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Conchita Wurst, la gagnante barbue de l'Eurovision que les Russes haïssent

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Conchita Wurst, performing "Rise Like a Phoenix," May 10, 2014, YouTube.

Conchita Wurst chantant “Rise Like a Phoenix,” 10 mai 2014, YouTube.

[Tous les liens sont en russe, sauf mention contraire]

Originaire d'Autriche, un travesti homosexuel et barbu a remporté l'édition 2014 du concours Eurovision de la chanson [français]. Thomas Neuwirth, plus connu sous son nom de scène Conchita Wurst [français], a devancé les artistes des Pays-Bas, de la Suède et de 34 autres nations. Entre humour et homophobie, les internautes russes ont réagi à la victoire de Wurst. 

Les objections à la participation de Wurst à l'Eurovision remontent à il y a déjà plusieurs mois. En décembre 2013, des hommes russes et biélorusses ont lancé des pétitions afin d'empêcher les chaînes de télévision de retransmettre le concours musical, si Wurst venait à y prendre part. Hébergé par le site américain Change.org, la pétition biélorusse a recueilli plus de 4 000 signatures, contre 23 000 pour la pétition russe

Après la victoire de Wurst, des Russes ont posté différents mèmes. Certains ont ainsi tenté de ridiculiser l'inhabituelle barbe de l'artiste, tandis que d'autres ont remis en question la présumée permissivité culturelle de l'Europe. 

Les Autrichiens ont changé.

De nombreux blogueurs ont juxtaposé des images de Wurst avec celles de célèbres figures historiques autrichiennes, comme l'empereur François-Joseph et Mozart, suggérant qu'au fil du temps, l'Autriche – et l'Europe – a perdu de sa qualité artistique et ne respecte plus les valeurs traditionnelles.

D'autres internautes ont opposé Wurst et Alexander Mojaev [anglais], plus connu sous le nom de “Babaï” (le “croquemitaine”), le célèbre barbu séparatiste pro-russe de Slaviansk, dont l'impressionnante pilosité faciale est devenue un symbole de la stoïque masculinité des rebelles ukrainiens.

Mais rien n'a changé en Russie. “Deux mondes. Deux enfances.”

Rykov: Pour la première fois en deux semaines, je me suis forcé à me raser.

Demyanov: J'image dans quel état doit se trouver Babaï.

Le site nationaliste russe Sputnik & Pogrom a tweeté une image mettant en garde les Ukrainiens contre l'intégration européenne, qui les exposerait aux valeurs culturelles prônées par des personnes comme Wurst. Le message ci-dessous utilise le visage de Wurst afin d'effrayer les Ukrainiens du sud-est dans le cadre du référendum séparatiste, organisé le 11 mai.

Ukraine, tu souhaites intégrer l'Europe ? Conchita t'attend ! Le 11 mai, rendez-vous au référendum, ou l'ours bleu viendra à vous!

Quelques messages au vitriol ont impliqué des hommes partageant des photos les représentant en train de se raser, afin de protester contre Wurst. Le rappeur Aleksandr Stepanov, alias “ST”, a ainsi diffusé ce genre de photos sur son compte Instagram, avec le message “Je passe le témoin”, et le mot-clic “Prouve que tu n'es pas Conchita” (#докажичтотынекончита). Anton Korobkov, un blogueur pro-Kremlin populaire, a également posté un “selfie” de lui en train de se raser.

Viens de regarder l'Eurovision. Devais me raser. 

Un autre rappeur russe, Timur Yunusov [français], connu sous le nom de “Timati”, a fait l'éloge du post de Stepanov. Il a également remercié Vladimir Poutine d'avoir “interdit les parades homosexuelles à Moscou”, et critiqué l'Europe pour la “normalisation” des femmes barbues. Le rappeur explique qu'il attaquerait volontiers n'importe quel couple gay en Russie qui oserait se tenir la main et s'embrasser en public.

Aleksandr Stepanov's clarion call to Wurst haters. May 10, 2014. Instagram screen capture.

Appel d'Aleksandr Stepanov à tous ceux qui haïssent Wurst. 10 mai 2014. Capture d'écran d'Instagram.

Malgré l'inquiétude quant au soi-disant effondrement culturel de l'Europe, Wurst n'est pas le premier transsexuel à remporter l'Eurovision. En 1998 [français], l'Israélienne Dana International [français], qui a changé de sexe en 1993, a gagné le concours. Cette année-là, la Russie n'a pu prendre part à la compétition, en raison des faibles scores obtenus les années précédentes. Dès lors, la compétition ne fut pas retransmise à la télévision russe.

L'Eurovision a toujours troublé les homophobes russes. Les performances restent flamboyantes et difficiles à concilier avec le concept traditionnel de la masculinité. Avec le conflit en Ukraine, les tensions est-ouest sont arrivées à un point culminant de l'ère post-soviétique, tandis que les attaques contre les gays augmentent le chauvinisme patriotique russe.

Bien sûr, le spectacle d'un transsexuel et homosexuel barbu remportant un concours de chant a quelque peu pimenté les choses.


Hong Kong: en finir avec l'obligation pour les domestiques étrangères d'habiter chez leurs employeurs

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A Hong Kong, les domestiques étrangères ont l'obligation légale d'habiter chez leurs employeurs, ce qui favorise la maltraitance des employés. Ci-après la vidéo d'une campagne de Employés de Maison de Hong Kong qui demande la fin de la réglementation qui oblige les domestiques à résider sur place. La campagne invite les gens à s'imaginer vivre sur le lieu de travail.

La Serbie pleure sa légende d'origine britannique,Timothy John Byford

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Auteur, acteur, pédagogue, réalisateur de film et de télévision, Timothy John Byford est décédé le 5 mai 2014 à Belgrade des suites d'une longue maladie. Né à Salisbury en Angleterre, Byford a passé la majorité de sa vie à Belgrade où il emménagea en 1971. Il obtint plus tard la citoyenneté serbe.

Comme le portail d'actualités InSerbia le souligne :

Il était surtout connu pour ses séries télévisées pour enfants : Neven (“Fleur de souci”), Babino unuče (“Le petit garçon de la mamie”) et Poletarac (“Jeune”) (toutes destinées à la télévision de Belgrade) ainsi que Nedeljni zabavnik (“Le magazine du dimanche”), “Le cahier musical” et Tragom ptice Dodo (‘”Sur les traces du Dodo”) (réalisées pour la télévision de Sarajevo). “Jeune” remporta la plus haute récompense au Prix Jeunesse International à Munich en 1980.

Byford a marqué les vies et les enfances de plusieurs générations en Serbie comme dans les États de l'ex-Yougoslavie à travers ses émissions télévisées et ses programmes éducatifs. Sa présence était perceptible dans la vie quotidienne à Belgrade, où il avait une fois réussi à rallier la population pour que soit protégé le parc Banjica en raison de la présence d'oiseaux sauvages, et “avoir un accent byfordien” est devenu depuis des décennies une expression populaire pour décrire quelqu'un qui parle très bien le serbe, mais avec un fort accent anglais.

Byford était sincèrement aimé de son large public et de ses concitoyens belgradois, ce qui a été montré de manière touchante sur les réseaux sociaux depuis son décès. Facebook, Twitter, les blogs et les médias locaux se sont tous exprimés en termes élogieux envers Byford et reconnaissent sa contribution à la culture et aux enfances joyeuses en Serbie et dans les États de l'ancienne Yougoslavie. Enes Dinić de Serbie était parmi ceux qui ont rappelé les sages mots de Byford sur Twitter :

“La vie est une aventure, si vous la vivez avec courage.” R.I.P. Timothy John Byford

— Enes Dinić (@eniko_neno3) le 5 mai 2014

Malgré la fin de la dictature, la liberté de la presse reste menacée au Myanmar

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L’ Irrawady News souligne les difficultés permanentes rencontrées par les journalistes du Myanmar, malgré les réformes mises en place par le gouvernement

…malgré les changements visibles opérés par le gouvernement sur sa manière de traiter les médias, l'état d'esprit sous-jacent reste le même que par le passé: on a donné plus “d'espace” aux journalistes pour travailler, mais les limites de cet espace restent définies par l'Etat.

Ukraine : Mort en direct et journalisme instantané sur Twitter

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Images remixed by Andrey Tselikov.

Image d'Andrey Tselikov.

Le 11 mai 2014, jour où l'auto-proclamée république nationale de Donetsk tenait son référendum [article de Global Voices] sur son statut vis-à-vis de l'Ukraine (référendum qui ne sera évidemment pas reconnu par le gouvernement ukrainien), le journaliste russe Ilya Azar a rapporté sur Twitter que des membres de la toute neuve Garde Nationale d'Ukraine avaient ouvert le feu sur de simples passants à Krasnoarmeïsk. Ses tweets comportent plusieurs photos difficilement soutenables [AVERTISSEMENT].

A l'instant devant moi des gardes nationaux ont tué une personne et blessé une autre à Krasnoarmeïsk

Voilà l'homme tué à Krasnoarmeïsk. Des gens ordinaires sans armes près du bâtiment de la mairie occupé par la Garde Nationale.

Un autre homme a été blessé à la poitrine. Les hommes de la garde nationale sont partis dans quatre voitures, après avoir tiré au hasard sur les gens désarmés.

Autorités ukrainiennes ! Soit vous envoyez tirer sur les mitrailleurs à  Slaviansk, soit vous ôtez les armes à la Garde. Pourquoi tirer sur une foule désarmée ?!

Les tweets d'Azar sont d'autant plus accablants qu'ils proviennent d'un homme très proche de la cause de Maïdan et d'un journaliste dont les articles sur l'Ukraine ont conduit à la dissolution [article de Global Voices] de l”équipe éditoriale du site Lenta.ru. Azar n'a aucune attirance pour les séparatistes de Donetsk :  le ton acéré de ses articles l'a récemment mis dans une situation délicate [article de Global Voices, en anglais] quand des milices locales ont diffusé ses photos en l”appelant un “provocateur” dont il allait falloir “s'occuper.”

C'est peut-être cette combinaison de facteurs qui a rendu ces tweets viraux et lui a valu tant de vitriol des deux bords du conflit, au point qu'il a tweeté par la suite qu'il “arrêterait de lire les réponses” à ses tweets. Son confrère journaliste Oleg Kachine a réagi en parlant [russe] à propos de l'incident de “journalisme remarquable.” Avec seulement quelques tweets [russe], Azar “a provoqué une explosion dans l'opinion publique de deux pays.” Voilà, dit [russe] Kachine, le problème avec les média modernes : “écrire un article après ça, c'est une formalité vide et inutile pour se faire rémunérer.” Dans notre monde à capacité d'attention trop courte pour les nuances, Kachine pourrait bien avoir touché juste.

Azerbaïdjan : jusqu'à 8 ans de prison pour des militants de N!DA

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Image tirée d'une campagne NIDA, réutilisée avec permission.

Image tirée d'une campagne NIDA, réutilisée avec permission.

Les liens de cet article dirigent vers des pages en anglais.

Cette semaine en Azerbaïdjan, le tribunal des crimes graves de Bakou a condamné 8 hommes – 7 membres du mouvement civique N!DA et un membre du mouvement Free Youth (jeunesse libre) - à des peines allant de 6 à 8 ans de prison. Ils ont été jugés sur de fausses accusations – hooliganisme, possession de stupéfiants et possession illégale d'armes à feu, pour n'en citer que quelques-unes – mais leur véritable crime a été d'avoir défendu la démocratie et ses valeurs.

Le mouvement N!DA prit de l'ampleur en mars 2013 lorsque certains de ses membres utilisèrent les réseaux sociaux dans le but d'organiser une manifestation pour marquer les circonstances mystérieuses de la mort d'un soldat, Jeyhun Gubadov. Le dossier militaire stipule que Jeyhun Gubadov serait mort d'un arrêt cardiaque alors qu'il était en bonne santé et n'avait eu aucun historique de problème cardiaque avant sa conscription. Les membres de la famille du jeune homme rendirent publique leur version des faits, suspectant le rapport de falsification. En réaction à la mort de Jeyhun Gubadov, une manifestation pacifique fut organisée à Bakou par les membres du mouvement contre l'augmentation des morts de conscrits des suites de bizutage et de brutalités au sein de l'armée. Ces manifestations et plusieurs autres furent dispersées violemment. Que ce soit les protestations contre le bizutage dans l'armée, les commerçants s'élevant contre l'augmentation des loyers ou la colère des habitants d'une ville en dehors de Bakou, on pouvait sentir en Azerbaïdjan les signes clair d'un mécontentement grandissant au sein de la population.

Le 7 mars 2013, trois jours après une courte manifestation organisée par le N!DA, Bakhtiyar Guliyev et Shahin Novuzlu, deux membres du groupe, furent arrêtés et accusés de possession illégale d'armes et de stupéfiants. Il a également été rapporté qu'un autre membre, Mahammad Azizov, avait disparu. Le même jour, le ministère de la sécurité nationale et le bureau du procureur général publièrent une déclaration mentionnant que des cocktails Molotov, de la marijuana et d'autre drogues auraient été trouvées lors de la fouille des appartements des militants détenus. Selon la déclaration, des affiches imprimées du slogan « un besoin urgent de démocratie » auraient également été trouvées. Le jour suivant, les 3 hommes confessèrent leurs crimes lors d'une apparition sur une chaîne de télévision nationale. Peu de temps après on les condamnait à une peine de 3 mois de prison.

Le 10 mars, une manifestation intitulée « Arrêtez les morts de conscrits » organisée principalement par le biais des réseaux sociaux rassembla environ 4 000 manifestants et 15 000 partisans sur Facebook. Bien que les manifestants défilèrent pacifiquement, l'intervention brutale de la police transforma le rassemblement en l'un des plus violent des dix dernières années. Dans les semaines qui suivirent, Rahsad Hasanov, Rashadat Akhundov, Uzeyir Mammadli, Zaur Gurbanli furent tous arrêtés et détenus sous des accusations de possession illégale d'armes à feu. Le 17 Mai, un jeune militant, Ilkin Rustamzad (un membre du mouvement « Active Youth » (jeunesse active) ) fut placé en détention provisoire pour une durée de 2 mois avant d'être jugé pour avoir filmé et téléchargé sur YouTube une vidéo de « Harlem shake ». Le 12 septembre, les 8 hommes firent face à une nouvelle accusation : organisation d'émeutes accompagnées de violences, de dommages et de destructions de propriété sous l'article 220.1 du code pénal.

Les comparutions ont commencé en avril 2014, plus tard dans le mois, le procureur général requit des peines allant de 6 à 8 ans de prison. 

Le jour de la requête, les 8 hommes annoncèrent leur décision d'entamer une grève de la faim, pendant les vingt jours qui menèrent au jugement, les 8 membres de N!DA emprisonnés refusèrent de manger. Après un court procès, chacun des 8 étaient condamnés sur de faux chefs d'accusation aux peines de prison suivantes :

Shahin Novruzlu – 6 ans

Mahammad Azizov – 7.5 ans

Bakhtiyar Guliyev – 7 ans

Rashadat Akhundov – 8 ans

Rashad Hasanov – 7.5 ans

Zaur Gurbanli – 8 ans

Ilkin Rustamzade – 8 ans

Uzeyir Mammadli – 7 ans

Ceux venus en leur soutien s'étaient réunis devant le palais de justice et commencèrent à scander « Azadeta » (libérez les), un slogan incitant le président et les autorités compétentes à acquitter les 8 militants mais aussi un mot-dièse populaire utilisé pour partager les nouvelles de « l'affaire des huit ». La police dispersa violemment la foule, repoussant les manifestants à l'écart du tribunal. Selon des rapports locaux, 30 personnes furent arrêtées, chargées dans des bus et emmenées dans différents commissariats.

Lors de  leur dernière déclaration au tribunal, les 8 militants annonçaient que malgré le refus de leur demande de libération, ils avaient décidé d'arrêter leur grève de la faim. Ils expliquent clairement leur statut de cible politique du pouvoir en place et pardonnent même la décision des juges en ces termes :

« [...] nous sommes conscients que ni le procureur général ni vous, les juges, n'avez d'autres options. Vos responsabilités au tribunal sont limitées à agir en tant que greffiers dont le rôle est de légitimer l'ordre établi et les pouvoirs politiques en place. Même si la loi et votre conscience vous demandent d'agir autrement, vous n'osez pas désobéir. Nous devrions aussi mentionner que nous ne sommes pas les seules victimes de ce procès. Vos nominations en tant que juges et procureurs font également de vous des victimes de cette affaire judiciaire fabriquée. Effectivement, nous, derrière les barreaux, tout comme vous, libres, sommes tous des otages et des victimes de cette grande prison qu'est l’Azerbaïdjan.

Bien que nos demandes ne soient pas satisfaites, et sacrifiant notre exigence de liberté pour nos objectifs, nous arrêtons notre grève de la faim. Mais la lutte continue ! »

Suite à ce verdict, la journaliste Khadija Ismayil écrivait sur sa page facebook, « jugés coupables d'être brillants, intelligents, courageux et honnêtes, » beaucoup sont ceux qui partagent cette opinion. Pourtant, alors que certains expriment ouvertement cette inquiétude, d'autres continuent à vivre dans l'ombre de la peur en Azerbaïdjan, aussi appelé le pays du feu.

Le 14 mai participez au Tweetathon #FreeZone9Bloggers #Ethiopie

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zonenine

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en anglais]

Avec les blogueurs Blossom Nnodim (@blcompere) et Nwachukwu Egbunike (@feathersproject), ainsi que Ndesanjo Macha (@ndesanjo) responsable éditorial Afrique pour Global Voices en Tanzanie, participez au grand Tweetathon africain pour soutenir les neuf blogueurs et journalistes arrêtés [fr] fin avril et actuellement détenus en Ethiopie.

La communauté Global Voices et nos réseaux d'amis et de relations demandons la libération de ces neuf femmes et hommes, qui ont tous travaillé à élargir les espaces d'expression sociale et politique en Ethiopie grâce à leur blogs et à leur travail de journalistes. Nous pensons que leur arrestation est une atteinte au droit universel à la liberté d'expression ainsi qu'à leur droit à ne pas être détenus arbitrairement. Pour en savoir plus sur leur parcours et sur la campagne pour leur libération cliquez ici.

Mercredi, à partir de 14h GMT, nous prévoyons une campagne de Tweets à destination des responsables locaux, des acteurs gouvernementaux et diplomatiques, des médias traditionnels (en utilisant leurs supports d'information) pour faire prendre conscience et attirer l'attention du public sur le cas de ces prisonniers. On insiste tout particulièrement auprès des blogueurs et des utilisateurs des réseaux sociaux en Afrique pour qu'ils participent à la campagne – mais vous êtes tous les bienvenus !

#FreeZone9Bloggers : un Tweetathon pour demander la libération des blogueurs éthiopiens emprisonnés

Date: Mercredi 14 Mai 2014

Heure: 14h – 17h  heure du Nigeria (cliquer ici pour la carte des fuseaux horaires)

Hashtag : #FreeZone9Bloggers

Hôtes : Blossom Nnodim (@blcompere), Nwachukwu Egbunike (@feathersproject), Ndesanjo Macha (@ndesanjo)

Participez avec nous ce mercredi — twittez à vous en abîmer les doigts pour demander la libération des blogueurs du collectif Zone 9 !

Les Tweets que vous pouvez utiliser (cliquer ici pour d'autres adresses)

Le rôle pénible de chef de l'opposition, en Zambie

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Sur le blog African Hadithi, Gershom Ndhlovu explique pourquoi le rôle de chef de l'opposition est pénible en Zambie :

Quel rôle difficile que celui de chef de l'opposition en Zambie : il faut subir la police quotidiennement, risquer d'être aspergé de gaz lacrymogène ou même courir le risque d'être emprisonné pour avoir fait ce que vous êtes censé faire – rencontrer les électeurs potentiels même à 5 ans des élections ou accomplir son devoir le plus important, à savoir celui de présenter ses comptes et ses notes de frais à l'inspection. Les parlementaires de l'opposition sont tous pris en chasse par le chef d'état au pouvoir.

« L'histoire se répète » : un cliché adapté à cette situation. Le harcèlement, puisque c'est ce dont il s'agit, a tendance à former les dirigeants en vue de leur propre prise de pouvoir et à les pousser à faire endurer les mêmes méthodes aux malchanceux qui incarneront leur opposition, surtout si ceux-ci sont populaires. 


Taïwan : les enfants peuvent-ils eux aussi manifester contre le nucléaire?

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A baby sleeping in the anti-nuke protest on April 27 2014. The yellow banner said 'Stop the 4th nuclear power plant and give the right back to the people.' Photo by Instagram user vincentkensei. CC BY-NC 2.0.

Un bébé endormi à la manifestation anti-nucléaire du 27 avril.  Sur le ruban jaune on peut lire, “Arrêtez la quatrième centrale nucléaire, redonnez ses droits au peuple”" Photo de l'utilisateur Instagram vincentkensei. CC BY-NC 2.0

[Tous les liens renvoient à des articles en chinois.]

Le 28 avril à 3 heures du matin, les policiers taïwanais ont utilisé des cannons à eau pour déloger des manifestants anti-nucléaire. Dans la foule, de nombreux enfants étaient présents.

 Certains manifestants, qui protestaient ce jour-là contre la construction d'une quatrième centrale nucléaire sur l'île, étaient en effet venus avec leurs fils et filles. Des contrôles de sécurité sont en cours dans la centrale, et elle ne sera mise en service qu'à l'issue d'une réponse positive au référendum à venir.

Plusieurs éditorialistes se sont insurgés dans les journaux, taxant le comportement des parents d’irresponsable et les accusant de mettre leurs enfants en danger.

Mais les parents en question se sont défendus, rejetant la faute sur les policiers et parlant du droit des enfants à être eux aussi entendus:

清晨三點,警方開始從重慶南路那頭推進,現場民眾圍成很厚的人牆,試圖阻擋警察,不斷大喊帳棚有小孩,帳棚裡本來是有小孩,他們已經睡了,當時現場指揮官並未派出員警或是女性員警前來做柔性勸離,卻堅持以噴水車驅離,手持盾牌與警棍的警察也步步逼近,這些舉動讓擋在前頭奮力阻擋的反核民眾很驚恐,水車最後非常靠近,我們在民眾隔開的人牆護送下離開忠孝西路到一旁的人行道上,看到帳棚被警察一把舉起,直接用力甩開丟到隔壁車道,事先並沒有確認帳棚裡還有沒有人?

La police a commencé l'éviction à 3 heures du matin, et de nombreux manifestants ont formé un mur devant nous pour tenter de les en empêcher. Ils ne cessaient de crier qu'il y avait des enfants endormis dans les tentes. Le commandant de police a tenu à utiliser les canons à eau sans demander au préalable que des officiers escortent les enfants hors de portée des canons à eau. La tension est montée quand des policiers munis de boucliers et de matraques se sont approchés, et que le camion à eau s'est avancé. Les manifestants en première ligne ont alors formé un bouclier humain et nous ont escortés sur le trottoir de ZhongXiao West Road. Nous avons vu les officiers renverser nos tentes et les jeter dans une allée sans même vérifier s'il y avait encore des gens à l'intérieur.

我們在忠孝西路上靜坐的時候,有位六歲的小孩說,「我好希望政府跟在那些警察的後面噢,這樣他們就可以聽到我們的聲音,知道我們想要什麼、不要什麼。」孩子的願望多麼微薄,他只希望政府能在現場,但我要說的是,政府不應該站在警察的後面,應該站在警察的前面來傾聽兒童的心聲。.

Nous étions assis dans ZhongXiao West Road, et un enfant de six ans m'a dit : “J'espère que le gouvernement est venu avec ces officiers de police, comme ça ils pourront entendre nos voix et savoir ce que nous voulons et ne voulons pas.” C'est un si humble espoir de la part de cet enfant, il veut seulement que le gouvernement soit là. J'aimerais dire ceci : le gouvernement ne devrait pas se cacher derrière les policiers. Il devrait plutôt être devant eux, et écouter les paroles des enfants.

Parmi ceux qui étaient venus à la manifestation avec leurs enfants, on compte de nombreux membres de l'Association Taïwanaise pour la Participation Parentale dans l'Éducation. Shih-Che Lo, un membre de l'association, a expliqué pourquoi il soutient les parents qui prennent part aux manifestations avec leurs enfants:

The protesting mother brought her kid away from the police and water cannons. Photo by twitter user siegfy and retwitted by gjtaiwan. CC BY-NC 2.0.

Une manifestante emmène son bébé loin des policiers et des canons à eau. Photo de l'utilisateur Twitter user siegfy, retwittée par gjtaiwan. CC BY-NC 2.0

批評者說親子共學沒有站在小孩的立場想,出於他們對小孩的某些想像。這種想像看起來有兩個重點:(1)小孩很衰弱(需要被保護);(2)小孩沒有,或只有很低的理解力。

Nos détracteurs disent que l'association ne se met pas à la place des enfants. Mais c'est parce qu'ils ont une certaine vision de ce que les enfants devraient être. Il partent du principe que : (1) les enfants sont faibles (et doivent donc être protégés), et (2) les enfants n'ont pas, ou trop peu, d'intelligence pour bien comprendre le monde.

把小孩的未來納入視野,一種不同的想像就出現了:(1)小孩雖然很衰弱,但他得慢慢學會堅強起來,有力量去抵抗;(2)小孩雖然理解力還不是很強,但他可以從現在開使學習思考,並且把思考當成一種習慣。

Si l'on considère les enfants comme notre futur, une autre vision s'impose : (1) oui, ils sont faibles mais peuvent apprendre à s'endurcir et ont assez de force pour résister, et (2) même si leur capacité de compréhension n'est pas maximale, ils peuvent dès à présent apprendre à réfléchir et faire de la réflexion une habitude.

Ninjiatext, un blogueur qui se préoccupe de questions d'éthique, a également abordé le sujet :

多數的父母應該會這樣認為:基於保護難度的問題,我可能不會帶小孩接近衝突現場。
但這種直覺的倫理判斷也會排除一些人:老人、身心障礙者。他們也難以保護自身的安全,難道他們就不能去現場抗爭嗎?坐輪椅吊點滴的就不能在第一線嗎?這似乎會排除他們的一些基本權力。

La plupart des parents pensent qu'il est difficile de protéger son enfant en cas d'affrontements, et c'est pourquoi ils ne les emmènent pas aux manifestations. Mais ce genre de réaction intuitive exclut également d'autres catégories, comme les personnes âgées ou les handicapés. Ceux qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes devraient donc s'abstenir de participer à des manifestations ? Et les personnes en fauteuil roulant ou sous intraveineuse ne pourraient donc pas être en première ligne ? Ce genre de raisonnement les prive de leurs droits essentiels.

 

E Ting Ying étaient aux côtés de plusieurs enfants le matin de l'éviction, et elle décrit leur attitude:

The protesters occupied ZhongXiao West Road.Photo by Instagram user deception. CC BY-NC 2.0.

Les manifestants occupent ZhongXiao West Road. Photo de l'utilisateur Instagram deception. CC BY-NC 2.0

我相信每個孩子在現場,都曾感覺到不安和害怕,正如每一個在現場的大人一樣。畢竟這就是政府與警察想要傳遞給我們的。
但孩子一點都不脆弱,也並非大人所想的,他們什麼都不懂。
這是一群在愛與尊重當中長大的孩子,他們是帶著對於這些事的了解,來到這裡。
知道自己為什麼在這裡,就有力量面對害怕。

Je pense que les enfants présents ressentaient de l'insécurité et de la peur, tout comme les adultes. Après tout, c'est exactement ce que la police et le gouvernement voulaient.

Néanmoins, les enfants ne sont pas aussi vulnérables ou ignorants que les adultes aimeraient le croire.

Ces enfants grandissent dans un climat d'amour et de respect. Ils sont venus à la manifestation car ils sont au courant des événements actuels. Et s'ils savent pourquoi ils sont venus, ils ont aussi le courage de surmonter leur peur.

Wei-Han Huang, un journaliste présent sur les lieux, a quant à lui fait part de sa réaction à la vue des enfants accompagnant leurs parents :

我知道,我懂,我也不贊成讓孩子有一點點,身陷危險的機會。但大家有沒有想過?【核能】也可能讓台灣的孩子們,身陷危險之中。

Je sais, et je comprends, que nous ne devrions pas exposer nos enfants à des dangers potentiels. Mais avez-vous réfléchi à cela? Une centrale nucléaire de plus à Taïwan exposerait également ces enfants à un grand danger.

Ethiopie : La police demande une prolongation d'enquête pour les blogueurs de Zone 9

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Mercredi dernier, les blogueurs éthiopiens Atnaf Berahane, Zelalem Kibret et Natnael Feleke, tous membres du collectif de blogueurs Zone 9, ainsi que les journalistes Asmamaw Hailegeorgis, Tesfalem Waldyes et Edom Kassaye ont été présentés à un tribunal d'Addis Abeba pour la première fois depuis leur mise en détention le 25 avril. Pendant la brève audience, la police a réclamé plus de temps pour son enquête.
 
Scene outside Addis Ababa court. Photo published with permission.

Zelalem et Tesfalem sortent sous escorte d'un tribunal d'Addis Abeba. Photo publiée avec permission.

D'après leurs avocats, les détenus encourent des charges en relation avec l'acceptation d'assistance par une ONG étrangère et l’ “incitation à la violence par médias sociaux.”

Les six hommes et femmes, s'ajoutant aux blogueurs Befeqadu Hailu, Abel Wabela et Mahlet Fantahun — aussi membres du groupe Zone 9 — ont été arrêtés fin avril et sont derrière les barreaux depuis lors. Tous influaient par leurs écrits sur les questions politiques et sociales en Ethiopie et ont joué un rôle actif dans l'organisation en ligne de débats et de protestations politiques.
 

L'audience s'est déroulée à huis clos, malgré les nombreuses tentatives d'y assister par des diplomates et autres personnes. Des amis de la communauté Global Voices assistant à la scène ont raconté que les spectateurs devant le bâtiment du tribunal ont eu interdiction de parler aux prisonniers. Leurs sympathisants qui attendaient dehors leur ont adressé des gestes de la main, et ils ont répondu par des sourires. Menottés, ils ne pouvaient faire plus. 

Il y avait beaucoup d'émotion : amis et familles pleuraient, et Natnael paraissait très abattu. On l'a vu pleurer pendant son entrée et sa sortie sous escorte de la salle d'audience. La crainte est qu'ils aient été soumis à la torture, mais Natnael mis à part, le groupe paraissait déterminé et a montré un bon moral.

L'affaire a été ajournée au 17 mai.

 

Pour en savoir plus :

Paul Aussaresses, le “bourreau d'Alger”, un tortionnaire en Amérique du Sud

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Ce billet, écrit par Anne Vigna, a d'abord été publié sur le site de Agencia Pública [NdT: partenaire de Global Voices], le 1er avril 2014, pour le 50e anniversaire du coup d'État militaire au Brésil. 

Sauf indications contraire, tous les liens mènent à des pages en portugais.

L'interview, parue dans l'édition du Monde du 23 novembre 2000, avait fait l'effet d'une bombe en France ainsi qu'en Algérie. Depuis longtemps les historiens et les journalistes étaient à la recherche du témoignage d'un militaire sur les méthodes atroces employées par les français contre les militants du Front de Libération Nationale (FLN) pendant la guerre d'indépendance de l'Algérie (1955-1962) [fr]. Paul Aussaresses [fr], âgé à l'époque de 82 ans, y reconnaissait la pratique de la torture, des disparitions pour maquiller des assassinats, des exécutions, et les escadrons de la mort. Il affirmait n'avoir aucun remords. Jusqu'à sa mort, en décembre dernier, il n'a jamais révélé les noms des hommes de ses escadrons de la mort.

Aussaresses era considerado um dos oficiais franceses mais capacitados em contra-insurgência.

Aussaresses était considéré comme l'un des officiers français les plus  qualifié en matière de contre-insurection. 

Aussaresses est longtemps resté un mystère insoluble, une mine de questions avec peu de réponses. Sa participation à la dictature militaire brésilienne et les activités de la France elle-même pendant cette période, étaient un chapitre de l'histoire peu connu. Jusqu'à ce qu'un historien carioca [NdT: originaire de Rio de Janeiro] installé en France, ne se plonge dans les documents officiels du gouvernement français [NdT: De l'époque] et fasse des révélations, par la propre voix du “bourreau d'Alger” sur son passage en Amérique du Sud. Rodrigo Nabuco est l’auteur de la thèse: “Conquêtes des esprits et commerce des armes: la diplomatie militaire française au Brésil” : les renseignements des attachés militaires, tenus secrets depuis 30 ans à l'ambassade de France. 

Le général aux commandes

Aussaresses était considéré comme l'un des officiers français les plus qualifiés en matière de contre-insurection. Formé à Londres pendant la seconde guerre mondiale dans le secteur du renseignement, il est devenu commandant de la brigade de parachutiste du “11e bataillon de Choc”, le bras armé des services secrets français à l'étranger. Des années plus tard, dans son premier livre de mémoires, il a clairement expliqué sa mission: 

Fazer o que chamávamos “guerra psicológica“, em todos os lugares que fosse necessário, como na Indochina. Preparava meus homens para realizar operações clandestinas, colocação de bombas, ações de sabotagem ou a eliminação de inimigos.

Faire ce que l'on appelait “la guerre psychologique“, partout où cela était nécessaire, comme en Indochine, par exemple. Je préparais mes hommes à des opérations clandestines, à poser des bombes, à réaliser des actions de sabotages ou d'élimination de certains ennemis.

 Trois ans après la défaite au Viet-Nam – entre 1957 et 1958 – les troupes du général Jacques Massu gagnèrent la bataille d'Ager. Aussaresses joua un rôle capital dans la victoire des parachutistes français, par la division en zones d'opérations et en s'occupant du “renseignement” – de la chasse aux “personnes recherchées”, jusqu'aux tortures, exécutions et massacres qui aboutirent à la “disparition” de 4000 personnes.

L'Algérie a fini par obtenir son indépendance en 1962, mais l'expérience de l'anti-guérilla des Français allait en faire des “spécialistes” en “guerre révolutionnaire” au moment même où les États-Unis arrivaient au Viet-Nam. Leur doctrine militaire fut diffusée par les alliés dans la guerre froide grâce à des magazines, des livres, des cours donnés par Aussaresses en personne aux États-Unis où leur influence s'est maintenue. Le film “La Bataille d'Alger”, de 1966, dans lequel Gilles Pontecorvo dénonce les massacres, la torture et les mensonges des troupes françaises – et qu'Aussaresses trouvait “magnifique, très proche de la réalité” – a même été projeté au Pentagone

Brésil, 11 septembre 1973

“Admiré” dans le monde entier pour son profil de militaire rodé à la torture et aux exécutions, le général semblait être l'homme de la situation pour accompagner la mission diplomatique envoyée au Brésil par le gouvernement Pompidou pendant les “années de plomb” [NdT: Les années les plus dures de la dictature brésilienne]. Dans ses premiers rapports, Paul Aussaresses raconte avoir retrouvé certains des anciens élèves de ses cours aux États-Unis ; ce qui a “favorisé les contacts amicaux du point de vue personnel et utiles pour les besoins du service”, a-t-il écrit

Documento militar de Aussaresses.

Il se sentait à l'aise en compagnie de son ami général et futur président João Batista Figueiredo [fr], qui allait bientôt assumer le commandement du SNI (Service National d'Informations) dans le gouvernement Geisel (1974) [fr]. Il était aussi très proche du commissaire Sérgio Fleury, tortionnaire -symbole de la dictature brésilienne – il l'a même mentionné dans son second livre de mémoires (“Je n’ai pas tout dit”, 2008  [fr]) comme étant le chef de l'escadron de la mort. 

Dans une  interview à la journaliste Leneide Duarte-Plon, peu de temps après la parution de ses mémoires, Aussaresses a raconté un épisode révélateur sur la façon qu'avait le chef de la mission diplomatique française, Michel Legendre, d'envisager les activités de son aide militaire au Brésil:

Um dia o embaixador me disse: ‘Você tem amigos estranhos’. Eu respondi: ‘São eles que me permitem manter o senhor bem informado’. Ele não disse mais nada.

Un jour l'ambassadeur m'a dit : ‘Vous avez d'étranges amis’. J'ai répondu : ‘Ce sont eux qui me permettent de vous tenir bien informé’. Il n'a alors plus rien dit.

Jusqu'à récemment, on n'en savait bien peu sur le séjour d'Aussaresses au Brésil, hormis ce que le général en avait révélé. Du côté brésilien, les archives sont toujours sous scellés. Le journaliste Lúcio Castro, lors d'une enquête dans le cadre d'une émission spéciale de la ESPN sur l’Opération Condor [fr] – n'avait pas réussi à obtenir de documents officiels de l'Itamaraty [NdT: Le ministère des Affaires Étrangères], malgré sa demande préalable d'informations sur Aussaresses. Les seuls documents envoyés par le ministère furent des demandes de visa de l'Ambassade française pour ses enfants ainsi que d'autres petites choses sans intérêt. Même la date d'arrivée du général ne se trouve pas parmi ses documents qui sont accessibles sur le site Documentos Revelados [Documents révélés].

Du côté français, cependant, les informations commencent à surgir. L'historien de Rio, Rodrigo Nabuco, a pu obtenir le libre accès à une documentation fondamentale pour comprendre le rôle des attachés militaires  français dans la dictature brésilienne ainsi que dans le commerce des armes. En se basant sur cette documentation, Nabuco est parvenu à déterminer, par exemple, la date d'arrivée exacte d'Aussaresses au Brésil: le 11 septembre 1973, le jour du coup d'état militaire au Chili [fr]. Coïncidence ? 

Difícil acreditar em coincidência. Com a liberação dos documentos [sobre o golpe no Chile] nos últimos anos, não resta dúvida sobre o respaldo do Brasil ao golpe do Chile, e é impossível imaginar que um coronel paraquedista altamente especializado como ele, não haja dado ao menos sua opinião”, diz Nabuco.

Il est difficile de croire à la coïncidence. Grâce à l'accès aux documents d'archives [sur le coup d'état au Chili] rendu possible ces dernières années, il ne reste plus aucun doute sur le soutien apporté par le Brésil au coup d'état chilien, et il est impossible d'imaginer qu'un colonel parachutiste hautement qualifié et spécialisé comme il pouvait l'être, n'ait pas au moins donné son avis [à cette occasion]”, dit Nabuco.

Brésil et France : une vieille histoire

Nabuco a aussi pu constater que la participation française à la dictature militaire brésilienne avait commencé bien avant le coup d'état de 1964.

A cooperação militar francesa com o Brasil é antiga e significativa desde os anos 1920, com as missões militares, o intercâmbio de oficiais em escolas militares, etc. Mas esta cooperação vai assumir um papel fundamental nos anos 1960, 1970, um papel nunca visto nem antes nem depois.

La coopération militaire française au Brésil ne date pas d'hier. Elle est significative depuis les années 1920 et se traduit par des missions militaires, des échanges d'officiers dans les écoles militaires, etc. Mais cette coopération va prendre un nouveau tournant dans les années 1960, 1970, un tournant encore jamais vu auparavant ni par la suite.

La dictature brésilienne était vue par les Français comme une opportunité de retrouver une certaine influence de leurs missions militaires, perdues au profit des Américains. Dans le livre “A Ditadura Escancarada” ou “La Dictature qui ne se cache pas”, le journaliste Elio Gaspari rappelle que, quand “la hiérarchie militaire brésilienne a associé les forces armées à la torture, elle pouvait alors s'appuyer sur deux précédents classiques d'action anti-insurectionnelle”. Le premier était au Viet-Nam, cependant, à cause de certains cas d'exécutions de civils, “il ne convenait pas”. Mais “le deuxième exemple, l'action française en Algérie, était à disposition sur toutes les étagères des bibliothèques d'ouvrages militaires”.

L'homme envoyé par le gouvernement français comme attaché militaire et qui a été reçu à bras ouverts dans le Brésil de Médici [Fr], avait dirigé, en Algérie, un massacre qui avait fait plus de 7 500 victimes en deux jours – dont deux mille avaient été exécutées après avoir été interrogées dans un stade transformé pour l'occasion en camp de détention. Et, comme le prouvent les faits, toute ressemblance avec le Stade National chilien qui a été le témoin des mêmes scènes en 1973 n'est pas qu'une étrange coïncidence.

Les relations entre les deux pays – au travers de Paul Aussaresses – ne faisaient que commencer.

Issa Kelei, symbole du calvaire des étudiants tchadiens en Algérie

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Le 1er mai 2014, le site du blogueur et journaliste tchadien Makaila Nguebla annonce la nouvelle de l'arrestation d’ Issa Kelei, le leader du Mouvement des Revendications Estudiantines ; le groupe défend les intérêts des étudiants tchadiens installés en Algérie. L'annonce de l'arrestation de Issa Kelei soulève l'indignation sur les réseaux sociaux. En effet, les amis et proches de Issa craignaient qu'il ne soit extradé vers son pays d'origine, le Tchad, où selon eux sa vie serait en danger. Quelle ne fut pas leur soulagement quand, quelques heures plus tard, la liberation d'Issa est annoncée sur Facebook.
Hisham Almiraat, directeur de Global Voices Advocacy, est entré en contact avec le blogueur et journaliste Tchadien Makaila NGUEBLA pour en savoir plus sur la situation des étudiants. Entretien : 

 

Global Voices (GV): Pouvez-vous dire pourquoi les étudiants tchadiens en Algérie observent un mouvement de contestation ?

Makaila NGUEBLA (MN): Les étudiants d’Algérie ont observé un mouvement de protestation pour dénoncer le montant des bourses d’études que les autorités tchadiennes leur envoient annuellement.
C’est à l’issue d’une réunion tenue le 17 avril dernier que l’Union des Etudiants et Stagiaires tchadiens en Algérie (UESTA) a décidé de rejeter la somme de 294 000 000 CFA, l'estimant insuffisante pour couvrir les besoins de 750 étudiants tchadiens. Ils décident donc de ne rien percevoir et donnent un délai de 10 jours à l’ambassade du Tchad et à la délégation venue les payer pour trouver une solution acceptable. Ils affirment également que ces 3 points ne sont pas négociables. Après avoir donné cet ultimatum et n'ayant reçu aucune réponse des autorités, les étudiants ont envahi l’Ambassade du Tchad à Alger sans pour autant causer des dégâts matériels ni humains. Les forces algériennes sont intervenues pour les disperser en arrêtant plusieurs d’entre eux. Ce qui irrite les étudiants tchadiens en général qu’ils soient au Tchad ou à l’étranger, les étudiants n’ont jamais obtenu régulièrement leurs bourses d’études malgré les ressources naturelles dont dispose le pays.
Au Tchad, les manifestations publiques sont systématiquement interdites depuis la prise du pouvoir d’Idriss Deby en 1990. La seule grande manifestation de l’opposition date de 1992, les autres sont organisées par le pouvoir qui manipule ses militants à des fins politiques.
Les manifestations estudiantines et syndicales sont réprimées dans le sang les plus souvent dans l’anonymat médiatique total et dans l’indifférence de la communauté internationale.

Issa Kelei via le blog de Makaila - avec permission

Issa Kelei via le blog de Makaila – avec sa permission

GV : qui est Issa Kelei ?

Makaila NGUEBLA : Issa est un étudiant tchadien qui préside l’UESTA, il fait des études de médecine à Alger et ne dispose pas de blog. Il dérange parce qu’il revendique les droits de ses collègues étudiants. Au Tchad, vous risquez des ennuis lorsque vous vous engagez dans un militantisme de cette envergure. Les autorités sont frileuses sur la question des manifestations et craignent le débordement.

GV : Pourquoi a-t-il été arrêté ?

Makaila NGUEBLA : Il a été arrêté sur ordre de l’ambassadeur du Tchad à Alger qui a demandé à la police algérienne d’arrêter Issa Kelei et son chargé de la culture qui était un étudiant aussi.

GV : Quelle est la situation de la liberté d’expression au Tchad ?

Makaila NGUEBLA : Vous savez, au Tchad, la liberté d’expression n’est qu'un leurre pour endormir les partenaires internationaux. Les journalistes tchadiens sont souvent interpellés par des militaires et les autorités en toute impunité. Si vous critiquez le Président, les membres de sa famille ou les dignitaires du régime tchadien, vous risquez une convocation de la justice et si vous vous présentez, aussitôt on vous arrête et vous êtes en garde à vue en attendant une parodie de procès pour une condamnation arbitraire. Les journalistes, les opposants, les responsables syndicaux et de la société civile, vivent la peur au ventre et n’osent pas entreprendre des initiatives qui risqueraient de les envoyer en prison pour rien. La situation est bloquée.

GV : Etes-vous toujours en contact avec Issa ?

Makaila NGUEBLA : Avant son arrestation, j’étais en contact avec lui sur Facebook à la veille de la manifestation. Mais, après son interpellation, je suis en contact avec un membre de l’association qui me relaye les informations afin de diffuser et d’alerter l’opinion sur leur mouvement.

GV : Quel est son statut à ce jour et sa situation en Algérie ?

Makaila NGUEBLA : Comme je disais précédemment, Issa a un statut d’étudiant et sa situation est celle d’un homme qui se bat pour les autres. Je précise qu’il est actuellement libre de ses mouvements et qu'il attend selon ses collègues une convocation des autorités judiciaires qui ont reçu une plainte de l’ambassade du Tchad contre Issa. Il est possible de le joindre. Je pourrai aussi vous mettre en contact avec d’autres blogueurs tchadiens

La Russie mène sa Guerre des Etoiles, au sol

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Dmitry Rogozin is orbiting the Earth in lieu of a GPS satellite. An artist's depiction. Images remixed by Andrey Tselikov.

Dmitri Rogozine en orbite, en guise de satellite GPS. Image d'artiste, remixée par Andrey Tselikov.

Dmitri Rogozine, le méchant au visage poupin responsable du complexe militaro-industriel russe, a fait des vagues cette semaines quand il a annoncé [russe] qu'à partir du 1er juin 2014, la Russie fermerait les “stations GPS” sur son territoire, à moins que les USA accordent la réciprocité en hébergeant les stations équivalentes du GLOSNASS (le GPS russe) en Amérique. L'information a atteint Twitter, où l'affaire a pris une vie autonome, surtout parce que les informations en une phrase diffusées sur le réseau de micro-blogging ne sont pas propices à une analyse en profondeur. 

Les stations évoquées par M. Rogozine ont beau servir apparemment à “calibrer” le signal, et n'amèneront en fait nullement à un arrêt des services GPS en Russie, cela n'a pas empêché les microblogueurs de supposer précisément le contraire. Le scepticisme de l'opinion a atteint un degré qui a contraint M. Rogozine à clarifier [russe] sur Twitter que la fermeture “n'affecterait pas la qualité” du signal GPS.

Rogozine est connu pour se servir de Twitter comme d'une rampe de lancement à déclarations outrageuses ; le 2 mai il avait pompeusement tweeté [russe] qu'il échangerait toutes ses fonctions publiques officielles contre le privilège d'être “dans les tranchées” avec les séparatistes de Slaviansk en Ukraine. Ce qui lui a valu une des meilleures blagues du scandale du GPS :

Dmitri Rogozine a déclaré que le GPS ne sert à rien – chaque fois qu'il a essayé d'arriver à une tranchée à Slaviansk, le GPS l'a amené à une villa en Toscane.

La qualité du signal changera sans doute peu, mais elle pourrait être légèrement dégradée avec la fermeture annoncée. Des blogueurs se sont souvenus d'autres occasions où la Russie a pu se tirer une balle dans le pied en protestant contre des actes de l'Occident. Max Katz (un personnage clivant à sa manière) a fait un parallèle avec la “Loi Orphelins”, qui a interdit aux Américains l'adoption d'orphelins russes en riposte à la Loi Magnitsky de sanctions contre des bureaucrates russes :

En réponse aux sanctions le gouvernement a décidé de couper le GPS aux Russes ? Bon, ça n'est pas l'option la pire. Au moins cette fois on n'a pas touché aux orphelins

Le compte Twitter d'Alexeï Navalny, théoriquement administré par sa femme pendant ses arrêts domiciliaires, a résumé le sentiment :

Eh bien, en bref, la blague “si vous faites ça, nous bombarderons Voronej” est très proche de la vérité. Nous nous couperons nous-mêmes le GPS.

Le GPS fonctionne toujours, mais l'incident illustre cette absence résignée de confiance qu'ont certains Russes en leur gouvernement.

Célébration de deux évènements liés à l'abolition de l'esclavage à Haiti et en France

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En France, suite à la loi Taubira votée en 2001, on célèbre la journée nationale des mémoires de la traite de l'esclavage et de leurs abolitions, le 10 mai, depuis 2006. Cette année, la commémoration s'est faite autour de deux évènements. Le premier est la première abolition de l'esclavage en 1794. Le deuxième célèbre le 210ème anniversaire du soulèvement des esclaves de Saint-Domingue. 

La première abolition de l'escalavage s'est déroulé au cours des débats de la séance du 4 février 1794 de la Convention auxquels avaient participé trois représentants d'Haïti, au terme d'un voyage compliqué :

L'île de Saint-Domingue envoie à Paris, à la Convention, un député blanc, Louis-Pierre Dufay, un mulâtre libre, Jean-Baptiste Mills et un ancien esclave noir, Jean-Baptiste Belley. Les trois députés se présentent à la Convention le 15 pluviôse an II (3 février 1794) au terme d'un long parcours semé d'embûches : embarqués pour Philadelphie, ils sont pris à bord à New York à bord d'un navire qui les amène à Lorient. Mais ils sont écroués sous l'instigation de colons et inculpés d'intelligence avec les Girondins. Libérés ils sont admis à siéger à la Convention le 3 février 1793. Représentant aux yeux de l'assemblée l'association de trois couleurs, le blanc, le rouge et le noir, ils reçoivent l'accolade du Président, Vadier.

Après avoir entendu ces représentants décrire les conditions de vie sub-humaines des noirs, le député Jean-François de Lacroix, représentant de l'Eure-et-Loir avait reconnu que:

En travaillant à la constitution du peuple français nous n'avons pas porté nos regards sur les malheureux hommes de couleur. La postérité aura un grand reproche à nous faire de ce côté ; mais nous devons réparer ce tort. Inutilement avons-nous décrété que nul droit féodal ne serait perçu dans la république française. Vous venez d'entendre un de nos collègues dire qu'il y a encore des esclaves dans nos colonies. Il est temps de nous élever à la hauteur des principes de la liberté et de l'égalité. On aurait beau dire que nous ne reconnaissons pas d'esclaves en France, n'est-il pas vrai que les hommes de couleur sont esclaves dans nos colonies ? Proclamons la liberté des hommes de couleur. En faisant cet acte de justice, vous donnez un grand exemple aux hommes de couleur esclaves dans les colonies anglaises et espagnoles. Les hommes de couleur ont, comme nous, voulu briser leurs fers ; nous avons brisé les nôtres ; nous n'avons voulu nous soumettre au joug d'aucun maître ; accordons-leur le même bienfait.

L'abolition acquise juridiquement ne fut que partiellement appliquée causant une succession de conflits dans lesquels allait s'illustrer Toussaint Louverture. Sous la pression des colons, l'esclavage fut rétabli en 1802 par Napoléon. Il faudra attendre le 27 avril 1848 pour qu'il soit définitivement aboli. 

Interdit dans le royaume de France, par l'Édit du 3 juillet 1315 de Louis X le Hutin, l'esclavage a connu de beaux jours pour les colons français jusqu'en 1848. Source wikipedia – domaine public

 

Le deuxième évènement commémoré met à l'honneur Haïti qui fête le 210e anniversaire du soulèvement des esclaves de Saint-Domingue qui aboutit à l'indépendance du deuxième état américain, après les États-Unis. Cependant, contrairement à la pratique, Haïti, après avoir subi l'esclavage et le colonialisme de 1492 à 1803, a du payer un tribut à la France pour être reconnue comme état indépendant. Le site algerie-focus.com rappelle:

Il est indispensable de revenir sur la lutte d’émancipation menée par le peuple haïtien, car en représailles à cette double révolution, à la fois anti-esclavagiste et anti-coloniale, le pays a hérité de « la rançon française de l’Indépendance » correspondant à 150 millions de francs or (soit le budget annuel de la France de l’époque). En 1825, la France décide que « Les habitants actuels de la partie française de Saint-Domingue verseront à la caisse fédérale des dépôts et consignations de France, en cinq termes égaux, d’année en année, le premier échéant au 31 décembre 1825, la somme de cent cinquante millions de francs, destinée à dédommager les anciens colons qui réclameront une indemnité. » 
Cela équivaut à environ 21 milliards de dollars d’aujourd’hui. Dès le départ, Haïti doit payer le prix fort, la dette sera l’instrument néo-colonial pour entretenir l’accès aux multiples ressources naturelles de ce pays.

Cette rançon devait servir de compensation pour les biens perdus par les colons suite à l'indépendance du pays. Une estimation avantageuse de ces biens pour les colons, si l'on en croit au discours prononcé à l'occasion de la séance du 4 février 1794, par M. Louis-Pierre DUFAY, le député blanc de Saint-Domingue, qui a parlé ainsi des colons que Haïti a dû rembourser pendant tant d'années, selon le site assemblee-nationale.fr:

Galbaud a voulu servir l'orgueil des blancs, propriétaires comme lui, la plupart perdus de dettes avec l'air de l'opulence, ou dont les engagements égalaient les capitaux. Il a rallié à son parti tous ces fastueux indigents qui, trop connus des commerçants de France, et ne pouvant plus abuser de leur crédulité, voulaient depuis si longtemps amener leur indépendance de la France, ou au moins être indépendants de leurs créanciers.

Toussaint Louverture

Toussaint Louverture, à l'origine Toussaint Breda, chef de la Révolution haïtienne (1791-1802) une des grandes figures des mouvements anticolonialiste, abolitionniste et d'émancipation des Noirs. Source: wikipedia.org 

 

Haïti, autrefois appelé “Perle des Antilles”, a rencontré d'énormes difficultés pour rembourser cette somme. Dans un billet publié sur le site du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde, il y a quelques années, on peut lire:

En 1804, ils ont hérité d’une terre dévastée par les plantations de canne à sucre et d’un pays ravagé par une guerre féroce. Et ils ont hérité de “la dette française”. La France a fait payer chère l’humiliation infligée à Napoléon Bonaparte. A peine née, Haïti a dû s’engager à payer une indemnisation gigantesque, pour les dommages faits en se libérant. Cette expiation du péché de la liberté lui a coûté 150 millions de francs or. Le nouveau pays est né étranglé par cette corde attachée au cou : une fortune qui équivaudrait actuellement à 21.700 millions de dollars ou à 44 budgets totaux de Haïti de nos jours.

Des pétitions ont été adressées aux Présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, pour demander le remboursement de cette rançon, dont le paiement a constitué une lourde hypothèque sur le développement de Haïti. Dans une de ces pétitions, de 2010, à l'occasion de la visite du Président français, Nicolas Sarkozy, après le séisme qui avait dévasté Port-au-Prince et ses environs, publiée sur indigenes-republique.fr, on pouvait lire:

Aujourd’hui, plutôt que de miser sur les hypothétiques investissements de capitaux étrangers ou sur les prêts du FMI ou de la Banque Mondiale et sur la raison mercantile capables de redynamiser l’économie haïtienne et de favoriser la reconstruction du pays, il nous semble nécessaire d’exiger de la France qu’elle rembourse à Haïti la rançon équivalent à 21 milliards (estimation en USD, 2004) qu’elle a reçue de 1825 à 1946.

Malheureusement, jusqu'à présent la France a toujours opposé des fins de non-recevoir à cette requête.

Prix Best of the Blogs : Les lauréats !

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Le concours annuel de la Deutsche Welle pour les meilleurs blogs mondiaux a annoncé les lauréats de cette année. Félicitations à tous !

Meilleur Blog – Lauréat du Jury: le photo-blog de Mosa'ab Elshamy's sur les évènements actuels au Caire. Ces photos sont des représentations puissantes de la vie quotidienne et des conflits qui ont récemment secoué le pays. Sa capacité à dépasser les barrières culturelles ou linguistiques et à representer les divisions et les désaccords a été remarquée par les membres du jury.

Meilleur Blog – Lauréat du Public: Euromaydan - un groupe Facebook de 300 000 membres, le plus grand en Ukraine, a aidé à mobiliser la population et à coordonner le soulèvement.

Prix de la créativité et de l'originalité – Lauréat du Jury - weicombo est un artiste qui n'utilise qu'un seul caractère chinois par post, en l'altérant légèrement afin de créer l'ironie ou la satire, laissant les lecteurs deviner où il veut en venir, et contournant la censure.

Plus Créatif & Original – Lauréat du Public - Вавилон13 (Babylon 13), créé par un groupe de réalisateurs de documentaires, relate les premiers pas de la société civile en Ukraine.

Prix Global Media Forum – Lauréat du Jury - Khabar Lahariya, un journal hebdomadaire en langue locale écrit par des femmes issues du milieu rural à travers l'Inde, travaillant sur des sujets peu médiatisés.

Prix Global Media Forum – Lauréat du Public - Women Chapter, une plateforme media alternative pour les habitantes du Bangladesh avec un centre de support pour les femmes journalistes.

Meilleure Innovation – Lauréat du Jury et du Public: le projet BanglaBraille, qui permet d'imprimer des manuels scolaires en braille et d'en créer des versions audio pour des étudiants malvoyants au Bangladesh, au travers d'un réseau de volontaires qui numérisent des manuels et réalisent des levées de fonds.

Meilleur Activisme Social – Lauréats du Jury: Visualizing Palestine crée des infographies illustrant la vie quotidienne de Palestiniens et réfugiés, travaillant non seulement sur les relations avec Israel  mais également sur les questions sociales et environnementales. 

Meilleur Activisme Social – Lauréat du Public: 新公民运动 (Le Nouveau Mouvement Citoyen) encourage la population a réaliser des actions civiques et espère transformer la Chine en une société “civile”.

Prix Reporters Sans Frontières – Lauréat du Jury et du Public: YanukovychLeaks, une présentation du travail collectif d'un groupe de journalistes ukrainiens, travaillant sur l'ancien Président ukrainien Viktor Yanukovych et ses partisans à partir de documents récupérés… dans une piscine.

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Lauréats du Public par langue:

Anglais: the Cartoon Movement - Une plateforme de caricatures politiques et un espace pour en discuter. 

Ukrainien: Блог Сергія Лещенка - Le blog de Serhiy Leshchenko, un journaliste d'investigation travaillant sur la mise en lumière du luxueux train de vie du précédent gouvernement.

Indonésien: Change.org Indonesian - Aide à initier des campagnes anti-corruptions. 

Persan:  منصفانه - Un recueil d'expériences de vie

Chinois: 艾晓明工作室博客 (Ai Xiaoming) – Le blog d'un réalisateur de documentaires travaillant actuellement sur le projet du New Citizen's Mouvement

Portugais: Migra Mundo - Documente les problèmes des migrants au Brésil

Turc:  Yüksekova Haber - Une source de news kurdes pour les citoyens et les journalistes professionnels

Hindi:  बतंगड़ - Une analyse des problèmes contemporains en Inde

Français: Les Chroniques de Yamma - Écrit par une auto-proclamée ”femme non conventionnelle” du Maroc sur la culture contemporaine

Russe: Стопфейк (StopFake) - Un site web de vérification des faits pour vérifier les informations sur la Crimée

Espanol: Yo Soy Red - Un recueil d'informations pertinentes et alternatives sur le Mexique 

Arabe:  قل (Qoll) - Une agrégation de posts d'opinions en Égypte

Allemand: Melancholia Modeste - Décrit comme “Les histoires qui finissent par écrire votre vie” 

Bengali: Zero to Infinity - Un blog de science en format questions et réponses


Un regard d'artiste sur le mal du pays des exilés iraniens

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 ”I'm Not There” de Saman Aghvami  est une exposition photographique au programme du festival Contact à Toronto.

De nombreux Iraniens de la diaspora se retrouvent confrontés à la nostalgie d'un pays natal où ils ne peuvent pas retourner, de peur d'être persécutés. Dans une récente allocution, le Président modéré Hassan Rouhani a sous-entendu que les Iraniens exilés devraient pouvoir venir dans leur pays d'origine sans avoir à craindre d'éventuelles sanctions. Cependant, un retour en Iran demeure risqué pour beaucoup. La seule option pour les personnes dans ce cas? Se remémorer leur pays natal depuis l'étranger.

Le photographe irano-canadien Saman Aghvami a tenté de retranscrire ce sentiment dans une exposition photo intitulée “I'm Not There” (“Je n'y suis pas”) et présentée dans le cadre du festival photographique Contact à Toronto.

“J'ai demandé aux participants: ‘Où iriez-vous si vous pouviez passer deux heures n'importe où en Iran ?'. Ces photos sont leurs réponses”, a déclaré Aghvami dans une interview accordée à Global Voices.

Aghvami, avant d'émigrer au Canada, était photographe pour l'Agence de presse des étudiants iraniens (Iranian Student News Agency ou ISNA), et a photographié des compatriotes dans leur résidence actuelle, puis a superposé à ces clichés des images d'endroits qui suscitent de la nostalgie chez eux. Les participants sont des activistes, des artistes, des membres de minorités, des journalistes ou des dissidents. Le sujet de l'exil et de la nostalgie semblait important à Aghvami de par sa propre expérience d'Iranien vivant au Canada.

Hand written notes by each of the subjects were included to explain the places in Iran they were nostalgic for. Photo by Semco Salehi.

Les notes manuscrites où les participants expliquent pourquoi ils ont la nostalgie de certains endroits en Iran. Photo de Semco Salehi. Utilisée avec permission.

Un des clichés, intitulé “Rouzbeh: réalisateur”, saisit son protagoniste en train de se rappeler le Bazar de Téhéran. “Il m'a dit que pour lui le Bazar avait toujours été une métaphore du monde et de la vie”, raconte Aghvami, qui inclut dans l'exposition des notes manuscrites où les participants expliquent leur choix.

La question du droit de retour des Iraniens en exil est au centre des discussions depuis que le Président Rouhani a demandé aux Ministères des Renseignements et des Affaires Étrangères d'autoriser les expatriés à entrer sur le territoire. En guise de réponse, Hassan Qashqavi, l'adjoint au Ministre des Affaires Étrangères chargé des Affaires Consulaires, Parlementaires et relatives aux Expatriés Iraniens, a encouragé les citoyens résidant en dehors du pays à envoyer un email à l'adresse iranianaffairs@mfa.gov.ir, afin de se renseigner sur leur statut actuel auprès du Ministère des Affaires Étrangères.

Cependant, le Procureur Général Gholamhossein Mohseni Ejehi a fait des déclarations qui n'inspirent que peu de confiance aux Iraniens vivant à l'étranger. Lors d'une conférence de presse en juillet 2013, il a en effet affirmé que tout le monde était autorisé à entrer sur le territoire iranien, mais pas forcément à en sortir. En outre, le journal Shargh a révélé le 12 mai dernier que beaucoup des requêtes envoyées au Ministère des Affaires Étrangères n'avaient pas encore été traitées:

@ShargDaily: 40% des personnes qui ont envoyé une requête sur leur retour en Iran n'ont pas eu de réponse du Ministère des Renseignements.

De plus, l'incarcération de l'ancien Marine américain Amir Hekmati et d'autres histoires similaires ont contribué au manque d'optimisme de ceux qui espèrent rentrer au pays en toute sécurité.

C'est à cause d'histoires comme celle-ci que les Iraniens ont peur de rentrer : on peut être instrumentalisé contre son gré.

Le 11 mai, la journaliste irano-américaine Negar Mortazavi a posté un tweet sur le droit de retour des Iraniens, et l'a adressé au cabinet du Président Rouhani. Le post a créé l'événement lorsque le compte de Rouhani l'a retweeté. De nombreux internautes y sont allés de leur commentaire, disant que Rouhani était d'accord sur le droit de retour des expatriés sans crainte de persécution, mais qu'il lui restait encore à faire appliquer ce principe dans son pays.

The right to return to our homeland without the fear of arrest. CC: @HassanRouhani — Negar Mortazavi نگار (@NegarMortazavi) May 11, 2014

Le droit de rentrer chez soi sans craindre une arrestation. CC: @HassanRouhani

L'équipe média d'Hassan Rouhani viendrait-elle de retweeter @NegarMortazavi? Espérons qu'ils agiront en conséquence.

L'exposition “Im Not There” se déroule du 1er au 24 mai à la I.M.A Gallery de Toronto.

 

Un kit pour lutter contre la cécité dans les pays pauvres

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Une de causes importantes de cécité sont les cataractes. FRANCE 24 informe qu'il est possible, en utilisant le kit chirurgical “Phacokit”, de traiter les individus souffrant de cécité à bon marché et leur permettre ainsi de recouvrir la vision :

Pour vaincre la cataracte, principale cause de cécité, notamment dans les pays pauvres, des médecins français ont mis au point un kit chirurgical qui permet d’opérer en 10 min, pour seulement 25 euros. Bill Gates s'est associé à cette découverte.

Voici la vidéo expliquant le concept du phacokit :

Derrière la torture au Brésil, la main et le regard des Français

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Cet article, écrit par Anne Vigna, a d'abord été publié sur le site de Agencia Pública [NdT: partenaire de Global Voices], le 1er avril 2014, pour le 50e anniversaire du coup d'État militaire au Brésil. On peut en trouver la première partie ici

Sauf indications contraire, tous les liens mènent à des pages en portugais.

 

Après avoir consolidé leurs relations au travers de formations militaires (FR), le Brésil et la France en sont venus à travailler en totale coopération. Selon des documents tirés des archives du quai d'Orsay, le ministère des Affaires Étrangères, des officiers proches du premier ministre de l'époque, Georges Pompidou, communiquaient avec les militaires brésiliens depuis 1968. L'objectif principal était de surveiller les exilés, tant à Paris qu'en Algérie, puisque telle était la destination choisie par un grand nombre d'entre eux, y compris le Gouverneur du Pernambouc, Miguel Arraes, chassé du pouvoir et jeté en prison en 1964.

Prisão do governador de Pernambuco, Miguel Arraes, um dos dez mil brasileiros exilados na França. Foto: Blog Gilberto Lima

Arrestation du Gouverneur du Pernambouc, Miguel Arraes, l'un des dix mille brésiliens exilés en France: Blog Gilberto Lima

En novembre 1969, avec la naissance du Front Brésilien d'Information (FBI) à Paris, constitué par les exilés qui dénonçaient les crimes de la dictature brésilienne, l'échange d'informations devient indispensable. Dans le livre “L'exil brésilien en France”, l'historienne française Maud Chirio, estime à 10 mille le nombre d'exilés brésiliens en France à cette époque et note : “La DST a tenu un rôle très important dans la surveillance des Brésiliens en exil”.

Des pions français sur l'échiquier brésilien

Ceux qui occupaient les postes d’attachés militaires au Brésil entre 1969 et 1975 – Yves Boulnois, Jean-Louis Guillot et Aussaresses lui-même – étaient des  spécialistes renommés de la contre-insurrection et avaient déjà donné des formations à des militaires sud-américains en Argentine (Boulnois), en France (Guillot) et aux États-Unis (Aussaresses). Au Brésil, ils ont participé à des réunions de l'État-Major, ont accompagné et formé aux aspects militaires de la lutte anri-guerrilla et ont, au minimum, donné leur avis aux autorités brésiliennes sur la méthode et les opérations de répression, comme l'a conclu Rodrigo Nabuco après avoir analysé plus de deux milles documents des archives française du ministère de la Défense et des Relations Extérieures. 

A documentação acessível nos arquivos franceses não permite levantar hipóteses sobre o papel de conselheiro exercido pelos adidos militares durante os anos de chumbo. Por enquanto, não podemos deixar de sublinhar a semelhança chocante entre a contra-guerrilha em São Paulo e Alger. Por outro lado, os documentos comprovam o aumento significativo da cooperação militar entre os anos 1969-1975. Além disso, à medida que o modelo da batalha de Alger se estende pelo país, o Estado Maior do Exército Brasileiro apela aos conselheiros franceses para formar os novos quadros do dispositivo de defesa interior, o Destacamento de Operações e Informações (DOI).

La documentation accessible dans les archives françaises ne permet pas de formuler d'hypothèses quant au rôle de conseillers exercé par les attachés militaires pendant les années de plomb [NdT: les années les plus noires de la dictature brésilienne]. Nous ne pouvons que nous contenter pour l'instant, de souligner les ressemblances choquantes entre la contre-guerilla de São Paulo et celle d'Alger. D'un autre côté, des documents apportent la preuve de l'augmentation significative de la coopération militaire dans les années 1969-1975. De plus, à mesure que le modèle de la bataille d'Alger se répand dans le pays, l'État-major de l'Armée brésilienne fait appel aux conseiller français pour superviser les nouveaux cadres du dispositif de défense intérieure, le Détachement des Opérations et d'Informations (DOI).

Opération Bandeirantes : la doctrine française en pratique

En juin 1970, alors que l’Opération Bandeirantes (Oban) est lancée à São Paulo, les tristement célèbres DOI-Codi (Ndlr : QG des opérations de répression et centres de torture) sont inaugurés dans tout le pays, et “la préparation de toutes les unités de l'armée en lutte contre la subversion est bien avancée et donne de bons résultats”. L'attaché français, Yves Boulnois, se rapproche encore plus des militaires du Centre des Opérations de Défense Interieure (Codi) de Rio de Janeiro suite à une menace supposée d'enlèvement venant de l’ALN, et dont la cible était l'ambassadeur de France. À ce moment-là, la guérilla urbaine avait déjà séquestré les ambassadeurs des États-Unis et de l’Allemagne pour les échanger contre des prisonniers ; en décembre viendrait le tour de l'ambassadeur de Suisse. 

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Siège du DOI-Codi, un des centres de torture de la dictature militaire à São Paulo. Photo:Clandestino Edgard

Comme en Algérie, la collecte d'informations et les actions de l'Oban, qui se répétaient dans les DOI-Codi, “se font clandestinement” : incursions nocturnes, disparitions, opérations de surveillance, séances de tortures dans les centres clandestins. De plus, comme le souligne l'historien Rodrigo Nabuco, “l'Opération Bandeirantes est la première expérience (au Brésil) de la méthode de collecte d'informations et d'actions commando conçues selon la doctrine française”.
Il y a d'autres ressemblances frappantes. Dans son premier livre, Aussaresses confesse que deux des héros nationaux algérien  - Mohamed Larbi Ben M’hidi et Ali Boumendjel - avait été torturés et exécutés, même si le commandement français avait camouflé ces morts en suicides. Le premier par pendaison, de la même manière que celle utilisée par le DOI-Codi de São Paulo, en 1975, pour couvrir l'assassinat de Vladimir Herzog ; et le second, jeté par la fenêtre. Selon la Commission Nationale de Vérité, il y eu, au Brésil, quelques 44 cas de “suicides” pour camoufler des exécutions et des morts par suite de tortures pendant la dictature militaire. 

Dans le documentaire “Escadrons de la mort: l'école française” [espagnol], plusieurs militaires argentins et chiliens racontent que les Français leur ont enseigné les mêmes méthodes. Parmi les interviewé se trouve Manuel Contreras, chef de l'abominable DINA, la police militaire de Pinochet. Précisant qu'il n'avait pas personnellement connu Aussaresses, Contreras confirme avoir “entrainé beaucoup de Chiliens au Brésil”. “J'en envoyais tous les deux mois à l'école de Manaus”, afirme-t-il.

Rodrigo Nabuco rappelle :

Essa escola vai se converter no epicentro do ensino da luta contra a subversão para as forças especiais na América Latina (…). Aussaresses disse publicamente que deu seus cursos ali mas é muito provável que Boulnois e Guillot tenham feito o mesmo. Boulnois escreveu vários manuais sobre a guerra revolucionária e antes de chegar ao Brasil, quando era adido em Buenos Aires, foi professor na Escola de Guerra da Argentina. Guillot ensinava na IHEDN (Instituto de Altos Estudos de Defesa Nacional), uma das maiores escolas de guerra francesa.

Cette école va se convertir en épicentre de l'enseignement de la lutte contre la subversion pour les forces spéciales de l'Amérique Latine (…). Aussaresses a dit publiquement qu'il a donné ses cours ici mais il est très probable que Boulnois et Guillot en aient fait de même. Boulnois a écrit plusieurs manuels sur la guerre révolutionnaire et avant d'arriver au Brésil, quand il était encore attaché militaire à Buenos Aires, il a été professeur à l'École de Guerre. Guillot, lui, enseignait à IHEDN (Institut des Hautes Études de la Défense Nationale), l'une des plus grandes écoles de guerre française.

Pour ceux qui étaient déjà habitués à jouer un rôle dans la macabre coopération militaire internationale, la planification d'une “école de la terreur” pour tout le sud de l'Amérique Latine était une suite naturelle.

Et puis vinrent les jours de l'opération Condor

Pérou : La communauté internationale et la crise ukrainienne

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Angie Ramos a été invitée par le blog péruvien Tintero Político à écrire un article sur la crise en Ukraine. Après avoir analysé les différents facteurs en jeu, elle conclut sur la réaction de la communauté internationale :

Le fait est que face à des situations comme celle-là, la communauté internationale agit de manière subjective dans la mesure où tout dépend de l'ampleur des intérêts en jeu pour soutenir ou marquer sa désapprobation envers l'attitude interventionniste des pays. Alors, certains pays auraient-ils des privilèges au sein de la communauté internationale ? Par exemple, dans le cas du conflit entre la Grande-Bretagne et l'Argentine pour les îles Malouines, un référendum s'est tenu auprès de la population, et 98% des électeurs ont voté pour rester sous le giron de l'administration britannique ; alors que dans le cas de la Crimée, on ne veut pas reconnaître la légalité du dit processus.

L'extrait de cet article fait parti du second #LunesDeBlogsGV, daté du 12 mai 2014.

Faut-il une vidéo sexiste et violente pour vous convaincre d'aller voter aux Européennes ?

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Le gouvernement du Danemark a officiellement retiré une vidéo d'un bref dessin animé, violent et pornographique créé pour encourager les jeunes à voter aux Elections parlementaires européennes. La vidéo, devenue virale, faisant apparaître un personnage de fiction, “Voteman”, était défendue par le porte-parole du parlement danois, Mogens Lykketoft, qui la qualifiait “d'innocente” et humoristique. Il admet désormais qu'ils auraient du y réfléchir plus [da]. La vidéo est toujours largement partagée et commentée en ligne mais les critiques insistent sur le fait qu'il y a des façons plus appropriées d'intéresser les jeunes à la politique européenne que des images de décapitation et d'échangisme. 

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