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Irekia : le potentiel d’une véritable transparence gouvernementale

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Irekia

Irekia

Sur le site Sesión de Control, le journaliste Iker Merodio publie une intéressante analyse concernant le potentiel et les limites du projet Irekia (qui signifie « ouvert » en basque), un « ensemble de plateformes, d’espaces et de mécanismes déployés par le gouvernement de Patxi López pour mettre en place son propre “gouvernement transparent” au Pays Basque ».

Le grand défi d’Irekia est d’ouvrir, réellement, les portes du gouvernement basque en allant au-delà d’un ensemble de sites web, de blogs, de réseaux sociaux et d’autres espaces numériques.

[liens en espagnol]


La météorite de Tcheliabinsk ranime les théories russes du complot

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La propension de RuNet à amplifier les théories du complot sur les incidents de toute sorte ne sera jamais surestimée. Pourtant, on reste à chaque fois ébahi à quel point ces explications sont souvent reprises par le discours dominant.

En l'espèce, la météorite [GV] qui a propulsé au premier plan vendredi dernier la morose ville de Tcheliabinsk. L'onde de choc n'était pas encore dissipée qu'apparaissait une première théorie du complot, avec les insinuations sur Novaya Gazeta de Ioulia Latynina, de la radio Echo Moskvy, qu'un genre de missile avait explosé dans sa trajectoire d'un site militaire à un autre, et que le caillou de l'espace n'était que la version officielle. (Sean's Russia Blog a traduit les “questions” de Latynina ici [en anglais].)

Sad Keanu and Belochka the Hell Squirrel join Putin atop meteorite contrail. Anonymous image widely disseminated online

Sad Keanu et Belotchka l'Ecureuil d'Enfer ont rejoint Poutine sur la traînée de la météorite. Image anonyme largement diffusée en ligne

L'article, qui commençait par “Certes je ne suis pas spécialiste des fusées,” a promptement été retiré [en russe, comme tous les liens sauf mention contraire] du site internet de Novaya Gazeta, mais pas avant que des captures d'écran et des copies ne soient disséminées dans tout RuNet. Latynina a ensuite présenté des excuses pour sa “paranoïa” dans sa chronique de la radio Echo Moskvy, reconnaissant que la météorite était bien une météorite. Des excuses qui sonnent quand même un peux creux :

[...] как только стало ясно, что там речь идет о килотоннах взрыва, то понятно, что это никакая не ракета, и понятно, что это, действительно, метеорит. [...] Действительно, совпадение. Метеорит летел на Чебаркульский полигон. Ну что? Бывает. [...] Когда у человека возникает паранойя, у него начинаются сразу всякие логические подтверждения этой паранойи.

[...] dès qu'il s'est avéré qu'il s'agissait d'une explosion de kilotonnes, alors évidemment ce n'est pas une fusée, mais effectivement une météorite. [...] Effectivement, une coïncidence. Une météorite volait vers le polygone de Tchebarkoul. Et alors ? Ça arrive. [...] Quand quelqu'un devient paranoïaque, toutes sortes de confirmations logiques de cette paranoïa commencent aussitôt.

Il est intéressant que Latynina semble dire que son idée originelle (une explosion de fusée maquillée en histoire de météorite) était “logique”, et, qui plus est, que si la quantité d'énergie dissipée par la météorite avait été plus faible, elle pencherait toujours pour sa première théorie.

Si les théories excentriques de Latynina sont notoires ainsi que sa compréhension limitée des aspects techniques, tel n'est habituellement pas le cas pour Andreï Makarevitch, la vedette du groupe de rock culte Machina Vremeni, qui a blogué sur Snob.ru en qualifiant la météorite de sujet de conversation “qui tombe à pic” pour détourner l'attention des scandales politiques. Il s'est aussi demandé quel serait le coût de “lancement” d'une météorite.

Autre personne à admettre avec hésitation l'existence de la météorite, Alfred Koch, l'économiste chargé des privatisations russes dans les années 90 et éphémère directeur de Gazprom Media. Pour commencer, Koch a écrit un billet sur Facebook (accueilli par plus de 9000 ‘j'aime') demandant pourquoi la défense anti-aérienne russe n'avait pas détecté et détruit la météorite :

Почему он не был даже засечен? На фига нам такая ПВО? Может и нет никакой ПВО?

Pourquoi n'a-t-elle même pas été détectée ? C'est un bordel la DCA ? Peut-être qu'il n'y a aucune DCA ?

Koch espérait peut-être une opération plus proche de celle décrite par le film Armageddon. Il a ensuite écrit un autre billet :

Над нашей страной произошел взрыв неизвестного объекта. Высота на которой произошел взрыв – 20 км. Мощность – примерно 20 – 30 Хиросим. Теперь самое интересное: не прошло и суток, как это случилось, а поиски остатков объекта – прекращены… Не знаю как вы, а мне кажется, что меня держат за идиота.

Au-dessus de notre pays s'est produite l'explosion d'un objet inconnu. L'altitude à laquelle s'est produite l'explosion est 20 km. Sa puissance : entre 20 et 30 Hiroshimas. Maintenant le plus intéressant : pas même 24 heures ont passé depuis que c'est arrivé, et les recherches des débris de l'objet ont cessé… Vous, je ne sais pas, mais j'ai l'impression qu'on me prend pour un idiot.

On a peine à croire que Boris Nemtsov, une figure de l'opposition et membre du Conseil de Coordination de l'opposition, était sur la même longueur d'onde que Koch pour les “objets inconnus”, avec sa note de hier :

Альфред Кох удивляется, почему прекращены поиски челябинского неопознанного летающего объекта (НЛО) [...] И почему версия Латыниной, что это был не метеорит, а наша ракета нечаянно кем-то запущенная, была забанена даже независимыми СМИ. Мне представляется, что дискуссия вокруг НЛО крайне опасна и невыгодна властям.

Alfred Koch s'étonne de l'arrêt des recherches pour l'objet volant non identifié (OVNI) de Tcheliabinsk [...] Et que la version de Latynina que ce n'était pas une météorite, mais notre fusée lancée par mégarde, ait été bannie même des médias indépendants. J'imagine qu'une discussion sur les OVNI est hautement risquée et inopportune pour les autorités.

Plusieurs commentateurs ont réagi par des liens vers une vidéo sur YouTube intitulée “Avons-nous été sauvés ?”, et pour l'un d'eux :

Вообще-то там заметили сигарообразный объект который сбил и уменьшил тем самым метеорит и затем полетел дальше.

En réalité, on a discerné un objet en forme de cigare qui a touché la météorite et en a réduit la taille,puis a continué son vol.

A diagram. An anonymous image widely distributed online.

Un diagramme montrant la trajectoire de la météorite, de gauche à droite : datcha de Poutine, ventilateur très puissant du KGB, Tcheliabinsk. Image anonyme largement diffusée en ligne.

Pourquoi certains répugnent-ils autant à accepter comme telles les explications simples d'événements certes exceptionnels ? Le blogueur Vladimir Golishev prend du recul et attribue  le désir de compliquer à la peur de l'aléatoire :

что хуже: метеорит или ракета?
по-моему, ракета как-то превычней, понятней, тривиальней
подумаешь, с курса сбилась – врезала по людЯм!
первый раз что ли?!
вполне штатная ситуация для неуклонно поднимающейся с колен расеи
а вот ежели вправду метеорит – тогда, действительно, страшно

qu'est-ce qui est pire : une météorite ou une fusée ?
pour moi, une fusée c'est un peu plus usuel, compréhensible, banal
tu parles, elle a dévié – a tapé dans des gens !
comme si c'était la première fois ?!
situation très embêtante pour la Russie qui se redresse sans relâche
et si c'est vraiment une météorite, alors effectivement ça fait peur

Une deuxième révolution en Libye?

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(Les liens renvoient vers des pages en anglais) Le 15 février 2011, deux jours avant la date prévue pour la ‘Journée de la Colère', des femmes libyennes, apparentées aux prisonniers du centre correctionnel d'Abou Salim, ont manifesté selon leur habitude à Benghazi pour exiger des informations sur la disparition et/ou le décès de leurs êtres chers dans cette prison infâme du régime de Mouammar al-Kadhafi. Cette prison tristement célèbre était réservée aux activistes, prisonniers politiques et autres individus considérés comme dangereux pour le système de ‘Jamahiriya‘ de l'ancien homme fort de Libye.

La révolution libyenne n'a été semblable à aucune autre, en contraste avec le renversement des dictateurs tunisien et égyptien pendant le ‘Printemps Arabe'. Elle s'est inscrite dans l'histoire avec sa descente vers une révolution armée, lourdement soutenue par les forces aériennes de l'OTAN.

Le chemin vers la démocratie a été plutôt cahoteux, même si le sang n'a pas été versé sous les mandats successifs de trois gouvernements en moins de deux ans. Contre toute attente, la Lybie a aussi tenu une élection modèle en juillet 2012, qui portait un message d'espoir puisqu'elle a été remportée par des partis non-islamistes, comme le dit Asma de @LibyanBentBladi :

@LibyanBentBladi: Nous, les Libyens, nous avons toujours été initiateurs de tendances.
Les résultats électoraux en Libye arrêtent la vague islamiste – http://nyti.ms/Mc1Tk2

Ben Ghazi celebrates the second anniversary of the Libyan revolution. Photo credit: Libyan Youth Movement Facebook page

Benghazi célèbre le deuxième anniversaire de la révolution libyenne. Photo de la page Facebook du Mouvement de Jeunesse Libyen

Cependant, en ce deuxième anniversaire de la révolution du 17 février, comme on l'appelle maintenant, la transformation promise de la Nouvelle Libye en une démocratie prospère n'a pas été accomplie. Le gouvernement libyen, rejetant toute aide extérieure, n'a pas réussi à sécuriser les frontières ni les dépôts d'armements, et le pays et certains de ses citoyens sont devenus les plus grands contrebandiers et trafiquants d'armes de la planète.

La mauvaise gestion des priorités, le refus persistant de justice et de réconciliation ainsi qu'une corruption flagrante ont refroidi l'euphorie et exacerbé les griefs de divers groupes et régions. L'expression de chagrin d'Exiled in Libya en tant que personne déplacée constitue un exemple de premier ordre des problèmes qui restent à résoudre :

Adieu foyer bien-aimé,
Un jour je reviendrai
Demeure de mon bonheur – ma dignité
Réconfort de mes vieux jours
Asile de mon corps fatigué
Tournerai-je encore la clef dans ta serrure ?
Mes pieds nus fouleront-ils à nouveau
La douce terre de tes champs ?
Trouverai-je le caroubier tenant ferme
En dépit des vents déchaînés ?
Les roses que j'ai soignées envers et contre tout,
Le jasmin frémissant dans la brise,
Seront-ils là pour m'accueillir ?
La huppe à ma fenêtre – garde-t-elle de moi le souvenir ?
Je me languis tant de vous !
Cette connaissance, cette appartenance
La beauté de la lumière du matin
L'azur des crépuscules
Je suis endeuillé, j'ai perdu mon foyer
Déraciné et exilé
Combien de temps dois-je errer, jusqu'où porter mes pas ?

Les Libyens, comme Sarah de @LibyafromFrance, ont aussi été choqués, par exemple, de  voir que la Cour Suprême a pu entériner rapidement une loi permettant aux hommes libyens de prendre une deuxième épouse sans le consentement de la première, annulant ainsi une loi de l'ère Kadhafi qui contrôlait la polygamie, malgré le fait qu'on attend toujours la législation de transition sur la justice.

@LibyaFromFrance: Quel titre “@AlArabiya_Eng: Time for men in #Libya to look for a second wife: Supreme Court http://goo.gl/ruqkn ” (Il est temps pour les hommes en Libye de se chercher une deuxième femme: Cour Suprême http://goo.gl/ruqkn)

L'emprise croissante des Islamistes sur la sphère publique et leur flatterie des milices leur permettent de parader de plus en plus, ce qui a culminé, le 11 septembre 2012, avec l'assassinat de l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye à Benghazi. Cela a marqué un tournant, avec une augmentation des enlèvements et assassinats d'ordre politique, confirmant fortement l'impression que le gouvernement élu est impuissant, lent et déconnecté des vrais problèmes libyens. Les appels au fédéralisme se sont intensifiés, atteignant leur apogée il y a deux mois avec la planification d'une deuxième révolution le 15 février à Benghazi, dans la logique qu'ayant lancé le mouvement, ils pourraient le recommencer et corriger les erreurs. La liste des exigences allait de la démission de personnages politiques à la mise en place d'un système fédéraliste.

Une goutte d'eau semble avoir fait déborder le vase, comme exprimé ici par Highlander: les avertissements visant à dissuader les étrangers de se rendre en Libye.

Les dernières recommandations aux voyageurs en Libye me donnent peur à moi qui habite ici de me déplacer en Libye

Toutes ces émotions négatives et ces déceptions, ainsi que l'augmentation des risques sécuritaires posés par des éléments loyaux à Kadhafi qui pourraient détourner la manifestation prévue à leurs propres fins contre-révolutionnaires, ont énormément affecté les Libyens, dont beaucoup, comme le décrit Hanan Saeed de Romana, ne voient pas grand chose à fêter.

Qu'est-ce nous fêtons exactement ? Sérieusement ?
Le chaos peut-être ?
Je ne sais pas, voyons voir, l'absence d'ordre public ?
Ou peut-être l'inspiration d'une nouvelle terreur et le fait de ne pas pouvoir sortir de nos maisons après les prières du Mahgreb ?
La haine profonde envers quiconque porte une arme en public ?
Ou mieux encore, la nouvelle norme : voir des armes au grand jour ?
Euh, j'ai du mal à trouver des choses à ajouter à cette liste… [...] Jusqu'alors, pour moi au moins, le 17 février n'est rien de plus qu'un triste rappel de ce que nous espérions devenir, pas de ce qu'est vraiment la réalité.

Les Libyens se demandaient où était passée cette humeur particulière d'unité et de victoire sur le mal à l'approche de l'anniversaire de la révolution qui sera célébré par un week-end prolongé. Malgré tout, les préparatifs pour la fête ont démarré plus tôt que prévu et se sont développés en célébrations en bonne et due forme dans plusieurs districts de Tripoli.

Comme le dit Ruwida Ashour sur Omar Almokhtar's Daughter:

Tout le monde s'est souvenu sans s'alarmer de la manière dont nous avons agi pendant cette période il y a 2 ans, en essayant de faire du mieux pour que la ville soit joyeuse et sans danger, j'étais vraiment un peu inquiète pour ma ville, non pas à cause de quelque chose de particulier mais juste à cause de ceux qui peignent une image sombre de Benghazi, mais aujourd'hui je suis non seulement heureuse, mais hyper-excitée, et, une fois de plus, je ne m'inquiète pas pour les grands héros (les citoyens de Benghazi).

Des centaines de jeunes se sont levés pour assurer la sécurité des villes de par la Libye durant toute la période précédant l'anniversaire et ont gagné la reconnaissance de la population, comme le montre ce tweet de Maimuna (@fcukruna) :

@fcukruna: Chapeau à tous les shabab bladi [jeunes de mon pays] qui tiennent les postes de contrôle dans le froid cette nuit, je vous aime et vous apprécie <3! #Libya

Il semble que le pays n'ait soupiré de soulagement et ne se soit entré en liesse que lorsque le Parti Fédéraliste a confirmé qu'il ne se joindrait pas à la manifestation prévue à Benghazi le 15 février, comme en témoigne le Mouvement de Jeunesse Libyen @Shabablibya dans ce tweet :

@ShababLibya: on vient d'avoir notre administrateur à #Benghazi Shara3 Jamal Street sur Skype; fête folle !! #libya #feb17 RT

Dans un communiqué surprise sur la chaîne télévisée Al-Ro’ya TV hier soir (mercredi), le bloc fédéraliste de Cyrénaïque a annoncé qu'il ne participerait pas aux manifestations de demain dont il était à l'origine. La décision a été prise, selon ce communiqué, “pour la sécurité de nos communautés, la préservation de notre unité nationale, notre harmonie sociale, et afin d'éviter que le public ne se trouve mêlé à des conflits provoqués par différentes entités ou groupes politiques.”
Le dernier point fait référence à la préoccupation que d'autres groupes soit opposés à la révolution soit avec des objectifs différents n'essaient de détourner l'occasion vers la violence.”

Screenshot_1

Mouvement de Jeunesse Libyen
@Shabablibya
On vient d'avoir notre administrateur à #Benghazi Shara3 Jamal Street sur Skype; fête folle !! #libya #feb17 RT

Je conclurais que, oui, nous sommes encore loin des droits de l'Homme pour tous, de la liberté d'expression, de la réconciliation, de la justice sous toutes ses formes, et de la prospérité économique, mais jusqu'à présent nous avons réussi à éviter la guerre civile malgré le déluge d'armements, et à maintenir l'unité du pays en réalisant à la dernière minute une démonstration de solidarité qui nous a redonné ce sentiment spécial chargé d'adrénaline d'après la révolution, quand tous les rêves sont possibles. Est-ce que ce pourrait être là la vraie deuxième révolution ?

L'internet est-il libre au Pérou ?

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[Sauf mention contraire, les liens mènent vers des pages en espagnol.]

(Article d'origine publié en espagnol le 5 décembre 2012)

Il est de plus en plus fréquent d'entendre que tel ou tel pays débat ou promulgue une loi touchant la liberté d'internet, et le Pérou n'y fait pas exception. Depuis quelques mois [juin 2012], la “Ley de Delitos informáticos” [le projet de loi sur les délits informatiques] connue aussi sous le nom de Ley Beingolea [Loi Beingolea en français, du nom du président de la commission de Justice du Congrès, Alberto Beingolea, ayant approuvé ce projet de loi ; il n'en est pas l'auteur], a soulevé des inquiétudes et entraîné des débats car elle est tenue pour une menace potentielle à la vie privée et à la liberté d'expression sur internet au Pérou.

Plus récemment [en novembre 2012], une seconde controverse est apparue avec ce que les Péruviens nommèrent la #SOPAcriolla [jeu de mots en référence au plat péruvien "sopa criolla" (soupe maison, littérallement "soupe créole") et le projet de loi américain SOPA (Stop Online Piracy Act) visant à lutter contre la violation du droit d'auteur sur internet, en particulier auprès des hébergeurs]. Dans le cas de la “SOPA criolla”, ce qui devait être initiallement une synthèse d'opinions de différents acteurs de l'internet péruvien recueillies en séances publiques, pour établir de proche en proche une norme concernant les droits d'auteur et la responsabilité des fournisseurs d'accès à internet (FAI), a fini par s'étendre et entraîner une vive discussion sur la liberté d'internet au Pérou et sur les menaces pesant sur celle-ci.

Pourquoi s'en prend-on législativement à la liberté de l'internet ? Les raisons sont multiples et vont de la pression exercée par les grands groupes ayant des intérêts dans le domaine des droits d'auteur [en français] sur d'autres institutions et leur gouvernement respectif pour combattre la “piraterie”, jusqu'aux tentatives [en français] de ces mêmes gouvernements pour lutter contre l'opposition et la dissidence, se cachant parfois derrière des motifs de sécurité nationale. Sans oublier les restrictions d'accès à internet auxquelles les entreprises de télécommunication elles-mêmes contraignent leurs utilisateurs afin d'en tirer un meilleur profit économique.

Photo de Daniela Goulart, asleeponasunbeam sur Flickr, repoduite sous licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 2.0)

Des principes tels que “l'internet comme un droit fondamental de l'homme” ou la neutralité du réseau, ou même d'autres aspects fondamentaux tels que la liberté d'expression [en français] et le respect de la vie privée, se voient touchés par les projets de loi nord-américains tels que SOPA ou PIPA (“PROTECT IP Act”) [en français, comme les autres sigles] et les Traités de Libre-Échange ou d'autres accords (ACTA, connu aussi en français sous le sigle ACAC – L'accord commercial anti-contrefaçon -, et TPP) entre les différents pays.

Cependant, bien qu'il me semble que nous soyons plutôt nombreux au Pérou à discuter sur les réseaux sociaux de ces thèmes relatifs à la liberté et à l'internet, la prise de conscience et l'intérêt général sur ces sujets demeurent en fait relativement faibles. Pourquoi devraient-ils être plus grands ? Précisément parce que ces projets nous touchent tous, et à commencer par le prix de l'accès internet que nous payons, depuis une ligne fixe à domicile ou depuis un portable, et ce que nous obtenons en retour.

Il y a quelques temps [août 2011], le blogueur de Chillinfart est revenu sur le rôle des entreprises de télécommunication au Pérou et sur leurs tarifs :

J'ai toujours rappelé le préjudice causé par les limitations de trafic que l'oligopole des télécommunications cherche à imposer (qu'il s'agisse des entreprises Claro, Movistar, Nextel ou Velatel) [...] D'autre part, il est important de comprendre qu'une tarification au forfait est vitale au Pérou où, malgré l'essor de l'usage d'internet dans les cybercafés (appelés “cabinas” au Pérou) et quelques réussites à l'échelle locale, la pénétration d'internet demeure très faible et ces limitations de trafic finiront par rebuter encore plus les démarches d'accès à l'information.

Il ajoute :

En quoi ces mesures, comme la limitation de trafic, toucheraient les Péruviens ? En premier lieu, il en va de [leur] portefeuille, cela va de soi, en rendant le prix de l'accès à l'internet aussi cher que celui qu'il était à l'époque des modems analogiques (payer à chaque connexion, avec une consommation dépendant de la fréquence et de la durée de communication). En second lieu, ces mesures permettent aux opérateurs qui posent des filtres pour ralentir l'accès à certains services (par exemple les réseaux P2P, les pages de multimedia, les services de téléphonie sur internet comme Skype) de créer des saturations artificielles pour s'en dédouaner lorsque les choses tournent mal ou aller jusqu'à vendre à des tiers des informations sur l'activité en ligne de leurs clients.

Nous voyons ainsi qu'en dépit de l'existence d'une grande fracture numérique au Pérou, les entreprises de télécommunication posent des barrières supplémentaires à l'accès à internet. Elles s'attribuent la préférence et bloquent certains sites donnés sans raison apparente ni bien expliquée (le dernier cas en date de blocage visait bit.ly, un service de réduction d'adresses internet (URL) qui resta inaccessible depuis le Pérou plusieurs jours d'affilée).

A cet égard, le journaliste José Soriano, l'un de ceux ayant introduit l'internet au Pérou, posait sur son compte Facebook le problème suivant :

Si les DNS [Domain Name System, services transformant une adresse IP en nom de domaine] et les serveurs sont entre les mains de sociétés privées, et sont dépourvus de tout contrôle institutionnel, l'internet du Pérou n'est-il pas vulnérable ? N'est-il pas temps de mettre sur pied pour la société civile, en bonne et due forme, un Comité péruvien de la gestion de l'internet, avec une participation de l'Etat, celle des fournisseurs d'accès et avec des représentants des utilisateurs et des ONG ?

Concernant d'autres aspects de l'internet, le Congrès péruvien a promulgué [le 15 juin 2012] la “Ley de Promoción de la Banda Ancha y Construcción de la Red Dorsal Nacional de Fibra Óptica” [loi de promotion du haut débit et de construction d'un réseau national de fibre optique], sans débat public majeur. Et tandis qu'une partie de la loi évoque le respect de la neutralité sur internet, on ajoute de l'autre une plus grande régulation à la loi existante. Sur le blog Blawyer, l'avocat Morachimo Miguel l'explique :

La nouvelle loi Banda Ancha [loi Haut Débit] s'efforce de réguler une affaire que OSIPTEL [Organismo Supervisor de Inversion Privada en Telecommuniciones, l'organisme de régulation des télécommunications au Pérou] supervise depuis maintenant près de sept ans. Mais en l'occurence, la régulation proposée par la loi Banda Ancha est beaucoup plus restrictive que celle actuellement en vigueur. Elle prévoit des restrictions d'accès aux applications de la part des opérateurs “à la demande de l'abonné ou de l'utilisateur et/ou dans certains cas exceptionnels pour des motifs de sécurité” Art.7) [...] Si dans certains pays, le processus de consultation publique est allé à son terme et de sérieuses enquêtes de marché ont été réalisées, il est vraiment dommage que l'on ait traité ce thème au Pérou de manière législative sans débat d'envergure ni communication.

Concernant les différentes lois relatives à l'internet dernièrement élaborées au Pérou, comme dans le cas précédent [la loi Banda Ancha], le journaliste José Soriano déclare aussi sur Facebook que celles-ci se prêtent d'autant mieux, et même dans les cas les plus positifs, à rendre en réalité la situation encore plus confuse :

La législation nationale est déjà abondante et suffisante, et toute loi supplémentaire ne ferait que restreindre les droits des citoyens. [...] Internet a pu se développer grâce à son auto-régulation et à la liberté de la circulation de l'information sans violer la neutralité du réseau. Toute tentative de régulation ou de législation est en soi un coup porté aux libertés publiques, car les utilisateurs sont déjà soumis aux lois civiles et pénales pré-existantes avec des procédures, des réglementations, des autorités d'application et de contrôle.

Pendant ce temps, la presse semble exacerber les affaires de délits cybernétiques pour créer une ambiance propice aux lois restrictives sur l'internet. Parallèlement, des thèmes comme la signature du Traité de libre-échange avec l'Union Européenne ne sont pas analysés en profondeur et les articles critiques à l'égard de ces traités “disparaissent” bizaremment.

Comme on peut le constater, la liberté d'internet est un enjeu aussi technique que juridique, ce qui explique sans doute la difficulté du plus grand nombre – sinon des législateurs eux-mêmes – à s'y intéresser, voire à le comprendre. Miguel Morachimo écrivait il y a peu :

A l'égal de beaucoup de pays d'Amérique Latine et d'autres régions du monde, le Pérou est un État dont les représentants politiques se sont pas encore familiarisés avec internet et les technologies en général. À cet égard, nos politiques nationales restent encore des directives générales qui ne nous guident ni vers des solutions innovantes ni des lois intelligentes. Contrairement à d'autres sujets d'intérêt public, comme la violence politique ou la discrimination, de rares voix issues de la société civile contribuent au débat public sur la politique de l'internet au Pérou. Par conséquent, à cause de ce vide, les intérêts des utilisateurs ne sont pas représentés  lorsque sont proposés au Congrès des projets de loi concernant nos droits.

Nous nous sommes entretenus récemment avec Miguel Morachimo sur ces thèmes :


Article original [en espagnol] publié sur le blog personnel de Juan Arellano.

Brésil: un projet de quartier résidentiel autorisé dans un secteur dunaire protégé

Les Egyptiens ont élu Morsi parce que …

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Sur Twitter, les Egyptiens qui ont voté pour Mohamed Morsi à l'élection présidentielle du 24 juin s'en mordent les doigts, et leur regret est évident avec le nouveau mot-clic J'ai élu Morsi parce que ..

Le mot-clic [en arabe] #انا_انتخبت_مرسي_عشان a fait naître impertinence et sarcasme. Morsi, le candidat des Frères Musulmans, a remporté le second tour de la présidentielle contre Ahmed Shafik, le dernier premier ministre de Hosni Mubarak, lequel a démissionné après 32 ans de règne, au bout de 18 jours de manifestations dans tout le pays.

A peine quelques mois de son pouvoir, et voici les Egyptiens de retour dans les rues pour réclamer son départ. Et tout comme sous Moubarak, les manifestations sont réprimées et tournent à la violence dans les affrontements entre contestataires et policiers.

Sara Hassan écrit [en arabe] :

#انا_انتخبت_مرسي_عشان أموت شهيد

@saram7assan2010: J'ai élu Morsi parce que je peux mourir en martyr

Ahmed Arafi note :

#انا_انتخبت_مرسي_عشان انتخبوك يا #مرسي علشان يضربوا نفسهم بـ أجدع جزمة

@AhmedArafi: Ils vous ont élu Morsi pour pouvoir se lancer leur chaussure

Mohamed Salah renchérit :

#انا_انتخبت_مرسي_عشان انا راجل ابن كلب

@7agog: J'ai élu Morsi parce que je suis un homme qui est un fils de chien

Et Mohamed Youssef de plaisanter :

#انا_انتخبت_مرسي_عشان لأنه روش وستايل وبيتكلم انجليش لانجويتش كويس أوي ده غير انه الانسان الوحيد اللي شاف طائر النهضه المبارك !

@yousufian: J'ai élu Morsi parce qu'il a du style et parle bien anglais et est le seul à voir le phénix

Alyaa Gad explique :

#انا_انتخبت_مرسي_عشان يحل لنا مشكلة الانفجار السكاني عن طريق خطة خمسية لمضاعفة حوادث القطارات والطرق وانهيار العمارات وقطع خلف الجميع.

@AlyaaGad: J'ai élu Morsi parce qu'il résoudra le problème de l'explosion démographique en Egypte dans le cadre d'un plan quinquennal d'augmentation des accidents de trains et de la route et d'effondrement de bâtiments. Il va aussi rendre les Egyptiens impuissants.

Quant à @SaLaMonty_, il décline sa responsabilité dans l'élection de Morsi :

#انا_انتخبت_مرسي_عشان والمصحف ما عملتها .. دانا ايدى تنقطع ولا يغطسوها فى بلاعة ولا انى انتخب البغل ده .. الحمد لله كنت #مبطلون

@SaLaMonty_: Je jure par Dieu que je n'ai pas élu Morsi. Plutôt me trancher les mains que d'élire ce crétin. Je remercie Dieu d'avoir été Mubtilun (ceux qui votent blanc)

Elmo, Domo et Pikachu apportent des sourires au Japon

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Project: Holding hands

Domo, Snoopy, Barbapapa, Pikachu, Elmo et d'autres personnages se tiennent la main. Image librement partagée issue de teotsunago.com (uniquement pour usage non-commercial)

“Projet : se tenir la main” (Teo Tsunago Daisakusen) [ja, en] est un projet artistique qui utilise des personnages pour enfants emblématiques afin de faire sourire les gens au Japon, particulièrement les enfants après le tremblement de terre de 2011. (more…)

L'Inde, aux premiers rangs de One Billion Rising

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[Les liens renvoient vers des pages en anglais] L'ONU définit la violence contre les femmes comme “tout acte de violence fondée sur le genre qui a pour effet réel ou probable un dommage ou une souffrance de nature physique, sexuelle ou psychique sur des femmes, y compris les menaces de tels actes, la coercition ou la privation arbitraire de liberté, se produisant dans la vie publique ou privée.”

Une femme sur trois subira des violences au cours de sa vie, autrement dit, un milliard de femmes actuellement en vie affronteront une forme ou une autre de violence, un phénomène dont la prévalence dépasse celle de toute autre maladie, selon les chiffres de l'ONU. ‘One Billion Rising’ est un événement conçu par Eve Ensler, célèbre il y a 15 ans pour sa pièce ‘Les monologues du vagin’.

Women take part in the One Billion Rising Campaign at Guwahati Assam, India. Image by Reporter#21795 Copyright Demotix (14/2/2013)

Des femmes prennent part à l'opération One Billion Rising Campaign à Guwahati dans l'Assam, en Inde. Photo Reporter#21795 Copyright Demotix (14/2/2013)

L'Inde est parmi les pires des pays du G20 pour les nombreuses formes de violence contre les femmes, avec les mariages d'enfants, les foeticides de filles, les meurtres d'honneur, les guerres, la violence conjugale et les suicides. Dans certains cas, leurs morts ne sont même pas prises en compte. P.Sainath écrit :

Une catégorie qui n'est pas dénombrée, est celle des paysannes qui font le gros du travail des champs, et sont conduites au suicide par la pauvreté et les emprunts impossibles à rembourser. Elles ne sont pas considérées comme agricultrices parce que la terre n'est pas à leur nom, et dans la plupart des Etats elles n'ont pas de droits fonciers.

Les comptes-rendus des médias en ligne et généraux montrent la vaste participation des Indiens dans tout le pays, et l'Inde en tête de la campagne mondiale.

L'événement One Billion Rising incitait les femmes à se rassembler en divers lieux pour faire grève, danser, et se lever contre la violence. De nombreuses vidéos ont été diffusées en ligne pour encourager les femmes à participer. La vidéo de la chanteuse Anoushka Shankar où elle explique pourquoi elle se lèvera le 14 février a fait le tour des sites de médias sociaux.

Video Volunteers a publié la déclaration d'une jeune fille de 19 ans pour One Billion Rising :

One Billion Rising : Levez-vous pour défendre Chanchal :

Le 21/10/2012, quatre hommes ont jeté de l'acide sur Chanchal, 19 ans, et sa soeur de 15 ans pendant leur sommeil. C'était une conséquente directe de l'audace de Chanchal à résister au harcèlement sexuel continuel de ces hommes. Dans la vidéo ci-dessus, la famille de Chanchal réclame publiquement justice au Ministre en Chef M. Nitish Kumar et au Vice-Inspecteur de la police pour les personnes à protéger, Arvind Pandey.

Indianhomemaker a proposé des pages de photos de la journée à Gurgaon.

Ce même jour au Kerala, une femme a été harcelée en public par des eve teasers [NdT : "eve-teasing" est une expression familière en Inde désignant le harcèlement sexuel de femmes en public] et elle a eu le cran de leur mettre une râclée. Amrita, la courageuse jeune fille, explique aux média qu'elle se serait sentie moins que rien si elle n'avait pas réagi dans le silence général, surtout après avoir participé à la manifestation one billion rising.

Every now and then, the rally would pause and the women and men would laugh raucously for a minute or so. It's all about freedom of expression and reclaiming public space, said an organiser.. Image by Lois Kapila. (14/2/2013)

A intervalles, le défilé stoppait et les femmes et hommes riaient bruyamment pendant une minute. Pour la liberté d'expression et se réapproprier l'espace public, selon une organisatrice.. Photo Lois Kapila. (14/2/2013)

Piyasree Dasguptaa sur First Post commente que l'opération pourrait prendre un tour carnavalesque :

Par exemple, le NCRB [NdT : le Service national d'Etude de la Criminalité] souligne que la ville où le nombre de crimes a le plus augmenté en 2011, de près de 87 %, est Asansol, une ville industrielle au Bengale, loin de Calcutta où la campagne One Billion Rising se déployait dans toute sa force.
Quelle est donc la réponse ? Arrêter la protestation – à la manière élaborée qui utilise les aspects les plus populaires de notre culture ? Non. Mais il nous faut aussi trouver un moyen de ne pas la faire ressembler à un carnaval qui n'est pas au goût de tous.

Kamayani dit sur son blog en quoi la manifestation de Mumbai est unique :

A Mumbai ce que cet événement a d'unique est d'être “le plus divers et le plus ouvert”, nous avons des femmes représentant la variété des fractions marginalisées de notre société – handicapées, dalits, minorités sexuelles, musulmanes, présentes pour dire non à la violence, et aussi donner le message que les femmes à besoins différents ont le droit à la différence

Subhajit das explique pourquoi il pense que de tels mouvements réservés à un genre pourraient ne pas trouver les résultats souhaités, surtout à Calcutta :

Les mouvements réservés à un genre sont par nature, problématiques, parce que a) ils ne savent pas reconnaître qu'un problème social donné se limite à (une interprétation “définitive” d')un genre. Dans le cas présent, les organisatrices semblent dans le déni du fait que la violence sexuelle à Calcutta ne se limite pas qu'aux femmes, ou plutôt, la notion de femme “cataloguée” biologiquement, donc étiquetée comme le sexe féminin, ou les individus identifiés comme des femmes ; jugeant par des expériences personnelles, les “hommes” de différentes expressions de genre se font harceler sexuellement, eux aussi.

Une image d'un autre point de vue sur la manifestation a été diffusée sur Facebook avec cette étiquette:

Parce que les “travailleuses du sexe ont aussi des droits, comme vous et moi !”

Balu Menon écrit sur Facebook :

Je suis aussi d'accord..Le réveil des femmes est le seul moyen d'avoir de meilleurs HOMMES !

Jo Stroebel a partagé une photo de femmes qui tambourinent pour One billion rising à Kochi :

Students of Kamla Nehru College in an enthralling choreographed performance in the OBR event at Parliament Street, New Delhi. Rajeev R Singh. Copyright Demotix (

Des étudiantes de l'Institut Kamla Nehru exécutent une chorégraphie spectaculaire à la manifestation sur Parliament Street, New Delhi. Rajeev R Singh. Copyright Demotix

Ci-dessous, une sélection de tweets sur la campagne One billion Rising dans tout le pays :

‏@EsteKelvaredhel (Likla): Mumbai s'est levé d'une manière qui aurait fait la fierté d'@eveensler !

‏@The_AK_84: (Ashutosh Kumar ‏@The_AK_84) OneBillionRising a l'air d'un succès seulement sur twitter et dans le monde virtuel. Pas plus de 1000 personnes sur les lieux à Delhi y compris journalistes et organisatrices

‏@RuchiraSingh (Ruchira Singh): Des femmes de tous âges et horizons confluent. Certaines se saluent d'un ‘Heureux OBR', delhi fête #onebillionrising !

‏@tetisheri (Lily ) Allée à parliament street. Blank Noise [NdT : un projet artistique pour lutter contre le harcèlement sexuel en public] fait une installation de vêtements pour dire “Je n'en veux pas”. #onebillionrising #delhi

shahid ‏@shahidnissar(shahid ‏@shahidnissar) @sardesairajdeep monsieur c'est le 6e jour du couvre-feu imposé par l'état, le cachemire ne peut pas participer à #onebillionrising @BDUTT

‏@davidpakh (David Pakhuongte) One billion rising : kashmir to kanyakumari, kutch to kolkata. Où est le Nord-Est sur votre carte ? #onebillionrising #ndtv

‏@caslet (Cassandra Wright):
Je reviens du défilé #onebillionrising à Chennai, en Inde. C'est super de ressentir la solidarité sur toute la planète. Ce que les femmes affrontent ici est affreux

‏@parveendusanj (Parveen Dusanj) #OneBillionRising en Inde il y a des femmes qui infligent des violences (physiques & psychologiques) à d'autres femmes. C'est la pire sorte. Doit CESSER

Le message de Zena résume le mouvement :

‏@zenacostawrites (Zena Costa‏) #OneBillionRising Créons une société où les femmes ne soient pas tuées pour l'honneur, mais honorées pour la vie ! #JusticeForWomen #India #VDAY #VAW


Singapour cherche à renforcer sa population avec des étrangers

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[Les liens renvoient vers des pages en anglais] La nouvelle stratégie démographique du gouvernement de Singapour a déclenché un débat pour savoir s'il fallait accueillir plus d'étrangers afin de résoudre le problème du vieillissement de la population. Une discussion s’en est suivie sur ce qui constitue “l’identité singapourienne”.

Le gouvernement s'attend à un ralentissement de la croissance des migrants mais à une augmentation continue du nombre de citoyens nés localement jusqu’à atteindre une population possible de 6,9 millions en 2030. La stratégie, dévoilée après une année d'étude intensive et de consultation, a été présentée comme une solution incontournable au ralentissement économique provoqué par la chute du taux de fécondité des natifs singapouriens.

Le choix peu enviable du gouvernement, comme souligné par le Ministre de l’environnement Vivian Balakrishnan dans son blog, était un choix ‘entre suicide politique et extinction démographique‘ :

Singapore students. Photo by amasc (Flickr)

Étudiants Singapouriens. Photo by amasc (Flickr)

 

Je préférerais avoir une plus petite population d’étrangers dans notre Singapour mais… nous sommes confrontés à la crise de notre vie. Notre population de citoyens va diminuer de moitié toutes les deux générations. Mais cela.. est un problème de “long”  terme. La véritable urgence n’est pas la natalité mais le vieillissement. C'est pourquoi la population augmentera à court terme avant de diminuer inévitablement à long terme.

 

L’homme politique d’opposition Yee Jenn Jong, du Parti des Travailleurs, a cependant affirmé que ce n'était pas la croissance démographique qui créerait un Singapour dynamique mais qu’il fallait “une population dynamique pour une Singapour durable” :

Madame la Présidente, je ne suis pas contre les étrangers qui souhaitent devenir singapouriens. Les intégrer réellement pour les faire devenir des Singapouriens tels que nous les connaissons, prendra du temps. Pour s’intégrer, un étranger doit passer beaucoup de temps ici et doit faire un effort sincère pour comprendre notre mode de vie et parler notre langue. A quelle vitesse pouvons-nous y arriver avec des immigrants adultes?

Le blogger de Oddznns écrit que la vraie question est ce que veulent les Singapouriens et les compromis qu'ils sont prêts à faire.

Comment pouvons-nous créer une identité nationale, des racines et un sentiment d'appartenance alors même que nous essayons de créer une ville qui fournit des emplois, des opportunités et une base imposable finançant un pays plus doux et chaleureux?

Une réponse plausible ne pourra être trouvée que si l’on va au delà de la compétitivité et de la simple viabilité économique. Notre Singapour meilleur n'est pas seulement celui qui est économiquement dynamique. Il doit être suffisamment compétitif pour que nos cœurs l’épousent, durable en terme de fidélité.

La question ultime de la nation est – Pour quoi sommes nous prêts à mourir?

Mais qui sont les Singapouriens qui seront autorisés à décider ? Telle est la question posée par un autre blogueur, Singapore Armchair Critic, qui déclare que détenir un passeport de Singapour fait de quelqu’un un “citoyen immédiat”, mais ne fait pas un “Singapourien” :

Pour citer un cliché “la maison est où le cœur est”, du temps doit s'écouler avant qu'un nouveau migrant développe des liens affectifs profonds – en assimilant les cultures locales et en construisant un réseau familial et amical – qui l'emportera sur des calculs froids et rationnels, quant à la décision de partir ou de rester à Singapour, si les conditions ici venaient à se détériorer.

Qui est en effet un Singapourien et que constitue l’essence de Singapour ? Cette question continue d'être discutée autour de la blogosphère. Peut-être, seul le temps pourra le dire.

Arabie Saoudite: un iPad contre une infection au VIH

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Reham al-Hakami, une fillette de 13 ans, a été infectée par le VIH après avoir été transfusée dans un hôpital de Jizan, au sud de l'Arabie Saoudite.

Le blogueur Ahmed Al Omran explique [en anglais], sur Riyadh Bureau :

Cette histoire a fait scandale sur les sites de médias sociaux, où de nombreux utilisateurs ont appelé à la démission du Ministre de la Santé, Abdullah al-Rabeeah. Le journal Al-Sharq a rapporté que le ministre a rendu visite à Reham samedi à l'hôpital spécialisé et centre de recherche Roi Fayçal, et qu'il lui a offert un iPad, geste qui a suscité de nombreuses moqueries sur Twitter.

En tête de la déferlante de réactions, sous le mot-clef [arabe] #الربيعة_يهدي_رهام_ايباد qui se traduit “al-Rabeeah offre un iPad à Reham”, on trouve ce tweet de Sughmmer, qui a été republié plus de 1 715 fois :

@Sughmmer: #الربيعة_يهدي_رهام_ايباد Désolé pour ce qui t'est arrivé, prends donc cet iPad et télécharge quelques applis pendant que tu attends de mourir

Haifa Alrasheed demande [arabe] :

#الربيعة_يهدي_رهام_ايباد لو ماتت وش بيصير؟ بيعطي اهلها اي ماك مثلا؟!

@Haifa_: Et si elle meurt ? Il donnera un iMac à sa famille ?

Olfat Gushgari fait écho avec une idée similaire :

@olfatg: Quoi encore ? Un MacBook pour une paralysie causée par des erreurs chirurgicales #unbelievable (incroyable)

Et @7iat_20 se demande pourquoi la jeune fille n'a pas encore été évacuée vers l'étranger pour être soignée :

#الربيعة_يهدي_رهام_ايباد ‏​ميزآنيہ‏​​​ وزآرة آلصحہ‏​​​ 86 مليآر وتعطيهآ آآيبآد ‘بدآآل مآترسِسلهآ تتعآلج بِمستشفيآت متخصصہ‏​​​ بهآلحآآلآت !!

@7iat_20: Le budget du Ministère de la Santé s'élève à 86 milliards (de Riyals saoudiens) et on lui donne juste un iPad au lieu de l'envoyer se faire traiter dans un hôpital spécialisé ?

Bassam Altamimi note :

#الربيعة_يهدي_رهام_ايباد خطة وزارة الصحة ف المستقبل صرف جهاز آيبادلكل من يقع عليه خطأ طبي إذا كان ع قيد الحياة وإذا توفي يعطى الأيباد للاهل

@BASSOOME: Le Ministère de la Santé projette à l'avenir d'offrir un iPad à toutes les victimes d'erreurs médicales si elles survivent et à leurs familles si elles décèdent

De son côté, Suleiman Alosaimi anticipe de nouveaux profits pour Apple, la société qui produit l'iPad, en disant :

#الربيعة_يهدي_رهام_ايباد عاجل الاسواق الامريكيه تتوقع ارتفاع ضخم في مبيعات شركة ابل وتتوقع ارباح خياليه بسبب الاخطاء الطبيه في السعوديه

@bofares_55: Les marchés américains s'attendent à une hausse massive des profits réalisés sur les produits Apple en raison des erreurs médicales en Arabie Saoudite

Et Khaled Aldhaheri ajoute :

أتمنى أن تكون شرارة توقظ الشعب من السبات #الربيعة_يهدي_رهام_ايباد


@5aled_DH
: J'espère que c'est l'étincelle qui va réveiller la nation de son sommeil

Les Bobs sont de retour : Nominez vos sites et microblogueurs préférés dès aujourd'hui !

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Le blog ou le site internet militant que vous visitez sans faute chaque jour, le microblogueur dont les 140 caractères pétillent d'esprit et d'idées : vous pouvez les faire récompenser pour leur excellence en les sélectionnant pour les Bobs, les 9èmes prix annuels de la Deutsche Welle pour les blogs et les médias sociaux.

bobs_logoLancés en 2004, les Bobs—à l'origine, un acronyme pour “Best of Blogs”—ont été conçus par le radio-diffuseur allemand comme une démonstration que le blogging, alors balbutiant, “valait qu'on le prenne au sérieux et qu'on mette à l'honneur les exemples d'excellent travail effectué en ligne pour favoriser le dialogue au-dessus des barrières linguistiques.” En 2005, Global Voices a été le gagnant de la catégorie Meilleur blog journalistique.

Le paysage des médias citoyens a changé, et les Bobs se sont adaptés au mouvement. Aujourd'hui, Deutsche Welle décrit les Bobs plus largement comme honorant des “sites web en 14 langues qui défendent l'échange ouvert des idées et la liberté d'expression.”

Global Voices est partenaire des Bobs pour les médias cette année encore, et trois membres de la communauté Global Voices siégeront dans le jury international de 15 personnes : la responsable de Global Voices en Français Claire Ulrich, l'auteur de la région Moyen-Orient – Afrique du Nord Tarek Amr, et la signataire de cet article, Georgia Popplewell. Le jury débattra pendant deux jours en mai pour désigner les gagnants dans les six catégories principales. Les gagnants des autres catégories seront désignés par le public à travers un vote en ligne. En 2012, les Bobs ont reçu plus de 3.300 candidatures, et plus de 66.800 votes en ligne ont été déposés.

Le public peut proposer des nominations dans 34 catégories dans l'une des langues suivantes : allemand, anglais, arabe, bengali, chinois, espagnol, français, indonésien, persan, portugais, russe, hindi, turc et ukrainien—ces trois dernières sont les nouveaux ajouts à la liste des langues cette année. Autre nouveauté cette année, un prix pour le microblogging, avec des nominations attendues des meilleurs utilisateurs de Twitter, Weibo et autres plates-formes. Les prix Best Blog (meilleur blog) et Best Person to Follow (meilleure personne à qui s'abonner) seront décernés dans chaque langue, et des blogs dans chacune des 14 langues seront en compétition dans les quatre autres catégories.

Les sites internet éligibles doivent être accessibles au public, sans mot de passe ou conditions d'enregistrement. Les nominations aux Bobs sont ouvertes jusqu'au 6 mars.

Le site des Bobs en français : http://thebobs.com/francais/

Trois ans d’exonération fiscale pour les jeunes Albanais ?

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Afin de donner un coup de pouce significatif à l’emploi des jeunes, le gouvernement décidera, dans les semaines qui suivent, d’une exonération fiscale pour les jeunes Albanais (cotisation de sécurité sociale,  impôt-santé,  impôt sur le revenu) ainsi que d’une dispense des frais de formation pour ces jeunes qui travaillent dans le secteur privé.
Nous tenons nos promesses !

Le 10 février 2013, le premier ministre albanais, Sali Berisha, a fait cette déclaration sur sa page Facebook publique [en albanais].

(more…)

Le projet de loi indonésien sur les organisations de masse

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Ce monstre législatif en gestation restreindra certains droits fondamentaux  tels que les libertés d'association, de réunion, et la liberté de pensée et d’expression en Indonésie. Ce projet pourrait empêcher les organisations de la société civile de révéler, dénoncer et, sûrement, condamner des pratiques criminelles telles que le trafic d’êtres humains ou la corruption.

Colson analyse le projet de loi sur les organisations de masse en Indonésie.

Bangladesh: Les manifestations de la place Shahbag en caricatures

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Les manifestations de la Place Shahbag à Dakha, la capitale du Bangladesh, où des milliers de personnes se sont rassemblées pour demander la mise à mort des criminels de guerre, sont à leur 12ème journée consécutive.

Chaque jour, des centaines de personnes, jeunes et vieux, de toutes croyances et couleur, adhèrent à l'appel pour la pendaison de ceux qui ont perpétré des massacres, des viols, des incendies criminels et d'autres crimes contre l'humanité au cours de la guerre de libération en 1971. Les manifestations se sont étendues au-delà de la place Shahbag à Chittagong, Rajshahi, Khulna, Sylhet, Mynmensingh, Rangpur, et d'autres parties du pays.

La place bourdonne sans relâche de slogans et des chansons. Tout au long de la nuit, les manifestants organisent des veillées à la chandelle, avec des chansons, des récitals de poésie, des expositions de photos, des caricatures et des projections de films sur la guerre de libération.

Plusieurs artistes, fascinés par le mouvement, ont pris la plume pour rendre les manifestations de la Place Shahbag en dessins Voici quelques-unes des caricatures qu'ils ont partagées sur Facebook.

Ashim Chandra Ray, un dessinateur du célèbre magazine Unmad au Bangladesh, a réalisé ce dessin :

Asim Chandro Roy

Niaz Chowdhury Tuli du quotidien Prothom Alo a caricaturé la main de la justice :

Niaz Chowdhury Tuli

Mehedi Haque du journal New Age a fait ce dessin :

Mehedi Haque

L'humoriste Nazmul Masum travaille au quotidien Kaler Kantho. Voici un de ses dessins :

Nazmul Masum1

Le dessinateur Shikha travaillant avec Rosh + Alo, un supplément humouristique du quotidien Prothom Alo, contribue avec ceci:

Shikha

Un dessin de l'humoriste Biplob du supplément humoristique du quotidien Kaler Kantho Ghorar Dim :

Biplob

Zunayed Azim Chowdhury, un dessinateur militant du supplément du quotidien en ligne Prothom Alo Alo Roch +, a dessiné ceci :

Zonaid Azim Chowdhury

Il n'y a pas eu que des dessins humoristiques sur du papier. Ces artistes ont aussi peint des graffitis caricaturaux sur la Place Projonmo:

Nazmul Masum

Tous les dessins présentés dans cet article ont été utilisés avec la permission de leurs créateurs respectifs.

“Ask Angy” rend plus humaine l'expérience des sans-papiers aux Etats-Unis

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[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages en anglais.]

“N'est-ce pas un comble que pour prouver que nous sommes sans-papiers, il nous faille justement présenter des papiers ? ” Tels sont les mots qui concluent une vidéo d'Angy Rivera. Née en Colombie et élevée dans la ville de New York, cette étudiante à l'université partage son histoire migratoire avec le reste du monde dans l'espoir de rendre ce sujet complexe plus humain.

Angy, photo de son compte Facebook, reproduit avec sa permission.

Angy, photo de son compte Facebook, reproduit avec sa permission.

Il y a plusieurs années, Angy a fait savoir publiquement qu'elle “ne craignait pas d'être sans-papier” et elle s'emploie depuis lors à rédiger des articles en anglais dans une rubrique intitulée ‘Ask Angy‘ ["Posez vos questions à Angy"], dans laquelle elle répond aux innombrables questions, doutes et commentaires qu'elle reçoit régulièrement.

Dans un entretien avec Global Voices réalisé par email, Angy raconte que lors d'une séance de formation au New York State Youth Leadership Council (Conseil de la jeunesse de l'État de New York) auquel elle participait, on lui demanda quelle nouveauté elle souhaitait ajouter au plan de travail et elle suggéra alors d'y intégrer “une rubrique de conseils [pour les immigrants]“. C'est ainsi qu'est apparue la première rubrique à l'échelle nationale, publiée sur le portail internet de l'organisation, destinée à guider les jeunes sans-papiers.

Les articles de sa rubrique ont déjà été publiés dans plusieurs médias traditionnels (BBC News, NBC Latino, New York Magazine) et dans de multiples forums internet gérés par des militants. Elle traite dans sa rubrique de thèmes liés aux relations personnelles, aux droits de l'homme, à l'éducation et au travail. Parmi les thèmes les plus discutés dernièrement figurent même certaines procédures juridiques, notamment le programme “Deferred Action for Childhood Arrivals Act” [décret permettant à certains jeunes sans-papiers d’éviter l’expulsion et d’obtenir un permis de travai].

Ses vidéos sur YouTube rencontrent aussi un très grand succès et viennent compléter les informations délivrées par son travail écrit. Dans ses vidéos, Angy partage aussi sa créativité visuelle, sa poésie et bien sûr son sens de l'humour. Dans la vidéo suivante par exemple [9 novembre 2012, sous-titrée en français], elle rend compte de ses espoirs, alors que le président Obama, réélu, venait de suggérer “une réforme migratoire complète” [article en espagnol] :


Dans l'ensemble, les commentaires de son public sont très positifs. Beaucoup partagent avec elle leur propre histoire, d'autres la remercient en permanence d'être une source d'inspiration. Pour autant, les commentaires blessants, voire les menaces, n'ont pas manqué. “Certains m'ont dit que la vie serait meilleure si je n'existais pas, que je devais me tuer, que je suis un parasite ["una cucaracha", un cafard], que je ne fais que voler l'espace et les ressources du pays. Ils ont souhaité non seulement ma propre expulsion, mais aussi celle de ma famille” rapporte Angy dans notre conversation par email.

Voici une seconde vidéo réussie, intitulée “More than 9 Digits” ["Plus qu'une suite de 9 chiffres"], qui répond aux tendances réactionnaires présentes dans certains commentaires publiés sur internet :



L'activiste reconnaît que son histoire (comme celle de nombreux “DREAMers“) représente une source de motivation pour d'autres personnes, qui rejoignent à leur tour le mouvement en faveur des immigrés et s'ils ne le rejoignent pas, puissent-ils du moins “vivre pleinement car ils se rendent pas compte du privilège qu'ils ont [de vivre en toute régularité]“.

Demain, si Angy n'est plus dans la catégories des sans-papiers, ses exigences continueront à rencontrer un écho, surtout quand il s'agit d'expulsions, de citoyens de seconde classe et de la transformation du pays. Si la “citoyenneté américaine” lui est accordée, il est aisé d'imaginer Angy impulser des débats sur le respect inconditionnel des droits de l'homme, quel que soit le statut migratoire.


Jamaïque: Reggae, blanchiment et histoire des Noirs

Guinée-Bissau: Un représentant spécial des Nations Unies blogueur

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L'ex-président du Timor oriental, représentant spécial des Nations Unies et lauréat du prix Nobel de la paix, José Ramos-Horta blogue depuis Bissau, la capitale de la Guinée-Bissau. Il décrit son accueil chaleureux par des gens sur un marché. Il reproduit ses messages sur sa page Facebook, où ils sont largement commentés.

Des artistes brésiliens idéalisent leur Mona Lisa

Mexique : besoin urgent de formation pour augmenter la sécurité numérique et mobile.

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Un sondage, auquel ont répondu 102 journalistes et blogueurs de 20 États mexicains, montre que les plus vulnérables d’entre eux ne possèdent pas assez de connaissances en matière de sécurité numérique et mobile. Jessica Weiss explique sur le blog IJNET :

Le rapport, intitulé Digital and Mobile Security for Mexican Journalists and Bloggers, dévoile que près de 70 % ont reçu des menaces ou été victimes d’attaques à cause de leur travail. En outre, 96 % disent connaître des collègues ayant subi des attaques. […] Le rapport recommande des formations d’urgence pour améliorer la sécurité en termes de technologies numériques et mobiles.

[lien en anglais]

La visite de Yoani Sánchez au Brésil divise l'opinion

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Elle a finalement réussi. Après avoir essayé de sortir de Cuba à plusieurs reprises, Yoani Sánchez a atterri à Recife [en espagnol] le 18 février à l'aube. Première étape d'un programme chargé au Brésil, où elle s'arrêtera à Bahia et à São Paulo, et d'une tournée qui devrait la mener au Mexique, aux Etats-Unis, en Argentine, au Canada, au Pérou, en Espagne, en Italie, en Pologne, en Allemagne, en république Tchèque, aux Pays-Bas et en Suisse où elle a vécu entre 2002 et 2004.  A son arrivée, la blogueuse a été accueillie par un groupe de manifestants pro-Cuba [en portugais, comme les autres liens de cebillet sauf mention contraire]

Dans l'un de ses premiers tweets sur le sol brésilien, Yoani (@yoanisanchez) a apprécié [en espagnol] la bonne qualité de la connexion internet :

#Cuba Mi primer tweet conectada a #Internet en #Brasil… waooo que conexión más rápida :-)

#Cuba Mon premier tweet conectée à #Internet au #Brésil…waouh quelle connexion rapide :-)
Yoani morou na Suiça entre 2002 e 2004 (Foto: Cristian Eslava, no Flickr)

Yoani a vécu en Suisse entre 2002 et 2004. Photo: Cristian Eslava, sur Flickr (CC BY-SA 2.0)

Toujours sur son microblog, elle s'est dit impressionnée [en espagnol] de voir dès l'aéroport des gens parlement ouvertement de politique:

Me asombró ver a varios empleados aeropuertarios de #Brasil hablar en voz alta y francamente de política. En #Cuba hablan en un murmullo

ça m'a impressionnée de voir différents employés de l'aéoport au #Brésil parler franchement de politique à voix haute. A #Cuba ils chuchotent

A Feira de Santana, dans l'Etat de Bahia, le documentaire Conexão Cuba-Honduras dont elle est une des protagonistes, devait être présenté dans la soirée du 18 février. Cependant, la projection a été annulée en raison des manifestations organisées par les militants du Parti des Travailleurs (PT) et du Parti Communiste Brésilien (PC do B)

 

Le 18 février, sur Twitter, le journaliste Marcos Rolim (@RolimMarcoss'en est pris aux manifestants:

Qu'a fait Yoani pour mériter autant de haine? Penser différemment du parti unique cubain? Exiger que tous les Cubains aient accès à internet ?

Rolim dit encore :

La bêtise de ces manifestations est telle que ce repaire de gauchistes [militontos] finira encore plus isolé, avec ses idées du XIXe siècle.

La dissidente est devenue célèbre en 2007, quand le correspondant de l'Agence Reuters à Cuba, Esteban Israel, a publié un article [en anglais] à propos de son blog, Generación Y [en espagnol]. Elle se montre également hyperactive sur Twitter [en anglais], avec plus de 417.000 abonnés.

Le blog Jornalismo B, d'Alexandre Haubrich (@alexhaubrich) explique, dans un article du 27 janvier que “la blogueuse cubaine est, depuis des années, la star internationale de la lutte impérialiste contre la Révolution Cubaine”. Il dit :

Yoani est une pièce intéressante du jeu qui oppose la révolution cubaine et l'impérialisme capitaliste. Elle utilise les médias internationaux pour se faire connaître et gagner de l'argent – beaucoup d'argent, ne serait-ce qu'avec les nombreux prix qu'elle a reçus- tout comme on se sert d'elle comme source principale d'information à propos de Cuba, toujours dans l'intention d'attaquer de front le gouvernement cubain.

Yoani Sánchez conseguiu autorização para sair de Cuba (Foto: Andre Deak, no Flickr)

Yoani Sánchez a obtenu les autorisation pour sortir de Cuba- Photo: Andre Deak, sur Flickr (CC BY 2.0)

Selon Portal Imprensa, ce voyage lui donne l'opportunité de démentir les accusations selon lesquelles elle “reçoit de l'argent du gouvernement des Etats-Unis et est un agent de la CIA”.

Critique vis-à-vis des activités de Yoani Sánchez, le journaliste français Salim Lamrani condamne les rémunérations financières, d'un montant total de 250 000 euros, obtenues en quelques années grâce à ses distinctions. L'article d’Opera Mundi partagé par Portal Vermelho le 18 février précise :

Cette somme équivaut à plus de 20 années de salaire minimum dans un pays tel que la France, cinquième puissance mondiale, et à 1 488 années de salaire minimum à Cuba.

Dans le texte, il indique d'autres revenus :

A cela s’ajoute le salaire mensuel de 6 000 dollars que lui verse la Société interaméricaine de presse, qui regroupe les grands conglomérats médiatiques privés du continent, et qui a décidé de la nommer vice-présidente régionale de la Commission de liberté de presse et d’information pour Cuba. Le quotidien espagnol El País a également décidé de la nommer correspondante à La Havane, lui octroyant un confortable salaire.

Dans une interview [accordée à Salim Lamrani] Yoani a affirmé être contre l'embargo des Etats-Unis sur Cuba :

C'est affreux d'empêcher les citoyens nord-américains d'aller à Cuba, tout comme le gouvernement cubain m'empêche de sortir de mon pays.

Les sympathisants de la dissidente accusent le gouvernement brésilien de collaborer avec le gouvernement répressif de Cuba. Un texte publié sur le Blog do Coronel évoque un plan d'espionnage qui aurait l'appui logistique du gouvernement brésilien, commandité par le Parti des Travailleurs (PT).

Ce que Yoani ne sait pas, c'est que malgré la distance qui sépare le Brésil de Cuba – 5 000 kilomètres- elle ne se libérera pas des yeux et encore moins des tentacules du régime autoritaire. Pour les sept jours qu'elle passera au Brésil, le gouvernement cubain a mis sur pied un groupe d'agents pour la surveiller et en a recruté un autre pour la disqualifier à partir d'un dossier pathétique. Une conspiration officielle sur un sol étranger contre qui que ce soit est un affront monumental à la souveraineté de toute nation.

Le 17 février, sur le site Brasil 247 le Secrétaire Général de la Présidence de la République, Gilberto Carvalho, a diffusé un message qui dément tout contact avec La Havane.

Le Secrétaire Général souligne qu'il ne s'est pas occupé et qu'il n'a autorisé aucun collaborateur à s'occuper de la visite de la cubaine Yoani Sánchez au Brésil. Le Secrétariat-Général n'a pas été informé d'une réunion à l'ambassade cubaine comme le relate le magazine [Veja]. La soi-disant participation [à un colloque à la Havane sur les réseaux sociaux et les médias alternatifs du 11 au 13 février 2013] du conseiller Ricardo Augusto Poppi Martins sera dûment analysée lors de son retour au Brésil.

Le Blog do Edson Sombra rapporte que Alvaro Dias (PSDB), sénateur de l'opposition au gouvernement de Dilma Rousseff (PT) convoquera le Ministre des Affaires Etrangères, Antônio Patriota, et le Secrétaire Général de la Présidence, Gilberto Carvalho, pour obtenir des éclaircissements.

Le sénateur Álvaro Dias (PSDB-PR) a déclaré ce samedi 16 février avoir l'intention de convoquer les ministres Antonio Patriota (Affaires Etrangères) et Gilberto Carvalho (Secrétariat Général de la Présidence), et d'inviter l'ambassadeur de Cuba au Brésil, Carlos Zamora Rodríguez à comparaître au Sénat, pour parler de la soi-disant mobilisation orchestrée par l'ambassadeur contre la blogueuse cubaine Yaoni Sánchez, selon les allégations de “Veja”. Selon cette publication, l'ambassadeur de Cuba aurait organisé une réunion le 6 février avec des militants des partis de la gauche brésilienne, dans l'intention de mettre en place une stratégie de dénigrement de la blogueuse cubaine Yoani Sánchez.

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