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Une nouvelle app permet de découvrir une ville avec ses habitants

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Banner of words from Voicemap. Republished with permission.

Drapeau de mots de Voicemap. Reproduit avec autorisation.

Quand vous voyagez, vous voulez en savoir plus sur votre destination. Mais êtes-vous las des éternels historiques ennuyeux, des monuments historiques et des récits classiques rédigés par les agences de tourisme ?

A screenshot from Voicemap. Republished with permission.

Capture d'écran de Voicemap. Reproduit avec autorisation.

Voicemap est une application qui permet à des conteurs de parler à d'autres de leurs quartiers ou villes. Ce sont ceux-ci, et non des professionnels, qui enregistrent les commentaires, leur donnant ainsi un ton plus amical et personnel.

Après dix ans de voyages à travers le monde, le fondateur, Iain Manley s'est retrouvé à travailler pour un tour-operateur. Il s'est souvenu que pendant ses propres voyages, il vivait ses meilleures expériences quand quelqu'un des lieux lui montrait “sa” ville et qu'il la voyait à travers ses yeux. Il a commencé avec sa propre ville de Cape Town, une ville dont il affirme qu'elle possède de nombreux aspects différents.

“En fin de compte, nous souhaitons vraiment  créer plutôt que fournir un guide aux gens. Nous voulons en faire un nouveau media, une façon de raconter des histoires, qui peut donner forme à un récit différent et nouveau”, nous a-t-il affirmé lors d'un entretien sur Skype.

Voicemap crée de multiples histoires sur un unique lieu et s'éloigne du schéma de ‘la voix unique’ si commun dans le secteur du tourisme. Ils veulent que les habitants d'une région se l'approprient et racontent leur propres histoires sur leurs communautés.

Le site web explique :

Stories have always given meaning to the world around us. Home is a story we tell ourselves, and sometimes it is a part of the story about being Away. Mount Everest, the Mississippi, the pyramids at Giza and the Berlin Wall are really just stories, told and retold every day. Your neighbourhood is a story too.

Les histoires ont toujours donné une signification au monde qui nous entoure. Home (Chez Moi) est une histoire que nous nous racontons, et quelquefois, c'est une partie de l'histoire quand on se trouve loin de chez soi. Le mont Everest, le Mississippi, les pyramides de Gizeh et le Mur de Berlin ne sont vraiment que des histoires, racontées et re-racontées chaque jour. Votre quartier est lui aussi une histoire.

Une vidéo du projet Voicemap le décrit plus en détails :

Il y a des difficultés : essayer de prédire où les gens vont marcher et où ils vont s'arrêter, apprendre à ajuster le rythme de la parole à la vitesse de la marche etc. “Au lieu de fournir aux voyageurs une liste de monuments, nous voulons qu'ils s'attachent à l'endroit”, explique Manley.

Il peut y avoir des surprises : “Quelquefois deux personnes parleront du même [monument] avec des opinions complètement différentes. C'est bien plus intéressant que quelque chose qui sort d'une encyclopédie ou d'un guide.”

Téléchargez Voicemap sur  iTunes, et restez à l'écoute car une version pour Android sortira bientôt. Si vous avez envie de devenir à votre tour ‘conteur', vous pouvez commencer par raconter une histoire en ligne.


Donetsk et Gaza, ce que disent les internautes russes

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Vladimir Putin in Israel, visiting a memorial dedicated to the Red Army's victory over Nazi Germany. June 25, 2012. Kremlin press service, public domain.

Vladimir Poutine visite en Israël le mémorial dédié à la victoire de l'Armée Rouge sur l'Allemagne nazie le 25 juin 2012. Service de presse du Kremlin, domaine public.

Deux événements ont fait la une jeudi 17 juillet : la destruction en vol MH17 de Malaysian Airlines au-dessus de l'Ukraine orientale, vraisemblablement par les séparatistes pro-russes, et le début de l'invasion terrestre de la bande de Gaza par Israël. Si le premier a reçu une immense attention sur l'Internet, le deuxième a été nettement moins remarqué. Il y a des raisons évidentes à cela. L'avion malaisien s'est écrasé dans l'arrière-cour russe, et le fait que Moscou a pu fournir le missile a propulsé l'affaire au premier plan de l'actualité. De même, l'offensive médiatique en Russie, à l'affût de toute théorie du complot pour jeter le doute sur la possible culpabilité des séparatistes et de Moscou, rend le crash mûr pour la discussion en ligne. 

Le paroxysme actuel dans le conflit israélo-palestinien, lui, ne soulève pas autant de passion que le MH17. Ses rapports avec les intérêts russes ne sont qu'indirects, et si Vladimir Poutin a une sympathie personnelle pour Israël, elle ne va pas jusqu'à cautionner la guerre de l'Etat juif contre le Hamas. De fait, une lecture attentive de Russia Today sur le conflit place la Russie principalement du côté des Palestiniens. Ainsi, l'actuel aller-retour entre Israéliens et Palestiniens est simplement vu comme un nouvel épisode de violence dans un conflit interminable. Malgré le nombre croissant de morts du côté palestinien (au moment d'écrire cet article, ils étaient 620), peu d'internautes russes écrivent des commentaires substantiels.

Ce qui ne veut pas dire un silence total. Les utilisateurs russes de Twitter, par exemple, publient des informations régulières sur le conflit. Les tweets décomptant les morts de Palestiniens sont une routine. Le tweet type est :

Plus de 500 Palestiniens sont morts depuis le début de l'opération dans la Bande de Gaza.

Ou pour souligner l'accélération mortelle, certains ont tweeté :

Plus de 100 morts ces dernières 24 heures dans la Bande de Gaza.

Ou rappeler que Gaza n'est autre qu'une prison à ciel ouvert :

La Palestine est la plus grande prison à ciel ouvert du monde. #Gaza #GazaAttaquée

A quoi celui-ci s'est contenté d'ajouter :

Catastrophe humanitaire en cours dans la Bande de Gaza. 

A côté de ces tweets – et d'autres – reprenant les grands titres, tous ne mentionnent évidemment pas les morts infligées par Israël. Pour s'informer selon le point de vue israélien, les utilisateurs russophones peuvent suivre le compte Twitter officiel des Forces de Défense Israéliennes, @Tsahal_Rus. On peut y trouver des tweets comme celui-ci :

Depuis le début de l'opération terrestre, #Tsahal a au total liquidé 110 terroristes et frappé 1302 sites terroristes.

Outre la chronique des victimes de la guerre, des utilisateurs de RuNet se sont interrogés sur l'apparente impossibilité de mettre fin à ce conflit séculaire. Bloguant sur Ekho Moskvy, le politologue Mikhaïl Ocherov argue que les Israéliens répugnent à renoncer au butin de la Guerre des Six Jours. Méditant sur l'adage israélien “Il n'y a pas de solution,” Ocherov écrit :

За счёт дешёвой и бесправной арабской рабочей силы, за счёт бесплатной земли на оккупированных территориях в конце 1960-х – начале 1970-х годов в Израиле произошёл экономический бум, плодами которого местные израильтяне пользуются до сих пор. Благосостояние израильского среднего класса, благополучие целых отраслей израильской экономики, таких, как строительство, дорожное строительство, сельское хозяйство, невозможны без дешёвой арабской рабочей силы, значительную часть которой составляют жители оккупированных арабских территорий. Прекращение оккупации означает для Израиля и израильтян если не конец “халявы”, то начало его конца.

Grâce à une main d'oeuvre arabe bon marché et sans droits, et à des terrains gratuits dans les territoires occupés, il y a eu en Israël à la fin des années 60 et au début des années 70 un boom économique dont les Israéliens locaux profitent encore des fruits. Le bien-être de la classe moyenne israélienne, la prospérité de secteurs entiers de l'économie israélienne, comme la construction, les routes, l'agriculture, n'existeraient pas sans la main d'oeuvre arabe bon marché, en grande partie composée d'habitants des territoires arabes occupés. La cessation de l'occupation signifierait pour Israël et les Israéliens, sinon la fin des “cadeaux,” du moins le commencement de leur fin.

Plutôt que de plonger dans le débat sur le conflit israélo-palestinien, certains ont trouvé matière à comparaison avec l'Ukraine, surtout pour relever l'hypocrisie de l'opinion internationale.

@Schrodinger1986 a tweeté:

Pendant que dans la Bande de Gaza Israël anéantit des “terroristes de 6 ans, en Ukraine . . . croyez-le ou non, en Ukraine c'est pareil.

Dans une note sur son mur Vkontakte, Sergueï Gostev a écrit :

ООН игнорирует ситуацию на Украине, где ежедневно гибнет больше людей чем в Секторе Газа.

L'ONU ignore la situation en Ukraine, où plus de gens meurent chaque jour que dans la Bande de Gaza [sic].

Un autre utilisateur de Vk, Vladimir Vladimirov, demande :

Мне вот интересно, летают ли гражданские самолеты над Сектором Газа? И если нет, то почему. 

J'aimerais savoir si des avions civils volent au-dessus de la Bande de Gaza ? Et si non, pourquoi.

L'humour noir n'est jamais loin sur le web, et l'actualité d'Ukraine et de Gaza ne fait pas exception. Le jeu de mot entre “gaz” et le sens littéral de “Sektor Gaza” [Bande de Gaza] en russe (“le secteur du gaz”) a permis à certains de plaisanter :

#Poutler [mot-valise de “Poutine” et “Hitler”] crée au Donbass un secteur de gaz de schiste.

Israël c'est le secteur de Gaza, et l'Ukraine, le secteur sans Gaz.

Ou encore :

на Украине возник “правый сектор” потому что кремль вовремя не создал пророссийской партии “сектор газа” #Украина

Le [mouvement nationaliste] “Secteur de droite” est né en Ukraine parce que le Kremlin n'a pas créé à temps le parti pro-russe “Secteur de Gaz[a]“.

Tout le monde n'a pas ri le 17 juillet. @isma_mustafaev a tweeté :

Qu'est-ce que l'actualité me fait ch… !!! #nouvelles #politique #russie #ukraine #palestine #gaza

L'activiste chinois Hu Jia agressé

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Le célèbre activiste chinois Hu Jia a été agressé dans la soirée du 16 juillet à Pékin. Il raconte l'incident sur son compte Twitter :

Aujourd'hui (le 16 juillet) à 20h12, j'ai été attaqué par des policiers en civil près de l'entrée Est de la station de métro Caofang, dans le quartier de Chaoyang à Pékin. Ils se sont enfuis en voiture juste après. Mes lunettes étant tombées par terre, je n'ai pas pu relever la plaque d'immatriculation. A présent je me sens mal, j'ai dû m'allonger sur le trottoir en attendant d'appeler la police. Hu Jia

Une croix rouge a été tracée sur une barrière blanche près du lieu de mon agression, et il n'y en a pas ailleurs. L'attaque a eu lieu à proximité de l'endroit où ma voiture était garée.

Je viens tout juste de porter plainte au commissariat de Changying. Le policier (plaque n°035658) m'a escorté jusqu'au lieu de mon agression, puis il est parti. Je vais à présent reprendre ma voiture et me rendre tout seul à l'hôpital Minhang pour faire soigner ma blessure, avant de rentrer à la maison. La police a visionné les vidéos de surveillance et m'a dit que le numéro de la plaque d'immatriculation de la voiture de mes assaillants n'avait pu être identifié.

Je me souviens très bien, un homme, grand et vêtu de noir, m'a frappé à l'abdomen. Leurs méthodes étaient celles de professionnels, ils m'ont d'abord attrapé à la gorge puis m'ont frappé aux yeux. Les gens du milieu appellent cela la technique “先封眼” [littéralement "neutraliser les yeux en premier", ndlr]. Le coup était très puissant et mon nez s'est mis à saigner. S'ensuivit une série de coups de poings et de pieds.

L'assurance d'une retraite douce pour les fonctionnaires chinois, malgré des appels à la réforme

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Retired seniors play cards in a park in China.

Des retraités jouent aux cartes dans un parc en Chine. Photo des utlisateurs de Flickr Cathy et Dan. CC BY-NC-ND 2.0

“Le bol de riz en fer” est une métaphore désignant les emplois stables offerts par le gouvernement, qui vont de pair avec des avantages intéressants et pratiquement aucun risque de licenciement.  Un statut si tentant qu’il a été popularisé sous Mao Zedong avant la mise en place des réformes économiques, et est même devenu un argument en faveur des prétendants au mariage dans les années 1960.

Ces emplois assurent une pension dont les travailleurs peuvent profiter aisément une fois retraités, créant un régime de protection à vie inspiré du modèle soviétique. Durant l’âge d’or de l’économie planifiée chinoise, « le bol de riz en fer » était la définition-même des jobs en or.

Mais ces emplois de rêve sont devenus un cauchemar pour le gouvernement chinois ces dernières années : le pays lutte contre un futur déficit des caisses de retraite entrainé par un vieillissement démographique.

Prenant conscience que les emplois publics leur causent de nombreux problèmes, les autorités chinoises ont laissé entendre vouloir en finir avec les pensions de retraite en mai dernier. Au même moment, les médias chinois ont rapporté que les travailleurs de l'Etat et les organismes assimilés devront contribuer individuellement pour leur sécurité sociale dès juillet, lorsqu’une nouvelle loi entrera en vigueur. 

Mais dans un retournement brusque, le ministre chinois des Ressources Humaines et de la Sécurité Sociale, qui supervise les questions sociales et l’emploi, a accusé les médias d’avoir publié de mauvaises interprétations. Le ministère a ainsi communiqué au journal du Parti Communiste, le Quotidien du peuple, que la nouvelle loi ne concernait que des principes généraux – un euphémisme pour permettre plus de flexibilité – et des « études additionnelles » relatives au système salarial et de retraite.

Pour l’instant, les 21 millions de travailleurs peuvent se détendre dans l’assurance que leur statut ne sera pas remis en question prochainement. Mais ce coup de théâtre semble briser l’espoir d’une meilleure équité entre retraités, ce qui donne un argument supplémentaire à la nécessité d'une urgente réforme du système de retraite.

L’inégalité du système de retraite

La Chine a introduit son système de pension national en 1997, à une époque où les conditions de vie s'étaient nettement améliorées, après deux décennies de réforme économique. Alors que le gouvernement chinois a le mérite d’avoir élargi son taux de couverture de retraite comme jamais, il est souvent accusé d'avoir créer un régime de retraite reproduisant les classes sociales. Les travailleurs sont divisés en trois groupes – les cols blancs, les travailleurs d’Etat (dont ceux employés par des organismes affiliés au gouvernement) et les agriculteurs – possédant chacun leur propre système de pension.

Sous l’actuel système de retraite, les cols blancs doivent généralement cotiser à hauteur de 28% à un fond commun, tandis que les employés du gouvernement voient leur pension entièrement prise en charge par l’Etat. Celle-ci est 33 fois plus importante que celle d’un agriculteur, selon un média chinois, citant des chiffres de l’Ecole Nationale pour le Développement de la prestigieuse Université de Pékin, en 2013. 

Danqing Shuoshi, un internaute vivant à Shanghai, se lamentait de ce système injuste :

【中国的社保本质】其实就是5个民工每人凑了20块钱,准备吃顿大餐。菜做好了,工头来了,他没交钱,却吃了3份,5个交钱的民工合吃了2份。普通职工缴纳养老金的费用占工资的28%,公务员无须缴纳,但退休后公务员退休金却是普通职工3倍——“劫贫济富”,这就是中国的社保。

L’essence des pensions en Chine: imaginez cinq immigrés de l'intérieur, chacun contribuant à hauteur de 20 yuans [environ 2,5 euros] pour s’offrir un repas copieux. Une fois prêt, le superviseur des travailleurs migrants arrive. Celui-ci ne paie pas et se retrouve avec un repas pour trois. Les employés lambda doivent cotiser à hauteur de 28% de leur salaire pour leur retraite, tandis qu’un travailleur du gouvernement obtient trois fois plus que la norme – voler les pauvres pour donner aux riches. Voilà à quoi ressemble le système de retraite en Chine.

Ce fort contraste entre les cols blancs et les travailleurs de l’Etat a alimenté un mécontentement social, appelant à renoncer à ce double-système plus que jamais sous le feu des projecteurs.

Mais d’autres ont souligné qu’il y avait une raison pour que les travailleurs d’Etat reçoivent une pension aussi avantageuse – des salaires bas. Ils se plaignent ainsi des réformes visant à harmoniser leurs pensions avec celles des autres professions, qui ne semblent pas tenir compte de leurs faibles revenus.

Telunsu Wow, un habitant de Dalian, au nord-est du pays, a écrit sur Sina Weibo, l’équivalent chinois de Twitter :

事业单位工资不高,为什么很多大学生还想考进来,归根结底还是大家都希望过稳定的生活,动不动就叫喊着要砸破谁谁们的铁饭碗,却不能为全民提供生活的安全感,闹到最后连养老金都保障不了了,这样的政府真是让人失望。国家高速发展了,人民不一定幸福。。。。其实中国民众的要求很低的

La rémunération dans le secteur public n’est pas élevée, alors pourquoi de nombreux diplômés universitaires candidatent-ils pour ce genre d’emplois ? Simplement pour avoir une vie stable. Des efforts constants doivent être faits afin de briser l’actuel système de pension, mais le gouvernement échoue à offrir aux gens un sentiment de sécurité et à leur assurer une pension de retraite. Un gouvernement comme celui-ci est décevant. Le pays se développe rapidement, mais ne rend pas nécessairement les gens heureux… En fait, la demande des Chinois n’est pas assez forte.

Une population vieillissante

Malgré le mécontentement public à l’égard des différences entre les systèmes de pension, une inquiétude croissante pointe le bout de son nez : la Chine sera-t-elle en mesure de payer pour ses retraités en 2050 quand un quart de la population [anglais] aura plus de 65 ans ?

Il y a de quoi s’inquiéter.

Avec un allongement de l’espérance de vie et plus de trois décennies de politique de l’enfant unique, le nombre de séniors augmente. En 2013, environ 200 millions d’habitants avaient plus de 60 ans, et un rapport financé par l’institut de recherche du gouvernement estimait [anglais] que la Chine deviendrait la nation la plus âgée d’ici 2030.

Dans un pays où prendre soin des plus âgés est une norme culturelle, le manquement au devoir filial génère inévitablement la censure et parfois des actions en justice [anglais]. Cependant, ce qui pourrait handicaper financièrement les séniors est davantage un problème systématique, déclenché par le vieillissement de la population et un système de retraite inadéquat.  

Une caractéristique importante du système de pension chinois est le modèle par répartition, dans lequel les cotisations de l’actuelle force de travail sont utilisées pour les allocations dont bénéficient les retraités. Mais la force de travail de la Chine [anglais] tend déjà à se réduire, une tendance qui devrait s’accentuer dans les années à venir, et qui remet en question la durabilité d’un tel modèle, malgré l’assouplissement [anglais] de la politique de l’enfant unique.

Comme l’a révélé un économiste taïwanais, « l’économie chinoise va s’effondrer en 2015 si nous devons financer tous les seniors. » Selon certaines estimations, seul un travailleur cotisera pour un senior, à l’inverse du ratio 5 pour 1 en vigueur en 2010. 

La dernière réponse de la Chine à la crise à venir est un système de « maison pour pension » [anglais], dans lequel les personnes âgées remettent leurs maisons à une banque ou une compagnie d’assurance et reçoivent des paiements mensuels en fonction de la valeur de leur bien. Le gouvernement va également reculer l’âge de la retraite – 50 ou 55 ans pour les femmes et 60 pour les hommes actuellement – et tenter de diversifier les investissements des fonds de pension.

Nombreux sont ceux à être dubitatifs quant à leur retraite. Xuri Sanxing Wusheng, vivant dans la province d’Hebei, au nord du pays, écrit sur Weibo :

据说就要延迟退休,像我这样的年龄赶上六十五退休是没有问题了,但是有三个疑问始终未解:1、我国平均年龄到底是多少?2、我现在开始交养老保险交到退休,退休后几年能把我这些年交的领回来。3、有传言说养老金亏空的厉害到底是真是假?若是真的亏了多少?若是假的拿出证据在新闻联播上给大家播一下。

J’ai entendu dire que l’âge du départ à la retraite pourrait être repoussé. Pour quelqu’un de mon âge, je m’attends à être retraité à 65 ans, mais trois questions demeurent sans réponse : 1) Quel est l’âge moyen d’un Chinois en Chine ? 2) Je cotise pour ma pension jusqu’à la retraite, mais pourrais-je récupérer tout l’argent après cela ? 3) On parle d’un important déficit des retraites. Info ou intox ? Si c’est vrai, à combien s’élève ce déficit ? Si c’est faux, les autorités pourront-elles prouver ce qu’elles avancent lors des infos de 7 heures de Xinwen Lianbo ?

Aux yeux de Wang Zhi’an, un influent journaliste d’investigation, ce n’est qu’une question de temps avant que les privilèges du « bol de riz en fer » ne soient démantelés. « La réforme des pensions des travailleurs est comme une flèche sur le point d’être lancée », écrit-il sur Weibo. Mais la réforme de ce système ira-t-elle aussi loin ? Cela reste à voir.

Jokowi devient le 3ème président indonésien élu au suffrage universel direct

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Jakarta Governor Joko Widodo or Jokowi is Indonesia's president-elect. Photo by Denny Pohan, Copyright @Demotix (7/9/2014)

Le gouverneur de Jakarta Joko Widodo, ou Jokowi, est le nouveau président indonésien. Photo de Denny Pohan, Copyright @Demotix (7/9/2014)

Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en anglais.

Au terme du décompte des votes de la soirée du mardi 22 juillet, le gouverneur de Jakarta originaire, une personnalité politique populaire originaire de la ville de Solo, Joko Widodo, surnommé Jokowi, a été officiellement déclaré septième président indonésien.

Monsieur Widodo, qui a remporté 53,15 % de presque 130 millions de votes, est le troisième président du pays élu au suffrage universel direct. L'Indonésie, troisième démocratie la plus peuplée du monde, tenait ses élections présidentielles le 9 juillet. Les deux principaux candidats étaient Joko Widodo et Prabowo Subianto. Ancien militaire, ce dernier est salué par ses sympathisants pour son courage et sa  stature de dirigeant, mais il a cependant fait face à des accusations de violation des droits de l'homme pour son service durant les 30 années du régime autoritaire du président Suharto. Le décompte des votes achevé, des utilisateurs indonésiens de Twitter ont immédiatement exprimé leur soulagement et leur approbation.

Le résultat des élections va positionner l'Indonésie aux côtés des grandes démocraties du monde.

Jokowi est notre nouveau président. Félicitations, nous sommes sûrs que vous apporterez le changement à l'Indonésie.

Mais hier, Monsieur Subianto annonçait qu'il comptait ignorer le résultat validé par le comité général des élections indonésien  (KPU). Il a déclaré vouloir contester les résultats de l'élection en justice, sur présomption de fraude électorale. Le colistier de monsieur Subianto, Hatta Rajasa, a quant à lui pris ses distances après cette décision. Les utilisateurs de Twitter ont réagi :

Il est ironique d'entendre Prabowo Subianto se dire candidat du peuple alors que Suryadharma Ali, un suspect dans une affaire de corruption, est derrière lui pour le soutenir.

La bourse indonésienne a mal réagi à la déclaration de Monsieur Subianto. Cette baisse des marchés financiers reflète les nombreuses inquiétudes vis-à-vis des répercussions négatives sur la stabilité politique indonésienne qui pourraient survenir si un des candidats, monsieur Subianto en particulier, contestait les résultats.

— World News Pulse (@WNPulse) July 22, 2014

Sur son compte Twitter, l'ex ministre de la Justice et des droits de l'homme, Yusril Izra Mahendra, décrit ce qu'il se passerait en cas de contestation des résultats de l'élection présidentielle.

Selon la loi électorale, et de façon similaire aux lois régulant les élections législatives ou provinciales, un candidat confirmé n'est pas autorisé à démissionner, quelle que soit sa raison de le faire.

Si cette élection échoue, il y aura alors une absence de gouvernement puisque l'Assemblée délibérative du peuple (MPR) ne peut prolonger les fonctions [du président actuel Susilo Bambang Yudhoyono].

« L'absence » de gouvernement compromettrait la nation et l'État, et la survie de l'État reste une priorité.

Pendant ce temps, des utilisateurs de Twitter se montraient reconnaissant envers le président Susilo Bambang Yudhoyono, connu sous ses initiales SBY, pour son rôle dans l'organisation d'une transition démocratique :

Merci SBY, pour avoir aidé à organiser des élections sûres et sans violence.

L'investiture de Joko Widodo aura lieu le 20 octobre 2014.

Israël veut gagner “les cœurs et les esprits” dans sa guerre médiatique contre la Palestine

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"Infographics: What Would You Do?" by Israel Defense Forces via Flickr (CC BY-SA 2.0)

“Infographie: Que feriez-vous ?” par les Forces de Défense Israéliennes (IDF) via Flickr (CC BY-SA 2.0)

Une version de cet article de Leila Nachawati a été publiée sur le site du quotidien espagnol Eldiario.es, en espagnol. 

[Liens en anglais] Les attaques d’Israël sur la bande de Gaza en 2009 ont été l'un des premiers cas de conflits présents sur les médias sociaux. Que ce soit depuis Gaza ou ailleurs, citoyens et membres du Hamas ont mobilisé entre autres Facebook, Twitter et YouTube pour rapporter, documenter et condamner les attaques. Mais jamais l’utilisation de ces plateformes par de tels groupes ne fut aussi intensive et coordonnée que celle des Forces de Défense Israéliennes (couramment désignée par l'acronyme Tsahal, ndlr).

Cinq ans plus tard, alors que nous assistons aux mêmes scènes de mort et de désolation à Gaza, Israël renforce sa propagande en ligne dans l’espoir de se montrer sous un meilleur jour aux yeux du monde.

Une lutte en ligne pour “les coeurs et les esprits”

Les opérations militaires israéliennes sont toujours accompagnées d’une forte couverture médiatique qui semble destinée à minimiser leur impact sur l’opinion publique internationale. Depuis l’évocateur « Plomb durci » en 2009 jusqu’à l'opération au nom très explicite « Barrière protectrice » en 2014, différents fronts de la hasbara (propagande pro-israélienne, en hébreu) ont été mis en place afin d'exposer au monde entier les raisons et la logique d’Israël.

En 2008, juste avant le début des bombardements de Gaza, l’administration israélienne a décidé de remplacer les traditionnelles conférences de presse en temps de guerre par un arsenal d’initiatives sur les médias sociaux. Les grandes lignes de cette campagne furent développées par un ancien officier de l’armée, Yarden Vatikai, en collaboration avec le ministère de la Défense et l’Agence juive.

L’une de ces initiatives consistait à former des officiers de l’armée lors d'ateliers sur les nouveaux médias au Centre Interdisciplinaire de Herzliya.

« Pour la diffusion de notre message, l'avenir est dans les nouveaux médias » déclarait en février 2009 le porte-parole des Forces de Défense Avi Benayahu. « Les Forces de défense israéliennes sont désormais présentes sur Internet pour gagner les cœurs et les esprits ».

YouTube a servi de vitrine de la campagne, permettant à Tsahal de devenir la première armée nationale a posséder sa propre chaîne YouTube. La chaîne propose un blog vidéo sur lequel les porte-paroles de l’armée qualifient les attaques d’ “actions de légitime défense à caractère humanitaire”.

La série de mesures prises par la hasbara en 2009 impliquait un contact direct avec des journalistes du monde entier. Des textos étaient envoyés quotidiennement à des milliers de journalistes, de diplomates et de blogueurs influents, accompagnés de communiqués de presse, de séances d’information et de visites aux communautés israéliennes du Neguev, aux frontières de Gaza.

L’expert israélien en stratégie des médias sociaux Niv Calderon a été engagé par le ministère des Affaires étrangères juste avant l’invasion de la bande de Gaza. Sa mission était de créer « le premier centre de crise dédié à la promotion de la propagande israélienne à l’échelle internationale ». Selon Calderon, « Nous sommes en pleine guerre médiatique, et chaque citoyen, chaque internaute, est un soldat. »

Haneen Zoubi, directrice du I’lam Media Center for Arabs and Palestinians in Israel, a qualifié la couverture des attaques de 2009 de « pastiche de la liberté de la presse ».

En 2006, durant l’invasion du Liban, elle avait dénoncé la presse israélienne, les accusant d’avoir « abandonné leur rôle de journalistes, sans avertissements ni excuses. (…) Il semble qu’ils ne soient plus capables de remplir leur devoir professionnel depuis qu'ils sont devenus esclaves du patriotisme ».

La responsable de la presse internationale des Forces de défense israéliennes, Avital Leibovich, de son côté, s'était dit « agréablement surprise » par la couverture internationale du conflit, même dans des médias considérés comme neutres ou non favorables à Israël. « Enfin, la communauté internationale comprend que le Hamas est l’agresseur » avait-elle déclaré.

Les efforts de la hasbara se poursuivent

Cinq ans plus tard, l’implication de l’armée dans la documentation et la diffusion de la propagande s'est renforcée, notamment à travers ses vidéos YouTube et ses comptes officiels sur Facebook et Twitter, très actifs.

Aujourd’hui, sa stratégie médiatique se base sur des dizaines d’infographies et de visuels visant à présenter la logique d’Israël de manière simple et imagée, à la façon du projet Visualizing Palestine qui s'attachait à montrer les effets de l’occupation sur les Palestiniens de Gaza.

"When is a House a Home?" visualization by Israel Defense Forces.

“Dans quelle mesure une maison est-elle un foyer ?” visuel de l'Armée de défense d'Israël.

L’un des visuels les plus partagés nous montre comment une maison à Gaza devient une cible. « Dans quelle mesure une maison est-elle un foyer ? A quel moment devient-elle une cible militaire ? » titre l’image, en réponse aux détracteurs d'Israël qui l'accusent de bombarder les habitations de Gaza sans faire de distinction. Un autre visuel compare « Ce que fait Israël pour protéger ses populations civiles » et « Ce que fait le Hamas pour mettre en danger ses populations civiles ».

Une autre image très évocatrice (voir ci-dessus) nous montre des missiles s’abattant sur plusieurs capitales, dont New York, Londres et Paris.

Ce visuel saisissant exhorte les internautes à partager l’image s’ils « pensent qu’Israël a le droit de se défendre ».

La campagne hasbara 2014 inclut également des pop-up apparaissant lors de la lecture d’une vidéo YouTube. Le compte est géré par le Ministère des Affaires Etrangères d’Israël et contient plusieurs vidéos de propagande anti-Hamas.

Entre 2009 et 2014, les efforts se sont poursuivis pour associer une plus grand part de la société à ces batailles en ligne, en mettant notamment l’accent sur les universités. Selon un article publié par Haaretz en août 2013, le Bureau du Premier Ministre projetait de former, en collaboration avec l’Union Nationale des Etudiants Israéliens, des « unités secrètes » au sein de sept universités d’Israël afin qu'elles déploient une diplomatie publique sur Internet.

Screen capture of YouTube Channel for Israel's Foreign Affairs Ministry.

Capture d'écran de la chaîne YouTube du Ministère des Affaires Etrangères d'Israël.

En 2014, l’Université de Haifa a lancé un programme de “cours de cyberguerre” visant à combattre la délégitimisation d’Israël sur Internet. D’autres universités contribuent à la propagande officielle, à l’instar de Bar-Ilan, l’Université hébraïque de Jérusalem et l’Université Ben Gourion.

La version de l’histoire relatée par la propagande officielle d’Israël contredit les images de désolation qui nous parviennent de Gaza. Dans la seule journée du 16 juillet, quatre enfants ont été tués par des frappes aériennes d’Israël alors qu’ils jouaient sur la plage, et l’hôpital Wafa de Gaza a été réduit en cendres par des tanks israéliens. Jusqu’ici, 77 % des victimes sont des civils. L'historien israélien Ilan Pappé parle de « génocide progressif ».

La campagne médiatique de l’armée israélienne impose une version des événements que rejettent fermement certains Israéliens. Des initiatives citoyennes lancées en ligne, telles que Breaking the Silence ou B’Tselem, et des manifestations publiques défendent elles une vision très différente de la ligne officielle.

Cinq penseurs africains actuels sur l'identité, la langue et le régionalisme

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Street Philosophy at City Bowl, Cape Town, Western Cape, South Africa, by Anne Fröhlich on Flickr - CC license-NC-2.0

“Tous égaux en droit” Philosophie à City Bowl, Cape Town, Western Cape, Afrique du Sud, par Anne Fröhlich sur Flickr – CC license-NC-2.0

La philosophie africaine est largement méconnue, sans qu'on sache vraiment pourquoi. Pour les uns, cela serait dû à ce qu'elle est étroitement liée à ses traditions orales, qui font son histoire étendue difficilement accessible à une audience plus large. D'autres arguent que son afrocentrisme la rend moins attirante pour le reste du monde.
 
Le philosophe K.C. Anyanwu, né au Nigeria, définit la philosophie africaine comme “ce qui s'intéresse à la manière dont les Africains passés et présents comprennent leur destin et le monde dans lequels ils vivent.” Si elle reste largement un mystère pour les autres pays, la philosophie africaine est une discipline bien établie, enrichie par des siècles de recherche depuis la philosophie de l'Egypte antique jusqu'à la pensée post-coloniale moderne. A travers son histoire, la philosophie africaine a apporté d'importantes contributions à la philosophie grecque, notamment par le philosophe égyptien Plotin qui a joué un rôle-clé dans la continuation de la tradition grecque de l'Académie philosophique de Platon, et à la philosophie chrétienne à travers le penseur algérien Augustin d'Hippone, inventeur du concept de péché originel.
 
Pour mieux connaître l'évolution actuelle de la philosophie africaine contemporaine, voici les cinq penseurs à suivre sur le continent :        
 
1. Séverine Kodjo-Grandvaux (Côte d'Ivoire) 
 
Séverine Kodjo-Grandvaux écrit pour le magazine Jeune Afrique et est l'auteur de “Philosophies africaines”, où elle passe en revue l'élite actuelle des philosophes africains. Elle explique que la philosophie africaine moderne est habituellement classée en quatre groupes principaux : ethnophilosophie, sagesse philosophique, philosophie nationaliste et idéologique et philosophie professionnelle. Pour Mme Kodjo-Grandvaux, ce qui structure la philosophie africaine moderne, c'est la façon dont elle s'est dégagée de l'influence coloniale.    
    
Dans un débat sur le livre, son collègue de Jeune Afrique Nicolas Michel retrace l'origine et l'évolution de la philosophie africaine comtemporaine et analyse les thèses de S. Kodjo-Grandvaux :     
 

En archéologue des idées, Séverine Kodjo-Grandvaux explore les strates d'une épistémologie qui, au cours du dernier siècle, s'est construite essentiellement en réaction à l'Occident. D'abord sous le joug de son influence impérialiste, puis en réaction contre cette emprise [..] avec le mouvement des Indépendances et l'injonction à la décolonisation des esprits, vient le temps d'une pensée cherchant à se replier sur « l'identité africaine », contre le moule occidental. Un « retour au sources » risqué : « Dès lors que la philosophie cherche à se penser de manière « nationalitaire », c'est-à-dire continentale, nationale, ethnique, elle doit éviter plusieurs écueils, notamment celui de l'esprit collectif et celui de la particularisation excessive », écrit l'auteur. L'apport de la philosophie occidentale comme celui des autres courants de pensée ne doit pas être rejeté. 

Séverine Kodjo-Grandvaux éclaire un débat sur l'ethnophilosophie qui met aux prises depuis longtemps les philosophes africains : l'idée qu'une culture ou une région particulières possèdent une philosophie particulière qui diffère fondamentalement des autres est controversée en elle-même. Cependant, de nombreux philosophes africains modernes défendent que leur travail est une réflexion critique sur les gouvernances africaines et leurs effets sur la vie quotidienne de leurs compatriotes. Par consaquent, il est essentiel que la philosophie africaine se développe dans le contexte du continent africain et échange avec un lectorat africain.

2. Souleymane Bachir Diagne (Sénégal) 

Souleymane Bachir Diagne, Senegalese philosopher and pionner of the new African philosophy scence - Public Domain

Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais et pionnier de la nouvelle scène philosophique africaine – Domaine public

Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, professeur à l'université Columbia de New York, est convaincu que les philosophes africains doivent rendre leur travail plus accessible à leurs compatriotes. Il est d'avis que :  

Nous devons produire nous-mêmes des textes en langues africaines et un de mes anciens élèves américain travaille en ce sens à une anthologie de textes de philosophes africains auxquels il a demandé d’écrire des articles dans leur propre langue. Des locuteurs de cette langue sont ensuite chargés de les traduire en anglais. 

African Ubuntu philosophy via Pencils for Africa - Public Domain

“Je suis parce que nous sommes” Philosophie Ubuntu africaine via Pencils for Africa – Domaine public

3. Léonce Ndikumana (Burundi) 

Outre l'importance de mieux communiquer avec leurs mandants africains, il y a d'autres idées tendance mises en avant par les philosophes africains aujourd'hui. Léonce Ndikumana a grandi au Burundi et est à présent professeur d'économie à l'Université du Massachusetts à Amherst. Dans son livre “Africa's Odious Debt: How Foreign Loans and Capital Flight Bled a Continent“ [La dette odieuse de l'Afrique : comment les prêts étrangers et la fuite des capitaux ont saigné un continent, en anglais, non traduit], Ndikumana s'attache à battre en brèche tous les lieux communs sur l'Afrique qui sont tenus mondialement pour des faits, comme la croyance que l'aide étrangère subventionne le continent africain. En réalité, les sorties de capitaux hors du continent (1.44 mille milliards évaporés des pays africains pour se retrouver dans les paradis fiscaux ou les pays riches) excèdent largement le montant de l'aide extérieure (50 milliards pour l'Afrique). 

Ndikumana est aussi un des principaux leaders d'opinion en Afrique rejetant les règles des agences internationales qui vont souvent à l'encontre de la volonté des Africains. 

4. Kwasi Wiredu (Ghana)  

Contrer les narratifs erronés est une tendance montante chez les intellectuels africains. C'est précisément ce que se propose de faire Kwasi Wiredu, un philosophe ghanéen. Il défend qu'un système politique de multipartisme, souvent considéré comme le fondement de la démocratie, n'amène pas toujours l'unité et la stabilité. Au contraire, une démocratie de consensus convient mieux [en anglais] au contexte africain :

Sachant que la démocratie est le gouvernement par consentement, la question est de savoir si un système moins antagoniste que celui des partis, qui est étroitement lié au processus de décision majoritaire, ne peut pas être inventé. C'est un fait important que des êtres humains doués de raison peuvent arriver à un accord sur ce qui doit être fait par la vertu du compromis sans partager le même avis sur la vérité ou la morale.

5. Kwame Anthony Appiah (Ghana)

Pourtant, un autre philosophe ghanéen, Kwame Anthony Appiah, qui enseigne actuellement à la New York University, se rebelle contre l'afrocentrisme de ses confrères africains. Son argument est que l'afrocentrisme est un concept dépassé. Il croit qu'il faut promouvoir plus de dialogue trans-culturel et moins de “régionalisme” :

[Le philosophe grec de l'Antiquité Diogène] rejetait l'opinion commune que chaque individu civilisé appartient à une cité parmi les cités [...] Une cité mondiale de cosmopolite aura la volonté de connaître d'autres manière de vivre par la radio, la télévision, par l'anthropologie et l'histoire, par les romans et films, l'actualité et la presse, et sur le web.    

Les images des débris du vol AH5017 d'Air Algérie révèlent un choc extrêmement brutal

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LES TOUTES PREMIÈRES IMAGES du #AH5015 d'#AirAlgérie arrivent peu à peu

Les premières images du crash sont désormais disponible grâce à un militaire burkinabé présent sur les lieux de l'accident près de Gossi, dans le Nord Mali. Il n'y a aucun survivant sur les 118 personnes à bord, dont 51 ressortissants français. Le site internet Algérie Focus rapporte en français :

Cette vidéo montre des débris éparpillés et broyés. La zone sablonneuse a été noircie par le crash. Sur cette vidéo, il est pratiquement impossible de repérer les pièces maîtresses de l’avion au milieu des débris.


Gaza : La timeline d'un survivant de Khuza'a révèle une horreur lente

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From the Israeli Red Cross Twitter account, "Yesterday we helped hundreds of people to evacuate from affected areas in #Gaza #BeitHanoun #Shujaia #Khuzaa"

Photo du compte Twitter de la Croix Rouge israélienne. “Hier, nous avons aidé des centaines de personnes à évacuer les zones affectées à #Gaza #BeitHanoun #Shujaia #Khuzaa”

Des informations sur ce qui semble être un massacre et des destructions massives dans la ville isolée de  Khuza’a, située à 500 mètres de la frontière Gaza-Israël, émergent sur Twitter depuis le 22 juillet. 

La plupart des journalistes qui couvrent le conflit ne sont pas parvenus à Khuza'a, une ville de 9 700 habitants. Cette zone, dans le sud, est donc coupée des yeux et des oreilles du monde, mais un jeune habitant, Mahmoud Ismail, tweete depuis les lieux des informations terribles, en arabe.

Dans un tweet, il écrit que  ”les snipers sont groupés sur le toit des immeubles de Khuza'a, et cible tous ceux qui tentent de quitter leur maison.” Un autre :  ”Khuza'a est finie, il y a des centaines de blessées et des corps dans toutes les rues et sous les ruines. Personne ne connait le bilan.” Plus tard, il a tweeté :  ”Ambulances de la Croix Rouge stationnées à deux kilomètres de Khuza'a. Les blessés doivent courir sur deux kilomètres pour être soignés.”

Les internautes ont été nombreux à retweeter ses tweets, des centaines de fois, tandis que des traductions de ces tweets ont également été retweetées à maintes reprises. 

Le bilan serait de 800 Palestiniens tués et de plus de 5 200 blessés depuis qu'Israêl a lancé ses opérations terrestres à Gaza, il y a 18 jours. Le nombre des civils tués augmente : l'état major de l'armée israélienne dit demander à l'avance aux Palestiniens de Gaza qui résident dans les zones ciblées de partir, mais ils ne peuvent se réfugier nulle part. L'étroite bande de terre de 40 km est bordée par la mer, des barbelés et des murs de béton le long de sa frontière Nord et Est avec Israël et au sud, par l'Egypte.

Khuza'a n'a ni eau ni nourriture, ni refuges, selon un témoignage direct publié sur le site progressiste juif Mondoweiss. Le Centre palestinien pour les droits humains, qui publie des bulletins quotidiens sur l'offensive israélienne, écrit dans son bulletin du 23 juillet : ‘les forces israéliennes ont maintenu leur occupation du village de Khuza’a, à l'est de Khan Yunis, et selon certaines informations, les équipes médicales n'ont pas pu avoir accès aux dizaines de blessés.  Quand des civils ont tenté de quitter la ville, les soldats israéliens auraient tiré sur eux, en tuant quatre'. 

Le 24 juillet, les ambulances de la Croix Rouge ont finalement reçu l'autorisation d'entrer dans le village, accompagné par une équipe de la chaine Al Jazeera. Cette vidéo de Al Jazeera permet de voir des corps étendus dans la rue et de suivre les recherches des équipes de secouristes dans les ruines.   

Voici les tweets  que Mahmoud Ismail a posté depuis Khuza'a depuis lundi :

في بيوت انقصفت ومش معروف إذا فيها ناس أو لأ. المنايك بيستهدفوا كل شي بيتحرّك. محدّش قادر يساعد حدا. والصواريخ وشظاياها بتضرب كل شي. حرفيًا

@Ibn3arbi: Il y a des maisons qui ont été bombardées, et nous ne savons pas s'il y a des gens à l'intérieur ou non. Ces merdes tirent sur tout ce qui bouge. Personne ne peut aider personne. Les bombes et les éclats frappent partout. Littéralement. 

القصف على خزاعة مستمر من 13 ساعة. حول بيتي بس في 10 شهداء تصفى دمهم بسبب عدم إسعافهم. عشرات العائلات محاصرة والجيش بيضرب نار ع كل حدا بتحرك.

@Ibn3arbi: Bombardement non stop sur Khuza'a pendant 13 heures. Autour de ma maison seulement, il y a eu 10 personnes tuées. Elles saignaient à mort, parce qu'elles n'ont pas été sauvées par les ambulances. Des dizaines de familles assiégées, et l'armée qui tire si quelqu'un bouge. 

الدبابات محاصرة البلد من جميع الجهات بدون ما تتعمق لجوّا لكن القنّاصة متمركزين على أعلى عمارات بخزاعة وبيستهدفوا أي شخص بيحاول يخرج من بيته

@Ibn3arbi: Les tanks ont encerclé la ville de tous les côtés, sans tenter d'avancer plus à l'intérieur, mais les snipers sont postés sur le toit des immeubles, ils ciblent quiconque essaie de sortir de chez lui.

أسماء شهداء أستطيع تأكيدها: سليمان قديح وابنه أكرم قديح، تيسير قديح وابنه محمود، حلمي أبو رجيلة وابنه عبّاس، جهاد قديح، ابراهيم أبو رجيلة.

@Ibn3arbi: Les noms des martyrs que je peux confirmer. Slaiman Qadih et son fils Akram. Tayseer Qadih et son fils Mahmoud. Hilmy Abu Rjila et son fils Abbas. Jihad Qadih et Ibrahim Abu Rjaila.

منايك الصليب حكولنا إنهم واقفين ع أول البلد مستعدين يخلونا ولمّا كل الناس راحوا هناك مكانوش ولقوا الجيش وفتح نار وتصاوبوا عشرات.

@Ibn3arbi: La Croix Rouge nous a dit qu'ils sont à l'entrée de la ville, et prêts à nous évacuer. Quand tout le monde y est allé, on ne les a pas trouvés. Il y avait l'armée, qui a commencé à tirer et en a blessé des dizaines. 

خزاعة راحت

@Ibn3arbi: Khuza'a est finie

أنا وأهلي طلعنا. إصابة طفيفة. في مئات الإصابات وجثث في الشوارع وتحت الأنقاض. محدّش بيعرف العدد

@Ibn3arbi: Ma famille et moi, on s'en est sorti. J'ai une petite blessure. Il y a des centaines de blessés et des corps partout dans les rues et sous les ruines. Personne ne connait le nombre.  

بيوتنا إنقصفت ع روسنا. بيوت كل أهل خزاعة

‏@Ibn3arbi: Nos maisons sont bombardées sur nos têtes. Toutes les maisons de Khuza'a.

إسعاف الصليب واقف 2 كيلو بعيد عن خزاعة. المصابين بيجروا 2 كيلو علشان يتم اسعافهم.

@Ibn3arbi: Les ambulances de la Croix Rouge attendent à 2 Km de Khuza'a. Les blessés doivent courir deux km pour être soignés.

الكثير من شهداء خزاعة كانوا أصيبوا ونزفوا حتى الموت في انتظار اسعافهم. راقبت من شباك غرفتي ولساعات كل مراحل موت فتى في العشرين من عمره

@Ibn3arbi: Beaucoup de martyrs de Khuza'a ont été tués après avoir été blessés et s'être vidés de leur sang, en attendant les ambulances. J'ai regardé depuis la fenêtre de ma chambre pendant des heures tous les stades de l'agonie d'un homme d'une vingtaine d'années. 

طبيب واحد في البلدة، كمال أبو رجيلة، بذل جهد جبار مع الاصابات التي كانت تصل عيادته بإعجاز حتى بعد أن تم قصف عيادته وإصابته واستشهاد والده

@Ibn3arbi: Un docteur en ville, Kamal Abu Rjila,  a fait beaucoup pour les blessures qui arrivaient à sa clinique. Miraculeux. Même après que sa clinique a été frappée, et son père tué, et lui blessé.

الجيش استخدم حوالي 10 عائلات كدرع بشري ضد نيران المقاومة. كل البيوت التي سيطر عليها منع سكانها من المغادرة أو تحصين أنفسهم في غرف أفضل

‏@Ibn3arbi: L'armée [Israelienne] a utilisé 10 familles comme boucliers humains contre les tirs de la résistance. Ils n'ont permis à personne de quitter les bâtiments qu'ils contrôlaient. Ils ne leur ont même pas permis d'aller dans des pièces plus sûres.   

تم قصف البيت الذي كنت أحتمي فيه مع 50 رجل وطفل وامرأة. نجوت وعائلتي بمعجزة ولا أملك أدنى فكرة عما حل بالآحرين لكن حذائي ابتل تماما بدمائهم

@Ibn3arbi: La maison où j'ai cherché refuge avec 50 autres hommes, femmes et enfants a été touchée. J'ai survécu avec ma famille, c'est un miracle. Je n'ai aucune idée de ce qui est arrivé aux autres, mais ma chaussure est trempée de leur sang. 

أمام عيني سقط طفل صغير كانت تحمله أمه بيد وباليد الثانية ترفع راية بيضاء. ابنها مات. استخدمت الراية ككفن وأكملت طريقها مع باقي أطفالها. رعب.

@Ibn3arbi:  De mes propres yeux, j'ai vu une femme tenant un petit enfant sur un bras, et un drapeau blanc dans l'autre. Son fils est mort, et elle a utilisé le drapeau blanc comme linceul, en continuant à marcher avec ses autres enfants. Horreur. 

في الطريق الذي سلكناه وجدت جثة عمي وابنه ملقاة في الشارع بجانب بيتهم. كان القناصة يستهدفون الناس في أقدامهم في محاولة لمنعهم عن الهروب

@Ibn3arbi: En sortant, nous avons trouvé mon oncle et son fils, morts, sur le trottoir devant leur maison. Les snipers visaient les pieds des gens pour les empêcher de s'échapper.

خزاعة ما فيها كهربا من 60 ساعة. والجيش (وشظايا قذائفه) استهدف خزانات المياه على أسطح المنازل. الأطفال معنا بكوا حتى الإغماء بسبب العطش

@Ibn3arbi: Khuza'a n'a pas d'électricité depuis 60 heures. L'armée (israélienne) et les éclats d'obus ont visé les les réservoirs d'eau sur les toits. Les enfants pleuraient et s'évanouissaient de soif.  .

القصف المدفعي كان يتم بشكل عشوائي ولا أي شيء في العالم يمكنه أن يقنعني بعكس ذلك

@Ibn3arbi: Les bombes tombent au hasard. Personne au monde ne peut me convaincre du contraire. 

ابن عمّتي استشهد أثناء محاولته إنقاذه أخيه المصاب والملقى في الشارع. الاثنين استشهدوا فوق بعضهم.

@Ibn3arbi: Mon cousin a été tué en tentant de porter secours à son frère blessé dans la rue. Ils sont morts ensemble. 

الوضع كان مرعب ومأساوي وأي محاولة لوضعه بكلمات ستكون مبتذلة ولن تعطي المجزرة حقها. أنا وأهلي خرجنا أحياء لكنني لا أملك أدنى تفسير كيف وليش.

‏@Ibn3arbi: La situation a été horrible et tragique. Toute tentative de la mettre en mots ne décrira pas le massacre. Moi et ma famille, nous nous en sommes tirés vivants, mais je n'ai aucune explication pour comprendre comment et pourquoi. 

‏كل هذا الموت وهذه الاصابات هي من تعداد ما بقي من السكّان أي حوالي 3 آلاف. 70٪ من أهل خزاعة كانوا قد هربوا وأخلوا بيوتهم قبل المجزرة بليلة.

@Ibn3arbi: Tous ces morts et ces blessures sont arrivées au trois milles habitants qui restaient en ville. Soixante dix pour cent des habitants de Khuza'a se sont échappés et ont évacué leur maison la nuit avant le massacre.  

ولسّا في جثث في الشوارع. ولسّا في مصابين بيستنوا يصيروا جثث. ولسّا في ناس عالقة مش قادرة تطلع

@Ibn3arbi: Il y a toujours des cadavres dans les rues. Toujours des blessés qui attendent de devenir cadavres. Toujours des gens prisonniers, qui ne peuvent pas sortir. 

Si vous remontez la timeline Twitter de Ismail jusqu'aux mois précédents, il tweetait à l'époque des vidéos, dont certaines de Maya Angelou, il parlait beaucoup de foot et de musique, en particulier d'un morceau hypnotisant, Yemeni blues, et des problèmes que rencontraient les habitants de Gaza pour passer en Egypte par le poste-frontière de  Rafah.

Russie : La fin des “fausses nouvelles”, mais aussi des libertés de l'Internet

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TV Rain owner Aleksandr Vinokurov posted on Twitter that Vladimir Putin was on his way to Ukraine to negotiate with President Poroshenko. That wasn't the real story. Images mixed by author.

Le propriétaire de TV Dojd Alexandre Vinokourov a écrit sur Twitter que Vladimir Poutine se rendait en Ukraine pour négocier avec le Président Porochenko. Ce n'était pas vrai. Montage d'images par l'auteur.

Le propriétaire d'une télévision d'information de premier plan a soulevé un tumulte cette semaine en tweetant la fausse nouvelle de Vladimir Poutine se précipitant à Kiev pour des pourparlers de paix urgents. Alexandre Vinokourov, propriétaire de TV Dojd, a exploité l'intérêt avivé du public pour l'Ukraine pour inciter par surprise les Russes à envisager le danger potentiel des nouvelles réglementations de la blogosphère, qui entreront en vigueur le mois prochain.

En plein milieu de l'enquête sur le crash du vol MH17 de Malaysia Airlines et des tensions persistantes en Ukraine de l'Est, les internautes russes sont à l'affût de la moindre miette d'information et de commérage sur les actes de l'Ukraine, de la Russie et de l'Occident. N'importe quel tweet ou billet innocent peut mettre le feu à l'actualité, d'autant plus s'il mentionne Vladimir Poutine.

Le matin du 20 juillet, trois jours après le crash du MH17, Vinokourov tweetait cette nouvelle :

Le Président Poutine a téléphoné à Porochenko et s'est envolé pour Kiev afin de discuter avec son collègue ukrainien des variantes d'une résolution de paix sur le conflit dans le Donbass.

Il n'a pas ajouté de commentaire, n'a pas fourni de liens ou de sources, et n'en a plus parlé. Il n'y a pas eu de confirmation de la visite sur aucun des deux sites officiels des Présidences. Les internautes ont été d'abord étonnés, puis sceptiques et enfin, incrédules.

La twitteuse MaryEl a immédiatement mis en doute l'information :

C'est vrai ?

Le propriétaire du compte parodique Navalny's Cat [Le chat de Navalny] a blagué que le tweet émanait en réalité d’Aram Gabrelyanov, PDG de la maison d'édition zélatrice du Kremlin :

Aram Achotovitch, veuillez vous connecter sous votre nom !

Certains utilisateurs, comme Russian fun [humour russe], confiants la réputation de crédibilité Vinokourov, n'en attendaient pas moins de voir d'autres sources :

Vinokourov semble un journaliste honnête. Mais attendons ce que disent les autres médias.

Vinokourov est ensuite resté quatre heures aux abonnés absents sur les médias sociaux, tandis que les conjectures faisaient rage parmi les internautes russes et ukrainiens. Finalement, vers 10h30 du matin, heure de Moscou, il est apparu sur Facebook. Vinokourov n'a pas directement tordu le cou à l'information, il a préféré la présenter comme un cas d'école de ce qu'il a appelé la “provocation intellectuelle.” Il a expliqué que son expérience de poster une nouvelle inventée visait à montrer son potentiel viral – et l'impossibilité future de ce genre de chose en Russie, quand la nouvelle “Loi sur les blogueurs” prendra effet en août.

Screen Shot 2014-07-21 at 12.36.00 PM

“Интеллектуальная провокация” — новый жанр для медиа. Мог бы быть довольно перспективным. Хорошая цитируемость, высокая виральность. Вовлекает аудиторию в тему лучше, чем обычная колонка (opinion). Мог бы. Но с 1 августа 2014 года запрещен в РФ для использования в социальных сетях в соответствии 97-ФЗ.

La “provocation intellectuelle” est un genre nouveau pour les média. Qui pourrait être très prometteur. Belle capacité de citation, grande viralité. Fait participer l'audience au sujet mieux que l'éditorial habituel. Ça se peut. Mais à dater du 1er août 2014 il sera interdit de l'utiliser dans les médias sociaux en Russie conformément à la loi fédérale N° 97.

Vinokourov a eu beau affirmer vouloir par son acte essentiellement faire la preuve des contraintes imposées en Russie par les nouvelles lois sur l'Internet, les lecteurs n'ont guère apprécié sa “provocation intellectuelle”.

L'utilisateur de Facebook Dmitri Kojevnikov n'a pas goûté l'euphémisme :

“Интеллектуальная провокация” — пиздеж на либспике?

“Provocation intellectuelle” = foutaises en langage libéral ?

L'utilisatrice Tatiana Kulichik a accusé Vinokourov de n'être qu'un troll d'internet :

Чем отличается от троллинга?

En quoi ça diffère du trolling ?

Un autre utilisateur de Facebook, Vladimir Lazoutkine, a relevé sarcastiquement qu’il ne voyait pas de mal à interdire les mensonges en ligne :

Врать запретили! Какая досада!))

On a interdit de mentir ! Quel dommage ! :)

Dans son billet didactique sur toute l'affaire, Vinokourov se réfère à une loi parmi plusieurs autres visant à réguler (et censurer) l'Internet russe. La N°97-FZ, aussi appelée “Loi sur les blogueurs,” a été adoptée en mai et entrera en vigueur au 1er août 2014. Non content de requérir des blogueurs à succès qu'ils endossent un statut de fait d'organe de mass média, la loi exige de ces individus qu'ils “vérifient la crédibilité de l'information publiée accessible au public avant qu'elle soit publiée et de supprimer immédiatement l'information publiée dont la fausseté a été avérée.” (On peut lire le texte intégral de la loi en russe ici.)

Le coup médiatique de Vinokourov était-il sadique dans une situation aussi semée d'embûches, avec la nervosité des médias, des blogueurs et des internautes ? Sans doute. A-t-il réussi à démontrer la sévérité de la nouvelle réglementation internet russe ? Peut-être. Contribuera-t-il à retourner la situation et à promouvoir la liberté d'expression et un partage responsable de l'information ? Probablement pas.

Les insulaires du Pacifique luttent contre le changement climatique avec des pirogues

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Canoe building in Pohnpei, the Federated States of Micronesia, where the warriors are learning the canoe building process from local elders. Photo credit:

Construction d'une pirogue sur l'île de Pohnpei, Etats fédérés de Micronésie, où les Guerriers  climatiques apprennent des anciens de l'île la méthode de construction des pirogues. Crédit photo : 350.org

Ce billet a été écrit par Fenton Lutunatabua pour 350.orgune organisation à l'origine d'un mouvement mondial pour le climat. Ce billet est republié sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Le changement climatique frappe durement les îles du Pacifique. Le niveau de la mer monte, les températures augmentent et l'aggravation des marées de tempêtes et des inondations a contaminé les réserves d'eau douce et détruit les récoltes. Les habitants d'une des îles du Pacifique ont même décidé de partir à cause de ces effets dévastateurs.

La situation ne peut que s'aggraver. Pourtant, l'Australie a renouvelé son engagement en faveur des combustibles fossiles, en dépit de la situation critique de ses voisins du Pacifique.

Mais les insulaires du Pacifique contre-attaquent – avec des pirogues. Les représentants de 16 territoires vont se rendre en Australie dans le cadre de la Campagne des Guerriers du Pacifique menée par l'association 350.org. Ils apporteront des pirogues traditionnelles aux principaux acteurs du secteur de l'énergie fossile. Leur objectif : faire savoir que les Insulaires du Pacifique protégeront leurs cultures, leurs patries et leurs océans sans avoir recours à la violence.

Cette année, les guerriers climatiques ont lancé la construction des pirogues sur l'ensemble de la région. Sur l'archipel du Vanuatu, un arbre spécialement choisi a été offert à l'équipe pour lancer la construction. La vidéo ci-dessous montre l'interview de Walter Namua, maître d'oeuvre, qui explique la signification de l'arbre.

En général, nous n'abattons pas d'arbres. Sur les 5 dernières années, des milliers d'arbres ont été plantés par les organisateurs du groupe 350 Pacific. Pour ce projet, nos équipes ont abattu un seul arbre par île. Beaucoup de ces arbres ont été donnés pour la cause. Les équipes travaillent avec des maîtres d'oeuvre et des anciens pour bénir chaque arbre avant de se consacrer à creuser l'intérieur des pirogues.

La tradition de construire des pirogues s'est perdue au fil des années parmi les communautés du Pacifique au nom du progrès et des avancées technologiques. Les pirogues étaient autrefois utilisées dans la vie courante et certaines pouvaient devenir le bien le plus précieux. La construction d'une pirogue était l'affaire de toute la communauté. Les rôles étaient clairement séparés (les hommes s'occupaient des coques et des gréements, les femmes s'affairaient aux voiles) mais la communauté entière — les hommes, les femmes, les jeunes et les anciens — se retrouvait pour fabriquer les cordes et les cordages qui maintiendraient la structure. 

Les arbres issus de terres pauvres ou non fertiles étaient choisis pour la construction des pirogues. Il était important que ces arbres puissent résister aux forces de l'océan car les pirogues servaient à aller d'une île à une autre pour faire du commerce. 

La campagne tente de faire revivre l'art de la construction des pirogues et de la navigation traditionnelle afin de transmettre un message à l'Australie sur le changement climatique. 

Sur l'île de Pohnpei, appartenant aux Etats fédérés de Micronésie, les Guerriers ont déja entamé la construction de leur pirogue, avec l'aide du village de Enipein, Kitti, où les anciens partagent leur savoir sur l'art de la construction traditionnelle. De leur côté, les Guerriers de l'archipel de Tonga ont exécuté la « Tongan Sipi Tau » (une danse guerrière) et ont travaillé avec des sculpteurs sur bois pour démarrer la construction de leur pirogue au cours de la journée d'action du 12 avril.

Sur l'archipel de Tokelau, les Guerriers font appel au soutien des habitants de Atafu, célèbres pour leurs pirogues, afin de commencer la leur. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Guerriers Climatiques ont fait une marche à Port Moresby pour sensibiliser au changement climatique, au rôle des Guerriers Climatiques du Pacifique dans cette région du monde et à l'importance de l'implication des citoyens pour soutenir le mouvement.

Gouvernement, opposition et Malaisiens demandent justice pour les victimes du vol MH17

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Malaysian protesters gather during a rally demanding justice for the victims of MH17 crash. Photo by Hafzi Mohamed, Copyright @Demotix (7/22/2014)

Rassemblement de manifestants malaisiens demandant que justice soit faite pour les victimes du vol MH17. Photo de Hafzi Mohamed, Copyright @Demotix (22/07/2014)

[Sauf mention contraire, tous les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais]

Le parlement de Malaisie a tenu une session extraordinaire au cours de laquelle a été adoptée à l'unanimité une motion condamnant les responsables du crash du vol MH17 de la Malaysian Airlines, qui a conduit à la mort de 298 passagers et membres d'équipage. L'avion assurait un vol entre Amsterdam et Kuala Lumpur lorsqu'il a été abattu [article en français] par un missile dans l'est de l'Ukraine, le 17 juillet.

Le contenu de cette motion préconise l'ouverture d'une « enquête approfondie et le jugement des responsables ». Moment rare dans la vie politique du pays, membres du gouvernement et de l'opposition ont mis de côté leurs différends politiques pour adopter cette résolution.

L'opposition a également salué le Premier ministre Najib Razak pour avoir conclu un accord avec les séparatistes pro-russes, présents dans l'est de l'Ukraine, dans le but de récupérer les boîtes noires ainsi que les corps des victimes. Sur sa page Facebook, le premier ministre explique comment se sont déroulées ces négociations secrètes avec les rebelles :

Ces circonstances extraordinaires appelaient des mesures extraordinaires. Certes, conclure un accord n'était pas sans risques, mais nous devions faire tout notre possible pour sortir de cette impasse et récupérer les corps ainsi que les boîtes noires en toute sécurité. Après avoir rencontré les familles des victimes, je sentais que c'était mon devoir d'agir.

Wee Choo Keong, ancien député pour la ville de Wangsa Maju, a remercié le Premier ministre pour ne pas avoir rejeté la responsabilité du crash sur un pays ou un gouvernement en particulier :

En pareil cas, tout Premier ministre aurait immédiatement accusé une nation pour le crash du vol MH17. Cependant, notre Premier ministre ne s'est pas laissé entraîner.

Tandis que, selon Stanley Isaacs, la réaction du gouvernement a été « bien trop faible et inadaptée » :

La réaction du gouvernement est diplomatique, bien trop faible et inadaptée face à un crime si odieux commis contre des civils innocents sur une ligne aérienne nationale.

Depuis le crash, les Malaisiens organisent des actions de protestation afin que justice soit faite pour les victimes du vol MH17.

Peu importe que vous soyez Malaisien, Chinois ou Indien, la seule chose qui compte c'est la justice, il en va de l'honneur de ce pays.

Des Malaisiens tiennent des banderoles devant le siège du Parlement en vue de la session extraordinaire consacrée au crash de l'avion de la @MAS (via le quotidien du soir néerlandais NRC)

La responsabilité du crash n'a pas été revendiquée, alors que Russie et Ukraine s’accusent mutuellement d'avoir porté le coup fatal, entraînant la chute de l'avion.

Dzulkefly Ahmad, ancien député pour Kuala Selangor, a vivement conseillé au gouvernement de ne pas se laisser influencer par les « grandes puissances » :

Une petite nation telle que la nôtre ne devrait pas s'incliner devant les grandes puissances par agression ou intimidation. Nous devons rester indépendants et pleinement autonomes.

Selon le professeur de droit Azmi Sharom, ceux qui ont tiré le missile doivent être traduits en justice. Il s'est exprimé sur le site du quotidien malaisien en langue anglaise The Star :

Voici ce que je sais : un missile a abattu l'avion du vol MH17.

Quelque part dans notre monde, une personne ou un groupe est responsable de la mort d'environ 300 passagers. Je sais également que le site du crash a été altéré, et ce, de manière quasi définitive, par un groupe de criminels armés de fusils automatiques.

Cependant, cette tragédie a également permis aux habitants de rester unis, ainsi que l'a expliqué V. Shuman sur le site internet du journal populaire malaisien The Daily Ant :

Cette tragédie a permis d'unir les Malaisiens dans le deuil, malgré les différends ethniques, religieux, et politiques. Nous observons en ce moment des instants rares ou politiciens et sympathisants, fanatiques religieux et racistes ont cessé de s'affronter et de se chamailler entre eux.

Le crash du vol MH17 est survenu quatre mois après celui du vol MH370 de la Malaysia Airlines. Durant un vol entre Kuala Lumpur et Pékin, celui-ci avait disparu des radars, avec ses 237 passagers.

Photo : Voir les roquettes voler au-dessus de Gaza, depuis l'espace

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Depuis la station spatiale internationale, l'astronaute allemand Alexander Gerst a vu Gaza en flammes. Il tweete :

Ma photo la plus triste jusqu'ici. Depuis la SSI, nous pouvons en fait voir les explosions et les roquettes voler au-dessus de Gaza

Cette photo a été retweetée 33 000 fois jusqu'à présent.

Le Koweit, vitrine de la démocratie dans le Golfe, prive les opposants de leur citoyenneté

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[Liens en anglais et arabe] Le cabinet koweitien a révoqué le 21 juillet la citoyenneté koweitienne de deux de ses membres proches de l'opposition et de leurs familles. Un fait nouveau qui tire la sonnette d'alarme dans toute la région, puisque le Koweit fait généralement figure d'Etat le plus démocratique du Golfe arabique.

La décision fait suite à la menace du palais la semaine dernière qu'il prendra toutes les mesures nécessaires contre ceux qui seraient suspectés de vouloir “déstabiliser” le pays après les manifestations du mois dernier réclamant la remise en liberté de l'opposant et ancien député à l'Assemblée Nationale Musallam Albarrak. Celui-ci a entre temps été libéré sous caution.

La saga débute il y a quelques mois, avec le discours d'une heure d'Albarak à un rassemblement, dans lequel il lançait des allégations de fraude électorale, de tentative de coup d'Etat et corruption du pouvoir conduisant à une gabegie de milliards de dollars d'argent public. Les documents à l'appui de ses dires avaient fuité dans ce qui a été appelé le “Koweitgate”. Parmi les documents se trouvaient des pièces relatives à des virements en faveur de plusieurs juges, ce qui a valu à Albarrak un procès pour outrage à magistrats.

Le 2 juillet, @BarlamanNews, un compte Twitter d'informations sur le Koweit, tweetait à ses 17.300 abonnés cette nouvelle de dernière heure :

Le procureur ordonne l'arrestation de Musallam Albarrak dans la plainte déposée contre lui par le président du Conseil Supérieur de la Magistrature

Marquant le point de départ au Koweit d'une série de manifestations et confrontations suivies de près et documentées sur les médias sociaux, en particulier Twitter.

POMED (Projet sur la Démocratie au Moyen-Orient) a publié une déclaration et tweeté :

Koweit : plus de 2.000 personnes défilent pour protester contre l'arrestation du leader de l'opposition du Koweit

Albarrak a été remis en liberté sous caution à la suite de ce mouvement de protestation mais de nombreux manifestants ont été appréhendés.

Musalam Albarrak porté en triomphe par ses partisans au rond-point Alkaramah après sa libération sous caution cet après-midi

Le pouvoir a fait savoir la semaine dernière qu'il frapperait “d'une main de fer” pour défendre le “prestige” de l'Etat, et a chargé le Ministre de l'Intérieur de prendre toutes les mesures nécessaires pour appliquer les consignes royales. (Détails dans cet article du journal AlRai en arabe)

Parmi ceux désignés dans la décision de retrait de leur nationalité se trouve l'ancien député d'opposition Abdullah al-Barghash avec trois membres de sa famille.

Le gouvernement a aussi révoqué la nationalité d'Ahmad al-Shemmeri, le propriétaire de la télévision Al-Youm et du journal Alam Al-Yawm, tous deux indépendants. Son journal a reçu à deux reprises cette année une injonction judiciaire de fermeture temporaire pour avoir désobéi à un ordre du procureur de caviardage d'une enquête sur les assertions de coup d'Etat avorté évoqué par Albarak dans une de ses allocutions. Le retrait de sa nationalité sera certainement suivi de l'ordre de fermeture de sa chaîne de télévision et de son journal.

L'inquiétude s'est propagée dans tout le Golfe. Le journaliste bahreini Faisal Hayyat a tweeté :

Pourquoi révoquer la nationalité ? Sous quelles lois tout dissident devra répondre [de ses actes] ? Révoquer la nationalité est du terrorisme et du chantage. C'est une marque d'impuissance

L'ancien journaliste saoudien devenu universitaire Omar Ualymany a tweeté :

L'affaire du retrait de nationalité au Koweit provoque des réactions et menace la structure de la communauté koweitienne

L'utilisateur de Twitter abo3asam, suivi par plus de 113.000 abonnés, note :

Ils anticipent vos réactions si donc aujourd'hui ils vous effraient en vous retirant la nationalité et que vous restez silencieux, demain ils vous ôteront des droits plus grands que la citoyenneté

Le Koweit est un riche pays pétrolier, où le revenu par tête est l'un des plus élevés du monde. Il est considéré comme l'Etat le plus développé politiquement du Golfe. D'où l'importance de ces développements qui inquiètent sérieusement : comme l'écrit sur Twitter le blogueur Ahmed Alomran à ses 85.500 abonnés :

Le Koweit éclaire une nouvelle réalité : les citoyens arabes exigeant leurs droits au simple motif qu'ils en sont titulaires 

Comment faire sortir illégalement 9,9 millions de dollars de l'aéroport La Aurora au Guatemala

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Les courriers cachent l'argent dans des valises et des livres, collé sur leur corps. Photo extraite des archives Prensa Libre.

Les ‘courriers’ cachent l'argent dans des valises et des livres, ou collés sur leur corps. Photo extraite des archives Prensa Libre.

La version originale de cet article a été écrite en espagnol par Luis Ángel Sas et publié sur la plate-forme de journalisme CONNECTAS en mai 2014.

La présentatrice de télévision María Magdalena Stahl Hurtado, par ailleurs mannequin et psychologue, une citoyenne américaine d'origine allemande, se promenait dans l'aéroport La Aurora au Guatemala un après-midi de mai en 2010. Mesurant près de 1,73 m, sa silhouette élégante attirait les yeux comme un aimant.  Le magnétisme de Mme Stahl a capturé l'attention de Carlos, un agent du service des stupéfiants ; elle avait presque représenté l'Équateur au concours de Miss Univers cinq ans plus tôt.

L'agent Carlos s'approcha d'elle pour un contrôle de routine sur des passagers choisis au hasard. À vrai dire, son choix de Mme Stahl était plus motivé par sa silhouette attrayante que par la suspicion. Mais quand il la regarda dans les yeux, il vit la peur caractéristique de ceux qui ont quelque chose à cacher. Il avait été formé pour cela. Il commença par une avalanche  de questions ; Mme Stahl ne résista pas. L'agent Carlos demanda à fouiller ses bagages ; elle objecta, mais dût donner son accord.

Après plusieurs heures de comptage, le ministère public a calculé qu'il y avait  435 762 dollars USD cachés dans les bagages que Mme Stahl s'apprêtait à emporter à Panama. Selon la subdivision générale d'analyse et d'information de lutte contre les stupéfiants (SGDAIA), un total de 9,9 millions de dollars US a été saisi sur des passagers de différentes nationalités et profils cherchant à transporter de l'argent non déclaré de l'aéroport international La Aurora entre 2010 et 2013.  Le dernier cas signalé est celui de M. Richard Alexis Preza Herrera, l'entraîneur de l'équipe de football Coatepeque qui a été arrêté pour le transport de 14,6 millions de dollars US. Lors de son procès, il a été condamné à une amende de 600 000 quetzales (7 750 dollars US) et il lui est interdit de quitter le pays.

Au cours des quatre dernières années, 2011 a enregistré le montant le plus élevé d'argent saisi : 5,7 millions de dollars américains. L'année précédente, 2010 avait enregistré 2,2 millions de dollars américains confisqués. Il y a eu une diminution en 2012  avec 859 000 dollars tandis qu'en 2013 la saisie a atteint 969 000 dollars.

Comment l'argent était transporté

Un total de 9,9 millions de dollars a été confisqué sur 67 personnes, soit une moyenne de 147 000 dollars chacune. Toutefois, le montant porté par chaque personne varie de 12 000  à 1 million de dollars.

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Crédit: Prensa Libre.

Les techniques pour le transport de l'argent caché aussi ont varié énormément : des billets coincés dans des livres et des cahiers, cachés dans les talons de chaussures, les ceintures ou dissimulés sur le corps et collés avec des bas ou du ruban adhésif. L'argent a également été dissimulé dans des boîtes de haricots, dans des doubles fonds de valises, masqués avec du papier carbone et même dans l'estomac, après avoir été avalé dans des capsules de latex. 

“La seule limite est l'imagination”, explique M. Rolando Rodenas, chef de l'Office des procureurs contre le blanchiment de l'argent. M. Rodenas dit qu'il y a d'autres systèmes pour sortir l'argent hors du pays sans avoir besoin de le cacher, bien que ces autres méthodes laissent des preuves suffisantes pour identifier les auteurs. “La loi stipule que jusqu'à un montant de 10 000 dollars peut être transporté sans déclaration. Aussi y a-t-il des gens qui voyagent avec  9 700 ou  9 800 dollars, tout juste, pour rester dans la limite légale “, dit M. Rodenas. Au moins deux grands groupes de ‘courriers', chacun transportant un montant légal d”argent, ont été capturés transportant de ‘l'argent à Panama, la destination principale pour le blanchiment d'argent. Selon M. Rodenas, un autre moyen de transporter de l'argent était de prétendre que les courriers étaient des directeurs ou des employés d'entreprises qui voyageaient pour affaires ou faire des achats.

Ensuite, après des mois d'enquête, on arrive à la conclusion que les entreprises n'étaient qu'une couverture et qu'elles n'avaient pas d'activités financières réelles. En fait, les trafiquants continuent à utiliser cette méthode. “Voilà comment ils exportent l'argent hors du pays. Ils font ce que la loi permet”, dit M. Rodenas, qui ne s'aventure pas à avancer une hypothèse quant aux montants totaux d'argent qui sont exportés hors du pays illégalement. “Il est difficile de donner un chiffre ; une étude devrait être réalisée”, dit-il. M. Elmer Sosa, chef de la SGDAIA, a refusé d'être interviewé pour cet article. Cependant, son personnel à l'aéroport international La Aurora estime que l'argent confisqué ne représente que 10 pour cent du montant qui quitte le pays dans des valises: “caché ou déclaré, mais sans fondement juridique”, affirme un agent qui a requis l'anonymat.

Le rapport de Global Financial Integrity (GFI) indique qu'entre 2002 et 2011, le Guatemala a représenté 10 pour cent de l'argent sale total de l'Amérique centrale, qui pourrait atteindre 14 milliards de dollars américains. Les flux financiers illicites en provenance du Guatemala, s'élevant à 1,3 milliard de dollars, se placent à la quatrième place après ceux provenant du Costa Rica (4,3 milliards), du Panama (3,9 milliards) et du Honduras (2,8 milliards). Les flux financiers illicites du Salvador s'élevaient à 1 milliards de dollars et du Nicaragua étaient de 700 millions de dollars. “Il y a deux ans, les agents de sécurité de l'aéroport ont identifié quelques 45 personnes qui voyageaient avec $ 9 800 ou $ 9 700 sur le même vol à destination de Panama!”, explique l'agent. Ce nombre semble crédible après la capture de membres d'un groupe que le ministère public a baptisé los Pitufos (les Schtroumpfs), dirigé par M. David Cervantes Urízar. Selon le bureau du procureur, ce groupe à lui tout seul a organisé 20 voyages à Panama, pour le blanchiment d'environ 3 millions de dollars par mois.

Un autre groupe de trafiquants capturé par le Bureau du procureur s'appelait Véliz-Palomo (des noms de deux de ses membres). Le bureau du procureur a évalué qu'au cours d'une année, entre 2010 et 2011, ce groupe avait organisé 20 voyages par semaine pour exporter de l'argent vers Panama. En 2012, un tribunal a condamné 48 membres du groupe à des peines de 3 à 56 ans derrière les barreaux. Le tribunal, qui a lancé la procédure pénale pour blanchiment d'argent a envoyé Mme María Magdalena Stahl Hurtado à la prison. Quelques jours plus tard, le juge Adrián Rodríguez Rolando Arana, de la septième Cour criminelle, a remis Mme Stahl en liberté pendant que l'enquête se poursuit. Le 29 Mars 2011, le juge Rodríguez Arana a décidé de classer l'affaire indéfiniment et de remettre l'argent à Mme Stahl. La Commission internationale contre l'impunité a demandé une enquête sur cette action.

La route de blanchiment d'argent

Selon les itinéraires des courriers en détention, il existe deux voies utilisées pour le transport de l'argent via les aéroports. Le premier est du Guatemala vers Panama.

Selon les registres de la police, 37 personnes ont transporté 7 500 000 dollars US par cette route. Certaines ont été contraintes de retourner au Guatemala, où elles ont été arrêtées à leur arrivée. ”Nous coopérons avec les autorités dans ce pays parce que les gens essaient à plusieurs reprises d'exporter de l'argent là-bas,” dit M. Rodenas. La deuxième voie est celle du Guatemala vers la Colombie. Onze personnes, transportant des $ 1,2 millions USD, ont essayé d'emprunter cette voie. Le troisième est celle allant du Guatemala au Costa Rica, sur laquelle huit voyageurs ont été capturés transportant $ 224 000 USD. Il y a eu aussi une tentative de transporter plus d'argent au Venezuela, mais ce n'était qu'un cas isolé. Les autorités du Salvador ont lancé l'alerte après la capture de différents Guatémaltèques qui avaient réussi à glisser travers les mailles de la sécurité de l'aéroport de La Aurora, mais  avaient été identifiés au Salvador alors qu'ils tentaient de s'embarquer pour Panama. Sur les 67 personnes arrêtées, 37 pour cent venaient du Guatemala, 20 pour cent de la Colombie, et 10 pour cent du Mexique.

El Salvador : une autre arrestation importante pour le blanchiment d'argent

Plus de 3 millions de dollars US ont été confisqués à l'aéroport international d'El Salvador au cours des cinq dernières années. Soixante-neuf personnes ont été arrêtées. Selon la police du Salvador, 48 des détenus étaient des étrangers, principalement en provenance du Guatemala et du Mexique. A se fier aux itinéraires des individus détenus, il existe deux routes principales qu'empruntent ceux qui essaient de fais passer de l'argent du Salvador. Le plus souvent, les voyageurs partent du Guatemala, font escale au Salvador, puis partent pour Panama. Un total de 38 pour cent des voyageurs appréhendés ont déclaré Panama comme étant leur destination finale. La seconde route empruntée commence au Mexique, s'arrête au Salvador, et se termine en Colombie ; 11 pour cent des voyageurs détenus avaient l'intention d'aller en Colombie. ‘Si l'argent se déplace vers le sud, cela signifie qu'il est destiné à payer les stupéfiants qui ont déjà été envoyés ou vont être achetés. La destination finale est Panama parce que c'est un centre financier ; il y a beaucoup de banques. Nous pensons que c'est pour cela que Panama est l'endroit le plus commode pour les trafiquants de drogues établis à Panama ou en Colombie pour recevoir de l'argent et le mettre en banque”, explique M. Marco Tulio Lima, chef de la Division pour la lutte contre les stupéfiants de la Police nationale civile du Salvador. L'expert en blanchiment d'argent M. Daniel Rico du groupe de réflexion Centre Wilson, basé à Washington, explique que les groupes criminels qui déplacent illégalement l'argent par des frontalières telles que les aéroports sont des “petites organisations criminelles qui doivent déplacer de l'argent urgent pour effectuer des paiements.”

M. Rico dit que le transport d'argent liquide via les aéroports est “la méthode la plus primitive et vulnérable de blanchiment d'argent”, utilisée seulement par les organisations qui n'ont pas les moyens financiers et logistiques pour utiliser des systèmes plus sophistiqués comme la création de sociétés-écrans ou le blanchiment d'argent par le biais des institutions financières. Les confiscations à l'aéroport du Salvador se basent sur l'intuition. ”Nous analysons l'origine et la nationalité de l'individu, la méthode de paiement, la durée du séjour, la destination prévue. Nos unités étudient les profils individuels ; il n'y a pas de fouilles systématiques de l'avion”, explique le chef de l'unité anti-drogue au Salvador. Il ajoute qu'aucune structure salvadorienne de blanchiment d'argent n'a été trouvée, et que les organisations criminelles existantes sont originaires d'autres pays.

Voir cette publication en langue espagnole sur Prensa Libre 

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Les chiites de Bahreïn inquiets de l'allégeance à EIIL de politiciens et prédicateurs

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Photo du profil Twitter de Turky Albinali, un clerc bahreïni qui s'est rallié à l'EIIL @turky_albinali

[Liens en anglais et arabe] La population musulmane chiite majoritaire du petit Etat insulaire de Bahreïn, sur lequel règne la dynastie sunnite des al-Khalifa, se sent sur le fil du rasoir depuis cinq événements récents.

Il y a eu les propos dangereusement sectaires tenus en public par des musulmans sunnites haut-placés et non sanctionnés, et leurs serments d'allégeance au mouvement extrémiste anti-chiite EIIL, qui a récemment proclamé le califat (ou Etat islamique) en Irak. 

Dès décembre 2011, les Bahreïnis, qui sont majoritairement chiites, se plaignaient de leur marginalisation politique et économique dans ce pays de 1,3 million d'habitants. Les derniers événements font apparaître une tendance montante à la marginalisation totale.  

L'armée a réprimé en 2011 les manifestations menées par les chiites contre le pouvoir dominé par les sunnites. Depuis, Bahreïn est accusé de violations des droits fondamentaux contre les chiites. Une contestation à bas bruit continué à couver. Selon Mark Lynch du magazine Foreign Policy en 2011, ”le régime bahreïni a non seulement riposté par la force brutale, mais aussi encouragé une détestable intolérance religieuse afin de diviser le mouvement populaire et de construire un soutien national et régional à une répression.”

Parmi les moyens utilisés pour semer l'intolérance religieuse qui a amené les cinq incidents énumérés ci-après, le principal a été d’autoriser des prédicateurs provenant de la petite population d'extrémistes salafistes du pays. Le salafisme, qui honnit les chiites, est une secte puritaine qui inspire les organisations insurgées radicales comme Al-Qaida et EIIL.

1. Un prédicateur bahreïni fait allégeance à EIIL

Début juillet, Turky Albinalim, un prédicateur sunnite de Bahreïn, a donné son soutien à l'EIIL anti-chiite, accusé par Human Rights Watch d'enlèvements, assassinats et expulsion des minorités, y compris les chiites. Albinali est apparu dans une vidéo YouTube où il déclare sa loyauté au nouveau calife d'EIIL Aboubakr Albaghdadi (en arabe) :

 2. Le chef religieux chiite de Bahreïn déclaré infidèle

La semaine dernière lors d'une conférence de presse, le puissant ex-chef du renseignement, le colonel Adel Fulaifel, sur qui pèsent des accusations de torture, a déclaré infidèle l'ayatollah Isa Qassim, plus haute autorité religieuse chiite de Bahreïn, et précisé qu'il “sera pourchassé comme un rat.” Il répliquait à la proposition d'Isa Qassim de créer un conseil religieux mixte chiite-sunnite. 

Il y a quelques mois, Bahreïn supprimait le principal conseil religieux chiite du pays, une mesure qui a déclenché une série de protestations à travers le pays.

BahrainMomo a tweeté à ses 21.000 abonnés :

Accueillant pour les religieux radicaux, Fulaifel menace de mort les clercs chiites et aujourd'hui le régime supprime le conseil religieux ! Une politique digne d'un Etat salafiste comme EIIL.

3. Expulsion d'un diplomate américain, invitation d'un prédicateur radical saoudien

Deux jours avant que Fulaifel lance cette menace, un diplomate étatsunien a été expulsé de la petite pétro-monarchie, que la marine américaine utilise depuis des années comme base navale. Le lendemain, le prédicateur saoudien sectaire et radical controversé Mohamed Alarefe était accueilli à Bahreïn pour donner une série de sermons à la jeunesse, passant outre les protestations des internautes. Le prédicateur saoudien est catégorisé comme une menace au Royaume-Uni.

4. Un homme politique soutient ouvertement EIIL L'ex-député Nasser Alfadhala, qui disputera la prochaine élection sous l'étiquette du parti Al-Menbar (suspecté au Royaume-Uni de liens avec le terrorisme), soutient ouvertement EIIL dans cette vidéo YouTube d'il y a un mois :

«نحن نقف مع هذه الثورة التي صبرت طويلاً وطال انتظارها، لطرد هذا الظلم وهذا الخبث، الذي تدعمه بلاد الفرس، من أجل إذلال بلاد الرشيد، بلاد العزة والكرامة»

Nous sommes pour cette révolution [par EIIL] mise en oeuvre pour chasser l'injustice et la malveillance [venant] du pays de Perse qui humilie le pays de Rachid [le califat historique], le pays de la gloire et de la dignité.

A quoi l'utilisateur de Twitter iProtester a rétorqué en publiant une photo d'Alfadhala avec des drapeaux d'EIIL à l'arrière-plan, près de l'ambassade américaine :

Un rassemblement autorisé avec les drapeaux d'une organisation non-terroriste (ironie) devant l'ambassade américaine, sous la direction de Nasser Alfadhala

Le journaliste et humoriste Faisal Hayyat a tweeté :

Khalil Almarzooq a été poursuivi et traîné en justice pour avoir brandi le drapeau de la coalition de la jeunesse. En sera-t-il de même pour Nasser Alfadhala qui a brandi le drapeau d'EIIL ?

Almarzooq est un des dirigeants du plus grand mouvement d'opposition, Alfewaq. Il a été arrêté et est passé en jugement pour avoir tenu un drapeau de la coalition bahreïnie de la jeunesse 14 février, qui menait la contestation en 2011.

5. Défection d'un militaire bahreïni

La semaine dernière, l'officier Mohamed Albinali (ou Abou Isa Alsalmi, le surnom que lui donnaient ses camarades) a tweeté :

Moi, Mohamed Isa Albinali, lieutenant au Ministère de l'Intérieur de Bahreïn, annonce ma défection de ce régime depuis plus de quatre mois.

Le Ministère de l'Intérieur de Bahreïn est critiqué pour sa politique discriminatoire de recrutement et sa pratique systématique de la torture.

Ce mois-ci, bien que dans le cadre de sa surveillance le FMI ait mis en garde Bahreïn contre sa possible incapacité à payer les fonctionnaires d'ici 2017, le pays, pourtant dépendant du tourisme, a interdit aux hôtels trois-étoiles de vendre de l'alcool ou d'accueillir des musiciens. Bahreïn reçoit chaque année 2 millions de touristes

Quand le célèbre éditorialiste du New York Times Nicholas Kristof a visité Bahreïn en 2011, il l'a décrit comme un pays de quasi-apartheid. Mais depuis que les partisans d'EIIL et les prédicateurs de haine et d'extrémisme militant comme Fulaifel, Alfadhala et Alarefe ont reçu le champ libre à Bahreïn, le pays approche de plus en plus d'un apartheid total, destiné à marginaliser économiquement, politiquement et socialement la majorité chiite de sa population.

En Afrique du Sud, le deuxième plus grand Festival des Arts du monde

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Des nouvelles en direct du Festival National des Arts qui se déroule à Grahamstown, en Afrique du Sud :

Chaque hiver, au début du mois de juillet, durant onze jours, l'art réveille la somnolente ville universitaire sud africaine de Grahamstown. Des artistes du monde entier envahissent la petite ville, et tous les coins et recoins s'animent de théâtre, de danses, de joutes de poésie, de films, de marionnettes amusantes et de peintures sur visages sur fond de douces mélodies de jazz diffusées à travers les rues. Le Festival National des Arts, qui fête son 40ième anniversaire cette année, est le second plus important festival des arts du monde. Ces deux dernières années, un groupe d'étudiants en journalisme de l'Université de Rhodes couvre ce festival à travers un blog de presse nommé CueTube, où ils s'entretiennent avec différents artistes, chorégraphes et metteurs en scène. Voici quelques extraits de leur oeuvre.

Les Palestiniens accusent Israël de crimes de guerre, les soutiens se multiplient pour saisir la CPI

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Les soutiens se multiplient à travers le monde pour qu'Israël soit déféré devant la Cour Pénale Internationale de La Haye suite aux crimes de guerre commis à Gaza. [Le Hamas a demandé ce dimanche une trêve, refusée par Israël NdT]

Une procédure a été initiée par le ministre palestinien de la Justice Salim Al Saqqa et le procureur de Gaza Ismaïl Jabr par l'entremise d'un avocat parisien, mais les commentateurs disent que c'est un geste symbolique car la CPI serait incompétente : la Palestine avec son seul statut d'observateur n'est pas membre de plein droit de l'ONU.

L'offensive israélienne contre l'enclave palestinienne en est à son 20ème jour, plus de 1.000 Palestiniens ont déjà été tués et 6.000, blessés.

Le mot dièse #ICC4Israel [la CPI pour Israël] a été en tête de tendance hier pour plus du huit heures d'affilée, avec 334.000 tweets lors de l'écriture du billet d'origine.

Belal, un médecin palestinien qui habite Gaza, tweete à ses 40.500 abonnés :

Cibler les habitations est la forme maximale de punition collective qu'ont dû subir les Gazaouis pendant les 3 guerres qu'Israël a menées contre #Gaza. 

Les trois quarts des Palestiniens tués sont des civils, ce qui soulève des questions sur la tactique et les cibles choisies dans les frappes israéliennes. Israël affirme que l'offensive vise le Hamas, le mouvement qui gouverne le territoire depuis 2007, parce qu'il tire des centaines de roquettes par-dessus la frontière sur Israël. Deux civils et 33 soldats israéliens ont été tués à ce jour.

Le Palestinien Zaki Safar, qui a 31.000 abonnés sur Twitter, demande :

Israël a le droit de se défendre, qu'ils disent ! De qui ? De civils sans défense, inoffensifs et démunis ?

Les fusées du Hamas qui pénètrent en Israël sont en majorité de fabrication artisanale et ont une portée plus longue qu'avant, mais la plupart est interceptée par le système de défense anti-missiles israélien Dôme de Fer et ne font que rarement des dégâts. Des sirènes avertissent les Israéliens de leur arrivée, et ceux-ci peuvent se mettre à couvert dans de nombreux abris anti-aériens. A Gaza, il n'y a ni sirènes ni abris, les Forces de Défense Israéliennes donnent dans cette offensive des préavis téléphoniques d'une minute avant de bombarder les maisons d'habitation.

Palestine Social dit à ses 33.100 abonnés sur Twitter qu'Israël devrait passer devant la CPI pour ses bombardements d'hôpitaux :

L'hôpital de Beit Hanoun bombardé hier.

Le médecin bahreïni Nabeel Tammam, qui a 20.400 abonnés, prête aussi sa voix à la campagne :

L'attaque d'une ambulance et de son personnel à Gaza rendent nécessaire la #CPIpourIsraël #PalestineAttaquée #NeutralitéMédicale

Les hôpitaux et médecins sous-équipés et débordés de Gaza connaissent un autre problème : le bombardement par Israël pendant cette offensive. Le Ministère palestinien de la Santé explique :

Un des hôpitaux de Gaza a été totalement détruit, un hôpital pédiatrique si gravement endommagé qu'il est inutilisable, et six autres ont subi des dégâts considérables. Quatre professionnels de santé ont été tués et 14, blessés. Deux dispensaires et 14 ambulances ont été totalement détruits, et plusieurs autres dispensaires endommagés.

Palestine Campaigns, qui a lancé le mouvement, appelle les journalistes à reprendre la cause :

Tandis que Walaa Al Ghussein, de Gaza, regrette :

L'immense majorité des Gazaouis ne peut pas quitter Gaza. L'étroite bande côtière de 40 kilomètres de long est entourée de barrières et murs en béton le long de ses frontières nord et est avec Israël et sur sa frontière sud avec l'Egypte. Le premier ministre britannique David Cameron avait appelé Gaza en 2010  “une prison à ciel ouvert”. Les restrictions excessives imposées par Israël à Gaza et à la Cisjordanie font que la plupart des pays dans le monde et les Nations Unies considèrent ces territoires comme “occupés”.

Netizen Report : Censure et perturbation sournoise des médias sociaux récurrentes en Asie du Sud-Est

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Coup protest, Thailand, May 2014. Photo by Prachatai via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Action de protestation en Thaïlande, en mai 2014. Photo de Prachatai via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Hae-in Lim, Mong Palatino, Bojan PerkovEllery Roberts Biddle, et Sarah Myers West ont collaboré à cet article.

Global Voices Advocacy (projet de Global Voices concernant la défense des droits de la personne) suit, dans son bulletin de veille, l'actualité internationale des problèmes, victoires et préoccupations émergentes en matière de droits de l'Internet à travers le monde. L'état des lieux de cette semaine s'intéresse à l'Asie du sud-est, où des auteurs et militants de la région éprouvent les restrictions du gouvernement à l'encontre de l'expression via les médias numériques.

La junte militaire thaïlandaise a monté d'un cran sa guerre contre les médias en interdisant désormais aux organisations oeuvrant dans les médias de publier quoi que ce soit qui “puisse provoquer une opposition à la junte” — le pouvoir a précisément interdit les entretiens avec les universitaires et fonctionnaires qui pourraient altérer l'image de la junte. Les organes d'information qui défient l'ordonnance peuvent se voir suspendus immédiatement. Suite à une rencontre avec les responsables militaires, les responsables des médias thaïs ont montré un optimisme prudent quant à voir l'ordonnance adoucie.

S'ajoutant au mouvement grandissant de censure de Facebook en Asie du sud-est, les comptes d'au moins 30 dirigeants politiques au Vietnam ont été suspendus — non pas en raison d'une interdiction générale mais par l'usage supposé de l'option “signaler un abus” de Facebook par les “faiseurs d'opinion” du gouvernement vietnamien. Le gouvernement semble avoir abandonné ses tentatives avortées d'une interdiction totale au profit d'une approche plus ciblée. 

Et une nouvelle application de messagerie instantanée (chat) localisée à Brunei, Chrends (mot-valise “chat” -discuter- et “trends” -flux) prétend offrir une plateforme de discussion anonymisée sur des sujets qui peuvent être considérés tabous pour les citoyens dans le pays, lequel a récemment adopté la charia (loi islamique).

Liberté d'expression : s'exprimer n'est pas une liberté en Colombie

Un Colombien a été condamné à 18 mois de prison pour avoir publié sur ElPais.com un commentaire  critiquant une administration fédérale. Dans un commentaire sur le blog de la Fundacion Karisma, l'avocate et défenseure de la liberté d'expression Carolina Botero exprimait son inquiétude quant au fait que si les tribunaux continuent de poursuivre au pénal des cas comme celui-ci, ils éclipseront les tensions entre les droits fondamentaux en jeu.

Brutalité : les blogueurs de Zone 9 accusés de terrorisme au cours d'un procès inéquitable

La Haute Cour de Lideta, en Ethiopie, a inculpé neuf blogueurs et journalistes, dont quatre membres de Global Voices, de terrorisme et activités associées. Les blogueurs, qui ont été arrêtés les 25 et 26 avril, n'ont bénéficié d'aucun représentant juridique présent lorsque les charges ont été annoncées et les avocats et familles n'ont pas été avisés de l'audience. La loi anti-terroriste sous le coup de laquelle ils font l'objet d'inculpations avait aussi été utilisée pour emprisonner les journalistes Eskinder Nega et Reeyot Alemu, incarcérés depuis 2011. Le blog de suivi du procès des blogueurs de Zone 9, dont l'audience est prévue le 4 août, publiera des informations et fournira une plate-forme pour ceux qui souhaitent apporter leur soutien.

En Iran, suite à la condamnation de huit jeunes gens la semaine dernière à un total cumulé de 127 ans de prison pour leurs activités sur Facebook, Mahsa Alimardani et Fred Petrossian de Global Voices ont appelé au Président iranien Hassan Rouhani à “respecter les citoyens iraniens et condamner les arrestations arbitraires et les sanctions des internautes iraniens”.

Les militants omanais Noah Saad et Muawiyah Al-Rawahi ont été arrêtés pour avoir fait état sur leurs blogs de violations des droits de l'homme dans leur pays. Saad, qui a été arrêté en 2011 pour des “atteintes” similaires, a été arrêté arbitrairement par l'agence de sécurité nationale d'Oman et détenu dans un lieu tenu secret. Des observateurs pensent que Al-Rawahi a été visé du fait d'une récente publication sur son blog dans laquelle il critiquait les pratiques répressives des autorités omanaises suite à la grève d'enseignants fin 2013. 

L'ancien président panaméen Manuel Noriega a poursuivi Activision Blizzard, le développeur du jeu vidéo “Call of Duty : Black Ops II”, pour l'utilisation de son image dans le jeu sans son accord. 

Gouvernance de l'Internet : des ONG africaines à la tête d'une déclarion régionale des droits de l'Internet

Un groupe d'organisations de la société civile en Afrique recherche des contributions pour la rédaction d'une déclaration africaine des droits et libertés de l'Internet. Le processus est actuellement en phase de consultation publique jusqu'au 4 août.

Surveillance : dans le sillage des révélations de Snowden, de nouvelles lois renforcent les pouvoirs de l'Etat en matière de sécurité

La Chambre des communes britannique, la chambre basse du Parlement, a approuvé la loi d'urgence concernant les pouvoirs d'investigation sur la rétention de données (Data Retention Investigative Powers) qui autorisera les agences de sécurité britanniques à accéder aux enregistrements des communications téléphoniques et électroniques, malgré la décision rendue en avril par la Cour européenne de justice contre la rétention de données. Le projet de loi a rencontré une opposition forte des organisations de la société civile, des experts universitaires en droit de l'Internet et de Global Network Initiative. Plusieurs membres de la Chambre des Lords ont critiqué la décision d'envoyer ce genre de législation devant le Parlement.   

En Australie, le Procureur général a proposé une nouvelle loi qui augmenterait les pouvoirs de l'Organisation de renseignement et de sécurité australienne. La loi étend les sanctions criminelles pour divulgations à des opérateurs privés d'informations d'Etat sensibles. Un avocat pénaliste, responsable et porte-parole de l'Alliance australienne des avocats, s'inquiétait publiquement de ce qu'il appelait la “clause Snowden/Assange/Guardian/New York Times” qui pourrait rendre les journalistes relatant des révélations en matière de sécurité nationale passibles de poursuites criminelles allant jusqu'à dix ans de prison. Pire encore, la loi approuve tacitement une action illégale de la part d'agents de la sécurité nationale en leur procurant l'immunité juridique pour toute action menée dans le cadre des “opérations spéciales de sécurité”. Le projet de loi sera débattu devant le Parlement australien en septembre.

Des enregistrements publics révèlent des liens entre les filles du président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliev et le plus gros opérateur de téléphonie mobile du pays Azercell, soulevant de sérieuses inquiétudes s'agissant de la surveillance, la liberté d'expression et la sécurité des communications au sein du pays. La famille Aliev semble désormais contrôler près des trois-quarts de tous les fournisseurs de communication mobile du pays et a ainsi étendu sa capacité de surveillance des appels téléphonique et des flux Internet. 

Vie privée : l'Europe se débat avec les retombées du droit à l'oubli et la mauvaise humeur des blogueurs culinaires

Microsoft a rejoint Google dans la suppression des liens faisant l'objet de demandes depuis son moteur de recherche Bing, qui détient 2,5 % du marché européen des moteurs de recherche, en raison de la nouvelle réglementation du “droit à l'oubli” qui permet aux individus de demander aux moteurs de recherche de supprimer certains types de résultats car anciens ou les présentant de manière négative. 

Un nouveau site web dénommé “Hidden from Google” [Caché par Google] archive les liens effacés depuis Google du fait de la réglementation.

En France, un tribunal a ordonné à la blogueuse littéraire Caroline Doudet de changer le titre d'une publication négative écrite sur un restaurant, afin de diminuer sa portée dans les résultats de recherche. Mme Doudet a dit que cette décision établissait un “nouveau délit pour cause d'être trop bien référencé [dans un moteur de recherche].” Des blogueurs en France pensent que le juge appréciant cette affaire a favorisé de manière inéquitable le plaignant. 

Industrie : Apple et la Chine — hypocrites sans frontière ?

La chaîne de télévision chinoise CCTV a qualifié l'iPhone de menace à la sécurité nationale à cause de ses applications de géolocalisation intrusives. Apple a répondu par un communiqué détaillant les paramètres de l'iPhone concernant la vie privée.

Apple a lancé des mesures de cryptage améliorées dans ses services de messagerie électronique iCloud cette semaine. Bien que cela doive encore fait l'objet d'une annonce officielle, les changement peuvent être constatés à travers le site de Google sur la transparence. La publication de langue allemande Heise affirme que l'entreprise utilise la version de sécurité minimale RC4 encryption, ce qui laisse à penser qu'elle a déjà été déchiffrée par les services de sécurité chinois. 

Côté positif : l'Afghanistan en un coup d'oeil

Le photographe Deni Bechard s'est intéressé au système de surveillance de Kaboul dont le coût s'élève à des millions de dollars, qui compte 108 caméras de haute résolution supervisées 24 heures sur 24 — une version moderne du panoptique de Jeremy Bentham. 

Publications et études

 

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Sous les bombes, les médecins de Gaza sauvent des vies, et tweetent

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Al Shifa hospital's Dr Bassel Abuward sarcastically tweets "6m old (terrorist) infant being treated by Drs to remove shrapnel from his back."

Le docteur Bassel Abuward, de l'hôpital Al Shifa, a tweeté, sarcastique :  ”Nourrisson (terroriste) de 6 mois soigné par les médecins pour retirer des éclats d'obus de son dos.”

Huit hôpitaux, neuf cliniques et 14 ambulances ont été touchés par les bombes depuis le début de l'offensive israélienne sur la bande de Gaza, densément peuplée, étroite, longue de 40 km. 1,8 million de Palestiniens y vivent. Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé Gaza ‘une prison à ciel ouvert'. 

Selon le ministère de la Santé de Gaza, au cours des vingt derniers jours, quatre des 1000 victimes étaient des professionnels de santé, comme 14 des 6 000 blessés.

Les avions de l'armée israélienne et les tanks ont également frappé des quartiers résidentiels, des écoles et des refuges. L'ONU estime que 74 pour cent des victimes sont des civils

Sous la menace des bombes, des médecins comme Bassel Abuward, Belal, Saeed Kanafany et Mads Gilbert accomplissent des miracles dans le plus grand hôpital de Gaza, l'hopital Al-Shifa. 

A l'instant, à Gaza, un bébé né d'une mère décédée,  tuée par l'armée israélienne. UNE VIE NEE DE LA MORT

Des centaines de personnes viennent chercher de l'aide à l'hôpital Al-Shifa, écrit le bulletin de l'ONU sur Gaza  le 20 juillet :

La situation ne pourrait pas être plus dramatique pour le secteur de santé laminé de Gaza avec ce nouveau conflit qui ne fait qu'ajouter au fardeau supporté par des médecins et un personnel médical débordés. 

Il s'agit là de la troisième guerre en cinq ans et demi subie par les habitants de Gaza. Comme durant les précédentes, les femmes, hommes et enfants ne peuvent fuir nulle part. La bande de Gaza est densément peuplée, et le blocus imposé depuis sept ans par les Israéliens signifie que les déplacements de personnes vers et de Gaza restent virtuellement interdits. 

Les médecins de l'hôpital surpeuplé de Al-Shifa sont témoins d'une immense tragédie. De multiples personnes sont soignées sur le même lit dans les salles d'urgences.  Des nouveaux nés à risques meurent faute de soins adéquats.

Israël tente de détruire le futur de Gaza en tuant la plupart de nos enfants et en rendant les autres invalides  pic.twitter.com/KlP3BPJMBJ

Durant une journée particulièrement sanglante lors de l'offensive contre Shejaiya, l'un des quartiers les plus peuplés de Gaza, le correspondant de la chaine NBC a tweeté ceci depuis Shifa :

En 13 ans, je n'ai jamais vu ou senti la mort comme je l'ai vue et sentie sur les corps tirés de Shejaiya jusqu'à la morgue de Shifa aujourd'hui.

Les médecins ne sauvent pas seulement des vies, ils racontent aussi l'ampleur de la tragédie de Gaza au monde, en tweetant entre deux tours de garde ce qui s'est passé aux urgences et ce qu'ils voient des destructions durant leurs trajets entre domicile et travail. 

@BelalMd12

Blogueur et médecin, Belal tweete depuis le compte @Belalmd12 quand il n'est pas de garde à l'hôpital, et sous les bombes. Il est apparu sur la chaine indépendante américaine Democracy Now et a écrit un post bouleversant pour le site Electronic Intifada, un site d'information consacré à la Palestine et aux Palestiniens. 

Des dizaines de corps sont arrivés à l'hôpital al-Shifa de Gaza, où j'étais de garde cette nuit-là. Certains sont arrivés en morceaux, certains décapités, certains défigurés à ne pouvoir les identifier, même si encore vivants, et respirant encore.  [...] Le personnel médical a eu de la chance de pouvoir faire une pause de moins d'une demi-heure. Certains regardaient les flammes et les bombes qu'Israël faisait pleuvoir sur les quartiers Est de Gaza-Ville, d'autres refaisaient le plein d'énergie avec du café, ou s'allongeaient par terre pendant quelques instants. 

Voici quelques un de ses tweets :

Ma garde s'est achevée à 9 heures ce matin, et je peux tweeter autant que je le désire, aussi longtemps que je suis toujours vivant, naturellement.

Un homme est transporté à l'hôpital. Le médecin découvre qu'il s'agit de son fils. Il prend une dernière photo.

Il leur disent d'évacuer, et ils les ciblent quand ils le font. Israël vient juste de frapper une école de l'ONU où les gens s'étaient réfugiés.

Le porte-parole de l'IDF se vante, dit que 120 bombes sont tombées sur Alshujaeya, chacune contenant une tonne d'explosif. Sauvegardez ce tweet pour la Cour Pénale Internationale.

La Croix Rouge a lâché les gens et cessé de répondre au téléphone. Pour quoi êtes-vous là alors ? Pour organiser des pique-niques ?

 Quand quatre jeunes garçons palestiniens ont été touchés et tués par des armes aériennes israéliennes sophistiquées, alors qu'ils jouaient sur la plage, il a tweeté : 

8 de leurs courtes années sur cette terre ont été vécues sous le siège. Ils n'ont jamais eu l'occasion de voir le monde ; le monde ne s'en est jamais soucié et n'a pas attendu.

C'est l'hôpital de Beit Hanoun, il a connu le même sort que l'hôpital européen de Gaza, l'hôpital Al-Aqsa et l'hôpital Al-Durra pic.twitter.com/5prKX22ezf

 

@DrBasselAbuward

Le Docteur Bassel Abuward tweete des photos des hôpitaux, des environs dévastés de Gaza-ville et retweete des messages de solidarité et de soutien venus du monde entier. 

Des milliers de gens manifestent pour Gaza à Chicago aujourd'hui, merci

Je me souviens avoir été choqué par la dévastation en Syrie. Mais ce que j'ai vu aujourd'hui à Gaza était pratiquement la même chose

Un père et son fils sont allés voir ce qui était arrivé à leur maison et ont trouvé ceci!!!! Une photo qui vaut mille mots

La PIRE expérience de ma vie a été d'annoncer à une mère qui cherchait ses enfants qu'ils était tous MORTS

L'hôpital pédiatrique d'AlDurrah, gravement endommagé par des frappes aériennes proches hier, 30 blessés, 1 mort

En raison du grand nombre de blessés, il y a plusieurs patients soignés sur le même lit. DES ENFANTS, encore

 

@DrSaeedKanafany

Dr. Saeed Kanafy tweete sur les tragédies et les réalités que le personnel médical affronte. 

Le secouriste Mohammed Al Abadlah est maintenant dans les mains de Dieu (comme je l'ai dit, toutes les lignes rouges sont franchies)

L'hopital de Beit Hanoun est bombardé en ce moment. Israël franchit toutes les lignes rouges, même les hôpitaux

C'est comme ça que les médecins à Gaza boivent de l'eau

"The moment you see Doctors crying , Is the moment when you realize all red lines have been crossed" @DrBasselAbuward

“Quand vous voyez les médecins pleurer, vous réalisez que toutes les lignes rouges ont été franchies” @DrBasselAbuward

Les Etats-Unis finance l'armée d'Israël à hauteur de 3,1 milliards de dollars en coopération militaire, chaque année. Chaque fois que l'armée israélienne lance une offensive destructrice et meurtrière sur Gaza  - celle-ci est la troisième en six ans – l'UNRWA, une agence humanitaire de l'ONU financée par les Etats-Unis, en gère les conséquences. 

Docteur Mads Frederick Gilbert

Le médecin norvégien Mads Frederick Gilbert, qui travaille avec Bassel, Saeed et Bilal à Al-Shifa, a publié une lettre ouverte au Président Obama le 17 juillet. Elle est depuis devenue virale et a a été republiée par de nombreux sites :

‘M. Obama, avez-vous un coeur ?
Je vous invite. Passez une nuit. Rien qu'une nuit, avec nous, à Shifa. Déguisé en homme de ménage, peut-être.
Je suis convaincu, à 100%, que cela changerait le cours de l'Histoire.  
Personne avec un coeur ET du pouvoir ne peut sortir d'une nuit passée à Shifa sans être déterminé à mettre fin à la boucherie des Palestiniens. 

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