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Chroniques d'amour et de sexe en Angola

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Rosie Alves est une jeune blogueuse et “chroniqueuse” angolaise qui vit à Luanda. La crónica est une forme d'écriture portugaise particulièrement bien adaptée aux blogs, à l'origine publiée dans les journaux. Ce sont des contes, parfois réels, parfois fictifs, qui véhiculent un point de vue ou une idée dans un petit format.

Dans son blog ”Sweet Cliché” [en portugais], Rosie Alves écrit de petites histoires, souvent sur l'amour et les rencontres intimes (Blogspot avertit les lecteurs que le contenu du blog est pour adultes). Voici un extrait de son article récent le plus populaire: Matei o meu amor” – “J'ai tué mon amour”:

Foi naquela noite fria e chuvosa, na entrada de casa. Com apenas um golpe no coração, cruel e sem dó, matei o meu amor. Matei aquele que me causava prazer e dor. Senti ele a morrer. Ele sangrava, aquele pedaço vermelho perdia a cor na medida que o sangue escorria…

Foi frio, cauteloso, vi ele decair-se lentamente e, um mar de sangue se formava. Tudo parecia girar. Pensei nos bons momentos que passamos juntos, nos grandes prazeres que ele me proporcionou, e não tardou, veio a imagem do dia em que ele me traiu, a rodar na minha cabeça. A senhora que passava às pressas com um saco plástico na cabeça para se abrigar da chuva, não pareceu se importar com o que vira.

Ça s'est passé cette nuit-là, froide et pluvieuse, à l'entrée de la maison. Avec juste un coup dans le coeur, cruel et sans pitié, j'ai tué mon amour. J'ai tué celui qui me causait plaisir et douleur. Je l'ai senti mourir. Il saignait, cette boule rouge perdait de sa couleur pendant que le sang coulait…

C'était froid, prudent, je l'ai vu se laisser tomber lentement et une mer de sang se formait. Tout semblait tourner. Je pensais aux bons moments que nous avions passés ensemble, aux grands plaisirs qu'il m'apportait, et bientôt, je revis l'image du jour où il m'a trahie tourner dans ma tête. La femme qui passait en courant avec un sac en plastique sur le tête pour se protéger de la pluie ne semblait pas touchée par ce qu'elle voyait.

A tout juste 21 ans, Alves occupe une place unique dans ce qu'elle appelle la blogosphère angolaise grandissante- même si elle est plus populaire à l'étranger que dans son propre pays. Nous l'avons récemment interrogée, grâce à une connexion RG très instable- pour en savoir plus.

She has been blogging for three years, and has built up quite an online following in spite of her Twitter biography (@rosie_alves), which reads "Don't follow me, I'm lost".

Rosie blogue depuis trois ans et a réussi à capter un nombre impressionannant d'abonnés, malgré sa biographie Twitter (@rosie_alves), qui dit “Ne me suivez pas, je suis perdue”.

GV: Comment décrirais-tu  son genre d'écriture?

J'aime écrire des chroniques [crónicas] narratives -qui parfois ne sont faites que de dialogues. Elles se rapprochent beaucoup du conte. Elles sont plus engagées sur les événements du quotidien, c'est-à-dire des événements banals, communs. Je n'oublie pas non plus une bonne chronique humoristique ou philosophique, qui donne à réfléchir. J'aime mélanger les choses et explorer de nouveaux champs.

GV: Quand as-tu commencé à bloguer? pourquoi écris-tu?

J'ai décidé de commencer à bloguer en 2010. Ecrire m'apaise. A chaque fois que j'écris, je sens que je m'enlève un poids des épaules. Et de ma langue (rire). Pour moi, c'est la meilleure thérapie.

GV: Tu écris pas mal sur l'amour, l'intimité et le sexe. Comment la société angolaise traite-t-elle de ces sujets? Est-ce qu'ils sont tabous? Y a-t-il de la littérature érotique en Angola?

La société angolaise est assez conservatrice pour tout ce qui touche à ces thèmes. (Ceci explique pourquoi, après l'Espagne, l'Angola est le pays qui visite le moins mon blog). Il y a beaucoup de tabous en Angola. Avant, on pouvait dire que c'était une question de conservatisme. Maintenant avec toutes les transformations en cours dans notre société, je ne vois pas ce qui justifie les tabous. De ce que je sais, il n'y a pas de littérature érotique en Angola (du moins publiée et distribuée). Ce que j'ai lu et qui s'en rapproche le plus est l'oeuvre de la poétesse Paula Tavares ‘Ritos de Passagem’ (Rites de Passage). J'ai l'habitude d'entendre que la société angolaise n'est pas prête pour ce genre de sujet. C'est vrai, elle ne l'est pas. Et au train où vous les choses, elle ne le sera jamais…

GV: Peux-tu nous dire à quoi ça ressemble d'être une jeune femme à Luanda?

Ce n'est pas facile, il y a beaucoup de discrimination ici et de manque de respect pour les femmes. Principalement vis-à-vis des femmes émancipées. On nous enferme dans des stéréotypes sous beaucoup d'aspects.

GV: Raconte nous un souvenir d'enfance !

A quatre ans, je voulais vraiment lire un livre d'histoires que mon père m'avait donné, si bien que celui-ci m'a emmenée chez un tuteur qui m'a aidée à lire et à écrire avant mon entrée à l'école primaire. J'allais là bas tous les jours, avec mon sac à dos sur les épaules. Même jusqu'à présent, ce sont les plus beaux moments que j'ai déjà vécus.

GV: Comment décrirais-tu ta génération en Angola?

Ma génération a survécu à de grands changements. C'est une génération capable, pleine de rêveurs et de gens avec un grand potentiel. Et c'est dommage que peu d'entre eux en soient conscients. D'un côté, nous sommes très en concurrence, nous n'arrivons pas à voir ceux qui nous entourent et à nous rassembler pour lutter pour la même cause. Peu connaissent le sens des mots “union” et “solidarité”. Nous avons un plus grand accès à l'information, et malgré ça on agit comme si on vivait à l'âge de pierre.

En Angola, une phrase dit “un jeune qui ne fait pas la fête n'est pas un jeune”. La jeunesse d'aujourd'hui ne pense qu'à s'amuser. [Sans généraliser, parce que bien sûr, il y a des exceptions].

GV: Est-ce que tu penses faire partie d'une blogosphère plus large en Angola?

Je crois que oui. J'ai des confrères en ligne, la blogosphère angolaise grandit chaque jour. Le groupe Facebook ”Blogueiros Angolanos” (“Blogueurs angolais”) a été créé, et on l'utilise pour s'encourager les uns les autres, et diffuser notre travail. C'est là qu'on discute, qu'on échange des idées et des expériences. Et pas seulement là, j'ai des confrères dans d'autres pays à travers le monde.

Image from sweetclichee's Instagram: "- Waiter, a beer please.  - We don't have any. - Do you have Disappointment? I'll take a double. - We do, he's seated there with a cigarette in his hand. - That man there? What should I call him? - Call him love."

Image de sweetclichee sur Instagram:
“- Garçon, une bière s'il vous plait!.
- On n'en a pas!
- Vous avez de la déception? J'en voudrais double dose.
- Oui, on en a. Il est assis là bas, avec la cigarette à la main.
- L'homme là-bas? Comment devrais-je l'appeler?
- Appelle-le Amour.”

 

GV: Parle-nous de la façon dont tu procèdes pour écrire. Quels sont tes plus grands défis?

[Ça dépend, c'est relatif]. Généralement, [j'ai une idée], je prends mon portable, je commence à écrire et en moins de deux heures, j'ai terminé. Parfois je reste deux semaines à développer un texte, et ça me frustre vraiment. Un des mes grands défis, si ce n'est le seul, c'est que le lecteur s'y retrouve dans ce que j'écris, et je peux dire que j'y arrive grâce aux retours que je reçois.

GV: Qui sont tes lecteurs, tu le sais? Comment les gens réagissent-ils à ce que tu écris?

Je peux dire que beaucoup de gens lisent le blog. Avec ça, je veux dire: toutes les classes d'âge, dans les pays les plus variés. C'est étrange, mais d'après les statistiques, c'est aux Etats-Unis qu'on visite le plus mon blog. Il y a ceux qui me lisent grâce à Google Traducteur. La majorité me félicite, me fait des suggestions et m'encourage à continuer. C'est sûr il y en a toujours qui n'aiment pas ou le prennent mal, j'ai déjà été interpellée par quelqu'un qui m'a dit de faire attention à ce que j'écris.

GV: Quelles sont tes aspirations pour le futur?

J'ai plein de rêves et si je commence à faire la liste de toutes mes aspirations ici, je n'aurai pas fini aujourd'hui. Mais l'un d'eux, et c'est vraiment spécial, c'est de devenir chroniqueuse dans un journal ou un magazine. Ça serait fantastique.


@CatalanVoices donnent des voix à la Catalogne

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Chaque semaine, un citoyen catalan ou toute personne qui vit ou a vécu en Catalogne (sans distinction de nationalité) tweete depuis le compte @CatalanVoices pour partager son amour pour cette région ou donner son point de vue concernant la Catalogne. Toutes les publications sont également partagées sur le blog du projet, lancé par Diplocat, le conseil catalan de diplomatie publique, inspiré par d’autres initiatives similaires, telles que @ScotVoices. Le projet vise à « faire connaître la Catalogne » et à favoriser le débat sur « le processus démocratique relatif au statut politique de la Catalogne en Europe et en Espagne ». [liens en anglais]

La jeunesse espagnole en exil : « Nous ne partons pas, ils nous mettent dehors »

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[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en espagnol.]

En Espagne, le chômage, qui atteint 55,6 % chez les jeunes, est l’une des conséquences tragiques de la crise. Ce chiffre alarmant a poussé l’Union européenne à demander l’année passée que des mesures urgentes soient prises. Après 15 mois au gouvernement, le Parti Populaire a enfin présenté un plan pour l’emploi des jeunes (@empleo_joven sur Twitter), garantissant que la crise va être surmontée et citant des « pousses vertes », symboles d’une prétendue récupération économique. Cependant, le sentiment populaire est bien différent et la précarité ne cesse d’augmenter depuis la dernière réforme de la loi sur le travail. Les syndicats espagnols avertissent que si ce plan n’est pas accompagné de mesures de croissance, son effet sera limité.

Portada El Diagonal.

Couverture d’El Diagonal.

En 2012, le nombre de jeunes Espagnols (entre 15 et 29 ans) résidant à l’étranger était de 302 623, sachant que seuls sont recensées les personnes déclarées auprès des ambassades. La plupart ont émigré pour des raisons économiques, à cause du chômage ou des mauvaises conditions de travail. Le mouvement Juventudes sin Futuro [« Jeunesses sans futur »] a lancé la campagne No nos vamos, nos echan [« Nous ne partons pas, ils nous mettent dehors »], présent sur Twitter via ce même mot-clic. Le nom de l’initiative fait référence aux paroles de Marina del Corral, secrétaire de l’immigration et de l’émigration, qui attribue cette vague de départs à « l’esprit aventureux des jeunes ». Le blog de la campagne présente différentes rubriques. L’une d’elles propose de localiser les jeunes partis à la recherche d’un avenir plus rose dans d’autres parties du monde, qui ne trouvent pas toujours ce qu’ils espéraient. Voici l’explication que nous pouvons lire sur ce blog :

S’il est vrai que la moyenne européenne du chômage chez les jeunes (22,5 %) est largement inférieure à celle de l’Espagne, trouver un travail ailleurs n’est pas garanti. Les jeunes Espagnols commencent à se tourner vers d’autres destinations comme l’Amérique latine et l’Asie. Généralement, les emplois qu’ils trouvent à l’étranger sont également précaires : longues journées de travail et bas salaires. Pas de quoi garantir une vie digne, encore moins un avenir.

Jóvenes en condiciones precarias. Foto tomada con permiso de la web gritopolítico.es

Jeunes en situation précaire. Photo publiée avec l’accord du site  gritopolítico.es

En cliquant sur la carte, nous pouvons lire les histoires et les expériences des jeunes partis tenter leur chance ailleurs.

Marcos, 26 ans, a décroché un contrat à durée indéterminée comme ingénieur des routes, des canaux et des ports en Autriche. Il explique pourquoi il est parti d’Espagne :

Au bout de presqu'un an à la recherche d’un emploi, à essuyer les refus (quand je recevais des réponses) et perdre mon temps, j’ai décidé de faire du désespoir un nouveau défi.

Tous n’ont pas eu autant de chance. Au chômage, Alex a émigré en Roumanie. Sa situation ne s’améliore pas et il souhaiterait rentrer :

J’ai vécu en Espagne depuis mes 14 ans et cette année, fatigué de mendier pour manger, j’ai émigré en Roumanie où j’avais de la famille. Ça me détruit mentalement parce que j’ai construit ma vie en Espagne. C’est là que sont mes amis et toute ma vie. Aujourd’hui il ne me reste plus que des souvenirs.

Raquel, 25 ans, qui était enseignante en Espagne, doit se contenter d’un travail de fille au pair sans contrat en Irlande :

À la fin de mes études, avec un master en poche, j’ai commencé à travailler comme enseignante en Espagne. Avec le temps sont arrivées les coupes budgétaires dans l’éducation et le travail s’est terminé pour les plus jeunes. J’ai tiré une année avec des emplois temporaires, quand il y en avait, puis j’ai décidé que l’heure était venue de faire mes valises et de poursuivre de nouveaux objectifs. Me voilà ici maintenant, en contact avec « l’éducation » et améliorant mon anglais… Plus que je ne pouvais en demander dans mon pays !

Beaucoup souhaiteraient retourner dans leur pays d’origine, toutefois ils sont conscients que, pour le moment, l’Espagne ne leur offre ni stabilité ni perspective d’avenir décent, mais une plus grande dépendance à la famille et des conditions précaires de travail, quand il y a du travail.

L'ancien président de Google Chine révèle des statistiques de la censure

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Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en anglais.

Kai-Fu Lee, ancien président de Google Chine, a publié sur Twitter un graphique montrant la régularité à laquelle son micro-blog était victime de la censure du gouvernement chinois. Lee blogue régulièrement à propos des problèmes culturels et technologiques de la Chine sur Sina Weibo, l'une des plateformes de micro-blogging les plus influentes du pays.

Le gouvernement censure régulièrement le contenu qu'il juge inadmissible. Si vous voulez en savoir plus sur le mécanisme de censure qui s'abat sur les médias sociaux chinois, vous pouvez lire l'article récent de Global Voices Advocacy sur la censure de Sina Weibo.

Vous trouverez ci-dessous le graphique mis en ligne par Lee ainsi que les explications des termes sensibles qui ont entraîné la suppression des posts en question.

 

Kaifu Lee's statistical chart on Sina Weibo deletion.

Graphique de Kai-Fu Lee sur les suppressions de posts sur Sina Weibo.

 

29 juillet – 5 août 2012 : 6 posts supprimés

Termes sensibles :

  • Incident de Qidong (啟東事件) : rassemblement de masse dans la province du Jiangsu. Des milliers de citoyens de la ville de Qidong ont occupé un bâtiment officiel de l'administration gouvernementale afin de protester contre la construction d'installations de traitement des eaux usées.
  • Liberté sur Internet (網絡自由)
  • Gu Kailai (谷開來), épouse de Bo Xilai [en français]. Elle a été condamnée pour le meurtre d'un homme d'affaire anglais en juillet 2012.

 

10 septembre – 16 septembre : 8 posts supprimés

Termes sensibles :

  • Protestations rationnelles (理性抗議)
  • Incident de la voiture japonaise à Xi'an (西安砸車) : durant les protestations anti-japonaises à Xi'an, un manifestant a attaqué un propriétaire de voiture japonaise et l'a grièvement blessé.

 

5 novembre – 11 novembre : 6 posts supprimés

Termes sensibles :

 

7 janvier – 13 janvier 2013 : 7 posts supprimés

Termes sensibles :

  •  Micro-blog officiel du Southern Weekend(南周官微) : durant l'incident du Southern Weekend, l'administrateur du compte officiel du journal sur Weibo a été obligé d'en fournir le mot de passe au rédacteur en chef.

 

4 mars – 10 mars : 10 posts supprimés

Termes sensibles :

  • Lianghui (兩會) : la réunion annuelle de l'Assemblée Nationale Populaire et de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois.

 

11 mars – 17 mars : 10 posts supprimés

Termes sensibles :

  • Porcs à Shanghai (豬投上海) : des milliers de carcasses de porcs [en français] ont été repêchées dans le fleuve de Shanghai
  • Lianghui (兩會)

La Bolivie instaure la plus grande zone humide protégée au monde

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Le gouvernement bolivien [anglais, en] a déclaré zone protégée sous la Convention Ramsar trois nouvelles zones humides dans les ‘Llanos de Moxos’, une vaste région dans la province de Beni qui est désormais la plus grande zone humide protégée au monde.

Positive News [en] explique que la superficie de cette zone protégée représente celle “des Pays-Bas et de la Belgique réunis.”

La Convention Ramsar est officiellement appelée Convention sur les Zones Humides (Ramsar, Iran, 1971). Elle se définit comme :

[...] un traité intergouvernemental qui incarne les engagements de ses États membres à maintenir les caractéristiques écologiques de leurs zones humides d'importance internationale et à planifier « l'utilisation rationnelle », ou utilisation durable, de toutes les zones humides se trouvant sur leur territoire.

La Convention de Ramsar n'est pas affiliée au système d'Accords multilatéraux sur l'environnement des Nations Unies, à la différence des autres conventions mondiales du domaine de l'environnement.

Le blogueur américain David Mixner [en] se réjouit de la désignation et illustre aussi la nouvelle pour les lecteurs nord-américains :

Parmi les bonnes nouvelles pour l'environnement mondial, la plus grande zone humide au monde vient d'être créée en Bolivie. La zone protégée aura la taille du Dakota du Nord ! Elle est proche des frontières avec le Pérou et le Brésil et est essentielle pour la santé de l'Amazone.

L'ONG internationale World Wildlife Fund [en] décrit la zone :

San Ignacio de Moxos. Photo shared on Flickr by Viaje al corazón de Bolivia (CC BY 2.0)

San Ignacio de Moxos. Photo partagée sur Flickr apr Viaje al corazón de Bolivie (CC BY 2.0)

Les Llanos de Moxos, situés près des frontières entre Bolivie, Pérou et Brésil, sont constitués de savanes tropicales connaissant des sécheresses et inondations cycliques. Ces zones humides sont particulièrement réputées pour leur riche diversité naturelle : 131 espèces de mammifères ont été identifiées à ce jour, 568 oiseaux différents, 102 reptiles, 62 amphibiens, 625 poissons et au moins 1 000 espèces de plantes. Plusieurs espèces – dont la loutre géante et le dauphin d'eau douce bolivien – ont été identifiées comme vulnérables, menacées ou en danger critique d'extinction.

Mauricio Pacheco de Diversidad entre Pendientes, un blog [en] bolivien dédié aux questions environnementales, se réjouit [espagnol, es] de l'avancée réalisée par les autorités boliviennes :

Sumados a los otros ocho sitios designados desde 1990, Bolivia se convierte en el país que ha protegido, bajo este esquema, una mayor cantidad de territorios.

Avec huit autres sites désignés depuis 1990, la Bolivie est devenue le pays ayant le plus grand nombre de territoires [en] protégés dans le cadre de ce plan.

Tout en saluant la nouvelle, l'ONG internationale World Land Trust cite Bennett Hennessey, Directeur Exécutif de l'ONG bolivienne Asociación Armonía, qui déclare :

“C'est une étape importante pour la conservation que l'importance de la région des Llanos de Moxos ait obtenu une reconnaissance internationale. C'est une zone peu étudiée qui détient des espèces endémiques importantes et menacées qui ont besoin d'être protégées,” [...]
“Mais,” ajoute-t-il, “il est important de noter que la désignation Ramsar n'est qu'une étape. Nous avons urgemment besoin de poursuivre les efforts de conservation sur place afin de protéger pour toujours les sites les plus menacés.”

Plus loin dans son article, Mauricio Pacheco de Diversidad entre pendientes partage [es] également un point de vue critique :

Quiero ser optimista y pensar que en un futuro, ya no se permitirán los avasallamientos en el TIPNIS, en el Parque Carrasco, en el Amboró, en el Madidi, en el Cotapata. Quiero creer que se realizará una verdadera planificación de la producción en las laderas y los humedales, y que se integrará realmente a todos en esa planificación. Sobre todo, quiero creer que se entenderá la protección, no desde el cálculo político habitual, sino desde los beneficios enormes que aporta. La importancia que tiene para regular los sistemas hídricos del sudoeste de la amazonia, para mitigar los efectos del cambio climático, y garantizar los recursos productivos de las zonas agrícolas y ganaderas más importantes del país, y por tanto nuestra seguridad alimentaria.

Je veux être optimiste et je pense que dans le futur ils n'autoriseront plus l'intrusion illégale dans les zones comme le TIPNIS (Territoire Indigène et Parc National Isiboro-Secure), le Parc Carrasco, les Parcs Nationaux d'Amboró, Madidi, ou Cotapata. Je veux croire qu'il y aura un plan pour le développement des versants et zones humides, et que tout le monde sera vraiment impliqué dans cette planification. Par dessus tout, je veux croire que la protection sera comprise non pas comme le calcul politique habituel, mais pour tous les avantages qu'elle apporte. Combien c'est important pour la gestion des systèmes hydrologiques situés dans la région sud-ouest de l'Amazone, afin d'atténuer les effets du changement climatique et d'assurer les ressources productives des zones agricoles et pastorales dans le pays, et par conséquent notre sécurité alimentaire.

WWF Bolivie a partagé la vidéo [es] suivante (8 minutes) sur les zones humides de Bolivie, qui s'attarde sur les zones humides des ‘Llanos de Moxos’ et sur l'importance de leur conservation :

Chypre dans la tourmente bancaire

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Ce billet fait partie de notre dossier sur l’Europe en crise.

[Billet d'origine en grec publié le 18 mars ; liens en anglais et grec]

A Chypre, les économies d'une vie sont dans la balance, alors que le gouvernement délibère sur un plan de sauvetage controversé de 10 milliards d'euros selon l’accord passé avec l'Eurogroupe qui donne en garantie les dépôts dans les banques du pays.

Une disposition sans précédent du plan de sauvetage menace de taxer de 5,8 milliards d'euros l'ensemble des épargnants du pays. Les Chypriotes n'ont plus accès à leurs comptes bancaires depuis le moment où le gouvernement a négocié l'accord le samedi 16 mars 2013 et bloqué tous les comptes pour éviter une panique bancaire ou des retraits en cascade.

Couronnées par l'annonce-choc, inquiétude et incertitude dominaient chez les utilisateurs de Twitter à Chypre :

‏@madamitsa: #Eurogroup allez-vous en, vous êtes saoûls.

@ktrnstefanou: Και έψαχνα στο λεξικό να βρω τι είναι εκείνο το watertight που περιείχε η δήλωση Λαγκάρντ. Μάλλον στα κρύα του λουτρού σημαίνει

@ktrnstefanou: Moi qui cherchais dans le dictionnaire le sens de “étanche”, utilisé dans l'annonce de [Christine] Lagarde. Ça veut sans doute dire ”laissé pour compte”

Le sentiment qui prédominait était l'incertitude si la nuit se terminerait sur la conclusion ou non d'un accord :

‏@nchrysoloras: Fonctionnaire 1: “Nous n'avons pas encore d'Analyse de viabilité de la Dette, mais je crois qu'on l'aura ce soir” Fonctionnaire 2: “Ça avance. On va voir”. #Cyprus #Eurogroup

Entre 2 et 3 heures du matin, il y a eu des allusions à une “saignée” sur les dépôts bancaires pour servir de nantissement au sauvetage, et des rumeurs que le Président Nikos Anastasiades avait menacer d'abandonner toutes négociations. Pendant ces développements, l'ambiance de Chypre était au carnaval : le choc serait pour le lendemain :

‏@ZENONZINDILIS: Τι έκαναν οι Κύπριοι το βράδυ που παιζόταν το μέλλον τους #eurogroup; Ετοιμαζόντουσαν για αποκριάτικο γλέντι και γενικώς “δεν φακκούσαν πένα”

@ZENONZINDILIS: Que faisaient les Chypriotes la nuit où se décidait leur avenir ? #eurogroup Ils s'apprêtaient pour les plaisirs du carnaval et de façon générale “ils s'en foutaient”

Les réactions du lendemain ont varié de la colère indignée à l'acceptation stoïque. Sur les plateformes de médias sociaux et dans la presse, le débat se poursuivait pour savoir si le Parlement devait ou non approuver la saignée bancaire, et les arguments sont solides de part et d'autre ; mais ce qui provoque la profonde incertitude de tous, c'est que nul ne mesure les conséquences réelles de chacune des options :

‏@ChrysanthosM: Άκου τι λέει ο κύριος στο ΡΙΚ Την επόμενη φορά θα προστατέψουμε τις καταθέσεις τους πάση θυσία: Και να μας έχουν εμπιστοσύνη οι καταθέτες!!!

@ChrysanthosM: Ecoutez ce que dit ce Monsieur sur CyBC. La prochaine fois nous protégerons leurs dépôts bancaires coûte que coûte : les déposants doivent nous faire confiance !!!

@antistrofos: Είχα διάθεση να μην κάνω κριτική μέχρι να δούμε τα έργα του. Η απάντηση ήλθε σαν αστραπή: Ακατάλληλος δεινόσαυρος, copy-paste Χριστόφιας

@antistrofos: Je n'étais pas disposé à le critiquer [le Président Anastasiades] avant de voir ce qu'il allait produire. J'ai eu Ia révélation : un dinosaure inéligible, un “copié-collé” de Christofias [son prédécesseur à la présidence de Chypre]

@iNeoNeo: Το ότι το τι γίνετε στη Κύπρο έχει μπει καθαρά στο κομματικό επίπεδο για νούμερα. Και αυτο είναι χειρότερο από κάθε μνημόνιο. #Cyprus

@iNeoNeo: Ce qui se passe à Chypre est entré au niveau des partis politiques et des chiffres. C'est ce qu'il y a de pire, pire que n'importe quel mémorandum. #Cyprus

@SkonteBlogspot: Ψηφισα κ ´γω Νικο αλλα οσοι το ´καναν νομιζομενοι οτι θα βγει θριαμβευτης με τους Ευρωπαιους κ την Τρόικα, ειναι βαθια νυχτωμενοι

@SkonteBlogspot: J'ai voté moi aussi pour Nikos [Anastasiades], mais tous ceux qui l'ont fait, en croyant qu'il triompherait des Européens et de la Troïka, sont plongés dans l'ignorance

@JamesKerLindsay: Il vaut sans doute mieux que Google Traduction ne puisse mettre son nez dans le grec chypriote ce matin !

A côté du point de vue du gouvernement et de la résistance de nombreux citoyens au supposé chantage de l'Eurogroupe, il existe aussi une troisième voie à Chypre, résumée dans un billet du blogueur Strovoliotis, qui est favorable à l'approbation du mémorandum par le Parlement en tant qu'opposant :

@Strovoliotis: Σας τα ‘λεγα εγώ, αλλά δεν έχει πλέον καμιά σημασία. Το κλειδί: Ψυχραιμία! http://wp.me/ptcq7-172

@Strovoliotis: Je l'ai dit dès le début, mais maintenant ça n'a même plus d'importance. L'essentiel : garder son calme !

Sans surprise, les déclarations anti-Eurogroupe qu’ “il n'y aurait aucun prélèvement sur les dépôts” du Président Anastasiades et de son Ministre des Finances, Michael Sarris, ont remporté un franc succès sur la toile chypriote et d'expression grecque en général.


Alors que le vote parlementaire de lundi approchait, les arguments se multipliaient peu à peu de la nocivité pour l'Union Européenne de la décision sans précédent des ministres de la zone Euro. Les utilisateurs chypriotes de médias sociaux ont été nombreux à partager cet article de The Economist:

‏@StavrosZenios: Τζιαι θέλεις τον Ικονομιστ να σου το πει? The Cyprus bail-out: Unfair, short-sighted and self-defeating-The Economist http://econ.st/Yijtsv

@StavrosZenios: Vous voulez que the Economist vous dise l'évidence ? Le sauvetage de Chypre : Injuste, à courte vue et voué à l'échec-The Economist http://econ.st/Yijtsv

Mardi 19 mars, l'ordre du gouvernement de suspendre toutes les opérations bancaires a été interprété comme une tentative de souligner la rigidité de l'économie chypriote. L'éventualité d'une panique bancaire (retraits bancaires en cascade) en Espagne et dans d'autres pays était vue comme une conséquence probable :

‏@offshorebella: s'ils peuvent le faire aux Chypriotes ils peuvent le faire n'importe où. Je crois que mettre son argent sous le matelas est plus sûr. #Cyprus #paniquebancaire

@kik__14: To telos tis europaikis dithen enosis ine konta arxi genomenis apo aurio.

@kik__14: La fin de la soi-disant Union Européenne est proche, elle commence demain.

@MsDeeCM: Chers Italiens et Espagnols, s'il vous plaît faites une #PaniqueBancaire demain matin. On vous embrasse, les gens de #Cyprus. #CyprusBailout (sauvetage financier de Chypre) #EU

Certains Européens ne sont pas restés sourds aux appels à la solidarité :

@Igualitarista: Les Espagnols utilisent le mot-clic #somosChipre (nous sommes Chypre) en signe de solidarité & et pour s'opposer au blocage des comptes des déposants.

Finalement, le vote du parlement a été reporté ; il est donc possible que les banques restent fermées pour le reste de la semaine :

@KallergisK: Des sources chypriotes disent que le vote sur les dépôts bancaires de Chypre est reporté à vendredi – les banques resteront fermées pour éviter une panique bancaire #bankrun #Cyprus

“Les banques chypriotes ont gelé jusqu'aux transactions interbancaires”. Capture d'écran de @georgiemark sur Twitter

[NdT : le parlement chypriote a rejeté le projet de taxation des dépôts, par un vote dans la nuit de mardi]

L'incertitude règne à présent sur le système bancaire et l'existence de l'Union Européenne.

@zoemavroudi: ”Cette Union a été annulée à cause d'un problème technique. Impossible d'exécuter les procédures démocratiques pour le moment. Veuillez réessayer plus tard.” #EU #Cyprus

L'utilisateur Coolplatanos a mis sur Storify les premières réactions de la Twittosphère grecque.

Japon : Les militants contre la chasse à la baleine ont touché un point sensible

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Les autorités japonaises chargées de la chasse à la baleine et des militants opposés à cette chasse s'accusent mutuellement après qu'un baleinier est entré en collision avec deux navires du groupe de conservation de la faune et de la flore marines Sea Shepherd dans les eaux antarctiques le 20 février 2013.

L'incident a donné un aperçu des rapports complexes du pays avec la chasse à la baleine, alors que de nombreux internautes japonais, indépendamment de leur opinion sur la pratique, se sont ligués contre Sea Shepherd et ont dénoncé ce que certains ont appelé l'indignation sélective du monde contre la chasse à la baleine japonaise.

Des militants de Sea Shepherd, une organisation basée aux États-Unis, maintiennent que le navire-usine de 8 000 tonnes Nisshin Maru a violemment percuté deux des navires de l'organisation, le Bob Barker et le Steve Irwin, ainsi que son propre navire-ravitailleur, le pétrolier sud-coréen Sun Laurel.

L’Institut japonais de Recherche sur les Cétacés, l'organisme quasi-gouvernemental en charge de la chasse à la baleine, conteste la version des événements du groupe anti-chasse à la baleine, affirmant que les navires de Sea Shepherd ont fait une tentative “téméraire” [anglais, en] de sabotage des opérations de ravitaillement du Nisshin Maru, provoquant la collision. Personne n'a été blessé au cours de l'incident.

La Commission internationale de la chasse à la baleine a interdit la chasse commerciale en 1986. Ces dernières années, le Japon a capturé entre 400 et 1 000 baleines par an [en] dans le cadre de ce qui y est appelé “recherche scientifique” et la viande est vendue en tant que sous-produit sur le marché libre au Japon, malgré l'appétit décroissant pour la viande de baleine dans le pays. Des critiques [en] ont appelé l'Institut de Recherche sur les Cétacés une ruse pour continuer la chasse commerciale malgré le moratoire.

Des critiques ont également accusé Sea Shepherd d'utiliser des tactiques aggressives, par certaines moments violentes pour stopper la chasse à la baleine par le Japon. Quelques jours après ce dernier affrontement, la Cour d'Appel du 9e Circuit des États-Unis, statuant sur une affaire distincte engagée contre l'organisation par l'Institut japonais de Recherche sur les Cétacés en novembre 2011, les a qualifiés de pirates.

Image from Institute of Cetacean Research.

Image de la collision, par l'Institut de Recherche sur les Cétacés.

Après la collision, de nombreux internautes japonais ont utilisé les médias sociaux pour condamner Sea Shepherd sans explicitement exprimer leur soutien à la pratique de la chasse à la baleine de leur pays, un signe du point de vue nuancé du peuple japonais sur la pratique.

Dans un sondage en ligne sur la nouvelle plateforme de sondages zzhh.jp [japonais, ja], il a été demandé aux internautes de dire s'ils pensent que l'intervention de Sea Shepherd sur la chasse à la baleine japonaise est un acte criminel. Un grand nombre des 210 internautes qui ont participé ont répondu qu'ils la considéraient comme un crime indépendamment de leur opinion vis à vis de la chasse à la baleine. L'internaute @naoki_ma [ja] a commenté :

調査捕鯨に反対するのは自由だが、彼らの行動はどうひいき目に見ても国際法に違反する行為。欧州の捕鯨国に対して批判活動を展開していなことを見れば人種蔑視を感じざるを得ない。正当防衛を含めた毅然とした対応を

Sea Shepherd a le droit de protester contre la recherche sur la baleine, mais leur comportement semble manifestement enfreindre la loi internationale même si j'ai essayé d'être de leur côté. Ceci dit, [Sea Shepherd] ne proteste pas contre la chasse à la baleine dans les pays européens, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'ils ont une sorte de mépris [envers le Japon]. Je demande au gouvernement de se montrer déterminé et de considérer des mesures d'auto-défense.

La couverture médiatique au Japon sur l'opposition à la chasse à la baleine a été relativement faible comparée à celle consacrée au sujet par les médias internationaux, comme c'était le cas pour la chasse à d'autres mammifères marins [en] par le Japon.

Mais les informations sur l'affrontement entre le baleinier et les bateaux de Sea Shepherd ont dominé les gros titres en Australie, l'un des plus importants soutiens de Sea Shepherd. L'auteur japonais Kaz Hagiwara (@reservologic [ja]), qui vit en Australie, a observé sur Twitter :

@reservologic: 今朝から豪州のニュースは、日本の調査捕鯨船が豪州領海内でシーシェパードを暴力的に妨害したという記事で持ち切り。国政選挙が近くなると出てくる日本の捕鯨問題はオーストラリア政府の定番スピンなのだった。そういやギラード首相の支持率は最低。http://bit.ly/VJ8KMg

@reservologic : La couverture médiatique en Australie ce matin a été noyée par les actualités concernant le navire japonais de recherche sur les baleines violemment entré en collision avec le Sea Shepherd dans les eaux territoriales australiennes. Les questions autour de la chasse à la baleine au Japon reviennent toujours quasi systématiquement à l'approche d'une élection. À noter que la cote de confiance du Premier Minstre Julia Gillard est en baisse en ce moment.

Mais malgré la nette opposition japonaise à Sea Shepherd, les opinions sur la réelle question de la chasse à la baleine ne sont pas si unanimes. Certains réfléchissent à l'incohérence sur l'abondance de viande de baleine disponible sur les marchés en ligne [ja] et hors ligne comme sous-produit de la recherche sur les baleines. L'utilisateur Twitter @one_one_nine [ja] a demandé :

@one_one_nine: 調査捕鯨といいながら、市場には相当量出回っているのは何故なんだ? RT @lllpuplll: 捕鯨はだめ。クジラさんが可哀想、といいながら、ブタさんやウシさんを平気で食らう日本。日本人は、自分の足下をよく見つめるべき。

@one_one_nine : Alors comment se fait-il qu'une quantité substantielle de viande de baleine soit disponible sur le marché alors qu'ils affirment que c'est à des fins de recherche ? QT@lllpuplll : Pas de chasse à la baleine parce que c'est dommage alors que vous dévorez des cochons et des vaches ? Les Japonais devraient être plus conscients de leur position.

Le soutien financier du Japon pour la chasse à la baleine a aussi attiré les critiques sur son propre sol selon lesquelles ces fonds pourraient être bien mieux dépensés autrement. Miyako Maekita (@maekitam), qui est à la tête de l'agence de publicité ‘verte’ Sustena, a soulevé [ja] sur Twitter en octobre 2012 la façon dont le budget destiné aux opérations de reconstruction à Ishinomaki, qui a subi d'importants dégâts engendrés par le séisme majeur et le tsunami de mars 2011, a été détourné vers la chasse à la baleine :

@maekitam:【23億円】震災復興予算が南極海調査捕鯨事業へ23億円。被災捕鯨地宮城県石巻市「恩恵ない」と指摘。調査捕鯨費18億円+シーシェパード対策費4億8千万円。捕鯨と鯨肉販売行う日本鯨類研究所は水産庁次長OBが理事長、役員10人うち3,4人が天下り。これ火事場泥棒。#今日の数字

@maekitam : 2,3 milliards de yen ont été alloués à la recherche sur les baleines en Arctique à partir du budget de reconstruction suite à la catastrophe. La ville d'Ishinomaki, frappée par la catastrophe, dans la Préfecture de Miyagi [zone de chasse à la baleine] a protesté en disant que “ceci n'aide pas notre communauté.” 1,8 milliards de yens pour la recherche sur les baleines + 480 millions de yen de budget pour contrer Sea Shepherd. L'Institut de Recherche sur les Cétacés, qui s'occupe de la chasse et de la vente de viande de baleine, est consistué d'anciens membres du gouvernement “parachutés” là. L'ancien vice-directeur de l'agence des pêches en est le directeur général, trois ou quatre anciens membres du gouvernement ”parachutés” parmi les 10 membres. C'est du vol. 

Mais les défenseurs de la pratique, malgré l'image de cruel chasseur de baleines du Japon dans la presse, soulignent la croyance populaire japonaise qui considère les baleines comme divines [ja]. Un utilisateur Twitter a signalé [ja] l'année dernière le fait que le Japon possède dans certaines régions des mémoriaux dédiés aux baleines mortes :

東北の鯨神社では日本が江戸時代から現在に至るまで捕鯨した全ての鯨を奉っており、全てに戒名を与えている。 日本は世界で最も鯨を大切に扱い、鯨の生命一つ一つを歴史に残し、長年にわたって鯨の慰霊をしている。しかし、シーシェパードががそのような事をしたと言う話は一回も聞かない。

À Tohoku [au nord-est du] Japon, il y a un sanctuaire célébrant les baleines, comme mémorial pour toutes les baleines avec leurs noms. Le Japon a traité les baleines le mieux du monde, et depuis longtemps, soulageant l'esprit des baleines après leur mort. Je n'ai jamais entendu Sea Shepard faire ce genre de chose.

Philippines : obligée de quitter la fac pour frais de scolarité impayés, une étudiante se suicide

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(Les liens renvoient à des pages en anglais)

Une jeune fille de 16 ans, étudiante en première année en Sciences du Comportement à l'Université des Philippines, à Manille, s'est suicidée dans la matinée de vendredi dernier. Elle a été retrouvée morte au domicile de sa famille à Tondo, à Manille, deux jours après avoir été renvoyée par l'administration de son université en raison de frais de scolarité impayés.

L'étudiante était l'aînée de cinq enfants. Son père est chauffeur de taxi à temps partiel et sa mère, femme au foyer. Elle avait été assignée par l'administration de l'université en secteur D (Bracket D) du Socialized Tuition and Financial Assistance Program (STFAP) (programme établissant les frais de scolarité en fonction des revenus et apportant des soutiens financiers).

L'Université de Manille a mis en place une politique “Finis les retards de paiement”. Les étudiants qui n'arrivent pas à payer leurs frais de scolarité à temps sont obligés de quitter l'université.

Education is a Right | Photo from Pixel Offensive

L'Education est un Droit | Photo de Pixel Offensive

Des messages de tristesse et de solidarité inondent les réseaux sociaux et les blogs de particuliers sur cette mort prématurée. De nombreuses personnes ont aussi exprimé leur indignation contre les frais de scolarité et d'inscription trop élevés et le système éducatif très commercial des Philippines qui a conduit  l'étudiante à sa mort. Voici quelques réactions sur Twitter :

@adrianayalin: Triste, triste, triste nouvelle de cette étudiante de l'Université de Manille, Philippines, qui se serait suicidée à cause de frais de scolarité impayés.

@teddycasino: Tous ces bureaucrates insensibles de l'Université de Manille devraient démissionner dans la culpabilité et la honte.

@jcmaningat: Le suicide de l'étudiante de l'Université de Manille est une grande claque au visage du @PresidentNoy, qui prétend que la vie est plus facile sous son règne #justice #fb

Le statut Facebook de Cleve Kevin Robert Arguelles, représentant des étudiants au Conseil des étudiants des universités des Philippines, posté au nom des 50 000 étudiants philippins :

Le cas de Kristel Tejada n'était pas un suicide. Il n'y avait pas de choix : soit tu paies, soit tu ne peux pas réaliser tes rêves. Elle a été assassinée par le système : un système qui refuse de reconnaître que l'éducation est un droit, qui fait que la vie dépend de la capacité à payer. Une journée triste et pleine de honte pour nous, les Iskolars ng Bayan (lettrés du peuple). :(

Sur son blog, une ancienne élève de l'Université de Manille, Alyanna Morales, espère que ce drame conduira à des changements drastiques dans la politique de gestion des frais de scolarité de l'université :

Je pense que nous avons un système d'éducation qui nous fait honneur et qui peut être fier de son excellence. Mais si nous refusons ses droits à une personne pour une histoire d'argent, ne sommes-nous pas pires que le système contre lequel nous prétendons nous battre et abhorrer ? Où est donc l'honneur et l'excellence dans tout ceci, mon bien-aimé UP (Université des Philippines) ?

Candle lighting activity at UP Manila | Photo taken by Carl Marc Ramota

Veillée aux bougies à l'Université de Manille, aux Philippines | Photo prise par Carl Marc Ramota

Jefrey Tupas compare le suicide récent de l'étudiante à la mort d'une fillette de 12 ans il y a cinq ans à Davao :

Ce sont ceux qui sont issus des familles les plus modestes, ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté qui sont directement touchés par la politique du gouvernement et sa commercialisation de l'éducation. Le gouvernement jaune – le gouvernement d'Aquino – reprend la même formule que celle que nous avons subie sous les gouvernements précédents.

Dean Lozarie répond à ceux qui cherchent à dé-politiser la question en insistant sur le fait que cette mort est un choix personnel et n'est pas politique.

Mais cela l'était certainement, si on attend par l'adjectif “politique” qu'il décrive normalement l'état des choses sur une échelle plus large et qu'il reflète la situation de la société en général. On peut discuter des faits, et on peut discuter de ce qui se passait réellement dans une tête au cours des derniers moments. Mais nous pouvons être d'accord sur ce point : pendant son séjour d'à peine une année dans la première université de la nation, les politiques établies de longue date du gouvernement et de l'université l'ont empêchée de continuer ses études. Les appels répétés et argumentés de sa part et de celle de sa famille pour la réassigner dans une division (“bracket”) inférieure dans le programme d'assistance des universités des Philippines et pour reconsidérer sa situation financière ont été rejetés. Cela l'a profondément affectée sur le plan émotionnel. Ces facettes de la société, de l'Histoire contemporaine de notre nation, sont manifestes dans la biographie de l'étudiante en première année dans une université des Philippines, qui venait de Tondo et qui voulait juste aller à l'école.

No Money, No Entry | Image from Pixel Offensive

Pas d'argent, pas d'admission | Image de Pixel Offensive

L'ancien représentant des étudiants des universités des Philippines Krissy Conti explique pourquoi le système STFAP des universités est un écran de fumée destiné à dissimuler l'augmentation des frais de scolarité, le contexte sinistre qui entoure ce suicide.

Le total de la collecte finale des frais de scolarité de tous les inscrits se trouve juste ici, dans la comptabilité du gouvernement. Personne n'a osé nier que les recettes provenant des frais de scolarité des étudiants ont augmenté au cours des années. En fait, c'est devenu une source fiable de liquidités, et ces fonds provenant des frais de scolarité sont récupérés de manière programmée pour régler plus ou moins la moitié des dépenses de maintenance.

Priscilla Pamintuan commente que le suicide est une illustration évidente de l'injustice du système  qui prévaut actuellement dans le pays.

Ano mang paghuhugas-kamay ang gawin sa publiko ng Commission on Higher Education – na kesyo may sariling kapasyahan ang bawat state university na magtakda ng mga polisiya kaugnay ng matrikula – hindi maitatanggi na may pananagutan sila sa sinapit ng estudyanteng ito.

Quelle que soit la façon dont la Commission de l'éducation supérieure se lavera les mains de l'affaire en public – vu que chaque université d'état est autonome et établit sa propre politique de frais de scolarité – elle ne pourra pas nier sa responsabilité dans ce qui arrive à leurs étudiants. Le CHED et le gouvernement de Benigno Aquino III n'ont-ils pas abusé pendant longtemps des coupes annuelles dans le budget des lycées et des universités d'état pour les rendre autonomes ?

Dans une Note Facebook, Lisa Ito lance un appel à agir pour honorer la mémoire de l'étudiante.

Certains ont imploe& : le suicide n'est pas une solution, n'abandonne pas, il y a l'espoir. Je suis d'accord avec eux. La solution est de se battre pour ses droits et de voir les difficultés jusqu'au bout. Je ne dirai jamais qu'elle a trahi ses valeurs car – quelle que soit sa raison pour en arriver là – son sacrifice et la perte subie par sa famille nous ont tous obligés à finalement nous confronter à la douloureuse vérité : il n'y a pas d'autre recours que d'agir pour changer la situation, maintenant.


France : “Comprendre la culture du viol”

France : 24 heures dans la vie d'une rédaction

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L'école de journalisme de Lille (ESJ), en partenariat avec CFI, vient de mettre en ligne un site de ressources sur le journalisme, 24 heures dans la vie d'une rédaction, pour que chacun puisse découvrir et apprendre à travers l'expérience de professionnels. Le site décrypte le travail d'une rédaction en 24 étapes pour quatre catégories de médias traditionnels (presse écrite, télévision, radio, web). Il est proposé en cinq langues, dont l'arabe et le swahili.

Paulo Coelho fait la promotion d'un audio-livre piraté sur YouTube

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Audiolivro pirateado do Paulo Coelho

En utilisant les réseau sociaux pour promouvoir une copie pirate du livre ‘L'Alchimiste’ (Version en langue anglaise), Paulo Coelho propose aux lecteurs de prouver à l'industrie que la piraterie n'est pas une menace pour les affaires.

Une année après avoir écrit “plus il y a de gens qui piratent des livres, mieux ça vaut“, l'auteur brésilien Paulo Coelho a trouvé une copie audio piratée de son livre ‘l'Alchimiste’ [en anglais], l'un des livres brésiliens les plus vendus dans le monde, et montre qu'il parlait sérieusement. Il va jusqu'a proposer le lien vers l'oeuvre piratée sur YouTube et fait cette proposition: ”Si vous l'écoutez plus de cinq minutes, achetez le livre (ou audiolivre) pour que l'industrie comprenne que la piraterie n'est pas une menace pour les affaires. Comme je l'ai déjà dit, personne ne vous surveille. C'est votre décision, et je crois qu'elle sera la meilleure”.[liens en anglais]

Comment aider les enfants syriens ?

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Ce billet fait partie de notre dossier spécial en anglais sur le conflit syrien 2011/2013 (publié le 31 janvier 2013 sur la version anglaise de Global Voices)
Les répercussions de la guerre sur les enfants en Syrie
D'après le dernier rapport de la Base de données des martyrs de la Révolution syrienne, on estime à 4 355 le nombre d'enfants tués (à la date du 15/01/2013) au cours du conflit en Syrie. D'autres milliers d'enfants ont été blessés, sont détenus, restent sans famille, ou n'ont aucun accès à une assistance médicale ou une aide humanitaire.
Selon le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) 650 764 réfugiés syriens sont enregistrés ou en attente de l'être à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie. Plus de la moitié d'entre eux (52%) ont moins de 18 ans. Par ailleurs, d’innombrables enfants syriens ont été confrontés à l'angoisse de perdre leur maison, leurs bien et leur parents. Le Portail des droits de l'enfant rapporte que :

Des enfants syriens en situation de crise : un hiver rigoureux qui aggrave la souffrance. Source: Save the Children

Dans de telles conditions, les enfants n'ont pas les ressources nécessaires pour grandir et se développer. Les séquelles psychologiques suite au conflit armé sont considérables. Ces enfants qui ne peuvent grandir dans un climat de confiance et qui ont fait face à des atrocités à partir d'un très jeune âge, développent souvent la conviction que la violence est une façon comme une autre de résoudre les différends .Il est donc difficile pour eux d'envoyer un message de paix et de sécurité aux générations futures dans le monde.

 

Comment aider les enfants syriens

Nous avons dénoncé le prix énorme que payent les enfants en Syrie dans cette guerre qui déchire leur pays. Nous donnons quelques pistes pour aider à soulager certaines de leurs souffrances.

Par vos actions, vous pouvez exprimer votre compassion et élever la voix pour que les Nations Unies s'acquitte de ses rôles dans la protection des droits des enfants victimes de violence en Syrie. Vous pouvez être solidaire des enfants en Syrie en :

  • exprimant votre intérêt et en partageant ce post qui donne différents moyens d'aider à sauver ou préserver des enfants syriens d'un sort terrible.
  • en partageant le message de Rise 4 Humanity :
Un mouvement dédié à sensibiliser le public aux crimes contre l'humanité dans le monde entier et à aider à y mettre un terme, à commencer par les atrocités qui se commettent contre des enfants en Syrie.

 

La vidéo suivante réalisée par le mouvement Rise 4 Humanity traite du cas des enfants en Syrie (Avertissement: elle contient des images d'enfants décédés)

  • A Londres, au Royaume Uni, des affiches de l'Unicef pour aider des enfants en Syrie par un don de 5 Livres sterling sont présentes dans les couloirs des lignes de métro.
  • Il est possible de faire un don de n'importe quel montant sur la page d'accueil de l'UNICEF
  • En donnant des livres pour l'éducation des enfants syriens à travers le site “Just Giving”: Books4Syria
  • En faisant un don à SafeWorld pour soutenir l'école du camps de réfugiés de Zaatari, connue sous le nom de “camp des enfants” car près de la moitié de ses 33 000 habitants sont âgés de moins de 18 ans.
  • En faisant un don à Save the Children pour fournir des vêtements chauds, des chaussures et des couvertures aux enfants et offrir des dispositifs d'aide pour l'hiver spécialement conçus pour les nourrissons.
Save the Children a lancé une campagne visant à faire cesser les crimes perpétrés contre les enfants en Syrie. La réponse à la campagne a été phénoménale en attirant l'attention du monde entier sur les atrocités que les enfants vivent dans toute la Syrie. Il s'agit de notre campagne à la croissance la plus rapide, avec des milliers de personnes qui se joignent à la campagne chaque jour.

Affiche de l'UNICEF pour les enfants syriens durant l'hiver dans une station du métro de Londres en décembre 2012. Source: Global Research

Signez ces pétitions
Vous pouvez aider en envoyant ces sites et ces pétitions à vos amis et à vos représentants politiques. Ils peuvent faire beaucoup. Vous pouvez faire beaucoup.

La crise en Syrie a affecté 2 millions d'enfants. Nous avons besoin de votre soutien pour les  soulager. Source: UNICEF Espagne sur Twitter.

Les associations locales qui aident les enfants syriens

La vidéo suivante, “Dans le froid, les familles de réfugiés syriens bravent l'hiver”, a été publiée par Save the Chidren UK pour signaler les besoins et collecter des dons pour les enfants des réfugiés syriens.

Les enfants syriens sont les innocentes victimes de cette guerre. Attirer l'attention sur leur situation et essayer de soulager leurs souffrances, c'est le moins que l'on puisse faire.
Ce billet fait partie de notre dossier spécial sur le conflit syrien 2011/2013

Google Myanmar est maintenant en ligne

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Google Myanmar est maintenant disponible en Birmanie avec un nom de domaine local sur www.google.com.mm,quelques jours avant l’arrivée du PDG de Google Eric Schmidt au Myanmar. Le site des applications Android, Google Play store, qui était inaccessible depuis le Myanmar, semble avoir été débloqué pour l'instant.

La Guinée-Bissau classée deuxième au rang des pires démocraties

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L'indice de démocratie 2012 [en] de l’Economist Intelligence Unit, publié le 19 mars 2013, place la Guinée-Bissau avant-dernière de son classement, juste avant la Corée du Nord. Le même jour, une coalition d'organisations de la société civile de Guinée-Bissau a publié une feuille de route contenant des propositions concrètes pour rétablir l'ordre constitutionnel, renversé par le coup d'Etat militaire d'avril 2012 [fr]. Le rapport est disponible [pt] sur le blog de la Casa dos Direitos (Maison des Droits).

Thaïlande: un débat télévisé sur la famille royale annulé

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La chaîne de télévision publique Thaï PBS a retiré le programme télévisé le plus controversé de son histoire, Tob Jode (Répondre aux problèmes de la Thaïlande), en réponse aux réactions violentes de la population contre sa série sur la monarchie. Ses opposants ont jugé l’émission comme étant « anti-royaliste » et constituant une menace pour la réconciliation nationale dans un pays marqué par des années de conflit et une polarisation profonde. La communauté virtuelle est en grande partie à l’origine de ce tollé.

La chaîne publique a fait un pari risqué lorsqu’elle a diffusé pour la première fois une série de cinq épisodes sur « la Monarchie sous la Constitution », le 11 mars 2013. Pinyo Traisuriyathamma, un présentateur populaire d’émissions politiques, était bien conscient de la controverse que provoquerait un débat public télévisé au sujet de la monarchie, de par la nature hautement sensible de ce sujet et l’augmentation des poursuites judiciaires liées à la loi de lèse-majesté ces dernières années. Il pensait cependant que, en cette période critique, la Thaïlande ne pouvait plus se permettre de se voiler la face. La rédaction défend le programme :

Le but de cette série sur la monarchie est d’apporter un forum neutre très nécessaire pour une discussion honnête et franche sur les sujets les plus sensibles mais néanmoins urgents dans notre pays.

La vidéo sur YouTube de ce dernier épisode controversé n'est plus accessible.

Les critiques se sont multipliées et se sont répandues sur la toile après l’apparition dans l’émission de Somkiat Jiamteerasakul, professeur de l’Université Thammasat, qui a fait campagne pour la réforme de l’amnistie et de la loi de lèse-majesté. Des discussions franches à propos de la monarchie, incluant des questions sur la loyauté/déloyauté à la royauté, n’avaient jusqu’à présent jamais été entendues sur un média traditionnel.

Des groupes Facebook monarchistes ont été assaillis de commentaires reflétant colère et indignation. Le groupe Pithak Siam a envoyé 20 de ses membres au quartier général de Thaï PBS pour manifester. Le groupe a affirmé :

Nous ne permettrons pas aux personnes qui aspirent au renversement de la monarchie de le faire dans notre pays.

Le groupe Khon Thai Rak Chart (les Thaïlandais qui aiment leur nation) a pris le bâtiment de Thaï PBS d’assaut pour demander l’annulation du programme, citant « des discussions inappropriées et inacceptables à l’antenne concernant la monarchie. » De même, le groupe Dislike Yingluck for Concentration Citizen a questionné sur sa page Facebook les motivations derrière la série sur la monarchie de l’émission Tob Jode.

Faisant face à des pressions énormes, le comité de rédaction de Thaï PBS a mis fin au programme puisqu’il craignait pour la sécurité de ses employés après les nombreuses menaces et tentatives d’intimidation à son personnel. Sur la page Facebook de Tob Jode, le comité a expliqué sa décision :

Nous ne sommes plus certains de pouvoir garder la confiance du public dans notre rôle en tant que média.

Liberté d’expression et préservation de la monarchie sont-elles des jeux à somme nulle ? Le but de Tob Jode  était précisément de souligner cette situation fâcheuse dans la société thaïlandaise. Malgré ce contre-temps initial, le Comité de politique générale de Thaï PBS s’est réuni et a finalement décidé de diffuser le dernier épisode de la série de Tob Jode sur la monarchie. Le Comité estime que sa précédente décision d’annuler le programme était en opposition avec sa propre déontologie professionnelle.

Les administrateurs et le personnel [de Thaï PBS] doivent rester indépendants des groupes d’intérêts et des groupes de pression, afin que le public puisse avoir confiance en leur impartialité.

Saksith Saiyasombut écrit à propos de l'impact de l'annulation du programme :

… l'annulation d'un débat public ouvert et direct concernant le rôle de la monarchie dans l'Etat thaïlandais est un rappel cruel qu'une certaine partie de la population thaïlandaise n'est toujours pas prête à envisager des conceptions différentes de l'organisation du pouvoir en Thaïlande. Bien qu'il faille louer l'ambition de Thaï PBS de s'attaquer à cette question épineuse, la chaîne a fait un certain nombre de regrettables pas en arrière en décidant d'annuler le programme.


Liberté provisoire pour le journaliste indien Naveen Soorinje, détenu pour avoir révélé un “contrôle de moralité”

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Le journaliste de télévision Naveen Soorinje, a été arrêté le 7 novembre 2012 pour avoir révélé un incident perpétré au nom de la “moralité” par des membres de l'organisation d'extrême droite hindoue Jagaran Vedike. Ceux-ci avaient agressé un groupe de jeunes gens à Mangalore en Inde. Il a finalement obtenu une mise en liberté provisoire de la Haute Cour de justice du Karnataka.

Cette décision intervient après plus de quatre mois de campagne active de la part de la communauté journalistique, de groupes de la société civile et de militants, qui ont vu en cette arrestation une tactique d'intimidation de la police et du gouvernement pour étouffer non seulement l'incident mais également la liberté d'informer des médias.

Soorinje

Capture d'écran de la page Facebook militant pour la libération de Naveen Soorinje

Le 28 juillet 2012, Naveen Soorinje, un reporter de Kasturi TV, une chaîne locale en kannada [langue parlée dans l'état du Karnataka], a été averti d'une attaque imminente d'une ‘police de la morale’ sur un groupe de jeunes gens qui faisaient la fête dans une maison d'hôtes de Mangalore et s'est précipité sur les lieux avec son caméraman. Selon ses déclarations, l'endroit était calme à son arrivée, et l'on ne pouvait voir aucun des agresseurs à l'extérieur de la maison. Il ne savait donc pas s'il s'agissait d'une fausse alerte.

Toutefois, peu après, plus de 30 agresseurs sont apparus sur les lieux et, d’après son récit des évènements à la première personne, Soorinje a alors essayé de contacter la police mais personne n'a répondu à ses appels. Soorinje et son cameraman ont ensuite filmé l'agression, la séquence a été plus tard diffusée sur des chaînes régionales, mais également nationales, attirant ainsi l'attention du pays sur cet incident.

Alors que de nombreux agresseurs apparaissaient à visage découvert sur l'enregistrement vidéo, c'est Soorinje lui-même qui a été interpellé par la police le 7 novembre 2012 et a été accusé d'avoir participé à sa préparation. Il a été arrêté en vertu de plusieurs articles du Code pénal indien, dont association de malfaiteurs, rassemblement non autorisé, violation de propriété privée, participation à une émeute avec des armes mortelles et utilisation de la force sur une femme avec l'intention d'attenter à sa pudeur. Il aurait également enfreint des lois interdisant “la représentation indécente des femmes”.

Il a également été dit qu’avoir filmé l'incident et l'avoir ensuite diffusé sur des chaînes de télévision avait causé plus de torts aux victimes que les agressions en elles-mêmes.

Soorinje a nié ces accusations et a déclaré qu'il ne faisait que son devoir. Dans son récit à la première personne, dont la version en anglais a été publiée dans The Hoot, il écrit :

C'est l'incident que nous avons dénoncé qui est honteux, pas les images que nous avons montrées. Ce qui s'est passé le 28 juillet à Mangalore n'est ni un incident isolé ni un phénomène nouveau dans cette ville. Des incidents de ce type ont lieu chaque semaine. Les fondamentalistes ne font pas que s'en prendre à ceux qui fréquentent des garçons et des filles appartenant à une autre religion, ils les emmènent aussi au poste de police. Cet incident aurait eu lieu même si je ne l'avais pas filmé. Notre enregistrement a dévoilé le visage inhumain de ces fascistes et a conduit à l'arrestation de huit agresseurs. Quoi qu'on en dise et quels que soient les chefs d'accusation retenus contre moi, je sais que j'ai fait mon devoir de reporter et, pour moi qui ai souffert, c'est mon unique satisfaction.

Répétant qu'il n'a commis aucun crime et qu'il ne faisait que son devoir d'information en filmant (et en révélant) l'incident, la communauté journalistique, des associations de la société civile, des militants et les internautes ont fait campagne contre la politique de l'administration qui chercherait à « punir le messager ». Ils ont lançant des pétitions pour sa libération et le retrait de toutes les accusations à l'encontre du journaliste.

En décembre, sa demande de liberté provisoire a été rejetée, et la police
est passée à l'offensive en arrêtant un autre journaliste qui était également présent lors de l'incident. Toutefois, les campagnes et les protestations ont pris de l’ampleur et le gouvernement a finalement proposé de lever les accusations pesant sur Soorinje. L'annonce de sa mise en liberté provisoire est une bonne nouvelle et le reporter a lui-même déclaré avoir l'impression qu'il a été «disculpé ».

Sur Twitter en effervescence, les internautes indiens ont exprimé leur joie et leur soulagement en apprenant que Soorinje avait obtenu une mise en liberté provisoire.

Geeta Seshu (@geetaseshu) : Une nouvelle réconfortante : l'auteur naveen soorinje de mangalore a obtenu la mise en liberté provisoire du juge en chef shridhar rao de la haute cour de justice de karnataka.

Dhanya Rajendran (@dhanyarajendran) : La HC accorde la liberté provisoire au journaliste Naveen Soorinje ! Naveen est chanceux d'avoir des amis qui se sont battus bec et ongles pour lui

Kamayani (@kracktivist) : HOURRAAAAH BONNE NOUVELLE NAVEEN SOORINJE A OBTENU LA LIBERTÉ PROVISOIRE :-) http://fb.me/2cKIIZhHS

Toutefois, la lutte est loin d'être terminée, et certains voient cela comme la première étape d'une plus vaste mobilisation pour veiller à ce que les professionnels des médias ne soient plus intimidés et que la liberté de la presse soit respectée.

G. Vishnu (@geevishnu) : Naveen Soorinje obtient la liberté provisoire !!! Enfin. Et pourtant… C'est comme si la bataille ne faisait que commencer.

Vidéo : le documentaire en plein essor dans la Grèce en crise

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[Sauf mention contraire, les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais.]

La 15e édition du festival de documentaires de Thessalonique, qui se tient du 15 au 24 mars 2013, a sélectionné cinq films consacrés à la crise [grec, EL], comme c’était déjà le cas l’année passée [EL]. Alors que le festival, à l’image de l’ensemble du pays, déploie d’importants efforts pour faire face à la dette croissante et à l’austérité, les réalisateurs sont toujours plus nombreux à s’intéresser aux effets de la crise sur la société grecque.

L’affiche et la bande-annonce de cette 15e édition présentent un mouton, les yeux bandés, qui récupère la vision sous un déluge d’images d’une société en crise :

Deux documentaires, Greedy Profit de Yannis Karypidis et Cassandra's Treasure de Yorgos Avgeropoulos, traitent du conflit lié à l’extraction d’or dans la forêt de Skouries, dans le district de Chalcidique, et des conséquences pour les communes locales. Les deux réalisateurs avaient déjà collaboré à la production d’un récit sur la première contrevenance au blocus naval frappant Gaza, un film qui avait été primé.

Holocaust of memory, de Stelios Kouloglou, se penche sur l’énigme que représente la forte montée de l’idéologie nazie dans un pays qui a pourtant beaucoup souffert du nazisme durant la Seconde Guerre mondiale.

Tout les films s’intéressant à la crise ne sont pas pessimistes. Par exemple, Hardships and Beauties, raconte l’histoire d’un cow-boy grec des temps modernes, un philosophe empirique, propriétaire de l’une des plus grandes fermes du sud-ouest du pays, dont le voyage au cœur de la Grèce est le symbole d’un périple dans un pays qui ne sera plus jamais le même.

Living in Interesting Times suit la vie de quatre personnes pleines de charme dans une Athènes ensoleillée mais lugubre. Les protagonistes sont confrontés à la dure réalité de la crise. Ils doivent lutter pour défendre leurs droits et s’adapter à l’absurdité.

Une production artisanale née du web ?

Aussi bien au sein des canaux de distribution du festival que hors de ceux-ci, la réalisation de documentaires grecs qui traitent du pays en crise est en forte augmentation. Cela s’explique, entre autres, par les caméras haute définition au prix désormais abordables qui sont présentes partout et par le fait que de jeunes créatifs et journalistes familiers du web, souvent de retour après avoir fait leurs études à l’étranger, utilisent leur talent pour faire la chronique de la détresse du pays et de sa population.

Le mouvement a commencé avec Debtocracy et Catastroika, deux documentaires diffusés sur Internet sous licence Creative Commons et financés de manière participative, réalisés par Aris Hadjistefanou et Katerina Kitidi, qui ont essayé d’esquisser la mutation historique du capitalisme en « virus » vorace de la dette attaquant aujourd’hui les pays.

L’année dernière, un groupe de 14 jeunes photographes a réalisé The Prism, un récit filmé  irrésistible et coloré filmé composé de 27 histoires multimédia, ayant ensuite donné lieu au long-métrage de 63 minutes intitulé Krisis.

Cette année, plusieurs projets web indépendants viennent combler le vide laissé par la couverture médiatique toujours plus faible des effets de la crise sur la société grecque.

Debt Management, un documentaire de 42 minutes en anglais, réalisé par un groupe de jeunes artistes et scientifiques qui résident à Thelassonique et collaborent à la création de documentaires alternatifs, étudie cette « guerre symbolique entre la détermination des gens à préserver des valeurs communes, des conditions de vie humaines, défendre des droits et des besoins, et un monde financier orwellien » :

The City at a Time of Crisis [..] est un projet de recherche qui vise à suivre et à étudier les effets de la crise financière sur les espaces publics à Athènes. Il comprendra une approche holistique et multidisciplinaire des notions de ce qui est « public », en se concentrant sur les espaces publics, tout en se penchant également sur des questions liées à « l’intérêt public », « la sécurité publique », aux « services publics » et au « bien public ».

Into the Fire [..] est un documentaire d’investigation sur la situation des réfugiés et des immigrés en Grèce, face à des mesures sévères d’austérité et un racisme croissant. Nous avons parlé avec des réfugiés, des demandeurs d’asile, des immigrés et des sans-papiers qui vivent en Grèce afin d’essayer de nous faire une idée de l’état de la procédure d’asile dans ce pays frontalier de l’Europe et de ce que représente la peur constante d’être attaqué, pour avoir la mauvaise couleur de peau.

Portraits of Greece in Crisis est un projet en cours rassemblant des histoires mutlimédia de personnes et de constitutions affectés de manière significative par la crise. C’est un essai sur la crise grecque, représentée dans chaque portrait.

Deux artiste dans un voyage autour de la Grèce cherchent à souligner les histoires personnelles des habitants de cette terre en s’axant sur la richesse des témoignages humains. Le projet Caravan se composera d’une mosaïque d’images, de récits et de documentaires, de manière à mettre en avant une manière de vivre différente de celle dont les médias font la promotion et une terre qui continue à créer, à rêver et à crier qu’un autre monde existe !

Guinée : Des mots au lieu des maux

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Alghassimou Diallo a écrit sur la page Facebook du groupe GUINEENS UNIS, POUR LE TRAVAIL, LA JUSTICE ET LA SOLIDARITE:

J’ai fait une remarque, depuis quelques mois le vocabulaire le plus usité en République de Guinée est le suivant :
Contradiction, Opposition, Manifestation, Désolation, Division, Revendication, Violation, Insoumission, Désinformation, Élimination, Aberration, Ségrégation, Médiation, …
Pourtant nous gagnerions à changer ces mots pour soulager nos maux. C’est pourquoi je recommande qu’on utilise désormais le vocabulaire suivant :
Sensibilisation, Concertation, Information, Éducation, Justice, Réconciliation, Union, Vision, Codécision, Coordination, Travail, Espoir, Fraternité, Cohésion, Paix, Développement,…

 

 

 

Un ministre saoudien menace un utilisateur de Twitter en ligne

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Abdelaziz Khoja, le ministre saoudien de l'Information et de la Culture, aurait menacé de poursuivre en justice un utilisateur de Twitter pour avoir été insulté sur la plateforme de micro-blogging.

L'utilisateur du nom de @Esaeed1 a tweeté sur le ministre [ar] :

يا وزير الاعلام كلنا نعرف انك صورة او بالاصح ريموت كنترول في يد اصحاب المال والسلطة رجاءاً لا نريد منك فرد للعضلات مستقبلاً

@Esaeed1: Monsieur le Ministre de l'Information, nous savons tous que vous êtes une image ou plus précisément une télécommande dans les mains de ceux qui ont de l'argent et du pouvoir. S'il vous plaît, ne froissez pas vos muscles à l'avenir.

Et un compte Twitter (non-vérifié) sous le nom du ministre a répondu :


@Esaeed1حقيقة من الممكن أن أقاضيك على كلامك اذا كنت شجاعا اكتب اسمك بصراحه

@abdlazizkhoja: En vérité, je peux vous poursuivre en justice pour ce que vous avez écrit. Soyez courageux et écrivez votre véritable nom.

Fahad Al Dahhas a réagi :

تقاضيه على رأي يا وزير..انا كنت عارف ان الوزراء عندنا شخبط شخابيط و الحين تأكدت..قاضي نفسك قبل أن تقاضى أمام الله

@FahadAl_Dahhas: Vous allez le poursuivre pour son opinion. Je savais que tous les ministres étaient des ordures mais à présent j'en suis convaincu. Jugez-vous vous même avant de juger qui que ce soit.

Et le ministre a répliqué :

سيدي أسلوبه وتهجمه واتهامه لي بما لا يليق هو الذي دفعني لذلك اذا كان هذا الأسلوب يرضيك للحوار أنا اقبل حكمك

@abdlazizkhoja: Monsieur, son langage, son acharnement et son accusation envers ma personne sont indignes, ce qui m'a conduit à faire ceci. Si cette façon de dialoguer vous satisfait, j'accepte votre position.

Il est intéressant de voir de tels échanges entre des internautes et un représentant politique dans un pays qualifié d‘ennemi de l'internet par Reporters sans frontières.

Inde : le trafic de mariées

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