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Italie : une situation économique et démographique qui va de mal en pis

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Le panier alimentaire des Italiens : toujours plus léger! 
Image: Shutterstock

Les tragédies humaines [en italien, comme tout les liens suivants] se répètent dans ce qu'on en vient à appeler la “Mare mortum”, près des côtes de l’île de Lampedusa en Italie et font les gros titres des médias traditionnels et des réseaux sociaux. Les Italiens sont frappés par ailleurs par la crise économique, sans aucun signe de reprise. Le nombre de pauvres continue à augmenter et l'émigration des personnes les plus productives est en augmentation.

Dans la seconde moitié d'octobre, le dossier sur “la nouvelle pauvreté du Belpaese. Les Italiens qui aident”, présenté par la Coldiretti (Confédération nationale des cultivateurs) au Forum International de l'Agriculture et de l’Alimentation à Cernobbio, décrit une situation préoccupante.

 

Sur le blog articolotre.com, Gea Ceccarelli déclare :

 Si l'on en croit les chiffres révélés par l'association, le nombre d'Italiens nécessiteux qui ont reçu des colis alimentaires ou des repas gratuits est de presque 4,1 millions. 303 485 de ces nouveaux pauvres ont pu bénéficier de repas gratuits servis dans des cantines, alors que 3 764 765 ont souhaité recevoir des colis à domicile.

De son côté, le site ilsostenibile.it donne des détails sur les catégories sociales les plus touchées :

En plus de 579 583 seniors de plus de 65 ans (en augmentation de 14% par rapport à  2012), pendant l'année 2013 en Italie 428 587 enfants de moins de cinq ans ont eu besoin d'une aide pour pouvoir simplement se procurer du lait ou manger.

Frappées par la crise, les familles italiennes épargnent sur tout et renoncent à l'acquisition de biens essentiels. Le site riverflash.it rapporte :

6 Italiens sur 10 ont réduit leurs dépenses alimentaires qui ont  atteint leur niveau le plus bas des 20 dernières années. En 2013, cette baisse s'est accentuée, des familles ont rogné sur certaines dépenses alimentaires : huile d'olive extra vierge (-9%)  poisson (-13%), pâtes (-9%), lait (-8%),  fruits et légumes (-3%) . Ces données communiquées par Ismea-Gfk Eurisko concernent les huit premiers mois de cette année et montrent globalement une baisse de 4 % des dépenses alimentaires des familles.

 Quelques hommes politiques persistent à répéter que la reprise est proche. Pour le moment  c'est l'aggravation qui est visible. Le site termometropolitico.it cite des chiffres alarmants qui illustrent la gravité de la situation sur le marché du travail :

Les emplois sont au nombre d'environ 22 349 000, en diminution de 80 000 par rapport au mois précédent et de 490 000 par rapport à l'année passée, faisant ainsi passer le taux d'occupation des actifs à 55,4% seulement. Les Européens ont pour objectif d'arriver à un taux proche de 67 % en 2020. Les sans-emploi selon l'Institut national pour la recherche sont environ 3 194 000. En conséquence, le taux d'inactifs chez les 15-64 ans atteint 36,4%, en augmentation par rapport au mois et à l'année précédente.

Le site Consumerismo, une référence sur le web italien, proche de Codacons ou Coordination des associations pour la défense de l'environnement et les droit des utilisateurs et des consommateurs, écrit :

Le taux d'inactifs atteint 12,5%, en augmentation de  0,1 % par rapport au mois précédent et de 1,6 % par rapport aux douze  derniers mois.

 Les inactifs entre 15 et 25 ans sont 654 000. Leur pourcentage dans la tranche d'âge 15 à 24 ans atteint 10,9 %, en diminution de 0,2 % par rapport au mois d’ août mais en hausse de 06 % sur une année. 

Le nombre de personnes inactives entre 15 et 64 ans a augmenté de 0,5% au cours du  dernier mois (+71 000 ) mais reste globalement stable sur les 12 derniers mois. Le pourcentage des inactifs est d'environ 36,4%, en augmentation de 0,2 % en terme conjoncturel et de 0,1 % sur une base annuelle.

La différence entre les sexes est notable et les femmes sont encore plus pénalisées. Le site romasette.it relève :

Si l'on considère les différences par sexe, le taux d'occupation parmi les homme, d'environ 64,4% a diminué de 0,1 % par rapport au mois précédent et de 1,7 % sur une base annuelle. Celui des femmes, environ 46,5%,  a diminué  respectivement de 0,3 % et  0,7 % .

http://2.bp.blogspot.com/_H-epOMi850o/TOuJurn3U9I/AAAAAAAAAM4/zxZEguCy3cw/s320/altan-crisi-e-stabilita.jpg

“Cette crise va durer des années, enfin un peu de stabilité!” Vignette satirique de Altan

 

Quand on fait l'analyse des chiffres produits au début d'octobre par l'Istat on constate que  pendant les six premiers mois de 2013, le pouvoir d'achat des familles a perdu 1,7 %  par rapport à la même période de l'année 2012. Le site  consumerismo.it en tire la conclusion suivante

Traduit en chiffres, c'est comme si une famille de trois personnes avait perdu en à peine six mois l'équivalent de 594 euros (489 pour une famille de deux personnes, 654 pour une de quatre personnes), un coup aussi sournois que désastreux.

Si l'on ajoute à cela les chiffres publiés il y a peu  par l’Istat concernant l'année 2012 et montrant une baisse du pouvoir d'achat de 4,7%, le coup devient impitoyable et prend des allures dramatiques. En un an et demi c'est comme si une famille de trois personnes avaient payé une taxe invisible de l'ordre de 2.236 euro!

Avec l'augmentation de la pauvreté se développent également des initiatives de solidarité.  Le site fanpage.it nous informe :

… il existe en 2013 environ 15 067 structures caritatives (repas et centres de distribution) soutenus par 242 organismes caritatifs qui sont rattachés à 7 ONG (la Croix-Rouge italienne, Caritas Italiana, la Fondation Banque alimentaire,, la Banque des œuvres de charité, l'Association “Toujours ensemble pour la paix”, la communauté de  Sant’Egidio, l'Association Banque alimentaire de Rome) officiellement reconnues par l'Agence pour les approvisionnements alimentaires (Agea) qui intervient dans la distribution de l'aide. Pour ce qui concerne le type d'aide alimentaire proposé, la Coldiretti apporte les précisions suivantes : les fromages représentent près de 28 % en valeur, suivi des pâtes et de la pastina (petites pâtes) pour les enfants et les vieux qui représentent 18 %, le lait avec 14 %, les biscottes 12 % du coût, le riz 8 %, l'huile de tournesols 6 %, les jus de fruits 4 %, et pour finir les légumes, la confiture et la farine.

Commentant les dernières données Istat sur le marché du travail, le site termometropolitico.it affirme:

Moins de deux jeunes sur 10  travaillent , même s'il faut tenir compte dans cette tranche d'âge de la présence des mineurs et bien sûr des étudiants. Le problème le plus préoccupant concernant l'inactivité des jeunes est le pourcentage des inactifs qui en septembre est monté à 40%, en augmentation de 04 % par rapport au mois d'août et de 4,4 % sur l'année passée.

Ce  problème est également largement commenté sur Twitter :

6 millions de sans #travail, dont la moitié n'en cherche même plus. Ils sont totalement découragés #jeunes #crise #chomage

Les jeunes n'ont pas d'espérance pour le futur mais ils ont la force d'aller de l'avant, ceux qui payent le plus cher la crise sont la génération des 40 à 60 ans.#suicide#crise

La conséquence immédiate de cette situation dramatique est, outre le chômage des jeunes (atteignant le niveau de 1977, c'est à dire plus de 40%), l'augmentation de l'émigration vers l'étranger.

Vignette satirique: les cerveaux fuyant l'Italie  -source: Il nazionale

Plus de 400 000 italiens diplômés de l'enseignement supérieur ont quitté l'Italie et 59% des jeunes qui sont restés voudraient s'expatrier, du fait d'un manque de perspectives de travail en Italie.

Autre complication : l'évolution démographique future de l'Italie. En 2030, dans 16 ans, les habitants âgés de plus de 65 ans seront plus nombreux que la génération en activité. Même l'afflux d'immigrants étrangers ne peut compenser la perte de cerveaux en fuite. Les arrivée récentes et nombreuses d'immigrés sont liées à la situation dans la Corne de l'Afrique et dans les pays arabes, mais ce phénomène était déjà en diminution avant la présente crise. Les pays économiquement plus dynamiques sont désormais l'objectif des étrangers, et non plus cette Italie du chômage et de la crise.


Israël-Palestine : Prawer Ne Passera Pas

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A Day of Rage was organised today to protest the Prawer Plan, which if implemented would displace thousands of Palestinian Bedouins living in Al Naqab

Affiche de la Journée de la Colère contre le Plan Prawer en défense des Bédouins du Néguev

Prawer ne passera pas, ont crié hier les manifestants d'une Journée de la Colère contre le plan Prawer, dont la mise en oeuvre déplacerait des milliers de Bédouins vivant dans Al Naqab, ou désert du Néguev.

La manifestation principale s'est déroulée à côté du village bédouin de Houra, dans le désert du Néguev. Selon les informations, près d'un millier de militants palestiniens et israéliens yont pris part. Des manifestations de solidarité ont eu lieu à travers le monde. Mais, à Gaza, elles ont été interdites, rapporte la blogueuse palestinienne Ola Anan [arabe] :

Le Hamas a interdit à Gaza toute activité en rapport avec les événements de Prawer ne passera pas events

Le plan Prawer-Begin, approuvé par la Knesset israélienne, signifierait, s'il était appliqué, la destruction de plus de 35 villages “non reconnus” et l'expulsion de plus de 70.000 Bédouins palestiniens d'Al Naqab.

La manifestation s'est heurtée aux forces de police, et à des arrestations d'activistes.

Mariam Barghouti explique :

Israël veut le nettoyage ethnique de milliers de Palestiniens au Naqab et quand nous avons protesté c'est la violence et les arrestations qui nous attendaient.

L'Israélienne Elizabeth Tsurkov ajoute :

Les militants présents à la manifestation de Houra (Naqab) racontent avoir connu des niveaux sans précédent de violence de la part des policiers. 

Tweet-Palestine affirme qu'un garçon de sept ans a été arrêté :

L'armée israélienne arrête un enfant de 7 ans

Tandis que sur YouTube, Muath Hamed partage une vidéo montrant l'arrestation de deux manifestants près de la colonie de BeitEal, au nord de Ramallah :

Parmi les activists arrêtés hier se trouve Maath Musleh. Omar Robert Hamilton partage cette photo de lui, souriant pendant son arrestation :

L'arrestation de mon collègue et ami @MaathMusleh à la manif contre le plan Prawer à Jérusalem aujourd'hui

Le journaliste israélien Joseph Dana ne croit pas à une couverture internationale des événements de hier. Il tweete :

Les manifestations contre le Plan Prawer sont partout sur Twitter et Facebook ce soir. Qui pariera une bière avec moi que l'affaire n'atteindra pas Buzzfeed ?

Mais Abir Kopty voit un espoir à l'horizon :

Aujourd'hui l’ “invisible” est devenu visible, et la police israélienne ne l'a pas supporté. On va gagner !

 

5 ressources énérgétiques méconnues en Afrique

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Le problème de l'accès à l'électricité est de nouveau d'actualités dans plusieurs pays africains, avec des problèmes de délestages récurrents au Bénin, au Cameroun, en Côte d'Ivoire et à Madagascar, pour ne citer que les plus récents. 

Au Bénin, une entreprise privée nigériane est responsable de l'alimentation en électricité d'une grande partie du pays.

Au Cameroun, Kongossa.fr décrit la situation actuelle en ces termes :

Malgré des investissements réalisés ces dernières années par la firme américano-camerounaise AES-SONEL chargée de la production, du transport, de la distribution et de la commercialisation de l’énergie électrique, le problème est loin d’être résolu.[..] Si à Douala et Yaoundé, les coupures d’électricité durent en moyenne quatre à six heures, dans d’autres localités des pays, notamment dans les zones rurales, des témoignages concordants rapportent que les coupures d’électricité peuvent durer jusqu’à trois jours d’affilé

En Côte d'Ivoire, les délestages sont si fréquents qu'ils sont répertoriés sur la page facebook du super-héros Délestron, imaginé par les internautes ivoiriens.

Enfin, à Madagascar, de nombreuses communautés sont remontés contre la société d’électricité nationale Jirama, accusé de manquer trop souvent à ses devoirs. Par exemple dans la communauté d'Ambohibao Iavoloha :

Par exemple, la coupure totale sans avertissement qui a eu lieu entre le 06 et 11 novembre dernier. A partir du 11 au 15 novembre, les habitants ont été confrontés au délestage et l’électricité ne revient que le lendemain vers 2h du matin. Tel est le cas de l’électricité mais la faible pression de l’eau de la Jirama fait aussi grogner les habitants.

En Afrique Sub-saharienne,  les populations rurales sont les plus mal loties puisque seuls 8.4 pour cent ont
accès à l’électricité. Et pourtant, au regard de la croissance projetée, les besoins du continent vont certainement aller en crescendo. En 2007, la consommation annuelle des sources d’énergie primaire n’y a atteint que 15,4 millions d’unités thermiques britanniques (British thermal units, Btu) par personne. En comparaison, la consommation mondiale d’énergie par personne et par an était de 70,8 Btu et celle des citoyens américains de 337,1 Btu (presque 22 fois la consommation de l’Africain moyen).

Le continent africain ne manque pourtant pas de ressources naturelles qui pourraient satisfaire les besoins en énergie.  Cette problématique est mise en exergue par l'intensification mondiale de la course à l'indépendance énergétique. Pour se pourvoir en ressources énergétiques, de nombreux pays se tournent vers les ressources naturelles sur le continent africain.

Programmes de production et de transport d'électricité en Afrique en 2040 développé par le PIDA avec autorisation

Programmes de production et de transport d'électricité en Afrique en 2040 développé par le PIDA avec son autorisation

Voici quatre exemples de ressources énergétiques méconnues du grand public sur le continent :

Le pétrole lourd de Madagascar

Le pétrole à Madagascar est encore assez méconnu du grand public à l'international mais il fait l'objet de nombreuses convoitises [en].  Malgré la crise politique, l’intérêt pour le pétrole à Madagascar n'a jamais cessé, pour le Japon, par exemple comme l'explique Antsa :

Une délégation japonaise a rencontré les responsables du ministère des Hydrocarbures, à la recherche d'information sur la situation actuelle du secteur des ressources pétrolières, ainsi que des lois et règlementations en vigueur. «Malgré la crise politique, les investisseurs sont restés et d'autres viennent encore pour l'exploration de pétrole. Même s'ils ne sont que dans la phase d'exploration, des avantages sont déjà acquis, à l'exemple de la création d'écoles, d'hôpitaux, l’amélioration et le renforcement de capacité, etc. De plus, le gouvernement ne paie rien, malgré le partage de production», a informé le DG des Hydrocarbures. Notons que trois compagnies pétrolières japonaises ICEP, Jog Meg et Mitsibushi, s'intéressent actuellement à Madagascar.

Cet interêt croissant des exploitants pétroliers n'est pourtant pas sans risque. Holly Rakotondralambo, partenaire malgache des Amis de la Terre, explique :

Alors que les prix du pétrole et des métaux sont de plus en plus élevés en raison d’une demande mondiale croissante, les grandes entreprises et les investisseurs se ruent sur Madagascar. Dans un contexte politique très fragile, ce phénomène risque d'exacerber des conflits avec les populations et de dégrader, encore davantage, des écosystèmes très riches déjà en sursis.

natural ressources of Madagascar and the corporations vying for them. Graph posted by  Front Patriotique Malagasy on Facebook, with his permission

Les ressources naturelles de Madagascar et les sociétés en concurrence pour leur exploitation. Carte publiée par l'agence OMNIS sur Facebook, avec permission

Les sables bitumeux de la République du Congo 

Les sables bitumeux sont difficilement exploitables et sujets à controverse pour leur impact sur l'environnement. Les gisements de sable bitumineux représentent une importante source de pétrole brut de synthèse. L'entreprise Italienne ENI est la première compagnie pétrolière à exploiter les sables bitumineux africains.  Au Congo, Eni exploite les sables bitumineux  à 70 km de Pointe-Noire, Congo-Brazzaville, dans les zones de Tchikatanga et de Tchikatanga-Makola. L'exploitation du sable bitumeux n'est pourtant pas sans risque, comme l'explique Vivement la désintox :

Exploiter les sables bitumineux est la façon la plus sale, la plus chère et la plus énergivore de produire du pétrole. Extraire 1 baril de pétrole bitumineux nécessite 5 barils d'eau et émet jusqu’à 5 fois plus de gaz à effet de serre que le pétrole conventionnel. L’extraction des sables bitumineux est également synonyme de déforestation et de pollution des eaux. En effet, afin de séparer le pétrole du sable, les compagnies injectent des solvants qui polluent massivement les sols et les rivières.

 Les éoliennes du Cap Vert

Les îles du Cap Vert sont le site du plus grand projet d'énergie éolienne en l'Afrique. L'équipement de production sur quatre des îles pourrait aboutir à la production de la plus grande quantité d'électricité éolienne (proportionnellement à la taille du pays)dans le monde, comme l'explique la vidéo suivante :

Juan Cole explique les enjeux de l'énergie éolienne [en anglais] pour le pays :

The lack of electricity and its high price have been serious obstacles to economic development and job creation, and thus major reasons for the population exodus. Whereas European wind power often depends on substantial subsidies, the project in Cape Verde is based on strong winds. Electricity generated from wind power is distinctly cheaper than the power sources used hitherto in the islands.

Le manque d'électricité et son prix élevé sont un obstacle important au développement économique et à la création d'emplois. C'est aussi l'une des principales raisons de l'exode de la population. Si on considére que l'énergie éolienne européenne dépend souvent de subventions importantes, le projet du Cap-Vert lui est basé uniquement sur le potentiel fort d'énergie éolienne. En effet, l'électricité produite à partir d'énergie éolienne est nettement moins cher que les sources d'énergie utilisées jusqu'à présent sur toutes les îles.

Le potentiel de l'énergie solaire photovoltaïque au Bénin

Avec une consommation en pleine croissance au Bénin, (la Société d’Énergie Électrique estime à 11 % l’évolution pour les années futures), le manque d’investissement dans le secteur de l’énergie accentué par les pertes en ligne lors de la distribution et du transport (de l’ordre de 18-30 %) sont les principales causes de l’état actuel des nécessités de délestage. Léomick Sinsin, blogueur béninois, décrit les avantages potentiels d'investir dans l’ énergie photovoltaïque dans son pays :

Avec un rayonnement variant de 3 à 6 kWh par m² selon la position géographique, le principal atout d’une installation solaire en Afrique est sa capacité à fournir suffisamment de puissance pour répondre aux besoins quotidiens. D’autre part, l’avantage d’un système solaire est la décentralisation du système de production. Quand l’on connait la vétusté des infrastructures existantes, nul ne saurait contredire le bien fondé d’un système où le site de production juxtaposerait le point de consommation. Le bon exemple est la maison isolée avec des modules surplombant la toiture. [..] Le dernier argument et pas des moindres est le travail d’efficacité énergétique qu’ impose une installation solaire. Un système solaire est une énergie intermittente qui dépend de plusieurs paramètres comme la météo, la qualité de l’installation etc. De ce fait, la consommation implique un recours vers des appareils sobres et peu énergivores. Nous réduisons ainsi le niveau de consommation tout en préservant le même niveau d’utilité.

L’énergie géothermique dans la vallée du Rift 
Plusieurs agences de l'énergie ont mis l’accent récemment sur l'importance de l'énergie géothermique en tant que moyen de répondre aux besoins énergétiques des pays de la Corne de l'Afrique et de la Vallée du Rift, mais également comme partie intégrante du programme de “croissance verte”. SciDev.Net rapporte que Djibouti va devenir un acteur important dans l'énergie géothermique :  

Le potentiel d'énergie géothermique de la région du Lac Assal de ce pays, qui se trouve dans la vallée du Rift, est à l'étude [..] La production d'énergie sur le lac Assal pourrait commencer en 2018 pour un coût de US$ 240 millions, générant 40 à 60 mégawatts. La BAD recommande que les partenariats entre les secteurs public et privé développent ces projets d'énergie en raison de leurs coûts élevés.

G. Pourtier ajoute que l'Ethiopie aussi se lance dans l'exploration de l'énergie thermique:

Située à 200 km au sud d'Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, la nouvelle centrale produira d'abord 20 MW à partir de 2015, puis 500 MW en 2018 et enfin 1 GW quelques années plus tard [..]. La surface acquise par Reykjavik Geothermal en Éthiopie couvre 6500 km2, dont 200 km2 ont déjà été identifiés et où la température s'élève à 350°C.

#Euromaidan : ‘Nous nous battons pour rester l'Ukraine’

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Après les violences policières pour disperser les manifestants à Kiev au huitième jour de la contestation d'#Euromaidan et l'interdiction par les autorités ukrainiennes des manifestations pacifiques et des rassemblements de citoyens jusqu'au 8 janvier 2014, les protestataires se sont à nouveau regroupés et rassemblés, cette fois en plus grand nombre, à Kiev et dans d'autres villes d'Ukraine.

Les rassemblements étaient pacifiques pour la plupart, mais un groupe plus restreint de manifestants plus agressifs se sont affrontés à la police, lançant des chaînes, des bouteilles enflammées et des fumigènes sur les polciers, qui ont riposté avec grenades lacrymogènes, éblouissantes ou assourdissantes.

Après les brutalités policières ordonnées par les autorités ukrainiennes “pour dégager la Place de l'Indépendance afin d'ériger le traditionnel arbre de Noël”, le  mouvement contestataire a lancé un appel en ligne aux citoyens de se mobiliser à nouveau, à l'échelle nationale, le 1er décembre 2013. Les ripostes de la police et des responsables ukrainiens à la semaine de manifestations contre la décision du pouvoir de donner un coup d'arrêt à l'accord historique qui aurait rapproché d'une étape l'Ukraine de l'Union Européenne semble avoir eu pour seul effet d'attiser la colère et de faire enfler la contestation.

Plus d'un million d'Ukrainiens de tout le pays ont convergé dans les rues de la capitale le 1er décembre pour exprimer leur désaccord avec l'action du gouvernement. Le compteTwitter des organisateurs d'Euromaïdan a résumé d'une phrase [ukrainien] l'état d'esprit de la contestation :

“Si nous nous battons aujourd'hui, ce n'est plus pour devenir l'Europe, mais pour rester l'Ukraine” #Євромайдан #Ukraine #ЄС #Європа #Україна

Les gens ont commencé à se rassembler dimanche de bonne heure sur la Place Mykhailivska et dans le Parc Chevtchenko, se formant en lignes régulières pour défiler vers Maïdan Nezalejnosti [Place de l'Indépendance], qui était le principal site de manifestation avant son nettoyage par la police le matin précédent.

Youth advancing to Maidan Nezalezhnosti on Dec. 1, 2013. Plackards read "Strike! Love! Don't give your rights away!", "NO! To police violence!", "Disperce special forces or they will bury us!" and other. Photo by Sasha Burlaka. Used with permission.

Les jeunes avancent vers Maïdan Nezalejnosti le 1er décembre 2013. Sur les placards : “Grève ! Amour ! Ne lâchez pas vos droits !”, “NON aux violences policières !”, “Dispersez les forces spéciales ou elles nous enterreront !” entre autres. Photo Sasha Burlaka. Utilisée avec permission.

Les rares policiers présents Place de l'Indépendance n'ont apparemment pas tenté cette fois d'intercepter les manifestants, et ont préféré fuir. Peu après l'arrivée du défilé au Maïdan, il a été rapporté sur les réseaux sociaux que la place y compris son arbre de Noël, prétexte de la dispersion brutale du samedi 30 novembre au petit matin, avait été “prise” par les contestataires. L'utilisateur de YouTube Video About a mis en ligne ce moment tel qu'enregistré en vidéo :

Simultanément, des manifestants se sont aussi rendus au bâtiment de l'administration municipale de Kiev, situé à proximité. Quelques vitres cassées et coups de coude aux vigiles plus tard, le bâtiment a aussi été pris par les manifestants. Peu après, l'opposition ukrainienne décdait d'en faire son quartier général. Un protestataire, Maksym Savanevsky, rapportait [ukrainien] de Kiev :

Nous nous sommes emparés du Maïdan, de l'administration municipale de Kiev et du sapin.

Mais un noyau de manifestants plus agressifs n'en sont pas restés là et se sont dirigés vers le bâtiment de la Présidence. Ils se sont rapidement trouvés à nouveau face-à-face avec la police anti-émeutes chargée de la protection de l'institution. Plusieurs individus ont trouvé un bulldozer abandonné, qu'ils ont amené sur place et ont tenté de s'en servir pour forcer les lignes de la police [vidéo]. Russia Today a enregistré l'incident :

Des manifestants ont aussi utilisé des chaînes ainsi que des bouteilles incendiaires et des fumigènes contre les policiers. La tension qui a suivi a été la plus forte à ce jour depuis le début des manifestations. Au départ, la police a recouru aux gaz lacrymogènes, et aux grenades éblouissantes et assourdissantes pour essayer de repousser les manifestants. Mais s'apercevant que les violences pouvaient dégénérer, beaucoup ont alors appelé les meneurs de l'opposition à tenter d'empêcher les manifestants de contraindre les autorités à recourir aux forces spéciales.

A ce moment, l'opposition tenait une conférence de presse dans le bâtiment de l'administration municipale de Kiev. Plusieurs militants, dont le chanteur Sachko Polojynsky et l'activiste Oleksandr Solontaï y étaient arrivés avant les députés. Polojynski grimpa sur le bulldozer et invita les protestataires à garder pacifiques les manifestations. Le désormais officiel compte Twitter Євромайдан [Euromaïdan] décrit [russe] la scène :

Polojynski comme Lénine sur un bulldozer! Il appelle tout le monde à freiner et à mettre le cerveau en marche, mais ils n'écoutent pas. #євромайдан #евромайдан

Les tentatives des militants et des députés pour calmer les manifestants n'ont que partiellement abouti. Pour finir, la police anti-émeutes est intervenue contre les manifestants, pourchassant les gens dans les rues et frappant sans faire le détail tous ceux sur son chemin. Parmi les victimes de ces incidents, on compte plus de vingt journalistes locaux et étrangers, que les policiers ont continué à tabasser [vidéo] même après que les représentants des médias s'étaient clairement identifiés. La web-télévision publique Hromadske.tv a publié cette photo [ukrainien] d'un reporter blessé :

Le journaliste battu du programme “Grochi”, Denis Danko

Après les heurts entre manifestants et policiers, l'opposition a publiquement condamné les violences, et qualifié les manifestants agressifs de “provocateurs” en insistant sur le caractère pacifique des manifestations. On a vu des députés persuader des gens de mettre fin aux échauffourées près de l'Administration Présidentielle et regagner la manifestation pacifique de Maïdan. Sur Twitter, Andriy Bilash a mis en ligne cette photo :

Klitchko appelle à ne pas se rendre rue Bankova [où se trouve l'Administration Présidentielle] #євромайдан.

Après les heurts avec la police près de l'Administration présidentielle, un autre incident violent s'est produit à proximité du monument Lénine au centre de Kiev. Des affrontements ont eu lieu avec la police anti-émeutes lorsque des manifestants radicaux non identifiés ont tenté de détruire le monument. La violence a été promptement éteinte avec l'intervention de manifestants plus modérés qui ont pris le contrôle de la situation.

Pendant ce temps, la protestation s'est déroulée essentiellement dans le calme toute la journée sur la Place de l'Indépendance. Des bannières et des affiches ont été accrochées, on a chanté et décoré l'arbre de Noël encore nu d'affiches et pancartes Euromaïdan.

A protester on Maidan Nezalezhnosti holds a sign. Dec. 1, 2013. Photo by Alexandra Gnatoush. Used with permission.

Un manifestant de Maïdan Nezalejnosti brandit un slogan le 1er décembre 2013. Photo Alexandra Gnatoush. Utilisée avec permission.

L'utilisateur de Twitter Коржик a publié les photos des banderoles du Khrechtchatyk, la grande artère de Kiev. Celle du sommet dit “Nous sommes contre un Etat policier” [ukrainien] :

Le nouvel aspect de Khrechtchatyk.

Maksym Savanevsky de Kiev ajoute [ukrainien] :

Cette année nous avons le meilleur arbre de Noël en 22 ans d'indépendance #євромайдан

Dans la soirée, l'utilisateur Коржик a publié cette photo [russe] de protestataires restés sur la Place de l'Indépendance :

Il y a maintenant sur Maïdan un peu moins de monde que pendant la journée, mais encore au minimum 150.000.

A la fin de la journée [du 1er décembre], les protestataires de Kiev et des autres villes d'Ukraine n'ont pas cédé le terrain. L'opposition a annoncé que lundi, 2 décembre, elle appellerait les manifestants à dresser des barrages autour du bâtiment du gouvernement, avec pour principale revendication la démission de celui-ci.

#Euromaidan protesters fill central Kyiv. Dec.1, 2013. Photo by Alexandra Gnatoush. Used with permission.

Les manifestants d'#Euromaidan emplissent le centre de Keiv le 1er décembre 2013. Photo Alexandra Gnatoush. Utilisée avec permission.

Les producteurs indépendants de tofu, une catégorie en voie de disparition au Japon

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Traditional tofu maker

Photo d'un magasin de tofu, dans lequel le tofu est produit et vendu. Image Flickr, de sawako (CC BY NC ND 2.0)

[Les pages citées sont en japonais] Selon le journal japonais Yomiuri, les producteurs de tofu traditionnel japonais, qui fabriquent et vendent leurs produits dans leurs magasins, sont sur le point de disparaître. Lors des dix dernières années, 5 000 producteurs de tofu auraient mis la clé sous la porte.

La revue spécialisée Toyoshimpo a expliqué en détails que le nombre de producteurs de tofu diminue année après année. Actuellement, on recense moins de 10 000 vendeurs de tofu au Japon.

Les choses se compliquent pour ces fournisseurs indépendants en raison de la hausse du coût du soja. Les supermarchés et épiceries réclament une baisse des prix aux producteurs de tofu, tandis que les producteurs indépendants qui vendent leur tofu doivent rivaliser avec la production de masse de tofu bon marché, au milieu de la stagflation [fr] économique du Japon.

Les nouvelles ont été répercutées sur Twitter, où les utilisateurs ont évoqué les producteurs de tofu de leur communauté et ont commenté sur l'état de ce secteur d'activité.

Le journaliste Shoko Egawa a répondu anxieusement à ces nouvelles:

L'article explique que “la concurrence sur les prix du tofu augmente, et les producteurs de tofu vivent des temps difficiles. Si ces producteurs ne revoient pas leur prix ou commencent à vendre leur tofu aux supermarchés, ils disparaîtront.” Maintenant c'est un problème ! – Les producteurs de tofu ferment leurs portes, disent qu'il ne tirent plus de bénéfice bien qu'ils soient ouvert 365 jours par an -

Kiwi Shiroyama a exprimé des sentiments d'impuissance, et commenté avec tristesse que malgré ses efforts personnels pour soutenir la communauté de producteurs de tofu, par exemple en évitant de s’approvisionner dans les grandes surfaces, cela n'a fait aucune différence : 

J'ai toujours fait l'effort de privilégier les magasins locaux plutôt que les grands supermarchés, pourtant mon vendeur de tofu favori a fermé sa boutique. – Les producteurs de tofu ferment leurs portes, disent qu'il ne tirent plus de bénéfice bien qu'ils soient ouvert 365 jours par an -

Tofu seller

Photo d'un magasin de tofu, prise par vintagecat, Flickr(CC BY-NC-ND 2.0)

Hiroko Inagaki recommande aux gens d'avoir un regard critique sur les conséquences du tofu à bas prix :

Il est certainement étrange d'avoir du tofu maintenu à bas prix alors que les prix des autres producteurs augmentent. Maintenir le prix aussi déraisonnablement bas pourrait compromettre la sécurité alimentaire. Il est toujours agréable d'avoir des prix bas, mais nous devons examiner plus attentivement le coût et voir ce que cela cache. – Les producteurs de tofu ferment leurs portes, disent qu'il ne tirent plus de bénéfice bien qu'ils soient ouvert 365 jours par an - 

Home made tofu store

Des consommateurs achetant du tofu à un producteur, à Tsukishima, Tokyo. Image d'urawa, Flickr (CC BY 2.0)

Don Worry demande aux producteurs de tofu d'augmenter leurs prix :

Chers producteurs de tofu, s'il vous plaît arrêtez de rivaliser par les prix et commencez à produire de délicieux tofus et sans danger, et du lait de soja fait à partir de soja cultivé au Japon. J'en prendrai tous les jours. - Les producteurs de tofu ferment leurs portes, disent qu'il ne tirent plus de bénéfice bien qu'ils soient ouvert 365 jours par an -

Tofu lined up in glossary store

Une variété de tofu est disponible dans les épiceries, mais les familles indépendantes qui produisent et vendent du tofu disparaissent peu à peu.
Image de shibuya246, Flickr (CC BY-NC 2.0)

Atsuko Momoi souhaite beaucoup de succès à son producteur préféré de tofu :

J'espère que les activités de mon producteur de tofu préféré perdureront. Je les soutiens car leur tofu est excellent et a une âme. - Les producteurs de tofu ferment leurs portes, disent qu'il ne tirent plus de bénéfice bien qu'ils soient ouvert 365 jours par an -

Chieda Aritake explique avoir une connexion personnelle avec les terribles nouvelles concernant les producteurs de tofu :

Ma famille a toujours produit du tofu, mais a dû fermer l'entreprise après la mort de ma grand-mère. - Les producteurs de tofu ferment leurs portes, disent qu'il ne tirent plus de bénéfice bien qu'ils soient ouvert 365 jours par an -

tofu store owner

Photo d'un producteur de tofu, avec des machines à fabriquer le tofu derrière lui. Photo d'iMorpheus, Flickr (CC BY 2.0)

ASTORIA_11105 conseille aux consommateurs d'assumer leur juste de part de responsabilité dans cette situation :

Je pense que le public a tort de blâmer la crise économique et de ne pas payer le prix approprié. Les consommateurs doivent réaliser que s'ils ne permettent pas aux producteurs de tofu de tirer profit de leur activité, cela retombera sur les consommateurs. Les producteurs de tofu ferment leurs portes, disent qu'il ne tirent plus de bénéfice bien qu'ils soient ouvert 365 jours par an -

Vignette : photo de tofu japonais (CC-BY 2.0) sur Flickr de www.bluewaikiki.com

Le football, facteur de cohésion sociale au Niger

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Le Niger est un pays deux fois plus grand que la France en superficie, composé de huit régions et de six ethnies différentes. Il est aussi le pays avec le plus faible indice de développement humain en 2012. Ces différents facteurs font que le tissu social au Niger peut être fragilisé par les inégalités croissantes et l'hétérogénéité démographique. Le sport est souvent un véhicule idéal pour renforcer le lien social dans les communautés nigériennes. C'est pourquoi la Commune de Kalfou dans le département de Tahoua organise chaque année un tournoi de football réunissant différent clubs du département. 

Tournoi de football dans le département de la Tahoua, Niger. avec la permission du projet mapping for Niger

Tournoi de football dans le département de la Tahoua, Niger. avec la permission du projet mapping for Niger

Hamzajaba, contributeur du projet de Rising Voices Cartographions pour le Niger, a participé à ce tournoi et il raconte :

Ce tournoi a été organisé par un ressortissant d’un village appelé « Guidan Toudou ». Le tournoi est composé de huit (8) villages qui sont répartis en deux poules A et B. La poule A est composée de : Guidan Toudou, Alibou, Toudouni et Tounga et la poule B est composée de : Samo, Karaji Sud, Guidan Gara et Galmawa. [..] la finale a opposée Guidan Toudou& Karaji Sud avec un score de 3 buts à 0 en faveur de Guidan Toudou suite au forfait de Karaji Sud. Ce tournoi s'est déroulé dans une parfaite ambiance, pleine de faire play et l’objectif a donc été atteint. J’ai rencontré pas mal des jeunes et même des collègues avec qui j'ai été au collège. Guidan Toudou a gagné le trophée avec comme récompense 70 000 FCFA; le 2ème, Karaji Sud, a été recompensé de 40 000 FCFA et le 3ème Galmawa 20 000 FCFA. Toutes les équipes qui ont participé ont bénéficié d’un ballon.

Le département de Tahoua, cartographié par le projet Mapping for Niger

Le département de Tahoua, cartographié par le projet Mapping for Niger

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Le football a toujours passionné les Nigériens. L'une des personnalités les plus connues au Niger est un ancien footballeur, Moussa Kanfideni, qui a été le capitaine de l'équipe nationale dans les années 80. Son nom a été immortalisé lors de la création du premier centre technique de formation des futures élites du football, la Souley Académie Sports (SACA-Sports). Ousmane Keïta explique le rôle de ce centre de formation et du football en général dans l'éducation des jeunes Nigériens :

L’ambition de la Souley Académie Sports est claire : combler un grand vide en contribuant non seulement à la formation du champion, mais aussi de l’intellectuel de demain. En d’autres termes, le centre vise à forger le citoyen modèle, préparé pour évoluer dans l’adversité, la concurrence.

Tournoi de football dans le département de la Tahoua, Niger. avec la permission du projet mapping for Niger

Tournoi de football dans le département de la Tahoua, Niger. avec la permission du projet Mapping for Niger

D'autres académies, comme Atcha académie, ciblant la formation des jeunes nigériens à travers le sport ont été créées depuis. De même, le centre technique de la Fédération nigérienne de Football (FENIFOOT) a été récemment implanté au Nord de Niamey, la capitale du Niger. A Niamey explique les objectifs de ce centre :

Les premiers pensionnaires du centre sont au total 52 jeunes talents, de moins de 15 ans, qui ont été présélectionnés sur l’ensemble du territoire national. le Niger compte sortir de ces jeunes formés l’équipe nationale qui va représenter le pays à la Coupe d’Afrique des moins de 17 ans prévue en 2015 à Niamey. 

L'équipe nationale est aussi un véhicule efficace de solidarité et de mobilisation nationale. Voici un message vidéo des membres de l'équipe de football nigérienne pour sensibiliser contre la famine au Niger: 

 

Buenos Aires accueille le Festival du film indigène, ‘BAIn’

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Du 27 novembre au 4 décembre 2013, la capitale argentine accueille le Second Festival du Film ‘Buenos Aires Indígena’ (Indigène Buenos Aires). Le festival, qui vise à diffuser et promouvoir le travail des réalisateurs de film indigènes, inclut un panel de débats où le public peut interagir avec les participants du festival.

Vous pouvez suivre les mises à jours concernant le festival à travers la page Facebook [en espagnol] ou leur compte Twitter @BAInCine [en espagnol]

Hong Kong : Un coeur pour préserver le parc national Tai Long Sai

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Members from Save our country park standing in a heart shape in the Tai Long Sai Wan Beach in their protect country park action. Photo from the House News. Non-commercial use.

Des membres de ‘Save our country park’ rassemblés en forme de cœur sur la plage de Tai Long Sai Wan lors de leur action pour la protection du parc national. Photo de House News. Utilisation non commerciale.

Le groupe militant sur Facebook Save our Country Park a organisé une randonnée à Tai Long Sai Wan le 1er décembre pour témoigner de son soutien au projet du gouvernement d'étendre la zone de protection du parc national jusqu'à un village voisin, de manière à empêcher un grand projet immobilier privé de détruire le parc.


Pourquoi la révolution ukrainienne n'arrivera pas en Russie

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An anonymous image comparing the Ukrainian way of protesting on the left, and Russian on the right. (Reference to "Scretum Revolt")

Image anonyme faisant un parallèle entre la contestation à la mode ukrainienne, à gauche, et russe, à droite (allusion à la “Révolte du Scrotum“)

Les manifestations en faveur de l'accession à l'UE [anglais] de l'Ukraine ont pris un tour violent depuis les heurts avec la police du 1er décembre 2013, et l'occupation de plusieurs bâtiments administratifs dans le centre de Kiev. Auparavant, le 30 novembre, un rassemblement pacifique avait été dispersé par la force par les Berkut, les policiers anti-émeute ukrainiens, ce qui a galvanisé un mouvement en train de s'essouffler. Chez le grand voisin de l'est, les blogueurs continuent à suivre avec vif intérêt les développements de la situation, même s'il n'y a encore guère de consensus sur ce que ces manifestations signifient pour le mouvement russe d'opposition.

Un émeutier armé d'une chaîne attaque les policiers anti-émeute ukrainiens à Kiev.

La plupart s'accordent sur le fait que c'est la rude tactique de la police (qui, selon [russe] le conseiller municipal moscovite Konstantin Yankauskas, était de “style poutinien,”) qui a fait bouillir les Ukrainiens jusqu'à l'émeute. Le journaliste Iouri Saprykine a expliqué [russe] sur sa page Facebook que les Ukrainiens peuvent être particulièrement sensibles à ce genre de violence :

[...] ничего подобного разгону митингующих наподобие вчерашнего или прорыву омоновских цепей с булыжниками и арматурой типа сегодняшнего не происходило там ни разу. [...] именно поэтому ночной разгон майдана воспринимается как точка невозврата и нечто абсолютно непростительное.

[...] absolument rien de comparable à la dispersion des manifestants de hier ou à la percée des lignes de la police anti-émeutes aujourd'hui à coups de pavés et de vannes d'incendie n'est jamais arrivé ici. [...] c'est précisément pour cela que la dispersion nocturne du Maïdan apparaît comme un point de non-retour et quelque chose de complètement impardonnable.

Le blogueur d'opposition Irek Mourtazine estime [russe] que cette disposition à s'attaquer au pouvoir n'a guère d'équivalent dans l'opposition russe : n'a-t-il pas fallu, après la violente dispersion des émeutes du 6 mai 2012 à  Moscou, une semaine entière pour organiser une marche de protestation, alors que les Ukrainiens étaient dans la rue dès le lendemain. Peut-être les Russes sont-ils simplement plus endurcis à une telle brutalité de la police ?

Par ailleurs, les meneurs de la contestation ukrainienne qualifient les casseurs et les jets de pierres de “provocation”, ce qu'approuve l'activiste russe Roman Dobrokhotov :

Une très bonne chose que Klitschko et le reste des organisateurs aient considéré comme une provocation le caillassage des flics. Ça n'est pas la bonne voie.  

Des considérations qui rendent encore plus défavorables les comparaisons avec les manifestations russes. Shulika de DemVybor a évoqué [russe], avec agacement les opposants qui hésitent à employer des moyens violents pour affronter le Kremlin :

Провокаторы у них были в Бирюлево, провокаторы в Киеве… Они просто не представляют, что народ можно достать так, что он возьмет трактор и пойдет штурмовать АП, несмотря на силы правопорядка с оружием, шумовые гранаты и слезоточивый газ.

Des provocateurs chez eux à Biryoulevo, des provocateurs à Kiev… Ils n'arrivvent pas à imaginer qu'on puisse pousser le peuple jusqu'à prendre un tracteur et donner l'assaut à l'Administration Présidentielle, en dépit des forces de l'ordre avec armes, grenades assourdissantes et gaz lacrymogènes.

La publication nationaliste Spoutnik & Pogrom semblait du même avis [russe] : pour elle, la raison pour laquelle la contestation ukrainienne réussit mieux que la russe est que les Ukrainiens font cause commune avec les ultra-nationalistes qui sont à l'avant-poste de la confrontation physique avec la police. En Russie, au contraire, les “chochottes” de libéraux ont trop peur d'être associés aux nationalistes pour utiliser ceux-ci à bon escient.

Les blogueurs hostiles à l'opposition ukrainienne ont émis leurs propres versions [russe] sur les provocateurs [russe], relevant la désinformation relayée sur la dimension de la contestation. Par exemple, certaines sources affirment [russe] que 1,6 millions de personnes étaient présentes dans le centre de Kiev pour manifester, un chiffre qui certes abasourdit, avant de réaliser qu'il est complètement fabriqué : les partis d'opposition eux-mêmes ne revendiquent pas plus d'un demi-million de manifestants, tandis que des témoins oculaires comme le photo-blogueur Ilya Varlamov [russe] estiment le nombre total plutôt proche de la centaine de milliers. De fait, une photo qui circule sur RuNet et prétend montrer la réelle dimension de la foule semble avoir été prise en 2004 [russe].

Une photo de 2004 de la Place de l'Indépendance de Kiev utilisée pour indiquer la taille des manifestations actuelles.

 

Photo du 1er décembre 2013 prise par un témoin oculaire sur un toit, tweetée par @camerakid

Que la contestation en Ukraine aboutisse ou non, beaucoup prédisent que le pouvoir va serrer la vis en Russie. Le journaliste iouri Saprykine était particulièrement sombre [russe] quant au contrecoup réactionnaire potentiel :

Дико сочувствую всем киевским товарищам – при этом понятно, что в случае победы евромайдана опасения, что после Олимпиады в России начнется полный и окончательный трендец, можно переводить в разряд медицинского факта. Если в результате предыдущего майдана были созданы движение Наши и прочая суверенная сурковщина, а под впечатлением от арабской весны случился третий срок, то о гипотетических последствиях нынешней победы даже не хочется думать.

Je sympathise fortement avec nos camarades de Kiev — en même temps il est clair qu'en cas de victoire d'Euromaïdan, le début après les Olympiades en Russie d'un pandémonium  total et définitif peut s'exprimer avec la certitude d'un fait médical. Si, en conséquence de la précédente révolution ukrainienne on a eu la création du mouvement NACHI et autre “démocratie souveraine,” et en conséquence du printemps arabe, le troisième mandat [de Poutine], je préfère ne même pas penser aux suites hypothétiques de la victoire actuelle.

Si les récentes informations [russe] que le président ukrainien Ianoukovitch acquiescerait aux revendication des protestataires étaient avérées, l'opposition russe aurait du souci à se faire.

“Lantern”, un nouvel outil et des réseaux de confiance pour contourner la cybercensure chinoise

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En raison de la censure très sévère sur le web chinois, de nombreux utilisateurs utilisent en Chine des réseaux privés virtuels (VPN) ou des serveurs proxy pour accéder à des sites bloqués tels que Facebook et Youtube. Mais le gouvernement chinois identifie rapidement les points d'entrée pour les proxies non commerciaux et les bloque immédiatement. Par exemple, la Chine a rendus inaccessibles [anglais] la plupart des points d'accès publics répertoriés sur Tor, un logiciel qui permet à ses utilisateurs de dissimuler leur adresse IP quand ils surfent.

Récemment, un nouveau logiciel de contournement est venu rejoindre le mouvement de lutte contre la censure. Il s'agit de Lantern, qui utilise la technologie du peer-to-peer pour permettre à ses utilisateurs d'inviter leur amis au sein d'un “réseau de confiance”. Les membres qui possèdent un VPN ou un accès libre à internet peuvent partager leur connexion avec leurs amis à l'intérieur du réseau.  Ce système du “réseau de confiance” complique la localisation des points d'accès individuels par le gouvernement chinois, puisque le réseau est dispersé et distribué. Jusqu'à présent, la majorité des utilisateurs et du trafic vient de Chine.

Les créateurs de ce logiciel gratuit ont publié une vidéo, visible en haut de cette page, qui explique le fonctionnement du programme.

Jian Alan Huang, un développeur informatique, fait part sur Twitter de quelques chiffres relatifs au nouveau logiciel :

Le nombre d'utilisateurs de #Lantern vient d'atteindre les 10 000, parmi lesquels 7 500 viennent de Chine, ce qui représente 75% de l'effectif total. Si l'on examine le trafic, 90% provient de Chine. Selon mon estimation, il y a à peu près 1500 membres à l'étranger qui partagent leur réseau pour aider les internautes chinois à contourner la censure. Les 1000 utilisateurs restants viennent d'autres régions du monde.

Alan fait partie de ces utilisateurs qui ont décidé de partager leur réseau avec des amis chinois :

Je prévois d'allumer un vieil ordinateur 24h/24, avec pour seul but de partager mon réseau via #Lantern pour tous ceux qui sont de l'autre côté de la Muraille ["the Great Firewall", nom donné au pare-feu de censure chinoise en référence à la Grande Muraille]. N'hésitez pas à m'ajouter.

Plusieurs utilisateurs donnent leur opinion sur ce nouvel outil. Yaxue Cao, la rédactrice en chef de ChinaChange.org, rappelle à ses amis que Lantern ne permet pas d'échapper à la surveillance :

Lantern est un réseau qui vise à combattre la censure en ligne. C'est un nouveau logiciel grâce auquel des amis peuvent collaborer pour contourner la Muraille. En installant et en partageant ce logiciel, vous pouvez avoir accès à des informations de l'extérieur de la Grande Muraille. Mais Lantern n'est qu'un outil qui ouvre une porte, il ne vous protège pas de la surveillance. Pour cela, c'est vers Tor qu'il faut se tourner.

@wenyunchao, un militant chinois résidant aux États-Unis, fait quelques suggestions :

Je propose que #Lantern fournisse un mode de connexion réciproque, puisque certains utilisateurs à l'étranger veulent aussi accéder à du contenu publié en Chine continentale [et qui est bloqué pour des adresses IP étrangères]. Je pense que cela encouragerait des utilisateurs d'autres pays à se connecter avec leurs amis chinois. Et si possible, les utilisateurs devraient également pouvoir indiquer des préférences de bande passante. Par exemple, ils pourraient choisir d'offrir 30% de leur bande passante à leurs contacts et amis.

@zuihulu et @MyDF expliquent quant à eux pourquoi ils ont choisi Lantern comme outil de contournement. @zuihulu remarque que l'icone du logiciel est très symbolique :

Cela fait deux jours que j'essaie le logiciel. Même si la connexion n'est pas aussi stable ou rapide que sur des SSH [protocoles de communication sécurisés] ou les VPN commerciaux, lorsque cet hiver j'allumerai cette lanterne pour surfer en ligne, je me sentirai réchauffé en voyant la lumière qui émane de cette bougie à travers mon écran d'ordinateur.

#Lantern est l'action collective la plus chaleureuse dans l'histoire du contournement de la cybercensure. La vidéo est très émouvante, l'interface est belle et il s'agit d'amis qui collaborent sur un projet. Quand votre logiciel est en marche, une ligne se trace entre deux continents pour représenter ce réseau. Vous vous sentirez moins seul cet hiver.

The program indicates to the user that they are connected to the network outside China. Image from Lantern.

Le programme indique à son utilisateur qu'il est connecté à un réseau extérieur à la Chine. Image de Lantern

 

En raison justement de La Grande Muraille, on trouve très peu de discussions concernant Lantern sur Sina Weibo, le plus grand site de microblogging chinois. Ken Wang a tout de même réussi [chinois] à parler du logiciel à ses amis en évitant l'usage de certains termes sensibles :

介绍一个全新的网络项目Lantern(灯笼),这是Google Ideas资助的一个计划,旨在通过p2p信任网络实现突破xxx的努力。项目原理类似点对点下载,每一台安装了灯笼的解放区电脑都可以作为proxy帮助沦陷区电脑上网。灯笼的特色在于只有信任的朋友才能互相帮助,以保证proxy的安全

Je vous présente un nouveau projet en ligne intitulé Lantern. Il s'agit d'une initiative sponsorisée par Google Ideas, et qui tente de percer le XXX ["Great Firewall", sous-entendu pour éviter la censure] à travers un réseau fiable basé sur le P2P. Le mécanisme est similaire à celui de BitTorrent. Les ordinateurs en zone libre sur lesquels Lantern est ouvert servent de proxy pour les ordinateurs dans les zones occupées. Afin de préserver la sécurité du proxy, les utilisateurs sont uniquement connectés au réseau de leurs amis.

“Je suis un vendeur ambulant allemand à Dakar”

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Le travail du vendeur ambulant n'a rien de facile, encore moins au Sénégal. Tel est pourtant le choix de Sebastian Prothmann, un Allemand, sitôt arrivé à Dakar, il y a quelques mois. La vidéo [français, wolof] ci-après le montre à l'oeuvre :

Le jeune homme explique dans un entretien avec le blog Dakaroiseries comment il en est arrivé à faire ce travail inattendu dans un pays d'Afrique de l'Ouest :

Au début de mon séjour j’ai rencontré un jeune homme qui a lors de notre premier contact manifesté son désir ardent de quitter le Sénégal. J’étais curieux de comprendre son ‘’monde vécu’’ pour aboutir à des interprétations socio-culturelles sur  son envie  d’émigrer. Il était marchand ambulant. Donc, un jour je lui ai demandé si je pouvais l’accompagner dans sa routine quotidienne. Ce qu’il a accepté. Il m’a donc fait faire un premier tour, soi-disant pour mon apprentissage.  Il en  était réjoui, car on a fait de bons bénéfices [..] Avec cet engagement, j’ai eu plus des prises de conscience dans le secteur informel, communément appelé aussi « Dóor waar », qui joue un rôle fondamental pour la jeunesse sénégalaise. [..] j’étais souvent confronté à une incrédulité frappante quant à mes origines. La plupart des personnes n’ont pas cru qu’un homme blanc peut s’investir dans un tel travail. Plusieurs fois j’étais aussi confronté à une confiance plus élaboré á mon égard. Il y avait des considérations selon lesquels moi en tant que Blanc devait vendre des produits de bonne qualité.

Espagne : Loi de sécurité citoyenne ou réduction de droits civils fondamentaux ?

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GreenPeace desplegó una pancarta inmensa en el edificio España con el lema NO a la #LeyAntiProtesta.

Greenpeace a déployé une très grande affiche sur la façade de l’Edificio España à Madrid. Nous pouvons y lire NO a la #LeyAntiProtesta [« Non à la loi contre les manifestations »].

 

[Liens en espagnol]

Les manifestations des divers collectifs contre la loi espagnole dite de sécurité citoyenne ne se sont pas fait attendre. Quelques jours seulement après que le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz, eut présenté le projet de loi qui restreint les droits civils fondamentaux, particulièrement ceux des citoyens engagés, aussi bien en termes d’expression en ligne que de manifestation dans la rue.

Cette loi vient remplacer la loi Corcuera, adoptée par le gouvernement socialiste de Felipe González en 1992, connue à l’époque comme la « loi du coup de pied dans la porte » car elle permettait aux forces de l’ordre de pénétrer un domicile et de le fouiller sans en avoir fait la demande préalable à un juge. Cette loi a par la suite été déclarée anticonstitutionnelle. Aujourd’hui, le Parti Populaire prétend rétablir et renforcer la loi de 1992, contre laquelle il avait pourtant voté.

Cette nouvelle version pourrait s’appeler, comme le disait Joan Coscubiela, député de l’Initiativa per Catalunya – Verds (ICV) et porte-parole d’Izquierda plural, la « loi du coup de pied dans la bouche de la démocratie » car elle marque une « offensive brutale contre les droits civils ». De son côté, le parti Izquierda Unida commentait que « le parti populaire conduit le pays vers un système totalitaire ». Willy Meyer, eurodéputé d’Izquierda Unida, a dénoncé devant la Commission européenne le fait que l’approbation de cette loi violerait la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Même si les autorités insistent sur le fait qu’il s’agit d’un avant-projet de loi, il est clair qu’il contient une série de mesures visant les mouvements civils et toute forme de dissidence. Il faut espérer que la pression des citoyens, des autres groupes parlementaires et de certains juges permette de faire modifier ce projet au cours des prochains jours avant que le texte définitif soit approuvé.

Sachant que beaucoup de personnes arrêtées lors des manifestations, surtout depuis le début de la crise économique, n’ont pas pu être condamnées au pénal, car le plus souvent les juges n’ont pas trouvé de faits constituant des délits dans les accusations de la police, ce nouveau texte étudie la possibilité de définir de nouvelles infractions punissables au niveau administratif. De 39 infractions passibles de poursuites administratives répertoriées aujourd’hui à ce sujet, le projet de loi en considère 55, dont 21 sont considérées très graves. La nouvelle loi qualifie les infractions en fonction de leur gravité et spécifie des montants pour les amendes nettement supérieurs aux montants actuels : très graves (punissables d’une amende de 30 001 à 600 000 euros), graves (amendes de 1 001 à 30 000 euros) et mineures (amendes de 100 à 1 000 euros).

Voici un aperçu des actes que le projet de loi considère comme des infractions :

  • Participation à une manifestation devant une institution gouvernementale si la délégation gouvernementale n’a pas été préalablement informée de la manifestation.
  • Convocation d’une manifestation via les réseaux sociaux ou tout autre moyen de diffusion en ligne (faute très grave).
  • Diffusion d’images où apparaissent des agents anti-émeutes durant les manifestations (faute très grave, passible d’une amende maximum de 600 000 euros).
  • Désobéissance ou résistance aux autorités, refus de s’identifier ou communication de données d’identifications fausses ou inexactes aux représentants des forces de sécurité de l‘État.
  • Insulter, vexer, menacer ou contraindre » les membres des forces de sécurité (faute grave).
  • Diffusion sur Internet de données relatives aux agents constituant un attentat contre leur vie privée ou celle de leur famille ou qui contribue à faire échouer une opération (faute très grave, amende maximum de 600 000 euros).
  • Ne pas remettre de pièce d’identité à l’agent qui la réclame.
  • Se couvrir le visage avec une capuche, une casquette ou un casque constituera une infraction très grave et sera passible d’une amende très élevée dans le cas d'une personne arrêtée lors d’une manifestation et présentant une attitude violente.
  • Violences à l’encontre du mobilier urbain
  • Offenses ou outrages publics, verbaux ou écrits, à l’encontre de l’Espagne, de ses communautés autonomes, de ses symboles ou de ses emblèmes (passibles d’une peine de prison de sept à douze mois). (Sur Twitter, les réactions à cette infraction ont donné lieu à la création d’un nouveau mot-clic : #OfendeAEspaña)

La section espagnole d’Amnesty International a créé une campagne et réalisé une vidéo pour dénoncer les actions du gouvernement qui menacent la démocratie :

La plateforme de mobilisation en ligne Avaaz a également lancé une campagne pour récolter des signatures contre le projet de loi. En moins de 24 h, plus 100.000 internautes avaient déjà rallié cette cause.

Comme nous pouvons le voir dans la vidéo ci-dessous, le parlementaire socialiste Eduardo Madina explique que si cette loi est approuvée, il fera un recours auprès du Tribunal constitutionnel et assure même que cette loi sera abrogée lors du probable changement de gouvernement aux prochaines élections. Pendant ce temps, le ministre de l’Intérieur perd son calme et l’insulte :

L’un des groupes les plus actifs en Espagne en termes de manifestations, le 15M, voit dans cette loi une attaque directe à son encontre, comme le prouve l’utilisation du mot-clic #leyAnti15M [loi anti-15M].

Lors de la manifestation, organisée à Madrid le week-end dernier, Greenpeace a déployé une immense affiche contre la façade de l’Edificio España sur laquelle nous pouvons lire NO a la #LeyAntiProtesta [Non à la loi contre les manifestations].

2 militants de Greenpeace Espagne ont déployé une affiche #LoiAntiManifestation sur le 23N Place d'Espagne à Madrid

La situation actuelle s’accompagne de la crainte que ce projet de loi et la lutte pour qu‘il ne soit pas approuvé détourne l’attention des citoyens des cas de corruption au sein du Parti populaire pour lesquels des hauts représentants du parti font face à des charges pénales et des peines de prison.

5 pays arabes parmi les 10 les plus corrompus au monde

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Transparency International vient de publier dans son rapport annuel l'indice de perception de la corruption, qui relève 5 pays arabes sur la liste des 10 pays les plus corrompus au monde.

Amro Ali, Egyptien, réagit :

Félicitations Syrie, Irak, Libye, Somalie et Soudan – 5 Etats arabes sur la liste des plus corrompus http://t.co/7rsD6xErlA l'Egypte avait besoin de sortir du classement pour faire une pause

Et le Soudanais Usamah Mohamed commente :

L'Irak est occupé. Il y a une guerre civile en Syrie et en Somalie. La Libye sort tout juste d'une dictature de 41 ans qui l'a désorganisée. Et le Soudan? #prt

Les 10 manifestations qui ont manqué renverser le gouvernement à Bangkok

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[Sauf indication contraire, les liens dirigent sur des pages en anglais]

En Thaïlande, une trêve temporaire entre les manifestants de l'opposition et les forces gouvernementales a quelque peu soulagé les tensions politiques dans le pays.

Plus de 100 000 manifestants ont envahi les rues de Bangkok au cours des deux dernières semaines pour demander la démission de la Première Minsitre Yingluck Shinawatra, accusée de n'être que la marionnette de son frère aîné, l'ancien Premier Ministre Thaksin Shinawatra. Thaksin a été chassé du pouvoir par un coup d'Etat en 2006 mais son parti est resté majoritaire dans les urnes. Condamné par un tribunal thaïlandais pour détournement de fonds publics, il vit en exil.

Mais la crise politique est loin d'être terminée car la trêve est conclue uniquement par respect envers le Roi Bhumibol Adulyadej qui fête son anniversaire le 5 décembre. Le Roi est le personnage le plus respecté de Thaïlande.

Une bonne méthode pour analyser comment la crise actuelle peut trouver une issue est de considérer la réaction des différentes forces politiques en cause lors des manifestations et provocations qui ont secoué le pays dans le passé. En particulier, les rassemblements de masses de 2008 et 2010 peuvent donner un éclairage sur les raisons qui font que les principaux partis politiques thaïlandais ne parviennent pas à résoudre pacifiquement leurs différends.

Ces rassemblements n'ont pas directement abouti au changement du gouvernement élu mais ils ont largement contribué à l'érosion de la légitimité du pouvoir en place.

1. Août 2008. Les Chemises Jaunes occupent le siège du gouvernement. En 2008 l'Alliance du Peuple pour la Démocratie (People's Alliance for Democracy – PAD), ou Chemises Jaunes, mène d'audacieuses actions de rue pendant plusieurs mois pour faire tomber le Premier Ministre Samak Sundaravej, accusé d'être mandaté par Thaksin. Le PAD a adopté la couleur jaune par respect pour le Roi.

Le PAD a occupé le siège du gouvernement pendant tout le mois d'août. Les manifestations se sont poursuivies en septembre où le groupe a pu perturber le trafic ferroviaire et l'aéroport de Phuket.

Yellow Shirts occupying the Government House. Photo by Craig Martell, Copyright @Demotix (8/30/2008)

Les Chemises Jaunes occupent le siège du gouvernement. Photo de Craig Martell, Copyright @Demotix (8/30/2008)

2. 24 novembre 2008. Les Chemises Jaunes encerclent l'enceinte du Parlement. Le PAD va plus loin en novembre en encerclant [fr] l'enceinte du Parlement.

3. 25 novembre 2008. Les Chemises Jaunes occupent les deux principaux aéroports de Bangkok. Le PAD paralyse le trafic aérien du pays en occupant [fr] les deux principaux aéroports de Bangkok. Au bout de huit jours, le PAD met fin à son occupation [fr] après que la cour constitutionnelle thaïlandaise eut ordonné la dissolution du parti au pouvoir, forçant le premier ministre à démissionner. Plus tard la même cour déclare non recevable la candidature des alliés de Thaksin aux fonctions officielles. La vidéo qui suit montre l'occupation de l'aéroport international Suvarnabuhmi à Bangkok :

4. Décembre 2008. Montée des Chemises Rouges. La victoire du PAD conduit à la montée des Chemises Rouges [fr] qui ont adopté la couleur rouge uniquement pour se différencier des Chemises Jaunes. Les Chemises Rouges ne sont ni gauchistes ni contre le roi, mais la plupart soutiennent Thaksin. Ils sont farouchement opposés au gouvernement du premier Ministre Abhisit Vejjajiva dont ils contestent la légitimité.

5. Avril 2009. Songkran Noir. Songkran, la fête annuelle de l'eau thaïlandaise, (équivalent du nouvel an thaï) devient le ‘Songkran Noir’ [fr] à cause de la confrontation chaotique et violente entre l'armée et les manifestants anti-gouvernementaux. Les Chemises Rouges adoptent les mêmes méthodes que leurs homologues jaunes pour saper l'administration. En 2009 ils appellent plus d'une fois à descendre dans la rue pour demander de nouvelles élections. La vidéo suivante montre les Chemises Rouges qui contrôlent un char mis en place après la déclaration de l'état d'urgence par le gouvernement :

6. Mars 2010. La manifestation sanglante. Les Chemises Rouges ont mobilisé plus de 100 000 personnes dans les rues. La manifestation est devenue ‘sanglante’ quand les manifestants ont éclaboussé de sang des bâtiments administratifs. Le clip vidéo suivant montre un grand rassemblement de Chemises Rouges :

7. April 2010. Dispersion du blocus des manifestants. Les Chemises Rouges ont réussi à occuper de nombreux quartiers de Bangkok. Ils ont installé des sit-ins dans la ville pour pousser Abhisit à démissionner. Après deux mois de manifestations de rues, ils ont été forcés à se disperser par l'armée envoyée pour détruire [fr] les barricades élevées par les manifestants. Tony Joh rapporte les violentes confrontations entre manifestants et militaires sur le pont Phan Fa.

8. Mai 2010. Assaut final des militaires contre le campement des manifestants. L’escalade de violence du 19 mai au cours de l'assaut final par l'armée a provoqué d'intenses batailles de rue, des émeutes et des scènes de pillage. En se retirant les manifestants ont aussi mis le feu à plusieurs bâtiments en ville. On dénombre plusieurs morts [fr] et plus de 400 blessés au cours des affrontements. Abhisit et certains responsables militaires ont été accusés de crime pour avoir ordonné la dissolution de la manifestation.

 

Red Shirt protest barricade. Photo from @potapotypoter

Une barricade des Chemises Rouges. Photo de @potapotypoter

9. Novembre 2013. Manifestations contre le décret d'amnistie. Le parti d'Abhisit a perdu les élections parlementaires de 2011 et a été remplacé par Yingluck Shinawatra. Elle a récemment soutenu un décret d'amnistie qui, selon les critiques, ‘blanchirait’ les crimes dont son frère est accusé. Le Sénat a rejeté cette mesure mais cela n'a pas empêché les forces d'opposition d'organiser d'importants rassemblements dans la capitale le mois dernier.

10. Décembre 2013. Manifestations ‘Anti-Thaksin’. Plusieurs bâtiments administratifs ont été occupés par les manifestants qui dénoncent (fr] l'influence permanente de Thaksin dans l'administration Yingluck. Ils veulent que Yingluck recule et mette en place un Conseil du Peuple. La vidéo suivante montre la taille du rassemblement à Bangkok le 24 novembre dernier, le plus important rassemblement anti-gouvernemental à ce jour.

Naissance d'un mouvement hackerspace en Russie

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A robot made with a 3D printer at the neuron hackerspace. Republished with permission from neuron's Facebook page.

Un robot fabriqué avec une imprimante 3D au hackerspace Neuron. Photo reproduite avec la permission de la page Facebook de Neuron.

A quoi pense-t-on en entendant l'expression “hackerspace” ? Avant de m'entretenir avec Alexander Chemeris, un pionnier du mouvement hackerspace en Russie, je me représentais les hackers comme une bande de geeks s'efforçant, dans des sous-sols, de contrôler la Toile en élaborant clandestinement des virus pour pénétrer les sites web. Ma vision de l’ “hacktivisme” était très dépassée…

Qu'est-ce qu'un “hackerspace” ?

Le hacking est désormais associé à l'enseignement et à l'innovation, c'est un espace sécurisé pour explorer des idées neuves en technologie, où les professionnels peuvent partager leurs expériences et où les militants peuvent promouvoir des logiciels open source et la liberté d'information.

Dans sa présentation TEDx, Mitch Altman du hackerspace Noisebridge à San Francisco a expliqué que les hackerspaces se bornent à fournir aux utilisateurs les outils et espaces pour faire ce qu'ils aiment le plus. Ils sont aussi très attentifs à éviter le cliché du geek fou d'informatique : techniquement, Noisebridge n'est mmême pas appelé un hackerspace, c'est un “fournisseur d'infrastructure pour des projets technico-créatifs” à but non lucratif. Unis par un intérêt commun, les hackerspaces à travers le monde ont permis aux professionnels de l'informatique de révolutionner les paysages de la technologie et de l'art numérique.

Le premier hackerspace de Moscou

Pendant l'ère soviétique, la créativité scientifique et l'innovation technologiques étaient encouragées dans la jeunesse dans le cadre du “mouvement des pionniers” avec des clubs en sciences et ingénierie. Le chaos politique qui a suivi le changement de régime dans les années 90 a fait disparaître ce type d'activité organisée.

M. Chemeris voit dans les hackerspaces la version contemporaine de ces clubs de jeunes à orientation technologique. Enraciné dans une tradition coopérative, un hackerspace répond au besoin d'une plate-forme alternative. “Il y a un grand nombre de bons ingénieurs en Russie,” dit-il, “mais ils ont besoin d'un espace où partager leurs outils et trouver les personnes qu'il faut pour leurs projets.”

Après avoir assisté au Chaos Communication Congress de Berlin en 2010, la réunion annuelle organisée par la plus grande association de hackers d'Europe, Chemeris a décidé d'appliquer l'idée au pays pour combler ce vide d'infrastructure.

Le premier projet russe de hackerspace, Neuron, a démarré avec un billet de blog de Chemeris, invitant à le rejoindre. Avec Alissa Schevtchenko, Vladimir Vorontsov et Dima Oleksyouk, le collectif nouvellement créé s'est trouvé un lieu et a ouvert en juin 2011.

Avancer

Bâtir un collectif de personnes ayant des affinités a pris environ deux ans, dit Chemeris. Le projet de hackerspace n'a commencé à éclore que l'an dernier. Après avoir emménagé dans de nouveaux bureaux en centre-ville, le Hakerspace Neuron a attiré un plus grand nombre de jeunes professionnels de la technologie, leur permettant d'atteindre une masse critique et de commencer à bourgeonner.

Aujourd'hui, les hacktivistes moscovites peuvent assister à des conférences TEDx en anglais, ou à divers ateliers sur les médias sociaux et les technologies de la communication. Ils peuvent apprendre à construire leurs propres robots au Neuron Hackerspace, ou bénéficier du dernier cri de l'impression 3D. Le projet est en expansion, avec des projets de nouveaux cours et d'agrandissement. Le modèle fait aussi des petits ailleurs ; récemment, les organisateurs de Neuron ont commencé à diffuser leurs acquis auprès d'activistes souhaitant organiser des espaces analogues dans d'autres villes. La culture du hackerspace se diffuse, avec l'offre de classes de technologie robotique à Saint Petersbourg, de Java script à Kazan, et d'autres activités à Iékaterinbourg et Kaliningrad.

Une place pour le secteur public ?

La relation entre des projets comme celui-ci et l'administration locale peut être délicate. Mais plutôt que de rester clandestin et d'apparaître suspect, le collectif a pris langue avec des agents publics et assisté à diverses conférences officielles, installant une présence au grand jour. Sans pour autant collaborer, ils ont une relation satisfaisante, dépourvue de confrontation, et ont reçu quelque soutien du Service de la Science, de la Politique Industrielle et des Entreprises de Moscou.

Dans un pays qui possède quelques-uns des meilleurs hackers du monde, ce mouvement pourra-t-il fédérer les développeurs en technologie de Russie et les praticiens de l'enseignement alternatif ?


PHOTOS : Cinq lieux de mémoire à Santiago du Chili

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Former torture and detention centre Londres 38 on September 11, 2013. Photo by user Hi Sashi on Flickr, under a Creative Commons license (CC BY-NC-ND 2.0)

Londres 38, un ancien centre de détention et de torture, le 11 septembre 2013. Photo de Hi Sashi, Flickr. Licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 2.0)

Cette année marque les 40 années [anglais] du coup d'état militaire chilien. Sur le blog Memory in Latin America [anglais], Lillie Langtry a publié une série d'articles sur “les lieux de mémoire” à Santiago, capitale du Chili. Bâtiments ou sites liés au coup d'état militaire qui a renversé la président socialiste Salvador Allende [anglais] le 11 septembre 1973, et conduit aux 17 années de dictature d’Augusto Pinochet figurent parmi ces lieux. 

1. Musée de la Mémoire et des Droits de l'Homme

Museum of Memory and Human Rights. Photo by Giovanni A. Pérez on Flickr, under a Creative Commons license (CC BY-NC 2.0)

Musée de la Mémoire et des Droits de l'Homme. Photo de Giovanni A. Pérez, Flickr. Licence Creative Commons license (CC BY-NC 2.0)

Cette visite virtuelle débute par le Musée de la Mémoire et des Droits de l'Homme [espagnol], “un lieu vaste et saisissant”, comme l'explique Lillie :

Malheureusement, vous n'êtes pas autorisé à prendre des photos à l'intérieur, ce qui est vraiment dommage, car le caractère marquant de cet endroit est l'imposant mur de photographies des disparus, qui occupent tout l'espace. Il y a également un emplacement où vous pouvez voir ce mur et observer tous les noms et visages de ces personnes.

Au rez-de-chaussée divers terminaux diffusent des séquences du coup de 1973 et ses conséquences. A l'étage, différents espaces couvrent des aspects divers tels que les exils et la solidarité internationale, la couverture médiatique, et la torture – incluant un dispositif de choc électrique qui fait froid dans le dos (conçu par General Electric – ce qui ne suggère pas que le fabricant le destinait à cet usage !). On trouve aussi des objets fabriqués par les prisonniers et des photographies des sites mémoriaux à travers le Chili. 

Universal Declaration of Human Rights at the Museum of Memory and Human Rights, Chile. Photo by Jen Dyer on Flickr, under a Creative Commons license

Déclaration Universelle des Droits de l'Homme au Musée de la Mémoire et des Droits de l'Homme, au Chili. Photo de Jen Dyer, Flickr. Licence Creative Commons (CC BY-ND 2.0)

Lillie note également que “ce n'est clairement pas un espace où vous trouverez une pseudo-neutralité et où les factions pro et anti-Pinochet sont présentées sur un même pied d'égalité”, citant la brochure du musée:

“La tâche de construire un lieu de mémoire doit être guidée par un sens moral; nous devons élaborer une lecture du traumatisme collectif qui va au-delà de ce qui est évident, une histoire des victimes et des criminels, coupables et innocents. Le but de la construction de ce musée de la mémoire est de devenir un espace qui permette aux droits de l'Homme et aux valeurs démocratiques de devenir le fondement éthique de notre présent et de notre coexistence future. C'est seulement de cette façon que nous pourrons dire PLUS JAMAIS CA.”

Vous pouvez consulter d'autres images du musée (y compris de l'intérieur) sur Flickr.

2. Londres 38

"40 Years of Fighting and Resistance": Londres 38, former torture and detention centre in Santiago, Chile. Photo by the Municipality of Santiago on Flickr, under a Creative Commons license (CC BY-NC-ND 2.0)

“40 Années de Combat et de Résistance”: Londres 38, un ancien centre de détention et de torture à Santiago, Chili. Photo de la Municipalité de Santiago, Flickr. Licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 2.0)

Dans un autre article, Lillie écrit sur un ancien centre de détention et de torture, Londres 38 [situé au 38 rue de Londres, dans le centre ancien de Santiago] :

Il était utilisé par la DINA (Direction Nationale du Renseignement) comme centre de torture et de détention pour les opposants au régime, où au moins 98 d'entre eux ont péri ici ou ailleurs [espagnol]. Sur la façade de l'immeuble, les noms des victimes sont incrustés dans les pavés en pierre (comme ceux du Stolpersteine en Allemagne).

Elle ajoute :

Au départ, j'ai été un peu surprise de l'état des murs, mais cela donne évidemment plus de sens que s'ils avaient été artificiellement rafraîchis. Vous vous rendez mieux compte de la souffrance éprouvée en ce lieu ; néanmoins, il est surréaliste de penser à quel point cet endroit est central. Ilovechile.cl écrit que ce bâtiment était connu pour la forte musique classique qui en sortait – ce qui est effrayant lorsque l'on réalise ce que cette musique était destinée à couvrir.

Londres 38 on September 11, 2013. Photo by César Castillo on Flickr, under a Creative Commons license (CC BY-NC-ND 2.0)

Londres 38, 11 septembre 2013. Photo de César Castillo, Flickr. Licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 2.0)

3. La Moneda

La Moneda, Chile's presidential palace. Photo by user alobos Life on Flickr, under a Creative Commons license (CC BY-NC-ND 2.0)

La Moneda, le palais présidentiel du Chili. Photo d'Alobos Life, Flickr. Licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 2.0)

Lillie a également publié un article sur le palais présidentiel chilien, bombardé durant le coup d'état, le 11 septembre 1973.

Francisco Vergara témoigne sur les bombardements sur Democracities:

Ce bâtiment, considéré comme un symbole de l'indépendance nationale et de la tradition républicaine, une expression du progrès social, a été complètement consumé et détruit par les forces militaires qui ont juré fidélité à la nation et à sa constitution. Imaginez deux F-16 bombardant la Maison Blanche, ou deux Typhoons bombardant Buckingham Palace… Une scène difficilement imaginable. Cette attaque était le signe de la fin de l'ère républicaine et démocratique.

Forty years since the military coup. La Moneda. Photo by Hi Sashi on Flickr, under a Creative Commons license (CC BY-NC-ND 2.0)

Quarante ans après le coup militaire. La Moneda. Photo de Hi Sashi, Flickr. Licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 2.0)

4. Mémorial pour les Disparus

Memorial for those detained, those who disappeared and those who were executed for political reasons. Photo by user Nuevasantiago on Flickr, under a Creative Commons license (CC BY-NC-SA 2.0)

Mémorial pour ceux qui ont été détenus, ceux qui ont disparu et ceux qui ont été exécutés pour raisons politiques. Photo de Nuevasantiago, Flickr. Licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Dans le dernier article de sa série consacrée aux lieux de mémoire à Santiago, Lillie évoque le Mémorial pour les Disparus: “un vaste mur en pierre avec une liste de victimes gravées dessus”.

Elle explique que le mémorial se trouve à l'intérieur d'un cimetière :

J'ai toujours aimé voir de quelle façon était utilisé un mémorial, qui fait partie intégrante de notre vie. Ici, en bas du mémorial se trouvent de nombreuses notes, photos, petites plaques, fleurs et autres. C'est un site inévitablement sombre, puisqu'il se niche dans un cimetière. Auparavant, les familles des victimes ne pouvaient se recueillir sur aucune tombe. Dorénavant elles le peuvent, et reconnaissent le cimetière principal de la capitale comme faisant partie de l'histoire du pays. 
Raúl Valdés Stoltze. Memorial for the Disappeared. Photo by Paul Lowry on Flickr, under a Creative Commons license (CC BY 2.0)

Raúl Valdés Stoltze. Mémorial pour les disparus. Photo de Paul Lowry, Flickr. Licence Creative Commons (CC BY 2.0)

Visitez le blog de Lillie pour lire davantage d'articles sur la mémoire et les droits de l'Homme en Amérique Latine. Vous pouvez également la suivre sur Twitter:@Lillie_Langtry.

5. Le Stade National

Chile's National Stadium. Photo from Wikimedia Commons, under a Creative Commons license (CC BY 2.0)

Stade National du Chili. Photo de Wikimedia Commons, licence Creative Commons (CC BY 2.0)

Enfin, nous aimerions ajouter un lieu de commémoration supplémentaire à Santiago: le Stade National (Estadio Nacional en espagnol), utilisé comme centre de détention et de torture.

Comme l'explique  à Global Post, “Les estimations du nombre total de prisonniers vont de 7 000 à 20 000, dont environ 1 000 femmes. [...] La torture avait lieu sur le vélodrome, dans les bureaux administratifs, dans les couloirs et sur le terrain. Il n'y a pas de chiffre définitif concernant le nombre de personnes tuées dans ce stade ou qui ont disparu.”

Remembering the prisoners 40 years later, on September 11, 2013 at the National Stadium. Photo by Pablo Trincado on Flickr under a Creative Commons license (CC BY 2.0)

En souvenir des prisonniers, 40 ans plus tard, le 11 Septembre 2013, au Stade National. Photo de Pablo Trincado, Flickr licence Creative Commons (CC BY 2.0)

L'Islande sous le choc après la mort d'un homme, tué par la police

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Police in Reykjavik, Iceland

La police à Reykjavik, Islande. Photo de Christopher Porter, Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Cet article, accompagné d'un reportage radio de Tracy Tong pour The World, a été initialement publiés sur PRI.org le 3 décembre, et est republié ici dans le cadre d'un accord de partage de contenu. 

Cette semaine, un homme a été tué par la police en Islande – un fait sans précédent.

“La nation était sous le choc”. Cela ne se produit jamais dans notre pays”, a déclaré Thora Arnorsdottir, rédactrice en chef à RUV, le Service national audiovisuel islandais.

Elle faisait référence à un homme de 59 ans tué par la police lundi. La victime, qui a commencé à tirer sur les policiers lorsqu'ils sont entrés dans son immeuble, avait des antécédents de maladie mentale.

C'est la première fois qu'une personne est tuée par la police en Islande depuis son indépendance, en 1944. Habituellement, les policiers ne portent jamais d'armes, les crimes violents étant presque inexistants en Islande.

“La nation ne veut pas que sa police soit amenée à porter des armes car c'est dangereux et menaçant”, explique Arnorsdottir. “Cela fait partie de notre culture. Les armes à feu sont utilisées pour la chasse ainsi que dans le sport, vous n'en verrez jamais autrement.”

En réalité, l'Islande n'est pas anti-armes. En termes de possession d'armes à feu par habitant, l'Islande se classe à la quinzième place dans le monde. Pourtant, ce type d'incident était tellement rare que les voisins de la victime ont comparé ce tir à une scène tirée d'un film américain.

Le département de la police islandaise a déclaré que les officiers impliqués passeront par un service de soutien psychologique. Et a également présenté ses excuses à la famille de la victime – même si cela n'était pas nécessaire, puisqu'ils n'ont fait que se défendre.

“C'est une question de respect”, déclare Arnorsdottir, “car personne ne peut prendre la vie d'une autre personne.”

De nombreuses questions restent encore à élucider, comme la raison qui a poussé la police à ne pas négocier dans un premier temps avec l'homme avant d'entrer dans son immeuble.

“Une des choses formidables dans ce pays est que vous pouvez entrer dans le parlement, la seule condition requise étant d'éteindre son téléphone portable, afin de ne pas déranger les parlementaires. Nous n'avons pas de gardes armés suivant notre premier ministre ou notre président. Nous vivons dans une société paisible. Nous ne voulons pas changer cela.”

Le Forum Mondial de la Démocratie 2013 en quête du lien citoyens-institutions

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WFD plénière

Forum Mondial de la Démocratie 2013, Strasbourg : en session plénière Photo Suzanne Lehn

La deuxième édition du Forum Mondial de la Démocratie s'est achevée à Strasbourg vendredi 29 novembre 2013. Deux journées et demie, du 27 au 29 novembre, d'intenses sessions “in” au Conseil de l'Europe, animées par des experts, sur inscription pour le public, et un programme “off” de plus d'une semaine dans divers lieux de la ville ont semble-t-il installé cet événement dans le paysage et le calendrier de la “capitale de l'Europe”. Rue 89 Strasbourg s'interrogeait à la veille de l'ouverture :

Plusieurs dizaines de manifestations, un public attendu au in de 1 700 personnes (800 participants en 2012), diplomates, fonctionnaires européens et Strasbourgeois, au minimum de 700 à 800 personnes au off (estimations 2012). Le tout pour un budget d’1,2 millions d’euros auxquels s’ajoutent 300 000€ de la Ville de Strasbourg auparavant « fléchés » sur d’autres opérations dans l’année, concentrées désormais sur la période du Forum.

Le panel du Lab 18 - Photo Suzanne Lehn

Le panel du Lab 18 – Photo Suzanne Lehn

Si le premier Forum, en 2012, avait égrené le thème “La démocratie à l'épreuve : entre modèles anciens et réalités nouvelles” auréolé de l'espoir des printemps arabes et en présence de personnalités mondiales, celui de 2013, ouvert en présence du Secrétaire Général de la Francoponie Abdou Diouf et de l'écrivain Amine Maalouf, s'est voulu plus technique tant dans son sujet, ”Retisser la démocratie : connecter les institutions avec les citoyens à l'ère du numérique”, que dans son organisation, 4 thématiques déclinées en 21 “Labs” dont les présentations d'experts ont été collectées et sélectionnées il y a plusieurs mois.

Seule de Global Voices à y être présente, habitant à quelques pas du Palais de l'Europe, je mentionnerai les “Labs” qui m'ont attirée :

Démocratie liquide - Lab 1 Photo Suzanne Lehn

Démocratie liquide – Lab 1 Photo Suzanne Lehn

- Alternatives à la démocratie représentative ? Lab 1 : Démocratie liquide, avec une présentation du Parti Pirate allemand ; Lab 3 : Stimuler le débat public et construire une vision partagée de l'avenir, notamment en direction des jeunes (Phillipines, France) 

- Démocratie 2.0 : Lab 9 : Alerte élections, avec nos amis kényans d'iHub

- Gouverner avec les citoyens 

- Envisager l'avenir : Lab 17 : Créer des films, créer la société avec notamment le projet Tunisie 4.0 Nesselfen ; et mon préféré, Lab 18 La “solution journalisme” en action, en présence, entre autres, du blogueur bengladeshi Shahidul Alam et du dissident cubain Guillermo Fariñas. Enfin plus de densité humaine.

Ces présentations ont ensuite été résumées en deux sessions plénières, assorties d'un vote sur les initiatives présentées, un exercice un peu factice puisque les approbations tournaient invariablement autour de 70 à 80 %. 

Pour porter l'information, une page Facebook et un mot-clic Twitter, #CoE_WFD (le même que pour le Forum 2012) ont été créés. Le site web du Conseil de l'Europe a mis en ligne les vidéos et les photos (ici et ici) des sessions, et créé des google-groups pour poursuivre les discussions.

Un dessinateur participait à chaque Lab - Photo Suzanne Lehn

Un dessinateur participait à chaque Lab – Photo Suzanne Lehn

On trouvera une couverture détaillée de l'ensemble des sessions – y compris de certaines conférences du “off” – sur le blog de Médiapart.

Dans ce podcast [en anglais], 5 étudiants blogueurs, néerlandais, allemands… donnent leur sentiment. Dans le cadre du “off”, l'auteur pour Global Voices Alexey Sidorenko a été interrogé par la télévision franco-allemande Arte à propos de la liberté d'informer en Russie.  

Forum certes, avec des participants venus de tous les continents. Mais peu à voir avec le désordre créateur d'un Forum social mondial, même si une Foire de l'Initiative Démocratique a regroupé, dans un espace du Conseil de l'Europe, donc à accès réservé, des stands d'organismes présentant leurs initiatives en session. Le “off“, coordonné par la municipalité strasbourgeoise, a présenté à l'intention des Strasbourgeois et des visiteurs un programme varié, avec concerts, festival de cinéma, débats et rencontres organisés par Reporters sans Frontières, le journal Le Monde, France Culture… Ceci étant, une des finalités principales de l'événement semble être d'alimenter la réflexion et les propositions de l'institution Conseil de l'Europe, dans son rôle de défenseur de la démocratie. Les “jeunes leaders” européens, qui suivent les formations dispensées par le réseau des Ecoles d'Etudes politiques européennes du Conseil de l'Europe, ont participé activement aux sessions.
 
Le journal franco-allemand Eurojournal remarque un peu malicieusement :
Hier, juste après la fin du FMD, les illuminations du Marché de Noël ont été lancées. Chic. Mais une nouvelle fois, de nombreux participants ont regretté le manque de résultats concrets que l’on est en droit d’attendre d’une telle manifestation qui se veut mondiale et qui aurait effectivement le potentiel de le devenir. Si seulement les organisateurs affichaient un peu plus d’ambitions.
 
Le blog Décrypter la communication européenne décrypte les enjeux de ce Forum à partir du document de réflexion pour le Forum mondial de la démocratie 2013 : “Exploiter le web comme outil de démocratie : nouvelles pistes pour l’étude et la pratique de la démocratie numérique” [pdf] qui concluait :
Au total, la révolution de la démocratie numérique européenne est en marche, mais plutôt que d’opposer des « forces de progrès » cyberenthousiastes à des « rétrogrades » cybersceptiques, la ligne de fracture dépend d’abord de ce que les citoyens et les institutions font ou ne font pas d’Internet, en tant qu’outil fonctionnel de démocratie.  
 
"E-toile" sur la façade du Palais de l'Europe

“E-toile” sur la façade du Palais de l'Europe, à l'occasion du Forum – Photo Suzanne Lehn

Le Forum Mondial de la Démocratie est-il parvenu à maturité avec cette 2ème édition ? Monté par le Conseil de l'Europe, institution toujours en mal de meilleure notoriété ? et la ville de Strasbourg, les autres institutions françaises, Etat ou région et départementales y ont été peu visibles. Les contributions et débats ont été riches, bien que leur concentration sur un temps très court – deux demi-journées de présentation en “labs” ne permette d'en fréquenter pleinement que deux sur vingt-et-un), l'organisation, efficace et créative, avec notamment la participation d'artistes et de dessinateurs, a trouvé une bonne vitesse de croisière, mais la convivialité était un peu oubliée – à moins qu'elle se soit réfugiée le soir dans les célèbres “winstub” de la capitale alsacienne et européenne ?

Femmes et démocratie - Forum Mondial de la Démocratie de Strasbourg 2013

Femmes et démocratie – Forum Mondial de la Démocratie de Strasbourg 2013

La totalité des photos de Suzanne Lehn au Forum Mondial de la Démocratie 2013 se trouve sur Flickr (licence CC).

Six degrés de séparation avec Nelson Mandela

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Mandela n'est plus. C'était une icône mondiale dont l'influence est à la mesure des prix et récompenses qu'il a reçus

Les internautes du monde entier ont tenu à commémorer son histoire, ce que son combat signifiait pour eux et les leçons qu'ils retiennent de son vécu. 

Voici quelques réactions venant de six pays :

Cameroun/France

Archippe, président d'internet sans frontières, souligne une leçon à retenir pour les pays africains :

Nelson Mandela nous aura enseigné une chose essentielle à nous africains, à nous humains: on peut vraincre par les armes, le nombre, la rhétorique, mais la vraie victoire, celle qui marque les siècles, est celle de l'esprit enchanté. Le corps de mandela n'est plus, son esprit est éternel.

Angleterre

Musa Okwonga rappelle que Mandela était avant tout un révolutionnaire [en anglais] qui allait au combat contre l'injustice dans son pays avant d'être le symbole de la paix et la réconciliation :

Over the next few days you will try so, so hard to make him something he was not, and you will fail. You will try to smooth him, to sandblast him, to take away his Malcolm X. [..] You will say that Mandela was about nothing but one love, you will try to reduce him to a lilting reggae tune. “Let’s get together, and feel alright.” [..] Well, try hard as you like, and you’ll fail. Because Mandela was about politics and he was about race and he was about freedom and he was even about force, and he did what he felt he had to do and given the current economic inequality in South Africa he might even have died thinking he didn’t do nearly enough of it.

Dans les prochains jours, vous allez essayer de faire de lui quelque chose qu'il n'est pas et vous allez échouer. Vous allez essayer de l'adoucir, de le polir, de lui enlever son côté Malcolm X. [..] Vous allez direr que Mandela n'était qu’ amour et vous allez essayer de le réduire à cette chanson reggae bien connu : “Let’s get together, and feel alright.” [..] Vous allez essayer et vous allez échouer. Car Mandela était surtout un combattant politique, il était un activiste de l'injustice raciale et de la liberté et il était même pour l'utilisation de la force si il le fallait. Il faisait ce qu'il pensait devoir faire et au regard des inégalités économiques actuelles en Afrique du Sud, il se pourrait qu'il soit parti en pensant qu'il aurait pu en faire plus.

Madagascar

Mialisoa exprime son profond respect  et sa gratitude pour les leçons de vie dans un billet intitulé Bonne Route Monsieur :  

Un jour, Monsieur, je m’assoirais près de mes enfants et je leur lirais votre histoire. Un jour, mes enfants s’assoiront près de leurs enfants et ils leur liront votre histoire. Grâce à vous, je sais et grâce à vous, je continuerais à apprendre:
Je sais de qui parler, lorsque viendra le temps d’expliquer à mes enfants ce qu’est un homme de courage et de conviction.
Je sais de quels principes s’inspirer lorsque viendra le temps d’élever les miens.
Je sais l’importance de la réconciliation. Avec soi-même et avec son prochain.
Je sais la valeur du pardon.
Je sais le précieux de l’égalité.
Je sais qu’il est possible de rendre les hommes et soi-même, meilleurs.
Je sais le bien que créent l’humilité, l’humour et l’audace. [..] 
Je sais, Monsieur, que je n’en sais pas assez. Je sais bien que je suis loin de savoir. Aussi, la meilleure manière de vous rendre hommage, Monsieur, est de continuer à apprendre et apprendre à agir. Et que Dieu nous vienne en aide, car le temps d’agir est maintenant venu.
Monsieur, merci. Je vous souhaite une bonne route.

  Toavina rappelle le rôle de Madagascar dans le soutien apporté à l'ANC de Nelson Mandela : 

N'oubliez pas chers Malgaches, que MADAGASCAR a aidé le peuple Noir Sud-Africain ! Nous avons hébergé sous la Deuxième Rep la Radio de l'ANC. Piet Botha, Ministre des affaires étrangères de l'Afrique du Sud est venu à Madagascar pour discuter du cas de l'afrique du Sud avec l'ancien président Ratsiraka. Botha est devenu président par la suite. De Klerk est aussi venu à Mada dans les années 90.

Mali :

Boukary Konaté à Bamako a du mal à trouver les mots mais il tenait à commémorer l'homme :

« repose en paix », car je n’ai pas de mots. Je n’ai pas de mots car tous les mots sont insignifiants pour exprimer ce que je veux dire. Alors, je me tais, je me tais dans mes murmures internes

 Il ajoute

Je suis fier qu'il y ait une Rue Mandela et une Ecole Mandela à Bamako au Mali. Je vais toute de suite pour une interview avec le Directeur de l'Ecole Mandela.

Voici l'école en question :

Niger :

Aminatou partage cette réflexion sur Mandela et l'éducation :

Mandela est une source inépuisable d’inspiration. Sa phrase sur l’éducation résonne fortement aux oreilles de tous :
« L’Éducation : l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde. »

Algérie/France

Un dirigeant algérien s'exprimait ainsi sur l'impact qu'aurait pu avoir “la ligne Mandela” en Algérie via Alexandre Adler :

Il y a quelques années, un dirigeant algérien nous confia que la «ligne Mandela» de réconciliation inter-ethnique aurait évidemment mieux convenu à l’Algérie de 1962 que le départ précipité des Européens et des juifs qui fut consommé en moins d’un an. Mais, ajoutait-il, «à cette époque, nous n’avions pas les idées de Mandela, et celles-ci nous serviraient bien aujourd’hui».

Nelson Mandela : 17 citations à se remémorer pour apprécier sa sagesse

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Nelson Rolihlahla Mandela was the first democratically elected president of South Africa. Photo released by South Africa The Good News under Creative Commons (CC BY 2.0).

Nelson Mandela, premier président d’Afrique du Sud élu démocratiquement. Photo publiée par South Africa The Good News sous licence Creative Commons (CC BY 2.0).

Nelson Mandela, premier président d’Afrique du Sud élu démocratiquement et lauréat du prix Nobel de la paix, s’est éteint jeudi 5 décembre 2013, à 95 ans. Il avait passé 27 ans derrière les barreaux pour s’être opposé à l’apartheid, le système de ségrégation raciale sud-africain. Libéré en 1990, il était devenu président 4 ans plus tard et avait quitté son poste à la fin de ce mandat, un geste rare dans le paysage politique africain.

Cet homme d’État, respecté dans le monde entier, maniait le langage avec une impressionnante aisance. Parmi ses nombreuses citations, beaucoup proviennent d’une déclaration faite depuis le banc des accusés lors du procès de Rivonia où il comparaissait pour des actes de sabotage en 1964 qu’il termine en déclarant :

I have fought against white domination, and I have fought against black domination. I have cherished the ideal of a democratic and free society in which all persons live together in harmony and with equal opportunities. It is an ideal which I hope to live for and to achieve. But, if need be, it is an ideal for which I am prepared to die.

J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J'espère vivre assez pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.

Outre les déclarations faites lors du procès, Nelson Mandela laisse derrière lui de nombreuses citations marquantes. Sur Twitter, les internautes ont réagi à son décès en partageant ses mots et sa sagesse.

À propos des jugements

« Ne me jugez pas sur mes exploits ; jugez-moi sur le nombre de fois où je suis tombé et où je me suis relevé. »

« Je ne suis pas un saint. N’oubliez pas qu’un saint est un pécheur qui cherche à s’améliorer. »

À propos de la haine

« La haine obscurcit les esprits. Elle barre le chemin de la stratégie. Les dirigeants ne peuvent pas se permettre de haïr. »

« Personne n’est né avec la haine pour l’autre du fait de la couleur de sa peau, ou de son origine, ou de sa religion. Les gens doivent avoir appris à haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer car l’amour jaillit plus naturellement du cœur humain que son opposé. »

À propos du pardon

« Des gens courageux ne craignent pas le pardon, au nom de la paix. »

« Vous obtiendrez plus dans ce monde avec le pardon qu’avec des actes de représailles. »

À propos du sport

« Le sport peut faire naître l'espoir là où régnait le désespoir. »

À propos de la direction politique

« Dirigez depuis l’arrière et laissez croire aux autres qu’ils sont à l’avant. »

À propos du racisme

« Je déteste le racisme, car je le considère comme barbare, qu'il vienne d'un homme noir ou d'un homme blanc. »

À propos de la détermination

« Cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. »

« J'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre. »

« L’honneur appartient à ceux qui jamais ne s’éloignent de la vérité, même dans l’obscurité et la difficulté. »

À propos de la liberté

« Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. »

À propos de l’éducation

« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde.  »

À propos de l’emprisonnement

« On dit que personne ne connait jamais vraiment une nation jusqu’à ce qu’on ait mis les pieds dans ses prisons. »

À propos du devoir

« Quand un homme a fait ce qu'il considérait être son devoir envers son peuple et son pays, il peut reposer en paix. »

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