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Première marche LGBTI au Lesotho

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Leila Hall a écrit un billet de blog [en anglais] sur la première gay pride de l'histoire du Lesotho:

Cet événement a été organisé par le MATRIX Support Group – une ONG basée au Lesotho qui défend les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) dans ce pays. Cette organisation, qui n'est reconnue officiellement que depuis 2010, est, comme la gay pride de cette année, la première de son genre au Lesotho.


La mort du cinéaste indien et icône gay Rituparno Ghosh abasourdit ses fans

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[Les liens renvoient vers des pages en anglais] Le talentueux réalisateur Rituparno Ghosh, lauréat de moult prix nationaux et internationaux, est mort dans son sommeil d’un arrêt cardiaque foudroyant le jeudi 30 mai 2013, au matin.

Réputé pour sa narration magistrale et sa représentation sensible des relations humaines, Rituparno était aussi bien connu pour l’extravagance audacieuse avec laquelle il célébrait sa sexualité et choix de sexe alternés, aussi bien de par la façon dont il s’habillait que, ces derniers temps, de par les histoires qu’il relatait dans ses films et jusqu'aux personnages qu’il incarnait dans une poignée de films dans lesquels il faisait son apparition en tant qu’acteur.

Son décès subit a non seulement bouleversé la fraternité du cinéma indien mais aussi les amateurs de cinéma ainsi que les membres de la communauté LGBT qui voyaient en Ghosh une icône militante soutenant leur cause. Plus tard ce même jour, Ghosh a été incinéré avec funérailles d’honneur nationales dans sa ville natale de Kolkata.

Rituparno Ghosh (né le 31 août 1963 – mort le 30 mai 2013) Image fournie par www.bollywoodhungama.com CC-BY-3.0 via Wikimedia Commons

Le caractère soudain de sa mort a beaucoup ému. Deux jours seulement avant son décès, le réalisateur de 49 ans (@rituparnoghosh) avait tweeté qu’il avait achevé le tournage de son dernier film bengali très attendu, un thriller policier basé sur une série mettant en scène un détective bengali populaire. Il a écrit :

@rituparnoghosh:

Tournage de Satyanewshi bouclé, un thriller policier dans l'embrasement de l’après-midi tombant, méditatif, comme en fusion.

Les médias sociaux étaient en effervescence face à la tristesse et à la stupéfaction suscitées par la mort de Rituparno Les internautes discutaient de sa vie et de son œuvre et déploraient également le fait que de nombreuses histoires ne seraient jamais racontées à cause de sa mort prématurée.

Un blogueur reconnaissant son addiction au cinéma et dénommé twopull a publié un article détaillé et réfléchi au sujet du réalisateur et de son art sur son blog Breathe – Ramblings of a Lazy Bong. Il y décrit l’impact que le cinéma de Ghosh a eu sur lui :

Je ne suis pas un réalisateur, un acteur ou encore un intermittent du spectacle. Je ne l’ai jamais connu personnellement. Je ne peux pas le percevoir comme un co-réalisateur, un professeur ou encore un objet de critiques. Je ne peux pas me souvenir de lui avec l’intimité d’un ami… Je le ressens à travers son cinéma. Son cinéma qui m’a parlé durant les deux dernières décennies de ma maturation et de mon vieillissement vers ce seuil qu’est l’âge mûr. M’instruire et me souvenir de la condition humaine. Pas à travers une pédagogie complexe. Mais par de simples et franches vignettes, non moins touchantes, subtiles et intimes.

Le critique de cinéma et chroniqueur Raja Sen a rédigé un article à propos de sa rencontre récente avec le réalisateur et de ses impressions sur l’artiste qu’était Ghosh. Sur son blog personnel, Sen City, il écrit :

Au cours des vingt dernières années, Ghosh fut un réalisateur éminemment important, un artiste sensible qui n’a pas laissé son perfectionnisme entraver sa production vertigineusement prolifique. Ses films furent nombreux, et nous avons tous nos préférés, mais ce qui caractérise la filmographie de Ghosh est, à mon avis, une certaine tendresse dans l’ensemble. C’était comme s’il aimait d'un amour sincère les personnages avec lesquels il peuplait ses films, et les traitait fraternellement, maternellement, et comme des amis proches. Le simple fait qu’un personnage secondaire ait été utilisé comme artifice de l’intrigue ne signifie pas pour autant qu’il peut être mis de côté. Ces personnages avaient de l’importance aux yeux de RituDa, et cette prédilection apparaît plus particulièrement dans plusieurs séquences muettes de ses films.

Et hors des séquences muettes, les mots grésillaient.

La blogueuse Debolina Raja Gupta a ressenti la mort prématurée de Ghosh comme « un jour triste non seulement pour le cinéma indien, mais aussi pour le monde des amoureux du cinéma tout entier ». Elle écrit dans un article sur son blog :

Il a toujours été et restera mon réalisateur favori, et oui, j’étais une des nombreuses personnes qui attendaient avec impatience les nouveautés émanant de sa vision magique. Repose en paix.

L’animateur de télévision populaire Derek O’Brien, qui est également un député originaire du Bengale, a rappelé comment Rituparno avait débuté sa carrière dans la publicité avant de se diriger vers sa passion : la réalisation. Décrivant la personnage lui-même, Derek a écrit sur son blog personnel :

Un homme brave et courageux, prêt à défier l’orthodoxie, Rituparno se sentait à l’aise avec ses choix personnels et sa sexualité. Il a grandi tout en étant particulièrement proche de ma femme et la camaraderie s'est installée. De nombreuses soirées furent passées à débattre de films, de la publicité, de l’environnement social bengali, du mouvement homosexuel, de l’économie de la culture. À chaque fois, Rituparno était le cœur vivant de l’adda.

Des commentaires et condoléances ont également afflué en provenance de la communauté LGBT. Sur Gaysi, le blog gay desi, le blogueur Chicklet a évoqué ses souvenirs sur la façon dont laquelle Rituparno a influé sur le dialogue sur l’homosexualité à travers ses portraits de la fluidité du genre dans ses films. Chicklet a écrit :

Ses œuvres ont permis aux gens de repenser l’homosexualité. Elles n’ont pas porté sur le sexe, mais sur le cœur et l’esprit.

La réputation de Rituparno parmi ses pairs était invulnérable. Il était non seulement sensible, libéral, fluide et respecté, mais aussi mystérieux. Il adorait porter du kajal sur ses yeux. Il pouvait arborer des bijoux sur une kurta et assister à une réception mieux que quiconque à ma connaissance. Il était un véritable héros. Il était là, acceptant sa féminité avec grâce. Il se considérait comme étant privilégié de par sa fluidité du genre ; le fait qu’il était entre les deux. Il ne s’associait à aucun des sexes. Je crois qu’il nous a tous laissés avec une voix à faire entendre !

Il restera dans nos mémoires pour toujours, ses chefs-d’œuvres commémorant ce que nous possédions ou ce que nous avons perdu.

Twitter a été submergé de messages, faisant du Bengale un trending topic tout au long de la journée. Certains spectateurs des salles obscures bengalis ont confié qu’à une époque où ils avaient perdu tout intérêt pour le cinéma bengali, ses qualités et sensibilités s'amenuisant, l’avènement de Rituparno a insufflé un vent de renouveau et a réconcilié les amoureux du cinéma avec les salles :

@oindrila_007 (Oindrila Nag) : Ses films ont été les raisons pour lesquelles je me suis remis à regarder des films bengali depuis le début. Je n’arrive pas à me remettre du fait qu’il n’est plus. R.I.P Rituparno Ghosh.

Des tweets ont également montré que l’attrait pour Rituparno, malgré le fait qu’un grand nombre de ses films était en bangla (seuls quelques uns ont été réalisés en hindi ou en anglais), ne se limitait pas aux spectateurs bengalis régionaux mais que ses histoires avait un rayonnement embrassant l’Inde entière.

@devrup16das (Devrup Das) : 12 RÉCOMPENSES NATIONALES à l’âge de 49 ans seulement ! CE N'EST PAS UNE BLAGUE !! Quel génie… R.I.P RITUPARNO GHOSH

@PKambey (Pratap Kambey) : Rituparno Ghosh fut l’un des plus grands réalisateurs de notre pays, pas seulement du Bengale. Nous le regrettons tellement…

@shaneem (M Shaneem) : Raincoat reste le seul film de Rituparno Ghosh que j’aie vu… Et quelle expérience émouvante ce fut…

RIP Rituparno Ghosh. Tu es parti trop tôt, laissant tant d’histoires jamais racontées.

Le difficile adieu des Russes à la cigarette

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La Russie est l'un des pays au monde où l'on fume le plus. Si 39% des Russes fument [anglais], le chiffre grimpe à 60% chez les hommes (en comparaison, le chiffre est d'environ 34% en France, le taux chez les femmes approchant celui des hommes). L'attitude et la législation vis-à-vis du tabagisme sont étonnamment permissives en Russie comparées au reste de l'Europe. Les Russes ont libre cours pour sacrifier à leur addiction à la nicotine non seulement dans les bars, restaurants et cafés, mais aussi dans les écoles, hôpitaux, de nombreux transports publics, les bâtiments administratifs et les immeubles d'appartements. Les publicités pour les cigarettes ornent tous les coins de rue et les couloirs de métro, et remplissent les pages des magazines russes. Les taxes sur les cigarettes sont insignifiantes et le paquet de Marlboro s'achète à moins de deux dollars, moitié moins pour les marques nationales.

Russian's smoking habits know few boundaries. "Bad Habit," Volgograd, Russia, 22 November 2009, photo by Mohd Hafizuddin Husin, CC 2.0.

Le tabagisme russe connaît peu de limites. “Mauvaise Habitude,” Volgograd, Russie, 22 novembre 2009, photo Mohd Hafizuddin Husin, CC 2.0.

Le gouvernement russe veut changer cela, et a mis en oeuvre le 1er juin 2013 une nouvelle loi “sur la protection de la santé des citoyens contre les effets du tabagisme passif et les effets de la consommation de tabac” [russe], avec l'interdiction de fumer dans les bâtiments publics, les établissements d'enseignement et de santé, les ascenseurs et les couloirs des immeubles d'appartements, les gares et dans la plupart des trains. La loi instaure aussi de sévères limitations à la publicité pour le tabac, augmente les taxes sur l'industrie et les amendes pour la vente aux mineurs, et pave le chemin à l'introduction échelonnée d'interdictions similaires dans les magasins, cafés, bars, et restaurants.

En octobre 2012, le Premier Ministre Dmitri Medvedev lui-même avait utilisé son blog pour diffuser une vidéo (ci-dessous) expliquant les motivations du gouvernement pour adopter une telle loi, s'appuyant sur le fait que la proportion de fumeurs était anormalement élevée en Russie (comparable seulement à celle de la Chine) et que depuis les années 1990, le pourcentage de femmes russes fumeuses était montée de 7 à 22%, tandis que l'âge de la première cigarette était tombé, en moyenne, de 15 à 11.

Les chiffres officiels [russe] ont beau indiquer que 70 à 80% de la population approuve les nouvelles mesures, il n'en est pas de même dans la blogosphère russe, où la loi est contestée pour toutes sortes de raisons. Le blogueur Nikolaï Troitsky (représenté sur son profil LiveJournal savourant une cigarette) a proclamé qu'il rejoignait le nouvellement créé “Mouvement russe ordinaire pour les droits des fumeurs” [russe]. Troitsky a dénoncé la législation dans les termes les plus vigoureux dans ce billet, “Arrêtez le génocide contre les fumeurs !” [russe].

тоталитарная, гестаповская, фашистская борьба с курильщиками, больше похожая на истребление, на геноцид, противоречит всем нормам здравого смысла. Целая немалая группа граждан демонстративно лишается элементарных прав.

Ce combat totalitaire, gestapiste, fasciste contre les fumeurs ressemble plus à une extermination, un génocide, contraire à toutes les règles du bon sens. Un groupe entier et non négligeable de citoyens est clairement privé de ses droits élémentaires.

Si Troitsky se faisait apparemment un plaisir de confirmer la loi de Godwin dans cette salve introductive, l'hyperbole n'était pas réservée aux fumeurs. Le député à la Douma Igor Lebedev a pris la peine de commettre un article qu'il a intitulé “‘Les droits des fumeurs sont ‘les droits de toxicomanes’ et ‘les droits de tuer'” [russe] :

Привычка, конечно, сильна. Причем не только привычка курильщиков к никотину, но и наша общая привычка видеть вокруг себя людей с белыми бумажными дымящимися палочками во рту. Надо сделать так, чтобы вид прилюдно курящего человека вызывал такую же реакцию, как и вид прилюдно “ширяющегося” наркомана. По сути, это одно и то же.

L'habitude est certes puissante. C'est-à-dire, pas seulement l'habitude de la nicotine chez le fumeur, mais aussi celle, commune, de voir autour de nous des gens avec à la bouche des bâtonnets de papier blanc qui font de la fumée. Il faut faire en sorte que voir quelqu'un fumer provoque la même réaction que voir un toxicomane “se piquer” en public. Au fond, c'est la même chose.

Lebedev, qui est membre du parti ultra-nationaliste Libéral-démocrate, a aussi souligné que “fumer n'est pas une tradition russe, l'habitude a été introduite par Pierre le Grand” (il y a 300 ans donc).

Anton Nossik, plus libéral, a critiqué la loi avec l'argument que les mesures coercitives contenues dans les textes se révéleraient inopérantes [russe].

в любой стране, где за последние 10 лет достигнуты ощутимые успехи в борьбе с курением, мы видим огромный спектр усилий, направленных именно на помощь курильщикам в бросании курить… А там, где это направление работы задвинуто, никакие даже самые жёсткие репрессивные меры не помогают. Мы это недавно тут обсуждали на примере французских драконовских мер, результат которых с 2000 по 2010 год оказался нулевым. И британских программ помощи курильщикам, которые за тот же период помогли снизить число страдающих зависимостью в полтора раза.

Dans n'importe quel pays où il y a eu un résultat appréciable dans la lutte anti-tabac, on voit l'énorme spectre d'efforts centrés particulièrement sur l'aide aux fumeurs pour arrêter de fumer… Mais là où la direction du travail est contrainte, même les mesures les plus sévères et les plus répressives ne serviront à rien. Nous avons discuté récemment [sur ce blog] l'exemple des mesures draconiennes en France, dont le résultat entre 2000 et 2010 s'est avéré nul. Et celui des programmes britanniques d'aide aux fumeurs qui dans la même période ont aidé à réduire d'une fois et demie le nombre des dépendants à la nicotine.

Beaucoup de Russes, cependant, se sont moins intéressés à la loi sous l'aspect des droits et se sont simplement interrogés sur sa probabilité ou possibilité d'être appliquée. Comme Osik101195 l'a tweeté [russe] sans ambages :

Если вы думаете, что антитабачный закон будут соблюдать в России, то вы точно ебанутый

Si vous croyez que la loi anti-tabac sera respectée en Russie, alors vous êtes complètement débile

Ecrivant plusieurs jours après l'adoption de la loi, MindNasty a dépeint une triste image [russe] de l'efficacité de l'interdiction :

В тамбуре электрички курили два контролера, выдыхали дым в табличку “Не курить”. Обсуждали антитабачный закон. Не вижу смысла в этом законе.

Entre deux wagons, deux contrôleurs fumaient, exhalant la fumée sur le panneau “Interdiction de fumer”. Ils discutaient de la loi anti-tabac. Je ne vois aucun sens à cette loi.

Au-delà de toute controverse, la nouvelle législation russe sur le tabac ressemble largement à celle en vigueur depuis une vingtaine d'années dans la plupart des pays occidentaux (et sans surprise, le pourcentage de fumeurs ressemble à celui de pays comme la Grande-Bretagne il y a 30 ans [anglais]). 400.000 Russes meurent chaque année de maladies liées au tabac, une forte incitation pour le gouvernement à améliorer la santé publique et introduire des lois anti-tabac. La population russe va t-elle suivre, ou la police est-elle prête à faire respecter ce genre de loi, seul l'avenir le dira.

PHOTOS : Yluux, un blog pour connaitre le Paraguay

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A travers leur blog de photographie Yluux [es], les photographes Tetsu Espósito et Elton Núñez font découvrir les histoires des lieux et personnes qui font le Paraguay.

Ils expliquent [es] l'idée derrière le blog et son nom ainsi :

En nuestro pequeño pero bello Paraguay vivimos rodeados de imágenes impactantes y dignas de capturar, hermosos lugares por descubrir nos esperan en todo su territorio. Hacerlo conocer a traves de las historias que podamos llegar a contar con nuestras imágenes es la idea central en el nacimiento de“Yluux” vocablo de origen étnico “aché” que engloba el significado de la naturaleza.

Dans notre petit mais beau Paraguay nous vivons entourés de visions merveilleuses qui valent la peine de d’être photographiées, des endroits à explorer nous attendent sur tout son territoire. Pour le faire connaître à travers les histoires que nous racontons au moyen de nos images, il y a l'idée centrale de la naissance de “Yluux“, un mot de la langue Ache qui inclue le sens de nature.

Team Yluux: Photographers Tetsu Espósito and Elton Núñez (Photo by Javier Valdez)

Equipe Yluux: les photographes Tetsu Espósito et Elton Núñez (Photo de Javier Valdez)

Yluux couvre différents thèmes à travers des photos sur la nature [es], traditions religieuses [es], évènements sportifs [es], musique [es], tourisme [es], et davantage [es].

The Paraguayan flag. Photo by Tetsu Espósito

Le drapeau paraguayen. Photo de Tetsu Espósito

Les photographies publiées dans Yluux sont sous une Licence Creative Commons qui permet à tout le monde de partager les images pour un usage non commercial, tant que le travail est attribué aux auteurs et qu'un lien est renvoyé vers Yluux.

Franciscan sister attending a Via Crucis held in the cathedral of Ciudad del Este, Paraguay. Photo by Elton Núñez

Sœur franciscaine assistant à la montée au calvaire  en la cathédrale de Ciudad del Este, au Paraguay. Photo de Elton Núñez

César Cataldo directing a 400 harp orchestra concert commemorating Asunción's 475 anniversary. Photo by Tetsu Espósito

César Cataldo dirigeant un orchestre de 400 harpes lors d'un concert commémorant le 475ème anniversaire de Asunción. Photo de Tetsu Espósito

Dans un récent billet [es], Espósito et Núñez ont partagé 37 images de la vie quotidienne au Paraguay :

Día a día somos bombardeados por millones de imágenes del ambiente que nos rodea, muchas de éstas fotografías narran escenas de vida cotidiana en distintos lugares de Paraguay, su gente, sus tradiciones, su cultura, sus paisajes, lugares olvidados.

Chaque jour nous sommes assaillis de millions d'images de l'environnement autour de nous. Beaucoup de ces photographies narrent des scènes de la vie quotidienne en différents lieux du Paraguay, les personnes qui s'y trouvent, ses traditions, sa culture, ses paysages, des endroits oubliés.

Four friends enjoy the view from the top of Cerro Akatí in the Guairá department in Paraguay. Photo by Elton Núñez

Quatre amis profitent de la vue depuis le sommet de Cerro Akatí dans le département de Guairá au Paraguay. Photo de Elton Núñez

Man rides his bicycle to work in Volendam, Paraguay. Photo by Tetsu Espósito

Un homme à vélo se rendant au travail à Volendam, au Paraguay. Photo de Tetsu Espósito

Avril 2013 a marqué les trois ans d'existence de Yluux. Dans un billet [es] remémorant leur dernier anniversaire, les photographes écrivaient :

Sin habérnoslo propuesto, Yluux se convirtió con estas 54 entregas en una ventana de Paraguay para el mundo, y gracias a nuestro blog muchos paraguayos y extranjeros pueden vivenciar y conocer todo lo bello que tiene el país para mostrar y ofrecer. En el 2011 año del Bicentenario, muchos compatriotas residentes en el exterior pudieron vivir las celebraciones a través de nuestras imágenes.

Avec ces 54 billets Yluux est devenu une fenêtre sur le Paraguay pour le monde, et grâce à notre blog de nombreux Paraguayens et étrangers peuvent  voir toutes les jolies choses que le pays a à montrer et offrir. En 2011, l'année du Bicentenaire de l'indépendance du Paraguay, de nombreux Paraguayens vivant à l'étranger ont pu assister aux célébrations à travers nos images.

2011 Bicentennial celebrations in Asunción, Paraguay. Photo by Elton Núñez.

Célébrations du Bicentenaire en 2011 à Asunción, au Paraguay. Photo de Elton Núñez.

Bull fight called "Torín", where the bull is not killed. San Pedro department in Paraguay. Photo by Elton Núñez by

Corrida appelée “Torín”, où le taureau n'est pas tué. Département San Pedro au Paraguay. Photo de Elton Núñez

En 2010, Yluux a été désigné l'un des 10 premiers blogs paraguayens dans un concours  organisé par Ultimahora.com ; en 2011, Yluux a été élu  Meilleur blog paraguayen dans le même concours :

En el 2010 salimos entre los mejores 10 blogs del año y el 2011 nos recibió como el mejor blog del año, motivo de grande orgullo. Felices por haber llegado hasta aquí después de todas las aventuras que nos han llevado a recorrer Paraguay, nos ponemos seguir trayéndoles imágenes e historias. .

Ahora nos encontramos abocados en las estapas finales de nuestro libro, que esperamos pueda lanzarse muy pronto.

En 2010 nous avons été classés parmi les 10 meilleurs blogs de l'année et en 2011 nous étions désignés le meilleur blog de l'année, ce dont nous sommes fiers. Heureux d'être allés si loin après toutes ces aventures qui nous ont conduits autour du Paraguay, nous continueront à vous faire partager des images et des histoires.

Nous nous attelons désormais aux dernières étapes de notre livre, dont nous espérons qu'il sera publié  très bientôt.

A girl in a procession in San Ignacio, Paraguay. Photo by Tetsu Espósito

Une fille lors d'une procession à San Ignacio, au Paraguay. Photo de Tetsu Espósito

Ovecha Rague festival in San Miguel, Paraguay. Photo by Elton Núñez

Festival Ovecha Rague à San Miguel, au Paraguay. Photo de Elton Núñez

Vous pouvez cliquer sur les images dans leur dernier billet [es] pour parcourir chacune des galeries de photos que Espósito et Núñez ont publiées au cours des trois dernières années.

L'Arabie Saoudite bloque l'application de messages instantanés pour mobiles Viber

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L'Arabie Saoudite avait menacé  de bloquer l'application de messagerie cryptée Viber si le gouvernement n'était pas autorisé à la surveiller. Elle a été bloquée le 5 juin 2013. Le site n'est plus accessible et l'application ne se connecte pas.

Le blocage est survenu après l'échéance établie par la Commission saoudienne des communications et des technologies de l'information.Au moins une entreprise de télécommunication a été interceptée en train de tenter de casser le cryptage pour mettre en application la réglementation du gouvernement.  Skype et WhatsApp ont aussi été cités comme contrevenants de la réglementation.

La décision a été largement condamnée sur la twittosphère saoudienne.

Abulaziz al-Hussan a publié un tweet [ar] :

إذا حجب الإنسان فكل شيء بعده تبعاً …!

@AHussan: Si les humains sont bloqués, tout suivra ensuite.

Le blogueur Essam al-Zamil pensait qu'il s'agissait seulement d'un test :

يبدو أن هيئة الاتصالات (والداخلية) اختارت البرنامج الأقل انتشارا (فايبر) لمعرفة ردة فعل الناس تجاه الحجب.

@essamz: Apparemment, la Commission des communications (et le [Ministre] de l'Intérieur) a choisi le site le moins populaire pour tester la réaction des gens aux blocage.

D'autres ont blâmé les entreprises de télécommunications :

بإمكان تكونوا صريحين مع المُتلقي وتقولون أن السبب هو ماتتكبده شركات الإتصالات من خسائر فادحة جراء تواجد هذه البرامج!

@mo3tem: Vous pouvez être francs avec les gens et dire que la raison est l'importante manque à gagner que ces applications causent aux entreprises de télécommunications.

Un site populaire sur les technologies, Technology World, a préparé une liste d'alternatives disponibles qui ne sont pas bloquées (pour le moment) :

بعد إيقاف تطبيق فايبر، هنا مجموعة من البدائل

techwd: Après le blocage de Viber, voici une liste d'alternatives.

Protestations contre l'attribution d'un prix pour la “tolérance religieuse” au président indonésien

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De nombreux indonésiens pensent que leur président, Susilo Bambang Yudhoyono? ou SBY, ne mérite pas le World Statesman Award (Prix mondial du chef de l’état) qui lui a été décerné par la Fondation interconfessionnelle basée aux États-Unis, Appeal of Conscience (Appel de la conscience), le 30 mai 2013 à New York.

Lorsque l'attribution du prix a été annoncée, beaucoup d'Indonésiens ont immédiatement relevé que SBY a fait peu pour répondre à la croissante de intolérance et à la violence religieuse dans le pays musulman le plus peuplé du monde. En effet, les attaques [fr] contre les groupes religieux minoritaires ont augmenté dans le pays au cours de ces dernières années.

Imam Shofwan, un habitant de Jakarta, a lancé une pétition sur Change.org:

Mon nom est Islam, je suis d'une famille musulmane de Nadhlatul Ulama. [...] En tant que citoyen musulman et indonésien, je suis gêné par les nombreux cas de violence religieuse sous le gouvernement actuel. Les groupes extrémistes sont autorisés à tuer les chiites et les Ahmadiyya. Dans plusieurs régions à majorité chrétienne, construire des mosquées devient de plus en plus difficile. Les autorités locales ont limité la construction d’églises chrétiennes, y compris à HKBP Filadelfia et GKI Yasmin près de Jakarta. [...] Je demande à ACF de reporter l'attribution du prix jusqu'à ce que SBY améliore sa performance en matière de protection des minorités en Indonésie.

Sa pétition a reçu le soutien d'un prêtre catholique, le Père Frans Magnis Suseno :

Mesdames et Messieurs de l’organisation Appeal of Conscience Foundation (ACF), [...] Ne savez-vous pas que le président Susilo Bambang Yudhoyono au cours de ses 8 ans et 1/2 de fonction n'a pas une seule fois dit quelque chose au peuple indonésien au sujet du respect des minorités dans le pays ? Qu'il a honteusement évité de prendre ses responsabilités pour  la violence croissante à l'égard des minorités Achmadiyah et des chiites ? Des centaines de personnes parmi elles ont été chassées de chez elles  sous la présidence de Susilo Bambang Yudhoyono,  elles continuent de vivre misérablement dans des endroits comme les salles de sport …

Quelques jours avant la cérémonie de remise du prix, des victimes de violences religieuses se sont rassemblées devant le Palais présidentiel à Jakarta pour présenter au président Susilo leurs “Prix des déclarations”.

Le Prix des déclarations présentées par les victimes de la violence religieuse. Photo courtoisie de GKI Yasmin, utilisée avec  permission.

Le Prix des déclarations décerné par des victimes de la violence religieuse. Photo  de GKI Yasmin, utilisée avec permission.

Des manifestants interconfessionnels ont remis le Prix au Président. Photo de GKI Yasmin, utilisée avec permission.

Pendant ce temps, des expatriés indonésiens avaient organisé un sit-in de protestation devant l'hôtel où se déroulait la cérémonie de remise des prix.

Indonésiens à New York pour protester contre la récompense donnée aux SBY. Photo @ Fitrimohan, utilisée avec permission.

Des indonésiens manifestant à New York pour protester contre l'attribution du prix décerné à SBY. Photo de  @Fitrimohan, utilisée avec permission.

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Manifestations spontanées des indonésiens à New York. Photo de @Fitrimohan, utilisée avec permission.

 

Abdul Muchtar a affirmé avoir été soudoyé pour exprimer son soutien à ‘attribution :

menjijikkan!
saya dihubungi agar mau mendukung pemberian award buat SBY di NY.
Saya diberikan uang US$ 100,- plus dijemput dan diantar pulang pergi, serta disuapin dengan lunch dan dinner.
ternyata teman2 saya lainnya di NY, New Jersey, Philadelphia, Virginia, DC, dan Maryland juga telah dihubungi dengan iming2 yang sama.
mau muntah saya, sangat menjijikan

Dégoûtant. J'ai été contacté pour soutenir l'attribution du  prix à SBY à New York.
 On m'aurait offert 100 dollars plus le transport aller/retour, le déjeuner et le dîner. 
Apparemment, mes amis à New York,  dans le New Jersey, à Philadelphie, en Virginie, Washington, DC, et Maryland ont été contactés eux aussi pour leur offrir les mêmes avantages. J'en ai la nausée, c'est  dégoûtant.

L'ambassade d'Indonésie à Washington, DC, a publié une déclaration publiée par le site d'informations Pedoman pour réfuter l'accusation concernant le recrutement de supporters qui auraient été faite fait par l'ambassade :

KBRI menegaskan bahwa berita seperti yang disampaikan di www.pedomannews.com TIDAK BENAR SAMA SEKALI. KBRI Washington, D.C., dan seluruh KJRI di AS serta seluruh staf tidak pernah memberikan iming-iming atau menjanjikan uang atau bentuk janji-janji lainnya kepada warga Indonesia untuk hadir dan mendukung pemberian penganugerahan ‘World Statesman Award’ kepada Presiden Susilo Bambang Yudhoyono oleh the Appeal of Conscience Foundation (ACF) tanggal 30 Mei 2013.
[…]

karena faktanya justru sebaliknya: kemarin pihak kami mendapat laporan dari sejumlah sumber yang dipercaya bahwa ada orang Indonesia menelpon orang-orang diaspora Indonesia di AS dan membujuk mereka untuk ikut mendemo Presiden SBY di New York dengan bayaran $100. Mereka tersinggung dengan tawaran tersebut dan melaporkannya kepada staf KBRI.

L'ambassade indonésienne (KBRI) tient à préciser que les informations citées par www.pedomannews.com sont complètement fausses. L'ambassade d'Indonésie à Washington, DC, son consul général aux États-Unis et le personnel n'ont jamais promis une récompense monétaire ou d'autre nature aux citoyens indonésiens pour assister et soutenir l'attribution du prix du ‘World Award Statesman” au président Susilo Bambang Yudhoyono par l’organisation Appeal of Conscience Foundation (ACF) (Appel de la conscience Foundation (ACF) le 30 mai 2013.

[…]

C'est le contraire: Hier, nous avons reçu des informations de plusieurs sources dignes de foi faisant savoir qu'il y avait un indonésien qui appelait des membres de la diaspora indonésienne aux Etats-Unis leur offrant 100 $ pour participer à une manifestation contre le Président à New York. Les gens ont été scandalisés et l'ont signalé

à l'ambassade.

Dans un billet, Daniel HT a dit :

Di laman resmi Appeal of Conscience Foundation ini tertulis filosofinya sebagai berikut: freedom, democracy and human rights are basic principles.

Sedangkan slogannya adalah: “A crime committed in the name of religion is the greatest crime against religion.” Suatu kejahatan yang dilakukan atas nama agama adalah kejahatan terbesar terhadap agama.

Dari filosofi dan slogan yayasan ini saja, SBY sudah tidak memenuhi kriterianya.

La page Web officielle de l’ONG Appeal of Conscience Foundation, dit que la philosophie de la Fondation est basée sur le repect des principes fondamentaux de: liberté, démocratie et les droits de l'homme.

Alors que son slogan est: “Un crime commis au nom d'une religion est le plus grand crime contre cette religion ” Sur la base de leur philosophie et de leur slogan, SBY ne remplit déjà pas les critères pour mériter leur prix.

Les réactions sur Twitter, sont contrastées :

@Abdan_dj: Selamat ut Bpk. Presiden @SBYudhoyono atas penghargaan World Statesman Award dari organisasi nirlaba Appeal of Conscience Foundation (ACF).

 

@Abdan_dj: Félicitations à Monsieur le Président @ SBYudhoyono pour le Prix World Statesman Award qui lui est attribué par l'organisation à but non lucratif Appeal of Conscience Foundation (ACF).

‏@adhe_cj: Silakan ambil, tpi itu sbnrnya adlh tantangan!!RT @tempodotco: SBY Dapat World Statesman Award, Beri 4 Janji http://bit.ly/17Ctydb

‏@adhe_cj: Allez le retirer, mais franchement c'est un défi.

‏@dinopattidjalal: Pemenang Nobel Daw Ang San SuuKyi puji kemajuan demokrasi Indonesia yg inspiratif+dukung pemberian World Statesman Award kpd Presiden SBY

>‏@dinopattidjalal: La lauréate du Prix Nobel Daw Ang San SuuKyi a salué les progrès démocratiques de l'Indonésie comme source d'inspiration et elle soutient l'attribution du prix World Statesman Award  au président SBY.

 

‏@DukungMahfudMD: Pemberian World Statesman Award kepada SBY tidak sesuai dengan fakta lapangan. Jika berintegritas, dia akan malu untuk nerima.

 

‏@DukungMahfudMD: La réalité sur le terrain est différente de celle avancée pour l'attribution du prix World Award Statesman à SBY. Si c'est un homme intègre, il va avoir honte de l'accepter.

 

@daanandraan: SBY dapet penghargaan “kebebasan beragama” dr ACF (Appeal of Conscience Foundation) ?? I'am Atheist now.

@daanandraan: SBY a obtenu un prix pour la “liberté religieuse” de ACF (Fondation Appeal of Conscience)? Je suis un athée désormais.

 

< ‏@jery_tbn: Selamat Pak @SBYudhoyono mendapat penghargaan World Statesman Award terhadap negara yg kehidupan toleransi beragamanya masih dipertanyakan.

‏@jery_tbn: Félicitations, Mr. @SBYudhoyono pour l'attribution du World Statesman Award pour un pays à la tolérance religieuse douteuse.

 

 

 

Wikipedia Catalan officiellement reconnu

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Amical Wikimedia, l'association qui promeut Viquipedia, le Wikipedia catalan, possède sa propre entité au sein de la structure internationale de la Fondation Wikimedia. Cette reconnaissance a eu lieu après cinq ans de négociations pour être reconnue comme représentant une langue et une culture unique Les critères autrefois requis étaient de représenter un état. Désormais, ils auront le droit de partager leurs expériences avec d'autres pays et accéder aux dons de lecteurs. Cette annonce arrive au moment où la Catalogne est engagée dans un débat sur son éventuelle indépendance de l'Espagne.

Des Chinois accusés d'exploiter illégalement une mine d'or au Ghana

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Xinhua News relate que 124 Chinois soi-disant impliqués dans l'exploitation illégale d'une mine d'or ont été arrêtés et détenus au Ghana. Les nationalistes chinois ont demandé au gouvernement chinois de protéger et venger ses citoyens. D'autres commentaires plus modérés critiquent la discrimination envers les Africains dans les entreprises d'extraction de l'or au Ghana. Offbeat China fournit d'autres informations.


Rome : Séminaire MeltingPot

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Samedi 8 juin, à l'université pontificale Tommaso d'Aquino à Rome, se tiendra un séminaire de formation organisé par ForumSaD intitulé : MeltingPot: les habitants du monde solidaires. Soutien à distance, communauté migratoire, citoyennetéLa rencontre entend être l'occasion d'échanges et de débats sur le thème de la coopération internationale soutenue à distance, un moment de partage entre les acteurs sociaux impliqués dans le développement économique et culturel et un mouvement diffus mais organisé d'action sociale.

Le Netizen report : la Jordanie censure des centaines de sites web

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Disparaging Jordan's royal family are among subject made taboo by the new law. Image via Flickr user yousefomar, CC BY-NC-SA 2.0

Dénigrer les famille royale de Jordanie fait partie des sujets devenus tabous depuis la nouvelle loi. Image via Flickr de  yousefomar. (CC BY-NC-SA 2.0)

Ce bulletin de veille a été élaboré, écrit, et publié par Lisa Ferguson, Weiping Li, Alex Laverty, Chan Myae Khine, Ellery Roberts Biddle, et Sarah Myers.

Le bulletin de veille de Global Voices Advocacy offre un résumé international des défis, victoires et tendances émergentes des libertés numériques de part le monde. La revue d'actualité de cette semaine souligne de nouvelles pratiques de censure en Jordanie et en Chine et des événements  préoccupants en Turquie

Censure

La Jordanie a bloqué au moins 281 sites dans la première mise en oeuvre de sa loi amendée sur la presse et les publications. La loi, qui est devenue effective en janvier, requiert que les sites d'informations s'enregistrent auprès du gouvernement ou risquent d'être ajoutés à une liste noire. La liste noire s'applique aussi au contenu qui “'ébranle la confiance dans la monnaie nationale  ‘dénigre’ la famille royale de Jordanie, et initie des manifestations physiques selon le site d'actualités Mashable.

L'accès à Facebook et Twitter semble être difficile à Istanbul alors que la ville vit des contestations anti gouvernementales massives. Les sites ne sont pas officiellement bloqués, mais les durées de chargement sont significativement plus lentes que d’ habitude, particulièrement pour les utilisateurs cherchant à se connecter par les réseaux 3G. Bien que cela puisse être du à des volumes de connexions importants sur les sites, les militants rappellent que le Premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dénommé les médias sociaux, qui ont joué un rôle important pour rallier les internautes aux contestations  “la pire menace pour  la société.

Le site de microblogging chinois Sina Weibo a utilisé de nouvelles tactiques de censure lors de l'anniversaire de Tiananmen le 4 juin. Plutôt que d'afficher un résultat de recherche indiquant qu'un contenu est censuré, les résultats de recherche indiqueront désormais que rien d'intéressant n'est dit sur le sujet.

Dans un effort apparent pour limiter les brimades sur Internet, les législateurs de l'Etat mexicain Nuevo León ont voté une loi stipulant que quiconque utilisant les réseaux sociaux pour publier des messages ou images qui peuvent  “nuire, déshonorer, discréditer une personne, ou l'expose au mépris” peut être incarcéré jusqu'à trois ans.

Brutalité 

Un blogueur tunisien comparaît à un procès devant un tribunal militaire pour “avoir sapé la réputation d'une armée” et “diffamation contre un fonctionnaire” après avoir publié une lettre sur son blog à l’intention du Ministre de la Défense critiquant le traitement de patients à l'hôpital militaire.

Surveillance

La Chambre des Représentants nigériane a voté à l'unanimité une résolution pour enquêter sur les dessous d'un contrat de 40 millions de dollars émanant du gouvernement fédéral vers une entreprise technologique israélienne pour vraisemblablement espionner les internautes nigérians.

Politique nationale 

Le gouvernement cubain offrira sous peu l'accès Internet à 118 cyber-centres de l'île à travers la compagnie de télécoms de l'Etat ETECSA pour l'équivalent de 4,50 dollars (US) par heure, un coût  significativement moins cher que ce qui est proposé par les hôtels de l'île. D'après les statistiques du gouvernement, seulement 2,9 pour cent des Cubains ont accès à l'Internet, bien que les experts familiers de l'économie informelle de l'île estiment ce nombre proche de 10 pour cent.

Un membre du groupe de travail du gouvernement britannique sur la protection des enfants a appelé Google et les autres moteurs de recherche à agir davantage pour restreindre l'accès à la pornographie en ligne.

Propriété intellectuelle

La Fondation Electronic Frontier a soumis un rapport à la Cour d'appel américaine expliquant que les APIs, qui sont les interfaces permettant aux applications de l'ordinateur de communiquer avec un autre, ne soient pas protégées par le droit d'auteurparce qu'ils sont essentiel à  l'innovation.

Activisme, cyber citoyens

Dans les Emirats arabes unis, la cour d'appel  d'Abu Dhabi  a confirmé la peine de 10 mois de prison de l'internaute Abdullah Al-Hadidi le 22 mai. Al-Hadidi a été arrêté en mars et accusé au nom de la loi controversée contre le cybercrime adoptée fin 2012. Il a été accusé de diffuser une information sur Twitter “de mauvaise foi” sur le procès de 94 citoyens des Emirats accusés de mettre en danger la sécurité nationale des Emirats.

Global Voices Advocacy a interrogé l'activiste bahreini, blogueur et auteur de Global Voices Ali Abdulemam, qui s'est récemment échappé de son pays après deux ans de clandestinité. Abdulemam a parlé de l'activisme citoyen et de la défense des droits de l'homme au Bahreïn tout comme de sa vie en clandestinité.

Bonnes nouvelles

L'équipe allemande Onformative a développé un programme qui peut analyser des Google Maps et détecter des paysages ressemblant à des visages dans le monde entier. Le concept clé du projet, selon leur site web, est “ l'autonomie de l'agent de recherche et le volume de données que l'on explore.” Ce modèle technologique de détection voudrait “accroître l'imagination humaine” et faciliter de futures avancées.

Publications et études

 Recevoir le Netizen Report par email

Pour les événements à venir liés à l'avenir des droits des internautes à l'ère du numérique, voir l'agenda Global Voices Events Calendar.

Syria Untold : Radio SouriaLi diffuse sur Internet

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Ce billet est paru sur Syria Untold et a été traduit de l'arabe en anglais par Global Voices Arabic.

Parce que “la nécessité est mère de l'invention”, les Syriens continuent d'imaginer des solutions créatives et innovantes aux obstacles quotidiens auxquels ils sont confrontés, malgré la sévère répression. Radio SouriaLi, créée par un groupe de jeunes syriens provenant de divers milieux, est l'un des nombreux projets et initiatives émergeant du besoin de s'exprimer et d'atteindre tous les Syriens, sans considération d'origine, de positions intellectuelles ou religieuses.

Le nom “SouriaLi” vient du jeu de mots “sourialia” (surréalisme) et “Souria lee” (qui signifie Ma Syrie en arabe) pour allier le chaos présent de la Syrie, qui est devenu surréaliste, et la nécessité pour tous les Syriens de s'impliquer dans la construction de leur propre Syrie.

Souriali a commencé à diffuser en octobre 2012 comme web-radio, pour essayer de contourner la censure et atteindre le nombre le plus important de Syriens, à la fois dans et hors du pays, malgré leurs moyens limités.
Le fait que la radio diffuse uniquement sur internet ne leur a pas évité des contraintes constantes pour continuer à diffuser. Les autorités syriennes ont bloqué leur site à plusieurs reprises à l'intérieur de la Syrie, dont les mots-clés de SouriaLi sur les moteurs de recherche, ce qui a obligé leur auditeurs à utiliser un outil de contournement de la censure s'ils voulaient accéder à la radio. De plus, comme la plupart des membres de l'équipe de SouriaLi se trouvent en Syrie, des coupures de courant régulières et de connexions à internet hasardeuses rendent leur travail quotidien de plus en plus difficile.

Radio Souriali

Radio Souriali

Aucun des ces obstacles ne les a empêchés de diffuser. D'après les mots de l'un des fondateurs :

Nous parlons afin qu'ils puissent respirer. Nous parlons à tout le monde et nous écoutons tout le monde. Nous essayons de rester positifs jusqu'à ce que le jour où nous serons ce que nous voulons arrive.”

Il ajoute :

Nous croyons que notre problème est que nous ne nous écoutons pas les uns les autres. Notre message ne vise pas un groupe plutôt que les autres, au contraire nous essayons d'atteindre le cœur de chaque Syrien et particulièrement ceux des personnes qu'on appelle “la majorité silencieuse”.

L'équipe de Souriali essaye de s'adresser aux différents groupes qui constituent le tissu de la société syrienne, et d'attirer l'attention sur une variété de sujets : art, culture et traditions mais aussi droits des femmes et droits des minorités, tels que ceux du peuple kurde.

SouriaLi est l'une de nombreuses initiatives créées en Syrie pour matérialiser le rêve d'être un pays respectueux de la justice, de la liberté et les droits humains fondamentaux.

Ce billet est une publication de Syria Untold il a été traduit en anglais par Global Voices Arabic.

Le héros de la guerre de l'eau bolivienne

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« Nous n'avons pas simplement récupéré notre eau, nous avons détruit un modèle économique qui a non seulement exproprié nos ressources mais aussi nos esprits. Nous avons mis fin à l'autoritarisme. Nous les avons forcés à comprendre que nous prenons nos propres décisions. »

Oscar Olivera a contribué à l'organisation d'un mouvement résistant qui, en 2000, a mis un frein à la privatisation à Cochabamba en Bolivie. Pour Narco News, Chen Blanc raconte l'histoire d'Olivera et de la « guerre de l'eau » en Bolivie.

La capitale turkmène couverte de marbre blanc

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Le Turkménistan a déjà un président qui bat des records et des récoltes de blé en constante augmentation. Cependant, ce n'est pas suffisant pour ce pays riche en pétrole. Don Croner signale que la capitale turkmène, Achgabat, est récemment entré au Guinness mondial des records pour la plus forte densité de bâtiments en marbre blanc.

Vague de chaleur sans précédent en Mauritanie

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Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en anglais.

En Mauritanie, plus de 25 personnes sont mortes de coups de chaleur, de déshydratation ou de maux provoqués par la chaleur. Pour la première fois depuis 50 ans la Mauritanie enregistre des temperatures caniculaires qui dépassent 50°C (122°F).

De sources médicales et locales, plusieurs décès sont survenus dans des régions différentes. Le 26 mai 2013, trois personnes sont mortes à Timbedra dans la province de Hodh Ech Chargui (que l'on peut traduire par le Bassin de l'Est) à cause de la chaleur. Douze autres personnes ont connu le même sort dans la province de Brakna. Deux femmes sont mortes de déshydratation à Boulahrath dans la région d’Assaba. Dans la ville d'Al Syasa, dans la région de Tagant, les habitants parlent d'un mal mystérieux -une sorte de fièvre [arabe] qui s'est propagée avec la vague de chaleur et qui a fait trois morts. Les autorités médicales et les services de santé ont envoyé des prélèvements, faits sur les victimes, à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, pour déterminer les causes du décès. Au moment où de la mise en ligne de ce post, le nombre de victimes pourrait s'être accru. A Boutlimit, à 64km au sud-est de  Nouakchott, après le décès de neuf personnes des suites de ce mal étrange, les directeurs des écoles primaires ont décidé de réduire les heures de cours pour éviter que les élèves ne soient exposés au soleil brûlant.

Une autre sorte de vague balaie le pays: celle des plaintes et des manifestations contre la pénurie en eau potable dans les villes mauritaniennes.

Lack of drinking water is causing widespread protests in Mauritania. Photograph from Dedda Ould Sheikh Ebrahim blog

La pénurie d'eau potable en Mauritanie provoque des manifestations. Photo du blog de Dedda Ould Cheikh Brahim. Utilisation avec son autorisation.

 

Sur son blog Dedda Ould Cheikh Brahim commente la vague de chaleur et les décès [arabe, ar]:

خلال يومين من الحر، خسرت بلادنا موريتانيا 17 شخصًا، بسبب الحرارة المرتفعة مات 12 منهم في ولاية لبراكنة وسيدتين في قرية بولحراث التابعة لولاية لعصابة. و3 أشخاص في قرية تسمى السياسة تتبع لولاية تكانت.

هذه الوفيات خلفت هلعا بين السكان المحليين، الذين ربطوا بين هذه الوفيات وموجة الحر التي تضرب المنطقة التي وصلت فيها درجات الحرارة إلى مستويات قياسية، تجاوزت حاجز الخمسين درجة مئوية، وهو أعلى مستوى تصله درجات الحرارة في موريتانيا خلال الخمسين سنة الماضية.

Pendant deux journées d'une chaleur insupportable, la Mauritanie, notre pays, a perdu 17 personnes. A cause de la vague de chaleur, 12 personnes sont mortes dans la province de Brakna et deux femmes à Boulahrath, ville qui dépend de la province d'Assaba, sans parler des trois personnes d'Al Syasa dans la province de Tagant.

Ces décès ont provoqué la panique parmi la population qui en impute la responsabilité à la vague de chaleur qui touche la région, avec des températures qui atteignent des records rarement vus de plus de 50°C. C'est la plus haute température enregistrée en Mauritanie depuis 50 ans.

Alors que le blog d'Alegcom cite une source officielle qui attribue les décès à des méningites :

تربط الأوساط المحلية هذه الوفيات بموجة الحر التي تضرب المنطقة، التي وصلت فيها درجات الحرارة إلى مستويات قياسية، تجاوزت حاجز الخمسين درجة مئوية، وهو أعلى مستوى تصله درجات الحرارة في موريتانيا خلال الخمسين سنة الماضية.

Des experts locaux lient ces morts à la vague de chaleur qui a touché la région, avec des records de température qui ont dépassé 50°C, la plus forte température enregistrée en Mauritanie ces 50 dernières années.

Kankossainfo parle aussi de cas de meningite qui auraient fait des victimes dans la province d'Assaba :

علمت كنكوصه إنفو من مصادر طبية متطابقة أن 14 شخصًا توفي حتي الآن في ولاية “لعصابة” جراء الإصابة بمرض التهاب السحايا المعروف محليا ببورويص الذي سُجلت منه حتى كتابة السطورر 34 حالة لدي الجهات الصحية  تماثلت منها 18 للشفاء ولا يزال اثنان رهن الحجز الطبي في مستشفي كيفة يتلقون العلاج، وبين مجموع الحالات 3 من كنكوصه توفيت منها حالة واحدة في مستوصف كنكوصه وهي طفلة من منطقة (وسط المدينة) فجر السبت 5 من مايو/ أيار وهي آخر حالة تُسجل في المقاطعة إلي الآن.

Info Kankossain a appris de sources médicales la mort de 14 personnes à ce jour dans la province d'Assaba des suites d'une méningite, appelée localement “Bibourouis”. Jusqu'à présent, à l'heure où j'écris ces lignes, 34 cas ont été enregistrés par les Autorités Sanitaires, dont 18 sont guéris et deux toujours en quarantaine et soignés à l'hôpital de Kifa. Parmi les trois cas de Kankossa, un est décédé dans une clinique de Kankossa. La victime est un enfant de 5 ans mort aux premières heures de la matinée du 5 mai, et il est le dernier cas connu jusqu'à maintenant.

Djibril Diallo, journaliste et activiste, décrit la situation avec sarcasme:

العطش يحصد أرواح المواطنين في بلد يقول ولد عبد العزيز إن خزائنه مليئة بفائض من العملات الصعبة. الخزينة العامة ليست جعبة جنرال.

La soif enlève la vie à nos citoyens dans un pays dont la trésorerie regorge d'un surplus de devises fortes, dit Ould Abdelaziz. Le Trésor Public n'est pas un puits sans fond.

Mohammed Val Ould Cheik détaille les souffrances des Mauritaniens :

حالات الوفاة جراء موجة الحر الحالية حصدت 12 شخصا حتي الآن في ولاية لبراكنة وحدها وخمسة قري في لبراكنه تتظاهر عطشا، وخمسة وعشرون قرية أخري يمنعها العطش والحر من التظاهر!!! لك الله من مفجوعة يالبراكنة!!!

Des morts à cause de la vague de chaleur actuelle qui a tué 12 personnes dans la seule région de Brakna. Cinq villes de la province manifestent à cause de la soif et 25 autres villages empêchés de manifester à cause justement de la soif et de la chaleur. Oh Brakna, puisse Dieu t'aider dans ton malheur!!!!!

Un médecin mauritanien, Moktar Ould Weddih, fait part de ses doutes sur les vraies raisons des décès, sur sa page Facebook. Selon lui ce n'est pas la vague de chaleur mais un mal pandémique :

منذ ايام وحالات وفاة غامضة تظهر هنا وهناك في البدء صرّح مسئولو وزارة الصحة أن السبب هو التعرض لأشعة الشمس الحارقة وهو الأمر المعروف طبيا بضربة شمس!!!

لكن حالات الوفيات ازدادت وظهرت أمور جديدة تدل على أن السبب ليس ضربة شمس وإنما هو وباء ينتشر بين الناس، ومن الغريب أن المسئولين بدلا من الاضطلاع بمهامهم في البحث والاستنتاج وتوجيه الموارد اللازمة والاستعانة بخبراء في مجال الأوبئة مازالو متمسكين بنفس النظرية!!!

لذا أطالب بأن يعرض أصحاب هذه النظرية السخيفة إلى أشعة الشمس الحارقة هذه الأيام لكي يدركوا جيدا ما هي أعراض ضربة الشمس!!!

Depuis des jours, on enregistre ça et là des cas de morts mystérieuses. Au début, les responsables du Ministère de la Santé les ont attribuées à l'exposition aux rayons du soleil. Ce que l'on appelle médicalement des coups de chaleur.

Mais le nombre de décès a augmenté et de nouveaux éléments sont apparus pour démontrer que la cause des décès n'est pas un coup de chaleur mais une épidémie qui se propage. Ce qui est curieux c'est qu'au lieu de faire ce qu'ils devraient, c'est-à-dire observer, analyser, déduire et attribuer les ressources nécessaires, et faire appel à des experts en épidémiologie, les responsable persistent sur la même théorie.

Pour cette raison je demande que ceux qui s'en tiennent à cette théorie soient exposés aux rayons de soleil caniculaire pour qu'ils comprennent les symptômes d'un coup de chaleur !!!!

L'art contemporain indien à travers des conversations en vidéo avec les artistes

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L'objectif du projet Regarding India dirigé par Kathryn Myers (peintre et professeur d'art à l'Université du Connecticut aux Etats-Unis), est de présenter les artistes indiens au grand public à travers une série d'entretiens vidéos .

Kathryn Myers, dont la recherche porte sur l'art et la culture indienne, a entamé son projet en 2011 dans le cadre d'une bourse Fulbright. ”Regarding India” tire son  inspiration d'entretiens qu'elle a visionné alors qu'elle était encore étudiante en arts et qu'elle a été chargée de contribuer à un cours où elle enseigne l'art indien et la culture populaire. Le projet ambitionne également de constituer une référence pour quiconque intéressé par l'art contemporain indien.

Soixante artistes ont été interviewés jusqu'à présent et les vidéos seront téléchargées sur le site web de ”Regarding India” a fur et à mesure  qu'elle sont éditées.

L'artiste et cinéaste Sarnath Banerjee est réputé pour être le premier romancier graphiste en Inde:

Arpana Caur est un peintre dont l'oeuvre touche à la spiritualité:

Dinesh Khanna est un photographe de renom:

Krishnaraj Chonat est scultpteur et artiste d'installations. Dans son travail, il a recours à des matériaux non conventionnels tels que du savon au bois de santal ou encore des déchets électroniques :

Photo Vignette: Capture d'écran de l’interview avec Arpana Caur.

Australie : Tempête sécuritaire autour d'un demandeur d'asile égyptien supposé terroriste

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Des accusations de ‘terrorisme djihadiste’ à l'encontre d'un demandeur d'asile égyptien alimentent une échauffourée politique dans la perspective des élections australiennes du 14 septembre 2013. Sayed Abdellatif est maintenu depuis près d'un an en détention de basse sécurité, en dépit d'une alerte rouge Interpol sur les condamnations sous le régime Moubarak en 1999.

Parmi les promesses électorales des partis de l'opposition, il y a le refoulement des bateaux de réfugiés et l'accroissement des crédits pour les services de renseignement et de sécurité. La Premier Ministre Julia Gillard a répliqué en ouvrant une enquête interne sur l'apparente faille de sécurité.

Beaucoup de choses ont été écrites sur le terroriste supposé Sayed Ahmed Maksoud Abdellatif. Entre autres, des accusations d'implication dans le financement d'Al-Qaida.

Mais il existe aussi un angle plus positif. Le 14 février 2012, IRIN, une agence d'information à but non lucratif financée par le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires a tracé un portrait bien plus héroïque de ce réfugié, se péparant en Indonésie à s'embarquer pour une traversée périlleuse :

Sayed Ahmed Abdellatif, demandeur d'asile égyptien, marié, père de six enfants, dit qu'il est prêt à tout risquer pour atteindre l'Australie, et même sa famille.

…pour Abdellatif, 41 ans, qui encourt une possible extradition et une peine de 15 ans de travaux forcés en Egypte pour son appartenance religieuse, le risque en vaut la peine.

Le correspondant de Reuters pour la région Australie/Pacifique Rob Taylor a tweeté :

‏@ReutersTaylor: L'Egyptien Sayed Ahmed Abdellatif était si “dangereux” que son cas a été décrit par l'ONU comme une histoire de malchance ! http://www.irinnews.org/report/94852/i

Ian Rintoul de la Refugee Action Coalition Sydney conteste également le dossier Abdellatif :

Un défenseur des réfugiés a appelé le chargé de l'Immigration de l'opposition Scott Morrison à cesser sa chasse aux sorcières du “terrorisme”, et le gouvernement à enquêter sur la divulgation d'informations par la police fédérale australienne.

Affirmer que ‘un assassin condamné’ a été en rétention dans des installations de basse sécurité de l'immigration est une contre-vérité pure et simple. Ce demandeur d'asile n'a jamais été condamné pour meurtre ni pour aucune charge particulière de terrorisme.

La vendetta de Scott Morrison contre l'ASIO et le gouvernement travailliste conduit au ‘procès médiatique’ d'un demandeur d'asile égyptien dont le droit à protection n'a pas encore été examiné par le département de l'Immigration.

A l'inverse, le blog du vétéran du Vietnam Kev Gillett y va de sa mise en garde d'ancien militaire qu'il faut défendre les frontières :

Tous ceux qui y jouent leur peau ou ont un intérêt dans la sécurité de l'Australie clament unanimement que laisser entrer dans le pays les gens qui arrivent par bateaux et ont détruit leurs papiers d'identité en cours de route est dangereux. Ces ‘boat people’ ne sont pas tous ce qu'ils veulent faire croire.

La twittersphère australienne a relevé le gant. Après avoir lu Doutes sur les condamnations d'un demandeur d'asile égyptien au coeur d'une tempête politique par le nouveau Guardian Australia le 7 juin, Andrew Watson a accusé le chef de l'Opposition Tony Abbott et son Parti libéral :

‏@Andy_Downunda: #auspol On peut raisonnablement penser que Sayed Abdellatif est un #patsy [victime] de Hosni Moubarak. http://www.guardian.co.uk/world/2013/jun/07/conviction-egyptian-asylum-seeker?CMP=twt_gu@TonyAbbottMHR #myliberal

Une attaque qui a laissé froid Todd Kirby :

‏@toddkirby: oh là là pourquoi tous les gauchistes s'excitent sur cet article du Guardian à propos de Sayed Abdellatif ? http://m.guardian.co.uk/world/2013/jun/07/conviction-egyptian-asylum-seeker?CMP=twt_gu

En attendant, c'est l'impasse pour les demandeurs d'asile exaucés en Australie qui n'obtiennent pas l'autorisation de sécurité de l'ASIO (l'Australian Security and Intelligence Organisation, l'Agence australienne de sécurité et de renseignement)

Amnesty International expliquait en 2012 :

…ils doivent passer une évaluation de sécurité de l'ASIO, mais cette procédure est problématique. L'ASIO est notoirement cachottière sur ses conclusions, et les réfugiés avec une évaluation de sécurité négative n'ont aucune possibilité de la contester.

Que se passe-t-il pour ceux qui ne se voient pas accorder l'autorisation de sécurité ?

C'est très simple : ils sont bloqués en détention, et ce peut être à perpétuité. L'administration australienne ne peut pas les renvoyer chez eux à cause de leur statut de réfugié, et ils ne peuvent entrer en Australie.

Comme l'indiquait Amnesty, il existe à présent une procédure indépendante d'examen, mais si celle-ci échoue, les réfugiés sont maintenus indéfiniment en détention de sécurité.

Rally to support refugees

Manifestation de solidarité avec les réfugiés
Photo avec la permission d'Indymedia licence CC BY-NC-SA

L'inévitable absence de transparence qui enveloppe le travail des services de renseignement et de sécurité s'applique au réexamen par un ancien juge du tribunal fédéral. Takver s'est joint en avril 2013 à la critique permanente sur Indymedia :

55 demandeurs d'asile ont le statut de réfugiés mais sont dans les limbes de l'immigration à cause d'évaluations de sécurité négatives par l'ASIO sans droit de faire appel ni possibilité de contester les sources de l'ASIO.

Offrez-un-Arbre.rf : Le projet de reforestation collectif russe

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Lors d'une récente interview avec Evgeny Voropai de « Social Technologies Greenhouse », Sergey Skorobogadov, directeur de « Podari-Derevo.rf » [russe] (Offrez-un-Arbre.rf) explique comment un projet socialement engagé peut être rentable et comment les indicateurs quantitatifs peuvent inciter les gens à agir.

E.V. : Sergey, vous être l'auteur du concept EcoChristmasTree [ru] [Arbres de Noël Ecolos] et maintenant vous êtes associé à « Offrez-un-Arbre.rf », pourquoi un tel intérêt pour la verdure ?

 

S.S. : Un environnement propre et l'écologie sont deux notions importantes à mes yeux. Lorsque vous faites quelque chose d'important pour vous, celle-ci vous trouve tout naturellement. Pendant plusieurs années, j'ai travaillé avec le thème de la collecte des déchets triés et j'ai convaincu ma famille et mes amis d'y participer. J'ai même organisé la collecte de déchets triés dans l'immeuble où je vis. Maintenant mes voisins soutiennent aussi l'idée de la collecte des déchets triés.

En ce qui concerne les arbres, ce sujet et les initiatives que j'ai observées ou auxquelles j'ai participé se sont toujours recoupés. Vous pouvez dire que tout à commencé avec la collecte et le recyclage de déchets dans les forêts, puis c'était la foret en elle-même avec « EcoChristmasTrees. » Grâce à celle-ci, nous avons pu proposer ce qui semble être une alternative simple à la coupe d'arbres : nous avons loué des arbres de Noël vivants en pots, afin qu'ils puissent être replantés en plein sol au printemps. Cette initiative est très importante pour la conservation des forêts et des plantes. La période de Noël est passée mais le désir de continuer avec ce sujet est resté. « Offrez-un-Arbre.rf » est une suite logique à ce projet.

Offrir un arbre en cadeau–je ne pense pas qu'on puisse mieux faire. Au lieu de babioles et choses inutiles qui prennent de la place, les utilisateurs ont la possibilité d'offrir quelque chose d'utile.

E.V. : Les forêts sont en train de disparaitre et c'est un fait, mais les terres disponibles pour les forêts disparaissent aussi. Des hectares de forêts sont converties en mètres cubes de de bois ou mètres carrés « d'espace utilisable. » Combien d'arbres devraient être plantés chaque année pour contrecarrer le nombres d'arbres coupés ?

Sergey Skorobagatov, directeur de “Подари-Дерево.РФ”

S.S. : Vous savez, je ne vais pas citer de chiffre. Il y a un large éventail de données différentes et provenant de différentes sources. De plus, je ne pense pas que la situation puisse être évaluée de manière objective.

Mais ce serait formidable si chaque personne pouvait d'elle-même planter deux ou trois arbres par an. Ceci n'est pas valable uniquement pour la Russie mais s'applique au monde entier. C'est important car c'est la quantité d'arbres qu'une personne « jette aux ordures » chaque année.

E.V. :  Offrez-un-Arbre.rf  fait partie de la campagne « Un Milliard d'arbres ». Est-il réaliste de pouvoir planter autant de jeunes arbres ? Y a-t-il suffisamment d'espace en Russie pour en planter autant ?

S.S. : « Un Milliard d'arbres » [ru] est une campagne de l'ONU que nous avons rejoint.  C'est une campagne mondiale qui prouve que le simple fait de planter un arbres suscite une réponse et unit les gens. Aujourd'hui, c'est précisément cette solidarité qu'il est nécessaire de démontrer au niveau national à travers le monde.

« Un Milliard d'arbres » est un bon point de référence, un bon objectif à atteindre. Voyez-vous, dans ce que nous faisons il n'y a pas de résultat final, il n'y a pas de fin à cette mission. Donc un milliard est le nombre devant vous, il permet la mise en route du mécanisme.

E.V. : Votre projet comporte de nombreuses nuances qui doivent être prises en compte lors de la plantation. Il y a le type d'arbre, le temps et la saison de plantation, le climat approprié, le type de sol et le paysage naturel. Qui s'occupe de tout cela ?

S.S. : Ceci est probablement le stade le plus simple dans ce que nous faisons. « Offrez-un-Arbre.rf » travaille avec des forestiers et ce sont les forestiers eux-mêmes qui recommandent quoi, quand et comment planter. Dû au manque de ressources nécessaires, notre projet est d'un intérêt spécial pour eux.

Quelque part un parasite détruit des sapins, ailleurs il y a une coupe illégale de chênes ou un feu de forêt–tous cela n'est pas forcément résolu par les efforts des forestiers. Ainsi, lorsque c'est possible, nous nous joignons à eux. Ils nous aident grâce à leur expérience et nous les aidons avec la reforestation. Dans les espaces urbains, nous voulons travailler avec la devise : « Là où il y a un terrain vague-il y aura un parc. »

A l'heure actuelle, le projet est actif à Moscou et dans sa région ainsi que dans les régions de St. Pétersbourg et Leningrad. Nous pensons commencer à planter des pins autour du Baïkal, nous avons presque terminé nos préparations techniques pour cette initiative. Je suis certain que beaucoup de russes trouveront ceci intéressant.

Il y a une autre option qui pour l'instant n'existe que sous forme d'idée. La directrice de initiative « Save a tree » [Sauvez un arbre], Nadya Tverdaya, qui est aussi impliquée dans le projet, mais qui vit en Thaïlande, a suggéré d'y planter des palmiers.

E.V. : La plantation d'arbres à distance est un très bon exemple de l'extension du monde virtuel dans le monde réel, une façon de déléguer. Mais les bénévoles ne vont pas planter des arbres après chaque commande passée en ligne. Quel est le déroulement de l'ensemble du processus ?

S.S. : Nous plantons les arbres à l'automne et au printemps, mais nous vendons les certificats toute l'année. L'utilisateur peut choisir de sponsoriser un arbre que nous avons déjà planté, ou si il/elle le souhaite, de participer à la prochaine plantation de jeunes plants.

C'est très simple. Les bénévoles plantent les arbres, leur donnent un numéro et les marquent avec un signe correspondant, ils enregistrent les coordonnées GPS exactes de l'arbre et toutes ces informations sont enregistrées dans le système. Grâce à l'achat d'un certificat, l'utilisateur reçoit un arbre avec un numéro individuel, ses coordonnées GPS, des photos du processus de plantation et un joli certificat personnalisé qui peut être imprimé, encadré et accroché au mur.

Capture d'écran de l'interface de “Подари-Дерево.РФ”.

E.V. : Dans votre profile sur « Offrez-un-Arbre.rf vous écrivez : « Il est intéressant d'essayer de combiner deux choses qui sont pratiquement incompatibles– être rentable et faire de bonnes actons.” Avez-vous réussi ? Est-ce un modèle d'affaires efficace ?

S.S. : Oui. Nous sommes satisfaits des résultats. Bien entendu, comme toutes les start-ups, « Offrez-un-Arbre.rf » a nécessité certains investissements. Et jusqu'à présent le projet n'est pas rentable. La bonne nouvelle c'est que les plantations commencent petit à petit à rentrer dans leurs frais. Je ne l'ai pas encore analysé, mais je pense que lors de la dernière, mous avons peut être réussi à équilibrer les comptes.

E.V. : La motivation des gens qui achètent ou font don de certificats est-elle importante pour vous ? Quelle proportion de celle-ci est due à la tendance et au divertissement et quelle proportion est due à la responsabilité sociale ?

S.S. : De nos jours c'est très tendance. C’est cool d'offrir un arbre. Je pense qu'aujourd'hui les tendances sont un motivateur efficace. C'est pour cela qu'il est important pour les histoires écologiques de devenir populaire.

Nous avons été contactés par certaines entreprises commerciales. Les gens voient une bonne initiative, voient le potentiel, et veulent y participer. Pour eux, c'est à la fois une bonne action et un coup publicitaire. C'est super lorsque le monde des affaires commence à remarquer les initiatives constructives. L'avantage du secteur « vert » es que celui-ci est proche du monde des affaires et des activistes politiques et sociaux.

E.V. :  Offrez-un-Arbre.rf  est un projet saisonnier, que prévoyez-vous de faire pendant l'hiver? Comptez-vous revenir au projet au printemps prochain ?

S.S. : La vente de certificats va effectuer toute l'année. Personne ne prévoit d'arrêter. Comme je l'ai dit, nous avons déjà planté des arbres, la tache maintenant est de trouver des propriétaires pour ceux-ci. Il n'y donc pas de saisonnalité.

Le site Web continuera de fonctionner de la même manière à la fin de l'automne, pendant l'hiver et jusqu'au début du printemps prochain. La plantation des arbres se déroule plusieurs fois par année et prend moins de temps que de gérer le site Web et de servir nos clients.

 

Cette interview a été menée par Yevgeny Voropai. Mai 2013. Vous trouverez l'interview d'origine [ru] sur le site Web de Teplitsa de Social Technologies.

 

Conversation avec Anne, une des interlocutrices du journal vidéo “Comment ça va à Bamako ?”

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La France est en guerre au Mali. Anne Morin à Paris et son amie Awa Traoré à Bamako ont décidé de publier sur YouTube un journal vidéo de leurs conversations sur Skype. Au départ, l’ambition était d’en faire un chaque jour ; il n’a été possible de maintenir cette cadence que quelques jours. Elles sont donc passées à un rythme hebdomadaire et il y a eu un long silence après la neuvième édition.

La dixième vidéo de la série vient d’être mise en ligne.

J’en ai profité pour poser quelques questions à Anne.

Anna Gueye (Global Voices): Pourquoi cette série ?

Anne Morin: Je ne pouvais pas juste rester là à attendre des infos de la presse et je voulais rester en lien avec les amis du Mali et Awa en particulier qui est une amie récente mais avec laquelle je partage beaucoup de choses car elle est aussi réalisatrice de documentaires.

C’est une conversation entre Awa et moi; ce qui moi me soucie c’est par rapport à notre projet d’adoption d’un enfant malien.

Pourquoi le Mali ?

Mes beaux-parents (70 et 75 ans) font de l’humanitaire dans le pays Dogon depuis 10 ans. Ils ont créé une association Jean d’Argile qui en association avec via Sahel a monté un laboratoire biologique dans l’hôpital de Sangha. Cela fait donc des années que je vais au Mali.

Dans les vidéos ci-dessus vous dites que les adoptions internationales se sont arrêtées au Mali. Quelle en est la raison ?

Tout a commencé avec la promulgation du nouveau code de la famille, en janvier 2012, dont l’article 540 limite l’adoption-filiation aux seuls ressortissants maliens. Pendant quelques mois, malgré tout, l'adoption a continué comme avant. Mais en novembre, la Ministre de la Promotion de l’Enfant, de la Femme et de la Famille, Madame Alwata Ichata Sahi, a décidé d’arrêter les adoptions internationales. Il s’agissait alors de répondre à une lettre du Secrétaire de la Convention de La Haye, traité international régissant l’adoption et dont le Mali est signataire. Cette lettre demandait aux autorités maliennes de se mettre en concordance avec le traité international [qu’elles ont signé] et proposait deux alternatives : (i) soit arrêter les adoptions internationales vers des non-Maliens puisque la  nouvelle loi nationale l’interdisait ; (ii) soit de modifier la loi. Les autorités maliennes ont choisi la première alternative, et sans préavis aucun.

Cela concerne combien candidats à l'adoption ?

A l'époque, environ 150 dossiers de candidats étrangers à l'adoption (Français en majorité, Italiens, Espagnols, Canadiens…) avaient été dûment sélectionnés sur des critères moraux et matériels. Leur probité avait alors été reconnue. Ces candidats sélectionnés, attendaient, en confiance, parfois depuis des années, que le Mali leur confie un enfant abandonné. Existait alors un engagement mutuel entre eux et le Mali.

Une politique transitoire a-t-elle été envisagée ?

Malheureusement non. La Convention de La Haye est pourtant très précise : “Retarder le placement familial permanent d'un enfant, surtout dans les cas de transition pourrait être contraire  au principe supérieur de l'enfant”. Or, aucune politique transitoire n'a été mise en place. Les placements n'ont pas été retardés, ils ont brutalement cessé. Et ce qui était cyniquement prévisible advient désormais: l'adoption par les ressortissants maliens étant dérisoire, les pouponnières souffrent d'un effectif pléthorique. Autrefois financées en grande partie par des ONG étrangères de parents adoptifs et candidats à l’adoption, elles ont vus, avec l'arrêt de l'adoption internationale, leur budget fondre. Ce qui signifie, très pragmatiquement qu'elles manquent de tout : eau, lait, nourriture, l'essentiel pour survivre, sans parler de couches ou de biberons ; cela signifie qu'elles ne peuvent plus rémunérer leur personnel, que les enfants manquent de soins (*).

En outre, on soupçonne une recrudescence des infanticides, l'abandon étant interdit au Mali et les pouponnières étant surchargées.

Ce constat ne vient pas de nous. Il est admis de tous les acteurs de l'adoption au Mali qui se sont rassemblés du 16 au 18 mai à Bamako, à l'initiative du Ministère de la Promotion de la Femme et de l'Enfant, lors de l'Atelier de concertation sur l'adoption. Tous se sont accordés sur la nécessité absolue de solutions d'urgence humanitaire.

Comment peut évoluer la situation ?

La seule recommandation que préconise le ministère est une modification de la loi et ce après les prochaines élections, prévues  en juillet. Au mieux, ce ne serait donc pas avant de nombreux mois que les apparentements et les adoptions reprendraient.

Les enfants sont déjà en attente et manquent de tout depuis 8 mois. Dans la vie d'un nourrisson, 8 mois sont une éternité. La temporalité de la démarche législative, pour légitime qu'elle soit, ne doit pas venir en opposition avec la temporalité d'un nourrisson.

La solution humanitaire d'urgence est pourtant à portée de main : apparenter les candidats déjà sélectionnés,  ceux-là même qui se sont engagés à aimer et élever dans leur foyer un enfant du Mali dans le respect de sa culture d'origine.

C'est peut-être une lecture interprétative de la loi mais elle a déjà été faire au début du mois de mai 2013 : 8 jugements d'adoption d'enfants apparentés avant octobre 2012 (et la mise en vigueur du nouveau code de la famille) auprès de familles européennes, ont enfin eu lieu. Dans l'intérêt supérieur de l'enfant, et parce qu'il y a urgence, qu'il y a non-assistance à personne en danger, cette interprétation-là est la bonne.

 

(*) On envoie régulièrement des dons aux pouponnières et là, on a préparé 4 m3 de lait, de couches et de vêtements qui devraient pouvoir partir la semaine prochaine. Il y a 100 enfants adoptables à Bamako.

Reports et troubles politiques, fléau de Madagascar à l'approche des élections

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Impasse politique, problèmes de financement et freins logistiques menacent de faire capoter l’élection présidentielle à venir, tant de fois reportée, la première depuis que le coup d'Etat de 2009 a plongé l'île dans la crise politique [anglais].

Le scrutin était initialement fixé au 24 juillet 2013, mais confronté à la vérification de la légitimité de certains candidats contestés, le gouvernement a de nouveau remis l'élection et déplacé la date d'un mois, au 23 août.

Madagascar n'a plus de président élu depuis le printemps 2009, lorsque Marc Ravalomanana a été contraint à la démission par l'armée, à la suite de violents heurts entre les autorités et les manifestants anti-gouvernement. L'armée a rapidement confié les rênes du pouvoir au chef de l'opposition Andry Rajoelina, qui a aussitôt dissous les deux chambres du parlement.

Pendant les fonctions de Rajoelina à la tête du gouvernement de transition, les élections présidentielles ont été repoussées trois fois depuis la première date prévue, le 26 novembre 2010, et les législatives, quatre fois depuis le 20 mars 2010. A cause de cet immobilisme politique, l'Union Européenne, les Etats-Unis et d'autres pays ont suspendu [anglais] leur aide à l'île et l'Union Africaine a suspendu l'adhésion de Madagascar jusqu'au retour de l'état de droit.

Cartoon about the ever-eluding elections in Midi Madagasikara paper edition posted by @Aline_Tana on twitter

Les élections toujours fugitives, dessin sur l'édition papier de Midi Madagasikara, publié par @Aline_Tana sur Twitter (reproduit avec sa permission)

Plus de deux ans après le renvoi de son prédécesseur, Rajoelina et trois des quatre principaux partis d'opposition du pays signèrent [anglais] une feuille de route politique le 16 septembre 2011 interdisant aux anciens présidents et au président actuel de la transition de briguer un nouveau mandat présidentiel. La feuille de route [anglais], en outre, affirme que les candidats doivent démissionner de toute fonction de gouvernement pour faire valider leur candidature.

Ce qui n'a pas empêché trois des 50 candidats de se lancer dans l'arène, en violation de dispositions de la feuille de route et malgré la pression internationale pour leur retrait : l'actuel président de la transition, Andry Rajoelina ; l'ancien président à deux reprises de Madagascar Didier Rastiraka, en poste de 1975 à 1993 et de 1997 à 2002 ; et Lalao Ravalomanana, l'épouse du président renversé. M. Rajoelina avait initialement déclaré ne pas briguer de mandat présidentiel, mais a depuis changé d'avis.

Avec l'impasse politique provoquée par les trois candidatures mentionnées ci-dessus, tous trois et leurs conjoints sont maintenant interdits d'entrée dans l'Union Européenne avec un visa Schengen.

Quant aux reste des candidats qui se préparent aux élections depuis 2011, ce photo-montage en montre quelques-uns :

Presidential candidates in Madagascar posted by Candidats Fifidianana on facebook

Candidats à la présidentielle à Madagascar, publié par Candidats Fifidianana sur Facebook

La crise de direction à la tête du pays a fait sentir ses effets bien au-delà de l'arène politique. Un rapport de la Banque Mondiale indique que les conséquences de la crise politique [anglais] sont à multiples volets :

  • L'économie a stagné, le revenu par tête a chuté
  • La pauvreté a fortement augmenté
  • Les résultats sociaux empirent
  • Les finances publiques sont de plus en plus contraintes
  • L'aide étrangère reste paralysée
  • Les infrastructures se sont détériorées
  • La capacité à aréagir les chocs exogènes est gravement restreinte
  • La résilience de l'agriculture a aidé jusqu'à présent à éviter une crise alimentaire
  • Les vieux problèmes de gouvernance de Madagascar n'ont fait que s'exacerber
  • La résilience du secteur privé est de plus en plus à l'épreuve
Madagascar GDP over the last decade posted on twitter with permission

Le PIB de Madagascar depuis dix ans, publié sur Twitter, avec permission

Plus de 92% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. A cause du déclin abrupt du nombre d'emplois [anglais] depuis la crise, la pauvreté a conduit les femmes à la prostitution [anglais] avec 29.000 travailleuses du sexe enregistrées dans la ville de Toamasina en 2012, contre 17.000 en 1993. Un documentaire de Journeyman Pictures détaille la vie de celles qui sont contraintes de faire commerce de sexe pour survivre :

Pour compliquer une situation déjà tendue, le pays vient d'être frappé par le cyclone Haruna qui en a ravagé la plus grande partie du sud. Une invasion de sauterelles a suivi, dévastant une agriculture déjà fragilisée [anglais].

Inondations à Tuléar - Domaine public via The Nation

Inondation à Tulear, Madagscar – Domaine public via The Nation

Locust invasion in down town Fianaratsoa, Madagascar

Invasion de sauterelles au centre de Fianaratsoa, Madagascar via @lrakoto sur Twitter (avec la permission de l'auteur)

Des élections transparentes, crédibles et en temps voulu sont, aux yeux de beaucoup, le premier pas conditionnant une sortie de la crise, mais le scrutin paraît toujours encore en péril. Combien de temps les Malgaches pourront-ils encore endurer de telles épreuves ?

Des grenades brésiliennes contre des Turcs

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Ce billet écrit par Bruno Fonseca et Natalia Viana, de Agência Pública, a été publié à l'origine sous le titre “Bomba brasileira na pele turca” (des grenades brésiliennes contre des Turcs) (tous les liens ouvrent des sites en Portugais), il fait partie d'une enquête spéciale sur le lobby et l'industrie des armes au Brésil  #IndústriaBrasileiraDeArmas. Ce reportage fera l'objet de trois articles publiés sur Global Voices online. Voici le premier de ces trois articles.

En 2012, l'inscription:”made in Brazil” a été retrouvée sur les grenades lacrymogènes utilisées contre des manifestants pro-démocratie au Bahreïn. Des militants ont dénoncé la mort d'un bébé, victime supposée du gaz brésilien, et le ministre des affaires étrangères du Brésil a déclaré qu'il vérifirait des irrégularités éventuelles au niveau de l'exportation de ce produit. Et pourtant, un an après, le ministère des affaires étrangères (Palais de l'Itamaraty), annonçait qu'il avait seulement pris note de l'événement sans engager une enquête ou pris une quelconque mesure. Rasheed Abou-Alsamh, militant américano-saoudien, auteur de cette accusation, a cette réponse indignée : 

L'Itamaraty doit penser que nous sommes bien ingénus….

En l'absence de toute restriction sur l'exportation des armes non létales, ce même gaz fabriqués par l'entreprise Condor S A de Rio de Janeiro, est aujourd'hui employé par la police turque pour réprimer les protestations croissantes contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, qui ont éclaté dans plus de 60 localités du pays provoquant des centaines de blessés et l'arrestation d'environ 2000 personnes.

Amnesty International confirme l'usage du gaz lacrymogène brésilien pendant ces événements qui ont commencé par une manifestation pacifique contre l'abattage de 600 arbres sur la Place Taksim, à Istanbul. Suzette Grillot, une enseigante américaine qui y assistait, a photographié un des projectiles utilisés par la police et fait une déclaration à Agência Pública :

Un membre de notre groupe a trouvé cette grenade dans la nuit d'hier ( le 3 juin) à Ankara.

 

Bomba Made in Brazil Turquia

Une enseigante américaine a photographié un des projectiles utilisés par la police turque pour le gaz lacrymogène. Photo Suzette Grillot/ sous licence Creative Commons

Le gaz lacrymogène brésilien a été utilisé depuis le début des manifestations, le 31 mai, à Istanbul. Un membre du mouvement Occupy Gezi, qui préfère rester anonyme par crainte de représailles, raconte :

Ce jour là il n'y avait sur la place qu'un petit groupe d'écologistes. La police a investi le parc à cinq heures du matin alors qu'ils dormaient dans des abris de fortune. Les policiers ont brûlé les abris et tiré contre les manifestants des grenades lacrymogènes. Ils auraient dû les lancer par dessus eux mais ils ont fait du tir à bout-portant. Certains ont perdu la vue en étant atteints directement par les projectiles, d'autres ont été touchés aux bras ou aux jambes. On trouve des centaines de vidéos montrant les effets du gaz lacrymogène : larmoiement, nausées, vomissements, troubles respiratoires.

Le bureau des droits de l'homme à l'ONU a demandé à la Turquie de déclencher une enquête indépendante sur l'attitude de ses forces de sécurité face aux manifestants. Cécile Pouilly, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme, a fait la déclaration suivante :

Nous sommes  préoccupés par des informations signalant l'usage excessif de la force par les policiers contre les manifestants.

 

http://www.youtube.com/watch?v=cqIiWHMnM94

Des armes “non létales” qui peuvent tuer

La douille photographiée par l'Américaine  Suzette Grillot est ce qui reste d'un projectile lacrymogène à longue portée ( GL 202) fabriqué par l'entreprise Condor, leader de la production de ce type d'arme en Amérique latine. Ce projectile peut atteindre une distance moyenne de 120 mètres et possède la capacité de passer par-dessus des obstacles comme des murs ou des barricades pour “déloger les personnes et disperser des groupes de contrevenants à la loi”, selon les termes utilisés par le fabricant. Néanmoins, l'entreprise Condor, explique sur son site, qu'une mauvaise utilisation de ces projectiles peut causer de sérieux dommages à la santé allant jusqu'à la mort. 

Une autre photo prise par des manifestants, montre une grenade lacrymogène aux mouvements erratiques (GL 310), connue sous le nom de “danseuse” . En touchant le sol celle-ci rebondit dans toutes les directions éparpillant le gaz sur une vaste zone et empêchant que la personne ciblée puisse la renvoyer vers les forces de l'ordre. Le site de l'entreprise  signale qu'au contact de matériaux inflammables, la grenade peut provoquer des incendies.

Bomba Made in Brazil na Turquia

Sur cette photo diffusée par des manifestants, on voit la GL 310 e Gl 202 de Condor (1º et 3º première et troisième de gauche à droite ). Le deuxième projectile de gauche à droite vient de Nonlethal Technologies, une entreprise des USA qui est la principale exportatrice d'armes “non létales” vers la Turquie avec la brésiliennne Condor. Sous  licence Creative Commons.

 

 

 

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