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“C'est une fille !” : campagne contre l'infanticide des filles en Inde et en Chine

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Le site MujeresMundi, dirigé par le spécialiste de la communication Xavier Medina, un Péruvien basé en Belgique, participe à la communication de la campagne It's a girl ! (C'est une fille !) contre l'infanticide des filles en Inde et en Chine :

Les filles sont tuées dans un féminicide qui fait plus de victimes que tous les génocides du vingtième siècle. Bien que cela paraisse incroyable, ce problème est rarement porté à l'attention de la communauté internationale. Comment expliquer cet étrange silence face à l'un des plus grands problèmes de l'humanité ? 

Le site comprend une interview de Evan Grae Davis, producteur du documentaire It's a girl!, qui déclare, “Je ne me considérais pas comme un activiste jusqu'à ce que je commence à produire et réaliser le film It’s a Girl”.


Surveillance : ZunZuneo, le clone américain de Twitter qui surveille la vie privée des Cubains

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Image from Wikimedia Commons.

Une femme utilisant un téléphone public à Varadero, Cuba en 2012. Photo Wikimedia Commons.

[Les liens redirigent vers des pages web en anglais.]

« Internet est un champ de bataille ». Du moins, c’est l’image qui prédomine à Cuba. Alors que le Département d’État des États-Unis se félicite de la libre circulation des informations et des connaissances, les autorités cubaines parlent d'une cyberguerre idéologique, menée par les États-Unis contre Cuba et tout ce que représente ce pays. Les révélations de la semaine passée concernant ZunZuneo, le « Twitter cubain » créé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), fait penser que les Cubains n’ont pas tort.

 ZunZuneo, un programme fonctionnant via SMS sur tous les types de téléphones portables, était-il destiné à l’échange d’informations, d’opinions et de mèmes ? Non. ZunZuneo a été conçu dans le but de promouvoir « le changement démocratique » et de déclencher un Printemps cubain. Bienvenue dans le dernier chapitre de la guerre froide entre Cuba et les États-Unis, un fléau vieux de 6 décennies.

À l’instar d’autres initiatives de « libération », fondées sur la technologie, mises en place à l’étranger par les États-Unis, ce projet découle d'une idée irrationnelle et condescendante concernant l’impact de l’accès aux technologies de la communication chez les  populations opprimées. Nous savons que les récents soulèvements sociaux de la Tunisie à l’Ukraine ne sont pas simplement le fruit d’un festival de tweets, mais qu’ils sont nés du travail d'un solide réseau d’activistes collaborant depuis des années afin de promouvoir le changement de multiples façons, en ligne et hors ligne. S’il est vrai que les réseaux sociaux ont joué un rôle dans ces soulèvements, c’est celui d’accélérateur d’événements.

Toutefois, il semblerait que l’USAID n’ait pas étudié à la question dans le détail. Bien que cela ne soit qu’une partie des graves failles de ce programme.

ZunZuneo a été développé, déployé et promu par des agents du gouvernement des États-Unis et par des sous-traitants, sans que les personnes que le programme était supposé aider en aient connaissance. Non seulement la plateforme n’offrait aucune transparence concernant son origine, mais en plus elle a obtenu le numéro de téléphone portable d’un demi-million de Cubains, à leur insu et sans leur autorisation. Cela représente une part importante de la population utilisant un téléphone portable, qui était, à l'époque, estimée à environ 2,2 millions de personnes (pour une population de 11 millions).

Ce n’est pas le pire : les opérateurs de ZunZuneo ne se sont pas contentés d’obtenir ces numéros sans autorisation et sans en informer les utilisateurs, ils ont également surveillé le contenu des messages transitant par le logiciel. Comme l’écrit l’Associated Press (AP), « En coulisses, les ordinateurs de ZunZuneo… conservaient et analysaient les messages des abonnés et d’autres informations les concernant, y compris le sexe, l’âge, la “réceptivité” et les “tendances politiques” ». Depuis, l’USAID a rédigé un billet, démentant plusieurs éléments contenus dans l’article de l’AP, mais sans apporter de véritables réponses concernant ces affirmations.

L’AP n’indique pas si les messages interceptés étaient privés ou publics ni quelles garanties de confidentialité avaient été offertes aux utilisateurs, le cas échéant. Dans une certaine mesure, cela importe peu. En matière de doctrine des droits de l’homme, le programme ZunZuneo violait certainement les droits relatifs au respect de la vie privée des utilisateurs.

Il s’agit exactement du type de comportement que les États-Unis condamnent régulièrement chez les gouvernements étrangers. Utiliser les réseaux sociaux comme outil de surveillance ? Rien de nouveau, il suffit de regarder du côté du Pakistan, du Vietnam, de l’Arabie saoudite ou de presque n’importe quel pays qui figure sur la liste des ennemis d’Internet de Reporters sans frontières cette année. La principale différence est que l’USAID prétend avoir agi dans le but de « promouvoir les droits de l’homme et les libertés universelles ».

Bien qu’on ignore dans quelle mesure le gouvernement cubain avait connaissance du programme, il est fort vraisemblable que les autorités aient permis sciemment son déploiement. L’appareil sécuritaire d’État est robuste, bien huilé et pleinement au fait des activités liées aux réseaux de télécommunication dans le pays. Même si cela est impossible à prouver, il est probable que les autorités chargées de la sécurité nationale aient utilisé le réseau comme une manière, parmi d’autres, de surveiller les communications des citoyens.

Cela signifierait que ZunZuneo n’a pas uniquement offert un outil permettant aux agents du gouvernement des États-Unis de surveiller facilement les communications de la population cubaine, mais aussi une opportunité supplémentaire pour le gouvernement cubain de faire de même.

Le discours classique aux États-Unis est que l’embargo économique sur Cuba découle de l’horrible bilan en matière de droits de l’homme du pays. Il y a beaucoup d’éléments qui vont dans ce sens. Cependant, l’embargo a été mis en place bien avant que Cuba soit connu pour les violations systématiques des droits politiques et civils. En 1960, Fidel Castro avait émis un refus formel de l’aide proposée par le gouvernement des États-Unis et mis un terme à tous les contrats passés avec des compagnies étasuniennes, qui opéraient confortablement, et ont tiré d’énormes profits, dans le pays sous l’ère Batista. Deux ans plus tard, John F. Kennedy signait et scellait l’embargo.

Aux États-Unis, les dirigeants politiques qui continuent à défendre l’embargo sont des personnes qui ont un avantage politique et financier à le maintenir en place. De telles révélations suggèrent que les droits humains des citoyens cubains ne sont guère plus qu'un joli emballage pour un programme nettement moins noble. Et le travail de l’USAID à Cuba n’est rien de plus qu’une extension de ce programme, une extension largement occultée aux citoyens étasuniens et cubains. C’est uniquement grâce aux efforts déployés par certains organismes, comme l’Associated Press, que nous avons parfois l’occasion d’être témoins de l’absurdité de cet éternel et amer conflit.

 

Les manifestants du mouvement #CongressOccupied rejettent la proposition du Président taïwanais

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Les manifestants qui occupent le Parlement taïwanais ont rejeté une proposition de “surveillance” des futurs accords commerciaux avec la Chine avancée par le Président Ma Ying-jeou et son cabinet le 3 avril.

Les militants du mouvement #CongressOccupied ont qualifié le projet de “vide, hypocrite et décevant” car il ne laisse aucune place aux citoyens ni aucun pouvoir au Yuan législatif (parlement) pour participer au processus de négociations ou pour amender l'accord – en d'autres termes, les négociations sur ces accords resteront dans la “boîte noire”. Les manifestants ont défini un mécanisme de surveillance dans leurs revendications.

L'opposition à l'accord de libre-échange sino-taïwanais, qui facilite les échanges commerciaux entre la Chine et Taïwan, n'a pas cessé d'agiter l'île depuis l'occupation du parlement par les manifestants le 18 mars 2014. 500 000 taïwanais ont manifesté contre l'accord commercial le 30 mars.

Le président a fait pression sur le parti au pouvoir pour qu'il vote l'accord dès que possible. Il a également refusé la tenue d'une consultation publique citoyenne[zh] et a traité de criminel le mouvement d'occupation.

A man holding an angry bird. 'We do not have guns or bombs. All we have is anger. Is this why the government does not care about us?' Photo from GJ!!Taiwan. CC: NC.

Dessin détourné de Banksy. “Nous n'avons ni fusils ni bombes. Nous n'avons que notre colère. Est-ce pour cette raison que le gouvernement ne fait pas attention à nous ?” Photo de GJ!!Taiwan. CC: NC.

April Chuang, un blogueur politique réputé, critique le parlement, connu sous le nom de Yuan législatif, et traite le projet de [chinois, zh] “Réglementation pour la NON surveillance des accords commerciaux.”

我敢打賭,到時候真正通過的監督條例頂多把立法院拉進來,還是一部不折不扣的不監督條例。

J'imagine que la version finale de cette réglementation devra prendre en compte l'engagement du Yuan législatif à un moment ou à un autre, mais cela restera une réglementation sans mécanisme de contrôle.

Le fait que le Président Ma refuse de donner au Parlement la possibilité d'amender l'accord a soulevé le doute et beaucoup se demandent s'il n'a pas cédé devant le principe de la Chine continentale du “pays unique”. Selon une idée largement partagée dans les milieux politiques taïwanais, la Chine n'autorise pas le parlement taïwanais à amender les accords commerciaux car elle ne reconnaît pas Taïwan en tant que pays doté d'un parlement.

Les internautes ont exprimé leur mécontentement sur PTT [zh], le système de messagerie électronique le plus répandu à Taïwan. Certains estiment que l'impossibilité du parlement à contrôler les négociations commerciales portera atteinte à la constitution et à la souveraineté de Taïwan. Satyrs05 écrit par exemple:

這不是賣台約,什麼才是賣台約

Si cet accord ne vend pas Taïwan, quelle sorte d'accord vendra Taïwan ?

Le journaliste Lee Chih-Te fait remarquer sur Facebook [zh] que le Président Ma a refusé de reconnaître, lors de sa conférence de presse, la souveraineté de Taïwan:

對於「服貿能不能退回重談」這個問題,馬政府的標準答案是:「傷害國際信用,使得以後我們談……人家都會懷疑」。[...]在周六的記者會上,連我在內我記得三次有人提出「為什麼不能重開談判」的問題,馬英九不是刻意畫錯重點,就是背誦標準答案。但馬英九和他的團隊始終沒有發現,這是人家一直在做球,做球讓你這個政府至少在措詞上保留由台灣主動發動兩岸服貿協議重談的可能性,再不會的話,我替你們造個句:「重談在國際上不是沒有先例,例如…(這些例如請中經院李淳教授去找一些),但這會讓兩岸關係付出重大代價。我們目前並不考慮重談。」

拜託馬政府,不管你想不想重談,求求你們改一下標準答案。不要讓自己成為中南海認證的兒皇帝。這是我的噩夢,我相信也是你的。

Quand on lui a demandé si on pouvait rejeter l'accord actuel et le renégocier, le Président Ma a répondu que “une telle action compromettrait notre crédibilité et ferait douter de nous pour des négociations ultérieures.” [...] Lors de la conférence de presse de samedi, je me souviens que nous étions trois journalistes à demander au Président Ma pourquoi nous ne pouvions pas renégocier. Le Président Ma n'a pas répondu à notre question ou a donné une réponse convenue. L'administration Ma n'a jamais compris qu'on leur donnait une chance de dire clairement que Taïwan peut se réserver le droit de reconsidérer l'accord. S'ils ne peuvent pas le faire, je peux leur souffler ce qu'ils doivent dire, “Il y a des exemples d'autres pays qui ont repris des négociations, par exemple…, mais cela compromettrait sérieusement les relations commerciales, et nous n'envisageons pas la possibilité de nouvelles négociations.”

Président Ma je vous en conjure. Que vous souhaitiez ou non renégocier, s'il vous plaît modifiez votre réponse. Ne devenez pas un empereur impuissant contrôlé par Pékin. C'est à mes yeux un cauchemar. Et je pense qu'il en est de même pour vous.

Karnika Kahen contre l'homme-Dieu

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Cet article a été écrit avec la collaboration d'Inji Pennu. Les liens renvoient vers des pages en anglais.

Kanika Mishra fait tellement corps avec son art qu'il lui arrive de rêver en dessins. Et certains de ses rêves se retrouvent dans ses oeuvres.

L'art est souvent utilisé pour critiquer l'injustice sociale. A l'aide de dessins humoristiques ou de bandes dessinées, les auteurs peuvent afficher des opinions sérieuses tout en moquant les travers de la société et en traitant de sujets complexes et sensibles. Des dessins sont plus faciles à absorber, à comprendre, à partager.

Kanika Mishra

Kanika Mishra

Si le militantisme par les arts graphiques n'est pas neuve, la présence croissante de femmes dans la bande dessinée l'est. Les artistes féminines de bande dessinée travaillent souvent à s'exprimer à l'encontre des normes sociales perçues. Avec l'avènement d'Internet, des blogs et des médias sociaux, les voix féminines peuvent se faire entendre plus aisément aujourd'hui. Mais pour certaines, les conséquences peuvent être brutales.

Kanika Mishra a subi des représailles quand elle a commencé à dénoncer dans ses dessins les agissements d'un gourou. En Inde, les gourous jouent un rôle significatif dans la vie sociale. Kanika les appelle les “hommes-dieux” auto-proclamés.

Kanika s'en est prise à Asaram Bapu, l'un de ces “hommes-dieux” auto-proclamés, un personnage controversé dont on a rapporté les commentaires sexistes dans une affaire de viol, la participation à un accaparement de terrains et qui a été arrêté pour agression sexuelle sur mineur.

Réponse de Kanika lors d'un entretien par courriel :

L'Inde est un pays où un grand nombre de savants religieux ont découvert de nouvelles vérités de la vie et les ont fait connaître au monde. Ici on croit volontiers quelqu'un qui se dit un homme-Dieu. Asaram est ce genre d'individu qui revêt un habit de saint et exploite les personnes naïves. Il dit au monde de sacrifier argent, vie, famille, épouse pour [le] Gourou…

Kanika dit encore d'Asaram :

Asaram possède des biens valant des millions, possède des centaines de proppriétés immobilières dans différentes villes de l'Inde. Il a son jet privé. La plupart des leaders politiques et de titulaires de postes d'influence en Inde, surtout de droite, le visitent pour recueillir ses bénédictions qui leur donnent accès à une réserve de votes particulière. Il dit qu'il est Dieu et laisse les gens l'adorer comme Dieu ! Son fils prétend la même chose mais tous deux sont maintenant sous les verrous accusés d'avoir violé de nombreuses femmes.

L’affaire de viol qui a fini par coûter sa liberté à Asaram a amené Kanika à dire ce qu'elle pense. Elle a créé un personnage appelé Karnika Kahen qu'elle appelle “une fille ordinaire de l'Inde” avec son nom qui veut dire “Karnika parle”.

Dans sa première apparition de personnage de dessin humoristique, Karnika raillait les croyances simplistes des disciples aveugles du gourou :

Kanika's first cartoon in the Asaram series: Why don't they search him on the moon? I heard that his followers used to see his face in moon on full moon day ;)

“Pourquoi ils ne le cherchent pas dans la lune ? J'ai entendu dire que ses disciples voyaient son visage sur la pleine lune ;)” Premier dessin de Kanika dans la série sur Asaram

Dans un autre épisode, Karnika reprend les dires d'Asaram dans la célèbre affaire de viol collectif à Delhi en 2012 [fr]. Il avait fait remarquer que la victime, “Nirbhaya, était autant coupable que ceux qui l'ont violée, torturée, et tuée.” Selon Kanika,

Asaram a affirmé que la malheureuse victime du viol dans le bus de Delhi aurait dû appeler ces monstres “Bhaipisoyaa” (frères) qui l'ont violée ou elle aurait dû réciter le “mantra du gourou” pour échapper à cette catastrophe.

Lorsqu'Asaram a été pris par la police pour ses crimes de viol, Kanika Mishra a illustré la nouvelle dans un nouveau dessin. Elle a repris ses propos et les a retournés contre le gourou :

Quand les policiers ont attrapé Asaram (…), j'ai fait ce dessin où mon personnage Karnika lui demande pourquoi il n'a pas appellé le policier “Bhaiyaa” (frère) ou récité un “mantra du gourou” pour sauver ses fesses ?

Kanika's take on the Delhi gang rape: Why don't you call this police-man "brother" or recite a Guru-mantra as you suggested to the rape victim[?]

“Pourquoi tu n'appelles pas ce policier “Frère” ou tu ne récites pas un mantra du gourou comme tu l'as conseillé à la victime de viol” Réponse de Kanika à propos du viol collectif de Delhi

Pourquoi combattre un gourou, Kanika ?

J'ai voulu faire prendre conscience que cet homme n'est pas un Dieu mais un être humain normal comme nous, et nous ne pouvons même pas le dire normal puisque devant les tribunaux, un avocat a dit aux juges qu'Asaram souffre de pédophilie.

Le travail de Kanika n'est pas passé inaperçu en Inde. India Today, un “magazine politique de premier plan”, et Aaj Tak, “une chaîne nationale d'information”, ont publié le personnage de Karnika Kahen sur leur site web. Les disciples d'Asaram ont riposté par des menaces, du harcèlement, le piratage de ses comptes de médias sociaux et en la terrorisant par de multiples appels anonymes sur son mobile. Effrayée, sa mère lui a conseillé de renoncer. A quoi Kanika a répondu :

J'ai résolu de prendre Ie parti de cette fille de 16 ans qu'Asaram est accusé d'avoir violée. Si elle peut affronter ces monstres et ses disciples aveuglés et le monde entier, pourquoi je ne le pourrais pas ? Et que dirai-je à mes nièces adolescentes et aux autres petites filles à qui j'ai toujours dit d'être sans peur. J'ai donc résolu de faire d'autres dessins sur Asaram et de me moquer encore plus de ses disciples jusqu'à ce que ces sbires d'Asaram cessent de me menacer.

As he is injected with a truth serum, Asaram won't stop revealing secrets: "To hell with this Narco test, he is just not going to stop... How many more secrets he has to reveal?"

“Au diable ce sérum de vérité, il n'en finit plus… Combien de secrets va-t-il encore nous révéler ?”

Pour finir, Kanika a dû porter plainte auprès de la police et de son service d'enquête sur les infractions en rapport avec Internet, ainsi qu'auprès de la Commission Nationale pour les Femmes pour se défendre contre une page de dessins diffamatoires qui l'attaquait sur Facebook [Note : les auteurs du présent article n'ont pas réussi à retrouver la page Facebook qui semble avoir été retirée]. Entre temps, le fils d'Asaram arrêté, raconte Kanika, les menaces n'ont pas tardé à cesser.

Pour Kanika, ses dessins ont servi non seulement à dénoncer les affaies de viols, mais aussi à rendre visible un point de vue féminin.

Nous avons beaucoup de dessinateurs célèbres en Inde, mais ils sont presque tous des hommes et ils représentent en général un homme ordinaire (Aam Admi). Je ne connais pas une seule dessinatrice humoristique en Inde… [mon personnage Karnika] élève la voix sur des questions sociales et politiques variées, mais qui peut mieux qu'une fille comprendre le problème des filles indiennes ? Karnika Kahen est une “fille ordinaire “ ou “femme ordinaire” de l'Inde.

  Découvrez le travail de Kanika Mishra sur Facebook et Twitter @Kanikacart

 

La situation du blogging politique au Vietnam

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Doan Trang remarque qu'un nombre croissant de blogueurs vietnamiens s'attaquent à la question des droits humains, ainsi qu'à d'autres sujets politiques, en  

publiant des opinions et des analyses, et en recherchant même parfois des données et faits inédits. En dépit de leur style parfois ‘émotif', qui peut trahir le fait qu'ils ne sont pas (des journalistes) professionnels, ils remplissent le vide laissé par les médias traditionnels sur ces sujets, qui, dans la plupart des affaires, répercuteraient uniquement l'information sans l'accompagner d'une analyse en profondeur.  

Mais quelques uns seulement de ces blogueurs publient en anglais:

Même si de grands progrès ont été faits, les médias alternatifs au Vietnam s'adressent surtout et toujours aux lecteurs vietnamiens. En d'autres mots, les blogueurs parlent toujours “entre eux” ou “écrivent pour leurs compatriotes” uniquement. Les articles en anglais, si on en trouve, sont le résultat de l'attention fortuite d'un reporter étranger pour la situation des droits humains au Vietnam, à partir d'une enquête menée via son réseau personnel de contacts.  

Le Pape François, un pape pas comme les autres

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Avant de devenir Pape, le Cardinal Bergoglio emprentait les transports publics comme tout le monde. Photo extraite de sa page Facebook

Avant de devenir Pape, le Cardinal Bergoglio empruntait les transports publics comme tout le monde. Photo extraite de sa page Facebook - Domaine public

En un an de pontificat, Giorgio Bergoglio, l'ancien archevêque de Buenos Aires et maintenant devenu Pape François a surpris le monde entier. D'abord par sa provenance même, car c'est le premier latino-américain à accéder à ce statut en 2000 ans de vie de l’Église catholique. Ensuite, il a démontré une originalité et une énergie débordantes dans de nombreux domaines. Jusqu'à son élection, malgré l'importance de Saint François d'Assise dans l’Église, aucun pape n'avait choisi de porter son nom. Ensuite, il y a eu ces gestes spectaculaires, déjà indicatifs d'une personnalité peu commune que les pauvres des bidonvilles de Buenos-Aires connaissaient déjà.

Dans un billet publié sur adiac-congo.com intitulé “Pape François: l'an I d'un pontificat étonnant“,  Lucien Mpama, de Kinshasa, RDC, écrit :

Pas de mules rouges de pape au pied mais des souliers à bouts arrondis, comme tout curé de campagne – surtout jésuite. Pas de luxueuses voitures de fonction, des limousines coûteuses entretenues à coups de millions mais une Ford Mondeo, presque ordinaire, en tout cas de celles que l’on croise à chaque coin de rue même en Afrique (héritage de son prédécesseur ; son secrétaire à lui circulant dans et hors du Vatican à vélo). Pas d’aide de camp portant sacoche et tout le nécessaire d’un chef d’État. Pas d’appartements pontificaux (de 500 m2) mais un logement spartiate dans la Maison Sainte Marthe, la maison des cardinaux de passage au Vatican, construite par Jean-Paul II. 

Sur le plan social, c'est comme si l’Église redécouvrait la théologie de la libération des années '70. Jean-Thierry Verhest consultant en relations interculturelles à Bruxelles, expliquait ce que fut cette doctrine qui puisait sa source en Amérique latine, mais s'est développée aussi dans d'autres parties du monde, notamment en Afrique du Sud, aux Philippines et en Corée du Sud, sur le site Trilogies:

Le monde actuel n’est donc pas plus civilisé, disent-ils, que quand les hommes réglaient leurs différends à coups de poings et de gourdins. Il est, au contraire, plus dangereux et plus cruel. La capitalisme, particulièrement sauvage dans les pays du Sud, en est la cause. Ils estiment que les masses du “tiers-monde” ont à recouvrer la dignité humaine que le Créateur leur a donnée.

Le Vatican ne cachait pas sa méfiance. Le site croire.com rappelle les prises de positions de la Congrégation de propagation de la foi, dirigée par le Cardinal J. Ratzinger, futur Benoit XVI:

 La Congrégation pour la doctrine de la foi s'est prononcée à deux reprises sur la théologie de la libération. La première instruction, le 6 août 1984, met en garde contre les déviations dues à l'introduction d'éléments du marxisme et critique les lectures rationalisantes de la Bible qui réduisent l'histoire du Christ à celle d'un libérateur social et politique.
 La seconde instruction, le 22 mars 1986 est plus favorable et intègre cette théologie au magistère romain de l'Église. La théologie de la libération est relue de manière positive en y introduisant la dimension spirituelle d'une théologie de la liberté.

Pourtant, à son élection, Bergoglio n'avait pas suscité que de l'admiration. Son rôle lors des dictatures militaires en Argentine avait provoqué des réactions plutôt défavorables. Il n'a pas fallu longtemps pour que le nouveau Pape se fasse entendre en matière de respect des droits humains et de défense des porte-paroles des militants. Une des premières personnalités à être reçues au Vatican fut le dominicain Gustavo Gutierrez, considéré comme l’un des fondateurs de la théologie de la libération.

Il tient aussi des propos surprenants. Ainsi, dans une interview publiée par plusieurs journaux, n'a-t-il pas traité de problèmes tels que l'homosexualité. Commentant une phrase que le souverain pontife avait prononcée dans l'avion le ramenant de Rio, Henri Tincq a écrit sur slate.fr:

Le pape François ne met pas un terme à l’historique conflit entre l’Eglise et la population homosexuelle, mais sa déclaration dénote une bienveillance de ton et une compréhension inconnues, jusqu’à ce jour, à ce niveau de responsabilité dans l’Eglise. Ce n’est pas un changement de position, mais le souhait, qu’il faut saluer, d’une plus grande tolérance

Dans un billet d'Africeleb, publié par seneweb.com, le Pape François a donné une conception étonnante de l'enfer:

À travers l’humilité, la recherche de l’âme, et la contemplation de la prière, nous avons acquis une nouvelle compréhension de certains dogmes. L’Église ne croit plus en un véritable enfer où les gens souffrent. Cette doctrine est incompatible avec l’amour infini de Dieu. Dieu n’est pas un Juge mais un ami et un amant de l’humanité. Dieu ne cherche pas à condamner, mais seulement à embrasser. Comme la fable d’Adam et Eve, nous voyons l’enfer comme un dispositif littéraire. L’enfer est simplement une métaphore de l’âme isolée, qui, comme toutes les âmes,seront finalement unies dans l’amour avec Dieu.

Dans son message, intitulé “Fraternité, fondement et chemin de la paix” destiné à être lu dans toutes les églises catholiques du monde à l'occasion de la Journée mondiale pour la paix, le 1er janvier 2014, le Pape François avait lancé un appel à davantage de fraternité entre les hommes et de solidarité de la part des gouvernements. Il rappelle les devoirs des états envers leurs peuples, selon le site des paroissiens-progressistes:

Les États ont trois devoirs envers leurs peuples, estime le Souverain pontife : “Le devoir de solidarité, qui exige que les nations riches aident celles qui le sont moins, le devoir de justice sociale (…) et le devoir de charité universelle, qui implique de promouvoir un monde plus humain pour tous.” Estimant qu'on assiste à un recul de la “pauvreté absolue”, le pontife regrette “l'augmentation inquiétante de la pauvreté relative”, qui amène à de graves “inégalités entre des personnes et des groupes qui cohabitent dans la même région ou dans un contexte historico-culturel déterminé”. “Dans un monde caractérisé par la ‘globalisation de l'indifférence’ qui fait qu'on ‘s'habitue’ lentement à la souffrance de l'autre”, le monde a besoin de plus de fraternité, .

Son activité ne se limite pas qu'à des actions spectaculaires car il a entrepris une profonde réforme de l'Eglise.  Le cardinal Philippe Barbarin explique, dans cette vidéo, les deux grands chantiers lancés par le pape François : la réorganisation de la curie et les finances du Vatican. Ce reportage a été réalisé par la web TV/lyon fourvière à l'occasion du consistoire qui s'est déroulé le 22 février 2014, à Rome: 

Sur le site oeildafrique.com, Bona, se réjouissant de la nomination du Cardinal Laurent Monsengwo de la République démocratique du Congo, dans une structure, composée de huit cardinaux, créée par le Pape François pour le seconder dans les réformes de l'Eglise, a écrit:

L’archevêque de Kinshasa, Cardinal Laurent Monsengwo fait désormais parti des huit cardinaux qui aideront le pape de l’église catholique dans le travail de la réforme de la curie romaine. Le Pape François l’a annoncé ce samedi 13 avril.

La curie romaine, le gouvernement du Vatican, est traité de pléthorique. Elle est composée d’une secrétairerie d’Etat, de neuf congrégations romaines, de trois tribunaux, de douze conseillers pontificaux, mais aussi de six commissions pontificales et d’autant d’instituts en tous genres. Le Vatican emploie près de 3 000 personnes.

En ce qui concerne la pédophilie au sein de l'Eglise, le site web.afriqueredaction.com rapporte les propos sans équivoque qu'il a tenus récemment devant le Bureau catholique international de l'enfance (BICE) au Vatican.

“Blackout” de la presse du Myanmar, en soutien aux journalistes en prison

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Myanmar journalists joined a protest in Yangon over the jailing of a fellow journalist. Photo by Manaw Htun, Copyright @Demotix (1/7/2014)

Les journalistes du Myanmar manifestent à Rangoon contre l'arrestation d'un de leurs collègues journalistes. Photo de Manaw Htun, Copyright @Demotix (1/7/2014)

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en anglais]

Le 11 avril, plusieurs quotidiens et journaux du Myanmar ont publié une page vide en couverture de leurs publication pour protester contre l'arrestation et la détention de journalistes par le gouvernement.

Le Réseau des Journalistes du Myanmar fait savoir que cinq journalistes sont actuellement détenus au Myanmar, malgré l'engagement du gouvernement de rétablir la liberté d'expression des médias dans le pays.

La manifestation a été organisée suite à la condamnation à un an de prison par un tribunal local d'un journaliste de la Democratic Voice of Burma (DVB), une publication indépendante sur internet, pour avoir ‘pénétré sans autorisation dans un bâtiment du gouvernement et gêné le travail d'un fonctionnaire'. L'affaire concerne Zaw Pe, un journaliste qui couvrait un programme de bourses d'études financé par le Japon en 2012. Il a été accusé de violation du domaine public alors qu'il essayait de visiter et de filmer un bureau du Ministère de l'Education du centre du Myanmar pendant les heures de travail.

Lors d'un entretien avec Irawaddy.com, le responsable de DVB, Toe Zaw Latt, estime que cette condamnation est “scandaleuse”:

Il filmait cette vidéo pendant les heures de bureau. Il est scandaleux qu'il soit condamné pour violation de l'espace public… On peut s'interroger sur l'état de la liberté de la presse dans le pays.

Ce n'est pas bon signe pour la liberté de la presse, si les journalistes sont poursuivis pour couvrir l'information pendant les heures de bureau. On s'inquiète que de tels actes puissent être le signe de nouvelles restrictions sur la liberté de la presse, comme par le passé.

Phoe Thauk Kyar, rédacteur en chef du quotidien New Golden Land, déclare qu'une interview menée par un organe de presse ne doit pas être considérée par les fonctionnaires comme perturbatrice ou criminelle:

C'est tout à fait injuste. Le seul fait de poser une question ne perturbe pas les fonctionnaires. C'est la preuve que le gouvernement veut faire pression sur les médias.

Ye Myint Pe, rédacteur en chef du quotidien le Standard Time, craint que ce verdict “injuste” ne crée un précédent pour tous ceux qui travaillent dans le secteur des médias:

Cette [arrestation] injuste [crée] un précédent pour les médias. Les acteurs des médias doivent s'y préparer. L'ordre voulu par la loi mène au désordre. Les suppressions et les injustices sont toujours de mise. C'est la base qui va en souffrir le plus.

Thein Nyunt, parlementaire, craint que le problème puisse ternir l’image des professionnels des médias:

La condamnation de journalistes ne devrait exister qu'après consultation du Conseil de la Presse, à l'heure où des décrets de lois sur les médias vont être votés. Je souhaite ajouter que cela peut ternir l'image des médias et des professionnels des médias alors que le quatrième pouvoir joue un rôle primordial dans la transition démocratique.

La loi dont il est question a récemment été mise en place par le gouvernement dans le cadre de la transition du Myanmar vers la démocratie. Mais pour le site Irrawady, la détention de journalistes sur des accusations fallacieuses pourrait tout simplement signifier que le pays fait un retour en arrière vers les “jours sombres de la liberté de la presse”.

La promesse du Président Thein Sein de lever la censure et de faire respecter la liberté de la presse sonne creux. Les réformes en Birmanie stagnent ou même régressent. Nous demandons au gouvernement de libérer immédiatement tous les journalistes détenus.

Avant Zaw Pe, Ma Khine, un journaliste de Eleven Media, a été condamné à trois mois de prison en décembre dernier, accusé d'avoir illégalement utilisé des termes grossiers lors d'une enquête journalistique sur la corruption judiciaire. D'autre part, le directeur général et quatre journalistes de l'hebdomadaire Unity Journal sont toujours en prison et se sont vus refuser une libération sous caution, accusés d'avoir violé la loi sur le secret défense (une loi qui date de l'époque coloniale) en soumettant une demande d'enquête sur la production secrète d'armes chimiques par les militaires.

Benjamin Ismaïl, le directeur du bureau asiatique de Reporters Sans Frontières, se joint aux groupes des médias du Myanmar pour demander la libération des journalistes détenus:

Il est inacceptable que des fonctionnaires locaux puissent faire obstacle au travail d'un journaliste et le fasse emprisonner sous prétexte que cela les dérange. Nous demandons aux autorités locales de libérer Zaw Phay et au gouvernement de s'assurer que la liberté des médias est respectée de la même manière partout, sans faire de différence entre Rangoon et le reste du pays.

Shawn Crispin du Comité de Protection des Journalistes met en garde le gouvernement du Myanmar sur le fait que la bonne volonté dont il a fait preuve pour la mise en place des réformes démocratiques depuis 2011 est en train de s'éroder doucement:

La condamnation actuelle du journaliste Zaw Pe est le dernier indice qui montre que la réforme démocratique promise en Birmanie fait rapidement marche arrière.

La condamnation de Zaw Pe semble représentative de la résistance grandissante des fonctionnaires quant au respect des droits des professionnels des médias. Lors d'un récent forum public, le Ministre Délégué à l'Information et le porte-parole présidentiel UYe Htut ont critiqué les journalistes de l'Associated Press pour la couverture médiatique faite sur les tensions ethniques dans l'état Rakhine. L'Associated Press avait rapporté que la violence avait entraîné la mort de dizaines de musulmans.

Le problème qui se pose avec l'Associated Press est qu'il y a eu des articles publiés… sans qu'ils soient validés par le gouvernement… Et même si l'on se réfère au code de conduite de l'agence AP, il y a des critères très stricts sur le processus de publication d'articles non vérifiés; ils ne respectent donc pas leurs propres règles sur l'utilisation de leurs sources.

La durée des visas des professionnels des médias étrangers au Myanmar a été réduite à la suite des incidents.

Dans un éditorial, Eleven Media résume l'état de la liberté d'expression des médias au Myanmar:

Actuellement les journalistes au Myanmar doivent pratiquer l'autocensure, même si leurs articles ne sont plus soumis à la censure avant publication. Un journaliste peut être mis en détention à n'importe quel moment pour son article. Il y a trop de lois que les autorités peuvent faire valoir pour contrôler la liberté d'expression. Il y a une loi comme la Loi sur les services secrets birmans ou d'autres lois qui peuvent envoyer les journalistes en prison en les accusant de diffamation, violation de l'espace public, utilisation d'un langage grossier, et trouble du travail des fonctionnaires. Mais il y a peu de lois pour protéger la liberté d'expression des journalistes.

La censure oblige Navalny à quitter la plateforme de blogs LiveJournal

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Images remixed by Andrey Tselikov.

Collage de Andreï Tselikov.

Le plus célèbre blogueur de Russie (ou bien, comme il se définit lui-même dans sa bio, “pourfendeur de la corruption, fils, mari, père”) a été contraint de quitter LiveJournal, la plateforme de blogs très populaire en Russie qui lui avait permis de se faire connaître. A cause de la censure du gouvernement, et en dépit des tentatives pour la contrer [en français], l'équipe d'Alexeï Navalny a du lancer un nouveau blog sur un site autonome, navalny.com. Comme Navalny se trouve encore en résidence surveillée, c'est sa femme qui gère techniquement ce blog. Selon son premier billet, ce blog se veut une tentative de relancer de zéro la relation avec les organismes de règlementation d'Internet, qui prétendent que le blog initial de Navalny contient des appels à des manifestations illégales. A l'heure où est rédigé cette brève, le contenu original n'apparaît pas sur le compte de Navalny sur LiveJournal, à l'exception des liens vers les posts sur le site navalny.com.


Le “repassage des seins” en ligne de mire au Cameroun

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Josiane Kouagheu s’attaque à la pratique du ‘repassage des seins’ au Cameroun:

Je n’ai jamais voulu parler de ce sujet trop sensible. Il me touche. Dans tous les sens, j’ai trop de victimes autour de moi. J’ai voulu me taire. Mais, que faire quand autour de toi, la télé, Internet, les magazines et autres qui vantent la beauté féminine, n’ont aucune influence chez certaines personnes qui continuent de se dire : « Les seins de ma fille ne doivent pas pousser très vite ! Il faut tout faire pour les masser »…

Leurs instruments

Une pierre, des épluchures de bananes plantain et les feuilles d’un arbre « ngwollne » (je le prononce en ma langue maternelle) passées sur un feu à bois. Et les serre-seins aussi !

Dès que tout est bien chaud, on les passe sur des seins nus. On masse encore et encore. La petite fille, qui généralement croit que tout est normal, crie de douleur. Elle a mal. Mais, sa maman lui répète que tout va bien et que c’est pour son bien.

Certaines femmes après les massages mettent des serre-seins sur la poitrine de leur fille. Ce tissu, plein d’élastiques, sert à compresser les seins de la jeune fille, à les aplatir…

Je veux juste dire à nos mamans, à nos tantines, à nos grand-mamans, laissez les seins de vos filles, nièces, petites filles, tranquilles. Nous vous appelons toutes mamans :

S’il te plaît maman, laisse mes seins tranquilles !  

Cliquez ici (EN) pour voir un documentaire sur cette pratique.

La Chine censure un court-métrage de science-fiction de Hong Kong

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Un court-métrage de science-fiction intitulé “Hong Kong sera détruit après 33 ans” est devenu un succès viral et a provoqué l'ire des censeurs chinois.

La vidéo de sept minutes et vingt-huit secondes a attiré 645 000 vues depuis son téléchargement sur YouTube. Elle met en scène des Hongkongais apathiques, que laissent, indifférents, approcher un météorite à l'impact prévu pour 2047 — l'année où Hong Kong, une région administrative a statut spécial de la République de Chine, cessera d'avoir des lois distinctes de celles du continent.

Dans le film, plus des deux tiers des habitants de la ville ainsi que des grandes entreprises s'en vont après avoir pris connaissance de la menace du météorite. L'évacuation qui en résulte permet aux petites entreprises de prospérer et libère des logement pour tous. Dans un sens, et malgré sa ruine imminente, la ville renaît. Finalement, les scientifiques réussissent à détruire le météorite avant l'impact.

La vidéo révèle l'anxiété des Hongkongais quant aux problèmes politiques et sociaux de leur ville sans cesse plus peuplée et matérialiste, et du nombre croissant de Chinois continentaux qui s'y sont installés depuis la rétrocession à la Chine en 1997. Elle envoie un message opposé à la vision partagée des Chinois du continent, selon laquelle Hong Kong aurait dépéri depuis longtemps sans le soutien économique de la Chine.

Un cyber-citoyen, “iseeyouinmyheart“, commente sur YouTube :

À mes yeux, HK est déjà mort. Je ne ressens plus l'atmosphère de liberté, de justice, celle du règne de la loi et d'équité que je ressentais avant 1997.

Inévitablement, le court-métrage a été censuré sur les sites de vidéo chinois tels que Youku. D'après le blog Fei Chang Dao, les résultats des recherches pour “33 ans” ont été supprimés de Baidu et de Sina Weibo. D'après le China Digital Times, l'ordre des autorités de la propagande chinoise a filtré sur internet:

Screenshot from the short video "Hongkong will be destroyed in 33 years"

Capture d'écran du court-métrage “Hong Kong sera détruit après 33 ans”

国信办:全网立即查删1,“声援、营救唐吉田等失踪律师”的相关信息, 2,鼓吹港人“自救”的科幻短片“香港将于33年后毁灭”相关视频、文字等。

Bureau National de l'Information: Retirer immédiatement ce qui suit de tous sites internet : (1) informations liées au “soutien et secours à Tang Jitian et aux autres avocats disparus”; (2) vidéo, texte, etc. en faveur du court-métrage de science-fiction sur les Hongkongais “qui se sauvent eux-mêmes” intitulé “Hong Kong sera détruit après 33 ans”.

Yik Kan Cheung, artiste en effets spéciaux et directeur de la post-production de la vidéo, a dit à The Diplomat la raison pour laquelle l'équipe pense que la vidéo a été bannie sur le continent:

Nous croyons que la raison pour laquelle la vidéo est censurée par les autorités est qu'ils pensent que ce qu'ils font permet à la société de rester en paix. Mais ce que nous pensons qu'ils font, c'est de maintenir les gens éloignés de la vérité: que la Chine est en train d'essayer d'étouffer Hong Kong en y important des Chinois du continent jusqu'à ce qu'il y ait suffisamment de gens pour qu'ils contrôlent les élections. Après ça, il n'y aura plus d'élections libres à Hong Kong.

Cambodge : une analyse de la crise foncière et du logement

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Hallam Goad a analysé les enjeux et les problèmes qui ont sapé le développement urbain au Cambodge au cours de ces deux dernières décennies :

Phnom Penh a appliqué presqu'à la lettre les traditionnels clichés des pays émergents, où les pauvres des villes doivent subir de nombreux inconvénients. Et peu de gens reconnaissent que cela aurait pu être évité en grande partie.

Avec plus de 150 000 habitants déplacés depuis 1990, l'histoire est loin d'être reluisante et dans bien des cas, a aggravé et exacerbé ce qui était déjà une existence très précaire.

Vkontakte, le plus grand réseau social de Russie, dit non à la censure

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Iron Durov. Images remixed by Kevin Rothrock.

Iron Durov. Photo montage de Kevin Rothrock

 

Pavel Durov, fondateur et PDG du réseau social russe VKontakte, a une nouvelle fois utilisé son compte comme tribune pour s'exprimer contre la censure d'Internet en Russie. Le 16 avril 2014, dans un post court, mais caustique [russe, ru], Durov a affirmé que Vkontate faisait face à des pressions de plus en plus fortes pour fermer le groupe en ligne anti-corruption créé par l'opposant Alexey Navalny. Un peu plus tôt, par ordre du Bureau du procureur général, le blog de Navalny sur LiveJournal a été bloqué en Russie [voir article sur Global Voices], ce qui s'est soldé par un accès à LiveJournal interrompu sur tout le territoire russe. Dans son dernier message, Durov dit que Vkontakte a également été menacé de blocage général.

Voici la traduction de l'intégralité du message de Durov :

13 марта 2014 года Прокуратура потребовала от меня закрыть антикоррупционную группу Алексея Навального под угрозой блокировки ВКонтакте. Но я не закрыл эту группу в декабре 2011 года и, разумеется, не закрыл сейчас. 

За прошедшие недели на меня оказывалось давление с разных сторон. Самыми разными методами мне удалось выиграть больше месяца, но сейчас настала пора сказать – ни я, ни моя команда не собираемся осуществлять политическую цензуру. Мы не будем удалять ни антикоррупционное сообщество Навального, ни сотни других сообществ, блокировки которых от нас требуют. Свобода распространения информации – неотъемлемое право постиндустриального общества. Это право, без которого существование ВКонтакте не имеет смысла.

Le 13 mars 2014, le bureau du procureur général a menacé de bloquer tout Vkontakte si je ne fermais pas le groupe anti-corruption d'Alexey Navalny. Je n'ai pas fermé ce groupe en décembre 2011, et n'ai certainement aucune intention de le faire maintenant.

Les dernières semaines j'ai subi des pressions de tous côtés. J'ai réussi, par diverses manoeuvres, a gagner un mois de répit, mais il est maintenant temps de dire que ni moi, ni mon équipe, ne prendrons part à la censure politique. Nous ne supprimerons ni le groupe anticorruption de Navalny, ni les centaines d'autres communautés que l'on nous demande de bloquer. La liberté d'expression est un droit inaliénable dans une société post-industrielle. Sans ce droit, l'existence de Vkontate n'a aucun sens.

Echec d'Oncle Sam dans la guerre de l'information sur l'Ukraine

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America's shortcomings in the information war over Ukraine. Images mixed by author.

Les défauts de l'Amérique dans la guerre de l'information sur l'Ukraine. Photomontage de l'auteur.

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en anglais]

La tension est grande à l'est de l'Ukraine, où les premières balles ont été tirées dans ce qui pourrait devenir un conflit armé sérieux. Ce n'est peut-être que le début de la violence, mais une guerre de l'information entre la Russie et l'Occident fait rage depuis des mois. Le 13 avril 2014, agacé par les interventions de Moscou à l'est de l'Ukraine, le Département d'Etat américain a ouvertement dénoncé la propagande russe, et fait la liste des “dix fausses vérités sur l'Ukraine” avancées par le Kremlin. Le gouvernement américain avait publié une liste similaire le mois dernier, le 4 mars, en critiquant les revendications de la Russie sur la Crimée.

Le public le plus réceptif à la “machine à propagande russe”, comme l'appelle le Département d'Etat, est sans aucun doute la population russe. Les fonctionnaires américains se soucient visiblement peu de ceux qui parlent russe, puisqu'ils publient ses deux listes seulement en anglais. Il semble qu'il n'y ait aucune traduction officielle en russe du communiqué de presse, mais plusieurs organes de presse ont résumé le texte en russe et en ukrainien. Le compte Twitter officiel de l'ambassade de Russie aux Etats-Unis, qui a plus de 21 000 suiveurs, a publié un lien vers les “dix fausses vérités”. Il n'a été retweeté [ru] que par 15 personnes.

Il n'est pas surprenant, étant donné que le document n'est pas disponible en russe, que la déclaration de démystification du Département d'Etat ait eu peu d'écho auprès des Russes. Les articles de la presse russe sur le communiqué de presse américain ont été partagés sur Twitter et d'autres réseaux sociaux. Les commentaires des blogueurs russes sont sans conteste négatifs. De nombreuses remarques portent sur l'insinuation du Département d'Etat que des “agents russes” sont actifs en Ukraine. Dans ce qui est devenu maintenant une pratique courante dans la discussion sur l'origine des combattants en Ukraine, les blogueurs décortiquent sans relâche les photos [ru] des hommes armés dans les villes ukrainiennes, et discutent pour savoir si un fusil, une veste, un casque ou n'importe quoi d'autre permet de déterminer l'appartenance à une identité.

Parmi les internautes russes qui rejettent les commentaires du Département d'Etat, la plupart semblent ne pas prendre la peine de considérer le contenu du rapport, mais accablent d'injures le Département d'Etat en termes généraux. “L'ennemi a un talent étonnant [pour le mensonge],” écrit [ru] quelqu'un sur LiveJournal. “Comment le chef du Département d'Etat peut-il avoir une tête si remplie de merde ?” demande [ru] un abonné à Facebook. “Ils mentent comme ils respirent,” écrit quelqu'un d'autre qui ajoute, “Au moins les nôtres [le gouvernement russe] restent tranquilles, mais eux [les Américains] ils mentent.” Un blogueur sur LiveJournal commente le communiqué de presse du Département d'Etat en soutenant [ru] que la preuve de l'engagement de la Russie en Ukraine est minime, en comparaison des monceaux d'informations (ou présentées comme telles) qui prouvent la responsabilité des Etats Unis dans l'augmentation de la production d'opium afghan. Pour cette raison, il prétend que “des sanctions contre les Etats Unis se justifient plus qu'une nouvelle consultation pour pénaliser la Russie.”

Les récentes tentatives de rapprochement du gouvernement américain avec les porte-paroles russes ont été pour le moins maladroites. Le 8 avril 2014, l'ambassade des Etats Unis en Russie a twitté un lien vers un article [ru] du site de l’Echo de Moscow sur des séparatistes qui confondaient l'opéra avec la mairie, à Kharkov. (L'erreur, selon l'article, prouve que les hommes n'étaient pas de la ville, et donc une intervention extérieure). L'ambassade ajoute à son tweet un mot-dièse supposé signifier “l'isolement de la Russie”, mais le mot “Russie” est mal orthographié. Apparemment, personne n'a supprimé le tweet [ru] (il est toujours en ligne à ce jour). Quelques heures plus tard, le ministère des Affaires étrangères russe a posté [ru] sur Facebook une photo de la faute d'orthographe, en se moquant de l'erreur et en proposant une aide linguistique pour les prochains “outils de propagande”.

Jusqu'à maintenant, le vote des institutions internationales sur l'annexion de la Crimée laisse entrevoir que la plupart des pays sont du côté de l'Ukraine et des Etats Unis plutôt que de la Russie. Mais pour les Russes de la rue, la guerre de l'information menée par les Américains est déjà jugée très nulle.

Gabriel Garcia Marquez est mort à 87 ans

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Le prix Nobel de littérature colombien Gabriel García Márquez est décédé jeudi 17 avril 2014 à Mexico, à l'âge de 87 ans. Le réseau colombien Caracol a publié une chronologie [espagnol] de sa vie.

Sur Twitter, Pepin Balongo dit son chagrin :

Ce ne sont plus cent ans de solitude ; désormais il y aura une éternité de solitude ; adieu Gabo.

Une association caritative russe dans la tourmente d'un plaisanterie sur Facebook

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Judge Putin. Images remixed by Andrey Tselikov.

“Citoyen, vous avez été jugé et reconnu coupable… d'humour internet” Le juge Poutine. Montage d'Andrey Tselikov.

Le post sur Facebook qui a fait licencier un journaliste russe le mois dernier n'a pas fini de faire des vagues sur l'internet russe. RuNet Echo avait déjà rapporté [voir article sur Global Voices] qu'Alexandre Erenko, de Perm, s'est fait virer pour avoir re-posté un statut insolent demandant à Poutine d'envahir sa ville, comme il l'a fait pour la Crimée, afin d'y améliorer les conditions de vie. Paradoxalement, à l'époque, Roman Romaneko, l'auteur du billet d'origine [russe], était resté indemne. Ce qui n'a pas duré.

Deux semaines plus tard, le 17 mars 2014, Romanenko racontait [russe] que le gouverneur de la région de Vologodsk (où habite Romanenko) en personne a porté plainte contre lui auprès du procureur local à cause de sa blague. Romanenko a précisé que du fait de la plainte il était interrogé par un enquêteur du bureau du procureur, qui lui a demandé s'il avait des preuves que les conditions de vie dans la régions étaient aussi déplorables que son post laissait entendre :

Вопросы были такого плана: есть ли у вас факты и документы, свидетельствующие о развале сельского хозяйства? Ответы были такого рода – отъедьте на десять километров от Вологды и сами посмотрите.

Les questions étaient de ce niveau : avez-vous des faits et des documents attestant que l'agriculture locale est en ruine ? Les réponses étaient de ce genre — allez à dix kilomètres de Vologda et voyez vous-même.

Le désagrément n'a pas fait perdre à Romanenko sa bonne humeur, même s'il a noté que “le sens de l'humour est une qualité que devrait avoir un homme politique.” Ce genre de harcèlement, poursuit-il, pourrait donner à la région la réputation d'un endroit où on est “persécuté pour des plaisanteries.”

Un subtil avertissement que le pouvoir ne semble pas avoir entendu : deux semaines plus tard, le 4 avril, une organisation caritative de santé dirigée par Romanenko a rencontré des ennuis judiciaires, qui, dit-il [russe], sont à motivation politique :

Сегодня четыре сотрудника отдела областного УВД из отдела по борьбе с экономическими преступлениями начали оперативно-розыскные действия в отношении благотворительного фонда «Хорошие люди», который я возглавляю. Изъяты и вывезены все бухгалтерские документы. [...] в стадию обострения все перешло после моего шуточного обращения к президенту о вводе войск в Вологодскую область.

Aujourd'hui, quatre collaborateurs de la section régionale du ministère de l'Intérieur pour la lutte contre la criminalité économique ont commencé à enquêter sur le fond caritatif “Les Bonnes Gens” que je dirige. Ils ont saisi et emporté toute la comptabilité. [...] tout s'est exacerbé après mon appel burlesque au président d'envahir l'oblast de Vologda.

Quand Novaya Gazeta a couvert [russe] l'affaire quelques jours plus tard, les réseaux sociaux s'en sont emparés, y compris la populaire communauté d'information sur VKontakte Lentach [russe] (antérieurement gérée par Lenta.ru, puis transférée aux utilisateurs lorsque l'ancienne équipe éditoriale a quitté le journal). Novaya Gazeta a ensuite rapporté [russe] que cela a provoqué l'attaque de Lentach par une équipe de bots, après que M. Kouvchinnikov, le gouverneur de Vologodsk, eut claqué la porte de la communauté.

Les ennuis de Roman Romanenko ne font peut-être que commencer. Ioulia Arsenieva, également associée à l'association des “Bonnes Gens”, a écrit [russe] le 9 avril que les enquêteurs ont commencé à interroger des malades autrefois aidés par le fonds. En ce moment, dit-elle, ils convoquent des personnes à problèmes hématologiques, “ceux qui peuvent se déplacer sans aide.”


Madagascar : le nouveau gouvernement du Premier ministre Roger Kolo

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Tananews, à Madagascar, a publié la liste complète des 31 membres du nouveau gouvernement malgache. Mitsangana Madagascar souligne que la liste comprend 6 femmes et que 7 ministres faisaient déjà partie du gouvernement de transition précédent. L'ancien Premier ministre Beriziky souhaite la bienvenue au nouveau gouvernement sur Twitter:

 

Allemagne : le droit de vote aux municipales pour tous ?

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Wahlen

Une électrice dépose son bulletin de vote dans une urne. Photo d'Alexander Hauk pour Bayernnachrichten.de, reproduite avec autorisation.

Les étrangers qui ne possèdent ni la nationalité allemande, ni la nationalité d'un État-membre de l'UE peuvent élire une commission d'intégration dans certaines communes allemandes. Ils ne disposent cependant d'aucun autre droit de vote. La ministre adjointe déléguée à l'Immigration, aux Réfugiés et à l'Intégration, Aydan Özoğuz, demandait le week-end dernier, dans une interview accordée à Die Welt, am Sonntag, l'octroi du droit de vote aux élections municipales à tous les étrangers résidant en Allemagne :

Chacun devrait pouvoir influer sur ce qui se passe dans son environnement immédiat. [...] Le droit de vote aux élections municipales pour les étrangers qui vivent ici depuis longtemps constituerait un instrument très important. L'intégration va de pair avec la participation politique.

Le vice-président de la CDU Volker Bouffier a critiqué cette intervention qui fait du droit de vote aux municipales “un droit de vote de second rang.” Les étrangers venant de pays de l'UE peuvent déjà participer aux élections municipales en Allemagne, seuls les citoyens non-communautaires en sont exclus. La station de radio Funkhaus Europa se demandait sur Facebook, si cela est juste.

Jasmina Petrović a commenté:

Tout à fait, ce n'est pas juste du tout. Quand un étranger, par exemple, vit ici depuis 40 ans, paie ses impôts comme les autres, a vu naître et grandir ses enfants ici, etc., il est tout à fait normal de donner le droit de vote à cette personne, peu importe la nationalité qui est inscrite sur son passeport.

Tom Mix fait remarquer que l'identification à l'Allemagne est difficile quand on ne peut pas participer à la vie politique :

C'est incroyable de devoir discuter de cela. Il est évident que les étrangers doivent pouvoir voter, et pas seulement aux municipales !!! Sinon, comment les étrangers pourraient-ils s'identifier à l'Allemagne…

Darren Tafel estime qu'il est injuste de traiter les citoyens de la même manière quand il est question de leurs devoirs, mais pas de leurs droits :

J'espère qu'il s'agit d'une question rhétorique. Chaque individu qui vit en Allemagne est également concerné par les décisions politiques. Peu importe son origine. Si les étrangers sont responsables devant la loi comme les Allemands, pourquoi ne peuvent-ils pas voter comme les Allemands ?

Dennis Urra remarque qu'il y a une distinction entre étrangers communautaires et non-communautaires lors des élections municipales :

Soit tous les étrangers peuvent voter, soit aucun ne le peut. Qu'est-ce que c'est que cette manière de créer des étrangers de seconde zone ?

Sur Twitter, les utilisateurs commentent également la proposition de la ministre adjointe à l'Intégration :

Le président du FDP de Dudweiler Tobias Raab salue l'idée du droit de vote aux municipales pour tous sur Twitter :

Et la porte-parole d'Alliance 90/Les Verts d'Essen, Gönül Eğlence, de qualifier cette demande de proposition d'avenir :

Cambodge : Un projet de loi liberticide pour Internet

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Monks in a computer shop in Phnom Penh. Flickr photo by Magalie L'Abbé

Des moines dans un cyber café à  Phnom Penh. Photo sur Flickr de Magalie L'Abbé (License CC)

Les internautes cambodgiens et les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent un projet de loi contre la cybercriminalité contenant des dispositions qui pourraient nuire à la liberté d'expression.

Bien que le gouvernement ait refusé de commenter le projet de loi, Article 19, une organisation de défense des médias, basée à Londres, a obtenu une traduction anglaise non officielle du projet. Le gouvernement avait annoncé son intention d'adopter une loi anti-cybercriminalité en 2012, mais il n'a tenu aucune consultation publique à propos de cette proposition au cours de ces deux dernières années.

Selon le Phnom Penh Post, le principal quotidien du Cambodge de langue anglaise, le projet de loi a été rédigé par le Groupe de travail du Conseil des ministres pour la formulation de la loi sur la cybercriminalité.

De nombreux internautes ont condamné les dispositions répressives du projet de loi, en particulier l'article 28, qui criminalise le contenu web qui “entrave la souveraineté et l'intégrité du Royaume du Cambodge.” Comme si ce ne suffisait pas, la même disposition pénalise la publication en ligne qui ” génère l'insécurité, l'instabilité et la cohésion politique”. Il y a peu d'information de la population sur le délit contre la “cohésion politique “

Le projet de loi criminalise également la publication de documents en ligne pouvant être considérés comme “non-factuels” et “calomnieux ou compromettant l'intégrité des agences gouvernementales, des ministères, sans s'y limiter, et à des départements aux niveaux fédéral et local.” Cette disposition pourrait décourager les critiques contre les représentants du gouvernement.

Le projet de loi interdit également la publication de contenus jugés “dommageables pour les valeurs morales et culturelles de la société.” Le projet de loi précise même le type de publications en ligne considérées comme nuisibles :

Des écrits ou des photos qui affichent des activités inappropriées de personnes, de copulations entre des humains ou des animaux ou dévalorisant les valeurs familiales et des photos qui représentent la violence domestique.

Cette disposition particulière vise à empêcher les caricaturistes d'utiliser le cyberespace pour diffuser leur message.

Les personnes reconnues coupables de cyber délits seront sanctionnées par une amende allant de 2 000 000 à 6 000 000 de riels (500 à 1 500 dollars US). Les critiques soulignent que les sanctions prévues dans le projet de loi sont plus lourdes que celles appliquées aux mêmes délits lorsqu'ils sont commis hors ligne.

Chak Sopheap, directeur exécutif du Centre cambodgien pour les droits de l'homme, a écrit que ce projet de loi sur Internet pourrait être utilisée pour harceler et punir les critiques du gouvernement:

L'article 28 peut être utilisé pour cibler des militants des droits de l'homme ou de l'opposition … Par exemple, de nombreux internautes sont très critiques et ne se limitent plus à seulement écouter un parti. Ils ont leurs propres idées.

 L'organisation Article 19 avertit que les larges pouvoirs accordés au procureur de la République dans le traitement des affaires de cybercriminalité pourraient compromettre le respect de la vie privée en ligne:

Les procureurs, plutôt que les tribunaux, jouissent de pouvoirs extrêmement étendus pour ordonner la conservation des données informatiques ou des données historiques. C'est très inquiétant compte tenu de la nature intrusive de ces mesures et que les procureurs n'ont pas l'indépendance nécessaire pour respecter l'équilibre des divers intérêts en jeu, en particulier la protection du droit à la vie privée.

L'association exhorte le gouvernement à mener des consultations publiques et à modifier le projet de loi avant de l'envoyer au Parlement:

L'organisation Article 19 est profondément préoccupée par le projet de loi sur la cybercriminalité au Cambodge, qui est bien en deçà des normes internationales sur les droits à la liberté d'expression, d'information et sur la vie privée. S'il est adopté dans sa forme actuelle, il existe un risque sérieux que l'espace actuellement libre en ligne au Cambodge renforcer la culture profonde du secret et de l'auto-censure du pays.

L'Internet s'est avéré être une plate-forme efficace pour le partage et la diffusion de nouvelles et d'informations sur la vie politique cambodgienne. A l'occasion des élections de l'année dernière, les partis d'opposition avaient exploité avec succès la puissance des médias sociaux pour recruter des militants et gagner des voix. Les jeunes avaient ouvertement critiqué les politiciens et la corruption dans le gouvernement par le biais des réseaux en ligne. Comme les stations de télévision sont financées par des entreprises pro-gouvernement, des nouvelles sur les gèves et les manifestations de l'opposition ces derniers mois n'ont principalement été rapportées que sur Internet.

S'il est adopté, le projet de loi sur la cybercriminalité pourrait constituer un des principaux obstacles juridiques pour les journalistes, les empêchant de publier en ligne leurs articles sur des questions d'intérêt public, et pour les militants des partis politiques [fr] qui cherchent à critiquer ou exiger des changements des dirigeants politiques. S'il est adopté, il pourrait exposer les Cambodgiens à des peines sévères pour leurs écrits critiques en ligne, par une réglementation plus stricte d'Internet et la censure sur les médias sociaux.

Monde arabe : Adieu, Gabriel Garcia Marquez

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Les internautes arabophones ont salué le décès de Gabriel Garcia Marquez, Colombien, Prix Nobel de littérature, disparu à l'âge de  87 ans à Mexico.

Sur Twitter, Yasmine Zohdi a mis en mots ce que beaucoup ressentent :

Marquez est mort : un petit peu de magie a quitté la terre aujourd'hui.

La Jordanienne Shaden Abdelrahman confie [arabe] :

Mon coeur est triste ce soir #Marquez

L'auteure marocaine Laila Lalami fait son éloge :

Personne n'a mieux écrit que lui sur le péché d'orgueil, la corruption qu'amène le pouvoir, et la redemption par l'amour. Vous allez me manquer, Gabriel Garcia Marquez.

Elle partage aussi une de ses photos, en train de lire ‘Cent ans de solitude', et l'impact qu'a eu son auteur sur elle, en tant qu'écrivain.  

Moi à l'âge de 23 ans, lisant ‘Cent ans de solitude’ et me demandant comment diable j'allais pouvoir écrire après ça. 

L'éditorialiste des Emirats Arabes Unis UAE Sultan Al Qassemi partage ses souvenirs de ce livre également. Il a tweeté :

Repose en paix, Gabriel Garcia Marquez. Je me souviens d'avoir lu ‘Cent ans de solitude’ quand mon père était à l'hopital, il y a dix ans, peu avant son décès.

Mohamed AbdelRahman saisit l'occasion pour se moquer du président algérien Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 15 years, et qui vient d'être élu pour un quatrième mandat (le 19 avril 2014) en dépit d'une mauvaise santé [ar]:

Tous les dirigeants du monde sont en deuil de Marquez, sauf Bouteflika, qui est mort avant lui. 

Bahraini Eyad Ebrahim ajoute :

Repose en paix, Garcia Marquez. Vos livres continueront à nous inspirer pendant les siècles à venir.

 A Oman, Nabhan Salem conclut [ar] :

Adieu, Marquez.
Vos inventions continueront à vivre après la mort de votre corps. 
Ceux qui comme vous ont allumé l'émerveillement avec le feu de l'intelligence et de la littérature ne meurent jamais. 

“El Antillo”, un documentaire inédit sur Ramón Emeterio Betances, figure historique de Porto Rico

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Pantalla de título del documental El Antillano. Imagen tomada de video.

Capture d'écran du documentaire El Antillano. 

Ramón Emeterio Betances [français] est l'une des figures les plus importantes de l'histoire de Porto Rico et des Caraïbes. Surnommé “Le Père de la Patrie”, il s'engagea dans le mouvement abolitionniste portoricain du XIXème siècle. Egalement connu comme El Grito de Lares, il fut l'un des meneurs intellectuels de la révolution indépendantiste à la même époque, et joua un rôle-clé dans le processus d'indépendance de Cuba, Haïti et de la République Dominicaine. Possédant une formation de médecin et de chirurgien, il assista généreusement les plus démunis, ce qui lui valu le surnom de “Père des Pauvres”. Betances fut aussi journaliste, essayiste, poète, écrivain et ambassadeur de Porto Rico, du moins sur le papier.

Ramón Emeterio Betances. Imagen tomada de Wikimedia Commons. Dominio público.

Ramón Emeterio Betances. Image de Wikimedia Commons. Domaine public.

Malgré toutes ces activités, Betances est un illustre inconnu pour la majorité des Porto-Ricains. L'histoire officielle de l'île l'oublie, au point que les gens ne connaissent que son nom.

C'est pour cette raison que le réalisateur Tito Román Rivera a voulu faire un documentaire sur Betances, une idée qui lui est venue durant ses études à l’Ecole Internationale de Cinéma et de Télévision, à San Antonio de Los Baños, à Cuba. Le film, intitulé El Antillano, offre une vue panoramique de la vie de celui qui fut l'un des principaux promoteurs d'une confédération antillaise hispanique, afin de freiner l'expansionnisme américain. Le journal Diálogo Digital a interrogé Román Rivera sur la genèse de son projet:

A partir de la necesidad de que se hiciera un primer proyecto de largometraje que presentara a esta figura, que es totalmente desconocida en el País por la gran mayoría de los puertorriqueños, nuestra intención ha sido desde el principio crear un documental que presentara generalmente la biografía de Ramón Emeterio Betances, pero que a la vez fuera atractivo para la juventud.

Partant de l'idée qu'il s'agit d'un premier long-métrage sur ce personnage, totalement inconnu de la plupart des Porto-Ricains, notre but depuis le début était de créer un documentaire présentant une biographie de Ramón Emeterio Betances, mais qui soit également attrayant pour les jeunes.

Produit par Caserío Films, la boîte de production de Román Rivera, le film est totalement indépendant. Il est important de souligner que le documentaire n'a bénéficié d'aucune aide de la part de la Société de Cinéma de Porto Rico [anglais]; il a obtenu une bonne partie des fonds nécessaires grâce à une campagne sur le site de financement collectif Kickstarter, puis a reçu une aide de la Fondation Portoricaine pour les Sciences Humaines pour la postproduction. 

Le documentaire a été diffusé pendant la nuit du 7 avril, au théâtre de l'Université de Porto Rico, à Río Piedras, à la veille du 187ème anniversaire de la naissance de Betances [anglais]. Dans un théâtre presque entièrement comble, l'accueil du public a été extrêmement positif. En outre, Román Rivera reçu un appel téléphonique du prisonnier politique Oscar López Rivera depuis la prison de Terre-Haute, dans l'état de l'Indiana aux Etats-Unis, ce qui a provoqué une vague d'émotion parmi le public.

Photo : capture d'écran de la vidéo.
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