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Un nouveau blog célèbre la diversité au Sri Lanka


Les manifestations d'Istanboul vues par un journaliste ukrainien

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La Turquie est depuis longtemps une destination de tourisme et d'affaires populaire pour des dizaines de milliers d'Ukrainiens, mais peu de ces visiteurs peuvent prétendre connaitre la vie politique turque. Maintenant, alors que les manifestations contre le gouvernement et les brutalités de la police en Turquie font les gros titres dans le monde entier, les Ukrainiens ont commencé à suivre la situation avec beaucoup d’intérêt. Ils expriment leur soutien aux manifestants, en remarquant les traits communs avec leur révolution orange de 2004 et d'autres événements plus récents en Ukraine. Ils souhaiteraient le réveil politique des leurs, les Ukrainiens.

Tear gas used by the police against the protesters in Istanbul, Turkey. Photo by George Haddad, copyright © Demotix (01/06/13).

Gaz lacrymogène tiré par la police contre les manifestants à Istanbul, en Turquie.  Photo George Haddad, copyright © Demotix (01/06/13).

Sur Facebook, l'une des premières et principales sources d'informations, de photos et d'analyses depuis Istanbul a été Osman Pashayev [russe, ukrainien, tatar], un journaliste ukrainien originaire de Crimée et Tatar, chef du bureau d’Istanbul de la chaîne ATR TV. La journaliste Kristina Berdinskikh a écrit [russe],

La meilleure couverture de presse, ces derniers jours, est celle d’Osman Pashayev.

Sur Facebook, Iryna Panchenko a écrit [ukrainien]:

C'est bien que Osman Pashayev soit à Istanbul -nous avons accès à des informations importantes sur les événements là bas, sans avoir à attendre que les médias internationaux se réveillent, et que les [médias ukrainiens] les copient – et, c'est possible, déforment [les articles de leurs confrères étrangers].

Voici des extraits de ses posts [russe, ukrainien, tatar] publiés lors des premiers jours des manifestations, du jeudi au dimanche.

 31 mai 201318h50 (heure d'Istanbul):

J'ai vu la répression des [militants de gauche] lors du sommet 2009 du FMI à Istanbul, j'ai vu des rassemblements de l'opposition à Tbilissi [capitale de la Géorgie], une campagne de répression contre les manifestants arabes de Jérusalem, une opération anti terroriste dans le nord de l'Irak, mais je n'ai jamais vu un tel traitement sauvage de manifestants pacifiques avant. Je ne peux pas arriver à la [Place Taksim] – à 100 mètres, le gaz irrite les yeux. J'ai acheté deux citrons et versé le jus sur moi-même et une jeune fille turque. Les yeux brûlent à cause du citron, mais au moins on respire mieux au bout de quelques minutes. Beaucoup ici ont entre 18 et 25 ans. Les policiers mènent une guerre contre les citoyens.

19h24 :

Notre pays l'Ukraine – même sous le régime du président Victor Yanukovych - est presque une démocratie exemplaire. Aujourd'hui, la Turquie ressemble beaucoup plus à la Russie, mais pas encore à la Biélorussie [...].

1 juin 201312h07 :

Ne plaignez pas la Turquie. C'est merveilleux. Et le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan est un virus innoculé en quantité suffisante pour que le système immunitaire commence finalement à réagir. [...]

2h28:

J'enseigne aux Turcs certaines des règles de la Révolution Orange – à scander “la police avec le peuple” [un des slogans populaires en Ukraine en 2004]. Un peu plus de démissions des policiers et les généraux vont arrêter de donner des ordres inhumains.

4h02:

Premiers secours aux blessés sur l'avenue Istiklal. Les hôtels laissent rentrer les manifestants à l'intérieur, les propriétaires de magasins donnent de ​​l'eau gratuitement et administrent les premiers secours. Les chauffeurs de taxi transportent gratuitement les blessés. ça ressemble à l'unité à Kiev [durant la Révolution orange de 2004].

4h52

Un tweet émouvant [traduction rapide de Pachayev en russe, l'original en langue turque, par Aykut Gürlemez / @ aykutgurlemez, est ici]. “Monsieur le Premier ministre, vous n'avez aucune idée de combien je vous suis reconnaissant aujourd'hui. Vous n'avez aucune idée de la bonne action que vous avez faite pour le pays aujourd'hui. Aujourd'hui, pour la première fois, j'ai vu un fan du club de foot de Fenerbahçe aider un fan de l'équipe rivale Galatasaray à se relever du sol après que l'ordre de la police de « tuer » soit arrivé. Aujourd'hui, les Turcs et les Kurdes ont partagé de l'eau et du pain. Aujourd'hui, les femmes que vous appelez prostituées sont sorties de les bordels pour laver les plaies des blessés dans leurs chambres d'hôtel bon marché dans Tarlabaşı. Les avocats et les médecins distribuaient leurs numéros de téléphone, offrant de l'aide. Aujourd'hui, [les magasins et les cafés situés sur la rue] ont mis le wifi à disposition sans mot de passe, les propriétaires des hôtels ont laissé les gens fatigués et ceux qui ont été battus se reposer. Aujourd'hui, nos yeux se sont remplis de larmes, pas à cause de votre gaz au poivre, mais à cause de notre fierté pour notre Turquie.

5h27

En Turquie, 7,5 millions d'internautes suivent le hashtag #TürkiyemDireniyor (“ma Turquie résiste”). Erdoğan aura-t-il le cran de les arrêter tous ? )))

5h51

[Les fans du club de foot Beşiktaş], Fenerbahçe, Galatasaray. Traduit en ukrainien, ceci signifierait :  ”Est et ouest unis” [autre slogan populaire dans les manifestations de 2004 en Ukraine, faisant référence aux fossés politique et culturel séparant l'est et l'ouest de l'Ukraine].

10h05

C'est avec grand plaisir que j'ai bloqué tous ceux sur Facebook qui font de l'ironie sur les violences en Turquie. [...] Un tas de plaisanteries qui soulignent que je viens d'arriver ici et je ne comprends pas grand chose))). Peut-être que je ne comprends rien du tout, mais je comprends que la violence contre des gens pacifiques, c'est mal. Et je l'ai vue de mes propres yeux. J'ai travaillé [en tant que journaliste de télévision] des dizaines de fois en Turquie depuis 2002, et pour la première fois, j'ai vu des policiers baisser le regard de honte. Si les flics se sentent honteux, cela signifie qu'ils sont en effet en train de faire quelque chose qui n'est pas très bien.

22h20

Les photos les plus amusantes sont celles de Fenerbahçe et Galatasaray se tenant la main. Difficile à comprendre pour nous [ukrainiens], mais c'est presque comme si [Oleh Tyahnybok, le leader du parti d'extrême-droite ukrainien VO Svoboda] se présentait à un défilé de la gay pride avec [une  kippa juive].

dimanche 2 juin 20134h21:

Il ne reste plus que 2 000 personne à Taksim. Tout le monde se dirige vers  le quartier Beşiktaş, où les affrontements avec la police continuent. L'opposition turque n'a pas de dents, et n'est pas intéressante. Les jeunes et les groupes apolitiques sont beaucoup plus intelligents.[photos]

20H30 

Si Erdogan et d'autres hommes politiques sont sincères, s'ils disent au monde que les manifestants font partie d'une junte, qu'ils sont fans de l'armée et autre racaille marginale, alors pourquoi les caméras Web de la ville sont éteintes seulement à Taksim, tandis que les autres fonctionnent ? Que les Turcs et le monde voient par eux-mêmes les visages des manifestants, leur nombre et leurs yeux. Les vraies photos en disent plus que mille mots))))

Pachayev a poursuivi ses mises à jour sur Facebook et à faire des reportages sur les manifestations en Turquie pour les chaînes de télévision ukrainiennes. Un autre journaliste ukrainien, Mustafa Nayyem [russe], l'a maintenant rejoint en Istanbul et poste aussi articles et des photos sur sa page Facebook.

Roman Shrike, le fondateur d'un site Web populaire ukrainien, durdom.in.ua, a écrit ceci  [ru] sur son blog Pravda Ukrainska, en donnant un lien vers un des messages de Pashyiev et en publiant quelques-unes des photos de la manifestation d'Istanboul :

Une bonne révolution commence toujours brutalement.

A Istanbul, la police a violemment réprimé les défenseurs d'un parc. Ce n'est pas grand chose, pensez-vous…Mais la dernière goutte qui fait déborder les choses n'est rien qu'une toute petite goutte. [...]

Le politicien ukrainien et ancien journaliste Volodymyr Arieva reposté la photo de milliers d'habitants d'Istanboul qui traversaient le pont du Bosphore samedi matin pour se rendre sur la place Taksim, et écrit [ukrainien]:

C'est comme ça que les gens devraient défendre leurs droits et leurs libertés contre les abus de dirigeants autoritaires qui ne font que passer. Bravo la Turquie !

Un activiste ukrainien, Oleksandr Danylyuk, a écrit [ukrainien] :

Que nous enseignent les événements d'Istanboul ? Qu'il suffirait que les habitants de Kiev lèvent leurs fesses de leur canapé pendant seulement quelques jours et Yanukovych & Co viendraient les supplier à genoux, avec un acte de capitulation signé de leur morve. Mais la majorité des Ukrainiens ne fait que pleurer et avale les cactus qu'ils continuent à manger.

Hong Kong : 24ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen

Cuba : Yoani est de retour

Les artistes contournent la censure au Myanmar

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Htein Lin, artiste et ancien prisonnier politique, a accordé un entretien à Radar Asia, sur la scène artistique actuelle et la politique des arts au Myanmar :

La censure s'exerce encore sur les expositions d'arts plastiques. Certains artistes [ont cessé] d'inviter les censeurs du ministère de l'Information et actuellement on trouve des expositions artistiques qui ne sont plus censurées. Malgré tout, certaines galeries continuent de les inviter et je suis très déçu qu'elle le fassent encore.

L'extrême-droite xénophobe gagne du terrain en Europe

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La crise économique provoquée par le krach boursier de 1929 a mis des millions de gens dans la détresse. L'effondrement du tissu économique s'est traduit par des destructions massives d'emplois et en conséquence, la misère pour des millions de familles. Ainsi naquit le cadre idéal pour la montée des fascismes, qui ont accédé au pouvoir en Allemagne et en Italie, et dont les effets sinistres sont connus de tous.

Dans l'Europe du troisième millénaire, victime d'une des pires crises économiques de l'histoire récente, les partis fascistes sont à nouveau en plein essor. Ils fleurissent sur le terreau du mécontentement social dans des Etats-providence dont les habitants sont dépouillés de droits conquis au long de deux générations. Comme l'affirme le Manifeste Antifasciste Européen :

Extreme right protesters in Spain. Photo taken from Xavier Casals' <a href="http://xaviercasals.wordpress.com/2013/03/23/puede-surgir-una-derecha-populista-en-espana-el-teorema-de-patrick-moreau/">blog </a>[es].

Manifestants d'extrême-droite en Espagne. Photo du blog de Xavier Casals.

Profitant de la peur des nantis face aux risques d’explosion sociale, ainsi que de la radicalisation des classes moyennes laminées par la crise et les politiques d’austérité draconienne, et du désespoir des chômeurs marginalisés et paupérisés,  l’extrême droite et les forces néo-nazies et néo-fascistes se développent dans toute l’Europe ; ils  acquièrent une influence de masse dans les couches déshéritées  qu’elles tournent systématiquement contre des boucs émissaires traditionnels et nouveaux (les immigrés, les musulmans, les Juifs, les homosexuels, les handicapés,…) ainsi que contre les mouvements sociaux, les organisations de gauche et les syndicats ouvriers.

Peu à peu ces dernières années, des partis d'extrême droite sont apparus en Europe. Le Vlaams Blok [anglais] de Belgique, créé dans les années 1970 et interdit, a refait surface il y a peu sous le nom de Vlams Belang. Le Front National français, fondé en 1972, s'est révélé la troisième force politique à la dernière élection présidentielle. En Norvège, le Parti du progrès a obtenu plus de 22% des voix aux élections de 2009. Anders Breivik, l'auteur du massacre de l'île d’Utøya, a milité plusieurs années dans ses rangs.

En Suisse, l’Union démocratique du centre a réuni 29% des votes aux élections de 2007. Lorsque le Parti libéral est entré au gouvernement autrichien en 1999, les autres pays de l'Union Européenne ont été amenés à imposer des sanctions contre la république alpine. Et on pourrait continuer l'énumération avec la Suède, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, l'Italie, la Hongrie, la Bulgarie et la Grèce, tous pays ayant des députés d'extrême-droite dans leurs instances parlementaires.

The perfectage of parliamentary representation held by extreme right groups throughout Europe, 2012 (by percentage of votes). Image from Ignacio Martín Granados' <a href="http://martingranados.es/2012/05/03/que-la-simiocracia-no-nos-acabe-quitando-la-democracia/">blog</a>.

Pourcentage de représentation parlementaire détenu par les mouvements d'extrême droite dans l'Union Européenne en 2012 (en pourcentage des voix). Infographie du blog d'Ignacio Martin Granados

Dans les autres pays, comme l'Espagne, ces partis n'ont pas réussi à entrer dans les chambres basses des parlements, mais ont pénétré d'autres institutions. Aux dernières élections municipales, la Plateforme pour la Catalogne (PxC) s'est assurée 67 sièges dans diverses communes de Catalogne. La vidéo ci-dessous, publiée par alpujarradelasierra sur YouTube, date de la récente campagne électorale du PxC dont elle montre sans équivoque le positionnement politique :

Tous ces partis ont une idéologie commune : un profond euroscepticisme, l'hostilité contre l'immigration et les minorités, le racisme et la xénophobie, un nationalisme radical en sont quelques éléments. Ils se retrouvent tous dans un discours populiste, qui propose des solutions simples -en apparence seulement- souvent en contradiction avec les droits de la personne.

Le visage le plus connu de l'euroscepticisme est peut-être le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, l'UKIP, qui, selon le blog Territorio Europa [espagnol], veut :

  • Sortir de l'UE et limiter la liberté de circulation des personnes et des travailleurs.
  • Rétablir toutes les frontières et remettre en vigueur les entrées avec visas (y compris pour les Européens).
  • Abroger la Loi sur les Droits Humains adoptée en 1998 et se désengager de la Convention Européenne des Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales.
  • Empêcher qu'un citoyen britannique puisse recourir à un tribunal européen ou international pour défendre ses droits.

L'arrivée massive de migrants pendant les années de prospérité économique, qui a aggravé les chiffres actuels du chômage, est un levier pour le racisme et la xénophobie que l'extrême-droite dirige notamment contre la communauté musulmane. L’émergence de l'islam radical en Europe, perçue par de nombreux Européens comme une menace contre les valeurs occidentales, est l'occasion pour ces mouvances d'inciter à la haine et de gagner des voix. Le blog Territoires de la Mémoire résume les opinions du Vlaams Belang :

Anti-Islam protest in front of the European Parliament building in Brussels. Photo from the blog <a href="http://yahel.wordpress.com/2012/05/14/el-rapido-ascenso-de-partidos-de-derecha-en-europa-tiene-al-ala-izquierda-temblando/">Nueva Europa – Nueva Eurabia</a> [New Europe - New <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Eurabia">Eurabia</a>]

Manifestation anti-islam devant le Parlement Européen à Bruxelles. Photo du blog Nueva Europa – Nueva Eurabia [Nouvelle Europe - Nouvelle Eurabia]

 […] refuser de reconnaître l’islam comme une religion: «[...] L’islam n’est pas une religion comme le catholicisme, le judaïsme ou l’hindouisme, c’est une religion-droit-culture-civilisation, intrinsèquement ‘intégriste’ [...] ». L’islam est aussi systématiquement infériorisé: c’est «[...] une religion rétrograde [...] », «qui maintien les femmes musulmanes sous un statut de quasi-esclavage », avec des «[...] mentalités aussi primitives que barbares [...]», et des adeptes «[...] fanatiques ignorants et barbares [...] ».

Les minorités subissent aussi les injures de ces groupes d'extrême-droite. Le parti Jobbik en Hongrie qui a établi des listes de Juifs “dangereux” du pays, l'animosité contre les Roms du Front National en France et l’Union Nationale Attaque en Bulgarie [anglais] ne font pas mystère de leur idéologie.

Le parti Aube Dorée en Grèce n'est qu'un autre exemple, dont les militants se sont récemment rendus coupables d'un certain nombre d’agressions de travailleurs étrangers et dont les méthodes ont été clairement exposées quand son porte-parole a agressé deux députées lors d'un débat télévisé, comme le montre cette vidéo de la chaîne RussiaToday sur YouTube :

Il a neigé à La Réunion

Quelles sont les principales préoccupations des Béninois ?

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Tite Yokossi commente un sondage réalisé par la Fondation Zinsou qui a posé aux Béninois la question de savoir quelles étaient leurs principales préoccupations à l'heure actuelle [fr]. La première doléance concerne le faible pouvoir d'achat des fonctionnaires. Les autres principales préoccupation tournent autour de questions toutes aussi essentielles, telles que l'accès à l'éducation, l'accès à l'eau potable, l'accès aux soins de santé et à l'électricité, la protection civile et de l'aide pour les agriculteurs.


Qatar : Une nouvelle loi contre le cybercrime pourrait menacer la liberté d'expression en ligne

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Le Qatar cherche à consolider sa législation portant sur le cybercrime, y compris une sanction pour avoir accédé aux données officielles sensibles, mais le projet de loi récemment approuvé par le conseil des ministres porte aussi des limites à la liberté d'expression en ligne (liens en anglais).

L'agence d'informations officielle du Qatar a publié une dépêche à ce sujet (http://www.qnaol.net/QNAEn/NewsBulletin/Pages/default.aspx — cliquez sur la date, 29 mai et regardez la mise à jour du “Cabinet”):

“[Le cabinet] a approuvé un projet de loi visant à promulguer une loi de lutte contre les cybercrimes et l'a adressée au Conseil consultatif. La loi punit quiconque parvient, par le biais de l'internet ou tout moyen informatique, sans en avoir le droit, à pénétrer sans y être habilité, sur un site web électronique ou le système d'information de l'un des organes, institutions, autorités de l'Etat ou autre organisme affilié ou compagnies de ce type, et quiconque crée ou gère un site électronique via l'internet ou n'importe quel moyen informatique, ou publie de fausses informations dans le but de mettre en péril la sécurité de l'Etat, son ordre public, sa sécurité intérieure ou extérieure.”

Mais plus important – en ce qui concerne la liberté d'expression – explique QNA :

“La loi punit aussi quiconque enfreint les principes ou valeurs de la société, ou publie autrement des informations, photos, enregistrements audio ou visuels liés au caractère sacré de la vie privée et familiale des personnes, même vraies, ou porte atteinte à autrui par diffamation ou calomnie via l'Internet ou autre moyen informatique.”

Aucune autre information concernant le projet de loi n'a été publiée pour le moment, mais il est sûr que la formulation est suffisamment vague pour avoir de larges conséquences sur ce qui peut et ne peut être dit en ligne au Qatar.

L'an dernier, les Emirats Arabes Unis ont adopté des lois strictes sur le cybercrime, dont les activistes ont dit qu'elles “étouffaient la libre expression” et étaient des “attaques à la liberté d'expression”, et la crainte est que le nouveau projet de loi du Qatar suive le même chemin.

Sans surprise, la réaction au Qatar a été pour le moment négative :

Sur Twitter, l'écrivain Christine GerberRutt qualifie cela d’ “inacceptable” :

@JustKooki1: Inacceptable. Avec la nouvelle loi chaque mot peut m'envoyer en prison pendant 3 ans. http://fb.me/B2pTUWll

Tandis que d'autres expriment leur crainte :

@scampyfries: Ayez peur, très peur ! La nouvelle loi du Qatar contre le cybercrime soulève des inquiétudes pour la liberté d'expression en ligne http://tmblr.co/ZJn_jxmACWo6

@JohnLaprise: C'est problématique. Le nouveau projet de loi du Qatar contre le cybercrime soulève des inquiétudes pour la liberté d'expression en ligne http://dohanews.co/post/51710659718/qatar-new-draft-cybercrime-law-raises-concerns-over#.UacYkrR7UZQ.twitter  via @dohanews

Commentant le projet de loi sur Dohanews.co (le site de l'auteur de ce billet), Joh Laprise, un professeur à l'Université Northwestern au Qatar, développe :

“Etant donné les normes de confidentialité nationales, si je lis cela sans me tromper, tout individu saisissant un contenu qui décrit ou enregistre des individus doit leur demander leur autorisation expresse ou sera passible de sanction.”

Un autre commentateur, du nom de iamthexxx, répond :

Pas surprenant ! La seule surprise est pourquoi ils n'ont pas interdit Facebook et twitter et tous les médias sociaux ?
Une autre loi pour supprimer les critiques ! c'est ce qu'il faut faire !
Les choses s'améliorent de jour en jour !!

Pendant que sur Twitter, le blogueur et concepteur de site Xtian témoigne qu'il ne pourra plus écrire grand chose :

@xtian001: Finies les mauvaises critiques de services, restaurants, hôtels quand la loi du Qatar sur le cybercrime sera passée ? Finies aussi les affreuses photos de parking !

Dans une conversation avec Sultan AlQassemi, le professeur émirati Abdulkhaleq Abdulla ajoute :

@Abdulkhaleq_UAE: @SultanAlQassemi ça devient difficile partout. Profitez-en avant que cela ne devienne trop restrictif.

Alors, ne remettez pas à demain !

La militante tunisienne de FEMEN face à de nouveaux chefs d'accusation

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Le procès de la FEMEN tunisienne Amina Tyler, arrêtée le 19 mai après avoir tagué le mot FEMEN sur le mur d'un cimetière à Kairouan, à 184 km de Tunis, reprend le 5 juin.

Le 30 mai, un tribunal a infligé à Amina une amende de 300 dinars tunisiens (150 euros) pour “possession sans autorisation d'un objet incendiaire” — un aérosol lacrymogène. Les avocats d'Amina ont argué qu'elle possédait l'aérosol pour pour sa propre défense, après les menaces de mort reçues en mars, quand elle avait publié sur Facebook des photos d'elle-même, seins nus. Si elle a échappé à une peine de six mois de prison pour cette accusation, Amina reste en détention et encourt à présent d'autres inculpations : “atteinte à la moralité publique”, “profanation de cimetière” et “appartenance à une organisation criminelle” [FEMEN]. Des charges qui pourraient valoir un long séjour en prison à la jeune femme, âgée de 19 ans.

Le lendemain, Amnesty International a appelé les autorités tunisiennes à relâcher Amina, disant les accusation “Il semble que ces accusations sont motivées par des considérations politiques et (la) jeune femme prise pour cible en raison de son action en faveur des droits des femmes”.

Silence des soi-disant “démocrates” ?
L'absence de soutien à Amira de l'opposition laïque tunisienne a été mal reçue. De peur de perdre les voix futures de l'électorat conservateur, les hommes politiques de gauche paraissent préférer le silence. Ce n'est pas la première fois que les partis de gauche sont accusés de renoncer à leurs propres valeurs “progressistes”. Ainsi, on leur a aussi reproché de faire profil bas dans l'affaire de Ghazi Beji et Jabeur Mejir [anglais], condamnés à sept ans et demi de prison l'an dernier, pour la publication de contenus en ligne déclarés injurieux pour l'islam.

Dans la pétition sur Avaaz exigeant la relaxe d'Amina, le comité de soutien de la jeune militante de FEMEN a écrit :

Retour à la case prison pour Amina !
Nous avons toutes et tous été leurré(e)s par l’annonce de la relaxe d’Amina pour détention d’explosif. Amina, la prisonnière de l’hypocrisie politique tunisienne, du mutisme de celles et ceux qui veulent s’affirmer démocrates, mais qui n’osent prendre part à la lutte qui se joue actuellement.

L'écrivain tunisien Gilbert Naccache a lui aussi fustigé la position des démocrates proclamés :

La démocratie a vraiment du mal à se frayer un chemin jusqu’à nos cerveaux ! Les mêmes qui se disent prêts à se battre jusqu’au bout pour les libertés (…) hurlent à l’intolérable provocation quand Amina s’exprime(…)

Les justifications de la condamnation d’Amina, même par ceux qui l’accusent de donner un prétexte à détourner l’attention des vrais problèmes, de contribuer à diviser davantage les Tunisiens, ne sont en fin de compte qu’une façon de ne pas assumer son devoir qui est de défendre Amina contre la calomnie et les mensonges (…) et de défendre le droit de tous à s’exprimer à sa façon…

Trois autres militantes de FEMEN, deux Françaises et une Allemande, doivent également comparaître le 5 juin. Elles encourent chacune 6 mois de prison après avoir manifesté le 29 mai seins nus devant un tribunal de Tunis, en solidarité avec Amina.

Turquie : une chronologie d’ #OccupyGezi sur les médias sociaux

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Ce billet est d'abord paru sur le blog personnel de l'auteur, Azadolu.

Le 10 avril 2013, un mot-dièse sur la twittosphère turque proclamait #ayagakalk (signifiant “levez-vous”). L'appel provenait d'un petit groupe d'activistes essayant de protéger le parc Gezi à Taksim contre les projets de construction d'un centre commercial. Personne ne s'attendait à ce que ce petit incident ne devienne la plus importante contestation de l'histoire républicaine du pays. Ezgi Medran avait twitté le 10 avril pour la manifestation initiale du 13 avril [turc]:

@egedenizz Taksim Gezi Parkı'nı kurtarmak için, imzalarınızı bekliyoruz! http://taksimicinayagakalk.com/ #ayagakalk@ayagakalktaksim aracılığıyla

Nous avons besoin de vos signatures pour sauver le parc Taksim Gezi !

Les manifestations ont débuté en forme de fête le 13 avril. L’ écologiste Barış Gençer Baykan écrivait :

@yesilgundem Taksim Gezi Parkı'na binlerce kişi sahip çıkıyor #ayagakalk@ayagakalktaksimpic.twitter.com/X6dek5HvnG

Des milliers de personnes protègent le parc Taksim Gezi Park.

Thousands gather at Taksim's Gezi Park. Photograph shared on Twitter by @yesilgundem

Des milliers de personnes rassemblées au parc Gezi de Taksim. Photographie partagée sur Twitter par @yesilgundem

Aucun affrontement n'a été enregistré entre les forces de sécurité et les contestataires à ce moment-là. Le 27 mai, une autre manifestation s'est produite pour la même raison. Cette fois-ci, quelques activistes occupant le parc Gezi ont résisté aux ouvriers du chantier. L'équipe 140journs a partagé une photo avec ces mots :

@140journs Taksim Gezi Parkında dün gece başlatılan yıkım çalışmalarına karşın geceden itibaren nöbet tutuluyor. #ayagakalkpic.twitter.com/1ZVUpkgxkX

Il y a des patrouilles depuis la nuit dernière au parc Gezi de Taksim malgré les travaux de démolition.

Protesters camping in Gezi Park. Photo credit: @140journos

Opposants campant au parc Gezi. Crédit photo : @140journos

Les choses ont commencé à devenir incontrôlables après deux incidents qui sont devenus viraux sur les médias sociaux. Le premier était une photo d'une femme aspergée de gaz lacrymogène par la police, prise par le photographe de Reuters Osman Orsal. Plus tard, au cours d'une opération à l'aube, la police a mis le feu aux tentes des activistes. L'incident a été diffusé sur YouTube.

Le mot-dièse s'est transformé en #direngeziparki (Résister, au parc Gezi), qui n'a pas tardé à gagner des soutiens. Memet Ali Alabora, un acteur Turkish, était au parc et était l'une des premières célébrités qui ont activement rejoint la résistance. Il a dit sur son compte Twitter :

@memetalialabora Mesele sadece Gezi Parkı değil arkadaş, sen hâlâ anlamadın mı? Hadi gel. #direngeziparkı

Ce n'est pas seulement au sujet du parc Gezi, mon ami – tu ne t'en rends pas compte ? tu ne t'y trouves pas encore ? ? Viens, viens ici.

La police a commencé les attaques avec du gaz lacrymogène et des canons à eau. La quantité de gaz lacrymogène utilisée était excessive. Les spectateurs ont rapporté que la police visait les corps des opposants en tirant les cartouches de gaz lacrymogène. Alper Orakci a partagé une photo de l'étonnante quantité de gaz lacrymogène sur Istiklal Caddesi, la plus grande rue de Taksim :

@alperorakci Gaz bombasi kapsulleri!!! pic.twitter.com/pEmVk9ZBcY

Capsules de gaz lacrymogène !

Excessive amounts of tear gas was used to disperse the protesters. Photograph shared on Twitter by @alperorakci

Des quantités excessives de gaz lacrymogène ont été utilisées pour disperser les opposants. Photographie partagée sur Twitter par @alperorakci

Osman Orsal, le photographe de Reuters qui a pris la photo emblématique de l'opposante vêtue de rouge, a été blessé par une capsule de gaz lacrymogène. Benjamin Harvey, chef du bureau de Bloomberg en Turquie, a écrit :

@BenjaminHarvey Osman Orsal, photographe. Voici une photo qu'il a prise à Istanbul hier : http://bit.ly/11GaGa1  C'est lui aujourd'hui : pic.twitter.com/8aU1vRZGjX

Osman Orsal blessé par une cartouche de gaz lacrymogène. Source : pic.twitter.com/8aU1vRZGjX

Les contestataires se sont organisés sur Facebook et Twitter, puisque les principaux médias ne parlaient pas des incidents. Les médias sociaux ont réagi contre les principales chaînes. Faruk erman a partagé une image qui illustrait le silence des médias turcs :

@farukerman şu anda tv kanalları pic.twitter.com/DsfhVnz0CZ

Maintenant sur les chaînes TV.

Chaînes TV lors des affrontements. Source: pic.twitter.com/DsfhVnz0CZ

Benjamin Harvey était exaspéré par CNN-Turquie qui diffusait un documentaire sur les pingouins au moment des affrontements :

@BenjaminHarvey Sérieux ? CNN-Turc diffuse une émission sur les pingouins.

Les partisans de l'AKP (Parti du Développement et de la Justice), le parti au pouvoir en Turquie, accusaient les manifestants d'être responsables des affrontements Ils commentaient en utilisant le mot-dièse #oyunagelmeturkiyem (“ne soit pas dupe, Turquie”) sur Twitter. Canan Kumas écrivait :

@Canan_Hasret Tayyip n'a fait qu'aider le pays à se développer au cours des dernières années  et maintenant ils veulent le destituer pour un parc #oyunagelmetuerkiyem

Réagissant aux comparaisons entre la Turquie et le Printemps arabe, un autre utilisateur, Bunyamin Hakimoglu disait :

@Benj_Kobsch N'imaginez pas un printemps en Turquie. Le gouvernement est élu par une élection démocratique. Faites attention à la différence ! #OyunaGelmeTürkiyem

On trouvait aussi quelques critiques entre partisans du premier ministre. Par exemple, le sénateur de l'AKP et ancien ministre de la Culture et du tourisme, Ertugrul Gunay, était en colère contre les attitudes violentes de son parti envers les opposants :

@ErtugrulGunayFethin yıldönümünde Istanbul'da AVM yapmak için 75yıllık ağaçları kesmeye kalkanlar, ne Fatih Sultan'ı anlamışlar, ne de Yaradan'ın emrini!

Les gens qui essaient d'abattre des arbres de 75 ans lors de l'anniversaire de la conquête d'Istanbul pour construire un centre commercial ne peuvent comprendre le Sultan Fatih ni le commandement de Dieu !

Même si contestations et affrontements se propagaient à travers le pays, le Premier Ministre Erdogan ne semble pas vouloir faire marche arrière. Il avait écrit le 1er juin sur son propre compte Twitter :

@RT_ErdoganMuhalefetin 100 bin kişi topladığı yerde biz 1 milyon kişi toplarız ama bizim böyle bir derdimiz yok.

Nous pouvons rassembler un million de personnes, là où  l'opposition rassemble près d'une centaine de milliers de personnes, mais nous n'en sommes pas à ce type de comptabilité.

Mexique : Que se passe-t-il au Michoacán ?

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[Les liens renvoient vers des pages en espagnol, sauf mention contraire]

Le Président Enrique Peña Nieto a ordonné aux forces armées du Mexique d'entrer au Michoacán, pour rétablir l'ordre et réduire l'anarchie générale, dans un Etat assailli par le crime organisé, les milices [1] ou “gardes communautaires” formées pour le combattre, et le fanatisme religieux.

Le Michoacán de Ocampo [fr] est l'un des 32 Etats qui forment les Etats-Unis du Mexique ; il comprend 113 communes, et se trouve dans le centre-ouest du pays. La crise du Michoacán et la réponse armée du gouvernement n'est pas nouvelle ; durant des années, le crime organisé a coûté la vie à des centaines de personnes.

José Gil Olmos commente la dernière campagne militaire lancée le 20 mai 2013 :

La obsesión de Felipe Calderón Hinojosa por acabar con la violencia en Michoacán a paso de botas militares ha quedado plenamente transferida a su sucesor en la Presidencia. En una medida desesperada, Enrique Peña Nieto, reprodujo el arranque de la guerra calderonista: el domingo 20 envió más de 6 mil efectivos militares y cientos de policías a esa entidad. Al caos y al desgobierno que han impuesto los cárteles de la droga, Peña Nieto responde con medidas apresuradas y comete sus primeros errores tácticos.

L'obsession de Felipe Calderón de mettre fin à la violence au Michoacán par la voie militaire a été minutieusement transmise à son successeur à la Présidence. En un remède désespéré, Enrique Peña Nieto a reproduit le début de la guerre de Calderón : samedi 20 mai, il a envoyé plus de six-mille militaires et des centaines de policiers dans cet Etat. Au chaos et non-droit que les cartels de la drogue ont imposés, Peña Nieto répond par des mesures hâtives et commet ses premières erreurs tactiques.

Au cours du précédent mandat présidentiel de six ans de Felipe Calderón, diverses opérations ont été menées dans l'intention d'imposer l'ordre, mais beaucoup doutent qu'elles aient réussi. Comme le journaliste Joaquín López-Dóriga qui écrit :

Michoacán está hoy mejor que hace seis años? Desde mi punto de vista, que no tiene importancia alguna, no. Pero desde el de cientos de miles de michoacanos, que son los que cuentan, hoy están peor que entonces en lo que, sin duda, ha influido que en menos de seis años hayan tenido tres gobernadores y un olvido que pasó de la atención volcada al abandono de regiones.

Y aunque pueda molestar a algunos, hay que empezar de nuevo para superar el estado, sin duda fallido, en Michoacán, situación que si no se atiende puede convertirlo en un estado perdido.

Le Michoacán est-il mieux aujourd'hui qu'il y a six ans ? De mon point de vue, qui est sans importance, non. Mais du point de vue des centaines de milliers d'habitants du Michoacán, qui sont les seuls qui comptent, ils vont plus mal maintenant qu'avant, sans aucun doute du fait qu'en moins de six ans ils ont eu trois gouverneurs et d'un oubli passé du retour d'attention à l'abandon des régions.

Et bien que cela puisse offenser certaines personnes, nous devrons recommencer à conquérir l'Etat du Michoacán assurément failli, dans une situation qui si elle n'est pas réglée le transformera en Etat perdu.

L’Etat en déliquescence dont López-Dóriga qualifie le Michoacán s'ajoute à des remarques faites par le dirigeant de la principale force politique de gauche du Mexique, Jesús Zambrano, qui a récemment déclaré que “d'ici à 2015, le Michoacán pourrait être un narco-Etat, dans lequel le crime organisé pourrait s'emparer des 113 présidences de municipalités'.

Le portail Nuklear évoque aussi la situation chaotique dans laquelle se trouve le Michoacán :

En la entidad impera la violencia y la inseguridad debido a las constantes protestas de normalistas, las agresiones de grupos de autodefensa y enfrentamientos del crimen organizado. Michoacán se ha caracterizado por ser blanco de la delincuencia organizada, pero la inseguridad se ha visto acentuada, luego de que el gobernador, Fausto Vallejo, pidiera licencia para ausentarse tres meses del cargo, a fin de atender sus problemas de salud. Y a pesar de que el secretario de Gobierno, Jesús Reyna, funge como gobernador sustituto, en la entidad impera un estado de ingobernabilidad.

Violence et danger règnent en maîtres dans l'Etat : manifestations permanentes d’élèves-instituteurs, attaques des groupes d'auto-défense et conflits du crime organisé. Le Michoacán a été défini comme la cible du crime organisé, mais l'insécurité s'est accentuée depuis que le gouverneur, Fausto Vallejo, a demandé un congé de trois mois pour s'occuper de ses problèmes de santé. Et malgré le secrétaire du gouvernement, Jesús Reyna, gouverneur par intérim, l'anarchie s'empare de l'Etat.

Un autre problème auquel l'Etat fait face est le fanatisme religieux, présent dans une communauté connue sous le nom de “Nouvelle Jerusalem [es]”. Des incidents comme ceux relatés par Zayín Dáleth Villavicencio, où les adeptes du groupe religieux empêchent l'Etat d'offrir une éducation élémentaire aux enfants, sont devenus communs :

Con el argumento de haber recibido un mensaje de la Virgen del Rosario, alrededor de un centenar de personas del grupo religioso de la Nueva Jerusalén del municipio de Turicato, en Michoacán, bloquearon desde la mañana de este lunes el predio en el que se pretenden reconstruir las aulas de preescolar, primaria y telesecundaria que fueron destruídas el pasado 6 de julio.

Con esto, se vuelve a encender la alerta ya que los pobladores que se apoderaron del terreno para impedir el arribo de material de construcción, se oponen a la impartición de la educación laica dentro y en las inmediaciones de su comunidad. Situación que derivó en un conflicto que a casi cinco meses no se ha logrado dirimir.

Au prétexte d'avoir reçu un message de la Vierge du rosaire, depuis ce lundi matin, une centaine de personnes du mouvement religieux Nouvelle Jérusalem de la commune de Turicato au Michoacán ont bloqué le terrain sur lequel devaient être reconstruites des salles de classes maternelles, primaires et les bureaux de Telesecundaria [une chaîne mexicaine lancée pour développer l'éducation secondaire] détruits le 6 juillet dernier.

Avec cela, nouvelle alerte, les habitants ont occupé le terrain pour empêcher l'arrivée de matériel de construction, ils s'opposaient à une éducation laïque au sein et aux environs de la commune. C'est une situation qui a conduit à un conflit qui n'a pas été résolu durant près de cinq mois.

Sur Twitter, Jesús Robles Maloof (@roblesmaloof) a lancé une nouvelle polémique avec la découverte que le PAN (Parti action nationale) a mentionné qu'un retrait des pouvoirs locaux devrait être ordonné dans l'Etat en question :

@roblesmaloof: El PAN en el Senado pedirá la desaparición de poderes en #Michoacán ¿En qué estado inició Felipe Calderón su “guerra contra el crimen”?

@roblesmaloof [es]: Au Sénat, PAN demandera le retrait des pouvoirs au #Michoacán [es] Dans quel Etat Felipe Calderón avait débuté sa “guerre contre le crime” ?

Juan Carlos Pueblita (@jcpueblita) au Michoacán faisait le commentaire suivant au sujet de cette “nouvelle” stratégie pour la reconquête du Michoacán :

@jcpueblita: Las medidas militares de contención en #Michoacán son sólo eso, de contención. La verdadera solución es mejorar su gobierno

@jcpueblita: Les mesures d'endiguement militaire au #Michoacán ne sont que ça, un endiguement. La vraie solution est d'améliorer son gouvernement

Et afin de mieux comprendre la situation actuelle dans la “Nouvelle Jérusalem”, l'utilisateur elissarima (@tlanemani_tlan) a partagé la photographie suivante des restrictions pour accéder à l'école contrôlée par le groupe religieux :

@tlanemani_tlan: Las reglas de la escuela en La nueva Jerusalén, Michoacán –> pic.twitter.com/9nzZiUqIma

@tlanemani_tlan [es]: Les règles de l'école nouvelle Jérusalem, Michoacán –> pic.twitter.com/9nzZiUqIma

Las reglas de la escuela en La nueva Jerusalén, Michoacán. Foto compartida por @tlanemani_tlan en Twitter.

Les règles de l'école nouvelle Jérusalem, au Michoacán. Photo partagée par @tlanemani_tlan sur Twitter. ‘Attention. L'entrée de femmes avec jupes courtes ou décolletés, sans manches, portant des pantalons, du maquillage, du vernis à ongles ou une tête non couverte est interdit. Ainsi qu'aux hommes à cheveux longs ou vêtus de manière indécente.’

L'ordre sera-t-il rétabli au Michoacán ? L'Etat garantira-t-il les droits fondamentaux des personnes du Michoacán, parmi lesquels celui à l'éducation ? Militariser la zone est-elle la meilleure option pour réduire la violence ? Seul le temps le dira. En attendant, les familles victimes d'extorsion et menacées d'exécutions ne peuvent attendre plus longtemps que la paix revienne dans cet Etat démuni.

[1] En l'absence de forces de l'ordre dans divers Etats assaillis par le crime organisé, la population civile s'est organisée elle-même pour prendre les armes afin de protéger leurs familles et se faire justice eux-mêmes. Ces groupes ont différents noms tels que “groupes d'auto-défense”, “police” ou “garde communautaire”, etc.. Mais il est à craindre que certains de ces groupes informels soient soutenus par le crime organisé lui-même, ou pire encore, par des organisations de guérilla. Guerrero, Chiapas et Michoacán font partie des Etats dans lesquels ces groupes se cachent régulièrement le visage pour éviter d'être reconnus.
Photo de jpazkual sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Vidéo : Le régime iranien conspué par la foule aux funérailles de l'ayatollah Taheri

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Ayatollah Taheri Esfahani's funeral procession. screenshot from YouTube

Cortège funèbre à Ispahan de l'Ayatollah Taheri Esfahani. Capture d'écran tirée de YouTube

Des milliers de personnes ont pris part le 4 juin 2013 à Ispahan au cortège funèbre de l'ayatollah Jalal Al-Din Taheri, une personnalité religieuse éminente et une voix critique contre les partisans de la ligne dure du régime. On a entendu des slogans de soutien aux deux principaux leaders d'opposition assignés à résidence, Mehdi Karroubi et Mir Hussein Moussavi, ainsi que ”À bas le dictateur !” et “Honte au dictateur !”

L'ayatollah Taheri avait choqué de nombreux Iraniens en 2002 en démissionnant de ses fonctions de prédicateur du vendredi dans la grande ville d'Ispahan. Dans sa lettre de démission, il avait écrit [anglais] qu'il ne pouvait pas fermer les yeux devant “les réalités tangibles, et être témoin de la douleur suffocante et de la souffrance insupportable du peuple qui voyait les fleurs de la vertu piétinées, les valeurs s'effondrer, et la spiritualité être détruite”.

À bas le Dictateur

@Adagio a tweeté que la présence de l'immense assistance marquant ses funérailles par des slogans radicaux survient juste à temps avant les élections de mi-juin.

Setad Salam a tweeté que les gens appelaient ausi à la libération de prisonniers politiques.

Iran : Blagues sur le débat présidentiel

Amérique latine : Un prix de journalisme d'investigation

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Transparency International (TI) et l'Instituto Prensa y Sociedad (Institut Presse et Société Institute, IPYS), avec le soutien de l'Open Society, organisent une nouvelle édition du Prix latino-américain de journalisme d'investigation. Le prix récompensera à hauteur de 30 000 dollars (US) le meilleur journalisme presse, radio ou télévision, ou tout type de média en ligne, en Amérique latine et dans les Caraïbes en 2012.
Plus d'informations sur le site de Transparency International.


Comment saisir le ɛ et le ɔ des langues africaines sur un téléphone Androïd

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Le blog Mighty African explique comment il a découvert un outil pour utiliser les caractères de la langue parlée au Ghana, le Twi, sur les téléphones Androïd :

Aujourd'hui, je voulais taper quelque chose en Twi sur mon téléphone : je devais donc trouver deux lettres, le ɛ et le ɔ. Je suis allé sur Nyamfowa.com pour les copier et les coller. Et soudain, je me suis souvenu que les gens de chez Kasahorow travaillent sur un clavier virtuel pour saisir les messages en Twi sur les téléphones Androïd.

Une formation pour les “reporters citoyens” handicapés en Equateur

Deux ans de brutalités policières en Macédoine

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Stop Police Brutality June 6 2013

Jeudi 6 juin, dans le centre de Skopje, le Mouvement contre la brutalité policière marquera le 2e anniversaire du meurtre de Martin Neshkovski, qui a provoqué les plus importantes protestations populaire de l'histoire de la Macédoine. L’événement Facebook [macédonien] de la cérémonie commémorative indique :

Jeudi 6 juin, à 11 heures, nous nous rendrons sur la scène du crime et allumerons un cierge symbolique pour nous rappeller que nous nous sommes permis de perdre la vie d'un jeune. Qu'il ne soit pas oublié !

Pendant le rassemblement, le mouvement “Arrêter la brutalité policière” tiendra une conférence de presse pour présenter les activités jalonnant son second anniversaire. Par ailleurs, nous exprimerons notre soutien au peuple turc qui entre ces jours-ci dans une résistance sanglante à la brutalité policière. [...]

(more…)

Projet Mémoire à Singapour

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Initié en 2011, le Projet Mémoire de Singapour vise à “collecter, préserver et fournir l'accès” à l'histoire de Singapour. De plus, “il vise à créer une collection nationale de contenus incluant des ressources imprimées, audio et vidéo pour les conserver sous forme numérique, et les rendre disponible pour la découverte et la recherche.” Le projet entend recueillir 5 millions de souvenirs personnels d'ici 2015.

Hong Kong : Des dizaines milliers de personnes commémorent Tian'anmen sous la pluie

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Des dizaines de milliers de personnes rassemblées au parc Victoria à Hong Kong ont bravé la pluie torrentielle pour célébrer le 24e anniversaire du massacre de la place Tian'anmen en observant une veillée aux bougies [anglais].

Cette veillée annuelle commémore la répression brutale et sanglante par le gouvernement chinois de près de deux mois de manifestations pro-démocratiques organisées par des étudiants sur la place Tian'anmen, à Pékin, au printemps 1989. Les soldats qui avaient à l'époque été envoyés pour évacuer la place ont tué des centaines de Chinois le 4 juin 1989.

Les manifestations de la Place Tian'anmen restent un sujet tabou [anglais]en Chine continentale, et les censeurs d'Internet du gouvernement les références au mouvement.

Cette année, entre 54 000 et 150 000 personnes [anglais] ont participé à la veillée organisée par l'Alliance hongkongaise de soutien aux mouvements patriotiques et démocratiques [anglais], un groupe de défense promouvant la démocratie en Chine et qui organise l'évènement depuis 1990.

Heavy rains could not stop Hong Kong people from attending June 4 candlelight vigil. Photo by Joey Kwok via Housenews. Non-commercial use.

Les fortes pluies n'ont pas empêché les Hongkongais de participer à la veillée aux bougies du 4 juin. Photo de Joey Kwok via Housenews. Usage non commercial.

Mais les préparatifs de la commémoration ont été assombris par un débat sur son thème [anglais], « Aimez le pays. Aimez le peuple. L'esprit de Hong Kong », perçu par certains comme étant l'expression d'un nationalisme trop pro-chinois. Certains « régionalistes » hongkongais, qui pensent que Hong Kong devrait rompre ses liens politiques avec la Chine continentale afin de préserver sa propre autonomie, ont même appelé à boycotter la veillée, ce qui a conduit l'Alliance à rapidement retirer le slogan.

Cette décision a donné lieu à une autre salve de critiques. Par exemple, l'utilisateur dénommé « Wing » a écrit sur inmediahk.net, une plate-forme de presse citoyenne, que [chinois] le déni de « l'expression du patriotisme » en ce 4 juin est une trahison de l'expérience collective du peuple hongkongais dans la lutte contre un régime de parti unique en Chine continentale.

A mainland Chinese said thank you Hong Kong in his placard. P H Yang Photography | phyang.org

Un Chinois continental tient une pancarte sur laquelle est écrit « merci Hong Kong ». P H Yang Photography | phyang.org
Quoi qu'il en soit, de nombreuses personnes sont reparties de la veillée avec un sentiment d'espoir. Fung Ka Keung, un bénévole de l'événement, a décrit [chinois] sur sa page Facebook ce dont il a été témoin :

今天一直在維園噴水池入口,市民從走行人路,到警察間歇封馬路市民走馬路,到警察全面封馬路。所有足球場爆滿,我再一次親眼目睹了。

下起大雨,大家全身濕透,見到有人避雨從糖街出口離開會場。但過了半小時,市民由離場多再一次變成進場多。足球場再次爆滿,警察跑來要求我們不要再叫人去足球場而改去草地。接著,告士打道就塞滿了去草地的人群,而且,他們縱使知道大會音響因惡劣天氣故障,仍然耐心等候,沒有半分投訴。

今天是感動的一天,最振奮人心的一天。縱使遇到巨大的挑戰,香港人仍然沒有離棄六四死難者,證明了香港人的良心不滅。

Aujourd'hui, je me tenais près de la fontaine à l'une des entrées. Au début, les gens se rendaient au parc en marchant sur le trottoir et les policiers devaient parfois arrêter les voitures pour les laisser passer. Tellement de monde affluait. La police a dû bloquer la route longeant le parc. Et j'ai pu voir à nouveau que les terrains de football se remplissaient de monde.

Soudain, une forte pluie s'est mise à tomber et les gens étaient trempés. Certaines personnes ont quitté le parc via Sugar Street pour trouver un endroit où s'abriter. Malgré cela, une demi-heure plus tard, ils ont repris la direction du parc, et les terrains de football se sont à nouveau remplis. Les policiers nous ont demandé de diriger les gens vers les zones de pelouse non occupées. Gloucester Road était complètement remplie de personnes se dirigeant vers ces endroits. Même si le temps était vraiment mauvais et que la sonorisation ne fonctionnait pas, les gens ont attendu patiemment sans se plaindre.

Ce fut une journée très émouvante et excitante. Même si nous sommes face à un défi de grande envergure, les Hongkongais n'oublient pas les victimes du massacre du 4 juin. La conscience du peuple hongkongais est immortelle.

150,000 people brave thunderstorms and torrential rain for the 24th June 4 Candlelight Vigil at Victoria Park in Hong Kong. Photo by PH Yang.

Le 4 juin, 150 000 personnes ont bravé les orages et la pluie torrentielle pour observer une veillée aux bougies au parc Victoria à Hong Kong afin de marquer le 24e anniversaire du massacre de la place Tian'anmen. P H Yang Photography | phyang.org

Alexander Yan a récité les paroles d'une chanson contestataire [chinois], la « Fleur de la liberté », que l'on pouvait entendre dans presque tous les coins du parc :

但有一個夢,不會死,記著吧!無論雨怎麼打,自由仍是會開花,但有一個夢,不會死,

記著吧!來自你我的心,記著吧!

Mais j'ai un rêve qui ne s'éteindra jamais, s'il vous plaît ne l'oubliez pas ! Même si la pluie s'abat sur nous, la liberté renaîtra. Mais j'ai un rêve qui ne s'éteindra jamais, s'il vous plaît ne l'oubliez pas ! Il provient de mon cœur et du vôtre, s'il vous plaît ne l'oubliez pas !
Sea of candles in Victoria Park, June 4 2013. By PH Yang. Non-commercial use.

Multitude de bougies au parc Victoria à Hong Kong le 4 juin 2013. P H Yang Photography | phyang.org

« H4 Ruby » a commenté [chinois] sur inmediahk.net peu après être rentré chez lui et a convenu avec ses amis d'y retourner le même jour l'année prochaine :

今年的六四晚會,很特別。 […] 相信在場人士也不會忘記那場雨。「無論雨怎麼打,自由仍是會開花」這一句唱得特別投入﹑特別激昂﹑特別應景。因為我們都明白「遇強愈強」的道理:只要我們仍堅信自己的信念,知道要捍衛真相,無論天氣如何惡劣﹑政治的局面如何險要也好,在這段路上也不應動搖。可能我只懂唸口號,唱歌還要看著歌詞。但我仍然堅持唸著守候著,是因為我知道在二十四年前,有一群與我年紀相約的學生,勇於的站出來。我做的雖然微不足道,但我仍希望由衷地表達心中的敬意和謝意。即使我不是在二十四年前的現場,但面對對今天道德﹑是非顛倒的社會,我只想以一點燭光表達不平則鳴。即使我不是在二十四年前的現場,但我也明白到作為父母親看著坦克下的孩子,那種無奈﹑心痛的感覺。雖然事隔廿四年,但感受仍是這樣的接近。[...] 明年今天,再次約會。

La veillée du 4 juin est un jour très spécial. [...] Ceux qui y étaient n'oublieront jamais la pluie. Quand nous avons chanté « Même si la pluie s'abat sur nous, la liberté renaîtra », nous avons chanté avec tout notre cœur et avec émotion. Nous comprenons que lorsque notre ennemi est fort, nous devons être encore plus forts. Il nous faut demeurer fermes dans notre conviction que pour défendre la vérité, et peu importe que le temps soit mauvais et la situation politique menaçante, nous ne devons pas faillir dans la voie que nous avons empruntée. Peut-être que je ne fais que clamer des slogans, que je ne peux même pas me souvenir des paroles [des chansons contestataires], mais je continuerai à clamer et à être présent, car je sais qu'il y a 24 ans, certains étudiants qui avaient le même âge que moi ont défendu leurs idées avec courage. Ce que je fais est bien modeste, mais c'est toutefois l’expression sincère de mon respect et de ma reconnaissance à leur égard. Même si je n'étais pas là il y a 24 ans, aujourd'hui j'ai face à moi une société démoralisante où le bien et le mal ont été faussés. J'exprime ma solidarité à travers une bougie. Même si je n'étais pas là il y a 24 ans, je peux comprendre la douleur et la frustration des parents dont les enfants se sont fait écraser par des chars. Vingt-quatre ans se sont écoulés, le sentiment est encore présent. […] À l'année prochaine, même jour.

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