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Comment aider les victimes du typhon aux Philippines

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Tacloban typhoon survivors wait in line during a relief distribution. Government photo

A Tacloban, les survivants du typhon font la queue pour une distribution de vivres. Photo officielle

[Les liens dirigent vers des pages en anglais]

Voir aussi notre dossier spécial sur les dégâts du typhon Haiyan aux Philippines.

A l'heure où ce billet est rédigé, on compte 2357 morts et 338.000 personnes accueillies dans des centres d'hébergement, une semaine après que le typhon sans précédent Haiyan (Yolanda) a frappé la zone centrale des Philippines. Ces chiffres risquent d'augmenter quand les sauveteurs auront atteint les provinces reculées de Samar et Leyte et fait l'état des lieux.

Des milliers de personnes sont mortes après le passage du typhon à Tacloban, la capitale de la province de Leyte. Plusieurs villes ont été détruites et laissent beaucoup de sans logis. les survivants se plaignent du manque de secours fournis par le gouvernement. On rapporte que des réfugiés sont morts de faim. Mais le gouvernement dément la lenteur des secours apportés aux victimes du typhon.

On a besoin en urgence de dons pour sauver d'autres vies et réhabiliter les villes touchées. Heureusement, l'aide afflue du monde entier. Les autorités ont dressé une liste des organisations habilitées à recevoir les dons internationaux. Plusieurs fondations et des écoles reçoivent toutes les aides. Les dons peuvent être envoyés par iTunes et par téléphones mobiles. Western Union ne facturera pas de frais de transfert vers les Philippines jusqu'à la fin du mois.

L'auteur de ce billet recommande l'action de Citizens’ Disaster Response Center (Centre citoyen d'aide aux catastrophes), Alliance Nationale pour les Philippines (pour les résidents des Etats Unis), et Sagip Migrante.

The govenrment's disaster mitigation and response map. The red areas are the most affected provinces in the Visayas.

Carte officielle de l'aide apportée à la catastrophe. Les zones en rouge signalent les provinces les plus touchées des Visayas.

Le site officiel du gouvernement donne des mises à jours des dégâts causés par Haiyan et des actions d'aide apportées. Les personnes qui recherchent leurs familles ou leurs amis peuvent utiliser Google Person Finder et le formulaire de recherche de la Croix Rouge. De son côté, le gouvernement a publié sur son site une liste des personnes décédées dans les provinces touchées par le typhon.

Sur Twitter, le hashtag principal pour suivre la situation est #yolandaph. En ce qui concerne l'aide, c'est #reliefph. Pour les secours, #rescueph. Et pour retrouver une personne disparue, #tracingph.

Robert Plaza souligne l'importance des réseaux sociaux en ce qui concerne l'organisation de la coordination pendant et après la catastrophe : 

C'est malheureusement le moment pour les réseaux de montrer leur efficacité devant cette catastrophe. Jusqu'à présent les réseaux sociaux n'ont pas déçu – sauf bien sûr dans les zones où l'électricité et les communications ont été détruites, cela se comprend.  En dehors des zones touchées, cependant, c'est différent : les médias sociaux sont devenus un outil très pratique pour solliciter les gens à apporter leur soutien.

PHOTO via @jeffcanoy: Vue aérienne des destructions dans la province de Leyte #YolandaPHpic.twitter.com/r0QMpdeSBP

A damaged church in Aklan province. Photo by Aklanon AKO ( I Love Aklan)'s Facebook Page

Une église détruite dans la Province d'Aklan. Photo de la page Facebook d'Aklanon AKO ( I Love Aklan)

A relief packing operation in Tacloban. Government photo

Opération de secours à Tacloban. Photo officielle

The contents of the government's food pack given to typhoon survivors

Composition moyenne d'un colis alimentaire familial distribué aux survivants du typhon

 

Les secours arrivent à l'Ile Pan de Azucar, à Conception, Iloili par hélicoptère. Nos efforts ne se limitent pas à l'est des Visayas.

Un arc en ciel sur Tacloban, pour marquer la première semaine de cette tragédie. C'est l'espoir.

Le Manila Times énumère les secours prioritaires que devrait fournir le gouvernement:

Une quantité innombrable de morts n'a pas été enterrée et les corps en putréfaction sont un risque potentiel de maladies. Enfin, la puanteur des cadavres rend le travail des sauveteurs insupportable.

Il ne faut pas oublier les personnes gravement blessées et les malades. S'ils ne reçoivent pas des soins rapidement, ils vont s'affaiblir et mourir, et rejoindre les statistiques déjà si difficile à accepter.

Ils y a aussi des centaines de milliers de personnes qui n'ont plus rien, littéralement plus rien. Plus de maison (envolées), plus de nourriture (ils ont perdu leurs provisions pendant le typhon), et rien d'autre que les vêtements qu'ils avaient sur le dos (le reste de leurs vêtements a été abîmé et emporté par Yolanda).

Boo Chanco reconnaît le bien fondé des critiques sur la lenteur des secours du gouvernement :

Je remets en cause la validité des appels à arrêter les critiques sur la lenteur des opérations de secours par le gouvernement. Il semble que ces critiques, particulièrement quand elles viennent de l'étranger, sont nécessaires pour que nos bureaucrates prennent conscience de l'urgence de la situation. On doit rester unis face à cette tragédie, mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas souligner comment les choses pourraient et devraient être faites pour une meilleure efficacité.

Violeta Loez Gonzaga (sur la page Facebook de Mila Aguilar), assistante sociale au gouvernement, demande plus de considération dans les jugements sur l'aide fournie par gouvernement :

Nous sommes lents, soit. Mais n'oubliez pas que nous ne sommes que cinq au bureau de Tacloban actuellement, dont le directeur et son adjoint. Nous ne savons pas si les autres sont vivants, blessés ou même morts. Nous n'avons pas le temps de nous en préoccuper.

Les routes restent bloquées par des gravats et il n'y a plus de transports directs. Nos personnels sur le terrain sont des hommes eux aussi. Ces êtres humains, eux-mêmes victimes, forment le gouvernement sur lequel on s'acharne et que l'on trouve lent. Nous ne sommes pas assez rapides même selon nos exigences mais comprenez que Yolanda dépasse ce que nous pouvions prévoir et ce à quoi nous étions préparés.


Des affiches sur l'environnement de la période soviétique

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Skyffal présente [russe] une collection d'affiches sur l'environnement de l'époque soviétique. Le blogueur écrit fréquemment des articles sur les problèmes environnementaux au Kazakhstan, quelques-uns de ses lecteurs sont d'ailleurs nostalgiques des “programmes de sensibilisation et d'éducation environnementales” de l'époque soviétique.

Voici ci-dessous, quelques affiches rassemblées par le blogueur : 

 

"Clean air to cities".

“De l'air pur pour les villes”.

"When you cut one [tree], plant ten [trees]".

” Quand vous coupez un [arbre], vous devez en planter dix autres”.

"Protect!"

“Protégez !”

"The forest should be protected!"

“Il faut protéger la forêt !”

Les Wikicités: un projet brésilien au forum mondial pour la démocratie à Strasbourg

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Considérée comme la “capitale de la démocratie participative”, Porto Alegre sera un des thèmes de discussion du Forum mondial pour la démocratie [en anglais], qui se tiendra à Strasbourg, en France, du 23 au 29 novembre. Cet événement organisé par le Conseil de l'Europe et soutenu par le gouvernement français, s'intéressera, entre autres, au projet PortoAlegre.cc, développé à l'Université de la vallée du Rio dos Sinos (Unisinos).

Cette initiative est née du concept de Wikicidade (wikicité): une plate-forme numérique qui, comme il est expliqué sur le site du projet, rend possible une discussion interactive sur le développement de la ville.

PortoAlegre.cc est un espace de radicalisation de la démocratie, un lieu où l'on vous donne la parole, où vous avez l'opportunité de parler de la ville, de montrer ce qu'elle a de bon et ce qu'il est nécessaire d'améliorer. Mieux encore vous pouvez donner votre opinion sur les moyens de ces améliorations et aider les personnes concernées à transformer ces idées en réalité.

Pendant la conférence, le concept  portoalegre.cc  sera détaillé sur un tableau décrivant l'importance et le futur des wikicités [en anglais] :

Donner aux citoyens l'initiative et le contrôle des politiques inverse le modèle traditionnel de modèle d'élaboration de politiques – quels ont été les résultats des expériences de wikicity,  et quels ont été les défis rencontrés ?

Vous pouvez visionner ci-dessous la  vidéo commémorant la première année de portoalegre.cc :

La Corée du Sud veut réguler les jeux en ligne au même titre que la drogue ou l'alcool

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[Les liens renvoient à des sites en anglais sauf mention contraire]

Drogue, alcool et jeux d'argent. Le gouvernement sud-coréen veut ajouter à cette liste de domaines déjà sous contrôle un quatrième vice – les jeux en ligne.

En octobre 2013, les législateurs sud-coréens ont présenté un projet de loi qui régulerait les jeux en ligne d'une manière similaire à la drogue et l'alcool. Comme l'ont relaté les médias locaux, le Ministère de la santé et de la protection sociale est allé encore plus loin [coréen] en désignant les jeux en ligne comme l'un des quatre générateurs d'addiction [coréen] nécessitant un contrôle de l'Etat.

Si la réaction des internautes oscille entre railleries et critiques, la proposition a sans surprise subi les foudres des représentants de l'industrie des jeux, furieux d'être associés aux drogues et aux jeux d'argent.

 

New main image of the Korea Internet and Digital Entertainment Association's website

Nouvelle image d'accueil du site de l'Association coréenne du divertissement numérique et en ligne qui affiche ses “condoléances à l'industrie des jeux en Répubique de Corée”, faisant référence à la décision du gouvernement qui signe l'arrêt de mort de l'industrie du jeu coréenne. Utilisation non commerciale.

L'association coréenne de divertissement numérique et en ligne (Korea Internet and Digital Entertainment Association) a mis en ligne une pétition [coréen], proclamant que la décision du gouvernement signerait l'arrêt de mort de l'industrie coréenne du jeu, qui représente plus de 60% du marché des contenus du pays. En quelques jours seulement, la pétition rassemblait plus de 55 000 signatures.

Les médias sociaux coréens ont été envahis par les commentaires sarcastiques se moquant du projet de loi, certains utilisateurs déclarant qu'ils pousseraient sa logique au maximum en se faisant porter malades :

J'accueille avec joie l'idée de l'addiction au jeu reconnue comme une maladie. Je vais définitivement me faire diagnostiquer comme souffrant d'addiction au jeu par le médecin du travail de mon entreprise.

Maintenant que l'addiction au jeu est reconnue comme une maladie, je vais pouvoir partir en congé maladie, et on va peut-être même me déclarer handicapé ! Je pourrais utiliser l'autocollant handicapé sur ma voiture, et échapper aux frais de stationnement.. Ça vaut le coup de jouer !

Quelques voix plus sérieuses ont exprimé leur inquiétude que les législateurs et le gouvernement comprennent mal l'industrie du jeu vidéo ou le comportement du joueur :

La raison pour laquelle le problème de l'addiction aux jeux en ligne a pris des proportions énormes, c'est l'incompréhension par beaucoup du concept de “réalité virtuelle”. Les gens ont tendance à développer une peur irrationnelle de ce qu'ils ne connaissent pas. En fait, je pense que personne n'a réellement une idée claire des développements futurs de l'industrie des jeux vidéos.

Il y a quelques années, les autorités avaient présenté des statistiques sur l'addiction aux jeux, qui se sont avérées plus tard être des statistiques relatives à l'addiction à Internet. On ne pouvait pas utiliser ces chiffres comme preuves contre l'addiction aux jeux. Par ailleurs, cette étude s'avère infondée. De nos jours, ils n'essaient même pas de fournir des données et décrètent aveuglément que les jeux vidéos mènent à l'addiction. Les problèmes soulevés par l'addiction au jeu ne font désormais plus l'objet d'un débat rationnel.

La récente évolution de l'affaire fait écho à une autre controverse à propos d'un système de coupure mis en place par le Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, qui imposait un temps de jeu en ligne limité pour les jeunes de moins de 16 ans — un autre exemple de décision bureaucratique impopulaire dont les internautes ont dénoncé l'ignorance et l'inefficacité :

Quatre points que les pro-coupure ont en commun. 1. Ils ne connaissent pas les détails de cette loi. 2. Ils ne connaissent pas les droits des étudiants. 3. Ils ne connaissent pas les véritables causes de l'addiction au jeu. 4. Ils ne connaissent pas la structure de l'industrie des jeux (ils ont appris que les société de jeux gagnent beaucoup d'argent et en déduisent qu'elles sont comparables aux grosses entreprises)

De nombreux internautes ont souligné que les autorités n'ont pas su prendre du recul, consciemment ou non :

@idgmatrix:게임 중독이란 없다. 다만 여가와 놀이 시간의 심각한 부족이 있을 뿐이다. 원인과 결과를 뒤집지 말라. 우리의 연간 근무시간은 세계 1위를 달리고 있고[...]

@idgmatrix: L'addiction au jeu n'existe pas. Ce que l'on constate c'est un manque notable de temps libre dédié au loisir et au divertissement. Ne confondez pas les causes du problème avec ses symptômes. La quantité annuelle d'heures de travail en Corée compte parmi les plus élevées du monde [...]

En fait, ça ne m'étonne pas que nos jeunes soient addicts aux jeux vidéos, avec tous les problèmes émotionnels auxquels ils sont confrontés — il est compréhensible que, prisonniers d'un système éducatif de m**** pendant 12 ans, ils souhaitent échapper à la réalité (en jouant).

@kinophio: 게임중독 여론은 최소한 3개 층위의 크로스다. 학부모의 지지율이 절실한 정치권, 지위의 안전과 돈줄을 확보하고픈 정부부처/민간단체, 그리고 ‘진심으로’ 게임이 미운 학부모들이다.

@kinophio: Il y au moins trois groupes d'intérêts concernés par le débat sur l'addiction au jeu : les groupes politiques qui cherchent désespérément le soutien des parents, les secteurs de l'administration et les organisations privées qui souhaitent sécuriser leurs statut et sources de bénéfices, et enfin les parents, qui eux détestent vraiment les jeux.

“Qu'on dise à l'Arabie saoudite” d'arrêter de réprimer les immigrants éthiopiens

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Le 4 novembre 2013, l’Arabie Saoudite s'est lancée dans une chasse aux immigrants sans-papiers. Plus de 7 millions de travailleurs étrangers et leurs familles vivraient en Arabie Saoudite. En avril 2013, les autorités saoudiennes ont décrété une période d’amnistie donnant aux sans-papiers 7 mois pour régulariser leur situation ou quitter le pays.  

Les immigrés originaires d’Ethiopie sont les plus touchés par cette répression qui a provoqué des émeutes et des violences. L'Ethiopie est en train de procéder au rapatriement de ses citoyens en situation irrégulière en Arabie Saoudite après appris qu’un Ethiopien avait été tué par la police saoudienne.

Le ministre éthiopien des Affaires Etrangères, Tedros Adhanom, a reconnu le droit de l’Arabie Saoudite à expulser les sans-papiers de son sol mais il a condamné l’utilisation de la force et du viol comme les immigrés éthiopiens comme cela a été reporté sur divers chaînes et réseaux sociaux.

Ci-dessous, une vidéo postée sur YouTube par l’utilisateur Amharictube montre l’exode des immigrés en Arabie Saoudite :

Une pétition a été ouverte sur MoveOn.org afin d’alerter les Nations Unies ainsi que les organisations des droits humains telles que Amnesty International sur la situation des immigrés éthiopiens en Arabie Saoudite.

Les Ethiopiens et les amis de l’Ethiopie utilisent le mot-dièse #SomeoneTellSaudiArabia pour condamner le traitement des immigrés éthiopiens par l’Arabie Saoudite.

Mahlet (@Mahlet_S) dit que les immigrés ne sont pas des criminels mais des chercheurs d’emploi :

Qu'on dise à l'Arabie Saoudite que les immigrés ne sont là que pour le travail, ils ne sont pas des criminels.

Addis Standard (@addisstandard), une revue éthiopienne mensuelle, écrit :

il faut une moralité humaine et non un fanatisme religieux pour comprendre ce que c'est qu'être humain ! 

Certains utilisateurs ont démontré le lien historique qui existe entre l’Islam et l’Ethiopie. Hafsa Mohamed (@hafsamohamed1) a souligné que:

Le Prophète Mohammad (PBUH) a commandé à ses disciples de ne jamais provoquer/ou causer du tort à l'Ethiopie. Ils ont oublié.

Kali (@KaliDaisyy) a écrit :

l’Ethiopie a ouvert les bras aux immigrés musulmans de la Mecque qui étaient persécutes par la tribu des Quraïshites & maintenant ils nous tuent ?

Le psychologue Antonio Mulatu (@AntonZfirst) s’est référé au conseil du Prophète Mahomet à propos de l’Ethiopie :

le Prophète #Mohammed a dit “Allez en  Ethiopie si vous le souhaitez.  Il y a [là-bas] un chef qui ne tourmente pas son peuple.

Le lien entre l’Ethiopie et les Musulmans date du temps où l’Ethiopie a été une terre d’accueil pour les Musulmans qui fuyaient les persécutions des dirigeants de la Mecque. Bilal ibn Rabah al-Habash, l’un des éminents compagnons de Mahomet et le premier muezzin, celui qui appelle à la prière, était Ethiopien.

Harar, en Ethiopie, avec 82 mosquées, dont trois datent du 10ème siècle, ainsi que 102 lieux de pèlerinage, est considérée comme la quatrième ville sainte de l’Islam.

L’Ethiopie est aussi le site de la première Hijrah, dans l’histoire de l’Islam, la migration des musulmans pour échapper à la persécution.

Cependant, anoof (@anoofesh) de Riyadh, en Arabie Saoudite n’est pas d’accord avec la comparaison entre les immigrés Ethiopiens en Arabie-Saoudite et les immigrés musulmans en Ethiopie :

Les immigrés musulmans n’étaient pas illégalement en Ethiopie :)

Melak Mekonen (@melak_m) a noté :

Vous avez le droit de vous attaquer à l’immigration illégale mais vous n’avez pas le droit d’abuser, de tuer, de persécuter ! 

Lee Jasper (@LeeJasper), un sympathisant du parti anglais Respect, a comparé la situation des immigrés Ethiopiens à celle des Palestiens sous occupation israélienne :

Qu'on dise à l'Arabie Saoudite que le traitement raciste des Ethiopiens vaut à bien des égards le comportement des Israéliens envers les Palestiniens

جبرتينهو (@iabj) a noté:

Les étrangers ne sont pas des esclaves et la pauvreté n’est pas une tare. 

Le spécialiste éthiopien des droits de l’Homme Yehenew Walilegne (@YeheneWalilegne), basé à Genève est contre la candidature de l’Arabie Saoudite au Conseil des Nations Unies pour les Droits de l’Homme :

L'Assemblée générale des Nations Unies doit rejeter la candidature de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de l'Homme. Il y va de la crédibilité de l'Assemblée Générale et du HCR

L’Arabie Saoudite, la Chine, la Russie et Cuba ont été élus membres du Conseil des Nations Unies pour les Droits de l’Homme mardi 12 Novembre 2013.

Anoof dit aux Ethiopiens :

@anoofesh Je dis que les Saudiens devraient avoir la “BONTÉ” de leur permettre de rester comme nous l'avons fait autrefois pour nos frères et soeurs musulmans
@KaliDaisyy Vous voulez juste nous traiter de mauvais et nous dire combien vous êtes en colère. La plupart d’entre vous n’a aucune idée de ce qui se passe vraiment.

Le racisme n'a-t-il plus de frein en France ?

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Après les railleries raciales contre la ministre française de la Justice Christiane Taubira, originaire de Guyane française, en couverture de l'hebdomadaire [d'extrême-droite] Minute, de nombreux observateurs déplorent la multiplication des comportements racistes en France. Un de ces observateurs est Harry Roselmack, un journaliste très connu né à la Martinique, qui écrit dans une tribune que l'ambiance actuelle en France réduit sa citoyenneté à la couleur de peau  :    

Ce qui me chagrine, c'est le fond de racisme qui résiste au temps et aux mots d'ordre, pas seulement au sein du FN, mais au plus profond de la société française. C'est un héritage des temps anciens, une justification pour une domination suprême et criminelle : l'esclavage et la colonisation. [..] Tant que l'on laissera ces peaux de Banania traîner dans nos cerveaux, des glissades et dérapages vers l'injure raciste sont à craindre. Surtout par les temps qui courent, avec cette crise qui alimente la xénophobie de son bien étrange carburant : la jalousie envers plus mal loti que soi.

La “dénaturalisation” de 200.000 Dominicains d'origine haïtienne soulève l'indignation mondiale

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["# YouDon'tDoThat: Retirer la nationalité à des milliers de Dominicains"]. Image prise de la page Facebook de la campagne “Reconoci.do« [reconnu].

La décision de la Cour constitutionnelle dominicaine de retirer la citoyenneté à toutes les personnes du pays nées depuis 1929 de parents immigrés sans statut légal a rendu apatrides au moins 200.000 Dominicains d'origine haïtienne.

La décision n° 168 de 2013 (PDF) [espagnol], émise par la Cour constitutionnelle, s'est jouée de la communauté internationale. La polarisation dans le pays est également devenue plus nette, et les débats sur les réseaux sociaux et la presse n'ont pas cessé un seul instant.

Le lauréat du prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa, a publié dans El País un article controversé intitulé ”Les Parias de la Caraïbe“ [espagnol],  dans lequel il compare cette décision aux lois nazies contre les juifs. Il met également en évidence la complicité de l'Etat dominicain dans ce processus de migration clandestine :

A la crueldad e inhumanidad de semejantes jueces se suma la hipocresía. Ellos saben muy bien que la migración “irregular” o ilegal de haitianos a la República Dominicana que comenzó a principios del siglo veinte es un fenómeno social y económico complejo, que en muchos períodos —los de mayor bonanza, precisamente— ha sido alentado por hacendados y empresarios dominicanos a fin de disponer de una mano de obra barata para las zafras de la caña de azúcar, la construcción o los trabajos domésticos, con pleno conocimiento y tolerancia de las autoridades, conscientes del provecho económico que obtenía el país [...]

L'hypocrisie s'ajoute à la cruauté et à l'inhumanité de pareils juges. Ils savent très bien que l'immigration “clandestine” ou illégale des Haïtiens en République dominicaine qui a débuté à l'aube du 20e siècle est un phénomène social et économique complexe, qui, à certains moments – précisément, au temps de la grande prospérité – a été encouragée par les propriétaires terriens et les entrepreneurs dominicains afin de bénéficier du travail bon marché pour la récolte de la canne à sucre, la construction ou les travaux ménagers. Tout cela en pleine connaissance et tolérance des autorités, elles-mêmes conscientes de l'avantage économique que le pays en tirait [...]

Les organisations internationales Amnesty International et Human Rights Watch ont également dénoncé la décision de la Cour constitutionnelle.

L'économiste et historien Bernardo Vega, a fait des déclarations sur le sujet pour le programme El Despertador [espagnol] réitérant que :

Es el estado que tiene un compromiso moral con esas personas por traerlos aquí.

L'Etat a un engagement moral envers ces personnes pour les avoir fait venir ici.

Après avoir étudié l'histoire du pays depuis avant la Première Guerre mondiale à nos jours, il conclut avec véhémence que la République dominicaine est sciemment responsable de ces irrégularités.

D'autre part, l'article de l'historienne Rosario Espinal, Matanza électorale [espagnol] (boucherie électorale), donne un angle différent. Publié sur son blog et dans plusieurs journaux à diffusion nationale, le texte affirme que les mesures drastiques prises par la Cour constitutionnelle répondaient à des intérêts politiques et non à une guerre raciste. Selon ses mots :

Desnacionalizar los dominicanos de ascendencia haitiana tiene como objetivo inmediato sacarlos del registro electoral para que no puedan votar, y para eso tenían que sacarlos del registro civil, y para eso, el Tribunal Constitucional hizo vericuetos jurídicos hasta llegar a 1929. Los mataron electoralmente a todos de un porrazo, haciendo legal lo ilegal. He aquí el nuevo orden constitucional dominicano.

L'objectif immédiat de cette dénationalisation des Dominicains d'origine haïtienne est de les retirer de la liste électorale, pour les empêcher de voter. Pour cette raison, ils ont dû être retirés du registre de l'état civil et pour ce faire, la Cour constitutionnelle a utilisé plusieurs subtilités juridiques pour arriver à la date de 1929. Elle les a tués électoralement d'un seul coup et, ce faisant, elle a légalisé l'illégal. Voici le nouvel ordre constitutionnel dominicain.

Quelle que soit la raison de cette décision, l'agitation s'étend. Le 4 novembre, la coalition Dominicanos y Dominicanas por el Derecho (Dominicains et Dominicaines pour les droits) de la région d'Enquillo se sont rassemblés pour défiler dans la zone de bateyes [des communautés rurales situées dans la périphérie de la région productrice de sucre], réaffirmant leur rejet de la dénationalisation des Dominicains d'origine haïtienne. Une myriade d'ONG et de militants sociaux ont également manifesté contre le jugement.

Pendant ce temps, un mouvement néo-nationaliste ressasse des slogans comme “Mort aux traîtres” et “eux, là-bas, nous ici”

Imagen tomada de la página de Facebook de la campaña "reconoci.do".

Image prise de la page Facebook de la campagne “Reconocido” [Reconnu].

dans une cérémonie célébrée dans l’Altar de la Patria, [espagnol] [l'Autel de la Patrie] le 5 novembre. Les responsables de cette manifestation ont plaidé en faveur de la souveraineté nationale sur la base de la prémisse que “plus tard, il n'y aura plus de patrie” si la décision n'est pas défendue.

La position du président Danilo Medino n'a pas calmé le jeu ; loin de se prononcer contre ces mesures, il a tenu des réunions diplomatiques avec des dizaines d'ambassadeurs pour expliquer le contexte du jugement.

Reste à savoir si la pression internationale et les manifestations internes pourront pousser les différentes entités politiques à modifier les effets de la sentence No.168-2013.

VIDEO : ‘Retrouvailles', une publicité de Google qui touche au coeur Indiens et Pakistanais

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[Sauf indication contraire les liens dirigent vers des pages en anglais.]

Une série de courtes annonces publicitaires de Google Inde est devenue virale en Inde et au Pakistan. Cette série montre comment le moteur de recherche facilite les échanges et aide les personnes séparées par la distance ou les frontières à se retrouver.

Sortie le 13 novembre 2013, la publicité de Google Inde Google Search : Retrouvailles est ressentie comme émouvante et touchante. Une liste de cinq vidéos publicitaires composent la série, dont ‘Fenouil’, ‘Cricket’, ‘Anarkali’, et ‘sans sucre’, mais la plus regardée est ‘Retrouvailles', qui a déjà été vue plus de 1.523.788 fois.

La publicité ‘Retrouvailles’ dure trois minutes et demi, et parle de l'amitié, des doux souvenirs d'enfance, de la séparation et du retour à la tendresse passée. Sur le petit film publicitaire, disponible sur YouTube avec des sous-titres en français, un Indien du Pendjab raconte à sa petite-fille Suman des souvenirs de son enfance heureuse à Lahore, au Pakistan. Il se souvient de son ami d'enfance Yousuf et de la boutique de bonbons que son père avait dans le vieux Lahore, et lui raconte comment lui et son ami ont été séparés à cause de la partition de 1947 [fr]. Suman recherche alors sur Google les coordonnées de l'ami d'enfance de son grand-père et le contacte. Les deux amis finissent par se retrouver.

La vidéo Retrouvailles touche le problème sensible de la partition qui a séparé des amis et des familles. En 1947, avant de quitter l'Inde, les dirigeants britanniques l'ont séparée en deux, d'un côté le Dominion du Pakistan (devenu ensuite La République Islamique du Pakistan [fr] puis La République Populaire du Bangladesh [fr]) et de l'autre côté l’Union Indienne (plus tard la République Indienne), à l'origine selon des frontières religieuses provoquées par les tensions entre communautés hindoue et musulmane. Cependant la partition a laissé les deux nations dévastées. Les populations ont été forcés de migrer massivement d'un côté ou l'autre de la frontière, et les émeutes et actes de violence ont marqué profondément l'inconscient collectif. Encore maintenant, les blessures de la partition ne sont pas guéries et les relations entre les deux pays sont souvent tendues, marquées par les guerres, les luttes frontalières, les confrontations militaires et un conflit au Cachemire qui n'en finit pas. La partition a séparé des amis et des familles qui ne se sont pas retrouvés et/ou ont perdu le contact. Bien que les deux pays aient tenté d'améliorer leurs relations, même maintenant les relations restent fragiles et il est très difficile aux personnes de nationalité indienne ou pakistanaise de traverser la frontière, à cause des procédures d'obtention de visa très contraignantes.

Dans ce contexte, il est intéressant de voir comment l'annonce publicitaire joue sur la corde sensible, avec des blogueurs qui réagissent positivement dans les deux pays à cette publicité qui fait chaud au coeur.

Beena Sarwar, journaliste, blogueur, activiste des droits humains et responsable actif de la campagne Aman ki Aasha, une campagne pour la paix entre l'Inde et le Pakistan, a fait un lien sur la vidéo publicitaire dans la campagne ‘Milne Do’ contre les restrictions de visas entre l'Inde et le Pakistan :

Si cette vidéo ne vous émeut pas vous avez un coeur de pierre. Et si oh, c'était si facile. Pour les Pakistanais et les Indiens, il est pratiquement impossible d'obtenir un visa pour se rendre dans leurs pays respectifs.. Si la publicité Retrouvailles vous a ému, alors allez sur le lien de la pétition Milne Do (Pour que les gens se retrouvent) et signez (et faites suivre) la pétition contre les restrictions de visas entre l'Inde et le Pakistan. Chaque voix compte.

Mehreen Kasana écrit sur son blog :

De nombreuses familles, dont je fais partie, n'ont pas de famille en Inde, mais en même temps nous sommes nombreux à avoir des êtres aimés de l'autre côté de la frontière. C'est sans doute la plus belle vidéo que j'aie vu sur le sujet.. J'ai versé quelques larmes, sans mentir.

Umar Alam au Pakistan, commente la vidéo sur YouTube :

Quelle surprenante réalisation de Google. Amour et respect du Pakistan.

On relève des tweets intéressant en Inde comme au Pakistan qui discutent de l'impact de la vidéo sur ceux qui l'ont vue, qui sont touchés et émus.

Un auteur et éditeur pakistanais, Musharraf A. Faroqi tweete :

Google mérite le paradis pour cela: http://t.co/JzyI2yqjPZ#Reunion

Anthony Permal, connu sous le pseudo Tony Khan parmi les utilisateurs de Twitter au Pakistan, tweete :

Je viens de regarder la publicité #India de Google pour la 4ème fois et je suis encore ému aux larmes. :')

Le blogueur Muna Khan tweete pour dire que cette publicité a rendu son père nostalgique et qu'il souhaite retrouver ses anciens amis :

J'ai montré la vidéo Retrouvailles à mon père qui m'a demandé de rechercher sur Google les noms de ses anciens amis de classe en Inde pour avoir lui aussi des retrouvailles. Hé hé.

Le journaliste et photographe Sukanto Mukherjee (@Humerus) de Kolkata, Inde, s'est connecté sur la pâtisserie dont on parle dans la vidéo :

C'est la pâtisserie Fazal aujourd'hui à Lahore, celle dont parle la publicité de Google http://t.co/YS08rRAjoz [merci de faire suivre @ShirazHassan ]

Un journaliste indien, Tripti Lahiri tweete :

Plus d'un réfugié Pendjab de Delhi va soupirer, peut-être même verser une larme sur la publicité Partition/Retrouvailles du moteur de recherche Google http://t.co/VRIzdNy8HW

Twilightfairy (@twilightfairy), photographe professionnel basé en Inde, commente :

Tant d'âmes blessées par la partition ont besoin de guérir ! la publicité de Google Inde – Retrouvailles -http://t.co/hKPYcE6x6o

Roopa Gulati (@roopagulati), blogueuse indienne approuve. Selon elle :

Publicité Google pleine d'émotion… qui trouvera un écho auprès de tous ceux de la génération de mon père qui ont connu la partition Indo-Pakistanaise en 1947 http://t.co/cbQwOJGN6F

Quelques personnes sont plus critiques sur cette annonce publicitaire. Par exemple, Shivani Mohan, un professionnel de la communication en entreprise indien, tweete :

J'ai bien aimé la publicité Retrouvailles de Google mais il ne vaut mieux pas prendre les choses au pied de la lettre !

Quelques internautes font remarquer que l'idée et le scénario de l'annonce publicitaire de Google ont été “volés” ou “totalement inspirés” d'un court métrage pakistanais intitulé “Respect”, un petit film sur l'amitié et le pouvoir de la communication dans le contexte du Pakistan et de l'Inde, produit par Pak Sar Zameen Productions en août 2012.

Taha Kirmani (@TahaKirmani1), metteur en scène du film, réagit :

#GoogleIndia#Reunion#Ad est totalement inspiré de #Pakistan#ShortFilm#RESPECT.

Voici la vidéo sur YouTube du court métrage mentionné ci-dessus. Elle montre un jeune homme qui utilise les moyens technologiques pour permettre à son grand-père de reprendre contact avec ses amis d'enfance séparés par la Partition de 1947 :

Photo de la vignette: capture d'écran de la vidéo sur YouTube Google Search:Reunion

Un archevêque espagnol fait publier un livre ordonnant aux femmes de “se marier et être soumise”

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[Les liens renvoient à des pages en espagnol sauf mention contraire.]

Constanza Miriano interviene en el congreso «La figura del padre en las series televisivas», abril de 2013. Foto del usuario lafiguradelpadre Congreso, con licencia CC BY 2.0

Constanza Miriano à une conférence sur “l'Image du père dans les séries télé”, avril 2013. Photo de lafiguradelpadre Congreso, sous licence CC BY 2.0

Nuevo Inicio [Nouveau Commencement], la maison d'édition appartenant à l'Archevêché de Grenade, en Espagne, vient de sortir un livre sous le titre “Marie-toi et sois soumise”. Le livre, de l'Italienne Constanza Miriano, est présenté sur le site internet de l'éditeur en ces termes :

…ahora es el momento de aprender la obediencia leal y generosa, la sumisión.

Le temps est venu d'apprendre l'obéissance loyale et généreuse, la soumission.

Constanza Miriano, une journaliste mariée et mère de quatre enfants, a initialement publié le livre en Italie en février 2011, et il s'en est vendu 70.000 exemplaires. Sur son blog, l'auteur affirme :

el hombre debe encarnar la guía, la regla, la autoridad. La mujer debe salir de la lógica de la emancipación y abrazar con júbilo el rol de la hospitalidad y del servicio

L'homme doit incarner la voie, la règle, l'autorité. La femme doit sortir de la logique de l'émancipation et embrasser avec joie le rôle de l'hospitalité et du service. 

Constanza Miriano est inspirée par les mots de Saint Paul aux Ephésiens, “Femmes, soumettez-vous à vos maris.” Dans un entretien publié par Religión en Libertad, Mme Miriano a fait les déclarations suivantes :

San Pablo nos recuerda que a las mujeres nos gusta controlarlo todo, decir la última palabra, manipular por detrás. Ser sumisas significa, literalmente, estar por debajo para ser el apoyo de todos los miembros de la familia, para acompañar a los más débiles. Es una cualidad propiamente femenina, a pesar de lo que diga la revolución feminista.

Saint Paul nous rappelle que les femmes aiment tout contrôler, avoir le dernier mot, manipuler dans les coulisses. Être soumise signifie, à la lettre, être en-dessous pour être l'appui de tous les membres de la famille, pour accompagner les plus faibles. C'est une qualité propre aux femmes, malgré ce que dit la révolution féministe.

Le livre a été publié en Espagne en juillet 2013, mais ce n'est que le 9 novembre qu'il a capté l'attention du public, quand plusieurs sites d'information l'ont cité. Sur Twitter, les mots et expressions “Archevêque”, “soumise” et “marie-toi” ont été en tête de tendance toute la journée. Les intenautes ont fustigé l'initiative de l'Archevêque par des commentaires tels que “je ne sais plus où me mettre“, “Non, ce n'est pas le 12ème siècle, c'est l'Espagne au 21ème siècle“ ou “ringard et déplaisant.”

L'archevêché [est] de son temps. Pour que 50 Nuances de Gris ne soit pas le seul best-seller  http://t.co/GlIQDea8Sn pic.twitter.com/9C0KNsI83r 
— Fran Martínez (@_FranciscoDavid) November 10, 2013

Cocher la case de l'Eglise pour que l'Archevêché de Grenade publie un livre qui enseigne la soumission à la femme http://t.co/zNteLmna14
— Guille #SiSePuede (@itoguille) November 9, 2013

De nombreux tweets ont accusé l'Eglise d'avoir des idées anachroniques :

“Marie-toi et sois soumise” ?????? cette église n'avance pas avec la vie, elle se traîne derière elle.
— Yolanda (@yolisanca) November 9, 2013

L'archevêché de Grenade publie un livre qui enseigne aux femmes à être soumises !! Lamentable !! il ne manque que le manuel de la ceinture de chasteté !
— Arantxa Alvarez Muñi (@Aranzazucina) November 10, 2013

Avec des informations comme celle-ci, je me demande en quel siècle nous sommes…
— Angelita (@AngSerr) November 10, 2013

Imagen subida a Twitter por El Caín con el comentario: «Mujer, ¡CÁSATE Y SÉ SUMISA! Misoginia subvencionada con dinero público»

[Texte de la bulle : Marie-toi et sois soumise ! Parce que le Seigneur a dit : Je multiplierai les souffrances de tes grossesses ; tu accoucheras dans la douleur ; tu désireras ton mari, et il te dominera.] Image mise en ligne sur Twitter par El Caín avec ce commentaire : “Femme, marie-toi et sois soumise ! La misogynie subventionnée par les caisses publiques.”

Pour d'autres, le livre incite à la violence sexiste : 

Après ‘femme, apprends à être soumise, viendra “femme, laisse-toi fouetter”, non ? Et ensuite la comédie musicale http://t.co/A0I5WceZG3 UNE HONTE !
— Laura Cornejo (@lauracorama) November 10, 2013

Et s'il te frappe, tends l'autre joue, allez ! L'archevêché de Grenade publie “Marie-toi et sois soumise” http://t.co/6NLQgbvj9Y via @andalucesdiario
— Chus Azor (@chusazor) 
November 10, 2013

Ma fille “Marie-toi et sois soumise.” Et si parfois sa main dérape, pense que ton seigneur et maître le fait pour ton bien. http://t.co/SuxXnJP6UJ
— Karloto (@KalkuMadrid) November 10, 2013

En réalité, l'archevêque de Grenade, Mgr Francisco Javier Martínez, qui préside aussi la maison d'édition Nuevo Inicio, est une figure controversée. Non content d'être le premier évêque reconnu coupable d'injures et harcèlement, il est célèbre pour ses formules lapidaires contre l'avortement, les homosexuels et même la contraception. Le 20 décembre 2009, l'archevêque avait dit dans son homélie :

El arzobispo de Granada en una imagen subida a Desmotivaciones.es por el usuario DelicateMotherFucker

L'Archevêque de Grenade, image mise en ligne sur Desmotivaciones.es par l'utilisateur DelicateMotherFucker

Pero matar al niño indefenso, y que lo haga su propia madre, eso les da a los hombres, a los varones, la licencia absoluta, sin límites, de abusar del cuerpo de la mujer, porque la tragedia se la traga ella.

Mais tuer un enfant sans défense, et que sa propre mère le fasse, voilà qui donne aux hommes, aux mâles, la licence absolue, illimitée, d'abuser du corps de la femme, parce que la tragédie c'est elle qui l'appelle sur soi.

En janvier 2011, il évoquait la conquête de Grenade par les Rois Catholiques Isabelle et Ferdinand :

…estuvo marcada por una extraordinaria humanidad y gestos de amor a las personas a las que se incorporaba a la comunidad de la Corona española. Y ese pensamiento español fue el antecedente de los derechos humanos (…)

[elle fut] marquée par une extraordinaire humanité et des gestes d'amour pour ceux qui rejoignaient la communauté de la Couronne espagnole. Et ces Lumières espagnoles furent le précurseur des droits humains (…)

Dans la presse en ligne, l'information sur le livre a attiré d'innombrables commentaires oscillant entre sarcasme et indignation. Pajarraco Blanco a écrit sur 20minutos.es :

Me espero mejor al próximo libro: “Monaguillo se sumiso y complaciente”.

Je me réjouis encore plus pour le prochain livre : “L'enfant de choeur doit être soumis et accommodant.”

Barraca a écrit sur El País :

¡Qué pena, esta genial obra llega tarde a España! En efecto, hace mes y medio se suicidaba una mujer de 24 años cuyo marido la había forzado a prostituirse desde los 16. No cabe duda de que los maravillosos consejos de la Sra Miriano para asumir su condición de esclava sexual habrían transformado el calvario del ultraje continuo en orgullo de hembra sumisa.

Quel dommage, cet ouvrage génial arrive tardivement en Espagne ! En effet, il y a un mois et demi se suicidait une femme de 24 ans, que son mari forçait à se prostituer depuis l'âge de 16 ans. Il ne fait pas de doute que les merveilleux conseils de Mme Miriano d'assumer sa condition d'esclave sexuelle aurait transformé le calvaire de l'outrage permanent en fierté d'être une femme soumise.

Arros a laissé cette note sur ABC.es :

Sería divertido, o incluso serio, un libro sobre el clero sumiso.

Ce serait drôle, ou même approprié, un livre sur le clergé soumis.

Pytykli a commenté sur le Huffington Post :

Buenooooo, yo me voy a dejar el pelo largo, para que me puedan arrastrar hasta la cueva.

Bieeeeeen, je vais me laisser pousser les cheveux, pour qu'ils puissent me traîner à la caverne.

Dans la même publication, Juanjo Montes s'exprimait ainsi :

Lo que más me fastidia de todo ésto es que se editen estos vergonzantes libelos fascistas y discriminatorios con el dinero de los impuestos que reciben los curillas porque alguien marca la cruz en la casilla correspondiente de la declaración del IRPF. Como siempre digo, depende de nosotros.

Ce qui m'énerve le plus dans tout ça, c'est que ces honteux pamphlets fascistes et discriminatoires soient édités avec l'argent des impôts que reçoivent les curetons, parce que quelqu'un a coché la case correspondante de la déclaration de revenus. Comme je dis toujours, ça dépend de nous.

Des étudiants péruviens conçoivent un fauteil roulant commandé à la voix

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Des étudiants du Service national de formation en travail industriel (Senati) de Piura ont développé un prototype de fauteuil roulant qui peut être dirigé « par la voix et […] par des capteurs placés sur les poignets, le cou et les chevilles ».

Le principal avantage de cette invention, présentée lors de la deuxième Semaine nationale des sciences, de la technologie et de l’innovation, organisée par le Concytec (Conseil national des sciences, de la technologie et de l’innovation), est son moindre coût comparé aux fauteuils électriques.

Le journal El Comercio, a partagé l’information sur Twitter [Liens en espagnol] :

Ils développent un fauteuil roulant qui fonctionne avec la voix et les mouvements du corps. http://t.co/zbwwSy917Z

“Mes rêves à moi” : Une révolte contre le patriarcat au Kazakhstan

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Une blogueuse du Kazakhstan écrit [en russe] sur sa transformation d’ “épouse et mère”, le rôle assigné aux femmes par la société patriarcale, en “femme libre”. Elle appelle ce processus une “révolution dans ma tête” :

Et alors j'ai eu une illumination… J'avais des rêves à moi, des rêves qui ont peu à voir avec ma famille ou mon mari. C'est mon droit d'avoir ces rêves ! Je veux me réaliser dans un métier ; je veux que mon cerveau, mes diplômes et mes compétences soient utilisés au profit de la société. Je veux être indépendante financièrement. Je veux que mon mari et mon fils soient fiers de moi, pas seulement parce que je suis une bonne cuisinière et ménagère au quotidien. [Je veux qu'ils soient fiers de moi] comme professionnelle, citoyenne, une femme qui a accompli beaucoup tout en restant une mère et une épouse aimante. Je veux m'intéresser à plus que le terrain de jeu des enfants, les rhumes, la cuisine et l'armoire à vêtements. Je veux être moi-même !

Elle donne ensuite une liste de conseils aux jeunes filles et femmes désireuses de rompre avec les règles et conventions sociales de la société patriarcale.

Portraits d’enfants devenues mères au Guatemala

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Heidy, from Guatemala, was 12 when she became a mother. Photograph by Linda Forsell, used with permission.

Heidy, du Guatemala, est devenue mère à 12 ans. Photographie de Linda Forsell, publiée avec son autorisation.

Linda Forsell, photographe et journaliste suédoise, a lancé un Tumblr où elle présente son projet sur les « jeunes filles victimes d’abus sexuels devenues mères suite à une telle agression ». Elle explique :

En réalisant cette représentation photographique des vies de quelques jeunes filles ayant des enfants, je souhaite illustrer la situation au Guatemala et, de manière plus générale, donner un visage aux abus sexuels dont les filles sont victimes. L’idée est de passer un certain temps avec 3 à 5 filles, lors de 3 voyages dans le pays. Je vais tenter de décrire leur quotidien, leurs problèmes et leurs espérances. Je réaliserai aussi des entretiens audio qui seront utilisés dans un diaporama final publié sur le Web et, je l’espère, dans d’autres médias. Ce matériel donnera aussi lieu à une exposition que je souhaiterais monter en Suède, au Guatemala et dans d’autres pays.

Vous pouvez la suivre sur Twitter.

La capitale saoudienne sous les eaux

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Les habitants de Riyad, la capitale de l'Arabie Saoudite, se sont d'abord réjouis de l'averse qui a débuté samedi après-midi (16 novembre). Quelques heures plus tard, les sourires se changeaient en effroi avec la pluie qui inondait la ville.

Voici quelques-uns des tweets et photos mis en ligne hier, où l'on voit l'inondation. Beaucoup se sont demandé pourquoi un pays riche comme l'Arabie Saoudite avait une voirie aussi médiocre, incapable d'évacuer les eaux de pluie.

Vidéo de la foudre frappant la tour Al-Faisaliya à Riyad ce soir.

En ce moment,,, éclairs et pluie ,,, à Riyad

Pluie à Riyad Coincé sur le périphérique nord depuis près d'une heure. Pourquoi Riyad ne peut pas faire face à une petite pluie ?

Avec seulement 2 heures de forte pluie, Riyad est trempé ! C'est honteux !!

En ce moment,,, éclairs et pluie ,,, à Riyad

Inondation de Riyad après la forte pluie de samedi.

La forte pluie à Riyad (Arabie Saoudite) provoque une inondation dans un supermarché.

C'est Riyad aujourd'hui. Après la pluie. Vous vous rappelez ce que je vous ai dit de la voirie ?

Chutes du Niagara à Riyad ? Le pays a beau être riche, mon coeur va à ceux qui logent dans de mauvaises conditions

La terre de l'argent et du pétrole noyée sous quelques heures de pluie

Encore des inondations à Riyad. Ils viennent de fermer les écoles pour demain

On prévoit que les pluies continueront dimanche à Riyad et les parties septentrionale et orientale de l'Arabie Saoudite

Bangladesh : les Hijras gagnent une reconnaissance officielle en tant que genre à part

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Les Hijras, une identité de genre sud-asiatique, que certaines personnes nées hommes ou intersexuées adoptent, seront désormais considérés comme un genre distinct au Bangladesh, leur permettant de s'identifier comme hijra sur les documents officiels tels que les passeports. Le premier ministre du pays a annoncé la décision du gouvernement le 11 novembre 2013, peu de temps après l'annonce par l'Allemagne qu'elle commencera à offrir une troisième option de genre sur les certificats de naissances. Il y a actuellement au moins 10 000 hijras vivant dans le pays. La décision est une victoire pour les hijras, une sorte de troisième genre qui ne s'identifie ni à un homme ni à une femme, à travers le pays. Ces individus font face à des abus de leurs droits de la part de leur famille et de la société en général, comme être forcés à vivre ensemble dans des communautés isolées. Les organisations de Hijras ont demandé une reconnaissance officielle comme troisième genre.

Hijras in beauty contest. Photo taken by Mohammad asad. Copywright: Demotix (18/11/2011)

Hijras lors d'un concours de beauté. Photo de Mohammad Asad. Copywright : Demotix (18/11/2011)

Plusieurs internautes ont applaudi la mesure. Hazrat Binoy Bhodroe (@hazratb9bhodroe) souligne sur Twitter que la décision du gouvernement est un grand pas :

Les hijras obtiennent une reconnaissance de l'État. C'est un énorme accomplissement. Vive le Bangladesh !

Sabrina Haque (@sab918) espère que ce sera la fin de la discrimination de genre :

Super. Le #Bangladesh étend l’#égalité et la définition du #genre pour son peuple http://t.co/qaAmImxQsP #progrès #hijras — Sabrina Haque (@sab918) 11 novembre 2013

Smita Gaith (@smitagaith) tweete :

Ouah, c’est énorme ! RT @sepiamutiny: #Hijras maintenant légalement un #genre à part au #Bangladesh http://t.co/wjUBaZnR80 — Smita Gaith (@smitagaith) 11 novembre 2013

Blaque Mamba (@Snoozfest) mentionne :

L’Ouest doit prendre exemple sur le #Bangladesh. #Hijras maintenant un #genre à part au Bangladesh | #Dhaka Tribune http://t.co/SH8NIf8DpI” — Blaque Mamba (@Snoozfest) November 11, 2013

Ireen Sultana (@ireen_sl) loue le changement :

Félicitations au gouvernement pour cette décision au dernier moment (de son mandat). http://t.co/0SfYP9GEJT — ireen sultana (@ireen_sl) 11 novembre 2013

Le Premier Ministre australien minimise les accusations de torture au Sri Lanka

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Australian Prime Minister Tony Abbott visits the Sri Lanka Navy vessel Sayura in Colombo, Sri Lanka. Photo by Chamila Karunarathne, Copyright @Demotix (11/17/2013)

Le premier ministre australien Tony Abbott en visite sur le navire Sayura de la marine sri-lankaise à Colombo, Sri Lanka. Photo Chamila Karunarathne, Copyright @Demotix (17/11/2013)

Les Australiens ont été sidérés par le contraste entre deux Premiers Ministres conservateurs, le leur, Tony Abbott, et le britannique David Cameron, face au bilan des droits humains au Sri Lanka. M. Cameron a mis en garde le Sri Lanka contre des accusations de crimes de guerre. M. Abbott a été beaucoup plus accommodant :

Le gouvernement australien déplore tout usage de la torture. Quelquefois, dans des situations difficiles, il se produit des choses difficiles. L'important est d'agir aussi vite que l'on peut pour panser les plaies de la nation.

De nombreux internautes ont compris ces propos tenus au Sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth à Colombo [CHOGM] comme une approbation tacite des violations de droits humains y compris de la torture. Quelques tweets caractéristiques des premières réactions :

“Déplorable” et “difficile” ne sont pas synonymes, Monsieur le Premier Ministre Abbott. Minimiser les actes de torture est scandaleux.

Tony Abbott, sur une estrade internationale dit aux victimes de la torture au Sri Lanka : Il arrive que ça merde

Il y a eu l'inévitable parallèle avec les nazis [la loi de Godwin] et erreur de citation :

La réponse de l'Australie à Hitler à voir sur @chogm2013 – Abbott défend la torture et les violations de droits humains

Les propos litigieux de M. Abbott ont été renforcés par le don du gouvernement australien au pays hôte de deux navires patrouilleurs pour aider à intercepter les demandeurs d'asiles qui fuient vers l'île-continent.

Au lieu de condamner la torture et le viol, causes de la fuite des réfugiés, Abbott fait don à un gouvernement oppresseur d'équipements militaires

Les blogueurs ont été lents à s'emparer du sujet, mais TURNLEFT2013 [Tournant à gauche 2013] l'a fait au quart de tour. Tony Abbott excuse la torture : Musique et Politique présente une chanson du groupe gallois Manic Street Preachers [Les Prêcheurs de rue fous] ‘Si vous tolérez ça, les prochains seront vos enfants’ :

Si nous tolérons la torture d'autrui, un jour ce pourrait être le tour de nos enfants. Extrait des paroles : Le futur vous apprend la solitude Le présent, la peur et le froid Alors si je peux tirer les lapins Je peux aussi tirer les fascistes … Et si vous tolérez ça Alors vos enfants seront les prochains Et si vous tolérez ça Alors vos enfants seront les prochains

Jeff Sparrow, rédacteur en chef du magazine progressiste Overland, a écrit une tribune, Réfugiés et violations de droits humains : nous ne pouvons pas faire comme si nous ne savions pas, pour la page des libres commentaires du Guardian Australia :

…il est de notre responsabilité de nous opposer à la honteuse politique australienne des réfugiés, pas seulement pour la défense des demandeurs d'asile tombés sous notre juridiction, mais à cause des conséquences pour les opprimés ailleurs.

Le texte a reçu quelques commentaires défendant une approche ‘réaliste’ des droits humains en Asie. TheGreatCucumber argumente :

Je crains que le souci des droits humains universels ne soient devenus un luxe que le monde développé est de moins en moins capable de s'offrir. Le Royaume-Uni a assez de mal à maintenir notre niveau actuel de développement pour nos citoyens sans avoir à s'inquiéter de sauver la veuve et l'orphelin dans le reste du monde.

Un autre commentaire, par trevofbillysville, sous le même billet a fait écho aux premières réactions sur twitter :

Abbott, la bouche enclenchée comme toujours, pas la cervelle. Les slogans, c'est tout ce qu'il connaît. Quel minable.


Iran : 1.000 jours d'arrêts domiciliaires

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Three Green Movement Leaders under House Arrest, source:Rahesabz

Les trois leaders du Mouvement vert assignés à résidence. Source: Rahesabz

Les trois personnalités qui ont fait descendre dans la rue des millions de personnes sont toujours enfermées chez elles après plus de 1.000 jours d'assignation à résidence [anglais]. Le 12 novembre 2013, Mir Hossein Moussavi, sa femme, Zahra Rahnavard et Mehdi Karoubi ont marqué le 1.000ème jour de leur isolement sans procès et sans qu'aucune charge contre eux ne leur ait été signifiée.

Le Mouvement Vert est né à la suite des élections présidentielles contestées de 2009 qui ont vu la ré-élection du Président Mahmoud Ahmadinejad. Des blogueurs, des sites d'information et des sites d'activistes comme celui de Rahesabz [farsi] (voir photo) se souviennent des trois leaders durant la semaine anniversaire de leur 1.000 jours d'assignation à résidence.

Pas de procès, pas d'air

Dans un message vidéo, l'épouse de Mehdi Karoubi, Fatemeh Karoubi, dit que son mari a des problèmes de santé qui ont empiré pendant son assignation à résidence [il est maintenu en résidence dans un bâtiment séparé de son logement] manquant d'aération [apparemment toutes les fenêtres sont bloquées]. Elle insiste sur le fait qu'il n'a pas eu de procès.

“L'espoir, la dernière chose à disparaître”

ُMaryam Ghasemi twitte :

Si l'on compte jusqu'à 1.000 c'est ennuyeux. Si l'on marque chaque jour d'un trait sur le mur, il n'y aura plus de place après 1.000 jours.

Ali Nemati Shahab nous rappelle une “leçon d'histoire” à l'occasion de son tweet pour le 1.000ème jour :

[Alexander] Dubček [leader réformiste de Tchécoslovaquie] qui a attendu 20 ans pour voir le Printemps de Prague, disait “l'espoir est ce qui meurt en dernier”.

Arash Bahamani twitte :

Twittons aussi #بشمر1000 [qui veut dire comptons jusqu'à 1.000] pour tous ceux qui ont dû quitter l'Iran durant ces 34 dernières années [depuis la révolution].

Le fondateur de Wikipédia fait l’éloge de la version catalane de l’encyclopédie en ligne

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Jimmy Wales à la conférence Open Science, le 24 octobre 2013. Photo : VUBrussel.

À l’occasion de la conférence Open Science, organisée le 24 octobre 2013 à la Vrije Université de Bruxelles, Jimmy Wales, fondateur de Wikipédia a salué le succès de Viquipèdia, la version catalane de l’encyclopédie en ligne. Une vidéo publiée sur YouTube restitue le moment où Jimmy Wales parle de Viquipèdia (transcription en catalan réalisée par Arnau Duran, éditeur de Viquipèdia disponible ici).

Nous avons des communautés Wikipédia très actives, dans des versions correspondant à des langues minoritaires. Parfois, même si une langue possède peu de locuteurs, ceux-ci sont très passionnés par leur langue. Ils veulent vraiment réaliser ce travail et multiplient les efforts pour y arriver. Si nous nous penchons sur les langues minoritaires européennes les plus importantes, le catalan est un bon exemple. La version catalane de Wikipédia est beaucoup plus fournie que ce que nous pourrions imaginer au vu du nombre de locuteurs. Cela s’explique par le fait que les Catalans sont passionnés par leur langue, historiquement menacée.

Cette année, Viquipèdia a dépassé les 400 000 articles et l’Amical Wikimedia, l’association qui se charge de promouvoir la version catalane de l’encyclopédie en ligne, a obtenu que Viquipèdia bénéficie d’une section propre au sein de la structure de l’organisme, devenant la première section de Wikimedia qui ne corresponde pas à un État [liens en anglais].

La suspension pour dopage de Viktor Troicki va-t-elle trop loin ?

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Viktor Troicki signing autographs at PTT Thailand Open 2009; photo courtesy of Government of Thailand, used under Creative Commons 2.0 License.

Viktor Toricki signant des autographes au PTT Thailand Open en 2009 ; photo du Gouvernement de Thaïlande, Creative Commons 2.0 License.

Un joueur de tennis serbe de classe mondiale a été suspendu par la Fédération Internationale de Tennis (ITF) pour avoir manqué un contrôle antidopage au cours de cette année. Il n'a ainsi pas eu l'autorisation de soutenir ses coéquipiers lors de la finale de la Coupe Davis, à Belgrade, une initiative qui a amené les fans à s'interroger sur l'équité du système antidopage du sport.

Dans un premier temps, Viktor Troicki a été condamné à 18 mois de suspension, mais a réfuté les charges pesant contre lui, arguant qu'il avait déjà donné un échantillon d'urine qui s'était révélé négatif. Sa peine fut finalement réduite à 12 mois début novembre, et le Tribunal Arbitral du Sport a déclaré qu'il n'y avait aucun signe que Troicki “ait tenté d'éviter la détection d'une substance dopante dans son organisme”.

Le jeune joueur de tennis ne pouvait pas non plus assister aux matches, dont les demi-finales de Coupe Davis auxquelles prenait part la Serbie en septembre, tant que son appel était en cours d'examen.

Un article du New York Times résumait les événements et ajoutait quelques anecdotes intéressantes :

Initialement suspendu pour 18 mois par la Fédération Internationale de Tennis, Troicki a vu sa peine réduite en appel à un an par le Tribunal Arbitral du Sport la semaine dernière. Mais ce qui apparaît comme une victoire ressemble davantage à une défaite. Son cas a généré diverses opinions de la part des meilleurs joueurs mondiaux, du soutien d'Andy Murray et Roger Federer au système antidopage à l'amertume de Novak Djokovic, coéquipier et ami proche de Troicki.

Cependant, bien que la suspension ait été réduite et que l'enquête contre lui soit officiellement terminée, Troicki a de nouveau été interdit de présence lors de la finale de Coupe Davis, qui avait lieu dans la Kombank Arena de Belgrade, le 15 novembre. La Fédération Serbe de Tennis (TSS) va ainsi dans le même sens que l'ITF en empêchant Troicki d'entrer dans un stade, même en tant que simple spectateur ayant payé son ticket, ce que le joueur avait prévu de faire afin de soutenir ses coéquipiers. Certains médias affirment même que la TSS aurait distribué des photos de Troicki au service de sécurité de la Kombank Arena afin de s'assurer que le joueur serait reconnu et ne pourrait pénétrer dans l'enceinte, avec ou sans ticket.

Indépendamment de la suspension et des allégations de dopage, ou des opinions personnelles des collègues de Troicki, les fans s'interrogent désormais sur le droit des Fédérations Serbe et Internationale à limiter les déplacements d'un joueur. Nombreux sont ceux qui, sur les réseaux sociaux, les forums de discussion et dans les commentaires sur des articles en ligne ayant trait à cette affaire, ont accusé l'ITF et la TSS de bafouer les droits civiques en interdisant la présence de Troicki dans les gradins en tant que spectateur, assis parmi les fans.

Dejan Nikolić, un journaliste et fondateur du site satirique serbe Njuz.net, a posté un commentaire public sur son profil Facebook :

Fascinantna mi je ova situacija, ako je tacno, gde Troickom biva ograniceno kretanje kao gradjaninu zato sto ga je neka sportska organizacija suspendovala. Mislim da je to pitanje za ustavni sud, Strazbur i jos pokoju instituciju za ljudska i gradjanska prava.

Jedna je stvar ne dozvoliti da ucestvuje na turnirima, sasvim druga ogranicavati slobodu kretanja.

Si cela est vrai, le fait que la liberté de mouvement de Troicki soit limitée à cause d'une suspension émise par une organisation sportive est un cas fascinant. Cette affaire devrait être portée devant la Cour de Strasbourg, et d'autres institutions de défense des droits de l'homme.

C'est une chose de lui interdire la participation à des tournois, c'en est une autre de restreindre sa liberté de mouvement.

Parmi les 52 commentaires affichés sous l'article de Nikolić, certains appuyaient les règles de l'ITF, qui stipulent que les joueurs pénalisés par l'organisation sont également bannis de tous les tournois et événements connexes. La plupart des internautes ont cependant remis en question l'autorité dont dispose l'ITF ou toute autre organisation sportive d'interdire à tout personne d'acheter une place et d'assister à des événements sportifs.

Des commentaires similaires ont également été postés sous d'autres articles en ligne étrangers, où des fans, pas seulement serbes, faisaient les mêmes reproches. En réponse à un court article sur le portail du site italien LiveTennis.it, qui se faisait l'écho de la mésaventure de Troicki à la Kombank Arena de Belgrade, un internaute, Francis, a posté ceci :

allora ne dico un’altra di scemenza ribattendoti che quanto dici mi pare molto strano… nel senso che l’atp o l’itf o la federazione serba possono non considerare valido il pass da addetto ai lavori e vietare l’accesso ai settori a loro destinati; vietare l’ingresso con regolare biglietto pagato vorrebbe dire una palese limitazione della libertà individuale.

Maintenant, ils disent encore plus d'inepties qu'avant – soit que l'ATP, l'ITF ou la Fédération Serbe pourraient invalider un ticket et prohiber l'accès aux zones correspondantes, ce qui signifie une restriction flagrante des liberté individuelles.

Un autre lecteur du même article, Andy86, ajoute :

Francamente mi pare una cosa veramente che non sta ne in cielo ne in terra… lui è squalificato piu o meno giustamente (non sta a me dirlo) per quello che riguarda la sua attività agonistica, ma che ora non lo facciano entrare allo stadio, mi pare veramente fuori dal mondo..

Honnêtement, la seule chose qui me perturbe n'est pas qu'il ait été disqualifié plus ou moins à juste titre (ce n'est pas à moi de le dire) pour des faits ayant trait à ses activités sportives. Ce qui me met hors de moi, c'est l'interdiction qui lui est faite de pénétrer dans un stade.

Ni l'ITF ni la Fédération Serbe n'ont répondu aux interrogations émises par le public, ni fait de déclaration justifiant leur pouvoir d'interdire à n'importe quel joueur d'acheter une place pour un événement tennistique, ni même d'y assister en tant que simple spectateur. 

Elections tant attendues de Madagascar : bientôt le deuxième tour

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Madagascar s'achemine vers le deuxième tour de l'élection présidentielle. Les résultats arrivent au compte-goutte depuis le premier tour, le 25 octobre 2013 -premier scrutin depuis le coup d'Etat soutenu par l'armée, en 2009 – mais le score final est de 21,1 % des voix pour le candidat Jean-Louis Robinson et 15,0 % pour Hery Rajaonarimampianina. 

Le deuxième tour est fixé au 20 décembre. Les deux candidats sont considérés comme des simples mandataires de l'ex-président Marc Ravalomanana, chassé en 2009, et d'Andry Rajoelina, l'actuel président de transition. Ravalomanana comme Rajoelina étaient interdits de participation à la course présidentielle.

L'élection était extrêmement attendue, et si le vote a été “largement pacifique” et que les observateurs internationaux ont été prompts à qualifier les opérations de “libres et honnêtes”, de nombreux électeurs potentiels ont été empêchés de glisser leur bulletin dans l'urne pour des problèmes de listes électorales, comme rapporté par allAfrica.com.

The two candidates remaining in the run off JL Robinson (left) and H  Rajaonarimampianina. Photo via Ta Ramses on Facebook (with permission)

Les deux candidats qui seront présents au deuxième tour de l'élection : Jean-Louis Robinson (à gauche) et Hery Rajaonarimampianina. Photo via Ta Ramses sur Facebook (utilisée avec permission)

Les blogueurs ont réagi à ces résultats. Lalatiana Pitchboule écrit sur son blog :

Au cœur d’un bureau populaire lors de la soirée électorale, je peux témoigner de l’enthousiasme de nos citoyens vis-à-vis du processus. Et de leur respect des résultats. Magnifique illustration de démocratie populaire ou chaque bulletin annoncé faisait l’objet d’une joyeuse approbation.

Une vidéo de Tossoa Bacca illustrait l'ambiance à un bureau de vote [malgache] :

D'autres ont voulu extrapoler les résultats du second tour à partir de ceux du premier :

Des voix pessimistes prédisent déjà une nouvelle crise, comme relate Radio France Internationale :

tous les ingrédients d’une nouvelle crise sont d’ores et déjà présents : des institutions peu fiables, une élection organisée à la va-vite sans le préalable d’un contexte apaisé… D’ailleurs, plusieurs candidats ont demandé l’annulation du premier tour. L’un de ses propres alliés a accusé le candidat d’Etat, Monsieur Hery Rajaornarimampianina, d’avoir enfreint les règles et a exigé sa disqualification ! Les exemples de contestation de la sincérité du vote sont légion. Dans ce contexte, si le candidat d’Etat devait remporter au deuxième tour, il n’aurait jamais la légitimité nécessaire pour asseoir son autorité présidentielle.

Il n’y a aucune chance que le candidat de l’opposition gagne les élections car ceux qui tiennent l’Etat aujourd’hui feront tout pour garder le pouvoir. Le « ni-ni » (ni candidature de Rajoelina ni celle de Ravalomanana) a été une énorme erreur, comme les résultats du premier tour le montrent. Les électeurs ont remis en selle les deux camps qui étaient responsables de la crise de 2009 et ont éliminé tous ceux qui se revendiquaient de la troisième voie

En attendant, malgré les lois électorales interdisant au président de la transition de prendre position explicitement en faveur d'un candidat, Andry Rajoelina a publiquement confirmé son soutien à M. Rajaonarimampianina, son ex-ministre des Finances. Radio France Internationale rapporte :

Jean-Eric Rakotoarisoa, professeur de droit à l'Université d'Antananarivo, le confirme : « Ce soutien d'Andry Rajoelina peut amener à la disqualification d'Hery Rajaonarimampianina. Pour ça, il faudrait que la Cour électorale spéciale [CES, ndlr] soit saisie d'une requête, et quelle détermine si, dans les faits, Hery Rajaonarimampianina a bénéficié, ou bénéficie, du soutien d'Andry Rajoelina. »

Le journaliste Sébastien Hervieu a rapporté la réaction du candidat d'opposition à ce soutien ouvert mais inattendu :

Susanne [anglais] a comparé la saison électorale à Madagascar au carnaval :

A Madagascar voter n'est pas évident. Il n'y a pas de partis politiques. Pas de programmes électoraux. Pas d'idéologie, pas de gauche, de droite ou de centre, pas de Républicains ou Démocrates [sic]. Il est difficile de faire un choix éclairé si on ne peut pas comparer les programmes. Alors comment pour un candidat capter l'intérêt de l'électeur ? avec des T-shirts. Beaucoup de t-shirts. Et des chansons. Un candidat s'appelle Sylvain. Son slogan est “Sylvain sur vingt” (très drôle). Sa chanson est bien trouvée : Bye Bye chômage, bye bye famine, bye bye maladies. A mes oreilles, la moitié des chansons sortent tout droit de l'église, les autres sonnent comme des tubes de carnaval antillais. Certains candidats vont jusqu'à s'habiller comme des chanteurs de calypso.

Pour circuler à Damas, prenez le vélo !

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Ce billet a été initialement publié sur Syria Untold.

Si vous marchiez dans les rues de Damas ces jours-ci, vous ne manqueriez pas de croiser un jeune homme ou une femme à bicyclette, dépassant joyeusement une voiture coincée à l'un des innombrables barrages routiers qui empoisonnent la ville. La promotion du vélo à Damas fait partie d'une campagne appelée Elle veut un vélo maintenant [arabe] organisée par des étudiants, pour la plupart de la Faculté d'Ingénierie.

Young participants of the She Wants a Bike campaign. Source: Syria Untold

Jeunes participants à la campagne Elle veut un Vélo. Source: Syria Untold

En Syrie, la bicyclette est traditionnellement considérée comme un moyen de transport de basse catégorie, réservé à ceux qui ne peuvent s'offrir un véhicule motorisé. Elle est aussi associée à des utilisateurs masculins. Pour rompre avec ces deux clichés et apporter une solution aux bouchons créés par les barrages routiers, un groupe de jeunes hommes et femmes a décidé d'enfourcher des bicyclettes pour se déplacer dans la ville, et d'en encourager d'autres à faire de même.

Leur but, comme les organisateurs l'ont déclaré à Syria Untold, est “de changer les habitudes collectives et de promouvoir l'usage de moyens de transport alternatifs.” Ils voient dans le cyclisme une bonne méthode d'amélioration de la société par les économies de carburant et la réduction de la pollution.

“C'est aussi un moyen pour les Syriens de briser la peur de la tradition, qui en a empêché beaucoup de faire du vélo. Pendant des années, la crainte du qu'en dira-t-on a retenu les femmes, surtout celles portant le hijab, de monter à bicyclette.”

Girl riding a bike in Damascus. Source: She Wants a Bike´s campaign´s facebook page

Une jeune femme à vélo à Damas. Source : page Facebook de la campagne Elle veut un Vélo

 

A cette fin, les organisateurs ont invité tou(te)s ceux (celles) désirant se joindre à la campagne à garer leurs bicyclettes à côté de leurs universités, tout un symbole puisque les vélos ne sont traditionnellement pas autorisés sur les campus syriens.

L'opération a été couronnée de succès, et on a vu des centaines de bicyclettes sur les campus le 4 octobre, dont les photos ont été partagées par la suite sur Facebook. De nombreuses jeunes filles ont été du nombre, qui ont joint aux photos leurs récits personnels. L'une d'elles relate :

Je porte le hijab, et un “manteau” (longue tunique des femmes musulmanes de milieux conservateurs), et c'était la première fois que je roulais à bicyclette. Je suis partie de chez moi à Mashru Dummar à 7 heures du matin, avec mon frère qui m'a encouragée à cela. J'ai descendu Rabwe, et continué vers la rue Mazzeh, où j'ai quitté mon frère qui devait prendre un autre chemin. “Tu peux le faire seule”, m'a-t-il dit, “brise ta crainte et ne la laisse pas te perturber.” C'était le début de mon aventure. J'ai continué et rencontré beaucoup de barrages en chemin, mais je dois dire que tout le monde a été gentil avec moi, certains ont même souri et m'ont bénie en me voyant. C'était une expérience formidable et libératrice et j'encourage toutes les filles à faire de même. C'est un peu compliqué au début mais on s'habitue très vite.

Parmi les obstacles à un usage répandu de la bicyclette dans le pays, il y a leur coût généralement très élevé pour les Syriens ordinaires : leur prix n'a pas baissé malgré la dramatique situation actuelle ; et le fait que les femmes à vélo sont encore mal vues dans les milieux conservateurs.

Les organisateurs de la campagne ont entrepris de surmonter ces obstacles en apportant des solutions pour améliorer le pays de l'intérieur, et sont prêts à pédaler pour cela.

Ce billet a été initialement publié sur Syria Untold.

 

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