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La violence silencieuse contre les femmes en Guinée

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Boubacar Sanso Barry a rédigé un article détaillé dans Guinée Conakry sur la question laissée sous silence de la violence contre les femmes en Guinée. Même si l'Agence Nationale de la promotion féminine et du genre rapporte que 80 % des femmes guinéennes ont été victimes de violence psychologique ou physique, le sujet semble trop souvent ignoré par les médias nationaux. Son article souligne un des facteurs de cette sous-médiatisation : 

La question de la violence conjugale ne fait pas partie des politiques publiques. Je n’ai jamais entendu un homme ou une femme politique faire de cela un sujet de débat. Plusieurs informations non officielles font état de violences conjugales au sein des familles de ceux qui dirigent ou qui ont dirigé ce pays. En fait, dans le paquet des droits que les femmes de Guinée revendiquent, il n’y a pas la question des violences conjugales. On parle surtout de l’accès à des postes de responsabilité, de la représentativité au niveau des institutions..


Et si on commençait avec les bonnes nouvelles ?

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Silver lining

Le dicton dit “à quelque chose malheur est bon”. Photo de Matthew Perkins sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Voici une bonne nouvelle. Depuis des années, Global Voices a rapporté d'innombrables histoires pleines d'espoir, de courage et de créativité de par le monde. Voilà la mauvaise. Comme n'importe quel autre site, nous sommes souvent coupables de nous concentrer sur les histoires négatives et peut-être même responsables de vous déprimer. 

Avez-vous envie de lire Global Voices ? Etes-vous découragés, par le flux apparemment sans fin, d'histoires d'injustice et de souffrance humaine ? En 2014 nous prévoyons de suivre un journalisme plus porteur de solutions et avec un peu de chance montrer plus de lumière et d'humanité que d'obscurité et de désespoir. 

Ça ne signifie pas que nous allons ignorer les mauvaises choses, comme la violence ou la pauvreté. Mais nous voulons plus mettre en avant les faits nouveaux positifs. En fait, nous avons déjà commencé, en publiant des articles sur les bonnes nouvelles du Yémen dont vous n'avez probablement pas entendu parler, ou bien les millions d'enfants au Bangladesh qui ont reçu des manuels gratuits, ou comment les Angolais utilisent Internet pour préserver leurs langues

Beaucoup de nos histoires sont consacrées aux mouvements sociaux en ligne et aux citoyens qui se mobilisent pour améliorer les sociétés. Nous voulons raconter ces histoires de telle façon qu'elles inspirent l'espoir au lieu de compter sur les mises en scènes pessimistes des médias généralistes traditionnels. 

Pour commencer, nous avons créé une nouvelle rubrique sur le site Global Voices : Good News (Bonnes nouvelles)

Fin décembre, nous avons tenu une conversation sur GV Face au sujet de cette idée entre notre co-fondateur Ethan Zuckerman, notre rédactrice adjointe, Sahar H. Ghazi, la rédactrice d'Advocacy, Ellery Biddle, et moi-même. C'est un effort à faire sur le long terme pour changer, petit à petit, la façon dont nos auteurs, nos éditeurs et nous-mêmes racontons les histoires. 

Nous suivons le mouvement de nombreux autres sites web et organisations journalistiques qui sont les pionniers de ce type de reportages avec pour lignes directrices les informations positives, le journalisme tourné vers les solutions, des reportages constructifs… Même le Huffington Post a une rubrique Good News (où vous trouverez sûrement plus d'histoires d'animaux domestiques mignons que vous n'en verrez jamais sur Global Voices).

Le monde que nous voulons vous montrer sur Global Voices est beau. Il est habité d'individus courageux et créatifs qui croient en la construction d'un monde meilleur. Peut-être pouvons-nous donner à nos lecteurs le sentiment qu'il y a quelque chose à faire pour y contribuer également. Jetez un coup d’œil à nos Good News et dites nous ce que vous voudriez voir d'autre sur Global Voices.

L'argent ne fait pas le bonheur :Taïwan ouvre la porte aux entreprises chinoises

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Protest against the Service Trade Agreement in July, 2013. Figure from the coolloud.org. CC: NC.

Une manifestation contre l'Accord sur le Commerce des Services, juillet 2013. Photo de coolloud.org. CC: NC.

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en chinois]

Les gouvernements taïwanais et chinois ont conclu un certain nombre d'accords bilatéraux de coopération économique depuis 2010, dont le dernier, l'Accord Inter-Détroit sur le Commerce des Services, a été signé en juin 2013. Les négociations entre les deux gouvernements se sont tenues à huis-clos et beaucoup se plaignent des facilités données au continent à l'entrée de capitaux, une menace pour la culture taïwanaise, la liberté d'expression et la sécurité nationale, même si la Chine représente un gigantesque marché pour le monde des affaires taïwanais.

En réponse à ces préoccupations, le groupe civique Democratic Front Against Cross-Strait Trade in Services Agreement (Front démocratique contre l'Accord inter-détroit sur le commerce des services) a mené plusieurs manifestations et convaincu le parlement d'organiser une consultation publique sur le dernier accord signé, sur le Commerce des Services en juin 2013.

La consultation publique a débuté au Parlement en novembre 2013. A ce jour, plus de 14 réunions ont eu lieu et on attend la participation d'autres personnes liées au secteur des services. Cette discussion ouverte a permis au public de prendre conscience des conséquences politiques de la coopération économique. Il est vrai que beaucoup ont repris la discussion sur leurs blogs et sites personnels.

Un accord déséquilibré

En relisant les conditions du dernier accord signé entre Taïwan et la Chine, le professeur Show-Ling Jang qui enseigne l'économie à l'Université Nationale Taïwanaise fait remarquer [pdf] qu'il y a une énorme différence d'échelle entre les économies de chaque pays et que les conditions de l'accord comportent des ‘règles secrètes'. L'accord n'est donc ni juste ni équitable.

中國還有各式各樣的潛規則,讓外國競爭對手無法在中國公平競爭。例如服貿協議明定中國人須擁有股權,未來勢將強迫我國企業進行技術轉移,將智慧財產權交給中國合夥人。

Il y a des tonnes de règles secrètes en Chine et les concurrents ne peuvent pas jouer à armes égales. Par exemple, dans l'Accord sur le Commerce des Services, les [investisseurs étrangers] devront conclure des partenariats et partager leurs avoirs avec leurs partenaires d'affaire sur le continent. De telles dispositions vont obliger nos sociétés à transférer leur technologie et leur propriété intellectuelle à leurs partenaires chinois.

此外,中資來台並非單純商業考量,還夾雜政治戰略目的,我方竟開放攸關國家安全的服務業(如通訊服務業、交通運輸業等), 十分離譜!

Par ailleurs, le capital chinois n'est pas purement commercial quand il entre à Taïwan. Il y a des considérations politiques et stratégiques. Il est scandaleux que le gouvernement taïwanais ait choisi d'ouvrir des services qui touchent à la sécurité nationale, comme les services de communication et de transport [au capital et à l'investissement chinois].

Political satire of the "black box" agreements signed between Taiwan and China governments by etblue

Dessin humoristique sur les accords à huis-clos signés entre les gouvernements taïwanais et chinois, par etblue

La pratique de la censure freine la liberté de parole

Le caractère autoritaire du gouvernement chinois et sa censure de l'expression écrite inquiètent les industries de l'édition de Taïwan. Lors de la consultation publique, de nombreux éditeurs et libraires ont pensé que l'accord finirait par porter atteinte à la liberté d'expression à Taïwan. Par exemple, le propriétaire d'une petite librairie, Shiao-Shiao, fait remarquer que conformément à l'accord, à moins de se soumettre à la censure chinoise, les éditeurs ne verront jamais leurs livres distribués sur le continent chinois :

中國政府對於出版管制嚴格,中國的出版業由國營企業掌握,少數小型出版者也要向國營企業買「書號」,中國不可能開放台灣出版業者進入中國市場。政府在政策上有利財團化經營模式,將影響現行多元的文化環境。

Le gouvernement chinois a un contrôle très strict sur les publications puisque les maisons d'édition chinoises sont toutes des entreprises publiques.  Les quelques éditeurs indépendants qui existent doivent acheter des “numéros de livres” aux entreprises publiques pour éditer leurs livres. Il n'est pas question que le gouvernement chinois autorise les éditeurs taïwanais à pénétrer en Chine. Tandis qu'à Taïwan, la politique du gouvernement favorisant les grosses maisons d'édition, [si l'industrie de l'édition s'ouvre au capital chinois] la diversité culturelle de Taïwan en souffrira.

En fait, comme le dit le metteur en scène de cinéma Hong-Hong, en pénétrant sur le continent chinois, les industries culturelles de Taïwan se sont mises à autocensurer leur travail :

中國並不是自由民主國家。近年來台灣的文化業進入中國之後,已經出現言論自我審查的現象。

La Chine n'est pas un pays libre et démocratique. Ces dernières années, beaucoup de Taïwanais qui travaillent dans les industries liées à la culture ont pénétré le marché chinois, et on constate qu'elles se sont mises à autocensurer leur travail.

Fu-Yi Chou, le Directeur Général de la Fondation Culturelle et du Musée de Laiho, fait une suggestion sur la possibilité d'une dérogation à l'accord pour les industries culturelles:

「文化例外」已成為世界共識:二○○五年,在法國、加拿大主導下,聯合國教科文組織UNESCO通過「文化多樣性公約」。「文化例外」早已是國際周知的事,為何我們的政府完全置之不理?為何文化部也完全沒聲音?那麼又何必談文化立國、文化興國?

“L'exception culturelle” est devenue un consensus international. La France et le Canada ont mené un débat à l'UNESCO et passé la Convention sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles [fr] en 2005. Alors que “l'exception culturelle” s'applique dans le monde entier, pourquoi notre gouvernement l'ignore-t-il ? Pourquoi le Ministre de la Culture n'en a-t-il pas dit un mot ? Dans ces conditions comment peut-on parler d'une nation qui s'appuie sur sa culture ?

Motivation politique et menaces sécuritaires passent par le commerce

En vérité, les relations entre les affaires et le gouvernement en Chine continentale chinois sont si proches que bien souvent les activités économiques sont intimement liées aux objectifs politiques. Yu-Tsang, ingénieur et blogueur, a suivi les échanges lors de la consultation et exprime sur son blog ses préoccupations quant aux intentions politiques des investisseurs chinois à Taïwan :

如果中國政府考慮到政治利益,對中國企業進行大規模補助,其實還是有可能會有大批中資企業為了政治目的進攻台灣。因此如何避免來自中國政府的補助?這將會是服貿協議很重要的一點。

Si l'on prend en compte les considérations politiques, le gouvernement chinois peut parfaitement subventionner ses entreprises pour investir à Taïwan. En fait, il est fort possible que le principal objectif des entreprises chinoises en s'installant à Taïwan soit politique. Il est donc très important d'éviter des subventions politiques dans nos discussions sur l'Accord du Commerce des Services avec la Chine.

Certains s'inquiètent même du fait que la vie privée et la sécurité nationale puissent être menacées quand les entreprises chinoises pénètreront le marché de l'industrie de l'internet. Le Professeur Ying-Dar Lin de l'Université Nationale de Chiao-Tung avertit le gouvernement taïwanais :

可能會發生設備業者透過後門, 在服務業者不知情的情況下盜取用戶通聯與監聽特定用戶通訊.

Il est possible [pour les agences de renseignements] de créer un accès dérobé aux réseaux qui contourne les fournisseurs d'accès internet pour voler les données des utilisateurs et surveiller les communications d'utilisateurs ciblés.

Spéculations politiques mises à part, l'économie taïwanaise repose principalement sur des petites et moyennes entreprises alors que la contrepartie sur le continent est composée de très grosses entreprises nationales. La différence d'échelle économique rend impossible un jeu à armes égales. Le professeur Show-Ling Jang explique:

我國服務業約有93.5萬家,非知識密集型服務業就占86%;且相較美、日平均每家企業員工15人及8.6人,我國只有4.2人,顯示台灣服務業大都是微型企業。

台灣與中國的語言共通、距離又近,經濟規模及勞動條件卻相差甚大,面臨中國龐大資金、低成本的競爭,將對我國的整體就業市場、薪資所得帶來不利影響……

A Taïwan le secteur des services est composé de 935.000 entreprises. 86 % fournissent des services qui ne demandent pas de qualifications importantes et emploient en moyenne 4,2 personnes. Comparé aux Etats Unis (15 personnes) et au Japon (8,6 personnes), nos entreprises sont très petites.

Les Taïwanais et les Chinois parlent la même langue, et nous sommes proches géologiquement. Cependant, la taille de nos économies et nos conditions de travail respectives sont très différentes. Le gigantesque flux financier et le faible coût du travail en Chine auront un effet négatif sur notre marché du travail et sur la structure des revenus du travail.

Une porte de sortie pour l'immigration

Du fait que l'accord autorise les entreprises chinoises à envoyer à l'étranger certains personnels proportionnellement à leur investissement, certains craignent que cela ne crée une porte de sortie pour l'immigration du continent chinois vers Taïwan. Le Professeur Show-Ling Jang explique que l'accord pourra servir de canal de migration :

法規明定中國企業投資台灣只要二十萬美元以上,即可申請二人來台,且每增加投資五十萬美元,則可申請增加一人,最多不得超過七人。跟各國的技術移民限制相較,台灣的限制明顯寬鬆。[...]由於無專長限制,加以總居留期間無上限,將成變相移民管道。

Selon cet accord, une entreprise chinoise peut envoyer deux personnes à Taïwan si son investissement atteint 200.000 US$, et elle peut envoyer 7 personnes supplémentaires à Taïwan pour un investissement de 500.000 US$ par personne. Comparée à celle de l'immigration qualifiée dans d'autres pays, la réglementation adoptée dans cet accord est très généreuse… Quand on sait qu'il n'y a aucune restriction quant à la qualification ni aucune limite de séjour, cela fonctionne de facto comme un canal de migration.

L'Accord Cadre de Coopération Economique entre Taïwan et la Chine a été signé en juin 2010 [fr], suivi par l'Accord d'Investissement Bilatéral signé en août 2012. Le dernier, l'Accord sur le Commerce des Services, a été signé en juin 2013. Selon une étude en ligne menée par un groupe civique,  Big Citizens Is Watching You, sur 61,6 % des 2.259 personnes interrogées qui ont entendu parler de l'Accord sur le Commerce des Services, plus de 97,5 % désapprouvent, 38,1 % ne connaissent pas l'accord, 0,3 % n'ont pas d'opinion et seulement 1,6 % de ceux qui le connaissent le soutiennent.

L'Ile Maurice au top des libertés économiques en Afrique

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the 2013 Index of economic Freedom in Africa via Heritage Foundation - Public Domain

L'Heritage Foundation et le Wall Street journal ont publié le dernier Index de liberté économique, et l'Ile Maurice se place au premier rang parmi les nations africaines. Le pays fait également parti des dix premiers mondiaux. L'index cite les raisons suivantes pour expliquer ce classement prestigieux :

Une règlementation efficace et transparente qui étaie un environnement d'esprit d'entreprise dynamique et soutient un développement économique diversifié.

Pétition aux Philipines contre les restaurants qui servent de la viande de chien

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Une pétition en ligne circule pour faire pression sur le maire de Baguio pour fermer les restaurants de la ville qui servent de la viande de chien. Baguio est une célèbre destination touristique située au Nord des Philippines :

J'ai récemment appris qu'il y avait à Baguio au moins dix restaurants qui violent ouvertement les lois en servant de la viande de chien.

Je souhaiterais attirer votre attention sur le fait que non seulement le commerce de viande de chien est illégal et extrêmement inhumain, mais aussi qu'il peut entrainer la transmission de la rage.

Nous vous prions de bien vouloir retirer les licences de tous les restaurants qui servent de la viande de chien, rendant ainsi votre ville plus sûre pour les personnes aussi bien que pour les animaux. Et aussi plus acceptable. 

Les “rolezinhos”: l'accès des classes populaires à la culture de consommation en débat au Brésil

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[tous les liens mènent vers des articles en portugais]

En cette nouvelle année, la polémique sur les “rolezinhos” ["petites virées"] a révélé que, pour une certaine frange de la population brésilienne, tout le monde n'a pas le droit d'accéder aux lieux de consommation. Les “rolezinhos” sont des rendez-vous que les jeunes de banlieue se donnent à travers les réseaux sociaux, pour une virée dans les centres commerciaux de la région métropolitaine de São Paulo.

La définition de rolezinho, c'est draguer beaucoup, se divertir, créer une certaine confusion, mais sans voler. Ces rencontres interrogent la culture de la consommation, la perception des inégalités et la revendication d'accéder à l'espace public fréquenté par la classe moyenne de São Paulo.

Rolezinho (1)

La photo montre les jeunes de banlieue qui se préparent pour le rolezinho. Photo du Blog de Rovai sous licence Creative Commons.

Ce phénomène social est lié à l'augmentation du niveau de vie des classes populaires. Ce qu'il apporte de nouveau c'est qu'il met en évidence la culture propre à ces classes, dont le vocabulaire, les tenues et le comportements célèbrent la lutte pour la reconnaissance. Emicida, le rappeur qui a commencé sa carrière dans la périphérie de São Paulo, a twitté :

Involontairement (ou non) le phénomène est déjà l'une des façons les plus intelligentes de dénoncer le racisme au Brésil.

Dans une vidéo postée sur le site de Estadão, Jefferson Luís, 20 ans, organisateur du rolezinho du Centre Commercial International de Guarulhos [Shopping Internacional de Guarulhos], explique que l'objectif est d'offrir un loisir à ces jeunes discriminés.

“Trouble à l'ordre public” ?

Depuis que 6000 jeunes se sont réunis au Centre Commercial International de Guarulhos le 7 décembre 2013, les rencontres ont été traitées comme un trouble à l'ordre public. Le 14 décembre, 23 personnes ont été arrêtées lors des premiers “rolezinhos”, en raison d'une forte présence policière et alors même qu'aucun vol n'a été constaté. Le Comando SP, canal d'informations sur le trafic routier à São Paulo, a twitté : 

Même sans délits, le “rolezinho” a provoqué la panique et a amené la police au centre commercial de Guarulhos : Un fantasme…

Dans un message transmis via Estadão, le 14 décembre, la Police Militaire a prévenu :

Como tratam-se de ambientes cuja competência pela segurança é privada, a atuação ocorrerá mediante eventual quebra da ordem e acionamento. É importante esclarecer que a PM não pauta sua conduta na repressão pura e simples, mas procura agir de maneira preventiva, atuando para restabelecer a ordem pública quando esta é quebrada, diz a nota.

Comme il s'agit d'environnements dont la responsabilité en matière de sécurité est privée, l'intervention n'aura lieu qu'en cas de signalement d'un éventuel trouble de l'ordre. Il est important de préciser que la police militaire n'oriente pas sa conduite dans la répression pure et simple, mais cherche à agir de manière préventive, afin de rétablir l'ordre public quand celui-ci est mis en cause, dit le message

Le samedi 4 janvier, les portes du Shopping Metrô Tucuruvi, dans la zone nord de São Paulo, se sont fermées avec 3 heures d'avance après que 400 jeunes s'y furent réunis. L'événement a divisé l'opinion sur les réseaux sociaux. Alors que quelques twittos, comme Radical Livre (@RLivre) ont félicité les organisateurs du rolezinho, le considérant comme “un acte politique d'une grande répercussion qui a obligé tout le monde à se remettre en question”, d'autres, comme l'utilisateur Ribocom VS (@advemconstrucao), ont critiqué ce rassemblement de la part “d'une jeunesse qui voit dans la terreur une forme d'amusement”, proférant souvent des commentaires révélateurs d'un profond racisme d'une partie de la population brésilienne.

La journaliste et écrivain Eliane Brum (@brumelianebrum) a écrit sur ce thème un article dans le journal El Pais. Elle décrit la situation comme une criminalisation de la jeunesse pauvre et noire par la classe moyenne et les médias. Elle écrit :

A resposta violenta da administração dos shoppings, das autoridades públicas, da clientela e de parte da mídia demonstra que esses atores decodificaram a entrada da juventude das periferias nos shoppings como uma violência.

La réponse violente de l'administration des centres commerciaux, des autorités publiques, de la clientèle et d'une partie des médias démontre que ces acteurs ont interprété l'entrée de la jeunesse des banlieues dans les centres commerciaux comme une violence.

Le professeur de l'Université Fédérale de São Paulo (Unifesp) Alexandre Barbosa Pereira, auteur d'une recherche sur les manifestations culturelles des banlieues de São Paulo, décrit le “Rolezinho” comme un terme simplement lié à l'idée de loisirs, une revendication du droit de se divertir dans la ville. Dans un entretien accordé à Eliane Brum, le chercheur affirme que :

Os rolezinhos não são protestos contra o shopping ou o consumo, mas afirmações de: Queremos estar no mundo do consumo, nos templos do consumo. Entretanto, por serem jovens pobres de bairros periféricos, negros e pardos em sua maioria, e que ouvem um gênero musical considerado marginal, eles passam a ser vistos e classificados pela maioria dos segmentos da sociedade como bandidos ou marginais.  

Les rolezinhos ne sont pas des manifestations contre le centre commercial ou la consommation, mais des affirmations : “nous voulons faire partie du monde de la consommation, [être] dans les temples de la consommation”. Cependant, parce qu'ils sont de jeunes pauvres des quartiers périphériques, en majorité noirs et métis, et parce qu'ils écoutent un genre musical considéré comme marginal, ils sont mis dans des cases par la majorité des secteurs de la société et considérés comme des bandits ou des marginaux.

La frime est funk

Le mouvement a aussi été associé au “funk de la frime” ["funk da ostentação"], étant donné que les participants des rolezinhos pénètrent dans les centres commerciaux en scandant les paroles de chanteurs des banlieues du littoral et de la région métropolitaine de São Paulo. Leurs phrases évoquant le luxe, l'argent et le plaisir, donnent l'image d'une consommation accessible à la population des périphéries. 

Une de ces idoles est Mc Daleste, un funkeiro assassiné durant un concert à Campinas en juillet 2013. La tendance est expliquée dans le documentaire Funk Ostentação. Le film a été réalisé en 2012 par Konrad Dantas, habitant de la banlieue de Santos. A 23 ans il a abandonné son travail dans une agence de publicité pour ouvrir son agence de production, Kondzilla, responsable d'environ 50 clips de funk et de 50 millions de visualisations.

Pendant ce temps là, de nombreux jeunes utilisent le mot-clé #rolezinho sur Twitter, Facebook et Instagram pour partager des photos de leurs “rolezinhos”.

#Rolezinho au centre commercial en toute tranquillité, manger au McDonald's Brasil, et lol est-ce qu'on va avoir un Eazy club, c'est ça que je veux… 

Renato Rovai, éditeur de la revue Fórum, a écrit sur son blog un texte intitulé “O rolezinho e um Natal na periferia” ["le rolezinho est un Noël en banlieue] où il attire l'attention sur la signification des rolezinhos et lance un appel à la compréhension :

Os rolezinhos que assustam os frequentadores de shopping centers são café pequeno. Sobremesas do que essa garotada passa diariamente. E são apenas um alerta. Um grito de existência. Por enquanto eles só estão pedindo para que se respeite o direito deles à diversão.

Les rolezinhos qui font peur aux clients des centres commerciaux sont du pipi de chat. Une petite douceur comparé à ce que cette génération vit chaque jour. Et ce n'est qu'une alerte. Un cri d'existence. Pour le moment, ils demandent seulement que leur droit à l'amusement soit respecté.

Et il termine:

É bizarro que a gente considere esse apartheid social algo normal.

C'est bizarre que les gens considèrent cet apartheid comme quelque chose de normal.

Des plateformes en ligne pour sauvegarder les multiples langues de l'Angola

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[Tous les liens mènent à des pages en portugais, sauf mention contraire.]

“En moyenne, une langue disparaît toutes les deux semaines, et l'Afrique est le continent comportant le plus haut risque”, a écrit l'auteur José Eduardo Agualusa dans un article de 2011 sur l'évolution des langues en Angola. Néanmoins, au cours de l'année dernière un certain nombre de plateformes en ligne ont été créées dans le but de protéger les langues nationales de l'Angola.

L'Angola est un pays multilingue [français], avec six langues africaines reconnues comme langues nationales ainsi que le Portugais qui est la langue officielle. En outre, on estime qu'il y a 37 langues et 50 dialectes en usage dans le pays. À la fin d'octobre 2013, le blog Círculo Angolano Intelectual (Cercle Intellectuel Angolais) a rapporté que 30 % de la population angolaise (presque 8,5 millions de personnes) “parlent seulement des langues nationales qui ne sont représentées dans aucun programme éducatif ou social”, ajoutant que :

isto é mais um dos factores que gera exclusão social.

c'est un autre des facteurs qui induisent l'exclusion sociale.

Dans un article [pdf] de Agualusa, publié par Casa das Áfricas, un Institut Culturel pour la Formation et l'Étude des Sociétés Africaines à São Paulo, l'auteur primé envisage une “proposition pour la paix” pour la coexistence des langues nationales avec la langue portugaise (“langue maternelle contre langue d'adoption“) et pose la question :

Porquê que é que em Angola, país de muitas línguas, os escritores apenas utilizam o português?

Pourquoi est-ce que en Angola, un pays de nombreuses langues, les écrivains n'utilisent-ils que le portugais ?

Dans une tentative de contrer le phénomène, diverses initiatives en ligne ont été créées en 2013 par des jeunes qui voient dans les nouvelles technologies un outil pour la promotion et la protection des langues nationales.

 5 formas de fazer perguntas em Kimbundo

Cinq manières de poser des questions en Kimbundo, extrait de la page Facebook d'Evalina, avec permission. 

Un projet, toujours dans sa phase initiale, qui vise à promouvoir l'apprentissage des langues nationales angolaises d'une manière innovante, gratuite et accessible à tous avec un accès à Internet, se nomme Evalina.

Créé en mai 2013 par Joel Epalanga, un responsable de projet des Technologies de l'Information dans le secteur des télécommunications, la raison principale de la création de la plateforme était l'observation selon laquelle il y a un fossé rencontré par beaucoup de jeunes en ce qui concerne les langues nationales. La proposition a été expliquée lors d'un entretien dans le magazine Jovens da Banda :

[para que] os jovens, que hoje em dia gastam boa parte do seu tempo livre na internet, pudessem dedicar algumas horas para aprender um pouco a (sua) língua nacional de preferência.

[afin que] les jeunes, qui de nos jours passent la plupart de leur temps libre sur Internet, puissent dédier quelques heures à apprendre un peu de (leur) langue nationale préférée.

Evalina consiste en une page Facebook où du contenu, telles des incitations à apprendre et des leçons en langues nationales, est partagé. À la date de publication de cet article, la page propose des leçons en umbundu [fr], la deuxième langue la plus parlée après le portugais, et en kimbundo [fr].

En février 2013, une plateforme pour l'argot angolais, Kallun, a déjà fait l'objet d'une note [en français] sur Global Voices. Le projet vise à “créer un espace où l'argot et le language populaire [angolais] sont expliqués afin que tout le monde puisse les comprendre”, et utilise les réseaux sociaux pour promouvoir le partage et l'apprentissage d'une manière informelle. Un autre projet qui se démarque est le Ngola Yetu Dictionary, un dictionnaire et traducteur en ligne pour les langues nationales angolaises”, développé dans le but de renforcer la culture angolaise et d'accroître son usage parmi les jeunes”. Avec un design simple et intuitif pas différent de Google, il fonctionne comme un moteur de recherche entre les langues kilongo, kimbundo, umbundo et portugaise. Le projet utilise Facebook et Twitter pour interagir avec des internautes.

Pour la préservation des langues maternelles

L'importance de l'inclusion de langues nationales dans l'apprentissage est reconnue par des institutions et des universitaires. Mi-juin 2013, le portail angolais Mwelo Weto a publié un entretien avec Daniel Peres Sasuku, un linguiste et conférencier angolais à la Faculté des Arts de l'Université Agostinho Neto, qui se fait l'avocat de la priorisation des langues nationales dans l'apprentissage :

Pensamos, de igual modo que a implementação dessas línguas no ensino é uma forma mais concreta de seu resgate e preservação enquanto patrimônio cultural dos angolanos  

Nous pensons, de la même façon, que l'inclusion de ces langues dans l'apprentissage est un moyen plus concret de les sauver et de les préserver en tant que parts du patrimoine culturel du peuple angolais.

Le Forum Régional pour le Développement des Universités (FORDU) soutient aussi l'idée que les langues nationales devraient être une discipline obligatoire dans les écoles. Sur les recommandations qui ont été faites suite à un débat organisé par le FORDU en avril dernier, 2013, sous le thème “les langues nationales en tant que véritable patrimoine identitaire du peuple angolais”, ceci ressort :

Angola continua uma sociedade plural do ponto de vista das línguas, tradições, cultura (diversidade cultural) tal situação faz de Angola um País rico em cultura, mas precisa política séria de promover as Línguas todas e dar maior grandeza nas Línguas Nacionais, principalmente as mais faladas como Umbundo.

L'Angola continue à être une société plurielle du point de vue de ses langues, traditions et culture (diversité culturelle). Cette situation fait de l'Angola un pays riche en culture, mais des politiques sérieuses sont nécessaires pour promouvoir toutes les langues et donner une plus grande importance aux langues nationales, surtout les plus largement parlées tel l'Umbundo.

Entre 2004 et 2010, une expérimentation a été menée pour introduire sept langues nationales dans une série d'écoles dans le pays. Le Ministère de l'Éducation a déclaré en septembre 2013 qu'il prévoit d'étendre l'apprentissage des langues nationales à toutes les écoles primaires. Un projet de loi sur le “Statut des Langues Nationales en Angola pour promouvoir l'inclusion sociale et renforcer l'unité dans la diversité ethnolinguistique” est dans sa phase finale. Dans le même temps, des artistes – en l'occurence des chanteurs – ont aussi préconisé l'usage des langues nationales dans leurs chansons.

Les doubles voeux de Poutine à la Russie

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Putin's New Year address cat-bombed. Anonymous image distributed online.

Les voeux télévisés de Poutine avec lancer de chat, image anonyme diffusée sur Internet.

Tandis que la Russie finit de fêter l’Ancien Nouvel An (celui du calendrier julien), on évoquera les réactions de certains internautes russes le 31 décembre 2013, quand le Président Poutine a ajouté un rebondissement à son traditionnel message de voeux. Le président russe a enregistré deux allocutions, une première, difffusée dans l'Extrême-Orient russe [russe], qui fête le Nouvel An avec onze heures d'avance sur l'ouest de la Russie, où c'est la seconde [russe] qui a été diffusée.

Le premier discours taisait les attentats qui s'étaient produits à peine quelques jours avant, tuant 31 personnes à Volgograd [Global Voices]. Mais Poutine a tout autant négligé les inondations catastrophiques de l'an dernier en Extrême-Orient. Ces omissions ont provoqué les internautes, qui y ont trouvé un manque de tact. Ce tweet, par exemple, a été retweeté 157 fois :

Dans les voeux de Nouvel An de Poutine, pas un mot de Volgograd, où il a eu 63,41 % des voix le 4 mars.

Un commentateur de l'article d'Echo Moskvy sur le premier discours a écrit [russe] :

Вот подонок, как будто не было череды терактов. Только и говорит, как в этом году Россия(ОН САМ) стала богаче.

Le salaud, comme s'il n'y avait pas eu une série d'attentats. Tout ce qu'il dit, c'est comment la Russie (LUI) s'est enrichie cette année.

Certains ont été plus indulgents. L'utilisateur de LiveJournal old_den a justifié [russe] que l'allocution avait probablement été enregistrée longtemps à l'avance :

Все плюются и негодуют, потому что он не вспомнил о терактах. …Обращение было записано около месяца назад.

Tout le monde crache et s'indigne parce qu'il a omis les attentats. …L'allocution a été enregistrée il y a un mois.

Même si certains doutaient que les voeux du Nouvel an seraient remaniés, on a bientôt eu conaissance d'un second discours, enregistré à Khabarovsk, en Sibérie, qui mentionnait les explosions de Volgograd et les inondations de l'Extrême-Orient. On a su plus tard que Poutine s'était rendu en avion à Khabarovsk [russe] avec la famille de Bair Banzaraksaev, le seul mort des inondations, pour passer le Nouvel An en compagnie des victimes de la catastrophe.

Stanislav Belkovsky commente le doublon des voeux [russe] sur Dojd-TV :

Если раньше был тандем Путин-Медведев, то сегодня есть тандем Путин-Путин. Один Путин озвучивает одно обращение, другой Путин – другое. Это свидетельствует о мощном переходе власти в … систему двойников.

Si avant il y avait le tandem Poutine-Medvedev, maintenant il y a le tandem Poutine-Poutine. Un Poutine sonorise une allocution, et l'autre Poutine, une autre. Ceci atteste d'un puissant mouvement du pouvoir vers… un système de doublons.

Pour sa part, Edouard Limonov d'Autre Russie s'est demandé [russe] pourquoi Poutine a choisi Khabarovsk et non Volgograd :

Зачем было ехать в Хабаровск, ВВП, где тяжёлое время уже миновало? Ошибка. Нужно было высадиться в Волгограде. И обнимать родственников погибших.

Pourquoi aller à Khabarovsk, V(ladimir)V(ladimirovitch)P(outine), où les temps difficiles sont déjà du passé ? Une faute. Il aurait fallu descendre à Volgograd. Et embrasser les proches des victimes.

D'autres blogueurs ont critiqué Poutine pour le coût de ses voyages à travers le pays, à fins supposées d'améliorer son image dans l'opinion :

Интересно, во сколько обошлось налогоплательщикам России это однодневное путешествие Президента из Москвы в Хабаровск? Одного керосина сожгли тонн 30….

Je voudrais bien savoir combien a coûté aux contribuables de Russie cette excursion d'une journée du Président de Moscou à Khabarovsk ? Déjà qu'on a brûlé 30 tonnes de kérosène…

Alors que 2013 tirait à sa fin, des blogueurs ont attendu en vain [russe] une troisième allocution de Poutine, avec l'espoir qu'il reprendrait les mots de Boris Eltsine :

Ждем третьего обращения с заветным: “Я устал, я ухожу…”

Nous attendons le troisième discours avec la confidence “Je suis fatigué, je m'en vais…”


Media Factory : Un accélérateur de média pour l'Amérique Latine

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Media Factory

[Tous les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais, sauf indication contraire]

Dans le contexte actuel d'innovation, il y a de nombreuses initiatives pour le lancement de nouveaux média. A cet égard, on trouve des approches comme celle de Media Factory , un ”usine à médias”, comme ils se définissent eux-mêmes — en d'autres termes, un accélérateur pour les entreprises numériques, axé exclusivement sur la création de média de communication en Amérique Latine. 

Comme expliqué sur leur site internet [espagnol], leur “réseau de tuteurs et d'investisseurs” leur permet de sponsoriser une petite équipe de journalistes, pour laquelle ils investissent 75 000 USD par projet et prennent 17 % en échange. Initialement ces média numériques ont un thème spécifique :

Vamos a crear medios de comunicación digitales inicialmente enfocados en política y economía para luego crecer hacia otras temáticas, con ambición de convertirlos en plataformas digitales dominantes.

Nous allons créer des média numériques ciblés uniquement sur la politique et l'économie pour le moment et élargir à d'autres sujets dans un second temps, avec l'objectif de les transformer en plateformes numériques dominantes. 

Mariano Blejman, Manager partner à Media Factory et Knight Fellow à ICF explique les étapes suivies avec chacun des projets choisis : 

Vamos a elegir equipos de diversos países para que vengan a Buenos Aires por un periodo de cuatro meses y puedan crear los medios desde cero. La apuesta es a que en un período corto de tiempo los medios puedan crecer y generar audiencias reales y de tráfico y, con el conocimiento de los “lectores”, pasar a la monetización y las segundas rondas de inversión.

Nous allons sélectionner des équipes provenant de différents pays afin de les faire venir à Buenos Aires pour une période de quatre mois et nous allons créer des organes de presse à partir de zéro. Nous parions sur le fait qu'en peu de temps ces médias peuvent se développer et générer de vraies audiences et du trafic, et qu'ensuite avec la connaissance de leurs “lecteurs”, ils pourront aller vers la monétisation et la seconde étape d'investissement.

Pour commencer ce projet qui va être lancé à Buenos Aires en Janvier 2014, et pour concrétiser de nouveaux moyens de financement des organes de presse, ils se sont entourés d'une équipe d'experts incluant, parmi d'autres: Sasa Vucinic de la plateforme de financement collaborative IndieVoic.es, axée sur la découverte de nouveaux moyens de financement du journalisme ; James Breiner, étudiant les business models et rattaché au ICFJ (Centre International pour les Journalistes) ; Christopher Altcheck, PDG de PolicyMic, un organe de presse dédié à la génération post Internet ; ou Jim Frederick, éditeur de TIME Magazine chez Time Inc.

Article de Paula Gonzalo initialement publié sur Periodismo Ciudadano [espagnol].

En Inde, des vidéos de formation pour les agriculteurs, par des agriculteurs

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Certains jours, les vulgarisateurs agricoles auprès des collectivités rurales en Inde doivent parcourir beaucoup de kilomètres pour rejoindre plusieurs villages en une seule journée. Serait-il possible de rendre ce travail plus facile avec l'aide de la technologie, en puisant dans les structures organisationnelles existantes ?

Ce qui a commencé comme un projet de recherche au sein de l'équipe Technology for Emerging Markets (Technologie pour les marchés émergents) au centre de recherche Microsoft en Inde en 2006, a évolué, seulement deux ans plus tard, en une association indépendante à but non lucratif. En rendant disponible les nouvelles technologies pour les travailleurs sur le terrain (aussi appelés vulgarisateurs agricoles), Digital Green peut transformer la vie des pauvres dans le monde entier. Comment ? Avec des vidéos faites par et pour les membres de la collectivité et projetées localement avec un facilitateur. Digital Green travaille avec des partenaires pour “faire connaitre les bonnes pratiques collectives en utilisant des vidéos produites localement et diffusées avec un médiateur.” Voici une de leurs vidéos :

Depuis 2010, Digital Green a atteint plus de 3.100 villages et reçu 234.360 visiteurs uniques. En août 2012, ils ont redoublé leurs efforts dans l'espoir d'atteindre les 10.000 villages et un million d'agriculteurs en Inde dans les trois prochaines années. Ils ont déjà produit plus de 2.600 vidéos dans 20 langues différentes.

Lakshmi Iyer est la directrice adjointe de la stratégie et de l'innovation à Digital Green. Contactée par Skype, Iyer décrit Digital Green comme une «organisation qui apprend», ce qui signifie que l'organisation elle-même apprend et s'adapte selon les besoins. Elle trouve que le potentiel se trouve dans la communauté. Le programme est …

… 80 % sur la communauté et 20 % sur la technologie. C'est beaucoup plus axé sur l'ajout de nouvelles techniques agricoles pour améliorer l'efficacité de ce qui est déjà en place.

Iyer décrit les nouvelles technologies comme un outil supplémentaire pour les communautés, ce sont les facilitateurs et les équipes de production vidéo qui rendent Digital Green efficace sur le terrain. La formation à la production de vidéo pour les membres des communautés comprend l'écriture d'un script, le travail avec la caméra, et l'édition. De trois à quatre personnes sont formées dans chaque district – généralement de celles qui sont déjà alphabétisées.

Le fondateur Rikin Gandhi a expliqué dans le journal The Hindu :

En apprenant la production vidéo, ils [les participants] développent également une plus grande confiance en soi. Ils sont considérés comme des professionnels dans leurs communautés.

Alors que d'autres organisations, telles que Farm Radio International et AgroInsight, font peut-être des choses similaires, Iyer ne pense pas qu'il y ait d'autres organisations qui utilisent la vidéo à une échelle aussi grande – un fait étayé par les résultats d'une vaste étude publiée dans la revue Information Technologies for International Development.

Digital Green porte une attention constante au suivi et à l'analyse, collectant des données sur la façon dont les vidéos sont partagées et les technologies adoptées – pour ensuite s'adapter aux besoinx. S'il y a des questions récurrentes et pertinentes, une nouvelle vidéo peut être faite ou révisée pour assurer que le message livré soit clair.

Graph - Distribution

Voici un exemple de leurs analyses approfondies. Dans cet exemple, 81 % des spectateurs de l'année dernière en Inde étaient des femmes, et 19 % d'hommes, en partie en raison d'un projet de travail pour tirer parti des groupes communautaires de femmes pré-existants.

Alors que l'objectif initial était sur l'agriculture, l'organisation se développe aujourd'hui dans la nutrition et la santé. Iyer explique que :

Nous avons réalisé que pour améliorer les moyens de subsistance et la vie des personnes avec lesquelles nous travaillons, il est nécessaire d'inclure la nutrition et la santé en addition aux sujets sur l'agriculture.

Digital Green a reçu une subvention de DFID India pour tester l'efficacité de l'approche dans de nouvelles zones géographiques (Éthiopie et Ghana) et élargir l'approche à d'autres domaines de la santé et de la nutrition. En mettant l'accent sur le renforcement des capacités des professionnels de la santé, l'idée est de “tirer parti de la force des services locaux”. Actuellement, le programme de santé se focalise sur la santé maternelle et infantile.

En novembre, Digital Green a été sélectionné dans le 2013 Nominet Trust 100 comme un exemple d'organisation “qui utilise la technologie pour accélérer le changement social”. Iyer dit que l'un de leurs principaux points forts est l'analyse des données et l'adaptation : “Nous sommes restés une organisation ouverte et qui sait s'adapter. Ce n'est pas du tout une solution unique et rigide. “

Avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates, du gouvernement de l'Inde, ainsi que des partenaires locaux sur le terrain, Digital Green est prête à s'agrandir sans perdre son accent local.

En Ukraine, une loi pour étouffer la liberté de parole et la contestation

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An anonymous image circulated online. The inscription reads [ru]: "Now EVERYTHING is prohibited"

Une image anonyme qui circule en ligne : “Maintenant TOUT est interdit” [en russe]

Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur les manifestations #Euromaidan d'Ukraine.

Au 57ème jour des manifestations de masse pro-Europe et anti-gouvernement en Ukraine, le parlement vient d'adopter une loi qui limite la liberté de réunion, restreint celle de la presse et sévit contre la libre expression.

La loi No. 3879 [ukrainien] instaure un arsenal de dispositions “pour la protection de la sécurité des citoyens.” Les députés ont adopté la législation pendant la première session parlementaire de 2014, le 16 janvier. 

La loi survient alors que des milliers de contestataires continuent à remplir une place centrale de Kiev. Les manifestations d'Euromaidan, comme on les a surnommées, ont débuté comme des rassemblements pro-UE pacifiques, avant de se transformer un un mouvement anti-gouvernemental à grande échelle quand la police a déchaîné une répression [anglais] brutale contre les manifestants ; quelques violents passages à tabac par la police ont été filmés.

L'ONG Kharkiv Human Rights Protection Group juge la loi répressive, et en cite les dispositions centrales [anglais] :

Une loi “adoptée” dans son intégralité par la majorité parlementaire le 16 janvier criminalise la diffamation, classe et restreint les associations civiques recevant des fonds de l'étranger comme “agents étrangers”, impose et augmente substantiellement le risque juridique pour toutes formes de contestation. Si le projet de loi est signé par le président du parlement Volodymyr Rybak et le président Viktor Ianoukovytch, il renverra la démocratie d'Ukraine des années en arrière.

Maxym Savanevsky de Watcher.com.ua a noté que ces mesures avec d'autres, comme l'obligation pour les citoyens de montrer une pièce d'identité pour acheter ne serait-ce qu'une carte SIM prépayée, équivalent à une montée de la censure [ukrainien] de l'expression des journalistes et des internautes, tout comme le contrôle et surveillance accrus des systèmes de télécommunications et des sites de médias sociaux, sous couvert de lutte contre l'extrémisme et les émeutes :

Сьогодні більшість у Верховній Раді прийняла закон, яким фактично вводиться цензура в інтернеті.

Aujourd'hui la majorité à la Verkhovna Rada [le parlement] a adopté une loi qui essentiellement instaure la censure sur l'Internet.

L'avocat Dmytro Nazarets a publié plusieurs billets d'analyse rapide [russe] mentionnant la nouvelle exigence d'enregistrement de tous les sites et agences d'information Internet auprès des autorités :

Теперь уже новости на сайте не попишешь без надзора и регистрации

Dorénavant vous n'écrirez plus d'informations sur votre site sans enregistrement et surveillance

Le journaliste Mustafa Nayyem a souligné [russe] sur Facebook la virulence avec laquelle les auteurs de la loi s'en sont pris aux médias sociaux :

Les médias sociaux [sont] vilipendés dans la note explicative du projet de loi controversé adopté par le parlement ukrainien. Les auteurs insistent que les médias sociaux sont utilisés comme outil pour propager ces idées et alimenter l'hostilité, et que les appels à changer le pouvoir et la constitution par la violence y deviennent de plus en plus fréquents.

Rachel Denber, directrice adjointe de la division Europe et Asie Centrale de Human Rights Watch, a résumé [anglais] en quelques mots les nombreux points communs avec la Russie :

Ce que la Russie a fait en 60 jours après l'investiture de Poutine, l'Ukraine l'a fait en 20 minutes : loi sur les “agents étrangers”, limites aux manifestation, criminalisation de la diffamation, etc

Pugilat budgétaire

Le même jour, le parlement votait aussi le budget annuel de l'Etat. Un texte hautement controversé dont l'opposition critique [ukrainien] les multiples points noirs, comme l'augmentation draconienne des crédits pour les services de maintien de l'ordre aux dépens de domaines comme la santé. Les députés d'opposition avaient promis de bloquer la Rada et d'empêcher le vote par tous les moyens. Les choses ont d'abord semblé se passer conformément à leur plan [anglais].

Mais l'opposition n'a pas tardé à perdre le contrôle, et la majorité gouvernementale a voté en faveur du budget en contournant la procédure normale de vote.

Rédacteur en chef d'une publication en anglais basée à Kiev, le Kyiv Post, Christopher Miller tweetait :

Et… le Parlement de l'Ukraine adopte le budget 2014. Ni discussion, ni débat. Un vote à la va-vite, et c'était plié. Le Parti des Régions a le pouvoir.

Un pugilat s'en est suivi en pleine séance, quand l'opposition a tenté d'empêcher physiquement ses adversaires d'utiliser le système de vote électronique. Mais la majorité présidentielle y a rapidement renoncé et a continué à voter, à main levée.

A screenshot of the live broadcast from the Ukrainian Parliament. Pro-Presidential majority adopts the laws by raising hands. January 16, 2014.

Capture d'écran de la retransmission en direct de la séance de la Rada ukrainienne. La majorité présidentielle adopte les lois à main levée. 16 janvier 2014.

Le député d'opposition Andriy Shevtchenko a commenté [ukrainien] les violations de la procédure de vote :

Sous les yeux du pays entier, la septième Verkhovna Rada [le parlement] cesse d'exister. P… de honte… #Рада7

Roman Shrayk, journaliste indépendant et auteur du satirique Durdom Portal, a qualifié le vote parlementaire de ces lois de mascarade, et mis en ligne une vidéo [russe] du scrutin sur son blog de l'Ukrainska Pravda :

20 минут, которые уничтожили остатки украинской демократии

20 minutes qui ont anéanti les restes de la démocratie ukrainienne

“L'acte de décès de la démocratie”

Le même jour, le président Viktor Ianoukovytch signait les cinq lois, dont la loi ouvertement anti-contestation N° 3879, déclenchant l'indignation de la communauté des internautes ukrainiens.

Le blogueur anglophone de Kiev Taras Revunets a tweeté :

IANOUKOVYTCH DONNE FORCE DE LOI AU TEXTE DE DICTATURE. Bienvenue dans l'Union Douanière [avec la Russie] !

L'utilisateur de Twitter Igor Shevchenko est allé encore plus loin dans sa comparaison [ukrainien] :

Maintenant nous sommes la Corée du Nord. Et nous avons notre Vik Fed Yan [Viktor Fedorovytch Ianoukovytch]

Néanmoins, de nombreux autres utilisateurs de médias sociaux se sont moqués des nouvelles mesures, dont ils ont pointé l'absurdité.

Le mouvement civique “Tchesno” ['honnêteté"] a publié cette photo, en précisant [russe] que ce qu'elle montre est déjà “interdit” par la nouvelle loi :

Civic movement "Chesno"  depicting an activity technically illegal under new legislation. Photo by Hanna Hrabarska. Used with permission.

Le mouvement civique “Tchesno” dépeint une activité techniquement illégale sous la nouvelle législation. Photo Hanna Hrabarska. Utilisée avec permission.

Тем временем, вот мы – иностранные агенты, офис движения ЧЕСТНО, группа больше пяти лиц, В МАСКАХ!

En attendant, nous voilà – agents étrangers, bureau du mouvement TCHESNO, un groupe de plus de cinq, MASQUÉS !

Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur les manifestations #Euromaidan d'Ukraine.

Tetyana Bohdanova a écrit ce billet avec Tetyana Lokot.

Mijoter des plats japonais avec des ingrédients de la Crète

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Cinq grands chefs japonais et cinq de leurs homologues grecs se sont réunis dans un hôtel en Crète le 14 Janvier 2014, pour inventer dix plats représentatifs de leurs différentes origines, en utilisant des produits locaux. Lors de l'événement culinaire en question “CRETE delicious” [grec], les chefs japonais ont montré comment les produits crétois pouvaient être incorporés aux plats populaires japonais, et fait des échanges de recettes plus saines. Vous pouvez avoir plus de détails sur la manifestation y compris sur le menu ici [japonais/anglais/grec].

Chania, Greece. 15th January 2014 -- Photo de groupe des cuisiniers japonais et crétois après l'évènement. -- "Le Japon rencontre la Crète" est une initiative d'entrepreneurs japonais et grecs, des étoiles en cuisine et hôtellerie. Les plus célèbres chefs japonais ont rencontré les chefs grecs et ont préparé des mets à base de poissons et de produits agricoles locaux. ©Demotix

Chania, Grèce. 15 Janvier 2014 – Photo de groupe de cuisiniers japonais et crétois après l'événement “Le Japon rencontre la Crète”, une initiative d'entrepreneurs japonais et crétois, étoiles de la cuisine et de l'hôtellerie. Les plus célèbres chefs japonais ont rencontré les chefs crétois et ont préparé des plats à base de poissons et de produits agricoles locaux. Photo prise par Wassilis Aswestopoulos, ©Demotix

Vozes Globais : chroniques alternatives de la lusophonie en podcast

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Global Voices Podcast

Voix Universelles est une émission de radio coordonnée par la journaliste Vanessa Rodrigues et l'éditrice de GV pour la lusophonie Sara Moreira en partenariat avec Radio Manobras.

Dans ce numéro expérimental de l'émission Voix Universelles de la Lusophonie, nous avons diffusé à la radio les voix de ceux qui vivent dans la communauté des pays de langue portugaise, en partageant les histoires dissimulées dans cet enchevêtrement de variations linguistiques, les changements politiques, l'utilisation des réseaux sociaux pour la défense des droits de l'homme et les transformations de la société. 

Rádio Manobras

Rádio Manobras

L'initiative de créer un podcast mensuel dédié à la lusophonie est le premier résultat “audible” du “meetup” de Global Voices à Porto qui s'est tenu le 14 décembre dernier. L'émission pilote, a été réalisée avec le soutien technique de Rádio Manobras qui a mis son studio et sa sonoplastie (NdT: terme issu du portugais pour “création sonore”) à disposition afin que nous puissions diffuser sur les ondes une sélection d'histoires du monde lusophone. Voix Universelles sera retransmis par cette radio communautaire de Porto le premier lundi de chaque mois, de 18 à 19 heures et le mercredi de 10 à 11 heures, avec des rediffusions les dimanches de 10 à 11 heures et les mercredis de 13 0 14 heures (GMT). 

Editer la Lusophonie

Sara Moreira

Sara Moreira

Dans la première émission de Voix Universelles, Sara Moreira, éditrice pour les pays de langue portugaise à Global Voices (GV), partage les motivations qui l'ont amené à intégrer l'équipe de Global Voices, elle nous parle du travail d'édition de cette communauté, de la logique collaborative avec d'autres médias indépendants et de l'impact du travail des collaborateurs. 

Puis elle évoque certains des sujets qui ont alimenté l'agenda du mois dernier sur GV, comme les plateformes angolaises pour l'enseignement des langues nationales, les débuts du projet “Humains du Portugal, et le rôle des réseaux sociaux au Mozambique, par la voix de l'activiste Ludmila Maguni, ainsi que le cas de la censure à une lettre ouverte de l'économiste Nuno Castel-Branco contenant de très dures critiques du président mozambicain. 

Nous allons aussi au Brésil pour observer de près l'impact de l'industrie minière, avec le documentaire Enquanto o trem não passa ou “Tant que le train ne passe pas”. Produit par le collectif  Mídia Ninja en partenariat avec divers mouvements sociaux, à la veille du vote d'un nouveau Code minier dans ce pays qui est le deuxième exportateur de minerai au monde, le film dénonce un Brésil empêtré dans la violation des droits de l'homme, détruisant vies et biotopes. 

Journalisme “constructif”

Foto de Cirofono no Flickr (CC By 2.0).

Photo de Cirofono sur Flickr (CC By 2.0).

Et parce que le journalisme possède ce pouvoir de transformer, nous avons invité la journaliste bahianaise Paula Goés, éditrice multilingue de GV (à peine rentrée d'une retraite de dix jours de méditation), pour nous parler, via Skype, de journalisme constructif.

La discussion commence avec les récents articles qu'elle a écrit: le “Portrait de cinq brésiliennes qui aiment ce qu'elles font et font ce qu'elles aiment” et le projet éducatif “Âncora”, à Cotia, São Paulo, qui s'inspire du projet de l'Ecole da Ponte, au Portugal, dans laquelle ce sont les élèves qui choisissent la progression de leurs études. 

Sons et voix lusophones

Les rythmes traditionnels font aussi partie de ce premier voyage dans les géographies de la lusophonie, à travers le regard de Global Voices.

Nous mettons aussi à l'antenne une chanson qui souhaite promouvoir le lien social Hoje é um novo dia, ou “Aujourd'hui est un nouveau jour”, lancée en décembre 2013 en même temps qu'une invitation à la rencontre dans les rues de Rio de Janeiro avec le slogan “Plus d'amour, moins de capital”. La chanson est originalement issue du canal YouTube du collectif Carranca qui réunit une série d'images de rues occupées par des millions de manifestants, au Brésil, au cours de l'année dernière, lors de la vague de protestations connue sous le nom de Révolte du Vinaigre. 

La chanson “Saudosa Maloca” du célèbre auteur de sambas pauliste Adoniran Barbosa, par la voix de Eduardo Souza de Oliveira, spécialement pour le documentaire “Enquanto o Trem Não Passa”, fait aussi partie de cet imaginaire sonore, tout comme la chanson “Malandra” du musicien capverdien Bilan, qui vit à Lisbonne, chanson écrite avec le musicien du Mali, Madou Sidiki Diabaté, dont l'album peut être téléchargé ici dans on intégralité.

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Un poète palestinien emprisonné en Arabie Saoudite pour “athéisme et cheveux longs”

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Saudi Artist Ahmed Mater shared this photograph on Twitter in support of Fayadh

L'artiste saoudien Ahmed Mater partage cette photo sur Twitter en soutien à Fayadh

Le poète palestinien Ashraf Fayadh est emprisonné en Arabie Saoudite, pour avoir prôné l'athéisme – et porter les cheveux longs. Le poète, élevé en Arabie Saoudite, a été arrêté il y a cinq mois, après le dépôt d'une plainte contre lui par un lecteur qui prétendait que ses poèmes contenaient des idées athéistes. Les accusions n'ayant pas été prouvées, il a été libéré pour être de nouveau arrêté [arabe] le 1er janvier 2014. Le cas de  Fayadh a fait le tour des médias et des réseaux sociaux, et les écrivains arabes de toute la région condamnent sa détention. Certains ont écrit en ligne que la vraie raison de son arrestation pourrait être due à la vidéo qu'il a filmée il y a 5 mois sur la flagellation publique d'un jeune homme par la police religieuse à Abha. Le poète est actuellement toujours en détention sans chef d'accusation et sans date de procès à venir. Les réactions suivantes sont sans équivoque et les écrivains saoudiens, les artistes, et beaucoup d'autres le soutiennent et condamnent sa détention.

#أشرف_فياض التحرش بالذات الإلهية وتطويل الشَعر…فقط عندما تتوقف هذه التهم المضحكة/المبكية يمكننا أن نبدأ الحديث عن الحقوق والحريات ووو

@reem_tayeb: Aahraf Fayadh est accusé de ‘harceler les bien-pensants religieux et de laisser pousser ses cheveux… quand ces accusations tristement risibles cesseront on pourra commencer à discuter des droits et libertés.

#أشرف_فياض اعتقاله ليس الا اعلان اننا وصلنا الى ما وصلت اليه اوروبا في العصور المظلمة !!

@MohammdaLahamdl:  L'arrestation d'Ashraf Fayadh est la preuve que nous sommes dans la même situation que l'Europe à ses heures les plus sombres.

هل تعتقد أن إيمانك حقيقي وأنت تعتقد أن الله كائن قابل للتحرش به ؟! #أشرف_فياض

@WhiteTulip01: Pensez-vous que votre foi est vraie si vous croyez que Dieu peut être harcelé!!

أشرف_فياض معتقل بتهمة الالحاد!!وهل الكفر تهمة!! وهل الايمان إجبار!! هذا اذا افترضنا صحة التهمة أصلا

@MusabUK:  Ashraf Fayadh est détenu pour athéisme. L'athéisme est-il un motif d'accusation? La foi est-elle exécutoire ? C'est le cas si nous acceptons l'accusation.

إن وجود #أشرف_فياض في السجن، مع المجرمين، والقتلة، لأنه شاعرٌ فحسب، لا يعنى سوى أن العدالة مسألة ترفيّة لدينا، سلطة وشعبا

@b_khlil:  Le fait qu'Ashraf Fayadh soit détenu avec des criminels et des assassins uniquement parce que c'est un poète, nous indique que la justice est un privilège, pour le peuple et pour le régime.

15 تهمة ملفقة للشاعر والفنان #أشرف_فياض تبدأ بالإلحاد وتنتهي بإطالة الشعر، لماذا ؟ لأنه قبل 5 أشهر صور هيئة أبها وهي تجلد شاب أمام الناس

@turkiaz: 15 motifs d'accusation sont retenus contre l'artiste et poète Ashraf Fayadh qui est emprisonné, dont athéisme et cheveux longs. Pourquoi ? Parce qu'il a filmé la police religieuse qui fouettait un jeune homme en public.

#أشرف_فياض الى اعلامنا ، هل ننتظر ، القليل من المهنية ستفي بالغرض. قضية اشرف فياض علي وشك ان تكون في صفحات كل المحطات العالمية قريبا

@AhmedMater: . Aux médias : doit-on attendre ? Un peu de professionnalisme serait de mise. Le cas d'Ashraf Fayadh va bientôt faire la une de la presse internationale.

تحولت التحقيقات مع الشاعر أشرف فياض بعد عجز المحقق أن يثبت شيئا من الاتهامات إلى أسئلة حول لماذا تدخن ؟ ولماذا شعرك طويل قليلاً ؟

@mohkheder:  Quand l'instruction n'a pu prouver aucune des accusations retenues contre Ashraf Fayadh, on a commencé à lui demander pourquoi il fumait et pourquoi il portait les cheveux longs.

Iran : une année en campagnes

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Just Access

Photo d'Arseh Sevom pour la campagne Just Access,  pour mettre en évidence les effets des sanctions sur les citoyens iraniens ordinaires. 

[Billet d'origine publié le 6 janvier] La population iranienne a connu deux événements politiques majeurs en 2013 : l'élection d'un nouveau président et les débuts d'un accord nucléaire. Chacun d'eux a allumé l'espoir dans les cœurs de beaucoup d'Iraniens pour un avenir meilleur et moins douloureux. 

En attendant, la répression et la censure se poursuivent dans le pays : du filtrage de WeChat aux arrestations en masse d'informaticiens ou de poètes. 

Plusieurs campagnes sur Internet ont été lancées tout au long de 2013 avec des sujets divers depuis la lutte contre le cancer aux satires du premier ministre israélien, de la protection des chiens à la campagne pour un candidat présidentiel fictif.

Un ennemi commun

Deux vedettes de cinéma iranien, un à l'intérieur du pays et un en exil, ont joint leurs efforts dans une campagne en ligne pour soutenir leurs compatriotes souffrant du cancer.

En mai, Bahram Radan en Iran a rejoint son ancien partenaire, Golshifteh Farahani, qui vit désormais en exil à Paris, dans une vidéo sur YouTube lors d'une campagne pour sauver la vie de Shahrzad, une compatriote iranienne atteinte de leucémie myéloïde aiguë (AML).

Agis comme un homme, habille-toi en femme

Plusieurs hommes kurdes se sont photographiés habillés en femme lors d'une campagne sur Facebook pour clamer le fait “qu'être une femme n'est pas un instrument pour punir ou humilier quiconque.”. Les photos ont été publiées sur une page Facebook appelée “Kurd Men for Equality” (des hommes kurdes pour l'égalité). L'histoire a commencé lorsqu'un homme habillé d'une robe rouge a été traîné par les forces de police dans les rues de Marivan, dans la province du Kurdistan iranien, suite à une peine infligée par un tribunal local pour un conflit domestique. 

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#IranJeans: Oui ! Nous portons des Jeans

En octobre, des Iraniens ont inondé Internet avec des articles, des tweets et des photos pour brocarder la remarque du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, disant qu'ils n'étaient pas autorisés à porter des jeans.

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Un candidat fictif pour l'élection présidentielle

En mai, le site web militant United4Iran et la bande dessinée en ligne Zahra's Paradise (le paradis de Zahra) ont lancé  la campagne virtuelle “Zahra, Présidente en 2013″ pour mettre en évidence par la satire le système politique corrompu en Iran.  

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Just Access

Une combinaison de sanctions internationales et de mauvaise gestion par le gouvernement iranien est mise en cause pour l'état actuellement chaotique du secteur médical. 

JUST ACCESS, créée par l'organisation des droits de l'homme Arseh Sevom était une campagne pour restaurer l'accès aux soins, au matériel humanitaire, ainsi qu'à d'autres produits non sanctionnés pour les personnes vivant en Iran. 

Global Voices a récemment publié un article sur la situation médicale en Iran en interviewant des Iraniens à l'intérieur du pays. 

justacces

Sauvons “nos amies les bêtes”

Un refuge associatif pour les chiens errants à Tabriz, Pardis Animal Shelter, a commencé son travail à la fin d'u mois d'octobre en même temps qu'une campagne publicitaire virtuelle. Les autorités iraniennes désapprouvent la possession de chiens et les chiens en général. Sur la Page Facebook le refuge exprime son souhait, “Etre la voix et le refuge pour les créatures sans voix et sans défense !”

Pardise animal shelter Facebook page

Page Facebook du refuge Pardise animal. 


Un journaliste et un agent des forces spéciales polémiquent sur le terrorisme russe

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Anti-establishment  journalist Kungurov (left) vs. special forces blogger hardingush (right). Image remixed by author.

Le journaliste contestataire Alexeï Koungourov (à gauche) et le blogueur anonyme des forces spéciales hardingush (à droite). Montage photographique de l'auteur.

La double explosion de Volgograd [article de Global Voices, anglais], qui a tué des dizaines de personnes fin décembre 2013, continue à passionner les internautes russes. Dans la foule d'opinions, d'analyses et de commentaire, une polémique présente un intérêt particulier : c'est une dispute en ligne entre deux blogueurs à succès, le journaliste contestataire Alexeï Koungourov et le commando des forces spéciales opérant en Ingouchie, qui blogue sous le pseudonyme hardingush [article de Global Voices].

Après la première explosion de décembre dans la gare de Volgograd, Koungourov, qui se targue de 11.000 abonnés sur LiveJournal et est classé 66ème des blogueurs de LiveJournal, a fait une affirmation provocante dans un billet de son blog [russe] :

В очередной раз говорю очевидное: никакого теракта в Волгограде не было.

Je vais de nouveau dire l'évidence : il n'y a pas eu d'attentat terroriste à Volgograd.

La logique de Koungourov est selon lui imparable. Le code pénal russe définit un acte terroriste comme “une explosion, un incendie volontaire, ou tout autre acte visant à intimider la population, nuire aux personnes ou aux biens [...], dans le but d'influencer les décisions prises par les autorités ou les organismes internationaux [...].” Comme les responsables des bombes de Volgograd n'ont émis aucune exigence aux autorités, qu'il n'y a eu ni menaces ni tentatives d'influencer quiconque, que personne n'a revendiqué les attentats, et que nul ne s'avère les utiliser pour promouvoir une idéologie, dit Koungourov, les explosions étaient simplement :

«убийство двух или более лиц, совершенное общественно опасным способом» (ч.2 ст. 105 УК РФ). Квалифицирующего признака теракта в упор не вижу.

“le meurtre de deux individus ou plus, perpétré par des moyens publiquement dangereux” (Partie 2, Article 105 du code pénal russe). Je ne vois absolument aucun signe qualifiant le terrorisme.

On ne peut suspecter Koungourov de plaisanter : le concept d’ “acte terroriste” est quasi-universel, et pratiquement tout le monde conviendra que faire sauter un train dans une gare et tuer des dizaines de personnes n'est pas un simple “meurtre,” qu'il y ait eu ou non des revendications par les auteurs, et indépendamment de la définition du terrorisme par le code pénal. Mais il ne s'arrête pas là, et prétend que tous les attentats-suicides commis en Russie sont en fait commandités par les “services spéciaux” russes et les siloviki [anglais] , qui sont les bénéficiaires d'un Etat sécuritaire en expansion et d'une population apeurée :

Выгоду  от «теракта» при любом раскладе извлекает государство, точнее отдельные лица, государство приватизировавшие.

En toute situation, ceux qui tirent avantage d'un “attentat terroriste”, c'est l'Etat, et plus précisément, ceux qui l'ont privatisé.

Le billet de Koungourov a fait grand bruit sur RuNet, et s'est propulsé au sommet de nombreux hit-parades d'articles les plus lus. Il a recueilli 2.281 commentaires, dont beaucoup approuvaient ses arguments. La contre-attaque [russe] est venue deux semaines plus tard, d'un blog sur LiveJournal sous-titré “Combattre le terrorisme. Une vue de l'intérieur.” Le commando des forces spéciales qui tient le blog hardingush [russe] (13.600 abonnés, classé 23ième sur LiveJournal) s'est fait un nom sur RuNet en relatant les opérations de contre-terrorisme dans le Nord-Caucase en détails saisissants et sanglants.

hardingush s'élève contre la qualification d'un acte terroriste en “meurtre,” et l'idée que des revendications sont la condition nécessaire pour qu'un crime soit classé comme “terrorisme.” Curieusement, il cite comme Koungourov la définition officielle d'un acte terroriste (voir plus haut). Mais c'est pour se concentrer sur l'aspect “intimidation de la population”. Pour hardingush, c'est une “erreur” de considérer chaque attentat-suicide séparément. En réalité, les terroristes mènent une campagne de longue durée. Ils n'ont pas de revendications particulières (dont ils savent qu'elles ne seraient de toute façon pas accordées), mais ils ont bien un but : “effrayer” les électeurs russes. Ces électeurs diront alors :

“Нет, нам Кавказ не нужен, давайте отделим”. Нужно быть полным кретином, чтобы требовать отделения территории от руководства страны с помощью терактов. Но можно воздействовать на население, которое возьмет да и проголосует за придурка, который пообещает отделить Кавказ.

“Non, nous n'avons pas besoin du Caucase, qu'on s'en sépare.” Il faut être un crétin total pour exiger la séparation de territoires d'un gouvernement à l'aide d'attentats terroristes. Mais on peut influer sur la population, qui va mordre à l'appât et voter pour l'imbécile qui promettra de se séparer du Caucase.

Dans l'intervalle, Koungourov a publié une série [russe] d’articles [russe] qui traitent hardingush de sous-traitant de la communication du Kremlin et de menteur, un rouage de la machine qui crée la demande pour les “actes terroristes” et maintient les Russes dans la docilité. hardingush n'a pas réagi à ces accusations. A l'approche des Jeux Olympiques de Sotchi, et alors que le pouvoir russe s'active à durcir les mesures anti-terroristes [russe], les querelles en ligne de ce genre sont appelées à s'intensifier. Reste à espérer qu'elles se cantonnent à l'internet.

La crise en Centrafrique est-elle un conflit religieux ? Deux avis opposés

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Le violent conflit qui secoue la République Centrafricaine a allumé un débat sur la question de savoir si la guerre civile a tourné au conflit entre religions et pourrait ainsi aller vers un génocide. Juan Branco, chercheur à la Yale law School et blogueur à Rue89, argue qu'il n'y a pas d'historique de conflit religieux en Centrafrique, et que ce sont donc les média qui sont coupables de grossir cette notion :

Il n’y a pas de monstres au camp du Kasaï, censé abriter les miliciens les plus sanguinaires d’Afrique centrale. Personne qui ne tienne de discours de haine, même quand on les y pousse. Il y a des chrétiens qui citent des longs extraits de la Bible pour convaincre leurs camarades d’abandonner leurs gris-gris. Des musulmans qui font tant bien que mal une ou deux des cinq prières exigées

Florence Lozach est reporter de guerre et vient de terminer une enquête sur le conflit en Centrafrique. Elle affirme que les média n'ont certainement pas inventé la haine croissante entre chrétiens et musulmans en République Centrafricaine et que tous les indices confirment une tendance très inquiétante :

Le 5 décembre, vous n’étiez pas là visiblement, M. Branco. La plupart des médias, que vous méprisez aujourd’hui au plus haut point, étaient là, eux, dans les rues, puis dans la mosquée Ali Babolo, puis à nouveau dans les rues. Les propos ont changé ce jour-là. Avec plus de 500 morts dans les rues, le discours a penché puis complètement chuté dans la haine chrétiens-musulmans.

PHOTOS : Humains de Shanghai

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La page Facebook de Brandon Stanton “Humans of New York” (Humains de New York) a inspiré bon nombre de photographes à travers le monde à suivre cette initiative en partageant des photos et des histoires de gens ordinaires dans les rues de leur ville, comme Shanghai. La page “Humans of Shanghai” (Humains de Shanghai) a été créée en mars 2013 et partage des scènes de la vie quotidienne dans la métropole chinoise. 

Jetez un coup d’œil à quelques photos de la page Facebook ci-dessous.

Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

 Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai” 

Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

 

 Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

 

 Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

3 notions clés pour comprendre les manifestations contre Campaoré au Burkina Faso

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Des manifestations importantes ont eu lieu ce samedi 18 Janvier 2014 pour contester les réformes à la constitution proposées par le président Blaise Campaoré. Que signifient donc ces manifestations et pourquoi ces réformes ont-elles soulevé de telles passions auprès des citoyens burkinabés ? Quelles seraient les implications d'une crise prolongée pour la région ? Nous allons essayer d'éclaircir ces questions en parcourant les réactions des citoyens burkinabés sur le net :

Pourquoi ces manifestations

18 janv. 2014, Burkina : encore un mouvement comme ça et Blaise Comparoé (27 ans au pouvoir) se retirera. Respect ! 

Les manifestations ont été organisées par l'opposition pour contester une modification de la constitution qui permettrait au président Blaise Compaoré de se présenter en 2015 pour un troisième quinquennat. Cette révision de l'article 37 de la Constitution qui stipule que les mandats présidentiels doivent se limiter à deux quinquennats est fortement contestée par une partie de la classe politique et des électeurs. 

Les prémisses d'une contestation ont émergé la semaine précédente quand 75 membres du parti au pouvoir ont démissionné pour protester contre l'absence de pluralisme au sein du parti. 

Un gouvernment déjà contesté  

Ce n'est pas la première fois que l'autorité du président Campaoré est mise en difficulté lors de ce quinquennat. 
En février 2011, des manifestations avaient déjà éclaté à Ouagadougou et sur le reste du territoire, à la suite de la mort d’un élève battu par les policiers de Koudougou.

Blaise Compaoré, président du  Burkina Faso depuis 1987 via wikipédia CC-NC-BY

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso depuis 1987 via wikipédia CC-NC-BY

Pour calmer la contestation, Blaise Compaoré renvoie l'ensemble des gouverneurs des treize régions et propose des mesures augmentant le pouvoir d'achat des étudiants. Les violences policières et les meurtres d’opposants au président Blaise Compaoré ont eu tendance à se répéter entre 1990 et 2000. Le lien commun entre ses émeutes sont la contestation de l’enrichissement de la famille présidentielle et la corruption rampante. 

Les implications d'une crise prolongée pour la région

Les implications de ces manifestations ne se limitent pas aux frontières du Burkina Faso. Le président Campaoré a reçu le président du Sénat Ivoirien Guillaume Soro comme médiateur de la crise. Théophile Kouamouo, blogger ivoirien, fait l’analyse suivante de cette rencontre :

Depuis l’annonce, il y a une dizaine de jours, de la démission collective de plusieurs membres éminents du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti du numéro un burkinabé Blaise Compaoré, les principales figures du régime Ouattara donnent l’impression que la seule idée de voir celui qui règne sur Ouagadougou depuis bientôt 27 ans à la retraite leur fait perdre tout sang-froid et les pousse à douter de leur propre avenir politique [..] Et si c’était finalement Guillaume Soro qui avait le plus à gagner dans le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré, qu’il présente volontiers comme son « mentor » ? Il est probable que l’équilibre des relations pas toujours très claires entre Ouattara et son « dauphin constitutionnel » ait besoin de l’entregent du maître de Ouaga pour ne pas sombré dans la franche adversité.

Laye Doulougou, Burkinabé en Côte d'Ivoire a une autre vision de cette médiation :

Gardez vous de vous ” immiscer” dans les affaires du Faso lorsque que de bonnes âmes, dans un élan de solidarité sous régionale, l’aident à préserver sa stabilité et sa cohésion.
Nous autres burkinabé avons encore des souvenirs pas si lointains de la longue crise qu’a connue la Côte d’Ivoire et ne voulons pas voir notre pays vivre des moments pareils. Nous croyons en une Afrique stable, une Afrique panafricaine en paix et qui se développe grâce à des médiations de ce genre

La frontière maritime Pérou-Chili devant la Cour Internationale de Justice de La Haye

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Mapa_Perú-Chile_para_mostrar_los_Limites_Marítimos_en_La_Haya_2012

Carte présentée par Alain Pellet dans l'affaire Pérou/Chili au cours de sa plaidoirie devant la Cour internationale de Justice à La Haye en décembre 2012. [La zone bleu foncé indique l'espace litigieux.] Publiée sur Wikimedia sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported.

[Les liens renvoient sur des pages en espagnol sauf mention contraire.]

L'échéance à venir, où la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye doit rendre son jugement concernant les frontières maritimes litigieuses délimitant le Chili et le Pérou [anglais], suscite de fortes attentes et l'anxiété dans les deux pays. 

Le contentieux date de 1985 suite à un différend relatif à la souveraineté maritime d'une surface de 37.900 km² dans l'océan Pacifique. En 2008, alors que les parties étaient toujours incapables de trouver un accord, le Pérou a saisi la Cour internationale de La Haye dans l'espoir de voir le problème résolu. La Cour a annoncé qu'elle rendrait sa décision le 27 janvier 2014.

En 2008, l'économiste et blogueur péruvien Silvio Rendón jugeait qu'en engageant une action de justice le Pérou témoignait d'un nouveau degré de mécontentement dans ses relations avec son voisin du sud et que cela ne pourrait qu'encourager un climat de nationalisme croissant dans les deux pays :

Lo más probable es que con este reclamo ante La Haya el Perú como Chile radicalicen su carrera armamentista y las escaramuzas de guerra fría que venimos librando desde hace años. Se trata de chispas que pueden calentar lo que ahora está frío. [...] Si oficialmente no estamos en guerra, ¿por qué se habla de hacer la paz? Es que sí estamos en una guerra, una guerra fría (ver Guerra Perú-Chile) que debería terminar ya. Lo diré una vez más. El camino del Perú debería ser el del crecimiento, no el del armamentismo (ver Triángulo equivocado y Ad “Triángulo Equivocado”). Perú tiene el 10% del PIB per cápita de EEUU y Chile tiene 20%. Deberíamos estar concentrados en mejorar el bienestar de nuestras ciudadanías y el camino a ese objetivo no pasa por la propiedad del triángulo marítimo.

Il est vraisemblable qu'avec cette plainte devant La Haye, le Pérou comme le Chili vont accentuer la course à l'armement et les escarmouches de la guerre froide qu'ils mènent depuis des années. Il s'agit d'étincelles qui pourraient réveiller quelque chose qui, pour le moment, est endormi. [...] Si nous ne sommes pas officiellement en guerre, pourquoi parlons-nous de faire la paix ? C'est parce que nous sommes bien en guerre, une guerre froide (voir Guerra Perú-Chile) qui doit se terminer maintenant. Une fois de plus : la route que le Pérou doit suivre devrait être celle du développement, pas l'accumulation de ressentiments (voir Triángulo equivocado et la plublicité “Triángulo Equivocado”). Le PIB par habitant du Pérou est 10 % de celui des Etats-Unis et celui du Chili est de 20 %. Nous devrions nous occuper d'améliorer le bien-être de nos concitoyens et la voie conduisant à cet objectif ne passe pas par la propriété d'un triangle maritime.

Actuellement, au-delà des arguments juridiques sur lesquels chaque pays a fondé sa position, il y a ceux qui, à l'instar de El Drac du blog El Abrazo de Almanzor, voient de l'abus et de la manipulation dans cette plainte par la mainmise d'intérêts puissants qui ont le soutien de certains secteurs de la presse. Par ailleurs, le blogueur cite les implications économiques du litige :

Pese a que ambos países han insistido en que la resolución del tribunal internacional no afectará a sus relaciones comerciales, los empresarios chilenos han expresado su preocupación por el impacto que podría tener en la industria pesquera. [...] En el caso de que el fallo resultara favorable a la tesis peruana se registraría un impacto en el área pesquera chilena, ya que Chile perdería soberanía sobre una amplia zona marítima en la cual hoy desarrolla entre el 70% y 80% de la captura pesquera en la norteña zona de Arica, según estimaciones empresariales.

Bien que les deux pays insistent sur le fait que la décision de la Cour internationale n'entachera pas leurs relations commerciales, les entrepreneurs chiliens ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences éventuelles sur l'industrie de la pêche. [...] Si la décision de la Cour est favorable à la thèse péruvienne, cela aura des effets sur la filière pêche chilienne, puisque le pays perdra le contrôle d'une large étendue de mer qui compte aujourd'hui pour 70-80 % de la capture au nord de l'espace Arica, d'après les estimations des entreprises.

Le site Otra Mirada souligne que la défense de la souveraineté péruvienne a assuré un certain niveau d'unité nationale dans le pays, mais cela soulève aussi la question de savoir ce que l'agenda devrait être pour le développement économique à court terme. Ce à quoi il ajoute :

El fallo de La Haya definirá, entonces, un nuevo panorama en el país, por lo cual, se debe preparar una agenda de Estado que incluya temas fundamentales como: 1. Definir rol de las Fuerzas Armadas en la defensa de nuestra seguridad y soberanía en la etapa post La Haya. 2. Establecer una política de desarrollo del sector pesquero en esta zona del país. 3. Establecer acciones inmediatas sobre la situación laboral de los chilenos que viven en el Perú y los peruanos que viven en Chile. 4.Promover un plan de inversión pública en las regiones Tacna y Moquegua a favor de la integración sudamericana. 5.Definir políticas de integración económico – social y cultural con nuestros vecinos fronterizos.

Le verdict de La Haye va, cependant, définir une nouvelle vision d'ensemble pour le pays, pour lequel un agenda national doit être établi et qui inclut des questions essentielles telles que : 1. Définir le rôle des forces armées dans notre sécurité et souveraineté nationale après l'épisode La Haye. 2. Etablir une politique de développement pour la filière pêche dans cette partie du pays. 3. Prendre des actions immédiates concernant la situation des travailleurs chiliens au Pérou et les Péruviens vivant au Chili. 4. Promouvoir un programme d'investissement public dans les régions de Tacna et Moquegua en faveur de l'intégration sud-américaine. 5. Elaborer des politiques d'intégration socio-économique et culturelle avec nos voisins.

Dans le même temps, comme annoncé par Silvio Rendón, il y a eu un récent sursaut de nationalisme, flagrant dans la proposition de l'ancien Président Alan García demandant de planter le drapeau devant les maison et les bâtiments à travers le Pérou le 27 janvier, jour où la Cour internationale de La Haye rendra finalement une décision favorable à l'une ou l'autre partie du litige. Cela a suscité la controverse, puisque l'appel a été rejeté par le parti au pouvoir au Pérou et un certain nombre de politiciens chiliens. Néanmoins, García a défendu sa proposition qui a été bien accueillie ailleurs, à savoir certaines provinces et départements du pays.

Le Pérou a aussi éprouvé l'effet de la rencontre que le Président chilien Sebastián Piñera a tenue avec son Conseil de sécurité nationale pour étudier les éventuelles répercussions de la décision de la CIJ. Par la suite, et face aux critiques de certains politiciens chiliens, le ministre de l'Intérieur du pays, Andrés Chadwick, a déclaré que la réunion “n'avait pas établi une situation de fait de nature militaire ou belliqueuse.” 

Néanmoins, le journal en ligne chilien El Mostrador a publié des informations en juillet 2013 au sujet de préparatifs militaires à la fois au Chili et au Pérou par anticipation d'une décision défavorable de la CIJ ou d'une situation dans laquelle l'un des deux pays refuse se s'y soumettre. Plus récemment, le blogueur péruvien pro-militaire Report Perú a publié de supposées mesures d'alertes précoces par les forces armées péruviennes. 

Il reste moins de 7 jours avant le jugement de la Cour internationale de justice de La Haye ; beaucoup de choses peuvent encore se produire, et les rumeurs et polémiques vont certainement continuer à abonder. Mais l'avocat Francisco Canaza a émis une réflexion pertinente sur son blogue Apuntes Peruanos, renvoyant à une décision antérieure de la CIJ concernant le différend territorial et maritime entre la Colombie et le Nicaragua [anglais], qui a eu pour conséquence que la Colombie n'a pas reconnu la décision de la Cour et s'est retirée du Pacte de Bogotá, un traité dont les signataires [une majorité de pays latino-américains] se sont obligés à résoudre leurs litiges de manière pacifique, reconnaissant la juridiction de la CIJ :

sin ser el caso Peru – Chile ante la Corte Internacional de Justicia de La Haya un proceso similar al de Nicaragua – Colombia, ¿Chile podría, como Colombia, denunciar (retirarse) del Pacto de Bogotá y así evitar la ejecución de un fallo “no ajustado a derecho”?

Bien que l'affaire Pérou-Chili, désormais devant la Cour de justice de La Haye, ne soit pas forcément similaire à l'affaire Nicaragua-Colombie, le Chili pourrait-il, à l'instar la Colombie, dénoncer (se retirer) le Pacte de Bogotá et par conséquent éviter l'exécution d'une décision qui n'est “pas compatible avec le droit” ?

Billet publié à l'origine sur le blog de Juan Arellano Globalizado.
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