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Myanmar : qui est à l'origine des émeutes de Meikhtila ?

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[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages web en anglais.]

Pendant trois jours, les émeutes ont fait rage à Meikhtila, dans la région de Mandalay au Myanmar.

Les émeutes ont débuté le 20 mars 2013, après qu'un joaillier a tabassé deux vendeurs d'or suite à une dispute à propos d'une pièce d'or cassée. La foule s'est alors rassemblée pour défendre les vendeurs d'or et s'est mise à saccager la joaillerie.

La police a imposé un couvre-feu après qu'un groupe de personnes a mis le feu à des bâtiments et des motos dans le quartier. Comme des musulmans craignaient pour leur sécurité, ils ont demandé à quitter le centre ville. La police et des membres de l'Association des jeunes bouddhistes les ont accompagnés au stade de la ville.

Photo shared by Mg Byine Oo on Facebook.

Photo partagée par Mg Byine Oo sur Facebook.

Le problème a été âprement débattu par les internautes. Certains diffusent des propos haineux sur Facebook alors que d'autres se désolent de ces affrontements religieux.

L'Association des jeunes bouddhistes a posté une image sur laquelle on peut lire « Ne laissez pas les conflits religieux éclater par votre faute ! », accompagnée de l'explication suivante :

Ne faites pas place aux haines, aux conflits et aux émeutes religieuses/ethniques qui barrent la route à la démocratie. Nous considérons que les injustices, les conflits et les émeutes devraient se régler légalement, car c’est la seule manière d’en limiter les conséquences.

- L'association des jeunes bouddhistes (Myanmar)

Plus de 2000 personnes ont partagé cette page Facebook et mettent en garde ceux qui écrivent des propos haineux et dont l'identité reste pour la plupart du temps inconnue.

Tun Zaw Anyar Myay s’inquiète [my] de la possibilité de se faire entraîner dans un tourbillon interminable de violences :

Mes amis, nous sommes tous très tristes (d'entendre ces nouvelles). Si nous transmettons ces conflits aux prochaines générations, ce sera un cercle vicieux de violence sans fin.

Ye Htut, ministre adjoint à l'information, a publié [my] un article pour rappeler à tous l'importance de résoudre les problèmes démocratiquement :

Alors que nous faisons tous le maximum pour soigner les blessures d'une société très fragile, pourquoi font-ils tout pour mettre de l’huile sur le feu ?

Je voudrais que tout le monde comprenne que résoudre les problèmes par la force alors que l'on peut trouver une solution légale ne conduit pas à la démocratie.

D'autre part, certains se demandent si les émeutes n'ont pas une autre explication. Thanda Win remarque [my] que les violences qui éclatent dans le pays coïncident avec des déplacements des responsables politiques :

1) Dès que Tante Suu (Aung San Suu Kyi) ou le Président sont en déplacement à l'étranger, des émeutes éclatent au Myanmar.

2) Dès qu'un hôte important est en visite au Myanmar, des émeutes éclatent.

En effet, le directeur de Google, Eric Schmidt, était au Myanmar ce week-end.

Ye Min Htun compare [my] son expérience du soulèvement de 1988 avec la situation actuelle. Lui aussi rejette l'extrémisme:

Qui provoque les conflits ethniques et religieux ? Qui va être concerné si de tels conflits peuvent se développer. […] Je condamne quiconque soutient les extrémismes raciaux et religieux. L'extrémisme n'est pas la solution.

Mg Byine O, qui est originaire de Meikhtila, donne également son avis [my] sur les émeutes.

Toute la journée j'ai eu peur que le feu n'atteigne ma maison ou celle de mes amis […] Après deux semaines d'arrêt de travail des habitants de Meikhtila, les villages alentours qui dépendent de la ville vont eux aussi en souffrir. Je viens de parler à ma grand-mère au téléphone et elle m'a dit « Comment vais-je faire pour vendre ma récolte d'oignons ? Je suis très inquiète ». C'est désolant. […]

À Meikhtila, les gens et les religions se côtoient – hindouisme, islam, christianisme et même croyances traditionnelles. Tout le monde s'entend bien. Nous n'avons pas de problèmes. Il nous arrivé d'avoir des différends entre les religions mais jamais à ce point. Il y a beaucoup de commissariats de police, et quand on cause des problèmes on peut se retrouver en prison. […] Tout le monde le sait à Meikhtila. Tout le monde se mélange pacifiquement. Actuellement ce n’est pas un conflit religieux, mais [ils] en font un conflit religieux.[…] Je refuse d'entendre la déclaration d'un général qui dirait « Les militaires ont repris le pays pour mettre un frein à la détérioration des conditions de vie dans tout le pays ». Phew… […]

Le tweet de Ye Myat Min va dans le même sens :

@yemyat91 : Le cerveau qui se trouve derrière toute cette agitation politique n'a d'influence que sur les gens de peu d'esprit. Le sang et la colère sont leurs cartes maitresses #Myanmar

D'autres internautes critiquent aussi les extrémistes et les personnes qui diffusent de fausses informations et de fausses nouvelles. Moe Zay Nyein a même fait la liste [my] des pages Facebook qui diffusent de fausses nouvelles et des billets extrémistes qui utilisent les mots bouddhistes et musulmans. Eleven Media, une agence de presse locale bien connue, a relevé [my] qu'un article [my] de la page Facebook de la BBC qui mentionnait 10 personnes tuées (le 21 mars 2013) était inexact.

Le ministre de l'Information a fait paraître [my] un communiqué de presse (le 22 mars 2013 à 18 h 37 heure locale) faisant état de 11 morts et de 39 blessés.  Les émeutes ont détruit 152 maisons, 2 voitures, 1 bâtiment administratif, 1 moto, 2 trishaws à moteur et 13 bâtiments religieux. Pour rétablir l'ordre, le ministre a déclaré l'état d'urgence dans la ville.


30 films source d’inspiration en matière d’activisme

Venezuela : Nouvelle vague de menaces en ligne

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Plusieurs dessinateurs, journalistes, écrivains et artistes vénézuéliens ont été la cible d’une série de menaces via Twitter, par téléphone et par SMS, selon le portail d’actualités Noticias 24. Ces menaces se produisent après que des internautes anonymes ont diffusé les coordonnées personnelles des victimes, explique l’institut vénézuélien de la presse et de la société. [liens en espagnol]

Alejandro Martínez du Knight Center for Journalism fait état d’une nouvelle vague de menaces visant des journalistes et d’autres personnes travaillant dans les médias. Il ajoute que l’Ipys [l’institut national de la presse et de la société] a enregistré « 25 violations de l’intégrité des journalistes et 8 cyber-attaques ». [liens en anglais]

L'innovation en Afrique récompensée lors du concours Apps4Africa

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Le projet nigérien Prowork est l'un des trois lauréats de l'édition 2012 du Apps4Africa Business Challenge, un programme de financement de projets innovateurs, de start-ups et d'entreprises en Afrique.

Prowork est un outil de gestion de projet et de collaboration en temps réel s'adressant aux entreprises et visant à permettre à ces dernières de travailler plus aisément en équipe au moyen de plateformes mobiles (téléphones compatibles Blackberry, Android et Java), Web et d'API. Quelques instants après avoir remporté le prix Apps4Africa, Francis Onwumere (FO), co-fondateur de la société, a partagé avec nous ses réflexions sur Prowork, l'innovation technique en Afrique ainsi que sur les moyens les plus adéquats de faire face au manque d'infrastructures au Nigéria.

Nwachukwu Egbunike (NE) : Vous êtes l'un des trois lauréats du concours Apps4Africa. Dans quel état d'esprit vous trouvez-vous ?

FO : Nous sommes très heureux et nous tenons à remercier chaleureusement tous ceux qui ont permis d'arriver à ce résultat.

NE : Qu'est-ce que Prowork ? Quand et comment ce projet a-t-il débuté ?

FO : Prowork est une solution mobile de gestion de projets de qualité professionnelle développée pour les entreprises. Elle ressemble à Sharepoint de Microsoft ou à Basecamp mais elle est mobile, plus conviviale, plus puissante et permet une collaboration en temps réel et partout. Prowork est disponible sur les dispositifs mobiles, via le Web, par SMS et via une API robuste qui permet aux développeurs d'ajouter de nouvelles fonctionnalités.

En 2009, j'ai commencé à travailler avec Ope et Namzo, avec qui nous proposions des activités de consultation informatique. Nous utilisions plusieurs outils de collaboration en ligne mais cela ne fonctionnait pas comme nous le voulions. Nous avons ensuite découvert que nous n'étions pas les seuls dans cette situation. De nombreuses entreprises étaient confrontées aux mêmes problèmes de productivité et s'en remettait à l’improvisation en matière de gestion de projet et de collaboration.

Prowork résout ce problème en offrant l’efficacité de la gestion de projet et de la collaboration sur une même plateforme et en la rendant mobile de manière que la gestion se fasse à l’endroit même où le projet se déroule. Nous avons construit un prototype à l'occasion du week-end des start-ups, qui s'est tenu à Lagos, et nous nous sommes constitués en société en juin 2012.

NE : En quoi consiste son caractère unique parmi les nombreuses applications développées chaque jour sur le continent ?

FO : Nous travaillons à résoudre un problème pertinent au même titre que les autres lauréats de cette compétition. La valeur proposée par ces produits technologiques doit répondre aux besoins des gens et des entreprises. En Afrique, beaucoup de start-ups travaillent à résoudre des problèmes et des compétitions comme Apps4Africa contribuent à leur donner un coup de pouce et à les mettre en avant. Nous verrons d'autres solutions uniques sortir du lot lors des prochaines compétitions.

NE : L'innovation est-elle l'avenir de l'Afrique ?

(L'équipe Prowork) de gauche à droite : Ope, Francis et Namzo

L'équipe de Prowork, de gauche à droite : Ope, Francis et Namzo. Photo reproduite avec l'autorisation de Francis Onwumere

L'innovation technologique constitue l'avenir du monde entier. Elle présente toutefois une chance spéciale pour l'Afrique en lui permettant de combler le fossé séparant le continent des pays industrialisés. De nos jours, la technologie modèle notre quotidien à bien des égards et l'industrie profite de la technologie, ce qui offre des perspectives considérables en matière d’innovation.

 

NE : On entend parfois que les acteurs du secteur technologique africain clonent ou imitent des outils déjà développés dans les pays occidentaux plus qu’ils innovent. Qu'en pensez-vous ?

FO : Répondre par oui ou par non à cette affirmation n'est pas si simple. L'éducation, qu'elle soit formelle ou informelle, ouvre la voie à la créativité, ce qui explique que les pays occidentaux et les pays africains ont énormément de choses à apprendre les uns des autres.

NE : Comment se fait-il qu'il soit si difficile pour les entrepreneurs africains de transformer leurs applications en activités viables ?

FO : Dans la plupart de nos cursus, il n'y a pas de formation ou de tutorat pour développer le potentiel entrepreneurial des étudiants. Une stratégie basée sur des erreurs et des essais successifs ne permet pas d'aller très loin. Il est indispensable que les personnes expérimentées accompagnent les entrepreneurs du secteur technologique du continent.

NE : Quels sont, à vos yeux, les principaux avantages et inconvénients à mettre en place une équipe de professionnels nigériens du secteur technologique ?

FO : Un entrepreneur qui tient à faire les choses bien, constitue une équipe avec des personnes en qui il a confiance, qui travaillent dur, ont des intérêts et des ambitions en commun – bref des amis. Sans amitié, les équipes se disloquent à la fin du parcours.

NE : Les infrastructures sont le point faible du développement au Nigéria. Cela a-t-il affecté fortement Prowork ?

FO : Le développement de sociétés technologiques peut s'avérer extrêmement coûteux et frustrant au Nigéria en raison du décalage au niveau des infrastructures. Malgré cela, le marché possède un immense potentiel en termes de retour sur investissement capable de réduire les risques. Chez Prowork, nous examinons les stratégies permettant de contourner les obstacles liés au manque d'infrastructures dans notre environnement de travail. Il faut être persévérant et tenace, mais cela vaut la peine.

NE : Comment les gouvernements africains peuvent-ils encourager l'innovation ?

FO : Nous avons plus que jamais besoin d'améliorer les infrastructures et l'éducation. Chaque gouvernement doit prendre au sérieux l'entrepreneuriat en créant un climat propice aux affaires pour les entrepreneurs locaux prometteurs.

NE : Quels sont vos projets après avoir gagné cette reconnaissance et ce prix ?

FO : Prowork va tirer le maximum de ce prix, de la somme gagnée et du tutorat proposé afin de favoriser l'adoption de notre application parmi les entreprises africaines.

NE : Pouvez-vous donner un conseil aux entrepreneurs de demain du secteur technologique africain ?

FO : Visez l'excellence, collaborez et ne baissez pas les bras. Rêvez, afin que la réalité puissent dépasser vos rêves.

Chine : L'Armée rouge en ligne traque les étudiants

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[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en chinois.]

Dans la province du Guangdong au sud de la Chine, le gouvernement local a honoré l'Université de Baiyun pour son « excellent travail » dans le contrôle des activités en ligne et des opinions publiées sur le Web par les étudiants, rapporte le Nandu Daily.

Surnommée « l'Armée rouge en ligne » et dirigée par neuf enseignants et six étudiants, l'équipe de « Contrôle de l’utilisation d'Internet et des informations partagées sur les réseaux sociaux par les étudiants » de l'Université de Baiyun a été créée en 2010 pour surveiller les conversations des étudiants et pour contrôler la diffusion d'opinions négatives en ligne. Son travail quotidien consiste à contrôler les sites de discussion en ligne, à suivre les microblogs et à surveiller les forums. Les étudiants qui ont été engagés travaillent 1,5 h par jour et sont payés 200 RMB (25 € ou 32 $) par mois.

Internet in China by Karen Roach via Shutterstock

L'Internet en Chine par Karen Roach via Shutterstock

La nouvelle a immédiatement soulevé l'indignation ; ils sont nombreux à penser que l'université viole la vie privée des étudiants et ont demandé un arrêt immédiat de ce système. Cependant, de nombreux commentaires ont été effacés sur le microblog chinois Sina Weibo et les allusions à « armée rouge en ligne » ont été rapidement censurées. Le 20 mars, Sina news publiait ce commentaire :

根据法律,作为高校是无权监控学生(公民)网络信息的,无论出于多么冠冕堂皇的理由,监控学生的网络信息是涉嫌违法的行为,学生有权提出控告。但是,令人遗憾和担忧的是,白云学院的这种监控行为,不但没有受到有关方面的制止,而且他们的这种“白云红军——网络舆情周报制度”还被评选为“高校学生事务管理精品项目”,受到广东省高校学生工作专业委员会的表彰,大有推而广之之势。

Selon la loi, les universités n'ont pas le droit de contrôler les informations publiées en ligne par les étudiants (citoyens). Quelle que soit l'excuse qu'ils pourraient avoir, c'est contraire à la loi. Les étudiants peuvent poursuivre l'université en justice. Cependant, ce qui est dommage et préoccupant c'est que non seulement l'Université de Baiyun ne sera pas inquiétée pour un tel agissement, mais qu'en plus « l'armée rouge de Baiyun », le système de contrôle en ligne, a été sélectionné comme un exemple de réussite de « Projet de gestion universitaire des affaires étudiantes » et qu’elle est saluée et soutenue par le Comité des affaires étudiantes universitaires de Guangdong.

L'avocat Song Jian a commenté sur Sina Weibo :

@宋健律师:一切思想控制都是反人性的,一切培养精神奴隶的学校都是垃圾!

Le contrôle de la pensée est contre la nature humaine. Toutes les universités qui essaient de faire de leurs étudiants des esclaves spirituels sont des ordures.

止于至善_风飘絮“, étudiant de Guangdong, a demandé à l'Université de Baiyun de fournir des informations concernant les fondements juridique et les fonds alloués à ce système :

权利的侵蚀无所不在,言论自由是每个人都要随时随地寸土必争绝不退让的——龙应台。请公开 –军—-红—–络—–网—–的 法律依据 以及经费等!

[Une citation d'un écrivain taïwanais] Long Yingtai : Les droits sont partout érodés. Tout le monde doit se battre pour la liberté d'expression et ne jamais la sacrifier, nulle part. S'il vous plaît, rendez publics les fondements juridiques et le financement de l'armée rouge.

Se référant à La vie des autres [Das Leben der Anderen - titre original allemand], un film consacré au contrôle de Berlin Est en 1984 par les agents de la Stasi, une personnalité en ligne “薛蛮子” a écrit « Sommes-nous en 1984 à l'Université de Baiyun ? ».

耸人听闻的“网络红军”,每天监控着学生的微博、贴吧、QQ群。白云学院管理层在担心什么?谁来保护学生的隐私?监控的背后会不会打击那些发牢骚的学生?当思想政治立场坚定的学生被雇佣来监督自己的同学,离《窃听风暴》还有多远?

L'effrayante « Armée rouge en ligne » surveille les microblogs des étudiants, les forums en ligne et les groupes QQ [système de messagerie instantanée]. Que craint l'administration de l'Université de Baiyun ? Qui protègera la vie privée des étudiants ? Avec le système de contrôle, voudraient-ils punir les étudiants qui se plaignent ? Quand des étudiants avec une ferme position politique sont engagés pour surveiller leurs propres camarades de cours, sommes-nous loin de ce qui se passe dans le film La vie des autres ?

En réponse à l'indignation provoquée sur la toile, l'Université de Baiyun a republié un article tiré du Legal Daily du 20 mars, intitulé « Pour nettoyer Internet, nous avons besoin de l'Armée rouge en ligne ». Elle conclut :

白云学院组成“网络红军”的做法,为社会主义精神文明建设做出了有益的探索和突出的贡献。其他学校、工厂、机关等难道不应该好好借鉴和学习吗?

« L'Armée rouge en ligne » de l'Université de Baiyun a apporté une contribution remarquable à la construction d'une civilisation spirituelle socialiste. Les autres écoles, usines et organisations ne devraient-elles pas en tirer une leçon ?

Il semble que l'armée rouge n’est pas prête de disparaître.

Israël : Avantages et inconvénients de l'enrôlement des ultra-orthodoxes

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Cet article fait partie de notre dossier sur les Relations internationales et la sécurité .

Ultra-Orthodox soldiers in Israel

Les Forces de défense d'Israël partagent sur Flickr une photo de soldats ultra-orthodoxes à la fin d'un cours en 2010 (CC BY-NC 2.0)

L'opinion publique israélienne est en grande partie opposée à la politique actuelle qui permet à la jeunesse juive ultra-orthodoxe d'échapper au service militaire. Cependant, cette disposition est maintenue depuis longtemps grâce à un jeu de pouvoir politique. Aujourd'hui, pour la première fois en 18 ans, un premier ministre israélien a formé un gouvernement sans y intégrer les partis ultra-orthodoxes et les partenaires loyaux de la coalition, le Shass et le Judaïsme unifié de la Torah. De plus, cette politique est maintenant remise en question.

La raison derrière cette exclusion étonnante des partis ultra-orthodoxes est l'ascension fulgurante du parti Yesh Atid, dirigé par Yair Lapid, ancienne personnalité connue de la télévision et chroniqueur.

La demande pour un « partage équitable du fardeau » du service militaire était un des thèmes principaux de la campagne de Lapid. Ce que cela signifie : mettre fin à la politique qui permet aux hommes ultra-orthodoxes d'éviter le service militaire s'ils poursuivent leurs études religieuses après leurs 18 ans, tout en touchant une bourse du gouvernement, alors que les autres jeunes juifs sont forcés à servir dans l'armée pour un salaire mensuel qui s'apparente plus à de l'argent de poche.

Le succès de Lapid dans les urnes et son alliance stratégique avec le Foyer juif, parti associé au secteur sioniste religieux (qui, lui, sert dans l'armée), ont forcé la coalition Likoud-Beytenu de Benjamin Netanyahu à former un gouvernement qui va promouvoir l'intégration des ultra-orthodoxes dans l'armée. Les partis ultra-orthodoxes ont réagi avec horreur et ont même menacé de quitter le pays en masse s'ils devaient être enrôlés.

L'avis de l'auteur anonyme du blog Israeli Politics 101 reflète la vision répandue en Israël que l'intégration des ultra-orthodoxes dans le service militaire ouvrira la voie à leur intégration dans la main d'œuvre. Il écrit :

Il est important de se rappeler que 29 % des enfants de moins de 6 ans sont arabes. Aujourd'hui, en Israël, 30 % des enfants de moins de 6 ans sont ultra-orthodoxes. Toute personne qui s'intéresse à l'avenir d'Israël comprend qu'il n'est pas possible de continuer à construire de façon réaliste un système basé seulement sur les fractions du judaïsme laïque et sioniste religieux. Dans 12 ans, il y aura une minorité dont la proportion dans la société continuera probablement de se réduire. La seule voie à suivre pour l'avenir d'Israël est celle qui réformera les systèmes pour permettre une intégration réelle des fractions arabe et ultra-orthodoxe.

En contraste, le principal blogueur de gauche Yossi Gurwitz pense que les partis néo-libéraux soulèvent la question du « partage équitable du fardeau » pour distraire le public qui a manifesté en grand nombre pour réclamer la justice sociale en 2011 :

Au lieu de parler d'égalité économique, nous allons maintenant parler de « partage équitable du fardeau ». Dans ce nouveau gouvernement, la crainte de l'enrôlement des ultra-orthodoxes dans les Forces de défense d'Israël pourrait remplacer la crainte de l'ennemi iranien. L'enrôlement des ultra-orthodoxes sera au détriment de tous. Cela coûtera beaucoup d'argent, enverra des personnes à l'armée dont celle-ci n'a pas besoin (elle fait déjà face à un sureffectif) et va inverser la condition des femmes [les hommes ultra-orthodoxes ne serviront que dans des unités dans lesquelles la ségrégation sexuelle existe – NDLR]… Au final, les Forces de défense d'Israël seront moins prêtes au combat, le budget de l'armée augmentera de plusieurs milliards [pour couvrir les salaires des ultra-orthodoxes et d'autres dépenses – NDLR], la société sera plus militariste et moins égalitaire. Sous cette façade, une grande partie de la société va continuer à s'appauvrir, et la lutte des classes menée par Netanyahu va continuer à transférer la richesse nationale des classes inférieures aux 1 % les plus riches.

L'ultra-orthodoxe, militant pour la justice sociale, Yaacov Lebi [hébreu], pense que rester du côté de l'opposition, pour une fois, pourrait profiter à la communauté ultra-orthodoxe :

En s'opposant aux quelques politiciens et à ceux qui ont des intérêts directs dans cette affaire, le grand public ultra-orthodoxe bénéficiera de sa position dans l'opposition… Le public ultra-orthodoxe va subir un processus de correction et de réflexion interne et nécessaire sur des problèmes internes aux ultra-orthodoxes ainsi que sur les relations entre les ultra-orthodoxes, l'État et le reste des citoyens.

De précédentes tentatives faites par les partis centristes séculiers, qui incluent le parti Shinui, dirigé par le père de Yair Lapid, avaient été un échec et le premier ministre Netanyahu n'a aucun intérêt à changer le statu quo et à éloigner ses fidèles alliés. Cependant, il pourrait être forcé à le faire.

ISN logoCet article et ses traductions vers l'espagnol, l'arabe et le français ont été commandés par l’International Security Network (ISN) dans le cadre d'un partenariat visant à faire entendre les points de vue des citoyens sur les questions de relations internationales et de sécurité. Cet article a initialement été publié sur le blog de l'ISN, cliquez ici pour lire des histoires similaires.

La Tunisie dit non au prêt du FMI

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Au moment où la Tunisie s'attelle à obtenir un prêt de 1,78 milliard de dollars du Fonds Monétaire International (FMI) pour les besoins du budget de l'année prochaine, le gouvernement a provoqué la colère à travers le pays en augmentant les impôts et en réduisant les subventions alors que l'économie du pays s’efforce de se remettre du soulèvement du Printemps arabe.

Le pays s'est appuyé sur l'aide étrangère pour financer son budget depuis la révolution d'il y a deux ans qui a renversé le régime de Zine el Abidine Ben Ali. En plus de l'argent du FMI, le pays a récemment bénéficié de deux prêts de 500 millions de dollars de la Banque mondiale ainsi que de dons et de prêts du Qatar, de la anque africaine de Développement, du governement américain, de l'UE, de la Turquie et de l'Agence Française de Développement .

L'économie de la Tunisie est en perte de vitesse du fait de l'impact de sa révolution de 2010. Le chômage est estimé à 17%, mais dans les régions pauvres de l'intérieur du pays, le taux atteint 30 à 40%. Le tourisme, qui emploie un sixième de la main d'oeuvre, a été sévèrement frappé par le malaise qui a suivi l’assassinat de Chokri Belaïd, une figure de l'opposition.

En même temps, le taux d'inflation a récemment affiché 6%, le chiffre le plus élevé de ces sept dernières années.

Le 14 mars, Inner City Press a cité William Murray, le porte-parole adjoint du FMI, disant :

Les négociations pour un accord de confirmation (à titre de précaution) se déroulent actuellement à un niveau technique avec les autorités tunisiennes. Comme vous l’avez remarqué, un nouveau gouvernement a été formé et la mission s'enquiert maintenant de la nature de ses intentions et de son mandat. En tous cas, le FMI continue à se tenir prêt à aider la Tunisie de quelque façon qu’elle jugera nécessaire durant ce difficile processus de transition politique.

Un certain nombre d'internautes tunisiens ont craint que le prêt du FMI n’ait comme conséquence des réformes douloureuses, aggravant la situation économique du pays. Mariem Ben Abid, fondateur de l’Institut de Gouvernance Arabe, est l'un d'entre eux. Voici son argumentation :

Afin de garantir le remboursement de prêt, le FMI suggère son ensemble classique « de réformes structurelles, » que certains experts appellent « des réformes douloureuses » dues à leur impact négatif sur l'économie et le niveau de vie en Tunisie (…) Il y a un besoin de réduction progressive des subventions qui constituent cinq pour cent du produit intérieur brut (PIB). Ceci aura comme conséquence une augmentation des prix du carburant et par conséquent, des coûts de transport. Ceci mènera finalement à une augmentation générale des prix du marché… En raison d'une augmentation potentielle de la taxe à la valeur ajoutée (TVA), qui pourrait avoir comme conséquence une augmentation des prix du marché et par la suite une baisse du niveau de vie des Tunisiens', puisque les salaires n’observeront pas la même hausse, surtout en raison du fait que le taux d'inflation estt déjà à prés de neuf pour cent.

Ben Abid a jugé qu’il y avait d'autres mesures que le gouvernement tunisien pourrait prendre pour éviter d’emprunter au FMI :

La maîtrise de l'évasion fiscale et un contrôle fiscal des hommes d'affaires qui ont une réputation de corruption associée au clan Ben Ali.

Plus de transparence dans les ressources et les dépenses d'Etat, y compris dans les appels d'offres nationaux et internationaux et les revenus énergétiques.

Des réformes substantielles pour limiter la corruption, qui a augmenté selon plusieurs études nationales et internationales, aussi bien que l'exécution de mesures de bonne gouvernance.

Lancer un audit pour retrouver l'argent emprunté durant l'ère de Ben Ali. Ceci aidera à remonter jusqu’à la destination des fonds détournés et à en récupérer peut-être une partie.

Mettre en place de nouveaux accords commerciaux avec l'Afrique et le Maghreb afin de réduire la dépendance vis à vis de l'Europe (quatre-vingts pour cent de notre commerce extérieur) et d'atténuer l'impact de la crise de l’Union européenne sur notre économie, tout en accélérant la réforme douanière qui est devenue, selon le témoignage de plusieurs exportateurs, une sérieuse contrainte économique depuis la révolution.

Renforcer la sécurité afin de relancer le secteur du tourisme.

Afin de sensibiliser aux « réformes douloureuses », le site Nawaat, a diffusé la vidéo suivante :

Bornéo : crise à Sabah, affrontements entre Malaisiens et Philippins armés

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Ce billet fait partie de notre dossier central sur les relations internationales et la sécurité.

Carte de Sabah et de la confrontation à Lahad Datu. Photo de Wikipedia

Carte de Sabah, avec le lieu de la confrontation à Lahad Datu. Via Cmglee sur Wikipedia (CC BY-SA 3.0)

(Les liens renvoient vers des pages en anglais  sauf indication contraire)

Le 9 février 2013, quelques 200 Philippins armés de l’ « Armée royale de Sulu » ont occupé une partie de Lahad Datu [fr] dans l'état de Sabah, au nord de Bornéo [fr], et pris possession de l'ensemble du territoire au nom du sultan de Sulu, Jamalul III Kiram.

Sabah fait partie de la Fédération de Malaisie depuis 1963. Mais le sultanat de Sulu, au sud des Philippines, n’a cessé de faire valoir ses revendications historiques et exclusives sur le territoire. En outre, les Philippines n'ont pas encore déposé de demande officielle pour intégrer Sabah à leur territoire national.

Trois semaines durant, le gouvernement malaisien a demandé aux Philippins armés à Lahad Datu de se rendre. Enfin, le 5 mars, les militaires ont attaqué le groupe et mis fin à l’occupation. Les opérations militaires auraient entraîné la mort de plus de 60 personnes, dont huit membres de la police malaisienne.

Le ministre malaisien des Affaires étrangères n’a pas tardé à désigner les Philippins comme des “terroristes“. Le gouvernement philippin – qui met la touche finale à un accord de paix avec les séparatistes musulmans dans le sud du pays – a également condamné l'occupation. Le président Benigno S. Aquino III a accusé « des personnes intéressées » associées à l'administration de son prédécesseur d'avoir « conspiré » pour déclencher des troubles à Sabah :

Nous sommes conscients qu’il y a des personnes qui ont conspiré pour nous mettre dans cette situation – une situation qui n'a pas de solutions immédiates. L'identité de certaines personnes est évidente pour nous, tandis que d'autres continuent à rôder dans l'ombre.
Aux personnes qui sont derrière tout cela, aujourd'hui encore, je vous dis ceci : vous ne réussirez pas. Tous ceux qui ont fait du tort à notre pays seront tenus responsables.

Fait intéressant, le Premier ministre malaisien Najib Razak n'a pas encore démenti l'hypothèse selon laquelle les politiciens de l'opposition malaisienne auraient conspiré avec le sultan de Sulu pour déstabiliser le pays et faire tomber la coalition au pouvoir avant les élections générales de cette année.

Filipino activists protest the alleged human rights abuses suffered by Filipino residents in Sabah. Photo shared by Bayan

Militants philippins protestant contre de possibles atteintes aux droits humains subies par les résidents philippins à Sabah. Crédit photo Bayan

Crise humanitaire

Les troubles de Lahad Datu ont aussi provoqué une crise humanitaire : des dizaines d'habitants de Sabah, d’origine philippine, ont été arrêtés et plus de 1 500 immigrés philippins se sont réfugiés aux Philippines. Il y a aussi des allégations d'atteintes aux droits humains commises par les forces de sécurité de Malaisie, une accusation qui a été vigoureusement démentie par le gouvernement de Kuala Lumpur. La Coalition des organisations pour les droits humains de Sabah soulève d'autres préoccupations quant à l’impact de l'opération militaire sur les habitants de Sabah :

La militarisation et la présence des forces de sécurité ont créé de nombreux barrages qui restreignent les mouvements des autochtones dans leur quête de nourriture, leurs récoltes, la chasse et la pêche.

Les restrictions de leurs déplacements entraîneront des pénuries alimentaires pour eux.

De fait, la question de Sabah est susceptible de poser des problèmes à la fois en Malaisie et aux Philippines dans un avenir proche. Par exemple, Carol Araullo, de la coalition de gauche Bayan, accuse B. Aquino d'abandonner les Philippines pour des revendications territoriales :

Beaucoup commencent à supposer que le gouvernement Aquino n'est pas convaincu que la revendication Sabah en vaut la peine et sa description de celle-ci comme une « cause perdue » n'est pas seulement un lapsus indiquant « l'ignorance ou l'incompétence », comme le pense le sultan Jamalul Kiram III, mais le point de vue et même la politique de son gouvernement sur cette question.

R Kengadharan pose ces questions au gouvernement malaisien :

Comment les intrus armés sont-ils entrés par nos rivages, à l'insu de notre marine ?
Qu'est-il arrivé à nos services de renseignement nationaux et régionaux ?
Qui a fourni des armes au sultan autoproclamé de Sulu ?
Qui assure la formation à la guérilla des intrus armés à Sulu ?

Afin d’éviter une crise similaire à l'avenir, le temps est peut-être venu pour les dirigeants de la Malaisie et les Philippines de régler une fois pour toutes la question de Sabah.

Ce billet fait partie de notre dossier central sur les relations internationales et la sécurité.

ISN logoCet article, ainsi que ses traductions en français, arabe et espagnol ont été commandés par l'International Security Network (ISN) dans le but de faire entendre les points de vue des citoyens sur les questions de relations internationales et de sécurité. Le billet a été d'abord publié sur le blog de l’ISN, d'autres articles sont disponibles ici.


Corée du Sud : 10 ans de prison pour avoir diffamé l'ancien président Roh

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(Liens en anglais et coréen) Un tribunal sud-coréen a condamné à 10 ans de prison un ancien chef de la police pour avoir accusé l'ancien chef d'Etat, décédé entre-temps, de détenir des comptes bancaires sous de faux noms, alimentés de pots de vin. Bien que l'opinion publique soutienne la décision du tribunal, certains internautes se sont plaints du retard qu'a eu le tribunal pour prendre sa décision ce qui a provoqué des dégâts.

On prétend que Cho Hyun-oh était connu parmi les libéraux et activistes des droits de l'hommes pour avoir surveillé des civils et des opposants [coréen] et violemment réprimé [coréen] des manifestations pacifiques ce qui a abouti à un grand nombre de morts.

كاريكاتير عن مدير الشرطة السابق، تشو هيون أوه.

Caricature sur l'ancien Chef de police Cho Hyun, source: utilisateur de Flicker @okkokin (Sous licence Creative Commons BY-ND 2.0)

On a aussi considéré que le but de ses enquêtes menées contre l'ancien président “aimé” Roh Moo-hyun était purement politique.

Cho affirme que Roh s'est suicidé [corée] parce qu'on a découvert ses comptes bancaires secrets et confirme qu'il a obtenu ces informations d'une source confidentielle, or, ces déclarations à ce jour n'ont pas été prouvées et beaucoup estiment ces allégations non fondées [coréen]. Par conséquent, la cour du centre de Séoul a condamné l'ex- chef de police Cho de diffamation posthume envers l'ancien président et l'a arrêté le 20 Février 2013.

Avocats et juristes ont appuyé la décision du tribunal [coréen], mais le mal est fait :

@histopian: “노무현이 자살한 건 거액의 차명계좌가 발각됐기 때문”이라고 했던 전 경찰청장 조현오씨가 법정구속됐군요. 하지만 아직도 그의 말을 믿는 사람 많을겁니다. 사실 여부에 관계없이 그저 제가 믿고 싶은 대로 믿는 사람들.

href=”https://twitter.com/histopian/status/304209863595159553″>@histopian: Malgré l’arrestation de l'ancien chef de police Cho Hyun Oh qui a prétendu que l'ancien président s'était suicidé car on a découvert des comptes bancaires secrets lui appartenant et alimentés de pots de vin, beaucoup de personnes le croient, car finalement ces gens ne croient que ce qu'ils veulent croire.

La mort du président réformateur Roh est considérée comme l'un des événements les plus tragiques de l'histoire moderne de la Corée, et son suicide a laissé place à un grand conflit entre les groupes d'extrême droite et entre les progressistes.

@100hyeryun: 조현오를 법정구속한 이성호 판사의 양형이유 “피고인의 발언으로 국민은 뭔가 있겠지라는 의심을 갖게 됐고 그런 의심은 노전대통령을 지지하는 국민과 비판하는 국민 사이에 너무나 큰 국론분열을 일으켰다.”핵심을 찌른 판결 이유였습니다.

@100hyeryun: Le juge Eih Sung Ho, justifiant son verdict d’arrêter l'ancien chef de police Cho Hyun Oh, affirme que les commentaires de l'accusé ont laissé certaines personnes supposer que l'ancien président Roh Moo-hyun était corrompu, ce qui a déclenché un grand conflit entre ses partisans et détracteurs , ce qui est tout à fait vrai.

Plusieurs internautes, en dépit de leur soutien au verdict du tribunal, se demandent quand même pourquoi cette décision a pris autant de temps. Dans le même sens, le journaliste @welovehani a comparé le temps qu'a pris cette décision à celui relatif à l'arrestation du pasteur Jo [coréen] accusé d'avoir répandu des rumeurs sur la présidente élue Park Geun-hye  et a écrit [coréen] :

>@welovehani: 박근혜 허위사실 유포 혐의 피고발 목사 하루만에 체포한 검찰. 노무현 허위사실 유포 혐의 피고발 조현오. 검찰 출석까지 1년9개월.

@welovehani: L'arrestation du curé Jo, accusé d'avoir répandu des rumeurs sur Park Geun-hye, n'a pas pris plus d'une journée, tandis que l'affaire de Cho Huyn Oh, accusé d'avoir répandu des rumeurs sur Roh a pris une année et neuf mois.

Malgré le soutien de beaucoup de personnes à la décision d'arrestation de TCho, une minorité sur Twitter a remis en question la nécessité des peines de prison pour diffamation :

@sungsooh: 물론 조현오씨 사례는 고위직에 있는 사람의 무책임한 발언이었고 후속행위 등을 고려할 때 죄질도 나쁘다고 봅니다. 명예훼손죄가 존치하는 한 당연히 유죄라고 봅니다만, 그럼에도 명예훼손에 대해 인신구속을 하는 것은 찬성하기 어렵네요.

@sungsooh: Il ne fait aucun doute que ce qu'a fait Cho était hautement irresponsable pour un haut fonctionnaire , et compte tenu de ses comportements précédents, on peut conclure qu'il y a agit dans l'intention de nuire. Selon les lois sur la diffamation, il est à l'évidencecoupable de ces charges, mais je ne suis pas d'accord sur le fait de sanctionner par des peines de prison les actes de diffamation.

@naticle est d'accord avec lui et ajoute [coréen] :

@naticle: [...]그러나 조현오씨의 경우에는 적용되기 힘든 것이 죽은 사람은 반론할 기회가 없는데 주장을 거듭했어요

@naticle: [...] Mais cette idée ne peut pas être appliquée dans le cas de Cho qui a répandu ces (fausses) allégations, surtout que la victime est morte et n'est pas en mesure d'y répondre.

Madagascar : Un film dénonce le trafic d'enfants à des fins sexuelles

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Journeyman.tv a publié le 25 mars une enquête détaillée [malgache/français, sous-titrée en anglais] utilisant des caméras cachées pour dénoncer l’exploitation sexuelle des enfants qui s’intensifie à Madagascar :
sex trafficking madagascar
Une mère témoigne dans le film :

Ma fille allait à l'école. Je n'avais pas d'argent et pas de travail alors elle a décidé de se prostituer. J'ai finalement décidé de ne pas l'en empêcher.

Guide pour la création de pages Facebook efficaces

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La création d'une page Facebook avec une stratégie efficace n'est pas une tâche facile pour les militants et les organisations, et naviguer dans les paramétrages de Facebook peut être compliqué.

Le site  Social Media Exchange (SMEX) (Echange Médias Sociaux) vient de lancer la version en anglais d'une brochure (d'abord réalisée en arabe) appelée “Guide de création de pages Facebook efficaces“ qui porte sur les aspects techniques et les stratégies de gestion des pages, détaillant la façon d'utiliser les pages Facebook militantes.

Le manuel a été réalisé spécialement pour soutenir les causes et activités politiques dans les société arabes, mais il peut évidemment être utilisé par tous.

guide SMEX pour Facebook en anglais

Le livret convient aux internautes aux compétences moyennes, point besoin donc d'être un hacker pour le lire.

Commençant par des instructions très claires pour la création de la page, le livret guide avec exactitude le créateur parmi les icônes à utiliser et explique la signification des choix de configuration. Après une explication détaillée des caractéristiques des pages et des groupes, de la production de contenu et de la publication, le livret  traite ensuite des techniques de gestion en posant une question stratégique : le but de la page est-il la sensibilisation ? l'obtention de dons ? la formations des lectuers ? ou l'amélioration des communications internes?

Le livret “création de pages Facebook efficaces” aborde également:

-Comment promouvoir et gérer la page

-L'actualisation de la page et la programmation des publications

-Comment établir de bons liens avec les médias sociaux

-La sécurité

Le guide est utile non seulement pour les nouvelles créations de page mais également pour les organismes ayant déjà des pages Facebook opérationnelles, il analyse clairement les statistiques de Facebook et explique comment en tirer profit.

Cette édition du livret est tout à fait à jour et prend en considération les derniers changements de Facebokk.

Le guide peut être téléchargé à partir du site de SMEX en anglaish, as can the original .en version anglaise, et vous pouvez également télécharger la version originale en arabe. Il est aussi possible de consulter la page Facebook de SEMEX en guise d'exemple.

La Chine a de nouveau une Première Dame

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[Les liens sont en français, sauf indication contraire]

Rompant avec plusieurs décennies de profil bas des épouses présidentielles, la première dame chinoise Peng Liyuan a accompagné son mari, le nouveau président Xi Jinping, en Russie lors de son premier voyage à l'étranger, marquant un retour de ce rôle dans l'actualité politique.
Mme Peng n'est pas une inconnue dans la vie publique. Chanteuse de talent et membre de l’Armée populaire de Libération, elle est appréciée des Chinois ordinaires pour ses apparitions depuis le début des années 1980 à la télévision publique lors des galas du Nouvel An.
Ses chansons, comme celle-ci, du folklore Shanbei présentée ci-dessous qui a été incluse dans la bande originale d'un film des années 1980 appelé “Vie” (人生), sont disponibles sur YouTube:

Mais sa présence pendant le voyage du 22 mars 2013, a attiré l'attention des médias chinois plus que la politique étrangère de son mari ; c'était la première fois qu'une première dame jouait un rôle politique actif depuis Jiang Qing, l'épouse du Président Mao Zedong, célèbre pendant la Révolution culturelle dans les années 1960 et 70. Depuis ce chapitre douloureux de l'histoire chinoise, les épouses présidentielles sont restées loin des projecteurs.

Zhang Lifen éditeur du Financial Times en chinois a souligné [en chinois] sur le célèbre site de micro-blogging chinois Sina Weibo que Mme Peng a restitué un rôle à la première dame sur la scène politique :

中国重新回到「第一夫人」时代。彭丽媛陪同习近平出访,抵莫斯科。民国时代,有蒋介石夫人宋美龄。共和国时代,有国家主席刘少奇夫人王光美。(毛泽东不喜欢出国门,除了去了趟苏联,江青没了机会)。

La Chine est revenue à l'ère de la Première dame”. Mme Peng Liyuan a accompagné Xi Jingping dans sa visite à Moscou. Pendant la République chinoise (1928-1948), le Président Chiang Kai Chek avait Mme Soong May-ling. Au temps de la République populaire, le Président Liu Shaoqi avait Mme Wang Guangmei. (le Président Mao Zedong n'aimait pas les visites à l'étranger, il s'est rendu une seule fois en URSS et sa femme Jiang Qing n'a pas eu la chance [de l'accompagner])

Quelques commentaires sur le bilet de Zhang autour de l'épouse de Mao Jiang, qui était aussi une artiste, et Mme Peng :

徐 诚直:江青在文革之前是有一个转变的, 她毕竟曾有20多年没有实际参与过高层政治, 转变到另一个极端的原因我猜部分可能和嫉妒王光美有关, 因为当时王光美作为第一夫人出尽了风头而江青只能呆在家里。彭丽媛是建国后至今最完美的第一夫人, 又赶上中国的地位提升。 不过要赶超宋美龄难度实在太大了。

Xu Chengxi: Jiang Qing a eu des changements radicaux au cours de la Révolution culturelle. Elle ne s'était jamais engagée en politique de haut niveau pendant 20 ans [après avoir épousé Mao]. Une des raisons pour lesquelles elle est devenue extrémiste était sans doute sa jalousie à l'égard de Wang Guangmei [qui était l'épouse de Liu Shaoqi, qui avait succédé à la présidence à Mao], Wang avait occupé la scène comme première dame et Jiang Qing ne pouvait se résoudre à rester à la maison. Jusqu'ici, Peng est la première épouse à assumer pleinement le rôle de première dame depuis la fondation de la République populaire de Chine. Mais elle ne pourra jamais rivaliser avec Soong Meiling.

麦茂勇:一个搞文艺唱歌的,恐怕会对文艺战线指手划脚,值得警惕!

Mai Moyong: Avec son [Mme Peng] bagage culturel, nous devons être prudents au sujet de son intervention dans le contrôle de la propagande culturelle.

Il semble que le département de la propagande du pays estime qu'il est temps pour la Chine de sortir de l'ombre de la Révolution culturelle pour devenir fière de sa première dame. Hu Xijin, rédacteur en chef du Global Times, organe officiel du parti communiste, a déploré [en chinois] sur Weibo que les médias aient exagéré dans leur couverture sur Madame Peng :

当中国国家元首在莫斯科携第一夫人走出机舱门时,中国人的眼光同时看向他们两人,有点分不太清对谁更熟悉。这是让中国人为之高兴、一直期待的场面。可惜媒体都只能一笔带过。

Lorsque le chef d'Etat chinois est sorti de l'avion avec la première dame à Moscou, les Chinois ont concentré leur attention sur tous les deux, mais ils ne pouvaient probablement pas dire lequel ils connaissaient le mieux. C'est une scène que les Chinois attendaient et dont ils doivent se sentir heureux. Mais les médias ne peuvent la mentionner que très brièvement.

Mais ce n'est pas une opinion unanime sur Weibo :

shun何:不关心,他不是我选出来的

Shun He: Non, je ne suis pas concerné, je ne l'ai pas élue.

Egg_hurt:今天满微博都是这个,我就不知道有什么稀奇饿,管屁民什么事,一个二个舔菊兴奋得很,继续舔吧,一副奴才像

Egg hurt: Tout Weibo est plein de cela aujourd'hui. Qu'y-t-il de si spécial à ce sujet? Quel est le rapport avec les gens ordinaires? Comment se fait-il que les gens soient tellement heureux de lécher les bottes? Continuez à donner à le faire, esclaves.

苏聖恩:让以前的夫人们情何以堪

Su Shengen: Je me demande comment les anciennes premières dames se sentent à ce sujet.

昵称神马的随机一个就好了:我很好奇原配是什么心情~~

Réaction au hasard: je me demande comment la première épouse de Xi se sent … [Xi a divorcé de sa première femme Lingling Ke, la fille d'un diplomate chinois. ]

媴愽:在西方资本主义国家才邪恶的叫做第一夫人,我们应该称之为忠实的革命伴侣。

Yuan Bo: Seuls les méchants pays capitalistes occidentaux utilisent le terme “première dame”. Nous devrions utiliser le terme “partenaire révolutionnaire honnête”.

菁菱02:肯定第一夫人啊,红了二十多年了,07年前谁知道习总啊,这也是第一个老婆比自己出名的国家元首了!

Qing Ling02: Elle est sans aucun doute notre première dame. Elle est populaire depuis plus de 20 ans. Qui connaissait le Président Xi en 2007? Xi est le premier dirigeant, dont la femme est plus populaire que lui-même.

李巗:自贺子珍江青以来,我第一夫人终于又焕发光彩,光艳照人了

Le Yan: Depuis He Zizheng [troisième épouse de Mao Zedong] et Jiang Qing, notre première dame brille enfin à nouveau.

En dépit du débat sur ​​le retour du rôle politique de la première dame, la plupart des cCinois semblent s'intéresser à Mme Peng non pas en tant que personnalité politique, mais en tant qu'icône de la mode. Les commerçants en ligne ont déjà utilisé une photo de Peng pour vendre des manteaux d'hiver de son style. La capture d'écran suivante d'un article en vente en ligne dans Taobao [la plate-forme la plus populaire d'achats en ligne] a été largement diffusée [chinois] sur les plate-formes de médias sociaux chinois :

coat peng

Chypre dans l’ Abysse ?

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La petite île de Chypre poursuit sa course contre la faillite.  En effet suite au choix européen de taxer les déposants dans leur ensemble la république méditerranéenne fait face à une situation des plus critiques sur le plan économique. Trois options se dessinent ainsi pour l’île : concrétiser un accord avec l’Europe, se tourner vers la Russie, ou la faillite et du même coup la sortie de la zone Euro.

Le problème est apparu lors de la perte d’une importante part des actifs de la Banque populaire de Chypre et de la Banque de Chypre à cause du plan de restructuration de la dette en Grèce, en mars 2012. Les deux banques chypriotes se sont donc vues dans l’obligation de demander une recapitalisation à Nicosie.

De leur côté, les banques grecques sont aussi intimement liées à Chypre. La Banque des Règlement Internationaux ou BRI estime à 12,6 milliards d’euros la totalité des engagements grecquo-chypriotes, soit rien moins que 28% de l’ensemble des engagements des banques de Chypre. Cela écarte donc la possibilité d’un PSI (plan de participation du secteur privé) sur l’île.

Les bureaux de Bank of Cyprus à Aglandjia via wikipédia CC-BY-2;0

Les bureaux de Bank of Cyprus à Aglandjia via wikipédia CC-BY-2;0

Ainsi, si Chypre faisait contribuer ses banques à hauteur des 7 milliards d’euros que l’Europe lui refusait sur les 17 manquants, l’Europe serait dans l’obligation de donner à nouveau à la Grèce, fragilisant encore plus l’équilibre renaissant du pays. Une renégociation, en particulier celle du plan de la troïka serait risquée. Et c’est d’ailleurs en partie pour cela que l’économie grecque est coupée de la taxe sur les dépôts.

De plus, organiser un PSI à Chypre pourrait être mal vu des investisseurs. Il ne faut pas oublier que « le cas grecque » est censé rester unique. Sinon, il serait tentant pour d’autres pays vivant une situation économique complexe comme l’Espagne, l’Italie ou le Portugal d’avoir recours à une demande de PSI aussi. Les conséquences seraient sans appel. Financer les Etats vulnérables par le marché deviendrait complexe voire impossible et la restructuration de la dette publique des autres Etats et de la BCE se verrait dangereusement poindre à l’horizon. De fait, en touchant aux dépôts, c’est un autre « cas unique » que l’Europe espère créer.

Le parti social démocrate allemand, le SPD, veut faire un exemple avec Chypre pour que s’arrête son vote en faveur de  l’aide européenne au Bundestag, poids indispensable à Angela Merkel. Ainsi l’aide pour Chypre ne risquait pas de voir le jour sans le soutien du Bundestag… Le SDP voyant en Chypre une réserve d’argent notamment russe et soupçonné « mafieux ». Le PSI n’aurait pas vraiment atteint le porte feuille de la Russie, la solution européenne devait porter sur les dépôts. Puisque Chypre se refusait à accepter plus de 10% de ponction afin de ne pas ruiner la réputation de son système économique, il a fallu élargir la base de taxe et porter le coups sur l’ensemble des déposants, résidents y compris. Mais cela pourrait tout de même suffire à pousser Chypre dans l’abysse.  C’est donc pourquoi elle a rejeté le plan européen.

Chypre se tient donc désormais devant plusieurs possibilités. Aux vues des réactions souvent vives en Europe et surtout à Chypre de ces derniers jours, une partie des décisionnaires européens semblent vouloir faire marche arrière et regretter leur choix. On voit donc des tentatives pour diminuer la participation de Chypre à son propre renflouement. Mais l’Europe n’acceptera peut-être pas une renégociation pour autant. Le débat sur la participation totale du MES (mécanisme européen de stabilité) et sa prise en charge des 5,8 milliards d’euros reste entier.

La deuxième solution serait de s’allier la Russie. En effet, Poutine veut défendre les avoirs russes de l’île, demandant en échange de larges concessions sur le gaz, des facilités militaires russes, ce qui n’est pas sans rappeler la récente découverte d’un gisement au large de l’île. La Russie pourrait racheter les banques chypriotes, notamment la Laïka Bank, deuxième établissement bancaire de l’île, pour un euro afin d’économiser 2,5 milliards en recapitalisation.  L’aide russe serait probablement complémentaire de l’aide européenne et il n’y aurait de fait sans doute pas de rupture entre Chypre et la zone Euro. De son côté, la Russie gagnerait un poids non négligeable dans une Chypre stratégiquement importante. L’île serait garante des intérêts de Moscou en Europe mais cela risquera de poser quelques problèmes à l’avenir…

Mais la Russie n'est apparemment pas pressée de prendre sa décision. Andreï Kostine, le directeur de la banque VTB [Vnechtorgbank] a annoncé le 21 mars que son établissement n'était pas du tout intéressé par l'achat d'actifs bancaires de l'île :

Sur place, il y a deux banques dans une situation critique qui ont besoin d'être assainies. Il serait absurde de prétendre que nous aurions un intérêt là-dedans. Notre seul intérêt, c'est de retrouver au plus vite la faculté d'effectuer les paiements et de gérer les comptes de nos clients.

Et il ajoute que sa banque va devoir:

“arrêter son activité et quitter purement et simplement le marché chypriote” en cas de “décisions violant le droit, dictées par la politique”.

 

Enfin, Chypre peut opter pour la solution extrême mais inévitable si la Russie et l’Europe ne lui apportent aucun soutien correct, la faillite. La recapitalisation à Chypre se ferait donc via la banque centrale par émission monétaire.

Cela signifie quitter la zone Euro, instaurer un strict contrôle des flux économiques et un blocage des comptes courants le temps de la conversion dans la nouvelle livre chypriote. L’île serait ruinée, son crédit financier pour de bon détruit. S’en suivrait une période de reconstruction économique dans des circonstances complexes. Et ce serait pour la zone Euro un échec et un précédant inquiétants …

Le dernier accord trouvé par Bruxelles, prévoyant de démanteler la principale banque du pays et de taxer les dépôts bancaires supérieurs à 100 000 euros, est une solution bâtarde selon l'économiste américain Tyler Cowen:

 What will the price of a Cypriot euro be, relative to a German euro?  50%?  I call this Cyprus leaving the euro but keeping the word “euro” to save face.

Que vaudra un euro chypriote par rapport à un euro allemands ? 50%? C'est ce que j'appelle une sortie de Chypre de la zone euro, mais en conservant le mot “euro” pour sauver les apparences.

L'Inde peut-elle vaincre la tuberculose?

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La Journée Mondiale de la lutte contre la tuberculose a eu lieu le 24 mars. Cette année, les différentes autorités impliquées dans cette lutte – les agences gouvernementales, les communautés médicales, les ONGs et les activistes de santé – ont pris le temps de faire le point sur les moyens mis en oeuvre en Inde dans sa lutte contre cette maladie tant redoutée.

Avec près de 2,2 millions de cas chaque année, l'Inde a le fardeau le plus lourd à porter de cas de tuberculose (TB) dans le monde et malgré les efforts, les exemples de résistance aux médicaments contre la TB augmentent. A l'occasion de la Journée Mondiale contre la Tuberculose, le président indien Pranab Mukherjee a rappelé l'engagement du pays à atteindre l'objectif “zero mort de la TB”. Reconnaissant que le défi à relever reste encore difficile, il a déclaré [pdf]:

A l'occasion de la Journée Mondiale contre la Tuberculose, je loue le travail important qui a été mené par les différents acteurs impliqués, dirigés par le programme national contre la TB. Depuis 1998, grâce à la mise en oeuvre réussie de la stratégie DOTS, plus de 14,2 millions de personnes en Inde ont eu accès au traitement.

Il est cependant inquiétant que l'Inde continue à présenter le plus grand nombre de cas de TB dans le monde. L'un des défis les plus importants pour faire face à la TB est la détection et le contrôle des souches résistantes aux médicaments. De tels défis soulignent le besoin de renforcer la recherche et le développement pour introduire de nouveaux diagnostics, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins.

TB poster India

Image publique, cédée par la Division Centrale contre la TB, Ministère de la Santé et de la Famille, Inde.

Dans sa lutte pour aborder la menace croissante de santé publique, le gouvernement indien a pris deux décisions importantes en 2012. Dans un récent e-mail, Kritika Kamthan, associée au programme Global Health Strategies (GHS), a expliqué en quoi consistaient ces deux décisions et comment elles seraient appliquées sur le terrain. Elle a écrit :

Plus de la moitié des patients atteints de la tuberculose sont traités dans le secteur privé en Inde, où la qualité des soins est très variable et où les diagnostics inappropriés augmentent. De plus, il existe de nombreux exemples d'abus de traitement ou des mises sous traitement irrationnel. Le gouvernement indien a donc pris deux décisions importantes:

  1. Faire de la TB une maladie déclarée: Le 7 mai 2012, le gouvernement indien a annoncé que la TB était dès lors une maladie à déclarer. Cette annonce [pdf] signifie que tous les personnels de centres de soins privés, tous les soignants et toutes les cliniques, qui traitent un patient souffrant de TB devaient immédiatement déclarer chaque cas de TB aux autorités locales – inspecteur de santé publique du district/ inspecteur médical en chef de district et inspecteur municipal de santé publique – et ce, tous les mois. Cependant, cette décision ne garantit pas le secret médical concernant les patients de la TB. Par conséquent, en raison de la crainte inspirée par la TB, il est probable que la plupart de ces patients seraient forcés à devenir clandestins et à s'abstenir de consulter le système de santé.
  1. Interdire les diagnostics de la TB basés sur les prélèvements sanguins/ les sérologies: Le 7 juin 2012, le gouvernement indien a interdit la fabrication, la vente, la distribution, l'utilisation et l'importation de kits de sérologie pour le diagnostic de la TB. Cependant, ces tests sont toujours mal utilisés par le secteur privé malgré le fait qu'ils ne soient pas recommandés ni par le RNTCP ni par une autre agence.

Malgré les récents changements de politique, la morbidité, la mortalité et le développement des résistances aux médicaments contre la TB ont augmenté, ainsi que le fardeau économique croissant qui pénalise sévèrement la capacité de l'Inde à se prémunir et à contrôler la TB.

Kritika reconnaît le rôle joué par les média pour la prise de conscience et la mise en évidence des sujets relatifs à la maladie. Mais elle a aussi rapidement souligné que beaucoup de choses peuvent encore être faites dans le domaine, spécialement dans l'espace numérique. Elle déclare :

Le contexte indien de la TB a connu un changement drastique depuis l'année dernière. Les discussions autour des différents défis, dont la propagation de la TB résistante aux médicaments, les coinfections TB/VIH, le défaut de diagnostics corrects et faits à temps, la vente libre de médicaments anti-TB et la crainte populaire, ont largement été couvertes par les média. [Cependant] gardant en tête que près de 1000 personnes en Inde succombent à la TB tous les jours, une plus grande importance doit être donnée à l'urgence de la situation sur le terrain numérique aussi.

A TB patient under treatment at TB hospital in Amritsar, India.  Image by Sanjeev Syal. Copyright Demotix (23/3/2013)

Une patiente atteinte de la tuberculose sous traitement à l'hôpital à Amritsar, en Inde. Image de Sanjeev Syal. Copyright Demotix (23/3/2013)

Dans le billet d'un invité sur le blog Science Speaks, le Dr. Madhukar Pai, un professeur assistant d'épidémiologie à l'Université McGill, Montréal, a mentionné que la lutte de l'Inde contre la TB est à un tournant et que des approches innovantes seront nécessaires pour réussir à contrôler et éradiquer la maladie. Le Ministre de la Santé aussi l'a reconnu et tente de changer le mode de détection et de traitement de la TB dans le pays.

Dans son blog ‘Healthcare in India', le Dr. Vikram Venkateswaran regrette que la TB “soit sortie du radar de l'autorité indienne”, probablement parce que a) cela affecte surtout les niveaux les plus bas de la société et b) il existe toujours une crainte sociale associée à la maladie. Il souligne que :

La lutte contre la TB doit être menée sur deux fronts – sur le plan Médical et sur le plan Social. Sur le plan médical, les médecins et les personnels de santé sont actifs mais cela tient surtout à nous de mobiliser la société et faire le nécessaire.

L'Inde a donc un but ambitieux. Comme l'a souligné le président Mukherjee, “la volonté de l'Inde est de fournir ‘un accès universel à un diagnostic et à un traitement de qualité’ dans les cinq prochaines années, quel que soit le statut économique ou social”. Dans le passé, l'Inde a réussi à vaincre d'autres menaces de la santé publique comme la polio et la variole. Il reste à observer quels seront les progrès de la lutte contre la TB. Après tout, il s'agit d'un combat que l'Inde ne peut pas se permettre de perdre.

Bébé à bord : Interview d’une famille de blogueurs globe-trotteurs

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Interview de The Family Without Borders : Anna et Thomas Alboth, parents, globe-trotteurs et blogueurs, qui ont voyagé autour de la mer Noire et en Amérique centrale avec leurs deux petites filles.

En 2010, un jeune couple de Berlin – Anna, une journaliste polonaise, et Thomas, un photographe allemand – décident de vivre leur rêve de globe-trotteurs, avec leur fille Hanna, qui a alors six mois. A bord d'une Renault Espace pleine à craquer, ils effectuent un road trip de six mois autour de la mer Noire, traversant le Caucase jusqu'à la mer Caspienne. Le voyage se passe tellement bien qu'ils repartent en 2012 avec leur seconde fille Mila pour un voyage en Amérique centrale, du Mexique au Honduras, en passant par le Guatemala et le Belize.

Dès leur premier voyage, ils choisissent de partager cette expérience inédite à travers leur blog, The Family Without Borders [en; Facebook], qui est sélectionné comme Meilleur blog de voyage par l'édition polonaise du National Geographic en 2011.

Global Voices (GV) : Imaginez vous dans 25 ans. Vos filles ont elles-mêmes des enfants et veulent partir voyager avec leurs bébés. Quelle est votre réaction ?

Mexico (yukatan), Holbox Island. Picture used with the permission of Thomas Alboth. Copyright: Thomas Alboth

Mexique (Yukatan), Île d'Holbox. Photo © Thomas Alboth, publiée avec son accord.

Anna (A) : J'espère que ce sera le cas. Récemment, nous avons eu des discussions sur le fait d’être parents, d’avoir des enfants et des petits-enfants, sur la manière dont tout peut changer. Nous avons un peu peur qu'elles choisissent un mode de vie complètement différent du nôtre et ce serait dur à accepter si elles commençaient à dire des choses comme « Je veux aller à l'hôtel ». Mais d'un autre côté, plus elles grandissent, et plus je sens que j'ai peur que quelque chose ne puisse leur arriver : les préoccupations typiques d’une mère.

Thomas (T) : J’aimerais bien. Mais je ne suis pas si sûr qu'elles aimeront ce mode de vie. J'ai des amis qui ont grandi dans une maison communautaire et qui ont ensuite choisi l'opposé. Je suis moi aussi assez content d'être complètement différent de mes parents. Donc peut-être qu'un jour, elles iront à l’hôtel et auront de belles valises à roulettes. Ça ne me dérange pas.

GV : Vous avez reçu le titre de Meilleur blog de voyage du National Geographic en 2011. A votre avis, pourquoi votre blog a-t-il eu autant de succès ?

A : Je pense qu'il y a deux choses. D'abord, nous n'avions pas prévu qu'il devienne important, nous faisions ce que nous aimions. Souvent les projets qui prennent le plus d’ampleur sont ceux où on fait une activité qu’on aime. Nous avons connu beaucoup de blogueurs qui tiennent des blogs de voyage et ont des plans d’entreprise. Nous voulions simplement écrire pour les grands-parents, pour qu'ils puissent voir qu'Hanna allait bien et souriait. Voilà comment ça a commencé. Au bout d'un moment, nous nous sommes intéressés aux statistiques et avons constaté que des gens de 20, 40, 50 pays différents visitaient le blog. C'était impressionnant. Il existe une génération de jeunes Européens qui étudient à l'étranger, voyagent, forment des couples internationaux et qui pensent que tout va s'arrêter dès qu'ils auront des enfants. Je pense que lorsqu'ils voient ce que nous avons fait, ils retrouvent l'espoir de ne pas forcément devoir faire une croix sur ce type de projets.

The whole family in their flat in Berlin. Photo by Kasia Odrozek

La famille dans leur appartement à Berlin. Photo de Kasia Odrozek

GV : Avez-vous une division du travail précise : qui écrit, qui prend les photos, etc. ?

A: Oui, nous avons chacun nos tâches. Il est arrivé que je prenne quelques photos, mais pas souvent. Habituellement, c’est Thomas qui est derrière l’appareil. J'écris les articles, lui en a peut-être écrit deux en trois ans. Pour le blog, il s'occupe de tous les détails techniques et moi je me charge de tout le travail de communication. Sur la route, en général, c'est Thomas qui conduit, et c'est moi qui lui dit où aller [rires]. L'ensemble fonctionne quand nous sommes tous les deux. Il y a quelques semaines, il était en Birmanie et moi en Palestine et nous n'avons rien posté sur le blog. C'était étrange.

GV : Votre expérience serait-elle différente sans le blog ?

A : Le blog m'a vraiment motivée à chercher plus d'informations sur tout. Pendant le deuxième voyage, j'ai écrit de manière beaucoup plus journalistique, donc j’étais plus attentive, je posais plus de questions sur le contexte lorsque que nous parlions aux gens, je prenais les brochures dans les musées etc. Je ne sais pas si je ferais tout cela si ce n'était pas pour le publier ensuite.

T : J'étais un peu jaloux parce qu'écrire demande de s'approprier les choses, tandis que travailler sur des photos n'est pas la même expérience. On n'a pas besoin de plus de connaissances, on n'a pas besoin de comprendre la situation pour faire une photo.

At Lake Sevan in Armenia. Photo © Thomas Alboth, used with permission.

Au lac Sevan en Arménie. Photo © Thomas Alboth, publiée avec son accord.

GV : Quel est votre meilleur souvenir quand vous repensez à vos voyages ?

T : Plus qu'un souvenir précis, c'est le sentiment d'aller à son propre rythme, d'avoir le contrôle sur sa propre vie. Quand on reste quelque part, on s'habitue à une routine, on se lève, on boit son café le matin, on prend le tram ou le métro et on va au travail, et 80 pour cent de la journée est prédictible. C'est ce que j'aime en voyage, pendant la moitié de l'année, on peut décider de ce que l'on veut faire.

GV : Y a-t-il eu un moment où vous avez regretté d’être partis ?

A : Il y a eu un moment où j'ai eu peur et je me suis dit que tous ces gens qui nous avaient considérés comme des parents irresponsables avaient raison. C'était une nuit dans un hôtel au Guatemala où nous avons vu trois hommes baraqués et armés passer dans le couloir. Ils étaient au téléphone et avaient l'air énervé. Il fallait que nous fassions quelque chose pour nous rassurer alors nous leur avons demandé s'ils étaient dangereux. Nous ne parlions pas très bien espagnol mais heureusement, nous connaissions le mot peligroso, dangereux. Ils ont répondu « oui, mais pas pour vous, et pas ici ». Plus tard, nous avons appris qu'au Guatemala, tout le monde possède des armes puisqu'ils n'ont pas été désarmés après la guerre civile.

GV : Vous expliquez que ce sont les rencontres avec les gens et leurs histoires qui donnent un sens à vos voyages. Pouvez-vous nous raconter le plus fou que vous ayez entendu ou vécu ?

T : Quand on vient d'un monde différent, rien que la manière dont les gens vivent au quotidien est intéressante, et parfois étrange.

The family has a hard time to say goodbye to their hosts in Guatemala, Chilasco Waterfall. Photo © Anna Alboth, used with permission.

La famille doit dire au revoir à ses hôtes au Guatemala, chutes de Chilasco. Photo © Anna Alboth, publiée avec son accord.

A : Pendant notre deuxième voyage, au Guatemala, nous avons été hébergés par une famille maya dans leur petite maison équipée de chaises en plastique, et d'une télé. Après avoir parlé avec eux, ils étaient surpris – pas parce que nous voyagions aussi longtemps, mais plutôt par le fait que nous puissions vivre sans télé aussi longtemps. Puis, le soir, quand j'ai commencé à couper des pommes de terre pour faire une soupe, toutes les petites filles ont immédiatement commencé à m'aider parce que c'est ce qu'ils font ici, ils font tout tous ensemble. Quand nous sommes partis, ils nous ont demandé quand est ce que nous reviendrions. Nous étions vraiment tristes. Nous avions envie de dire que nous appellerions, mais ils n'avaient pas le téléphone ; ils avaient envie de dire qu'ils nous écriraient une lettre, mais ils ne savaient pas écrire.

GV : Quels sont vos projets pour le futur ?

A : Nous allons repartir en voyage évidemment. Mais avant cela, je dois finir le livre que j’écris sur l'Amérique centrale. Ensuite, nous repartirons voyager.

Le 26 mars 2013, The Family Without Borders a partagé son expérience et ses photos au Globetrotter Shop de Berlin. Pour plus de détails, visitez leur blog et leur page Facebook.


Maldives : Menaces de campagne contre le tourisme après la condamnation d’une victime de viol

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[Tous les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais.]

L'indignation mondiale s'amplifie contre le verdict d'un tribunal des Maldives, prononcé le 26 février 2013, qui condamne une jeune fille de 15 ans, victime de viol et d'abus sexuels. Elle se verra administrer 100 coups de fouet en public à ses 18 ans.

Plus d'un million de personnes ont signé une pétition sur Avaaz.org, exhortant les autorités des Maldives à protéger cette jeune fille et à mettre fin aux condamnations à flagellation des femmes et des enfants pour punir les relations sexuelles hors mariage. La pétition menace de s’en prendre à l'industrie touristique du pays si le président Mohamed Waheed n'agit pas.

Selon un rapport de Minivan News, la jeune fille à été victime d'abus sexuels dès 2009 et les autorités publiques successives n'ont pas réussi à la protéger.

Le tribunal l'a condamnée à 100 coups de fouet et à 8 mois d'assignation à résidence pour avoir confessé un cas particulier de relations sexuelles consenties -non liées au viol- avec un homme. Elle a d'abord fait l’objet d’un interrogatoire en 2012 après la découverte du corps d’un bébé enterré dans la propriété familiale. Son beau-père a alors été accusé du meurtre du bébé et d'abus sexuels sur mineure tandis que sa mère a été incriminée pour dissimulation d'abus sexuels.

Capital of Maldives, Male. Image by hmed Shuau. Copyright Demotix (30/10/2009)

Male, capitale des Maldives. Photo d'Ahmed Shuau. Copyright Demotix (30.10.2009)

Dans la précipitation de l'enquête, la police n'a pas fourni de conseils avisés à la jeune fille et a obtenu une confession permettant de la poursuivre. Le bureau du Procureur général a affirmé qu'un aveu de fornication ne leur laissait d'autres choix en vertu de lois des Maldives. En janvier 2013, lorque les accusations ont été portées contre la jeune fille, le gouvernement a annoncé qu'il allait revoir et modifier les lois qui victimisent les femmes et les mineures ayant subi des abus sexuels.

Amnesty International a immédiatement condamné les accusations. Abbas Faiz, chercheur pour l’antenne nationale d'Amnesty Intenational, rappelle que les victimes présumées de viol et d'abus sexuels ont besoin de conseils et de soutien pas d'être poursuivies en justice.

Lorsque le tribunal pour enfants a condamné la jeune fille en février, la nouvelle fut couverte par de grands médias dont la BBC et CNN. Face à la perspective d'une polémique internationale, le gouvernement s'est engagé à réexaminer le cas et à faire appel à une instance supérieure. Le Parti religieux Adhaalath a soutenu le verdict du tribunal.

La décision du procureur général d'utiliser la confession de la jeune fille comme preuve dans le cadre d’une accusation à l’encontre de celle-ci a été fortement critiquée.

#OperationEndherima

Suite au verdict, des militants des Maldives ont commencé à utiliser le hashtag #OperationEndherima sur les réseaux sociaux pour monter une campagne dans le but de protéger la jeune fille et de dénoncer les injustices qu'elle subit. 

@AdduHaanee : Les petites filles devraient sourire, rire et construire des maisons en Lego. Et non pas être punies pour des crimes qu'elles n'ont pas commis #OperationEndherima

@Ismaar1 : Vous n'avez pas besoin d'être un super héros pour lutter contre l'injustice. Rejoignez #OperationEndherima Réclamer la justice n'est pas un crime.

@azaf_riza : Nous vivons dans une société patriarcale dirigée par des crétins… La victime est encore plus victimisée et sera marquée à jamais #OperationEndherima

La pétition d'Avaaz

La situation a attiré l'attention du monde entier après le lancement de la pétition sur le site Avaaz.org, le 20 mars 2013, signée par 1 million de personnes en 3 jours.

Les Maldiviens ont réagi en ligne à la campagne menée par Avaaz, tout en continuant à commenter l’affaire via le mot-clic #OperationEndherima :

@shafeeu (Hamid Shafeeu) : En 3 jours, un million de personnes ont exprimé leur indignation qu'une enfant violée soit fouettée. Un million de personnes. #Shame #OperationEndherima

@Nuvana : Tout Maldivien sain d'esprit doit reconnaitre que punir une victime de viol au lieu de la protéger est inhumain et aberrant. #OperationEndherima

@dorinbakedbeans : Hey @DrWaheedH la pétition d'Avaaz vient juste d'atteindre 1 million de signatures. C'est plus que les touristes en 2012.

Avaaz a l'intention de publier une annonce dans les magazines de voyages pour presser le gouvernement des Maldives à abolir la flagellation comme punition :

Le tourisme est la poule aux œufs d’or des élites des Maldives dont font partie les ministres. Rassemblons 1 million de signatures cette semaine et menaçons le président Waheed de ternir la réputation de ses îles via des publicités-choc sur Internet et dans les magazines de voyage jusqu’à ce qu’il innocente la jeune fille et abolisse cette loi inhumaine. 

Maleeh Jamal, ministre adjoint du tourisme, a déclaré qu'une telle campagne négative aurait non seulement des répercussions sur l'industrie du tourisme au Maldives, mais également sur le reste du pays. Des utilisateurs de Tweeter, militants de l'opposition, réagissent et utilisent cette affaire pour attaquer le gouvernement :

@asoa : @Nuvana 14 ans Rihana, Sh. Bilehfahi a été fouettée durant le service de @MohamedNasheed et @Velezinee à la magistrature. #FuckOperationEndherimaa

#OperationEndherima est également critiqué pour ne pas avoir exposé l'affaire « Hoara ». Ibrahim Rasheed, haut-responsable du Parti démocratique maldivien (MDP) a été accusé de relations sexuelles consenties avec une mineure. Il a affirmé plus tard l'avoir épousée.

@asoa : @kudanai #OperationEndherima silence sur l'affaire Hoara Ibb parce qu'il est du MDP. #FuckOperationEndherimaa

Les réactions, tant des Maldiviens que des étrangers, sont partagées au sujet de la stratégie d'Avaaz de cibler l'industrie du tourisme. L'éditeur du site internet de tourisme eTurboNews soutient le boycott du tourisme au Maldives :

@FarahDidi : #Maldives Le ministre du tourisme s'inquiète des effets négatifs de la péitition d’@Avaaz sur le tourisme. Mais il ne s'inquiéte pas de la flagellation des mineurs. http://sun.mv/english/10890

Certains estiment que cibler l'industrie du tourisme est la seule possibilité de contraindre les autorités à rectifier les injustices flagrantes liées au système pénal des Maldives. Néanmoins, d'autres considèrent qu'une campagne négative sur le tourisme n'aurait pas seulement des conséquences sur les politiciens, comme le pense Avaaz, mais sur l’ensemble de la population qui dépend de l'industrie du tourisme pour subsister. On estime à 30 000 le nombre d’habitants employés par ce secteur, sans compter les personnes qui en profitent indirectement grâce à des services tels que l'approvisionnement en poissons et en légumes, les services de transport et la vente de souvenirs.

Les militants québécois d’Anonymous (@AnonQC) considèrent que la campagne devrait cibler certains sites touristiques spécifiques, comme ils l’expliquent sur Twitter :

@AnonQC : @Avaaz Une meilleure idée serait de boycotter les magnats de l'indusrie touristique et de promouvoir les enseignes tenus par d'honnête personnes-#mvcoup #Maldives

@AnonQC : @Avaaz, le boycott général contre le tourisme des #Maldives est une idée débile. Il nuira à la population locale qui lutte déjà pour vivre  #mvcoup.

Certains Maldiviens sont contre la campagne d'Avaaz parce qu'ils pensent que la flagellation est une punition prescrite par la charia.

Whistle Blower (@Whistleblovir) défend la loi islamique :

@Whistleblovir : @avaaz @FarahDidi Ne répandez pas de fausses histoires pour votre intérêt politique. Les Maldives appliqueront la loi sur les personnes qui ont commis un adultère, conformément à la charia.

Ibrahim Mustafa (@imustho) s’interroge sur ce que l’impact de la pétition représente pour les religions :

@imustho : Si demain 1 million de personnes signent la pétition sur Avaaz, devons nous changer notre Constitution et permettre également d'autres religions aux Maldives ?

Myanmar : Meiktila est aussi une ville tranquille

Pakistan : Visualisation des morts par attaques de drones

Témoignage d’une rescapée d’un camp de réfugiés nord-coréen

Chine : Censure des références à la censure

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other countries

 

Hier la capture d'écran d'une brève locale en Chine s'est répandue à une vitesse fulgurante dans les médias sociaux. Nous pouvons y lire : « Le Myanmar vient d'autoriser Facebook, le réseau social le plus populaire. Il ne reste plus que quatre pays au monde qui bloquent Facebook : la Corée du Nord, Cuba, l'Iran et un autre pays. » Un « autre pays » est un code pour parler de la Chine.

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