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En attendant le nouveau roi d'Espagne

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Elisa Rodríguez de ISIS 3.0 écrit [es] sur l’abdication du roi Juan Carlos d'Espagne, elle explique que malgré les revendications d'une République sur Twitter et dans la rue, il y aura tout de même un nouveau roi :

todo parece indicar que en breve tendremos nuevo rey: Felipe VI. Hasta ahora Príncipe de Asturias y casado con una asturiana (hay que hacer patria…). Además, ya lo dijo Sabina en una de sus canciones: “tan rubio, tan fino, tan tieso, tan alto, tan cachas…”. Perdemos un rey aparentemente merengón para ganar uno colchonero. Pues oye…¿qué más queremos? Que ya que le vamos a pagar con nuestros impuestos, que todo le vaya bien para que a España le vaya mejor. Con esto los de mi generación viviremos la primera coronación en nuestro país.

[...] tout semble indiquer que sous peu, nous aurons un nouveau roi : Felipe VI, actuellement prince des Asturies et marié à une Asturienne (soyons patriotes…). D'ailleurs, comme le dit Sabina dans une de ses chansons : “si blond, si beau, si fort, si musclé…”. Nous perdons plus ou moins un supporteur du Real Madrid pour un fan de l'Atletico de Madrid. Puis, enfin, qu'est-ce que nous voulons de plus ? Si nous les payons avec nos impôts, tout devrait bien aller pour lui comme pour l'Espagne. Ainsi, ma génération vivra le premier couronnement dans notre pays.

Cette brève datée du 2 juin 2014 fait partie du cinquième #LunesDeBlogsGV [le Lundi des blogs sur GV].

Autres abdications dans l'histoire de l'Espagne

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A la suite de l'abdication annoncée de Juan Carlos, roi d'Espagne, Adrián Yánez retrace l'histoire [es] et les autres abdications du Royaume d'Espagne :

Carlos I era el nieto de los Reyes Católicos. Fue el hombre más poderoso de su época y en 1556 decidió abdicar. Dejó a su hijo Felipe II la Corona de España. A su hermano Fernando lo postuló como emperador del Sacro Imperio. Después de eso se retiró al monasterio de Yuste, donde lloró la pérdida del amor de su vida, su esposa Isabel.

Charles I était petit-fils de Rois catholiques. Bien qu'homme le plus puissant de son époque, il décida en 1556 d'abdiquer. Il laissa la Couronne d'Espagne à son fils Philippe II et nomma son frère Ferdinand en tant qu'empereur du Saint-Empire. Il se retira ensuite dans un monastère de Yuste où il pleura la perte de l'amour de sa vie, sa femme Isabella.

Si vous souhaitez en savoir plus sur d'autres abdications des rois d'Espagne, lisez l'intégralité du billet sur le blog [es] d'Adrián.

Cette brève datée du 2 juin 2014 fait partie du cinquième #LunesDeBlogsGV [le Lundi des blogs sur GV].

Mexique : Une loi sur le libre accès en matière scientifique

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Sur Infotecarios, Saul Equihua s'est penché sur le libre accès au Mexique :

El pasado martes 20 de mayo de 2014, México a [sic] dado un gran paso al adicionar y reformar la Ley de Ciencia y Tecnología, la Ley General de Educación y la Ley Orgánica del Consejo Nacional de Ciencia y Tecnología, para promover el Acceso Abierto.

Mardi dernier, 20 mai 2014, le Mexique a effectué un grand pas en avant en modifiant et réformant la Loi sur la Science et la Technologie, la Loi générale sur l'Éducation et la Loi organique relative au Conseil National de Science et Technologie, en faveur de la promotion du Libre Accès.

Après une analyse de cette législation, il conclut :

Mi deseo y el de otros tantos (seguramente) es que esta ley no quede solo en el papel y que realmente sea un escalón más que permita un incremento en la investigación, innovación y desarrollo. Que los recursos que se asignen lleguen a quienes deben llegar sin perderse en el camino atorados por la burocracia.

Mon souhait et (certainement) celui de beaucoup d'autres est que cette loi ne reste pas lettre morte mais qu'elle constitue une mesure supplémentaire qui favorise la recherche, l'innovation et le développement. J'espère que les acteurs concernés recevront bien les ressources qui leur sont affectées sans qu'elles ne se perdent en chemin dans les rouages de la bureaucratie.

Le billet présenté ici fait partie du quatrième #LunesDeBlogsGV du 26 mai 2014. Il a été envoyé par @diegoarielvega.

Un compte Twitter dénonce le racisme à l'encontre des domestiques brésiliennes

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Slave carrying a white child on her back, in 1870, Bahia. (Photo: Instituto Moreira Salles/Geledés)

Une esclave portant sur son dos un enfant blanc, en 1870 à Bahia, au Brésil. Photo de l'Instituto Moreira Salles/Geledés

[Tous les liens sont en portugais, sauf mention contraire]

En 1888, le Brésil est devenu le dernier pays occidental à abolir l'esclavage [anglais]. Cependant, sans éducation ou formation professionnelle, de nombreuses femmes émancipées ont commencé à gagner leur vie comme domestiques, une situation qui perdure à ce jour. Selon l'Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques (IBGE), 92% des 7,2 millions de domestiques du pays sont des femmes ; 60% d'entre elles sont noires.

L'an dernier, après un débat douloureux, le Brésil a enfin approuvé un amendement constitutionnel protégeant les droits des domestiques. Néanmoins, cette loi bien qu'entérinée par le Sénat, doit encore être votée par la Chambre des Députés pour entrer en vigueur.

Au fil des ans, la condition des domestiques s'est améliorée au Brésil. Désormais, elles sont de moins en moins nombreuses à vivre avec leurs employeurs (où elles doivent être disponibles à tout moment), et donc relativement plus indépendantes. Elles peuvent même obtenir un salaire plus conséquent pour leurs services.

Toutefois, l’incivilité et le manque de reconnaissance des domestiques subsistent.

Récemment, les Brésiliens ont pu constater jusqu'à quel point ces sentiments pouvaient être exacerbés. Via le compte Twitter A Minha Empregada (Ma Bonne), un publicitaire de 33 ans de Sao Paulo recense et retweete les messages agressifs publiés à l'encontre des domestiques.

En 111 tweets, @aminhaempregada offre un aperçu des préjugés sociaux, du racisme et de l’absence d'empathie qui sévissent dans la société brésilienne, en particulier en ce qui concerne les domestiques.

De nombreux tweets font également référence à la couleur de peau afin de décrire les domestiques :

Les employés de maison composent la meilleure tranche des Noirs.

ma domestique travaille chez moi depuis deux ans, et elle est noire, mon chien aboie chaque fois qu'il la voit… et moi aussi.

Parfois, ils prennent également un ton condescendant lorsqu'ils évoquent les origines des travailleurs du nord-est du Brésil, une des régions les plus pauvres du pays :

la xénophobie est la non-reconnaissance d'un étranger… J'accepte ma domestique à Sao Paulo, et elle vient du nord-est… Hahahah

Certains tweets utilisent un ton péjoratif pour se plaindre des domestiques ou leur faire honte :

Je suis ici, avec l'air conditionné allumé, derrière les portes fermées, et arrive mon IMBÉCILE DE BONNE, car au lieu de frapper à la porte, elle l'ouvre

D'autres menacent même d'avoir recours à la violence :

ma bonne a de la chance que je rentre tard à la maison… jusqu'à ce que je l'envoie valser à coups de pieds

Un portrait des préjugés

Comme l'auteur du compte Twitter le montre à travers certains messages, beaucoup de gens tentent de justifier leur comportement et nient tout racisme de leur part. D'autres profils – comme @NãoSouHomofóbico (Je ne suis pas homophobe) et @NãoSouRacista (Je ne suis pas raciste) – attestent de la difficulté des Brésiliens à admettre leurs préjugés, leur racisme [français] et leur sexisme [français].

Un article publié par le magazine de gauche Carta Capital et republié par l’Institut de la Femme Noire Geledés, met en évidence le problème de la fracture sociale :

A contratação de trabalhadores domésticos em larga escala é consequência do atraso social de um país. O fato de que existem pessoas que ganham o suficiente para que outra pessoa faça o serviço que ela própria poderia fazer demonstra o abismo da desigualdade social de uma nação. A proporção da existência deste tipo de trabalho se dá na medida que houver, de um lado, um excedente de mão-de-obra desempregada e sem qualificação para outros tipos de serviço, e de outro, uma classe que ganha o suficiente para comprar a força de trabalho de outra pessoa.

L'embauche des employés de maison à grande échelle est une conséquence du retard social du pays. Le fait est que des gens gagnent assez d'argent pour qu'une autre personne fasse le travail qu'ils pourraient faire eux-mêmes. Ceci démontre la grande inégalité sociale qui frappe le pays, due à l'excédent de travailleurs non qualifiés et à l'existence d'une classe sociale gagnant assez bien sa vie pour acheter le travail des autres.

365 jours de révélations par Edward Snowden

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Pirate Party demonstrators in Berlin, 2013. Photo by Mike Herbst via Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.0)

Des manifestants du parti pirate à Berlin, en 2013. Photo by Mike Herbst via Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.0)

Jeudi dernier a marqué la date anniversaire du premier document divulgé par l'ancien analyste de la CIA Edward Snowden. Depuis le 5 juin 2013, les journalistes ont rendu publique une masse considérable d’informations relatives au gouvernement américain et au système de surveillance des communications électroniques généralisé qu’il a instauré.

Il nous parait judicieux de répertorier les révélations les plus importantes :

Dans son nouveau livre «  No Place To Hide » qu’il consacre à la manière de travailler avec Snowden, le journaliste Glenn Greenwald énumère quelques faits alarmants mis au jour au cours de l'année. Rien que pour une période de 30 jours, la NSA a ainsi collecté :

  • Les données de plus de 97 milliards de courriels ainsi que celles de 124 milliards d’appels téléphonique à travers le monde.
  • 500 millions d'éléments de données provenant d’Allemagne, 2,3 milliards du Brésil et 13,5 milliards d’Inde.
  • 70 millions d'éléments de métadonnées comportant le concours de la France. Les chiffres sont de 60 millions pour l'Espagne, 47 millions pour l’Italie, 1,8 million pour les Pays-Bas, 33 millions pour la Norvège et 23 millions pour le Danemark.
  • Près de 3 milliards d'appels téléphoniques et courriels passés directement par les réseaux télécom américains. Comme l’indique Greenwald, cela dépasse les records de la Russie, du Mexique et potentiellement de tous les pays d’Europe et s’approche des chiffres chinois.

L’affaire Snowden a aussi permis de faire la lumière sur un système hiérarchique à trois niveaux entre la NSA et les gouvernements étrangers. Ainsi Greewald établit dans son livre le schéma suivant :

1er Niveau : “Five Eyes” est un accord de coopération en matière d’espionnage entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle Zélande dans lequel les Etats s’engagent à to collaborer à l'espionnage mondial tout en restreignant leur propre espionnage mutuel à moins d'une requête particulière émanant d'un fonctionnaire d'un Etat partie.

2eme Niveau : Il s’agit des pays avec lesquels la NSA collabore sur des projets de surveillance spécifiques tout en ne se privant pas de les espionner en retour. Cela inclut pour la plupart, les pays européens, quelques pays asiatiques. Aucun pays d’Amérique Latine n’y est présent.

3ème Niveau : Ce sont les pays que les Etats-Unis espionnent de manière régulière sans qu’aucune coopération ne soit envisageable. Quelques pays démocratiques en font partie tels que le Brésil, le Mexique, l’Argentine, l’Indonésie, l’Afrique du Sud el le Kenya.  

Worldwide NSA signals intelligence map leaked by Edward Snowden. By US National Security Agency, shared via Wikimedia Commons, released to public domain.

La carte mondiale d'émission des signaux de la NSA, “leakée” par  Edward Snowden. Par la US National Security Agency, partagée via Wikimedia Commons, libre de droit. 

Enfin, nous sommes désormais renseignés sur les opérations suivantes :

XKEYSCORE : Nom de code du logiciel à l’aide duquel les analystes de la NSA effectuent leur recherches à travers une masse de bases de données collectées au cours d’opérations diverses. XKEYSCORE surveille les courriels, les discussions en ligne et les historiques de navigations de millions d’individus à travers le monde. Les données de XKEYSCORE ont été partagées avec d’autres services secrets dont ceux de l’Australie et de la Nouvelle Zélande.

DISHFIRE : Dishfire est une entreprise de collecte de données massive visant les SMS et autres données présentes sur telephones tels que la géolocalisation, les contacts, détails de cartes bleues, appels manqués, alertes de roaming (qui indiquent le passage de frontière), cartes bleues dématérialisées, notification d’achat via cartes de crédit, alertes d’itinéraires de voyages, informations de réunions etc. Les communications depuis les téléphones américains on été prétendumment moins contrôlées quoique non écartées de cette base de donnée. Les messages et données des personnes non ressortissantes des Etats-unis, ont, elles été retenues et analysées.

BULLRUN : S’il n’est pas en lui-même un programme de surveillance, BULLRUN est une opération de la NSA visant à mettre à mal les outils de sécurité des utilisateurs, suspectés ou non par l'Institution. BULLRUN représente une mesure inédite d’attaque des systèmes de sécurité d’usage commun.

EGOTISTICAL GIRAFFE: La NSA s’en est pris au navigateur TOR, qui permet de parcourir le web de manière anonyme.

MUSCULAR: Lancé en 2009, MUSCULAR s’est infiltré dans les data centers de grandes entreprises technologiques telles que Google et Yahoo hors Etats-Unis. Les 2 firmes ont réagi en cryptant leurs échanges.

BLARNEY: Programme destiné à tirer partie des partenariats avec les entreprises clés afin d’accéder au réseau de fibre optique international à haute capacité, ainsi qu’aux commutateurs et routeurs à travers le globe. Les pays ciblés par BLARNY incluent : le Brésil, la France, l’Allemagne, la Grèce, Israël, le Japon, le Mexique, la Corée du Sud et le Venezuela ; l’Union Européenne et les Nations Unies sont aussi concernées. 

CO-TRAVELER : Avec cette opération, les Etats-Unis recueillent des informations de géolocalisation depuis les relais téléphoniques et point d’accès WIFI. Le tout est collecté et analysé au fil de l’eau, en partie afin d’identifier le compagnon de voyage d’un suspect. 

13 principles

Accablé par ces chiffres ? Motivé pour faire changer les choses ? Renseignez vous sur la campagne internationale contre la surveillance généralisée, menée par l’Electronic Frontier Fondation, Privacy International, et un ensemble international d’experts des droits de l’homme et de la règlementation d’internet. Signez la pétition, organisez un événement local, et apprenez-en plus au sujet  des instrument de pression sur les gouvernements, afin que ces derniers respectent et protègent la vie privée de l’ère numérique.

Une version de ce billet est d’abord parue sur le site web de l’Electronic Frontier Fondation.

Le monde après Snowden, vu depuis la Colombie

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L'activiste colombienne Pilar Sáenz écrit sur Las 2 Orillas [Les deux bords] un article intitulé An 1 AS (après Snowden), en relation avec le premier anniversaire des révélations d’Edward Snowden.

El 5 de junio de 2013 fue el día en que algunas de las teorías de conspiración más descabelladas se tornaron realidad, cuando los paranoicos supieron a ciencia cierta y con evidencias irrefutables que tenían la razón. Ese día sentimos que la ficción de Orwell plasmada en 1984 podría ser dolorosamente superada por la realidad. Hace un año confirmamos que el miedo y la falta de control llevan fácilmente al abuso del poder y que el gran peligro que acecha a las democracias no es el terrorismo sino el autoritarismo que justifica la violación permanente de los derechos humanos en la búsqueda de una supuesta seguridad nacional.

Le 5 Juin 2013 [anglais] a été la date à laquelle certaines des théories du complot les plus ridicules sont devenues réalité, lorsque les paranoïaques ont su avec certitude et avec une preuve irréfutable qu'ils avaient raison. Ce jour nous nous avons tous senti, douloureusement, que la fiction décrite par Orwell dans [son livre] “1984″ pouvait facilement être dépassée par la réalité. Il y a un an, nous avons confirmé que la peur et le manque de contrôle pouvaient facilement conduire à l'abus de pouvoir et que le plus grand danger auquel sont confrontées les démocraties n'est pas le terrorisme mais l'autoritarisme qui justifie une violation permanente des droits de l'homme dans la recherche d'une sécurité nationale présumée.

snowden

Edward Snowden, par AK Rockefeller sur flickr. Utilisé avec une license Creative Commons (CC BY-SA 2.0).

Après avoir constaté que la Colombie était l'un des pays les plus surveillés de la région, Pilar passe en revue les cas de surveillance interne connus dans ce pays. 

En 2009 se reveló el escándalo conocido como “las chuzadas del DAS“, cuando ese organismo interceptó ilegalmente las comunicaciones de periodistas, políticos, jueces y ONG [...] En 2013, apareció Puma, la Plataforma Única de Monitoreo y Análisis de comunicaciones para investigaciones criminales, parte de la implementación de la Ley de inteligencia [...] En febrero de 2014 un nuevo escándalo expuso la fachada de una operación de inteligencia militar denominada “Andrómeda“. Su objetivo principal: periodistas, opositores políticos, el gobierno y los negociadores del proceso de paz con la guerrilla en La Habana.

En 2009 est révélé le scandale connu sous le nom “des écoutes téléphoniques de la DAS” [DAS est l'acronyme espagnol pour Département Administratif de la Sécurité], lorsque que cet organisme a intercepté de manière illégale des communications de journalistes, de politiciens, de juges et d'ONG [...]. En 2013, apparaît Puma une plateforme pour la surveillance et l'analyse des communications pour les enquêtes criminelles qui fait partie de la mise en oeuvre de la Loi sur les Renseignements [...]. En février 2014, un nouveau scandale a révélé la façade d'une opération militaire de renseignements connue sous le nom d’ “Andrómeda“. Sa cible principale : des journalistes, des hommes politiques de l'opposition, le gouvernement et les négociateurs du processus de paix avec la guérilla à La Havane. 

À la fin, elle commente: “En l'An 1 AS la seule chose qui est sûre est qu'il y a encore un long chemin à parcourir afin de guarantir les droits aux citoyens qui vivent également dans le cyberespace”.

44 000 enfants malgaches meurent chaque année par manque de soins, comment arrêter ce fléau ?

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Enfants Malgaches par Yves Picq - CC-BY-SA-3.0

Enfants Malgaches par Yves Picq – CC-BY-SA-3.0

44 000 enfants décédés chaque année à Madagascar (statistiques 2012). Ce nombre, calé au milieu d'un tableau de bilan de santé public, semble à priori anodin comme un chiffre parmi tant d'autres.

Il s'agit bien pourtant d'une tragédie sans nom répétée 44 000 fois pour des familles bien souvent sans recours. 44 000 enfants, c'est la population des moins de 5 ans de toute la région Alpes-de-Haute-Provence. C'est ausi le 11 septembre, répété 15 fois.

Un bilan de la santé publique déplorable

En termes de santé publique, deux groupes sont particulièrement vulnérables à Madagascar: les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Voici quelques chiffres qui résument  le bilan déplorable de la santé publique à Madagascar :

• Le taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans est de 72 pour 1000 naissances vivantes.
• 50 % des enfants moins de cinq ans ont des retards de croissance, une plus grande proportion que dans tout autre pays africain.

Le second groupe le plus vulnérable  – les femmes enceintes – est aussi une population avec un besoin important en termes de soutien sanitaire. Le taux de mortalité maternelle est estimée à environ 498 par 100 000 naissances vivantes et les causes de mortalité sont multiples :

• l’accès limité à un personnel qualifié pour l’accouchement ;
• une mauvaise qualité des soins anténatals ;
• un manque de services de soins obstétriques d’urgence ;
• un suivi postnatal médiocre ;
• un besoin non satisfait élevé en contraception. Deux femmes sur trois n’accouchent pas dans un centre de santé, et le taux d’accouchements assistés a diminué de 51 % à 44 % dans les cinq dernières années.

Dans la vidéo suivante, l'UNICEF dresse un portrait des actions qui sont à mener rapidement pour réduire la mortalité infantile, comme la vaccination et le suivi nutritif des nouveaux nés [en]:

Quelles mesures peut on prendre ? 

Les initiatives ne manquent pourtant pas pour pallier aux besoins urgents des enfants en bas âges. A Toliara (Sud de Madagascar), un projet de cantine scolaire aide à combattre les problèmes de malnutrition chronique. L'association les enfants du soleil accueille et scolarise les enfants des rues et de familles démunies. Les enfants bénéficient également d’un repas chaque midi, à la cantine scolaire :

D'autres programmes s'attaquent à des problématiques plus ciblées, comme la drépanocytose ou le paludisme. L'association Lutte contre la Drépanocytose à Madagascar – France (LCDMF) afin de mieux sensibiliser à cette maladie génétique qui touche 2% de la population malgache :

Dans une lettre ouverte au Premier Ministre Malgache Kolo Roger, l'association LCDMF dresse un portrait de l'importance de traiter ce problème, surtout dans les régions enclavées ne bénéficiant pas de structures de santé de pointe :

Ce problème crucial de santé publique qui affecte de manière dramatique les plus nécessiteux dans une région avec près de 20% de prévalence où un enfant sur cinq souffrant d’un syndrome drépanocytaire majeur est susceptible de ne pas survivre au-delà de l’âge de 5 ans, ne peut plus souffrir de demi-mesures. Il illustre à lui seul, parce qu’il s’agit d’une maladie transversale intéressant toute les spécialités médicales, l’exigence d’une prise en compte urgente de votre part de ces logiques de santé de proximité.

Les interventions en santé maternelle apparaissent aussi particulièrement importantes en raison de la croissance démographique rapide à Madagascar. Ainsi, une femme mariée sur cinq désirant espacer ou limiter les naissances ne dispose d’aucun accès aux services de planification familiale (19 %) et le taux d’avortement est estimé à 1 pour 10 naissances vivantes. 

En dépit des efforts fournis, Madagascar fait face à un certain nombre de défaillances qui entravent l’amélioration des indicateurs de santé. Les résultats sanitaires médiocres et inégaux trouvent leur origine dans les disparités en termes de revenu des ménages et d’accessibilité physique aux services de santé. Ansi une personne sur quatre (23 %) ayant souffert d’une maladie n’a pas cherché à se faire soigner dans un centre de santé parce qu’elle ne pouvait pas payer les dépenses. La disponibilité des médicaments est aussi  un vrai problème car les défaillances systématiques dans la gestion et le suivi de stock de médicaments ainsi que les logistiques de distribution perturbent la bonne distribution des médicaments. Ainsi les riches utilisent les services de santé quatre fois plus que les pauvres: 40,9 % des dépenses totales du secteur ont été utilisées par le quintile le plus riche, tandis que 10,1 % l’ont été par le quintile le plus pauvre.

Les recommandations des experts sont unanimes, il est urgent d'agir.  Les priorités dans le secteur de la santé devraient être de :

  • renforcer les programmes de nutrition qui ciblent les groupes les plus vulnérables et leur accès à une nutrition adéquate;
  • renforcer l’efficience des dépenses budgétaires ;
  • améliorer  la  gestion  des ressources humaines dans le secteur
  • introduire des kits d’accouchement sans risque
  • redéployer les médecins dans les centres de santé en milieu rural.

 

 

Les hackers sud-américains sur ‘La route de l'argent’

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Tous les liens de ce post renvoient vers des pages en espagnol, sauf indication contraire.

Il ne s'agit pas ici de hackers gagnant des millions de dollars, bien que cela ne serait pas une mauvaise chose. Non, il s'agit d'une initiative récente de Hacks/Hackers, réseau Latino-Américain réunissant des développeurs et des journalistes afin d'explorer comment la technologie peut être utilisée pour enrichir l'information, et également, comment cette information peut être utilisée dans des enquêtes et reportages.

ruta del dinero

[La Route de l'Argent: 13 villes florissantes d'Amérique Latine + Miami. Des centaines de citoyens Latino-Américains écrivant l'histoire ensemble, une opportunité d'accélérer les projets d'open data et d'assister à la “Media Party 2014”, le samedi 7 juin 2014.]

D'après la section de Buenos Aires :

[...] convocamos al primer hackatón regional, un hackday en distintas ciudades de América Latina el mismo día, con una temática común: “La ruta del dinero” para explorar cuáles son los destinos de los fondos públicos en nuestros países, cuáles son las relaciones entre ellos , cuál es el volumen de la ayuda internacional y a dónde se dirige, etc.

El propósito de esta actividad es doble: por un lado, fomentar la transparencia, la eficiencia en las cuentas públicas y la participación ciudadana en este ámbito; por el otro generar impacto dentro de las redacciones periodísticas y estimular la creación de equipos de noticias interactivos.

Nous organisons le premier hackathon régional, une journée de hacking simultanée dans différentes villes d'Amérique Latine sous la bannière “La Route de l'Argent”. Nous regarderons où vont les fonds publics dans nos pays, quelle est leur relation, quel est le volume d'aide extérieure concerné et où il va, etc.

L'objectif est double : d'un côté encourager la transparence, la gestion efficace des fonds publics, et l'engagement citoyen, et d'un autre côté, avoir un impact sur les sujets traités par les journalistes et encourager la création d'équipes intéractives d'actualités.

L'évènement, qui se déroule aujourd'hui samedi 7 juin 2014, rassemblera des équipes multidisciplinaires issues de différentes sections locales de Hacks/Hackers dans des villes comme Asunción, Bogotá, Buenos Aires, Guatemala, La Paz, Lima, Mendoza, Mexico City, Miami, Montevideo, Rosario, San José, San Pablo et Santiago.

Si aider ses concitoyens en travaillant en vue d'une plus grande transparence dans l'utilisation des fonds publics n'était pas une raison suffisante pour participer, il y a une incitation supplémentaire, avec une récompense financière: cinq projets gagnants recevront 2 000 dollars US, et un grand Prix d'une valeur de 10 000 dollars remis par HacksLabs.org, le premier accélérateur de journalisme de données en Amérique Latine.

Mariano Blejman de HacksLabs a écrit [anglais] dans ijnet :

Le hackathon s'appuiera sur et s'inspirera de grands projets de “suivi de l'argent” se développant dans la région et autour du monde, comme VozData, un projet du journal La Nación (Argentine) qui analyse les dépenses du Sénat Argentin. Le projet Africain Where My Money Dey? [anglais] qui étudie si les sociétés minières au Ghana reversent réellement 3 pour cent de leurs profits aux habitants, comme requis par la loi. Et dans l'Union Européenne, le site Farmsubsidy.org [anglais] cherchant à analyser les 55 milliards d'euros dépensés en subventions agricoles.

De plus, Hacks/Hacker fournit un guide pratique en espagnol destiné à toute personne souhaitant organiser un hackathon mais ne sachant pas par où commencer. Parmi les conseils :

El corazón de Hacks/Hackers es la comunidad de periodistas, pero el motor de funcionamiento es la comunidad hacker (programadores). Busca entre los periodistas conocidos, los más geeks, con ganas de cambiar la forma en la que trabajan los diarios por dentro. También los bloggers que quieren escribir sobre temas nuevos. Convence a estos periodistas para que publiquen información sobre el encuentro y le den valor al evento. Tener una red de periodistas interna es crucial para las actividades del grupo.

Le coeur de Hacks/Hackers est la communauté des journalistes, mais le moteur est la communauté des développeurs. Cherchez des journalistes connus, de vrais geeks, ceux qui sont prêts à changer la manière de travailler de l'intérieur. Des blogueurs également, qui sont prêts à écrire sur des sujets nouveaux. Il faut convaincre ces journalistes de publier des articles au sujet de l'évènement afin d'améliorer sa visibilité. Avoir un réseau de journalistes est crucial pour les activités du groupe.

Les participants peuvent déjà commencer à mettre en ligne leurs idées sur le HackDash de l'évènement. Consultez ce site et vous trouverez peut-être sur une idée pour votre propre projet.

Enfin et surtout, le hackathon régional La Route de l'Argent se réalise sous l'égide de Hacks/Hackers et fait parti d'un programme global d'innovation dans les médias soutenu par le Centre International pour les Journalistes (International Center For Journalists), la Knight Foundation, Knight Mozilla Open News, PinLatam, et l'Institut de la Banque Mondiale (World Bank Institute) en Amérique Latine.


Ce garçon d'origine zambienne devient ‘Professionnel certifié par Microsoft’à 15 ans

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Un garçon de 15 ans, Samkeliso Kimbinyi, d'origine zambienne mais vivant au Royaume-Uni, a créé un buzz dans le monde de la technologie de l'information et de la communication (TIC) en devenant l'un des plus jeunes Microsoft Qualified Professionals [fr] (Professionnels certifiés de l'entreprise Microsoft en Europe).

L'adolescent, mieux connu sous le nom de Sam,est en dixième année (dernière année du secondaire) au Technical College University (UTC) à Reading, une ville juste à l'extérieur de Londres. Il est maintenant un Microsoft Certified Professional et il détient le certificat de Microsoft Technical Associates (MTA)[fr] dans sept domaines fondamentaux, y compris des logiciels, des fondamentaux pour le développement de Windows ainsi que ceux des OS (système d'exploitation).

Kimbinyi a également développé une application appelée Lite pour les téléphones Windows et les critiques sont positives.

La photo de Sam Kimbinyi, tirée de son profil Twitter.

Global Voices Online a réussi à joindre Sam par couriel et a obtenu des informations de première main sur ses réalisations:

En mars de cette année, j'ai eu l'occasion de rencontrer des membres des bureaux de Microsoft à Seattle, qui étaient au Royaume-Uni pour une journée dans le cadre de leur voyage en Europe pour parler aux clients qui sont en formation à travers le programme Microsoft IT Academy. Il s'agissait de membres de l'équipe de Learning Experience (l'expérience d'apprentissage) – le Directeur principal Tim Sneath, le Directeur des programmes académiques Keith Loeber et le Directeur des contenus Briana Roberts.

Le 26 mai 2014, j'ai publié mon premier App-Lite sur le magasin de Windows Phone. J'ai eu l'idée de cette application après avoir passé de longues heures à chercher une application lampe-de-poche légère, rapide, et qui n'impose pas de recevoir en contrepartie des publicités. Finalement, ne trouvant rien, j'ai décidé d'en fabriquer une moi-même. Huit jours plus tard et avec les suggestions (sic) de la Communauté téléphonique Reddit de Windows, j'ai atteint 300 téléchargements et une évaluation de 5 étoiles. Peu de temps après, l'application a obtenu une place dans la section “New and Rising” (Nouveautés et à suivre) de l'App Store.

À l'avenir, j'espère sortir beaucoup plus d'applications et continuer à étudier l'informatique à  université.

Le bulletin de son école cite Kimbinyi :

La formation MTA est liée à ce que nous apprenons en classe, mais elle m'a donné une meilleure compréhension de la programmation et montré comment ce domaine peut varier. Mes nouvelles connaissances ont été vraiment utiles lorsque nous avons développé une application au cours du projet Microsoft ; nous avons fini par développer une bien meilleure application.

 Microsoft a félicité Kimbinyi dans un tweet :

Congratulations to Samkeliso Kimbinyi, 15, the first student to gain an MTA qualification in software development pic.twitter.com/8JRfgXNynL

— Microsoft Education (@microsofteduk) January 24, 2014

Félicitations à Samkeliso Kimbinyi, 15, le premier élève à obtenir la certification MTA dans le développement de logiciels

 

Après l'abdication du roi, des milliers d'Espagnols réclament la République

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Vista de la Puerta del Sol (Madrid) durante la manifestación del día 2 de junio. Foto subida a Twitter por Danips.

La Puerta del Sol (Madrid) pendant la manifestation du 2 juin. Photo de Danips, sur Twitter.

[Billet d'origine publié le 4 juin 2014 - Liens en espagnol sauf mention contraire]

Le lundi 2 juin 2014 restera dans l'histoire de l'Espagne comme le jour où le roi Juan Carlos Ier a abdiqué. Selon ses propres mots, “Une nouvelle génération réclame le premier rôle [...]. Aujourd'hui une génération plus jeune mérite d'être en première ligne”. En quelques heures, des centaines de milliers d'Espagnols ont défilé dans les rues pour réclamer la tenue d'un référendum leur permettant de choisir entre la monarchie ou l'instauration d'une république.

Beaucoup d'observateurs voient en cette abdication une tentative de la Couronne pour maintenir le système monarchique. Le fait qu'elle se déroule dans un pays où le parti conservateur est au pouvoir permettrait de s'assurer d'une succession en douceur.

Dans la rue, le sentiment partagé est tout autre. A travers cette abdication, les réseaux sociaux ont été submergés de commentaires qui ont battu tous les records. Outre les mots-dièses #ElReyAbdica (Le Roi Abdique) et #VivaElRey (Vive le Roi), les termes #IIIRepublica#EligeTuRey (Elis ton roi), #ProcesoConstituyente (processus constitutionnel), #AporLaTercera (pour la Troisième) et #ReferendumYA (référendum maintenant) ont également été les sujets les plus commentés durant toute la journée du 2 juin. De même, #ElReyAbdica#IIIRepublica#AporLaTerceraRepublica et «Felipe VI» ont envahi la twittosphère.

Il est temps d'écrire l'histoire nous voulons plus de démocratie

S'il est vrai que “La souveraineté nationale réside dans le peuple espagnol”, pourquoi le Roi peut-il abdiquer en faveur d'un autre ?

Discours du roi. Il dit qu'il parie que les citoyens “choisiront leur propre destinée”. Il nous impose son fils sans que nous ayons voté pour lui

Sur le site Change.org, deux pétitions demandent la tenue d'un référendum sur le maintien de la monarchie;  en seulement une journée, elles ont recueilli respectivement plus de 23 000 et 15 500 signatures. Une autre pétition sur Avaaz.org dépasse les 265 000 signatures, à l'heure où nous écrivons ces lignes.

La baisse de popularité du roi était devenue évidente ces dernières années, comme l'illustre le graphique qui accompagne ce tweet de Europa Press:

Voici l'évolution du ressenti des citoyens sur la Monarchie depuis les années 90

Les scandales qui ont touché la famille royale ces dernières années ont certainement contribué à cette perte drastique de soutien populaire: le procès du gendre du roi, Iñaki Urdangarín et l'implication de l'Infante Cristina, les parties de chasse luxueuses en pleine crise économique [français], l'apparition au grand jour de la maîtresse supposée du roi, Corinna zu Sayn-Wittgenstein, qui occupe une luxueuse maison appartenant au Patrimoine National…Bien que la monarchie espagnole passe pour être l'une des moins coûteuses du monde, des rumeurs quant à la fortune du roi ont émergé ces derniers mois, richesse que la NBC [anglais] estime à plus de 2 milliards d'euros :

Thirty-nine years after he took the throne, the outgoing king is now seen as a man deeply out-of-touch with the social landscape of post-economic-meltdown Spain.

Some estimate the king's worth could exceed 2 billion euro, a galling sum for a country that has been one of the hardest hit in Europe by the financial crisis.

Trente-neuf ans après son accession au trône, le roi est désormais vu comme un homme profondément déconnecté du paysage social de l'Espagne post-crise économique.
La fortune du roi dépasserait les 2 milliards d'euros, un chiffre offensant pour l'un des pays les plus touchés par la crise financière en Europe.

Coste real de la monarquía española. Imagen subida a Twitter por Silvia Prieto.

Coût réel de la monarchie espagnole. Image de Silvia Prieto, sur Twitter.

L'amitié du roi avec de grands entrepreneurs – certains sont emprisonnés pour corruption – et des banques, très favorisés lors des voyages officiels du souverain, a également été critiquée. Il y a quelques mois, le rôle de la Couronne dans la transition démocratique a été très discuté. Dans le livre “La gran desmemoria” (“Le grand oubli”), la journaliste Pilar Urbano affirme que la tentative de coup militaire du 23 février 1981 a été organisée par le roi lui-même, afin de gagner la loyauté du peuple espagnol.

Les Espagnols restent également dubitatifs quant à l'opacité entourant la monarchie, dont la nouvelle loi sur la transparence ne l'oblige pas à détailler ses comptes. La Constitution établit que “La personne du Roi est inviolable et dégagée de toute responsabilité”. Cette absence de responsabilité dans chacun de ses actes paraît difficilement concevable dans une démocratie, tandis que la nouvelle loi judiciaire accorde l'immunité à la reine et au prince des Asturies.

Pour de nombreux Espagnols, l'absence de réformes de la constitution depuis sa ratification en 1978 est une preuve de l'immobilisme de la classe politique espagnole – la monarchie incluse – et de son éloignement des citoyens. C'est ainsi que se manifeste Andrés Gil sur eldiario.es :

La Constitución de 1978 responde a 1978. Pero 2014 ya no es 1978. (…) Una ciudadanía que se organiza, debate y hace política, principalmente sin partidos, y que este lunes ha salido a la calle en toda España para pedir un referéndum sobre el modelo de Estado mientras los políticos dominantes se aferran a los jirones del régimen de 1978.

La Constitution de 1978 répond à 1978. Mais 2014 n'est pas 1978 [...] Une citoyenneté qui organise, débat et fait de la politique, principalement sans partis, et qui a envahi toutes les rues d'Espagne pour demander un référendum sur le modèle d'Etat pendant que les politiques dominants s'accrochent aux lambeaux du régime de 1978.

jhr cronos écrit quant à lui sur le forum MACanime :

(…) El fin de la monarquía debe darse por la idea en sí misma, porque es una desfachatez tener un rey por supuesto derecho divino (o el dedo del dictador Franco en el caso español), y es una tontería que se vaya heredando el asunto, como si fueran sangre azules que siempre nacen adecuados para ser dirigentes o reyes.

Yo no sé si sea ahora cuando se empiece a abolir la monarquía española, pero de que se abolirá ténganlo por seguro. La república volverá y terminarán con ese legado de oscurantismo que debió caer cuando el siglo de las luces. (…)

[...] La fin de la monarchie devrait être l'idée elle-même, car c'est un affront d'avoir un roi de droit divin (ou de la volonté du dictateur Franco dans le cas présent), et il est incroyable qu'elle puisse être héritée, comme si le sang bleu donnait les compétences nécessaires pour être dirigeant ou roi.

Je ne sais pas si c'est maintenant que la monarchie espagnole va être abolie, mais il le faudra sans aucun doute. La république reviendra et cet héritage d'obscurantisme qui aurait dû tomber pendant le Siècle des Lumières prendra fin [...]

Les manifestations pour demander un référendum sur le modèle d'Etat se poursuivent encore.

Quoi de neuf dans les cyber-tranchées d'Ukraine de l'Est ?

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Donetsk People's Republic commander Igor Strelkov (Girkin) on the left. Donbass battalion volunteer commander Semyon Semynchenko on the right.

A gauche : Igor Strelkov (Guerkine de son vrai nom), commandant de la République populaire de Donetsk. A droite : Semion Semiontchenko, commandant du bataillon de volontaires Donbass.

Tandis que la violence en Ukraine Orientale ne donne aucun signe de recul, les chefs des deux milices antagonistes, le pro-Ukrainien bataillon de volontaires “Donbass”, et l'armée de la République populaire de Donetsk (RPD), continuent à utiliser les réseaux sociaux pour communiquer sur le déroulement de leurs opérations armées.

Semion Semiontchenko, du bataillon Donbass, prend Facebook pourr messager de ses brèves optimistes. Dernièrement il s'est mis à recruter des combattants pour ses milices sur la place Maïdan, le site des violences hivernales de Kiev. Parmi les militants qui n'y ont toujours pas regagné leurs foyers, certains paraissent vouloir suivre Semiontchenko dans la bataille :  selon lui, “Donbass” compte plus de 800 volontaires à l'entraînement dans une base de la Garde Nationale ukrainienne à Novye Petrovtsy.

Les messages de Semiontchenko sont rédigés en termes idéologiques. Voici ce qu'il a publié hier, en riposte à l'évocation de possibles négociations avec les séparatistes de Donetsk :

Батальон Донбасс против проведения переговоров с террористами, признания похитителей людей, убийц, наемников воюющей стороной и любых переговоров о ” прекращении огня” . Это путь в никуда. Не верим что подобное возможно. Надеемся что имеем дело с фейком. Это наше мнение как граждан Украины.

Le bataillon Donbass est contre la tenue de négociations avec des terroristes, à la reconnaissance comme combattants de kidnappeurs, assassins, mercenaires, et contre tous pourparlers de “cessez-le-feu.” C'est une impasse. Nous ne croyons pas possible une chose pareille. Nous espérons que c'est une fausse nouvelle. Telle est notre opinion de citoyens ukrainiens.

Certes, les pertes actuelles de part et d'autre, qui se situent quelque part entre la faible intensité et les multiples centaines, plaideraient raisonnablement pour un cessez-le-feu et une négociation. Nul ne sait si Semiontchenko croit vraiment à une solution sans que les deux parties s'asseoient pour causer. Au contraire, cela pourrait amener les leaders séparatistes, comme le chef militaire Igor Strelkov à la mine perpétuellement triste, à doubler la mise sut la violence.

Strelkov continue à fournir de brèves informations sur sa situation par l'intermédiaire d'un compte LiveJournal ami, bien que ses ordres du jour soient ensuite diffusés sur RuNet par Facebook et VKontakte. Ces derniers jours, les nouvelles ont été mouvementées, puisque les forces régulières ukrainiennes ont apparemment augmenté la pression sur le centre rebelle sis dans la petite mais stratégique cité de Slaviansk. Strelkov a ainsi “confirmé” que les forces de la RPD ont abattu plusieurs avions et hélicoptères au moyen de canons anti-aériens et de missiles sol-air MANPAD, dont dernier en date, un avion de reconnaissance militaire (en mission humanitaire selon les Ukrainiens).

Strelkov a aussi indiqué que plusieurs régiments de “Cosaques”, venus de Russie et d'ailleurs en Ukraine renforcer la cause séparatiste, avaient abandonné la partie et refluaient à la frontière russe. (Apparemment c'est avec ces régiments cosaques que le tristement célèbre terroriste à la tomate Murz [article Global Voices, en anglais] avait eu maille à partir quelques semaines auparavant.)

Plus sérieusement, Strelkov a revendiqué l'usage de missiles “Grad” contre les positions séparatistes dans la petite ville de Semionovka. Une accusation grave, car les “Grad” sont une arme notoirement imprécise utilisée pour des destructions à grande échelle (qui a notamment servi à raser Grozny pendant la deuxième guerre de Tchétchénie). Strelkov affirme cependant que jusqu'à présent cette arme n'a pas été utilisée à plein :

Градами 3 июня они по Семеновке действительно стреляли. Но пускали по одной ракете, не залпами

Des “Grad” ont vraiment été tirés à Semionovka le 3 juin. Mais en envoyant les fusées une par une, et non en salves.

L'escalade de violence va-t-elle se poursuivre, et si oui, quel sera le point de rupture qui fera basculer l'opération anti-terroriste de l'Ukraine en guerre totale ?

Les désolantes “îles d'ordures” et leurs conséquences

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garbage patch

Photo de tedxgp2 sur flickr, utilisée sous licence Creative Commons Attribution-NonCommercial 2.0 Generic licence (CC BY-NC 2.0)

Rut Abrain [espagnol], biologiste et auteur du blog Esturirafi [es], revient sur les “îles de plastique” créées par les ordures des humains. Son post [es] rappelle les dommages qu'elles causent à l'environnement : 

[Los] plásticos se degradan y se convierten en fragmentos más y más pequeños. Los animales marinos que viven cerca de la superficie, confunden estos fragmentos con comida y el plástico acaba formando parte de la cadena alimentaria. En algunos casos provocándoles problemas hormonales o la muerte. Finalmente, estos minúsculos fragmentos de plástico acaban en nuestro organismo.

Les plastiques se désagrègent et se transforment en fragments toujours plus petits. Les animaux marins qui vivent près de la surface de l'eau les confondent avec de la nourriture et le plastique rentre dans la chaine alimentaire. Dans certains cas, l'ingestion de fragments de plastique entraine des problèmes hormonaux ou leur mort. Et en bout de chaine, ces petits fragments de plastique finissent dans notre corps.  

La blogueuse rappelle l'importance de la réduction des déchets, du recyclage et de la réutilisation pour diminuer notre impact sur la planète.

Ce post fait partie de la cinquième édition de #LunesDeBlogsGV [Blogs du lundi de Global Voices], organisée par Global Voices en espagnol.

La campagne ‘Pas de paix sans les femmes’ en Colombie

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Historiadora, documentalista e integrante del colectivo H.I.J.O.S. Afiche del proyecto No habrá paz sin las mujeres.

Alejandra Garcia Serna, historienne, documentaliste, et membre du collectif  H.I.J.O.S. Affiche du projeto’ No habrá paz sin las mujeres.’

(Liens en espagnol) Le centre de documentation No habrá paz sin mujeres permet à des survivantes du conflit armé en Colombie de s'exprimer et de témoigner “pour que leurs vies consacrées à la paix ne tombent pas dans l'oubli”, comme l'explique le site d'une exposition photographique et d'entretiens filmées avec ces femmes.

Le projet, crée par l'Agence Asturienne de la Coopération et du développement, donne la parole aux femmes colombiennes “pour apprendre de leurs expériences et stratégies de survie, pour reconnaitre leur rôle dans la lutte pour la construction d'une société plus juste et pour faire connaître leurs propositions pour la  paix dans les processus de réconciliation, reconstruction, réparation et justice “.

Le projet “Il n'y aura pas de paix sans les femmes” est né de l'expérience des femmes en Colombie pendant le conflit armé qui sévit depuis plus de 50 ans. Le groupe soutient que même si les  pourparlers en cours à la Havane, à Cuba, entre les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) et le gouvernement, apportent de l'espoir, “les femmes  sont néanmoins absentes du processus de pacification : ni leurs problématiques, réclamations, ou propositions ne sont écoutées”. 

Elles expliquent que les pourparlers n'ont pas pris en compte la résolution 1325 des Nations Unies [pdf] qui cherche à introduire une perspective féminine dans la résolution des conflits. 

Et précisément, ce sont  les femmes  qui souffrent le plus des conséquences de la guerre : la violence sexuelle a été utilisée par les trois acteurs de la guerres, les paramilitaires, l'Etat et la guérilla. Le recrutement des mineurs a affecté les petites filles en tant que combattantes mais aussi comme esclaves sexuelles ; les femmes représentent le plus grand pourcentage de population déplacée et la majeure partie avec famille à charge…

Le projet s'appuie sur un site officiel où les interviews filmées sont accessibles. Une de ces interviews est celle de l'artiste Patricia Ariza, qui a trouvé dans l'art un moyen de faire connaître la réalité colombienne. Elle utilise aussi son art pour exorciser l'injustice dont elle a été victime : sa famille a du fuir à cause de la violence.

Une autre vidéo présente une campagne de femmes colombiennes qui se sont engagées à prendre soin de leur territoire et de ne pas en permettre l'exploitation par des mines d'or de la multinationale AngloGold Ashanti. Une vidéo propose l'interview de la cultivatrice Judith Pérez Gutiérrez, habitante de La vereda Piedras dans la commune de Cajamarca, Tolima, où la résistance pour la défense des terres s'organise.

Judith parle de ses craintes et de celles de ses voisins, vulnérables et sans soutien de la part des autorités colombiennes. Des affrontements sérieux les ont déjà opposés aux forces de l'ordre :

 

Ester Carmen Martínez, professeure à Pitalito, Huila, raconte son histoire et celle de ses voisins de la campagne, assassinés, délogés ou déplacés de leurs terre par les milices paramilitaires.

 

Le projet contient par ailleurs des textes comme celui-ci, expliquant les différents dangers auxquels s'exposent les femmes du fait de leur engagement et de leur activisme.

A Bajo Cauca, au moins quatre activistes ont été menacées et forcées à abandonner la région dans les quatre dernières années. La restitution n'avance pas, et la peur empêche les victimes de se réunir.

[...]

“Nous, les victimes, nous sommes acculées”, dit un témoin. “Il y a de nombreuses menaces. Le dernier exemple en date : une femme a été victime d'un déplacement forcé, elle est partie dans le quartier París. Là-bas, elle a mené l'assemblée d'action communale et les canailles l'ont de nouveau menacée. Ils voulaient attenter contre sa vie et elle a dû partir de la ville. Le plus triste c'est que ni l'administration de la commune ni les forces publiques ne s'occupent de nos plaintes. Vous croyez que l'un d'entre nous, malgré les menaces, est protégé par un système de sécurité?”

`De nombreuses affiches qui expriment la réalité dont souffre les femmes ont été créées. En fait partie la violence sexuelle perpétrée par les trois acteurs de la guerre : les milices paramilitaires, la guérilla et l'Etat.

 

Superviviente de la matanza de El Salado (Foto: Patricia Simón)

Yoladis Zúñiga, survivante du massacre de El Salado (Foto: Patricia Simón)

Les affiches soulignent aussi le travail de ces femmes qui ont consacré leur vie à la paix et au militantisme. .

Defensora de derechos humanos (Foto: Alex Zapico)

Mari La Negra, défenseuse des droits humains (Foto: Alex Zapico)

Feminista e investigadora integrante de Mujeres Feministas Antimilitaristas (Foto: Alex Zapico)

Marta Restrepo, feministe et enquêtrice de Mujeres Feministas Antimilitaristas (Photo: Alex Zapico)

Les seniors écrivent Wikipédia

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Image by Flickr user Coleccionando Cámaras. CC BY-NC-ND 2.0.

Image sur Flickr de Coleccionando Cámaras. CC BY-NC-ND 2.0.

Abattre les barrières entourant la technologie est le premier pas pour impliquer les membres les plus expérimentés de la société : les personnes âgées. C'est précisément ce que se propose de faire le projet de Wikimédia Tchèque Les Seniors écrivent Wikipédia.

Le projet est né quand le Wikipédia tchèque a remarqué un déclin ces dernières années des rédacteurs actifs et compris quels sont les contributeurs (et rédacteurs potentiels) qui ont suffisamment de temps libre pour contribuer : les seniors.

A la recherche de nouveaux rédacteurs de Wikipédia, ils expliquent :

Le but du projet est de mettre sur pied des programmes de cours sur Wikipédia pour les personnes âgées de Prague, organiser plusieurs conférences indépendantes en divers lieux et aussi établir le contact avec un groupe que nous appelons les ‘professeurs retraités'.

Les seniors restent souvent sous-représentés en ligne, avec une connaissance restreinte de l'accès à la technologie. Inspiré par le programme à succès les Etudiants écrivent Wikipédia [cz], le but du projet est de dépasser cet accès lacunaire et d'enrichir ses sites du savoir étendu de cette génération. Wikipédia peut ainsi devenir une plate-forme où les anciens peuvent transmettre leur savoir aux plus jeunes.

Le projet se centre sur la population tchèque mais n'exclut pas une extension future : 

Le projet vise particulièrement la communauté Wikipédia tchèque [...] Mais elle bénéficiera aussi à une communauté Wikimédia plus large en apportant, nous l'espérons, un exemple actif de “programme éducatif Wikipedia senior”.

De tels sous-projets en direction des seniors comporteront :

- Un atelier Wikipédia hebdomadaire au centre troisième âge d’Elpida [cz] à Prague-Pankrác, un club très fréquenté de nombreuses personnes âgées qui en lisent le bulletin d'information régulier.

- Un cours Wikipédia composé de séminaires réguliers à l’ ‘Université du Troisième Âge’ de la faculté de Philosophie de l'Université Charles à Prague. 

- Un système de recrutement de professeurs d'université ou de lycée retraités à travers un réseau de contacts existants.

Le projet espère apporter non seulement un trésor supplémentaire d'information en ligne, mais aussi un nouvel éventail de compétences à une catégorie qui a beaucoup à partager.

Pour participer à ce projet, envoyez un e-mail à seniors@svgwikimedia.cz. Pour plus d'informations sur la Fondation Wikimédia, et savoir comment proposer votre propre projet, rendez-vous sur wikimedia.org

Les djihadistes ont pris Mossoul, deuxième plus grande ville d'Irak

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Thousands of Iraqis flee their homes as Mosul falls under ISIS control today. Photo source: Twitter user @mohsinani

Des milliers d'Irakiens fuient Mossoul tombé sous le contrôle de l'EIIL aujourd'hui. Source photo : compteTwitter de @mohsinani

Mossoul, la deuxième plus grande ville d'Irak, est tombée aujourd'hui aux mains des insurgés islamistes (10 juin). Selon les informations, il s'agit de militants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), une scission d'Al Qaida, qui combat aussi en Syrie.

Les combats pour la ville ont mis sur les routes des milliers d'Irakiens. Sur Twitter, la blogueuse irakienne Maryam Al Dabbagh, qui se trouve dans les Emirats Arabes Unis, relate les tribulations de sa famille au long de l'épreuve.

Voici ses tweets du 7 juin :

Mossoul sous le feu. On entend des explosions et des tirs dans plusieurs quartiers et les média internationaux n'en parlent pratiquement pas.

On voit circuler sur les plate-formes de médias sociaux plusieurs campagnes de solidarité pour sensibiliser sur la situation à Mossoul

La blogueuse relève des actes de bienveillance :

Rapporté que les hôtels de Mossoul ouvrent leurs portes pour héberger les familles déplacées à Ninive

Les boulangeries dans les quartiers d'(Adan, Al thubbat et al sukkar) distribuent gratuitement du pain à Mossoul Ninive

Alors que les combats se poursuivent pour la ville, les tweets de Maryam Al Dabbagh s'adressent à sa famille, restée en Irak :

Je n'ai pas vu mes parents scotchés ainsi à la télé depuis 2003. Je prie pour la sécurité de ma famille et des Irakiens à Mossoul et en Irak.

Elle compare avec les combats en cours dans la Syrie voisine :

Les récits des médias embrouillent les masses en ce moment en Irak. Mêmes schémas que la guerre syrienne

Et de se remémorer l'histoire récente à la recherche de comparaison pour la terreur qui a saisi sa ville natale :

Cet exode est une première dans l'histoire de Mossoul, même en 2003 la ville n'a pas connu de telles extrémités.

Le 9 juin, ses tweets prennent une autre tournure. Elle rapporte :

Infos de la famille à Mossoul qu'il n'y a plus d'électricité. Coupure totale. 

Bientôt, sa famille prend la décision de se joindre aux milliers de gens qui fuient la ville :

[La] famille évacue ses foyers à Mossoul. 

Et…

Les informations confirment que dans quelques heures la ville tombera complètement sous le contrôle des insurgés en armes. L'armée a fui ce matin

Ses tweets d'aujourd'hui montrent sa famille perdue du côté de la frontière kurde. Elle explique :

La famille coincée en voiture à la frontière vers Duhook, aucune voiture ne peut passer. On rapporte que des tentes sont préparées pour les déplacés

La zone d'Al Kharez sur la frontière vers Irbil complètement bouclée. Chaos ! Lignes téléphoniques coupées. Les gens sont coupés du monde.

Pendant ce temps, elle essaie de s'y retrouver dans les informations contradictoires :

Le premier ministre kurde dit que le Kurdistan est ouvert aux réfugiés de Mossoul. Mais les informations des Irakiens sur place affirment que les frontières sont fermées

Zaid Benjamin est devant son poste et est surpris que la télévision irakienne passe une chanson au moment où la deuxième plus grande ville du pays tombe aux mains des djihadistes :

Le journaliste Hassan Hassan commente :

La télévision publique irakienne passe un entretien avec le chanteur Abdulhusain Allami pendant que Bagdad perd le contrôle d'une deuxième ville

Le monde arabe suit le chaos des yeux.

A Bahrein, Huda Al Mahmood s'interroge [arabe] :

Une nouvelle catastrophe tombe sur le monde arabe. Je ne pense pas que le contrôle de Mossoul par Al Qaida aide qui que ce soit. Où sont donc toutes les actions du contre-terrorisme ?

Le Palestinien Maath Musleh demande :

L'EIIL libère 2725 détenus d'une prison de Mossoul. Combien s'engageront dans l'EIIL ?

Et le journaliste saoudien Jamal Khashoggi de formuler l'évidence :

L'EIIL prend le contrôle de Mossoul. Je suppose que cette nouvelle aura des répercussions hors d'Irak


Pourquoi les Taïwanais devraient-ils se souvenir de Tian'anmen ?

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Malgré la prédominance d'Hong Kong comme lieu de commémoration du massacre de Tian'anmen, d'autres communautés sinophones à travers le monde organisent chaque année des veillées aux chandelles en mémoire de l'incident, et ce notamment à Taïwan.

En 1989, des milliers de Taïwanais avaient exprimé leur soutien aux manifestations étudiantes qui se déroulaient alors sur la place Tian'anmen de Pékin. Le mouvement avait été écrasé par le gouvernement chinois, dans une démonstration de force militaire qui avait fait de nombreuses victimes parmi les étudiants et les civils présents. Cette année aussi, des centaines de Taïwanais se sont rendus à la veillée sur Liberty Square à Taipei, afin de marquer le 25ème anniversaire du massacre.

The backdrop of the candle-light vigil shows two tanks in front of the Gate of Tiananmen. The slogan said, "Passing-by Tiananmen, Everyone can be the Tankman". Photo from event organizer.

L'affiche de la veillée sur Liberty Square montre deux tanks arrivant sur la place Tian'anmen. Le slogan proclame: “De passage à Tian'anmen, nous sommes tous Tank Man”. Photo fournie par les organisateurs de l'événement.

Cette année, la veillée avait pour thème “De passage à Tian'anmen”. Une affiche géante y montrait des tanks entrant sur la place,  le message sous-jacent étant que le peuple peut arrêter les véhicules qui dans ce cas symbolisent le système autoritaire chinois. Les trois groupes qui organisaient l'événement, l'Association taïwanaise pour les droits de l'homme en Chine, l'Association des étudiants taïwanais pour l'avancée de la démocratie en Chine et la Nouvelle École pour la démocratie, ont expliqué dans leur manifeste pourquoi il était si important que la société taïwanaise se souvienne du massacre de Tian'anmen:

馬政府上台後積極推動兩岸經濟統合,逐漸走向政治談判,使台灣與中國關係日益密切。台灣人可以摀住耳朵,幻想不統、不獨、不武的維持現狀,但很難扭轉政府逐漸向中國靠攏的政策。[...]六四事件並沒有過去,它形塑出現在此時此刻我們所正經歷的「中國因素」。因此,紀念六四,是對以壓制人權為代價的「中國模式」和「大國崛起」的嚴正抗拒,是對依附在中國黨國體制下的東亞政商權貴聯盟的徹底批判。[...]六四的議題,就在不只是遙遠他國「天朝」的問題,而有著在地的政治意涵。紀念六四,對台灣人,已經不再只是關心中國民主化,也是防止台灣再度極權化。

Sous l'égide du Président Ma Ying Jeou, le gouvernement taïwanais s'est efforcé de renforcer les liens économiques avec la Chine, et cette alliance a progressivement évolué vers des négociations politiques qui renforcent le lien entre les deux pays.

Le peuple taïwanais peut se voiler la face et croire que le status quo actuel du “pas d'indépendance, pas d'unification et pas de confrontation armée” reste inchangé. Mais la politique du gouvernement taïwanais sera toujours de renforcer les liens avec la Chine.

L'incident du 4 juin n'est pas seulement un événement historique. C'est l'acte fondateur du “facteur chinois” auquel nous sommes confrontés aujourd'hui. Se souvenir du 4 juin, c'est résister au modèle chinois et à l'émergence d'un État fort qui a pour base la répression des droits de l'homme. C'est aussi critiquer le capitalisme de copinage appliqué par certains pays d'Asie de l'Est, dont la richesse et les intérêts reposent sur l'existence du système politique chinois à parti unique. [...]

Le 4 juin n'est pas seulement un problème qui concerne le lointain “royaume”. Il a également une portée politique au niveau local. Se souvenir du 4 juin, ce n'est pas seulement se soucier de la démocratisation de la Chine, c'est aussi être conscient qu'il faut empêcher le gouvernement taïwanais de retomber dans l'autoritarisme.

Cette déclaration a trouvé un écho auprès de nombreux militants des droits de l'homme. Yang Hsien-hung, un défenseur des droits civils des Chinois, exhorte ses compatriotes à ne pas oublier [chinois] :

台灣社會如果有一天不再紀念六四,台灣就完了。美國社會如果有一天不再紀念六四,世界就完了。還好,這不是事實,真正的狀況是,不論台灣或美國,紀念六四都已經承傳,新的學運世代,已在台灣生根,他們在台灣發起「路過天安門,人人坦克人」的活動。

Si un jour la société taïwanaise oublie le 4 juin, ce sera la fin de Taïwan. Et si un jour la société américaine oublie le 4 juin, ce sera la fin du monde tel que nous le connaissons. Heureusement, ce n'est pas encore le cas puisque c'est la tradition tant à Taïwan qu'aux États-Unis de commémorer Tian'anmen tous les ans. Taïwan est entré dans l'ère des mouvements étudiants, et cette fois-ci les étudiants ont lancé le rassemblement “De passage à Tian'anmen, nous sommes tous Tank Man”.

En réponse aux critiques sur ses six années de silence vis-à-vis de Tian'anmen, le Président taïwanais Ma Ying-jeou a publié une “réflexion” cette année. Au lieu de condamner fermement l'incident, il a préféré décrire les événements du 4 juin comme une tragédie et une “blessure historique très profonde”, mais a fait part de son optimisme quant au développement d'un État de droit et d'une démocratie en Chine. De son côté, le DPP (Parti Démocratique et Progressiste), parti d'opposition, a fait un point sur la situation actuelle des droits de l'homme en Chine [chinois] et a condamné l'arrestation et la poursuite des dissidents à la veille de l'anniversaire du 4 juin.

Hundreds of people attended the candle-light vigil at liberty square, Taipei. Photo taken and provided by Paul Huang. Used with permission.

Des centaines de personnes étaient présentes à la veillée sur Liberty Square, à Taipei. Photo prise par Paul Huang. Utilisée avec permission.

Malgré les efforts fournis pour établir des liens entre la condition des droits de l'homme en Chine et les inquiétudes du peuple taïwanais, il y a eu très peu de discussions en ligne à propos des commémorations de Tian'anmen.

Jeff Huang, qui a participé à la veillée, observe un détachement émotionnel des Taïwanais [chinois] par rapport à cet événement historique:

臺灣人對於六四只是歷史課本上的必考題,缺乏認同感,想起我之前在香港做的中國人調查,這種國家認同感在香港還是非常強烈,年年六四晚會都有上萬人參與。臺灣關心六四不是來自認同感,而是對民主與自由的堅持,不把民主送給中國,中國會把獨裁送給臺灣。不管地球上哪個角落的人權問題,我們都應該站出來聲援。

A Taïwan, le 4 juin n'est qu'une question d'examen inscrite dans les livres d'histoire. Il n'y a aucun sentiment d'identification. Je me souviens avoir conduit une étude sur les Chinois de Hong Kong, et là-bas ce sentiment d'identification était très fort. Pour preuve, des dizaines de milliers de personnes participent aux veillées du 4 juin chaque année.

Les Taïwanais se soucient du 4 juin non pas par identification, mais plutôt parce qu'ils persistent à croire en la démocratie et la liberté, n'abandonneront pas l'idée d'une démocratisation de la Chine et n'accepteront jamais l'autoritarisme chinois envers Taïwan. Peu importe de quelle région du monde il provient, l'idéal des droits de l'homme doit être promu d'une seule et même voix par nous tous.

Lin Feifan, un des leaders du Mouvement Tournesol (un mouvement mené par une coalition d'étudiants et de groupes civils du 18 mars au 10 avril dernier, en opposition à l'accord de libre-échange sino-taïwanais), explique [chinois] pourquoi la jeunesse taïwanaise paraît apathique quand on parle de Tian'anmen:

台灣人不是對六四無感,而是對『中國』沒有特別的感情,特別是年輕一代,這當然有他的歷史成因。

Les Taïwanais ne sont pas apathiques aux commémorations du 4 juin, c'est plutôt qu'ils ne ressentent pas de connexion avec “la Chine”. Les jeunes en particulier ne se sentent pas concernés, et cela a bien sûr une raison historique.

Néanmoins, vu le nombre de personnes présentes à la veillée aux chandelles, il est évident que de nombreux Taïwanais ne sont pas indifférents. Au contraire, ils veulent se souvenir des événements de Tian'anmen à la fois pour défendre les droits de l'homme en général, mais aussi pour s'assurer que Taïwan garde ses valeurs démocratiques et ne s'engouffre pas sur “le chemin chinois”.

Des Russes s'engagent dans la défense de l'environnement, à leurs risques et périls

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Canadian Greenpeace members support their colleagues held in Russia. Photo by Victor Biro, 27 September 2013. Copyright: Demotix.

Des membres de Greenpeace Canada manifestent pour libérer 30 collègues et membres d'équipage arrêtés en Russie pour ‘piraterie’ car suspectés d'avoir tenté d'aborder une plateforme pétrolière russe au cours de leur campagne Save the Arctic en 2013. Photo de Victor Biro, 27 Septembre 2013. Droit d'auteur : Demotix.

Dans cet article, Angelina Davydova, spécialiste des questions environnementales et journaliste, relate la montée du militantisme environnemental local en Russie. La version originale de cet article a été écrite par la Fondation Thomson Reuters, et est publiée ici avec l'accord de l'auteur à partir de 350.org, une organisation visant à mobiliser au niveau mondial pour résoudre la crise climatique.

Nina Popravko figure parmi les rares avocats spécialistes de l'environnemental en Russie, et défend en justice un groupe comptant une douzaine de militants dans la petite ville de Kozmodemiansk, dans la République des Maris sur la Volga. Les militants se battent depuis des années contre des projets de construction d'une décharge d'ordures ménagères, qui selon eux serait trop près d'une immeuble résidentiel.

Immédiatement après les audiences, Me Popravko a pris le train pour Oufa, une ville de plus d'un million d'habitants au sud de l'Oural, où plusieurs centaines de personnes tentent d'organiser une audition publique indépendante au sujet de la construction d'une usine de transformation du bois.

Et de retour chez elle près de St. Pétersbourg, où Nina Popravko vit et travaille pour l'organisation non  gouvernementale environnementaliste Bellona, un autre combat est en cours. Un groupe de militants a commencé à se mobiliser depuis l'abattage de près de 200 gros pins pour laisser place à un ensemble résidentiel de luxe. Afin d'empêcher un empiètement encore plus important sur l'espace forestier, les militants engagent des poursuites contre le promoteur immobilier, qui d'après eux aurait acquis la parcelle de terre illégalement.

“Je constate vraiment l'engagement croissant de beaucoup de gens ordinaires pour la cause environnementale”, dit Mme Popravko.

Les citadins de toute la Russie s'organisent pour la défense de leurs droits environnementaux de manière plus professionnelle qu'avant. En plus de l'installation de campements contestataires et l'occupation des chantiers, ils apprennent à faire des procès, organisent des discussions publiques et travaillent avec les journalistes et les réseaux sociaux.

De nombreuses initiatives locales similaires suscitent le soutien d'ONG environnementalistes plus grandes et expérimentées comme Greenpeace et WWF Russie, mais beaucoup se débrouillent aussi par elles-mêmes — avec un succès variable.

Ce qui fonctionne

Il n'y a pas de recette miracle pour gagner, dit Alexander Karpov, un expert du centre ECOM qui a passé plus de dix ans à soutenir les initiatives environnementales et urbaines locales à travers la Russie.

Karpov travaille depuis peu comme consultant auprès du Parlement de St. Pétersbourg, en rédigeant des projets de lois et effectuant d'autres activités juridiques, ainsi qu'en apportant si nécessaire son point de vue et son expertise aux parlementaires locaux.

Karpov affirme que la réussite de toute cause environnementale dépend du volume de temps et d'énergie que les militants sont prêts à donner pour protéger leurs droits. Il assure aussi que l'expertise est primordiale et que, plus les militants échangeront “de manière professionnelle” avec les autorités locales, rédigeront des documents juridiques et mèneront un lobbying à valeur ajoutée pour leurs causes, meilleures seront leurs chances de réussite.

La considération du public pour les questions environnementales s'est accrue en Russie au cours des dernières années. Certains experts établissent un lien avec le bien-être financier croissant des Russes, qui permet à plus de gens de pouvoir voyager à l'étranger ainsi que de planifier leur avenir et celui de leurs enfants.

Lien entre corruption et pouvoir

D'autres experts y voient une réaction à la corruption massive et à la mauvaise gouvernance, souvent à l'échelle locale, impliquant les autorités locales qui contractent des alliances troubles avec des entreprises locales ou nationales aux frais des résidents locaux.

La pression en faveur d'un militantisme environnemental plus fort a rencontré une réponse contrastée des dirigeants russes.

Nikolaï Goudkov, un porte-parole du ministère russe des ressources naturelles et de l'environnement, a dit que ce ministère “travaille activement avec les citoyens, les initiatives environnementales et les défenseurs — à la fois par le biais de notre bureau de liaison national et à travers davantage de ressources en ligne”, tel que le site Nacha Priroda (“Notre Nature”). Le site a été lancé fin 2013 et permet aux gens de toutes les régions de Russie de faire état d'infractions à l'environnement dans leurs voisinages, en utilisant la technologie de la géolocalisation.

Goudkov a indiqué que les représentants du ministère ont aussi organisé des réunions avec les défenseurs environnementaux travaillant sur les conflits locaux connus du public, tel celui concernant l'installation de l'usine de transformation du bois à Oufa, et un dossier litigieux en Russie centrale où les résidents se battent contre les projets de création d'une mine de nickel et de cuivre.

Mais la Douma d'Etat, le Parlement russe, a récemment mis en chantier un certain nombre de projets de loi qui menacent d'entraver les droits des militants locaux et de limiter les chances d'une participation publique plus importante au niveau des projets de la ville et du développement régional.

Fin décembre, les députés ont tenté de faire voter un projet de loi supprimant les procédures d'auditions publiques concernant un certain nombre de projets de construction d'infrastructures. Suite à une campagne civique engagée par des militants et des avocats environnementalistes, le projet de loi a néanmoins été “suspendu”, selon Nina Popravko. Mi-mars, un autre projet de loi réduisant de manière significative le nombre d'instances dans lesquelles les audiences publiques doivent se tenir a été voté en premier examen. Les avocats environnementalistes  disent que cette loi contrevient aux règles de droit russes et internationales.

“Le Parliament russe accumule les projets de loi qui limitent de manière préoccupante la participation publique”, disait un groupe d'avocats environnementalistes au cours d'une intervention publique. Une campagne contre cette loi est en cours.

Gros plan sur l'urbanisme

L'un des enjeux environnementaux les plus populaires en Russie actuellement est l'écologie en milieu urbain, qui étudie les aspects environnement du développement urbain. Les écologistes en milieu urbain s'intéressent aux problématiques telles que les transports propres, la qualité de l'air et de l'eau, la protection des espaces verts et des parcs, ainsi qu'une consommation et des modes de vie durables.

De tels mouvements sont principalement concentrés dans de grandes villes de plus d'un demi million d'habitants, mais ils ont aussi commencé à éclore dans de petites villes. 

En gros, la plupart de ces initiatives civiles se répartissent en deux groupes selon les spécialistes.

Le premier comporte des actions de contestation contre une nouvelle construction d'infrastructure ou d'habitations par exemple, ou la destruction d'un parc. De tels groupes se constituent rapidement et leur réussite dépend souvent de la solidarité et de l'énergie de leurs participants, autant que des ressources qu'ils peuvent apporter.

Des groupes de ce type engagent des procédures judiciaires ou des audiences publiques, travaillent avec les médias et les réseaux sociaux et organisent des manifestations. Le groupe se dissout presque toujours après que la procédure est gagnée, ou perdue.

Les efforts les plus compliqués sont ceux au long cours qui durent plusieurs années, ce qui peut conduire les militants à l'épuisement, la perte de motivation et d'intérêt pour la procédure.

Une affaire risquée

Les militants affrontent diverses menaces, dont la violence physique et des poursuites judiciaires. Le militant Evgeny Vitichko, originaire de Tuapse dans le sud de la Russie, a été emprisonné trois ans pour avoir écrit des slogans contestataires et collé des affiches sur une grille autour de la villa du gouverneur  du Krasnodar. 

Vitichko prétendait que la villa avait été construite illégalement dans une réserve forestière et que son propriétaire avait clôturé une partie du littoral.

Une campagne de soutien pour Vitichko a été lancée. “Il est particulièrement important que nous obtenions aussi un soutien au niveau international pour cette affaire”, dit Dmitry Chevtchenko, un militant à Krasnodar pour l'ONG Observatoire Environnemental du Caucase nord. “Autant pour Evgeny Vitichko lui-même que pour le mouvement environnementaliste grandissant en Russie.” 

Combler le vide

Un autre groupe au sein du mouvement environnementaliste grandissant en Russie est composé de militants locaux et de la société civile qui essaient de faire émerger des initiatives locales au niveau national pour remplacer la régulation inefficace de l'Etat, en l'absence d'un agenda environnemental et d'un mécanisme d'action publique tant au niveau fédéral que régional.

Ces groupes développent des réseaux environnementaux et bénévoles dans des domaines tels que la collecte des ordures, le recyclage, la plantation d'arbres, la préservation des parcs et cours d'eau, et la promotion d'une agriculture éco-compatible et de modes de vies écologistes. L'un des plus connus est le mouvement Moussora bolche niet (signifiant “[On ne veut] plus d'ordures”), qui a commencé sous forme d'initiative bénévole pour enlever les ordures des forêts et bords de rivières. Aujourd'hui c'est une organisation à grande échelle, active dans des projets allant du recyclage local à l'éducation à l'environnement.

De tels groupes se réunissent annuellement aux Sommets Delaï Sam (Faire soi-même), pour échanger des pratiques, technologies et compétences. Ces événements se tenaient au départ à Moscou mais désormais aussi dans d'autres villes.

Et cela ne concerne pas seulement le jeune branché qui participe à ce genre d'initiatives citadines. Dans certaines villes, les groupes sont dirigés par des habitantes qui consacrent leur temps libre à la mise en place de groupes locaux de bricolage.

Les militants déplacent parfois le centre d'intérêt d'une problématique à une autre. Tatiana Kargina, originaire d'Irkoutsk et vivant aujourd'hui à Moscou, est l'une des militants environnementalistes les plus connues de Russie. Mme Kargina a été le fer de lance du premier projet d'éco-habitation à Moscou, l'un des premiers réseaux russes pour l'habitat et la consommation éco-compatible, ainsi que d'autres initiatives. Mais au cours des deux dernières années, elle s'est aussi engagée en faveur d'une action de contestation émanant de la société civile contre des projets visant à exploiter le nickel dans la région de Voronej en Russie centrale, une région agricole avec des terres noires fertiles, riches en réserves de biodiversité.

Les villes soutenables

Le militantisme environnemental grandissant en Russie s'est aussi intéressé à la nécessité d'un développement urbain et régional durable et inclusif. Une initiative Open Urban Lab réunissant près de 30 jeunes professionnels impliqués dans la planification urbaine, l'architecture, la participation locale et le développement durable essaient de mettre en place des méthodes participatives dans la planification de la ville et son environnement dans les les villes russes.

L'organisation travaille avec les autorités et entreprises régionales et considère la participation comme “une technologie pour transformer des groupes sociaux, auparavant exclus des procédures de décision, en parties-prenantes, afin de créer et garantir le bien commun”, d'après son porte-parole Oleg Patchenkov.

Le processus de développement de la société civile n'est ni aisé ni rapide, mais tend véritablement à la hausse, selon les experts.

“Très souvent, les citoyens ordinaires ne veulent pas vraiment devenir des militants, ne veulent pas passer tout leur temps libre à faire campagne, manifester, parler aux médias, défendre un sujet sur les réseaux sociaux 24h sur 24”, disait l'avocate Nina Popravko. “Mais en réalisant qu'ils ne peuvent pas vraiment faire appel à quiconque —ni aux autorités municipales, ni à la possibilité de contrôler les organismes— ils ne peuvent que devenir acteurs eux-mêmes et essayer d'agir sur la situation, dont ils savent qu'elle affecte leurs vies et l'environnement dans lequel ils vivent.” 

Les 50 sites web les plus visités du Kenya

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Connaissez-vous quels sont les sites web les plus visités du Kenya? Découvrez-les sur le blog de James Wamathai:

Beaucoup de choses ont changé depuis février, quand j'avais établi la dernière liste des Top 50 sites les plus visités du Kenya. Le jet Jambo de la compagnie aérienne Budget venait d'être lancé, le journal local Nairobi News (Nouvelles de Nairobi) de la NMG venait d'être lancé, puis coulé, le site de divertissement izvipi venait d'être relancé et Sauti Sol venait de publier une vidéo controversée, mais populaire, pour leur nouvelle chanson “Nishike”.

Sur le front de popularité des sites Web aussi, il y a eu quelques changements.

Kenya Post a dépassé Ghafla comme le blog le plus populaire du Kenya. 
Jumia, KRA, Career Point Kenya, Helb et Techweez ont monté dans le classement. 
Niaje, The Star, Orange et Michezo Afrika sont descendus dans le classement. 
Ben Kiruthi, KU, Kenya Aujourd'hui et Kopo Kopo ont rejoint le top 50 du classement.

Un Président pour le Liban ? oui, non, peut-être, pourquoi faire ?

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Merci, je vous aime, je serai toujours avec vous.

C'est avec ce tweet que le président libanais Michel Sleiman a marqué le terme de son mandat le 25 mai 2014. Le blog politique Moulahazat a donné une évaluation intéressante et détaillée de sa présidence [Le présent billet a été publié le 9 juin sur GV en anglais].

“(…) Pendant 36% du temps de Michel Sleiman en fonction il n'y a pas eu de pouvoir exécutif en état de marche. Inutile de dire que le parlement libanais ne peut pas légiférer en l'absence de gouvernement en fonction, ni siéger en été, ce qui veut dire que pendant les 6 années [de présidence) Sleiman, le parlement a eu au maximum 3 ans pour voter lois et amendements (environ la moitié du temps)."

Beirut Report remarque les panneaux à la gloire de Sleiman le long de l'autoroute, et médite sur son héritage :

"(…) quel souvenir gardera-t-on de Sleiman ? Son tweet en faveur du mariage civil, ou ses critiques et désaccords très médiatisés avec la force la plus puissante du Liban, le Hezbollah ? Ou bien son pardon de fait à la rock-star indie arrêtée pour avoir cité son nom dans une chanson ? Pendant que d'autres twittos et journalistes encourent toujours des poursuites pénales pour l'avoir insulté."

Mais ça, c'est le passé. Ce que chacun brûle de connaître, c'est la suite. Le Liban est entré dans un vide présidentiel prévisible et prévu après l'incapacité du Parlement à élire un nouveau président dans le délai constitutionnel, mais ce n'est pas la première fois que Baabda (le palais présidentiel libanais) est sans locataire. Le président précédent, Michel Lahoud, était lui aussi parti sans successeur annoncé en 2008 et le pays avait passé six mois entiers sans chef de l'Etat.

Aujourd'hui, les Libanais abordent le retour du vide avec un mélange à parts égales de cynisme, d'humour et de philosophie. S'ils se montrent indifférents, c'est probablement parce que des années de déceptions leur ont appris à ne pas espérer grand chose de la politique locale.

D'où le constat de @DyalaBadran :

Nous vivons dans la crainte d'un "vide" présidentiel comme si nous avions en ce moment une fonctionnalité optimale ?

Voire l'approximation de @Georges_Sassine :

Scénarios libanais : (1) un personnage consensuel élu Président après un vide prolongé ; (2) la sécurité se détériore et l'armée prend le pouvoir dsans cérémonie

Mais on peut toujours compter sur @KarlreMarks pour trouver le côté positif :

Un Président arabe quitte ses fonctions à la fin de son mandat. La presse arabe se demande comment expliquer cela au peuple.

Mais c'est très sérieusement que le blogueur Elias Muhanna s'interroge sur la nécessité pour le Liban d'un président :

"Plus pertinente que la question de qui sera le prochain président, est celle de savoir si le Liban a même besoin d'un président, un quart de siècle après l'Accord de Taïf. Quels sont les pouvoirs et devoirs du Président (articles 49-63 de la constitution libanaise) ? A part de servir de “symbole de l'unité nationale” et de sauvegarder “la constitution, et l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale” du Liban, le Président de la République agit très peu sans aval du Conseil des Ministres. Il ou elle accrédite les ambassadeurs et promulgue les lois, mais n'a pas de voix dans le gouvernement, ne peut choisir de Premier Ministre sans consultations obligatoires avec le Parlement, ne peut pas dissoudre le Parlement sans autorisation du Conseil des Ministres, et ne peut pas empêcher efficacement une loi d'être adoptée."

Deux semaines plus tard, aucune issue n'est encore en vue à l'impasse politique, et les trop nombreux problèmes à l'ordre du jour relèguent peu à peu la vacance présidentielle à l'arrière plan de l'actualité au profit des discussions sur la Coupe du Monde :

Nouvelle théorie au Liban : le gagnant de la Coupe du Monde 2014 au Brésil influera sur le choix du prochain président. 

Livre à découvrir : “Un voyageur curieux”

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viajerocurioso

Image de Laura Schneider, utilisée avec autorisation.

Sur son blog, Laura Schneider nous invite au lancement du livre “Un viajero curioso” [Un voyageur curieux], le premier livre du photographe et écrivain Esteban Mazzoncini, où il raconte ses voyages et ses aventures autour du monde. Dans son billet, Laura présente rapidement l'auteur :

Desde 1993 fotografió más de 60 países en 400.500 kilómetros. El autor comparte, entre otras historias, el día que jugó al fútbol al lado de las pirámides de Egipto, cuando recorrió barrios talibanes en Afganistán con 25º grados bajo cero, el día en que sobrevivió a la muerte cuando contrajo malaria en Uganda, aquella vez que hizo dedo en un tanque en el Líbano o el día en que fue invitado a un casamiento en una aldea de Polonia.

Depuis 1993, il a photographié plus de 60 pays et parcouru 400 500 kilomètres. L'auteur raconte, parmi d'autres histoires, le jour où il a joué au football au pied des pyramides en Égypte, quand il a traversé les zones des Talibans en Afghanistan à -25°C, le jour où il a défié la mort après avoir contracté la malaria en Ouganda, la fois où il a été pris en stop dans un tank au Liban ou bien encore le jour où il a été invité à un mariage dans un village en Pologne.

Elle termine son billet en nous invitant à visiter le blog de l'auteur : Un viajero curioso [Un voyageur curieux; espagnol].

Cette brève du 2 juin 2014 fait partie du cinquième #LunesDeBlogsGV [le Lundi des blogs sur GV].
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