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1.000 jours après le séisme et tsunami de 2011 au Japon

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Le 4 décembre 2013 a marqué le millième jour depuis le violent tremblement de terre qui a entrainé un tsunami au large du Japon le 11 mars 2011, tuant plus de 15.000 personnes, dévastant de nombreuses parties du pays et provoquant un accident nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi. D'après un sondage effectué par l'Agence de reconstruction, 277.609 évacués ne seraient [japonais] toujours pas retournés chez eux, 84% d'entre eux sont originaires de la préfecture de Fukushima.


Technologie au service de la consolidation de la paix : une base de données en ligne

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[Liens en anglais]

La Build Peace Database vise à documenter les projets utilisant les nouvelles technologies dans des programmes de consolidation de la paix, en se concentrant sur la communication, le réseautage et les jeux.

L’information est organisée de deux manières : sur une carte rassemblant les organisations et les projets et dans des tableaux détaillés comprenant un filtre de recherche.

Les projets sont classés en fonction du domaine dans lequel le programme de consolidation de la paix est mis en œuvre et de la manière dont ils intègrent les nouvelles technologies. Parmi les catégories figurent, par exemple :

  • Contact et collaboration : initiatives encourageant la collaboration entre des groupes dans le cadre d’un conflit, souvent une composante importante des programmes de consolidation de la paix. Ces initiatives peuvent prendre la forme de simples possibilités de contact entre différents groupes, qui peuvent ensuite se développer pour former des réseaux entre les groupes soutenant les messages de paix et les activités liées à la prévention des conflits.
  • Changement d’attitude : les attitudes et les comportements envers « l’autre » sont souvent des obstacles sur la voie du changement pacifique. De nombreux programmes de consolidation de la paix se concentrent sur la remise en cause des attitudes dominantes et sur l’encouragement au changement de comportement, généralement en offrant des possibilités d’apprendre à connaître l’autre et des espaces pour permettre de construire des récits concernant les relations intergroupes.

Parmi les projets cités, nous retrouvons :

PeaceTXT, un projet de campagne sous forme d’envoi massif de SMS pour promouvoir les changements de comportement au Kenya, une série de SMS relatifs à la prévention des conflits à envoyer à des grands nombres d’abonnés, particulièrement aux périodes où des tensions se font sentir ;

Crack in the Wall, une plateforme offrant un espace de discussion et d’engagement entre Palestiniens et Israéliens utilisant les réseaux sociaux ; en s’abonnant à la page Facebook, les internautes peuvent se connecter à un forum qui bénéficiera de traductions en hébreu et en arabe ;

Connect Program, relie des étudiants de 27 pays par une application de vidéoconférence afin d’entrer en contact grâce à un programme de dialogue facilité qui consiste à commencer par parler de la vie quotidienne et à faire par la suite tendre les discussions vers des sujets plus controversés.


Si vous souhaitez ajouter un projet à la base de données, utilisez le formulaire disponible sur leur site web. Pour découvrir plus d’idées relatives à l’utilisation des nouvelles technologies dans les efforts de consolidation de la paix, reportez vous à ce rapport de la Fondation suisse pour la paix.

Capture d’écran du site web Build Peace Database publié sous licence Creative Commons BY-SA 3.0.

Les langues indigènes ne sont pas des dialectes

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La ville mexicaine historique de Oaxaca de Juárez accueille des milliers de touristes internationaux, ainsi il n'est pas rare d'entendre parler allemand, français ou anglais dans la ville. Il n'est pas rare non plus d'entendre parler des langues indigènes telles que le zapotèque ou le mixtèque par des habitants ou des visiteurs de communautés environnantes. Pourtant, depuis des siècles ces langues indigènes n'ont pas été estimées à leur juste valeur et on a appris à beaucoup que leurs langues maternelles étaient en quelque sorte moins importantes que les langues étrangères.

Selon des études du linguiste Michael Swanton [espagnol, es], l'usage du terme “dialecte” commença à la fin du 19e siècle, et fut aussi intégré dans les politiques éducatives mexicaines dans une tentative d'entraver l'usage des langues indigènes. Les résultats de cette action eurent un effet à long terme, car de nombreux Mexicains commencèrent à désigner les langues indigènes d'une manière méprisante avec le terme “dialecte”. Et de nombreuses communautés indigènes s'habituèrent aussi à ne pas reconnaître que leurs langues maternelles étaient aussi importantes que toute autre langue.

Une nouvelle campagne lancée par la Bibliothèque de Recherche Juan de Córdova [es], du Centre Culturel San Pablo [es] à Oaxaca espère sensibiliser et engager la participation à travers les médias numériques pour envoyer le message que les langues maternelles ne sont pas des dialectes, mais des langues à part entière. Ils déclarent :

Creemos que valorar la diversidad lingüística de Oaxaca y combatir la discriminación absurda que sufren sus hablantes comienza por llamarlas de igual manera. Ése es el propósito principal de esta campaña a la que esperamos que te unas: que la palabra “dialecto” NO se use nunca más para nombrar a las LENGUAS indígenas.

Nous croyons que la valorisation de la diversité linguistique à Oaxaca et le combat contre l'absurde discrimination à laquelle font face ces locuteurs commencent par le fait d'appeler ces langues de la même manière. C'est le premier dessein de cette campagne et nous espérons que vous allez nous rejoindre : ainsi le mot “dialecte” ne sera PLUS jamais utilisé pour faire référence aux LANGUES indigènes.

L'une des premières activités de la campagne a été de réunir des locuteurs de langues telles que l'espagnol, le triqui, le mazateco, le polonais, le náhuatl, le catalan, le ngiwa, l'anglais, le zapotèque, et le portugais pour déclarer collectivement que toutes les langues sont égales et doivent être reconnues en tant que telles.

Le site a également une section ’questions souvent posées‘ [es] qui dissipe aussi certains mythes à propos des langues indigènes. Les activités de la future campagne incluent l'opportunité pour les locuteurs d'autres langues de soumettre leur propre vidéo où ils déclarent que les langues indigènes ne sont pas des dialectes, ainsi que d'autres événements axés sur la technologie prévus par la bibliothèque en 2014.

Ukraine : la contestation s'emballe, le mot-dièse #Euromaidan se perd dans une mer d'informations

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Protesters gathered under flags in Kyiv to demand the Ukrainian government to reverse its policy decision and sign a landmark agreement with the EU; photo by Sergii Kharchenko, courtesy of Demotix, used with permission.

Manifestation avec drapeau géant à Kiev pour exiger que le gouvernement ukrainien revienne sur sa décision et signe un accord historique avec l'UE. Photo Sergii Kharchenko. Copyright Demotix.

Les manifestations en Ukraine, qui ont débuté le 21 novembre 2013, quand le président Victor Ianoukovitch et son gouvernment ont renié leurs promesses de signer un accord d'association avec l'Union Européenne, sont les plus massives depuis la Révolution Orange de 2004. Les nouveaux médias et les réseaux sociaux ont été à l'avant-garde tant dans le lancement que la poursuite du mouvement contestataire d'Euromaïdan, le nom qu'il s'est donné.

Mais l'escalade de la contestation l'a rendue plus difficile à suivre seulement sur l'Internet.

Euromaïdan, disent les observateurs, a été possible en grande partie grâce aux médias sociaux [anglais, comme les liens suivants sauf mention contraire]. Facebook et Twitter en particulier ont émergé comme des plate-formes essentielles pour coordonner les activités de protestation et faire circuler informations, photos et vidéos sur l'ampleur des manifestations, leurs localisations et des sujets comme les violences policières et les provocations de toutes origines.

Les mots-dièses utilisés au départ (ukrainien #євромайдан, russe #евромайдан, et anglais #euromaidan) sont apprus dès le premier soir des manifestations et ont été extrêmement utiles comme instrument de coordination préliminaire et pour informer les internautes en Ukraine et dans les autres pays. Ils ont donné l'échelle des événements  [ukrainien] - dans la première phase des manifestations, quelque 3.200 tweets étaient publiés par heure le 25 novembre, et jusqu'à 4.800 par heure le 30  [ukrainien], jour de la première attaque brutale des manifestants par la police.

Mais quand la contestation s'est amplifiée, avec la violente dispersion par les forces de l'ordre des protestataires campant sur la place principale de la capitale ukrainienne Kiev au petit matin du 30 novembre, et le blocus et l'occupation en masse de principaux bâtiments du gouvernement le lendemain, déclenchant à certains moments des confrontations brutales avec la police anti-émeutes, les mots-dièses se sont mis à disparaître de nombreux tweets sur le mouvement Euromaïdan, devenu de ce fait plus difficile à suivre à distance.

Un grand nombre de tweets sur l'agitation continuent à utiliser les mots-dièses, mais beaucoup d'utilisateurs ont abandonné ce qui avait été un outil pour unifier les contestataires et répandre l'information :

C'est sûr, les mots-dièses sont utiles au départ, mais les gens ont tendance à les lâcher comme une patate chaude une fois l'affaire en route. Pas bon pour l'analyse, comme l'a noté la sociologue Zeynep Tufekci pendant un échange sur Twitter

La sociologue Zeynep Tufekci précitée a observé, quand elle suivait les manifestations de Gezi en Turquie [français] que lors du déroulement des événements d'#occupygezi, les mots-dièses communément en usage pour coordonner les gens et déterminer les mots d'ordre de la protestation donnaient lieu à des discussions entre personnes se voyant pour la plupart comme faisant partie d'un réseau déjà établi de citoyens d'avis semblables. Débat et action en et hors ligne restaient très animés et tout aussi importants pour le résultat des manifestations, mais se poursuivaient en absence du mot-dièse. Et de préciser sur Twitter :

Par exemple, dans le cas turc, une fois “Gezi” devenu totalement dominant dans les échanges, les gens ont laissé tomber le mot-dièse. Tout le contraire.

Non, la conversation est complètement restée sur Twitter. Elle était absolument dominante sur Twitter. Mais sans mot-dièse.

Les sources d'information fréquentées sur le mouvement Euromaïdan, telle la toute jeune télévision publique en ligne Hromadske TV, qui a fourni l'une des rares retransmissions en temps réel des manifestations, et le site d'actualités essentiel Ukrainska Pravda [ukrainien], supposent simplement que ceux qui veulent s'informer sur le mouvement le feront de toute manière, ou vont retweeter les mises à jour vers leurs propres réseaux ; et ne s'embarrassent donc pas de mots-dièses qui consommeraient des caractères pouvant être généralement mieux utilisés pour une information additionnelle.

Le même raisonnement s'applique aux actions militantes déjà consolidées pour diffuser l'information sur les manifestations, tels les comptes Twitter @euromaidan, @EuroMaydan et leur homologue en anglais @EuroMaydan_eng. Avec la progression des événements, leurs administrateurs ont cesser de joindre les mots-dièses correspondants à chaque tweet, et se bornent à un usage occasionnel.

Hromadske TV a présenté une preuve [ukrainien] de passage à tabac d'un de ses journalistes :

Le journaliste de Hromadske Dmytro Gnap, battu dans le parc Mariinsky DÉTAILS ICI : http://t.co/hbNpcHwZ41 pic.twitter.com/9ON1lqKq5y

L’Ukrainska Pravda [ukrainien] a publié des renseignements utiles pour les manifestants blessés :

Les manifestants blessés seront accueillis par l'Hôpital N° 17 de Kiev, l'Hôpital des Soins médicaux d'urgence et l'Hôpital Oleksandrivska.

— Українська правда (@ukrpravda_news) December 1, 2013

Le compte Euromaidan en anglais a relayé le dernier état de la circulation :

Le carrefour de Mikhalivskaya est rempli d'automobilistes manifestant leur solidarité

Pendant ce temps, des internautes ont compilé des listes de sources fiables [ukrainien] d'information et de suivis en temps réel des événements à l'attention de ceux parmi le public qui ne sont pas des praticiens du web ou ont besoin qu'on leur explique les événements et enchaînements du mouvement Euromaïdan.

Les correspondants étrangers couvrant l'Ukraine, comme Christopher Miller, le rédacteur en chef de l'anglophone Kiev Post, ou le directeur exécutif de Mashable Jim Roberts, de même que d'autres journalistes locaux ou étrangers, ajoutent rarement le mot-dièse #Euromaidan. La plupart du temps, ils font seulement usage de mots-dièse généraux comme #Ukraine ou #Kiev dans leurs tweets pour localiser les faits qu'ils décrivent :

Très inquiétant. Dix manifestants envoyés en prison, des dizaines disparus alors que les manifestatons de rue entrent dans leur troisième semaine

Entre temps, explosions à #Kiev. Incroyable live stream des manifestations en #Ukraine

Nataliya Gumenyuk, journaliste à Hromadske TV, a traduit en anglais son tweet en ukrainien pour diffuser l'information aux médias étrangers :

près de l'administration présidentielle l'opposition essaie de calmer les gens MAIS beaucoup n'écoutent pas #ukraine

Christopher Miller du Kiev Post a combiné le populaire mot-dièse #Euromaidan avec d'autres plus généraux de localisation :

Le rôle des médias sociaux dans le mouvement #Euromaidan est essentiel #Kiev #Ukraine

Il apparaît tout récemment qu'à Kiev manifestants et personnes sur le terrain ne peuvent réserver du temps et de l'espace à l'inclusion d'un mot-dièse. Les choses vont trop vite, se suivent de façon imprévisible, et ce qui prime, c'est l'espace et le temps pour informer le public. Mais cette tendance à l'égard des mots-dièse signifie que les chercheurs qui aggrègent les données sur les mouvements de protestation en se servant fondamentalement de mots-dièse pour retracer les faits, manquent beaucoup de contenus importants. La collecte de données effectuée de cette manière va fausser l'ampleur des manifestations, leur ton et message, avec pour conséquence possible des omissions criantes de voix essentielles présentes dans l'activité citoyenne et politique autour du mouvement de contestation.

Les médias traditionnels continuent pour la plupart à voir le mouvement Euromaïdan comme pro-Union Européenne et anti-russe, et se focalisent avec continuité sur la politique de la contestation, sans apparemment se rendre compte que la sensibilité des Ukrainiens aujourd'hui, en particulier depuis les violences policières qui ont commencé au huitième jour de la contestation, s'oriente vers une bataille pour l'égalité sociale, le changement dans le gouvernement et, comme de nombreux protestataires l'ont souligné, un moyen de “se réapproprier” leur pays. Comme l'utilisateur James Bray l'a tweeté, en utilisant un mot-dièse tout différent et sans rapport :

Iatseniouk aussi dit que les manifestations en Ukraine sont un “combat pour rester une nation souveraine”. #newsnight [NdT: une émission d'analyse politique de la BBC].

Brésil : les BD qui dissipent les stéréotypes sur les Noirs

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Cet article fait partie d'une série qui célèbre la Journée de l'identité Noire au Brésil (le 20 novembre). Lisez les deux premiers entretiens :[en anglais, pas de version française] Persistent Stereotypes, Latent Prejudices: Black Characters in Brazilian Comics et “People That Look Like Themselves”: A Comic that Celebrates Natural Black Hair

Cover of "Encruzilhada", by Marcelo D´Salete. Image used with permission.

Couverture de “Encruzilhada”, de Marcelo D´Salete. Image utilisée avec autorisation.

[liens en portugais] Constatant l'absence de bande dessinée traitant de la vie quotidienne des jeunes Noirs au Brésil, Marcelo D'Salete  s'est efforcé de combler le fossé. Cet enseignant, auteur et illustrateur, qui possède un diplôme de Master en histoire de l'art, est la personne cachée derrière des BD comme Encruzilhada (Carrefour) ou Noite Luz (Veilleuse).

Dans cet entretien, D'Salete explique pourquoi les Noirs ont sûrement bénéficié de progrès dans la représentation qui est faite d'eux dans les médias, mais la prégnance de plusieurs stéréotypes demeure et il y a encore du travail à faire.

Global Voices (GV) : Dites-nous en davantage sur votre rapport aux bandes dessinées. Qu'est-ce qui vous motive ? Y a-t-il un public que vous visez ?

Marcelo D'Salete (MDS): Realizo HQs [Histórias aos Quadrinhos] há mais de uma década e minha relação com essa mídia é intensa. Além de apreciar boas histórias, me interessa muito observar a forma como uma HQ é contada. As possibilidades são infinitas. Existem muitas maneiras de contar e essa forma precisa estar conectada com uma história. Por outro lado, quando comecei a trabalhar com HQs, notei que havia poucas histórias que abordavam o cotidiano de jovens negros. Uma verdadeira ausência de Hqs sobre esse tema. Por esse motivo, minhas histórias acabaram tratando de temas urbanos e negros. Essas HQs são feitas para diversos públicos, pessoas interessadas em se defrontar com novas perspectivas sobre grupos distintos numa grande cidade, a forma como eles relacionam-se e como conflitos surgem.

Marcelo D'Salete (MDS) : Je crée des BD depuis plus de dix ans et ma relation avec ce média est forte. Outre le fait d'apprécier les belles histoires, je m'intéresse à la narration dans la BD. Les choix sont innombrables. Il y a différentes manières de raconter une histoire et la forme choisie doit être imbriquée dans l'histoire. D'autre part, quand j'ai commencé à travaillé avec les BD, j'ai réalisé qu'il y avait peu d'histoires qui parlaient du quotidien des jeunes Noirs. Un vrai manque de BD à ce sujet. C'est pour cette raison que mes histoires ont traité des sujets urbains et des Noirs. Ces BD sont faites pour des publics divers, des personnes qui souhaitent se familiariser avec de nouvelles perspectives du point de vue de différents groupes dans une grande ville, la façon dont ils interagissent et comment les conflits apparaissent.

GV : Dans un monde toujours plus interconnecté, est-ce suffisant de dire “nous sommes citoyens du monde” ? Ou la couleur de la peau de quelqu'un, la considération ethnique,  l'affirmation des identités et des lieux de résidence sont toujours significatives ? 

MDS:Hoje falamos de cidadania virtual, mas esse universo ainda é algo que depende de acesso. E quando digo acesso, não é apenas entrar na rede pelo computador, mas saber decifrar e navegar pelos códigos que configuram a rede. Para usufruir realmente desse universo, é preciso conhecer, estudar. Sem isso, é possível que muitas pessoas se percam nos recursos mais superficiais da rede, assim como ocorria com a televisão. Em outro âmbito, identidade etnicorracial ainda é algo marcante na rede e em nossa sociedade. Situações de racismo e preconceito acontecem de forma corrente nas mídias digitais e é preciso combater esses discursos em todas as esferas.

MDS : De nos jours, on parle de citoyenneté virtuelle mais cet univers est quelque chose qui dépend de l'accessibilité. Et lorsque je dis “accès”, je ne parle pas seulement de rejoindre le réseau mais aussi de savoir comment s'en servir et naviguer à travers les codes qui constituent le réseau. Pour vraiment tirer profit de cet univers, il faut le connaître et l'étudier. Autrement, beaucoup de gens se perdent dans les ressources les plus superflues du réseau, et c'est la même chose qui se produit par rapport à la télévision. Dans un autre domaine, l'identité ethnico-raciale est toujours présente sur Internet et dans notre société. Les situations impliquant le racisme et les préjugés apparaissent tout le temps dans les médias numériques et il est indispensable de combattre ces discours à tous les niveaux. 

GV : En tant qu'auteur de BD, vous rendez-vous compte que vous avez un rôle à jouer dans la présentation des personnages noirs dans le paysage brésilien de la BD ?

MDS: Minha intenção como quadrinista é problematizar e tornar mais complexas as possibilidades de representação de negros e de sua história nos quadrinhos. Isso não é relevante apenas para os grupos negros, mas para toda nossa sociedade. Precisamos de autores que possam apresentar novas perspectivas e possibilidades de leitura e compreensão do mundo. Isso é necessário no universo das HQs e em todas as artes. Imagino que uma sociedade realmente saudável precisa reconhecer e dialogar com as vozes que surgem de todo seu contorno.

MDS : Mon objectif est de soulever la problématique et de rendre plus complexes les possibilités de représentation des Noirs et de leur histoire au sein des BD. C'est significatif non seulement pour les organisations qui représentent les Noirs mais aussi pour la société toute entière. Nous avons besoin d'auteurs qui créent de nouveaux angles de vue et grilles de lecture et de compréhension du monde. On en a besoin dans l'univers de la BD autant que dans tous les arts. Je pense qu'une société vraiment saine doit reconnaître et engager le dialogue avec les voix qui s'expriment en son sein. 

Capa de NoiteLuz, outra publicação de Marcelo D´Salete. Imagem utilizada com permissão.

Couverture de NoiteLuz, une autre publication de Marcelo D´Salete. Image utilisée avec autorisation.

GV : L'Histoire est une suite de changement et de continuits. Y a-t-il un parallèle entre les personnages noirs et les BD depuis le moment où ils étaient enfants et de nos jours ?

MDS: Os personagens negros na mídia em geral tiveram poucas mudanças nessas últimas décadas. Hoje há personagens negros como protagonistas em algumas histórias e há autores preocupados com essa discussão. Por outro lado, eles aparecem muitas vezes ainda estereotipados, como parte de um grupo subalterno. Basta ver a imagem dessas figuram na mídia, nos telejornais, nas novelas e comerciais. Existe sim algumas experiências novas e autores mais preocupados com esse problema, principalmente no cinema, mas é interessante notar que nossa história também convive com grandes retrocessos.Não é por menos que há pouco tempo um supermercado famoso usou uma escultura de um garoto negro acorrentado como se isso fosse algo natural, inócuo e decorativo. Além disso, nos deparamos com uma propaganda de cachaça que usa uma imagem do J. B. Debret, onde há um grupo de negros escravizados trabalhando numa moenda, como algo glorioso.

Essa percepção racista do negro e sua história está mudando aos poucos. Há poucas semanas, aconteceu uma manifestação em São Paulo onde um grupo de manifestantes atacou a escultura do Brecheret, Monumento às Bandeiras, com tinta vermelha [a obra do escultor ítalo-brasileiro presta homenagem aos bandeirantes, responsáveis pelo assassinato de índios, nos séculos 17 e 18]. Também pixaram a escultura com a frase “bandeirantes assassinos”. Isso tudo é parte de um processo de mudança. Esses grupos exigem uma nova forma de ver a história, e por esse motivo é urgente reavaliar os velhos mitos. As HQs fazem parte desse processo. Existe todo um universo cultural negro, indígena e mestiço que precisa ser pensado e mostrado. Há também um público que está percebendo a necessidade de discutir essas questões e de se ver representado não apenas como personagens secundários ou de modo estereotipado.

MDS : La représentation des personnages noirs dans l'ensemble des médias a peu évolué au cours des dernières décennies. Aujourd'hui, on voit des Noirs comme protagonistes dans certaines histoires et il y a des auteurs qui sont en effet impliqués dans cette thématique. D'un autre côté, les personnages noirs apparaissent souvent sous formes caricaturées, comme appartenant à des groupes discriminés. Pour preuve les images d'eux dépeintes dans les médias, aux informations à la TV, dans les feuilletons et annonces publicitaires. Il y a cependant de nouvelles expériences et auteurs qui se montrent plus concernés par ce problème, surtout au cinéma, mais c'est intéressant de remarquer que notre histoire fait aussi l'objet de sérieux revers. Il n'est pas étonnant qu'il y a peu de temps un célèbre supermarché ait utilisé la sculpture d'un garçon noir enchaîné, comme s'il s'agissait de quelque chose de naturel, anodin et décoratif. De plus, on peut tomber par hasard sur une pub de rhum qui se sert, comme s'il s'agissait de quelque chose de magnifique, d'une image de J. B. Debret où l'on voit un groupe de Noirs enchaînés travaillant dans une exploitation de cannes à sucre.

De tels a-priori racistes sur les Noirs et leur histoire changent peu à peu. Il y a quelques semaines, une manifestation a eu lieu à São Paulo et un groupe de manifestants a attaqué la sculpture de Brecheret intitulée Monumento às Bandeiras [l'oeuvre du sculpteur italo-brésilien qui rend hommage aux explorateurs responsables du meurtre des autochtones aux XVIIe et XVIIIe siècles] avec de la peinture rouge. Ils ont aussi peint sur la sculpture la phrase “explorateurs meurtriers”. Tout cela fait partie d'un processus de changement en cours. Ces groupes demandent de porter un nouveau regard sur l'histoire et, de ce fait, il devient urgent de revoir les vieux mythes. Les BD participent de ce processus. Il y a un vaste univers culturel appartenant aux groupes de personnes noires, indigènes et d'origine métissée, qui doit être inventorié et exposé. Il y a aussi un public qui constate la nécessité de débattre de ces sujets et se voir représenté autrement que sous les traits de personnages secondaires ou stéréotypés. 

GV :  Les plateformes numériques comme les réseaux sociaux, e-mail et publications numériques vous aident-elles d'une quelconque manière sur le marché de la BD (pour la production, publication, etc.) ?

MDS: A internet auxilia muito na elaboração das histórias, principalmente na pesquisa de temas e de imagens. Ajuda muito também na divulgação de trabalhos e contato com artistas, revistas e editores. Cerca de dez anos atrás participei de uma publicação chamada Front. Nessa revista, os próprios quadrinistas selecionavam o material que deveria ser publicado. Essa experiência foi muito interessante, permitia dialogar e aprender muito com outros profissionais mais experientes. Era sempre um fórum de discussão muito qualificado e rico. Esse diálogo não seria possível sem a internet. Sobre a divulgação, a partir do site e das redes sociais é possível ter uma proximidade maior com os leitores. Tenho realizado trabalhos que foram publicados de forma impressa, mas pretendo em breve poder publicar de forma digital. Gosto muito do livro impresso, mas tenho me acostumado a ver livros em plataformas digitais.

MDS : Internet aide beaucoup dans le processus pour créer des histoires, principalement pour la recherche de thèmes et images. Cela aide aussi beaucoup pour la publication de la BD et pour contacter les artistes, magazines et éditeurs. Il y a environ dix ans, j'ai participé à la publication d'un magazine dénommé Front. Dans ce magazine, les dessinateurs étaient eux-mêmes responsables du choix du matériau à publier. Cette expérience était très intéressante et permettait le dialogue et l'apprentissage avec d'autres professionnels plus expérimentés. C'était toujours un forum d'échanges de haut niveau et riche. Un dialogue de ce type n'aurait pas été possible sans Internet. Pour la publication, avec l'utilisation du site et des réseaux sociaux, c'est possible d'obtenir une relation de proximité avec les lecteurs. Certains de mes travaux ont été publiés sur papier mais j'ai l'intention de publier sous format numérique bientôt. J'aime beaucoup le livre papier, mais je me suis habitué à voir des livres sur les plateformes numériques. 

GV : Pouvez-vous dire quelque chose au sujet de la réponse du public par rapport à votre art ?

MDS: Tenho visto mais trabalhos críticos sobre meu trabalho. Em geral eles apontam para o assunto e pouco para a forma que utilizo para atingir esse fim. Imagino que a crítica especializada de HQs no Brasil é algo ainda em desenvolvimento. Tenho recebido alguns comentários de leitores de várias partes do Brasil. Mas são poucas pessoas que se manifestam. No entanto, é muito interessante receber comentários de pessoas de locais distantes. Isto seria muito difícil antes.

MDS : Récemment, j'ai vu plus de critiques de mon travail. En général, ils s'intéressent davantage au contenu qu'à la forme afin de le lire en entier. Je suppose que des critiques spécialisées de bandes dessinées au Brésil est quelque chose qui est en cours de développement. J'ai reçu des commentaires de certains lecteurs provenant de différents lieux au Brésil. Mais très peu de gens ont réellement exprimé leur opinion. Cependant, c'est très intéressant de recevoir des commentaires de personnes éloignées géographiquement. Cela aurait été assez difficile auparavant.  

La couverture spéciale célébrant la Journée de l'identité noire s'achève avec la musique et les arts visuels. Appréciez l'animation de l'artiste Marcelo D'Salete réalisée pour le titre Oranian du CD Metá Metá de Kiko Dinucci, Juçara Marçal et Thiago França.

 

Philippines : Quatre témoignages bouleversants de bénévoles après Haiyan

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A street full of debris in Tacloban. Photo from Tudla

Une rue pleine de débris à Tacloban. Photo prise par Tudla

Pour plus d'informations, consultez notre page spéciale Haiyuan

[Liens en anglais] Cela fait désormais pratiquement un mois que le super typhon Haiyan (Yolanda) a frappé la partie centrale des Philippines. De nombreuses villes on été dévastées par la tempête qui a fait plus de 5.000 morts et laissé des millions de personnes sans domicile. Dans un premier temps, les survivants du typhon se sont plaints [fr] de la lenteur avec laquelle arrivaient les aliments, l'eau, les médicaments et autres premiers secours. Les villes éloignées ne pouvaient être livrées à cause de mauvaises routes et autres problèmes de logistique.

Répondant aux critiques, le gouvernement a assuré qu'il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour porter secours à toutes les victimes du sinistre. La vaste destruction provoquée par Haiyuan a fait affluer l'aide humanitaire mondiale ainsi que les efforts de reconstruction. Aux Philippines, des milliers de personnes sont bénévoles dans les secours et les centres de reconditionnement. Beaucoup sont également allés dans les villages touchés par le typhon où ils ont d'une part relaté l'étendue des dégas et d'autre part procuré l'assistance dont avaient tant besoin les réfugiés.

Ces volontaires ont partagé des photos, vidéos et témoignages de ce qu'ils ont vécu à Samar et Leyte. Leurs déclarations ont confirmé les premiers récits concernant l'impact mortel d'Haiyan et la lente réponse des autorités. Voici quatre histoires prises directement sur le terrain.

1. Michael Beltran décrit  la scène en sortant de l'aéroport de Tacloban. Tacloban est la capitale de Leyte et l'épicentre de la catastrophe provoquée par le typhon

La première image de notre semaine à Leyte est un aéroport avec des gens frissonnants et affamés d'un côté, totalement ignorés par les militaires et l'armée américaine, et des boîtes, des tas de boîtes de marchandises de l'autre. Ce qui m'a le plus frappé, sans parler du fait qu'aucune infrastructure tenait à peine debout, ce sont les arbres et l'herbe. Absence totale de pigmentation, toujours sur pied, pas de boue, juste des végétaux morts à perte de vue ; des arbres avec des branches et des feuilles, gelés par les vents contraires apportés par le supertyphon. Cette image demeure gravée dans votre esprit avant même que vous ne remarquiez l'odeur.

2. Le militant Renato Reyes dénonce la lente récupération des corps dans la ville

Après deux clichés des housses mortuaires dans le marché public à Tacloban, j'ai arrêté de prendre des photographies. J'ai dû assimiler le fait que deux semaines après le passage du typhon Haiyuan, on continuait à ramasser les morts, des gens continuaient à vivre près des corps en décomposition. Il y a un véritable effort de la part du gouvernement pour minimiser les pertes et pour couvrir l'incompétence officielle à faire face à la catastrophe.

3. Des villes de tentes et de bougies s'érigent à Samar et Leyte, raconte l'écologiste Leon Dulce

Nous avons vu de nos propres yeux des villes de tentes et de bougies s'élever au milieu des débris et malgré la pluie incessante. Des pêcheurs ont perdu tous leurs bateaux et autre matériel dans les ondes de tempête, tandis que les agriculteurs ne peuvent que contempler des hectares de cocotiers déracinés et de champs de riz inondés.

Many survivors waited for several days before aid was provided to them. Photo from Antonio Tinio

Beaucoup de survivants ont attendu pendant plusieurs jours les secours. Photo prise par Antonio Tinio

A curfew was imposed in many typhoon-hit villages to maintain peace and order, specifically to prevent widespread looting. Photo from Antonio Tinio

Un couvre-feu a été imposé dans de nombreux villages touchés par le typhon afin de maintenir le calme et la paix, en particulier pour éviter les vagues de pillage. Photo prise par Antonio Tinio

 

Electricity will be restored in two to three months. Meanwhile, electric cables are still useful for those who need to dry their clothes. Photo from Antonio Tinio

L'électricité sera rétablie dans deux à trois mois. Pendant ce temps, les câbles électriques servent toujours pour ceux qui ont besoin de sécher leurs vêtements. Photo prise par Antonio Tinio

4. Des milliers de survivants quittent Samar et Leyte 

Nombreux sont ceux qui émigrent à Manille et autres centres urbains tels que Davao. Le Professeur Mae Fe Templa nous explique comment la migration reflète également le manque de confiance envers les autorités :

La migration des survivants indique le problème croissant de personnes perdant confiance envers les autorités. Le déplacement des survivants d'Haiyuan de Leyte à tout autre endroit dans le pays reflète deux choses : la première est la perte de confiance de la population face à l'inaction du gouvernement. La deuxième est la capacité des gens à transformer leurs propres vies et à redéfinir les modes de vie dans des conditions extrêmes de pauvreté et de changement climatique.

Grounded ship along Anibong road in Tacloban City. Photo from Tudla

Un bateau échoué dans la rue Anibong à Tacloban. Photo prise pas Tudla

Many farmers also lost their livelihood in Marabut, Samar.

De nombreux agriculteurs ont perdu toutes leurs ressources à Marabut, Samar. Photo prise par Tudla

A damaged house in Hernani, Eastern Samar. Photo from April Val Montes

Une maison endommagée à Hernani, dans la partie est de Samar. Photo prise par April Val Montes

A typewriter was one of the salvaged things in Balangkaya, Eastern Samar. Photo from April Val Montes

Une machine à écrire figure sur la liste des objets récupérés à Balangkaya, dans la partie est de Samar. Photo prise par April Val Montes

A mass grave marker in Palo, Leyte. Photo from Pher Pasion

Une stèle funéraire à Palo, Leyte. Photo prise par Pher Pasion

Pour plus d'informations, consultez notre page spéciale Haiyuan ravage les Philippines

Haiti: Enfants de la rue et problèmes de gouvernance

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Valéry MOISE, médecin haïtien, militant dans différents domaines a écrit sur son blog à propos des enfants des rues à Port-au-Prince :

Moi, quand je regarde un enfant des rues briser une vitre, je vois une promesse électorale non tenue, quand je regarde un enfant sans idéal, je vois un gouvernement sans vision, quand je regarde un enfant manquer de respect à une loi établie, je vois de policiers et officiels circuler en sens inverse, quand je regarde un enfant essuyer une voiture aux heures de classe, je vois une société touchant le fond de l’abîme. Rendez-moi fou ou sage, je verrai toujours à travers les enfants l’image des adultes.

 

 

L'oligarque russe déchu Mikhaïl Khodorkovski retrouvera-t-il la liberté de son vivant ?

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Mikhail Khodorkovsky, 1 April 2001, Press Center of Mikhail Khodorkovsky and Platon Lebedev, CC 3.0.

Mikhaïl Khodorkovski, 1er avril 2001, Centre de presse de Mikhaïl Khodorkovski et Platon Lebedev, CC 3.0.

Mikhaïl Khodorkovski, le plus sulfureux des oligarques russes devenu le plus célèbre prisonnier politique, devait sortir de prison l'an prochain, mais il y a maintenant des indices qu'il pourrait encourir de nouvelles charges criminelles [russe] avant de respirer à l'air libre. Vendredi 6 décembre 2013, le Vice-Procureur Général Alexandre Zviagintsev a déclaré [russe] à l'agence Interfax que ses services enquêtaient sur plusieurs charges à l'encontre de Khodorkovski. Une source interne au bureau du procureur Général a indiqué à Interfax que la nouvelle enquête contre l'ex-magnat du pétrole se rapporte au blanchissement allégué de plus de dix milliards de dollars, avec tentative d'user de ces sommes “pour altérer la légalité russe.” Vladimir Markine, le porte-parole du Comité d'Enquête de Russie (un autre département du gouvernement fédéral et rival bureaucratique du Procureur Général), a refusé de commenter [russe] la révélation de Zviagintsev.

Si Mikhaïl Khodorkovski retourne devant la justice pour affronter des accusations de blanchissement, ce sera son troisième procès consécutif. Arrêté en octobre 2003, il a séjourné plus de dix ans en prison, condamné pour escroquerie et fraude fiscale en 2005 et détournement de fonds en 2011.

Bien que la nouvelle d'un possible troisième dossier Khodorkovski soit encore toute fraîche, nombre de journalistes libéraux de premier plan disent déjà leur colère sur Facebook et Twitter, annonçant avec certitude force articles et éditoriaux désapprobateurs.

Le journaliste Iouri Saprykine s'étrangle, écrivant [russe] sur Facebook :

третье дело. слов уже никаких не осталось.

La troisième affaire. Il ne reste même plus de mots.

Un autre journaliste, Anton Krassovski, ironise [russe] :

Бог троицу любит.

Dieu aime la trinité.

Ekaterina Vinokourova trouve [russe] la perspective d'un nouveau procès insultante :

Новое дело против Ходорковского – это какое-то издевательство уже.

Une nouvelle affaire contre Khodorkovsky, c'est une sorte d'outrage.

Ecrivant sur Facebook, Tikhon Dzyadko est avide [russe] de savoir comment la secrétaire de presse de Dmitri Medvedev, Natalia Timakova, réagira à l'information. Dans les commentaires sous la note de Dzyadko, il lui a été reproché de se tourner vers Medvedev plutôt que Poutine, même si Dzyadko a souligné qu'il n'y avait pas de mal à s'adresser au personnage politique “numéro deux” de la Russie. (Dzyadko est un habitué des questions embarrassantes sur Facebook à Timakova. En août l'an dernier, il avait critiqué [russe] ses vacances luxueuses en Italie.)

Dans un autre billet sur Facebook, le journaliste Dmitri Bavyrine avait minimisé avec pessimisme le choc de l'annonce de Zviagintsev sur les nouvelles accusations contre Khodorkovski, écrivant [russe] :

А что Ходорковского живым не выпустят – это, извините, давно понятно было.

De quoi, Khodorkovski ne sera pas relâché vivant, excusez-moi, mais on le sait depuis longtemps.

Le politologue Fiodor Kracheninnkov a fait écho à ce sentiment sur Twitter :

Khodorkovski ne pourra se trouver en liberté qu'après la fin de Poutine. Croire autre chose est illusion et naïveté. Aussi triste que ça soit.

Pour autant, d'autres sont optimistes que Khodorkovski pourrait émerger de la prison. Stanislav Yakovlev (alias Ortega, alias Kreutzwald) se dit sur Twitter convaincu que les procureurs n'auront pas le temps d'assembler un nouveau dossier contre Khodorkovski et son associé Platon Lebedev avant l'échéance de leur peine en cours.

Pour moi, d'ici que l'affaire soit mise en branle, Khodorkovski et Lebedev seront en liberté jusqu'à ce moment.

La source Interfax du Procureur Général indique que la formalisation des charges contre Khodorkovski (comme témoin ou suspect) n'est qu'une “question de temps.” Si une procédure est réellement imminente, on peut s'étonner que le représentant du Comité d'Enquête soit si réticent à déjà s'exprimer. Lors de la persécution passée des ennemis politiques du Kremlin, tel Alexeï Navalny, Markine avait été beaucoup plus prolixe avec la presse. Cette retenue est-elle un signe que l'enquête n'en est qu'au début, comme le soutient Yakovlev, ou bien que le Procureur Général a désormais les coudées franches ?


Chine : Interview d'un caricaturiste politique

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Le China Times dans sa version numérique a  interrrogé @badiucao (巴丢草), un célèbre caricaturiste politique chinois qui vit actuellement en Australie, sur ce qu'il pense de la Chine. Voici sa réponse :

En tant que rebelle, j'ai envie d'utiliser ma plume pour collecter des faits selon ma perspective, et d'utiliser ensuite ma propre perspective pour la confronter aux rapports officiels de ces faits. Évidemment en tant qu'homme je n'en fais jamais assez, c'est pourquoi j'espère que plus de personnes contribueront à cette collection car plus les points de vue sont nombreux, plus l'analyse finale tend vers l'objectivité.

La détention à “durée illimitée” légalisée en Arabie Saoudite

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L’Arabie Saoudite a récemment adopté une loi autorisant les juges à faire enfermer des individus pour des durées illimitées.

Déjà, en septembre 2012, une commission mise en place au sein de l'Assemblée consultative saoudienne avait suggéré de supprimer la limitation de durée d'un emprisonnement infligé sans nécessité de procès, jusqu'alors fixée à six mois. Cette proposition avait à l’époque été critiquée par les défenseurs des droits de l’homme, car elle risquait d’entériner les abus commis au nom de la guerre contre le terrorisme et d’ouvrir la porte à une répression renforcée à l’égard des dissidents. Un amendement a été proposé qui permet aux juges d'étendre indéfiniment le temps de détention, même si aucun dossier d'accusation ne devait être monté contre le détenu.

Le 22 novembre 2013, le roi d’Arabie Saoudite a ratifié une série d’amendements, dont ce dernier qui a ainsi acquis valeur de loi, entrée en vigueur ce vendredi 6 décembre.

La question de l’emprisonnement arbitraire a toujours été source de critiques à l’encontre du gouvernement saoudien. Selon un organisme de défense des droits de l’homme indépendant, plus de 30 000 personnes sont actuellement détenues [en arabe] après avoir été arrêtées sans aucun mandat et n’avoir eu droit ni à l’aide d’un avocat, ni à un quelconque procès. Une grande partie d’entre elles ont été arrêtées lors de la vaste guerre antiterroriste [anglais] lancée au lendemain du 11 septembre 2001.

La commission gouvernementale pour les Droits de l’homme a tenu une réunion au cours de laquelle elle a remercié le roi pour son approbation des amendements. Le journal Al Riyadh commente sur son site internet [en arabe] :

وأشار المجلس إلى أن صدور هذه الأنظمة الثلاثة تؤكد النهج السليم الذي سارت عليه المملكة منذ تأسيسها في ترسيخ دعائم الحق والعدل، موضحاً أن تلك الأنظمة ستحقق، بإذن الله، نقلة جوهرية في مسيرة نظام القضاء الذي كفل حفظ الحقوق وصونها، وستسهم في تطوير أجهزة القضاء.

Les membres de la commission ont fait valoir que la promulgation de ces trois nouvelles lois confirmait la volonté du royaume, depuis sa création, de s'engager sur la bonne voie, celle de la promotion des droits humains et de la justice. Et d’ajouter que ces décrets allaient, s’il plaît à Dieu, transformer de manière radicale la protection des droits par le système judiciaire et contribuer à améliorer le fonctionnement des institutions judiciaires.

Le militant Mohammad al-Abdualkareem donne sur Twitter son avis sur les conséquences de l’amendement :  

L’article 114 donne au juge le droit d'emprisonner un suspect aussi longtemps qu’il l’estime nécessaire. Quelqu’un pourrait être enfermé pendant cinq ans sans autre forme de procès et être plus tard déclaré innocent sans avoir droit à une quelconque compensation.

Sur Twitter également, Sultan al-Fifi critique l’amendement en s’appuyant sur l’exemple d’un procès durant lequel le juge s’était montré particulièrement répressif envers un militant politique :

Imposer un mandat signé par le juge avant toute condamnation illimitée à l’emprisonnement  n’est pas une garantie quand on entend un juge dire à un militant, comme dans le cas d’al-Hashmi : “Vous méritez d’être passé par le fil de l’épée, mais je commue la peine de mort en 30 ans de prison.”

Italie : “Portraits en noir” des immigrants africains

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Portraits en noir est le travail de trois photographes: Marco Ambrosi, Matteo Danesin et Aldo Sodoma, en collaboration avec le Centre d'études sur l'immigration de Vérone et Padoue, ainsi que la faculté de sociologie de l'université de Padoue. L'objectif de cette exposition est de décrire le phénomène de l'immigration au travers de la vie quotidienne de la communauté africaine de Vérone. [liens en italien et en anglais]

Impunité : la plus grande menace pour la liberté d'expression en Amérique latine

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Pendant ces 20 dernières années, 670 journalistes ont été assassinés en Amérique latine et dans les Caraïbes [en anglais], selon les responsables de l'alliance IFEX-ACL, qui a publié récemment un Annuaire de l'impunité 2013: ” Images et traces de liberté d'expression en Amérique latine et dans les Caraïbes [en anglais]“, ces crimes, qui pour beaucoup demeurent non élucidés, font de l'impunité la plus grande menace pour la liberté d'expression dans la région.

Silvia Higuera fait une synthèse de ce texte sur le blog du Knight Center's Journalism in the Americas [anglais]. Elle ajoute :

Si l'on en croit ce rapport, l'Américaine Latine vit actuellement un moment crucial pour la liberté d'expression. Selon les lieux, les journalistes sont exposés à la menace de groupes criminels ou à la fragilité des institutions. Beaucoup de pays sont en train de mettre en place des dispositifs légaux controversés qui pourraient limiter la liberté de la presse. Des fonctionnaires de divers gouvernements continuent à intenter des procès pour diffamation pour réduire au silence la presse. Des secteurs historiquement vulnérables comme ceux qui représentent les populations indigènes, sont incapables d'intervenir dans les grands débats d'intérêt public.

Fukushima : 20 réflexions amères de personnes déplacées de Fukushima

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Après le grand séisme de l'Est du Japon en 2011, le moine bouddhiste japonais Daiki Nakashita a visité [japonais, comme tous les liens suivants] la région sinistrée et offert un soutien moral aux victimes, dans le cadre de son oeuvre plus large de prévention du suicide au Japon. Récemment, le prêtre a écrit un billet sur son blog, dans lequel il cite les commentaires de 20 résidents touchés par la catastrophe nucléaire de Fukushima.

Alors que le Rév. Daiki écrit avec humilité dans son billet, qui a récemment recueilli plus de 2.400 “aime” sur Facebook, que les commentaires ne reflètent qu'une fraction des deux millions d'habitants de la préfecture de Fukushima, le billet a été largement diffusé sur les médias sociaux. Plusieurs personnes citées dans le billet sont présentées comme vivant dans abris provisoires, logements temporaires qui ont été mis en place après la catastrophe.

Quand et comment ces citations ont été recueillies n'est pas clair, Global Voices ne peut ni identifier la source ni vérifier ces citations. Néanmoins, elles offrent un aperçu poignant de ce qu'est devenue la vie depuis l'accident nucléaire il y a plus de deux ans. 

福島市の仮設・80代の女性「除染なんて、私達が若いころ(戦時中)、強制的に竹やりを持たされて鬼畜米兵と言わされていたのと本質的には同じ。小手先だけの対応で、何の意味もないことは皆、分かっている。でもそれを声に出すと、非難される。同調圧力だよ」

Une femme octogénaire, d'un logement provisoire de la ville de Fukushima : “Décontamination ? C'est comme quand nous étions jeunes (pendant la guerre) et on nous faisait fabriquer des lances de bambou et qualifier les soldats américains de brutes. Tout le monde sait que c'est juste une réponse habile qui n'a aucun sens. Mais si vous en parlez vous serez critiqué. C'est la pression sociale.”

南相馬市60代男性「自宅一軒、竹中工務店に560万円で除染を依頼し、現場の下請けはピンハネされまくって、70万円で作業をする。末端の作業員は日当約8千円。除染が終了したら仕事がなくなるから、皆、いい加減な仕事しかしない。それで雇用が確保され、経済が回る。それが除染ビジネスの実態」

Un sexagénaire de la ville de Minamisoma : “Un devis pour la décontamination d'une maison par la firme Takenaka coûtera 5,6 millions de yens. Sur le lieu de la tragédie, le sous-traitant encaisse beaucoup de pots de vin et commissions occultes volées qui portent à 700 000 yens le montant pour faire le travail. C'est environ 8000 yens par jour pour les ouvriers. Comme les possibilités de travail finiront lorsque la décontamination sera terminée, tout le monde fait un travail bâclé. En faisant cela, ils ont un emploi à long terme, et l'économie tourne. C'est l'état réel du secteur d'activité de la décontamination”.

Google Earth Image of Japan and Korea. Fukushima's power plant is marked as 'A'.

Image Google Earth du Japon et de la Corée. Le site de la centrale nucléaire de Fukushima est identifié par ‘A'.

原発で30年働いてきた。でも今は被曝して働けない体。人は目の前の現実が辛いと、現実逃避するんだ。将来の事なんて、意図的に考えないようにしている。酒を飲んでカラオケを歌って気晴らしをするけど、いい年したオヤジが何やっているんだろう?と思って、情けなくなる」

Un autre homme d'une soixantaine d'années du campement provisoire d'Iwaki : “J'ai travaillé à la centrale nucléaire pendant 30 ans. Mon corps a été exposé à des radiations, maintenant je ne peux plus travailler. Les gens évitent de regarder l'amère réalité devant leurs yeux. Je me fais un point intentionnellement de ne pas penser à des choses comme l'avenir. Je bois de l'alcool, je chante en karaoké et je me détends. Mais quand je pense à ce que vont faire les jeunes, ça me rend malheureux. “

いわき市仮設60代男性「どうしたら原発が止められるかって?そんなこと簡単だ。もう一回どっかの原発が爆発して土地が汚染され、人が住めなくならないと原発を止めることは無理じゃないのか?アメリカ・財界・官僚が政治家に圧力をかけている構造も問題だがな」

Un autre homme dans la soixantaine aussi, toujours du campement municipal d'Iwaki : “Comment pouvons-nous cesser d'utiliser l'énergie nucléaire? Eh bien, c'est simple. S'il n'y a pas une autre explosion dans une autre usine quelque part, le sol n'est pas pollué et les gens n'ont pas à quitter leur foyer, alors il n'y a absolument aucun moyen pour cesser d'utiliser l'énergie nucléaire, n'est-ce pas ? Mais l'Amérique, le monde de la finance et les bureaucrates vont faire pression – pression sur les politiciens pour la construction d'autres centrales. Ce qui est également un problème. “

大熊出身・福島の仮設入っている70代Aさんが言う「冬に出稼ぎに行かずに、安定した暮らしを得る為、子供や孫と同じ場所でずっと暮らすために、俺たちは原発を受け入れた。豊かな暮らし、安定成長を求めて原発を受け入れた。そしてそこで俺はずっと働いてきた。それがこんな事になるなんて・・・・」

A-san, originaire de Okuma, installé à 70 ans dans le logement provisoire de Fukushima, a ceci à dire : “Pour ne pas aller travailler loin de chez nous en hiver, afin de nous faire un revenu stable, nous avons accepté de travailler à la centrale pour pouvoir rester avec nos enfants et petits-enfants tout le temps. Nous avons accepté la centrale dans l'espoir qu'elle aurait fourni une croissance stable et un bon niveau de vie. C'est comme ça que je suis venu travailler ici. Qu'une chose pareille se serait produite ici, c'était simplement …

いわき市仮設70代男性「被災者と言っても、状況は皆、違う。家族が死んだ・家族が生きている人、仕事を失った人・仕事がある人、家を流された人・家がある人、帰る場所がある人・帰る場所がない人、カネがある人・カネがない人・・。確かな事は、震災前からあった格差が今、露呈しているという事」

Un septuagénaire, du campement provisoire d'Iwaki : “Même si on les dit tous victimes, la situation est différente pour chacun. Il y a ceux dont les familles sont mortes et ceux dont les familles sont vivantes, ceux qui ont perdu leur emploi et ceux qui en ont un, ceux dont les maisons ont été emportées et ceux qui ont des maisons, ceux qui ont un endroit où revenir et ceux qui n'en ont plus, ceux qui ont de l'argent, et ceux qui n'en ont pas … ce qui est certain, c'est que les disparités qui existaient avant le tremblement de terre sont maintenant mises à nu.

南相馬市50代女性「私は最近、放射能より、人間の方が怖いと思う時がたくさんあります。ここ福島では、放射能の話をするだけで、圧力がかかる雰囲気が一部に蔓延しています。命がけで、放射能の問題を意図的に考えないようにしている人がいっぱいいる。一種の思考停止状態。それは自分を守るため?」

Une femme sur la cinquantaine, de la ville de Minamisoma : “Dernièrement, il y a eu de nombreuses fois où je suis venue à penser que les êtres humains sont plus effrayants que les radiations. Ici, à Fukushima, seulement en parlant de radiations, il y a une atmosphère sociale qui exerce une sorte de pression qui se propage. Il y a beaucoup de gens qui essaient désespérément de ne pas penser délibérément aux problèmes des radiations. C'est une sorte de condition dans laquelle l'esprit est vide de pensées. Le font-ils pour se protéger ? “ 

temporaryhousing

Photo d'habitat provisoire à Fukushima, sur Flickr par selena lynn, juillet 2013. (CC BY-NC-ND 2.0)

福島の仮設・70代男性「原発でずっと働いてきた。しかし、危険な仕事は下請けに回していた。山谷や釜ヶ崎のような寄せ場から労働者が連れてこられていることを、俺達は知っていながら、見て見ぬふりをしていた。事故が起こった今、改めて考えると、俺も東電と一緒で、加害者なのかもしれない」

Un homme sur les 70 ans, du campement provisoire de Fukushima: “J'ai travaillé à la centrale depuis le début. Toutefois, les travaux dangereux étaient sous-traités. Même si nous savions qu'ils engageaint des travailleurs journaliers des environs comme Sanya et Kamagasaki, nous fermions les yeux. Et maintenant, après l'accident, en repensant à ce sujet, la firme Tokyo Electric Power Co. et moi sommes probablement responsables”.

福島・中通り60代男性「ラジオを聞いてひっくり返ったよ。放射能に負けない子供になろう!って福島県教育委員会がラジオで呼びかけているんだもの。中通りの住民は、被害者という意識が薄い。だから教育委員会は、県外に避難した人を非難するんだ。もうマスクをしている人も、ほとんどいないよ」

Un homme dans la soixantaine, à Fukushima, Nakadori: “Nous avons entendu plusieurs fois à la radio: Soyez un fils qui ne sera pas vaincu par les radiations ! Le Conseil de l'éducation de Fukushima répète cela à la radio. C'est à cela que se limite la prise de conscience dont les gens de Nakadori sont victimes. C'est pour cette raison que le Conseil de l'éducation a critiqué l'évacuation de la préfecture. Les gens ne portent même plus des masques “.

南相馬市・20代女性「今まで原発の勉強とかしたことない。でも、東電の下請け会社で働いている旦那が被曝して、入院してから、やっと目が覚めた。311以降<誰かが何とかしてくれるだろう・安全だ>と、放射能を浴びまくっても他人事のように考えていた。無関心は身を滅ぼすことにやっと気がついた」

Une femme de 20 ans, de la ville de Minamisoma : “Jusqu'à présent, je ne m'étais pas vraiment intéressée à l'énergie nucléaire. Mais j'ai ouvert les yeux après que mon mari a été exposé aux radiations alors qu'il travaillait dans une entreprise de sous-traitance de la Tokyo Electric Power et a dû être hospitalisé. Depuis le 11 mars, je considérais même que baigner dans les radiations comme un problème de quelqu'un d'autre, en pensant: “Je suis sûre que quelqu'un va faire quelque chose. Je suis sûre que c'est ainsi. “ J'ai réalisé que c'est l'apathie qui a provoqué notre ruine “.

いわき市仮設・40代女性「仮設で中高年の男性の自殺が起きた。明日は我が身・・・。でも、生きていればいいことがあるなんて、口が裂けても子供達には言えない。明るい未来なんて、ここ福島では絶対にありえない。普通に生きて、当たり前に暮らせることが、こんなにも難しいことなんて思わなかった」

Une femme d'une quarantaine d'années, du campement provisoire d'Iwaki : “Un homme d'âge moyen s'est suicidé dans le logement provisoire. Demain, ce pourrait être le tour d'un d'entre nous … Mais je ne peux pas aller dire aux enfants que tant que vous êtes en vie, ce sera bien. Un avenir prometteur ici à Fukushima est inimaginable. Vivre une vie ordinaire, juste vivre, je ne m'attendais pas que ce serait si dur”.

南相馬市・20代女性「友達の女の子が中絶をしたという話を聞くたびに、私も子供はムリって思ってしまう。旦那や姑は子供が欲しいみたいだけど、もう福島では子供を育てられない。線量計で自宅周辺を図ると、ビックリするよ。子供を産んでも、どうせ外で遊ばせられないから、子供も可哀想だよね」

Une épouse, la vingtaine, de la ville de Minamisoma : “Chaque fois que j'entends parler de la façon dont une amie a eu un avortement, je pense qu'il ne serait pas raisonnable pour moi d'avoir des enfants aussi. Il semble que mon mari, ma belle-mère et mon beau-frère veulent des enfants, mais on ne peut plus jamais élever des enfants à Fukushima. Nous avons été vraiment surpris quand nous avons mesuré la zone autour de notre maison avec un dosimètre. Si nous avions eu des enfants, je me sentirais mal pour eux parce que nous ne pourrions plus les laisser jouer dehors. “

南相馬市・20代女性「原発事故以来、国・政治・東電は最悪と、ずっと他者を批判してきた。でも良く考えてみると、私は選挙に一度も行った事はないし、新聞も読まないし、テレビはお笑いだけしか見ないし。原発近くに住んでいながら原発の事なんて全く知ろうとも思わなかった。今思うと恥ずかしい」

Une autre fille de 20 ans, de la ville de Minamisoma, elle aussi : “Depuis l'accident nucléaire je critique les autres comme étant mauvais : le pays, le gouvernement, la Tokyo Electric Power Co. Mais quand je pense vraiment à ce sujet, je réalise que je n'n'ai participé une seule fois à une élection, je ne lis pas de journaux, et pour ce qui est de la télévision, je ne regarde que des comédies. Bien que vivant à côté de la centrale, je n'ai même pas essayé d'apprendre quelque chose sur de l'énergie nucléaire. Quand j'y pense maintenant, je suis gênée.”

(大熊出身)会津若松仮設住宅・60代男性「さあ考えてみて。仕事もカネも産業も何もないただの田舎町が、原発を誘致することによって、莫大な恩恵が手に入るんだよ。目の前にニンジンをぶら下げられて、それを断れる人がどれだけいると思う?カネで動かない人間もいると思うけど、全体の中の一握りだろ」

Un homme dans la soixantaine, originaire la ville d'Okuma, maintenant résident au campement provisoire d'Aizuwakamatsu : “Maintenant, je veux que vous y réfléchissiez. Cette cité rurale ordinaire, sans emploi, ni argent, ni industrie a été séduite par l'idée qu'une centrale nucléaire serait une grande bénédiction. Une carotte agitée devant les yeux de tout le monde ! Combien de personnes pensez-vous auraient refusé cette offre ? Bien sûr, je pense qu'il y a aussi des gens qui ne peuvent pas être influencés par l'argent, mais c'est probablement juste une petite partie de l'ensemble”.

福島の仮設住宅・50代男性「仙台に行った。全国から建築関係者が集まり、復興バブルのような状態になっている。儲かってしょうがないって飲み屋で言っている経営者のような人がいたけど、心ではそう思っていても、言葉に出してほしくないね。だって、ここ東北では相当な数の人間が死んでいるんだよ。」

Un homme dans la cinquantaine, du campement provisoire de Fukushima : “Je suis allé à Sendai. Du personnel du secteur de la construction de tous les coins du pays se sont rassemblés et c'est comme s'ils avaient formé une bulle de récupération. A un certain moment, dans un bar, un type qui ressemblait à un patron a dit : Il n'y a rien à faire, ça va être rentable. Même si vous le pensez dans vos têtes, personne ne voudrait que ça soit dit à haute voix. Après tout, tellement de gens ont perdu la vie.”

福島の仮設・50代男性「知人の男性が2名、ここ数カ月で自殺したよ。男は仕事や家族を失うと、本当に弱い。今まで名刺の肩書きだけで勝負してきたのに、311を機にゼロになってしまった。俺も今は無職。仮設の集会所でサロンとかをやっているけど、大の男が一人で参加できると思うか?」

Un homme dans la cinquantaine, du campement provisoire de Fukushima : “Deux hommes de ma connaissance se sont suicidés ici au cours des derniers mois. Les hommes sont vraiment vulnérables, une fois qu'ils perdent leurs familles et leurs emplois. Jusqu'à présent, ils se battaient uniquement pour être à la hauteur du titre qui était écrit sur leurs cartes de visite, mais après le 11 mars tout a été réduit à zéro. Je suis, moi aussi, au chômage en ce moment. Ils dirigent un salon et c'est comme une salle de réunion au campement provisoire. Mais je me demande, un homme adulte seul pourra-t-il y participer ? “

福島の仮設・20代女性「子どもがいるので被ばくについて勉強したいと思い、県内の講演会等に行くようにしている。しかし偉い先生の講演会は、「放射線量はほとんどゼロ」「内部被ばくなどない」「福島は大丈夫」ばかり。正確な情報が、手に入らない。それを声に出すと、さらに非難される」

Une mère, la vingtaine, au campement provisoire de Fukushima: “Comme j'ai des enfants, je pense que je devrais en savoir plus sur l'exposition aux radiations, donc je m'impose d'aller à des conférences dans la préfecture. Cependant, lors d'une conférence un professeur de renom, ce n'était que “Le niveau de radiations est proche de zéro”, “il n'y avait pas une telle exposition interne aux rayonnements” et à “Fukushima tout va parfaitement bien.” Je ne peux pas obtenir des informations précises. Si vous élevez la voix à ce sujet, vous n'attirez que des critiques.”

(大熊出身)会津の仮設・60代男性「もう覚悟はできている。瓦礫の処分場は、原発周辺の地域にするしかないだろ。だって、もう人が住めないんだから。除染なんかする金があるんだったら、原発周辺の土地を買い上げて、そこに瓦礫処分場を作ったらいい。地元住民は、誰も大熊に帰れると思っていないもの」

Un homme sur les 60 ans, de la ville d'Okuma, maintenant résident dans un logement provisoire : “Je me suis résigné. Pour la décharge, elle sera dans la zone autour de la centrale. La raison c'est pour que des gens n'aillent plus y vivre. S'ils ont de l'argent pour la décontamination, il serait préférable qu'ils achètent le terrain entourant la centrale pour y créer un site de décharge d'ordures. Pour les habitants de cette région, personne ne songe à retourner à Okuma”.

南相馬市・50代男性「東電や国のやり方は最低だ。人を人とも思っていない。でも、俺も今までずっと東電にぶら下がり、国に依存して生きてきた。一番悪いのは、俺の主体性のない生き方だ。思考停止に陥り、今さえ良ければいい、自分さえ儲かればそれでいいと、臭いものには蓋をしてずっと生きてきた」

Une femme sur la cinquantaine, de la ville de Minamisoma : “Les méthodes de ce pays et de la Tokyo Electric Power Co. sont épouvantables. Ils ne considèrent pas les gens comme des humains. Mais moi aussi, jusqu'à présent, je dépendais de la Tokyo Electric Power Co. et j'ai vécu en ayant confiance dans le pays. Le plus grand mal c'est mon mode de vie dépendant. Je suis tombée dans une sorte de stupeur. Si les choses vont bien pour le moment, alors c'est ok. Tant que je gagne ma vie, ça va aller. J'ai mis un couvercle sur mes soupçons, et vécu ma vie. “

福島の仮設・70代男性「若い世代にとっては、福島から逃げるのが一番の選択肢じゃないか?未来のある若者には、是非逃げてほしい。しかし、俺達のような年寄りは、今更逃げてもねぇ。生まれ育った故郷で死ぬまで暮らしたい。でも、それは自分で決めたこと。どうなっても覚悟を決めているよ」

Un homme sur les 70 ans, au campement provisoire de Fukushima : “Pour la jeune génération, ce n'est pas mieux pour eux de fuir Fukushima ? Je veux que les jeunes, ceux qui ont un avenir, fuient cet endroit.Toutefois, pour les plus vieux comme nous, il n'y a pas de raison de fuir à ce stade. Je veux vivre dans la ville où je suis né et dans laquelle j'ai grandi jusqu'à ce que je meure. Mais, c'est quelque chose que j'ai décidé, moi. Peu importe ce qui se passe, j'ai pris ma décision. “

Taylor Cazella a collaboré en traduisant les citations en anglais.

Chine : Des réformes pour minimiser la place de l'anglais dans le système éducatif

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A language school in the Tianhe district of Guangzhou. Photo by Jussi Mononen CC: AT-NC-SA.

Une école de langues dans le quartier de Tianhe à Guangzhou. Photo de Jussi Mononen CC: AT-NC-SA.

[liens en anglais et chinois] Des réformes sont en cours dans certaines parties de la Chine pour diminuer l'importance de l'apprentissage de l'anglais dans le système scolaire du pays. Une initiative qui a été largement approuvée sur Internet.. 

Depuis octobre de cette année, la commission municipale de l'enseignement de Pékin a entamé une série de réformes visant à refroidir l'enthousiasme pour l'anglais dans le système éducatif. Par exemple, la commission a réduit de 150 à 100 le “poids” de l'épreuve d'anglais au Gaokao (équivalent du baccalauréat). Dans le même temps le “poids”  de l'épreuve de chinois a été augmenté de 150 à 180. Ces nouvelles normes devraient être effectives en 2016.

L'apprentissage de l'anglais en école primaire devrait être aussi repoussé de deux classes.

Ce changement de politique est soutenu par des instances de réflexion du parti communiste chinois comme l’Académie de Recherche du Renseignement  , dont le directeur, Zhang Shuhua, a déclaré devant la Conférence politique consultative du peuple chinois que, globalement, l'étude de la langue anglaise avait un effet nocif sur l'éducation. Zhang a insisté sur le fait que l'étude des langues devait être considérée comme le moyen d'une réforme et d'un développement social plutôt qu'une fin en soi.

Face a cette position de Pékin, les autorités éducatives des autres provinces ont pris des mesures encore plus radicales. Par exemple l'administration du Shandong a décidé de supprimer l'oral d'anglais pour le Gaokao en 2014, alors que celle du Jiangsu envisage de supprimer carrément l'épreuve d'anglais du Gaokao.

C'est réformes ont été largement approuvées par les utilisateurs des réseaux sociaux chinois. On y a tendance à considérer l'anglais et le chinois comme incompatibles l'un avec l'autre. Voici par exemple le commentaire d'un citoyen du Guangxi sur un article en une d'un média local à grande diffusion, Phoenix, consacré à cette réforme :

英语害了多少中国人,早该废除了。本来英语是一门语言,应该按学语言的方式来学英语,可国人却把英语当符号来学,死记硬背,应付考试了之。[...]曾经一段时期,很多专业要英语过多少级才能获得学位,这就使很多学生把时间都用来攻英语,而专业课却勉勉强强,学而不精。

语文不单是一门语言,它承载着祖国的千年文化,它不只是文学,也是人学。提高语文的地位,增加国学内容,削减英语的分量,利国利民。

Combien de Chinois ont souffert de cet apprentissage de l'anglais ? Il aurait dû être aboli depuis longtemps. L'anglais est une des langues humaines et doit être étudié à ce titre. Mais les élèves chinois s'acharnent à mémoriser le vocabulaire anglais comme des signes imprimés à des fins d'examen […] il y a eu une époque ou des universités exigeaient que leurs étudiants passent une épreuve d'anglais comme un pré-requis à l'obtention de leur diplôme. Les étudiants sont ainsi obligés de passer tout leur temps à étudier l'anglais au point de négliger leur propre matière d'étude. Le chinois n'est pas seulement une langue, il est la matérialisation de la culture millénaire de notre pays. Il est à la fois une littérature et une humanité. Promouvoir le statut de la langue chinoise et réduire celui de la langue anglaise sera bénéficique pour notre pays et notre population.

Un article anonyme largement diffusé sur Internet fait un rapprochement entre cette position nouvelle et la politique officielle de propagande du Rêve Chinois :

不立即废除英语高考,中国复兴梦是白日梦!【转】 学英语是是孩子的恶梦,中国人的肿瘤,应该做手术了。
[...] 为了学英语浪费了多少有志之士的心血?这是我国科技发展迟缓的一个重要因素。全民学英语是中国教育的一大失败,高层应当进行反思。

Aussi longtemps que les épreuves d'anglais feront partie du Gaokao, la renaissance du “Rêve Chinois” ne sera qu'une rêverie ! [Repost] la langue anglaise est le cauchemar des enfants, le cancer du peuple chinois, l'heure de la chirurgie est arrivée ! [...] Combien de temps passé, des heures à suer en s'efforçant d'apprendre l'anglais ? C'est un facteur qui contribue au retard de développement de la science et de la technologie dans notre pays ! L'apprentissage de l'anglais dans les écoles primaires est un échec  du système éducatif chinois, et les plus hautes autorités devraient réfléchir à cela.

Certains enseignants sont mal à l'aise devant cette défense de changements aussi radicaux.  Ling Zongwei (@凌宗伟1376361860) repousse l'argument idéologique :

一个想复兴的民族,拒绝学外语,如何融入世界呢?我甚至怀疑取消英语教学与考试是一个阴谋。

Comment une nation peut-elle espérer une renaissance en rejetant l'apprentissage d'une langue étrangère ? Comment peut-elle s'intégrer au monde ? Je suis un peu sceptique sur cette nouvelle politique et j'aurais plutôt tendance à penser que cette volonté d'abolir l'enseignement de la langue anglaise est de l'ordre de la conspiration.

Xu Jianming (@许建民)  trouve également cette campagne inquiétante.

当下,取消英语教学和考试之风,似乎越演越烈。人有惰性,谁都不愿考试。当年文革,学生们不仅反对考试,还打倒教师,砸烂学校,的确轻松潇洒。结果,却是荒废了学业,虚度了年华,多少人抱憾终生。经济全球化以来,印度发展加快,原因就在于英语的普及。因此,英语教学不应强制推行,但也不应一风吹。

Le mouvement réclamant l'abolition de la langue anglaise dans l'éducation et les examens devient de plus en plus fort. Les élèves sont par nature paresseux. Pendant la révolution culturelle, ils étaient contre les examens et ont battu les enseignants et démoli les écoles. Tout cela va tellement de soi… finalement ils perdent leur temps, gâchent leurs études et le regretteront le reste de leur vie. En cette période de mondialisation, le développement de l'Inde, par exemple, est piloté par une bonne éducation de la population en langue anglaise. J'admets que nous nous ne devrions pas faire un apprentissage général et forcé de la langue anglaise mais l'abolir est une autre histoire.

“Grey-pigeon silver-water” (@灰鸽子银水) estime que cette politique mènera à un fossé éducatif :

根据我对山东河南高中教育的一些了解,高考取消英语,只是取消了穷孩子学英语的权利而已,人生,又一扇窗关掉了。至于沿海的,有钱人家的孩子,他们反正是要本科出国念的,或者会在国内大学大二出国交换的,反正会学好英语的。

Selon mon expérience d'enseignement dans les écoles secondaies des provinces du Shandong et du Henan, exclure les épreuves d'anglais du Gaokao signifierait priver les enfants les plus pauvres du droit d'apprendre l'anglais. Une fenêtre d'opportunité leur serait fermée. Dans les provinces côtières, les enfants de familles riches ont la possibilité de continuer leur formation supérieure à l'étranger ; ils peuvent également rentrer dans des dispositifs d'échanges pendant leur période universitaire. Ils ont toujours, eux, la possibilité d'apprendre l'anglais.

Certes, Wang Haitao le vice-président du Groupe Nouvelle éducation et technologie orientale, une institution d'enseignement privé qui mène des élèves à la compétence linguistique et les prépare aux examens, souligne avec délectation [en anglais] que cette décision va amener de nouvelles possibilités d'aide à des familles qui cherchent  à améliorer la formation en anglais de leur enfant. 

Jusqu'à présent l'opinion publique est en faveur d'une réforme du système éducatif : environ 72 % des 35 000 personnes contactées pour une enquête en ligne organisée par Sina Survey ont exprimé leur soutien à des réformes dans le système des examens nationaux. Néanmoins, dans un autre sondage en ligne organisé par la télévision publique CCTV, le même pourcentage voudrait voir retirer les mathématiques du Gaokao, sous le prétexte qu'elles ne servent à rien excepté à compter l'argent :

继北京高考英语降分引发热议后,数学又引发了大家的集体吐槽,认为数学难度太大,平时生活中,买菜什么的需要用到几何函数吗?关于“数学该滚出高考吗”的调查显示,7万多网友支持数学滚出高考,称自己仅是“做题机器”。

Après le débat enflammé sur la décision de Pékin de réduire la valeur de l'épreuve de langue anglaise au Gaokao, les mathématiques ont provoqué des réactions du public. Avons-nous besoin d'une fonction géométrique dans notre vie quotidienne pour acheter des légumes ? A la question de l'enquête : “Faut-il retirer les mathématiques des épreuves du Gaokao ?”, Il y a eu plus 70 000 réponses positives d'internautes qui se qualifiaient eux-mêmes de “machines à calculer”. 

Mozambique : un nouveau journal “clandestin”

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Un nouveau journal underground qui porte le titre : “citoyen attentif”, est apparu au Mozambique à la veille des élections. Il est partagé en tant qu'archive PDF sur le blog Mozambique pour tous. En couverture ce journal montre une image de manifestants portant une affiche sur laquelle on peut lire : ” Qui ira voter pour ces types là ?”

"Vigilant Citizen" cover.

Couverture du journal “citoyen attentif”.


Ukraine : Traduction en direct des informations sur les manifestations d’Euromaidan

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Les traducteurs bénévoles qui suivent les manifestations du mouvement Euromaidan en Ukraine s’organisent sur Facebook. Des pages telles que Maidan Needs Translators et Euromaidan Translators ont été mises en place pour partager les informations urgentes à traduire afin d’atteindre une plus large audience. Le contenu traduit est ensuite publié sur la page Euro-Maidan As It Is.

Les traducteurs proposent aussi du contenu pour les pages en anglais Euromaidan in English, Euromaidan Updates in English et Euromaidan News and Analysis [uk, en]. Le système est décentralisé et permet aux bénévoles de proposer de nouvelles informations en plus d'effectuer des traductions.

Voici la description de la page Maidan Needs Translators :

Nous cherchons des personnes qui acceptent de traduire et des locuteurs natifs pour des révisions. Toute aide sera grandement appréciée !

La page visant à coordonner les efforts de traduction a rassemblé des centaines d’abonnés en 2 jours. Les bénévoles de Facebook ont joué un rôle important pour le rassemblement massif du 8 décembre en offrant en direct des traductions des informations et des développements importants.

Les Twitteurs péruviens se rappellent la chanson pour Mandela

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Dès la libération de Nelson Mandela, dans les années 90, le compositeur de musique hispano péruvien Miki Gonzáles a composé la chanson “Ils ont libéré Mandela”. Les twitteurs péruviens s'en souviennent:

Le tube de Miki Gonzales quand ils ont libéré Mandela, dans les années 90. Je me rappeIais la mélodie mais pas les paroles.

L'hommage d'un musicien péruvien à une icône de la liberté: MIKI GONZALES, Ils ont libéré MANDELA

Les organisations féministes boliviennes : “un caillou dans la chaussure du gouvernement”

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C'est un gouvernement très conservateur que ce soit pour les droits des homosexuels et l'avortement ou tout ce qui a rapport avec les femmes ou les droits des femmes. [...] Ce gouvernement ne nous voit pas comme un ennemi, mais plutôt comme un caillou dans une chaussure, un agacement constant. 

Benjamin Dangl et April Howard ont interviewé Julieta Ojeda de Mujeres Creando (Femmes qui créent), “une organisation anarcho-féministe en Bolivie, représentant la voix radicale des droits des femmes avant et tout au long de la présidence d'Evo Morales”. Découvrez l'interview complète sur Upside Down World.

Syrie : Homs, belle ville devenue terre à l'abandon sous la neige

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Homs this winter. This photograph has been widely shared online. (Source: unknown)

Homs cet hiver. Photographie très partagée en ligne, source inconnue.

Clarissa Ward, correspondant pour CBS a publié la photo sur Twitter accompagnée de ces mots :

« Les mots me manquent. L’hiver à Homs, Syrie – Belle ville devenue une terre à l’abandon. »

Biennale des arts et de la culture de São Tomé et Príncipe

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Donnant leur voix à la la septième Biennale des arts et de la culture de São Tomé et Principe, qui a ouvert ses portes le 28 novembre 2013, des artistes des journalistes et des visiteurs ont commenté l'événement qui devrait se prolonger jusqu'au 28 février 2014.

Des idées nouvelles dans le cadre de cette biennale, de la musique, des images, voilà ce que présente cette vidéo produite par les organisateurs.

On y voit en particulier un artiste, Olavo Amado, qui parle de ses créations ” Re-vêtir des monuments”, qui s'appuient sur un passé de colonisation dans le pays pour “habiller” de vieilles et historiques sculptures de nouveaux vêtements dans le style local.

Kwame Sousa, également artiste plastique avec près de 65 œuvres exposées, nous fait découvrir ses 12 “veuves coloniales” comme un lien entre la société d'aujourd'hui et la colonisation d'autrefois, et le métissage de la culture du pays.

Pour Hernane Ferreira, un visiteur venu du Cap-Vert, la biennale contribue beaucoup à montrer un échantillon de São Tomé au monde, mais transmet également de nouvelles formes d'exister et de penser “au Pays”.

La vidéo commence par une citation d'une journaliste également écrivain, São de Deus Lima, qui donne le ton par sa prose poétique :

Sao de Deus Lima for the Biennalle of São Tomé and Príncipe

Sao de Deus Lima pour la Biennale de  São Tomé et Príncipe

Osons nous débarrasser de la peur, des idées préconçues
Qui menacent de nous couper les ailes.
Osons insuffler dans nos vies, nos rythmes créateurs,
Une juste et suffisante dose d'impatience.
Nous voulons réapprendre à célébrer nos splendeurs et conjurer nos horreurs.
Repenser notre façon de voir, de nous voir, sans jamais nous renier, 
Dans ce que nous sommes !

La page Facebook de la Biennale  de São Tomé et Príncipe et de la CACAU ( “maison des arts et des environnements créatifs”  lieu de la majorité des activités et des expositions), donne accès à des photos, des informations, et au programme des activités.

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