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PHOTOS: Le chavisme célébré par le street art


Des défenseurs brésiliens des droits des minorités sexuelles battus, un militant arrêté

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Photo by Cícero Bezerra shared bu Homofobia Não on Facebook.

Photo de Cícero Bezerra partagée par Homofobia Não sur Facebook.

Le 27 mars dernier, une manifestation contre la récente élection du très controversé prédicateur évangélique membre du Congrès, Marco Feliciano à la présidence du Comité des droits de l'homme et des minorités à la Chambre des députés du Brésil, s'est soldée par une répression des défenseurs des droits des LGBT. Sur Youtube, Rodrigo Grassi a montré l'arrestation d'un des manifestants.

Quand les militaires brésiliens pénètrent dans les terres indigènes

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Le 22 mars, le gouvernement brésilien a déployé  60 policiers et militaires sur les terres du peuple Munduruku, une population indigène vivant dans le bassin du fleuve Tapajós. Plusieurs activistes et blogueurs croient que cette mission a pour but d'assurer la réalisation d'études d'impact avant la construction d'une nouvelle centrale hydroélectrique. Les “crédits carbone des Munduruku” ont été achetés par des investisseurs privés internationaux, comme le rapporte le journal A Pública. [liens en portugais]

Le Vietnam et les blogs de voyage

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Fam Hoang Mine exprime sa déception quant au faible nombre de blogueurs Vietnamiens qui s’intéressent aux beautés de leur pays et à son potentiel touristique. Il indique que la plupart des blogueurs qui écrivent sur le Vietnam sont des expatriés ou des voyageurs internationaux. Il espère que les internautes locaux publient plus de contenu à ce sujet sur leur blog. [lien en anglais]

Thaïlande : Une application mobile pour les autistes

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La Fondation thaïlandaise de l'autisme a développé une application pour téléphones mobiles du nom de « Autiste True » (« True » est un fournisseur d'accès thaïlandais). Cette application permet d'améliorer « le développement physique et mental de l'autiste, et donne des conseils aux parents ». Depuis son lancement, l'application a été téléchargée près de 200 000 fois. Selon un rapport de Thanya Kunakornpaiboonsiri, la Thaïlande compte environ 370 000, dont seulement 12 000 sont pris en charge par les services de santé. [lien en anglais]

Les cyber attaques en Corée du Sud viennent-elles forcément de Corée du Nord ?

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(Tous les liens associés renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire)

Des questions persistent sur l'origine de la cyber attaque de grande ampleur subie par la Corée du Sud récemment contre ses sites internet les plus importants.

Après cette attaque, que l'on suppose orchestrée par des pirates informatiques, sur les sites des banques et de groupes de média sud-coréens, le 20 mars 2013, et qui a endommagé 32 000 ordinateurs, les autorités sud-coréennes ont rapidement conclu que l'attaque provenait de pirates de Corée du Nord. Les premiers articles sur l'affaire assuraient pourtant que l'adresse IP des agresseurs semblait être chinoise. Mais quelques jours plus tard, les autorités contredisaient leurs premières déclarations en déclarant qu'une adresse IP interne d'une des banques sud-coréennes avait été infectée par un code malveillant.

Une semaine après l'attaque, l'identité des agresseurs reste inconnue. Les Sud-Coréens, irrités, ont sévèrement critiqué les autorités dans leurs commentaires en ligne pour leur incapacité à parer à de telles attaques et pour chercher à tirer un profit politique de la situation en blâmant la Corée du Nord.

De nombreux utilisateurs de Twitter, bien qu'ils ne nient pas l'existence d'une “armée de hackers” nord-coréens, ont des soupçons quant au timing de l'attaque. Les autorités sud-coréennes avaient déjà accusé la Corée du Nord de cyber attaques auparavant, par exemple pour des attaques similaires en 20092011 et 2012. Certains ont spéculé que ce dernier piratage en date pouvait être un moyen bien commode de détourner l'attention des Coréens des activités de surveillance des citoyens perpétrés par l'agence de renseignement du pays, le National Intelligence Service, et d'ingérences déplacées dans la vie politique :

Image of Hackers

Image de l'utilisateur Flickr José Goulão, les couleurs ont été modifiées par l'auteur (CC-BY-SA 2.0)

@onsaemiro3: 국정원 정치 개입이 실체화되자.. 절묘한 타이밍에 후이즈의 해킹 기습! 극우파와 메이저 언론은 북한 소행이라고 일제히 대서특필! 아~ 국민들 병신 만들기 능력은 정말 세계최고!

@onsaemiro3: Au moment où l'implication politique du National Intelligence Service devient claire, des attaques de pirates sont commises par Whois (un nouveau groupe inconnu revendiquant l'attaque) – prouvent un sens du timing parfait. Un groupe d'extrême droite et les grands médias ont titré de manière unanime sur “ça vient de la Corée du Nord”. Leur capacité à tromper leur propre peuple est l'une des meilleures au monde.

@ifkorea: 해킹을 북한이 했다고 하면 국정원의 인터넷 감시활동이 일정 정도 당위성이 생겨 박근혜 지지자들의 옹호여론을 만들 수 있다. IP가 중국에 있으니 북한소행으로 추정된다는 요상한 드립을 했으나 거짓으로 드러남.이러니 무슨 말을 해도 안믿는 것이다.

@ifkorea: Si le piratage a en effet été effectué par la Corée du Nord, les activités de censure d'Internet par la National Intelligence Service peuvent alors être justifiées et cela peut soutenir d'une certaine manière (le nouveau président sud-coréen) Park Geun-hye. Ils ont présenté une histoire ridicule, que le piratage  provenait de la Corée du Nord alors que les adresses IP des agresseurs sont chinoises  -  ce qui par la suite a aussi été prouvé faux. Quand de telles choses se produisent continuellement, le peuple ne peut plus croire à aucune de leur déclaration.

@woohyung: “북한 소행일 가능성 높다”등의 공격주체에 집착하는 이른바 “전문가”는 사실은 비전문가 임을 증명하는 셈이고, 언론도 이를 강조하면 잘못된 보도. 한국에만 꼭 이런 사고가 일어나는게 북한때문이라고 믿는것은 거의 사이비광신종교 수준이 아닐까 생각.

@woohyung: Les soi-disant “experts” se sont révélés en réalité être de piètres  experts, en se focalisant sur les auteurs de l'attaque et en déclarant qu’ “il est très probable que la Corée du Nord en soit à l'origine”. Et les médias ont fait la même erreur. Croire que de telles choses surviennent en Corée du Sud uniquement à cause de la Corée du Nord est aussi irrationnel que [les croyances de] certaines sectes.

Certains internautes, comme @eungu [coréen], a analysé ce qui fait de la Corée du Sud une cible de choix pour ces attaques de pirates :

@eungu: 한국처럼 해킹하기 좋은 나라도 없을겁니다. 액티브X를 설치하는걸 습관처럼 여기는 나라니 뭐가 떠서 설치하라고 하면 습관처럼 ‘Yes'를 누를테고, 해킹을 해도 무조건 북한 소행이라고 하니 잡히지도 않고…#해커들의_놀이터_한국

@eungu: Il n'existe aucune autre nation plus attractive que la Corée du Sud [pour les pirates]. Il est tellement fréquent que les sites internet (coréens) forcent leurs utilisateurs à installer le logiciel Active X [fr] (avant d'utiliser leur service). Les internautes, lorsqu'ils sont confrontés à ces messages “Voulez-vous installer ce logiciel ?”,  cliquent habituellement sur “oui”. Même après une attaque de pirates, ils continueraient à blâmer aveuglement  la Corée du Nord, rendant la situation encore plus difficile pour identifier les responsables #hacker's_playground_SouthKorea (#CourDeRécréation_DesHackers_CoréeDuSud)

De nombreuses personnes s'inquiètent de ce réflexe – blâmer la Corée du Nord de  toutes les cyber attaques –  ce qui  pourrait avoir des conséquences par la suite. Sur le site TodayHumor, l'internaute ID:Ssuda rappelle [coréen] la fable du garçon qui criait “au loup !” pour décrire les possibles conséquences :

요즘 북한 김정은돼지가 미쳐서 안보가 위협적인상황인건 알지만 어제 해킹사건과 오늘 공습경보 속보를 보면서 양치기 소년 이야기가 떠오르는건 저뿐인가요 거짓말로 안보안보 외치다가 진짜로 북한이 일을 터쳣을때 우리가 너무 무감각해지지않을지[...]

Je sais que nous sommes en plein milieu d'une crise de la sécurité nationale à cause (de ce  porc de) Kim Jong-un, au nord. Mais lorsque j'ai entendu aujourd'hui l'annonce de l'attaque aérienne en Corée du Nord (qui a duré plusieurs heures) puis l'annonce d'une cyber attaque aujourd'hui, est-ce que cela ne rappelle qu'à moi l'histoire de ce berger qui criait au loup ? Je crains que crier de manière irréfléchie qu'il y a une brèche dans la sécurité nationale pourrait nous rendre vulnérables dans les moments de crise réelle, où le Nord aurait effectivement commis quelque chose de très grave.

Mexique : Menaces de mort pour les citoyens dénonçant des crimes liés à la drogue

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[Sauf indication contraire, les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais.]

Au Mexique, le mois dernier, un cartel de drogue a offert 600 000 pesos  (environ 46 000 dollars) en échange d’informations concernant l’identité et la localisation d’une personne ayant dénoncé sur les réseaux sociaux des actes de violences liés au trafic de drogue [es| dans l’État de Tamaulipas. La guerre de la drogue a eu un fort effet d’intimidation sur la presse. Les violences, parfois mortelles, dont les journaliste sont victimes, ont conduit certains médias à s’autocensurer. Cette affaire et d’autres cas similaires récents montrent que désormais aussi bien les journalistes professionnels que les citoyens diffusant ce type d’informations sont la cible de telles menaces.

US Congress Committee on Foreign Relations. This image is in the public domain.

Image réalisée par le Comité sur les relations extérieures du Congrès des États-Unis, appartenant au domaine public.

Les membres des cartels sont en guerre au quotidien à travers tout le pays, avec des cartels rivaux, des trafiquants, l’armée et la police. Cette nouvelle réalité a plongé le Mexique dans un état général de violence, d’instabilité et de peur, car beaucoup de combats font des victimes parmi les civils. À la fin de l’année 2012, des observateurs estimaient que ce conflit de grande envergure avaient déjà coûté la vie de plus de 60 000 personnes et forcé plus de 230 000 à se déplacer. Le gouvernement mexicain maintient que 90 % des victimes étaient impliqués dans le trafic de drogue, mais les organisations de défense des droits de l’homme sont sceptiques face à cette affirmation.

Depuis longtemps, le Mexique s’est développé comme un site de majeure importance pour les trafiquants de drogue d’Amérique du Sud, en grande partie à cause de la forte demande de cocaïne, de cannabis et d’héroïne du marché des États-Unis. Toutefois, le pays connaît une forte escalade de ces violents conflits entre les cartels, la police et les forces armées depuis 6 ans.

En 2006, peu après son élection, l'ancien président mexicain Felipe Calderón décidait de mettre fin à la passivité générale du gouvernement face aux organisations de trafic de drogue du pays. Avec la première opération militaire majeure contre des barons de la drogue, l’opération Michoacán, le pays est entré dans une nouvelle phase de guerre contre la drogue qui a fait du Mexique l’un des pays les plus violents de la planète. Le Committee to Protect Journalists rapporte que sous le seul gouvernement Calderón, seize journalistes professionnels ont été tués dans ce que les défenseurs des droits de l’homme considèrent comme des tentatives de faire cesser la couverture médiatique des violences liées au trafic de drogue.

Mexican military forces in Michoacan. Photo by Diego Fernandez. Released to the public domain.

Forces militaires mexicaines à Michoacan. Photo de Diego Fernandez, appartenant au domaine public.

Comme dans tous les conflits internes, l’information est essentielle et son contrôle par conséquent très important. Désormais, les médias et les autorités s’autocensurent. Certains car ils collaboreraient avec les cartels, d’autres pour avoir reçu des menaces explicites après diffusion d'informations sensibles. Voyant cela, les journalistes citoyens travaillent à combler le manque d’informations en dénonçant les violences dont ils sont témoins.

Une étude menée par Microsoft Research, The New War Correspondents, décrit les changements que le conflit a provoqués dans le flux d’informations au Mexique :

Alors que les violences dues à la guerre contre la drogue se multiplient et que les médias s’affaiblissent, les citoyens frustrés se tournent vers les médias sociaux, toujours plus omniprésents, pour obtenir des informations et survivre. Twitter en particulier est devenu l’une des principales sources d'informations sur  les alertes de sécurité publiées par les citoyens dans plusieurs villes mexicaines. La population rapporte, confirme, commente et diffuse les informations et les alertes concernant les actes de violence, souvent au moment même où ils éclatent.

Une autre étude, réalisée par Freedom House et l’International Center for Journalists, à propos des journalistes et des blogueurs mexicains, indique que 96 % des personnes sondées connaissent un collègue ayant été victime d’une agression. Les organisations ont interrogé 102 journalistes dans 20 États mexicains. Il semble que le nord-est du pays soit l’épicentre de ce conflit comme le rapporte Insight Crime :

L’organisation criminelle des Zetas est le principal suspect du meurtre de trois cyberactivistes à Nuevo Laredo en 2011, dont « La nena de Nuevo Laredo », blogueuse et journaliste citoyenne. Les attaques ont donné lieu au « Twitter Manifesto » dans lequel les utilisateurs des médias sociaux déclarent : « Nous sommes livrés à notre sort dans ce combat inégal entre citoyens et trafiquants de drogue ».

Il y a peu, un internaute dénonçant des crimes liés au trafic de drogue sous le pseudonyme de Valor por Tamaulipas [« Courage pour Tamaulipas »], sur Twitter et sur Facebook, a été la cible de menaces. Des tracts, rédigés par un cartel de drogue [es] non identifié, ont circulé dans la ville de Tamaulipas et dans ses environs, offrant 600 000 pesos (environ 46 000 dollars) à toute personne en mesure de fournir des informations permettant d’identifier la personne derrière le compte Twitter @ValorTamaulipas. Une vidéo, publiée en premier lieu sur YouTube [es], montre l’exécution d’un homme et avertit quiconque dénonce les violences liées au trafic de drogue des conséquences auxquelles il ou elle s’expose. La vidéo, supprimée du site car elle enfreignait les conditions générales de service, mentionnait directement Valor por Tamaulipas. Cet internaute n’a pas pour autant décidé de mettre fin à ses dénonciations : « Je n’abandonnerai pas si vous ne faites pas de même » [es].

Dans une interview publié par CNN Mexique, l’internaute résume l’opinion partagée par de nombreux journalistes citoyens sur l’information au Mexique : « Je pense que ce qui m’arrive n’est pas grand chose comparé à tout ce qui se passe dans mon État. »

Des centaines de familles, qui attendent des proches ayant disparu, sont submergées par la peur à l’heure de remplir de déclarations de disparition lorsque les autorités leur disent de partir du principe qu’ils sont morts.

Bien que les personnes suivant l’affaire de près semblent croire que @ValorTamaulipas soit une personne vivant au Mexique, il est possible que derrière ce pseudo se cache un groupe ou un réseau travaillant depuis différents endroits, à l’intérieur du pays ou à l’étranger.

Le nouveau président mexicain, Enrique Peña Nieto, poursuit la stratégie militaire et policière déployée par Felipe Calderón contre les cartels. Il a également juré de développer de meilleures infrastructure consacrées aux programmes de développement et de création d’emploi pour les jeunes. Toutefois les observateurs sont sceptiques quand aux résultats qu’il obtiendra concernant cette promesse. Les décideurs considèrent que la pauvreté et le manque d’opportunités d’emploi ont poussé de nombreux jeunes à travailler dans le trafic de drogue et que le pays est par conséquent devenu dépendant de ces activités illégales.

Le clair danger que représentent actuellement les cartels de drogue pour les journalistes citoyens au Mexique est sans précédent dans le contexte mondial. La majorité des blogueurs et des utilisateurs de médias sociaux qui sont victimes de repressions pour avoir couvert des questions politiques sont attaqués par leurs autorités, par des sociétés du secteur Internet ou par les deux. Toutefois, au Mexique, les internautes utilisant les médias citoyens font face à un autre type de menaces. Contrairement aux autorités gouvernementales et aux compagnies Internet, les cartels de drogue opèrent en marge de la légalité et leur réputation internationale a peu d’incidence sur leurs gains financiers. Le travail de sensibilisation et les campagnes publiques peuvent jeter les bases pour un changement concernant les agissements des gouvernement ou des entreprises, cependant ces stratégies ont leur limites dans la situation que connaît le Mexique.

Tout en saluant le courage des personnes qui continuent à réaliser ce travail souvent dangereux, il est difficile de savoir dans quelle mesure ces efforts peuvent donner des résultats contre une telle forme de répression. Une chose est indiscutable : les citoyens qui poursuivent leur couverture des violences liées au trafic de drogue doivent prendre de solides précautions pour protéger leur identité en ligne. Pour en savoir plus sur les moyens de sécuriser les communications en ligne, vous pouvez consulter le guide de Global Voices Advocacy, disponible en anglais, en français et dans d’autres langues.

Guinée: Fracture sociale et recul économique

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Morgane23gwada a publié une interview radio de Cherif Mohamed Abdallah, président du Groupe organisé des hommes d’affaires (GOHA) qui fait une estimation des dégâts plus tôt au début de cette année:

La Guinée, enregistre une perte de plus de trente-huit milliards de francs guinéens suite aux troubles du 27 février dernier.
Souvenez-vous, à la suite de la marche pacifique organisée par l’opposition, de nombreux commerces et habitations avaient été pillés.

 


Vidéo : le film d'une étudiante japonaise sur l'impitoyable course au premier emploi devient viral

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Trouver un emploi dans le contexte économique actuel est difficile. Mais au Japon, pour les diplômés d'universités, ce processus ultra compétitif – dit aussi “shu-katsu” [fr] – débute un an voire plus avant l'obtention du diplôme et atteint des sommets de difficultés.

Recruitment Rhapsody (Rhapsodie du recrutement) est un court métrage d'animation qui relate cette course au premier job, rigide et parsemée d’embûches, que doivent endurer les étudiants japonais. Le film est devenu viral sur le Net au Japon avec à l'heure actuelle plus de 350 000 visionnages.

Réalisé par l'étudiante en art Maho Yoshida [japonais], le film a été chargé sur YouTube le 9 mars 2013 et illustre le parcours d'une étudiante comme les autres, insouciante, qui se retrouve soudain aspirée dans la lutte pour trouver un premier job parmi une foule de futurs esclaves d'entreprises [fr] très motivés, très compétitifs et tous habillés de façon semblable.

Sur YouTube, afas afsa s'est souvenu de sa propre recherche d'un premier poste, dans ce commentaire [japonais, ja] :

afas afsa:
ああこんな感じだったなあ 不気味な就活生の一員になるのは嫌だったけど、内定が無いのも嫌­だった
笑われないよう間違えないよう、見よう見まねで、自分も不気味な­就活生に成り果てた
「就活が下手」という、ただそれだけの理由で、一体どれぐらいの­才能ある若者たちが無能のレッテルを貼られて心を挫かれていった­のだろうと思った

Oh, je me souviens, j'étais comme ça. Je détestais faire partie de cette foule de candidats mais je détestais aussi le fait de ne pas recevoir d'offres d'emploi. J'ai essayé de ne pas faire d'erreurs, pour qu'on ne se moque pas de moi…juste faire comme tout le monde fait. J'ai été réduit à cette condition par l'épouvantable recherche du premier emploi. Je me demande combien de jeunes gens talentueux doivent être étiquetés “incompétents” et ont le coeur brisé, juste parce qu'ils n'ont pas assez de “compétences en recherche d'emploi” ?

 Le chômage des jeunes au Japon n'est certainement pas aussi élevé qu'ailleurs, dans presque tous les autres pays industrialisés et la plupart des commentateurs de ce film s'inquiètent plus de la rigidité des normes sociales que de l'économie, normes qui rendent le processus de recrutement concurrentiel et complexe :

Bad Apple:
自分を取り繕うだけで社会から認められるという社会構造がまずゴ­ミだな。

Si la seule façon d'obtenir la reconnaissance de la société est de dissimiler votre véritable moi, alors, la structure de la société doit être pourrie en premier lieu, non ?

blackkitty0312:
日本はこういう社会構造だというのを世界から見てどう思うのか?­

Si c'est cela que la structure sociale du Japon exige, que doit penser le reste du monde en voyant ceci ?

photo by Dick Thomas Johnson (CC BY 2.0)

Des étudiants durant une réunion d'information d'une entreprise 
Photo Dick Thomas Johnson (CC BY 2.0) prise le t11 décembre 2011

kokore012ify:
今の日本社会にはどこか束縛があるような気がする。ビニールハウ­スに閉じ込められたような。これからの日本はもっと自分という人­間を表現できる時代が来るべきだと思っている。動画をうpされた­かた、本当に面白い作品でした。

J'éprouve une impression de contrainte dans la société japonaise actuelle, comme si j'étais retenu prisonnier dans une serre. Dans le Japon du futur, je trouve qu'il devrait y avoir un moment durant lequel on peut s'exprimer en tant qu'être humain. Merci d'avoir mis en ligne cette vidéo, c'était très intéressant.

Pour certains cependant, le processus de recrutement n'écrase pas l'individu.

Mephist007:
就職するという意味を良く考えよう。貴方に給料を払ってくれるの­は、貴方を拘束しているからじゃない。また自分が利益を作り出せ­る人間であれば会社に所属する必要はない。もはや「働いたら働い­た分お金がもらえる」という仕事は存在しない。たとえ数年は無理­でも、将来会社の利益を作り出せる人材であると思ってもらえれば­、会社は貴方を雇用します。貴方と会社は対等なのです。

Réfléchissons à la signification d'un “job”. Si je vous verse un salaire, ce n'est pas parce que je veux vous “contraindre”. Les personnes qui peuvent produire leurs propres revenus n'ont pas besoin d'appartenir à une entreprise. Le genre d'emplois à la “travaille, et gagne de l'argent pour chaque minute de travail” n'existe plus. Même si cela ne se produit pas avant quelques années, dans le futur, si des personnes génèrent des bénéfices pour l'entreprise, l'entreprise les emploiera. Vous et l'entreprise êtes égaux.

aiueoribabaable:
この動画はよくできていると思います。ただ、「就活はやっぱり馬­鹿らしい」みたいなコメントはどうかと。いままでの受験だって偏­差値という画一的な価値観に自分を合わせる作業だったし、社会っ­てそういうものでは??
それに就活生に同じように求められている社会の基礎的なマナーで­あって(だって茶髪・長髪で面接に行くのはおかしいでしょう)、­その上に個性はいくらでも築けるよ。

Je pense que cette vidéo est bien faite. Mais je doute de la sagesse de ce genre de commentaires : “la recherche d'un emploi est tellement ridicule !”. A l'école, les examens sont les mêmes pour tous, et vous deviez vous adapter aux normes. Est-ce que ce n'est pas la même chose dans la société ?
Les mêmes rites sociaux élémentaires sont imposés aux étudiants à la recherche de leur premier emploi (ce serait bizarre de se présenter à un entretien d'embauche avec des cheveux longs ou des cheveux teints). Quoi qu'il en soit, vous pouvez toujours développer votre individualité en dehors des obligations imposées par l'étiquette du recrutement. 

posaburo, sur YouTube, est allé plus loin et suggère aux étudiants de réfléchir de façon non conventionnelle :

posaburo:
“模範解答のある社会から、模範解答の無い社会に出るにあたって戸­惑う学生。 就活にあたって「こうしなければ」と思っている時点で「模範解答­社会=学校」から
抜け出せていない。人の真似をしていたらビジネスはできないよん”

Puisque les étudiants apprennent uniquement les “bonnes réponses” durant leurs études, ces étudiants sont désorientés lorsqu'ils doivent se confronter au monde réel, sans réponses définies. Quand ils cherchent un emploi, ils pensent devoir agir en se basant sur les ‘bonnes réponses', et ils ne sont toujours pas capables d'échapper à la mentalité scolaire. Vous ne pouvez pas faire des affaires en imitant simplement ce que les autres font, n'est-ce pas ?

Comments were translated by Andrew Kowalczuk

Vidéo : Le Steet Art prend Lima d’assaut

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From March 4th to the 15th, 33 artists from different Latin American countries painted 18 murals as part of an urban art festival called Latidoamericano (Latin American beat) in downtown Lima, Peru.

Latidoamericano 2013, festival de street art à Lima, Pérou.

Du 4 au 15 mars, 33 artistes provenant de différents pays d’Amérique latine ont réalisé 18 fresques murales dans le cadre d’un festival d’art de rue, Latidoamericano, dans le centre ville de Lima, au Pérou. Sur YouTube, Tres Mitades partage une vidéo d’une minute présentant le festival.

Un blog parodie le quotidien Folha de São Paulo : censuré

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[Sauf mention contraire, les liens de ce billet renvoient vers des pages web en portugais.]

Depuis décembre 2010, Global Voices Online suit la bataille juridique qui oppose le quotidien Folha de São Paulo [fr] au blog satirique Falha de São Paulo [NdT : jeu de mots sur folha, « feuille », et falha, « erreur, gaffe, méprise »], qui a subi les foudres de la censure au mois de septembre de l’année dernière en raison des parodies du journal, de ses journalistes et de ses dirigeants. En septembre 2011, le premier round s'était achevé en match nul, ce qui avait incité les frères Lino et Mario Bocchini, créateurs du site, à faire appel l'année suivante, revendiquant ainsi leur droit à s'exprimer librement et à critiquer l'un des plus grands journaux du pays.

Le deuxième round a eu lieu devant les tribunaux le 20 février 2013 et, cette fois-ci, la liberté d'expression a perdu. Telle fut, du moins l'impression première des frères Bocchini et de la plupart de leurs partisans.

Lino Bocchini antes do julgamento da Falha de São Paulo. Foto do coletivo Fora do Eixo/PósTV. Uso livre.

Lino Bocchini avant le jugement de la Falha de São Paulo. Photo du collectif Fora do Eixo/PósTV. Libre de droits.

Le journaliste Felipe Rousselet écrit :

O Tribunal de Justiça de São Paulo decidiu nesta quarta-feira, 20, que o blog Falha S. Paulo deve continuar fora do ar.

A decisão de manter a CENSURA ao Falha de S.Paulo deixou de lado todo o debate sobre liberdade de expressão e se baseou apenas nas leis de Mercado. O desembargador Edson Luiz de Queiróz manteve o blog fora do ar com a justificativa da similaridade entre o nome Falha de S.Paulo e a marca registrada pela Folha de S.Paulo.

Além de um caso óbvio de censura judicial, a manutenção da CENSURA ao Falha de S.Paulo abre um precedente perigoso para a liberdade de expressão, principalmente em relação a sátira e a ironia.

Le Tribunal de Sao Paulo a tranché mercredi (le 20 février), et le blog Falha de S. Paulo devra rester en l'état, c'est-à-dire hors ligne.

La décision de maintenir la CENSURE de la Falha de S.Paulo a mis de côté le débat sur la liberté d'expression et n'a pris en compte que la loi des marchés. Le juge Edson Luiz de Queiroz a donc confirmé cette décision de maintenir le blog désactivé sous prétexte de similarité entre la Falha de S.Paulo et la marque déposée par la Folha de S.Paulo.

Plus qu'un cas évident de censure juridique, le maintien de la CENSURE de la Falha de S.Paulo crée un dangereux précédent pour la liberté d'expression, surtout en ce qui concerne la satire et l'ironie.

La défense de la Folha de São Paulo reposait en partie sur le seul argument de la similitude du nom, sur le prétexte qu'il y aurait « une appropriation de l'usage de la marque, ce qui est inadmissible : la parodie en question n'est qu'une imitation ».

Sur le blog Desculpe a nossa falha [« Excusez notre erreur ») et au tribunal, les frères Bocchini rétorquent :

De nada adiantou o defensor da Falha, o advogado Luis Borrelli Neto, defender que, fosse essa a interpretação, “nomes como UOL, Bol e AOL, por exemplo, jamais poderiam conviver na internet”. Também não adiantou lembrar que o próprio juiz de 1ª instância, Gustavo Coube de Carvalho, já havia afirmado que “nem mesmo um tolo apressado seria levado a crer que trata-se de um blog ligado ao jornal”. Também não foram dado ouvidos ao argumento de que programas de TV e tantos outros sites, jornais e revistas fizeram ou fazem o mesmo, no Brasil e no exterior, sem problemas. Borrelli Neto ainda lembrou que “a paródia não está apenas no conteúdo, mas também no domínio. Subtrarir do apelante o direito de utilizar o domínio significa atentar contra a liberdade de expressão ou, pelo menos, enfraquecer a paródia”. Vale lembrar que a Falha não tinha sequer banner publicitário ou fim comercial, o que também enfraquece –ou derruba– o argumento de “concorrência parasitária” utilizado diversas vezes pelo jornal.

Cela n'aura servi à rien que l'avocat de la Falha, Maître Luis Borrelli Neto, soutienne qu'en suivant cette interprétation, des « noms comme  UOL, Bol et AOL, par exemple, n'auraient jamais pu cohabiter sur Internet ». Inutile aussi de rappeler que le propre juge de la 1e instance, Gustavo Coube de Carvalho, ait déjà dit que « même un demeuré ne pourait croire qu'il s'agisse d'un blog lié au journal ». Pas plus que n'a été entendu l'argument selon lequel des émissions de télé et tant d'autres sites, journaux et revues ont fait ou font de même, au Brésil et à l'étranger, sans être inquiétés. Borrelli Neto a aussi rappelé que « la parodie ne concerne pas que le contenu, mais aussi le nom de domaine. Ôter à la partie adverse le droit de faire usage du nom de domaine est une atteinte à la liberté d'expression ou du moins à la parodie ». Il est aussi bon de rappeler que la Falha ne présentait pas de bannières publicitaires et n’avait pas de fins commerciales, ce qui fragilise - ou anéantit - l'argument de « concurrence parasitaire » utilisé à plusieurs reprises par le journal.

Les frères Bocchini expliquent que la jurisprudence qui découle de cette décision de justice est pire que le jugement lui-même. En effet, elle pourra être utilisée par les journaux qui interdiront les parodies et les critiques en faisant taire les sites et les blogs, et useront de leur pouvoir économique pour poursuivre ceux qui osent s'insurger contre les informations diffusées par la presse grand-public.

Dans la décision de justice, « il a été établi que la Falha restait censurée. Pour les juges et le Folha, cela signifie que l'usage de l'adresse internet falhadespaulo.com.br, du logo de la Falha et la reproduction partielle de reportages sont interdits – même si le but original est la critique ».

Sur le portail alternatif SpressoSP, le journaliste Renato Rovai, ajoute :

Este julgamento transformou uma questão de liberdade de expressão em um debate comercial com um único objetivo: calar os críticos do jornalão da família Frias. Ou alguém consegue ser ingênuo o suficiente para acreditar que o que incomodou a Folha foi a questão comercial, a similaridade do seu nome com o domínio de um blog sem nenhuma publicidade ou outra modalidade de retorno financeiro?

Ce jugement a transformé une question de liberté d'expression en un débat commercial ayant un objectif unique : faire taire les critiques lancées contre le journal de la famille Frias. Ou alors quelqu'un parvient à être suffisamment ingénu pour croire que ce qui dérangeait la Folha était la question commerciale, la similarité du nom d'un blog sans publicité ni gains financiers ?

Irmãos Bocchini antes do julgamento. Foto de Beatriz Bevilaqua, usada com permissão

Les frères Bocchini avant l'audiencea. Photo de Beatriz Bevilaqua, libre de droits.

L'intégralité de l'audience a été enregistrée par l'équipe de PósTV et elle est à disposition sur YouTube. La chaîne a d'ailleurs publié ses impressions concernant le jugement sur sa page Facebook :

Em um voto mais do que simbólico, um desembargador, de dentro de sua toga, disse o lugar comum mais equivocado do direito: "um direito acaba onde começa o do outro". E deu ganho de causa à Folha alertando que paródias como a da Falha de S. Paulo poderia "abrir caminho para a anarquia".

Avec ce vote plus que symbolique, un juge, drapé dans sa toge, a lâché le lieu commun le plus improbable qui soit, en termes de droit : « un droit finit là où commence celui de l'autre ». Et il a donné gain de cause à la Folha en insinuant que les parodies comme celles de la Falha de S. Paulo pouvaient « ouvrir le chemin à l'anarchie ».

Le docteur en psychologie Matheus Paul a commenté pour le blog Vi o Mundo les raisons de la censure et les réelles préoccupations du journal Folha de São Paulo :

[...] se o blog visasse tão somente gracejar de forma pueril e light com o jornal alvo, enfocando em questões menores, como somente os nomes dos cadernos, por exemplo, repetimos: o jornal, muito provavelmente, não daria atenção alguma ao pequeno sítio paródia. O escárnio propagado pelo blog, porém, teve uma ressonância quase que imediata, uma vez que questionava algo caro aos veículos jornalísticos de comunicação: a tão propalada (e diríamos até ilusória) isenção total.

[…] si l'objectif du blog était seulement de se moquer de manière puérile et légère du journal, ne s'intéressant qu'à des sujets mineurs, comme par exemple le nom des différentes sessions, on le répète : le journal n'accorderait très probablement aucune attention à ce petit site parodique. Toutefois, les sarcasmes colportés par le blog, ont eu une résonance presque immédiate, puisqu'ils remettaient en question un concept cher aux médias traditionnels : le concept aussi répandu qu’illusoire d’impartialité totale.

Lorsqu'il a pris connaissance du jugement, le député fédéral du PSOL (Parti SOcialisme et Liberté) de Sao Paulo, Ivan Valente, a publié une note le désapprouvant :

Não parece difícil entender que paródias, vistas em grande volume nesta mesma mídia, são recursos legítimos do debate democrático, a que todos nós estamos sujeitos. Artistas, celebridades, jornalistas, políticos, todos são alvos da livre manifestação do humor crítico. Por que não a própria mídia?

Cela ne semble pas difficile de comprendre que les parodies, vues en grands nombres dans ces mêmes médias, sont des recours légitimes du débat démocratique, desquels nous sommes tous les victimes. Artistes, célébrités, journalistes, hommes politiques, tous sont les cibles de la libre manifestation de l'humour critique. Pourquoi pas la presse elle-même ?

Irmãos Bocchini e apoiadores posam para foto antes do julgamento. Foto de Beatriz Bevilaqua, usada com permissão.

Les frères Bocchini et quelques-uns de leurs soutiens posent pour la photo avant le jugement.  Photo de Beatriz Bevilaqua, libre de droits.

La journaliste Beatriz Bevilaqua a discuté avec Lino Bocchini après l'audience et elle a annoncé qu'ils allaient tenter de continuer la bataille juridique en déposant un recours au Tribunal suprême fédéral (STF) :

Não é simples, o STJ (Superior Tribunal de Justiça) e o STF não recebem uma ação qualquer. Mas a gente vai estudar de que forma se pode recorrer. Nossa intenção é ir para os tribunais superiores

Ce n'est pas simple, le STJ (Tribunal supérieur de justice) et le STF ne reçoivent pas n'importe quelle requête. Mais on va étudier la forme que prendra notre recours. Notre intention est de recourir aux plus grandes instances.

Le dossier reste ouvert et Global Voices suivra les futurs développements de cette affaire en se tenant toujours au côté de la liberté d'expression.

Mideast Tunes, une plateforme en ligne pour la nouvelle scène musicale du Moyen Orient

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Music for a better future. Screenshot from Mideast Tunes' Indigeo campaign video.

“Musique pour un avenir meilleur”. Capture d'écran de la vidéo de promotion du site  Mideast Tunes’

Les révolutions et soulèvements populaires qui ont balayé le Moyen Orient provoquent une floraison artistique sans précédent et dont on n'osait rêver. La musique y figure en bonne place et la production de musiques disponibles en ligne va croissant.  A noter avant tout : les groupes underground ont bourgeonné ces deux dernières années. Un projet ambitieux, Mideast Tunes, veut présenter la scène musicale underground de cette région du monde et a lancé une levée de fonds participative pour financer l'aventure.  Mideast Tunes veut proposer de la  'Musique pour le changement social”‘ et  affirme : “Nous croyons que la musique PEUT CHANGER LE MONDE et que les musiciens du Moyen Orient et d'Afrique du nord ouvriront le chemin”.

L'extrémisme religieux mis en cause dans les émeutes au Myanmar (Birmanie)

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[Sauf indication contraire, les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais.]

Les émeutes de Meiktila, au centre du Myanmar, qui se sont étendues à d'autres villes, ont causé la mort de plus de 40 personnes et font resurgir les craintes que les conflits religieux et ethniques empirent dans le pays. On soupçonne que ces émeutes aient pu être  provoquées [fr] pour créer la panique et détourner l'attention de la population. De nombreux blogueurs ont analysé les origines de ces violences, et notamment de la montée de l'extrémisme religieux qui a causé la division et la haine dans différentes régions du Myanmar.

Le président U Thein Sein a fait un discours télévisé pour avertir ‘les opportunistes politiques et les extrémistes religieux’ :

Je suis très attristé de découvrir qu'un simple différend d'ordre privé peut conduire à une émeute meurtrière et que quelques instigateurs anarchistes, tirant profit du manque de sincérité de la population, ont essayé de propager les émeutes à d'autres régions du pays.

Je voudrais mettre en garde tous les opportunistes politiques et les extrémistes religieux qui exploitent les nobles enseignements des religions et qui tentent de semer la haine au sein d'un peuple aux croyances différentes pour leurs propres intérêts.

Je n'hésiterai pas à utiliser la force en dernier recours pour protéger les vies et sauvegarder les intérêts publics.

A destroyed shop owned by a Muslim in Sitkwin. Photo by Thet Htoo, Copyright@ Demotix (3/29/2013)

Une boutique détruite de propriétéaire musulman, à Sitkwin. Photo par Thet Htoo. Copyright@Demotix (3/29/2013)

Kyaw Zwa Moe souhaite que le gouvernement enquête et identifie les personnes qui ont provoqué les émeutes :

Bien que les doigts aient été pointés dans différentes directions, presque tout le monde en Birmanie semble croire que quelqu'un, ou un groupe, est responsable des récentes émeutes. Maintenant, la responsabilité du gouvernement est d'enquêter et d'agir contre les opportunistes politiques ou les extrémistes religieux ayant provoqué cette instabilité.

Mais Tomas Quintana, envoyé spécial des Nations Unies pour le respect des droits de l'Homme à Myanmar, suspecte l'implication de certaines composantes de l'Etat :

…(il existe) des lieux où les militaires, la police et les autres corps d'application de la loi civile sont restés immobiles pendant que des atrocités étaient commises sous leurs yeux, même celles perpétrées par une foule bien organisée de bouddhistes ultra-nationalistes.

Cela pourrait indiquer l'implication directe de certains services d'Etat ou une complicité et un soutien implicites pour de telles actions.

May Ng confirme cette observation. Entre-temps, Min Ko Naing, un ancien prisonnier politiquee, chef du mouvement des “Etudiants de la génération 88″ a aussi observé l'inaction des forces de sécurité durant ces émeutes :

Sur notre chemin pour Meiktila, nous avons vu un motocycliste armé d'une machette ravageant une station service. Les officiers de police et de sécurité restaient debout à le regarder. En fait, dans ce genre de situation, ils n'ont pas besoin d'attendre les ordres de leurs supérieurs.

Andrew Selth donne une vue générale de l'histoire des musulmans à Myanmar, qui représentent 4% de la population du pays. Il note que l'intolérance religieuse n'est pas nouvelle dans le pays :

…l'intolérance religieuse n'est pas nouvelle en Birmanie. En effet, avant 2011, le régime encourageait apparemment les émeutes anti-musulmans pour détourner l'attention de leurs propres échecs.

…le problème n'est pas juste la tactique des forces de sécurité, mais aussi les politiques de discrimination et les attitudes de la population en Birmanie qui permettent le retour de l'instabilité contre les musulmans. Ce sont des points que peu de politiciens birmans sont prêts à aborder sérieusement.

Benedict Rogers a visité un village et interviewé quelques musulmans qui lui ont dit qu'ils vivaient en paix [fr] avec leurs voisins bouddhistes depuis déjà 200 ans :

Lundi dernier, j'ai visité un village à un peu plus de deux miles de Naypyitaw, où une communauté de 260 musulmans vivent en paix avec des bouddhistes depuis 200 ans. Ils m'ont dit qu'ils n'avaient jamais eu problèmes et qu'ils avaient de bonnes relations avec leurs voisins bouddhistes, jusqu'au 22 mars. Cette nuit-là, une foule immense de bouddhistes est venue attaquer la mosquée et la madrasa à proximité. Les personnes musulmanes ont fui à temps et personne n'a été tué ni blessé, mais la mosquée a été saccagée et profanée et la madrasa a été entièrement incendiée. C'est une scène encore vive de crainte et de malheur.

Francis Wade pense que les récentes émeutes sont une autre preuve des “tendances islamophobes” dans le pays :

…la dernière vague des attaques contre les musulmans est très inquiétante en raison de l'implication des civils, qui d'un autre côté sont tolérants envers leurs concitoyens chrétiens.

Les violences de Meiktila doivent être observées comme les dernières manifestations en date de la tendance islamophobe historique de Birmanie. Bien sûr, il existe une amère ironie dans les articles qui décrivent la complicité des civils et des moines avec les forces de sécurité durant les attaques de la semaine dernière.

Matt Schissler se réfère à la montée du ‘nationalisme bouddhiste anti-musulman'. Il mentionne l'affichage d'étiquettes '969′ et d'autres signes dans les boutiques bouddhistes :

…depuis septembre 2012, un effort concerté pour encourager le soutien à des boutiques bouddhistes et décourager les bouddhistes à financer par leurs achats les établissements appartenant à des musulmans et à ne pas vendre aux musulmans

Le 969 rappelle les 9 attributs spéciaux de Bouddha, les 6 enseignements bouddhistes et les 9 attributs des moines bouddhistes.

Maung Zarni blâme la violence de ce qu'il appelle “le racisme génocidaire bouddhiste”:

…ils ont choisi de poursuivre leur nationalisme destructeur qui est enraciné dans leur peur de perte de propriété, de terrain, et leur désir de pureté raciale et religieuse.

Il a aussi observé la multiplication des discours haineux en ligne :

L'état birman a mobilisé une islamophobie au sein de sa société à travers différents mécanismes institutionnels, comme les média d'état et les sites de média sociaux, dont la page Facebook du bureau du président. Les sites de média sociaux en langue birmane, qui se développent hors de portée des organismes de contrôle des média internationaux, sont truffés de discours de haine.

Aung Zaw reproche aux chefs militaires l'émergence des ‘fascistes bouddhistes’ et des ‘extrémistes bouddhistes’ :

Bien qu'ils se décrivent eux-mêmes comme de pieux bouddhistes, les dirigeants militaires de Birmanie ne montrent aucune compassion pour ceux qui ne s'inclinent pas devant eux.

Le résultat est que maintenant nous avons d'innombrables “extrémistes bouddhistes” en Birmanie. Malheureusement, ils sont partout. Ils sont dans les rues, ils siègent au Parlement, portant l'uniforme militaire, le costume de bureau et l'habit de moine.

Ainsi, l'apparition de fascistes “bouddhistes” en Birmanie n'est pas une surprise pour ceux qui ont été témoins des machinations des dirigeants du pays durant le dernier demi-siècle. Leur présence dans les rues de Meiktila n'est rien d'autre qu'un retour en arrière aux jours les plus sombres du régime militaire, qui ne pourra pas être chassée facilement.

Gambie : ‘Voir grand’ est la devise d'un enseignant qui a ouvert une académie en ligne

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Ousman Faal, un jeune enseignant et informaticien professionnel de la Gambie, a troqué sa salle de classe pour un blog.

Ousman Faal est l'homme derrière l’Académie Faal, un site qui propose des vidéos conférences, des présentations, et des conseils sur différents programmes informatiques. Vous ne savez pas comment  créer un certain effet dans Adobe Photoshop ? Besoin d'aide pour un bulletin d'information dans Microsoft Word ? Ousman Faal peut vous montrer comment procéder.

Après avoir passé l'essentiel de sa carrière en salle de classe, Ousman Faal consacre maintenant la plus grande partie de son temps à l'enseignement en ligne. Global Voices a récemment contacté Faal pour lui poser des questions à propos de son “déménagement” en ligne.

Demba Kandeh (DK): Qu'est-ce qui vous a motivé à bloguer?

Ousman  Faal at work. Photo courtesy of Demba Kandeh.

Ousman Faal au travail. Photo de l'auteur Demba Kandeh.

Ousman Faal (OF): J'ai été professeur des technologies de l'information (TI) dans des formations pour le renforcement des capacités avec des organisations non gouvernementales depuis plusieurs années dans ma carrière en tant qu'enseignant. J'ai également formé un groupe de jeunes appelé Communauté des Technologies de l'information et de la communication (TIC). Et j'ai beaucoup de plates-formes Google en ligne et des sites pour bloguer: WordPress, Blogger et Webs. J'ai de l'expérience dans la création de cours  interactifs en vidéo et ceci m'a motivé considérablement pour bloguer.

DK : Depuis combien de temps bloguez-vous ?

OF : Eh bien, je blogue depuis un an maintenant et je trouve cela étonnant parce que c'est une autre façon de m'exprimer et de mettre mes contenus en ligne et de les partager. J'ai commencé avec Blogger de Google et Google Sites, puis rapidement je suis passé au CMS (Content Management System) de WordPress que je trouve très interactif et convivial.

DK:Comment le blogging a-t-il changé votre vie ?

OF : Bloguer m'aide à m'exprimer et a rendu possible que plus de personnes découvrent mes talents. Je contribue, donc, en quelque sorte, à aider plus de gens maintenant que jamais auparavant. Et cela me rend heureux en tant que blogueur.

DK: Qu'est-ce que vous espérez atteindre en bloguant ?

OF: Je vois grand”. J'espère que bloguer va changer beaucoup de choses dans ma carrière en tant que praticien des TIC.

DK: La vie d'un professeur virtuel est-elle  différente de la vie d'un professeur en classe ?

OF: J'ai toujours envie de montrer à mes élèves que je suis toujours disponible pour eux, car parfois lorsque vous enseignez, les élèves pourraient ne pas réellement obtenir l'image exacte de ce que vous tentez d'expliquer, peut-être à cause de la distraction, mais je crois que, avec un blog plein de contenus interactifs, ils peuvent toujours le voir facilement et mieux comprendre. C'est une grande source de satisfaction.

Ci-dessous une vidéo sur YouTube de l'un de ses tutoriels :

DK : Quelles sont vos réussites ?

OF: Après six ans dans le domaine des TI et de recherches sur les technologies de l'information, j'ai vraiment réalisé moi-même que je suis sur la voie d'une carrière couronnée de succès. J'ai réussi à former de nombreux professionnels dans un court laps de temps et c'est quelque chose qu'il faut célébrer. Internet, ma deuxième maison, a offert à mes élèves un point de référence permanent pour les contenus interactifs.

La gestion réussie des sites suivants est également une fierté pour moi :  ICT GambiaOusFaalJollof TutorsOusman Lectures et mon canal sur  YouTube

DK: Quels sont les défis auxquels vous faites face ?

OF: Je ne me soucie pas tellement des défis. En Afrique, en général en Gambie, en particulier, les défis sont communs et ils vont des connexions lentes à Internet, mais coûteuses, à des coupures de courant erratiques. Pourtant, je me réjouis des plus grandes opportunités stimulantes de l'avenir parce que je crois que l'avenir est plus prometteur en ce qui concerne les technologies.

DK: Quels sont vos projets pour l'avenir ?

OF: J'ai beaucoup de choses en tête parce que je “vois grand” tous les jours. J'aimerais avoir mon propre réseau social à l'avenir qui sera basé sur une technologie avancée réelle. Réaliser un média social pour un meilleur enseignement plus efficace et plus sophistiqué avec de meilleurs résultats fait aussi partie de mes rêves.

DK: S'il vous plaît, faites-nous part de ce que vous jugez important.

OF: Je tiens à saisir cette occasion pour appeler les blogueurs qui pensent comme moi à unir leur force pour apporter des changements positifs dans leur environnement. Je pense que c'est une bonne chose que de rassembler les blogueurs qui sont prêts à utiliser leur temps pour créer une plateforme en ligne pour l'échange d'information au profit des autres.

Togo: Répression sanglante d'une manifestation de journalistes

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Le 14 mars, les forces de l’ordre ont violemment dispersé à Lomé un sit-in des journalistes du secteur privé qui entendaient protester contre les nouvelles dispositions de la loi organique de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Elles ont utilisé des matraques, des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc. La manifestation avait été organisée par 7 associations professionnelles. Des journalistes ont été blessés, notamment Younglove Egbéboua Amavi, secrétaire général du Syndicat des agents de l’information, techniciens et journalistes des organes publics ( SAINTJOP).

amavi
 Younglove Agbéboua Amavi, Secrétaire général du SAINJOP après sa blessure par les forces de l’ordre. Photo afreepress.info avec permission

Le site 27avril.com publie un billet racontant les faits :

 Le journaliste Younglove Egbéboua Amavi, secrétaire général du Syndicat des agents de l’information, techniciens et journalistes des organes publics ( SAINTJOP ), a été gravement blessé au visage par une balle en caoutchouc lors d’un sit-in des journalistes, jeudi à Lomé, a constaté APA sur place. Il a été admis en urgence au centre hospitalier universitaire de Lomé Tokoin où selon les médecins, le journaliste souffre d’une fracture de la mandibule avec une lésion des dents.. La manifestation a été violemment réprimée par des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser les journalistes.

Si le cas de Younglove Egbéboua Amavi est le plus grave, d'autres journalistes aussi ont subi des désagréments et des contusions. En particulier, le site du Comité pour la protection des journalistes, cpj.org fait savoir que:

Yolande Lovi, reporter du groupe privé RTDS, est tombée en syncope sous l'effet des grenades lacrymogènes tirés par des policiers, selon un communiqué rendu public par les groupes de défense de la liberté de la presse. Le communiqué indique que d'autres journalistes qui ont tenté d'aider M. Lovi ont également été agressés.

Dans un communiqué de presse, que le blog republicoftogo.com a publié, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile donne sa version  :

Toutes les injonctions régulièrement faites par les forces de l’ordre sont restées vaines. C’est alors qu’ayant procédé aux sommations, le commandant de la troupe a décidé de faire usage de la force pour évacuer les lieux

Une grenade lacrymogène a malheureusement atteint au visage M. Younglove Egbéboua Amavi qui a aussitôt été évacué au pavillon militaire du CHU Sylvanus Olympio. Ces jours ne sont toutefois pas en danger. On déplore de part et d’autres des blessés au moment de la dispersion des manifestants par les forces de sécurité.

Cette version des faits est vivement contestée par de nombreuses sources. Sur le site togocity.com, Nima Zara écrit :

Tollé général dans la famille des journalistes. Où le Colonel Yark a-t-il vu des gens emmener le confrère Amavi au pavillon militaire ? A-t-il imaginé ou l’a-t-on trompé ? Le mensonge est si gros qu’il fait pousser un gros cri de consternation, de stupéfaction et de révolte. Tous les témoins, manifestants et curieux qui avaient assisté à la course-poursuite, savent que ce sont les confrères Francis Galley, Junior Amenunya et Ferdinand Ayité qui se sont pliés à quatre pour conduire M. Amavi dans un centre privé puis au CHU Sylvanus Olympio.

Faisant allusion aux méthodes répressives que le feu Président Gnassingbé Eyadèma avait appliquées et que le fils Faure Gnassingbé, qui a hérité de la présidence, continue à utiliser, elle ajoute :

De Gnassingbé Eyadèma à Faure Gnassingbé, les méthodes ne changent pas. Le mensonge grotesque et impudique continue d’être servi aux populations dans des situations où même les individus les plus fêlés vont reconnaître le flou, le faux et l’intox. Même dans l’erreur, on refuse de reconnaître la faute et de faire profil bas. On doit avoir toujours raison comme si de Gnassingbé Eyadèma à Faure Gnassingbé, ce sont des irréprochables et des dieux humanisés qui gouvernaient le pays. Le mensonge flagrant du jeudi dernier est la dernière preuve en date, s’il faut se garder de parler des enquêtes sur les incendies des marchés. Machiavel, Néron, Hérode et Pilate tous ensemble !

Les organisations professionnelles de l'information avaient pourtant diffusé un programme graduel de manifestations avant de recourir au sit-it. Reporters sans frontières le présente ainsi sur son site:

Le mardi 12 mars 2013, à l’appel de huit organisations de professionnels des médias, les médias audiovisuels, la presse écrite et la presse en ligne observeront une “journée sans presse”. Le lendemain, une manifestation rassemblera les opposants à cette loi, qui, pour l’occasion, porteront du rouge. Enfin, le jeudi 14 mars, un sit-in sera organisé devant le Palais de la Présidence de la République.

Le 18 février dernier, Reporters sans frontières s’est adressée au Premier ministre togolais, monsieur Ahoomey-Zunu, pour demander le retrait du projet de loi.

Le blog dutogo.com rapporte les propos de Mohamed Keita, coordonnateur  pour l’Afrique au Comité pour la protection des journalistes, donnant des précisions sur les modifications de la loi sur la presse:

 Conformément aux nouveaux amendements, la HAAC peut maintenant retirer les licences d’exploitation des médias togolais sans procédure judiciaire, ont rapporté des médias. La HAAC est composée de neuf membres, dont quatre sont nommés directement par le président de la République et les cinq autres par le Parlement qui est contrôlé par la majorité présidentielle, ont déclaré au CPJ des journalistes locaux.

Pourtant, quelques jours à peine après ces graves évènements, Olivier A. dans un billet publié sur afreepress.info révèle que la Cour constitutionnelle a donné un avis défavorable sur certaines modifications de la loi:

 …. Les articles 58, 60, cinquième et sixième tirets, 62, dernier tiret,63, troisième et quatrième tirets, 64 et 67 de la loi organique adoptée le 19 février 2013, portant modification de la loi organique n° 2009-029 du 22 décembre 2009 relative à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, ne sont pas conformes à la Constitution.

Le portail de radiogameli.com signale que le Conseil national des Patrons de Presse (CONAPP) et l’Union des  Journalistes indépendants du Togo (UJIT) qui ne faisaient pas partie des organisations professionnelles qui avaient organisé la manifestation:

 Par une démarche menée envers la  Fédération internationale des Journalistes (FIJ), l’UJIT indique pour sa part, avoir à travers une requête sollicité une « assistance financière directe au confrère en difficulté ». « La procédure suit son cours  normal et la FIJ en mesure la réelle portée au regard des échanges entre l’UJIT et cette structure internationale dont elle est l’affiliée au  Togo », stipule le communiqué.

Selon Ferdinand Ayité, président de SOS Journaliste en danger, que Olivier A. cite dans un billet publié sur afreepress.info, l'état de santé de Youngolove Agbéboua Amavi est plus grave que prévu et le montant des frais médicaux ne devraient pas être inférieurs à CFA 650 000, soit €991. Cette association multiplie les initiatives et fait appel à tous ceux qui sont soucieux de la liberté de presse dans le pays pour venir en aide à M. Amavi pour faire face aux frais médicaux.


Bangladesh : Trois blogueurs arrêtés, accusés de critiques contre l’islam

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[Sauf mention contraire, les liens de ce billet renvoient vers des pages web en bengali.]

La confirmation [en] est tombée : la police du Bangladesh a arrêté trois blogueurs - Rasel Parvez, Mashiur Rahman Biplob et Subrata Adhikari Shuvo – lundi soir 1er avril 2013 pour avoir supposément publié des critiques écrites à l’encontre de l’islam et du prophète Mahomet. La police les a tout d’abord convoqués au commissariat, puis accompagnés chez eux où elle a confisqué leurs ordinateurs, téléphones portables et autres matériels avant de les emmener dans un lieu inconnu.

Cela survient après que le gouvernement a pris des mesures [en] contres des blogueurs et des utilisateurs de Facebook ayant formulé des remarques dénigrant l’islam et contre le prophète Mahomet. Le 31 mars, des représentants de la frange extrémiste du clergé musulman ont envoyé une liste de 84 blogueurs [bengali, bn] qu’ils accusent d’athéisme et de critiques envers l’islam, aux neuf membres du ministère de l’Intérieur.

Le Bangladesh est une démocratie parlementaire non religieuse. Il n’existe par conséquent pas de charia ou de loi sur le blasphème. Si un individu revendique son athéisme, il jouit des mêmes droits que tout autre citoyen. Toutefois, conformément à la section 295A du Code pénal bangladais (1860), toute personne qui a l’intention délibérée ou malveillante de blesser les sentiments religieux d’autrui encourt une peine de prison.

Rasel's blog in blogging platform Somewherein.net

Capture d’écran du blog de Rasel Parvez, hébergé sur la plateforme Somewherein.net

Rasel Parvez, intellectuel, physicien et écrivain, possède deux blogs, un sur la plateforme Somewherein.net et un sur Amarblog.com. Cependant, les accusations dont il fait l’objet concerne des contenus publiés sur un autre blog sous le pseudonyme de Opobak.

Mashiur Rahman Biplob écrit sour le nom de Allama Shoytaan (Mullah Devil) sur diverses pages web, dont Somewherein.net.

Subrata Adhikari Shuvo tient un blog sur Amarblog.com sous son vrai nom. Il est accusé pour des écrits publiés sous le nom de Lalu Koshai.

Les autorités doivent maintenant établir si ces blogueurs ont fait preuve de ces intentions délibérées et malveillantes dans le but de blesser des sentiments religieux dans leurs écrits. Les enquêteurs tiendront une conférence de presse aujourd’hui, mardi 2 avril, à midi (heure locale).

L’accès à la plateforme de blogs Amarblog.com n’est plus possible au Bangladesh depuis hier, sauf via un proxy [ndr : qui permet de contourner le blocage]. Le site a publié cette déclaration :

আমারব্লগ আটক করা সকল ব্লগারের নিঃশর্ত মুক্তি দাবী করে এবং আশা প্রকাশ করে যে বাংলা ব্লগে স্বাধীনতাবিরোধী যে কোনো প্রচারণা ও প্রকাশনার বিরুদ্ধে সদাতৎপর আমারব্লগ এবং তার ব্লগারদের হয়রানী করা অতিস্বত্তর বন্ধ হবে!আমরা অতি সত্বর বাংলাদেশ সরকারের আরো কাছে জানতে চাই আদৌ সরকার আমারব্লগ ডট কমে বাংলাদেশে ব্লক করেছে কিনা এবং কি কারনে করা হয়েছে তাও জানতে চাই।

Amarblog demande la libération inconditionnelle de tous les blogueurs arrêtés et espère que le harcèlement contre les blogueurs et contre notre plateforme, qui s’oppose à la propagande anti-libération [NDT : propagande du parti islamiste Jamaat-e-Islami], cessera immédiatement. Nous souhaitons aussi que les autorités nous confirment si Amarblog est bloqué au Bangladesh et, le cas échéant, pour quelles raisons.

Comment le Brésil va-t-il gérer l'actuelle vague d'immigration ?

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Ce billet fait partie de notre dossier central en anglais Relations Internationales et Sécurité

Brazilian visa

Visa brésilien, photo de TheTransparentEyeball sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

[Les liens renvoient à des pages en portugais sauf indication contraire]

La crise financière mondiale, les guerres et les catastrophes naturelles ont provoqué une nouvelle vague d'immigration au Brésil. Selon le ministère de la Justice, le nombre d'immigrés légaux entrant au Brésil a augmenté de 50% sur une période de six mois en 2012. La majorité des immigrants venaient d'Haïti, de Bolivie, d'Espagne, de France et des États-Unis.

Les nouveaux arrivants ne sont pas passés inaperçus des médias traditionnels ou de la population en général. Récemment, l'émission de la télévision Domingo Espetacular a diffusé un reportage appelé “Perseguidos” (“Persécutés”) qui raconte leur histoire. Le blogueur brésilien Pedro Migao a exprimé son appréciation du reportage, pour ce qu'il a décrit des nombreuses raisons pour lesquelles de plus en plus de migrants se tournent vers le Brésil.

Cependant, les conséquences de la tendance à la hausse de l'immigration font toujours l'objet de débats houleux. Dans un article intitulé “A outra face de um global player” (L'autre visage d'un acteur global) sur Mundorama.net, Patricia Martuscelli dit que, bien que la “vieille Europe” ait introduit des politiques d'immigration plus sévères [fr] en raison des problèmes économiques, le Brésil, pour sa part, n'a pas encore mis au point une politique de fermeté :

É possível analisar que, frente à impossibilidade de atender completamente as demandas de sua própria população, seria difícil para o governo lidar com os custos internos e internacionais advindos de sua posição como global player, principalmente com a situação dos imigrantes e refugiados. Contudo, quanto mais o Brasil demorar em tratar dessas questões, mais elas se agravarão, pressionando a sua população.

Il est possible de déduire que, en raison de son incapacité à satisfaire pleinement aux exigences de son propre peuple, il sera difficile pour le gouvernement de faire face aux coûts nationaux et internationaux découlant de sa position d'acteur planétaire, en particulier en ce qui concerne les immigrés et les réfugiés. Néanmoins, plus le Brésil tardera à affronter ces questions, plus elles vont s'aggraver, mettant la pression sur la population.

Une autre blogueuse, Patrícia Mendonça, dit que l’Etat brésilien devrait continuer à accueillir les réfugiés en dépit de la pauvreté généralisée :

Ao contrário do que veem tentando nos fazer acreditar, o brasileiro continua vivendo em estado de miséria em muitos pontos do país. Estão aí as secas em várias regiões para mostrar. Assim como estão as favelas… A aparente ascensão das classes D e E vem do crédito oferecido por empresas privadas (santas Casas Bahia) mas muito em breve acarretarão em aumento cada vez maior do endividamento das famílias…
Fica uma pergunta: Temos como acolher esses refugiados? Temos como oferecer dignidade?

Temos, uma dignidade mínima igual a de nossos mais pobres e com certeza maior do que a que teriam em seus países.

En dépit de ce qu'ils font croire, les Brésiliens vivent encore dans un état de misère dans de nombreuses régions du pays. Nous voyons des sécheresses dans diverses régions. Et il y a les bidonvilles (…). L'augmentation apparente de la classe D et E est le résultat des achats à crédit proposés par des entreprises privées (Casas Bahia, une chaîne de détaillants de meubles et électro-ménager), mais cela va conduire très vite à une hausse encore plus importante de l'endettement des ménages …

Une question demeure : avons-nous les moyens d'accueillir ces réfugiés ? Pouvons-nous leur offrir la dignité ?

Nous avons un niveau minimal de dignité pour nos plus pauvres, qui est certainement supérieur à ce qu'ils auraient dans leurs propre pays.

Le Brésil accueille environ 4 500 réfugiés en provenance de 75 pays, les plus nombreux provenant de l'Angola et de la Colombie. Comme dans de nombreux autres pays, les réfugiés et les immigrés au Brésil sont parmi les membres les plus vulnérables de la société. Le Brésil tente, néanmoins, de prendre des mesures concrètes pour protéger les immigrés contre l'exploitation. A São Paulo, par exemple, une loi a été votée récemment pour révoquer la patente des établissements coupables faire travailler les immigrés dans des conditions d'esclavage. Le commissaire des Nations unies pour les réfugiés dans les Amériques a mis au point le programme “Amplify your voice” (Amplifiez votre voix) pour aider l'autonomisation des femmes qui ont été victimes de violence comme le montre la vidéo ci-dessous en portugais:

Brasilia compte également sur l'afflux d'immigrés pour stimuler l'économie nationale. Le manque de personnel qualifié est considéré comme un facteur majeur freinant le développement économique du Brésil, une situation que le gouvernement espère surmonter en attirant des immigrés qualifiés dans le pays. L'adoption d'une politique d'immigration réussie pourrait donc apporter une contribution à la réputation du Brésil comme puissance mondiale émergente.

ISN logoCet articles et ses traductions en espagnol, arabe et français ont été commandés par le Réseau international de sécurité (ISN) dans le cadre d'un partenariat souhaitant faire entendre le point de vue des citoyens sur les relations internationales et les questions de sécurité dans le monde. Cet article a été d'abord publié sur le blog d’ISN, pour lire d'autres articles, cliquez ici.

 

Global Voices au Forum mondial sur le développement de l’OCDE

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OECD Global Forum on Development

Des blogueurs de Global Voices ont été mandatés pour couvrir en direct le Forum mondial de l’OCDE sur le développement, qui se tiendra à Paris les 4 et 5 avril 2013. Avant l’événement, nos collaborateurs ont publié des articles sur des questions liées au développement, dans le cadre des sujets de discussion hebdomadaire en ligne [en] traités sur le site web de l’organisation.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est une organisation internationale d’études économiques qui rassemble 34 pays qui soutiennent la démocratie et le commerce mondiale. Le Forum mondial sur le développement se concentre sur la réduction de la pauvreté et sur la cohésion sociale. Il attire des participants de tous horizons, aussi bien membres de gouvernements que de la société civile, afin de discuter des solutions à trouver.

Lova Rakotomalala, Julie Owono et Rayna St de Global Voices assisteront au forum à Paris et feront par de leurs impressions à titre personnel.

Le mot-clic du forum est #OECDgfd.


Paraguay : Des cinéastes à la recherche de fonds pour un documentaire sur l’“Orchestre Recyclé”

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Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en anglais.

Les enfants de Cateura, un bidonville de la banlieue d'Asunción, au Paraguay, vivent au milieu des ordures. Là où un violon coûte plus cher qu'une maison, le musicien Fabio Chavez transforme la vie de ces enfants en leur enseignant la musique sur des instruments faits avec des matériaux de récupération.

Actuellement, une équipe de cinéastes veut s'inspirer de leur histoire pour en faire un documentaire et s'est adressée à Kickstarter, un site de financement communautaire, pour réaliser le projet.

Kickstarter décrit ce projet de film, “La fanfare de la décharge”, comme “une très belle histoire sur le pouvoir de la musique qui met aussi en évidence deux problèmes cruciaux de notre époque : la pauvreté et la pollution des déchets” :

On génère environ un milliard de déchets par an dans le monde. Ce sont les pauvres qui vivent à côté des déchets et qui en vivent – comme les habitants de Cateura au Paraguay. Ici ils en font quelque chose de beau. “La fanfare de la décharge ” suit l'orchestre et fait voyager autour du monde un spectacle émouvant sur la transformation des déchets en musique.

L'objectif est de récolter 175 000 dollars américains pour financer deux voyages pour la production. Ils comptent avoir fini le documentaire à la fin de l'année 2013. A la date de publication de ce billet, ils avaient déjà réuni 21 000 dollars en 44 jours de campagne.

Les réalisateurs partagent une bande-annonce du film sur Vimeo :

L'idée de “La fanfare de la décharge” est née en 2010, quand la productrice déléguée Alejandra Amarilla Nash et la productrice Juliana Penaranda-Loftus ont découvert l'orchestre lors de leurs recherches pour un documentaire sur les enfants défavorisés du Paraguay. La page Facebook du film explique les conditions de vie des enfants de Cateura :

Cateura, au Paraguay, est une ville entièrement construite sur une décharge. Les éboueurs fouillent les déchets à la recherche de matériaux vendables, et le risque est grand pour les enfants d'être impliqués dans les trafics de drogues et les bandes. Quand Fabio, le professeur de musique, a mis en place un programme de musique pour les enfants de Cateura, il y a très rapidement eu plus d'élèves que d'instruments.

De nombreux internautes dans le monde entier ont été émus par l'histoire de l'Orchestre Recyclé. Sur Vimeo, Susan Mc Graw Keber partage sa réaction :

Exceptionnel… j'en ai les larmes aux yeux… nous qui avons tant et qui jetons tant… c'est un exemple que nous devons tous voir et entendre!

TheGate-Web, abonné de Vimeo, écrit :

Realmente conmovedor. Y pensar que la gente se queja por tantas estupideces, mientras estos muchachos, sin ningún tipo de posibilidades, tienen la voluntad y el ingenio de crear magia sacando notas celestiales a través de sus rudimentarios instrumentos. Gracias por la lección, aún nos queda mucho por aprender.

Vraiment émouvant. Et dire que nous nous plaignons pour des choses sans importance, alors que ces enfants, sans ressources, ont la volonté et la créativité magique de faire sortir de leurs instruments rudimentaires des notes de musique célestes. Merci pour la leçon, nous avons encore beaucoup à apprendre.

Paraguayan music students show their instruments made out of trash. Photo shared on Facebook by Landfill Harmonic

Les élèves musiciens du Paraguay montrent leurs instruments de musique faits de matériaux récupérés. Photo partagée sur Facebook par Landfill Harmonic

Pour plus d'informations sur l'Orchestre Recyclé vous pouvez vous connecter sur le site Kickstarter et suivre  la page “La fanfare de la décharge” sur Facebook.

Première au Liban : Un mariage civil “entériné par la justice”

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Au début de cette année, Kholoud Succarieh et Nidal Darwich ont contracté le premier mariage civil du Liban sur le sol libanais, dans un pays qui jusqu'alors ne reconnaissait que les mariages religieux et où ce sont les autorités religieuses qui administrent l'état civil. Le couple défend que son union est légale aux termes de la loi libanaise, et en a demandé l'enregistrement au Ministère de l'Intérieur.

Suite à des informations contradictoires sur le résultat de l'enregistrement de leur contrat de mariage au Ministère de l'Intérieur, Kholoud Sukkarieh a contacté la blogueuse Abir Ghattas pour qu'elle clarifie quelques points sur le statut de leur mariage. Abir Ghattas a publié cette explication sur son blog le 14 février 2013 :

d'après Kholoud : “la décision n'a pas encore été prise.. il n'est pas rejeté.juridiquement il est légalisé“

Le 25 février, le Président de la République Michel Sleiman donnait suite à l'affaire selon un tweet de son compte :

@SleimanMichel: عرض سليمان مع وزير العدل موضوع تسجيل عقد زواج نضال وخلود والمراحل التي بلغتها هذه المسألة. #civilmarriageleb #lebanon #presidency

@SleimanMichel : Sleiman a discuté de la question de l'enregistrement du mariage de Nidal et Kholoud avec le Ministre de la Justice et de l'état actuel de la procédure  #civilmarriageleb #lebanon #presidency

Répondant à une question, Kholoud a twitté une information plus récente, expliquant que le contrat de mariage a été reconnu par le Ministère de la Justice mais qu'il manque encore la reconnaissance de celui de l'Intérieur :

@KONi16: @RimaTarabay il a été entériné par la justice mais il faut que l'intérieur l'enregistre pour que nous puissions avoir un livret de famille comme mari et femme

Plus important peut-être, il semble que le couple se prépare à accueillir une addition à la famille !

@KONi16: #happyday #happyheroes (jour de bonheur, heureux héros) je deviens une maman heureuse de sa grossesse

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