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Hong-Kong : condamnation du massacre du Caire


Les touristes russes en Egypte : “N'annulez pas vos vacances !”

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Les journaux russes [russe, ru] s'inquiètent toujours plus [ru] du sort d'environ 50 000 touristes russes [ru], actuellement en danger de rester bloqués en Egypte, où les violences se poursuivent. L'Egypte, ainsi que la Turquie, sont des destinations prisées des Russes pour des vacances à petit prix. Les Russes apprécient particulièrement les séjours tout compris dans les villes balnéaires de Harghuda et Sharm-el-Cheikh au bord de la Mer rouge. La destination Egypte est si populaire qu'en dépit de l'instabilité politique croissante, et des événements qui ont fait plusieurs centaines de victimes, beaucoup de Russes n'ont pas annulé les vacances qui'ils attendaient depuis longtemps.

"Burning hot tours. Egypt." Anonymous image distributed online.

“Tourisme chaud bouillant. Egypte.” Photo DR, partagée en ligne

La situation en Egypte est très discutée en ligne, que ce soit par des internautes en Russie ou en Egypte, sur Facebook et dans des groupes du réseau social Vkontakte comme “Les Russes à Hurghada.” Certains Russes, surtout ceux qui travaillent dans le secteur du tourisme en Egypte, cherchent à rassurer les voyageurs effrayés par les photos d'immeubles en feu et de cadavres, publiées par exemple sur LiveJournal dans ce post [ru]. Le compte I♥Hurghada sur VKontakte conseille [ru]:

Люди, не отказывайтесь от своих приобретенных туров! В Хургаде все спокойно, все как обычно!!!!

Les gars, n'annulez pas votre séjour que vous avez déjà payé.  Hurghada est calme, tout est normal !!!!

Pavel Kulikov rétorque [ru] :

Как можно писать, что всё спокойно и ничего не происходит про страну, где идёт гражданская война?

Comment pouvez-vous écrire que tout est calme et que rien ne se passe dans un pays en pleine guerre civile ?

I♥Hurghada a répondu [ru]:

Вот из-за паникеров всяких, люди порятт себе отдых, отказываясь. Никто не призывает ехать в Каир и другие города где беспорядки (! Беспорядки, а не война или что-то еще). Говорится про курортные зоны, где всегда все нормально и спокойно!

Des gens gâchent leurs vacances à cause de quelques uns qui paniquent. Personne ne dit que vous devriez aller au Caire, ou dans d'autres villes où il y a des problèmes (! De l'agitation, pas la guerre ou quelque chose de ce genre). Je parle de villes touristiques où les choses sont comme d'habitude, normales et calmes !

Parfois, les tentatives pour rassurer sonnent un peu faux [ru]:

Всем привет!Я живу в Хургаде.Дороги перекрыты на всяк случай,но в городе из-за этого в отдалённых районах плохо ходит транспорт или вообще отсутствует.Люди спокойные.Туристов очень мало. [...] В Хургаде тепло ,хорошо море фруктов. [...] Не бойтесь

Salut tout le monde, je vis à Hurghada. Les rues sont barrées, juste au cas où, les quartiers plus excentrés sont mal desservis par les transports, parfois, ils ne passent pas. Les gens sont calmes. Il y a peu de touristes. [...] Il fait chaud à Hurghada, très beau, il y a beaucoup de fruits. [...] Ne craignez rien.

Une autre Russe vivant sur place a tenté de minimiser [ru]  les manifestations des partisans des Frères musulmans au centre de Hurghada :

СМИ – удивительная вещь. Посмотрела сегодня сюжеты от “Вестей”, задумалась: в той ли Хургаде я живу? ))) Мы со всех сторон фоткали толпу, не больше пары сотен человек с фотографиями Мурси. А в новостях рассказывали про 5000-ную сумасшедшую толпу

Les médias sont bizarres. J'ai regardé les articles de “Vesti” aujourd'hui, et je me suis dit, est-ce que je vis dans la même Hurghada ? ))) Nous avons pris des photos dans tous les sens, mais il n'y avait pas plus de deux cents personnes qui tenaient des portraits de Morsi. Les infos parlaient de je sais pas quel chiffre dingue, genre 5 000 personnes.

Certains ont publié des messages depuis le Caire, l'épicentre des affrontements. Le 14 août, Lyubov Lobova a écrit [ru] dans le groupe  ”Votre guide à Sharm-el-Sheikh” :

Друзья! Я нахожусь в Каире. Вчера приехала на свою голову)))) Тут нет войны, но обстановка не очень веселая. Мы основательно застряли в отеле  в Гизе, тк ввели комендантский час. С 19:00 до 06:00. [...] В Шарме спокойно, но меры безопасности не лишние.

Les amis ! Je suis au Caire. J'ai été stupide, je suis arrivée hier)))) Il n'y a pas de guerre ici, mais la situation n'est pas drôle. Nous sommes coincés à l’hôtel Giza, à cause du couvre-feu. De 19h à 6h [...] A Sharm, tout est calme, mais on est jamais trop prudent.

Une autre Russe, qui travaille comme agent immobilier à Hurghada, assure [ru] :

Я сейчас в Каире, не надо делать при этом страшные глаза! У меня все отлично!!!!! Там где я нет даже намека на какую-то спец операцию. За
окном щебечут птицы и слышны звуки мирной размеренной будничной жизни.

Je suis au Caire en ce moment [mais] ne prenez pas cet air effrayé, tout va bien !!!!! Là où je me trouve, il n'y a pas trace d'une quelconque opération de la police spéciale. Les oiseaux chantent devant ma fenêtre et j'entends les bruits monotones de la vie quotidienne.

Le 15 août, l’Association des agents de voyages russes a annoncé que l'Agence d'Etat chargée du tourisme avait demandé aux Russes d'éviter les voyages en Egypte, si possible. La page d'accueil du site de l’association propose une FAQ [ru] sur “comment annuler votre séjour en Egypte.” Mais même cela ne décourage pas certains intrépides voyageurs russes, qui semblent penser [ru] que, si les choses venaient à mal tourner, la cavalerie volera à leur secours.

Ребята,живущие в Египте сейчас успокоили! И причем даже те,кто живут в Каире!!! На курортах все идет своим чередом:) Если уж,не Дай Бог,начнется война-нас,естественно,эвакуируют! Поэтому готовимся к обычному-тусовочному отдыху в любимом Шарме и всем того же советуем!;)

Des gens qui vivent en Egypte nous ont rassurés ! Même ceux qui vivent au Caire !!! Dans les clubs de vacances, les affaires continuent comme d'habitude l:) Même si, espérons que non, il devait y avoir une guerre, nous serions évacués, naturellement ! Donc, nous nous préparons à nos fiestas habituelles de vacances dans nos lieux favoris à Sharm et nous conseillons à tout le monde de faire de même !;)

A beach in Mersa Matruh, Egypt. The caption reads "Russians tourist have threatened to quash the unrest in Egypt, if it gets in the way of their vacation." Anonymous image distributed online.

Une plage à A Mersa Matruh, en Egypte. La légende dit :  ”Des touristes russes ont menacé d'écraser les manifestations en Egypte s'i elles se mettent à leur gâcher leurs vacances ” Photo DR, diffusée en ligne

Cet optimisme forcené a provoqué des plaisanteries, comme ce tweet :

Tout va bien en ‘Egypte. 60 000 de nos mabouls sont là-bas. En théorie, en nous bougeant un peu, nous devrions réussir à nous emparer du pouvoir, en douce

Une parodie, sous forme de fausse information [ru], est parue sur “Intersucks” (jeux de mot autour du nom de l'agence de presse officielle Interfax) :

Войска республиканской армии Египта были разбиты на подходах к Шарм-эль-Шейху и Хургаде. Во второй половине дня оба города окончательно перешли под контроль отдыхающих из России. «Это наши города, и мы никому не позволим диктовать нам свои правила. Не лезьте в чужой монастырь со своим уставом», – заявил командующий русской Алкогольческой армии Николай Деникин.

Les forces de l'armée républicaine d'Egypte ont été écrasées alors qu'elles approchaient de Sharm-el-Cheikh et Hurghada. Dans la seconde partie de la journée, les deux villes sont tombées sous le contrôle total des touristes russes. “Ces villes sont à nous, et nous ne laisserons personne nous dicter sa loi. [...]” a déclaré le commandant de l'Armée russe des alcooliques, Nikolai Denikin.

L'ironie n'efface pas un fait désolant : beaucoup de touristes russes n'annulent pas leur voyage parce qu'ils ne peuvent pas se permettre de perdre leur budget vacances, surtout s'il n'y a pas de remboursement possible, comme le rappelle [ru] sur Facebook Elijah Chertcoff :

Тем, кто копил из своей нищенской зарплаты в 15-20 тысяч рублей, деньги на отдых у тёплого моря, ничего не остаётся, кроме как закрыть глаза, стиснуть зубы и получить дозу ультрафиолета и свежих витаминов “пока не началось”. [...] В конце концов, курортную зону и покой россиян египетская армия будет оборонять до последнего [...]

Pour ceux qui ont réussi à économiser pour se payer des vacances au soleil sur la plage, alors que leur salaire mensuel de misère est de 15-20 000 roubles, il n'y a rien à faire, sauf fermer les yeux, serrer les dents et absorber leur dose d'ultra violets et de vitamines avant que “tout pète” [...] Après tout, l'armée égyptienne protègera la ville et le confort des Russes jusqu'à la fin  [...]

Un commentaire sur VKontakte [ru] lui répond :

Как нам себя не успокаивать, если мы приняли решение лететь? [...] Нам всем страшно, но кто-то сдал путевку, кто-то нет и будет себя успокаивать.

Comment ne pas tenter de nous rassurer nous mêmes, si nous avons décidé d'y aller ?  [...] Nous avons tous peur, certains ont renoncé à leur séjour, d'autres non et ceux-là essayeront de se rassurer.

Des églises détruites en haute Egypte

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David Degner partage des photos des églises envahies et incendiées à Mallawi, Mynia, en Haute Egypte. Cliiquez.

Il écrit:

Friday two churches in the village of Mallawi, a village in the province of Minya, were attacked and set on fire.

After the attack on the pro-Morsy sit in where more than 600 people died, Morsy supporters gathered after Friday prayer storming and burning two churches, and some Christian owned shops in the village of Mallawi.

Groups also attacked and looted the museum of Mallawi, and banks, shops and 10 other churches in Minya.

Vendredi deux églises du village de Mallawi, dans la province de Minya, ont été attaquées et incendiées.

Après l'assaut contre la manifestation pro-Morsi qui a fait plus de 600 morts, les partisans de Morsi se sont rassemblés après la prière pour mettre à sac et incendier deux églises et quelques magasins appartenant à des chrétiens, dans le village de Mallawi.

Des groupes ont également attaqué et pillé le musée de Mallawi, des banques, des magasins et 10 autres églises de la province de Minya.

Il partage cette vidéo de l”Eglise évangélique de Mallawi en feu:

L'Arabie Saoudite refuse un statut aux organisations pour les droits de l'homme

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[Les liens conduisent à des sites en anglais ou en arabe] Il est quasiment impossible pour une organisation défendant les droits de l'homme de travailler en toute légalité en Arabie Saoudite. La monarchie absolue a bloqué un fois de plus les tentatives du Centre Adala pour les droits de l'homme de légaliser son activité dans ce pays.

Une récente action en justice du Centre contre le ministère des affaires sociales a été rejetée, ce qui a indigné les militants. La ministre des Affaires sociales avait déjà rejeté l'enregistrement du Centre Adalat en tant qu'association officielle quand il a été créé en 2011. La demande avait été rejetée parce qu'Adala n'était pas une œuvre de bienfaisance, seule forme d'association de la société civile autorisée dans le royaume. Le tribunal  a considéré le refus du ministre conforme aux lois et règlements.

Zaid al-Hussain, vice-président de l'organisation a déclaré sur Al-Madina qu'il attendait une nouvelle loi sur la société civile.

Taha Al-Hajji, le juriste de Adala, se réfère aux recommandations pour 2008 du périodique universel des Nations Unies : “L'Arabie Saoudite de vraies garanties aux représentants de la société civile et aux défenseurs des droits de l'homme en leur octroyant le droit s'organiser en associations et s'exprimer librement.” L'Arabie Saoudite avait répondu positivement à ces recommandations en disant que le royaume encourageait la création d'organisations pour les droits de l'homme” selon des déclarations reprises par Al-Hajji sur Al-Hayat.

De Riyad, le blogueur Ahmed Al Omran déclare :

Les trois juges statuant sur ce cas déclare dans leur conclusion qu'ils considèrent le refus d'enregistrer Adala conforme aux lois et règlements. Le ministère des Affaires sociales a déclaré que sa décision de refuser l'enregistrement de Adala a été motivé par le fait qu'il ne peut reconnaître que des œuvres de bienfaisance et que les activités cette association ne correspondent pas à la définition de ce qu'est la charité. Le fait que les principes et les objectifs de Adala soient inspirés par  des lois et des accords internationaux comme la Déclaration universelle des droits de l'homme, a été pris en compte par les juges qui ont toutefois déclaré que la Charia islamique ne peut pas se soumettre aux lois humaines.

“Utiliser ces lois d'origine humaine sans restriction, comme la charte du centre le montre clairement, violerait l'article 7 de la Loi fondamentale de gouvernance”, ont déclaré les juges.

La loi fondamentale de gouvernance sert de constitution à l'Arabie Saoudite et les principes non codifiés de la charia islamique font office de lois. Les juges, qui ont le plus souvent une formation de religieux, possèdent un pouvoir très important pour statuer en fonction de leur interprétation propre de la loi.

L'union pour les droits de l'homme

L‘union pour les droits de l'homme s'est trouvée dans la même situation en mai dernier.  Tous ses membres ont été convoqués devant le Bureau des recherches et enquêtes. On leur a demandé de cesser leurs activités sous peine d'arrestation jusqu'à ce que leur association soit enregistrée.
Par la suite, le ministre des Affaires sociales a rejeté leurs demandes d'enregistrement tant qu'une nouvelle loi sur la société civile n'est pas effective.

Sur Twitter, un militant, le Docteur Madawi Al Rasheed décrit la répression continuelle dont souffrent les organisations des droits de l'homme et leurs militants :

Plus la population est au courant du travail des organisations pour les droits de l'Homme, plus les autorités emprisonnent les militants pour dissuader d'autres personnes de se joindre à eux. Mais cette stratégie est vouée à l'échec à long terme .

 L'association saoudienne pour les droits civils et politiques

En mars, un juge a ordonné la dissolution de l'Association saoudienne pour les droits civils et politiques (ACPRA), et mis en prison deux de ses membres. Cinq autres sont déjà emprisonnés sous des charges diverses incluant “refus d'allégeance au dirigeant du pays et à ses successeurs”, “tentatives pour s'opposer au développement du pays”  et “déclarations sur des chaînes de télévision étrangères”

Sous la loi saoudienne, la plupart des associations sont bannies et les rassemblements publics contrôlés. Les organisations pour les droits de l'homme doivent obtenir une autorisation pour exister légalement, mais le ministère les accorde très rarement. La monarchie ne reconnaît pas des droits humains fondamentaux, comme la liberté de parole. La plupart des procédures engagées contre des militants des droits humains l'année dernière l'ont été en raison de leur appartenance à des'associations non autorisées.

 

Au Brésil, critiquer la police militaire vaut menaces de mort

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[Les liens conduisent à des pages en portugais, sauf indication contraire]

 

Un commentaire du dessinateur brésilien Carlos Latuff [français], sur sa page Facebook, à propos du meurtre d'un couple de policiers et des soupçons qui pèsent sur leur fils, âgé de 13 ans, a donné lieu à diverses réactions sur les réseaux sociaux, y compris à des menaces de mort.

Connu pour son talent à “défendre les causes humanitaires à travers ses dessins aux traits simples et à l'humour acide”, Carlos Latuff a écrit  ce message sur sa page Facebook, le 6 août :

Garoto mata seu pai, que era policial da ROTA…esse menino precisa de duas coisas: atendimento psicológico e uma medalha.

Un gamin tue son père, qui était policier aux ROTA. Ce gamin mérite deux choses : un suivi psychologique et une médaille.

Il faisaiit ainsi allusion au principal suspect du meurtre de quatre adultes de la même famille, dans le quartier de Vila Brasilândia à São Paulo. Ce gamin de 12 ans (NdT: comme cela a été précisé par la suite) se serait suicidé après le crime, le 5 août dernier. Le Département des homicides et de la protection aux personnes de la Police civile de São Paulo est en train d'enquêter sur les circonstances troubles qui entourent cette affaire. Le père de l'enfant était sergent aux ROTA (Rondes Ostensives Tobias de Aguiar), le bataillon d'élite de la Police Militaire (PM) de São Paulo, connu pour des d'assassinats opérés sans aucun discernementet la mère était caporal de la PM. La grand-mère et la tante maternelle de l'enfant ont aussi été retrouvées mortes dans les alentours immédiats de la maison familiale.

En plein débat sur le désarmement des policiers militaires au Brésil (NdT: beaucoup d'armes ont été retrouvées dans la maison), et à la suite des manifestations massives qui ont pris possession du Brésil au mois de juin dernier, les dessins de Latuff critiquant l'action de la police sont fréquents.

Suite à un billet posté sur Facebook le 7 août, il a commenté les menaces reçues avec son naturel habituel:

Ao longo dos meus 23 anos de profissão como cartunista já fui detido três vezes por desenhar contra a truculência da polícia brasileira, e já recebi inúmeras ameaças, seja de judeus sionistas por conta de minhas charges em favor dos palestinos, seja de extremistas muçulmanos pelas minhas charges sobre a questão egípcia e síria. Portanto, ameaças fazem parte do meu trabalho.

Tout au long de mes 23 ans de métier en tant que dessinateur, j'ai déjà été incarcéré trois fois pour avoir dessiné contre la truculence de la police brésilienne, et j'ai déjà reçu de nombreuses menaces, que ce soit de la part de juifs sionistes en raison de mes dessins en faveur des palestiniens,  d'extrémistes musulmans pour mes dessins sur la question syrienne et égyptienne. Les menaces font donc partie de mon travail.

Mais des policiers militaires et leurs admirateurs en sont venus à menacer de mort le dessinateur sur les réseaux sociaux et lui-même pense qu'il est désormais en danger.

Print de um dos perfis de policial militar que ameaçou Latuff no Facebook.

Copie d'écran d'un compte de policier militaire qui a menacé Latuff sur Facebook. (souligné en rouge ” si je le croise, je le bute, la place de ces branleurs c'est dans la tombe…)

Tirée d'une série de commentaires menaçants à l'encontre de Latuff,  Revista Fórum a sélectionné un témoignage du dessinateur dans lequel celui-ci affirme que la fameuse phrase était une “provocation” :

Esse tema é tabu. Não podemos tratar da violência policial no Brasil. Vivemos em um Estado policial, e nesse Estado você não pode ser crítico, senão é ameaçado.

Ce thème-là est tabou. On ne peut pas traiter de la violence policière au Brésil. Nous vivons dans un Etat policier, et dans cet Etat on ne peut pas être critique, sinon on est menacé.

A arte engajada de Latuff denunciando os crimes da Polícia Militar/ROTA. Cartum de Carlos Latuff, uso livre

L'art engagé de Latuff dénonçant les crimes de la Políce Militaire/ROTA. “Pour services rendus” Dessein de Carlos Latuff, utilisation libre

Sur sa page Facebook, le 6 août, il dit ne pas se sentir intimidé et il réaffirme :

Quem conhece meu trabalho sobre a violência policial, sabe bem o que penso sobre a atuação das polícias no Brasil e lá fora. Sou coerente com o que acredito.

Qui connait mon travail sur la violence policière sait bien ce que je pense des agissements des polices, au Brésil comme à l'étranger. Je suis cohérent avec ce en quoi je crois.

Malgré ça, le jour suivant, le dessinateur s'est tout de même inquiété du risque réel encouru, rendant responsable l'Etat brésilien de quoiqu'il puisse lui arriver :

Dessa vez, com as redes sociais, estas ameaças são potencializadas, graças a comunidades relacionadas a organizações policiais, que reúnem não só membros ativos das forças de repressão, como também simpatizantes com perfil fascista, anti-comunista, anti-petista, machista e homofóbico. É sabido que dois desses perfis, Fardados e Armados e Rondas ostensivas tobias de aguiar “Rota” estão incitando seus membros a tomarem ações violentas contra mim. E é bem possível que isso aconteça, afinal de contas, a polícia mata! Não seria eu o primeiro, e muito menos o último. Essa é a característica de nossas polícias, de nosso estado. E se acontecer, que sejam responsabilizados os administradores destas comunidades e o estado brasileiro.

Cette fois, avec les réseaux sociaux, ces menaces sont décuplées, grâce aux communautés en relation avec les organisations policières, qui réunissent non seulement des membres actifs des forces de répression, mais aussi des sympathisants qui ont (sur Facebook) des profils fascistes, anti-communistes, anti-pétistes (NdT: du PT, parti des Travailleurs, le parti de Lula et Dilma Rousseff, au pouvoir actuellement), machistes et homophobes. Il est de notoriété publique que deux de ces comptes, En uniforme et armés et Rondes ostensives tobias de aguiar “Rota” sont en train d'inciter leurs membres à envisager des actions violentes contre moi. Il est bien possible que cela arrive, en fin de compte, la police tue ! Je ne serais pas le premier, et encore moins le dernier. Voilà la caractéristique de nos polices, de notre état. Et si cela arrive, qu'en soit rendu responsables les administrateurs de ces communautés de l'état brésilien.

Campanha pelo fim da Polícia Militar pegando carona nas ameaças feitas ao cartunista Carlos Latuff. Arte sobre cartum de Latuff, uso livre.

Une “Campagne pour la fin de la Políce Militaire”  née de l'écho médiatique des menaces faites au dessinateur Carlos Latuff.  En rouge : “La campagne “Réagissez” soutient Carlos Latuff directement de Bahia,qui saigne sous la violence d'une police qui tue.” En jaune : “Pour la fin de la police militaire. Tout de suite”.  L'art en image de Latuff, utilisation libre.

Diverses organisations ont fait preuve de solidarité, comme le MTST (Mouvement des Travailleurs Sans Toit), les Mères de Mai et le PSTU (Parti Socialiste des Travailleurs Unifié), qui a aussi reproduit une série de menaces adressées au dessinateur sur les réseaux sociaux. Des messages de soutien venant de personnalités ou d'organisations sociales et politiques, y compris [en] de l'étranger [sb], “ont rempli la boite aux lettres” de l'auteur.

Le Diário Liberdade a republié la lettre diffusée par Carlos Latuff et a manifesté son soutien au dessinateur. Le collectif de communication Catarse (Catarsis) a déclaré que Latuff était “un artiste et une personne incontournable dans la défense des droits de l'homme au Brésil, ainsi que dans tant d'autres pays que son travail atteint et influence”.

Bhoutan : la transition démocratique en podcasts

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Le Centre pour les médias et la démocratie du Bhoutan est l'un des projets finalistes du programme de micro-bourses de Rising Voices de cette année et il a récemment conclu la première étape  : des ateliers de formation au podcasting. Ce billet a été écrit par l'organisateur du projet, Mansoor Fassihi.

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Il n'est jamais facile de grandir – surtout pour une jeune démocratie. Depuis cinq années dans une transition démocratique, le Bhoutan a commencé à ressentir les douleurs de la croissance, qui viennent avec les élections, la politique des partis, et la réorientation psychologique des électeurs nécessaire pour devenir des citoyens (en plus d'être les sujets d'un monarque bienveillant).

Au Centre pour les médias et la démocratie du Bhoutan (BCMD), nous reconnaissons l'importance de documenter et de raconter les nombreuses histoires de cette transition. Ces documents nous aident à comprendre qui nous sommes, où nous allons, et ce qui doit être fait pour apporter les changements que nous voulons.

A l'approche de la seconde phase des élections démocratiques au Bhoutan, nous avons une excellente occasion de nous pencher sur la santé de notre démocratie. Où en est Bhoutan depuis la signature de la Constitution en juillet 2008 ? Quelles sont les questions brûlantes qui se font jour et qui nécessitent notre action ?

Depuis avril 2013, nous avons formé et permis aux jeunes de raconter leurs expériences à travers des podcasts. Ces jeunes, membres de nos clubs média des collèges, utilisent leur initiation au journalisme pour enquêter et révéler des aspects de la vie de leurs communautés. Nous avons soutenu la création et le renforcement des Clubs de médias – associations d'étudiants en journalisme - dans les écoles à travers le Bhoutan comme une plateforme où les étudiants peuvent s'exprimer, étudier les conditions de vie de leurs communautés et prendre des mesures pour les améliorer. Ce projet prévoie des formations dispensées aux Clubs de médias dans quatre collèges de Bhoutan : Paro College of Education, Samtse College of Education, l'Institut d'études des langues et culture et le Collège Sherubtse.

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Tout ce travail est une terre inconnue pour BCMD. Dans le passé, nous avons organisé des formations à la production de documentaires, lau journalisme citoyen, à la photographie et la narration numérique – mais jamais du podcasting. La raison pour laquelle nous avons choisi le podcasting est due au paysage médiatique au Bhoutan, où presque la moitié de la population est analphabète et n'a pas accès ni à internet ni à la télévision. Enregistrer des récits permet d'atteindre le plus grand nombre de personnes et de développer une culture de la démocratie au Bhoutan. (L'un des fondements de toute société démocratique, après tout, est l'accès à l'information !)

Dans cet esprit, nos modules de formation ont évolué pour répondre aux besoins d'apprentissage de nos Clubs médias. Nous avons trouvé, d'une part, que les scripts nécessitent plus d'investissements que prévu. Pour amener les élèves à organiser leur contenu en un récit intéressant, les étudiants doivent d'abord apprendre à cadrer les questions avec un angle positif, et ne pas simplement se plaindre ou critiquer, et d'autre part que le traitement du son, du niveau du volume à l'enregistrement des voix off, n'est pas aussi intuitif que nous le pensions.

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Le temps n'a pas non plus été de notre côté. Compte tenu des contraintes horaires et de programmes que les collèges  imposent aux élèves, nous n'avons eu que quelques jours au total pour former chacun des quatre clubs aux fondamentaux du journalisme radio, aux  méthodologies d'interview et aux techniques d'écriture sonore pour l'édition audio.

Néanmoins, nous progressons par la volonté de nos étudiants. Grâce aux cinq ateliers que nous avons organisés avec plus de 90 élèves, nous avons obtenu des reportages sur des questions difficiles, comme sur les difficultés que les étudiants des régions éloignées rencontrent pour l'accès aux possibilités de vote, les cas de corruption et l'inégalité entre les sexes.

Notre atelier le plus récent a commencé le 16 juillet, seulement trois jours après la conclusion des deuxièmes élections jamais organisées au Bhoutan, avec une victoire-choc de 32 sièges pour le Parti démocratique du peuple contre 15 pour l'ancien parti au pouvoir, le Druk Phuensum Tshogpa (qui bénéficiait d'une super-majorité de 45 sièges contre 2). La campagne électorale qui a duré un mois avait créé une tension à travers le pays sur les questions d'équité et de transparence des élections.

Dans le sillage de ces événements, nos étudiants ont choisi d'explorer quatre thèmes : répondre aux attentes des gens du nouveau gouvernement, les droits de vote des moines, le rôle des femmes dans la politique et l'impact des médias sociaux sur les élections. Qu'ont-ils découvert ?

Écoutez :

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(La suite du récit de notre atelier le plus récent peut être trouvé sur Le site web du Centre des médias du Bhoutan Lab)

Reconnaissant le potentiel de la forme audio, les élèves ont travaillé jusqu'à des heures tardives pour obtenir des interviews difficiles avec des dirigeants locaux, des concitoyens, et même des moines ! Ce sont des étudiants qui sont prêts à découvrir la vérité, à trouver le courage de poser des questions difficiles, à être justes et non présomptueux pour apporter un changement social. Ils sont, en bref, prêts à assumer les responsabilités de la citoyenneté active.

Beaucoup de travail reste à faire. Maintenant que nous avons formé les principaux membres de ces Clubs médias, nous avons besoin d'eux pour produire des documentaires. En utilisant les fonds de la bourse Rising Voices, nous avons acheté et équipé les clubs avec un kit d'enregistrement audio, sous la condition qu'ils produisent au moins un documentaire par mois. Nous continuerons à fournir une aide aux membres des clubs, à leur donner des informations sur les réactions générées par leurs documentaires et à les aider dans l'élaboration des scripts. En outre, nous étudions la possibilité d'adapter ces documentaires pour les diffuser en utilisant la technologie de réponse vocale interactive pour téléphones mobiles.

 

Vous pouvez suivre les travaux de BCMD sur Facebook et écouter les podcasts réalisés au cours des ateliers sur leur site web.

En Indonésie, une réforme prévoit plus de religion et moins de sciences à l'école primaire

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[Tous les liens renvoient vers des pages en anglais]

L’Indonésie a récemment introduit une réforme des programmes scolaires dans plus de 6000 écoles, ce qui a instantanément suscité des réactions négatives en raison du manque de préparation et de la disparition des sciences, de l’anglais et des technologies de l’information en tant que disciplines distinctes.

Au niveau de l’enseignement primaire, les 11 disciplines n’en forment plus que 6, et l’on est passé de 26 à 30 heures de cours par semaine. L’enseignement de la langue anglaise et celui des sciences ont fusionné, avec une priorité donnée aux sujets tels que le Bahasa Indonesia [langue nationale], le “nationalisme” et les sciences religieuses. Deux heures supplémentaires ont été allouées aux sciences religieuses. Pour leurs activités extrascolaires, les élèves en deuxième cycle de secondaire doivent s’inscrire à l’organisation scoute nationale.

Primary school students in Indonesia. Photo from Flickr page of Abdul Rahman (CC License)

Elèves de primaire en Indonésie. Photo provenant de la page Flickr d'Abdul Rahman (Licence CC)

L’accent mis sur l’éducation civique et religieuse est censé développer le « sens de la moralité et de la responsabilité sociale » chez les jeunes. Plus particulièrement, les réformes ont été pensées de sorte à rendre les élèves « tolérants et calmes » en réponse au problème grandissant de la violence à l’école.

De nouvelles méthodes d’enseignement ont également été introduites, en plus de la promotion d’un programme qui adopte l’approche « thématique intégrée ».

Mirzatus Solikhah résume ainsi le contenu du programme de la réforme des contenus scolaires :

Le nouveau programme respecte trois composantes principales de l’éducation : les savoirs, les savoir-faire et le savoir-être. Le savoir découle des cours en général. Le savoir-faire s’acquiert dans la pratique, avec l’éducation physique par exemple, et le savoir-être est reflété par la mise en place d’heures supplémentaires dédiées à la religion.

Les professeurs d’anglais et d’information et technologie (IT) pourraient être les premiers à faire les frais de ces réformes.

Les professeurs d’anglais et d'IT pourraient perdre leur emploi.

Pour que les réformes fonctionnent, le gouvernement doit résoudre les problèmes suivants :

Il y a au moins trois choses importantes à régler : les manuels scolaires, la formation des enseignants, et la gouvernance en matière d’éducation.

Mais les enseignants se sont plaints de n’avoir eu que cinq jours de formation. Des pénuries de manuels scolaires ont été signalées dans plusieurs provinces. Jennifer a entendu parler de ce problème dans un journal local :

Le journal local vient aujourd’hui de publier un article selon lequel la plupart des élèves concernés n’ont même pas encore reçu leurs manuels. La réponse du ministère à cette situation a été la suivante : utilisez votre imagination, cherchez des documents sur Internet et faites-en des photocopies !

M. Faruq Ubaidillah se réjouit du fait que ces réformes vont donner aux élèves plus de temps pour se concentrer sur un nombre de disciplines plus restreint :

[...] cette décision permettra aux élèves de gérer leur temps plus d’efficacement et plus intelligemment pendant le processus d’enseignement et d’apprentissage en classe. Ils n’ont plus besoin de se concentrer sur autant de matières, ce qui ne faisait que les perturber. N’est-il pas mieux d’avoir moins de matières, mais un contenu plus ciblé, plutôt que l’inverse ? De plus, l’anglais peut être appris en dehors de l’école.

Mais Harry Wardana désapprouve la disparition des sciences et de l’anglais en tant que disciplines distinctes :

Si vous vous tournez vers les nations les plus modernes, vous verrez que l’intérêt qu’elles portent aux sciences est démesuré. Là-bas, on pense que le développement de la science va redéfinir les rêves d’une nation. Et malheureusement notre gouvernement ne parle pas la même langue, au propre comme au figuré.

Quel paysage mental désolant.

Thalia pense également que les matières qui ont été abandonnées sont des composantes essentielles d’une éducation de base :

Le programme 2013 donne une plus grande priorité au savoir-être qu’aux savoirs et aux savoir-faire.

Je me demande si le gouvernement n’a pas oublié que, pour assurer un avenir brillant, le comportement va de pair avec les connaissances. En outre, ces disciplines sont très importantes pour le développement des enfants.

Agita Sesara se demande si le gouvernement et les écoles sont prêts à introduire les différentes réformes du nouveau programme :

[...] le changement va être profond. Il ne s’agit pas seulement de supprimer des matières, mais aussi de modifier totalement les méthodes d’enseignement fondamentales des enseignants actuels. Est-ce que les enseignants vont réussir à intégrer ces changements ?

Est-ce que toutes les ressources et le personnel impliqués dans l’éducation sont prêts à s’adapter ? Si la réponse est « non », ces changements n’auront servi à rien.

International Education 2012 mentionne l’accusation lancée par certains groupes selon laquelle les réformes n’ont été introduites que pour justifier la plus grande place accordée aux sujets religieux dans le programme :

[...] les critiques de la proposition ne pensent pas qu’une refonte du programme est la solution. Certains professeurs s’inquiètent que le gouvernement et les représentants religieux ne simplifient le problème à l’extrême et utilisent des termes tels que « la formation du caractère » et la « moralité » pour justifier davantage d’éducation religieuse.

Peut-être est-ce pour apaiser ces critiques que le gouvernement a promis de faire un « Sondage sur le programme » le mois prochain afin d’évaluer l’impact des réformes. Il a également alloué plus de fonds à la formation des enseignants en préparation à l’introduction des réformes à l’échelle nationale l’année prochaine.

Peut-on guérir le SIDA avec une plante du Malawi ? ‘Africa Check’ vous répond

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Tous les liens renvoient vers des sites en anglais, sauf indication contraire.

Les Africains sont ils vraiment “tués comme des mouches” en Afrique du Sud ? Est-il vrai que 80 pour cent des Sud-africains consultent régulièrement un guérisseur traditionnel ? Combien y a-t-il d’États sur le continent africain ?

C'est entre autres à ces questions que tente de répondre le nouveau site internet Africa Check afin de faire le tri entre réalité et fiction et encourager une plus grande fiabilité des informations dans les débats publics sur le continent africain.

D'après le site internet, Africa Check est :

Une organisation à but non lucratif qui encourage la véracité des informations dans les débats publics. Nous vérifions les propos de personnalités publiques sur l'ensemble du continent, en commençant par l'Afrique du Sud, en utilisant des techniques journalistiques, des preuves obtenues grâce à des sites et outils en ligne, les commentaires de nos lecteurs, les sources publiques et es experts, dans le but de faire la différence entre réalité et fiction. Nous publions ce que nous trouvons sur ce site.

 

Le logo d'Africa Check. Source: africacheck.org

Le logo d'Africa Check. Source: africacheck.org

Le site invite ses lecteurs à tester le service en posant des questions. Il explique l'importance de la vérification des faits :

La vérification des faits n'est pas une activité abstraite. Cela affecte de vrai vies humaines.

En 2003, un groupe de dirigeants religieux et politiques dans le nord du Nigeria a conseillé a leur sympathisants de ne pas faire vacciner leurs enfants contre la polio sous prétexte que le vaccin les rendrait stériles.

La campagne de vaccination faisait partie d'un complot organisé par l'Occident afin de réduire la population du monde musulman, affirmaient-ils. Des tests sur les vaccins ont montré que ces affirmations n'étaient pas fondées, et ceux qui les avaient propagées sans les vérifier les retirèrent par la suite. Cependant, le mal était alors déjà fait.

La polio, qui était en recul dans le monde entier en 2002, connut un regain dramatique dans le nord du Nigeria et de là, se propagea dans beaucoup de pays de l'Afrique de l'ouest et dans le reste du monde. Presque une décennie plus tard, la maladie continue de rendre des gens infirmes en Afrique et ailleurs.

Les fausses informations touchent des vies.

 

Et la vérification des faits est ce qui les préoccupe. Dans un article de blog intitulé “Ma tribu se meurt” [afrikaans, afr], l'acteur, auteur et musicien sud-africain populaire Steve Hofmeyr affirme que les Sud-africains blancs tués par des Noirs pourraient remplir un terrain de football, que les Afrikaners blancs sont tués “comme des mouches” et qu'un fermier blanc est assassiné tous les cinq jours.

Africa Check a vérifié les données de Steve Hofmeyr et est arrivé à la conclusion qu'il avait tort :

Les affirmations sont pourtant fausses et grossièrement exagérées. En réalité, les Blancs ont moins de risque d'être assassinés que tous les autres groupes ethniques.

Le 2 juillet 2013, une version actualisée de l'article annonçait :

Le 1er juillet, Steve Hofmeyr a publié une réponse écrite à cet article, ainsi qu'à un article confirmant les résultats trouvés par Africa Check, dans le journal afrikaans Rapport.

Les nombreuses affirmations faites par Monsieur Hofmeyr et les “statistiques” qu'il a présentées sont insensées. Depuis sa publication, son article a du être actualisé plusieurs fois, on a notamment effacé les données qu'il disait être en lien avec l'Afrique du Sud mais qui correspondaient en réalité à d'autres continents (et qui étaient également mal interprétées).

L'argument le plus fort de Monsieur Hofmeyr peut se résumer à ceci : “Bien plus que les faits, ce sont les émotions et ressentis des gens qui comptent … Ainsi, que ‘les gens de notre peuple meurent comme des mouches’ reste applicable, d'un point de vue émotionnel, et n'a pas besoin d'être étayé par des faits.”

Africa Check est bien d'accord que les ressentis comptent. Comme indiqué dans notre rapport, l'Afrique du Sud connaît l'un des taux de criminalité les plus élevés du monde et tous les meurtriers doivent être abhorrés. Les données concernant les crimes, comme toutes les autres données, pourraient et devraient être améliorées. C'est un secteur dans lequel Africa Check s'investit. Cependant, ce n'est pas une raison pour lancer des faits inexacts comme le fait Monsieur Hofmeyr.

Un autre propos démontré faux par le site : Les Sud-africains sont ils réellement 80 pour cent à consulter régulièrement un guérisseur traditionnel comme de nombreuses sources médiatiques dont la BBC et le South African Medical Journal l'affirment toujours ?:

Un guérisseur sud-africain, appelé Sangoma en zulu. Photo reproduite avec l'autorisation de africacheck.org.

Un guérisseur sud-africain, appelé Sangoma en zoulu. Photo reproduite avec l'autorisation de africacheck.org.

Voici les faits :

D'après une enquête générale sur les ménages de 2011, tandis que 70,7 % des ménages sud-africains privilégient les cliniques et hôpitaux publics, presque un quart (24,3%) des ménages disent qu'ils préfèrent consulter un médecin privé. Les options les moins choisies sont les guérisseurs traditionnels (0,1%) et les pharmacies (0,3%).

Une analyse plus détaillée a montré que 81,3 % des ménages sud-africains noirs ont d'abord recours aux services médicaux du secteur public, 17,2 % ont d'abord recours aux services médicaux du secteur privé et seuls 1,5 % ont d'abord recours à « d'autres » services médicaux, ce qui inclut les guérisseurs spirituels et les guérisseurs traditionnels. Il est intéressant de voir que 1,5 % des ménages sud-africains blancs ont déclaré qu'ils avaient d'abord recours à « d'autres » services médicaux.

Ces statistiques réfutent l'affirmation selon laquelle 80 pour cent des sud-africains noirs iront d'abord chercher l'assistance d'un sangoma pour leurs soins médicaux. Contrairement à cette affirmation, les études montrent que la plupart des Sud-africains noirs iront d'abord chercher des soins dans les services de santé publics.

Le site internet a également enquêté sur un médicament mystérieux du Malawi appelé “Garani MW1″ découvert par une employée du ministère de la Santé malawien. Les journaux et sites internet ont fait la promotion du Garani-MW1 pour soigner le VIH et le sida. Il n'existe pourtant aucune preuve pouvant confirmer cette affirmation :

Une “plante miracle” mystérieuse qui n'a jamais fait l'objet de tests cliniques indépendants ou d'études sérieuses est promue sans aucun questionnement par de nombreux journaux et sites internet malawiens comme un moyen de soigner le VIH et le sida.

Appelée Garani-MW1 par la bureaucrate du ministère de la Santé malawien qui dit l'avoir découverte, la “plante du HIV et du sida” est décrite sur le site internet du produit comme « une préparation à base de plante utilisée pour soigner les malades atteints du virus du sida”.

Il n'existe aucune preuve que le Garani-MW1 soigne quoi que ce soit, sans parler du sida. La substance n'a fait l'objet d'aucun test clinique indépendant, aucune donnée n'a été publiée et aucun des succès ne semble avoir été confirmé de façon indépendante.

En conclusion :

Le fait est qu'il n'existe aucun médicament contre le virus du sida. Les antirétroviraux sont actuellement les seules médicaments fiables pour traiter le virus. Si un médicament venait un jour à être découvert, on peut être sûr que les géants pharmaceutiques internationaux, dans leur avidité à déposer une licence pour le médicament, se feront la guerre, et que cette histoire provoquera une hystérie médiatique dans le monde entier comme nous ne l'avons connue que rarement jusqu'à présent.

Comme nombre d'autres médicaments-miracles, l'histoire du Garani-MW1 s'appuie sur le désespoir des personnes atteintes du sida.

Le fait que des journaux supposés réputés au Malawi aient choisi de donner crédit à ces affirmations par des reportages à sensations et flagorneurs est particulièrement écœurant. C'est le type de reportage qui cause de réels dommages et coûte des vies. Cela devrait être condamné.

Par ailleurs, de combien de pays l'Afrique est-elle réellement composée ? 54, 55 ou 57 ?

“De combien de pays le continent est il composé dans son intégralité ?” nous demandait un groupe de personne recherche la fiabilité de l'information dans un message envoyé la semaine dernière.

L'émetteur, @Infosecafrica, indiquait que l'Union Africaine, l'organisation politique régionale africaine, était composée de 54 membres mais qu'il avait vu un rapport affirmant qu'il y avait 57 pays sur le continent.

De combien de pays est donc composée l'Afrique ? L'UA affirme représenter tous les pays africains. Sont-ils ainsi 54 ou 57 ? Nous nous sommes demandés dans quelle mesure il était difficile de répondre à cette question.

Le désaccord sur le nombre d’États n'est pas seulement un problème africain :

Bien que cela puisse paraître évident, ne pas être d'accord sur le nombre d’États qui composent un continent n'est pas un phénomène limité à l'Afrique.

En Asie, il existe un désaccord sur le fait que Taïwan, qui s'est séparé de la Chine en 1949, est une nation indépendante ou non. Inquiets de menaces d'attaques de Pékin si ils en venaient à déclarer leur indépendance formelle, cela n'a pas été fait.

Pourtant, depuis sa capitale Taipei, Taïwan possède son propre gouvernement élu démocratiquement et sa propre monnaie et est dirigé indépendamment de la Chine ; un pays en tout point donc, à part son nom.

Et en Europe, alors que la plupart des gouvernements reconnaissent le Kosovo comme état indépendant, la Serbie, son voisin, ne le fait pas. Ainsi, il existe en Europe aussi une incertitude quant au nombre de pays qui la compose.

La réponse est :

La meilleure réponse à la question de @Infosecafrica à laquelle nous sommes arrivés est de dire qu'il y a 55 états internationalement reconnus et membres soit de l'Union Africaine, soit des Nations Unies, ou des deux. 53 d'entre eux figurent sur les listes de l'UA et des Nations Unies. Le Maroc ne fait pas partie de l'UA mais est membre de l'ONU. La république arabe sahraouie démocratique fait partie de l'UA.

De plus, tandis que plusieurs territoires affirment leur indépendance, il existe aussi un état de facto, correspondant aux définitions normales d'un pays, le Somaliland. Cependant, il ne s'agit pas d'un état reconnu.

Les partenaires principaux d'Africa Check sont la Fondation AFP et le département de journalisme de l'université de Witwatersrand. Le fianncement est apporté  par l'Open Society Foundation for South Africa et par l'African News Innovation Challenge.

Vous pouvez suivre ce projet sur Twitter et Facebook.


Syrie : bombardements au gaz neurotoxique à Al Ghouta, près de Damas

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Des centaines de personnes, pour la plupart des enfants et des femmes, ont été tuées durant ce que l'ont pense être un bombardement au gaz neurotoxique des forces de Bachar Al Assad, ce matin 21 août, dans la région de Al Ghouta, à l'est de Damas.  Des images terribles d'enfants morts ou à l'agonie ont surgi sur les médias sociaux, avec des messages demandant au monde de rompre le silence sur les atrocités commises contre les civils en Syrie.

Sur le blog Greater Syria, Enas, une Syrienne vivant à Aman en Jordanie écrit :

 A environ 3 h du matin, les forces du régime ont tiré des roquettes à tête chimique sur les zones de Zamallaka et de Al Zainia à Ein Turma. Le district de Jobar a été légèrement touché par les gaz poussés par le vent. Un grand nombre de civils ont été exposés au gaz et  des dizaines d'entre eux en ont été les martyrs. A cette heure, les premiers bilans provenant des hopitaux de fortune d'Aarbeen, où les victimes ont été transportées, font état de 41 martyrs  (22 enfants, 11 femmes, 8 hommes), 5 autres martyrs ont été transportés à Douma, on compte 40 martyrs sur les vidéos faites à Saqba, et au moins  20 martyrs dans Ein Turma. La plupart des activistes disent que le bilan dépasse cent morts actuellement. Beaucoup de ces martyrs sont des enfants, que l'on voit suffoquer à mort sur les vidéos.

Le post de Enas donne des liens verse des photos et des vidéos [AVERTISSEMENT / images choquantes] de la tragédie en cours.

Enas ajoute :

Les symptômes des patients comprennent des nausées, des hallucinations, la suffocation, une toux violente, une tension élevée et symptômes post décès. Mais toujours aucune information sur le type d'arme chimique/de gaz neurotoxique utilisé par les forces du régime contre des civils innocents.

Les familles fuient les zones touchées vers Saqba et plusieurs autres lieux proches, selon les témoins, ils sont totalement terrifiés. Les activistes parlent aussi du manque d'Atropine, qui est d'habitude utilisé pour traiter les civils durant les bombardements à l'arme chimique du régime ; il n'y a pas d'oxygène disponible. Les secouristes ne peuvent qu'utiliser du vinaigre sur la bouche et le nez et de l'eau pour laver le corps des victimes.

Le nombre des victimes a augmenté depuis ce premier message. Hala Droubi a communiqué ensuite un nouveau bilan :

— hala droubi (@haleloola) August 21, 2013

D'autres parlent de 635 victimes :

#BREAKING | MAINTENANT plus de 635 tués pendant l'attaque au gaz neurotoxique sur banlieues #Damascus principalement femmes/enfants. Le silence du monde tue la Syrie.

— TheNewSyria (@The_New_Syria) August 21, 2013
Mohannad partage une photo d'un hôpital de campagne à Daraya :

L’hôpital de campagne de Darava ne semble plus avoir assez de place pour traiter les blessés.  #CWMassacre pic.twitter.com/PMlUKAaAVb

— MohaNNad أبو مازن (@TheMoeDee) August 21, 2013

Il met au défi les médias de rompre le silence entourant les atrocités commises en Syrie :

Si les médias ne veulent pas en parler, alors, nous le ferons. Nous ne serons jamais silencieux.

— MohaNNad أبو مازن (@TheMoeDee) August 21, 2013
Enas partage sa douleur:

Je n'ai pas dormi, je suis assise et je regarde les vidéos et je pleure à gros sanglots. Je ne peux rien faire de loin. Pardonnez moi, mes familles..#CWMassacre #SYRIA

— Enas (@itsEnas) August 21, 2013

Elle ajoute que les attaques se sont poursuivies sur Erbin :

BREAKING:#Assad bombarde Arbin où victimes de CW ont été transportées, banlieues #Damass http://t.co/W1ahfEVMBM #CWMassacre #AnewMassacreinSyria

— Enas (@itsEnas) August 21, 2013
Pour les dernières informations, suivre le mot-clic  #CWMassacre sur Twitter.

A 87 ans, Fidel Castro ‘n'est pas parfait mais reste humain’

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Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en espagnol.

Il est en vie. La semaine dernière l'ancien président et chef du gouvernement de Cuba a fêté ses 87 ans. Outre les célébrations officielles qui se sont déroulées sur l'île, Fidel a reçu toutes sortes de bons vœux (et de voeux de mort) de l'étranger: le Président nouvellement élu du Vénézuela Nicolas Maduro a twitté ses vœux de “bon anniversaire” à Fidel, alors que de Madrid, les Cubains en exile ont marqué l'évènement par un simulacre de cercueil sur lequel il était écrit “enterrement du castrisme”.

Dans un communiqué en provenance des “montagnes colombiennes”, le Secrétariat des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) a envoyé des vœux d'anniversaire à Fidel. Il insiste sur son rôle et sur l'importance de son image qui a inspiré les mouvements de la gauche révolutionnaire dans la région et salue ses enseignements et son influence dans leur “combat idéologique pour une vraie démocratie, la justice sociale et la souveraineté nationale”.

Billboard in Cuba. Photo by Jim Snapper. (CC BY 2.0)

Panneau d'affichage à Cuba. Photo de Jim Snapper. (CC BY 2.0)

Les responsables des FARC ne sont pas les seuls à saluer le Commandant en ce sens – en Amérique Latine et au-delà, Fidel a acquis un statut presque mythique pour les mouvements de la gauche révolutionnaire depuis des dizaines d'années. Depuis son discours inaugural de 1959, où une colombe blanche est venue se percher sur son épaule alors qu'une autre était sur le podium, les parallèles entre Fidel et les chefs religieux [anglais] ont inspiré les croyants comme les historiens. Il est devenu une image de légende, vraisemblablement autant pour ceux qui le vénère que pour ceux qui rejettent sa légitimité de dirigeant.

Dans un “post d'anniversaire” à l'attention de Fidel, le blogueur Ivan García [anglais] fait une remarque sur l'étrange permanence de l'existence de Fidel. “[Fidel Castro] a été laissé pour mort tant de fois que le jour où la mort viendra le prendre, tout le monde pensera que c'est une plaisanterie”. Il est vrai que l'on a maintes fois attenté à la vie de Fidel (en particulier le gouvernement américain) qui a souvent frôlé la mort, sans parler des rumeurs sur sa mort. Périodiquement, les silences de Fidel sont interprétés par les observateurs comme des signes de départ définitif et la Twittersphère se déchaîne avant d'être calmée par les photographes ou les paroles du Commandant lui-même.

Maintenant qu'il semble tromper la mort par la maladie plutôt que par les mains d'autres gouvernements, la légende perdure. “J'étais presque mort, mais je me suis ressuscité”, disait-il à la journaliste mexicaine Carmen Lira Saade lors d'un entretien qu'il lui a accordé en 2010 pour La Jornada, quelques mois après sa sortie d'un service de soins intensifs où il était soigné pour un cancer de l'intestin.

La semaine dernière dernière, quelques blogueurs de l'île ont profité de l'occasion pour lancer une réflexion sur la signification de Fidel pour leur génération qui le connaît sous un angle différent de celui de la génération précédente. A La Joven Cuba, Harold Cárdenas s'exprime sur l'idée de Fidel en “surhomme”.

En algún momento tuve que definir qué postura tomar hacia Fidel, cómo interpretarlo, opté por encontrar en él a un ser humano con virtudes y defectos como cualquier otro. Alguien dotado de un desinterés extremo, inclinado hacia el altruismo, dotado de disímiles armas sicológicas y de un liderazgo natural. Alguien que también se equivoca, que compartió los prejuicios sociales existentes en los 70 y tuvo poco tino para escoger a las generaciones que lo relevarían en el cargo. Es decir, un ser imperfecto pero humano como yo, con el semidiós no podría identificarme nunca. Este Fidel que lucha, se equivoca pero lo vuelve a intentar una y otra vez, ese me parece admirable.

J'en suis arrivé à préciser ma position envers Fidel, à définir comment le considérer, et j'ai fini par voir en lui un être humain comme les autres avec ses qualités et ses défauts. Quelqu'un de tout à fait désintéressé, enclin à l'altruisme, doté d'armes psychologiques hors du commun et d'une autorité naturelle. Quelqu'un qui a aussi fait des erreurs, qui a partagé certains des préjugés sociaux des années 70, et qui avait peu de jugement pour choisir des générations de responsables appelés à le suivre. Autant dire quelqu'un qui n'est pas parfait mais un être humain comme moi – je n'ai jamais adhéré à l'idée [de Fidel] en demi-dieu. Le Fidel qui se bat, qui peut se tromper mais qui persiste et se relève à chaque fois, me semble admirable.

Alors que Cárdenas considère Fidel sur un plan personnel, Ivan Garcia décrit un peuple déçu par le leader:

Aunque debido al ajetreo cotidiano de penurias sin resolver, un segmento amplio de la ciudadanía no evoca con agrado a su otrora máximo líder. Lo culpan del atraso, la escasez y la precariedad que vive hoy el país. Lo ven como un barco lejano en el horizonte. Ya pocos se preguntan cómo será el día después de su muerte.

Y es que el rumbo tomado por el General hace pensar que el legado de su hermano perdurará tras su desaparición física. Las predicciones sobre el futuro de Cuba son poco halagüeñas.

[...]

En el panorama lo que se distingue es más castrismo. Sin Fidel Castro.

En raison d'un quotidien de privations incessantes, un grande partie de la population n'est pas bienveillante envers son ancien dirigeant. Ils lui reprochent les retards, les pénuries, et le niveau de vie précaire actuel dans le pays. Ils le voient comme un navire lointain à l'horizon. Il n'y en a pas beaucoup qui se questionnent sur la vie après sa disparition.

Et l'orientation prise par le Général laisse entendre que la légitimité de son frère se poursuivra après sa disparition physique.

[...]

Ce qu'ils prévoient c'est toujours le castrisme. Sans Fidel Castro.

Malgré les prévisions des médias et des dirigeants politiques étrangers, qui pour beaucoup pensent que la mort de Fidel déclenchera une transformation rapide et durable de l'île et de sa bureaucratie surdimensionnée, la théorie de García est plus vraisemblable. Dans un pays où la majorité des citoyens en âge de travailler sont employés par le gouvernement, cela prendra des années, voire des dizaines d'années, pour qu'un changement fondamental de la politique gouvernementale et de ses pratiques voit le jour.

Comme le fait remarquer Cárdenas, Fidel est humain. Comme pour nous, nous ne savons pas quand il partira. Mais quand il disparaîtra l'image de la légende persistera pendant très longtemps.

#YoViajoPara : pourquoi les latino-américains aiment-ils voyager ?

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Les latino-américains adorent voyager. Ils voyagent par plaisir, pour le travail et même par amour ; les raisons sont nombreuses.

La région compte de nombreux voyageurs intrépides, beaucoup d'entre-eux sont décidés à explorer toutes régions et environnements.

A travers le mot-clic #YoViajoPara (“je voyage vers” ou “je voyage pour”), les voyageurs ont engagé une discussion en ligne et partagent les principales raisons pour lesquelles ils se passionnent pour le voyage.

Travelers in Oaxaca. Picture taken by the author of this post.

Des voyageurs à Oaxaca. Photo d'Andrea Arzaba.

Maria Boa (@_mariaboa) [es] du Mexique a exprimé sa passion pour la découverte lorsqu'elle part à l'étranger :

Je voyage pour vivre, rêver, pénétrer et découvrir différents mondes, chaque voyage est une aventure accompagnée d'une nouvelle responsabilité et de connaissances #heureuse

 

Queenmarielos du Honduras (@queenmarielos) [es] a écrit que la découverte de différentes nourritures et boissons est ce qu'elle préfère en voyage:

Je voyage pour gouter à différents plats et boissons locales de toutes villes et pays.

Un collaborateur de Global Voices, Julián Ortega Martínez de Colombie (@julian_ortegam_) [es] a indiqué qu'il voyage pour voir ses proches:

 Je voyage pour réaliser le rêve de vous voir.

Elizabeth Rivera(@elimaguire) [es], également contributrice à Global Voices, a écrit sur son désir de voyager pour découvrir de nouveaux lieux:

Je voyage pour communiquer avec le monde. Cette planète est trop captivante pour rester au même endroit.

Francisco Diaz de Mexico (@Frank_FDP) [es] a décrit sa passion pour le voyage comme un moyen unique de découvrir de quelle manière des personnes d'autres cultures perçoivent le monde:

 Je voyage pour tenter de comprendre de quelle manière le monde raisonne.

Un utilisateur brésilien de Tweeter, Transeunte (@transeunte_bsb) [pt], a tweeté sur son désir de sortir de sa zone de confort :

Je voyage pour changer de contexte!

Mariana (@MEspinozaE) [es] de Mexico a déclaré que le voyage est le meilleur moyen de passer son temps:

@Lolawm Il m'aide à élargir mes horizons et sortir des sentiers battus… la meilleure façon de passer mon temps. 

La chef de cuisine et contributrice à Global Voices Melissa DeLeon (@cookingdiva) [es] a écrit qu'elle voyage pour le travail mais également pour apprécier la cuisine locale:

Je voyage depuis toute petite, aujourd'hui je voyage pour mon travail mais je trouve toujours l'occasion de m'enrichir de la culture et la cuisine locale.

Et vous, pourquoi voyagez-vous? Partagez vos histoires, vos motifs et vos réflexions a travers le mot-clic #YoViajoPara.

Amina rompt avec les Femen pour cause d’“islamophobie”

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Amina, l'activiste tunisienne libérée de prison début août, a quitté les Femen, qu'elle accuse d'être ”islamophobie”.  Le mouvement l'a confirmé en ligne :

FEMEN confirme sa rupture avec la militante tunisienne Amina Tyler en raison de divergences tactiques dans les pays islamiques (…) FEMEN est à la recherche de nouvelles héroïnes capables de rassembler leur courage pour secouer les bases pourries du monde islamique. Liberté pour les femmes d'Orient !”

Amina Sboui posted this picture online on the Femen website. Credit Creative Common License Manolofreira

Amina Sboui a publié cette photo sur le site web des Femen. Crédit licence Creative Common Manolofreira

Le 15 août, Amina publiait une autre photo seins nus sur le site web des Femen, avant de faire connaître sa décision de quitter le mouvement. Ces remous ne donnent pas une meilleure lisibilité aux objectifs des Femen.

Fortaleza : la justice brésilienne autorise un chantier dans le parc écologique du Cocó

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Retournement de situation dans le dossier du Parc du Cocó, cet écosystème intégré à la zone urbaine de Fortaleza : la décision que la Justice Fédérale avait rendue en faveur de l'interdiction de la construction de deux viaducs dans cette aire protégée, le 8 août dernier, a été invalidée par le Tribunal Régional Fédéral de la 5ª Région (TRF5).

La décision a été rendue par le juge fédéral Edilson Pereira Nobre Júnior, président en exercice du TRF5, le 14 août. Selon le jugement, “la mairie soutient que les allégations de préjudices environnementaux ne sont pas suffisantes pour requérir l'interruption des chantiers”, a statué le juge.

a paralisação da construção dos viadutos causará maior prejuízo à ordem e à economia públicas, tanto por impossibilitar que a sociedade possa usufruir de melhorias no trânsito da região, como por impor severos prejuízos a serem suportados com verbas públicas.

L'arrêt de la construction des viaducs ne fera qu'engendrer de plus grands préjudices à l'ordre et à l'économie publique, tant dans le fait d'empêcher la société de jouir des améliorations du transit de la circulation dans la zone, que dans celui d'imposer de sérieux préjudices évidemment financés par l'argent public.

La veille de la suspension de l'injonction, le 13 août, le procureur de la république Oscar Costa Filho ainsi que d'autres opposants à la construction des viaducs dans le parc du Cocó ont rencontré à Recife le président du TRF5 dans le but de lui démontrer que le projet n'avait bénéficié d'aucune étude sur les possibles impacts environnementaux, au moment où la mairie avait fait appel au Tribunal.

Une évacuation sous le signe de la violence

Polícia agride manifestante. Foto tirada da página do Facebook "Dunas do Cocó".

La police agressant un manifestant. Photo provenant de la page Facebook “Dunas do Cocó”.

L'évacuation du Parc du Cocó a été marquée du sceau de la violence. Le 8 août, des manifestants qui campaient sur le chantier depuis 28 jours dans le but de paralyser le chantier d'abattage des arbres, en ont été délogés manu-militari par des policiers municipaux. Quelques 300 policiers du Groupe d'Opérations Spéciales de la Garde Municipale de Fortaleza ont participé à cette opération d'expulsion.

Des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été tirées par la Garde Municipale et des manifestants ont affirmé que l'intervention avait été excessive de la part de la police. Le professeur d'université Geová Alencar, dénonce :

Reiniciamos o manifesto no meio da rua, gritando palavras de ordem e, de repente, a polícia veio para cima, jogando bombas de efeito moral. Todos nós corremos sem entender.

On a recommencé a manifester une fois sur la voie publique, en chantant des slogans et, tout d'un coup, la police nous est tombée dessus, lançant des grenades à effet assourdissant. Nous nous sommes tous mis à courir sans rien comprendre.

Polícia lança gás lacrimogêneo para dispersar manifestantes. Foto retirada da página do Facebook "Dunas do Cocó"

La police lançant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Photo provenant de la page Facebook “Dunas do Cocó

Le collectif Rapadura Mídia a partagé sur Facebook une série de cinq vidéos tournées en direct dans la nuit du 8 août. Un mini-documentaire réalisé par Canal Popular présente plusieurs témoignages de manifestants après l'expulsion du campement du Parc du Cocó. Une vidéo plus courte montre des arbres abattus, une forte présence policière et des manifestants :

Greenpeace a même commenté la situation :

De fato, a obra é polêmica. Em primeiro lugar, por confiar na expansão do espaço viário como forma de solucionar o problema de congestionamento, o que significa insistir em uma falácia muito criticada pelos especialistas – os carros se comportam como gases, quanto mais espaço há, mais espaço ocuparão, pelo fato de que a melhora no tráfego estimula mais pessoas a utilizarem o carro, levando ao congestionamento novamente. Em segundo, mas não menos importante, por não ter contado com participação popular e ser uma obra que não considera um planejamento de médio e longo prazo da mobilidade da cidade, voltado para a priorização de outros meios de transporte – como a bicicleta, transporte coletivo e andar a pé – que não o carro.

De fait, le chantier est polémique. En premier lieu, parce qu'il fait trop confiance au développement de l'espace routier pour résoudre le problème des embouteillages, ce qui revient à réitérer un sophisme très critiqué par les spécialistes – les voitures produisent des gaz, plus il y a d'espace disponible, plus  ellesoccuperont d'espace, en vertu du simple fait que le décongestionnement du trafic incite plus de gens à utiliser la voiture. En second lieu, mais non moins important, parce qu'il n'a pas tenu compte de la participation populaire et parce qu'il s'agit d'un projet qui ne se préoccupe nullement de planification à moyen ou à long terme en faveur de la mobilité dans la ville qui donnerait la priorité à d'autres moyens de transport – tels que la bicyclette, le transport collectif et la marche à pied – plutôt qu'à la voiture.

 

Sur Twitter, des habitants ont exprimé leur indignation sous les mots-clics #SalveCocó, #SalveoCocó et #OcupeCocó.

 

Sur le plan, la localisation du parc :

Mapa do Parque do Cocó, em Fortaleza. Tirada do blog da Fátima e Cocó

Plan du Parc du Cocó, à Fortaleza. Sur le blog de Fátima et Cocó

Pour comprendre l'histoire

En février de cette année,  Global Voices a évoqué le sujet, à l'occasion de :

 a aprovação de 14 quarteirões de um condomínio residencial sobre área de dunas do rio Cocó. Uma petição chegou a 5 mil assinaturas e dois atos foram organizados via Facebook. Em 2009, uma Área de Relevante Interesse Ambiental das Dunas do Cocó foi criada para proteger o local, após denúncia do mesmo projeto imobiliário pelo movimento Salvem as Dunas do Cocó em 2008.

la délivrance du permis de construction concernant 14 blocs d'un lotissement résidentiel dans le secteur de dunes du Rio Cocó. Une pétition a rassemblé 5 000 signatures et deux manifestations ont été organisées via Facebook. En 2009, une Zone d'Intérêt Écologique  avait été crée dans les Dunes du Cocó pour protéger l'endroit, suite à des dénonciations du même projet immobilier par le mouvement Sauvez les Dunes Cocó en 2008.

Le Parc du Cocó a été crée par décret d'état en 1989, mais une partie de ses 1 046 hectares comprend des entreprises privées, ce qui complique son statut.

En janvier de cette année, la justice a autorisé la construction d'immeubles résidentiels dans les zones résiduelles du Parc et pour résoudre le problème, la mairie a mis au point un TAC (Ajustement de conduite) signée par le Procureur Général de la municipalité. A partir de là, la justice a demandé le feu vert écologique pour la construction et l'on est toujours aujourd'hui, dans une impasse.

Movimento salvem o Parque do Cocó

Mouvement sauvons le Parc du Cocó sur la page Facebook Dunas do Cocó

Tant que la délimitation du Parc du Cocó n'est pas clairement définie, les manifestants restent mobilisés avec les organisations telles que le Mouvements SOS Cocó, le Mouvement Sauvons les Dunes du Cocó et le Mouvement en Défense du Cocó, pour tenter de le  préserver.

Le 2 août, des manifestants, des manifestants qui campaient dans le Parc (NdT: afin de paralyser le chantier d'abattage des arbres) se sont rendus chez le Défenseur Public de l'Union (DPU), ou médiateur public, accompagnés d'avocats du Réseau National des Avocats Populaires (Renap) dans le but de dénoncer l'expulsion des personnes qui occupaient le parc. Selon le médiateur public de l'Union, Dinarte de Pascoa Freitas, les interventions de la police se passaient de nuit, alors que le code de procédure civile prévoit qu'un avertissement préalable soit communiqué aux manifestants et que les actions soient opérées pendant la journée:

(…) “vimos também homens armados a paisana circulando o local e quando passamos na frente do prédio do pelotão especial da Guarda Municipal foi possível perceber uma forte movimentação à 1 hora da manhã”, afirmou um dos manifestantes que preferiu não se identificar.

“On a aussi vu des policiers en civil armés circulant dans le coin et quand on est passé devant le bâtiment du Peloton spécial de la Garde Municipale, on a pu percevoir une grande agitation à 1 heure du matin”, a affirmé l'un des manifestants qui a préféré rester anonyme.

Cocó_n

Photo du compte Facebook de Dunas do Cocó. Sur la pancarte: “Le Coco n'est pas un jardin d'immeuble.”

 

Au cours de cette même nuit, douze véhicules de la garde municipale sont restés en stationnement aux alentours du campement. Les réseaux sociaux ont permis de rameuter un grand nombre de personnes qui sont venus s'ajouter aux manifestants dans le campemant, mais les rondes de la police ont continuer les nuits suivantes intimidant ainsi les défenseurs du Parc.

Le jour même de cette expulsion violente, la Ministère Public du Ceará (MP-CE) a interrogé le secrétariat municipal à la sécurité pour des informations sur l'opération demandant, par les voies officielles, s'il y avait bien eu un mandat judiciaire qui justifie l'action. Le communiqué rappelait qu'il fallait préserver l'intégrité physique des campeurs ainsi que le patrimoine écologique que représente le Parc du Cocó.

“Estamos preocupados com o conflito e a violência que se instalou. O cidadão precisa ser protegido no seu direito”, disse o promotor de Justiça José Francisco de Oliveira Filho à Globo.

“Nous sommes préoccupés par le conflit et par la violence qui s'est installée. Le citoyen doit être protégé dans l'exercice de son droit”, a déclaré le procureur José Francisco de Oliveira Filho à la  chaîne TV Globo.

La présidente de la commission des droits de l'homme à l'Assemblée Législative a jugé l'action “agressive” et a suggéré de déposer une plainte auprès du Ministère Public.

Le département cearense de l'Institut d'Architecture du Brésil a émis une note dans laquelle il considère que le projet de la mairie n'est pas adapté et qui plus est, pas en phase avec les directives de la Politique Nationale pour la Mobilité Urbaine, promulguées en 2012, et du Plan Municipal de Mobilité Urbaine. L'Institut en appelle à l'expérience internationale pour démontrer que les viaducs et les voies aériennes contribuent à la dégradations des quartiers périphériques, présentant ensuite en vidéo des solutions alternatives au viaduc proposé :

Bangladesh : Le bilan écologique très lourd de la ville nouvelle de Purbachal à Gazipur

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Tous les liens associés renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire.

Au Bangladesh, la dernière controverse sur la pression foncière a été soulevée par un projet immobilier du gouvernement appelé “Purbachal, ville nouvelle”, à proximité de Dacca. Les habitants locaux disent que ce projet d’expansion a détruit les espaces verts et l’écosystème de 1600 acres de terres cultivées, de forêts, de vergers et de plans d’eaux dans le centre du district de Gazipur, ignorant les recommandations du ministère de l’Environnement.

Dacca, la capitale du Bangladesh, est considérée comme l’une des mégapoles qui grandissent le plus rapidement au monde. Entre 1990 et 2005, la ville a doublé de taille, en passant de 6 à 12 millions d’habitants. D’ici 2025, les Nations Unies prédisent que Dacca abritera plus de 20 millions de personnes.

Les caractéristiques significatives de cette croissance comprennent une urbanisation rapide, une migration en masse depuis les régions rurales, les difficultés liées à la pollution, la surpopulation, la baisse du niveau d’eau dans les nappes phréatiques et un manque de services adaptés à une population en croissance. La mégapole ne peut soutenir un fardeau de 14,4 millions d’habitants sur ses 360 km2 de superficie.

Nearly 1600 acres to be flattened in government housing project. Image by Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Près de 1 600 acres de terre réquisitionnés pour le projet de ville nouvelle du gouvernement. Image par Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Le gouvernement a déjà présenté son projet d’extension de la ville de Dacca. Le projet incorporera les municipalités voisines de Narayanganj, Tongi, Gazipur, Savar, Kadamrasul, Siddhirganj et Tarabo dans celle de la ville de Dhaka. La ville de Dhaka a été divisée en deux – les zones Nord et Sud – pour une meilleure administration.

D’après les statistiques de la Banque Mondiale, la zone urbanisée de la ville de Dacca représente 48%, mais une grande partie est occupée par des installations rurales et des constructions éparpillées (18%) entourées de forêts d'arbres spécifiques. Quant à la zone non-urbanisée, une grande partie est dominée par des terres agricoles. Les forêts et les terres agricoles sont les victimes de cette urbanisation rapide.

Le site internet de Rajdhani Unnayan Kartripakkha (RAJUK), l’Autorité chargée du développement de la capitale du gouvernement du Bangladesh, a fourni des détails sur le projet “Purbachal, ville nouvelle” :

Il s’agit de la plus grande cité planifiée dans le pays. La zone concernée par ce projet s’étend sur 6 150 acres de terrain, localisés entre Shitalakhya et la rivière Balu, dans la zone d’autorité du commissariat de Rupgonj, district de Narayangonj, et celle du commissariat de Kaligonj, district de Gazipur, au nord-est de Dhaka. […]

Les travaux de développement se poursuivent sur 4500 acres (dans la partie de Narayangonj) depuis l’année fiscale 2002-2003 et sur les 1500 acres restants (dans la partie de Gazipur), les travaux ont débuté en janvier 2013.

 

Gazipur est un site remarquable avec sa forêt unique de Sals et abrite le Parc National Bhawal. Ce dernier est un site protégé par l’IUCN. Une étude de projet territorial menée par RAJUK rapporte que 42.46% de la zone est couverte de forêts, 39.47% de terres cultivables et 9.75% par des fermes. Les articles de journaux disent qu’une grande zone forestière contenant des arbres de Sals et une faune et flore très variées sera détruite dans le cadre des chantiers du projet “Purbachal, ville nouvelle”.

Le ministère de l’Environnement a demandé à RAJUK de construire des lotissements d’habitations en évitant la zone forestière, mais cela n’a pas été pris en compte. Outre les projets territoriaux, les forêts de Sals sont rasés pour de nombreuses autres raisons – pour construire un terrain d’exercices pour l’armée du Bangladesh, pour planter des espèces invasives transgéniques d’« acacias » dans le cadre d'un plan de foresterie sociale tout en déracinant les arbres existants, etc.

A man who lives on the land shouts at the governments decision to flatten the land destroying trees for a housing project. Image by Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Un habitant protestant contre la décision du gouvernement d'abattret les arbres, dans le cadre d'un projet de développement immobilier. Photo  Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Après son retour de Gazipur, Faisal Rahman a écrit sur UNB Connect, un site d’information en ligne :

Les populations des villages affectés par le développement territorial, dont les villages de Barcow, Bashabashi, Kalikuthi, Puba Talna et Parabarta, ont montré à notre équipe les signes d’abattages ou de déracinements massifs – notamment de jacquiers, de manguiers, de bambous et de plantations de Sals – dans la zone.

Environ 150 acres de rizières, situées à Padarir Beel, ont déjà été remplies de boue. La zone du Beel (étang) est constituée de 800 acres de terre, elle est une source naturelle de poissons en saison de pluie.

Le blogueur Biplob Biswash vit dans un des villages du site de développement. Il a décrit en bangla sur la platforme de blog Amar Blog  comment le projet d’acquisition des terres se fait au détriment des habitants, qui ont été évincés de force :

যেখানে এখন জমি দাম হচ্ছে বিঘা প্রতি ১ কোটি থেকে দেড় কোটি টাকা সেখানে রাজউক ৯৫ সালের ভুয়া দলিল অনুসারে জমির দাম দিচ্ছে মাত্র ১ লাখ টাকা বিঘা। শুধু কি তাই, কোন গ্রামবাসী যদি বিল আনতে যায়, সরকারি ও রাজউকের কর্মচারীরা ঘুষের জন্য প্রায় তার পুরো বিলের টাকাই রেখে দেয়। যদি সে বলে যে তাহলে আমি কি পেলাম?, আমার জমি-জমা, বাড়ি-ঘর সবই সরকার কে দিয়ে দিলাম, আমি তাহলে কি পেলাম?, আর আমি এখন কি নিয়ে থাকবো, আমার ভবিষ্যৎ চলবে কি করে?

Alors que le bigha (0.33 acre) vaut à cet endroit 1 million à 1.5 millions de takas, RAJUK utilise un décret de 1995 pour acheter le bigha à seulement 100 000 takas. De plus, si un habitant du village va chercher son dû, les employés corrompus de l’Etat et du RAJUK en conservent presque la totalité. Il peut alors se demander : Qu’ai-je donc obtenu ? J’ai perdu mon terrain, ma maison, je donne tout à l’Etat, mais moi qu’est-ce que j’obtiens ? Comment vais-je vivre maintenant ? Comment vivrai-je à l’avenir ?

Le blogueur écrit aussi que ceux qui refusent de quitter leur résidence sont harcelés par la police et les caïds locaux en étant poursuivis en justice par des faux chefs d’accusation.

Un recours a été déposé par l’Association des Avocats spécialisés dans l’Environnement au Bangladesh car le projet immobilier n’a aucun certificat environnemental valide délivré par le ministère de l’Environnement pour occuper des terrains et construire dans les zones de Borakau et Parabath à Gazipur.

Le 1e août 2013, la Haute Cour a ordonné aux autorités concernées de cesser leurs activités jusqu’à nouvel ordre dans le cadre du projet immobilier de Purbachar, à Gazipur.

Wetlands and fauna are filled with sand for land development for government housing project. Image by Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Les marécages et la faune sont repoussés par le sable amené pour l'extension des terres nécessitée par le projet immobilier du gouvernement. Photo Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Un certain nombre d’organisations dont Paribesh Bachao Andolon (Mouvement Sauver l’Environnement), Bangladesh Paribesh Andolon (Mouvement Environnement de Bangladesh) et l’Institut d’Architecture de Bangladesh ont visité les sites d'extension à Gazipur [bn] et réclamé les points suivants :

১. রাজউক এর পরিবেশ বিধ্বংশী কার্যক্রম অবিলম্বে সম্পূর্ণ বন্ধ করা।
২. পূর্বাচল প্রকল্পের নামে পরিবেশ বিধবংশী কর্মকান্ডের ক্ষতি নিরূপণ করতে একটি তদন্ত কমিটি গঠন করা।
৩. পূর্বাচল প্রকল্পের নামে এরূপ বিধবংশী এবং অমানবিক কর্মকান্ডের জড়িত রাজউকের কর্মকর্তাকে দৃষ্টান্তমূলক শান্তি প্রদান করা।
৪. নিরীহ এলাকাবাসীর বিরুদ্ধে মিথ্যা হয়রানিমূলক মামলা নি:শর্তভাবে প্রত্যাহার করা।

1. Faire entièrement cesser les activités d'extension de RAJUK, qui détruisent l’environnement.

2. Constituer un commission d’enquête pour établir et réparer les torts causés par les activités destructrices commises au nom du projet Purbachal.

3. Condamner de manière exemplaire les employés de RAJUK impliqués dans ces activités destructrices et inhumaines commises au nom du projet Purbachal.

4. Abandonner, sans aucune condition préalable, les plaintes lancées  contre les habitants innocents de la zone.

Le blogueur Biplob Biswash a écrit dans un autre post :

বাহিরের মানুষ সবাই খুব মজা পাচ্ছে এখানে পৃথিবীর আধুনিকতম শহর হবে, সেই শহরে বসবাস করবে অতি সুখের সাথে। কিন্তু তারা কি একবারও সেই মানুষ গুলির অনোভূতি টুকু অনুভব করেছেন, যাদের চৌদ্দ পুরুষের সঞ্চিত শেষ সম্বলটুকু জোর করে কেড়ে নিয়ে এই শহর বানানো হচ্ছে, যে মানুষ গুলির শিকড় উপড়ে তুলে আস্তাকুড়ে ছুড়ে মারা হচ্ছে, যে মানুষ গুলিকে সর্বস্য হারিয়ে খোলা আকাশের নিচে গিয়ে দাড়াতে হবে। জানি না, কেউ তাঁদের এই কষ্টের সামান্যতম অংশও অনুভব করতে পেরেছেন কি না।

De l’extérieur, les gens se réjouissent qu’une ville moderne soit construite à cet endroit où pourront vivre heureux. Mais ont-ils une seule fois pensé à ce que peuvent ressentir les personnes qui sont dépossédées de force de la terre que leur a laissé leurs ancêtres et sur laquelle est construite la nouvelle ville ? Les personnes déracinées et jetées dans l’oubli ? Les personnes qui perdent leur abri et qui devront survivre sans toit ? Je ne sais pas si les gens ont pu ressentir ne serait-ce qu’une infime partie même de leur détresse.

Dans le monde, la proportion moyenne des zones forestières d’un pays est de 26% alors que le Bangladesh n’en a que 18% [bn]. Si les zones forestières qui restent ne sont pas protégées, le pays devra faire face à des conséquences sévères sur l’environnement, à l'avenir.

Venezuela : La tour David à Caracas, le plus haut bidonville du monde

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VocativVideo partage une vidéo sur la ‘Tour David’ au Venezuela, un édifice inachevé de 45 étages occupé par des squatters dans les années 90.

A l'origine, cette tour, coiffée d'un héliport, devait être le symbole du brillant futur financier de Caracas, mais sa construction a été stoppée par la crise bancaire et la mort soudaine de celui qui lui a donné son nom : David Brillembourg.

Aujourd'hu,i alors que le gouvernement est aux prises avec une pénurie de logement dans la capitale, la  tour est un symbole sinistre de ce qu'aurait pu être cette ville en proie à la criminalité. Elle est obstinément accusée d'héberger en son sein le crime,  la drogue et la corruption. Mais pour ceux qui l'habitent, qui y ont passé parfois toute leur vie, c'est leur foyer, tout simplement.,


Brésil : la projection d'un documentaire interdite par la police militaire

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Des officiers de la police militaire ont interdit la projection du documentaire “Menino Joel” (un garçon nommé Joel) [pt, comme tous les liens suivants],sur la mort d'un enfant durant des opérations des forces de l'ordre dans un quartier populaire au nord-est d'Amaralina au Salvador, à Bahia, à l'endroit même où aurait du avoir lieu la projection.

Imagem publicada na página de Facebook Mídia Periférica acompanhando a nota de repúdio da Associação de Moradores do Nordeste de Amaralina.

Image de la page facebook Mídia Periférica, accompagnée du communiqué de l'association AMNA. Le texte dit : “[Il n'est] Rien qu'un chiffre ? Dans l'Etat de Bahia il en va ainsi. Et pour vous ?”

Samedi 3 août, quelques personnes de l'Association des habitants du nord-est d'Amaralina (AMNA) ont été surpris par des policiers armés lors de la  projection d'un film club Cinemalóca. Les officiers affirment que le film incite les habitants à la haine contre les militaires, d'après le communiqué publié par AMNA. Les jeunes ont tenté de négocier avec les officiers mais l'activité a été suspendue.

Le film “Menino Joel” du réalisateur italien Max Gaggino, est un documentaire comprenant des témoignages des proches de Joel da Conceição Castro, un enfant de 10 ans, mort lors des actions de la police militaires dans le quartier, en 2010. En juin dernier, Carlos Alberto Conceição, le cousin de Joel, a été également tué par la police militaire, ce qui a provoqué une série de manifestations dans les rues de la ville.

Cela aurait été la troisième projection cinématographique organisée par cette association  dans le but de “faire participer et faire réagir la communauté sur la violence, les conditions de vie précaires du quartier et l'abandon de la part des autorités publiques”.

L'effet boomerang de la “boîte de plaintes” du gouvernement espagnol

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La ministre espagnole de l'Emploi et de la Sécurité Nationale, Fatima Banez, a lancé une “boîte de plaintes” afin de combattre la fraude au travail. Le gouvernement encourage les citoyens à signaler anonymement les cas de fraudes commis par des entreprises et des travailleurs afin d'approfondir les enquêtes menées par le Bureau de l'Inspection du Travail.

Cartoon by J.R Mora. Used with permission.

Dessin de J.R Mora. Utilisé avec autorisation.

La “boîte” est un formulaire en ligne consultable sur le site du Ministère.

Cette décision a suscité la controverse dans la blogosphère et sur les réseaux sociaux, et crée un effet boomerang contre le gouvernement espagnol : les premières plaintes reçues grâce à ce système concernaient le gouvernement lui-même et les membres de la sphère politique, non les citoyens ordinaires comme cela était prévu. Une fois de plus, les Espagnols ont démontré leur bon sens et leur humour en répondant à l'action gouvernementale.

La principale critique de cette boîte de plaintes est, qu'avec elle, le gouvernement transforme les citoyens en “mouchards”, créant un climat accusateur qui ressemble davantage à un système autoritaire qu'à une démocratie. Les critiques révèlent aussi que l'objectif réel est de persécuter les personnes les plus vulnérables de la société au lieu de poursuivre les citoyens les plus riches coupables d'évasion fiscale, ou de réduire le chômage.

La contradiction n'est pas passée inaperçue: ceux qui déclarent combattre les fraudes font partie d'un gouvernement accablé par les scandales de corruption massive et suspecté de financer illégalement le parti, le Parti Populaire (PP).

Le journaliste Antonio Maestre a soumis une plainte via la nouvelle boîte, contre la Secrétaire Générale du PP, Maria Dolores de Cospedal, et a invité les followers à marcher sur ses traces:

Le lien vers la boîte de l'emploi où vous pouvez, comme moi, déposer une plainte. Ou une de vos inventions. http://t.co/LjY0rSgP8q

— Antonio Maestre (@AntonioMaestre) 6 août 2013

Capture d'écran d'une plainte soumise par Antonio Maestre

L'économiste Ignacio Trillo a également publié des captures d'écran des plaintes qu'il a soumis sur le site du Ministère contre les fonctionnaires du Parti Populaire, et les affiche sur son blog avec le commentaire suivant:

No hay que ser meridianamente inteligente para interpretar que esta iniciativa de Báñez, que cada vez cuenta en su Departamento con menos inspectores de Trabajo para estas tareas de inspección y control del fraude laboral, en contra de lo que se presume, no va destinada prioritariamente a descubrir y penalizar al malvado empresario explotador que mantiene a su plantilla de personal sin seguros sociales o pagándole en negro (…).Por el contrario, se trata de enfrentar, entre ellos, a las principales víctimas principales de la crisis, trabajadores y también entre pequeños autónomos, mientras más se encuentren en la escala inferior, mejor, como los que cobran ridículas prestaciones como los 420 euros al mes como único ingreso del Plan Prepara de su Ministerio, destinado a desempleados de larga duración que han finalizado la cobertura del desempleo y a los que la derecha, para más deshonra de los afectados, considera unos vagos por no encontrar o querer, como dicen, un puesto de trabajo.

Il ne faut pas être trop intelligent pour comprendre que cette initiative de Banez, qui a de moins en moins d'inspecteurs du travail dans son Département, ne vise pas principalement à découvrir et pénaliser les malfaisants hommes d'affaires qui ne fournissent pas de sécurité sociale à leur personnel ou les paient sous la table… Au contraire, elle affectera, entre autres, les principales et primordiales victimes de la crise, les travailleurs et les auto-entrepreneurs. Et aussi de préférence les personnes au plus bas de l'échelle, celles qui reçoivent des prestations ridicules, comme les 420 euros par mois issus du plan PREPARA, le seul revenu dont peuvent bénéficier les chômeurs de longue durée qui ont épuisé tous leurs droits. Ceux que la droite, dont le manque de respect affecte le plus les chômeurs, appelle des paresseux car ils ne trouvent pas ou ne veulent pas trouver, selon leurs mots, un emploi.

Pendant ce temps, d'autres ont remis en question la légalité de cet outil. La blogueuse Myriam Sanchez Nocea, une professionnelle du droit, a donné une vue d'ensemble de la loi espagnole sur son blog Recursos Humanos y Derechos [es]:

Denunciar a alguien es otorgar al/ a la  denunciante un poder muy peligroso; no sólo porque puede dar lugar a venganzas, revanchas,….; sobre todo es peligroso porque:

-  se otorga a la ciudadanía el poder de interpretar las leyes. ¿Pero tenemos tod@s la formación jurídica necesaria para ello?. Me podrán decir que sólo se pide al ciudadano que señale que  “hay algo que no le cuadra”.

Vale, es verdad. Pero ¿y si la denuncia conllevara la suspensión cautelar de la prestación hasta que el organismo administrativo correspondiente termine la investigación?.

- Se convierte a la ciudadanía en  “agente de la autoridad”, en empleado público. ¿Acabaremos en una sociedad de espías y espiados?. ¿Trabajaremos gratis para el poder?.

Se plaindre contre quelqu'un donne au dénonciateur un pouvoir très dangereux; non seulement car il peut mener à la vengeance, aux représailles…; mais il est surtout dangereux car:

- il donne au citoyen moyen le pouvoir d'interpréter les lois. Mais avons-nous tous la formation juridique pour cela? Selon moi, ll demande au citoyen de signaler uniquement “ce qui cloche”.

D'accord, c'est vrai. Mais si la plainte mène à l'avertissement de suspendre une prestation jusqu'à ce que l'autorité compétente termine son enquête ?

- Il transforme le citoyen en un “agent d'exécution de la loi” dans l'emploi public. Cela créera-t-il une société d'espions et d'espionnés ? Travaillerons-nous gratuitement au service du pouvoir?

Dans un récent article, le journal en ligne El Diaro.es a souligné que même la loi de la gestion de l'Inspection du Travail spécifie “qu'aucune plainte anonyme ne sera prise en considération.” Le gouvernement s'est défendu, arguant que la nouvelle mesure porte davantage sur les notifications que sur les plaintes.

Le blog Los Rábanos por las hojas [es] a désapprouvé tout en ironisant :

 Para la ministra de Empleo, Fatima Bañez “el Estado de bienestar español y las conquistas sociales alcanzadas” están en peligro. Y no, la crisis no tiene la culpa. La gran amenaza se llama fraude laboral y, ante tamaño desafío, la ministra ha recurrido a un arma inesperada: el chivatazo ciudadano.

Pour la ministre de l'Emploi Fatima Banez “l'Etat-providence espagnol et ses acquis sociaux” sont en danger. Et non, la crise n'est pas responsable. La menace principale est la fraude au travail et, face à un tel défi, la ministre a eu recours à une arme inattendue: le citoyen mouchard.

Alors que les premières réactions sur le Net se moquaient essentiellement de cette nouvelle façon de combattre les irrégularités dans le monde du travail, les internautes se mobilisent maintenant contre la boîte de plaintes controversée, et demandent son arrêt.

L'Egypte aux prises avec un zombie et un vampire

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La situation actuelle en Egypte représente un défi pour tous : les diplomates, les citoyens, les journalistes et commentateurs. L'armée a fait un usage excessif de la force pour disperser les sit-ins des membres des Frères musulmans et de leurs sympathisants qui campaient en soutien au président déchu, Mohammed Morsi. Illustrant la complexité de la situation, l'artiste égyptien Mohammed Fahmi, connu sous le pseudonyme de Ganzeer, a représenté l'armée sous les traits du commandant en chef des forces armées égyptiennes en vampire et les Frères musulmans sous le visage de Mohammed Morsi, en zombie, tout en soulignant:

L'un boit votre sang et l'autre mange votre cerveau.

 

"أحدهم يشرب من دمك والآخر يأكل مخك" رسم جنزير

“L'un boit votre sang, l'autre mange votre cerveau”. Dessin de Ganzeer.

 

Caraïbe : Des blogs Tumblr d'artistes

Syrie : des photos de munitions

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Sur le blog Brown Moses [en anglais] on trouve de nouvelles photos et vidéos de que l'on pense être des munitions utilisées dans les  ”bombardements à l'arme chimique” du 21/08/2013 en périphérie de Damas, en Syrie. Le blog avance qu'ils sont similaires à d'autres trouvées durant cette guerre, et dont ferait usage les forces d'Assad à Daraya, Adra, et Khalidiya.

Photo de munition prises à Ein Tarma le  21 Août 2013. Source : Page Facebook de coordination de ‎EinTarma 

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