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VIDÉO: “L'esprit de Pékin”


Bulgarie : Des dizaines de milliers de “marcheurs” pour défier le pouvoir

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(Billet d'origine publié le 9 juillet)

Malgré 27 jours de manifestations anti-gouvernementales en Bulgarie, la nouvelle équipe au pouvoir n'a encore réalisé aucune réforme.

La contestation massive, qui avait débuté le 14 juin 2013 après la nomination d'un député controversé, Delyan Peevski, à la tête de la Sécurité nationale bulgare, a vu augmenter sans relâche le nombre de citoyens qui rejoignent les manifestations quotidiennes dans les rues de la capitale Sofia et des autres villes du pays. Si Peevski a aussitôt donné sa démission, les protestataires réclament celle du gouvernement à peine formé et des réformes majeures dans plusieurs domaines.

Dimanche 7 juillet, le nombre de manifestants dans les rues [anglais] de la capitale bulgare était sans précédent : des milliers ont défilé pour réclamer à nouveau la démission du gouvernement. Le parti socialiste bulgare et son partenaire le mouvement des Droits et Devoirs de la minorité turque (MDD) ont refusé de céder le pouvoir malgré la contestation, qui revendique en particulier [anglais] plus de transparence et moins de corruption dans l'administration, une action contre le crime organisé, et la fin du “règne de l'oligarchie”.

Bulgarian protesters show solidarity with fellow protesters in other countries; image meme courtesy of Revolution News.

Les manifestants bulgares disent leur solidarité avec les contestataires des autres pays. Image reproduite avec l'aimable autorisation de Revolution News.

Sur la banderole : “Trop souvent nous avons peur. Peur de ce que nous ne serions pas capables de faire. Peur de ce que les gens pourraient penser si nous essayions. Nous laissons nos peurs faire obstacle à nos espoirs. Nous disons Non quand nous voulons dire Oui. Nous restons silencieux quand nous voulons hurler. Et nous crions sur les autres quand nous devrions nous taire. Pourquoi ? Après tout, on ne vit qu'une fois… Il n'y a vraiment pas le temps d'avoir peur. Alors stop !”

En visite officielle à Bruxelles le 27 juin, le premier ministre bulgare avait déclaré n'avoir aucune intention de démissionner [anglais] à moins d'un vote du parlement en ce sens. Questionné sur la nomination de Peevski, un député du MDD, le premier ministre Plamen Oresharski avait reconnu une bévue politique, qui, selon ses mots, “n'est pas un motif suffisant de démission”.

Entre-temps, dans les coulisses des manifestations, les responsables de la police bulgare ont résolu de ne plus publier le nombre des participants [bulgare], afin, disent-ils, de ne pas provoquer de conflits politiques.

De leur côté, les médias alternatifs en ligne contestent énergiquement les précédents communiqués de la police sur l'ampleur des manifestations. En riposte, un nombre important de protestataires se sont écartés de leur trajectoire déjà routinière vers le siège du gouvernement, pour se déverser dans les rues dimanche (7 juillet), vingt-cinquième jour des manifestations, avec l'objectif défini de remplir les trois kilomètres qui séparent Orlov most (le pont des Aigles), au centre de Sofia, et l'hôtel Pliska. Les jours précédents, “Remplissons l'espace entre le pont des Aigles et l'hôtel Pliskal” était l'un des slogans populaires relevés sur Facebook.

A sea of protesters fill the 3 kilometer distance from the Rectorate at Orlov most to the Pliska hotel; photo courtesy of From the Rectorate to Pliska Hotel Facebook fan page.

Une mer de manifestants remplit les trois kilomètres séparant le rectorat, pont Orlov, de l'hôtel Plskal. Photo avec l'autorisation de la page Facebook “Du rectorat à l'hôtel Pliska”.

Offnews rapporte que des dizaines de milliers de personnes [bulgare] se sont agglutinées au long de la route vers l'hôtel Pliska. Les chiffres repris par cet article et d'autres médias alternatifs contredisent ceux donnés par le Ministère de l'Intérieur d’à peine 3.000 personnes [bulgare] dans les rassemblements. Offnews précise qu'en soirée 15.000 manifestants se trouvaient à 22h15 sur le seul pont Orlov. Une banderole en bordure de la chaussée proclame : “La Bulgarie est à nous, la facture est à vous.”

Lundi, après quelques récits des événements de la veille, les média ont rapporté que la manifestation #ДАНСwithме (“danse avec moi”), un mot-clé populaire de la contestation, a été la plus grande à ce jour. La Radio nationale bulgare a rapporté [bulgare] :

Хора, занимавали се с охрана на масови мероприятия, заявиха, че според тях са присъствали между 30 000 и 40 000 души.

Des gens qui ont l'expérience de la sécurité des événements de masse ont indiqué que selon eux il y avait entre 30.000 et 40.000 présents.

Une page du nom de “Le vagabond bulgare” (“vagabond” est devenu le sobriquet répandu en Bulgarie d'un député socialiste, Hristo Monov, qui avait traité les manifestants de “vagabonds” [anglais]) a été lancée sur Facebook pour ridiculiser les écarts entre les sources officieuses et l'information officielle.

Le journaliste Tony Nikolov a écrit sur l'édition en ligne du magazine Kultura :

Масовият протест на гражданите би трябвало да се възприеме от властта в България като въпрос, на който тя дължи незабавен отговор. Никакъв отговор обаче няма – повече от 20 дни, с което се стигна до ситуацията „парламент под обсада”.

La manifestation citoyenne de masse devrait être comprise par les autorités comme une question qui mérite une réponse immédiate. Pourtant il n'y a aucune sorte de réponse – plus de 20 jours, qui ont mené à une situation de “parlement assiégé”…

La situation à laquelle on a abouti nous autorise à tirer les conclusions suivantes. En premier lieu, ceux qui nous gouvernent ne se soucient pas de règles démocratiques, pour leur dignité, ni ne respectent la dignité de ceux qui les ont envoyés au parlement ou aux sommets du pouvoir. Ils préfèrent gouverner à l'abri des rangs policiers. Faire comme s'ils étaient aveugles et sourds. Avec pour seul espoir de rester un petit peu plus au pouvoir au nom de petits intérêts partisans, personnels et professionnels.

L'écrivain bulgare Zacharie Karabachliev a écrit sur Facebook ce qu'il pense de la réaction du pouvoir :

Те съзнават, че не биха могли да устоят на пряк конфликт. Изплашени са. Затова го избягват на всяка цена. Ще има извинения, прошки, рокади, размествания, решения, протакане, имитации, няколко глави ще бъдат хвърлени на улицата…

Il [le pouvoir] sait qu'il ne résisterait pas à une épreuve de force directe. Il est effrayé. Voilà pourquoi il l'évite à tout prix. Il y aura des excuses, du pardon, des roques, des échanges de places, des décisions, de la montre, des imitations, quelques têtes jetées en pâture à la rue…

Dans un des articles les plus commentés sur les réseaux sociaux, initialement publié par le journal Standartnews, le jeune journaliste Raiko Baichev écrivait :

А сега протестите имат нужда от едно: постоянство. Най-трудното е. Погледнете всички по-лекички избухвания на недоволство през последните години. Тия пичове с властта му знаят тактиката – чакат. Чакат като луди. Да прощавате за тъпото сравнение, но протестите май са като любовта и имат същите фази – разгар, пик и угасване. В момента ви чакат да идете на море. Надеждите им са във вашия петък вечер, вашата планина, вашитe палатки и плажове. Чакат ви да се изповлюбите…

A présent, les manifestations ont besoin d'une chose : de la persévérance. C'est la plus difficile. Voyez toutes ces explosions plus légères de mécontentement des dernières années. Ces mecs au pouvoir connaissent la tactique – ils attendent. Ils attendent comme les fous. Excusez cette comparaison bête, mais les manifestations ressemblent à l'amour avec les mêmes expressions : monter, culminer et s'éteindre. En ce moment ils attendent que vous alliez à la mer. Leurs espoirs ce sont votre vendredi soir, votre montagne, vos tentes et vos plages. Ils attendent que vous tombiez amoureux…

A ballet dancer performing on the streets in a sign of solidarity with the Sunday protests; photo by Ivo Mirchev, used with permission.

Une danseuse de ballet se produit dans la rue en solidarité avec les manifestations de dimanche. Photo Ivo Mirchev. Utilisée avec permission.

Le combat d'Aimé Césaire le révolté plus vivant que jamais

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Si le poète Aimé Césaire avait vécu jusqu’au 26 juin 2013, il aurait eu 100 ans. C’est l’occasion de célébrer ce centenaire pour rendre hommage au chantre de la négritude à notre époque caractérisée par une mondialisation débridée où les peuples se ressemblent et se rassemblent au-delà des frontières nationales et continentales tout en souhaitant se singulariser à travers leurs identités propres. C’est comme si la vision des années 1930 de ces combattants du respect des différences culturelles était devenue une réalité tangible 80 années plus tard. Le racisme est maintenant combattu dans presque tous les pays du monde. Mais des injustices restent, le verdict dans le procès de Trayvon Martin en témoigne [en].

Trayvon Martin via wikipedia CC-BY-3.0

Trayvon Martin sur wikipedia CC-BY-3.0

La dignité des hommes est maintenant bafouée dans des formes plus subtiles et nuancées, telles que les pressions économiques. D’où la nécessité de se mobiliser à nouveau pour combattre ce virus de l’oppression humaine qui prend des formes différentes au fil du temps. Le succès du cri de Stéphane Hessel « indignez-vous », qui a eu pour réponse d’une certaine mesure les Printemps arabes, brésiliens, et européens est révélateur en ce sens. Un retour sur la vie du poète engagé s’impose :

Né à la Martinique le 26 juin 1913, Aimé Césaire, poète et homme politique, est mort en sa terre natale, le 16 avril 2008, à l’âge vénérable de 94 ans. La poésie de Césaire est un grand cri de révolte contre la domination coloniale. Son œuvre, à la fois littéraire et sociologique, est une arme de combat contre la « chosification » des peuples noirs par la colonisation européenne. C’est un phare pour la décolonisation de l’Afrique et la réhabilitation des cultures négro-africaines. Pour bien apprécier l’influence déterminante qu’Aimé Césaire, chantre du mouvement de la « négritude », a eue sur la décolonisation et la renaissance de l’Afrique et des Antilles après la Deuxième Guerre mondiale, il faut se replacer dans la situation coloniale de l’époque.

 

Noel Kodia sur le Pangolin Afrik écrit :

Après avoir découvert les lettres en Martinique au lycée de Fort de France et à Louis-le-Grand à Paris, il fonde avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas en 1939 “L’Etudiant noir” qui se présente comme une suite logique d’une autre revue de l’époque intitulée “Légitime défense”. A la même année apparaît son “Cahier d’un retour au pays natal” comme pour annoncer son retour au bercail dans une langue volcanique et pleine d’agressivité et qui va s’approfondir avec une colère légitime dans “Discours sur le colonialisme”. Le texte met en relief l’itinéraire du poète nègre devant son destin de colonisé dont la thématique sera le nerf directeur de l’emblématique “Discours sur le colonialisme”. Dans ce cri de douleur, il ne se voit pas fils de certains royaumes africains comme le Dahomey et le Ghana.

 

Inscription d'Aimé Césaire, Panthéon, Paris, France

Inscription d'Aimé Césaire, Panthéon, Paris, France sur wikipédia -domaine public

Aimé Césaire et le combat pour la dignité humaine

Nicole sur médiapart écrit sur les défis que Césaire a rencontré sur son parcours :

Les écrits d’Aimé Césaire ne lui ont pas attiré les sympathies de l’Académie française qui, globalement, est de cette droite revancharde forte de ses certitudes et qui ne renie pas la conception de la civilisation qu’elle a infligée aux colonies, et qu’Aimé Césaire n’a cessé de dénoncer avec élégance et pertinence. «…La France moutonnière aura préféré Senghor et ses mots fleuris, sa poésie de garçon-coiffeur, ses «versets», sa sotte imitation, pâlotte et ringarde, de Claudel, ses génuflexions d’acculturés et son culte imbécile d’une toute aussi imbécile civilisation de l’universelle et d’une bâtarde francophonie; au style de pur-sang, de révolté, d’écorché vif d’un Alioune Diop, d’un Gontran-Damas, d’un Césaire…Aimé Césaire restera la mauvaise conscience de ce XXe siècle, de ces générations qui donnèrent au monde le contraire de ce qu’elles espéraient. Il aura été de toutes les luttes progressistes de son temps.
Il aura écrit, avec son Discours sur le colonialisme, le livre le plus concis, le plus fort sur ce thème. Il aura bâti la réfutation la plus solide de ce système. Il aura été un écrivain supérieurement doué, un humaniste sincère, généreux. (…) Césaire fut une leçon d’honnêteté, une leçon d’amour de la langue française, un maître en écriture, un traceur de route, une école de style -lui, si parfait pur-sang littéraire- un repère».

 

Voici une vidéo du discours sur le colonialisme lu par Thymslab:

Pour actualiser la démarche de Césaire, il est intéressant d’avoir le point de vue d’un écrivain contemporain comme Alain Mabanckou, Prix Renaudot 2006, interviewé par Grégoire Leménager sur le blog le Pangolin:

Alain perpétue en quelque sorte le travail des pionniers dans une démarche autocritique relativement objective et un style humoristique captivant. Il s’attaque aux stéréotypes passés et présents en montrant les différentes conditions de l’homme noir selon son lieu de résidence. Le noir d’Amérique semblerait avoir mieux réussi à vivre sa citoyenneté en Amérique qu’en France et les africains de l’ouest différent de ceux du centre dans leurs perceptions de leur histoire et de leur présence actuelle au monde.

La Serbie veut sauver le doyen des chênes

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Tous les liens renvoient à des références en serbe, sauf indication contraire.

A l'instar de la décision visant à éliminer le parc Gezi d'Istanbul qui a déclenché un soulèvement populaire [fr] en Turquie au cours des dernières semaines, les Serbes ont été confrontés à un combat similaire. Un projet de construction d'une autoroute devait détruire un chêne vieux de 600 ans dans le centre de la Serbie, mais après plusieurs jours de manifestations, l'administration semble avoir cédé à la pression et a modifié le tracé afin de sauver le chêne.

À la fin de juin 2013, selon les informations, le gouvernement avait obtenu un prêt de 340 millions d'euros et 700 autres étaient en vue pour la construction du Corridor 11, une partie stratégiquement importante attendue depuis longtemps de l'autoroute traversant la Serbie centrale.

Mais les Serbes ont vite appris que l'autoroute passerait sur l'emplacement d'un chêne vieux de 600 ans dans le village de Savinac, près de Gornji Milanovac. Les réactions contre ce projet ont été immédiates : indignation sur les réseaux sociaux et manifestations à Savinac et en ligne.

En plus de la splendeur nationale et de l'intérêt historique de cet arbre, il y a aussi une superstition chez les Serbes selon laquelle couper un chêne apporterait une tragédie, voire la mort. Les personnes âgées de la campagne serbe diront qu'il ne faut pas plaisanter avec les chênes, très respectés dans ces régions. Si les gouvernants et les responsables de la construction de l'autoroute avaient su que ce chêne particulier se trouvait sur le tracé du Corridor 11, ils auraient peut-être trouvé une autre solution, mais selon le ministre de l'Urbanisme et de la construction Velimir Ilic, “on n'avait pas attiré leur attention” à temps.

Les réseaux sociaux en Serbie ont vite été en ébullition avec des centaines de messages de protestation de citoyens sous le mot-clic #hrast (#chêne) à la fois sur Twitter et Facebook.

"In hrast [chêne] we trust" est devenu un appel populaire lancé par beaucoup d'internautes pour une  manifestation à Savinac et partagé sur les réseaux sociaux. Photo courtoisie de l'Institut pour les collectivités durables - page Facebook .Serbie

“In hrast [chêne] we trust” est devenu un appel populaire lancé par beaucoup d'internautes dans une manifestation à Savinac et partagé sur les réseaux sociaux. Photo courtoisie de l'Institut pour les collectivités durables – page Facebook Serbie

Le Ministre Ilić n'a pas tardé à réagir à la levée de boucliers amorcée sur les réseaux sociaux avant de se répandre dans les grands médias de la Serbie. Il a déclaré qu'il allait trouver une solution pour faire déplacer le vieil arbre massif, 600 ans, 40 mètres de hauteur et 7,5 mètres de diamètre, vers un autre emplacement. Le tabloïd en ligne Telegraf était parmi ceux qui ont contesté cette solution et interrogé des spécialistes :

Da bi se taj hrast, te veličine bezbedno iskopao, to zahteva veliki posao, veliki broj radnika i veliki prostor, odgovarajuću mehanizaciju. Teorijski je moguće, ali niko nema to iskustvo, te verujem da bi iskopavanje hrasta bio i njegov kraj. To je sve besmisleno. U zemljama koje drže do sebe takvo drvo bi se “uklopilo” u ambijent – kaže botaničarka Vasić.

Déplacer un  chêne de cette taille, en toute sécurité, nécessite beaucoup de travail, de nombreux ouvriers et un grand espace, avec un équipement adéquat. Théoriquement, c'est possible, mais personne n'a cette expérience, donc je crois qu'un déplacement du chêne serait sa fin. C'est un non-sens. Dans les pays qui se respectent, un arbre comme celui-ci serait “inclus” dans l'aménagement du territoire – dit le botaniste [Olja] Vasić.

Alors que le ministre et d'autres responsables gouvernementaux cherchaient différentes solutions, des manifestations étaient organisées autour de l'arbre à Savinac. Dans les derniers jours de juin, des habitants ont commencé à se rassembler autour de l'arbre pour le sauver, rejoints et dirigés par des personnalités comme le poète serbe Dobrica Erić, originaire de la région, et des associations telles que les “Verts de Serbie”, dans une manifestation baptisée “Le chêne ne doit pas tomber”.

Des  militants "Verts de Serbie" se rassemblent autour du chêne vieux 600 ans à Savinac. Avec l'aimable autorisation de l'Institut photo pour les collectivités durables - page Facebook Serbie

Des militants “Verts de Serbie” se rassemblent autour du chêne vieux de 600 ans à Savinac. Avec l'aimable autorisation de l'Institut pour les collectivités durables – page Facebook Serbie

Les manifestations ont duré jusqu'au premier week-end de juillet 2013. Des réunions ont eu lieu au Ministère de l'Urbanisme et de la construction ainsi qu'au cabinet du Premier ministre, Ivica Dačić, après quoi le ministre Ilić a déclaré publiquement le 9 Juillet que le chêne serait préservé. Le tabloïd Kurir rapporte :

“Asfalt će biti potpuno odvojen jednim betonskim armiranim nosačem, tako da asfalt ne ošteti žile, a ni žile asfalt. Na taj način će se izbeći moguća oštecenja auto-puta”, rekao je Ilić.

“L'asphalte sera entièrement séparé par une poutre en béton armé, de sorte que l'asphalte ne puisse pas endommager les racines, ni les racines l'asphalte. De cette façon, d'éventuels dégâts à la route seront évités”, a déclaré Ilic.

Tant l'autoroute que le chêne, qui dépasse de plusieurs siècles ceux de nombreux pays, sont d'une grande importance pour la Serbie. Alors que la route promet une solution logistique indispensable à une région de Serbie qui abonde en entreprises agricoles et industrielles, les Serbes ont montré qu'ils ne sont pas prêts à un sacrifice de cette ampleur.

Le blogueur Zoran Sokić, parlant du chêne qui a secoué la Serbie, raconte son enfance dans les forêts montagneuses du centre du pays, et souligne l'importance de trois arbres qui l'ont marqué depuis l'enfance l'âge avant de conclure :

Mogu samo da kažem da će se u mom kraju slaviti čovek koji tu dovede auto – put i pominjaće ga na slavama i okupljanjima u lokalnim kafanama, nakon branja malina, bar deset narednih vekova. Stara je lokalna priča, verovatno koliko i taj hrast u Savincima, da smo pravo slepo crevo, da komunisti nisu dali da tuda prodje pruga jer je četnički kraj, da će se sva omladina odseliti ako ne dodje put … Slažem se. Ali sa druge strane, ne bih dao ni jedno od ova svoja tri drveta ni za tri auto puta ili tri pruge.

Je peux seulement dire que, dans ma ville natale, l'homme qui construit une route sera célébré et mentionné dans les slavas [célébration du saint de la famille chez les chrétiens orthodoxes serbes] et les dans les cafés locaux après la cueillette de framboises, pendant au moins les dix prochains siècles. Les histoires locales sont probablement aussi anciennes que le chêne à Savinac, que nous sommes dans une impasse, que les communistes n'avaient pas permis aux chemins de fer de passer ici parce que c'était une zone de Tchetniks, que tous nos jeunes seraient partis si l'autoroute ne venait pas – je suis d'accord. Mais, d'un autre côté, je ne donnerais aucun de mes trois arbres, pas même pour trois autoroutes ou trois chemins de fer.

“Sans violence” : Démilitariser la police au Brésil ?

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Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur la “Révolte du vinaigre

(Sauf mention contraire, liens en portugais) Réaction aux violences flagrantes de policiers contre des journalistes et des civils [fr] pendant les manifestations du mois dernier au Brésil, “Non à la violence” est devenu le cri de ralliement de la contestation.

Ce débat sur la démilitarisation de la police militaire dans le pays n'est pas nouveau. Héritage de l'époque de la dictature (1964 à 1985) la police militaire est apparue comme une solutions possibles après la disparition des forces publiques représentées par la garde civile (Guarda Civil). Après le coup d'Etat de 1964, le nouveau pouvoir a abandonné l'idée de création d'une police civile et mis en place un modèle militaire. Aujourd'hui presque tout le travail d'une police urbaine au Brésil est réalisé par la Police Militaire sous les ordres du gouverneur de chaque État. C'est un cas unique au monde d'intervention d'une police militaire en dehors de ses casernes.

Foto de Calé Merege no Facebook (usada com permissão).

Photo de Calé Merege sur Facebook (usage atorisé).

Les récentes manifestations ont relancé le débat à ce sujet. Le 1er juillet 2013, une réunion publique organisée dans le cadre du Musée des arts de Sao Paulo (MASP) par le groupe Ocupa Sampa, a abordé ce problème affronté dans les rues par les manifestants brésiliens. Túlio Vianna, professeur de droit pénal à l'Université Fédérale du Minas Gerais (UFMG), présent au titre d'intervenant invité, a développé l'idée que l'entraînement militaire est ce qui provoque des actions excessivement violentes de la part des policiers. Pour Vianna :

Un policier n'est pas là pour anéantir un ennemi. Le citoyen qui marche dans la rue, qui manifeste, ou même celui qui commet un crime, n'est pas un ennemi. C'est un citoyen qui a des droits et des devoirs et ceux-ci doivent être respectés.

En comparant la situation brésilienne avec celle des autres polices du monde, le professeur souligne, de plus que :

Lorsqu'une société opte pour une police militaire où ses propres membres subissent parfois des violences, lorsque que cette société opte pour une police qui exécute les ordres sans réfléchir, comment peut-elle obtenir que les droits d'un suspect ne soient pas bafoués ?

Protesto na Avenida Paulista - SP - 20/06/13

Une banderole lors des manifestations sur l'avenue Paulista le 10 juillet à Sao Paulo, rappelle les massacres de Carandiru à Sao Paulo et de Candelaria à Rio de Janeiro perpétrés par des commandos de la Police Militaire des ces Etats. Photo: Caio Castor/Facebook

Le casse-tête des mouvements sociaux

La “Révolte de Catraca”, à Santa Catarina, en 2005, a été la première grande manifestation liée à la question des transports publics à retentissement national. Elle a été suivi de plaintes de manifestants blessés ou arrêtés au milieu d'un groupe pacifique comme le montre cette vidéo partagée par Vinícius (Moscão)

A la périphérie de ces événements, “là où les balles ne sont plus en caoutchouc”, les homicides et actions violentes des agents de l'Etat bien que n'attirant pas l'attention des médias tous les jours, illustrent les problèmes liés à la militarisation de la police. C'est ce que souligne ”Justiça Global Brasil”, dans un article publié le 24 juin 2013.

Manifestations de ce type couvertes par Global Voices : la libération du rectorat de l'Université de São Paulo (USP), en 2011, après des manifestations étudiantes contre l'augmentation de la présence de la police militaire sur le campus ; la libération du Pinheirinho [fr], dans la ville de São José dos Campos, à São Paulo, avec plus de 6000 personnes expulsées de leurs maisons ; et la confrontation avec des manifestants qui protestaient contre la privatisation des espaces publics, à cause des travaux prévus pour la coupe du monde à Porto Alegre.

Mise en cause du système

Avec la quatrième plus grande population carcérale du monde et un développement des services privés de sécurité, il devient de plus en plus évident que le système ne fonctionne pas.

Des organismes comme Amnesty International, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ou le Département d'Etat des Etats-Unis, se sont déjà exprimés en 2012 en demandant au Brésil d'en finir avec les groupes d'extrémistes dans certaines corporations et de mettre en place un processus de démilitarisation totale de la police.

Outre le fait de montrer un visage violent de la police militaire, les manifestations récentes révèle aussi qu'à l'intérieur de la “corporation” il y a des voix discordantes.

Après les premiers jours de manifestations à Sao Paulo, en juin, un militaire, ne se conformant pas aux ordres reçus a remplacé le gaz poivré par de l'eau. Ce soldat, Ronaldo, a ensuite utilisé les réseaux sociaux pour se justifier, son post a été partagé avec plus de 3000 internautes. Renvoyé peu de temps après, il déclare :

Le “gaz poivré est un agent agressif violent utilisé sans nécessité dans la pluspart des cas, notre corporation ne peut fermer les yeux sur cela. Et, de plus, ces manifestations sont pacifiques et totalement légitimes.

L'importance de cette prise de conscience est croissante dans les professions concernées. Parmi les 40 résolutions approuvées dans le cadre de la Première conférence nationale de sécurité publique [pdf], réunie à Brasilia en 2009, deux insistaient sur la nécessité d'une démilitarisation. Dans une enquête diffusée par le Secrétariat National de la sécurité publique (SENASP), sur 64.000 agents de sécurité interrogés, 40.000 soutiennent cette orientation. Au niveau des policiers militaires l'adhésion est encore plus importante atteignant 77%.

#PEC102

Une proposition d'amendement à la constitution qui autoriserait les Etats à démilitariser et unifier leur police militaire est en cours de traitement au Sénat. Cette PEC 102, rédigée par le sénateur Blairo Maggi, a été utilisée comme un bannière par les policiers eux même lors des grèves développées dans tout le pays au début de 2012. Cette proposition donnerait aux policiers le droit de faire grève et de se syndiquer, ce qui est aujourd'hui interdit par la constitution car ils sont soumis à un code de conduite et de discipline militaire.

Foto de manifestantes carregando a faixa sobre a PEC 102, no Maranhão.

Photo de manifestants brandissant la banderole sur la  PEC 102, Au Maranhão (3 juin 2013). Photo: Blog do Caxorrao / Facebook.

Sur Twitter, des internautes soutiennent cette proposition sous le mot-clic #PEC102. @willcjc a écrit :

@willcjc: Démilitariser et unifier les polices sera se débarrasser des structures répressives mises en place par la dictature,oui à la  ‪#PEC102!

Cette proposition ne fait toutefois pas l'unanimité. Pour l’Association nationale des procureurs de la République [pdf], elle est  ”inconstitutionnelle“ car elle s'oppose à des principes fondamentaux comme la séparation des pouvoirs et la forme fédérative de l'État. Cette association conteste la création prévue dans la PEC d'un Conseil National de Sécurité et déclare :

(..) La police n'a pas une autonomie fonctionnelle, elle ne peut être façonnée par un “Conseil”. Soutenir la création d'une police indépendante c'est aller contre le principe de séparation des pouvoirs.

Le débat n'en est de toute évidence qu'à son début. C'est ce qu'a déclaré Antônio Carlos, président du Groupe de défense des droits de l'homme Rio de Paz, lors d'un entretien avec le Jornal do Brasil :

Nous sommes en train de vivre un moment historique, et il faut en profiter pour notre lutte . Le pays a besoin de ce changement mais du fait d'un esprit corporatiste il n'y a pas encore d'avancée significative.

Paroles d'enfants birmans sniffeurs de colle

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La toxicomanie à la colle bon marché est un problème qui s'aggrave parmi les enfants pauvres de Birmanie (Myanmar). Yin Yin Hnoung, une étudiante en médecine de l'Université médicale de Mandalay, a interviewé quelques-uns de ces enfants et analysé [birman] les causes et effets de cette addiction particulière.

Elle commence par décrire comment elle a vu des enfants inhaler de la colle à la pagode Mahar Myat Mu Ni, un célèbre lieu touristique de Mandalay :

Un groupe d'enfants jouait à l'ombre à la Pagode Maha Muni, à Mandalay. (Ils ont) entre 5 et 15 ans. [...] Leur travail quotidien est de mendier auprès des pèlerins et visiteurs, de recevoir tout ce qu'on peut leur donner à manger, et de collecter les récipients en plastique usagés. [...] En examinant le groupe d'enfants qui courent de-ci de-là, on en trouverait certains en train de dormir ou de somnoler. C'était une boîte de la marque “TV” connue comme “la colle TV”. Ils somnolaient en inhalant (la colle) de cette boîte. Il y a une centaine d'enfants qui se servent de cette boîte de colle à la forte odeur d'essence comme d'une drogue, et ils restent autour de la pagode Maha Muni.

Elle a approché quelques enfants et a mené un entretien amical. Un garçon de 14 ans enlaçant son frère de 4 ans a décrit son milieu familial :

A glue can used to sniff by children. Photo from Yin Yin Hnoung's Facebook

Des enfants démunis de Birmanie inhalent cette colle en boîte. Photo de la page Facebook de Yin Yin Hnoung

Il y a environ trois ans que je suis là, ma soeur. J'ai 14 ans. Je suis allé à l'école jusqu'à Ia fin du primaire. Mon papa est déjà mort. Ma maman vient d'accoucher il y a une dizaine de jours. Mon beau-père est charpentier à Tampawati [note de l'auteur : une commune de l'agglomération de Mandalay]. Il ne nous donne rien à manger et nous devons donc aller mendier.

Il a ensuite parlé de ses raisons d'inhaler de la colle :

Nous avons une dette de 30.000 kyats (37 dollars US) que nous avons empruntés quand maman a accouché. Et comme nous n'avons pas assez (pour rembourser), j'inhale de la colle pour ne pas y penser. Nous gagnons entre 1.000 et 1.500 kyats (1,25 à 1,8 dollars). Une boîte de colle coûte 400 kyats (0,5 dollars). On peut en acheter dans les quincailleries près de la pagode. Une boîte dure à peu près une semaine. Ce n'est pas que je veuille inhaler, ma soeur. Mais en achetant une boîte, je peux rester une journée entière sans manger. Et toutes mes colères s'en vont aussi. Je n'ai même pas mal si on me tape pendant une bagarre. Je me sens bien quand je l'inhale. Voilà pourquoi je m'y suis mis.

Le gamin qu'elle a interviewé a parlé des adolescents qui commettent des délits sous l'emprise de la colle :

Ces gars font effraction la nuit dans des kiosques de bétel et revendent tout ce qu'ils arrivent à attraper. Ils n'hésitent pas à se battre, aussi. [...] Parfois, ils viennent me voler ma boîte de colle.

Un garçon de 15 ans a aussi raconté son histoire :

J'ai été à l'école Gaw Mashin (Vision du monde dans leur usage). Je dois y étudier. J'y ai de quoi manger. Mais je ne suis pas content. Comment le serais-je ? Je ne peux pas y vivre, il n'y a pas de colle. C'est pourquoi je me suis enfui.

Elle a aussi conversé avec une jeune femme habitant non loin :

Je réprimande d'habitude ces enfants comme s'ils étaient les miens ou mes frères et soeurs. Ils ne m'aiment pas car je leur enlève les boîtes de colle et les jette.[...] Je vis avec mon mari et un enfant. [...] Mon mari lui-même inhalait de la colle mais je l'ai obligé à arrêter. Mon fils a maintenant deux ans. Comme il sniffait de la colle en portant notre fils, le bébé avait la poitrine congestionnée. Il a arrêté pour ne pas nuire à notre fils.

La jeune mère pense que c'est un ramasseur d'ordures à la gare de chemin de fer de Mandalay qui a appris aux enfants à inhaler de la colle. On voit aussi des filles le faire dans la zone. Les gardiens de la pagode bastonnent les enfants qu'ils surprennent.

Yin Yin Hnoung conclut son article par des recommandations pour venir en aide à ces jeunes :

Avec la pauvreté, les enfants doivent mendier pour rapporter à leurs familles, alors qu'ils devraient aller à l'école. Ils sont sous-alimentés à cause de repas insuffisants. Lorsqu'ils ne peuvent pas gagner assez (pour vivre), ils inhalent de la colle parce qu'ils sont insatisfaits. Ce qu'ils gagnent est dépensé en colle. Puis ils mendient à nouveau. L'argent donné par les visiteurs compatissants est dépensé en colle. S'ils sont bastonnés pour sniffer (de la colle), ils sniffent de plus belle pour oublier la douleur. Cet enchaînement les rend dépendants.

Elle exhorte les autorités à s'emparer elles aussi du problème :

Un lieu historique comme la pagode Mahamuni, susceptible d'attirer de nombreux touristes, est enlaidi par [la présence] de centaines d'enfants inhalant de la colle. Des capacités humaines futures sont compromises. [...] Voilà pourquoi j'écris et exhorte les autorités publiques, les associations de protection maternelle et infantile et les ONG à contrôler efficacement l'inhalation de colle et à reprendre l'éducation de ces enfants.

Les opinions des étudiants indiens sollicitées sur Facebook au Gujarat

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Narendra Modi, premier ministre de l'état indien du Gujarat, a lancé sur sa page Facebook un appel aux étudiants pour rassembler leurs opinions. Il a publié un message invitant les étudiants et les jeunes de tout le pays à s'exprimer sur les raisons pour lesquelles selon eux la nation souffre d'un “déficit de confiance', relate le blog Offstumped [en anglais].

Chine : Identité rurale, cœur urbain


Iran : La clé du nouveau président ouvrira-t-elle des portes ?

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A key, the symbol for Rouhani's campaign

La clé, symbole de la campagne électorale de Rouhani Photo via Mashreghnews

 

Le symbole de la campagne électorale du nouveau président élu de l'Iran, Hassan Rouhani était une clé. Actuellement les internautes iraniens se demandent si Rouhani sera effectivement capable d'ouvrir des verrous. Le candidat Rouhani a promis un gouvernement de “espoir et prudence”. Des milliers d'Iraniens ont celebré sa victoire avec l'espoir d'un futur meilleur

Sur le blog de Omid Dana, on peut  lire:

Quel verrou la clé de Rouhani va-t-elle ouvrir ? Mostafa Tajzadeh [un réformateur actuellement en prison] dit que libérer les prisonniers politiques n'est pas dans les mains de Rouhani. Khatami ne dit-il pas que nous devrions modérer nos attentes ? Les gens disent souvent, et avec de bonnes raisons, que la clé des négociations sur le nucléaire, des relations avec les USA, et de la crise en Syrie, sont dans les mains du Leader suprême Après tout ceci, les seules clés dont dispose Rouhani sont celles de sa maison ou de son bureau.

Jaleboon écrit :

Certains, comme Omid Dana, demande quels verrous Rouhani peut ouvrir. La réponse est qu'il a déjà fait sauter le verrou des élections, qui étaient devenues illégitimes depuis la crise de 2009.

Plusieurs internautes mentionnent des problèmes que la clé de Rouhani pourrait résoudre.

Mahsa a tweeté:

 Je ne veux pas la liberté de porter le voile ou non, je veux le jour à venir lorsque l'inflation et le chômage  baisseront, et quand les gens marginalisés n'auront plus à vendre de la drogue.

Negar Mortazavi a tweeté:

 ”Des sources proches de #Rouhani disent qu'il a l'intention de mandater un envoyé spécial dans certains pays pour réparer les liens et ouvrir un nouveau chapitre avec Téhéran.

Plusieurs campagnes demandent à Rouhani de régler le problème d'Internet et de son filtrage. L'une d'elle, sur Facebook, demande à Rouhani de suspendre le filtrage de Facebook. Un groupe de blogueurs et de cyberactivistes ont écrit a une lettre au président, lui demandant d'augmenter la vitesse de connexion à Internet. Ils se plaignent aussi de la censure par filtrage d'Internet et rappelle à Rouhani que lui-même a utilisé Internet pour faire campagne.

L'histoire de l'Inde retracée par ses photos de familles

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Le site Projet sur la Mémoire de l'Inde se définit comme “une histoire visuelle et orale du sous continent indien à travers ses archives familiales”. Débuté en 2010 par la photographe et graphiste Anusha Yadav, le projet réunit en ligne une série de photos choisies parmi les contributions du public. Les contributeurs racontent également l'histoire qui se cache derrière chaque photo.

Global Voices a interrogé Anusha Yadav sur ce qui lui a donné l'idée de ce site et sur son fonctionnement.

Global Voices (GV): quelle a été l'idée de départ de votre Projet sur la Mémoire de l'Inde?

Anusha Yadav (AY): J'ai toujours été attirée par les photos, que ce soit dans les musées, dans les livres ou chez les gens. J'ai été élevée à Jaipur, la capitale du Rajasthan, et pendant mon enfance j'étais entourée de vestiges et palais patrimoniaux bien entretenus et conservés. Mon école, la Maharani Gayatri Devi School, abritait un musée de photos et accessoires personnels de la reine. Quand j'allais chez mes amis j'observais attentivement les photos qui décoraient les meubles et les murs, photos des élites du royaume ou simples photos familiales.

Chez moi, nous passions nos vacances à projeter inlassablement les photos prises par mon défunt père, photos de notre vie à Londres (Royaume-Uni) et à Portland (Etats Unis). J'aimais revivre ce que je considérais être mes plus beaux souvenirs, et j'insistais pour que ma mère me répète les aventures vécues dans ces lieux. Les peintures ne m'inspiraient pas autant que les photos. Les peintures étaient imaginées, ou même inventées, mais les photos étaient vraies et me plaisaient plus car plus proches de la vérité. Chaque photo qui a retenu mon attention m'a fait voyager dans le temps, m'interroger sur les personnages, leurs vies et leurs expériences.

Image contributed to the Indian Memory Project by Laxmi Murthy, Bangalore: "My great-grandparents (right) with the Chennagiri family, Tumkur, Mysore State (now in Karnataka), circa 1901."

Photo prêtée au Projet sur la Mémoire de l'Inde par Laxmi Murthy, Bangalore: “Mes grands-parents (à droite) avec la famille Chennagiri, à Tumkur, Etat de Mysore(maintenant Karnataka), vers 1901.” Utilisation autorisée.

De 1992 à 2006, j'étais élève à l’Institut National d'Arts graphiques d'Ahmedabad, j'ai travaillé pour plusieurs entreprises graphiques et de publicité, j'ai voyagé et vécu dans différentes régions du monde et de l'Inde. C'est là que la photographie et les images sont devenues essentielles pour moi. J'avais l'impression de mieux comprendre le monde grâce aux photographies.

En 2006, j'ai étudié à l'Université de Brighton pour présenter un master en photographie, mais faute de moyens financiers j'ai dû abandonner au bout d'un semestre et rentrer en Inde. En 2007, j'ai continué à travailler comme photographe et graphiste d'édition et j'ai commencé à donner des idées de beaux livres de photos grand format aux éditeurs. Une de mes idées m'est venue d'une observation que j'avais faite de nombreuses années auparavant, que pratiquement tout le monde possède au moins une photo personnelle. En Inde, les photos de famille les plus répandues sont les photos de mariage, un évènement toujours photographié. Quand les gens ne peuvent se le permettent pendant la noce, les nouveaux mariés sont toujours photographiés juste après le mariage. Ces deux types de photos sont une preuve du mariage. L'inventaire et l'illustration de la culture et de l'identité indienne d'une telle diversité grâce à ces photos très personnelles de mariages, de costumes, de traditions et de cérémonies oubliées m'a semblé être une formidable idée de livre.

Comme par magie, Facebook venait de lancer une nouvelle plateforme de partage de photos, qui a marqué le début du crowdsourcing des photos et des histoires. J'ai mis en place un groupe pour recueillir des photos de ma famille, de mes amis et du public en leur demandant d'expliquer les images. La réaction des contributeurs est allée au-delà de mes attentes et ils ne se sont pas contentés d'histoires de mariages. Ils m'ont parlé d'évènements qui rapidement dans mon esprit pouvaient être catégorisés: la partition de l'Inde, du Pakistan et du Bangladesh, l'Empire britannique, l'immigration, l'amour, le mariage et les amis, les batailles et les guerres mondiales, le travail et les affaires, et les vies de familles ordinaires et extraordinaires. Chaque photo était accompagnée d'une anecdote fascinante sur la vie, la famille, les rancoeurs et les réalisations, et il en est résulté l'histoire collective d'une nation et d'un sous continent. L'idée du Projet sur la Mémoire de l'Inde avait trouvé sa place.

Image contributed to the Indian Memory Project by Sawant Singh, Mumbai: "My grandmother Kanwarani Danesh Kumari, Patiala, Punjab. Circa 1933." (Copyright Sawant Singh)

Photo prêtée au Projet sur la Mémoire de l'Inde par Sawant Singh, Mumbai: “Ma grand-mère Kanwarani Danesh Kumari, Patiala, Punjab, vers 1933.” Utilisation autorisée.

GV: y-a-il des limites aux matériaux que vous retenez?

AY: Toutes les photos et les histoires doivent dater d'avant 1991. C'est la date où les photos -à cause des tirages photos en une heure, puis du digital- ont commencé à devenir moins pensées. Cela ne veut pas dire que les photos du XXIème siècle ne devraient pas être répertoriées, mais nous avons deux siècles à couvrir avant. Je suis aussi plus intéressée par des photos plus posées, qui forment un support mieux approprié aux histoires.

GV: Recevez-vous des contributions extérieures à l'Inde ?

AY: Oui, j'en reçois. A ce jour, j'ai reçu 20 photos et images de l'étranger (d'Afrique du Sud, d'Australie, du Royaume-Uni, du Pakistan, du Bangladesh et des Etats Unis). Le projet accepte toutes les photos et histoires qui se déroulent dans un contexte indien.

Image contributed to the Indian Memory Project by Nate Rabe, Melbourne, Australia: “My friends, Jeff Rumph, Martyn Nicholls, and I (centre), an unknown boy and my father, Rudolph Rabe (right), Dehradun, Uttar Pradesh (now Uttaranchal), June 1975.” (Copyright Nate Rabe)

Photo prêtée au Projet sur la Mémoire de l'Inde par Nate Rabe, Melbourne, Australie: “Mes amis, Jeff Rumph, Martyn Nicholls, et moi (au centre), un garçon inconnu et mon père, Rudolph Rabe (à droite), à Dehradun, Uttar Pradesh (maintenant Uttaranchal), Juin 1975.” Utilisation autorisée.

GV: Quelle sont votre photo et histoire préférées déjà sur le site ?

AY: Le dernier post est habituellement mon préféré avant qu'un autre ne vienne le remplacer! Chaque post est un préféré car c'est un nouvel élément pour retracer l'histoire de l'Inde.

La facilité avec laquelle les gens dévoilent leurs secrets de familles ou des récits jamais racontés ou supprimés est également très significative à mes yeux. Tout ce que les gens sont prêts à raconter reflète l'évolution de notre société.

Cette vidéo explique le Projet sur la Mémoire de l'Inde:

Le feuilleton Snowden embarrasse les défenseurs russes des droits de l'homme

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Après trois semaines d'invisibilité dans la zone de transit international de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, l'ancien sous-traitant de la NSA Edward Snowden a rencontré des représentants d'organisation russes de défense des droits de l'homme et le député russe Viatcheslav Nikonov. Lors de cette apparition publique vendredi 12 juin 2013, Snowden a fait une brève déclaration [anglais], et répondu aux questions des journalistes venus (enregistrement audio intégral disponible ici [en anglais et russe]) à ce qui a été appelé une “réunion du G9.” Snowden s'en est pris aux tribunaux secrets du pouvoir américain, au système généralisé de surveillance, et à l'offensive diplomatique visant à l'empêcher d'obtenir l'asile politique. Il a aussi affirmé son intention d'accepter l'asile de tout pays qui garantirait sa sécurité, et remercié ceux d'entre eux qui lui ont proposé leur assistance :

Face même à cette agression historiquement disproportionnée, des pays à travers le monde ont offert soutien et asile. Ces pays, la Russie, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua et l'Equateur ont ma gratitude et mon respect d'avoir été les premiers à se dresser contre les violations de droits humains commises par les puissants et non les faibles. Par leur refus de compromis sur leurs principes devant l'intimidation, ils ont gagné le respect du reste du monde.

 

A mob of journalists descended on Sheremetyevo airport Friday for the Snowden press conference. YouTube screenshot.

Une meute de journalistes a envahi vendredi l'aéroport de Cheremetievo pour la conférence de presse de Snowden. Capture d'écran de YouTube. 15 juillet 2013

Tandis que le gouvernement russe a manifesté son soutien tacite au droit d'asile de Snowden, les Russes sont quant à eux divisés [article GV] : authentique lanceur d'alerte ou traître hypocrite ? La conférence de presse de Snowden (clip vidéo ci-dessous) a rallumé le débat.

Dans un billet de blog [russe] pour la radio indépendante Ekho Moskvy, la journaliste et militante des droits de la personne Natalia Goulevskaya a fustigé les défenseurs russes des droits de l'homme qui avaient rencontré Snowden, les accusant d'être des hypocrites égocentriques à la solde du pouvoir :

Из собравшегося правозащитного бомонда штатных и внештатных агентов Кремля в транзитной зоне аэропорта Шереметьево никого особо не интересуют граждане России, которые погружаются в репрессии, судебные, административные и физические расправы.

Personne dans le beau monde des défenseurs des droits agents en titre ou non du Kremlin, réunis dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetiovo, n'a le moindre intérêt pour les citoyens de Russie, plongés dans la répression, la violence judiciaire, administrative et physique.

La politologue et militante des droits Marina Litvinovitch a été encore plus mordante, écrivant sur son blog [russe] que la conférence de presse de Snowden n'était autre qu'une “opération ordinaire de services secrets” à laquelle “les gens honnêtes et les organisations honnêtes de défense des droits humains ont refusé de prendre part.”

Pavel Tchikov, directeur de l'ONG de défense juridique “Agora” [russe] et membre du Conseil présidentiel des droits de l'homme, se méfie lui aussi de l'enthousiasme tout neuf de Cheremetievo pour le soutien aux défenseurs des droits humains, et tweete [russe] :

Помнится, в декабре 2011 года аэропорт Шереметьево задерживал и незаконно (суд потом признал) изымал ноутбук у директора Ассоциации ГОЛОС

Rappel, en décembre 2011 [après les élections à la Douma] l'aéroport de Cheremetievo a retenu et confisqué illégalement (selon un jugement par la suite) l'ordinateur du directeur de l'association [de surveillance des élections] GOLOS [russe].

L'idée que le séjour de Snowden en Russie est géré de près par les services secrets russes imprègne le discours au point que Nikita Batalov, un journaliste de radio, après avoir découvert [russe] une porte dérobée dans un des terminaux de l'aéroport, a supposé sans sourciller que c'est là qu'était gardé Snowden :

И теперь главное! На одной из маленьких дверей в терминале Е бумажка со скотчем с надписью “СПЕЦОБЪЕКТ ФСБ РОССИИ, ВХОД ЗАПРЕЩЕН”

Et maintenant le principal ! Sur une des petites portes au terminal E [où Snowden a tenu sa conférence de presse] est scotché un papier avec l'inscription “SITE SENSIBLE DU FSB RUSSE, ENTRÉE INTERDITE”

La militante pro-Kremlin et blogueuse Kristina Potouptchik a vu la vraie hypocrisie du côté des mouvements de droits humains qui ont refusé de défendre Snowden. Dans un biIlet de blog titré “Edward Snowden, pourquoi l'opposition se tait” [russe], Potouptchick  manie le sarcasme :

Почему молчим? Почему не требуем от кровавого режима в срочном порядке без каких-либо условий предоставить убежище герою, рассказавшему миру правду о нарушении прав человека и подвергающемуся за это преследованиям на родине??? Это же ваша тема! А может быть, они молчат потому, что это СОЕДИНЕННЫЕ ШТАТЫ АМЕРИКИ? Или кто назовет иные причины?

Pourquoi [vous vous] taisez ? Pourquoi [vous] n'exigez pas du régime sanglant qu'il accorde d'urgence un asile immédiat et inconditionnel à ce héros, qui a dit au monde la vérité sur les violations des droits humains et est persécuté pour cela dans sa patrie ??? C'est bien votre sujet ! Ou peut-être se taisent-ils parce que ce sont les ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE ? Ou quelqu'un peut nommer d'autres raisons ?

Des blogueurs d'ordinaire critiques pour le pouvoir russe, se rangent aussi aux côtés de Snowden dans l'affaire. Par exemple, le satirique faux compte Twitter de l'ex-éminence grise de Russie Vladislav Sourkov a critiqué [russe] les tentatives d'intimidation supposées des Américains :

Интересно, как США отреагируют на потенциальное выдвижение Сноудена в кандидаты на Нобелевскую Премию Мира?… Разбомбят Швецию?

Je me demande comment les USA vont réagir à la possible présentation de la candidature de Snowden au prix Nobel de la Paix ?… En bombardant la Suède ?

L'écrivain et blogueur Boris Akounine est aussi d'avis [russe] que si les révélations de Snowden sont exactes, celui-ci mérite le soutien de l'opposition russe, indépendamment de toute “l'agitation lancée autour de lui par nos autorités.”

Nous avons coutume de penser que la société civile sans être apolitique, est par nature au-dessus des basses besognes partisanes. Certains des présents à la conférence de presse de Snowden ont des liens avec le pouvoir russe, mais d'autres, comme Tatiana Lokchina de Human Rights Watch, qui a écrit un compte-rendu [anglais] de la réunion, n'ont cessé par le passé de critiquer le gouvernement russe. Un large refus des défenseurs russes des droits humains de s'exprimer en faveur de Snowden peut les faire taxer d'hypocrisie, malgré leur répugnance à aider quelqu'un qui catégorise la Russie comme “la première à se dresser contre les violations des droits humains.” Le serrage constant de vis [article de GV] aux ONG de Russie pourrait contraindre les défenseurs des droits de l'homme à des choix : être cohérents sur une série de sujets, ou essayer d'empêcher le Kremlin d'engranger quelques points dans sa communication.

Afflux de réfugiés congolais en Ouganda

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(Liens en anglais) Plus de 30.000 réfugiés en provenance de République Démocratique du Congo fuyant une attaque rebelle contre la ville de Kamango ont franchi la frontière ougandaise le 13 juillet 2013.

Kamango, tout au nord de la province du Nord-Kivu, a été attaquée et brièvement occupée le 11 juillet par un mouvement séparatiste musulman ougandais, les Forces Démocratiques Alliées [fr] (Allied Democratic Forces, ADF).

Les ADF ont été formées dans les années 1990 par des groupes qui se sentaient tenus à l'écart par le pouvoir. Le mouvement a monté plusieurs attaques contre des villages et petites villes, dont le massacre en 1998 de 80 étudiants d'un institut de technologie. Une opération de l'armée en 2001 a mis fin à leurs activités en tuant de nombreux chefs des ADF, tandis que les combattants survivants fuyaient en République Démocratique du Congo, d'où ils continuaient à lancer des raids à petite échelle.

Stephane is a 59year-old Red Cross employee in DRC. He is a refugee in Uganda for the second time in his life. Photo courtesy of @luckycbeck.

Stéphane, employé de la Croix-Rouge en RDC, 59 ans, réfugié en Ouganda pour la deuxième fois dans sa vie. Photo HCR/@luckycbeck (publiée avec permission).

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo affirme que des combattants Al-Shabaab de Somalie collaborent avec les rebelles des FDA.

Irina Punga (@ir33na), une globe-trotter passionnée par l'ONU, le maintien de la paix, la protection des civils, la RDC, les média et les communications stratégiques, renvoie vers un article sur l'utilisation par les rebelles de l'Est de la RDC comme base arrière :

@ir33na: Les rebelles #Ugandan #ADF se servent de l'Est de la #DRC comme base d'entraînement  http://goo.gl/CCqcQ

Mubatsi Asinja H (@Asinja), un journaliste et blogueur ougandais, peine à démêler la situation :

@Asinja: Comment s'y retrouver si maintenant l'armée [ougandaise] #Uganda retire ses affirmations que ce ne sont pas les rebelles des #ADF qui ont attaqué la ville de Kamongo en #DRC ?

L'ambassadeur d'Ouganda au Rwanda, Richard Kabonero (@richardkabonero), a mis en garde :

@richardKabonero: Nous devons faire clairement savoir au gouvernement de RDC et à la communauté internationale que toute attaque des ADF contre l'Ouganda aura de graves conséquences.

musoga bin kyabazing ‏(@MusogaK) a rappelé à l'ambassadeur que l'Ouganda “le fait clairement savoir” aux rebelles depuis 1998 :

@MusogaK: @richardkabonero Je croyais que nous le leur avons clairement fait savoir en 1998…. d'ailleurs, faut-il vraiment “leur faire clairement savoir”, ils ne sont pas au courant ?

NTV UGANDA (@ntvuganda), une télévision de premier plan en Ouganda, connue pour sa couverture exhaustive de l'actualité ougandaise, donne cette information :

@ntvuganda: La Croix Rouge ougandaise a enregistré 19000 réfugiés qui ont pénétré en Ouganda par Kamango & R.Lamia à Bundibugyo fuyant une attaque des #ADF

Lucy Beck (@lucycbeck) a partagé une photo illustrant les souffrances des réfugiés qui fuient en Ouganda :

@lucycbeck: ushundis d'un an portés sur le dos de leurs mamans pendant une journée pour atteindre l’#uganda après le raid des #ADF chez eux http://yfrog.com/ocdilpxj

La même (@lucycbeck) écrivait ensuite :

@lucycbeck: Déjà 3.000 personnes dans notre nouveau centre de transit à #bundibugyo + d'autres qui arrivent chaque demi-heure. Il est temps pour eux d'avoir un repas chaud et un repos indispensable #ADF

MONUSCO (@monusco), la Mission de stabilisation de l'ONU en République Démocratique du Congo, a tweeté à propos des derniers combats au Kivu :

@MONUSCO: Au Nord #Kivu, la #MONUSCO repousse une embuscade des #ADF contre ses troupes et réaffirme que toute attaque contre les forces de maintien de la paix est considéré crime de guerre

L'éviction de Morsi en Egypte : révolution ou coup d'état, le débat se poursuit

PHOTO: La Sécurité Nationale encerclée par les Frères Musulmans au Caire

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Les internautes et les journalistes rapportent que des milliers de Frères Musulmans et leurs sympathisants se dirigent actuellement vers le siège de la Sécurité Nationale dans le quartier de Nasr City au Caire.

Muslim Brotherhood supporters surround the National Security headquarters in Nasr City, Cairo. Photograph shared by @amrsalama on Twitter

Les Frères Musulmans encerclent le siège de la Sécurité Nationale dans le quartier de Nasr City, au Caire. Photo partagée par @amrsalama sur Twitter

Amr Salama El-qazaz partage cette photo.

آلاف المتظاهرين يحاصرون مقر مباحث أمن الدولة الآن بمدينة نصر #رابعة_العدوية pic.twitter.com/oxBFRmzYrN

@amrsalama: des milliers de manifestants sont entrain d'encercler le siège de la Sécurité Nationale dans le quartier de Nasr City au Caire

Mozambique: grève infructueuse des professions médicales

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Après 27 jours de grève, les professionnels médicaux du Mozambique ont annoncé la fin de leur mouvement collectif de protestation pour de meilleurs salaires et conditions de travail, sans obtenir quoi que ce soit du gouvernement. Les grévistes insistaient sur la nécessité de soulager la souffrance du peuple de Mozambique.

Sur la page Facebook du journal @Verdade, des lecteurs expriment leur frustration face à cet épilogue, craignant que l'insatisfaction des demandes de cette catégorie de travailleurs puisse affecter la prise en charge des malades.


Italie : le procès de l'amiante à Turin, une grande victoire pour les victimes

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(Les liens renvoient à des pages en italien, sauf mention contraire)

La Cour d'appel du tribunal de Turin sous la présidence d'Alberto Oggè, a confirmé le 3 juin 2013 la condamnation en première instance du milliardaire suisse Stephan Schmidheiny, pour “désastre écologique criminel” en alourdissant encore la peine. Les accusés présents auraient dû être deux, mais depuis la condamnation en première instance, le baron belge de Cartier de Marchienne [anglais] est décédé à l'âge de 92 ans, peu de jours avant la décision de la Cour d'appel. Le tribunal a constaté l'extinction de l'action publique suite au décès.

Il s'agissait, selon des sources multiples, du plus grand procès pour catastrophe écologique de l'histoire européenne avec  2.890 victimes (ouvriers et résidents locaux)  dont plus de 2000 sont mortes et le reste porteur de graves pathologies.

Biagio Chiariello écrit sur le blog collectif fanpage.it:

le verdict d'appel était attendu dans l'angoisse par au moins 500 personnes arrivées à bord de sept bus. Les plaignants, familles des ouvriers morts du cancer ou simples résidents des lieux où se trouvaient les usines de production de la fibre d'amiante (Casale Monferrato dans la province d'Alexandrie, Cavagnolo près de Turin, Bagnoli près de Naples, Rubiera près de Reggio Emilia) sont actuellement près de 6000. Le jugement a étendu la responsabilité de l'imputation aussi aux victimes de ces deux dernières usines alors qu'en première instance la prescription avait été prononcée. Schmydheiny a été déclaré non coupable pour la période qui va de juin 1966 à 1976.

Sur ce même blog fanpage.it, un autre poste de Antonio Palma donne des détails sur les sommes que le milliardaire suisse devra verser aux différentes parties lésées :

La somme la plus élevée accordée par le tribunal présidé par Alessandro Oggé ira à la commune de Casale Monferrato dans la province d'Alexandrie, une des communes les plus touchées par le terrible désastre écologique provoqué par la multinationale de l'amiante et où vivaient près de la moitié des victimes. 30,9 millions d'euros seront destinés à cette commune, un chiffre augmenté par rapport aux 25 millions demandés en première instance. Chaque famille de victime recevra en compensation 30 000 €.

L'auteur ajoute:

Une compensation substantielle ira également à la région du Piémont qui se voit attribuer 20 millions d'euros. Le “jugement Eternit” ( du nom de l'entreprise fabriquant des matériaux de construction à base de fibro-ciment) a également accordé 100 000 € à chaque syndicat partie civile et 70 000 € à chacune des deux associations écologiques, Wwf et Legambiente. Une seule exception en matière de compensation, celle de l'INAIL (Association des accidentés du travail) pour laquelle la cour n'a pas reconnu un droit à réparation alors même que celle-ci avait soutenu des actions très onéreuses en matière de réparations financières.

L'amiante fauche des vies, elle est responsable de pathologies graves aux quatre coins du monde. Pourtant, dans bien des cas, les victimes n'ont pas encore eu la satisfaction de voir les coupables déférés devant la justice.  écrit  sur scienze-naturali.it:

L'Italie dispose actuellement d'une loi interdisant l'usage de l'amiante qui est bannie de l'Europe, mais cela ne concerne en tout que 44 pays, il y en a beaucoup comme la Russie, le Canada, la Chine, le Brésil, la Thaïlande, qui l'utilisent encore. Les États-Unis, pour contourner le problème, ont eu l'idée de transférer l'industrie de l'amiante au Mexique où les ouvriers ne sont pas tenus informés du danger ; le Canada produit et exporte l'amiante en se gardant bien de l'utiliser sur son propre territoire.”

Par ailleurs même en Italie on trouve encore diverses quantités d'amiante disséminées un peu partout sur le territoire national : dans les écoles, les habitations privées ou dans la nature. Dario Scacciavento écrit sur aamterranuova :

Même si l'extraction et la commercialisation de l'Eternit et de l'amiante ont été interdites en 1992, les épidémiologistes prévoient un pic de la maladie autour de 2020.

En Afrique également l'amiante tue. Les deux pays les plus contaminés sont l'Afrique du Sud et le Zimbabwe. Voici une vidéo [anglais] qui décrit de façon dramatique le calvaire des victimes en attente de la mort dans la ville de  Prieska :

L'arrêt de la cour d'appel de Turin a donné un élan colossal au niveau mondial aux associations de victimes ou de familles, et en général à la société civile pour continuer la lutte contre la pollution industrielle et en particulier celle provoquée par l'amiante.

Santo Della Volpe sur le site articolo21.org écrit:

En fait les associations anti-amiante de France, Belgique, Suisse, Brésil et d'autres pays sud-américains, réunies à Casale Monferrato se sont déjà mises d'accord pour tirer tout le parti possible de cette décision dans leurs pays où l'Eternit et les différentes fibres d'amiante non seulement sont encore utilisées mais aussi produites.

Avant de quitter Turin, les associations de victimes de France (ANDEVA), Belgique (ABEVA), Royaume-Uni (AVSGF et autres ), EUA (ADAO), Brésil (ABREA), Espagne (FEDAVICA), Australie (ADSA), Canada (CANSAV), Corée, Inde (OHSA et autres), Afrique du Sud, Pérou (APEVA) et Allemagne ainsi que l'Afeva italienne, ont publié un communiqué de presse pour demander aux Nations unies que l'amiante soit inclue dans la liste des produits chimiques de la Convention de Rotterdam [fr] qui établit des règles d'importation et exportation pour certains produits et antiparasitaires dangereux.

En Espagne asbestosinthedock.ning.com a fait l'annonce suivante [espagnol] :

Le 10 et 11 juin à partir de 9h30 aura lieu devant le tribunal du travail numéro 5 de Séville (Palazzo NOGA, Avenida de la Buhaira), la célébration du premier procès collectif en défense des victimes de l'amiante contre l'entreprise URALITA, qui pendant près de 60 ans a développé son activité industrielle de production de matériaux à base de fibro-ciment dans cette ville en particulier dans le célèbre quartier de Bellavista.

La cupidité ne doit pas l'emporter sur le droit à la santé des ouvriers. Comme l'a déclaré Raffaele Guariniello, au nom du ministère public : cette décision est un véritable “hymne à la vie”.

Chine : Une sanction pour les célibataires de 30 ans ?

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A partir du 1er juillet 2013, la Chine a mis en œuvre une nouvelle loi sur la “piété filiale”, obligeant les enfants devenus adultes à  rendre visite à leurs parents “ fréquemment”. En commentant cette loi, un senior suggère plutôt de “punir ceux qui ne se marient pas” :

Mes enfants ne devraient pas être traités comme des hors-la-loi s'ils ne me rendent pas visite assez souvent. À la place de cela s'ils ont 30 ans et ne sont pas mariés ils devraient être sanctionné par la loi !

Offbeat China raconte cette histoire.

Le Ramadan sanglant de la Syrie vu par les artistes

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Moubarak (béni) karim (généreux) ou paisible, sont les mots habituellement associés au Ramadan, le mois musulman du jeûne, pendant lequel les familles et communautés se rencontrent dans la joie pour prier et rompre leur jeûne quotidien.

Mais pour les artistes qui décrivent le mois saint en Syrie, sang, violence et désespoir paraissent les seuls mots appropriés. Depuis le début de la contestation en mars 2011 lors du printemps arabe, le Ramadan en Syrie n'a plus rien de moubarak, karim, et encore moins paisible.

Quelle est la situation réelle en Syrie ? Nul ne le sait vraiment. Mais ce que chacun peut voir, ce sont chaque jour les morts impossibles à compter, les dizaines d'enlèvements et les centaines de personnes forcées à fuir leurs foyers.

Ramadan in Syria according to Osama Hajjaj

Le Ramadan en Syrie selon Osama Hajjaj

L'ONU a affirmé dernièrement que le conflit syrien “s'aggravait radicalement” avec jusqu'à 5.000 morts par mois. Le ramadan de cette année semble prendre le même chemin que les précédents et pourrait même être pire. Les deux camps semblent rester sourds au plaidoyer du Secrétaire Général de l'ONU Ban Ki Moon pour un arrêt de la violence. Pour couronner le tout, les prix de la nourriture et des médicaments montent en flèche. Selon Syrian Arab News Agency (SANA) :

@Sana_English: Le Ministre de la Santé de #Syria : La décision d'augmenter les prix des médicaments vise à préserver leur sécurité

Homs est assiégé, tout comme Alep et de nombreuses autres villes à travers le pays déchiré par la guerre.

La Syrienne Amal Hanano résume la situation dans un de ses tweets :

@AmalHanano: Au premier jour du Ramadan, #Aleppo meurt de faim. Le dollars est à 300 livres syriennes. Ni nourriture ni médicaments nulle part. #Syria

Même les édifices religieux ne sont pas épargnés.

@GotFreedomSY: Une mosquée que je voyais de notre balcon en Syrie est en train de se consumer jusqu'à la dernière pierre. Une des nombreuses mosquées que le régime Assad détruit pendant le Ramadan.

Les artistes syriens témoignent également, avec de nombreuses oeuvres visibles en ligne.

Tammam Azzam interprèe le célèbre croissant de lune du Ramadan :

Ramadan Kareem from Tammam Azzam

Ramadan Karim par Tammam Azzam

Voici le triste Souhour (le repas pris à l'aube avant le début du jeûne) par l'artiste Hicham Chemali publié sur la page Facebook “Syrian Revolution Caricature” :

There is no one left to wake up for the Suhoor in Syria

Il n'y a plus personne à réveiller pour le souhour (repas de l'aube avant le jûne quotidien) en Syrie

 

A Ramadan Crescent dripping blood along side a full moon made of the names of Syrian towns. Photo posted on Art and Freedom Facebook Page

Maher Abul Husn voit un Ramadan Hazeen (triste) en Syrie. Du sang s'écoule d'un croissant du Ramadan entourant une pleine lune composée des noms des villes syriennes. Photo publiée sur la page Facebook Art et Liberté.

Ici on voit Bachar [le président syrien] distribuer la nourriture pour l'Iftar :

During the month of Ramadan a Cannon is used to remind people it is time to break their fasting and have their iftar meal.

Pendant le mois du Ramadan des coups de canon indiquent le moment de rompre le jeûne et prendre le repas. Sur cette caricature, publiée sur la page Basma Souria (Empreinte digitale syrienne), Bachar tire au canon sur les villes syriennes

En Jordanie, le caricaturiste Osama Hajjaj compatit lui aussi aux souffrances de ses voisins et frères syriens.

En dépit de tout, les Syriens ne perdent pas leur sens de l'humour, même noir. Voici une photo devenue virale sur Twitter et Facebook :

We apologize this year from the Arabs for not broadcasting "Bab Al Hara" The Neighborhood's Gate" series (one of the post popular Series in the Arab World, usually aired during Ramadan) because Bachar hasn't left any Hara (Neighbourhood)

Nous nous excusons auprès des Arabes pour cette interruption de “Bab Al Hara” [La Porte du Quartier] (une des séries télé populaires dans le monde arabe, habituellement diffusée pendant le Ramadan) parce que Bachar n'a pas laissé de Hara (ne fait pas de quartier)

Toutes les photos de ce billet sont reproduites avec la permission des artistes.

PHOTO : à Brunei, se raser la tête pour une cause

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Image from @ranoadidas

Image from @ranoadidas

” Go Bald for a Cause” (un jeu de mot sur : be bold, soyez audacieux, et go bald, soyez chauves) est un événement organisé au bénéfice du “Brunei Breast Cancer Support Group” (Association d'aide aux victimes de cancers du sein du Brunéi). Pour l'association, le fait de se raser la tête devrait augmenter la prise de conscience du cancer du sein, et informer sur le fait que la perte des cheveux n'est que temporaire sur le chemin de la guérison.

La jeune militante Malala Yousufzai impressionne à l'ONU mais divise au Pakistan

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Malala Yousufzai, la militante pakistanaise qui avait été grièvement blessée par balle par les Talibans en rentrant de l'école l'an dernier, a fêté ses 16 ans en prononçant un discours percutant devant l'Assemblée des Nations Unies pour la Jeunesse au siège de l'Organisation à New York [en anglais, comme les liens suivants].

Malala est désormais une figure mondiale de la lutte pour l'éducation des enfants et l'émancipation des femmes, mais au Pakistan, son propre pays, certains continuent à inventer des théories du complot qui visent uniquement à la calomnier.

Lors de la session extraordinaire à l'ONU, le 12 juillet dernier, à l'occasion de la “Journée de Malala”, cette dernière a exhorté les dirigeants du monde entier à faire de l'éducation gratuite et obligatoire pour tous les enfants une priorité. Elle a aussi insisté sur la nécessité de s'occuper des 57 millions d'enfants qui, aujourd'hui, n'ont pas accès à l'éducation.

Le discours de la jeune Malala a été largement repris dans le monde entier, y compris au Pakistan. Avec sa famille, elle a été félicitée sur les réseaux sociaux, beaucoup de Pakistanais faisant part de leur fierté de la voir à l'ONU, aux côtés des grands noms de la politique internationale.

Bushra Gohar (@BushraGohar), vice-présidente du Parti national Awami et ancien membre de l'assemblée nationale de la province du Khyber-Pakhtoonkhwa dont Malala est originaire, a déclaré sur Twitter :

@BushraGohar: ”Munissons-nous de nos livres et de nos stylos. Ce sont nos armes les plus puissantes. Un enseignant, un livre, un stylo peuvent changer le monde,” #Malala

Le Dr. Awab Alvi (@DrAwab), dentiste, conférencier TEDx et blogueur a écrit :

@DrAwab#MalalaDay le Pakistan a besoin de héros à applaudir, et je l'applaudis pour sa défense des Femmes, des Enfants, de l'Éducation et de la Paix au Pakistan

Malala Yousufzai, la jeune lycéenne pakistanaise qui a survécu à une tentative d'assassinat par les Talibans a exhorté les dirigeants du monde entier à protéger les droits à l'égalité et à l'éducation dans un discours à la jeunesse au siège des Nations Unies, vendredi dernier, jour de son 16ème anniversaire. Photo Nancy Siesel. Copyright Demotix (12/7/2013)

Malala Yousufzai, la jeune lycéenne pakistanaise qui a survécu à une tentative d'assassinat par les Talibans a exhorté les dirigeants du monde entier à protéger les droits à l'égalité et à l'éducation dans un discours à la jeunesse au siège des Nations Unies, vendredi dernier, jour de son 16ème anniversaire. Photo Nancy Siesel. Copyright Demotix (12/7/2013)

Salman Latif (@SalmanLateef), journaliste et blogueur pour l'Express Tribune, s'est attaché à décrire les qualités de Malala :

@SalmanLateef: Un aplomb tranquille, une assurance imperturbable, une clarté dans le discours et des mots emplis de sagesse, #Malala fait bien la fierté de la nation. #MalalaDay

Raza Rumi (@RazaRumi), journaliste et directeur du think-tank pakistanais Jinnah Institute, déclarait sur Twitter :

@RazaRumi: J'ai pleuré en écoutant le discours de Malala. Combien de Pakistanais plein de ghairatmand macho (l'honneur masculin) font preuve d'autant de courage face aux extrémistes ? Fier d'elle !

Sur Twitter, beaucoup se sont demandé pourquoi le discours de Malala n'a pas suscité plus d'échos dans les médias nationaux. Beena Sarwar (@beenasarwar), journaliste, artiste et réalisatrice de documentaires, a fait remarquer :

@BeenaSarwar: Comment se fait-il qu'aucune chaîne de télévision pakistanaise (hormis PTV World) n'ait retransmis en direct le discours de #Malala à l'ONU hier ??

Ammar Aziz (@Ammar_Aziz), réalisateur de documentaires engagé à gauche et président et fondateur de SAMAAJ, déplorait cette situation :

Quelle honte que nos “médias libres” ne se soient pas donné la peine de diffuser le discours de #Malala en direct – ils en ont juste montré des extraits en différé. #Pakistan

Autre façon de marquer le 16ème anniversaire de Malala, son père s'est associé à un producteur récompensé d'un Grammy-Award pour créer la chanson “I am Malala” en faveur de l'éducation et de l'émancipation des femmes au Pakistan et dans le reste du monde.

Cependant tout le monde n'a pas eu l'air d'apprécier également l'exposition médiatique de Malala. Au lendemain de son discours à l'ONU, le chef du gouvernement du Pendjab, Shahbaz Sharif (@CMShehbaz) a publié le commentaire suivant :

@CMShehbaz Beau discours de Malala ! Elle aurait pu mieux faire – il a l'air d'avoir été écrit pour une consommation mondiale (& cherche à satisfaire tout le monde au pays et à l'étranger)

Fortement critiqué, ce commentaire a été effacé dans les heures qui ont suivi sa publication.

Pire, les médias sociaux ont servi de plateforme à une campagne de dénigrement contre Malala. Depuis l'attaque dont elle a été victime l'an dernier, beaucoup de Pakistanais l'ont accusée d'exagération et d'imposture. Influencées par l'idéologie de la droite conservatrice, ces personnes la considèrent comme un agent de la CIA devenu un pantin aux mains de l'Occident. Des photos qui la montraient au côté du diplomate américain Richard Holbrooke ont été diffusées par le parti conservateur Jamat-e-Islami sur les réseaux sociaux et la chef du parti, Samia Raheel Qazi a partagé ces photos sur Twitter en accusant Malala et son père d'être des agents de la CIA [en anglais].

Une page Facebook intitulée Josh e Junoon (Tsunami of Imran Khan), comptant plus de 128 000 “j'aime” a partagé un montage calomniant Malala et déniant qu'elle ait été attaquée par les Talibans :

Facebook hate campaign against Malala

Campagne de dénigrement contre Malala sur Facebook

La huitième merveille du monde : Malala. C'est la première neurochirurgie qui n'a pas nécessité que l'on rase la tête du patient. Des talibans ont fait feu avec des kalachnikovs mais la contusion est celle d'une arme à air comprimé. Voici le premier patient à demander un stylo et du papier en se réveillant après une neurochirurgie. “Où suis-je” Premier tir au monde à ne laisser aucun impact tangible mais la balle est allée se loger dans le cerveau de nos médias. Et celui qui n'accepte pas cette fable est déclaré ennemi de l'humanité.”

Des tweets Anti-Malala l'ont comparée aux victimes des attaques de drones au Pakistan.

Fawad Khalid (@FawadKhalid), ingénieur électricien récompensé du Scottish Tech Award, a twitté :

Si Malala représentait réellement le #Pakistan, pourquoi a-t-elle oublié les attaques de drones qui encouragent le terrorisme & pourquoi a-t-elle oublié Afia ?

@IbneBattuta, un blogeur du Cachemire, a écrit :

@IbneBattuta: Pour beaucoup l'opportunisme s'appelle désormais Malala-isme. Profitez tant que les drones ne sont pas là.

Faiza S Khan (@BhopalHouse), rédactrice en chef de Random House India et blogueuse, a essayé de raisonner ceux qui critiquent le silence de Malala à propos des drones :

@BHopalHouse: Petit rappel: CE N'EST PAS UN DRONE QUI A BLESSÉ MALALA. ELLE A ÉTÉ ATTAQUÉE PAR LES TALIBANS. LES DRONES NE SONT PAS LE SEUL PROBLÈME DU PAKISTAN. LOIN DE LÀ.

Mohsin Sayeed (@MohsinSayeed), journaliste pakistanais, a renversé la perspective en réponse aux critiques :

@MohsinSayeed: À tous ceux qui déblatèrent contre Malala sur la question des drones: qu'avez-vous fait au sujet de ces drones à part en parler sans fin ?

Saad Hamid (@SaadGH), ambassadeur TEDx au Pakistan chargé de TEDxIslamabad, décrivait ainsi ce que c'est de soutenir ouvertement Malala sur Facebook :

@SaadGH: S'exprimer en faveur du message de Malala sur Facebook c'est comme inviter une meute de loups à vous attaquer et à vous manger tout cru.

Sara B Haider (@bohotsaara), utilisatrice pakistanaise de Twitter, a partagé une impression d'écran montrant les réactions défavorables :

@bohatsaara: La mentalité pakistanaise et #MalalaDay pic.twitter.com/8nDG5NH8Zz

Reactions on Facebook

Réactions sur Facebook

Shehrbano Taseer (@shehrbanotaseer), journaliste et fille du gouverneur du Pendjab assassiné, Salman Taseer, a commenté :

@shehrbano: Les publications sur Facebook sont répugnantes. La seule chose qui soit pire que les talibans, ce sont les ‘para likha jahils (ignares éduqués)'. Malala, on est avec toi

Zainab Imam (@zainabimam), journaliste et blogueuse, a résumé la situation sur son blog Gulaab Jamun :

Une leçon à retenir est certes que Malala et sa famille ont été calomniés parce qu'elle a été attaquée par ces militants à qui l'on aime tellement faire plaisir. Mais cette histoire révèle également un autre problème plus grave : un préjugé contre les femmes si profondément ancré dans les esprits que notre nation a du mal à croire en une femme sûre d'elle qui veut réellement ce qu'il y a de mieux pour ce pays. Au Pakistan, on ne peut pas être une citoyenne luttant pour le bien commun si l'on ne respecte pas à la lettre les “normes sociales”, même si elles vous rabaissent.

Ajmal Jami, journaliste, écrivait sur le blog Laaltain [ourdou] :

آپ کے دشمن بھارت اور امریکہ سمیت پوری دنیا کے مندوبین نے ملالہ کو خراج تحسین پیش کیا اور اسے پورے عالم کے لیے قابل فخر قرار دیا۔۔ شاید ہی کوئی ایسا ملک ہو جہاں اس بچی کا چرچا نہ ہو۔ یعنی دنیا بھر سے چار ملین بچوں نے دستخط کر کے ملالہ کے عزم اور اس کے مشن کو تقویت دی۔۔ لیکن یہ بچی خود جس ملک سے تعلق رکھتی ہے وہاں کا ملا “ذہن” اسے “سازش” قرار دے رہا ہے۔۔ دلیل اور منطق جب دم توڑ جائے تو بجا ہے کہ ہر شے “سازش” دکھتی ہے

Votre pays ennemi, l'Inde, comme les États-Unis ainsi que les spécialistes de la Terre entière rendent hommage à Malala. Et la considèrent comme une fierté pour l'humanité. Difficile de trouver un pays où elle n'est pas populaire. Quatre millions d'enfants à travers le monde ont signé une pétition pour montrer leur soutien à la cause défendue par Malala. Mais dans son pays d'origine, le Mullah [homme de religion] déclare que tout ceci est une “conspiration”. Quand les arguments et la logique sont oubliés, alors tout devient une “conspiration”.

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