global Voices a concrétisé l'idée que le journalisme n'est plus tant (ou du moins, pas seulement) de l'information, mais aussi de la conversation, des échanges”. “C'est la plateforme en ligne où les voix des plus intéressantes et brillantes, du monde entier, sont présentées et agrégées, avec pour résultat que l'ensemble devient meilleur que la somme de ses parties. Global Voices est un laboratoire sur le futur du journalisme, où la théorie des gourous de l'internet est devenue réalité. En tant que journaliste et entrepreneuse du web, Global Voices est un exemple pour moi et je suis fière d'en faire partie aujourd'hui.” 

Juanita remplace l'un de nos premiers membres du conseil d'administration de la fondation, Rosental Alves. Rosental nous quitte après avoir servi pendant huit ans au conseil d'administration. Sa chaleur humaine et sa sagesse vont nous manquer.

 Le conseil d'administration se réunit quatre fois par an et a été très engagé dans la vie de la communauté Global Voices depuis sa création. Notre conseil d'administration est composé des deux fondateurs, de trois représentants de la communauté, et de quatre membres extérieurs. 

PHOTOS : Le projet de Rising Voices “Mapping for Niger” a un an

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Le billet original a été publié sur le site du Mapping for Niger, un projet de Rising Voices.  Il est reproduit ici avec la permission du groupe. 

C’est le 9 juin 2014 que le projet Mapping for Niger a été créé au Niger. Ce projet regroupe des étudiants en géographie de l’Université Abdou Moumouni de Niamey avec comme coordonatrice Orsoylya Jenei. Les membres de ce projet vous partagent ci-dessous les moments forts de ce projet et leurs réflexions pour ce premier anniversaire : 

Laouali Daba Harouna

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Voici un an que la communauté Open Street Map-Niger cartographie le territoire du Niger. Pendant cette année nous avons travaillé en groupe avec un fort esprit d’équipe, une compréhension mutuelle, du dynamisme et du dévouement. Ce travail de volontariat nous a amené à traverser le territoire nigérien tout en prenant les coordonnées des différents lieux tel que les mosquées, les centres de santé et les écoles. Nous avons aussi pris les photos de nombreux sites touristiques.  Enfin, ce projet nous a permit de maîtriser le GPS et un certains nombre de logiciel s’inscrivant dans le même cadre.

Moustapha Moutari

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Nous sommes une quinzaine d’Etudiants de l’Université Abdou Moumouni a être formé et qui continuons à former les autres. Ce projet nous a permis de confronter notre formation de géographie aux outils informatiques liés à la cartographie et nous a donné une présence dynamique sur les réseaux sociaux. Mapping for Niger, c’est une très grande satisfaction pour nous. 

Fatiman Alher

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En tant que volontaire du projet Mapping for Niger, ce projet m’a donné beaucoup d’opportunités dans le domaine scientifique, culturel, économique et social à travers les articles écrit sur le  blog, sur Facebook et les photos sur Flickr du projet,  la maîtrise du GPS  pour la collecte des données géographiques sur les infrastructures de Niamey, Dosso et Massama et l’ édition de ces données géographiques sur la carte d'utilisation libre d’OpenStreetMap.

L’atelier de  formation de  Ouagadougou au Burkina Faso est rentré dans le cadre du renforcement de notre capacité en matière de techniques d’édition des  données cartographiques  et du système OpenStreetMap (OSM). En effet, cette rencontre qui a rassemblé plusieurs structures d’ OSM, m’a permis de maîtriser l’utilisation d’UMAP pour les cartes en lignes, l’utilisation d’Itoworld pour les cartes thématiques, et enfin une formation sur le logiciel QGIS.  J’encourage tout le monde à s’intéresser à ce type d’initiative. Joyeux anniversaire Mapping For Niger !

Bassirou Inou Koulou

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Étant membre du Projet Mapping for Niger qui a fête ses un an d’installation au Niger, ce qui m’a beaucoup marqué et qui me rend fier,  c’est l’ampleur qu’a pris le projet par ses activités et qu’il continue de mener sur le terrain et via les réseaux sociaux. Cela  a permis de faire connaitre le Niger d’une manière générale, l’Université Abdou Moumouni de Niamey et en particulier le Département de Géographie. Pour moi, c’est vraiment un honneur et une grande fierté d’appartenir à ce projet, car ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses sur le plan technologique et à faire connaître d’avantage mon pays, je dis chapeau à tous les membres et surtout à Orsoylya par rapport à leurs efforts.

Tanimoune Mossi Garba

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 Animé par des étudiants en géographie de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, ce projet a mené plusieurs activités. Parmi ces activités, la sortie dans mon village Massama avec les autres membres du projet, en passant par la ville de Dosso m’a beaucoup marqué. Individuellement, chacun de nous a cartographié soit sa ville, soit son village (Zinder, Niamey, Tahoua, Madaoua…) Un autre point qui m’a émerveillé est notre participation au Forum International Francophone Jeunesse et Emplois Verts  FIJEV de Niamey en 2014.

Abdoul Jaba Mabachir Hamza

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le Projet Mapping for Niger a non seulement permis de renforcer notre capacité intellectuelle mais aussi de connaitre les difficultés et les avantages de travail en groupe, ce qui est important pour nous dans notre vie professionnelle.

Abdou Salam Ousmane

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Ce projet a déjà formé bon nombre d’étudiants en géographie en cartographie numérique, dont chacun a tiré une expertise.  Donc c’est aujourd’hui un sentiment de joie et de gratitude qui m’anime d’avoir bénéficié de cette formation.

Ali Douka Mahaman

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Un joyeux anniversaire au Projet Mapping for Niger !

 Oui, un an d’intense activité déjà.  il est important de décrire la difficulté qui ont émaillé toutes les itinéraires de formation qu’a connu ce projet.   

A cet effet, il serait pour moi ingrat d’amorcer cet éloge sans mentionner l’Université Abdou Moumouni de Niamey à travers le Département de Géographie qui, dans sa volonté de promouvoir l’expertise en géographie a servi de cadre pour abriter ce projet de cartographie numérique au service du Niger.

Dresser l’éloge de ce projet nécessite un argument tangible basé sur la véracité des faits. Nous sommes heureux en tant qu’ étudiants d’être les membres du “Projet Mapping For Niger“. Tout travail humain minime soit-il, nécessite un niveau d’organisation basé sur un modèle. 

Le Projet Mapping For Niger est l’un des rares  projets de volontariat estudiantin au Niger. Nous avons connus des moments difficiles lors de la formation mais ces moments restent pour nous une base solide et un motif d’espoir.  Au bout de l’effort, une lumière renaîtra et aidera à notre marche vers la réussite et le développement.

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