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Rumeurs et désinformation : appel à plus de responsabilité sur les réseaux sociaux au Venezuela

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(Liens en espagnol) L'actuelle crise de l'information au Venezuela, où de grandes manifestations se déroulent sans que les médias traditionnels puissent les couvrir, sous peine d'être sanctionnés d'une amende par le gouvernement, a poussé les internautes vénézueliens à diffuser les nouvelles par les réseaux sociaux. Cependant, certains utilisateurs n'ont pas été suffisamment transparents en rapportant les nouvelles au quotidien, ce qui a généré de fortes critiques quant à l'utilité des médias numériques dans le pays. 

Imagen para la campaña #ElMedioEresTu a cargo de @untalhector (Instagram).

“Les réseaux hurlent ce que les médias taisent” Image pour la campagne #ElMedioEresTu de @untalhector (Instagram).

Le collectif Kaos en la Red, qui se définit comme ‘une association culturelle qui lutte contre le capitalisme', dénonce dans son article “Venezuela: Mentiras de medios de comunicación para generar caos de violencia” l'usage, par les partisans de l'opposition et d'autres, de photos prises dans d'autres lieux et circonstances et diffusées hors contexte sur les réseaux sociaux pour “générer un climat de violence et de déstabilisation contre le gouvernement”. De fait, l'article publie une série de comparaison entre les images utilisées pour dénoncer de supposés abus des forces de sécurité contre les manifestants et la photo et les circonstances d'origine :

Izquierda: Denuncia de "represión" en Venezuela a cargo del usuario @YACUBATWITEA. Derecha: Imagen original publicada por AlJazeera sobre las protestas de Chile en 2012.

A gauche : dénonciation de la “répression” au Venezuela par @YACUBATWITEA. A droite : Image originale publiée par Al Jazeera durant les manifestations au Chili en 2012.

De même, beaucoup de défenseurs du gouvernement ont posté une photographie du regroupement convoqué par le président Nicolás Maduro à Caracas le samedi 15 février où se trouve, sur l'un des immeubles, une publicité d'une marque de boisson gazeuse ; publicité qui fut démontée il y a approximativement 4 ans. Ironiquement, l'image a été publiée par le compte Twitter du maire de la municipalité de Caracas Libertador, Jorge Rodriguez (@JRodriguezPSUV), celui-là même qui donna l’ordre de démonter la publicité à l'époque :

Alors que les fascistes essaient de déstabiliser le pays, nous luttons pour la paix et la vie.

Lucia Calderón, dans Clases de Periodismo, fait aussi référence à une photo partagée par un supposé journaliste expérimenté qui signale un cas d'abus et de violence des partisans du gouvernement. La photo était en fait celle d'un jeune Basque torturé en 2002. Lucia recommande :

Souviens toi de ces conseils pour vérifier une information avant de la partager.

De même, des pages Facebook sont apparues, comme celle de Venezuela sans mensonge, créée en avril 2013 après les élections présidentielles, pour éviter ce type de montages et encourager les utilisateurs à abandonner ces pratiques préjudiciables pour tous :

Réflexion: “Ne te fais pas avoir par les fausses rumeurs ! Qualité et véracité de l'information pour ne pas être désinformés.”

Le site humoristique El Chigüire Bipolar, avec son habituel esprit satirique, raconte dans son billet “L’imbécile partage une fausse photo et confirme qu'il y a beaucoup de gens brutaux” comment Domingo Ugarte (un personnage fictif) en vient à partager une fausse photo des protestations étudiantes, en espérant être retwitté :

La photo m'est arrivé hier vers les 8 heures du soir. C'était une photo terrible, un policier avec un uniforme noir, que je n'avais jamais vu au Venezuela, maltraitant un étudiant dans une rue, qui clairement n'étais pas une rue d'ici. Mais je n'ai pas pu résister, je devais retwitter et la partager avec le monde. Tout le monde doit voir l'horreur que nous sommes en train de vivre et par la même recevoir beaucoup de retwitts. Parce que c'est comme ça que ça marche, peu importe si la photo est celle d'un crabe géant tuant des étudiants, les gens vont être horrifiés et vont la partager. 

Actuellement, des initiatives indépendentes existent pour enseigner l'usage responsable des médias numériques, comme l'explique Aglaia Berlutti, blogueuse et collaboratrice de Global Voices, dans un article pour Noticias Venezuela. Aglaia fait une série de recommandations et donne des astuces pour aider les utilisateurs de réseaux sociaux à se convertir en vecteurs d'information efficaces :

N'exagère et ne modifie pas les faits que tu veux transmettre. Rédige des informations simples sans ajouter ton opinion ou tes hypothèses non vérifiées. [...] L'objectif de ton billet ou de ton article est qu'il puisse être partagé autant de fois que nécessaire et que tous les lecteurs puissent te comprendre sans problème.

Et Karelia Espinoza (@Kareta), politologue et activiste digitale, partage une infographie sur la bonne manière de contribuer à l'information sur les réseaux sociaux  :

Infographie de Barquisimeto Móvil  : conseils pour éviter la censure dans les médias.


La télévision officielle chinoise critique le gouvernement de Pékin pour la pollution atmosphérique

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Récemment, la ville de Pékin a atteint le niveau d'alerte rouge de pollution atmosphérique. La chaine télévisée d'état CCTV à commenté cette situation sur Sina Weibo ( en chinois) le 15 février 2014 en critiquant l'impuissance du gouvernement de la région.  

连续几天的沉默,说明了一个问题,严重雾霾天气多了,民众自然就会麻木,社会也会熟视无睹,但央视财经提醒的是,政府不能当瞎子,它必须要肩负起自己的责任,守土要有责,莫无知!无畏!无为!所以,央视财经大声的问一句,这里,还有人管雾霾吗?

Plusieurs jours sans réaction devant cette situation révèle un problème sérieux : la population est engluée dans un “smog” permanent, la société refuse de voir le problème mais le gouvernement ne peut pas demeurer aveugle, il doit assumer ses responsabilités. Il n'y a aucune excuse pour l'ignorance, la peur et l'inaction ! L'émission sur la finance de  CCTV se demande aujourd'hui si quelqu'un dans ce pays est en mesure de régler le problème du SMOG !

Les commentaires et différentes réponses à ce post se sont multipliés en quelques heures. 

Selon un rapport officiel du government, la pollution permanente de l'air à Pékin en arrive aujourd'hui à rendre (en anglais) cette ville à peine vivable pour des humains.

Interview avec Balde Mamadou Tafsir, blogueur en langue peule pour la journée de la langue maternelle

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Le peul est la langue des populations peuls. Il existe peu de peuples africains ayant une aussi grande diversité en termes de niveau d'intégration politique et économique. Ce peuple compte parmi les plus grands écrivains, professeurs, cinéastes, artistes, hommes politiques ou hommes d'affaires du continent. Pourtant, les nomades peuls, vivant dans des conditions d'extrême précarité marchant derrière leurs bétails dans la savane du Sahel, sont parmi les plus nombreux du continent. Ils sont connus sous les noms de Fulɓe, (singulier Pullo) dans leur langue, Fula ou Fulani en anglais ou encore peul en français. L'extension géographique de leur lieu de peuplement va de l'Afrique de l'ouest à l'Afrique centrale et orientale.

La langue peule varie sensiblement d'un pays à l'autre:

Le peul, ou peulh ou fulfulde, ou pularpulaar, est une langue parlée dans une vingtaine d’États d’Afrique occidentale et centrale, des rives du Sénégal à celles du Nil. C'est la langue maternelle des ethnies peules, et aussi une langue seconde employée régionalement comme langue véhiculaire, par d'autres ethnies.

Malheureusement, cette langue, qui est pourtant enseignée dans plusieurs universités en dehors de l'Afrique est très peu enseignée dans les systèmes scolaires des pays du continent. 

Balde Mamadou Tafsir est chercheur en cultures et langues Africaines a deux blogs dans sa langue maternelle, le peul. Pour le premier, www.misiide.net, il utilise des caractères latins, et pour le second, tafsirexpress.blogspot.com, des caractères arabes, Ses objectifs sont la promotion de la langue et culture peules dans toutes ses formes et expressions. A l'occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée le 21 février de chaque année depuis 2000 à l'initiative de l'UNESCO, il a accepté de répondre à quelques questions de Global Voices : 

Photo de Balde Tasfir sur sa page facebook (avec sa permission)

Photo de Balde Tasfir sur sa page facebook (avec sa permission)

Que pensez-vous de la Journée internationale de la langue maternelle ?

Balde Mamadou Tafsir (BMT): C’est un moment de partage de joie, de satisfaction, de se sentir intégré dans la diversité culturelle. En ma qualité de développeur web de langues et cultures africaines je considère la Journée Internationale de la Langue Maternelle comme une merveilleuse occasion de maintenir ce noble objectif.

Je pense qu’il faut soutenir la résolution de L’UNESCO [ résolution 37 adoptée en 1999 par  la Conférence générale de cette institution du système des Nations Unies basée à Paris] qui affirme cette reconnaissance de la diversité culturelle de par le monde, cette journée nous encourage à multiplier nos efforts dans le développement de nos langues nationales.

Surs quels sujets bloguez-vous?

BMT: Je blog le plus souvent sur la culture, les langues africaines, tout comme sur les activités socioculturelles.

Quelle satisfaction en tirez-vous ?

BMT: Tout d’abord, ça me rassure que bon nombre de mes lecteurs apprécient mes billets, mais aussi les questions/thèmes que j’aborde sur mes blogs. Ça m’encourage à plus écrire dans ces domaines.

Qu'est-ce que vous avez réalisé depuis la création du blog Misiide?

BMT: Quelque mois après sa création, Misiide a lancé une version en arabe du blog pour ses lecteurs utilisant les caractères arabes. Tout récemment,  j’ai enregistré un album de poèmes poular (ou peul) qui sortira bientôt. Actuellement, je travaille sur la traduction des logiciels en peul. J’ai aussi traduit pas mal de livres en poular comme j’ai réalisé un petit lexique (poular-français, français-poular, et poular-arabe). D’autres projets sont en route.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez?

BMT: Ce sont entre autres les mêmes difficultés que rencontrent nombre de bloggeurs à savoir : Problèmes financiers et techniques, l’entretien du blog… Sauf que nous avons plus de difficultés que celui qui blogue dans une des langues les plus utilisées, qui ont facilement accès au web. En outre quant à nous bloggeurs en langues africaines, le nombre de nos lecteurs est rès limités par rapport aux bloggeurs dans les langues les plus courantes. 

Que pensez-vous de l'enseignement des langues maternelles dans le système scolaire?

BMT: L’enseignement des langues nationales dans le système scolaire mérite d’être encourager comme stratégie pour une amélioration de la réussite des élèves. Car elle joue un grand rôle dans la formation et l’affirmation de l’identité culturelle des individus, par conséquent leur valeur comme instruments de communication.

D’après les études, notamment celles menées conjointement par l’UNESCO et l’UNICEF, les élèves des pays où la langue maternelle est aussi la langue d’enseignement, surpassent les autres dans la plupart des secteurs d’étude.

Quels sont les résultats de l’enseignement des langues nationales à l’école en Guinée?

BMT: La Guinée a mené une expérience originale dans l’enseignement des langues nationales a l’école ; comparativement aux autres pays de la sous région, mais elle a obtenu des résultats critiques et peu déterminants, dont le plus important a été la baisse du niveau des élèves dans les langues d'importance mondiale (arabe, français, anglais).

Pourquoi cet échec?

BMT: A mon avis, cet échec est dû au manque de préparation de l’opération, mais aussi au fait que les langues nationales étudiées à l’école étaient trop nombreuses par rapport à un petit pays comme la Guinée. Sans oublier le manque de motivation de parts et d'autres (enseignants, élève et parents d’élèves).

 A quel âge pensez-vous que cet enseignement devrait commencer?

BMT: Les études nous ont toujours démontré que l’introduction des langues nationales dans l’enseignement permet incontestablement d’obtenir une plus grande scolarisation des enfants de bons résultats scolaires. Cependant, la scolarisation en langues nationales doit absolument commencée dès les premières années de l’école.

Utilisez-vous votre langue chaque jour? En quelles occasions?

BMT: Oui ! Cela dépend de mes activités journalières, mais étant un étranger dans le pays ou je vie, l’utilisation de ma langue se focalise le plus souvent sur les moyens de communications (téléphone, internet…).

Comment voyez-vous le futur de votre langue ?

BMT: En se basant sur les différents travaux réalisés pour cette langue afin qu’elle soit plus intégrée dans la vie publique en général me rassure que celle-ci sera un jour l’une des langues de science et de technique.

 Avez-vous quelque chose d’autre à ajouter ?

BMT: Je profite de cette occasion pour saluer la résolution de l’UNESCO qui affirme que la reconnaissance et le respect pour la diversité culturelle dans le domaine du langage inspirent une solidarité basée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue, et que toute action qui favorise l’utilisation des langues maternelles sert non seulement à encourager la diversité linguistique et l’éducation multilingue. Cette résolution, vise aussi à sensibiliser davantage à la multiplicité des traditions linguistiques et culturelles dans le monde.

Je lance un appel a tous mes amis bloggeurs à travers le monde, à s’associer à cette Journée pour prendre part à cette journée pour bloguer dans les langues nationales parce que nos langues sont  menacées d’extinction.

 

 

Chine : Manifestations pour le respect des travailleuses du sexe

Chine : une nouvelle étude sur la pollution dans les villes

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Greenpeace a publié son rapport 2013 sur la pollution de l'air en Chine. Dan Harris souhaiterait que les multinationales étrangères soient plus attentives à ce classement avant de choisir où délocaliser leurs bureaux. Vous trouverez un résumé du rapport de Greenpeace en anglais sur China Hush.

[liens en anglais]

Les Russes et la tourmente ukrainienne : entre espoir et crainte

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Iron Maiden's "Eddie the Head" gets a Ukrainian restyling. Anonymous image found online.

La mascotte du groupe heavy metal “Eddie the Head” rhabillée à l'ukrainienne. Mème anonyme trouvé sur internet.

Dernier développement en date du long face-à-face entre gouvernement ukrainien et opposition, des affrontements mortels entre manifestants et police anti-émeute ont éclaté [anglais] près de la place de l'Indépendance à Kiev mardi 18 février. Alors que se déroulaient ces événements, les autorités ont fermé le métro, barré les accès et coupé la principale télévision d'opposition, Channel 5 Ukraine [ukrainien]. Selon les derniers chiffres, pas moins de 25 manifestants et policiers sont morts dans les violences [NdT : plus de 100 à ce jour, jeudi 20], plus de 200 personnes ont été hospitalisées, et un millier blessées à divers degrés. Dans ce bilan figurent aussi des journalistes et des badauds.

Les blogueurs russes suivent attentivement les événements, au point que de nombreux internautes en Russie ont déplacé leur intérêt [Global Voices] des J.O. d'hiver de Sotchi vers le mouvement de protestation de Maïdan. Les commentaires positifs s'échelonnent de l'expression de sympathie pour les protestataires à l'exigence que la Russie ne s'ingère pas dans les affaires intérieures ukrainiennes. En même temps, les blogueurs pro-Kremlin et les médias financés par le pouvoir étrillent les manifestants traités d'extrémistes

Comme d'habitude, les opposants russes ont donné leur analyse transposée de la situation. Le journaliste Sergueï Smirnov, un ancien membre du parti radical interdit National Bolchevik, a tweeté :

Sérieusement, 13 flics à flingues blessés c'est de la guerre de rue. Ça veut dire que l'opposition a plusieurs fois autant de blessés.

L'homme politique d'opposition Boris Nemtsov a fait la même comparaison, et déploré les violences [russe] :

В Киеве продолжаются уличные бои. 9 убитых. 7- гражданских и два милиционера. И все потому что Янукович цепляется за власть и не хочет объявить досрочные выборы.

La guerre de rue se poursuit à Kiev. 9 tués. 7 policiers et 2 policiers. Et tout cela parce que Ianoukovitch s'agrippe au pouvoir et ne veut pas annoncer des  élections anticipées.

Le lieutenant de Vladimir Milov au parti DemVybor party, Kirill Choulika a écrit [russe] :

Виноват, естественно, Янукович со своим маниакальным желанием удержать у власти группировку донецких бандитов. Да, можно говорить о вине оппозиции, но есть президент, который просто обязан не допускать этого. А если он уже не в состоянии контролировать ситуацию, ему надо уходить.

Le coupable est naturellement Ianoukovitch, avec son désir maniaque de maintenir au pouvoir un groupuscule de bandits de Donetsk. Certes, on peut aussi parler de faute de l'opposition, mais il y a un président qui ne peut simplement pas permettre cela [les violences]. Et s'il n'est plus en mesure de contrôler la situation, il doit partir.

Des Ukrainiens ont également tweeté en russe. La chanteuse Oleksandra Koltsova a tweeté à propos de la fracture souvent discutée qui séparerait l'Ukraine orientale russophone et l'ouest orienté vers l'UE :

Les gens à l'Est ne sont pas “pour Ianoukovitch.” Ils se sont aussi fait voler. Eux aussi sont prêts à l'échanger contre un meilleur candidat, mais il leur faut du concret et d'autres visages [à la tête de l'opposition.]

Pour finir, les discussions sur RuNet du “problème” ukrainien devraient se cantonner au net, pense l'écrivain russe Maxim Kantor [russe] :

Началась украинская гражданская война. [...] Россия не должна участвовать в этой войне. Сегодняшнее украинское правительство дискредитировано, и его призыв о помощи (если будет) нельзя рассматривать как призыв народа. А народ ни о чем не просил.

La guerre civile ukrainienne a commencé. [...] La Russie ne doit pas participer à cette guerre. L'actuel gouvernement ukrainien est discrédité, et son appel à l'aide (s'il y en a un) ne doit pas être considéré comme un appel du peuple. Le peuple n'a rien demandé.

Vladimir Poutine, qui aurait refusé de prendre au téléphone le président Ianoukovitch, paraît sur la même longueur d'onde.

Plus de 300 arbres coupés pour l'agrandissement d'un centre commercial à Porto Rico

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Una de las fotos ampliamente compartidas en Twitter sobre la tala de árboles en Plaza Caribe. Foto tomada por el periódico La Perla del Sur y compartida en su cuenta de Twitter (@LaPerlaPR).

Une des photos largement partagées sur Twitter sur la coupe des arbres du Plaza del Caribe. Photo prise pour le périodique La Perla del Sur ( La perle du Sud) et partagée sur son compte Twitter (@LaPerlaPR).

 Les utilisateurs portoricains de Twitter ont été choqués par l'abattage de 302 arbres sur un terrain du centre commercial Plaza del Caribe à Ponce, au sud de Porto Rico. L'abattage de ces arbre est motivé par des projets d'agrandissement du centre commercial, dont celui des zones  de stationnement. Les utilisateurs en colère ont réagi non seulement en raison de l'abattage des arbres, mais aussi parce que la procédure d'obtention du permis d'abattre ces arbres n'a pas été transparente. 

Voilà ce qu'est devenue la Plaza del Caribe ! @JunteAmbiental @miprv @Aves_PuertoRico @arbolespr @LaPerlaPR 

Tristesse à Ponce. On coupe plus de 400 arbres pour construire plus de commerces

Dans quel média en dehors des comptes @laperlapr, @pab550 et @miprv a-t-on dit quelque chose sur le massacre de 300 arbres à @pdcponce ? Dans aucun autre ! Pourquoi ?

Le centre commercial a publié un communiqué de presse où il expose ses projets de compensation :

Dans le cadre de sa politique de bon voisinage et dans le respect des règlements et permis accordés, Plaza s'est engagé à aller au-delà de la plantation de nouveaux arbres exigé par la compensation. La réglementation demande 703 arbres et le centre commercial s'est engagé à en planter 960 : soit 258 de plus que ce qui est demandé. Sur ce total, 400 seront plantés sur les terrains du centre commercial et 561 dans le parc Monagas, à quelques kilomètres de distance du Plaza del Caribe

Le centre commercial a également annoncé son intention de transplanter 46 arbres sains sur les terrains du Plaza del Caribe. Néanmoins, Sandra Molina Colón, professeur d'écologie à l'université catholique de Ponce, affiche son scepticisme sur les chances de succès d'une transplantation d'arbres adultes dans un article publié dans “Mi Puerto Rico Verde” (Mon Vert Porto Rico) :

La probabilité de survie des arbres adultes est limitée par le processus même de la transplantation au cours duquel on coupe une grande partie du feuillage et des racines. C'est un peu comme couper les artères, veines et capillaires d'un être humain et garder tout de même l'espoir que depuis le cœur et l'aorte se développent de nouveaux vaisseaux sanguins permettant la survie…

La professeure Molina Colón signale également plus loin que le document de consultation environnemental réalisé pour ce projet présentait de multiples anomalies et erreurs. Et pourtant la municipalité de Ponce a tout de même acordé un permis pour l'abattage des arbres. Le Comité des Amis des Arbres (COAMAR) a demandé au Bureau des permis d'intervenir, mais sa requête a été rejetée. Il a demandé une nouvelle étude mais pendant le dernier week-end, avant toute réponse à cette demande, l'entreprise Fonalledas, propriétaire du Plaza del Caribe, a procédé à la coupe des arbres. Il n'a donc pas été possible à la COAMAR de déposer un recours en justice. Sandra Molina Colón a terminé son article sur la réflexion suivante :

On continue à se comporter comme des troglodytes, des milliers d'années en arrière ! Ce qui me déprime le plus est de m'apercevoir que des personnes bien au fait des sciences de l'environnement comme le technicien de l'entreprise Fonalledas, qui nous a permis d'enregistrer pendant la réunion où il nous avait invités pour présenter son projet, soit les mêmes qui défendent les grandes multinationales et plaident pour le droit à être de plus en plus riches, d'accéder au prestige d'une classe sociale à haut revenus.

C'est une lutte de David contre Goliat dont nous ne connaissons pas le dénouement.

La neige à Tokyo entraine une faible participation à l'élection du gouverneur

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(Liens en anglais et en japonais) Une tempête hivernale a provoqué la plus importante chute de neige en 45 ans sur Tokyo. Seulement 46,16 pour cent des électeurs se sont rendus aux urnes pour élire le gouverneur le dimanche 9 février 2014. C'est la troisième plus faible participation à l'élection du gouverneur dans l'histoire de Tokyo.

People holding umbrellas in heavy snow. Photo taken on February 8 in Tokyo by flickr user lestaylorphoto (CC BY NC-ND 2.0)

Des passants tenant des parapluies dans la neige. Photographie prise le 8 février à Tokyo par l'utilisateur de flickr lestaylorphoto (CC BY NC-ND 2.0)

  Le gouverneur nouvellement élu est Masuzoe Yoichi, ancient ministre appuyé par le parti au pouvoir, le Parti libéral démocrate, et le Parti Komei.  Il a remporté 2, 1 millions de voix soit à peu près 43 pour cent des suffrages. Les twitternautes ont partagé leurs opinions sur le faible taux de participation. Le philosophe Tatsuru Uchida [ja] a exprimé sa déception :

Le nombre de gens qui se sont rendus aux urnes pour l'élection du gouverneur de Tokyo m'a rendu blême. Il me semble que les japonais, avec leur prudence classique et leur moyens politiques conventionnels, se dirigent silencieusement vers un précipice.

L'illustrateur Nigirikopushi a dessiné une caricature (voir lien dans tweet), qui fait le lien entre le froid et l'échec des  candidats opposés au nucléaire. Au centre, le candidat gagnant Masuzoe tient trois ombrelles qui représentent “l'assistance sociale”, “les Jeux olympiques” et “l'économie”. Il porte une veste chaude avec les emblèmes du Parti démocrate libéral et ceux du Parti Komei. Le portrait de Kenji Utsunomiya grelottant, se trouve sur sa gauche : un avocat des droits humain et militant anti-nucléaire qui s'est classé à la deuxième place. A doite se trouve le candidat anti-nucléaire Morihiro Hosokawa, arrivé à la troisième place, se tenant à côté de son supporteur, l'ancien premier minister Junichiro Koizumi. Légende : “il fait froid ici”. L'inscription dans la neige : “anti-nucléaire”

La caricature de l'élection du gouverneur de Tokyo.

L'ancien journaliste Eiken Itagaki soutient [japonais] que Masuzoe pourrait avoir des ennuis avec les fonctionnaires de la commission électorale japonaise. Il a distribué des insignes pour les futurs Jeux olympiques de Tokyo valant chacune 3000 yen japonais (environ 30 dollars américains) pour obtenir des soutiens, un geste qui peut contrevenir à la loi interdisant les financements privés des campagnes politiques. Le plaignant est le même groupe activiste qui avait deposé une plainte contre l'ancien gouverneur Naoki Inose vers la fin de l'année dernière pour avoir supposément obtenu un soutien financier. Inose a déclaré que c'était un prêt personnel mais il a du démissionner. La plainte contre le nouveau gouverneur est en attente de validation, ou non, par le tribunal.


Ukraine : « Un jeune homme est mort dans mes bras » #EuroMaidan

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From the roof of Globus shopping center

Vue sur la place de l’Indépendance, depuis le toit du centre commercial Globus à Kiev, 19 février 2014.
Photo d’Anastasia Vlasova © Copyright Demotix

À Kiev, une étudiante ukrainienne a tweeté toute la journée de mardi lors des violents affrontements entre les manifestants et la police qui ont fait au moins 25 morts et plusieurs centaines de blessés.

Ce 18 février 2014, le parlement ukrainien n’a pas réussi à restreindre le pouvoir du président Viktor Ianoukovitch, principale cible des manifestations qui ont débuté il y a déjà trois mois à Maidan Nezalezhnosti, la place de l’Indépendance à Kiev.

Nous vous présentons ci-dessous une sélection des tweets de @Mira_mp qui était en première ligne dans les manifestations et a offert son aide bénévolement dans un hôpital.

Ses réactions au début des affrontements de mardi :

Il semblerait que je vais encore respirer beaucoup de ce gaz.

Sur la rue Hrushevskogo, des pneus brûlent de nouveau.

Dans le parc Mariinsky, les gens crient « esclaves » aux titushki [voyous engagés par le gouvernement pour frapper et intimider les manifestants] et leur montrent de l’argent. Ça les embarrasse et ils tournent la tête.

Une tente brûle dans le parc Mariinsky. De manière générale, ce qu’il se passe là n’est pas clair. Presque pas de réseau mobile accessible.

Ensuite, ses tweets ont été envoyés sur le chemin vers l’hôpital. L’heure indique que c’est après le début de l’assaut mené par la police et les forces spéciales contre les manifestants près du Parlement.

Nous allons à l’hôpital. Deux amis de mon père sont grièvement blessés, à la tête et au bras. Cette révolution tourne à la guerre civile.

Elle est inquiète que la police puisse arrêter ceux qui dénoncent les blessures :

Peut-être que nous ne devrions pas aller à l’hôpital. Juste nous arrêter à la pharmacie, soigner leurs blessures et les faire rentrer chez eux.

Plus tard, elle retourne sur la place de l’Indépendance pour suivre le déroulement des événements au Parlement.

De retour à Maidan. J’espère que Bo reprenne conscience. Il est blessé à la tête.

Nous regardions une diffusion en direct de ce qui se passe au Parlement et une vieille dame a dit : « C’est pour eux que mes voisins ont voté ? Aujourd’hui, ils vont avoir des ennuis. » J’aime ces gens !

[Les gens] suivent les informations en direct sur la place. Les femmes et les hommes sans casque et tenue de protection ne sont pas autorisés à entrer.

Rybak [porte-parole du gouvernement] est sorti en ambulance. Réaction des manifestants : est-ce que quelqu’un sait quelle ambulance c’était ? On devrait lancer des cocktails molotov !

On parle de 3 morts. Les manifestations pacifiques tournent à l’émeute.

Berkut [unité des forces spéciales] tire [sur la foule] et lance des pierres depuis [un centre commercial de la place de l’Indépendance].

Une foule énorme est dans les rues. Le métro est arrêté, beaucoup marchent vers la place de l’Indépendance.

17 h 54 [heure à laquelle le gouvernement avait demandé que les manifestants soient partis de la place]. Je suis très fière de tous ceux qui sont restés sur la place. Il y a beaucoup de personnes âgées et de femmes !

Alors que les forces spéciales prennent Maidan d’assaut, chaque camp fait état de nombreux blessés. Les manifestants recommandent aux femmes et aux enfants de quitter le lieu des affrontements.

Je ne peux pas rester à la maison. Je vais à l’hôpital de la rue Shovkovycha.

Je ne peux pas mentir à mes parents et à Dan. Mais je ne peux pas me tenir éloignée des événements non plus. J’éteins mon téléphone et comme ça pas de questions.

Elle continue à tweeter depuis l’hôpital :

Les médecins ne disent rien à propos de l’état de Bo. Je ne peux pas lire ce qui se passe sur Twitter et ma batterie est en train de mourir. On se voit là-bas.

Nous sommes arrivés à l’hôpital N°17. Il y a beaucoup de blessés ! Venez chercher les blessés les plus légers et emmenez-les chez vous.

Beaucoup de sang et de morts. C’est la nuit la plus effrayante de ma vie.

Un jeune homme blessé par balles à la tête et au ventre est mort dans mes bras. Je n’oublierai jamais cette nuit.

Cet article fait partie de notre couverture spéciale des manifestations #EuroMaidan en Ukraine [dossier en anglais].

Tunisie : Le Facebooker Jabeur Mejri grâcié, est-il libre ?

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Après avoir passé presque deux ans en prison, Jabeur Mejri, incarcéré pour avoir mis en ligne du contenu considéré comme offensant pour l'islam, a obtenu la grâce présidentielle, ont rapporté mercredi les médias tunisiens.

En mars 2012, Mejri avait été condamné à sept années et demi d'emprisonnement pour avoir posté des dessins du prophète Mahomet sur sa page Facebook. Son ami Ghazi Beji, qui avait publié un e-book titré “l'illusion de l'Islam”, avait écopé de la même peine par contumace après avoir fui le pays. Il vit maintenant en France où il a obtenu l'asile.

Ils ont été reconnus coupables de ‘publication de matériel susceptible de nuire à l'ordre public ou aux bonnes moeurs', ‘insulte à autrui par l'intermédiaire des réseaux publics de communication’ et ‘atteinte à la moralité publique'.

Mejri s'est vu refuser à plusieurs reprises les demandes de grâce introduites par son équipe d'avocats, malgré les multiples promesses du Président par intérim Moncef Marzouki de le remettre en liberté.

Ainsi, s'exprimant en septembre dernier devant le Conseil des Relations Extérieures, M. Marzouki a dit qu'il “attend[ait] le moment politique propice” pour libérer Mejri.

“A présent dans cette situation avec les salafistes, d'une extrême violence, relâcher ce garçon en ce moment précis pourrait être dangereux pour lui”, ajoutait-il, critiqué par les défenseurs des droits humains, qui voyaient dans ses propos un prétexte pour garder Mejri en prison.

Sur Facebook, le bureau du Président a confirmé la grâce [arabe] :

الناطق الرسمي باسم رئاسة الجمهورية السيد عدنان منصر على موجات شمس إف إم :رئيس الجمهورية أمضى منذ أيام عفوا خاصا عن جابر الماجري في القضية الأصلية

Le porte-parole officiel de la Présidence de la République M. Adnan Mansar a déclaré sur Radio Shems FM : Il y a quelques jours, le Président de la République a signé une grâce spéciale pour Jabeur Mejri dans la première affaire

Sur Twitter les réactions ont suivi :

Ghassen Yahia fait référence à la nouvelle constitution tunisienne, qui garantit les libertés d'expression, de pensée et de conscience. Mais ce même texte, adopté en janvier dernier, interdit aussi les “atteintes au sacré”.

Yamina Thabet, présidente de l'Association tunisienne des minorités, a tweeté :

Cartoon in support of Jabeur Mejri, by Fey

Libérez… Jabeur Dessin en soutien à Jabeur Mejri, par Fey

Martin Pradel invite à la prudence :

Il a été grâcié, mais la remise en liberté de Mejri reste à confirmer. La radio privée Shems FM indique qu'il reste en prison pour une ancienne affaire contre lui.

Dans une déclaration publiée hier [19 février 2014], son comité de soutien a écrit :

Nous ne pouvons confirmer ou infirmer, pour le moment, ce nouveau rebondissement dans le dossier de Jabeur Mejri

En janvier dernier, la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH) annonçait [anglais] la prochaine remise en liberté de Mejri qui se rendrait en Suède où il a obtenu l'asile.

Molka Chaari tweete :

Manifestations en Thaïlande : les raisons de la colère des riziculteurs

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Protesting farmers in front of the Ministry of Commerce in Bangkok. Photo by Karnt Thassanaphak, Copyright@Demotix (2/6/2014)

Des agriculteurs manifestant devant le ministère du Commerce à Bangkok. Photo de Karnt Thassanaphak, Copyright@Demotix (2/6/2014)

Récemment, des manifestations, menées par des riziculteurs ont secoué la ville de Bangkok. En cause, le défaut de paiement du gouvernement thaïlandais, dans le cadre d'un programme de subventions à la culture du riz. A hauteur de 130 milliards de bahts (près de 3 milliards d'euros), ces retards de paiements ont déjà touché plus d'un million de fermiers.

Introduit en 2011 après l'élection de la première ministre Yingluck Shinawatra, ce programme engageait le gouvernement à acheter à un prix compétitif le riz produit par les fermiers locaux, avant de le revendre. Un programme qui devait améliorer la situation financière des riziculteurs.

Pendant cinq décennies, la Thaïlande est demeurée la plus grande exportatrice du riz au monde, avant d'être doublée par l'Inde et le Vietnam. Le programme de subventions à la culture du riz est néanmoins critiqué pour ses pertes financières colossales.

Les manifestations des riziculteurs ont intensifié la crise politique [fr] que traverse le pays alors que les protestations anti-gouvernementales continuent de rassembler des milliers de Thaïlandais dans les rues de Bangkok.

La majorité des agriculteurs qui manifestent ne sont cependant pas affiliés au Comité de la Réforme Démocratique Populaire (People's Democratic Reform Committee), organisateur des manifestations anti-gouvernementales. En réalité, de nombreux fermiers sont issus de villages bastions du parti au pouvoir.

L'opposition a exprimé son soutien aux agriculteurs et initié une campagne de dons pour soutenir les manifestations. Elle a également dénoncé la corruption sévissant au sein du gouvernement Yingluck, responsable selon elle de la détresse actuelle des riziculteurs.

Pour sa part, le gouvernement a expliqué son incapacité à payer les agriculteurs par la dissolution du gouvernement, provoquée par les manifestations. Il a exhorté les manifestants à ne pas bloquer ou occuper les banques publiques.

Il assure néanmoins que des solutions seront trouvées pour s'acquitter des  paiements, rejetant également les critiques qui affirment que ce programme de soutien est devenu une désastreuse politique populiste:

La popularité du gouvernement ne constitue pas le but ultime de ce programme, mais simplement l'amélioration des revenus des agriculteurs, afin de leur assurer de meilleures conditions de vie, ainsi qu'un futur plus prospère pour notre nation grâce à la production de riz. Tout cela sans provoquer d'impact sur la discipline monétaire et budgétaire du pays.

Mais Bangkok Pundit pense qu'un nouveau programme de soutien devrait être appliqué par le gouvernement :

… d'autres formes d'aides financières qui n'impliqueraient pas le gouvernement dans la vente du riz serait une meilleure option. Une subvention directe similaire serait un procédé plus aisé à exécuter et à gérer. Vous pouvez définir un budget et ne pas avoir à subir tous les problèmes auxquels est confronté le gouvernement , soit tenter d'émettre des obligations et savoir à qui emprunter de l'argent.  

Voici quelques photos et réactions publiées sur Twitter. Sur cette photo, des fermiers ont aménagé un barrage routier près de Bangkok, la capitale du pays. 

Combien de riziculteurs thaïlandais faut-il pour bloquer les principales artères urbaines ? Pas beaucoup.

Les manifestants de Bangkok ont montré leur solidarité avec les agriculteurs en rassemblant des dons pécuniaires:

Les manifestants donnent de l'argent afin d'aider les riziculteurs, car nombre d'entre eux n'ont pas été payés par le gouvernement depuis octobre 2013.

@PravitR pense que la Première Ministre devrait rapidement présenter ses excuses auprès des fermiers:

Yingluck devrait rencontrer les riziculteurs immédiatement et s'excuser au lieu de jouer à cache-cache avec le PDRC.

Ce matin je prie pour que les riziculteurs soient payés à leur juste valeur pour tout le travail qu'ils accomplissent.

Personnellement je crois que le gouvernement politise le problème du riz par un retard de paiement en mettant uniquement la pression sur les banques, et en ignorant sa propre défaillance à vendre le riz

Manifestations au Vénézuela : une reine de beauté décède d'une blessure par balle

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Génesis Carmona, reina venezolana, otra víctima mortal de la crisis política. pic.twitter.com/ry3d5m8mWp— El Universo (@eluniversocom) February 19, 2014

Génesis Carmona, reine de beauté vénézuélienne, une nouvelle victime de la crise politique. 

Génesis Carmona, une étudiante et jeune reine de beauté du Venezuela, est morte le 19 février des suites d'une blessure par balle à la tête reçue la veille au cours des manifestations contre le gouvernement.

Voilà comment on a transporté l'étudiante Génesis Carmona qui a reçu une balle à la tête pendant qu'elle manifestait à Valencia pic.twitter.com/GoNOTSh28Q

@pabloaure à l'hopital Guerra Mendez parle avec la maman et la famille de Genesis Carmona pic.twitter.com/LHIYz8voKr

Selon les spécialistes qui l'ont prise en charge à la clinique du Dr. Rafael Guerra Méndez dans la ville de Valencia, celle qui fut Miss Turismo Carabobo 2013 a reçu le projectile dans la région de l'occipital droit qui héberge les capacités visuelles du cerveau. On pense qu'elle aurait de toute façon perdu la vue si elle avait réussi à survivre. 

Génesis Carmona (23 ans), blessée par balle durant la manifestation de Valencia, se trouve dans le service des soins intensifs

Un journal de Caracas a publié une compilation de tweets d'Héctor Rotunda (@Hecalo), qui décrit les faits depuis le moment où Génesis Carmona a été touchée par le tir jusqu'au moment de sa mort. Rotunda se trouvait à l'endroit même de la manifestation où se trouvait également la jeune fille.

Nous étions dans le défilé en face de la station de metro Cedeño. On a entendu une rafale de tirs et nous nous sommes jetés au sol….

Sur Twitter les manifestations de chagrin et de colère ne faiblissent pas. On accuse surtout Francisco Ameliach, gouverneur de l'état de Carabobo, d'être le principal responsable de la répression de la manifestation Valencia. Le gouverneur avait il y a quelques jours publié plusieurs messages sur Twitter que les manifestants utilisent maintenant pour l'accuser d'avoir incité la violence. Dans le tweet suivant par exemple, il fait mention des UBCH, ou unités de bataille Bolívar–Chávez, et du PSUV, le Parti Socialiste Uni du Vénézuela, le parti au pouvoir dans le pays.  

UBCH se prépare à une contre attaque foudroyante. L'ordre sera donné par Diosdado #GringosYFascistasRespeten pic.twitter.com/tRafsF9D1E

Diosdado Cabello est l'actuel président de l'Assemblée nationale. 

D'autre part, le député Francisco Soteldo s'est adressé aux medias pour demander justice pour la mort de Genesis Carmona : ” Nous regrettons la mort de la jeune étudiante et mannequin ainsi que les 8 autres personnes blessées, dont certaines sont dans un état critique. Il faut dénoncer les responsables de ces attaques sanglantes qui endeuillent la population de Carabobo.” 

Soteldo: “Nous demandons justice pour la mort de Génesis Carmona”

Genesis Carmona est devenue la cinquième victime ce jour-là des manifestations au Vénézuela. 

Le mouvement #Euromaïdan gagne toute l'Ukraine après l'explosion de violence

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Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur le mouvement #Euromaidan en Ukraine.

Les manifestations d'Euromaïdan en Ukraine ont tourné au pire le 18 février 2014, quand les Berkout ou forces de police spéciales ont lancé à Kiev leurs opérations les plus violentes jusqu'à présent contre les citoyens et les sympathisants de l'opposition politique. Loin de calmer la contestation, cela a aussitôt renforcé les manifestations qui se sont même propagées à de nouvelles villes et régions du pays. Le gouvernement a annoncé une loi martiale de fait, quand le Ministère ukrainien de la Défense a fait savoir que l'armée était désormais habilitée à fouiller et détenir les civils, et même à faire feu sur eux.

Dans la journée, les représentants de l'opposition avaient tenté de remettre au Parlement une requête qui aurait limité le pouvoir présidentiel mais l'accès au bâtiment leur a été refusé pour ce faire. Peu après avoir appris cela, les manifestants ont marché sur le bâtiment du Parlement. La situation a alors dégénéré quand les forces de police ont violemment chargé les manifestants aux alentours de 20h, avec des résultats dévastateurs. Le lendemain matin, plusieurs médias indépendants et étrangers ont rapporté que l'offensive policière de plusieurs heures a fait 25 morts et plus de 1.000 blessés, mais le nombre de victimes continue à augmenter. Un journaliste a rapporté qu'au moins 40 personnes ont été brûlées vives rien que dans la Maison des Syndicats à Kiev.

Pendant ces événements, les nouvelles de la répression se sont rapidement propagées par les réseaux sociaux et d'autres canaux, et les faits étaient suivis en direct dans toute l'Ukraine et le monde par plusieurs flux en temps réels. Les protestataires à la fureur ravivée défilaient à nouveau sur l'épicentre de la contestation depuis novembre 2013, la Place de l'Indépendance, mais sont également descendus dans les rues de plusieurs autres villes grandes et petites des 24 régions administratives de l'Ukraine. Les images et informations partagées par les usagers de Twitter et d'autres réseaux sociaux, comme celle ci-dessous de @slava_slav, ont mis les citoyens en colère dans tout le pays et provoqué de nouvelles manifestations :

La Maison des Syndicats sur la Place de l'Indépendance [à Kiev]

La communauté internet de développeurs informatiques la plus populaire d'Ukraine s'est jointe aux autres Ukrainiens en présentant sa position sur les événements du 18 février. Le fondateur de la communauté, Max Ischenko, a écrit :

Вчера украинская власть наконец-то приняла решение. Обьявила открытую войну гражданам Украины. Рубикон пройден.
Всего два выхода для честных ребят: перестать быть гражданами Украины, променяв кафкианскую реальность на нормальный мир или же остаться гражданами, приняв навязанную войну. Третий, трусливый вариант, не рассматриваем — это default route.
Голыми руками на БТР идти не надо, это не наши методы. Программисты лучше действуют головой. Я за ненасильственное сопротивление.

Hier, le pouvoir ukrainien a finalement pris sa décision. Il a déclaré une guerre ouverte aux citoyens d'Ukraine. Le Rubicon a été traversé.

Il n'y a que deux issues pour les honnêtes gens : cesser d'être des citoyens d'Ukraine en troquant la réalité kafkaïenne contre le monde normal, ou rester des citoyens et accepter la guerre imposée. La troisième, une variante lâche, nous ne la considérerons pas : c'est un itinéraire par défaut.

Il ne faut pas aller à mains nues contre les blindés, ce n'est pas nos méthodes. Les développeurs agissent mieux avec leurs têtes. Je suis pour la résistance non-violente.

Après l'information sur la tuerie à Kiev, de nombreuses manifestations ont été revivifiées dans les autres régions, dont certaines viennent de basculer en faveur de la contestation. Les démonstrations les plus radicales de résistance civile, ailleurs qu'à Kiev, proviennent maintenant de la ville de Lviv en Ukraine occidentale,  active dès les débuts dans le mouvement Euromaïdan. Pendant la nuit du 18 au 19 février, plusieurs institutions gouvernementales sont tombées sous le contrôle des insurgés, comme le Service local de la Sécurité Ukrainienne à Lviv et l'Administration d'Etat Régionale.

A Lviv, la police est injoignable par téléphone, elle a tout bonnement arrêté de décrocher. La majorité des postes de police de la région ont été emportés par les opposants au régime. Des informations courent aussi en et hors ligne disant que des bureaux de police de la ville ont été pillés et des armes à feu volées. L'agence de presse ukrainienne ZIK a rapporté dans un tweet :

A Lviv toutes les armes ont disparu des commissariats de police : A Lviv un certain nombre d'armes ont été volées dans les bureaux de police 

Dans la matinée du 19 février, les étudiants et professeurs de l'Université Nationale Ivan Franko de Lviv ont proclamé une grève illimitée et demandé aux autres universités de faire de même. En attendant, les étudiants s'activent à mettre sur pied des unités d'auto-défense pour protéger les personnes et musées des pillages et des violences. Le jeune utilisateur de Twitter @yostap de Lviv a écrit :

On a annoncé la création de l'unité d'auto-défense et du comité de grève des étudiants.

A Oujhorod, l'Administration d'Etat Régionale est maintenant occupée par les insurgés, et les habitants expriment nombreux leur soulagement que leur cité ait décidé de rejoindre ce que beaucoup appellent une révolution. L'utilisateur @mikekomar a tweeté une photo du bâtiment qui venait de passer aux mains des protestataires :

@ukrpravda_news L'Administration Régionale de Zakarpatska prise d'assaut, et est maintenant entre les mains du peuple ! Oujgorod a fini par se réveiller ! Photo [prise à] 12:35

La même chose s'est produite dans quelques autres capitales régionales. Ainsi à Loutsk, une ville d'une autre région d'Ukraine occidentale, l'Administration Régionale est aussi aux mains des protestataires d'Euromaïdan. Les utilisateurs locaux de Twitter, comme @deep_monday, ont tweeté des images et des informations sur le vif :

Le [Ministère de l'Intérieur] et [l'Administration d'Etat Régionale] sont vaincus, tout brûle, Bachkalenko [le gouverneur de la région de Volhynie Alexandre Bachkalenko] est aussi battu. Nous avons l'impression que ça n'arrive pas à nous 

Un des faits les plus cruels de ces deux jours s'est produit à Khmelnytskyi. Au siège du Service de Sécurité d'Ukraine de cette ville, une femme âgée a été tuée et deux autres personnes, blessées. Elles faisaient partie du groupe de protestataires venus là après avoir appris ce qui se passait à Kiev. Quelqu'un a ouvert le feu depuis le bâtiment du Service de Sécurité d'Ukraine. Selon les témoins, la femme n'était pas armée et se tenait agenouillée devant l'immeuble. L'affreuse image de ce meurtre a été largement partagée en ligne, y compris par le fil Twitter officiel de l'une des organisations du mouvement Maïdan, La Volonté du Peuple :

Khmenytskyi. Les SBU tuent leur peuple.

L’Alliance Démocratique Ukrainienne a précisé :

Nos militants ont transmis que les coups de feu sont venus de l'immeuble de la SBU [Service de Sécurité d'Ukraine] de Khmelnytskyi. Une femme a été tuée. Il y a quelques blessés.

Les régions orientales de l'Ukraine ont aussi perdu leur tranquillité. A Poltava, une manifestation s'est tenue dans le centre-ville. Un compte Twitter s'appelant Poltava Svoboda (Poltava Liberté) a tweeté cette image de manifestation sur place :

Poltava. Le nombre de personnes [rejoignant la manifestation] augmente.

Les gens s'unissent une fois de plus pour aider le mouvement Euromaïdan de toutes les manières possibles. Les uns collectent et apportent vêtements chauds et médicaments, les autres achètent et préparent à manger pour leurs camarades manifestants. Manger est devenu plus crucial que jamais sur les sites de manifestation à Kiev, depuis que la Maison des Syndicats, où la plus grande partie des vivres collectés pour les protestataires était stockée ces dernières semaines, a été incendiée lors de l'opération de police du 18 février, privant totalement les opposants de nourriture.

A Kiev et Lviv, les gens ont aussi donné du sang, et il faudrait plus de donneurs. L'information à ce sujet est aussi diffusée par les médias sociaux et un nouveau mot-dièse #ядонор (#JeSuisDonneur) est apparu aux côté du consacré #Euromaidan. La Twitteuse Ana Toliivna de Lviv est parmi les donneuses de sang et elle invite à faire de même :

#JeSuisDonneur RT @euromaidanlviv : Au 65, rue Pekarska on peut donner son sang pour ceux qui en ont besoin [à] #Euromaidan #Lviv

On collecte aussi de l'argent pour ceux qui sont victimes de la récente accélération des événements. Même ceux qui ont très peu à donner offrent ce qu'ils peuvent pour soutenir le mouvement. L'auteur et journaliste ukrainien Dmitry Gordon a publié cette image d'une vieille dame prouvant son soutien indéniable à la contestation dans son pays :

Cette grand-mère a apporté la moitié de sa retraite mensuelle pour les victimes d'Euromaïdan.

Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur le mouvement #Euromaidan en Ukraine.

Les écoles nord-coréennes au Japon font face à une hostilité grandissante

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Les “Coréens vivant au Japon” est une appellation vague qui rassemble des groupes très disparates sous le même terme générique. Selon leur origine, de Corée du Nord ou du Sud, et l'ancienneté de leur diaspora (avant ou après l'occupation japonaise durant la Seconde Guerre mondiale), chaque sous-groupe a un nom différent, et ne partagent que peu de points commun. Une division sévère qui se trouve renforcée par le système éducatif ; les Nord-Coréens vivant au Japon fréquentent des écoles spéciales pour étrangers qui ressemblent aux établissements nord-coréens. Markus Bell, après avoir visité l'une de ces écoles au Japon, a publié un  article détaillé sur les nombreuses menaces auxquelles ces écoles font face, donnant des informations de fond sur les groupes ethniques concernés, alors que les aides financières de leur pays d'origine ont considérablement baissé et que les subventions du gouvernement japonais ont récemment été coupées.

 

Parlez-vous français ? Apprendre le français selon des traducteurs de Global Voices

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Bangui, Central African Republic. The French language retains some of its former influence in the former French colonies in Africa.

Bangui, République Centrafricaine. La langue française garde une partie de son influence dans les anciennes colonies françaises en Afrique. Image de Wikimedia Commons.

Je n'avais jamais vraiment compris le défi d'apprendre le français jusqu'à ce que ma compagne décide de s'attaquer à cette langue. Elle me posait – à moi un francophone de naissance – des questions pour lesquelles je n'avais pas de réponse. 

Ma compagne parle mandarin et anglais, et comme elle me posait toujours plus de questions, j'ai commencé à réaliser à quel point la langue avec laquelle j'avais grandi à Madagascar était riche en exceptions. Apprendre une nouvelle langue peut s'avérer décourageant pour des débutants, mais pour ceux qui débarquent en France et qui partent de zéro, apprendre le français peut être particulièrement ardu. 

Le français était important en tant que lingua franca jusqu'au milieu du 20e siècle, mais son influence a diminué depuis. Certains experts attribue le déclin relatif du français à travers le monde [anglais, en] à la complexité de la langue. 

Il y a eu plusieurs tentatives au cours des années pour réformer et simplifier la langue française, notamment au niveau de l'orthographe, mais elles ont pour la plupart été ignorées. Une révision introduite en 1990 a institué des règles générales et des listes de mots modifiés, bien que les institutions aient été lentes à les adopter [en]. 

Toutefois, l'influence globale de la langue française dans le monde ne doit pas être ignorée. On estime que le français, parlé comme langue maternelle en France, à Monaco, dans la région romande de la Suisse, en Wallonie et à Bruxelles en Belgique, et dans certaines parties du Canada et des États-Unis, a 115 millions de locuteurs natifs. 190 millions de plus parlent français comme seconde langue, et il est enregistré comme langue officielle dans 29 pays. Le plus grand nombre de locuteurs du français en tant que seconde langue réside en Afrique Francophone, le plus grand contingent venant de la République Démocratique du Congo (32 millions) et du Cameroun (7,2 millions). 

Un bon exemple de son influence est l'envergure de l’Alliance Française, une organisation internationale à but non-lucratif qui vise à promouvoir la langue et la culture françaises à travers le monde. Chaque année, 450 000 personnes de tous âges assistent à des cours de français dans les Alliances Françaises dans 136 pays.

La question demeure : comment est-ce d'apprendre le français, comparé à d'autres langues ?  Nous avons posé la question à quelques membres de la famille Global Voices, et leur avons aussi demandé de partager quelques conseils pour les débutants. Voici ce qu'ils ont dit :

 Carol Bidwell :  

As an English native speaker who has learnt both French and German, I have to say both are tricky for different reasons. French pronunciation can be quite tricky if you aren't coming from an Romance language background, and I have found that in some situations (mainly dealing with official/ government stuff) French people can be quite dismissive if your pronunciation isn't perfect, which can be demoralizing. In terms of grammar too, French is full of exceptions to rules, so as soon as you feel like you've learnt something there is more to learn! I don't want this to sound too negative though, because it does get easier and sticking at it is definitely worth it!

En tant qu'anglophone de naissance qui a appris le français et l'allemand, je dois dire que les deux sont difficiles pour différentes raisons. La prononciation peut être assez délicate si vous ne venez pas d'un milieu ou l'on parle une langue romane, et j'ai trouvé que dans certaines situations (principalement dans les milieux officiels/gouvernementaux) les Français peuvent être assez dédaigneux si votre prononciation n'est pas parfaite, ce qui peut être démoralisant. En termes de grammaire aussi, le français est plein d'exceptions aux règles, donc, dès que vous avez l'impression que vous avez appris quelque chose, il y a davantage à apprendre ! Je ne voudrais pas que cela sonne trop négatif néanmoins, parce que ça devient plus facile à la longue et persévérer en vaut vraiment la peine ! 

Andrew Kowalczuk 

French is one of the most idiomatic languages, and there are thousands of them, too many to study, so you have to learn gradually from context.

Le français est l'une des langues les plus idiomatiques, et il y en a des milliers, trop à étudier, donc vous devez apprendre petit à petit selon le contexte.

Thalia Rahme : 

French is my second language after Arabic. In Lebanon, at home or in the streets, Lebanese people speak basic French. Nevertheless, I think that my Lebanese English-educated friends training have had some difficulties because they only start taking French as a third language in schools when they are 11. 
 
But I notice many don't retain much of what they have learned [and they] also tend to feel embarrassed when speaking in public [especially] the pronunciation…Still, the French taught in schools in Lebanon is the formal one,so if you go to France you will feel as if in another planet when hearing some of the local idioms or slang. Also we have developed our Lebanized French i.e. by turning some of the Lebanese expressions into French.

Le français est ma seconde langue après l'arabe. Au Liban, à la maison ou dans les rues, les Libanais parlent un français basique. Néanmoins, je pense que mes amis libanais élevés dans la langue anglaise ont eu quelques difficultés parce qu'ils n'ont commencé l'apprentissage du français que comme troisième langue à l'école quand ils avaient 11 ans. 
Mais je remarque que beaucoup ne retiennent pas ce qu'ils ont appris [et qu'ils] ont aussi tendance à se sentir embarrassés quand ils parlent en public [particulièrement] pour la prononciation… Et le français enseigné à l'école au Liban est l'officiel, donc si vous allez en France vous vous sentirez comme sur une autre planète quand vous entendrez certains des idiomes ou mots d'argot locaux. Nous avons aussi développé notre français libanaisé, par exemple en traduisant certaines expressions libanaises en français.

Alison McMillan cite une phrase d'un blog qui illustre le combat que représente l'apprentissage d'une nouvelle langue :

You speak your native language. It is organized in certain ways: the grammar with its subject, verb and object in a certain order; different levels of politeness; and your culture mirrored in this structure as well as in idiom and metaphor. You express yourself in terms of it; you came to yourself through it; in effect, you are it. When you learn another language, you learn a different way to organize reality. When you grow fluent in this new language, you can say and even do things in ways you could not previously; certain new aspects are highlighted, and some things that you originally could more precisely formulate are now missing.

Vous parlez votre langue maternelle. Elle est organisée d'une certaine manière : la grammaire avec ses sujet, verbe et objet dans un certain ordre ; différent niveaux de politesse ; et votre culture, reflétée dans cette structure ainsi que dans des idiomes et métaphores. Vous vous exprimez en ses termes ; vous vous êtes construits à travers elle ; en fait, vous êtes elle. Quand vous apprenez une autre langue, vous apprenez une manière différente d'organiser la réalité. Quand vous parlez de plus en plus couramment cette nouvelle langue, vous pouvez dire et même faire des choses d'une façon que vous ne pouviez pas auparavant ; certains aspects nouveaux sont mis en lumière, et certaines choses que vous pouviez à l'origine formuler de manière plus précise vous manquent désormais.

Danielle Martineau :  

French has its quirks like all languages. I started learning French when I was 9 and like anything else it's just commitment and practice and pushing through the hard part in the beginning. I do recommend this video. It is a TED talk by the Fluent in three months guy, Benny Lewis. He says something that I think is really accurate about people learning a new language. Usually they are shy and afraid to make mistakes so they never really jump right in from the beginning for fear of being judged. They think other people will be offended by their imperfect language skills when most people are just thrilled that you are making an effort and taking an interest in their culture and language. Also a lot of French people will correct you when you make mistakes in speech – it's not considered rude, and I actually really love it.  Nothing like making a mistake to learn how to do things right!

Le français possède ses bizarreries comme toutes les langues. J'ai commencé à apprendre le français quand j'avais 9 ans et comme pour toute autre chose c'est juste de la persévérance et de la pratique et dépasser la période difficile du début. Je recommande vraiment cette vidéo. C'est une conférence TED de Benny Lewis, un gars qui a appris une langue en trois mois. Il dit quelque chose que je pense exact à propos des gens qui apprennent une nouvelle langue. Généralement ils sont timides et ont peur de faire des erreurs alors ils ne sautent jamais vaiment le pas dès le début par peur d'être jugés. Ils pensent que les autres personnes seront offensées par leur compétences linguistiques imparfaites quand la plupart des gens sont juste ravis que vous fassiez un effort et vous intéressiez à leur culture et à leur langue. En outre, beaucoup de Français vous corrigeront quand vous ferez des erreurs en parlant – ce n'est pas considéré comme impoli, et en fait, j'adore vraiment ça. Rien de tel que faire des erreurs pour apprendre comment faire les choses correctement !

Suzanne Lehn 

As a French person, my experience with the issue is an indirect one. I know a Chinese lady who married a Frenchman and they live in the US, so the language they have in common is English. [..] The big difference between Chinese and French languages: the grammar, it seems! Almost non-existent in Chinese and cumbersome in French. Also one must be aware that one can/should learn the oral language first. I know a lady who speaks perfect oral French from having lived in France for 2 years, but still cannot write it at all.

En tant que Française, mon expérience est indirecte. Je connais une Chinoise qui a épousé un Français et ils vivent aux USA, donc leur langue commune est l'anglais. [..] La grande différence entre les langues chinoise et française : la grammaire, il semble ! Quasi inexistante en chinois et encombrante en français. De plus on doit être conscient que l'on peut/doit apprendre le langage parlé en premier. Je connais une femme qui parle parfaitement français pour avoir vécu en France pendant 2 ans, mais elle ne peut pas l'écrire du tout.

Georgia Popplewell :

I come from staunchly Anglophone Trinidad and Tobago, but I enjoy learning languages, and didn't find French particularly difficult. After studying it for three years in secondary school, I changed to Spanish, then somehow decided to major in French at university. I don't think I'd still be speaking French fairly fluently today, however, if I hadn't spent five months living and working in Martinique shortly after graduating. Having to communicate exclusively in French for that period seems to have locked the language into my brain.

I also have a far larger vocabulary in French than in Spanish, and I attribute that to the fact that I've read more widely in French. Gaining a solid grasp of a language, in my opinion, entails engaging with both living, contemporary examples of the language, such as you encounter in films, newspapers and magazines, and the more formal kind of language you'd find in literary works as well.

Je suis originaire des îles résolument anglophones de Trinidad et Tobago, mais j'adore apprendre les langues, et je n'ai pas trouvé le français particulièrement difficile. Après l'avoir étudié pendant 3 ans au collège, j'ai changé pour l'espagnol, pour ensuite décider de me spécialiser en français à l'université. Néanmoins, je ne pense pas que je pourrais parler assez couramment français aujourd'hui si je n'avais pas passé cinq mois à vivre et travailler en Martinique juste après avoir obtenu mon diplôme. Devoir communiquer exclusivement en français pendant cette période semble avoir enfermé la langue dans mon cerveau. 
J'ai aussi un vocabulaire bien plus étendu en français qu'en espagnol, et j'attribue ça au fait que j'ai lu davantage en français. Acquérir une connaissance solide d'une langue, à mon avis, implique d'intégrer à la fois des exemples vivants, contemporains de la langue, tels que vous en rencontrez dans des films, journaux et magazines, et la forme plus formelle de la langue que vous trouvez dans des travaux littéraires.

Jane Ellis :

French is a language where, the more you know, the harder it gets. One of the hardest things is definitely the grammar. In particular, I have found the passé simple very hard to use, as well as the subjunctive. I am getting a lot better at the subjunctive, but it is very difficult for a British person who has never even been taught about the existence of the subjunctive in English (!) to compute/process a whole new way of theoretical thinking.

Also, for me, the speaking is definitely the hardest. I freely admit to being hopeless as speaking French! I am confident on paper, but not orally. Lack of practice since I have been living in a Spanish-speaking country for the past three years and learning the local lingo, plus, I have to say, also due to rebuffs when trying to speak French to French-speakers.
As a result, although my Spanish is garbled and pretty hopeless, I am MUCH more confident about trying to speak it because the locals are so encouraging and friendly.

Le français est une langue où, plus vous en apprenez, plus difficile c'est. L'une des choses les plus difficiles est définitivement la grammaire. En particulier, j'ai trouvé le passé simple très difficile à utiliser, ainsi que le subjonctif. Je m'améliore beaucoup avec le subjonctif, mais c'est très difficile pour une Anglaise qui n'a jamais entendu parler de l'existence du subjonctif en anglais (!) de élaborer/développer un mode de pensée théorique complètement nouveau.
De plus, pour moi, parler est vraiment le plus dur. J'admets franchement désespérer de pouvoir parler français un jour ! Je suis confiante à l'écrit, mais pas à l'oral. Manque de pratique depuis que je vis dans un pays hispanophone depuis trois ans et apprends le jargon local, plus, je dois dire, aussi à cause de rebuffades en essayant de parler français à des francophones.
Par conséquent, bien que mon espagnol soit confus et assez désespérant, je suis BEAUCOUP plus confiante quant à son usage oral parce que les habitants sont très encourageants et amicaux.

Lova Rakatomalala est un rédacteur de Global Voices pour la région francophone. Quand il arriva pour la première fois de Madagascar aux USA en tant qu'étudiant de première année à l'Université de Tulane, sa peur de parler anglais avec un accent français était si écrasante qu'il sélectionna les cours sur un seul critère : qu'ils ne requièrent pas de parler en public. Il tweete — en français, malgache et anglais ! — à @lrakoto.


Des manifestations violemment réprimées au Venezuela

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Manifestantes esquivan gases lacrimógenos lanzados por la Guardia Nacional. 19 de febrero, 2014. Altamira, Caracas. Foto de Sergio Alvarez, copyright Demotix.

Le 19 février dernier, des manifestants tentent d'éviter les gaz lacrymogènes utilisés par la garde nationale dans le quartier résidentiel d'Altamira à Caracas. Photographie de Sergio Álvarez, copyright Demotix

Après que le président vénézuélien Nicolás Maduro ait annoncé [espagnol]  sur une chaîne nationale qu'il continuerait de réprimer par tous les moyens à sa disposition les manifestations [anglais] qui ont lieu dans l'état de Táchira, des internautes ont commencé, dans plusieurs villes, à faire état d'abus commis par des officiers de police, par la garde nationale et par des groupes de civils armés qui se déplacent en deux roues.

Le Venezuela traverse une crise économique, politique et sociale, et des milliers de citoyens sont descendus dans la rue pour exprimer [espagnol] leur mécontentement. Depuis plus d'une semaine, les Vénézuéliens ont participé à des manifestations de masse qui ont, jusqu'à maintenant, fait cinq morts, des centaines de blessés et envoyé de nombreuses personnes en prison.

Le 19 février, des manifestants et des témoins de la répression quotidienne exercée par les forces de sécurité ont commencé à poster leurs commentaires sur Twitter et Facebook. Quoique ce n'est pas la première fois que la répression est mentionnée sur internet : le service de recherche du magazine Últimas Noticias a publié une vidéo dans laquelle on voit des membres de la police secrète connue sous le nom de SEBIN (les services de renseignements boliviens) au moment et à l'endroit même où plusieurs personnes ont été retrouvées mortes le 12 février dernier.  

Cette vidéo postée sur Youtube prouverait que des membres de la garde nationale bolivienne à Valencia, capitale de l'état de Carabobo, à 250 km de Caracas, ont détruit tout ce qu'ils trouvaient sur leur passage.

Les frères Ortega ont partagé une photo des événements à Valencia.

A Caracas, les témoignages proviennent essentiellement de l'est et du centre de la ville. La répression a d'ailleurs commencé dans le quartier d'Altamira, qui abrite la plupart de ces manifestations. Sur son compte Twitter, José Márquez ne fait pas que raconter sa version des faits, il accuse également la garde nationale bolivienne d'avoir jeté des bombes lacrymogènes périmées sur les manifestants.

Ce 19 février à Altamira, la garde nationale bolivienne a jeté des bombes lacrymogènes périmées depuis 2010.

Des internautes ont également publié des vidéos dans lesquelles on les voit subir les attaques des forces de sécurités et d'hommes armés à moto.

Dans le même temps sont apparus d'autres témoignages dénonçant les violences subies par la population dans une autre zone résidentielle à l'est de Caracas. Carlos Bruguera a écrit sur Twitter que des gens qui ne manifestaient pas ont été attaqués malgré tout.

La garde nationale bolivienne déferle à travers l'avenue Rómulo Gallegos, jetant des bombes lacrymogènes et tirant sur les immeubles. A signaler qu'il n'y a aucun manifestant. Qu'est-ce que ça veut dire? 

Jorge Estevez décrit également ce qu'il se passe: 

Il y a à peine quelques minutes, un contingent de la garde nationale bolivienne a traversé l'avenue Rómulo Gallegos en tirant des coups de feu.

D'autres personnes ont affirmé qu'il y avait des groupes armés qui attaquaient les bâtiments.

 Carmela Longo a appelé à l'aide tout en décrivant la scène à laquelle elle assistait: 

Au secours! Des hommes sont en train de tirer sur les habitations dans le quartier d'Horizonte

En revanche, Luigino Bracci explique que certains manifestants ont provoqué la garde nationale:

Il y a à peine quelques minutes, à Montechristo, des groupes de l'opposition ont provoqué la garde nationale en jetant des pétards aux agents postés dans l'avenue Rómulo Gallegos

Le centre-ville de Caracas a souffert encore plus que les autres quartiers. Dans la nuit, des internautes ont partagé deux vidéos dans lesquelles on semble voir les forces de la garde nationale tirer sur des civils, laissant un homme blessé à terre (Attention: la vidéo suivante contient des images violentes).

 

Malgré qu'aucune information officielle n'ait été communiquée en ce qui concerne ces civils, le compte Twitter El Universitario [espagnol] affirme que deux personnes ont bien été tuées lors d'une manifestation

La mort de deux personnes au cours des manifestations de ce soir à Caracas (l'une à La Candelaria, l'autre dans l'avenue Panteón) a été confirmée.

Mise à jour: Alba Ciudad [es] signale que “le journaliste du magazine de l'opposition El Nuevo País, Altagracia Anzola, a déclaré sur son compte Twitter que ces deux personnes étaient en vie et que l'une d'elles était sortie de l’hôpital.”

D'autres états connaissent également la même tension. Des vénézuéliens affirment que l'état de Táchira est en état de siège [espagnol], et des internautes expliquent que leur connexion internet a été suspendue.

Marc Bonet évoque la situation.

En ce moment même, de nombreuses zones de Táchira n'ont plus accès à internet et sont privées d'éclairages. L'armée est dans les rues. L'état de siège est un fait, même s'il n'est pas déclaré.

Frases Únicas a partagé une photo prise à Táchira. 

Barricades dans l'avenue Carabobo à Tachira. On attend l'attaque de la garde nationale à partir de Faro. Táchira ne cédera pas.

Certains citoyens ont utilisé leur compte Twitter pour offrir leur analyse de cette escalade de violences. C'est le cas de Sinar Alvarado, qui affirme que la répression pourrait se durcir si le gouvernement venait à se sentir trop menacé.

Plus ils se sentiront menacés, plus les chavistes [anciens soutiens pro-gouvernementaux de Chavez] feront preuve de violence.

Certains accusent la chaîne de télévision publique Venezolana de Televisión (VTV) de ne pas avoir correctement couvert ces événements. C'est ce qu'affirme Victor Amaya (@VictorAmaya) sur Twitter:

Sur la VTV, on dénonce des attaques de bus commises par des fascistes de droite. Pas un mot sur les blessés et les morts. Pauvres bus !

Pour conclure, voici ce qu'écrit Audrey M. Dacosta sur le blog Caracas Chronicles [anglais] sur les manifestations du 19 février:

Une ligne rouge a été franchie. La vraie violence, réelle et physique, semble remplacer la violence rhétorique et latente que nous connaissons depuis 1999.

Nous avons passé 15 années à craindre que ce moment n'arrive un jour.

Ce moment est arrivé.

Lusofalante, un programme de radio pour les lusophones du monde entier

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[ Cet article a été écrit par Elizabeth Rodrigues, responsable du programme lusophone.]

Alors que nous avons en commun une langue, pourquoi en savons-nous si peu sur les autres “lusophones” ?  Pourquoi au Brésil nous arrive-il si peu de nouvelles des artistes africains ou portugais (en dehors des plus connus) ? Pourquoi si peu de livres des pays lusophones se retrouvent sur nos rayonnages ? Pourquoi en savons-nous si peu sur les langues qui ont forgé notre propre langue ? Nous manquons de curiosité sur les constituants de cet être organique et vivant qu'est une langue et sur ce qu'il transporte intrinsèquement pour notre façon d'être et de comprendre le monde.

Lusofalante indica...

Lusofalante présente…

Ce constat à fait naître le projet Lusofalante, un programme radiophonique qui vise à devenir un point de rencontres et d'échanges  entre les pays lusophones, à présenter la diversité culturelle, littéraire et linguistique qui s'est développée à partir de racines communes et sur des continents à la fois tellement différents et pourtant similaires. 

Considérant la langue comme un facteur faciliteur de rapprochement, le programme invite tout spécialement le Brésil à se regarder un peu moins souvent dans un miroir, et à se tourner vers l'Afrique, le Portugal et les autres pays lusophones. Des ponts doivent être  restaurés, c'est ce que souhaite démontrer le blog du projet.

 LUSOFALANTE propose des interviews, de la musique, des informations historiques et culturelles sur les divers pays où on parle le portugais. C'est un programe où alterneront des informations locales et musicales des pays d'origine des personnes interviewées, une machine à diffuser les fruits des métissage et les emprunts qui rendent la langue portugaise si riche et dynamique.

Clique para ouvir o teaser do programa de rádio Lusofalante

Cliquez ici pour entendre la présentation du programme de rádio Lusofalante

Il s'agit d'établir des échanges entre artistes, compositeurs, poètes, écrivains, linguistes, acteurs culturels, parlant tous le portugais. Nous sommes persuadés que le fait d'être attentif à ce qui se passe autour de nous, à la vie des autres, augmente notre capacité à remettre en question nos propres certitudes. La raison d'être de Lusofalante est cette curiosité qui nous aide à observer le monde sous des angles variés, à nous enrichir et nous redécouvrir au contact de l'autre. 

Comme l'écrit le poète et compositeur brésilien Siba :

Chaque fois que je fais un pas, le monde est remis en question.

La fascination de l'écoute de l'autre

“Nous nous consacrons aux couleurs, rythmes et parlers divers de tous ces pays qui sont d'une certaine façon, un bien commun. On trouve, entre autres, parmi les personnes interviewées les Mozambicains  Malangatana NgwenyaPaullina Chiziane, Stewart Sukuma et Costa Neto, les chanteurs Zeca Baleiro, du Brésil, et Lura, du Cap VertJoel Rufino dos Santos e Vitor Ramil, Filipe Mukenga, Alemberg Quindins e Aureliano Souza, Nei Lopes, Ruth Monserrat, Calane da Silva. Elles sont 22 au total”.

Ce programme illustre par la musique cette recherche de connaissance mutelle, il fait connaître des artistes qui, tout en étant très proches en terme de liens musicaux culturels et linguistiques, voient leurs œuvres peu diffusées dans les pays de langue portugaise.

Durant chaque entretien, nous recueillons des informations faisant découvrir la même histoire sous des aspects différents, c'est ce qui est passionant dans l'écoute de l'autre. Chaque rencontre est  porteuse d'informations précieuses sur un processus de construction historique  et politique. 

Oiça a entrevista com Ruth Monserrat, do Brasil, no primeiro programa Lusofalante

Écoutez l'interview de Ruth Monserrat, au Brésil,  dans la première émission Lusofalante

Parler de langues qui disparaissent, de langues interdites, ou de langues invisibles, est une manière de mettre en évidence l'histoire de peuples qui ont été décimés, de libertés qui ont été conquises. Et ce sont toujours des versions d'une même histoire avec le regard toujours différent de celui qui les raconte.

Par exemple, Ruth Monserrat, linguiste au Brésil, nous a raconté que dans une langue indigène, l'absence de pronoms possessifs ne permet pas de dire:”mon épouse”. Dans cette langue, on l'exprime en parlant de “celle que je “fais être” à mon côté” 

Derrière chaque langue se cache des façons diverses et vivantes  d'être au monde.

Mário Lopes de São Tomé et Príncipe, un ami récent de Lusofalante, à créé un projet appelé “Nous sommes tous cousins”. Ces jours-ci, en regardant les gens marcher dans les rues de Rio de Janeiro, je me suis répété à voix basse “Nous sommes tous cousins”. J'aime penser de cette façon. Cela me donne un sentiment d'appartenance, un certain confort inexplicable devant la folle et merveilleuse aventure de ma vie sur cette planète, à la fois si vaste et si petite.

Joel Rufino dos Santos de Lusofalante s'exprime sur une réalité : “Nous ne nous connaissons pas les  Africains”. Comment la culture africaine et par voie de conséquence la langue africaine imprègne intrinsèquement notre manière de nous comporter, d'être, de parler ? Il observe combien cette amnésie historique nous accompagne encore et nous empêche de prendre pleinement conscience de qui nous sommes.

Pode ouvir Joel Rufino dos Santos, e também Vitor Ramil, ambos do Brasil, no sexto programa Lusofalante.

Vous pouvez entendre  Joel Rufino dos Santos, et  Vitor Ramil, tous les deux du Brésil, dans le sixième programme Lusofalante.

La connaissance par l'autre, l'être par l'autre, nous le découvrons par “les langues que nous ne savions pas connaître” : c'est ce qu'écrit Mia Couto, un écrivain du Mozambique.

Vous pouvez en savoir plus et écouter tous les programmes Lusofalante sur le blog. Le contenu se retrouve également sur : iTunes de l'Université de Coimbra et sur Radiotube. Suivez la page Facebook pour les mises à jour.

Lusofalante est produit par Elizabeth Rodrigues, Marcelo Brissac et Paulo Brandão, au Brésil ; au Mozambique par  Stewart Sukuma et au Portugal par Costa Neto, avec l'aide de Lílian Gomes pour la partie blog au Brésil. Le contenu de Lusofalante peut-être utilisé comme un matériel didactique et peut-être retransmis sur des radios privées universitaires et culturelles. Il a été récompensé par le Prix Roquette-Pinto de l'association des radios privées du Brésil  (ARPUB) .

Vous pouvez lire également d'autres articles écrits pour la Journée mondiale de la radio de Global Voices Lusophonie :
13 fev 2014 – Des histoires de narco trafic dans la musique rap de Guinée-Bissau
14 fev 2014 – Une journaliste portugaise parle des radios communautaires de l'Australie et du Timor oriental

Laos : Un centre pour la protection des éléphants

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Photo from Facebook page of Elephant Conservation Center

Photo de la page  Facebook du Centre pour la  protection des éléphants

On appelait autrefois le Laos “le pays au million d'éléphants“, mais aujourd'hui la population de ces animaux a été réduite à quelques centaines du fait du braconnage et du commerce illégal de l'ivoire. 

On estime le nombre d'éléphants sauvages aujourd'hui à entre 300 à 600 individus :

Éparpillée en petites troupes fragmentées, la population d'éléphants sauvages compte environ 300 à 600 animaux. Comme dans beaucoup d'autres pays, les éléphants sauvages du Laos sont menacés par le comportement des humains. Il comprend la déforestation, le braconnage, l'extension de l'habitat humain et les conflits entre les éléphants et les hommes.

Par ailleurs, il y aurait environ 420 éléphants en captivité :

La triste population des éléphants en captivité est sur le déclin, il y en aurait seulement 420 au Laos. Le nouveau millénaire à apporté avec lui le fardeau de la productivité, les Mahouts (propriétaires d'éléphants), sont obligés pour survivre de faire travailler leur animal sept jours sur sept. Les éléphants sont surtout employés dans les exploitations forestières, une activité très dure et dangereuse. De ce fait les éléphants mâles sont trop fatigués pour se reproduire et meurent souvent à la tâche.

Heureusement, on constate actuellement une prise de conscience croissante de la nécessité de protéger les éléphants dans ce pays. Un des organismes les plus efficaces pour cette sensibilisation est le Centre pour la protection des éléphants.

Le Centre pour la protection des éléphants est bien différent des camps d'éléphants pour les touristes, il possède une unité destinée à la reproduction,  à l'allaitement des “petits” et au diagnostic et traitement des maladies. Ne vous attendez pas à y voir des groupes de touristes montés sur ces éléphants toute la journée…

C'est le premier hôpital pour éléphant qui sert aussi de base d'écotourisme. Il offre une assistance technique et des moyens d'existence aux propriétaires d'éléphants qui comptent sur leurs animaux pour leur revenu quotidien.

Le centre est également un sanctuaire permettant de recueillir des éléphants en détresse. On y a  entre autre récupéré un jeune éléphant appelé d'abord Noy. Après quelques années, l'éléphant choisira  son nouveau nom selon une procédure que décrit la vétérinaire en chef Emmanuelle Chave :

A l'âge de trois ans, les éléphants commencent à s'entraîner avec leur futur mahout, pour apprendre les différents signaux leur permettant de travailler avec des humains. Un chamane accompagne ce voyage crucial pour l'éléphant, du monde de  la forêt à celui des humains. À la fin de sa formation, on offre à l'éléphant trois morceaux de canne à sucre sur lesquels sont écrits des noms. Le nom écrit sur le premier morceau qu'il saisit sera le sien.

Brita a visité le centre et lui reconnaît un rôle positif pour le bien-être des éléphants :

Le Centre pour la protection des éléphants est sans doute un des rares endroits où il n'est pas question d'adapter les éléphants aux rythmes et besoins des hommes, mais au contraire de s'adapter aux rythmes et besoins des éléphants. 

Je suis très difficile quand le moment est venu de “placer” un éléphant car il y a trop d'endroits où ils sont maltraités et s'épuisent en transportant des grumes d'arbres ou en satisfaisant les caprices des touristes.

Jo ebisujima a aussi visité le centre et y a découvert qu'installer un fauteuil sur le dos d'un éléphant est très pénible pour l'animal :

Une des choses les plus importantes que j'ai apprise, c'est que les fauteuils qui sont utilisés pour porter les personnes et les bagages sur le dos des éléphant (hawdah) ne sont pas vraiment agréables pour eux. Ceci est dû à la forme de leur squelette… le plus confortable pour l'éléphant est d'être chevauché par une personne assise sur leur cou, sans aucun harnachement. 

Pascal Simbikangwa, premier accusé de génocide au Rwanda devant la justice française

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Il aura donc fallu 20 ans d'efforts sans relâche pour emmener devant la justice française les génocidaires du Rwanda. En dehors du Rwanda, il y a eu des procès dans différents pays étrangers, particulièrement en Europe. Mais en France, aucun individu soupçonné de participation au génocide n'avait encore été porté devant la justice. Mais, depuis le 4 février, pour la première fois, vingt ans après les faits, un personnage rwandais est jugé, en France. Il s'agit du capitaine Pascal Simbikangwa qui est accusé d'avoir joué un role actif dans les massacres qui causèrent la mort d'environ 800 000 Tutsis et Hutus entre avril et juillet 1994. Des doutes persistent sur le rôle que la France aurait joué durant cette tragédie. La vidéo suivante résume les efforts fournis par la société civile pour emmener les participants au génocide devant la justice:

 Les chefs d'accusation contre le capitaine Pascal Simbikangwa sont nombreux et graves. J. Doll les rappelle dans un billet publié sur le blog youmag.com:

Pascal Simbikangwa, paraplégique et qui comparaîtra en fauteuil roulant, est jugé pour complicité de génocide et de crimes contre l'humanité : l'ancien officier de 54 ans est accusé d'avoir incité, organisé et aidé, notamment en organisant des barrages et en armant les miliciens qui les tenaient, les massacres qui firent quelque 800.000 morts en 100 jours, entre avril et juillet 1994, …..

Pascal Simbikangwa- Domaine public

Pascal Simbikangwa- Domaine public

La traduction de l'ex-capitaine Pascal Simbikangwa, en service dans l'armée rwandaise en 1994, devant la justice française est à mettre au crédit principalement de l'ONG, le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR), animé par son Président Alain Gauthier et sa femme. Il avait accepté de répondre aux questions de Global Voices en 2013. Bien que très sollicité par de nombreux journaux et autres médias, Gauthier alimente au quotidien le site du CPCR en informations détaillées sur chaque jour d'audience.

De nombreux témoins, qui occupaient des postes de responsabilité ou qui faisaient partie de l'armée et des milices lors du génocide, se montrent réticents à témoigner contre l'ancien capitaine. Cependant, quelques témoins ont confirmé les accusations contre Simbikangwa. C'est le cas, le 19 février 2014, de Sam Gody Nshimiyimana, qui était rédacteur en chef du Journal Kiberinka (Soleil couchant) en 1992. Il était l'un des rares journalistes à critiquer ouvertement le régime dictatorial du Président JuvénaHabyarimana. Certains de ses articles et éditoriaux font partie des archives sur le génocide, conservés au Centre de Formation et de Recherche Coopératives -( IWACU), une organisation non gouvernementale de promotion et d'innovation coopératives et associatives à Kigali dans le quartier de Nyakabanda. Le journaliste, appelé à témoigner, raconte les tortures contre lui dans un billet publié sur le site du CPCR : 

Pour avoir publié un article qui déplaisait à monsieur Simbikangwa et au régime, il va subir la torture, et de la part de Simbikangwa et de celle de ses acolytes. L’épreuve va durer quatre jours au cours desquels il va se faire frapper sur les pieds après qu’on lui eut bandé les yeux d’un bandeau imprégné de piment. Simbikangwa en personne est accusé d’avoir frappé le témoin avec un fer à béton. 

Maître Eric Gillet, avocat au barreau de Bruxelles, lui aussi, a comparu comme témoin à charge. De lui, dans un billet publié sur proces-genocide-rwanda.fr,  Stéphanie Monsénégo a écrit:

Avocat au barreau de Bruxelles depuis la fin des années 70, Eric GILLET avait un “long passé droits de l’Homme” quand la guerre a éclaté au Rwanda en 1990.

Ancien président d’Amnesty International en Belgique, c’est avec la FIDH Paris qu’Eric GILLET mènera ses premières enquêtes au Rwanda, d’abord pour défendre des journalistes, puis pour informer l’opinion publique internationale sur le massacre des Bagogwe, une petite communauté Tutsi du Nord Ouest du Rwanda, massacrée en janvier 1991 en représailles de l’attaque de la prison de Ruhengeri par le FPR.

Son témoignage jette la lumière sur le cercle restreint des proches de la présidence. Après une mission dans ce pays, il publie un rapport

en mars 1993 dans lequel on parle de “l’Akazu”, une nébuleuse de gens qui ont confisqué le pouvoir, les ressources, les banques. Les membres de cette “organisation” appartenaient pour la plupart au cercle de la famille présidentielle auquel s’agrégeaient des militaires. En 1993, les membres de la commission ont entendu parler entre autres de Pascal Simbikangwa comme étant associé aux escadrons de la mort. Il serait connu pour avoir torturé des journalistes.

Ce qui a surpris plus d'un dans l'audience, ce sont les réparties pleines de sarcasme de l'accusé. 

Lorsque Domitille Philippart, une des avocats du CPCR, lui demande si la date du 2 février lui dit quelque chose, il répond par la négative. “C’est la journée des Justes au Rwanda”, précise-t-elle. “Ah bon! je ne savais pas. Ca fait 20 ans que je n’y ai pas mis les pieds. Mais est-ce que je suis sur la liste? »

Eclats de rire dans la salle. L’audience est suspendue jusqu’au lendemain.

Après la Belgique, la Finlande, la Norvège, la Suisse, les Pays-Bas et l'Allemagne, la France aussi a donc son premier procès d'une personnalité sur laquelle pèsent de sérieuses accusations. Mais, compte tenu du rôle controversé attribué à des militaires français lors de cette tragédie, il est fort possible qu'il y ait d'autres personnalités soupçonnées d'avoir été mêlées au génocide qui sont toujours en liberté dans l'Hexagone. Les verra-t-on un jour aussi devant un tribunal?

La jeune infirmière d'#EuroMaidan tweete : “Je suis vivante !”

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Volunteer medics attend to the wounded

Du personnel médical bénévole soigne les blessés au matin du 14 février 2014, quand des tireurs embusqués visaient sans discrimination les manifestants depuis le toit de l'Hôtel Ukraine. Photo d'Alan Turgutoglu © Copyright Demotix

Quand les tireurs embusqués ont tiré sur la foule d'EuroMaïdan le 20 février 2014, une jeune infirmière bénévole a été touchée au cou, mais a réussi à écrire sur Twitter: “Je meurs”. Son message a été partagé par des milliers de gens, jusqu'à ce que, deux heures plus tard, elle tweete qu'elle a survécu.

Une trêve tendue entre protestataires et gouvernement ukrainien a été rompue ce matin-là, et des coups de feu de snipers ont été tirés sur une centaine de personnes [anglais] sur la place. De nombreux tirs visaient la tête ou le cou, dans le but apparemment de tuer. [Il y a des photos et videos - AVERTISSEMENT : images pouvant choquer].

Quand la fusillade a débuté, les volontaires médicaux se sont précipités sur les lieux au mépris du danger. Parmi eux, une infirmière de 21 ans de Ternopil, Olesya Joukovskaya.

Olesya est bénévole sur Maïdan depuis plus de trois mois. Selon l'administrateur d'une page Facebook sur les activistes de Maïdan du nom de “Єлюди – maidaners”, elle était connue de ses camarades volontaires pour sa bravoure. Le 19 février, veille du coup de feu, quelqu'un avait écrit sur la page Facebook pour les inciter à reconnaître Olesya et écrire à son propos.

Олеся Жуковська з Тернополя (Кременець) на Майдані з першого дня. Їй 21 рік, працює за 250 км від дому медиком-фельдшером. На Майдан поїхала як медик-волонтер. Що вона там тільки не бачила. На Грушевського їй згорів одяг, поруч граната впала…..але вона нікуди не пішла, а лишилась допомагати людям. За 3 місяці перебування на майдані захворіла, мала страшну ангіну і лежала в лікарні. кілька днів тому поїхала додому до мами, бо матуся плакала і просила показатись їй живою, а Олеся одна єдина в сім'ї. Поїхала на кілька днів додому. Але вчора, коли побачила, що коїться на Майдані, попри сльози мами, переживання тата та родини, вночі поїхала на Майдан автобусом, в якому були тільки чоловіки, 18 людей і вона сама……Зараз вона на Майдані в медпункті біля йолки. я горджусь такими як вона, думаю, що Олеся варта того, щоб Ви про неї написали».

Olesya Joukovskya est de Kremenets, région de Ternopil, et est sur Maïdan [la place centrale de Kiev] depuis le premier jour. Elle a 21 ans, et travaille comme assistante médicale à 250 km de chez elle. Elle est venue à Maïdan comme volontaire médicale. Elle y a tout vécu. Sur Hrushevskovo [la rue où ont eu lieu les premiers heurts] ses vêtements ont pris feu quand une grenade est tombée à côté d'elle… mais elle n'est pas partie, elle est restée pour aider les gens. Au bout de trois mois sur Maïdan, elle est tombée malade, a eu une une mauvaise angine et a dû rester à l'hôpital.

Il y a quelques jours elle est rentrée à la maison voir sa mère, parce que la maman pleurait et demandait à sa fille unique de revenir vivante. Elle est restée quelques jours dans sa famille. Mais hier, voyant ce qui se passait sur Maïdan, malgré les larmes de sa maman et l'inquiétude de son papa et de la famille, elle a pris un bus de nuit pour Maïdan avec 18 personnes, tous des hommes…. A présent la voilà sur Maidan, au poste médical voisin du “sapin de Noël”. Je suis fier des gens comme elle, je pense qu'Olesya mérite qu'on écrive sur elle [sur votre page].

Le lendemain, les tireurs embusqués ouvraient le feu sur les manifestants. Olesya a tweeté ce matin-là :

VENEZ TOUS À KIEV, DE SUITE, PAR TOUS MOYENS ! On a besoin de votre soutien ! Si un massacre a commencé dans la matinée, le soir il y aura l'horreur ! Surtout si les troupes russes arrivent pour fusiller les extrémistes de l'Occident [le terme employé pour les manifestants par les déclarations officielles de Poutine].

L'horodatage faisant foi, quelque 20 minutes plus tard elle recevait une balle dans le cou, malgré son uniforme médical bien visible. Déjà blessée, Olesya tweetait [ukrainien] :

Je meurs

Son tweet est aussitôt devenu viral. Les média ont même rapporté la mort d'Olesya :

La folle histoire d'une aide médicale avec une balle dans le cou à Kiev qui a réussi à tweeter “je meurs”

Cependant, Olesya n'est pas morte, elle a été emmenée dans un hôpital et opérée. Au moment où Maïdan essayait de se faire une raison de cette mort sans précédent, elle tweetait à nouveau [ukrainien] :

Je suis vivante ! Merci à tous ceux qui me soutiennent et prient pour moi ! / Je suis à l'hôpital. Mon état est stable jusqu'à présent.

Olesya a été appelée “l'héroïne de Maïdan” [ukrainien]. Elle a gagné en un jour quelque 8.000 nouveaux abonnés sur son compte twitter. Des gens du monde entier lui ont envoyé des messages de soutien :

Olesya, bon rétablissement ! Nous sommes à Moscou, mais nous sommes avec toi et nous nous inquiétons pour toi. Tu es formidable.

Reste forte et longue vie à toi Olesya ! Ukrainiens, Turcs, Vénézuéliens, Brésiliens, nous sommes tous ensemble avec vous ! On t'embrasse

<3 d'Allemagne ! Rétablis-toi vite et reste forte. Je crois au pouvoir du peuple. Puissiez-vous gagner la démocratie pour laquelle vous vous battez !

En reconnaissance des services et du sacrifice d'Olesya, la Croix-Rouge de Hongrie a monté une action de solidarité en sa faveur :

200 bénévoles de la Croix Rouge expriment leur solidarité. Prompt rétablissement, Olesya Joukovskaïa !

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